opéra garnier

15
INTRODUCTION HISTOIRE DE L’OPÉRA GARNIER L’histoire de l’Opéra Garnier est liée à celle de son temps et sa construction ne peut être séparée d’événements tragiques qui ont alors défrayé la chronique parisienne. En février 1820, le duc de Berry, héritier du trône de France, est assassiné en sortant de l’Opéra Montansier. A la suite de cet attentat, Louis XVIII ordonne la démolition du théâtre et la construction d’un autre, provisoire. L’Opéra Péletier est ainsi inauguré en août 1821. En 1858, Napoléon III échappe de justesse à un attentat alors qu’il s’y rendait et ordonne la construction d’un nouvel Opéra afin de remplacer le provisoire. En décembre 1860, un appel à projet ou concours est lancé d’où sortira vainqueur, en mai 1861, un jeune architecte jusqu’alors inconnu : Charles GARNIER. En janvier 1875, l’Opéra Garnier est inauguré, après 13 ans de travaux, un changement de régime la III e République remplaçant le 2 nd Empire et un budget revu à la baisse. LA VISITE 1. La Rotonde des Abonnés Ce vestibule était, à la création de l’Opéra, l’entrée par laquelle les spectateurs accédaient à la salle de spectacle. Charles NUITTER, à qui l’on doit la bibliothèque-musée de l’Opéra, raconte que c’est là que « les domestiques [attendaient] leurs maîtres et que ceux-ci [attendaient] leur voiture. » Au centre de la salle se trouve une voûte grâce à laquelle GARNIER signe son ouvrage par des lettres arabes entrecroisées : « Jean-Louis Charles Garnier, architecte, 1861-1875 », le tout tournant autour d’un ensemble de quatre lyres marquant le Charles GARNIER (1825-1898). Voûte de la rotonde.

Upload: axel-forget

Post on 31-Dec-2014

130 views

Category:

Documents


6 download

DESCRIPTION

Visite de l'Opéra Garnier de Paris

TRANSCRIPT

Page 1: Opéra Garnier

INTRODUCTION – HISTOIRE DE L’OPÉRA GARNIER

L’histoire de l’Opéra Garnier est liée à celle de son temps et sa

construction ne peut être séparée d’événements tragiques qui ont alors

défrayé la chronique parisienne. En février 1820, le duc de Berry, héritier

du trône de France, est assassiné en sortant de l’Opéra Montansier. A

la suite de cet attentat, Louis XVIII ordonne la démolition du théâtre et

la construction d’un autre, provisoire. L’Opéra Péletier est ainsi inauguré

en août 1821. En 1858, Napoléon III échappe de justesse à un attentat

alors qu’il s’y rendait et ordonne la construction d’un nouvel Opéra afin

de remplacer le provisoire. En décembre 1860, un appel à projet – ou

concours – est lancé d’où sortira vainqueur, en mai 1861, un jeune

architecte jusqu’alors inconnu : Charles GARNIER. En janvier 1875,

l’Opéra Garnier est inauguré, après 13 ans de travaux, un changement

de régime – la IIIe République remplaçant le 2

nd Empire – et un budget

revu à la baisse.

LA VISITE

1. La Rotonde des Abonnés

Ce vestibule était, à la création

de l’Opéra, l’entrée par laquelle

les spectateurs accédaient à la

salle de spectacle. Charles

NUITTER, à qui l’on doit la

bibliothèque-musée de l’Opéra,

raconte que c’est là que « les

domestiques [attendaient] leurs

maîtres et que ceux-ci

[attendaient] leur voiture. » Au

centre de la salle se trouve une

voûte grâce à laquelle GARNIER

signe son ouvrage par des

lettres arabes entrecroisées :

« Jean-Louis Charles Garnier,

architecte, 1861-1875 », le tout

tournant autour d’un ensemble

de quatre lyres marquant le

Charles GARNIER (1825-1898).

Voûte de la rotonde.

Page 2: Opéra Garnier

centre de la voûte. Les quatre vases de Sèvres, qui se trouvent dans les niches, ont été

dessinés par Charles GARNIER lui-même.

Tout autour de la salle se trouvent plusieurs miroirs. Ceux-ci représentent l’état d’esprit des

bourgeois qui se rendaient à l’Opéra à l’époque de GARNIER : il fallait être vu et voir les

autres. Dans cette première salle, les personnes pouvaient d’une part jeter un dernier coup

d’œil sur leur tenue mais surtout,

d’autre part, regarder les autres

spectateurs présents (voir qui accompagne

tel bourgeois, comment est habillée telle

épouse, …).

En montant quelques escaliers, vous

vous trouvez, en-dessous des grands

escaliers que vous monterez juste

après, face à la Pythie. Cette œuvre de

MARCELLO est un bronze que GARNIER

lui-même fit acheter en 1870 et pour

laquelle il dessina les deux candélabres

qui l’accompagne. Le choix de cette

statue n’est pas anodin puisqu’elle est,

dans la mythologie classique, la

prêtresse d’Apollon, dieu grec du

chant, de la musique et de la poésie.

Le dieu est représenté à plusieurs

reprises dans tout le bâtiment (jusqu’à

dominer le toit de l’édifice, servant par la

même occasion de paratonnerre), ainsi

qu’un de ses attributs, lié à la musique,

la lyre.

2. Le Grand Escalier

Bien que de facture classique, l’ensemble est composé

d’un certain nombre d’innovations techniques et

esthétiques.

Au rez-de-chaussée, l’on peut voir, de part et d’autre,

deux sculptures en bronze tenant des appareils

d’éclairage, conçue par CARRIER-BELLEUSE. Les lampes que

ces figures féminines portent étaient à l’origine alimentées

par le gaz, aujourd’hui remplacé par l’électricité. Chacune

Pythie de MARCELLO.

Détail : tête de salamandre.

Page 3: Opéra Garnier

de ces deux sculptures est accompagnée d’une salamandre longeant les rampes des volées

descendantes. Ces ouvrages n’ont pas une seule portée esthétique mais sont également

utilitaires : en effet, chacune des salamandres cachait les conduites de gaz – aujourd’hui les

câbles électriques – qui alimentaient les lumières tenues par les figures féminines.

En montant les escaliers, vous arrivez à un premier palier où trône une porte monumentale

flanquée de deux statues de marbre. Asseyez-vous quelques instants sur les marches et

admirez l’ensemble qui s’offre à vous :

A. Les marbres : pour construire les différents éléments de l’Opéra, GARNIER a voulu

souligner le luxe et la splendeur de l’endroit en utilisant pas moins de 24 marbres

différents aux teintes

variées : de l’onyx d’Algérie

(blanc), du campan vert, du

bleu turquin provenant

d’Italie, du rouge de France

ou du Languedoc, du jaune

de Sienne ou de Vérone, du

noir de Dinant, …

B. La porte : cette porte

monumentale, menant à

l’orchestre, est dominée, en

son fronton, par deux

enfants de marbre blanc

s’appuyant sur les armoiries

de Paris (un bateau sur les flots1

)

et est encadrée par deux

figures de l’architecture

antique : les cariatides.

Celles-ci sont l’œuvre de

THOMAS et représentent

l’une, tenant un glaive, la

Tragédie, l’autre, tenant une

lyre, la Comédie (même si

certains y voient la Musique). Ces

sculptures monumentales

sont faites de bronze (en

partie doré) et de marbre de

Sienne (le jaune) et de Suède (le vert) et avaient, à l’époque, fait scandale à cause

de la couleur de leur peau.

1

La devise de la ville étant Fluctuat nec mergitur (Il ne flotte mais ne sombre pas), repris entre autres par

BRASSENS dans ses Copains d’abord (« Ces fluctuat nec mergitur, c’était pas de la littérature… »).

Po

rte m

en

an

t à l’o

rch

estre, su

rm

on

tée d

u b

laso

n d

e la

ville

en

to

uré d

es d

eu

x

an

ges d

e m

arb

re b

lan

c et en

to

urée p

ar le

s d

eu

x caria

tid

es.

Page 4: Opéra Garnier

C. Les balcons : le premier étage permet à nouveau au peuple bourgeois parisien

de paraître et de voir. C’est dans cette optique qu’ont été installés les différents

balcons du premier étage faits d’onyx et de fluorine. Depuis ces balcons, la vue

sur et depuis les escaliers est imprenable permettant ainsi cet autre spectacle de

l’Opéra qu’est celui du paraître.

D. Le plafond : il est l’œuvre d’Isidore PILS et est divisé en quatre parties : au nord

(face à l’entrée), Le Triomphe d’Apollon ; à l’est (à droite), Minerve combattant la

force brutale devant l’Olympe réuni ; à l’ouest, La Ville de Paris recevant le plan

du nouvel Opéra ; au sud, Le Charme de la Musique.

Passez maintenant par la porte aux

Cariatides. Vous vous trouvez dans les

dégagements de la salle. Le sol est

composé d’un véritable tapis de

mosaïques et de marbres aux motifs

divers. Les portes mènent à la salle et

plus précisément au parterre et aux

sièges d’orchestre (rez-de-chaussée de la

salle)2

. Dans ce dégagement, ainsi qu’à

ceux des autres étages, l’on peut voir un

certain nombre de bustes. A l’origine,

GARNIER aurait souhaité, pour orner ce

lieu, récupérer les bustes qui se

trouvaient à l’Opéra Péletier mais ceux-ci

furent détruits lors de l’incendie qui

ravagea l’édifice en 1873. Il dut alors

revoir son choix et opta pour 68 bustes

en marbre blanc représentant des

compositeurs contemporains que l’Etat

commanda et installa progressivement

dans les différentes salles de l’Opéra.

3. La Bibliothèque-Musée de l’Opéra

Faites le tour du dégagement par la gauche et montez les escaliers jusqu’à l’étage

supérieur. Arrivés au sommet des escaliers, dirigez-vous vers l’enfilade de pièces qui

constituent la Bibliothèque-Musée de l’Opéra.

2

Attention ! Ce n’est pas par ces portes que l’on rentrera dans les salles pour la visite.

Vue sur les balcons de l’Avant-Foyer

depuis le Grand Escalier.

Page 5: Opéra Garnier

Avant la création de l’Opéra Garnier,

l’Académie d’Opéra avait déjà quelques fois

déménagé en liquidant, à chaque fois, une

bonne partie de ses archives. GARNIER imagina

alors dédier un espace de son édifice à une

bibliothèque qui permettrait d’archiver au fil

du temps les documents de l’Académie.

L’espace dans lequel vous vous trouvez

actuellement était, quant à lui, prévu pour y

recevoir un salon ou encore un fumoir pour

Napoléon III. La chute de l’Empire fit changer

les plans de GARNIER et l’on décida d’y installer

la bibliothèque (dans ce qui devait être le salon) et

le musée (dans ce qui devait être le fumoir).

Que retrouve-t-on dans ce musée ? L’on y

retrouve un fonds musical composé de

partitions, de matériels d’orchestre, de

manuscrits, de livrets de chants, … Des

sources iconographiques sont également

conservées à l’Opéra parmi lesquelles l’on

retrouve aussi bien des maquettes de

costumes que de décors d’œuvres jouées au Palais

Garnier. En plus de tableaux exposés dans la

dernière partie du Musée (le fumoir originel), la

bibliothèque héberge les Archives, constituées des

différents documents liés à la vie de l’Opéra :

correspondance d’artistes, documents sur les

représentations, documents comptables, …

4. La Rotonde la Lune

Lorsque GARNIER dessina l’Opéra, il avait prévu de

créer un vestibule pour le fumoir et un autre pour

le salon du Glacier. Celui de la Lune, inspirant le

froid, devait introduire au Glacier, tandis que celui

du Soleil, inspirant le chaud, devait permettre

l’accès au fumoir. Or, ils furent réalisés à la hâte,

faute de temps avant l’inauguration de l’Opéra et

Mu

sée d

e la

B

iblio

th

èq

ue-M

usée.

Bib

lioth

èq

ue d

e la

B

iblio

th

èq

ue-M

usée.

Page 6: Opéra Garnier

furent même intervertis : le salon de la Lune se trouvant à la place de celui du Soleil et

inversement. Charles GARNIER s’en amusera en déclarant : « Et voilà pourquoi, si le fumoir

était terminé, on passerait par la glace pour indiquer que c’est par là qu’on va allumer un

cigare, et qu’on passe maintenant par le feu pour montrer que c’est par là qu’on va

prendre un sorbet ! »

5. Le Foyer

3 chiffres pour

commencer la visite du

Grand Foyer : 18

mètres de haut, 54 de

longueur et 13 de

largeur. GARNIER

s’inspire, pour cette

pièce, des galeries que

l’on retrouvait dans les

châteaux de la

Renaissance dans

lesquels l’architecte

jouait avec les illusions

grâce à des jeux de

miroirs et de fenêtres

ouvrant sur

l’extérieur. Le Grand

Foyer, de par sa

splendeur, va

chambouler les

traditions ! En effet,

jusqu’à l’inauguration

de l’Opéra Garnier, le

foyer était réservé aux

hommes alors que les

femmes de la

bourgeoisie et de la

noblesse recevaient

dans leur loge. Or,

lorsque l’on inaugura

Grand Foyer de l’Opéra.

Page 7: Opéra Garnier

l’Opéra, la reine d’Espagne ne souhaite pas rester dans sa loge afin de pouvoir admirer le

Grand Foyer. Elle quitte sa loge et brise ainsi un tabou. A partir de ce moment, les Dames

pourront se rendre dans le Foyer enlevant par la même occasion le privilège des hommes.

Le Grand Foyer est un véritable hommage à l’œuvre du peintre Paul BAUDRY. Toutes les

peintures présentes dans la salle sont du peintre, occupant ainsi une superficie d’environ

500m² que BAUDRY réalisa

entre 1866 et 1874. Pour

peindre les différentes

œuvres présentes dans le

Foyer, BAUDRY partit étudier

les grands maîtres à travers

l’Europe (Chapelle Sixtine,

Londres, …). La splendeur des

peintures – et par la même

occasion, leur conservation –

fut un des arguments les

plus efficaces lorsque l’on

décida de passer du gaz (qui

abîme beaucoup les œuvres en

éclairant peu) à l’électricité (qui

éclaire beaucoup en abîmant peu).

L’on peut diviser les thèmes

du Foyer3

comme suit :

A. Le plafond : au

centre, la Musique ;

côté Salon de la Lune,

la Comédie (médaillon

circulaire); côté Salon

du Soleil, la Tragédie

(médaillon circulaire)

B. Côté fenêtres : les

plus grandes sections

représentent des scènes liées à la Bible (Salomé, Sainte Cécile, …)

C. Côté avant-foyer : les plus grandes sections représentent des scènes liées à la

Mythologie (Orphée et Eurydice, le Jugement de Pâris, …)

D. Entre les œuvres chrétiennes et antiques : 8 Muses sont représentées

Même si une grande place est donnée à la peinture, le Grand Foyer fait également la part

belle aux sculptures. Tout comme pour les peintures, l’on peut repérer différents ensembles

et thèmes mais tous semblent tourner autour de la mythologie grecque. Ainsi, l’on

3

Si vous souhaitez être plus précis dans les descriptions des éléments picturaux du Grand Foyer, un plan de

celui-ci se trouve en annexe.

Pla

fo

nd

d

u G

ran

d Fo

yer.

Page 8: Opéra Garnier

retrouve, au sommet des colonnes, vingt statues dorées qui représentent les qualités de

tout artiste (comme la Beauté, la Grâce, …), qualités reprises par leur nom inscrit en grec sur les

socles des statues. Charles GARNIER est également présent à deux reprises dans le foyer. Sa

représentation la plus évidente réside dans un buste en bronze, réalisé par CARPEAUX, situé

au centre du foyer, et qui fut donné à l’Opéra en 1904 par Mme GARNIER. Sur les deux arcs

qui se trouvent de part et d’autre du Foyer, Charles GARNIER et sa femme sont représentés

sous les traits de Mercure et d’Amphitrite. Charles GARNIER justifie cette présence d’une

façon originale : il espérait qu’avec le temps les guides retiendraient ce détail et que cela

permettrait de montrer aux générations futures une des œuvres les plus réussies du

sculpteur CHABAUD.

6. La Rotonde du Soleil

Sortez maintenant du Grand Foyer, passez par la Rotonde du Soleil (cfr. Rotonde de la Lune) et

longez le Foyer dans le sens inverse via l’Avant-Foyer.

7. L’Avant-Foyer

L’avant-foyer permet à

GARNIER d’innover grâce à

l’application de mosaïque

décorative. Ici encore, on

sent l’influence de

l’Antiquité et du Sud. Les

quatre panneaux

centraux, bien que

dessinés par un français,

ont été réalisés par un

atelier de Venise et

représentent des amours

de la mythologie

classique4

. Les autres

mosaïques, quant à elles,

ont été réalisées à Paris par des artistes italiens. De part et d’autre de l’avant-foyer, GARNIER

fait apposer une inscription en grec du VIIIe

siècle dans lequel il indique les différents maîtres

4

Artémis et Endymion, Orphée et Eurydice, Aurore et Céphale et Psyché et Hermès.

Détail du plafond de l’Avant-Foyer :

à gauche, Artémis et Endymion ; à droite, Orphée et Eurydice.

Page 9: Opéra Garnier

d’œuvre de la pièce : CURZON et SALVIATI pour les mosaïques, FACCHINA pour les ornements

et GARNIER pour l’architecture.

Un certain nombre de sculptures ponctuent également le décor de l’avant-foyer :

A. 20 femmes ailées ou enfants représentent les métiers au service de

l’architecture : la terrasse, la charpente, la serrurerie, la maçonnerie, …

B. 4 médaillons, aux extrémités de la galerie illustrent des instruments de musique

de l’Italie (tambourin et flûte de pan), de la Grèce (lyre), de l’Egypte (sistre) et de la

France (olifant), le tout chaque fois entouré de feuillages de plantes de ces pays.

C. 4 bustes représentent des danseuses célèbres du XVIIIe

siècle.

8. La Salle de Spectacle

Faites le tour des balcons et accédez à la salle de spectacle par les loges 25-27 ou 26-28.

Pour construire cette salle, GARNIER va utiliser toutes les innovations techniques de son

époque. Ainsi, même si la salle semble toute faite de pierre, de marbre ou encore d’or, elle

est en réalité une construction de fer sur laquelle on a apposé les autres matières afin de

masquer le squelette. En effet, GARNIER ne pouvait pas faire autrement que poser dans un

premier temps ce « squelette » au vu des dimensions de la salle qu’il souhaitait construire.

La disposition de la salle est typique des salles dites françaises5

: chaque catégorie de place

ou de loge différant ainsi dans son aspect et dans sa disposition. Prenons comme exemple

la façade des

secondes loges est

ornée d’une tête de

félin et des serpents

affrontant des

oiseaux. L’objectif

premier de GARNIER,

outre l’objectif

esthétique, était de

donner un écrin au

public parisien afin

de lui permettre de

contempler son

propre spectacle ! Le

rouge qu’il choisit pour la salle ne fut pas anodin puisqu’il devait, selon GARNIER, donner

plus d’éclat et de jeunesse aux femmes présentes dans la salle.

5

Par opposition aux salles italiennes dont les loges sont toutes semblables, ce que GARNIER considérait

comme triste et monotone.

Tym

pan

d

éd

ié à la

M

usiq

ue.

Page 10: Opéra Garnier

La salle de l’Opéra est une véritable d’exposition pour qui aime la sculpture :

A. Les 8 colonnes qui ponctuent le tour de la salle sont l’œuvre de MURGEY et sont

des allégories d’arts (la Peinture, la Sculpture, …), de techniques (le Commerce, l’Industrie

et l’Agriculture), la 8e

représentant un Faune ;

B. Les deux loges qui se trouvent juste devant la scène sont ornées de deux

cariatides faites de bronze doré pour la peau et de différents marbres ;

C. En-dessous du plafond, les colonnes se rejoignent en quatre tympans ornés

chacun de deux statues de plâtres dorées célébrant les arts de l’Opéra (la Danse,

la Poésie, la Musique et la Scénographie) ;

D. …

Au-dessus de la scène, observez le rideau

et le lambrequin6

, vous y verrez

inscrit l’année 1669, qui correspond à

l’année de création de l’Académie Royale

de Musique, ainsi que les armes du Roi

Soleil au centre du cartouche.

Soulevez le regard vers le lustre. Celui-ci

est composé de 340 lumières et pèse pas

loin de sept tonnes ! Même si le lustre

n’est jamais tombé, un des contrepoids se

détacha en 1896 en pleine représentation

de Faust et tomba sur le public, tuant par

la même occasion une spectatrice assise à

la place 13. Cet événement inspirera 14

ans plus tard Gaston LEROUX dans son

roman Le Fantôme de l’Opéra.

Le plafond est une œuvre de Marc

CHAGALL, réalisée en 1964, sous l’initiative

d’André MALRAUX alors ministre de la

Culture sous DE GAULLE. L’œuvre, d’une

superficie totale de 240 m², recouvre le

plafond d’origine signé LENEPVEU dont une

miniature est visible dans le Musée de

l’Opéra. A travers cette œuvre

monumentale, CHAGALL rend hommage à

14 compositeurs en représentant une de

leurs œuvres majeures du répertoire chanté7

.

6

Rideau décoratif court servant à masquer la partie supérieure du rideau principal une fois relevé.

7

Pour plus de détails, voir annexes.

Avant-loge entourée de cariatides.

Page 11: Opéra Garnier

ANNEXES

1. Itinéraire

Rez-de-chaussée

Entrée

1. Rotonde

des abonnés Pyth

ie

Page 12: Opéra Garnier

Premier niveau

2. G

ran

d Escalie

r

Page 13: Opéra Garnier

Deuxième niveau

3. Bibliothèque-Musée

4. Rotd

de la

Lune

5. Le Fo

yer

6. Rotd

du

Soleil

7. L’A

van

t Fo

yer

8. Salle de

Spectacle

Page 14: Opéra Garnier

2. Plan du Plafond du Grand Foyer

Vers la

Rotonde de

la Lune

Vers la

Rotonde du

Soleil

La C

om

éd

ie

La M

usiq

ue

La Trag

éd

ie

Les Poètes

Civilisateurs

Le Parnasse

Orphée et

Eurydice

Orphée et les

Ménades

Le Jugement

de Pâris

Jupiter et les

Corybantes

Marsyas

Melpomène

Erato

Clio

Uranie

Salomé

L’Assaut

Les Bergers

Le rêve de

Ste-Cécile

Saül et

David

Thalie

Terpsichore

Calliope

Euterpe

Page 15: Opéra Garnier

3. Plafond de la Salle de Spectacle - Légende

8. L’Oiseau de Feu, STRAVINSKI

9. Le Lac des Cygnes, TCHAIKOVSKI

10. Giselle, ADAM

11. Carmen, BIZET

12. La Traviata, VERDI

13. Fidelio, BEETHOVEN

14. Orphée & Eurydice, GLUCK

1. Boris Godounov, MOUSSORGSKI

2. La Flûte Enchantée, MOZART

3. Tristan & Isolde, WAGNER

4. Roméo & Juliette, BERLIOZ

5. Hommage à RAMEAU

6. Pelléas & Mélisande, DEBUSSY

7. Daphnis & Chloé, RAVEL

1

2

3

4

5

6 7 8

9

10 11

12

13

14