mise en page 1 - lnr-dz.comoscar. faut-il entièrement jeter aux orties «autant en emporte le...

13
La LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE WWW.lnr-dz.com NR La lutte mondiale est idéologique. Et à un combat de cette nature nous ne pouvons répondre que par une riposte de même échelle. En Algérie cet af- frontement s’exprime par l’imposition dans le débat des folklorisations de nos dimensions identitaires islamiques, arabes et berbères. Ces catégories sont essentialisées pour être instru- mentalisées au profit de la mondiali- sation. Aussi nous devons relever le défi en déconstruisant des historio- graphies postcoloniales qui manipulent ce que nous fûmes, tout en avançant des contre-édifications fertiles de ce que nous sommes pris dans la dyna- mique de notre renaissance historique. C’est dans ce vaste chantier d’une pro- position culturelle vivante que se trouve la réalisation dialectique de notre affirmation idéologique en tant qu’élément bâtisseur de nos déploie- ments économiques, sociaux, poli- tiques et culturels, cet effort étant ce que le ciment est à la brique, à savoir le liant permettant une élévation ci- vilisationnelle véritable. Le lancement d’une télévision de la mémoire, voulue par le président de la République, té- moigne de cette préoccupation. Mais, pour qu’une pensée sinon culturelle du moins journalistique puisse émerger en rupture épistémologique et influen- cer les destinées d’un peuple, il est essentiel d’en choisir le terrain d’af- frontement. Ce dernier doit être consti- tué du numérique tant la nature glo- balisante de la réponse à apporter est éducative et scientifique en appui de la puissance socio-anthropologique dont l’histoire nous a heureusement dotée. Lire en page 4 Quotidien d’information indépendant - n° 6784 – Dimanche 14 juin 2020 - Prix : DA Si le film culte, aujourd'hui vilipendé, véhicule des clichés racistes, il permit aussi à Hattie McDaniel, la bonne de Scarlett O'Hara, de décrocher un Oscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autant en emporte le vent» ? Tout le monde est d'accord pour dire que ce film est le fruit de son époque, celui de l'Amérique ségrégationniste des années 1930. Lire en page 14 Le Haut-Commissariat à l’Amazighité (HCA) a proposé, samedi à Alger, dans un document comprenant des observations et propositions concer- nant l'avant-projet révision de la Constitution, la création du Haut Conseil de l’Amazighité. n Révision de la Constitution Le HCA propose la création du Haut Conseil de l’Amazighité Le Président Tebboune préside une réunion du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie du Coronavirus Lire en page 3 Journalisme de la rupture numérique Retour sur la polémique «Autant en emporte le vent» Quand Hollywood consacrait la première actrice noire © Photo : D.R Est-ce la fin de la corruption ? Lire en page 16 Football Les décisions de déconfinement répondent à des considérations scientifiques Covid-19 «C’est le mensonge qui a géré et qui gère le football», cette déclaration qui émane d’un ex-international de l'Equipe natio- nale résumerait-elle, seule, ce qui se passe aujourd'hui sur les différents ter- rains ? «Je suis dégoûté, je ne voudrai plus parler, encore moins accorder des interviews... lorsque, nous les anciens donnons notre avis, on est vite taxé de ce que nous ne sommes pas». Amendement constitutionnel La conjoncture exceptionnelle exige la prolongation du débat L’Etat soutiendra uniquement les entreprises présentant des chiffres crédibles Tebboune juge «inadmissible la demande d’une amnistie fiscale annuelle» Dossier libyen La vision de l’Algérie partagée par beaucoup de pays Lire en page 2 Lire en page 3 Lire en page 3 Lire en page 2

Upload: others

Post on 06-Oct-2020

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Mise en page 1 - lnr-dz.comOscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autant en emporte le vent» ? Tout le monde est d'accord pour dire que ce film est le fruit de son époque,

La

LA NOUVELLE RÉPUBLIQUEWWW.lnr-dz.com

NRLa lutte mondiale est idéologique. Età un combat de cette nature nous nepouvons répondre que par une ripostede même échelle. En Algérie cet af-frontement s’exprime par l’impositiondans le débat des folklorisations denos dimensions identitaires islamiques,arabes et berbères. Ces catégoriessont essentialisées pour être instru-mentalisées au profit de la mondiali-sation. Aussi nous devons relever ledéfi en déconstruisant des historio-graphies postcoloniales qui manipulentce que nous fûmes, tout en avançant

des contre-édifications fertiles de ceque nous sommes pris dans la dyna-mique de notre renaissance historique.C’est dans ce vaste chantier d’une pro-position culturelle vivante que setrouve la réalisation dialectique denotre affirmation idéologique en tantqu’élément bâtisseur de nos déploie-ments économiques, sociaux, poli-tiques et culturels, cet effort étant ceque le ciment est à la brique, à savoirle liant permettant une élévation ci-vilisationnelle véritable. Le lancementd’une télévision de la mémoire, voulue

par le président de la République, té-moigne de cette préoccupation. Mais,pour qu’une pensée sinon culturelledu moins journalistique puisse émergeren rupture épistémologique et influen-cer les destinées d’un peuple, il estessentiel d’en choisir le terrain d’af-frontement. Ce dernier doit être consti-tué du numérique tant la nature glo-balisante de la réponse à apporter estéducative et scientifique en appui dela puissance socio-anthropologiquedont l’histoire nous a heureusementdotée. Lire en page 4

Quotidien d’information indépendant - n° 6784 – Dimanche 14 juin 2020 - Prix : DA

Si le film culte, aujourd'hui vilipendé, véhicule desclichés racistes, il permit aussi à Hattie McDaniel,la bonne de Scarlett O'Hara, de décrocher unOscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autanten emporte le vent» ? Tout le monde est d'accordpour dire que ce film est le fruit de son époque,celui de l'Amérique ségrégationniste des années1930. Lire en page 14

Le Hau t-Commissa r i at à l ’Amaz ighi t é (HCA) a p roposé , samed i à A lger,dans un document comprenant des observa t ions e t p ropo si t ions concer -nant l 'avan t-pro je t révi sion de la Const i tut ion, la créa t ion du Haut Consei lde l ’Amaz ighi t é . n

Révision de la Constitution

Le HCA propose la création du Haut Conseil de l’Amazighité

Le Président Tebbounepréside une réunion du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie du Coronavirus

Li re en page 3

Journalisme de la rupture numérique

Retour sur la polémique «Autant en emporte le vent»

Quand Hollywoodconsacrait la première

actrice noire

© P

ho

to :

D.R

Est-ce la fin de la corruption ?

Lire en page 16

Football

Les décisions dedéconfinementrépondent à desconsidérationsscientifiques

Covid-19

«C’est l e mensonge qu i a géré et qui gèrele footba l l » , ce tte déc larat ion qu i émaned ’un ex- inte rnat iona l de l 'Equ ipe nat io -na l e r é sumera i t - e l l e , s eu le , ce qu i s epasse au jou rd 'hu i su r l es d i f f é rents ter -ra ins ? « Je s u i s dégoûté , j e ne voud ra ip lus pa r ler, en core mo ins a ccorder desi n te rv i ews . . . l o r sque , nou s l e s anc ien sdonnons no tre av i s , on est v i t e taxé dece que nous ne sommes pas ».

Amendement constitutionnelLa conjoncture exceptionnelle exige la prolongation du débat

L’Etat soutiendra uniquement les entreprises présentant des chiffres crédibles

Tebboune juge «inadmissible la demande d’une amnistie fiscale annuelle»

Dossier libyenLa vision de l’Algérie partagée

par beaucoup de pays

Li re en page 2

L ire en p age 3

Lire en page 3

L ire en p age 2

Page 2: Mise en page 1 - lnr-dz.comOscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autant en emporte le vent» ? Tout le monde est d'accord pour dire que ce film est le fruit de son époque,

Il a réaffirmé que le déconfine-ment total ou partiel «est unedécision du ressort du Comitéscientifique de suivi de l’évolu-tion de la pandémie du coro-navirus (COVID-19), dont il aannoncé lors de la réunion quis’est tenue hier au siège de laPrésidence de la République,visant à prendre la décision quis'impose après une analyse mi-nutieuse de la première phaselors de laquelle le gouverne-ment avait décidé le déconfi-nement partiel. Le PrésidentTebboune a précisé que «cettedécision participera du soucide préserver la vie des ci-toyens». Il a rappelé que «l’Al-gérie a lutté, de manière scien-tifique, contre cette pandémiedepuis le début de sa propaga-tion» et était parmi les premierspays à avoir pris des mesures«préventives exemplaires», dont«la mise en quarantaine des étu-diants algériens rentrés deWuhan (Chine), l'équipementdes aéroports en moyens de dé-pistage et de protection, puisla fermeture des universités,des aéroports, des établisse-ments scolaires, des crèches etgarderies, des mosquées et desstades», ainsi que «la fermeturedes frontières terrestres deconcert avec les pays voisins».Il a également, été procédé àdes tests même sur les ca-davres des victimes de la Covid-19 afin de «prendre les mesurespréventives qui s'imposent», ensoumettant les sujets encontacts des victimes à destests de dépistage, a-t-il ajouté.«Nous serons à la dispositiondu Comité scientifique qui jouitd’un haut sens de responsabi-lité», a poursuivi le Présidentde la République avant de pré-ciser que «nous n’allons suivreaucun autre pays, mais plutôtnous œuvrerons à régler lesproblèmes de notre pays».«Tant que nous avons encoredes décès et que la propaga-tion de la pandémie demeuremaitrisée, nous ne procéderons

pas à un déconfinement total»,cette décision nécessitant «la

réouverture des frontières etde l’espace aérien», a indiqué le

Président Tebboune, ajoutantque «nous ne sommes pas en-core arrivé à ce stade, d'autantque plusieurs pays enregistrenttoujours des cas d'atteinte etdes décès par milliers, c'estpourquoi nous devons être pru-dents et prendre des mesurespour ne plus avoir une secondevague de contagion». Le dé-confinement total ou partielvise «la préservation de la santédu citoyen», a-t-il réaffirmé.Après avoir fait remarquer qu'iln'y avait, jusque-là, «aucun trai-tement» à ce virus, le PrésidentTebboune a appelé les citoyensà «l'impératif respect des règlesde prévention afin de juguler lapandémie, dont le port demasque et les tests de dépis-tage». L'Algérie compte, au-jourd'hui, «26 centres de dé-pistage spécialisés dont ceuxde Béchar, Tamanrasset, et Tizi-Ouzou», a-t-il fait savoir, assu-rant que ce nombre «sera revuà la hausse». A cette occasion,le Président de la République amis en avant la nécessité depromouvoir «la culture préven-tive» chez les citoyens, affir-mant que «tous les chiffres duComité scientifique de suivi del'évolution de la pandémie ducoronavirus sont précis et four-nis de manière scientifique». Il aaffirmé, dans ce sens, qu'il n'yavait aucun problème financier«en terme de prise en charge dela pandémie de Covid-19», ajou-tant que «nous injecterons unmilliard de dollars s'il le faut, lasanté du citoyen n'ayant pas deprix». La démarche de déconfi-nement progressif est accom-pagnée par des actions d'inves-tigation et de suivi des enquêtesépidémiologiques autour de casconfirmés ou hautement sus-

pects de Covid-19 dont est char-gée exclusivement une celluleopérationnelle, qui vient d’êtrecréée sur décision du PrésidentTebboune. Le président de laRépublique a décidé de confierla responsabilité de cette cel-lule au professeur MohamedBelhocine, membre du Comitéscientifique chargé du suivi dela pandémie Covid-19. Réguliè-rement le porte-parole du Co-mité scientifique de suivi del'évolution de la pandémie ducoronavirus, le Dr Djamel Fou-rar, appelle systématiquementtous les citoyens à faire preuvede «vigilance et d'esprit des res-ponsabilité» en respectant lesmesures préventives, notam-ment le port obligatoire dumasque, afin d'éviter toutecontamination au Covid-19.

Lakhdar A.

Voir sur Internetwww.lnr-dz.com

actuel Chiffre du jourBenhabyles : plus de 200.000 familles ont reçu des aides du C-RA

Covid-19

Les décisions de déconfinement répondent à des considérations scientifiques

Saisie de plus de 260 kg de kif traité dansplusieurs wilayas du paysPlus de 260 kilogrammes de kif traitéont été saisis vendredi dans plusieurswilayas du pays, indique samedi uncommuniqué du ministère de laDéfense nationale (MDN). «Dans lecadre de la lutte contre la contrebandeet la criminalité organisée, undétachement combiné de l'ArméeNationale Populaire (ANP), encoordination avec des éléments de laGendarmerie nationale et la Douane,ont intercepté, le 12 juin 2020, dans lacommune de Djenine Bourezg àNaama/2e RM, une importante quantitéde kif traité s’élevant à 248,5kilogrammes, tandis que des élémentsde la Gendarmerie nationale et desGarde-frontières ont saisi 14kilogrammes de la même substance àAin Defla/1e RM, Tlemcen/2e RM etTébessa/5e RM», précise la mêmesource. Dans le même contexte, desdétachements de l'ANP, en coordinationavec des éléments de la Gendarmerie etla Sûreté nationales, «ont arrêté, lorsd’opérations distinctes menées àOuargla, Laghouat, Biskra/4e RM, Oum ElBouaghi et Constantine/5e RM, 11personnes et saisi deux camions, 6995comprimés psychotropes, 1872 unités dedifférentes boissons et 34000 paquetsde cigarettes, alors que des tentatives decontrebande de 7179 litres de carburantsont été déjouées à Souk-Ahras, Tébessaet El Taref/5e RM». D'autre part, deséléments de la Gendarmerie nationale«ont arrêté, à Tindouf/3e RM, troispersonnes et saisi deux camions et 12véhicules objet de vol, neuf paires dejumelles et un téléphone satellitaire,tandis qu'une personne a été arrêtée ethuit drones de différents types ont étésaisis à Saida/2e RM».

«Toutes les décisions rela-tives au confinement ré-pondront à des considéra-tions scientifiques et nonpolitiques ou administra-tives», a souligné le Prési-dent Abdelmadjid Teb-boune, lors de son entrevuepériodique avec des res-ponsables de médias natio-naux, qui s’est déroulée jeudiet a été diffusée vendredisoir sur les chaînes de la té-lévision publique.

n L’Agérie était le premier pays à avoir pris des mesures préventives exemplaires. (Photo : D.R)

La NR 6784 – Dimanche 14 juin 2020

2

R E P È R E

Plusieurs personnes interpellées à traversdifférentes wilayasPlusieurs personnes ont été interpellées dans différentes wilayaspour des délits liés au transport de produits sans registre decommerce ni factures, indique mercredi un communiqué desservices de la Gendarmerie nationale.

criminalitéKrikou met en avant le rôle de la femmerurale dans le développement durableLa ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de laCondition de la femme, Kaouter Krikou, a mis en avant jeudi àAlger l’importance d'appuyer et de renforcer le rôle de lafemme rurale pour lui permettre d’adhérer aux efforts dedéveloppement durable.

solidarité27 personnes décédées et 1.205 autres blesséesen une semaineVingt-sept personnes ont trouvé la mort et 1.205 autres ont été blessées dans1.024 accidents de la route survenus durant la période du 31 mai au 6 juin,indique mardi un bilan hebdomadaire de la Protection civile.

accidents de la route

? « L'Algérie est un Etat transparent et je suis, plus que jamais, attaché à la transparence carnous n'avons rien à cacher », a affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune,lors de son entrevue avec des responsables de médias nationaux, avant-hier, assurant que sa«préoccupation majeure est le peuple, notamment, les classes moyenne et ouvrière ». Il estrevenu, lors de ce débat médiatique sur les efforts et les acquis réalisés par l’Etat et songouvernement afin de soutenir et renforcer le pouvoir d’achat des citoyens, évoquant, àl’occasion, les différentes dispositions introduites dans la LFC 2020. M. Tebboune a assuré que«les droits seront préservés et pris en charge progressivement », regrettant, toutefois, « desagissements injustifiés accompagnant certaines revendications sociales, notamment enmatière d'emploi et de logement ». Il a appelé à la patience parce que « le gouvernementactuel n’est en place que depuis cinq mois, dont deux à trois consacrée à la lutte contre lapandémie du coronavirus ».

Il est nécessaire d’accorder plus de temps au gouvernement Au lieu de laisser place à la critique négative et infructueuse, le Président a invité les citoyens àfaire preuve de patience et de ne pas céder à la manipulation, affirmant que «chaque citoyenrecouvrira son droit», mettant en avant «la nécessité d’accorder du temps au gouvernementpour concrétiser les différentes préoccupations relatives au développement ». Il a ainsi réitéréson attachement à la consécration de « la transparence pour le rétablissement de la confiancedu citoyen en son Etat », mettant en avant les efforts fournis par le gouvernement pourrenforcer « l’économie nationale qui continue à fonctionner, en dépit de la situation sanitaire »,évoquant, entre autres, le grand intérêt que l’Etat accorde « aux questions du développement,essentiellement dans les zones d’ombre, dont le nombre s’élève à près de 15.000 à travers leterritoire national ». Il précisé, par ailleurs, que « les augmentations fiscales contenues dans laLFC 2020, notamment celles relatives aux prix du carburant, dont l’impact est insignifiant, ontété accompagnés de décisions visant à soutenir le pouvoir d'achat du citoyen », réitérantl’engagement de l'Etat à maintenir « son soutien aux catégories vulnérables, notamment dansles zones d'ombre ». Il s’est exprimé, à l’occasion, sur les différents sujets liés à la vieéconomique des Algériens et a passé en revue les acquis réalisés par le gouvernement cesderniers mois pour répondre aux besoins du marché. Cependant, le président Tebboune adéploré le fait que les exploits accomplis en cette période de pandémie ne soient pas évoquéset valorisés, citant l’exemple du saut quantitatif et qualitatif enregistré dans le secteur agricole,avec « un rendement de plus de 25 milliards de dollars alors que les voix alarmistes prévoyaient,au début de la crise du COVID-19, l’effondrement de l’économie et un pays au bord de lafamine». Un exemple parmi d’autres. Le chef de l’Etat a, à ce propos, averti contre les tentativesde semer le trouble et l’anarchie par l’exploitation de certaines tribunes médiatiques et lesréseaux sociaux, tout en saluant le « haut niveau de maturité et de conscience des citoyens faceà ces plans subversifs ». Il a mis en garde contre la manipulation médiatique estimant qu’il«n'est ni logique ni acceptable qu’une chaîne étrangère, accréditée en Algérie, se déplace dansdes stations-services pour interviewer les citoyens sur les récentes augmentations des prix descarburants, d’une manière qui révèle que le but est clairement d'attiser la colère et lemécontentement ». Il a cité, également, la protestation par le verrouillage des routes parcertains citoyens qui cèdent à la manipulation, assurant après avoir appelé à la retenue et « àne pas se laisser entrainer par ces plans » que « celui qui a un droit, l’obtiendra ».

Samira Takharboucht

L’Etat engagé à soutenir et à accompagner toutes lescatégories sociales : Le Président met en garde contre«les semeurs de trouble dans la société»

Page 3: Mise en page 1 - lnr-dz.comOscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autant en emporte le vent» ? Tout le monde est d'accord pour dire que ce film est le fruit de son époque,

«Je ne pouvais pas maintenirle calendrier fixé dans cecadre, au moment où les ci-toyens se soucient de leursanté face à la propagation dela Covid-19», a-t-il dit, ajoutantque «de telles décisions cru-ciales nécessitent du temps».A ce propos, le Président dela République a fait savoirqu’au début, il était prévu desoumettre le projet de révisionde la Constitution, en juin au

Parlement, et d’organiser le ré-férendum par la suite, ajoutantque les données avaientchangé du fait de la situationsanitaire. La Présidence de laRépublique continue à rece-voir les propositions dont lenombre a déjà atteint 1.500 etce jusqu'à la fin du mois encours, a poursuivi le PrésidentTebboune soulignant que le re-tard accusé aura atteint aufinal un mois et demi avantque l'avant-projet en questionne soit soumis aux représen-tants du peuple. A propos des«dérapages» enregistrésconcernant les constantes dela Nation, ils étaient «prévi-sibles», selon le Président Teb-boune, qui a réitéré saconfiance «totale» en lesmembres du Comité d'expertschargé de formuler des propo-sitions sur la révision de la

Constitution, en leur nationa-lisme et en leur attachementaux constantes de la Nation,des éléments «qui ne souffrentaucun doute». Rappelant que laquestion de la préservation desconstantes de la nation dans lecadre de l'amendement attendude la Loi suprême du pays a été«tranchée au début», le Prési-dent Tebboune a qualifié de«conjoncturels les dérapages»enregistrés lors du débat en-gagé dans ce sens. Au sujet durégime de gouvernance que l’Al-gérie adoptera à l’avenir, le Pré-sident de la République a rap-pelé que «le choix se fera par-tant de l’expérience que vitl’Algérie», précisant que «la ten-dance va vers un régime semi-présidentiel». Pour le PrésidentTebboune, l’essentiel est de sor-tir du régime présidentiel rigide,«du moment qu’il est impossible

qu’une seule personne s’acca-pare le pouvoir et agit à son gréet suivant ses humeurs», rappe-lant avoir conféré davantage deprérogatives au Premier ministrebien avant l'élaboration del'avant-projet de révision consti-tutionnelle. Rappelons que, lorsd’une conférence de presse ani-mée tout récemment au siègede la Présidence de la Répu-blique, le ministre conseiller àla Communication, porte-paroleofficiel de la Présidence de laRépublique, Belaïd Mohand Ous-saïd, a fait savoir que la cam-pagne de débat et d’explicationautour de l’avant-projet de ré-vision constitutionnelle sera pro-rogée, «pour une durée raison-nable», afin, a-t-il ajouté, que laConstitution escomptée soit«le fruit d’un consensus natio-nal le plus large possible».

L.A.

actue l La NR 6784 – Dimanche 14 juin 2020

3

Amendement constitutionnel

Tebboune juge «inadmissible lademande d’uneamnistie fiscaleannuelle»« Nous sommes prêts à aider les entreprises

qui présentent des chiffres clairs et crédibles»,

a déclaré le président de la République,

Abdelmadjid Tebboune, lors d’une rencontre

périodique avec des responsables de médias

nationaux, diffusée vendredi soir sur les

télévisions et radios nationales et les chaînes

de télévision privées, à condition que les

entreprises lésées par la crise du Covid-19

fassent preuve d' «honnêteté et de

transparence en sollicitant l'aide de l’Etat qui

jouera son rôle de contrôle, pour éviter de

porter atteinte à l’économie nationale». Il a

écarté, toutefois, toute possibilité d’accorder

une amnistie fiscale annuelle «à des

entreprises qui ont été à peine impactées

durant ces deux derniers mois». Quant à la

politique de la solidarité nationale, le

Président a affirmé que l’«Etat n'abandonnera

pas les jeunes chômeurs et la politique de

solidarité nationale sera maintenue et profitera

à tout un chacun». Le chef de l’Etat a assuré

que : «Certes, nous n'allons pas abandonner

les entreprises mais notre aide n'interviendra

qu'après contrôle et si nous constatons une

exagération dans les plaintes, la réponse sera

de moindre importance», a-t-il prévenu,

estimant que «le débat autour de l'impact

économique de la pandémie ne doit, en

aucun cas, se transformer en une tentative de

déstabilisation». Plus explicite, le Président a

incité les entreprises à faire preuve de

professionnalisme et de se soucier de l’intérêt

général du pays et afficher une volonté sincère

de contribuer au développement économique.

«Pour parvenir à un véritable développement

économique, les entreprises économiques sont

appelées à contracter une assurance tous

risques», a-t-il recommandé, réitérant, à

l’occasion, la disposition de l’Etat à aider les

entreprises lésées réellement par cette crise

sanitaire inédite. Il a affirmé, dans ce sens, que

«l'assureur prendra en charge une partie de

ces risques, et l'Etat prendra en charge le

reste». Aucun secteur ne sera exclu, public ou

privé, a fait savoir M. Tebboune, assurant

qu’«une aide envers les entreprises privées qui

sont impactées par les mesures du

confinement sanitaire, mais elle sera

conditionnée par une enquête des inspecteurs

du ministère des Finances». L’objectif de ces

enquêtes et de vérifier la véracité de l’impact

financier sur leurs activités, évoquant, à ce

propos, le non-respect total des sociétés du

secteur privé contrairement à celles du public

«des mesures décidées avec le confinement»,

ce qui justifie la décision de l’Etat de venir en

aide, «uniquement, à celles qui ont respecté

les mesures, (chômage partiel) et ont subi en

même temps des dommages». Il s’est

interrogé d’ailleurs «comment des entreprises

d’un certain volume se sont retrouvées en

détresse en seulement deux mois de

perturbation», alors qu’elles n’ont pas arrêté

leurs activités. Par ailleurs, en réponse à la

question sur les bénéficiaires de la prime des

10.000 dinars pour aider les citoyens les plus

démunis et lésés par cette crise sanitaire et

économique, le chef de l’Etat a expliqué

qu’elle «sera versée pour les personnes qui ont

des métiers manuels et qui sont fortement

impactés par l’arrêt temporaire de leurs

activités», assurant que l’Etat soucieux de la

situation financière des jeunes depuis trois

mois «n'abandonnera pas les jeunes

chômeurs et la politique de solidarité

nationale sera maintenue et profitera à tout un

chacun».

Le Président Tebboune a évoqué, dans ce

sillage, «l'éventuelle levée de la suspension de

certaines activités commerciales», estimant, en

outre qu’«il est encore tôt pour parler

d'ouverture de l'espace aérien. Cette décision

était du ressort des spécialistes, et devrait tenir

compte de la préservation de la santé des

citoyens».

Samira Takharboucht

L’Etat soutiendra uniquementles entreprises présentant des chiffres crédibles

Le Président Tebbounepréside une réunion duComité scientifique desuivi de l’évolution de la pandémie du coronavirusLe président de la République,Abdelmadjid Tebboune aprésidé, samedi au siège de laPrésidence de la République,une réunion du Comitéscientifique de suivi del'évolution de la pandémie ducoronavirus. Lors de cetteréunion, il a été procédé àl'installation du Pr. KamelSanhadji à la tête de l'Agencenationale de la sécuritésanitaire, dont la création a étéannoncée antérieurement par lePrésident Tebboune.Ont pris part à cette réunion lePremier ministre, AbdelazizDjerad, le directeur de Cabinetde la Présidence de laRépublique, NoureddineBaghdad Daidj, le ministreconseiller à la Communication,porte-parole officiel de laPrésidence de la République,Belaïd Mohand Oussaïd, leministre de la Santé, de laPopulation et de la Réformehospitalière, AbderrahmaneBenbouzid, le ministre déléguéchargé de l'Industriepharmaceutique, AbderrahmaneLotfi Djamel Benbahmad et leporte-parole du Comitéscientifique de suivi del'évolution de la pandémie ducoronavirus, le Dr Djamel Fourar,outre des responsables de laGendarmerie nationale et de laDirection générale de la Sûreténationale (DGSN).

Agence

B R È V E

Lors de son entrevue pé-riodique avec des respon-sables de médias nationauxce jeudi, diffusée vendredisoir sur les chaînes de té-lévision publique, le Prési-dent Abdelmadjid Teb-boune a expliqué que la dé-cision de prolongation desdélais pour le débat sur lamouture de l'avant-projetd'amendement constitu-tionnel, est motivée par laconjoncture exceptionnelleque traverse le pays du faitde la pandémie de la Covid-19 et du confinement im-posé pour y faire face.

La conjoncture exceptionnelle exige la prolongation du débat

n Au début, il était prévu de soumettre le projet de révision de la Constitution en juin au Parlement. (Photo : D.R)

Lors de son entrevue périodiqueavec des responsables de médiasnationaux, diffusée sur les chaînesde la télévision publique vendredisoir, le Président Abdelmadjid Teb-boune, a donné à l’opinion pu-blique l’éclairage officiel concer-nant les relations internationalesde l’Algérie. Ainsi, évoquant les re-lations algéro-françaises à la lu-mière de la diffusion, par deuxchaînes publiques françaises, d’unreportage attaquant les institutionsde l'Etat et le Hirak populaire, il aassuré n’avoir aucun problèmeavec son homologue français, Em-manuel Macron avec lequel il a ditavoir une entente quasi parfaite.Le président Macron a fait montre,à plusieurs reprises, de positions«qui l’honorent» sur la question dela mémoire et des crimes du colo-nialisme français, a ajouté le Pré-sident de la République, rappelantses déclarations lors de sa visiteen Algérie, et même en France.L'Algérie et la France, «sont deuxgrands Etats, en Afrique pour l’unet en Europe pour l’autre, qui ontdes intérêts communs les obli-geant à travailler ensemble, mais

cette bonne intention se heurteparfois à des tentatives de lobbiesde susciter des conflits, et parconséquent de nuire à ces inté-rêts», a déclaré le Président Teb-boune. Dans le contexte des rela-tions extérieures toujours, le Pré-sident Tebboune a évoquéégalement les relations entre l'Al-gérie et les Etats-Unis, dont il avaitreçu, il y a quelques jours, l'am-bassadeur en audience, soulignant«l’amitié de longue date et le res-pect mutuel» existant entre lesdeux pays outre les accords stra-tégiques ayant trait à la luttecontre le terrorisme et biend'autres domaines. Il a souligné,à ce propos, que pour les Etats-Unis d'Amérique, «l’Algérie est unpays qualifié pour la médiation,un pays stabilisateur dans la ré-gion». Ce constat, a-t-il ajouté «esttiré de l’histoire de l’Algérie, quidepuis l'indépendance, n'a jamaisversé ni dans l’attaque, ni dans despartis pris pour les uns ou contreles autres». «Et l'histoire nous adonné raison», a-t-il conclu sur cepoint. Le Président Tebboune acité également l'Allemagne, dont il

avait reçu récemment l’ambassa-deur, rappelant les relations bila-térales économiques importantesdans de nombreux secteurs. Il aprécisé, par ailleurs, que la majoritéde ces pays et bien d’autres, par-tagent la vision de l’Algérie concer-nant le dossier libyen et constatentde plus en plus que «l'Algérieavance sur la voie de la démocra-tie». Rappelons qu’à l'issue de l’au-dience que lui a accordée le prési-dent Tebboune, l’ambassadeur desEtats-Unis à Alger John P. Desro-cher a indiqué qu'il a eu une dis-cussion «très productive» avec lePrésident de la République. « Nousavons couvert plusieurs aspectsrelatifs aux relations bilatéralesentre les deux pays et nous avonsparlé longuement aussi des défisauxquels fait face la région», a dé-claré M. John P. Desrocher. «Jepense que nous avons beaucoupde choses à faire en poursuivantnos objectifs. Je suis très contentque nous ayons abordé la construc-tion de cette relation et je suis ravique l'on puisse continuer à tra-vailler dans ce sens», a-t-il ajouté.

L. A.

Dossier libyen

La vision de l’Algérie partagée par beaucoup de pays

Page 4: Mise en page 1 - lnr-dz.comOscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autant en emporte le vent» ? Tout le monde est d'accord pour dire que ce film est le fruit de son époque,

C‘est ce changement de formatage tech-nologique qui nous permet d’envisagerconcrètement un vaste programme quidépasse la simple déconstruction idéo-logique pour déboucher sur une façonde perpétuer l’algérianité comme nosprédécesseurs vivaient « l’andalousité» en identité réinventée de l’universa-lisme islamique. L’appropriation inté-grale du « net », non pas tant en maî-trise de ses techniques qu’en explora-tions pionnières des possibilités variéesqu’il nous ouvre, présente un seul terri-toire comme la civilisation de Cordouea offert, dans une parenthèse historiqueéblouissante, le partage de trois mono-théismes « interconnectés ». Prenons pour être concret, les débatsqui agitent aujourd’hui le ministère del’Information sur les problématiques po-sées par la presse électronique. Les dis-cussions qui ont cours sur les nécessi-tés d’inclure la presse électronique dansle paysage informationnel tiennent dusentiment que l’on peut éprouverlorsque nous regardons les premiersfilms muets de ce qu’on appelait le ci-nématographe, avec des mimiques, unegestuelle corporelle imposées par les li-mites technologiques de leur époque.Dès que le son intégra le 7éme art, les ac-teurs se transformèrent, délaissèrentleurs maquillages outranciers exprimantles sentiments premiers comme les riresou les pleurs, retrouvèrent des réflexessupérieurs empruntés au théâtre, c’est-à-dire la mise en scène de la vie, sans em-phase de la dénaturation des émotionshumaines. Le technicolor nous projetaplus profondément dans la complexitéde l’intellect comme dans « La vie pas-sionnée de Vincent Van Gogh » de Vin-cent Minelli, dans une approche nuancéede la psychologie qui est la nôtre, rap-prochant les héros des grands écransen l’occurrence Kirk Douglas (dans lerôle de Van Gogh) et Anthony Quinn(dans celui de Paul Gauguin), des aspi-rations et mythes populaires. Internetprocède de cette mutation impercep-tible du fond par la forme qui impose unnouveau rapport à la culture en raisond’avancées technologiques dont la neu-tralité vis-à-vis du contenu est ques-tionnable tant les sciences cognitivestendent à nous démontrer que notrepensée ne peut se réduire à notreconscience immédiate. Internet en tantqu’outil technologique impacte les dis-positifs intrinsèques de l’art culturel parla manière de vivre le fait culturel dansla durée de nos rapports sociaux com-plexifiés par l’évolution du monde. Lesupport technique n’est pas neutre en cesens que le champ d’investigation idéo-logique cognitif et social qu’il élargi gra-tuitement fait appel, non seulement àl’écriture, mais aussi au son et à l’imageet impose subrepticement un rapportsocial massif à la culture tel que nous nel’avons pas connu précédemment.

Internet en nouvelle civilisationculturelleLe web n’emprunte au cinéma ni son ex-périence collective unifiée par le lieu dela projection et encore moins son unila-téralisme de « spectateur désengagé »,acceptant le diktat de la pellicule sanspossibilité de réaction au contraire desjeux vidéos ouvrant des alternatives dé-multipliées du récit au gré des orienta-tions fixées par plusieurs millions d’in-ternautes pour des expériences ludiquescollectives se déroulant en autant d’en-droits qu’existent d’adresses électro-niques. Il nous faut donc, pour ce qui estdu cinéma, produire des films pour les

smartphones, dans un format dédié maisaussi dans un nouveau modèle écono-mique, plutôt que de relancer inutile-ment et à grands frais des salles obs-cures. Ces dernières gagneraient à setransformer en chaudrons d’œuvres nu-mériques en lieu et place de salles de dis-tribution d’une production culturellesurannée. Pour faire court, les salles de cinémapubliques doivent devenir des lieux deproduction de contenus culturels, desstudios potentiels. Le réseau de distri-bution, ce sont les smartphones. Lemême raisonnement s’applique authéâtre et aux beaux-arts. C’est en réalitél’inversion proposée par le net qui fait ducontenu l’essentiel de la preuve par laculture et du contenant un accessoire in-dividuel de communication en interac-tions. De même le web agit sur l’actionculturelle et, forcément, journalistiquepar l’intrication fusionnelle entre les ni-veaux de l’écriture, du son et de l’imagecomme jamais auparavant d’autant plusque l’émetteur de l’information peut setrouver, grâce à la flexibilité du réseau enposition de récepteur alors que celui àqui était destiné l’information devient àson tour un producteur de sens. L’écri-ture s’en trouve bouleversée, de mêmeque le journalisme. Ce dernier pris en tant que science de lacommunication et de la connaissancen’a pas encore saisi à sa juste mesure -en raison des conservatismes liés auxmétiers de l’écriture qui ont du mal à sedéfaire de traditions plurimillénaires etdes rapports sociaux qu’ils sous-ten-dent - la révolution numérique qui se-coue la planète. Les différenciations à l’œuvre dans ledomaine de l’écrit ont permis, au coursdes temps, des évolutions en éventailsde l’ensemble de ses domaines (la paroledivine, la bureaucratie étatique, la loi, lapresse, la littérature, la correspondance,la poésie, le pamphlet, le roman, le scriptdu cinéma et du théâtre, la bande-des-sinée, le mémo etc.), sans que jamaiselles ne puissent interagir de manièredéterminante les unes vis-à-vis desautres et c’est ce processus d’évolutionsscripturales en séparations de style etjusqu’à un certain point en significationsdivergentes, qui marque le journalismeet ses supports médiatiques divers. Ce

temps est fini. La presse papier, l’émis-sion radiophonique, le reportage télé-visuel, la production de l’informationsur un fil par une agence de presse, nesont, du point de vue d’internet, plusqu’un seul média s’exprimant dans unformat unique mêlant écrits, sonorités etimages. Internet impose une sujétion del’écriture à la communication. Nous nepensons pas seulement aux usages pro-téiformes des émojis ou à la contrac-tion de l’écriture de l’efficience capita-listique cherchant à gagner en tempspar une symbolisation quasi totémistede la productivité érigée en valeur su-prême. Dans tous les domaines du médianumérique, la démonstration de l’idée enécriture déployée cède devant l’effi-cience de la communication, tant lapuissance dominante de l’image et duson, emprisonne la mémoire seconde,celle qui transcende l’émotion pour ladépasser en réflexion. L’intolérance grandissante dans l’ex-pression des opinions dans le débat pu-blic est certes le produit sociologiquedes essentialisations mises en œuvrepar la mondialisation. Mais son propa-gandiste le plus efficace est constituépar la toile en un résultat palpable d’unrapport culturel dominé par l’expres-sion lapidaire bien plus que raisonnée àl’image du tweet réducteur.

La civilisation en réponse à InternetAu niveau mondial, en plus de ces évo-lutions que l’on circonscrit difficilement,les immenses enjeux financiers, de do-mination politique et de classe s’expri-mant autour des médias, retardent unemise en ligne électronique inclusive. Ils’agit d’intégrer tout le champ des mo-dalités expressives variées du journa-lisme en uniformisations de significa-tions cognitives échappant véritable-ment au rapport social et médiatiqued’hier que les différentes institutions dela presse ont établi avec leurs peuples. Aussi, nous voyons des sites informa-tionnels se développer à partir desgrands groupes de presse mondiaux(CNN, BBC, AFP etc.) ayant accumulédes positions culturelles de domination,issu des bouleversements consécutifs àla seconde Guerre mondiale, déverserleurs contenus sur internet en essayantd’en proposer l’essentiel du substrat

idéologique. Mais parce ce que cesmoyens de l’information mondialisée sontissus du monde d’avant le numérique,ils charrient encore avec eux des diffé-renciations dans leurs modalités expres-sives qui n’ont plus lieu d’être, le cybe-respace ayant fusionné les dimensionssonores, visuelles, écrites, artistiquesdans un même continuum. Aussi, il est im-portant de saisir cette opportunité del’inertie intéressée en préservations desituations économiques des grandsgroupes d’informations internationauxpour nous frayer rapidement les voiesd’un véritable saut qualitatif pour peuque le journalisme se saisisse du réseaunumérique à pleines mains. Son formatvirtuel impose de repenser le rapport àl’information et à son traitement en pri-vilégiant ses intégrations capacitairesde modalités expressives différentes enun précipité fécond qui passe par un ré-apprentissage de l’écriture, du journa-lisme et… de sa pratique plus que ja-mais à l’écoute non pas du « monde vil-lage » mais du « monde réseau ».Cela est d’autant plus aisé dans notrepays que nous possédons un satellitegéostationnaire dont les capacités sontencore sous-utilisées, que nous maîtri-sons les procédés de fabrication de lafibre optique permettant d’établir un ré-seau parfaitement adapté à l’usage duréseau électronique, une TNT en pro-gression constante, un patrimoine im-mobilier de toute première qualité pource qui concerne le secteur public de l’in-formation et enfin un personnel haute-ment qualifié et compétent mais qui esten manque de directives visionnaires fé-condes pour pouvoir donner toute lamesure des influences en densificationsculturelles qu’une véritable e-gouver-nance de la gestion informationnellepourrait démultiplier. Aussi au lieu dese focaliser en contre-guérillas aussi in-utiles qu’épuisantes contre les « fakenews », il serait bien plus productif des’atteler, sans perte de temps, en la ré-forme du secteur public de l’informationvers la numérisation de l’ensemble deses supports médiatiques, mais aussivers leurs convergences fécondes en desrédactions intégrées, dépassant les cloi-sonnements désuets entre expressionsmédiatiques différenciées d’hier(agences, presse écrite, radios, télés),réorganisées en redéploiements théma-tiques (religion, information, arts et cul-tures, sport, divertissements, documen-taires, histoire, infographies) pour mieuxs’exprimer en une puissante action jour-nalistique de la modernité information-nelle, en conquête active du cyber es-pace, articulée autour d’une informationpublique qualitative et à l’avant-gardede la contemporanéité culturelle. C’est ce que nous attendons d’un minis-tère de l’Information, visiblement empê-tré dans la redistribution de la mannepublicitaire reproduisant un modèle dejournalisme de l’archaïsme dans la formecomme dans le fonds. L’action ministé-rielle ne semble pas pouvoir s’extrairedes tendances néo-rentières encore ni-chées au sein du régime, nourrissant lescorporatismes journalistiques en iden-tités singulières qui n’ont plus de misetant les millions de smartphones impo-sent internet comme le média de l’inté-gration journalistique. A la lutte idéolo-gique qui nous est imposée, il nous fautplus que jamais répondre par la force dusouvenir de notre civilisation éclatante,en autant d’Andalousies réinventées parla jeunesse populaire de ce pays, dé-sormais éduquée et partie intégrante dumonde. Brazi

La lutte mondiale est idéologique.Et à un combat de cette naturenous ne pouvons répondre quepar une riposte de même échelle.En Algérie cet affrontement s’ex-prime par l’imposition dans ledébat des folklorisations de nosdimensions identitaires islamiques,arabes et berbères. Ces catégo-ries sont essentialisées pour êtreinstrumentalisées au profit de lamondialisation. Aussi nous devonsrelever le défi en déconstruisantdes historiographies postcolo-niales qui manipulent ce que nousfûmes, tout en avançant descontre-édifications fertiles de ceque nous sommes pris dans la dy-namique de notre renaissance his-torique. C’est dans ce vaste chan-tier d’une proposition culturellevivante que se trouve la réalisationdialectique de notre affirmationidéologique en tant qu’élémentbâtisseur de nos déploiementséconomiques, sociaux, politiqueset culturels, cet effort étant ceque le ciment est à la brique, à sa-

voir le liant permettant une élé-vation civilisationnelle véritable.Le lancement d’une télévision dela mémoire, voulue par le Prési-dent de la République, témoignede cette préoccupation. Mais,pour qu’une pensée sinon cultu-relle du moins journalistiquepuisse émerger en rupture épis-témologique et influencer les des-tinées d’un Peuple, il est essentield’en choisir le terrain d’affronte-ment. Ce dernier doit être consti-tué du numérique tant la natureglobalisante de la réponse à ap-porter est éducative et scienti-fique en appui de la puissancesocio-anthropologique dont l’his-toire nous a heureusement dotée.Si nous saluons le volontarisme del’exécutif, nous devons cependantnous pénétrer de l’idée que legrand écran fait place aujourd’huià des millions de smartphones etque le projet idéologique pour laNation ne peut plus se décliner en24 images par seconde mais en té-rabits par seconde.

Journalisme de la rupture numériqueactue l La NR 6784 – Dimanche 14 juin 2020

4

Page 5: Mise en page 1 - lnr-dz.comOscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autant en emporte le vent» ? Tout le monde est d'accord pour dire que ce film est le fruit de son époque,

mondeLa NR 6784 - Dimanche 14 juin 2020

6

Appels à la reprise du dialogue, la position de l’Algérie confortée

Règlement de la crise libyenne UA

Ainsi, de nombreux acteursrégionaux et internationauxont présenté une ligne plusou moins similaire à celle del’Algérie qui a été toujoursd’avis que les Libyens sontseuls en mesure de rétablirla paix par la voix du dia-logue et restaurer la légalitéconstitutionnelle. Fidèle à sesidéaux de respect de l’inté-grité territoriale et la souve-raineté des Etats, l’Algérie lefait savoir à ses partenairesà chaque fois que l’occasionse présente.Dans ce même objectif entreautres, le président de la Ré-publique Abdelmadjid Teb-boune a reçu lundi, l’ambas-sadeur des Etats-Unis, JohnP. Desrocher, et mardi, l’am-bassadrice d'Allemagne, Ul-rike Maria Knotz, avec les-quels il a abordé les derniersdéveloppements en Libye.Dans ce contexte, le ministre-conseiller à la Communica-tion, porte-parole officiel dela Présidence de la Répu-blique, Belaïd Mohand Ous-saïd a affirmé mardi que l’Al-gérie était «favorable à touteinitiative, quelle qu'en soitl'origine, visant à mettre unterme à l’effusion du sangdes Libyens». A ce propos,le porte-parole de la Prési-dence a indiqué qu’un travailde coordination et de concer-tation se fait «quasi-quoti-diennement» entre le chef dela diplomatie algérienne etses homologues de la régionconcernant la situation enLibye. Récemment, par lavoix de son ministère des Af-faires étrangères, l’Algérie aréitéré sa position en faveur«d’un règlement politique, àcommencer par un cessez-le-feu et le retour des belli-gérants libyens à la table dudialogue, (...)». Par la mêmeoccasion, l'Algérie a renou-velé «son attachement aurôle central des pays voisinsafin de rapprocher les vuesentre les frères libyens (...)».

L'Algérie est confortéedans sa position demédiateur sérieuxPour Cherif Idris, universi-taire et spécialiste des rela-tions internationales à l’uni-versité d’Alger, «l'Algérie aadopté la meilleure position

qui fait d’elle une partie in-dispensable dans le règle-ment de la crise libyenne».«L’Algérie qui adopté dès ledébut de la crise libyenneune politique constantebasée sur l’impartialité, faitque son rôle est toujours de-mandé et indispensable à lalumière de l’équilibre despuissances susceptible derenforcer sa place et son ap-proche en faveur d'une so-lution politique», a-t-il sou-ligné dans une déclarationà l'APS. Des Libyens aussiaffirment être du même avis,puisque mardi, l’Envoyé per-sonnel du Chef du Gouver-nement d’union nationale li-byen au Maghreb, Jumaa alQamati a salué le rôle positif

de l’Algérie dans l’accom-pagnement de la Libye pourl’édification de ses institu-tions et l’instauration de lastabilité. M. Al Qamati a af-firmé que «les positions del’Algérie et tout ce qui estdit sur sa contribution aurèglement de la crise enLibye sont des signes posi-tifs», ajoutant que l’Algérie«a toujours exprimé claire-ment son appui à l’unité dupeuple libyen, à l'intégritéterritoriale de son pays et àsa souveraineté nationale,de même que son rejet del’ingérence étrangère et desguerres». Le GNA a salué lerôle de l’Algérie «dans l’ac-compagnement de la Libyepour l’édification de ses ins-

titutions et l’instauration dela stabilité, en sa qualité depays voisin, puissant sur lascène du monde arabe eten Afrique du nord», a sou-ligné le responsable libyen,en ajoutant : «Nous aspironstoujours à ce l’Algérie de-meure un pays influent».Rappelons que cette posi-tion est partagée par plu-sieurs pays qui ont appeléà un cessez-le-feu en vue deparvenir à un règlement po-litique dans ce pays (Libye)ravagé par des violences de-puis près de dix ans. Depuisl'Union européenne, laFrance, l'Allemagne et l'Italie,des voix «appellent toutesles parties libyennes et in-ternationales à faire cesserde manière effective et im-médiate toutes les opéra-tions militaires et à s'enga-ger de façon constructivedans les négociations». Cesefforts doivent conduiretoutes les parties à s'en-tendre rapidement (...) surun accord de cessez-le-feuprévoyant notamment le re-trait de toutes les régions deLibye de l'ensemble desforces étrangères, des mer-cenaires et des équipementsmilitaires livrés en violationde l'embargo sur les armesdes Nations unies.

R.I

Sahara occidental : des milliers de femmessahraouies violentées par les forces d'occupationmarocaines ces 20 dernières années

,Le Conseil de paix etde sécurité de l'Unionafricaine (UA) s'est dé-claré préoccupé par lamultiplication des ap-proches uni latéralespromouvant des poli-tiques isolationnisteset protect ionnistes,qui sapent les valeursde paix et de vivre-en-semble du continent.Au cours d'une récenteréunion sur l ' impactdu Covid-19 sur la co-habitation pacifique enAfrique, le Consei l aappelé l 'Organisationmondiale de la santé(OMS) à soutenir, parle biais du CDCAfrique, les efforts dé-ployés par le continentpour l imiter l ' impactde cette tendance,ainsi qu'à faciliter l'ac-cès de l 'Afr ique auxfournitures médicalesnécessaires à la luttecontre le Covid-19,selon une déclarationpubliée mercredi parl'UA.Le Consei l s 'est parai l leurs déclaré pro-fondément préoccupépar la propagation in-cessante de «faussesinformations sur lapandémie de Covid-19». I l a en outre dé-ploré «l'exploitation dela cr ise du Covid-19par des cybercriminelsqui lancent des at -taques contre les sys-tèmes informatiquescritiques des hôpitaux,ce qui nuit gravement

aux ef for ts déployéspar les Etats membrespour éradiquer la pan-démie, et contribue àinciter à la v iolencecontre cer tainescouches vulnérablesde la société, ou à lesrecruter dans desgroupes criminels etterroristes». Le Conseila en conséquence ex-horté les Etatsmembres de l 'UA àcontinuer à sensibili-ser le public à la pan-démie de Covid-19, età encourager leur po-pulation à se fier uni-quement aux informa-tions officielles diffu-sées par les autoritéssanitaires nationales,par le CDC Afrique etpar l 'OMS sur toutesles questions relativesà la pandémie.Il a également exhortéles Etats membres àprendre les mesuresnécessaires pour em-pêcher la diffusion defausses informationsrelatives au Covid-19sur les réseaux so-ciaux, afin d'empêcherla peur et la paniquede se propager au seinde la populat ion. LeConseil a par ailleurssouligné qu'il était cru-cial de renforcer l'en-gagement de l'Afriqueà parler d 'une seulevoix pour défendre etpromouvoir les posi -tions et intérêts com-muns du continent.

R.I

? Des milliers de femmes sahraouies vivantdans les territoires occupés ont subi desviolences physiques perpétrées par despoliciers marocains au cours des 20 dernièresannées, selon une récente enquête menéepar des organisations et associations.L’enquête sur la violence contre les femmessahraouies à El-Ayoune occupée, montre que10% des femmes (tous âges confondus) vivantdans les territoires sahraouis ont subi desviolences physiques de la part des policiers etdes officiers au cours des 20 dernièresannées. Les données montrent «une réalitéinquiétante», les différentes organisations etassociations sahraouies qui travaillent sur leterrain indiquent qu'en 2020, à ce jour, «plusde 40 femmes sahraouies (tous âgesconfondus) ont été emprisonnées, violentéeset/ou tuées». L’enquête fait également état«d’actes de torture» sur des femmessahraouies commis par le régime marocain,alors que la communauté internationale«continue de se murer dans son silence».La violence à l’égard des femmes sahraouiesdans les territoires sous occupationmarocaine est «l'une des violations des droitshumains les plus répétées et qui touche deplus en plus de personnes. Des milliers defemmes sahraouies au Sahara occidentaloccupée sont victimes de violences commisespar des forces marocaines en raison de leurengagement pour l'autodétermination dupeuple du Sahara occidental». Récemment,des ONG comme Human Rights Watch (HRW)et Amnesty International ont dénoncé lapersistance de l'occupant marocain qui fait

de multiples obstacles à la protection desdroits humains au Sahara occidental. «Lesautorités marocaines empêchentsystématiquement les rassemblements enfaveur de l'autodétermination du peuplesahraoui et entravent le travail des ONGsahraouies des droits de l'Homme au Saharaoccidental occupé», a dénoncé récemmentl’ONG Human Rights Watch. Les autoritésmarocaines «font obstruction au travail decertaines ONG sahraouies de défense desdroits de l'Homme sur les agressionsphysiques contre des militants et desjournalistes, en détention ou dans la rue»,s'indigne l'organisation dans son rapportannuel de 2019 sur les droits de l'Homme. Parailleurs, dans un rapport sur l'état des droitsde l'Homme au Sahara occidental occupé,l'Association des défenseurs des droits del'Homme des Sahraouis (Codesa) a abordé lesviolations commises par le Maroc au cours dumois de novembre 2019 dans les villes duSahara occidental occupée, où les servicesmilitaires et civils marocains continuent deconfisquer les droits civils, politiques,économiques, sociaux et culturels dans undéni flagrant du droit international, du droithumanitaire et des droits de l'Homme. A cetitre, de nombreuses instancesparlementaires dans le monde, ont appelé leMaroc à respecter les droits de l'Homme, àrenoncer à confisquer le droit à l'expression,le droit à manifester pacifiquement etdemandé la libération des prisonnierspolitiques sahraouis.

R.I

Les appels à la reprisedu dialogue en Libyeont conforté la posi-tion de l’Algérie qui aconstamment plaidépour une solution po-litique et qui n’a eu decesse de rejeter touteforme d’ingérenceétrangère dans cepays en proie à unecrise politique et sé-curitaire depuis 2011.

L'UA s'inquiète des approches unilatéralesadoptées par certains pays face au Covid-19

Mali

,La mise en œuvre opti-male de l’Accord de paixet de réconciliation auMali, issu du processusd'Alger est «la voie privi-légiée» pour la résolutionde la crise multidimen-sionnelle que connait cepays, a déclaré devant leConseil de sécurité del’ONU, le Haut Représen-tant de l’Union africainepour le Mali et le Sahel,Pierre Buyoya.Intervenant lors d’une ré-union virtuelle du Conseilconsacrée à la situationau Mali, M. Buyoya a es-timé que le rôle de la mis-sion de maintien de lapaix de l’ONU (MI-NUSMA) dans la mise enœuvre de cet accord etla stabilisation du paysest «incontournable».«L’Union africaine sou-tient donc les proposi-tions de renouvellementdu mandat de la MI-NUSMA avec ses effectifsactuels», a-t-il dit. LeConseil de sécurité devra

voter plus tard ce moisle renouvellement dumandat de la Missiononusienne de paix auMali.Le Haut Représentant del’UA a également rappeléque la situation politiqueet sécuritaire au Mali etdans la région du Sahel,en général, demeure dif-ficile et requiert des ef-forts soutenus de l’en-semble de la commu-nauté internationale.«Cette partie de l’Afriquetraverse actuellementune triple crise sanitaire,sécuritaire et écono-mique liée au Covid-19.Compte tenu de la situa-tion politique et sécuri-taire qui prévaut dans larégion depuis longtemps,le dispositif mis en placepour prendre en chargela sécurité au Mali, et auSahel et au centre duquelse trouve la MINUSMA,doit être soutenu», a-t-ildéclaré.

R.I

L'Accord de paix issu du processus d'Alger,voie privilégiée pour résoudre la crise

n L’Algérie rejette toute forme d’ingérence étrangère et plaidepour une solution politique au conflit libyen. (Photo : D.R)

Page 6: Mise en page 1 - lnr-dz.comOscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autant en emporte le vent» ? Tout le monde est d'accord pour dire que ce film est le fruit de son époque,

L e monde est confronté à une crisemondiale jamais inégalée depuis1928/1929, touchant la sphèreréelle différente de celle de 2008

où selon le rapport de la Banque mondialedu 8 juin 2020, la croissance de l’économiemondiale sera négative de moins 5,2% avecdes répercussions négatives pour 2021,un taux de croissance négatif en To 2020,le taux de croissance prévu en 2021 de4,2% est un taux de croissance faible, secalculant par rapport à la période précé-dente, en 2021 donnant en terme réel, entre1 et 2%, avec pour conséquence une baissedu revenu moyen d’environ 3,6% et d’im-portantes poches de pauvreté au niveaumondial. Cela impacte fortement toutesnos économies avec des intensités diffé-rentes posant la problématique d’une nou-velle régulation sociale conciliant l’efficacitééconomique et une profonde justice socialepour éviter une implosion sociale qui dé-stabiliserait toute notre régionC’est dans ce cadre que le président de laRépublique Abdelmadjid Tebbounem’ayant donné son accord pour représen-ter l’Algérie, le remerciant pour la confiancetémoignée, je tiens au nom de mon pays àassurer les organisateurs de cette heureuseinitiative, comme cela a été souligné aveforce par le ministre algérien des Affairesétrangères à Marseille, en juin 2019 quel’Algérie fera tout pour que cette initiativesoit un succès afin de faire du bassin mé-diterranéen un lac de paix et de prospéritépartagé, fondé sur le dialogue des cultures,le combat contre toute forme de racismeet d’extrémisme, la diaspora du fait de sesimportantes potentialités maghrébine etafricaine pouvant y contribuer. A cette oc-casion, je tiens à formuler six idées direc-trices, toute démarche scientifique devantpartir du général au particulier en identi-fiant les actions prioritaires : selon la règledes 80/20%, 80% d’actions mal ciblées ontun impact de 20% mais 20% d’actions bienciblées ont un impact sur 80%.Première idée, résolution des conflits dansla région dans le cadre du droit interna-tional et sous l’auspice des Nations unis,et en privilégiant la dialogue, comme le re-commandent l’Algérie, Moyen-Orient,Libye, Mali, Sahara occidental afin d’éviterle développement du terrorisme et de lamisère qui risque de déstabiliser la régionet sans la résolution de ces conflits toutprojet a un impact forcément limité.Deuxième idée, la démocratisation de lasociété tenant compte des anthropologiesculturelles, source d’enrichissement mutuelet la moralisation des relations internatio-nales surtout dans notre région où la cor-ruption à travers les transferts illicites de

capitaux, l’évasion fiscale a pris des pro-portions dangereuses avec une margina-lisation croissante de larges couches despopulations qui versent dans la pauvreté,un véritable nid pour des tensions socialesfutures surtout avec les politiques d’urba-nisation anarchiques favorisant des ghet-tos. Car s’il y a des corrompus, il y a for-cément des corrupteurs impliquant unenouvelle gouvernance des dirigeants lo-caux mais également une nouvelle gouver-nance mondiale pour lutter contre ce fléaudestructeur. A ce titre, je préconise en tantqu’ancien haut magistrat à la Cour descomptes algérienne entre 1980/1983, pre-mier conseiller et directeur général desétudes économiques, la création d’unecour des comptes des 5+5 à travers desréseaux des Cours des comptes nationaleset ce afin de favoriser l’efficacité de la dé-pense publique et la mise en œuvre d’af-faires saines.Troisième idée, avoir une vision stratégiquedu nouveau monde avec le développementdes réseaux sociaux qui façonnent de nou-veaux comportements et de nouvelles re-lations sociales, influant sur le mode degouvernance, fondée sur les activités éco-nomiques de l’avenir, la santé, l’éducation,le numérique, l’intelligence artificielle enn’oubliant pas les activités culturelles, deloisirs. Dans ce cadre , la coopération des5+5 doit faire du bassin méditerranéen unlac de paix et de tolérance. Pour ma part,j’appelle depuis longtemps à la créationd’une université euro-méditerranéenne,lieu de fécondation des cultures ainsi qued’une banque et une bourse euro-méditer-ranéenne dotées d’instruments financiersadaptés à la réalisation de projets concretset de la création d’un conseil économiqueet social, lieu de dialogue entre les parte-naires économiques et sociaux.Quatrième idée, une plus grande implica-tion de la société civile en Méditerranéequi a joué un rôle important lors des dif-férentes réunions de la préparation de laréunion des 5+5 où l’Algérie a proposé desprojets concrets au nombre de 42, privilé-giant les intérêts économiques et la stabilitéde la région, tenant compte de la trans-formation du monde où à côté des Etats,des entreprises publiques ou privées etdes institutions internationales, en ce XXIe

siècle, la société civile dans sa diversité,avec une rôle plus accru pour la femmedans la gestion de la Cité, aura un rôledéterminant dans les relations internatio-nales à travers des réseaux décentralisés,la récente épidémie du coronavirus ayantmontré sa vitalité. C’est dans ce cadrequ’il est utile de rappeler que la réuniondes 5+5 de la société civile où près de200 personnes ont participé à cinq fo-rums thématiques, dans le cadre de l’as-semblée des 100 personnalités a essayéde définir concrètement, les moyens etles mécanismes à mettre en œuvre pourtisser des liens forts dans tous les do-maines afin de dynamiser la coopérationen Méditerranée occidentale, reposant

sur la conviction que la société civile doitêtre pleinement associée à la définitiond’un nouvel agenda positif, par la miseen œuvre de projets concrets en faveurdu développement humain, économiqueet durable dans la région.Cinquième idée, puisque avec la crise ducoronavirus, la commission européennea dégagé un important effort financierpour soutenir les activités notammentdes pays les plus touchés l’Italie, l’Es-pagne et à un moindre degré la Franceet le Portugal, pourquoi ne pas impliquerles pays du Maghreb dans ce financementnon dans le cadre d’une aide mais d’unecoopération gagnant/gagnant à traversla dynamisation de l’investissement por-teur du fait que ni l’ancienne initiativede la Méditerranée, ni les accords de Bar-celone dont l’Algérie, le Maroc et la Tu-nisie ont signé l’Accord de libre échangea eu des effets limités. La prospérité duMaghreb, sous réserve d’une nouvellegouvernance de ses dirigeants, pointeentre l’Europe et l’Afrique, continent detoutes les convoitises et enjeu du XXIe

siècle aura par ricochet, la prospérité dela rive Sud de la Méditerranée en freinantles flux migratoires.Sixième idée, le défi écologique pour sau-ver notre planète, le réchauffement cli-matique n’étant pas une utopie, mais de-vant être réaliste, une transition maîtriséedont les impacts risquant d’être millefois supérieurs à l’impact du coronavirusimpliquant un nouveau modèle de déve-loppement mondial, un nouveau modèlede consommation et la nécessaire tran-sition énergétique autour de projets éco-logiques à valeur ajoutée. L’Algérie qui aeu le dossier de la transition énergétiquequi constitue une question de sécuritépour les deux rives de la Méditerranéevia l’Afrique tenant compte du boulever-sement de la carte énergétique au niveaude la Méditerranée 2020/2025. La transition énergétique n’est pas sim-plement un sujet technique, elle est aucœur des politiques de sécurité des États.Il s’agit de passer d’un modèle construitsur une énergie essentiellement fossile,polluante, abondante et peu chère à unmodèle où l’énergie est renouvelable,rare, chère et moins polluante. Reste àdéterminer combien coûte cette transi-tion, combien elle rapporte et qui en se-ront les bénéficiaires. Cela impliqued’imaginer un nouveau modèle de crois-sance et de consommation. Le potentiel de l’espace méditerranéen– énergies éolienne, solaire, hydrocar-bures – peut faire de cette zone, soumisedepuis toujours à des tensions politiquesfortes, une nouvelle région énergétiquedu monde, au carrefour de l’Europe, del’Afrique et du Moyen-Orient. Les interconnexions des réseaux et l’op-timisation de leur gestion devraient fa-voriser l’émergence d’une industrie del’énergie, au service de l’intégration éco-nomique des deux rives. L’énergie appa-

raît donc comme un puissant facteur decoopération et d’intégration entre lesdeux rives de la Méditerranée.Alors quelles perspectives ? Je tiens àrappeler que nous avons analysé avecplus de 58 experts, politologues, diplo-mates, économistes, sociologues, histo-riens, juristes, militaires, les mutationsgéostratégiques, militaires, politiques,sociales, culturelles et économiques enMéditerranée au sein de la revue IEMeden 2017, dirigé par un ancien ministredes Affaires étrangères de l’Espagne etpréfacé par la commissaire européennedu chargée du voisinage où j’ai participésur le thème de la transition énergétiqueen Méditerranée. Avec mes amis, depuisde longues décennies, ardent défenseurd’une intégration euro-méditerranéenne,les professeurs Jean Louis Guigou, DanielSchossler et bien d’autres experts enénergie des deux rives, nous militonspour une communauté méditerranéennede l’énergie du fait que les besoins élec-triques des deux rives sont complémen-taires et que l’Algérie du fait de ses po-tentialités tant en hydrocarbures tradi-tionnels conventionnelles et nonconventionnelles et surtout de son po-tentiel solaire est un acteur pivot de cettecoopération au niveau de la région : lapointe de consommation d’électricité enEurope se situe en hiver, alors que dansles pays du Sud, elle se situe en été. Lesud de la Méditerranée est mieux placéque le nord pour exploiter les énergiesrenouvelables. L’ensoleillement y est deuxfois plus important. Quant à l’éolien ter-restre, il y a des sites extrêmement favo-rables, notamment sur la bordure Atlan-tique, avec des durées de fonctionnementqui sont le double de celles des sites al-lemands ou français. Il est tout à fait ima-ginable d’échanger de l’électricité tantôtdans un sens tantôt dans l’autre : l’élec-tricité conventionnelle de l’Europe versl’Afrique dans les périodes d’été ; l’élec-tricité d’origine renouvelable de l’Afriquevers l’Europe dans les périodes d’hiver.Le déficit structurel européen et la fortehausse de la demande de la rive sud im-pliqueront à l’avenir de construire leséléments d’un partenariat qui dépassele modèle classique fournisseur-client.En conclusion, je tiens au nom du prési-dent de la République algérienne et detoutes les autorités de mon pays, ainsique de la société civile à vous remercierencore pour cette aimable invitation età réitérer la position de l’Algérie qui atoujours été animée par la stabilité, lapaix et le développement durable au ni-veau de notre région : une nouvelle gou-vernance mondiale, la paix dans la régionet un partenariat gagnant/gagnant fondésur un co-développement, loin de toutpréjugé de domination, devant certesêtre réaliste, dans les relations interna-tionales n’existant pas de sentimentsmais que des intérêts mais devant trouverlors des négociations un équilibre relatif.Ce sont les axes pour entreprendre en-semble afin de permettre une prospéritépartagée au sein des deux rives de la Mé-diterranée qui devrait connaître entre2020/2030/2040 une profonde reconfigura-tion géostratégique dans les domaines, sé-curitaires, économiques, sociales et surtoutculturelles acteur déterminant en ce XXIe

siècle.A. M.

contributionLa NR 6784 – Dimanche 14 juin 2020

7

Notre rencontre organisée par le Délégué interministériel à laMéditerranée et coordinateur des 5+5, au ministère des Affairesétrangères français, avec les responsables des organisationsfinancières internationales, BM, FMI, OCDE, BIRD, les chefs defil l’Allemagne qui a été associé à cette initiative accordant uneimportance à la rive Sud, de la France, l’Italie, l’Espagne,Portugal, Malte, Maroc, Tunisie, Libye et de la Mauritanie setient dans une situation particulière.

«Entreprendre ensemble pour une prospéritépartagée en Méditerranée»

Réunion des 5+5

Professeur des universités, expert internationalDr Abderrahmane Mebtoul

Page 7: Mise en page 1 - lnr-dz.comOscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autant en emporte le vent» ? Tout le monde est d'accord pour dire que ce film est le fruit de son époque,

On dit que cette ville a été crééepar la grande tribu des Isserspar arrêté préfectoral du 18 no-vembre 1971.

Qui est le premier venu, la poule ou l'œuf ?Bordj Menaïel ou les Issers, làn'est pas le problème, sa proxi-mité d'Alger, de Boumerdès etde Tizi Ouzou, donc de la merégalement, la fertilité de sesterres et sa qualité de ville re-lais font que la ville d'Issers aété, et est le passage obligé quirelie les différentes régions dela Grande Kabylie. Le climat estcaractérisé par des hivers ri-goureux et des étés chauds. Depar sa situation géographique,la ville d'Isser se situe à 60 km àl'Est de la capitale, dispose d'im-portants axes routiers qui luipermettent la desserte du Sudmenant vers Chabet El-Ameur,Tizi Gheniff, les Ouadhias, DraâEl-Mizan et Boghni et de l'Estvers la wilaya de Tizi Ouzou, aunord vers Zemouri Bahri, CapDjinet. L'autoroute reliant Algerà Tizi Ouzou passe par le centreville des Issers, a cela s'ajouteun réseau ferroviaire reliantAlger à la Grande Kabylie.Les grandes familles originairesde cette charmante ville secomptent sur les doigts d'unemain, telles que les Bouhanik,les Adjal, Oukal, Zouak, Belaïd,Mansouri, Abdelhak, Kader, Ti-zarouine. L'histoire citait dansles annales que la tribu des Is-sers sous l'occupation turqueétait la plus importante tribu.Les habitants des Issers, Isser-ville et de la région surnommantla ville par l'appellation de Khe-mis Isser à cause de l'importanceaccordée au marché du jeudi(marché hebdomadaire). La villedes Issers dispose d'un tissu in-

dustriel relativement dense tisséautour de la grande entrepriseSocotyde. De la Tabacoop, del'unité EPRC, d'un grand marchéhebdomadaire ainsi que d'autresunités de production qui ne sontpas de moindre importance,telles que les unités et les en-treprise dépendant du secteurprivé (zone industrielle). Il existeune coopérative apicole de trai-tement du miel. A travers lessiècles, la région des Issers àconstruit sa renommée : villed'accueil et de prospérité, elle avu se succéder des civilisations.L'expansionnisme des Turcs versle nord du pays s'est concrétisépar la mise en place de postesmilitaires afin de mettre fin à l'in-surrection et à l'anarchie quin'ont été possibles que grâce àl'appui de certains chefs de tri-bus. Les Issers Larâch faisaientpartie sous la domination turquede la grande famille des Issersqui s'étendait de Dellys jusqu'auBénidjaâd (Palestro et Alma ac-tuellement Lakhdaria et Bou-douaou) et qui était partagée encinq fraction, à savoir sser La-râche, Isser Djedian, Isser OuledSmir, Isser El Ouïdian et IsserRas El Oued. Des modificationssuccessives suite à divers évé-nements de guerres ont long-temps agité cette contrée desIsser Larâch qui a été constituée

en un commandement distinct,par une décision du gouverneurgénéral en date du 25 juillet 1963.A dater de ce jour, ils ont forméune tribu séparée. Le décret im-périal de la tribu des Issers La-râch pour être soumise aux opé-rations prescrites par le Séna-tus-consulte du 22 avril 1863, lagrande tribu des Issers formait laplus puissante des tribus avecla région d'El Ghious, Boucha-kour, Chabet El-Ameur de la de lapériode turque.

La ville de Sidi Abderrahmaneel-Thaâlibi La ville qui a vu naître le saintSidi Abderrahmane el-Thaâlibiconnaît une affluence recordd'automobilistes venant des vil-lages avoisinants, ce qui créedes embouteillages monstres aucentre-ville. Les Issers est uncentre urbain. La ville chère auxTizaouïne Belaïd, Bouiri, Bouha-nik, Adjal Abdelhak, SlimaniZouak, Chetta Mansouri, GharbiGuechtouli Oukkal est le passageobligé pour se rendre à ChabetEl-Ameur, Tizi-Gheniff, Draâ El-Mizane, Tizi Ouzou via Boghni,Ouadhias ou Bouira via Mkira.Les vendredi et jeudi de chaquesemaine, des centaines de véhi-cules empruntant l'avenue prin-cipale passent par le centre-villedes Issers, créant parfois un bou-chon de trois kilomètres, outrel'impossibilité de dénicher uneplace pour stationner. Cette situation plus que préju-diciable particulièrement pourles citoyens habitant le centre-ville est devenue par la force deschoses stressante. Les autoritéslocales doivent se pencher enurgence sur l'établissement d'unnouveau plan de circulation quisans l'ombre d'un doute seraitle bienvenu et qui serait certai-nement d'une grande utilité d'au-tant plus qu'il servira à réguler la

circulation d'une part, et à atté-nuer les flux et les bouchons quise multiplient entre l'entrée etla sortie de la ville d'autre part.La ville des Issers est plusconnue par Madinate Lakhmisseen rapport à son prestigieux mar-ché hebdomadaire qui se dé-roule chaque jeudi, un marchéd'une grande importance pourcette commune mais qui est malgéré par les autorités locales.Des nuisances sont causées auxcitoyens, n'est-il pas urgent deprocéder à quelques change-ments pour y mettre fin. Il faut re-connaître à la ville des Issers sasituation socio-économique,étant donné qu'elle dispose depas mal d'unités industrielles,telles la firme Socothyd, l'unitéde chocolaterie Délice, l'unitéSaeg, la grande unité de la Taba-coop. Elle possède la plus grandeÉcole supérieure des officiers etsous-officiers de la Gendarmerienationale, une école de forma-tion professionnelle des plus mo-dernes, une salle omnisports,une piscine dernier cri, un mer-veilleux stade de football avecpelouse synthétique dernière gé-nération (malheureusement, sonéquipe la JSII vient d'être dis-soute). La construction d'ungrand pénitencier des plus mo-dernes va voir le jour incessam-ment.Les infrastructures ne font pasdéfaut au niveau de cette loca-lité, le problème est d'ordre or-ganisationnel. Les vrais habitants originairesde cette localité sont tous desIsservillois occupant le côté sudde la ville.Autrefois, durant la colonisation,les gens descendaient à la gareroutière (train) située à presquedeux kilomètres puis il y a eu laconstruction de la mairie à égaledistance Issers-Issers-ville puis laconstruction d'un stade de foot-ball, une mesure nécessaire, ju-dicieuse et vitale pour unir deuxcités mitoyennes.La ville des Issers n'a jamaiscessé d'éclairer depuis l'époquemédiévale par ses zaouïas. Sa lu-mière scintille à travers sonhomme de religion Sidi Abder-rahmane el-Taâlibi avec son art,sa culture, son savoir incarné etdistillé par une lumière désor-mais éternelle.

Kouider Djouab

Boumerdès

Le maire des Zianides à LaNouvelle République (Tlemcen)«Nous sommes capablesde relever le défi»«Il est temps d'en finir avec lesméthodes de gestion archaiques etsonger à prendre réellement encharge les véritables carences, seuleissue permettant de rétablir laconfiance du citoyen et de sonadministration». C'est ce que nous aindiqué, jeudi dernier, le maire deTlemcen lors d'une brève entrevue.Ce dernier nous a fait savoir qu'il ahérité d'une gestion confuse aprèsle constat qu'il a fait au niveau duparc communal où une dizaine decamions endommagés peuvent êtreréparés, alors que des Partners sontdans un état de délabrement .Cependant, poursuit notreinterlocuteur, «notre mission enversnotre patrie et notre foi nous obligeà lutter contre les effets de lacorruption et d'ailleurs, nous avonspu éviter le gaspillage de 6 milliardsdestinés au paiement des facturesdéjà faites pour la réparation de cescamions confiés à un privé», a t-ilaffirmé, optant pour un contrat avecl'entreprise étatique Sonacom. Ainsi, a-t-il dit, ce matériel nous afacilité notre tâche principalementen matière de nettoyage de la ville,sur ce plan-là, la priorité estaccordée à la propreté d'une villecomme dans le vieux temps où lecamion-citerne se charge du rejetd'eau au centre-ville dès lespremières heures matinales. D'autrepart, les panneaux de signalisationseront reconvertis en LED, en plus durenforcement de l'éclairage destinéà l'embellissement de la ville. Sur unautre plan, la réorganisationadministrative interne après leremaniement opéré suivi du retourdes anciens cadres marginalisés parl'ancien P/ APC a été d'un grandapport dans toute sa grandeur, a-t-il conclu.

S.T.Smain

I N F OE X P R E S S

régionsLa NR 6784 - Dimanche 14 juin 2020

8

Une histoire à raconter sur les IssersLes Issers ou Isserville, c'est kif-kif, deux villes jumelées quine font qu'une, elles comptent parmi les villes algé-riennes les plus anciennes, cette ancienneté s'explique parla situation géostratégique de son vaste territoire de lagrande tribu de Larâch Ysseriyine. Elle possède une grandehistoire qu’il faudrait raconter aux générations futures,c’est de là qu’est parti le grand saint Sidi Abderrahmanneel-Thaâlibi dont Alger la capitale porte le nom, il est venud’El Ghious, village entre Isserville et Chabet el Ameur, ila étudié le Saint Coran. Les Issers faisaient partie de la daïrade Bordj Menaïel.

La cité DNC croule sous les orduresDevant la situationalarmante de leurquartier devenu unsanctuaire pour lesrats, les serpentsainsi que les chienserrants, les habitantsde la cité DNC, côtéOuest de Relizane-ville, viennent de sai-sir par écrit le wali,Mme Nacera Brahmi,en lui demandant d’in-tervenir auprès del’APC pour obliger sesservices à l'enlève-ment des tonnes d’or-dures qui s'amoncel-lent dans leur espacede vie. Dans unelongue pétition adres-sée au premier res-ponsable de la wilaya,les citoyens de cequartier ont argué dufait que leur quartieroccupe une position,stratégique et estsitué à deux kilo-mètres seulement ducentre-ville de Reli-zane, encastré entre

les cités CNEP Infé-rieur et BâtimentTlayane, son environ-nement est défigurépar les déchets mé-nagers qui ne sontpas enlevés par lesservices de la com-mune, et eux-mêmes,ils n’arrivent pas àcomprendre l'indiffé-rence à leur égard desservices d’hygiènequi se targuent pour-tant de mener chaquesemaine des cam-pagnes d'assainisse-ment et de stérilisa-tion des lieux publicsdans les autres quar-tiers et établisse-

ments publics. « Pour-tant, nous n’avonscessé de saisir régu-lièrement, par desécrits adressés au dé-légué communal de lacité DNC, au prési-dent de l’APC lui-même et même auchef de la Daïra», di-sent-ils. Et de révélerque les tas de déchetss’amoncellent der-rière la mosquée de-puis bientôt troismois que les tra-vailleurs de l’assai-nissement de la com-mune n’ont pas enle-vés. De guerre lasse,des habitants du

quartier ont mis le feuà ces déchets ména-gers mais cela a crééun autre problèmeaux habitants, notam-ment les personnesasthmatiques et souf-frantes d’autres ma-ladies chroniques.«Et avec ça, tout ens’abstenant d’inter-venir, les respon-sables de la communene font que nous pro-mettre placidementque la situation vas’améliorer», ontajouté les habitants lamort dans l’âme. Et ilsont conclu en mettanten garde les autoritéssur d’importantes in-filtrations provenantd’une conduite deseaux usées qui se dé-versent dans le quar-tier faisant planer lamenace d’un dangersanitaire lors desgrandes chaleurs dela période estivale.

N.Malik

Relizane

Aïn DeflaPort du masque,révélateur de civisme et de respect d’autruiDes professionnels de la santé à AïnDefla ont souligné l’importance duport du masque dans la lutte contre lapropagation du nouveau coronavirus(Covid-19), observant que le recours àce moyen de protection constitue unsigne de civisme et de respect d’autrui.Même si, dans l’ensemble, unestabilisation de la situation sanitaireinhérente à la propagation du

redoutable virus a été notée, lavigilance doit être de mise pourcontrecarrer une éventuelle deuxièmevague de la pandémie, ont-ilsrecommandé, appelant à l’adhésionde la population à cette démarchesalutaire. «En dépit d’un certainnombre d’indicateursépidémiologiques attestant d’unebaisse de la virulence du virus, il n’endemeure pas moins que l’observationdes gestes barrières, dont le port de labavette, doit constituer un réflexe pourla population», soutient d’emblée leDr Belabassi Omar, spécialiste desmaladies respiratoires et allergiques ausein de l’Etablissement publichospitalier (EPH) de Aïn Defla.

R.R

I N F OE X P R E S S

Page 8: Mise en page 1 - lnr-dz.comOscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autant en emporte le vent» ? Tout le monde est d'accord pour dire que ce film est le fruit de son époque,

détenteLa NR 6784 — Dimanche 14 juin 2020

11

N° 595

Mots croisés

Mot mystère

Dans la citation suivante, un mot a été supprimé :

«J'étais furieux de n'avoir pas de souliers; alors j'ai rencontré un homme qui n'avait pas de pieds, et je me suis trouvé content de mon ..........................................................»

Est-ce le mot : A : Solitaire ? B : Destin ? C : Sort ?

Mot mystère

BAPTISTE

Le mot manquant

«La pensee est plus qu'un droit, c'est le souffle meme de l'homme. Quientrave la pensee, attente a l'homme meme.»

(Proverbe Victor Hugo )

Le mot manquant

(Proverbe Chinois)

Mots fléchésMots croisés

Mots fléchés Police parallèleZone d’usines Uni par paire Est bien utile

InterjectionLisier Obstination

Billet à ordreBizareries

Nouer Prénom de ven-

tura

Route nationaleCapturesd’ondes

Garde pour luiLasagnes ouraviolis

Châtaigne oumarron

Fortification

Entre le nordet l’est

A été radieux

Administrée

GlacéeFière

Exprima uneidée

Petite crêpefourrée

Jaune précieux

Sur réUn jour passé

IllusionSoleil antique

Filtre du corps

Nicolas il fut ledernier

Jeu de nappe-rons

HORIZONTALEMENT

I.Opérations de rénovation.II.Qui n’arrive pas à se décider. III.Le grandest vivifiant. Communauté européenne.V.Ville de Lorraine. V.Quimanque de compagnie.VI.C’est la solution. Chaîne du groupe TF1.VII.Terre des Rétais. Reste solidement attaché. VIII.Bien utile au violon.IX.Flairer quelque chose. X.Maux de gorge. XI.Règle en équerre. Le nou-veau est petit. Secteur postal. XII. Qui a le coeur battant. Sort en cas dedoute.

VERTICALEMENT

1.Parcourir des yeux. Fine étoffe pour un col. 2.Terminaison verbale.Dépouiller de son écorce. Spécialité vietnamienne. 3.Fruit du jardin. Coti-sation sociale. 4.Mets de la couleur. Stimulante dans la tasse. 5.Elle vit auProche-Orient. 6.Spectacle japonais. Prénom féminin. 7.Dans un pot decolle. Tissu pour costume léger. Qui provient de. 8.Pays de Stockholm.Pour la troisième fois. Indique que c’est l’après-midi.

III

III

IV

V

VI

VII

VIII

IX

X

XI

XII

1 2 3 4 5 6 7 8

Solutions du numéro 594

Page 9: Mise en page 1 - lnr-dz.comOscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autant en emporte le vent» ? Tout le monde est d'accord pour dire que ce film est le fruit de son époque,

L e service des domaines pense quesa déclaration est en deçà de la réa-lité et, tenez-vous bien… pourquelques sous dirions-nous. Pas

plus ! Une somme modique et peut-être né-gligeable dans notre jungle où nos respon-sables usent et abusent des deniers et desbiens de la communauté des animaux. J’ai à te raconter un autre exemple de droi-ture aussi édifiant que ce dernier. Je te ledonne en clair pour que tu sois bien informésur la manière de gouverner dans cette junglequi a réglé, depuis fort longtemps, tous sesproblèmes avec ses habitants. Il s’agit d’unemalheureuse affaire qui s’est terminée drama-tiquement et dont a été victime le léopard quiexerçait au rang de grand Chancelier de lajungle. De quoi a-t-il été victime, me deman-deras-tu ? Je te vois impatient de connaîtrela suite de cette affaire. Tout simplement deson honnêteté et de la crainte d’être maljugé par l’opinion publique. Eh oui, de sonhonnêteté et de cette phobie d’être sévère-ment déconsidéré ou peut-être réprimandépar les habitants de la jungle ! T’imagines-tuce grand chancelier mettre fin à ses joursparce que des agents fouineurs ont eu ventd’un prêt qu’il avait contracté pour l’achat desa tanière, avec un taux de remboursementpréférentiel et l’ont révélé au public ? Pour-tant ce n’était qu’un prêt, qui était reconnupar lui-même et qui devait être rembourséselon un échéancier établi par l’intendantde la jungle ! Sacré Chancelier qui n’a pusupporter la vindicte de ses pairs ni lamoindre atteinte à son honneur, est allé di-rectement vers sa perte en se faisant oublierpour toujours. Il ne voulait pas traîner der-rière lui ce qu’il considérait comme un affrontinsupportable ! Après ces deux chroniquesd’une riche portée sur le plan du respect del’autorité, voyons maintenant ce qui se passedans notre jungle en matière de règlement decertaines de nos situations qui dépassentde loin ce que nous venons de connaître.Car ces dernières, surgies dans un espacecomme le nôtre, ne deviennent que de petiteschoses sans importance. Des broutilles, enquelque sorte ! C’est du travail d’amateurs di-ront nos spécialistes qui s’adonnent aux dé-tournements de sommes astronomiques etqui se jouent des lois et des consciences

des animaux tout en les trompant avec inso-lence. Évoquons ce mauvais souvenir qui adéfrayé les annales de l’Histoire de notrejungle. Il s’agit de notre intendant. Convoquépar le substitut des animaux, il se présenteau prétoire, lors de ce procès altéré d’une ma-nière qui dépasse l’entendement, et déclaredans une attitude qui relève de l’incons-cience, voire même du mépris – parce quenous sommes entichés de cette «qualité» –qu’il est désolé de n’avoir pas été attentif etrigoureux pour gérer convenablement cedossier du siècle qui a induit un préjudiceconsidérable à l’économie de notre jungle.Rien que çà ! Ce même intendant n’a pas étéinquiété ni même remis à l’ordre puisqu’il yavait des «lampistes» – dans votre langage –qui allaient payer à sa place ! Lui est tou-jours là, à l’heure où je te raconte cette his-toire. Il est là, narguant les honnêtes ani-maux, comme si de rien n’était… Il sera tou-jours là, certainement, dans une autremission ou ne sera peut-être plus là, par mi-racle, mais je tiens à édifier les jeunes ani-maux de notre jungle sur ce qu’a été, pendantune longue période de démission, cetteconjoncture où l’on a porté de graves at-teintes à la morale, à la dignité et au patri-moine. Je te donne également un autre exemple decette décrépitude, tant au niveau des mœursqu’au niveau de la gestion des affaires pu-bliques. Je m’excuse de les raconter commecela, crûment et brutalement, car je me lance,encore une fois, dans un autre réquisitoire,sans en rougir ou sans avoir la moindrecrainte d’être admonestée. Et d’ailleurs pour-quoi le serai-je puisque je ne suis pas cou-pable de ces grands méfaits ? Mais enfin,dois-je mettre les gants, ramper ou peut-êtreme taire comme de nombreux hypocritesqui nous entourent, pour ne pas «chatouiller»la susceptibilité de certains dignitaires, je tele demande ? De toute façon, la littérature,comme disait un auteur de votre espèce, nefait pas vraie : c’est son honneur. Rien de telque de singer le réel pour le faire fuir. Etcomme le réel n’est jamais donné, il est doncà conquérir. Allons-y, continuons vers laconquête du réel… et le réel ici signifie la vé-rité ! Un ponte, bien de chez nous, en l’occur-rence un taureau, installé aux commandesd’une structure devenue obscure et quelquepeu obsolète dans notre jungle – à cause deson inefficacité –, et malgré son indigence in-tellectuelle, profite de sa présence à ce postepour mener un train de vie que d’aucunsn’auraient espérer atteindre et cumuler dequoi assurer ses vieux jours et ceux de plu-sieurs générations de sa descendance, pardes moyens que l’ont sait. Mais au fait, qui di-sait que la responsabilité, dans notre jungle,n’est qu’une charge, plutôt qu’une contrainte,et qui ne saurait être une situation de rente ?C’était les «dingues d’avant», ceux-là mêmesqui avaient soi-disant des «principes», cesempêcheurs de tourner en rond, qui s’expri-maient de la sorte. Pauvres malheureux !Avant cette «aubaine», le taureau vivait mo-destement comme les autres animaux. Il seretrouve un peu plus tard, à partir de cettefonction et à cause de la dégradation du sys-tème dans une jungle hélas trop usée par lesmalheurs, assis confortablement sur un fau-teuil à la droite du roi. Quelle ascension ver-tigineuse ! N’est-ce pas une sacrée élévationpour un animal qui contraste avec tout ce qui

a trait, de près ou de loin, à l’intelligence, ausavoir-faire et même au savoir-vivre ? C’estlà où nous tombons à la renverse et c’est làoù l’on se croit, vraiment et franchement,dans un royaume qui ne respecte plus aucunprincipe et qui ne se soucie guère de ses ha-bitants dont il se moque éperdument deleurs sentiments. Un esprit de frustrations’empare de toute la faune animale et, pen-dant ce temps, notre taureau ne s’arrête pasde la narguer avec son mépris, son igno-rance, et sa fortune miraculeuse… acquiseen peu de temps – on se doute de la manière–, et pourtant, il n’a jamais été brillant !Quelques temps plus tard, il est remerciépar le truchement des élections. Les règlesdémocratiques ont été appliquées, nous dit-on. D’ailleurs chaque fois on nous raconte lesmêmes niaiseries, comme si les animaux dela jungle allaient croire facilement ce dis-cours par trop fantaisiste et, sans aucundoute… insipide. Notre taureau est rede-venu tel qu’il était initialement un «moinsque rien». Il est acculé de partout. Il est tombémaintenant, il faut sortir les couteaux, lesaiguiser, et le dépecer selon la loi de la jungle.Je disais qu’il est redevenu ce qu’il étaitavant. Oui, il n’est rien du tout sur le plan po-litique, c’est sûr. Mais sur le plan social, il enest sorti avec beaucoup de moyens, compre-nez avec beaucoup d’espèces sonnantes ettrébuchantes, qu’on ne saurait lui reprendreaujourd’hui, parce que la gomme des déci-deurs de la jungle est passée par là pour ef-facer toutes les traces d’accusation au cas oùla justice s’en mêlerait pour reverser à lajungle son bien. Il n’est pas le seul à avoir bé-néficié du «coup de gomme», hélas. Ils sontlégion ! Sommes-nous en train d’assister àl’agonie d’un pouvoir qui n’a rien tenté pourse corriger et qui n’a rien fait pour s’amélio-rer ? Rien n’est clair dans le royaume desfourbes et des serviles impénitents. Oui, rienn’est clair quand le taureau, faisant fi de la ré-probation unanime et de toutes les règles quiprésident aux destinées de la jungle, s’arrogele droit de s’emparer d’une belle ferme ! Cequi équivaut chez vous les humains, à ungrand palace, ou à un grand «bunker», pourrester dans le style de vos «maquignons»,que j’affuble d’une épithète dépréciative.Avec quoi, me diras-tu ? C’est-à-dire avecquelle force ou, si l’on se place dans une lo-gique intelligente, avec quel procédé ? Vrai-ment, je ne saurai te répondre, puisque il nem’est jamais venu à l’esprit de connaître unanimal, aussi grand soit-il – au niveau de laresponsabilité évidemment – qui puisse s’ac-quérir une grande ferme en toute propriété,moyennant une somme faramineuse, affirme-t-on, une somme qu’il n’avait même pasrêvée la posséder, il y a peu de temps. En réalité, personne n’ignore le «procédé». Ilest connu, il est même crié et décrié sur tousles toits. Il s’agit – en sus de la corruption flo-rissante ordinaire – de moyens dissimulésdans une logique d’un système rentier, quiéquivaut à une combine mafieuse dite«d’avantages liés à la profession»… une ex-pression cruelle et «proliférante» dans unpouvoir qui se mord la queue. Une expres-sion fort choquante pour les honnêtes res-ponsables quand elle n’est pas employée àbon escient, mais avantageuse chez les insa-tiables de notre jungle, puisqu’elle leur per-met de ne pas s’arrêter au seuil de la clairièremais de continuer pour se saisir de toute la

plaine et, pourquoi pas, de tout l’espace. Parcontre, dans la jungle que je viens de quitter,l’animal qui est à la même responsabilité esthautement plus qualifié sur le plan de lacompétence et de la prestance. Il a été choisi,selon de vrais critères, parmi les meilleurs dela jungle. Un bel étalon, d’une lignée noble ve-nant de ces chevaux racés qui possèdentde riches pedigrees. Son travail est aussiclair que ses sentiments vis-à-vis de ses pairsou de ses ambitions qui restent mesurées et,surtout légitimes. C’est la noblesse qui s’ex-prime, me diras-tu ! Tu vois, il est pénible pourmoi de parler des autres, ces autres qui ontdécollé il y a très longtemps et qui volenthaut, très haut, dans les cieux de l’espéranceet de la prospérité. Ainsi, ce n’est pas degaieté de cœur que je fais la comparaison au-jourd’hui, puisque nous sommes les per-dants sur le plan de l’équivalence, de mêmeque je ne me réjouis pas de glorifier lesautres, ceux avec qui nous avons assuré-ment un bon nombre de contentieux. Ce-pendant, il faut parler franchement pour sa-voir à quel rang on doit nous placer dans lehit-parade de la dépréciation et de la pé-remption… Il faut dire cette amère véritépour connaître notre propre valeur. Ce queje te dis est d’autant plus juste car, dansnotre jungle, on ne peut prétendre arriver,comme dirait l’autre, à la cheville de ceux queje viens de quitter en matière d’intégrité,que ce soit dans le choix des responsablesou dans la répartition de hautes missions. Eneffet, comment ne t’insurges-tu pas contre lesnôtres quand tu vois se propager, devanttoi, des pratiques récurrentes, éhontées, in-solentes… Oui, insolentes parce qu’elles sefont au vu et au su de tous ! Comment cela? Je vais m’approfondir dans le même sujet,celui que je suis en train de dénoncer.- Ne sais-tu pas que chez moi, à l’instar desautres jungles, il y a, à la fin d’une périodedonnée, le renouvellement des représen-tants des animaux par le biais d’un choixqui se veut légal, propre et honnête – commel’affirment ceux d’en haut – pour présider auxdestinées de la jungle selon des textes etdes lois. C’est un peu l’Assemblée de gensélus, dans votre environnement des humains,celle où votre chef ne peut espérer avoir leprivilège de s’asseoir un jour dans son en-ceinte s’il n’a pas les critères requis. Généra-lement – et c’est là l’orientation généralechez ceux qui se respectent –, il faut présen-ter les meilleurs, les plus dynamiques, lesplus compétents et surtout les plus enga-gés pour assurer le développement de lajungle et la prospérité de ses animaux. Chezmoi, rien de cela. La mise en pratique desbonnes orientations… tintin ! Il est en effetclair que présentement hélas, il n’y a dans lamouvance que nous avons souhaitée égali-taire, ni un projet cohérent, ni des forces or-ganisées et préparées, ni même la volonté sin-cèrement déclarée pour un changement qua-litatif afin d’arriver à mettre en place desorganismes crédibles d’un pouvoir qui serespecte. De là, également, on ne peut quevivre cette impuissance à juguler le mal quinous ronge car, au lieu de progresser dans lavoie du changement, le vrai et le concret,nous reculons lamentablement. Nous fai-sons un peu comme vous, quand il s’agit dechoisir vos candidats à ce que vous appelezla «Chambre des députés» ou la Chambrebasse, parce que vous avez une autre«Chambre haute». Celle-là, paraît-il d’aprèsquelques déclarations de vos compatriotes,les hommes politiques, appuyés par desécrits de journalistes, ne sert que de caissede résonance où se font et se défont les al-liances d’une génération qui n’a plus rien àdonner pour votre pays.

L’exil fécondculture La NR 6784 - Dimanche 14 juin 2020

12

«La littérature ne saurait se séparer des systèmes idéologiques au seindesquels ou même contre lesquels elle se forme. Elle est engagée malgréelle. Qu’ils le veuillent ou non, les plus farouches partisans de l’art pourl’art expriment encore une vision particulière du monde et de la cité».

William Marx

(suite en page )

Les faits relatés dans ce livre sontinspirés de la réalité vécue.Cependant, toute ressemblanceavec des personnages réels, ayantexisté ou existant toujours, n’estque pure coïncidence et ne relèvepoint de la volonté de l’auteur. Mais, qui se sent morveux… se mouche !

L’auteur

Par Kamel Bouchama (auteur)

Page 10: Mise en page 1 - lnr-dz.comOscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autant en emporte le vent» ? Tout le monde est d'accord pour dire que ce film est le fruit de son époque,

culture La NR 6784 - Dimanche 14 juin 2020

13

Vous aussi, vous avez des problèmes, j’allaisdire de sérieux problèmes, si je me réfère àl’un de vos cadres honnêtes qui affirme :«L’aveu de dérives ainsi recommencées mal-gré tous les changements laissent entièresles questions de l’avenir. Faute à l’heure ac-tuelle d’une alternative politique démocra-tique permettant de mettre enfin en placequelques institutions crédibles d’un Etat, ladécision et la responsabilité restent auxmains du pouvoir». Et ce pouvoir, malheu-reusement, comme chez nous, est incapablede bouger pour arranger les choses. Carchez nous, il voit se profiler des actions ma-fieuses mais il ne fait rien pour sévir ou,dans un degré moindre, pour remettre del’ordre. «La logique est en panne. Elle estgrippée. Elle tousse du sang», comme disaitquelqu’un d’intelligent et de raisonnable,dans notre jungle. La logique est en panne, oui ! Car pendantces renouvellements d’instances, nos ani-maux ont osé offrir beaucoup de provisions,des quantités énormes, ce qui équivaut chezvous à beaucoup d’argent. Et pourquoi, mediras-tu ? Eh bien, pour représenter unejungle «qu’ils ne connaissent pas, des ani-maux dont ils ont bu le sang et la sueur àcoups de ces maudites provisions, calcu-lées en maudits milliards justement, qui ontmis la jungle à plat». En attendant, les trou-peaux d’animaux dans notre jungle, parcequ’ils n’ont plus de repères, rasent tout de-vant eux, même les repères des autres. Dece fait, et après des années de choix plus oumoins corrects, peut-être passables, en com-paraison avec d’autres jungles de pays ci-vilisés, on en est arrivé à élever les ventes deplaces en passant aux milliards. Et commeles animaux honnêtes ne savent pas cequ’est cette somme étonnante, il ne faudraitjamais penser qu’un jour ils présenteraientleur candidature. De toute façon, concer-nant ceux-là, les humbles et les honnêtes,«même s’ils avaient cette provision, ils ne ladonneraient pas pour cela car à chacun sesvaleurs !» La conjugaison de ces moyens n’apas le même sens partout, encore moinschez les animaux qui travaillent durementpour les avoir. Oui, à chacun ses valeurs, cardonner de l’argent pour se faire une placedans le gotha des dirigeants de la jungle,est une pratique au-delà de l’insolence. Mais,c’est là nôtre sort de l’ordinaire, il n’est pascomme les autres, quoi de plus étonnant ! Ilne faut pas s’attendre à mieux que ça. Demême qu’il ne faudrait pas se surprendre desfrasques et des impertinences qui se pro-duisent chaque jour au grand dam des lo-cataires de notre espace pollué par ces agis-sements mafieux. Ainsi, nous nous posonsla perpétuelle question : est-ce le pouvoir quitombe si bas, lui qui n’a plus rien à faire,parce que contesté et contestable, «ou sont-ce les débuts d’une insupportable ère deboue et de honte où les reptiles, debout surleurs jambes, feront marcher les chevaux aupas ?» C’est peut-être cela qui fait la différenceentre notre jungle et une autre, plus calme,surtout plus crédible, et dont les chefs nes’érigent pas en coterie, comme chez nous,pour semer la honte à coups de corruptionet de convoitise politique. En effet, la honte…car qui ne se souvient de ce pontife de notrejungle qui a été purement et simplementimposé à un grand poste, envers et contretous. Il n’a pas été élu dans sa circonscrip-tion, nous le savons. Mais au fait qui pour-rait se mêler de ces «affaires scabreuses»comme pensent les animaux paisibles, quine veulent que le bonheur de leur espèce etle progrès dans leur espace ? Ne disent-ilspas, quelquefois bruyamment, à l’encontrede leurs chefs, en qui ils ont perdu confiance,«qu’ils fassent ce qu’ils veulent, ils ont l’ha-bitude de nous rouler dans la farine» ? Aprèstoutes ces aberrations, que s’est-il passépar la suite ? Rien qui puisse mettre dans lagêne cet animal promu d’une façon très mal-adroite. Il n’en a même pas rougi. Et pourquoi

rougirait-il… tiens ! Bien au contraire, une foisen poste, il s’est permis de se retirer – entermes clairs de «refuser» cette responsabi-lité ou de «démissionner», entre guillemets– comme si le courage lui est revenu brus-quement. Il a démissionné «selon les lois» eta attendu sereinement. Mais attendre quoi,se dit quelqu’un de simple comme nous ? Ehbien il attendait la «surprenante» ou l’in-imaginable consécration, pardi ! Sans au-cune hésitation, en effet, le roi lion le nommeau perchoir de la «Chambre haute», évi-demment en simulant un plébiscite qui se se-rait déroulé dans la plus parfaite démocra-tie.Ne t’étonnes pas surtout, et ne fais pas de gri-maces. Tout est possible dans une junglecomme la nôtre où la supercherie ou la mys-tification, appelle-là comme tu veux, ne s’ar-rête pas là, elle continue… Oui, elle continuepour nous railler, pour nous humilier et nouschoquer. Appelons-la plutôt le mépris desanimaux, parce qu’en dépit du bon sens,on nous impose toujours ces «énergumènes»au sommet de la responsabilité. Triste des-tin d’une jungle qui, malgré ses meilleures po-tentialités qui se trouvent en dehors du sys-tème, parce que marginalisées, exclues ettrès souvent déconsidérées, n’a pas cessé denous étonner ! En fait, le pouvoir tourne au-tour des mêmes animaux, souvent dociles etfriands d’admiration passionnée pour deschefs qui n’ont ni l’apanage, ni la compétencede diriger la jungle.Par contre, dans la jungle que je viens dequitter, je n’ai jamais entendu des histoirescomme celles-ci et comme cette autre queje vais immédiatement te rapporter. Cetteautre s’est déroulée chez nous avant que jedécide de m’exiler pour trouver mieuxailleurs, dans de vastes et opulentes prairies.Parce que là-bas, le droit prime sur tout. Ilprime d’abord sur la responsabilité, les hon-neurs, la famille et les ambitions des diri-geants. En clair, personne n’est censé être au-dessus de la loi. Tous sont soumis à la forcedu droit et à sa prééminence. Il l’emporte en-suite sur toutes les situations conflictuellespour les solutionner quand elles sont néesde mensonge, d’injustice, de passe-droits,d’interventionnisme, de favoritisme et j’enpasse. L’histoire que je vais te relater relèvehélas de la persécution et illustre, à la ma-nière de la «jungle», l’inconcevable délirant,parce que dans celle-ci règne la loi du plusfort. C’est dire que chez nous, il y a énor-mément de leçons d’iniquité et de dédainque l’on pourrait ajouter aux registres desmaîtres de l’arbitraire s’ils se donneraient lapeine de venir nous consulter. Un des représentants de la cour du roi lion,en l’occurrence le loup – l’équivalent d’un mi-nistre chez vous –, est désigné pour allerconférer avec d’autres animaux dans unejungle lointaine, pour trouver quelques so-lutions à notre communauté vivant de be-soin et surtout d’indignité. On lui adjointquelques louveteaux pour l’accompagnerdans cette mission. Des «spécialistes», ayanten charge le dossier de cette grande cha-pelle, disent les dirigeants installés confor-tablement à la tête du système. Mais voilàque le jour du départ, alors que tous atten-dent ce fameux tapis volant des Mille et UneNuits qui doit les transporter là où se tientleur réunion, le loup, dans tous ses états,prend une décision qui restera dans lesannales de la jungle. Il décide arbitraire-ment – peut-être qu’il est inutile de lesouligner, puisque nous faisons constam-ment dans l’arbitraire – «d’éliminer» undes louveteaux du groupe des partants pourdes raisons que la raison, dans une autrejungle, ne saurait comprendre et accepter…Oui, personne ne peut admettre et accepterla raison de son élimination. D’un gesteaussi brutal que primitif – l’ambiance denotre jungle y est pour beaucoup –, il in-time l’ordre aux accompagnateurs de ren-voyer le louveteau chez lui, alors quece dernier vient de terminer toutes les for-malités de voyage.

- Qu’il aille au diable, s’écrie le loup, chef demission ! Je ne veux pas d’un énergumène pa-reil dans ma délégation ! Comment oser mejeter cet animal entre les pattes alors que l’onsait pertinemment à quel «groupe sanguin»il appartient ! Pourquoi s’est-on permis de leproposer dans une mission comme celle-ci ?Les autres membres de la délégation nebronchent pas. Aucun louveteau ne dit mot.Le courage est encore une fois absent. La dé-cision est tombée ! Elle est entérinée surplace au grand dam des présents qui nepeuvent montrer leur solidarité ou, pourêtre courageux, leur désapprobation pourcet acte cavalier, brutal, coupable et illégal.Tout abasourdi, penaud, balbutiant, le lou-veteau retourne à son gîte, traînant derrièrelui un outrage ridicule et de nature à com-plexer les plus perfides dans leurs conjura-tions intolérables. Lui non plus, n’a pas été«homme», selon votre langage, pour jeter àla face du loup ses réactions de cadre frus-tré par une telle décision qui ne relève d’au-cun examen sensé et qui, de surcroît, n’estpas digne d’un responsable, ni dans le fondni dans la forme. Mais jusqu’à maintenant,je ne t’ai encore pas dit pourquoi il y eut cettescandaleuse transgression de la réglemen-tation de la part du loup. Tout simplementparce que le louveteau banni et injustementécarté, est le cousin germain de celui qui pré-tendait au pouvoir de la jungle, il y aquelques années, et qui se trouvait en com-pétition avec le lion, notre roi actuel. Cela estimpardonnable, un crime de lèse-majesté… surtout dans notre environnement, fait deservilité et de flatteries très basses. Descomportements pareils deviennent desmœurs naturelles dans notre jungle où lahaine injustifiée est encore de mise, malgréla réconciliation qui se promet de ne pas res-ter un slogan vague et indéfini, peut-être im-propre à la consommation. Les «ex» sonttoujours marginalisés, oubliés, récusés, hon-nis, bannis, pestiférés et, bien sûr, rejetés aupoint de ne plus retrouver ces animaux quileur faisaient la cour hier, du temps où ilsétaient solidement vissés sur leur piédestal.C’est dire que notre jungle perd son essence,sa crédibilité et, bien entendu son courage.Elle perd indéniablement sa dignité et lesbonnes traditions qui faisaient d’elle un es-pace de liberté et de solidarité. Mais avec tout cela, tiens-toi bien, et n’aie pasun haut-le-cœur, parce que je continue monhistoire qui, par ailleurs, n’est pas très jolie.Elle n’est pas à mettre sur le compte du rap-prochement et de l’entente entre les ani-maux de notre jungle… Ce dont je veux t’in-former c’est que ni le patron du louveteau,ni le Chancelier de la jungle – un genre dechef du gouvernement chez vous – qui a euà le connaître, il y a si longtemps puisqu’il ac-tivait dans son secteur, n’ont eu ce couragede le défendre et dire, à haute et intelligiblevoix, que le loup s’est trompé, lourdementtrompé, et n’a pas eu une conduite digned’un responsable. Plus désolant encore, lors-qu’on sait que le Chancelier, qui est l’initia-teur principal de cette mission, n’a soufflémot à son auxiliaire le loup qui n’a fait qu’àsa tête, dans le seul but de plaire au roi,convaincu de régler un vieux compte pourlui… C’est ce courage qui fait largement dé-faut à notre Chancelier qui n’a pas su s’éle-ver pour le moins, au niveau de la fonctionqu’il exerce. Mais en réalité, quand a-t-il euà exhiber cette vertu depuis que le lion luia fait l’insigne honneur de le placer à la têtede la plus grande remise de la jungle ? Celam’amène à te citer deux préceptes repro-duisant deux idées antinomiques qui illus-trent exactement ce que possède ou nepossède pas notre Chancelier. Le premier précepte, qui nous vient d’unphilosophe qui a vécu dans votre monde, di-sait calmement, quand il rencontrait desgens de ce gabarit, des pleutres, doublésd’hypocrites : «Quiconque n’a pas de ca-ractère n’est pas un homme, c’est unechose». Le deuxième précepte nous vientd’un autre grand poète qui proclamait l’état

d’âme de ces responsables plus courageux,plus entreprenants et difficiles à manier, entout cas en opposition avec notre Chance-lier : «S’il en demeure dix, je serai le dixième; Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là !».N’est-ce pas deux mondes diamétralementopposés et qui, de par leur éloignement,nous affirment combien est dure la vie sousles auspices de ceux qui n’ont pas l’épaisseuren faisant des notabilités dignes et respec-tables ? Cette défaillance de nos élites, en-gendre des conséquences dramatiques surla manière dont les sujets vivent leur viedans notre jungle. Et c’est alors que nousnous posons la énième question : commentcohabiter dans un espace qui ne changepas ? Comment se comporter, s’attacher àcertaines valeurs et essayer d’être heureux? Tous les animaux portent un regard impi-toyable sur leur jungle qui n’offre aucune pro-messe de bonheur, pour le moment ! Oui,pour le moment, mais demain… doit-on es-pérer trouver cette lueur de vie agréable oudoit-on carrément ne plus se faire des illu-sions ? En tout cas, il faut l’espérer vive-ment, et mieux encore, il faut travailler du-rement pour arriver à instaurer cette autrevie, changer radicalement le mode de gou-vernance dans une jungle où il n’est plus pos-sible d’observer de la mesure dans quoique ce soit. Je ne suis pas radicalement négative, af-firme la mouche, la preuve est que je décidede revenir chez moi. Mais je veux que tucomprennes mon désarroi et quelquefoisma honte qui font que je n’arrive pas àcontrôler les sentiments qui suscitent mespropos. Ce que j’ai vu «là-bas», au cours demon exil m’a donné à réfléchir en mêmetemps qu’il m’a beaucoup édifiée, car jecomprends pourquoi «les autres» ont réussiet réussissent toujours davantage, sur tousles plans. Là, je m’interroge : pourquoi nousnous enfonçons dans le renoncement,chaque jour un peu plus ? Il n’y a nul secret,me susurre mon ange gardien. Chez nous,«c’est l’effondrement et ce n’est pas un oracled’animal pessimiste et haineux, mais unconstat que même les petits font chaquematin quand ils ne trouvent pas quoi mettresous la dent et quand ils constatent queleur roi – de la jungle, évidemment – joue lasuite de son destin dans le huit clos de sonsystème et oublie cependant que nous exis-tons réellement et que nous sommes mé-contents». Est-ce peut-être à cause du fait quenous sommes riches de par les énormespotentialités énergétiques que possède notrejungle ? Oui nous sommes très riches parrapport aux jungles voisines qui savent se dé-velopper selon les normes exigées par leprogrès. J’affirme cela parce que nos voisinsavancent bien dans une ambiance d’essor etde croissance, si ce n’est avec des pas degéant, nous laissant bien derrière eux, alorsqu’elles n’ont pas nos moyens… mêmepas une infime partie pour s’exposer à lacomparaison. Et pourtant, leurs résul-tats sont là, et les animaux de notre junglevont constamment chez eux, en trou-peaux importants, pour les constater,lors de leurs déplacements «touristiques».Nos animaux trouvent ces jungles voi-sines très belles, très bien organisées et,de plus, elles recèlent tout ce qu’ils cher-chent et ce qu’ils ne peuvent rencontrerchez eux. N’est-ce pas lamentable, encoreune fois, pour notre jungle dont les respon-sables crient à tue-tête que nous sommes lesmeilleurs partout ? Vois-tu, il n’y a pas de se-cret à tout cela. Eux, dans ces jungles, tra-vaillent sérieusement et font du labeur unevaleur déterminante pour avancer… tou-jours avancer. Sinon, eh bien, ils ne mange-ront pas, tout simplement. Chez nous, c’estle contraire, nous mangeons à satiété sansfaire d’effort, sans maigrir et sans remords,car chacun, dans son subconscient, pensequ’il est en train de bénéficier d’un bel hé-ritage.

(A suivre)K. B.

lll

Page 11: Mise en page 1 - lnr-dz.comOscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autant en emporte le vent» ? Tout le monde est d'accord pour dire que ce film est le fruit de son époque,

Abdelhamid Bouzahersouffre de plusieurs pro-blèmes de santé, chosequi a contraint à son

hospitalisation au niveau de l’EPH«Ahmed Ben Bella» à Khenchelaafin de subir des tests et examensmédicaux. Il a reçu la visite de plu-sieurs hauts responsables dont ledirecteur de l’hôpital, le personnelhospitalier et le directeur de la cul-ture de la wilaya de Khenchela. Cesderniers se sont rendus au chevetde l’artiste afin de s'enquérir deson état de santé. Dans une décla-ration à La Nouvelle République,Abdelhamid Bouzaher a confié :«Je suis un peu malade ces derniersjours. La mort de mon épouse m'abeaucoup affecté, elle a laissé ungrand vide...». Le chanteur n'a pasmanqué de remercier le directeurde la santé de Khenchela, le direc-teur de l'hôpital, les médecins etle personnel médical et paramédi-cal qui l’ont entouré de leurs soins.M. Bouzaher a également remerciéses nombreux fans et l'ensembledes artistes qui ont pris attacheavec lui. «J'ai reçu plusieurs appelstéléphoniques de l'ensemble duterritoire national, de l'Egypte etde plusieurs pays». L’informationfaisant état de l’hospitalisation del’artiste Abdelhamid Bouzaher s’estvite répandue. Le chanteur a reçuplusieurs appels téléphoniques denombreux citoyens des quatre

coins du pays. Les artistes algériensont tenu également à prendre at-tache avec leur collègue et ami Ab-delhamid Bouzaher, une façon delui remonter le moral. C’est le casde la comédienne Mme Nidhal qui,par notre biais, a tenu à lui souhai-ter un prompt rétablissement. Il enest de même pour les ressortis-sants algériens résidant en Franceet en Europe.Abdelhamid Bouzaher, par le biaisde La Nouvelle République, a tenuà rassurer et à remercier ses fanset l’ensemble des personnes quiont pris le soin de s’enquérir deson état de santé. «Je vais bien,merci pour tout», a-t-il indiqué. Le chanteur Abdelhamid est connuà travers le territoire national. Il a

consacré sa jeunesse à l’art, la cul-ture et la chanson traditionnellechaouie. Ses fans trouvent qu’ilpossède la même voix que l’autregrand chanteur «Aissa El Djar-mouni». «Je ne peux pas faire la dif-férence entre sa voix et celle de«Aissa El Djarmouni», nous a expli-qué une dame au niveau de l’hôpi-tal. Mme Salima trouve que M. Ab-delhamid Bouzaher est l’un desmeilleurs chanteurs de la chansontraditionnelle chaouie. Parmi lescélèbres chansons qui ont été re-prises par Abdelhamid Bouzaher,nous pouvons citer : «Ain Kermaaatini Lekhbar». L’artiste chaoui dela chanson traditionnelle a égale-ment écrit et chanté plusieurschansons et medh dont «Chaoui

Lazrag», «Awerchan» «Smahti Fiya».La chanson chaouie n’a pas beau-coup évolué et ce malgré l’émer-gence de quelques jeunes. Ces der-niers ont reconverti les chansonstraditionnelles accompagnées parla flûte et le bendir par la guitare,batteries et autres instruments demusiques modernes. La chansonchaouie est aujourd’hui devenuecommerciale. En effet, malgré lesefforts de l’Etat, certains ne trou-vent même pas comment subveniraux besoins de leurs familles. Lelogement demeure aussi un grand«casse-tête» pour les artistes surl’ensemble du territoire.

Moncef Redha

Abdelhamid Bouzaher rassure ses fans :

culture La NR 6784 - Dimanche 14 juin 2020

14

Si le film culte, aujourd'hui vilipendé, vé-hicule des clichés racistes, il permit aussià Hattie McDaniel, la bonne de ScarlettO'Hara, de décrocher un oscar. Faut-il en-tièrement jeter aux orties «Autant en em-porte le vent» ? Tout le monde est d'accordpour dire que ce film est le fruit de sonépoque, celui de l'Amérique ségrégation-niste des années 1930. À ce moment-là,l'esclavage a été aboli depuis 70 ans, maisles Afro-Américains subissent encore desdiscriminations dans de nombreux do-maines comme l'emploi, le logement, l'édu-cation, sans compter l'interdiction danscertains États de se rendre dans les lieuxfréquentés par les Blancs…Le film sera le reflet d'une Amérique quitente de laver son péché originel en Tech-nicolor : montrer l'effondrement de l'âged'or sudiste avec les stéréotypes et lespréjugés de l'époque, sans malmener lepublic, où l'on voit des esclaves pleurantpresque la détresse de leurs douxmaîtres… Un film qui a évidemment vieillisous notre regard du XXIe siècle, dans laforme comme dans le fond, et qui appar-tient plus que jamais aux reliques du ci-néma de papy. Mais on oublie aussi qu'il apermis à la cause noire d'avancer en consa-crant pour la première fois une actriceafro-américaine dans l'industrie hollywoo-

dienne : Hattie McDaniel, restée danstoutes les mémoires pour le rôle deMamma, la domestique à poigne de ScarlettO'Hara. McDaniel était la descendante d'es-claves libérés, son père avait même parti-cipé à la guerre de Sécession, c'est dire sison parcours est un symbole. Elle a multi-plié les petits boulots, femme de chambre,cuisinière, tout en poursuivant une carrière

dans la radio et le cinéma, avant de dé-crocher le rôle de sa vie dans «Autant enemporte le vent», qu'elle obtient, dit-on,en arrivant au casting directement habilléeen domestique.À l'époque, le Los Angeles Times plaidepour qu'elle soit distinguée par l'Académiedes Oscars : en février 1940, Hattie devientla première actrice noire honorée en re-cevant le prix du meilleur second rôle fé-minin, une vraie révolution, premier jalondans le métier vers l'égalité…

Mépris et apartheidEn revanche, la voilà désormais prise entredeux feux, à la fois traîtresse aux yeux decertains activistes noirs et toujours mé-prisée par les Blancs. Quand a lieu lagrande première du film à Atlanta, ellen'est même pas admise dans la salle, aunom de la ségrégation en vigueur, au granddam de son ami Clark Gable, qui fait despieds et des mains, en vain, pour lui obtenirun passe-droit. Comme tous les Noirs dufilm, elle est également exclue de toutepromotion dans les États du Sud.Quand vient la remise du prix, elle doit secontenter de rester au fond de la salle,avec son agent, sur une pauvre table, àl'écart des autres : le club de l'hôtel Am-bassador, où a lieu la cérémonie, pratiquait

une stricte politique de «no black» à l'en-trée. Ainsi était l'Amérique des années1940… Ce qui n'empêchera pas l'actricede remercier Hollywood dans un discoursplein d'humilité : «J'espère sincèrementque je ferai toujours honneur à ma raceet à l'industrie du cinéma, mon cœur esttrop plein pour vous dire juste commentje me sens…». Elle sera pourtant réguliè-rement critiquée par ses frères noirs pouravoir pactisé avec les Blancs en se can-tonnant dans des stéréotypes nuisibles àla cause – elle a interprété plus de soixante-dix fois des domestiques dans sa carrière.Mais est-ce sa faute si le métier ne lui pro-posait plus que des rôles qui correspon-daient à l'étiquette clinquante que Holly-wood lui avait accolée ?Sur le sujet, elle ne manquait pas de fran-chise : «Je préfère jouer une femme dechambre et faire 700 dollars par semainequ'être une femme de chambre et gagner7 dollars…» Hattie McDaniel poursuivrasa carrière sans jamais retrouver un rôleaussi important que celui dans Gone withthe Wind, qui l'avait fait entrer dans l'his-toire du cinéma. Mais avec ses limites :quand elle décède d'un cancer du sein, en1952, le célèbre cimetière Hollywood Fo-rever refuse tout net de lui faire une place…

M. F.

Retour sur la polémique «Autant en emporte le vent»

Quand Hollywood consacrait la première actrice noire

Langues africaineslocales

L'Organisation du mondeislamique pour l'éducation, lascience et la culture (Icesco) alancé une campagne déclinée enplusieurs langues localesafricaines pour les sensibiliser auxdangers de la pandémie decoronavirus, annoncel'organisation. Ce programme desensibilisation s'inscrit dans lecadre de l'initiative «Languesd'Afrique, ponts de la culture etde l'histoire», a expliquél'organisation sur son siteInternet. Une vidéo déclinée enplusieurs langues africaineslocales comme le «Haoussa»,parlée principalement en Afriquede l'Ouest, le Swahili, très parléeau Kenya, en Tanzanie et leRwanda, entre autres, et le Wolof,une des langues nationales auSénégal, s'adresse auxcommunautés d'Afriquesubsaharienne, pour lesensibiliser sur les dangers ducoronavirus pour en limiter lapropagation. A travers cetteinitiative, l'Icesco vise à mettre enévidence le «rôle important» deslangues locales des peuplesd'Afrique subsaharienne dans ladiffusion des connaissances debase et la sensibilisation contre lesdangers du Covid-19 à traversl'information sanitaire etl'éducation préventive en Afrique.L'Icesco avait lancé en marsdernier la «Maison numérique del'Icesco», un programme quicomprend des produits et descontenus numériquesgénéralistes dans les domainesde l'éducation, des sciences et dela culture afin de réduire lesrépercussions du confinementsanitaire dans les pays membresde l'organisation.

R. C.

Le célèbre interprète de lachanson chaouie, Abdelha-mid Bouzaher, a été admisdans un hôpital dans la wilayade Khenchela, à la fin de lasemaine dernière. Selon lesdernières nouvelles, son étatde santé ne semble pas in-quiétant et c’est l’artiste lui-même qui a tenu à rassurer

«Je vais bien, merci pour tout»L’ICESCO SENSIBILISE AUX DANGERS DU CORONAVIRUS

Page 12: Mise en page 1 - lnr-dz.comOscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autant en emporte le vent» ? Tout le monde est d'accord pour dire que ce film est le fruit de son époque,

«Le COA, en relation avec les fé-dérations nationales doit seconcentrer en priorité, sur unemeilleure approche dans son ac-compagnement à la reprise desactivités des athlètes et leur pré-paration, dès que les conditionssanitaires seront réunies, et re-censer les moyens à mettre enœuvre pour les aider, après lesdommages causés par un confi-nement rendu nécessaire par lesautorités sanitaires et gouverne-mentales, en guise de protection etsauvegarde des vies humaines», aindiqué à l’APS, le président par in-térim du COA, Mohamed Meridja.Cette volonté a été exposée lors dela réunion du bureau exécutif duCOA, tenue jeudi, et qui a abordé,entre autres, la situation sanitaireliée au Covid-19 et son impact surles activités du COA, le projet«Olympafrica», Tazrout à Taman-

rasset, le programme «Judo àl’école» et «la Solidarité olym-pique».Dans l’espoir d’assurer un ac-compagnement sans embuchesde l'élite algérienne déjà qualifiéeaux prochaines compétitionscontinentales ou mondiales, leCOA a relevé l’impérativité d’ac-célérer le rétablissement des liensavec les fédérations concernées,en coordination avec le MJS, etlever les facteurs bloquants, afinde conforter l’espoir des athlètespour une meilleure approche.

«La commission de la préparationolympiques, le Département dessports chargé du dossier, ainsi quele trésorier général sont appelés àcoordonner et accélérer leurs ef-forts pour finaliser les réponsesaux fédérations concernées et dé-gager les enveloppes à allouer àleur préparation», a souligné Me-ridja.Il a également réitéré son désir etsa volonté de ramener la quiétudeattendue et ouvrir le champ à desdébats constructifs afin de ras-sembler l’ensemble des acteurs etresponsables du mouvement spor-tif et olympique algérien.«Je veux, avec l'aide de tous, réta-blir la communication et la séré-nité, afin de préserver le COA, au-

tant qu'entité du sport algérien,d'éventuelles autres turbulences.Il faut arriver à partager la mêmeapproche, celle de promouvoir da-vantage le sport algérien au ni-veau national, et le porter au plushaut niveau, avec l’apport detous», a souhaité le président parintérim de l'instance olympique.Enfin de réunion, le COA a assuréson adhésion à l'accord signé parle MJS et l'Organe national de pré-vention et de lutte contre la cor-ruption, et «réitère son soutien àcette initiative qui constitue uneligne directrice dans la préventionet la lutte contre la corruptiondans le sport».

R. S.

sportLa NR 6784 – Dimanche 14 juin 2020

15

CRB (coronavirus) :80% des joueursbaissent leurssalaires de 50%

La majorité des joueurs du CRBelouizdad a accepté debaisser leurs salaires àhauteur de 50% afin desoulager les finances du club,en cette période de nouveaucoronavirus, a indiquévendredi le directeur généraldu club algérois de Ligue 1,Taoufik Kourichi.«Les joueurs ont accepté decollaborer par apport à lasituation sanitaire liée aucoronavirus. 80% desjoueurs ont accepté debaisser leur salaire de 50%après un accord à l’amiable»,a déclaré Kourichi à la Radionationale Chaîne III.«Les joueurs, le stafftechnique et médical ontaccepté de collaborer parapport à la situationéconomique du pays, maisaussi pour soulager la santéfinancière du club», aexpliqué l'ancien DTN,annonçant au passage quel'accord sera signé au plustard ce dimanche.Interrogé sur une éventuellereprise du championnat deLigue 1, le directeur sportif duCR Belouizdad a estimé quela majorité des clubs n'ontpas les moyens pour assurerle protocole sanitaire exigépour protéger les joueurs.«C'est une question de santédes personnes et des vieshumaines, et essayant devoir les choses autrement», at-il conclu.

E ND E U X M O T S

Quotidien national d’information. Edité par laSarl SEDICOM au capital social de 100 000 DA.Rédaction - Direction -Administration : Maison de laPresse. 1, rue Bachir Attar, Place du 1er-Mai - Alger.Tél. : 021 67.10.44/67.10.46 Fax : 021 67.10.75.Compte bancaire : CPA 103 40008971.1 . 114, rue Hassiba-BenBouali, agence Les Halles.Membres fondateurs :Gérant, directeur de la publication:Abdelwahab Djakoune. Rédacteur en chef :Radia ZerroukiDirecteur commercial :Ouahid Kouba. Composition PAO La NouvelleRépublique Impression Alger :SIMPRAL.Tirage : 2500 exemplaires 16 - PagesOran : SIO. Constantine : SIE.Diffusion centre : SEDICOM.Ouest : SPDO. Est : El Khabar. Sud :Trag diffusion Publicité : LaNouvelle République, Maison dela Presse. Tél. : 021 67.10.72. Fax : 02167.10.75. E-mail :[email protected]/E-mailpub : [email protected] -ANEP Spa : 1, avenue Pasteur, Alger.Tél. : 021 73.76.78 - 021 73.71.28. Fax: 021 73.95.59 - 021 73.99.19.Conception : Studio Baylaucq,Paris, France. Tél. : +331 44.90.80.40Les manuscrits, photographies outout autre document adressés à larédaction ne peuvent faire l’objetd’une quelconque réclamation.

Sport-Algérie

La

LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE

­NR

,Le Comitéolympique et sportifalgérien a réaffirméson aide etaccompagnementaux athlètes, en vued’une reprise desentraÎnements aprèsplus de trois moisd’arrêt à cause de lapandémie ducoronavirus.

n Le président par intérim du COA, Mohamed Meridja. (Photo > D. R.)

Le COA réaffirme son soutien et accompagnementaux athlètes en prévision d’une reprise

,La Fédération algérienne de foot-ball, dévoilera «au plus tard dans unesemaine», l'identité du président dunouveau Département intégrité, a dé-claré vendredi le responsable de com-munication de l’instance fédéraleSalah-Bey Aboud.«La FAF devait installer le président dunouveau Département intégrité, maisil a été appelé à d'autres fonctions ausein de l'organisme de sécurité au-quel il appartient. Nous avons dû alorschercher de nouveau celui qui occu-pera ce poste. Une chose est sûre,l'identité du président sera dévoiléeau plus tard dans une semaine», a-t-ilindiqué. L'instance fédérale avait en-tamé depuis juillet 2019 des dé-marches auprès de la Fédération in-ternationale pour la création d’un teldépartement, avec l’ambition de pro-mouvoir l'intégrité et la protectiondes matches et des compétitions du

football en Algérie. «Trois candida-tures ont été retenues pour ce poste,la FAF va choisir celui qui a le bonprofil. Nous sommes également dansl'attente de l'accord de la Fifa», aajouté Salah-Bey Aboud sur les ondesde la Radio nationale. En août der-nier, la FAF avait organisé des ses-sions et briefing au siège de la FAF etau Centre technique national de SidiMoussa au profit des membres desCommissions juridictionnelles de la fé-dération et de la Ligue de footballprofessionnel, des dirigeants de clubsprofessionnels et des arbitres inter-nationaux, pour aborder le sujet relatifà cette nouvelle structure.«L'étape qui s’en est suivie, a consistéen la recherche du profil remplissantles exigences et les qualifications liéesau poste de responsable de cettestructure», avait souligné l'instancefédérale dans un communiqué. n

,Les lignes directrices pour une éven-tuelle reprise des activités sportivespour les clubs du championnat na-tional de basket-ball ont été abordéesjeudi au cours d'un direct sur You-Tube, animé par Dr Mourad Ham-daoui, médecin fédéral, et le Dr TarikBoussaïd, médecin de l'équipe natio-nale A. «Au cours de leurs interven-tions, les deux médecins ont expli-qué les mesures sanitaires à respec-ter en cas de reprise des activitéssportives, suspendues en raison de lapandémie de nouveau coronavirus(Covid-19). Les représentants desclubs ont été attentifs aux recom-mandations et aux conseils des mé-decins», a indiqué à l'APS le présidentde la Fédération algérienne de bas-ket-ball Rabah Bouarifi.Les championnats d'Algérie de basket-ball sont interrompus depuis le 13mars dernier après la décision despouvoirs publics de suspendre toutesles activités sportives et la fermeturedes infrastructures sportives. «Un protocole sanitaire sera transmisprochainement au ministère de la Jeu-

nesse et des Sports (MJS) pour vali-dation. C'est à partir de là, que lesclubs seront fixés sur la reprise deleurs activités», a-t-il ajouté.Concernant la reprise de la compéti-tion, le président de la FABB a écartél'idée d'un retour «au vu de la situationsanitaire actuelle», mais égalementpar rapport à l'avis défavorable desmédecins.«Les médecins ont donné un avis dé-favorable. Ils se sont opposés à une re-prise du championnat, alors que leconfinement n'a pas encore été levépar les pouvoirs publics», a-t-il souli-gné. La FABB a recensé 16 clubs surles 20 issus de la Superdivision mes-sieurs de basket-ball en faveur d'uneannulation de la saison, suspenduedepuis mars, en raison de la pandémiede Covid-19.En cas d'une éventuelle saisonblanche, le président de la FABB aécarté l'idée de désigner un vainqueurpour l'actuelle édition, de même qu'iln'y aurait ni accession ni relégation,soulignant que le bureau fédéral allaitse pencher sur le sujet.n

Basket-ball-repriseLes médecins expliquent les règles à respecter

FAF Le président du Département intégritéconnu au plus tard dans une semaine

Page 13: Mise en page 1 - lnr-dz.comOscar. Faut-il entièrement jeter aux orties «Autant en emporte le vent» ? Tout le monde est d'accord pour dire que ce film est le fruit de son époque,

«Le dernier scandale de l'enregistrementsonore, je ne me suis pas intéressé, sachantqu’il n’est qu’une succession de faits quibouleversent ce football depuis Raou-raoua, à ce jour». Les derniers entretiensavec un panel d'experts d’ex-joueurs in-ternationaux publiés dans nos différenteséditions montrent que l'état de santé dece sport qui gagnerait à être une référenceafricaine, rate son tir. Les analyses despratiques et outils de contrôle de gestion,tels expliqués par les ex-joueurs, permet-tent de comprendre et d'expliquer lesmodes de structurations des systèmes de

pilotage à la fois de la performance éco-nomique dans ce sport spectacle. Ils s’éton-nent et s’interrogent sur ceux qui détien-nent les cordes de gestion dans ce football.Dans cette série d'entretiens, les expertsdénoncent la manière dont est conduitela destinée de ce sport depuis le tempsde Raouraoua, à ce jour. Ils confirment ceque le président de la DCGF, Reda Ab-douch, déclarait en juin 2019, «tout lemonde connaît la gravité de cette situationmarquée par un déficit financier chroniquede tous les clubs. Mais que faut-il fairepour sauver ce qu'il y a à sauver ?». Faceà cette situation, Mustapha Kouici s’étaitinterrogé dans l'interview accordée à notrejournal «où est passé la DCGF ? Une ques-tion résonne comme un tonnerre». Ilsemble ignorer si cette direction est tou-jours en activité ou alors mise en veilleuse.Et si c’est le cas, on comprendrait alorspourquoi l'ennemi de l'autre jure sur lesplateaux de télés de tout faire pour des-cendre en «flammes» son collègue. Ce ca-fouillage crée un désordre d'une telle am-pleur qu'il est difficile pour les quelquesdirigeants restant de tenter trouver le boutde la pelote. Dans ce cadre, un expert in-terrogé par un confrère répondait «qu’est-ce qui est préférable ? Avoir un outil éla-boré ? Ou des cadres du football capablesde se débrouiller sans outil pour résoudrele problème qui leur est posé ? Dans l’idéal,ce qu’il faudrait c’est qu’il ait des capacitésintelligentes de gestion». Le football estmalade de l'absence des génies, qui sontmalheureusement, rares. Donc l'idée, c'estde rassembler autour du club des per-sonnes qui aiment ce sport, non seulement,mais aussi qui maîtrisent sa mécaniquefaire en sorte que l’osmose de l'équipe di-

rigeante soit capable de compenser lesdéfaillances techniques ou tactiques. Toutcompte fait, ce qu'on demande à un pré-sident de club, ce n'est pas de produireune excellente gestion qui serait une réfé-rence mais qu'elle soit moins imparfaiteque les autres. Les idées des interviewésse rejoignent et se complètent. C’est àl'image de cette déclaration de ZoubirBachi «on veut nous faire croire que lefootball fonctionne très bien au sommet,mais qu'à la base, la machine continue,elle-aussi, à tourner pour que d'autres ar-rivent, sans pour autant permettre d'at-teindre un haut niveau de performancedans la durée». Le trucage est détrôné.Une partie de ses auteurs répondent ac-tuellement aux questions des autorités ju-diciaires. Pour Omar Betrouni «soyons sé-rieux, ce n’est pas la première fois que lefootball a été secoué par des affaires detrucages, de combines, de négociationsde matches ou de corruption des arbitres...Je suis heureux d'apprendre qu'une nou-velle étape s'ouvre aujourd'hui, mieux vauttard que jamais». Ali Fergani, quant à lui,disait à juste titre «ce n’est pas nouveau,et ce n'est pas la première fois qu'il y ades suspicions de matches arrangés. Sim-plement, les affaires précédentes ont étéétouffées et les précédentes fédérations,et par le biais de la justice, n’ont jamaisété au bout, dans le but d’assainir le milieudu football. Le milieu de notre footballn’est pas sain, les clubs ne sont pas contrô-lés». Alors que Mouloud Iboud déclarait ànotre journal «comment voulez-vous quel’on se mobilise si des opérations de com-bines, de trucages ne disparaissent pasdu paysage footballistique. Je regretteénormément que ce fléau, tant dénoncé

par les médias, continue à sévir, voiremême à semer ‘la terreur’ dans le mondefootballistique». Quant à Djamel Menad «tenter de truquerun match pour gagner trois points et grim-per au classement, c'est franchement mes-quin, ce n'est plus du football, c'est du purtrucage au sens légal du terme. Ce qui mefroisse le plus, c'est lorsque que je suisseul et je me dis, ces gens qui combinent,qui trichent, qui négocient des matches,ont-ils une conscience ? Quelle histoireveulent-ils écrire et laisser derrière euxaprès leur passage dans ce monde du foot-ball ? Pensent-ils à cela ? À leur proprehistoire qui révélera demain ce qu'ils ontfait à ce football ? C'est triste, honteuxpour eux et pour ceux qui l'avaient faitpar le passé». A toutes ces interrogations,le ministre de la Jeunesse et des Sportsrépond d'une manière forte intelligente «jedénonce avec force ce genre de compor-tements qui enfreint les lois de la disciplinesportive et porte un coup à l'intégrité et àl'image du sport algérien». Et d'ajouter «jem'engage de nouveau à combattre la cor-ruption dans le domaine du sport et mo-raliser la vie sportive qui constitue unepartie importante dans l'engagement dugouvernement à moraliser l’environnementen général. Dans le but de réaliser cet ob-jectif, j'appelle tous les acteurs du mou-vement sportif à combattre ce genre defléaux et à préserver l'image du sport al-gérien chez nous et à l’étranger».

H. Hichem

A voirn BeIN Sport 2  : Rizespor - Galatasaray à 19hn BeIN Sport 2  : Secrets de vestiaire à 21h

n A quand un football propre au sens propre du terme ? (Photo > D. R.)

CRB (Coronavirus) 80% des joueurs baissentleurs salaires de 50%

FAF

Le président duDépartement intégritéconnu au plus tard dansune semaine

en direct le match à suivre

sportLa NR 6784 – Dimanche 14 juin 2020

Basket-repriseLes médecinsexpliquent les règles àrespecter

football

La

LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE

­NR

Est-ce la fin de la corruption ?Football

,«C’est le mensongequi a géré et qui gère lefootball», cettedéclaration qui émaned’un ex-international del'Equipe nationalerésumerait-elle, seule,ce qui se passeaujourd'hui sur lesdifférents terrains ?«Je suis dégoûté, je nevoudrai plus parler,encore moins accorderdes interviews... lorsque,nous les anciensdonnons notre avis, onest vite taxé de ce quenous ne sommes pas».