l'evolution des prix des bois

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L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS TENTATIVE D'ANALYSE SUR LE LONG TERME EN FRANCE J . GUILLARD - F. ROSSNER Class. Oxford 73 (44) INTERET D'UNE TELLE ETUDE • Le bois, produit essentiel de la forêt française et matière première de nom- breuses industries, a joué un rôle très important dans notre économie nationale et y tient encore une place notable, malgré l'expansion des autres branches et la vulga- risation de nombreuses autres matières premières naturelles ou de synthèse . Un des paramètres économiques les plus importants : son prix, devrait traduire, comme pour les autres matières premières, ses coûts de production, l'incidence de l'équilibre offre/demande et les rapports existant entre les producteurs et les consommateurs. Les variations annuelles des prix courants des bois sont suivies avec attention par les sylviculteurs (détenteurs de bois sur pied), les utilisateurs (acheteurs de bois rendus dans les usines) et le très important maillon intermédiaire que sont les exploitants forestiers (qui transforment l'arbre sur pied en grumes ou rondins sortis de la forêt) et les marchands de bois (responsables du classement par catégories et du transit entre les producteurs et les utilisateurs) . Mais les fluctuations de la valeur de la monnaie, l'augmentation pratiquement ininterrompue de la plupart des prix dans la vie courante masquent l'évolution à long terme des prix de la matière première bois. Dans cette branche de notre économie caractérisée par le cycle de production le plus long, la connaissance des tendances à long terme des prix des bois est pour- tant une information essentielle. Une analyse de l'évolution antérieure des prix des bois peut, en effet, susciter des réflexions utiles à l'explication de situations passées et actuelles et peut-être aider à l'élaboration d'une politique de développement forestier . Elle constitue, en outre, un élément intéressant de l'histoire économique et forestière de la France et vient 179 R.F.F. XXVI - 3-1974

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Page 1: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

L'EVOLUTION DES PRIX DES BOISTENTATIVE D'ANALYSE SUR LE LONG TERME EN FRANCE

J . GUILLARD - F. ROSSNER

Class. Oxford 73 (44)

INTERET D'UNE TELLE ETUDE

• Le bois, produit essentiel de la forêt française et matière première de nom-breuses industries, a joué un rôle très important dans notre économie nationale ety tient encore une place notable, malgré l'expansion des autres branches et la vulga-risation de nombreuses autres matières premières naturelles ou de synthèse . Un desparamètres économiques les plus importants : son prix, devrait traduire, commepour les autres matières premières, ses coûts de production, l'incidence del'équilibre offre/demande et les rapports existant entre les producteurs et lesconsommateurs.

Les variations annuelles des prix courants des bois sont suivies avec attention parles sylviculteurs (détenteurs de bois sur pied), les utilisateurs (acheteurs debois rendus dans les usines) et le très important maillon intermédiaire que sont lesexploitants forestiers (qui transforment l'arbre sur pied en grumes ou rondins sortisde la forêt) et les marchands de bois (responsables du classement par catégories etdu transit entre les producteurs et les utilisateurs) . Mais les fluctuations de la valeurde la monnaie, l'augmentation pratiquement ininterrompue de la plupart des prixdans la vie courante masquent l'évolution à long terme des prix de la matièrepremière bois.

Dans cette branche de notre économie caractérisée par le cycle de production leplus long, la connaissance des tendances à long terme des prix des bois est pour-tant une information essentielle.

Une analyse de l'évolution antérieure des prix des bois peut, en effet, susciter desréflexions utiles à l'explication de situations passées et actuelles et peut-être aiderà l'élaboration d'une politique de développement forestier . Elle constitue, en outre,un élément intéressant de l'histoire économique et forestière de la France et vient

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pallier en partie le manque d'études prospectives, de toutes façons très incertaines,sur les prix dans le futur.

• Or, les renseignements dont on peut disposer dans ce domaine sontfragmentaires et/ou incertains, et presque toujours entachés d'erreurs liées à leurinterprétation dans le court terme.

Les belles études de J . Fourastié et de ses collaborateurs de I'Ecole pratique deshautes études (1), les analyses historiques sur le prix des céréales ou des produitsagricoles sous la direction de E . Labrousse, laissent dans l'ombre le prix des bois.

Compte tenu des difficultés liées à une analyse des prix des bois (cf paragrapheLimites et difficultés », p. 183) et à la complexité que représentent les marchés des

bois, il est compréhensible que des non-spécialistes ne s'y soient guère hasardés.

Les quelques études ayant trait à ce problème sont donc limitées soit à un produit,soit à quelques années seulement (le plus souvent d'ailleurs restreintes à l'analyse del'évolution d'un produit sur une courte période de temps) ou sont assezanciennes (2).

A l'étranger, les recherches de K . Mantel (3) sur le bois en Allemagne et surtoutla très intéressante étude de Potter et Christy (4) sur l'évolution des prix de l'en-semble des matières premières aux Etats-Unis, montrent clairement l'intérêt que peutavoir l'analyse de l'évolution sur une durée assez longue des prix des bois.

• Au départ, la présente étude avait pour ambitions

— de bâtir des séries assez longues (depuis le début du siècle au moins) de prixdes bois, prix des bois sur pied, prix des grumes, prix des sciages,

de suivre l'évolution :— des prix en francs courants (francs de l'année d'observation),— des prix en francs constants, c'est-à-dire corrigés des fluctuations de va-leur de la monnaie et exprimés en unités monétaires d'une année donnée,— des prix Matés, c'est-à-dire corrigés par l'indice des prix de gros, censéreprésenter l'évolution des prix de l'ensemble des matières premières et bienscourants (à un stade d'élaboration et de commercialisation sensiblement ana-logue),

d'essayer d'expliquer cette évolution en fonction des autres caractéristiques del'économie forestière française.

Les difficultés nombreuses, au-delà de nos pronostics pourtant pessimistes, ontconsidérablement restreint l'amplitude de l'étude et les résultats qu'on peut en tirer.

L'analyse de ces difficultés explicitera la méthode suivie et précisera les limitesdes résultats obtenus à la suite des nombreuses contraintes rencontrées.

(1) L'évolution des prix à long terme, ouvrage publié sous la direction de Jean Fourastié . — Paris, Presses univer-sitaires de France, 1969, 21 cm, 360 p.

(2) CHAPON (Pierre) . — Contribution à l'étude des prix sur le marché français des sciages de chênes (recher-ches sur la période 1949-1957) . — Nancy, Thomas imprim ., 1961 . — 25 cm, 191 p . (Thèse Sciences économiques,Paris 1959).PERROT (Ch .) . — Prix des bois et valeurs mobilières . Revue forestière française, vol . IX, n o 10, 1957,pp . 761-767.PERROT (Ch .) . — Prix des bois . Revue forestière française, vol . IX, n o 5, 1957, pp . 397-402.(3) MANTEL (Kurt) . — Entwicklung und Auswicklung des Holzpreises . Holz-Zentraiblatt, n o 100, 101, 102, 103, 104,1960.(4) POTTER (Neal), CHRISTY (Francis T .) . — Trends in natural resource commodities . Statistics of prices,output, consumption, foreign trade, and employment ln the United States, 1870-1957 . — Baltimore, JohnHopkins Press, 1962 . — 32 cm, 568 p.

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L 'évolution des prix des bols

SOURCES ET METHODE

Les sources

• Les publications officielles que sont les Annuaires statistiques de la Francen'offrent, en ce qui concerne le bois, que des séries relativement courtes, mal coor-données, concernant exclusivement les sciages de chêne et de sapin (plus le bois dechauffage avant 1950) et fort imprécises (peu de renseignements sur l'origine desbois, la qualité, le mode d'établissement des données) . On y relève également desindices de prix du bois depuis 1926 mais il s'agit de trois suites calculées surtrois années de base différentes et dont le raccordement semble impossible.

Le Bulletin officiel du Service des prix fournit des indices de prix mensuels pourdifférentes catégories de bois . Pour le sapin, il donne les prix des qualités coffrage,charpente et menuiserie, mais il ne donne qu'une seule cotation pour le chêne . Onpeut alors se demander si, faute d'indications précises, on peut considérer que cescotations sont valables pour l'ensemble de la France.

• Force a donc été de se rabattre sur des sources publiées le plus souventpar des organismes professionnels.

A la suite de nombreux essais de repérage et de constitution de séries à partir depublications de revues professionnelles, ont été retenues les données publiées dansla revue Bois et scieries et la Revue forestière française (anciennement Revue deseaux et forêts).

Cette dernière a publié assez régulièrement de 1865 jusqu'à la veille de la deuxièmeguerre mondiale des mercuriales concernant presqu'exclusivement les sciages, etreproduit, depuis 1920, les résultats des grandes ventes d'automne des forêts sou-mises par département, pour les principales essences et par dimensions . Bienqu'elles proviennent uniquement d'une catégorie particulière de forêts et de consta-tations « a posteriori » des prix (5), il a été considéré que ces données fournissaientles meilleures indications sur le prix sur pied des principales essences françaises.Elles sont d'ailleurs couramment utilisées comme guide dans les transactionsprivées.

La revue Bois et scieries publie de façon régulière des statistiques depuis 1950pour les prix sur pied, les prix des grumes et les prix des sciages, sous la formedes fourchettes de prix par grande région.

A la suite d'examens attentifs et malgré l'intérêt qu'ils pouvaient présenter, certainscours et mercuriales publiés dans d'autres revues ont été écartés car ils ne per-mettaient pas d'établir de séries assez longues . De plus, ces cotations relativementimprécises étaient souvent reprises d'une publication à l'autre.

Alors qu'une période d'une centaine d'années eut été souhaitable, la qualité dessources, les deux interruptions 1913-1924 et 1939-1949 dues à l'arrêt des publicationsde cours et aux prix imposés par les circonstances de guerre, ont réduit la périodeétudiée à l'intervalle utile 1920-1973, compte tenu des dix années liées à la deuxièmeguerre mondiale.

• Les Annuaires statistiques de la France donnent des séries homogènes ouraccordées d'indices des prix de gros qui ont servi de base aux calculs des sériesprésentées en prix déflatés (6).

(5) Par suite des retraits au cours des enchères descendantes et des invendus qui en résultent, les prixainsi estimés ne reflètent qu'imparfaitement l'équilibre résultant de l'offre et de la demande.

(6) L'opération de déflation par l'indice des prix de gros consiste 8 diviser le prix courant par l'indice desprix de gros de la même année .

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Le calcul des prix en francs constants, possible grâce aux tableaux de coefficientsde conversion du franc fournis par l'Annuaire statistique de la France, n'a pas étéretenu, car il donne des résultats voisins du calcul des prix déflatés par l'indice desprix de gros qui semble d'ailleurs mieux traduire la comparaison réelle des prix desmatières premières et marchandises.

Méthode

Cependant, en présence d'un produit aux caractéristiques aussi diverses (ou plutôtaussi difficiles à saisir pour le non initié) que le bois, ce qui explique probablementpourquoi les historiens économiques n'ont pas abordé le problème, il convient debien préciser de quoi l'on parle ici :

• Trois essences seulement, chêne, hêtre et sapin ont été retenues.

• Le prix du bois sur pied est celui des arbres non abattus, lors de leur ces-sion et de leur mise à disposition de l'exploitant forestier, en particulier à l'occasiondes ventes annuelles d'automne des forêts soumises . Le prix retenu est celuidonné au mètre cube sur pied pour la catégorie de diamètre le plus élevé pourchaque essence.

Toutes les données utilisées proviennent de la Revue des eaux et forêts ou de laRevue forestière française qui l'a remplacée, et qui les publie une fois par an . Biensûr, ces prix ne concernent que les forêts soumises et une partie importante desbois ainsi mis sur le marché échappe à cette cotation.

La plus grave critique à faire à ces données provient du fait que c'est à partir deventes par lot unique à un prix global (prix de vente de la « coupe ») que sont tiréesles données par essence et par dimension.

• Le prix des grumes est celui du m3 de bois abattu, débardé ou non jusqu'àun poste de chargement sur route carrossable, par essence, qualité et catégorie degrosseur (diamètre ou circonférence) . Les indications anciennes sont fragmentaireset hétérogènes. Seule la revue Bois et scieries donne depuis 1950 pour les grumes,des indications suivies mais fort imprécises sous forme d'une fourchette de deuxvaleurs (minimum et maximum), sans précision sur les qualités et grosseurs, ni surles circonstances de collecte du prix (imprécision sur la région) . Une étude atten-tive des données sur les prix de grumes de cette revue dans le cas du sapin dansla région Vosges-Montagne de 1949 à 1969 a montré un parallélisme si parfait entrel'évolution du prix sapin sur pied et grumes (corrélation 0,99), que le prix desgrumes ainsi fourni est apparu comme une donnée douteuse . Malgré tout son inté-rêt (mesure indirecte des variations des coûts d'exploitation) le prix des grumes n'apu être retenu dans cette étude.

• Les prix des sciages concernent des produits semi-finis issus de scierie, dontla diversité de dimensions et de qualités bien connue a d'ailleurs évolué au coursdes temps. Arbitrairement, ont été choisis les prix au mètre cube :

— pour le sapin, de planches 12/9, 1" et 2" choix (par cent de planches avant1949, prix converti en prix au m 3 ),

— pour le hêtre et le chêne, de plots de 27 mm et plus ; l'origine des donnéessera précisée dans le chapitre consacré à l'évolution des prix des sciages.

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L'évolution des prix des bois

Choix des données

Mais, à l'hétérogénéité des données, s'ajoutait leur abondance par suite de l'exis-tence de publications bimensuelles, mensuelles, trimestrielles ou annuelles des cota-tions. Il n'a été retenu qu'un prix par année : celui-ci aurait pu être soit la moyennearithmétique de toutes les indications recueillies dans les douze mois, soit le prixconcernant toujours la même période, le même mois par exemple, soit la moyenne dequatre cotations trimestrielles aussi régulières que possible, chaque système ayantses défauts et ses qualités. En pratique, ce sont la moyenne des quatre donnéesfournies au début de chaque trimestre pour les cotations tirées de Bois et scieries,et le prix annuel issu de la Revue forestière française qui ont été adoptés.

LIMITES ET DIFFICULTES

• Il est bien évident que les prix moyens ainsi obtenus ne sont que des prix« statistiques », instruments d'analyse et de comparaison qui correspondent plus àdes commodités de traitement qu'à des réalités commerciales et qui masquent lesdisparités locales, saisonnières et qualitatives (ainsi, on peut relever dans la Revuedes eaux et forêts qu'en 1933 le prix du hêtre sur pied de 1,60 m et plus decirconférence était de 4 F le m3 dans l'Ariège et de 160 F dans le Maine-et-Loir ;quelle signification réelle a alors le prix moyen de 70 F retenu ?).

Comme il n'y a pas de bourse active sur le plan national, de lieu de confrontationpublique de l'offre et de la demande de sciages, la notion de prix de marché et lesdonnées tirées des publications retenues sont très sujettes à caution : il n'y a pasde prix du bois mais des prix de différentes catégories de bois en diverses placeset diverses circonstances . Si cet état de fait limite considérablement la qualitéde cette étude, si les choix des données retenues et traitées peuvent paraître arbi-traires, l'analyse a été faite en fonction des données disponibles et des contraintesmatérielles et est aussi impartiale et objective que possible.

Ces choix n'enlèvent rien aux sens des grandes tendances et aux ordres de grandeurdes résultats publiés ci-après.

• Un ennui sérieux procède de la non-continuité des séries de prix disponiblesdans la littérature, les places de collecte des prix ne sont pas toujours les mêmesdepuis 1900, les qualités et les dénominations ont varié, ce qui a contraint à dessubstitutions de séries et des raccordements statistiques pas toujours aisés et par-fois, peut-être, pas très orthodoxes.

• Le projet initial était de traiter — pour chaque catégorie de produits : bois surpied, grumes, sciages — et pour les trois essences, chêne, hêtre et sapin, au moinstrois séries chronologiques de prix, une pour la France entière, deux pour des placesgrosses productrices.

Avec la présentation en prix courants, prix en francs constants et prix déflatés, oneut abouti à la confrontation de 81 séries . On a déjà vu pourquoi les séries prixdes grumes et la conversion en francs constants, ont été abandonnées.

Il eut été souhaitable de prendre les mêmes places pour les prix des arbres sur piedet pour les prix des sciages, mais ceci n'a pas toujours été possible . Les placesgrosses productrices de bois sur pied ne sont pas forcément les lieux importants de

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production ou vente de sciages . Alors que les valeurs pour les sciages avant 1940étaient données par place par la Revue forestière française, elles ont été tirées de-puis 1950 de Bois et scieries qui les fournit par région (assez mal définie).

En définitive, le choix s'est porté sur des places ou départements pour lesquels lesséries les plus longues et les plus homogènes étaient, après analyse serrée, dispo-nibles.

Aucune liaison statistique nette n'ayant pu être décelée entre les prix des grumesde l'année n et les prix des sciages de l'année n + 1, ou de l'année n + 2,comme cela eut semblé logique, les comparaisons seront faites pour la même annéecivile.

• La portée de cette étude est donc certainement limitée par :

— des sources imprécises et parfois entachées d'erreurs et d'imprécisions graves(par exemple lieu d'établissement des prix : sorties d'usine, sur wagon SNCF et nonprécisé, taxes parfois comprises, parfois passées sous silence) ;

— des données très hétérogènes en qualité et en quantité pour des produits relative-ment diversifiés ;

— une abusive simplification pour aboutir à un prix unique, moyenne arithmétique,donc ne tenant pas compte des volumes concernés ;— la restriction à trois essences de base seulement, sur trois espaces géographiques(France et deux départements) pour les bois sur pied, et pour une seule cotationde sciages.

Un certain arbitraire résulte donc de ces restrictions auxquelles la matière a contraint.L'étude a néanmoins le mérite d'analyser l'évolution sur 60 années de douze sérieschronologiques de prix des bois, exprimés en francs courants . Dans le but de per-mettre des comparaisons intéressantes, ces chiffres ont été traduits en séries de prixdéflatés en utilisant l'indice des prix de gros (7).

Il semble malgré tout que les résultats obtenus devraient retenir l'attention de tousles agents économiques de la filière bois, même s'ils ne sont pas directement concer-nés (par exemple les prix peuplier, pin maritime, bois de trituration, etc ., n'ont pas ététraités), tant il y a de soucis communs, de relations et de substitutions possibles àl'intérieur de ce grand secteur économique et cela malgré son hétérogénéité.

(7) Soit 24 séries seulement au lieu de 81 prévues au départ.

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L'évolution des prix des bois

EVOLUTION DES PRIX DES BOIS SUR PIED

LE SAPIN

• Les prix présentés ici sont ceux des bois sur pied pour les Vosges, le Jura etla France entière, mais il faut préciser les modalités ayant permis d'établir cette sériechronologique, de 1920 à 1973, à partir des données de la Revue des eaux et forêtspuis de la Revue forestière française.

De 1920 à 1932, les données statistiques appelées Vosges et Jura concernent enréalité celles des grandes ventes de la 9° Conservation (Epinal) et de la 13° Conser-vation (Lons-le-Saunier) de l'Administration des eaux et forêts pour le sapin dequalité sciages.

A partir de 1933, ce sont les chiffres de ventes d'automne des départements des Vosgeset du Jura.

Jusqu'en 1928 compris, les prix sont donnés sans mention de grosseur . A partir de1929, trois catégories de dimension (non précisées) sont fournies . En 1931, nousretenons la catégorie 1,60 m et plus de circonférence, première qualité. En 1932, lacatégorie 1,60 m et plus de circonférence.

Entre 1933 et 1964 y compris, la catégorie 1 m et plus de circonférence . A partir de1965, la catégorie 25 cm et plus de diamètre.

Pour les prix « France entière », c'est la moyenne des prix toutes conservations (avant1933) ou tous départements (à partir de 1933) pour le sapin sur pied qualité sciagesdans la plus grosse catégorie de dimension.

Pour les bois sur pied, que les prix soient publiés par département (ou conservation)ou pour toute la France, il faut préciser que, pour chaque essence :

— jusqu'en 1959 inclus, les taxes de 13 °/o étaient exclues et les charges incluses (cequi représente approximativement 5 à 6 °/o du prix principal) ;

— de 1960 à 1964 inclus et de 1971 à nos jours, la taxe forfaitaire de 6 °/o étaitcomprise dans les prix retenus, les charges étant toujours incluses . (Depuis le 1-9-73,la taxe forfaitaire n'est plus que de 4,2 °/o).

Lorsque les prix sont fournis directement dans la Revue forestière française taxesexclues, nous les utiliserons ainsi donnés ; dans le cas où les prix sont publiés taxescomprises, nous transformerons ces prix en prix hors taxes avant de les intégrer ànos séries.

Les charges dans tous les cas sont incluses car elles ne sont pas précisées directe-ment . II s'agit donc toujours de prix hors taxes, tels que perçus par le vendeurd'arbres sur pied.

• En prix courants, le mètre cube de sapin sur pied subit des variations assezparallèles entre les deux départements Vosges et Jura et la moyenne française (gra-phique 1) .

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L'évolution des prix des bols

Après une chute brutale en 1921 et une remontée progressive pour la période1925-1928, on enregistre une baisse constante jusqu'en 1935, ramenant le prix pres-qu'au niveau de 1921 . Suit alors de 1935 à 1951 (avec interruption de publication deprix d'adjudication en 1939 puis des prix de 1942 à 1946) une forte hausse apparentequi se poursuit de façon plus modérée jusqu'en 1961.Le prix courant du sapin sur pied diminue ensuite plus ou moins brutalement, avec unechute importante en 1967 pour les Vosges (incidence des chablis) puis remonte pourrattraper en 1971 les prix 1961 . De 1971 à 1973, les prix courants doublent.

Alors que pratiquement de 1920 à 1940, les prix Vosges et Jura étaient sensiblementégaux et légèrement supérieurs au prix moyen français, on peut noter un décalagepratiquement constant en faveur du prix Jura depuis 1946, toujours nettement au-dessusde la moyenne française tandis que le cours Vosges est assez nettement inférieur àcelle-ci (sauf de 1949 à 1957), probablement par suite de l'incidence de l'écoulementdes bois mitraillés . L'étude des variations de prix courants montre pour ces diversespériodes un grand parallélisme entre les trois donnés, avec semble-t-il une sensibilitéplus marquée depuis la dernière guerre dans les Vosges.

Variations en °/o du prix du Sapin sur pied (prix courants)

1920-1938 1946-1951 1951-1967 1946-1973 1967-1973 1920-1973

Vosges + 21 + 1 221 — 66 + 2 866 + 547 + 26156Jura + 16 +

800 — 7 + 2 551 + 214 + 26 411France +

2 +

543 + 32 + 2 198 + 170 + 24 097

• En prix Matés par l'indice des prix de gros sur la base 1914, l'incidence desdévaluations successives de la monnaie disparaît et les fluctuations annuelles s'atté-nuent (graphique 2).De 1920 à 1938, les prix du sapin sur pied pour les trois séries sont assez voisins,oscillant autour de 18 F (8) le m 3 (avec cependant des variations du simple au double,de 11 F en 1921 à 27 F en 1926) . On peut simplifier en considérant une hausse assezsoutenue de 1921 à 1926 puis une baisse assez régulière de 1926 à 1938.Après la Deuxième Guerre mondiale, les fluctuations des prix deviennent nettementplus marquées avec des pointes de prix très aiguës (1951, 1955) et de longues périodesde stagnation ou de hausse faible (tendance générale 1946-1961) ou de baisse sou-tenue (1961-1972).Cependant, et c'est là un point que les variations annuelles ne doivent pas masquer,le cours moyen du sapin en prix Maté sur pied pour la période 1946-1972 s'établitautour de 30 F le m 3, soit à près de 170 °/o du prix d'avant 1938.

Les mêmes décalages entre Vosges, France entière et Jura bien entendu se tradui-sent sur le graphique, les bois sur pied du Jura se vendant, en particulier depuis 195410 F plus cher que les autres provenances.

Variations en °/o du prix du Sapin sur pied (prix Milités)

1920-1938 1946-1951 1951-1967 1946-1973 1967-1973 1920-1973

Vosges — 1 + 226 — 77 + 214 + 309 + 259Jura — 4,5 + 122 — 37 + 181 +

99 + 263France — 17 +

59 — 11 + 144 +

71 + 230

(8) Lorsqu'il s'agit de francs Matés par le prix de l'indice de gros, les prix sont indiqués en francs 1914.

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L'évolution des prix des bols

LE HETRE

• L'abondance et l'hétérogénéité des données statistiques ont conduit à retenirles départements de la Meuse et de la Nièvre, assez caractéristiques de la produc-tion française de hêtre. En réalité, de 1920 à 1932 (inclus) ce sont les prix de vente surpied dans les 16° Conservation (Bar-le-Duc, ne concerne que la Meuse) et 20°Conservation (Bourges, concernant trois dé partements dont la Nièvre) qui ont été pris.

Jusqu'en 1928 compris, les prix sont donnés sans mention de grosseur . A partir de1929, trois catégories de dimension (non précisées) sont fournies ; c'est le prix leplus élevé qui est retenu . En 1931, nous retenons la catégorie 1,60 m et plus de cir-conférence, première qualité . En 1932, la catégorie 1,20 m et plus de circonférence.

Entre 1933 et 1964 y compris, la catégorie 1,60 m et plus de circonférence . A partirde 1965, la catégorie 40 cm et plus de diamètre.

En ce qui concerne les taxes, les mêmes remarques qu'en ce qui concerne le sapindoivent êtres faites.

• En prix courants, on relève (graphique 3) des fluctuations très importantes de1920 à 1938 avec des variations de même sens entre les deux départements et lamoyenne française mais plus ou moins accusées selon les années ; le prix Meuseest toujours nettement supérieur au prix moyen français, alors que le prix de ventesur pied de la Nièvre est presque systématiquement très nettement en-dessous.

A une hausse rapide et importante de 1946 à 1951 succède une période de fluctua-tions qui, cependant, peut être assimilée à une hausse progressive lente jusqu'en1964 suivie d'une dépression 1965-1967 puis d'une reprise assez nette avant l'envolée1972 et 1973.

L'éventail des prix entre les trois sources se resserre, la Meuse restant néanmoinsassez nettement plus chère et plus sensible aux variations de prix (les prix sur pieden Meuse semblant annoncer l'évolution deux ans à l'avance, Cf . retournement1961) ; la Nièvre. tout en se rapprochant du prix moyen France entière, a unprix sur pied légèrement inférieur.

Variations en °/o du prix du Hêtre sur pied (prix courants)

1920-1938 1946-1951 1951-1967 1946-1973 1951-1973 1967-1973 1920-1973

Meuse +

82 + 491 — 17 + 1 503 + 171 + 226 + 27 385Nièvre + 100 + 366 — 29 +

700 +

71 + 140 + 29 900France — 10 + 453° + 22 +

1 941* + 269 + 201 + 19 442

2° catégorie en 1946.

• Si l'on transforme ces séries chronologiques en prix constants, déflatés parl'indice des prix de gros (base 1914) on obtient les courbes du graphique 4.

De 1920 à 1938, les prix du m 3 sur pied restent compris entre 10 et 30 F, le prixmoyen français s'alignant autour de 17,50 F avec toujours un prix plus élevé pourles hêtres meusiens et un prix sensiblement plus bas pour les hêtres nivernais.

On retrouve une assez grande stabilité relative de 1946 à 1972 avec, en gros, deuxvagues de hausses rapides (1949, 1951, 1960), suivies de dépressions (1959, 1965 à1970) . A noter les points hauts 1951 et 1961, les cours 1973 rattrapant et même dé-passant les prix les plus élevés atteints jusqu'alors.

189

R .F .F. XXVI - 3-1974

Page 12: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

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Page 13: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

L'évolution des prix des bols

Le prix moyen sur la France entière varie alors entre 22 et 40 F le m 3 sur pied(sauf en 1973) sinuant entre les courbes des prix meusiens et nivernais au niveauapproximatif de 30 F soit envirop 160 0 /o du prix moyen 1921-1938.

Variations en °/o du prix du Hêtre sur pied (prix déhalés)

1920-1938 1946-1951 1951-1967 1946-1973 1967-1973 1920-1973

Meuse + 49 + 67 — 44 +

70 + 106 + 276Nièvre + 63 — 13 — 52 —

15 +

52 + 310France — 27 + 74 — 17 +

116 +

90 + 167

LE CHENE

• Le choix des séries s'est avéré particulièrement délicat car il convenait pourune étude d'ensemble de ne pas privilégier des départements producteurs de chênede grande qualité ou au contraire défavorisés. Ont été retenus les prix sur pied desventes annuelles hors taxes de la 6° Conservation (Charleville) jusqu'en 1932 puisdu département de l'Aisne (appartenant auparavant à cette conservation), et de la20° Conservation (Bourges) jusqu'à la même date et ensuite du département de laNièvre (qui en faisait partie).

Jusqu'en 1928 compris, les prix sont donnés sans mention de grosseur . A partir de1929, trois catégories de dimension (non précisées) étant fournies, le prix le plusélevé a été retenu . En 1931, nous retenons la catégorie 1,60 m et plus de circonfé-rence, première qualité . Entre 1932 et 1964 y compris, la catégorie 1,60 m et plusde circonférence . A partir de 1965, la catégorie 50 cm et plus de diamètre.

• Les prix courants varient très fortement de 1920 à 1938 (graphique 5) avec unmouvement de hausse très net de 1921 à 1929-30 suivi d'une forte baisse jusqu'en1935 où s'amorce une nouvelle augmentation . Le prix moyen français du chêne surpied est en général nettement supérieur à celui de l'Aisne (sauf après 1933) lui-mêmeplus élevé que le prix dans la Nièvre, le cours français sur pied oscillant autour de180 F avec des pointes allant de 70 à 310 F, mais il reflète en partie l'incidence descatégories tranchage dont la forte valeur influe sur la moyenne.

A partir de 1946, c'est d'abord une montée assez brutale pendant cinq ans, puis uneprogression lente en hausse jusqu'en 1961 suivie d'une baisse assez nette qui ne cèdeà la reprise qu'en 1967 où une montée forte et rapide est enregistrée et s'accuse en1972 et 1973. Si le prix moyen français est toujours supérieur à ceux des deux dépar-tements, ce sont, pour cette après-guerre, les prix nivernais qui, au contraire, sontplus élevés que les prix de l'Aisne.

De 1951 à 1967, le prix français oscille entre 80 F et 150 F avec une moyenneapproximative de 110 F.

Variations en °/s du prix du Chêne sur pied (prix courants)

1920-1938 1946-1951 1951-1967 1946-1973 1967-1973 1920-1973

Aisne + 391 + 348 +

5 + 2 162 + 381 + 67 768Nièvre +

32 + 455 + 20 + 2 106 + 231 + 40 420France +

39 + 279 +

5 + 1 417 + 283 + 23 600

191

R.F.F. XXVI - 3-1974

Page 14: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

J . GUILLARD - F . ROSSNER

• Comme pour les deux autres essences, il est plus intéressant de regarder lesévolutions des cours du chêne sur pied en prix déflatés (indice des prix de gros base100 en 1914) (graphique 6).

De 1920 à 1938, à une hausse régulière jusqu'en 1930 (57 F le m 3 sur pied) succèdeune baisse qui ramène les prix en francs constants au niveau de départ, environ35 F. Les cours départementaux sont beaucoup plus fluctuants que le cours moyenfrançais, de 9 à 50 F pour la Nièvre, de 12 à 70 F pour l'Aisne, qui est régulièrementplus chère. Pour l'après-guerre, les hausses enregistrées des prix courants du m 3 surpied ne traduisent en fait que la dépréciation progressive de la monnaie . Le prix dum 3 sur pied de chêne moyen pour la Francce en francs déflatés se promène autourd'une valeur approximative de 55 F, avec des creux de 45 F (1949), 48 F (1952 et1959) et même 43 à 46 F de 1967 à 1971, et des pointes ayant atteint 69 F en 1957 et70 F en 1961.

Les deux années 1972 et 1973 voient grimper ces prix à des hauteurs jusqu'alorsinégalées.

Contrairement à la période avant 1938, le chêne sur pied de la Nièvre se vendnettement plus cher (10 F environ par m 3 ) que le chêne de l'Aisne, les deux restant,sauf accident, en-dessous de la moyenne française ; les amplitudes semblent moinsmarquées depuis 1946 'qu'avant 1938.

Variations en °/o du prix du Chêne sur pied (prix détlatés)

1920-38 1921-38 1946-51 1951-67 1946-69 1946-73 1967-73 1969-73 1920-73

Aisne + 301 + 252 + 10 — 29 — 36 + 140 + 205 + 274 + 828Nièvre +

8 +

141 + 37 — 19 +

F + 134 +

110 +

132 + 454France +

13 +

75 — 7 — 29 — 29 +

60 +

141 +

125 + 224

COMPARAISON DES PRIX SUR PIED DES TROIS ESSENCES

• On peut admettre qu'en gros les prix des bois sur pied pour les trois essen-ces chêne, hêtre et sapin ont subi, de 1920 à 1973, les mêmes grandes fluctua-tions qu'on peut résumer comme suit

— de 1920 à 1926-30, une hausse, suivie jusqu'en 1938 d'une baisse en annulantl'effet,

— après un départ en 1946 nettement supérieur au prix 1938, une hausse nettejusqu'en 1961 (cassée par une chute brève mais très accentuée en 1959) puis unebaisse régulière et nette de 1961 à 1967-1970 selon les essences, époque à laquellesemble démarrer une nouvelle remontée.

Ces variations ont été très schématisées dans le graphique 7 en prix constants,leur ampleur est certaine, parfois catastrophique, souvent démoralisante pour lesvendeurs comme pour les acheteurs de bois sur pied. Néanmoins, elles correspon-dent sur le long terme à une nette tendance à la hausse en valeurs constantespour le chêne de 35 à 60 F le m 3 sur pied en 50 ans, pour le sapin de 20 à 40 Fenviron soit un doublement, pour le hêtre de 18 à 36 F environ soit aussi undoublement .

192

Page 15: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

L'évolution des prix des bols

Graphique 7

ÉVOLUTIONSCHÉMATIQUEDES PRIXDES BOIS SUR PIEDPOUR LA FRANCE(F/m3)

Prix déflatés

chêne

hêtre

sapin

Variations en °/o des prix des bois sur pled pour les trois essences retenues (prix déflatés)Comparaison avec la moyenne française

1920-1938 1946-1951 1951-1967 1946-1973 1967-1973 1920-1973

Sapin

Vosges —

1 + 226 — 77 + 214 + 309 + 259Hêtre

Meuse +

49 +

67 — 44 +

70 + 106 + 276Hêtre Nièvre +

63 — 13 — 52 — 15 +

52 + 310Chêne Nièvre +

8 +

37 — 19 + 134 + 110 + 454Chêne

Aisne + 301 +

10 — 29 + 140 + 205 + 828

Chêne

France +

13 —

7 — 29 +

60 + 141 + 224Hêtre

France — 27 +

74 — 17 + 116 +

90 + 167Sapin

France — 17 +

59 — 11 + 144 +

71 + 230

• Des comparaisons peuvent-elles être faites entre les prix sur pied des diffé-rentes essences dans les départements choisis ? Le graphique 8 qui reproduit troisde ces comparaisons donne des courbes en gros analogues mais avec de nombreuxcreux et pointes. On peut y constater entre autres :

— alors qu'avant 1938 le rapport « prix m 3 de sapin sur pied Vosges/prix m3de chêne sur pied Aisne » a presque constamment décru, de 1 à 0,4, cette tendances'est rapidement inversée entre 1946 et 1950, le rapport devenant voisin de l'unitéde 1951 à 1965 ;

— le rapport de prix « sapin sur pied Vosges/hêtre sur pied Meuse » oscilleautour de 1 avant guerre avec, cependant, un fléchissement progressif entrecoup,é deremontées. Les prix du m 3 sur pied de sapin dans les Vosges est assez nettementplus élevé que celui du hêtre dans la Meuse de 1951 à 1957 et à partir de 1969 maisest nettement inférieur (moitié environ) de 1946 à 1950 et en 1967 ;

— si le rapport des prix du m3 sur pied « hêtre de la Meuse/chêne de l'Aisne -'décroît également jusqu'en 1938, il enregistre une remontée assez soutenue de1946 à 1964, suivi d'une nouvelle chute.

Mais ces quelques rapports entre prix sur pied départementaux masquent des diffé-rences importantes dues à la qualité, la situation géographique et économique locale,etc., et il serait mal fondé d'essayer d'en tirer des conclusions nettes.

193

R .F .F. XXVI - 3-1974

Page 16: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

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Page 17: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

L'évolution des prix des bols

• Plus intéressante semble être la comparaison des prix moyens français,moyenne non pondérée de l'ensemble des prix départementaux, des trois essencessur pied (9) (graphique 9) . De 1920 à 1938, le prix du m 3 sur pied de hêtre ou desapin est en gros moitié de celui du chêne, avec une légère tendance à une baisseprogressive du rapport des prix . Par contre, de 1946 à 1962, c'est une dépréciationrelative du chêne par rapport au hêtre et au sapin qui est enregistrée, les valeursdes rapports :

prix du m3 sapin sur pied

m 3 hêtre sur pied

prix du m3 chêne sur piedet

m 3 chêne sur piedpassant progressivement de 0,4 à 0,7.

De 1962 à 1972, on assiste à une nouvelle baisse des rapports, le chêne sur pied ten-dant à avoir une valeur presque double de celle du sapin ou du hêtre sur pied . Lerapprochement des valeurs respectives sur pied du hêtre et du sapin a été fait malgréles difficultés de la comparaison.

De 1920 à 1953, le prix moyen sur l'ensemble de la France du m3 de sapin sur pieda été généralement inférieur à celui du hêtre sur pied, sauf en 1922, 1926 et 1928où des hausses relativement importantes du prix du sapin ont correspondu à seule-ment de très légères augmentations des prix du hêtre.

Par contre, depuis 20 ans (1952-1972) le cours moyen sur pied du m 3 de sapin estde 1,1 fois en gros le prix du m 3 de hêtre sur pied, avec parfois une valeur trèsnettement supérieure (par exemple en 1970 près de 1,5 fois, le hêtre étant au bas dela courbe alors que le sapin avait déjà engagé une nette reprise).

Le rapport des prix au m 3 du chêne sur pied et du hêtre sur pied varie en grosautour de 2, avec une revalorisation progressive du hêtre ; il en est de même pourchêne et sapin . Il faut souligner que les données qui ont été retenues indiquent unetrès nette évolution des prix favorable au sapin par rapport au hêtre si on comparel'avant et l'après guerre 1939-1945 (sauf cependant ces trois dernières années).

S'il est bien évidemment impossible de tirer des conclusions indiscutables de tellescomparaisons avec des données aussi critiquables, il s'en dégage néanmoins qu'enprix déflatés base 1914, c'est-à-dire en valeur constante, seul moyen de comparaisonvalable, les prix des bois sur pied ont très nettement cru de 1920 à nos jours, fai-sant plus que doubler pour le chêne et le sapin . Cette nette augmentation par rap-port à l'ensemble des matières premières et produits servant de base à l'indice desprix de gros ne traduit évidemment pas une augmentation analogue des revenus parsuite de la hausse encore plus élevée des salaires et des services.

EVOLUTION DES PRIX DES SCIAGES

En dépit de nombreux aléas et aux prix d'une simplification certaine, il a été relati-vement possible de proposer des séries chronologiques assez homogènes de prix debois sur pied . Par contre, de plus nombreuses difficultés ont été rencontrées quant auprix des sciages : hétérogénéité des produits, définitions imprécises du stade de priseen compte de la valeur, manque de données suivies, etc . Force a donc été dechoisir arbitrairement les valeurs à traiter sans pouvoir toujours les rattacher auxprix sur pied, (et encore moins aux prix des grumes, tentative qui a été abandonnée).

(9) Les rapports de prix peuvent être faits en prix courants ou en prix déflatés puisque ce sont !es coursde la même année avec les mêmes indices annuels des prix de gros qui ont été retenus.

195

R .F .F. XXVI - 3-1974

Page 18: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

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Page 19: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

L'évolution des prix dos bols

LES SCIAGES SAPIN

Pour les sciages sapin, après plusieurs essais (chevrons, madriers), c'est le prix dumètre cube de planches qui a été retenu comme prix de base.

• De 1924 à 1940, il s'agit de planches 12/9 premier et deuxième choix sur laplace de Saint-Dié, cotations tirées de la Revue des eaux et forêts ; lorsque le prixétait donné aux 100 planches, il a été ramené par calcul au m ; .

De 1940 à 1948, les prix ne sont plus fixés par le marché et ont été relevés dans leBulletin officiel du Service des prix, les courbes les concernant seront traitées àtitre indicatif.

A partir de 1949, la Revue des eaux et forêts ne fournissant plus de cotations sciages,la source choisie a été la revue Bois et scieries ; si les dimensions des planchesne sont plus précisées, il s'agit toujours de la qualité menuiserie pour la régionVosges-Montagne.

• Le prix courant des planches de sapin oscille de 1924 à 1940 entre 400 et700 F avec une moyenne voisine de 500 F, une période relativement favorable de 1926à 1930 suivie d'une baisse assez nette jusqu'en 1935 puis une remontée assez rapide(graphique 10).

Après la Deuxième Guerre mondiale, on assiste à une envolée très rapide des prix de1 700 F en 1945 à 23 500 F en 1952, date à partir de laquelle la hausse est plus tem-pérée, avec de longs paliers de stabilité et une nouvelle reprise à compter de 1969.Les variations de prix courants sont relativement importantes.

Variations en °/o des prix des sciages sapin (prix courants)

1924 - 1930

1930 - 1936

1924 - 1940

1943 - 1951

1951 - 1973

1924 - 1973

+ 46

— 22

+ 89

+ 1 105

+ 151

+ 10 764

• Mais ces prix courants ont le grave inconvénient de traduire en grande partiela dépréciation de la monnaie et il est plus intéressant de suivre l'évolution des prixdéfiatés du m 3 planches de sapin (c'est-à-dire corrigés par l'indice des prix de groscomme il a été fait pour les prix des bois sur pied) (graphique 11).

Pour la période précédant la Deuxième Guerre mondiale, ce prix double presque de1925 à 1934 pour redescendre ensuite très nettement iusqu'aux environs de sonniveau de départ . Repartant à peu près de la même valeur en 1949, à une haussetrès rapide jusqu'en 1952 succède une baisse forte et prolongée jusqu'en 1969(sauf faible remontée temporaire de 1959 à 1962) . Le prix déflaté des sciages de sapinest alors redevenu pratiquement le même qu'en 1950, 1937, 1929.

Depuis 1970, une hausse nette est enregistrée.

Variations en °/o des prix des sciages sapin (prix défiatés)

1924 - 1933 1933 - 1940 1949 - 1952 1952 - 1969 1949 - 1973 1924 - 1973

+ 55 — 32 +

124 — 34 + 82 + 46

197

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Page 20: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

J . GUILLARD - F. ROSSNER

LES SCIAGES HETRE

• En ce qui concerne le hêtre, le prix des plots, d'abord sur la place de Villers-Cotterêts (1924-1940, source : Revue des eaux et forêts) puis à partir de 1949 pourla région Limousin (source : revue Bois et scieries), a été retenu.Pour la période 1941-1949, les prix tirés du Bulletin officiel du Service des prix nesont donnés qu'à titre indicatif dans les graphiques.

• Les variations du prix courant des plots de hêtre sont assez analogues à cellesdu sapin, à quelques décalages près dans le temps dans une première phase (gra-phique 10).Après une hausse assez nette de 1924 à 1930 et une baisse jusqu'en 1936, une faibleremontée a lieu jusqu'en 1941, soit un prix oscillant entre 300 et 700 F le m 3 autourde la moyenne 500.Mais ceci change à partir de 1945 ; une flambée des prix se produit jusqu'en 1952 de1 400 à 14 000 F, hausse cependant moins marquée que pour le sapin . Lui succèdealors une hausse régulière soutenue (de 140 à 350 F) qui ramène le prix des plotsde hêtre au voisinage de celui des planches de sapin.Les variations de prix sont plus accusées que pour les sciages sapin.

Variations en °/o des prix du m 3 plots de hêtre (prix courants)

1924 - 1930 1930 - 1936 1924 - 1940 1943 - 1951 1951 - 1973 1924 - 1973

+ 125 — 38 + 79 + 779 + 277 + 11301

• Les prix déflatés des plots de hêtre montrent de très fortes variations entre1924 et 1941, du simple au double (de 65 à 140), avec une très nette culminationentre 1930 et 1935 . Si le prix 1949 est au niveau le plus bas d'avant la DeuxièmeGuerre mondiale, une tendance générale à la hausse est enregistrée depuis cettedate avec cependant une baisse de 1954 à 1960 et une autre de 1968 à 1970, l'ame-nant alors aux environs du niveau 100, correspondant à peu près à la moyenned'avant-guerre (graphique 11).Si le résultat du mouvement du prix déflaté des plots de hêtre de 1949 à 1973 està peu près le contraire de celui du prix déflaté des planches sapin, on peut cependantrelever des accidents annuels ou pluriannuels de même sens traduisant des crisessur le marché du bois : creux de 1959-1960, baisse de 1969-1970.

Variations en °/o des prix du m3 plots de hêtre (prix déflatés)

1924 -

1933 1933 -

1961 1924 -

1941 1949 - 1973 1924 - 1973

+ 95 — 59 — 19 + 42 + 53

LES SCIAGES CHENE

• C'est aussi le prix des plots qui a été retenu comme indicateur des prix desciages chêne.Avant 1941, c'est le m 3 de plots (sans dimensions précisées, ni qualité) de la placede Villers-Cotterêts (source : Revue des eaux et forêts) qui a été choisi . Depuis1949, c'est la cotation plots de 27 mm et plus région Limousin, tirée de la revueBois et scieries, qui a, par suite de l'interruption de la série antérieure, fourni lesdonnées .

198

Page 21: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

L'évolution des prix des bois

Graphique 12

ÉVOLUTIONSCHÉMATIQUEDES PRIXDES SCIAGESPOUR LA FRANCE(F/m 3 )

Prix déflatés

chêne

•••••• . . . hêtre

sapin

• Les prix courants au mètre cube de plots de chêne varient en gros dans lemême sens que les prix courants des sciages de hêtre mais de façon beaucoup plusmarquée (graphique 10).

Entre 1924 et 1941, le prix passe de 420 F (minimum 1924) à 1 000 F (maximum 1931)pour redescendre jusqu'en 1936 et retrouver un maximum analogue en 1941, lamoyenne se situant à environ 800 F.

De 1949 à 1957, on enregistre une hausse rapide du prix des plots qui passe de 12 000à 22 500 F, et l'on peut constater que cette hausse est comparable à celle enregis-trée pour les sciages sapin et pour les plots de hêtre.

Puis c'est une montée progressive du prix courant m 3 plots chêne le portant à 550 Fen 1972-1973, dépassant alors nettement le cours des sciages sapin.

Variations en Vo des prix du m 3 plots de chêne (prix courants)

1924 - 1930

1924 - 1940

1951 - 1973

1924 - 1973

+ 146

+ 115

+ 262

+ 13 330

Si un parallélisme assez net peut être constaté sur les courbes entre le prix courantdes sciages chêne et hêtre, par suite de l'emploi d'une échelle logarithmique des prix,en réalité, on a un accroissement constant de la différence au profit du chêne.

• Le prix déflaté du mètre cube de plots de chêne suit une évolution en grosde même sens que le prix déflaté des sciages hêtre, mais avec des fluctuations beau-coup plus accusées (graphique 11).

Entre 1924 et 1941, il passe par un très net maximum avec une valeur en francsconstants passant plus que du simple au double, de 90 à 220 pour les années 1931à 1935.

Par contre de 1949 à 1972, il s'agit d'une hausse tendancielle assez marquée, ralentiecependant par deux baisses 1957-1961 et 1968-1970.

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Page 22: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

J. GUILLARD - F . ROSSNER

Le prix passe ainsi de 100 en 1951 à plus de 150 en 1972, encore bien au-dessousdes fastes des années 1930-1935.

Variations en °/o des prix du m 3 plots de chêne (prix déflatés)

1924 -

1933 1924

-

1941 1952

-

1973 1924

-

1973

+ 152 + 10 +

18 + 80

Les variations comparatives des prix des sciages du chêne, du hêtre et du sapin(prix déflatés) ont été reproduits de façon très schématique au graphique 12.

COMPARAISON DES PRIX DES SCIAGES DES TROIS ESSENCES

• Les produits n'étant pas rigoureusement les mêmes pour les trois essences,les places de cotations étant différentes, faute de prix moyens pour la France, cettecomparaison ne peut être que très relative et est donnée avec beaucoup deréserves. Néanmoins, les parallélismes et les divergences observés quant aux évolu-tions des prix courants et déflatés semblent intéressants à cerner d'un peu plus près.

• La comparaison des prix des sciages de hêtre par rapport aux sciages sapinindique qu'avant 1941 le prix des plots de hêtre était alors le plus souvent supérieurà celui des planches de sapin (dans les limites de cette étude et des donnéesretenues) et qu'il n'en est plus de même après 1946 . Des prix bas 1951 où le prix dessciages hêtre est d'environ 60 0/o du prix des sciages sapin, une remontée lente et àpeu près continue l'amène seulement en 1968 vers l'égalité des prix . L'évolution durapport des prix sciages chêne et sciages sapin est encore plus curieuse . Avant laDeuxième Guerre mondiale, les plots de chêne (Villers-Cotterêts) ont une valeur engros 1,5 fois supérieure à celle des planches de sapin (Saint-Dié), mais avec desfluctuations très marquées passant de 1 en 1926 à 2 en 1931 pour retomber à 1,4en 1936 et 1937.

Après la guerre suivent quelques années, 1946 à 1950, où le rapport des prixquoique fluctuant est du même ordre de grandeur qu'auparavant ; mais le prix desplots de chêne tombe en-dessous du prix des planches de sapin de 1951 à 1956pour ensuite regagner progressivement leur valeur 1,4 à 1,5 fois supérieure.

le graphique 13 montre bien ces variations assez parallèles des sciages chêne et hêtrepar rapport au prix des planches de sapin.

0,5

2

1, 5

(échelle arithmétique)0

1920

1925

1930

1935

1940

1945

1950 1955

200

Page 23: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

L'évolution des prix des bols

• La comparaison a été aussi faite des prix sciages chêne et hêtre entre eux.Si de 1924 à 1938 l'évolution du rapport « sciages chêne/sciages hêtre est assezirrégulière, passant de 1,2 à 1,7, le rapport est assez constant depuis 1946 et sestabilise aux environs de 1,5.

Il semblerait qu'il y ait une bonne liaison entre l'évolution des prix des sciageschêne et des sciages hêtre, ce qui est tout à fait compréhensible étant donné lesrelatives possibilités de substitution et de concurrence entre ces deux matériaux.

Par contre, les fluctuations des prix relatifs des sciages sapin par rapport aux deuxsciages feuillus sont beaucoup plus marquées et si on y retrouve les grands acci-dents du marché des sciages, on peut aussi y pressentir des comportements écono-miques très différents des deux types de produits.

Cependant, il est encore plus intéressant d'essayer de rapprocher les évolutionsdes prix sur pied et des prix des sciages des trois essences considérées, évolu-tions pas du tout parallèles.

RAPPORT DES PRIX BOIS SUR PIED/SCIAGES

A partir des séries chronologiques ayant été établies comme références, il est inté-ressant de comparer pour chaque essence les évolutions relatives des prix sur piedet des prix des sciages pour les trois essences (graphique 14).

Il est bien évident que si les prix des deux catégories évoluent parallèlement,c'est-à-dire si le rapport des prix reste constant, ceci signifie qu'il y a corrélationentre les deux et que le prix des sciages est déterminé par le prix des bois surpied, ou vice versa ; mais cela veut dire aussi, en particulier, que le coût de l'ex-ploitation, du transport et de la transformation en scierie a été sinon constant, dumoins en proportion fixe du prix des sciages.

Par contre, si le rapport « prix des sciages/prix des bois sur pied » augmente, onpeut l'interpréter comme une diminution relative de la valeur des bois sur pied, réduc-tion de la part de la matière première originale dans le coût du produit demi-finiqu'est le sciage et augmentation des coûts d'exploitation et de scierie.

Il est dommage que la tentative d'élaborer des séries chronologiques des prix desgrumes ait échoué, car il eut alors peut-être été possible de séparer l'influence descoûts respectifs de l'exploitation et du sciage ou au moins de leurs évolutionsrelatives .

Graphique 13

RAPPORTS DES PRIX DES SCIAGESPOUR LA FRANCE(cf annexe : tableau n° 7)

1

sciage chênesciage sapin

sciage chênesciage hêtre

sciage hêtre

sciage sapin60

1965

1970 1973

201

1,5

0,5

R .F .F. XXVI - 3-1074

Page 24: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

J . GUILLARD - F. ROSSNER

RAPPORTS DES PRIX"BOIS SUR PIED I

SCIAGES"

V

0,5

POUR LA FRANCEÉVOLUTION COMPARÉE

0BASE 100-1947

1920

1925 1930

1935

1940

2

(cf annexe : tableau n° 9)

1,5

Graphique 15

hêtre sur pied - Meuse

sciage hêtre

sapin sur pied

1

sciage sapin

chêne sur pied

sciage chêne

0,5

01970 1973

2

1, 5

0,5

o1947 1950

1955

1960

1965

SAPIN

La comparaison peut être faite en prix courants ou prix déflatés de la même année ;les prix et cotations provenant de la même région, le rapprochement est relative-ment peu biaisé. Entre 1924 et 1938, la matière bois sur pied représente un peumoins de 20 °/o du prix des planches (tombant de 0,40 en 1926, à 0,10 en 1935).

Après la Deuxième guerre mondiale, la matière première m 3 de bois sur pied oc-cupe une part relativement plus forte puisqu'elle est en moyenne de 25 °/o . Lapart de la matière première atteint des maxima : 50 °/o de la valeur des sciagesen 1951 ou 42 °/o en 1960-61, mais tombe aussi parfois à 11 °/o en 1947 et 1967.

HETRE

La comparaison pour le hêtre sur pied et les plots de hêtre est plus osée puisquesont rapprochés le prix des plots Villers-Cotterêts et le prix des hêtres sur piedrésultant des ventes de forêts soumises dans la Meuse.

Pendant la période entre les deux guerres, le rapport du prix du m 3 sur pied auprix des plots a varié de 40 °/o (1924) à 10 °/o (1931) mais s'est maintenu autour de21 à 22 °/o en moyenne et a donc eu une valeur assez proche de celle du rapportrelatif au sapin. Après la deuxième guerre mondiale, la matière première hêtre surpied a d'abord — 1946-1951 — représenté 50 °/o du prix des plots, puis son coûtrelatif n'a plus été que de 40 °/o environ . Après un bref retour à une valeur supérieureà 50 °/o de 1960 à 1963, le rapport du prix du hêtre sur pied à celui des plots est

202

Page 25: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

L'évolution des prix des bois

chêne sur pied - Aisne

sciage chênesapin sur pied - Vosges

sciage sapinGraphique 14

(cf annexe :1

tableau n° 8)

0,5

01945

1950

1955

1960

1965

1970 1973

redescendu à environ 20 à 25 °/o, niveau auquel il s'est stabilisé ces dernièresannées.

CHENE

Après avoir comparé les prix chêne sur pied à ceux des plots de chêne pour l'Aisneet Villers-Cotterêts (jusqu'en 1939-40), l'étude de l'évolution du rapport des prix aporté sur les prix Aisne et Limousin à partir de 1946, il ne faut donc pas vouloir entirer des conclusions trop nettes.

On constate néanmoins pour la période 1924-1938 un rapport du prix du chêne surpied au prix des sciages de chêne de l'ordre de 20 à 40 °/o, traduisant en partie lesprix élevés des sciages de cette époque.Une fois passées les années 1946-1951 où le rapport des prix est élevé comme pourle hêtre, la part de la matière première chêne sur pied dans le prix des plots baissetrès sensiblement et oscille autour de 30 °/o, avec une pointe de 40 °/o en 1961suivie d'une baisse très progressive et nette jusqu'à environ 22 °/o, ce qui donne unrapport de prix très voisins de celui relatif au sapin (graphique 14).

Pour éliminer en partie l'incidence des variations de prix et essayer d'éclairer un peuces influences réciproques des prix matière première - bois sur pied et sciages, ila été tenté de comparer pour l'après-guerre les valeurs annuelles de ces rapportsaux rapports existants en 1947. Ceci a été fait en ramenant ces rapports à la mêmebase, c'est-à-dire en prenant le rapport « prix du m 3 sur pied/prix du te sciages ,>en 1947 égal à 100 . Les données prix du sapin et du chêne sur pied (plus grossedimension) pour l'ensemble de la France, tirées des résultats des ventes d'automnedes forêts soumises et les prix des sciages sapin qualité menuiserie et chêne plotsfournis par le Bulletin officiel du Service des prix ont été adoptées comme base decalcul (les cours des sciages hêtre n'y sont malheureusement pas fournis).

Par rapport à la base 1947, le graphique 15 montre une relative augmentation de lapart matière première dans le cas du sapin ; elle serait en gros 50 °/o supérieureà partir de 1960 . Par contre, on assiste à une dégradation relative du rapport dans lecas du chêne, l'indice baissant assez régulièrement jusqu'à 80 et même 60 par rap-port à 1947.

REMARQUES SUR CETTE ETUDE

• Un certain nombre de rèsultats peuvent paraître assez surprenants dans cetteétude mais il a cependant semblé utile de les présenter afin de susciter lesremarques et les critiques constructives . Ils permettent d'attirer l'attention des res-

203

R .F.F. XXVI - 3-1974

Page 26: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

J . GUILLARD - F. ROSSNER

ponsables, des sylviculteurs, des exploitants et scieurs sur quelques grandes ten-dances que laisse dans l'ombre ou fait oublier l'examen des prix sur un exercice oumême sur quelques années, avec les fluctuations, les tensions et les préoccupationsqu'une analyse conjoncturelle soulève.

• L'analyse des tendances des prix en valeurs constantes, telle que celleobtenue en déflatant les prix utilisés par l'indice des prix de gros, traduit bienl'évolution relative du prix d'une matière première par rapport à l'ensemble des prixdes biens économiques. Selon les sens et les ampleurs de cette évolution, on pour-rait y voir :

— un effet de la rareté, la demande dépassant l'offre, les prix relatifs montent etvice versa ; il conviendrait donc de rapprocher les prix des volumes récoltés et lesquantités demandées ;

— un effet de la concurrence ou de la substitution avec déplacement de l'offreet/ou de la demande d'une catégorie de produits vers une autre.Il y a eu par exemple une influence certaine de l'augmentation progressive dudéroulage du hêtre sur les prix sur pied de cette essence, mais comment cela setraduit-il ? Des comparaisons avec les prix d'autres matières premières sont à entre-prendre ;

— un effet de la réduction des coûts de transformation par suite de l'accrois-sement de productivité au stade de l'exploitation ou de la scierie, accroissementsoit compensé totalement ou en partie, soit au contraire dépassé par la hausse descoûts de la main-d'oeuvre, des matériels, de l'énergie.

Autant de points d'interrogation posés par cette présentation sommaire de l'évolu-tion des prix sur pied et des prix des sciages des trois principales essences fran-çaises, problèmes qu'il pourrait être intéressant de clarifier dans une étude ulté-rieure.

• Des réserves ont été faites dès le début sur la valeur des données de réfé-rence qui n'ont été retenues que par suite de l'existence de séries chronologiques,certes courtes mais continues, et en principe homogènes et non biaisées . L'usagedes statistiques constitue une approche bien imparfaite des phénomènes de prix maisc'est la seule méthode disponible.

Peut-être des séries plus judicieusement choisies, d'autres sources, pourront-ellesvenir compléter cette première analyse et corriger ces premiers résultats ? Ce n'estqu'à la suite de nouvelles comparaisons et surtout de l'analyse comparative des don-nées semi-élaborées présentées ci-dessus qu'une interprétation plus valable del'évolution des prix pourra être faite . Néanmoins, il a semblé utile de présentercette première étude, malgré ses défauts et de la soumettre aux réflexions des ac-teurs de la filière bois .

Joanny GUILLARDLC.G .R .E .F.

Chef du département Forêts

ÉCOLE NATIONALE DU GÉNIE RURALDES EAUX ET DES FORETS

14, rue Girardet54042 NANCY CEDEX

France ROSSNER

Rédacteur

204

Page 27: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

ANNEXESSAPIN

Tableau no 1

PRIX DES BOIS SUR PIED(FIm3 )

Indice VOSGES JURA FRANCE

des prix de gros Années Francs Prix Francs Prix Francs Prixbase 100 en 1914courants déflatés courants déflatés courants déflatés

499 1920 74 14,8 90 18 76 15,2338 1921 32 9,4 27 8 36 10,6320 1922 76 23,7 60 18,7 63 19,7410 1923 109 26,5 83 20,2 74 18479 1924 102,5 21,4 102,5 21,4 89 18,6539 1925 111 20,6 102 18,9 93 17,2688 1926 215 31,2 228 33,1 188 27,3601 1927 115 19,1 96 16 100 16,6607 1928 165 27,1 173 28,5 150 24,7598 1929 160 26,7 170 28,4 123 20,5521 1930 89 17,1 135 25,9 98 18,8443 1931 80 18 88 19,8 60 13,5391 1932 62 15,8 72 18,4 58 14,8373 1933 100 26,8 93 24,9 73 19,6352 1934 75 21,3 80 22,7 63 17,9333 1935 50 15 50 15 39 11,7388 1936 70 18 67 17 ,2 54 13,9541 1937 100 18,4 100 18,5 80 14,8611 1938 90 14,7 105 17,2 78 12,7645 1939847 1940 115 13,5 170 20,1 118 13,9

1 038 1941 144 13,8 250 24,1 151 14,51 216 1942 187 15,3 300 24,7 179 14,7

3 874 1946 655 16,D 900 23,2 800 20,65 894 1947 700 11,9 1 300 22 1 100 18,6

10162 1948 1 050 10,3 2 600 25,6 1 850 18,211 341 1949 1 538 13,5 2 350 20,7 1 590 1412 282 1950 2 973 24,2 3 800 30,9 2 308 18,815 685 1951 8 657 55,2 8 100 51,6 5 150 32,816 433 1952 5 400 32,8 6 500 39,5 3 930 23,915 685 1953 6 220 39,6 6 500 41,4 4 470 28,515 412 1954 5 550 36 5 200 33,7 4 450 28,815 390 1955 6 810 44,2 8 500 55,2 6 175 40,116 059 1956 6 200 38,6 7 150 44,5 5 620 3516 977 1957 6 650 39,2 8 000 47,1 6 370 37,518 928 1958 5 750 30,3 8 100 42,8 6 207 32,819 835 1959 5 430 27,4 7 600 38,3 5 990 30,220 346 1960 83,6 41,1 98,1 48,2 79,8 39,220 745 1961 94,9 45,7 113,2 54,5 91,5 44,121 332 1962 81,8 38,3 97,2 45,5 85,3 4022115 1963 82,3 37,2 101,9 46 86,4 3922 467 1964 70,7 31,4 104,7 46,6 84,6 37,822 807 1965 69,2 30,3 100,2 43,9 75,2 3323 317 1966 60 25,7 91 39 69 29,523 124 1967 30 13 76 32,8 68 29,423 464 1968 61 26 77 32,8 66 28,127 311 1969 82 30 100 36,6 83 30,330 000 1970 88 29,3 122 40,6 99 3331 200 1971 84,9 27,2 109,4 35 96,2 30,832 427 1972 98,1 30,2 118,8 36,6 97,2 3036 525 1973 194,3 53,2 238,6 65,3 183,7 50,3

205

R .F.F. XXVI - 3-1974

Page 28: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

HÊTRETableau n o 2

PRIX DES BOIS SUR PIED(FIm 3 )

Indice MEUSE NIEVRE FRANCEdes prix de grosbase 100 en 1914

Années Francs Prix Francs Prix Francs Prixcourants déflatés courants déflatés courants déflatés

499 1920 70 14 40 8 94 18,8338 1921 40 11,8 26 7,7 37 10,9320 1922 65 20,3 30 9,3 50 15,6410 1923 100 24,4 52 12,7 77 18,7479 1924 125 26 66 13,7 88 18,3539 1925 125 23,1 71 13,1 81 15688 1926 140 20,3 110 16 132 19601 1927 108 17,9 71 11,8 113 18,8607 1928 146 24 90 14,8 125 20,5598 1929 190 31,7 97 16,2 151 25,2521 1930 146 28 95 18,2 124 23,8443 1931 69 15,5 53 11,9 73,3 16,5391 1932 65 16,6 42 10,7 57 14,5373 1933 90 24,1 50 13,4 77 20,6352 1934 91 25,8 50 14,2 75 21,3333 1935 61 18,3 40 12 51 15,3388 1936 76 19,5 50 12,9 62 15,9541 1937 130 24 110 20,3 90 16,6611 1938 128 20,9 80 13,1 85 13,9645 1939847 1940 97 11,4 120 14,1 104 12,2

1 038 1941 120 11,5 160 15,4 145 13,91 216 1942

3 874 1946 1 200 31 1 500 38,7 900 23,25 894 1947 1 500 25,4 2 000 33,9 1 700 28,8

10 162 1948 3 000 29,5 3 000 29,5 2 962 29,111 341 1949 3 500 30,8 2 800 24,7 2 563 22,512 282 1950 4 400 35,8 3 600 29,3 3 052 24,815 685 1951 7 090 45,2 7 000 44,6 4 980 31,716 433 1952 5 300 32,2 4 000 24,3 4 195 25,515 685 1953 4 810 30,6 3 600 22,9 4 380 27,915 412 1954 5 137 33,3 4 200 27,2 3 925 25,415 390 1955 5 972 38,8 5 000 32,5 5 300 34,416 059 1956 5 131 31,9 5 500 34,2 5 450 33,916 977 1957 6 895 40,6 5 500 32,4 6 145 36,118 928 1958 5 975 31,5 4 300 22,7 4 903 25,919 835 1959 6 175 31,1 4 300 21,6 4 814 24,320 346 1960 86,1 42,3 54,7 26,9 69,8 34,320 745 1961 101,6 49 66 31,8 79,2 38,221 332 1962 95,7 44,8 66 30,9 74,9 35,122 115 1963 92,6 41,9 67 30,2 80,7 36,522 467 1964 90,9 40,4 73,6 32,7 79,3 35,322 807 1965 65,2 28,6 60,7 26,6 64,4 28,223 317 1966 72 30,8 60 25,7 63 2723 124 1967 59 25,5 50 21,6 61 26,323 464 1968 64 27,2 50 21,3 55,7 23,727 311 1969 69 25,2 50 18,3 63 2330 000 1970 68 22,6 60 20 68 22,631 200 1971 69,8 22,4 69 22,1 71,7 2332 427 1972 81,1 25 80 24,7 93,8 28,936 525 1973 192,4 52,7 120 32,8 183,7 50,3

206

Page 29: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

CHÊNETableau n o 3

PRIX DES BOIS SUR PIED(FIm 3 )

Indice AISNE NIEVRE FRANCE

des prix de gros, AnnéesFrancs Prix Francs Prix Francs Prixbase 100 en 1914

courants déflatés courants déflatés courants déflatés

499 1920 61 12,2 98 19,6 160 32338 1921 47 13,9 30 8,8 70 20,7320 1922 62 19,4 54 16,8 96 30410 1923 113 27,5 76 18,5 148 36479 1924 153 31,9 107 22,3 181 37539 1925 113 20,9 127 23,5 195 36688 1926 200 29 200 29 287 41

601 1927 159 26,4 126 20,9 225 37,4607 1928 181 29,8 146 24 277 45,6598 1929 388 64,8 256 42,8 315 52,6521 1930 370 71 265 50,8 298 57,1443 1931 227 51,2 172 38,8 228 51,4391 1932 126 32,2 81 20,7 150 38,3373 1933 175 46,9 86 23 153 41352 1934 170 48,2 75 21,3 137 38,9333 1935 150 45 43 12,9 102 30,6388 1936 180 46,4 56 14,4 132 34541 1937 300 55,4 123 22,7 218 40,2611 1938 300 49 130 21,2 222 36,3645 1939847 1940 220 25,9 210 24,8 278 32,8

1 038 1941 270 26 275 26,5 304 29,31 216 1942

3 874 1946 1 830 47,2 1 800 46,4 2 500 64,55 894 1947 2 600 44,1 2 700 45,8 3 200 54

10 162 1948 4 900 48,2 6 000 59 5 250 51,611 341 1949 4 300 37,9 4 900 43,2 5 100 44,912 282 1950 5 400 43,9 6 000 48,8 6 214 50,5

15 685 1951 8 200 52,2 10 000 63,7 9 480 60,416 433 1952 5 850 35,6 7 500 45,6 7 970 48,415 685 1953 6 000 38,2 7 500 47,8 8 980 57,215 412 1954 6 250 40,5 7 000 45,4 9 130 59,215 390 1955 6 200 40,3 8 400 54,5 10 200 66,216 059 1956 6 450 40,1 9 200 57,3 10 150 63,216 977 1957 7 470 44 9 600 56,5 11 665 68,718 928 1958 8 095 42,7 8 800 46,4 10 905 57,619 835 1959 6 415 32,3 8 200 41,3 9 580 48,320 346 1960 81,8 40,2 104,7 51,4 125,5 61,720 745 1961 97,4 46,9 125,5 60,5 138,6 66,821 332 1962 94 44 103,8 48,6 114,3 53,622 115 1963 81,9 37 112,2 50,7 122,3 55,322 467 1964 80,7 35,9 111,3 49,5 122,7 54,622 807 1965 78,4 34,4 127,5 55,9 110,1 48,323 317 1966 80 34,3 120 51,4 113 48,423 124 1967 86 37,1 120 51,8 99 42,823 464 1968 86 36,6 99 42,1 103,4 4427 311 1969 128 30,3 83 46,8 126 46,130 000 1970 110 36 146 48,6 135 4531 200 1971 115 36,8 164,1 52,6 136,3 43,732 427 1972 154 47,5 209,4 64,6 176,4 54,436 525 1973 414 113,3 397,1 108,7 379,2 103,8

207

R .F.F . XXVI - 3-1974

Page 30: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

RAPPORTS DES PRIX DES BOIS SUR PIED

Tableau no 4 Départements témoins Tableau n o 5 France entière

Sapinsur

piedVosges

Hêtresur

piedMeuse

Sapinsur

piedVosges

AnnéesChêne Chêne Hêtre

sur piedAisne

sur piedAisne

sur

piedMeuse

1920 1,21 1,14 1,051921 0,68 0,85 0,801922 1,22 1,04 1,171923 0,96 0,88 1,081924 0,67 0,81 0,821925 0,98 1,10 0,881926 1,07 0,70 1,531927 0,72 0,67 1,061928 0,91 0,80 1,131929 0,41 0,48 0,841930 0,24 0,39 0,611931 0,35 0,30 1,151932 0,49 0,51 0,951933 0,57 0,51 1,111934 0,44 0,53 0,821935 0,33 0,40 0,811936 0,39 0,42 0,921937 0,33 0,43 0,761938 0,30 0,42 0,70

1940 0,52 0,44 1,181941 0,53 0,44 1,20

1946 0,36 0,65 0,541947 0,27 0,57 0,461948 0,21 0,61 0,351949 0,36 0,81 0,441950 0,55 0,81 0,671951 1,05 0,86 1,221952 0,92 0,90 1,021953 1,03 0,80 1,291954 0,89 0,82 1,081955 1,10 0,96 1,141956 0,96 0,79 1,201957 0,89 0,92 0,961958 0,71 0,73 0,961959 0,84 0,96 0,871960 1,02 1,05 0,971961 0,97 1,04 0,931962 0,87 1,02 0,851963 1 1,13 0,881964 0,87 1,12 0,771965 0,88 0,83 1,061966 0,75 0,90 0,831967 0,34 0,68 0,51968 0,70 0,74 0,951969 0,80 0,83 1,181970 0,80 0,61 1,291971 1,211972 1,21973 1

Sapinsur

piedFrance

Hêtresur

piedFrance

Sapinsur

piedFrance

Années Chêne Chêne Hêtresur

piedFrance

sur

piedFrance

sur

piedFrance

1920 0,475 0,59 0,801921 0,51 0,53 0,971922 0,65 0,52 1,261923 0,5 0,52 0,961924 0,49 0,48 1,011925 0,47 0,41 1,141926 0,65 0,46 1,421927 0,44 0,5 0,881928 0,54 0,45 1,201929 0,39 0,47 0,811930 0,33 0,41 0,791931 0,26 0,32 0,811932 0,38 0,38 1,011933 0,48 0,5 0,941934 0,46 0,55 0,841935 0,38 0,5 0,761936 0,41 0,47 0,871937 0,36 0,41 0,881938 0,35 0,38 0,91

1940 0,42 0,37 1,131941 0,49 0,47 1,04

1946 0,32 0,38 0,881947 0,34 0,53 0,641948 0,35 0,56 0,621949 0,31 0,5 0,621950 0,37 0,49 0,751951 0,54 0,52 1,031952 0,49 0,52 0,931953 0,49 0,48 1,021954 0,49 0,43 1,131955 0,6 0,52 1,161956 0,5 0,53 1,031957 0,54 0,52 1,031958 0,57 0,44 1,261959 0,62 0,50 1,241960 0,63 0,55 1,141961 0,66 0,57 1,151962 0,74 0,65 1,131963 0,70 0,66 1,071964 0,68 0,64 1,061965 0,68 0,58 1,161966 0,61 0,56 1,091967 0,68 0,61 1,111968 0,63 0,54 1,181969 0,66 0,5 1,311970 0,73 0,5 1,451971 0,70 0,52 1,341972 0,55 0,53 1,031973 0,48 _

0,48 1

208

Page 31: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

SAPIN - HÊTRE - CHÊNEPRIX DES SCIAGES

(FIm 3 )

SAPIN HETRE CHENE

Indice

des

prix VILLERS-COTTERETS VILLERS-COTTERETSde gros, Années VOSGES LIMOUSIN LIMOUSIN

base

100

en

1914Francs

courantsPrix

déflatésFrancs

courantsPrix

déflatésFrancs

courantsPrix

déflatés

499 1920 417,7 87,2

479 1924 382,1 79,8 314 65,5539 1925 369,6 68,6 390 72,3 503 93,3688 1926 541,7 78,7 470 68,3 558 81,1601 1927 488,9 81,3 475 79 758 126,1607 1928 530,8 87,4 495 81,5 737 121,4598 1929 560,7 93,7 678 113,3 975 163521 1930 560 107,5 708 135,8 1 030 197,6443 1931 495,5 111 ;8 601 135,6 985 222,3391 1932 460,7 117,8 562 143,7 768 196,4373 1933 462,9 124,1 476 127,6 821 220,1352 1934 452,2 128,5 457 129,8 782 222,1333 1935 426,6 128,1 450 135,1 710 213,2388 1936 435,9 112,3 441 113,6 600 154,6541 1937 548,9 101,4 454 83,9 756 139,7611 1938 552,9 90,5 540 88,3 847 138,6645 1939 527,4 81,7 493 76,4 736 114,1847 1940 722,2 85,2 562 66,3 900 106,2

1 038 1941 550 52,9 1 000 96,3

11 341 1949 7 237 63,8 8 000 70,5 12 370 10912 282 1950 9 478 77,2 8 600 70 13 300 105,815 685 1951 16 543 105,5 9 500 60,5 15 500 98,816 433 1952 23 511 143,1 14 200 86,4 21 750 132,315 685 1953 20 706 132 14 000 89,2 20 500 130,615 412 1954 21 420 139 14 100 91,4 20 875 135,415 390 1955 21 804 141,7 13 500 87,7 20 500 133,216 059 1956 21 445 133,5 14 100 87,8 21 375 133,116 977 1957 21 250 125,1 15 200 89,5 22 750 13418 928 1958 21 257 112,3 16 600 87,7 24 125 127,419 835 1959 20 226 102 15 500 78,1 23 750 119,720 346 1960 211,87 104 155 76,1 241,25 118,520 745 1961 229,5 110 166 80 242,5 11721 332 1962 248,7 116 176 82,5 270 126,522 115 1963 250 113 185 83,6 285 128,822 467 1964 250 111 200 89 305 135,722 807 1965 250 109 213 93,3 327,5 143,523 317 1966 250 107 235 100,8 336,25 144,223 124 1967 250 108 241 104,2 353,75 152,923 464 1968 250 106 246 104,8 362,5 154,427 311 1969 260 95 255 93,3 375 137,330 000 1970 293 97 275 91,6 403,75 134,631 200 1971 335 107 296 94,8 438,75 140,632 427 1972 358 110,4 332 102,4 493 15236 525 1973 415 116,4 358 100,4 561 157

209

Tableau n o 6

R .F .F. XXVI - 3-1974

Page 32: L'EVOLUTION DES PRIX DES BOIS

Tableau n o 7

Tableau n o 8RAPPORTS DES PRIX

RAPPORTS DES PRIXDES SCIAGES

"BOIS SUR PIEDPOUR LA FRANCE

SCIAGE"

Années

Sciagehêtre

Sciagechêne

Sciagechêne

Années

Chênesur

piedAisne

Sapinsur

piedVosges

Hêtresur

piedMeuse

Sciagesapin

Sciagehêtre

Sciagesapin Sciage

chêneSciagesapin

Sciagehêtre

1924 0,81 1,33 1,08 1924 0,36 0,26 0,41925 1,05 1,29 1,36 1925 0,22 0,29 0,311926 0,86 1,19 1,02 1926 0,35 0,39 0,291927 0,97 1,59 1,55 1927 0,2 0,23 0,221928 0,93 1,49 1,39 1928 0,24 0,31 0,291929 1,2 1,44 1,73 1929 0,39 0,28 0,281930 1,27 1,44 1,84 1930 0,36 0,15 0,201931 1,21 1,63 1,98 1931 0,22 0,16 0,111932 1,22 1,36 1,66 1932 0,16 0,13 0,111933 1,02 1,73 1,77 1933 0,21 0,21 0,181934 1,01 1,70 1,73 1934 0,21 0,16 0,21935 1,05 1,57 1,66 1935 0,21 0,11 0,131936 1,00 1,36 1,37 1936 0,29 0,16 0,161937 0,83 1,66 1,38 1937 0,39 0,17 0,281938 0,97 1,56 1,53 1938 0,35 0,16 0,23

1940 0,77 1,60 1,24 1940 0,24 0,15 0,161941 0,27 0,2

1946 0,79 1,46 1,16 1946 0,47 0,20 0,461947 0,85 1,35 1,16 1947 0,38 0,12 0,291948 0,86 1,35 1,18 1948 0,66 0,16 0,541949 1,09 1,55 1,70 1949 0,34 0,20 0,441950 0,9 1,51 1,37 1950 0,41 0,31 0,511951 0,57 1,65 0,94 1951 0,52 0,52 0,751952 0,6 1,53 0,92 1952 0,26 0,23 0,371953 0,67 1,46 0,98 1953 0,29 0,29 0,331954 0,65 1,48 0,97 1954 0,29 0,25 0,361955 0,62 1,51 0,94 1955 0,3 0,31 0,441956 0,66 1,51 1,00 1956 0,3 0,28 0,361957 0,71 1,50 1,07 1957 0,32 0,31 0,441958 0,78 1,44 1,13 1958 0,33 0,26 0,351959 0,76 1,53 1,17 1959 0,26 0,26 0,391960 0,73 1,55 1,13 1960 0,35 0,41 0,591961 0,72 1,46 1,06 1961 0,42 0,43 0,651962 0,70 1,53 1,08 1962 0,37 0,34 0,571963 0,73 1,55 1,14 1963 0,3 0,34 0,531964 0,8 1,52 1,22 1964 0,27 0,29 0,481965 0,85 1,53 1,31 1965 0,23 0,27 0,31966 0,94 1,42 1,34 1966 0,23 0,23 0,31967 0,96 1,47 1,41 1967 0,24 0,12 0,241968 0,99 1,46 1,45 1968 0,23 0,24 0,251969 0,97 1,47 1,44 1969 0,21 0,31 0,261970 0,94 1,45 1,38 1970 0,27 0,3 0,251971 0,89 1,47 1,30 1971 0,26 0,27 0,251972 0,92 1,49 1,38 1972 0,31 0,32 0,251973 0,86 1,57 1,35 1973 0,74 0,47 0,54

210