programme nathalie arthaud - election présidentielle 2012

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  • 8/2/2019 Programme Nathalie Arthaud - Election Prsidentielle 2012

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    Nathalie Arthaud

    une candidate communiste

    llectionprsidentielle

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    Pourquoi une candidature communiste ?

    Pour que, ace aux candidats qui considrent que lorganisation ca-pitaliste de lconomie est la seule concevable, sexprime un courantqui combat le capitalisme dont la crise souligne la olie et linjusticeondamentale, et qui a pour programme dy mettre n.

    Pour populariser des objectis dont la classe ouvrire pourra sempa-

    rer lors de ses luttes utures invitables et qui, imposs aux possdants,eraient basculer le rapport des orces entre exploiteurs et exploits.Seul ce changement de rapport de orces permettra aux exploits deprendre et de garder linitiative au lieu de subir, en branlant le pouvoirdictatorial des puissances dargent sur lconomie.

    Pour permettre toutes celles et ceux qui sont en accord avec ceprogramme de lutte, de lexprimer par leurs votes. Pour que les lec-teurs des classes populaires aient dans cette lection un autre choixquentre des candidats qui, sils sont lus, gouverneront tous au protdes riches.

    Pour que se asse entendre une voix communiste rvolutionnaire.

    Cest cette voix que veut aire entendre Nathalie Arthaud, candidatede Lutte Ouvrire

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    produire en ce 21e sicle. Cette perspective ne pourra se raliser que sila classe ouvrire, la classe de ceux qui nont que leur t ravail pour vivre,enlve le pouvoir la bourgeoisie et ses reprsentants pour lexercerelle-mme, collectivement et dmocratiquement.

    La crise ne devrait-elle pas inciter

    les direntes classes sociales se serrer les coudes ?

    Cest ce quessayent de nous aire croire les privilgis, tous ceuxqui continuent senrichir pendant que les licenciements se multi-plient, que le chmage saggrave, et quun nombre croissant de tra-vailleurs tombent dans la pauvret.

    Ce ne sont pas les communistes qui prnent la lutte des classes, cesont les possdants, le grand patronat, les puissances dargent qui lamnent. La seule question qui vaille pour les exploits est de savoir silsacceptent, rsigns, les coups que leur portent ceux qui dominent lasocit, ou sils se battent pour leur droit une existence digne.

    Pourquoi la solidarit nationaleest-elle une tromperie ?

    La minorit qui continue senrichir malgr la crise y parvient enappauvrissant la majorit. La solidarit nationale prne par les diri-geants politiques est destine dissimuler cette ralit. On essaye denous aire croire que ce qui est bon pour les banquiers et le grandpatronat est bon pour toute la socit. Cest un mensonge.

    En rptant, par exemple, que le remboursement de la dette deltat est un imprati qui concerne tout le monde, on nous trompe

    doublement. Ltat ne sest pas endett pour aider les plus pauvres sortir la tte de leau, mais pour inonder dargent les grandes entre-prises capitalistes et les banquiers. Cest ceux qui ont prot desemprunts de rembourser, pas la majorit qui nen a pas vu la couleur.

    Et puis, accepter une logique qui garantit le prot des banquiersmais qui reuse de garantir lemploi et le salaire, le seul moyen dexis-tence de la majorit exploite de la population, ce serait bnir le ouetavec lequel les grands possdants rappent ceux dont ils sapproprientles ruits du travail.

    Quels sont les vrais matres de la socit ?

    Rarement il a t aussi patent que pendant cette crise que le grandcapital, les nanciers, les monopoles nationaux et internationaux im-posent leur loi tous, mme lorsque leurs dcisions sont catastro-phiques pour toute la socit. Les ches dtat sinclinent devant leurpuissance et excutent servilement leurs exigences. Ils ont tous, de

    Sarkozy Obama, pouss les hauts cris au dbut de la crise nancire,contre les banquiers, les spculateurs, et contre leur comportementirresponsable. Ces criailleries nont dur quun temps. Ils nont rien aitcontre ces irresponsables . Mieux, ou pire pour la socit : ils conti-nuent leur verser des milliards que ces irresponsables utilisent pourspculer comme avant, mais une chelle toujours plus grande. Lesmilliards empochs par cette minorit sont prlevs sur la majorit dela population. Les plans daustrit qui se gnralisent partout consti-tuent la acture quils prsentent aux pauvres pour que ces dernierspayent la gnrosit des tats envers les banquiers et les riches.

    La seule politique correspondant aux intrts de la majorit de la

    socit serait dexproprier les banques et les entreprises nanciressans indemnit ni rachat et de soumettre leur activit au contrle de lapopulation. Cela exige de les aronter au lieu de leur obir.

    Mais carter Sarkozy de la prsidencene serait-il pas un premier pas,mme modeste, dans le sens du changement ?

    Sarkozy et son quipe, cyniques serviteurs des riches, sont vomispar le monde du travail. Mais ceux qui disent quil audrait le mettredehors savent au ond deux-mmes quils nont rien attendre de lar-

    rive au pouvoir dun Hollande. Et, avec juste raison.Le vritable pouvoir nest pas entre les mains de ceux qui sont lus,dputs, snateurs ou mme prsident de la Rpublique. Il est dansles conseils dadministration des grandes entreprises capitalistes et desbanques, il est entre les mains des tats-majors de larme et de la police,des hauts onctionnaires qui ne sont pas lus et qui restent dans lombremais qui assurent la permanence de la politique. Les gouvernementspeuvent changer, le prsident aussi, mais ils ne sont que des usiblesdestins sauter si le mcontentement, si grand soit-il, ne sexprime que

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    dans les urnes. Les hauts serviteurs de ltat, dvous corps et me laclasse sociale qui domine la socit, la bourgeoisie capitaliste, restent enplace, continuent aire tourner la machine et mettre excution lapolitique exige par les puissances dargent.

    Un autre gouvernement ne pourrait-il pas

    mener une autre politique,un peu plus quitable, au moins envers les travailleurs,les chmeurs, les retraits ?

    Par ces temps de crise, moins que jamais, du moins si le gouver-nement nest pas soumis une pression den bas tellement puissanteque les possdants eux-mmes lchent du lest de peur davoir tout perdre. Mme des dirigeants qui seraient bien disposs lgard desclasses exploites se heurteraient au mur de largent et la puissancedu grand patronat et de tous ses serviteurs tous les niveaux de lappa-reil dtat.

    Et, de plus, le pass a prouv maintes ois que le Parti socialiste,quand il est au gouvernement, nest bien dispos lgard des classespopulaires que dans la mesure o cela ne touche pas les intrts dela grande bourgeoisie. Mitterrand aussi bien que Jospin ont reni lesquelques engagements quils avaient pris vis--vis des travailleurs etles ont dus.

    Cest bien pourquoi il ne peut pas tre question pour des com-munistes rvolutionnaires de participer un gouvernement qui, tantdonn le rapport des orces actuel entre exploiteurs et exploits, estinvitablement le conseil dadministration de la bourgeoisie.

    Mais comment changer la viesi ce nest pas par les lections ?

    Pas par le changement de gouvernement dans le cadre du jeu ins-titutionnel conu et mis en place pour prserver la domination socialede la bourgeoisie capitaliste. Il ny a de salut pour la classe exploiteque dans la rvolte, dans les luttes sociales assez puissantes pour bri-ser ce cadre et mettre en cause le pouvoir conomique et social de lagrande bourgeoisie.

    Y a-t-il encore une orce assez puissantepour mettre en cause le pouvoir de largentet de ceux qui le possdent,dans la socit daujourdhui,trs diversie, trs complexe ?

    Aussi complexe que soit la socit moderne, elle est compose en

    majorit de emmes et dhommes qui nont pour vivre que leur capacitde travailler et le salaire quils touchent en contrepartie de leur travail.Leurs mtiers peuvent tre extrmement divers, leurs ormations aussiet, bien sr, la vie dun ingnieur correctement pay, dun pilote davion,nest pas la mme que celle dun ouvrier sur chane ou dune caissire desupermarch. Ils ont cependant en commun quen perdant leur emploi,ils perdent tout car ils nont pas de capital pour vivre en parasites enexploitant les autres. Ils nont aucune raison objective de dendre lepouvoir du grand capital car, de capital, ils nen possdent pas. Les int-rts de ceux qui possdent des capitaux ne sont pas les leurs.

    Toute cette classe sociale a encore une chose en commun : cest

    grce son travail que la socit onctionne. Cest sa place dcisivedans la production, son nombre, qui lui donnent la orce susceptiblede sopposer la orce de largent. Mais cette orce ne peut se dployervraiment que si les exploits prennent conscience de lidentit onda-mentale de leurs intrts et de lantagonisme ondamental entre leursintrts communs et ceux de la grande bourgeoisie.

    La lutte des salaris pour reuser les sacricesque le grand patronat et le gouvernement leur imposentnest-elle pas lexpression dun gosme catgoriel, comme lerptent si souvent ceux qui gouvernent ?

    Non : l encore, cest lide que voudraient nous imposer tous ceuxqui servent la soupe aux riches. Ils prsentent lavidit de nos exploi-teurs comme une vertu, et les ractions densives des exploitscomme de lgosme par rapport lintrt national . Ils ne cessentde sen prendre, dans la presse ou la tlvision, ceux qui sont engrve, les accusant de prendre en otages tantt les usagers, tanttdes consommateurs, alors mme que ce sont les banquiers qui rac-kettent toute la population !

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    Les salaris, en y incluant videmment les chmeurs et les retrai-ts, constituent la majorit de la population. La majorit, surtout, de lapopulation active. Cest leur travail qui ait onctionner toute la socit.Cest cette classe sociale qui produit dans les usines, sur les chan-tiers, qui assure la manutention et la vente dans les grandes chanesde distribution. Cest elle qui assure lorganisation du travail dans les

    entreprises et la gestion des banques. Cest elle qui ait rouler les trains,voler les avions. Cest elle qui enseigne dans les coles, soigne dans leshpitaux. Elle est la principale classe productive. Toute la vie socialeet conomique repose sur son travail. Elle a le droit et le devoir moral,humain, de dendre ses conditions dexistence.

    Pourquoi parlez-vous tout le temps de travailleurs ,

    et pas de chmeurs ?

    Les chmeurs ont partie intgrante de lensemble des travailleurs.

    Sils nont pas demplois, ce nest pas en raison dun choix personnel,pas plus quen raison dun niveau insufsant de qualication ou duneormation inadapte, comme le prtendent ceux qui gouvernent. Silssont chmeurs, cest parce quils ont t licencis ou, pour ce qui estdes jeunes en particulier, parce que le systme en crise nore pas as-sez demplois.

    Avec laggravation de la crise, toutes les catgories proessionnellespeuvent tre pousses vers le chmage, les travailleurs non qualisaussi bien que des ingnieurs ou des chercheurs hautement qualis.

    En ait, quelque catgorie de salaris quils appartiennent, les tra-

    vailleurs sont tous des chmeurs en puissance. Et le combat contre lechmage doit tre lobjecti de lensemble des travailleurs, y compriset surtout de ceux qui ont encore un emploi parce quils ont le plus demoyens pour peser sur le grand patronat.

    Font partie intgrante de la classe ouvrire, tout autant que les ch-meurs, ceux que les alas de la vie, et de la vie proessionnelle en par-ticulier, ont mis dans lincapacit de travailler : handicaps, accidentsdu travail, allocataires de toute sorte.

    Mais comment se dendre lorsque le chmage saccrotet que les patrons peuvent dautant plus mettre la porteles rcalcitrants quils trouvent acilement des chmeurscontents dtre embauchs, mme pour moins cher ?

    Il est vrai que le chmage rend le rapport de orces plus avorableau patronat. Mais pour nombreuses que soient les entreprises qui er-

    ment, bien plus nombreuses sont celles qui tournent. Elles ont beauaire une part importante de leurs prots dans les oprations nan-cires, laccroissement global des prots de la bourgeoisie vient toutde mme des bnces rsultant de lexploitation des travailleurs. Si laclasse ouvrire arrtait de produire, ce sont tous les prots, y comprisceux qui sont raliss dans les spculations nancires, qui scroule-raient.

    La classe ouvrire a les moyens et la possibilit de se dendre toutautant quavant la crise. Ce que la crise et le chmage ont chang, cestquon ne peut plus dendre efcacement ses conditions dexistencedans le cadre dune seule catgorie, dune seule entreprise ou dune

    seule proession. Lensemble du monde du travail a le mme intrtondamental imposer aux possdants capitalistes ses exigences. Lalutte densemble, seule, permet la classe ouvrire de dployer toutesa orce. La pire des choses pour la classe ouvrire serait de ne pas sa-voir surmonter les divisions articielles imposes par la bourgeoisie. Lapire des choses serait que les travailleurs qui nont pas de travail voienten ceux qui en ont des adversaires, et que ceux qui en ont craignentque les chmeurs prennent leur place. La pire des choses serait queles travailleurs cherchent dans leurs propres rangs des boucs mis-saires : travailleurs immigrs, travailleurs prcaires, emmes, jeunes ouanciens.

    Comment imposer les exigences vitales des travailleurs ?

    Elles ne peuvent tre imposes que par une lutte collective des tra-vailleurs, sufsamment massive, sufsamment explosive, pour menacerrellement la classe capitaliste. Nul ne peut prdire quelle injustice pa-tronale, quelle provocation contre les travailleurs, quelle mesure gou-vernementale, dclenchera cette vague puissante. Ce qui est certain,cest que cest une ncessit car la classe capitaliste ne lchera rien sans

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    sentir la colre ouvrire et la menace sur ses prots et sur sa ortune.Ce qui peut, en revanche, tre prvu et prpar, ce sont les reven-

    dications qui permettraient dunir tous les travailleurs autour dobjectisqui leur sont communs.

    Voil pourquoi il est ncessaire dtablir un programme de lutte,den dbattre et de le populariser dans le monde ouvrier bien avant quesonne lheure de la mobilisation.

    Quels sont les objectis imposer aux possdantset aux gouvernements, quels quils soient ?

    Le premier au qui rappe la classe ouvrire en cette priode decrise est le chmage. Face aux licenciements, il audra imposer linter-diction de tout licenciement, quitte ce que les entreprises concer-nes rpartissent le travail entre tous sans diminution de salaire. Pournancer cela, il aut prendre sur les prots des entreprises qui seraientinniment mieux utiliss de cette aon quen tant distribus auxactionnaires et placs sur les marchs nanciers, cest--dire dans la

    spculation. Si, la crise saggravant, les prots du prsent ne sufsaientpas, il audrait alors puiser dans les prots du pass, accapars par lespropritaires et actionnaires des entreprises et accumuls dans desortunes prives.

    Il aut aussi imposer ltat quil revienne sur la politique aberrantequi consiste supprimer des emplois dans les services publics, aggra-vant ainsi le chmage tout en diminuant la qualit du service. Il ny apas trop denseignants, pas trop de personnel dans les hpitaux, pastrop de postiers, pas trop dagents dans les transports publics, pastrop de personnel technique un peu partout. Il aut imposer ltat lacration de nouveaux services publics, en commenant l o le sec-

    teur priv est maniestement daillant comme dans le domaine de laconstruction de logements corrects mais prix abordables pour lesrevenus modestes ou, encore, dans le domaine de laide aux personnesges et dpendantes.

    Face la dgradation du pouvoir dachat, aussi bien du ait deshausses de prix qui sacclrent que des taxes et prlvement diversimposs par ltat, il aut une augmentation gnrale de tous les sa-laires, retraites et pensions. Cest indispensable pour rattraper le pou-voir dachat dj perdu au l du temps. Les 1 700 euros revendiqus

    par certaines centrales syndicales devraient tre un minimum net quine puisse pas sourir dexception. Pour lavenir, il aut que le pouvoirdachat soit garanti par lchelle mobile, lindexation des salaires, re-traites et pensions sur les hausses de prix, mesures par la populationelle-mme, mobilise pour cela, et pas par des ofcines gouverne-mentales.

    Face lattitude du grand patronat qui consiste dtourner lesprots des entreprises vers des oprations nancires, vers une sp-culation catastrophique pour lconomie, il aut mettre n au pouvoirabsolu des conseils dadministration sur les entreprises et, partant, surlconomie. Les entreprises sont les lieux o se cre la richesse socialegrce la collaboration de milliers de travailleurs, de la base lenca-drement. Lactivit sociale et ce qui en rsulte ne doivent pas dpendredun petit comit secret au pouvoir dictatorial qui reprsente exclu-sivement les intrts des propritaires et des gros actionnaires, maisdoivent tre soumis au contrle de tous : les travailleurs de lentrepriseen premier lieu, mais aussi les consommateurs, les usagers et tousceux dont lexistence est lie aux dcisions dune entreprise.

    Comment assurer ce contrle ?

    La premire condition de ce contrle est de supprimer immdiate-ment toutes les lois qui assurent le secret des aaires, derrire lequelles patrons dissimulent aussi bien tous les mauvais coups quils prpa-rent contre leurs propres travailleurs mais aussi tous leurs mensongesconcernant la qualit ou lutilit de leurs produits, toutes les atteintes lenvironnement ou la sant, tous les gaspillages, commencer parle dtournement des prots vers les oprations nancires. Combiende scandales actuels, de celui de lamiante lescroquerie sur les pro-

    thses mammaires en passant par le Mediator, ce mdicament qui tue,montrent lirresponsabilit des capitalistes lgard de la socit !La suppression du secret des aaires rendrait possible au moins que

    tous ceux qui sont au courant dun projet de la direction, domma-geable pour les travailleurs de lentreprise ou dommageable pour lesusagers ou les consommateurs, puissent rendre publics les mauvaiscoups qui se prparent et en inorment ceux qui sont concerns.

    Mais le contrle ne deviendra rel, complet, que si les travailleursdune entreprise en ont la proccupation et se mobilisent pour cela.

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    Un contrle rel signie que lon sache non seulement ce que produitlentreprise et par quelles mthodes, mais aussi qui sont les ournis-seurs et les sous-traitants, quelles sont les conditions des contrats quiles lient, quels sont les cots rels en tenant compte des dessous-de-table, quels sont les prix de vente et quelles sont les marges ? Celasignie surveiller en permanence largent qui rentre et largent qui sort, quoi servent les bnces, quelle est la part qui en est distribue auxactionnaires, directement sous orme de dividendes ou indirectementsous de multiples ormes : jetons de prsence aux runions du conseildadministration, primes et avantages en nature de toutes sortes, quelssont les privilges accords aux dirigeant et aux cadres suprieurs, desretraites-chapeaux aux appartements, en passant par les voitures deonction ?

    Ds que les patrons sont conronts une revendication mme mi-nime de leurs salaris, leur raction standard est dinvoquer limpossibi-lit pour leur trsorerie dy aire ace. Eh bien, il aut les obliger prsen-ter leurs comptes. Non pas ceux quont tablis leurs avocats scalistes,destins tromper un sc complaisant, mais les comptes rels. Ds quil

    sagit de justier des licenciements collectis, les patrons invoquent lacomptitivit sur le march national ou mondial. Vrier et rendre pu-blics tous les comptes permettrait aussi de dmontrer que, pour baisserles prix la production et donc pour augmenter la comptitivit duneentreprise, il y a une autre voie que celle qui consiste diminuer lessalaires. Il suft de diminuer les dividendes des actionnaires.

    Les travailleurs ont-ils les moyens de contrlerle onctionnement dune entreprise ?

    Oui. Ceux qui ont tout dans cette entreprise ont les moyens de

    tout contrler. Tout dans une entreprise passe entre les mains de sestravailleurs. Les ouvriers, les magasiniers, les techniciens savent tout dela nature de ce quils produisent, de ses qualits et dauts, ils saventdautant plus tout des stocks que ce sont eux qui les manipulent et qui,le cas chant, doivent se dbrouiller pour rattraper les loups. Lesemploys, les comptables de lentreprise, les inormaticiens chargsdentrer les donnes, savent tout des comptes de lentreprise. Il suftde centraliser les lments pars pour en savoir plus sur lentrepriseque son PDG et, plus orte raison, que les propritaires et les gros

    actionnaires, qui souvent ignorent mme ce que lentreprise produit,laissant les tches de la gestion des cadres salaris et se contentantde surveiller le montant et la progression de leurs prots.

    En exerant en permanence ce contrle, les travailleurs se ren-draient vite compte que les plans de licenciement ne sont pasimposs par des ncessits conomiques abstraites mais rsultentde choix. Les bas salaires et leur blocage rsultent du mme type dechoix, privilgiant systmatiquement la rtribution du capital par rap-port au pouvoir dachat de ceux sans le travail de qui le capital ne pour-rait pas rapporter du prot. Le contrle amne tout naturellement laconscience que les travailleurs mobiliss peuvent imposer aux capita-listes dautres choix.

    Le contrle des entreprises par les travailleurset par la population nest-il pas contradictoireavec le droit des propritaires capitalistes ?

    Si. En exerant leur contrle, les travailleurs ne se rendraient pas

    seulement compte que, dans tel ou tel cas concret, il est possible deprendre dautres dcisions que celles imposes par la recherche duprot maximum. Ils se rendraient aussi compte que la socit peut sepasser des capitalistes, que lconomie peut tourner autrement quetire par la seule course au prot individuel, mais aussi que les tra-vailleurs peuvent diriger lconomie, collectivement. Ce sont eux quila ont dj onctionner. Les travailleurs ont collectivement tous lesmoyens de prendre les dcisions, mme et surtout les plus impor-tantes : quelle production consacrer la capacit de production desentreprises, avec quels moyens ? Ils auraient au dpart cette suprio-rit sur les conseils dadministration capitalistes que leur motivation ne

    serait pas le prot individuel dune poigne de richissimes propritairesou actionnaires.

    Mais ce serait la mise en cause de la proprit !

    Oui, et alors ? Cette proprit-l, celle des grandes entreprises parles groupes capitalistes, ne rsulte certes pas de laccumulation de lar-gent gagn la sueur de leur ront par les grandes amilles bourgeoises.Elle rsulte non seulement de lexploitation de leurs travailleurs, mais

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    de la spoliation de leurs ournisseurs et sous-traitants et, sagissant dela grande distribution, de la spoliation des paysans producteurs obligsdaccepter des prix qui ne rtribuent mme pas leur travail.

    Lantagonisme entre les intrts des propritaireset ceux des travailleurs ne serait-il pas une source de chaos,incompatible avec le onctionnement normal de lconomie ?

    Cest le onctionnement normal , cest--dire actuel, capitaliste,de lconomie qui est une source de chaos. Il suft de constater lechaos engendr dans lconomie mondiale par la spculation et lesmanipulations des banques.

    Mais il est vrai que les deux systmes sont incompatibles. Ou bience sont les capitalistes qui conservent la direction de lconomie, avecle rsultat que lon voit clairement avec la crise, o la socit crve,non pas suite une catastrophe naturelle, ni mme parce quil ny apas assez de capacits de production, mais parce quil y en a trop etutilises en dpit du bon sens. Ou bien les travailleurs cartent la bour-

    geoisie de la direction de lconomie, en lui enlevant la proprit desentreprises et des banques, en remettant les grands moyens de pro-duction la collectivit an quelle puisse les grer dmocratiquementpour orienter la production en onction des besoins de tous et pas desprots individuels dune minorit.

    Le choix entre les deux ne peut se dcider que dans la lutte socialepousse son extrme : la lutte pour le pouvoir opposant la majoritlaborieuse de la population une classe privilgie de plus en plusparasitaire, incapable de matriser sa propre conomie.

    Les travailleurs de ce pays

    ont-ils craindre ceux dautres pays ?

    Non, quoi quen disent les dmagogues chauvins qui sont lex-trme droite, mais pas seulement. Prtendre cela est toujours unmoyen de dtourner le regard des travailleurs de leur ennemi vritable,la classe capitaliste qui les exploite dordinaire et les pousse la pau-vret en cette priode de crise.

    Les travailleurs sont partout victimes de la crise. Ils subissent par-tout des plans daustrit. Ils ont partout le mme intrt sopposer

    leurs exploiteurs qui sont souvent les mmes groupes industriels ounanciers qui, eux, ne connaissent pas de rontires pour senrichir surle dos des exploits. Proltaires de tous les pays, unissons-nous ! ,ce mot dordre est plus dactualit que jamais. Les travailleurs des di-rents pays sont des rres dans le combat commun contre le grandcapital.

    Dans une conomie mondiale compltement interdpendante, le

    mme produit rsulte de la participation aux direntes phases de saproduction dun grand nombre de travailleurs dun grand nombre depays, depuis lextraction des matires premires jusquau produit nal.Les travailleurs ne pourront se dbarrasser de leurs exploiteurs que silsunissent leurs eorts lchelle internationale. Une organisation sup-rieure de lconomie ne peut rsulter que de la coopration conscienteet raternelle de tous les travailleurs du monde.

    Il ny a pas que les salaris, les chmeurs et les retraits qui,dans les classes populaires,subissent les consquences de la crise !

    Non, en eet. Petits paysans, commerants et artisans payent chre-ment la volont du grand capital de continuer grandir mme pendantla crise. Ils la payent par les conditions de plus en plus draconiennesqui leur sont imposes par les entreprises capitalistes de lindustrie oude la distribution dont dpendent leurs revenus, soit en tant que our-nisseurs, soit en tant que clients. Ils la payent par des conditions decrdit de plus en plus difciles du ct des banques, alors pourtant queces dernires bncient de la part des banques centrales de crditsquasi gratuits. Ils la payent aussi parce que les prlvements croissantsde ltat les saignent alors que les impts des grandes socits cotes

    en Bourse sont ridiculement bas, sans compter tous les passe-droitset toutes les niches scales que leurs avocats spcialiss savent trou-ver. Les membres des catgories populaires dont le revenu est li auxsalaires ouvriers subissent les consquences de la baisse du pouvoirdachat de leurs clients, et la ermeture dune usine, catastrophe pourles travailleurs licencis, en est une aussi pour tous les petits commer-ants du voisinage.

    Les vritables proteurs de la socit, ceux qui ne travaillent paset gagnent des milliards, ont lhabitude de dresser les uns contre les

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    autres tous ceux qui gagnent leur vie en travaillant eux-mmes. Ou-vriers, artisans, petits commerants et paysans ont au contraire desintrts communs et ils peuvent se battre pour des objectis qui lesunissent ace la classe capitaliste. Le contrle de la population sur lesentreprises capitalistes qui exploitent les uns et tranglent les autres estun de ces objectis communs possibles. Comme en est un le contrledu systme bancaire et de lattribution des crdits.

    Cest une rvolution ! , sindigneront tous ceuxqui sont attachs, par intrt ou par ignorance, lorganisation actuelle de lconomie

    Oui, ce serait une rvolution. Mais cest justement parce que lescommunistes rvolutionnaires ne redoutent pas cette conclusion ul-time quils peuvent avancer les objectis visant garantir les intrtsdes exploits ace aux politiques qui visent, au contraire, prserver lesprivilges de la classe capitaliste.

    Seuls les communistes rvolutionnaires, qui nont aucun lien avecla bourgeoisie et ne sont pas intgrs dans ses institutions politiques,ne redoutent pas les consquences dune lutte des travailleurs quiprend de lenvergure et menace lordre conomique et social actuel.Ils considrent, au contraire, les luttes des exploits comme le seulmoyen douvrir des perspectives devant la socit. Ils les souhaitent, ilsy prennent leur part et les prparent.

    Une conomie sans capitaux et prots privs,base sur la proprit collectiveet une production dmocratiquement dcide,

    ne pourra jamais marcher , scrieront dautres

    Ce type dargument est toujours celui quinvoquent les denseursdun ordre social dpass et devenu incapable dassurer le dveloppe-ment de lhumanit. Pour les rois, les princes, la noblesse de lAncienrgime, de plus en plus parasitaires, il ne pouvait y avoir rien de meil-leur que lorganisation sociale qui assurait leurs privilges. Elle devaittre ternelle. Jusqu ce que la rvolution de 1789 rende limpossiblepossible.

    Mais que pensez-vous de toutes les propositionsdiscutes entre dirigeants,voire dans les instances internationales,et que lon prsente comme des solutions possibles la crise ?

    On nous inonde, en eet, longueur dmissions de radio ou detlvision, de dclarations politiques, de dbats en tout genre : aut-

    il sortir de leuro ou y rester ? Faut-il des mesures protectionnistes ?Faut-il produire ranais ou acheter ranais ? Comment rgu-ler les banques tout en continuant leur donner de largent ? Faut-ilermer les rontires devant des produits, voire des travailleurs venusdailleurs ?

    Toutes ces discussions, que lon nous prsente comme dcisivespour lavenir de la socit, ne sont que de la poudre aux yeux ! Ce sontdes boniments de charlatans car tout ce beau monde , conomistesdistingus, hommes politiques ou ches dtat, ne matrise absolumentpas lconomie capitaliste. Le seul moteur de celle-ci est la rechercheerne de prot des possesseurs de capitaux et la loi de la jungle que

    cela engendre. Sil y avait une solution, depuis que dure la crise, ilsauraient eu le temps de la trouver !La pire des choses serait que les travailleurs se divisent sur ces

    questions, au lieu de se battre pour leurs propres exigences, leur droitdavoir un emploi et un salaire correct, en somme pour ne pas tre lesvictimes dune crise dont ils ne sont en rien responsables.

    Mais tout cela nest pas en cause dans les lections.Alors quel est lintrt de prsenter une candidate la prsidentielle ?

    Les lections ne permettent pas de changer les choses. Elles per-mettent seulement de sexprimer. Mais cest un droit que les travail-leurs de ce pays ont mis des dcennies conqurir. Dans nombre depays, ils en sont encore privs.

    Il ne aut jamais abandonner un droit conquis, mais il aut savoirlutiliser efcacement. Les lecteurs des classes exploites, si souventtromps et grugs, ont bien des raisons de se tourner de plus en plusvers labstention. Sabstenir nexprime cependant pas seulement le d-got lgitime envers ceux qui gouvernent, mais aussi la rsignation.

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    Reuser de choisir entre direntes options politiques, toutes avo-rables la bourgeoisie, est une chose. Rejeter toute politique, y com-pris une politique avorable aux intrts des travailleurs, est une aonde laisser le monopole de la politique nos exploiteurs. Aux politiquesavorables la bourgeoisie, il aut opposer une politique reprsentantles intrts des travailleurs et des exploits.

    La candidate communiste ne sera doncquune candidate de tmoignage ?

    Et les autres ? En dehors des deux qui arriveront en tte au premiertour et qui seront qualis pour le second, ils ne seront tous que descandidats de tmoignage. Comme le sera mme celui qui aura perduau second tour. De plus, en juger par labsence de la moindre di-rence politique entre certains candidats qui acceptent par avance degouverner ensemble, leurs candidatures ne tmoigneront mme pasde quoi que ce soit, si nest de leurs seules ambitions personnelles.

    Une candidature communiste tmoignera, au moins, de la persis-tance dun courant rvolutionnaire dans le mouvement ouvrier. Cecourant sintitulait il y a plus dun sicle socialiste , puis commu-niste . Il regroupait celles et ceux qui aspiraient la rvolution so-ciale, lmancipation des travailleurs, une socit galitaire, mmelorsque les dirigeants de ces courants menaient des politiques trsloignes de ces idaux. Il aut que cette aspiration soit reprsentepartout dans cette lection.

    Il y aura de la part des bien-pensants il y a dj une pressionpour le vote utile . Le Parti socialiste sen sert dj pour tenter dim-poser que tous ceux qui souhaitent mettre Sarkozy dehors votent pourHollande ds le premier tour. Cest une aon de contraindre llectoratpopulaire entrer ds le premier tour dans le carcan des institutionsqui ne laisse au deuxime tour que le choix de celui qui, des deux can-didats, mnera la politique de la bourgeoisie.

    Il aut reuser cette pression. Mme ceux qui, dans llectorat po-pulaire, par dgot de Sarkozy, choisiront de voter pour Hollande audeuxime tour, ont intrt exprimer au premier tour quils ne lui ontpas conance, quils le garderont lil et que, mme avec la gaucheau pouvoir, ils sauront imposer leurs exigences.

    En quoi dendre un programme de lutte dans une lectionpeut-il tre utile pour sa ralisation ?

    Les bulletins de vote, mme en aveur dune candidate communistervolutionnaire, ne remplacent en rien les luttes relles des travailleurs.Mais ils donnent aux lecteurs des classes populaires le moyen dafr-mer quils sont daccord avec ce programme.

    Ils sont daccord pour afrmer par leur vote que : Pour mettre n au chmage, il aut imposer au grand patronatlinterdiction des licenciements et la rpartition du travail entre toussans diminution de salaire ; il aut imposer ltat dembaucherdans les services publics utiles toute la population, quils existentdj ou quils soient encore crer. Pour assurer un pouvoir dachat convenable pour tous, il autimposer laugmentation de tous les salaires et de toutes les retraiteset pensions. Il aut garantir ce pouvoir dachat par lindexation au-tomatique des salaires, retraites et pensions sur le cot de la viemesur par des reprsentants de la population.

    Il aut imposer le contrle des travailleurs sur les entreprises in-dustrielles et bancaires.

    Ne vaut-t-il pas mieux voter, ds le premier tour,pour le moins pire des deux candidatsqui ont une chance dtre lus au second,en loccurrence pour Hollande ?

    Certainement pas. Rien ne dit dabord que Hollande soit le moinspire . Quand bien mme il na pas la cynique dvotion de Sarkozyenvers les riches, ce quil era, sil se retrouve la prsidence de laRpublique, dpendra de lvolution de la crise et des exigences desbanquiers et du grand patronat. Bien quil soit encore dans lopposition,il ne prend aucun engagement envers les classes exploites. CommeSarkozy, il propose la poursuite des politiques daustrit et il le justiede la mme manire : lendettement de ltat ranais. En clair, son seulengagement est que les cranciers, la bourgeoisie grande et moyennequi est derrire les banques, continueront leur racket sur la population,alors qu ses yeux, les salaris ne mritent aucune garantie, ni de leurpouvoir dachat, ni mme de leur emploi.

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    Choisir de voter pour Hollande, cest voter contre la personne deSarkozy, mais pas contre sa politique. Et ce serait lui donner les moyensde se prvaloir de lapprobation populaire, mme lorsque, une ois lu,il prendra les pires mesures antipopulaires.

    Mlenchon arme quil reprsente la gauche de la gauche.

    Pourquoi ne pas soutenir sa candidature ?

    quoi cela servirait-il ? Mlenchon na aucune chance darriver de-vant Hollande au premier tour et encore moins dtre lu prsident dela Rpublique. Lui aussi est un simple candidat de tmoignage . Maisil ne tmoigne pas des mmes ides que Nathalie Arthaud, candidatede Lutte Ouvrire.

    Le courant communiste rvolutionnaire na aucune raison de sau-tocensurer et, par la mme occasion, de censurer llectorat ouvrieren lui enlevant la possibilit de se prononcer sur les objectis dendusdans cette lection par sa candidate. Nathalie Arthaud et Mlenchon

    reprsentent deux options politiques direntes. Plutt que de suppu-ter, sur la base de sondages, le nombre de voix quobtiendra lune oulautre et qui, de toute aon, ne permettront aucun des deux dtreprsent au deuxime tour, il aut laisser aux lecteurs la possibilit devoter pour celui qui reprsente le mieux leurs ides.

    Mlenchon critique Hollande, mais tout son pass de dirigeant duParti socialiste et dancien ministre du gouvernement Jospin laisse pr-voir que sa politique vise pour lessentiel rcuprer, au prot de sacarrire politique, la raction de llectorat socialiste qui napprouve pasla modration de Hollande. Fera-t-il partie du gouvernement socialistesi Hollande est lu ou se contentera-t-il de le soutenir ? Ce sera une a-

    aire de circonstances qui dpendra du nombre de voix quil obtiendra.Et le ait que lessentiel de la campagne de Mlenchon est assur parles militants du Parti communiste ne rendra pas meilleure sa politiqueuture. Cela prouve seulement que la direction du Parti communiste achoisi dabdiquer devant Mlenchon et de mettre la disposition de cedernier le dvouement de ses militants.

    La candidate de Lutte Ouvrire est la seule candidate communisteprsente dans la campagne lectorale.

    Mais ces divisions de la gauche ne avoriseront-elles paslextrme droite de Marine Le Pen ?

    Ce qui la avorise, cest que llectorat populaire est cur parla gauche rormiste qui, quand elle est au pouvoir, gouverne pour lecompte des possdants, comme la droite, et quelle est tout aussi im-pitoyable avec les travailleurs et les pauvres. La prsence de ministres

    communistes ny a jamais rien chang. Chaque ois que le Parti com-muniste a accd au gouvernement, il sest toujours align sur le Partisocialiste qui lui permettait cette participation gouvernementale. Lal-ternance apparat pour ce quelle est : bidon.

    En dernier ressort, le seul argument du Front national pour glanerdes lecteurs dans les classes populaires, alors quil est le parti de larange la plus ractionnaire du pays, la plus hostile au mouvementouvrier, la plus anticommuniste, le parti des nostalgiques de Ptain etdes guerres coloniales, cest que les Le Pen nont jamais particip aupouvoir gouvernemental.

    Mais pour ce qui est des illusions suivies de dceptions, llecto-rat populaire a dj donn. Il serait stupide de recommencer avec lesLe Pen qui sont Sarkozy en pire. En pire, parce que dans loppositionle Front national ne se direncie de Sarkozy quen propageant desinsanits xnophobes et racistes avec une vigueur encore plus grande,au point quil est difcile de discerner qui copie qui.

    Sans mme tre associ au pouvoir, le Front national est dj nui-sible la classe ouvrire, ne serait-ce que parce que sa dmagogieaboutit dresser des travailleurs les uns contre les autres en onctionde leur nationalit, de leur origine, de leur statut lgal, avec ou sanspapiers. Toute politique opposant les travailleurs les uns aux autres,pire, transormant les uns en boucs missaires des autres, et qui, par l

    mme, obscurcit la conscience de classe des travailleurs, aaiblit cesderniers et sert les intrts de la grande bourgeoisie.

    Et si le Front national tait associ au gouvernement, ce qui nestnullement inconcevable tant les ides et les dirigeants politiques desuns et des autres sont proches, cela pousserait le pouvoir dans un sensencore plus dur pour le monde du travail, encore plus port vers larpression de toute contestation venant de la classe ouvrire, encoreplus ractionnaire.

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    Lventualit dun renorcement de linfuence lectoraledu Front national nest-elle pas inquitantepour le monde du travail ?

    Si, bien sr. Mais les lections ne sont quun thermomtre. Ce quiserait plus inquitant, en eet, cest quune raction plus grande dellectorat se retrouve dans les insanits rpandues par cette organi-

    sation et que, par l mme, elle se mette la remorque des milieux lesplus ractionnaires du pays, derrire ses pires ennemis.

    Le Parti socialiste essaie de aire de cette inquitude un argumentlectoral pour le vote en aveur de Hollande. Mais ce nest certaine-ment pas ce parti qui peut endiguer la monte de linuence lecto-rale du Front national, puisque cest lui qui en est responsable pourune large part par ses reniements passs, par ses trahisons, par sonincapacit dendre un tant soit peu les intrts des plus pauvres parcouardise devant les plus riches.

    Les catgories populaires qui, par dmoralisation, se laisseraientsduire par Marine Le Pen ne pourront en tre dtournes que lorsque

    le monde du travail reprendra conance en lui-mme, contre le grandcapital, et le contestera par la lutte.

    Pourquoi voter et aire voter pour Nathalie Arthaud ?

    Le vote en aveur de Nathalie Arthaud signie clairement que ledsaveu vient de ceux qui sont dans le camp des travailleurs, et pasde ceux qui critiquent Sarkozy parce que, leur gr, il nest pas assezractionnaire, assez anti-ouvrier.

    Ce sera le vote qui exprimera le dsaveu le plus clair, le plus radical,contre Sarkozy, car il nexprimera pas seulement lhostilit lhommeet sa politique, mais toute lorganisation capitaliste de la socitdont il a t toujours t le serviteur obsquieux.

    Ce sera un vote de rejet de tous les candidats de droite dont la seuleambition est dorir la bourgeoisie leur prtention au pouvoir pour pro-longer la mme politique, comme Sarkozy a prolong celle de Chirac.

    Ce sera un vote de rejet de lextrme droite dont la dmagogiepour prendre la place de la droite parlementaire ne peut pas dissimu-ler quelle reprsente une politique encore plus menaante pour lemonde du travail.

    Ce sera un vote dopposition Sarkozy qui exprimera en mmetemps la mance de llecteur lgard de Hollande et du Parti socia-liste qui, chaque ois quil a dispos du pouvoir politique, a toujoursmen la mme politique que la droite, celle ordonne par le grandpatronat.

    Ce sera un vote pour exprimer son curement ace un systmeinstitutionnel qui prtend reprsenter la volont populaire, mais o lepouvoir rel appartient largent et ceux qui en ont beaucoup.

    Ce sera un vote contre les alternances pratiques ne permettantaux lecteurs que de changer quelques ttes au sommet pour que rienne change.

    Ce sera un vote pour exprimer la conviction que, si les lections nepeuvent pas changer la vie, la lutte collective des exploits en a la orceet la possibilit.

    Ce sera surtout un vote pour exprimer son approbation du pro-gramme de lutte dendu par Lutte Ouvrire et sa candidate. Lesvotes en aveur de Nathalie Arthaud, pour minoritaires quils soient,

    montreront quil existe dans llectorat populaire une raction qui estconsciente que laggravation du sort du monde du travail vient de ladomination du grand capital et qui est prte la contester et la com-battre.

    Et puis, au-del de ceux qui choisiront dafrmer leur accord avecce programme de lutte de la seule manire claire et efcace qui soit, envotant pour Nathalie Arthaud, il y a aussi ceux tout qui, en votant pourun autre candidat de gauche, se retrouvent dans les objectis denduset y adhreront lorsque lheure de la lutte sera venue.

    Pourquoi et comment participer sa campagne ?

    Nous ne pouvons pas compter sur la grande presse et sur la tl-vision pour propager ces ides. Elles ne se propageront que si nom-breux sont ceux qui ont la volont de les propager autour deux, dansleurs amilles, dans leurs entreprises, dans leurs quartiers. Il y a denombreuses aons de le aire, commencer par la discussion avecses proches, avec ses voisins, en diusant des tracts, en collant desafches. Chacune, chacun, peut apporter sa contribution, et les petitsruisseaux de lopposition ouvrire peuvent devenir une rivire.

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    Et aprs les lections ?

    Quelle que soit lissue de llection prsidentielle, quelle que soitla majorit qui sortira des lections lgislatives qui suivront, les pro-blmes resteront entiers pour les travailleurs, pour les chmeurs, pourles retraits, pour la majorit laborieuse de la population.

    Les lections nont pas le pouvoir darrter la crise. La classe capita-

    liste continuera prlever sur le monde du travail de quoi compenser,et au-del, ce que lui cote la crise conomique. Et le gouvernementnouvellement mis en place continuera appliquer une politique daus-trit au nom de la ncessit de rembourser la dette de ltat.

    Une ois les urnes ranges, les vritables batailles resteront mener.Les liens tisss autour de la candidature de Nathalie Arthaud et desobjectis dendus pendant la campagne, seront prcieux loccasionde ces luttes pour dmultiplier la orce de ceux qui dendront ce pro-gramme de lutte et, le cas chant, pour coordonner leurs actions.

    Cest dans ce sens que la campagne lectorale peut et doit devenirune tape dans la construction dun parti communiste rvolutionnaire

    dans ce pays.

    Pourquoi un parti communiste rvolutionnaire ?

    Les grands partis daujourdhui sont tous, sans exception, des partisau service de la bourgeoisie. Ils ont des discours dirents pour se airelire, et encore de moins en moins, mais aucun ne combat lorgani-sation capitaliste de lconomie, le monopole de quelques milliers degrandes amilles bourgeoises sur les entreprises et sur les banques.

    La classe des exploits a besoin dun parti qui reprsente ses in-trts politiques, non pas seulement loccasion dune consultationlectorale pour pousser un cri dindignation, mais pour peser sur la viepolitique ; pour exprimer ace chaque dcision du gouvernement dela bourgeoisie les exigences des exploits et pour proposer les actionsncessaires pour les aire prvaloir.

    Le Parti socialiste ses origines, la n du 19 e sicle, puis le Particommuniste aprs sa cration, dans les annes 1920, ont t de telspartis. Ils ont, tous les deux, ni par aillir leur tche et par sintgrerdans le systme institutionnel de la bourgeoisie. Ce nest pas le lieu iciden voquer les raisons mais elles sont paraitement explicables.

    Aujourdhui que ces partis ne reprsentent plus le long combat dumonde du travail pour son mancipation des chanes de lexploitation,reconstruire le parti qui reprenne le ambeau est une ncessit. Nulne peut prvoir par quel cheminement un tel parti pourra se recons-tituer. Mais il sera ncessairement luvre de milliers et de milliers detravailleurs ou dintellectuels prts se mettre dans leur camp, qui par-viendraient la conscience quil ne suft pas de dplorer les dgts

    du capitalisme. Il aut y mettre n et, pour y mettre n, la seule orcesociale qui en a la capacit est celle des exploits en mouvement etorganiss pour cela.

    Lutte Ouvrire milite sur ce terrain et la reconstruction dun particommuniste rvolutionnaire est sa raison dtre. Pour que naisse unvritable parti ouvrier rvolutionnaire, il aut que surgissent partirde la classe ouvrire des milliers, des dizaines de milliers de emmes,dhommes, de jeunes, qui se consacrent aux intrts collectis de leurclasse sociale jusquau but ultime qui est le renversement du pouvoirde la bourgeoisie. La aillite manieste du capitalisme, illustre par lacrise actuelle, les dgts quelle entranera dans la socit niront par

    convaincre un nombre croissant de personnes que ce systme ne m-rite pas de perdurer. Cette conviction les amnera prendre part aucombat pour la ncessaire transormation de la socit.

    Il aut un parti qui soit prsent dans les entreprises pour combattrele patronat capitaliste, l o se trouvent les sources de sa richesse. Ilaut un parti qui soit prsent dans les quartiers populaires pour interve-nir sur les multiples problmes du monde du travail : sopposer lex-pulsion dun locataire trangl par son bailleur ; vrier les prix dans lesupermarch du quartier et dnoncer les hausses excessives ; vrier sile nombre de places dans la crche est sufsant, sil y a assez dinstitu-teurs dans la maternelle et lcole primaire et denseignants au collge

    pour assurer une ducation convenable aux enants des classes popu-laires ; surveiller aussi ce qui se passe au commissariat pour intervenircontre des exactions ou les contrles au acis.

    Du point de vue des ides et du programme, ce parti ne surgirapas de rien. Le pass, la lutte sculaire du monde du travail pour sonmancipation, ont laiss un riche capital dexpriences ormules pardes gnrations communistes rvolutionnaires depuis que Marx lavaitormul dans le Manifeste Communiste : Lmancipation des travail-

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    leurs sera luvre des travailleurs eux-mmes. Il aut se servir de tout ce capital dides et dexpriences, mais il aut

    des emmes et des hommes qui aient cette volont. Si les lections quiviennent contribuent un tant soit peu accrotre leur nombre, ren-orcer leur dtermination et resserrer les liens entre eux, les lectionsde 2012 constitueront, bien plus quun pisode sans lendemain, unetape dans la construction dun parti communiste rvolutionnaire.

    Si vous souhaitez donner votre point de vue sur cette brochure ou

    sur les discussions que vous avez pu avoir avec nous, vous pouvez le

    aire de direntes aons :

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    par e-mail :

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    Et si vous souhaitez rencontrer des camarades, nous pourrons ainsivous mettre en contact avec ceux qui sont les plus proches de votre

    domicile ou de votre travail.

    Visitez notre site internet : www.lutte-ouvriere.orget, intgr celui-ci, le site de la campagne de Nathalie Arthaud.

    Supplment gratuit Lutte Ouvrire n 2267 du 13 janvier 2012

    Imprim par IMS - 93500 Pantin