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Mémoires d’un dépressif heureux Jérémias André Boulongne

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Jérémias André Boulongne

8.16 642765

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 88 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 8.16 ----------------------------------------------------------------------------

Mémoires d’un dépressif heureux

Jérémias André Boulongne

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Avant-propos

Ne vous formalisez pas par le style de ce qui va suivre. Ce sont des paroles de dépressif. Certaines choses sont vraies, d’autres complètement inventées. Une sorte de pont entre l’imaginaire et le réel, qui nous amènerait directement vers l’autoroute du bonheur, dans une utopie ou l’amour est un sentiment. Ceci n’est pas une autobiographie.

Alors, jugez, mais lisez.

P. S : ce livre n’est pas tout public.

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I « L’amour est impossible »

Au XXIe siècle, l’amour n’est qu’une impression.

Une bande de pixels alignés sur « Facebook ». Un « j’aime » sur le prochain statut de ta meilleure amie : « Machine est en couple avec machin. » Ou « Truc s’est marié avec Truc bidule ». Mais vous ne verrez jamais « Quelqu’un à divorcé d’avec quelqu’une ». Non, les ruptures restent du domaine juridique. On repasse donc au statut « célibataire » que tout le monde comprendra comme étant celui de perdant. D’autres, plus discrets, cacheront ce statut à la vue du grand public. Soit parce que leur vie sentimentale est un désert encore plus aride que le Sahara, soit parce que leurs nuits sont plus remplies que Paris plage en juillet.

Autrefois, on parlait de l’Amour comme d’un sentiment. On prenait plaisir à croire que l’on irait un

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jour chercher une princesse en haut d’un donjon et les filles rêvaient du prince charmant…

Aujourd’hui une fille de seize ans qui ne croit pas au prince charmant c’est normal me direz-vous. Mais même les petites filles de huit ans n’osent plus y croire, totalement stérilisée du cœur par la société de consommation : même Barbie ne croit plus en l’Amour.

Amour avec un grand « A ». Celui-ci, c’est l’amour des contes de fées, l’amour des Disney, l’amour de nos grands-parents. Voire de nos parents. Mais, ce n’est plus le nôtre. Non, aujourd’hui l’on aime son fantôme. Le spectre amoureux nous hante. La peur de finir seul, vieille fille ou vieux garçon, nous pousse à faire n’importe quoi. Quitte à faire un enfant à la première venue pour se vanter de payer, plus tard, une pension alimentaire.

Mon but n’est pas de vous faire croire au prince charmant, mais de ressusciter l’Amour. Le vrai problème, c’est que les femmes sont incapables d’aimer. Elles ne souffrent que de ce qui ne leur appartient pas, ou plus. Une simple question de finance ou de sexe. Jamais elles ne vous diront que vous lui manquez. Elle vous dira que d’aller au cinéma avec vous le samedi soir, ça lui manque, elle vous dira que les vacances à Saint-Tropez, ça lui manque ou encore que, son plus beau moment avec vous, c’était le spectacle d’ODB, que vous auriez pu aller voir avec votre mère.

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C’était la réponse de C., quand je lui demandais « Quel est ton plus beau souvenir avec moi ? ». Alors que moi j’étais prêt à lui dire que pour ma part c’était notre premier baiser, ou la première fois que mes doigts ont effleuré ses joues… Elle me répondait que la sortie d’ODB (Olivier de Benoist pour les incultes de l’humour machiste) était son meilleur souvenir. En bref, j’étais sincèrement amoureux et elle sincèrement profiteuse. Puisque les femmes n’aiment pas les hommes, mais les intérêts.

On en distingue plusieurs : – L’argent. – La reproduction. – La vie sociale. – La réputation. Comme le disait si bien mon ex au début de notre

histoire « le pouvoir est aphrodisiaque ». Après une telle phrase, j’aurais dû m’en douter et fuir. Il y a des signes qui ne trompent pas. Mais l’amour rend aveugle comme le dit l’adage… Il rend idiot aussi. Faible. Il rend alcoolique aussi. En tous les cas, il nous fait croire que la vie serait plus simple si nous étions alcooliques. Je n’ai pas encore essayé, mais je pense qu’un jour je vais céder.

Car quand on finit alcoolique, le seul moyen de s’en sortir, c’est de tomber amoureux. Et qu’on tombe amoureux de nous. Sinon on continue notre chute inexorable vers le bas et l’on meurt dans l’oubli. Combien meurent d’un chagrin d’amour chaque

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année ? C’est pour moi la cause numéro un de suicide en France. Devant les problèmes d’argent et les maladies incurables ! L’amour : le fléau de l’humanité !

Quand on est dans le premier stade de sa dépression, juste après une rupture, on cherche absolument à garder le semblant de dignité qu’il nous reste et nous cherchons une autre femme.

Il y a alors deux cas de figure :

– Soit on en trouve une. – Soit on n’en trouve pas.

Dans le premier cas c’est une catastrophe, on s’est précipité vers la première jolie fille qui a croisé notre chemin, mais elle est complètement idiote. Non, c’est méchant. Disons qu’on fait la pire erreur humaine : on aime une impression. C’est le moment pour moi de vous parler de Justine. Justine est très belle. Même plus belle que mon ex et aussi plus portée sur le sexe. Elle aime la littérature et les langues étrangères, elle est aussi nulle en maths que moi et elle joue du piano. Bref l’âme sœur incarnée ! La femme idéale. Mais je n’étais pas amoureux d’elle, j’aimais C.. Donc grâce à un réflexe, simple, mais idiot, je cherchais en Justine, une C. version 2.0. Avec les mêmes qualités de l’ancienne, mais avec la résolution des bogues initiaux (refus de rapport sexuel, amour trop faible….) or je n’avais que la version 1.1 : résolution des bogues, mais suppressions des avantages initiaux, comme si

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l’avancée scientifique ne permettait pas encore de mélanger les deux…

Alors, au début ça passe. Tant qu’elle met ses nouveautés en avant et qu’on en profite. Vous savez, c’est comme une Playstation 3. Elle est plus belle que la 2, on peut jouer en ligne, mais il y a rien dedans. Alors, on test les produits de démonstration, puis quand on cherche de l’Authentique, il n’y a plus rien. Justine c’est pareil. Au début c’est nouveau, c’est bien. Puis une fois que l’on a fait joujou, on recherche ce pourquoi on est là : un peu de de son ex. Bien sûr, je ne l’ai pas trouvé, car je sortais avec Justine et Justine c’est Justine. Chaque être est unique. C’est comme remplacer la cigarette par des patchs de nicotines, personne n’y arrive. C’est un placebo. Alors, on vit un enfer et quand C. revient, on retombe dans ses bras. Sans résister. Dévastant ainsi le cœur de Justine, qui pour le coup, nous aimait peut-être vraiment…

Ainsi, on ne fait pas le deuil de sa rupture. On tient avec un produit de substitution, puis on replonge.

Dans la deuxième situation, on fait le deuil. Il s’agit d’une vraie cure. On ne trouve pas de placebo. On subit la douleur à son paroxysme. On vit un enfer. On a des amis, mais on se sent seul, car ils ne sont pas là 24h/24. Forcément… Alors, on est confronté à soi-même et on écrit un livre.

Normal. C’est la meilleure façon de s’en sortir. On change.