urbain tanger - n°8 - septembre 2013

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Le magazine culturel dédié à Tanger et aux Tangérois : interviews, rencontres, infos, agenda, arts...

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Actus co

urr

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des

lecte

urs

vous nous avez écrit...sur [email protected]

Quelle bonne idée d’avoir choisi le sympathique Kamal El Fassi pour nous régaler chaque mois de ses recettes tangéroises ! Un magazine fait par des gens de qualité, bravo !Imane J.

Merci Merci !J’adore vos articles « Week-end » qui nous font voyager au Maroc et ailleurs. Celui sur Gibraltar était très bien fait et drôle. Continuez à me faire rêver, moi qui n’ai pas la chance de pouvoir partir très souvent.Hasnae

> Vous avez raison, en effet, c’est manifestement à la population et à des collectifs de porter un projet pour réclamer

la sauvegarde du Gran Teatro Cervantes. Certains existent déjà (voir « Sostener todo lo que cae ») mais, comme pour beaucoup d›autres lieux légendaires de la ville (la villa Perdicaris ou la Villa Harris, notamment, dont nous avons déjà parlé abondamment dans nos pages), le problème est le manque cruel de financements, la priorité en matière de développement urbain étant actuellement plutôt à la construction d’espaces et de bâtiments nouveaux. Le rôle d’URbain en tant que média est d’informer les Tangérois, de leur faire prendre conscience de la richesse de leur patrimoine, de leurs responsabilités et de leur donner, peut-être, l’envie d’agir. De relayer l’information, de monter un projet, de chercher des financements, des mécènes… Ce pourrait être vous ?

Besoin d’agir ?

Salut, ne faudrait-il pas créer un groupe (sauver le théâtre Cervantes) et essayer d’aller plus loin, faire une manif, écrire au gouvernement, je sais pas vous êtes mieux placés que moi pour savoir ce qu’il faut faire, nous avons deux petit théâtres ridicules, Beckett et Haddad, sans compter Roxy... Merci.Adnane Khalifa via Facebook Efficacité

urbaine…À toute l’équipe.

Je tenais à vous remercier

pour avoir parlé de ma

nouvelle activité. Le jour

de l’ouverture, j’ai reçu de

nombreux coups de fils

et de nombreuses visites,

tous venus à moi grâce à

votre article. J’ai réalisé

bien plus de ventes que

je n’osais l’espérais. Je

vous dis encore une fois :

merci !

Sophie

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Plage de Sidi Kacem - Tanger06 76 66 83 38 - 05 39 93 55 82

[email protected]

LA PISCINECLUBCLUB - - RESTAURANTRESTAURANT - - BARBAR

URBAIN N°6:Urbain déf 24/06/13 17:16 Page 14

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Actusn

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infos tangéroises

En brEf - En brEf - En brEf

• Unnouveau cahierdes charges vientd’être votépar leConseil communalpouraméliorerlagestiondesdéchetsetlacollected’orduresàTanger.Deuxnouvellessociétésgèrerontcestâcheschacune dans une moitié de la villepourplusd’efficacité.

• LavilledeTangeraapprouvéunprojetd’extension des espaces de parkingpour voitures. Le projet prévoit lamiseenplacedeparkingssouterrainsdans huit zones, dont la place du9 avril (Grand Socco), la place desNationsetAinKtiouet,parexemple,quiviendronts’ajouteràdeuxautresprévus sur laCornichedans le cadreduprojetdereconversionduportdeTanger.Pasmaldetravauxdanslavilleenperspective…

Tanger côté accueil : zéro pointé !Pas épargnée par le dernier classement du très influent Conde Nast Traveler des villes les moins accueillantes au monde, notre chère Tanger. L’enquête du magazine, réalisée auprès de 46 000 lecteurs, la place en 10e position des villes les plus désagréables et les moins conviviales pour les touristes  : trop sale, trop orientée « business », plus de charme, plus d’âme, accueil peu chaleureux, tout comme d’ailleurs sa grande sœur Casablanca, 18e de ce même mauvais classement. Au contraire de Marrakech et de Fès qui elles, figurent aux 3e et 4e rangs des meilleures villes d’Afrique. À noter que, parmi les mauvais élèves, la moitié se

trouvent aux États-Unis…

À la Piscine le 7 septembre

Soirée au profit du Sanctuaire de la Faune de Tanger

Entrée libre, pour boire un verre ou dîner au bord du bassin et, surtout, participer à la tombola en faveur

de l’association qui œuvre pour soigner, vacciner et stériliser chiens et chats errants de la ville. De nombreux lots à gagner et un DJ pour passer une excellente soirée. Plage Sidi Kacem.

TAnger Med frôlelA surchAuffe75  650 passagers, dont 70 840 Marocains résidant à l’étranger sont passés par le port de Tanger Med les 3, 4 et 5 août, plus

gros week-end de chassé-croisé des touristes dans le détroit. Ça ne vous dit rien ? Imaginez plutôt : cela représente 1 140 passagers et 300 voitures par heure en moyenne, pour une escale de navire chaque 38 minutes…

hoMMAge Au nordLes nouveaux billets de banque mis en circulation le 15 août dernier devraient permettre de limiter les contrefaçons en intégrant de nouvelles technologies (fil de sécurité complexifié, micro-textes, etc.). Le billet de 200 DH, le plus concerné par la fraude (près de la moitié des faux billets), rend hommage à Tanger, affirmant son statut de capitale économique avec, au verso, des gravures du Phare du Cap Spartel et du Port de Tanger Med. Une bonne idée : les nouveaux billets de 20 DH sont recouverts d’un vernis, qui leur permettra peut-être de rester présentables ?

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À la galerie PhotoLoft à partir du 5 septembrePour l’atelier Fine-Art, dirigé par Alexandra Guyot, stage de trois mois qui se solde par une expo des travaux des stagiaires à la galerie. Nombre de places limitées, 3600 DH. Tél. : 06 41 45 66 40.

Chez Las Chicas jusqu’au 16 septembrePour l’expo-vente originale d’une collection de robes de 1938 à 1968 du film Juanita de Tanger, à l’époque du Tanger international. 52, rue Kacem

Guenoun, porte de la Kasbah.

À la fondation Lorin à partir du 24 septembrePour les cours de théâtre de la Comédie de Tanger. Ateliers gratuits les mardis de 18h30 à 21 h. Contact :

[email protected]

À l’institut Français du 18 au 20 septembrePour les renseignements et inscriptions pour  : l’atelier vocal, les cours individuels de piano ou de chant, d’éveil musical pour enfants ou de culture artistique pour adultes dispensés par Martine Kroon, professeur de Musicologie. 41, rue hassan ibn

Ouazzane. Tél. : 05 39 94 62 20

À la Tribu des Ziri les 2 et 16 septembre

Pour apporter en dépôt-vente les jolis vêtements et accessoires peu ou pas portés et qui encombrent les armoires. 28 rue

Khalid ibn Walid.

Bienvenue aux nouveaux résidentsL’association «  Tanger Accueil  » aide les nouveaux arrivants francophones à découvrir la ville et à créer des liens d’amitié : informations, conseils, contacts, cafés mensuels, sorties, visites, conférences, soirées, activités culturelle et divers ateliers. La réunion mensuelle de rentrée se tiendra le jeudi 19 septembre à 14h30 à l’Institut Français de Tanger.Tél. : 06 11 89 62 19 - [email protected].

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Actus

Petit tourdes Cours

C’est la rentrée, c’est le moment de prendre de bonnes résolutions studieuses  ! Voici pour vous un petit tour des cours de langue à suivre à Tanger…

Cours de 3 mois60 h - 5 h/semaineLundi et mercrediMardi et jeudi9h-11h30 / 16h30-19h / 19h-21h30

•Session 1  : 23/09 au 19/12 (inscriptions à partir du 2/09)

•Session 2 : 6/01 au 3/04 (inscriptions à partir du 10/12)

•Session 3  : 14/04 au 30/06 (inscriptions à partir du 24/03)

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P-P

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Cours de 3, 5 ou 10 semaines ou à la carte1 niveau : 60 unités de 45 min

•Pour diplôme A1 (regroupement familial) : 3 niveaux

•Pour diplôme B1 (professionnels et accès université) : 7 niveaux

Tarifs :350 DH frais fixes (inscription et livre) + 1100 DH par niveau

Cours de 4 mois60 h - 4 h/semaineLundi et mercrediMardi et jeudi09h30-11h30 / 11h30-13h30 / 15h-17h / 17h-19h / 19h-21h

•Session 1  : 23/10 au 18/02 (inscriptions à partir du 1/10)

•Session 2  : 3/03 au 19/06 (inscriptions à partir du 10/02)

Tarifs pour une session :Matin : 1350 DHAprès-midi  : 1440 DH - Soir : 1800 DH (-15% pour les anciens élèves) 

esPagnoLÀ L’insTiTuT CervanTes

aLLemand au dmg(goeThe insTiTuT)

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Retrouvez les adresses en p.79 de ce numéro.

araBeau Tanger insTiTuT

Programme accéléré - 10 jours de cours (3 h) + examen

Session  : du lundi 9/09 au jeudi 19/09, examen le 20/09 Horaires : 15h15-18h15 ou 18h30-21h30

18 niveaux d’instruction (débutant, intermédiaire, avancé, langue d’affaires + prépa examen TOEFL)Inscriptions du 2/09 au 9/09.

Tarifs :100 DH frais fixes (test niveau)Session : 1050 DH (Business : 1400 DH)

Programmes pour adultes, étudiants, adolescents, enfants et communication oraleCentre de certification officiel examens deLF/daLF

4 sessions : octobre à décembre / janvier à mars / avril à juin / juin à juillet

•Cours Adultes ou étudiants (60 h) :Soir 19h-21h les lundi, mercredi et jeudiMatin 9h-11h les mardi, mercredi et vendredi

•Cours Ados (40 h) : Soir 19h-21h du lundi au samedi

•Cours Enfants (30 ou 40 h) :Après-midi 16h30-18h30 du lundi au samedi et 14h-16h les mercredi et samedi.

Inscriptions première session du 4/09 au 4/10.

Cours à l’IFT, à l’école Berchet et au Lycée Regnault.

Tarifs :De 1000 DH (petit enfant) à 1800 DH (adulte).

2 programmes non arabophones pour adultes (non mixte)

•Session 1 : 5 cours de 3 h/semaine - Du lundi au vendrediFemmes : 9h-12hHommes : 12h30-22h 

•Session 2 : 2 cours de 3h/semaine

Sessions de 4 semaines et 3 jours avec examen final.

Tarifs :350 DH frais fixes (inscription)Session 1 : 990 DHSession 2 : 460 DH

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angLais À L’ameriCanLanguage CenTer

Français À L’insTiTuTFrançais de Tanger

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Actusm

aro

c

le « petit truc » en plus> Pour les entreprisesselon le quotidien L’Economiste, la stabilité politique du Maroc est son premier argument d’attractivité pour les entreprises étrangères. il est à noter cependant que le dernier rapport du Cese au titre de l’activité 2012 souligne un léger recul des classements internationaux du Maroc dans le domaine de l’environnement des affaires du, notamment, aux délais des procédures de création d’entreprises et de traitement des dossiers.

> Pour les retraités françaisLe Maroc n’attire pas que les jeunes e n t r e p r e n e u r s dynamiques  ! Les papis et les mamies de l’hexagone sont également l a r g e m e n t

courtisés afin qu’ils viennent s’y installer. À condition bien sûr qu’ils déposent leur retraite sur un compte marocain... en échange, l’etat français leur accorde de généreuses déductions d’impôts. Y a pas que le Luxembourg ou les Caïmans, dans la vie d’un contribuable français...

> Pour les touristes algériensLe Maroc est désormais la destination privilégiée des algériens pour leurs vacances, qui se sont détournés de la tunisie, pourtant moins chère, instabilité oblige. ils étaient 90 000 durant l’été 2012, chiffre qui aura encore augmenté en 2013.

L’âge minimum pour le hadjSuite à la décision de l’Arabie Saoudite de réduire

de 20  % le nombre des pèlerins en provenance de

l’ensemble des Etats arabes et islamiques en raison

des travaux d›extension de la grande mosquée de la

Mecque, des quotas ont été établis au Maroc pour

réduire le nombre de prétendants au voyage. Ainsi,

cette année, toute personne née en 1961 ou après

en était privée.

ramadan dans un pays sans nuitPas simple, de jeûner dans un pays où le soleil ne

se couche que pour deux ou trois heures  ! Ceux

qui le peuvent le font, les autres suivent les fatwas

concernant ce sujet qui, parfois, permettent aux

jeûneurs de se « caler » sur les horaires du pays aux

«  nuits normales  » le plus proche, voire sur l’Arabie

Saoudite.

Économie ramadanesqueLa productivité, durant le Ramadan, décline de

20  % en moyenne et jusqu’à 50  % comme le

pointe un économiste jordanien cité par la BBC. La

consommation, en revanche, augmente de 15  %

(biens manufacturés) à 30 % (nourriture). Le secteur du

tourisme au Maroc est le plus touché, puis l’industrie,

l’agriculture et les services. Les prix sur les denrées

alimentaires flambent (hausse allant jusqu’à 20 %), et

bien sûr, restaurants et cafés font d’excellentes affaires

durant la nuit…

rÉComPense amÉriCaineLe pavillon du Maroc vient d’être élu « Meilleur stand » au salon d’Atlanta International Gift & Home Furnishings Market, qui a eu lieu du 12 au 16 juillet. Cette consécration vient couronner une série de participations à de nombreux salons dans le cadre du projet « Promotion des Mono Artisans et des PME de l’Artisanat », financé par la Millennium Challenge Corporation (MCC), géré par l’Agence du Partenariat pour le Progrès (APP) et exécuté par le Ministère de l’Artisanat pour promouvoir le travail des artisans des villes de Fès et de Marrakech.

Spécial Post-Ramadan

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Actus m

on

de

Drôle, futile, inutile, c’est aussi ça, l’info qu’on aime... Par C. C.

Par ici la monnaie !Selon l’organisation T r a n s p a r e n c y International, une personne sur quatre dans le monde a payé au moins une fois un pot de vin en 2012. Une situation aggravée par la crise avec, en tête de liste des

mauvais élèves, le Liberia et la Sierra Leone  : plus de 75 % de la population concernée. Premiers de la classe (toujours les mêmes), la Norvège, le Canada, le Portugal et le japon, avec un taux inférieur à 5 %.

Silence, on enfante !Au Zimbabwe, l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, chaque cri poussé pendant l’accouchement donne lieu à une amende de 5 $. Les amendes sont cumulables, évidemment. Une fortune dans ce pays où le salaire moyen mensuel des femmes est de 12,50 $ ! Celles qui ne peuvent pas payer doivent rester à l’hôpital jusqu’à ce que le montant de l’amende soit acquitté. Cette loi pousse de plus en plus de femmes à mettre au monde leur enfant à la maison… et fait grimper leur taux de mortalité.

Adieu l’amiLe Lipotes Vexillifer, comprenez le dauphin des rivières de Chine a été, en 2007, déclaré «  race officiellement éteinte  » par l’UICN. Plus un seul spécimen n’existe, pas même en captivité. La disparition de la surface du globe

de ce grand vertébré est une tragédie, faisant suite à une longue série qui s’accélère à un rythme effrayant. C’est aujourd’hui au tour de l’éléphant des forêts africaines de se retrouver dans une situation des plus alarmantes. Les spécialistes affirment qu’il aura disparu dans cinq ans. Sans oublier panda géant, tigre du Bengale, koala, ours polaire, gorille, léopard, orang-outang, jaguar, baleine bleue, etc., etc. De là à dire que nous n’avons pas tout à fait pris nos pleines responsabilités en tant que gardiens de la planète…

Contre la gueule de bois, buvez de la bièreDes chercheurs australiens ont inventé la bière « anti-casquette plombée » des lendemains de fête. Puisque c’est la déshydratation entraînée par l’alcool qui est responsable de ce désagréable inconvénient qu’entraînent les soirées bien arrosées, ils ont ajouté des électrolytes dans la bière, substance améliorant la rétention d’eau. De la science employée à bon escient…

Canicule et canards en plastique

Cet été, la canicule record qui a sévi en Chine, et notamment à Shangaï, a entrainé de drôles de choses. Les médias ont diffusé des photos de crevettes cuisant dans une poêle simplement posée sur une plaque de fonte sur le trottoir. Et pour se rafraîchir, les piscines étaient les bienvenues. Et les canards  ? Aussi. Parce que la majorité des Chinois ne sont pas Sun Yang et ne savent pas nager.

Ça trime pour RonaldChaque année depuis 1986, les analystes de ConvergEx Group rapportent le montant du salaire minimum des pays au Big Mac Index. Ainsi en 2012 il fallait, à un «  smicard  » australien, travailler 18  minutes pour s’offrir un Big Mac. Il en fallait 24 à un Français, 36 à un Américain, 48 à un Espagnol, alors qu’il fallait trimer 6h12 pour un Afghan et… près de trois semaines à un Sierra-Léonais (s’il lui restait de l’argent après l e s pots de vin versés).

L’info d’urbain

Infos utiles... ...Infos futiles

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À la Une

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’homme a le sens de la formule qui résonne juste. Fou de musique, théâtre, littérature et « villes déglinguées », Philippe Lorin incarne à lui seul le parangon de l’hyperactif, du grand sensible qui joue la gamme du cynisme pour se préserver des regards indiscrets et des jugements à l’emporte-pièce. Rencontre face à un jardin tourbillonné de chergui avec quelques réminiscences de l’Atlantique caché derrière les cimes des arbres. Enchantement garanti et conversation des plus instructives.

figures de tanger

« Ce que j’aime à Tanger, c’est qu’il n’y a pas

d’esprit de chapelle. »

Philippe LorinIl fait swinguer la ville…

Par stéPhanie gaou

PhotograPhies sCènes tanjazz : PasCaL BouCLier

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Je me vante souvent d’avoir été au concert en 1959 de Art Blakey & The Jazz Messengers à 18 ans. Et puis, grâce au jazz, j’ai pu m’ouvrir à d’autres milieux sociaux que le mien qui était un peu guindé et bourgeois. Les musiciens étaient issus d’autres strates, ouvriers, etc. C’était enrichissant.

Vous parlez d’adolescence. et votre enfance, quelle est-elle ?Aisée matériellement. Et frustrante affectivement. Des phases de grande solitude. L’exil. Une mère trop vite disparue. Une belle-mère ennemie. Je dois avoir moins de bons souvenirs que beaucoup d’enfants. En 1943, je me souviens que nous vivions les volets fermés, dans le silence, et l’angoisse c’était très pesant. Je me souviens aussi de ma grand-mère qui s’est occupé de moi. Grâce à elle, j’ai pu recevoir de l’amour et avoir la chance d’en redonner ensuite dans ma vie. Sans elle, je n’aurais pas su ce que c’était « aimer ».

urbain - Philippe lorin, vous avez créé Tanjazz en 1999. Puis Tanjalatina qui a pris fin en 2011, vous animez un atelier théâtre, vous êtes le créateur de la fondation lorin, autant dire qu’avec autant de casquettes, vous ne vous reposez jamais. Pourquoi tant d’ébullition ?Philippe lorin - Je pourrais dire que tout a commencé quand j’étais adolescent. J’ai toujours eu la bougeotte. À 15 ans, j’avais un ciné-club, après je me suis occupé d’une troupe de théâtre, puis je faisais le mur pour aller jouer de la batterie et écouter des concerts de jazz. Les copains achetaient des disques de rock, moi, j’en écoutais comme eux, mais ce qui me fascinait, c’était le jazz.

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Quel est l’événement ou l’élément qui vous a donné envie de vous installer à Tanger ?C’est une longue histoire. J’y venais régulièrement avec mon ex-femme depuis 1987. Jusqu’alors, nous avions une maison à Amelia Island aux États-Unis. Les enfants adoraient les U.S., synonyme de liberté pour eux. Et puis, ils ont grandi, ils n’ont plus eu les mêmes opportunités pour nous y retrouver lors des vacances. Nous avons pensé trouver quelque chose de plus accessible à partir de Paris. Seule condition : pas en France. Tanger est arrivé dans nos esprits un peu par hasard. Nous sommes venus une première fois, pas très convaincus, mais je me suis dit « Une ville pareille, c’est impossible qu’il ne s’y passe rien, avec tout ce qu’on dit sur elle. » Alors, nous sommes revenus, nous avons eu la chance ensuite de résider dans un endroit

magnifique. J’ai eu aussi la chance de trouver l’endroit où j’habite depuis 20 ans. J’avoue que je suis venu à Tanger, parce que c’était déglingué. Un peu comme Trieste ou Alexandrie, Lisbonne, Buenos Aires ou Beyrouth. J’aime bien le côté « mollasson moite » de ces villes, où rien n’est tout à fait impeccable. Ce sont des villes qu’il faut savoir regarder, il n’y a pas ce côté exotique des villes touristiques, souvent exaspérantes.

et où aimez-vous vous ressourcer ?Chez moi, tout d’abord. Je crois dans les ondes telluriques. Le Cap Spartel est très chargé pour ce qui est du champ magnétique. Je m’y sens bien. Et puis, j’aime aussi beaucoup le Marshan, arpenter les petites rues à l’ouest, même si je trouve le Café Hafa de plus en plus

Grâce au jazz, j’ai pu m’ouvrir àd’autres milieux sociaux que le mien.

swIng deALers

bATungA

AnTonIo FLInTA quArTeT

déplacé et superficiel. Ah, et puis, le bas de la piscine Donabo où j’aime me rendre à pied en traversant la forêt.

Je reviens à la musique. un album de jazz incontournable.Au risque de faire hurler les modernistes, Hot Five de Louis Armstrong.

et quel album ou artiste vous a le plus marqué ces dernières années ?Pour moi, l’achèvement absolu, c’est le Trio de Keith Jarrett. En solo, je ne l’aime pas vraiment, car il y a pour moi trop de fioritures, on sent que tout à coup, il cherche à « faire joli » et ce n’est pas fait pour ça, mais son trio est parfait, tout y est.

et la « nouvelle vague » des jazzmen, je pense à des artistes comme christian scott ou robert glasper qui sont dans le désir de faire entendre un « autre » jazz, qu’en pensez-vous ?Je dirais qu’ils ont raison d’absorber quelque chose de vital pour le restituer à « leur » sauce. Je regrette parfois qu’ils en oublient de swinguer. Par exemple, la Berkeley School Music, à un moment, c’est desséché. On sent que ce jazz-là est devenu trop professionnel, ça manque de tripes, ça ne gueule pas assez. Je crains qu’ils ne contribuent à pérenniser l’image élitaire, intellectuelle du jazz. Par exemple, ce que j’aime à Tanger, c’est qu’il n’y a pas d’esprit de chapelle. Le public vient, écoute, se laisse prendre ou pas, sans références « techniques » trop évidentes.

À la Unefi

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an

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Justement, Tanjazz, revenons-y. 14e édition cette année, c’est-à-dire 14 ans d’implication en continu pour la survie du festival. Avez-vous toujours le même enthousiasme qu’au début ? Aucun regret ?Pour revenir au début, quand j’ai voulu créer un festival de jazz à Tanger, on m’a dit « Vous êtes fou, vous n’y arriverez jamais. » Il ne fallait pas me dire ça ! (Rires), ça m’a encore plus motivé. Au commencement, Isabelle, mon épouse, et moi, on se tapait tout. Avec les années, nous avons appris à déléguer et avons la chance de collaborer avec des personnes de confiance. Je pense à Silvia Coarelli et Nacer Amiar, responsable des relations avec les autorités, notre vice-président également, c’est lui qui s’occupe des conférences de presse à Casablanca notamment, moi ça ne m’intéresse plus. Et puis, nous avons des équipes ponctuelles très actives lors du festival. Comme je dis toujours à nos partenaires : « Il n’y a pas du travail toute l’année à Tanjazz, mais il faut y penser tout le temps

si l’on veut bien faire. » Dorénavant, je souhaite surtout me consacrer à la programmation, à la communication et à l’administration générale des budgets délégués.

la programmation, cette année, cap vers l’est. comment décidez-vous d’une thématique ?J’ai réfléchi aux festivals européens et internationaux : souvent les mêmes têtes d’affiche, pas toujours de thématique. Or, le thème au Maroc, ça marche très bien. Je pense au festival des Arts Populaires, à Musiques Sacrées de Fès, Voix de Femmes à Tétouan, par exemple. La vocation de Tanjazz, ça reste avant tout un large éventail de possibilités musicales, un kaléidoscope si l’on peut

J’aime bien le côté « mollasson moite »de ces villes, où rien n’est tout à fait impeccable.

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Et si ça ne donne rien, ça ne rapporte ni argent, ni crédibilité. Et comme tout le monde le sait, sans argent, nous avons seulement des projets et peu de confiance de la part d’autrui.

Tanjazz a eu ces dernières années une presse peu élogieuse au niveau local. Qu’avez-vous envie de dire à ceux qui ne comprennent pas, voire blâment, votre démarche ?À la calomnie, il est bon d’élever le mépris et l’indifférence, n’est-ce pas ? Les chiens aboient, Tanjazz passe.

si vous deviez résumer Philippe lorin en quelques mots, vous diriez quoi ?Mon principal défaut, c’est l’impatience, quand je m’emporte, on dit que j’ai mauvais caractère. (Sourire)

dire. Chacun doit venir y picorer et y trouver son bonheur. J’avais envie de m’axer sur une zone géographique encore peu connue des festivals, d’où l’Est, la Bulgarie, la Pologne, l’Égypte entre autres. Non seulement, je tiens à créer la surprise chaque année, mais aussi, je me concentre sur les conditions budgétaires. Lorsqu’on a moins de moyens, il faut étonner, surprendre, faire preuve de plus d’audace.

c’est quoi le succès d’un « bon » festival ?À tort, beaucoup de gens pensent que c’est un business « juteux ». D’autres veulent juste donner de la distraction aux citoyens. Le secret, c’est de se dire qu’un festival, ça se prépare des mois à l’avance, il faut anticiper, avoir une organisation impeccable. L’improvisation, on oublie. Je travaille deux heures tous les jours pour préparer l’édition de Tanjazz, on fait un débriefing quand le festival se termine. Le ressort, ça doit rester le partage de la culture, et là, je dis bravo ! Sinon, ça ne donne rien.

sergIo monroy TrIo

roy hArgrove

Awek

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C omme les autres véhicules, je suis

achetable, mais moi seule suis vendable

et revendable à merci et à l’infini. Tout

le monde me convoite parce que je suis robuste,

sobre et fiable. En un mot : increvable. Je suis

née en Allemagne, mais j’ai en fin de vie roulé

en Belgique jusqu’à mon dernier essoufflement.

Alors, brisée par le gâtisme, fumant de partout et

montré du doigt par les écolos, je fus convoyée

au cimetière et remisée dans un coin sinistre à

ciel ouvert, entourée de voitures accidentées.

Plus tard, je fus extirpée de ce tas de ferraille et

remise à des gens qui prononçaient des mots

bizarres tels que Bijou, Citrouine et Foulsfakine.

À mon grand étonnement, je fus revendue, moi

qui me croyais morte pour l’éternité, épave

condamnée à finir dans un four Bessemer ou

Thomas, voilà que, tel le Phénix je renaissais non

pas de mes cendres, mais de mon âcre fumée.

Comme l’oiseau fabuleux, je devenais à mon tour

symbole d’immortalité bien que dans mon cas,

chemin faisant, j’allais finir par me rendre compte

qu’il y avait un T de trop dans cette immortalité,

la c

hro

niq

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À la Une

Un Phénixnommé MercedesL’ensemble de mes cousines aspirent à être élues Voiture de l’année, mais moi, cela ne me concerne pas puisque je suis la voiture du siècle et des suivants.

devinez lequel. Mon nouveau propriétaire me

fit quitter le vieux continent et débarquer à

Tanger par un beau matin ensoleillé. Tout le

monde parlait de sécheresse, mais personne

ne se doutait que je leur apportais suffisamment

de lourds et noirs nuages pour combler leurs

espérances. En m’achetant, les hommes étaient

tout à leur joie et, telle une fille du même nom,

je fus invariablement possédée par plusieurs

clients, si bien que je finis par connaître sur le

bout du pneu les habitants de ce pays.

Les marocains sont bizarres, c’est grâce

à eux que j’ai découvert l’existence en

moi d’un organe dont jamais je ne me suis

douté : figurez-vous que j’ai un klaxon ! Ces

infatigables mélomanes sont si friands de ma

musique qu’ils s’en repaissent sans jamais

pouvoir se rassasier ni s’en rendre compte. Je

suis devenue une infatigable soprano, hurlant

mes arias à longueur d’avenues et de ruelles, des

plus sales aux plus crevassées. Dans mon pays

de naissance, je me suis crue muette, dépourvue

de ce magnifique organe que sont les cordes

vocales et que les Marocains m’ont restituées.

Lotfi Akalay

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23

Certes, dans mon bitume natal, il arrivait

rarement que l’un des nôtres donne de la voix

avec une rage stupéfiante, tandis qu’ici où je me

trouve nous parlons sans nous emporter, nous

papotons affectueusement, sans interruption,

nous avons à tout instant quelque chose à

nous dire le plus pacifiquement du monde.

Merci aux Marocains de m’avoir pourvue de cet

organe si précieux devenu indispensable. Mais

bizarrement, l’attrait de ce peuple pour le klaxon

n’a d’égal que sa répugnance pour le clignotant.

À l’image des mendiants et des vendeurs à la

sauvette, les automobilistes tangérois ont une

irrésistible prédilection pour les trottoirs et

c’est sur ces bouts de ciment, quand il y en a,

qu’ils se garent au grand dam des piétons qui

se voient contraints de circuler au beau milieu

de chaussées, qui n’ont rien de beau, au risque

de se faire renverser par un de mes collègues.

Notez bien que ces piétons n’ont guère le

choix car s’ils avaient la témérité d’emprunter le

trottoir, ils auraient de fortes chances (chances ?)

de recevoir sur la tête les bouts d’ordure et

les gouttes d’eau usées jetés du haut des

balcons par de proprettes ménagères qui ne

supportent pas la saleté chez elles dans leur

ham sweet ham. Détrompez-vous, ham n’est

pas une coquille, c’est du dialecte d’ici, pas du

jambon, du reste interdit à la consommation,

une interdiction rarement transgressée, ce qui

est loin d’être le cas pour l’alcool. Pourquoi

cette différence ? Parce que le cochon ne soûle

pas, à quoi bon en consommer ? Comme on

les comprend... mais pas moi qui viens de ma

lointaine Bavière.

Je l’ai dit, les Marocains sont gens bizarres, ils

exigent de l’Etat qu’ils reconnaissent leurs droits

alors qu’ils passent leur temps à les bafouer

entre eux à qui mieux mieux.

un jour, je devins la propriété d’un

fonctionnaire de la police, ou de son

cousin, et me voici métamorphosée en taxi

clandestin, ici appelé voleur de places. Je vous

en dirai davantage une autre fois, pour l’heure,

j’ai d’autres stops à brûler et un tas de priorités à

refuser. Mon Dieu, quel boulot !

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de Proust

À la Unere

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le principal trait de votre caractère ?Tenace.

et celui dont vous n’êtes pas très fier ?Orgueilleux.

la qualité que vous préférez chez une femme?La bonté.

et chez un homme?La bonté, pareil.

le bonheur parfait selon vous ?Un transat face à la mer, avec un être cher.

Votre plus grand rêve ?Faire le tour du monde.

le plus beau moment de votre vie ?La naissance de mon fils, Jad.

Qu’avez-vous réussi de mieux dans votre vie?Avoir une bonne relation avec lui.

Votre plus grand regret ?Je n’aime pas en avoir.

la musique ou chanson qui vous émeut terriblement ? Mistral Gagnant de Renaud.

Votre occupation préférée ?Le partage des passions.

si vous étiez un animal ?Un chat, pour le nombre de vies qu’il a.

Votre film culte ?The Wall.

Votre héros dans la vie d’aujourd’hui ?Nelson Mandela.

et votre héroïne ?Malala Yousafzai, militante des droits de la femme pakistanaise.

Votre auteur favori ?Amin Maalouf.

Votre héros de fiction préféré ?Sherlock Holmes.

le mot de la langue française que vous préférez?Sérénité.

le mot tangérois que vous préférez ?Bbaysar.

Votre couleur préférée ?Bleu.

l’endroit que vous préférez à Tanger ?La route de la Montagne.

les trois objets que vous emporteriez sur une île déserte ?Un couteau, un briquet et un téléphone.

Votre pêché mignon inavouable ?Je ne peux pas l’avouer...

Que détestez-vous par-dessus tout ?L’arrogance.

la faute pour laquelle vous avez le plus d’indulgence ?La faute de goût.

comment aimeriez-vous mourir ?Très vieux.

deux mots pour qualifier Tanger ?Belle et sauvage.

Quelques dates clés dans votre vie?1972 : Naissance à Rabat.1990 : Entame des études de pharmacie en Tunisie.2005 : Naissance de Jad.2010 : Création d’Ecosac, emballages écologiques.2012 : Création d’Art et Culture, communauté artistique sur Facebook.

Ce Tangérois de cœur s’intéresse à son environne-ment et fut un des premiers à proposer sur le marché des emballages écologiques. En plus de son activité de pharmacien dans un petit village près d’Asilah, il possède plus d’une corde à son arc. Il a bien voulu confier à Urbain ses petits péchés mignons et autres valeurs sur l’Humain…Propos recueillis par Stéphanie Gaou.

Salaheddine Bouanani

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QuestionnaireQuestionnaire

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Salima Abdel-Wahab

ProPos reCueiLLis Par Christine Cattant

Photos de Créations Prises À MarrakeCh au four seasons

hôteL Par Le PhotograPhe aLBerto sanChez aLCoCer

« Tricoter » les cultures du monde

Les vêtements qu’elle invente sont intemporels, « exotiques » et inspirés, ses influences multiples. Le vêtement traditionnel marocain fusionne avec des lignes futuristes, les matières se mêlent, portant des souvenirs d’Asie, d’Afrique ou de steppes enneigées…La créatrice tangéroise Salima Abdel-Wahab nous a fait l’amitié de nous parler de « sa » mode. Celle qui n’a pas choisi la facilité en ouvrant, en 2003, sa première boutique à Tanger, ne regrette pas un instant sa décision même si, aujourd’hui, d’autres ont éclos à Marrakech et que sa vie se partage désormais bien souvent entre les différentes capitales européennes…

urBAIn  : salima Abdel-Wahab, pourquoi avoir choisi la voie de la mode ? est-ce le hasard, qui fait souvent bien les choses ?salima Abdel-Wahab : Depuis mon enfance, j’ai toujours été attirée par le spectacle et la scène. J’adorais dessiner et habiller les enfants de mon entourage. Plus tard, j’ai su que la création serait un bon compromis. Aujourd’hui, je me rends compte que je continue à jouer, avec plus d’expérience et de professionnalisme.

Vous avez opté, pour votre première boutique en 2003, pour Tanger, une ville qui ne va pas forcément de soi lorsque l’on veut « percer » dans le milieu de la mode. Pourquoi ce choix ?Tanger est ma ville natale, j’y habite depuis toujours, j’ai grandi dans l’ambiance internationale de cette ville mythique. Je suis attachée à ses lumières, aux contrastes culturels, aux regards des enfants du Détroit... Un lieu parfois sinistre, mais intemporel et inspirant. C’est là que tout a commencé : une très petite maison de couture, avec un couturier et dix ans de sur-mesure, des défilés alternatifs en Europe. Commencer à travailler à Tanger s’est imposé naturellement et puis j’y ai été soutenue. Aujourd’hui, j’aime que ces mêmes personnes puissent me suivre.

Que vous a apporté le fait d’être installée dans votre ville natale et quelles ont été les difficultés que vous avez du surmonter ?Les difficultés liées à Tanger se sont creusées avec le temps, surtout pour notre génération de

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créateurs avant-gardistes mais, paradoxalement, j’ai toujours voulu connaître et habiller les milieux qui ne sont pas forcément ceux de la mode. Tanger reste le lieu parfait de rencontres insolites, et celles-ci font partie de mon processus créatif.

Au quotidien, où puisez-vous votre inspiration ?Je vis à la campagne avec mon mari et mon fils. Il y a mon atelier, un potager, un jardin et une basse-cour ! Essayer de vivre le plus possible en harmonie avec la nature est une préoccupation de plus en plus importante dans mon quotidien.J’aime sentir la force tranquille des saisons, observer grandir les plantes, me régaler de leurs parfums, des couleurs qui se mêlent à la musique, tous ces éléments d’inspiration apportent à mon travail une grande liberté.

Vous travaillez beaucoup autour de matériaux bruts ou traditionnels, comme les cauris africains (coquillages). Quel est votre rapport avec ces matières ?J’aime l’authenticité des matières ancestrales qui nous lient au présent à travers le savoir-faire du

passé. C’est pour moi une littérature de liberté et ce qu’elle raconte me permet de « tricoter » les cultures du monde.

les tenues traditionnelles marocaines constituent la base de votre travail, mais vous les « revisitez » à l’extrême. Vous y apportez des touches plus primitives, africaines, etc. qui font naître ce style qui vous est très personnel. comment le définiriez-vous ?J’aime les vêtements qui racontent une histoire, ceux dont le processus de création est parfois très long. La superposition, la coupe, l’harmonie des matières, les détails.J’aime aussi les créations simples, épurées, minimalistes et élégantes. L’ordre créatif de mon travail n’est jamais définit par avance, il se

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Commencer à travailler à Tanger s’est imposé naturellement : j’y ai été soutenue.

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combine à une marge instinctive omniprésente. Mes origines sont diverses : espagnole, allemande et maghrébine. En moi vivent toutes ces cultures qui se mixent entre elles et dans l’histoire. Ce que je sens dans mes designs pourrait correspondre à une vision des femmes et des hommes qui ne se sentent pas prisonniers de leurs façons de vivre. Mon style définit notre temps, encore incompris... L’habit comme une thérapie, l’originalité individuelle. Je ne saurais choisir un terme qui définirait mon style  : nomade , futuriste, baroque, minimaliste ? Peut-être surtout universel. Je vous laisse choisir, car en ce qui me concerne, je cherche encore...

Qui sont vos maîtres ?J’aime les créateurs qui me surprennent, qui proposent un univers nouveau. Je ne me restreins

pas à quelques-uns en particulier. J’aime par exemple la douceur de Chanel, l’élégance de Lacroix, l’audace de Galliano ou encore la sobriété de Yamamoto… et tant d’autres singularités de tant d’autres artistes. J’admire par-dessus tout les artistes qui ouvrent un chemin. Les précurseurs sont mes mentors.

Vous commencez à connaître un joli succès  : un show-room à Marrakech, des présentations de vos collections en france, espagne, Allemagne… comment est perçu votre travail hors du Maroc ?Les gens s’intéressent et ils rient souvent de mes tenues pratiques et transformables, qui sont des habits pensés pour les rythmes d’aujourd’hui et pour les voyageurs inconditionnels que nous sommes devenus. Ma clientèle au Maroc est surtout étrangère  : belge, française, italienne, anglaise, américaine... Elle apprécie, je crois, l’originalité et la diversité que j’essaye de lui proposer.

Les précurseurssont mes mentors.

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Avez-vous déjà reçu des critiques qui vous ont blessée ?Non, mais chacun est libre de s’exprimer comme il le ressent.

Quels sont vos projets ?J’ai souvent des propositions pour commercialiser mes vêtements « aux quatre vents ». Nous travaillons actuellement sur une nouvelle ligne simple et élégante, j’espère que nous pourrons la présenter au plus vite...

Vous peignez aussi. Vous avez exposé cet hiver à Tanger votre travail pictural chez luciano Monti. Quel a été le « retour » du public ? Avez-vous envie de renouveler cette expérience ?C’est une expérience qui m’a beaucoup plu. Sortir du cadre de la mode et trouver d’autres manières d’explorer, de nouveaux terrains d’expression... à renouveler sans hésitation et un grand merci à Luciano Monti pour sa confiance !

Quel est votre rêve ultime pour votre carrière, celui que vous souhaiteriez voir se réaliser pour en faire la trajectoire idéale ?Je me suis toujours considérée davantage comme une sociologue du vêtement que comme une dessinatrice ou une créatrice de mode. Nous avons tous notre propre personnalité, reflétée dans notre comportement et notre langage corporel, et ce n’est que lorsque notre toilette traduit parfaitement qui on est que l’on se sent à l’aise et libre. Cette vision de l’habit comme « deuxième peau » est le moteur secret de l’univers créatif qui s’exprime dans mon travail. Mon rêve serait d’arriver au plus loin dans mes recherches et pouvoir créer avec respect… et sagesse.

suIVre sAlIMA…

Les 13, 14 et 15 septembre : Ethno Tendances, en direct

à Bruxelles ou sur son site Facebook : Salima Abdel-

Wahab Créations

Deux boutiques à Tanger :

19, rue Moulay Abdellah (ex rue Goya, à côté du Café

Porte) et Hôtel El Minzah

Définir mon style ?En ce qui me concerne,je cherche encore…

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Plus tard, je fus extirpée de ce tas de ferraille et

remise à des gens qui prononçaient des mots

bizarres tels que Bijou, Citrouine et Foulsfakine.

À mon grand étonnement, je fus revendue, moi

qui me croyais morte pour l’éternité, épave

condamnée à finir dans un four Bessemer ou

Thomas, voilà que, tel le Phénix je renaissais non

pas de mes cendres, mais de mon âcre fumée.

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URBAINaime

aussi…

Catholique à TangerL’une des soeurs de Calcutta à tanger, en haut de la tour de la Purisma (seule église construite au sein d’une médina marocaine), par clémentine ottenat

Appareil Nokia 5800 Xpress

elévations diversesEntre tradition et modernité, sur la plage à tanger,par Pascal Perradin

Appareil Canon 5D Mark II

Tanger la cosmopoliteCathédrale et grande Mosquée tendent leurs

cimes vers le ciel, par sarah ghazi

Appareil Samsung ES55

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• Rencontre avec Mohamed Hmoudane pour des lectures et la restitution de sa traduction en arabe du Dernier combat du capitaine Ni’Mat de Mohamed Leftah.

À la Galerie Delacroix le 12 septembre à 19 h

• Rencontre avec Nicole de Pontcharra,auteure française d’origine russe, pour son livre La chambre des consolations, éditions Non Lieu.« L’amour des autres, le respect de la nature et des animaux, la non-violence, s’expriment tout au long d’un récit vivant où la France,

l’Allemagne, la Russie, le Maroc sont autant de terres de références fortes pour les héros. »Le 14 septembre à 19 h

Culturea

gen

da

conferenceslitterature

exPos Photos

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librairie des colonnessalle beckett

Galerie delacroix

Galerie artinGis

Livres AnCiens

C’est la rentrée littéraire

chez artingis avec,

en plus de l’exposition

d’artistes permanente,

une intéressante collec-

tion de livres anciens sur

le Maroc et tanger.

au mois de septembre

le PrInTeMPs ArABe à lA croIsée des cheMInsConférence de Jawad KerdoudiEn partenariat avec l’Institut Marocain des Rela-tions Internationales (IMRI), dont il est président.le 20 septembre à 19 h

les gAuches frAnçAIsesConférence de Jacques JulliardUne conférence basée sur le livre Les gauches françaises (Flammarion 2012) par l’historien, ancien directeur délégué du Nouvel observateur.le 27 septembre à 19 h

RenConTRe aveC BeRnaRD PLossuBernard Plossu, né au sud du Viêt Nam, est un photographe français. La plus grande partie de son travail est constituée de reportages de voyages. C’est à partir de 1975, et pour se placer en marge de la photographie commerciale que Bernard Plossu ne fait plus que des photos noir et blanc prises avec une focale de 50 mm.le 10 septembre à 19 h

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Galerie Photoloft

London In The sIxTIesPAR ANDREw MACLEARPour fêter son premier anniversaire, la galerie vous propose ces photos prises à Londres entre 1967 et 1970, dans les années « Closing years », libres et extraordinaires. Jagger, Lennon, Hendrix… Une expo de stars !« L’ambiance de Londres (…) était différente, c’était une ville libre, heureuse, il n’existait pas vraiment le mot «  célébrité  » (…). Ces célébrités étaient accessibles, gentilles et même prévenantes, si l’on souhaitait une photo, elles faisaient en sorte que vous puissiez la faire, il n’y avait pas de barrière, de portes fermées, de sécurité. » C’est ainsi qu’Andrew s’est retrouvé dans des cabines d’essayage, en backstage de concerts et sur les tournages de films.

exposition du 13 septembre au 26 octobre, nocturnes

les 26 septembre et 10 octobre jusqu’à minuit.

Vernissage le 13 septembre à 19 h

la fabriQue

Une soirée originale et inédite, organisée en partenariat avec la Galerie Conil. Avec la photographe Intha et la peintre Karla.

Une soirée sensée laisser des souvenirs, dans tous les sens du terme ! Intha, qui fut il y a quelques années, photographe officielle du grand Lido à Paris et Karla, artiste maniant avec talent l’art du trait au fusain, vont « performer » en direct sur le thème du portrait en interaction directe avec le public…

le 28 septembre à 20h30

soIrée PerforMAnce« PorTrAIT »

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Culturea

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exPos Peinture

rivAGes de Bertrand ClavaudBertrand Clavaud a

l’âme voyageuse et

promène son objectif

dans le monde entier.

Japon, Ukraine,

Maroc, France, Italie,

ce dévoreur de lieux

installé depuis dix ans à

Rabat s’est attardé sur

les rivages du bassin méditerranéen - Gênes,

Cannes, tanger notamment - et présente une

sélection de tirages traités savamment comme

des lithogravures précieuses, tout en tremblés,

vapeurs et tâtonnements. De la photographie

aussi évocatrice qu’une toile de turner.

du 31 août au 17 septembre.

Galerie conil

idée fixe de Jean MadeyskiUne ville, des villes. Une obsession : capter au plus contrasté des scènes qui donnent le sentiment d’une exacerbation maximale, intense, sans âme qui vive mais non dépourvues d’humanité. tâche ardue, mais gageure relevée haut-la-main par Jean Madeyski.

Venez découvrir ses visions urbaines aux insolites.exposition jusqu’au 24 octobre.Vernissage le 28 septembre à 19 h

Expo permanenteEn septembre, présentation de nouveautés des artistes soutenus par la galerie : les premiers grands formats en 180 x 120 cm de l’artiste malien Aroundou en couleur et noir et blanc, les derniers portraits d’Omar Mahfoudi, sur papier et bois, les étoiles de Baki sur bois, les dessins d’Evelyne Postic encre de gel, collection de pièces africaines, peinture sculptée et totem d’Ali Maimoun, noir et blanc de Mohamed Tabal, derniers grands format Partan et un carré rouge et noir Ouarzaz.

Au mois de septembre

librairie les insolites

Et aussi…• Prolongation de l’expo « Où est Colette ? » de la galerie Photo Loft en septembre au restaurant Art & Gourmet.• L’expo de photos de décors de cinéma « Illusion » de Daniel Aron se poursuit au musée de la Kasbah jusqu’au 9 septembre.

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musiQue

Ciné ConCertLe duo Catherine Vincent a créé en exclusivité pour la Cinémathèque de tanger un ciné concert autour du film The Tiger’s Coat dont tina Modotti est l’héroïne. Le duo musical Catherine Vincent réalisera en direct l’accompagnement sonore et musical pour ce film.

The TIger’s coATDe Roy CLEMENtSFiction, États-Unis, 1920, muetAvec tina MoDottI et Lawson BUttLe 27 septembre à 20 h

boutiQue fushia

hotel andalucia Golf

Et aussi…

• Du 6 au 29 septembre, exposition d’artistes-peintres sous la direction d’Alexandre Pottier à la Galerie d’Art Contemporain Mohamed Drissi.

• L’expo « Carnet de croquis arabo-andalou » de Guidi XIII continue, dans le patio du Musée de la Kasbah, jusqu’au 17 septembre.

• Au musée de la Kasbah, l’expo d’art naïf de El Mansour, jusqu’au 15 septembre.

Najoua HitmiLaboutiqueFushiavousinviteàvenir

découvrircettejeunepeintretangéroiseetsestoilescolorées.

Exposition du 27 septembre au 19 octobre. Vernissage le 27 septembre à 18 h

1er festival international de flamencoUne première à tanger, en collaboration avec l’association AREJ. Au programme, spectacles, démonstrations, ateliers de danse et de guitare flamenca et… dégustation de paella !Plus d’infos au 06 28 48 07 00 ou 06 58 28 48 16.les 5, 6 et 7 septembre

cinematheQue de tanGer

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Culturecin

ém

a En septembreà la Cinémathèque

Les FiLmsnÉ QUELQUE PArTde mohamed hAmIdIFiction, France, 2013Avec Jamel DEBBOUZE et Tewfik JALLAB

VO arabe et françaiseà partir du 1er septembre

rOCK THE CASbAHde Leila mArrAkChI

Fiction, Maroc, 2013Avec Hiam ABBASS et Nadine LABAKI

VO arabe et françaiseà partir du 18 septembre

Les films de L’Institut francaissPécIAlrenConTre aveC une rÉaLisaTriCe

KELLYDe Stéphanie REGNIERDocumentaire, France, 2013Prix du Jury Jeune au Cinéma du Réel 2013Stéphanie Regnier fait le portrait de Kelly, jeune femme péruvienne déracinée, qui vit à Tanger et rêve de rejoindre sa mère en France.samedi 21 septembre à 19h30

AU bOUT DU COnTEd’Agnés JAouIFiction, France, 2013Avec Agnes JAOUIet Jean-Pierre BACRIVO françaiseJeudi 12 septembre à 19h30

LE SKYLAbde Julie deLPyFiction, France, 2011Avec Julie DELPYet Noemie LVOVSKYVO françaiseJeudi 19 septembre à 19h30

LA CAGE DOrEEde ruben ALvesFiction, France, 2013Avec Rita BLANCOet Joaquim de ALMEIDAVO françaiseJeudi 26 septembre à 19h30

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Cycle Musique et CinémaFocus sur les comédies musicales

LES bLUES brOTHErSde John LAndIsFiction, États-Unis, 1980Avec John BELUSHI et Dan AYKROYDVO US ST françaisà partir du 5 septembreWEST SIDE STOrYde robert wIse et Jerome robbIns Fiction, États-Unis, 1962Avec Nathalie WOOD et Richard BEYMERVO US ST françaisà partir du 6 septembreHAIr

de milos FormanFiction, États-Unis, 1979Avec John SAVAGE et Treat WILLIAMSVO US ST françaisà partir du 19 septembreCHAnTOnS SOUS LA PLUIEde stanley donen et gene keLLyÉtats-Unis, 1952Avec Jean HAGEN et Gene KELLYVO US ST françaisà partir du 20 septembre

american LanguageCenter Cine Club

CYCLe Les FiLms noirsSéances présentées par Steven Heiblim, amateur de cinéma.

Après le succès du cycle “Films oscarisés”, L’American Language Center et la Cinémathèque de Tanger proposent un nouveau rendez-vous autour des films noirs américains avec, chaque mois, un classique majeur et un contemporain autour du genre. Séances uniques.

LA nUIT DU CHASSEUr de Charles LAughTonFiction, États-Unis, 1955Avec Robert MITCHUM et Shelley WINTERSVO US ST françaisdimanche 29 septembre à 19h30

TAXI DrIVEr de martin sCorsese Fiction, États-Unis, 1976Avec Robert de NIRO et Harvey KEITELVO US ST françaisdimanche15 septembre à 19h30

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Culturecin

ém

a JeUnesseDans le cadre du Cycle Musique et Cinéma

Spécial comédie musicale

Le Magicien D’ozde Victor fLeMing fiction, états-unis, 1946avec judy garland et frank MorganVersion françaiseÀ partir de 3 ans

dorothy, jeune orpheline, vit chez son oncle et sa tante. un jour, elle rêve qu’elle se trouve transportée au royaume magique des Munchkins à la recherche de son chien. Pour le retrouver, elle doit aller voir le Magicien d’oz.

À partir du 4 septembre, tous les mercredi, samedi et dimanche à 16 h

AteLierAtelier illustration sonoreAnimé par Catherine Estrade et Vincent Commaret, du duo Catherine Vincent

Les participants de cet atelier créent une bande sonore à partir d’objets, de jouets, d’instruments de musique et mais aussi de leurs voix. Ils exécutent leur création en direct et synchrone lors de la projection du court-métrage (à peu près 8 min). À partir de 7 ans. Tarif : 150 DH l’atelier ou 1750 DH l’abonnement trimestriel pour 7 ateliers.

samedi 28 septembre à 16 h

Peau D’ânede jacques deMYfiction, france, 1970avec Catherine deneuVe et jean MaraisVersion françaiseÀ partir de 6 ans

La reine mourante a fait promettre au roi de n’épouser qu’une femme plus belle qu’elle. dans tout le royaume, une seule personne peut se prévaloir d’une telle beauté, sa propre fille. revêtue d’une peau d’âne, la princesse désespérée s’enfuit du château familial.

À partir du 18 septembre, tous les mercredi, samedi et dimanche à 16 h

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Cultureli

vre

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RentréeLes coups de cœur

de la librairepar Stéphanie Gaou

Flashbacks, nostalgie alimentée par la force duretour sur les terres de l’enfance, la villa styleArtDéco àCasablanca, la résurrection à l’hôtelLeMirageàTanger faceà l’océan.C’estun récitfragmenté,celuid’unamourquisemeurtàParis,etl’autre ;lesretrouvaillesdelanarratriceaveclelieudesdébuts,Casablanca.Enfiligrane,poséecommeunobjetprécieuxsuruneétagère,avecdesairsdenepastoucheraudrame,lafêlurepointeleboutdesonnez.L’auteure,toutejeuneencore,alesensdu brassage narratif. Phrases incisives, dialoguesbrefs, retours en arrière émotionnels, c’est toutsimplementà lanaissanced’unécrivainquenousassistons en parcourant les pages de ce premiertexte.Leplusfortestencorecequiestdonnéàlireentreleslignes,lamarqued’unevraieplume.

La Blanche de Maï-Do Hamisultanechez La Cheminante,131pages,7euros(prixEurope).

Coup de cœur web  : Onorient.com, véritable revue culturelle sur le web, qui sillonne le

monde arabe du Maroc à l’Arabie Saoudite, ce site

propose des dossiers de réflexion sur l’art, le cinéma

arabe, la musique, la culture, l’identité du grand ma-

ghreb et de l’orient. En août, sujet abordé : « De quoi

la culture arabe est-elle le nom ? », chronique-phare

traitée avec brio par Nizzar Zouggari.

Marie-Laure Dagoit est une douce illuminée. Sa maison d’édition propose une sélection triée sur le volet de textes poétiques, érotiques, porno-photographiques, littéraires, publiés sur du papier bouffant, pliés à la main par la belle, et présentés comme des objets littéraires précieux, donc rares. Burroughs, Ginsberg, Kerouac, mais pas seulement. Daniel Darc aussi, des textes inédits de George Bataille entre autres, Gilles Berquet, Philippe Pigeard, etc. L’éditrice a son aréopage de plumes vivantes ou anciennes qu’elle traite avec la finesse d’une joaillère de haut-vol.

A découvrir sur internet : leseditionsderrierelasallede-bains.bigcartel.com et à la librairie les insolites.

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Les éditions Derrière La Salle de Bains

Coup de U “livre”

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Après l’excellente parution de

l’ouvrage photographique SAPE

par Héctor Mediavilla aux éditions

Intervalles en février 2013, le phé-

nomène de la sapologie, jusque-là

réservé à une élite branchée frin-

gues, a trouvé un public plus ou-

vert. La page facebook réservée aux

sapeurs, autrement dit les aficiona-

dos de la « Société des Ambian-

ceurs et des Personnes Elégantes »

(nom de la page) regorge de photos

tout aussi extravagantes les unes

que les autres, sur ce mouvement

qui a vu le jour après les indépen-

dances du Congo-Brazzaville et

Congo-Kinshasa. Taxé de superfi-

cialité, ce phénomène se veut par-

dessus tout un pied-de-nez sagace

à la morosité ambiante et déborde

même dans les quartiers popu-

laires de Paris. Pour s’en mettre

plein les mirettes, dites J’aime sur

la page facebook et admirez le dan-

dysme revisité à l’africaine.

Cody Chestnutt - I’ve been life : hommage aux beautés de l’Afrique et ses forces vives, ce titre très soul rappelle les grandes interjections de Fela, entraînant et impulsif.

Barbara Lynn - I’m a good woman : un vrai titre rhythm n’ soul, une femme délaissée par l’homme qu’elle aime lui rappelle à quel point elle est déçue de lui. Ça swingue, c’est parfait pour une 1ère partie de soirée vintage.

Salif Keita et Cesaria Evora - Yamore : deux monstres sacrés de la musique africaine qui nous livrent une saudade bercée par une lancinante guitare malienne. Superbe.

The Shaolin afronauts - Journey through time : pur afro-beat, du son jubilatoire comme on en raffole. Musique 100% bonne humeur.

The Roots - Work (feat. Leela James) : groupe américain de rap qui laisse la part belle au jazz, à la funk et à la soul. A redécouvrir.

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Roy Ayers - Liquid love : dans la veine de Marvin Gaye, Curtis Mayfield, Barry White, je demande Roy Ayers. Voix sexy, paroles idéales pour une soirée love avec un bon groove, on écoute jusqu’à plus soif les élucubrations amoureuses de ce crooner sur fond d’harmonium et xylophone.

Flying lotus - See thru to U (feat. Erykah Badu) : le gage d’un bon titre soul ces dernières décennies ? Erykah Badu en guest-star. Là, on est servi ! 2 minutes 25 de pure délectation.

Maxwell - Simply beautiful (version live) : reprise du célèbre titre de Al Green à l’occasion de l’hommage rendu à ce dernier aux Awards 2008. Doux comme du miel.

Miles Davis - Neo : du be-bop, pur et dur. Atemporel et parfait.

C2C - Happy (feat. D. Martin) : révélation du festival de jazz à Nice cette année, ce titre électro sonne black-jazz et surprend par un clip à la mise en scène léchée et décalée. Attention, ça balance grave !

Le mois de septembre à Tanger

n’a pas tout à fait les mêmes résonances qu’à Paris, Madrid

ou Londres. Malgrélarentréescolaire,lesdéclarationsd’impôtetautrespetitstracasquotidiens,lavilleoffreencorede

bellesjournéespourprofitersereinementdelafindel’été.Plagesdépourvuesdesassauts

touristiquesaoûtiens,cielsanschergui,onenfilesabellekurtaetonrepartàl’assautdelabonnehumeurenmusique.Soundlisttrèsafro

en10opus.

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On a vu pour vous. Ce sont les brèves d’URbain et nos petits billets d’humeur. À tanger, on a toujours des choses à raconter : alors ici, ça croustille, ça s’émeut et exceptionnellement ce mois-ci ça ne râlera - presque - pas... On se rattrapera !

Les brèvesd’URbain

BrAVo !Inauguration, le 5 août dernier, par SM le Roi Mohamed Vi du premier centre d’accompagnement post-carcéral de Tanger, rue d’Angleterre. Après Salé, Casablanca, Agadir, Oujda, Marrakech et Fès, c’est au tour de notre ville de bénéficier d’un organisme se préoccupant de la réinsertion professionnelle et de l’intégration des ex-détenus. Par la même occasion, trois projets solidaires destinés à l’amélioration des conditions socio-économiques des femmes et à une meilleure intégration socio-éducative et professionnelle des jeunes de la région, la construction d’un centre d’addictologie ainsi que d’un centre de formation et d’animation du tissu associatif ont été lancés.

Les images insoLiTesURbain était un magazine gratuit, mais ça c’était avant. Avant ça ! Vu début août, place des Nations : vendu 5 DH. Vu ensuite, fin août, à Chaouen cette fois :

vendu 15 DH ! Gardez vos exemplaires, la cote grimpe !

Brève brèvissime…Le Festival twiza, qui a pour objectif, entre autres, de « contribuer à la diffusion des valeurs de tolérance, de modernité et de coexistence », a remis lors de sa cérémonie de clôture un trophée à Cheb Khaled, venu chanter pour l’occasion...

Vu à Tanger cet été

Le britannique Jonathan king, au restaurant, en train

de lire votre magazine préféré. Le chanteur aux 40 millions de

disques vendus et ex-producteur du groupe genesis ne passe

pas une année sans venir à Tanger.

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Pratiqueb

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Cherbns planschkpphje Les Bons Plans

Pour prendre un théÀ la terrasse du nord Pinus, à la Casbah, un cadre exceptionnel entre ciel et mer et une vue unique sur les toits des vieilles maisons de la Médina et le vieux port.

Pour déjeuner au soleilAu restaurant associatif darna pour un bon repas conjugué à une bonne action. Darna, c’est du « fait maison » par des femmes de la maison et on se sent à la maison.

Pour se détendreL’ambiance magique du hammam du serenity day spa me transporte dans le temps et l’espace, je m’oublie entièrement dans la chaleur douce de ses murs ocres et j’en sors toute transformée.

Pour faire du sportAu club de tennis msallah garden : cinq terrains en terre battue, des espaces verts, des cours particuliers et groupés pour adultes et enfants, tout ça en plein centre ville. Il est grand temps de s’y mettre !

Pour une soirée entre amisIncontestablement le Chellah beach, pour sa musique live, pour le mélange des cultures et pour son emplacement en bord de mer. On est tous d’accord pour dire que le service laisse à désirer, mais à Tanger, il est souvent difficile d’avoir le beurre et l’argent du beurre alors on se contente du sourire de la crémière et on passe une bonne soirée.

en panne d’inspiration pour une sortie, un déjeuner, une balade ou une virée shopping ? Pour vous donner des idées, urbain vous présente chaque mois les bons plans d’un ou d’une tangéroise. aujourd’hui, c’est hasnae alami, tangéroise expatriée à aix-en-Provence, qui s’y colle et nous livre ses bonnes adresses. Merci à elle !

Pour aller à la plageBelle et sauvage comme une vraie tangéroise, la plage de dalia est l’une des plus belles plages du Maroc. Elle est située à une heure environ de Tanger, mais elle vaut largement le détour !

Pour se faire belleA l’institut Issel au dessus du café la Tulipe, sous les doigts de fée de la talentueuse Badria, tout devient possible ! Pour la beauté des ongles, All ladies au centre commercial Andalucia.

Un parfum ? secret de Beauté, à Marjane,

parce qu’on y trouve tout ce qu’on cherche, aussi

compliquée qu’on puisse être.

Un caftan ? Tersane, Rue Moussa ibn Noussair,

de belles broderies sur des étoffes de qualité,

l’artisanat marocain comme on l’aime.

Des courses ? Chez sabrine, parce qu’il est

assez grand pour y trouver de tout, assez petit

pour ne pas s’y perdre et rarement fermé quand

on en a besoin.

Une pâtisserie ? Au Palais gourmand, un coin

qui porte bien son nom, des pâtisseries maison

délicieuses tous les jours, un vrai régal !

Une bonne baguette ? eric Kayser, du bon

pain artisanal et les meilleures viennoiseries de

tanger. Mais attention, à emporter seulement,

parce que côté service…

d’une Tangéroise

Ma Shopping list

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Utileu

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pe L’horoscope de Lalla Chams

CapricorneSentiments: Aucun tracas

ne vous sera épargné, Capricorne. Est-on en train de chercher à tester votre patience ? On risque bien de vous trouver.Vie sociale: Beaucoup de responsabilités vont vous être confiées, c’est le moment de faire vos preuves...

VerseauSentiments : Pas de quoi

fouetter un chat, dans la vie, quand ça va mal, il est toujours possible de prendre la fuite !Viesociale: On aime votre présence et votre sens de la méthode au travail. Profitez-en pour proposer habilement quelques changements salvateurs...

PoissonsSentiments : Vous êtes LE

signe à problèmes du mois ! On a envie de vous tirer les oreilles tellement vous êtes irritants, les Poissons. Ceux qui vous côtoient risquent de perdre patience.Vie sociale : Ben voyons, au travail, rien ne s’arrange. Un peu de sérieux, tout comme le ridicule, ne tue pas, vous savez ?

BélierSentiments : Douceur et

tendresse au programme du Bélier... Prenez garde à ne pas tourner à la guimauve, ça agace !Viesociale :Bougez-vous, on attend beaucoup de vous au boulot en septembre. Trop, peut-être ?

TaureauSentiments: Ne rêvez pas, le

Taureau. Quand on reçoit autant de compliments, c’est forcément louche ! Un peu de lucidité et vous découvrirez le pot aux roses...Vie sociale : Professionnellement, vous cartonnez, vous êtes indispensable et vous allez en profiter pour asseoir votre situation.

GémeauxSentiments : Le R.A.S. total

chez les Gémeaux. Il est bon, parfois, de se laisser porter par le courant sans trop se poser de questions. Ça va vous reposer...Vie sociale : Des investissements passés vont porter leurs fruits, un travail être reconnu à sa juste valeur. Si vous attendez des retombées, vous y voilà, enfin.

CancerSentiments : Une mauvaise

pente bien savonnée par ces “amis de cœur” en qui vous aviez toute confiance... Passez un grand coup de balai dans votre vie.Vie sociale : Au boulot, ça plane, le boss vous trouve toutes les qualités. Pourvu que ça dure !

LionSentiments : Votre patience

de ces derniers mois est en passe d’être enfin récompensée. La vie n’est pas un long fleuve tranquille, on vous le disait...

Viesociale: Ceux qui se moquent de vous vont le regretter amèrement ! On vous exploite, on vous sous-paye, on vous surcharge de boulot ? Jusque là, vous avez laissé faire, mais c’est bel et bien fini.

BalanceSentiments : Ça balance pas mal, à Tanger. Attention au petit microcosme dans lequel vous évoluez, la balance. De la compassion à la trahison, il n’y a parfois qu’un pas...Vie sociale : Les tensions que vous avez pu ressentir ces derniers temps s’aplanissent. Vous avez enfin su mettre de l’eau dans votre vin, peut-être ? Profitez-en pour assainir vos relations avec votre entourage.

ScorpionSentiments : Le Scorpion

retrouve un peu de calme et de sérénité après une période agitée côté sentiments. Il était temps...Vie sociale : Si ça coince un peu au boulot, vous saurez déployer des trésors d’ingéniosité pour démêler les problèmes avec brio.

SagittaireSentiments : Des projets de

voyage, des envies de changement d’air, des retrouvailles... Œuvrez à votre bien-être ce mois-ci.Vie sociale : Comme en amour, pensez un peu à vous et fuyez les situations de stress.

Bon anniversaire, la Vierge !

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Sentiments : Incroyable ! La période de vaches maigres est enfin finie, qui l’eut cru ? Ça risque même de se bousculer un peu au portillon côté prétendants, alors faites preuve de sagesse et de discernement, c’est votre spécialité, après tout !Vie sociale : Un peu dure, la reprise, l’envie n’est pas tout à fait là au boulot, vous préféreriez profiter des dernières belles journées d’été à la plage. Attendez les week-ends patiemment.

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