lva n°20 - innovation sociale : un marqueur associatif ?

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InnovatIon socIale un marqueur assocIatIf ? l ii i pi 1901 l px i à 'ii myi r 'a : pi phiphi ° 20  javie r 2013  p.. Le magaie de la Corece permaee des coordiaios associaives

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InnovatIon socIaleun marqueur assocIatIf ?

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° 20  javier 2013 p.Le magaie de la Corece permaee des coordiaios associaives

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Chaque jour des hommes et des emmes seregroupent spontanément en assocatons

pour organser des réponses à leurs préoccupa-tons, précédant ou complétant en cela l’Etat et lemarché. Ce asant, elles epérmentent des solu-tons nédtes, plotées dans un cadre lu-mêmeorgnal, un vértable espace de ctoyenneté et deconstructon démocratque. L’nnovaton, socale,

socétale, démocratque leur est consubstantelle. Elle l’état ben

avant que le concept ne connasse une certane médatsaton masle récent regan d’ntérêt qu’l connat juste qu’elles s’y ntéressent.Car l’nnovaton socale est en passe de devenr un ae prvlégé dunancement des projets assocats, à toutes les échelles terrtoralesL’Europe dégage avec son Intatve pour l’entrepreneurat socalun budget conséquent pour nancer l’nnovaton socale et l’epé-rmentaton. La Banque publque d’nvestssement, regroupementd’Oséo, du Fonds stratégque d’nvestssement et de la Casse desdépôts, en era sa boussole dès janver 2013. Quant au régons, ellecommencent à ntégrer l’nnovaton socale dans leurs stratéges de

développement, au même ttre que l’nnovaton technologque.

Il aut donc aujourd’hu armer les assocatons pour leur permettrede valorser leurs nnovatons et d’accéder ans à des nancement

échés auquelles elles peuvent très légtmement prétendre. L’eer-cce peut paraître dcle tant pour l’efort de caractérsaton qu’lsuppose que parce que dans le même temps, la capacté d’ntatveassocatve est mse à mal. Il est urgent de rappeler que soutenrl’nnovaton assocatve suppose, avant toute chose, de préser-

 ver des espaces d’epérmentatons et de avorser la consttutonde onds propres, la premère ressource de la R&D assocatve.

Alors seulement, la reconnassance de l’nnovaton so-cale ne sera pas le pallat d’une sévère déstablsa-

ton du secteur assocat mas une réelle reconnassancede sa capacté à répondre au aspratons de la socété.

Recoaîre l'iovaio associaiveP Béatrice Delpech, dgu gn d CPCA

Direcrice de la plicaioNadia Bellaoui

Resposales de la rdacioBéatrice Delpech

RdacioMarie Lamy, Alice Loredo, Stéphanie Rizet(CPCA),Hélène Spoladore (La Pirogue)

Mise e pageHélène Spoladore (La PIrogue)Tommy Moisan (CPCA)

O paricip à ce mroJean-Marie Barbier (APF), EmmanuelleBesançon (Institut Godin), Patrick Brault(Unat), Élise Depecker (Avise), GenevièveHarrous-Paicheler, Marcel Hipszman,Anne-Cécile Mailert (Osez le éminisme !).

IllsraiosFlow

MaqeeJonathan Debauve

ImpressioChevillon Imprimeur,26 boulevard Kennedy 89 101 Sens

Publication réalisée avec le soutien de laCaisse des dépôts et de la Mission Écono-mie sociale de la Direction générale de lacohésion sociale (DGCS).

Nos partenaires, le Crédit Coopérati, leGroupe Chèque Déjeuner, Chorum, la Maciet la Mai, nous soutiennent au titre dumécénat d'entreprise pour le développe-ment d'un mouvement associati organisé,autonome et d'intérêt général.

Vous pouvez commander ce numéro parmail à [email protected] ou sur notresite cpca.asso.r/la-vie-associative.

Exemplaire papier4 € (5 €, rais de port inclus)

Plicaio die par la CPCA

28 place Saint-Georges 75 009 Paris01 40 36 80 10contact@cpca. asso.rcpca.asso.r

ISSN : 1761- 9149Dépôt légal à parutionÉditée en 3 500 exemplaires

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6

défInIr l'InnovatIon socIale

ARtICLE De l'nnovaton à l'nnovaton socale

ARtICLE L'nnovaton socale pour recongurer l'acton publque

tRIbunE

Elzabetta Bucolo et Phlppe Eynaud : L'nnovaton socale ne se décrète pas,elle se construt

13

les assocIatIons, laboratoIre d'InnovatIon

ARtICLE Innovantes depus 1901... et avant

ARtICLE Quand les nnovatons socales devennent des poltques publques

ARtICLE Assocatons nnovantes pour État démssonnare ?

 

éDItORIAL

Béatrce Delpech : « Reconnaître l'nnovaton assocatve » 

23

caractérIser l'InnovatIon 2

ARtICLE Les outls de la caractérsaton

ARtICLE Les paradoes du souten à l'nnovaton

COntREPOInt

Myram Revault d'Allonnes : Reconnaître que les choses surgssent« là où ne l'attend pas »

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L 'nnovon sus un vb ngoumn dns

no so n s. Lon d gu d'xon

s n n d dvn un nom d omomn.

Tdonnmn onsd 'nys onomqu

omm un ossus d « dsuon », s

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Dir

l'iovaio sociale

° 20  javier 2013 la vIe assocIatIe

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Caracriser l'iovaio

Tout le monde se dot d'nnover. Cette njoncton nta-lement réservée au secteur ndustrel (une entreprse qu

n'nnove pas est condamnée, entend-on réquemment)est aujourd'hu omnprésente dans notre socété. Dansle même temps, elle charre un magnare des plus pos-ts et est, en ce sens, dclement contestable. Qu peuts'opposer au dées de progrès, de créatvté, de dyna-msme auquelles l'nnovaton est assocée ? Sans cesseustée et peu remse en queston, la noton n'en demeurepas mons vague et trouve sans doute dans ce ou uneparte de son succès. Elle possède, selon le socologueGérald Gaglo, quelques trats récurrents qu la ds-tnguent, notamment l'émergence de pratques socalesnédtes qu sont le sgne de l'appropraton d'une nou- veauté ou l'nscrpton dans une progresson temporelle.Mas elle renvoe surtout à de multples conceptons quse subdvsent elles-mêmes en catégores plus ou monsdétallées. Parm les plus réquentes, on compte pareemple les nnovatons de produt, de procédé, mana-gérales, de servce ou encore l'nnovaton socale.

De l'iovaio à l'iovaio sociale

L'nnovaton socale est elle-même sujette à de mul-tples déntons selon que l'accent sera ms sur ses

naltés, son pérmètre, ses modaltés, etc. Les grandesorgansatons nternatonales (OCDE, Natons unes), laCommsson européenne, les pouvors publcs rançasont ans chacun la leur. Le Consel Supéreur de l'Eco-nome Socale et Soldare (CSESS) en a récemmentproposé une : l'nnovaton socale consste à élaborer desréponses nouvelles à des besons socau nouveau oumal satsats dans les condtons actuelles du marché etdes poltques socales, en mplquant la partcpaton etla coopératon des acteurs concernés, notamment desutlsateurs et usagers. Ces nnovatons concernent auss

ben le produt ou servce, que le mode d'organsatode dstrbuton, dans des domanes comme le vellsement, la pette enance, le logement, la santé, la lu

contre la pauvreté, l'ecluson, les dscrmnatonsElles passent par un processus en pluseurs démarchémergence, epérmentaton, dfuson, évaluaton.

De l'iovaio sociale

à l'iovaio associaive

S'l n'este pas de dénton arrêtée et consensuelle denoton d'nnovaton socale, c'est sans doute auss parque cette dénton est elle-même enjeu de lutte dans contete de reconguraton de l'acton publque. Avle développement du new public management 1, un cetan nombre de mssons voent s'atténuer les rontèrentre publc et prvé, entre lucrat et non lucrat. Dnouveau acteurs apparassent ans sur des cham jusqu'c dévolus à la oncton publque et/ou au monassocat. À cet égard, le vocable d'nnovaton socet l'njoncton à la nouveauté permanente dont l porteur consttuent paros un moyen de délégtml'estant, et de are brutalement vellr ceu qu o jusqu'c, rempl ces mssons. C'est auss en ce sens q

la noton est ambvalente pour le monde assocat, sommé de s'en sasr pour être reconnu et nancé dans contete concurrentel, sans pour autant y perdre sdentté, ses spécctés et ses valeurs. Le présent numro donne à vor le processus d'appropraton crtque qen résulte : l'nnovaton assocatve.•

1. Doctrne apparue dans les années 1970 dans les mleu néolbérau mnmse la dférence de nature entre geston publque et geston prvéepromeut un nouveau cadre de geston publque ondée sur une culture drésultat mesuré à partr d'ndcateurs de perormance.

De l'iovaio à

l'iovaio sociale

Définir l'innovation sociale

Il n'est pas toujours aisé de s'y retrouver parmi les multiples dénitions del'innovation. La tâche est plus ardue encore lorsqu'il s'agit d'innovation sociale.

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New public management  

e iovaio sociale

Les années 1980 ont vu déerler en France la vague dunew public management . Cette noton désgne le trans-ert de méthodes de geston ssues des entreprses pr- vées vers les structures publques ; ces dernères étantprésentées comme rgdes, gées, peu adaptées au réa-ltés nouvelles de l'économe. Ce mouvement est allé depar avec une progressve prvatsaton d'entreprses pu-blques et une mse ou remse sur le marché de servcessocau assumés par les pouvors publcs – l'État le plussouvent – depus l'après-guerre.

Pourtant, rédure le new public management  à la ran-çase à un lbéralsme efréné ne permet pas de rendre

compte de la completé des modes d'acton publquLe new public management  ne sgne pas toujou« mons d'État » mas plutôt des modaltés d'nterveton publque où la concepton des poltques publquest de plus en plus dssocée de leur mse en œuvre.

Iiiaive associaivepor poliiqes sociales iovaes

Durant les Trente Gloreuses, bon nombre d'nnovtons assocatves trouvent une déclnason en termes poltques publques, l'État reconnassant l'ecacté dassocatons pour répondre à des besons socau nsatsats. Des structures assocatves devennent alodélégatares de servces publcs qu'elles ont contrbà mettre en place. L'eternalsaton de servces publ

L'iovaio sociale porrecogrer l'acio pliqe ?

Définir l'innovation sociale

Les années 1980 ont vu déerler en France la vague du new public management.C'est dans le sillon de cette mutation des ormes de l'action publique que s'estprogressivement imosée la notion d'innovation sociale. Simple coïncidence ?

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 vers le monde assocat s'est généralement accompa-gnée de moyens dévolus à leur réalsaton. Cette nsttu-tonnalsaton d'actvtés assocatves a pu poser la ques-ton de la préservaton de leur capacté d'nnovatonou de leur dmenson avant-gardste. Les assocatonspeuvent-elle encore nnover quand elles ont la respon-sablté de rendre un servce publc ?

Mas, à partr des années 1980 et de l'émergence du new public management , on assste à un mouvement nversede prvatsaton des servces publcs, y comprs ceu por-tés par les assocatons. On passe d'un État-provdence,c'est-à-dre maître d'ouvrage et maître d'œuvre des pol-tques publques, à un État donneur d'ordres. La généra-

lsaton des marchés publcs et des appels d'ofres peut-elle consttuer une opportunté pour le champ assocat de retrouver une certane lberté d'acton en dehors deses oblgatons contractuelles ? En d'autres termes, ladestructon des servces publcs est-elle créatrce enmatère d'nnovaton socale et assocatve ? C'est à cettequeston précse que les débats actuels autour du modede nancement des actvtés assocatves (commandepublque ou subventon) tentent d'apporter des élé-ments de réponse.

Oil de dveloppeme coomiqe

Néanmons, le new public management  est égalementporteur d'une déologe de ratonalsaton de la dépensepublque et a condut à un désnvestssement progres-s du nancement des actvtés nnovantes développéespar les assocatons et à un recentrage sur quelques pro- jets cblés. Que comprendre alors de l'émergence duconcept d'nnovaton socale dans ce contete ? Quelssont les objects des pouvors publcs lorsqu'ls sou-tennent l'nnovaton socale et qu'en attendent-ls ?

L'nnovaton socale est paros nancée par les po

 vors publcs en tant qu'epérmentaton permettant répondre au besons émergents. Ans, lorsque la vde Pars souhate soutenr l'epérmentaton de « salde consommaton de drogues à mondre rsque », sont des assocatons qu portent ces projets. Mas génralement, même assorte du qualcat de « socaleles pouvors publcs conçovent l'nnovaton d'abocomme un outl de développement économque. Anquand l'OCDE1 s'ntéresse à l'nnovaton et à l'économsocales, c'est dans le cadre du programme LEED2 en  veur du « développement économque et de la créatd'emplos locau ». De la même manère, le programm

d'Investssements d'avenr (ou Grand Emprunt) au seduquel des crédts sont échés vers l'nnovaton socache pour object général de « soutenr l'économeEntre volonté de « are des économes » dans les pltques socales et de « développer l'économe », programmes de souten à l'nnovaton socale assoctve oscllent ans entre des objects socau et éconmques pas nécessarement conclables.

Passage de relais ?

Enn, l'appu accru à l'nnovaton socale assocatrecouvrrat-l une renoncaton des pouvors publà être eu-mêmes porteurs d'nnovaton socale ? Eefet, l'eternalsaton de l'nnovaton vers les assoctons pourrat tradure un afassement de l'ambtdes pouvors publcs à développer des actons de tranormaton socale. À la tête de l'État, cela n'a pas to jours été le cas, comme le rappelle Marcel Hpszma

1. Organsaton de coopératon et de développement économque

2. www.oecd.org/r/emplo/ce/leed/r/

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« Nous avions

bien dans l'idée

que l'ESS pouvait 

être le promoteur 

d'idées reprises

dans les politiques

 publiques. »

l'un des ntateurs de la Délégaton ntermnstérelleà l'économe socale : lorsque la Délégaton est mseen place, elle a clarement pour msson le développe-ment de l'nnovaton. Dans les années 1980, celle-c estencore vue comme le complément essentel des nno- vatons technologques, comme l'une des condtonsde leur réusste. Mas dans les années 1990, la Dess'ntéresse au epérmentatons condutes dans l'ESS

en tant que telles et se donne pour msson de repérerles nnovatons socales. Le terme nnovaton socaleest d'alleurs ajouté à sa dénomnaton en 1991. « Nousavons ben dans l'dée que l'ESS pouvat être le pro-moteur d'dées reprses dans les poltques publques,c'état d'alleurs un object dès le départ », eplqueMarcel Hpszman. Aujourd'hu, ces onctons ne sontplus portées par l'admnstraton centrale. Mas est-ce vrament le sgne d'un retrat de l'État en matèred'nnovaton socale ou plutôt une conséquence de ladécentralsaton ?

Les collectvtés ont pu appuyer l'n-novaton socale. Les epérmenta-tons en matère de poltque socaleurbane sont à ce ttre éclarantes :s des collectvtés apparassaent,l y a quelques dzanes d'années,comme partculèrement ambteuses(Grenoble, Hérouvlle-Sant-Clar,etc.), aujourd'hu les nnovatonsurbanes sont essentellement por-tées par des assocatons sur leurs

propres moyens. L'nnovaton socalepublque semble s'être déplacée versde nouveau secteurs de poltquespublques locales. Ans, l'nnova-ton culturelle est apparue comme un nouveau champd'acton propre de certanes collectvtés locales (à Llleou à Nantes par eemple). Certans terrtores ont paralleurs chos de renorcer leurs capactés d'nnovatonen matère de poltques publques.

La 27e régon3, qu se dént comme le laboratore de

transormaton publque des régons de France, accom-pagne ans la moté des régons dans le développe-ment de poltques publques nnovantes d'un pont de vue socal ou organsatonnel. Se présentant comme un« do-tank » (tourné vers l'acton, du verbe do -are- enanglas, contrastant avec l'epresson think tank), la 27e régon met en œuvre, en partenarat avec les conselsrégonau, des programmes de recherche-acton, pourlesquels elle moblse des méthodes ssues des scences

3. http://la27eregon.r/

humanes, du desgn de servces et de l'nnovatosocale.

De oveax errioirespor l'iovaio associaive ?

Le processus de décentralsaton à l'œuvre depus

années 1980 eplque en parte le désengagement l'État dans le souten à l'nnovaton assocatve. Dnombreuses collectvtés locales soutennent l'nnovton assocatve sans que celle-c sot achée commtelle. Les régons portent, depus l'Acte II de la décetralsaton, la compétence "développement éconmque". Cette compétence s'est vue renorcée danscadre de la stratége européenne de Lsbonne de compéttvté et d'nnovaton pour les années 2000-201Cette approche de l'nnovaton par un angle essentlement économque a sans doute poussé ces collecttés à travaller autour de la noton d'nnovaton soc

comme pendant à l'nnovaton tecnologque.

Touteos, la moblsaton reste abDans une enquête récente4, l'Asscaton des régons de France monans que seules 38 % d'entre elnscrvent dans leurs stratéges régnales d'nnovaton l'object de « avrser une vson élarge de l'nnovat(ntégrant l'nnovaton socale) ».

s'agt donc de développer une accuturaton du nveau régonal au réltés des nnovatons socales et/assocatves. En efet, ce sont ben régons qu auront un rôle prépond

rant dans la gouvernance des grands outls de l'nnovton socale qu prennent orme aujourd'hu, tels queBanque publque d'nvestssement (vor p. 23).

Reste que l'on peut s'nterroger sur le sens de l'appdes pouvors publcs à l'nnovaton socale : peutsortr de la seule vsée économque ? Les assocatoauront sans doute un rôle à jouer pour are valor lepropre concepton de l'nnovaton socale et y adaptle cadre nsttutonnel de souten à l'nnovaton. • 

4. Assocaton des régons de France, Innovation sociale, résultatsd'enquête : soutien à l'innovation sociale dans les politiques régionalesd'innovation. État des lieux et perspectives, page 3. www.essenregon.org/annuares/uploads/autres/le/ResultatsEnqueteSRI_2012.pd 

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Certans auteurs pensent mêmeque l'usage du concept nnovaton

socale dot être lmté au stua-tons mettant clarement en jeu lasoldarté1. D'autres envsagent laspéccté de l'nnovaton socaleau travers des caractérstques deson émergence, de la nature de sonmleu d'orgne et des ntatvesctoyennes qu les sous-tendent2.Il est ans possble d'nterpréterle concept d'nnovaton socale àl'aune d'acteurs socau en capacté

de « mettre en mouvement une ré-sstance ace à la montée des néga-ltés dans une socété marquée parle tout marché »3. Mas l'nnova-ton socale peut auss être penséecomme un acteur de transorma-ton des organsatons et de muta-ton des nsttutons4. Face à cettedversté d'nterprétatons les cher-cheurs du Centre de recherche surles nnovatons socales (CRISES)proposent d'appréhender l'nnova-

ton socale de manère transversale

1. Jacques Nussbaumer et Franck Moulaert,La logique sociale du développement territorial ,PUQ, 2007.

2. Dandurand, 2005

3. Florence Degrave, Marthe Nyssens,« L'nnovaton socale dans les servces d'ade àdomcle », Revue rançaise de socio-économie,2008.

4. Mare J. Bouchard, « L'nnovaton socaleen économe socale », Cahier de la Chaire derecherchedu Canada en économie sociale, 2006.

comme « une nterventon ntpar des acteurs socau, pour r

pondre à une aspraton, subvenà un beson, apporter une solton ou proter d'une opportund'acton an de moder des retons socales, de transormer cadre d'acton ou de proposer nouvelles orentatons culturellesLa nature consensuelle de la dénton ne met cependant pas  jour les contradctons nhérenau concept dès lors que celu-c e

conronté à la réalté des pratquassocatves.

L'iovaio sociale comme damiqe verese

La promoton de l'nnovaton sen des assocatons peut être peçue comme une ambton soclement légtme. En efet, elle synonyme d'un souten à des qu

ltés organsatonnelles essentelcomme la capacté à sortr des seters balsés, à se projeter vers l'avnr, à nventer, à créer, à entretenun dynamsme de la pensée et l'acton… L'nnovaton des assoctons a par alleurs une autre consquence mportante. Elle contrbà nscrre les assocatons dans uespace poltque à vocaton démcratque. Toute nnovaton m

L'innovation sociale est un concept qui ait débat en raison de soncaractère polysémique. Si on admet généralement que tout processusd'innovation est marqué à chacune de ses étapes par des rapportssociaux, on ne peut cependant en déduire que toute innovation est parnature sociale.

« L'iovaio sociale e sedcrèe pas, elle se cosri »tRIbunE DE PhILIPPE EynAuD & ELIzAbEttA buCOLO

Elisaea bcoloe Pilippe Ead

Chercheurs et membres du laboratoire

d'excellence SITES " Sciences,

Innovations, et Techniques en Société " 

réseau thématique territorialisé porté

 par le PRES Paris Est (ESIEE, Ponts

Paristech, UPEMLV), le PRES HESAM 

(EHESS, Cnam), le CNRS, l'Inra, l'IRD et 

l'université Paris 13 

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plque de pouvor moblser autourde so des orces vves et supposedonc des valeurs ortes, un projetcollect clar, des négocatons etdes débats entre tous les acteurs.Dans un cadre pérenne, l'nno- vaton peut être soutenue par desdsposts de co-constructon avo-

rsant la collaboraton et le partageentre les acteurs assocats, masauss entre les acteurs assocats etles pouvors publcs, les nanceurset les autres partenares. Dès lors,l'nnovaton revêt une dmensonrréductblement socale. Elle auto-rse en efet les assocatons à portertrès tôt au cœur du débat publc lesquestons ndutes par la nouveautéde leurs actons.

Pour toutes ces rasons, l'nno- vaton socale est certanementporteuse de nombreuses qualtésà cultver. Cependant, l'approchede l'nnovaton socale ne peutpas se conondre avec une vsonpostve et pour une part dyllque.L'utlsaton même du conceptd'nnovaton socale par les pou- vors publcs présente en efet uncertan nombre de dérves pos-

sbles que nous voudrons mante-nant ponter.

Le rôle dermia despovoirs plics e maièred'iovaio sociale

D'une certane manère, l'accentort (ms au nveau natonal et eu-ropéen) sur l'nnovaton socale estle sgne d'une orme de reconnas-sance par les pouvors publcs del'mportance du secteur assocat.Cependant, et dans le même temps,cette njoncton sonne comme unepossble méconnassance de leurrôle. Chaque jour les assocatonsrepèrent dans l'espace socal les be-sons non satsats pour tenter d'y répondre. Fnalement, les ncter ànnover pourrat revenr à occulter

leur quotden qu est ntrnsèque-ment lé à la nouveauté.

Des questons mértent donc d'êtreposées : quelle est la vsée poltqueprésente derrère la queston del'nnovaton ? Comment évaluerdes poltques publques asant lapromoton de l'nnovaton socale ?Quelles garantes peut-on avorsur la pérennté des nnovatonsprodutes sute au njonctons pu-blques ? On ne peut jamas totale-ment évncer l'dée d'un nécessarehabllage de la communcatonpoltque. En jouant de ce concept,l est en efet possble de recond-tonner l'accès au nancements àl'aune d'une nouvelle grlle mons

contragnante pour les nanceurspublcs quoque toujours légtme.

Dans les pérodes de crse, la de-mande adressée au assocatonsaugmente avec l'accrossement desbesons d'ade et de soldarté. Ceasant, on adresse ndrectement àla socété cvle une demande dontla nature a pour contreparte unpossble désengagement de l'État.D'autre part, un ocus sur l'nno- vaton socale peut se tradure parune nouvelle hérarchsaton desprortés. En devenant une amb-ton concurrente des autres pra-tques en place, l'nnovaton socalepeut même occulter la pertnencedu manten de solutons ayant déjàat leur preuve. Dans un contetede resserrement des nancementspublcs, cette orme de concur-rence peut être problématque.

Cependant, les pouvors publcs ontcertanement un rôle détermnant à jouer ace au assocatons en ma-tère d'nnovaton. Ils peuvent no-tamment engager des dynamquespertnentes pour ader les asso-catons à sortr de leurs pratquesroutnères. Ils peuvent égalementavorser leur mse en réseau sur lesterrtores. L'nnovaton socale nepeut donc se penser in abstracto.

Re-coexaliserl'iovaio sociale

L'nnovaton socale a beson d'êrestuée dans un contete, daun projet de socété et nécessd'être replacée dans une perspetve de long terme pour avor

sens. Pour cela, elle a beson d'êre-contetualsée dans l'espace dans le temps. L'espace, c'est cedu dalogue nterne condut au sede chaque assocaton et qu dénson envronnement démocratqen termes de débat, de conronton des dées et du cho des mdaltés du vvre ensemble. L'espac'est auss le terrtore et les lens qont été construts avec l'ensembdes partenares pour are émeger l'nnovaton au nveau localrendre possble sa pérennsaton

Mas la re-contetualsaton pasauss par la prse en compte temps. Comme nous l'avons dsoulgné, c'est le temps long qdot présder à toute réeon sl'nnovaton socale. Il permet porter le regard (au-delà de l'nveton) sur les usages, l'approprato

l'artculaton avec les pratques place. Le temps long c'est auss clu du projet de socété qu souteet orente l'nnovaton socale avorsant sa dfuson. En ce senl'nnovaton socale n'est pas donée. Elle est un objet en creu ql'on dot apprendre à mettre en dbat et en perspectve. L'nnovatsocale ne se décrète pas. Elle construt.•

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A

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Les associaios,

laoraoired'iovaio

° 20  javier 2013 la vIe assocIatIe 12

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Vocaio sociale e solidaire

Qu'est-ce qu pousse des emmes et des hommes às'engager au servce des autres, à transormer unepréoccupaton socale en projet collect ? La prse deconscence d'une carence dans la prse en charge d'un

problème ou beson socal, dans un contete socal, éco-nomque et poltque détermné. On peut s'arrêter surles mouvements qu traversent le xixe sècle et qu vontaboutr au premères assocatons. Pourquo parler àleur endrot d'nnovatons ? Parce que la moblsatonde ctoyens pour porter des projets d'ntérêt général endehors des nsttutons (poltques, relgeuses) est nou- velle et aboutra à la lo de 1901 qu reconnaît le drotd'assocaton. Innovatons encore car les projets pol-tques de ces mouvements vont donner nassance à denouveau secteurs d'nterventon socale qu trouveront

paros une déclnason dans les poltques publques.

On pense d'abord à l'éducaton populare, née au mleudu xixe sècle, dans un contete poltque partculer oùl'nstauraton du sufrage unversel et le développementde la ve ctoyenne vont poser la queston de l'nstructon.L'engagement de Jean Macé, ondateur de la Lgue del'ensegnement en 1866, est de ce pont de vue embléma-tque. Conscent de l'nsusance de l'nstructon cvquedont l at le préalable à toute mplcaton ctoyenne, l va moblser des emmes et des hommes autour de l'dée

d'une nstructon publque, gratute, oblgatore et laïq jusqu'au vote des los sur l'nstructon cvque et laïqde 1881 et 1882. Innovaton socale ? Certanement cl'acton des assocatons d'éducaton populare découben d'un beson socal non couvert (l'nstructon d« masses »). Innovaton socale pusque leur acton

une vsée de transormaton socale orte.

Aspiraio poplaire

L'eemple du toursme socal est emblématque d'nn vatons socales et assocatves pour are ace à l'nsusance de comproms entre État et marché. Lorsql'Unon natonale des assocatons de toursme (Un vot le jour en 1920, « seulement 10 à 12 % des Françpartaent en vacances et le terrtore n'état pas amnagé », rappelle Patrck Brault, son présdent. «

réelle nnovaton socale est ben lée à l'attrbuton dcongés payés en 1936, poursut Patrck Brault. Cette dde prendre des congés payés par le patron a été véccomme une révoluton » qu va « chambouler le mo vement » qu « réorente alors ses mssons vers le torsme du plus grand nombre, du at d'une aspratpopulare ». Constructon d'hébergements, organsatde séjours pour les jeunes et les amlles, « le mouvemeassocat est en ponte sur le toursme socal, car le seteur est alors peu développé ; l aut attendre 1946 poqu'l sot envsagé dans le premer plan d'après-guer

Iovaes depis 1901... e ava

De l'éducation populaire au tourisme social, en passant par l'éducationspécialisée ou les circuits courts, on ne compte plus le nombred'innovations sociales qui sont nées dans le mouvement associati. Onpourrait même dire que l'innovation sociale est inhérente à la naturede l'émergence d'un projet associati : répondre à des besoins sociauxnon ou mal couverts. Mais l'innovation associative peut également êtreappréhendée sous l'angle organisationnel : les associations portent unmode d'organisation qui part des citoyens et les associe dans un projet. Orcette dimension est aujourd'hui la pierre angulaire de l'innovation sociale.

les associations, laboratoires D'innovation

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comme une actvté à développer pour son apport éco-nomque », note encore Patrck Brault. « Là où le sec-teur assocat a été nnovant, c'est dans la mse en placed'une ofre d'hébergement tout comprsdans les vllages de vacances. En les lbé-rant des tâches ménagères, la prestatonde penson complète a accéléré l'éman-cpaton des emmes. Les structures detoursme socal ont également avorséle brassage socal, la découverte de laFrance, l'enrchssement culturel… »Elles vont en outre néchr les pol-tques publques, le toursme devenantun outl de développement et d'organ-saton du terrtore.

On pourrat multpler les eemples à l'env. Dans lessecteurs de l'acton socale, santare ou médco-socale,de la lutte contre les eclusons, de la poltque de la vlle, de l'nterventon humantare, etc., le mouvementassocat dérche les nterstces verges, entre l'État etle marché.

Reaire soci

Mas l est des projets assocats qu ne vsent pas tantla réparaton ou l'améloraton socale que la transor-

maton de la socété. On pense notamment au lutdes mouvements émnstes en aveur de l'égalté et/contre les comportements sestes, à celles des ass

catons écologstes qu mettent surplace publque les problèmes lés à préservaton de l'envronnement ou

développement durable, ou encore aassocatons qu nterrogent la socété consommaton, vore l'emprse des mchés nancers sur l'économe. Au cœde ces projets, on trouve certes une prde conscence orte des mau de nsocétés, que l'on pourrat qualer structurels, mas s nnovaton socaley a, c'est ben dans la remse en cause la structure elle-même, dans la manède repenser le vvre ensemble.

Autre dférence, ce sont des ctoyennes et des ctoyentouchés eu-mêmes par les mau qu'ls dénoncent, qs'organsent alors pour les dépasser. Comment ne ppenser au assocatons de malades, dont la lutte pol'mplcaton des usagers a rénové l'acton santare (lp. 17) ? Le réseau des Amap (assocatons pour le maten de l'agrculture paysanne) est né, lu, d'une prse conscence de consommateurs, alertés par l'ndustrlsaton de l'agrculture et de ses méats sur l'almetaton. L'nnovaton tent c tant au mode de dstrb

Si innovationsociale il y a, c’est

dans la manière

de repenser

le vivre ensemble

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ton almentare (les crcuts courts), qu'à la manère decultver (bo) et de consommer (pas de standardsaton,tout ce qu est produt est consommé). Elle nterroge lasocété de consommaton et la préservaton de l'envron-nement et d'une actvté agrcole (et donc de l'emplo)dans une socété ortement ndustralsée.

Rseax sociaxL'nnovaton socale passe souvent par de nouvellesmodaltés organsatonnelles. On a, par eemple, atdu onctonnement par projets une nnovaton organ-satonnelle assocatve, reprse dans le monde de l'entre-prse, vore dans les nsttutons. L'organsaton en réseauen est une autre, qu accroît l'ecacté des moblsatons.Le Réseau éducaton sans rontères (RESF) s'est ansconsttué en dehors (mas avec l'appu) des assocatonsmltantes de déense des drots. Le réseau est né de l'n-dgnaton susctée par les epulsons de parents d'élèves

sans-papers, dans le monde ensegnant et les syndcatsde parents d'élèves. Pas de drecton, pas de carte d'adhé-rent, mas une adhéson créée par la partcpaton actveau actvtés de l'assocaton, l'utlsaton des nouveaumoyens de communcaton pour déclencher la moblsa-ton (SMS, mals, lstes de dfuson, etc.).

Il aut d'alleurs s'arrêter sur ce recours au nnovatonstechnologques. Internet et les réseau socau renou- vellent aujourd'hu l'acton assocatve. Ils rénovent lesmodes de prse de décson, vore le projet poltque en

asant une plus large place au adhérents. L'assocatonOsez le émnsme ! état conrontée à une problématquepartagée par de nombreu secteurs : comment nnoverpour are passer des dées qu, somme toute, ne sontpas nouvelles ? « Depus la créaton, nous avons toujourscherché à utlser les nnovatons technologques. Pournous, c'état la melleure manère de toucher les personnesqu'on ne toucherat pas autrement, de véhculer les clésd'analyse émnstes », eplque Anne-Cécle Malert,porte-parole de l'assocaton. « Une des premères cam-pagnes d'Osez le émnsme !, “Vol : la honte dot changerde camp”, s'est appuyée sur un ste, des groupes acebook 

moblsés localement et ntégrés dans la campagne, unepétton et des ormulares d’nscrpton pour des actv-tés mltantes en lgne ; en somme nous avons utlsé tousles outls nternet à dsposton pour une moblsatonctoyenne de masse. »

L'assocaton velle donc à toujours garder l'nnovatoncomme horzon. « L'nnovaton socale, comme toutconcept à la mode, peut être dévoyée. Nous devonsnous assurer que derrère les actons qu en relèvent,

l y a ben cette optque de transormaton socale odée par eemple sur la grlle de lecture d'Osez le émnsme !. Il aut ncter les assocatons à s'emparer concept d’nnovaton socale de manère à ne pas lasser s'élaborer sans qu'elles y apportent également ond, une vson de la socété que l’on veut construreUn consel à médter.•

« L’innovation sociale, comme tout 

concept à la mode peut être dévoyée. Nou

devons nous assurer qu’elle reste sous

tendue par une optique de transformatio

sociale.»

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ncessi aie loi

De nombreuses assocatons se lancent dans des actv-tés socalement nnovantes sans orcément penser à leurdéclnason en poltques publques. Dans un premertemps, l s'agt surtout de répondre à un beson socalmal satsat. Mas quand leur acton démontre sa né-cessté socale, l n'est pas rare que les pouvors publcss'en emparent pour lu donner une autre envergure.L'acton santare et socale a connu une telle évoluton

notamment dans le domane du handcap. C'est ben lemanque de structures d'accuel qu a poussé des parentsou des travalleurs socau à magner un nouveau modede prse en charge. Elles ont dès lors largement contr-bué au dférentes los sur le handcap dès 1975.

Aujourd'hu, ces assocatons se trouvent gestonnaresde servces et d'établssements, et leurs actvtés relèventd'admnstratons de tutelle. Et l n'est pas rare d'en-tendre dre que, ce asant, elles ont perdu toute capactéd'nnovaton. Mas, dans le même temps, n'ont-elles pas

plutôt réuss à are reconnaître leur nnovaton socalecomme une soluton qu dot être généralsée ?

hadicap : la poliiqe par la dmosraio

Il en est ans de l'Assocaton des paralysés de France(APF) qu a toujours poursuv une démarche d'nno- vaton socale grâce à ses très nombreu mltants et sonautonome nancère. Ce que rappelle son présdentJean-Mare Barber : « Dans les années 1970, l'APF amagné des équpes suvant les enants sur leurs dfé-

rents leu de ve, des servces d'éducaton et de sospécalsés à domcle, ou encore la créaton des nte venants aulares de ve, avec des epérences ploà Rennes et Bordeau. Ce nouveau servce a été nscdans les 160 propostons du présdent Mtterrand qune os au pouvor, a décdé de créer 1 000 postes d'alares de ve. Ces servces ont ben été portés par nonds propres et des subventons, depus la déntdu beson jusqu'à la reconnassance d'un vértable stapour les aulares de ve. » L'APF a également lon

temps porté en nterne un servce socal pour le hadcap moteur, construt autour d'une équpe plurdcplnare (consellers en économe socale et amlamédecns, ergothérapeutes, etc.) chargée d'ntervendomcle. « Dans le cadre des los de 2002-2005, cennovaton a donné nassance au servces d'accompgnement à la ve socale epérmentés dans 70 dépatements. Nous avons ans at la démonstraton qurépondaent à un beson », eplque encore Jean-MaBarber. Ce nouveau mode d'accompagnement des psonnes handcapées est aujourd'hu porté et nancé p

les départements.

D caal Sai-Mari à la loi DALO

L'assocaton se heurte touteos à l'nerte des admntratons quant à la mse en œuvre des dsposts publEt beaucoup reste à are, en termes d'accessblté ntamment. Que dre des problèmes de logement ou d'hbergement ? Les assocatons sont nombreuses à nte venr dans ces champs-là et leur acton a paros trouune déclnason en termes de poltques publques. Re

Qad les iovaiossociales deviee des

poliiqes pliqesComment inscrire une innovation associative à l'agenda politique ?Certaines associations souhaitent aire de leurs innovations un enjeu depolitique publique. Ces démarches ne sont pas sans poser question tantil est courant d'opposer innovation et institutionnalisation. Comment lesassociations gèrent-elles cette apparente antinomie ?

les associations, laboratoires D'innovation

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que, malgré les moyens dégagés, le nombre de sans-abr

ou de mal-logés ne dmnue pas. Comment alerter lespouvors publcs sur les lacunes de la poltque du loge-ment ? Et comment les pousser à agr ? En nnovant enmatère d'nterpellaton et de rapports de orce.

Dans la nut du 15 au 16 décembre 2006, 200 tentes sontnstallées sur les bords du canal Sant-Martn à Parspour alerter sur les condtons de ve des sans-abr. Àl'orgne de cette acton, on trouve une toute jeune as-socaton, les Enants de Don Quchotte. Sa orce : unentense moblsaton médatque relayée par des sou-

tens poltques. L'assocaton n'aura de cesse de mettrela queston des sans-abr à l'agenda poltque. Avec uncertan succès pusque dès le mos de janver 2007, legouvernement annonce un projet de lo sur le drot aulogement opposable (DALO), votée en mars, les décretsd'applcaton étant sgnés en novembre. Les premersrecours devant la Commsson de médaton sont rece- vables dès janver 2008 pour les personnes les plus pré-cares. Le relas a certes été prs par des assocatons, laFnars (édératon natonale des assocatons d'accuelet de rénserton socale) en partculer, mplquées delongue date dans le secteur, mas orce est de constaterque l'acton orgnale des Enants de Don Quchotte aortement pesé dans l'adopton de cette lo.

Associaios de malades :la poliiqe par la errer

Dans le domane de la santé, l'épdéme de sda et l'm-plcaton des assocatons de lutte contre la malade sontà l'orgne d'une nnovaton socale orte : la partcpa-ton des usagers. « Auparavant, l n'y avat que des asso-

catons de médecns et de dames patronnesses ; l y av

colluson entre personnel poltque et drgeants asscats et aucune nuence sur les poltques publquS aujourd'hu, on est à l'écoute des malades, c'est dûl'acton des assocatons de lutte contre le sda », rapelle ans Genevève Harrous-Pacheler, socologuancenne drectrce de recherches au CNRS.

Lors de l'apparton du sda, le personnel poltque montre pusllanme ; l est vra que la malade toucbeaucoup d'homoseuels et de tocomanes. « Les hmos ont été les lassés pour compte des revendcato

des assocatons de malades [moblsées sute à l'afadu sang contamné] ; ls ont dû s'organser très vteAdes naît en 1983, suvent Vancre le Sda et Arcat-Sd« Ces assocatons mltaent pour apporter un soutey comprs socal, au malades, mas auss pour metla malade à l'agenda des poltques. » « Au tournades années 1990, les poltques étaent terrorsés par cassocatons, notamment par Act-Up [né en 1989] qs'llustre rapdement par des actons coup-de-pong,reus du comproms, des nterventons dans les mntères. » Les crtques des assocatons vont are bougla communcaton gouvernementale. Elles vont surtopermettre au malades qu revendquaent la « connasance de la char » de gagner une place dans les nstancscentques et hosptalères. « Le sda et les assocatoen lutte ont changé la manère de vor les malades qde sujets, devennent de vras protagonstes ; les usagrevendquent de prendre en charge leur destn. » Cennovaton aura des déclnasons dans de nombrechamps assocats, de l'acton socale à la poltque la vlle, et modera les pratques admnstratves amont des dsposts.•

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les associations, laboratoires D'innovation

Isiioalisaio : risqe ?

Emmanuelle Besançon, chargée de msson à l'Insttut

Godn1

et doctorante au Crsea (Centre de Recherche surl'Industre, les Insttutons et les Systèmes Economquesd'Amens) met en garde : « L'nsttutonnalsaton n'estpas orcément un rsque pour l'nnovaton. Elle peutdésgner des structures qu sont happées dans un sys-tème et qu en perdent leur capacté d'nnovaton, maselle peut également voulor dre que le changement ap-porté est devenu la règle, ce qu peut être le but mêmede l'nnovaton. » Les termes du débat sont posés. On l'a

1. Insttut de recherche et développement en économe soldare.

 vu, bon nombre d'nnovatons socales portées par assocatons ont été reprses par la pussance publqucertanes relevant même du servce publc avec m

sous tutelle de l'admnstraton. Ce qu sgne que l'Éreconnaît l'ecacté et la pertnence de la soluton aportée par les assocatons.

Mas le danger vent alors des modaltés de contrôlede nancement du servce ans créé. Les assocatonreléguées au rang d'opératrces, sont rémunéréesl'acte pourrat-on dre et soumses au contrantes decomptablté publque, plus encore dans un contete restrcton budgétare et de RGPP. Elles perdent la masur la mse en œuvre de leurs nnovatons et sont rap

Les associations peuvent souhaiter que leurs innovations socialessoient reprises par la puissance publique et considérer cetteinstitutionnalisation comme un accélérateur de la transormation socialeattendue. Mais qu'est-ce qui est institutionnalisé : l'innovation ou leprojet associati ? N'y a-t-il pas un risque à être « dépossédé » de son

innovation et/ou à être opérateur de sa mise en œuvre ? Et au-delà,n'y a-t-il pas un risque à n'être considéré que comme un incubateurd'idées de la puissance publique, a ortiori quand la « recherche &développement » sociale n'est pas nancée ? Autant de questionsposées par la réappropriation publique de l'innovation sociale.

Associaios iovaespor éa dmissioaire ?

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dement accaparées par des tâches gestonnares… qun'nctent pas à l'nnovaton. Patrck Brault, présdent del'Unat le reconnaît : « Aujourd'hu, la problématque éco-nomque domne. Globalement, le normat a beaucoupd'mpact sur nos actvtés. Du at des préoccupatonsdes gestonnares, l y a mons de place pour l'nnovatonsocale. » Lorsque les assocatons percevaent des sub- ventons de onctonnement, la donne état nécessare-

ment dférente : lbre à elle d'en conserver une part pourle nancement d'actvtés nnovantes. Mas dès que l'onpasse au appels à projets et a ortiori au appels d'ofres,ce n'est plus la capacté d'nnover des assocatons qu estsoutenue. Tout l'enjeu est alors de (re) are nancer leurnnovaton socale.

Des laoraoires sociaxpor la pissace pliqe ?

Il ut un temps où l'État soutenat l'nnovaton socale

en tant que telle. Marcel Hpszman, chevlle ouvrèrede la Délégaton ntermnstérelle à l'économe socaledevenue Délégaton ntermnstérelle à l'nnovaton età l'économe socales (DIEES), raconte : « La déléga-ton n'a pas été conçue comme un laboratore d'dées,mas elle consdérat les assocatons comme des leuoù des dées nouvelles apparassaent et qu pouvaentêtre reprses par les nsttutons. L'nnovaton socale atoujours été consdérée comme un moyen de promou- vor l'économe socale et soldare. » Et permettat, se-lon Marcel Hpszman, de dépasser le rôle de réparatonsocale du secteur, pour en are « une orce d'entraîne-ment pour la socété, un posson plote ». « Nous avonstoujours déendu l'dée que l'économe socale état unncubateur » qu pourrat trouver un prolongement dansles poltques publques dans lesquelles, d'alleurs, lesassocatons étaent déjà engagées. De at, la Des a pu« détecter » des nnovatons socales (les réges de quar-ter par eemple) et les valorser. Ce rôle est aujourd'huassuré par d'autres. Les assocatons n'en restent pasmons des ncubateurs d'dées pour la pussance pu-blque car, comme le soulgne Élse Depecker, drectrcedes programmes de l' Avse (Agence pour la valorsaton

des ntatves soco-économques) « l'nnovaton socaleportée par des ctoyens, des assocatons, est une ormede réponse trouvée pour are ace à la crse de l'État pro- vdence ».

Doreme d'iovaio

Certes, mas l ne audrat pas que les assocatons soentdépossédées de leurs nnovatons. Ce rsque est de deusortes. D'une part, la réappropraton de leurs nnova-tons peut servr d'achage à une poltque publque

qu, au nal, les dévoe. On pense c au Grenelle de l'e vronnement, ondé pourtant sur une nnovaton socportée par les assocatons (la prse en compte du dévloppement durable) et une nnovaton nsttutonne(les conérences de consensus), mas qu a nalemeaccouché d'une sours. Au pont que nombre d'assoctons ont prééré qutter cette nstance plutôt que de voleur nom assocé à un projet de lo très en deçà detransormaton socale attendue.

D'autre part, les dées émses par une assocaton, ntamment dans le cadre d'appels d'ofres, peuvent être rtenues par les pouvors publcs mas conées à un autopérateur meu-dsant économque, mas peut-êtauss mons-dsant socal… Que dre encore des nn vatons retenues dans le cadre de poltques publqumas qu à orce de restrcton budgétare ou de dévoment par des opérateurs mons scrupuleu sur leur aplcaton ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes ?

Pr-commade pliqe

Cette queston en amène une autre : à qu appartel'nnovaton socale ? Pas de brevets c, comme l pey en avor pour protéger les nnovatons technogques. D'autant mons que l'object de ces démarchest ben leur duplcaton. Mas la queston n'en est pmons sensble quand les coûts de recherche & dévloppement socal sont portés par l'assocaton. La solton ? Élse Depecker en vot une, nnovante s'l en esla pré-commande publque d'nnovaton socale. « l'échelle européenne, certans dscutent du lever decommande publque. Il audrat are entendre au po

 vors publcs l'ntérêt de pré-commandes à des acteususceptbles d'apporter des réponses nnovantes sur dproblématques auss mportantes que le vellssemeou les modes de garde alternats, mettre en place ucommande publque de recherche et développemesocal ; c'est possble pour les nnovatons technolgques, pourquo pas pour l'nnovaton socale ? S cepérmentatons s'avèrent concluantes, cette réponnnovante appartendrat au balleur publc. Charge à de la généralser. » Quel melleur moyen de suscter unnovaton socale dont l'État ne peut se passer ?•

« L’innovation sociale portée par les

associations est une forme de réponse à

la crise de l’Etat providence. »

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O n n o bn qu qu 'on msu. Anms

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Caracriser

l'iovaio

° 19 ocore 2012 la vIe assocIatIe 20

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Rparaio o rasormaio sociale ?

L'nnovaton socale n'est pas une noton récente.

Pourtant, sa dénton n'a jamas été clarement posée,chacun l'adaptant à ses besons et ses pratques. Cettemprécson sémantque afectat déjà la noton d'ut-lté socale, pourtant au cœur de pluseurs dspostsd'appu à la ve assocatve, lassant les assocatons bendémunes quand l s'agssat de la valorser.

L'engouement récent des nstances publques (Europe,État, collectvtés terrtorales) pour l'nnovaton socalerepose la queston de sa caractérsaton, au pont qu'un

des groupes de traval créé au sen du Consel supérede l'économe socale et soldare (CSESS) état spécament mssonné pour la dénr en vue de sa généralston. « Il y a eu beaucoup d'écrts sur l'nnovaton socconçue comme un outl de réparaton socale, rappeÉlse Depecker, drectrce des programmes de l'Agenpour la valorsaton des ntatves soco-économqu(Avse). La nouveauté aujourd'hu est qu'on la consdècomme une réponse de transormaton socale : on a bson d'nnover pour transormer la socété et are acla crse. » Elle reconnaît touteos que le concept est lod'être stablsé, ce qu n'ade pas les assocatons à détmner avec certtude s elles en ont ou pas.

Les oils de la caracrisaio

Qu'appelle-t-on innovation sociale ? La réponse à un besoin socialnon couvert, des modalités nouvelles de prise en charge d'un besoindéjà repéré, une extension des publics visés par l'action, un projet plusglobal de transormation sociale... ? À moins que la question soit plutôt :pourquoi caractériser l'innovation sociale ? Et quels seraient les enjeuxd'une telle caractérisation ?

caractériser l'innovation

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ue oio polsmiqe e polmiqe

Pour Élse Depecker, « les assocatons nnovent sansle savor, sans avor le recul nécessare pour savorque leurs actvtés relèvent de l'nnovaton socale. Enoutre, l n'este pas de réseau d'accompagnement àl'nnovaton socale, d'nterlocuteur qu aurat ce reculet le réee de son nancement alors que l'nnovaton

socale est justement un lever de développement et depérennsaton. » Emmanuelle Besançon, doctorante auCrsea et chargée de msson à l'Insttut Godn ajoute :« Les assocatons ont des dcultés à are valor leurnnovaton socale, à la percevor. Mas, dans le mêmetemps, c'est une noton très polysémque, vore polé-mque. Chaque acteur peut en avor une approche d-érente ». D'autant que la noton est complee et toucheà la gouvernance, au terrtore, à la capacté d'agr despartes prenantes (empowerment), etc.

Envsager leurs actons sous l'angle de l'nnovatonsocale permet au assocatons de « ne plus être can-tonnées au champ de la réparaton socale », mas de seplacer sur le terran de la transormaton socétale dansun contete de crse socale, économque, envronne-mentale. L'nnovaton socale dot être conçue « commeun outl structurant, mas également comme un leverpour toucher des partenares, notamment nancers,qu méconnassent l'économe socale et soldare, masauquels le terme nnovaton parle ». Mas, relève ÉlseDepecker, quand ben même les assocatons souhate-raent se lancer dans une démarche d'nnovaton socale,

elles ne dsposent généralement pas de onds proprespour porter les actvtés de recherche et développementet donc pas d'équpes dédées à la recherche et déve-loppement (R&D) socale et, surtout, de onds proprespour la porter.

Co-cosrcio

« C'est pourquo l aut travaller sur ce qu se at en ma-tère d'accompagnement et de nancement de l'nnova-ton technologque, notamment sur les subventons dé-

dées à l'amorçage de des projets nnovants. Il est tempsd'ouvrr ces dsposts au assocatons. » C'est l'dée qua présdé au travau du groupe de traval du CSESS etabout à la concepton d'un réérentel ou grlle1 de cr-tères opératonnelle. « Pour accélérer l'accès au dspo-sts d'nnovaton, l allat se doter d'outls de dagnos-tc pour repérer l'nnovaton socale. Nous avons donclancé un traval plurdscplnare avec des collectvtés,

1. http://entrepreneur-socal.net/nnovaton/bote-a-outls/

grlle-de-caractersaton/

des chercheurs (l'Insttut Godn), des acteurs de l'nn vaton (type Oséo, dspost publc de nancement l'nnovaton et de la crossance des PME), des acteude l'ESS », rappelle Élse Depecker. Une co-construton rendue nécessare par la dversté des approchesla polyséme de la dénton. « Le réérentel est conpour les consellers à l'nnovaton des collectvtés tertorales, c'est-à-dre des personnes qu ne sont pas

mlères de l'économe socale et soldare, pour qu'elsoent capables d'entendre ce qu'on appelle nnovatsocale », eplque Élse Depecker. Une manère consolder la noton et lu permettre d'ntégrer le drcommun. Ce que conrme Emmanuelle Besanço« Avec le réérentel, l y a auss un enjeu de reconnasance de l'ESS comme un acteur de l'économe et pseulement dans un rôle pallat. »

Socle comm o oil de ormalisaio ?

Ces travau ont about à un socle commun ondé sles quatre grandes dmensons de l'nnovaton socale len avec un beson socal non satsat, l'mpact (surtoéconomque), la prse de rsque (où en est le projet dala condute de l'nnovaton, un élément mportant poles acteurs nancers de l'nnovaton), l'mplcaton dpartes prenantes. « Le crtère du modèle économquat débat, reconnaît Élse Depecker, pusqu'l suppoune vablté à tros ans, mas c'état essentel pour nanceurs de l'nnovaton». Autre crtère socle : l'mpcaton des partes prenantes. « Quel melleur epert matère d'nnovaton socale que celu qu rencont

le problème ? L'usager peut jouer c le rôle du chcheur dans l'nnovaton technologque », eplque ÉlDepecker. Et de cter le contre-eemple des programmde poltque de la vlle, où les solutons toutes ates mposées du haut condusent drot à l'échec.

Pour Emmanuelle Besançon, l aut également prendgarde à ne pas vor l'nnovaton socale sous le seul angde sa nalté « alors que c'est ben son processus qu entéressant ». Elle constate : « L'nnovaton est souvedéne comme une réponse nouvelle à un beson soc

non couvert, mas nous pensons qu'l y a une part  volonté, d'aspraton socale à entreprendre en ruptuavec les pratques habtuelles. » Pour la chercheuse, «ne audrat pas que l'engouement autour de l'nnovatsocale tue l'estant, n que sa reconnassance tende vesa normalsaton, elle dot lasser s'eprmer la dversdes pratques. Il ne peut pas y avor qu'une seule normd'nnovaton. » Tout l'enjeu pour les assocatons mantenant de veller à l'utlsaton que les pouvors pblcs eront des outls de caractérsaton de l'nnovatsocale.•

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Poliiqes pliqes

Auprès de certanes autortés publques, l'nnovatonsocale est devenue le nouveau sésame pour obtenr desnancements. Au nveau européen, elle consttue undes levers dentés par la Commsson européennepour mpulser une « crossance ntellgente, durableet nclusve ». Par déclnason, la proposton de règle-ment du Fonds socal européen pour 2014-2020 ds-pose que le FSE encourage « l'nnovaton an d'epér-menter à grande échelle des solutons nnovantes pour

répondre au besons socau ». En France, l'un desobjects achés de l'enveloppe de 100 mllons d'eurosdu Programme nvestssements d'avenr (ou GrandEmprunt) consacrée à l'économe socale et soldareest de soutenr des projets « en matère d'nnovaton so-cale ». Idem pour la Banque publque d'nvestssement(BPI) dont les actvtés devraent démarrer début 2013.Les collectvtés terrtorales sont nombreuses à conce- vor des poltques terrtorales en aveur de l'nnovatonsocale. En 2012, la collectvté terrtorale de Corse alancé un appel à projets an de avorser « l'epérmen-

taton des ormes nnovantes d'actvtés sur son terr-tore ». Quant au acteurs de l'ESS, ls ne sont pas enreste, à l'mage du Labo de l'ESS qu ttrat en août der-ner un artcle de son ste : « Fnssons-en avec la crse,nnovons mas socalement. »

Assèceme de l'iiiaive

Faut-l se réjour de vor se multpler les soutens o-cels et publcs à l'nnovaton socale ? Est-ce le sgned'une prse de conscence généralsée de la capacté des

acteurs de l'ESS à apporter des réponses au besosocau crossants ? Ren n'est mons sûr. Car cerecrudescence des réérences à l'nnovaton socale concomtante à une dculté de plus en plus aguë dacteurs à are reconnaître leur capacté d'nnovatoUn paradoe d'autant plus sasssant que les pouvopublcs eu-mêmes justent le lancement de leur prgramme de souten à l'nnovaton par la dculté dacteurs à are nancer leur oncton de recherche développement.

Pourtant, cet assèchement de l'nnovaton est un phénmène nouveau qu n'est pas sans len avec les évolutorécentes des ormes tradtonnelles de nancement dacteurs de l'ESS. Le recours de plus en plus en plus rquent à la commande publque et le passage à des appd'ofres cblés pour nancer les actvtés assocatvllustrent très ben cette contradcton. Par cette logqde marché, l'nnovaton socale et l'ntatve assocatdeu ondements de la ve assocatve, sont menacEn plaçant l'assocaton en qualté de prestatare d

pouvors publcs, la commande publque ne lasse qpeu de place à la oncton d'epérmentaton socale dassocatons, qu sont pourtant souvent nées de la pren compte de demandes socales émergentes, auqueln les pouvors publcs, n le marché ne répondent ecore. Au contrare, ces logques de marché qu ont ornctent les assocatons à répondre à une demande la pussance publque, à satsare à des crtères précce qu peut les amener à agr selon des objects et dndcateurs souvent ort élognés de leur objet et de leprojet.

Les paradoxes

d soie à l'iovaioDepuis quelques années, l'innovation sociale est devenue un enjeud'investissement public. Que ce soit au niveau européen, national ou local,on ne compte plus les politiques publiques visant à soutenir, nancer etencourager le développement des innovations sociales. Pourtant, dansle même temps, la capacité d'innovation associative est de plus en plusdifcile à aire reconnaître. Que révèle cette contradiction ?

caractériser l'innovation

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Acivi orme

Autre acteur d'épusement de l'ntatve assocatve : lechangement de temporalté de l'engagement des pou- vors publcs. La réducton des durées des conventons,qu de plurannuelles ont tendance à devenr annuelles,restrent la possblté pour les assocatons de dévelop-per leur oncton de recherche et développement. Unepropenson accentuée par la dmnuton des nance-ments au têtes de réseau qu ont pourtant hstorque-

ment prs en charge une oncton d'études et de pros-pectve mutualsée en drecton de leurs membres. En valorsant et en dfusant les bonnes pratques, elles ont joué un rôle ondamental dans la dfuson des nnova-tons.

Par alleurs, la raréacton des subventons de oncton-nement au prot des subventons sur projets consttueun autre obstacle à la capacté d'nnovaton des assoca-tons. Sans compter l'émergence du new public manage-ment qu tend à normer l'actvté assocatve, à la are

rentrer dans des grlles de perormance et d'objectset à la réglementer. Enn, les njonctons actuelles à lamutualsaton et au regroupement peuvent condure àélogner les assocatons de la promté avec leurs béné-cares : pourtant l'ancrage local est consubstantel àl'nnovaton.

Caaliser le cageme social

Face à ces menaces ortes, comment comprendre l'ap-parente schzophréne des pouvors publcs à voulor

d'un côté, soutenr l'nnovaton socale et de l'autrerestrendre, par leur mode de nancement, la capacd'ntatves assocatve ? Présentés comme un moyde redonner du pouvor au acteurs et au utlsateuces encouragements à l'nnovaton ne tradusent-ls pau contrare une volonté de canalser le changemesocal ? Pour le chercheur Jean-Marc Fontan1, cette men avant de l'nnovaton s'accompagne « d'une volonde soumettre ces ntatves au ltre d'une sélectonSeuls les projets correspondant au orentatons d

pouvors publcs sont retenus car les « ndcateurs sont pas neutres, ls tradusent une vson du mondeEn atténuant les logques de transgresson et d'écartla norme, souvent à l'œuvre dans la « contre-démocrte assocatve »2, l'nnovaton résultant d'un processde sélecton culturelle correspondrat à une vson plréormste que transormatrce de notre socété.

Pour d'autres, son brandssement comme un étendan'est autre que le symptôme d'une socété en crse, maquée par une évoluton du rapport de l'homme à son h

tore. Ans la phlosophe Myram Revault d'Allonnes vot-elle le sgne d'une « dculté à envsager le uturUne précauton qu devrat nvter les pouvors publà un eamen des nnovatons socales, qu ne sot pascné par la nouveauté mas qu ntègre une certaproondeur hstorque.•

1. Jean-Marc Fontan, « Développement terrtoral et nnovaton socale :l'apport polanyen », Revue Interventions économiques, 2008.

2. Perre Rosanvallon, La contre-démocratie, Ed. du Seul, 2006.

3. In La crise sans fn, Ed. du Seul, 2012.

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Crise permaee

Dans son derner opus paru auédtons du Seul en octobre 2012,Myram Revault d'Allonnes dé-pent la crse comme un état per-

manent dont la socété n'envsagemême plus de sortr. Alors que, sousl'œl des progressstes, la crse étatcensée être une étape, une nstab-lté passagère nécessare, le tempsd'nstaller de nouvelles valeurs et denouveau repères stables, nous se-rons entrés dans une phase de crsepermanente. Ans est-on passé d'unplurel de « crses », se succédant lesunes au autres, à l'usage du sngu-

ler « la crse », synonyme d'une crseglobale qu a colonsé tous nos ds-cours. L'auteure la présente commeune « métaphore » qu a gagné laquas-totalté des domanes de l'es-tence : économe, nance, poltque,culture, valeurs, autorté, éducaton, jeunesse, amlle. Comme le résumela phlosophe, cette « stuaton e-ceptonnelle est devenue la normede l'estence ».

Seil d'poqe

Mas que révèle cette réesur « la crse » de notre rapportl'hstore, à la temporalté dalaquelle nous vvons, regardons

passé et nous projetons ? Que nodt-elle de notre manère de perc vor systématquement l'nnovatcomme un progrès en accuellapostvement la nouveauté qu'econtent ? En analysant le concede crse à travers les époques, lvre montre l'évoluton de notrapport au temps et à l'hstoSe reusant à une posture conse vatrce qu conssterat à dép

rer la sorte de l'hstore, l'auteus'nterroge sur ce que cache « seul d'époque » qu'elle résumen deu questons : sommes-noà la ponte de la modernté ou esommes nous tout bonnemesorts ? De son pont de vue, les rponses à ces questons ne sont pondamentales. L'Homme est d'aleurs trop englué dans le présepour pouvor se postonner sur

« La crise constitue

à cet égard uneopportunité pour 

 penser la nouveauté 

et l'accueillir avec des

catégories de pensée

renouvelées. »

Alors que l'innovation est souvent présentée comme un remède à lacrise, le récent ouvrage de la philosophe Myriam Revault d'Allonnes, La

crise sans fn, Essai sur l'expérience moderne du temps, établit un lienconsubstantiel entre l'état de « crise permanente » que nous traversonset la difculté de l'homme moderne à envisager son avenir sous l'angledu progrès. Un éclairage doucement subversi qui nous invite à noussituer autrement ace à l'avenir.

Recoaîre qe les coses srgisse« là où o e les aed pas »COntREPOInt DE MyRIAM REVAuLt D'ALLOnnES

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contnuum hstorque. La pert-nence du rasonnement conssteplutôt à analyser ce phénomènede seul et les possbltés d'ensortr, plutôt que de prononcerun jugement dént sur l'es-tence d‘une modernté tardveou sur l'entrée dans une post-modernté. À déaut de nousstuer au sen de cette moder-nté, Myram Revault d'Allonnes

localse l'humanté dans unnouveau rapport au progrès, unprogrès chargé d'ncerttudes qunterroge sa capacté à nnover.

Prse perpel

« Depus la n du xixe sècle ,constate la phlosophe, la croyancecentrée sur le progrès s'est efon-drée, du at notamment des epé-rences totaltares et de la décou- verte de l'nhumanté au cœurmême de l'humanté. » S'nscrvantdans les traces de la pensée deHannah Arendt pour qu l'epé-rence totaltare a at dsparaîtretous les crtères de jugement, cetteproesseure à l'École pratque deshautes études observe une rupturedans notre rapport au utur. Alorsqu'l n'y a jamas eu autant d'nno- vatons qu'aujourd'hu, l'Homme

moderne ne pense plus en termesde progrès. Prs dans un nterrègnentermnable, plus ren ne se dessnesur sa lgne d'horzon. Alors que lesancens prncpes (o et rason) ontdsparu, ren n'est venu les rem-placer. Pour llustrer cette crse dutemps, où l'avenr parat ngurableet ndétermné, l'auteure recourt àune métaphore éclarante : « Noussommes semblables à des grm-

peurs sur une pente qu s'éboule :ls dovent pouvor aller de plusen plus vte pour rester sur place. »L'Homme moderne est prs entreun passé qu lu échappe complète-ment et un avenr qu'l ne sat pas

envsager. Pétrés par l'ncerttude,nous vvons dans un « présent per-pétuel » marqué par l'mpussanceoù la crse consste « en ce qu'ln'y a plus ren à décder ». CtantTocquevlle – « le passé n'éclarantplus l‘avenr, l'esprt marche dansles ténèbres », l'auteure étend sonanalyse à l'ensemble des démo-crates qu dovent are ace à la« dssoluton des certtudes » sousles doubles efets paradoau de lamondalsaton et des dérves nsa-sssables du captalsme nancer.

Se coroerax icerides

Dès lors, sommes-nous condamnésà sombrer dans une n de l'hstorenéluctable ? La orce de la penséede Mryam Revault d'Allonnes se

stue justement dans le reus céder au « déclnsme ». Certles mécansmes poltques soen panne et l serat van de pas le reconnaître. La poltqne se maneste plus sur le mode l'ntatve : elle est devenréactve. Pour autant, la socén'a pas perdu de sa capactése transormer elle-même pl'actvté poltque. La cr

consttue à cet égard une oppotunté pour penser la nouveauet l'accuellr avec des catégorde pensée renouvelées. En qu'elles sont des moments s'efacent les dées toutes atles crses sont des momen

dones pour rompre le l de tradton et lasser se manestla aculté humane à commencquelque chose de nouveau. Elconsttuent des « brèches ouver

dans le temps » qu coïncdent avl'epérence de la lberté. Comml'analyse Hannah Arendt, le « po vor-commencer résde dans le que chaque homme, pour autaqu'l est venu par nassance un monde qu état là avant lucontnue après, est lu-même nouveau commencement ». Cemétaphore de la « brèche danstemps » permet à Myram Revad'Allonnes de conclure, de manèoptmste, que la vsée poltqeste toujours, notamment par dormes d'organsatons et d'actoqu échappent au mécansmes trdtonnels. Encore aut-l pour caccepter de se conronter à l'ncettude et reconnaître que les chossurgssent « là où on ne les attenpas ».•

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coordinationsasso ciatives

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 14 millions de n olesLes grandes tenda

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du bénévolat en France

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7/28/2019 LVA n°20 - Innovation sociale : un marqueur associatif ?

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