l’ordre temporel et le passé composé dans l’etranger d’albert camus
DESCRIPTION
Nous avons essayé d’expliquer le sémantisme du PC et de montrer les différences en question entre les usages narratives et résultatifs du PC. Puis, nous avons décrit les moyens que ce temps utilise pour maintenir les trois types d’ordre temporel dans un texte narratif. Pour conclure, nous avons exploré la question de la progression temporelle dans un texte narratif au PC. Le passé composé utilise les moyens linguistiques autant que les moyens extralinguistiques.Le p(assé) c (omposé) tend à prendre la place du p(assé) s(imple) dans les contextes narratifs littéraires. Dans ce type de contexte, l’accent est plutôt sur l’événement que sur l’état qui provient de cet événement. Par conséquent, le PC est interchangeable avec le PS. En examinant les propriétés discursives du passé composé et les relations temporelles que ce temps peut exprimer, nous essayerons de montrer les mécanismes que ce temps utilise pour assurer l’existence de la progression temporelle.TRANSCRIPT
Faculté de Philologie
Université de Belgrade
Syntaxe et sémantique des temps verbaux en français
DOSSIER DE RECHERCHE
L’ordre temporel et le passé composé dans L’Etranger d’Albert Camus
Tuteur : dr Veran Stanojević Etudiante: Kristina Stojanović 100527
Mai, 2013
Sommaire
I. Introduction ………………………………………………………………. 3
1. Le sémantisme du passé composé…………………………………….. 32. Les propriétés discursives du passé composé…………………………. 4
II. L’ordre temporel ………………………………………………………….. 5
1. Postériorité……………………………………………………………... 52. Simultanéité……………………………………………………………. 83. Antériorité……………………………………………………………… 9
III. La progression temporelle dans les textes au passé composé……………. 10
IV. Conclusion……………………………………………………………....... 12
V. Bibliographie ………………………………………………………………13
2
I. Introduction
Le p(assé) c (omposé) tend à prendre la place du p(assé) s(imple) dans les contextes narratifs littéraires. Dans ce type de contexte, l’accent est plutôt sur l’événement que sur l’état qui provient de cet événement. Par conséquent, le PC est interchangeable avec le PS. En examinant les propriétés discursives du passé composé et les relations temporelles que ce temps peut exprimer, nous essayerons de montrer les mécanismes que ce temps utilise pour assurer l’existence de la progression temporelle.
1. Le sémantisme du passé composé
Le PC a deux types d’usages : l’usage narratif et l’usage résultatif. Le sémantisme reichenbachien du PC est E-R, S. Cela veut dire que le PC exprime un événement qui est antérieur par rapport au moment de la parole et que le point de référence correspond avec le moment de la parole. Pour distinguer ces deux types d’usages du PC, il faut introduire un nouveau paramètre- l’état résultant (s),( Stanojević, V. & T.Ašić ,2006). Si l’état qui provient de l’événement est valable au moment de la parole, alors nous parlons de l’usage résultatif du PC. Par contre, si le PC introduit un événement dont les conséquences ne sont pas valables au moment de la parole, c’est l’usage narratif du PC. Il faut quand-même ajouter que même dans l’usage narratif, le moment de la parole et le point de référence coïncident.
Kamp et Roher (1983), Hinrichs (1986), Kamp et Reyle (1993) et d'autres proposent l’idée que dans les usages narratifs R change sa place sur l’axe temporel, par conséquent R correspond plutôt à l’événement qu’au moment de la parole. Si le R change sa position sur l’axe temporelle, il s’agit de la progression temporelle. Si R est fixé au moment de la parole, rien ne bouge et l’usage du PC est résultant. Le passé composé peut en particulier marquer l'état résultant, notamment avec les verbes perfectifs conjugués avec être (Riegel et al,1998):
(1) Aujourd'hui, maman est morte. (p.9)1
Les arguments contre cette thèse proviennent de quelques propriétés du PC. Ce temps se combine avec des adverbes déictiques :
(2) Aujourd'hui, maman est morte. (p.9)
(3) Aujourd'hui j'ai beaucoup travaillé au bureau. (p.25)
(4) …jamais autant qu'aujourd'hui, je n'ai senti ce pénible devoir compensé, balancé, éclairé par la conscience d'un commandement impérieux et sacré…(p.83)
1Toutes les citations ont été tirées de l’édition électronique de L’étranger disponible sur ://http : http://classiques.uqac.ca/classiques/camus_albert/etranger/camus_etranger.pdf
3
(5) Elle dit que c'était sa seule amie ici et que maintenant elle n'a plus personne. (p.14)
(6) … on a enterré maman hier…(p.20)
(7) Hier, c'était samedi et Marie est venue, comme nous en étions convenus. (p.32)
(8) Le lendemain, un avocat est venu me voir à la prison. (p.54)
Le PC se combine avec le present, aussi:
(9) L'asile est à deux kilomètres du village. J'ai fait le chemin à pied. (p.10)
(10) C'est un peu pour cela que dans la dernière année je n'y suis presque plus allé. (p.10)
(11) « On l'a couverte, mais je dois dévisser la bière pour que vous puissiez la voir. »(p.11)
(12) Comme j'aime beaucoup le café au lait, j'ai accepté et il est revenu un moment après avec
un plateau. (p.13)
(13) Je crois que j'ai somnolé un peu. (p.13)
(14) C'est un frôlement qui m'a réveillé. (p.13)
(15) Nous avons tous pris du café, servi par le concierge. Ensuite, je ne sais plus. (p.13)
4
(16) Je me souviens qu'à un moment j'ai ouvert les yeux et j'ai vu que les vieillards dormaient
tassés sur eux-mêmes, à l'exception d'un seul qui, le menton sur le dos de ses mains agrippées
à la canne, me regardait fixement comme s'il n'attendait que mon réveil. (p.15)
(17) Mais il a fallu traverser un petit plateau qui domine la mer et qui dévale ensuite vers la
plage. (p.43)
2. Les propriétés discursifs du PC
Dans un discours, le PC peut être utilisé pour développer un récit, c’est-à-dire pour donner des informations supplémentaires sur un sujet quelconque. L’ordre temporel ne doit pas être établi strictement, mais il faut quand-même établir une liaison logique entre les phrases au passé composé. Les phrases au PC servent à élaborer le thème du discours ( Stanojević, V. & T.Ašić,2006).
(18) C'est alors que tout a vacillé. La mer a charrié un souffle épais et ardent. Il m'a semblé
que le ciel s'ouvrait sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu. Tout mon être s'est
tendu et j'ai crispé ma main sur le revolver. La gâchette a cédé, j'ai touché le ventre poli de la
crosse et c'est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant, que tout a commencé. (p.51)
L’usage du PC dans la narration nous permet d’établir n’importe quel ordre temporel entre les phrases. Cela veut dire que le PC est en même temps apte à exprimer postériorité, simultanéité et antériorité. Différemment du PS qui dénote une action postérieure par rapport à une autre action qui est exprimée dans son contexte antécédent.
(19) Ceux qui revenaient des cinémas de la ville arrivèrent un peu plus tard. (p.23)
II. L’ordre temporel
1. Postériorité
Deux différents moyens d’établir la relation de postériorité entre les phrases dans le roman sont aperçus. Le premier moyen est fondé sur les propriétés sémantiques de certains verbes et sur nos connaissances du monde.
5
(20) … j'étais tassé contre un militaire qui m'a souri et qui m'a demandé si je venais de loin.
J'ai dit « oui » pour n'avoir plus à parler. (p.10)
(21) Je lui ai demandé si on pouvait éteindre une des lampes. L'éclat de la lumière sur les murs
blancs me fatiguait. Il m'a dit que ce n'était pas possible. (p.13)
(22) « Elle était vieille ? » J'ai répondu : « Comme ça », parce que je ne savais pas le chiffre
exact. (p.18)
(23) Je me suis levé sans rien dire et il m'a précédé vers la porte. (p.11)
(24) Il a réveillé les autres et le concierge a dit qu'ils devraient partir. Ils se sont levés. (p.15)
(25) Brusquement, il s'est levé, a marché à grands pas vers une extré-mité de son bureau et a
ouvert un tiroir dans un classeur. (p.56)
(26) Il est sorti, est revenu, a disposé des chaises. (p.13)
(27) J'ai raconté à Marie l'histoire du vieux et elle a ri. (p.33)
(28) Je n'ai pas entendu le nom de cette dame et j'ai compris seulement qu'elle était infirmière
déléguée. (p.13)
(29) Alors je lui en ai donne un. Il est tombé. (p.28)
(30) À ce moment, l'agent l'a giflé à toute volée d'une claque épaisse et lourde, en pleine joue.
La cigarette est tombée quelques mètres plus loin. (p.34)
(31) Il est retombé sur son fauteuil. (p.58)
(32) Il m'a dit : « Vous ne voulez pas ? » J'ai répondu : « Non. » (p.11)
(33) J'ai dit au concierge, sans me retourner vers lui : « Il y a longtemps que vous êtes là ?
»Immédiatement il a répondu : « Cinq ans »… (p.12)
(34) J'en ai fait la remarque un jour à mon patron. Il m'a répondu qu'il trouvait cela regrettable,
mais que c'était tout de même un détail sans importance. (p.25)
(35) Il m'a demandé si ça ne me dégoûtait pas et j'ai répondu que non. (p.27)
(36) Marie m'a dit que c'était terrible et je n'ai rien répondu. (p.33)
6
(37) Nous nous sommes tous les deux carrés dans nos fauteuils. L'interrogatoire a commencé.
(p.71)
(38) Il s'est détourné et il a disparu. (p.97)
Les adverbes du temps servent à exprimer l’ordre temporel dans le récit. Ces adverbes donnent l’instruction pour l’interprétation du récit. Ce sont les adverbes de postériorité ou des adverbes procéduraux comme : ensuite, alors, puis, après, quelques minutes plus tard/plus tôt, à ce moment-là…
(39) Pendant tout ce temps, le concierge a parlé et ensuite, j'ai vu le directeur : il m'a reçu dans
son bureau. (p.10)
(40) Ensuite, il a beaucoup bavardé. On l'aurait bien étonné en lui disant qu'il finirait
concierge à l'asile de Marengo. (p.12)
(41) Nous avons tous pris du café, servi par le concierge. Ensuite, je ne sais plus. La nuit a
passé. (p.15)
(42) Ensuite il m'a dit qu'il assisterait à l'enterrement et je l'ai remercié. (p.16)
(43) J'ai répondu : « Comme ça », parce que je ne savais pas le chiffre exact. Ensuite, il s'est
tu. (p.18)
(44) Il est resté un moment silencieux pen-dant que la machine, qui n'avait pas cessé de suivre
le dialogue, en prolongeait encore les dernières phrases. Ensuite, il m'a regardé attentivement
et avec un peu de tristesse. (p.58)
(45) C'est à peine si, ensuite, on a écouté Masson qui a déclaré que j'étais un honnête home «et
qu'il dirait plus, j'étais un brave homme ».(p.77)
(46) Il m'a offert alors d'apporter une tasse de café au lait. (p.13)
(47) J'ai bu. J'ai eu alors envie de fumer. (p.13)
(48) Le concierge est venu alors de mon côté. Il s'est assis près de moi. (p.14)
(49) J'ai pensé que c'était dimanche et cela m'a ennuyé : je n'aime pas le dimanche. Alors, je
me suis retourné dans mon lit, j'ai cherché dans le traversin l'odeur de sel que les cheveux de
Marie y avaient laissée et j'ai dormi jusqu'à dix heures. (p.21)
7
(50) J'ai dit : « Bonsoir », mais le vieux insultait toujours. Alors je lui ai demandé ce que le
chien lui avait fait. Il ne m'a pas répondu. (p.27)
(51) J'ai parlé plus fort. Alors sans se retourner, il m'a répondu avec une sorte de rage rentrée :
« Il est toujours là. »(p.27)
(52) Il m'a dit que je n'étais pas un homme. Alors je suis descendu et je lui ai dit : « Assez, ça
vaut mieux, ou je vais te mûrir. »(p.28)
(53) J'ai bien vu qu'il y avait de la tromperie. Alors, je l'ai quittée. (p.29)
(54) « Vous comprenez, moi-même j'avais trop de peine. Alors, je n'ai rien vu. C'était la peine
qui m'empêchait de voir. Parce que c'était pour moi une très grosse peine. Et même, je me
suis évanoui. Alors, je n'ai pas pu voir Monsieur. »(p.74)
(55) Il m'a regardé de ses yeux clairs. Puis il m'a serré la main qu'il a gardée si longtemps que
je ne savais trop comment la retirer. (p.10)
(56) Il y a eu du remue-ménage derrière les fenêtres, puis tout s'est calmé. (p.16)
(57) « Il est toujours là. » Puis il est parti en tirant la bête qui se laissait traîner sur ses quatre
pattes, et gémissait. (p.26)
(58) Il m'a écouté en fumant et en hochant la tête, puis il m'a demandé de la relire. (p.30)
(59) Le procureur a remarqué d'un air indifférent qu'il lui semblait que c'était le lendemain de
la mort de maman. Puis il a dit avec quelque ironie qu'il ne voudrait pas insister sur une
situation délicate…(p.76)
(60) Peu après, une des femmes s'est mise à pleurer. (p.14)
(61) J'ai fumé deux cigarettes, je suis rentré pour prendre un morceau de chocolat et je suis
revenu le manger à la fenêtre. Peu après, le ciel s'est assombri et j'ai cru que nous allions
avoir un orage d'été. (p.23)
(62) Je lui ai dit que « c'était bon » et il était de cet avis. Peu après, Marie est venue. Je me
suis retourné pour la regarder avancer. (p.45)
8
(63) Le reste est à l'abandon. Un peu plus tard, pour faire quelque chose, j'ai pris un vieux
journal et je l'ai lu. (p.22)
(64) Plus tard, je n'ai plus trouvé d'importance à ces répugnances. (p.60)
(65) Je ne comprenais pas pourquoi on me privait de cela qui ne faisait de mal à personne.
Plus tard, j'ai compris que cela faisait partie aussi de la punition. (p.64)
2. La simultanéité
Le PC exprime aussi un événement qui est simultané avec un autre événement dans le même contexte. Il y a plusieurs types de rapports entre ces deux événements. La simultanéité totale- les deux événements sont valables durant le même période du temps. L’inclusion temporelle – le premier événement fait partie de l’autre (l’inverse est aussi possible). Et le dernier rapport est le recouvrement temporel : il existe une série des événements et un qui les inclut. Quelques exemples tirés de L’étranger :
(66) Mais j’ai attendu dans la cour, sous un platane. Je respirais l’odeur de la terre fraîche et je
n’avais plus sommeil. J’ai pensé aux collègues du bureau. (p.10)
(67) Les tramways suivants ont ramené les joueurs que j’ai reconnus à leurs petites valises. Ils
hurlaient et chantaient à pleins poumons que leur club ne périrait pas. Plusieurs m’ont fait des
signes. L’un m’a même crié: “On les a eus.” (p.23)
(68) Aujourd’hui j’ai beaucoup travaillé au bureau. Le patron a été amiable. Il m’a demandé si
je n’étais pas trop fatigué et il a voulu savoir aussi l’âge de maman. (p.25)
(69) J'ai vu qu'il était habillé de noir avec un pantalon rayé. Il a pris le téléphone en main et il
m'a interpellé…(p.16)
(70) Et le fait est que la mort de Mme Meursault l’a beaucoup affecté… Mais sur le conseil du
médecin, je lui ai interdit la veillée d’hier. (p.16)
3. Antériorité
L’ordre temporel inverse est la caractéristique principale du plus-que-parfait. Le PC peut exprimer aussi –OT. Une phrase au PQP qui exprime –OT peut être remplacée par une phrase
9
au PC composé pour exprimer la même chose : Elle a dû exposer son dossier de recherche parce que son professeur lui avait ordonné de le faire. Au PC : Elle a dû exposer son dossier de recherche parce que son professeur lui a ordonné de le faire. La relation de causalité existe entre ces deux phrases. Nos connaissances du monde nous permettent d’interpréter les phrases dans lesquelles la relation de causalité n’est pas évidente. Quelques exemples de –OT dans L’étranger :
(71) J’ai pris l’autobus à deux heures. Il faisait très chaud. J’ai mangé au restaurant, chez
Céleste, comme d’habitude. Ils avaient tous beaucoup de peine pour moi et Céleste m’a dit:
“On n’a qu’une mère”. Quand je suis parti, ils m’ont accompagné à la porte. J’étais un peu
étourdi parce qu’il a fallu que je monte chez Emmanuel pour lui emprunter une cravate noire
et un brassard. Il a perdu son oncle, il y a quelques mois. J’ai couru pour ne pas manquer le
départ. (p.9)
(72) Nous avons tous pris du café, servi par le concierge. Ensuite, je ne sais plus. La nuit a
passé. Je me souviens qu’à un moment j’ai ouvert les yeux et j’ai vu que les vieillards
dormaient tassés sur eux-mêmes, à l’exception d’un seul qui, le menton sur le dos de ses
mains agrippées à la canne, me regardait fixement comme s’il n’attendait que mon réveil.
Puis j’ai encore dormi. Je me suis réveillé parce que j’avais de plus en plus mal aux reins. Le
jour glissait sur la verrière. (p.15)
(73) J’ai retourné ma chaise et je l’ai placée comme celle du marchand de tabac parce que j’ai
trouvé que c’était plus commode. (p.23)
III. La progression temporelle dans les textes au passé composé
Nous avons déjà dit que la progression dans un texte narratif est assurée par l’usage des adverbes procéduraux et les adverbes qui désignent le passage du temps :
10
E1 « trouver» E2 « retourner » E3 «placer»
(74) « Il y a longtemps que vous êtes là ? »Immédiatement il a répondu : « Cinq ans » -
comme s'il avait attendu depuis toujours ma demande. (p.12)
(75) Masson a dit immédiatement qu'il y avait un docteur qui passait ses dimanches sur le
plateau. (p.47)
(76) Nous sommes restés un long moment ainsi. Les soupirs et les sanglots de la femme se
faisaient plus rares. (p.14)
(77) Après un assez long moment, il m'a renseigné sans me regarder : « Elle était très liée avec
Madame votre mère. (p.14)
(78) C'est pourquoi j'ai fini par ne plus dormir qu'un peu dans mes journées et, tout le long de
mes nuits, j'ai attendu patiemment que la lumière naisse sur la vitre du ciel. (p.90)
(79) Quand le procureur s'est rassis, il y a eu un moment de silence assez long. (p.83)
(80) J'ai encore regardé la salle. Tout était dans le même état que le premier jour. (p.85)
(81) Puis j'ai encore dormi. Je me suis réveillé parce que j'avais de plus en plus mal aux reins.
(p.15)
(82) J'ai encore gardé quelques images de cette journée : par exemple, le visage de Pérez
quand, pour la dernière fois, il nous a rejoints près du village. (p.19)
(83) Elle a encore ri et m'a dit qu'elle avait envie de voir un film avec Fernandel. (p.21)
(84) Je n'ai rien dit et il m'a demandé encore si je voulais être son copain. (p.28)
(85) « Et encore, a-t-il ajouté, vous ne l'avez pas connu avant sa maladie. C'était le poil qu'il
avait de plus beau. »(p.40)
(86) Il a encore répété que c'était un malheur. Et le président lui a dit : Oui, c'est entendu.
(p.75)
(87) Mais elle est partie peu après et nous n'avons pas eu le temps. (p.45)
(88) Peu après, le patron m'a fait appeler et sur le moment j'ai été ennuyé parce que j'ai pensé
qu'il allait me dire de moins téléphoner et de mieux travailler. (p.15)
11
(89) C'est peu après qu'elle m'a écrit. Et c'est à partir de ce moment qu'ont commencé les
choses dont je n'ai jamais aimé parler. (p.60)
(90) Il m'a demandé peu après « si j'avais le trac ». J'ai répondu que non. (p.68)
Camus nous renseigne fréquemment sur l’heure qu’il est, souvent au moyen d’indications portant sur la lumière ou la chaleur, (Molendijk, A. & H. de Swart ,2000) :
(91) Le jour glissait sur la verrière. (...) Quand je suis sorti, le jour était complètement
levé. (..) Le soleil était monté un peu plus dans le ciel: il commençait à chauffer mes pieds.
(...) Le ciel était déjà plein de soleil.(...) J’étais surpris de la rapidité avec laquelle le soleil
montait dans le ciel…(p.15)
Pour conclure, la signification de certains verbes suggère, implicitement ou explicitement la progression temporelle :
(92) Tout s'est passé ensuite avec tant de précipitation, de certitude et de naturel, que
je ne me souviens plus de rien. (p.19)
IV. Conclusion
Nous avons essayé d’expliquer le sémantisme du PC et de montrer les différences en question entre les usages narratives et résultatifs du PC. Puis, nous avons décrit les moyens que ce temps utilise pour maintenir les trois types d’ordre temporel dans un texte narratif. Pour conclure, nous avons exploré la question de la progression temporelle dans un texte narratif au PC. Le passé composé utilise les moyens linguistiques autant que les moyens extralinguistiques.
12
Bibliographie
Kamp, H. & C. Rohrer (1983). 'Tense in Texts'. In: R. Bäuerle, C. Schwarze & A. von Stechow(eds), Meaning, Use and Interpretation of Language. Berlin: De Gruyter.
Kamp, H. & U. Reyle (1993). From discourse to logic, Dordrecht: Kluwer.
Molendijk, A. & H. de Swart (2000). Le passé composé narratif: une analyse discursive de L’étranger de Camus, Recherches de linguistique française et romane 19.
Riegel,M., J-Ch.Pellat & R.Rioul (1998). Grammaire méthodique du français. Paris: PUF.
Stanojević, V. & T.Ašić (2006). Semantika i pragmatika glagolskih vremena u francuskom jeziku. Kragujevac : FILUM.
13