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Théâtre des métamorphoses Rebecca Horn, Die sanſte Gefangene [La douce prisonnière], 1978. Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / Adagp, Paris, 2019. 08.06.19 → 13.01.20 | DOSSIER DE PRESSE #rebeccahorn centrepompidou-metz.fr Rebecca Horn

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Théâtre des métamorphoses

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Rebecca Horn

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REBECCA HORNTHÉÂTRE DES MÉTAMORPHOSES

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1. INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

2. REBECCA HORN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

3. LE PARCOURS DE L’EXPOSITION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

4. LE CATALOGUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

5. ARTISTES PRÉSENTÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

6. PROGRAMMATION ASSOCIÉE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

7. EN RÉSONANCE AVEC L’EXPOSITION THÉÂTRE DES MÉTAMORPHOSES FANTASMAGORIES CORPORELLES AU MUSÉE TINGUELY DE BÂLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

8. LES PARTENAIRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

9. VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

SOMMAIRE

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REBECCA HORNTHÉÂTRE DES MÉTAMORPHOSES

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REBECCA HORN THÉÂTRE DES MÉTAMORPHOSES

Du 08 juin 2019 au 13 janvier 2020 GALERIE 2

1.INTRODUCTION

Le Centre Pompidou-Metz et le Musée Tinguely de Bâle font résonner de façon concomitante, à partir de juin 2019, deux expositions consacrées à Rebecca Horn. Elles offrent des perspectives complémentaires sur l’une des artistes les plus singulières de sa génération, dont certains pans de création restent encore méconnus. Théâtre des métamorphoses à Metz explore les processus de métamorphose, tour à tour animiste, surréaliste et machiniste et le rôle de matrice qu’a pu avoir sa pratique cinématographique, véritable mise en scène de ses sculptures. Fantasmagories corporelles à Bâle, en combinant des travaux performatifs de jeunesse et des sculptures cinétiques plus récentes, souligne les axes de développement internes à l’œuvre et met l’accent sur les processus d’altération corporelle et de transformation des machines.

L’exposition Rebecca Horn. Théâtre des métamorphoses au Centre Pompidou-Metz met en lumière le riche éventail de formes d’expression déployées par l’artiste.Suite à une maladie pulmonaire, Rebecca Horn fait du corps le matériau privilégié de son œuvre. À travers son goût pour les associations paradoxales, elle met inlassablement en scène les antagonismes qui sous-tendent nos vies : sujet et objet, corps et machine, humain et animal, désir et violence, force et infirmité, harmonie et désordre. Le vivant et l’inerte apparaissent transfigurés, l’objet est doué d’âme, l’individu est caractérisé par sa fragilité physique et sa capacité à se réinventer. De là naît l’inquiétante étrangeté de son œuvre.

Rebecca Horn perpétue de manière unique des thèmes légués par la mythologie et les contes, tels que la métamorphose en créature mythique ou hybride, la vie secrète du monde des objets, les secrets de l’alchimie ou les fantasmes de corps-automates. Elle fait résonner ces thèmes fondateurs, qui ont peuplé de nombreux

courants de l’histoire de l’art tels que le maniérisme ou le surréalisme avec l’histoire contemporaine. L’exposition souligne l’apport des pairs spirituels de l’artiste qui ont nourri son imaginaire : Man Ray, Marcel Duchamp, Meret Oppenheim, ou Constantin Brâncuși. Ses films sont sous-tendus par une énergie libératrice et anarchique où la poésie et l’humour désamorcent souvent la violence latente. Ils s’attachent d’abord à documenter ses performances intimistes et corporelles, puis s’affranchissent progressivement pour devenir l’arène privilégiée où les sculptures mécanisées et les acteurs sont engagés dans des récits tout à la fois tragi-comiques ou surréels.

D’un théâtre de l’intime, habité par son corps meurtri, elle s’ouvre progressivement au monde afin d’en rendre sensibles les vicissitudes et le déracinement des hommes déplacés par les conflits et l’exil, à l’image de son œuvre Bee’s planetary map, en référence à l’exil, et à ceux « qui ont perdu leur équilibre ». Rebecca Horn oppose au « mouvement de fuite » qui parcourt le monde, « une stabilité, un lieu où les êtres peuvent retrouver leur identité » 1. Elle exprime la force de l’art comme expression primordiale de la vie et de la conscience de soi, au-delà de toute limite. Cette exposition est une invitation à partager cette scène sensible afin qu’elle devienne pour le visiteur-spectateur « l’espace libre de sa propre imagination » 2.

Commissaires : Emma Lavigne, directrice du Centre Pompidou-Metz Alexandra Müller, chargée de recherche et d’exposition, Centre Pompidou-Metz

1 Rebecca Horn, Doris von Drathen, Au point zéro des turbulences, in Rebecca Horn, catalogue d’exposition, Institut für Auslandsbeziehungen / Carré d’art, Nîmes, 2000, p. 168.2 Rebecca Horn, à propos de Der Eintänzer 1978, catalogue d’exposition de Nîmes p.50

Rebecca Horn dans l’installation Les Délices des évêques à Münster (Allemagne), 1997 installation : chaises, spray, construction balançoire, violon, jumelles, feuilles de laurier, charbon, sang, corde et la lumière éternelle, construction métallique, moteurs, dimensions variables, Kunstmuseum Stuttgart.

© Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

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2.REBECCA HORN

Rebecca Horn naît le 24 mars 1944 à Michelstadt, une petite ville allemande de province située dans l’Odenwald, un massif de moyenne montagne. Sa famille y dirige depuis des générations une usine de textile, dans laquelle, pensionnaire pendant sa jeunesse, elle est destinée à travailler. Espérant secrètement devenir artiste, elle débute des études de philosophie et d’arts plastiques à l’Académie des Beaux-Arts de Hambourg à l’insu de ses parents. Son professeur, le peintre et dessinateur Kai Sudeck, consolide son goût pour la lecture ; plusieurs ouvrages, dont Journal du voleur (1949) de Jean Genet, Locus Solus (1914) de Raymond Roussel et Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz (1616) de Johann Valentin Andreae, auront une influence indélébile sur sa pensée et son œuvre.

En 1967, l’étudiante commence à mouler des empreintes de son corps en polyester et fibre de verre, sans être consciente des vapeurs dangereuses que de tels matériaux dégagent. La grave intoxication pulmonaire qu’elle contracte par la suite la contraint à une convalescence de sept mois dans un sanatorium. L’isolement et sa défaillance physique lui sont insupportables. La pratique du dessin devient une échappatoire. L’univers médical, avec ses bandages et ses appareillages, la bouleverse. Elle esquisse les premières ébauches de sculptures corporelles. Rétrospectivement, l’artiste considère la réclusion forcée et les désagréments physiques causés par la maladie comme une épreuve initiatique.

De retour après 18 mois d’interruption à l’école des Beaux-Arts, le choix de ses matériaux se porte désormais sur des substances organiques et légères : coton, feutre, bandages, plumes. Les sculptures corporelles qu’elle crée alors (corsets, gants, coiffes, masques) rappellent l’esthétique des prothèses du XIXe siècle. Elles sont de nature ambivalente, entre dispositifs de protection confinant et immobilisant, et extensions physiques établissant un nouveau terrain sensoriel et tactile, aux prises avec l’espace environnant, à l’instar de Arm-Extensionen (« Extensions de bras », 1968). Rebecca Horn appelle la série d’actions et de performances scénarisées et filmées entre 1968 et 1972 « Personal Art », en référence à l’expérience individuelle du porteur de ces prothèses.

Le film Einhorn (« Licorne », 1970) annonce un changement de paradigme, il souligne le potentiel animiste et mythique du corps. Le bestiaire d’objets et d’êtres hybrides qui peuple dès lors l’univers de Rebecca Horn, rapproche des réalités éloignées dans le but d’établir une nouvelle sphère dépassant les antagonismes. Il relie son œuvre au romantisme et plus encore au dadaïsme et au surréalisme.

1972 est une année charnière pour l’artiste : son œuvre acquiert une première reconnaissance internationale grâce à sa participation à la documenta 5, organisée par Harald Szeemann à Kassel ; bouleversement d’ordre privé aussi, puisqu’elle emménage à New York, dans le quartier d’artistes qu’est alors SoHo. Ce sera, avec Berlin, son lieu de résidence pour les dix ans à venir. À partir de 1974, elle enseigne également comme professeur invitée au California Art Institute de San Diego.

Dès l’amorce de son travail artistique, le cinéma joue un rôle central dans la démarche de Rebecca Horn. C’est ainsi tout naturellement que les performances filmées des premières années sont suivies en 1978 d’un premier long métrage, Der Eintänzer (« Le Danseur »), dont l’artiste assure le scénario et la réalisation. À cette occasion, elle transforme son atelier new-yorkais en une école de danse abondamment équipée de miroirs. Les reflets multiples de l’espace trouvent leur écho incarné dans des sœurs jumelles qui habitent temporairement ce huis clos.

Achim Thode, Rebecca Horn. Mechanischer Körperfächer, 1974 – 75. Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019 © Droits réservés.

Achim Thode, Rebecca Horn. Mechanischer Körperfächer, 1974 – 75. Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019 © Droits réservés.

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Ce film voit également apparaître une classe d’œuvres à part : des objets animés qui tiennent le rôle d’acteurs et seront désormais une pierre angulaire de l’œuvre de l’artiste. Toute une série « d’accessoires » marquants du film (une table, un œuf d’autruche, une roue en plumes de paon) évolue en objet d’art autonome pour être intégrée par la suite dans les expositions de l’artiste. Ce « réemploi » inaugure une interaction circulaire entre les différents médias servis, un répertoire de formes et de matériaux qui réapparaissent de manière récurrente dans les années à venir.

Le cinéma continuera à jouer un rôle moteur pour la création de Rebecca Horn. Son deuxième long-métrage, La Ferdinanda – Sonate pour une villa Medici (1981), qui rassemble des personnages extravagants et solitaires dans le décor d’une villa toscane, innove dans un autre domaine : l’influence de l’alchimie sur le langage de l’artiste y devient manifeste, avec l’apparition d’objets emblématiques tels que Blaues Bad (« Bain bleu », 1981) ou encore Pfauenmaschine (« Machine de paon », 1981). À partir du milieu des années 1980, l’œuvre de Rebecca Horn est de plus en plus souvent en prise avec l’histoire allemande et des questions sociétales. En 1987, au Skulpturprojekte de Münster, elle investit avec l’installation Das gegenläufige Konzert (« Concert in reverse ») un lieu tabou, le Zwinger, ayant jadis servi aux rétorsions, tortures et assassinats sous le régime du Troisième Reich. L’artiste fait résonner sur les murs de la bâtisse de manière symbolique les appels de détresse des anciens détenus. L’histoire sombre de l’Allemagne livre également le prétexte d’une installation en deux parties réalisées à Weimar : dans Concert for Buchenwald (1999), un amas d’instruments à cordes, cassés et empilés dans le prolongement des rails d’un dépôt de tramway désaffecté, remémore le sort des déportés du camp de concentration de Buchenwald tout proche. Parallèlement, l’artiste expose Bee’s planetary map, dans l’ancienne résidence d’été de Johann Wolfgang Goethe, à Schloss Ettersburg. Des ruches vides, des miroirs partiellement brisés, des reflets de lumières errants et un bourdonnement incessant produisent l’image inquiétante d’un départ dans la précipitation et la violence.

Les années 2000 signent le retour en force du dessin dans l’œuvre de Rebecca Horn. La taille de ses « Bodylandscapes » (« Paysages corporels ») est déterminée par la hauteur du corps de l’artiste, bras levés. Pour dessiner sur ces grandes feuilles, elle utilise toute son énergie et l’ampleur de ses mouvements. Ces œuvres ne sont plus, comme au début de sa carrière, des esquisses préparatoires de projets et d’installations, mais des expressions gestuelles autonomes, établissant un libre dialogue avec son travail sculptural, comme c’est aussi le cas de son œuvre poétique, qui accompagne si souvent ses installations, dessins, photographies et livres d’artiste.

Depuis 1989, Rebecca Horn vit et travaille à Bad König, dans l’Odenwald. L’ancienne usine textile familiale a été transformée en atelier spacieux, lui permettant la conception et la réalisation d’œuvres de grande envergure. L’artiste détient, également depuis 1989, la chaire de professeur d’arts multimédias de l’Académie des Beaux-Arts de Berlin.

L’œuvre de Rebecca Horn est exposée dans de nombreuses institutions tels le Museum of Contemporary Art de Tokyo, la Neue Nationalgalerie de Berlin, la Tate Gallery et la Serpentine Gallery de Londres, le Solomon R. Guggenheim Museum de New York ou encore le Museum of Contemporary Art de Los Angeles. Son travail a remporté de multiples distinctions dont le Prix Carnegie (1988), le Goslarer Kaiserring (1992), le Prix Alexej-von-Jawlensky de la ville de Wiesbaden (2007), le Praemium Imperiale (2010), la Grande Médaille des Arts Plastiques de l’Académie d’Architecture de Paris (2011) et le Prix Lehmbruck (2017).

L’exposition Rebecca Horn. Théâtre des métamorphoses est la première grande monographie dédiée à l’artiste en France depuis sa présentation au Musée de Grenoble (1995) et au Carré d’Art de Nîmes (2000).

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SORTIEENTRÉE

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3.LE PARCOURS DE L'EXPOSITION

« Tout est imbriqué. Je commence toujours par une idée, une histoire qui évolue vers un texte, puis du texte viennent des croquis, ensuite un film, et de tout cela naissent les sculptures et les installations » 3.

Le projet retrace les processus d’émergence des œuvres, leur récurrence et leur transformation au cours de cinq décennies de création. Le visiteur traverse les différents actes du parcours, construit comme un théâtre des métamorphoses, en un va-et-vient dynamique au cours duquel les sculptures et objets mécanisés deviennent, de l’espace d’exposition au cinéma, les acteurs privilégiés des rituels et cycles de vie que l’artiste met en scène. Rebecca Horn envisage l’exposition comme une chorégraphie ou une composition musicale offrant au visiteur-spectateur une expérience, où les sons, les mouvements et les sentiments sont liés, et qui transcende toutes les catégories de l’histoire de l’art (Body Art, art vidéo, installation…) afin de rendre sensible, à travers le passage entre les différents médiums ce qu’elle envisage comme « une espèce d’équilibre artistique », une sorte de Gesamtkunstwerk en perpétuelle réinvention.

3 John Dornberg, Rebecca Horn. The alchemist’s tales (pp. 94-99), in ARTnews, décembre 1991, vol. 90, n° 10, p. 99.

SCÉNOGRAPHIE DE L'EXPOSITION

PLAN DE LA GALERIE 2

SALLE 1 : INTRODUCTIONSALLES 2 ET 3 : CORPS CARCAN-COCONSALLES 4,5 ET 7 : PARADES NUPTIALES ET DANSES MACABRESSALLE 6 : LE CINÉMA, CHAMBRE DES ILLUSIONSSALLES 8, 9 ET 10 : THÉÂTRES DE LA CRUAUTÉSALLES 11, 12 ET 13 : CHAMPS DE FORCESSALLE 14 : MUSIQUE POUR L’ANARCHIE

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Alberto Giacometti

Alberto Giacometti et Rebecca Horn partagent une même fascination pour l’univers des automates et du cinéma. L’artiste allemande confie par ailleurs avoir été fascinée par la dynamique de Main prise. Les deux bobines proéminentes à droite de l’œuvre rappellent les projecteurs à manivelle. Limitée dans ses mouvements par le dispositif, la main maniant ce mécanisme est « prise », mais ouvre parallèlement la porte d’un nouvel univers, celui du septième art.

Une ambivalence analogue caractérise aussi de nombreuses œuvres de Rebecca Horn. Dans son film Buster’s Bedroom (1990) la camisole de force est ainsi présentée comme un outil à la fois cruel et propice à une libération spirituelle. Le porteur du corsage est contraint à limiter ses mouvements et expériences concrètes dans le but d’accroître ses capacités perceptives et son indépendance intellectuelle. L’entrave physique devient l’instrument de l’affranchissement intérieur.

À l’adolescence, Rebecca Horn décide de devenir artiste et suit les cours de la Hochschule für Bildende Künste de Hambourg à partir de 1963, avant qu’une grave infection pulmonaire ne l’oblige en 1967 à endurer une longue convalescence en sanatorium. L’expérience imprègne fortement les premières créations de la jeune artiste : la perte de son intégrité physique et son isolement du monde extérieur la conduisent à l’exploration du corps comme matière première de son travail, dans la mouvance du Body Art et de la performance. Le corps est tour à tour enfoui, comme dans Nehmendes Schwarz (« Expansion noire »), où la peinture noire l’absorbe jusqu’à le faire disparaitre, ou soumis à des mutations organiques et à des métamorphoses constantes, avec l’adjonction de prolongations prothétiques, de bandages, cornes, gants ou coiffes. Ces appareillages qui évoquent tout à la fois le corps médical et le fétichisme, la violence et le désir, servent à éprouver et transformer l’espace sensible : ils augmentent la réclusion physique de l’individu porteur autant qu’ils amplifient l’exploration de son espace perceptif résiduel. Et si ces prothèses soulignent le confinement et la fragilité du corps, elles accentuent aussi, comme dans la performance Einhorn (1970), son potentiel fantasmagorique et donnent corps à ses « mythologies individuelles », selon l’un des thèmes de la documenta 5 de Kassel en 1972, à laquelle Harald Szeemann invite l’artiste à présenter ses corps en extension dans l’espace. Dans les années 1970, en écho avec la scène post-minimale et les performances de Vito Acconci et Bruce Nauman, l’espace se substitue aux prothèses corporelles pour activer cette dynamique de l’enfermement, que Rebecca Horn envisage comme la condition nécessaire pour « découvrir les formes d’une plus grande perception de soi » 4, dans des dispositifs isolants, tels que Die Chinesische Verlobte (« La Fiancée Chinoise », 1976).

4 Sergio Edelsztein, Cocon de plumes - camisole de force déchirée, in Rebecca Horn, catalogue d’exposition, Institut für Auslandsbeziehungen / Carré d’art, Nîmes, 2000, p. 72

Alberto Giacometti, Main prise / Gefährdete Hand, 1932 Bois et métal, 20 × 59.5 × 27 cm Kunsthaus Zürich, Alberto Giacometti-Stiftung, 1965 Photo credit: Stefan Altenburger © Succession Alberto Giacometti (Fondation Alberto et Annette Giacometti, Paris / Adagp, Paris, 2019)

1. CORPS CARCAN-COCON

Rebecca Horn, Fingerhandschuhe, 1972 Épreuve gélatino-argentique, 80 x 60 cm, photographe Achim Thode, collection privée. Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019 © Droits réservés.

Achim Thode, Rebecca Horn, Einhorn, 1970 Tirage argentique noir et blanc, 80 x 60 cm Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

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Constantin Brâncuși

« Je ne pourrai jamais imaginer un homme transformé en cygne, déclarait Brâncuși à propos de Leda : impossible ! Mais une femme, si, sans difficulté. La reconnaissez-vous sous les traits de cet oiseau ? » 6

Comme chez Rebecca Horn, le processus de métamorphose est une dynamique essentielle de l’œuvre de Brâncuși. Il fait de son atelier une scène cinétique où la sculpture est mise en mouvement par la mobilité d’un socle, l’instabilité des jeux de lumière, la plasticité mouvante de la pellicule du film qui fait osciller la forme, afin qu’elle se transforme « pour toujours en une vie nouvelle, en un rythme nouveau. » Elle devient à son tour un corps dansant, répondant aux ondulations de la danseuse Florence Meyer et aux pulsations de la musique d’Erik Satie ; un corps désirant, des rêves de la Muse endormie à la tension érotique de Princesse X.

6 Constantin Brâncuși, dans Brâncuși filme, 1923-1939, DVD, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 2011, 56 min.

« C’est la façon dont nous abritons en nous les émotions, des forces opposées - par exemple la tendresse et l’agressivité, qui sont reliées par un fil tendu, par un arc -, c’est cette sensation d’un flux perpétuel d’énergie qui maintient les choses en mouvement » 5.

Travesti par des outils de métamorphose et d’aliénation tels que des masques, des éventails et des habits de plumes, le corps devient chez Rebecca Horn une chimère qui floute la frontière entre réalité et fiction, humain et animal, corps et machine, désir et violence. Cet univers puise sa force dans un imaginaire proche du monde animiste des surréalistes, de leur bestiaire habité d’êtres hybrides et mutants (paons, papillons, serpents) et partage la même ironie subversive mêlant érotisme et mécanique guerrière. Ces parades d’Eros et Thanatos placent la sexualité au cœur de leur mécanique, où des principes et formes complémentaires s’arquent en une tension évoquant les rapports humains primordiaux. Les appendices corporels des premières années sont successivement remplacés par des machines cinétiques dont les désirs, jouissances et pulsions destructrices s’actionnent par et pour elles-mêmes. Les parades de ces étranges oiseaux mécaniques incluent souvent une réflexion sur les stéréotypes de genres. Corps sans organes d’une inquiétante beauté (à l’instar de la Machine de paon, dotée des lances métalliques en guise de plumage), ou organes sans corps (tel Liebesflucht, Muschelschlaf, 2009 qui évoque la forme ovoïde et phallique de Princesse X de Brâncuși), les rites amoureux de ces œuvres peuvent aussi être compris comme des commentaires non dénués d’humour des « machines célibataires » auto-érotiques de Marcel Duchamp, de Raymond Roussel ou de Franz Kafka.

5 Rebecca Horn en entretien avec Michael Stefanowski, dans : Rebecca Horn au Guggenheim Museum New York, Mayence : ZDF, 1993, 12 min.

2. PARADES NUPTIALES ET DANSES MACABRES

Rebecca Horn, La Ferdinanda : Sonate für eine Medici-Villa [La Ferdinanda : Sonata pour une villa Medici], 1981 85 min, 35 mm, couleur, son Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Constantin Brâncuși, Les films de Brâncuși, 1923 – 1939 Films originaux 35 mm noir et blanc, muet, filmstill (Leda), Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Hervé Véronèse/Dist. RMN-GP © Succession Brâncuși - All rights reserved (Adagp) [2019]

Rebecca Horn, Hahnenmaske (« Masque-coq »), 1971 performance, 1973, 16 mm, couleur, son, muet Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

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3. LE CINÉMA, CHAMBRE DES ILLUSIONS

« J’étais fascinée par la possibilité qu’offre le cinéma de mettre en scène l’illusion totale sur un écran » 7, confie Rebecca Horn. Ses films qui s’attachent à ses débuts à documenter ses performances intimistes et corporelles, s’affranchissent progressivement pour devenir l’arène privilégiée, au sein de laquelle les sculptures mécanisées et les acteurs sont engagés dans des récits tout à la fois tragi-comiques ou surréels, inspirés par Samuel Beckett, Luis Buñuel ou Buster Keaton. Ce dernier devient un alter ego, le symbole de la fuite vers la liberté mise en scène par Rebecca Horn dans son film Buster Keaton’s Bedroom, où une jeune fille suit la trace de la grande star du cinéma muet qu’elle tente de retrouver dans la clinique où il suivit jadis une cure de désintoxication. Dans ce monde clos du sanatorium évoluent des personnages surréels souffrant tous d’une certaine aliénation, d’un éloignement de la réalité. Le film est parcouru d’une logique absurde et mélancolique, d’un burlesque connu des films de Keaton même, maître de la représentation d’êtres perdus et impuissants se débattant avec un monde hostile. Le paradoxe des protagonistes du film réside dans le fait que, malgré leur enfermement, ils se sentent totalement affranchis des entraves de la réalité. La liberté est ainsi placée au cœur de ce long-métrage.

Le cinéma devient le médium alchimique. Comme dans La Ferdinanda : Sonata for a Medici Villa (1981), la parade animiste d’un oiseau blanc fantastique emprunte au texte fondateur de la pensée rosicrucienne de Johann Valentin Andreae, Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz (1616). Les objets et sculptures se dématérialisent en émotions, du désir à la folie, de la mélancolie à la mort. Les acteurs qui selon ses mots deviennent « des catalyseurs inventifs qui insufflent la vie aux prothèses mécaniques » 8, reviennent tels des archétypes (le médecin, les sœurs jumelles, la danseuse) de film en film, selon une logique de répétition et de dualité. Plus qu’aucun autre médium, le cinéma offre à Rebecca Horn l’espace où l’animé et l’inanimé coexistent en des jeux de rôles parfois hors-limites qui laissent aussi transparaître l’influence du cinéma underground d’Andy Warhol, Jack Smith et Kenneth Anger dont elle suit les cours à l’Ecole des Beaux-Arts de Hambourg et qui la sensibilise à une esthétique de l’occultisme et de l’onirisme.

7 Stuart Morgan, « Round the Horn. Rebecca Horn interviewed by Stuart Morgan », in Frieze, septembre / octobre 1994, n.p., 8 Rebecca Horn, Germano Celant, « La Bastille Interview I : Paris 1993 », in Rebecca Horn. Musée de Grenoble, cat. d’exposition, Paris, RMN, 1995, p. 20.

Rebecca Horn, Buster’s Bedroom (« La Chambre de Buster », filmstill), 1990 1h45min, 35 mm, couleur, son Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Rebecca Horn, Performances 2, 1973, Film cinématographique, 16 mm, couleur, muet, numérisé De gauche à droite : Federfinger (Feather Fingers), 03’07’’ Gavin, 3’45’’ Kakadu-Maske (Masque-Cactoès), 02’03’’ Hahnenmaske (Masque-coq), 02’16’’

© Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

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4. THÉÂTRES DE LA CRUAUTÉ

« Pour moi, les machines sont douées d’âme, elles agissent, elles frémissent, elles tremblent, elles perdent connaissance et reviennent subitement à la vie. Elles ne sont aucunement parfaites […] le monde des objets a aussi sa vie propre. » 9

Rebecca Horn donne vie aux objets, elle les imbibe de réminiscences faisant référence à des expériences vécues ou s’inspirant de la littérature. Elle leur confère une présence ambiguë, les transforme en « objets de son affection », pour reprendre une formule de Man Ray. Elle remet en circulation des objets venant perturber notre perception du réel : la desserte d’une école de danse entame un tango ou une balançoire développe une vie propre diabolique. Dans la continuité du dadaïsme et du surréalisme, elle procède par association d’éléments paradoxaux formant une nouvelle entité, comme dans l’œuvre Wald der vogelfreien Sänger (« Forêt des chanteurs hors-la-loi », 1991), où les longues vues qu’elle met en scène ne sont plus des outils d’observation, mais bien les voyeurs qui nous guettent. Au-delà des jeux surréalistes, l’œuvre de Rebecca Horn est aussi traversée par la disparition des corps dont il ne reste parfois que des objets et attributs recyclables, témoins silencieux de la guerre et de l’holocauste, tel que dans son installation Concert for Buchenwald, 1999. Elle assemble ces objets en des mises en scène qui soulignent

Meret Oppenheim

Les objets détournés de Meret Oppenheim reflètent fréquemment la situation sociale de la femme, piégée dans son rôle de muse, épouse ou mère. Ainsi, l’union fusionnelle d’une paire de bottines devient la métaphore des entraves du couple amoureux. Le baiser dévorant rend cette paire inapte à la marche. Ce Couple s’empêche mutuellement de progresser. L’artiste s’interroge : « D’où vient qu’il y a encore toujours des hommes, mêmes des jeunes, qui dénient résolument aux femmes tout esprit créateur ? Dans une grande œuvre poétique, artistique, musicale, philosophique, c’est toujours l’être tout entier qui s’exprime. Et cet être est aussi bien d’essence masculine que féminine » 13. À bien des égards, Rebecca Horn est l’héritière de l’artiste suisse, qui était une amie. Ainsi déclare-t-elle à son tour : « Je ne me vois ni comme masculin, ni comme féminin, je me vois comme artiste et je me déplace à la périphérie. Bien sûr, en tant que femme, j’ai une autre sensibilité dans l’approche des choses, cela étant, mes œuvres ont aussi une certaine dureté. Je pense que les artistes doivent être libérés de ce problème » 14. Les œuvres de Rebecca Horn ne prônent pas l’harmonie des sexes. L’éros demeure aussi chez elle un domaine passionnel et conflictuel. Ses machines douées d’âme, agents des relations humaines, incarnent les désirs et frictions féminins et masculins. L’artiste souligne dans le sillon de Meret Oppenheim la mutabilité des sexes et l’analogie de leurs désirs respectifs.

13 « Meret Oppenheim : Discours » (1975), reproduit dans : Heike Eipeldauer, Ingried Brugger, Gereon Sievernich, Meret Oppenheim. Rétrospective, Lam, Lille, 2013, p. 270.14 Rebecca Horn, Kristin Seebeck, Andreas Kläui, « Verspiegelt. Ein Baum der sich unterirdisch wiederholt », in Du : die Zeitschrift der Kultur, cahier 770, volume 66, 2006-2007, p. 45.

Meret Oppenheim, Das Paar [Le Couple], 1956 Bottines en cuir, 64 x 68 cm Collection privée, Londres, Royaume-Uni © Adagp, Paris, 2019

la connivence qu’elle entretient avec l’œuvre d’Antonin Artaud et son Théâtre de la cruauté, ce « théâtre qui nous réveille : nerfs et cœur » 10 « il ne s’agit pas de cette cruauté que nous pouvons exercer les uns contre les autres (…) mais (…) celle beaucoup plus terrible et nécessaire que les choses peuvent exercer contre nous » 11. Rebecca Horn prolonge la réflexion d’Artaud qui fait du théâtre une arène partagée entre acteurs et spectateurs. La théâtralisation, qu’elle met en œuvre, de ses premières actions des années 1968-1972 à ses installations, envisage l’art comme un cathartique « rituel d’initiation » et l’espace comme un théâtre sensible, habité et organique qui, tel celui de Der Eintänzer (1978), est un « monde fermé sur sa propre continuité – façonné par ceux qui l’habitèrent - et qui vit sur lui-même. Les murs, les miroirs, les fenêtres aussi mènent leur propre vie, respirent et se transforment sans cesse avec la lumière ». Rebecca Horn met en scène cet univers afin qu’il éveille chez le spectateur des associations d’idées et devienne « l’espace libre de sa propre imagination » 12.

9 Rebecca Horn, Germano Celant, « La Bastille Interview I : Paris 1993 », in Rebecca Horn. Musée de Grenoble, catalogue d’exposition, Paris, RMN, 1995, p. 20.10 Antonin Artaud, « Le théâtre et la cruauté », in Le théâtre et son double, Paris, Gallimard, coll. « folio essais », 1938, p.131. 11 Antonin Artaud, « En finir avec les chefs-d’œuvre », in Le théâtre et son double, op. cit. p.123. 12 Carl Haenlein, « Time goes by », in Rebecca Horn, catalogue d’exposition, Institut für Auslandsbeziehungen / Carré d’art, Nîmes, 2000, p. 50.

Rebecca Horn, Die preussische Braut, 1988 Peinture bleue, 11 escarpins, construction en métal, moteurs, 350 x 120 cm Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

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« Ce que vous appelez la limite absolue de la perception de la douleur est aussi l’extase, et c’est quelque chose qui m’émeut beaucoup. […] vers le négatif, mais aussi le positif. Voilà un poison que tout artiste rêve de préserver pour soi-même. » 15

L’univers de Rebecca Horn est habité par des forces qui s’opposent à leur union fiévreuse. Son bestiaire d’objets et d’êtres hybrides célèbre non seulement la fraternité des règnes, mais cherche également à dépasser tout antagonisme, à commencer par la polarité fondamentale homme/femme. Ces caractéristiques apparentent l’œuvre de l’artiste au dadaïsme et au surréalisme : à leurs ménageries de fantasmes qui pervertissent « ce que l’on pourrait appeler le puzzle de Dieu » 16 ; à leur ironie subversive ; au monde des machines-célibataires enfin, évoquant dans leur ambiguïté aussi bien la toute-puissance de l’érotisme que la mort. À l’instar de ses pairs, Rebecca Horn soumet son œuvre à de constantes métamorphoses dans l’espérance d’une transformation du sujet et du réel. Ces correspondances latentes avec l’œuvre de Rebecca Horn sont liées : elles ont pour clef de voûte l’alchimie, pour laquelle ces artistes partagent une même fascination. « Les recherches surréalistes présentent avec les recherches alchimiques une remarquable analogie de but » 17, généralise ainsi André Breton. Le Grand Œuvre alchimique est un processus qui vise non seulement la transmutation et le raffinement de la matière, mais aussi la métamorphose du sujet, qui est censé acquérir au cours des différentes étapes de l’entreprise un niveau supérieur de conscience, un état d’harmonie faisant fi des dualismes (corps/esprit, homme/femme, etc.). Dans cette discipline bimillénaire, il n’existe point de frontières fixes entre matière,

5. CHAMPS DE FORCES

Rebecca Horn, Brennender Busch [Le Buisson ardent], 2001 350 x 330 x 200 cm Collection privée © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

âme et intellect. Au sein d’un continuum, les énergies opposées sont en mouvement et créent des analogies et correspondances entre macrocosme et microcosme. En partant d’un accord théorique sur cet objectif essentiel, le dépassement des dualismes donc, les surréalistes, et dans leur sillon Rebecca Horn, font leur l’iconographie alchimique en tant qu’allégorie d’une quête spirituelle. La « pierre philosophale » que recherchent ces artistes n’est assurément pas d’ordre matérielle. Il s’agit d’un esprit vital, d’une conscience universelle qui englobe et embrasse dans sa capacité de transformation l’anarchie des vents contraires. Une recherche hors du temps, éternelle.

15 Entretien inédit et non daté avec Doris von Drathen, conservé dans les archives du Rebecca Horn Workshop, p. 16-17. Dans le texte : « Das, was Du die absolute Grenze nennst im extremen Schmerzempfinden ist doch auch Extase, und das ist etwas, was mich sehr berührt […] Ins Negative, aber auch ins Positive. Und das ist eine Art Gift, von dem jeder Künstler träumt, es sich zu erhalten ».16 Gilbert Lascault, Le Monstre dans l’art contemporain, Paris, Edition Klincksieck, 1973, p. 179. 17 André Breton, « Second Manifeste du Surréalisme », op. cit., p. 135.

Max Ernst

Selon Max Ernst, « on pourrait définir le collage comme un composé alchimique de deux ou plusieurs éléments hétérogènes, résultant de leur rapprochement inattendu » 18. Artiste des chimères, l’hybride est pour lui le lieu du retour à un chaos originel et vivifiant. Dans ses travaux, les règnes fusionnent en une unité du Tout, au sein de laquelle les énergies circulent, s’irriguent, se fécondent, comme dans son collage La sève monte.

La fusion alchimique des opposés et l’instauration d’une forme d’unité augmentée trouvent leur écho chez Rebecca Horn, dont l’iconographie est empreinte du monde animiste de Max Ernst. Son installation cinétique Brennender Busch (« Buisson ardent », 2001) convoque ainsi à son tour, avec ses entonnoirs, le charbon et les tiges métalliques en mouvement, l’idée de la transmutation alchimique. Les deux artistes partagent le pouvoir poétique de faire jaillir de ce qui paraît être une incohérence un monde parallèle éblouissant et inquiétant. Si Max Ernst vit son mythe personnel à travers le personnage de « Loplop », son alter-égo mi-homme/mi-oiseau, les machines de paon

de Rebecca Horn deviennent à leur tour, avec leurs antennes en déploiement, les symboles de l’extension de l’appareil sensoriel et de la conscience.

18 Max Ernst, Écritures, Paris, Gallimard, 1970, p. 262

Max Ernst, « La sève monte » (extrait de La femme 100 têtes), 1929 Gravures découpées et collées sur papier collé sur carton, 10,3 x 14,8 cm Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne Crédit photographique : © Jacques Faujour - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP © Adagp, Paris, 2019

Rebecca Horn, Cinéma vérité / Heartshadow’s for Pessoa, 2005 bassin en métal, cuivre, projecteur, électronique, moteur, eau (noire), construction en métal, 1,80m de diamètre, collection privée

© Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

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6. MUSIQUE POUR L’ANARCHIE

De la mélodie du poème symphonique Don Quichotte de Richard Strauss inlassablement jouée par un violoncelliste et qui semble mettre en mouvement, en une synesthésie surréelle, la surface bleutée d’un bassin dans la Ferdinanda, aux dissonances bruitistes expulsées par les entrailles d’un piano suspendu par ses pieds (Concert for Anarchy, 1990), la musique participe au laboratoire de formes et de perceptions mis en oeuvre par Rebecca Horn. L’inexorable dérèglement, qui mène à la folie du pianiste de Buster’s Bedroom ou à la violence de Concert for Buchenwald (1999), convoque tout à la fois les mécaniques de l’horloger Frenkel de Locus Solus de Raymond Roussel et les détournements iconoclastes de Fluxus. Ce mouvement envisage la manipulation du son comme le point de départ d’un projet de création plus vaste, destiné à abolir les frontières entre les différentes catégories artistiques, entre le créateur et le spectateur, et plus encore entre l’art et la vie. La jubilation nihiliste de Fluxus cède la place chez Rebecca Horn à une conscience du monde, où la brutalité et la douleur sont consubstantielles d’une tension dramatique et d’une quête esthétique, qui transforment l’œuvre non pas en un instrument d’harmonie mais en un vecteur d’une salutaire anarchie.

« L’art est anarchie.... L’anarchie est liberté – liberté à la périphérie, dans la vulnérabilité qu’accompagne la transgression de limites » 19, précise l’artiste.

19 Sergio Edelsztein, « Cocon de plumes - camisole de force déchirée », in Rebecca Horn, catalogue d’exposition, Institut für Auslandsbeziehungen / Carré d’art, Nîmes, 2000, p. 75.

Rebecca Horn, Buster’s Bedroom (« La Chambre de Buster », filmstills), 1990 1h45min, 35 mm, couleur, son Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

4.LE CATALOGUE

La monographie que le Centre Pompidou-Metz consacre à Rebecca Horn explore les processus de création de l’artiste, mettant en évidence le dialogue qui s’établit entre ses œuvres cinq décennies durant, tout en opérant une mise en perspective avec ses sources d’influence – surréalistes, alchimiques, théâtrales et cinématographiques. En convoquant, sous forme de montage, différents régimes d’images, notamment un riche corpus de documents d’archives, cet ouvrage ouvre de nouvelles perspectives sur le travail de Rebecca Horn, relu à la lumière de thématiques transversales et d’essais inédits, de Philippe-Alain Michaud, conservateur chargé de la collection des films au Musée national d’art moderne Centre Pompidou à Paris, ainsi que des commissaires Emma Lavigne et Alexandra Müller.

REBECCA HORN. THÉÂTRE DES MÉTAMORPHOSES SOUS LA DIRECTION D’EMMA LAVIGNE ET ALEXANDRA MÜLLER PRIX : 36 EUROS NOMBRE DE PAGES : 216 DATE DE PARUTION : 05 JUIN 2019 ISBN : 978-2-35983-056-9

Rebecca Horn, Concert for Anarchy, 1990 Piano, vérins hydrauliques et compresseur, 150 x 106 cm Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

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5.LISTE DES ARTISTES PRÉSENTÉS

Antonin Artaud Hans Bellmer

Constantin Brâncuși Victor Brauner Claude Cahun Lucien Clergue Salvador Dalí

Marcel Duchamp Paul Eluard Max Ernst

Alberto Giacometti Maurice Henry

Georges Hugnet

Buster Keaton Serge Lido

André Masson Roberto Matta Willy Maywald

Joan Miró Emiel van Moerkerken

Paul Nougé Meret Oppenheim

Francis Picabia Man Ray

Tristan Tzara

EN DIALOGUE AVEC L’ŒUVRE DE REBECCA HORN

Rebecca Horn, Bee’s Planetary Map, 1998 15 paniers de paille, fil, moteurs, disque de miroir brisé, verre brisé, tiges de métal, bâton en bois, pierre, son, lumières, 426,7 x 975,4 cm Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

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6.PROGRAMMATION ASSOCIÉE

Conférence | 19:00Par Alexandra Müller, co-commissaire de l’expositionAuditorium Wendel 5€ | Gratuit pour les adhérents au PASS-M et PASS-M Jeune

Le bestiaire d’objets et d’êtres hybrides de Rebecca Horn emprunte à l’alchimie, cette science occulte bimillénaire, de nombreux symboles : le serpent, le paon, l’œuf, l’entonnoir, le bain, le charbon, le plomb, le soufre, le mercure ou encore l’or. D’où vient la fascination de l’artiste pour une discipline a priori à contre-courant de la société actuelle ? La conférence reviendra sur le rôle de l’alchimie dans l’univers de l’artiste, pour qui la métamorphose est devenue un véritable leitmotiv.

REBECCA HORN : L’ARTISTE COMME ALCHIMISTE

JEU. 13.06

Clyde Bruckman et Buster Keaton (1926) | 1h34 Projection cinématographique | 22:30 Parvis (cinéma en plein air) | Accès libre

En pleine guerre de sécession, le jeune machiniste Johnny, se retrouve tiraillé entre sa passion pour sa locomotive à vapeur et la douce Anabelle. Recalé alors qu‘il souhaitait s’enrôler dans l’armée sudiste, le cheminot pourra prouver sa bravoure lorsqu’un bataillon nordiste tentera plus tard de s’emparer de son outil de travail. Considéré comme le chef d’œuvre de Buster Keaton, ce film place la locomotive à vapeur comme un personnage principal, fil conducteur cinématographique de cette chevauchée mécanique. L’univers du réalisateur, avec ses protagonistes impuissants et perdus face à un monde hostile, est d’une importance capitale pour le travail de Rebecca Horn.

LE MÉCANO DE LA GÉNÉRALEMER. 10.07

Contes autour de l’œuvre de Rebecca Horn | 15:00120' |Galerie 2

Durant cette journée automnale, des contes en écho au travail de l’artiste résonneront dans la galerie de l’exposition. Dirigés par la conteuse Nathalie Galloro, les adhérents du Centre Pompidou-Metz vous feront entrer dans l’imaginaire des métamorphoses.

IL ÉTAIT UNE FOISDIM. 24.11

LE CENTRE POMPIDOU-METZ, LIEU DE VIE ET DE PARTAGELes adhérents sont régulièrement invités à vivre des expériences uniques en lien avec la programmation du Centre Pompidou-Metz lors de projets participatifs. Dans le cadre de l’exposition Rebecca Horn. Théâtre des Métamorphoses, 12 adhérents seront formés pendant 6 semaines par la conteuse Nathalie Galloro à cette forme d’expression.

Atelier | 14:00 120' | 6€ (par participant, enfants de 8 à 14 ans et leurs parents, en + du billet d’entrée aux expositions du jour pour les + de 25 ans)

Depuis plus de quinze ans, Nathalie Galloro partage sa passion des contes aussi bien avec les enfants qu’avec les adultes. En famille, elle propose aux visiteurs de découvrir l‘exposition consacrée à l’artiste Rebecca Horn et d’apprendre à choisir les mots pour construire une histoire en musique, inspirée par son univers peuplé par les métamorphoses. Nathalie Galloro sera accompagnée par Madeleine Lefebvre au violon.

ATELIER EN FAMILLE : J’APPRENDS À CONTER

DIM. 16.06

Vincent Segal, Lucie Antunes, Ariane MichelConcert | 16:00

Rebecca Horn envisage la mise en scène de l’exposition comme un motif musical, une expérience sensorielle et acoustique, au sein de laquelle les sons, les mouvements et les sentiments entrent en résonance. Inspirés par l’univers de Rebecca Horn, qui met en tension les lignes mélodiques de la musique de Strauss ou Wagner, avec la mélancolie de la musique tzigane ou les dissonances bruitistes, le violoncelliste Vincent Segal accompagné de la percussionniste Lucie Antunes transforment l’exposition en salle de concert. Ils composent un libre parcours à travers le Centre Pompidou-Metz, conjuguant harmonie, humour, fureur et folie, afin de rendre sensibles les correspondances entre sons et formes, silence et anarchie qui sous-tendent l’œuvre de l’artiste. Les images vidéo d’Ariane Michel, en écho à celles de Rebecca Horn, viennent explorer à leur tour le monde des animaux, des végétaux et des éléments transformés en champ de force, proposant une expérience sensorielle au cœur du vivant.

CONCERT FOR ANARCHYSAM. 15.06

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7.EN RÉSONANCE AVEC L’EXPOSITION

THÉÂTRE DES MÉTAMORPHOSES FANTASMAGORIES CORPORELLES

AU MUSÉE TINGUELY DE BÂLERebecca Horn. Fantasmagories corporelles

Rebecca Horn a toujours tiré son inspiration du corps individuel et de ses mouvements. Un choix qui s’exprime dans ses premières performances des années 1960 et 1970 à travers l’utilisation d’objets, des extensions anatomiques qui ouvrent la voie à de nouvelles perceptions tout en agissant comme des entraves. À partir des années 1980, l’artiste crée surtout des machines cinétiques et des installations explorant l’espace, auxquelles le mouvement donne vie. Le corps en action y est remplacé par un acteur mécanique. L’exposition bâloise Fantasmagories corporelles met l’accent sur ces processus de transformation, des corps augmentés aux machines en mouvements, qui caractérisent l’œuvre de Rebecca Horn depuis près d’un demi-siècle.

Ses sculptures corporelles, prothèses en matières textiles ou équipées de plumes, engagent à une exploration tactile de l’espace, à une expérience corporelle haptique. Au premier abord, elles contrastent fortement avec ces froides mécaniques de précision en métal, qui sont le propre de ses œuvres cinétiques ultérieures. Centrée sur le mouvement, la cinétique et les approches procédurales, la présentation du Musée Tinguely souligne a contrario la continuité de son travail. Dans les espaces d’exposition, ses œuvres performatives voisinent avec ses sculptures mécaniques plus tardives retraçant ainsi le déploiement des motifs du mouvement propre à l’artiste. Articulée en micro-récits et tenant compte d’une démarche qui transcende les limites entre médiums, l’exposition bâloise illustre, à travers quatre grands thèmes, l’évolution de son œuvre, une suite de « stations d’un processus de transformation » (Rebecca Horn).

Battre des ailes

Un premier groupe de travaux découle de la performance Weisser Körperfächer (« Éventail corporel blanc », 1972), où l’artiste fait écho à la vieille fascination de l’homme pour les créatures dotées d’ailes et de plumes. Au moyen de sangles, elle fixe à son corps une paire d’ailes semi-circulaires en toile blanche qui se déploient quand elle lève les bras. Ces voiles rigidifiées par des nervures évocatrices des premiers aéroplanes, font surtout songer, par leurs déplacements et la manière dont elles encadrent le corps, aux ailes d’un papillon. Un film documente la série de mouvements expérimentés avec ce dispositif : ouverture, fermeture, contrôle face

au vent, modes de voilement et de dévoilement du corps, sans oublier le déploiement complet des ailes. Ce sont des modèles dynamiques dont Rebecca Horn poursuit l’exploration dans une série de sculptures comme le corps nu enveloppé par le plumage de la Paradieswitwe (« La Veuve de paradis », 1975), la parade de Die Pfauenmaschine (« La Machine-paon », 1979) ou du Hängender Fächer (« L’Éventail suspendu », 1982), la roue en plumes du Zen der Eule (« La Méditation de la chouette », 2010).

Circuler

Un deuxième espace d’exposition a pour objet les différentes formes de circulation : organique, mécanique et électrique. Le rôle central revient ici à l’Überströmer (« La Machine à faire circuler le sang », 1970) où l’homme est représenté tel un dispositif hydromécanique qui n’est pas sans rappeler le modèle historique de la machine dans l’étude scientifique du corps humain. L’œuvre est confrontée à l’installation Rio de la Luna (« La Rivière de la lune », 1992), un réseau proliférant de tubes dont les « chambres cardiaques » sont alimentées en mercure par des pompes. Dans le premier cas, la circulation sanguine, intérieure, est déplacée vers l’extérieur, contraignant le porteur du dispositif à l’immobilité et le réduisant ainsi à un simple objet mécanique, tandis que, dans le second, Rebecca Horn choisit de rendre visible des courants d’énergie émotionnelle.

Rebecca Horn, Bleistiftmaske, 1973, Filmstill © 2019 : Rebecca Horn/ProLitteris, Zürich

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Tracer

Lignes dessinées et marques de couleur, considérés comme autant de traces des mouvements corporels, constituent un autre ensemble thématique de l’exposition bâloise. Ce motif est initié par le Bleistiftmaske (« Masque-crayons », 1972), un inquiétant ustensile de dessin en forme de masque, qui confère au corps la fonction d’une machine à tracer dynamique et aveugle. L’artiste explore avec constance ce thème avec ses machines à peindre automatisées, dont deux modèles sont présentés ici (Salomé, 1988, et Les Amants, 1991). Les marques sont comprises non seulement comme des traces de mouvement physique, mais aussi comme l’expression d’un élan émotionnel et d’une passion. Le dessin en tant qu’inscription du corps et du psychisme est finalement repris dans les œuvres en papier grand format de la série Bodylandscapes, réalisées à la main, en 2004 et 2005, leurs dimensions faisant directement référence à la taille de l’artiste et à la portée de ses mouvements.

Toucher

Un dernier groupe thématique porte sur les extensions des mains et des pieds. L’une des premières œuvres de cette catégorie sont les Handschuhfinger (« Gants-doigts », 1972). À l’aide d’extensions en balsa recouvertes de tissu noir, l’artiste explore son environnement comme si elle était dotée de tentacules. Rebecca Horn a approfondi l’expérience avec des travaux cinétiques où elle recourt à plusieurs reprises à des objets du quotidien pouvant être compris comme des extensions corporelles au sens freudien, tels des pinceaux, des marteaux ou des chaussures à hauts talons (dans American Waltz, 1990). Les machines à écrire avec leurs claviers sont aussi des instruments qui prolongent nos

doigts. Elles ont été utilisées par Rebecca Horn dans plusieurs travaux, dont La Lune Rebelle (1991), œuvre majeure exposée à Bâle : un ensemble de machines à écrire en action, suspendues au plafond. Les travaux de ce groupe offrent aussi une vision sociologique de la machine en tant qu’extension du corps, où se retrouvent de nombreux objets à connotation féminine. Dr. Sandra Beate Reimann, commissaire d’exposition

Rebecca Horn, Les Amants, 1991 Vue de l’installation, Galerie de France, 2003 © 2019 : Rebecca Horn/ProLitteris, Zürich

Musée TinguelyPaul Sacher-Anlage 1Case postale 3255CH-4002 BaselT. +41 61 681 93 [email protected]#tinguely #jeantinguely@museumtinguely

Contact responsable de la presse : Isabelle Beilfuss, T. +41 61 687 4608 [email protected]

Horaires d’ouvertureMardi à dimanche11h – 18h

TarifsAdultes : CHF 18Tarif réduit : CHF 12Pour les moins de 16 ans : gratuitGroupes : CHF 12 p.p.Classes scolaires : entrée gratuiteavec inscription préalable, www.tinguely.ch

Guide multi-médiaLe guide multimédia Meta-Tinguely vous permet de découvrir les collections par le biais de certaines œuvres sélectionnées. www.tinguely.ch/meta

AccèsGare centrale de Bâle CFF/SNCF : tram ligne 2 jusqu’à « Wettsteinplatz », puis bus ligne 31 ou 38 jusqu’à « Museum Tinguely »Gare allemande (Bad. Bahnhof) : bus ligne 36 jusqu’à « Museum Tinguely »En voiture : sortie d’autoroute « Basel Ost/Wettstein », parking disponible sous le pont de l’autoroute

Services pédagogiquesT. +41 61 688 92 70

Bistro Chez JeannotT. +41 61 688 94 58

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Le Centre Pompidou-Metz constitue le premier exemple de décentralisation d’une grande institution culturelle nationale, le Centre Pompidou, en partenariat avec les collectivités territoriales. Institution autonome, le Centre Pompidou-Metz bénéficie de l’expérience, du savoir-faire et de la renommée internationale du Centre Pompidou. Il partage avec son aîné les valeurs d’innovation, de générosité, de pluridisciplinarité et d’ouverture à tous les publics.

Le Centre Pompidou-Metz réalise des expositions temporaires fondées sur des prêts issus de la collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, qui est, avec plus de 120 000 œuvres, la plus importante collection d’art moderne et contemporain en Europe et la deuxième au monde.

Il développe également des partenariats avec des institutions muséales du monde entier. En prolongement de ses expositions, le Centre Pompidou-Metz propose des spectacles de danse, des concerts, du cinéma et des conférences.

Il bénéficie du soutien de Wendel, mécène fondateur.

Avec la participation de Vranken-Pommery Monopole.

En partenariat media avec :

8.LES PARTENAIRES

Mécène fondateur

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WENDEL, MÉCÈNE FONDATEUR DU CENTRE POMPIDOU-METZ

Depuis son ouverture en 2010, Wendel est engagée auprès du Centre Pompidou-Metz. Wendel a souhaité soutenir une institution emblématique, dont le rayonnement culturel touche le plus grand nombre.

En raison de son engagement depuis de longues années en faveur de la culture, Wendel a reçu le titre de « Grand Mécène de la Culture » en 2012.

Wendel est l’une des toutes premières sociétés d’investissement cotées en Europe. Elle exerce le métier d’investisseur de long terme qui nécessite un engagement actionnarial qui nourrit la confiance, une attention permanente à l’innovation, au développement durable et aux diversifications prometteuses.

Wendel a pour savoir-faire de choisir des sociétés leaders, comme celles dont elle est actuellement actionnaire : Bureau Veritas, Saint-Gobain, IHS, Constantia Flexibles, Allied Universal, Cromology, Stahl ou encore Tsebo.

Créé en 1704 en Lorraine, le groupe Wendel s’est développé pendant 270 ans dans diverses activités, notamment sidérurgiques, avant de se consacrer au métier d’investisseur de long terme à la fin des années 1970.

Le Groupe est soutenu par son actionnaire familial de référence, composé de plus de mille actionnaires de la famille Wendel réunis au sein de la société familiale Wendel-Participations, actionnaire à hauteur de 37,6 % du groupe Wendel.

CONTACTS

Christine Anglade Pirzadeh + 33 (0) 1 42 85 63 24 [email protected]

Caroline Decaux + 33 (0) 1 42 85 91 27 [email protected]

G R A N D M E C E N E D E L A C U LT U R E

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LEE UFANHABITER LE TEMPS

WENDEL, MÉCÈNE FONDATEUR DU CENTRE POMPIDOU-METZ

Depuis son ouverture en 2010, Wendel est engagée auprès du Centre Pompidou-Metz. Wendel a souhaité soutenir une institution emblématique, dont le rayonnement culturel touche le plus grand nombre. En raison de son engagement depuis de longues années en faveur de la culture, Wendel a reçu le titre de « Grand Mécène de la Culture » en 2012.

Wendel est l’une des toutes premières sociétés d’investissement cotées en Europe. Elle exerce le métier d’investisseur de long terme qui nécessite un engagement actionnarial qui nourrit la confiance, une attention permanente à l’innovation, au développement durable et aux diversifications prometteuses. Wendel a pour savoir-faire de choisir des sociétés leaders, comme celles dont elle est actuellement actionnaire : Bureau Veritas, Saint-Gobain, IHS, Constantia Flexibles, Allied Universal, Cromology, Stahl, Tsebo ou encore PlaYce.

Créé en 1704 en Lorraine, le groupe Wendel s’est développé pendant 270 ans dans diverses activités, notamment sidérurgiques, avant de se consacrer au métier d’investisseur de long terme à la fin des années 1970.

Le Groupe est soutenu par son actionnaire familial de référence, composé de plus de mille actionnaires de la famille Wendel réunis au sein de la société familiale Wendel-Participations, actionnaire à hauteur de 37,6 % du groupe Wendel.

CONTACTS

Christine Anglade Pirzadeh : + 33 (0) 1 42 85 63 [email protected]

Caroline Decaux : + 33 (0) 1 42 85 91 [email protected]

G R A N D M E C E N E D E L A C U LT U R E

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Contacts à l’ADAGPLinda FRAIMANN : [email protected] MIGUET : [email protected]

Société des Auteurs dans les Arts Graphiques et Plastiques11, rue Berryer - 75008 Paris, FranceTél. : +33 (0)1 43 59 09 38 Fax. : +33 (0)1 45 63 44 89adagp.fr

9.VISUELS DISPONIBLES

POUR LA PRESSE

Des visuels d'œuvres, parmi lesquels les visuels ci-après, sont téléchargeables en ligne à l'adresse suivante : centrepompidou-metz.fr/phototheque

Nom d'utilisateur : presseMot de passe : Pomp1d57

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Constantin Brâncuși, Les films de Brâncuși, 1923 – 1939 Films originaux 35 mm noir et blanc, muet, filmstill (Leda), Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Hervé Véronèse/Dist. RMN-GP © Succession Brâncuși - All rights reserved (Adagp) [2019]

Rebecca Horn, Buster’s Bedroom (« La Chambre de Buster », filmstill), 1990 1h45min, 35 mm, couleur, son Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Rebecca Horn, La Ferdinanda : Sonate für eine Medici-Villa [La Ferdinanda : Sonata pour une villa Medici], 1981 85 min, 35 mm, couleur, son Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Alberto Giacometti, Main prise / Gefährdete Hand, 1932 Bois et métal, 20 × 59.5 × 27 cm Kunsthaus Zürich, Alberto Giacometti-Stiftung, 1965 Photo credit: Stefan Altenburger © Succession Alberto Giacometti (Fondation Alberto et Annette Giacometti, Paris / ADAGP, Paris, 2019)

Achim Thode, Rebecca Horn. Einhorn, 1970 Tirage argentique noir et blanc, 80 x 60 cm Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Rebecca Horn, Die sanfte Gefangene [La douce prisonnière], 1978 Photographie de tournage du film Der Eintänzer [Le Danseur] Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Achim Thode, Rebecca Horn. Mechanischer Körperfächer, 1974 – 75. Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019 © Droits réservés.

Rebecca Horn, Fingerhandschuhe, 1972 Épreuve gélatino-argentique, 80 x 60 cm, photographe Achim Thode, collection privée. Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019 © Droits réservés.

Rebecca Horn dans l’installation Les Délices des évêques à Münster (Allemagne), 1997 Installation : chaises, spray, construction balançoire, violon, jumelles, feuilles de laurier, charbon, sang, corde et la lumière éternelle, construction métallique, moteurs, dimensions variables, Kunstmuseum Stuttgart. © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Achim Thode, Rebecca Horn. Mechanischer Körperfächer, 1974 – 75. Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019 © Droits réservés.

Rebecca Horn, Hahnenmaske (« Masque-coq »), 1971 performance, 1973, 16 mm, couleur, son, muet Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Rebecca Horn, Performances 2, 1973, Film cinématographique, 16 mm, couleur, muet, numérisé De gauche à droite : Federfinger (Feather Fingers), 03’07’’ Gavin, 3’45’’ Kakadu-Maske (Masque-Cactoès), 02’03’’ Hahnenmaske (Masque-coq), 02’16’’ © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

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Rebecca Horn, Mechanischer Körperfächer, 1974 – 1975 Fabric, wood and metal, 280,3 x 270 cm Tate Moderne, Londres © Tate, London 2019 © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Rebecca Horn, Buster’s Bedroom (« La Chambre de Buster », filmstills), 1990 1h45min, 35 mm, couleur, son Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Antonin Artaud, La Machine de l’être ou Dessin à regarder de traviole, [janvier 1946] Mine graphite et craie de couleur grasse sur papier, 65 x 50 cm Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat

Rebecca Horn, Brennender Busch [Le Buisson ardent], 2001 350 x 330 x 200 cm Collection privée © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Max Ernst, « La sève monte » (extrait de La femme 100 têtes), 1929 Gravures découpées et collées sur papier collé sur carton, 10,3 x 14,8 cm Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne Crédit photographique : © Jacques Faujour - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP © ADAGP, Paris, 2019

Rebecca Horn, Die Kleine Sirene [La Petite sirène], 1990 Plumes, moteur et tige métallique, 172 × 150 × 20 cm Collection Antoine de Galbert, Paris © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019 Photo : © Celia Pernot

Rebecca Horn, Bee’s Planetary Map, 1998 15 paniers de paille, fil, moteurs, disque de miroir brisé, verre brisé, tiges de métal, bâton en bois, pierre, son, lumières, 426,7 x 975,4 cm Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Rebecca Horn, Les délices des évêques, 1997 Chaises, spray, construction balançoire, violon, jumelles, feuilles de laurier, charbon, sang, corde et la lumière éternelle, construction métallique, moteurs Kunstmuseum Stuttgart. © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Rebecca Horn, Concert for Anarchy, 1990 Piano, vérins hydrauliques et compresseur, 150 x 106 cm Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Rebecca Horn, Die preussische Braut, 1988 Peinture bleue, 11 escarpins, construction en métal, moteurs, 350 x 120 cm Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Meret Oppenheim, Das Paar [Le Couple], 1956 Bottines en cuir, 64 x 68 cm Collection privée, Londres, Royaume-Uni © ADAGP, Paris, 2019

Rebecca Horn, Cinéma vérité / Heartshadow’s for Pessoa, 2005 bassin en métal, cuivre, projecteur, électronique, moteur, eau (noire), construction en métal, 1,80m de diamètre, collection privée

© Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

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Rebecca Horn, Kakadu-Maske, 1973 Feathers, metal and fabric, 44 x 32 cm Tate Moderne, Londres © Tate, London 2019 © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

[Liane Daydé : photographies / Serge Lido], 195.-196.

Claude Cahun, Sans titre [Mains], 1936 / 1939 Épreuve gélatino-argentique, 25,3 x 19,8 cm Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne © Jacques Faujour - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP © droits réservés

Rebecca Horn, Federfinger, 1973 Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

Meret Oppenheim, Gants (paire), 1985 En fin daim de chèvre, passepoilé, sérigraphie. Edition de 150 paires, fabriquées à Florence © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019

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NOTES

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LE CENTRE POMPIDOU-METZ1, parvis des Droits-de-l’Homme 57000 Metz+33 (0)3 87 15 39 39 [email protected] centrepompidou-metz.fr

Centre Pompidou-Metz

@PompidouMetz Pompidoumetz

HORAIRES D’OUVERTURETous les jours, sauf le mardi et le 1er mai01.11 > 31.03 LUN. I MER. I JEU. | VEN. I SAM. I DIM. : 10:00 – 18:0001.04 > 31.10 LUN. I MER. I JEU. : 10:00 – 18:00 VEN. | SAM. I DIM. : 10:00 – 19:00

COMMENT VENIR ?Les plus courts trajets via le réseau ferroviaire

TARIFS EXPOSITIONSTarif individuels : 7€ /10€ /12€ selon le nombre d’espaces d’exposition ouvertsTarif groupes (à partir de 20 personnes) : 5,50€, 8€, 10€ selon le nombre d’espaces d’exposition ouverts

Du 8 juin 2019 au 13 janvier 2020, l’entrée aux expositions du Centre Pompidou-Metz est au tarif préférentiel de 8€ sur présentation d’un billet d’entrée du Musée Tinguely de Bâle.

Profitez des nombreux avantages des partenaires du Centre Pompidou-Metz proposés dans les offres suivantes : billet C.G.O.S, offre combinée Centre Pompidou-Metz/TER Grand Est, offre combinée voyage + entrée des CFL (Chemins de Fer Luxembourgeois), Pass Lorraine, Pass Time, Museums Pass Musées, City Pass.Bénéficiaires d’une entrée gratuite aux expositions : enseignants français en activité (sur présentation de leur carte professionnelle ou de leur pass éducation dûment renseigné et en cours de validité), – de 26 ans, étudiants, demandeurs d’emploi inscrits en France et les allocataires du RSA ou de l’aide sociale (sur présentation d’un justificatif de – de 6 mois), artistes membres de la Maison des Artistes, personnes en situation de handicap et un accompagnateur, titulaires du minimum vieillesse, guides interprètes et conférenciers nationaux, titulaires des cartes Icom, Icomos, Aica, Paris Première, titulaires d’une carte de presse.

Les plus courts trajets via le réseau ferroviaire

Comment venir ?

Metz

Strasbourg

Bordeaux

Nantes

Rennes

LyonBâle

Lille

50’

4:003:00

2:50

4:30

4:30

4:00

Paris

85’

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CONTACTS PRESSE

CENTRE POMPIDOU-METZPresse régionale

Marion GalesTéléphone : +33 (0)3 87 15 52 76

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AGENCE CLAUDINE COLINPresse nationale et internationale Pénélope PoncheletTéléphone : +33 (0)1 42 72 60 [email protected]