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Programme de renforcement des capacités statistiques de l’éducation de soutien à la République du Niger Rapport diagnostique Décembre 2003 Rédigé conjointement par l’Institut de statistique de l’UNESCO et le Comité technique national de renforcement des capacités statistiques en éducation Financé par la Commission Européenne

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Programme de renforcement

des capacités statistiques de l’éducation

de soutien à la République du Niger

Rapport diagnostique

Décembre 2003

Rédigé conjointement par l’Institut de statistique de l’UNESCO et le Comité technique national de renforcement

des capacités statistiques en éducation

Financé par la Commission Européenne

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TABLE DES MATIÈRES

SOMMAIRE ÉXÉCUTIF ........................................................................................v

1. INTRODUCTION ...........................................................................................11

2. ORGANISATION DU SYSTÈME ÉDUCATIF RÉPUBLIQUE DU NIGER......13

2.1 Missions des départements en charge de l’éducation ..........................13 2.2 Perspectives de développement de l’éducation ....................................17

3. EXAMEN INSTITUTIONNEL ET INFRASTRUCTUREL ................................20

3.1 Organisation et responsabilités des services statistiques .....................20 3.2 Moyens humains et matériels ...............................................................23 3.3 Infrastructures techniques.....................................................................23 3.4 Moyens financiers et appuis extérieurs actuels.....................................33 3.5 Recommandations générales ...............................................................34

4. EXAMEN GÉNÉRAL DE LA CHAINE DE PRODUCTION DES DONNÉES STATISTIQUES..................................................................35

4.1 Description du processus de collecte des données statistiques : Instruments et stratégie ........................................................................36 4.2 Recommandations générales ...............................................................43

5. PRODUCTION ET UTILISATION DES DONNÉES ET INDICATEURS ........47

5.1 État de disponibilité des indicateurs au niveau du préscolaire, du primaire et du secondaire général....................................................47 5.2 Diffusion et utilisation des informations statistiques ..............................50

6. EXAMEN ET ANALYSE DE LA QUALITÉ DES DONNÉES ..........................52

6.1 Fiabilité relative des informations recueillies .........................................52 6.2 Qualité générale des « familles » de données ......................................54 6.3 Grille générale d’évaluation de la qualité des données.........................55

7. SYNTHÈSE GÉNÉRALE DU DIAGNOSTIC, PROPOSITION ET RECOMMANDATIONS..................................................................................59

7.1 Synthèse générale ................................................................................59 7.2 Propositions et recommandations.........................................................63

8. CONCLUSION GÉNÉRALE ......................................................................... 69 APPENDICE I : Composition du comité technique ......................................... 71 APPENDICE II : Synthèse des missions ISU effectuées au Niger................... 72 APPENDICE III : Évaluations détaillée de la qualité des données.................... 76

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LISTE DES ACRONYMES

BCR Bureau central de recensement CITE Classification internationale type de l’éducation DAEPU Division des affaires estudiantines et postuniversitaires DCSD Division de la carte scolaire et de la documentation DAF Direction des affaires financières du MESSRT DAAP Direction des affaires administratives et du personnel du MESSRT DEEC Direction de l’évaluation des examens et concours du MEBI/A DEP Direction des études et de la programmation DFSE Division formation suivi - évaluation DGENF Direction générale de l’Éducation non formelle DQAF Data Quality Analytical Framework DREBA Direction régionale de l’Enseignement de base I et de

l’alphabétisation DRESS Direction régionale des Enseignements secondaire et supérieur DRF/M Direction des ressources financières et matérielles du MEBI/A DRH Direction des ressources humaines du MEBI/A DS/CN Direction de la statistique et des comptes nationaux DSI Division des statistiques et de l’informatique EMIG Ecole des mines de l’industrie et de la géologie ENA Ecole nationale d’administration ENSP Ecole nationale de la santé publique EPT Éducation pour Tous IAFA Inspection d’alphabétisation et de la formation des adultes IEB Inspection d’enseignement de base IEJ/M Inspection des jardins d’enfants et maternelle IES Inspection d’enseignement secondaire IET Inspection d’enseignement technique IFTIC Institut de formation aux techniques de l’information et de la

communication LOSEN Loi d’orientation du système éducatif Nigérien MEBA Ministère de l’enseignement de base I et de l’alphabétisation MESSRT Ministère des enseignements secondaire et supérieur, de la

recherche et technologie PDDE Programme décennal de développement de l’éducation PROSEF Projet sectoriel de l’éducation formelle

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SOMMAIRE ÉXÉCUTIF A. Généralités 1. Dans le cadre du Programme de renforcement des capacités statistiques financé par la Commission Européenne, la République du Niger a effectué avec l’appui de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) un diagnostic approfondi de l’ensemble des chaînes de production statistiques dans le secteur de l’éducation. 2. Ce diagnostic débouchera sur un plan d’actions global en direction de l’équipement, de la formation et des restructurations fonctionnelles sur l’ensemble des activités statistiques des deux départements concernés et contribuera à une bonne maîtrise des indicateurs exigés tant par le suivi de l’Éducation pour Tous (EPT) que par le pilotage du Plan décennal de l’éducation (PDDE). 3. Le diagnostic a permis d’analyser les pratiques et les méthodes mises en œuvre dans le domaine de la collecte, du traitement et de la dissémination des données statistiques de l’éducation par le Ministère de l'Enseignement de base I et de l'alphabétisation (MEBA) et le Ministère des Enseignements secondaire et supérieur, de la recherche et de la technologie (MESSRT). 4. La qualité des chaînes statistiques a été analysée au moyen d’une grille de questionnement standardisé1 qui quantifie les performances globales des processus étudiés par niveau d’enseignement. 5. Les deux départements étudiés ont des performances inégales dans les trois étapes essentielles que sont la collecte, le traitement et la dissémination des résultats. 6. L’Enseignement de base (préscolaire et primaire) qui bénéficie depuis plusieurs années de l’appui technique et financier du projet PROSEF et plus récemment du Projet carte scolaire de la Commission Européenne, est le niveau d’enseignement le plus avancé dans le domaine des statistiques scolaires. 7. L’Enseignement secondaire général, rattaché depuis 2001 au nouveau MESSRT, n'a pas bénéficié du même appui que l'Enseignement primaire. Il souffre en particulier d’un déficit méthodologique pour les aspects analytiques liés aux statistiques de l’éducation, et dans une moindre mesure, de certains dysfonctionnements en amont dans la collecte des informations. 8. La chaîne de production des statistiques de l’Enseignement supérieur et de l’Enseignement technique et professionnel est inorganisée et très peu structurée, tant sur le plan niveau des outils de collecte que sur le plan du traitement et de la diffusion des données. Les informations recueillies restent très parcellaires et ne se prêtent pas à une exploitation pertinente.

1 Data Quality Assessment Framework (DQAF).

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9. L’Éducation non formelle dispose d’un système de collecte de données, même si elle souffre de déficiences de divers ordres. Ce secteur est en cours de restructuration méthodologique et technique pour ce qui concerne les aspects statistiques et évaluatifs de ses activités. 10. Mis à part l’Enseignement de base (préscolaire et primaire), les autres secteurs éducatifs manquent globalement de moyens pour financer les campagnes statistiques. L’engagement de l’Etat à travers son budget, reste très marginal ce qui rend l’ensemble du processus de production des statistiques essentiellement tributaire des financements extérieurs. B. Constats et recommandations Les processus de collecte des données 11. En 2003-2004, suite à l'analyse des outils de recensement scolaire en vigueur au MEBA, les questionnaires relatifs à l'Enseignement primaire et ceux portant sur le Préscolaire ont été modifiés dans le fond et la forme. De nouveaux questionnaires ont été élaborés, intégrant en particulier la notion de groupe pédagogique dans l’Enseignement primaire. Ces questionnaires constituent à présent un outil cohérent de collecte qui s'est enrichi en particulier de la prise en compte des besoins de la carte scolaire pour permettre une analyse fine de la qualité de l'offre éducative. 12. Pour l’Enseignement secondaire, une harmonisation dans le fond et la forme avec le questionnaire de l’Enseignement primaire sera nécessaire. En effet, la mise en place d’une modélisation unique des données pour ces deux niveaux est souhaitable. 13. Pour les autres niveaux d’enseignement, des outils d’enquête devraient être reformulés ou conçues et des procédures de collecte systématiquement établies. Le traitement des données 14. En ce qui concerne l’Enseignement de base (préscolaire et primaire) et en corollaire, la refonte des outils d’enquête, une nouvelle structuration des données est mise en place depuis cette année. Cette nouvelle modélisation, issue des expériences réussies du Burkina Faso et du Sénégal, garantit notamment le maintien pluriannuelle du modèle. Elle permet en particulier une meilleure appropriation des données par les analystes de l’éducation. 15. Pour l’Enseignement secondaire général, la modélisation des données est moins avancée. Aux fins d’aboutir à terme, comme il serait souhaitable, à un modèle conceptuel unique au sein des deux ministères en charge de l'éducation (MEBA, MESSRT), la restructuration des outils d’enquête du secondaire est nécessaire.

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16. Les opérations de saisie tant pour le Primaire que pour le Secondaire général ne sont pas suffisamment déconcentrées et n’impliquent pas suffisamment les cadres nationaux. La déconcentration de ces opérations constitue pourtant un catalyseur fort pour l’amélioration de la qualité des données et une meilleure appropriation de la chaîne statistique par les cadres régionaux et à terme, par les chargés de statistique au niveau des inspections. 17. Globalement, pour l’Enseignement primaire et dans une moindre mesure l'Enseignement secondaire général, la production des indicateurs EPT est relativement bien assurée, à l’exception de ceux relatifs aux dépenses et coûts de l’éducation. La dissémination et l’utilisation des statistiques de l’éducation 18. La diffusion des résultats statistiques issus des collectes annuelles ne concerne que les Enseignements primaire et secondaire général. Pour ces niveaux d’enseignement, cette diffusion se fait essentiellement sous forme d’annuaires et de dépliants synthétiques. 19. Cette diffusion n’atteint jamais le niveau de l’établissement. Pourtant, les directeurs d’établissement sont les principaux acteurs d’un pilotage déconcentré du système éducatif et un maillon essentiel dans le processus de la « fiabilisation » des données scolaires. 20. La disponibilité effective des résultats statistiques, c’est-à-dire leur publication et diffusion, n’est jamais assurée avant la fin de l’année scolaire. Ces retards rendent les résultats statistiques obsolètes dans la perspective de la préparation de l’année scolaire suivante. 21. D’une manière générale, la culture statistique est peu implantée dans les départements ministériels en charge de l’éducation au Niger. L’utilisation des données brutes publiées et la production d’études ou analyses transversales sont peu courantes. 22. Il est recommandé qu'une politique de dissémination des indicateurs et données statistiques soit mise en place. Cette politique doit s’accompagner d’une vaste campagne de formation et de sensibilisation de l’ensemble des acteurs de l’éducation à l’utilisation de ces outils. 23. Les données secondaires ou exogènes ne sont que peu ou pas utilisées. En particulier celles provenant des enquêtes ménage de type DHS,2 pourtant essentielles dans l’analyse de la demande éducative. 24. Les données démographiques, et en particulier les modélisations liées aux projections intercensitaires, sont mal maîtrisées, fragilisant les indicateurs qui intègrent les données démographiques au niveau national et surtout aux niveaux désagrégés (région, inspection, village, etc.). 2 Demographic and Health Survey.

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C. Conclusion 25. Globalement, les résultats de l’évaluation portée sur la qualité des chaînes statistiques sont contrastés. Le bilan est très négatif pour l’Enseignement technique et professionnel et pour le Supérieur. Il l’est beaucoup moins pour les Enseignements préscolaire, primaire et secondaire général. Si pour ces derniers ordres d’enseignement, les activités de collecte et de traitement sont relativement bien menées, elles souffrent toutefois de déficiences méthodologiques et logistiques importantes à différents niveaux. 26. L’accessibilité des données et des résultats statistiques est faible et rend donc mal aisé le pilotage déconcentré du système éducatif nigérien. En ce qui concerne l’Enseignement primaire, la fiabilité et la pertinence des résultats statistiques sont bonnes pour l’ensemble des aspects quantitatifs liés aux élèves et aux enseignants, mais insuffisantes pour les infrastructures, les dépenses de l’éducation et les données démographiques. La restructuration des outils et méthodes, engagée dès cette année, devrait significativement corriger certains dysfonctionnements. En particulier, les délais de publication qui sont actuellement beaucoup trop longs (huit à neuf mois à partir de la rentrée scolaire), doivent être réduits en vue de favoriser une utilisation pertinente des statistiques et indicateurs tant pour le pilotage que pour la gestion du système éducatif. 27. Une coordination des chaînes statistiques des différents ordres d’enseignement est indispensable pour atteindre une approche systémique du système éducatif au Niger. Elle pourrait se fédérer autour des méthodes et outils mis en place dans l’Enseignement primaire. Cela ne sera possible que si tous les acteurs de l’éducation sont impliqués, à tous les niveaux administratifs, dans des actions de responsabilisation mais aussi de sensibilisation et de formation. 28. Les outils techniques et les modèles sous-jacents liés à la production statistique doivent être robustes, évolutifs et fiables. Pour atteindre ces objectifs, un important effort de modélisation des données, entamé dans l’Enseignement primaire, doit être fait. La maîtrise complète et la normalisation des outils venant en amont des productions statistiques doivent être assurées. Ces objectifs ne sauraient être atteints sans un vaste plan de formation des cadres impliqués mais aussi des acteurs de terrain, particulièrement les chefs d’établissements. 29. La première étape de cette phase diagnostique doit aboutir à l’établissement d’un plan d’action répondant à l’ensemble des recommandations présentes dans ce rapport. Ce plan d’action intégrera un calendrier et des éléments estimatifs de coûts de mise en œuvre des activités retenues. 30. Ci-après un tableau résumant l’évaluation de la qualité des données.

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Éducation préscolaire

BASE I (primaire)

BASE II et moyen

(secondaire général)

Enseignement technique et

professionnel

ÉVALUATION DÉTAILLÉE DE LA QUALITÉ GÉNÉRALE DES DONNÉES PAR NIVEAU

D'ENSEIGNEMENT % % % %

0 Conditions préalables à la qualité 39 50 33 22 0.1 Environnement juridique et institutionnel 50 70 60 40 0.2 Ressources 25 38 25 13 0.3 Sensibilisation à la qualité 50 50 20 10 1 Intégrité 56 69 44 31

1.1 Professionnalisme 78 89 61 44 1.2 Transparence 30 40 30 10 1.3 Éthique 25 25 0 0 2 Justesse méthodologique 65 71 65 29

2.1 Concepts et définitions employés correspondent au cadre standard de statistique

75 83 67 33

2.2 Portée 50 58 58 25 2.3 Classification/sectorisation 75 75 75 0 2.4 Bases d'enregistrement 50 67 50 50 3 Exactitude et fiabilité 53 59 41 24

3.1 Les sources de données 20 32 30 10 3.2 Techniques statistiques 63 75 63 63 3.3 Évaluation et validation des données brutes 67 67 33 0 3.4 Évaluation et validation des données

intermédiaires et des produits statistiques 67 67 33 17

3.5 Examen des révisions 50 50 50 25 4 Fonctionnalité 56 61 33 22

4.1 Pertinence 63 75 25 13 4.2 Actualité et périodicité 50 50 17 0 4.3 Cohérence 71 79 57 43 4.4 Politiques et pratiques de révision 25 25 13 13 5 Accessibilité 50 57 43 21

5.1 Clarté et diffusion 58 72 58 25 5.2 Accessibilité des métadonnées 50 60 40 20 5.3 Assistance aux utilisateurs 33 33 17 17

Score global 53 60 43 24

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1. INTRODUCTION 31. Selon l’Indice de développement humain du PNUD, le Niger est classé 173e sur 174 pays. Près de 85 % de la population vit en milieu rural. Par ailleurs, le Niger possède avec 40 % l’un des taux de scolarisation les plus faibles d’Afrique, caractérisé par de fortes inégalités entre genre et de fortes disparités régionales ainsi qu’entre zones urbaines et zones rurales. Sur le plan économique, le PIB par habitant, estimé actuellement à un peu moins de 200 US$, a baissé de plus de 40 % au cours des 20 dernières années. 63 % de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté. 32. Le retard du Niger, en particulier en matière de scolarisation et d’alphabétisation, est dû non seulement aux moyens financiers qui sont certes loin de satisfaire les besoins de développement du pays, mais aussi au manque de capacités de gestion du système éducatif tant sur le plan de la planification que sur celui du suivi et de l’évaluation. La persistance de lacunes chroniques dans les données impose d’engager des efforts considérables dans ce domaine. Aucun progrès n’est possible en l’absence de décisions politiques fondées sur des données objectives et fiables. Le suivi des progrès de l’EPT devrait donc se baser sur un système d’information capable de produire régulièrement les informations nécessaires pour mesurer les progrès et établir les tendances observées et projetées. 33. La Commission Européenne a financé dans un programme de renforcement des capacités de collecte et d’utilisation des statistiques pour le suivi de l’Éducation pour Tous (EPT). Onze pays, dont la République du Niger, font partie des pays pilotes. Ces pays ont été choisis parmi le groupe « Procédures accélérées » (Fast-track countries), identifiés par la Banque mondiale comme pays prioritaires à l’action d’appui pour réaliser les objectifs de l’EPT. 34. L’ISU a été chargé de mettre en œuvre ce vaste programme dont l’objectif principal est d‘aider les pays bénéficiaires à assurer un suivi statistique régulier de leurs progrès vers la réalisation des objectifs de l’EPT. Il s’agira, plus concrètement d’adapter les systèmes d’information existants aux exigences et conditions convenues dans le cadre des nouveaux objectifs de l’EPT formulés lors du Forum mondial sur l’éducation de Dakar en avril 2000, mais également de renforcer les capacités nationales des statisticiens responsables de la collecte et de l’analyse des données. 35. Aussi, dans le cadre de l’exécution de ce programme, l’ISU a-t-il conduit plusieurs missions au Niger, la première ayant eu pour objectifs d’une part, la présentation du projet aux autorités éducatives nationales ainsi qu’à la communauté des partenaires technique et financiers impliqués dans le secteur de l’éducation, et d’autre part, la mise en place d’un Comité technique national chargé du suivi du programme. Les deuxième et troisième missions ont, quant à elles, porté sur le diagnostic de la chaîne de production des statistiques et des indicateurs pour l’ensemble des niveaux d’enseignement et sur l’élaboration d’un plan d’actions pour l’ensemble du secteur de l’éducation au Niger. Ces missions ont permis d’initier très rapidement une refonte de la collecte et du traitement des données, essentiellement en

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direction de l’Enseignement primaire, aux fins d’appuyer le MEBA dans la production d’indicateurs récents pour la revue sectorielle de l’éducation prévue en juin 2004. 36. Le présent rapport présente dans sa deuxième partie l’organisation du système éducatif en République du Niger. Dans la troisième partie, il traite du positionnement des services du système d’information statistique au sein de l’organigramme des ministères en charge de l’éducation. La quatrième partie aborde un examen de la chaîne de production des statistiques scolaires tandis que la cinquième partie traite de la production des indicateurs et de l’analyse de la qualité des données. Seront présentées dans la sixième et septième parties, l’examen de la qualité des données, suivi de la synthèse générale du diagnostic et les propositions et recommandations, et enfin, en huitième partie, la conclusion.

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2. ORGANISATION DU SYSTÈME ÉDUCATIF EN RÉPUBLIQUE DU NIGER 37. Le système éducatif nigérien est géré par deux départements ministériels qui sont :

Le Ministère de l’enseignement de base I et de l’alphabétisation (MEBA) ; et Le Ministère des enseignements secondaire et supérieur, de la recherche et de

la technologie (MESSRT). D’autres départements tels que l’Agriculture, la Santé, les Mines et la Jeunesse et le Sport sont également impliqués dans le secteur éducatif. 38. La structure du système éducatif en République du Niger couvre à la fois le secteur formel et le secteur non formel. Le secteur formel de l’éducation comporte :

l’Enseignement de base (préscolaire, cycle de base I et cycle de base II) ; l’Enseignement moyen ; et l’Enseignement supérieur.

Celui de l’éducation non formelle comporte :

l’Alphabétisation ; et l’Enseignement coranique.3

Ce dernier ordre d’enseignement est assuré dans les Centres d’alphabétisation et de formation des adultes, les écoles confessionnelles, les centres de formation partagées et les diverses structures occasionnelles de formation et d’encadrement. 2.1 Missions des départements en charge de l’éducation et de la formation 2.1.1 Ministère de l’enseignement de base I et de l’alphabétisation 39. Le MEBA a sous sa tutelle l’Éducation préscolaire et l’Enseignement primaire ou cycle de base I et l’alphabétisation. 40. L’Éducation préscolaire concerne les enfants de 3 à 6 ans. Elle vise en particulier à (i) aider l’enfant à s’épanouir en vivant sa vie d’enfant dans un espace approprié ; (ii) donner à l’enfant l’occasion d’évoluer dans un cadre autre que celui de sa famille ; (iii) favoriser chez l’enfant le développement d’une personnalité bien équilibrée ; et (iv) stimuler son esprit de créativité en encourageant son désir naturel à la réalisation.

3 Dans le cadre du PDDE, il est prévu une restructuration de l’Enseignement coranique et son

intégration dans le secteur formel.

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41. L’Enseignement de base est dispensé quant à lui normalement dans : (i) les écoles « classiques » ; (ii) les « medersas » qui dispensent un enseignement bilingue en français et en arabe ; (iii) les écoles expérimentales conçues pour la promotion de l’enseignement en langues nationales et qui, par conséquent, dispensent un enseignement bilingue4 ; et (iv) les écoles spécialisées pour les enfants en difficulté scolaire.5 Il accueille les enfants âgés de 6 à 7 ans. La durée normale de scolarité est de 6 ans. 42. Ces deux niveaux d’enseignement forment l’Enseignement de base I qui ont pour mission de : (i) munir l’individu d’un minimum de connaissances et d’aptitudes et développer en lui des attitudes qui lui permettront de comprendre son environnement, d’interagir avec lui, de poursuivre de lui-même son éducation et sa formation et de participer plus efficacement au développement économique et social de la nation ; (ii) satisfaire les besoins essentiels d’apprentissage ; et (iii) de valoriser les contenus éducatifs fondamentaux dont l’être humain a besoin pour développer toutes ses facultés, vivre et travailler dignement, améliorer la qualité de son existence et prendre des décisions éclairées. 43. Sur le plan organisationnel, le Ministère de l’enseignement de base I et de l’alphabétisation (MEBA) comprend en particulier une Direction des études et de la programmation (DEP) dotée d’une Division des statistiques et de l’informatique (DSI) en charge de la collecte, du traitement et de la diffusion des données scolaires, et d’une Division de la carte scolaire et de la documentation (DCSD). La décentralisation de la gestion du MEBA est essentiellement assurée au niveau régional par les Directions de l’Enseignement de base I et de l’alphabétisation (DREBA), chacune dotée d’un Service des études et de la programmation, et au niveau des inspections, un chargé de statistique et un chargé de carte scolaire. 44. En ce qui concerne l’alphabétisation, le MEBA dispose d’une Direction générale de l’éducation non formelle (DGENF) qui comprend : une Direction des programmes d’alphabétisation et de post-alphabétisation, une Direction du matériel didactique et de la documentation et une Direction du suivi-évaluation et de la formation. Cette dernière direction comprend au niveau central une Division du suivi-évaluation dont les principales activités sont la collecte, la production et la diffusion régulières d’informations. Au niveau régional, la structure centrale s’appuie sur les Inspections d’alphabétisation et de la formation des adultes (IAFA).

4 Français et langue nationale de la localité où est implantée l’école. 5 Physique ou sociale.

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2.1.2 Ministère des enseignements secondaire et supérieur, de la recherche et de la technologie

45. Le Ministère des enseignements secondaire et supérieur, de la recherche et de la technologie a sous sa tutelle :

l’Enseignement base II ; l’Enseignement moyen ; l’Enseignement technique et professionnel ; et l’Enseignement supérieur.

46. L’Enseignement de base II accueille normalement les enfants âgés de 11 à 13 ans. Sa durée normale est de quatre ans. 47. L’Enseignement moyen est le deuxième degré d’enseignement. Il est composé d’une filière Enseignement général et d’une filière Enseignement technique et professionnel. Typiquement, il concerne les jeunes âgés de treize à dix-neuf ans et regroupe l’Enseignement général, l’Enseignement technique et professionnel et l’Enseignement dans les écoles normales de formation des maîtres. Il est dispensé dans les collèges d’enseignement général, les lycées d’enseignement général, les lycées d’enseignement technique et professionnel et dans les écoles normales d’instituteurs adjoints (deux ans) et d’instituteurs (un an). Sa mission est :

de consolider les acquis de l’éducation de base ; d’apporter à l’élève de nouvelles connaissances dans les domaines scientifique,

littéraire et artistique ; de développer chez l’élève l’esprit scientifique (capacité d’observation, de

raisonnement, d’expérimentation et de recherche, d’analyse et de synthèse, de jugement et d’invention) ; et

d’enrichir chez l’élève les instruments d’expression et d’améliorer ses capacités de communication.

48. Sur le plan organisationnel, tout comme au MEBA, le MESSRT dispose d’une Direction des études et de la programmation dotée d’une Division des statistiques et de l’informatique (DSI) chargée de la chaîne de production des données.6 La DEP du MESSRT est également dotée d’une Division de la carte scolaire et de la documentation (DCSD) chargée entre autre de la carte scolaire. Au niveau régional, il existe une Direction régionale des Enseignements secondaire et supérieur (DRESS) dotée d’un Service des études et de programmation. Au niveau des inspections, on compte un chargé de statistique et un chargé de carte scolaire.

6 Organiser et exécuter les enquêtes et les recensements scolaires.

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49. L’Enseignement supérieur constitue le troisième degré d’enseignement. Il comprend l’ensemble des formations du post-moyen. Il est dispensé dans les deux universités du Niger et dans les grandes écoles telles que l’Institut de formation aux techniques de l’information et de la communication (IFTIC), l’Ecole nationale de la santé publique (ENSP), l’Ecole nationale d’administration (ENA), l’Ecole des mines de l’industrie et de la géologie (EMIG) ainsi que d’autres établissements privés de formation, notamment en informatique et en gestion et comptabilité. Ce niveau d’enseignement concerne quelque 6 500 étudiants répartis dans huit facultés et écoles des universités de Niamey et de Say.

50. Sur le plan organisationnel, l’Enseignement supérieur comporte une Direction de l’Enseignement supérieur qui comprend deux divisions : i) la Division de enseignements (DE) ; et ii) la Division des affaires estudiantines et postuniversitaires (DAEPU). Cette dernière comprend trois services dont un service de statistiques universitaires et de détermination des filières chargé :

i) d’établir les statistiques relatives aux effectifs des étudiants par filière ;

ii) de prendre en charge le recensement des filières de formation ainsi que l’information des étudiants et de leurs parents sur tous les aspects liés à ces formations ; et

iii) de collecter en relation avec les autres institutions concernées, tous les renseignements susceptibles d’aider à canaliser l’inscription des étudiants dans les filières porteuses au besoin de l’économie nationale.

2.1.3 Structures consultatives en matière d’éducation La loi No 98 du 1/6/98, portant sur l’orientation du système éducatif nigérien (LOSEN), a institué des organes de concertation au plan national, régional et sous-régional. 51. Trois niveaux de consultation, de concertation et de prise de décision en matière d’orientation et de gestion du système éducatif sont proposés dans le cadre de la nouvelle politique éducative nigérienne :

i) Le Conseil national de l’éducation, organe de concertation sur avis duquel sera élaborée et appliquée toute nouvelle mesure intéressant le devenir de l’éducation au Niger ;

ii) Le Conseil régional de l’éducation, chargé du suivi de la politique éducative au niveau régional ; et

iii) Le Conseil sous-régional de l’éducation, chargé du suivi de la politique éducative au niveau sous-régional.

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2.1.4 Autres ministères et structures impliqués dans la production des données nécessaires à l’analyse du système éducatif

52. Les données nécessaires à l’analyse du système éducatif proviennent non seulement du système éducatif et notamment des DEP (Direction des études et de la programmation) qui produisent les données relatives aux effectifs des élèves et enseignants et aux résultats des examens, mais également d’autres départements ministériels tels que le Ministère des finances et de l’économie en matière des données salariales et les agrégats macro-économiques ou le Ministère de la fonction publique et du travail en matière des informations sur la carrière des enseignants. Certaines données proviennent des résultats d’enquêtes périodiques ou ponctuelles.7 D’autres sont produites au niveau central et d’autres encore, aux niveaux déconcentrés (cf. Tableau 1).

Tableau 1.

2.2 Perspectives de développement du secteur de l’éducation au Niger 53. Le Niger a pris conscience de l’enjeu que constitue la Déclaration mondiale sur l’EPT et son cadre d’action pour répondre aux besoins éducatifs fondamentaux des citoyens. Dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations de Jomtien, un plan d’action national à optique multisectorielle a été élaboré pour la réalisation des objectifs de l’EPT à l’an 2000.

7 Recensement général de la population, Enquête budget-consommation, Revue des dépenses

publiques, enquêtes MICS, etc.

Niveau central Niveau

régional

Niveau sous-

régional Niveau local

MEBA

DEEC

DFSE

DRF/M

DRH

DREBA IEBA

IAFA

Écoles

Centres d’alphabétisation

MESSRT DAF

DAAP

DRESS IES

Ministère des finances et de l’économie

DS/CN Services régionaux du Plan

SAP

ONG et institutions spécialisées

CARE

UNICEF

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54. La stratégie générale de conception du plan d’action repose sur la complémentarité entre les systèmes formel et non formel, avec un accent particulier sur le non formel. Ceci s’explique du constat que seule la maîtrise et la réorganisation du secteur non formel de l’Éducation permettra un progrès notable dans la satisfaction des besoins éducatifs fondamentaux. 2.2.1 Le Plan décennal de l’éducation (PDDE)

55. Ce plan constitue le cadre de référence de toutes les interventions dans le domaine de l’éducation. C’est un vaste programme qui appuie le développement de l’éducation au Niger. Il comporte les grandes orientations quant au développement futur du secteur, notamment de l’Enseignement de base. Il vise entre autres à :

accélérer la scolarisation ; développer la scolarisation des filles ; réduire la disparité entre zones rurales et zones urbaines ; accroître l’accès à l’école ; améliorer le niveau d’achèvement du primaire ; améliorer la qualité de l’enseignement ; utiliser judicieusement les enseignants ; accroître les ressources destinées au secteur de l’éducation ; et faire de l’éducation de base une priorité nationale.

56. Afin d’apprécier l’impact des actions et des mesures de politiques éducatives et de fournir dans les délais raisonnables les informations nécessaires au suivi des progrès vers les objectifs assignés, il est important de disposer d’un système d’information permanent, opérationnel et fiable prenant en compte les différents objectifs stratégiques du PDDE.

2.2.2 Principaux projets et programmes qui accompagnent le PDDE

Le projet Banque africaine de développement (Éducation I)

57. Ce projet vise le développement des ressources humaines par le biais d’appuis aux sous-secteurs à :

la mise en œuvre de la politique éducative ; l’Enseignement primaire ; l’Enseignement secondaire ; et la scolarisation des filles et à l’alphabétisation des femmes.

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Le Programme de coopération avec l’UE (8e FED)

58. Ce programme, qui aide à l’amélioration qualitative de l’éducation, vise notamment la capacité du ministère en charge de l’éducation8 (MEN) dans le domaine de la gestion prévisionnelle et de la planification.

Le Programme de coopération Niger – UNICEF 2000-2004

59. Ce programme comporte trois grandes composantes : i) l’éducation primaire avec un accent sur la scolarisation des filles ; ii) l’alphabétisation fonctionnelle des femmes et des jeunes filles ; et iii) l’encadrement de la petite enfance. La sensibilisation, l’information, le renforcement des capacités nationales en vue d’accroître les compétences techniques et scientifiques des cadres et agents d’encadrement à tous les niveaux constituent quelques-uns des axes stratégiques de mise en œuvre du programme.

8 Avant 2001, il y avait un seul Ministère de l’éducation nationale (MEN).

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3. EXAMEN DU SUPPORT INSTITUTIONNEL ET INFRASTRUCTUREL 3.1 Organisation des services en charge de la chaîne de production des

statistiques 60. La grande majorité des données traitées par la chaîne statistique provient du recensement scolaire mené annuellement par le MEBA et le MESSRT. Au niveau central, les services chargés des statistiques de l’éducation sont :

La Division des statistiques et de l’informatique (DSI/MEBA) pour l’Éducation préscolaire et l’Enseignement primaire ; et

La Division des statistiques et de l’informatique (DSI/MESSRT) pour les Enseignements secondaire général, technique et professionnel et pour l’Enseignement supérieur.

61. Au niveau régional et pour l’Enseignement de base, il existe à la DREBA un Service des études et de la programmation. Ce service comprend un chargé de statistique, un chargé de la carte scolaire et un responsable informatique. Pour le Secondaire général, le Technique et professionnel et l’Enseignement supérieur, il existe également à la DRESS un Service des études et programmation comprenant les postes. 62. Au niveau sous-régional, il existe pour chaque Inspection d’enseignement (IEB-IES-IET-IAFA) un chargé de statistique et un chargé de la carte scolaire. Ces derniers s’impliquent également dans la chaîne de collecte des données.

Tableau 2.

Département Niveau central Niveau régional (DREBA-DRESS)

Sous-régional (IEB-IES-IET-

IAFA)

Ministère de l’enseignement de base et de l’alphabétisation (MEBA)

Division des statistiques et de

l’informatique (DSI-DEP).

Division du suivi-évaluation de la

DFSE9

Service des études et de la

programmation

Chargé de statistique

Chargé de carte scolaire

Instructeurs

Ministère des enseignements secondaire, supérieur, de la recherche et de la technologie

Division des statistiques (DSI-DEP)

Service des études et de la

programmation

Chargé de statistique

Chargé de carte scolaire

9 DFSE : Direction du suivi de l’évaluation et de la formation.

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63. Tous ces acteurs participent à la campagne de collecte des statistiques scolaires menée lors du recensement scolaire annuel, particulièrement au niveau de la ventilation des fiches de recensement dans les écoles et au niveau des premières vérifications de la cohérence des données provenant des établissements scolaires. Toutefois, ils ne prennent part ni à la saisie ni au traitement informatique et analytique des données recueillies. 64. La politique de décentralisation du secteur de l’éducation devrait progressivement impliquer les niveaux régionaux et sous-régionaux dans toutes les phases de la production des statistiques scolaires. Cette implication devrait s’accompagner de moyens humains et logistiques pour permettre aux régions et aux inspections de produire aussi bien leur propre annuaire que d’autres publications spécifiques tels les tableaux de bord en rapport avec leurs propres besoins. 3.1.1 Responsabilités des Services

65. Les principales responsabilités qui incombent aux services impliqués dans le système d’information statistique sont la collecte, la saisie, le traitement, l’analyse, la diffusion et le stockage des données statistiques. Au niveau des structures déconcentrées, les interventions se limitent encore à la collecte et aux vérifications manuelles de la cohérence des données provenant des établissements scolaires, même si par ailleurs ils établissent des documents prévisionnels concernant les effectifs des élèves et des enseignants (Cf. Tableau 3).

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Tableau 3. Responsabilités des services dans la chaîne de production par ordre d’enseignement

SERVICES

STATISTIQUES NIVEAU CENTRAL NIVEAU REGIONAL NIVEAU SOUS-REGIONAL

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nées

Saisi

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Ca

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Enseignement préscolaire X X X X X X X X

Enseignement primaire X X X X X X X X X X X X X

Enseignements de base II et moyen (secondaire général)

X X X X X X X X X X

Enseignement technique et professionnel

X X X X X X X

Enseignement supérieur et recherche scientifique

X

Éducation non formelle X X X X

66. Exception faite de l’Enseignement supérieur dont la collecte des données est effectuée au niveau central, tous les autres niveaux associent dans le processus de collecte des données, les structures déconcentrées des niveaux régionaux et sous-régionaux. Par contre la saisie, le traitement, l’analyse et la publication sont effectués au niveau central. 67. Au Niger, la décentralisation de la chaîne de production des données est très réduite. L’essentiel des opérations se fait en effet encore au niveau central bien que les Directions régionales (DREBA, DRESS) et les Inspections (IEB, IES, IET) participent aux opérations de collecte. Cette trop grande centralisation10 donne un surcroît de travail aux agents du niveau central qui ne disposent donc pas du temps nécessaire à la production de documents analytiques et se limitent ainsi dans la plupart des cas, à la production des annuaires statistiques.

10 En particulier de la saisie.

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3.2 Moyens humains et matériels 68. Dans l’Enseignement de base I (préscolaire et primaire), on dénombre au niveau central de la DS (DEP/MEBA) six cadres dont quatre statisticiens et deux informaticiens, et au niveau régional (DREBA) trois agents dont un chargé de statistique, un chargé de la carte scolaire et un responsable informatique. Ces agents ont tous un profil d’enseignant. Au niveau sous-régional, les Inspections disposent également d’un chargé de statistique et d’un chargé de carte scolaire de profils identiques. 69. Le niveau central (DEP/MESSRT) des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche et technologie dispose, quant à lui, de deux statisticiens et d’un informaticien. Au niveau des Directions régionales (DRESS) comme au niveau des DREBA, on compte trois agents dont un chargé de statistique, un chargé de carte scolaire et un chargé d’informatique. Leur profil est un profil d’enseignant. Au niveau des Inspections d’enseignement secondaire, on compte un chargé de statistique et un chargé de la carte scolaire qui n’ont pas non plus le profil professionnel correspondant aux tâches qui leur sont dévolues. 70. En dehors du niveau central de l’Éducation de base I et de l’alphabétisation qui comprend à la DS (DEP) des statisticiens, les cadres des autres structures impliquées dans la chaîne de production des statistiques ont plutôt un profil d’enseignant. C’est le cas des DREBA et des DRESS mais aussi celui des chargés de statistiques au niveau des Inspections. On note par ailleurs à tous les niveaux le manque de cadres informaticiens compétents dans la conception et la gestion efficace des systèmes d’information. Il existe donc un réel besoin de formation des agents au niveau des différentes structures impliquées dans la chaîne de production des statistiques même si ce besoin est plus accentué au niveau des structures de production de l’Enseignement technique et professionnel et de l’Enseignement supérieur.

3.3 Infrastructures techniques

3.3.1 Outils actuels de collecte des données Enseignement primaire11 71. Le MEBA dispose d’un outil de collecte qui est le questionnaire du recensement scolaire annuel, bien qu’au sein de la Division de la carte scolaire, il existe un questionnaire conçu dans le cadre du PROSEF pour une enquête expérimentale organisée par la Division de la carte scolaire et de la documentation. Cet outil d’enquête n’a jamais été utilisé dans le cadre d’un recensement national. Le support actuel de

11 Outil utilisé au MEBA avant la campagne 2003-2004. Un nouveau questionnaire a été élaboré et est

utilisé dans la campagne en cours (2003-2004).

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collecte annuelle de données scolaires est celui conçu au niveau de la DSI. C’est de l’analyse de cet outil qu’il s’agit dans cette partie. Cette analyse s’opère dans la perspective de l’enrichissement et de l’amélioration de la collecte des informations utiles au pilotage d’un système éducatif. 72. L’analyse des outils de collecte est abordée par sous-ensemble d’informations suivant les domaines traités au niveau des supports de collecte (identification de l’établissement, infrastructure et équipement, aire de recrutement, élèves, personnel).

73. Le sous-domaine « Identification de l’établissement » est composé d’un ensemble d’informations relatives à la localisation administrative ou pédagogique de l’établissement, mais aussi des données sur les caractéristiques de l’établissement. Au niveau de cette rubrique figurent également des informations qui pourraient caractériser « les données générales de l’établissement », par exemple « l’établissement est-il clôturé ? ». Un découpage efficient du support de collecte en sous-domaines distincts devrait permettre d’éviter les problèmes de cohérence dans la structuration du support de collecte. Il devrait également permettre d’améliorer l’efficacité de l’outil de collecte.

74. La collecte des informations relatives aux infrastructures, et en particulier celles relatives aux salles de classe se fait de façon synthétique. Cela constitue une limitation pour des études plus fines. De manière générale, les données sont recueillies soit en fonction du type du bâtiment et de l’état du bâtiment. La modalité « état du bâtiment » est une mesure qui devrait dépendre de plusieurs paramètres tels que l’état des murs, du sol, du toit, des portes, des fenêtres, etc. Ces informations ne sont pas recueillies. Il existe par ailleurs des tableaux qui recueillent l’information sur les salles de classe par nature et état, qu’il est possible de regrouper en les structurant de manière plus adéquate afin qu’ils prennent en compte le maximum de caractéristiques.

75. La collecte des données sur les manuels élèves se limite aux manuels de type « livre de lecture » et « livre de calcul ». Bien que ces deux types de manuels suffisent pour répondre aux besoins présents en matière d’indicateurs, il pourrait être utile de recueillir des données relatives aux guides pédagogiques mis à la disposition des enseignants.

76. Il serait judicieux d’étendre la collecte à d’autres types de manuels pour avoir la possibilité de conduire d’autres types d’études relatives à la problématique des manuels. Par ailleurs, la disponibilité de données sur les manuels des enseignants permettrait de porter une appréciation sur les outils pédagogiques utilisés pour la préparation des cours. Cette appréciation pourrait, par la suite, conduire à améliorer la qualité de l’encadrement des élèves.

77. La collecte des informations relatives au mobilier tels que les « tables-bancs » se fait sans distinction de leur type.12 L’absence de cette donnée empêche l’estimation 12 Nombre de place par table-bancs.

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du nombre de places assises et ne peut donc faciliter le calcul des déficits dans la perspective de prévoir les approvisionnements en mobilier. Toutefois, la quantification du nombre de places assises reste possible si les tables-bancs obéissent tous à une norme connue à l’avance, faute de quoi il serait utile d’associer à chaque quantité de tables-bancs le nombre de places assises.

78. En ce qui concerne l’aire de recrutement, l’inexistence d’un fichier village rend presque inutilisable la désagrégation faite par village au niveau des effectifs des élèves par rapport à la distance parcourue. Assurer des aires de recrutement est un besoin majeur dans l’établissement de la carte scolaire. Pour parvenir à recueillir des données exploitables, il serait utile de bâtir un fichier village avec une harmonisation des codifications afin que tous les acteurs ou utilisateurs des données aient la même interprétation de la même réalité.

79. Outre les nouveaux inscrits ayant suivi un enseignement d’éveil classique tels les établissements préscolaires ou les classes maternelles, le support de collecte recueille des données relatives aux nouveaux entrants ayant suivi un enseignement coranique. Cette dernière information peut utilement être exploitée.

80. La collecte des données sur les effectifs des élèves est faite de manière agrégée par année d’étude avec l’objectif de recueillir les données par type de classe.13 Cette préoccupation pourrait être mieux prise en compte en considérant une approche de collecte des effectifs par âge et « groupe pédagogique »14 de manière à simplifier les tableaux utilisés actuellement en un seul tableau synthétique. Le concept de groupe pédagogique permet d’associer de manière flexible un ensemble de caractéristiques à un groupe d’élèves.

81. Les supports actuels de collecte intègrent les informations relatives aux flux des élèves (entrants et sortants) qui permettent de mesurer les mouvements des élèves entre les établissements. Compte tenu de la réalité des archives dans les écoles et des capacités liées au suivi administratif des élèves, il n’est pas certain que les informations ainsi recueillies soient suffisamment fiables pour en permettre une exploitation pertinente.

82. Bien qu’une liste nominative du personnel soit disponible et ne serve qu’à des fins de contrôle, il existe d’autres tableaux de synthèse sur le personnel qui recueillent les informations relatives « au personnel par qualification et par sexe », « au personnel par âge et sexe » et « au personnel par année de service et par sexe ». Tous les tableaux de synthèse figurant au niveau du support de collecte sont redondants et pourraient être remplacés par une exploitation judicieuse des informations présentes dans la liste nominative du personnel.

13 Type multigrade et de double flux. 14 C.-à-d. : « Un groupe d’élèves qui suivent le même enseignement dans un même local au même

moment, dispensé par un même maître ».

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83. À la suite de ces premiers constats, il est apparu nécessaire aux autorités du MEBA de remanier le fond et la forme des outils d’enquête. Fort des différents acquis des pays de la sous-région dont le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal, le Niger a adapté les questionnaires utilisés dans ces pays à ses propres besoins et spécificités. Préscolaire 84. Le questionnaire du Préscolaire, relativement succinct (3 pages) est structuré en cinq grands chapitres :

i) Identification de l’établissement ; ii) Bâtiments ; iii) Elèves ; iv) Personnel enseignant ; et v) Personnel auxiliaire.

85. En première analyse, les spécificités liées au cycle d’enseignement n’apparaissent pas dans le questionnaire : de nombreux tableaux sont directement issus du questionnaire de l’Enseignement primaire. Si effectivement plusieurs données sont communes à ces deux cycles, les spécificités de l’Enseignement préscolaire ne sont pas prises en compte. En particulier et compte tenu du faible développement des jardins d’enfants et classes maternelles au Niger, une mesure de la couverture sociologique de cet enseignement devrait être prioritaire. Les éléments recueillis ne les couvrent pas dans la mesure où aucune information liée à l’origine sociale des enfants n’est recueillie. 86. Les remarques qui ont été faites au sujet des informations recueillies relatives aux infrastructures, personnels et élèves dans l’Enseignement primaire s’appliquent globalement à l’Enseignement préscolaire. Enseignements de base II et moyen 87. Le questionnaire utilisé par la Direction des études et de la programmation du MESSRT pour le recensement scolaire des Enseignements de base II et moyen comporte 14 pages. Il est structuré en cinq grands thèmes :

i) Identification de l’établissement ; ii) Infrastructures et équipements ; iii) Elèves ; iv) Résultats aux examens ; et v) Personnel

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3.3.1.1 L’identification de l’établissement 88. Seules les informations administratives relatives à l’établissement sont recueillies. Aucune information sociologique sur l’environnement de l’établissement n’est recueillie.15 89. Dans cette partie, le nombre de « rationnaires » est renseigné ainsi que le nombre de boursiers. Ces données, bien que collectées par genre globalement pour l’établissement, ne font pas l’objet d’une répartition par âge et années d’études. 90. Les éléments d’identification administratifs sont complets mais ne permettent pas de situer l’établissement dans son contexte. Cette lacune est surtout préjudiciable à des analyses fines du tissu scolaire (par exemple : carte scolaire, bassin d’emploi, etc.). 91. Si l’on considère que l’accès à une cantine scolaire et/ou à des possibilités d’hébergement sont des facteurs forts de rétention des élèves, en particulier des filles, il serait intéressant de recueillir des données fines sur ces domaines. 3.3.1.2 Les infrastructures et équipements 92. La présentation du questionnaire concernant les infrastructures et équipements est peu structurée. En ce qui concerne les tables-bancs, la collecte de l’information se fait en deux catégories : « utilisée » et « utilisable ». Il semble peu probable que le chef d’établissement soit en mesure de faire réellement cette distinction. Par ailleurs, cette catégorisation induit une dimension liée à l’utilisation des moyens alloués qui risque d’entraîner un biais déclaratif dans le questionnaire. 93. La collecte d’informations sur les latrines ne différencie pas celles des filles de celles des garçons.16 94. La notion de locaux est imprécise et le comptage des entités à lui seul ne renseigne que peu sur la structure de l’établissement : en particulier aucun élément de superficie n’est recueilli. 95. Si les informations liées à la « structure immobilière » de l’établissement sont insuffisantes, par contre la collecte d’informations liées à l’état des locaux se veut très précise sur une échelle de trois niveaux :

i) Bon état ; ii) État passable ; et iii) Mauvais état.

15 La seconde partie du questionnaire (infrastructures) relève simplement l’existence d’un centre de

santé dans la localité. 16 Il parait pourtant opportun d’inclure cette différenciation, certaines études ayant montré que

l’existence de latrines pour les filles pourrait contribuer à leur maintien à l’école.

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96. Il ne semble pas y avoir de « normalisation » pour qualifier chacun de ces niveaux au risque d’induire une subjectivité forte dans leur appréciation. Il est fort probable qu’une forte concentration de la distribution des réponses se trouve sur l’item médian (état passable) et l’on gagnerait certainement en fiabilité en limitant les modalités à « bon » ou « mauvais ». 97. Le nombre de groupes pédagogiques est recueilli dans cette partie du questionnaire, mais aucune information n’est relevée sur la taille des classes ce qui permettrait par exemple d’approximer le taux d’occupation des locaux. 98. Pour cette partie du questionnaire, une restructuration de la forme est certainement nécessaire. Cette remise à plat devrait permettre essentiellement de mieux dégager les informations pertinentes en vue d’analyses plus poussées sur les réels besoins en infrastructures immobilières. 3.3.1.3 Les élèves 99. La première partie du questionnaire s’attache à identifier l’établissement d’origine des élèves. Si la connaissance de l’établissement d’origine répond certes à des attentes administratives liées à la gestion du système éducatif,17 elle ne répond que partiellement au besoin d’informations sur la réalité sociologique du recrutement18 : « où habite réellement la famille de l’élève ? », « De quel milieu vient-il ? ». Ces informations qui pourraient être mises en relation avec, par exemple, l’existence ou non de structures d’hébergement, seraient très pertinentes à recueillir dans la perspective d’une analyse qualitative du système d’enseignement, mais plus prosaïquement de la mise en place d’une réelle politique de carte scolaire. 100. La seconde partie du questionnaire recueille les effectifs par genre et âge des élèves nouvellement entrés dans l’établissement. L’origine scolaire et géographique de ces nouveaux entrants n’est pas recueillie. 101. La troisième partie du questionnaire recueille en plusieurs tableaux les effectifs par âge, genre et niveau d’études des élèves, redoublants ou non. La présence d’informations redondantes dans plusieurs tableaux augmente le risque d’erreurs. Le questionnaire gagnerait certainement en efficacité si toutes ces informations étaient recueillies dans un tableau unique comme elles le sont par exemple dans le cycle primaire. 102. Un dernier tableau recueille, en différenciant les effectifs par genre, les élèves qui ont été exclus ou qui ont abandonné. Généralement, le nombre d’abandons est calculé par différence des promus et redoublants à la cohorte initiale. Il est peu probable que le chef d’établissement soit en mesure de différencier clairement les élèves qui ont abandonné de ceux qui pour diverses raisons se sont inscrits dans un

17 Mais est-ce du rôle de la DEP de répondre à ces besoins ? 18 A titre d’exemple, elle ne donne aucune information sur le phénomène du « confiage » pourtant très

fréquent en zone rurale dans le secondaire.

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autre établissement par exemple. Par ailleurs, l’habitude de recueillir spécifiquement dans un tableau les effectifs des élèves exclus tend à légitimer la pratique de l’exclusion puisque l’on collecte de « façon neutre » cette information. 3.3.1.4 Les résultats aux examens 103. Les résultats aux examens (BEPC et BAC) sont recueillis de façon globale et par genre. Ces informations sont donc renseignées par le chef d’établissement et non par les structures gérant les examens et concours au niveau du ministère. Si ce mode de collecte gagne en rapidité, il est aussi source de confusion dans la publication des chiffres officiels en multipliant l’origine des données publiées.19 3.3.1.5 Le personnel 104. Les informations recueillies sur le personnel sont complètes. Elles répondent plus certainement à des objectifs de gestion20 qu’à des soucis de planification et de prospective dans la connaissance des besoins du système éducatif en enseignants. Les termes employés dans le questionnaire sont parfois ambigus : « Qu’appelle-t-on personnel enseignant ? », « Est-ce le statut ou la fonction qui le caractérise ? » L’information demandée est administrativement structurée mais permet difficilement de « mettre en relation l’enseignant et l’enseigné » en donnant les éléments nécessaires à la production d’indicateurs d’efficacité par exemple. 105. La collecte d’informations se fait au moyen de huit tableaux qui consignent des informations souvent redondantes – sans que les structures des tableaux permettent une vérification fine de la cohérence des informations. Ceci augmente le risque d’erreurs sans pour autant augmenter la qualité de l’information recueillie. Enseignement technique et professionnel 106. Au niveau de l’Enseignement technique et professionnel, il existe de nombreuses fiches de recensement et aucune d’entre elles n’est utilisée depuis 2001 comme support de collecte des données. Ces fiches restent très peu structurées et ne permettent pas de faire ressortir en termes d’information les besoins de ce secteur éducatif. Depuis 2001, année où le Ministère de l’éducation nationale a été scindé en deux avec la création d’un Ministère de l’Enseignement secondaire et d’un Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de la technologie, tutelle de l’Enseignement technique et professionnel, on note une désorganisation institutionnelle qui a perturbé la chaîne de production des données. Dès lors, on constate une absence de stratégie de collecte, de même qu’une absence d’outils et d’instruments de collecte adaptés aux besoins informationnels de ce sous-secteur.

19 Y a-t-il mise en cohérence avec les procès-verbaux de délibération des jurys ? 20 En général dévolu aux DRH.

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107. Dans la perspective de produire des indicateurs fiables et adaptés à la mesure de l’adéquation Formation/Emploi, il conviendra certainement de redéfinir complètement les outils d’enquête pour ce cycle d’enseignement. Enseignement supérieur 108. Le questionnaire utilisé dans l’Enseignement supérieur est peu adapté. L’essentiel des informations recueillies est lié au personnel. Peu d’informations pertinentes sont recueillies sur les étudiants. En particulier, il n’y aucune collecte d’informations sur l’origine sociale et scolaire des étudiants, leur bagage universitaire, leurs résultats aux examens, etc., en un mot presque aucun aspect qualitatif du système ne peut être mesuré à partir de cet outil. Éducation non formelle 109. L’essentiel des données du non formel est recueilli grâce aux canevas21 de rapports périodiques au nombre de 4 :

i) un canevas du rapport périodique n°1 à envoyer au niveau central avant le 30 novembre ;

ii) un canevas du rapport périodique n°2 à envoyer avant le 1er mars ; iii) un canevas du rapport périodique n°3 à envoyer avant le 1er mai ; et iv) un canevas du rapport de fin de campagne à envoyer avant le 30 août.

110. Chaque canevas est assorti de fiches comportant les différentes informations recherchées. Les canevas ne sont utilisés que par les inspecteurs. Il existe d’autres supports d’information au niveau des centres d’alphabétisation qui donnent des informations plus détaillées et qui sont :

Le registre de centres ; Les fiches récapitulatives individuelles ; Les fiches de présence ; Les fiches d’inventaire du matériel ; et Les fiches de bilan des activités économiques.

111. Ces différents supports d’information permettent de recueillir deux types de données : i) les données relatives à l’alphabétisation et à la formation des adultes ; et ii) les données d’environnement ou administratives, économiques et financières. Les données relatives à l’alphabétisation et à la formation des adultes sont recueillies au niveau des centres d’alphabétisation et concernant les centres, les apprenants, les instructeurs, les cours dispensés et enfin les résultats des apprentissages. En ce qui concerne les données environnementales, administratives, économiques ou financières, elles sont pour la plupart recueillies au niveau des localités et portent sur les caractéristiques sociologiques, démographiques, économiques, sanitaires, nutritionnelles et socio-éducatives des groupes cibles.

21 Document contenant les différentes informations à renseigner dans les rapports périodiques.

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3.3.2 Base de données et des outils informatiques Modélisation des données recueillies dans l’Enseignement de base I 112. Les données recueillies par le questionnaire sont archivées dans une base de données dont le modèle physique est supporté par Microsoft Access. Une interface de saisie a été développée sous ce même environnement.

113. L’adaptabilité de l’exploitation des données doit essentiellement reposer sur une structuration géographique et administrative de l’information. Le sous-modèle de données relatif aux découpages administratif ou pédagogique doit être la clé de voûte de la modélisation des données. Actuellement, ce sous-modèle n’est pas suffisamment flexible pour prendre en compte de manière souple d’éventuels changements d’organisation. Dans l’état actuel de la modélisation, tout changement au niveau du découpage administratif ou pédagogique entraînera un travail important et délicat pour garantir la cohérence de la nouvelle architecture. Une modélisation plus flexible du découpage administratif permettrait non seulement de s’adapter aux éventuelles modifications, mais également d’intégrer de façon plus aisée les autres niveaux d’enseignement.

114. L’« historisation » des données est une nécessité pour procéder à des analyses longitudinales. Actuellement, l’année scolaire n’est prise en compte que dans le référencement des informations administratives de l’école.22 Si cette modélisation est conservée, elle induira une redondance des informations liées aux établissements dans la perspective d’une base de données pluriannuelle. 115. En distinguant de manière plus nette les « données d’identification de l’établissement » des « données générales de l’établissement », une modélisation adéquate pourrait permettre une meilleure intégration.

Modélisation des données recueillies dans l’Enseignement de base II et moyen 116. Tout comme dans l’Enseignement de base, les données recueillies par le questionnaire sont archivées dans une base de données dont le modèle physique est supporté par Microsoft Access. Une interface de saisie a été développée sous ce même environnement. 117. L’interface de saisie reprend globalement la structure du questionnaire, mais son ergonomie est faible. Le contrôle de la cohérence des données n’est pas systématique durant la saisie. 118. La base de données semble avoir été conçue pour un mode pluriannuel mais l’instabilité du modèle semble avoir contraint les gestionnaires du système à ne pas exploiter ce mode.

22 Dans l’identifiant de la « table école » de la base de données de l’Enseignement de base I a été

introduite la variable « année scolaire ».

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119. Le modèle physique de la base est supporté par MS Access mais les aspects relationnels paraissent avoir été peu exploités. Globalement, le modèle physique développé reprend les grands axes du questionnaire proprement dit. Il semble que ce modèle ait été développé en aval de l’outil d’enquête et que, par conséquent, il ne réponde que partiellement aux attentes que l’on peut avoir d’un réel système d’informations. 120. Pour conclure et à titre d’exemple, l’origine géographique des élèves, qui a pourtant fait l’objet d’un « questionnement lourd » dans le questionnaire, n’est pas saisie de façon codifiée, rendant illusoire toute possible exploitation de ces informations.

121. Le modèle de données retenu ne privilégie aucunement une approche systémique de l’information et rendra difficile les analyses futures qui pourraient aller dans ce sens. La « maintenabilité » de l’ensemble parait faible et il n’a pas été possible, lors du diagnostic, d’obtenir la documentation fonctionnelle et logicielle des outils pour affiner ce constat. 3.3.3 Critiques 122. D’une manière générale, l’analyse de la structure du support de collecte montre une confusion des sous-domaines d’information dans leur structuration par rubrique. Cette confusion de rubrique pose un problème de cohérence du support de collecte. 123. Les sous-domaines tels que « l’environnement socio-économique » et « les données générales de l’établissement » sont rattachés de manière parcellaire à d’autres rubriques. Par exemple, dans la partie II, le support de collecte tente de recueillir des informations sur la caractérisation de l’environnement socio-économique, mais en les assimilant à des infrastructures. Par ailleurs, les tableaux permettant de recueillir des informations relatives aux bâtiments et aux salles de classe pourraient être regroupés en un seul tableau tout en incluant d’autres modalités utiles pour des analyses plus fines.

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Tableau 4. Évaluation générale du parc informatique

Répartition des équipements

Niveau central Niveau régional Niveau sous-régional

Services impliqués dans le SIS

Nom

bre

d'or

dina

teur

s

Nom

bre

de p

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s fo

nctio

nnel

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Nom

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Nom

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oste

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nnel

Nom

bre

de s

erve

urs

Nom

bre

d'im

prim

ante

s

SG

BD

Aut

res

Éducation préscolaire - - - - - - - - - - - - -

Enseignement primaire et secondaire général

- - - - - - - - - - - - -

Enseignement technique et professionnel

7 6 0 6 1

- - - - - - - - - - - - -

Enseignement supérieur et recherche scientifique

- - - - - - - - - - - - -

Éducation non formelle - - - - - - - - - - - - -

- Données non disponibles.

3.4 Moyens financiers et appuis extérieurs actuels 124. Depuis quelques années, le Préscolaire, l’Enseignement technique et professionnel et l’Enseignement supérieur souffrent d’un manque de moyens financiers nécessaires pour conduire, de manière systématique, leurs campagnes statistiques. Ceci expliquerait en partie l’irrégularité et la non disponibilité des données complètes pour ces niveaux d’enseignement, à l’inverse de l’Enseignement de base I et, dans une moindre mesure, l’Enseignement de base II qui bénéficient d’un appui financier des partenaires techniques. Comme dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, la chaîne de production des statistiques dans le secteur de l’éducation repose en grande partie sur des financements extérieurs qui ne devraient s’inscrire que dans le provisoire. Il est hautement souhaitable et recommandé que l’État prenne en charge à terme le financement de sa chaîne statistique afin de ne pas rendre la production des statistiques éducatives tributaire des partenaires techniques et financiers. 125. Certains des appuis qu’apportent les partenaires techniques et financiers au Niger se font sous forme de fourniture d’équipements informatiques (ordinateurs, etc.).

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D’autres prennent la forme d’assistance technique ou encore de formation des agents des ministères (cf. Tableau 4).

Tableau 5. Appui extérieur en faveur de la collecte et du traitement des statistiques

Niveaux Équipement Assistance technique Formation

Fournitures/

fonctionnement Autres

Éducation préscolaire et primaire

BAD, CE, UNESCO

Néant CE

Enseignement secondaire général BAD

CE23

Enseignement technique et professionnel

Enseignement supérieur et recherche scientifique

3.5 Recommandations générales 126. Le financement de la collecte des informations statistiques est encore fortement dépendant des partenaires techniques et financiers. Aussi est-il important et souhaitable, compte tenu de l'importance des statistiques scolaires dans la gestion et le pilotage efficaces du secteur éducatif, que le budget national prenne aussi en compte le financement de la chaîne de production des données dans les différents sous-secteurs de l’éducation. 127. L’existence de plusieurs partenaires techniques et financiers rend impératif l’instauration entre les différents intervenants dans le secteur de l’éducation, d’un dialogue permanent aux fins de mieux coordonner les actions, mieux orienter les interventions, partager des expériences et mettre en place dans le pays un système d’information cohérent et efficace. Cette coordination est en place dans le cadre du PDDE et se situe à deux niveaux :

i) Au niveau interne, centrée sur l’impulsion des activités à mettre en oeuvre dans le cadre du programme, le suivi et le contrôle de l’application effective des plans d’actions ; et

ii) Au niveau externe, assurant la liaison avec les partenaires techniques pour les informer de l’état d’exécution de politiques éducatives.

23 Par le biais du projet Carte scolaire.

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4. DIAGNOSTIC GÉNÉRAL DE LA CHAÎNE DE PRODUCTION DES DONNÉES STATISTIQUES

128. Il existe en général, à chaque niveau d’enseignement, trois types de collecte de statistiques scolaires : i) Rapport de rentrée ; ii) Recensement annuel ; et iii) Rapport de fin d’année. Ces collectes correspondent aux besoins spécifiques du système éducatif aux différents moments de l’année scolaire. Elles sont effectuées en octobre, en décembre et en juillet respectivement (cf. Tableau 6).

Tableau 6. Collecte de statistiques scolaires

129. Les principaux instruments de collecte sont : i) des canevas détaillés des informations à recueillir pour la rentrée scolaire et pour la fin de l’année ; ii) une fiche de recensement annuel qui alimente la production des études ; et iii) des annuaires statistiques et d’autres rapports sur la situation des établissements scolaires et universitaires.

130. Les rapports de rentrée scolaire comme ceux de fin d’année sont produits sur la base des informations que les directeurs d’établissements scolaires fournissent aux inspecteurs suivant le plan indiqué dans les canevas. Ces rapports font le point de la situation : progression des effectifs par rapport à l’année précédente, effectifs moyens 24 Direction de la Promotion de la scolarisation au MEBA. 25 Direction de l’Enseignement de base II et moyen au MESS/R/T. 26 Bureau suivi-évaluation.

Période Type de collecte Maître d’ouvrage Maître d’œuvre Productions Produits

Octobre Rapports de rentrée

Chefs d’établissement DPS,24 DECB2/M25

DPS, DECB2/M

Synthèse nationale des

rapports

Décembre Enquête annuelle

Chefs d’établissement DEP DEP Annuaire des statistiques

Juillet Rapport de fin d’année

Chefs d’établissement DPS, DECB2/M DPS, DECB2/M Synthèse

nationale des rapports

30 nov. Rapport

périodique 1

IAFA BSE26 BSE Synthèse

nationale des rapports

1er mars Rapport

périodique 2

IAFA BSE BSE Synthèse

nationale des rapports

1er mai Rapport

périodique 3

IAFA BSE BSE Synthèse

nationale des rapports

30 août Rapport fin campagne

IAFA BSE BSE Synthèse

nationale des rapports

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par classe, déficits en enseignants, problèmes d’infrastructures ou d’équipements de manière à permettre aux autorités de prendre des mesures qui s’imposent et faire, au besoin, les ajustements nécessaires. 131. Les délais de production des rapports ne sont pas maîtrisés. Même lorsque les directeurs d’écoles respectent les délais de transmission des informations aux inspecteurs, la réalisation des synthèses aux niveaux des inspections et des régions prend du temps. En effet, les inspections les plus rapides produisent par exemple les rapports de rentrée scolaire au plus tôt à la fin de premier trimestre; la plupart ne les produisent qu’au deuxième trimestre. Ces retards dans la production des rapports et en particulier des rapports de rentrée, limitent leur portée opérationnelle. Aussi, cet instrument ne répond-il pas à son objectif premier, pas plus que ne répond le rapport de fin d’année scolaire dont la production est tout aussi tardive. 132. Le recensement annuel est à la base de la production des données statistiques et des indicateurs publiés dans les annuaires et les différents rapports d’étude sur le secteur de l’éducation. L’exploitation des fiches d’enquêtes associées donne lieu à une chaîne d’opérations :

i) la collecte ; ii) la saisie ; iii) le traitement ; iv) l’analyse et la production des rapports ou des documents ; et v) la diffusion de l’information.

Ces opérations, suivies d’une synthèse et de recommandations, sont décrites pour chaque sous-secteur dans la suite de ce document. 4.1 Description du processus de collecte des données statistiques : Instruments et stratégie 133. Pour chaque niveau d’enseignement, il existe un processus de collecte des statistiques mis en place au sein des services impliqués dans le système d’information statistique. Ces processus à quatre étapes partent de la conception et la multiplication des fiches d’enquête annuelle par type d’établissement scolaire (mois de septembre), au lancement de la campagne puis à la distribution des fiches (mois de novembre) pour la collecte dans les différents établissements scolaires. 134. La collecte des données du Préscolaire, de l’Enseignement de base I et des Enseignements de base II et moyen s’appuie sur des structures déconcentrées des ministères. Ces structures sont au niveau central les DEP, au niveau régional les DREBA et DRESS et au niveau sous-régional IJE/CM les IEB et les IES, respectivement. Pour l’Enseignement technique et professionnel, la collecte s’appuie également sur les structures déconcentrées beaucoup moins organisées (DEP au niveau central, DRESS au niveau régional et IET au niveau sous-régional). Au niveau

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de l’Enseignement supérieur, seule la DEP/MESSRT est impliquée dans la collecte (cf. Schéma 1 de circulation des informations). 4.1.1 Éducation préscolaire 135. La collecte des données dans ce sous-secteur se fait sur une base annuelle. Elle repose sur des fiches d’enquête (cf. Appendice 1) conçues au niveau de la DEP. Ces fiches sont déposées par des agents du niveau central dans les Inspections (IEJ/CM) et dans les IEB.27 Les agents chargés de statistique dans les Inspections transmettent à leur tour les fiches aux directeurs d’écoles de chaque inspection. Les fiches, une fois remplies, remontent au niveau central en transitant par les Inspections et les DREBA. 136. Cette fiche de recensement est administrée par la Division des statistiques et de l’informatique du MEBA. Ce service est chargé de concevoir et de diffuser les fiches dans les établissements du préscolaire par le biais des inspecteurs de l’Enseignement de base I et des inspecteurs de jardins d’enfants dans les zones (régions) où existe ce type d’inspections (Niamey, Tahoua, Zinder). Le taux de retour des questionnaires du sous-secteur préscolaire28 est d’environ 95 %. 4.1.2 Enseignement primaire

137. La collecte des données dans l’Enseignement primaire est une pratique régulière en République du Niger. Elle porte chaque année sur les écoles primaires. Le processus de collecte repose sur des fiches nationales de recensement annuel conçues au niveau central. Ces fiches sont déposées dans les différentes écoles primaires via les Inspections d’enseignement de base (IEB). Après le remplissage des fiches par les directeurs d’écoles, celles-ci sont transmises au niveau central de la DEP (DSI) en passant par les Inspections de l’enseignement de base (IEB) et par les DREBA. 138. Les fiches d’enquête statistique de l’Enseignement primaire renseignent sur l’essentiel des informations nécessaires pour calculer, entre autres, les indicateurs de suivi de l’EPT et aussi ceux permettant de suivre l’évolution du Plan décennal de développement de l’éducation au Niger (PDDE). Le taux de retour des questionnaires de l’Enseignement primaire29 avoisine les 95 %. 4.1.3 Enseignement de base II et moyen 139. L’Enseignement de base II et moyen procèdent aussi annuellement à un recensement scolaire dans les collèges et lycées. Ce recensement repose sur des fiches conçues au niveau de la DEP/MEESRT (cf. Appendice 3).

27 Pour des raisons d’opérationnalité, les fiches sont déposées dans les IEB. 28 Ce pourcentage ne concerne que le secteur formel. 29 Y compris les écoles franco-arabes (Medersas).

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140. Les fiches de recensement partent de la Division des statistiques directement30 vers les Inspections d’enseignement secondaire (IES) qui les ventilent ensuite dans les différents établissements secondaires et supérieurs. À leur retour, les fiches transitent par les IES, les Directions régionales des enseignements secondaires et supérieurs (DRESS) avant d’arriver au niveau central où les opérations de saisie de contrôle et de traitement peuvent commencer. 4.1.4 Enseignement technique et professionnel 141. Depuis 2001, la collecte des données dans le sous-secteur technique et professionnel se limite à deux établissements publics (Lycée technique de Maradi, Lycée d’enseignement professionnel Issa Béri de Niamey). Cette collecte se fait au moyen de la fiche de l’Enseignement de base II et moyen, administrée par la DSI de la DEP/MESSRT. Le canal suivi est le même que celui de l’Enseignement de base II et moyen. La date de la dernière collecte est l’année scolaire 2000-2001. 4.1.5 Enseignement supérieur 142. L’Enseignement supérieur possède une division des statistiques au sein de la DEP (la même que l’Enseignement secondaire). Cette division a comme un de ses objectifs, l’élaboration d’un outil de collecte (fiche de recensement) voué à l’Enseignement supérieur. Compte tenu de la faiblesse des ressources aptes à intégrer les activités de production des statistiques, la chaîne devant les produire dans ce sous-secteur est quasi inexistante. Les quelques activités de collecte de données dans le Supérieur sont assurées par le Service de scolarité statistique très peu structuré et peu fiable dans ce domaine. 4.1.6 Éducation non formelle 143. Le dispositif de collecte de données dans le Secteur non formel de l’éducation est structuré en trois niveaux : le niveau central, le niveau régional et le niveau des villages ou quartiers. Le niveau central, le Bureau du suivi-évaluation reçoit les données en provenance des Inspections, les centralise, les classe, les organise et les présente sous forme de rapports périodiques. Aux niveaux régional et sous-régional, les inspecteurs31 reçoivent les données que les instructeurs recueillent au niveau des Centres d’alphabétisation et de formation des adultes (CAFA). Ces données sont ensuite agrégées et présentées sous forme de rapports envoyés au niveau central et aux autres partenaires locaux dont les ONG. Bien que données forment l’objet de collecte, il existe de nombreuses difficultés en matière de suivi-évaluation des programmes d’alphabétisation. Ces difficultés sont d’ordre méthodologique, technique et organisationnel.

30 Les fiches d’enquête à la descente ne transitent pas vers les DREBA/DRESS pour des raisons de

contraintes financières. 31 Il arrive souvent que les données soient directement recueillies par les agents de l’inspection en

mission dans les villages ou quartier.

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144. Aujourd’hui, des mesures sont prises au niveau de la Direction générale de l’éducation non formelle (DGENF) pour réviser les outils et adapter le système à une méthodologie décentralisée de collecte et d’exploitation des données. Le principe d’implanter un système statistique beaucoup plus élaboré en vue d’améliorer les performances dans ce domaine a déjà été retenu. 145. Le Schéma 1 ci-après indique, pour chaque ordre d’enseignement, les acteurs de la chaîne de production des données. Il décrit également la ventilation des outils de recensement depuis le niveau central des ministères en charge de l’éducation au niveau des établissements scolaires et la remontée des informations des établissements au niveau central.

Schéma 1. Circulation des informations des services de la collecte des statistiques du secteur de l’éducation

Niveau

administratif Ordre d’enseignement

Pré

scol

aire

Bas

e I

Bas

e II

et m

oyen

Edu

catio

n no

n fo

rmel

le

Tec

hniq

ue e

t pr

ofes

sion

nel

Sup

érie

ur

National DEP-MEBA

DEP MEBA

DEP MESSRT

DFSE DEP MESSRT

DEP MESSRT

Régional DREBA DREBA DRESS DREBA DRESS

Sous-régional IJE/CM IEB IES IAFA IET

Village/quartier

Jardins

d’enfants (222)

Écoles (6770)

Collèges et lycées

Centre d’alphabétisation

École professionnelles

et techniques

Universités, instituts et grandes écoles

Légende Montée des informations Descente des informations

4.1.7 Synthèse 146. Le Tableau 7 ci-dessous donne un aperçu général de l’organisation de la collecte des statistiques scolaires aux différents niveaux d’enseignement. Il en indique les principaux outils de collecte, les types de collecte, leur fréquence (régulière ou non) et également les maîtres d’œuvre et d’ouvrage.

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Tableau 7. Organisation de la collecte des statistiques scolaires

Ordre d’enseignement

Type de collecte Outils de collecte

Maître d'ouvrage

Maître d’œuvre

Organi-sation de la chaîne

de collecte

Régularité de la collecte et de la production

des statistiques (Annuaire)

Préscolaire

- Rapport de rentrée - Recensement

national - Rapport de fin

d’année

Fiche d’enquête à normaliser et à adapter pour faciliter un traitement décentralisé

DEP/MEBA

Chefs établisse-

ments préscolaires,

IJE/CM, DREBA

Oui Oui

Primaire (base I)

- Rapport de rentrée - Recensement

national - Rapport de fin

d’année

Fiche d’enquête à normaliser et à adapter pour faciliter un traitement décentralisé

DEP/MEBA

Chefs établisse-

ments, IEB, DREBA

Oui Oui

Base II et moyen (secondaire

général)

- Rapport de rentrée - Recensement

national - Rapport de fin

d’année

Fiche d’enquête à normaliser et à adapter pour faciliter un traitement décentralisé

DEP/MESSRT

Chefs établisse-

ments, IES, DRESS

Oui Non

Enseignement technique et professionnel

- Rapport de rentrée - Recensement

national - Rapport de fin

d’année

Fiche d’enquête à normaliser et à adapter pour faciliter un traitement décentralisé

DEP/MESSRT

Chefs établisse-

ments, IET, DRESS

Non Non

Enseignement supérieur

- Rapport de rentrée - Recensement

national - Rapport de fin

d’année

Fiche d’enquête à normaliser et à adapter pour faciliter un traitement décentralisé

DEP/MESSRT

Institutions enseigne-

ment supérieur

Non Non

Éducation non formelle

- Rapport périodique 1

- Rapport périodique 2

- Rapport périodique 3

- Rapport fin de Campagne

Canevas des rapports périodiques DSE32 Inspections

(IAFA) oui -

32 Division suivi-évaluation.

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147. Le processus de collecte des statistiques scolaires dans l’Éducation préscolaire et l’Enseignement primaire, bien qu’utilisant des outils dont la structuration par rubrique pose un problème de cohérence, est bien organisé. La collecte s’articule autour des structures déconcentrées de la DEP/MEBA. En ce qui concerne l’Enseignement secondaire général, la collecte ressort d’une fiche de recensement qui devrait être revue dans le sens d’une meilleure clarté et d’une plus grande cohérence. La chaîne de collecte au niveau de ce sous-secteur s’organise autour de la DEP/MSSRT. 148. Bien que la collecte et le traitement des données concernant les sous-secteurs de l’Enseignement technique et professionnel et de l’Enseignement supérieur soient placés sous la responsabilité de la DEP/MSSRT comme l’Enseignement secondaire général, il n’existe pas à proprement parler d’activité de collecte de données régulière ni structurée depuis l’éclatement en 2001 du Ministère de l’éducation nationale en deux ministères (le MEBA et le MESSRT). La chaîne de production des données dans ces sous-secteurs reste embryonnaire.

149. En matière de la régularité de la production des statistiques scolaires, seuls le Préscolaire et le Primaire produisent régulièrement depuis quelques années, certes avec retard, les annuaires statistiques.

150. Au niveau de l’Éducation préscolaire et de l’Enseignement primaire, la chaîne de collecte est articulée autour de la DEP/MEBA (niveau central), de la DREBA (niveau régional), des IEB (niveau sous-régional) et des directeurs d’écoles (niveau des quartiers/villages). Le taux de retour des questionnaires du Préscolaire et du Primaire est, depuis deux années déjà, d’environ 95 %.

151. Pour ce qui est de l’Enseignement secondaire général, la chaîne de collecte part de la DEP/MESSRT (niveau central) aux établissements d’enseignement secondaire général (niveau des districts) via les structures régionales et sous-régionales.33 Ce sous-secteur, comme celui de l’Enseignement de base I, était géré jusqu’en 2001 par un Ministère de l’éducation nationale qui disposait d’une chaîne de collecte de données unique. Depuis 2001, l’Enseignement secondaire général est rattaché au nouveau MESSRT qui n’a pas mis en place de dispositif propre de collecte et de traitement des données. Pour pallier partiellement cet état de fait, le Ministère fait encore appel à un ancien cadre du MEBA pour gérer la base de données héritée de l’ancien Ministère de l’éducation nationale. Le MESSRT ne s’est pas encore doté des moyens techniques ou organisationnels nécessaires pour collecter, traiter, analyser et diffuser les données de façon régulière. L’irrégularité de la production de l’annuaire est liée en partie à ce manque de ressources humaines mais aussi à l’absence de moyens financiers pour l’impression et la diffusion.

33 DRESS et IES.

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152. Au niveau de l’Enseignement technique et professionnel comme du Supérieur, les activités de collecte et de traitement des données sont quasi inexistantes depuis septembre 2001, date de la scission du Ministère de l’éducation nationale en deux ministères.34 Ces deux sous-secteurs rattachés au MESSRT évoluent dans un environnement où le processus de mise en place des structures opérationnelles n’est pas achevé, ni au plan institutionnel ni celui ressources humaines et matérielles. Par ailleurs, l’Enseignement technique et professionnel est un sous-secteur très décentralisé dont les différents établissements d’enseignement sont placés sous plusieurs tutelles (Agriculture, Mines, Jeunesse et sport, Santé, etc.). 153. En ce qui concerne l’Éducation non formelle, bien que chaque année le système de suivi-évaluation des programmes d’alphabétisation publie35 des informations sur le déroulement de la campagne et les principaux résultats, il se heurte à de nombreuses difficultés dont la non maîtrise de la réalité de certaines structures d’éducation non formelle telles les CIPA, la non harmonisation des méthodes d’évaluation des apprentissages au niveau des intervenants, et la formation insuffisante du personnel et les difficultés de traitement des données. Recommandations générales

Doter les différents sous-secteurs d’outils de collecte structurés et cohérents prenant en compte les besoins en informations nécessaires et utiles à leur pilotage.

Améliorer les instruments de collecte du Préscolaire, du Primaire et du Secondaire général.

Concevoir des instruments de collecte pour l’Enseignement technique et professionnel et pour l’Enseignement supérieur.

Réviser les outils de collecte pour l’Éducation non formelle.

Implanter au niveau de l’Éducation non formelle un système statistique plus

élaboré.

Réorganiser les structures de production des statistiques au sein des différents départements du MESSRT.

Harmoniser et mieux coordonner les activités statistiques dans les différents

départements du MESSRT.

Renforcer la compétence du personnel impliqué dans le contrôle de la cohérence des données recueillies dans toute la chaîne de production des statistiques.

34 Le MEBA et le MESSRT. 35 Synthèse des rapports périodiques, rapports de bilan, contribution dans l’annuaire statistique de

l’éducation, etc.

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Renforcer les capacités humaines et techniques de la Division suivi-évaluation (DFSE) et des structures décentralisées de la Direction générale de l’Éducation non formelle (DGENF).

4.2 Description de la saisie et des processus de traitement des données 154. La collecte des données n’est systématique qu’aux niveaux des Enseignements de base (préscolaire et primaire) et de l’Enseignement secondaire général. S’agissant des sous-secteurs Enseignement technique et professionnel et Enseignement supérieur, la collecte, le traitement et la diffusion des statistiques éducatives sont irrégulières et peu systématiques. En ce qui concerne l’Éducation non formelle, des mesures sont sous étude au niveau de la Direction générale de l’Éducation non formelle (DGENF) pour réviser les outils et adapter le système à une méthodologie décentralisée de collecte et d’exploitation des données. Le principe d’implanter un système statistique beaucoup plus élaboré a déjà été retenu. Aussi, l’analyse du processus de traitement et de diffusion des statistiques de l’éducation ne porte que sur les sous-secteurs Préscolaire, Primaire et Secondaire général. Saisie et processus de traitements des fiches annuelles de recensement 155. La Division des statistiques et de l’informatique et du MEBA a une certaine tradition de collecte des données scolaires. Les différents traitements sont effectués par un noyau de cadres peu nombreux mais motivés. La collecte a lieu chaque année. Elle s’appuie sur des acteurs régulièrement sensibilisés sur l’importance des données scolaires. La saisie des données est encore pour le moment effectuée au niveau central par des agents contractuels recrutés pour la circonstance. 156. Les opérations de traitements effectuées au niveau central sur les données recueillies au niveau des écoles du primaire et du secondaire général se résument essentiellement :

au rapprochement des données globales récapitulées par inspection et par région avec celles de l’année précédente ;

à la vérification pour chaque école des questionnaires papier pour assurer la cohérence des différents tableaux ;

à la vérification de la vraisemblance des données à l’aide des rapports de rentrée ;

à la saisie informatique des données et le contrôle d’intégrité par les contractuels temporaires ; et

à la production de l’annuaire statistique. 157. Au niveau régional et au sous-régional, les agents procèdent à la vérification pour chaque école des questionnaires papier pour assurer la cohérence des différents tableaux. Les vérifications sont effectuées manuellement aussi bien au niveau des services déconcentrés qu’au niveau central (cf. Tableau 8).

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Tableau 8. Traitements des fiches d’enquêtes annuelles (primaire et secondaire général)

Type de traitements Niveau central Niveau régional

Niveau sous-régional

Niveau des établissements

Traitement manuel

Vérification de la concordance des données et de la cohérence des

différents tableaux pour chaque école

Vérification de la

vraisemblance des données à l’aide des rapports de

rentrée

Vérification de la concordance des données et

de la cohérence des

différents tableaux pour chaque école

Vérification de la concordance des données et de la cohérence des

différents tableaux pour chaque

école

Saisie (centralisée)

Par des contractuels

recrutés par les DEP des deux

ministères

NON

NON

NON

Traitement informatique

Saisie des données

Contrôle d’intégrité

(cohérence des données) et sortie

des états semi-automatisés

NON

NON

NON

158. La vérification manuelle de la cohérence et de la vraisemblance des données recueillies ne permet ni d’optimiser ces opérations de contrôle, ni d’écourter les délais de traitement de l’information, en particulier ceux liés à la production de l’annuaire statistique. Il s’écoule en moyenne de cinq à six mois entre la fin de la collecte des données et la production de l’annuaire. Le seul contrôle de cohérence au niveau central prend en moyenne six semaines. Malgré les différentes vérifications manuelles effectuées à chaque niveau, des incohérences persistent et traduisent ainsi un besoin réel de formation des agents impliqués dans toute la chaîne statistique mais aussi la nécessité de mettre en place des procédures de traitements standardisées. Délais de traitement des statistiques 159. Le Tableau 9 présente les temps estimés pour les différents traitements effectués sur la chaîne de production des données. Cette chaîne commence par la distribution des fiches d’enquêtes, généralement au mois de novembre, suivie de la collecte des données dans les établissements scolaires au mois de décembre. La distribution des fiches de recensement prend environ trois semaines. La collecte s’étale sur près de deux mois. Aux mois de février/mars, des contractuels recrutés par

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la DEP du MEBA procèdent pendant près de deux mois à la saisie des fiches. Cette saisie est suivie d’une série de traitements au niveau central (environ un mois et demi) à la suite desquels est produit l’annuaire statistique, théoriquement au mois de juin. Cette production, en partie manuelle, dure environ un à deux mois. 160. Par rapport à la rentrée scolaire, les données recueillies ne sont disponibles sous forme d’annuaire statistique qu’après environ neuf mois. Ces retards dans la disponibilité des données sont préjudiciables à l’utilisation des statistiques scolaires à des fins de pilotage du système éducatif. Aussi, les décideurs du secteur ne disposent-ils pas d’outils d’aide à la planification et aux prises de décisions stratégiques dans le secteur.

Tableau 9. Estimation des délais de collecte, de traitement et de production des données

Distribution des fiches d'enquête

Collecte des données

Saisie des données

Traitement des données Production de l’annuaire

Période Octobre Janvier Février / mars Avril / mai Mai / juin

Durée 3 semaines 2 mois 2 mois 1 mois et demi 1 à 2 mois Durée de production de l'annuaire à partir de la collecte

Environ 6 mois (24 semaines) (entre 5 et 6 mois)

Durée de production de l'annuaire à partir de la rentrée scolaire

Environ 9 mois (36 semaines) (entre 8 et 9 mois)

Recommandations générales 161. Il est souhaitable de réduire de façon significative les délais de traitement et de production de l’annuaire statistique. Les solutions possibles se trouvent dans une meilleure organisation des opérations de collecte dans l’amélioration des interfaces de saisie et dans «l’endogénéisation » de cette activité à la DEP.

Produire à temps les informations statistiques et les indicateurs de performance et de résultats, et mettre ces résultats à la disposition de tous les acteurs de développement du secteur de l’éducation. Disposer des données et des indicateurs avant la fin de l’année scolaire pour l’année en cours est indispensable à la préparation de l’année suivante. Ce n’est malheureusement pas le cas dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne y compris le Niger, dont les chiffres pour l’année 2002-2003 ne sont pas encore diffusés alors que l’année 2003-2004 est déjà largement entamée.

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Une répartition des tâches entre le niveau central et les structures déconcentrées

doit s’imposer. Au niveau central doivent être assignées des tâches différentes de celles des niveaux déconcentrés. A ce titre, l’organisation de la collecte des données, les analyses macro, les projections36 et les analyses quantitatives et qualitatives des données doivent être de la responsabilité du niveau central tandis que la saisie des données, certaines procédures simples de vérifications et les analyses micro (c.-à-d. carte éducative) doivent relever des structures déconcentrées.

Mettre en place des procédures fiabilisées pour le traitement des données incluant

la saisie décentralisée et le renforcement des structures chargées de la production des statistiques et des indicateurs par le biais d’un équipement adéquat (équipements informatiques, logistiques et moyens de communication modernes) et la formation adaptée du personnel.

36 Démographiques, scolaires, construction, etc.

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5. PRODUCTION ET UTILISATION DES DONNÉES ET INDICATEURS 162. Le système éducatif nigérien fournit des données sur l’accès, la couverture et l’efficacité du système, la qualité de l’offre d’éducation, les ressources et les coûts. Ces différentes données permettent entre autres, d’évaluer le programme de l’Éducation pour Tous et de piloter le système éducatif. Elles sont en général diffusées sous la forme d’annuaires statistiques qui malheureusement, ont une faible portée analytique faute de compétences disponibles et/ou d’outils d’analyses et en limite l’utilisation à des fins d’aide à la décision.

5.1 État de disponibilités des indicateurs

Tableau 10a. État de disponibilités des indicateurs

Niveau de désa-

grégation

Mode de calcul Année

Niv

eau

sco

lair

e

Cat

égo

rie

d’in

dic

ateu

rs

Indicateurs

Gen

re

Rég

ion

Sou

s-ré

gion

al

Urb

ain/

rura

l

auto

mat

isé(1

)

sem

iaut

omat

isé

appl

icat

ion

man

uelle

men

t

1996

/199

7

1997

/199

8

1998

/199

9

1999

/200

0

2000

/200

1

2001

/200

2

2002

/200

3

Taux brut d’admission X X X X X X X XTaux net d’admission X X X X X X X X% nvx admis en 1ère année préscolarisés

X X X X X X X X

Pré

scol

aire

Ens

eign

emen

t pr

imai

reA

ccès

% nouveaux entrants ayant âge légal

X X X X X X X X X X X X

Taux brut de scolarisation X X X X X

X X X X X X X

Taux net de scolarisation X X X X X X X X X X X X% élèves scolarisés dans privé

X X X X X X X X X X X X

effectifs scolarisés totaux (année n / an. n-1) public + privé

X X X X X X X X X X X X

Effectifs des nouveaux entrants en 1ère année

X X X X X

X X X X X X X

Taux de promotion X X X X X

X X X X X X X

Cou

vert

ure

Taux de redoublement X X X X X

X X X X X X X

Taux d’abandon X X X X X

X X X X X X X

Taux de survie X X X X X

X X X X X X X

Effi

caci

té d

u

% élèves redoublants par année d'étude

X X X X X

X X X X X X X

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Niveau de désa-

grégation

Mode de calcul Année

Niv

eau

sco

lair

e

Cat

égo

rie

d’in

dic

ateu

rs

Indicateurs

Gen

re

Rég

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Sou

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rura

l

auto

mat

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iaut

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/199

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1997

/199

8

1998

/199

9

1999

/200

0

2000

/200

1

2001

/200

2

2002

/200

3

% réussite aux examens terminaux

X X X X X

X X X X X X X

Taux de survie en 5ème année X X X X X

X X X X X X X

163. Le Tableau 10a regroupe par catégorie (accès, couverture, efficacité, qualité de l’offre, ressources et coûts) l’état de disponibilité des indicateurs et leur niveau de désagrégation. Les données sont présentées par niveau d’enseignement. Les « X » montrent la disponibilité des indicateurs. Il est important de dire qu’aucun indicateur n’est calculé automatiquement et qu’ils sont tous produits manuellement.

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Tableau 10b. État de disponibilités des indicateurs

Indicateurs Niveau de

désagrégationMode de

calcul Année

Niv

eau

sco

lair

e

Cat

égo

rie

d’in

dic

ateu

rs

Gen

re

Rég

ion

Sou

s-ré

gion

al

Urb

ain/

rura

l

auto

mat

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1)

sem

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ion

spéc

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e

man

uelle

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1996

/199

7

1997

/199

8

1998

/199

9

1999

/200

0

2000

/200

1

2001

/200

2

2002

/200

3

% écoles ayant de l'eau potable X X X X X X X% de salles de classe en matériaux durables (murs & toit) X X X X % salles de classe en bon état X X X X X X X X X X X X% salles classe utilisées en double flux X X X X X X X X X X X XNombre élèves par place assise Nombre élèves par manuel scolaire X X X X X X% enseignant ayant le titre académique requis % enseignant ayant la qualification pédagogique requise X X X X X X X X X X X X

Nombre d’élèves par maître X X X X X X X X X X X X% d'élèves scolarisés en double vacation X X X X X X X X X X X X% d'élèves scolarisés en classe multigrade X X X X X X X X X X X X

% d’élèves fréquentant une école à cycle complet X X X X

X X X X X X X X% d’élèves pour lesquels la distance du domicile à l’école est > à 3 km X X X X

X

X

% élèves ayant x années de retard par année d'étude X X X X X X X X X X X X

Ens

eign

emen

t pré

scol

aire

et p

rimai

re

Qua

lité

de l'

offr

e d'

éduc

atio

n

Charges horaires (hebdomadaire) des enseignants

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164. Le Tableau 10b donne un aperçu général de la disponibilité actuelle des indicateurs du système éducatif. Les Enseignements primaire et secondaire général sont les niveaux d’enseignement les plus fournis en données disponibles. Ces données permettent de générer les principaux indicateurs désagrégés par genre37 et par niveau administratif,38 utiles au suivi de l’EPT, du PDDE et plus généralement au pilotage du système éducatif. Les données sur les ressources et les coûts sont par contre peu disponibles quel que soit le niveau d’enseignement.

165. Les données recueillies, aussi bien au niveau de l’Enseignement primaire qu’au niveau du Secondaire général et moyen, alimentent chacune une base de données logée respectivement à la DEP/MEBA et à la DEP/MESSRT.

166. Depuis la scission du Ministère de l’éducation nationale en MEBA et MESSRT, l’annuaire le plus récent de l’Enseignement secondaire général est celui de l’année 2001-2002 et les statistiques et indicateurs portent sur l’année 2000. 5.2 Diffusion et utilisation des informations statistiques

167. Les annuaires statistiques constituent les principaux supports de publication des données recueillies dans le secteur éducatif. Leur parution est irrégulière et tardive même pour l’Enseignement primaire qui, contrairement aux autres niveaux d’enseignement, reçoit un appui financier et technique extérieur. 5.2.1 Diffusion des données statistiques

168. L’annuaire statistique, les dépliants statistiques et les rapports d’étude sont les principales publications de la Division des statistiques et de l’informatique de la DEP. Ces différentes publications sont pour la plupart distribuées aux différents ministères chargés de l’éducation, aux principaux organismes et ONG intervenant dans le secteur de l’éducation, aux partenaires techniques et financiers, aux directions régionales de l’Enseignement de base et des Enseignements secondaires et supérieurs ainsi qu’à l’extérieur du Niger (ambassades, etc.).

Type de publications

Principaux utilisateurs Annuaire

Rapports de rentrée et de fin

d’année

Dépliants statistiques

Autres rapports d’étude

MEBA et MESSRT X X X X Autres ministères X X X Organismes X X ONG X X PTF X X DREBA et DRESS X X X X Inspections X X X X Etablissements Non Non Non Non Extérieur X X

37 Régions, préfectures, sous-préfectures, inspections. 38 Urbain/rural.

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169. La diffusion de ces publications n’est pas systématique. Le mode de diffusion souffre d’un manque de procédure (périodicité, suivi, etc.) et de stratégie clairement définie. Les utilisateurs ne reçoivent pas toujours en même temps les publications ; certains les reçoivent parfois de façon « informelle ». Il n’y a pas de retour systématique d’information aux établissements scolaires. 5.2.2 Utilisation des données statistiques 170. Le système éducatif nigérien et particulièrement les sous-secteurs primaire et secondaire général produisent de nombreuses données (cf. Tableaux 10a et 10b) qui malheureusement sont peu utilisées par les agents des services producteurs ou par les différents ministères en charge de l’éducation. Cette faible utilisation des statistiques est due à une conjonction de facteurs dont les plus criants sont :

une faible culture à l’usage des statistiques scolaires ;

une insuffisante capacité d’analyse des agents des services en charge de la collecte et de la production des statistiques ; et

une absence d’outils ou d’instruments d’analyse. À ces facteurs s’ajoute le retard dans la production et diffusion des statistiques. 171. Les enquêtes ménage de type DHS sont inexploitées par les départements en charge de l’éducation. Ces données s’avèrent pourtant essentielles dans la caractérisation de la demande éducative. Les données démographiques sont par ailleurs mal maîtrisées, en particulier les modélisations liées aux projections intercensitaires. Recommandations générales

Mettre en place au sein des services producteurs d’informations statistiques une politique de diffusion cohérente et définir une stratégie de publication intégrant une dimension « communication » avec les principaux utilisateurs des données du secteur éducatif.

Identifier les nouvelles stratégies de diffusion intégrant les nouvelles technologiques

à l’instar du Web, etc.

Favoriser l’utilisation des statistiques scolaires d’une part par la sensibilisation des acteurs et leur formation à l’analyse et interprétation des données, et d’autre part par la vulgarisation d’outils « simples » d’analyse des données.39

39 Tels SPSS, Statistica, etc.

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6. EXAMEN ET ANALYSE DE LA QUALITÉ DES DONNÉES 172. Les fiches nationales de recensement scolaire renferment quatre grandes familles de données : les données relatives aux effectifs scolaires, les données sur les enseignants, les informations sur les infrastructures et les dépenses de l’éducation. Ces informations de base sont utilisées avec des informations provenant du recensement général de la population et des données de type macroéconomique telles le produit national brut pour calculer une batterie d’indicateurs pertinents rendant compte du système éducatif. La fiabilité de ces indicateurs est en conséquence liée à celle des données de base et aussi à celle des données démographiques. 6.1 Fiabilité relative des informations de base 173. Certaines informations recueillies telles que la répartition des élèves par niveau et par âge, le nombre d’enseignants chargés de cours, le mobilier, le nombre de manuels par matière et par niveau ainsi que les dépenses peuvent revêtir un caractère plus ou moins fiable selon la nature de l’établissement40 au sein duquel s’est effectuée la collecte des données (cf. Tableau 11).

Tableau 11. Statut de l’établissement et difficultés de collecte

Type d’information Statut

Etablissement public

Répartition des élèves par niveau et par âge

Inexistence des fiches d’état civil et mauvaise tenue des registres administratifs

Nombre d’enseignants chargés de cours Problèmes de mutation des enseignants

Effectif scolaire

Problèmes fréquents de transfert d’élèves dans les zones urbaines

Dépenses Pas de données de dépense dans les questionnaires

Etablissement privé

Répartition des élèves par niveau et par âge Inexistence de fiches d’état civil

Nombre d’enseignants chargés de cours Problèmes de mutation

Effectif scolaire

Problèmes de transfert fréquents dans les zones urbaines; Problèmes d’identification des écoles privées –non agréées et des écoles communautaires

Mobilier

Les responsables d’établissements ne comprennent pas l’utilité de fournir cette information à l’Etat

Nombre de manuels par matière et par niveau scolaire

Les responsables d’établissements ne comprennent pas l’utilité de fournir cette information à l’Etat

40 Préscolaire, scolaire ou universitaire.

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Type d’information Statut

Dépenses

Les dépenses ne concernent que la fourniture pour les élèves, l’achat des équipements, les investissements en infrastructures et les dépenses récurrentes telles que salaires, eau, électricité, téléphone, entretien. Les responsables des établissements ne tiennent pas toujours une comptabilité qui leur permet de fournir ces informations avec précision. Il y a parfois beaucoup de réticence de leur part à fournir les informations.

Etablissement confessionnel/Etablissement communautaire

Répartition des élèves par niveau et par âge Inexistence de fiches d’état civil

Effectif scolaire Problèmes de transfert

Nombre de manuels par matière et par niveau scolaire

Les responsables d’établissements ne comprennent pas l’utilité de fournir cette information à l’Etat

Dépenses

Les dépenses ne concernent que la fourniture pour les élèves, l’achat des équipements, les investissements en infrastructures et les dépenses récurrentes telles que salaires, eau, électricité, téléphone, entretien. Les responsables des établissements ne tiennent pas toujours une comptabilité qui leur permet de fournir ces informations avec précision. Il y a parfois beaucoup de réticence de leur part à fournir les informations.

174. Le Ministère de l’intérieur a initié en novembre et décembre 2003, une campagne d’information et de sensibilisation visant à amener la population à se faire établir des pièces d’état civil. L’aboutissement de cette campagne pourrait à terme favoriser l’existence dans les établissements scolaires de données relativement plus fiables sur la répartition des élèves par niveau et par âge. 175. Les phénomènes tels que le transfert tardif des élèves, la pratique des inscriptions tardives, la mutation tardive des enseignants sont malheureusement encore fréquents au Niger. Ces phénomènes, sans être les causes principales des imprécisions au niveau des données sur les effectifs des élèves et sur ceux des enseignants, affectent néanmoins la qualité des données produites par école, sous-région et région. 176. En ce qui concerne la répartition des élèves par niveau et par âge, la mauvaise tenue des registres administratifs dans de nombreuses écoles, conjuguée quelquefois avec l’inexistence de fiches d’état civil comme document obligatoire des élèves, contribue à rendre relativement peu fiables les données sur la répartition des élèves par niveau et par âge.

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6.2 Qualité générale des « familles » de données 177. Quatre familles de données sont collectées au moyen des fiches nationales de recensement : les données relatives aux effectifs scolaires, les données sur les enseignants, les informations sur les infrastructures et les dépenses de l’éducation. Ces informations de base sont utilisées avec des informations provenant du recensement général de la population et des données de type macroéconomique telles le Produit national brut, pour calculer une batterie d’indicateurs pertinents qui rendent compte du système éducatif. La fiabilité de ces indicateurs est donc liée à celle des données de base et aussi à celle des données sur la population. Le Tableau 12 donne un aperçu général de la qualité relative de ces données par niveau d’enseignement.

Tableau 12. Aperçu général de la qualité

178. La fiabilité des données sur la répartition des effectifs par niveau ou par âge tout comme celles sur les effectifs des enseignants, les infrastructures, les dépenses ou la population est plus ou moins bonne. 179. Les données sur les effectifs d’élèves de même que celles relatives aux effectifs d’enseignants sont d’assez bonne qualité dans l’Enseignement de base I (primaire) et dans l’Enseignement de base II et moyen (secondaire général), contrairement aux données portant sur la formation professionnelle et technique, l’Enseignement supérieur et l’Éducation non formelle. Les données sur les dépenses et la population scolarisable présentent un faible degré de fiabilité. Les raisons principales sont liées à la non maîtrise de la chaîne de dépenses au niveau des écoles et établissements scolaires et à l’irrégularité des recensements de la population, ce qui

Effectif d'élèves Répartition

par niveau Répartition

par âge

Effectif d'enseignants Infrastructures Dépenses

Population scolarisable

Éducation préscolaire

+ + + + - -

Enseignement primaire

++ + ++ + - -

Enseignement secondaire général

++ + ++ + - -

Enseignement technique & formation professionnelle

- - - - - -

Enseignement supérieur

- - - - - -

Non formel + + + - - -

+++ ++ + -

Très bon Bon Passable Mauvais ou inexistant

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entraîne des estimations intercensitaires peu fiables surtout lorsqu’elles sont utilisées aux niveaux désagrégés pour les calculs des taux de scolarisation ou d’admission. 180. Il est souhaitable de chercher et de trouver les voies et moyens pour améliorer la qualité de ces informations, particulièrement les informations sur les dépenses et la population scolarisable. 181. Comment mettre en place des outils adaptés à la collecte des informations sur les dépenses effectuées dans le secteur de l’éducation ? Comment estimer la population scolarisable pour mieux apprécier les différents taux de scolarisation ou d’alphabétisation à chaque niveau administratif ? Cette recherche nécessite une collaboration entre l’Institut de statistique de l’UNESCO et les différents partenaires du système éducatif, le Bureau central de recensement (BCR) et les organismes ayant une expérience en matière de projection de population. 6.3 Grille générale d’évaluation de la qualité des données

182. L’instrument utilisé dans l’appréciation de la qualité des données recueillies dérive d’un document méthodologique41 élaboré par l’ISU et la Banque mondiale. Cet instrument prend en compte six dimensions principales considérées comme pertinentes pour une évaluation de la qualité des données. Ces dimensions sont :

les conditions préalables à la qualité ; l’intégrité ; la justesse méthodologique ; l’exactitude et la fiabilité ; la fonctionnalité ; et l’accessibilité.

183. La prise en compte de l’ensemble de ces dimensions dans l’évaluation permet de donner une vision globale de la qualité des données produites dans le secteur de l’éducation. Sans prétendre être une science exacte, cette évaluation peut être très utile pour guider l’effort des pays dans le renforcement de leur système statistique. Elle procure un cadre d’analyse permettant d’identifier les forces et les faiblesses du système ainsi que les domaines à améliorer et pour lesquels une assistance technique des partenaires serait utile ou nécessaire. 184. L’utilisation de ce cadre d’analyse facilite l’identification des domaines dans lesquels une attention particulière doit être portée. Elle permet parallèlement de définir un plan d’actions et les ressources nécessaires au renforcement des capacités nationales en statistiques de l’éducation.

41 Data Quality Assessment Framework.

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185. À chacune des dimensions de la grille a été attribué un score42 par niveau d’enseignement, à l’exception de l’Enseignement supérieur pour lequel les données disponibles ne permettent pas de faire une évaluation sérieuse (cf. Tableau 13). 186. Une première lecture du Tableau 13 montre que les dimensions relatives à l’exactitude des techniques statistiques, à la fiabilité des données brutes, à la fonctionnalité et à l’accessibilité des utilisateurs aux données sont les dimensions pour lesquelles les scores obtenus sont les plus faibles – en cette instance pour l’Enseignement de base I (primaire) et dans une certaine mesure, pour l’Enseignement de base II et moyen. Les scores obtenus pour ces deux niveaux d’enseignement sont relativement meilleurs. En effet, pour ces niveaux d’enseignement, les données recueillies sont de meilleure qualité particulièrement en matière de concepts et des définitions utilisés. Ces concepts et définitions respectent relativement bien les lignes directrices et les pratiques reconnues à l’échelle internationale, ce qui ne semble pas le cas pour le Préscolaire, le Technique et professionnel et l’Enseignement supérieur. Pour ces derniers, un effort dans l’établissement des correspondances entre les programmes enseignés et les niveaux de Classification internationale type de l’éducation (CITE) mérite d’être fait.

Tableau 13. Évaluation de la qualité des données43

Éducation préscolaire

Enseignement de base I (primaire)

Enseignement de base II et

moyen (secondaire

général)

Enseignement technique et

professionnel

% % % % 0 Conditions préalables à la qualité 39 50 33 22 1 Intégrité 56 69 44 31

2 Justesse méthodologique 65 71 65 29

3 Exactitude et fiabilité 53 59 41 24

4 Fonctionnalité 56 61 33 22

5 Accessibilité 50 57 43 21

Score 53 60 43 24 187. En termes de score, l’Enseignement de base I (primaire) avec on score de 60, et l’Enseignement de base II avec un score de 43, se placent largement au-dessus de l’Enseignement technique et professionnel (24). Ces faibles scores sont indicateurs des difficultés actuelles des systèmes d’information dans le secteur de l’éducation et des efforts à fournir pour améliorer les systèmes existant dans les différents niveaux d’enseignement, aussi bien au niveau de la fonctionnalité des conditions préalables que de l’intégrité et de l’accessibilité des utilisateurs aux données et aux métadonnées.

42 A chacune des dimensions a été affecté un poids en fonction de son importance. La somme des poids

est égale à 100. 43 Un tableau plus désagrégé est consultable en Appendice 3.

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188. Parmi les dimensions ayant de très faibles scores, l’accessibilité des utilisateurs aux données et aux métadonnées est, de loin, celle pour laquelle le plus d’efforts devrait être fournis (cf. Schéma 2) des efforts considérables, particulièrement dans les sous-secteurs technique et professionnel et base II et moyen (Enseignement secondaire général).

Schéma 2.

0

20

40

60

80

100

Conditions préalables à laqualité

Intégrité

Justesseméthodologique

Exactitude et fiabilité

Fonctionnalité

Accessibilité

Education Préscolaire Enseignement PrimaireEnseignement Secondaire Général Enseignement Technique et Professionnel

189. En ce qui concerne la dimension fonctionnalité le score obtenu au niveau de l’Enseignement de base I (61 sur un total de 100) traduit à la fois une grande faiblesse du point de vue de la pertinence des informations recueillies, une faible cohérence, une mauvaise actualité et périodicité des données, un manque de stabilité et une absence de politique de révision des données. 190. Concernant les conditions préalables à la qualité des données, il ressort une insuffisance des ressources disponibles affectées aux traitements et à l’exécution satisfaisante des tâches requises dans le cadre des programmes de statistiques du secteur. Cette insuffisance, plus forte dans le Technique et professionnel et dans l’Enseignement de base II et moyen (cf. Appendice 3), est vraie en ce qui touche le personnel, les équipements informatiques mais aussi les ressources financières dédiées à la chaîne de production des statistiques. L’examen montre également une insuffisante sensibilisation des acteurs de la chaîne de production des données à la qualité de celles-ci, pourtant centrale au travail statistique. En effet, les processus

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mettant l’accent sur la qualité des données ne sont pas systématiquement mis en place, pas plus que ceux abordant les questions de qualité.44 191. Le concept d’intégrité recouvre ici les aspects de professionnalisme, de transparence et d’éthique. Ces différents aspects traduisent respectivement le fait que les statistiques soient traitées de manière impartiale, et le choix des sources et des techniques statistiques essentiellement motivé par des considérations d’ordre statistique (professionnalisme). Les conditions de collecte, de traitement et de diffusion doivent être accessible au public (transparence) et des lignes directrices de comportement à l’intention du personnel doivent être établies (éthique). Les scores obtenus de 69 pour l’Enseignement de base I (primaire), 44 pour l’Enseignement de base II et moyen et 4 pour le Technique et professionnel, sont la preuve que beaucoup reste à faire au niveau de ces deux derniers niveaux d’enseignement en matière de transparence et d’intégrité des données.

44 Y compris les compromis affectant la qualité.

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7. SYNTHÈSE GÉNÉRALE DU DIAGNOSTIC : PROPOSITIONS ET RECOMMANDATIONS

7.1 Synthèse générale

192. Le diagnostic a révélé des performances très inégales des sous-systèmes d’informations statistiques dans le secteur de l’éducation. L’Enseignement primaire, mieux organisé, est doté d’un processus de collecte et de traitement de l’information qui produit régulièrement des annuaires statistiques, bien que les délais de production restent trop longs pour permettre une utilisation des statistiques à des fins de pilotage du système éducatif. L’amélioration du système devrait en particulier porter sur la réduction des délais de mise à disposition des statistiques, l’amélioration de la qualité des données recueillies, mais aussi le renforcement des capacités d’analyse des principaux acteurs de la chaîne de production des statistiques des niveaux central, régional et sous-régional. En ce qui concerne le sous-secteur Enseignement secondaire général, l’organisation réelle de la collecte repose sur une structure centrale dont la culture à la production et au traitement des statistiques est relativement faible. Jusqu’en 2001, ce sous-secteur était géré au niveau de la DEP du MEBA qui était alors la DEP de l’unique Ministère de l’éducation nationale. Concernant l’Éducation non formelle, la Formation professionnelle et technique et de l’Enseignement supérieur, la chaîne de production des données est très peu organisée. La collecte, le traitement et la production des données posent des problèmes à la fois méthodologiques, techniques, organisationnels et logistiques. Les données relatives à ces niveaux d’enseignement sont fragiles et relativement peu fiables.

193. Le Tableau 14 présente pour chaque niveau d’enseignement un aperçu général de la chaîne de production des informations. Il résume l’état des opérations de collecte, de saisie, de traitement, d’analyse et de diffusion des statistiques dans le secteur de l’éducation. Le tableau indique par ailleurs l’état de couverture statistique de chaque sous-secteur.

Tableau 14. État général de la chaîne de production des données

Collecte Saisie Traitement Production des

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Niveau d'enseignement

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Préscolaire + ++ +++ Oui Non - - ++ - - + - -

Primaire ++ ++ +++ Oui Non ++ ++ ++ - - + - -

Secondaire général

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Technique et professionnel

- - - - - - - - - - - - - -

Supérieur - - - - - - - - - - - - - - Non formel + + - Oui Non - - manuelle + - - - - -

+++ ++ + - Très bon Bon Passable Mauvais / inexistant

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194. Les Tableaux 15, 16, 17 et 18 présentent une synthèse des opérations qui ont lieu sur la chaîne de production des statistiques éducatives au niveaux central, régional, sous-régional et des établissements scolaires. Cette synthèse est faite en termes de compétence des ressources impliquées dans les différences opérations, de qualité des outils ou supports logistiques utilisés et de qualité d’organisation. 195. Concernant l’état général du système d’information, le Préscolaire, le Primaire et le Secondaire général sont dotés d’un système de collecte relativement bien organisé, bien que les traitements, l’analyse et la diffusion des données restent les maillons faibles de la chaîne des opérations. Ces faiblesses expliquent en partie la qualité actuelle des productions et la mise à disposition tardive des statistiques scolaires et particulièrement des annuaires statistiques et autres repères analytiques. 196. En général, les systèmes d’information statistiques sont encore embryonnaires dans le Non formel, le Technique et professionnel et le Supérieur, tant du point de vue méthodologique, technique, organisationnel que logistique. Au niveau du Préscolaire, du Primaire et du Secondaire général, même si le SIS semble mieux organisé, le traitement et la production de l’annuaire ne sont pas optimisés. La production de l’annuaire n’est effective que neuf mois après la campagne de collecte, l’analyse des données est quasi absente et la diffusion des données n’intègre pas les nouvelles technologies de communication et se caractérise par ailleurs par une absence de stratégie.

Tableau 15. Situation de synthèse au niveau central (national)

Saisie Traitement Édition des annuaires Exploitation des données

Diffusion de l'information

Niveau national

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Préscolaire oui non ++ + ++ ++ ++ + + + ++ - ++ - - - - - - +

Primaire oui non ++ ++ + ++ ++ + + + ++ - ++ - - - - - - +

Secondaire général oui non + + + + + + + + + - + - - - - - - +

Technique et professionnel - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Supérieur - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Non formel oui non - - + - - - - - - - - - - - - - + -

+++ ++ + -

Très bon Bon Passable Mauvais ou inexistant

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197. Au niveau central, les services statistiques et de planification en charge du système d’information dans l’Enseignement technique et professionnel, dans le Supérieur et dans l’Éducation non formelle ne disposent pas de système d’information fiable. Ces sous-secteurs ont par ailleurs des ressources financières limitées ne permettant pas une collecte régulière de données et encore moins une diffusion systématique des statistiques, à l’inverse de l’Enseignement de base dont l’appui de la Banque mondiale à travers le PROSEF, et plus récemment le soutien de la Commission Européenne à travers le Projet carte scolaire, ont rendu possible ces dernières années la conduite des campagnes statistiques. Les opérations de saisie et de traitements informatiques restent encore très centralisées. Par ailleurs, la saisie des données est effectuée par des agents externes aux services centraux. 198. La production des rapports, et en particulier les annuaires statistiques, est faite avec beaucoup de retard. Les structures en charge de la collecte et de la production des données ne disposent ni d’outils d’analyse ni de capacité d’analyse suffisante.

Tableau 16. Situation de synthèse au niveau des directions régionales

(DREBA-DRESS)

Supervision

Contrôle du remplissage des fiches

Saisie Décentralisée

Exploitation/analyse des données

Utilisation et diffusion de l'information

Niveau direction régionale de l'éducation (DREBA-DRESS)

Com

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Com

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Préscolaire45 ++ ++ + ++ + + + + + + + +

Primaire ++ ++ + ++ + + + + + + + +

Secondaire général ++ + + + + + + + + + + +

45 Seules les IEB interviennent ; les IEJ-CM n’interviennent pas dans la chaîne de collecte des données

dans le Préscolaire.

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199. Au niveau des Directions régionales où s’effectue la supervision des opérations de collecte pour les différents niveaux d’enseignement, le contrôle des fiches de recensement se limitent à faire le point des fiches reçues par rapport à la liste des écoles dans la région. Cette liste leur est remise par les inspections sous leur responsabilité. Aucune exploitation des données des fiches de recensement n’est faite au niveau des Directions régionales. Seules les synthèses des rapports de rentrée et de fin d’année scolaire sont produites et diffusées avec malheureusement beaucoup de retard. Les directions régionales ne disposent pas de compétence ni de logistique à cet effet. Dans l’optique de la décentralisation, les directions régionales devraient disposer de ressources humaines et matérielles renforcées pour assurer leur implication dans le système d’informations statistique.

Tableau 17. Situation de synthèse au niveau des inspections d’enseignement

Contrôle du remplissage des fiches

Saisie (Décentralisée)

Exploitation/Analyse des données Diffusion de l'information

Inspections d’enseignement

Com

péte

nce

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l

Org

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Préscolaire + + + + + + + - - - -

Primaire ++ ++ + + + + + - - - -

Secondaire - - - - - - - - - -

Éducation non formelle

- - + + + - + + + +

200. Au niveau des établissements scolaire : ce niveau de la structure auquel revient le contrôle du remplissage des fiches, n’est pas techniquement outillé pour traiter, exploiter, analyser et diffuser l’information au niveau préfectoral. Il est recommandé que les moyens nécessaires leur soient donnés.

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Tableau 18. Situation de synthèse au niveau des établissements

201. Au niveau des établissements préscolaires, scolaires et supérieurs, les registres ne sont pas toujours tenus de façon systématique. La gestion des outils de collecte souffre en général d’une certaine faiblesse en matière d’organisation. Les directeurs d’écoles ou les chefs d’établissements sont insuffisamment sensibilisés à l’utilité et à l’usage des informations statistiques et exploitent très peu les statistiques scolaires dans le cadre de la gestion de leur établissement. 7.2 Propositions et recommandations 202. Les constats ci-dessus donnent lieur à une série de recommandations et propositions. Celles-ci sont classifiées en quatre volets :

i) Institutionnel et/ou organisationnel ; ii) Technique ; iii) Formation ; et iv) Matériel.

7.2.1 Institutionnel et/ou organisationnel Instituer une Journée nationale des statistiques scolaires (JNSE) 203. L’organisation des Journées nationales des statistiques scolaires (JNSE) au cours desquelles seraient d’une part, distribuées les fiches de recensement et d’autre part, formés et sensibilisés les directeurs d’écoles, constitue à la fois un moyen efficace

Collecte des données

Gestion des outils de collecte

Exploitation et utilisation des

données

Diffusion des données

Niveau établissement

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Préscolaire + + + + - - -

Primaire + + + + - - -

Secondaire + + + + - - -

Technique et professionnel

- - - - - - -

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Éducation non formelle

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de sensibilisation sur l’importance des statistiques scolaires et un moyen opérationnel pour faciliter la remontée rapide des fiches de recensement. 204. Doter les structures de la DEP du MESSRT en charge de la collecte, des traitements, de l’analyse et de la diffusion des données de moyens institutionnels pour une meilleure coordination de la chaîne de production des statistiques au niveau du Secondaire général, de l’Enseignement technique et professionnel et de l’Enseignement supérieur. 205. Clarifier les attributions des services chargés des statistiques au sein des sous-structures de la DEP du MESSRT (carte scolaire, enseignement technique, enseignement privé, etc.) par rapport à celles de la DSI qui est en charge de la collecte, du traitement et de la diffusion des statistiques éducatives au Ministère des enseignements secondaire, supérieur, de la recherche et de la technologie. Prendre des mesures pour assurer une certaine stabilité des chargés de statistique et des chargés d’informatique des DREBA/DRESS, IEB, IES et IET 206. Bien que les chargés de statistique et les chargés d’informatique des DREBA, DRESS, IEB, IES et IET soient des correspondants des DSI/MEBA et des DSI/MESSRT dans la chaîne de production des statistiques scolaires, ceux-ci dépendent directement des DREBA et des DRESS et sont sujets à fréquentes mutations dont la principale conséquence est la non capitalisation des formations reçues dans le cadre des statistiques scolaires. 207. Intégrer les statistiques du Préscolaire, du Primaire et du Secondaire général et responsabiliser la DSI/MEBA. Les données du Préscolaire, du Primaire et du Secondaire général se distinguent, en termes de qualité des données, de l’Enseignement technique et professionnel et de l’Enseignement supérieur. Aussi, l’intégration des chaînes de production des statistiques du Préscolaire, du Primaire et de l’Enseignement secondaire général permettrait de donner une vision systémique du secteur éducatif. Décentraliser les capacités de saisie et d’analyse 208. Cette décentralisation devra viser dans un premier temps à doter les services statistiques et de planification (niveau central) et les directions régionales d’infrastructures et d’outils pour la saisie, le traitement et l’analyse des données scolaires nationales et régionales. Dans un deuxième temps, les inspections devront aussi bénéficier des mêmes renforcements. Elles favoriseront un traitement plus rapide et plus efficient des données recueillies et la production et diffusion à temps des données indispensables au pilotage du système éducatif aux niveaux national, régional et sous-régional.

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Instaurer un module de formation et de sensibilisation à l’utilisation des questionnaires statistiques dans la formation initiale des instituteurs 209. Ce module visera à familiariser les futurs enseignants à l’utilisation des questionnaires statistiques et à en comprendre l’usage comme outil d’aide à la planification et à la décision. Le résultat attendu sera de doter les futurs acteurs de la chaîne de production des données scolaires, des compétences dans le remplissage des fiches d’enquête nationales et partant de fournir des informations fiables sur les statistiques scolaires. Instaurer le dialogue entre producteurs et utilisateurs de données afin de rendre les indicateurs de performance plus pertinents pour les besoins de développement du secteur 210. Aussi est-il souhaitable d’organiser des espaces de concertation et de familiarisation aux outils statistiques de pilotage et d’évaluation des performances du secteur. Cette concertation visera également à susciter des besoins nouveaux en information.

Renforcer les services impliqués dans le système d’information statistique du secteur de l’éducation 211. Appropriation de l’application des applications informatiques (SIS) par les différentes structures déconcentrées. 7.2.2 Technique Améliorer et rationaliser les instruments de collecte du Non formel, de l’Éducation préscolaire, du Primaire, du Secondaire général, du Technique et professionnel et de l’Enseignement supérieur 212. La perspective de décentralisation effective du processus de gestion et de pilotage du système éducatif nigérien commande une amélioration et une rationalisation des outils de collecte. Ces outils doivent être conçus et architecturés de manière à permettre la délocalisation de la saisie au niveau des structures déconcentrées (Directions régionales, Inspections d’enseignement au niveau sous-régional) et la consolidation des données au niveau central. Les fiches de recensement scolaire utilisées aux différents niveaux d’enseignement doivent être améliorées et complétées afin de tenir compte des données élémentaires qui faciliteraient d’une part la production des annuaires et des synthèses statistiques aux différents niveaux, et des analyses transversales d’autre part. 213. Les fiches de recensement scolaire de l’Enseignement primaire et du Secondaire général doivent tenir compte de tous les besoins de la carte éducative (aire de recrutement de l’établissement, infrastructures scolaires, etc.). Cette année, la nouvelle fiche a intégré ces différents éléments en les organisant de façon à permettre un traitement et une exploitation plus efficaces. Quant à l’Éducation non formelle, les

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instruments d’évaluation doivent prendre en compte tous les aspects des programmes d’alphabétisation. Instituer des registres harmonisés dans les établissements préscolaires, scolaires et universitaires adaptés aux fiches nationales de recensement 214. Les établissements préscolaires, scolaires et universitaires doivent chacun disposer de registres standardisés pour faciliter la collecte et éviter ainsi des erreurs lors du remplissage des fiches nationales de recensement. Plus ces registres seront adaptés aux fiches d‘enquête nationales, plus seront faibles les erreurs de remplissage des fiches de recensement scolaire.

Adapter le système d’information statistique aux différents niveaux d’enseignement 215. Dans le souci de permettre aux acteurs décideurs du secteur d’avoir une vision systémique du secteur éducatif, il est recommandé que l’approche du système soit globale et intégrée. Elle doit tenir compte des différents niveaux éducatifs, du préscolaire à l’enseignement supérieur, sans oublier l’éducation non formelle. Diversifier les modes de diffusion des informations 216. Par l’utilisation des moyens qu’offrent aujourd’hui les nouvelles technologies46 sans toutefois induire un décalage avec la réalité du terrain. 217. Améliorer l’accessibilité des utilisateurs aux données et aux métadonnées et mettre en place à leur intention une politique d’assistance adéquate. 218. Harmoniser les rapports de rentrée scolaire et les questionnaires pour éviter les chevauchements et les doubles emplois dans les collectes. 219. Rationaliser la collecte d’informations entre les rapports de rentrée scolaire, les enquêtes annuelles et les rapports de fin d’année. Cette rationalisation passerait d’une part par une meilleure définition des objectifs recherchés par chaque collecte, et d’autre part par l’établissement d’un calendrier de collecte, en ciblant les besoins. 7.2.3 Formation 220. Une attention particulière doit être accordée à la formation, tant du personnel de tous les services47 en charge des systèmes d’information statistique que des chefs d’établissements.48 Cette formation portera aussi bien sur la tenue des registres et leurs exploitations à des fins statistiques que sur le calcul des différents indicateurs scolaires et leurs utilisations, la gestion des bases de données, l’analyse des données et la préparation des tableaux de bord pour des fins de pilotage du secteur.

46 Internet, Intranet. 47 C'est-à-dire, tous les niveaux d’enseignement. 48 Du préscolaire au supérieur.

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Former les chefs d’établissements à la tenue des registres et des fichiers scolaires et à leur exploitation pour des fins statistiques 221. Cette formation vise à sensibiliser les chefs d’établissements d’une part, au mode d’organisation des informations statistiques dans les registres et au calcul d’indicateurs indispensable à la gestion de l’établissement, et d’autre part au mode de remplissage des fiches nationales de recensement scolaire. Former les chefs d’établissements, le personnel statistique des DREBA/DRESS, IEB, IEB/JE, IES et IET aux nouveaux instruments de collecte 222. L’établissement scolaire est la source des données alimentant les bases des données de statistiques scolaires. En conséquence, toute erreur au niveau des établissements scolaires dans le remplissage des fiches de recensement entache la fiabilité des résultats statistiques. L’utilisation des nouvelles fiches de recensement scolaire exigera la sensibilisation et la formation des chefs d’établissements et des acteurs déconcentrés49 impliqués dans la chaîne de production des données. Former le personnel qualifié des DEP et des différents niveaux déconcentrés à l’analyse des données 223. Cette formation doit viser à doter le personnel impliqué dans le SIS de capacités d’analyse et d’outils d’aide à la décision. Ce personnel doit être capable d’élaborer par exemple un tableau de bord destiné aux décideurs pour leur besoin de pilotage du secteur éducatif. Promouvoir la culture et l’usage des statistiques et indicateurs dans la gestion du secteur de l’éducation et

Former le personnel des DSI (DEP/MEBA, DEP/MESSRT) à la conception et gestion des bases de données 224. Dans l’optique d’une appropriation totale des outils de modélisation utilisés, les principaux acteurs du SIS au niveau central d’abord et régional ensuite, doivent être formés à la conception et à la gestion des bases de données. Cette formation a du reste déjà commencé pour le personnel de la DSI et de la Carte scolaire du MEBA. Elle devra être complétée par une formation plus poussée.

49 DREBA/DRESS et IEB, IEB/JE, IES, IET.

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7.2.4 Équipements 225. Dans l’optique de la décentralisation, le système d’information statistique exige entre autres un équipement minimal des directions régionales50 et des inspections d’enseignement dotées d’installations électriques. Pour les établissements scolaires, il est également important de standardiser et de généraliser les registres scolaires. Pour les niveaux centraux et déconcentrés, il est indispensable d’initier un plan d’équipement informatique51 adapté aux différents besoins et réalités du terrain. 226. Ce plan d’équipement pourrait se faire par étapes sur trois ans :

Année 1 : Équipement des services centraux et en particulier des Divisions statistique et informatique ;

Année 2 : Equipement des Directions régionales ; et Année 3 : Equipement des Inspections d’enseignement électrifiées.

50 Bien que certaines DREBA/DRESS aient reçu du projet FAD-1 un ordinateur et une imprimante. 51 Matériel et logiciel.

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8. CONCLUSION GÉNÉRALE 227. Globalement, les résultats de l’évaluation portée sur la qualité des chaînes statistiques scolaires sont contrastés. Le bilan est relativement positif en ce qui concerne l’Éducation préscolaire et l’Enseignement primaire, notamment au niveau des activités de base (collecte et traitement) même si, à des niveaux différents, ces activités souffrent de défaillances méthodologiques et logistiques. Il l’est beaucoup moins pour l’Enseignement technique et professionnel et l’Enseignement supérieur. Pour ces deux sous-secteurs, beaucoup reste à faire : de la définition des informations utiles à la conception d‘outils standardisés de collecte puis la mise en place d’une base de données. 228. L’accessibilité des données et des résultats statistiques est faible et rend donc aléatoires les espoirs de pilotage déconcentré du système éducatif nigérien. En ce qui concerne l’Enseignement de base I (primaire), la fiabilité et la pertinence des résultats statistiques sont bonnes pour l’ensemble aspects quantitatifs liés aux élèves et aux enseignants, mais insuffisantes pour les infrastructures, les dépenses de l’éducation et les données démographiques.52 La restructuration des outils et méthodes, engagée dès cette année, devrait significativement corriger certains dysfonction-nements, notamment la réduction des délais de publication actuellement beaucoup trop longs (huit à neuf mois après la rentrée scolaire), pour favoriser une utilisation pertinente des statistiques et indicateurs tant pour le pilotage que la gestion du système éducatif. 229. La fonctionnalité de la chaîne de production statistique est très contrastée. On note en particulier au niveau de l’Enseignement technique et professionnel et de l’Enseignement supérieur, une faiblesse du point de vue de la pertinence des données recueillies, de leur cohérence et de leur actualité et périodicité. Par ailleurs, il n’existe pour aucun niveau d’enseignement de pratique de révision des données clairement définies. 230. Concernant les conditions préalables à la qualité des données, l’environnement juridique et institutionnel est relativement bien défini mais les ressources en personnel, financières et informatiques ne suffisent pas à l’exécution efficace des tâches requises. 231. Les outils techniques et les modèles sous-jacents liés à la production statistique doivent être robustes, évolutifs et fiables. Pour atteindre ces objectifs, un effort important de modélisation des données, entamé dans l’Enseignement primaire et préscolaire, doit être fait. La maîtrise complète et la normalisation des outils venant en amont des productions statistiques doivent être assurées. Ces objectifs ne sauraient être atteints sans un plan de formation de tous les acteurs impliqués dans la chaîne de

52 Bien que les recensements ne relèvent pas des ministères en charge de l’éducation, les données

démographiques sont une importante composante dans les calculs de nombreux indicateurs du secteur de l’Éducation.

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production des statistiques, du chef d’établissement aux responsables du niveau central. 232. Par ailleurs, une coordination des chaînes statistiques des différents ordres d’enseignement est indispensable pour favoriser une approche systémique du système éducatif au Niger. Elle pourrait se fédérer autour des méthodes et outils mis en place dans l’Enseignement primaire. Cette coordination ne sera possible que si tous les acteurs l’éducation sont impliqués à tous les niveaux administratifs dans des actions de responsabilisation, mais aussi de sensibilisation et de formation. 233. La première étape de cette phase diagnostique doit aboutir à l’établissement d’un plan d’actions répondant à l’ensemble des recommandations présentes dans le rapport. Ce plan intégrera un calendrier et des éléments estimatifs de coûts de mise en œuvre. 234. Les conditions de succès du projet sont d’une part une forte implication du Gouvernement, du Comité technique, des partenaires financiers et d’autre part, une coopération entre les acteurs de la chaîne de production des statistiques du secteur de l’Éducation.

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Appendice I

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APPENDICE I

COMPOSITION DU COMITÉ TECHNIQUE Présidence

Président : Le Secrétaire général du Ministère de l’Éducation de Base I et de l’Alphabétisation (MEBA)

Premier Vice-président : Le Directeur des études de la programmation du MEBA

Deuxième Vice-président : Le Directeur des études de la programmation du MESSRT

Troisième Vice-président : Le Directeur de la statistique et des comptes nationaux (DSCN) au Ministère des Finances et de l’Économie

Secrétariat

Chef du Secrétariat : Le Chef de la Division des statistiques et de l’informatique de la DEP du MEBA

Membres du Secrétariat

Le Chef du Service des statistiques à la DEP/MEBA Le Chef du Service des statistiques à la DEP/MSSRT Un représentant de la Direction des statistiques et des comptes nationaux

Membres

Le responsable de la Sous Composante Analyse Statistique et Gestion de la Base de données, EPT – PA

Un représentant du Secrétariat Permanent de la Stratégie de réduction et de la pauvreté (SP/DSRP)

Le Chef de la Division Carte scolaire et documentation de la DEP du MEBA Un représentant de la Division Suivi Évaluation de la DEP du MEBA Le chargé des statistiques de la Direction de l’Alphabétisation et de la

Formation des Adultes du MEBA Un représentant de la Direction de l’Enseignement Supérieur de la MESSRT Un représentant de la DEP du Ministère du Développement Social, de la

Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant Un représentant de la DPP au Ministère des Finances et de l’économie Un représentant de la Direction du Suivi Évaluation des Projets et Programmes

du Ministères des Finances et de l’Économie Un représentant de la Direction Générale du Budget Deux représentants de l’Unité de Suivi du PDDE (1 au MEBA et 1 au MESSRT)

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Appendice II

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APPENDICE II

RÉSUMÉ DE MISSIONS DE DIAGNOSTIC AU NIGER

1. Une mission de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) composée de Messieurs Doug Drew et Bertrand Tchatchoua a séjourné au Niger du 7 au 23 juillet 2003. L’objectif de cette mission était d’établir un diagnostic du système d’information de tous les ordres d’enseignement du Niger. 2. Dans ce cadre, elle a tenu des séances de travail avec le Comité technique de renforcement des statistiques de l’éducation (CTRSE) et tous ceux qui interviennent dans la chaîne de collecte, traitement et analyse des données. Elle a également rendu visite à des partenaires techniques et financiers de l’Éducation. I. Séances de travail avec les chargés de statistique des ministères

3. La première séance de travail a été réservée au Ministère des Enseignements secondaire et supérieur, de la recherche et de la technologie (MESSRT). Elle a réuni, le mercredi, 9 juillet 2003 de 16 h 30 à 18 h 30, l’ensemble des statisticiens dudit ministère et a permis aux participants de prendre connaissance des diverses sources de données relatives au Secondaire et au Supérieur et de mesurer ainsi l’étendue des problèmes à ce niveau. 4. Le lendemain, ce fut au tour des statisticiens du Ministère de l’éducation de base I et de l’alphabétisation de présenter la chaîne de production des données statistiques du Préscolaire et du Primaire. 5. Le vendredi, 11 juillet 2003, la mission a travaillé de 8 h 30 à 10 h 30 avec les statisticiens du Ministère de la santé publique et de la lutte contre les endémies et ceux du Ministère du développement social, de la population, de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant. Cette rencontre a édifié MM. Drew et Tchatchoua sur le recensement scolaire des écoles et instituts relevant des deux ministères. 6. A partir de 10 h 30, MM. Drew et Tchatchoua ont visité le Ministère des finances et de l’économie afin de discuter avec les directions impliquées dans la collecte des données sur le financement de l’éducation et les données démographiques. 7. La matinée du jeudi, 17 juillet 2003 a été consacrée à l’examen de la qualité des données de la partie formelle du MEBA, à travers la Grille d’analyse des données (DQAF). Cette séance a surtout concerné les statisticiens et informaticiens de la Division des statistiques et de l’informatique (DSI) et de la Direction des études et de la programmation (DEP) qui sont les principaux responsables de la production des données du MEBA.

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Appendice II

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8. La soirée a été utilisée pour examiner avec le Directeur de l’Alphabétisation et de la formation des adultes (DAFA) et la responsable de la cellule Suivi-évaluation le système de collecte, de traitement et d’analyse des données sur l’alphabétisation. II. Visite des directions régionales 9. Premier niveau de décentralisation, les Directions régionales constituent la première étape de transfert du système d’information jusqu’ici concentré au niveau central. Aussi la mission a-t-elle voulu connaître sa participation actuelle dans la chaîne de production de statistiques scolaires et sa disponibilité pour assurer sa tâche future. 10. Ainsi, les Directions régionales de l’Éducation de base I et de l’alphabétisation (DREBA) de Niamey, Tillabéri et Dosso ont-elles été visitées le lundi, 14 juillet 2003, le mercredi, 16 juillet 2003 et le lundi, 21 juillet 2003 respectivement. A Tillabéri et Dosso, les Directions régionales des Enseignements secondaire et supérieur (DRESS) ont été visitées en même temps que les DREBA. La DRESS de Niamey a été visitée pour sa part le mardi 15 juillet 2003. III. Visite des inspections 11. Entre la Direction régionale et l’école, l’Inspection constitue un maillon intermédiaire de la chaîne. Elle intervient dans la collecte des données aussi bien au dépôt des fiches d’enquête qu’à leur récupération. A terme, elle pourrait être le premier niveau de traitement et de diffusion des informations. La connaissance des problèmes qu’elle rencontre est incontournable dans le diagnostic du système d’informations. La mission en a visité trois :

l’Inspection de l’Enseignement secondaire (IES) de Tillabéri, le mercredi, 16 juillet 2003 de 15 h 30 à 16 h 30;

l’Inspection de l’Enseignement de base (IEB) de Tillabéri Commune, le mercredi, 16 juillet 2003 de 16 h 30 à 17 h 30 ; et

l’Inspection de l’Enseignement de base (IEB) de Dosso Arrondissement, le lundi, 21 juillet 2003 de 15 h 30 à 16 h 30.

IV. Visite des écoles 12. La fiabilité des données scolaires dépend d’abord de leur source, à savoir les directeurs d’écoles. C’est pourquoi la mission a voulu discuter avec le plus grand nombre de directeurs d’écoles pour connaître leur perception des questionnaires et du système d’information. Elle a tenu également à couvrir tous les ordres d’enseignement aussi bien du public que du privé.

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Appendice II

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13. Ainsi, l’école primaire publique de Sansané Haoussa, la médersa privée Mamar Touré de Niamey, le CEG 1 de Tillabéri, le Complexe d’enseignement technique et professionnel ESIG/CFIG de Niamey, l’École normale Mali Béro de Dosso, le Complexe d’enseignement technique et professionnel privé ISIEG de Dosso, l’École nationale d’administration de Niamey ont-elles été visitées (voir Tableau II). Tableau II. Types d’établissements visités Niveau d’enseignement

Préscolaire Primaire Secondaire général

Technique et professionnel

Supérieur

Rural Urbain Rural Urbain Rural Urbain Rural Urbain Rural Urbain

Public X X X X X

Privé X X X X

Confessionnel X X

Communautaire

V. Visites de courtoisie 14. Les partenaires techniques et financiers de l’éducation sont des grands utilisateurs des statistiques produites par les ministères en charge de l’éducation. Leur avis sur la qualité des données et les délais de leur production sont importants pour le diagnostic du système actuel. Dans ce cadre, la mission a rendu visite à la Commission nationale de l’UNESCO, à la Délégation de la Commission Européenne et à l’ACDI. Deux projets finançant l’éducation ont également été visités. Ce sont le Projet Carte scolaire et le Projet 1 FAD / BAD. VI. Rencontres avec le CTRSE 15. La première rencontre des missionnaires avec le CTRSE a eu lieu le mardi, 8 juillet 2003. Elle a permis d’établir la liste des institutions et personnalités à visiter et le calendrier de la mission. 16. Le mercredi, 9 juillet 2003, le Comité s’est réuni de 8 h 30 à 10 h 30 pour analyser les fiches d’enquête des différents ordres d’enseignement du système éducatif nigérien. À partir de 10 h 30, les membres du Comité se sont scindés en deux équipes. La première équipe a examiné avec MM. Drew et Tchatchoua les outils de diagnostic. 17. Parallèlement, Monsieur Allassane Ouedraogo, informaticien du pôle SISED de Dakar, a discuté avec les informaticiens des deux ministères des structures des

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Appendice II

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bases de données utilisées dans la perspective de leur intégration dans l’application développée par le pôle SISED de Dakar. 18. Le jeudi, 10 juillet 2003, le comité a suivi un exposé du Système d’Information statistique développé par le pôle de Dakar. Ils ont également discuté des conditions d’appropriation de cet outil par le Niger. 19. Enfin, le mercredi, 16 juillet 2003, les membres du Comité se sont retrouvés pour examiner les faits saillants du prédiagnostic et le plan d’actions. 20. On retient :

un manque de sensibilisation des directeurs d’écoles à l’utilité des statistiques scolaires ;

un dysfonctionnement du circuit de collecte : les questionnaires, selon les années, passent ou ne passent pas par l’Inspection. Même si dans le principe, les questionnaires sont sensés subir des corrections aux niveaux de la Direction régionale et de l’Inspection, dans la pratique, ils ne font qu’y transiter ;

la non couverture de la totalité des établissements, notamment les écoles professionnelles par le système d’information des deux ministères ;

l’inadaptation des questionnaires du cycle de base II aux écoles professionnelles ;

une remontée tardive de certains questionnaires. Plus de six mois après la date de remplissage, plus de deux cents questionnaires du cycle de base I n’étaient pas parvenus à la DEP ;

une production tardive de l’annuaire des statistiques scolaires. À titre illustratif, les annuaires 2002-2003 ne sont pas produits. Ce retard hypothèque gravement la prise de décision ; et

une multiplicité des sources de données au niveau du MESSRT. 21. Comme ébauche de solutions à ce prédiagnostic, il est proposé :

la modification des questionnaires des différents ordres d’enseignement pour permettre d’une part à toutes les structures des ministères en charge de l’éducation de s’y retrouver, et d’autre part de calculer tous les indicateurs de suivi du Programme décennal du développement de l’éducation (PDDE) et du Fast Track ;

la formation des directeurs d’école au remplissage des questionnaires et leur sensibilisation à l’utilité des statistiques scolaires;

l’implémentation des modules du SISED afin de réduire les délais de publication des données ; et

la décentralisation progressive de toutes les activités dévolues jusqu’ici au niveau central.

Une esquisse de plan d’actions pour la réalisation de ces activités a été proposée. Elle sera finalisée en partenariat avec le comité technique national.

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Appendice III

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APPENDICE III

ÉVALUATION DÉTAILLÉE DE LA QUALITÉ GÉNÉRALE DES DONNÉES PAR NIVEAU D’ENSEIGNEMENT

Éducation préscolaire

BASE I (primaire)

BASE II et moyen

(secondaire général)

Enseignement technique et

professionnel

% % % % 0 Conditions préalables à la qualité 39 50 33 22

0.1 Environnement juridique et institutionnel 50 70 60 40

0.2 Ressources 25 38 25 13 0.3 Sensibilisation à la qualité

(La qualité des données est cruciale au travail statistique)

50 50 20 10

1 Intégrité 56 69 44 31 1.1 Professionnalisme 78 89 61 44 1.2 Transparence 30 40 30 10 1.3 Éthique 25 25 0 0 2 Justesse méthodologique

(La base méthodologique pour les statistiques suit les standards internationaux)

65 71 65 29

2.1 Concepts et définitions employés correspondent au cadre standard de statistique

75 83 67 33

2.2 Portée (La portée correspond aux normes, lignes directrices et pratiques reconnues à l’échelle internationale)

50 58 58 25

2.3 Classification/sectorisation 75 75 75 0 2.4 Bases d'enregistrement (Les données sont

enregistrées d’une manière correspondant aux normes, lignes directrices et pratiques reconnues à l’échelle internationale)

50 67 50 50

3 Exactitude et fiabilité (Les données brutes et les techniques statistiques sont justes et les produits statistiques brossent un tableau suffisamment complet de la réalité)

53 59 41 24

3.1 Les sources de données (Les sources de données disponibles pour la compilation de statistiques sont adéquates)

20 32 30 10

3.2 Techniques statistiques 63 75 63 63 3.3 Évaluation et validation des données brutes 67 67 33 0 3.4 Évaluation et validation des données

intermédiaires et des produits statistiques 67 67 33 17

3.5 Examen des révisions 50 50 50 25

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Appendice III

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Éducation préscolaire

BASE I (primaire)

BASE II et moyen

(secondaire général)

Enseignement technique et

professionnel

% % % % 4 Fonctionnalité

Les statistiques sont pertinentes, à jour, cohérentes et soumises à une politique de révision préétablie

56 61 33 22

4.1 Pertinence: Les statistiques couvrent des champs pertinents du domaine

63 75 25 13

4.2 Actualité et périodicité : L’actualité et la périodicité des données suivent les normes internationales de diffusion

50 50 17 0

4.3 Cohérence 71 79 57 43 4.4 Politiques et pratiques de révision : La

révision des données est périodique et suit une procédure régulière et transparente

25 25 13 13

5 Accessibilité Les utilisateurs ont facilement accès aux données et aux métadonnées, et une assistance adéquate leur est fournie

50 57 43 21

5.1 Les statistiques sont présentées de manière claire et compréhensible, les moyens de diffusion sont appropriés et les statistiques sont diffusées de manière impartiale

58 72 58 25

5.2 Accessibilité des métadonnées 50 60 40 20 5.3 Assistance aux utilisateurs 33 33 17 17

Score global 53 60 43 24