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Groupe technique des Champions Politiques pour la résilience aux désastres 17-21 février 2014 Rapport de mission résilience face aux désastres Département du Nord

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Groupe technique des Champions

Politiques pour la résilience aux

désastres

17-21 février 2014

Rapport de mission résilience face aux désastres

Département du Nord

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SOMMAIRE

1. Introduction………………………………………………………………………………………………………….6

1.1. Résumé exécutif et mise en contexte du rapport 1.2. Objectif principal de la mission 1.3. Les objectifs spécifiques de la mission 1.4. Méthodologie 2. Profile du département du Nord……………………………………………………………………………9

2.1. Carte de référence du département et contexte de vulnérabilité 2.2. Les chiffres clés du département 2.3. Bref aperçu des vulnérabilités du département

3. Identification des besoins les plus critiques et priorités basés sur les informations

disponibles par thématique…………………………………………………………………………………13

3.1. Services de base 3.2. Economie, emploi et opportunités 3.3. Infrastructures de base, routes, énergie 3.4. Gestion des risques et désastres (GRD)

4. Recommandations finales et axes d’interventions prioritaires pour le département

du Nord……………………………………………………………………………………………………………….22

4.1. Renforcement de la coordination des structures et acteurs à tous les niveaux 4.2. Analyse approfondie des risques et vulnérabilités au niveau du département 4.3. Formation, éducation et sensibilisation des populations 4.4. Accès aux services de bases (santé, choléra, infrastructures, EPAH) 4.5. Amélioration, entretien des infrastructures du département 4.6. Environnement économique rémunérateur

5. Ebauche de cadre programmatique incluant les activités prioritaires………………….26 6. Perspectives………………………………………………………………………………………………………..32

7. Annexes………………………………………………………………………………………………………………33

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Liste des acronymes AGERCA Alliance pour la gestion des risques et la continuité des activités commerciales BID Banque interaméricaine de développement BRGM Bureau de recherche géologique et minière BME Bureau des mines et de l’énergie CAN Centre ambulancier national CASEC Conseil administratif de la section communale CCPC Comité communal de protection civile CCSC Comité consultatif de la société civile CICR Comité international de la Croix-Rouge CIRH Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti CLPC Comité local de protection civile CNM Centre national de météorologie CNSA Coordination nationale de la sécurité alimentaire CNGRD Conseil national de la gestion des risques et des désastres COU Centre d’opérations d’urgence COUC Centre d’opérations d’urgence communal COUD Centre d’opérations d’urgence départemental COUN Centre d’opérations d’urgence national CRH Croix-Rouge haïtienne DINEPA Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement DIPS Dispositif d’intervention des premiers secours DPC Direction de la protection civile EDAB Evaluation des dégâts et analyse des besoins EIC Equipe d’intervention communautaire EPAH Eau Potable Assainissement et Hygiène FICR Fédération international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge GRD Gestion des risques et des désastres IHSI Institut haïtien de statistiques et de l’informatique MAE Ministère des Affaires étrangères et des cultes MARNDR Ministère de l’Agriculture, des ressources naturelles et du développement rural MAST Ministère des Affaires sociales et du travail MEF Ministère de l’Economie et des finances MENJS Ministère de l’Education nationale, de la jeunesse et des sports MICT Ministère de l’Intérieur et des collectivités territoriales MINUSTAH Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti MJSP Ministère de la Justice et de la sécurité publique MPCE Ministère de la Planification et de la coopération externe MSPP Ministère de la Santé publique et de la population OCB Organisation Communautaire de Base OCHA Office for the Coordination of Humanitarian Affairs OFATMA Office d’assurance accidents du travail, maladie et maternité OIM Organisation internationale pour les migrations OMM Organisation mondiale de météorologie OMS Organisation mondiale de la santé ONEV Observatoire national de l’environnement ONG Organisation non-gouvernementale ONU Organisation des Nations unies OPS Organisation panaméricaine de la santé OREPA Organisme régional de l’eau potable et de l’assainissement

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PAM Programme alimentaire mondial PNGRD Plan national de gestion des risques et des désastres PNH Police nationale d’Haïti PNUD Programme des Nations unies pour le développement PTF Partenaires Techniques et Financiers RD République Dominicaine RRC Réduction des risques de catastrophes SEMANAH Service maritime et de navigation d’Haïti SIG Système d’information géographique SIRD Stratégie internationale de réduction des risques SNGRD Système national de gestion des risques et des désastres SPGRD Secrétariat permanent de gestion des risques et des désastres UCAONG Unité de Coordination des ONG UNFPA Fonds des Nations unies pour la population UNICEF Fonds des Nations unies pour l’enfance USAID US Agency for International Development VCA Vulnerability Community Assessment WASH Water, Sanitation and Hygiene

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1. Introduction

1.1. Résumé exécutif et mise en contexte Le département du Nord est l’une des régions la plus dense d’Haïti, dont plus des 2/3 de ses communes font face à une panoplie de risques. L’histoire plus ou moins récente des catastrophes naturelles de grande échelle rappelle que près de la moitié de la ville du Cap Haïtien avait déjà été décimée1

suite a un tremblement de terre suivi d’un tsunami majeurs. Cependant, aucun monument, aucunes dispositions nécessaires pour développer une culture du risque, n’ont été érigés avant le 12 janvier 2010, date qui a cruellement rappelé aux Haïtiens l’ampleur des risques de catastrophe auxquels le pays fait face.

En avril 2013, les Champions Politiques regroupant les pays, organisations multinationales et agences onusiennes dont font partie Haïti, le Japon, la Norvège, le DFID, l’USAID, la BM, l’UE, le PNUD et OCHA, se sont convenu avec le Président et le Premier Ministre haïtien sur une nouvelle approche de la gestion des risques et désastres. Cette démarche préconise la prise en compte du concept de résilience dans le cadre de la gestion des risques de désastre. L’approche décentralisée a été priorisée et conduit au choix des départements du Nord, le Nord-est et la Grand’ Anse par le gouvernement comme zones géographiques pilotes, dont la mise a l’échelle s’étendra en second lieu vers les communes et communautés des plus vulnérables.

Vers le 3ème trimestre de l’année 2013, les trois départements pilotes ont été respectivement visités par le groupe technique des Champions Politiques et briefés sur le concept afin de faciliter l’appropriation des parties prenantes dans la phase d’implémentation.

La deuxième phase de l’initiative s’est matérialisée avec une visite d’une semaine au niveau du département Nord pour rencontrer les représentants départementaux des structures étatiques, du secteur privé, la société civile et les partenaires techniques et financiers (PTF) intervenant sur le terrain. Cette visite a pour objectif de faire ressortir de la localité au niveau du département, les principales vulnérabilités, identifier les ressources disponibles, déterminer les besoins prioritaires afin, en définitive, d’élaborer un cadre programmatique regroupant les priorités dégagées. Les discussions sont conduites avec quatre focus groupes cibles autour de quatre thématiques transversales prioritaires, dont l’accès aux services de base, la gestion des risques et désastres, l’isolement et l’accès aux infrastructures de base, l’emploi et l’économie de manière intégrée. Il est important de souligner, également, que les actions prioritaires inscrits dans le cadre de l’initiative résilience doivent systématiquement et transversalement imbriquer les solutions ‘Quick Wins’ aux projets de moyen et long termes.

Loin d’être un plan de développement intégré qui se révèle par les actions systémiques d’une vision scientifique, ce présent rapport constitue un outil de consolidation des informations recueillies et analysées de manière empirique. Ces informations permettront d’orienter les actions des décideurs vers les grands axes transversaux et les communautés les plus vulnérables et permettre d’orienter le plaidoyer pour la mobilisation des ressources auprès des bailleurs et la mise en place de stratégies de réponse réactive et préemptive, pour une gestion optimale des risques et désastres.

1 Tremblement de terre de mai 1842 et des vagues tsunamis

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1.2. Objectif global de la mission La mission technique dans le Nord vise à identifier les besoins prioritaires au niveau des communautés les plus vulnérables afin de mettre en exergue une liste provisoire de communautés, communes de base, secteurs et thématiques prioritaires qui pourraient bénéficier des actions visant le renforcement de la résilience des ménages et des communautés. De manière globale, l’approche résilience cherche à établir des liens transversaux entre les projets à impacts directs et rapides et les programmes sur le long terme. 1.3. Objectifs spécifiques de la mission De manière spécifique, cette mission a cherché à atteindre les objectifs suivants :

• Conduire une revue de littérature pour établir la liste des risques, vulnérabilités et ressources disponibles initialement dans le département.

• Promouvoir une approche équilibrée à la programmation entre les trois départements et leurs communes, tout en considérant les disparités actuelles des investissements internationaux et le niveau de vulnérabilités des populations;

• Mettre en œuvre des programmes visant des communautés vulnérables aux désastres basés sur les besoins ainsi que la capacité d’exécution ;

• Identifier les partenaires potentiels qui inscrivent leur action dans l’agenda de développement d’Haïti décrit dans le PSDH et les plans départementaux ;

• Promouvoir une bonne coordination entre les programmes et projets existant avec l’appui des autorités communales et départementales.

• Identifier des activités de résilience clairs afin de faciliter la mise en œuvre des programmes/ projets alignés à la thématique dans les départements pilotes ;

• Définir un programme minimal pour le suivi des activités opérationnelles. 1.4. Méthodologie Compte tenu de la complexité de la tache qui consiste établir une base de données comparative et d’analyses cartographiques reflétant les différents risques, aléas, vulnérabilités, ressources et mécanismes institutionnels, une méthodologie a été discutée et adoptée par les différents partenaires. Pour atteindre les objectifs fixés, le travail a été reparti au sein de 4 groupes thématiques qui ont dégagés respectivement les grandes priorités qui serviront pour la consolidation du rapport. Ces quatre groupes ont été constitués par le comité technique des missions autour des thématiques suivantes :

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Les focus groupes ont été consolidés avec les participants issus de différentes structures centrales et départementales gouvernementales, les représentants d’organisations de la société civile, la Croix Rouge Haïtienne (CRH), les représentants d’organisation internationales, des agences onusiennes et DFID comme représentant des bailleurs de fonds. Le groupe technique des Champions Politiques en charge de la mission s’est chargé de l’analyse transversale et a travaillé une proposition pour le choix des activités communautaires prioritaires ayant été dégagées et pré-identifiées par les groupes thématiques.

Photos Crédits Stanley Hilaire-MPCE : Focus groupes thématiques de discussions interinstitutionnels

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2. Profil du département du Nord 2.1 Carte de référence du département et contexte Le département du Nord est divisé en 7 arrondissements et 19 communes. D’une superficie de 2, 106 Km, son Chef lieu est la ville de Cap-Haïtien, un des grand pôles urbain du pays, caractérisé par une forte densité de population, soit 3 956 habitants par km2 (Source, IHSI). Le département est fortement exposé aux aléas hydrométéorologiques (cyclones, fortes pluies) ainsi qu’aux risques sismiques et de tsunami. Sa population globale est estimée à environ 970 495, dont plus de 45% vivent dans les villes. Du fait de la proximité de la faille septentrionale et de la localisation d’Haïti sur la frontière des plaques Caraïbes et de celle de l’Amérique du Nord, la menace sismique est très élevée. L’ensemble de la population est exposé aux catastrophes naturelles en raison du relief (principalement constitué de mornes) qui accentue les risques d’éboulement et de glissement de terrain. Plus de 73% des communes sont à risque d’inondation (Cap Haïtien, Quartier Morin, Limbé, Bas Limbé, Port Magot, Bahon, Pignon, Limonade, Plaine du Nord, Acul du Nord, Saint-Raphaël, Milot, Grande Rivière du Nord et la Victoire), 36% à risque d’éboulement/glissement de terrain (Cap Haïtien, Grande Rivière du Nord, Pilate, Plaisance, Borgne, Dondon, Ranquitte), et 21% à risque de tsunami (Cap, Borgne, Bas Limbé) (source: plan de contingence départemental 2013). La forte concentration dans les zones urbaines et périurbaines, accentuent les menaces et les vulnérabilités des communautés les plus pauvres qui vivent particulièrement dans les zones à risques. Comme les autres régions d’Haïti, le non respect des normes de construction parasismiques, le déboisement intempestif des mornes, le dépouillement des plaines côtières de leur protection de mangroves, et la forte pression démographique combinée à l’extrême pauvreté, augmentent le risque de pertes en vies humaines et matérielles et exacerbent les risques de catastrophes.

• Eau, hygiène et assainissement (EPAH, Sante, Cholera) En termes d’accès aux infrastructures de base, la moyenne de la population ayant accès à une source améliorée d’approvisionnement en eau de boisson est estimée à environ 69% (données Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services EMMUS 5). Compte tenu de son relief et de la pression démographique, le département du Nord connaît de sérieux problèmes d’assainissement et surtout d’accès à l’eau potable. Les conditions de vie des populations des zones urbaines restent précaires avec l’insuffisance de drainage et l’absence de site pour la gestion des ordures ménagères. Le nombre de cas de choléra enregistré de janvier à septembre 2013 est en hausse de 6,1% par rapport à la même période en 2012. Cette augmentation du nombre de cas durant les trois premiers trimestres de 2013 par rapport à 2012 est caractéristique des flambées successives qui affectent plusieurs communes du département depuis le début de l’année 2013, la fragilité des institutions de prévention et de prise en charge des cas, et la diminution du nombre de partenaires d’appui aux structures de santé en en EPAH. Les communes les plus touchées étant Cap-Haitien, Plaisance, Dondon, Limbé et Pilate.

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Il faut retenir en particulier, que les secteurs urbains les plus récents ne bénéficient le plus souvent d’aucune couverture en infrastructures et services de base.

• Economie, sécurité alimentaire et nutrition En dépit des multiples atouts du département pour développer des filières économiques diversifiées, soit en agriculture, pêche, tourisme, exportations et autres, environ 47% de la population vit dans l’insécurité alimentaire, soit 10% de MAS (élevée) et 36% en MAM (modérée). 8,5% des enfants âgés de 6 à 59 mois sont affectés par la malnutrition aiguë globale (Source : Enquête CNSA, octobre 2013). Les grandes fermes d’exploitations agricoles ont été morcelées au fil des années en petites propriétés familiales propre à l’agriculture de subsistance. La pêche est restée à l’état embryonnaire, faute de projets d’investissements importants dans le secteur. Les communes les plus touchées par l’insécurité alimentaire sont celles de Bahon, Ranquitte, La Victoire, Pignon et Quartier Morin. Une des conséquences de l’insécurité alimentaire est la baisse de la fréquentation et le taux de déperdition des écoles par les élèves dans les communes vulnérables, selon la Direction Départementale de l’Education. Pour l’année scolaire 2013-2014, le PAM a réduit le nombre de communes couvertes par son programme de cantines scolaires à 12 contre 19 durant l’année scolaire précédente. En outre, l’urbanisation non contrôlée des bourgs a créée des villages localisés le plus souvent aux carrefours d’axes de circulation, qui ne sont pas desservis en infrastructures et services de bases, et privés d’équipements publics, d’éducation et de services de santé en particulier. Réduire les vulnérabilités des communautés les plus pauvres et soutenir des activités génératrices de revenus, semblent indiquer des axes porteurs pour augmenter la résilience au niveau du département.

• Accès au maillage routier, interconnexion routière, Energie Globalement, le département du nord n'est pas enclavé et la population ne souffre pas d’isolement. Le maillage routier a bien atteint la région et la plupart des communes sont liées les unes aux autres. Par contre, le maillage routier autour de la métropole urbaine du chef lieu du département, le Cap Haïtien, souffre particulièrement d’énormes déficiences mais offre un accès relatif aux différentes villes satellites qui desservent de manière assez efficace le reste du département. Le département bénéficie encore les retombées de l’organisation du carnaval national en 2013, qui avait propulsé la réfection de plusieurs tronçons, comme la RN2, et d’autres axes intercommunaux. Cependant, des investissements dans les routes agricoles et autres travaux d’infrastructures amélioreront l’écoulement des produits, la réduction des pertes post récoltes, le développement de filières économiques des communautés vivant dans les zones les plus reculées (Esquisse de schéma d’aménagement du Cap Haïtien, MPCE avec l’appui du PNUD/IBI DAA, Nov. 2013). En termes d’énergie, le réseau (EDH) est limité aux centres urbains ; mais les zones périphériques telles que Baron à partir de Caracol, Nan Bannann sont alimentées assez régulièrement.

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2.2 Les chiffres clés du département

• Données socio-économiques:

79% des enfants d’âge de fréquentation scolaire du niveau primaire fréquentent l’école contre 24.4% au niveau secondaire.

0,99 indice de parité entre les genres au niveau primaire (la proportion des filles est plus faible au niveau primaire que des garçons)

1,07 indice de parité entre les genres au niveau secondaire (la proportion des filles est plus élevée au niveau secondaire que des garçons)

57% de la population utilise des tablettes ou des sachets de purifiant pour traiter l’eau 69,1% de la population dispose d’une source améliorée (robinet/fontaine, puits creusé protégé source d’eau protégée, eau de pluie, eau en bouteille) pour s’approvisionner en eau de boisson.

25% des enfants (6-59 mois) souffrent de malnutrition chronique et 4% de la malnutrition aiguë 64% des enfants (6-59 mois) atteint d’anémie dont 32,3% légère, 31,5% modérée et 0.2% sévère

• Données démographiques

Surface du département (km2) : 2 132 Population totale : 2003, 823 043 2009 (est), 970 495 2012 (est), 1 018411

Population/Population pays : ~ 10 % Administration 19 Communes 82 Sections communales 7 Arrondissements (Acul du Nord, Borgne, Cap Haïtien, Grande Rivière du Nord, Limbe, Plaisance, Saint-Raphaël)

Cas de choléra cumulés (1er jan. – 31 oct. 2013)

6 695 Décès cumulés (1er jan. – 31 oct. 2013)

120

Nouveaux cas de choléra

Taux de mortalité mensuel

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2.3 Analyse des vulnérabilités du département Au regard des données et chiffres énoncés précédemment, il serait intéressant de faire la juxtaposition des données démographiques du département par rapport aux vulnérabilités institutionnelles et structurelles ainsi que les aléas naturels qui menacent la plupart des communes et communautés, afin de fournir des indicateurs clés pour les actions à implémenter afin d’augmenter la résilience communautaire.

Cependant, compte tenu des limitations techniques et la portée du travail qui a été alloué au groupe technique des Champions Politiques pour la Résilience aux désastres, nous limiterons notre analyse détaillée sur les données issues des 4 thématiques transversales prises en compte dans le cadre de ce rapport. A partir des données recueillies sur les ressources disponibles, les capacités existantes et les vulnérabilités, un recoupement des différentes priorités transversales définies par chaque groupe thématique sera constitué de manière intégrée pour alimenter la base des recommandations finales avec leur point d’ancrage dans la résilience et l’élaboration d’un cadre programmatique macro. Au cours de l’atelier, les différents groupes thématiques ont mené un travail de réévaluation empirique des vulnérabilités principales qui affectent les populations les plus défavorisées, les faiblesses institutionnelles et le niveau de risque causé par les aléas majeurs à l’échelle du département. Les aléas naturels (cyclones, tremblements de terre, tsunamis, mouvements de terrain), se sont révélé être le revêtement négatif principal des risques, couplé des vulnérabilités causées par le déboisement accru et la faiblesse en matière de gouvernance. La faiblesse institutionnelle est symbolisée par le chevauchement entre les mandats des Ministères de l’Agriculture et de l’Environnement ; l’absence de politique environnementale et de plans d’urbanisme exacerbent les vulnérabilités par rapport à ces risques également. Les risques épidémiologiques, particulièrement le cholera, connaissent des pics particulièrement pendant les saisons de crues pour causes principales d’absence d’infrastructure EPAH, d’accès aux intrants (chlore, savons), de déficit de latrines au niveau des ménages et le manque d’informations sur les principes d’hygiène. Les insuffisances institutionnelles en termes de structures PEC communautaires et de matériels pour la prise en charge, les systèmes d’adduction d’eau défaillants, rendent difficiles les mesures préventives et le suivi opérationnel en cas d’incidence du cholera. Les communes identifiées comme les plus vulnérables sont les suivantes : Bas Limbe, Acul du Nord, Limonade, Plaine du Nord. La sécurité alimentaire constitue un risque moyen grâce à une production agricole capable de couvrir en grande partie les besoins alimentaires de base des populations. Cependant, le déficit de politique agricole adéquate qui ne prévoit pas de mécanismes capables d’encadrer techniquement les agriculteurs avec des intrants et d’outils aratoires, de même que les pertes post récoltes évaluées a plus 20 % pour cause de mauvais conditionnement, couplé de périodes de sécheresse prolongée, rendent périodiquement vulnérables les communautés rurales. Les services de base offerts à la population peuvent être évalués comme un paquet minimal très faible. L’allocation budgétaire très faible allouée par le gouvernement au secteur santé réduit considérablement les capacités en matériels et ressources humaines nécessaires pour desservir tout le département.

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L’hôpital Justinien s’avère être le seul centre hospitalier offrant la plus large gamme de service qui opère, mis à part l’hôpital de Pignon tenu par des missionnaires américains. Le faible niveau de salaire du personnel a pour conséquence immédiate le manque de motivation du personnel pour servir convenablement les groupes défavorisés qui en ont le plus besoin. Le secteur d’approvisionnement en eau potable et assainissement ne couvre que 50% des besoins de base de la population du Nord. L’autorégulation intempestive des populations vulnérables vivant dans les zones les plus défavorisées favorise la dispersion des ménages, ce qui constitue un défi énorme pour offrir un service de qualité à ces personnes. Les points d’eau non réhabilités et le sabotage des réseaux réduisent les capacités des prestataires de services à couvrir les besoins en EPAH. Au final, l’urbanisation sauvage en dehors de toutes normes d’aménagement du territoire, pour une meilleure agrégation des services, a été identifiée comme un facteur déclencheur des vulnérabilités des ménages vivant dans les communautés rurales, périurbaines et urbaines. En dépit des fortes potentialités en termes touristique et d’agro industries, les difficultés auxquelles font face la main d’œuvre active poussent régulièrement des flux migratoires importants de travailleurs vers la RD. Dans le domaine touristique, il n’y a pas assez d’investissement dans les infrastructures de base et touristique qui pourrait inciter un nouveau dynamisme dans le secteur. Un problème crucial de déficit d’infrastructures d'écoles de formations professionnelles ciblées limite la qualité de la main d’œuvre de qualité et pourrait servir d’handicap à la compétitivité du département.

3. Identification des besoins les plus critiques et priorités basés sur les

informations disponibles par thématique 3.1 Services de bases Les différentes composantes de cette thématique touchent les problématiques suivantes : Choléra : incidence, morbidité, prévention, prise en charge (réponse) Sécurité alimentaire & Nutrition : MAS et MAM (Malnutrition aigue sévère, Malnutrition aigue

Modérée) Structures des secteurs de l’éducation et la santé Services de base (éducation, eau et assainissement, santé)

• Le cholera :

Cette problématique évolue en dents de scies dans le département, avec des pics réguliers en période pluvieuse. Les données actuelles déclarées par les 17 sites de PEC de cholera rapportent environ 3-5 cas par jour jusqu'à la 7eme semaine épidémiologique. Les responsables et intervenants accusent un manque de personnel pour assurer le service d’urgence 24/24 comme l’une des vulnérabilités premières. La surveillance des cas suspects est encore boiteuse et faite de manière empirique suivant le rapportage des localités de provenance, ceci est du au fait que le processus de confirmation systémique, qui sera renforcé à partir d’une formation en testing pour les prestataires de services, est en cours et non encore finalisée. Un autre facteur de vulnérabilité, fait référence à l’irrégularité de paiement du personnel qui explique son manque de motivation à participer pleinement dans la prise en charge. Des problèmes d’accessibilité se posent aussi pour certaines localités qui mettent 4 -5 heures de route à moto pour venir chercher le service. Le manque de pouvoir d’achat des malades compromet aussi l’accès aux traitements, faute d’argent pour payer les frais et les médicaments ; Cet état de fait fragilise aussi le fonctionnement des structures de santé pour les activités PEC futures.

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Un autre facteur de vulnérabilité de taille concerne un besoin d’accompagnement des patients des centres PEC jusqu’au village pour la sensibilisation et la décontamination des maisons. Le renforcement des capacités et implication des communautés dans la lutte contre le choléra (prévention, système d’alerte efficace en place, transport) est identifié comme un axe d’intervention à prioriser. Des problèmes de logistique (transport du patient a l’institution PEC), l’accès aux civières adaptées résistantes à l’exposition au chlore, la disponibilité des intrants dans les institutions, sont autant de besoins identifiés pour ce secteur. Certaines communes sont particulièrement vulnérables pour cause d’absence de capacités de PEC cholera installés. Il s’agit des communes de Bas-Limbe, limonade, plaine du nord, Acul-du nord. Au niveau de la Petite Anse, il existe 4 blocs sanitaires, mais leur gratuité fragilise les capacités de maintenance et l’entretien des sites. La gestion des cadavres reste encore problématique. A ce niveau, il faut mettre l’accent sur la sensibilisation des hougans, vu la forte implication du secteur vaudou dans la sensibilisation et les activités de prévention. Il serait primordial de continuer la formation pilote des 30 personnes formées dans le secteur par la CRH.

• Diagnostic des réseaux de captage d’eau :

Les 19 communes sont toutes couvertes par 2 techniciens TEPAC (par commune) qui mènent les diagnostics par rapport à l’accès et la qualité de l’eau et à l’assainissement. Les interactions interinstitutionnelles entre la DSN et l’OREPA nord sont efficaces, même si près de 50% de la population n’a pas accès à l’eau potable de qualité. Cependant, dans certaines zones d’accès difficile, les gens utilisent l’eau à même le sol comme eau de boisson. Il sera nécessaire d’identifier ces points d’eau avec les coordonnées GPS afin de les mutualiser avec l’OREPA pour action. Il faut souligner qu’il y a eu récemment 2 flambées de cholera dont l’origine a été a été au niveau des réservoirs de captage de l’OREPA qui ont été souillés (pipeline et conduits défectueux). Il sera également important d’étendre le service de la distribution d’eau pour éviter les prises clandestines et les actes de vandalisme des réseaux qui favorise la contamination. Au niveau de la section communale, il existe des unités techniques rurales, CAEPA (Comité d’adduction d’eau potable et assainissement). Des problèmes persistent sur le plan opérationnel, liés au dosage de l’Aquatab en fonction de l’organisation donatrice, qui nuisent aux messages de sensibilisation pour son utilisation au niveau des communautés, et occasionne la confusion au sein de la population.

• Sécurité Alimentaire :

La hausse des prix des denrées a été spectaculaire ces derniers mois, particulièrement en fonction des 2 campagnes agricoles ratées dans les zones de productions (non irriguées et irriguées). Les communes les plus concernées sont l’Acul-du nord (Grison garde), Plaine du Nord (La Suisse), St-Raphael Pignon, la Victoire Quartier Morin. La baisse de production de patates douces, qui constitue une denrée de base pour la région doit être prise en considération en vue d’être renforcée. Des observatoires sont institués dans différentes communes, ou des agents collectent les informations au niveau des marchés locaux. En résumé, il y a de forts risques d’insécurité alimentaire sévère pour les prochains mois si la sécheresse persiste au cours de la prochaine campagne de printemps (mars-juin).

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• Nutrition :

Les mauvaises pratiques alimentaires sont les principaux gaps relevés au niveau du secteur nutrition. Les formations pour les mères et la promotion des bonnes pratiques au sein des communautés sont les actions prioritaires à réaliser. La mise en place de services de prise en charge MAS et MAM (PTA, USN, PNS), la ratification et mise en application de la loi sur la fortification alimentaire (sel farine, huile) dans le cadre du lancement du Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA), le renforcement de la production des cultures vivrières sont autant d’actions jugées nécessaires pour juguler la problématique au niveau communautaire. Entre autre, des mesures de protection et le respect des propriétés et bétails d’autrui renforceront les marges de profit des ménages les plus vulnérables. Des actions ciblées autour des axes de prévention, renforcement de capacités des institutions et structures de prise en charge ainsi qu’en capacité de réponse ont été identifiées autour des problématiques : EPAH, Services de santé de base, Cholera, Sécurité Alimentaire et Nutrition. Les recommandations prioritaires pour la thématique service de base sont les suivantes:

Réaliser un diagnostic approfondi des risques avec la participation des communautés

(approche VCA) tout en privilégiant l’approche communautaire participative. Renforcer les mécanismes de coordination. Prioriser les communes les plus vulnérables selon l’échelle des besoins des secteurs de base

(Plaisance, bidonvilles de Cap-Haitien, Acul-du-Nord, Borgne) pour la réponse au cholera : Capacité de PEC cholera à installer dans 4 communes (Bas-Limbe, limonade, plaine

du nord, Acul-du nord). Formation des OCB volontaires CRH, leaders sur la PEC communautaire

(réhydratation/décontamination). Prépositionnement des intrants. Mobilisation sociale pour impliquer la communauté dans la promotion de l’hygiène et

la lutte contre le cholera. Besoins de services de santé de base au niveau de certaines sections communales

enclavées (Port-Margot). Construction d’institutions de santé (CAL Limonade, CSL Bois-caïman, Dispensaire de Balan, CAL plaisance « Mapou », Pavillon résidence du personnel médical et infirmier). Réhabilitation : CSL Soufrière Acul-du Nord, Dispensaire Grande Rivière« joli trou », CSL de Bahon, CAL Port-Margot « Petit-bourg de port-margot », CSL bas-limbe (ville) et Résidence pour personnel, CAL petit Bourg de Borgne.

Réhabilitation de 150 points d’eau sur le département du Nord (Port-margot, Borgne, Acul-du-Nord, Plaisance, Grande rivière du Nord, St-Raphael « Sanyago », Limbe). Construction des blocs sanitaires au niveau des espaces publiques pilotés par un comité de gestion (marche, places publiques…)

Mettre aussi l’emphase sur les communes accusant des crises alimentaires (Ranquitte, la Victoire, Bahon) en priorisant des actions du type : Subvention des matériels équipements et intrants agricoles ; Formation continue et une meilleure répartition et utilisation des techniciens

agricoles, vétérinaires ; Développement des initiatives d’aquaculture ; Production et promotion des aliments locaux à haute valeur nutritive (Moringa,

Benzolive, avocat…) ; Protection de l’environnement (protection de sol, bassin versant, reboisement).

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3.2 Economie, emplois et opportunités

L’agriculture constitue le pilier économique principal du département qui bénéficie de deux reliefs fondamentaux constituant les grandes zones de production : les plaines et montagnes. Dans la plaine, on produit plus spécifiquement de la canne à sucre. Dans les zones de montagne humide, le cacao, les vivres alimentaires (ignames, bananes, patates douces), les fruits (mangues, agrumes), les arbres forestiers (manioc, noix d'acajou) en sont les productions principales. Il y a environ 15 années, 10/15,000 ha cultivables constituaient le cheptel des terres mises en valeur, mais actuellement, moins de 7,000 ha sont cultivés, dont la plus grande surface est allouée à la culture de la canne à sucre. Un déséquilibre au niveau de la production de la banane est la cause première d’importations importantes de cette denrée de base de la RD. Les principales zones irriguées sont les suivantes : Saint- Raphael (environ 2,000 ha) ; Grison- Garde, 3,000 ha et Milot: 2,000 ha. Les productions légumineuses (spécifiquement les carottes) sont de très bonne qualité, mais produites en faible quantité, dissociable a l’autosuffisance et l’exportation. L’absence de chambres froides et de bonnes capacités de stockage encouragent le transport en vrac (Madan Sara) du Cap vers Port au Prince dans de très mauvaises conditions, réduisent la qualité et la fraicheur des produits et amenuisent les marges de profit. Dans le temps, le fonctionnement d’une usine de transformation des fruits, fermée au cours des années 80, propulsait la production et renforçait l’économie locale. Un autre exemple intéressant dans ce secteur est illustré par le fonctionnement à rendement d’une petite usine de transformation d’huile d’oranger destinée à l'exportation.

• Les productions agricoles et agro foresteries :

Le morcellement des grandes propriétés destinées initialement à l’agriculture industrielle constitue aussi un problème de taille pour l’économie régionale. La superficie des fermes varie de 1/10 à 2 hectares en moyenne. Dans certains cas particuliers, quelques 3-5,000 hectares à Limonade sont laissés en friche, suite à la fermeture d’une entreprise productrice de viande de bovins destinée à l’exportation vers l’Amérique du nord. L’utilisation d’outils aratoires désuets augmente le cout de la main d’œuvre et réduise la marge bénéficiaire, rendant la production non compétitive par rapport à la RD et encourage le flux migratoire des ouvriers. Dans les zones constituées de plaines, la traction animale augmente déjà beaucoup la productivité. Pour ce qui concerne la production agro forestière, le cacao produit n’est pas transformé, ce qui réduit sa chaine de valeur sur le marché de l’exportation. Présentement, seule l’organisation FECANO a initiée une nouvelle formule de cacao biologique certifiée et torréfiée, mais la production est encore trop faible (environ 200 tonnes par an). Quelques usines a ‘pistaches’ (arachides), localisées à Quartier Morin, La Victoire, Limonade donnent de bons exemples de filières de production locale, même s’il faut souligner que la semence de pistache coute très chère. Le plus grand défi auquel fait face le département dans le domaine de la production agricole, c’est le cout élevé de la production, en particulier, la main d’œuvre. A la moindre difficulté, les paysans et ouvriers vont en République Dominicaine. Par exemple, en cas de sécheresse, les ouvriers partent, ceux qui restent coutent plus cher et augmentent la vulnérabilité économique de l'agriculteur et sa capacité à faire face à des couts supplémentaires.

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• Les ressources forestières :

La coupe intempestive de bois est particulièrement alarmante. II existe, d’ailleurs, très peu de foret par rapport à la superficie totale du département. Les ressources forestières n'ont pas un grand impact sur le secteur économique dans le nord, mais la grande demande en énergie (charbon pour la cuisson, blanchisseries, fours etc.) pourrait orienter vers une diversification des moyens énergétiques en termes d’énergie propre.

• Activités commerciales :

Avec le temps, de bons exemples de petites et moyennes industries agro-alimentaires, conserveries (nord et nord est), une usine sucrière, une industrie très importante du sisal dans le Nord Est et des petites manufactures très vivaces d'artisanat local (cuir, poteries, tissus brodés), des fabriques de clairin (alcool local), des industries du vêtement pour la consommation locale ont quasiment disparu pour arriver aujourd'hui à des activités purement commerciales basées sur l'importation de prêt-à-porter (Pépé). Le ralentissement des activités industrielles a cassé la dynamique économique de la zone et réduit la valeur ajoutée des biens produits localement. Les changements drastiques du mode de consommation de la population ont aussi contribué au découragement des artisans locaux.

• Le secteur de la pêche :

Les activités de pêches sont réduites à l'état rudimentaire. Il existe encore quelques coopératives qui fonctionnent de façon archaïque et ne respectent pas les normes internationales en termes de protection de la faune et de la flore marines.

• Le tourisme :

Le département dans son ensemble offre d’énormes potentialités touristiques: Milot (parc national historique: La Citadelle La ferrière, le palais Sans Souci et les ramiers), toute la Plaine du Nord, les plages (Labadee, Camp Louise, Bas Limbe, Bord de mer de Limonade). Les bateaux qui accostent à Labadie sont plus nombreux maintenant qu'avant, mais les retombées à l’échelle locale, communautaire se font encore attendre. Dans le temps, le port du Cap était ouvert aux croisières touristiques, à longueur d'année, recevait environ 2 bateaux de croisière par semaines, en particulier de novembre a Février/Mars, parce que les croisiéristes de la méditerranée envoyaient leurs flottes l'hiver aux caraïbes, a bord des bateaux contenant 500 jusqu’à 1500 passagers. Actuellement, un seul bateau d’une capacité de 6000 passagers arrive 3 fois par semaine à Labadee. Cependant les passagers restent sur le site privé de la compagnie à Labadee, et ne font pas travailler l'industrie du tourisme local (transport, droits d'entrée, artisanat local, culture et histoire). Le secteur touristique constitue encore une « manne » pour l’économie régionale : chaque bateau qui accoste dans n’importe quel port, paie au départ 2USD par passager. Il y a également une redevance pour la location de la presqu’ile de Labadee, qui est l'exclusivité de la Royal Carribean Cruise line. L'Etat Haïtien a également construit un quai pour les bateaux qui accostent à Labadie et charge la compagnie 10 USD par passager ; Les recettes vont à l'état central et les retombées ne profitent pas significativement à l'échelle locale.

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• Emploi :

En termes de création d'emplois, il existe d’énormes potentialités sur les sites touristiques pour la maintenance, le service, principalement sur le village de Labadee, ainsi que des emplois à bord des navires. Pourtant les 6,000 habitants du village des pécheurs de Labadee ne bénéficient d’aucuns impacts directs de près d’1 million de touristes annuels qui ne consomment rien de local. Il faut préciser que l’Etat haïtien n’investit rien en termes d’infrastructures de bases pour y répondre éventuellement. Le secteur privé avait constitué un "Comité d'appui au tourisme dans le Nord" pour exhorter le gouvernement à mieux tirer profit de cette manne potentielle. Avec la reprise des activités des croisières, après l’accalmie des années 80 (stigmatisation du pays par rapport aux « 4H » = VIH SIDA), l’Etat ne s’est malheureusement pas bien positionné dans les négociations et le renouvellement du contrat avec la compagnie. Mais les 2USD générées par tête de passager renflouent les caisses centrales, au détriment de l’administration locale. Le marché "Clunie" était aussi une attraction touristique avant, mais réduit en peau de chagrin à cause des problèmes d'insécurité, d’insalubrité, etc.

• Les activités portuaires :

Le port du Cap Haïtien a été reconstruit avec 2 quais principaux : un à vocation touristique (croisière) et un quai à vocation commerciale. En 1984, les propriétaires du port de Labadee auraient fait arrêter les activités de ce port. Les nouvelles dispositions datant de 1984 sur les modalités d’exportation (container obligatoire pour entreposer les marchandises) ont contraint les compagnies installées dans le port du Cap à rejoindre les quais de Port au Prince, pour manque d’activités.

• Couverture et filets de sécurité sociale :

Des leviers communautaires et des filets de sécurité sociale existent au travers de nombreuses distributions d'aide venant des organismes religieux et étatiques (Convention Baptiste d’Haïti, églises, ONA, OFATMA). Ils ont à leur actif des écoles, hôpitaux, un centre ophtalmologique, des centres de santé, un centre de formation pour jeunes pour augmenter leur compétitivité. Par contre les agriculteurs ne bénéficient d’aucune protection spécifique en termes d’assurances pour leurs récoltes. Un gap important pour tout ce qui est assurances santé solidaire et/ou subventionnées par des institutions a été identifié. Le phénomène des « Restavek » constitue encore une problématique de protection des mineurs. L’accès au crédit et aux couvertures d’assurances demeurent très limité, en particulier pour les intervenants dans les zones dites "en dehors" de la ville, les assurances étant souvent liées au crédit. Les recommandations prioritaires pour la thématique service de base sont les suivantes:

Nécessité de renfoncer la capacité et la mise en place d'organisations communautaires dans

les filières porteuses de l'agriculture et de la pêche en adoptant des structures participatives au sein des populations. A titre d’exemples : Appui aux filières porteuses (crédit pour l’achat des outils agricoles, approche chaine

de valeur); Aménagements (contrôler l'érosion, aménagement des bassins versants, protection

des terres cultivables, l'aménagement du territoire, planning urbain, etc.) ; Formation et accompagnement technique aux agents agricoles, guides touristiques ;

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Nouvelles filières et création de valeur ajoutée (ex: recherche sur la noix de cajou de bonne qualité et à forte valeur ajoutée pour des produits de transformation; labellisation/certifications des productions).

Mise en place de structures/produits financiers adaptés aux besoins des producteurs locaux ainsi que les assurances solidaires communautaires ;

Développement du tourisme de niche et tourisme local et renforcement de la consommation locale, grâce a des activités cibles telles que : Mise en place et renforcement des infrastructures et la planification urbaine et

communautaire (système de sante minimale, renforcement des capacités d’accueil, infrastructures, restructurer et réaménager la ville du Cap Haïtien, etc.);

Formation professionnelle et accompagnement (pour combler les besoins en main d'œuvre qualifiée en management, hôtelière, maintenance (climatiseurs, équipements de cuisine, électricité, etc.), chauffeurs, guides et autres professionnels.

Mesures d'encadrement/accompagnement par le gouvernement des entreprises locales (système incitatif) pour la survie des productions locales).

3.3 Infrastructures de base, routes, énergie

• Infrastructures routières :

En comparaison avec les autres départements (particulièrement la Grand Anse), les routes de communication sont plutôt praticables mais le MTPTC évalue que 256 Km de route incluant les tronçons intercommunaux doivent être construites. De manière spécifique, il s’agit des segments suivants : Borgne Petit Bourg de Borgne, Pilate Ravine trompette, Poste L’étang Rivière La Porte (Pilate), Ravine Gros Morne Boucan Richard, Carrefour Damus (Petit Bourg de Borgne) Anse à Foleur, Bas Limbé Camp Louise, Plaisance Pilate, Gros Morne Route Pignon, Barrière Battant Saint Raphaël, Dondon Pignon, La Victoire Bahon, Ranquitte (Ravine Marianne comme point culminant de vulnérabilité), Grande Rivière, Bahon pour la protection des Berges de la Rivière du même nom), Bahon (Nord) Saint Suzanne-Duputy (Nord’ Est), La Victoire Mombin Crochu.

Ce travail d’interconnexion routière devrait servir pour les échanges agricoles et moyens de subsistance communautaire, la réduction des pertes post récoltes et la coordination intercommunale pour les secours en cas de catastrophes.

• Energie :

Quoique la centrale thermique du Cap Haïtien possède la capacité pour alimenter tout le département, sa mauvaise gestion la rend inefficace pour desservir la région. Le système hydro électrique de Préligre alimentant Pignon et Saint Raphael n’arrive à couvrir ce déficit. Des moyens alternatifs en production d’énergie propre sont prioritaires afin de diminuer la forte pression sur les ressources naturelles forestières crée par la demande exponentielle du charbon de bois comme unique source énergétique de consommation.

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• infrastructures scolaires :

Les infrastructures méritent particulièrement d’être réévaluées par rapport aux risques sismiques et de tsunamis. Une couverture communale acceptable en infrastructure scolaire est observée mais les normes standards et curriculum prenant en compte particulièrement la gestion des risques et désastres doivent être priorisée.

• Infrastructures agricoles :

Il est évident que les milliers d’hectares appartenant au domaine privé de l’état laissés en friche, doivent être remises en valeurs grâce à des fermes agricoles et autres exploitations industrielles. Un travail sérieux au niveau du foncier sera mené au préalable afin de définir une politique agricole qui prendra en compte le petit agriculteur à l’échelle communautaire afin de renforcer sa capacité à être autosuffisant pour répondre à ses besoins de base. Les recommandations prioritaires pour la thématique service de base sont les suivantes:

Besoin de renforcer les connaissances des populations pour les rendre plus résilientes ; Renforcer les capacités des institutions face aux risques ; Mettre en place un plan de gestion des unités hydrographiques dans les bassins versants

prioritaires ; Renforcer et dynamiser les structures existantes pour préserver les composantes de l’écologie ; Besoin d’une meilleure utilisation des sols cultivables en agissant sur le foncier.

3.4 Gestion des risques et désastres (GRD)

• La connaissance des aléas/risques, un facteur primordial de planification :

En matière de GRD la première étape de toute action préemptive ou de réponse consiste à avoir une bonne connaissance des aléas et des risques qui concernent l’espace géographique en question. Le département du Nord bénéficie d’une bonne couverture d’acteurs qui interviennent dans le domaine de cartographie des risques multiples. Il existe déjà plusieurs initiatives mises en œuvre avec des organismes tels que le PNUD qui a déjà développé une cartographie détaillé de la qualité des sols sur les trois départements constituant le grand Nord ; le rapport cartographique est déjà rendu disponible. Le PNUD a déjà aussi entamé le travail de micro zonage sismique pour la ville du Cap, une carte de répartition spatiale de la vulnérabilité intrinsèque du bâti par rapport au risque sismique est en cours d’élaboration sur les 4 grandes villes du Nord. Une carte de la répartition des dommages pour deux scénarios de séismes est également en cours d’élaboration pour les 4 grandes villes du Nord. De plus, une étude précise des bâtiments publics ainsi que des infrastructures stratégiques sur ces 4 villes est en cours. Six (6) bâtiments stratégiques seront ainsi renforcés pour résister au séisme maximum prévisible. La mise en place de ce retrofiling servira d’exemple pour dispenser des cours pratiques aux ingénieurs haïtien pour une transmission du savoir. La restitution de toutes ces données sera disponible à partir d’avril 2014. Le rapport du micro zonage facilitera toute démarche de réaménagement du territoire et de relocalisation des bâtiments à grands enjeux tels que les hôpitaux, écoles, abris d’évacuation, etc. OXFAM mène aussi des activités de cartographie à l’échelle de 2 communes a partir des informations recueillies directement auprès des communautés, qui mérite d’être partagée. Une carte des zones inondables est aussi insérée dans le plan de contingence départemental, mais mérite d’être révisé.

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La CRH dispose d’une carte (non partagée) couvrant 2 autres communes et basée sur la même approche qu’OXFAM. Subséquemment, dans le cadre de la formation et standardisation des EIC faites par la CRH, quelques données supplémentaires sur les aléas (approche communautaires) sont également disponibles De plus, des formations sur les techniques et matériaux de construction parasismique seront dispensés au cours de cette étude sur toute la chaine de construction (ingénieurs, contremaitres, maçons), pour intégrer la notion du risque dans le bâti. Site de décharge transformé en terrain (Petit Anse – Nord) Plusieurs institutions mènent des campagnes de sensibilisations à tous les niveaux. Un plan de contingence pour le risque sismique est en cours d’élaboration pour chaque département (grand Nord). L’UNESCO mène egalement une étude sur le risque tsunami sur tout le littoral nord d’Haïti présentement. Des campagnes de sensibilisation a tous les niveaux ont été réalisées, des panneaux de signalisation ont été mis en place dans les zones à risque tsunami, particulièrement dans les périphéries urbaines et périurbaines du Cap Haïtien. Néanmoins, il est fondamental de consolider les différentes initiatives précitées et créer une plateforme de mutualisation afin de maximiser les connaissances et les bonnes pratiques identifiées.

• La pauvreté, facteur exogène de vulnérabilité :

En identifiant les aléas, le ciblage des vulnérabilités est tout aussi important dans la gestion du risque. En conséquence, au cours des discussions du focus groupes la pauvreté s’est révélé être un facteur central de vulnérabilité pour la population du Nord, si l’on tient compte particulièrement de la surpopulation des zones bidonvillisées, les constructions anarchiques et la pauvreté rampante qui affecte les communautés. Des actions en renforcement des capacités de ménages au travers des crédits, mutuelles de solidarités en assurances sont indispensables.

• L’éducation, autre cause identifiable de vulnérabilité :

En général, les cultures et traditions haïtiennes n’intègrent pas la gestion du risque. Les populations ont tendance à oublier les évènements historiques, et ne développent pas la culture du risque, en pensant que les désastres ne se reproduiront plus. Les populations sont insuffisamment sensibilisées. Les constructions informelles en témoignent tout en aggravent la vulnérabilité des populations. L’éducation fondamentale de base s’est beaucoup dégradée et elle est devenue inadaptée aux nouvelles dynamiques socioculturelles du pays (ruralisation anarchique des villes). Un autre facteur tout aussi important est la dissipation du sentiment d’appartenance aux communautés et aux terres, qui pourrait expliquer cette décadence dans le rapport de l’homme avec l’environnement physique. La réorganisation du spatial en fonction des dynamiques socio-anthropologiques méritent d’être abordées aussi avec du sérieux. Au final, l’absence et ou la faiblesse du pourvoir décisionnel alimente la déliquescence de la gouvernance locale, et l’a rendue incapable de prévoir et gérer de manière responsable l’aménagement du territoire. En terme général, la connaissance des aléas est très hétérogène. Une connaissance scientifique de pointe est disponible (ou en cours) pour l’aléa sismique, mais les données scientifiques disponibles pour les autres aléas (inondations, éboulements, cyclones) sont encore trop approximatives, et basée généralement sur une approche uniquement communautaire. D’où la nécessité de mise en place d’une démarche standardisée pour l’évaluation des aléas et risques à l’échelle départementale.

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Les recommandations prioritaires pour la thématique service de base sont les suivantes: Le renforcement de la coordination des actions et des acteurs qui interviennent dans le

domaine de la GRD (comités locaux/communaux, EIC, CDGRD) de manière interinstitutionnelle ;

Le renforcement de l’éducation, la formation et la sensibilisation des communautés au prime abord ;

L’analyse approfondie des risques multiples et la mutualisation des connaissances acquises ; Le renforcement des mesures préventives comme stratégie de préparation de la réponse ; Mise en œuvre des mesures légales, coercitives de protection des ressources naturelles et de

l’environnement. Le département du Nord jouit d’une bonne couverture en termes d’acteurs et de programmes d’envergure pouvant couvrir bon nombre de besoins sur le court, moyen et long terme. Cependant, il est évident de constater que les actions en cours ciblent très approximativement le niveau communautaire qui présente encore pas mal de vulnérabilités et méritent des interventions urgentes ou de considérations supplémentaires pour répondre aux besoins des plus vulnérables. De ce fait, le chapitre suivant traitera des actions prioritaires transversales et intégrées à entreprendre particulièrement à partir de l’échelle communautaire jusqu’au département.

4. Recommandations finales et axes d’interventions prioritaires pour le département du Nord

A l’issu de l’analyse globale des groupes thématiques qui ont identifiés les axes et actions prioritaires nécessaires pour renforcer la résilience communautaire au niveau du département, le groupe technique des Champions Politiques a redéfini le travail sur une base transversale. Six axes prioritaires ont des lors été défini pour le département du Nord :

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L’articulation de ces six axes transversaux prioritaires sera mise en œuvre via la mise en place de programmes incluant des activités basées sur les besoins et recommandations qui répondent au contexte, vulnérabilité et la faisabilité en termes d’opportunités du département du Nord. En révision, les axes thématiques transversaux adresseront globalement les priorités suivantes sous formes de projets, programmes et activités. 4.1 Renforcement de la coordination des structures et acteurs a tous les niveaux Le renforcement de l’axe coordination permettra la constance dans le dynamisme du comité départemental, la mise en place des comités communaux et locaux de Protection Civile non existants, et l’alignement systémique des différents corps de volontaires et communautaires aux mécanismes institutionnels légitimes et pérennes. La standardisation des formations, matériels et équipements sont autant de dividendes positifs qu’apportera la concrétisation d’une pareille action. La consolidation et le renforcement des EIC déjà mis en place et la création de nouvelles équipes particulièrement au sein des communautés les plus vulnérables, pour le renforcement de leur résilience. La coordination interinstitutionnelle renforcée, facilitera l’appui à la mise en œuvre des Plans de Contingence multirisques et intégrés au niveau départemental, communal, local et l’élaboration des Procédures Opérationnelles Standard (POS) connues et acceptés par tous les acteurs. Les plans d’urgence communautaires seront renforcés grâce à la participation et la mise en commun des différents acteurs, suivant des stratégies et POS élaborés en conséquence. Les exercices de simulation pourront être mieux organisés aux niveaux communal, local et communautaire avec l’intégration des risques multiples et l’implication réelle des institutions et organisations communautaires intervenant dans la GRD. Les ressources seront maximisées et assurera l’augmentation des données et ressources disponibles pour la révision de stocks de contingence. Le renforcement et la dynamisation des structures de coordination existantes pourront de même renforcer la gouvernance et préserver les composantes de l’écologie pour la protection de l’environnement. 4.2 Analyse approfondie des risques et vulnérabilités au niveau du département

En dépit des multiples évaluations et analyses des risques déjà en cours avec des institutions nationales et organismes internationaux, la nécessité de mener des évaluations sur la Vulnérabilité et des Capacités, additionnées à une cartographie complète et scientifique, tout en étant participative, des risques avec les communautés sont encore prioritaires. En effet, un véritable travail de mutualisation des données déjà existantes évitera à la fois toute duplication, gaspillage de temps et de ressources, et présentera les problèmes de manière plus complète. Ces analyses prendront aussi en compte les risques sanitaires (cholera), des observatoires pour la surveillance de la malnutrition et autres épidémies qui augmentent la morbidité au sein des communautés les plus vulnérables. Dans la même veine, un Plan de Réduction des Risques avec des évaluations conjointes incluant les besoins financiers de manière intégrée favorisera la mobilisation des ressources nécessaires. 4.3 Formation, éducation et sensibilisation des populations

Les besoins en formation, éducation et sensibilisation auprès des communautés et des institutions pour l’intégration du risque dans les curriculums scolaires, les techniques de constructions (para-cyclonique/sismique), l’aménagement du territoire, et la planification urbaine, la protection de l’environnement, la gestion des ressources naturelles sont d’autant plus nécessaires en considérant les dégâts déjà causés par les mauvaises pratiques anthropiques et les chocs naturels subis ces dernières

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décennies en termes de catastrophes. Des exercices de simulation, la mise en place et la connaissance des systèmes d’alertes précoces pour les risques multiples et l’application des mesures de protection pour la protection de l’environnement, une meilleure utilisation de l’eau et autres ressources naturelles découleront de telles dispositions. La formation des OCB et volontaires CRH sur la prise en charge communautaire de la déshydratation et la décontamination des espaces potentiellement contaminés par le vibrio cholerae sont des pistes d’activités à mettre en œuvre de manière concrète. 4.4 Accès aux services de bases (santé, choléra, infrastructures, EPAH)

Sur le plan macro, le département est assez bien couvert en projets et programmes visant à répondre aux besoins de base de la population. Plusieurs grands projets d’envergure sont en cours et d’autres seront mis en œuvre au cours de cette année pour pallier aux problèmes d’accès à l’EPAH (AECID et DINE PA), sous forme de mesures pour éradiquer le cholera (CRH et IFRC) dans le court et moyen terme. Cependant, la surpopulation en zones urbaine et périurbaine plus particulièrement, juxtaposée aux problèmes de développement anarchique des bidonvilles mitigent les mesures structurelles de correction et de réponse. Système d’irrigation a Grison Garde très affecté Le niveau communautaire des zones reculées en particulier est difficilement atteint par ces projets d’envergure, parce que l’occupation spatiale de ces populations ne réponde pas aux normes stratégiques d’occupation du territoire, mais aussi pour cause d’incapacité dans la planification de l’état à répondre aux besoins sporadiques de certaines franges de population non prises en compte par les données statistiques existantes. En attendant les solutions pérennes et planifiées par l’état, les ménages faisant partie des communautés les plus à risques méritent d’être assistées avec des actions palliatives pour répondre à leurs besoins fondamentaux. La notion du risque doit être aussi inculquée à ces populations afin d’assurer leur appropriation des efforts de solution qui leur permettront de se prémunir et répondre aux risques de catastrophes. Le renforcement des structures PEC cholera et la mise en place des équipes communautaires au sein des communautés les plus vulnérables sont particulièrement indiquées. Il sera nécessaire de mettre en place des capacités de PEC particulièrement dans quelques communes de base (Bas-Limbe, Limonade, Plaine du nord, Acul-du nord). L’implication communautaire dans la mise en place et le maintien des infrastructures d’assainissement de base ainsi que la mise en application des règles d’hygiène de base et d’assainissement total piloté par la communauté. 4.5 Amélioration, entretien des infrastructures du département Les grosses infrastructures en ingénierie hydrique, électrique, en maillage routier, et d’agriculture ont été récemment réorganisées à l’ occasion de l’organisation du carnaval national en 2013 pour certain (maillage routier), mais pour d’autres, c’est la stagnation ou la régression (infrastructures agricoles, systèmes d’irrigation au sein des communes/sections communales a forte potentialité agricole). Environ 250 kms de routes agricoles méritent d’être réhabilitées pour favoriser les échanges intercommunaux et l’intensification d’activités économiques rémunératrices pour augmenter la résilience des ménages. Des travaux de réparation et d’entretien des systèmes d’irrigation, pourront favoriser le développement des initiatives en aquaculture.

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4.6 Environnement économique rémunérateur

Le département présente beaucoup de potentialités dans les domaines spécifiques suivants : • Le secteur de l’agriculture de l’élevage et de la pêche; • Le secteur du tourisme de niche et local.

La résilience communautaire dans un premier temps ne pourra pas combler dans l’immédiat de manière exhaustive les lacunes qui handicapent les investissements pour la création d’entreprises et d’activités rémunératrices respectant les normes environnementales, ainsi que la préparation des cadres compétents et la remise en chantier des grandes exploitations agricoles. Production/transformation Cacao (labellisation des produits bio ex :FECANO) Le renforcement d’activités agro-pastorales et de pêche qui mettent en valeur les ressources naturelles, tout en mettant l’accent sur le développement de l’agriculture de santé (production intensive de moringa/benzolive) pourra augmenter la sécurité alimentaire des communautés et propulser l’économie locale grâce à l’industrialisation et l’exportation. La reprise des productions de cacao et de café sont aussi des filières porteuses pour dynamiser les exportations, le reboisement des mornes et la réhabilitation de l’écosystème naturel. Par conséquent, la création de produits financiers adaptés aux besoins de développement local pour faciliter la recapitalisation et l’accompagnement des intervenants au niveau communautaire (crédits agricoles, assurances solidaires subventionnées), répondra aux besoins immédiats des ménages les plus vulnérables. Les produits biologiques de qualité agrémentés des ressources historiques et culturelles de la zone sont autant d’ ‘attraction’ pour favoriser le tourisme de niche.

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5. Cadre programmatique résilience pour le département du Nord

CADRE PROGRAMMATIQUE RESILIENCE – DEPARTEMENT DU NORD Axes

d’interventions Objectif global Objectifs spécifiques Activités

La coordination

des structures et acteurs à tous les

niveaux

Renforcer les mécanismes et cadres de coordination,

pour planifier, implémenter, évaluer et gérer les actions dans le

cadre de la résilience aux désastres

Assurer une coordination efficace au niveau inter et

intra-sectorielle.

• Mise en place d’une structure-cadre départementale pour assurer le suivi de l’initiative sous le leadership du comité technique des Champions au niveau central.

• Assurer la mise en place des équipements et un coordonateur technique pour les 19 CCPC en place (19/19 communes)

• Assurer la mise en place de CLPC dans les 30 sections communales (80 au total) qui ne disposent pas encore de cette structure de coordination.

Assurer la mise en place et le renforcement de la

coordination opérationnelle au niveau

communautaire

• Rendre les structures du département, communes et sections communales plus autonomes et opérationnelles (renforcer le lien et la coordination des réseaux de volontaires – DPC/CRH, MSPP, CNM, EIC etc.)

• Etablir des Equipes d’Intervention Communautaires (EIC) harmonisées, coordonnées sous la tutelle des CLPC/CCPC (seulement 15 à ce jour pour le département).

• Développer des plans de contingences au niveau communal et local et organiser des exercices de simulation sur les risques cycloniques/tsunamis.

Renforcer le flux d’information du niveau communautaire jusqu’au

niveau départemental

• Mettre en place un système de communication (réseau téléphonique stable, radios de communication) pour les membres du système national et autres structures de coordination.

• Développer un système d’alerte précoce intégré via les radios communautaires.

• Renforcer les réseaux communautaires

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d’alerte en place - lien avec les structures du SNGRD primordial (projet Ministère de l’agriculture – seulement 1 communes à ce jour).

Connaissances des

risques et vulnérabilités

du département

Développer des actions

sur base d’études approfondies des risques

avec l’implication et la participation des

communautés ciblées

Produire de données

scientifiques valides sur les risques, aléas et contexte

environnemental du département

• Analyser et cartographier les risques au niveau départemental (milieu urbain et rural).

• Evaluer les vulnérabilités et capacités au niveau des communautés pour avoir une base de données fiables, opérationnelles (y compris des études sur les dynamiques sociales).

Assurer l’implication des

communautés dans la mise en place des activités

sur la connaissance du risque

• Evaluation de la vulnérabilité et des capacités via la réalisation de cartographies participatives des risques communautaires.

• Développer des plans de réduction des risques avec des évaluations incluant les besoins financiers.

Formation, éducation,

sensibilisation des populations

Amener les parties prenantes (acteurs,

bénéficiaires) au niveau des localités, des communes et du département, à comprendre et à

s’impliquer dans la mise en œuvre des activités

pour rendre les communautés résilientes

Favoriser l’adoption de pratiques adéquates et

responsables par les communautés pour

renforcer la résilience.

• Renforcer les actions de sensibilisation des populations par rapport aux risques et l’approche résilience aux désastres à travers les interventions des autorités étatiques, ONG, réseaux de volontaires (intégration dans les curriculums scolaires – secteurs publics/privés).

• Formations et sensibilisations pour l’intégration du risque dans les techniques de constructions (para-cyclonique/sismique)

• Réalisation d’exercices de simulation impliquant les populations.

• Formation sur les mesures d’hygiène pour les leaders communautaires et chefs de village.

• Formation des ménages, des éducateurs, des professeurs d’école sur les bonnes pratiques en matière nutritionnelle.

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Renforcer le rôle des acteurs opérationnels pour

la résilience du niveau communautaire

• Formation des bénévoles, des volontaires (DPC, Croix-Rouge, DIPS etc.), des leaders issus de la communauté sur les soins préventifs de base et les gestes d’urgence.

• Sensibilisation des ménages et des écoles pour la construction et l’utilisation de latrines et la Gestion des excrétas.

Services de base de qualité (santé,

cholera, EPAH, sécurité

alimentaire)

Répondre aux besoins fondamentaux de base des communautés les plus vulnérables en rendant fonctionnels les structures et infrastructures pouvant répondre à leurs besoins (EPAH, Santé, structures de réponse pour le cholera, etc...)

Réduire la dépendance des communautés par rapport

aux services de base éloignés

• Assurer une capacité de réponse au niveau

communal pour répondre efficacement à tout type d’urgence (par exemple au choléra).

• Améliorer l’accès à l’eau potable et assainissement (en particulier en milieu scolaire), avec un accent sur la gestion et la pérennité dont les travaux de mitigation et des installations d’adduction d’eau potable.

• Mise en œuvre du plan d’éradication du cholera dans les communes cibles du département.

• Assurer un pré positionnement d’intrants dans les zones les plus à risques et reculées (PRO par exemple).

• Construire/réhabiliter des structures de santé additionnelles avec des voies d’accès.

• Etablir des cliniques mobiles dans les localités éloignées

• Amélioration des infrastructures familiales et assurer l’installation systématique des latrines familiales.

• Mise en place des services de PEC dans les 4 communes dépourvues de capacité de PEC institutionnelle

• Réhabilitation des SAEPs et de 150 points d’eau au niveau des communes prioritaires.

Renforcer le leadership communautaire pour l’appropriation des

• Implication des OCB dans la gestion de l’eau et la maintenance ou la réparation des réseaux d’eau

• Information, éducation et communication

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services de base

des OCBs et des leaders pour la protection des sources aménagées (captage) et le SAEP.

• Construction des blocs sanitaires dans les marches et les places publiques dont la gestion sera assurée par un comité issu de la communauté

• Formation des bénévoles, des volontaires Croix-Rouge, des leaders issus de la communauté sur les soins préventifs de base et les gestes d’urgence.

Infrastructures Etablir des infrastructures fonctionnelles au niveau routier, environnemental et social et une coordination interinstitutionnelle efficace

Garantir l’entretien des infrastructures routières (nationales et agricoles) pour assurer l’accès aux services de base et les connections entre les

communes

• Mise en place d’un programme de rapprochement intercommunal par le MTPTC facilitant l’accès aux services de bases (Centres hospitaliers, écoles, zones agricoles, écotourisme, transport et commercialisation des biens etc.) par la réhabilitation des routes ciblées (140 km de routes agricoles/256 maillages routiers)

• Développer les voies de communication maritime (système de sécurité, approvisionnement en vedettes, etc.) et aérienne

Assurer la gestion et aménagement des bassins

versants pas la mise en place de structures et ouvrages techniques appropriés (ouvrages

agricoles)

• Mise en place de plans de gestion hydrographique (construction de fossés de crête, ouvrages de rétention de sol, digues transversales).

• Aménagement de bassins versants (reboisement – re profilage des lits de rivières et ravines, bassins de rétention des excédents de crue).

• Exploitation des terres agricoles (5500ha terre) a forte potentialité (canaux d’irrigation/mise en place de ferme familiale communautaires etc.)

• Évaluation des établissements scolaires (282) avec possibilité de relocalisation et reconstruction selon les normes.

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Assurer l’entretiens et la réparation des

infrastructures sociales (scolaires, santé etc.)

• Amélioration des services des soins à la population avec le renforcement /augmentation des structures sanitaires existant dans le département.

• Renforcement de la fonctionnalité des 5 EFACAP existantes (Ecole Fondamentale d’Application et Centre d’Application Pédagogique) au niveau du département.

• Curage des canaux, gestion des déchets ménagers, et gestion des déchets inertes en cas de catastrophe

Environnement économique du

département

Renforcer les capacités économiques des communautés en tirant profit des avantages comparatifs que présentent les différentes communes tout en développant les filières porteuses

Renforcer la capacité et le développement des filières porteuses de l'agriculture

et de la pêche en adoptant des structures participatives

• Réaliser une étude/analyse approfondie sur les secteurs environnement et emploi afin de concevoir un plan de renforcement général des filières agricole, agri forestière, pêche, élevage et écotourisme.

• Renforcement des filières en amont de la production vivrière (alimentation de base de la population) pour la consommation et l’exportation

• Faciliter l'accès à l'équipement et aux infrastructures agricoles

• Organisation des paysans en coopératives • Formation continue des paysans sur les

techniques agricoles (transformation etc.) et la gouvernance locale.

• Amélioration des capacités de vulgarisation par des cadres compétents.

• Renforcement des filières en aval de la production pour créer une valeur ajoutée sur la production agricole et sa commercialisation.

• Amélioration des capacités de transport et de conditionnement

• Développement de savoir-faire en matière de transformation.

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6. Perspectives Il est important de reconnaitre la forte implication des acteurs non étatiques qui accompagnent l’action gouvernementale dans le département du Nord, en termes de projets et programmes structurants. Cette assertion se résume au travers de la mise en œuvre de grands projets d’adduction d’eau potable, des travaux de micro zonage sismique et réducteurs de risques dans les zones géographiques à hauts risques, hébergeant les bâtiments à grands enjeux, etc. La lutte contre le cholera est particulièrement adressée avec de gros moyens. Cependant, force est de reconnaitre l’extrême vulnérabilité naturelle et anthropique qui menace de mettre en péril la vie et les biens d’une grande frange de la population, de manière exponentielle par rapport à la paupérisation des communautés rurales et périurbaines, qui n’ont pas beaucoup d’option entre l’émigration hasardeuse et l’exode rurale avec pour conséquence la création de bidonvilles, les terres laissées en friches et l’atomisation de l’économie. Il est évident que le rythme auquel la population croisse et les besoins y émergeant sont disproportionnels avec les moyens existants pour répondre aux besoins de base des communautés les plus vulnérables de manière efficace. Les programmes et projets mentionnés tout au long de ce rapport revêtent surtout les capacités et ressources existantes au niveau départemental et de certaines communes. La planification pour une prise en charge allant du niveau communautaire vers le haut n’est pas évidente. Cette absence de prise en charge au niveau local expliquerait en partie l’urbanisation sauvage des périphéries des villes se rapprochant des structures urbaines existantes. Nous recommandons, particulièrement aux bailleurs de fonds, la nécessité d’adresser leurs projets d’accompagnement au niveau de ces communautés jugées les plus vulnérables, tout en s’assurant que ces actions accompagnatrices renforcent les politiques publiques du gouvernement en matière de gouvernance locale, des plans d’urbanisation et de développement communautaires, et en tenant compte des dynamiques sociaux existant. Il convient de reconnaitre, également, qu’il est essentiel de maintenir la dynamique d’inter-connectivité et d’alignement des premières activités qui émergeront en fonction des financements disponibles auprès des bailleurs et des partenaires techniques financiers avec les plans gouvernementaux de développement et d’investissement du département ( que pourrait alimenter le cadre programmatique macro développé et présenté ici). Un plan d’action plus détaillé et budgétisé devrait s’inspirer fidèlement des éléments contenus dans ce cadre programmatique, afin d’adresser efficacement les premières activités réductrices de risques de catastrophe et l’émergence de communautés plus résilientes face aux désastre

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7. Annexes Capacités existantes (projets, acteurs présents, infrastructures et stocks) Projet /type Acteurs Mécanismes/structures

d’accompagnement Stock/ Ressources matérielles

Sante de base : Soins de santé de base sur le grand Nord -Projet SSQH finance par l’USAID (University Research Coorporation) Cholera : IMC PAHO OCHA de 500,000US pour financier le projet de lutte contre le cholera En attente de la confirmation des fonds supplémentaire d’ECHO USD 500,000 pour continuer avec le projet en cours au delà de mai 2014 Projet avec OXFAM pour un montant de 150,000 pour la promotion de la santé/ surveillance épidémiologique, appui a la coordination communication (début : mars 2014) Projet d’éradication du cholera avec la CRH et IFRC pour un montant de 15 millions USD sur une période de 18 mois (début mars 2014) Projet avec OXFAM pour un montant de 350,000 pour la réhabilitation des réseaux d’eau (mars 2014) Konbit Santé (Fort Saint Michel, HUJ)

DSN IMC, PAHO, OXFAM-OSAPO, CRH, PSI OXFAM GB CRH/IFRC OXFAM OMS, Unicef (SONU) World Vision

1 direction départementale 4 hôpitaux, Cluster Santé-EPAH (coordination) 8 CAL, (capacité de 600 lits) 17 SOP 48 CSL Cholera/PEC 17 structures de PEC dans 15 communes Sites de déchets d’excrétas mis en place et connus depuis 2010

Sante de base : Soins de santé de base sur le grand Nord -Projet SSQH finance par l’USAID (University Research Coorporation) Cholera : Tout le département et plus spécifiquement (maternité Acul du Nord) Tout le département Tout le département

Laiteries: Veterimed Let a gogo Chambre d’Agriculture du Nord

Agriculteurs, cadres techniciens formés Agriculteurs, cadres techniciens formés

Cholera : Projet d’éradication du choléra de 18 mois de la Croix-Rouge Haïtienne /IFRC pour un montant de 15

CRH Formation en appui psycho-social pour réduire la discrimination et l’auto

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millions CHF (début 1 mars 2014)

stigmatisation. Capacité pour désinfecter et décontaminer Equipes formés pour participer aux activités de prévention et de réponses.

Cholera : Projet d’assainissement et de sensibilisation IMC Equipes de décontamination des maisons dans les 24-48 hrs Support logistique à la DSN au niveau de la PEC Sensibilisation des leaders communautaires (CASEC, Brigadiers, Chefs religieux/leaders)

Projet WASH in School/ Lekoldlo Ayiti World Vision Distribution de kits d’hygiene Projet d’assainissement OSAPO Activités EPAH Projet de sensibilisation auprès des populations CDPV : Commission

Diocésaine de Protection de Vies

Capacité de sensibilisation et motivation dans les églises pour la population sur le tremblement de terre

Disposition d’équipes de volontaires DIPS

DPC 248 volontaires mobilisés

Mobilisation de volontaires pour les interventions au niveau des communes

DPC/CRH

1500 volontaires dont 800 au niveau de la ville du Cap haïtien

Toutes les communes

Projet de coordination d’équipes de volontaires communautaires

DPC/EIC 15 équipes EIC comportant 225 membres mobilisés au niveau de la ville du Cap et X abris provisoires Organisation (voir organigramme dans plan de contingence)

Comité pour la coordination en GRD mis en place au niveau du département

CDGRD Mécanisme de coordination de la préparation aux urgences

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Entre-aide communautaire Capital social, solidarité immédiate 1200 scouts sur le département. OCB pour la sensibilisation, Techniciens agricoles

Etudes approfondie sur les aléas sismiques, micro zonage

DPC/PNUD Plan de contingence sismique en cours d’élaboration. Micro zonage pour la ville du Cap sera disponible en Avril 2014

4 communes du département du Nord sont en train d’être évaluées par rapport au risque sismique.

Projet de développement de cartes de risques a l’échelle communautaire

DPC/CRH Développement de carte de risque a l’échelle communautaire. Formation d’EIC

Les communautés ciblées au niveau de toutes les communes

Formation d’EIC DPC/OXFAM GB Formation d’EIC Développement de carte de risque à l’échelle communautaire

2 communes sont particulièrement prises en compte dans le cadre de ce projet

Projet de réhabilitation des réseaux d’eau OXFAM/DINEPA Les premiers travaux de réhabilitation débutent en Mars 2014

350,000 USD alloués

Projet de construction d’un réseau de distribution d’eau pour le Cap Haïtien et Plaisance

AECID/DINEPA Le projet pour Cap Haïtien mobilise environ 10 millions USD de 2014-2017 200 000 USD mobilisés pour Plaisance sur une période de 2 ans (2014-2016)

Projet de 8-10 millions (2014-2017 2 communes (Cap Haïtien et Plaisance)

Projet d'investissement dans le Nord pour protection des bassins versants

USAID/MARNDR Tout le département

Projet de la BID conjointement avec le Ministère de l'environnement pour amélioration de la technologie dans le secteur agricole. Projet d'accompagnement des agriculteurs dans la production d'ignames -avec le Ministère de l'agriculture - Objectif: sécurité alimentaire. Projet agro-industriel Agritrans sur 1000 ha dans la région du nord, implantation de bananes pour le marché local et pour l’exportation

BID/ MDE/MARNDR/MEF

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Projet de vulgarisation de la traction animale, mécanisation de la production agricole. Projet (Ministère des finances) en cours de micro-parc industriel a St Raphael, transformation agro-alimentaire y compris le riz, les légumes, étendre cette expérience a d autres secteurs, zones Projets de doubler la capacité hôtelière de la zone en chambres de standards internationaux 300 et 400 chambres d’hôtels. Projet Feed the Future Projet par Technoserve et Meds & Food for Kids qui a mis en place un réseau d'entreposage intermédiaire pour les producteurs d'arachides de la région dans le cadre de l'accompagnement de la chaine de valeur de l'arachide.

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Ressources existantes à l’échelle institutionnelle étatique Secteurs Ressources humaines Capacités/ Ressources naturelles/ projets

DPC Comité départementale de coordination pour la protection civile Centre d’Opération d’Urgence départementale 19 comités communaux, 40 comités locaux Mise en place des CCPC au niveau des différentes communes du département Toutes les communes sont dotées de CCPC à l’exception de Plaisance et Bahon

Entrepôt contient un stock de pré positionnement : 150 matelas, 1000 kits d’hygiène ; 1000 kits de cuisine ; Pelles.

Ministere Agriculture/DDA-NORD

Au niveau départemental, 2 Agro (Suivi-évaluation) ; 1 Ingénieur Civil Infrastructure Service de production animale : 3 Médecins vétérinaires et 1 Médecin cubain (en rotation) Présence d’Agents vétérinaires dans 17 communes au niveau des BAC

o 3000 hectares de terre arable irriguées (Acul du Nord, grison-garde, Plaine du Nord, la Suisse, St. Raphael, Pignon, la Victoire, Quartier Morin, Milot

o Petit moulin de mais pilote par des associations de Ranquitte la Victoire o Projet de renforcement de la surface et la technique de production o Dans chaque commune il existe une association qui travaille avec la mairie et

l’OCB (Organisations communautaires de Base) pour l’identification et l’étude et accompagnement des OCB dans l’exécution des projets

o 9 Tracteurs (2 en panne) o 20 tracteurs au niveau des Organisations o Réhabilitation du système de Dubré de 100 Ha facilitant une extension jusqu’à

150 Ha o Filière a forte potentialité de cacao, café, igname, a Port Margot, Borgne, Pilate o 5535 Hectares de terre à potentialités agricoles

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DINEPA

o La DINEPA a mis à la disposition de l’OREPA un montant USD 500,000 pour la réhabilitation des réseaux d’eau

o 8 à 10 millions USD de la coopération espagnole pour construire un réseau de distribution d’eau pour le Cap-Haitien (2014-2017)

o 200,000 USD de la coopération espagnole pour un nouveau réseau de distribution à plaisance (2014-2016)

MPCE Table de concertation départementale

MENFP

o 8 Lycées de même standard (avant 12 Janvier 2010) à : Pignon, Saint Raphaël, Baron, Dondon, Ranquitte, Milot, Limonade, Plaine du Nord, Borgne

o 5 EFACAP existantes : Saint Raphaël, Grande Rivière du Nord, Limonade, Cap Haïtien et Limbé

o 230 Établissements/Infrastructures scolaires publics logeant (Ecoles nationales certaines à double vacation)

o 12 Communes sur 19 ont des Ecoles nationales hébergeant les Lycées o Projets en cours pour la construction Lycées : Pilate, Pignon, o 25 Lycées existantes : Lycée Philippe Guerrier, Lycée Boukman (Replâtré), Lycée

Breda, Lycée Anténor Firmin (Pas de Local), Boisrond Tonnerre, Lycée des Jeunes Filles

o 2 Lycée à la Grande Rivière du Nord : Jean-Jacques Dessalines et le Lycée Tricentenaire

o Il existe un (1) dans chacun des 17 autres communes o 52 Ecoles communautaires nouvellement nationalisées o Existence du campus de l’Université de Limonade o Universités UCNH et Notre Dame, Faculté de droit et des sciences économiques

fonctionnels

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MTPTC

1 D5 en panne (en cours de réparation) 3 Pelles mécaniques 1 fonctionnelle et 2 en panne 1 Backhoe fonctionnel 1 Rouleau fonctionnel 1 Grader (Niveleuse) 1 BOB CAT 1 Chargeur en panne 3 Camions de 5 m³ fonctionnels 1 Camion de 10 m³ en panne 1 Camion-citerne d’eau plus ou moins fonctionnel (Faiblesse au niveau de la Pompe) 5 véhicules 4X4 (4 Pick Up et 1 Voiture) MTPTC (projets en cours d’exécution) Projet de construction du tronçon de route Pignon à Barrière Battant

o 1 Aéroport international o 1 Parc de Matériels existant o Routes permettant les inters échanges avec les départements de l’Artibonite,

Nord-est et Nord-Ouest (+ Ressources Humaines) o 1 Port International o Centrale électronique disposant d’une capacité pouvant alimenter toute la ville

du Cap et périphéries o Tronçon Pignon à Barrière Battant sur 54 Km à construire pour accès à

écotourisme o Dispose d’une capacité pouvant alimenter toute la ville du Cap et périphéries o Baron est muni d’un système d’électrification o Système de Péligre fonctionne à Pignon et Saint Raphaël, Dondon en perspective

MDE 4 Agronomes ; 1 Ingénieur ; 1 Commis ; 1 Messager (Capacités)

o Parc de Ramiers (Existence d’une couverture forestière dans le versant sud) o Présence de SMCRS appuyant les efforts dans la gestion des détritus

SEMANAH Installation des marégraphes pour prévenir en cas de tsunamis

Coopératives (FECANO) Production et conditionnement de cacao, café

FONKOZE 7 branches (succursales) dans la région Nord

Conseil National des Acteurs Non Etatiques (CONAN)

Travail en coures pour regrouper les organisations communautaires de base (OP), évaluer leurs potentialités/faiblesses. Objectif: partenaires efficaces pour mettre en place les activités de développement.

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Ministère des Finances

Partage des données venant du pouvoir central de la DGI. Recueille de chiffres au niveau de la douane sur les produits importes et exportes. Problème de statistique persistant - faiblesse institutionnelle.

Chambre du commerce du nord 80 membres Acteur clé dans l'économie locale, négociation pour le rétablissement des croisières vers Labadee

l'UTE (Unité Technique d'Exécution) pour la chambre de commerce du Nord et Nord Est

Comité de coordination étatique Projet du parc de Caracol

Table sectorielle d'agriculture (Nord et Nord Est)

Plateforme de Coordination du secteur de l’Agriculture pour les 2 départements

DSN

80 médecins 350 infirmières/Auxiliaires 48 CSL 3 médecins+ 12 infirmières + 6 auxiliaires + 19 techniciens de surface formées)