pf-univers-le livre des damnés (kernunos13)

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® Le livre des damnés F. Wesley Schneider, James Jacobs et Todd Stewart

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  • Le livre des damnsF. Wesley Schneider, James Jacobs et Todd Stewart

  • Le livre des DamnsLe livre des Damns

  • Le livre des DamnsCrdits

    Les Princes des Tnbres

    Seigneurs du Cahos

    Les Cavaliers de l'Apocalypse

    Auteur: F. Wesley SchneiderIllustration de couverture: Kieran Yanner

    Cartographie: Rob LazzarettiIllustrations intrieures: Jeff Carlisle, Alan Lathwell, Francis Tsai,

    Eva Widermann, Kieran Yanner

    Rdacteur en chef: James JacobsRdaction et dveloppement: Christopher Carey,

    SeanKReynolds et James L. SutterAssistance rdactionnelle: Jason Bulmahn

    Directeur artistique: Sarah E. RobinsonDirecteur artistiqueen chef: James Davis

    Auteur : James Jacobs Cover Artist : Eva Widermann

    Interior Artists : Eric Belisle, Jason Bennett, Jeff Carlisle, Kev Crossley, Kekai Kotaki,

    Tyler Walpole, Eva WidermannDirecteur artistique : James Jacobs

    Directeur artistique en chef : Sarah E. Robinson

    diteur en chef : F. Wesley SchneiderGestion de projet : James L. Sutter

    dition et dveloppement : Judy Bauer, Christopher Carey, et Sean K Reynolds

    Assistance la rdaction : Jason Bulmahn et MarkMorelandGraphiste : Andrew Vallas

    Spcialiste production : Crystal Frasier

    Auteur : Todd StewartIllustration de couverture : Kieran Yanner

    Illustrations intrieures : Dave Allsop, Rayph Beisner, FabioGorla, Jorge Fares, Scott Purdy et Tyler Walpole

    Directeur artistique : James JacobsDirecteur artistique en chef : Sarah E. Robinson

    diteur en chef : F. Wesley Schneider

    Gestion de projet : James L. Sutterdition et dveloppement : Judy Bauer, Christopher Carey, Patrick

    Renie, et Sean K ReynoldsAssistance la rdaction : Jason Bulmahn, Rob McCreary, Mark

    Moreland, et Stephen Radney-MacFarlandGraphiste : Andrew Vallas

    Spcialiste production : Crystal Frasier

    diteur : Erik MonaPDG Paizo : Lisa Stevens

    Directeur des oprations : Jeffrey AlavrezGrant : Dave Erickson

    Directeur commercial : Pierce WattersAssistant commercial : Dylan Green

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    Remerciements spciauxAu service client de Paizo et aux quipes des entrepts

    et du site internet

    Et pour Black Book ditions Directeur de Publication : David Burckle

    Traduction : Jean-Cyril Jean VI Amiot, Marc Sautriot et SabineMucciante

    Relecture : Aurlie Pesseas, Jean-Cyril Jean VI Amiot et SabineMucciante

    Mise en page VF : Laurent Royer

    Achev dimprimer en France en janvier 2014. Dpt lgal : janvier 2014.dit par Black Book ditions. ISBN : 978-2-36328-073-2

    Black Book ditions remercie Franck Scorpinou Mercier pour ses connexions et son indfectible soutien.

    Paizo Publishing, LLC 7120 185th Ave NE, Ste 120Redmond, WA 98052-0577paizo.com

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    Cet ouvrage utilise le Livre de rgles Pathfinder, le Bestiaire, le Bestiaire 2 et le Bestiaire 3. Il est possible de trouver ces rgles dans le Document de rfrence du JdR l'adresse suivante : regles-pathfinder.frProduct Identity: The following items are hereby identified as Product Identity, as defined in the Open Game License version 1.0a, Section 1(e), and are not Open Content: All trademarks, registered trademarks, proper names (characters, deities, etc.), dialogue, plots, storylines, locations, characters, artwork, and trade dress. (Elements that have previously been designated as Open Game Content or are in the public domain are not included in this declaration.)Open Content: Except for material designated as Product Identity (see above), the game mechanics of this Paizo Publishing game product are Open Game Content, as defined in the Open Gaming License version 1.0a Section 1(d). No portion of this work other than the material designated as Open Game Content may be reproduced in any form without written permission.Pathfinder Univers : Le Livre des Damns est dit sous licence Paizo Publishing, LLC, dans les termes de lOpen Game License version 1.0a Copyright 2000 Wizards of the Coast, Inc. Paizo Publishing, LLC, le logo Paizo, Pathfinder, et GameMastery sont des marques de Paizo Publishing, LLC. Pathfinder Le Jeu de Rle, Pathfinder Society, Pathfinder Chronicles, Pathfinder Modules, et Pathfinder Companion sont des marques de Paizo Publishing, LLC. 2013 Paizo Publishing.

  • Table des matires

    Les Princes des Tnbres 5Avant 6

    LesEnfersetlesarchidiables 8

    LecurdeferdeDis 28

    Lespcediabolique 30

    Lordre 38

    Diabolatrie 40

    LapaieriedesEnfers 54

    Diablerie 56

    LExode 66

    Les Seigneurs du Chaos 69Pr-mortalit 70

    LesseigneursdesAbysses 72

    Cequiestmort 98

    Lesdiffrentstypesdedmons 100

    Lesroyaumes 108

    Dmonologie 110

    Avantlavnementdupch 118

    Lahordedmoniaque 120

    Toutprsdechezvous 130

    Les Cavaliers de l'Apocalypse 133Lespremiersdamons 134

    Surunchevalblafard 136

    clipse 148

    Lesdiffrentesespcesdedamons 150

    Influencedamoniaque 158

    Ledamonium 160

    LesprcdentsCavaliers 174

    Lesvoleursdme 176

    Lacrationdeloubli 194

    Annexes 196LeshabitantsdesEnfers 196

    LeshabitantsdesAbysses 197

    Leshabitantsd'Abaddon 198

    Le livre des Damns

  • Belzbuth

    Mphistophls

    Barbatos

    Dispater Mammon

    Blial

    Gryon

    Moloch

    Ardad Lili

    Doloras Eiseth

    Les D

    ucs infernaux

    Mahathallah

  • Les Princesdes Tnbres

    Les Princesdes Tnbres

  • Extrait du Livre des DamnsAu nom des osts et des sept m

    arches montant

    vers le Paradis, d o jaillissent le Bien et le droit.

    Au nom des Ordres, des Pouvoirs, des Trnes et des

    Churs, tmoins de tout ce qui se passe audessus

    et en-dessous. Au nom des seigneurs empyrens

    qui mesurent toute connaissance et percent tous

    les mensonges. Et au nom du premier grand

    Seigneur, celui qui fut emport et que son

    peuple pleure encore, je jure que ce qui suit sont

    les visions de mes voyages, les penses des ceux

    qui possdent une me et de ceux qui en sont

    dpourvu, la nature de la cration et la vrit

    dans toute chose.

    Tabris, introduction du Livre des damns

    L es informations prsentes dans ces pages ont t glanes travers les lgendes les plus anciennes, les changes avec l au-del et les coutumes des Enfers qui existaient avant l avnement des blasphmes et des mensonges. Elles rsument les chroniques de l tre nomm Asmodus, connu comme le Prince des tnbres, le Dieu-filon et, une poque qui prcdait la raison, le Premier.AvantLa premire tincelle de lumire vacillante frmit ici et la ralit sembrasa. Ce qui tait, nous le savons grce elle ; ce qui grandit partir de cette racine ; et ce qui sera (notre invitable dissolution) brle dans sa flamme. Le Sceau porte bien des noms, car il est le dbut et la fin de toute chose.

    Le nant engendra le nant, et il en fut ainsi tout au long de l ge avant les ges. Notre royaume nest pas l endroit merveilleux que les dieux et les autres choses manipulatrices voudraient nous faire croire. Toute chose vient de quelque part, quelle soit naturelle ou magique, et toute la cration connat ses limites.

    Mais tel nest pas le cas du Sceau. Do il vient et comment il arriva dans notre monde, personne, pas mme les premiers enfants, ne peut le dire. Il est ce quil est, et cest tout ce que nous, avec nos faibles esprits et nos vies limites, saurons jamais.

    Phare lumineux dans la nuit infinie et sans toile de l oubli, l clat du Sceau claira les tnbres, rvlant leurs possibilits infinies. Une ternit fila comme les gouttes d eau dans une rivire et la premire lumire ne vacilla ni ne faiblit jamais, et aucune tincelle ni aucun murmure ne la rejoignit dans l obscurit. Ce fut ainsi que l instant vint et passa sans une pense, et la ralit entra dans un nouvel ge lorsque le Sceau fut rejoint par des particules jumelles radiantes quil avait cres, chandelles peine perceptibles au sein de son vif clat. Dune certaine

    faon, elles furent les premires vies, des essences fondamentales apprenant pour la premire fois ce que ctait que vivre. Au fil des ges, ces particules apprirent lentement se dplacer, jouant au-dessus de la surface du Sceau tout en se nourrissant de sa puissance. Dinnombrables millnaires virent ces lueurs divaguer et danser, peine plus grandes que des tincelles devant le soleil, belles mais banales. Leur vie infinie, dpourvue de raisonnement, ne connaissait que les sensations les plus simples et se dlectait du froid du vide comme de la chaleur du Sceau.

    Puis le phnomne se reproduisit et les particules ne furent plus seules. Un infime souffle de vie expulsa des douzaines de nouvelles particules qui se mirent tourner autour du Sceau et les Premiers dcouvrirent quils avaient grandi. Plus grands et plus rapides que ces nouvelles vies, ils rassemblrent et absorbrent leurs surs et grandirent encore. Lentement, ils apprirent contrler leur apparence et les premires formes dlibres apparurent dans l clat du Sceau. Peut-tre en raction, le Sceau libra de plus en plus de particules, jusqu ce quil y en ait trop pour que les Premiers puissent toutes les chasser et les absorber. Progressivement, ces nouvelles particules se mirent grandir comme leurs anes et la vie se rpandit sur le Sceau.

    Ainsi, une volution distincte commena durant l ge avant les ges. Il y avait le Sceau, ces vies nouvelles et

    les Premiers qui affrontaient chaque nouveau stade d volution de l existence. A travers les ges, les enfants du Sceau gagnrent en taille, en complexit et en capacits. Les particules commencrent adopter certaines formes et, progressivement, elles devinrent des sortes de grands animaux qui vagabondaient et se nourrissaient, exploraient et interagissaient entre eux. Les Premiers, tant les plus anciennes et les plus puissantes des particules, devinrent

  • des meneurs et des prdateurs, ajoutant les essences de plus en plus volues de leurs surs aux leurs, et ce faisant, grandissant toujours plus. Dans cette prhistoire, la vie tait comme une tendue spirituelle vierge et les premires motions, la camaraderie, la peur et l merveillement, prirent forme. Et ce qui apparut dans la recherche et l vitement de ces sensations fut la pense.

    Aprs avoir pass une ternit ensemble, ceux qui furent autrefois des particules et les premires des crations du Sceau devinrent des frres et les plus puissants de ses enfants. Avec la pense vint le pouvoir et quand ils comprirent leurs besoins, les Premiers faonnrent involontairement le pouvoir du Sceau pour quil les comble. Peignant de nouvelles merveilles la lueur de l ancienne lumire pendant une priode interminable, l un des Premiers dcouvrit un trange symbole qui donna naissance la signification. Au cours de l ge qui suivit, symboles et signification

    apparurent tandis que les Premiers parcouraient le Sceau, voyageant parmi leurs frres infrieurs, sloignant de la lumire aussi loin quils l osaient, en qute de nouveaux concepts.

    Enfin, de la mme manire que son frre avait dcouvert le pouvoir des symboles, l autre fit sa propre dcouverte,

    se remodelant pour prononcer les premiers sons intelligibles. Avec le langage vint le potentiel de nouvelles connaissances et les mots du Premier rsonnrent dans une ternit dont on ne pouvait plus dire quelle tait vide. Puisant au fond de lui-mme, l tre qui ne fut autrefois quune particule cra le premier mot, son nom, et il vint tre appel Ihys. Et pour son frre, qui avait t son compagnon depuis aussi longtemps quil sen souvenait, il cra avec amour un deuxime nom : Asmodus.

    Note du conservateurDe nombreux antiquaires la rputation autrefois irrprochable affirment que ces pages proviennent du lgendaire Livre des damns, qui est un mythe pour certains et dont d autres disent quil a t dtruit. Tant que nous ne pouvons pas prouver la vracit de ces dires ni l authenticit de ces pages d un ge indniable, ces allgations (et les avertissements dramatiques de ces mmes rudits) restent sujettes dbat. En tant que spcialiste du pass, je ne peux exprimer la fascination et la curiosit que reprsentent les rvlations contenues dans les pages qui suivent. Pourtant, tant un mortel qui tient chrement sa vie et son avenir, je dois ajouter mes propres recommandations aux dlires de mes prdcesseurs. Ce qui suit dpasse les crits des fous et des hrtiques et, si vous ne voulez pas mettre votre me immortelle en danger, ne poursuivez pas votre lecture. Q ue les dieux aient piti de vous et de nous tous. Djavin Vhrest, conservateur de l Apocrypha Forae

    Logos, Absalom

  • 8Pathf inder Univers : Les Princes des Tnbres

    Les Enfers et les archidiablesChapitre Un

    Ici, lordre rgne en matre. Ici, les malfaisants subissent une punition aussi rapide quimpitoyable. Ici, des tres anciens, magnifiques et sages, contemplent les plus grands secrets de la ralit. Ici, des uvres et des merveilles jamais inconnues sur le plan mortel prennent une forme impressionnante. Et ici un dieu rsidant observe les faits et gestes de chaque serviteur, punissant ou rcompensant chacun son tour, prparant mme le moins mritant remplir son rle dans un futur inimaginable. Ici, ce sont les Enfers.

    Extrait du Livre des damns, Le Triomphe des Enfers

  • 91Les Enfers et les Archidiables

    Les flammes des EnfersOn dit que les feux infernaux, souvent voqus dans les

    histoires de damnation et de tourments ternels, brlent plus fort que les flammes dun bcher et quils utilisent les pchs mortels comme combustible. Mais au-del des mta-phores des prtres zls, il est vrai que les flammes des Enfers brlent plus fort que celles que lon peut trouver ailleurs dans les plans, leur lumire affame se nourrissant des tourments et sinspirant de la corruption absolue. Ce feu infernal, pr-sent dans quasiment toutes les strates de la Fosse, possde les mmes pouvoirs et proprits quune flamme ordinaire, mais son nergie est si impie quelle brle la chair pure et consume les mes vertueuses. Le feu infernal apparat, se propage et se comporte comme un feu ordinaire mais il peut se jeter sur les vertueux comme sil tait anim dune cruelle volont propre.

    Le feu infernal (FP 3) Le feu infernal se comporte comme une flamme ordinaire mais les dgts quil inflige sont pour moiti de feu, pour moiti dnergie impie. On appelle ces d-gts des dgts de feu infernal. Les cratures Mauvaises ou de sous-type Mauvais ne reoivent pas de dgts dnergie impie tandis que pour les cratures Bonnes ou de sous-type Bon, ces dgts sont doubls. Une crature sous leffet dun sort comme protection contre le Mal nest pas affecte par cette nergie impie mais subit tout de mme les dgts de feu.

    Une colonne de feu infernal moyenne, qui surgit dans les plaines de lAverne, depuis les entrailles dune fosse du Phlgthon ou dune des innombrables failles brlantes de la Fosse, inflige 6d6 points de dgts de feu infernal. En plus de ces colonnes de feu, on sait que des lacs, des nues ardentes, des coules de lave, des roches brlantes et des structures toujours incandescentes tremblotant sous le feu infernal, brlent dans les profondeurs de la Fosse.

    Les Enfers sont un sinistre reflet du Paradis, une reconsid-ration de tout ce qui est sacr et bon, o la moralit ances-trale est lgrement biaise. Dans cette vision de la ralit,

    les faibles servent les forts, la discipline crase les sentiments et lordre rgne en matre absolu. Les Enfers ne ressemblent pas lAbaddon ou aux Failles extrieures, o des choses primitives ou doues de volont propagent sans raison mensonges, tourments et horreurs. Ici, ce sont plutt des outils, des mthodes utili-ses par de terrifiantes lgions zles, prtes remodeler lexis-tence selon une vision divine. Toutes les religions ou presque dnoncent les souffrances quinfligent les Enfers et cherchent protger leurs ouailles de la damnation mais les mes conti-nuent daffluer indfiniment vers le plan infernal et daccrotre la puissance de ses effrayants princes. Cest comme si les tres du plan mortel dsiraient secrtement bnficier de lordre des Enfers mais taient trop timors de leur vivant pour admettre cette redoutable vrit. Lordre des Enfers est infaillible et offre une paix absolue et une harmonie inbranlable tous ceux qui acceptent dembrasser son impitoyable perfection.

    Les Enfers occupent un royaume incommensurable dans la Sphre extrieure. Forms mtaphysiquement comme des strates emplissant un vaste gouffre, les neuf niveaux des Enfers senfoncent dans les profondeurs de la ralit, chacun tant en-tour par la fureur inpuisable du Maelstrm. La topographie de ces couches, aussi terrifiantes que varies, reflte les pchs des mes damnes condamnes souffrir l, selon les caprices de puissants diables et la puissance naturelle de ce plan rpu-gnant. Chacun de ces neufs royaumes est dirig par un terrifiant gouverneur, un archidiable, lieutenant personnel, conseiller et lite des guerriers dAsmodus. Sous les ordres de ces tyrans complotent de vastes cours de nobles infernaux, composes de filons exceptionnels qui font respecter la volont de leur redou-table seigneur et commandent des lgions diaboliques infinies. Les Enfers fonctionnent dans un ordre parfait sous lemprise de cette immense hirarchie semi-militaire. La majorit des diables soutenant fanatiquement Asmodus et sa vision multi-verselle des plans, tandis que les tres qui ne sont pas des filons craignent simplement les tourments quon pourrait leur infliger au moindre soupon de dsobissance.

    Bien que les diffrents niveaux des Enfers soient aussi im-menses que varis, la plupart partagent certaines caractristiques magiques.

    Le feu infernal. Ce nest pas quune expression des mortels : les flammes des Enfers ne dgagent pas seulement de la chaleur, elles brlent galement avec rage et possdent une vritable vo-lont de dtruire. Le feu infernal prend de nombreuses formes, dont la plupart empestent le soufre et possdent une vilaine teinte cramoisie ou un vert sans me. Comme cette flamme mor-telle na pas besoin de combustible, la terre, lair ou encore leau pourraient brler son contact. Les plus viles de ces nergies impies ne dgagent aucune lumire, leurs langues violettes fon-ces ou noires rugissant comme une cacophonie dmes brlant sans fin. On rencontre le feu infernal le plus couramment au Phlgthon, la Malebolge, au Cocyte, la Caina et au Nessus (Cf. lencadr pour plus de dtails).

    Les gueules des Enfers. Orifices vivants ouverts dans le corps-mme des Enfers, ces tranges portails prennent la forme dtranges visages diaboliques, de gueules bantes ou douver-tures encore plus rpugnantes. Si la majorit mnent des strates plus profondes des Enfers, quelques-uns, rarissimes, chappent aux frontires de la Fosse et mnent dautres plans, gnrale-

    ment vers les profondeurs des Abysses, les gouts de lAxis ou parfois vers un monde mortel. La plupart des gueules des En-fers sont protges par les forteresses des ducs infernaux mais il existe des passages nouveaux ou bien cachs qui ne sont pas protgs, mme si cest gnralement pour une courte priode.

    Le Styx. Le fleuve de loubli nat en Averne et se fraye jamais un chemin travers plusieurs strates des Enfers en passant par des portails, des gueules des Enfers immerges et des cascades mtaphysiques. L nagent, flottent ou voguent dinnombrables mes prives de souvenirs, des filons aquatiques, dignobles marchands planaires et des cratures dont il vaut mieux ignorer lexistence. Au cours de sa traverse des Enfers, le Styx entre en Averne, serpente dans les canaux de Dis, suinte dans les gouts de lrbe, rampe dans les flots marcageux de Stygie, remplit plusieurs bolges de la Malebolge avant de se jeter dans le Co-cyte, puis tombe brivement en cascade dans la Caina avant de plonger dans les Failles Extrieures et de poursuivre sa route. Cette avenue planaire prend plusieurs formes tout au long de son passage travers les Enfers. Gnralement reconnaissable ses eaux verdtres aux teintes maladives qui empestent lam-moniaque et aux mes dsincarnes piges lintrieur, le Styx peut tre, dans des royaumes bourbeux comme la Stygie, un lent cours deau vaseux, alors que dans les niveaux aquatiques comme le Cocyte, cest un puissant courant unique qui refuse de geler.

  • 10

    Pathf inder Univers : Les Princes des Tnbres

    Sur une plaine de rouille et de larmes, un chur de gmissements slve des damns, leur tte leve

    vers un Paradis qui ne les coute plus, suppliant pour un pardon qui ne viendra

    jamais.

    AverneLAverne, une plaine de chagrins ternels et de terreur confuse, est la porte des Enfers. L, les mes reoivent un avant-got de la damnation ternelle. La foule infinie, terrifie, des morts rcents pi-tine dans un vaste dsert volcanique, fait de fer piquet de rouille et de roches en fusion, implorant la clmence auprs de divinits quils nont pas eu le bon sens de vnrer de leur vivant. Les terrifiantes citadelles des seigneurs de guerre infer-naux se dressent ici, leurs armes rassem-bles se tenant toujours prtes tandis que leurs traqueurs parcourent le plan en qute dmes rduire en esclavage et livrer aux tourments dans les niveaux infrieurs des Enfers. Et au-dessus de tout cela slve le palais arien de Barbatos, sei-gneur de la Lande de fer, le paradis curant ironiquement bap-tis la Terre promise.

    Noir, accident et sans espoir lAverne noffre aucune chap-patoire, seulement la perspective de plus grands tourments. Ceux qui se retrouvent pigs dans la premire strate des Enfers pourront voyager dans nimporte quelle direction sans trouver autre chose que des kilomtres et des kilomtres de bouts de ferraille, dmes dchues et des os clats denvahisseurs tombs au fil des ges. Le paysage se limite des dbris de mtal, une rouille noirtre et des tendues de roche en fusion, comme si la strate tait recouverte dune peau rude et agressive pour la chair. Il ne pousse pas grand chose sur ces plaines de fer mouchet de rouille et strictement rien de comestible, seulement des mau-vaises herbes qui ressemblent plus des fils de fer barbel sor-tant des cadavres de vagabonds, des bhmoths morts ou des ci-catrices rouilles qui marquent cette lande dsole. Les lacs et les mers de mtal en fusion dgagent une telle chaleur quil est im-possible de saventurer des kilomtres la ronde. Ces tendues liquides vomissent sans cesse de dangereux dbris et des nuages de gaz empoisonns. Des montagnes de lames tranchantes viennent briser la monotonie du dsert agressif, empalant un ciel quembrase un crpuscule apocalyptique ternel. En de rares endroits, des balafres dchiquetes marquent des lieux o une puissante magie, des armes destructrices ou les spasmes dago-nie de cratures inimaginables ont autrefois dchir la terre. Certaines de ces blessures sont si profondes quelles dvoilent la chair de la strate elle-mme, un bourbier palpitant et suintant, fait de veines titanesques et de graisse blafarde, qui tend parfois des vrilles envahissantes et des organes affams qui nont jamais t destins atteindre les royaumes situs au-dessus.

    Les mes apparaissent au hasard dans lAverne, des tourbil-lons dans les vents planaires dispersant violemment les dam-ns dans toute la strate. Si nombre dentre elles parcourent les tendues ferrugineuses seules et terrifies, quelques-unes se regroupent en caravanes effrayes ou dans des refuges vuln-rables en tentant de rationaliser leur lugubre situation. Mais peu dmes restent libres bien longtemps. Quils errent en groupes dagents recruteurs ou soient monts sur des destriers noirs ou des stymphalides gants, les barbazus et dautres diables inf-rieurs parcourent la lande et chassent les nouveaux arrivants. Les seigneurs infernaux offrent parfois une rcompense pour les-prit de certains individus spcifiques mais la majorit des mes sont rduites en esclavage et convoyes vers les forteresses de

    fer des seigneurs diaboliques. Habituellement, seules les mes des suicids sont abandonnes

    leur errance, dlaisses et perdues jamais. Des centaines de ducs infernaux, nobles mineurs de la hirarchie infernale, vivent dans lAverne et sculptent de terrifiantes forteresses sur la Lande de fer. Ces citadelles redoutes servent de maisons de compte ch-toniennes, de baraquements pour les armes diaboliques et de goulets dtranglement imprenables qui protgent les gueules des Enfers servant de portes vers les niveaux in-frieures des Enfers, ou dans de rares cas, vers dautres plans. Les ducs infernaux comptabi-lisent soigneusement le nombre dmes qui

    passent par les portes de leur forteresse et des-cendent vers les strates infrieures. Chacun deux est

    charg de capturer dimportants quotas dmes en change de quoi, ils reoivent des rcompenses indicibles et commandent des lgions encore plus dangereuses.

    Plusieurs endroits terrifiants se dressent sur et sous la Lande de fer de lAverne.

    ridanos. Lessentiel de ce qui meurt dans le Maelstrm d-rive simplement jusqu tre consum par le chaos. Pourtant, dinnombrables artres rpugnantes, pleines dtranges fluides, se rejoignent pour former une unique cascade qui emporte une partie des dchets du multivers vers les Enfers. Cette cataracte qui gronde ternellement dans lAverne forme le marais drida-nos, dont la taille est semblable celle dun ocan. Cette ignoble mixture, o se mlangent les mes des damns, les rebuts du Maelstrm et les sdiments rods des Enfers, nest autre que la source du Styx, ce fleuve tristement clbre qui, partir de l, droule son cours tortueux travers les plans.

    Le Bcher fourchu. La forteresse de fer du duc Furcas sur-plombe une cascade de lave rugissante. Ses trois tours noires et pointues percent les nues empoisonnes de la strate, lune abri-tant les armureries brlantes de Furcas en personne, la seconde les baraquements de ses vingt lgions et la troisime une prison remplie dune collection millnaire de rivaux torturs et dmes potentiellement utiles. Sur une le dans le flot de lave, au cur du palais du duc, repose la gueule des Enfers gloussante six yeux appele Gissiclis, dont les entrailles mnent jusquaux Jar-dins des hrsies, Dis.

    La Terre promise. De loin, travers les brumes empoisonnes de lAverne, ltrange nuage quest la Terre promise ressemble effectivement au paradis quvoque son nom. Mais ceux qui se posent sur ses hautes rives dcouvrent un pays de cauchemar. Si le domaine du seigneur de lAverne regorge de vastes champs, de forts aux grands arbres, de rivires cristallines, danimaux et de ftards au cur lger, rien nest tel quil parat. Chaque caractristique du paysage est pervertie et difforme, comme si ctait luvre dun sculpteur aveugle. Les plantes tressaillent et murmurent, les rivires bouillonnent dune faim qui leur est propre, les btes hurlent et dtalent sur des membres tranges et les habitants portent des robes blanches et hurleraient si seule-ment ils avaient une bouche. Mme la terre est pervertie, car elle nest faite ni de roche ni de mtal, comme la plaine en contrebas, cest un gigantesque nud de la taille dune nation, constitu de vers grouillants qui pleuvent sans cesse sur quelque rgion quils survolent. Sur la Terre promise, toute chose obit aux caprices de Barbatos, et ceux qui voudraient rencontrer le Seigneur barbu doivent le chercher alors quil erre dans son rpugnant pays.

  • 11

    1Les Enfers et les Archidiables

    Le Seigneur barbu veille ce que les portes des Enfers restent ouvertes. Il est le

    soupirant des sorcires et le pre des vers. Et dans son triple regard se trouvent le dbut, la fin et lternit de

    toute chose.

    BarbatosPeu de gens osent prononcer le nom de Barbatos car la lgende dit que, de tous les archifilons, cest lui qui a le plus de chances de lentendre. Des lieutenants dAsmodus, le mystrieux sei-gneur de lAverne est celui qui a t le plus rcemment nomm son poste. Certes, son mandat se mesure en millnaires mais ce nest pas assez long pour quil soit totalement intgr llite des Enfers. Pourtant, la rticence des autres archidiables ne vient pas seulement de la dure relativement courte du rgne de Barbatos, ni de ses comptences ou de sa ruse (il a prouv maintes fois sa valeur en dfendant les portes de lAverne) mais plutt de sa na-ture fondamentale puisquil nest pas du tout un diable. En rali-t, sa vritable essence demeure lun des plus grands mystres des Enfers, un secret que seul Asmodus est cens connatre, et certains disent que mme lui lignore.

    Barbatos apparat sous les traits dun vieil humanode envelopp dans des robes r-pugnantes faites de peau ride prleve sur les mes de voyageurs morts depuis longtemps. De ses manches tannes d-passent des mains fltries dotes de sept doigts, chacun comportant une pha-lange supplmentaire et se terminant par une griffe recourbe. Bien que ses traits soient constamment cachs par un voile de brume, trois points dune lu-mire jaune repoussante brillent dans les ombres de sa capuche, formant une pyramide inverse dyeux lu-minescents inhumains. La caract-ristique la plus reconnaissable de larchidiable pend sous ces tranges orbes: une barbe faite de minces ten-tacules graisseux qui tombent en une cascade grouillante semblable aux racines malades dun champignon souterrain. Il tient toujours dune main un grand bton en if dans lequel des yeux bestiaux clignent rgulirement tandis que, dans lautre, il porte un orbe noir qui indique lemplacement, les crimes et les plus grands secrets de toutes les mes qui se trouvent en Averne. Barbatos est vot et se meut avec prcaution, comme si le poids des ans menaait de lcraser. Il prsente un aspect bien modeste par rapport aux fires silhouettes des autres archi-filons. Seuls les condamns aper-oivent le vrai visage de Barbatos, quelques instants peine avant de se faire dvorer par ce qui ondule sous ses robes rpugnantes.

    Mystrieux et subtil, Barbatos cache ses aspirations. Ni alli di-rect, ni ennemi ouvert des autres archifilons, il semble mme se satisfaire de son domaine ac-tuel. Rien que cela suffit in-quiter les autres seigneurs

    des Enfers, car aucun de leurs agents na jamais russi dcou-vrir ce que pourraient tre les plus grandes ambitions du sei-gneur de la Premire strate. Lors des runions avec Asmodus et les autres tyrans des Enfers, Barbatos arrive au Nessus sans faste et pied. Il parle rarement et sadresse cordialement ses pairs, montrant une dfrence absolue envers le Prince des tnbres. Quand on lui demande conseil, il parle avec franchise et sagesse, se rfrant souvent des conjonctions planaires inhabituelles, des vnements prhistoriques et dautres connaissances obs-cures quil nest pas cens connatre.

    En tant que seigneur de la Premire strate, Barbatos dtient les fonctions les moins enviables de tous les archidiables, tant charg de linterminable mission consistant envoyer les mes maudites qui arrivent sans cesse vers leur lieu de damnation ap-

    propri et de protger les frontires des Enfers contre les incursions. Pour cela, le Seigneur barbu emploie

    de nombreux ducs qui dfendent des points clefs et supervisent le transit dun nombre incalculable dmes. Il rgne avec discrtion mais ne tolre aucune dsobissance, d-couvrant rapidement tous les complots qui le visent. Ceux qui se montrent indignes de confiance plusieurs reprises sont privs de leur force vitale et pendus la Croix du pni-tent, un norme saule pleureur qui saigne si-tu au cur de son paradis de vers flottant, la Terre promise. Comme Barbatos semble pos-sder une connaissance surnaturelle de tout ce qui se passe dans son royaume, les lgendes parlent de mortels qui se sont aventurs en Averne pour ngocier auprs de lui la lib-

    ration de lme de proches. Le seigneur de la Premire strate accepte souvent, mais

    jamais sans demander de contrepartie accablante et il est rare que ce quil

    donne ne lui soit pas rendu au cen-tuple.

    On dit que Barbatos peut ob-server le Plan matriel travers nimporte quelle reprsenta-tion de son symbole, quil en-tend les 21 mots que lon pro-nonce aprs son nom et quil connat le langage de toutes les btes. Quand une me d-sespre lappelle laide, il prend plaisir envoyer un serviteur pour lui offrir juste assez de connaissances ou dinformations sorties de leur contexte pour rendre la situa-

    tion du mortel encore plus d-sespre. Lorsquil apparat dans le monde des mortels, il prend gnralement lapparence dun

    ermite vtu dun lourd manteau ou celle dune crature des bois affuble

    dune longue et trange barbe. Quel que soit son dguisement, il conserve toujours quelques traces de son ap-parence normale qui permettent aux

    gens prudents de le reconnatre.

  • 12

    Pathf inder Univers : Les Princes des Tnbres

    Toutes les merveilles des Enfers se rassemblent

    dans la Cit infernale, o chaque dsir a un prix et

    o les damns arborent des visages angliques.

    DisLes portes de Dis, la Cit infernale, souvrent pour tous ceux qui osent les franchir et en-trer. En revanche, il est beaucoup plus diffi-cile de ressortir, la deuxime strate de lEn-fer servant de prison aux mes des men-teurs, des mauvais conseillers, des usur-pateurs, des parasites et de tous ceux qui abusent des lois de leur socit pour pro-fiter de leurs concitoyens. Cependant, tant la strate la plus urbaine des Enfers, Dis nat-tire pas seulement des mes. Des marchands venus de tout le multivers ngocient avec des diables, des diabolistes, des guenaudes et des passeurs du Styx pour se rendre dans les bazars des Enfers, certains changeant leur me contre un bref aperu des merveilles infinies de la ville de larchidiable Dispater.

    Le deuxime niveau des Enfers se divise en quatre rgions dis-tinctes: lExtrieur, les Ghettos, le Labyrinthe urbain et le Cur de fer.

    Des collines grises de terre nue et craquele partent de la ville et stendent dans toutes les directions, formant le paysage mo-rose de lExtrieur. Des routes accidentes sillonnent ce vaste royaume poussireux, serpentant sans but, revenant sur leurs pas et ne menant finalement nulle part. Les mes des paresseux errent sur ces chemins, cherchant en vain le confort quelles sont condamnes ne plus jamais prouver. Les seuls lments qui viennent briser ce paysage moutonnant sont les villes-garnisons de Dis, des forteresses de tourments martiaux o les lgions de la strate sentranent au combat et construisent de terrifiantes machines de guerre.

    Les gens qui approchent de Dis entrent tout dabord dans le Ghetto des parias, l o les tres mauvais, arrogants et privil-gis, sont condamns regarder dun il avide une infinit de merveilles jamais inaccessibles. Sinistres, gristres et balays par les vents granuleux de lExtrieur, les misrables abris des damns tremblent sous le regard de Dis, vous une destruc-tion invitable alors que les murs de la ville stendent et que de nouvelles constructions audacieuses exigent une violente reconversion de la pierre et des mes. Cest l que se dresse le mur denceinte de Dis, une barrire gmissante slevant aussi haut quune petite montagne et atteignant prs de huit cents mtres dpaisseur par endroit. Sa masse est faite de blocs de pierre massifs et de la chair grise des mes violemment remo-deles mais pourtant encore vivantes. Ces murailles grotesques stendent sans cesse, des lgions de diables ajoutant chaque jour de nouveaux corps aux remparts quils obligent par magie se dvelopper vers lextrieur, pour faire toujours plus de place la ville qui enfle en leur sein.

    Lorsquils pensent Dis, les gens visualisent souvent son plus grand territoire, le Labyrinthe urbain. Cest l que se dressent les impossibles tours de fer, de marbre et de chair dme trem-blotante, dont une grande partie atteignent des proportions ridicules, mme pour les cauchemars du plus audacieux des architectes mortels. Si le Labyrinthe est parfaitement ordon-n et divis par de grandes avenues qui partent inflexiblement du Cur de fer, peu de mortels parviennent comprendre son agencement labor, do son nom trompeur. Les monuments, les palais, les thtres et les places tout dfie les lois de la phy-sique, certaines structures planant au-dessus de la ville tandis

    que dautres sont relies par des ponts qui stendent sur plusieurs kilomtres et sou-

    tiennent eux-mmes de vastes structures. Ici se mlent les architectures de tous les plans et dinnombrables mondes mortels, crant des btiments fantastiques et im-pies. Deux systmes de canaux serpentent dans le Labyrinthe: lAndramal, parcouru de feu et rserv llite diabolique, et le Lth, qui guide les dangereuses eaux du Styx travers la ville. Les innombrables races du multivers empruntent ces canaux, les grandes avenues et les alles sombres de

    Dis. Bien que les indignes diaboliques (en particulier les rinyes) soient bien plus nom-

    breux que les visiteurs, ils circulent au beau milieu dune myriade de commerants planaires, de portiers morts-vivants, de mortels effronts et de serviteurs de divinits mineures qui ont lu domicile en ville.

    Le Cur de fer, dbut et fin de tous les chemins, bat au centre de Dis. Seuls les diables les plus puissants et les cratures qui ont reu une autorisation spciale de la part de Dispater ou des ducs de Dis ont le droit de fouler les jardins, les cours et les champs de manuvre de llite de la cit. Lune des plus grandes structures du multivers se dresse au cur de cette sombre utopie faite de gigantesques monuments enflamms, de magnifiques jardins et de palais ariens : le Sceptre de fer, le palais, semblable une cathdrale haute de plusieurs kilomtres, o Dispater, le Pre de Dis, tient sa cour.

    Des innombrables sites fascinants que lon peut trouver Dis, nous ne pouvons en exposer quun chantillon.

    Ghaunapthal. De la fume slve en permanence des fon-deries de cette ville forteresse de lExtrieur recouverte dune crote dhuile. Diriges par Ose, le duc des Griffes, les trente lgions diaboliques de la ville manuvrent les machines de guerre roulantes, rampantes et chuintantes crs par les armes dmes asservies du duc. Des rumeurs disent que sa dernire cration est un automate titanesque aliment par une ancienne relique protenne capable de rendre fou tous les mortels qui la contemplent.

    Le Sceptre de fer. Le sanctuaire incroyable et richement orn du seigneur de la Deuxime strate se dresse plus haut que nim-porte quelle montagne du plan mortel. Cette tour impossible qui dchire le ciel carlate de Dis est ornemente de scnes de tourment et dinnombrables gargouilles, dont certaines sont ex-cessivement imposantes. L, Dispater prside une immense cour et juge les disputes entre les diables de tous les Enfers. On dit que, depuis le sommet du Sceptre, on aperoit tous les autres niveaux des Enfers, et que ce que lon murmure ici atteint les murailles du Paradis.

    Le March des souffles. Au sommet dune tour flottante constitue uniquement de langues vivantes et pointues, de mystrieux marchands encapuchonns vendent, changent et achtent des annes de vie. Comment ces marchandises vitales sont-elles changes (que ce soit sous forme de gemmes, de mches de cheveux ou dtranges lixirs), peu de gens peuvent le dire, mais des guenaudes, des liches, des mages malfiques et dautres acheteurs dsesprs payent une fortune juste pour connatre lexistence de ces marchands de vie et encore plus pour pouvoir acheter un de leurs produits.

  • 13

    1Les Enfers et les Archidiables

    Le Premier roi rgne depuis son trne de fer.

    Des empereurs font partie de ses sujets et les

    pauvres cherchent le servir car le Pre de Dis est le seigneur de tous.

    DispaterLes parias, les malheureux, les dlaisss tous nont qu solliciter Dispater pour quil leur rvle le chemin de leur foyer. Connu sous les noms de Seigneur de fer, Pre de Dis et Premier roi, Dispater accueille tout le monde dans sa cit parfaite. Il fait partie des dirigeants les plus actifs et les plus russ des Enfers et supervise directement ladministration et lexpansion de sa vaste mtropole. Il reoit les mes dpossdes et les envoys des puissants seigneurs de tous les plans et juge ceux qui bafouent les lois infernales. tant lun des plus anciens et des plus loyaux allis dAsmodus, Dispater occupe une place privilgie dans la hirarchie des Enfers et sert son seigneur en crant une ville dune telle perfection malfique quelle surpasse tout fantasme divin.

    Dispater est un tre ancien qui prend la forme dun huma-node musculeux la peau couleur de rouille, coiff dune cou-ronne de cornes de fer labore. En symbole de son autorit et de sa dvotion, il porte en permanence lil clipsant, un bton de mtal noir en forme de soleil rayonnant serti dun rubis cligno-tant son sommet, au travers duquel Asmodus peut tout voir. Dispater porte souvent des trsors tirs des vastes coffres de Dis, des atours royaux qui clipsent les richesses de mondes entiers. Matre des illusions et tre la forme mallable, il modifie rgulirement son apparence pour intimider ou mettre laise les gens qui se trouvent en sa prsence, selon son humeur et ses objectifs.

    Calme, cratif et sage, Dispater est aussi impitoyable, manipulateur et ar-rogant, mlant les caractristiques du parfait dirigeant avec celles de larchi-filon quil est. Il accorde une grande valeur aux concepts de rang et de hi-rarchie, ainsi quaux complexes ma-nires de cour et aux droits seigneu-riaux. Malgr son intrt pour les rgles et le plaisir quil prend ridiculiser les grossiers personnages, le seigneur de la Deuxime strate abandonne rapidement ce dcorum pour faire avancer ses plans, reconnaissant souvent devant ceux quil cherche influencer que les formalits des Enfers lennuient. Dispater se dis-tingue des autres archifilons par son respect du concept de lamour cour-tois. Depuis quil rgne sur Dis, le Roi de fer sest choisi une reine trois reprises. Sa premire pouse tait un ange dchu, mais personne, pas mme lui, ne se souvient de son visage, de son nom ou de ce quelle est devenue,ce qui contrarie normment larchifilon. Sa deuxime femme, Fronia, tait une demi-desse du Plan du feu, qui la quitt (en plus ou moins bons termes) aprs une relation amoureuse qui na dur que quelques sicles, emportant avec elle le bb qui deviendrait le seigneur empyren Raga-thiel. Son pouse actuelle, la belle rcura, tait autrefois une mortelle mais son pouvoir de vision fatidique lui a permis de saffranchir de son destin mortel. Le couple vit une romance

    cordiale et rcura est lun des plus proches conseillers de Dis-pater, lui rvlant ses visions en change de cadeaux mystrieux.

    Dispater quitte rarement sa ville, sauf lorsque le Prince des tnbres le convoque. Quand il sen va, certaines des plus grandes merveilles de Dis le suivent, le seigneur ordonnant de dmnager des jardins entiers, des mnageries, des marchs et des thtres quil emporte avec lui. Le plus gros de son arme laccompagne aussi pour le protger, car ce vtran des archi-diables sait bien quaux Enfers, il ny a pas de territoire ami. Le Seigneur de fer ne se rend jamais sur le Plan matriel, ni sous sa forme physique ni autrement, car il trouve le royaume des mortels rustre et avilissant. Quand il a des affaires rgler l-bas, il prfre envoyer un serviteur rinye ou un membre de sa cour, selon limportance quil accorde au problme.

  • 14

    Pathf inder Univers : Les Princes des Tnbres

    Mort tnbreuse de lespoir et de lavidit, les coffres

    des Enfers renferment des trsors qui dpassent limagination ainsi que les rves et les dsirs des

    mes gches.

    rbeLes habitants des Enfers protgent jalou-sement ce qui leur appartient, emp-chant mme la lumire de contempler leurs biens. Dinnombrables coffres et dindicibles richesses se cachent dans les tnbres ternelles : des montagnes de pices frappes sur des milliers de mondes, des artefacts magiques qui taient dj anciens quand les toiles taient jeunes et des mes qui valent leur poids en diamants. Ici, chaque gemme scrute les tnbres et chaque statue tincelante est un esclave, car Mammon lInnombrable, seigneur de la Troisime strate, possde les richesses de son royaume au sens le plus fon-damental du terme. Comme lapprennent sans cesse les mes des avares et des gostes, la moindre pice de cuivre issue des coffres des Enfers porte une maldiction et rien de ce qui appartient lrbe ne sen chappe jamais rellement.

    Il ny a ni soleil maladif ni toiles mourantes pour contempler les catacombes de lrbe. Les cieux sont remplacs par des pla-fonds vots qui slvent des centaines de mtres tandis que des gouttes deau glace et puante tombent de leurs pierres in-visibles. Ce niveau se compose entirement dnormes blocs de pierre grise et mme les fouisseurs les plus dous ne rencontrent que des tendues de roche infinie alors quil devrait y avoir une salle juste de lautre ct. Des piliers aussi pais et aussi grands que les plus imposants arbres du Plan matriel emplissent de forts ciseles des salles pleines de sculptures grotesques tandis que dimmobiles et patients hamatulas et des barbazus montent la garde devant les trsors de la strate. Des canaux aux allures dgout sillonnent lrbe et emportent les dchets de Dis, qui se trouve au-dessus. Mme dans les plus rvoltants de ces passages, le sol est jonch de ranons dignes dun roi, tandis que dans les plus grandes salles gisent des trsors dont la vue suffirait aveu-gler celui qui les contemple si seulement une tincelle venait il-luminer leur splendeur. De grandes barrires de pierre et de fer, de la chair bestiale et affame, et une sombre magie protgent les plus grandes rserves de la strate, forant mme llite infernale se dplacer avec des douzaines de clefs et de talismans. Les mes de ce plan sont bien moins mobiles ; elles sont timides et peureuses, perdues dans les tnbres, craignant, juste titre, que le moindre bruit ou la moindre lumire attire lattention des filons ou des typhlipdes, des cratures aux nombreuses ailes, aussi appeles dvoreurs dyeux, dont on dit quelles se nourrissent de la lumire et de ceux qui la portent. Traversant des labyrinthes de salles au trsor, chacune plus grande et plus incroyable que la prcdente, les voyageurs arrivent dans les pro-fondeurs de lrbe, o reposent les plus incroyables richesses des Enfers. Dans ces Caveaux de laube, comme on les ap-pelle, stendent dtranges chanes de montagnes et des mers en bouteille, qui attendent la naissance de mondes, des choses di-vines ltat ftal et dincroyables villes-temples ddies leur culte blasphmatoire, ou encore les seules lumires de lrbe, de faibles tincelles qui contiennent les mes dtres considrs comme trop prcieux pour tre damns, disposes en constella-tion qui annoncent de terribles prsages.

    La plupart des trsors dont semparent les lgions des Enfers ou qui sont offerts en cadeaux Asmodus et ses archifilons se retrouvent en rbe. Tandis que des mes aveugles dressent

    un inventaire variable de richesses quelles ne pourront jamais voir, des diables infrieurs

    guerriers montent la garde devant les pices les plus intressantes. Chaque jour, des hordes de diables de ce genre traversent lrbe, squipant dans les coffres de la strate o sont stockes la plupart des armes forges au Phlgthon. Mammon ne craint pas les voleurs car il est intrinsquement li chaque pice et chaque gemme qui entre dans son royaume, sachant quen dehors des individus les plus fous de la strate, aucun diable ne tentera de voler quelque chose de ce qui est, essentiellement, son vaste corps.Les caveaux umbraux de lrbe abritent de

    nombreuses pices particulirement intres-santes dont voici un bref chantillon.

    Le Prince dargent. Le trne de Mammon se trouve dans un caveau aux innombrables piliers, plein de miroirs, de sta-tues cristallines et de bulles flottantes incrustes de gemmes dune finesse incroyable. A lun des murs est accroch le Prince dargent, une glorieuse et titanesque statue en argent que le sei-gneur de la Troisime strate prend avec lui quand les rares visi-teurs qui viennent en son domaine lui demandent audience. Un grand pupitre de verre se dresse au centre de la salle, permettant aux visiteurs de sadresser larchidiable en se trouvant au niveau de la taille de la statue, porte de ses mains luisantes pesant plusieurs tonnes.

    Le catafalque de Mammon. Cest partir de ce caveau situ au cur de lrbe, autrefois une simple crypte sous le Cur de fer de Dis, quAsmodus a dvelopp toute la strate. A lint-rieur, protgs dans un cercueil de diamant, reposent les restes dchiquets par le Maelstrm du corps anglique autrefois mer-veilleux de Mammon. Le cercueil contient aussi sept rubis dont chacun serait une goutte de sang de lun des sept archifilons originaux, offerte en signe de deuil pour leur frre dchu. Le reste du caveau est rempli par les trsors qui ont caus la perte de Mammon, 13001 coffres remplis de toutes les gemmes pos-sibles et imaginables, toutes fusionnes dans des bijoux compo-sites hypnotisant qui crpitent en permanence de la fureur du Maelstrm.

    Le caveau dOthrys. Dans cette caverne la chaleur surnatu-relle, des pointes de fer gantes pinglent de nombreux tres ter-rifiants aux murs. Ces btes, pour la plupart gigantesques et ef-frayantes, sont les cadavres de plusieurs douzaines de monstruo-sits lgendaires (le Roi hydre Sinphaynthon, Ixyxi la Couveuse et la Roue des crnes de braise pour nen citer que quelques-uns) tous tus sur dinnombrables mondes mortels. Cest ici que les matres des Enfers ont discrtement apport leur corps, les conservant dans la mort en attendant le meilleur moment pour les ressusciter.

    Le Guet dArocard. Cest depuis cette forteresse taille dans un unique pilier que le duc Malthus surveille le transfert de nombre des armes livres du Phlgthon en rbe. Le duc aux cinq becs et ses vingt-six lgions de matres-archers gardent les rampes sinueuses qui conduisent la clbre gueule des Enfers ressemblant une lamproie appele Cinokikade. Les rumeurs disent que Malthus aime les arcs magiques et lartillerie puis-sante, et quil peut laisser quelquun entrer ou sortir de lrbe en change dun tel cadeau, mais ce nest quun mensonge de sa propre invention.

  • 15

    1Les Enfers et les Archidiables

    Diable de largent et pre du besoin, le Prince dargent hante chaque pice de monnaie et chaque dsir insatiable, crant un chemin pav dor vers les caveaux des Enfers,

    dont il est impossible de schapper.

    MammonLa voix de Mammon rsonne dans chaque acte de cupidit. Du-rant des sicles aprs lExode, les batailles entre les Enfers et le royaume cleste ont fait rage, immenses et destructives. Dinnom-brables armes ont t annihiles au cours de batailles travers le multivers, mais celle de ltoile de Triune se dmarque des autres conflits. Elle a vu lost de Sarenrae surprendre lmissaire dAsmodus, le magnifique ange dchu Mammon, alors quil ten-tait de retourner les protens nouvellement dcouverts contre les ennemis du Prince des tnbres. Le fier Mammon et ses hordes se sont battus frocement mais larchifilon a fini par succom-ber. Lange dchu est mort ce jour, en scroulant sur limmense trsor quil avait apport pour acheter laide des protens, et son corps abandonn est parti la drive dans le Chaos primaire.

    Des sicles ont pass avant que des agents de Mphistoph-ls ne retrouvent le corps de Mammon et son trsor et ne les ramnent aux Enfers. Sur les ordres dAsmodus, Mammon a t plac dans les caveaux situs sous la cit de Dis, o les archifilons ont couch le corps de leur compagnon afin quil repose parmi dimmenses richesses. Cependant, alors que les seigneurs infernaux sen allaient, ils ont t arr-ts par une voix provenant du caveau. Dune manire ou dune autre, le trsor magique sur lequel il flottait depuis une ternit, la fureur du Maelstrm et le pouvoir des Enfers ont permis Mammon de se recrer parmi les gemmes et richesses de son trsor funraire. Alors quil ntait gure plus quun esprit anim, Mammon rassemblait les richesses de sa tombe, crant partir delles un nouveau corps brillant et modi-fiable volont. Intrigu par cette trange rsurrection, Asmodus a remis Mammon dimmenses richesses venues des profondeurs du Nessus et transform sa crypte en un nouveau royaume, le caveau infernal de lrbe.

    Ayant pass une ternit dans son tat actuel, Mam-mon sest adapt et apprcie son corps unique. Au fil des millnaires, les ca-veaux de lrbe sont devenus immenses, des trsors inimaginables rem-plissant son royaume et contribuant ainsi son corps. Bien quil puisse prendre toute forme compose par les trsors de son domaine, au cur de lrbe est accroch le Prince dargent, une superbe repr-sentation dargent filonne de lancien corps anglique de Mammon. Lorsquil doit assister un conseil avec ses pairs, larchifi-lon ordonne un contingent de serviteurs de convoyer au Nessus une arche remplie de ri-chesses spcialement choisies pour lui permettre dadopter des formes exceptionnelle-ment majestueuses de-vant ses collgues.

    Connu travers les plans sous les noms de lInnombrable, Celui qui saisit et la Paume ouverte, nul nest mieux plac que Mammon pour endosser la charge de trsorier et gardien des coffres des Enfers, ses sens stendant la moindre pice de cuivre possde par les hordes incroyablement nombreuses de lrbe. Son corps layant transform en une sorte de gnie des mathmatiques, Celui qui saisit peut donner instantanment un tat prcis de la fortune quil garde, des objets dune certaine importance et de la valeur totale des richesses des Enfers, un montant dont lordre de grandeur est encore inconnu des ru-dits mortels. Mammon ne transmet un rapport complet sur les richesses de son royaume qu Asmodus, mais il peut tre ame-n rvler la localisation dun objet spcifique quiconque lui offre en change un bien de plus grande beaut ou valeur.

    Ce sont gnralement les avides et les pauvres qui implorent laide de Mammon, faisant ap-

    pel la Paume ouverte pour obtenir la for-tune, une bonne situation ou tout autre l-ment de confort. En gnral, larchidiable rpond aux requtes les plus pathtiques et les plus viles en faisant en sorte que le mor-

    tel dcouvre une pice prove-nant de lrbe. Chuchotant travers un de ces sous de la chance , Mammon incite leurs propritaires commettre des actes de

    dpravation de plus en plus importants pour obtenir lobjet de leur dsir.

    linsu de tous, except Mammon

    lui-mme, le seigneur de la Troisime strate est ina-

    chev. Un trsor essentiel au corps de larchifilon a t perdu dans les profondeurs du Maelstrm

    durant les sicles quil a pass driver dans le Chaos. Bien quil puisse sentir ce qui entoure chacune de ses parties, cette puissante gemme (quil considre

    comme tant son cur) flotte en un lieu dobscu-rit totale. Mammon envoie rgulirement des serviteurs la recherche de ce trsor manquant mais il nose pas rvler son importance, de

    peur de paratre faible ou vul-nrable face aux autres sei-

    gneurs des Enfers.

  • 16

    Pathf inder Univers : Les Princes des Tnbres

    La douleur et le plaisir offrent un contraste

    saisissant chez les Lgions de feu, bien quaucun

    damn ne puisse faire la diffrence.

    PhlgthonLes Lgions de feu du Phlgthon recrent la dichotomie entre le Paradis et les Enfers en une version miniature lamentable, un royaume daffrontements la fois violents et avilissants. Gigantesque mine ouverte dans la chair dune chane montagneuse dtruite, la strate toute entire est incli-ne vers le bas, selon des pentes rodes en permanence par les dplacements des diables et le raclement dmes fatigues. Au pied de cette excavation profonde de plu-sieurs kilomtres se dressent les citadelles o se trouvent les forges suffocantes de la strate, ainsi que la cage dore de lIdolisque, le palais des plaisirs aux al-lures de toile daraigne de larchidiable Blial. Le seigneur de la Quatrime strate se prsente la fois comme le librateur et le gelier de ce royaume tortur. Entre ses mains capricieuses, lventail de choix proposs va de la soumission la transgres-sion, sachant que, comme partout ailleurs aux Enfers, la mort nest plus possible.

    Au Phlgthon les sentiers impliquent toujours lescalade ardue dune pente constitue de pierres dchiquetes qui sef-fritent et descarpements pic ou une lutte pour maintenir ses appuis en descendant en direction du cur fumant du niveau. Un faux-pas dans lune ou lautre direction entrane une chute sans espoir le long de pentes constitues de rochers acrs et de feuillage rouill, et peu dtres, mes ou filons, arrivent vi-vants au fond du royaume. Des ces profondeurs assombries par la cendre, les forges de la strate et le palais de Blial forment laxe partir duquel le reste du royaume tourne dsesprment en une spirale descendante. Les forges du Phlgthon sont aussi vastes que des royaumes mortels et percent des plaies en fusion du cur de la strate, tels de gigantesques vis de fer. L, sur des chafaudages et des tais semblables aux pattes de gigantesques araignes de plomb, les touffantes fonderies infernales trans-forment les rcoltes des royaumes environnants en armes desti-nes faire le mal. Les armements de base des lgions infernales et les crations impossibles des archifilons sont ralises ici, les meilleurs tant forgs la fois avec du mtal et des mes, dans un alliage imprgn dune souffrance immortelle. Lossature l-gre et torsade de lIdolisque se dresse au milieu de la fume et des hurlements provenant des forges. Cest un lieu de rpit et de calme apparent (mme si rien nest plus loin de la vrit) qui slve au-dessus de la chaleur et de la folie retentissante.

    Sur les pentes du Phlgthon, les mes des tratres et des per-sonnes mchantes grattent le mtal rebelle des rochers briss avec leurs mains nues ensanlgantes. Les petits morceaux inu-tiles, arrachs par les innombrables mes qui grattent, forment un flot sans fin de terre et de mtal dvalant les pentes de la strate, tout dabord comme de simples souffles de poussire pour culminer en avalanches mtalliques qui dchiqutent les rangs des mes pessimistes et sans espoir qui trient les dbris, loin en contrebas. certains endroits, des mines profondes sujettes des effondrements senfoncent dans la roche, foyer des mes des misanthropes cruels et dune sorte de fourmilion, les vers ixions, des parasites drainant lessence, qui apaisent leurs vic-times avec des hallucinations tranges et idylliques. galement disperses dans la strate se dressent les forteresses argileuses des ducs infernaux. Elles dpassent de falaises exploites et de

    formations rocheuses la forme sinistre. Leurs dirigeants sadiques supervisent la rpartition

    des armes de la strate vers le reste des En-fers et commandent galement les lgions de conducteurs desclaves et de tortion-naires diaboliques, prestes inventer de nouveaux tourments pour les mes path-tiques de la strate.

    Depuis sa bordure montagneuse jusqu ses profondeurs brlantes, la strate du Phl-gthon est emplie dune myriade de visions rpugnantes.

    LIdolisque. Le paradis trompeur de B-lial rsonne des cris de ses victimes et de ses

    amants, des cratures qui ne font souvent quun. Les vizirs diaboliques boursoufls de larchifilon mprisent les

    Lgions de feu et cherchent les mes les plus sduisantes pour satisfaire les caprices lubriques de leur seigneur. Ils font une offre ces esclaves dsesprs: passer lternit gratter dans la poussire ou rejoindre les favoris de larchifilon, au-dessus de la poussire et des larmes. lintrieur du palais squelettique et tordu, les cours, les harems et les salles dopration chirurgicale ne font quun et ceux qui cherchent chapper leurs tourments se retrouvent projets dans un autre Enfer, encore plus terrible si cest possible, dans lequel il ny a jamais aucune offre qui per-mette de schapper.

    Les prototypes. Bastion-entrept gigantesque reposant sur des pilotis de mtal semblables aux pattes dun mille-pattes, latelier du duc Sabnach rsonne incessamment du son mono-tone de marteaux frappant la chair. Ici, les plans des esprits dia-boliques deviennent ralit, 50 lgions de forgerons hamatulas donnant forme dinnombrables armes nouvelles, vhicules mortels, piges fatals et mme forteresses ingnieuses. Plutt que de gcher les prcieux minerais du Phlgthon cependant, les diables nutilisent pas de mtal mais la chair des esprits, que lon trouve en quantits infinies. Pourtant, mme les plus russies de ces crations tordues ne sont que des brouillons, et sont invitablement rejetes sur les pentes de la strate, y faisant des ravages.

    Rithayn. Il y a des millnaires, une me a dcouvert une bor-dure de fer noir au milieu de largile des pentes du Phlgthon. Au fil des sicles, lexcavation a lentement rvl la surface poin-tue dune sorte de pyramide gigantesque. Grattant petit petit, les mes dterrent les ruines dune structure mystrieuse qui semble dater davant larrive des diables aux Enfers. Bien quil ne cherche pas acclrer la dcouverte de ses esclaves, Blial rend visite au site rgulirement pour rflchir ses possibilits et implications.

    La Tche. Ce sillon profond et arrondi court depuis le cur du Phlgthon jusqu la base dune gigantesque flche cornue en bordure de la strate. Les lgendes disent que cette profonde balafre rsulte des efforts de lun des premiers damns, les os de ce titan reposant au sommet du sillon, o ils soutiennent un norme rocher de fer. Cette masse aussi lourde quune montagne a gliss de nombreuses reprises, crasant dinnombrables mes au cours de sa charge assourdissante en direction du cur du Phlgthon, o elle a caus dimportants dommages aux forges. Malgr tout, chaque fois, Blial a ordonn des armes de mil-lions dmes de pousser le rocher vers son emplacement initial en haut de la pente, un supplice herculen qui ncessite des sicles aux damns.

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    1Les Enfers et les Archidiables

    Spoliateur de tout ce qui est chaste et pur, le Baiser ple introduit sa lubricit dans le cur des mortels, engendrant

    des maux toujours plus glorieux et impies.

    BlialFaites .e que vous voulez: cest tout ce que demande le passion-n Blial de ses adeptes. En plus des titres que lui donnent les mortels (le Baiser ple, la Caresse pineuse, le Pre des putains), le seigneur de la Quatrime strate porte galement un certain nombre de pseudonymes, les plus courants tant Belhor, Jou-vart et Mechembuchus. La grande varit de ses noms suggre simplement la diversit de ses formes : dans tout le multivers, peu dtres peuvent rivaliser avec ses capacits changer dap-parence, sduire, crer et tromper. Il utilise chacune de ces comptences pour propager les semences infernales des Enfers et combler ses insatiables dsirs.

    Avant lExode, Asmodus a cherch crer ltre parfait, une silhouette de toute beaut qui clipserait tous les autres tres existants. Comprenant sagement quaucun individu ne pou-vait reprsenter un tel idal pour toutes les cratures en mme temps, il a dot sa cration dune mallabilit complte, son corps se transformant en rponse aux dsirs les plus profonds de ceux qui le contemplent. Il a obtenu un rsultat terrible et dment, une chose de chair ondu-lante, aux cheveux dor et aux explosions lu-mineuses, quAsmodus a enferm pour tou-jours. Il na pas offert le don de transformation subjective sa seconde tentative, mais lui a accord le contrle de sa forme ainsi quune langue dore, afin quil puisse dcouvrir ce qui plait ceux qui lentourent et sen donner lapparence. Il a appel cette chose Blial.

    Au fil du temps, Blial a pris la forme de toutes les races du multivers et dautres encore, sa forme ntant limite que par son imagination infernale. Lorsquil a affaire dautres cratures, il adopte lapparence quil estime la plus attirante leurs yeux, prenant plaisir troubler mme les plus disciplins. Cependant, lorsquil rencontre ses pairs en conseil, il adopte une forme partage en deux, son ct droit tant sombre-ment filon et son ct gauche narquoisement anglique.

    Blial possde lun des intellects les plus incroyablement imaginatifs des Enfers et inspire le respect et lenvie de llite infernale. En plus dassurer une excitation continue au travers de millnaire dhdonisme, sa crativit a engendr de nom-breuses armes infernales mortelles, une magie perverse et de nouvelles races de diables. Bien quil possde un flair sans limites pour le drame, il sintresse peu ce quil cre, son attention et son intrt changeant aussi vite que sa forme fluide. Il est le matre des forges du Phlgthon mais porte peu dintrt un travail aussi grossier. Au cours des derniers sicles, le seigneur de la Quatrime strate sest intress de plus en plus sa ge-nse, cherchant recrer la puissante ma-gie qui la fait natre. Lorsquil a implo-r Asmodus en priv de lui rvler ce secret, le Prince des tnbres la rabrou, lui disant de ne pas sim-miscer dans le domaine des dieux. Blial ne sest pas laiss dcourager et se livre diverses expriences sur la cration et la modification de la vie mortelle, croyant agir en secret alors quAsmodus le sait depuis longtemps et quil at-tend seulement pour chtier son serviteur.

    Les amants rejets, les dsesprs et les belles comme les lai-derons, tous sollicitent Blial. Les balafrs le supplient de leur

    donner accs aux plaisirs de la chair tandis que les beauts vieil-lissantes lui sacrifient la jeunesse des autres pour conserver la leur. Le seigneur de la Quatrime strate prte particulirement attention aux sacrifices qui lui sont offerts durant des actes char-nels et aux plaisirs vols aux amants contraints. Inconstant dans son intrt pour le Plan matriel, Blial peut rpondre un appel aussi bien en envoyant un missaire quen envoyant un aspect de lui-mme dapparence attirante. Lorsquil se rend dans le plan mortel, il force les mortels se laisser aller leurs dsirs les plus primaires, les poussant saccorder des satisfactions autodes-tructrices et des plaisirs inexprimables. chacune de ses visites sur le Plan matriel, Blial laisse derrire lui une part de lui-mme, tant probablement le gniteur de plus de demi-filons que tout autre diable du multivers.

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    Pathf inder Univers : Les Princes des Tnbres

    Tous les secrets qui ne devraient jamais tre

    connus pourrissent dans les terres inondes des Enfers, corrompant leau pour en faire un poison pour les

    mes mortelles.

    StygieChaque mensonge prononc dans les plans se condense en une goutte de poison qui scoule en Stygie, la cinquime strate des Enfers. Au milieu dpais marais et de jungles nausabondes slvent des ruines moisies, des temples embourbs ddis de fausses divinits et des cits blasph-matoires entires. Les eaux du Styx se m-langent avec celles des marais venimeux, crant des tourbires nocives avant de se jeter dans de vastes ocans noirs. Et au mi-lieu dun royaume construit avec le butin pill dans les lieux sacrs de divinits disparues se tortille Gryon le Serpent, lantique source de toutes les hrsies et la fin de toutes les croyances.

    Les marcages de Stygie sont infests par la vgtation la plus virulente de tous les plans, de terribles herbes aquatiques ayant une faim et des dsirs insatiables quaucune plante ne de-vrait prouver. La strate grouille galement de serpents, petits et grands, dont un bon nombre sont devenus gargantuesques et boursoufls aprs plusieurs sicles de chasse. Dans ces jungles in-fernales, la distinction entre les plantes grimpantes et les vipres devient floue, les contres sauvages de Stygie se montrant plus f-roces que les plus grandes btes. Des routes dlabres, paves de pierres fendues, vestiges dempires qui nont jamais vu le jour, tra-versent ces marais denses, souvent inond par les eaux stagnantes. Les voyageurs qui bravent les chemins ou se fraient un passage travers les marcages pendant suffisamment longtemps d-couvrent invitablement lune des nombreuses ruines de la strate: des temples et des cathdrales envahis par la vgtation, des mo-numents disparates dlabrs ou encore des forteresses retournes comme si elles avaient t renverses par de gigantesques mains ngligentes. La plupart de ces structures dcrpies, toutes arra-ches dinnombrables mondes mortels, contiennent encore des artfacts et des uvres dart dpoques oublies, telles que des idoles et des icnes de divinits et de forces divines inconnues, mme des habitants les plus anciens du multivers. Beaucoup de ces sites soi-disant sacrs sont de purs mensonges et ne sont que des chapelles ddies de faux dieux ou des filons arrogants mais plusieurs servent de monument des divinits naissantes, corrompues, abandonnes et oublies en raison des mensonges et des calomnies que propagent Gryon et ses serviteurs. Nul ne peut dire combien le Serpent en a dtruit ou corrompu mais, en Stygie, leurs sanctuaires sont exposs comme des trophes.

    Dans le bourdonnement assourdissant des mouches, les mes de faux hommes saints, dhrtiques et de menteurs malveillants, mordues par des serpents et assaillies par les poisons, sont pi-ges dans les sables mouvants des marcages ou pendues dans des arbres o des serpents et des vautours se repaissent de leurs en-trailles. Les osyluths chassent dans ces terres sauvages, arrachant les mes leurs tourments pour apprendre ce quils peuvent, tor-turant les damns et les tres suffisamment fous pour traverser la strate, cherchant percer les secrets du pouvoir ou trouver linspiration pour tisser des mensonges destins tourmenter les vivants. Les plus importantes dcouvertes des diables osseux sont emportes vers lune des grandes Acadmies des mensonges, des bibliothques-temples qui slvent dans les terres marcageuses, bties sur de rares promontoires secs, formant des acropoles in-quitantes surplombant les eaux mortelles. L, des filons rudits rassemblent les damns les plus instruits des Enfers, tirant leur

    corps pour former des parchemins vivants tor-turs sur lesquels ils notent les dcouvertes

    les plus remarquables et les plus sacrilges de ces sommits dcdes, afin de les ex-poser la vue de tous. Ici, certains des esprits les plus abominables des Enfers font des dcouvertes blasphmatoires et cultivent des philosophies impies, quils murmurent ensuite dans tout le multivers aux dsesprs, aux personnes sensibles et aux condamns aux Enfers.

    De nombreux sites blasphmatoires sont enchevtrs au milieu des plantes grim-pantes de Stygie, dont quelques-uns sont

    rpertoris ci-dessous.LEmpire noy. Cette cit de temples en

    ruines et de cathdrales ananties, dont la taille atteint celle dune nation, repose quelques brasses sous une mer

    marcageuse glauque et hante par des monstres. Cres au fil des ons par Gryon lui-mme, ces ruines innombrables for-ment un cimetire englouti, fait de monuments ddis aux divi-nits mortes ou nayant jamais exist. Bien que les puissances qui ont autrefois prsid ces sanctuaires se soient teintes depuis longtemps, les trsors et artfacts de leurs fidles reposent dans ces profondeurs, pigs, certains contenant de la magie et des connaissances perdues depuis longtemps ou qui restent d-couvrir. Gryon le Serpent demeure seul dans cette mtropole blasphmatoire, parcourant sans cesse sa collection pour des raisons connues de lui seul.

    La Bibliothque des serments. Ce gigantesque scriptorium diabolique, qui compte parmi les Acadmies des mensonges, abrite des clercs qui enregistrent chaque serment mortel pou-vant dboucher sur la damnation. Ces archives sont autant de chanes et ceux qui ne respectent pas leur parole sont damns, condamn rester en Stygie tant que leur serment est gard dans les coffres de la bibliothque. Le plus grand des trsors de lacadmie est lme distendue de Ligai Fei, le mortel qui a in-vent larbalte aprs avoir jur sa femme de ne jamais crer une autre arme. Sa trahison la vou la Stygie o ses geliers sment les germes de linspiration dans tout le multivers, pour pousser les mortels crer des armes similaires. En rompant son serment, Ligai Fei caus des morts innombrables dans une infinit de plans et mondes.

    Ihyssige. Cet inquitant monolithe de pierre blanche se dresse au milieu dune mare stagnante emplie dalgues pourpres. Aucune moisissure ne se dveloppe sa surface et aucune tche naltre sa surface divoire immacule. Les seules marques qui figurent sur cette pierre dun ge insondable sont les lettres: I-H-Y-S-S-I-G-E. Toute personne qui observe les lettres les comprend parfaitement, quels que soient les langages quelle connaisse.

    Le Palais de la dsillusion. Vaste villa inonde par un ma-rais infest de parasites, cette ruine a t reconvertie par le duc Crocell, le Pch rconfortant, en une trange sorte de muse. Le duc aux ailes dcailles y collectionne les textes crits en des langues que personne na jamais parles et des uvres dart re-prsentant des scnes de cauchemar, croyant que la dmence des mortels recle une mystrieuse logique. Aprs des sicles dtudes, Crocell parle de manire droutante, avec force mta-phores, mme si les diables de ses 48 lgions nont aucun mal le comprendre. Ces sbires cherchent incessamment des mortels et de nouveaux lments ajouter la collection de Crocell pour quil puisse poursuivre ses tudes.

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    1Les Enfers et les Archidiables

    GryonTous les mensonges scoulent des trois bouches de Gryon. Le seigneur de la Cinquime strate est, physiquement, lun des archifilons les plus imposants, ceux qui ignorent sa ruse pour-raient facilement le confondre avec quelque terrible gardien ou rejeton infernal gant provenant du bourbier sans fin de Stygie. Si cette impression nest pas sans fondement, ce nest quune facette de la menace que reprsenter celui que lon appelle le Serpent, la Source des mensonges et la Bte sauvage. Lexistence mme de Gryon, le seigneur de toutes les hrsies et des connaissances insupportables, profane la volont-mme du multivers.

    Blasphme vivant titanesque, Gryon est plus grand que tout autre archifilon, une montagne de muscles bestiaux et de traits chimriques. Sous sa taille ondulent les anneaux dun norme python, dot dcailles venimeuses capables de broyer des l-gions dans leur treinte mortelle. Au-dessus de la taille, le corps de larchifilon se divise en trois, les torses dun trio de guerriers invincibles se dressant, chacun brandissant une arme in-fernale mortelle, un bouclier archaque ou le Cor des mensonges, linstrument par lequel Gryon rpand de nouvelles hrsies dans tout le multivers. Les ttes de Gryon portent sou-vent des heaumes travaills mais il en reste toujours au moins une sans protection, r-vlant des traits anguleux semblables ceux dun serpent, des yeux reptiliens et une gueule dote de crochets venimeux.

    tre aux contradictions terrifiantes, G-ryon possde la ruse et lintelligence pour crer des mensonges labors et sans faille, ainsi quun corps capable de dtruire des nations entires. Bien quil passe la majeure partie de son temps rflchir dans les pro-fondeurs des cits englouties de Stygie et tor-turer les mes drudits morts depuis longtemps, rien ne lui fait plus plaisir que dcraser les colonnes moussues et les arcs-boutants aux allures de cage thoracique qui jonchent son domaine. Frquemment, la Bte sauvage entre dans une sorte de torpeur doracle. Dans ces moments, il sentoure de ses scribes favoris et les charge de consigner chacun de ses sifflements et de ses murmures, ses transes rvlant des mensonges parfaits capables de ruiner des pays entiers, ainsi que des blasphmes au potentiel dvastateur. Bien que le seigneur de la Cinquime strate revendique ces intuitions hrtiques comme siennes, il se ment lui-mme, car dans son cur tnbreux, il croit ntre peut-tre quun vecteur pour les murmures infernaux des Enfers eux-mmes.

    Malgr toute la fourberie de Gryon, le multivers reclent peu de choses plus sres que la parole quil donne si rare-ment car la Source des mensonges sait que sans vrit il ne peut y avoir de duperie. Cest pourquoi le sei-gneur de la Cinquime strate commande des lgions dosyluths, leur ordonnant de parcourir les Enfers et les plans mortels la recherche des plus grands se-crets quils peuvent trouver. Il tudie les rapports de chacune, il dforme le point clef des secrets les plus fascinants et, avec les murmures assourdissants du Cor des mensonges, il les renvoie aux esprits adapts, sachant que les vrits caches servent de terreau aux tromperies les plus convaincantes.

    Le pervers Cor des mensonges retentit

    travers les plans, attirant dans ltreinte crasante du Serpent les rudits induits en erreur et les philosophes imposteurs.

    Stupidement, ceux qui recherchent la vrit font le plus sou-vent appel Gryon, car la Source des mensonges connat son uvre et peut reconnatre toute tromperie. Bien quil fournisse souvent ceux qui limplorent des intuitions portant un got de vrit, les murmures et les visions quil accorde sont rare-ment plus que des illusions renforant les espoirs aveugles et les suspicions. Lorsquil est abjur, il obscurcit les rsultats des divinations pour montrer son influence.

    Quand il sintresse un cas, il peut envoyer un serpent filon dou de conscience ou un osyluth pour apporter des conseils. Les offrandes qui contiennent une langue, de prfrence celle dune crature consciente, et les divinations qui font appel des serpents aident attirer lattention de lune de ses trois ttes (des organes de serpents pour laruspicine, des immolations de ser-pents pour la pyromancie ou des jets de serpents en tant que forme de rhabdomancie). Au bout du compte, cependant, ceux qui font appel Gryon risquent leur me pour quon leur mente

    et mme ses meilleurs serviteurs savent rarement sils sont les gnraux ou les pions de la Bte sauvage.

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    Pathf inder Univers : Les Princes des Tnbres

    Un million de tourments attendent derrire les

    remparts des Enfers, o les armes des damns se tiennent prtes assiger

    toute la cration.

    MalebolgeDes cendres tombent en permanence sur la Malebolge, raison dun flocon pour chaque mort violente cause sur le plan mortel. Ceux qui viennent au sixime ni-veau des Enfers sont souvent choqus par la beaut sinistre du lieu, la neige carbo-nise recouvrant des forts denses de nuages gris silencieux. Mais rapidement, on remarque les murs et vient raliser la vrit : la Malebolge nest pas simplement une terre sauvage, cest une forteresse-prison sans commune mesure. De denses forts, de rudes terres abandonnes et des montagnes escarpes recouvrent la strate en un chiquier gographique, chaque secteur de la taille dun pays tant spar des autres par des fortifications barbeles. En-semble, ces frontires forment de grands rideaux, irradiant tous vers lextrieur depuis une structure centrale titanesque, ailes impntrables de la citadelle cornue constituant la strate de larchidiable tyrannique Moloch. Il existe deux domaines au sein de la Malebolge : la citadelle de Baal, forteresse incommensu-rable de Moloch; et les vastes bolges de la strate, constitues de cours, de fosses et de royaumes prisons qui sont spars par les murs infinis de la citadelle.

    Le chteau de mtal impossible de la citadelle de Baal stend travers le plan en une toile dentele et un vaste motif solaire, sparant la strate en milliers de territoires miniatures. Sur ces murs rdent des armes de diables infrieurs, des lgions en-tires participant aux rondes de garde sans fin ou ajustant leurs forces en vue de dangereuses incursions infernales. Plus bas, sur les parois, pendent les mes des colriques et des violents, leurs corps empals par dizaines sur des pics dadamantium incas-sables. L o ces grands parapets se rencontrent se trouvent les repaires des ducs infernaux de la strate, des forteresses fronta-lires et des gigantesques tours abritant certains des filons les plus sadiques et les plus militaristes de la rpugnante noblesse des Enfers. Au cur du niveau, prs du bastion de Melqart, le donjon redout de Moloch, ces citadelles terrifiantes se ras-semblent en rangs si serrs quen certains endroits, des ponts lancs relient leurs tours. Dans les contres les plus recules du royaume, les sinistres places-fortes connues sous le nom de Premier guet font respecter la loi dans les plus grandes bolges du niveau et utilisent tout leur vice pour se protger contre les incursions venues des royaumes situs au-del.

    Il est dit que seuls Asmodus et Moloch savent exactement combien il existe de bolges au sixime niveau des Enfers. Ces domaines touffs par les cendres varient normment en taille, ceux situs le plus prs du cur ne stendant que sur quelques hectares alors que ceux situs sous laile du Premier guet peuvent contenir des mondes mortels entiers. Lenvironnement des dif-frentes bolges varie normment, certaines contenant des fo-rts denses, des rivires sinueuses et dautres caractristiques naturelles du mme ordre. Dautres, cependant, sont violem-ment inhospitalires aux mortels, ne contenant que des ocans de bitume en bullition, des plaines de serpents monstrueux ou encore des fosses bantes sans fond. Dans chacune de ces r-gions, des mes sont punies pour une vaste gamme de pchs, gnralement en fonction des diffrents types de tromperies ou daffronts envers le multivers.

    Les armes des Enfers se prparent la guerre dans toute la Malebolge. Sous la frule de Moloch, le Gnral des Enfers, ces armes de diables organises avec svrit se rassemblent

    dans les garnisons des forteresses ou sur les vastes champs des diffrentes bolges. Cette

    foule reste rarement oisive : Moloch sou-met ses troupes des exercices vigoureux et presque permanents, des preuves tranges et des simulations de guerre grande chelle, testant en permanence leurs comptences et leur discipline. Sou-vent, les supplices subis par les lgions de larchifilon dpassent les tourments infli-gs de nombreuses mes de Malebolge. Moloch garde ses preuves les plus pnibles pour ses troupes favorites : les escadrilles dlite de cornugons. Certains diables ob-

    tiennent tout de mme un rpit car la plupart des filons invoqus sur le Plan matriel pro-

    viennent de cette strate.Voici un simple chantillon du sombre panorama de la Male-

    bolge, qui comporte des tourments et horreurs varis.Le bastion de Melqart. Cur de la citadelle de Baal, et donc

    de la Malebolge, les fortifications grandissantes du bastion de fer de Moloch slvent apparemment sans fin, disparaissant dans une brume de cendres tournoyantes. En son sein, des lgions de cornugons gardent de vastes terrains de manuvre, des biblio-thques militaires et dinnombrables salles de stratgie : il en existe une pour chaque monde sur lequel les diables ont pos le pied et elles contiennent les plans mticuleux de Moloch pour conqurir chacun dentre eux. Des armes de sige titanesques et des piges destins annihiler les mes dfendent la forte-resse qui bnficie dajouts permanents, afin de tendre vers la dfinition inaccessible dinvincibilit pose par larchidiable. Au centre du donjon, qui est probablement lendroit le mieux gard de tous les plans, se trouve une grande reprsentation ma-gique des neuf strates des Enfers : lil de Baal. En utilisant cette incroyable chambre, Moloch peut superviser lensemble des lgions des Enfers situes lintrieur de la Fosse et sur din-nombrables autres mondes. De l, il peut commander nimporte quelle force infernale, o quelle soit, depuis les plus grandes armes diaboliques jusquau plus simple des lmures. Si lil de Baal tombait, toutes les guerres des Enfers sinterrompraient instantanment, tout comme beaucoup dautres un peu partout dans le multivers. Cest pourquoi les forces du Paradis nont pas dobjectifs plus importants que la prise du cur de la citadelle Baal, dont la protection est galement lun des objectifs essen-tiels des lgions des Enfers.

    La Cour des revenants. Dans dantiques catacombes situes sous une bolge remplie de tombes ouvertes, se trouve le royaume infernal peupl de vampires. Cest ici que rvent les plus anciens membres de cette race, gards durant leur sommeil millnaire par des prtres serviles et des rejetons intriguant mais lis par lhonneur. Parmi les cryptes sanglantes des dormeurs se trouve le caveau de Ruithvein, lEmpereur du sang, dessch, troisime vampire avoir exist.

    Vholhars. Le bastion arm du duc Caacrinolaas, grand ama-teur de carnages, fait partie des forteresses du Premier guet. Il se situe la frontire de trois royaumes: une bolge o sont empa-les des mes et brlent des livres saints, une bolge constitue de denses forts de conifres et le Maelstrm. Le duc prend plaisir chevaucher hors de son donjon avec les commandants de ses 36 lgions pour chasser les damns. De nombreuses escadrilles de cornugons sont bases prs de Vholhars, Moloch leur ayant or-donn de sassurer quaucun flocon de cendre ne touche jamais le sol des domaines de Caacrinolaas.

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    1Les Enfers et les Archidiables

    Dans chaque braise brle le Dieu des feux, le Gnral des Enfers, dont la hache et la lame cherchent refondre toute vie en

    flamme.

    MolochTous ceux qui brlent rejoignent les armes de Moloch. tre dune colre cinglante, le seigneur de la Sixime strate incarne la fois la discipline absolue et la force destructrice contrle. Gnral des armes des Enfers, Moloch entrane incessamment ses lgions infernales tre la meilleure force guerrire du mul-tivers: une prtention difficile contester. Le Taureau cendreux et le Dieu des feux, Moloch attend une obissance absolue de tous ceux qui le suivent, rcompensant ceux qui se montrent comptents et dtruisant les faibles, mme si aucun, mme le plus grand des guerriers, na le moindre espoir de survie une fois sous les ordres du Gnral des Enfers.

    Ce dernier est lincarnation des aspects les plus destructeurs et les plus inhumains de la guerre. Cest une crature portant une terrible armure pointes couverte du sang dinnombrables adversaires. Son heaume a la forme du crne dun puissant taureau portant une paire de corne en forme de lames. Sur sa poitrine, il porte les ailes tranches de lange Imopheil, celui qui a tent autrefois de dtruire les Enfers. Avec ses gantelets dots de griffes, il fait appel la force dun titan pour soulever lpe Ramithaine, la lame dote dpines, et sa maudite hache darmes Goreletch. Il ne retire jamais son armure, et lors des rares occasions o elle a t endommage, on ne devinait en dessous que des flammes et des os carboniss.

    Le seigneur de la Sixime strate est le soldat le plus dvou de toutes les armes des Enfers. Sachant que faiblir signifie tre annihil par les faibles mais nombreuses armes du royaume cleste, Moloch soumet les tres placs sous son commande-ment des exercices perptuels et des simulations de guerre labores. Moloch ne se prive jamais du moindre un avan-tage et rassemble dans ses armes des mes, des diables, dautres cratures originaires des Enfers et des tres ve-nus de tout le multivers. Grce ses nombreux su-bordonns et ses ducs militaristes, le Dieu des feux tient ses vastes lgions dune poigne de fer, aussi bien en Malebolge que partout ailleurs aux Enfers. Sa matrise de lart de la tyrannie lui permettant de vrifier les dispositions et les spcificits de chaque arme et commandant son service. Larchifilon est prompt rprimer le moindre soupon de rvolte ou de dsobissance par des affres horriblement cruels et brlants.

    En plus dtre lune des puissances les plus destructrices des Enfers, Mo-loch est probablement larchifilon le plus mme de rpondre aux requtes des mortels. Dans de nombreux pays, le culte de Moloch se montre trs permissif, ses membres pouvant faire appel aux pou-voirs de leur matre lorsque le be-soin sen fait ressentir. Lorsque le seigneur de la Sixime strate agit sur le plan mortel, il prfre mani-fester son pouvoir directement. Que son peuple ait besoin de la pluie pour irriguer ses terres,

    de murs pour protger ses villages ou dpouses pour porter ses enfants, Moloch les fournit moyennant paiement. Le Gn-ral des Enfers exige son gage sous deux formes diffrentes. Pre-mirement, si la bndiction initiale du Taureau cendreux est souvent accorde sans prix apparent, ses vrais adeptes doivent raliser un sacrifice de chair. Les serviteurs du seigneur de la Si-xime strate accomplissent le passage travers le feu dans de grands fours portant le nom de leur matre, les molochs, brlant des provisions et des btes en mme temps que leurs propres enfants, condamnant lme de leur progniture servir dans les lgions infernales de leur seigneur. Plus le sacrifice est grand,

    plus la bndiction du Dieu des feux est importante. Le second prix se rvle beaucoup plus subtil.

    Les mes des adeptes de larchifilon lui sont consacres au travers des rites dincinra-tion, non pas pour quelles reposent en paix mais pour rejoindre ses lgions ou pour tre annihiles en tant que carburant de ses machines de guerre. Les adeptes du Dieu des feux considrent les faveurs de leur seigneur comme une preuve de sa su-priorit sur toutes les autres divinits mais de telles revendications ne sont que des il-lusions, le prix quil prlve tant pire que nimporte quelle preuve mortelle.

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    Pathf inder Univers : Les Princes des Tnbres

    Aucun pch ne peut chapper la prison de givre o mme les mes glent et o les horreurs

    oublies jamais se retrouvent piges dans la

    glace.

    CocyteUne amertume geler le cur et curer lme se rpand dans le Cocyte, la sep-time strate des Enfers. Ici, rien nest ce quil semble tre: les dcombres des plus grands dsastres et des dceptions les plus illustres du multivers reposent gels dans des ocans dangoisse et des glaciers de dsespoir absolu. Parmi les glaces, les mes des tratres et des ambitieux cruels frissonnent, menant une vie tourmente ou tant dsesprment piges pour lter-nit. Mme le dirigeant d