menhir - beltaine 2016

55
Page 1

Upload: menhir

Post on 28-Jul-2016

229 views

Category:

Documents


1 download

DESCRIPTION

 

TRANSCRIPT

Page1

Page2

Bonjour à tous pour notre nouvelle édition du Menhir,

Voici le temps de Beltaine et les promesses du printemps se métamorphosent dans le chant des oiseauxet les bourgeons multicolores.

Rendons honneur au Roi Vert et à la Reine des Fleurs, et prions pour la Terre et la paix dans le monde.

Le Menhir est votre journal, vous êtes donc les bienvenus pour étoffer l’ avec vosannonces, vos témoignages, pour contribuer à la avec photos, dessins, poésies, ainsi queles rubriques et (envoyez-moi vos contributions à[email protected] ).

Vous retrouverez dans cette édition le trombino de vos tuteurs, car Pascal est venu rejoindre le groupe :nous lui souhaitons la bienvenue.

RedacteursTraductrices des textes anglais: Domini-que Goedert, Jody MohammadiounLe Menhir : Annick JacqCélébrations : Annick Jacq/ Jody Mo-hammadiounSymboles : Dominique PaquotNotre carte du ciel : MyrdhinDossier archéologie : Annick Jacq/ JodyMohammadiounDossiers : Dominique Goedert/PascalEloy/Jody mohammadiounLe Monde des plantes sauvages : Flo-rence LaporteConte celtique et breton : JodyMohammadioun/Philippe le MaréchalMise en page et graphisme : Annick Jacq

Sommaire- Le site du Paly (photo de couverture)- Célébration d’Alban Hefin- Notre ciel pour la fête de Beltaine- Touchstone : Et avec votre protection,la force- Dossier : Jean-Louis Brunaux et lesdruides- Archéologie : Rebâtir le dolmen- La Plume du Barde- Conte breton : Le dragon de l’Elorn- Tableau de Dominique Dages : Le Dra-gon- Bon mots- Conte breton : Ar Rannou- Le pissenlit- A découvrir : Les Vagues à l’âme- Vos tuteurs- Les échos des Clairières- Les Clairières de l’OBOD

Page3

Menhir du Paly

En cette période de Beltaine, j'ai choisi de vousprésenter un site représentatif des énergies masculi-nes et féminines.

Situé sur la commune de Milly-la-Forêt (Essonne),c'est un mégalithe imposant, haut de 4 mètres,planté au milieu de la plaine non loin du cheminde Grimery. Solaire, phallique, chargé d'énergiepositive, il est en résonance avec une dalle horizon-tale, féminine – une étrange roche creusée decupules et bosselée de mamelons. Le lieu est connupour les rites de fécondité qu’il attire depuis tou-jours.

Claire Dequéker, dans son article Les chemins etles saints, mémoire du Néolithique. Terroirs àorganisation calendaire et mégalithisme en vallée del’Essonne paru dans Mythologie Française, parledu

Selon les observations de Duncan Caldwell, «

Page4

ALBAN HEFINLa Lumiere de l’ete

Alban Hefin signifie ‘Lumière de l’Été’ ou ‘Lumiè-re du rivage’. Nous voici au moment de la plusgrande Lumière, du jour le plus long et de la nuitla plus courte. Le Mabon a vaincu l’obscurité, il sesitue au plus haut de sa course, mais cette victoireest aussi le signe de son déclin. Traditionnellement,lors du renouveau druidique, cette fête se pratiquaitsous forme de trois parties, la vigie qui correspon-dait à une veille, une personne ou le groupe atten-daient l’aube. Puis le rituel du matin au lever dusoleil et enfin le rituel à midi.

Le solstice d’été correspond pratiquement à la StJean (24 juin) et, traditionnellement, certaines plan-tes médicinales étaient récoltées, dont le milleper-tuis aux fleurs jaunes comme autant de soleils. Lesplantes de la St Jean peuvent pour l’occasion êtrerassemblées en offrande ou en sachets de protec-tion, car ces plantes magiques sont traditionnelle-ment remplies de l’énergie du soleil à son apogée,et transformées à présent en bénédictions vertespour le règne humain.

Nous célébrons, au solstice d’été, les quatre feux

de la roue de l’année. Le feu de l’ouest et del’automne, le feu du nord et de l’hiver, le feu del’est et du printemps et enfin le feu du sud, del’été, le feu suprême.

Une couronne de chêne est constituée et passée

autour d’un bâton ou d’une épée : ceux-ci symbo-lisent la couronne et l’axe. Par ce geste, nouscouronnons du Roi du Chêne, Dieu de l’AnnéeCroissante qui doit céder devant son jumeau, le Roidu Houx, Dieu de l’Année Décroissante, puisquedésormais les jours iront en diminuant.

Page5

Les plantes de la St JeanOn en décompte beaucoup, et elles changent selon les régions. Elles doivent être cueillies au matin etselon les règles en vigueur. En voici quelques-unes.

: Courage, amour, clair-voyance et protection.

Petite plante que l’on trouve sur le bord des routeset des chemins. Délicate et protectrice, elle peutfaire partie d’un sachet de protection ou encoredisséminée à terre pour protéger un endroit. Trèsdiscrète aux feuilles délicatement découpées, cetteplante est liée au sang, tout d’abord pour lescoupures et ses propriétés hémostatiques, et dans

: Elle joue un rôle essentiel dans lesplantes de la St Jean et possède pratiquement tousles pouvoirs.

Dédiée à Vénus, et aussi à Artémis dans un des sesmultiples noms, elle est très féminine et aphrodisia-que paraît-il. J’en accrocherais plutôt un bouquetdans la maison pour son pouvoir protecteur (etpeut-être au dessus du lit !). J’aime ces grandesplantes qui poussent dans les talus, avec leurs tigesrougeâtres.

: Courage et pouvoirs psychiques.

Ayez de la Bourrache fraîche sur vous chaque foisque vous prenez des risquesDifficile a utiliser dans les sachets de protection, carelle doit être utilisée fraîche.

Page6

: Chance, gains matériels, affection etpurification.

La Camomille est réputée attirer l'argent et unbouquet de camomille suspendu au-dessus de laporte d’entrée protège des sortilèges.Voici une discrète ! Je l’utiliserais plutôt en infu-sion, et son odeur est reposante ; je l’aime dans unbain, car elle est relaxante et apporte un bon som-meil.

: Invisibilité, magie de la pluie, fertilité etclairvoyance.

Porter de la Fougère sur soi est censé vous guidervers des trésors cachés, et la personne qui casse lepremier brin de Fougère du printemps aura beau-coup de chance.Voici une plante que j’aime, incontournable dansles sachets de protection et en bouquets dans lamaison. A utiliser aussi sans retenue en fumigations.

: Purification et protection.

Herbe le plus couramment utilisée dans les rituelsde purification.Mise en sachets, on l'ajoute à l'eau du bain; infusée,on en asperge les objets ou les personnes que l'ondésire purifier.

Page7

: Protection, amour, chasteté, bonheuret paix.

J’adore la lavande, sa couleur, son odeur, elle attirel’amour, nous protège et nous assurera un sommeilpaisible. A utiliser sans modération.Un bain à la Lavande est excellent avant une séancede méditation.

: Amour, succès et guérison.

Stimulante et paraît-il aphrodisiaque, elle sera plusparticulièrement utilisée pour la guérison.La Menthe verte (Mentha spicata) est utilisée depuislongtemps dans les potions et les mélanges deguérison, et on la porte au poignet pour s'assurerde ne pas tomber malade.

: Protection et divination

La particularité du Millepertuis a été exploitée parles oracles depuis les temps les plus reculés : les 'trous ' disent si les récoltes seront bonnes oumauvaises ; si une épidémie va s'étendre ou régres-ser; si les armées vont connaître la victoire ou ladéfaite, etc.La feuille sera oraculaire, les bouquets suspendusdans la maison pour la protéger. Sans oublierl’huile rouge, faite avec ses fleurs, pour les petitsproblèmes de peau. Il est la plante du solstice.

Page8

: Protection, guérison, santé, sommeilet purification.

Protecteur, dans les sachets et purificateur en fumi-gation. Incontournable et hautement vibratoire,après une fumigation il laisse son empreinte.Éparpillé sous le lit, il protège le dormeur de toutdanger.En bains purificateurs aussi, pour assurer le futur,ajoutez une infusion de Romarin à votre bain.

: Protection et guérison.

Elle aussi est incontournable, pour ses bienfaits enpremier lieu. Son nom issu de “sauver” n’est pasusurpé.La Sauge a longtemps été utilisée pour s'assurer unelongue vie, parfois même l'immortalité.Utilisée pour son pouvoir purificateur en fumiga-tion et à ne pas oublier dans le sachet de protection.

: Tonifiant, puissance, bonheur, pros-périté matérielle et clairvoyance.

Une de mes préférées, j’ai une véritable passionpour la verveine. Pour ses bienfaits en tisane bienentendu. Mais elle est aussi incontournable dans lesachet de protection, et de même pour purifier leslieux et les autels. Enfin, son odeur légèrementcitronnée est merveilleuse. A consommer en eau detoilette, en savon, dans le bain et vous verrez l’effetsur votre conjoint !

Photos : Atlas de poche des plantes des champs, des prairies et des bois de PAUL KLINCKSIECK 1895

Page9

Beltaine degres symboliquesPour une celebration le 1er mai 2016

À 10° du Taureau, le beau Belenos joue avec deuxfemmes toutes joyeuses malgré la présence d'unserpent.

° d'appetits physiques

À 9° en Gémeaux, Eskia assise sur son trônebigarré, avec en main, coupe et globe lunaire.

° de constante elevation

À 16° en Taureau, Au milieu de Brocéliande,deux blanches biches ignorent un sanglier qui lesguette , prêt à bondir. Derrière un buisson, Lugincline l'une vers l'autre deux asphodèles, l'uneblanche, l'autre sombre.

° de bonheur menace

À 27° des Poissons, Sirona frappe de nuit à la ported'une maison au moment même où un soudaintremblement de terre fait s'écrouler les arbres alen-tours.

° de Revers

À 11° de la Balance, Esus, la figure noire, simple-ment vêtu d'une peu de sanglier, essaie en courantde se hisser sur l'arrière-train d'un Centaure quibande son arc.

° de dualite

À 14° du cancer, Arcturus éclaire un parterre debruyères. Taranis allongé sur les herbes porte unecouronne, ornée d'une étoile à 5 branches.

° de renommee

À 20° du Scorpion, le soleil se lève sur la merdoucement agitée. Bran, assis sur son cheval regar-de l'horizon. Son visage est éclairé par le soleillevant, œil de l'Inconnaissable.

° d'illumination

À 14 ° du Bélier, Borvo rayonnant sort d'un cellieret présente une coupe d'hydromel. à ses côtés, unchien et un renard se regardent avec un air debonne entente.

° de merite conscient

À 7° des Poissons, Manannann Ab Llyr tient à lamain un superbe saumon qu'il vient de retirer dulit du Scorff.

° de gastronomie

À 12° du Capricorne, De nuit, un chien excité parBéli poursuit un renard qui a pris de l'avance etgagne encore du terrain.

° de scelerite

On notera , en positif, les trigones Soleil/Pluton etLune/Mars. Les sextiles Soleil/ Jupiter et MercureJupiter. Et en négatif, le toujours difficile carréMars/pluton.

Myrdhin

Page10

Et avec votre protection, la force

Tout a commencé par une rencontre avec le Cerf.J’ai fait de nombreux voyages chamaniques au longdes années, et j’ai eu la chance de passer pas malde temps en compagnie de cerfs sauvages : aussim’attendais-je simplement à reprendre contact avecun vieil ami. Après nous être rencontrés sur unecolline couverte de bruyère, il m’a emmenée voir lerut d’automne et j’ai été stupéfaite de la révulsionviscérale que ce spectacle m’a inspirée. Mon seuldésir, c’était que ce voyage prenne fin dès quepossible et, au retour, ma réaction à la démonstra-tion de force dont j’avais été témoin me plongeadans un état de grande confusion.

Lorsque je pense au monde extérieur, cette réac-tion devient plus compréhensible. Lisez les jour-naux, surfez sur le net ou regardez les actualitéstélévisées et vous verrez des exemples sans fin de lamanière dont les forts blessent et victimisent lesfaibles. Qu’il s’agisse de nations, d’organisations oud’individus, il semble qu’être fort revient à fairesouffrir et à opprimer les autres. Toujours est-il quecela me pose question, parce que je fais souvent laprière des Druides qui commence par « Accordez-nous, dieux/ déesses/ grand esprit votre protectionet avec votre protection la force… ». Alors, qu’est-ceque je demande, au juste ?

J’ai décidé de prendre la carte de la Force du Tarotdes druides comme source d’inspiration quant à ceque cela signifie vraiment d’être fort. Je l’ai fourréedans mon chaudron cérébral et je l’ai laissé mijoterquelques jours tandis que je menais ma vie quoti-dienne normale. Je suis quelqu’un de très visuel :aussi le résultat m’est-il d’abord apparu sous laforme de deux images supplémentaires avec lesquel-les j’ai dû travailler pour gagner en compréhension,comme je le voulais : un arbre et une balancedémodée représentant le signe de la Balance

Les racines de l’arbre m’ont dit que la force impli-que un sens de l’enracinement, de la stabilité et dela solidité. Lorsque nous sommes forts, nous pou-vons résister à la pression qui nous voudraitinauthentiques, qui nous amènerait à nous trans-former en ce que les autres pensent que nousdevrions être, à feindre d’être quelque chose quenous ne sommes pas. Nous avons un sens clair del’être et nous savons que c’est ok d’être nous. Nonpas que nous tombions dans le piège de penser quenous sommes parfaits ! Oui, il y a toujours untravail intérieur à faire, mais nous réalisons etacceptons notre droit d’être vrais envers nous-mê-mes. Ce sens de l’enracinement nous permet denous fixer des buts et de les atteindre, parce quenous avons une fondation solide sur laquelle cons-truire. Cela nous permet d’accepter nos échecs etd’en tirer la leçon parce que ces racines continuentde nous nourrir et de nous revitaliser, de sorte quenous sommes prêts pour le prochain projet, laprochaine idée, la prochaine phase. Nous sommesmême capables de reconnaître ouvertement quenous avons commis une faute, plutôt que de ladissimuler ou d ‘essayer d’en faire porter la respon-sabilité à quelqu’un d’autre. Ce sentiment d’être àl’aise avec la personne que nous sommes nousapporte une telle assurance que, de la même maniè-re que nous n’avons pas besoin d’abandonnernotre intégrité pour faire plaisir aux autres, nous neleur demandons pas non plus d’abandonner leurintégrité pour être exactement comme nous. Seulsles faibles sont menacés par la différence et ontbesoin que les autres soient exactement comme euxpour se sentir confortés et sûrs d’avoir fait les bonschoix.

Le tronc de l’arbre me dit que la force peut être ladétermination à continuer malgré les rudes com-bats ou face aux obstacles. La vie nous teste tous, et

Page11

parfois ces épreuves arrivent en vagues, au pointque nous nous demandons si elles ne finirontjamais. Lorsque cela arrive, être fort peut consistersimplement à se lever le matin et à faire de sonmieux jusqu’au soir, à mettre son attention danschaque petit pas en avant, en espérant atteindre deseaux plus calmes. Les pas peuvent être chancelantsparfois et même imperceptibles mais on doit conti-nuer néanmoins à les enchaîner.

Les branches de l’arbre donnent un potentiel d’airet d’ouverture, s’étirant comme elles le font danstoutes les directions. La force ne doit pas êtreconfondue avec la friabilité ou la rigidité. Être fortne veut pas dire qu’on soit toujours figé, immuableou fossilisé dans sa manière d’être et d’interagiravec le monde. Cela signifie plutôt que nous de-vons adopter les changements intérieurs qui seproduisent parce qu’ils nous rendent plus authenti-quement nous-mêmes. Nous adoptons aussi leschangements extérieurs qui se produisent dans noscorps comme nous prenons de l’âge, parce quenous n’avons pas besoin de nous raccrocher à uneimage de notre jeunesse pour sentir que nous avonsde la valeur. Les branches donnent aussi unecapacité à être curieux de nous-mêmes et des autreset capables de trouver du délice dans la diversité.Parce que le sens de soi que nous avons est sain,nous sommes capables de faire des compromisquand il est sage de le faire, plutôt que d’essayer deforcer les autres à se plier à notre volonté. Nousfaisons notre possible pour défendre et protéger lespersonnes vulnérables, mais nous réalisons que,dans la vie, tout n’a pas à être un combat et qu’ilest parfaitement acceptable que, quelquefois, leschoses ne se passent pas comme nous le souhaitons.

Les feuilles de l’arbre véhiculent aussi, selon moi,quelque chose qui a à voir avec la force. De lamême manière qu’un arbre perd ses feuilles sansdrame et sans douleur, nous aussi, lorsque nousincarnons la force, nous pouvons aussi facilementperdre ce qui ne nous est plus utile. Nous neressentons pas le besoin de nous accrocher auxvieilles blessures et déceptions, de les porter commeun insigne, de leur permettre de prendre le pas surnotre identité. Cela ne veut pas dire que nous nionsces sentiments ; être fort ne nous transforme pasen machines. Mais nous les reconnaissons, lesexplorons, les guérissons de toutes les manièrespossibles, de sorte que nous apprenons de notreexpérience et avançons sans entrave.L’image de la balance met l’accent sur un pointprécis, concernant la force. C’est la voie médianeentre les extrêmes, entre la faiblesse et l’agression,entre le manque d’estime de soi et l’arrogance.Incarner la force est un équilibre constant qui doitêtre surveillé de sorte à ne pas aller inconsciem-ment trop loin dans une direction ou dans l’autre.Pour moi, c’est comme marcher sur une corde ; sinous allons trop loin, nous tombons. Formuléainsi, cela sonne un peu comme si incarner la forceétait une corvée, et une corvée plutôt dangereuse.Mais les alternatives sont encore plus périlleuses, etje préfère voir cette tâche comme plutôt joyeuse etintéressante, parce qu’après tout, plus on pratiquele funambulisme, plus cela devient facile et gracieux.Et qu’en est-il de l’image originale qui m’a permisd’explorer ainsi cette qualité, celle de la carte detarot elle-même ? La femme se tient debout, unemain sur le cou d’un sanglier. Elle lui tourne le dos,parce qu’elle ne ressent aucune crainte en sa pré-sence, aucun besoin non plus de lui faire mal pourse protéger. De son côté, le sanglier autorise volon-tiers ce contact. Aucun des deux n’est subjugué parl’autre, ils sont plutôt tous deux en position deprofonde confiance.

Cette image, qui représente les aspects civilisés etinstinctifs de la nature humaine, nous informe que,pour être fort, nous devons réconcilier les deux,pour qu’ils puissent travailler ensemble harmonieu-sement. Réprimer l’un ou l’autre cause un déséqui-libre, avec comme résultats évidents lavictimisation, la tyrannie ou la maladie. Au contrai-re, lorsque ces deux aspects sont reconnus et peu-

Page12

vent dialoguer, nous devenons d’efficaces « os creux ». La tension due à l’effort d’essayer de dissimulerces aspects de l’être se dissipe et laisse place à une ouverture relaxée qui permet à la Nwyfre de circulerlibrement à travers nous. Avec ce dialogue et ce flot sans entrave éclot la compassion, qui nous enrichit,nous et, en même temps, la communauté élargie. Notre force est bénéfique au monde.

Mon exploration de la force a approfondi la manière dont j’ai recours à la prière des druides. Il m’aaussi inspirée dans ma contemplation de chacune des qualités qu’elle implique. Ma rencontre difficileavec le Cerf s’est finalement révélée le début de tout un voyage et j’en suis extrêmement reconnaissante.

Page13

Jean-Louis Brunauxet les druides

Ce troisième et dernier article consacré à Jean-Louis Brunaux traite de son ouvrage Les Druides(Seuil, 2006). Ceux qui ont lu les articles sur LesCeltes y retrouveront un certain nombre de thèmes,de procédés, d’obsessions, de convictions chers àl’auteur. Cette familiarité instaurée au fil des livrespermet au lecteur plus de distance… et de seconddegré !

Brunaux situe son sujet au second âge du fer(- VIe/-Ve siècle jusqu’au début de notre ère) dansles Gaules principalement ; le livre est publié en2006 et, à l’époque, Brunaux considère que «

» ; en dehors des Gaules et de laBretagne, rien n‘atteste que l’institution druidiqueait existé.

Les textes classiques

Un mémoire pythagoricien rédigé, d’après lesphilologues, au Ve siècle avant notre ère, mention-ne déjà les druides. Les mentions suivantes datentdu IIIe siècle. Le traité anonyme De l’art des Mageset La Succession des philosophes de Sotiond’Alexandrie citent les druides celtes, à côté desmages de Perse, des devins chaldéens, des gymno-sophistes indiens… Alexandre de Milet rapporteque Pythagore fut instruit par l’Assyrien Zaratos et«

»(1). De l’art des Mages, compilé plus tard parDiogène Laërce, affirme que la philosophie ad’abord fleuri chez les Barbares et qu’elle n’estarrivée en Grèce que plus tard. En réalité, certainstextes reprennent cette hypothèse (que Pythagoreaurait été instruit par des druides, des mages, desbrahmanes…) et certains autres la contredisent et

prétendent que Pythagore a enseigné aux druides.Comme toujours, on se demande si tous ces sagesn’auraient pas pu s’enrichir mutuellement lors deleurs rencontres (intellectuelles ou réelles, en Grècecontinentale, en Italie du Nord ou à Marseille) etpourquoi il faudrait absolument que certains aientété les maitres ou les disciples des autres. Jean-LouisBrunaux, de son côté, n’a pas l’ombre d’unehésitation : il est sûr que Diogène Laërce ne peutpas croire lui-même à l’hypothèse extravagante qu’ilexpose, d’une activité philosophique née chez lesBarbares avant de s’épanouir en Grèce.

Très rapidement, selon Brunaux, les choses com-mencent à se compliquer. Poséidonios fait unedescription riche et vivante des druides qu’il a puobserver autour de Marseille et avec lesquels il s’estmanifestement entretenu, mais il ne nous en resteque des bribes dans les résumés «

» qu’en font César, Strabon etDiodore. Il rapporte leurs croyances en l’au-delà, enla transmigration des âmes, leur conception cycli-que de la vie, la réunion annuelle des Carnutes, lessanctuaires aux têtes coupées ; mais, d’après l’ar-chéologie, nous dit l’auteur, certains éléments de sadescription sont plus anciens que le 1er siècle avantnotre ère et viennent forcément de textes antérieurs,Timée peut-être, voire même Ephore : ils corres-pondraient davantage à la société du IIIe siècleavant notre ère. C’est d’autant plus problématiqueque, comme on vient de le voir, plusieurs historiensà venir vont s’inspirer de Poséidonios.

La longue mention que César fait des druides dansle livre VI de La Guerre des Gaules – ce qu’onappelle son « excursus » ethnographique – est,note Brunaux, directement issu du livre XXIII desHistoires de Poséidonios, et la double fonction decet excursus est d’une part de meubler l’année -53,

Page14

qui ne se distingue par aucun succès militaire, et dese présenter aux sénateurs comme fin connaisseurdes Gaulois. Sa description des druides est positivecar «

»(2)

Cicéron entend probablement parler des druidesvers -77/-76 lorsqu’il se rend à Rhodes pour suivrel’enseignement de Poséidonios. L’avocat estd’abord très dur avec la religion gauloise. C’estclassique : l’activité savante des druides a immédia-tement été dénigrée par les latins et l’accent mis surla cruauté des sacrifices humains. Plus tard, cepen-dant, dans son De divinatio, il entretient son frèreQuintus de l’éduen Diviciac et de ses activitésdivinatoires : vers -62, Quintus a hébergé le druideDiviciac, qui s’était réfugié à Rome pour échapperaux prises d’otages ordonnées par les Séquanesaprès leur victoire sur les Eduens. Vers -60, Diviciacretourne chez lui. En -58, lors de la migrationannoncée des Helvètes, Diviciac vient demanderl’aide de César. Or, contrairement à Cicéron, Cé-sar, lorsqu’il relate cet épisode, ne mentionne pasque Diviciac est druide. C’est donc, déduit Bru-naux, que l’éduen ne s’en vante pas ou, probable-ment, qu’il ne l’est plus. Et il commente : étantvergobret, où trouverait-il le temps d’être druide ?Au mieux, fait-il peut-être de temps à autre un peude divination… Et, si Diviciac n’est plus druide,c’est donc, pour faire un raccourci, qu’il n’y a plusde druides en Gaule ! CQFD.

«

». (3)

Diviciac et le declin des druides« Diviciac

».(4)

Jean-Louis Brunaux n’a pas seulement, comme onl’a vu précédemment, une connaissance intime dufor intérieur des auteurs classiques et des personna-ges antiques ; le voici, littéralement, dans le secretdes dieux ! Ainsi, Diviciac «

».(5) Pour résumer la situation : Diviciac est unmenteur ; César le propagandiste et le retorsCicéron font passer pour contemporaine une des-cription de la société gauloise qu’ils ont tous deux« pompée » sur Poséidonios, lequel, des décenniesplus tôt, mêlait à ses enquêtes bien réelles sur leterrain des informations piochées dans des textesantérieurs datant parfois de plusieurs siècles… Unenchaînement aussi échevelé paraît peu plausible,mais cela ne prouve pas, toutefois, qu’il soit impos-sible. Du coup, Jean-Louis Brunaux, historien désa-busé par ses sources, décide d’y aller de sa propreversion.

Dans Les Gaulois, il distingue trois périodes,d’après les restes matériels des pratiques cultuellesen Gaule : la plus ancienne est une sorte depréhistoire où cohabitent des pratiques magico-reli-gieuses populaires et une première forme de culteorganisé. Puis, entre le Ve et le IIe siècle, ont lieule développement et l’hégémonie du druidisme.Puis, juste après cet apogée, le brutal déclin dudruidisme et l’influence de la religion romaine et deson panthéon.

Ce déclin, il le situe après l’invasion des Cimbreset des Teutons, qui a dû réduire la représentativitédes druides aux assises du pays carnute ; celasemble une raison un peu maigre pour un telretournement de situation car, selon cette hypothè-

Page15

se, le déclin advient dans la foulée de l’apogée ! Entous cas, d’après lui, le druidisme ne survit pas auxmenaces germaines, et la fourchette qu’il proposepour cette sortie de scène va de -120 à -70 :d’ailleurs, la preuve en est que si, dans la partieethnographique de La Guerre des Gaules, les drui-des sont omniprésents, ils sont absents du reste del’ouvrage ! L’auteur, qui a en César une confianceconfondante, suppose que c’est parce qu’entrePoséidonios et César, l’institution druidique s’esteffondrée. Avec la conquête, les derniers garants del’authenticité des doctrines sont évanouis dans lanature : «

nous dit Brunaux, mystérieusement informé

». (6)

En tous cas, il décide d’utiliser Diviciac commesymbole et comme pivot historique : «

».(7) Et, chez les Eduens, qui sont « »,(ce qui équivaut, pour l’auteur, à pro-Romains) :«

». (8). Parce que, celan’échappe à personne, cette datation a le mérite,contrairement à l’idée communément admise,d’exonérer Rome de toute responsabilité dans ladisparition du druidisme :«

». (9)

La guerre des Gaules dans une version « Onachève bien les chevaux » !

Comme il le faisait dans Les Celtes, Brunauxdénonce le manque de fiabilité des textes classi-ques, pourtant abondamment cités, et les erreursdes autres spécialistes du sujet, avec lesquels il estimmanquablement en désaccord ; ici, par exemple,Vendryes, « g

» qui, dans Lareligion des Celtes note «

». Dans LesDruides, Brunaux joue sur les siècles comme il jouedans Les Celtes sur les frontières de la Celtique,fixe de nouveaux critères qui lui sont spécifiques et,ici comme là, dénonce une imposture : si l’on parleencore de druides en Gaule, après la conquête, ilne s’agit forcément que de « ».

Cependant, de nombreux auteurs classiques conti-nuent de mentionner les druides au Ier siècle denotre ère et au-delà, même si leur situation s’estconsidérablement dégradée. C’est le cas de Pline,Tacite et Lucain dont les textes, assez courts «

», s’expliquent sans doute par le fait que«

» : Pline est né à Côme dansl’ancienne Cisalpine, Lucain en Espagne à Cor-doue et Tacite en Italie transpadane ou, peut-êtremême, en Narbonnaise. «

». (10) Ils ne sont donc pas romains« de souche » ! A propos de Tacite, qui, commeles autres, décrit des druides à une période oùBrunaux n’en admet pas, il remarque :

Page16

«

». (11)

La rapidité du déclin des druides diffère selon lesrégions :«

» (12).

Ce qui embarrasse notamment l’auteur, ce sont lestextes de Pline l’Ancien et de Suétone, au début denotre ère, qui mentionnent qu’Auguste interdit ledruidisme aux citoyens romains, que Tibère, puisClaude, par décret, font interdire les pratiquesdruidiques. Pourquoi trois empereurs se seraient-ilsà ce point soucié d’une religion déjà disparue ?Brunaux commence par contester. Dans sa Vie desdouze Césars (vol.V), Suétone note que l’empereurClaude «

». Notre auteur trouvecette assertion « ». Il considère que,lorsque Suétone dit « », il veut seulementparler du culte public gaulois, mais il doit ajouter :«

». (13)

Pline l’Ancien – « » – dans

son Histoire naturelle (vol. 30) affirme que ce n’estqu’avec le principat de Tibère que «

» ; Brunaux commente : «

» (14). Puis, continue-t-il, non sans mauvaise foi, que veut dire Pline par« » ?, puisque,d’après Suétone, Claude devra avoir recours à denouvelles mesures pour « »la religion des druides qui, sous Auguste, n’avait étéinterdite qu’aux seuls citoyens ? «

? (…)

» (15)

Dans une métaphore de la seconde guerre mon-diale, Brunaux précise que la Gaule était, alors,« » et évoquela « » des Gaulois. Lemoins qu’on puisse dire est que l’extrême bien-veillance qu’il manifeste pour l’occupant ne l’auraitpas naturellement porté vers l’armée des ombres :«

» (16)

Le choix du mot « » est savoureux maistout à fait assumé par l’auteur qui, ailleurs, remar-que : «

Page17

» et il conclut sur cette phrase qui laissepantois : «

» (17)

Voilà pour Auguste et Tibère ! Quant à Claude :«

» (18).

D’après lui, les Gaulois trouvent très séduisantsles nouveaux dieux romains : ils peuvent enfin voir«

»(19). Il faut croire qu’ils ont oublié le rire deBrennus à Delphes ! Mais ces Gaulois sont décidé-ment versatiles : des décennies avant la guerre desGaules, ils étaient las de la métaphysique panthéisteet abstraite des druides et rêvaient des représenta-tions anthropomorphes de Mercure. Et puis…

«

»(20)

Dans l’histoire que nous raconte Brunaux, il estdifficile de savoir si les Gaulois sont pressésd’échapper à l’emprise du druidisme ou toujoursattachés à leurs druides et comment ces derniersincarnent encore les valeurs celtiques en un tempsoù, d’après l’auteur, ils ont disparu de la circula-tion, au point que César Jules n’a pu en rencontreraucun. Il insiste sur le fait que la conquête romainen’a pas impliqué d’acculturation, parce qu’il nerestait alors pas grand-chose de la culture gauloiseet que la Gaule était travaillée par le désir dedevenir romaine. Son ouvrage sur L’Univers spiri-tuel des Gaulois s’achève d’ailleurs sur ces mots :«

».Dans Les Gaulois, pourtant, Brunaux notait que«

» : le désir de devenir romain n’était doncpas si général que ça ! Pris dans l’enthousiasme deson constant hommage à Rome, l’auteur ajoutequ’«

» (21), ce qui vient contredire l’idée querien ne s’est transmis de la Gaule antique… Mais,on l’a vu, Brunaux ne déteste pas les contradic-tions. Il peut, à propos de la Gaule d’avant laconquête, parler de « » (22) et, ailleurs,écrire : «

Page18

» (23)

Des textes latins relatent que des druides auraientlutté, plus ou moins ouvertement, contre Rome,que d’autres auraient assuré un enseignement dansla clandestinité, pendant toute la durée de l’empire.On raconte qu’après s’être réfugiés dans les îlesbritanniques, les druides gaulois se seraient renduschez les Pictes, au-delà du mur d’Hadrien, puisdans la lointaine Irlande. Brunaux n’y croit pas uneseconde :«

». (24)

Notons qu’il ne s’est pas écoulé tant de sièclesavant que les prophéties de ces Cassandres ne seréalisent ! Les raisons qui, selon Brunaux, expli-quent le déclin des druides sont assez discutables ;par exemple : si les druides influencent fortementl’aristocratie et les chefs de guerre, leur abstractionmétaphysique est trop intellectuelle et trop ration-nelle pour des individus qu’ils n’ont pas formés, àsavoir le peuple, frustré, entre autres, par l’interditde la représentation divine. Ou bien : comme lespythagoriciens, les druides ont un projet politique :« », «

» leur imposent un devoir moral ;ils développent une éthique. A force de vouloirrendre le monde meilleur, ils finissent, commeDiviciac, par choisir d’occuper une position politi-

que. Ce glissement, de la philosophie et de lathéologie vers le politique, pourrait sembler logiquemais, dans le cadre de la « théocratie » qu’installe,d’après Brunaux, le druidisme, quel bénéfice yaurait-il eu à devenir vergobret ? Une autre desraisons invoquées, plus plausible, est que, via lerapide développement du commerce, l’institutiondruidique a souffert de l’influence grandissante deRome sur la société gauloise. Enfin, il y a cettehypothèse chargée d’angélisme : le druidisme ,durant le deuxième âge du fer, a fait passer la Gauled’un culte privé, réservé aux chefs et aux grandspropriétaires qui jouissaient de tombes « princiè-res » (les tombes à chars du Hallstatt, par exempleVix), à un état plus « démocratique » avec un cultepublic qui s’adressait à tous, dans de grands sanc-tuaires, avec des cimetières aux nombreuses tombesmodestes, avec une justice rendue par les druides etnon plus par les rois etc. ; à un stade de cetteévolution, qu’ils avaient voulue et mise en œuvre,les druides auraient réalisé que leur autorité deve-nait désormais un obstacle à cette marche vers leprogrès social et la liberté individuelle ; aussil’institution druidique se serait-elle, en quelquesorte, auto-dissoute (entre nous, au pire momentqui soit, entre les Cimbres, les Teutons, les Ger-mains, et Rome dont le pied s’était déjà largementintroduit dans la porte entrouverte). Brunaux paraîtparfois idéaliser les druides :«

»(D333).

Le fait qu’ils soient exemptés du service militaire etqu’ils occupent une fonction de diplomates ne faitpas des druides des non-violents, convaincus de« ». Brunaux prétendque, dans la triade druidique rapportée par Diogè-ne Laërce et qui énumère les règles de base :«

», chaque élément concerne une classe dela société trifonctionnelle. Tout le monde doithonorer les dieux mais seuls les guerriers doivent

Page19

s’exercer à la bravoure et seuls les druides doiventne pas faire le mal (on peut préférer traduire par« »). Il serait surprenant qu’unecivilisation guerrière considère que tuer un hommeà la guerre, c’est faire le mal... Même dans lechristianisme, qui peut présenter un dieu de misé-ricorde, on a vu des membres du clergé prendre lesarmes (dès le Ve siècle, où Martin, évêque deCyrène, et Sidoine Apollinaire, évêque deClermont, défendent, les armes à la main, l’empireromain menacé d’effondrement et jusqu’àaujourd’hui).

Il convient aussi de rappeler que Jean-Louis Bru-naux, même s’il veut faire une «

», dispose strictement du même corpusd’écrits classiques que ses confrères et que sesprédécesseurs. De même, son activité d’archéologuel’amène, lors des fouilles qu’il dirige, à des décou-vertes matérielles qui lui donnent des indications,des informations, qu’il est réduit à interpréter deson mieux. Enfin, lui-même, en reconstituant lesétapes de l’emprise des druides sur la société gauloi-se, précise que ce qu’on ignore, c’est la durée dechacune de ces étapes : «

.» (26). Cela relativise toutechronologie précise !

Les fonctions des druides

Les fonctions des druides constituent un autrepoint de désaccord entre les auteurs latins et Bru-naux. César note que «

». Comme Amédée Thierry (etd‘autres) avant lui, Jean-Louis Brunaux considèreque cette religion est le produit de la superpositionde deux niveaux distincts, correspondant à des étatssuccessifs, dont le premier s’est partiellement fondudans le suivant. Le plus ancien est un polythéismetrès influencé par le culte des puissances naturelleset visibles (le soleil, les forêts, les sources…). Il estl’héritier direct des croyances préhistoriques. Lesecond est une forme de panthéisme diffusée parles druides selon laquelle la puissance divine estprésente dans l’ensemble de l’univers. Les Grecs,eux, qualifient les druides de philosophes ou dethéologiens «

» (27)

Pour Strabon, « ovates)

».

Pour Diodore «

les Gau-lois

. Mais dans unfragment de Poséidonios, recopié par Athénée, unbarde est décrit comme un parasite… Brunaux endéduit aussitôt que cette époque marque la fin desbardes. Et des vates aussi ! La preuve ?«

César

» (28)

Page20

Les historiens latins tiennent pourtant à classer lesdruides avec les vates et les bardes. Pour êtrehonnête, énumérer ces trois catégories comme étantà part ne revient pas nécessairement à faire desbardes et des ovates des classes druidiques. Bru-naux s’oppose avec virulence à la conception dudruide-prêtre : lorsque César dit que «

les Gaulois », cela ne signifie pas, pour Brunaux, que

le druide remplit la fonction de prêtre : ce sont lesvates qui exécutent les sacrifices, peut-être en pré-sence d’un druide, en tout cas, tergiverse-t-il, avecson accord. Quand César précise que les druidesont la charge du culte, de toutes les fêtes religieuseset des sacrifices, il «

». (29)

Selon l’auteur, les druides ont bien affaire à lareligion, mais parmi d’autres préoccupations, alorsque Poséidonios et ceux qui s’inspirent de ses écritslaissent entendre qu’ils la contrôlent. Pour Bru-naux, dès le départ, leur qualité d’astronomes faitdes druides des prédicateurs scientifiques. Ils réali-sent le calendrier : les dates remarquables vontdevenir des fêtes. Les druides peuvent rattacher descérémonies religieuses aux événements astraux.Puis, grâce à leurs compétences de géomètres, ilsvont réaliser des lieux de cultes pérennes, monu-mentaux, liés à la marche des astres. «

» (30) Mais aux IVe et IIIesiècles, ces lieux de culte de grande dimension sesont multipliés dans le Nord de la Gaule, permet-tant un véritable culte public ou d’état, liant étroite-ment affaires religieuses et affaires publiques. Lesdonnées de l’archéologie permettent d’affirmer queles druides ont organisé ce culte public et faitdisparaître certaines formes privées de religion. Lacréation et le formidable développement de cessanctuaires leur reviennent clairement «

» Leursfonctions ne s’arrêtent pas là : «

» (31). Théocratie est un motfort !

Comme les pythagoriciens, résume l’auteur, lesdruides proscrivent toute forme de représentationdivine, portent des toges blanches et célèbrent lapureté, s’intéressent fort aux nombres, délivrent unenseignement exclusivement oral et forment leursdisciples d’étape en étape. Leur savoir et leur ratio-nalité les opposent d’emblée au savoir, immédiate-ment accessible par l’intuition et la transe, desbardes et des ovates, avec lesquels ils entrent trèsvite en rivalité. Pour schématiser, les druides quipratiquent la divination par les nombres et par lesastres tiennent en piètre estime les vates qui lisentdans les viscères d’animaux. Dans le passé, des« proto-druides » réunissaient toutes ces fonctions:«

» (32)

On est en droit de trouver ce dernier point vague-ment spécieux : si le titre des druides avait dûexpressément énumérer toutes leurs fonctions,ç’aurait été un mot à multiples tiroirs ! L’auteurajoute un autre argument discutable : «

» (33)

Si l’on suit bien son idée, les druides décident desoccasions, des lieux, du public devant lequel onsacrifie le mouton, et la cérémonie doit s’effectueren leur présence mais ils n’égorgent pas eux-mêmes

Page21

le mouton ; donc, il n’y a pas de religion druidi-que. Leur activité de théologiens confine à la« théocratie » mais il n’y a pas de religiondruidique ! C’est comme avec la frontière septen-trionale de la Celtique ou la datation de la dispari-tion des druides, on a d’abord l’impression quel’auteur pinaille excessivement sur un point dedétail jusqu’à ce qu’on en saisisse les implications.Ces sacrifices sont «

». C’est uneformulation assez étonnante : on aurait mieuxcompris «

», par exemple, mais ilest important pour Brunaux de dissocier les drui-des de la religion gauloise. Aussi, non seulementses druides n’ont pas partie liée avec les bardes etles vates, mais ils les combattent et souhaitent leurdisparition. Ils réussissent à écarter les bardes dujeu politique en se consacrant au sort des guerrierset en leur accordant une place originale dans leurconception de l’au-delà mais «

» (34)

L’origine du druidisme

D’après César, on pense que la doctrine desdruides a été découverte dans l’île de Bretagne etque, de là, elle a été apportée en Gaule ; Brunauxs’étrangle – et pourtant, c’est César ! Il émet alorsune supposition peu plausible : César reproduitprobablement là une information de Poséidonios,qui n’aurait évoqué la croyance en cette origine quepour la mettre en doute, comme il le faisait souvent,et César, étourdi, n’aurait conservé que la premièrepartie de l’exposé ! On peut trouver plus pertinenteune autre hypothèse de l’auteur : les idées diffuséespar les druides ont en fait gagné la Bretagne enmême temps qu’un grand nombre de Celtes belgeslors de leur migration à la fin du IVe et au débutdu IIIe siècles. Mais, comme souvent, l’auteur vaplus loin : les Celtes qui se sont installés enBretagne sont des branches des peuples Belges duNord de la Gaule, Atrébates, Catuvellauni, Parisii…«

» (35)

Bien sûr, certains druides gaulois ont pu se réfu-gier en Bretagne après la conquête de la Gaule et,de là, constituer des collèges fermés, «

» (35). Ils ignorent manifeste-ment ce qu’affirme parfois Jean-Louis Brunaux :qu’ils n’ont plus, à cette date, d’homologue sur lecontinent ! D’ailleurs, les druides de Bretagnesont, eux aussi, en voie de disparition. A proposdes druides de Mona que décrit Tacite dans sesAnnales (XIV, 29), l’auteur remarque qu’«

» (36)

Puis, conclut Brunaux : « ». Quant

à l’Irlande, «

» (37)

Ce n’est pas du chauvinisme, parce que Brunauxpeut être aussi désobligeant avec les Gaulois Bel-ges ; c’est que, quel que soit le degré de celticité, cequi importe, pour le druidisme comme pour lereste, c’est la proximité de Rome et de la Grèce !

«»

(38) s’interroge ingénument Brunaux. On lui ré-pondrait bien : parce qu’il y a, après tout, debonnes chances pour que ce soit des druides quiaient influencé Pythagore ! Mais il continue :

Page22

«

». (39)

D’après lui, Dumézil, en comparant des mythesgaulois de l’Antiquité et irlandais du Moyen-Age,semble croire que les mêmes dieux se sont perpé-tués pendant mille ans en s’accompagnant de cultesplus ou moins inchangés, nécessitant la mêmeorganisation sacerdotale. «

» (40). Brunaux, comme dansLes Celtes, pêche par excès inverse, en passant soussilence les échos évidents entre Lugos et Lugh, entreOgmios et Ogma, entre « druide » et « drui ».

Tout comme il énumérait quatre sortes de Celtes,il liste trois sortes de druides : le druide historique(gaulois), le druide littéraire (mythologie irlandaise)et le druide mythique (contemporain). Que l’objetde son étude soit les Celtes ou les Druides, il finittoujours par tenter de le déréaliser en le qualifiantde « ». C’est un joker qu’il sort régulière-ment. Le premier chapitre de son livre s’intitule« », démontrantqu’il ne réserve pas ce traitement aux seuls druidescontemporains. Endossant dès l’introduction lecostume de « » quiséduit tant les média, il affirme : «

» (41).

Le titre de son livre pourrait être Les Druides, toutsimplement. Ce terme est précis et gaulois maisc’est dans son sous-titre que Brunaux donne saperspective : des philosophes chez les barbares ;deux mots étymologiquement grecs. Barbaros, qui

n’est pas, dans l’Antiquité, aussi agressivementinsultant qu’aujourd’hui, est une onomatopée, unborborygme évoquant les sons discordants deslangages non hellénistiques ; on y retrouve lesmêmes arrière-pensées condescendantes que dansle verbe français « baragouiner ». Pour Brunaux,les druides sont l’expression même de l’influencegrecque en Gaule. S’ils sont inconcevables enIrlande, moyennement convaincants en Bretagne etchez les Gaulois Belges, c’est que les druides deBrunaux sont des philosophes grecs, plus royalistesque le roi, d’un rationalisme à tout crin qu’insup-portent bardes et vates.

Lorsque l’auteur adopte une vision plus modéréedes choses, plus raisonnable, nous pouvons tomberd’accord avec lui : «

» (42)

Disons que les druides sont celtes, que les magessont perses, que les gymnosophistes sont indiens,que les pythagoriciens sont grecs et que la sagesseest universelle !

Les druides modernesA la fin du XVIIe et durant le XVIIIe siècle, lesscientifiques et les philosophes, qui se heurtentencore à une censure entretenue par le pouvoirroyal, se réfugient dans des cercles fermés, dessociétés secrètes. Ainsi, à Oxford, John Aubrey etd’autres créent le « Mont Haemus » où, parmid’autres préoccupations, on se passionne pour lesanciens druides. En 1716, John Toland lance unappel aux druides d’Angleterre, d’Irlande et deBretagne afin de fédérer les « bosquets » déjàexistants, en leur donnant une perspective philoso-phique et panthéiste. Il crée le Druid Order. L’undes successeurs de Toland n’est autre que le poèteWilliam Blake, qui dirige l’Ordre de 1799 à samort en 1827. Comme les textes classiques men-tionnent, à côté des druides, les bardes et les vates,les ordres dits néo-druidiques intègrent ces troisniveaux : bardes, ovates et druides. En 1781,Henry Hurle fonde l’Ancient Druid Order. En1792, Edward Williams, plus connu sous son nom

Page23

de druide, Iolo Morganwg, crée la Gorsedd desbardes de l’île de Bretagne, qui a pour but derestaurer une vieille tradition galloise médiévale,l’Eisteddfod. En 1899 est créée la Gorsedd deBretagne (continentale). Certains spécialistes de laCeltique antique (Brunaux, évidemment, mais,aussi bien, Leroux et Guyonvarc’h qu’il n’apprécieguère) refusent qu’on applique l’appellation« druidique » à l’époque moderne. L’auteur nietoute continuité entre les druides de l’Antiquité, lesdruides irlandais, les bardes gallois médiévaux, larenaissance druidique du début du XVIIIe siècle.En France, selon lui, les druidisants veulent mon-trer à tous que, «

» (43). Les historiens les plus populaires, Mi-chelet, Lavisse, Jullian «

»(43)

Pour la période contemporaine, Brunaux ne faitappel à aucune source et, dans sa bibliographie, nese réfère à aucun ouvrage, considérant sans douteque le sujet n’en est pas un. C’est commode :notant que les partisans du panceltisme convo-quent les druides comme «

» (44) et, en cela, leurfont jouer un rôle majeur dans le mouvement, ilajoute qu’Henri Hubert (qui est le premier à utiliserle terme « ») «

»(45) et que, si Hubert prenait grand soin de parlerde « », certains à sa suite écriront «

» (45).

«

». (46)

Voilà de nouveau qu’affleurent les complots et lesrelents extrême-droitiers (néo-fascistes ou néo-nazis)péniblement obsessionnels chez Jean-Louis Bru-naux. Il déclare que l’activité savante des druides aété «

». (47) C’est indéniable, hélas :certains druides ont pris des positions révoltantesdurant la première moitié du XXe siècle. Pendantla guerre, un archidruide a dû mettre sa clairière ensommeil parce que deux des druides de son Ordreavaient appelé à la collaboration ; à la libération, legrand druide Taldir de la Gorsedd de Bretagne aété accusé de collaboration et condamné à de laprison avant d’être gracié quelques mois plus tard.Mais sur combien de collaborateurs ? Et sur com-bien de druides ? Ce phénomène est resté trèsminoritaire ; des reproches similaires ont pu êtreadressés à l’Eglise, et il n’était d’ailleurs pas néces-saire d’appartenir à une chapelle pour collaborer oufaire preuve d’antisémitisme. Même aujourd’hui,on peut trouver sur certains forums celtiques desréflexions racistes et discriminantes ; c’est navrant,mais c’est rare, et on n’en trouve pas davantage quesur des forums non celtiques. On ne va pas repro-cher à Brunaux de dénoncer la haine de l’autre etla prétention à une quelconque supériorité raciale :au contraire ! mais il néglige de préciser que cesidées circulent en France comme à l’étranger, etceci, malheureusement, sur tous les continents ;laisser penser qu’elles sont, proportionnellement,plus représentatives des milieux celtisants / druidi-sants n’est pas honnête. Précisant lui-même dansLes Celtes que ces dérives radicales identitaires sontmarginales et inoffensives, il fait cependant reposersur elles toute son argumentation idéologique etfeint de confondre le refus d’une suprématie romai-ne, à l’époque de la Guerre des Gaules, avec unevolonté de vivre en vase clos, de manière quasiment

Page24

consanguine. Cela le mène une fois de plus àdénoncer le fantasme d’une «

» et sesconséquences racistes. Le concept de race est, scien-tifiquement, sujet à caution, le concept de race pureest absurde, le concept de race supérieure est stupi-de. La vie naît de l’hybridation ; une langue pureest une langue morte ! Il n’y a pas de civilisationpure. Il n’y a pas de Celtes génétiques, même si, surInternet, on propose des tests ADN censés détermi-ner si on est celte ! La civilisation celtique, commeles autres, est ouverte et évolutive. L’archéologie necesse de mettre en lumière les multiples contactsculturels entretenus d’un bout de l’Europe à l’autreet au-delà. Mais il y a des apports extérieurs mieuxacceptables que les armées romaines ! On peut sesentir des racines tout en étant accueillant, ensachant intégrer l’autre et s’adapter. Tout cela de-vrait aller sans dire. Mais, en matière de Celtescomme de druides contemporains, Jean-Louis Bru-naux aime se cantonner à une grossière caricature.La posture de chevalier blanc qu’il adopte estintéressante chez quelqu’un qui, d’un livre àl’autre, s’enthousiasme, au nom de la civilisation,pour l’empire et l’impérialisme et décrit les peuplesdu Nord d’une manière à peine plus nuancée queG.R.R. Martin les sauvageons du Nord du murdans Game of Thrones !

En ce qui concerne l’Antiquité, on a vu quel’auteur cite beaucoup, le plus souvent pour conclu-re au manque de fiabilité des auteurs classiques :«

»(48) C’est ballot. D’autant que les auteurs en ques-tion les présentent comme bien vivants… Au lieud’appuyer son argumentation sur ses citations,comme la plupart des historiens, Brunaux argu-mente MALGRE elles, ce qui lui vaut quelquesacrobaties. Mais, en ce qui concerne notre époque,il travaille sans filet. Le seul ouvrage sur le druidis-me contemporain qu’il semble avoir eu entre lesmains est La Force des Celtes de Paco Rabanne.Comme il s’agit d’entretiens (du couturier quiannonça la fin du monde pour 2012 et dont seulle nom figure sur la couverture, c’est vrai, ce n’est

pas de chance !) avec Philip Carr Gomm, ons’étonne que cette lecture n’ait pas rectifié certainsde ses clichés sur le druidisme ; c’est qu’il ne l’apas ouvert : «

du druidisme ». Philip expose pourtant

clairement sa position sur les dérives nationalisteset racistes qui semblent tant préoccuper Brunaux,mais ce dernier ne la lit pas, parce qu’il n’est pasconvaincu par la quatrième de couv ! «

, ajoute-t-il dans une note de bas de page quiconstitue son seul commentaire de l’ouvrage,

(48). Comme je suis àl’OBOD depuis belle lurette sans avoir jamais étésollicitée financièrement d’une manière ou d’uneautre, cette note a éveillé ma curiosité, et je suis alléevérifier dans ma bibliothèque : dans l’édition depoche de la Force des Celtes, il n’y a rien quipuisse, de près ou de loin, s’apparenter à un appelaux dons.

Si Jean-Louis Brunaux vérifiait davantage ses affir-mations, cela lui éviterait aussi d’écrire que ledruidisme, qui a obtenu le statut de religion en2010 au Royaume Uni (et, avant cela, en 2004 auQuébec), est considéré en France comme une secte.Le site de la Miviludes (Mission interministériellede vigilance et de lutte contre les dérives sectaires)se refuse à publier une liste de mouvements sectai-res, mais énumère les dérives sectaires qui lescaractérisent : déstabilisation mentale, exigencesfinancières exorbitantes, rupture avec l’environne-ment d’origine, embrigadement des enfants, dis-cours antisocial, atteintes à l’intégrité physique…Quant à la liste publiée en 1996 par le rapportparlementaire (Assemblée nationale), qui com-prend Moon, la Scientologie, Raël, les Témoins deJehovah, la Soka Gakkai, la Wicca et biend’autres…, je n’ai trouvé que l’Ordre monastiqued’Avallon qui, à sa création en 1970, était defiliation chrétienne orthodoxe et néo-druidique, quia disparu en 1993 et dont le nom a été repris parun de ses fondateurs engagé dans la médecinealternative. En revanche, le nombre de sectes para-

Page25

chrétiennes est important ! Il arrive à Jean-LouisBrunaux de prendre ses désirs pour des réalités etde présenter ses hypothèses comme des faits avérés.

Comme celui des Celtes, le ton des Druides estpéremptoire ; il relève plus de l’essai que de l’étudescientifique et, éventuellement, plus de la reconsti-tution libre que de l’essai. Il est difficile de contre-dire l’auteur parce qu’à la vérité, il n’y a pas tantd’éléments qu’on connaisse avec certitude, concer-nant les druides. A partir de ces éléments, leshistoriens du XIXe siècle ont brodé à plaisir etpeint avec emphase le monde gaulois, loin d’êtreparfait mais encore porteur d’une part d’innocence,l’épopée héroïque des guerriers rassemblés parVercingétorix, victorieux à Gergovie, défaits à Alé-sia, à jamais emblématiques de la résistance à touteingérence étrangère. Et les druides, ces sages, cesérudits, qui assuraient la liaison, collectaient desfonds, offraient au combat un supplément d’âme.A partir des mêmes éléments, le « roman » deJean-Louis Brunaux fait entendre un autre son decloche : des bourgeois enivrés par les bénéfices quefait miroiter le développement du commerce avecRome, fascinés par la mode romaine (les monu-ments, les statues…) parce que Rome symbolise lepouvoir ; une population frustrée, lassée par unereligion trop intellectualisée et trop interventionnis-te ; une terre fatiguée par les migrations, les inva-sions, les guerres ; des druides sous influencegrecque , coupés du peuple, prêts à faire carrièredans la politique, pavant la voie romaine de lacolonisation qui vient, «

» !

La même année, Brunaux publie un article tout àfait intéressant dans Religion et société en Gaule(Errance, 2006) : Religion et sanctuaires (sur lesfouilles de Ribemont et Gournay), nettement plusmodéré et argumenté, plus contrôlé, même s’ilconserve les mêmes hypothèses chronologiques.Loin de ses emportements d’historien, qui s’embal-le et parfois décolle carrément, l’archéologie ancrel’auteur dans le concret, l’arrime, l’oblige à, concrè-tement, toucher terre. Et tout le monde s’en trouvemieux ! Durant la seule année 2015, Brunaux apublié un ouvrage : L’Univers spirituel des Gaulois(Archéologie nouvelle), un Hors-série de la Docu-mentation française : La Gaule : une redécouverte

(Histoire ; 8105), et, dans le dossier consacrédernièrement par la revue l’Archéologue à la reli-gion celte : guerre et sanctuaires gaulois, il estresponsable de deux des trois articles. Personne,aujourd’hui, à ma connaissance, n’a davantagepublié que lui sur la religion gauloise. C’est dire àquel point, même sans tenir compte de sa valorisa-tion médiatique, il est incontournable dans cedomaine. Il est préférable, à mon sens, d’avoir unevue générale sur son œuvre et d’en suivre l’évolu-tion depuis sa première publication jusqu’à la plusrécente, pour mieux débusquer les contradictions,se frayer un chemin entre les faits objectifs et sesinterprétations personnelles, trop souvent cousuesd’un fil blanc partisan. A ces conditions, ses livrespeuvent se révéler très instructifs, par leur érudi-tion, leur apport archéologique, mais aussi parcequ’ils ont le mérite de nous rappeler que, dans lesdomaines de l’Histoire et de l’archéologie, l’objecti-vité ne va pas de soi.

Notes :1 :D p.107 ;2 :D p.15 ;3 : D p.46 ;4 et 5:D p.316 ;6 :D p.341 ;7 :D p.332 ;8 :D p.318 ;9 :D p.319 ;10 D p.47;11: D p.57;12 : D p.318;13 :D p.336 ;14 :D p.334 ;15 :Dp.336 ;16 :G p.54 ;17 :D p.337 ;18 :D p.338 ;19 :D p.340;20 :D p.322 ;21 :G p.54 ;22 :USG p.9 ;23 :USG p.19 ;24:D p.323 ;25:D p.333 ;26 :USG p.37 ;27 :D p.114 ;28 :Dp.229 ;29 : D p.45 ;30 :USG p.38 ;31 :D p.253 ;32 :D p.143;33 :D p..255 ;34 :USG p.34 ;35 :D p.351 ;36 :D p.355 ;37:D p.357 ;38 :D p.358 ;39 :D p.361 ;40 :D p.93 ;41 :D p.16;42 :D p.368 ;43 :D p.15-16 ;44 :D p.14 ; 45 :D p.15 ;46:D p.322 ;47 :D p.18 ;48 :D p.322 ;49 :D p.74 C p.345

Page26

Rebatir le dolmen

Il était une fois, à flanc de colline dans une terre deBeauce, un petit dolmen. N’est-ce pas toujourscomme ça que débutent les belles histoires, et celadepuis la nuit des temps [mais ces nuits-là,n’avaient-elle pas, tout comme aujourd’hui, autantde jours que de nuits ?]. En fait, ce n’était qu’unsimple coffre à quatre côtés : des blocs de grésposés sur le côté et qui ont dû être cariés non loinde là. La structure était modeste, certes, bâtie parune communauté de cultivateurs non moins mo-deste, pour y déposer dignement leurs morts enassurant le leur passage vers les rives de l’Autre-Monde.

Nous voici vers 2800 av. J.-C., à ce qui s’appelle leNéolithique final. À leur insu, bien sûr, dans unavenir proche une ère nouvelle verra le jour. Despeuples arrivant de l’est apporteraient avec eux latechnologie du Bronze et, partant, des mœurs bienautres - richesses artistiques certes, mais classessociales et surtout aussi... la guerre. Mais nospaysans paisibles étaient loin de pouvoir imaginerde pareils bouleversements.

Et les temps ont passé, et ont fait leur œuvre.Notre dolmen abandonné au milieu de ses champsa connu des fortunes diverses au fil des millénai-res. Ses pierres ont été, pour certaines, basculées,éloignées, recouvertes de terre et de végétation.En somme, il a fallu attendre les 19° et 20° sièclespour que des « érudits » se mettent à s’intéresser àces ouvrages frustes d’un autre âge, et non, commeparfois, d’en réutiliser les pierres à leur convenance.

Ce fut un archéologue local, Léon Petit, qui est« l’inventeur » officiel de notre dolmen, qui entretemps avait été baptisé du nom de « la PierreFrite ». Celui-ci a fait l’objet de visites de la part deparisiens, venus meubler utilement, et intellectuel-lement, une dimanche à la campagne. Puis l’archéo-logue a fini par le fouiller sommairement vers 1928,pratiquant une tranchée le traversant de part enpart. Ne trouvant rien de bien intéressant, il passason chemin.

Et le dolmen a retrouvé son existence paisible,vécue de moisson en moisson.

L’archéologie, entre temps, a accompli bien desprogrès. De chasses aux trésors, souvent, mais aufil des années, les objectifs des chercheurs ontfoncièrement évolué. L’homme moderne a fini pars’attacher à comprendre. Comprendre ce qui s’est

Page27

passé là, et quand, et qui a investi de tels efforts etpourquoi. Une technologie en évolution constantea fourni des outils précieux permettant d’apporterbien des réponses à ces questions, même si surcertaines zones d’ombre la voile ne sera sans doutejamais levée. Et, finalement, n’est-ce pas normalque les anciens conservent leur petite part de secret:?

Aussi, en 2001, une équipe d’une vingtaine defouilleurs, étudiants pour la plupart, mais pasexclusivement, a entamé des campagnes de fouillesen période estivale, campagnes qui se sont succé-dées jusqu’en 2008. Ceci, bien sûr, sous un bonencadrement professionnel.

Pour protéger la fouille en cours, une grande tentea été érigée (remplacée hors période fouilles par uneprotection plus fruste mais plus durable).

Au fur et à mesure de l’avancement des travaux,les gros blocs de grès dont était bâti le dolmen ontété progressivement enlevés et mis de côté. Cen’était pas une mince affaire, nécessitant l’inter-vention d’une grue. Il est devenu rapidement évi-dent qu’un pavage, ou « blocage », avait été mis enplace sur plusieurs mètres autour du monument.Visiblement, il s’agissait d’une aire d’activités etrendue nécessaire par la nature du sol, une terreglaise très collante lorsqu’elle est humide.

On identifiait par place des trous de poteaux,témoins de structures passagères de fonctioninconnue. Tout ce blocage a été soigneusementfouillé. Il recélait de nombreux vestiges dont desfragments d’os, des outilset des éléments deparure. Cette couche afini par être totalementdémontée à la faveur del’avancement des tra-vaux, pour finir par lais-ser place nette.

Page28

Pour ce qui est de l’emprise du dolmen lui-même,le contenu resté sur place était assez fruste. Ce n’estpas par hasard, mais ceci explique le peu d’intérêtque lui avait porté Léon Petit. La raison en estsimple. Bien des éléments indiquent clairementque le dolmen aurait été tout simplement vidé deson contenu par la communauté dont il relevait,avant d’être remodelé, définitivement « con-damné », puis abandonné. Quant aux « locataires »,ils n’ont laissé guère de trace, ou si peu... Personnene sait pourquoi, actuellement, mais c’est un phé-nomène souvent rencontrés durant cette période.

Quant au bâti, une des pierres (ou orthostates),celle de l’est, a été basculée, une autre, celle du sud,

déplacée et couchée. La modification sans contestela plus importante, et nécessitant un effort immen-se, c’est qu’une dalle de couverture massive a étémise en place sur le dessus, en guise de « condam-

nation », alors que durant l’époque d’utilisationdevait exister une couverture en matières facilementamovibles.

Déclarer que le dolmen était pour ainsi dire videne serait pas exact, pourtant. En geste ultime, lesutilisateurs ont choisi de laisser un mini-ossuairejouxtant une des orthostates et présentant uneépaisseur de quelques dizaines de centimètres.C’est un témoignage difficile à pénétrer, maisémouvant.

Ayant à l’issu des fouilles laissé une aire dépouilléede tout objet, ceci pour apprendre tout ce quipouvait l’être, avec les moyens actuellement dispo-nible, concernant ce modeste monument, notreéquipe a pourtant tenu à en laisser un témoignagedigne à l’intention des générations futures. Aussile dolmen a-t-il été « rebâti ». Il a donc été remis enplace sous la forme où les Néolithiques l’avaientlaissé : dalle de couverture reposant sur trois orthos-tates, avec une couchée au sud. Quant à moi, pouren finir, j’ai tenu personnellement à mettre en placeun dallage de petites plaquettes de calcaire, toutcomme celui qu’il y avait eu à l’origine, afin de lemeubler dignement.

Page29

Le Monde est la Parure de Brahman-Uxellimon !

Ô Brahman-Uxellimon ! (1)Tout apparaît comme ta Parure,

à celui qui voit l’essentiel,à celui qui ne voit que Toi !

Aucune Beauté n’est égale à ton Diadème !La vie, la survie, la mort,

la vie encore, encore et encore…Toujours la Vie !

Le regard de la biche au fond des bois,le bond de la gazelle dans la dune du désert,

la langue gloutue du caméléon, sous son camouflage,les panégyriques des crapauds sages, entre eux ! (2)

Et puis… l’envol du corbeau, (3)qui va porter le message

des activités des hommes,au Maître de la Formule !

Ô Quelle BEAUTÉ de la chose,à travers le regard cristallin

de Ton OEIl Divin !Vivance & Reliance de l’Ensemble !

Quelles larmes de sensibilité,quel dessein de ton règne fin,

qui ne peut s’éteindre, ni s’étreindre,par les atteintes d’un fol instinct primate !

Dès lors, Tu as emplis mes yeuxde Ton Amour,

quand alors, plus ‘Rien’ne pouvait me mordre !

Improvisation en fin d’un d’après-midi enSOIlleilé, Bretagne sud - 1er Juillet 2015

Page30

Petit glossaire :

1 - Premier aspect de la Monade non-dualiste et non-monothéiste, dans la ‘Vivance poétique’, desRishis védiques et des Druides antiques

2 - Référence au 103ème hymne du 7ème livre du RIG VEDA, intitulé le ‘Panégyrique des crapauds’ etqui assimile ceux-ci aux prêtres védiques

3 - Clin d’oeil à BRAN DU, l’oiseau intelligent et messager de LUGH

Page31

Solstices

Il est un bois vert et une clairièreOù on allume les antiques feux.

Ils ne sont ni pour les navigateurs du cielNi pour rôtir les viandes de festins

Mais pour l'accomplissement de l'amourHumain, conçu par les races celtes et saxonnes.

Il est aussi des jets de cailloux blancsDans les ruisseaux et vers les falaisesQui portent les voeux des individus

De tout le peuple

Mais pour l'accomplissement final de l'amourDivin, décrit dans l'Ecriture et l'Apocalypse.

Il est encore une fête près de l'autre solsticeOù l'humain a servi le divin.

Car c'est ainsi que le divin a vouluServir les humains.

Page32

Pa enne

Du temps où la langue m’était familière

Du temps ciselé et courbe comme un torque

Du temps de la cavale sacrée et de Dana la Terre

Du temps des pierres levées et du monde enchanté

Du temps où l’arbre était un frère

Du temps du barde Taliesin et de Myrdhin le sage

Du temps des philtres d’herbes aux fêtes solsticiales

Du temps où notre histoire n’était pas encore légendaire

Ni bannie du réel ni étrangère au ciel de Dieu

Du temps où nous avions la main

Du passé dans ma chair

Inscrit profond tel une écharde

De la nostalgie bue depuis jusqu’à la lie

Du massacre des druides sur l’île de Mona

Du temps d’avant les voies romaines

Et la vie à la petite semaine

Montent l’appel poignant des carnyx

Et les cris de ralliement et les chants fiers

Du Tir na nOg au loin, les morts se dressent

Et, par delà les mers de brume, nous invitent à danser.

Page33

Benedictions

Bennozh An Nenv hag an Douar !

Bennozh an Douar,Bennozh an Dour,Bennozh an Aer,Bennozh an Tan,

Bennozh ar Oabrenn …

AWEN …AWEN …AWEN …

Bénédictions de la Terre,Bénédictions de l’Eau,Bénédictions de l’Air,Bénédictions du Feu,

Bénédictions de la Nwyvre …

AWEN …AWEN …AWEN …

Page34

Le Firmament

Ces étoiles brillantes seront très épuisésquand les crayons d’un millier de mains trouvent reste.Elles trembleront en se levant d’un baincomme l’Ophélie de John Everett Millais.

Quand les chevalets avant la scène agrestese plient sur jambes de bois si fatiguées,ces étoiles, en train de faire le baisemain,fermeront les pages de notre Almageste.

Les feux d’airain du ciel s’éteindront certes enfinquand les artistes de Terre auront dessinéaux villes et aux champs leur modèles célestesqui seront devenus eux-mêmes les fusains.

Page35

Les quatre joyaux

A celui en quête de véritépar Lug et Ana

il se laisse éclairerLe grimoire du temps s’est ouvert

et la voix de nos Ancêtrespar delà les millénaires

perce nos Âmes.Les quatre talismans

sont quatre joyaux de la sagesse.Ils sont l’emblème du mythe,

ils transcrivent la vérité.Par l’Epée de Nuada

qui tranche les Fomoirés,il est dit que le courage représente

le premier pas vers la paix.Par la Pierre de Fâl

qui se manifestera pour la royauté,il est dit que la vibration

est premier principe de vie.

Par la Lance de Lug,qui tue et guérit,

il est dit que la mortest premier pas vers la renaissance.

Par le Chaudron du Dagda,qui apporte abondance,il est dit que nos cœurssont coupes de sagesse.

Là où soufflent les quatre vents,là où règnent les quatre Eléments,

il est quatre joyaux.Pour quête qu’il faut trouver,

au fond de nousil faut les démasquer.

Page36

Hommage aux cheminantsvrais et sinceres

J'ai rêvé d'un Monde bleu.D'une source chantanteAux clapotis joyeux,Tout juste sortie du ventreD'une Déesse-Mère,

D'un Monde rougeoyant.D'un forgeron divin,D'un potier façonnantUn Monde étincelant,Où Lug à la Longue MainVeille sur nos destins.

J'ai rêvé d'un Monde blanc.Où règne la sagesse,Où prêtres et prêtressesHonorent les Dieux d’antan.Un monde de Lumière,D'Amour et de prières.

D'un Monde de nuit et d'ombre,Comme une grotte sombre,Domaine d'Andrasta.Des sorcières en sabbat,Par une Lune d'argent,Y tissent la Roue du Temps.

J'ai rêvé d'un Monde Celte,Souverain, tolérant.Aux Dieux et aux DéessesRégissant le vivant.De Druides fiers et droitsDans l'Awen et la foi.

Page37

Je me suis réveilléeA coup d'intolérance,D'égoïsme, de violence,Et ce monde m'a déçue.Les Celtes ne seraient plusLes Rois qu'ils ont été ?

Aurions-nous oubliéLa spiritualité ?Je veux croire que nonGrâce à vous mes amis.Druides ré-enchantezCe monde de folie.

Pour notre TraditionReprenons le bâtonDu sage, du Merlin.Que revienne l'harmonie,En spirales sans fin,Sur nos rêves, sur nos vies.

Page38

Parfois un dieu sauvage . . .

Parfois un dieu sauvage s’invite à ta tableIl est maladroit et ne connaît pas les bonnes manièresDe la porcelaine, de la fourchette, de la moutarde et de l’argentSa voix tourne le vin en vinaigre.

Lorsque le dieu sauvage arrivera à la porteTu le craindras probablementIl te rappelle quelque chose de sombreQue tu as peut-être rêvéOu un secret que tu ne souhaites pas voir partagé.

Il ne sonnera pas à ta porteIl grattera plutôt de ses doigtsLaissant du sang sur la peintureBien que les primevères poussentEn cercle autour de ses pieds.

Tu n’as pas envie de le laisser entrerTu es très occupéIl est tard, ou tôt et d’ailleurs…Tu ne peux pas le regarder dans les yeuxParce qu’il te donne envie de pleurer.

Le chien aboieLe dieu sauvage souritTend la main vers luiLe chien lèche ses blessuresEt le conduit à l’intérieur.

Le dieu sauvage se tient dans ta cuisineLe lierre envahit ton buffetLe gui a migré sous les abat-joursEt les roitelets se sont mis à chanterUne vieille chanson dans le bec de la bouilloire.

Je n’ai pas grand-chose, dis-tuEt tu lui donnes la pire nourriture que tu aiesIl s’assied à la table, saignant

Page39

Il tousse des renardsIl y a des loutres dans ses yeux.

Lorsque ta femme, depuis l’étage, t’appelleTu fermes la porte etTu lui dis que tout va bienTu ne la laisses pas voirL’étrange invité à ta table.

Le dieu sauvage demande du whiskyEt tu lui verses un verrePuis te verses un verreTrois serpents commencent à nicherDans ton larynx. Tu tousses.

Tu tousses de nouveau,Expectores les serpents etCoupes le whisky avec de l’eauEn te demandant comment tu es devenu si vieuxEt où s’en est allée ta passion.

Le dieu sauvage attrape un sacFait de peau de taupe et de rossignolIl en tire une flûte à deux anchesHausse un sourcilEt tous les oiseaux se mettent à chanter

Page40

Le renard bondit dans tes yeuxDes loutres surgissent des ténèbresLes serpents ruissellent à travers ton corpsTon chien hurle et en hautTa femme exulte et pleure à la fois.

Le dieu sauvage danse avec ton chienTu danses avec les moineauxUn cerf blanc prend un tabouretEt brame des hymnes aux enchantementsUn pélican saute de chaise en chaise.

Au loin des guerriers sortent de leur tombeauL’ancien or pousse comme l’herbe dans les champsTout le monde rêve les paroles de chansons depuis longtemps oubliéesLes collines en résonnent et les pierres grises retentissentDe rire et de folie et de douleur

Au milieu de la danseLa maison décolle de terreLes nuages grimpent par les fenêtresLa foudre martèle la table de son poingLa lune se penche à l’intérieur par la fenêtre.

Le dieu sauvage désigne ton flancTu saignes abondammentCela fait longtemps que tu saignesPeut-être bien depuis que tu es néIl y a un ours dans la blessure.

« Pourquoi m’as-tu abandonné à la mort ? »Demande le dieu sauvage et tu dis« J’étais occupé à survivreTous les magasins étaient fermésJe ne savais pas quoi faire. Je suis désolé »

Ecoute-lesLe renard dans ta gorge etLes serpents dans tes bras etLe roitelet et le moineau et le cerf…Les grandes bêtes innommablesDans ton foie et tes reins et ton cœur…

Il y a une symphonie de hurlementsUne cacophonie de désaccordLe dieu sauvage hoche la tête et

Page41

Tu te réveilles sur le plancher, à la main un couteauUne bouteille et une poignée de fourrure noire.

Ton chien est endormi sur la tableTa femme s’agite, loin en hautTes joues sont humides de larmesTa bouche est meurtrie d’avoir tant ri et criéUn ours noir est assis près du feu.

Parfois un dieu sauvage s’invite à ta tableIl est maladroit et ne connaît pas les bonnes manièresDe la porcelaine, de la fourchette, de la moutarde et de l’argent.Sa voix tourne le vin en vinaigreEt ramène les morts à la vie.

Site web : https://coyopa.wordpress.com/

Page42

Le Dragon de l'Elorn

Les histoires de dragons, gardiens de trésors outerreurs d'une région et qu'auraient vaincus lessaints et les chevaliers, sont nombreuses en Breta-gne. Sans parler du Morault dont triompha Tris-tan, du dragon que Gildas enchaîna lors de sonarrivée dans la presqu'île de Rhuys ; de celui quecombattit Arthur et que terrassa Efflam ; du mons-tre à neuf têtes, qui habitait la grotte de Saint-Marcà Belle-Isle-enMer ; des serpents que noyèrentTugdual de Tréguier et saint Pol de Léon, voici lerécit type pourrait-on dire, d'un combat livré etd'une victoire remportée sur l'un de ces monstressans doute imaginaires, mais qui pouvaient êtreaussi les derniers représentants des grands sauriensdisparus.

Deux chevaliers, Neventorius et Derrien, chevau-chaient le long de la rivière de Dour-Doun, entrePont-Christ et le château de Roch Morvan, dont lesruines imposantes se voient encore, à côté d'unedélicieuse église, toute proche de la station mêmede la Roche-Maurice, un peu avant d'arriver àLanderneau.

Tout à coup, Neventorius et Derrien aperçurent,entre les créneaux d'une des tours, le seigneur deRoch-Morvan qui se nommait Elorn. Ils le virentenjamber le parapet et se précipiter dans la rivièrequi coulait au pied même du rocher, sur lequel étaitbâti son castel. C'est depuis que cette rivière achangé son nom de Dour-Doun (eau profonde)pour celui d'Elorn.

Les deux chevaliers, à toute bride, se portèrent ausecours du malheureux seigneur. Ils le tirèrent,quelque peu blessé, hors de l'eau et le transportè-rent dans sa demeure.

Neventorius demanda à Elorn les causes de sonacte désespéré et celui-ci lui répondit :«

»

Le seigneur Elorn était païen. Neventorius et Der-rien lui promirent, s'il se convertissait et s'engageaità construire une église sur ses terres, qu'ils ledélivreraient à tout jamais de son dangereux voisin.Elorn leur donna l'assurance qu'il se sentait toutprêt à partager leur foi.

Les deux chevaliers se rendirent à la caverne dudragon. Ils lui firent, au nom du Christ, comman-dement de paraître. Le monstre sortit et son siffle-ment effroyable jeta l'épouvante parmi lesassistants. Il était long de cinq toises et gros par lecorps comme un cheval ; sa tête ressemblait à celled'un coq gigantesque, son corps était cuirassé dedures écailles qui se hérissaient, sa gueule s'ouvraitsi grande que, d'une seule bouchée, il avalait unebrebis, ses yeux lançaient des éclairs qui tuaient lesoiseaux et les enfants. A sa vue, Derrien mit Pied àterre. Son cheval pris de peur, s'échappa et courutà toute bride à travers le pays.

Page43

Neventorius et Derrien, sans hésiter, s'avancèrentau devant du dragon qui, n'osant plus bouger, selaissa approcher et passer un licol. L'enfant Riek leprit alors par la bride et le conduisit au château.

Les chevaliers et le comte Elorn se rendirent chezle Bristokus avec leur capture, puis à Tolente oùhabitait le prince Jugomus, et, enfin en un havrevoisin où leur navire se trouvait à l'ancre. Là, ils

commandèrent au dragon de se jeter dans la mer.Ce qu'il fit. Depuis, ce port s'est appelé Poulbeun-zual, c'est-à-dire port où fut noyée la bête, nom qu'ilporte encore, en la commune de Plounéour-Trez.

‘Légendes traditionnelles de la Bretagne’Page 35, Coop Breizh éditeurs

Dessin extrait de : La Roche - 9 siécles d’histoire - R.Braz/P.Kernevez

Page44

Dragon

Page45

Entendu en passantdans un salon de tatouage

Menhir 1 : On ne te voit pas bien souvent dansce secteur. Qu’est-ce qui t’amène ?

Menhir 2 : Ce sont leurs couleurs. J’sais pasc’que tu trouves, mais pour moi, leurs cou-leurs ne tiennent pas trop. J’dois sans cesserevenir donner un coup d’éclat.

Menhir 1 : Là, j’suis d‘accord. Faut qu’on leurtouche un mot entre quat’ zyeux. Et au prixqu’ça coûte...

Menhir 2 : De plus, j’en rajoute pas.Que « Maman » sur mon cœur.Et une petite hache polie emman-chée sur chaque épaulement.

Menhir 1 : Moi n’en plus. Je restedans la sobriété... et dans le classi-que.

Menhir 2 : J’comprends pas certains. J’en con-nais, qui logent du côté de Gavrinis. Le corps

entièrement recouvert, pas une place de libre.Des arcs concentriques à ne plus finir.

Menhir 1 : D’un douteux, leur goût - pure osten-tation. Mais ce sont des marins, quoi. Fautpas s’étonner.

Menhir 2 : De plus, ça doit valoir la pierre desf... Sans compter l’entretien.

Menhir 1 : Et le clou, tu sais quoi ? Y’en ad’autres qui ne sont même pas de vrais mecs.Ils s’font faire, - j’te donne en mille, - une pairede seins !

Menhir 2 : Et pire, ça s’arrête pas toujours là.Ils (elles ?) poussent le mauvais goût jusqu’àen rajouter toute une série...

Menhir 1 : On s’demande. Qu’inventeront-ilsencore pour se faire mousser ? L’écriture ?Non mais !

Page46

Ar rannou - La serie du Druide et de l’enfant

D

DSelon La Villemarqué, avec les dix vaisseaux enne-mis arrivant de Nantes dans la capitale des Vénètes,pour le malheur des habitants, nous semblonsquitter le domaine de la mythologie pour entrerdans celui de l’histoire.

Selon notre étude, le symbole du Dix correspondà la Fin et au retour au centre du Un, un nouveaupoint de départ. Nous voici indubitablement dansun épisode de la Guerre des Gaules qui a vu ladéfaite des Vénètes. César se rend vite compte queles sièges sont vains et décide de mener une bataillenavale. La flotte romaine, commandée par JuniusBrutus Albinus, fait face à 220 gros navires gaulois.L’affrontement a lieu l’été, dans un espace maritimelimité par Houat, Hoëdic, l’île Dumet, Sarzeau etl’entrée du Golfe. Les projectiles tirés des naviresromains ne peuvent atteindre les navires gaulois,beaucoup plus hauts, alors que les Gaulois peuventattaquer facilement les Romains. Le seul moyend'attaque des Romains, une sorte de faux utiliséepour sectionner les voiles et immobiliser les naviresvénètes, les rendant ainsi impuissants et permettantaux soldats romains plus aguerris d'envahir lesbateaux, se révèle cependant très efficace. Lorsquele vent tombe alors que les Gaulois commençaientà battre en retraite, ces derniers se retrouvent sansmoyen d'attaque maritime : ils sont vaincus.

Une fois leur flotte détruite, les Celtes n'avaientplus les moyens de lutter et se rendirent. César,vainqueur, fit alors exécuter tous les membres duSénat vénète ; le reste de la population fut déportéet réduit en esclavage.

D

O

E

DSelon La Villemarqué, les onze Bélek, ou Prêtres,débris de trois cents, qui reviennent de Vannes, oùils ont été vaincus, comme l’atteste leur bâton decoudrier, symbole celtique de la défaite ? Maisd’abord quelle est la vraie signification du motbélek ? Si aujourd’hui il veut dire prêtre en général,au quatrième siècle il avait une signification plusprécise : il indiquait un ministre du dieu Bel. Letémoignage d’Ausone est formel. Il croit faire hon-neur à un professeur de rhétorique de son tempsen lui disant : « Ô toi, qui, né à Bayeux, descendsd’une famille de Druides, tu tires ton origine sacréedu temple de Belen ; à ce dieu devaient leur nomceux qui étaient ses ministres, comme tes ancêtres.» Ce fait admis, me serait-il permis de hasarder unehypothèse? On sait que la flotte de César partit dela Loire, et peut-être de Nantes même, pour venirattaquer la capitale des Vénètes ; on sait qu’il

Page47

anéantit leur puissance maritime, qu’il vendit àl’encan tous ceux dont il put se rendre maître, qu’ilfit égorger leur sénat et leurs prêtres. Les dix vais-seaux ennemis mentionnés par le poète armoricainne représenteraient-ils pas la flotte romaine toutentière, et les onze bélek fugitifs, les débris disper-sés du collège druidique ? César dit, à la vérité, queles Druides étaient étrangers à la guerre, et ceux-cisont armés; mais il dit aussi qu’à la mort del’archidruide, ils mettaient souvent l’épée à la mainpour disputer l’autorité suprême; à plus forte raisondurent-ils prendre les armes pour détendre leurpatrie en danger.

Selon notre étude, le symbole du Onze, ajouté à laplénitude du Dix, est la démesure et le conflit. Etlà, les choses se précisent. Ceci n’est-il pas unemétaphore : les épées brisées ne sont-elles pas lesymbole de leur culte brisé ? Les robes ensanglan-tées des Druides et le petit nombre de survivantspermet de comprendre la violence. Les béquilles decoudriers pourraient être en rapport avec la magieutilisée par les Druides dans les combats, et qui neleur a pas servi.

D

D

LL

D

L

DSelon La Villemarqué, quoi qu’il en soit, il estcurieux de voir le poète armoricain regarder lamort violente des prêtres du dieu Bel comme le

présage de la révolution des douze signes du zodia-que et même de la fin du monde. Il est curieux dele voir donner pour présage de cet événement lemeurtre de la Vache sacrée des Bretons, de « lavache noire à l’étoile blanche, » ainsi que la désigneexpressément un ancien barde gallois ; de la vache« vigoureuse, vigilante, bonne, belle entre toutes,sans laquelle le monde périrait. » Nous voyons, auquatorzième siècle, un poète cambrien, qui survécutà la persécution de ses confrères, peindre en traitsprophétiques le soleil détourné de sa course etperdu dans les airs, les astres désertant leur orbe ettombant, comme une conséquence de la chute desbardes nationaux, et nous l’entendons s’écrier, avecdésespoir : « C’est la fin du monde ! » Cetteconcordance de doctrine est frappante. Évidem-ment l’auteur cambrien connaissait une partie dessecrets dont l’Armoricain fait un si pompeux étala-ge, et il avait puisé au même courant traditionnel.Les bardes gallois du moyen âge, il ne faut pasl’oublier, étaient les descendants convertis desDruides, prêtres du dieu Bel, et les paysans duGladmorgan, sans comprendre la portée du terme,donnent encore à ceux d’aujourd’hui le nom très-caractéristique d’initiés de la vallée de Bélen. Lebarde armoricain le mériterait bien plus.

Selon notre étude, les symboles du Douze sontnombreux : Les 12 zodiaques, le cycle des 12réincarnations des hindouistes. Produit des 4points cardinaux par les 3 plans, les 12 chevaliersde la table ronde. Il est évident qu’ici se trouve lafin. Fin d’un monde symbolisé par la mort de laVache dans un climat d’apocalypse (feu et tonnerre…) Il ne s’agit pas de la fin du monde, mais de lafin du Druidisme, fin du culte de la Déesse. LaVache, productrice de lait, est le symbole de laTerre nourricière : Bo Winda, la vache blanche(sacrée) des indo-européens, qui devient Bo Ann(Boand, Boinn, Boyne). Seule chose, la vache est icinoire (comme la Morrigan), mais elle sort de laforêt des Dépouilles, que j’assimilerais à un champde bataille. Est-ce le sagittaire qui a porté le coupfatale, parce qu’il est porteur de l’arc ? ou le signequi se termine au solstice d’hiver ? Mais tous lessignes sont en guerre.

Dianann

Page48

Le Pissenlit, vainqueur du cancer ?

Sur le plan nutritif, le pissenlit est très riche enminéraux et en vitamines. Ses points forts sont lefer, le calcium, le potassium, la vitamine A, lavitamine C et la vitamine K. Sa grande richesse enminéraux et en vitamines lui donnent des proprié-tés reminéralisantes et régénérantes.

Le pissenlit est une plante très alcalinisante :Indice PRAL : -7,94 (la valeur neutre étant zéro,au-dessus les aliments sont acidifiants, en dessous,ils sont considérés comme alcalinisant).

Cette petite plante, qui parait si banale, et quecertains prennent pour une mauvaise herbe, a uneaction globale sur l’ensemble du corps et des orga-nes. Il stimule le travail de l’estomac, les secrétionsdu foie, du pancréas, et de l’intestin. Quand on saità quel point ces organes sont essentiels pour main-

tenir un état de santé optimum, on aura tout intérêtà lui donner une place importante dans notre vie !

Plus particulièrement, la racine de pissenlit est unstimulant hépatique, dépuratif, conseillée en cas deconstipation, de conditions toxiques chroniquescomme les inflammations articulaires, l’eczéma,l’acné. Depuis des siècles, elle a été employée enChine pour certains types de cancers. Elle contientdes doses incroyablement élevées de potassium etde Vitamine A, entre autres choses.

Caroline Hamm est une cancérologue qui s’occu-pait d’une personne âgée souffrant d’une LMMC(leucémie myélomonocytaire chonique). Celle-cisuivait une chimiothérapie qui ne donnait pas derésultat. Cette patiente s’est mise à consommer un« thé » aux racines de pissenlit. L’emportant avecelle dans la salle d’attente, où elle buvait son « thé» en attendant son tour, elle l’a conseillé à d’autrespatients…

A partir de ce moment, Caroline Hamm a consta-té, sans vraiment comprendre pourquoi, que l’étatde santé de sa patiente s’améliorait. Un autrepatient, qui s’était mis, lui aussi, à consommer le «thé » de pissenlit, se mit également à aller mieux…Ces deux personnes ont alors décidé d’arrêter leurchimiothérapie.

Page49

Intriguée par cette guérison, le docteur Hamm ena informé le professeur Siyaram Pandey, biochimis-te à l’université de Winsdor, qui décide aussitôtd’entreprendre des recherches avec son équipe.

Ils ont rassemblé des cellules sanguines de patientsatteints de leucémie, ont fait de l’extrait de racinesde pissenlit fraichement arrachées, et l’ont appliquéaux cellules dans une boite de culture. Dans les 24heures, on a observé un suicide cellulaire. «

», a déclaré Pandey. « »

Après avoir renouvelé l’expérience avec d’autrescellules cancéreuses, les résultats venaient confir-mer que l’extrait de racine de pissenlit cible etdétruit uniquement les cellules cancéreuses, sansabîmer les cellules saines, ce qui n’est pas le cas dela chimiothérapie qui tue tout sur son passage.

Les chercheurs en déduisent qu’un traitementcontinu avec l’extrait de cette racine peut détruire laplupart des cellules cancéreuses, et au vu de cesrésultats, l’équipe de chercheurs a reçu des fondspour poursuivre les recherches sur l’action dupissenlit. Ces études suscitent de grands espoirspour les personnes atteintes d’un cancer.

«

»,a proclamé Sirayam Pandey, directeur des recher-ches, à l’université de Windsor, au Canada.

Au cours de leur étude, les chercheurs canadiensont démontré les effets cytotoxiques (qui inhibentou empêchent le bon fonctionnement des cellules)de la décoction de racine de pissenlit sur ces troismaladies. L’extrait permettrait de détruire jusqu’à96% des cellules de la leucémie myélomonocytaire

chronique (LMMC) 48 heures seulement aprèsassimilation.

Le pissenlit est contre-indiqué en cas d’occlusiondes voies biliaires, d’obstruction intestinale, decalculs biliaires ou d’ulcères du duodénum. En casd’insuffisance rénale ou de trouble s cardiaques,consulter un médecin avant la prise de pissenlit.

John DiCarlo, 72 ans, avait une leucémie. Aprèstrois années de traitement avec chimiothérapie, ilest renvoyé chez lui pour y passer ses derniersjours… Les médecins lui ont alors conseillé de boirerégulièrement du « thé » de pissenlit. Depuis troisans, il est officiellement reconnu guéri de la leucé-mie. DiCarlo a été interviewé par CBC News pourfaire connaître ce succès.

Un autre cas, particulièrement connu est celui dufermier George Cairns des USA. Il a guéri soncancer de la prostate très douloureux avec de lapoudre de racine de pissenlit. Il a pris cette décoc-tion pendant trois ans, mais ses douleurs avaientcommencé à disparaître quelques jours après ledébut de sa cure. Maintenant, il a 80 ans et il estcomplètement guéri. Désireux de partager son expé-rience et d’en faire profiter le plus grand nombre,il a ensuite rédigé des instructions dans un journallocal.

�Même si ces expériences semblent très prometteu-ses, elles n’ont pas encore été validées par un grandnombre de personnes. Le contexte émotionnel,l’environnement, la nourriture, sont autant defacteurs qui peuvent influencer la guérison. Il estimportant d’en tenir compte.

Quoiqu’il en soit, la nature est toujours présentepour nous aider et nous accompagner… Ce sont lesplantes les plus communes qui sont quelquefois lesplus efficaces, et c’est à nous de changer le regardque nous portons sur elles…

Page50

Curieusement, le pissenlit semble de plus en pluscommun dans les villes, sur les pelouses, dans nosjardins ! Serait-ce le propre de l’humain de considé-rer que seules les choses rares et chères ont de lavaleur ?

En savoir plus : Voici les conseils de Georges Cairns :

http://www.bledition.org/medias/files/la-racine-de- pissenlit-pour-

guerir-le-cancer.pdf

Retrouvez Florence sur son site web :http://www.aubonheurdesplantes.net/

Florence Laporte, est guideNature depuis plus de 15ans. Ce site est dédié à laformation en ligne interacti-ve « Au bonheur des Plantes» pour vous permettre dedécouvrir, reconnaître et uti-

liser les plantes sauvages médicinales et comesti-bles.

* Du 29 avril au 1er mai : Niveau 2 : Cuisine et bien-être avec les plantes sauvages médicinales et co-mestibles* Du 26 au 28 mai : Arbres Maîtres - Arbres guérisseurs* Dimanche 29 mai : La roue des Arbres - L'Aubépine* Dimanche 19 juin : La roue des Arbres - Le Chêne* Du 27 juin au 1er juillet : Découverte des plantes sauvages médici-nales et comestibles* Du 8 au 12 août : Découverte des plantes sauvages médicinales etcomestibles

Et découvrez les autres dates sur son blog : http://www.plantessauvages.fr/

J’ajouterai que Florence est une amie, qu’elle fait un travail remarquable dans un lieu magique et qu’el-le est membre de l’OBOD.

Page51

Les Vagues de l'ame- Carnet de bord interieur

À la suite de "Nos Fleurs de Rêves - Bouquetd'Idées", voici le second ouvrage de Philippe LeMaréchal (Saorsa Aum), avec la participation deParantap Mishra (Manoj) de culture indienne, encompagnie d'autres invités. Aurora Heinimann faitvibrer en couleur, comme en noir et blanc, desmondes naturels d'une beauté infinie. Myrdhin, lecélèbre harpiste et fondateur de rencontres interna-tionales de la harpe celtique à Dinan, a rédigé leprélude de ce recueil de non-dualité, qui mêle lapoésie, la philosophie de vie et l'art photographi-que.

L’ouvrage a été produit par Philippe Le Maréchal(Saorsa Aum). Il comprend 40 poèmes sur dixchapitres et plus de 65 photographies en couleur.Éditions Saorsa Aum - Mars 2016 - Relié cartonné,120 pages papier couché satiné, couleur - ISBN :978-2-9552024-1-8 / Prix de vente : 26,80  

Page52

Page53

Ioan

Serge

Dominique

Den ar C’Hoat

Dianann

Eber

Pascal

Page54

Les CarnutesCalendrier des célébrations

Beltaine

Alban Hefin (56)

Lugnasad

Les Etoiles d’ArtioCalendrier des célébrations en Alsace :BeltaineAlban HefinLugnasadh

Bugale Lou

Calendrier des célébrations en Bretagne

Beltan

Mezheven

Lugnasad

Le Souffle de l’OurseCalendrier des célébrations en forêt deMormal (59)

Beltaine

Alban Hefin

Lugnasadh

Le Chene et le CerfCalendrier des célébrations en Alsace

Beltaine

Alban Hefin

Lugnasad

La Source aux FeesCalendrier des célébrations en BourgogneBeltaine

Page55

Les Etoiles d’Artio Clairiere des Carnutes

Le Souffle de l’ourse Bugale Lou

Carnutes - Breizh Le chene et le Cerf

Source aux Fees