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EPFL 2010
Soumaya Badour - Hamza
Sehaqui - Ha - Phong
Nguyen - Yassine Bourassi -
Daniel Blanco - Florian Weill
- Mohamed Eddamanhoury
– Alexandru Moraru
Groupe 2
Rapport de maçonnerie
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Sommaire
1. Introduction .............................................................................................3
2. Gâchage du mortier…………………………………………………….4
Description des matériaux utilisés
Objectif
Méthode
Résultats
Interprétations
3. Construction du muret………………………………………………….7
Matériaux à disposition
Méthode pour le maçonnage des murets
Remarque sur l’exécution
4. Test d’absorption capillaire………………………………………….....9
5. Essais mécaniques……………………………………………………...11
Essai de résistance à la compression sur des briques
Essai de résistance sur le mortier
Essai de résistance à la compression sur les murets
6. Conclusion……………………………………………………………...21
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Introduction
La maçonnerie est un matériau composé de briques en terre cuite (argile) ou d’agglomérés,
liés entre eux par un mortier et qui se comportent comme un tout.
Tout au long de ce TP, nous analyserons la différence entre deux types de brique : silico-
calcaires et terre cuite ou normale, ainsi que deux sortes de mortier (avec ou sans rétenteur
d’eau).
Nous étudierons la construction d’un muret en maçonnerie ; ensuite on s’intéressera au
comportement à la sollicitation de chaque composants du muret (soit la brique et le mortier).
Enfin, nous terminerons par le traitement du mode de sollicitation et de rupture du muret en
entier.
Bonne lecture !
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Gâchage du mortier
Dans cette partie, nous essayerons de construire deux murets de trois briques superposées,
liées avec le mortier fabriqué préalablement. Deux groupes se répartissent la tâches, chacun
disposant de trois briques en terre cuite et de trois briques silico-calcaire.
Description des matériaux utilisés
Pour fabriquer du mortier, nous avons dû gâcher du sable (granulats à base de silice SiO2 de
diamètre D< 8mm), du ciment et de l’eau. Deux groupes ont fait l’expérience dont un avec
LAMIT (éthylmethyl-cellulose) qui est un polymère utilisé comme adjuvant de rétention
d’eau. Elle est utilisée dans le but d’éviter l’absorption capillaire par la brique qui assècherait
le mortier et entrainerait une perte d’adhérence à l’interface mortier-brique, ce qui conduirait
à une perte significative des propriétés de notre mortier.
Il est aussi possible d’éviter une telle perte des propriétés du mortier en saturant la brique
d’eau. C’est la raison pour laquelle nous pourrons utiliser le mortier sans LAMIT pour la
réalisation du muret si les briques sont saturées en eau.
Nous disposons également de briques en terre cuite et de briques silico-calcaire. Ces dernières
sont composées de grains de sables emprisonnés dans une matrice de chaux.
Les briques en terre cuite sont, quant à elles, sont composées d’argile et d’eau ce qui leur
procure une structure plus homogène et uniforme. Afin de mesurer la composition effective
ou masse volumique, nous disposons d’un pycnomètre métallique constitué d’une cuve et
d’un couvercle muni d’un orifice d’écoulement.
Objectif
Dans cette partie du TP, il s’agit de déterminer les proportions en sable, ciment et eau du
mortier. Ces proportions jouent un rôle crucial dans les propriétés du mortier que nous
souhaitons être de bonne maniabilité et ouvrabilité à l’état frais, suffisamment résistant et
ductile à l’état solide pour assurer une rupture peu violente.
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Méthode
mélanger à sec 1 volume de ciment avec 4 volumes de sable
rajouter de l’eau peu à peu pour un bon malaxage du mortier. En effet, le malaxage
doit donner lieu à une pâte homogène afin d’éviter tous risques de ségrégation. Les
quantités recommandées sont de 3kg pour le ciment et de 12kg pour le sable de façon
à garantir un rapport sable/ciment=4.
Il est possible d’avoir le rapport e/c idéal de 0.63 en ajoutant 1.89 kg d’eau aux 3kg de
ciment. Notre groupe (mortier sans LAMIT) a surestimé la quantité d’eau à rajouter, ce qui
nous a obligé à rajouter 1.5kg de ciment et 6kg de sable en plus afin de diminuer le rapport
e/c. En effet nous avions initialement un bac rempli d’eau de 12kg, puis à la fin du gâchage
ce dernier pèse 8.5kg, ce qui correspond à un ajout de 3.5kg d’eau soit environ le double de
notre prévision. Ainsi, on obtient un mortier de rapport e/c de 0.77, ce rapport nous indiquant
qu’il est de mauvaise qualité.
Le mortier avec rétenteur d’eau est le mortier auquel on a ajouté une proportion de LAMIT
correspondant à 1% de la masse totale du ciment (4kg), soit 40g. Notons qu’il est important
ici d’avoir un mélange homogène pour éviter que les propriétés de la LAMIT ne soient
locales. En théorie, il est normalement convenu d’utiliser 3kg de ciment et 12kg de sable.
Seulement, comme le dosage en eau a été une fois de plus surestimé mais cette fois de 0.51kg
d’eau, alors il a fallu rajouter 2 kg de ciment et 4kg de sable pour diminuer le rapport e/c à
0.6.
Maintenant que nous avons déterminé les quantités effectives des 2 mortiers, il nous faut
calculer la composition effective (la contribution de chaque composant à la masse volumique
totale du mortier). Pour y arriver, nous nous sommes basés sur la masse volumique apparente
que nous avons mesurée grâce à 2 pycnomètres d’une capacité volumique de 644mL.
Le pycnomètre que nous avons rempli avec du mortier normal pesait sous vide 400g, tandis
que celui rempli de mortier avec LAMIT avait un poids sous vide de 394g. Nous avons pesé
le pycnomètre rempli respectivement de mortier normal et de mortier avec rétenteur d’eau
nous avons obtenu respectivement 1825g et 1803g comme masse. Ainsi, on a une masse
volumique apparente de 2212.73 [kg/m3] pour l’échantillon du mortier normal, et de 2187.89
[kg/m3] pour le mortier avec LAMIT. Puis avec une règle de 3 nous en avons déduit la
composition effective de chaque élément du mortier.
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Résultats
Composants Quantité
effective
[kg]
Composition
Effective
[kg/m3]
Quantité
effective
[kg]
Composition
Effective
[kg/m3]
Quantité
effective
[kg]
Ciment 4.5 382.97 4 390.69 3
Eau 3.5 297.87 2.4 234.42 1.89
Sable 18 1531.89 16 1562.78 12
Total 26 2212.73 22.4 2187.89 16.89
Interprétation
Nous remarquons que la composition effective de notre mortier normal, à savoir de 2212.73
kg/m3 est très proche de la valeur donnée dans le protocole, soit 2250 kg/m3.
Les dosages en ciment et en eau sont conformes aussi aux normes SIA. Le dosage en eau, par
exemple, est bien de l’ordre de 250 kg/m3. Ainsi, cela prouve la fiabilité des valeurs
théoriques. Quant au mortier avec LAMIT, nous remarquons que sa masse volumique est
moins importante que celle du mortier normal. En effet, la LAMIT augmente la porosité du
mortier et diminue donc sa densité volumique. L’augmentation de la porosité va aussi affecter
la résistance en la diminuant.
Mortier normal Mortier avec LAMIT Composition
théorique
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Construction des murets
Matériaux à disposition
3 briques en terre cuite : matériau naturel constitué d’argile et d’eau (homogène et
uniforme) ;
3 briques silico-calcaire : matériau composé de sable et d’une matrice de chaux
(hétérogène) ;
Le mortier sans Lamit préalablement fabriqué par nos soins est composé de sable,
ciment et eau. Il fera office de « colle » entre les briques ; Le mortier avec LAMIT =
mortier « normal » + LAMIT ;
Une truelle : permet de bien étaler le mortier afin d’obtenir une surface lisse et
régulière, et d’éviter les défauts d’alignement qui pourraient conduire à une
instabilité ;
La massette et le niveau permettent d’obtenir un bon alignement de la brique.
Un niveau est fait d’une fiole qui est une portion de tore fermée aux deux extrémités. Une
bulle en forme allongée est logée dans la partie supérieure de la fiole. Lorsque la bulle est
centrée entre les repères, la directrice de la nivelle devient horizontale, et la brique est alors
calée verticalement.
Remarque : Les briques ont été machinées et usinées pour obtenir une section plate et
régulière, ceci afin d’éviter la concentration locale des contraintes. Les briques doivent
résister aux incendies, intempéries ; doivent être inertes chimiquement et avoir une résistance
mécanique et une bonne isolation acoustique, thermique et électrique.
Méthode pour le maçonnage des murets
Pour le muret que nous avons bâti avec du mortier normal, nous sommes obligés d’humidifier
les briques jusqu’à saturation afin d’éviter que la brique n’assèche le mortier, ceci conduisant
à une baisse du rapport e/c. Cette diminution est telle que le mortier ne réagit plus avec
l’interface et ce dernier subit alors une perte d’adhérence qui menacerait son rôle de liant
entre les briques.
Pour le muret maçonné avec du mortier à LAMIT, il n’est pas nécessaire d’humidifier les
briques puisque la LAMIT empêche déjà l’absorption par les briques de l’eau du mortier.
Procédé de construction
poser sur la brique d’assise un lit de mortier permettant de réaliser un joint de 0.8 à 1.2
d’épaisseur et placer au dessus de la brique
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À l’aide de la massette et du niveau, aligner les 2 briques convenablement. Contrôler
la verticalité du muret en plaçant le niveau sur son flanc.
Il suffit ensuite de répéter rigoureusement ces étapes.
Une fois les murets construits, utiliser le mortier restant pour remplir 6 prismes, en sachant
qu’il y’en a 3 par groupe. Donc il va y avoir 3 prismes remplis de mortier normal et 3 autres
remplis de mortier avec rétenteur d’eau. Ensuite, verser le mortier dans le moule puis tapoter
dans le moule avec un bout de bois afin d’éliminer un maximum d’air et donc de porosité.
Remarque sur l’exécution
Il est important d’appliquer une couche plus épaisse de mortier sur les briques servant de base
à la fondation ( dans notre cas c’est la brique d’assise qui supporte le plus de poids) puisque
c’est la brique du bas qui doit supporter le poids de toutes les autres briques supérieures. C’est
donc la brique qui subit le plus de contraintes en compression. Ceci implique que l’épaisseur
des joints diminue car la pâte encore fraîche a tendance à fuir latéralement.
Il faut aussi prendre garde à ne pas tasser les briques puisqu’il serait alors compliqué de
modifier l’alignement des briques.
Il est préférable d’éviter de remplir les trous de mortier car cela n’apporte rien en termes de
résistance et en plus cela diminue l’isolation acoustique et thermique car l’air est un meilleur
isolant.
Le nombre de fissures superficielles, les dimensions des briques, et la porosité ne sont pas
rigoureusement les mêmes, c’est pourquoi nous avons des résistances variables pour un même
type de brique.
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Test d’absorption capillaire
La porosité détient une place importante chez l’ingénieur car elle peut être la cause de
contraintes internes importantes. En effet, le gel-dégel est un des problèmes le plus courant à
considérer si les pores sont totalement ou partiellement saturées en eau, car la transformation
de l’eau en glace s’accompagne d’un accroissement de volume de l’ordre de 9% provoquant
ainsi des contraintes internes qui peuvent être supérieures à la résistance de la brique. Le gel-
dégel n’est pas l’unique problème de l’ingénieur, en effet, le gonflement ou le retrait, qui sont
également reliés à la porosité capillaire, peuvent être à l’origine de fissures pouvant altérer la
résistance de la brique. De plus, les sulfates contenus dans l’eau se cristallisent en surface :
c’est l’efflorescence. Ce phénomène altère l’esthétique sans porter préjudice aux propriétés
mécaniques de la brique.
Les échantillons présentant le plus grand nombre de pores sont ceux qui absorbent le plus
d’eau. La vitesse d’ascension du front de capillarité varie selon la nature de la brique, car la
vitesse de diffusion dépend de la taille (rappelons que ) (voir
Type d’éprouvette
Masse à l’état
sec M0
[kg]
Masse à l’état
humide M
[kg]
Masse de l’eau
absorbée ΔP [kg]
Variation
relative
(en %)
Béton cellulaire 0.908 1.028 0.12 13.2
Mortier 1.854 1.871 0.17 9.2
Brique en terre
cuite pleine 1.310 1.447 0.137 10.5
Béton normal 1.961 1.976 0.015 0.765
Brique en terre
cuite légère 0.213 0.243 0.03 14.1
Brique en terre
cuite creuse 0.758 0.800 0.042 5.54
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illustration du ménisque), du nombre de pores, de leur connectivité, et de leur tortuosité. En
effet, plus les pores sont tortueux, connectés, petits et nombreux et plus la diffusion est rapide.
Durant ce test, il est important de tenir compte de la section de l’échantillon en contact avec
l’eau, car certains avaient une section de forme relativement complexe et il était donc difficile
de déterminer avec certitude l’aire de la section. Pourtant, la quantité d’eau absorbée est
inversement proportionnelle à la taille de la section. En effet, l’absorption relative d’eau en
fonction de la masse à sec M0 et de la section S est donnée par la formule suivante :
Absorption relative: δ
Il est préférable d’utiliser des échantillons prismatiques afin de déterminer plus aisément
l’aire de section et de pouvoir déterminer avec plus d’exactitude l’absorption relative.
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Essais mécaniques
Essai de résistance à la compression sur des briques
Dans cet essai nous nous intéresserons à la résistance à la compression sur des briques seules
dans le but de vérifier leur qualité.
Méthode :
Nous avons bien pris soins d’une part de placer les briques au centre de
la presse pour éviter les effets non voulu de flexion. D’autre part les
briques ne présentant pas les mêmes propriétés suivant les plans de
sollicitation (matériau anisotrope), nous placerons les faces présentant des
ouvertures ou excavités en contact avec les plans de la presse.
Mode de rupture et sollicitation :
I) Sollicitation :
Premièrement une sollicitation en compression longitudinale entraine une diminution de
hauteur de l’échantillon. Cet échantillon ayant un volume constant au cours du chargement, il
y aura nécessairement une augmentation de dimension latérale se traduisant par une traction
latérale.
Deuxièmement les frottements entre les plans de la presse et les briques s’opposent au
changement de dimension latérale entrainant une augmentation de contraintes sur un plan de
45° par rapport au plan de la presse, c'est-à-dire un phénomène de frettage. Cette
augmentation de contraintes diminue plus en s’éloignant des zones de contacts.
II) Rupture
Comme nous l’avons vu l’échantillon est sollicité de 2 manières différentes qui sont une
traction latérale et un effet de frettage. Nous auront nécessairement deux sortes de fissures.
La traction latérale se traduira par l’apparition et le développement de fissures parallèles à
l’axe de compression (résistance à la traction de la brique pratiquement nulle), ces fissures
s’allongeant jusqu’à atteindre les extrémités supérieures fendant ainsi la brique.
L’effet de frettage quand à lui entrainera le développement de fissures (sur un plan de 45°) se
rétrécissant au fur et à mesure qu’on s’éloigne des zones de contact. Remarquons aussi que
l’effet de frettage entraine une augmentation de résistance car empêchant le changement de
dimension dans la zone de contact.
La Brique ayant une limite élastique très haute et une zone de plasticité très faible, la rupture
sera donc très fragile.
De plus, l’accumulation d’énergie due au chargement sera libérée brutalement sous forme
d’explosion.
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Résultat et interprétation :
Tableau récapitulatif des résultats :
BN brique terre cuites BK brique silico-calcaire
section [mm²] 36600 35856
charge rupture [KN] 1231.6 909.6
fb résistance brique [N/mm²] 33.65 25.37
On observe que la brique en terre cuite est plus résistante que la brique silico-calcaire, ceci
s’expliquant par une différence de morphologie : d’une part la porosité de la brique silico-
calcaire est plus grande que la porosité d’une brique normale ce qui implique une propagation
des fissures plus facile.
Rappelons que la brique silico-calcaire présente une porosité diminuée grâce au processus de
frittage sous pression améliorant ainsi la résistance. Le frittage est un processus qui entraîne
une diminution importante (sinon complète) de la porosité initiale d’un aggloméré poreux par
traitement thermique et sous l’effet ou non d’une pression. D’autre part les liaisons intra-
atomiques peuvent être plus fortes pour la brique en terre cuite.
Comparaison avec norme
Tableau norme SIA V117 pour brique seule :
Les résultats obtenus pour les briques silico-calcaire et terres cuites sont supérieurs aux
exigences de la norme SIA V177. Nous en déduisons que les briques utilisées sont de bonne
qualité.
Nous n’avons malheureusement effectué qu’un essai de compression pour chaque sorte de
brique, il existe donc une incertitude quant à la généralisation des constatations.
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Essai de résistance sur le mortier
Dans cet essai nous avons procédé à 2 essais sur des éprouvettes de mortier normalisées de
dimensions 4/4/16, ceci dans le but de contrôler la qualité des mortiers.
Nous avons à disposition 2 types de mortier :
Le mortier normal (E/C=0,6);
Le mortier avec rétenteur d’eau (la masse de lamit maximale admise est 1% de la
masse du ciment)
Il est nécessaire, lors de la mise en place des échantillons, de vérifier que la face rugueuse de
la pièce n’est pas installée contre les parois de compression ou de traction pour éviter que la
charge ne s’applique que sur certains points.
Première étape : L’essai de flexion
Nous appliquons une charge F progressive sur la
face supérieure de notre échantillon jusqu'à la
rupture du prisme afin d’obtenir la charge de rupture
à partir de laquelle on peut calculer la résistance à la
flexion à l’aide de la formule :
Après avoir effectué la flexion, nous réutilisons chaque demi-prisme pour les essais de
compression.
Deuxième étape : L’essai de compression
Nous appliquons une charge de compression F progressivement
sur une section de S=40x40 mm jusqu’à la rupture tout en prenant
soin de noter la valeur mesurée pour calculer la résistance à la
compression à partir de la formule :
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Tableaux des résultats
Mortier sans rétenteur
d’eau (E/C=0.6) 1 2 3 Moyenne
Résistance à la traction
Charge de rupture [KN] 2.638 2.706 2.327 2.557
Résistance ffl
[N/mm²]
6.182 6.342 5.454 6
Résistance à la compression
Charge de rupture [KN] 57.65 / 56.40 57.28 / 58.60 52.89 / 55.04 56.31
Résistance fm
[N/mm²] 36.03 / 35.25 35.80 / 36.62 33.05 / 34.4
35.19
Mortier avec rétenteur
d’eau 1 2 3 Moyenne
Résistance à la traction
Charge de rupture [KN] 1.395 1.557 1.226 1.059
Résistance ffl
[N/mm²]
3.269 3.649 2.873 3.263
Résistance à la compression
Charge de rupture [KN] 19.14 / 19.64 19.29 / 19.20 18.63 / 19.01 19.15
Résistance fm
[N/mm²] 11.96 / 12.27 12.05 / 12.00 11.64 / 11.88
11.97
Comparaison avec les valeurs exigées
D’après les résultats obtenus, nous remarquons que la résistance en flexion est très inferieure
à la résistance en compression ce qui est cohérent car la composition du mortier ne diffère de
celle du béton que par une limitation de la taille des granulats (diamètre max =8mm).
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Le mortier normal (E/C=0.6) présente une résistance en flexion et en compression supérieure
à celle du mortier avec lamit. Le rôle de la lamit est d’empêcher l’eau existant dans le mortier
d’être absorbée quand elle entre en contact avec la brique qui est un matériau poreux. Elle
permet en outre de contrôler l’hydratation, et contribue donc à une augmentation de la
résistance.
Pour le mortier normal, la résistance en compression est très supérieure à 15 N/mm², d’après
l’ancienne norme SIA 177. Par contre le mortier avec lamit présente une résistance inferieure
aux normes. Cette erreur peut provenir d’un mauvais dosage de lamit (Rappelons que la
masse de lamit maximale admise est 1% de la masse du ciment) mais aussi d’une
homogénéité non parfaite issue du mélange fait à la main.
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Essai de résistance à la compression sur les murets
Dans cette partie nous déterminerons la qualité d’une maçonnerie en évaluant la résistance à
la compression sur des petits murets en brique diffèrents de 1 m² ne respectant pas la norme
SIA 266. Nous nous intéresserons aux modes de rupture et à la comparaison des résultats avec
la théorie.
Expérience de test de compression
Nous avons réalisé des tests de compression sur 4 différentes sortes de murets (similaires à
ceux fabriqués), chacun composé de trois briques collées avec du mortier ( E/C=0,6 ) . Les
faces de contact supérieures et inférieures ont été corrigées pour éviter le phénomène de
concentration des efforts.
Type de muret brique normale
avec lamite
brique normale
sans lamite
brique silico-calcaire
avec lamite
brique silico-calcaire
sans lamite
Numéro d'essaie 1 2 3 4
Nous effectuerons les tests de compression sur cette machine
assistée par ordinateur en prenant soins de centrer le muret sur le
plan de contact pour éviter un effet de flexion non voulu.
Muret de brique
silico-calcaire
Muret de brique
normale
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Tableau récapitulatif des caractéristiques des murets et des résultats
Type de brique Brique Normale MB Brique silico-calcaire MK
Numéro d'essaie 1 (avec lamite) 2 (sans lamite) 3 ( avec lamite) 4 (sans lamite)
Section nominale [mm²] 36952 36900 35712 35856
Charge de rupture [KN] 353.8 447.3 493.3 710.9
Résistance fx [N/mm²] 9.57 12.12 13.81 19.82
Pour les cas d'utilisation du mortier contenant le rétenteur d'eau, la lamit en l’occurrence, la
résistance du muret est plus basse qu'avec l'utilisation de mortier simple à cause d'une
résistance du mortier avec lamit plus petite que la résistance du mortier normal.
Les résultats mesurés nous permettent de conclure que les maçonneries faites en briques
silico-calcaires sont plus résistantes que celle faites en brique de terre cuite.
Les valeurs obtenues sont au-dessus des valeurs minimums de la norme SIA V177 .
Mode et sollicitation de rupture
D'une part, l'effet d'une compression longitudinale entraine une diminution de hauteur
de l'éprouvette ainsi qu'une augmentation de largeur de l'éprouvette puisque le volume
de l'échantillon est constant au cours de la compression, c'est à dire que la
compression de l'éprouvette engendre une traction latérale sur le muret. D'autre part, le
changement de dimension latérale est empêché par les frottements se produisant dans
les zones de contact muret-presse, c'est à dire qu'il y a un effet de frettage impliquant
une augmentation de résistance.
Premièrement, nous observons un mode de rupture identique entre 2 murets de même
type de brique mais de mortier diffèrent (ajout de lamit). Deuxièmement, la
comparaison entre des murets de type de brique différent montre une certaine
similitude du mode de rupture. Décrivons les caractéristiques communes dans le mode
de rupture des quatres échantillons :
Dès le début de la sollicitation, nous entendons des craquements qui illustrent
l'ajustage du mortier permis par sa plasticité, ce qui a pour effet d’égaliser les
contraintes non uniformes dues à l’effet de frettage. Une fois atteinte rapidement la
limite de plasticité du mortier, nous assitons à la propagation et au développement de
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fissures perpendiculaires à la sollicitation de traction latérale jusqu'à la rupture brutale
pour les murets. Nous remarquerons d'une part que la rupture des murets en terre cuite
est explosive contrairement au muret silico-calcaire. Cette différence dans le mode de
rupture s'explique par une non similitude de morphologie au niveau microstructurale
qui est homogène pour les terres cuites et non homogène pour les autres. D'autre part
nous observons une différence entre les fissures en terre cuite quasiment droites et
celles silico-calcaire en zig-zag. Cette différence s'explique par le fait que les fissures
dans les briques silico-calcaire doivent suivre le chemin le plus facile, et donc éviter
les grains et traverser les zones faibles comme les pores. De plus, la propagation des
fissures de haut en bas dans les murets nous permet de constater la bonne adhésion
mortier-brique.
Comparaison avec valeurs théoriques
Valeurs théoriques
BN (avec lamite) BN (sans lamite) BK (avec lamite) BK (sans lamite)
fb résistance brique [N/mm²] 33.65 33.65 25.37 25.37
fm résistance mortier
moyenne [N/mm²] 11.97 35.97 11.97 35.97
fx [N/mm²] 10.056 13.16 8.37 10.95
fx minimale selon SIA V177
[N/mm²] 8 8 7 7
Nous avons calculé la valeur de la résistance théorique d’après la formule suivante :
Nous constatons une concordance entre les valeurs théoriques et les valeurs de la norme
les résistances théoriques sont supérieures aux résistances minimales de la norme
la résistance pour les murets en briques silico-calcaire est inferieure aux murets en terre
cuite.
Pour les deux essaies sur les éprouvettes faites avec des briques en terre cuite, on remarque
que la résistance mesuré du muret est en dessous de la valeur théorique.
K 0,55
alpha 0,65
beta 0,25
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Les résultats mesurés pour les briques silico-calcaires sont plus grands que les valeurs
théoriques calculées, ce qui est normal.
On observe que les résultats obtenus lors de l'essai de compression sont contracdictoire avec
la norme et la résistance théorique : nous obtenons une résistance des murets silico-calcaire
supérieur aux murets en terres cuites.
Vu le peu d’essais que nous avons effectués par rapport à la norme, les résultats obtenus de
la compression des murets ne sont pas ceux qu’on attendait.
Les explications pourraient être:
Une mauvaise fabrication du mortier et de sa mise en place entrainant une mauvaise
adhésion mortier-briques ;
Une mauvaise fabrication des briques ;
Un mauvais affutage ou rectification des faces ;
Des matériaux qui ne sont pas totalement identiques du point de vue de :
l’homogénéité, la porosité, les fissures préexistantes et une non verticalité de
l'éprouvette.
Lors de l’étude seule du mortier et des briques, nous avons constaté des résultats en accord
avec les normes ce qui réfute l’hypothèse d’un mauvais mortier ou de mauvaise brique.
Les murets ayant été assemblés par des étudiants, nous supposerons donc qu’un mauvais
assemblage (affutage ou utilisation de trop de mortier) est responsable de ces résultats
contradictoires.
La résistance pour les murets avec lamit est inferieure aux murets sans lamit pour les deux
types. La lamit empêche l’absorption capillaire de l’eau du mortier et la porosité initiale des
briques est préservée. Si les pores d’air sont remplis avec de l’eau (avec du mortier normal) il
peut y avoir comme effet une augmentation de la résistance car les fissures se propagent plus
difficilement. Néanmoins, cela présente un désavantage lors du gel-dégel.
En résumé
Comme nous l’avons vu, l’utilisation de la lamit a un désavantage : diminution
de la résistance, mais comme les maçonneries n’ont pas le plus souvent un rôle
porteur, cette diminution n’est pas importante. De plus l’utilisation de ce
rétenteur d’eau évite de saturer préalablement les pores de la brique
permettant ainsi un gain de temps et une meilleure résistance au cycle de gel-
dégel.
La résistance du muret peut être influencée par plusieurs facteurs :
Le type de brique qui influence la résistance de la brique ;
La résistance du mortier utilisé ;
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La qualité de construction du muret ;
La qualité de l’adhésion brique-mortier.
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Conclusion
Ce travail pratique nous a permis de comprendre le comportement de la maçonnerie et ses
composites lorsqu’ils sont soumis à un certain effort.
Dans un premier temps, on remarque qu’un mortier constitué de Lamit tend à baisser sa
résistance. Effectivement, le Lamit absorbe l’eau ce qui va réduire l’ouvrabilité du mortier,
donc on aura tendance à ajouter de l’eau ce qui entrainera une diminution des résistances du
mortier.
Ensuite, on peut noter le fait que la résistance en compression des briques en sillico-calcaire
est inférieure à celle des briques en terre cuite. Cependant, il faut tenir compte du fait que les
briques en terre cuite ont une rupture explosive.
Un problème rencontré durant ce travail en laboratoire est le fait que les briques ont tendance
à absorber l’eau du mortier réduisant ainsi sa capacité de lier les briques entre elles. Pour y
remédier, on a vu qu’on pouvait soit ajouter du Lamit, soit saturer en eau les briques.
Attention cependant au phénomènes du gel-dégel qui peut altérer la structure.