livret mjs 35

2
De sauvageons en accros de la télé réalité, de jeunes drogués en privilé- giés abstentionnistes, la jeunesse est de plus en plus stigmatisée en ce qu’elle représente. Un fossé générationnel semble se creuser au sein de la population. Les jeunes sont l’objet d’un malentendu parce que mal enten- dus et mal compris par la société qui n’arrive pas à les intégrer. Et pourtant notre génération est sans doute celle qui a payé le plus lourd tribut à la crise. C’est une génération qui a perdu les repères dont disposaient ses parents. Les familles se recomposent, le nombre d’employés dépasse celui des ouvriers, traduisant une modication profonde du monde du travail. La mondialisation culturelle brouille les repères. C’est une génération qui a subi lourdement les eets du chômage de masse, voyant les protections mises en place après la guerre fragilisée. De plus un risque existe de voir un conit de générations se reformer. Les jeunes devenus minoritaires peuvent voir leurs préoccupations reléguées au deuxième rang des préoccupations politiques. Ce fossé générationnel traverse l’ensemble de la société : le politique et le syndical ont fermé la porte de leur renouvellement, les entreprises privées ne proposent que des solutions au rabais qui renvoient les jeunes vers la précarité… Une société qui oublie de prendre en compte l’une de ses composantes l’enferme dans une logique individualiste, lui apprenant à ne compter que sur elle même. Certains l’ont d’ailleurs compris, ne voyant dans les jeunes qu’un concept commercial, une cible à atteindre. La droite propose les contrats jeunes qui inversent la le d’attente à l’ANPE en faveur de jeunes qui ne pourront jamais acquérir la formation nécessaire à leur avenir. Elle attaque le dispo- sitif emplois-jeunes, qui en répondant à des besoins en services non mar- chands participent au tissage du lien social. Elle brade l’Education Natio- nale et remet en cause ses missions républicaines indispensables à la formation des citoyens. Elle baisse les impôts des catégories les plus favo- risées sans augmenter le pouvoir d’achat des précarisés. Elle rompt avec la logique de réduction du temps de travail et de la société du temps libéré au prot d’une soumission sans limite au libéralisme. Cette droite, c’est celle de l’individualisme, du repli sur soi, de la loi du plus fort. A l’inverse, l’idéal socialiste est que chacun puisse être libre, acteur de sa vie professionnelle, aective et sociale. Dans cet esprit nos orientations se déclinent autour de l’épanouissement de l’individu au sein d’une collectivité dans laquelle chacun a sa place dans le respect de l’autre et où l’égalité soit une réalité. Le combat de l’Egalité Notre mouvement combat ainsi toutes les discriminations. Malgré des progrès récents dans le domaine politique avec la parité, l’Egalité entre les hommes et les femmes est loin d’être une réalité. Elles sont toujours désavantagées tant dans leur vie professionnelle que dans la sphère privée. Comment se satisfaire de la condition des jeunes femmes dans les cités ? Cette violence sociale n’est pas pratique courante qu’envers les femmes. Nombre de jeunes sont victimes de discriminations scanda- leuses en raison de leur couleur de peau, de leur orientation sexuelle… Vivre ensemble, c’est respecter l’identité de chacun. Nos Engagements p. 10

Upload: martin-meyrier

Post on 13-Feb-2016

231 views

Category:

Documents


4 download

DESCRIPTION

A l’inverse, l’idéal socialiste est que chacun puisse être libre, acteur de sa vie professionnelle, aective et sociale. Dans cet esprit nos orientations se déclinent autour de l’épanouissement de l’individu au sein d’une collectivité dans laquelle chacun a sa place dans le respect de l’autre et où l’égalité soit une réalité. Le combat de l’Egalité p. 10

TRANSCRIPT

Page 1: livret mjs 35

De sauvageons en accros de la télé réalité, de jeunes drogués en privilé-giés abstentionnistes, la jeunesse est de plus en plus stigmatisée en ce qu’elle représente. Un fossé générationnel semble se creuser au sein de la population. Les jeunes sont l’objet d’un malentendu parce que mal enten-dus et mal compris par la société qui n’arrive pas à les intégrer. Et pourtant notre génération est sans doute celle qui a payé le plus lourd tribut à la crise. C’est une génération qui a perdu les repères dont disposaient ses parents. Les familles se recomposent, le nombre d’employés dépasse celui des ouvriers, traduisant une modi!cation profonde du monde du travail. La mondialisation culturelle brouille les repères. C’est une génération qui a subi lourdement les e"ets du chômage de masse, voyant les protections mises en place après la guerre fragilisée.

De plus un risque existe de voir un con#it de générations se reformer. Les jeunes devenus minoritaires peuvent voir leurs préoccupations reléguées au deuxième rang des préoccupations politiques. Ce fossé générationnel traverse l’ensemble de la société : le politique et le syndical ont fermé la porte de leur renouvellement, les entreprises privées ne proposent que des solutions au rabais qui renvoient les jeunes vers la précarité… Une société qui oublie de prendre en compte l’une de ses composantes l’enferme dans une logique individualiste, lui apprenant à ne compter que sur elle même.

Certains l’ont d’ailleurs compris, ne voyant dans les jeunes qu’un concept commercial, une cible à atteindre. La droite propose les contrats jeunes qui inversent la !le d’attente à l’ANPE en faveur de jeunes qui ne pourront jamais acquérir la formation nécessaire à leur avenir. Elle attaque le dispo-sitif emplois-jeunes, qui en répondant à des besoins en services non mar-chands participent au tissage du lien social. Elle brade l’Education Natio-nale et remet en cause ses missions républicaines indispensables à la formation des citoyens. Elle baisse les impôts des catégories les plus favo-risées sans augmenter le pouvoir d’achat des précarisés. Elle rompt avec la logique de réduction du temps de travail et de la société du temps libéré au pro!t d’une soumission sans limite au libéralisme.

Cette droite, c’est celle de l’individualisme, du repli sur soi, de la loi du plus fort.

A l’inverse, l’idéal socialiste est que chacun puisse être libre, acteur de sa vie professionnelle, a"ective et sociale. Dans cet esprit nos orientations se déclinent autour de l’épanouissement de l’individu au sein d’une collectivité dans laquelle chacun a sa place dans le respect de l’autre et où l’égalité soit une réalité.

Le combat de l’Egalité

Notre mouvement combat ainsi toutes les discriminations. Malgré des progrès récents dans le domaine politique avec la parité, l’Egalité entre les hommes et les femmes est loin d’être une réalité. Elles sont toujours désavantagées tant dans leur vie professionnelle que dans la sphère privée. Comment se satisfaire de la condition des jeunes femmes dans les cités ? Cette violence sociale n’est pas pratique courante qu’envers les femmes. Nombre de jeunes sont victimes de discriminations scanda-leuses en raison de leur couleur de peau, de leur orientation sexuelle… Vivre ensemble, c’est respecter l’identité de chacun.

Nos Engagements

p. 10

Page 2: livret mjs 35

Nos engagements

p. 11

De nouvelles conquêtes sociales

Les inégalités sont en lien avec le travail : entre ceux qui travaillent et ceux qui en sont exclus, les mieux formés et les précaires, ceux qui pos-sèdent l‘outil de travail et les salariés. Le travail est encore une valeur structurante de notre société. Source d’épanouissement, de reconnais-sance pour certains, d’asservissement pour les autres. Violences au travail, CDD, temps partiel non choisi, nouvelles flexibilités et menace sur les systèmes collectifs de protection sociale : la précarité gagne chaque jour un peu plus de terrain. Face à cette offensive libérale, les réponses ne peuvent être individuelles. Le sort de chacun est indissociable du sort commun.

Les mesures prises par le gouvernement Jospin ont permis des avan-cées majeures: mise en place des 35h, licenciements rendus plus diffi-ciles, lutte contre le harcèlement, couverture maladie universelle… Mais le retour de la droite au pouvoir et le plan de régression sociale qu’elle organise depuis le 21 avril 2002 viennent renforcer nos inquiétudes.

Refuser un monde sans droits

Enfants de l’Europe mais aussi de la mondialisation, nous sommes convaincus que nos orientations ne peuvent s’inscrire qu’à l’échelle européenne et internationale. La mondialisation libérale des échanges, censée accroître la prospérité mondiale, ne fait qu’accentuer les inégali-tés au sein des pays riches et plus encore entre les pays. Il est néces-saire de donner les moyens aux institutions internationales de réguler les échanges et de garantir la paix. Sur notre continent, la spirale vertueuse de la construction européenne doit aussi être restaurée, spirale où les avancées concrètes donnent la priorité au politique et au social et parti-cipent à la création d’un sentiment d’appartenance, d’une citoyenneté active.

La perspective de cinq années de droite au pouvoir ne suffit pas à nous abattre. Les résultats des élections de 2002 nous ont déçus. Pourtant, nous, jeunes socialistes, refusons de croire que les jeunes sont dépolitisés. Ils expriment ma-joritairement leur engagement dans des actions concrètes et témoignent d’une réelle demande de politique au sens propre du terme, celui d’action pour la vie de la cité. Les manifestations contre l’extrême droite entre les deux tours des dernières présidentielles en ont été une illustration majeure. La faible traduction dans les urnes de ces mobilisations lors des législatives

2002 marquées par une très forte abstention nous montre le fossé existant et persistant entre une partie de la population, notamment les plus jeunes, et les partis politiques traditionnels. La confiance est aujourd’hui entamée. A nous de la restaurer. L’arrivée en nombre de nouveaux militants désireux de s’investir et notre capacité à réagir nous donnent de grands espoirs.