physiologie de la transmission nm grands principes dutilisation des curares benoît plaud caen
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Physiologie de la transmission NMGrands principes d’utilisation des curares
Benoît PLAUD Caen
21 novembre 2006 DESAR Rouen - Caen 2
Unité motrice
21 novembre 2006 DESAR Rouen - Caen 3
Drachman.N Engl J Med 1994;330:1797-810
21 novembre 2006 DESAR Rouen - Caen 4
Propriétés du potentiel d’action
Propagation d’un bout à l’autre de la cellule Principe du « tout ou rien » car une fois
produit, il est indépendant de la stimulation La vitesse de conduction peut atteindre 120
m/s Chaque axone a un seuil de stimulation
différent Augmentation de l’intensité du courant =
augmentation du nombre d’axones stimulés
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Réponse musculaire en fonction de l’intensité de stimulation
Kopman et coll. Anesthesiology 1984;61:83-5
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Synthèse et stockage de l’acétylcholine
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Récepteur cholinergique post-synaptique
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Effet sur le récepteur post-synaptique
Na+ Na+ Na+ Na+Na+
K+ K+
K+
K+
K+
K+
K+
Na+Na+
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Couplage excitation - contraction
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Couplage excitation - contraction
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Récepteurs pré-synaptiques
Bowman WC. Int Care Med 1993;19:S45-53.
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Stimulation par train - de - quatre
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Mode d’action des curares non dépolarisants
Fixation des curares sur l’une des 2 sous-unités du récepteur
Inhibition du changement de conformation des protéines et de l’ouverture du canal ionique
L’effet des curares peut être contrecarré par un excès d’acétylcholine: interaction compétitive
Impossibilité d’apparition d’un potentiel de plaque
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Marge de sécurité de la transmission neuromusculaire
Paton et coll. J Physiol (Lond) 1967;191:59-90
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Mode d’action de la succinylcholine Curare dépolarisant Pré-synaptique
stimulation des récepteurs cholinergiques
Post-synaptique dépolarisation et
désensibilisation Canaux sodiques
inactivation
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Mode d’action de la succinylcholine Parenté structurale avec l’acétylcholine Fixation au niveau des deux sous-unités ,
avec ouverture du récepteur Sortie obligatoire de K+ de la cellule musculaire
Dépolarisation initiale mais prolongée pas dégradée par l ’acétylcholinestérase mais
les pseudocholinestérases plasmatiques Contrainte sur la membrane du muscle strié
(rhadomyolyse)
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La cellule musculaire striée
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Arrêt cardiaque après succinylcholine
Arrêts cardiaques ( n ) Décès (n)
Rhabdomyolyse
Duchenne Boulogne 23 2
Becker 4 2
Autre myopathie 10 7
Idiopathique 20 6
Total 57 17
Gronert. Anesthesiology 2001;94:523-9
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Dérégulation haute du RnACh Syndrome de dénervation par
lésion du moto neurone (> 48h) Centrale : intracérébrale,
médullaire Périphérique : neuropathie, section
nerveuse Syndrome de dénervation
chimique (> 48h) CND, MgSO4
--, tétanos Lésion musculaire : brûlure,
infection, tumeur (>48h) Immobilisation prolongée Utilisation prolongée de curares
non dépolarisants
Martyn et coll. Anesthesiology 2006;104:158-69Gronert. Anesthesiology 2001;94:523-9
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Arrêt cardiaque après succinylcholine
Arrêts cardiaques ( n )
Décès (n)
Dérégulation haute
Brûlés 28 1
Traumatisme musculaire 4 0
Dénervations 17 2
Neuropathies de réanimation
16 3
Divers 7 2
Total 72 8Gronert. Anesthesiology 2001;94:523-9
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Présentation, indications Chlorure de suxaméthonium
(Célocurine®) Ampoule de 2 mL, 50 mg/mL (=100 mg par
ampoule) Libellé de l’AMM (RCP)
Adjuvant de l'anesthésie générale permettant de provoquer un relâchement musculaire de brève durée pour notamment faciliter l'intubation endotrachéale
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Indications à la succinylcholine Adulte
pour les patients à estomac plein ou présentant un risque d'inhalation de liquide gastrique, notamment au cours de césariennes
pour les actes brefs en chirurgie programmée pour les patients dont l'intubation endotrachéale est
potentiellement difficile, en ayant vérifié au préalable la possibilité de ventiler avant l'injection de suxaméthonium
lors des traitements par électroconvulsivothérapie Enfant
pour les patients à estomac plein ou présentant un risque d'inhalation de liquide gastrique
Compte tenu que les effets secondaires du suxaméthonium chez l'enfant sont importants et plus fréquents, notamment en association avec l'halothane, l'utilisation pour les actes brefs en chirurgie programmée n'est pas recommandée
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Enquête "mortalité" Sfar - Inserm L’absence de séquence d’induction rapide est
fréquente dans les cas analysés. En matière d’induction la technique d’AG
chez les personnes suspectes d’occlusion est inappropriée Intubation sans curare Doses élevées d’agents anesthésiques Intubation avec un curare non dépolarisant
Lienhart et coll. Anesthesiology 2006:105 (décembre)
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Contre-indications absolues à la succinylcholine Antécédent personnel ou familial d’HM Fragilité musculaire : myopathie, myotonie
(rhabdomyolyse) Hyperkaliémie ou situations à risque d’hyperkaliémie
(dérégulation haute) Brûlures étendues ( > 48 h ) Paraplégie, hémiplégie, dénervation ( > 48 h )
Allergie documentée au suxaméthonium Déficit en pseudocholinestérases
Plaud et coll. Ann Fr Anesth Réanim 2002;21:247-8
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Les différents curaresDose
(mg/kg)Install. (min)
TH25% (min) TH90% (min)
Dépolarisant
Succinylcholine 1 < 1 8 – 10 12
Non dépolarisant
Mivacurium 0,2 3 15 < 30
Vécuronium 0,1 3,5 30 – 40 50 – 60
Atracurium 0,5 3,5 30 – 40 50 – 60
Rocuronium 0,6 1,5 30 – 40 50 – 60
Cisatracurium 0,15 4,5 40 – 60 70 – 80
Pancuronium 0,1 4,5 60 – 120 > 120
TH25% : durée d’action clinique = récupération de 25% de la force musculaire initialeTH90% : durée d’action totale = récupération de 90% de la force musculaire initiale
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Indications des curares
Faciliter l’intubation trachéale Faciliter l’acte chirurgical
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IT avec succinylcholine
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
1,0 mg/kg 0,5 mg/kg 0,3 mg/kg 0,0 mg/kg
Excellentes (%)
Bonnes (%)
Mauvaises (%)
Naguib et coll. Anesthesiology 2003;99:1045-9
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IT avec rocuronium
0102030405060708090
100
0 curare 0,3 0,45 0,6
Inacceptables
Acceptables
Rocuronium (mg/kg)
% d
e pa
tien
ts
Schlaich et coll. Acta Anaesthesiol Scand 2000;44:720-6
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L’intubation sans curare : morbidité
Hématome 28% vs 3%
Épaississement 17% vs 8%
Granulome 6% vs 0%
Mencke et coll. Anesthesiology 2003;98:1049-56
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Anomalie = f (score d’intubation)
0
20
40
60
80
100
Excellent
Bon
Mauvais
Voix modifiée Lésions CV
Mencke et coll. Anesthesiology 2003;98:1049-56
% d
e
pati
en
ts
* * *
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Faciliter l’acte chirurgical
Le curare ND utilisé pour l’IT est conservé pour la chirurgie Injections répétées Perfusion continue
Pas de pancuronium Monitorage Décurarisation
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Nerf facial => sourcilier
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Incidence de la curarisation résiduelle : Td4 0,7 versus 0,9 atracurium, vécuronium et rocuronium
0
10
20
30
40
50
60
70
< 60 [ 60 - 90 [ [ 90 - 120 [ > 120
Td4 < 0,7
Td4 < 0,9
% d
e p
ati
en
ts
minn = 23 n =
164n = 101
n = 238
Debaene et coll. Anesthesiology 2003;98:1042-8
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La curarisation résiduelle : les facteurs de risque
Type du curare non dépolarisant : durée d’action longue
Absence de monitorage Hypothermie Potentialisation : agents halogénés
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Appareils de monitorage Neurostimulateur
Intérêts: : simple d’emploi, permet de répondre à 90% des besoins
Limites : ne permet qu’un monitorage qualitatif de la curarisation
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Conséquences
Dépression respiratoire de la réponse ventilatoire à l’hypoxie
Complications pulmonaires post-opératoires
des réflexes de protection des voies aériennes sup.
Décès
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Un jour en France…
Mr C., 59 ans, pontage aorto-bifémoral, ASA 2
AG balancée + Rachi (M 0.3 mg + S 10 µg)
Monitorage habituel +analyse du ST et KT PA
Récupérateur de cellules + Réchauffement externe
Chirurgie 3,5 h - post op : USC PO
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Un jour en France… Transfert en SSPI intubé/ventilé sous propofol Hémodynamique stable, T° 34 ° C, Ht 36% H+2
T° 36 °C, de la sédation, VS sur Tube, SpO2 98% (6 l/m) HLT + Extubation
H+2 et 10 min : ré-intubation pour détresse respiratoire
H+4 TD4 4 réponses, Atropine 1 mg et prostigmine 2,5 mg
=>Extubation H+6
Sortie de SSPI J6
Sortie de l’hôpital
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Pancuronium et risque de complications respiratoires postopératoires
Covariable Risque relatif (IC) Valeur de P
Type de chirurgie(abdo vs ortho)
10,2 (3,7 – 28,12) < 10-4
Pancuronium + Td4 < 0,7 5,1 (2,1 – 12,2) 6.10-4
Durée de l’acte (>200 min) 3,3 (1,6 – 6,7) 10-3
Age 1,6 (1,3 – 2,1) < 10-4
Berg et coll. Acta Anaesthesiol Scand 1997;41:1095-103
21 novembre 2006 DESAR Rouen - Caen 40
La décurarisation pharmacologique But : accélérer la vitesse de la décurarisation
lorsqu'elle a déjà commencé. Avec quoi : un anticholinestérasique (la
néostigmine) Comment cela marche : inhibiteur réversible
de l ’acétylcholinestérase (enzyme dégradant l’acétylcholine)
la durée de vie de l ’acétylcholine
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21 novembre 2006 DESAR Rouen - Caen 42
La curarisation résiduelle Fréquente
Debaene et coll. Anesthesiology 2003;98:1042-8 Source de morbidité et de mortalité (pancuronium)
Berg et coll. Acta Anaesthesiol Scand 1997;41:1095-103Arbous et coll. Anesthesiology 2005;102:257-68
Diagnostic simple Monitorage de la curarisation
Eriksson. Anesthesiology 2003;98:1037-9 Traitement
Décurarisation pharmacologique >2 réponses à l’adducteur du pouce : néostigmine 40µg/kg + atropine
20µg/kg >10 minutes avant l’extubation (attendre +++)
Duvaldestin et coll. Ann Fr Anesth Réanim 2000;19:337-472
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Peut-on changer nos (« mauvaises ») habitudes ?
Etude observationnelle entre 1995 et 2004
Monitorage quantitatif au bloc opératoire
2 à 60% Décurarisation
pharmacologique 6 à 42%
Incidence de la curarisation résiduelle définie avec un Td4 < 0,9
62 to 3% (P<0,001)
Baillard et coll. Br J Anaesth 2005;95:622-6
21 novembre 2006 DESAR Rouen - Caen 44
Kopman. Anesthesiology 2006;104:631-3
21 novembre 2006 DESAR Rouen - Caen 45
Bom A et coll. Angew Chem Int Ed Engl 2002;41:266–270Gijsenbergh et coll. Anesthesiology 2005;103:695-703
21 novembre 2006 DESAR Rouen - Caen 46
Réduction dose-dépendante du délai de décurarisation (TOF > 0,9)
Déla
i de r
écu
péra
tion
TO
F >
0,9
(m
in)
40
30
20
10
00 1 2 3 4
Dose (mg/kg)
Limite sup. IC 95%Délai prédit pour TOF > 0,9Limite inf. IC 95%Délai mesuré pour TOF > 0,9
1:12
Sorgenfrei et coll. Anesthesiology 2006;104:667-74
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Messages pour la maison (1)
Eléments d ’électrophysiologie, anatomie fonctionnelle de la plaque motrice et du RnAch
Identifier le lien entre les connaissances expérimentales et les conséquences cliniques
Permet Comprendre le mécanisme d’action des curares Les concepts du monitorage de la curarisation Les situations pathologiques NM Effets secondaires liés à l ’utilisation des curares
21 novembre 2006 DESAR Rouen - Caen 48
Messages pour la maison (2)
L’utilisation des curares pour l’intubation Améliore les conditions d’intubation (avis de
l’opérateur) Réduit la morbidité laryngée (avis du patient)
Le CND utilisé pour l’IT est conservé pour la chirurgie.
Quel que soit le CND, la curarisation résiduelle reste une "maladie" fréquente dont le diagnostic repose sur le monitorage (Td4 AP en SSPI) et le traitement sur la décurarisation pharmacologique