migot concerti

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  • 8/18/2019 Migot concerti

    1/18

    Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

    Le Ménestrel (Paris. 1833)

    http://gallica.bnf.fr/http://www.bnf.fr/

  • 8/18/2019 Migot concerti

    2/18

    Le Ménestrel (Paris. 1833). 1833-1940.

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    PRfX

    H U L

      1925)

    Rappelons

    que

    le

    délai

    pour

    le

    dépôt

    des manuscrits

    expire

    le

    31

    octobre

    1925.

    Hous

    tenons

    le

    règlement

    de

    ce concours

    à

    la

    iisposition

    de

    toute

    personne

    gui

    nous

    en

    fera

    la

    iemande.

    ANTONIO

    SALIERJ

    A

    propos

    du

    Centenaire de

    sa

    mort

      y

    mai

    1825)

    quement

    quitté,

    on

    gémissait

    de

    voir

    le

    répertoire

    de

    l Opéra

    arrêté

    au

    Faîte de

    son

    essor.

    Depuis

    trois

    ans,

    on

    s ingéniait

    de

    toutes

    façons

    pour

    provoquer

    le

    retour

    de

    ce

    maître

    irascible,

    mais

    dont

    on

    ne

    savait

    encore

    comment

    se

    passer.

    Aux

    propositions

    du

    ministre

      auxquelles la

    Reine n était

    pas

    étrangère),

    aux

    efforts

    les

    plus

    flatteurs

    du

    Comité

    de

    l Opéra,

    Gluck

    répon-

    dait évasivement,

    presque

    de

    mauvaise humeur. Sou-

    dain, le

    Comité

    est

    saisi

    d une

    lettre

    Gluck

    propose

    un

    nouvel

    opéra,

    sous

    le

    titre

    Hypermnestre

    ou

    les

    Danaïdes;

    et

    le

    bailli

    du

    Roullet,

    son

    adaptateur

    fran-

    çais,

    multiplie,

    avec

    une

    activité fébrile,

    les

    démarches

    en

    vue

    d une

    réponse

    ferme

    de

    la Reine, du

    Gouverne-

    ment et

    de

    l Opéra.

    Cette hâte

    avait

    ses

    motifs. Pour l ouvrage,

    poème

    et

    musique,

    Gluck

    demandait

    20.000

    livres

    et

    s engageait

    à

    l apporter

    à

    Paris,

    en:

    octobre. Mais,

    entre

    temps,

    on

    apprit qu il n en

    avait écrit

    que

    les

    deux

    premiers

    actes

    et

    qu un

    de

    ses

    élèves

    l avait

    terminé

    sous

    sa

    direction.

    C était pendant

    l été

    de

    1782.

    En

    janvier

    1783,

    on

    com-

    mence

    à

    eh

    savoir davantage

    :

    Gluck

    ne

    viendra déci-

    dément

    pas,

    et

    l élève

    qui

    le représentera

    s appelle

    Salieri. Le Comité, peu

    naïf, déclare

    alors ne pouvoir

    douter qu en

    somme

    l oeuvre

    entière

    fie

    soit

    de

    la

    main

    de

    cet

    inconnu

    ;

    que,

    dans

    ces

    conditions,

    il

    ne

    veut

    pas

    s engager

    sans

    entendre

    la

    partition,

    et

    qu en

    tout

    cas,

    les

    honoraires

    ne

    sauraient

    rester

    les

    mêmes

    pour

    l élève

    que pour

    le maître.

    .

    Dans

    cette

    conjoncture

    embarrassante,

    c est

    alors

    l ambassadeur

    d Autriche, c est

    Mercy-Argenteau

    qui

    entre

    en

    scène.

    Il

    ne

    craint

    pas

    de

    certifier

      termes

    du

    rapport

    officiel

    de

    la

    conversation

    qu il

    a

    provoquée)

    que

    «

    la

    musique

    des

    deux

    premiers

    actes

    est

    de Gluck

    et,que

    celle du

    troisième

    a

    été

    faite

    sous

    sa

    dictée

    par

    Salieri». Et,

    cela étant,

    on

    convient

    fixer

    «le

    forfait

    de

    12.060

    livres.pour

    les

    paroles

    et

    la

    musique

    ».

    Le

    double

    jeu

    de

    Gluck

      ou

    de

    Salieri)

    n échappe

    pas

    à

    tout

    le

    monde,

    on

    le

    pense

    bien.

    La

    Harpe

    déclare

    que

    «

    si l ouvrage

    réussit,

    Gluck

    aura

    tout

    fait;

    s il

    ne

    réussit

    pas,

    if

    sera

    en

    entier de

    Salieri

    :

    rien

    n est

    mieux

    arrangé

    ».

    Personne,

    toutefois,

    ne;

    semble

    plus

    douter,

    désormais,

    que

    Gluck

    n y

    ait

    vraiment

    mis

    du

    sien.

    Et

    comment

    en

    serait-il

    autrement?

    Salieri

    arrive

    à

    l im-

    proviste

    dès

    janvier

    1784

    et

    se

    présente

    au

    Comité,

    officiellement

      en

    «

    en

    demandant

    acte

    »)

    comme «

    fondé

    delà

    procuration

    de

    Gluck...

    »

    Et

    les

    répétitions

    com-

    mencent;

    on

    les

    suit

    avec,

    ferveur,

    dans,

    le

    monde

    musical,

    et

    les

    connaisseurs

    déclarent

    ;

    :

    «

    On

    n a

    remarqué

    -aucune

    disparate

    qui

    eût

    pu

    faire

    connaître

    la

    ;

    différence

    des

    deux

    manières,

    ce

    qui

    doit

    faire

    supposer,

    que

    l élève,

    est

    digne

    du maître.

    »

    Pour

    achever,

    le

    jour

    venu,

    le

    26,avril,

    l affiche

    et

    lés

    journaux

    annoncent

    a

    les

    Danaïdes,

    tragédie

    en

    cinq

    actes,

    paroles

    de

    M.

    XXX,

    musique

    de

    MM.

    le.

    cheva-

    lier

    Gluck

    et

    Salieri

    ».•—

    Enfin,

    l oeuvre

    est

    jouée,

    fait,

    229

  • 8/18/2019 Migot concerti

    6/18

    LE

    -•

    MENESTREL

    malgré

    quelques

    restrictions,

    une

    impression

    d'autant

    plus

    profonde

    que

    le

    spectacle

    est

    plus tragique...

    et

    les

    critiques

    formulent

    encore

    : «

    Il

    ne^

    paraît

    pas

    que

    le

    public ait remarqué

    aucune

    disparate

    dans la

    composi-

    tion,

    ce

    qui doit faire

    supposer que

    M.

    Salieri

    est

    digne

    des'associer

    à

    ce

    grand homme...

    »

    Après

    quoi,

    six

    réprésentations

    ayant

    déjà été

    don-

    nées

    (les 26

    et

    3o

    avril, 4,

    7,

    11

    et

    14

    mai), Salieri

    ayant

    bien

    et

    dûment

    touché

    les

    12.000

    livres

    conve-

    nues,

    le Journal de

    Paris du

    16;

    mai insère

    une

    lettre

    adressée

    à

    Du Roullet,

    le 26

    avril,

    Gluck déclare

    :

    «

    La

    musique

    des Danaïdes

    est

    entièrement

    de M.

    Sa-

    lieri

    et

    je n'y ai

    eu

    d'autre

    part

    que

    celle

    des

    conseils

    qu'il

    a

    bien

    voulu

    prendre de moi

    et

    que

    mon

    estime

    pour

    lui

    et

    mon

    peu

    d'expérience

    n'ont inspiré de

    lui

    donner.

    »

    Puis,

    comme

    cette

    série

    de

    faux,

    enfin dévoilés,

    fait

    plutôt

    mauvais effet,

    Salieri

    apporte

    au

    même

    journal

    une

    longue lettre, où il

    proteste

    que

    la

    déclaration

    de;

    Gluck

    est

    pour

    lui

    «

    une

    nouvelle faveur de

    ce

    grand

    homme

    »,

    que

    tout

    ce

    qu'il

    y

    a

    de

    bon dans

    son

    oeuvre

    irie

    doit

    à

    l'auteur

    â'Iphigénie

    et

    qu'il aurait manqué

    à

    la reconnaissance s'il

    n'avait associé

    son

     nom

    au

    sien

     propre.

    Et

    le

    tour

    est

    joué-.

    Mais,

    décidément, Salieri n'était

    pas

    fier

     

    Car,

    en

    sommé,

    en

    dépit

    de

    ses

    détracteurs,,

    qui; s'étaient,

    dès

    lors, donné beau jeu,

    les

    Danaïdes

    étaient

    une

    grande

    oeuvre

    et

    le

    succès

    que

    lui faisait

    le

    public, indifférent

    aux

    dessous de

    cette

    histoire, était

    on

    ne

    peut

    plus

    légitime.

    Plus

    tard,

    la

    reprise

    de

    1817,

    qui futplus éclatante

    encore

    (agrémentée

    d'une

    Baccha-

    nale, de

    Spontini),

    lui valut; même l'honneur d'une

    parodie

    célèbre,

    ce

    qui

    est

    toujours la plus

    notoire des

    consécrations:

    les

    Petites

    Danaïdes,

    de

    Gentil.

    Oui,

    ;

    l'oeuvre

    est

    l'une

    des

    plus

    remarquables qui

    aient

    paru sur

    la

    scène

    française

    après

    Gluck,

    à

    la fin

    du

    xvine

    siècle. Il

    est

    facile

    de

    s'en

    rendre

    compte:

    encore,

    puisqu'elle

    a

    été

    rééditée (dans

    la

    collection

    Michaélis,

    vers

    1880). Je

    ne

    l'analyserai

    pas,

    mais la

    plupart des

    pages

    mériteraient:

    au

    moins

    une

    exécution

    de

    concert.

    L'Ouverture

    d'abord, puis les

    premières

    scènes,

    qui réconcilient

    eh

    apparence

    Danaùs

    et

    Lyncéè,

    puis,

    surtout,

    au

    second

    acte,

    choeur des Danaïdes,

    et

    la

    grande scène

    entre

    Danaùs

    et

    Hypermnestre...

    «

    Quand

    tes

    soeurs

    ont

    juré de servir-ma

    vengeance

    »,

    et

    l'air d'Hypermnestre

    accablée.

    Le troisième

    acte

    aussi

    :

    en

    entier,

    avec ses

    danses

    çharmantes;et

    l'entrain

    de

    ses

    -;

    choeursj

    et

    surtout

    l'air

    superbe

    d'Hypermnestre

    :

    «

    M.onpèrë...,

    mon

    époux...

    T^ieux

     

    quel affreux

    mar-

    tyre

     ...

    »

    Enfin,

    quelques

    scènes

    encore,

    plus

    terribles

    :

    ou

    plus

    passionnées,;

    du

    quatrième

    et

    du cinquième

    acte

    .;;

    Un

    avenir

    -

    brillant

    s'ouvrait,

    à

    Paris,

    pour

    l'adroit

    ..

    Vénitien,

    car

    tout

    ce

    qu'il eût proposé était

    :

    accepté

    d'avance

    et

    sans

    exameri.

    Il n'eût

    cependant

    risqué

    de

    -

    perdre

    ces

    avantages,

    s'il n'avait

    rencontré

    un

    aide

    plus

    puissant

    encore

    que

    Gluck: Beaumarchais.

    Entre

    maints

    livrets,

    Salieri

    avait

    emporté

    une

    adaptation

    Corneille,

    par

    Gaillard,

    les

    Horaces;

    joués

    en

    décem-

    bre

    1786,

    à

    la

    Cour

    puis

    à

    l'Opéra,

    ce

    fut-ce

    que

    nous

    appelons

    un

    four

    noir. Mais

    Tarare,

    donné

    -le 8

    juin

    1787, fut

    la

    grande revanche.

    C'est

    encore

    une

    histoire mouvementée

    et

    amu-

    sante

    (comme

    toutes

    celles

    que

    mène

    Beaumarchais)

    et

    qu'Adolphe

    Jullien

    a

    contée

    de façon qu'il

    ne

    soit plus

    possible

    d'y

    revenir.

    Beaumarchais

    avaitd'abord

    envoyé

    à

    Gluck

    son

    poème,

    conçu

    et

    écrit

    au

    temps

    des

    Da-

    naïdes

    ex

    au Mariage

    de Figaro

    [domles.premier

    représentations coïncident

    à

    un

    jour

    près)

    Ce

    t

    K

    admiration

    pour

    lès chefs-d'oeuvre

    de

    Gluck

    quip'

    avait-persuadé

    de s'essayer

    dans

    ce

    genre

    si

    tieu/•'>

    pour

    lui,

    ou, pour

    mieux

    dire

    (car

    on

    l'a

    dit

    et

    il

    l'air-

    lui-même),

    de

    «

    réformer

    le

    mauvais

    genre

    de

    spectacle

    appelé

    aujourd'hui

    opéra

    ».

    Et

    Gluck,

    naturellement

    transmit

    ce

    nouveau

    texte

    à

    Salieri.

    Et

    Tarare

    éclo'

    sur

    la

    scène

    de

    l'Opéra

    après

    des

    années

    d'attente

    de

    dis-

    '

    eussions,

    de querelles

    et,

    d'enthousiasmes,Vaprès:

    des

    -

    répétitions

    publiques houleuses

    et

    des

    .répétitions

    prj.

    vées

    où retentissaient

    «

    des

    applaudissements

    à faire

    tomber

    la salle

    »,

    toutes

    choses

    éminemment

    propres à

    chauffer le

    succès

    par

    avance

    et

    dont

    l'émotion

    fut

    encore

    entretenue,

    longtemps

    après,

    par

    l'habileté

    de

    Beaumarchais... Tarare fut

    un

    succès

    de

    curiosité

    fré- l

    nétique.

    Tout

    ce

    qui pouvait piquer

    cette

    curiosité,

    dans le

    comique aussi

    bien

    que

    dans

    le

    tragique

    dans

    la mise

    en

    scène

    comme

    dans

    la danse,

    se

    trouvait

    ici

    rassemblé,

    et

    la

    musique la relevait

    sans

    lui

    nuire.:

    Adolphe

    Jullien

    cite cette phrase

    de Pitra :«

    Ce

    que

    Beaumarchais

    désirait,

    c'est

    une

    musique

    qui

    n'en

    fût

    :

    pas

    ».

    Et

    il ajoute:

    «

    Voilà, le.

    mot

    vrai

    ».

    C'est

    bien

    ce

    qui

    résulte

    de

    toutes

    lés

    théories

    exposées

    dans

    sa

    pré-

    face.

     

    .

    La partition

    de Tarare

    (dont

    on

    peut.se

    rendre

    compte

    également, grâce

    à

    la

    collection Michaëlis),

    bien

    que

    très

    sensiblement

    inférieure

    à

    celle

    des-Dandiies,

    reste

    cependant intéressante.

    J'y

    riote :-,l'Ouvertufe,.le

    choeur des

    Ombres,

    au

    prologue,

    la

    scène

    d'Atar

    et

    de

    .Tarare,;

    au

    premier

    acte, et

    .surtout

    l'ait

    d'Atar

    ;

    «

    Qu'as-tu

    fait de

    ton

    mâle

    courage?

    » ;

    au

    second

    acte

    les airs

    d'Arthénée

    (le

    grand-prêtre),

    surtout

    son

    iiivo-.

    cation

    :

    «

    Ainsi

    qu'une,abeille...

    »,

    qui

    succède..ayec

    grâce,

    au

    monologue dé

    Tarare

    ::

    «

    De

    ton

    repaire,

    affreux

    vautour.

    :..».;,puis,

    au

    ^quatrième,

    l'air

    d'Astasie:

    «

    O

    mort,

    termine

    nies douleurs

     

    »

    qui

    est,

    enfin,

    du

    meilleur

    Salieri:;.et

    encore,

    lepetit

    air

    de

    Spinetti:.«Je

    partage

    votre

    détresse

    ;

    enfin,

    au

    cinquième,

    Pair

    d'Atar

    :

    «

    Fantôme vain,

    idole

    populaire

     

    ».

    —:_

    La

    chanson

    de

    ..

    Calpigi

    : «

    Je

    suis

    natif de

    Ferfare

    »,

    et

    sônrefrain:

    ;

    «

    À-hi,

    povero

    Câlpigi

     

    »

    n'a

    aucune

    espèce;;de

    Valeur,

    mais

    sa vogue

    fut telle...

    qu'on

    ne-:

    peut

    .en

    négliger

    le

    souvenir.

    I;

    - '.-.: ' .

    :

    ;'..

    ;s;:;

    --,..

    Encore qu'un

    peu

    ;éclipsé

    par

    Beaumarchais,.

    Saberi

    avait

    eu

    son;

    succès

    personnel; le;

    soif

    de

    la

    première

    représentation

     .:

    il

    fut

    porte:

    sur

    la;.seèhe

    par

    :ses;inter-

    prètes,

    ce

    qui

    était

    encore

    sans

    exerrïplej

    .

    ,

    ;-

    : :>

    Mais^ee

    n'est

    pas.

    lé dernier-souvenir,

    qu'on

    garda

    de

    -lui.

    à

    Paris.

    Sur

    ce

    point

    comme

    survies

    -wM

    .

    M.

    Ad.:Jullien

    est

    a

    consultera

    il

    çiteplusieurs-letw

    inédites

    de

    Salieri

    fort intéressantes.

    Une

    fois

    dejioe,

    Gluck,,

    avant

    de

    mourir,

    avait

    repasse

    à;:son;-eleve

    poème

    accepté:

    par

    lùLvC'étàit

    une

    cantate:;

    religiÇ

    ,.

    texte

    français du

    chevalier

    Roger

    :;feJkp«#

    ^.'

    Et

    une

    fois

    de

    .piusj-iorsqù'MlMcutâ^nv.GpnWl

    rituel

    îe-'3.o

    mars

    1788,.l'annôncevqui

    en

    n*p||j

     . -

    tait

    'que

    la musique-

    était

    du,«

    chevalier

    AïWcK,

    M. Salieri:

    »

    Onnesaura^.jamais:^i:

    GIucM-ay^

    ^

    :

    part,

    en

    ^/^^i^^ii^^:^^^^^

    gloire

    n'aurait

    rien

    à;

    en

    tirer^toût

    soucidece

    ge_:.

    ^

    assez

    superflu.. Une

    autre::oeùyreV-tih

    Opér^

    ;P0^.

    ._

    chef

    de la

    Société des

    Jinfants-d'i^llon,

    Jarun^

    ;

    tulé la

    Princesse dé

    Bàbjlone, ;fut

    ;ëricorev;

    ^m

    -

    Salieri,

    et

    :même>

    un

    insfàn^

    à

    frétât

    de projet;

     :'

    _-.-'.' :

    .;:;;>;-

    -^/:--:::'-^x^

    :'-M/:'-

      o

  • 8/18/2019 Migot concerti

    7/18

    LE

    •MÉNESTREL

    Revenons

    cependant

    un

    peu

    en

    arrière,

    en

    suivant

    le

    maître

    italien

    dans

    sa

    patrie

    d'adoption.

    Lorsque

    Salieri

    était

    rentré à

    Vienne,

    comble des

    libéralités

    de

    l'Opéra

    et

    de la

    Reine, son

    premier

    soin

    avait

    été

    de

    faire

    traduire

    les

    Danaïdes

    en

    allemand (ce

    faxDanaiis)

    et

    Tarare

    en

    italien

    (Axur

    re

    d'Ormus, dès

    1788).

    La

    partition

    de

    ce

    dernier

    ouvrage

    (qu'on

    enten-

    dit

    plus-tard

    à

    Paris,

    en

    1813) fut

    en

    même

    temps

    com-

    plètement

    remaniée,

    comme

    il

    est

    aisé de s'en

    apercevoir

    (elle

    fut

    éditée

    par

    Breitkopf).

    Et

    l'une

    et

    l'autre

    rem-

    portèrent

    le

    plus

    grand

    succès.

    Salieri

    avait,

    à

    Vienne,

    et

    auprès

    de

    l'Empereur,

    une

    situation

    telle,

    qu'en

    bonne

    foi

    on

    ne

    peut

    concevoir

    l'espèce

    d'affolement

    que

    lui

    causa

    la

    venue

    du

    pauvre,

    humble,

    mais

    génial

    Mozart.

    Il

    était

    arrivé

    en

    1766,

    emmené

    par

    le maître

    delà

    chapelle

    impériale

    Gaasman

    (lequel

    avait été

    à

    Venise

    faire

    jouer

    quelque

    opéra

    et

    s'était

    intéressé à

    l'enfant)

    ;

    et,

    dès

    1770,

    il

    avait

    commencé

    d'offrir

    au

    public

    une

    série

    d'opéras-bouffes

    qui

    avaient

    plu.

    Si

    bien, qu'à

    la

    mort

    de

    son

    maître,

    en.

    1775, il

    avait obtenu

    cette

    place

    de

    maître

    de

    la

    chapelle

    qu'il

    devait

    garder

    cinquante

    ans,

    presque

    jusqu'à

    sa

    mort.

    Pour

    approcher

    de

    Gluck,

    il avait

    fait

    appel

    à

    son

    compatriote

    Calsabigi,

    l'auteur

    tfOrphée

    et

    dAlceste

    (qui,

    par

    parenthèse, fut aussi

    celui,

    non

    nommé,

    de.

    cette

    Ipermnestra

    devenue

    les

    Danaïdes).

    Et

    nous

    l'avons

    vu,

    sous

    l'égide

    souveraine

    de

    Gluck,

    conquérir

    Paris

    après

    Vienne.

    Il

    eût

    pu

    se

    fier

    à

    son

    propre

    talent,

    sans

    recourir

    à

    ces

    basses

    intri-

    gues,

    à

    ces

    ruses

    sournoises

    que

    M.

    Jullien

    signale, soit

    avec

    les

    administrateurs

    de l'Opéra, soit

    contre

    les

    musi-

    ciens

    français

    tant

    soit

    peu

    redoutables.

    Mais le jeune

    Mozart,

    lorsqu'il lui

    apparut

    en

    1781,

    l'éblouit

    tellement,

    qu'il

    en

    arriva

    à

    craindre,

    non

    seu-

    lement

    pour

    l'avenir

    de

    ses

    oeuvres,

    mais

    pour sa

    situa-

    tion

    même,

    que

    personne

    ne

    songeait

    à

    menacer.

    Il

    n'est,

    dès

    lors,

    pas

    de

    petite

    manoeuvre

    qu'il

    n'employât,

    lui

    étranger,

    pour

    empêcher

    Mozart de

    réussir

    en

    son

    propre

    pays.

    Celui-ci

    osait-il prélendre

    à

    l'éducation

    musicale

    d'une

    princesse,

    Salieri

    faisait

    préférer

    un

    maître

    obscur.

    Quelque

    succès

    personnel

    était-il

    à

    pré-

    TOhyil

    mettait

    tout

    en

    oeuvre

    pour

    l'atténuer

    ou

    même

    empêcher

    l'invitation

    qui

    l'eût

    provoquée.

    Mozart

    avait-

    il

    écrit

    un

    air

    pour

    un

    chanteur

    qui désirait l'intercaler,

    selon

    l'usage,

    dans

    une

    autre

    pièce, Salieri prévenait

    charitablement,

    en

    ami,

    celui-ci,

    que

    l'Intendance de la

    wur

    désapprouverait

    la

    chose,

    et

    l'artiste, pris

    depeur,

    ne

    s

    apercevait

    que trop

    tard de

    la

    ruse

    mensongère

    dont il

    pâtissait

    et

    Mozart

    avec

    lui. Si

    tout

    un

    opéra

    nouveau (comme

    les

    Noces

    de

    Figaro

    ou

    Cosi fan

    tutte)

    «trait

    en

    répétitions,

    c'était

    bien

    pis

    :

    des

    retards inac-

    coutumés

    surgissaient

    on

    ne

    sait

    comment,

    ou

    bien le

    °™«

    se

    répandait

    des

    difficultés

    décevantes

    de

    cette

    bon

    e'

    1

    fallait

    1,autorité

    de

    l'Empereur même

    L

    C°Uper

    court-

    Encore

    s'ingéniait-on,

    le

    succès

    Cgls'

    P°ur

    l'empêcher

    de

    se

    prolonger.

    découS'U- eUX»Véllitien'

    cePendant,

    n'avait

    garde

    de

    se

    prit

     V-lr''etMoza«,

    dans

    ses

    lettres,

    montre

    assez

    qu'il

    de

    recn1Vei^em le

    ehanHe

    sur

    ses

    compliments,

    avant

    Mais

    p

    aiU:e

    sa

    fcusseté

    et

    jusqu'à

    ses

    «calomnies);,

    et

    oh',/

    VerUé'

    U

    faut

    bien

    que

    Salieri

    en

    ait fait

    tant,

    PrémauP-0Uj

    qu'on

    I'ait

    même

    accusé

    de k

    mort

    si

    ree

    de

    Mozart.

    La

    question

    ne

    se pose pas

    ;

    mais

    qu'il

    en

    ait

    été,

    pour

    sa

    part,

    une

    cause

    indirecte

    il

    n'est,

    pas

    excessif

    de

    lui

    en

    laisser

    la

    honte.

    Mozart,

    en

    dépit

    de

    ses

    succès,

    en

    dépit

    du

    soin

    qu'il

    prenait de

    sauver

    les

    apparences,

    dépérissait

    de

    misère

    et

    de

    priva-

    tions,

    chacun

    le

    savait.

    Tout

    ce

    que

    Salieri

    trouva

    de

    mieux

    à

    dire,

    lorsqu'il

    fut

    enfin

    débarrassé

    de

    lui,

    c'estcet

    aveu

    cynique;. «Si

    cet homme

    avait vécu,

    on

    ne

    nous

    eût plus donné

    bientôt

    un

    morceau

    de

    pain de

    nos

    ouvrages.

    »

    —Après

    quoi,

    pour

    satisfaire

    (si

    vous

    voulez)

    sa

    conscience,

    il

    eut

    l'adresse

    de

    venir

    ouvertement

    en

    aide

    aux

    fils

    de

    Mozart.

    Encore

    une

    fois,

    une

    rivalité

    loyale

    eût dûpleinement

    lui suffire...

    N'avait-il

    pas

    tous

    les

    atouts

    dans

    son

    jeu?

    Tout

    ce

    qu'il

    voulait,

    à

    Vienne,

    il

    l'avait.

    Après

    avoir

    réussi

    à

    faire

    du

    Gluck,

    il

    s'était

    essayé

    à

    faire du Mozart:

    pour

    contré-bal.ancer

    les

    trop

    gênantesNo^\edi Figaro,

    il

    écrivit

    certaine

    Grotta

    di Trofonio

    qui,

    en

    1785,

    remporta

    un

    succès

    éclatant. Il

    est

    vrai

    que

    le

    livret

    était

    si

    sot

    que,

    traduit

    par

    Moline,

    cet

    Antre de

    Trofonius

    fut

    refusé

    à

    Paris.

    Mais la

    musique en

    est

    encore consi-

    dérée

    comme

    lé meilleur

    ouvrage

    de

    Salieri

    dans le

    genre

    bouffe,

    et

    elle

    a

    été gravée.

    Si

    nous

    comptons

    encore,

    avant

    et

    après,

    les

    triomphes

    remportés

    par

    Danaùs

    et

    par

    Assur,

    nous

    renoncerons

    à

    chercher

    comment

    le

    bien

    rente

    et

    bien

    portant

    Salieri pouvait sérieusementavoir

    peur que

    Mozart

    lui

    ôtât le pain de la

    bouche

     

    Ii

    semble,

    pourtant,.

    que

    l'ombre de Mozart

    passe

    encore

    à

    travers

    les

    années

    suivantes

    de

    sa

    vie.

    Dans

    une

    pétitionprésentée

    presque

    à

    la

    veille de

    sa

    mort,

    Mozart

    avait humblement demandé

    une

    place de

    second

    maître

    de la chapelle,

    en

    suppléance

    de

    Salieri,

    se

    basant

    sur ce

    fait

    que

    celui-ci n'avait

    jamais écrit

    de

    musique reli-

    gieuse. Salieri

    fit

    rejeter

    la

    requête,

    mais

    peut-être,

    à

    la longue, le

    fit-elle

    réfléchir...

    Après

    une

    douzaine

    d'opéras

    encore, un

    zèle

    nouveau

    lui vint

    soudain de

    prouver

    qu'il

    n'avait

    qu'à

    vouloir

    pour

    écrire,

    tout

    comme

    un

    autre,

    de la

    musique

    d'église.

    Et

    ce ne

    furent

    plus

    que

    messes,

    motets,

    pièces

    liturgiques...

    et,

    pour

    achever

    (comme Mozart,

    toujours),

    un

    Requiem

    destiné

    à

    ses

    propres

    obsèques,

    et

    qui

    fut

    exécuté

    pour

    la

    première fois

    à

    cette

    occasion.

    De

    grands honneurs

    lui

    venaient,

    en

    même

    temps,:

    soit

    de

    Vienne,

    où le

    cinquantenaire-de

    ses

    débuts

    en

    cette

    ville fut

    solennellement

    fêté,

    soit

    de Paris

    d'où la

    Légion

    d'honneur

    lui fut

    envoyée

    par

    Louis

    XVIII

    et

    la place

    de

    membre étranger par

    l'Académie

    des

    Beaux-Arts.

    On

    le

    considérait

    comme

    un

    aimable

    homme,

    amusant,

    gourmand,

    spirituel,

    obligeant

    même,

    et

    tout

    dévoue

    aux

    entreprises

    musicales,

    sociétés

    ou

    Conservatoires.

    Il

    fut dans les

    meilleurs

    termes

    avec

    Haydn

    et

    Beethoven

    (qui

    ne

    le

    gênaient

    pas)

    et

    donna

    même

    des

    leçons

    à

    ce

    dernier,

    comme

    plus

    tard

    à

    Schubert

    et

    à

    Liszt...._

    Des

    leçons

    de métier,

    de

    maniement

    des

    voix,

    de

    déchiffre-

    ment

    des

    partitions

    d'orchestre:

    :

    c'était,

    chez-

    lui

    une

    spécialité,

    qu'il

    possédait

    comme

    pas

    un.

    Il avait

    à

    peine

    obtenu

    sa

    retraite

    lorsqu'il

    mourut,

    le

    7

    mai

    1825,

    à

    75

    ans.

    :

    ::

    Henri

    EE

    CURZON.

    NOTRE

    SUPPLÉMENT

    MUSICAL

    (pour

    les

    seuls

    abonnés à

    la

    musique)

    Nos

    abonnés

    à

    la

    musique trouveront,

    encartés

    dans

    ce

    numéro,

    Chanson

    et'Moment

    Musical,

    d'Alexandre

    Tcherepmne,

    extraits

    A'Episodes.

    23l

    —.

  • 8/18/2019 Migot concerti

    8/18

    LE

    «MÉNESTREL

    LA

    SEMAINE MUSICALE

    Trianon-Lyrique.

    Deuxième spectacle

    Bériza

    :

    Jacob

    che\

    Labàn de KCECHLIN,

    la

    Fête de

    la Bergère de

    G.

    MIGOT

    et

    la

    Farce

    du

    Cuvier

    de

    Gabriel

    DUPONT.

    Nous

    devons

    à

    Mme

    Bériza

    un

    nouvel

    et

    séduisant

    spectacle.

    Après

    Aucassin

    et

    Nicolette

    de Le

    Flem

    et

    les

    Sept Chansons

    Malipiero, voici

    que

    Mme

    Bériza

    nous

    offre la

    Fête

    de la

    Bergère

    de

    G.

    Migot

    et

    nous

    révèle

    enfin

    cette

    Farce

    du

    Cuvier

    tant

    attendue.

    Ces

    deux dernières productions

    étaient accompagnées

    de

    Trois

    Petits

    Préludes-nonr orchestre

    de

    M. Dedieu-

    Peters,

    fort

    bien

    dirigés

    par

    M.

    Siohan,

    et

    qui dénoncent

    une

    fine

    et

    riche

    nature;

    ainsi

    que par

    une

    pastorale

    biblique

    en

    un,acte,

    paroles

    et

    musique de Charles

    Koechlin,

    qui, malgré

    son

    intérêt

    technique, l'émotion

    grave

    et

    l'effusion de certains

    passages,

    malgré,

    surtout,

    la

    transparence

    d'un

    orchestré

    dominent

    les

    timbres

    purs,

    a

    paru

    manquer

     de l'indispensable

    intérêt drama-

    tique. Un

    beau

    et

    sobre décor de

    Maurice Denis

    et

    les

    belles

    voix

    de

    Mme de Gonitch

    et

    de M. Vidal

    n'ont

    pas

    suffi

    à

    racheter

    l'indigence

    «

    théâtrale

    »

    de Jacob

    che^

    Labàn.

    -

    -

    -.'..;

    La

    Fête

    de

    la Bergère,

    de

    Georges

    Migot,

    a, par

    contre,

    rallié

    tous

    les

    suffrages

    par

    l'originalité

    d'un

    ballet curieusement

    conçu

    par

    J.

    Lemiërre

    et

    l'agré-

    ment

    d'une

    musique qui

    ne

    doit

    rien

    à

    personne.

    .

    L'oeuvre

    fut

    écrite d'après

    les

    Trois

    Epigramïnes

    du

    même

    auteur,

    dont

    nous

    connaissons

    la réduction

    pour

    piano déjà publiée,

    et

    qui furent

    joués

    par

    l'une de

    nos.

    grandes

    associations

    symphoniquès.

    Avec

    l'appoint

    d'un

    scénario

    de

    ballet,

    elle prend

    toute

    sa

    signification. Une

    orchestration

    vive

    et

    spirituelle

    anime les fermés

    des-

    sins,

    les libres

    contrepoints des

    lignes

    souples. Des

    réso-

    nances

    imprévues

    et

    :

    dues

    au

    dispositif hardi

    des

    registres choisis

    justifient,

    à n'en

    pas

    douter,

    les

    perpé-

    tuelles recherches

    acoustiques

    de G. Migot.

    L'aérienneté

    de

    cette

    musique

    apparaît

    vraiment:

    rare,

    en

    dépit

    de

    sa

    solidité

    constructive.

    Le

    mouvement

    pastoral

    et

    la fan-

    taisie

    finale

    fusent

    les sémillantesépinicies

    desgrands

    oiseaux

    de

    rêve

    ont

    particulièrement

    plu:. Réglée

    par

    Mme

    Chasles,

    dans

    un

    décor

    et

    avec

    les

    costumes

    de

    Leleu-Bourgoin,

    la Fête

    de

    la

    Bergère

    était dansée

    par

    l'exquise

    Mme

    Monna

    Pàïva; obligeamment prêtée

    par;

    l'Opéra-Comique^

    entourée

    MUes Germâ-irië

    Merouze,

    H. Sauvegarde

    et

    L.

    Sauvegarde.

    :V

    La Farce

    du

    Cuvier

    an

    si

    regretté

    Gabriel

    Dupont

    fut

    la joie de

    la soirée. De

    songer

    que

    l'auteur

    est

    mort,

    sans

    avoir

    vu

    jouer

    à

    Paris

    ni

    la Glu,

    ni la

    Farce,

    m

    Antar,

    mais la seule Cabrera,

    une

    profonde

    tristesse

    nous

    envahit

    et

    aussi

    comme

    une.honte.

    Qu'un

    çompo--

    siteur

    aussi français,

    notre

    second:

    Bizet^

    ait

    été

    à

    ce

    point

    méconnu,

    voilà

    qui

    nous

    inciterait,

    à

    demander

    des

    comptes

    aux

    «

    responsables

    «...Les

    plus grands

    personnages

    de

    la

    politique

    se

    ..sont

    vu

    contrôler

    par-

    leurs

    pairs,

    et

    d'aucuns

    ont

    comparu

    devant

    des

    «

    hautes

    cours

    »

    pour

    des

    crimes

    peut-être

    moins

    avérés

    que

    celui

    qui fut commis

    envers

    un

    musicien aussi

    admi-

    rable,

    un

    être aussi exquis

    que

    Gabriel

    Dupont.

    La

    revanche qui

    sonne

    dès

    aujourd'hui

    ne

    rendra

    pas

    au

    «

    petit Dupont

    »

    la vie

    et

    le

    génie

    que

    la

    mort

    stupide

    lui

    vint

    ravir

    à l'aube

    rouge

    de la

    dernière

    guerre.

    Mais,

    ô

    Paris

     

    accueillant

    à

    tant

    de fadaises

    et

    balivernes

    natio-

    nales

    et

    étrangères,

    quelle

    leçon

    pour

    toi

    en

    ce

    jour où

    la-Farce

    Cuvier,

    qui

    sous

    la forme

    d'un

    fabliau

    faisait

    si joyeusement

    rire

    jadis,

    te

    revient

    parée

    d'une

    musique éternellement

    jeune

    et

    de

    tradition

    si

    pure

    L'initiative

    de

    Mme

    Bériza

    est

    si

    digne

    d'éloges

    que

    je

    ne

    me

    sens

    pas

    la- force

    d'énoncer

    quelques

    critiques

    Il

    est

    certain qu'à l'Opéra-Comique,'

    la

    Farce

    du

    Cuvier

    a

    désormais

    sa

    place

    tout

    indiquée,-

    de

    nouveaux

    éléments

    de

    succès

    ne

    manqueraient

    point,

    tant

    de

    la

    part

    des

    interprètes

    que

    de

    celle

    du

    metteur

    en

    scène

    Cependant

    reconnaissons

    le

    gros

    effort

    tenté

    et

    la

    réussite partielle

    :

    et

    tout

    d'abord

    la

    composition

    si

    magistrale

    que

    M. Georges

    Petit

    fit

    du

    rôle

    de

    Jacquinot.

    Cette

    merveilleuse

    identification

    de-

    l'artiste

    avec

    son

    personnage

    voix,

    diction

    et

    jeu

    --nous

    étonne

    d'au-

    tant,

    plus

    que, pour

    nous,

    il.

    demeurait

    jusqu'ici

    le '

    Pelléas

    inégalé

    depuis Jean

    Périer,

    Auprès de.lui,

    Mme

    Bériza

    fut

    une

    truculente

    et

    spi-

    rituelle

    Perrinette,

    de séduisante

    voix

    dans

    la

    scène

    d'amour.

    Mme

    Ferriy

    se

    montra

    majestueuse

    à

    souhait

    dans

    l'acariâtre belle-mère,

    et

    Mmes

    Liera,

    Biéry

    et

    Fon-

    taine,firent

    un

    trio de

    voix fraîches

    et

    plaisantes.

    Les

    choeurs

    ne

    manquèrent point

    de

    mordant,

    en

     â

    fugue finale,

    et

    le chef

    d'orchestre,

    M. Georis,

    obtint

    un

    gros

    succès

    personnel dans

    l'ouverture

    et

    le

    ravissant

    -intermède.

    Louons

    lès

    charmants décors

    de Medgyés^

    si

    riants

    en

    regrettant

    toutefois

    que

    le cuvier soit

    si

    petit...

    ce

    qui

    rend

    .incompréhensible

    le

    désespoir

    de

    Perrinette

    «

    y

    »

    précipitée.

    Et

    maintenant,

    quand

    .serons-nous

    conviés

    à

    entendre

    la

    Farce

    du Cuvier

    à

    l'Opéra-Comique?

    .

    : Henri.GoLLET.

    La

    Petite

    Scène.

    Le Retour

    d'Ulysse

    dans

    sa

    patrie,

    opéra

    de MONTEVERM,

    harmonisé

    et

    orchestré

    par

    M. Vincent

    d^IiroY,

    livret de

    Giacomo BADOARO,

    tra:

    duit

    et

    réduit

    en

    trois

    actes

    et

    neuf

    tableaux

    par.

    M. Xavier

    DE

    CorjRviLLÉ.

    ..

    Louons

    la

    Petite

    Scène

    de

    son

    apostolat

    en

    fapr

    d'oeuvres

    oubliées, inconnues

    ou

    méconnues.

    Ellle

    vient

    .

    de

    nous

    présenter

    un

    enfant trouvé,

    sans

    état

    eiVihi

    la'

    fin du

    siècle dernier,

    parmi les

    manuscrits

    de

    la

    biblio-

    thèque de

    Vienne.

    L'aûthëncité

    en'fut

    établie

    ily

    a

    une

    :

    vingtaine

    d'années

    par

    le,Dr

    Goldschmidt,

    etTontiesau-

    rait désormais

    douter

    que

    le livret

    du

    signer

    Giacpnio

    Badoaro,

    mis

    en

    musique par

    Monteverdi,.ait

    été

    repré-

    senté

    pour

    là première fois

    à

    Venise:;eri::i64i,:deux;MS

    avant-la

    mort

    de

    l'illustre

    musicien.;-:

    -.;'

    If,,

    ]

    .'--.'

    C'est

    un

    drame construit d'après

    lèsrëcifs;

    de

    -7'^fJ*

    sée

    et

    donnant

    lieu

    à

    une

    musique

    extrêmement

    variée,

    passant

    du

    grave au

    doux,

    du^laisant

    au

    sévère»

    avecune

    vérité,

    uae

    sincérité

    d'expfessiohextrêmement

    frappantes

    etdontrintérêt.nelanguitpoint.Que

    Pénélope

    s^larnejite,

    ;'

    qu'Ulysse

    s'élance

    de la

    tristesse

    désespérée:à;l'^aIfâtion

    joyeuse devant

    là patrie;

    retrouvée;

    que;.

    les;.prétendaii

    s'accordent

    en

    de ténéhreusés.:.

    machination)^ qu^

    jeunes

    coeurs'échangent

    leursaveux-,

    qu'un

    goinfre

    in

    ^

    ; pide

    célèbreles-glôires

    .de

    layboùstifaille,0^^^

    sage

    Minerve

    instruise

    le

    jeune

    Télérhaque,-;dont

    lajL^

    :

    filiale s'exhale

    en:touchàntës

    adji^àtions^pârtout^

    ^

    teur est

    saisi

    par ce

    sentiment'

    de

    -loyal âçcôro

    textêetla

    musique.

    .'.

    :::

    >

    ja

    Ce

    texte

    :-—

    insistonsry:

    4^

    a

    hoifrie.

    :

    :nSW

    .^

    ^

    ;

    plume de M. de

    Gourvillè;

    ilionserye

    bien#:.cou^.

    naïve

    trop souvent

    voilée

    -dans

    lès^;

    traductions^

    ^

    exemple, lès

    'pourceaux y

    sont

    simplement

    '^S^:

    cochons

    (ces

    vocables d'ailleurs,

    che?ies:Grees,^

    1 .y.,

     —

    232

  • 8/18/2019 Migot concerti

    9/18

    LE

    •MÉNESTREL

    LA

    SEMAINE

    DRAMATIQUE

    Odéoii.

    Faust,

    pièce

    en

    trois

    actes et

    seize

    tableaux,

    d'après

    la

    tragédie

    de

    GOETHE

    (première

    partie),

    de

    ;

    MM.

    Louis

    FOREST

    et

    Charles

    ROBERT-DUMAS,

    musique

    de

    M.

    André

    CADOU.

    Les

    auteurs

    ont

    serré

    de

    fort

    près

    dans

    leur

    adapta-

    tion

    en

    vers

    français,

    le

    texte

    et

    l'ordre

    des

    -scènes.

    Quelques

    changements,

    comme

    la

    suppression

    de

    Wagner

    dans

    la

    scène première,

    ce

    qui la

    ramène

    à

    un

    long

    monologue du

    Docteur

    quand

    l'esprit

    delà

    Terre

    cesse

    de

    lui

    donner

    la

    réplique.

    Mais

    présence

    du

    «

    Famulus

    «aurait-elle

    préservé de

    la

    monotonie

    cette

    exposition

    de

    philosophie

    pessimiste?

    Les

    vers

    de

    Goethe,

    si

    beaux

    à

    la

    lecture, doivent

    eux-mêmes

    en

    porter

    avec

    peine,

    au

    théâtre,

    le

    poids.

    :.,

    'Pour

    la

    soutenir,

    il

    faudrait

    un

    àcteùr

    bien

    extra-

    ordinaire,

    et

    les

    cris

    trop pathétiques

    de

    M.

    Rozet

    n'y

    ont

    point

    racheté

    dans

    la

    traduction

    de

    MM.

    Forest

    et

    Robert-Dumas

    ce

    qui

    sans

    doute

    .

    eut

    péché dans

    l'ori-

    ginal. Par

    ailleurs,

    les

    auteurs

    nous

    ont

    rendu

    fidèle-

    ment

    la

    pensée

    de Goethe,

    sinon

    sa

    forme;

    et

    Gémier

    a

    remarquablement mis

    en

    valeur

    le côté satirique de

    Méphistophélès.

    Son

    rire

    et

    sa

    mimique tiennent

    en

    équilibre

    tout

    l'idéalisme

    et

    tout

    le

    sensualismede

    Faust,

    tout

    le

    mysticisme

    de Marguerite

    et

    des

    Anges.

    C'est

    un

    diable terriblement humain

    et

    qui

    fait

    d'autant

    plus

    peur

    qu'on s'y

    reconnaît

    davantage

     

    A

    ce

    grand-spectacle,

    rendu

    dans

    son

    fort

    coloris de

    moyen

    âge,

    la

    musique de M.

    Cadoun'ajoute,

    en

    dehors

    de quelques

    chansons

    bienvenues,

    que

    d'immanquables

    cymbales

    aux

    entrées

    du

    diable.

    Unheureuxéchodumotif

    de

    l'Apprenti

    Sorcier

    y

    fait

    exception.

    G.-L.

    -GARNIÈR.

    Comédie-Caumartin.

    —'

    ÎJn

    Déjeuner

    de

    Soleil,

    comédie

    en

    trois

    actes

    de M.

    André

    BIRABEAU .

    «

    Ce

    que

    je\sais

    le

    mieux,

    c'est,

    mon

    commence-

    ment

    »,

    pourraient dire

    nos

    auteurs

    contemporains;

    presque

    tous

    écrivent

    un

    premier

    acte

    délicieux

    le

    sujet

    est

    bien

    posé,

    les caractèreSj

    lorsqu'il.y

    en

    a^

    silhouettés d'amusante

    manière;

    au

    second

    les:

    difficul-

    tés

    commencent,

    on

    les

    résout

    encore;

    mais

    le:

    troi-

    sième,

    comme

    les

    sirènes,

    de

    .l'antiquité,desinitinpiscem.

    Il

    semble

    que

    l'auteur,

    quand

    il

    a

    trouvé

    un

    sujet, s'y

    attelle

    avec

    enthousiasme

    :

    oh

     :

    les

    beaux départs

    dans

    l'aube

    alors

    que

    tout

    embaume

    et que

    les

    insectes,

    montent

    dans

    l'air

    en

    même

    temps que

    le.jour,

    et

    puis

    vient

    le

    grand

    midi,

    le

    soleil

    tape,

    on

    fait

    effort,

    ce

    n'est

    déjà

     plus

    l'entrain

    allègre

    du

    matin

    et

    le

    crépuscule

    tombe,

    il

    faut

    revenir,

    c'est-à-dire

    conclure,

    les join-

    tures

    tirent, les

    pieds

    font

    mal

    :

    on

    prend le

    chemin

    le:

    plus

    court,'

    on

    se

    hâte

    d'arriver.

    ;

     -.-:-.-

    . -.

    M.

    Birabeau

    a.suivi

    cette

    courbe

    de

    l'excursionniste,

    mais

    il

    est

    déjà

    un

    vieux

    routier,

    il.sait

    habilement

    masr

    quer

    la

    fatigue

    du

    rétour,

    il:conte

    de

    jolies

    histoires

    qui

    font

    oublier

    que

    l'auteur

    est

    las;

    son

    dialogue

    reste

    toujours:vif et

    son

    esprit

    de

    qualité.

    -:

    _

    Pierre

    Haguet,

    jeune

    homme

    de

    bonne

    famille,

    s'est

    imprudemment

    ruiné;

    il

    en.est

    réduit

    à

    tenir

    le

    rôle de

    «

    figurant

    »

    non

    point

    au

    théâtre,

    mais

    au

    restaurant.

    ;

     De

    même

    que

    pour'

    attirer

    le

    monde

    dans

    les

    salles

    de

    spectacle

    on

    donne

    quelques

    billets

    de

    faveur,

    pardon,

    à

    prix

    réduits,

    lés

    tenanciers

    de,

    nos

    lieux

    de

    fête

    nour-

    rissent «à

    l'oeil

    »

    un

    certain

    nombre

    de

    gens

    du

    monde

     

    ouent

    aucune

    idée

    injurieuse) (r),

    témoin

    le

    poète

    Svagrus

    qui

    le

    premier

    entreprit

    de chanter la

    guerre

    de

    Troie-

    Or

    donc,

    le

    parasite

    Iros

    évoque

    ces

    pachy-

    dermes,

    en

    répétant

    à

    maintes

    reprises la première syl-

    labe

    de

    leur

    nom,

    facétieux

    procédé

    qu'employèrent

    aussi

    Bach

    dans

    le

    Défi

    de

    Phébus

     et

    du dieu Pan,

    de

    Mozart

    dans

    la

    Flûte

    enchantée.

    Pénélope,

    reine

    avisée,

    en

    élisant

    un

    si

    fidèle

    librettiste,

    n'a

    certes

    pas

    commis

    un

    faux

    choix

    Lamennais

    a

    pu

    justement

    écrire

    que

    Monteverdifut

    l'inventeur

    d'une

    musique

    nouvelle.

    Toute

    convention

    semble

    abolie

    pour

    lui

    et

    remplacée

    par

    le naturel

    le

    plus

    simple

    et

    le

    plus éloquent

    tout

    ensemble. Dès

    son

    Ariane

    de

    trente-trois

    années

    antérieure

    à

    l'oeuvre

    dont

    nous

    parlons,

    «

    son

    récitatif

    fut

    jugé supérieur

    à

    celui

    de

    ses

    rivaux

    »,

    nous

    dit

    le

    Dictionnaire

    historique

    des

    Musiciens,

    et

    cela,

    sans

    doute,

    à

    cause

    de.

    sa

    souplesse

    et

    de

    son

    expressive

    soumission

    aux

    paroles dont

    il

    renfor-

    çait la

    signification.

    M.

    Vincent

    d'Indy

    a

    disposé

    la

    trame

    (notez

    que

    je

    n'ai

    point dit

    :

    la

    pâte) orchestrale

    avec

    le

    soin, le

    tact

    et

    le

    goût

    qu'on

    pouvait

    attendre d'un tel

    maître.

    Le

    clavecin, la

    harpe-luth

    tenant

    lieu

    de

    théorbe,

    les vio-

    lons,

    altos, violoncelles

    et

    contrebasses

    suffisent

    aux

    besoins

    du

    drame, alors

    même

    qu'il s'agit de

    figurer

    une

    lutte,

    voire

    même

    une

    tempête.

    L'interprétation,

    vocale

    est

    fort

    honorable.

    Mme

    Croiza

    met

    au

    service de la

    souveraine

    d'Ithaque

    la

    précieuse valeur d'une

    impec-

    cable

    diction

    ;

    Mme

    Charles

    Seignot

    prête

    à

    l'austère

    Minerve

    le

    charme

    d'une

    voix

    exquise; Mlle Jacqueline

    Pianavia,

    séduisante

    soubrette,

    je

    veux

    dire

    :

    sui-

    vante

    de

    Pénélope,

    justifie

    les

    transports

    amoureux

    du

    coquebin

    Eurimaque.

    M.

    Jean Maurier

    personnifie

    en

    comédien

    expert

    le

    prudent

    Odysseus

    ;

    M.

    Jacques

    Michot

    campe

    alertement

    le

    vicieux.Iros;

    enfin

    les

    trois

    prétendants,

    Pisandre,

    Amphinome-et

    Antinous,

    ont

    trouvé de

    remarquables

    et

    sûrs interprètes

    en

    MM.

    de

    la

    Patellière,

    Bertin

    et

    Hébert.

    ixs

    décors,

    les

    costumes,

    la

    mise

    en

    scène;témoignent

    d'une

    louable

    ingéniosité.

    Il

    y

    a

    là, redisons-le,

    un

    effort

    artistique

    courageusement tenté

    et

    très

    heureusement

    réalisé.

    Voilà

    donc

    un

    premier

    retour

    d'Ulysse

    dûment,

    accompli

    Et

    maintenant^

    qui

    nous

    rendra II Ritomo

    aihssede

    Jacopo

    Melani,

    joué

    à

    Pise

    en

    1689,

    et

    celui

    ae

    brancesco

    Basili,

    représenté

    à

    Florence

    eh

    1798?

    Jais

    combien

    plus

    intéressante

    encore

    serait,

    une

    resti-

    itution_de

    l'Ulisse

    errante,

    «

    opéra

    musicale

    »

    en

    cinq

    .

    ctes,

    hvret

    du

    même

    Giacomo

    Badoaro,

    qui voulut

    Çnner

    une

    suite

    au

    Ritorno,

    narrant

    «

    les accidents

    :

    Pus

    graves

    »

    échus

    au

    roi

    subtil

    de

    retourèn

    sa

    patrie.

    1

    e

    grand

    maître

    Claudio

    MonteverdL

    au

    nomimmor-

    anseetant

    alié

    entonnerauPrès

    de

    Dieu

    la musique

    des

    ges

    »;

    celle

    du

    nouveau

    drame

    fut

    confiée

    au

    signof

    ncesco

    iSacrati

    et

    l'oeuvre

    exécutéeà Venise^n

    1644.

    assure

    S°UV1?nt

    maintenant

    de

    Sacrati,

    dont

    les

    opéras,

    maen'fiUn

    chronicîueur5

    «

    appartiennent

    à

    un

    genre-

    vient

    H

    rrf

    rempli

    de'variété

    »?

    Et qui

    aussi

    :se

    sou-

    Gandi

    A

    de

    Domeniço

    Lalli,. d'Antonio

    del

    gardon

    6t

    1uel(lues

    autres

    encore?

    Mais,

    en somme,

    MeCal

    °USrdeplaindre

    le

    V6lâge

    amant

    de l'inconsola-

    sentà

    1?S°:

    Claudio

    Monteverdi

    et

    GabrielFaurésuffi-'

    __/^surer

    en

    partage

    une

    enviable

    .immortalité

     

    (ijj

    .

    _...

    René BRANCOUR.

    «smple^qv ^®^''

    1 n'én

    va

    pas

    de

    même,

    chez

    nous,

    et,

    par

    c'smecetteDtiraoI1-que

    dramatique

    trouverait

    dépourvu d'atti.

    '-Quel

    est

    ce

    M™

    lntuempestive,

    tombée

    delà

    plume

    de

    Voltaire

    :

    .

    '.us.

    cochon

    qui

    me

    disait

    tant

    de

    mal de

    la

    pièce ?».

  • 8/18/2019 Migot concerti

    10/18

    LE

    *

    MENESTREL

    décavés,

    de

    petites femmes

    momentanément

    sans

    em-

    ploi, destinés

    à

    boucher lés

    trous

    que

    laisserait

    une

    clien-

    tèle

    clairsemée;

    grâce à

    eux

    les

    cochons de

    payants

    disent

    en

    sortant

    : «

    Voyez-vous,

    ma

    chère,

    nous

    avons

    bien

    fait

    d'arriver

    de bonne

    heure,

    nous

    n'aurions

    pas

    trouvé

    de place.

    »

    Et

    cela se

    répète

    :

    voilà

    l'établisse-

    ment

    lancé.

    Dans

    un

    des

    restaurants

    où il pratique

    Pierre

    Haguet

    rencontre

    une

    jeune

    femme,

    Manon

    Watteau.

    Celle-ci

    n'est

    point

    pauvre,

    mais

    elle

    vient

    d'être

    subitement

    abandonnée

    par

    son

    amant.

    Il

    lui

    faut

    en

    trouver

    un

    autre

    qui subvienne

    à

    ses

    besoins,

    car

    si

    riche

    soit

    une

    femme, il lui

    manque

    toujours

    quelques

    dizaines

    de

    mille

    francs.

    Un

    hasard

    lui

    a

    fait

    surprendre la

    situation

    de Pierre Haguet,

    elle l'engage,

    elle

    aussi,

    comme

    «

    figurant-monsieur-sérieux

    »,

    ce

    qui lui

    permettra

    d'en

    trouver

    plus facilement

    un

    vrai.

    L'idée

    est

    amusante

    et

    paradoxale. Nous

    sommes

    à

    l'aube.

    Le

    second

    acte

    nous

    montre

    Pierre

    au

    service de

    Manon. Il tient très

    exactement

    un

    rôle qui n'est

    pas

    sans

    lui

    occasionner

    quelques

    ennuis

    (on

    le croit

    riche,

    ses

    amis

    viennent,

    le taper), il

    en

    est

    d'autres

    qui lui

    sont

    personnels

    :

    on

    ne

    vit

    pas

    impunément

    toute

    la

    journée

    auprès

    d'une

    jolie

    femme

    sans

    se

    laisser

    prendre

    à

    ses

    agréments,

    mais

    pour

    rien

    au

    monde

    Haguet

    ne

    céderait

    à

    la

    tentation

    :

    d'un

    peu

    ridicule

    son

    rôle

    deviendrait odieux

    :

    il

    ne

    mange

    pas

    de

    ce

    pain-là. Cela

    serait

    d'autant

    plus

    grave que

    Manon

    n'a

    pas

    été

    non

    plus

    sans

    être sensible

    à

    l'élégance,

    à

    la

    gentille

    insou-

    ciance,

    à

    la

    bohème

    distinguée

    de

    Pierre.

    Non

    il

    vaut

    mieux qu'ils

    se

    séparent,

    et

    Haguet.

    met

    pour

    ainsi dire

    _lui-même

    dans

    les

    bras

    de

    Manon

    un

    riche banquier

    qui

    la

    désire;

    il partira

    en

    voyage.

    Nous voici

    au

    but

    de

    l'excursion, il fait plein midi, l'acte

    a

    bien tiré

    un

    peu

    la

    jambe par-ci

    par-là,

    comme

    dans

    la

    scène

    de

    la

    bonne

    déjà

    faite

    tant

    de fois-, il

    y

    a

    cependant toujours

    beau-

    coup

    d'entrain

    et

    de

    bonne

    humeur.

    Mais

    il

    est

    temps

    de revenir; la

    pièce

    n'a

    que

    deux

    actes;

    il

    en

    faut

    un

    troisième

    et

    puis, vraiment,

    nous ne

    serons

    pleinement

    contents

    de

    M.

    Birabeau

    que

    s'il

    réunit

    Pierre

    et

    Manon, Il

    n'y

    manque

    point

    et

    c'est ici

    qu'il

    a

    user

    de

    toute

    son

    habileté

    pournous

    faire

    accep-

    terle dénouement.

    Pierre

    est

    devenu

    serveur,

    il

    opère

    dans

    une

    soirée

    que

    donne

    Manon

    :

    Manon

    y

    apprend

    subitement qu'elle

    est

    ruinée par

    le

    banquier

    son

    pro-

    tecteur.

    Elle

    est

    pauvre,

    rien

    ne

    la

    sépare

    plus de

    Pierre,

    ils vivront heureux

    dans

    une

    mansarde;

    mais

    comme

    il

    y

    a

    un

    Dieu

    pour

    les

    amoureux,

    il

    se

    trouve

    que

    Pierre

    a

    quelques

    économies

    qui

    lui

    permettront

    d'acheter

    un

    fonds

    de modiste

    pour

    Manon. Beaucoup

    convention, bien

    des ficelles

    dans

    ce

    troisième

    acte,

    mais

    en

    homme

    malin,

    très

    malin, M. Birabeau

    lui

    a

    donné

    l'allure, le

    style, l'atmosphère

    d'un

    conte

    de

    fée,

    et

    cela

    passe

    ;

    mais il était

    temps

    de

    rentrer,'on

    comp-

    tait les

    bornes

    du

    chemin.'

    Ce

    troisième

    acte

    n'a

    pas

    affaibli

    le

    succès

    de

    la

    pièce

    qui

    a

    été incontestable

    et

    du meilleur

    aloi;

    Mlle

    Spinelly

    est

    une

    délicieuse

    Manon,

    elle

    est

    natu-

    relle,

    émue juste

    ce

    qu'il

    faut

    :

    c'est

    d'un

    goût parfait.

    M.

    Debucourt

    a

    montré

    de l'aisance,

    du

    charme

    et

    du

    tact

    dans

    le

    rôle

    délicat de

    Pierre

    Haguet.

    Dans

    des

    rôles

    secondaires,

    tous

    admirablement

    tenus,

    citons

    MM.

    Saturnin

    Fabre, Morins,

    Mmes

    Ellen-Andrée,

    Mal-

    ber

    et

    J. Wells.

    M. Rocher

    a

    eu,

    cette

    fois

    encore,

    la

    main heureuse.

    Pierre

    D'ODVRAY.

    CONCERTS

    DIVERS

    Société Nationale

    (16

    mai).

    Cette

    dernière

    séance

    de

    la Société

    Nationale

    nous

    réservait

    une

    agréable

    surnri

    Nous

    nous

    sommes

    montrés

    assez

    sévères

    les

    uns

    et

    l''

    autres

    à

    l'égard de

    l'activité

    tant

    de

    cette

    Société

    que

    d'ail-

    leurs

    de

    son

    ancienne

    adversaire,

    la

    S.

    M.

    I.,

    pour

    qu'un

    hommage

    soit

    une

    fois rendu

    au

    goût

    de

    son

    jury.

    Rejeié

    au

    début

    du

    programme,

    un peu

    comme

    négligeable

    le

    Quatuor

    en

    fa

    majeur de

    M.

    J.

    Erb

    musicien

    stràs.bour-

    geois

    dont

    je

    ne

    saurais dire s'il

    est

    jeune

    ou

    non

    —n'en

    est

    pas

    moins

    une

    oeuvre

    qui

    rompt

    avec

    le

    courant

    ordi-

    naire

    de

    toutes

    ces

    «

    premières

    auditions

    »

    les

    procédés

    de

    Franck, sinon

    de Debussy,

    se

    trouvent

    exploités

    jusqu'à

    faire croire à

    un

    désir de caricature.

    Sans

    doute

    trouve-

    rions-nous à

    la

    base

    de

    ce

    quatuor

    une

    forte

    influence

    de

    l'école de Brahms,

    mais

    il

    est

    des

    cas

    l'influence

    de

    n'importe quelle

    école germanique (nous

    l'avons

    déjà

    vu

    pour

    Honegger)

    donne

    une

    impression

    de

    nouveauté

    à

    côté

    d'une musique

    toujours

    encombrée

    des

    mêmes

    neuvièmes

    et

    des mêmes

    gammes par

    tons.

    Admirablement

    exécuté

    du

    reste

    par.MM.

    Guilévitch,

    Temerson,

    Pasquier

    et

    Refuvielle,

    le

    Quatuor

    de M. J.

    Erb,

    sans

    être

    d'une

    musique

    constamment

    plaisante,

    dénote

    un

    sens

    polyphonique

    très

    vif. Chaque instrument

    consenesa

    voix

    propre

    et,

    si à

    une

    poursuite

    en canon

    de

    deux d'en-

    tre

    eux

    les

    deux

    autres

    viennent

    adjoindre

    leur bavardage,

    l'oreille distingue le

    parler de

    chacun

    et

    se.

    complaît à

    cet

    écartèlement

    de

    l'attention. Car,

    il faut

    bien

    l'avouer,

    depuis la Renaissance,

    l'art

    polyphonique

    est

    peu

    à

    peu

    devenu la

    propriété

    exclusive de

    la

    musique

    allemande;

    ce

    n'est

    que

    grâce,

    à des

    influences

    d'outre-Rhin

    que

    parfois

    ce

    goût

    nous

    est

    revenu

    en

    France.

    Le

    véritable

    art

    poly-

    phonique

    revêt

    un

    aspect

    de

    grisaille

    et

    d'étude

    abstraite

    qui

    répugne

    peut-être à

    notre

    sensualité

    naturelle.

    Peut-

    être

    même,

    devant-le

    bref

    feu

    de

    paille

    que

    fut

    le

    contre-

    point

    polytonal

    de

    ces

    dernières

    années,

    nous

    pouvons

    nous

    demander

    s'il

    n'existe

    pas

    entre

    la

    polyphonie

    germanique

    et

    notre

    harmonie

    occidentale

    aussi.peu

    d'affinités

    qu

    entre

    cette

    dernière

    et

    la

    monodie

    atonale

    de

    l'Orient.

    La

    Deuxième Sonate

    pour

    violon

    et

    piano

    de

    Marcella-

    bey

    est

    d'une

    écriture

    très

    correcte,

    mais

    elle

    montré

    1

    ina-

    nité,

    en

    certains

    cas,

    du

    procédé

    cyclique.

    Pourqùoi.vou-

    loir

    conserver

    d'un

    mouvement

    à

    l'autre

    souvenir

    dun

    thème

    qui n'a

    rien

    en

    lui-même

    de

    très

    caractéristique-

    A

    ce

    même

    concert,

    MUe

    de

    Valmalète

    sut

    donnera

    dine de

    Debussy

    une

    délicieuse

    fraîcheur

    liquide

    et

    aus

    Feux

    d'artifice

    leur

    violence

    elliptique

    un.

    tant

    soit

    peu

    empruntée

    par

    Debussy

    à Ravel

    et

    à

    Strawinsky.

    _

    MM., René de

    Çastéra

    et

    M.

    G.

    Dequin

    firent

    également

    entendre

    des

    poèmes

    sur

    des

    vers

    de

    Shakespeare

    e

    Pierre

    Louys.

    '

    -C

    AndmScHAEFFNER.^

    La

    Société

    Moderne

    d'Instruments

    à

    vent nous,

    con-

    via,

    vendredi dernier, à

    une

    série

    de

    premières

    au

    toutes

    fort

    curieuses. Trop

    rarement

    on

    entend

    en

    __.

    des

    concours

    du.Conservatoire

    la

    clarinette,

    le

    cor,,

    e

    ^

    ^

    bois

    ou

    le basson

    se

    livrer

    seuls

    à

    de

    peUtt

    exercice

    ^

    virtuosité

    qui

    semblaient

    jusqu'ici

    réservés

    à

    la

    W...'veu.

    instruments

    veulent

    sortir

    de la

    foule

    ;

    à

    Jeur

    tour

    i

    ^

    lent

    avoir des succès de

    prima

    donna...

    Ils,

    n

    ont

    p.

    ,_-

    et pour

    leurs

    excursions

    ils

    avaient pris

    des

    guides.- J.jM

    mentes,

    je

    veux

    dire

    des:

    auteurs.plein

    :dé

    science

    H^.^

    emmenèrent quelquefois dans

    des.

    ascensions

    dangoi.lèurs;

    mais dont ils

    se

    tirèrent

    avec

    aisance

    grâce

    àleursp..

    j'entends

    par

    les

    artistes:

    qui les

    maniaient.

    .^r^fc.

    Nous

    eûmes

    tout

    d'abord

    un

    humoristique

    l

    ^

    -^..

    M.

    Julius

    Rôntgen,

    très

    jovial,/très

    facile,

    mais

    .p.^^

    nouveau

    d'effets.

    La

    Sonate

    pour

    cor

    et

    piano

    ^^^

    cor

    lin

    a

    deux

    bien

    jolis

    mouvements::

    dans

    pr^.^^ijrode

    fait

    une

    sorte

    de

    canevas

    sonore

    sur

    lequel:iep

    ,

    ^

    ja

    des

    arabesques;

    dans

    le

    second,

    ï'andantè,le c°..Lns,

    '

    parole

    et

    dit

    toute

    la

    mélancoliedes

    soirs

    dans

    ...-IV

    -

      4

  • 8/18/2019 Migot concerti

    11/18

    LE

    'MÉNESTREL

    Une

    Suite

    charmante

    de

    M.

    Paul

    Pierné,

    très fondue,

    ur

    flûte

    hautbois,

    clarinette,

    cor

    et

    basson mit

    une

    fois

    d°nlus

    en

    valeur

    le

    talent

    de

    ce

    compositeur

    fait

    tout

    sincérité

    de

    simplicité

    et

    de

    classicisme

    au

    meilleur

    sens

    du

    mot.

    Une

    Sonate

    pour

    flûte

    et

    piano

    de

    M.

    Tansman

    dénote

    l'influence

    de

    Ravel

    sur

    nos

    jeunes

    musiciens.

    M

    Tansman

    l'a

    pimentée de

    sa

    verve,

    de sa

    puissance

    rythmique

    et

    de

    son

    allant.

    Plusieurs

    pièces

    de

    M.

    Tche-

    repnine

    pourr

    quatre cors

    ont

    montré

    tout

    le

    parti qu'on

    pouvait

    tirer

    de

    ces

    instruments

    ;

    les

    meilleures

    sont

    les

    premières

    -.Nocturne,

    Ancienne

    Chanson

    et

    la

    Chasse,

    puis

    la

    dernière,

    le

    Choral,

    fort

    bien

    traitée. Choeur dansé

    ex

    Chant

    populaire

    auraient

    voulu

    un

    peu

    plus

    de

    gaieté. M.

    Sama-

    zeuilh,

    grâce

    à la

    clarinette

    de M.

    Cahuzac, évoqua l'Espa-

    ene

    non

    point

    l'Espagne

    des

    castagnettes

    mais celle

    des

    habaneras

    rêveuses

    qui,

    dans

    le

    crépuscule, chantent

    la

    volupté

    des

    nuits

    chaudes.

    Enfin London

    Sketches, suite

    humoristique

    inspirée à M.

    Francis Casadesus

    par

    le

    sou-

    venir

    d'un

    policeman

    de

    Londres,

    mit

    en

    joie

    l'assistance

    par

    sa

    joyeuse

    polyphonie.

    Félicitons les artisans

    de

    ce

    con-

    cert

    :

    MM.

    Fleury,

    Gaudard,

    Cahuzac,

    Dhérin-,

    Entraigues,

    .

    Levasseur,

    Catel

    et

    Blot,

    ainsi

    que

    Mme

    Fleury-Moncha-

    blon.

    P.

    DE

    L.

    Récital

    Francell.—:

    De

    retour

    d'une

    triomphale

    tournée

    au

    Canada,

    consacrée

    pour une

    large

    part

    à

    une

    active

    et

    intelligente

    propagande

    en

    faveur

    d'oeuvres récentes

    de

    musiciens

    français, M.

    Francell

    a

    donné,

    le i5 mai,

    à

    la

    salle Gaveau,

    un

    récital

    dont

    le

    succès

    a

    été

    considérable

    et

    qui.doit être

    suivi,

    le 25,

    d'une seconde séance

    compor-

    tant

    un programme assez

    différent.

    Nous

    comptons

    consacrer

    un

    compte

    rendu

    d'ensemble à

    ces

    deux

    manifestations

    artistiques.

    Concert

    Lucy VuiIIemin«Yves

    Nat.

    Mozart, Schu-

    mann,

    Fauré,

    Debussy,

    tels étaient

    les

    auteurs

    choisis

    par

    l\m

    Lucy

    Vuillemin;

    auteurs qui, mieux

    que

    personne,

    ont

    traduit

    la

    sensibilité,

    la

    tendresse

    à la fois

    souriante

    et

    mélancolique

    de la

    femme,

    son

    émoi

    aux

    manifestations

    de

    la

    nature,

    la

    vie qu'elle

    donne

    à

    la

    forêt,

    aux

    arbres,

    au

    clair

    de

    lune,

    atout

    ce

    qui l'entoure

    car

    elle

    y

    projette toujours

    l'élan

    de

    son

    coeur.

    Voilà

    ce

    qu'avec

    une

    infinie

    douceur

    a

    fait

    comprendre

    M™

    Lucy

    Vuillemin

    par

    sa

    diction

    remar-

    quable,

    d'une

    émotion

    volontairement

    discrète

    :

    poètes

    et

    musiciens

    y

    trouvèrent

    chacun

    leur

    compte

    sans que

    l'un

    fut

    jamais

    sacrifié

    à l'autre,

    équilibre

    fait

    d'intelligence

    et

    de

    goût.

    ^

    M.

    Yves

     Nat.

    qui

    prêtait

    son

    concours

    à.la

    séance,

    peut

    être

    classé

    au

    premier

    rang

    de

    nos*

    artistes

    du

    piano.

    Ce

    qui

    faut

    louer

    chez

    lui,

    tout

    d'abord,

    c'est

    sa

    modestie,

    qualité

    vraiment

    française

    et

    si

    rare

    aujourd'hui,

    où le

    puf-

    me

    et a

    réclame

    tiennent

    trop

    Souvent

    lieu

    détalent. J'ai

    eu

    naguère

    l'occasion

    de

    dire

    le

    travail

    de

    reconstruction

    uquel

    ^attachait

    pour

    chaque

    oeuvre

    M.

    Yves

    Nat. Nulle

    irraosite.au

    sens

    l'on

    entend généralement

    ce

    mot,

    necarnsme,

    sonorité

    (et

    Dieu

    sait

    qu'il n'en

    est

    pas

    de plus

    voC-qUe,,Celle

    deM-

    Yves

    Nat)>

    tout

    est

    subordonné à la

    tSi

    1MeJle=tuelle

    de feire

    vivre,

    un

    sentiment,

    d'évoquer

    .'

    Pour«

    i6

    ^er

    Une

    imPression.

    Je

    ne

    prendrai point

    rmnaTri^A

    o

    qui

    cara«érise

    M.

    Yves

    Nat les Pièces

    étant

    weS,-humann

    dom

    l'inspiration

    lui

    convenait,

    pri

    S

    ,?'mais

    lrois

    Pièces

    :

    les

    Collines

    d'Anaca-

    cÔ£T/Sldeheh^^^Petrouchka

    de Stravinsky.

    -Hairedn

    h '

    ?6

    laissent

    ici

    aller

    à

    égrener

    des

    notes,

    M.

    Yves

    N

    t

    f'a

    samuser

    d'un

    pittoresque

    de

    pacotille,

    bouffée

    de

    i

    M

    cfA

    clm1uant>

    i'

    fait

    monter

    dans

    une

    lumière

    ellP

    ,

     

    e

    enchantée,.

    elle

    vibre

    dans

    la

    '°ute

    l'âme

    H

    i

    f

    ^

    S°nS

    divins>

    comme

    Pefrouchka

    est

    bateleurs

    r

    russe

    qui

    tourbillonne

    au

    milieu

    des

    N'avais-ie

    '

    exe.Gulanl:

    disparaît,

    et

    l'oeuvre

    resplendit.

    rare?il

    estvra-raiSOn

    de

    dire

    que

    PareiUe

    modestie

    était

    régions

    d'an

     '

    —^

    P°ur

    la

    conquérir il

    faut,

    atteindre

    des

     nqui

    ouvrent

    à

    bien

    peu,/

    Pierre

    DE

    LAPOMMERAYE.

    :

    Caméléon

    (i

    i

    mars).—

    Pour la

    septième

    séance

    de

    sa

    section,

    les

    Lettres

    et

    les

    Arts

    suisses,

    le Caméléon

    avait

    organisé

    un

    Festival

    Adolphe.

    Forter,

    jeune

    compositeur

    déjà

    connu

    en

    Suisse

    et

    en

    Allemagne

    et

    venu

    à

    Paris

    pour

    prendre

    contact

    avec

    les

    compositeurs

    français

    parmi

    les-

    quels il admire

    tout

    particulièrement

    Ravel.

    De

    son

    oeuvre,

    nous

    avons

    entendu quelques

    pièces

    de

    musique

    de

    cham-

    bre

    et

    de^iano.

    d'une

    facture

    très

    moderne,

    encore que

    tonale,

    etune

    suite

    de

    mélodies

    populaires,

    écrites

    au con-

    traire

    avec

    une

    simplicité d'harmonie

    toute

    schubertienne.

    L'une

    et

    l'autre

    manière

    révélant toujours

    une

    veine lyri-

    que

    et

    rythmique

    qui

    ne

    peut

    appartenir qu'à

    un

    vrai

    mu-

    sicien.

    En

    tête

    des

    interprètes,

    il

    convient

    de

    nommer

    M.

    Ernest Lévy,

    pianiste

    d'une

    rare

    intelligence.

    G.-L. G.

    Concert

    Jacques Février,(12

    mai).

    Un beau

    pro-

    gramme

    réunissait

    les

    noms

    de Fauré

    (Sonate

    en

    la

    majeur,

    diverses

    pièces

    pour

    piano

    ou

    pour

    violon),

    de

    Chausson

    (Poème)

    et

    de

    Ravel

    (Tombeau

    de Couper

    in).

    La

    technique

    de M. Jacques

    Février

    est

    irréprochable

    ;

    son

    jeu

    est

    des

    plus nuancés

    :

    qu'un

    peu

    plus

    de

    fermeté vienne

    s'adjoin-

    dre

    à

    une

    naturelle délicatesse,

    et

    nous

    aurons en

    M.

    Jac-

    ques

    Février

    un

    parfait-interprète de

    notre

    musique

    mo-

    derne.

    M1Ie

    Yvonne

    Astruc

    exécuta

    avec

    la

    souplesse

    et

    avec

    •le

    brio qu'on lui connaît

    la

    Sonate

    de

    Fauré

    et

    le

    Poème

    de

    Chausson.

    A.

    S.

    Société

    Française

    de Musicologie

    (14

    mai).

    Après

    une

    intéressante

    communicationde M.

    Charles

    Bouvet

    concer-

    nant

    des

    signatures

    autographes de

    Louis

    et

    de

    Charles

    Couperin,

    —-

    oncle

    et

    père

    de

    François

    Couperin le

    Grand,

    eux-mêmes

    excellents

    clavecinistes,

    élèves

    de

    ce

    Cham-

    bonnières dont

    MM.

    Brunold

    et

    Tessier

    vont

    nous

    donner

    une

    édition

    complète

    des

    oeuvres,

    =—:-

    M. G.

    de

    Saint-Foix

    nous

    entretint

    de

    quatre

    sonates

    en

    quatuor

    de

    Sammartini,

    ce

    maître

    de

    Gluck

    et

    qui

    eut

    une.

    influence

    sur

    Jean-Chré-

    tien

    Bach,

    sur

    Joseph

    Haydn

    et

    sur

    Mozart

    lui-même.

    Ces

    Concertini

    gravés à

    Paris

    vers

    1745-46, donc

    peu:

    de

    temps

    après

    les

    Conversations

    galantes

    de

    Louis-Gabriel

    Guille-

    main,

    partagent

    avec

    celles-ci la

    particularité

    d'être

    écrites

    pour

    une

    flûte

    traversière, deux

    violons

    et

    un

    violoncelle

    :

    ce

    sont

    donc

    bien des

    Quatuors,

    parmi

    les

    premiers de

    ce

    genre

    que nous

    pratiquons

    encore

    aujourd'hui. Le

    menuet

    du

    grand

    Concertino

    en

    lit que

    nous

    entendîmes,

    ainsi

    que

    le

    mouvement

    qui le

    suit,

    annonce

    le

    style

    pétillant

    de

    Mozart.

    Ajoutons

    que

    le

    mouvement

    final

    est,

    comme

    dans

    beaucoup

    d'oeuvres

    de

    Beethoven,

    constitué

    par

    une

    forme

    «

    premier

    mouvement

    indication

    très

    précieuse

    pour

    l'histoire

    de la

    sonate-symphonie.

    .

    -

    ::

    En

    fin de

    séance

    M.

    André Tessier

    signala

    les

    rappro-

    chements

    que

    l'on

    pouvait faire entre

    VOrontée de

    Lorén-

    zano,

    représentée

    dans

    le

    domaine

    de

    Chantilly

    lors

    des

    fêtes

    de

    1688,

    et

    VOrontea

    italienne

    du

    Pâdre

    Cesti

    :

    il

    sem-

    ble

    que

    le

    livret

    de

    l'opéra

    français,

    qui

    ne

    répondait

    déjà

    plus'

    au

    type

    fortement

    racinien

    de

    l'opéra

    lullyste,

    ait

    par-

    tiellement

    emprunté

    au

    livret

    italien.

    A.

    S.

    Concert

    Perieniuter

    (14

    mai).

    Soucieux

    détendre

    sa

    culture

    et

    -de

    perfectionner

    encore

    sa

    technique,

    bien

    qu'elle

    lui

    eût

    valu,

    il

    y

    a

    plusieurs

    années

    déjà,

    la.plus

    haute

    récompense

    que

    décerne

    le

    Conservatoire,

    M. Vlado

    Perlemuter

    n'avait

    guère

    reparu

    au

    concert

    depuis

    assez

    longtemps:

    aussi

    attendait-on

    la

    séance

    de

    jeudi.avec