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Dans ce monde devenu numérique nous savons que c'est une de nos missions d'acteur de la recherche publique, que de rendre accessibles les sciences du numérique au plus grand nombre. Ceci afin que chaque citoyenne et citoyen maîtrise, au delà des usages, les principaux fondements de cette mutation numérique. Et nous croyons que c'est l'acquisition d'une culture scientifique sur ces sujets qui est le levier de cette appropriation. C'est notre mission et notre plaisir d'y contribuer.

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  • Mdiation Scientifique : une facette de nos mtiers de la recherche, Version 0.9999.. du 13/03/13 Page 1

    Mdiation Scientifiqueune facette

    de nos mtiers de la recherche

    Document collectif nourri de nos rflexions et changes de pratiques

    sur la mdiation scientifique destination de tou-te-s les collgues intress-e-s

    Rapport Technique version de travail 0.9999..

    Mars 2013

    Direction de la recherche

  • Mdiation Scientifique : une facette de nos mtiers de la recherche

    Avec Antoine Rousseau, Aurlie Darnaud, Brice Goglin, Cline Acharian, Christine Leininger, Christophe Godin, Clarisse Holik, ClaudeKirchner, Diane Rives, Elodie Darquie, Erwan Kerrien, Fabrice Neyret, Florent Masseglia, Florian Dufour, Grard Berry, Gilles Dowek,Hlne Robak, Hlne Xypas, Irina Illina, Isabelle Gnaedig, Joanna Jongwane, Jocelyne Ehrel, Laurent Viennot, Laure Guion, LisetteCalderan, Lola Kovacic, Marie Collin, Marie-Agns Enard, Marie-Hlne Comte, Martin Quinson, Martine Olivi, Mathieu Giraud, MathildeDormus, Mia Ogouchi, Muriel Droin, Nathalie Lacaux, Nicolas Rougier, Nicolas Roussel, Pascal Guitton, Pierre Peterlongo, Rose-MarieCornus, Simon Vandermeersch, Sophie Maheo, Sylvain Lefebvre, Sylvie Boldo, Thierry Viville, Vronique Poirel1 et la collaboration de Aline Chabreuil, Arnaud Fischer, Claude Farge, Claude Vadel, Isabelle Astic, Jean-Pierre Dumont, Loic Fjoz, Patrick Rambert, Pierre Paradinas, Sophie de Quatrebarbes, Stphane Laurent.

    Rapport Technique Mars 2013 20 pages (+ annexes).

    Rsum:

    Dans ce monde devenu numrique nous savons que c'est une de nos missions d'acteur de la recherche publique, que derendre accessibles les sciences du numrique au plus grand nombre. Ceci afin que chaque citoyenne et citoyen matrise,au del des usages, les principaux fondements de cette mutation numrique. Et nous croyons que c'est l'acquisition d'uneculture scientifique sur ces sujets qui est le levier de cette appropriation. C'est notre mission et notre plaisir d'y contribuer.

    Ce document a pour but d'aider chaque collgue Inria intress participer ce volet de nos missions.

    Devenue une facette de notre mtier, comme le rappelle le Plan Stratgique Inria [1], ce que nous appelons mdiationscientifique en sciences du numrique (alias, mecsci ) se professionnalise et change d'chelle. Et c'est environ 1 % denos ressources qui a vocation y tre consacr. Pour tout l'institut on parle donc de prs de 40 quivalents temps-pleindistribus travers le travail quotidien ou ponctuel de plusieurs centaines de collgues chercheurs, ingnieurs,communicants, etc.. Une telle nergie mrite d'tre bien employe : au service des meilleurs objectifs ; vers des cibles biendfinies qui ont de vrais besoins sur ces sujets ; dans le cadre d'actions leviers qui aident faire bouger les choses ; et avecune mthodologie efficace qui optimise ce que nous investissons dans de telles activits ; tout en respectant et enencourageant les dynamiques locales et individuelles indpendantes qui restent les sources vives de la mdiationscientifique.

    Voil pourquoi il y a juste besoin d'offrir en partage chacune et chacun les lments fondateurs et mthodologiques decette mdiation scientifique. Offrir aussi quelques bonnes pratiques trs concrtes. On parle donc ici d'une organisationdistribue d'actions collaboratives d'o merge le service public de popularisation scientifique vis.

    C'est ce que ce document se propose de dcrire ici. Il est issu des travaux du Sminaire Inria de Mdiation Scientifique, quis'est droul fin janvier 2013 au CNAM et o a t collgialement revue et partage notre vision de la mdiationscientifique. Dans cette version de travail dite 0.9999.., on propose les lments minimaux qui semblent le socle de cettefacette de notre mtier, en nous laissant le temps de les discuter, contredire, corriger et complter. Les versions 2 et 3 de cedocument numrique, mi et fin 2013, consolideront et enrichiront ce premier texte .

    Bonne lecture.

    Mots-cls: mdiation scientifique ; culture scientifique ; recherche ; popularisation des sciences ; service public.

    1 Mail [email protected] (sans accent)

    Mdiation Scientifique : une facette de nos mtiers de la recherche, Version 0.9999.. du 13/03/13 Page 2

  • Contenu du document.

    ........................................................................................................................................................................................................3

    1. Finalit et objectifs de la mdiation scientifique ......................................................................................................................4

    1.1 Rpondre un vrai besoin socital par un service public.............................................................................................................4

    1.2 Accompagner le fait que la mdiation scientifique devient participative.....................................................................................6

    2. Dmarche et lments mthodologiques....................................................................................................................................8

    2.1 Aspects organisationnels et positionnement partenarial...............................................................................................................8

    2.2 Nos mtiers de la recherche et la mdiation ..............................................................................................................................11

    2.3 Du parcours de formation l'auto-apprciation de la mdiation scientifique............................................................................12

    3. Outils concrets et bonnes pratiques..........................................................................................................................................14

    3.1 Notre rfrentiel de savoirs et savoir-faire partager................................................................................................................14

    3.2 Les grands outils numriques de partage de contenus................................................................................................................15

    3.3 Les actions de diffusion en mdiation........................................................................................................................................17

    4. Conclusion et vision prospective ............................................................................................................................................19

    Annexe : Mdiation scientifiques et galits des chances...........................................................................................................20

    Annexe : Quelle est notre problmatique science&socit ?.......................................................................................................23

    Annexe : Pourquoi distinguer merveiller de fasciner ?......................................................................................................25

    Annexe : Science et mdiation participatives, quels opportunits et cueils ?............................................................................26

    Annexe : Que faire face aux diffrents casseurs de science ?................................................................................................28

    Annexe : lments d'auto-apprciation des activits de mdiation scientifique.........................................................................30

    Annexe : Transparence ? Positionnement ? Popularisation ? Oui mais ......................................................................................31

    Rfrences....................................................................................................................................................................................33

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    Dbuggons les prjugs, bande dessine destination des collgiens, cration Inria Rocquencourt.

    Lapprentissage de linformatique est ncessaire nos enfants pour quils puissent comprendre et matriser les nouveaux outils sans les subir. Son apprentissage nest pas ncessairement complexe car cest une science qui se prte particulirement bien des mthodes denseignement ludiques (travaux de groupe, apprentissage par lutilisation, etc.). [...] et [...]

    http://interstices.info/idee-recue-informatique-6http://interstices.info/enseignement

  • 1. Finalit et objectifs de la mdiation scientifique

    Avec la (i) dsaffection des jeunes pour la science et ses carrires, (ii) la perte de confiancedans le progrs de la science, (iii) le manque de culture scientifique des autres, (iv) la monte descraintes vis vis des changements technologiques, et (v) le repli des chercheur2-e-s . .

    STOP ! . . ce n'est pas a notre discours relatif la mdiation scientifique. Toi qui, chre ou chercollgue ou partenaire, entre dans ce document, abandonne cette vision3.

    Nous voulons parler ici de besoin socital, de service public, de liens entre science et socitet partager de nouvelles mthodes scientifiques. Bien au del des lieux communs sur le sujet. Enproposant aussi comment le faire concrtement. Comme aimait le rappeler Gilles Kahn, PDGd'Inria et premier informaticien franais tre rentr l'Acadmie des sciences [2] : aidez allumer l'tincelle de la curiosit scientifique dans les yeux des enfants. Nous voulons partagerce qui nous merveille, sans chercher fasciner (voir l'Annexe : pourquoi distinguer merveillerde fasciner ?).

    1.1 Rpondre un vrai besoin socital par un service public

    Nos sciences informatiques et mathmatiques ont un impact majeur sur l'volution de notresocit, devenue numrique. Il est donc essentiel d'expliquer nos concitoyens et nos dcideursnos principaux fondements scientifiques (savoirs et mthodes), et les changements qui enrsultent. Nous devons les aider devenir des citoyens clairs sur ces sujets, tout en partageantavec eux ce plaisir que nous avons de faire un mtier passionnant [8].

    La mdiation scientifique concerne4 toutes les actions destination de publics sortant ducercle professionnel habituel des chercheurs : enfants et jeunes, curieux de la science etscientifiques d'autres disciplines, grand public, dcideurs politiques et partenaires sociaux-conomiques. La mdiation fait intervenir le chercheur, source du contenu scientifique.Pour bien professionnaliser le message scientifique destination de ces publics, cesactivits de mdiation impliquent d'autres personnes : professionnels de la communicationet des mdias (nationaux ou de proximit) : le travail se fait deux voix. Pour dmultiplierla diffusion, cette action de mdiation est intrinsquement partenariale, impliquantenseignants et autres mdiateurs.

    Nous nous trouvons donc ici au service d'une discipline scientifique : les sciences du numrique(informatique et mathmatiques), indpendamment de tout positionnement institutionnel.

    2 La pseudo-fminisation des locutions ddouane bon compte du dsquilibre de genre. Certes. Et la limite du ridiculesyntaxique. Soit. Mais au moins pensera-t'on au fil du texte l'indispensable quilibre des genres, sans se perdre en blabla sur lesujet. Entre sauver la grammaire et aider la science profiter des deux moiti-e-s de l'esprit humain, vite arbitr le sacrifice est.

    3 (i) Quelle chance que les jeunes se dsintressent de l'image errone qu'ils peuvent avoir des sciences : ils se tourneront plusfacilement vers les sciences vivantes du 21e sicle ! (ii) Quelle belle volution que les gens ne croient plus aveuglment dans leprogrs : ils n'en dvelopperont que mieux leur esprit critique. (iii) Qu'enfin nous prenions la mesure de notre manque de culturescientifique, mais chercheur-e-s inclus-e-s ! (iv) Quel bienfait que nous prenions aussi ensemble la mesure des risques issus duprogrs technologique avant de laisser une plante massacre aux suivants. (v) Qu'enfin les scientifiques puissions faire notre vraimtier de recherche et valorisation de la matire scientifique (plutt que se disperser dans ces actions d'auto-fonctionnement de larecherche qui nous sont trop souvent imposes).

    4 On ne parle pas d'activit de mdiation scientifique dans les cas suivants : - un enseignement s'inscrivant dans un programme universitaire disciplinaire (enseignement), - un sminaire scientifique pour des collgues de la mme discipline (diffusion de la recherche), - une prsentation destination de partenaires industriels prospectifs ou actuels (valorisation technologique).Ces autres activits, tout fait pertinentes pour un chercheur ou une quipe, sont discutes ailleurs. On dire que l'enseignement est l'acquisition de comptences et la mdiation scientifique celle d'une culture gnrale

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  • Le premier article du Code de la Recherche mentionne la diffusion de l'information scientifiquecomme l'un des buts de la politique nationale de recherche et de dveloppement technologique. Etles diffrents plans stratgiques Inria [1] raffirment la mdiation des contenus scientifiquescomme une des missions de l'institut.

    Mais de quel besoin socital parle t'on prcisment ? Partons d'un exemple pour l'expliquer.

    Dans les annes 1970, ldes Professeurs de Mdecine proposent la socit unedmarche nouvelle : aller prlever sur des personnes venant de mourir des organes pouraller les greffer dans le corps d'autres personnes. Avec une ide : sauver des vies. Lagreffe d'organe commence se dvelopper. Des personnes acceptent d'en tre lescobayes et les mdias font dcouvrir quelques anonymes ou clbrits en train de gagnerquelques semaines de vie. Ou pas. Humainement, cette pratique soulve de trsnombreuses interrogations. Scientifiquement, nous sommes devant ce qui se faisait alorsde plus sophistiqu en Science de la Vie. Techniquement, devant quelque chose d'inou.Une gnration plus tard, c'est devenu une banalit. Ce fut loin d'tre parfait, maisglobalement un succs. La question, qui nous intresse ici est :

    comment se fait-il que les choses se soient si bien passes entre science et socit ?

    Principe de transparence et comptence : profitant de leur ascendant socital, les dcideurs dumonde mdical firent le choix gnral de ne pas se cacher de la socit. La socit va donc vivreavec eux les bas et les hauts du progrs mdical qui se cre. Nos ans ont alors pu comprendre(au sens littral de s'approprier cum-prehendere) ce qui se passait au fil du travail ralis.Accepter le moins vident de ce qui se faisait, sans sentiment d'tre tromp. Ou exprimer undsaccord de principe si quelque conviction idologique faisait prfrer l'acceptation de la mort, ce combat pour la retarder. Bref : dpasser collectivement le dit ''principe de prcaution'' qui, lui, seformalisera quelques annes plus tard en rponse des tromperies massives envers la socit.Ajoutons que ce principe de transparence nous est aujourd'hui quasiment impos. En effet ladissymtrie qui existait jadis entre la communaut scientifique et la socit sattnue grce (ou cause) des technologies numriques. Ainsi grce aux outils en ligne, le patient est potentiellementpresque aussi bien renseign que le mdecin, Claude Allgre que les climatologues. C'est ce queMichel Serres nomme le principe de comptence. Il nous appartient donc, partir desconnaissances dj acquises par nos interlocuteurs (rjouissons-nous !) de les amener plus loin, la frontire de leur savoir. Le numrique acclre beaucoup de choses. Et comme le disaitEngelbart, plus on va vite, plus on a intrt regarder loin, comprendre les consquences deschoix qu'on fait et avoir les bons moyens d'actions. La mdiation doit aider au niveau des deuxpremiers points.

    Popularisation des connaissances : sur ce sujet, chacune et chacun sait construire une explicationen rponse aux questions de son enfant. Par exemple : pourquoi est-ce dans une glacire (et nondans une enceinte chauffe) que l'organe est transport, pourquoi cette possibilit pour un tissubiologique de fonctionner dans un autre corps et pourquoi est-elle limite par le phnomne derejet, etc. Dans ce domaine, personne ne dit oh a c'est des mathmatiques sciences de la vie,donc, je n'y comprends rien . Du rfrigrateur qui conserve les aliments, aux autres lmentsmtaphoriques du quotidien, nous disposons de reprsentations (d'une grande inexactitudescientifique et mdicale, mais qu'importe) qui nous permettent de nous approprier desconnaissances importantes, qui nous taient trangres, de les partager et de les faire fonctionnerquand nous sommes confronts la science en question.

    Rflexion commune science & socit : Au del de nos lgitimes convictions (fussent ellesphilosophiques ou religieuses) nous avons presque toutes et tous converg vers lareconnaissance du bien fond du fait qu'un corps humain puisse faire un ultime cadeau de vie unautre corps (mme si trop peu encore le font). Nous avons aussi unanimement exclu la possibilitque ces pices du vivant deviennent des biens marchands, sauf monstruosit criminelle. Nousavons eu le temps (en fait plusieurs annes) de faire merger une conscience collective autour decette avance scientifique et de ses consquences technologiques.

    Voil, la lumire de cet exemple, comment se dcline le vrai besoin socital auquel rpond lamdiation scientifique. Principe de transparence et comptence. Popularisation desconnaissances. Rflexion commune science & socit.

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    http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000006071190

  • En sciences du numrique aussi, c'est ainsi que nous pensons devoir rendre des comptes auxcitoyen-ne-s qui, avec l'argent public, nous donnent la chance de faire ce mtier passionnant.

    L'annexe Transparence ? Positionnement ? Popularisation ? Oui mais .. collationne deslments de discussion contradictoires sur cette section.

    1.2 Accompagner le fait que la mdiation scientifique devient participative

    En sciences du numrique, la notion de mdiation scientifique participative est polysmique :

    Pluridisciplinarit : Les sciences de la vie, de la terre, de la plante, de l'ingnieur, humaines etsociales, deviennent en partie numriques On y utilise de plus en plus des approches bases surla modlisation mathmatique et informatique, et exprimentes travers des simulationsnumriques ou des traitements de grands jeux de donnes. Impossible ici, ni de dlguer lesoin de faire ces modles et simulation aux informatimathmaticiens, ni de le faire sans eux. Ilfaut donc travailler ensemble. Cela n'est possible que si nous sommes capables de partagerfacilement le contenu de ces sciences du numrique avec des collgues d'autres sciences,chercheurs ou ingnieurs.

    Partage citoyen : Nous voil l're numrique. Avec des grands dfis socitaux relever(prservation de l'environnement, de la sant et du bien-tre, assurer l'alimentation de l'ensemblede la population de la plante, offrir une vie de qualit raisonnable dans les villes de demain,rgulation financire et conomique, dveloppement d'un humanisme mondial sur Internet, ..). Deslments de rponses ces dfis peuvent venir des applications des sciences du numrique. Pourcela, il faut plutt partager les fondements, mthodes et possibles de ces sciences pour permettreaux citoyen-ne-s et dcideur-e-s de faire localement ou collectivement, en toute connaissance decause, un choix clair. Cela inclut aussi en retour, de la part du monde de la recherche, un devoir d'coute de la socit propos des orientations stratgiques qu'il doit se fixer, pour nous aider faire des choix (e.g.stratgiques) clairs.

    ducation populaire situe : Ce n'est certes pas en coutant passivement quelque savant quenotre cerveau a permis notre corps de survivre au fil de l'volution des espces. C'est enmanipulant des objets concrets, en procdant soi-mme des essais-erreurs, et en restituant lessavoirs et savoir-faire qu'on valide ses acquis. On est donc, en mdiation, dans une relationd'apprentissage o les rles d'enseignant/apprenant s'inversent sans cesse, pour crer la bouclede l'apprentissage. C'est ainsi que se construit une culture collective, ici scientifique. Il la fautpervasive (ex : eh ! Tu sais pas ce que je viens d'apprendre ? .. ). On apprend donc eninteragissant et en rediffusant (ex : on emmne ses enfants la fte de la science, et on se cultivesoi-mme pour pouvoir les aider). Un des lieux o peut se mener ce type d'action est le Fablab.

    Ces trois lments sont connus. Ce qui l'est moins est leur double point commun :

    -1- Il y a dans tous ces cas un travail de re-publication de la matire scientifique :

    - en l'appuyant sur des mtaphores pertinentes (c'est dire des modles issus du quotidien ouclairs pour tout le monde, qui fonctionnent comme le concept scientifique dcrit (quitte expliciterles limites de l'analogie ou de se servir de ce qui n'est pas pareil pour complter l'explication)) ;

    - en restructurant, lorsque c'est possible, la connaissance sous forme de grains modulairesfaciles s'approprier en tant que tel (sinon c'est indigeste). Puis en proposant des parcours de

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    http://fablab.fr/http://fr.wiktionary.org/wiki/pervasif

  • dcouverte qui relient ces grains (ex : on prsente disons Al-Kwarizmi, Turing, Hopper,Kolmogorov, puis on montre le lien entre ces quatre personnes avec les quatre piliers (algorithmes,machine, langage et information) de l'informatique du XXe sicle) ;

    - en mettant en avant l'application de la notion scientifique l'avance de la connaissance, et non(en tout cas pas uniquement) l'application industrielle (ex : avoir pu faire de l'information unequantit physique abstraite mesurable en bits, n'a pas principalement permis de compresser desfichiers, mais, avant tout, de mieux comprendre une notion qui restait floue), comme le montre larflexion de Jean-Franois Mattei sur le virtuel [13].

    -2- Les mthodes de mdiation scientifique (on parle de Science Outreach en anglais) que nousdiscutons dans ce document sont communes ces trois aspects, ces actions sont doncfactorisables.

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    Revues didactiques pour diffrentes cibles, films sur une dmarche de recherche, un condens d'histoire de l'informatique, confrences sur le numrique. Les contenus de notre offre de mdiation numrique sont disponibles pour aider lors des actions de mdiation.

    http://en.wikipedia.org/wiki/Science_outreachhttp://www-sop.inria.fr/science-participative/mecsci/?l=offre

  • 2. Dmarche et lments mthodologiques

    2.1 Aspects organisationnels et positionnement partenarial

    Ct Inria, la mdiation scientifique est une mission de la Direction de la Recherche (DR).t encollaboration troite avec la Direction de la Communication (DC). Son rle est de :

    Donner une mthodologie et une dfinition claire de la mdiation scientifique.tre un point de contact interne/externe pour les collgues et les partenaires.Exister sous forme d'un rseau d'acteurs Inria de chercheurs, communicants et ingnieurs : mutualisation des moyens, partage de bonne pratiques, rflexions communes.Porter les actions levier :

    identifier un vivier de chercheurs, dployer un parcours de formation lamdiation scientifique, faire reconnaitre le travail de mdiation scientifique au niveau des quipesde recherche et des services, mettre en place des processus d'valuation.

    Et surtout, faire et aider faire de la mdiation scientifique.

    Cette activit de service public a vocation reprsenter 1 % de l'nergie5 Inria, et c'estessentiellement un investissement en ressources humaines. Au niveau national les principalescomptences se retrouvent dans les quipes multimdia, documentaire (information scientifique ettechnique), de soutien informatique la recherche, et de valorisation. Prcisment, ellespermettent de dployer les services de soutien et support la mdiation scientifique suivants.-1- Aide la cration de contenus : relecture et aide rdactionnelle de textes, ralisation ou conseilau niveau des photos et vidos, cration de grains logiciels interactifs.-2- Aide la diffusion de contenus : documentarisation et publication des ralisations, mise encontact avec des diffuseurs, intgration des contenus dans des actions de communication. -3- Support aux actions prsentielles : Mise en relation avec les tablissements scolaires ouculturels (ex : mdiathques, maisons de quartier, ..) ou les mdias demandeurs d'intervenants.Organisation de notre participation aux vnements (fte de la science, semaines desmathmatiques, du cerveau, ..) ou d'actions spcifiques (ateliers de dcouverte de la recherche).-4- Soutien au montage de dossiers : volet mdiation des dossiers ANR ou des financementseuropens, financements des agences nationales ou rgionales ddis la mdiation scientifique.Ces quatre volets permettent de disposer des bons outils pour faire de la mdiation scientifique.

    Pour chaque implantation Inria (Bordeaux, Grenoble (et Lyon), Lille, Nancy, Paris (etRocquencourt), Rennes, Saclay, Sophia Antipolis (et Montpellier)) un binme de collgues qui fontde la recherche et de la mdiation est au contact des collgues, de nos partenaires et de nospublics. Ce binme travaille avec une commission ou un rseau de collgues identifi-e-s autourdes thmatiques concernes. Chaque localisation apporte aussi une comptence orthogonale aurseau (valorisation Nancy, documentation Sophia, informatique sur Grenoble, etc..).

    En terme de gouvernance, ce qui est mis en place offre en partage chacune et chacun leslments fondateurs et mthodologiques, les outils pour le faire et aussi quelques bonnespratiques trs concrtes. On parle donc ici d'une organisation distribue d'actions collaborativesd'o merge naturellement le service public de popularisation scientifique vis. Cela minimise lesurcot organisationnel et n'entrave pas l'indispensable part d'initiative spontane.

    5 L'ordre de grandeur du budget Inria consacr la mdiation scientifique est de l'ordre de 10 etp (quivalent temps-plein, soit0.5M/an en masse salariale moyenne) et vocation quadrupler dans les annes qui viennent. On dpense environ 200 300K/an en terme de fonctionnement (cration de contenus, dplacements, organisation d'vnements, ..) au niveau national (DRet DC) et dans les huit centres, dont 30 % environ d'apports extrieurs (financement de projets partenariaux, ..). Ces montantsrestent approximatifs, car ce budget est autant que possible mutualis avec les autres actions de recherche et valorisation, pouroptimiser les cots.

    Mdiation Scientifique : une facette de nos mtiers de la recherche, Version 0.9999.. du 13/03/13 Page 8

    http://www-sop.inria.fr/science-participative/mecsci/?l=contacthttp://www-sop.inria.fr/science-participative/mecsci/?l=contact

  • Le point le plus important est que les actions de mdiation scientifique ne peuvent tre quepartenariales. -a- Nos partenaires acadmiques sont naturellement les instituts d' infomaths du CNRS, INS2Iet INSMI, les Universits que nous rencontrons travers la Socit Informatique de France desenseignant-chercheurs en Informatique (SIF). Dans de grands projets ou travers des liensrcurrents, nous travaillons aussi avec le CNAM et l'IHP. -b- Le monde de l'ducation est notre contact la fois travers des conventions rgionales avecles rectorats et la DGESCO sur les actions nationales. L'association Enseignement Public etInformatique (EPI) fdre les rflexions collectives et actions militantes sur ces sujets. -c- Le monde de la Culture Scientifique et Technique (CST) est lui aussi en lien au niveau desstructures rgionales6, de la structure nationale d'Universcience et de ses deux grands lieux(Palais de la Dcouverte et Cit des Sciences). Sans oublier le riche tissu associatif d'ducationpopulaire (Plante sciences, Les petits dbrouillards) y compris au niveau local (ex : Pobot qui estune rfrence en matire de robotique ludique) ou militant (ex : femmes & sciences). -d- La mdiation scientifique est aussi en lien avec le monde socio-conomique au niveau ISN etCST, comme l'association pasc@line qui rassemblent les acteurs industriels du numrique, ou lesproducteurs de contenu plurimdia7.

    Cette vision partenariale est lie d'abord la volont de mettre la mdiation scientifique au servicede deux grandes causes nationales :

    - Le dveloppement de l'enseignement de l'Informatique et des Sciences du Numrique(ISN) : priorit nationale pour que notre nation ne soit pas que consommatrice des objets et outilsnumriques mais participe la cration de ceux-ci. Il y a eu l'introduction de l'algorithmique dansl'enseignement des mathmatiques en 2009, et de l'ISN en spcialit de Terminale S en 2012,tandis qu'au moment o nous crivons ces lignes une rflexion nationale sur la place que doitprendre la science informatique, tous les niveaux denseignement, est engage. Du ct descollgues Inria et partenaires, les contributions majeures ont t au niveau de la cration descontenus (manuels, grains pour les activits, outils logiciels, ressources culturelles, ..), la co-construction de la plateforme d'changes et de ressources SIL:O!, d'aider la SIF au niveau de laformation des professeurs, l'animation du biotope (site facebook ISN, contribution au concourscastor), mais aussi de contribuer aux rflexions sur ce qui doit tre enseign. Et puis nous faisonspartie de celles et ceux qui avons choisi de dfendre sans rserve cette cause et qui y avons cru.

    - Le dveloppement de l'galit des chances au niveau du numrique : Le PlanInvestissement d'avenir (PIA) affiche dans son volet galit des chances pilot par l'AgenceNationale pour la Rnovation Urbaine (ANRU) que la Culture Scientifique et Technique (SCT) estun levier d'galit des chances (voir l'Annexe : mdiation scientifique et galit des chances, pourune discussion). Et propose 50M sur trois ans pour permettre nos actions de seprofessionnaliser et changer d'chelle pour jouer un rle majeur sur ce sujet.

    6 On parle ici, par exemple, de CapSciences pour Bordeaux, la Casemate pour Grenoble, pour ne pas nommer tous les CCSTI enrgion, tandis que d'autres formes organisationnelles par exemple en rseau comme Culture Science PACA, nous permettent dedmultiplier nos activits, ou des projets fdrateurs comme le projet CERCO, qui a pour but d'irriguer de Culture ScientifiqueTechnique et Industrielle sur lensemble du territoire lorrain et plus spcifiquement vers les publics en milieu rural.

    7 Il y a plusieurs modles conomiques viables entre la mdiation scientifique est un partenaire priv , y compris incluant desdiffusions libres et ouvertes (ex: le manuel scolaire ISN avec Eyrolles, des revues papier/numrique avec Bayard-Presse ou leCNDP, ou -indpendamment d'Inria- un contenu comme internet-sans-crainte). On a pu par exemple envisager des modes dediffusions diffrencis selon les secteurs de publics, pour que nous Inria financs par des fonds publics ne soyons en rien amputsdans notre rle de mdiateur scientifique auprs de nos cibles, tout en laissant un tel partenaire la possibilit de se financer sur lemme projet (ex: projet Isoloir avec http://www.tralalere.com). Cela nous donne aussi accs un niveau de qualit de contenuinatteignable avec les comptences et moyens que nous avons (ex : cration de dessins anims 3D, qualit graphique leve),donne accs des crateurs qui savent atteindre d'autres publics (ex : les plus jeunes), ou cre des effets d'entrainement commeavec les Junior-Entreprises que nous sollicitons. Et c'est bien d'aider gnrer de l'activit conomique, donc de l'emploi, sur cessujets. Mais tous ces partenariats s'inscrivent une dmarche partenariale dite deux voix , loin d'un mode o on dlgue des communicants le soin d'tre nos porte-parole il est acquis que le chercheur est co-acteur du contenu qui se cre, exactementcomme avec les professionnels de la mdiation Inria. Cela permet d'viter tous les cueils usuels : message scientifique dvi ouinvolontairement malmen, sparation artificielle entre la forme et le fond, etc.

    Mdiation Scientifique : une facette de nos mtiers de la recherche, Version 0.9999.. du 13/03/13 Page 9

    http://hal.inria.fr/hal-00763504http://castor-informatique.fr/http://castor-informatique.fr/http://www.facebook.com/isnlilleacademiehttps://science-info-lycee.fr/http://www.education.gouv.fr/cid70569/feuille-de-route-du-gouvernement-sur-le-numerique-des-mesures-pour-l-ecole.htmlhttp://www.education.gouv.fr/cid70569/feuille-de-route-du-gouvernement-sur-le-numerique-des-mesures-pour-l-ecole.htmlmailto:pasc@linehttp://www.junior-entreprises.com/http://www.tralalere.com/http://www.internetsanscrainte.fr/le-coin-des-juniors/dessin-anime-du-moishttp://www-sop.inria.fr/science-participative/mecsci/?home=La_M%C3%A9diation_Scientifique_Inria,_Concr%C3%A8tement&page=La_M%C3%A9diation_Scientifique_Inria,_Concr%C3%A8tement_(par_contenus)#Des_revues.2C_des_ouvrages_et_des_supports_num.C3.A9riqueshttps://wiki.inria.fr/sciencinfolycee/Informatique_et_Sciences_du_Num%C3%A9rique_-_Sp%C3%A9cialit%C3%A9_ISN_en_Terminale_Shttp://www.femmesetsciences.fr/http://www.pobot.org/http://www.lespetitsdebrouillards.org/http://www.planete-sciences.org/http://www.palais-decouverte.fr/http://www.palais-decouverte.fr/http://www.universcience.fr/http://eureka.lorraine.eu/jahia/Jahia/lang/fr/pid/1968?actu=20092http://www.culture-science-paca.org/http://www.ccsti.fr/http://www.ccsti-grenoble.org/http://www.cap-sciences.net/http://www.epi.asso.fr/http://www.ihp.fr/http://www.cnam.fr/http://www.societe-informatique-de-france.fr/http://www.cnrs.fr/insmihttp://www.cnrs.fr/ins2i

  • Cette opportunit nous a conduit, Inria, nous investir dans le tissu partenarial qui se cre autourde cet enjeu socital majeur. Dans le projet Cap'Maths, qui va permettre de faire passer l'chelleet professionnaliser le trs riche tissu associatif de mdiation scientifique en maths, o nouscontribuons par la cration de contenus partager, et aidons la mutualisation del'organisationnel. Nous nous associons aussi des actions comme http://mpt2013.fr pour diffuserde manire nouvelle nos grains de science. Avec le projet Inmediats, dont l'objectif est de fairepasser l're du numrique les actions de culture scientifique de tous les domaines, les centres deBordeaux, Grenoble, et Rennes participent au maillage territorial en Fablabs, et autresstructuration de science participative, tandis qu'un gros projet de serious-game y est prvu. Dansce projet, nous y expliquons la ncessit de piger le numrique, donc ses fondements avant defaire de la CST numrique. Nous y proposons aussi d'augmenter le maillage territorial la 10zainede lieux o nous sommes sommes actifs en mdiation et proposons des dmonstrationsscientifiques vitrines (ex : ce qui a t fait dans le cadre du projet InSTInCT). Au niveau du projetESTIM-numrique nous collaborons la mise en place d'une plateforme d'indexation descontenus (multimdia, logiciels, activits, ..), et actions situes (interventions, ..) destination despartenaires et du monde socio-conomique en CST. Ce grand projet de documentarisation devraitnous aider rendre lisible et accessible la totalit de notre offre de mdiation. Le projet de museinformatique et du numrique qui vise crer une maison des muses de l'histoire et des histoiresde l'informatique est en phase de pr-projet. Ce sera un muse ubiquitaire (un rseau de lieux quimailleront le territoire) il sera numrique (prsentation virtuelle des objets, logiciels, etc..) etphysique.

    On mesure ici que nos actions de mdiation prennent leur sens et leur ampleur au niveau de cesprojets collectifs dont les ambitions ne nous seraient pas accessibles si nous, Inria, avancionsisols.

    Les cibles vises sont donc les publics scolaires, citoyens et curieux de science. Et nous pouvonsrsumer8 cela dans le tableau ci-dessous :

    8 Par ''Aider matriser et s'approprier la socit numrique'', on entend ''aider matriser les fondements du numrique ets'approprier une culture en sciences du numrique, pour vivre sans subir la socit numrique''.

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    http://musee-informatique-numerique.fr/http://musee-informatique-numerique.fr/http://www-sop.inria.fr/science-participative/mecsci/?l=offrehttp://anr-instinct.cap-sciences.net/http://www-sop.inria.fr/science-participative/mecsci/?l=contacthttp://www-sop.inria.fr/science-participative/mecsci/?l=contacthttp://fablab.fr/http://inmediats.fr/http://mpt2013.fr/http://www.capmaths.fr/

  • et dcliner ce que nous offrons partir de ces mot-cls :

    2.2 Nos mtiers de la recherche et la mdiation

    Mtier de chercheur et mdiation scientifique : Le Code de la Recherche mentionne la diffusion del'information scientifique, y compris vers le large public, comme une des facettes de ce mtier. Lacommission d'valuation Inria tudie explicitement ce volet de diffusion. Il y a l un devoir detransparence et de partage avec la socit. Le chercheur-e lui-mme doit donc tre au contact dupublic, peu importe si sa communication n'est pas optimale.

    Lors des concours (par exemple de Directeur de Recherche) la diffusion de l'informationscientifique est un des aspects de la carrire pris en compte9.

    Chaque anne, et de manire formelle depuis 2012, les quipes projets Inria (EPI) doiventdcrire leurs actions de mdiation dans le rapport annuel de leurs activits, et lors de leurvaluation tous les 4 ans. L'absence pluri-annuelle de ce type d'action au niveau d'une quipe estun vrai manque.

    Lors de l'valuation des centres de recherche Inria par l'AERES ou d'autres instances,c'est un volet qui est examin collectivement. On parle de 1 % des ressources consacrer cevolet.

    Pour permettre aux chercheurs d'atteindre ces objectifs :

    -1- un parcours de formation est propos (tandis qu'au niveau des coles Doctorales la formation la mdiation scientifique a vocation tre dploye10)

    -2- la mission de mdiation scientifique mise en oeuvre par les collgues de divers mtiers de larecherche apporte le soutien et support ces actions

    9 La trs forte concurrence entre les dossiers des candidats conduit ce que lors de la slection, tous les volets acadmiques de cesdossiers soient excellents , donc d'une certaine manire ex-aequo. Avoir fait de la mdiation scientifique peut devinir alors unpoint positif de diffrenciation qui peut tre dterminant. Il n'est videmment pas obligatoire d'avoir fait de la mdiationscientifique, si le candidat s'est investi fortement dans d'autres actions de valorisation (enseignement, innovation, ..).

    10 Le PRES Lille-Nord par exemple, a une action de ce type : militons au sein des coles doctorales o nous collaborons.

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    http://raweb.inria.fr/http://www.inria.fr/institut/organisation/instances/commission-d-evaluationhttp://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000006071190

  • - par exemple lors de la construction des dossiers de projets de recherche (ex : ANR) pour lechapitre li la diffusion11.

    -3- le mcanisme d'auto-apprciation est bien formalis comme explicit dans l'Annexe :lments d'auto-apprciation des activits de mdiation scientifique.

    Mtiers de la communication et mdiation scientifique : Trs simplement : la communication est auservice de la mdiation scientifique et elle s'en nourrit d'ailleurs pour faire la promotion de l'institut.

    En premire instance, ce n'est pas le communiquant mais le chercheur qui est attendu par lepublic. Le rle est donc de fournir au mdiateur tous les moyens (conseils sur les publics, sur laforme que peut prendre la mdiation, organisation d'actions ou d'vnements, ralisation desupports, soutien didactique) pour la mdiation se fasse dans les meilleures conditions possibles.

    Il faut nanmoins aller plus loin. Le communicant est avant tout le 1er public de la mdiation. De cefait, si le chercheur amne le contenu, le communicant va aider construire le discours. C'est ensens que nous parlons de contenu deux voix. Et dans une vision de science participative, et deculture scientifique pervasive, il faut commencer par permettre aux collgues en charge de lacommunication, de s'approprier des grains de science (si on sait mme pas faire a, quelle chanceavons nous d'atteindre les autres publics?). C'est aussi dans notre contexte un levier pour corrigerle dsquilibre des genres et des castes (voir Annexe : mdiation scientifique et galit deschances).

    Ainsi la formation la mdiation se dploie t'elle aussi pour tous les mtiers de soutien et support la recherche.

    Mtiers de soutien la recherche et mdiation scientifique : Une richesse des mtiers de soutienet support la recherche est leur diversit et une absence de cloisonnement au niveau descomptences. Relativement la mdiation scientifique, ces diffrentes comptences en ingnierie(multimdia, logicielle, documentaire, des usages, ..) se concentrent au niveau de la cration decontenus et la mise en place de plateforme et outils de diffusion.

    2.3 Du parcours de formation l'auto-apprciation de la mdiation scientifique.

    -1- La mdiation scientifique fait l'objet de formations professionnalisantes12, dans le cas d'unmtier temps-plein. Le parcours de formation propos ct Inria rpond, lui, au besoin de formerles collgue une facette de leurs propres mtiers. Dans un premier temps, des ateliers de formation la mdiation scientifique (2 ou 3 jours deformation intensive pour des petits groupes) proposs par des professionnels du mdia-trainingsont dploys pour former des personnes ressources, sur le volet vulgarisation (c'est dire surcomment forger le discours li au contenu partager) et mdia-training (c'est dire commentfaire fonctionner ce discours) dans trois contextes : (i) prise de parole en culture scientifique, (ii)participation/animation d'une interaction collective, (iii) interview/relation journalistique ouponctuelle.

    -2- Dans la perspective de proposer un kit d'urgence (outil de e-learning ouvert courant 2013)pour des personnes pas encore formes ou confrontes une situation imprvue, la section 3. dece document propose quelques lments cl, la mailing liste [email protected] et le wikihttps://wiki.inria.fr/mecsci permet de partager quelques ides, ressources ou bonnes pratiques.

    11 On parle ici du chapitre Stratgie de valorisation, de protection et dexploitation des rsultats pour les dossiers ANR, qui doitexpliciter la promotion faite la culture scientifique et technique (la communication auprs dautres communauts scientifiques,du grand public, ) en lien avec les contributions au contenu des formations de lenseignement suprieur et qui correspond autroisime critre de slection (impact global du projet) des projets.

    12 La formation au mtier de mdiateur scientifique est dfini indpendamment de la discipline et fait partie de l'offre deformation de plusieurs universits comme UJF-Grenoble, U. Paris-Diderot, U-Poitiers, U-Bordeaux, Experimentarium en lien avecU-Bourgogne. Ici l'angle de vue est diffrent et rejoint la formation propose par les petits dbrouillards mais spcialise enSdN.

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    https://wiki.inria.fr/mecscimailto:[email protected]://wiki.inria.fr/wikis/mecsci/images/4/4c/A-propos-d'un-parcours-de-formation-mediation.pdfhttp://www.lespetitsdebrouillardsbretagne.org/MST-La-mediation-scientifique-et.htmlhttp://experimentarium.u-bourgogne.fr/http://www.u-bordeaux3.fr/fr/formations/offre_de_formation/MLMD/SCINFO/msh-21.html?search-keywords=m%C3%A9diation%20scientifiquehttp://referens.univ-poitiers.fr/version/up/emploi.asp?ID=F1B24&BAP=FF&F=09http://www.univ-paris-diderot.fr/sc/site.php?bc=formations&np=PARCOURS?NP=82http://www.ujf-grenoble.fr/universite/medias-et-communicationhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Formations_au_m%C3%A9tiers_de_la_m%C3%A9diation_scientifique

  • -3- Dans le mme temps, des ateliers de partage thmatique se mettent en place pour lescollgues non-chercheurs. La mthode gnrique est trs simple. Sur 2 3 demi-journes, un petitgroupe de collgues du soutien/support se met autour d'un-e chercheur-e pour partager lecontenu13 de la science qu'il connait. C'est une formation participative double sens, car lescollgues aident aussi le chercheur apprendre apprendre.

    -4- Des ateliers de partage de pratiques (dits SMS), pour tous les collgues impliqus dans lamdiation scientifique permettent un-e intervenant-e de mdiation de partager le make-of d'unede ces actions, comme ce fut propos en 2010. C'est le droul de son travail de prparation, lesdtails des raisons de son discours, et le tmoignage de ce qui a march ou pas, qui est offert ici.

    Mais la formation la mdiation se fait aussi sur le terrain de l'action.

    -5- L'valuation des actions de diffusion des contenus ou de ces contenus est un outil d'amlioration. Nous distinguons bien ici : - La restitution du contenu y a t'on appris quelque chose ? - L'enqute de satisfaction y a t'on pris du plaisir ? - La demande d'aide amlioration comment pourrait-on faire mieux la prochaine fois ?L'valuation de l'appropriation du contenu (ex: matire apporte un dbat citoyen) se faitsouvent en dcalage et de manire qualitative. La demande de conseils d'amlioration permetaussi d'impliquer nos partenaires relais (ex : professeurs ou animateurs externes) dans leprocessus de mdiation.La mdiation est donc une pratique exprimentale et il faut tester ce qui fonctionne pour se crerdes acquis.

    -6- La cration de contenus plusieurs mains est aussi un outil d'auto-formation. Un binmechercheur-e / professionnel-le de la mdiation, permet de crer l'effet miroir (fais moi piger les trucsque tu dis) et l'effet cratif (aide moi faire quelque chose de joli) ncessaires un contenurussit. C'est le mme procd que l'apprentissage de la publication scientifique en commenantpar co-publier avec des pairs. Les contenus de mdiation produits doivent toujours tre valus,scientifiquement et mdiatiquement.

    13 Plus prcisment, on part d'un travail de (i) dcodage des mots-cls de la recherche (ex : stochastique, algorithme,. ..) et quandon commande pouvoir partager les mots pour le dire , on largit un (ii) partage sur la mthode scientifique (ex : qu'est ce quiest de la science valide ou de la pseudo-science) et un (iii) regard crois sur les enjeux de la recherche. Souvent, le dbut del'atelier est scolaire : le chercheur-e raconte une ppite de science, ou se raconte travers son cheminement intellectuel, mais trsvite ce sont les participant-e-s qui doivent s'essayer poser les questions : faire de la science n'est-ce-pas se poser les bonnesquestions ? Ce qui fait le succs par rapport des formes plus doctes (sminaires internes de mdiation) c'est que personne estpassif, et tout le monde a le droit de ne pas savoir et de [re[re[re]]-demander le sens des mot-cls mme les plus basiques.

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    Images de la recherche sur )i(nterstices une image choisie par le public, une question de quizz, et la rponse donne permet de prsenter en quelques dizaines de secondes une ppite de science, http://interstices.info permettant d'en savoir plus.

    https://www-sop.inria.fr/interne/services/rev/com/evenements/sms-280510.shtmlhttps://www-sop.inria.fr/interne/services/rev/com/evenements/sms-280510.shtmlhttp://interstices.info/jcms/c_40349/images-de-la-recherchehttp://interstices.info/

  • 3. Outils concrets et bonnes pratiques

    3.1 Notre rfrentiel de savoirs et savoir-faire partager

    De manire illustrative et nullement normative, voici en quelques touches un chantillon des petitsmorceaux de science du numrique qu'il semble prcieux de partager.

    SavoirsVoir comment et pourquoi le monde devient numrique : la confrence inaugurale de Grard Berryet la confrence sur la rvolution numrique de Michel Serres restent nos deux principalesrfrences pour comprendre et aider faire comprendre les fondements du numrique, afin de nepas juste tre un consommateur qui subit. On y voit par exemple, que et comment notre faon depenser chang. On se familiarise avec ces deux notions d'information ou d'algorithmeomniprsentes l're numrique, comme la notion d'nergie ou de courant lectrique le fut l'reindustrielle. On complte avec un peu d'histoires des ides de l'informatique.

    Bref codage de l'information et ingrdients des algorithmes sont les deux premiers mot-cls.

    S'approprier la dmarche de modlisation/simulation/contrle : quelque soit le domainescientifique, les sciences numriques partagent cette dmarche commune. L'objet de la scienceune fois choisi (ex : une plante, un phnomne social, ..) on va l'observer travers des mesures,puis crer un modle dont les paramtres correspondent aux donnes. On pourra alors tudier lemodle au del de la ralit, expliquer d'autres choses, parier sur des rsultats inous. Lasimulation de ce modle permet de faire des expriences numriques bien au del de la simplemanipulation des objets physiques. Cela permet aussi de contrler le modle, d'optimiser lesystme qu'il reprsente, et si il fonctionne bien, de contrler la ralit dont il est issu. Soit. Lathse qui est dfendue dans ce paragraphe est double : oui il est important, travers les exemplesque nous connaissons, de partager ce savoir avec les citoyen-e-s pour leur permettre d'avoir unevision claire et critique de ce que les gens avancent quand ils disent c'est scientifique ; oui ilest facile et mme assez amusant de partager ces lments, de montrer qu'au del d'un travail derecherche particulier, il se dgage une pistmologie plus large (mais on est pas oblig de le direavec ce mot l:-)).

    Prsenter les sciences du numrique travers les mot-cls de systmes / donnes / interactions /modles : tandis que nous tentions d'baucher un partage de mthode scientifique au paragrapheprcdent, osons maintenant tracer la silhouette des objets scientifiques des sciencesinformatiques de ce dbut de XXIe sicle. Ce sont les sept pages du premier chapitre deprospective scientifique du plan stratgique Inria, qui prend le risque de proposer une rponseutilisable au niveau de la mdiation scientifique, qu'on retrouve par exemple dcline pour le largepublic, sur un exemple : penser en terme de systme, se focaliser sur les donnes, travailler auniveau des interfaces, partir d'une notion de modle. Chaque terme est connu du public etgnre les bonnes mtaphores pour comprendre ce que nous voulons expliquer.

    On dispose donc ici d'une trame pour dire la mthode et le fond de nos sciences.

    Savoir-faireApprendre un peu de programmation juste pour mieux piger : pour manipuler les abstractionsinformatiques, nous pensons qu'il faut apprendre un peu de programmation, pour faire le lien entrepratique et thorie, mais aussi permettre le partage au sein du monde numrique non seulement

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    http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1012b.htmhttp://www.jhc2012.eu/images/test/vievielle.pdf#page=4http://www.jhc2012.eu/images/test/vievielle.pdf#page=4http://www.inria.fr/content/download/24371/605690/version/1/file/Plan-strategique-Objectif-2020.pdf#page=13http://interstices.info/jcms/c_26023/10-questions-sur-la-modelisation-et-la-simulation?hlText=mod%C3%A9lisationhttp://interstices.info/jcms/c_26023/10-questions-sur-la-modelisation-et-la-simulation?hlText=mod%C3%A9lisationhttp://interstices.info/ingredients-algorithmeshttp://interstices.info/reflet-numeriquehttp://www-sop.inria.fr/science-participative/film/http://interstices.info/m-serres-lillehttp://interstices.info/jcms/c_14556/sciences-du-numerique-et-impact-sur-la-societe#berry-inaugurale

  • des donnes mais aussi de leur manipulation. C'est un apprentissage plutt facile14. C'est aussi unenjeu de libert : celui qui au XIXe sicle sait lire ou au XXIe sicle sait programmer peut dominercelui qui se sait pas. C'est enfin la possibilit de tout faire en numrique. C'est aussi le pointd'entre pour comprendre les quatre piliers de l'informatique du XXe sicle. L'annexe : Mdiationscientifiques et galits des chances explique aussi en quoi ce point d'entre constitue une 2echance pour les lves qui ont du mal avec les autres facettes de leur scolarit.

    Dcouvrir les abstractions travers des mtaphores du quotidien et des activits dbranches : Le2e grand levier en terme de savoir-faire est de faire manipuler des objets rels en mtaphore auxabstractions informatiques afin de les expliciter et de permettre de se les approprier. Nousdisposons d'un rservoir d'activits scolaires pour mettre la main la pte et d'autres contenuspour intuiter de manire ludique des mcanismes algorithmiques. Il est important de noter que laphase de construction des petits objets permet aussi de se familiariser avec le contexte choisi etde laisser le temps son cerveau de simprgner du contexte de l'atelier.

    En contre-point, des grains logiciels 3.0, peuvent tre le reflet numrique des ces activitsdbranches. Dans notre contexte ce sont des petits objets logiciels minimalistes et capotouvert, donc qui eux aussi peuvent facilement tre malaxs, reprogramms, etc.. Ils relientnaturellement les deux savoir-faire mis en lumire ici.

    Dvelopper des contenus pervasifs de type science et socit : Chacun-e avons besoin de nourrirnotre rflexion citoyenne sur le numrique des lments de sciences et techniques qui y sont lies(ex : comment comprendre les enjeux de la neutralit d'Internet, sans une ide assez prcise dufonctionnement du rseau des rseaux ?). Il faut donc savoir redire, restituer ce que pensons avoircompris. De l'expos pri-scolaire au dbat des sciences o les invits de la socit sont lespremiers intervenants devant le scientifique rfrent, il faut apprendre collectivement rendrepervasif ce que nous partageons.

    Au del . .Le manuel scolaire de l'enseignement ISN permet de donner une vision plus profonde y comprissur des lments de robotique, lis aux rseaux, temps et mmoire, etc...

    Bon. Nous avons donc ici pris le risque de donner un rfrentiel en terme de contenus et demthode quant la mdiation scientifique. Limit par ce qui est disponible aujourd'hui. Limit parla vision de ceux qui sont sur le pont. Qu'en penses tu ? Que c'est pas si simple ? Que tu es pasd'accord ? Ah a c'est trs intressant : prends la plume ! Notre site de culture scientifique, laversion suivante de ce document, et plus gnralement les sites publics ddis ces sujets ontbesoin de tes contributions, pour que cette vision ne soit pas limite ce qui est rsum ici.

    Rappelons brivement ici ce qui n'est pas un contenu ou une dmarche de mdiation scientifique :la prsentation institutionnelle d'Inria, du fonctionnement interne de la recherche, du droulementde nos carrires (parlons plutt du cheminement de nos ides). Les sujets de science fiction (ex :si on pouvait se tlporter grce la science, et bien . . on s'en moque : on peut pas). Lesarguments dogmatiques. Les arguments dogmatiques. Les termes abscons ou de jargon (saufncessit, dment explique).

    3.2 Les grands outils numriques de partage de contenus

    C'est en tout premier lieu, le tissu partenarial discut la section 1.2 qui est notre meilleur outilhumain de partage et de diffusion de contenus et les plateformes que nous numrons ici doiventleurs russite cette dmarche plurielle.

    )i(nterstices : l o se forgent les contenus scientifiques vers le public. Cette revue multi-mdia deculture scientifique sur la recherche en informatique, cre et dite par Inria, anime par deschercheurs, avec le CNRS et les Universits, et des associations professionnelles du domaine,

    14 Une demi-journe d'atelier encadr suffit par exemple avec un outil intgr auto-document, pour donner un public nonspcialiste une vision concrte de ce que programmer reprsente. De 4 5 sances encadres permettent ce mme public decommencer faire des petits bouts de code. Bien entendu peu importe le langage de programmation (javascript, python, java, ..)pourvu de se limiter un langage impratif bien rpandu.

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    http://www.education.gouv.fr/cid2600/liste-des-universites.htmlhttp://www.cnrs.fr/http://www.inria.fr/http://interstices.info/http://interstices.info/https://wiki.inria.fr/sciencinfolycee/Informatique_et_Sciences_du_Num%C3%A9rique_-_Sp%C3%A9cialit%C3%A9_ISN_en_Terminale_Shttp://inriamecsci.github.com/#!/grainshttp://www-sop.inria.fr/science-participative/mecsci/?page=Grains_Nybi.cchttp://interstices.info/upload/csunplugged/CSUnplugged_fr.pdfhttp://www.canal-u.tv/video/fuscia/premiers_principes_des_langages_de_programmation.6473http://fr.wikipedia.org/wiki/Langage_imp%C3%A9ratifhttp://javascool.gforge.inria.fr/index.php?page=proglets&action=show&id=abcdAlgos

  • notamment le groupe ITIC-EPI-SIF. Il permet de rendre accessibles un large public les scienceset technologies de linformation et de la communication. Il est une rfrence pour une premireapproche, pour les curieux de science et au niveau de l'enseignement ISN. Il contient descontenus de rfrence, des contenus ludiques, des fiches descriptives d'autres contenus sur lesujet. En lien avec Pour la Science, c'est sur ce site que nous pouvons soumettre et publier desarticles vers le large public. La revue de ces articles inclue une revue au niveau scientifique et dela communication. Les contenus sont trs souvent crits quatre main.

    Inriality : un nouveau lieu de rencontre avec les technophiles. Ce dispositif dchanges, derflexions et dinformations sur la civilisation numrique, propuls par Inria, donne la parole tousles acteurs de la socit numrique. Il permet de partager et de confronter les expriences,expertises, interrogations et points de vue de chacun. Il propose des articles d'information destins donner les cls pour comprendre et approfondir les enjeux du numrique, des chroniques -proposes par nos contributeurs - qui seront des clairages personnels, lgitimes, inspirants etprovocateurs d'changes. Il propose aussi la captation et restitutions de rencontres prsentielles.

    Le bureau d'accueil fuscia : un service individualis de mdiation scientifique. L'initiative fuscia15offre un contact pour les demandes de cours en ligne, en informatique et mathmatiquesappliques, pour obtenir des rponses dexperts, tre mis en relation avec des chercheurs, etc..Ceservice de rponse aux questions est ouvert tous : lycens (pour leurs TPEs), tudiants deCPGE (pour leurs TIPEs), enseignant, tudiants, grand public, mais aussi aux chercheurs etingnieurs en entreprises. Une petite quipe de chercheur-e-s et ingnieur-e-s documentalistesgrent les tickets . C'est le service aprs-vente de la mdiation scientifique.

    Le SIL:O! : une plateforme de ressources et de partage pour l'enseignement ISN. Pouraccompagner les professeurs qui enseignent cette nouvelle matire, il fallait un espace spcifique.Une plate-forme documentaire sur laquelle sont regroupes des ressources, aux formats divers(cours, articles, textes officiels, livres, ouvrages numriques, logiciels, rfrences historiques ouculturelles ), qui permettent lenseignant de parfaire sa formation, prparer ces cours,prsenter les mtiers de lis l'ISN. C'est aussi un espace dchange o lenseignant peutdemander des collgues ou des spcialistes de l'informatique une ressource, un contact ou unconseil, en proposer, ou simplement dbattre de sujets.

    La diversit des ces plateformes reflte la ncessaire diversit des outils collaboratifs dont nousavons besoin pour la mdiation scientifique, et la diversit de nos publics cibles et de leur vraisbesoins. Dans ce paysage, ces plateformes sont aussi des tremplins vers les autres lieuxnumriques o les gens viennent chercher des ressources de mdiation scientifique et de twitteraux outils de moissonnage de contenus, c'est aussi sur le Web2.0 que nous diffusons ceslments.

    Les outils venir sont de deux types. Une initiative pour un Muse de linformatique et de lasocit Numrique est en cours de prparation avec les partenaires, et un silo ubiquitaire etcommunautaire de contenus pour porter une plus grande chelle ce que nous offrons sur nosplateformes actuelles est en projet. suivre.

    Notons finalement que, pour son fonctionnement avec ses partenaires, la mdiation scientifique aun site minimal sous forme de gazette http://www.inria.fr/mecsci et pour son fonctionnementinterne : (i) un wiki collaboratif en intranet https://wiki.inria.fr/mecsci et (ii) un [email protected] pour partager les nouvelles et changer.

    15 L'initiative fuscia, bien au del de la mdiation scientifique, est un partenariat entre Inria et les universits numriques(principalement UNIT et UNISCIEL) d'exprimentation de technologies nouvelles au niveau de la formation, du dveloppementdes applications de notre recherche le-ducation et de valorisation de la recherche par la formation. ce titre, il a t le moteurde dveloppement de contenus de mdiation scientifique comme les proglets de javascool, de fonctionnalit comme lemoissonnage des contenus d')i(nterstices, ou a fourni son expertise au SIL:O!.

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    https://sympa.inria.fr/sympa/info/culturestichttps://wiki.inria.fr/mecscihttp://www.inria.fr/mecscihttp://musee-informatique-numerique.fr/http://musee-informatique-numerique.fr/https://science-info-lycee.fr/https://fuscia.info/bureau-daccueilhttps://science-info-lycee.fr/http://javascool.gforge.inria.fr/http://www.unisciel.fr/http://www.unit.eu/http://www.inria.info/https://fuscia.info/http://www.inria.fr/http://www.inriality.fr/http://www.pourlascience.fr/http://interstices.info/jcms/new_47531/ressources-pour-les-lyceenshttp://interstices.info/jcms/new_47558/une-premiere-approchehttp://interstices.info/jcms/new_47558/une-premiere-approchehttp://www.societe-informatique-de-france.fr/http://www.epi.asso.fr/

  • 3.3 Les actions de diffusion en mdiation

    Nous avons tout-e-s l'habitude de faire des confrences, animer des runions ou des ateliers.Passons sur les aspects gnraux et discutons ici de ce qui est spcifique voir mme paradoxal enmdiation scientifique.

    De la confrence l'intervention en mode dialogue interactif : Comment Florence Foresti ouGad Elmaleh nous font ils tant rire avec des choses si simples ? Parce qu'ils ont test pour de vrai,sur des publics restreints ce qui marchait. Faisons pareil : commenons expliquer un seullment notre boulanger, ou la copine garagiste. Et redemandons lui, un peu plus tard, de nousraconter ce qu'on voulait expliquer. Ce sera trs instructif et trs intressant pour l'autre aussi. Etcela fera boule de neige (en deux ou trois essais, le ton sera trouv).Mais a change tout : la confrence n'est plus un discours linaire d'une heure. Car ce que nousdisons n'a aucun intrt, c'est que les autres vont retenir de ce que nous disons qui a de l'intrt.Cela devient donc plus une mosaque de petits grains de contenus, chacun pouvant tre identifipar le public pour qu'il puisse se l'approprier. Entrecoup de demandes de qui-n'a-pas-compris, eten proposant un autre membre du public de reformuler, etc.. Mais a change tout : on va dire beaucoup moins de choses. Mais on les partagera pour de vrai. Ilfaut oser la parcimonie en mdiation scientifique.Au del de ce principe, des formations Inria permettent en quelques heures de professionnaliserce type d'actions. Et nous organisons aussi des cafs/ateliers Inria de mdiation scientifique destination de tou-te-s les collgues d'un centre de l'institut. C'est l que commenons par nousentraider en mdiation scientifique. Il faut que ces rencontres soient compltes d'une valuationde ce qui a t compris. Partage citoyen : un bar de science o citoyen-ne-s ont la parole : Il y a deux grandes pistes pourlouper un dbat/partage citoyen. (i) Organiser une table ronde avec des gens importants, qui doncparlent d'eux, puisque c'est important ; avec beaucoup de gens, a fait plus important; du coup onmanque de temps pour les questions, ce qui n'est pas grave puisque ce sont des gens moinsimportants qui auraient pu parler d'eux. Sinon. (ii) Permettre chacun de prendre la parole pourexprimer une ide reue ou un lieu commun sur le sujet, ce qui ne peut que faire l'unanimit ;rpondre avec enthousiasme pourquoi-pas pour tre sympa ; laisser le groupe s'emparer d'unfait divers (ex : je connais quelqu'un qui . . ) bien pathos qui va gnrer pleins de commentaires, etconclure que c'tait vraiment intressant d'tre ensemble. Et c'est du vcu !Bon. Sinon ?On peut par exemple se donner un but concret : crire ensemble un texte ou un mur de tweets.Sur un thme prcis. On parle diffremment quand une trace est laisse. On se retrouve alors plusdans une posture de contribution une oeuvre commune et moins de reprsentation de soi. Etchacun-e repart avec quelque chose de concret, qui se partage ensuite sur le Web.Il faut ds le dbut proposer de debugger les prjugs et les ides reues, c'est dire de voircomment dpasser notre opinion courante. Cela met aussi galit chercheur-e-s et citoyen-e-s :si les ides reues sur nos sciences ne manquent pas, les ides reues des scientifiques sur lasocit n'ont rien leur envier (ex : le niveau de maturit moyens des jeunes vis vis de l'usagedu Web social est souvent sous-estim). partir d'un tel point de dpart, notre exprience de terrain montre que les mthodes usuellesd'animation de runion (gestion quitable des prises de parole, reformulation de synthse bienspare des formulations d'arguments, gestion des changes trop longs par la proposition deconstater la juxtaposition de deux visions, ..) fonctionne bien. Avec un sentiment d'un repasintellectuel nourrissant et partag. Ateliers de mdiation scientifique : viens jouer toi-mme avec nos sciences : Sur ce troisime voletde nos actions de diffusion (ateliers d'initiation la programmation, manipulation d'un objetdbranch ou numrique, ..) l'exprience montre que le positionnement pdagogique estgnralement sans soucis. L'argumentaire dvelopper est d'expliquer la pertinence d'investiraussi de grandes plages de temps, pour un petit nombre de personnes. Les retours que nousavons montrent qu'en terme d'ducation populaire, tout particulirement en ce qui concerne la 2echance, le travail se fait en profondeur. Avec deux leviers : (i) les chercheur-e-s sont venus versnous (qui avons de la valeur puisqu'on croit devoir nous consacrer du temps), (ii) moi aussi je

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    http://interstices.info/jcms/new_47322/toutes-nos-idees-recueshttp://wiki.inria.fr/wikis/mecsci/images/9/9f/Phosphokapi-2012-A4.pdf

  • peux, la science m'est accessible (puisque j'ai pu en faire un peu pour de vrai). C'est aussi unmoyen de montrer que ce n'est pas si facile. Il y aurait un discours toxique affirmant tout lemonde peut faire de la science [sans aucun effort] , ici on montre que oui, avec effort. Re-mdiatiser la mdiation scientifique: contenus autonomes pour nos partenaires relais : Il y aune dernire illusion dissiper ici. Celle de pouvoir mettre les contenus en ligne pour qu'ils sediffusent tout seuls, a ne marche tout simplement pas dans les faits.En revanche, en prparation ou en complment d'une rencontre, comme matriel pour despartenaires relais (enseignants, animateurs scientifiques, ..), permettre que chacun-e puissemanipuler des objets numriques, de nimporte o (smartphones, tablettes, desktop) et avecnimporte quoi (un navigateur, un diteur), par exemple dans les lieux d'attentes, est un vrai plus. Pour les grains logiciels, ce sont des contenus avec une courbe dapprentissage la plus doucepossible (pratiquer plutt que rviser). C'est aussi un geste o y montrons aussi comment nousavons cr ces grains, de manire ouverte et publique, et avec des outils disponibles pour tout unchacun. Avec l'ide de former peu peu une communaut de pratiques.Nous sommes au dbut de ce nouveau mode de diffusion.

    La http://phototheque.inria.fr comme la http://videotheque.inria.fr propose des ressourcesdirectement utilisables et permet d'y dposer les ntres en partage.

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    Sur http://inriamecsci.github.com commence le partage des premiers grains logiciels 3.0

    http://videotheque.inria.fr/http://phototheque.inria.fr/http://inriamecsci.github.com/

  • 4. Conclusion et vision prospective

    Dans les coles on apprend compter, dmontrer puis des sciences de la matire ou de la vie etla terre, mais cette acquisition d'une culture scientifique basique est plutt oublie, voir rejete. Etles sciences du numriques commencent seulement tre introduites. C'est souvent lors des crises que l'on se tourne dans les mdias (classiques ou du Web) vers lesscientifiques (voir Annexe : Quelle est notre problmatique science&socit ?) et les experts professionnels ou amateurs, s'expriment alors souvent sur du sensationnel/superficiel qui est leplus facile communiquer, pour tenter dexpliquer comment rsoudre une crise, puis commentelle aurait du tre vite.

    Comme le proposait Pascal Guitton en 2010 [9] nous pouvons dpasser ce constat : nous avonsdes liens intrinsques avec la socit, car les professionnel-e-s de la recherche que nous sommessont des citoyen-e-s, pays par les citoyen-e-s. Beaucoup de nos sujets de recherche sont lis des problmatiques socitales, nos vies ont t bouleverses de manire majoritairement positivepar des rsultats de recherche : (dure et conditions de vie, alimentation, et rvolutionnumrique). Nous sommes dans une situation favorable16, pour dvelopper les liens proposs ici :aller [aider ] enseigner nos Sciences ; partager nos dmarches, nos recherches, nos mtiers.

    Parce que nous sommes un Institut public, nous avons des devoirs. Principalement celuid'augmenter les connaissances et de les diffuser. Et pour ce qui nous concerne ici, contribuer expliquer les bouleversements numriques. Cela aura aussi pour consquence de contribuer conserver des flux tudiants pour maintenir une conomie et une recherche. Et cela permettra, notre niveau de contribuer lutter contre les fractures socitales : dfavoriss/favoriss,femmes/hommes, pays pauvres/riches.

    16 Les annes qui viennent doivent tre celles d'une nouvelle hirarchie de valeur au sommet de laquelle se situera la science,l'intelligence, la recherche, la volont d'apprendre et de transmettre [. .] voici les vertus qui seront les mieux reconnues etrespectes [..] bien davantage que l'argent. Celui qui s'exprime ici est le Prsident de la Rpublique Franaise lors de son discoursd'investiture du 15 mais 2012.

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    Espace de dmonstration de Lille, espace musal de Sophia, films scnariss pour le large publics, etc.. Notre offre de mdiation numrique ou situe est en ligne.

    http://www.youtube.com/watch?v=Hah1K5AFq2ohttp://www.youtube.com/watch?v=Hah1K5AFq2ohttp://www-sop.inria.fr/science-participative/mecsci/?l=offre

  • Annexe : Mdiation scientifiques et galits des chances.

    Contexte.

    Le plan de relance par l'investissement, dit PIA, affiche dans son volet galit des chancespilot par l'Agence Nationale pour la Rnovation Urbaine (ANRU) que la Culture Scientifique etTechnique (SCT) est un levier d'galit des chances . Et propose 50M sur trois ans pourpermettre nos actions de se professionnaliser et changer d'chelle pour jouer un rle majeur surce sujet.

    Problmatique.

    En sciences du numrique, l'ide d'aider l'galit des chances est trs concrte et se dclinepour ce qui est de la mdiation scientifique autour de trois volets prcis.

    -1- Contribution au dveloppement de l'emploi : avec l'ISN, un emploi, facilement tu trouveras.En expliquant aux jeunes que les filires de l'informatique et du numrique offrent de nouveauxemplois, mais aussi que beaucoup d'emplois (par exemple dans le domaine de la sant)ncessitent une formation ISN, nous leur permettons de ne pas mconnatre ces possibilits. Le levier d'amlioration sur ce volet est connu sous le nom de la lycenne de 1ere S . Onconstate que, cause de sa notorit, il n'y aurait pas de dsaffection pour dans les filiresscientifiques si tous les lycen-ne-s en S ne s'vaporaient pas ensuite, par exemple, vers lemdical (avec 3 chances sur 4 de ne pas russir le concours dit de mdecine ). C'est donc lqu'il convient de porter nos efforts pour y aider. Nos deux outils principaux sont ici (i) la confrence scientifique en lyce (un investissement de 1jour-humain (hj) permet d'offrir une 100taine de jeunes 2 heures de mdiation) et (ii) le bureaud'accueil email au niveau de TPE et TIPE17 o des ingnieur-e-s documentalistes et deschercheur-e-s aident les jeunes trouver des ressources documentaires ou humaines (uninvestissement de 0.2 jh permet 2 ou 3 jeunes de nouer un contact fort avec le monde de larecherche juste au moment o ils en ont le plus besoin). On voit que le choix n'est pas de se focaliser sur les mtiers du numriques mais sur le fait dedonner le got des sciences du numrique. On partage notre passion sous forme de ppites desciences et en montrant comment travailler ces sujets concrtement. Ensuite vient le temps o lejeune peut se demander en connaissance de cause, quel pourrait tre ses choix de mtier.

    -2- Contribution au dveloppement d'une seconde chance : mme si tu gallaire au collge, il tereste encore une chance en t'essayant l'ISN, . Nous constatons au quotidien que des jeunes quiont du mal exprimer leur pense travers une rdaction, ou accder des abstractionsmathmatiques, peuvent rebondir intellectuellement en s'essayant la programmation et ladcouverte des abstractions informatiques18. Plusieurs raisons expliquent cet effet levier :

    17 Dans le cadre de leurs Travaux [d'Initiative] Personnel[es] Encadrs (TPE/TIPE), les TPE se faisant en 1ere et l'preuvecomptant au bac, et les TIPE se faisant en classe prparatoires aux coles d'ingnieurs et comptant aux concours, il est demand un binme ou trinme, sur un sujet au choix des lves, de dgager une problmatique, tudier l'tat de l'art, et raliser uneexprience ou tude personnelle dont les rsultats sont analyser au cours d'un expos. preuve qui va dans le sens de l'galit deschances puisqu'on value ici sur d'autres savoir-faire que la simple question de cours ou exercice scolaire. preuve qui peut aussignrer de l'ingalit entre ceux qui ont dans l'environnement toutes les ressources idoines et ceux qui en sont carts. Pour vitercela, Inria et partenaires mettent un bureau d'accueil au service des jeunes sur ce volet, offrant un service public de rponse auxquestions ouvert toutes et tous : lycens (pour les TPEs), tudiants de CPGE (pour les TIPEs). Ce service est aussi ouvert surd'autres sujets aux enseignants, tudiants, grand public, et chercheurs et ingnieurs en entreprise.

    18 L'informatique est un levier pour les sciences car elle permet de mieux comprendre des notions universelles (par exemple lanotion d'information) ou fondamentales (par exemple le calcul mcaniste par opposition d'autres formes de raisonnement).L'informatique fait aussi entrevoir aux jeunes l'immense intrt des sciences thoriques qui permettent de toucher (oprer avec,numrer, visualiser...) des objets abstraits (si l'informatique est une forme de mathmatiques, alors il s'agit de mathmatiques incarnes ). Enfin l'informatique offre la dcouverte de notions nouvelles (ex : suites alatoires, fonctions rcursives distingues,rcurrence...).

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    http://fuscia.info/accueilhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_emprunt

  • - L'informatique conduit un apprentissage de la rigueur par un mcanisme spcifique : celui desessais-erreurs avec une machine neutre qui ne donnera un rsultat satisfaisant que si tout estcorrect, mais qui donnera indfiniment une chance de corriger, de reprendre, de re-tester (lamachine est un outil qui permet d'apprendre de manire incrmentale, sans jamais porter dejugement de valeur). L'ordinateur ne juge pas.

    - L'informatique se prte une pdagogie participative, avec un enseignement par mini-projets quipeut tre moins magistral, plus orient vers le travail en groupe. Apprendre programmer un petitlogiciel, c'est donner l'lve des cls, mais aussi la libert de s'approprier ces cls et de lesmettre en pratique de manire diverse (il y a plusieurs possibles dans la manire de mettre enoeuvre la solution). C'est aussi une sorte de pte modeler les abstractions.

    - L'informatique favorise l'apprentissage par l'utilisation, ce qui correspond bien l'esprit humain(ex : dcouvrir un algorithme avant d'en abstraire la notion sous-jacente), et peut ouvrir des portes quelqu'un rebut par une approche plus acadmique. C'est un objet que l'on s'est pr-appropri.On peut travers un exemple logiciel naviguer entre un exemple illustratif et un un concept plusgnral. En fait, la pense informatique se relie facilement notre faon de penser au quotidien.

    Une dernire raison plus socitale rend le numrique attractif en tant que 2eme chance. Qu'onessaye de le dire de manire politiquement correcte ou pas, si un lve est pas assez bon pourle lyce gnral, il va dans un lyce technique/professionnel , bref pour un mtier manuel o on se salit les mains . Mais l'informatique est orthogonale cette fracture scolaire, car c'est lafois une discipline technique mais aussi trs sophistique intellectuellement, c'est un mtier qui estvu comme manuel, mais o on se salit pas les mains ; c'est donc une filire o il y a moins cephnomne de castes. Nos deux outils principaux sont ici (i) les ateliers de pratique des sciences du numrique(souvent des ateliers d'initiation ludique la programmation permettant de montrer qu'on peut lefaire pour de vrai ou des activits dbranches) pour lesquels nous profitons de la logistique dudispositif MathC2+ (identification des jeunes intress-e-s, gestion de leur transport ethbergement) pour se concentrer sur le coeur de notre travail de mdiation et (ii) le concours ducastor informatique qui prsente de manire ludique une piste de dcouverte de ces sujets, prsde 105 jeunes en 2012.

    -3- Contribution l'galit des genres : nous partons du constat que depuis maintenant plusieursdcennies que l'on parle beaucoup d' galit des genres la situation est . . d'une navrantestabilit et voudrions avec Isabelle Collet [14] jeter un regard actualis sur ce sujet qui dpassel'affirmation maladroite que l'informatique est aussi pour les filles. L'analyse est double :

    - d'une part, le bilan social Inria, montre que si l'ingalit des genres est certes forte dans le mtierde chercheur (15% en 2011, ce qui semble dans la moyenne nationale), elle est surtout normedans les mtiers de support la recherche (100 % des collgues non-chercheurs qui travaillent enmdiation scientifique dans les centres de recherche ne sont pas des hommes). Le sexisme pourles jeunes qui nous voient lors des actions de mdiation scientifiue est absolue : si t'es pas unchercheur, t'es une fille.

    - d'autre part, l'ide que ailleurs c'est mieux (par exemple dans certains pays mergents 50 %des informaticiens sont des informaticiennes, y compris au niveau du management) est relativiser (cela peut-tre pour de mauvaises raisons, par exemple parce qu'un mtier dunumrique convient mieux strotypes associs une femme).

    La marge d'amlioration est trouver ailleurs.

    Cette analyse, trs brivement chantillonne ici, nous conduit proposer deux pistes :

    - Brisons la fracture du genre avec celles des mtiers de la recherche : nous prtendons que lamdiation scientifique doit tre participative et que bien diffuse, la culture scientifique est peut treporte aussi par des relais ; nous avons aussi la chance que parmi les collgues en charge de la

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    http://www.inria.fr/institut/inria-en-bref/bilan-socialhttp://interstices.info/idee-recue-informatique-5http://castor-informatique.fr/http://www.animath.fr/spip.php?rubrique263http://www-sop.inria.fr/science-participative/mecsci/?page=Grains_Nybi.cchttp://interstices.info/jcms/c_43267/la-pensee-informatique

  • communication, plusieurs aient de par leur formation initiale ou les annes de mtier Inria unevraie culture scientifique (qui . . dpasse souvent celles de la caste des chercheurs, quandceux-ci sont trop spcialiss !) ; et nous parlons de faire la mdiation scientifique deux voixentre une personne dont le mtier est chercheur avec quelqu'un d'un autre mtier de la recherche.Additionnons tout cela et dployons nos actions de mdiation au pluriel des genres et des mtiersavec nos communicantes et nos chercheur-e-s.

    - Traitons l'galit des genres de manire au quotidien : le dsquilibre des genres est trsvariable d'une discipline scientifique l'autre et il est moins marqu en biologie ou en scienceshumaines. Soit. Rendons nos sciences dures moins inhumaines alors, elles seront probablementmoins fmicule19 . Nous qui proposons un vrai partage citoyen de nos orientationsstratgiques, donc de nous mettre l'coute de chacune et chacun lors du choix de nos axes derecherche, nous pourrions nous demander que seraient les sciences du numrique quiintresseraient les deux moitis de l'humanit ?

    Et puis nous pouvons aussi suivre les conseils que nous proposent les partenaires qui travaillentsur ces sujets, l'association Femmes & Sciences et femmes & mathmatiques, sur les sitesdesquelles la prsente rflexion est partage de manire approfondie.

    19 Le dual de masculer reste mettre au dictionnaire.

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    Comment sy prend-il pour parler

    des sciences du numrique ?

    Animation pour expliquer les modles de vision robotique (dtourne ici). Cration d'Odile Lausecker.

    http://www.femmes-et-maths.fr/http://www.femmesetsciences.fr/quisommesnous/presentation.htmlhttp://interstices.info/grenouille

  • Annexe : Quelle est notre problmatique science&socit ?

    Contexte.

    Aprs le nuclaire, les nanos, les OGM, arrivera fatalement une "crise" importante o la socitinterrogera fortement les inventeurs du monde numrique que nous affichons tre. Cecipouvant aller jusqu' la condamnation par la justice de scientifiques.

    D'un des pseudos-"bug" FaceBook, des sujets tels que RFID, machines voter, loi(s) Hadopi,rseau d'coute Echelon, ventes d'outils numriques des rgimes politiques dont lesagissements heurtent notre thique, dbats autour des brevets logiciels, de la neutralit d'Internet,sont autant de sujets potentiels d'interrogation.

    Le fait que les inventeurs du numriques n'aient pas [encore?] t pris partie sur ces sujetssemble li une bonne et un mauvaise raison. La mauvaise est que nous sommes probablementtout simplement invisibles du grand public. La deuxime est plus encourageante : historiquement,quand nos collgues les plus mdiatiques prennent la parole, c'est souvent pour dfendre un pointde vue militant20 lis ce sujets. Et lors des changes avec diffrents publics, lors de partagecitoyens des enjeux de notre recherche, nous constatons cette bienveillance.

    La troisime raison est que sur le terrain, on constate que les positionnements les plus critiquessont lis des scandales sanitaires (OGM, nuclaire, dangerosit d'missions lectro-magntiques, vache folle, sang contamin, mediator, vaccin de l'hpatite B, ...) avrs ou non,probablement parceque ce sont l que se situent les plus grandes peurs collectives, ce jour.

    Considrons cette situation favorable comme un capital offert par les circonstances, sur lequelnous devons construire notre lien avec la socit.

    Problmatique.

    Nous nous devons d'tre vertueux et refuser les financements ou collaborations douteux, ceci pourdes raisons morales, et pas que pour viter les coups.

    Mais nous devons aussi tre conscient que nous travaillons toujours pour le meilleur et pour lepire. Nos algorithmes de tracking et reconnaissance de visage pour vido-surveillance auxquellesparticipent des quipes ou startup Inria (aide au maintien domicile ou outil liberticide ?) , noscollaborations avec la sphre militaro-industrielle (dfense de la paix ou de la . . guerre ?), ou nosrecherches en lien fort avec le vivant et sa manipulation (amlioration de l'humain ou eugnismetechnologique ?) sont des exemples de sujets qui ne sont ni pour le bien, ni pour le mal, maisncessitent une vraie rflexion, spcifique de chaque sujet.

    Des pistes de rponse.

    Si Inria ( travers sa direction, des initiatives comme )i(nterstices ou des implications individuelles)sest souvent investie fortement sur les sujets socitaux (e.g. hadopi, machine voter), c'est avecun impact nanmoins encore limit, bien que parfois plus important au second round (e.g. Hadopi).

    20 Plusieur-e-s d'entre nous sommes aussi engag-e-s titre personnel dans la dfense de causes lies au numrique avec lesassociations qui militent sur ces sujets. Et la Direction Gnrale s'est plus d'une fois mouille aussi. D'autres organismes sont ensituation plus vrouille , car impliqus dans des travaux de recherche lis des sujets qui font l'objet de forts rejets de certainssous-ensembles de la socit, cette contestation tant lgitime ou non (elle est en tout cas trs organise au niveau de lacommunication). Ces organismes se voient dans l'obligation d'inviter les chercheurs ne pas s'exprimer directement avec le publicet dialoguent travers quelque porte-parole , dont le discours a t forg. Considrons le fait que cela nous est pargn commeun capital offert par les circonstances, capital prserver et faire fructifier.

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    http://www.cite-sciences.fr/webmag/mai/webmagazine/reperes/pages/repe05.htmhttp://www.cnil.fr/la-cnil/actualite/article