master moi 2010 ewa komar simplicité comme forme de résistance à la consommation
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MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES
Ewa KOMAR
N° 28007324
Responsable du Master Marketing Opérationnel International
M. Christophe BENAVENT [email protected]
Université Paris Ouest- UFR SEGMI Master 2 Professionnel Gestion-Economie Sciences de gestion Marketing Opérationnel International
Université Paris Ouest- UFR SEGMI
200, avenue de la République // 92000 Nanterre
Année universitaire 2009 / 2010
Peut-on considérer la simplicité comme une forme de résistance à la consommation ?
2
Introduction 3
I. Fondements théoriques 6
1. Qu‟est-ce que la simplicité ? 6
1.1. La nature de la simplicité 8
1.1.1. Dimension morale 8
1.1.2. Dimension cognitive 9
1.1.3. Dimension esthétique 11
1.2. Consommer des marques simples 13
1.2.1. Uniqlo 14
1.2.2. Muji 16
1.2.3. Apple 17
1.2.4. Autres marques simples 18
2. L‟hypothèse de la résistance 19
2.1. Notion de la résistance 20
2.2. Comportements particuliers à l‟égard de la consommation 23
2.2.1. Boycott & buycott 25
2.2.2. Barbouillages publicitaires & Adbusters 28
2.2.3. Déconsommation & Décroissance /// SEL/ AMAP/ SV 29
2.2.4. Slow Food 33
2.3. La simplicité: une nouvelle forme de résistance à la consommation? 33
II. Méthode 37
1. Description de l'étude 37
2. Le plan d'échantillonnage & la méthode de recueil 39
3. La définition des variables 41
4. Le traitement des données 43
III. Résultats de l'étude 46
1. Résultats généraux 46
2. Résultats principaux 50
IV. Discussions des résultats 61
Conclusion 69
Bibliographie 72
Annexes 77
TABLE DES MATIÈRES
3
De nos jours, les marques se multiplient et élargissent leur gamme de produits. De
nombreuses études de marché ont déjà démontré que « les consommateurs paraissent saturés »
de discours marketing1 (Sitz, L. (2008). Avec plus de 20.000 fractions d'image par jour, 2.000
stimuli visuels, 800 mots, 150 marques, un Européen est aujourd‟hui confronté jusqu'à trente
fois plus de stimuli qu'il y a dix ans (Gutierrez, I., 2003). Trop sollicités, beaucoup de
consommateurs choisissent de plus en plus souvent la simplicité et cette simplicité peut
prendre différentes formes. Il peut s‟agir de la communication simple, de l‟utilisation simple
d‟un bien ou d‟un produit simple de par les valeurs qu‟il véhicule. Les marques s‟adaptent à
ce phénomène (relativement) nouveau et essaient de faire moins compliqué. Elles simplifient
leur positionnement, l‟emballage de leurs produits, les produits-mêmes ou bien leurs
messages publicitaires. Elles reviennent aux produits basiques, desquels nous sommes
nostalgiques, comme par exemple la moutarde au lieu des sauces, la limonade Lorina de
Geyer ou le savon Le Petit Marseillais. Il y a de plus en plus des marques qui jouent sur le
registre du simple.
Dans le monde académique, il existe un nombre important de travaux sur la complexité mais
pas assez sur la simplicité. Pour les firmes, les choses se complexifient également puisqu‟il
n‟est pas aussi facile de faire simple. La simplicité doit non simplement être vue mais aussi et
surtout comprise par les consommateurs. Pour eux, plus une marque est considérée comme
pure, plus ils ont l‟impression qu‟elle est simple. Mais comme l‟a dit Einstein, «tout devrait
être rendu aussi simple que possible, mais pas plus simple». Cela veut dire que simplifier est
une bonne chose, mais il y a des limites lesquelles nous ne devons pas dépasser ; il ne faut pas
simplifier trop afin de ne pas perdre l‟utilité, la fonction du bien.
Depuis quelques années un certain nombre des marques développe dans la conception de leurs
services et dans la conception de leurs produits un modèle qui se targue de s‟appuyer sur les
valeurs de simplicité. De l‟autre côté, il y a également des individus qui préfèrent les biens et
services « simples ». La question est de savoir pourquoi les consommateurs les choisissent-ils,
1 Marketing Book de TNS SECODIP, 2004: 9
Introduction
4
s‟agit-il d‟une mode? Ces consommateurs préfèrent-ils les marques simples pour s‟opposer à
quelque chose ??
Selon plusieurs études menées à ce sujet, les consommateurs actuels sont fatigués du discours
marketing employé par les firmes dans le seul but de les inciter à l‟achat. L‟abondance de
l‟offre et la communication agressive des marques font que beaucoup de consommateurs se
sentent oppressés. C‟est avec de premiers signes d‟oppression vis-à-vis les marques que nait
l‟envie d‟opposition à celles-ci. De plus en plus de consommateurs présentent des
caractéristiques de résistance envers des firmes ou des produits. Cette résistance peut prendre
différentes formes et avoir divers impacts sur les firmes et sur la société.
L‟objectif principal de ce mémoire est donc de vérifier si les individus ayant une préférence
pour des marques simples présentent-ils des caractéristiques de résistance à la consommation.
Le présent mémoire se compose de quatre parties principales.
Pour commencer notre réflexion, nous présenterons dans la première partie une revue de la
littérature non exhaustive sur la simplicité et la résistance à la consommation. Cette littérature
permet de proposer une définition de la simplicité mais également de ses trois dimensions
possibles : morale, cognitive et esthétique. Puisque ce travail se concentre sur des
consommateurs achetant des marques simples, nous trouverons également dans cette partie
des exemples de ce type de marques avec une description des trois marques étudiées en
particulier : Uniqlo, Muji et Apple.
Nous allons voir par la suite une définition et les différents classements de la résistance à la
consommation en fonction de différents auteurs, mais aussi un aperçu de différentes formes
de résistance remarquées et étudiées par les marketeurs comme par exemple le boycott ou la
déconsommation. A cette partie, alimentée de nombreux exemples réels, s‟ajoutera une autre
forme possible de la résistance à la consommation : la simplicité. Les consommateurs se
dirigent de plus en plus souvent vers les produits et marques simples et ceci pourrait donc
avoir un fondement de la résistance. Ce point constituera l‟hypothèse que l‟on va vérifier dans
un autre chapitre.
Pour savoir si la simplicité peut être ou pas une des formes de résistance à la consommation,
nous allons effectuer une étude qualitative menée auprès de vingt et un consommateurs des
marques simples Uniqlo, Muji et Apple. Dans le chapitre intitulé « Méthode » nous allons
voir la méthodologie avec une description des étapes de l‟étude, mais c‟est la partie
5
« Résultats » qui nous donnera un aperçu général des principales réponses des individus
interrogés, les résultats bruts se trouvant dans les annexes. Ainsi, pour comprendre leur
comportement, nous allons voir dans les tableaux comment ces individus perçoivent les
marques et leur communication. Grâce à cette étude semi-directive, nous allons apprendre si
les interviewés considèrent réellement ces marques comme simples et pour quelles raisons.
Dans le même chapitre, nous verrons comment ces consommateurs se positionnent vis-à-vis
les marques et leur communication afin d‟en apprendre plus sur leurs réactions aux dispositifs
marketing utilisés par les firmes. Nous tâcheront de voir s‟ils pourraient éventuellement être
considérés comme des consommateurs résistants.
Enfin, la partie « Discussion » nous permettra de confronter les résultats de l‟analyse avec les
fondements théoriques et l‟hypothèse présentés dans le premier chapitre. D‟après cette étude
qualitative menée auprès des consommateurs de marques Uniqlo, Muji et Apple, nous
constatons que la simplicité n‟est pas une forme de résistance à la consommation, ce résultat
se référant principalement aux trois marques citées plus haut et leurs consommateurs. Les
apports, les limites et les voies de recherche futures de l‟étude se trouvent dans la conclusion.
6
En France, 1.630.180 nouvelles marques ont été créées entre 1985 et 2007.2 Le monde étant
très concurrentiel, dans les pays du monde entier une telle évolution est similaire. Les cycles
de vie des produits deviennent de plus en plus courts; tous les jours on voit apparaître de
nouveaux produits et de nouvelles solutions. La concurrence et l‟apparition des nouvelles
marques fait que les consommateurs s‟y perdent alors que pour fonctionner et faire partie du
marché ils ont besoin de repères, de bases. Les individus recherchent de plus en plus la
simplicité.
Cette notion de la simplicité n‟est pas aussi simple que l‟on aurait cru. Sa signification est
aussi variée et nombreuse que les domaines où on peut la retrouver. Dans la présente partie,
nous allons donc nous pencher sur ces différentes facettes de la simplicité.
Partons donc de l‟étymologie du mot « simple ». Le mot même provient du latin « simplex »
c'est-à-dire formé d‟un seul élément, mais c‟est son sens figuré – « pur ou ingénu » - qui est
plus répandu en français. De façon générale, lorsque l‟on regarde les définitions du mot
simplicité trouvées dans des dictionnaires, nous arrivons à des significations suivantes:
«caractère de ce qui:
o est formé d'éléments peu nombreux et organisés de manière claire,
o est peu compliqué, facile à comprendre, à exécuter, à utiliser,
o se présente sous une forme dépouillée, qui est sans luxe
o naïf et crédule ».3
En voici les synonymes : fruste, naïf, primitif, simpliste, sommaire, élémentaire,
indécomposable, indivisible, irréductible, seul, singulier, unique, inaltéré, naturel, pur, banal,
facile, familier, clair, droit, franc, honnête, mesuré, modeste, sage, ingénu, innocent, naïf. 4
Ces définitions semblent englober toutes les sortes de la simplicité. Nous y voyons une
référence aux objets, à la connaissance et à la compréhension des choses, à la modestie, mais
2 OMPI RESSOURCES http://www.wipo.int/ipstats/fr/statistics/marks/ Page consultée le 5 juin 2010 3 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/simplicit%C3%A9 Page consultée le 5 juin 2010 4 http://www.synonymes.com/synonyme.php?mot=simple&x=0&y=0 Page consultée le 5 juin 2010
1. Qu’est-ce que la simplicité ?
II. Fondements théoriques
7
aussi à la religion (simplicité de cœur, de pensée, de vie..). La simplicité, en grec « haplotes »,
implique le sens de pureté, sincérité, fidélité et vérité.
Christophe Benavent, Professeur à l‟Université Paris Ouest Nanterre La Défense est une des
personnes qui se sont intéressées à ce sujet. Sur son blog5, entièrement consacré au marketing,
il nous donne un aperçu des questions liées à la relation-client, le marketing client, mêlant tout
ceci au numérique qui l‟intéresse particulièrement. En fonction de ces différentes
significations de la simplicité, ce chercheur est finalement arrivé à distinguer 3 dimensions de
la simplicité; il parle de la dimension cognitive, morale mais aussi esthétique.6
Passionné du numérique et des nouvelles technologies, lorsqu‟il pense simplicité, Christophe
Benavent se focalise surtout sur la simplicité des biens et des services, notamment dans leur
conception. «Le simple est la réduction de tout effort supplémentaire au regard de ce que l'on
est en mesure de faire» dit-il. Mais, avec des moyens et une éducation différents, nous ne
sommes pas tous égaux face au simple. Pour beaucoup, ce simple peut être bien compliqué.
Le fait de simplifier les choses ne blesse pas t-il ceux qui sont « plus intelligents » ? Si le
simple n‟est pas considéré comme indigent ou idiot, la réponse serait plutôt « non ». Ceci dit,
la simplicité n‟est pas une vérité absolue et le simple se définit toujours par rapport aux
ressources dont dispose l‟utilisateur. Plus clairement, « la simplicité est relative: son
appréciation dépend de l'auditoire et du contexte ».7
En marketing des biens, on parle de plus en plus souvent du « retour au simple », c'est-à-dire
le produit et ses fonctionnalités premières (Lewi, G, Lacœuilhe, J., 2007). Aujourd‟hui, les
produits dits « basiques » reviennent à la mode : la moutarde au lieu des sauces élaborées ou
la limonade au lieu de soda. Oui, mais s‟agit-t-il de la mode ? Ou y-a-il une autre raison à ce
changement? Quelles motivations animent les consommateurs des produits ou services qui
s'appuient sur la simplicité ? Les gens ne se retrouvent plus dans ce chaos de marques, des
produits, du monde qui les entoure ? Ils demandent les choses adaptées à eux, à leurs
capacités et moyens.
5 http://i-marketing.blogspot.com/ Page consultée le 12 avril 2010 6 http://i-marketing.blogspot.com/2010/03/un-marketing-de-la-simplicite.html Page consultée le 12 avril 2010 7 http://techtoc.tv/event/479 Page consultée le 3 juin 2010
8
Le simple pour chaque individu (l‟utilisateur) dépend de sa courbe d‟apprentissage et de son
niveau d‟application dans l‟utilisation. Puisque ce n‟est pas la même personne qui crée et qui
utilise le bien, le degré de connaissance et de maturité du concepteur est nettement plus élevé
que celle étant à disposition des consommateurs. En plus, ces derniers étant extrêmement
divers, ils n‟ont pas le même niveau d‟apprentissage, ni même niveaux de familiarité de
produit. Une élaboration d‟une moyenne n‟est donc pas justifiée. Ainsi, la question de la
simplicité devient très individuelle.
Lorsqu‟un objet est trop éloigné de l‟univers de référence de l‟utilisateur, la complexité vient
de l‟effort qu‟il devra faire afin de s‟approprier un objet. Selon Benavent, il faudrait donc
s‟aligner sur l‟utilisateur qui a les moins de ressources pour considérer le plus petit
dénominateur commun, au lieu de considérer un utilisateur/consommateur moyen.
Choses « simples » ne veut pas dire « simplistes », bien au contraire, il s‟agit des biens
réfléchis, longuement étudiés donc souvent innovants. C‟est l‟utilisation et l‟investissement
qui font que l‟on accepte l‟innovation. Derrière l‟idée de simple il y a donc des choses
beaucoup plus complexes. Et ces choses sont d‟une nature cognitive, morale et esthétique.
Une de différentes natures de la simplicité est sa dimension morale ; la simplicité constitue
une certaine valeur morale, associée donc à des idées de modestie.
La morale (du latin mores, mœurs), la science du bien et du mal, fait référence aux règles
d'action et à des valeurs qui fonctionnent comme normes dans une société (prescription de
comportement), alors que l‟éthique (du grec ethikos, moral, de éthos mœurs) renvoie à la
doctrine du bonheur des hommes et des moyens d'accès à cette fin mais aussi aux règles de
conduite.8 Même si morale et éthique n‟ont pas exactement la même signification, dans la
langue française ces deux termes sont quasi synonymes.
8 http://fr.wikipedia.org/wiki/Morale Page consultée le 3 juin 2010
1.1.1. Dimension morale
1.1. La nature de la simplicité
9
Les valeurs de la simplicité sont souvent sous-estimées. Il ne suffit pas vouloir être simple
pour l‟être véritablement. Mais comme la simplicité est une notion complexe, il est plus
difficile d'être simple que de ne pas l'être. La simplicité réunit beaucoup de qualités, principes,
styles de vie et de comportements qu'elle en devient complexe.
Le simple ne s‟affiche pas, ne cherche pas à être prétentieux ni hautain, il est contraire de la
perversité. Le simple, comme la morale, reste modeste, devenant parfois ascétique. Comme le
dit John Pawson, «La simplicité a une dimension morale qui inclue le désintéressement et le
détachement des biens matériels.» Nous consommons simple, même si « les produits simples
ne sont pas toujours ceux qui nous suffisent. ». Les consomme-on pour refuser la domination
des autres produits ?
Lorsqu‟on parle de la cognition, on pense aux grandes fonctions de l‟esprit qui sont entre
autres la perception, le langage, l‟intelligence, la mémoire, la connaissance, le raisonnement,
la décision ou l‟attention. Dans sa signification globale, la cognition désigne les mécanismes
de la pensée. Le simple peut être une économie de pensée.9
Penser est un acte difficile et courageux. Aujourd‟hui, la société est paresseuse et s‟incline
naturellement vers les situations tranquilles où les autres pensent à notre place. Nous nous
retrouvons fréquemment dans la consommation « passive » des idées ; nous propageons des
idées simples (ou simplifiées), perdant souvent leur complexité.
Les humains ne sont pas réellement intelligents : ils ont très peu de mémoire et de
compétences cognitives. Pour construire son opinion et qualifier des objets, ils utilisent des
stéréotypes. Par la même, les échecs commerciaux sont souvent liés à une absence de
catégorisation.10
Culturellement, nous attribuons certaines significations à des formes et à des
couleurs, (par exemple les boutons d‟alarme rouges) mais aussi à des icônes ou à des
symboles propres à chaque pays (Deni, M., 2002). Ces types d‟informations sont facilement
assimilables puisqu‟ils ne demandent pas de gros efforts cognitifs et sont ancrés dans notre
mémoire depuis tout petit.
9 http://fr.wikipedia.org/wiki/Cognition Page consultée le 3 juin 2010 10 http://techtoc.tv/event/479 Page consultée le 3 juin 2010
1.1.2 Dimension cognitive
10
Au moment où nous apprenons le fonctionnement d‟un nouvel objet, en plus de la conscience
cognitive, il y a aussi une dimension pragmatique. Elles sont rarement séparables ; le toucher
ou l‟ouïe sont le plus souvent aidés par des éléments graphiques comme couleurs, icônes,
symboles, qui privilégient la dimension cognitive.
Aujourd‟hui, la conception des interfaces des objets attire une attention particulière puisque
celle-ci peut déterminer le succès ou l‟échec de l‟objet. La simplicité, l‟efficacité des actions
possibles et les résultats obtenus sont d‟une grande importance puisqu‟ils jouent sur la
simplicité d‟usage, appelée souvent l‟utilisabilité ou l‟usabilité (de l‟anglais usability). La
simplicité d‟usage d‟un objet se définit comme un rapport équilibré entre la fonctionnalité
communicative et la fonctionnalité opératoire d‟un objet. L‟usabilité vise à rendre l'utilisation
d'un objet/système optimale, permettant ainsi de répondre au mieux aux besoins de leur
utilisateur, grâce à des outils fluides et intuitifs favorisant ainsi leur adhésion (Deni, M.,
2002). Une pensée n'existe vraiment que si elle est comprise.11
L‟usage d‟un objet devient
donc compliqué lorsque le consommateur est amené à faire des efforts pour se l‟approprier.12
De nombreux modèles théoriques ont été construits afin d‟étudier les processus d‟acceptation
de la technologie. Il est intéressant d‟en parler dans cette partie puisque ces modèles
s‟appuient particulièrement sur des facteurs psychologiques (satisfaction, sentiment d‟utilité),
des facteurs ergonomiques (fonctionnalités, simplicité d‟usage) et des facteurs cognitifs
(intention, perception, représentation), (Bourai, S., 2009). Parmi ces modèles, nous
distinguons le TAM, « technology acceptance model », défini par Fred DAVIS (1985). Ce
modèle, sans doute le plus populaire, présume que lorsque les consommateurs sont confrontés
à une nouvelle technologie, il y a un certain nombre de facteurs qui jouent sur leur décision
d‟adoption de la technologie en question. Il s‟agit ici de la facilité d'utilisation et l'intérêt
perçu par le public.13
« L‟utilité perçue renvoie au degré selon lequel une personne croira que
l‟utilisation d‟un système augmentera sa performance dans le travail. L‟utilisabilité perçue
renvoie au degré selon lequel une personne croira que l‟utilisation d‟un système se fera sans
effort».14
Ces deux composantes déterminent des attitudes plus ou moins favorables à la
technologie en question.
11 http://www.managementagora.com/article-5349072.html Page consultée le 15 juin 2010. 12 http://techtoc.tv/event/479 Page consultée le 3 juin 2010 13 http://www.atelier.fr/mobilite/10/22062010/3g-inde-infrastructure-telecoms-reseau-acces-internet-criteres-adoption-39932-
.html Page consultée le 25 Juin 2010 14 http://www.ab-comm.fr/blog/ntic-acceptation-technologie-modeles-comprehension/ Page consultée le 5 août 2010
11
The Pulitzer Foundation, Saint Louis,
Missouri, Etats-Unis // Tadao Ando
De plus, il a été observé que l‟utilisabilité perçue a une incidence directe sur l‟utilité perçue,
mais pas inversement. En conséquence, à partir de deux systèmes identiques d‟un point de
vue fonctionnel proposés aux utilisateurs, ceux derniers désigneront plus utile celui étant
ressenti comme le plus simple d‟usage. L‟utilisabilité perçue tend à augmenter de manière
significative la confiance et la satisfaction que les utilisateurs ont d‟un système.15
En ce qui concerne la satisfaction, Apple et Google sont les deux entreprises qui génèrent un
taux de satisfaction le plus élevé chez les utilisateurs de leurs produits. Et il est bien connu
que ‟Apple et Google maitrisent l‟art de la simplicité sans être simpliste ou simple d‟esprit.
De point de vue architectural, le mot « simplicité » a encore une autre signification. Ici, c‟est
le minimalisme qui appelle la simplicité. Cette tendance américaine de minimalisme des
années 60 a marqué un changement dans l‟art contemporain devenant un véritable art de vie.
Dans l‟architecture, la
simplicité existe depuis
des siècles mais prend
différentes formes. Les
pyramides de l‟Egypte
Antique, les monastères
cisterciens ou les constructions de Tadao Ando ont tous un point commun : la simplicité.
Selon Tadao Ando, architecte japonais inspiré par Le Corbusier, la « Simplification par
l'élimination de toutes les décorations de surface, l'emploi des compositions symétriques
15 http://www.ab-comm.fr/blog/ntic-acceptation-technologie-modeles-comprehension/ Page consultée le 5 août 2010
1.1.3. Dimension esthétique
12
Vases Chessmates
// Michel A. Laflamme
Ando
minimales et matériels limités, constitue un défi pour la civilisation contemporaine » (Ando
T., 1995). Pour John Pawson, architecte et designer britannique, «la simplicité possède des
dimensions qui vont au delà de l’esthétique pure: elle peut être le reflet de qualité innée,
intérieure, ou la quête d’une compréhension philosophique ou littéraire de l’harmonie, de la
raison et de la vérité ».16
Comme on le voit, la simplicité pour les architectes et les designers n‟est pas seulement une
question d‟esthétique mais aussi une façon, une fois un moyen, une autre fois un objectif, de
redéfinir certaines valeurs essentielles dans une société de surconsommation dans laquelle
nous vivons.
Un autre architecte, Michel A. Laflamme, privilégie, lui aussi, des formes et des constructions
à la géométrie simple. Il explique : «J’adore la simplicité. Je crois
que la vie est déjà assez compliquée. On est bombardé
d’informations toute la journée, et je trouve que,
lorsque l’on rentre à la maison, il faut que ça soit
simple. » Mais pour Laflamme il est question de faire
simple, certes, mais pas simpliste. Tout doit être
réfléchi, élaboré afin d‟allier simplicité, esthétique,
confort et originalité. (Hochereau, A., (2006).
C‟est dans la même direction qu‟un courant appelé « nouvelle simplicité » est né et c‟est
Jasper Morrison qui l‟incarne parfaitement dans le design. Cette « nouvelle simplicité » n‟est
rien d‟autre que « le processus qui désigne le mieux l’aboutissement logique des intentions
conceptuelles de l’architecture suisse contemporaine ». Ludwig Mies van der Rohe,
l‟architecte moderne allemand, a également inspiré cette tendance artistique en lui donnant sa
formulation la plus radicale « less is more ». (Dawans, S., 2004). Pour lui, la réduction n‟est
pas un renoncement mais une recherche de sens, comme dans l‟art concret, l‟art minimal ou
l‟art conceptuel ». Il s‟agit donc d‟éviter toute ornementation afin d‟atteindre la simplicité
dans le design et l‟architecture.
Il est donc facile à deviner pourquoi faire simple en architecture et en design est bien. Tout
d‟abord, parce que lorsqu‟on vit dans un milieu épuré, il nous est plus facile de nous
concentrer et de travailler. La tendance minimaliste vise avant tout à remettre un certain ordre.
De plus, la simplicité en architecture et en design nous permet de faire le vide dans la tête et
se détendre. Finalement, la simplicité nous permet de redécouvrir la beauté de chaque chose.17
16 http://www.evene.fr/livres/livre/john-pawson-minimum-8784.php Page consultée le 17 juin 2010 17 http://www.akpsy.com/40_soyons_minimalistes.htm Page consultée le 5 juillet 2010
13
Le monde devient complexe et compliqué. Avec les problèmes personnels, financiers,
économiques, écologiques et moraux, les individus se tournent petit à petit vers le simple et
authentique. Il se trouve qu‟aujourd‟hui, tout ce qui peut communiquer facilement fait la
différence. Par la même, la simplicité devient très différenciante (Ponthou, L., 2010).
Les marques commencent à comprendre ce phénomène et à s‟y adapter. Demander aux
consommateurs d‟élargir son répertoire de consommation c‟est compliquer leur vie. Il faut
arrêter d‟ajouter sans cesse de nouvelles options, fonctions et ingrédients. A la place, il est
conseillé de « remplacer en simplifiant ». Ceci peut signifier plein de choses. Par exemple
dans le cas des appareils électroniques le but serait de rendre les produits les plus intuitifs
possible dans leur utilisation. Dans le cas d‟un shampoing nous pouvons concevoir des
produits « deux-en-un », et ainsi de suite. Ceci peut aussi toucher un autre champ qui est la
communication de la marque, y compris son positionnement.
Le mouvement s‟est tellement répandu qu‟un principe philosophique
« Keep it Simple, Stupid » (K-I-S-S) a été créé. Selon ce principe, « la
simplicité dans la conception devrait être le but recherché et que toute
complexité non-nécessaire devrait être évitée ».18 Il est appliqué dans des
disciplines comme le développement logiciel, l'animation, le journalisme,
l'ingénierie et la planification stratégique et bien d‟autres.
Le simple est souvent vu est compris comme « l‟absence des éléments inutiles » voire
« l‟essentiel ». La simplicité exige une réflexion et un effort. La simplicité n‟est pas simple à
obtenir, à créer, mais elle peut être schématisée. Albert Einstein a défini la vie ainsi :
A (la vie) = x (travail) + y (loisirs) + z (écoute). Si on devait faire une équation de la
simplicité on obtiendrait A = x + y + z, où A est la simplicité, x – la recherche, y – les loisirs
et z – la réduction des éléments inutiles.19
Cette équation résume assez bien la clé de la
réussite dans l‟obtention de la simplicité. Dans cette partie, nous allons voir quelques
exemples de marques qui se veulent simples : Uniqlo, Muji et Apple que j‟ai étudié, mais
aussi d‟autres, pas moins intéressantes.
18 http://fr.wikipedia.org/wiki/Keep_it_Simple,_Stupid Page consultée le 1er octobre 2010 19 http://www.digital-web.com/articles/keep_it_simple_stupid/ Page consultée le 1er octobre 2010
1.2. Consommer des marques simples
14
Uniqlo est une enseigne japonaise de distribution et de vente de vêtements
«casual wear» de qualité et à des prix abordables. Uniqlo représente près de
90% des ventes totales du groupe FAST RETAILING, la société Holding qui
se trouve parmi les premiers distributeurs internationaux de vente au détail.
Fast Retailing Co., Ltd. s'engage à changer la façon de s‟habiller, « sortir des sentiers battus »
et proposer une autre vision du monde. Uniqlo tente de contribuer à l‟enrichissement de la
qualité de vie de chacun à travers des activités originales orientées vers un développement en
harmonie avec la société contemporaine.
Uniqlo dispose aujourd‟hui d‟un réseau de plus de 760 magasins au Japon, et développe en
moyenne des magasins de plus de 1650 m², ainsi que des magasins de plus de 3300 m².
Uniqlo a ouvert en 2001 un premier magasin à l‟étranger - en Angleterre. Depuis, la marque a
élargi son réseau de vente à l‟international en incluant la Chine, Hong-Kong, la Corée de Sud,
les Etats-Unis et la France. Ainsi, elle poursuit son développement en tant que marque
internationale.
Ce qui est créateur de valeur, c‟est le système
de développement des produits. Les centres
de Recherche & Développement, situés à
Tokyo et à New York, recueillent des
informations sur les dernières tendances dans
le monde, les nouvelles tendances locales, les
styles de vie ainsi que les matières locales.
Uniqlo collecte aussi les informations
directement dans les rues, les magasins
locaux et chez les partenaires. Les concepts de chaque saison sont ainsi déterminés à partir de
ces informations. Les designs sont créés simultanément dans chaque centre de Recherche &
Développement et les collections sont ainsi adaptées à chaque marché.
Le choix des matériaux joue un rôle très important afin de choisir et négocier les meilleurs
textiles pour les produits. Depuis sa création, Uniqlo a fait du développement de matières
1.2.1. Uniqlo
15
innovantes sa priorité. Cette exigence s'appuie sur leur principe : « la qualité de la matière
définit la qualité d'un vêtement ». Uniqlo coopère également sur le plan technique avec la
société Toray Industries Inc., afin de développer de nouvelles matières innovantes (par
exemple la collection HEATTECH). Aujourd‟hui, 90% des articles d‟Uniqlo sont fabriqués
en Chine. Uniqlo travaille en partenariat avec près de 70 entreprises dont la plupart sont
situées en Chine.
Quant à sa clientèle, elle est majoritairement familiale. L‟objectif est d‟assurer une
disponibilité permanente de chacun des articles afin que les clients soient toujours satisfaits.
D‟ailleurs, la marque prend volontairement en compte leurs remarques et les intègre dans les
produits, les services et la politique de management.
A part pour une importante campagne plus informative que publicitaire lors de l‟ouverture de
sa boutique dans le quartier de l‟Opéra, nous voyons rarement ses publicités dans les
magazines ou dans le métro. Idem, dans les boutiques Uniqlo, nous ne verrons pas son logo
partout, ceci reste très discret et pas du tout agressif ou tape à l‟œil. Ce sont les produits et non
la marque même qui sont mis en avant. Tout ceci fait partie de la communication simpliste de
la marque.20
20 www.uniqlo.com/fr Page consultée le 1er octobre 2010
16
Créée en 1980, cette enseigne japonaise fait partie du groupe Ryohin
Keikaku. MUJI est l'abréviation de Mujirushi Ryohin qui signifie en
japonais : « produits de qualité sans marque ».
En réaction à l‟obsession japonaise des griffes et des signatures, MUJI crée, au début des
années 80, ses premiers produits volontairement simples, utiles et sans marque. Cette nouvelle
mode réclamait un retour à la simplicité dans la vie quotidienne.
Grâce au respect du concept de base : recherche de la fonctionnalité, choix des matériaux,
épure et simplification jusqu‟à l‟emballage, Muji a construit une identité forte et unique au
design immédiatement identifiable. Délibérément basiques et intemporels, les produits MUJI
sont conçus pour répondre à des besoins et non pour les créer. Ces choses doivent être
composées de matériaux bons et sans fioritures ni fantaisies inutiles et vendues à un prix
raisonnable. Les vêtements doivent être agréables à porter, les fournitures pratiques et les
articles ménagers faciles à utiliser. Les clients ne doivent jamais payer quelque chose qu‟ils ne
peuvent pas utiliser, comme par exemple des emballages supplémentaires fantaisistes. Les
produits sont simples et ne portent ni nom ni marque.
Muji compte 300 points de vente au Japon, souvent installés dans les quartiers fréquentés par
les jeunes de 20-30 ans et dans les centres commerciaux de récents complexes d'affaires et de
shopping. Une toute petite partie de son catalogue est aussi disponible dans quelques
supérettes ouvertes 24 heures sur 24. La marque a ouvert son premier magasin à l'étranger en
1991 à Londres. Elle est désormais présente dans une quinzaine de pays avec une soixantaine
de boutiques. La vie devenant plus compliquée, le besoin de solutions de style de vie simples
devient d‟autant plus nécessaire.21
21 www.muji.fr (Page consultée le 1er octobre 2010)
1.2.2. Muji
17
Apple, une entreprise californienne, conçoit, fabrique et distribue des ordinateurs
et les logiciels. Cette marque maîtrise l‟art de la simplicité, sans pour autant être
simpliste. 2223
Depuis sa fondation en 1974, Apple n‟a cessé de développer le
marché informatique, en visualisant le futur pour changer le monde. Tels sont les grands axes
de communication de cette marque qui se situe aujourd‟hui en position forte sur le marché. La
marque adopte une politique d‟innovation, où le rêve et la perfection font les grandes valeurs
de l‟entreprise.24
Sa clientèle est partagée entre les établissements d‟éducation, les
développeurs informaticiens, les entreprises et le grand public.
L‟image de la marque Apple est déjà installée. Elle n‟a plus besoin de s‟imposer par une
communication institutionnelle puissante pour vendre ses produits, mais de les installer dans
le quotidien du grand public et des professionnels en mettant en avant leurs fonctionnalités.
C‟est pour cela qu‟Apple ne présente dans ses communiqués et ses publicités qu‟un produit à
la fois. Contrairement aux 2 autres marques citées plus haut, Apple communique beaucoup.
En 2005, le budget consacré à la publicité s‟est élevé à 206 000 000 dollars soit 15% du
chiffre d‟affaires. Une multitude de médias est utilisée pour la promotion de la marque et de
ses produits: magazines consommateurs, transports en commun, mobiliers urbains, journaux,
exposition, spectacles, films, radio, PLV, TV et plus récemment les bannières internet.
Dans le cadre de mon étude, je vais me concentrer sur un des produits d‟Apple - l‟iPhone. Ce
produit extrêmement bien pensé, prône la simplicité d‟utilisation pour téléphoner, lire et
envoyer ses mails et écouter sa musique. C‟est un produit accessible pour non technophiles.
Connaissant la réputation de fiabilité et de solidité des produits Mac, même le prix un peu
élevé n‟est pas un frein à l‟achat.
22 Selon l‟enquête American Customer Index, publiée par l‟Université du Michigan 23 http://www.productionmyarts.com/blog/art-de-la-simplicite-apple-et-google Page consultée le 1er octobre 2010 24 http://www.oboulo.com/apple-management-communication-16858.html Page consultée le 1er octobre 2010
1.2.3. Apple
18
1.2.4. Autres marques simples
19
Aujourd‟hui, le marché est ouvert à tout le monde puisque le nombre des biens et des services
proposés aux consommateurs est étonnement grand. Tous les consommateurs peuvent y
trouver des biens qu‟il leur faut, qu‟ils recherchent, dont ils ont un besoin vital ou qu‟ils
désirent tout simplement. Les biens qui leur correspondent.
Mais malgré ce large éventail de choix, les consommateurs sont-ils véritablement satisfaits ?
Adhèrent-t-ils à la marque du bien ou service acheté ? Que recherchent-t-ils ? Quelle est leur
attitude vis-à-vis des marques ? Pourquoi choisissent-ils certains produits et non pas d‟autres ?
Nous savons très bien que l‟on ne peut pas satisfaire tous les consommateurs avec un même
produit. Tout d‟abord parce que les consommateurs ne recherchent pas la même chose, et
ensuite, parce que le bien doit aussi correspondre à un certain style de vie du consommateur.
Selon plusieurs marketeurs et chercheurs, les gens sont oppressés; tous les jours de nouvelles
références apparaissent sur les rayons de magasins, les publicités « agressent » les gens à la
télévision, à la radio, dans la rue.. Les consommateurs sont apparemment blasés, supportent
de moins en moins bien la pression, le stress et surtout, les tactiques de plus en plus
envahissantes du marketing. Marketing viral, relationnel, direct, outils de tracking
comportemental et programmes de fidélité, ventes croisées, saturation et la sur-promesse des
messages,.. autant d‟influences à consommer.
A l‟ère d'Internet et de la télévision numérique, les canaux d'information sont démultipliés.
Pris en piège, les consommateurs sont confrontés à un surchoix permanent de produits et de
marques, ce qui produit souvent chez eux un sentiment de saturation généralisé. Les
consommateurs sont donc trop sollicités par certaines marques. L‟univers de la marque, sa
communication voire les produits-même commencent à les faire fuir ? Nous vivons dans une
société de (sur-)consommation et cette façon de vivre ne convient pas forcément à tout le
monde. En décisive, beaucoup de consommateurs finissent par préférer les marques qui
semblent être .. « simples ». Est-ce vrai ? Les consommateurs qui choisissent les produits
simples, ne seraient-ils pas ceux qui développent une attitude particulière envers d‟autres
marques ? Une attitude de résistance ? Quelles sont leurs motivations ?
Après un fondement théorique sur la résistance à la consommation, je vais tâcher d‟effectuer
une étude qualitative afin de vérifier si l‟hypothèse émise est-elle vraie ou fausse; la simplicité
peut ou pas être considérée comme une forme de résistance à la consommation.
2. L’hypothèse de la résistance
20
Des firmes, trop confiantes en elles, croient fortement en leurs programmes de fidélisation et
de satisfaction des consommateurs alors que sur le marché, les consommateurs rejettent de
plus en plus les offres proposées. Des attitudes de résistance ont été observées (Roux D.,
2007). Dans leur vision globale, les firmes ont un même objectif : inciter le consommateur de
passer à l‟action d‟achat (Roux, D., 2009). Mais le consommateur est aujourd‟hui beaucoup
plus intelligent et malin que les firmes ne le croient. En France et aussi dans d‟autres pays, un
changement de comportement a eu lieu. Avant, le consommateur cherchait par tous les
moyens à se procurer les marques dont il rêvait, maintenant, il n‟y attache moins
d‟importance. Il ne voit pas vraiment de différence entre les marques et produits, les
différences dont l‟existence et l‟évidence les firmes essaient de nous convaincre avec
beaucoup d‟assurance. Les stratégies de brand stretching 25
ont surement joué un rôle non
négligeable dans cette dilution. Aujourd‟hui, dans ce choix de biens et services trop important
les consommateurs disent « stop ». De plus en plus de consommateurs résistent et leur
résistance prend différentes formes.
Le but pour les firmes est que les consommateurs achètent des produits et des marques,
fréquentent des circuits de distribution, adhèrent à des programmes de fidélisation et à des
messages qui leurs sont adressés. S„il y a une résistance, c‟est que la traduction entre besoins
et offres n‟a pas été réussie, il y a donc des controverses qui naissent (Roux, D., Rémy, E.,
2009).
Mais que signifie exactement cette notion de résistance ?
Étymologiquement parlant, le mot résister provient du latin resistere qui veut dire « se tenir
en faisant face », « s'arrêter, ne pas avancer davantage ». Nous remarquons donc un double
sens de l‟opposition : faire face, vu ici comme une opposition active et faisant référence à une
lutte, mais aussi s‟arrêter, c‟est-à-dire s‟opposer de façon passive, ne pas céder (Roux, D.
2007). Pour aller plus loin dans le discours marketing, Dominique Roux, chercheuse en
marketing sur la résistance du consommateur définit la résistance comme un ensemble de
formes variables d‟opposition (selon l‟individu, le moment, les caractéristiques de la
25 Stratégies d‟extension de marques
2.1. Notion de la résistance
21
situation) à des situations de pression ou d‟influence perçues dans lesquelles des pratiques,
des logiques et des discours marchands sont jugés dissonants.
Le consommateur qui résiste a une volonté de ne pas se soumettre à quelqu‟un ou quelque
chose, et essaie donc de ne pas céder à ses volontés, son emprise ou son influence. Il trouve en
lui une force morale nécessaire pour affronter les tentations et les offres des entreprises 26
et
pour s‟opposer à leur volonté d‟achat. Il s‟y agit d‟acte volontaire et intentionnel par l‟acteur
qui l‟exprime dont le but est de mettre en échec, de manière intentionnelle et volontaire, une
force jugée oppressive (Roux, D., 2009).
Cette notion de résistance est relativement récente, puisqu‟elle a apparu la première fois dans
la littérature en marketing seulement il y a 15 ans environ (Peñaloza et Price, 1993).
Aujourd‟hui, beaucoup de chercheurs s‟intéressent à cette question mais aussi à un véritable
rôle du marketing.
Plusieurs facteurs sont à l‟origine de la résistance chez le consommateur : les conditions de
marché jugées inacceptables (Moisio et Askegaard, 2002), des produits ou marques qui ne
correspondent au soi du consommateur et à ses valeurs. Afin de déclencher la résistance,
plusieurs facteurs sont donc à prendre en compte, comme ceux sur le schéma (Roux, D.,
2007). Voici donc le cadre d‟analyse de la résistance du consommateur.
Pour que l‟on puisse parler de la résistance, 3 conditions doivent être remplies : il doit y avoir
une force qui s‟exerce sur un individu, cette force doit être perçue par l‟individu et ce dernier
doit chercher à lui faire face. Le consommateur doit donc percevoir les éléments d‟une forme
d‟influence comme dissonants et contraires à ses orientations, ces discordances pouvant
résulter de différences entre les représentations que le consommateur a de la situation et les
26 http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/resister/
Facteurs individuels
d‟influence
Evaluation cognitive
de la situation
Emotions négatives
face à la situation
Etat motivationnel
de résistance
Manifestations de résistance :
à des actions / acteurs ciblés
au système de consommation et
au fonctionnement
du marché
22
principes moraux. Pour résister aux dispositifs utilisés par les firmes, le consommateur doit
préalablement les avoir identifiés comme ceux pouvant éventuellement agir négativement sur
lui. Il utilisera alors des mécanismes de défense qui lui sont propres.
Les caractéristiques individuelles interviennent quant à elles comme variables modératrices de
la relation entre l‟interprétation cognitive et les émotions ressenties dans la situation, et l‟état
motivationnel, puis les manifestations qui en découlent (Roux, D., 2007). Parmi ces facteurs
individuels d‟influence, l‟insatisfaction, le mécontentement, et les promesses faites et non
tenues par les firmes sont les plus cités. En ce qui concerne l‟insatisfaction, la mesure de la
satisfaction des consommateurs peut détecter une éventuelle résistance à la consommation
certes, mais n‟est pas une mesure fiable à 100% dans ce domaine. Il arrive que les
consommateurs n‟expriment pas leur mécontentement, ils ne sont donc pas pris en compte
dans l‟étude.
En ce qui concerne les caractéristiques sociodémographiques, c‟est le niveau d‟éducation qui
contribue au façonnage du comportement, et par la même au façonnage du comportement de
résistance. Les personnes éduquées et averties sont en règle générale plus sensibilisées aux
questions comme l‟écologie ou le développement durable. Leurs schémas cognitifs sont riches
de représentations des sources d‟influence; elles acceptent donc plus facilement de nouveaux
modes de vie consistant par exemple en une réduction de consommation. De la même
manière, l‟âge y joue un rôle important.
Afin de catégoriser un peu cette situation de
résistance, nous pouvons prendre l‟exemple de
Lionel Sitz (2008) qui distingue 4
comportements possibles vis-à-vis du marché 27
.
La situation de résistance au fonctionnement du
marché est donc classée en tant que telle lorsque
l‟on n‟est pas d‟accord celui-ci et lorsqu‟on on
le fait savoir par divers moyens.
27 Source : Sitz, L. (2008), « La résistance ordinaire des consommateurs : étude exploratoire des discours résistants
ordinaires »
COOPERATIO
N
Vouloir
accepter le
marché
RESISTANCE
Vouloir ne pas
accepter le
marché
INDIFFERENCE
Ne pas vouloir
ne pas accepter
le marché
REFUS
Ne pas vouloir
accepter le
marché
23
Il n‟y a pas une seule typologie de la résistance, tout dépend avec qui, à qui ou à quoi le
consommateur s‟oppose. Je vais donc proposer des classements de certains auteurs.
En ce qui concerne la résistance aux firmes, Roux (2009) propose un classement de
comportements en fonction du type d‟action (souhaitée ou pas) et d‟observation (action
perçue comme un acte de résistance ou pas).
L‟acte est
catégorisé
comme résistant
par le
consommateur
L‟acte est
catégorisé
comme résistant
par les
observateurs
extérieurs*
Type de résistance Exemple
Oui Oui Résistance
volontaire et perçue Boycott collectif et publicisé
Oui Non
Résistance
volontaire et non
perçue
Résistance individuelle et non
communiquée contre un
produit, une marque ou une
entreprise
Non Oui
Perception erronée
de la résistance par
les observateurs
Non adoption d‟un nouveau
produit
Non Non Absence de
résistance
Situation habituelle sur le
marché
*observateurs extérieurs = marketeurs et chercheurs
On voit bien que seules actions classées dans l‟esprit du consommateur comme résistantes peuvent
être considérées en tant que telles par les observateurs. Même si les observateurs classent un
acte comme résistant, ceci peut ne pas être le cas (Perception erronée de la résistance par les
observateurs).
Cette opposition du consommateur envers le marché et les firmes peut être explicite ou
implicite, violente ou non. Une autre classification nous permet de distinguer la résistance
passive, lorsque le nouveau consommateur qui «se défend de la publicité intrusive en
devenant sourd, muet, aveugle, indifférent, zappeur, agressif » (Kaufman, H., 2005), mais
aussi la résistance active, c‟est-à-dire le fait de passer à l‟acte pour exprimer son
mécontentement face à une force jugée oppressive.
2.2. Comportements particuliers à l’égard de la consommation
24
De l‟autre côté, nous pouvons aussi opposer la résistance individuelle et collective. Les
marketeurs se sont plus intéressés aux résistances collectives du fait de leur bonne visibilité et
de leur impact économique (Friedman, 1999 ; Kozinets, 2002; Roux, 2006). Pour ce qui est
de la résistance individuelle, il s‟agit la plupart de temps des actions clandestines et illégales,
qui sont peu visibles.
Zavestoski (2002) propose quant à lui encore un autre classement. Selon lui, on distingue
deux courants de résistance dont le but est d‟atténuer leur insatisfaction profonde vis-à-vis un
mode de vie trop marqué par le matérialisme et la (sur)consommation.
Le premier concerne les aux modes d‟échanges alternatifs que les consommateurs fréquentent
en fuyant, au moins partiellement, au système marchand classique. Il fait référence au
réaménagement du rapport qu‟ont les consommateurs au travail mais aussi au temps libre,
tout ceci dans le seul objectif d„atteindre une meilleure qualité de vie.
Le deuxième courant s‟intéresse aux comportements de réduction de la consommation
(Zavestoski, 2002 ; Shaw et Newholm, 2002). Ici les consommateurs visent une recherche
spirituelle et éthique à l‟opposé du matérialisme (Shaw et Newholm, 2002). La simplicité
volontaire est ici le meilleur exemple.
En généralisant, nous pouvons classifier de différentes formes de résistance comme :
- des mouvements audibles (voice), visibles et collectifs comme boycotts,
buycotts, barbouillages publicitaires..
- ainsi que des manifestations moins repérables (exit), moins visibles et
beaucoup plus diffuses comme par exemple la déconsommation.
Dans toutes ces classifications, nous pouvons trouver des actions de résistance contre les
firmes (les offres, les signes, les discours et les dispositifs qu‟elles déploient), tout comme des
formes de contestation ou désengagement du système marchand comprenant les communautés
d‟échange, l‟économie du don, le troc, le SEL d‟un côté, la récupération, le glanage et le
freeganisme de l‟autre (Roux, D., 2010).
Les consommateurs peuvent se battre contre les produits, les modes de consommation, le
fonctionnement du marché dans ses logiques économiques, sociales ou environnementales,
mais aussi contre eux- mêmes et leurs tentations.
25
Que la résistance des consommateurs soit silencieuse, visible, collective ou individuelle, elle a
toujours un effet néfaste sur l‟entreprise (Roux, D., 2007).
Dans ce mémoire, nous allons nous intéresser aux formes de résistance qui sont voulues,
c‟est-à-dire celles dans lesquelles l‟individu résiste, que cette résistance soient perçue ou pas
par les firmes, le marché ou les marketeurs mais aussi à d‟autres formes de résistance, pas
forcément souhaitées ou classées par le consommateur en tant que telles.
Voici les exemples d‟actions de résistance à la consommation les plus répandues, visibles et
donc étudiées.
Un boycott de consommateurs est « une
tentative par une ou plusieurs parties de
réaliser certains objectifs en appelant des
consommateurs individuels à ne pas réaliser
certains achats auprès d‟une ou plusieurs
organisation ciblées» (Friedman, 1985, Sitz,
L., 2006), d‟une entreprise ou d'une nation.28
Il peut aussi s'agir d'un boycott d'élections
ou d'évènements.
Les origines du boycott remontent au 19ème
siècle. Au départ, ce terme désignait le fait de ne
pas acheter des produits dont les conditions de production ne sont pas jugées justes. La
plupart de temps, les boycottés sont des entreprises et ce type de résistance a d‟autant plus de
succès qu‟il est bien visible, audible et surtout, solidaire.
Le boycott est une des armes de consomm’action, appelée aussi une consommation
responsable. Cette dernière part du principe que chaque l‟individu ou plus proprement dit
chaque consommateur a un choix d‟achat. Il choisit de consommer de façon citoyenne et non
plus seulement de manière consumériste.29
L‟action de consom‟acteur s‟amplifie d‟autant plus
28 http://fr.wikipedia.org/wiki/Boycott
29 http://fr.wikipedia.org/wiki/Consom%27action
2.2.1. Boycott & buycott
26
que les nouvelles technologies, notamment Internet et le Web 2.0, leurs facilitent le contact, la
« veille » et l‟organisation des actions.30
Comme exemple, je vais citer le
boycott de la barre chocolatée Kit-
Kat de Nestlé. L‟affaire est récente
puisqu‟elle date de mars 2010.
« L’utilisation d’huile de palme par
Nestlé a un impact dévastateur sur
la forêt tropicale et sur le climat et
les orangs outans » lit-on sur le site de Greanpeace. On apprend
qu‟en consommant la barre Kit-Kat on contribue à la
destruction de la forêt tropicale indonésienne. Or ces forêts sont
essentielles à la survie des orangs-outans.
Il faut savoir qu‟au cours des trois dernières années, la consommation annuelle d‟huile de
palme du groupe Nestlé a pratiquement doublé, pour s‟établir aujourd‟hui à 320 000 tonnes.
C‟est ainsi que commence le boycott de la barre Kit-Kat, mais aussi d‟autres produits de
Nestlé.
30 http://fr.wikipedia.org/wiki/Boycott
27
Un autre exemple de boycott, au niveau mondial cette fois ci, concerne un géant international
Coca-cola. Les raisons de boycott de cette firme et marque sont divers et ceci depuis plusieurs
années. L‟université du Michigan a été l‟une de celles qui a suspendu la vente de cette boisson
sur-sucrée à ses 50 000 élèves occasionnant à la multinationale des pertes estimées à plus de
1,2 million d‟euros. Comme le disent les boycotteurs « coca- cola c'est du foutage de gueule à
échelle planétaire. Coca-cola c'est un trop plein ».
Ces raisons de boycott sont aussi beaucoup plus graves que ça. En Inde,
dans un site d‟exploitation de Coca-cola, les résultats de tests sur quatre
pesticides se sont avérés accablants – jusqu‟à 196 fois la norme, comme
c‟était le cas pour le malathion. En plus de ceci, les sites d‟exploitation
de Coca-Cola puisent 1,5 Millions de litres d'eau potable par jour nécessaires pour la
fabrication de la boisson. Ceci entraîne le tarissement de la nappe phréatique donc des puits
des villages et la lente agonie du Peuple Indien. La raison de boycotter Coca-cola en Inde sont
donc bien légitimes.
En Colombie, le boycott de Coca Cola a commencé
lorsque ce géant de l‟industrie de boissons, et plus
particulièrement des escadrons de la mort
paramilitaires, agissant pour le groupe ont été
accusés de violences, d‟assassinats, de séquestrations
et de tortures contre les membres du syndicat
colombien Sinaltrainal (syndicat d‟industrie de
l‟alimentation). Avec la devise « Parce que j‟aime la
vie, je ne bois pas Coca-Cola », le syndicat a lancé il
y a deux ans la campagne internationale contre cette
boisson la plus bue dans le monde.
L‟objectif était donc d‟obtenir une réparation des
dommages causés et faire que Coca-cola s‟engage à
respecter les droits humains et syndicaux.
Aujourd‟hui, 70 % des consommateurs français se disent prêts à participer à des campagnes
de boycott. Le boycott est une action très efficace ; une entreprise, ayant habituellement de
très grands frais fixes, peut perdre, suite à un boycott, par exemple la moitié de ses bénéfices
même si la demande baisse seulement de 5% par exemple. C‟est pour cela que l'appel au
boycott peut avoir un énorme impact et être déstabilisant.
28
De l‟autre côté, le buycott, souvent présenté comme l‟inverse du boycott ou l‟'action positive,
cherche à promouvoir la production et la consommation de produits qui font l'objet d'une
certification de leur valeur éthique. Il peut s‟agir des produits nationaux, des écolabels, des
produits garantis sans OGM ou des produits issus du commerce équitable. Le consommateur
fait donc un achat «positif » puisqu‟en achetant les produits cités ci-dessus, il soutient
activement des producteurs, des entreprises ou des distributeurs pour leur action jugée digne.
Les actions de barbouillage publicitaire sont des actions antipub et anticonsuméristes qui
consistent à tagguer voire cacher complètement des publicités et des panneaux publicitaires
dans les rues. Le but est de s‟opposer à la consommation de masse.
Les Adbusters (Rumbo, 2002), fondation et magazine, ont été créés uniquement dans le but de
la lutte conte la publicité. Leur nom est composé de « ad » fait référence à advertising
(publicité) et de et « buster », signifiant ici « destructeur, casseur, éliminateur ».
La marque de l‟italien Luciano Benetton a été la cible d‟attaque
de l‟imagination des Adbusters. A la base, la marque, avec son
fameux slogan « United Colors of Benetton » a su occuper les
cerveaux des jeunes consommateurs. L‟idée était de faire
comprendre aux gens, qu‟avec Benetton il n‟y pas de
discrimination raciale (rappelons-nous les affiches mettant en
scène des jeunes de toutes races), cette entreprise essayant de
vanter une sorte de fraternité universelle. Mais en regardant la
face cachée, on se rend compte que Benetton essayait juste
d‟ancrer dans les jeunes esprits l'idée que les jeunes ouverts au
monde portent des vêtements.. Benetton. Le but était évidemment
d‟augmenter les ventes. D‟où l‟affiche créée par les Adbusters.
Cette fondation promeut des campagnes-chocs et est à l'initiative
de la «Buy nothing day c'est-à-dire la journée sans achat », mais
aussi de la semaine sans télé (TV turn-off week). Via le buy
nothing day, les militants antipub comptent dénoncer la tyrannie
2.2.2. Barbouillages publicitaires & Adbusters
29
des marques et appellent à freiner la surconsommation pour sauver la planète. La semaine
dans télé est organisée, quant à elle, comme une action de sensibilisation. Son objectif est de
démontrer aux gens, que l'on peut profiter de la vie en dehors du petit écran.
En France, nous avons un équivalent des Adbusters
qui sont les Casseurs de pub. Ils luttent eux aussi
contre la colonisation des espaces occupés par la
publicité et le marketing des firmes. Il y a
également un Collectif des déboulonneurs, créé en
2005. Celui-ci souhaite l‟ouverture d‟un débat
national sur la place de la publicité dans l‟espace
public et la réforme de la loi de 1979 encadrant
l‟affichage publicitaire. Ils exigent la liberté de
réception puisque chacun doit être libre de recevoir
ou non les messages diffusés dans l‟espace public.
Ils proposent que la taille des affiches soit ramenée
à 50 x 70 cm. Leur tactique consiste à une
dégradation assumée et non-violente en
barbouillant des panneaux publicitaires en public. Sur les images, des exemples d‟actions des
Déboulonneurs à Paris.
La déconsommation est un concept décrivant une diminution du consumérisme,
consumérisme vu ici dans son second sens faisant référence à la place capitale qu‟occupe la
consommation dans la société.
Il ne s‟agit pas d'anticonsommation mais de prise de conscience de devoir limiter le gaspillage
et la démesure dans le monde. Le but est de mieux répondre aux besoins vitaux de tout le
monde, le plus souvent pour les raisons éthiques voire altruistes, mais aussi pour un
développement durable et un certain équilibre dans le monde. Ainsi, elle s‟inscrit dans une
économie de marché, mais différemment. La déconsommation peut prendre différentes
formes : elle peut être subie par exemple en raison de la pauvreté ou d‟une crise ou choisie,
2.2.3 Déconsommation & Décroissance /// SEL/ AMAP/ SV
30
surtout pour les raisons spirituelles, éthiques. Cette déconsommation peut aussi être
consciente ou inconsciente, individuelle ou collective.
La décroissance, en anglais downshifting ou downsizing, est un courant
apparu dans les années 90 qui s‟oppose à une consommation abusive et
démesurée. Il s‟agit de s‟opposer principe de croissance du PIB, c'est-à-
dire de limiter volontairement les achats. C‟est un mouvement plutôt militant et souvent
engagé politiquement. En voici 3 exemples s‟inspirant des principes de la décroissance et de
la déconsommation.
Le premier exemple est le SEL - le système d'échange local, un système économique
ressemblant au troc. Il s‟agit des associations de travailleurs et de chômeurs qui se basent sur
l‟entraide et permet de faire certains achats sans recours à la monnaie. Chacun apporte sa
spécialité, sa technique ou sa compétence. Chacun est donc libre de proposer ses services et sa
propre monnaie. Ces mouvements plaisent puisqu‟ils répondent à des besoins locaux.
Un autre exemple de promouvant une économie dite
« sociale » sont les AMAP c‟est-à-dire les associations
pour le maintien de l'agriculture paysanne. Ce système,
basé sur une coopération entre une ferme et un groupe
d‟acheteurs, est fondé sur l‟engagement financier des
consommateurs qui doivent payer la totalité de leurs
produits à l‟avance. Ensuite, ils reçoivent des paniers individuels; ils ne choisissent pas leurs
produits eux-mêmes mais acceptent le partage de produit fait par l‟agriculteur. Ainsi, les
adhérents consomment des produits frais, de saison et locaux et surtout permettent à
l‟agriculteur d‟être indépendant de l‟économie de marché et de la grande distribution. En
2006, les AMAP approvisionnaient 24 000 personnes en France.
L‟économie sociale, regroupant les mutuelles, les coopératives,
les associations et les fondations représente 10% du PIB
français et environ le même pourcentage d'emplois. 31
La simplicité volontaire (SV) est concept qui puise ses
principes plus dans la de déconsommation que dans la
31
http://environnement.doctissimo.fr/acheter-differemment/consomm-acteur/AMAP-troc-les-nouveaux-modes-de-
consommation.html
31
décroissance. A la base, dans le concept de la simplicité volontaire, il s‟agit de conscience
d'une urgence écologique. Les pays à fort revenu (20% de la population mondiale)
consomment 85% des ressources de la planète au détriment de 80% des populations des pays
à moyen et faible revenu qui ne consomment que le 15% des ressources (Letourneux, M.,
Planes, I., Tankam, C., 2010). Il est clair que pour résoudre cette grande question planétaire,
nos habitudes de consommation doivent changer. Mais avant, il faut que les consommateurs
prennent déjà conscience de ce gros problème. L‟objectif est de trouver l‟équilibre entre
l‟homme et l‟environnement. Et justement, la simplicité volontaire contribue à ralentir la
destruction des ressources naturelles, du fait de la limitation de la consommation de biens
matériels.
L‟idée principale de la simplicité volontaire est
donc la remise en cause de l‟utilisation du niveau de
consommation et de l‟accumulation de biens
matériaux comme signe de bonheur. Elle milite
contre les valeurs trop matérialistes d'une société
américaine hypermarchande, au profit de valeurs
plus humanistes. La dimension spirituelle y prend
une place importante, puisque l‟'objectif est de
mener une vie davantage centrée sur des valeurs "essentielles". Il s‟agit d‟améliorer ainsi sa
qualité de vie. Lorsqu‟on consomme moins, on a moins besoin d‟argent et donc moins besoin
de travailler. Par la même, nous arrivons à avoir plus de temps pour nous consacrer à nous-
mêmes et à notre famille, puisque la simplicité volontaire valorise les relations humaines, la
solidarité et l'entraide.
La simplicité volontaire, appelée aussi le « dépouillement absolu », est donc un choix de vie
délibéré, qui repose plutôt sur des initiatives individuelles qu'organisées. Même si des
communautés se créent, il ne s‟agit pas de mouvement, la SV est de ce fait un acte de
résistance beaucoup moins visible et audible. C‟est un mode de vie consistant à réduire
volontairement sa consommation par la maîtrise des besoins.32
Elle ne cherche pas à changer
le monde mais juste à favoriser la réflexion pour changer sa façon de vivre. Néanmoins, c'est
la somme de toutes les actions individuelles qui permettra de changer les choses et peut-être
créer un monde meilleur.
32 http://fr.ekopedia.org/Simplicit%C3%A9_volontaire
32
Il arrive parfois que les adeptes de la SV poussent le
concept à l‟extrême. Certains boycottent les actes d‟achat
mêmes et n‟achètent plus que des produits alimentaires,
d‟hygiène et de santé. D‟autres vont même jusqu‟à ne plus
acheter mais à faire les poubelles. On les appelle les
Freegans. Choqués de gaspillage fait par notre société de
consommation, ils préfèrent récupérer et recycler. Le
freeganisme n‟est pas une contrainte économique mais une
position de principe. 33
Certains partisans souhaitent seulement modifier leurs modes de vies sans s‟impliquer dans
une modification de la société (Letourneux, M., Planes, I., Tankam, C., 2010). Contrairement
aux autres formes de résistance, il ne s‟y agit pas ici de « mouvement », puisque les adeptes
de la simplicité volontaire ne sont pas forcément membres d‟un réseau ou d‟une organisation.
Il arrive même que ces personnes la pratiquent, sans être influencées par des textes ou
d‟autres personnes, en ignorant des fois même l‟appellation « simplicité volontaire ».
Les adeptes de la simplicité volontaire ne sont pas en guerre contre une firme, une marque,
mais contre un système d‟offre qui ne traduit pas leurs attentes (Roux, D., 2009). Au lieu
d‟acheter du neuf ou de gaspiller, ceux-ci préfèrent donner, troquer, recycler, faire tourner,
partager, consommer sans acheter, même si ces façons de faire soient pas assez répandus et
acceptés par le marché conventionnel. Même si les adeptes de la simplicité volontaire passent
le moins possible par le marché conventionnel, il n‟y s‟agit pas de la pauvreté ni de sacrifice.
Sa devise et d‟alléger sa vie de tout ce qui l'encombre et privilégier l'Être plutôt que l'Avoir.34
Beaucoup de ses adhérents adoptent aussi le principe de l'autosuffisance, c'est-à-dire faire soi-
même au lieu d'acheter. Ainsi, le nombre de personnes qui jardinent, cuisinent ou cousent
augmente tous les jours.
Comme on le voit, la simplicité volontaire est surement une forme de résistance mais ne
ressemble pas à la résistance « traditionnelle ». Ses adeptes ne s‟opposent pas contre les
firmes ou le marché mais plutôt luttent pour une planète saine et une vie meilleure. Les
APAM et les SEL sont déjà plus dans l‟optique de s‟opposer à la société et la consommation
de masse, mais ils incluent aussi dans leur raisonnement les questions environnementales.
33 http://www.consoglobe.com/mr-consoglob_28.html 34 http://fr.ekopedia.org/Simplicit%C3%A9_volontaire
33
Slow Food, nouvelle branche de l‟altermondialisme, unie le
plaisir, l‟éthique, l‟écologie et la gastronomie.35
Bien qu‟il
concerne l‟alimentation comme les AMAPs, la SV et les SEL,
Slow Food ne peut pas être catégorisé comme une des formes
de déconsommation ni de décroissance. Son but est de
s‟opposer à une idéologie de marché et à l‟uniformisation des goûts et des coutumes
alimentaires, comme c‟est le cas de Fast Food.36 Prêchant la lenteur et la convivialité, cette
association et le mouvement cherche à promouvoir une alimentation locale, goûteuse et
surtout, propre à un pays, une région et leur histoire et identité (Bonnard, M., 2006). Elle a
aujourd‟hui un symbole, l‟escargot, lent et savoureux, une devise « Manger moins, manger
mieux », un site www.slowfood.fr , une revue et 100 permanents ainsi que 80 000 adhérents.
Cette association cherche à cultiver les gens culinairement et à les faire participer à une
alimentation responsable et conviviale à la fois. On peut donc dire que Slow Food tend vers le
bien-être alimentaire.
Comme on le voit très bien, la résistance est susceptible de modifier l‟image perçue d‟une
marque ou d‟une firme en fonction des comportements que ces dernières adoptent. De plus,
« quand les consommateurs ont mémorisé les situations dans lesquelles ont été utilisés des
procédés d‟influence, ils sont susceptibles de procéder ensuite par ‟‟avertissements auto-
générés‟‟ pour se prémunir de tentatives ultérieures » (Roux, D., 2007). Si les actes de
résistance à la consommation sont fréquents, c‟est surement parce que la compréhension des
attentes des consommateurs est mauvaise.
Il est clair que dans notre société capitaliste, tout tourne autour de la consommation. Il y a des
gens qui s‟y retrouvent et l‟acceptent, il y a ceux qui « font avec » et puis il y a d‟autres
35 http://www.regards.fr/article/?id=2444 36 http://www.regards.fr/article/?id=2444
2.2.4. Slow Food
2.3. La simplicité: une nouvelle forme de résistance à la consommation?
34
personnes qui n‟acceptent pas ce consumérisme et le font savoir par des actes de résistance.
Aujourd‟hui, nous pouvons nous demander si ce système économique contemporain n‟a pas
perdu une forme de légitimité morale ou éthique, puisque, s‟il vise une amélioration du bien-
être de la société par la croissance constante, il arrive plutôt à augmenter l‟écart entre les
niveaux économiques des consommateurs, s‟éloignant de toute notion de bien-être. Il est sûr
que la résistance dépend d‟une évaluation des réactions émotionnelles négatives qui sont
déclenchées par les déterminants situationnels. Et ce sont ces émotions négatives font que
l‟individu s‟oppose à des marques, des firmes ou à leurs pratiques, logiques ou bien discours
marchands.
Dans cette partie nous avons eu un aperçu de comment les consommateurs résistent et à qui
ou à quoi ils s‟opposent. Les raisons de cette opposition peuvent être multiples; les firmes qui,
dans le but unique d‟augmenter leur chiffre d‟affaires oublient les questions
environnementales ou ne respectent pas les droits de l‟homme ou du travail, les publicités
omniprésentes, l‟idéologie à laquelle les consommateurs n‟ont pas envie d‟adhérer .. Autant
de fondements différents. Ce qui est aussi intéressant c‟est que les consommateurs qui
résistent intentionnellement intègrent pour la plupart de temps une communauté qui partage
leurs opinions et valeurs. Ils ressentent un besoin d‟être entourés par les gens qui ont les
mêmes préférences. Ceci leur permet de montrer que leur action est juste et nécessaire.
Depuis quelques temps l‟action politique du consommateur se transforme en consumérisme
politique. La question est de remettre dans le débat politique l'engagement des
consommateurs qui choisissent des producteurs et des produits en fonction de considérations
éthiques et politiques. Dans les exemples de différentes formes de résistance que l‟on a vus
précédemment, la morale est une cause qui revient assez fréquemment dans des actes de
résistance à la consommation. Nous l‟avons vue par exemple dans la simplicité volontaire qui
est incontestablement une des formes de résistance. Ses adeptes, en choisissant de consommer
moins et tout en se préoccupant des questions environnementales cherchent à atteindre un
bien-être. Se sentir libre et libéré du consumérisme inutile, plus proche de la nature et surtout
consacrer plus de temps à ses proches, en voici la devise de la simplicité volontaire. Ici,
lorsqu‟on parle de la morale, on pense plus à la spiritualité, à une vie meilleure et éthique.
Dans les exemples que l‟on a vu précédemment la résistance passe donc toujours par la
consommation ou une consommation « différente » (voire une « quasi non consommation »
35
comme dans le concept du freeganisme). Dans les cas cités, les consommateurs n‟achetaient
pas certains produits non pas parce qu‟ils ne leur correspondaient pas, mais parce qu‟ils
veulent par cet acte s‟opposer aux firmes ou marques qui fabriquent ces produits ou tout
simplement s‟opposer à l‟idéologie du consumérisme.
Aujourd‟hui, les programmes de fidélité, les études de comportement des consommateurs et
de leur psychologie sont vraiment poussées; les chercheurs et les entreprises pensent tout
savoir sur les consommateurs. Mais on voit bien que certains produits et services ou certaines
marques sont boycottés. Puisque le consommateur résiste et n‟achète pas un produit c‟est que
la compréhension de ses attentes a été mal interprétée. Ce qui est certain c‟est que, lorsque les
consommateurs achètent un produit, ils expriment une préférence pour un produit et ils
s‟opposent donc à un autre produit en même temps (Zavestoski, S., 2002). Il faudrait donc se
rappeler la notion appelée « fidélité oppositionnelle à une marque » qui conduit des
consommateurs fidèles à une marque à résister à une marque concurrente (Sitz, L., 2006).
La grande question est donc pourquoi alors, avec toutes les technologies et études de
comportement du consommateur élaborées, les marketeurs ne comprennent-ils pas toujours
les besoins, les attentes et les envies des consommateurs. Ces derniers veulent-ils autre chose?
Ils sont peut-être oppressés par les tactiques marketing utilisés pour les « forcer » à acheter
encore et encore. Les références se multiplient, les produits deviennent compliqués, trop
recherchés. Les consommateurs s‟y perdent. Il a été remarqué que de plus en plus de
consommateurs développent une attitude de résistance et ceci pour des diverses raisons, cette
attitude les conduit à préférer un certain nombre des choses et pas d‟autres.
Serait-il possible qu‟ils souhaitent tout simplement des choses ..simples ? Simples d‟usage,
simple dans leur concept ou simples grâce aux valeurs qu‟elles véhiculent ?
Il se trouve qu‟aujourd‟hui, il y a des marques qui font justement des choses et services
simples et ceux-ci correspondent à leurs valeurs. Dans la première partie, nous avons
distingué 3 dimensions de la simplicité : sa nature morale, cognitive et esthétique. Il est donc
possible qu‟il y ait des biens et services qui véhiculent ces 3 natures et valeurs.
Quels sont les consommateurs qui recherchent ces choses simples? Serait-il ceux qui
développent une attitude de résistance ? Y-aurait-il une nouvelle forme de résistance
consistant à préférer les choses simples sans vraiment se préoccuper de ce qui fait la firme
pour en produire, sans savoir si elle est éthique et si elle respecte les droits de l‟homme ou du
36
travail. La motivation principale qui conduit des individus à préférer ces marques simples à
d‟autres serait-il une attitude négative à l‟égard de la consommation en générale ? S‟agit-il
des choses simples dans leur dimension morale, éthique ou peut être esthétique ? Nous allons
donc essayer de le démontrer dans la partie suivante. Nous nous pencherons sur une étude que
j‟ai effectuée, en interrogeant des consommateurs des 3 marques : Uniqlo, Muji et Apple (et
plus particulièrement son produit phare – iPhone) qui se veulent simples.
37
Afin d‟étudier le sujet de la simplicité comme une forme possible de la résistance à la
consommation, j‟ai procédé à une enquête semi-directive. Je me suis concentrée sur 3
marques : Uniqlo, Muji et Apple (dont j‟ai étudié un produit en particulier – iPhone).
Comme le but a été de savoir comment les gens se positionnaient par rapport aux marques, à
la communication des marques, à la consommation en général mais aussi par rapport à leur
vision des marques et produits considérés comme simples, mon choix s‟est tout de suite porté
sur une étude qualitative et non pas quantitative. Ainsi, il est plus facile de gagner en
profondeur dans l'analyse de l'objet d'étude, mais plus difficile d‟en analyser les résultats.
Pour effectuer cette étude, un questionnaire contenant des questions ouvertes et fermées m‟a
été très utile. Grâce aux questions fermées, j‟ai pu connaître la vraie position de l‟interviewé
par rapport au sujet de la question. Il choisissait sa réponse dans une liste préétablie (dans le
cas de mon questionnaire il s‟agissait uniquement du choix entre oui ou non). En ce qui
concerne les questions ouvertes, celles-ci permettent de « connaître » mieux la personne
interviewée, puisqu‟on la laisse parler avec ses propres mots, sans suggérer de réponses. Elle
est libre de donner son avis, faire des commentaires, donner des détails ce qui permet de
comprendre mieux son comportement et sa position vis-à-vis les marques ou la publicité par
exemple. La seule difficulté est la catégorisation et le codage éventuel de ces questions
ouvertes, il n‟est pas évident de mesurer le « poids » des réponses. Le point positif est que ces
réponses « complètes » pourront se transformer en citations, m‟aidant par la suite à
argumenter mes résultats et conclusions. Afin de comparer par la suite les choses
comparables, j‟ai décidé de poser les mêmes questions à tous mes interviewés.
Comme on procède habituellement en cas d‟une étude semi-directive, j‟ai commencé mes
interviews par des entretiens non directifs. Je posais des questions très générales dans le but
d‟arriver à la fin aux questions plus directes et concrètes. La première question avait donc
pour but de découvrir ce que les gens pensaient du marché et du consumérisme en général,
mais aussi comment ils se positionnaient par rapport aux marques et à leur communication. Je
comptais restreindre le champ de réponses aux questions au fur et à mesure que les interviews
avançaient, tout ceci pour terminer par les questions concrètes concernant la simplicité et les
III. Méthode
1. Description de l’étude
38
articles simples que les interviewés venaient d‟acheter ou possédaient déjà. Malheureusement,
les questions posées n‟ont pas inspiré les interviewés, qui, un peu effrayés, ne savaient pas
vraiment ce que j‟attendais d‟eux. Soit ils étaient pressés, soit au contraire, ils flânaient,
contents de pouvoir faire leurs shopping. Dans les deux cas mes questions dérangeaient car
demandaient du temps et de la réflexion avec cette première question « compliquée ». Au
bout de 4 entretiens ratés, j‟ai décidé de retravailler mon questionnaire. J‟ai complètement
renversé l‟ordre des questions en commençant par la plus « étroite » et en terminant par la
plus générale. Ceci a tout de suite mis les gens en confiance, car en leur demandant ce qu‟ils
avaient acheté et comment ils pouvaient définir les articles achetés ils étaient au moins sûrs de
savoir répondre à ces questions basiques. J‟ai donc continué à poser mes questions dans cet
ordre-là ; de la plus étroite à la plus générale.
Voici donc comment se présentait la trame de mon questionnaire :
1. Quels sont les articles dont vous venez de faire l‟achat ?
2. Comment vous pouvez définir ces produits ?
3. Ces produits sont-ils simples? // Oui / Non
4. Considérez-vous que ces articles sont-ils simples de par leur utilisation, leur design ou
les valeurs morales qu'ils véhiculent? // Oui / Non/ Expliquez.
5. Ce type de produit vous donne-t-il l‟impression de faire partie d‟une communauté,
d‟une tribu, d‟un groupe de consommateurs particuliers? // Oui / Non / Expliquez
6. Aviez-vous prévu d‟acheter tous ces articles ou était-ce un acte spontané ?
7. Le choix de cette marqué a été intentionnel? Oui/Non
8. Pourquoi avez-vous choisi cette marque ?
9. Vous identifiez-vous à la marque?
10. Connaissez-vous plus de détails sur la marque (origines, lieu de production, éthique de
la marque .. ?)
11. Lorsque vous cherchez un produit, savez-vous dans quels magasins / types de
magasins vous allez vous rendre ? (shopping ciblé ou au hasard)
12. Etes-vous attachés à certaines marques ?
13. Etes-vous contre certaines produits ou marques ? Y a-t-il des produits ou marques que
vous boycottez?
14. Y a –il des produits que vous consommez juste pour ne pas consommer les produits
concurrents?
39
15. Pensez-vous qu'il y a trop de choix de produits et de marques? Quelle est votre
position par rapport à cela?
16. La communication des marques est-elle agaçante? Y a-t-il trop de publicités?
17. Percevez-vous les marques et leur communication de façon positive, neutre ou
négative ?
18. Qu‟est ce que c‟est pour vous un article simple?
19. Citez 3 produits / services ou marques qui vous semblent simples.
Fiche signalétique : Sexe / Age / Profession
Pour ne rien perdre des entretiens et y participer activement afin d‟encourager les personnes à
parler, j‟ai préféré faire des enregistrements avec mon lecteur Mp3 au lieu de prendre les
notes. En dehors du fait de poser les mêmes questions à tous les interviewés, j‟ai décidé
d‟interviewer le même nombre des personnes pour chaque marque/produit étudié afin de
rendre mon analyse plus juste. En tout, j‟ai donc effectué 21 entretiens, cela dit 7 pour chaque
marque, en notant toujours le sexe, l‟âge et la profession de la personne questionnée.
Voici donc le tableau recensant la population étudiée en fonction de sexe des interviewés, de
leur âge moyen ainsi que de la durée totale et moyenne d‟enregistrements et ceci pour chaque
marque.
L‟enquête ne s‟est pas passée exactement de la même manière pour les 3 marques / produits.
Pour les deux enseignes japonaises j‟ai «attendu » les acheteurs à la sortie du magasin,
pendant que pour l‟iPhone j‟abordais les personnes qui étaient en train de se reposer ou
attendre quelqu‟un dehors.
Uniqlo Muji iPhone
Femmes interviewées 3 4 1
Hommes interviewés 4 3 6
Moyenne d'âge 27 28 31
Durée totale d‟enregistrements 01:01:11 01:19:03 01:36:20
Durée moyenne d'enregistrement 00 :08:44 00 :13:11 00 :16:03
2. Le plan d'échantillonnage & la méthode de recueil
40
Mes premiers enregistrements concernaient la marque Uniqlo. Comme je l‟ai déjà dit dans la
partie précédente, il n‟y a que 2 boutiques Uniqlo en France, les deux se trouvant à Paris. Pour
cette marque, j‟ai effectué une enquête auprès de 3 femmes et 4 hommes, âgés en moyenne de
27 ans. Les questionnés me consacraient en moyenne 8 minutes et 44 secondes ce qui n‟est
peut-être pas suffisant pour connaître le comportement et la vision des choses de l‟interviewé.
D‟ailleurs, quelques consommateurs de la marque Uniqlo ont été les seuls à refuser une
interview. Je n‟ai pas eu un seul refus concernant Muji et l‟iPhone.
En ce qui concerne Muji, les entretiens ont eu lieu devant le magasin de la marque dans le
centre commercial Le Forum des Halles. Mes interviews ont duré en moyenne 13 minutes et
11 secondes, donc plus longtemps que dans le cas de Uniqlo. Certes, ce n‟est pas la quantité
qui compte mais, plus longtemps dure une interview, plus des choses peuvent ressortir de
l‟entretien nous permettant de mieux connaitre le comportement de la personne interviewée.
Les questionnés, 4 femmes et 3 hommes, avaient 28 ans en moyenne.
Le dernier produit étudié a été l‟iPhone. Pour celui-ci, j‟ai interviewé 1 femme et 6 hommes
possédant déjà un iPhone. Les questionnés avait en moyenne 31 ans. Comme pour les
entretiens j‟interrogeais des gens posés tranquillement dehors, ceux derniers m‟ont consacré
beaucoup plus de temps que pour les deux marques précédentes car 16 minutes en moyenne.
Il est clair que, étant moins pressés, ils se lâchaient beaucoup plus dans leurs réponses.
Dans la population étudiée : 38% des interrogés ont fini les études supérieures, 33% sont des
employés, 28 % - des étudiants. Ils sont 33% à travailler dans la mode, publicité,
communication ou dans le design. En tout, les 8 femmes et 13 hommes choisis pour les
entretiens au hasard avaient en moyenne 28,5 ans. La durée moyenne de toutes mes
interviews était de 12 minutes et 39 secondes.
Dans tous les cas, l‟objectif était pour moi de connaître l‟opinion des vrais consommateurs;
c‟est pour cela que j‟ai interrogé les gens qui possèdent un iPhone et dans le cas de deux
enseignes japonaises – des vrais acheteurs de produits de ces deux marques. C‟est l‟avis de
ceux qui utilisent véritablement le produit qui m‟intéresse.
Une fois les enregistrements terminés, le tout a été retranscrit. Afin de me faciliter l‟analyse
mais aussi d‟augmenter le nombre de comparaisons possibles, j‟ai réécrit les interviews dans
41
l‟ordre des questions posées, réservant à chaque marque un tableau excel à part. Ceci permet
de garder une certaine visibilité par rapport à toutes les informations mais aussi voir plus
clairement les similitudes et les différences de discours qui ressortent. Le discours initial de
chaque personne interviewée a été gardé pour pouvoir apporter « du vrai » à la partie analyse
grâce aux nombreuses citations.
Ce que je cherche à étudier c‟est l‟hypothèse du départ : les gens oppressés par les publicités,
les efforts de marketing et le surchoix de produits se refugient dans la simplicité. En
choisissant les marques et les produits simples, les consommateurs essaient de résister au
marché trop consumériste.
C‟est dans ce sens la que j‟ai établi mon questionnaire.
Les premières questions étaient très simples et mettaient à l‟aise les interviewés. Elles ne
demandaient pas trop de réflexion, ce qui facilitait d‟entrer en contact avec les gens et les
convaincre que l‟interview allait être simple et pas très longue.
En posant ces questions je cherchais à savoir si les interviewés associaient la marque qu‟ils
ont choisie à la simplicité. En définissant eux-mêmes l‟iPhone ou bien les produits achetés
chez Muji ou Uniqlo, les personnes m‟expliquaient inconsciemment si elles voyaient ces
produits/marques comme simples. Ensuite, je leur demandais directement si elles les voyaient
comme tels et pourquoi ; était-ce question d‟esthétique, d‟utilisation ou des valeurs que le
produit /la marque véhiculait ?
3. La définition des variables
1. Quels sont les articles dont vous venez de faire l‟achat ?
2. Comment vous pouvez définir ces produits ?
3. Ces produits sont-ils simples?
4. Considérez-vous que ces articles sont-ils simples de par leur utilisation, leur
design ou les valeurs morales qu'ils véhiculent?
42
Les questions suivantes avaient pour but de vérifier si le choix de ces produits / marques
simples a été conscient et réfléchi ou inconsidéré voire impulsif.
Autrement dit, je cherchais à savoir si les questionnés ont préféré ces marques délibérément et
pour leur simplicité justement ou ils ne sont pas conscients que la marque en question compte
parmi celles dites simples. Les gens ont choisi exprès cette marque et pas une autre ?
Pourquoi ? Cette marque est-elle différente de ses concurrents ? C‟est peut-être sa simplicité
qui la fait remarquer ? Ces questions doivent aussi montrer la volonté d‟appartenance à la
marque et de l‟intérêt que les interviewés portent à celle-ci.
Ensuite, j‟ai posé 4 questions ayant pour but de voir si l‟interviewé a un comportement
particulier vis-à-vis les marques et leur communication.
Je tâchais de voir quelles étaient les préférences de marques de l‟interviewé. Est-il conscient
de ses choix de marques ? Pourquoi est-il attaché à certaines marques et non pas à d‟autres ?
5. Ce type de produit vous donne-t-il l‟impression de faire partie d‟une communauté,
d‟une tribu, d‟un groupe de consommateurs particuliers ?
6. Aviez-vous prévu d‟acheter tous ces articles ou est-ce un acte spontané ?
7. Le choix de cette marqué a été intentionnel?
8. Pourquoi avez-vous choisi cette marque ?
9. Vous identifiez-vous à la marque?
10. Connaissez-vous plus de détails sur la marque (origines, lieu de production, éthique
de la marque .. ?
11. Lorsque vous cherchez un produit, savez-vous dans quels magasins vous allez vous
rendre ? (magasins / produits préférés, ou shopping au hasard)
12. Etes-vous attachés à certaines marques ?
13. Etes-vous contre certaines produits ou marques ? Y a-t-il des produits ou marques
que vous boycottez?
14. Y a –il des produits que vous consommez juste pour ne pas consommer les produits
concurrents?
43
A-t-il un comportement spécifique ? S‟agit-il d‟un comportement de résistance à la
consommation ? Cherchent-ils à se réfugier ? Vont-ils vers la simplicité ?
L‟objectif de la partie d‟après était de vérifier comment se positionnait l‟interviewé par
rapport aux marques, leur communication et au marché en général.
Dans le discours des interrogés je cherchais à voir s‟ils ressentaient une sorte d‟oppression ou
de ras-le-bol général vis-à-vis les marques et de leur communication. Le marché trop
consumériste les dérange-t-il ? Trouvent-ils qu‟il y a trop de choix de produits dans les rayons
leur faisant perdre du temps à choisir un article ? Comment réagissent-ils à la communication
des marques ?
Pour finir, je leur posais deux questions sur la simplicité en général faisant abstraction des
articles qu‟ils venaient d‟acheter (Muji, Uniqlo) ou de la description de l‟iPhone qu‟ils
venaient de me donner.
Comment les interrogés perçoivent-ils un produit ou une marque simple ? Le but est donc de
dégager quelle est la signification d‟être simple dans l‟esprit des consommateurs. Sont-ils
capables d‟en citer des exemples des marques simples? Cette question va m‟aider à voir si
leur définition correspond à la définition qu‟ils ont donnée au début de l‟interview.
Le questionnaire que j‟ai élaboré et utilisé lors de mes interviews m‟a aidé à déchiffrer les
parties de l‟hypothèse posée et, par la même, à vérifier si celle-ci a été confirmée ou pas.
19. Qu‟est ce que c‟est pour vous un article simple?
20. Citez 3 produits / services ou marques qui vous semblent simples.
15. Pensez-vous qu'il y a trop de choix de produits et de marques? Quelle est votre position par
rapport à cela?
16. La communication des marques est-elle agaçante? Y a-t-il trop de publicités?
18. Percevez-vous les marques et leur communication de façon positive, neutre ou
négative ?
44
Bien que réfléchis, mon questionnaire et les interviews effectuées ont présenté certaines
limites. Celles-ci ne sont pas de très grande importance et n‟ont rien changé au résultat mais je
trouve que si elles n‟existaient pas, les discours des interviewés auraient pu être plus riches
me permettant ainsi de comprendre encore mieux leur comportement et leur position vis-à-vis
des marques, de leur communication et de la simplicité.
Tout d‟abord, comme je l‟ai déjà dit dans la partie décrivant l‟étude choisie, je posais au
départ des questions très générales dans le but d‟arriver à la fin aux questions plus directes et
concrètes. Je me suis vite rendu compte qu‟il serait plus judicieux de renverser l‟ordre des
questions, c'est-à-dire de commencer par les plus « étroites » afin de terminer par les
généralités. Tout ceci dans le seul et unique but de mettre les gens en confiance et de les
inciter à réfléchir à leurs réponses et de se lâcher dans leur discours, d‟être « vrais ».
Une autre limite se présentait dans l‟échantillon choisi. Les questionnés ont été choisi au
hasard, parmi les consommateurs de Uniqlo et Muji ainsi que les possesseurs d‟un iPhone.
L‟âge moyen des interviewés était de 28 ans. Certes, ceci n‟est peut-être pas représentatif de
toute la population achetant chez Muji, Uniqlo et Apple, mais peut nous révéler qu‟il s‟agit,
pour ces marques, de consommateurs plutôt jeunes et ayant déjà un certain niveau de revenus,
vu que ces marques ne se comptent pas parmi celles luxueuses mais nous ne pouvons pas les
classer dans les bas de gamme non plus.
Concernant le temps, et donc souvent la qualité et la richesse des interviews, l‟endroit où se
tenait l‟interview explique en partie les différences dans la durée d‟enregistrements, et par la
même explique en partie la qualité et la richesse des interviews.
Pour Uniqlo, comme je n‟avais pas le droit d‟enquêter dans le magasin même ni même à
l‟entrée, j‟ai dû questionner les consommateurs dans la rue bruyante du quartier de l‟Opéra à
Paris. Les conditions pour interviewer les consommateurs n‟ont donc pas été très favorables.
Les gens sortaient du magasin et répondaient à mes questions sur le trottoir à côté d‟autres
passants et des voitures bruyantes qui passaient. En comparant avec les autres marques les
4. Le traitement des données
45
consommateurs de Uniqlo m‟ont consacré le moins de temps, car seulement 8 minutes et 44
secondes en moyenne.
En ce qui concerne Muji, les entretiens se tenaient devant le magasin Muji au Forum des
Halles. Ce centre, en principe très fréquenté et bruyant, a épargné la boutique Muji de la foule
puisque le magasin en question se trouve dans une partie du centre très calme. Une petite
musique de fond nous aide à nous détendre ; les gens s‟arrêtaient donc volontairement pour
répondre à mes questions. Par la même, la durée moyenne des interviews a été de 13 minutes
et 11 secondes.
Pour interviewer les possesseurs de l‟iPhone, je questionnais gens posés tranquillement
dehors. Ces derniers se lâchaient beaucoup plus dans leurs réponses que dans les deux cas
précédents. Ils étaient beaucoup moins pressés et m‟ont donc consacré 16 minutes en
moyenne.
En tout, les 8 femmes et 13 hommes choisis pour les entretiens au hasard avaient en moyenne
28 ans. Si la parité entre le nombre des femmes et des hommes n‟a pas été respectée, je ne
pense pas que cela puisse avoir une influence ou fausser les résultats. Par contre, le fait que
les interviews ne se sont pas tous déroulés dans les mêmes conditions peut faire la différence.
En que plus des choses ressortent des entretiens sachant que les gens étaient pressés (Uniqlo)
ou pas (Muji, iPhone) voire assis (iPhone) ou débout (Uniqlo, Muji).
Afin de me faciliter l‟analyse des résultats, je présenterai dans la partie suivante les réponses
de tous les questionnés dans des tableaux. Afin de gagner en clarté, j‟ai décidé d‟épurer les
réponses afin de garder que l‟essentiel. Nous allons donc voir les mots-clés, mais aussi des
citations qui permettront d‟approfondir et de compéter l‟analyse.
46
Dans cette partie, nous allons nous intéresser au positionnement des individus interrogés vis-
à-vis les marques. Les résultats bruts se trouvant dans les annexes, ceux présentés ici gardent
tout de même le sens des réponses des questionnés.
Comment les interviewés se positionnent-ils par rapport aux marques ?
Y a-t-il trop de choix de produits et de marques ? Ils étaient seulement 19% (4 sur 21
interrogés) à donner une réponse affirmative à cette question. Ils disent « se prendre un peu
la tête pour choisir quoi que ce soit », « ne plus savoir exactement quoi choisir ».
"Oui! Il y a trop de produits, c'est une catastrophe ! L'autre jour je voulais m'acheter une paire
de basquets pour courir, je suis allé chez Décathlon et là! Tu as un rayon de basquets pour
faire du tennis, un rayon de basquets pour faire du fitness, un rayon de basquets pour faire de
la randonnée.. et quand j'ai enfin trouvé le bon rayon, il y a avait trop de choix !! et moi je
voulais juste une paire de pompes pour courir !!! Pour les yaourts c'est pareil, du coup pour
choisir quelque chose quand même tu te focalises sur un critère qui est peut être faux, la
marque ou le prix.. » dit un pilote militaire de 29 ans.
« Nous devrions revenir aux basiques, il y a trop de produits, nous polluons la planète. Les
gens changent de produits, d'appareils tout le temps alors qu'ils marchent encore ! Je ne vois
pas de raisons d'acheter les choses en double, voire plus!» rapporte une assistante
commerciale de 38 ans, actuellement à la recherche d‟emploi.
Le surchoix les dérange et leur complique la vie. Mais ces consommateurs sont minoritaires.
81% des interrogés pensent qu‟il n’y a pas trop de choix de produits et de marques.
« moi j'aime bien avoir le choix » (femme, ingénieur, 30 ans)
« au moins chacun peut trouver ce qu'il veut » (étudiant en théâtre, 21 ans)
« c'est bien d'avoir le choix, comme ça on est pas obligé d'acheter tous la même
chose » (homme, responsable adjoint d‟une boutique, 28 ans)
IV. Résultats de l’étude
1. Résultats généraux
47
« c'est normal de nous proposer plusieurs produits de nos jours » (homme,
webdesigner, 31 ans)
« il y a du choix mais il pourrait y en avoir encore plus" (collégienne, 14 ans)
« effectivement, il y a beaucoup de choix mais ça me dérange pas, au contraire, c'est
bien, il y en a pour tous les goûts! chacun achète ce qu'il veut, en fonction de son
budget, de ses goûts, ses valeurs » (étudiant en stylisme, 28 ans)
« on peut tout trouver et je trouve ça génial » (étudiante en ingénierie, 20 ans)
« si aujourd'hui il y a autant de produits, c'est qu'il y a des gens qui travaillent à leur
amélioration pour répondre à nos besoins» (femme, socio politologue, 34 ans)
« c'est bien d'avoir le choix, y en a pour tous les goûts, tu prends ou tu prends pas. Il
faut savoir faire les choix » (directeur d‟une agence événementielle, 28 ans)
« j'aime bien avoir le choix, c'est bien de décliner l'offre » (femme, croupier, 25 ans)
« je crois qu'il n'y a jamais trop de choix, plus j'ai le choix plus je suis heureux »
(homme travaillant dans les relations internationales, 24 ans)
« les marques, ça me dérange pas, c'est leur business et je comprends ça. Moi, les
marques, quand ça m'arrange je prends, quand ça m'arrange pas je ne prends pas »
(employé a La Poste, département publicité).
En ce qui concerne la communication des marques, seulement 7 interrogés sur 21, donc 33%
de la population étudiée, trouvent que la communication des marques est réellement
agaçante. Ils estiment qu‟il y a vraiment beaucoup trop de publicités partout et ceci les
dérange :
« Il y a trop de pub » (étudiant en fac de sport, 20 ans)
« On nous pousse clairement à l'achat par les publicités, directement ou indirectement,
que ce soit sur Internet ou les PLV. Ils essaient de nous attirer et quelques part ils y
arrivent » (un responsable adjoint d'une boutique, 28 ans)
« Oui, il y a beaucoup de pubs, certains en font plus que d'autres, mais je me suis un
peu habituée. Dans la ville ça passe encore mais par exemple en autoroute ça
dépaysage, ça cache les arbres, ça cache le soleil, ça coupe l'homme de la nature, mais
c'est l'objectif du marketing de nous orienter vers les boutiques, c'est fatiguant. »
(assistante commerciale, 38 ans)
« Les affiches sont agaçantes, mais on est conditionné dans les sociétés, on fait partie
d'une société, du système que l'on le veuille ou pas. Personnellement je trouve que
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c'est trop, c'est du matraquage. La pub nous spolie la vie » (une socio politologue de
34 ans)
« Ah oui, carrément ! j'en peux plus, ça m'agresse, tu as des images partout, on te vole
ta vision, on te vole tes oreilles, toujours la même voix dans les pubs, le jingle qui
reste dans ta tête, du coup je zappe trop la radio et la télé et finalement je les arrête. La
pub ne marche pas sur moi, ça ne m'incite pas vraiment, c'est juste chiant. Moi j'achète
un produit quand j'ai envie de l'acheter » (un pilote militaire, 29 ans).
La publicité omniprésente dérange, mais pas tout le monde. Les interrogés ont été plus
nombreux - 67% de la population - à dire que finalement, oui, il y a beaucoup de
publicités mais ceci ne les dérange pas :
« La pub, il y en partout, c'est normal, ca fait partie de la vie de tous les jours. Je n'ai
pas l'impression que ça me pousse à l'achat, mais peut-être inconsciemment, pas
directement. Pour le moment, je n'ai jamais vu une pub, et direct je suis allé acheter,
mais peut-être que, inconsciemment, la pub fait son chemin dans la tête » (étudiant en
théâtre, 21 ans)
« On est grands. A mon goût, les marques n'en font pas trop, je ne me sens pas
oppressée » (femme, ingénieur, 30 ans)
« J'ai grandi avec ça, je suis insensible quand ça me concerne pas et sensible quand ça
me concerne. L'affichage pour le lancement d'un nouveau produit c'est très bien, ça
nous informe que le produit a été lancé, qu'il existe, et cette affiche a plus d'impacte
sur moi. Je fais une distinction entre les affiches publicitaires et les affiches
d'information. Les affiches publicitaires ne marchent pas sur moi » (homme,
webdesigner, 31 ans)
« Il y a pas mal de publicités, c'est vrai mais pas trop. Par exemple là chez Uniqlo il
pourrait en mettre un peu plus, ils n'ont pas assez de pub je trouve.. » (collégienne, 14
ans)
«Il n'y en a pas trop, il faut bien que les gens connaissent les produits quand ils sortent,
c'est une façon de les en informer. C'est vrai que les pubs influencent énormément les
gens. J'avoue qu'elle m'influence un petit peu, j'aime bien essayer le nouveau, surtout
dans l'alimentaire, dans les vêtements un peu moins » (assistante médicale, 51 ans)
« La pub est nécessaire pour faire connaitre la marque. Les pubs ne me dérangent pas.
Je pense que je suis immunisé contre tout ça parce que je connais le langage des
pubs » (étudiant en stylisme, 28 ans)
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« Il y a beaucoup de pub, mais ca ne dérange pas, je me suis habitué » (étudiant en
architecture, 22 ans)
« Les pubs ne me gênent pas, j'aime bien les pubs en général, dans le métro, au
cinéma.. Après, je suis pas idiot, j'ai mon libre arbitre, mon esprit critique, les pubs ne
marchent pas forcément sur moi » (homme, responsable du recrutement, 31 ans)
« J'ai rien contre, je trouve ça normal, les marques communiquent.. Je crois qu'on est
une génération qui est habituée à ça, on a toujours vu plein de pubs à la télé. Limite,
on ne les remarque plus» (homme, employé dans les relations internationales, 24 ans)
« Je travaille dedans, la publicité c'est un business comme un autre. Il y en a beaucoup
mais ça ne me dérange pas. Je ne me sens pas agressé par la pub car je ne suis pas
obligé de prendre. La pub fait partie de notre monde, de notre société, je ne rejette
rien » (employé à La Poste, département publicité, 52 ans).
Nous voyons donc, qu‟il s‟agit des personnes conscientes de l‟omniprésence des publicités,
dans la rue, à la télé, sur Internet etc., mais ne se sentant pas « agressées » ou oppressées » par
les publicités. Selon elles, la publicité fait aujourd‟hui partie du décor, il est donc normal de la
voir partout. Dans tous les cas, parmi les interrogés, 44% de la population étudiée a une
attitude positive et 28 % - une attitude neutre envers les marques et leur
communication. Cela signifie que ces sont les individus qui, dans le premier cas, aiment ce
que font les marques ainsi que leur communication et, dans le deuxième cas, ne sont ni trop
enthousiastes ni négatifs vis-à -vis les marques.
Ils n‟étaient que 28 % à avoir une attitude négative, c'est-à-dire à exprimer leur
mécontentement envers les marques et leurs publicités agaçantes.
Pour conclure cette partie, nous pouvons dire que les interrogés ne ressentent pas
d‟oppression vis-à-vis les marques et de leurs communications. Le marché trop consumériste
ne dérange pas aussi fortement que l‟on aurait cru.
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Chaque individu a sa propre vision du monde. Avec une morale, une éducation et une logique
propre à chacun, les individus définissent les choses qui les entourent. Par la même, les
définitions diffèrent d‟une personne à l‟autre, bien que l‟on puisse y trouver des
ressemblances.
Lors de mes entretiens, je cherchais entre autres à savoir comment les individus comprenaient
la notion de simplicité. Afin d‟en apprendre plus, j‟ai divisé mes questions concernant la
simplicité en deux « parties ». D‟un côté, je tâchais de voir si les amateurs des produits de la
marque Uniqlo, Muji et Apple trouvaient ces produits simples et si oui - pourquoi. De l‟autre
côté je demandais comment les interviewés définissaient une marque, un produit ou un
service qui se veut simple. Le but est donc de confronter les deux.
Voici donc comment les questionnés définissent :
- les produits de la marque Uniqlo :
«simples, de qualité, élégants, normaux, simples, jolis, bon marché, dans le courant,
confortables, agréables, délicats, la qualité, bien finis, belle coupe, « il est plus question de
design classique », simple, basique « + », « pour le prix c'est plutôt pas mal », originaux,
bonnes finitions, bonne qualité, pas très cher, relativement bonne qualité, confortables »,
- produits de la marque Muji :
« pratiques, originaux, authentiques, natures, nécessaires, fonctionnels, simples, beaux, pas
très cher, compacts, pratiques pour le voyage, simples, neutres, sobres, jolis, sans rien dessus,
neutres, pas de logo dessus, géniaux, sans chichi, simples, nature, « matières premières
naturelles ce qui permet de penser à l'environnement », « ça peut être recyclé », fonctionnels,
japonais, simples, basiques »,
- l‟iPhone (Apple) :
« pratique, en phase avec l'époque, on a directement les informations par rapport au besoin »,
efficacité, convivialité, fonctionnels, agréables faciles à manier, indispensable, "je suis accro"
pratiques, intuitifs, attractifs, complets, « gadget, on joue beaucoup avec », complets,
« adaptables à chaque personne grâce aux applications, à la coque aussi », « c'est
technologiquement au dessus de ce qui existe sur le marché », « compliqué, pour moi c'est
qu'un téléphone », « avant j'étais habitué au Nokia qui est très simple d'utilisation. Là, je vais
pas sur Internet, c„est pas agréable, l'écran est trop petit, l'écriture est trop petite, c'est pas du
2. Résultats principaux
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tout pratique", multitâches, bien, pratiques, ergonomiques, convivialité de l'interface, bonne
qualité "j'aime pas le fait que beaucoup de gens l'ont maintenant "».
33% interviewés ont décrit le produit comme « simple », sans que je ne le leur suggère. Chose
surprenante, ce mot n‟a pas été prononcé lors des interviews concernant l‟iPhone. A la
question qui se voulait confirmer le discours des interviewés : «Ce produit est-il simple?», 20
sur 21 questionnés ont répondu oui. La seule réponse négative à cette question (donc
seulement 5% de la population étudiée) concernait l‟iPhone.
Ces réponses confirment déjà une chose très importante; les trois marques étudiées, Uniqlo,
Muji et Apple sont effectivement vues par les consommateurs comme des marques
simples.
Pour aller plus loin, j‟ai catégorisé les réponses à la première question pour essayer de voir de
quelle nature était le simple dont parlaient les interviewés. Ce qui m‟intéressait
particulièrement c‟est de voir si on allait retrouver les 3 natures de la simplicité, telles que
décrites dans la partie II. 1.1 c‟est-à-dire esthétique, cognitive et morale. Voici donc le tableau
présentant les différentes réponses classées :
élégant, bien finis, belle coupe, bonnes finitions, sobre, joli, sans
rien dessus, neutre, pas de logo dessus, sans chichi
joli, dans le courant, attractif, sans fioritures
Dimension
esthétique +
compacte, multitâches, pratique pr le voyage, ergonomique,
convivialité de l'interface confortable, pratiques, fonctionnels,
efficacité, convivial, facile à manier, intuitif, , adaptable à chaque
personne grâce aux applications, c'est technologiquement au dessus
de ce qui existe sur le marché
Dimension
cognitive
+
« c'est pas agréable », » l'écran est trop petit », « l'écriture est trop
petite », « c'est pas du tout pratique »
-
nature, « matières premières naturelles ce qui permet de penser à
l'environnement », « ça peut être recyclé »
Dimension
morale +
Comme on le voit bien, le simple n‟est pas aussi simple que l‟on croit et peut avoir différentes
facettes en fonction du bien que l‟on décrit, de ses fonctions, de son utilité mais aussi des
connaissances de l‟utilisateur. On retrouve bien la structure en 3 dimension, telle que citée et
exposée dans les parties précédentes.
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La dimension qui ressort plus que les autres c‟est la dimension esthétique. Les interviewés
choisissent Uniqlo, Muji ou Apple parce que ces marques proposent des produits attractifs de
point de vue esthétique, à la mode, sans trop de motifs ou fioritures, jolis et bien faits. Ils sont
nombreux à souligner qu‟ils aiment les produits sans logo visible, ce qui permet de laisser
beaucoup de place à l'originalité. Ce qui est frappant c‟est que 10% des interviewés pensent
que dans les objets des marques simples, il n‟y a « rien d‟innovateur » ou qu‟il « n‟y a pas de
recherche » alors que justement ces marques consacrent une part importante de leur budget à
l‟innovation et recherche.
Néanmoins, ils étaient quand même 95% à choisir les produits pour leur design simple ; il est
donc clair que les consommateurs attachent une grande importance à la beauté des objets qui
doivent tout de même s‟inscrire dans la simplicité.
En deuxième position, nous remarquons que la dimension cognitive de la simplicité joue un
rôle important dans les choix de produits par les consommateurs. Cette autre nature de la
simplicité ressort particulièrement dans le cas des biens électroniques (ici l‟iPhone), mais pas
uniquement. Ce qui est important pour les consommateurs c‟est surtout l‟ergonomie, la
fonctionnalité et la convivialité. Ils veulent un produit facile à utiliser sans « se prendre la
tête ». De l‟autre côté ils recherchent des objets compacts, multitâches et pratiques. Il s‟agit de
la simplicité dans le sens que tout le monde peut utiliser le produit de par son côté très intuitif
et pragmatique.
Lors de mes interviews, j‟ai également remarqué la dimension morale de la simplicité
ressortir, mais beaucoup moins que les deux dimensions précédentes. En ce qui concerne les
valeurs que les « marques simples » véhiculent, il s‟agit principalement de la convivialité
mais aussi le côté jeune et moderne des choses. De plus, du fait de ne pas afficher une marque
(produits « no logo » visible) on ne montre pas l'appartenance sociale; ce qui est très
important aux yeux des consommateurs interviewés. Les interviewés associent le plus souvent
le mot « morale » au développement durable et les produits équitables et ne voyaient donc pas
de lien entre la morale et Muji, Uniqlo ou Apple.
En conclusion de cette première approche nous pouvons déjà constater que les
consommateurs de Muji, Uniqlo et Apple associent réellement ces marques à la
simplicité.
53
En fin de l‟interview, les questionnés ont été demandés de donner une définition d‟une
marque, d‟un produit ou d‟un service simple. Je ne souhaitais pas leur poser cette question au
début, lors de définition des articles de Muji, Uniqlo et Apple, pour ne pas les influencer.
L‟analyse des réponses a montré que la description donnée pour définir les produits de
Uniqlo, Muji et Apple correspond aux adjectifs définissant une marque simple. Ceux-ci se
retrouvent parfaitement cadrés dans les 3 dimensions de la simplicité, qui, par la suite,
résument la notion de la simplicité.
Les personnes interrogées savent très bien quel type de produits de ces marques peuvent leur
proposer, ils sont conscients de caractéristiques/qualités des produits. Pour 66,7% des
interviewés le choix de ces marques simples a donc été conscient et réfléchi. Nous
uni, « avec juste une petite touche
qui fait que l'on se démarque sans
être trop voyant, discret, bien
coupé, sans logo, classique,
design minimaliste, beau, pas
trop de motifs, sobre, sans
tapage, pas trop tape à l‟œil,
transparent, « esthétiquement
neutre » fonctionnel, « beaucoup de
savoir faire utile et une petite
pointe de créativité », facile
d'emploi, pas compliqué,
utilisation pratique de l'objet,
nécessaire, qui ne cherche pas à
compliquer les choses, pas de
complication, intuitif, adaptable
pour tout le monde, « produit
pour lequel il ne faut pas de
longues procédures pour pouvoir
l'utiliser », répond aux besoins,
produits utiles, « facilité
d'utilisation », « où on trouve tout
de suite l‟utilité »
pas de superflu, pas trop
sophistiqué,
sage d'une façon petite, épuré,
original, honnête, qui revient un
peu à la nature élémentaire, qui a
une éthique, naturel, pur,
moderne, bon rapport qualité/
prix agréable, appréciable, « sans
trop de composant », « sans trop
d'options »
Définition
d’une marque simple
Dimension
esthétique
Dimension
cognitive
Dimension
morale
objets formés d'éléments
peu nombreux
+
peu compliqués, faciles à
comprendre et à utiliser
+
qui se présentent
sous une forme dépouillée
=
SIMPLICITÉ
Structure
en 3 dimensions Définition de la simplicité
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constatons qu‟elles ont préféré Uniqlo, Muji ou Apple délibérément et ceci justement pour
leur simplicité. Voici comment elles expliquent leur choix :
Uniqlo
"Jai déjà effectué des achats dans cette enseigne, ça m'a plu"
"J'étais sur leur site Internet et la collection m'a plu. Je cherchais des vêtements avec des
motifs mangas, et j'en ai trouvé sur le site. De temps en temps je retourne sur le site pour voir
s'il y a du nouveau. C'est unique »
" On m'a conseillé cette marque"
"Je suis venu pour voir les jeans, j'ai trouvé un jean et j'ai craqué pour les autres articles.
C'est abordable donc c'est pour ca que je vais venir acheter mon pull ici, aussi"
"J'ai fait d'autres magasins avant de venir chez Uniqlo mais soit ce n'était pas dans mon
budget soit je ne trouvais pas ce que je voulais"
"J'ai déjà acheté chez Uniqlo et je trouve que c'est une bonne qualité pour le prix
finalement pas très élevé. Même après le lavage, mon ancien jean est resté comme avant, ça
se délave pas"
"Je savais que j'allais trouver ce que je cherchais, des basiques, en plus il y a un bon rapport
qualité prix"
Muji
"j'aime bien les basiques"
"C'est simple, j'admire le design. Je viens de Sao Paolo et là bas il n'y a pas de magasins
Muji, donc c'est d'autant plus unique et original pour moi"
"Je savais que j'allais y trouver les produits que je cherchais. Les lignes sont très épurées, je
n‟aime pas les choses flashy "
"Je connaissais la marque car j'ai déjà fait des achat chez Muji"
"J'achète toute la papeterie chez Muji"
"Je connais le magasin, il y a beaucoup de trucs sympas"
"Je connais cette marque, j'aime bien"
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Les interviewés ont choisi ces marques parce qu‟elles proposent des produits que ces derniers
recherchent : des produits simples, basiques à des prix abordables. Les réponses à la question
«Ce type de produit vous donne-t-il l’impression de faire partie d’une
communauté? » expliquent en partie pourquoi les consommateurs choisissent cette marque
et compètent donc l‟analyse.
Non 66,7%
"Au contraire, on fond dans la masse."
"Pas du tout. Je ne cherche pas à ressembler à quelqu‟un. Je cherche
plutôt à me correspondre plutôt que à un groupe."
"Je ne pense pas qu'il y ait une communauté qui s'habille chez Uniqlo
ou sinon je ne l'ai pas encore repérée."
"Pas du tout, ce sont justement des produits passe partout, il n'y a même
pas de logo visible!"
"Pas du tout, le but est de fondre dans la masse."
Apple
"Parce que les gens en parlaient, je le voulais. Ce téléphone m'a séduit. Je me suis intéressé
au produit, j'ai vu qu'il était bien.
Apple travaille beaucoup pour rendre le produit simple pour tout le monde"
"Je le voulais parce que pour les mails et Internet ce téléphone est bien mieux que les
autres marques. C'était plus le choix par rapport à l'iPhone même qu'à la marque Apple"
"parce que c'est la meilleure, j'aime bien la marque"
"J'ai essayé beaucoup de téléphones tactiles et avec des applications et j'ai trouvé iPhone le
plus complet, c'est le meilleur"
" On en parlait tout le temps et partout. Je voulais l'essayer.."
"Je l'ai acheté par l'effet de curiosité. Je suis déçu, je l'ai payé cher, je paie mon abonnement
cher et tout ce qu'on promet n'est pas donné.
Je n'ai jamais regardé la télé dessus, j'ai pas réussi, le débit est très lent, je vais pas sur
Internet car c'est compliqué. Dès que mon abonnement se termine, je vais donner mon iPhone
à ma fille et moi je vais me prendre un Nokia."
"J'ai eu un petit déclic quand j'était à l'étranger, j'étais avec un gars qui avait un iPhone et qui
m'a montré un peu les applications. On était paumés mais il a sorti son iPhone et m'a dit "
regarde j'ai un GPS, donc on est là, on doit marcher par là.." je me suis dit c'est fantastique
ce truc, ensuite il m'a montré d'autres applications et ça m'a convaincu"
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"Pas du tout, tout le monde a un iPhone. Avant quand je l'ai acheté j'en
étais fier! C'était quelque chose d'exclusif""
"Non, je n‟appartiens pas à Mac. Je pense que ceux qui n'ont pas
l'iPhone pense qu'on forme une communauté, alors que c'est pas vrai."
"Pas plus que ça, aujourd'hui presque tout le monde en a un. Sur
l'internet peut être il y a une communauté des gens qui ont un iPhone,
ils se passent des bons plans .. "
"Pas du tout, tout le monde en a un! (iPhone) »
"Ce sont des produits passe partout. Je n'aime pas les gros logos
reconnaissables"
"Pas du tout, ce sont des produits de bonne qualité mais il y a que moi
qui le sais."
Oui
28,6%
"Oui, à un groupe des authentiques."
"Oui, les gens aimant la modernité."
"Oui, la communauté des gens qui ont l'habitude des produits Apple,
plutôt les jeunes."
"Un petit peu, les accros, les autistes qui passent leur temps sur l'iPhone.
Presque tous mes amis ont un iPhone."
"Ceux qui sont sensibles à l‟environnement, et puis ceux qui sont
sensibles à ce qui les entoure. Les personnes plutôt aisées aussi."
"Les personnes qui aiment le japonisme, le minimalisme, la modernité,
..les gens branchés"
Oui &
Non 4,8% "En quelque sorte, car ces vêtements ont des motifs manga dont je suis
fan."
Comme on peut le voir, la majorité des individus (66,7% des interviewés) achetant des
marques simples les choisissent pour ne pas se démarquer et passer inaperçu. Ils sont
fidèles à eux-mêmes et ne souhaitent ressembler à personne.
De l‟autre côté, ils sont 28,6% à choisir ces marques parce qu‟ils estiment que justement ces
marques représentent des groupes de gens authentiques, modernes et plutôt jeunes, les
gens aimant le minimalisme et sensibles à ce qui les entoure. C‟est donc la simplicité de la
marque qui la différencie finalement des autres marques.
57
Bien qu‟ils ne connaissent pas beaucoup de détail sur la marque-même (développement,
implantations, éthique..), près de 58% des interrogés s’identifient à la marque mais c‟est
plus une question de goût que de valeurs. Les gens apprécient les objets basiques, pratiques et
originaux. Pour me donner des exemples des marques / produits / services simples, les
interrogés ont cité 8 fois la marque Apple, 7 fois Muji, et 6 fois Uniqlo. Ils considèrent
également H&M, IKEA, Zara et des Fast Foods comme McDonald‟s et Quick comme des
enseignes simples.
En second lieu, nous allons nous intéresser à l‟hypothèse d‟un comportement spécifique
que peuvent éventuellement avoir les consommateurs vis-à-vis les marques et leur
communication.
Lorsque les interviewés souhaitent s‟acheter un produit en particulier, savent-ils où le
chercher? J‟ai étudié leur réponses pour découvrir s‟ils savaient d‟avance dans quels magasins
ils allaient se rendre ou leur shopping se faisait plutôt au hasard. Rentrent-ils dans n‟importe
quelle boutique ou ont-ils des magasins préférés?
14% des interrogés font les magasins au hasard. Lorsqu‟ils cherchent un produit, ils
entrent dans les boutiques qu‟ils trouvent sur leur route. "Je le fais un peu au hasard, c'est
surtout une question de budget" dit une étudiante en ingénierie de 20 ans.
Ils sont un peu plus nombreux à répondre par « oui & non ». 24% des enquêtés ont dit qu‟ils
faisaient leur choix souvent aussi par rapport à leur budget. « Ca dépend ce que je recherche,
mais par exemple je sais que pour les jeans ça sera H&M et pour les t-shirt - Uniqlo » nous dit
un étudiant en fac de sport, 20 ans.
Néanmoins, ils sont tout de même 62% à avoir des boutiques préférées où ils retournent
souvent.
« Je me rends compte que c'est toujours les mêmes, par exemple pour les jeans j'achète
pratiquement toujours chez GAP ou chez Levis, mes chemises viennent de chez Zara,
c'est plus par type de produit » (homme, webdesigner, 31 ans)
« Je réfléchis un peu où je vais aller, c'est soit Uniqlo, soit Zara ou H&M «
(collégienne, 14 ans)
« Oui, je cible» (femme, socio politologue, 34 ans)
« Oui, je le sais d'avance, après je sais pas si je vais y trouver ce que je cherche, mais
j'ai des magasins préférés, certes » (directeur d'une agence événementielle, 28 ans)
58
« Oui, je le sais d'avance» (femme, croupier, 25 ans)
« Oui, si je sais ce que je veux, j'aime bien aller direct dans le magasin. Je prends ce
que je veux » (Pilote militaire, 29 ans)
Puisque la majorité a répondu par l'affirmative à cette question, nous pouvons donc en
conclure que les individus ne sont pas des « moutons » qui suivent qui que se soit mais ont
leur préférences et font leur choix consciemment. Ils savent ce qu‟ils veulent. Les
réponses à la question suivante ne font que confirmer ce constat puisque 76% sont attachés
à certaines marques et, entre autres, à quelques marques considérées comme simples :
« J'aime bien les jeans de chez Uniqlo dons forcément je retourne plus souvent. Après
c'est sûr que dès qu'on aime par exemple une coupe de jean on reste plutôt fidèle à la
marque" (homme, responsable adjoint d'une boutique, 28 ans)
« Dès que j'achète un truc sympa chez une marque, après j'y retourne » (assistante
médicale, 51 ans)
« J'aime bien Camaïeu, il y a plein de couleurs et du choix. J'aime Darty, car il y a
tout, la Fnac pour la même raison.. Pimky car je trouve toujours ma taille, vu que je
suis très petite, j'aime cette marque même si ca n'a rien à voir avec Camaïeu, mais je
peux y trouver des vêtements qui correspondent à mon style » (assistante
commerciale, 38 ans)
« J'aime le style minimaliste. Pour les vêtements j'achète : Acne Jean, Uniqlo, H&M,
les vêtements des stylistes brésiliens, et pour les meubles : Muji, BHV, IKEA.. »
(étudiant en stylisme, 28)
« Oui, effectivement, car je retrouve les valeurs qui me sont chères : le bien-être,
l'esthétique parce que je suis une femme et chaque femme aime bien se mettre en
valeur (pas pour les autres mais pour soi même). Mes marques préférées c'est :
Sephora, Marionnaud, Galerie Lafayette, IKEA, GAP, New Look, H&M, M&S Mode
- pour les personnes fortes.. » (femme, socio politologue, 34 ans)
« Oui. Toutes ces marques sont dans des centres commerciaux, on est dans un système
de la globalisation, on ne peut pas aller au-delà de ça, et c'est une surprise pour moi de
trouver Muji ici, dans le centre commercial" (femme, socio politologue, 34 ans)
« Je reviens souvent non seulement aux mêmes marques mais aux mêmes boutiques,
ça dépend de l'accueil que j'ai eu etc , je suis plutôt fidèle comme
consommatrice (rires) » (femme, croupier, 25 ans).
59
« Oui, complètement. J‟aime Ralph Laurent, Audi, Galerie Lafayette, Mont Blanc.
C‟est un style chic, j'aime de beaux objets» (homme, responsable du recrutement, 31
ans).
Les 24 % restant, ce sont des consommateurs qui ne s’attachent pas aux marques, et
ceci pour de diverses raisons. « Etes-vous attachés à certaines marques ? » :
« Avant oui, maintenant non. Je vais là où c'est simple et pas cher, mais comme ça
change tout le temps, je ne m'attache pas vraiment à ces marques » (étudiant en fac de
sport, 20 ans)
« Pas plus que ca, j'achète ce qui me plait, c'est tout, mais je peux acheter n'importe
où » (femme, ingénieur, 30 ans).
Si les consommateurs affirment aimer et s‟attacher à certaines marques, cela voudrait-il pour
autant dire qu‟ils s‟opposent à d‟autres?
Y a-t-il des produits ou marques que vous boycottez? 53 % des interrogés disent ne pas
boycotter de marques :
« A priori non, mais après c'est aussi une question de budget" (homme, responsable
adjoint d'une boutique, 28 ans)
« Certes, je préfère les produits écologiques, car c'est quand même notre avenir, ou
par exemple les produits équitables, mais j'achète de tout finalement » (étudiante en
ingénierie, 20 ans)
« J'irais pas travailler pour les gens qui ont les pratiques qui ne correspondent à mes
valeurs, mais sinon regardez, les chaussures Nike ont été fabriquées pendent
longtemps pas des petits enfants et après boycottées et pourtant Nike reste une des
marques les plus vendues.. » (femme travaillant dans la mode, chaussures, 30 ans)
« Non, je m'en fiche » (coordinateur informatique, 26 ans)
« Non, je ne boycotte pas mais j'évite certaines choses. Par exemple j'achète pas les
produits très chers, c'est pas seulement une question de budget, c'est juste que j'ai du
respect à l'argent que je gagne, je vais pas donner à Ralph Laurent juste parce qu'il y a
l'étiquette.. » (Employé à La Poste, département publicité, 52 ans)
En même temps ils sont tout de même 47% à penser s’opposer à quelques marques, et ceci
pour diverses raisons. Regardons donc leurs réponses :
60
« En alimentaire, je ne suis pas trop grandes marques, j'ai bossé dans la pub et je sais
que c'est du bidon. Il y a un coût énorme dans le marketing qui est dans le produit, et
la qualité ne suit pas forcément. Je suis un peu pareil dans le reste. Pour les
vêtements, je vais allez chez h&m ou Uniqlo, ils ne font pas forcément une démarche
pour la marque mais plus pour un style particulier, les valeurs et peut être aussi le
prix » (homme, webdesigner, 31 ans)
« Oui, il y a des marques que je n'aime pas trop .. Alors par exemple j'achète plus
Benetton parce qu'à un moment donné il avait fait des publicités que j'aimais pas trop ,
j'avais trouvé ça un peu déplacé, les pubs étaient un peu racistes. Pour la marque
même, je trouve que c'est un peu trop cher par rapport à la qualité qu'ils proposent.
Sinon, dans l'alimentation il y a aussi des marques que j'achète pas parce que je trouve
que c'est pas de la bonne qualité. J'achète jamais chez Lidl, Ed (assistante médicale,
51 ans)
« Je n'aime pas la marque Kaporal, car je trouve que c'est très populaire. Je n''aime pas
les endroits populaires comme par exemple les halles.37
J'aime pas des logos sur les
vêtements, sur les objets. Je n‟achète pas les cosmétiques qui sont testés sur les
animaux, c'est un problème moral, j'aime trop mes chats. Je n'achète pas Conforama,
c'est trop populaire et moi j'aime quand c'est exclusif. Je n'aime pas la marque gilette
mais je l'achète quand même" (étudiant en stylisme, 28)
"Oui, il y a des choses que je refuse. Pas besoin d'acheter des marques quand il s'agit
d'alimentation, parce que je trouve qu'il faut pas chercher du luxe la dedans. On a déjà
le luxe de pouvoir manger, il ya des gens qui meurent de faim et on ne peut pas se
permettre de penser à ça, sinon c'est de l'indécence. Pour le téléphone portable,
j'achetais toujours des Nokia car j'ai toujours été satisfaite. J'étais très fidèle à cette
marque. Mais dernièrement on m'a offert un iPhone en pensant me faire très plaisir
mais je n'aime pas, ça n'a donc rien à voir avec ma volonté. Si j'avais dû faire le choix
de téléphone, j'aurais acheté le dernier Nokia. Pourquoi Nokia ? parce que c'était le
premier téléphone que j'ai eu et puis parce que j'ai rencontré une personne qui
travaillait chez Nokia et qui était responsable de commercialisation de Nokia au
niveau européen. Il m'expliquait les problèmes de l'environnement, les problèmes
auditifs que les gens pouvait avoir en utilisant les téléphones portables, il y a tout un
tas d'enquêtes qu'ils ont menées, des travaux, qu'il m'a expliqué avec tellement
d'humanisme que je me suis dit , voilà, c'est quelqu'un qui y croit, Nokia fait quelque
37 L‟entretien se tient au Forum des Halles
61
chose de bien. Sinon, j'achète pas la marque turque Ulker, rien que pour boycotter le
premier ministre, car c'est sa marque à lui. » (femme, socio politologue, 34 ans)
« Oui, ça m'arrive. Je boycotte Nike, ça m'a dégoûté de savoir comment ils faisaient »
(Pilote militaire, 29 ans)
« Oui, il y a des magasins que j'élimine. Je boycotte par exemple une marque qui me
donne l'impression d'appartenir à une communauté, moi, ça ne m'intéresse pas. J'aime
pas les gros logos des marques que tout le monde connait. Je porte un T-shirt avec un
logo énorme, certes, mais c'est une marque que peu connaissent » (directeur d'une
agence événementielle, 28 ans
« Oui, je boycotte les campagnes aériennes low cost (easy jet, ryan air..) car je pense
que la sécurité est vraiment mise de côté et il y a moins de confort » (femme, croupier,
25 ans).
Nous voyons bien qu‟ils sont presque aussi nombreux à penser s‟opposer à certaines marques
ou produits que ceux qui ne s‟opposent à rien. Pour la question de la résistance, les résultats
ne sont pas aussi clairs et prononcés que pour toute autre question de mon questionnaire.
Nous allons nous pencher plus sur cette question dans la partie « Discussion ».
En tout cas, 91% de la population étudiée disent ne pas consommer des produits exprès pour
s‟opposer aux produits concurrents. Ils « n‟en veulent à personne » et ne rentrent pas dans le
jeu aussi poussé de la résistance.
62
La simplicité peut être ou pas considérée comme une forme de résistance à la consommation?
Afin de répondre à cette question, il convient de confronter les résultats de mon étude avec
l‟hypothèse de départ.
Nous avons vu dans la partie précédente que la population étudiée, c'est-à-dire les individus
achetant des produits de Muji, Uniqlo et d‟Apple, choisissent ces marques consciemment et
ceci entre autres pour leur simplicité. Ce qui est certain, c‟est que les consommateurs de ces
trois marques associent réellement Muji, Uniqlo et Apple à la simplicité.
De plus, dans les produits et marques en question, nous avons retrouvé les trois dimensions de
la simplicité : esthétique, morale ou cognitive. C‟est la dimension esthétique qui est la plus
présente : 95% des interrogés ont constaté choisir les produits pour leur design simple. Les
interviewés aiment Uniqlo, Muji et Apple parce que ces marques proposent des produits
attractifs (jolis) sans fioritures, sans logo visible et « dans le courant ». L‟esthétique épurée
des produits joue un rôle important dans les choix des marques par les consommateurs.
La dimension cognitive ressort aussi des discours des consommateurs. Elle est
particulièrement présente dans le cas des biens électroniques. La fonctionnalité et la facilité
d‟appropriation d‟un bien font que les individus choisissent des produits simples, comme par
exemple l‟iPhone de la marque Apple.
En ce qui concerne la dimension morale de la simplicité, celle-ci est également présente dans
les commentaires des interviewés mais beaucoup moins que dans les deux cas précédents. Les
valeurs chères aux consommateurs sont notamment la convivialité des produits mais aussi la
modernité. Ne pas monter l‟appartenance sociale grâce aux produits « passe partout » est une
des raisons de choix des produits simples.
Cette description des produits de Muji, Uniqlo et Apple mais aussi la définition de la
simplicité vue par les interviewés rentrent parfaitement dans la description du simple, donnée
dans la partie théorique de ce mémoire. Les interrogés définissent la simplicité comme les
objets formés d‟éléments peu nombreux, faciles à utiliser et se présentant sous une forme
dépouillée. 66,7% des interviewés choisissent ces marques consciemment parce que leurs
V. Discussion
63
produits leur apportent ce qu‟ils recherchent au niveau esthétique, cognitif et moral. De plus,
ces produits et marquent leur permettent de ne pas ressembler aux autres et passer inaperçu.
Après cette analyse, nous pouvons donc constater que, effectivement, il y a des individus
qui préfèrent les choses simples. Parmi ces choses simples nous pouvons au moins citer
des marques étudiées dans le présent mémoire : Muji, Uniqlo et Apple.
L‟étape suivante est de réfléchir si cette envie des biens et marques simples ne serait pas
causée par une opposition vis-à-vis les marques proposant des produits plus « compliqués ».
Les consommateurs choisissant les marques simples ont un comportement particulier vis-à-vis
les marques et leur communication? S‟agirait-il d‟un comportement de résistance ?
Mon étude a montré que 62 % des interrogés constatent avoir des préférences pour certaines
marques, et parmi elles, des marques simples. Ils se sentent attachés en quelque sorte à ces
marques parce que celles-ci savent répondre à leurs besoins. Les consommateurs font leur
choix consciemment. Mais un attachement à une marque simple équivaut pour autant à une
opposition à une autre marque, notamment celle proposant des produits « plus compliqués » ?
Comme nous l‟avons vu dans la partie théorique, les raisons de l‟opposition aux marques
peuvent être multiples. La simplicité pourrait éventuellement être une de ces formes mais il y
a plusieurs conditions qui devraient être remplies. Nous allons donc d‟abord reprendre la
définition de la résistance afin de la confronter aux résultats de l‟analyse présentés dans la
partie précédente.
Dominique Roux, chercheuse en marketing sur la résistance du consommateur définit la
résistance comme « un ensemble de formes variables d‟opposition des situations de pression
ou d‟influence perçues dans lesquelles des pratiques, des logiques et des discours marchands
sont jugés dissonants ». Le consommateur qui résiste a donc une volonté de ne pas se
soumettre à quelqu‟un ou quelque chose, et essaie donc de ne pas céder à ses volontés, son
emprise ou son influence. Il trouve en lui une force morale nécessaire pour affronter les
tentations et les offres des entreprises et pour s‟opposer à leur volonté d‟achat. Est-il le cas
dans le comportement des consommateurs choisissant les marques simples ?
Parmi les interviewés, 53 % des interrogés disent ne pas avoir de comportement de
résistance. Si les consommateurs eux-mêmes ne se voient pas comme des consommateurs
64
résistants, et ils sont majoritaires à donner cet avis, la simplicité qu‟ils aiment tant ne peut
donc pas, à priori, être considérée comme une forme de résistance. 53 % des interviewés
disent ne s‟opposer ni à des produits ni à des marques en particulier, et vu ces résultats, nous
constatons qu‟ils choisissent le simple par une préférence et non pas par une opposition à
quelque chose.
Mais ils sont tout de même 47% à dire qu’ils s’opposent à certaines marques, se
considérant comme des consommateurs résistants. Néanmoins, le fait qu‟ils le pensent est une
chose, la signification de leur discours en est une autre. Les explications données par les
consommateurs sont-elles justes ? Il convient de regarder leurs propos de plus près. Voici
donc les réponses des interviewés pensant être des consommateurs résistants :
Y a t il des marques / produits auxquels vous vous opposez ?
Produit ou
marques
Fiche
signalétique
Explication Type de
contrainte
Les slims
Etudiant en
théâtre, 21 ans
Question de goût
Esthétique
Les grandes
marques
Homme,
webdesigner, 31
ans
« J'ai bossé dans la pub et je
sais que c'est du bidon. Il y a
un coût énorme dans le
marketing qui est dans le
produit, et la qualité ne suit
pas forcément »
Morale
La marque Benetton
-/-
Assistante
médicale, 51 ans
J‟ai trouvé les publicités
déplacées, un peu racistes »
« C‟est trop cher par rapport à
la qualité qu‟ils proposent »
Morale
Contrainte
Budgétaire
La marque Benetton
Une marque des
produits de beauté
(la personne n‟a pas
souhaité citer le
nom)
Assistante
commerciale, 38
ans
« Ils ont mélangé toutes les
cultures et tout, c'était pas
harmonieux, c'était moche.
J'aime bien les produits de
Benetton mais leurs publicités
provocantes j'aime plus.
La personne n‟a pas été
embauchée dans la marque
dont elle aimait pourtant les
produits.
Morale
Morale
La marque Kaporal Etudiant en « Je trouve que c'est très Esthétique
65
Peut-on voir des variables d‟opposition dans leurs discours ? Oui. Effectivement ces individus
disent ne plus acheter certaines marques ou certains produits par exemple les vêtements
Benetton, les produits de marque dans l‟alimentation, les produits Conforama etc. Mais il
s‟agit ici plutôt d‟un acte individuel qu‟organisé et il est clair que ces individus ne cherchent
pas nécessairement à modifier radicalement l‟état du monde.
Certes, il y a la question de l‟esthétique ou de la morale des produits / marques mais nous ne
pouvons pas dire que ces individus-là s‟opposent à ces marques / produits parce que celles-ci /
ceux-ci ne sont pas esthétiquement ou moralement simples. Il s‟agit plutôt d‟une fuite de
Les produits testés
sur des animaux
Conforama
stylisme, 28 ans
populaire, j‟aime pas les gros
logos »
Je n'achète pas Conforama ,
c'est trop populaire et moi
j'aime quand c'est exclusif"
Morale
(appartenance)
Morale
Esthétique
Morale
(appartenance)
Les produits de
marque dans
l‟alimentaire.
La marque turque
Ulker
Femme, socio
politologue, 34
ans
« Je trouve qu'il faut pas
chercher du luxe la dedans. On
a déjà le luxe de pouvoir
manger, il ya des gens qui
meurent de faim et on ne peut
pas se permettre de penser à
ça, sinon c'est de l'indécence »
Pour boycotter le Premier
Ministre auquel la marque
appartient.
Morale
Morale
Les marques
donnant
l‟impression
d‟appartenir à une
communauté.
Directeur d'une
agence
événementielle,
28 ans
Je boycotte par exemple une
marque qui me donne
l'impression d'appartenir à une
communauté, moi, ça ne
m'intéresse pas. J'aime pas les
gros logos des marques que
tout le monde connait
Morale
(appartenance)
La marque Von
Dutch
Homme,
designer, 25 ans
C‟est extrêmement laid Esthétique
Les campagnes
aériennes low cost
Femme, croupier,
25 ans
Je pense que la sécurité est
vraiment mise de côté et il y a
moins de confort.
Confort, sécurité
Nike Pilote militaire,
29 ans
« Ca m'a dégoûté de savoir
comment ils faisaient"
Morale
66
produits qui sont « laids », populaires ou ayant une communication pas harmonieuse voire
raciste. La contrainte budgétaire doit quant à elle être exclue, puisque pour parler de
résistance, le consommateur doit avoir une volonté et une force morale de résister, alors que
dans le cas où nous trouvons certaines marques chères il s‟agirait juste de revenus non
suffisants.
Le consommateur qui résiste doit, à la base avoir une attitude négative vis-à vis les marques et
leur communication. Avant qu‟il ait un comportement résistant, il doit y avoir des choses qui
les dérangent sur le marché ou dans les modes actuels de consommation. Ainsi, si c‟est le cas,
il doit trouver en lui une force morale lui permettant d‟affronter les tentations et les offres des
entreprises et pour s‟opposer à leur volonté d‟achat. Nous parlons donc d‟un acte volontaire et
intentionnel qui vise à mettre en échec une force jugée oppressive (Roux, D., 2009).
Pouvons-nous remarquer des situations de pression ou d‟influence ? Afin de le vérifier, nous
devons nous référer à d‟autres résultats de l‟analyse.
Sur 21 interviewés, 10 personnes se disent consommateur / consommatrice résistant,
autrement, 47% de la population étudiée se déclarent comme tel. Si on reprend la
classification de la résistance aux firmes de Roux (2009), nous voyons bien que seules actions
catégorisées dans l‟esprit du consommateur comme résistantes peuvent être considérées en tant
que telles par les observateurs.
Dans le cas de mon analyse, certains consommateurs déclarent résister réellement à des
marques ou produits, et donc remplissent ainsi la première condition pour que leur
comportement puisse être classé comme résistant. Leurs actions sont-elles perçues par les
marketeurs ou les firmes comme résistantes ? La réponse est non. Il s‟agit des actions
minimes, insignifiantes, absolument pas organisées mais individuelles. Selon le tableau de
Roux, nous pourrions éventuellement classer le comportement des interviewés en question
comme « Résistance volontaire et non perçue » ce qui voudrait dire qu‟il s‟agit tout de même
de résistance, mais non communiquée.
67
L‟acte est catégorisé comme
résistant par le consommateur
L‟acte est catégorisé comme
résistant par les observateurs
extérieurs
Type de résistance
Oui
Oui Résistance volontaire et perçue
Oui
Non
Résistance volontaire et non
perçue
Non Oui Perception erronée de la
résistance par les observateurs
Non Non Absence de résistance
Mais dans le cadre de mon analyse s‟agit-il vraiment d‟une résistance ? Ma réponse est non.
Je vais essayer de le prouver par l‟interprétation plus détaillée des résultats de l‟étude.
Comme je l‟ai dit plus haut, 47% de la population étudiée se déclarent comme un
consommateur résistant. Il convient à présent de confronter leurs propos à leurs réponses à
une autre question : « Percevez-vous les marques et leur communication de façon positive,
neutre ou négative ? »
UNIQLO
Consommateur résistant ? non non
oui non
oui
non oui
Attitude vis-à-vis les
marques et leur
communication
positive négative positive plutôt
négative
neutre positive positive
MUJI
Consommateur résistant ? oui oui non non
non
oui oui
Attitude vis-à-vis les
marques et leur
communication
négative positive négative neutre positive négative neutre
APPLE
Consommateur résistant ? non non oui oui non non oui
Attitude vis-à-vis les
marques et leur
communication
neutre positive neutre positive positive neutre négative
68
Sur ce 47% des « consommateurs résistants » il n‟y a que 30% qui perçoivent les marques et
leur communication de façon réellement négative. Ils trouvent qu‟il y a actuellement trop de
choix de marques et de produits. Les produits de différentes marques se ressemblent ce qui
fait perdre encore plus de temps à choisir un bien. De plus en plus de gens achètent de
nouveaux produits inutilement en double voire plus ce qui augmente la pollution de la
planète; selon certains, le surchoix de produits et de marques est donc très néfaste et
dérangeant.
Parmi ces « consommateurs résistants », 40% perçoivent les marques et leur communication
de façon positive et 30 % - neutre. Ils acceptent le monde, les marques et leur communication
tells qu‟elles sont, ou bien ils « font avec » et essaient de ne pas y prêter trop d‟attention.
Il est clair que les réponses à la question « Pensez-vous vous opposer (résister) à certaines
marques ? » ne sont pas aussi claires et parlantes que les réponses aux autres questions. La
difficulté d‟analyse repose justement sur ce point là. Même si presque 50% des interviewés
ont répondu s‟opposer à certaines marques ou produits, leur propos ne peuvent pas être
retenus comme un comportement résistant.
Maintenant, il est intéressant de regarder les résultats de toute la population et non seulement
de ceux qui se disent « résistants ». Afin de pouvoir classifier un comportement de résistant,
le consommateur doit éprouver une sorte de « ras le bol » voire de dégout envers les marques.
Et dans le cadre de mon étude, ceci n‟est pas le cas ! Les consommateurs sont majoritaires à
dire qu‟ils ne se sentent pas agressés par les outils marketing que les marques emploient. Les
individus ne sont pas oppressés. 81% des interrogés pensent qu‟il n‟y a pas trop de choix de
produits et de marques. Ils aiment bien avoir le choix et être sûrs qu‟ils trouveront quelque
chose dans la gamme proposée qui leur correspond. En ce qui concerne la communication des
marques, 67% de la population étudiée ne la trouvent pas agaçante. Ils ne se sentent pas
poussés à l‟achat et estiment que les publicités font partie intégrante du décor et de la vie de
tous les jours. La publicité ne les dérange donc pas.
Afin de résumer ces observations, il convient d‟ajouter que parmi les interrogés 44% de la
population étudiée a une attitude positive et 28 % - une attitude neutre envers les marques et
leur communication. Nous pouvons dire que les interrogés ne ressentent pas d‟oppression vis-
à-vis les marques et leur communication et donc de ce fait ne peuvent pas avoir un
comportement de résistance. Par la même, nous ne pouvons pas considérer la simplicité
comme une forme de résistance à la consommation.
69
Depuis quelques années, nous avons remarqué que, de plus en plus d‟individus se dirigeaient
vers le simple. Les marketeurs parlent souvent des produits basiques ou du « retour au
simple », c'est-à-dire au produit et ses fonctionnalités premières. Choses « simples » ne veut
pas dire « simplistes », bien au contraire, il s‟agit des produits réfléchis, longuement étudiés
donc souvent innovants. Derrière l‟idée de simple il y a donc des choses beaucoup plus
complexes. La simplicité peut prendre plusieurs facettes : il peut s‟agir de la simplicité
esthétique, morale ou cognitive des objets, services ou marques.
De l‟autre côté, il est clair que le seul objectif pour les firmes est d‟inciter les consommateurs
à passer à l‟acte d‟achat. Ceci n‟est pas aussi simple, puisque les individus ne sont pas
toujours d‟accord avec les discours des sociétés. Un changement de leur comportement a eu
lieu. Aujourd‟hui, certains individus se distinguent de la masse et montrent leur
mécontentement vis-à-vis les firmes et le marché en général. Des attitudes de résistance ont
été observées et de nombreux marketeurs se sont déjà intéressés à ce sujet.
Dans le présent mémoire, je cherchais à voir si la simplicité vers laquelle se dirigent certains
individus pourrait être considérée comme une forme de résistance à la consommation. Après
avoir définir et décrire la notion de simplicité avec ses trois dimensions (cognitive, esthétique
et morale) ainsi que la notion de résistance à la consommation avec ses différentes formes
possibles, j‟ai effectué une étude à ce sujet. Afin de tester l‟hypothèse de la résistance, il m‟a
fallu choisir et se concentrer sur des marques simples. Pour ceci j‟ai choisi la marque de
vêtements Uniqlo, la marque de fournitures et de mobilier Muji ainsi que la marque de
produits électroniques Apple, avec son produit phare – iPhone. Grâce aux interviews que j‟ai
effectuées, j‟ai pu finalement répondre à la question.
Tout d‟abord, il en résulte que les individus choisissant des marques citées ci-dessus les
associent véritablement à la simplicité. La description des produits de Muji, Uniqlo et Apple
correspond exactement à la définition de la simplicité. De plus, dans ces descriptions nous
avons retrouvé les trois dimensions de la simplicité dont j‟ai parle dans la première partie :
esthétique, cognitive et morale, la dimension esthétique ayant été la plus remarquée. Les
interrogés choisissent donc ces marques consciemment et ceci pour leur simplicité.
Conclusions
70
En ce qui concerne la résistance aux marques ou produits particuliers, les avis ont été
partagés: ils étaient 47 % à penser avoir un comportement de résistance et 53% à répondre ne
pas s‟opposer à quoi que ce soit. Puisque la majorité se déclare consommateur non résistant,
nous constatons donc que la simplicité ne peut pas être considérée comme une forme de
résistance à la consommation. Ceux qui choisissent les marques simples les font parce que
celles-ci leur proposent des produits qui correspondent à leur mode de vie, à leur vision de la
beauté et/ou à leurs capacités à utiliser un bien et non pas pour s‟opposer à d‟autres firmes ou
produits.
De plus, l‟hypothèse ne tient pas parce que le consommateur qui résiste doit, à la base, avoir
une attitude négative vis-à vis les marques et leur communication, alors que d‟après mon
enquête, seulement 28% de la population étudiée les perçoivent de façon négative. La
majorité (72%) des interviewés disent ne pas se sentir agressés par les outils marketing que les
marques emploient : ils aiment avoir le choix pour trouver ce qui les correspond au mieux et
ne trouvent pas la publicité agaçante.
La première conclusion de mon mémoire est que la simplicité n‟est pas une arme de résistance
pour les consommateurs. Ce résultat est vrai pour l‟enquête que j‟ai menée, mais ceci peut ne
pas être le cas si nous voulions généraliser les résultats.
Cette étude montre que la simplicité est bien présente sur le marché de biens et services tout
comme dans l‟esprit de certains consommateurs. Néanmoins, elle concerne uniquement trois
marques simples, Uniqlo, Muji et Apple ainsi que 21 individus consommant les produits de
ces marques. Afin de pouvoir généraliser les résultats de mon enquête, il conviendrait la
mener auprès d‟un échantillon plus important et donc plus représentatif mais aussi en prenant
exemple d‟autres marques simples comme Innocent, Google, Le Petit Marseillais etc.
Il serait intéressant de continuer les recherches à ce sujet puisque la résistance est tout de
même présente chez les individus interviewés. Ce qui est un peu contradictoire c‟est qu‟ils
sont majoritaires à aimer / accepter les marques et leur communication.
Un autre point que je n‟ai pas pu développer dans ce mémoire c‟est de faire un rapprochement
plus détaillé entre la communication des marques et la simplicité. Parmi les marques simples,
il y en a qui ne communiquent pas du tout (p.ex. Muji) et celles qui communiquent comme
n‟importe quelle grande entreprise (par exemple Apple). Comment une marque qui consacre
71
une part importante de son budget à la communication et donc la publicité réussi tellement
bien à s‟inscrire dans l‟esprit des consommateurs comme une marque simple?
Une autre étude, plus fastidieuse et sur un échantillon plus important, pourrait nous démontrer
si la simplicité est véritablement une forme de résistance ou s‟agirait-il plus d‟une mode.
Peut-être qu‟avec la mondialisation nous nous dirigeons vers des produits universels. Des
produits homogènes, unisex, basiques ont déjà fait leur apparition. Le champ d‟étude est donc
vaste.
72
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Annexes
Uniqlo 1 Uniqlo 2 Uniqlo 3 Uniqlo 4 Uniqlo 5 Uniqlo 6 Uniqlo 7
Quels sont les articles
dont vous venez de faire
l‟achat ?
2 pantalons, des
chaussettes
un gilet, un t-shirt un t shirt, un pull, un
pantalon
un jean, un manteau, une
doudoune sans manches,
un t-shirt
une veste en velours 2 jeans, un t-shirts des chaussettes,
des t-shirts
Comment vous pouvez
définir ces produits ?
simple, de qualité,
élégant, normal
simple, joli, bon marché, dans le
courant, confortable,
agréable, délicat
j'ai privilégié le style que
j'aimais, la qualité
bien finis, belle coupe,
plus question de design
classique, simple,
basique +,
pour le prix c'est plutôt
pas mal
original, bonnes finitions,
bonne qualité
pas très cher,
relativement bonne
qualité, confortable
Ces produits sont-ils
simples?
oui oui oui oui oui oui oui
Considérez-vous que ces
articles sont-ils simples de
par leur utilisation, leur
design ou les valeurs
morales qu'ils véhiculent?
design car rien
d'innovateur
design design - "simple, oui
mais relativement, ce
n‟est pas la haute couture,
il n'y a pas de recherche"
utilisation
design - " coupes
simples, classiques"
utilisation - "avec ces
vêtements chauds je
prépare un peu l'hiver"
design
utilisation
valeurs
"un peu de tout car ma
veste je peux la porter
tous les jours et je vais
me sentir bien habillé
chaque jour"
design design
Ce type de produit vous
donne-t-il l‟impression de
faire partie d‟une
communauté, d‟une tribu,
d‟un groupe de
consommateurs
particuliers ?
non
"au contraire, on fond
dans la masse"
oui / non
"en quelque sorte, car ces
vêtements ont des motifs
manga dont je suis fan"
non
"c'est pas parce qu'on
achète Uniqlo qu'on est
Uniqlo!"
non
"Pas du tout. Je ne
cherche pas à ressembler
à quelqu‟un. Je cherche
plutôt à me correspondre
plutôt que à un groupe"
non
"je ne pense pas qu'il y ait
une communauté qui
s'habille chez Uniqlo ou
sinon je ne l'ai pas encore
repérée"
non
"pas du tout, ce sont
justement des produits
passe partout, il n'y a
même pas de logo
visible!"
non
"pas du tout, le but est de
fondre dans la masse"
Aviez-vous prévu
d‟acheter tous ces articles
ou est-ce un acte
spontané ?
pas prévu
"je cherchais des trucs
simples, mais rien en
particulier"
prévu prévu
"je voulais changer mon
jean, et pour le reste j'ai
craqué, c‟est pas cher »
pas prévu prévu
"je voulais une veste"
prévu prévu
"c'est pour un voyage"
Le choix de cette marqué a
été intentionnel?
oui oui non oui non oui oui
Pourquoi avez-vous choisi
cette marque ?
"Jai déjà effectué des
achats dans cette
enseigne, ça m'a plu"
"J'étais sur leur site
Internet et la collection
m'a plu. Je cherchais des
vêtements avec des
motifs mangas, et j'en ai
trouvé sur le site. De
temps en temps je
retourne sur le site pour
voir s'il y a du nouveau.
C'est unique »
" On m'a conseillé cette
marque"
"Je suis venu pour voir
les jeans, j'ai trouvé un
jean et j'ai craqué pour les
autres articles. C'est
abordable donc c'est pour
ca que je vais venir
acheter mon pull ici,
aussi"
"J'ai fait d'autres
magasins avant de venir
chez Uniqlo mais soit ce
n'était pas dans mon
budget soit je ne trouvais
pas ce que je voulais"
"J'ai déjà acheté chez
Uniqlo et je trouve que
c'est une bonne qualité
pour le prix finalement
pas très élevé. Même
après le lavage, mon
ancien jean est resté
comme avant, ça se
délave pas"
"Je savais que j'allais
trouver ce que je
cherchais, des basiques,
en plus il y a un bon
rapport qualité prix"
Vous identifiez-vous à la
marque?
non non
"Je ne m'identifie pas à la
marque même, mais
plutôt aux gens qui la
portent, la marque n'est
pas "citée" sur les
vêtements"
non
"Je ne peux pas dire que
je m‟identifie à la
marque, non"
oui
"Oui, j'aime assez, c'est
pas très cher. C'est très
bien"
oui
"Ah oui, carrément! C'est
basique mais y a un truc
en plus que l'on ne trouve
pas forcément chez les
concurrents. Les lignes
simples c'est quelque
chose qui me plaît
beaucoup"
non
"C'est une marque
comme les autres"
Oui
"J'aime les choses
confortables, en plus c'est
pas très cher"
Connaissez-vous plus de
détails sur la marque
(origines, lieu de
production, éthique de la
marque .. ?
oui / non
"J'ai découvert la marque
lors d'un voyage au
Japon, là bas il y a
beaucoup plus de
boutiques Uniqlo, mais je
ne connais pas plus de
détails sur la marque"
oui /non
"j'aime bien les marques
japonaises, donc quand
j'ai su qu'une boutique
allait ouvrir à Paris je
voulais venir et voir"
non oui / non
"Je sais juste que c'est
une marque japonaise"
non non non
Lorsque vous cherchez un
produit, savez-vous dans
quels magasins vous allez
vous rendre ? (magasins /
produits préférés, ou
shopping au hasard)
non
"un peu au hasard"
oui / non
"ça dépend ce que je
recherche, mais par
exemple je sais que pour
les jeans ça sera h&m et
pour les t-shirt - Uniqlo"
oui/non
"Je sais plus ou moins, je
traine souvent avec des
filles et je me laisse
guider, conseiller. Je
marche souvent par le
bouche-à-oreille"
oui/non
"C'est souvent au coup de
cœur, je me promène
faire des boutiques et je
rentre où ça me plaît. Il y
a des magasins dans
lesquels je reviens plus
souvent que dans d'autres
, plus facilement. Pour
Uniqlo, c'est normal, je
travaille juste à côté là"
oui
"Je me rends compte que
c'est toujours les mêmes,
par exemple pour les
jeans j'achète
pratiquement toujours
chez GAP ou chez Levis,
mes chemises viennent de
chez Zara, c'est plus par
type de produit"
oui
"je réfléchis un peu où je
vais aller, c'est soit
Uniqlo, soit Zara ou
H&M "
oui
"Pour la plupart des
choses, je sais. J'aime
Zara, Uniqlo.."
Etes-vous attachés à
certaines marques ?
oui
"C'est pour retrouver le
style que j'ai"
non
"Avant oui, maintenant
non. Je me suis rendu
compte qu'il y avait des
marques qui était bien par
rapport à leur résultats de
vente, par rapport à la
mode et tout mais au final
c'est 'pas des marques très
connues en France. Je
vais là où c'est simple et
pas cher, mais comme ça
change tout le temps, je
ne m'attache pas vraiment
à ces marques"
non
"Pas du tout"
oui
"J'aime bien les jeans de
chez Uniqlo dons
forcément je retourne
plus souvent. Après c'est
sûr que dès qu'on aime
par exemple une coupe de
jean on reste plutôt fidèle
à la marque"
oui
"J'aime bien le fait qu'on
vous propose une coupe
et après on la décline
dans plusieurs couleurs"
oui
"J'aime bien les marques
Uniqlo, Zara et H&M,
parce que je trouve que
les produits sont sympas,
en plus là je trouve ma
taille car dans d'autres
magasins il n'y a jamais
ma taille; c'est toujours
trop large trop court"
oui
"Dès que j'achète un truc
sympa chez une marque,
après j'y retourne"
Etes-vous contre certaines
produits ou marques ? Y
a-t-il des produits ou
marques auxquels vous
vous opposez?
non non
"Je fais attention aux
marques, mais j'aime
aussi des sous marques
car la qualité n'est pas
différente que ça"
oui
"Je boycotte les slims en
général, mais c'est une
question de goût et non
pas de valeurs ou quelque
chose comme ça"
non
"A priori non, mais après
c'est aussi une question
de budget"
oui
"En alimentaire, je ne suis
pas trop grandes marques,
j'ai bossé dans la pub et je
sais que c'est du bidon. Il
y a un coût énorme dans
le marketing qui est dans
le produit, et la qualité ne
suit pas forcément. Je suis
un peu pareil dans le
reste. Pour les vêtements,
je vais allez chez h&m ou
Uniqlo, ils ne font pas
forcément une démarche
pour la marque mais plus
pour un style particulier,
les valeurs et peut être
aussi le prix"
non oui
"Oui, il y a des marques
que je n'aime pas trop ..
Alors par exemple
j'achète plus Benetton
parce qu'à un moment
donné il avait fait des
publicités que j'aimais pas
trop , j'avais trouvé ça un
peu déplacé, les pubs
étaient un peu racistes.
Pour la marque même, je
trouve que c'est un peu
trop cher par rapport à la
qualité qu'ils proposent.
Sinon, dans l'alimentation
il y a aussi des marques
que j'achète pas parce que
je trouve que c'est pas de
la bonne qualité. J'achète
jamais chez Lidl, Ed"
Y a –il des produits que
vous consommez juste
pour ne pas consommer
les produits concurrents?
non non non non
"non, pas du tout , je
prends vraiment ce que
j'aime, c'est le plus
important"
non non oui
"il m'arrive de le faire
mais les exemples me
viennent pas vraiment en
tête. En tout cas, c'est
sûrtout dans
l'alimentation"
Pensez-vous qu'il y a trop
de choix de produits et de
marques? Quelle est votre
position par rapport à
cela?
non
"non, moi j'aime bien
avoir le choix"
oui
"On se prend un peu la
tête pour choisir quoi que
ce soit, il y a un peu trop
de choix. Mais tout ça
dépend des gens, il y en a
qui vont suivre comme
des moutons"
non
"au moins chacun peut
trouver ce qu'il veut"
non
"c'est bien d'avoir le
choix, comme ça on est
pas obligé d'acheter tous
la même chose"
non
"C'est normal de nous
proposer plusieurs
produits de nos jours"
non
"ll y a du choix mais il
pourrait y en avoir encore
plus"
oui
"C'est vrai qu'il y a
beaucoup de choix et puis
si on regarde bien, tout
est à peu près équivalent,
on sait pas exactement
quoi choisir"
La communication des
marques est-elle agaçante?
Y a-t-il trop de publicités?
non
"On est grands. A mon
goût, les marques n'en
font pas trop, je ne me
sens pas oppressée"
oui
"Il y a des marques qui en
font trop, par exemple la
pub du power raid avec
un footballeur, ce n'est
pas parce qu'on boit du
PR qu'on va devenir
non
"Ca dépend vraiment des
marques. Il y a par
exemple la pub du coca
cola "ouvre un coca-cola,
ouvre du bonheur " du
point de vue marketing
oui
"Je ne peux pas dire que
je sois oppressé, mais on
nous pousse clairement à
l'achat par les publicités,
directement ou
indirectement, que ce soit
non
"J'ai grandi avec ça , je
suis insensible quand ça
me concerne pas et
sensible quand ça me
concerne. L'affichage
pour le lancement d'un
non
" Il y a pas mal de
publicités, c'est vrai mais
pas trop. Par exemple là
chez Uniqlo il pourrait en
mettre un peu plus, ils
n'ont pas assez de pub je
non
"Non, il n'y en a pas trop,
il faut bien que les gens
connaissent les produits
quand ils sortent, c'est
une façon de les en
informer.
champion!
Il y a trop de pub"
c'est génial, c'est pas que
c'est abusé ou pas mais
c'est grand ! " (rires)
"Sinon, pour Apple c'est
parfaitement géré, c'est
organisé , tous les ans il y
a quelque chose qui sort
et on a comme une
pulsion , on est obligé de
l'acheter."
"La pub, il y en partout,
c'est normal, ca fait partie
de la vie de tous les jours.
Je n'ai pas l'impression
que ça me pousse à
l'achat, mais peut-être
inconsciemment, pas
directement. Pour le
moment, je n'ai jamais vu
une pub et je suis allé
acheter, mais peut-être
que, inconsciemment, la
pub fait son chemin dans
la tête"
sur Internet ou les PLV.
Il essaient de nous attirer
et quelques part ils y
arrivent"
nouveau produit c'est très
bien, ça nous informe que
le produit a été lancé,
qu'il existe, et cette
affiche a plus d'impacte
sur moi. Je fais une
distinction entre les
affiches publicitaires et
les affiches d'information.
Les affiches publicitaires
ne marchent pas sur moi".
trouve.." C'est vrai que les pubs
influences énormément
les gens. J'avoue qu'elle
m'influence un petit peu,
j'aime bien essayer le
nouveau, surtout dans
l'alimentaire, dans les
vêtements un peu moins."
Percevez-vous les marques
et leur communication de
façon positive, neutre ou
négative ?
positive négative positive plutôt négative neutre positive positive
Qu‟est ce que c‟est pour
vous un article simple?
"uni, coupe classique,
sans trop de composant,
sans trop d'options"
"bon rapport qualité/ prix,
discret mais qui plait,
avec juste une petite
touche qui fait que l'on se
démarque sans être trop
voyant, discret..
Pour tout ce qui est
appareil ou technologie,
je m'en fous du design,
c'est la facilité
d'utilisation qui compte le
plus
Simple c'est aussi d'avoir
un bon goût , après c'est
vrai qu'on est plus attirés
par les marques que par
Leader Price par
exemple"
"bon marché, où on
trouve tout de suite
l‟utilité, produit passe
partout"
"bien coupé, sans logo,
qui plait tout simplement,
fonctionnel, design"
"basique, fonctionnel, pas
de superflu, beaucoup de
savoir faire utile et une
petite pointe de créativité
je suis née dans un monde
où le beau ne voulait pas
rien dire si le produit
n'était pas fonctionnel
"pas de gros logo, la
marque c'est sur
l'étiquette à l'intérieur,
classique, basique"
"facile d'emploi, pas
compliqué, pas trop
sophistiqué, bonne
qualité, pas de colorant ni
d'ingrédients
"chimiques""
Citez 3 produits / services
ou marques qui vous
semblent simples.
IKEA, bas de gamme
iPhone - non : "c'est
simple d'utilisation, mais
c'est un produit
compliqué. Je suis
ingénieur donc je regarde
plus la partie compliquée,
je me mets pas vraiment à
la place du consommateur
/ utilisateur"
hp
dell
h&m
Uniqlo
iPhone - oui, il est simple,
design épuré, même si à
l'intérieur c'est un petit
ordinateur
BIC (briquet, stylo,
téléphone ) simple, pas
cher , libre
Nokia, simple
d'utilisation plus un beau
design
iPhone - non : "c'est
faussement simple, c'est
simple d'utilisation mais
c'est pas un truc qu'on
allume et bim! C'est
parti" "Pour moi l'iPhone,
c'est pas la définition
même de la simplicité"
après ca dépend pour
quoi on l'utilise, par
exemple mes parents sont
juste contents d'avoir des
grosses touches "
Uniqlo
ipod (car à portée de tous,
je ne parle pas
financièrement)
iPhone - oui mais y a un
coût , le design est top, et
les valeurs c'est " on est à
la pointe, on est design"
old star de converse
yaourt nature
iPhone -non , c'est pas un
téléphone , l'intérieur est
trop complexe
Uniqlo
zara
h&m
h&m
zara
Uniqlo
monoprix
carrefour
darty
iPhone - oui
Sexe femme homme homme homme homme femme femme
Age 30 20 21 28 31 14 51
Profession ingénieur étudiant en fac de sport étudiant en théâtre responsable adjoint d'une
boutique
webdesigner
a travaillé dans la pub a
collégienne assistante médicale
Muji 1 Muji 2 Muji 3 Muji 4 Muji 5 Muji 6 Muji 7
Quels sont les articles dont
vous venez de faire l‟achat ?
un bloc papier, un album une étagère en plastique de petites fioles, un
miroir
une tasse un cahier un cahier, un sèche-
cheveux de voyage, un
kit de couture, de la
papeterie
une sacoche pour
l'ordinateur portable, des
boules Quiès,
Comment vous pouvez
définir ces produits ?
pratiques, originaux,
authentiques, natures,
nécessaires
fonctionnel, simple, beau,
pas très cher,
compact, pratique pr le
voyage
simple, neutre sobre, joli, sans rien
dessus, neutre, pas de
logo dessus
géniaux, sans chichi,
simple, nature, matières
premières naturelles ce
qui permet de penser à
l'environnement, ça peut
être recyclé
fonctionnels, japonais,
simples, basiques
Ces produits sont-ils
simples?
oui oui oui oui oui oui oui
Considérez-vous que ces
articles sont-ils simples de
par leur utilisation, leur
design ou les valeurs
morales qu'ils véhiculent?
design : "parce qu'ils
laissent beaucoup de
place à l'originalité.
Quand il y a des motifs,
et bien les motifs ne me
correspondent pas tandis
que la ca correspond à
tout le monde : aux
hippies, aux scandinaves
qui aiment les couleurs
nature, aux africains qui
aiment les couleurs
chaudes, aux puritains."
utilisation : "simple par
le côté pratique
pragmatique et nécessaire
qui est précieux mais
sans éclat"
design
utilisation
design : "pas de logo" design
utilisation
design : pas de logo
valeurs : le fait de ne pas
afficher une marque, on
ne montre pas
l'appartenance sociale
design
utilisation
valeurs
"Les 3, ils ont réussi à
tout combiner :
l'environnement, la
simplicité morale, il y a
des valeurs qui sont là,
c'est le côté esthétique
qu'ils ont réussi à mettre
en valeur, ça fait tout une
harmonie"
design
Ce type de produit vous
donne-t-il l‟impression de
faire partie d‟une
communauté, d‟une tribu,
d‟un groupe de
consommateurs
particuliers ?
oui
"à un groupe des
authentiques"
oui
"les personnes qui aiment
le japonisme, le
minimalisme, la
modernité, ..les gens
branchés"
non
"pas du tout"
non
"pas du tout"
non
"pas du tout, ce sont des
produits de bonne qualité
mais il y a que moi qui le
sais"
oui
"ceux qui sont sensibles à
l‟environnement, et puis
ceux qui sont sensibles à
ce qui les entoure. Les
personnes plutôt aisées
aussi"
non
"ce sont des produits
passe partout. Je n'aime
pas les gros logos
reconnaissables"
Aviez-vous prévu d‟acheter
tous ces articles ou est-ce un
acte spontané ?
prévu prévu
"je l'ai déjà achetée il y a
5 jours et là je la récupère
aujourd'hui"
prévu prévu prévu pas prévu pas prévu
"non, pas du tout, même
en rentrant dans le
magasin je ne savait pas
encore que j'allais faire
des achats"
Le choix de cette marqué a
été intentionnel?
oui oui oui non oui oui oui
Pourquoi avez-vous choisi
cette marque ?
"j'aime bien les basiques" "C'est simple, j'admire le
design. Je viens de Sao
Paolo et là bas il n'y a
pas de magasins Muji,
donc c'est d'autant plus
unique et original pour
"Je savais que j'allais y
trouver les produits que
je cherchais. Les lignes
sont très épurées, je
n‟aime pas les choses
flashy "
"Je connaissais la marque
car j'ai déjà fait des achat
chez Muji"
"J'achète toute la
papeterie chez Muji"
"Je connais le magasin, il
y a beaucoup de trucs
sympas"
"Je connais cette marque,
j'aime bien"
moi"
Vous identifiez-vous à la
marque?
oui
"oui, je m'y retrouve mais
c'est plus une question de
goût (esthétique), les
valeurs c'est plus la
morale. Moi ce que
j'aime dans cette marque
c'est l'original du papier
nature. J'ai vu d'autres
trucs sympas, comme par
exemple des kits de
couture mais j'en ai déjà
un chez moi donc je ne
vais pas acheter en
double."
oui
"J'étudie la mode et mes
stylistes préférés sont
tous japonais"
oui non
"Je ne connais pas trop la
marque, mais c'est la
qualité qui est bien"
oui
"Oui, en quelques sortes
mais Muji n'est pas
representatif de mes
valeurs, moi c'est pas
Muji. Je ne veux pas trop
montrer une appartenance
à une marque"
oui oui / non
"Elle n'est pas à l'opposé
mais je sais pas si je peux
dire qu'elle correspond à
mes valeurs.."
Connaissez-vous plus de
détails sur la marque
(origines, lieu de
production, éthique de la
marque .. ?
non
"je me renseigne sur la
marque seulement quand
je cherche un emploi. Je
n'ai jamais vu de
publicité de Muji, je l'ai
découvert il y a
longtemps en me
promenant "
oui
"Je connais bien le site, je
suis très fan de Muji"
non non oui
"Je vais souvent sur le
site pour voir si'l y a du
nouveau"
oui
"Ce sont des produits de
bonne qualité, solides et
naturels
non
"à part le petit texte au
dessus des caisses, non,
je ne connais pas d'autres
informations"
Lorsque vous cherchez un
produit, savez-vous dans
quels magasins vous allez
vous rendre ? (magasins /
produits préférés, ou
shopping au hasard)
oui /non
"Ca dépend, j'ai mes
préférences, et puis on
découvre toujours. Je
choisis les marques et les
magasins en fonction de
mon goût et de mes
moyens."
oui / non
"Ca dépend de produits"
non
"Je le fais un peu au
hasard, c'est surtout une
question de budget"
oui
"Normalement je sais où
je vais aller"
oui
"oui, il y a certains
magasins où je retourne
assez souvent,
régulièrement "
oui
"Oui, je cible"
oui
"Oui, je le sais d'avance,
après je sais pas si je vais
y trouver ce que je
cherche, mais j'ai des
magasins préférés,
certes"
Etes-vous attachés à
certaines marques ?
oui
"J'aime bien Camaieu, il
y a plein de couleurs et
du choix. J'aime Darty,
car il y a tout, la Fnac
pour la même raison..
Pimky car je trouve
toujours ma taille, vu que
je suis très petite, j'aime
cette marque même si ca
n'a rien à voir avec
Camaieu, mais je peux y
trouver des vetements qui
correspondent à mon
style"
oui
"J'aime le style
minimaliste. Pour les
vetem
ents j'achète : acne jean,
Uniqlo, h&m, les
vetements des stylistes
brésiliens, et pour les
meubles : Muji, bhv,
ikea.."
non
"Je n'ai pas de
préférences"
oui
"J'aime bien la marque
Pull & Bear, car c'est une
marque abordable. J'aime
aussi certains quartiers de
Paris comme Chatelet ou
le Marais"
oui
"Oui, je suis ces marques,
ça me correspond. Mes
marques préférées sont
Muji, Body shop, Metal
pointu pour les bijoux.."
oui
"Oui, effectivement, car
je retrouve les valeurs qui
me sont chères : le bien-
être, l'esthétique parce
que je suis une femme et
chaque femme aime bien
se mettre en valeur (pas
pour les autres mais pour
soi même) . Mes marques
préférées c'est : sephora,
marionnaud, gallerie
lafayette, IKEA, GAP,
New Look, H&M, M&S
Mode ( pour les
personnes fortes).."
"Toutes ces marques sont
dans des centres
commerciaux, on est un
système de la
globalisation, on ne peut
pas aller au-delà de ca, et
c'est une surprise pour
moi de trouver Muji ici,
dans le centre
commercial"
oui
"Oui, surtout pour les
vetements. Mes marques
préférées c'est h&m, car
pas trop cher et ils font
des trucs sympas, mais
aussi ikea pour les
meubles.."
Etes-vous contre certaines
produits ou marques ? Y a-
t-il des produits ou marques
auxquels vous vous
opposez?
oui
"Il y a une compagne
publicitaire qui m'a
déplu, c'était Benetton,
c'était il y a quelques ans.
Je me rappelle, je suis
rentrée dans la magasin et
c'était n'importe quoi, il
ont mélangé toutes les
cultures et tout, c'était pas
harmonieux, c'était
moche. J'aime bien les
produits de Benetton
mais leurs publicités
provocantes j'aime plus.
En plus moi j'aime les
couleurs, avant chez
benetton il y avait
beaucoup de couleurs au
choix mais maintenant ils
oui
"Je n'aime pas la marque
Kaporal , car je trouve
que c'est très populaire.
Je n''aime pas les endroits
populaires comme par
exemple les halles (
l'entretien se tient aux
halles)
j'aime pas des logos sur
les vêtements, sur les
objets.
Je n‟achète pas les
cosmétiques qui sont
testés sur les animaux,
c'est un problème moral,
j'aime trop mes chats. Je
n'achète pas conforama ,
c'est trop populaire et
moi j'aime quand c'est
non
"Certes, je préfère les
produits écologiques, car
c'est quand même notre
avenir, ou par exemple
les produits équitables,
mais j'achète de tout
finalement"
non
"Une fois je me suis
disputé chez h&m à
cause d'un trou dans
l'article que j'achetais et
après ça j'ai arrêté
d'acheter chez h&m
pendant un certain temps,
maintenant ça m'est passé
et j'y retourne. Sinon, je
ne mange pas au McDo
car j'habite au dessus et
ça pue grave.."
non
"J'irais pas travailler pour
les gens qui ont les
pratiques qui ne
correspondent à mes
valeurs, mais sinon
regardez, les chaussures
Nike ont été fabriquées
pendent longtemps pas
des petits enfants et après
boycottées et pourtant
Nike reste une des
marques les plus
vendues.."
oui
"Oui, il y a des choses
que je refuse. Pas besoin
d'acheter des marques
quand il s'agit
d'alimentation, parce que
je trouve qu'il faut pas
chercher du luxe la
dedans. On a déjà le luxe
de pouvoir manger, il ya
des gens qui meurent de
faim et on ne peut pas se
permettre de penser à ça,
sinon c'est de
l'indécence."
"Pour le téléphone
portable, j'achetais
toujours des Nokia car
j'ai toujours été satisfait.
oui
"Oui, il y a des magasins
que j'élimine. Je boycotte
par exemple une marque
qui me donne
l'impression d'appartenir
à une communauté, moi,
ça ne m'intéresse pas.
J'aime pas les gros logos
des marques que tout le
monde connait. Je porte
un T-shirt avec un logo
énorme, certes, mais c'est
une marque que peu
connaissent".
sont devenus plus
tristounet, plus gris. Je
n'achète plus de cette
marque"
"Il m'est arrivé d'aller à
un entretien. J'aimais très
bien le produit, c'était un
produit cosmétique il
était très bien pour moi,
pour ma peau car j'ai la
peau mixte, et puis j'ai
passé un entretien chez
eux pour un job, je n'ai
pas été prise et du coup je
n'ai plus acheté le
produit. Et pourtant
j'aime le produit, il était
parfait pour moi. Là j'en
ai trouvé un autre mais il
est pas aussi bien."
exclusif"
"Je n'aime pas la marque
gilette mais je l'achète
quand même"
J'étais très fidèle à cette
marque. Mais
dernièrement on m'a
offert un iPhone en
pensant me faire très
plaisir mais je n'aime pas,
ça n'a donc rien à voir
avec ma volonté. Si
j'avais dû faire le choix
de téléphone, j'aurais
acheté le dernier Nokia.
Pourquoi Nokia ? parce
que c'était le premier
téléphone que j'ai eu et
puis parce que j'ai
rencontré une personne
qui travaillait chez Nokia
et qui était responsable de
commercialisation de
Nokia au niveau
européen, et il
m'expliquait les
problèmes de
l'environnement, les
problèmes auditifs que
les gens pouvait avoir en
utilisant les téléphones
portables, il y a tout un
tas d'enquêtes qu'ils ont
menées , des travaux,
qu'il m'a expliqué avec
tellement d'humanisme
que je me suis dit , voilà,
c'est quelqu'un qui y
croit, Nokia fait quelque
chose de bien.
Sinon, j'achète pas la
marque turque Ulker, rien
que pour boycotter le
premier ministre, car c'est
sa marque à lui."
Y a –il des produits que
vous consommez juste pour
ne pas consommer les
produits concurrents?
non non non non non non non
"non, j'en veux à
personne" (rires)
Pensez-vous qu'il y a trop de
choix de produits et de
marques? Quelle est votre
position par rapport à cela?
oui
"Nous devrions revenir
aux basiques, il y a trop
de produits, nous
polluons la planète. Les
gens changent de
produits, d'appareils tout
le temps alors qu'ils
marchent encore. Je ne
vois pas de raisons
d'acheter les choses en
double, voire plus! "
non
"Effectivement, il y a
beaucoup de choix mais
ça me dérange pas au
contraire, c'est bien, il y
en a pour tous les goûts!
chacun achète ce qu'il
veut, en fonction de son
budget, de ses goûts, ses
valeurs..""
non
"On peut tout trouver et
je trouve ça génial"
non
"Moi je suis content qu'il
y ait du choix"
non
"Je travaille dans la
mode, je comprends que
chaque marque a sa
propre histoire, des
valeurs.. Par exemple les
valeurs de Muji c'est le
coté sobre, épuré,
basiques. Ils veulent nous
montrer qu'une table est
une table. A chaque
marque, sa gamme de
produits!
non
"Si aujourd'hui il y a
autant de produits, c'est
qu'il y a des gens qui
travaillent à leur
amélioration (qualité,
souplesse) pour répondre
à nos besoins"
non
"Non, c'est bien d'avoir le
choix, y en a pour tous
les goûts, tu prends ou tu
prend pas. Après il y a
qui rentrent dans le
système, il faut savoir
faire les choix. Moi par
exemple j'achète mes
produits alimentaires
chez l'épicier du coin, et
là il n'y a pas 10 milles
marques, au moins c'est
vite réglé!"
La communication des
marques est-elle agaçante?
Y a-t-il trop de publicités?
oui
"Oui, il y a beaucoup de
pubs, certains en font
plus que d'autres, mais je
me suis un peu habituée.
Dans la ville ça passe
encore mais par exemple
en autoroute ça
dépaysage, ça cache les
arbres, ça cache le soleil,
ça coupe l'homme de la
nature, mais c'est
l'objectif du marketing de
nous orienter vers les
boutiques, c'est fatiguant.
C'est pour ca que je mets
une distance avec tout ce
qui est shopping, je
maitrise, pour pas être
coupée justement de la
nature"
non
"La pub est nécessaire
pour faire connaitre la
marque. Les pubs ne me
dérangent pas. Je pense
que je suis immunisé
contre tout ça parce que
je connais le langage des
pubs".
oui
"Dans la rue, c'est un peu
dérangeant. Mais des
fois, quand c'est drôle et
ludique, j'aime"
non
"Il y a beaucoup de pub,
mais ca ne dérange pas,
je me suis habitué"
non
"Certes, il ya beaucoup
de pub, mais si par
exemple l'affiche est
jolie, c'est sympa à voir,
sinon je ne regarde pas
seulement ce qui est joli
pour moi, j'aime bien
regarder autre chose pour
m'ouvrir l'esprit, et puis si
quelque chose me parait
moche aujourd'hui, ça
peut me paraitre beau
dans 3 ans. Je me sens
pas agressée par les pubs.
Dans les magazines on
est obligé d'avoir des
pubs car sans la pub il n'y
aurait pas de magazine,
c'est la pub qui le
finance! "
oui
"Je suis très loin de tout
ce qui est média. Les
affiches sont agaçantes,
mais on est conditionné
dans les sociétés, on fait
partie d'une société, du
système que l'on le
veuille ou pas.
Personnellement je
trouve que c'est trop, c'est
du matraquage. La pub
nous spolie la vie"
oui
"On vit dans un monde
où il y a trop de pub, et
des fois ça marche. Avec
les pubs, les marques
nous poussent à l'achat"
Percevez-vous les marques
et leur communication de
façon positive, neutre ou
négative ?
négative (quand c'est pas
moral - Benetton)
positive (quand il s'agit
de goûts qui me
correspondent, lorsque la
marque est fidèle dans
son rapport qualité prix)
positive négative neutre positive négative neutre
Qu‟est ce que c‟est pour
vous un article simple?
utilisation pratique de
l'objet, moderne,
nécessaire mais qui est
quand même précieux
puisque nécessaire dans
la vie de tous les jours,
sage d'une façon petite,
sans tapage, épuré,
transparent, honnête,
appréciable, pas gênant,
pas pesant, attirant,
discret, agréable
design minimaliste,
fonctionnel, prix
accessible, beau
qui revient un peu à la
nature élémentaire, qui ne
cherche pas à compliquer
les choses
pas de complication, pas
trop de motifs,
marque qui applique le
prix à hauteur du travail
qu'elle a fourni (bon
rapport qualité prix), qui
a une éthique
basique, nature, qui a une
éthique
basique, intuitif,
adaptable pour tout le
monde
Citez 3 produits / services
ou marques qui vous
semblent simples.
IKEA pour son prix, pour
son côté pratique, mais
au niveau esthétique je
trouve ca complètement
triste
Muji
Uniqlo - connait pas
iPhone - connait pas
Monoprix
Picard, car organisé,
simple à manger (
surgelés, plats préparés)
L'Oréal
Muji est simple mais le
concept n'est pas aussi
simple, c'est plus culturel
, exclusif
Muji
Naturalia
Uniqlo
iPhone - non
H&m
Muji
iPhone - non
Muji
Body shop
Petit bateau : "c'est
tellement bien fait et
marketé que leur
communication passe en
douceur, cette marque
n'est pas agressive"
Uniqlo - non, " tout me
plaisait le concept , les
produit mais il y a trop de
monde"
iPhone - non
:"faussement simple"
Muji
Les artisans qui créent
eux-mêmes
Uniqlo - connait pas
iPhone - non " c'est pas
simple"
Ikea
Muji
iPhone - oui "j'en ai un et
il est simple et très
intuitif"
Sexe femme homme femme homme femme femme homme
Age 38 28 20 22 30 34 28
Profession à la recherche d'emploi,
sinon assistante
commerciale
étudiant en stylisme étudiante en ingénierie étudiant en architecture dans la mode, chaussures socio politologue directeur d'une agence
événementielle
iPhone 1 iPhone 2 iPhone 3 iPhone 4 iPhone 5 iPhone 6 iPhone 7
Vous avez un iPhone.
Comment vous pouvez
définir ce produit?
pratique, en phase avec
l'époque, on a
directement les
informations par rapport
au besoin
efficacité, convivialité,
fonctionnel
agréable, facile à manier,
indispensable,
"je suis accro"
pratique, intuitif, attractif,
complet, gadget, on joue
beaucoup avec
complet, adaptable à
chaque personne grâce
aux applications, à la
coque aussi, c'est
technologiquement au
dessus de ce qui existe
sur le marché
compliqué, pour moi c'est
qu'un téléphone
"avant j'étais habitué au
Nokia qui est très simple
d'utilisation. Je vais pas
sur Internet, c'est pas
agréable, l'écran est trop
petit, l'écriture est trop
petite, c'est pas du tout
pratique"
multitâches, bien,
pratique, ergonomique,
convivialité de l'interface,
bonne qualité
"j'aime pas le fait que
beaucoup de gens l'ont
maintenant"
Ce téléphone est-il
simple?
oui oui oui oui oui non oui
Considérez-vous que
l'iPhone est simple de par
son utilisation, son
design ou les valeurs
morales qu'il véhicule?
design
utilisation: les gens
cherchent des choses
pratiques , à utiliser tout
de suite sans se prendre
la tête
utilisation
valeurs : convivialité,
jeune, moderne
design
utilisation : c'est très
intuitif, tout le monde
peut l'utiliser
design
utilisation
design : très fin, avec un
super écran, il est lourd et
on sent vraiment la
qualité, c'est pas du toc
utilisation: est très
simple, par contre son
installation est moins
simple, par exemple mon
père a un iPhone, il sait
s'en servir mais il a du
mal à faire des
installations, à gérér les
applications avec iTunes.
Donc c'est simple une
fois que tout est installé.
Moi j'ai aucun souci avec
ça, mais c'est peut être
parce que je suis plus
jeune et plus habitué à la
technologie"
"Le design est simple
mais le téléphone est
compliqué à utiliser"
design
utilisation
"simple mais pas
accessible à tout le
monde"
Ce type de produit vous
donne-t-il l‟impression
de faire partie d‟une
communauté, d‟une tribu,
d‟un groupe de
consommateurs
particuliers ?
oui
"oui, les gens aimant la
modernité"
oui
"Oui, la communauté des
gens qui ont l'habitude
des produits Apple,
plutôt les jeunes"
non
"Pas du tout, tout le
monde a un iPhone.
Avant quand je l'ai acheté
j'en étais fier! C'était
quelque chose
d'exclusif""
non
"Non, je n‟appartiens pas
à mac. Je pense que ceux
qui n'ont pas l'iPhone
pense qu'on forme une
communauté, alors que
c'est pas vrai"
non
"Pas plus que ça,
aujourd'hui presque tout
le monde en a un. Sur
l'internet peut être il y a
une communauté des
gens qui ont un iPhone,
ils se passent des bons
plans .. "
non
"Pas du tout, tout le
monde en a un! "
oui
"un petit peu, les accros,
les autistes qui passent
leur temps sur l'iPhone.
Presque tous mes amis
ont un iPhone"
Aviez-vous prévu
d‟acheter ce téléphone ou
c'était un acte spontané ?
oui oui
"je le voulais"
oui
"je le voulais"
oui
"C'était un cadeaux mais
je le voulais"
oui
"je le voulais"
oui oui
Le choix de cette marqué
a été intentionnel?
oui oui oui oui oui oui oui
Pourquoi avez-vous
choisi cette marque ?
"Parce que les gens en
parlaient, je le voulais.
Ce téléphone m'a séduit.
Je me suis interessé au
produit, j'ai vu qu'il était
bien.
Apple travaille beaucoup
pour rendre le produit
simple pour tout le
monde"
"Je le voulais parce que
pour les mails et Internet
ce téléphone est bien
mieux que les autres
marques. C'était plus le
choix par rapport à
l'iPhone même qu'à la
marque Apple"
"parce que c'est la
meilleure, j'aime bien la
marque"
"J'ai essayé beaucoup de
téléphones tactiles et
avec des applications et
j'ai trouvé iPhone le plus
complet, c'est le
meilleur"
" On en parlait tout le
temps et partout. Je
voulais l'essayer.."
"Je l'ai acheté par l'effet
de curiosité. Je suis deçu,
je l'ai payé cher, je paie
mon abonnement cher et
tout ce qu'on promet n'est
pas donné.
Je n'ai jamais regardé la
télé dessus, j'ai pas
réussi, le débit est très
lent, je vais pas sur
Internet car c'est
compliqué. Dès que mon
abonnement se termine,
je suis engagé pour une
année, je vais donner
mon iPhone à ma fille de
17 ans et moi je vais me
prendre un Nokia."
"J'ai eu un petit déclic
quand j'était à l'étranger,
j'étais avec un gars qui
avait un iPhone et qui m'a
montré un peu les
applications. On était
paumés mais il a sorti son
iPhone et m'a dit "
regarde j'ai un gps, donc
on est là , on doit
marcher par là.." je me
suis dit c'est fantastique
ce truc, ensuite il m'a
montré d'autres
applications et ça m'a
convaincu"
Vous identifiez-vous à la
marque?
oui
"Oui, en quelque sorte. Il
me permet de faire les
choses que j'aime par
exemple, lire dans le
métro mais sans
trimballer mon livre en
papier. Sinon, j'aime
vraiment le produit mais
pas forcément la marque"
oui non
"c'est une marque pour
tout le monde, c'est
accessible pour tout le
monde"
non oui
"C'est pratique, je
connaissais déjà la
marque"
non
"Pas du tout, c'est
encombrant, et on ne peut
pas faire tout ce qu'on
pensait faire avec. Il n'y a
rien dans iPhone qu'un
autre fabricant n'aurait
pas réussi à faire, ils font
tous à peu près la même
chose. Le téléchargement
des applications est assez
compliqué. Il y a pas mal
qui l'ont acheté et ils ont
été déçu, du coup ils l'ont
revendu."
oui
"Ce téléphone me
correspond, c'est
convivial et bien
présenté, et c'est ce qui
me plait chez apple, c'est
une bonne qualité et je
pense que les gens
veulent ça"
Connaissez-vous plus de
détails sur la marque
(origines, lieu de
production, éthique de la
marque .. ?
non oui
"Je connais un peu leurs
produits et leur
positionnement"
oui
"Oui, je connais et
possède d'autres produits
de la marque Apple, ils
sont tous très intuitifs"
non
"Non, pas vraiment"
oui
"Oui je regarde le site
Internet, je connais les
produits, je m'interesse
aux produits parce que je
pense que Apple fait des
choses qui sont
techniquement meilleurs
que d'autres marques.
Avec mon boulot, on m'a
offert un iPad, il est
génial, mais mon patron a
pris les iPad qui se
connectent à Internet
avec wifi et non pas la
3G. Du coup je ne peux
pas l'utiliser partout. Les
gens disent que c'est un
grand iPhone mais c'est
pas vrai. je m'en sers
beaucoup pour lire, je
n'ai jamais autant lu que
depuis que j'ai un Ppad, il
est vraiment
transportable."
non
"Pas trop, Apple est un
constructeur d'ordinateurs
et de gadgets"
non
"J'ai acheté un macbook
récemment mais jusque
là j'ai été sur le PC et j'ai
un peu de mal avec le
mac , il est moins intuitif
que l'iPhone"
Lorsque vous cherchez
un produit, savez-vous
dans quels magasins vous
allez vous rendre ?
(magasins / produits
préférés, ou shopping au
hasard)
non
"Non, un peu au hasard"
oui
"En général je sais où
aller"
oui
"Oui, mais c'est pas
vraiment les marques que
je cible mais les
quartiers, vers Belleville
et bastille, il y a
beaucoup de boutiques de
marque et sans marque.
Les grands magasins,
j'aime pas , trop de
monde et rien
d'extraordinaire"
oui
"Oui, je le sais d'avance"
oui
"Je sais ce que je veux et
je sais où le chercher"
oui
"Oui, je sais où aller"
oui
"Oui, si je sais ce que je
veux, j'aime bien aller
direct dans le magasin. Je
prends ce que je veux.
Par contre si jamais je
plane un peu quand je
fais les boutiques, ce qui
ne m'arrive pas souvent,
ben là je m'attends plus à
trouver un truc qui va me
taper à l'œil, un truc
original, qui sort du lot.
Mais oui, d'habitude je
sais quand même dans
quelle boutique je vais
rentrer"
Etes-vous attachés à
certaines marques ?
non
"Pas plus que ca, j'achète
ce qui me plait , c'est
tout, mais je peux acheter
n'importe où"
oui, complètement
Ralph Laurent
Audi
Mont blanc
"style chic, j'aime de
beaux objets"
Galleries lafayette
oui
Uniqlo
h&m
"car c'est pas cher, c'est
une question d'esthétique
et de budget"
oui
Auchan : alimentation et
entretien
Zara
h&m
Peugeot
Minelli,
"Je reviens souvent non
seulement aux mêmes
marques mais aux mêmes
boutiques , ça dépend de
l'accueil que j'ai eu etc ,
je suis plutôt fidèle
comme consommatrice"
oui
"J'aime bien Celio, Brice
car je trouve toujours ma
taille, c'est pas très cher,
c'est moderne. Sinon
pour d'autres produits ca
dépend"
"Maintenant j'aurais du
mal à acheter un PC,
parce que j'ai eu les deux
et avec Mac j'ai
l'impression de trouver
mieux, donc c'est plus
par rapport à la qualité.
Quand j'avais un PC et au
bout d'un an et demi
j'avais plus de batterie et
plein de virus j'en avais
marre, là j'ai un Mac
depuis 3 ans et je n'ai pas
de problème
"J'aime bien acheter des
produits Fair Trade parce
que j'ai habité dans pas
non
"Non, j'ai pas de marques
de préférence, c'est plus
au niveau de spécialité.
Je fais toujours les
magasins de déstockage,
où il y a des différentes
marques, c'est aussi une
question de budget. Pour
moi la différence de prix
ne justifie pas la qualité,
des fois un jean acheté
chez Auchan peut être
mieux qu'un Levis"
oui
"Oui, il y a des marques
que je préfère"
mal de pays en voie de
développement et je sais
comment les gens
pauvres vivent.."
Etes-vous contre
certaines produits ou
marques ? Y a-t-il des
produits ou marques
auxquels vous vous
opposez?
non
"non, je m'en fiche"
non oui
"J'achète pas Von Dutch
car c'est "extrêmement
laid". Je voulais jamais
acheter des produits de
Starck mais là j'ai
craqué"
oui
"Oui, je boycotte les
campagnes aériennes low
cost (easy jet, ryan air..)
car je pense que la
sécurité est vraiment
mise de côté et il y a
moins de confort. Je
boycotte aussi la marque
Renault par rapport à
l'histoire et la guerre"
non non
"Non, je ne boycotte pas
mais j'évite certaines
choses. Par exemple
j'achète pas les produits
très chers, c'est pas
seulement une question
de budget, c'est juste que
j'ai du respect à l'argent
que je gagne, je vais pas
donner à Ralph Laurent
juste parce qu'il y a
l'étiquette.."
oui
"Oui, ça m'arrive. Je
boycotte Nike , ça m'a
dégoûté de savoir
comment ils faisaient"
Y a –il des produits que
vous consommez juste
pour ne pas consommer
les produits concurrents?
non
"ah non! Encore moins!"
non non
"Non, j'achète très très
peu de choses pour faire
chier les gens"
non non non
"Non, je ne suis pas
comme ça , j'ai d'autres
chats à fouetter que de
penser comme ça"
oui
"Pour l'eau, je bois plutôt
de l'eau de Thonon (parce
que c'est ma ville) que de
l'Evian par exemple"
Pensez-vous qu'il y a trop
de choix de produits et de
marques? Quelle est
votre position par rapport
à cela?
non
"Non, je ne trouve pas
qu'il y ait trop de choix,
moi ca me va comme ça"
non
"Quand on pense aux
marques, on a souvent
l'impression, à tort ou à
raison, de qualité. Je
trouve qu'il n'y a pas trop
non
"Il y a beaucoup de
marques fabriquant des
produits de mauvaise
qualité, mais non, il n'y a
pas trop de choix, il faut
non
"J'aime bien avoir le
choix, c'est bien de
décliner l'offre"
non
"Non, je crois qu'il n' y a
jamais trop de choix,
plus j'ai le choix plus je
suis heureux"
non
"les marques, ça me
dérange pas, c'est leur
business et je comprends
ça. Moi, les marques,
quand ça m'arrange je
oui
"Oui! il y a trop de
produits, c'est une
catastrophe !
L'autre jour je voulais
m'acheter une paire de
de références, j'aime
avoir le choix"
savoir faire le bon" prends, quand ça
m'arrange pas je ne
prends pas."
basquets pour courir, je
suis allé chez Décathlon
et là! Tu as un rayon de
basquets pour faire du
tennis, un rayon de
basquets pour faire du
fitness, un rayon de
basquets pour faire de la
randonnée .. et quand j'ai
enfin trouvé le bon rayon
, il y a avait trop de choix
!! et putain moi je voulais
juste une paire de
pompes pour courir !! les
prix varient trop en plus !
Pour les yaourts c'est
pareil , du coup pour
choisir quelque chose
quand même tu te
focalises sur un critère
qui est peut être faux, la
marque ou le prix.."
La communication des
marques est-elle
agaçante? Y a-t-il trop de
publicités?
non
"Je ne suis pas vraiment
concerné, déjà je ne
regarde pas la télé du
tout. Et puis maintenant
je suis devenu un peu
insensible car la pub, il y
en a partout, ça fait partie
du décor. On sent qu'ils
nous poussent un peu à
l'achat mais ça ne marche
pas sur moi"
non
"Les pubs ne me gênent
pas, j'aime bien les pubs
en général, dans le métro,
au cinéma.. Après, je suis
pas idiot, j'ai mon libre
arbitre, mon esprit
critique, les pubs ne
marchent pas forcément
sur moi"
non
"Oui il y a beaucoup de
pub mais finalement on
ne les remarque plus. Je
ne voit pas trop de
l'agressivité des pubs au
quotidien. La pub qui me
fait vraiment chier c'est la
pub sur Internet"
non
"Les pubs c'est chiant à la
base mais j'aime bien
regarder. C'est vrai, il y
en a trop et il y a
certaines affiches qui
donnent envie mais les
pubs ne me dérangent pas
tant que ça"
non
"J'ai rien contre, je trouve
ça normal, les marques
communiquent.. Je crois
qu'on est une génération
qui est habituée à ça, on a
toujours vu pleins de
pubs à la télé. Limite, on
ne les remarque plus, par
exemple on surfe sur
Internet, il y a plein de
pubs partout et on ne les
voit même plus"
non
"Je travaille dedans, la
publicité c'est un business
comme un autre. Il y en a
beaucoup mais ça ne me
dérange pas. Je ne me
sens pas agressé par la
pub car je ne suis pas
obligé de prendre. La pub
fait partie de notre
monde, de notre société,
je ne rejette rien"
oui
"Ah oui, carrément , j'en
peux plus, ça m'agresse,
tu as des images partout ,
on te vole ta vision, on te
vole tes oreilles, toujours
la même voix dans les
pubs, le jingle qui reste
dans ta tête, du coup je
zappe trop la radio et la
télé et finalement je les
arrête.
La pub ne marche pas sur
moi, ça ne m'incite pas
vraiment, c'est juste
chiant. Moi j'achète un
produit quand j'ai envie
de l'acheter"
Percevez-vous les
marques et leur
communication de façon
positive, neutre ou
négative ?
neutre positive neutre positive positive neutre négative
Qu‟est ce que c‟est pour
vous un article simple?
un produit pour lequel il
ne faut pas de longues
procédures pour pouvoir
l'utiliser, basique
naturel, non compliqué,
facile, pur, pratique, pas
sophistiqué
basique, efficace, il n'en
fait pas trop, il donne ce
qu'il a à donner, répond
aux besoins, fonctionnel
nature, sans ajouts
chimiques,
basique, sans frou frou,
uni, sans trop de motifs,
sobre, pas trop tapa à
l‟œil,
facile à utiliser,
esthétiquement neutre et
pas très cher
sans trop motifs, basique,
correct, pas trop tape à
l'œil, nature, sans
colorant, sans sucres
ajoutés
marque qui ne propose
pas 50 milles produits,
les produits utiles, dont
on a besoin, sobre,
original, il faut qu'il y ait
un truc en plus,
"j'ai envie de revenir à la
simplicité"
Citez 3 produits /
services ou marques qui
vous semblent simples.
iPhone
service de
développement de photos
Fast foods
Levi's
Timberland,
iPhone
Uniqlo : oui
je ne connais pas Muji
mac
iPhone
vélo
BIC
Uniqlo oui
Muji oui
iPhone
Uniqlo
Camaieu
iPhone
Muji : connait pas
Uniqlo : connait pas
la citroen 3
la clio
Uniqlo - connais mais
j'aime pas, c'est pas mon
style, j'aime pas les
coupes ni les couleurs
Muji- je ne connais pas
Apple,
MacDo et Quick ( je dis
pas que c'est bien mais
c'est simple)
Benetton
Dockers ( chaussures)
Uniqlo - connaît pas (
j'habite pas à Paris)
Muji - connaît pas
Sexe homme homme homme femme homme homme homme
Age 26 31 25 25 24 52 29
Profession coordinateur
informatique
responsable du
recrutement
designer croupier travaille dans les
relations internationales
à la poste, département
publicité
militaire, pilote
97
RÉSUMÉ
Aujourd‟hui, avec l‟omniprésence de la publicité et le surchoix des produits et des marques, les
consommateurs montrent leur mécontentement. De plus en plus d‟individus s‟opposent au
marché et cette résistance prend différentes formes : barbouillages publicitaires, boycott,
déconsommation et bien d‟autres. En même temps, et ceci depuis quelques années, nous voyons
apparaitre des marques qui proposent des produits et services simples ; simples dans leur
utilisation, simples dans leur design ou simples de par les valeurs qu‟ils véhiculent.
Le présent mémoire vise alors à vérifier si cette simplicité peut être considérée comme une des
formes de résistance à la consommation.
MOTS CLÉS
Apple, Boycott, Buycott , Cognitive, Consommateur, Consommation, Consumérisme
Déconsommation, Enquête, Esthétique, Etude, Interview, iPhone, Keep it Simple, Stupid ,
Marque, Marque simple, Morale, Muji, Opposition, Publicité , Résistance, Résistant, Simple,
Simplicité, Simplicité volontaire, Uniqlo
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