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La Vie de Ngortchen

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Prface

Vie de Ngortchen Kunga ZangpoPrfaceAu Tibet, Ngortchen Dorj-tchang Kunga-zangpo fut un tenant de l'enseignement impartial du Victorieux en gnral, et de la ligne des cinq Gonmas de l'cole Sakyapa en particulier.Bien que, depuis un nombre incalculable de Kalpas, il ait vritablement obtenu le parfait veil, il choisit de s'incarner en ce bon Kalpa qui verra apparatre mille Bouddhas parfaits et o progresseront les cinq dgnrescences. Sa venue avait pour objectif de se rendre utile la doctrine du Puissant en tablissant de nombreuses cratures dans le mrissement et la libration.Ce grand tre, dont la venue a t prophtis par le Victorieux dans les Soutras du Phapai-tsawa-yonsou-zinpai-do et du Dot-pma-karpo, naquit dans l'anne mle du Chien d'eau (1382).Sans gal dans la discipline thique, le Samadhi, dans la sagesse de l'coute, de la rflexion et de la mditation, dans la puissance et le courage, il fut semblable un second Bouddha par sa triple activit d'explication, d'argumentation et de composition littraire en ce qui concerne la doctrine du Victorieux. Dans l'anne de l'Oiseau de terre (1429), il fonda le sige monastique de Ngor-ewam-tcheuden.Il confra ds lors, un nombre illimit d'initiations, instructions et enseignements essentiels, dont le Lamdr qui fut prodigu plus de quatre vingt reprises et le Dortreng plus de soixante fois.Il donna les vux de "moine compltement ordonn" plus de dix mille religieux, et les vux de laques et de novices un nombre incalculable de personnes. En bref, l'on peut se demander si, au Tibet, il y eut un ami de la vertu ayant exerc le rle d'abb auprs d'un aussi grand nombre de moines que ce seigneur.Ses lves ayant obtenu science et Siddhis furent eux aussi trs nombreux. Des provinces du Laddak, de l'Inde, du Npal et du Ngari jusqu' Gothon en chine, ils fondrent plusieurs milliers de monastres appartenant aux trois branches Sakya, Ngor et Tsar de l'cole Sakyapa.Ils respectrent les liens sacrs et les engagements aussi soigneusement que leur propre vie, ce qui est considr comme pratique essentielle pour ceux qui ont reu les trois sortes de vux selon la pense du Puissant.Une fois l'esprit imprgn de l'enseignement du Lamdr grce sa transmission orale au moyen des quatre rgles, ils furent capable de mditer simultanment tous les points profonds de la voie des Soutras et des Tantras.Un tel enseignement rassemblant entirement les lments de la voie est difficile trouver, mme parmi les plus profonds. Il leur permit de comprendre que tous les enseignements s'y trouvaient inclus et libres de contradiction.Grce la puissance des "Liens-supports" internes, en dveloppant la certitude intrieure envers tous les Dharmas, ils purent rsumer en un seul point les lments essentiels de la voie rvls dans tous les traits.Ils prservrent cette instruction libre d'erreur, pntrant tous les Soutras et Tantras, et envers laquelle des milliers de savants qui l'examinrent d'un esprit impartial, ont pu dvelopper une confiance indracinable.C'est pourquoi, tant certain que la traduction du tibtain en franais de cette biographie de Ngortchen Dorj-tchang Kunga-zangpo serait d'un grand bnfice pour les tres et l'enseignement du Bouddha, je demandai mon disciple franais Marc Rozette d'en assurer la ralisation. Cette biographie s'intitule "L'ocan runissant les fleuves des excellents discours". Elle fut initialement compose par le disciple de ce grand matre, Sempa-tchenpo-keuntcho-djaltsen. De plus, je promis mon disciple toute l'aide dont il aurait besoin dans sa tche, et comme ma disciple allemande Dr. Cornlia Weishaar-Gnter effectuait la mme traduction en anglais, je leur demandais de comparer leurs travaux afin d'en amliorer la qualit finale. C'est ce qu'ils accomplirent, force de persvrance et de foi.Les Lamas qui furent les matres de tous les Tibtains, sans distinction de couleur ou de caste, ont pratiqu l'coute, la rflexion, la mditation pour leur propre bien, et ont dvelopp l'enseignement, l'argumentation et la composition littraire pour le bien spirituel d'autrui. Quant la connaissance, l'amour et le pouvoir, ils les cultivrent pour ces deux objectifs runis.J'invite donc les occidentaux qui suivent le mme guide et partagent la mme foi, extraire la quintessence de leurs vies exemplaires.Ceci a t crit au centre franais de Ngor-ewam-phend-ling, le 25 octobre de l'anne 1989 selon le calendrier occidental par Ngor-ewam Phend-shapdron Jamyang-kunzang Tcheu-ji-djamtso. INTRODUCTIONNous sommes heureux de prsenter pour la premire fois en Occident la biographie complte d'un grand matre de l'cole Sakyapa du Bouddhisme tibtain en la personne du Lama Ngortchen Dorj-tchang Kunga-zangpo.Bien que le nom de ce saint soit pratiquement inconnu aux occidentaux n'ayant jamais eu de contact avec cette ligne, le choix de cette traduction s'imposait la fois par la dimension du personnage dans sa propre cole et par les retombes spirituelles de son enseignement sur lensemble du territoire tibtain et mme au-del de ses frontires, comme nous allons le voir plus loin.L'cole Sakyapa tant une ligne du Bouddhisme tibtain peu connue en Occident, il sera utile au lecteur d'en avoir tout d'abord un bref aperu historique tabli d'aprs cette tradition; cela lui permettra de lire avec plus de profit la traduction qui suivra; nous insisterons en particulier sur la vie des cinq Gonma, les cinq premiers Lamas Sakyapa avoir grandement contribu l'essor de cette cole, dont les noms seront frquemment cits tout au long de la biographie de Ngortchen-kunga-zangpo. Le nom de l'cole "Sakyapa" est tir du nom de son centre monastique principal "Sakya", situ dans la province du Tsang et fond en 1073 par Khontcho-djalpo de la ligne des Kheun.Cette ligne d'origine divine selon la tradition, et dont les membres taient jusque l adeptes des Tantras dits anciens issus de la premire pntration du Bouddhisme au 8me sicle, se tourna vers les nouveaux Tantras apports de l'Inde au 11me sicle.Khontcho-djalpo tudia lui-mme avec les nombreux savants de l'poque, tels que Dromi-lotsawa, Gueu-koukpa, Oudjen-pandita, Mal-lotsawa etc.Son fils Satchen-kunga-nyingpo (1092-1153), se rvla tre une manation de Tchenrzi (Skt. Avalokitesvara). Ayant reu jusqu' l'ge de onze ans de nombreux enseignements de son pre, ce fut ensuite Bari-lotsawa qui veilla sur son ducation.Il accomplit l'ge de douze ans une retraite sur le Bodhisattva Jampyang (Skt. Manjousri) ont il eut la vision au bout de six mois de mditation, et qui lui transmit le fameux enseignement du Shenpa-ji-drl "La libration d'avec les quatre attachements".Cet enseignement comprenait les quatre vers suivants :- Qui aspire ardemment cette vie, n'est pas une personne religieuse.- Qui aspire ardemment la ronde de l'existence, ne possde pas le dgot menant son rejet.- Qui aspire ardemment son propre bien, n'a pas l'esprit d'veil.- Qui manifeste de la saisie envers un ego, n'est pas en possession de la vision profonde.Satchen-kunga-nyingpo comprit alors que le sens de tous les Soutras se trouvaient rsums dans ces quatre vers et en retira une grande sagesse. Plus tard, de nombreux savants de cette ligne en firent des commentaires, et cet enseignement devint l'un des plus populaires de l'cole Sakyapa.Satchen poursuivit ses tudes auprs des matres les plus savants de l'poque tels que Dranti-darma-nyingpo, Tchon-rintchen-dra, M-lhan-tsor, Khon-ji-chowa, Namkha-oupa, Mal-lotsawa, son propre pre, et de nombreux Pandits Indiens et Npalais.Les enseignements reus couvraient tous les aspects de la voie bouddhique aussi bien Soutras et Tantras, mtaphysique, logique, philosophie profonde, mdecine etc...Il reut plus particulirement de trs nombreux enseignements tantriques dont environ deux centTantras de son Lama, Bari-lotsawa, de nombreux commentaires sur des Yidams tels que Khorlo-demtchog (Skt. Chakrasamvara), Sandu (Skt. Gouhya-samja), Ky-dorj (Skt. Hvajra), et aussi tout ce qui touchait aux Protecteurs.Aprs que le Lama Changteun-tcheubar lui ait transmi l'enseignement du Lamdr, "La Voie avec son Fruit", dont la ligne remontait au puissant yogi Indien Viroupa, Satchen-kunga-nyingpo tomba malade et en arriva oublier le prcieux enseignement.Il pria alors le Lama intensment, et il se souvint de chacun des mots de l'enseignement. Plus tard, le Lama Changteun-tcheubar lui apparut en rve, et il se remmora alors tout le Dharma enseign.Puis ce fut le grand yogi Viroupa qui, apparaissant son tour, lui transmit les enseignements du Lamdr avec soixante-douze Tantras accompagns d'entretiens et commentaires, et cela durant un mois entier.Satchen-kunga-nyingpo tait un tre de grande vertu, libre de toute souillure et manifestait de nombreux signes de ralisation. Finalement, c'est l'ge de soixante-sept ans que quatre corps mans de lui-mme partirent dans quatre paradis.IL est dit que ses trois meilleurs disciples prophtiss obtinrent la ralisation sans rejeter leur corps. Sept autres disciples dont Trapa-djaltsen obtinrent l'endurance sans devoir renatre. Quinze autres dont Tsmo, obtinrent les pouvoirs du feu intrieur.Satchen-kunga-nyingpo eut quatre fils. Le premier, Kunga-bar mourut jeune en Inde.La naissance du deuxime, Lopeun-tsnam-tsmo(1142-1182), fut annonce par des Dkins qui crivirent son nom sur la porte du temple du temple de Boddhgaya en Inde. Aussitt n, assis dans la posture de mditation, il pronona par deux fois ces mots :"Je suis all par-del les comportements enfantins."A l'ge de trois ans, il rencontrait en vision Ky-dorj (Skt. Hvajra), Drolma (Skt. Tr) et Miyowa (Skt. Achala). Il nona par coeur les enseignements des "Trois Lignes", le Tantra racine de Khorlo-demtchog (Skt. Chakrasamvara) et de nombreux enseignements profonds. Il tait capable de se remmorer ses onze incarnations successives o il avait t rudit comme celle du Pandit Mithoup-dawa par exemple.Puis, pendant onze ans, il alla tudier auprs du Lama Tchapa-tcheu-ji-sengu la philosophie, la logique, la discipline et l'Abidharma.Ses qualits taient immenses et il recevait directement des divinits, les rponses ses questions. Il pouvait se rendre en un clair dans les diffrents paradis.g de quarante et un ans, alors qu'il dispensait un enseignement quatre-vingt de ses disciples, une odeur agrable et le son de cymbales emplirent l'air; son corps se transforma alors en arc-en-ciel et il disparut dans une grande lumire.Le troisime fils, Djtsen-trapa-djaltsen (1147-1216), naquit dans l'anne du Livre du troisime cycle parmi de nombreux signes auspicieux.Il eut de nombreux matres dont Snam-tsmo, qui lui transmirent de nombreux enseignements couvrant la voie des Soutras et celle des Tantras.D'une trs grande vertu, il ne touchait jamais la viande et la bire en dehors des cercles d'offrandes. Constamment accompagne des vagues de dons de Jampyang (Skt. Manjousri), il se rvla plein de science et capable d'claircir tous les doutes quant au sens profond des enseignements.tabli en mditation jour et nuit, il avait tous les signes de ralisation extrieurs, intrieurs et secrets.Un jour qu'un savant astrologue, Khatch-pantchen annonait l'clipse du soleil, Trapa-djaltsen, arrtant le passage de l'nergie dans les deux canaux secondaires, fit passer les deux circuits rouge et blanc dans le canal central, et l'clipse n'eut pas lieu.L'astrologue s'criant que c'tait une bien grande fatigue pour le faire passer pour un menteur, vint lui rendre visite; alors Trapa-djaltsen se leva en un clair et plaa son Vajra et sa cloche dans le ciel.Voyant ces signes qui dpassaient l'entendement, l'astrologue le nomma Bdza-dara "Grand matre tantrique", et lui demanda son enseignement.A l'ge de cinquante-six ans ans, alors qu'il se trouvait dans le monastre de Nymo-tsankha, Satchen-lama, mergeant de la claire lumire, apparut pour lui donner des claircissements sur le sens profond du Lamdr.Alors qu'il avait le pouvoir de se rendre dans les paradis des Bouddhas, il refusa plusieurs fois lesinvitations que lui faisaient les Dkins.Par la triple activit de l'explication, l'argumentation et la composition littraire, Trapa-djaltsen fit largement progresser les enseignements du Puissant au pays des neiges.C'est dans sa soixante-dixime anne, qu'aprs avoir accompli le bien des tres, il se rendit auparadis de Soukhavati.Le quatrime fils de Satchen-lama, Paltchen-weupo, naquit dans l'anne mle du Cheval de fer(1150). Recevant de trs nombreux enseignements de son pre et de ses frres, il fit largement le bien des tres.Il passa dans le Nirvana l'ge de cinquante-neuf ans.Paltchen-weupo eut deux fils dont le premier fut Sakya-pandita. Comme le Bouddha avant de s'incarner, il fit cinq choix et entra dans la matrice de sa mre, Trapouma-nyitri-tcham, sous la forme d'un roi des Nagas. Sa mre vcut alors un Samadhi inconnu auparavant.Lors de sa naissance dans l'anne mle du Tigre d'eau (1182), de nombreux signes tonnants apparurent et il se mit aussitt parler en sanskrit. Son corps tait orn de toutes les marques physiques des Bouddhas dont la prominence crnienne, et le cheveu blanc au centre du front.Pendant vingt-cinq renaissances successives, il avait constamment t accompagn par Jampyang (Skt. Manjousri), et tait lui-mme une manation de cette divinit.En vrit relative, pour guider les tres, il coutait les enseignements, mais, quels qu'ils soient, tout le sens des objets de connaissance tait dj connu de lui.Il reut d'innombrables enseignements de diffrents matres de l'Inde, du Npal, du Cachemire et du Tibet, et devint le matre de toutes les doctrines.Quand il eut dix-neuf ans, le matre Yinyen apparut au sein de la claire lumire pour lui enseigner durant un mois tout l'Abidharma qu'il mmorisa aussitt.A partir de l'instant o il reut les vux de moine du Pandita Shakya-sri-bhadra et jusqu' la fin de sa vie, il ne fut jamais en contradiction avec la plus petite des rgles; il combla ainsi tous les Bouddhas. Il possdait la fois les vertus de savant et de moine, tait gnreux, avait un grand esprit dveil et toutes les qualits de comprhension intrieure.Grce cela, il fit le bien de beaucoup d'tres et sa renomme s'tendit partout. Cette dernire attira le fameux matre de l'Inde Trodj-gawo et cinq autres matres non-bouddhistes qui vinrent se mesurer lui.Sakya-pandita, grce sa science, les rduisit au silence et fut ainsi le premier au Tibet vaincre des savants de l'Inde par l'argumentation.Son activit dans la composition littraire fut trs importante et il crivit de nombreux traits pour le bien des disciples futurs, touchant les domaines de la logique, la mtaphysique, la philosophie profonde, la posie, la musique, la danse etc. Il est aussi l'auteur de nombreuses explications l'origine des traits du Tendjour.Sa rputation tait telle que, dpassant les frontires du Tibet, elle parvint jusqu' l'empereur de Chine qui, souhaitant le rencontrer, l'invita. Sakya-pandita accepta et put rpandre la doctrine du Bouddha dans de nombreux pays "barbares".Un jour o il donnait un enseignement, le roi et ses ministres dcidrent de le tester et un illusionniste cra un temple magique o Sakya-pandita fut invit se rendre. L'esprit en profond Samadhi, Sakya-pandita jeta les fleurs de conscration et le temple devint rel. Celui-ci fut alors nomm temple de Changtcho-trulpa, "Temple man du Nord". Le roi et son entourage eurent grande foi en lui, et Sakya-pandita, juqu' l'ge de soixante-dix ans, fit prosprer l'enseignement de Bouddha en Chine.L'anne femelle du Porc de fer (1251), l'endroit du temple man du Nord, il montra le passage dans l'au-del de la souffrance et ralisa toutes les terres et voies. Au paradis de Ngeunga, il devint le Bouddha Drima-mpa comme l'avaient prophtis les Dieux et les Lamas.Le matre des tres, Phapa-rinpotch, fils du frre de Sakya-pandita, naquit dans l'anne femelle du Mouton de bois (1235).Trs jeune, il se souvenait dj de ses nombreuses incarnations prcdentes. A l'ge de trois ans, il rcitait la Sdhana Tsoky. A huit ans, il connaissait par cur le Kyrap.A neuf ans, alors que le matre de la doctrine, Sakya-pandita, donnait un grand cycle d'enseignements, il nona le Tantra de Ky-dorj (Skt. Hvajra) devant une immense assemble. Tous, emplis d'admiration, le nommrent alors Phapa, "Etre minent".A l'ge de dix ans, il partir vers le Nord pour saluer Sakya-pandita qui le fit entrer en religion auprs du Jowo Lhassa.Il eut de nombreux matres dont Sakya-pandita et il devint vite savant dans tous les vhicules et voies.Le roi mongol de Chine, Stchen, l'invita dans son pays o il accomplit de grandes oeuvres la fois pour le bien des tres et de la doctrine. C'est ce moment qu'il reut le titre de Ti-shri du roi qui lui donna, en prix d'initiation, les trois parties du Tibet.En particulier, un jour, il prit une arme tranchante et se coupa la tte et les membres. L'on vit alors ces cinq morceaux se transformer en les Bouddhas des cinq familles, mettant d'innombrables rayons de lumire.Il fut encore le premier Lama tibtain devenir roi du Tibet et gouverner ce pays avec impartialit envers toutes les coles.C'est l'ge de quarante-six ans, qu'aprs s'tre assis dans la posture du Vajra, il partit dans le Nirvana(1280), au milieu de pluies de fleurs et de musiques clestes.Durant tout ce temps, le monastre de Sakya n'avait cess de se dvelopper tandis que de nombreux monastres filiaux voyaient le jour.De grands savants et raliss se succdrent ensuite la tte de l'cole dont le dveloppement semble pourtant avoir connu une certain ralentissement vers la fin du quatorzime sicle.Le sicle suivant fut marqu par la venue de Ngortchen-kunga-zangpo, dont le rayonnement spirituel contribua dans une large mesure raviver cet essor.Ce nouvel lan se traduisit par la fondation de nouveaux centre religieux avec en tte celui de Ngor-ewam-tcheuden, et ce, dans tout le pays et dans des rgions avoisinantes comme celle du Mustang.Sur le plan spirituel, son importance est telle que plusieurs lignes d'enseignements dont celle du Lamdr qui taient jusqu'alors dtenues par les chefs de Sakya, passrent par l'intermdiaire de ce matre ses successeurs sur le trne du monastre de Ngor-ewam-tcheuden.C'est ainsi qu'une nouvelle branche de l'cole Sakyapa, l'cole Ngorpa, voyait le jour et n'allait cesser d'tendre son influence jusqu' notre poque contemporaine, notamment dans les rgions loignes de l'Est du Tibet tel que le Kham. IL n'y eut pourtant aucune scission doctrinale entre Ngorpa et Sakyapa qui, bien qu'ayant une administration spare, continurent partager et s'changer les mmes enseignements fondamentaux, l'ensemble de l'cole tant toujours plac sous l'autorit suprme du tenant du trne de Sakya.Il est intressant de noter qu'aprs le terrible holocauste de 1959, les monastres Sakyapa fonds en exil en Inde ou dans les pays avoisinants appartiennent actuellement dans leur trs grande majorit cette mme branche Ngorpa.Comme son titre l'indique, la biographie que nous proposons plus loin est tire du second volume de l'enseignement essentiel du Lamdr, "La Voie avec son Fruit", cycle doctrinal bas sur le Tantra de Kydor (Skt. Hvajra) et qui est propre l'cole Sakyapa.Il nous a sembl plus appropri de relguer en appendice la longue liste des enseignements reus par Kunga-zangpo dans la premire partie de sa biographie, ceci afin dviter aux non-tibtanisants une lecture trop fastidieuse.Nous avons dautre part prsent en annexe la traduction de la biographie de lun des principaux disciples de Kunga-zangpo en la personne de Mupa-tchenpo keuntcho-djaltsen, qui est aussi lauteur de notre biographie principale.Comme il s'agit ici d'une uvre purement tibtaine, nous avons prfr laisser sous leur forme originale les noms des Bouddhas, Bodhisattvas, Yidams, cycles d'enseignements etc., tandis que la phontique sanskrite des principales dits apparat cependant entre parenthses.Nous signalons enfin aux lecteurs qu'un glossaire regroupant les principaux termes techniques utiliss dans cette traduction se trouve la fin de cet ouvrage.Comme le souligne la prface, cette biographie est le rsultat d'un travail concert entre deux personnes effectuant la mme traduction, l'une en langue franaise, et l'autre en langue anglaise.La comparaison des deux versions a donc permis d'en dgager toutes les diffrences et de soumettre celles-ci S.E. Phend Rinpotch, l'un des chefs actuels de la branche Ngorpa de l'cole Sakyapa, par le biais de plusieurs centaines de questions.Les traducteurs ont rencontr nombre de difficults principalement causes par des mots ou des expressions tibtaines de l'poque, actuellement tombs en dsutude, ou par le flou et l'incertitude de certains passages, propre la construction grammaticale du Tibtain.Cette traduction ne saurait donc tre considre comme un travail dfinitif, mais plutt comme un essai, toujours sujet des amliorations futures.Le style de cette biographie tranche nettement avec le merveilleux contenu dans les rcits des grands saints tibtains tels que Milarpa, ou des Siddhas de l'Inde. Bien que ce rcit appartienne au pass et une culture menace de disparition, sa sobrit ainsi que les menus dtails peignant la vie quotidienne de ce saint ajoutent la valeur de ce tmoignage spirituel.Nous remercions vivement toutes les personnes qui ont particip ce la ralisation de cet ouvrage, et plus particulirement S.E. Phend Rinpotch dont la prsence, tmoignage vivant de son enseignement travers la ligne Ngorpa, nous a inspir tout au long de ce travail.Marc Rozette, traducteur pour la version franaise. LA BIOGRAPHIEBiographie de Dorj-tchang Kunga-zangpo, intitule "L'ocan runissant les fleuves des excellents discours", extraite du second volume des biographies de la ligne des Lamas du Lamdr, la grande et unique Voie foule par tous les Tathgatas.Hommage et prsentation OM-SO-TI-SINDHAM !Voici la biographie du victorieux Dorj-tchang Kunga-zangpo intitule "L'ocan runissant les fleuves des excellents discours, source du joyau rvlant l'ensemble de ses qualits".Me prosternant devant le Lama et la suprme divinit, je prends refuge et leur demande : Puissiez-vous par votre grand amour m'accorder vos vagues de dons.Prosternation devant le matre Kunga-zangpo au corps de Dharma non-duel, profond, lumineux et tout embrassant, au corps de flicit muni des sept membres de la grande joie, et au corps d'manation dont les activits divines dpassent l'imagination.Bien que le rcit de votre vie ne soit pas du domaine des tres ordinaires, je vous prie de bien vouloir m'accorder la permission de la mettre par crit et d'liminer les obstacles qui pourraient surgir dans tout ce que je vais essayer de relater, ceci en vue de planter le germe de la foi dans l'esprit de ceux dont la destine karmique est semblable la mienne, en accord avec les recueils des paroles des grands tres que sont les Lamas.Ayant ainsi nonc les louanges et la promesse de mener ce rcit jusqu' son terme, ces mmoires consacres celui dont la bannire de la renomme recouvrit les trois mondes, le victorieux Dorj-tchang Kunga-zangpo, seront divises en deux parties :La partie de base et la partie annexe.Dans la premire nous verrons :LIVRE I- Les prophties du Victorieux concernant sa venue.LIVRE II- Ses actions dans l'enseignement durant ses vies passes.LIVRE III- Ses actions dans la doctrine du Bouddha durant cette vie-ci.LIVRE PREMIERLes prophties du Victorieux concernant sa venue.Bien qu'ayant vritablement atteint l'tat de perfection depuis un nombre incalculable de Kalpas, notre saint guide tous donna les prophties suivantes au moment o se dveloppaient les cinq priodes de dgnrescence dans ce bon Kalpa aux mille Bouddhas. Ces prophties suivantes furent dispenses en vue du bien de la doctrine et afin de faire mrir de nombreux tres et de les librer.Du Soutra "Phapai-guwai-tsawa-yonsou-zinpa-chantchoup-tneu", il est dit :"A une certaine poque s'incarnera l'manation du matre du monde(1); ce moment l, apparatra le moine Kunga-zangpo, plus particulirement minent en moralit, riche de savoir et plus excellent que tout autre dans ce domaine. Grand pratiquant de la mthode et de la sagesse, son esprit n'oubliera point ces enseignements, et il sera constamment en compagnie d'tres saints. Quelques soient les nombreuses qualits de ce hros dont on entendra parler dans ce rcit, on sera amen les parachever d'une manire certaine. Toute femme entendant le nom de ce Dka imperturbable, ne renatra plus en tant que femme. Ainsi, cet tre semblable un lixir mdicinal, accomplira-t-il les actions des Bouddhas par son seul nom. A ce moment l, quiconque entendra le nom de ce hros rpandu dans les dix directions, grce la puissance de celui-ci, ne touchera plus une femme(2). Que dire de celui qui le verra ou l'honorera ! A un tel moine en qui s'incarnera le Victorieux, du nom de Kunga-zangpo, dont la venue aura t proclame par le Bouddha lui-mme et qui demeure dans l'veil, un tel moine, quoi que ce soit, demandez le lui(3). Quand le nom de ce hros invincible Kunga-zangpo sera devenu trs fameux, ses moines, dans le futur, apparatront par milliers. D'autres religieux violents et colreux lui chercheront querelles; que ceux dont les vues sont errones et qui prtendent que sa doctrine n'a pas t nonce par le Victorieux regardent Kunga ! Lors de cette priode de dgnrescence, nous nous retrouverons au paradis du Parfait(4). Bien que Kunga-zangpo ait obtenu le suprme veil, ce moment l les tres possderont des vues fausses et ne s'en rjouiront pas. Dans ces temps lointains, quand surgira cette grande frayeur, certains songeront offrir leur vie. Faisant progresser la Suprme doctrine, ils en deviendront des tenants : Kunga-zangtchon, Rintchen-chongn, Kentcho-chongn, Tpeun-zang, Yeunten-baipa, Pawo-zangtop, quels qu'ils soient regardez-les !Tous ceux qui verront Kunga ou entendront son nom atteindront indubitablement l'veil, et ne retomberont plus jamais dans l'erreur. Rassembls grce ses activits, ils tendront tous vers l'excellence."Il est dit de mme dans le Soutra du Pma-karpo :"Quant moi, aprs que j'aurai dirig mon esprit vers les moines et la Sangha, Kunga-zangpo sera le tenant de ma doctrine(5). Ayant rendu hommage six cent millions de Sougathas, dans les temps futurs, il parviendra l'tat de Bouddha. Son nom sera Djamtso-lozin et il deviendra aussi connu sous celui de Ngeunpar-shtop. Charmant la vue, champ parfaitement pur, bannire constamment rige, il sera la bannire du Victorieux.Il fera spirituellement mrir plus de Bodhisattvas que ne compte le Gange de grains de sable. Ce Victorieux accomplira de nombreux miracles, et sa renomme se rpandra dans les dix directions.uvrant immensment pour le bien des tres, il demeurera dans les univers par amour et en vue d'tre utile autrui(6).Aprs son Parinirvana, la protection de sa sainte doctrine durera indfiniment, et les copies de celle-ci, plus longtemps encore.Grce lui, autant de cratures que le Gange ne compte de grains de sable obtiendront l'veil."Si l'on examine la signification des prophties tires de ces deux Soutras, l'on s'aperoit que dans le premier, Kunga-zangpo est annonc comme tant une manifestation du protecteur de l'univers, l'minent Tchenrzi (Skt. Avalokitesvara), et qu'il dispensera la mme doctrine que les grands Bodhisattvas tels que Zangtchon.Dans le second Soutra, comme ces mots tirs des prophties concernant les grands Auditeursapparaissent dans celle destine l'Arya Ananda, Kunga-zangpo s'apparente ce dernier.LIVRE IISes actions dans ses vies passes en faveur de l'enseignement.Le Bodhisattva Jneu-djaltcho a dclar : "Il fut connu sous le nom de Drima-mpal au temps du Victorieux, de Dulwai-wangpo quand il demeura Gaden, de Sanwai-djamtso au pays des minents(7) et de Kunga-zangpo au Tibet."L'omniscient Sandjai-djaltsen du haut Do-kham, mieux connu sous le nom de Djonpo a lui-mme dclar : "Sans interruption, durant treize incarnations il naquit en tant que savant Pandit; je m'incline devant celui qui, aprs avoir tabli de nombreux tres sur la voie de la libration, a illumin l'enseignement du pays des minents."Il explique ainsi que ce grand tre accomplit immensment le bien des tres l'Est et l'Ouest de l'Inde.Le grand abb Lchon a lui-mme indiqu que Kunga-zangpo se souvenait de quatorze incarnations en tant que Pandit et ralis.Kunga-zangpo dclara aussi plusieurs reprises que lui-mme, Kunga-zangpo et Gougu-pandita se seraient incarns ensemble en Inde.Je n'ai pas vu pour ma part les crits de chacune des biographies de ces Panditas et raliss.Au Tibet, il serait apparu en tant que roi Tchilgom-tsultrim, disciple de Jtsen-trapa, et aurait pratiqu l'ensemble des enseignements tantriques.Il est expliqu dans le "Lamdr-ki-kadja-tampai-ziknan", qu'en signe de cette vrit une pelote de lumire blanche apparue dans les mains de Jtsen serait tombe dans celles de ce seigneur.Afin d'en connatre les raisons en dtail, l'on pourra se rfrer directement au manuscrit prcdemment cit compos par le savant et ralis Palden-deuntroup(8).Ainsi de suite s'incarna t-il maintes reprises en tant que fils spirituel dtenant le profond trsor des enseignements oraux des trois glorieux pre et fils Sakyapa.Le grand Gougu en parle ainsi : "Sakyapa Kunga-nyingpo, matre de la glorieuse compassion, Snam-ts dont le regard embrasse la cognition infinie, Trapa-zin matre du vhicule tantrique, ce fils choy est le produit de votre connaissance et de votre amour(9)."LIVRE IIISes actions en faveur de l'enseignement du Bouddha dans cette vie-ci.Bien que le rcit de sa vie se retrouve dans de nombreux textes crits par ses disciples, nous utiliserons la biographie compose par le grand Bodhisattva Mutchen-keuntcho-djaltsen comme rfrence.Pour clairer certains passages, nous avons eu notamment recours aux autres manuscrits.Voici donc maintenant le texte du rgent Mupa.Biographie du vnrable Kunga-zangpo."Je me prosterne avec respect aux pieds du vnrable Lama qui possde la grande compassion.Vous dont le bambou de l'esprit d'veil naquit sur le socle de la moralit dispensatrice de toute vertu, dtenteur du tonnerre de l'coute et de la rflexion dans l'espace des directives spirituelles, dense onde des trois pratiques et des trois tapes, comblant l'ensemble des paons possdant la bonne fortune, je m'incline aux lotus des pieds du Lama qui a parachev l'excellente rcolte des deux objectifs.Runissant la sagesse et l'amour de tous les Victorieux, unique ami des innombrables cratures, brandissant la lampe de l'enseignement des Sougathas, extirpant compltement l'obscurantisme, ralisant spontanment l'immense joie pour le bien d'autrui avec une compassion libre d'objet, il est celui devant qui je m'incline et qui embellit le sommet de la tte des tres, prcieux joyau des excellentes qualits des Bouddhas.Parvenu au fait de l'tude dans tous les domaines de cognition, dont la triple association de l'explication, de l'argumentation et de la composition a combl les savants, transportant longuement le lourd fardeau de l'enseignement sur ses paules, cet excellent est victorieux dans toutes les directions et je m'incline aux lotus de ses pieds. Qui donc oserait narrer sa biographie complte ? Tout comme une goutte d'eau issue du grand ocan, je ne citerai ici qu'une infime fraction de ses actions universellement connues.Il est certain que cette biographie rjouira celui dont les yeux de sagesse embrassent vritablement et sans obstruction tous les domaines de la cognition, je veux parler de notre saint guide tous, matre du prcieux Enseignement, trsor de tous les commentaires et critures, le fameux et vnrable omniscient, le puissant Kunga-zangpo.Celui-ci cependant, au regard des tres de notre temps, adopta une attitude conventionnelle, et c'est ce que nous allons succinctement relater tout au long de cette biographie comprenant deux divisions : La priode prcdant son entre en religion, et celle qui suivit cet vnement.Bien que le grand Gougu-pandita ait divis la sienne en trois parties et que Tcheupal-zangpo relate plus d'vnements antrieurs dans son manuscrit, la trame reste la mme.DIVISION IBiographie couvrant la priode prcdant son entre en religion.Tout d'abord, quant la famille et la ligne de ce seigneur, elle est excellente et a gnr des personnages appartenant la ligne ancestrale de Tchoro aussi connue sous le nom de Tchodrou, tels que tchoro-lou-djaltsen, oncle maternel du grand roi.Les anctres paternels de cette ligne, venant de Drintsam, arrivrent dans la rgion de Sakya. Nomades au dbut dans des endroits comme Gara, ils se fixrent progressivement pour devenir ensuite les serviteurs du Datchen du palais de Jito(10).Plus particulirement, le pre de ce seigneur, grand disciple de la communaut Sakya, du nom de Troupa-yeunten de la famille de Pen selon la tradition extrieure, reut tous ses voeux laques du glorieux et saint Lama de ce monastre.Par contre, son pre serait le Datchen Kunga-rintchen en personne selon la tradition intrieure.Le grand ralis Spa-kunlo affirme : "Extrieurement fils du grand disciple Troupa, son pre cach serait le Datchen Kunga-rintchen en personne; je prie le glorieux Sakyapa qui appartient cette ligne."Selon la tradition secrte, il est rapport dans le Serweu-tampa que son corps ne serait pas constitu d'os et de sang. Mis part le fait que l'on parle de ses parents sa naissance, il apparat donc ici comme une incarnation, de la mme faon que le fils de l'incomparable Stsang(11) pntra dans la matrice de sa mre alors en confession, sous la forme d'un lphant blanc.Lorsque ce seigneur entra dans la matrice de sa mre, il se produisit de nombreux signes merveilleux(12)...Un moine du nom de Gulong-tsultr, qui avait ralis Dorj-namdjom (Skt. Vajravidrana), eut le rve suivant : "Du globe des mausoles, supports extrieurs du corps des vnrs Lamas passs, jaillissaient des rayons de lumire de toutes les couleurs; plus spcialement, celui du vnrable Trapa-djaltsen irradiait une multitude de rayons blancs qui pntraient dans le corps d'une femme endormie dont la maison se trouvait proximit de Sakya."Ce yogi rvla cette prophtie en temps opportun, aprs que sa mre soit enceinte.Celle-ci, manifestation de Drolma blanche (Skt. Sitatr), du nom de Snam-Paldren, tait la fille de Mapeun-sengu de la maison de Lama Rintchen-gang.C'tait une disciple laque du vnrable et saint Lama Snam-djaltsen. Le savant Kunlo en parle ainsi : "Excellente incarnation de Drolma blanche (Skt. Sitatr), la mre de tous les Bouddhas, Snam-paldren est ne au pied de Sakya."En ce qui concerne l'endroit o naquit ce seigneur, il s'agit de la glorieuse Sakya dont la renomme recouvre les trois sphres d'existence, vritable Bodhgaya du Tibet.Pour ce qui est de la date laquelle il entra dans la matrice, son pre, qui tait de l'anne mle du Singe de feu (1356) avait vingt-sept ans, et sa mre, de l'anne mle du Chien de terre (1358) avait vingt-cinq ans. Toutes sortes de signes accompagnrent cet vnement. Ainsi, aprs que le moine Gulong-tsultr rsidant l'oppos de Dranka-chitron eut le rve dcrit plus haut, il prophtisa la venue de Kunga-zangpo en ces termes : "Vous allez donner naissance un tre saint qui s'est incarn dans votre matrice : Faites attention ne pas le perdre sous le coup d'un obstacle quelconque !"Ce moine tait un tre pur, et l'on dit mme qu' son trpas, des signes admirables se produisirent en trs grand nombre.Songeant suivre cette prophtie la lettre, du temps o leurs anctres taient nomades, des liens profonds s'taient crs entre guides spirituels, matres et donateurs du monastre de Sen; ses parents invitrent ainsi le Lama Yeunten-pal alors responsable de ce monastre, qui avait ralis le Bhagavan Dorj-jikch (Skt. Vajrabhairava).La mre de l'enfant reut maintes reprises les initiations de ce Yidam et celles de Tspam (Skt. Amitayus).Puis, quand dans l'anne mle du Chien d'eau (1382) elle mit au monde ce seigneur sans aucune douleur tout comme dans les biographies de Bodhisattvas, ils invitrent ce mme Lama.Aprs avoir reu du Siddha Yeunten-pal qui avait contempl le visage de Dorj-jikch (Skt. Vajrabhairava), l'initiation de ce Yidam, l'enfant fut appell Jikch-zangpo.Dans un souci de protection, une statue de cette divinit fabrique en Chine fut constamment place prs de lui, et elle se trouve encore de nos jours dans une chambre d'Ewam(13).Sa mre dclara elle-mme que comme un tre excellent tait apparu, tous devaient prter attention ne souiller ni sa nourriture, ni ses vtements, et elle rptait frquemment ces directives.Rendant hommage au Triple-Joyau avec la plus grande sincrit, il tait lev avec zle dans les ftes et traditions religieuses, telles que celles consistant offrir boissons et nourritures(14) etc.Sandjai-djaltsen entendit de la bouche d'un domestique qu'il tait surnomm "le fils de la maison de Lama Jito du grand Tawen(15)."Jusqu' l'ge de trois ans, l'enfant reut de nombreuses fois de ce mme Lama les initiations de Dorj-jikch (Skt. Vajrabhairava) et Tspam (Skt. Amitayus).Ce seigneur, depuis sa plus tendre enfance, tait au-del des comportements purils de son ge. Ds trois ou quatre ans, il manifestait dj une attirance pour le calme, la discipline, la solitude et la sainte doctrine."Dans tous ses jeux, il se plaisait enseigner ou couter la doctrine, accomplir des rites d'ablution, et ne participait aucun des jeux enfantins ordinaires", indique la mre du matre Lrin, sa vieille nourrice.Quand il eut cinq ans, son pre dclara un jour : "Voyons s'il est capable de transporter la grosse theire en argent pour devenir plus tard serviteur !" Et l'ayant charg d'une pierre d'un poids gal celui de la theire en argent, il le fit aller et venir sur une chelle.Comme l'enfant n'apprciait gure les activits de ce monde telles que celle consistant servir le th, il jeta la pierre, puis fit montre d'insatisfaction.Le Datchen Kunga-rintchen expliqua : "Comme il n'a pas la carrure physique pour exercer ce travail et qu'il vnre la doctrine, mieux vaut lui faire pratiquer celle-ci et confier cette activit son frre cadet Snam-pal." L'enfant en fut aussitt ravi et dveloppa une grande foi envers le Datchen.Quand il atteignit l'ge de six ans et que le Datchen demeurait Sakya, certains problmes surgirent dans le centre monastique(16).Le Datchen fit mander le seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen et lui dit : "Cet enfant doit devenir un excellent Gush; aussi, je vous demande d'tre son tuteur attitr." Ayant prpar instructions et prsents, il les remit Ysh-djaltsen.Ce dernier confra l'enfant les initiations de Tu-ki-khorlo (Skt. Kalachakra), Gour et Yoga-dor-yin.Puis le matre Nyingmapa Sandjai-djaltsen qui rsidait Chitran, lui enseigna la lecture et l'criture, mthode par laquelle tous les enfants commencent leurs tudes, tudes qu'il mena leurs termes.A l'ge de sept ans, il apprit auprs de ce mme matre le trait du Tanyi, puis tudia entirement le Zouptri de Shartchen, tandis que Tato-lopeun-palden-zangpo l'aidait en lui fournissant en complment des explications rsumes sur leur signification.A l'ge de huit ans, songeant qu'il pourrait commencer les examens menant au titre de Gush, il se rendit vers le milieu de la journe en compagnie du matre Sandjai-djaltsen auprs du seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen qui demeurait alors Sakya.Comme il avait parachev l'tude du Zouptri et que le moment de commencer ses examens tait donc arriv, Sitou-snam-pal dclara : "Je vais aider matriellement le jeune fils du disciple Troupa en ce qui concerne les grandes dpenses ncessaires aux festivits organises l'occasion de ses examens."Et il lui fit parvenir une norme quantit de papier transport dos de mulet. L'histoire fut ensuite rapporte Tawen Kunga-rintchen qui rpondit : "Cela est bien; aprs qu'il aura reu les voeux de novice avec le nom de Kunga-zangpo, je ferai moi-mme une lettre dans ce sens."Il envoya alors la missive suivante tous ceux qui appartenaient la maison de Lama de Jito : "Faisant tudier Kunga-zangpo auprs du grand matre Sharpa, je veux qu'on lui donne toute facilit pour mener bien cette tche".Plus tard, durant cette anne l, lors d'un rassemblement religieux, il entra en religion l'ge de neuf ans(17) et rcita de mmoire le Tanyi Tcheu-tritang aprs que son matre et de nombreux savants l'en eussent pri. Il est dit qu'il rpta cette rcitation du Tantra tous les ans, de nombreuses annes durant.Aprs qu'aient t organises un grand th collectif(18) et autres rjouissances lies ses examens qui dpassaient en qualit tous les autres, il plongea l'assistance dans l'merveillement en enseignant la doctrine la fois durant la session religieuse et pendant les festivits.DIVISION IISes actions aprs son entre en religion.Cette division se scinde elle-mme en trois parties : 1- Comment les voeux lui furent transmis. 2- S'appuyant sur ceux-ci, ses actions dans l'coute et la rflexion.3- Ses activits divines pour le bien d'autrui.Premire partieComment les voeux lui furent transmisVoyons tout d'abord la faon dont il reut les voeux de libration personnelle.A l'ge de neuf ans, le seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen faisant office d'abb, Sazang-phapa-jneu-lodreu de matre des actes, Kashi-zinpa-palden-sengu tant charg de donner l'heure partir d'un cadran solaire, Lama Kunga-rintchen et le puissant savant Yateun-sandjai-pal formant la Sangha, les voeux de laque et ceux de novice lui furent confers.A partir de cet instant, il surveilla ces voeux comme la prunelle de ses yeux et ne fut recouvert d'aucune faute, mme la plus infime.Aussi, que ce soit l'aide de causes extrieures ou de par sa propre personne, il n'avait nul besoin de s'appuyer sur une antidote ncessitant un gros effort. Il est dit qu'autrefois, certains moines ayant reu l'ordination complte par les mots "Venez-ici(19)" etc., avaient acqui une anciennt de cent annes dans la pratique de la voie ds que ces voeux leur eussent t confers dans leur totalit.De la mme faon, ds qu'il fut en possession des voeux de novice, de par sa propre nature, il ne fut plus revtu d'aucune faute. Le matre Kunga-lpa dclara : "Ce vnrable Lama, depuis sa plus tendre enfance tait diffrent de tous les autres. Quand nos moines accompagnaient le matre durant ses dplacements o il visitait de nombreux endroits pour y enseigner la doctrine, notamment le soir sur le chemin conduisant aux logements avec le gosier sec et le ventre vide pour les plus gs d'entre nous, une unique pense s'emparait de notre esprit : Nous restaurer. Mais lui, le plus jeune du groupe, sans mme dner, aussitt aprs avoir dcharg les gros volumes transports sur son dos, il passait son temps les parcourir..."Puis en prsence de Ysh-djaltsen faisant fonction d'abb, Khentchen Lodreu-pal de matre de l'action, le seigneur de la doctrine Phapa-jneu-lodreu ayant la charge de donner l'heure d'aprs un cadran solaire, ainsi que sept moines formant la Sangha, Kunga-zangpo reut les voeux parfaitement purs de l'ordination complte de moine.Il demeura alors entirement libre de toutes les souillures occasionnes par leurs ruptures.Quant aux voeux de Bodhisattva, une fois son ordination acheve, il obtint au total cinq reprises son rituel selon la tradition du Madhyamika auprs du seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen.Aprs qu'il eut reu ces voeux suivant les deux traditions du Madhyamika et du Yogachara auprs du seigneur de la doctrine Bouddhapa, il retint par coeur leurs directives respectives, le Laptu-dompa-nyishoupa ainsi que d'autres traits.Observant scrupuleusement ses voeux comme s'ils appartenaient sa propre tradition, il demeura ainsi parfaitement pur.En ce qui concerne les voeux de Bodhisattva, il possdait leur racine qui est l'amour et une grande compassion. Cet tre ressentait d'ailleurs naturellement dans son coeur ces deux sentiments envers toutes les cratures. La seule vue de quelqu'un mangeant de la viande, et plus spcialement de la part de religieux, le plongeait dans un profond dgot. Il cessait alors d'absorber toute nourriture durant plusieurs jours(20).Bien que des personnes jeunes ou d'ge mr aient pu commettre des actes errons terriblement effrayants, il ne nourrissait intrieurement envers eux aucune colre, mais les considrait au contraire avec beaucoup d'amour. Kunga-zangpo apparaissait ainsi l'gal de Tchenrzi (Skt. Avalokitesvara).Quant son abstinence manger de la viande, il dclarait lui-mme : "Mme enfant, je ne me souviens pas d'avoir absorb des entrailles ou de la viande crue."Ayant grandi, la seule vue de viande et de sang aprs l'ge de sept ans le faisait jener plusieurs jours."Cela n'tant pas une nourriture adquate pour des religieux, le Bouddha l'a lui-mme dfendu", songeait-il; et c'est ainsi que ce grand tre cessa dfinitivement de manger de la viande aprs ses treize ans. Plus tard, la seule odeur de viande allait mme jusqu' incommoder sa personne.Pour ce qui est des voeux de "Dtenteur-de-connaissance", il entendit et pntra le sens de tout ce que le Tibet comptait d'initiations qui font mrir, d'aprs l'apparition de chacune des traditions des savants et raliss, selon l'explication de chacun des Tantras du Vajrayana fournie par ses Lamas.L'on pourra en consulter les dtails dans l'ocan des Senyi.Pour n'en survoler que l'essentiel, il obtint du seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen les initiations rattaches aux quatre classes de Tantras, puis les voeux parfaitement purs du Vajrayana intituls "Dtenteur-de-connaissance".Aussitt aprs son ordination, il fut une nouvelle fois initi au Mandala de Gour-ridu. Pour l'occasion, ses parents qui taient trs riches firent lever un Mandala en matriaux prcieux.Puis les initiations se succdrent : Dans la catgorie des Anouttara-yoga-tantras, il reut :- Sandu (Skt. Gouhyasamja),- Mikyeupa (Skt. Akshobya),- Ysh-shaplou,- Shinjch-marpo (Skt. Raktayamntaka) aux cinq deits et celle aux treize dits,- Pal-Kydorj (Skt. Sri Hvajra) selon la tradition Men-nga,- Damma (Skt. Nairatma),- Gour-ridu,- Demtchog (Skt. Samvara) selon les trois traditions de Lo, Na et Dril,- Drilbou aux cinq dits,- Drolma (Skt. Tr) aux dix-sept dits,- Tu-ki-khorlo (Skt. Kalachakra),- Yoga-dor-yin,- Jampa-sangden,- Kunri.Dans la catgorie des Kriya et Charya-tantras, il obtint :- Tspam (Skt. Amitayus) aux neuf dits,- Les cinq Zontra,- Jampal-arapatsana aux cinq dits.Puis auprs de chacun de ses Lamas, il obtint un nombre inimaginable d'initiations relies aux quatre classes de Tantras.N'tant revtu d'aucune souillure dans ses voeux tantriques, les vagues de dons pntraient et demeuraient dans son continuum-mental. Il avait une foi totale dans le fait que le Lama donnant les initiations tait indiffrenci du Bouddha Dorj-tchang (Skt.- Vajradhara), et que nul n'aurait pu drob...Seconde partieLe rcit de ses actions dans l'coute et la rflexion prenant appui sur les trois voeux de base gards parfaitement purs. Depuis l'ge de neuf ans, poque laquelle il tait entr en religion jusqu' sa vingt-troisime anne, il demeura principalement auprs du seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen.Sans oublier le Tanyi qu'il avait prcdemment tudi, il commena onze ans par parachever les pratiques de Gour, Dorj-jikch (Skt. Kalachakra) et Yoga-dor-yin.Puis il apprit le trait-racine des huit voeux de Lac, le Karika, le trait-racine des "Trois-cents" avec son commentaire.A l'ge de treize ans, auprs de Sazang-phapa, il reut :- Le commentaire du kalapa-Sastra compos par Mati sur la rhtorique,- Le Tsendra-boutika,- Le commentaire du kalapa, intitul le Dour-sindharma-dasa,- Le Nyen-nga-tenti-jon-mlong sur la posie,- L'Abhidana des noms intitul Tchim-zeu,- Le Jiten-soumtou-gawa et le Lou-kuntou-gawa sur le chant et la danse,- Le Rintchen-tcheukeul-jon-n compos par Shentipa,- Le Mto-tchunpo extrait du receuil des paroles de Sakya-pandita sur l'art de la composition.A l'ge de dix-sept ans, auprs de Sharpa, il reut l'enseignement intitul "Treum". Gougu-gentchen dclare ce sujet que comme ce grand tre mditait depuis le dbut de l'aprs-midi, ds le lendemain matin, tous les signes de la Voie apparurent.Tcheu-pal-zangpo prcise lui aussi que ces signes se manifestrent aprs la moiti de la journe, et qu'en l'espace d'un mois, il paracheva tous les signes de la Voie(21).Puis, dans sa vingtime anne, il obtint l'ordination complte de moine comme cela est indiqu plus haut. Citons maintenant certains points que l'on ne retrouve pas dans les Sen-yi.Kunga-zangpo entendit cinq reprises le Poutika des Paramitas auprs du roi de la doctrine Gsh-djaltsen, relate Tcheu-palpa. Le Pandit prcise qu'il le reut au total cinq fois et demi, et le seigneur Mupa quatre fois. Il est dit qu'il l'obtint aussi partir du manuscrit de Bouddha-sri... [ voir la liste des enseignements aprs les notes]Un jour, Kunga-zangpo demanda au seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen l'enseignement de certains des lments de "la Voie avec son Fruit"(22) semblables une purification des obstacles. Celui-ci s'adressa alors en ces termes aux quelques Gush qui taient prsents : "Aujourd'hui je vais enseigner un point doctrinal du Lamdr, aussi vous pouvez rentrer chez vous pour un moment."Tous sortirent l'exception de Kunga-zangpo qui le matre n'avait pas dit de partir.Le mme jour, aprs avoir entendu des lments de "La Voie avec son Fruit", Kunga-zangpo dclara qu'une foi non-ordinaire en son Lama tait ne conjointement une immense satisfaction de son esprit.Comme aprs avoir reu les pratiques et les explications de Demtchog (Skt. Samvara) suivant les trois traditions de Lo, Na et Dril, il les tudia de manire parfaite, une excellente connaissance dans leur pratique et leur comprhension se fit jour dans son mental.Ceci rjouit au plus haut point le saint Lama Palden-tsultrim qui dclara lui-mme : "Il est remarquable qu'un Gush aussi bon apparaisse; nous en ferons un tre semblable au seigneur de la doctrine Draboupa(23) !"Kunga-zangpo avait donc une grande dvotion envers le lama Palden-tsultrim comme le tmoigne ces vers extraits du colophon des offrandes du Lamdr : "Excellent et glorieux Lama-racine en possession de la discipline, de l'coute, de la rflexion et de la mditation, je me prosterne devant vous, tre plein de bienveillance qui enseignez avec amour la Voie libre d'erreur."Depuis l'ge de neuf ans jusqu' celui de vingt-cinq, il reut principalement tous ces enseignements du seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen, mais aussi du seigneur de la doctrine Paldenpa et d'autres encore.Aprs avoir tranch tous les doutes qu'il pouvait avoir sur leur explication et ce, mme pour les plus infimes, il devint alors trs savant.Dans sa vingt-cinquime anne, aprs que la matre de la doctrine Ysh-djaltsen soit parti dans la batitude, il entreprit de raliser les mthodes destines rendre hommage au Lama.Il voulut entendre le Lamdr qu'il n'avait point encore reu jusque l."Le matre de la doctrine Lotsawa Tchaptcho, fils spirituel du glorieux Lama Tampa, est un vertueux guide incomparable", entendit-il rapporter. Aussi rsolut-il d'aller tudier auprs de lui.Il se rendit Santcheu-korgang et arriva juste au moment o le matre expliquant aux disciples le Dulwa-mto-trdju, prononait ces mots : "Libr des chaines de la vie familiale...""Cela est de trs bon augure" dit le Lama tout en ajoutant la prophtie suivante : "Puisque il est apparu sur ces excellentes paroles, il deviendra un trs bon tenant du Vinaya, bnfique l'enseignement !"Bien que Kunga-zangpo ne russit pas obtenir tous les enseignements dsirs, il reut : - Le Lama-Nga-tchoupa,- Le Tanyi-tikatchen compos par le seigneur de la doctrine, le Lama Tampa,- Le sens principal du Sandu (Skt. Gouhyasamja),- L'explication des quatorze fautes racines,- La transmission du Nanwa-soum (Les trois Visions),- Le Gourou-yoga,- Le Kadam-lamrim-ji-tri,- Le Lochon-dun-denma,- Le Ouma-tsash-drelpa,- Le Ripa-Droutchou,- Le Djula-nyi-ji-tika qui lui fut expliqus partir des oeuvres composes par ce matre en personne.Il obtint encore :- Le kunltu-ji-shpa,- Le Soso-tharpai-do,- Le Tsultrim-yandapar-denpai-do etc.Dveloppant une grande connaissance dans la comprhension des principaux textes canoniques, sa Matrise du Vinaya lui procura une grande satisfaction spirituelle tandis qu'une profonde foi et dvotion envers son Lama naissait en lui.A la mme poque, il rva une nuit qu'une voix dont il n'aurait pu dterminer l'origine avec certitude, lui disait : "Lama Kunga-zangpo, monte ici si tu veux recevoir le Lamdr !"Parvenu au sommet d'une colline, se trouvait une enceinte aux murs branlants dont le portail faisait face au Nord; il pntra dans une cour pleine de cailloux et gravit les marches d'un escalier qui donnait accs un batiment dont la porte regardait l'Est.Un Gush au teint marron tenant un encensoir l'attendait l, et le conduisit jusqu' une cellule de retraite dont la porte tait oriente au Sud.Il rencontra alors un lama g qui portait une sorte de cape de mditation..."Il retourna ensuite Sakya avec le dsir de recevoir le Lamdr, mais le seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen qui avait reu le cycle au complet de son dtenteur le seigneur de la doctrine Palden-tsultrim, s'en tait all dans la batitude.Comme le matre du Minya, Rintchen-dorj, tait parti dans la province du Do-kham, Kunga-zangpo se demanda auprs de qui il pourrait bien tudier.Il avait auparavant entendu le seigneur de la doctrine Paldenpa prononcer les paroles suivantes : "Si l'on recherche les enseignements essentiels de "La Voie avec son Fruit", il existe un matre du nom de Bouddha-sri qui est encore plus savant que le grand matre Ysh-djaltsen !"Peu de temps avant que le Lama Palden-tsultrim s'en aille lui aussi dans le Nirvana, il avait entendu ce matre s'adresser un Gush qui n'avait pas reu le Lamdr dans sa totalit en ces termes : "Demande les dveloppements de "La Voie avec son Fruit" au grand matre Ysh-djaltsen ainsi qu'au Lama Bouddha-sri !"Une autre fois, alors qu'il tait en train de converser avec un Gush qui avait tudi auprs de ce matre, celui-ci lui dit : "Le seigneur de la doctrine Bouddhapa est un instructeur incomparable !"Kunga-zangpo songea alors recevoir le Lamdr du seigneur de la doctrine Bouddhapa. Dans l'anne du Rat (1408), il se rendit donc au monastre de Shigueun situ Chang-ki-tchouka.L, la vision qu'il avait eu en rve Tcheu-khor-kang se reprsenta lui, mais cette fois-ci sous une forme bien relle : La colline, l'enceinte, les btiments et l'chelle dont il gravit les chelons... Le matre Nyima l'attendait en haut de l'chelle tout comme dans son rve; il l'accompagna en tenant de l'encens jusqu' une cellule o, au milieu de la pice, se tenait le seigneur de la doctrine Bouddha-sri qui portait une vieille cape de mditation, le visage tourn vers le Sud.En se remmorant sa vision antrieure, Kunga-zangpo fut submerg par une immense vague de foi et de vnration. Bien que sur le point de s'vanouir, il demeura conscient grce un norme effort de vigilance. Il prit ensuite place sur un tapis situ l'Est, et un long entretien s'ensuivit...Kunga-zangpo passa l'anne du Rat et celle du Boeuf (1409) au monastre de Shigueun, soit au total deux annes durant lesquelles il reut les enseignements du Lamdr dans leur totalit.Dans l'anne du Tigre (1410), comme le seigneur de la doctrine Bouddhapa s'en alla Sakya, Mutchen dclare que Kunga-zangpo sjourna neuf mois la fois Sakya et Sazang.Pentchen-dradjal et Tcheu-palwa prtendent qu'il demeura onze mois dans ces deux endroits.Dans l'intervalle, Kunga-zangpo avait donc obtenu tous les enseignements essentiels que possedait le seigneur de la doctrine Bouddha-sri, tels que ceux du Lamdr entre autres.Il reut les initiations, l'enseignement traitant de tous les bons et mauvais signes surgissant dans la pratique, ainsi que les instructions sur la purification des obstacles(24) jusqu'aux points doctrinaux les plus infimes.Il pratiqua cet enseignement durant neuf mois sur son coussin de mditation, et les signes de la Voie se manifestrent dans leur totalit.Le seigneur de la doctrine dclara ce moment : "Dans un enseignement donn aussi rapidement que celui-l, le fait que son esprit en soit aussi profondment imprgn est le signe de pchs extrmement infimes!"Pratiquant ainsi, il foula la Voie, et la transmission aux quatre lignes orales fut-elle assure.De la mme faon, il reut tout ce qui concernait la Voie avec ses enseignements annexes. Suivirent en outre, l'enseignement des six membres du Vajra-yoga de la Voie profonde, les cycles d'instruction tels que ceux axs sur la purification des obstacles, d'autres tels que les six doctrines de Nigou, l'initiation de Sandu-mikyeu-dorj (Skt. Gouhyasamja-aksobyavajra) d'aprs la ligne de Gueu, l'initiation du Mandala du corps de Gouyasamja, l'enseignement des cinq tapes de Gouhyasamja intitul "Zorim-samo-sandu-rimnga-martri" avec les prcdentes initiations, ainsi que celui dnomm "mengna-natri". Effray par la quantit incroyable d'enseignements qui lui furent transmis, nous ne les avons pas consigns ici, mais le lecteur pourra en trouver la liste dans les Senyi.Il obtint ensuite :- Le rituel de l'esprit d'veil dans la tradition du Madhyamika, - Celui de la tradition du Yogachara,- Le Nyoun du grand Compatissant,- Le Loung d'une partie du recueil des paroles de Sempa-tchenpo,- L'initiation de Shmar (Skt.Raktayamntaka) aux treize dits,- L'initiation du mandala du corps de Drolma (Skt. Tr),- L'initiation du Demtchog (Skt. Samvara) de Drilboupa,- Les vagues de dons de Phamo (Skt. Varahi) aux deux visages,- les vagues de dons de Deun-troupma et d'Outchma,- La bndiction ordinaire de Gourgueun aux huit dits,- La bndiction de Don-jipa,- La Sdhana de Tspam (Skt. Amitayus) etc.Comme il reut tous ces enseignements " la manire d'un vase non-perc", le seigneur de la doctrine Bouddhapa lui confia : "A la pense que je vous ai transmis entirement les enseignements essentiels que m'a donns le matre Palden-tsultrim, je suis heureux!"Il ralisa d'ailleurs pleinement ses aspirations. Alors q'il tait en train de lui transmettre un loung de pratique, son Lama dclara : "Si vous placez tous vos efforts dans le pratique de la mditation, vous obtiendrez la Limite-de-ralisation dans ce corps-ci; si, par contre vous enseignez la doctrine et accomplissez le bien d'autrui, vous ferez resplendir tel un soleil l'enseignement du Bouddha en gnral, et celui des Sakyapas en particulier tant au point de vue de l'explication que de la pratique. Actuellement, l'expansion de la doctrine est au plus bas, et sa transmission est d'une importance capitale."Et aussi : "Dans le futur, les disciples de la "Voie avec son Fruit" ainsi que les tenants de la ligne seront trs nombreux", prophtisa-t-il.Peu apr cela, onze mois passrent. Comme il exprimentait le "Jordrou" durant six mois, il eut toutes les visions dcrites dans ce commentaire tantrique comme : "Jusqu' voir surgir dans son propre mental les qualits de la Voie telle que l'apparition d'un Bindou noir et sans souillure mettant des rayons de lumire..."Ou encore :"A son centre, le corps du Bouddha tait le Samboghakaya libre de la vision ordinaire du monde phnomnal..."A cette poque, toutes les deits de nombreux Mandalas ainsi que les formes du Nirmanakaya des Bouddhas dont les yeux renverss regardaient le ciel, se rvlrent extrieurement lui dans l'espace.Il se demanda ce que pouvaient bien signifier ces yeux renverss, puis dclara que c'tait probablement l le reflet de son propre regard.Il vit aussi intrieurement et de multiples reprises les dits des Mandalas se trouvant l'intrieur du canal mdian "Arbre-de-vie".Comme son esprit les suivait les unes aprs les autres dans un mouvement ascendant, une grande flicit naquit en lui.Au mme moment, surgirent les obstacles qui lui avaient t expliqus; se remmorant la tradition appele Gusel-wangdjal dcrite d'aprs son commentaire, il est dit que toutes ces entraves disparurent.En dehors de cela, il voyait les corps des Tathgatas, des Stoupas, les divinits des Mandalas en nombre incalculable, pour ne citer qu'une partie de ces apparitions miraculeuses.Il eut aussi les visions des innombrables formes vides de Namkun-tchoden.Celles-ci sont en accord avec cette citation du Tantra Pal-damtsik-tchenpo : "Avec le Samadhi semblable l'illusion, le Yogi conservera de faon durable les Mandalas immenses, les formes corporelles, les sons de mme que les odeurs..."Puis, auprs de l'omniscient Yateun, il pntra durant quatre cinq annes l'explication de la Prajnaparamita qu'il reut par deux fois et demi, avec le Yak-tika, le Dju-lama, le Jougpa-randrel, le Tsma-namdrel, le Rigter et de nombreux autres enseignements.Le grand Lama Kunga-djaltsen lui transmit ensuite les enseignements suivants :- Le Kydor (Skt. Hvajra) suivant la tradition de Dombi,- L'initiation des dix-sept Drolmas (Skt. Tr),- Le Loung de plus de trente volumes composant les traits explicatifs du Kaboum-tukhor-dreltchen crits par le seigneur de la doctrine, le glorieux Lama Tampa.Parmi les nombreux Gush Sakyapas qui le reurent, la grande majorit d'entre eux ne l'obtinrent pas dans sa totalit.Kunga-zangpo, depuis son plus jeune ge, avait lui obtenu ces enseignements de faon complte avec une motivation et un zle que personne d'autre n'aurait pu galer.Alors qu'il tait encore jeune, il se rendit en prsence d'un grand nombre de Gushs trs savants qui demeuraient Sakya. Ceux-ci lui posrent des questions la fois sur la " Limite-de-ralisation " et sur la pratique, puis examinrent le contenu des diffrents ouvrages s'y rapportant.L'un des Gush appartenant la maison de Sourkhang, le moine Gulong-pal qui rsidait Sa-karlo rpondit : "Si l'on dsire connatre fond la doctrine Sakyapa, il faut absolument lire les recueils d'enseignements composs par les Lamas passs et pntrer leur signification."Cette rflexion fit germer dans l'esprit du jeune Kunga-zangpo une profonde certitude quand la vracit de ces paroles, et il songea : "Cela est trs vrai; je dois suivre ce conseil."Tandis qu'il se trouvait en compagnie du seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen, il demanda celui-ci : "Si les recueils des enseignements noncs par nos Lamas passs connaissaient l'essor, l'enseignement des Sakyapas en subirait-il un heureux contrecoup ?"Le Lama rpondit : "Comme ceci doit tout prix tre ralis, vous devez examiner avec soin tous les ouvrages des Lamas passs quels qu'ils soient !"Auparavant, Kunga-zangpo avait tudi le Tanyi en s'appuyant sur le Tika de Lo-pdor-s. Par la suite, il examina attentivement les recueils d'enseignements des Lamas passs tel que le Daden-la-djourwa et d'autres encore. Puis, les classant selon le type d'instruction, il composa lui-mme d'excellents crits tels que le colophon du Daden. Comme il les enseigna de nombreux Gushs Sakyapas, tous en retirrent une profonde sagesse.Plus particulirement cette poque, bien qu'il fut le plus jeune des lves du seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen, il avait atteint le plus haut niveau de connaissance dans la comprhension des mots...Kunga-zangpo dclara lui-mme qu'aprs avoir manifest un grand zle dans l'investigation des recueils d'enseignements composs par les Lamas passs, il en avait montr certains au seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen.Les possdant parfaitement, il avait pntr l'ultime pense de ces grands sages d'antan. Leur "Limite-de-ralisation" ainsi que la nomenclature de leurs enseignements taient gravs dans sa mmoire jusque dans les moindres dtails.Un jour, le corps du jeune Kunga-zangpo fut lgrement heurt par un bout de la jupe monastique du moine Tcheuden-sengu(25). Le choc lui causa une douleur insoutenable et provoqua en lui un drangement de ses lments fondamentaux.Auprs du seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen qui demeurait dans le monastre, il reut l'initiation des dix-sept Drolmas (Skt. Trs) et fut dbarrass de son affection.Il paracheva alors coute et rflexion des innombrables volumes d'critures avec les commentaires sur leur signification.Grce l'armure de sa motivation toute entire tourne vers l'immense accomplissement du bien des tres et de celui de la doctrine, le courage qui naquit en lui tait si puissant que les difficults n'existaient pas pour cet tre exceptionnel, dans sa soif d'tude et de rflexion.Ce furent au total plus de six cent quatre-vingt ouvrages tels que le Sapen-ji-tsen-trapa se trouvant dans la maison de Lama de Shar qu'il examina avec attention.Quand il songea tudier les ouvrages du Goroum, il se rendit auprs du Datchen-kunrin.L, il vit un sac rempli de livres parmi lesquels il en remarqua un broch. Il fut particulirement rjoui de constater que cet exemplaire tait en fait le catalogue de tous les ouvrages du Goroum. Kunga-zangpo fit part de son dsir au Datchen de consulter attentivement tous les manuscrits de cette bibliothque.Comme il n'avait pas encore fait sa requte l'intendant du Goroum, il lui demanda de bien vouloir intercder auprs de celui-ci afin de pouvoir consulter les ouvrages sur place, ou de les emprunter pour les tudier l'extrieur.Le Datchen rpondit favorablement son souhait, puis fit mander l'intendant et lui donna ses instructions. A propos du Goroum, Gougu-pandita explique que cette appellation fut utilise par le seigneur de la doctrine Sapen pour dsigner la bibliothque.Ce furent ainsi trois mille textes que Kunga-zangpo put parcourir dans le Goroum tout au long de trois annes. Aprs en avoir tudi certains l'extrieur, il termina son tude et en retira une immense connaissance dans les gnralits et les dtails de ces recueils.Puis, Kunga-zangpo combla le matre Phapa-jneu-lodreu en lui offrant une cape de mditation ayant appartenu un empereur mongol, ainsi que des brocards trs prcieux et de grande qualit.Ce dernier lui transmit :- L'initiation du Dorj-trenwa dans sa totalit,- Le Loung des trois cycles du Trenwa,- L'initiation du Triyasamoudza,- Le Loung du rituel de son Mandala,- Les initiations de Sandu-jamdor,- Shinjch (Skt. Yamantaka),- Trana suivant la tradition de Ra,- Jikch (Skt. Vajrabhairava) aux treize dits,- Jikch (Skt. Vajrabhairava) aux quarante-neuf dits,- Shmar (Skt. Raktayamntaka) aux cinq dits,- Shmar (Skt. Raktayamntaka) aux treize dits,- Trana suivant la tradition de Shang,- Tchana-dorj (Skt. Vajrapani),- Khorlo-tchenpo.Suivirent encore :- Les initiations des quatre grands Mandalas de Kydor (Skt. Hvajra) suivant la tradition de Napopa,- Kydor (Skt. Hvajra) aux dix-sept dits dcrites dans le Sampouta,- Gour-ridu selon la tradition de Ngo,- Demtchog-trulpon,- Demtchog-dorj-khandro,- Khandro-djamtso,- Demtchog-domchon- Sandjai-nyamdjor-ridu,- Nyamdjor-dorj-sempa,- Dorj-denji-yakpa,- Youmka,- Le rituel dvelopp du Mandala de Denji,- Mahamaya,- Sandjai-theupa aux vingt-cinq dits,- Sandjai-theupa aux neuf dits,- Miyo-lam aux neuf dits,- Miyo-lam aux treize dits,- Drolma (Skt. Tr) aux dix-sept dits,- Tcho-ki-drolma,- Gour-Gueun aux dix-sept dits,- Dukhor-Tcheu-yin-sonwang,- Les douze Mandalas des Charya-tantras,- Namnang-ngeunchang,- Mitroupa aux neuf dits.Il obtint aussi les crits tibtains avec les traits dvelopps tels que les pratiques de Mandalas en relation avec toutes ces initiations.Les initiations-jnan et les Sdhanas qu'il reut sont innombrables; ne citons que : - La pratique d'Oudjen,- L'ensemble de la transmission orale de Demtchog (Skt. Samvara),- Le Dju-boum et le Dot dans leur totalit,- De trs nombreux Soutras tels que le Sandjai-pelpo-tch,- Le Lapa-kunl-tu,- Le Tchjou,- Le Dot-djen,- Le Dju-lama,- Le Ngeunpa-kunl-tu partir du Sa-zangwai-tika,- Le Changtchoup-jonlam,- Le Kaboum de Mati-penchen etc.Il entendit en outre tout le cycle doctrinal des Shaloupas rli aux quatre classes de Tantras, et notamment toute l'oeuvre de Pouteun Rinpoch, avec mme ses crits les plus infimes.Il devint ainsi un vase non-perc rempli de toutes les qualits...A cette poque, la maladie qui l'avait prcdemment affect se manifesta nouveau. Bien qu'il eut obtenu de l'minent seigneur de la doctrine de nombreuses initiations telles que celles du Dorj-trenwa, elles restrent sans effet.Par contre, c'est en recevant l'initiation de Sandu-jamdor selon la tradition Sakyapa qu'il en fut guri, tandis qu'un Samadhi particulier naissait en lui.Puis, dans l'anne du Tigre(1410), alors qu'il avait vingt-huit ans, aprs que le Kajipa Snam-deuntroup et le seigneur Phapa se soient concerts, ce dernier dclara Kunga-zangpo :"Comme je ne sais si je vais pouvoir demeurer longtemps ici-bas, redoublez de zle dans votre qute de la doctrine, et aprs avoir pris la direction du monastre de Sazang, agissez sans discontinuer pour le bien d'autrui grce vos enseignements...", et il lui prodigua maints conseils.Il lui offrit ensuite un volume du Triyasamouza, des liens sacrs constitus d'une paire de Vajra et cloche, ainsi que d'une conque, et il le nomma rgent. S'tant ainsi dcharg du fardeau de l'enseignement, son esprit fut combl.Kunga-zangpo, aprs avoir accept cette lourde responsabilit du corps, de la parole et de l'esprit, prit soin des temples en y faisant placer des lampes beurre, des offrandes et toutes sortes d'objets religieux destins parachever l'esprit du courant de vertu de ses prdcesseurs.Il reut encore de trs nombreuses initiations auprs de Lama Tashi-rintchen, tenant de la ligne religieuse des Shaloupa, telles que : - Sandu-tchenrzi aux dix-neuf dits avec ses Sdhanas dveloppes ou courtes composes par Atisha,- Tchana-dorj-khorlo-tchenpo,- Demtchog-chanpai-yeunten avec son rituel de Mandala compos par Lawapa,- Demtchog (Skt. Samvara) aux treize dits et sa Sdhana compose par Maitripa,- Tapai-dorj-tcheu-soum, etc.Il obtint encore : - Le commentaire de Demtchog-domchon compos par Ratnarakshita,- Le commentaire de Denji compos par Bhawapa,- La Sdhana de Naldjor-namkha,- La Sdhana de Ysh-khandro,- Le Tchiltcho-nyingpo-dosa-ji-kadrel composs par Aryadeva,- Le Sandjai-theupai-kadrel-ysh-den,- Sa Sdhana aux vingt-cinq dits,- Les Tchiltcho et Tortcho composs par Saraha,- Le commentaire du trait de Mijikpa,- Mahamayai-troup-tchil composs par Koukouripa,- Le Zorim-tkona-nyi-salwa,- Les initiations de Tukhor,- Dor-yin-drelpa-lou,- Khamsoum-namdjal,- Tsmo-rikdu,- Paltcho-rikdu,- Paltcho-dorsem,- Le Mandala de base de Kunri,- Tchador-tchijom,- Mitroukpa,- Jampa-yeunten-kunchon.Il reut encore :- Le Tantra rsum de Tukhor,- L'explication de son grand commentaire d'aprs la transmission de Pouteun,- L'explication du Domchon,- L'explication du Wang-dorten etc.Certains disent que bien qu'il ait obtenu le Drawai-sari, il n'en aurait pas reu le loung de manire dtaille. Exception faite du Drawai-tika-tchen, il obtint le Loung de la trentaine de volumes composant le recueil des paroles de Pouteun dans sa totalit. Ce Lama ayant t invit Shakzang, il paracheva l'coute de ses enseignements et le combla en le servant avec beaucoup de vnration.Autrement, il eut des liens avec douze ou treize Lamas desquels il obtint des enseignements religieux ou changea des question-rponses.Le matre Lrin indique dans sa louange : "Je prie ce matre de la connaissance et de l'amour qui a combl la quinzaine de Lamas sur lesquels il s'est appuy, et montrait une apparence ordinaire ses disciples en leur dispensant toutes sortes d'enseignements non-duels..."Djonpo dclare quant lui que Kunga-zangpo aurait eu quelque treize Lamas differents qui furent : Lama Paldenpa, Sharpa, Yakpa, Lotsawa Tchap-tcho-pal, le Siddha Bouddhapa, Sazang-phapa, le grand abb Tashi-rintchen, Dj-rinpotch-shatsong-khapa-lozang-trapa, le grand abb Lodreu-palwa, Latchen-kun-djalwa, Tawen-Kunga-rintchen de qui il reut le Tsmai-thuntso, Lama Yeunten-pal qui lui confera l'initiation de Dorj-jikch (Skt. Vajra-bhairava), Sazang-kajipa-Lama-anenda qui lui donna une initiation de Tspam (Skt. Amitayus).Il est dit aussi que ce seigneur passait pour tre une incarnation de Sapen.Ce qui vient d'tre prsent, du fait de son caractre trs rsum, ne donne qu'une ide grossire de la liste des enseignements obtenus par Kunga-zangpo. L'on pourra en connatre les dtails dans le Senyi-djamtso bien que celui-ci soit lui mme incomplet.Ce furent donc l les enseignements sur lesquels il rflchit aprs les avoir attentivement examins, et dont il paracheva la pratique.Il s'intressa en outre de nombreux enseignements tels que des commentaires de receuils, et bien qu'il n'en et pas reu l'explication directement transmise d'un Lama, il les tudia avec soin et put trancher tous ses doutes.Il voulut aussi pntrer mot mot et claircir la cause des nombreuses contrefaons contenues dans les volumes du Kandjour et Tendjour.Aprs avoir lu la plupart des recueils d'enseignements crits par les tres saints du Tibet, il garda prsent l'esprit leur pense dans leur totalit, sans en oublier ne serait-ce qu'une parcelle.A une poque o il tait en train de lire pour la troisime fois tous les manuscrits sans exception contenus dans chacune des bibliothques du Dranmotch, du Sourkhang et du Gon-Ladrang, le pratiquant tantrique Kunga-dawa qui avait ralis les protecteurs lui offrit la moiti d'un commentaire du Tanyi, le Lo-pdor-s en dclarant : "Poutra m'a dit que si je vous en faisais cadeau, vous trouveriez de toute faon l'autre moiti, c'est pourquoi je vous le donne."Effectivement, Kunga-zangpo dcouvrit l'autre moiti l'intrieur de la bibliothque de la maison de Lama du Dranmotch dans l'anne qui suivit...En rsum, il tudia entirement tout ce qui se rapportait l'origine de l'enseignement des Soutras et Tantras en Inde et au Tibet, leurs dveloppements, comment ils prosprrent, par qui ils furent transmis, leurs explications selon la tradition considre, leurs tenants etc.Tout ce qui existait comme traditions et commentaires, avec la pense spcifique chacun d'eux, sans mme en mlanger les plus infimes, il les gardait clairement prsent dans le Mandala de son esprit, tout comme des formes refltes dans un pur miroir. Quand il tait plong en mditation et qu'un vase tait plac sous ses yeux, il parvenait voir distinctement les plus fines particules constituant la structure molculaire du rcipient et celles de l'eau contenue l'intrieur.Il savait exactement qu' l'intrieur de telle statue se trouvait tel support, et tait capable de dire que telle autre avait t consacre par Jtsen(26) en personne. Il rvla mme qu' l'intrieur d'un Stoupa en argent que lui avait donn un prcdent Lama de la rgion de U, taient places des reliques de Gayadhara(27).Il lisait aussi facilement la nuit qu'en plein jour. Il prophtisa aussi la venue de l'arme du Minya dans un grand monastre, la destruction d'un nombre important de logements monastiques par celle-ci, et l'apparition d'eau(28).Alors que tous les astrologues et devins annonaient Rinpoung la mort prochaine d'un dignitaire, Kunga-zangpo prophtisa lui qu'il ne mourrait pas.Le nombre de prophties qu'il annona des dirigeants ainsi qu' des moines sur des vnements futurs ou sur leur avenir est incalculable...Lorsque le seigneur Mupa lui demanda une prophtie concernant la cration du monastre de Linkha-dwatchen, il rpondit que deux monastres verraient le jour. Quand il confera l'initiation de Sampouta l'omniscient Korampa, celui-ci en soufflant par trois fois dans la conque runit les bons prsages(29).Kunga-zangpo rvla alors que Mutchen, Jamyang-shrap-djamtso ainsi que Djaltsap- kunga-wangtchouk deviendraient les trois rgents suivants du centre monastique.Il prdit aussi que parmi les chef-abbs futurs, six seraient des incarnations du puissant Yogi(30), et cinq autres des incarnations des cinq Gonmas.Il est impossible de narrer dans le dtail chacune de ses prophties...Troisime partieSes activits pour le bien des tres.Cette partie se subdivise elle-mme en trois chapitres :- Sa prise en charge des tres au moyen des trois voeux.- La faon dont il contrecarra les conceptions errones des mauvais arrogants.- L'dification par ses soins des supports du corps, de la parole et de l'esprit des Bouddhas.Chapitre 1Sa prise en charge des tres au moyen des trois voeux.Cette premire partie comprend elle-mme quatre points :- Sa prise en charge des tres en accomplissant largement leur bien au moyen des trois voeux.- Comment il fit mrir de nombreux disciples grce aux profondes initiations et aux enseignements tantriques.- Comment les disciples obtinrent science et ralisation en s'appuyant sur ceux-ci. - La venue des donnateurs bnfiques l'enseignement.Tout d'abord, Kunga-zangpo en commenant l'ge de quinze ans par servir de guide des moines Khampa(31) en ce qui concerne la pratique, se proccupa uniquement du bien des tres et de la doctrine.S'il dispensait son enseignement de diffrentes manires afin de s'adapter aux capacits mentales de ses disciples, il attachait une grande importance les tablir dans une moralit parfaite avant de leur faire pratiquer la voie.Initialement Sakya, quand il donnait les voeux de moine pleinement ordonn, il ne les confrait qu' un nombre rduit de personnes qu'il savait capable de les garder. Comme il ne les octroyait pas n'importe qui, sa manire de faire tait trs stricte.Quand il sjourna Tchoudu, un moine qui avait reu ses voeux du seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen, avait rompu ceux-ci.Il demanda Kunga-zangpo de bien vouloir les lui confrer mais celui-ci refusa, et ce, durant une longue priode.Kunga-zangpo rva alors une nuit que dans la maison de Lama de Shar semblable au paradis Woming, se tenaient cte cte les seigneurs de la doctrine Ysh-djaltsen et Bouddhapa.Le seigneur de la doctrine Bouddha-sri dclara ceci : "Si le Lama Kunga-zangpo donne l'ordination de moine tous ceux qui le lui demandent, ces derniers rencontreront la doctrine du Bouddha dans le futur; c'est l un bon prsage pour l'obtention de moines. Sa manire de faire est vraiment trs rigoureuse."Le seigneur de la doctrine Ysh-djaltsen rpta lui-mme exactement la mme chose. Puis les Lamas le regardrent comme pour lui signifier qu'il devait maintenant suivre leurs instructions. Et l dessus, il s'veilla.A partir de ce moment, il oublia tous les motifs qui l'avaient conduit donner les vux de moine avec une extrme parcimonie, et ordonna tous ceux qui le dsiraient. Il devint ainsi un abb ayant donn l'ordination complte plus de dix mille moines. Lama Sandhai-djaltsen, le matre Lrin, Dorj-djaltsen et le Siddha Namkha-palzang consignrent par crit chacune de ses ordinations. Quand elles furent plus tard ajoutes les unes aux autres, l'on s'aperut qu'elles dpassaient largement le nombre d'ordinations effectues en Chine par un disciple du matre Phapa. En outre, le nombre de lacs et novices avoir reu les vux correspondants par ses soins est incalculable.En rsum, aucun autre guide spirituel au Tibet ne le dpasse dans le nombre d'ordinations qu'il confra.Innombrables furent aussi les disciples avoir reu les vux de Bodhisattva confrs selon leur choix suivant la tradition du Madhyamika, celle du Yogachara ou toutes les deux ensemble.Pour la premire de ces traditions, comme des tres mme pleins de pchs pouvaient la recevoir, il donna son rituel de l'esprit d'veil de nombreuses reprises.En ce qui concerne la seconde, il l'expliquait partir des deux traditions du Chansa et du Dompa-nyishoupa, et ne la donna quen certaines occasions.Plus spcialement, chaque fois qu'il donnait l'enseignement du Lamdr, il dispensait d'une manire pure, dveloppe et claire la crmonie de l'esprit d'veil en tant que prliminaire dans la Voie des Mantras, en utilisant selon les cas le rituel sans Mandala transmis depuis le vnrable Gayadhara, ou le rituel avec Mandala pour les pratiquants de Demtchog (Skt. Samvara).Le nombre de fois o il donna les vux de Bodhisattva dpasse l'imagination.Ainsi, quels que soient les vux et la tradition concerne, sans rechercher la facilit ni se soucier des difficults, il les donnait dans la plus grande puret mme pour le plus petit dtail d'un rituel, n'tant jamais souill par la faute d'une confusion ou d'une erreur.Telle tait l'excellence de sa transmission des vux. Comme aprs avoir donn ceux-ci, l'on tait assur que les rgles les accompagnant avaient pntr le continuum-mental des disciples, sa faon de procder tait plus minente que celle d'autrui.Pour les vux mantriques des "Dtenteur-de-connaissance" galement, en accord avec les paroles du Tantra-racine : "L'on doit tout d'abord commencer par donner les vux de Posadha etc.", il donnait l'enseignement de la Voie avec son Fruit tous ceux qui avaient besoin d'une instruction progressive comme cela est indiqu plus loin.Le nombre de fois o il confra les vux tantriques ses disciples au moyen de plus des seize initiations du Dorj-trengwa et du Triyasamouza est incalculable. Dans l'anne du Dragon (1412), le seigneur de la doctrine Phapa, tandis qu'il tait en train de confrer Shakzang-boum les initiations du Dorj-trengwa, partit pour la batitude. Durant sa longue maladie, Kunga-zangpo s'occupa de lui jusqu' son trpas en faisant fonction d'aide-soignant, d'infirmier et en accomplissant des rituels...Il le servit mme aprs sa disparition en prparant son enveloppe charnelle la crmation(32).Il fit aussi de larges offrandes l'immense assemble du grand centre monastique de Sakya. Puis, il invita les Lamas et Gush rsidant Sakya dans la maison de Lama Nyito pour des prires qui durrent plusieurs jours. Le soir, tandis que le matre Tcheusen et de nombreux autres offraient la prire des sept membres, Kunga-zangpo distribuait tour tour les possessions matrielles du Lama tels que ses objets de culte etc. sans en garder pour sa propre personne.A Sazang, il accomplit encore des prires et fit don d'offrandes qui n'taient en aucune faon infrieures celles effectues au prcdent centre monastique, tout en excutant les trois ddicaces dans leur totalit. Il donna en outre de nombreux objets de culte tels que thire en argent etc. afin de rpondre au souhait de son pre qui les lui avait confis en lui enjoignant de les remettre des Lamas.Aprs avoir fait fabriqu de nombreux vtements et coussins la taille d'effigies en terre cuite du Lama, un Guendhola cinq pointes en or et en cuivre d'excellente qualit en tant que support intrieur des Bouddhas des trois temps, ainsi qu'un Boumther pour y placer les reliques de cendre et d'os, il mit tous ces objets dans un mausole en argent reprsentant le Stoupa du grand veil.Il consacra aussi avec soin des dais de Lama, des soieries et mille statues du Bouddha avec les objets d'offrandes.Ceux-ci se trouvent encore de nos jours Shakzang.A cette poque, il dirigea le centre monastique durant trois annes, sans que celui-ci soit perturb par le vent des pratiques contraires effectues par des tres mauvais.Ayant en main le titre de Kajipa, aprs avoir rejet toute pense nuisible envers autrui, l'envie d'acqurir ce que l'on ne possde pas, le dsir de renomme et d'honorabilit etc., il enseigna la sainte doctrine des trois vhicules tel que l'enseignement de "La Voie avec son Fruit" dans la chambre de Lama Koumboum.Afin de rendre hommage son Lama, il s'appliqua avec zle l'excution des ddicaces.Tandis qu'il donnait sans interruption l'enseignement de la doctrine, il demanda au seigneur Bouddhapa une prophtie concernant un ventuel voyage dans la province de U(33).Le Lama lui rpondit : "Pars pendant trois annes, et nous nous reverrons ensuite."Effectivement, l'ge de trente-deux ans, Kunga-zangpo se rendit dans la province de U et notamment Lhasa o il offrit au Jowo de l'or pour y appliquer sur son visage(34), ainsi que des lampes beurre. Il effectua ensuite en ce saint lieu de nombreuses prosternations, circumbulations et prires.Il visita successivement Sanpou, Dwatchen, Gawadong, Sra, Tcheuding, et Maldro, y donnant les explications des Tantras du glorieux Sampouta et Dorj-chonwa, de nombreuses initiations telles que celles du Dorj-trengwa, des vagues de dons telles que celles du Droupthap-Djamtso, des phases de rsorption telles que celle de Mahamaya, des cration-rsorptions telles que celle de "La Voie avec son Fruit", des loungs comme celui du Djuboum etc.Rpondant aussi des demandes spcifiques, il combla au moyen des Gourou-yogas et autres enseignements de nombreux religieux de Sang, D et Tsour.Kunga-zangpo se rendit ensuite Riwo-guenden auprs de Tsong-khapa-lozang-trapa qui lui transmit : - Le Loung des deux Lam-rim,- Le Tika des trois Tantras explicatifs de Sandu (Skt. Gouhyasamja), du Nguenson-chondju et du Samden-tchima.A ce moment prcis, le Nten Djalw et d'autres lui demandrent des initiations dont celle de Tukhor (Skt. Kalachakra). Il ne les donna point mais enseigna des Gourou-yogas et d'autres doctrines. L-dessus, un tre de couleur blanche couch sur le ct droit lui apparut en rve et lui dit :"Ne donne pas d'enseignements ici, ne demeure pas longtemps non plus en cet endroit et je ne te ferai aucun mal !" En rsum, aprs tre rest quatre annes pleines Kycheu, il retourna dans le Tsang(35).Sur le chemin du retour, le Lama Sandjai-djaltsen eut le rve suivant : Pas trs loin du pays de Ngourmi, dans un songe aux signes excellents, aprs avoir quitt cette contre et juste avant d'arriver Karpou, une foule compacte mergeant du brouillard matinal se tenait sur des roches; quelqu'un lana :" Votre Lama est une incarnation de Sakya-pandita, cela ne fait aucun doute ! "Si l'on examine avec soin ses actions partir de cette poque, l'on comprend qu'elles sont vraiment irrprochables.Il se rendit ensuite au centre monastique(36) o il offrit l'ensemble des moines, un th collectif, des cadeaux, de l'or pour appliquer sur le visage des statuettes places dans la maison de Shar, des vtements, la prise en charge des rituels de Mandala l'occasion des dates anniversaires du Bouddha et des Lamas dfunts, d'autres offrandes de th etc. Puis, aprs avoir rencontr Bouddhapa avec des fleurs jaunes, Kunga-zangpo donna Koumboum toutes les instructions, initiations, Loung, rituels d'esprit d'veil qui lui furent demands tel que le Loung du recueil des paroles des pre et fils Sakyapa etc.Il alla ensuite Tinkhep et Chanpou o il donna les loungs et initiations du Khandro-djamtso et du Dorj-khandro.Le Lama Kunlpa, bien qu'ayant dj reu "La Voie avec son Fruit" auparavant, n'tait pas all plus loin et dsirait mditer dessus aprs l'avoir tudie; aussi lui demanda-t-il cet enseignement profond afin d'y fixer son esprit, enseignement qui dura depuis le labour des champs jusqu' la nouvelle anne.Auparavant, Kunga-zangpo s'tait appliqu avec zle recopier ses manuels d'tude, ainsi qu' annoter ou consigner entirement les explications qui lui avaient t fournies.Lon navait jamais vu un seul enseignement de "La Voie avec son Fruit" durer aussi longtemps, et o les initiations, les vagues de dons, les loungs et explications taient aussi dvelopps.Bien que le matre Sazang-phapa lui ait demand au moment de son trpas de continuer le Dorj-trengwa avec le Triyasamouza, il le reprit partir des prparatifs.Il le rpta ensuite rgulirement tous les ans. Des Lamas tels que Sandjai-djaltsen consignrent par crit le nombre de fois ou il le transmit.Il donna un nombre incalculable de fois les initiations des douze Mandalas enseigns d'aprs le Chondju.En ce qui concerne les enseignements annexes relis aux quatre classes de Tantras, le nombre de fois o il transmit les soixante-dix-huit formes d'enseignements annexes au courant ininterrompu depuis leur passage de l'Inde vers le Tibet, dont les quatre traditions de Ky-dorj (Skt. Hvajra) font parties, dpasse l'imagination.Ainsi, comment pourrait-on trouver quelqu'un ayant confr les vux tantriques un plus grand nombre de fois que ce seigneur ?Parmi les quatre diffrentes transmissions initiatiques des quatre classes de Tantra, les variantes pour chacune de ces catgories tantriques sont innombrables. De plus, pour chacun des Mandalas confrs au moyen des conscrations de la ligne traditionnelle, il existe un grand nombre de rituels d'initiations. Kunga-zangpo donnait lui ces initiations quelque soit la tradition de la ligne concerne, la classe de Tantra et le Mandala.Ce qui devait tre expliqu dans la tradition concerne, les rituels commenter, il le faisait sans omettre un seul mot, en prenant grand soin de ne pas y mlanger ce qui tait inutile ou ne devait pas tre trait. Ainsi, pour chacune des initiations reues, comme l'on en obtenait chaque fois les dfinitions caractristiques, elles prenaient une grande signification.Par la seule classification de la pratique, il avait uvr pour la purification de l'enseignement, et avait mis en vidence l'excellente pense des Lamas passs.Quelques soient les initiations telles que celles du Dorj-trengwa ou des diffrents enseignements annexes qui lui taient demandes, il les donnait immdiatement sans aucune espce de difficult.Aprs avoir tabli chacun des disciples dans une moralit pure au moyen des trois vux en accord avec leur propre continuum-mental, il mettait en mouvement et de manire continue la roue de la doctrine des tapes de la pratique, constitue principalement des recueils d'enseignements des glorieux Lamas Sakyapa prcdents.A partir de l'ge de quarante-huit ans, il demeura principalement au centre monastique.En certaines circonstances, il se dplaait Sazang et visitait tous les autres endroits o sa prsence se justifiait pour y enseigner la doctrine.A Tchoudu, Tinkhep, Riwo-gang, Tropou, Tarpa-ling, etc., il donna une succession d'enseignements tel que celui de "La Voie avec son Fruit", de nombreux Loung comme celui du Dju-boum, des commentaires de Tantras tels que ceux de Demtchog (Skt. Samvara), Kydor (Skt. Hvajra) et Sandu (Skt. Gouhyasamja), les pratiques et explications de nombreux rituels de Mandalas, les pratiques de Mandalas en poudre de couleur ou autres, des initiations, des vagues de dons et de nombreuses bndictions.Il donnait des directives sur la forme et les dimensions des monastres, des temples et autres supports du corps, de la parole et de l'esprit des Bouddhas devant tre construit, accomplissait les crmonies de conscration et autres actions en quantit dpassant l'imagination.Durant les sessions d't et d'hiver, il donnait des explications sur les classes de Tantra par exemple, sur la pratique des Mandalas et toutes sortes d'enseignements. Durant celles d'automne, comme il transmettait des doctrines telles que celle du Dorj-trengwa et des initiations de toutes catgories sans jamais demander d'offrandes matrielles en retour, de trs nombreux adeptes de la vertu accouraient de partout sans distinction d'cole en disant : "Nous venons recevoir les initiations que le Lama Sazang confre gracieusement."A une certaine poque, Kunga-zangpo entra en retraite et cessa toute activit mondaine durant sept annes, pendant lesquelles eau et nourriture lui taient passes par une toute petite porte(37). Ne laissant pnt