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LES TECHNIQUES D’INNOVATIONS
SUR LA MAÎTRISE DE L’EAU ET
LEURS IMPACTS DANS LE SECTEUR
AGRICOLE AU BÉNIN
Dr. Yves AGNOUNChef de file « Communauté d’innovation Maîtrise de l’eau »
Atelier d’échange et de partage de connaissances sur les techniques de maîtrise de l’eau
dans le secteur agricole au Bénin le 13 déc 2013 à l’INFOSEC de Cotonou
PLAN
� Introduction
� Objectifs de cette étude d’investigation
� Méthodologie et zones prospectées
� Bilan des ressources en eau investiguées
� Différentes techniques de maîtrise de l’eau répertoriées, leurs valorisations et impacts dans l’Agriculture
� Conclusion et perspectives
INTRODUCTION
� Les changements climatiques (CC) constituent un enjeu international majeur du XXIe siècle (d’Orgeval, 2008 ; Hougthon et al, 2011).
� L’eau douce dont dépend principalement toute vie sur terre représente seulement 3% de toute l’eau de la surface du globe (AIEA, 2013).
� En Afrique, plus de 80% de la production agricole sont tributaire des eaux pluviales qui rechargent les eaux continentales (FAO, 2007).
INTRODUCTION
� La quantité moyenne d’eau nécessaire pour la production d’un kilogramme de riz est de 2500L (Mohapatra, 2009).
� L’intensification des effets négatifs du CC, entraine la sécheresse avec une augmentation additionnelle de 40% d’eau à l’échelle de la plante d’ici 2025 (AIEA, 2013).
� Aggravation des pénuries d’eau dans les pays fortement peuplés comme l’Afrique de l’Ouest
INTRODUCTION
� Au Bénin, L’agriculture pluviale reste dominante et occupe environ 97% des terres cultivées (FAO, 2005).
� le potentiel en eaux continentales du pays est estimé à 13,106 milliards de m3 tandis que les eaux souterraines sont évaluées à 1,870 milliard de m3 (MAEP-Bénin, 2010).
� Le potentiel en terres irrigables : 322000 ha dont 117000 ha de plaines inondables et de vallées et 205000 ha de bas-fonds (Verlinden et Soulé, 2003).
� Seulement 7131 ha (2,3%) de ce potentiel sont irriguées avec diverses techniques (Gruber et al, 2009).
OBJECTIFS
Cette étude d’investigation vise à:
� capitaliser et diffuser à travers une approche d’Apprentissage et de Recherche-Action, les innovations endogènes relatives aux connaissances et techniques locales de gestion et de maîtrise de l’eau disponible au Bénin;
� valoriser ces innovations dans les localités rurales et péri-urbaines du Bénin et d’ailleurs;
� améliorer les systèmes de production agricole (rizicoles et maraîchers etc. ) et la sécurité alimentaire des communautés locales du Bénin et d’ailleurs.
�Démarche exploratoire et étude approfondie avec des entretiens semi-structurés et ouverts avec les acteurs locaux
� Informations collectées:- sources d’eau disponibles, - technologies innovantes et leur valorisation dans les
activités agricoles; - les aménagements hydroagricoles- les différentes contraintes d’adoption de ces
innovations.
�Enfin, des observations participatives suivies des démonstrations pratiques effectuées en milieu réel.
Méthodologie
28 localités (15/77 communes et 6/12 départements) du Bénin ont été investiguées et géoréférencées
Zones prospectées
BILAN DES RESSOURCES EN EAU
INVESTIGUÉES
Les cascades Les cours d’eau Les retenues d’eau
Les puits tubés Les puits à grand diamètre
Les forages artésiens
LES OUVRAGES DE RÉTENTION
(RÉSERVOIRS) D’EAU
Les cuvettes en béton Les citernes
Les bacs à eau Les retenues d’eau
Les étangs
Activités de contre saisons, abreuvement du bétails
DIFFÉRENTES TECHNIQUES DE MAÎTRISE DE
L’EAU RÉPERTORIÉES, LEURS VALORISATIONS
ET IMPACTS DANS L’AGRICULTURE
RÉALISATION DES PUITS TUBÉS
Profondeur de la Nappe ≤ 12 m; Durée de vie: >10 ans; Coût : 40000 f cfa; Durée de réalisation 45 mn à 1heure
EXPLOITATION DES PUITS TUBÉS POUR LE
MARAÎCHAGE ET LA RIZICULTURE
Arrosage et constitution de réserves pour la soirée; Economie d’essence et de transport de la motopompe
Bonne solution aux: - problèmes d’irrégularité des pluies, - pénurie d’eau (saison
sèche et poches de sécheresse) et
- activités de contre saison
EXPLOITATION DE PUITS TUBÉS ADJACENTS
POUR LE MARAÎCHAGE
Un puit tubé Deux puits tubés
Système d’irrigation avec connections à intervalle régulier Abandon des tourniquets
EXPLOITATION DES FORAGES ARTÉSIENS
Irrigation à faible et grand débit Alimentation domestique
Diversification agricole
Irrigation gravitaire
EXPLOITATION DES FORAGES POUR LA
PISCICULTURE
Diverses espèces de poissons (clarias, Tilapia etc,)
Bac à eau Ecloserie Bassin
Etang piscicole
UTILISATION DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE ET
SOLAIRE DANS LA GESTION DE L’EAU
Irrigation goutte à goutte
plaques photovoltaïques
Courant électrique
3 à 4 fois plus économique que le carburant
EXPLOITATION DES NAGUÉZÉS
Source d’eau Pompage Irrigation
- Moins efficace et trop onéreux en temps, en énergie et en mains d’œuvres,
- Progressivement à l’abandon
LES AMÉNAGEMENTS HYDRO-AGRICOLES
TRADITIONNELS ET SEMI-MODERNES
Inondation des casiers du riz Confection de planches et arrosage périodique
Irrigation gravitaire semi-modernisé à base de puits tubés et de forage artésien
Système d’irrigation en béton
IMPACTS DES INNOVATIONS
� Augmentation de la productivité et donc du rendement (20 à plus de 50%)
� Augmentation moyenne des superficies maraîchères de 0,5 à 2,5ha / ménage ayant adopté la technique des puits tubés.
� Périodicité de la production agricole avec réception de commande et livraison à temps.
� Création d’emplois et insertion professionnelle des jeunes (réduction de chômage surtout pendant les vacances scolaires)
� Accroissement progressif des revenus et des conditions de vie des ménages (scolarité, santé et nourriture etc.).
� Adoption des motopompes électriques très moins coûteuse que les motopompes à essence (cherté croissante).
IMPACTS DES INNOVATIONS
� Revenu net des produits céréaliers 300 – 800000f/ha avec des cultures de haut rendement (2 campagnes/ an)
� 1ha de tomate donne 2 à 2,5 millions de bénéfice net / campagne avec possibilité de 3 productions/an
- Bénéfice des cultures maraîchères 50 à 400% > à celui des cultures céréalières.
� Réduction du chômage et plus de conversion des jeunes dans le secteur agricole
� Abandon progressif du Coton au détriment des cultures maraichères et céréalières plus rentable
� Un à deux puits artésiens peut alimenter tout un village (alimentation et agriculture)
TOMATE: BÉNÉFICE DE 2 MILLIONS /HA ET PAR CAMPAGNE ET
UNE PRODUCTION SUR 3 CAMPAGNES/ AN, 6 MILLIONS/ AN POUR UN PAYSAN MOYEN
BONNE CONDITION DE VIE DU PAYSANS QU’UN CADRE
MOYEN VOIRE UN HAUT CADRE.
AVANTAGES COMPARATIFS
CONTRAINTES SOCIO-ÉCONOMIQUES ET
ENVIRONNEMENTALES
� Au Bénin, le niveau de valorisation du potentiel hydroagricole naturel est croissant mais reste encore très faible, environ 2,2% (Totin et al, 2012).
� Difficulté d’approvisionnement et cherté du carburant
� Pollution de la nappe phréatique avec l’adoption des puits à grand diamètre et l’usage des pesticides chimiques
� les contraintes pédo-climatiques en particulier pour la réalisation des forages
� Insuffisance de la production à cause des problèmes fonciers.
CONCLUSION
� Les technologies répertoriées notamment les puits tubés constituent un bon moyen de lutte contre les effets négatifs du changement climatique
� Un début de valorisation des ressources en eaux souterraines et superficielles dans l’agriculture qui s’accroît avec les aménagements hydro-agricoles.
� Un taux d’adoption progressif de ces technologies (observé du Sud au Nord du Bénin) permet une amélioration quantitative et qualitative de la production agricole et de la sécurité alimentaire au Bénin.
� La production maraîchère et rizicole s’améliore avec un taux de conversion des jeunes et une amélioration de l’enveloppe financière des producteurs.
� Large diffusion du film documentaire au Bénin et vers les pays du tiers monde pour une large adoption des innovations.
� Formation des jeunes et appuis techniques et pratiques vers l’insertion professionnelle.
� Développer des activités innovantes de lutte contre les changements climatiques avec réduction du taux de chômage.
� Encourager les productions agricoles écologiques (maraîchage sous serre, pisciculture, produits bio etc,) pour préserver les ressources en eau.
� Accompagnement dans la valorisation des innovations , Appuis techniques etc. au Bénin et delà de ses frontières.
PERSPECTIVES