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Programme Actions concertées

La persévérance et la réussite scolaires

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résultats de recherche

les tic et la réussite à l’université : tout est dans le comment !

chercheur principal Thierry Karsenti

Université de Montréal

un rapport récent a montré que l’abandon des études universitaires est un phénomène qui prend de l’ampleur dans les pays de l’ocde, en particulier chez les jeunes hommes. Certains chercheurs ont cherché à savoir si les technologies de l’information et de la communication (TIC) peuvent avoir un impact positif sur la persévérance et la réussite scolaires. À ce jour, les connaissances scientifiques ne permettent pas vraiment de définir quelles stratégies d’utilisation des TIC devraient être adoptées par les universités et quels écueils devraient être évités. Pour pallier ces lacunes, une équipe de chercheurs dirigée par Thierry Karsenti, professeur à l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les TIC en éducation, a cherché à cerner les conditions à réunir pour intégrer effica-cement les TIC dans l’enseignement universitaire. L’étude a révélé que les technologies peuvent contribuer à la réussite universitaire, à condition que les étudiants soient capables d’y recourir efficacement et que les forma-teurs en fassent un usage pédagogique adéquat en classe.

Les attitudes et les comportements des étudiants

Thierry Karsenti et ses collègues ont mené leur étude dans le cadre d’une action concertée sur le thème de la persévérance et de la réussite scolaires menée en collaboration entre le Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture et le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Les chercheurs ont sondé plus de 10 000 étudiants de l’Université de Montréal et de l’Université du Québec à Montréal, et interrogé 28 répon-dants lors de séances de discussions.

Le premier volet de l’étude visait à déterminer à quel point les étu-diants sondés s’estiment compétents lorsqu’ils utilisent un outil technolo-gique. Les résultats montrent que ces derniers se sentent très à l’aise

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lorsqu’ils recourent aux moteurs de recherche, à la plateforme WebCT (un outil qui favorise les liens entre les étudiants et leurs professeurs) et aux logiciels de traitement de texte, de présentation, de courrier électronique, de navigation sur Internet ou de clavardage. Par contre, les étudiants esti-ment qu’ils sont des utilisateurs moyens des tableurs et des catalogues de bibliothèque et qu’ils sont peu à l’aise avec les outils de construction de pages Web.

Les chercheurs se sont aussi intéressés aux outils employés par les répondants pour rechercher de l’information. Les résultats montrent que les étudiants se tournent fré-quemment vers Internet et consul-tent aussi des livres et des périodiques en format papier. Par contre, ils font une utilisation moyenne des banques de données (par ex. Repères et ERIC) et des ouvrages et des revues électroniques, et ils consultent rare-ment les encyclopédies virtuelles (par ex. Wikipédia) ou les forums de discussion.

À quoi servent les TIC ?

Lorsqu’on demande aux étudiants à quoi servent principalement les TIC en contexte universitaire, ceux-ci se montrent globalement en accord avec l’idée que les technologies sont des outils utiles pour améliorer la communication avec les professeurs, pour collaborer avec leurs confrères de classe, et pour présenter et organiser leurs travaux. Plus de la moitié des répondants croient aussi fortement que les technologies les aident à comprendre les contenus appris en classe et qu’elles soutiennent l’appro-fondissement de ces contenus à la maison ou à la bibliothèque.

En revanche, les étudiants sondés sont moyennement d’accord avec l’idée que l’utilisation des TIC en classe mène à une hausse de leur motiva-tion, à une amélioration de la rétroaction reçue des formateurs universi-taires ou à une accélération des apprentissages. De plus, le fait qu’un professeur utilise ou non les TIC dans un cours amène moins du tiers des répondants (30 %) à recommander à leurs camarades de suivre ce cours. Enfin, les étudiants sont peu enclins à penser que, grâce aux TIC, il leur est possible de consacrer plus de temps à leurs travaux et d’obtenir de meilleurs résultats. Selon Thierry Karsenti, la tiédeur relative des étudiants envers les TIC tient au fait que celles-ci « ne sont pas une panacée, que ce sont

21 % des étudiants avancent que les TIC devraient surtout être utilisées pour faciliter la communication étudiant-formateur.

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plutôt les usages qui en sont faits par les formateurs universitaires qui ont un impact positif ou négatif. »

Dans un autre ordre d’idée, l’équipe a cherché à voir quels contenus ou outils les universités devraient diffuser en priorité. Les résultats de l’enquête montrent que les étudiants considèrent avantageux d’avoir accès en ligne à des notes de cours, des syllabus, des bibliographies, des réfé-rences de sites Web, les travaux antérieurs d’autres étudiants, des résultats d’examen et des outils de recherche. Contrairement à ce qui était anticipé, il semble toutefois que les étudiants apprécient relativement peu les forums mis à leur disposition pour échanger de l’information ou débattre des sujets abordés dans un cours. Selon l’équipe de Thierry Karsenti, plu-sieurs répondants se plaignent en fait de « l’usage non pédagogique fait des forums électroniques où les étudiants doivent poser des questions sans pour autant espérer une réponse et où ils sont contraints, pour ne pas perdre de points, d’intervenir. »

Fait à noter, l’étude indique que les hommes se sentent générale-ment plus compétents, comme utilisateurs des TIC, que les femmes (par ex. ils sont plus à l’aise avec les tableurs). Les hommes sont aussi plus suscep-tibles que les femmes d’utiliser Internet, des encyclopédies virtuelles ou des forums de discussion pour rechercher de l’information, alors qu’ils sont

moins enclins qu’elles à consulter des livres ou des périodiques élec-troniques ou papier, et des banques de données. On remarque aussi que plus un étudiant avance dans ses études universitaires, plus il se sent à l’aise avec les TIC et plus il a ten-dance à recourir à certains outils, comme Internet ou les bases de don-nées, pour trouver de l’information.

Finalement, les chercheurs ont utilisé une question ouverte pour demander aux étudiants quelle utilisation des TIC serait, selon leur expé-rience, la plus susceptible de favoriser leur apprentissage. Les résultats démontrent que 21 % des étudiants avancent que les TIC devraient surtout être utilisées pour faciliter la communication étudiant-formateur. À la même question, 21 % croient particulièrement à l’efficacité des cours en ligne ; 15 %, à la puissance des outils de recherche et 15 %, à l’utilité des TIC qui permettent de schématiser, représenter ou mieux visualiser l’informa-tion. Par ailleurs, 12 % des étudiants trouvent prioritaire de faire un

« Il faut aller au-delà du discours sur l’impact ou non des TIC en pédagogie universitaire : ce qui fait la différence, ce sont les types d’usage. »

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partenairesFonds québécois de la recherche sur la société et la culture Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport

référenceConditions d’efficacité de l’intégration des TIC en pédagogie universitaire pour favoriser la persévérance et la réussite aux études, Thierry Karsenti, Université de Montréal, 2007, 146 pages.

arrimage novateur des TIC et des meilleures stratégies pédagogiques, 9 % désirent surtout retrouver les notes de cours de leurs professeurs sur Internet et 7 % sont par-dessus tout convaincus de l’importance d’accéder en ligne à leurs résultats de travaux et d’examens.

Meilleur usage des TIC

Ces résultats montrent principalement qu’il conviendrait d’accom-pagner les formateurs et les étudiants pour assurer qu’ils fassent une utilisation efficace des TIC. En effet, notent les chercheurs, « il faut aller au-delà du discours sur l’impact ou non des TIC en pédagogie universitaire : ce qui fait la différence, ce sont les types d’usage. »

Par conséquent, les universités devraient notamment chercher à comprendre quels sont les usages gagnants en matière d’enseignement grâce aux TIC. Les chercheurs estiment aussi qu’elles devraient inciter les professeurs à perfectionner l’utilisation pédagogique qu’ils font des TIC et elles devraient veiller à ce que les formateurs soient évalués en fonction de leur capacité à utiliser les technologies efficacement. De plus, les uni-versités devraient veiller à repérer et soutenir les étudiants ayant de la difficulté à utiliser certaines TIC essentielles, soutenir leurs pratiques favorites de recherche d’informations et favoriser la mise en ligne partielle ou complète de cours et de ressources pédagogiques.

Une réalisation de : •Fonds de recherche sur la société et la culture

•Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport