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Dr Jacques COULARDEAU LE POIDS ÉCONOMIQUE DE LA CULTURE EN France J’examine ici – de façon critique - DEUX RAPPORTS disponibles en France, l’un sous l’autorité de la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique (SACEM) sous le patronage du Président de la République, l’autre directement commandé par les inspections de deux ministères (l’économie et les finances d’une part et la culture et la communication d’autre part). Ce travail de réflexion a été fait dans le cadre du Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs (SNAC), 80 rue Taitbout, 75009 Paris, France. PREMIER PANORAMA DES INDUSTRIES CULTURELLES ET CRÉATIVES AU CŒUR DU RAYONNEMENT ET DE LA COMPÉTITIVITÉ DE LA FRANCE Novembre 2013 ERNST & YOUNG SACEM & L’APPORT DE LA CULTURE À L’ÉCONOMIS EN FRANCE Serge KANCEL – Jérôme ITTY – morgane WEILL – Bruno DURIEUX Inspection Générale des Finances Inspection Générale des Affaires Culturelles & QUELQUES ANNEXES COUPURES DE PRESSE 1

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J’examine ici – de façon critique - DEUX RAPPORTS disponibles en France, l’un sous l’autorité de la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique (SACEM) sous le patronage du Président de la République, l’autre directement commandé par les inspections de deux ministères (l’économie et les finances d’une part et la culture et la communication d’autre part). Ce travail de réflexion a été fait dans le cadre du Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs (SNAC), 80 rue Taitbout, 75009 Paris, France.

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Page 1: Rapport snac 01 13-a

Dr Jacques COULARDEAU

LE POIDS ÉCONOMIQUE DE LA CULTURE EN France

J’examine ici – de façon critique - DEUX RAPPORTS disponibles en France, l’un sous l’autorité de la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique (SACEM) sous le patronage du Président de la République, l’autre directement

commandé par les inspections de deux ministères (l’économie et les finances d’une part et la culture et la communication d’autre part).

Ce travail de réflexion a été fait dans le cadre du Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs (SNAC), 80 rue Taitbout, 75009 Paris, France.

PREMIER PANORAMA DES INDUSTRIES CULTURELLES ET CRÉATIVES

AU CŒUR DU RAYONNEMENT ET DE LA COMPÉTITIVITÉ DE LA FRANCE

Novembre 2013ERNST & YOUNG

SACEM

&

L’APPORT DE LA CULTURE À L’ÉCONOMIS EN FRANCESerge KANCEL – Jérôme ITTY – morgane WEILL – Bruno DURIEUX

Inspection Générale des FinancesInspection Générale des Affaires Culturelles

&

QUELQUES ANNEXES COUPURES DE PRESSE

1

Page 2: Rapport snac 01 13-a

Dr Jacques COULARDEAU8 rue de la Chaussée63880 OLLIERGUES

04 73 95 59 [email protected]

http://drjacquescoulardeau.blogspot.fr/ http://independent.academia.edu/JacquesCoulardeau

http://www.myspace.com/drjacquescoulardeau http://facebook.com/lapocalypseselonsaintjean

http://www.youtube.com/watch?v=jL0mmZONT4A http://l-apocalypse-selon-saint-jean.com/

PREMIER PANORAMA DES INDUSTRIES CULTURELLES ET CRÉATIVES

AU CŒUR DU RAYONNEMENT ET DE LA COMPÉTITIVITÉ DE LA FRANCE

Novembre 2013ERNST & YOUNG

SACEM

Il ne s’agira que de remarques au fil de la lecture. Prenez patience et surtout considérez qu’il y a des annexes intégrées dans le texte.

1- Le choix des intervenants. Pas un seul syndicaliste du vaste domaine de la création. On remarquera d’emblée que le titre

même contient une absurdité du fait de la contradiction entre le « surtitre » qui réfère à la propriété littéraire et artistique et le titre principal qui réfère à la propriété intellectuelle de type industriel porté d’ailleurs par le terme « industries » dans le surtitre. D’emblée nous savons que nous sommes dans une entreprise qui va plus ou moins tenter de brouiller les cartes. Il ne saurait y avoir de compétitivité dans le domaine de la création. C’est d’emblée réduire une œuvre de création à un produit commercial. Notons que dans le texte ils iront beaucoup plus loin en parlant de productivité au sens le plus industriel possible et regrettant qu’il ne puisse y avoir de gains de productivité dans ce domaine. Mais nous y reviendrons.

Sur ce point on aurait pu attendre un panorama beaucoup plus vaste de la propriété intellectuelle dans son ensemble, mais il n’en ait rien. Ni la recherche et développement des entreprises, ni la recherche scientifique ne sont vraiment pris en compte. Pourtant ils parleront des sciences humaines et sociales sans réaliser que l’on a là une des matières première fondamentales de la Recherche et Développement en entreprise dans le domaine des Relations Humaines intérieures (personnel) et avec l’extérieur (commercial, service, relation client ou usager).

2- Choix des personnalités d’ouverture.Toutes, et en premier lieu la Ministre, parlent une parfaite langue de bois politique.

La conclusion de Filipetti est scandaleuse car elle s’approprie l’éventuel soutien qu’elle assume existant et derrière elle. Elle n’a aucun élément pour soutenir cette position politique.

Lauvergeon n’a rien à faire ici. Elle est un échec gestionnaire. Elle a failli détruire Areva, ce qui a entrainé son licenciement par non renouvellement de son contrat mais avec paiement des indemnités, et elle a été jetée d’EADS par un vote des actionnaires. Elle n’a rien à dire dans le domaine de la culture.

Le panel d’ex-ministres de la culture est artificiel et hétéroclite et n’apporte rien.

Le texte collectif de la CISAC n’apporte qu’une idée, mais en la dévoyant : « Le création est le seul domaine qui réconcilie particularisme et universalisme. » Le terme ‘création’ est réductif. On devrait parler de

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création-invention-expression (j’y reviendrai) et la rencontre entre particularisme et universalisme n’est en rien propre à ce domaine. Le commerce est le premier champ d’application de ce couple et l’économie de marché a été inventée il y a au moins 300 000 ans par Homo Sapiens. On a la preuve d’échanges de matériaux (ocre), outils, armes et moyens de paiement ou décoration personnelles (coquillages enfilés en colliers) dès quelque chose comme 150 000 ans avant JC en Afrique. On a retrouvé des artéfacts originellement du Maghreb en Afrique du Sud. Ce texte réduit donc une dimension essentielle de l’humanité telle qu’elle se développe depuis l’apparition d’Homo Sapiens : la division du travail [je n’en parle pas ici mais c’est capital car les Cromagnons qui peignent les grottes sont spécialisés dans ce travail à la fois d’expression, de repérage cosmique (les peintures sont une représentation du ciel et des étoiles) et une communication avec l’au-delà, le niveau supérieur, l’être suprême, les forces cosmiques qui gouvernent la vie.] les échanges et la communication. Le simple petit homme des cavernes était en relation avec l’entier de l’humanité connue et inconnue et avec le cosmos dans ses pratiques quotidiennes gouvernées par des rituels de mise en perspective à tous les niveaux et ce par divers outils d’expression et en premier lieu le langage développé dès les débuts d’Homo Sapiens.

En Indo-Européen ancien le RSI était celui qui posséder la mémoire collective (dans son expression linguistique), toutes les activités utilisant le langage (poésie, historiographie, panégyrique des personnes, rituels religieux ou spirituels) et donc toutes les formes de communication avec le groupe, la communauté au-delà du groupe, l’humanité toute entière, le cosmos. Le langage fut la première forme de cette rencontre du local et du général, du particulier et de l’universel. Il n’y a rien de neuf dans cela et ceux qui nient cette dimension au non de je ne sais qu’elle immédiateté de la communication numérisée se trompe car ils dissolvent l’humanité dans une homogénéisation qui tuerait l’humanité si par malheur elle devait triompher. Mais il en va de la survie de l’humanité elle-même. Leur rêve, même soutenu par les Kurzweil du Massachusetts Institute of Technology ou autres, est voué à l’échec, ou bien voue l’humanité à sa disparition.

Cavada n’apporte rien. 3- Page 2 et Page 4 ressortent deux formules parallèles : « soutien – promotion – régulation »

et « découvrir – soutenir – défendre » les créateurs (je passe l’extension ‘de richesses’ de la page 4 qui fait référence indirecte à la valeur ajoutée et trouble le discours).

Il s’agit aujourd’hui de poser un seuil qualitatif dans ce domaine et donc d’asserter un droit de l’homme universel et fondamental :

Le caractère sacré et inviolable, inaliénable de la liberté de création, d’invention et d’expression.

On en est très loin en Europe et encore plus loin en France.

4- L’absence totale de l’éducation qui n’est prise en compte pour la formation musicale – et encore uniquement les conservatoires et peut-être les écoles de musique mais uniquement publiques (page 28) – et une vague allusion à l’éducation artistique à l’école page 41 et une note incidente page 65 sous la seule allusion à la numérisation (« support digital (sic) ») des manuels scolaires. On remarquera que cependant on ne parle dans ce domaine à peine effleuré que du public. Il est évident cependant que toute formation a à voir à de la culture et qu’elle mène, par l’augmentation de la force de travail particulièrement intellectuelle des apprenants, étudiants ou autres, à ce que l’on appelle la société du savoir et l’économie du savoir. Ces concepts sont absents de ce rapport alors qu’ils sont cruciaux dans le monde avec par exemple la Chine qui voit sortir trois ou quatre travailleurs de formation médiocre du marché du travail et qui sont « remplacés » par UN travailleur de formation BAC+4-6 : la Chine est en train de passer une étape de l’industrie de main d’œuvre à l’industrie high-tech. Rien de cet enjeu dans ce rapport. Pour nous ils s’agit de passer à l’industrie high-tech dans les dix ans qui viennent.

Ce rapport est alors en contradiction avec les approches anglaises ou américaines. J’avais transmis les liens suivant il y a déjà deux ou trois ans. EY a fait l’économie du travail.

Note qui a du être transmise à tous les membres du Conseil syndical quand nous discutions de la suggestion de Youri. Les références sont encore tout à fait d’actualité.

Dr Jacques COULARDEAU8 rue de la Chaussée

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63880 [email protected] http://www.myspace.com/DrJacquesCOULARDEAUhttp://titus.books.online.fr/WebMagazines/media/HAMBANTOTA-PAPER-Coulardeau-Eve.pdfhttp://www.kevinkxproductions.com http://www.kevinkxproductions.com/jacques_coulardeau_fr.html

Cher Emmanuel,

Je suis parti en courant hier pour attraper mon train à Bercy. Merci pour les gâteries.

Ci après un courrier que j'aimerais que tu fasses parvenir d'une façon ou d'une autre à tous les membres du conseil syndical. Cela entre bien sûr dans le cadre du projet de lettre.

Merci d'avance

Jacques

*******************************Chers Collègues,

Voici les trois références les plus avancées sur le débat des industries culturelles. Je vous en donne les références internet, les titres et parfois résumés. Pour le dernier j'ai ajouté le tableau 4 page cinq qui donne des chiffres précis des industries culturelles sans compter l'éducation.

LE POURCENTAGE EST FRAPPANT: 18%Ajoutez l'éducation et on est plus que au moins proche des 35% dont j'ai parlé hier.

Il serait bon de développer l'aspect société et économie du savoir.

Le savoir de chacun et le savoir partagé par tous devient aujourd'hui une force productive directe ce qui fait que le savoir qui se partage a une valeur "marchande" puisqu'il va créer de la valeur ajoutée (soit dit en passant cela condamne totalement la circulation libre et gratuite du savoir sur les médias que l'on sait).

Le savoir que l'on partage ou met en commun quel que soit le média utilisé est une matière première tout autant qu'un moyen de production. Aujourd'hui la division en capital fixe et capital variable d'une part, et en moyens de production, matières premières et travail d'autre part, explose et implose à la fois sous les coups de boutoirs que le "savoir partagé et mis en commun dans le cadre du processus de production qui n'est plus limitable au lieu de production et au temps de production" impose à des conceptions hélas issues du 19ème siècle et au mieux d'avant 1945, et je suis aimable avec certains qui ne semblent pas avoir dépassé 1914.

Soit dit en passant aussi, il m'est indifférent d'être entendu ou non.

C'est là la dynamique la plus puissante à ce jour de l'économie mondiale et de sa globalisation. Etre entendu ou non est sans importance car le monde ne peut pas être arrêté dans son évolution. Les œuvres de l'esprit, le savoir qu'il soit créatif (brevets et copyright et droits d'auteur) ou qu'il soit scientifique, technique, ou autre encore comme le savoir vivre et le savoir être, sont donc des biens économiques fondamentaux et créateurs de valeur ajoutée.

La bataille qui fait rage en ce moment au niveau mondial concernant les brevets (la Chine est numéro 1 depuis un mois, et peu importent la "qualité" des brevets et le rapport à la population: ce qui compte c'est l'accélération de la croissance chinoise dans ce domaine) montre l'enjeu économique de ce savoir.

Voir le tableau en bas de page.

Bonne journée

Jacques

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http://www.pedrobendassolli.com/pesquisa/icc1.pdf

The Definition of ‘Cultural Industries’Dr. Justin O’ConnorDirectorManchester Institute for Popular Culture (www.mmu.ac.uk/h-ss/mipc)Manchester Metropolitan University

http://eprints.lse.ac.uk/15478/1/Cultural_industries_and_cultural_policy_(LSERO).pdf

David Hesmondhalgh and Andy C. PrattCultural industries and cultural policy Article (Accepted version) (Refereed)

Original citation: Hesmondhalgh, David and Pratt, Andy C (2005) Cultural industries and cultural policy. International journal of cultural policy, 11 (1). pp. 1-14. DOI: 10.1080/10286630500067598 © 2004 Taylor and Francis This version available at: http://eprints.lse.ac.uk/15478/Available in LSE Research Online: September 2008 LSE has developed LSE Research Online so that users may access research output of the School. Copyright © and Moral Rights for the papers on this site are retained by the individual authors and/or other copyright owners. Users may download and/or print one copy of any article(s) in LSE Research Online to facilitate their private study or for non-commercial research. You may not engage in further distribution of the material or use it for any profit-making activities or any commercial gain. You may freely distribute the URL (http://eprints.lse.ac.uk) of the LSE Research Online website. This document is the author’s final manuscript accepted version of the journal article, incorporating any revisions agreed during the peer review process. Some differences between this version and the published version may remain. You are advised to consult the publisher’

http://www.uli.org/ResearchAndPublications/PolicyPracticePriorityAreas/Events/~/media/Events/InnovationEconomies/Session%206_Markuson.ashx

Arts and Culture, Placemaking and InnovationFor Powering the Innovation EconomyUrban Land Institute ConveningSeptember 1-2, San Diego,CaliforniaAnn MarkusenPrincipal, Markusen Economic ResearchDirector, Project on Regional and Industrial EconomicsHumphrey Institute of Public AffairsUniversity of [email protected]://www.hhh.umn.edu/projects/prie

Ce dernier document donne des chiffresPage 5Table 4. US Gross National Product by Industry Accounts, 2007Selected Cultural Industries billions $Publishing 303Motion picture and sound recording 99Broadcasting and telecommunications 800Performing arts, museums, spectator sports 99Amusements, gambling, and recreation 109Professional, scientific, and technical services 2697Total, Selected Cultural Industries 4108All Private industries 22895% Total, Selected Cultural Industries 18%

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Source: Ann Markusen and Anne Gadwa, Creative Placemaking.Washington, DC: National Endowment for the Arts, June 2010 final draft.Data from Bureau of Economic Analysis, Department of Commerce, 2010http://www.bea.gov/industry/gpotables/gpo_action.cfm?anon=482137&table_id=24759&format_type=0

Mais ce manque est crucial dans toutes les professions envisagées dans ce rapport et pas seulement en musique. Toutes les professions intellectuelles nécessitent de la formation professionnelle, de la formation générale et de la formation continue. Rien de tout cela n’est considéré. Mais je tiens à dire ici que l’éducation par définition est la transmission de savoir faire (lire, écrire, compter, se repérer dans les outils de la vie et du savoir, et dans l’espace et le temps) ainsi que la transmission de savoirs tous aussi culturels les uns que les autres. La formation est la première industrie culturelle d’un pays quel qu’il soit.

5- Page 16. « […] D’un côté des pratiques historiques, pérennes et relativement stables ; de l’autre, des modes de consommation en constante mutation, technologique ou sociétale […] les activités culturelles et créatives présentent deux caractéristiques : elles restent un facteur majeur d’attractivité et de compétitivité des pays ; elles ‘produisent’ des biens et services particuliers, dont la consommation est très sensible aux nouveaux outils et usages. »

Outre l’utilisation du point virgule à l’anglaise, ce principe de départ est très aléatoire. De quelle histoire parlent-ils ? Il semble que ce ne soit que de la période qui a commencé pour nous sous le Second Empire avec la généralisation des théâtres à l’Italienne aux parterres faits pour spectateurs debout. Et encore ils ne prennent pas en compte les salles à géométrie variables, les événements hors salles, etc. L’emploi du terme historique sans précision est mensonger car il suffit de remonter au 18ème siècle pour trouver des formes toutes autres de consommation, de production, de création d’œuvres artistiques ou littéraires. Le roman moderne n’est apparu qu’à la toute fin du 17ème siècle, conjointement d’ailleurs à l’apparition de l’imparfait moderne. Le premier opéra, en forme d’oratorio, est le Ludus Danielis créé à la fin du 13ème siècle dans la cathédrale de Beauvais pour la fête de la Nativité. Il est donc français, en latin et deux siècles au moins avant la Renaissance. Il a été représenté alors en ce qui n’est pas une représentation mais une performance puisque l’entier de la congrégation faisait partie de la dite performance.

En fait ce rapport raccourcit tellement l’histoire qu’il perd tout sens historique. Je ne dirai rien sur la consommation puisque dans des siècles pas si lointains la consommation était nécessairement une participation à des œuvres produites dans le cadre d’offices religieux. Bach avait des chœurs réduits à quelques solistes car il avait la congrégation pour faire les vrais chœurs et chanter les chorals.

S’ils avaient été plus vastes dans leur approche les auteurs se seraient alors aperçu que les moyens modernes de communications permettent de retrouver des formes anciennes de participation à la création, la performance et la diffusion d’œuvres de l’esprit (littéraire, artistique ou scientifique). La science jusqu’à la fin du 18ème siècle était une activité de salon qui permettait des prestations publiques. On retrouve la trace de cette longue pratique dans « The Time machine » de H.G. Wells (1895)

6- Page 18 : USA 6,4% France 2,8% etc.Les USA intègrent la formation et la recherche et développement. Le chiffre de 6,4% n’est donc pas

fiable. Il doit être absolument précisé. Les calculs standards aux USA et en GB donnent des chiffres beaucoup plus élevés, mais totalement incomparables avec les nôtres.

7- Pag 19. L’aspect culturel – spirituel – du tourisme n’est pas identifié en province, sauf quelques grandes villes. Le patrimoine roman du Massif Central n’est pas pris en compte sérieusement dans le domaine touristique alors qu’il est UNIQUE en Europe avec peut-être un patrimoine équivalent en Catalogne. La vision donnée est purement parisienne où Paris est en tant que ville un musée. Le reste de la France fait dans le tourisme de vacances et dans le tourisme vert et de plage : la bronzette et la forêt, de montagne éventuellement. Et que dire de l’opération de Mauroy dans le Nord qui a INVENTÉ le patrimoine industriel touristique. Passé sous silence. La culture de vigne sur les terrils du Pas de Calais est ignorée alors qu’elle ne peut pas être valorisée parce qu’une réglementation française interdit la culture de la vigne pour produire du vin commercialisable en dehors de zones identifiées comme viticoles. Parlons de rigidité. C’est typiquement français et ce rapport en est une image directe.

8- Page 20Cineméa et livre quasi stables : Cinéma +12% Livre -30%Mon concept de stabilité achoppe avec ces chiffres, surtout d’ailleurs le second. On ne peut

considérer comme négligeable qu’une variation en dessous de 1 ou 2% sur une dizaine d’années.

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9- « nouveau spectateur consommateur » « multitâches » hyperchoix […] plus de contenu, variété, contrôle, facilité d’accès » « Internet » « Hypervolatilité ».

Toute cette approche nie la recherche avancée dans ce domaine, en particulier Wendy Hui Kyong Chun du Massachusetts Institute of Technology qui a participé à un récent colloque à Saint Denis : « Le sujet digital (sic) : inscription, excription, téléscription » (18-21 Novembre 2013).

Soit dit en passant sur la base des discussions avec Wally et de ma propre recherche j’ai avancé largement dans ce domaine. Voir le sujet internet comme un simple sujet consommateur est une aberration. S’il est un vrai sujet Internet il a un ensemble de matériels qui lui donnent une boîte à outils qui lui permet d’être un sujet actif intervenant directement sur et dans les produits auxquels il accède sur Internet et ensuite qu’il libère sur le même internet dans la forme qu’il leur a donnée. Je ne peux guère en dire plus. C’est une recherche en cours qui est en l’état actuel entre les mains de mon assistant.

10- L’accent fort sinon unique sur les subventions publiques tombe dans l’absurde page 32. Aucune part ne sont étudiées les ressources propres et les financements non-publics des festivals et des spectacles. Nous sommes dans un discours typique en Grande Bretagne avant Thatcher. Ne parlez pas aux créatifs de revenir à cette période. Thatcher a libéré les financements des arts et de la création tant en quantité qu’en qualité. Les financements privés sans comparaison avec ce qu’ils étaient avant n’ont pas eu de conséquences notoires sur les contenus.

En France un festival comme La Chaise Dieu fonctionne sur un budget essentiellement fondé sur les ressources propres et les financements privés. Les subventions publiques sont de loin minoritaires, même si une évolution risque de menacer cette indépendance. Sans le financement de l’entreprise mondiale Omerin, numéro 1 du câble haute technicité et haute sécurité dans le monde, la branche Ambert de ce Festival n’existerait pas.

Le rapport est donc insuffisant – pour ne pas dire mensonger. Il est question de savoir s’ils savaient et ont ignoré ou s’ils ne savaient pas et ont donc fait un travail superficiel. Mensonger dans le premier cas et insuffisant dans le second. Pour EY c’est surprenant.

11- Ils tombent dans le piège de la « dématérialisation » page 33. Le terme « dematerialized » en anglais signifie « qui n’a pas de support matériel » ou « qui nie tout

support matérie l », mais surtout pas « qui nie la matière ou n’a pas de matière » alors qu’en français le terme « dématérialisé » signifie « qui a perdu toute matière ».

On, peut dire en anglais : « he has a completely dematerialized approach to the problem » signifiant qu’il considère le problème en dehors de toute dimension matérielle. La traduction française : « il a une approche complètement dématérialisée du problème » n’a aucun sens. Cela vient du fait que l’anglais n’a qu’un mot « medium » pour deux concepts et deux mots en français « média » et « support ». L’anglais, quand il a besoin de préciser, dira : « broadcasting medium » ou bien « communicating/communication medium » ou encore « TV medium, radio medium, etc. » De l’autre côté il précisera « material medium » et c’est de là que vient le terme « dematerialize ». Un média qui n’a pas de support, ce qui n’implique rien sur sa propre matérialité. En fait un tel média, ou un tel produit est simplement virtuel. Mais il ne peut pas exister sans un énorme fatras de biens matériels, machines, engins, antennes, satellites, et autres, qui ne sauraient en faire des artefacts dématérialisés, sans matière.

La bataille lexicale sera menée tôt ou tard comme pour « digital » = « numérique ». Mais le rapport ici est fait par une institution dont la langue maternelle est l’anglais. On voit le résultat. Comme si les téléphones que les élèves ont dans leur poche n’étaient pas matériels quand ils écoutent de la musique MP3 en streaming sur Deezer.

Il est regrettable que ce rapport soit tombé dans ce piège. Il s’agit de parler de virtualisation du produit, de l’œuvre.

12- Autre limite monumentale page 38, la conception passéiste du spectacle vivant : « bien non reproductibles et éphémères, gains de productivité quasi- nuls. »

Le piège est que le seul public est le public vivant dans la salle du spectacle vivant. Cela nie l’effort actuel des grandes scènes mondiales d’atteindre le public mondial. Retransmission en direct ou en différé de concerts, d’opéras et autres par la radio. Retransmission (sur le modèle du sport) de spectacles vivants en direct sur des écrans géants dans des salles appropriées. Le réseau des institutions qui se prêtent à ce jeu augmente et compte le Bolshoi, le Metropolitan Opera, Covent Garden. Les Français sont en retard. Un

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opéra créé à New York touche des millions de personnes par la radio en diffusion directe et touche maintenant des dizaines de milliers de personnes par la diffusion sur grand écran.

Ce rapport ignore également totalement le fait que le public doit aujourd’hui être considéré globalement, au niveau mondial. Prenons un exemple : Philippe Jaroussky, Le concert de Versailles, saisi par Mezzo est en ligne sur Youtube, et la version que j’ai a reçu 13 404 visite à la date et heure d’aujourd’hui. Il avait combien de spectateurs le jour de son concert ? Cet enregistrement a eu combien de spectateurs sur Mezzo ? Ces deux instances de ce concert ont-elles une quelconque permanence dans leur capacité à être visionnées par du public à chaque instant dans le monde entier. La réponse est simple. Il y a dans le monde des millions de gens qui veulent avoir accès à des œuvres et des créations mais ils ne le peuvent pas car ils sont trop loin, ils n’ont pas les moyens, ils sont privés de mobilité, ou il n’y a plus de places, etc. Doit-on se contenter de dire : « C’est tant pis ! » « C’est bien fait ! » « Ça ne me concerne pas ! » etc. ?

Ce rapport est donc insuffisant sur ce qui existe déjà et sur ce qu’il est utile de développer.

Il est indispensable de saisir la multiplicité des modes de diffusion qui sont tous matériels de l’œuvre produite sur une scène en spectacle vivant :

a- Diffusion dans la salle concernée à un public limité mais clairement défini en nombre et nature.b- Diffusion simultanée en streaming sur grand écran dans des salles spécialement équipées pour

cela dans le monde entier.c- Diffusion à la demande en streaming différé, modèle Deezer et Youtube.d- Diffusion sur support matériel, CD ou DVD, ou sur support virtuel, MP3, téléchargement

De l’œuvre enregistrées et i- En saisie continue fixe, une caméraii- En saisie reconstruite et montée, deux caméras ou plus éventuellement non fixes.iii- En saisie enrichie de cent façon diverses : effets spéciaux, bonus, commentaires,

etc.

En fait le rapport ne prend en compte l’Internet que pour la réservation et la promotion. C’est la vision la plus étroite que je puisse connaître.

Page 45 pour le cinéma il envisage la même utilisation avec ce qu’il appelle la « longue traîne », traduction française de « long tail ». Suit ci-dessous l’information d’un maître de la chose pour les curieux. Vous pouvez sauter directement au point suivant, le point 13

http://www.longtail.com/about.htmlContact Email Address: Email MeBiographyI'm Chris Anderson, editor-in-chief of Wired Magazine. I wrote The Long Tail, which first appeared in Wired in October 2004 and then became a book, published by Hyperion on July 11, 2006. You can order it here. My next book, FREE, was published on July 6th, 2009 by Hyperion. You can buy it here.My speaking engagements are handled by The Leigh Bureau If you'd like to have me speak at a commercial

event, please contact them directly.Some of The Long Tail is available online for free:The Introduction and Chapter 7 ("The New Tastemakers") are here.An updated version of the original article, which forms part of Chapter 1, is here.An adaption of Chapter 2 ("The Rise and Fall of the Hit") is here.

The Long Tail, in a nutshell

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The theory of the Long Tail is that our culture and economy is increasingly shifting away from a focus on a relatively small number of "hits" (mainstream products and markets) at the head of the demand curve and toward a huge number of niches in the tail. As the costs of production and distribution fall, especially online, there is now less need to lump products and consumers into one-size-fits-all containers. In an era without the constraints of physical shelf space and other bottlenecks of distribution, narrowly-targeted goods and services can be as economically attractive as mainstream fare.One example of this is the theory's prediction that demand for products not available in traditional bricks and mortar stores is potentially as big as for those that are. But the same is true for video not available on broadcast TV on any given day, and songs not played on radio. In other words, the potential aggregate size of the many small markets in goods that don't individually sell well enough for traditional retail and broadcast distribution may someday rival that of the existing large market in goods that do cross that economic bar.The term refers specifically to the orange part of the sales chart above, which shows a standard demand curve that could apply to any industry, from entertainment to hard goods. The vertical axis is sales; the horizontal is products. The red part of the curve is the hits, which have dominated our markets and culture for most of the last century. The orange part is the non-hits, or niches, which is where the new growth is coming from now and in the future.Traditional retail economics dictate that stores only stock the likely hits, because shelf space is expensive. But online retailers (from Amazon to iTunes) can stock virtually everything, and the number of available niche products outnumber the hits by several orders of magnitude. Those millions of niches are the Long Tail, which had been largely neglected until recently in favor of the Short Head of hits.When consumers are offered infinite choice, the true shape of demand is revealed. And it turns out to be less hit-centric than we thought. People gravitate towards niches because they satisfy narrow interests better, and in one aspect of our life or another we all have some narrow interest (whether we think of it that way or not).Our research project has attempted to quantify the Long Tail in three ways, comparing data from online and offline retailers in music, movies, and books.    1) What's the size of the Long Tail (defined as inventory typically not available offline)?    2) How does the availability of so many niche products change the shape of demand? Does it shift it away from hits?    3) What tools and techniques drive that shift, and which are most effective?The Long Tail book is about the big-picture consequence of this: how our economy and culture is shifting from mass markets to million of niches. It chronicles the effect of the technologies that have made it easier for consumers to find and buy niche products, thanks to the "infinite shelf-space effect"--the new distribution mechanisms, from digital downloading to peer-to-peer markets, that break through the bottlenecks of broadcast and traditional bricks and mortar retail.The Wikipedia entry on the Long Tail does an excellent job of expanding on this.The shift from hits to niches is a rich seam, manifest in all sorts of surprising places. This blog is where I'm going to collect everything I can about it.

Personal backgroundI live in Berkeley, California with my wife and five small children. Prior to taking over Wired in mid-2001, I was with The Economist for seven years in London, Hong Kong and New York in various positions, ranging from Technology Editor to US Business Editor. My background is in science, starting with studying physics and doing research at Los Alamos and culminating in six years at the two leading scientific journals, Nature (where I met my wife) and Science. A more personal history is here.

[Disclosures: Many. First, financial: I am the non-executive Chairman and a shareholder of BookTour, a company I co-founded in 1997. In March 2009 Amazon took a minority

share in the company. 

I am also the founder of DIY Drones and 3D Robotics, a company that makes robotics equipment. Our business partners include Sparkfun and Make Magazine.

More importantly, I am, unavoidably, conflicted because I live in the world I write about. I have friends, sometimes close, in many of the companies I discuss. I've run brainstorming sessions for some of them and spoken at others. Although I own no shares in any company mentioned on this blog, the book, or Wired Magazine (aside from my two startups mentioned above), I do speak for hire. I used to refuse money for speaking gigs, donating it to charity or sending it to my publisher in the form of book sales, but then my wife rightly asked how, exactly, she benefited from me spending most of my life on the road. So now I travel less (only half the time, as opposed to 80%) and usually get paid for it. 

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When I feel that my connection to a company, whether through a friendship or a business relationship, risks coloring my judgment as an editor, I usually recuse myself from that story. (I do so with Amazon, for instance) When it risks doing the same as a writer, I try not to write about the company at all. But there are plenty of examples, such as Google, Yahoo! or eBay, where this is not possible--I can't avoid writing about them nor can I not associate with their people (let that be a disclosure, then; I have friends at all three). I frankly don't know what to do about that. The list of my potential and real conflicts is impossibly long and I find it arbitrary to only list the conflicts that involve money (such as a paid speaking gig), since the friendships are much more likely to influence me. 

So for those of you who care about such things, be forewarned: I don't follow (or believe in) j-school standards of impartiality. The only thing I will promise is that I have no financial stake in the future prospects of companies I write about, which means no investments of any kind in them (again, the startups mentioned above aside). If I praise them it will be because I'm honestly impressed, not because I hope to share in their financial success.]

By the way, there is no better way to spend $10 than to subscribe to Wired. But don't take my word for it. It's the wisdom of the crowd.

Although the phrase "The Long Tail" is trademarked, this blog is licensed under a Creative Commons License.

13- Page 47. Le camembert est absurde car il prend l’ensemble du domaine télévisuel et donc il ne prouve rien. Il est indispensable de montrer que le domaine public vit essentiellement de subvention et de la taxe alors que le domaine privé vit essentiellement de publicité et de ressources propres, en particulier le merchandizing y compris dans la diffusion de produit en pay-per-view. Le camembert dissimule complètement la logique qui fait que c’est le groupe privé TF1 qui est le premier diffuseur télévisuel d’Europe, et cela ne pose pas le groupe public dans l’entier du paysage audiovisuel. L’approche est globalisée et donc primitive car elle ne montre pas les logiques et donc le possible développement.

14- Jeux vidéos. Page 81. « La dématérialisation », « le marché dématérialisé » contre « le marché traditionnel ». Voilà encore le piège. Le jeu vidéo français peut-être au niveau où il est parce qu’il vend ses produits virtualisés par l’intermédiaire de l’internet ou encore de revendeurs Internet comme Amazon par exemple. Il n’y a en rien dématérialisation, même du produit quand on sait le prix des équipements nécessaires du côté du consommateur pour recevoir le jeu et pour jouer ensuite. Le fait que le jeu soit sur support virtuel ne change rien à l’échange commercial. Le marché « traditionnel » est un concept absurde même pour les bananes car je peux parfaitement aujourd’hui commander mes bananes par l’Internet et les recevoir à ma porte comme les livres d’Amazon. La différence est que les bananes ne sont pas virtualisées, pas plus d’ailleurs que les livres d’Amazon si je les veux sur support matériel papier ou CD, ou DVD.

Un auteur comme Pierre-Luc Granjon publie des livres avec le DVD du film dont le livre est tiré car il commence par le film d’animation. Je pourrais commander et télécharger le film seul sur support virtuel et même le livre seul sur support virtuel. Le premier sera visible sur mon ordinateur car le film virtuel sera sur mon disque dur, clé USB ou disque extérieur, et le livre virtuel sera lisible sur ma liseuse extérieure ou bien sur la liseuse intégrée à mon ordinateur comme une application.

Le jeu vidéo est le premier domaine où le marché virtuel est probablement plus important que le marché du support réel. Mais ils ne sont qu’en avance sur les autres domaines, ce que ce rapport ne dit surtout pas car la logique marchande est l’avenir de l’Internet et pas le piratage. Le rapport le dit marginalement à propos de la presse qui est en train systématiquement de passer à une

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consultation limitée gratuite ou totale payante. Là encore le rapport est très loin de la réalité et de la dynamique de cette réalité.

15- Page 62. le terme VPC couvre-t-il l’Internet ? C’est absurde à nouveau car il n’y a aucune correspondance dans ce cas et surtout je ne vois pas pourquoi le rapport utilise un terme qui s’applique aux Trois Suisses qui ont su faire face et à la Redoute qui n’a pas su faire face. Amazon, la FNAC, Chapitre.com, pour n’en citer que trois n’ont rien à voir avec la vente par correspondance et ils doivent être mis à part pour voir la logique car il existe aussi de la vente par correspondance devenue marginale aujourd’hui dans le livre. Le choix des termes n’est donc pas clair. Mais on voit clairement que dans leur schéma ce sont les grandes surfaces culturelles spécialisées et les grandes surfaces généralistes qui menacent les librairies autonomes. Par contre c’est l’Internet qui menace les grandes surfaces spécialisées comme Virgin et Chapitre.com, en tant que grandes surfaces spécialisées, mais pas en tant que marchands sur Internet. Et quand les éditeurs auront compris que c’est leur intérêt de vendre directement par l’Internet, soit des livres matériels soit des livres virtuels, ils auront leur plateforme de vente directe. Alors les jours des grandes surfaces spécialisées seront comptés et les petites librairies auront déjà pour l’essentiel disparues sauf dans des niches spécifiques comme le livre d’occasion, et même ainsi le « Marketplace » d’Amazon est absolument irremplaçable pour trouver à l’autre bout du monde un livre qui n’existe plus qu’en quelques exemplaires dans quelques librairies de seconde main.

Page 63 il manque les applications liseuses pour ordinateur, tablette, portable ou téléphone. Un client Amazon n’a pas besoin d’acheter la liseuse KDP. Il peut avoir l’application gratuite pour son ordinateur.

Page 64, ils sont insuffisamment informés. La vente d’ouvrages en flux ne se retrouve pas uniquement pour les sciences humaines et sociales ou les bandes dessinées. Même si c’est le cas aujourd’hui il est évident que le rapport ne montre pas la dynamique : ce sera valable pour toute œuvre littéraire dans très peu de temps, si ce n’est pas déjà le cas.

Les catégories éditoriales : sciences humaines et sociales, littérature et livres pratiques sont réductives sur la logique, la dynamique. Le livre réel deviendra bientôt obsolète en magasin, mais avec la photocopie 3D, sinon déjà avec une imprimante de haute qualité, le livre peut être produit à la maison. Mieux les vendeurs Internet qui font dans l’édition directe numérisée peuvent aussi fournir le livre en forme papier si on le veut et à la demande. C’est la logique de ce domaine en plein développement qui doit être étudiée. Ce rapport est primitif dans ce domaine.

Les objections que l’on entend chez Amazon sur leur projet KDP sont de deux ordres :

1- N’importe quoi est publié avec la même visibilité. Il est nécessaire de faire apparaître un niveau qui aura été sélectionné quant à la qualité et l’originalité.

2- La possibilité du remboursement sous huit jours fait que de nombreux « livres numériques » sont achetés, lus et retournés avec remboursement en moins de huit jours.

Ce sont là des revendications d’auteurs que nous nous honorerions de reprendre.

16- Très largement insuffisant concernant la presse. Si Amazon vient de racheter The Washington post ce n’est pas pour l’enterrer mais pour en faire un vecteur rentable de son entreprise. La presse française est loin d’être à niveau. La restructuration du domaine presse et magazines de Hachette va exactement dans le même sens.

Presque tous les journaux sont passés à un modèle payant, d’une façon ou d’une autre, mais le pire est Le Figaro qui est devenu si lourd au niveau informatique qu’il est impraticable sur des machines qui ont deux ans d’âge et qui ne fonctionnent pas en hyper extra super haut débit. La presse américaine ou anglaise vise à la facilité d’usage et le payant intervient en indirect : après un certain nombre d’articles consultés ou en archives. Proposer comme le fait la presse française l’abonnement pour accéder à tous les articles n’est pas réaliste. Je suis prêt à payer pour avoir un article fondamental, mais certainement pas payer pour l’entier du journal pour un mois. Je veux pouvoir acheter ce qui m’intéresse et pas un panier complet. C’est pour cela que je n’ai pas la télé car je refuse de payer la taxe pour les chaines gratuites, qui ne le sont par là-

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même plus, et de payer pour un bouquet alors que je ne vais m’intéresser qu’à une ou deux chaînes et sur ces chaînes à un ou deux produits que je peux trouver en DVD, et en Amazon Instant Video sur Amazon.com et Amazon.co.uk mais apparemment pas sur Amazon.fr. J’ai vérifié pour le produit « Supernatural Season 8 ».

Remarquons que pour la presse CNN.vom est toujours en accès total et gratuit. Il y a là un problème de modèle commercial et donc de poids de la publicité dans ces médias d’information sur Internet, médias d’information virtuels.

L’APPORT DE LA CULTURE À L’ÉCONOMIS EN FRANCESerge KANCEL – Jérôme ITTY – morgane WEILL – Bruno DURIEUX

Inspection Générale des FinancesInspection Générale des Affaires Culturelles

Ce rapport n’est pas compatible avec celui de EY-SACEM. D’emblée disons que l’évaluation globale est pour le moins divergente.

EY-SACEM chiffre d’affaires 74,6 Md€IGF-UGAC Apport de la culture à l’économie 104,5 Md€

Valeur ajoutée 57,8 Md€Intervention de l’Etat 13,9 Md€Intervention des territoriaux 7,6 Md€

Total des financements publics 21,5 Md€, Soit 20,6% d’apport de la culture à l’économieEt 37,2% de la valeur ajoutée. Ces deux pourcentages sont personnels(non mentionnés dans le rapport)

Le fait que le chiffre de EY-SACEM soit proche de la moyenne des deux chiffres de l’IGF-IGAC ne prouve rien car les calculs et surtout les périmètres des calculs ne sont pas les mêmes.

La méthode est surprenante.

Ils travaillent à partir des classifications INSEE modifiées par l’Europe et l’UNESCO. Ils se fondent donc sur les activités et entreprises culturelles classées comme telles par leurs numéros NAF. Ils reconnaissent eux-mêmes que ces classifications ne permettent ni de couvrir tout le terrain culturel ni de ne couvrir que le terrain culturel. Une entreprise déclarée culturelle comme activité principale peut avoir d’autres activités sans rapport à la culture. Et vice versa. Par exemple un grand magasin ou une grande surface.

Ce rapport ensuite double cette première approche d’une seconde qui ne prend en compte que les professions culturelles et là on a des surprises car la profession d’enseignant est hautement culturelle par sa formation et par ses objectifs mais n’est pas prise en compte. Cela fait apparaître une compréhension de la culture extrêmement étroite, ce qui les empêche d’avoir une vision dynamique. Ils n’ont guère qu’une vision gestionnaire de domaines bien précis et déclarés culturels.

Toujours dans ce domaine de la méthode, leur appréhension et évaluation de la valeur de la production non marchande page 7 est pour le moins superficielle : « les services fournis (notamment par les administrations) gratuitement ou à un prix de vente inférieur à 50% des coûts de production […] La production dire non-marchande se concentre dans les secteurs de forte intervention publique que sont le spectacle vivant (10 Md€), le patrimoine (2 Md€) et l’accès aux savoirs et à la culture (2 Md€). » Ce qui donne une évaluation de 14 Md€. Nous reviendrons sur l’accès aux savoirs et à la culture. Ce chiffre est risible d’une certaine façon car il ignore totalement le tissu associatif qui est important dans le domaine de la culture et qui échappe à l’IGF pour une simple raison c’est que la plus grande partie est hors TVA (malgré le caractère non-désintéressé de beaucoup de ces associations qui devraient alors être en récupération de TVA, ce qui coûterait fort cher au budget de l’état, d’où sa non-action dans le domaine) et donc échappe à toute saisie micro- ou macro-économique.

Le champ de l’étude est à géométrie variable.

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Page 1 : « cinq secteurs culturels : l’audiovisuel, le cinéma, le jeu vidéo, le marché de l’art et la mode. » et encore « Au-delà d’un ‘‘noyau dur’’ intuitif centré sur les biens et le services culturels, elle s’est, notamment, interrogée sur l’opportunité d’intégrer des domaines de créativité ‘’élargie’’ (y compris par exemple les arts décoratifs, le luxe, la gastronomie), et de prendre en compte tous les segments de la chaîne économique des biens et des services culturels (y compris par exemple les industries de fabrication, les appareils de lecture, la grande distribution…) »

Ils n’ont fait que s’interroger, j’imagine les uns les autres dans ce quarteron d’auteurs, et n’ont fait qu’ensuite retomber dans « le ‘’noyau dur’’ intuitif » comme si l’intuition était innocente, bien qu’elle soit gratuite, à tous les sens possibles, intuitifs, déductifs, inductifs, subductifs et quelques autres.

Rien que sur ce point l’étude n’a aucune valeur.

Page 12 : « quatre secteurs culturels identifiés par les commanditaires (l’industrie vidéoludique, le cinéma, la mode et l’audiovisuel) »

On ne peut être plus clair dans l’origine de cette limitation et dans l’arbitraire de cette approche. Notons que dans les deux cas la musique est absente, pour ne prendre qu’elle. Notons qu’ils sont les premiers à dire qu’il est difficile de cerner le champ du jeu vidéo dont une bonne partie est déclarée comme développement informatique. Cela pose d’ailleurs le problème de savoir si l’informatique n’est pas une industrie culturelle, au moins largement culturelle et cela permettrait de prendre en compte l’industrie de toutes les machines nécessaires à la virtualisation, circulation et distribution/réception des produits culturels sur l’Internet, chose à peine effleurée pour aussitôt être repoussée et pas étudiée. Les auteurs savent tout cela car ils ont aussi posé une autre définition du champ.

Page 3 : « Les activités culturelles ont été classées en onze secteurs cohérents économiquement qui servent de cadre au travail descriptif du présent rapport : spectacle vivant, patrimoine, arts visuels, presse, livre, audiovisuel, publicité, architecture, cinéma, industries de l’image et du son, accès aux savoirs et à la culture. »

On voit que ce champ est nettement plus vaste que celui de EY-SACEM d’où les chiffres de départ. On est en droit de remarquer l’absence du mot musique même s’il est inclus dans les industries de l’image et du son. L’ennui est que la musique est un champ très particulier dans le domaine culturel. Le mot n’est jamais employé comme s’il était tabou.

Il nous faut ici préciser le champ de «   l’accès aux savoirs et à la culture   » qui recouvre de la formation, mais quoi ? Page 5 : « bibliothèques et archives, enseignement culturel spécialisé » et page 10 : « l’enseignement scolaire (éducation artistique et culturelle à l’école : 2,1 Md€). »

On est en droit de poser deux questions :

1- qu’est-ce que l’éducation artistique et culturelle à l’école ? La musique, la peinture, le dessin ? Et que dire de la littérature, du théâtre, de la photographie, et de toutes les activités des enfants qui ont trait de prêt ou de loin à leur formation pratique dans telle ou telle branche des arts et de la culture et surtout qui ont trait à la formation de leur goût dans ces domaines qui déterminera leur consommation ultérieure dès qu’ils auront l’autonomie du choix. A quel âge un enfant a-t-il un téléphone portable qui lui donne accès disons à Deezer et autres plateformes de streaming ?

2- Y a-t-il à l’école une seule matière qui n’ait pas trait à la culture ? Que ce soit le sport, que ce soit les mathématiques ou toute autre matière ? Sans sport personne ne pourra devenir un acrobate de cirque, un danseur de ballet, un acteur de scène ou de cinéma pour ne prendre qu’un exemple. Ce n’est pas simple de faire carrière dans ces domaines avec une seule main ou une seule jambe.

Cela mène à une troisième question sur l’éducation de base des acteurs directs de la culture, y compris les gestionnaires et même le « petit personnel » (rejeté par le rapport avec l’exemple de la standardiste : plus méprisant que ces ceusses-là…): on ne nettoie pas une salle de répétition ou un atelier de peintre de la même façon qu’un hall de gare. Mais que dire ensuite de la formation continue, lieu de batailles acerbes ?

La dernière remarque qu’i s’impose ici c’est que si nous parlons de professions culturelles, il est absolument évident que tous les enseignants de par leur formation et de par leur profession sont des acteurs

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de la culture directs et fondamentaux. Ne pas comprendre que l’éducation, de l’école maternelle à l’université, est un agent culturel fondamental et la négliger dans un panorama économique est une erreur fatale car elle ruine l’approche de la force la plus importante de sa dynamique et de son évolution. Il n’y a pas de culture sans public et il n’y a pas de public sans formation et éducation, même si c’est sur le tas, et trop souvent le tas de fumier, une forme essentielle de culture dans l’agriculture et le jardinage.

L’impact de la culture

Toujours dans le champ il faut aussi constater qu’ils ont essayé de mesure l’impact de la culture en considérant page 17 trois implantations « (Francofolies de La Rochelle en 2005, musées du Nord Pas de Calais en 2007 et Jazz en Marciac en 2007) » sans qu’on ait la moindre indication sur les résultats. Simple citation d’études antérieures sans références. Puis page 18 l’impact de cinq manifestations : « Festival Blues Passion de Cognac (2011), festival des Vieilles-Charrues de Carhaix (2011°, festival Django Reinhardt (2011), festival des arts et traditions populaires de Confolens (2012) et Médiévales de Provins (2012) »

Les conclusions données sont sur un ton généraliste. Ils généralisent des conclusions tirées de cinq événements concernant la dépense moyenne du festivaliers la retombée par habitant du festival, les retombées économiques directes et l’impact indirect de la manifestation, ce dernier avec un coefficient multiplicateur donné comme universel. Le ton est faux et surtout aucune donnée réelle n’est fournie. On ne peut donc en aucune façon vérifier le bien fondé de ces observations concernant cinq festivals alors qu’il y en a des centaines en France. Si on considère un festival comme celui de La Chaise-Dieu pour lequel les subventions publiques sont largement minoritaires dans un village de 800 habitants et qui dure 11 jours, on aurait alors des résultats très différents.

Notons qu’en plus certains festivals, sinon tous, utilisent des nombres imposants de bénévoles dont la valeur économique échappe totalement à des études de bilans, surtout dans la dimension impact à moyen et long terme sur ces bénévoles et sur les communautés d’où ils viennent. Sans compter sur les publics concernés.

Finalement ils essaient de mesurer l’impact d’une structure culturelle sur son bassin de vie. Ils étudient 43 bassins de vie culturels sur la période 1996-2008. Ils ne donnent pas la liste de ces 43 bassins de vie culturels. On ne sait donc rien. Ils affirment qu’ils ont associé à chacun de ces bassins cinq bassins témoins, toujours sans nous donner d’indication. Les conclusions sont alors aveugles et relèvent de ce que j’appelle la langue de bois bureaucratico-statistique que nous ne pouvons en rien vérifier ou tester.

Ce rapport tient plus d’un argumentaire pour personnels politiques pressés simplement empaqueté dans un papier cadeau pseudo scientifique.

Sur cette base ils observent six variables : « activités du bassin : le salaire net horaire moyen, la part des actifs travaillant dans la commune de résidence, la part des actifs sans emploi ; attractivité du bassin : population totale, prix du mètre carré immobilier, nombre de créations d’entreprises. »

S’agissant de culture les six critères sont vraiment étroits. Que dire de l’impact sur la réussite scolaire, sur l’échec scolaire, sur la pratique du volontariat, voire sur la vie associative, les conséquences au niveau de la délinquance des jeunes en fonction du volant de volontariat proposé, et ne parlons pas du rayonnement autour du bassin de vie à plus ou moins longue distance. Ce ne sont là que quelques suggestions négligées par ce rapport et balayées d’un revers de main politique « Enfin, les retombées économiques ne sont pas la seule justification d'une subvention publique : la subvention peut être, précisément, la conséquence d'une programmation artistique courageuse, moins directement ‘’grand public’’ dont le résultat pour la collectivité (et la justification vis-à-vis des électeurs) est plutôt à attendre en termes de prestige et de « positionnement » culturel que d’impact économique direct. »

Le Numérique

Il est un dernier point important sur lequel il nous faut revenir, l’impact du numérique sur le champ culturel. Notons qu’il n’est pas isolable au seul champ culturel. Il concerne aujourd’hui l’entier des activités d’un pays : la recherche, le développement, la production, la diffusion-promotion-distribution des produits, la commercialisation, les finances, l’éducation, les loisirs, j’ai presqu’’envie de dire que j’en passe et des meilleurs. Le numérique est devenu une culture en soi.

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La visée étroite du champ culturel empêche toute approche constructive de l’impact du numérique qu’ils réduisent en plus à une dimension négative page 16 : « Le caractère ‘’disruptif’’ [SIC ! SIC ! SIC !] du numérique bouleverse de manière transversale tous les secteurs culturels analysés. »

Sans tomber dans le piège de la dématérialisation (bien que … « jeux dématérialisés », page 16) ils ne saisissent l’impact que de façon étroite : « le premier segment impacté par la révolution numérique est celui de la distribution/diffusion […] le second segment est celui de la création […] plateformes numériques […] nouveau modèle économique […] permettrait [aux créateurs] de s’affranchir du financement par les ‘’éditeur’’ […] » Donc tout baigne mais ils n’ont pris en compte qu’un des éléments du problème sans se poser la question de qui contrôle les plateformes numériques citées : « Netflix, Facebook, AppStore » ou le nouveau modèle économique : « abonnements, freemium, paiement à l’acte. »

Et de toute façon qui contrôle l’industrie informatique qui produit les machines sans lesquelles cette distribution/diffusion n’est pas possible ? Ne posez surtout pas la question.

Sans compter le mythe du public non défini, non formé, non considéré dans ses paramètres culturels réels. Le public dans ce rapport est totalement absent.

Pour conclure j’aimerais proposer une visualisation de ce que je dis ici et qui n’est pas pris en considération par personne :

REDÉFINITION DE L’IMPACT NUMÉRIQUE

CRÉATION INTERMÉDIAIRE PUBLICConsidérerToute la chaîneDans chaqueDomaine

Jeux vidéosTVCinémaMusiqueBDLivreEtc.

On comprend alors pourquoi ce rapport est si aveugle. Le traitement du « problème » s’en trouve élargie mais exige une solution internationale négociée.

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INTERMÉDIAIRES DE DISTRIBUTION/DIFFUSIONINTERNET, MICROSOFT,

GOOGLE, APPLE, AMAZON, pour n’en citer

que quelques-uns

VIRTUALISATION DÉVIRTUALISATIONToutes les industries qui participent à la virtualisation des produits ou œuvres et leur dévirtualisation ultérieure, en plus de la circulation entre les deux points de postproduction pour mise en ligne et de réception pour consommation ou utilisation.

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ANNEXES

Le poids de la culture reste fort mais s’effritePar Gregoire Poussielgue | 03/01 | 14:45 | mis à jour à 14:52Une étude confiée à l’Inspection générale des finances et à l’Inspection générale des affaires culturelles montre la baisse de sa contribution au PIB français depuis 2005.La culture représente 3,2 % du PIB en France et emploie 670.000 personnes. - AFP

La Culture ne cesse de le clamer : au même titre que les industries lourdes, elle pèse un poids important dans l’économie française. Après l’étude menée par E&Y à la demande de la Sacem et qui portait sur le poids des filières culturelles au sens large (musique, spectacle vivant, cinéma, livre, audiovisuel.. mais aussi presse et arts graphiques et plastiques), le gouvernement a aussi mis en chantier son étude.En juin dernier, Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, ont confié à l’Inspection générale des finances (IGF) et à l’Inspection générale des affaires culturelles (IGAC) une étude pour mesurer « l’apport de la culture à l’économie en France ». « Les deux ministres souhaitent que la mission puisse permettre de mieux mesurer le poids de la culture dans l’économie et déterminer les leviers d’action permettant d’utiliser pleinement le potentiel de croissance des industries culturelles et créatives », note les auteurs de la mission dans leur introduction.Le double des télécomsIl ressort de cette étude que la culture représente 3,2 % du PIB en France et emploie 670.000 personnes, pour une valeur ajoutée de 58 milliards d’euros. Le périmètre choisi pour l’étude est aussi très large : outre la musique, le cinéma, le spectacle vivant ou encore le livre et l’audiovisuel, l’étude prend en compte la publicité, la presse, l’architecture ou encore le design.Au petit jeu des comparaisons, l’étude gouvernementale relève que la culture, dans ce périmètre très large, pèse quasiment autant que l’agriculture et les industries alimentaires (60,4 milliards d’euros de valeur ajoutée) et plus du double que les télécommunications.Poids des dépenses publiquesAu-delà des données brutes, l’étude donne une vision dynamique du poids économique de la culture. Elle relève que, depuis 2005, la part de la culture diminue dans l’économie du pays. Plusieurs raisons à cela : des raisons structurelles comme la baisse du spectacle vivant, l’effondrement du disque, la crise de la presse ; et des raisons conjoncturelles liées à la crise économique qui sévit depuis 2008.

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Enfin, l’étude mesure l’impact des dépenses publiques selon chaque secteur. Au total, l’intervention financière de l’Etat atteint 13,9 milliards d’euros (données 2012). La grande majorité de cette somme porte sur des crédits budgétaires, le reste se partageant entre les dépenses fiscales et les taxes affectées, comme celles finançant le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) ou le CNV (Centre national des variétés). Elle relève que les disparités sont grandes de l’un à l’autre. Le poids du public est très présent dans l’audiovisuel (via principalement le financement de France Télévisions), l’accès à la culture (bibliothèques, enseignement...), nul ou quasi nul dans des secteurs comme les arts visuels, la musique ou le livre, et entre les deux pour des secteurs comme le cinéma, la presse, le patrimoine et le spectacle vivant.

Écrit par Gregoire POUSSIELGUE Journaliste [email protected]

LE FIGAROhttp://www.lefigaro.fr/culture/2014/01/03/03004-20140103ARTFIG00444-la-culture-apporte-32-de-la-

richesse-nationale.php

La culture apporte 3,2% de la richesse nationale

Une étude conjointe du ministère de la culture et de l'économie tend à démontrer que la culture est un secteur productif dans lequel l'État a investi 13,9 milliards d'euros en 2012.

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La culture pèse plus qu'on ne le croit dans l'économie française. C'est ce que montre une étude conjointe de l'Inspection générale des finances et l'Inspection générale des affaires culturelles, publiée vendredi.

Le périmètre culturel retenu par l'enquête englobe le spectacle vivant (8,8 milliards), le patrimoine (8,1), les arts visuels (5,7), la presse (5,7), le livre (5,5), l'audiovisuel (5,1), la publicité (5,1), l'architecture (4,4), le cinéma(3,6), les industries de l'image et du son (3,4), ainsi que «l'accès aux savoirs et à la culture» (bibliothèques, archives...) (2,3).Toutes ces activités ont représenté en 2011 une valeur ajoutée de 57,8 milliards d'euros. C'est presque autant que le secteur de l'agriculture et les industries alimentaires, deux fois celui des télécommunications (25,5 milliards), sept fois celui de l'industrie automobile (8,6 milliards).

«Le fait d'avoir une approche commune des deux ministères, avec une base statistique incontestable, nous a paru très important» pour faire reconnaître le poids économique de la culture, a souligné le cabinet de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti.

La part de la culture dans la valeur ajoutée a régulièrement augmenté entre 1995 et 2005, date à laquelle elle atteignait 3,5%. Mais depuis, elle a reculé, perdant 0,3 point.

Cette érosion, en pleine transition numérique, a diverses origines: évolution des marges, effondrement du marché du disque, mutation des lectorats, crise économique. Mais aussi la «captation» d'une part de la valeur ajoutée par les plateformes numériques (Apple, Google, Amazon...) chargées de l'intermédiation entre les créateurs et les consommateurs. «Elles se retrouvent en position de force pour attirer les ressources publicitaires et pour imposer leurs conditions aux créateurs», souligne l'étude.

«Cela conforte nos réflexions sur l'acte II de l'exception culturelle», qui consiste à faire évoluer les outils de la politique culturelle à l'heure du numérique, relève le cabinet d'Aurélie Filippetti.

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L'audiovisuel, secteur le plus aidé par l'État

Selon le document, la culture emploie 670.000 personnes, soit 2,5% de l'emploi total en France. L'emploi culturel se concentre dans le spectacle vivant (150.000 emplois), la publicité (100.000) et la presse (87.000).

L'Etat a investi 13,9 milliards d'euros (11,6 milliards de crédits budgétaires, 1,4 milliard de dépenses fiscales et 0,9 milliard de taxes affectées à différents organismes de redistribution) dans le domaine de la culture et de la communication en 2012. De son côté, l'effort des collectivités territoriales en faveur de la culture (dont une partie vient de l'Etat) est de 7,6 milliards environ.

L'audiovisuel est le secteur qui capte le plus de soutien de l'Etat avec 5,5 milliards, notamment grâce à la redevance audiovisuelle qui représente 3,2 milliards d'euros en 2012, détaille Le Monde . Les secteurs les moins aidés sont les industries de l'image et du son, l'architecture, le livre, les arts visuels.

En novembre, une autre étude, menée par le cabinet privé EY, avait évalué le chiffre d'affaires direct des industries culturelles et créatives (ICC) à 61,4 milliards d'euros.

LE MONDEL'Etat dépense plus de 13 milliards pour la culture

LE MONDE | 03.01.2014 à 10h42 • Mis à jour le 03.01.2014 à 15h22 |Alexandre Piquardhttp://www.lemonde.fr/economie/article/2014/01/03/l-etat-depense-plus-de-13-milliards-

pour-la-culture_4342581_3234.html

Non, la culture n'est pas le domaine de saltimbanques gourmands en subventions que l'on décrit parfois. C'est un secteur productif, crucial pour la « marque France ». C'est en substance un des messages que veut faire passer le rapport publié vendredi 3 janvier par le ministère de la culture et réalisé conjointement avec celui de l'économie.

L'exercice est politique : sont mis en avant tant les 13,4 milliards d'euros d'apports publics divers à la culture en 2012 que la richesse créée. Le document s'attache àcalculer un « PIB culturel » : la valeur ajoutée des activités culturelles retenues s'élève ainsi à 57,8 milliards d'euros, soit 3,2 % de la valeur ajoutée française en 2011. Autant que la filière agricole.

La démarche rappelle celle d'une autre étude, du 7 novembre 2013, réalisée par le cabinet EY pour France Créative, un groupement d'acteurs privés emmenés par la Sacem (la société d'auteurs, compositeurs et éditeurs de musique). Ou celle d'un document publié le 22 octobre par le Centre national du cinéma (CNC).

« PRÉOCCUPATION D'EFFICIENCE »« Le secteur culturel s'est longtemps défendu sur des bases affectives et politiques. Aujourd'hui, ça

ne suffit plus car à la commission européenne et en France, il y a une préoccupation d'efficience », juge Philippe Bailly, de NPAConseil, lui aussi coauteur d'une étude fin 2013.

Aurélie Filippetti, la ministre de la culture, pense, elle, de longue date que « le redressement productif est lié au redressement créatif ». La valeur de sa démarche avec le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, est une vision statistique « précautionneuse », inspirée de l'Insee et de l'Unesco, note-t-on.

Le prisme est toutefois assez large : le rapport intègre la publicité ou le patrimoine. Et des activités indirectes (dont 5,6 milliards d'euros de restauration du patrimoine).

Le document comptabilise 670 000 emplois dans les entreprises culturelles – soit 2,5 % de l'emploi en France –, et 870 000 emplois culturels, toutes entreprises confondues. Et tente d'évaluer l'impact positif des investissements culturels au niveau local.

Point sensible : Bercy et la rue de Valois précisent l'effort financier de l'Etat en faveur de la culture. Les auteurs soustraient de ce total de 13,5 milliards d'euros certaines dépenses (l'éducation artistique ou les bibliothèques universitaires) pourobtenir 9,3 milliards de dépenses de l'Etat « ayant un impact sur l'économie ». Soit 16 % de la valeur ajoutée culturelle totale ou 7,2 % de sa production (qui inclut aussi les consommations intermédiaires : papier, électricité…). « Le secteur n'est donc pas tant subventionné que cela par l'Etat », note-t-on rue de Valois.

GRANDES DISPARITÉSIl faut ajouter à cela les dépenses des collectivités territoriales, évaluées à environ 7,6 milliards

d'euros (dont une partie vient de l'Etat). En outre, les auteurs choisissent de ne pas prendre en compte le déficit de l'assurance-chômage des intermittents, évalué entre 320 millions et 1 milliard d'euros.

Plus largement, le calcul masque de très grandes disparités : l'audiovisuel bénéficie au total de 5 milliards d'euros d'intervention publique. A elle seule, la redevance qui finance France Télévisions ou Radio

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France pèse 3,2 milliards d'euros en 2012, auxquels s'ajoutent 357 millions d'aides du CNC, 446 millions d'exonérations de redevance, environ 400 millions de compensation de la suppression de la publicité et 462 millions de contribution à la diversité. Soit l'équivalent de 32 % de la production totale du secteur audiovisuel. Un chiffre proche de celui l'accès à la culture et au savoir (soutien équivalent à 29 % de la production).

A l'opposé, cinq secteurs sont jugés faiblement touchés par l'intervention publique (moins de 1 % de la production, entre 0 et 44 millions d'euros) : arts visuels, livre,architecture, publicité et industries de l'image et du son. Pour le patrimoine (1,1 milliard), le cinéma (476 millions), le spectacle et les concerts (830 millions) et la presse (844 millions), l'impact public varie de 5 % à 7 % de la production.

Au ministère de la culture, on fait remarquer que « ces chiffres reflètent l'importance de l'offre publique dans le domaine de l'audiovisuel ». On peut aussirappeler que les chaînes contribuent largement, par le CNC et leurs obligations de production, au financement du cinéma français. Un système qui a été critiqué début décembre par la Cour des comptes dans un prérapport ou par la commission européenne, cette dernière s'étant depuis radoucie.

INDUSTRIE OU EXCEPTION CULTURELLE ?Plus agréable aux oreilles de Mme Filippetti, on trouve dans le document cosigné avec Bercy

l'affirmation que les géants d'Internet comme Apple ou Google « captent » une part de la valeur ajoutée, sans la financer.

Dans ces jeux d'influence, Pascal Rogard, dirigeant de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, se démarque, il a refusé de participer à l'étude France Créative : « S'efforcer de montrer son poids économique est en contradiction avec l'idée d'exception culturelle. Parler d'industrie culturelle, c'est se banaliser et entrerdans le jeu de Bruxelles. » Nous verrons si l'effort d'affichage et de pédagogie du secteur est au final porté à son crédit.

Cinéma : des entrées en baisse de 5 % en 2013Le nombre d’entrées dans les salles de cinéma françaises est passé sous la barre des 200 millions,

à 195 millions, soit une baisse de 5 % par rapport à 2012 (204 millions d’entrées), rapporte Le Figaro, vendredi 3 janvier.

Aux deux premières places du box-office, on trouve les grosses productions américaines Moi, moche et méchant (4,6 millions d’entrées) et Iron Man 3. Seuls trois films français se glissent dans le top 20, note le quotidien, le plus gros nombre d’entrées ayant été atteint par Les Profs (4 millions).

LA TRIBUNEhttp://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20140103trib000807739/la-culture-contribue-sept-fois-plus-au-pib-que-l-industrie-automobile.html

La culture contribue sept fois plus au PIB que l'industrie automobileINDUSTRIE CULTURELLE

Dans un rapport commun au ministère de la Culture et au ministère de l'Economie inédit, le gouvernement constate que l'impact de l'industrie culturelle total atteint 104 milliards d'euros, soit près de 6% de la valeur ajoutée dégagée en France. (Photo : Reuters)

latribune.fr  |  03/01/2014, 17:15  -  778  motsLa culture contribue 7 fois plus au PIB français que l'industrie automobile avec 57,8 milliards d'euros

de valeur ajoutée par an. Son coût total pour la collectivité approche 21,5 milliards d'euros.

SUR LE MÊME SUJET La "Culture" comme levier de sortie de crise

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« Les télécoms financent fortement la culture, contrairement aux acteurs du Net » Exception culturelle : une victoire à la Pyrrhus ? Exception culturelle: la réponse cinglante de Filippetti à Barroso Jacques Toubon: "Il faut inscrire la culture en ligne dans l'économie de l'immatériel"

Une dépense à perte la culture en France ? Ce n'est pas ce que montre le dernier rapport conjoint des ministères de l'Economie et de la Culture. Selon ce rapport, la culture contribue à hauteur de 57,8 milliards d'euros au PIB (valeur ajoutée). Il s'agit de la valeur ajoutée directe, c'est à dire du seul fait des activités culturelles. Ce qui équivaut à 3,2% du PIB, soit sept fois la valeur ajoutée de  l'industrie automobile. Ces chiffres sont basés sur les calculs de l'Insee.

Le chiffre ne paraît pas exagéré puisqu'une autre étude du cabinet privé Ernst & Young parue en novembre avait évalué le chiffre d'affaires direct des industries culturelles et créatives à 61,4 milliards d'euros.

670.000 emplois directsLes choses sont dites : la culture rapporte au pays. Et pas seulement de l'argent mais aussi des

emplois. Les seules entreprises culturelles emploient quelque 670.000 personnes, que leur profession soit culturelle ou non, soit 2,5% de l'emploi dans le pays.

A cela s'ajoutent les 870.000 professionnels de la culture qu'emploient les entreprises non culturelles.

Une étude inédite qui lie économie et cultureLe but d'une telle étude inédite, qui allie deux ministères que l'on a peu l'habitude de voir travailler

ensemble était de calculer une sorte de "PIB culturel", explique-t-on au cabinet de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. Le meilleur moyen de faire reconnaître le poids économique de la culture.

Mais pour avoir une vision claire de l'impact économique des activités de la culture, il fallait déjà définir ce que sont ces activités. Chose qui étrangement, au pays de l'exception culturelle, n'avait jamais été faite. Il a donc fallu s'appuyer sur les méthodologies de l'Union européenne et de l'Unesco. Résultat, l'étude prend en compte les valeurs ajoutées du spectacle vivant, du patrimoine, des arts visuels, de la presse, du livre, de l'audiovisuel, de la publicité, de l'architecture, du cinéma, des industries de l'image et du son ainsi que l'accès au savoir et à la culture, c'est à dire les bibliothèques et les archives par exemple.

L'intervention de l'Etat compte pour 13,9 milliards sur les 57,8 milliardsUn panel large qui permet à la fois de savoir ce qui rapporte, mais aussi ce qui coûte. Car l'étude a

pris aussi soin de calculer ce que l'Etat et collectivités territoriales dépensent dans la culture. L'intervention de l'Etat représente un total de 13,9 milliards d'euros par an, et celle des collectivités territoriales 7,6 milliards d'euros dont une part en dotations de l'Etat. Des dépenses justifiées par l'intérêt que représente les activités culturelles pour l'économie, selon le cabinet d'Aurélie Filippetti.

"On parle beaucoup du poids nouveau des collectivités dans la culture mais l'Etat reste l'acteur principal", souligne le cabinet. 

L'audiovisuel est le secteur qui capte le plus de soutien de l'Etat (5,5 milliards), notamment grâce à la redevance. Les secteurs les moins aidés sont les industries de l'image et du son, l'architecture, le livre, les arts visuels.

Nécessité d'accompagner la numérisation de la cultureLa part de la culture dans la valeur ajoutée a régulièrement augmenté entre 1995 et 2005, date à

laquelle elle atteignait 3,5%. Mais depuis, elle a reculé de 0,3 point.Cette érosion, en pleine transition numérique, a diverses origines: évolution des marges,

effondrement du marché du disque, mutations des lectorats, crise économique. Mais aussi la "captation" d'une part de la valeur ajoutée par les plate-formes numériques (Apple, Google, Amazon...) chargées de l'intermédiation entre les créateurs et les consommateurs.

"Elles se retrouvent en position de force pour attirer les ressources publicitaires et pour imposer leurs conditions aux créateurs", souligne l'étude.

"Cela conforte nos réflexions sur l'acte II de l'exception culturelle", qui consiste à faire évoluer les outils de la politique culturelle à l'heure du numérique, relève-t-on au cabinet de la ministre.

L'impact total de la culture compte pour près de 6% de la valeur ajoutée de la FranceUn enjeu d'autant plus important que les activités culturelles ont aussi un effet d'entraînement sur le

reste de l'économie de l'ordre de 46,7 milliards d'euros grâce aux activités induites comme les matériaux utilisés, les loyers, l'électricité etc... Au total, l'apport de la culture à l'économie, y compris ces effets d'entraînement, atteint donc les 104,5 milliards d'euros, selon l'étude. Soit 5,8% de la somme de toutes les valeurs ajoutées (ce qu'est, par définition, le PIB).

Le rapport établit en outre "une corrélation positive" entre la présence d'une implantation culturelle et le développement socio-économique d'un territoire.

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