patrimoine paris 20e

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écrivain à la campagne patrimoine E t si le 20 e arrondissement fourmillait de lieux pas si communs ? En voila un, c’est le quartier de la Campagne à Paris, paradis des chats. Perché à 97 mètres au-dessus de la mer, on y accède, entre autre, par quatre escaliers qui totalisent 192 marches. Il est situé à proximité de la place Édith Piaf, à quelques minutes de la porte de Bagnolet. En 1907, la coopérative ouvrière, La Campagne à Paris, lance un programme de construc- tion de maisons bon marché, en accession à la propriété. Entre 1907 et 1926, 92 pavillons sont ainsi bâtis qui don- nent naissance au quartier bien nommé de la Campagne à Paris. Et on s’y croirait, en se perdant dans le méandre des petites rues et devant cette succession de jolies maisons « dont l’architecture et les habitants sont loin de donner l’image d’un ghetto de milliardaires », insiste Jean-Louis Fournier, éminent résidant du quartier depuis 10 ans (voir encadré). Chaque bâtisse a son histoire, ses traces : ici une glycine, un rosier ou du lilas, là une cabane au fond du jardin. Et a gardé « son âme, précise à son tour Gérard Marotte, président de l’Amicale de la Campagne à Paris. Si la typologie de la population a bien sûr évolué avec le temps, elle continue de refléter la variété du 20 e arrondissement. Nous sommes d’ailleurs attentifs à préserver l’esprit de ce quartier fondé sur l’en- traide. » Et ça marche. Organisation de la fête du printemps ou mutualisation des ressources avec le conseil de quartier, l’Amicale, bien présente, compte 90 % des habitants de la Campagne. n à Paris 20 e , une partie de campagne Tapez Jean-Louis Fournier dans un moteur de recherche internet. Une avalanche de références déferle à l’écran tant il a de talents : de la télévision avec « La Noiraude », fameuse vache en mal de discussion avec son vétérinaire ou « La minute de Monsieur Cyclopède » avec Pierre Desproges, à l’édition avec « La Grammaire française et impertinente », ne sont que quelques exemples. En 2008, c’est par « Où on va, papa », livre magistral dédié à ses fils, Mathieu et Thomas, tous deux handicapés, qu’il obtient le prix Femina. « J’apprends que je suis sur la liste. J’y crois tellement peu que je m’engage à payer ma tournée aux voisins en cas de succès ! » Le livre est retenu... Et la tournée offerte. le Paris du 20 e •• 21 Un De gauche à droite : Jean Mineraud, Françoise Astier, Gérard Marotte, Louis Leroux. Tous habitent la Campagne à Paris. Jean-Louis Fournier

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patrimoine paris 20e

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Page 1: patrimoine paris 20e

écrivainà la campagne

patrimoine

Et si le 20e arrondissement fourmillait de lieux passi communs ? En voila un, c’est le quartier de laCampagne à Paris, paradis des chats. Perché à 97mètres au-dessus de la mer, on y accède, entre autre,

par quatre escaliers qui totalisent 192 marches. Il estsitué à proximité de la place Édith Piaf, à quelques minutesde la porte de Bagnolet. En 1907, la coopérative ouvrière,La Campagne à Paris, lance un programme de construc-tion de maisons bon marché, en accession à la propriété.Entre 1907 et 1926, 92 pavillons sont ainsi bâtis qui don-nent naissance au quartier bien nommé de la Campagne àParis. Et on s’y croirait, en se perdant dans le méandre des

petites rues et devant cette succession de jolies maisons « dontl’architecture et les habitants sont loin de donner l’image d’un ghettode milliardaires », insiste Jean-Louis Fournier, éminent résidantdu quartier depuis 10 ans (voir encadré). Chaque bâtisse a sonhistoire, ses traces : ici une glycine, un rosier ou du lilas, là unecabane au fond du jardin. Et a gardé « son âme, précise à son tourGérard Marotte, président de l’Amicale de la Campagne à Paris.Si la typologie de la population a bien sûr évolué avec le temps, ellecontinue de refléter la variété du 20e arrondissement. Nous sommesd’ailleurs attentifs à préserver l’esprit de ce quartier fondé sur l’en-traide. » Et ça marche. Organisation de la fête du printemps oumutualisation des ressources avec le conseil de quartier, l’Amicale,bien présente, compte 90 % des habitants de la Campagne. n

à Paris 20e,une partie de campagne

Tapez Jean-Louis Fournier dans un moteurde recherche internet. Une avalanche de références déferle à l’écran tant il a de talents : de la télévision avec « La Noiraude », fameuse vache en malde discussion avec son vétérinaire ou« La minute de Monsieur Cyclopède »avec Pierre Desproges, à l’édition avec« La Grammaire française etimpertinente », ne sont que quelquesexemples. En 2008, c’est par « Où on va,

papa », livre magistral dédié à ses fils, Mathieu etThomas, tous deux handicapés, qu’il obtient leprix Femina. « J’apprends que je suis sur la liste.J’y crois tellement peu que je m’engage à payerma tournée aux voisins en cas de succès ! »Le livre est retenu... Et la tournée offerte.

le Paris du 20e •• 21

Un

De gauche à droite : Jean Mineraud, Françoise Astier, Gérard Marotte, Louis Leroux.Tous habitent la Campagne à Paris.

Jean-Louis Fournier

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Angénique Aniero, une guide reconnue

patrimoine

Lassociation Le Paris des Rues Méconnues vouspropose d’explorer un monde devant lequelvous passez chaque jour sans le voir. Un mondecomposé de petites cours, de jardins cachés aux-

quels l’association vous donne accès en vous mettant aucontact de ceux qui font Belleville.A travers la visite d’un quartier souvent délaissé par lestouristes, vous avez accès à une histoire à dimensionhumaine, riche d’une profusion architecturale et artistiquequi ne se retrouve nulle part ailleurs dans Paris.Bien plus qu’une simple visite, le tourisme participatif proposépar l’association met en contact les visiteurs et les habitants qui racontent leur Belleville. Les commerçants et les

Arrivée en 1997 à Belleville, AngéniqueAniero tient une place centrale dansl’association : c’est elle qui va à larencontre des habitants du quartier pourconstruire les ballades. D’origine ivoirienne, ce sont ses grands-parents qui l’ont sensibilisé à laconservation de la mémoire des anciens.C’est ce qui l’a poussé à s’investir dès1999 dans l’association et la collectedes souvenirs. En 12 années de discussions et depromenades dans les rues de Belleville,c’est un véritable travail sur la mémoiredu quartier qu’Angénique a réalisé.

le Paris du 20e •• 21

artisans du quartier font aussi partie des « ballades » pouréchanger et vous montrer les productions artistiques duquartier le plus cosmopolite de Paris. Les guides eux-mêmes sont des jeunes du quartier, ce qui répond aussià une logique d’insertion.C’est en douze langues que vous pouvez apprécier les diffé-rents circuits proposés, en groupe de 10 à 15 personnes. DesBellevillois curieux de redécouvrir leur quartier aux touristesrusses, japonais ou bien chinois, les visi-teurs sont de plus en plus nombreux à sepresser pour faire les ballades.Les dîners, les dégustations et les rencon-tres sont autant de moyens mis en place parl’association pour faire se rencontrer anciens etnouveaux habitants d’un quartier qui ne cesse dese transformer. A la dynamisation et au renforce-ment de la cohésion du quartier s’ajoute une volontéde préserver l’architcture en sensibilisant les nouveauxarrivants à l’histoire de leurs immeubles.Fort du succès de ses entreprises, on fait aujourd’hui appel àl’association pour son expertise dans des grandes villesd’Europe comme Berlin où l’un des membres se rendraprochainement pour parler de leurs réalisations. n

ues du 20eÀ la découvertedes rues méconnues du 20e

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Saviez-vous que le 20e concentre laplupart des constructions les plus an-ciennes et les plus emblématiques desH.B.M. de Paris ? Les

raisons sont multiples, ainsique nous le raconte Jean-Paul Flamand, sociologueet historien de la questiondu logement social enFrance. « Au début du XXe siècle, l’arrondis-sement dispose d’un foncier disponible (an-cien parcellaire agricole et carrières de gypse).L’urbanisation y est rapide, d’autant quec’est dans l’Est parisien que l’on compte lapopulation ouvrière la plus importante, quiarrive de province puis de l’étranger, activitéindustrielle oblige.

Le rôle des fondations est primordialIl faut donc la loger. La Loi Siegfried de1894, fondatrice en matière de constructionde logement social, permet à la Caisse desdépôts et consignations de prêter de l’argentà des investisseurs privés pour financer laconstruction des H.B.M. » Des fondationsvont être les premières à se saisir de la réalitédes logements sociaux. Avec un objectif :construire des lieux pour une population

dont on souhaite qu’elle vive dignement.Dès l’origine, tout est pensé dans ce sens,de la qualité intérieure des logements à

l’esthétique extérieure sobre,à base d’éléments constructifsindustriels tels que la briqueet le béton, décorés de mo-saïques. Mieux encore, sontprévus des commerces et des

services communs, tels que bains - doucheset buanderies.

Des logements de qualitéLa construction la plus innovante est sansdoute celle du 5-7 rue Annam, de 320 logements,construite par le Groupe des maisons ouvrièresentre 1912 et 1919, et financée par la fondationde Madame Lebaudy. On y trouve en parti-

culier un toit en terrasse, utilisé comme sola-rium pour prévenir la tuberculose chez lesenfants, véritable enjeu public à l’époque.Aujourd’hui, la fondation gère toujours ceslogements de qualité aux loyers bas quiaccueillent une population mélangée. Et Jean-Paul Flamand de conclure, « le 20e, toutparti culièrement, reste un conservatoireremarquable des formes successives prises parle logement social, des H.B.M. aux H.L.M.d’aujourd’hui. » Notons qu’en 2010, le tauxde logements sociaux à Paris est de 17,2 %.Cette proportion s'élève même à 19 % si l'ontient compte des logements financés, nonencore livrés. Le 20e, avec 27 %, se situe, en lamatière, dans le trio de tête (19e et 13e) desarrondissements parisiens.

Les premiers logements sociaux dans le 20e

L’objectif d’alors était de construiredes logements de belle facture.

Les quartiers nord-est de Paris ont été parmi les premiers à accueillir des H.B.M.(habitations bon marché), construites, au début du 20e siècle, pour fournir unlogement décent aux familles ouvrières.

Conférences de Jean-Paul Flamand au pavillon Carré de Baudouin

le Paris du 20e •• 21

Samedi 19 février 2011

L’entre-deux guerres et la loi Loucheur

Samedi 19 mars 2011

1945-1975 : les “Trente glorieuses” du logement social

Samedi 16 avril 2011

1977 et après : les origines de la “crise du logement”

Samedi 14 mai 2011

Et maintenant ?

Samedi 11 juin 2011

Le logement social dans la ville

HBM, rue d’Annam, né grâce à la Fondation Lebaudy.

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Le Paris du 20e : à quoi sert-il de raconter ?Raphaël Esrail : Adolescents ou jeunesadultes dans les années 40, nous avons vécudans les camps d’Auschwitz-Birkenau l’horreurde voir nos parents et nos amis engloutis.Depuis, rien n’a eu raison de cette nécessitéde continuer à dire ce que furent les camps,honorant aussi l’ultime volonté des mourants :« Si tu rentres, crie au monde ce que leshommes ont été capables de faire à d’autreshommes. » Ginette Kolinka :Nous voulons faire pren-dre conscience aux jeunes que les valeursuniverselles ont été transgressées, que l’ondoit considérer l’autre. C’est une leçon d’hu-manité.

Le Pdu20e : d’après-vous, comment cettemémoire peut-elle se perpétuer ?R.E. : C’est toute la question. Un jour, nousne serons plus là pour dire, avec nos mots,ce que fut Auschwitz-Birkenau. Nous avonsla hantise que les visiteurs de demain traver-sent ces lieux vides et froids sans ressentir laprésence des hommes, des femmes et des

enfants qui furent anéantis. C’est sur cepostulat qu’est né le projet Mémoire Demain.G.K. : C’est pour cela que les professeursdoivent prendre le relais, qu’ils doivent êtreformés.

Le Pdu20e : pouvez-vous nous expliquer leprojet Mémoire Demain ?R.E. : Nous avons décidé de créer un DVD,Mémoire demain, pour transmettre la mémoiredes camps avec des outils modernes. 20 té-moins ont participé à Mémoire demain dont16 filmés in situ. Le résultat : ce sont 8heures de témoignages présentés en 219 sé-quences, accompagnés de documents histo-riques - dont des photographies datant de lapériode des camps – ainsi que de ressourceshistoriques et pédagogiques (5 petits films :« la Shoah à l’échelle européenne », « His-torique des gazages à Auschwitz-Birkenau »,« Historique du camp d’Auschwitz », « His-torique du camp de Birkenau » et « Le K II,chambre à gaz crématoire »). On y trouveaussi une indexation des témoignages etenfin un classeur qui permet de faire des

montages personnalisés d’une durée choisie,très utile pour les enseignants. Ce DVD, vé-ritable outil d’information et de réflexion, areprésenté trois ans et demi de travail acharnéet a vu le jour grâce au soutien de la Fondationpour la Mémoire de la Shoah et de la Villede Paris. Ainsi, demain, celles et ceux quiviendront marcher sur les terres des campsseront accompagnés par les témoignagesd’anciens déportés recueillis sur les sites.

Le Pdu20e : un message pour les jeunes ?G.K. : Apprenez pour pouvoir décider devotre avenir et tirez les leçons d’Auschwitz.

Raconter, inlassablementRaphaël Esrail, président de l’Union des déportés d’Auschwitz, organise depuis 20 ansdes visites d’études des camps d’Auschwitz et Birkenau, en Pologne, avec GinetteKolinka, déportée. Le 23 mars dernier, Frédérique Calandra, Maire du 20e et PascalJoseph, son adjoint chargé de la mémoire du monde combattant, étaient du voyage.

le Paris du 20e •• 21

L’Amicale des déportés a été créée en

1945 en soutien aux rescapés des camps.

En 2002, plusieurs amicales de camps ont

fusionné pour former l’Union des déportés

d’Auschwitz. Elle compte environ 1000

adhérents dont 350 déportés.

Légende

Page 5: patrimoine paris 20e

Né rue Saint-Fargeau, le Théâtre aux MainsNues s’est installé, il y a 10 ans, dans lequartier Saint Blaise, devenu « son point d’an-crage », explique Eloi Recoing, directeur duthéâtre. Loin de vivre assis sur ses lauriers, ilpoursuit le développement de cet espace,dans le respect de l’esprit d’origine, autourde « la formation, bien sûr, et du soutien à lacréation et au travail des jeunes compagnies parune politique volontariste de programmation ».Et pour cause : « La marionnette est un arttout public, populaire dans le sens noble duterme et qui transcende toutes les cultures.Outre les habitants du quartier, nous avons degrands amateurs de marionnettes qui viennentde partout. Nous avons acquis une vraie recon-naissance. » Mettant donc à profit toutes lesressources de l’arrondissement, il a noué despartenariats avec les associations et la mé-diathèque Marguerite Duras, travaille avecles centres sociaux, les écoles, notamment

au travers des ateliers bleus et est partie pre-nante du carnaval de Paris. Sans compterl’organisation de rendez-vous incontournables,dont Les Traverses de juin, spectacles en pleinair, qui proposent un audacieux mélange desgenres, avec les marionnettes au cœur, etsont devenues une formidable occasion departir à la rencontre des habitants du quartier.

Des projets plein la tête« Nous avons la chance d’être dans un territoirequi bouge, en plein réaménagement, et d’avoirde nouveaux équipements qui voient le jour.Par exemple, La Maison des pratiques artistiquesamateurs va encore renforcer l’offre culturelledu quartier. Saint Blaise va bientôt pouvoir seregarder autrement ! », ajoute Eloi Recoing.Aujourd’hui, le Théâtre aux Mains Nues vacélébrer ses 10 ans dans le quartier. « Nousavons fait une grande fête le 29 septembredernier. Toutes les équipes étaient au rendez-

vous. Alain Recoing était aussi présent poursigner son livre Mémoires improvisées d'unmontreur de marionnettes et, conjointementnous avons organisé une très belle exposition dephotos autour d’Antoine Vitez et des répétitionsde spectacles de marionnettes. » Fort d’unsuccès grandissant, Eloi Recoing, qui a unebonne longueur d’avance, travaille déjà, enlien avec la mairie du 20e, sur un projetd’agrandissement du théâtre, à horizon 2013.Mais ce sera bientôt une autre histoire.

Le Théâtre aux Mains Nues, 10 ans à Saint BlaiseC’est à Alain Recoing, marionnettiste de renommée internationale, que l’on doit la belle histoire du Théâtre aux Mains Nues. Son pari d’alors : créer un espace de formation à la marionnette, dans le 20e. C’est Eloi Recoing qui, depuis 4 ans, a pris le relais.

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De nombreux spectacles sont proposésau Théâtre aux Mains Nues, tout au longde l’année. N’hésitez pas à vous rendresur le site pour y voir la programmationcomplète,les formations et les stagesproposés.

En savoir plus sur : www.theatre-aux-mains-nues.fr

Une chance incroyable pour le 20e !

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patrimoine

En cette nouvelle année 1860,se produit un événement quimarquera à jamais l’histoirede Paris. Conséquence d’une

décision gouvernementale formuléepar la loi du 16 juin 1859, le nombrede ses arrondissements passe de 12à 20, par l’annexionpure et simple du ter-ritoire de communesvoisines, parmi les-quelles Belleville, laplus peuplée avec prèsde 58 000 habitants,et Charonne. Le 20e arrondissementest né. La capitale double presque sasuperficie et voit sa population croîtrede 55 %. Cette annexion, relève dela volonté de Napoléon III et duBaron Haussmann, alors Préfet dela Seine depuis 1853, d’agrandir etd’embellir la capitale, de créer denouveaux axes de communication,d’améliorer le réseau d’eau, des égoutset l’éclairage public. Ce plan aurades conséquences importantes pourla transformation urbaine et le

développement des équipements pu-blics des villages annexés. Dans le20e, de 1867 à 1877, sont réalisés lestravaux de la nouvelle mairie du 20e,39 écoles primaires vont êtreconstruites entre 1860 et 1914 etl’hôpital Tenon sera livré en 1879.

Si les grands travauxhaussmanniens trans -forment le centre dela ville de façonspectaculaire, lesnouveaux parisiens,quant à eux, tardent

à bénéficier des embel lissements pro-mis. Pire encore, les prix grimpentobligeant les ouvriers à migrer versles nouveaux arrondissements, dontle 20e. Aujourd’hui, les traces de ces150 ans d’histoire de l’annexionn’ont bien sûr pas disparu. L’espritvillageois est bel et bien vivant : onhabite Belleville ou Ménilmontantet il n’est pas si rare d’entendre deshabitants du 20e dire « je vais àParis » quand ils se rendent dans lecentre de la capitale.

le Paris du 20e •• 21

Nous v’là Parisiens !

En 1860, Parisdouble de superficieet sa population croît de 55 %.

1860

-201020e arrondissement

Avec la décision d’annexion de 1860, les «villages» Belleville et Charonne,rejoignent la capitale.

A lire : l’article très détaillé de

Christiane Douyère-Demeulenaere,

publié dans le Bulletin de l’Association

d’Histoire et d’Archéologie du 20e

arrondissement, n° 28.

http://ahav.free.fr

Pour en savoir plus

La misère à Paris. Le café Munier à Charonne.