le vih/sida sur le lieu de travail

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Cahier pratique Le VIH/SIDA sur le lieu de travail Sommaire : 2 Coûts et bénéfices 4 Par où commencer ? 7 Passer à l'action 9 Programmes d'éducation et de prévention 11 La SFI contre le sida 16 Programmes de prise en charge et de traitement 18 Suivi des performances 19 Élargir le champ d'action du secteur privé 22 Schéma directeur pour une action dans l'entreprise VIH/SIDA elon les Nations Unies, 60 millions de personnes ont été contaminées par le VIH/SIDA au cours des deux dernières décennies et 20 millions en sont mortes dans le même temps. Quatre-vingt-quinze pour cent de la population contaminée vit aujourd'hui dans les pays en développement. Si l'Afrique continue d'être la région la plus fortement touchée par la pandémie, les taux de contamination dans d'autres régions (en particulier en Europe orientale et en Asie) sont en hausse rapide. L'ONU estime que la maladie fera 68 millions de morts de plus pendant les 20 prochaines années à moins que les efforts de prévention et de traitement ne soient renforcés ( , juillet 2002, ONUSIDA). Parce que le sida tue principalement des adultes jeunes ou dans la force de l'âge au moment où ils sont le plus productifs, ses répercussions économiques et sociales sont particulièrement fortes. Au niveau macroéconomique, un phénomène de cette nature touchant la population active peut mettre à mal l'économie de pays entiers. En réduisant l'offre de main-d'œuvre et les revenus disponibles, le sida affecte les marchés, les taux d'épargne, l'investissement et les dépenses de consommation. Même s'il est très difficile d'évaluer l'impact économique du sida, les études semblent montrer que, dans certains des pays les plus durement frappés, la croissance du PIB pourrait être amputée de 2 % ou plus du fait de l'épidémie. Au niveau microéconomique, les entreprises vont ressentir les effets du VIH/SIDA le plus visiblement Rapport sur l'épidémie mondiale de VIH/SIDA à travers leur personnel, avec des conséquences directes sur leurs résultats financiers. Elles subissent notamment une augmentation de leurs dépenses en matière d'assurance maladie, de frais d'obsèques et d'allocation de décès, mais aussi de recrutement et de formation en raison du personnel perdu à remplacer. Parallèlement, leur chiffre d'affaires diminue du fait de la hausse des taux d'absentéisme et de renouvellement du personnel, de la baisse de la productivité et du moral des employés, et de la contraction de la clientèle. Alors que leurs recettes diminuent, les entreprises doivent faire face à une augmentation des coûts de leurs activités due à ce que leurs fournisseurs, leurs distributeurs et le secteur public sont aussi affectés, ce qui entraîne le même type de perturbations dans la chaîne d'approvisionnement. Ce présent est une introduction au problème du VIH/SIDA sur le lieu de travail et s'adresse aux entreprises du secteur privé dans les pays en développement. S'inscrivant dans la volonté de la SFI de favoriser le développement durable, il vise à donner aux sociétés des conseils pratiques et à leur présenter un ensemble d’options, fondées sur l'expérience des entreprises, pour élaborer et mettre en œuvre des programmes de prévention et de soins au profit des employés et des communautés dans lesquelles ils vivent et travaillent. Beaucoup d'entreprises se trouvent à cet égard en situation d'apprentissage, c'est pourquoi les pratiques sont en constante évolution. Les exemples présentés ici proviennent de sources accessibles au public, par exemple de publications Cahier pratique S « Il est inévitable qu'une société qui a des activités dans le monde en développement paiera pour le sida. La seule question est de savoir quand et combien. » - Lee Smith, ancien président de Levi Strauss International Page 1 Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2 Département du développement environnemental et social Société financière internationale Groupe de la Banque mondiale

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Cahier pratique

Le VIH/SIDA sur le lieu de travail

Sommaire :

2 Coûts et bénéfices

4 Par où commencer ?

7 Passer à l'action

9 Programmes d'éducation et de prévention

11 La SFI contre le sida

16 Programmes de prise en chargeet de traitement

18 Suivi des performances

19 Élargir le champ d'action du secteur privé

22 Schéma directeur pour une actiondans l'entreprise

VIH/SIDA

elon les Nations Unies, 60 millions depersonnes ont été contaminées par leVIH/SIDA au cours des deux dernièresdécennies et 20 millions en sont mortes dansle même temps. Quatre-vingt-quinze pour

cent de la population contaminéevit aujourd'hui dans les pays endéveloppement. Si l'Afriquecontinue d'être la région la plusfortement touchée par lapandémie, les taux decontamination dans d'autresrégions (en particulier en Europeorientale et en Asie) sont en hausserapide. L'ONU estime que lamaladie fera 68 millions de mortsde plus pendant les 20 prochainesannées à moins que les efforts deprévention et de traitement nesoient renforcés (

, juillet 2002,ONUSIDA).

Parce que le sida tue principalement des adultesjeunes ou dans la force de l'âge au moment où ilssont le plus productifs, ses répercussionséconomiques et sociales sont particulièrementfortes. Au niveau macroéconomique, unphénomène de cette nature touchant la populationactive peut mettre à mal l'économie de paysentiers. En réduisant l'offre de main-d'œuvre et lesrevenus disponibles, le sida affecte les marchés, lestaux d'épargne, l'investissement et les dépenses deconsommation. Même s'il est très difficile d'évaluerl'impact économique du sida, les études semblentmontrer que, dans certains des pays les plusdurement frappés, la croissance du PIB pourraitêtre amputée de 2 % ou plus du fait de l'épidémie.

Au niveau microéconomique, les entreprises vontressentir les effets du VIH/SIDA le plus visiblement

Rapport sur

l'épidémie mondiale de VIH/SIDA

à travers leur personnel, avec des conséquencesdirectes sur leurs résultats financiers. Elles subissentnotamment une augmentation de leurs dépensesen matière d'assurance maladie, de frais d'obsèqueset d'allocation de décès, mais aussi de recrutement

et de formation en raison dupersonnel perdu à remplacer.Parallèlement, leur chiffre d'affairesdiminue du fait de la hausse destaux d'absentéisme et derenouvellement du personnel, dela baisse de la productivité et dumoral des employés, et de lacontraction de la clientèle. Alorsque leurs recettes diminuent, lesentreprises doivent faire face à uneaugmentation des coûts de leursactivités due à ce que leursfournisseurs, leurs distributeurs etle secteur public sont aussi

affectés, ce qui entraîne le même type deperturbations dans la chaîne d'approvisionnement.

Ce présent est une introduction auproblème du VIH/SIDA sur le lieu de travail ets'adresse aux entreprises du secteur privé dans lespays en développement. S'inscrivant dans la volontéde la SFI de favoriser le développement durable, ilvise à donner aux sociétés des conseils pratiques età leur présenter un ensemble d’options, fondées surl'expérience des entreprises, pour élaborer etmettre en œuvre des programmes de prévention etde soins au profit des employés et descommunautés dans lesquelles ils vivent ettravaillent.

Beaucoup d'entreprises se trouvent à cet égard ensituation d'apprentissage, c'est pourquoi lespratiques sont en constante évolution. Lesexemples présentés ici proviennent de sourcesaccessibles au public, par exemple de publications

Cahier pratique

S« Il est inévitable qu'une

société qui a des activités

dans le monde en

développement paiera

pour le sida. La seule

question est de savoir

quand et combien. »

- Lee Smith, ancien président

de Levi Strauss International

Page 1

Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2

Département du développementenvironnemental et social

Société financière internationaleGroupe de la Banque mondiale

VIH/SIDAVIH/SIDA

d'organismes ou de sites web de sociétés. La SFI n'apas vérifié la véracité de ces informations ni lespratiques des entreprises et, dans certains cas, il esttout simplement trop tôt pour juger du succès desdifférents programmes et initiatives.

Compte tenu du grand nombre de variablesimpliquées, il est difficile de généraliser sur lescoûts et les bénéfices que représente pour lesentreprises la mise en place de programmes delutte contre le VIH/SIDA sur le lieu de travail. Parexemple, entre une entreprise qui opère dans unerégion ayant un taux de prévalence préexistantélevé ou dans une ville où l'épidémie est déjà bienavancée, et une autre installée à un endroit oùl'incidence du VIH est relativement faible mais enprogression, le schéma coûts-bénéfices pourra êtretrès différent. La première entreprise privilégierapeut-être les programmes de soins et de traitementau profit de ses employés tandis que, pour laseconde, une campagne d'éducation et deprévention sera d'un bon rapport coût-efficacité.D'autres variables pourront avoir une incidence surles coûts, parmi lesquelles la taille de l'entreprise,l'environnement, le secteur d'activités, la margebénéficiaire, le nombre d'employés qualifiés parrapport à celui d'employés non qualifiés, lesfacteurs de risque, la prévalence du VIH parmi lepersonnel, l'existence de programmes ou dispositifsfinancés par l'État ou par des Organisations non-gouvernementales (ONG), etc.

Les entreprises elles-mêmes ne se trouvent pas toutesau même stade d'implication dans la lutte contre leVIH/SIDA sur le lieu de travail. Certaines saventqu'elles ont un problème et prennent des mesuressur différents fronts pour y remédier. D'autressoupçonnent que l’épidémie a un impact sur leursopérations mais ne savent pas par où commencer oucomment s'y prendre. Enfin, d'autres entreprises nesont pas conscientes qu'un problème existe, mêmes'il peut avoir déjà des retentissements négatifs surleurs résultats financiers. Pour valuer correctementles coûts et les bénéfices d'une action, il est

é

indispensable que l'entreprise comprenne l'étenduede la menace que le VIH/SIDA représente dans larégion où elle opère, et l'ensemble des coûts directset indirects associés aux effets de la maladie sur sonpersonnel (voir encadré page 3 « Progression deseffets du VIH/SIDA sur le personnel et des coûtsassociés »). Par exemple, les entreprises ne feront pasnécessairement le rapprochement entre, d'une part,une baisse de productivité, un absentéisme croissant,le taux de renouvellement du personnel, uneaugmentation des frais de recrutement et deformation et, d'autre part, une hausse de l'incidencedu VIH. Dans ce type de situation, le plus dangereuxpeut être de ne rien faire du tout. L'ONUSIDAévalue à cinq dollars par employé le coût annuel dela prévention pour une entreprise, alors que les coûtsdu sida peuvent être bien supérieurs.

Chaque entreprise doit en fait trouver la solution la plusabordable en fonction de ses besoins spécifiques. Danscette optique, des études ont été réalisées pour évaluerles coûts et les bénéfices associés à une action contre leVIH/SIDA au sein des entreprises. Des chercheurs du

de l'Université de Bostonont élaboré un modèle de calcul de coûts permettantd'évaluer la valeur actualisée de l’incidence de VIHdans le secteur privé en Afrique australe. L'étude amontré que les nouvelles contaminations pouvaientcoûter entre 0,4 % et 5,9 % des salaires annuels enfonction du niveau de qualification, des prestationsaccordées et de la prévalence du VIH dans la région.Bien que les coûts de traitement varientconsidérablement d'une société à l'autre selon lacatégorie de personnel visée et le type de soins offert,les chercheurs ont conclu que, même dans lesentreprises où les coûts étaient faibles, les bénéficesassociés aux interventions se révélaient supérieurs auxcoûts. ( AIDS is Your Business

De la même façon, une étude réalisée àl'Université de Californie, San Francisco, s'est servied'un modèle économique pour comparer les coûtsassociés au VIH dans de grandes entreprisesougandaises (500 employés et plus) avec le coût

Center for International Health

)

« », Harvard BusinessReview, février 2003; http://www.international-health.org/AIDS_Economics/Publications.htm

Parce que le sida tue

principalement des

adultes jeunes ou

dans la force de l'âge,

au moment où ils

sont le plus

productifs, ses

répercussions

économiques et

sociales sont

particulièrement

fortes.

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Coûts et bénéfices

Source : HIV/AIDS in the Commonwealth 2000/01, Londres, éditions Kensington, 2000. The Response of African Businesses to HIV/AIDS,Jonathon Simon, Sydney Rosen, Alan Whiteside, Jeffrey R. Vincent et Donald M. Thea, Final, 2000, page 4.

Progression du VIH/SIDAparmi le personnel

Un employé est contaminé par levirus VIH.

Les premiers effets liés auVIH/SIDA apparaissent.

L'employé quitte l'entreprise(décès, invalidité ou démission).

La société recrute un nouvelemployé.

La société forme le nouvelemployé.

Le nouvel employé est intégrédans l'entreprise.

Impact économiquedes cas individuels

Pas de coûts pour l'entreprise à ce stade.

Augmentation des arrêts maladie et desabsences.Baisse des performances au travail due à l'étatde santé de l'employé.Augmentation des heures supplémentaires etdes rémunérations versées aux prestatairesextérieurs pour compenser l'absentéisme.Augmentation de l'utilisation des dispensairesou cliniques de l'entreprise.Augmentation des prestations versées au titredes assurances de santé.Les services de ressources humaines passent dutemps à s'occuper du cas de l'employé.

Versement d'une allocation de décès ou deprestations d'assurance vie.Versement d'une pension à l'employé ou auxpersonnes à sa charge.D'autres employés s'absentent pour assister auxobsèques.Le décès occasionne des frais d'obsèques.Les sommes prêtées par l'entreprise à l'employéne sont pas recouvrées.Les autres employés sont démoralisés par laperte de leur collègue.

La société doit supporter des frais derecrutement.Le poste reste vacant jusqu'à ce qu'un nouvelemployé soit recruté.Le coût des heures supplémentaires payéespour compenser le poste vacant augmente.

La société doit supporter des frais de formationpréalable à l'emploi (droits de scolarité, etc.).La société doit supporter des coûts deformation en cours d’emploi pour amener lenouvel employé au même niveau decompétences que l'ancien.Un salaire est versé à l'employé pendant saformation.

Les performances sont faibles tant que le nouvelemployé n'a pas rattrapé son manqued’expérience.Les autres employés passent du temps à leformer sur son poste de travail.

Impact économiquede l'ensemble des cas

Pas de coûts pour l'entreprise à ce stade.

Baisse de la productivité générale dupersonnel.Augmentation des coûts de main-d'œuvre.Les primes d'assurance de santé augmententdu fait de la hausse du volume desprestations versées.Du personnel médical supplémentaire doitêtre recruté dans les dispensaires del'entreprise.Les dirigeants commencent à passer du

temps et dépenser des ressources sur lesproblèmes liés au VIH.Des mesures de lutte contre le VIH/SIDAsont élaborées et mises en œuvre.

Les cotisations salariales et/ou patronalesaux caisses de prévoyance augmentent dufait de la hausse du volume des prestationsversées.La rentabilité des investissements dans laformation diminue.Le moral, la discipline et la concentrationdes autres employés sont perturbés par lesdécès fréquents de collègues.

Le recrutement de nouveaux employés exigedu personnel et des ressourcessupplémentaires.Les salaires des employés qualifiés (et peut-être aussi non qualifiés) augmentent enréaction à la pénurie de main-d'œuvre.

La formation de nouveaux employés exigedu personnel et des ressourcessupplémentaires.

Diminution générale du niveau d'expérience,de compétences, de mémoire institutionnelleet de performances du personnel.La productivité unitaire du travail estperturbée par le renouvellement rapide dupersonnel.

Les entreprises vont

ressentir les effets du

VIH/SIDA le plus

visiblement à travers

leur personnel, avec

des conséquences

directes sur leurs

résultats financiers.

Page 3

Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2

VIH/SIDA

c'est souvent le niveau de risque qui détermine ceque va faire une entreprise, il est important dedéfinir avant toute chose l'étendue du problème,qui sera évidemment très variable selon le typed'activité, la région où l'entreprise opère, et lescaractéristiques particulières de l'environnement.

Pour prendre la mesure du problème, on peut dansun premier temps déterminer le taux decontamination approximatif du personnel del'entreprise qui, dans la plupart des cas, peut êtresupposé semblable à celui de la population locale.Cette donnée de référence est importante nonseulement pour savoir sur quoi cibler les efforts del'entreprise, mais aussi pour pouvoir suivre etmesurer leur impact et impliquer d'autres acteursdans la lutte contre le sida.

Les données sur le taux de contamination peuventêtre collectées par différentes voies, mais leministère de la santé ou l'agence nationale de luttecontre le sida constitue généralement un bon pointde départ. Des statistiques récentes sur la mortalitédans la population peuvent également renseignersur la situation.

Au sein de l'entreprise, on peut constituer une basede référence utile avec des données générales surle personnel telles que l'absentéisme, le taux derenouvellement du personnel et les prestationssociales versées, et avec les chiffres fournis par ledispensaire de l'entreprise (par exemple les taux de

MST —parmi les employés, qui indiquent descomportements à risque). Ces informationspeuvent être complétées par une évaluation plusqualitative, par exemple une enquête réaliséeauprès des cadres, des contremaîtres et desemployés pour déterminer les perceptions et lesattitudes générales vis-à-vis de l'impact de lamaladie sur les opérations de l'entreprise, et si lepersonnel se sent menacé.

Pour définir l'ampleur du problème, une entreprisedoit analyser ses activités à la lumière des risques

Déterminer le taux de contamination

Identifier les facteurs de risque

maladies sexuellement transmissibles —

Le taux de

contamination du

personnel d'une

entreprise peut être

supposé semblable à

celui de la

population locale.

Page 4

Par où commencer ?

VIH/SIDA

1

des actions de prévention, de soins et de traitementdestinées aux employés. L'étude a conclu quemême les programmes offrant les traitements lesplus chers — traitements antirétroviraux —pouvaient être rentables, en particulier comptetenu des réductions de prix de 85 % accordées parles sociétés pharmaceutiques aux pays d'Afriquesub-saharienne (voir le bulletin d'information del'UCSF Daybreak du 14 juillet 2000 à la page

).

Bien que ces résultats soient seulement desexemples, les entreprises doivent procéder à uneévaluation de leur cas en fonction de leur situationpropre, des zones où elles opèrent, de leur niveaude risque et des ressources et partenairesdisponibles. Il est important de noter égalementque, au-delà des motivations financières et desconsidérations de gestion du risque, un nombrecroissant de sociétés se sentent appelées par unsens de responsabilité sociale à appuyer desprogrammes et des mesures bénéficiant à lacommunauté dans son ensemble, à cibler lessegments les plus vulnérables de la population et àaider à sauvegarder la santé des générations futures.

Avant de se lancer dans un programme, uneentreprise doit au préalable : i) définir la nature duproblème et le niveau de risque de l'entreprise parrapport au VIH/SIDA, ii) identifier les initiatives encours, les ressources et les parties prenantes dans lazone de présence de l'entreprise, iii) adopter uneapproche collaborative en construisant despartenariats, en coordonnant les grandes sphèresd'intervention et en fédérant les principaux groupesintéressés pour construire une stratégie de luttecontre le VIH/SIDA.

Dans la réalité, un grand nombre d'entreprisesn’évaluent ni l'ampleur de la menace que leVIH/SIDA fait peser sur elles, ni si le risque auquelle personnel est exposé est suffisamment sérieuxpour justifier une intervention. Dans la mesure où

http://www.ucsf.edu/daybreak

Définir le problème

Le VIH/SIDA

Le VIH est le , le virus qui provoque le(sida). Le VIH attaque et détruit lentement le système immunitaire

en pénétrant dans les cellules qui commandent et organisent le système et la réponseimmunitaire de l'organisme, et en détruisant ces cellules. Au bout d'une période d'infectiongénéralement de trois à sept ans, le virus a détruit un nombre suffisant de cellules du systèmeimmunitaire pour que le stade d' soit atteint. Le virus peut donc être présentdans le corps pendant plusieurs années avant que des symptômes n'apparaissent. Lorsqu'unepersonne est atteinte d'immunodéficience, son organisme a du mal à se défendre contre de

nombreuses infections et certains cancers, appelés « maladies opportunistes ». Il est possible de suivre le développement et ledegré de l'immunodéficience et, bien que les effets de la maladie puissent être atténués par un traitement approprié,

une fois qu'une personne a été contaminée par le VIH.

Le VIH se transmet d'un individu à l'autre par trois principales voies : i) le contact sexuel, ii) lorsque du sang contaminépasse dans l'organisme (par exemple lors d'une transfusion sanguine ou en cas d'utilisation de matériel non stérilisé), etiii) d'une mère contaminée à son enfant pendant la grossesse, l'accouchement ou l'allaitement.

virus de l'immunodéficience humaine syndrome

d'immunodéficience acquise

immunodéficience

il

n'existe aucun remède contre le sida

©ON

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A/G.

Piroz

zi

abstraction de la réalité qui est qu'une grande partiedu problème et de la solution se trouve en dehorsdes murs de l'entreprise et de ses dispensaires.L'immense majorité des employés contractent lamaladie en dehors de leur environnement detravail, c'est pourquoi les actions menées pourempêcher la propagation du VIH/SIDA doiventimpliquer de façon plus large les différentes partiesprenantes de la région. En identifiant les ressourcesprésentes dans la communauté environnante et ensachant qui fait quoi, les entreprises peuventéconomiser temps et argent et éviter d’effectuer ànouveau un travail existant. De plus, commel'action contre le sida n'est pas le métier de base dusecteur privé, les entreprises n'ont pas à faire tout letravail en interne. Elles peuvent choisir de sous-traiter ces services. Les petites entreprises, enparticulier, ont peut-être intérêt à se regrouper et àmettre leurs ressources en commun pour recruterun intervenant extérieur chargé d'aider à laconception et à la mise en œuvre du programme.

D'après différentes expériences vécues par la SFIavec ses clients, il semble efficace pour lesentreprises d’analyser le problème et de considérerdes interventions potentielles dans quatre grandessphères de responsabilité et d’action : lesopérations, le médical, la gestion et lacommunauté. L'une des raisons pour lesquellescette approche a donné de bons résultats est que

Intégrer quatre sphères d'intervention

Certains types

d'emploi tendent à

exposer davantage

les employés au

risque de

contamination par le

VIH/SIDA.

Page 5

2

auxquels son personnel est exposé. Il existe uncertain nombre de facteurs de risque à prendre encompte concernant la transmission du VIH.Certains secteurs peuvent être plus exposés qued'autres parce que leurs activités reposent sur desemployés séparés de leur famille pendant delongues périodes. Cette situation a toujours favoriséle développement d'une industrie du sexe et decomportements à haut risque, comme c'est souventle cas, entre autres, dans l'extraction minière, laconstruction, le transport routier de longuedistance, et certaines exploitations agricoles.D'autres facteurs peuvent augmenter le niveau derisque comme, par exemple, la mobilité de lapopulation, des salaires sensiblement plus élevésque dans la population locale et qui peuvent fairevivre une industrie du sexe, mais aussi desenvironnements ruraux qui, contrairement auxzones plus urbanisées, bénéficient moins deprogrammes publics de santé, d'éducation et deprévention sur le VIH/SIDA.

Lorsqu'une société a établi que les risques existantsou potentiels auxquels le VIH/SIDA exposait sonpersonnel étaient suffisants pour justifier uneintervention, elle ne doit pas chercher à s'attaquerseule au problème. Même si elle peut prendre desprécautions pour garantir que la maladie ne soitpas transmise sur le lieu de travail, elle ne peut faire

Adopter une approche collaborative

Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2

ces quatre sphères rassemblent les partiesprenantes des secteurs privé et public ainsi que dela société civile en vue d'établir un plan d'actioncoordonné et de clarifier les rôles et lesresponsabilités de chacun.

Les quatre domaines de responsabilité peuvent êtreformalisés sous la forme de quatre « sphèresd'intervention ». Les membres des comitésconstitués pour chacune de ces quatre sphères vontidentifier leurs besoins, leurs principaux problèmes,leurs capacités, etc., et élaborer progressivement unplan d’action détaillé contre le VIH/SIDA. Lesmembres des comités et les mesures à prendre n'ontpas besoin d'être tous choisis immédiatement : dansles deux cas, le processus est évolutif et il estprobable que de nouveaux membres viendrontcompléter les équipes au fur et à mesure que lestravaux auront avancé et que des actions ou des

personnes utiles auront été identifiées. Cettestructure vise à favoriser le sentimentd'appropriation sur les différents projets ou sites,définir les rôles dans l'entreprise (dirigeants,ressources humaines, direction opérationnelle,services médicaux) et à étendre le programme àl'ensemble de la communauté.

Par exemple, le comité des opérations peutidentifier les possibilités existant au niveau desopérations de l'entreprise en matière d'éducation etde prévention du VIH/SIDA. Dans les opérationsextractives ou de construction, des réunions sur lasécurité du travail sont organisées régulièrement etpeuvent être élargies pour inclure au fur et àmesure des messages visant l'éducation et laprévention du sida. De même, les attributions ducomité médical seront axées sur les problèmes desanté auxquels il est confronté et les solutions qu'il

à

à

Le sida est l’affaire de tousMaximiser les chances de succès en intégrant quatre sphères d'interventionDu fait de la complexité du problème et de l'omniprésence de la maladie, une société qui agit seule peut ne pas

parvenir à maîtriser les effets du sida sur son personnel en raison des facteurs externes. L'expérience acquise par la SFI

au contact des entreprises dans le cadre de son programme « La SFI contre le sida » montre que les meilleurs résultats

sont souvent obtenus par une action coordonnée dans quatre sphères distinctes mais interconnectées : les opérations, le

médical, la gestion/direction et la communauté. Chacune de ces sphères recèle des compétences et des ressources

particulières qui doivent être repérées et exploitées si l'on veut gagner la bataille du VIH/SIDA dans la zone de présence

de l'entreprise.

Opérations :

Médical :

cette sphère réunit des membres des équipesopérationnelles de l'entreprise. En plus d'employés de la société,elle peut comprendre des éducateurs recrutés dans le groupe, dupersonnel des ressources humaines, et des représentantssyndicaux.

Le comité des opérations peutidentifier : i) les risques qu'il voit au niveau dutravail, ii) les possibilités qui existent depromouvoir l'éducation et la prévention sur lespostes de travail, et iii) les besoins spécifiques desemployés en termes de services et de programmesde santé.

les représentants de la sphère médicalecomprennent le personnel soignant de l'entrepriseainsi que des hôpitaux publics, des ONG ou des offices de santélocaux. Le comité peut identifier les tendances sanitaires généralesdans la région, classer les problèmes par ordre de priorité etcoordonner les services et les programmes médicaux.

Gestion :

Communauté :

pour obtenir des résultats satisfaisants, il est essentiel que la direction del'entreprise soit mobilisée sur le projet. Le comité de gestion peut incluredes représentants de la direction et des administrateurs ayant pourtâche de promouvoir le programme, d'allouer des ressources budgétaires

et en personnel, et d'examiner régulièrement les différentesactivités menées.

les représentants de ce comité, issus dela communauté locale, peuvent comprendre despersonnalités éminentes telles que des chefs devillage, des chefs religieux ou des représentantsd'établissements d'enseignement, ainsi que desorganismes communautaires, des groupes de femmes

et des ONG.

Les membres de ce comité peuvent servir de lien entrel'entreprise et la communauté, renforçant la communication et lacoopération pour combattre le VIH/SIDA.

Les entreprises

peuvent souvent

bénéficier d'autres

ressources

disponibles dans la

communauté

environnante.

Page 6

C

L

O

pérationsM

édica

l

Ges

tion

Communauté

Coordination

VIH/SIDAVIH/SIDA

propose dans son domaine. Par exemple, en cas deforte résurgence de la tuberculose, l'une desactivités menées par ce comité serait uneprévention plus systématique de cette maladie.Cela déboucherait sur une coopération avec lecomité de gestion pour affecter des fondsbudgétaires à la prophylaxie de la tuberculose, avecle comité des opérations pour établir des horairesde travail souples adaptés aux régimes detraitement, et avec le comité communautaire pourla sensibilisation et la mobilisation de la population.

Les petites entreprises ayant des capacités limitéespréféreront peut-être s'associer à d'autresentreprises locales ou participer à l'actiond'associations patronales ou de chambres decommerce locales.

La plupart du temps, les entreprises qui veulents'attaquer au problème du VIH/SIDA sur leur lieude travail n’ont pas à partir de zéro. Elles peuventsouvent bénéficier d'autres ressources disponiblesdans la communauté environnante, notamment desactivités des ONG, des programmes publics mis enplace par les ministères de la santé ou les agencesnationales de lutte contre le sida, et des initiativeslancées par d'autres entreprises, associationspatronales ou organismes de santé. Les partenariatspeuvent aider les entreprises du secteur privé àanalyser leurs facteurs de risque, à élaborer etmettre en œuvre des programmes ciblés, àexploiter leurs ressources, à profiter de l'expériencedes autres, et à garantir l'indépendance et laconfidentialité des dossiers médicaux desemployés.

Instaurer des partenariats

Au Ghana, les employés des plantations

bénéficient d'un partenariat des ONG avec

Unilever

Craignant les effets dévastateurs que le VIH/SIDApourrait avoir sur les employés de ses plantationsde palmiers à huile, le groupe Unilever s'est associéà la Ghana Social Marketing Foundation (GSMF)pour renforcer le programme d'action sur le lieu de

« »

Les employés doivent

comprendre qu'il n'y

a aucun risque à

côtoyer un collègue

vivant avec le VIH ou

le sida.

Page 7

Passer à l’action

1

travail déjà mis en place. Le partenariat a étéinstauré par l'entremise du projet

financé par l'USAID, qui vise àimpliquer davantage le secteur privé dans lesproblèmes de santé de la reproduction au niveaumondial.

Le programme touchera près de 2 000 employésdes plantations de palmiers à huile, leurs familles,et les deux communautés vivant autour desplantations (estimées à 100 000 personnes).Unilever fournit les heures de travail, lesinstallations et le transport, tandis que la GSMF :i) forme des éducateurs recrutés au sein du groupe,ii) éduque et informe la communauté sur leVIH/SIDA, iii) conçoit du matériel éducatif pour lepersonnel d'Unilever, iv) assure la promotion et ladistribution de préservatifs, et v) milite pour unemeilleure prise en compte des problèmes duVIH/SIDA (Unilever).

« CommercialMarket Strategies »,

Une fois que l'ampleur du problème a été définie etque les principaux partenaires et parties intéresséesont été identifiés, les entreprises peuventcommencer à s'organiser en interne. Il s'agit à cestade de définir les intentions et les objectifspropres à la société, de créer un centre decoordination interne chargé de coordonner laconception, la mise en œuvre et le suivi duprogramme, et d'élaborer une politique d'entrepriseen matière de VIH/SIDA pour guider l'action de lasociété.

Les entreprises qui mettent en place un programmeVIH/SIDA sur le lieu de travail le font généralementpour : i) limiter l'incidence des nouvelles infectionsparmi le personnel et la communautéenvironnante, et ii) gérer les effets des infectionsexistantes sur la société, le personnel et lacommunauté. Dans cette optique, le programmed'une entreprise peut définir des objectifs dans

Être clair sur les intentions et les objectifs

Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2

Recueil de directives pratiques du BIT sur le VIH/SIDAPrincipes fondamentaux

Les principes suivants sont inclus dans le Recueil de directives pratiquesdu Bureau international du travail sur le VIH/SIDA et le monde dutravail. Ces directives n'ont pas de caractère obligatoire et ont pourbut d'aider le secteur privé à élaborer des politiques et des lignesdirectrices en matière de lutte contre le VIH/SIDA sur le lieu de travail.

Le VIH/SIDA est une question liée au lieu de travail, non seulementparce qu'il touche les travailleurs, mais aussi parce que le lieu detravail peut jouer un rôle vital dans la lutte contre la propagation et leseffets de l'épidémie.

Les travailleurs ne devraient pas faire l'objet de discrimination ou destigmatisation au motif de leur statut VIH, qu'il soit réel ou supposé.

Une plus grande égalité dans la relation hommes-femmes etl'amélioration de la situation des femmes sont essentielles pourprévenir la propagation de l'infection par le VIH et permettre auxfemmes de faire face au VIH/SIDA.

Le milieu de travail devrait être sain et sûr, et adapté à l'état de santéet aux capacités des travailleurs.

La coopération, la confiance et le dialogue entre les employeurs, lestravailleurs et le gouvernement sont nécessaires au succès despolitiques et programmes ayant trait au VIH/SIDA.

Le dépistage du VIH ne devrait pas être exigé des demandeurs d'emploiou des personnes occupant un emploi, et aucun test de détection du VIHne devrait être réalisé sur le lieu de travail, sauf cas prévu dans lesprésentes directives.

L'accès aux données personnelles liées au statut VIH d'un travailleurdevrait être soumis à des règles de confidentialité conformes auxdirectives pratiques publiées par le BIT.

La contamination par le VIH n'est pas un motif de licenciement. Lespersonnes atteintes par des maladies associées au VIH devraient pouvoircontinuer à travailler aussi longtemps qu'elles sont aptes à occuper unemploi dans des conditions appropriées.

travailleurs sont en droit debénéficier de services de santé abordables et des prestations desrégimes obligatoires et professionnels.

Reconnaissance du VIH/SIDA en tant que question liée aulieu de travail

Non-discrimination

Égalité entre hommes et femmes

Milieu de travail sain

Dialogue social

Dépistage aux fins de l'emploi

Confidentialité

Maintien de la relation d'emploi

PréventionLes partenaires sociaux sont dans une position clé pour favoriser lesefforts de prévention par l'information et l'éducation et pourencourager les changements d'attitudes et de comportements.

Solidarité, prise en charge et soutien devraient inspirer la réponse del’entreprise contre le VIH/SIDA. Les

Prise en charge et soutien

Source : www.ilo.org

Il existe aujourd'hui

de nombreux

documents,

notamment des

codes volontaires et

des principes

directeurs, conçus

pour aider les

entreprises à élaborer

des politiques en

matière de VIH/SIDA

sur le lieu de travail.

Page 8

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World

Vision

3

2

deux domaines : i) changer les comportements etaccroître l'utilisation des moyens préventifs, etii) améliorer la prise en charge médicale etl'assistance aux personnes affectées par leVIH/SIDA et d'autres maladies infectieuses. Danscertains cas, l'entreprise peut vouloir mettre enavant son civisme en matière de VIH/SIDA. Ellepeut choisir de jouer un rôle moteur dans lamobilisation des entreprises, de s'impliquer dansune action militante au niveau régional ou national,ou d'appuyer des programmes sociaux, parexemple de prévention de la transmission mère-enfant ou d'aide aux orphelins du sida. Quels quesoient les objectifs d'une entreprise, il est importantde les définir préalablement.

Le fait de nommer une personne ou un comitéchargé de coordonner toutes les activités de lasociété en rapport avec le VIH/SIDA responsabiliseet donne une existence au projet. La ou lespersonnes peuvent être choisies parmi le personnelou recrutées à l'extérieur, mais il est importantqu'elles aient autorité sur les activités menées etqu'elles disposent d'une ligne de communicationdirecte avec la direction. Dans certains cas, laconstitution d'un comité peut contribuer à améliorerla coordination et l'appropriation du problème. Cespersonnes peuvent jouer un rôle important enreprésentant la société dans des forums réunissantplusieurs parties prenantes et en coordonnant lareprésentation de la société dans les quatre sphèresd'intervention (voir encadré page 6).

Le sujet étant sensible, il est important que lepersonnel et la direction aient une idée claire de lafaçon dont la société compte traiter les employésqui sont ou seront contaminés par le VIH/SIDA.Une politique d'entreprise officielle permetd'informer les employés sur leurs droits et leursobligations, de formuler l'engagement de ladirection, de clarifier les attentes des deux côtés et,dans certains cas, d'éviter à la société de se trouver

Créer un centre de coordination interne

Élaborer une politique en matière de VIH/SIDA

VIH/SIDAVIH/SIDA

Pour limiter la

propagation de la

maladie, l'action

menée doit viser bien

au-delà des murs de

l'entreprise.

Page 9

ensemble. Les messages délivrés peuvent soulignerles coûts que l'infection à VIH/SIDA peutoccasionner pour les individus et leurs familles,notamment par la réduction des revenus due à unemauvaise santé, et les conséquences pour lesenfants qui perdent leurs parents.

Pour être plus efficace, l'information doit être donnéedans les langues locales et, dans les régions où letaux d'alphabétisation est faible, les formes decommunication non écrites peuvent être privilégiées.De nombreux moyens simples, efficaces et peucoûteux existent pour sensibiliser les employés auproblème du VIH/SIDA, par exemple :

Placer des affiches, des panneaux et desdistributeurs de préservatifs dans les lieux depassage.Joindre aux bulletins de paye des messages liés àla prévention, avec des préservatifs.Afficher la politique de la société en matière deVIH/SIDA dans les langues locales.Installer une « boîte à questions sur la santé » à lacantine ou à d'autres endroits commodes afinque les employés puissent soumettre leursquestions sur la santé et le VIH/SIDA de façonanonyme.Publier sur des panneaux d'affichage ou desprospectus des questions/réponses rédigées parle personnel infirmier.Utiliser les ressources locales en faisant venir desconseillers formés des hôpitaux locaux et enparticipant aux initiatives des pouvoirs publics etdes ONG, notamment à la Journée mondiale dusida, le 1 décembre de chaque année.

Le lieu de travail est un endroit idéal poursensibiliser la population car des formationsprofessionnelles de toutes sortes sont organiséesdans la plupart des entreprises sous une forme ouune autre. Les réunions techniques oud'information sur la sécurité ainsi que lesprogrammes d'accueil des nouveaux employés sontune bonne occasion d'éduquer le personnel sur le

Faire passer le message

Former

er

1

Programmes d’éducation etde prévention

dans des situations embarrassantes. En plus d'êtrefacilement accessible et visible en de nombreuxendroits, la politique de la société en matière deVIH/SIDA doit être communiquée aux employésd'une manière qui explique la signification destermes utilisés. Le personnel doit être convaincuque la société est déterminée à préserver l'intimitédes employés et à prendre des mesuresraisonnables pour sauvegarder leur santé.

Il existe aujourd'hui de nombreux documents,notamment des codes volontaires et des principesdirecteurs, conçus pour aider les entreprises àélaborer des politiques en matière de VIH/SIDA surle lieu de travail. Les principaux éléments d'unepolitique de ce type comprennent généralementune déclaration de la société affirmant sonengagement dans la lutte contre le VIH/SIDA, lerespect de la confidentialité du statut sérologique, etl'instauration de pratiques non discriminatoires vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH/SIDA. (Pourd'autres conseils concernant les politiques sur le lieude travail, voir les encadrés des pages 8 et 21.)

Les programmes de sensibilisation comprennentdes actions d'information, d'éducation et decommunication destinées à démêler la réalité de lafiction en matière de transmission du VIH, àpromouvoir les mesures de prévention et, enmême temps, à briser le tabou lié . Lesemployés doivent comprendre qu'il n'y a aucunrisque à côtoyer un collègue vivant avec le VIH oule sida. Les activités de sensibilisation doiventinformer les employés sur les risques d’infection etles mesures de prévention existantes. Il estégalement important que les gens comprennenttoutes les répercussions que l'infection à VIH a surleurs parents, leurs amis, leurs rencontresoccasionnelles et la communauté dans son

Sensibiliser

à la maladie

Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2

sida. Pour être plus efficace, le matériel deformation peut être adapté au public visé entermes de format, de culture, de sexe et de langue.Séparer les hommes des femmes au moins audébut de la formation peut souvent amener desdiscussions plus ouvertes et plus productives.

Dans la mesure où les employés contaminés ontsouvent contracté le virus en dehors de l'entreprise,de nombreuses sociétés jugent utile et nécessairede prolonger leur action d'éducation et desensibilisation au-delà du lieu de travail. Cela peutimpliquer de travailler avec les fournisseurs et lessous-traitants ainsi qu'avec les communautéslocales dans leurs zones de présence. Les groupesles plus vulnérables que sont par exemple lesfemmes et les jeunes peuvent être ciblés à traversles écoles locales, les femmes des employés et lesorganisations féminines locales, tandis que lesgroupes à haut risque tels que les ouvriers dechantiers de construction temporaires, lestravailleurs migrants, les conducteurs routiers ou lesprostituées peuvent nécessiter des messages desensibilisation spécifiquement adaptés à leur cas.

La discrimination sur le lieu de travail renforce lerejet dont sont victimes les personnes atteintes parle sida. En même temps, le lieu de travail offre uneoccasion unique de combattre la discrimination etles préjugés sociaux en s'attaquant aux idées reçueset en faisant passer le message qu'il ne faut pasavoir peur des personnes vivant avec le VIH. Cesactions peuvent encore être renforcées par despolitiques et des mesures antidiscriminatoires sur lelieu de travail démontrant qu'il est possible de vivreet de travailler avec le VIH, souvent pendantplusieurs années. Un autre moyen de battre enbrèche les idées fausses et de favoriser lacompréhension et la tolérance consiste àencourager la création d'un groupe de soutien pourles employés affectés par le VIH/SIDA ou àimpliquer les personnes vivant avec le VIH/SIDAdans des activités de sensibilisation au sein del'entreprise.

Viser au-delà du personnel

Briser le tabou lié au sida

L'éducation par les

pairs est l'une des

stratégies les plus

couramment

employées pour

sensibiliser les

populations au

problème du

VIH/SIDA.

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VIH/SIDA

2

Recruter des éducateurs pairs

Promouvoir la prévention

Revoir les procédures d'hygièneet de sécurité du travail

L'éducation par les pairs est l'une des stratégies lesplus couramment employées pour sensibiliser lespopulations au problème du VIH/SIDA. Elleconsiste généralement à former et équiper lesmembres d'un groupe afin qu'ils suscitent deschangements de comportement parmi leurs pairs.Un projet coordonné par l'ONUSIDA et plusieursautres partenaires à la Jamaïque a identifié uncertain nombre de principes et de caractéristiquesinfluençant la qualité et l'efficacité des programmesd'éducation par les pairs, à savoir : i) la fournitured'une formation aux éducateurs, ii) leurrémunération sous une forme ou une autre, iii) leurparticipation à la conception des programmes etdes matériels de formation, et iv) l'interconnexiondu programme éducatif à d'autres services tels quela distribution de préservatifs, les soins médicaux etles services de conseil et de dépistage volontaire(Collection meilleures pratiques, www.unaids.org).

La sensibilisation et l'éducation vont de pair avec laprévention. Il existe un certain nombre de mesuresde prévention d'un bon rapport coût-efficacité queles entreprises peuvent étudier pour amener deschangements de comportement parmi leursemployés et réduire le risque de transmission.

Bien que le VIH ne puisse pas se transmettre sur lelieu de travail par simple contact entre collègues, ilpeut y avoir des inquiétudes en cas d'accident oude blessure avec saignement survenant sur le lieude travail. À titre de précaution élémentaire, lesentreprises doivent revoir leurs procédures envigueur en matière d'hygiène et de sécurité dutravail ainsi que les fournitures associées, etprocéder aux changements ou améliorationsnécessaires afin de répondre aux inquiétudessuscitées par les maladies infectieuses transmisespar le sang. Certaines directives simples (voirencadré page 12) peuvent être affichées dans les

Page 11

La SFI s'efforce d’utiliser sa position et sa réputation dans le monde en développement pour attirerl'attention des chefs d'entreprise sur le problème du VIH/SIDA. Nos actions sont regroupées dans lecadre d'un programme institutionnel intitulé « La SFI contre le sida » à travers lequel la SFI mène desactions de sensibilisation et fournit à ses clients les moyens nécessaires pour commencer à limiter lapropagation et les effets de la maladie. Par l'entremise de ce programme, nous encourageons nosentreprises clientes à considérer les programmes de lutte contre le VIH/SIDA en termes de gestion durisque et d'investissement.

Le programme « La SFI contre le sida » apporte une assistance aux clients de la SFI dans les domainessuivants :

nous aidons le secteur privé à comprendre les répercussions du VIH/SIDA surleurs activités et à apprécier leurs risques. Ce travail peut être réalisé dans le cadre de missionsd'évaluation de nouveaux investissements ou pendant la supervision de projets existants.

nous apportons des services de conseils enfonction de la situation, des besoins et des ressources de chaque entreprise, en se basant sur un éventailinternational d'expériences et de bonnes pratiques observées dans les entreprises.

de nombreuses sociétés peuvent bénéficier des capacités d'organisations et de programmeslocaux pour mettre en œuvre leurs programmes. La SFI peut apporter une contribution appréciable eninformant ses clients des programmes déjà mis en place par les pouvoirs publics, le secteur privé oudes ONG, en fonction des besoins de l'entreprise et assure ainsi un rôle d’intermédiaire.

Sensibilisation :

Aide à l'élaboration de plans d'action VIH/SIDA :

Contacts :

Pour plus d’informations, contactez : [email protected]

Le cas d'Odebrecht en Angola

En 2002, la SFI a accordé un prêt de280 millions de dollars au groupe brésilien deconstruction et d'ingénierie Odebrecht. Un millionde dollars a été réservé pour appuyer la luttecontre le VIH/SIDA en Angola, un pays oùOdebrecht est déjà présent et où l'incidence dusida progresse.

Face aux risques liés au VIH/SIDA pour lepersonnel et les opérations de construction,Odebrecht et la SFI ont décidé de lancer unprogramme conjoint pour s'attaquer au problèmedu VIH/SIDA dans les zones de présenced'Odebrecht, tout en contribuant aussi à la luttecontre l'épidémie dans l'ensemble du pays. Leprogramme comprend des composantesd'éducation, de prévention et de soins ciblées surles opérations d'Odebrecht et les communautésenvironnantes dans cinq sites situés en Angola, cequi représente environ 30 000 personnes. Leprogramme participe également à la stratégieVIH/SIDA globale de l'Angola : i) en mettantlargement l'accent sur la santé des femmes et laprévention de la transmission mère-enfant, etii) en évaluant la fourniture d'un traitementantirétroviral.

Dans le cadre de cette coopération, Odebrecht aadopté une politique de lutte contre le VIH/SIDApour toutes ses opérations, dans le monde entier.Le programme angolais est le banc d'essai audéploiement de programmes d'éducation, deprévention et de soins en matière de VIH/SIDA àl'échelle de toute l'entreprise.

En 2000, la SFI a collaboré pour la seconde foisavec la société Mozal Aluminium en finançantl'extension d'un projet essentiel pour l'économiedu Mozambique, tout en appuyant les actionsmenées par Mozal en matière de VIH/SIDA. Unaccord a été passé entre le Mozal CommunityDevelopment Trust (MCDT) et la SFI pourapporter une aide à un programme desensibilisation au VIH/SIDA. L’ONG soutenue parle MCDT est mozambicaine et se base sur lesprincipes du programme de prévention « TotalControl of the Epidemic », où des agents deterrain formés ont des entretiens directs intensifs etrépétés avec les membres de la communauté.

Aide à la sensibilisation au VIH/SIDA :Mozal au Mozambique

«»

Corporate Citizenship Facility (CCF)

Conformément à son engagement en faveur dudéveloppement durable, la SFI a créé la

Corporate Citizenship Facility esfinancements visent à promouvoir une attitude deresponsabilité citoyenne dans les entreprises. Cesfinancements apportent un soutien et uneassistance aux projets de la SFI démontrant lesavantages d'une approche progressiste de laresponsabilité sociale et environnementale desentreprises dans des domaines comme ledéveloppement communautaire, le VIH/SIDA, lespratiques en matière d'emploi et la gestionenvironnementale. Pour plus de renseignements,visitez notre site web à l'adresse :

« » (CCF) dont l

http://www.ifc.org/ccf/

©IFC

Staff

La SFI contre le sida

Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2

dispensaires d'entreprise ou aux postes de premierssecours dans les ateliers afin de réduire le risqued'une contamination par le VIH en cas d'accidentsur le lieu de travail.

Dans chaque programme de prévention duVIH/SIDA, il est important de prévoir unapprovisionnement fiable en préservatifs de bonnequalité, gratuits ou d'un prix abordable. Garantir ladisponibilité de préservatifs sur le lieu de travailpermet de vaincre le premier facteur limitant leurutilisation : la gêne associée à leur achat. Lespréservatifs peuvent être mis à disposition dans lesdispensaires d'entreprise ou dans des distributeursinstallés dans les toilettes et les salles d'attente descliniques. Il est conseillé de distribuer lespréservatifs gratuitement au début du programme,puis de maintenir au moins un lieu de distributiongratuite même si les préservatifs sont ensuitevendus dans des distributeurs automatiques àd'autres endroits. Dans les entreprises utilisantl'éducation par les pairs pour la sensibilisation auVIH/SIDA, les éducateurs peuvent recevoir despréservatifs à distribuer à leurs collègues.

Distribuer des préservatifs

Le préservatif féminin s'est également avéré efficacedans certaines situations, dans la mesure où lafemme contrôle son utilisation. Toutefois, lepréservatif féminin étant sensiblement plus cherque le préservatif masculin, son coût devrait êtresubventionné.

Une proportion alarmante des personnescontaminées par le VIH dans les pays endéveloppement ne savent pas qu'elles le sont. Unrapport de l'USAID évalue à 1,8 million le nombrede personnes contaminées au Zimbabwe, dont90 % l'ignorent (

). Or, connaître sonstatut sérologique est essentiel du point de vue dutraitement et du changement de comportement.Les services de conseil et de dépistage volontaires'avèrent efficaces pour promouvoir la préventionauprès des séronégatifs et afin de susciter deschangements de comportement chez lesséropositifs.

Il est absolument capital qu'un service de conseil etsupport psychologique soit proposé à la fois avant

Proposer des services de conseilet de dépistage volontaire

www.usaid.gov/regions/afr/

success_stories/zimbabwe.html

Une proportion

alarmante des

personnes

contaminées par le

VIH dans les pays en

développement ne

savent pas qu'elles le

sont.

Les règles d'hygiène et de sécurité sur le lieu de travail concernant l'exposition au sangdoivent comprendre les instructions suivantes :

Être vigilant en manipulant et en jetant des objets pointus ou coupants, par exemple aiguilles et seringues utilisées dansles cliniques.

Désinfecter comme il convient les instruments et le matériel contaminé.Manipuler de façon appropriée les déchets contaminés par des fluides corporels ou du sang (tissus souillés ou autres) etles jeter en lieu sûr.

Utiliser des seringues à usage unique ou autobloquantes dans les dispensaires et cliniques.Se laver les mains avant et après les accidents/procédures médicales et cliniques.Utiliser des accessoires de protection (gants, blouses et masques) pour éviter le contact direct avec du sang ou d'autresfluides corporels.Veiller à avoir toujours en stock des fournitures appropriées.

Consigner tout incident impliquant une exposition possible au VIH ou hépatite.S'assurer que les hôpitaux du secteur équipés pour les transfusions sanguines ont établi des procédures garantissant unapprovisionnement en produits sanguins sûrs, comme des banques du sang.Fournir des modules de prophylaxie post-exposition au personnel soignant et de laboratoire.

Page 12

Basé sur les précautions universelles publiées par les Centers for Disease Control and Prevention (États-Unis) . Voir le programme :« »« »Business Responds to AIDS/Labor Responds to AIDS à l'adresse www.hivatwork.org. Voir également les directives généralesen matière d'hygiène et de sécurité (General Health and Safety Guidelines) de la SFI.

VIH/SIDAVIH/SIDA

et après le test de dépistage. L'entretien préalableau test doit viser à informer pleinement le patientde la signification d'un résultat positif comme d'unrésultat négatif, tandis que l'entretien postérieur autest peut servir à réaffirmer la nécessité d'unchangement de comportement. Compte tenu del'immense responsabilité que représente cettefonction de conseil, tout programme d'action sur lelieu de travail qui offre une composante de

doit d'abordgarantir la confidentialité des résultats. Il fautégalement qu'un nombre suffisant de conseillerssoient formés. Heureusement, les entreprises n'ontpas à supporter seules cette charge. Offrir des

constitue une bonne occasion d'instaurer despartenariats entre les entreprises et des organismespublics ou des ONG qui offrent parfois déjà ce typede services de façon permanente.

servicesde conseil et de dépistage volontaire

services de conseil et de dépistage volontaire

Les services de conseil et de dépistage volontaireamènent des changements de comportementUne étude réalisée par des chercheurs del'Université de Californie, San Francisco, démontrela supériorité des techniques de conseil et

dépistage par rapport aux actions généralesd'information sanitaire. L'étude a été menée auKenya, en Tanzanie et à la Trinité. Au départ, tousles participants ont répondu à un questionnaire surleurs habitudes sexuelles et ont été répartisaléatoirement dans deux groupes. Le premiergroupe a reçu des services de conseil et dépistagetandis que le second groupe participait à unprogramme plus passif avec projection d'unecassette vidéo. Les participants pouvaient poser desquestions après avoir visionné la cassette, puis ilsrecevaient des préservatifs gratuits.

Tous les participants ont été revus six mois plus tardet invités à remplir un autre questionnaire. Dans legroupe ayant re

, les rapports avec despartenaires occasionnels avaient baissé de 35 % et39 % pour les hommes et les femmes,respectivement. Les participants qui avaient suivi leprogramme passif d'information sanitaire n'avaientdiminué leurs rapports avec des partenairesoccasionnels que de 13 % et 17 % pour les hommeset les femmes, respectivement. Cette étude montreà quel point l'association conseil-dépistage est unmoyen beaucoup plus efficace de sensibiliser aux

çu des services de conseil et dedépistage volontaire

Il existe un certain

nombre de mesures

de prévention d'un

bon rapport coût-

efficacité que les

entreprises peuvent

adopter pour susciter

des changements de

comportement parmi

leurs employés et

réduire le risque de

transmission.

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Réduire les risques de transmission dans lescommunautés minières

L'industrie extractive en Afrique australe repose depuis plus d'un siècle sur un système de main-d'œuvre migrante où les mineurs sont éloignés de leurs familles pendant de longues périodeset vivent dans des foyers réservés aux mineurs sur le site des mines. Cette longue séparation asouvent conduit les mineurs à chercher une distraction dans l'alcool et la fréquentation deprostituées, combinaison qui s'est révélée fatale avec l'apparition de l'épidémie de VIH/SIDA etexplique en grande partie pourquoi les travailleurs des mines ont une probabilité d'êtreséropositifs deux fois et demie plus importante que l'ensemble de la population.

Devant les risques associés au caractère migrant de la main-d'œuvre des mines, Lonmin Platinum, une compagnied'extraction minière sud-africaine, a commencé à héberger ses employés dans des logements familiaux au lieu de foyerscollectifs. Ce changement a permis aux mineurs de faire venir leurs femmes et leurs enfants à proximité de leur lieu detravail et d'abaisser considérablement la probabilité que les mineurs fassent appel à des prostituées. Lonmin a dépensé cinqmillions de dollars pour construire plus d'un millier de logements familiaux et la construction de 2 000 autres est déjà enprojet. Avec plus de 16 000 ouvriers à loger, cette initiative n'est qu'un début mais est toutefois positive. D'après les travauxdu Conseil sud-africain de la recherche médicale, ce nouveau mode d'hébergement pourrait permettre de réduire de 40 %la transmission du VIH dans la population minière.

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rbis

Source : Associated press — Nicole Itano ; http://allafrica.com/stories/200209120057.html

Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2

Prendre en compte les inégalités entre hommes et femmes pour lutter contre le VIH/SIDA

L'inégalité des sexes, notamment le manque d'autonomie financière des femmes, est un facteur important dans lapropagation du VIH/SIDA. Les relations sociales et économiques entre hommes et femmes, le rôle du pouvoir dans lesrelations sexuelles et les différences physiologiques entre hommes et femmes déterminent leurs niveaux de risque respectifsau regard d'une contamination, leurs aptitudes respectives à se protéger efficacement et leurs parts respectives dans lacharge du VIH/SIDA. En Afrique subsaharienne, 55 % des personnes contaminées sont des femmes et, dans certains paysafricains, les femmes ayant entre 15 et 24 ans ont des taux de prévalence jusqu'à six fois supérieurs à ceux des hommes dumême âge (ONUSIDA, 2001). Par conséquent, dans la mesure où les sociétés opèrent dans des lieux de plus en plusdiversifiés et recrutent leur main-d'œuvre dans des groupes très larges de population à risque, elles doivent tenir comptedes différences de besoins entre hommes et femmes en ce qui concerne les stratégies contre le sida sur le lieu de travail.

Pour élaborer une stratégie différenciée, il faut commencer par comprendre les spécificités de chaque sexe en termes devulnérabilités et de risques. Il s'agit notamment des normes traditionnelles de féminité et de masculinité, des vulnérabilitésphysiologiques plus importantes chez la femme et la jeune fille, de la culture du silence qui entoure le sexe et les questionssexuelles, des conventions sociales et de l'indulgence tacite dont bénéficient les conduites à risque chez l'homme, enparticulier le fait d'avoir de multiples partenaires, et des risques professionnels pour de nombreux hommes (conducteursroutiers, mineurs, travailleurs migrants, etc.). Dans toutes les sociétés et les environnements professionnels, les normesassociées aux deux sexes influencent les attitudes vis-à-vis du sexe, de la sexualité, de la fidélité, de la prise de risque, et del'accès à l'information et aux services liés à la sexualité, tels que les services de planning familial. En intégrant desinformations spécifiques à chaque sexe dans les politiques des entreprises en matière de VIH/SIDA, on peut augmenterl'efficacité de leurs programmes de sensibilisation, de prévention et de soins grâce à un meilleur ciblage des actions,favoriser les pratiques non discriminatoires et un accès équitable aux services et prestations disponibles en matièrejuridique, médicale, d'assurance et d'invalidité, entre autres.

On trouvera une importante documentation sur la problématique hommes-femmes dans le contexte du VIH/SIDA à l'adressehttp://gender/genaids (Banque mondiale) et http://www.ids.ac.uk/bridge/Bri_bull.html (IDS, Sussex).

risques du VIH/SIDA (http://www.caps.ucsf.edu/publications/VCTS2C.pdf).

Prévenir et traiter les MSTIl existe une forte corrélation entre les maladiessexuellement transmissibles (MST) et la transmissiondu VIH. Non seulement la présence de MSTindique un comportement sexuel à haut risque,mais les MST augmentent à la fois la susceptibilitéd'un individu à la contamination par le VIH et laprobabilité de transmettre le virus pendant unrapport sexuel. Même sans l'épidémie deVIH/SIDA, les MST sont l'un des problèmessanitaires les plus courants parmi les travailleurs etreprésentent un risque de santé publique importantqui doit être pris en compte dans les dispensairesdes entreprises ou en collaboration avec les centresde santé publics, les ONG et les cliniques mobiles.

Le traitement des MST offre aussi une excellenteoccasion de mener des actions de sensibilisation etd'éducation au VIH car la prévention des MST fait

Il existe une forte

corrélation

entre les maladies

sexuellement

transmissibles (MST)

et la transmission du

VIH.

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précisément appel aux mêmes mesures :abstinence, rapports sexuels avec un seulpartenaire non contaminé ou utilisation d'unpréservatif. Tout programme de prévention duVIH/SIDA devrait intégrer une composante deprévention des MST avant toute chose et defourniture d'un traitement approprié aux personnessouffrant déjà de leurs effets. Les antibiotiques sontle moyen le plus couramment prescrit pour traiterles MST. Des kits de traitements de courte duréedes MST (comprenant des instructions simples pourle diagnostic, des antibiotiques et des préservatifs)peuvent être conservés en stock dans lesdispensaires des entreprises et les centres de santépublics du secteur.

Dispensaires mobiles et éducation par les pairs :La mine HarmonyLe projet Lesedi, ciblé sur la communauté de lamine Harmony et ses environs, en Afrique du Sud,est le résultat d'un partenariat entre USAID, FamilyHealth International et la direction de la mine. Il a

VIH/SIDAVIH/SIDA

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on

consisté à mettre en place des dispensaires mobilesde consultation contre les maladies vénériennes etdes services d'éducation par les pairs à l'intentiondes femmes vivant dans les communautés prochesde la mine.

Les éducateurs, recrutés au sein de la communauté,ont joué un rôle vital en orientant les patientes sur lesdispensaires mobiles de traitement des MST. Toutesles femmes qui sont allées consulter ont bénéficié deconseils et de tests de dépistage des MST et ont reçudes doses thérapeutiques d'antibiotiques en traitementprésomptif. Le traitement présomptif, à savoirl'administration d'antibiotiques avant même que lepatient ne sache s'il est atteint d'une MST est uneméthode acceptée pour le traitement des patients àrisque dans la mesure où les antibiotiques sontrelativement inoffensifs et que le patient risque depropager les MST si les infections ne sont pas juguléesimmédiatement.

Au cours des neuf premiers mois du projet, laprévalence des MST chez les femmes qui s'étaientrendues à la consultation antivénérienne a chuté de70 % à 85 %, les taux de gonorrhée et d'infection àchlamydia chez les mineurs locaux ont baissé de43 % et l'incidence des ulcères génitaux a diminuéde 78 %. L'utilisation déclarée du préservatif estpassée de pratiquement zéro à presque 30 % desrencontres sexuelles commerciales. Une étudecoûts-bénéfices a conclu que le projet (dont lesfrais de fonctionnement s'élèvent à environ54 000 dollars par an) générait des économiesannuelles de près de 540 000 dollars de fraismédicaux grâce aux cas de MST évités. À la fin dela première année du projet, la mine Harmony,avec l'appui du ministère sud-africain de la Santé, apris en charge les coûts d'administration et de miseen œuvre du projet et étendu sa couverturegéographique et démographique (« Family HealthInternational: A Leader in the Fight AgainstHIV/AIDS », Programme d’informationinternational, Département d’État, États-Unis).

Prévenir la transmission mère-enfantBeaucoup d'enfants contractent le VIH par leur

mère avant, pendant ou après la naissance. Ceprocessus, appelé « transmission verticale », poseun grave problème dans les pays endéveloppement. Heureusement, de nouvellesétudes ont démontré que l'administration d'untraitement antirétroviral de courte durée à la mèreet au bébé après la naissance pouvait sensiblementréduire le risque de transmission. Et surtout, cestraitements peuvent coûter moins de cinq dollars.

Prévention de la transmission mère-enfantdans le cadre d'un dispensaire d'entrepriseBrooke Bond Tanzania (BBT), une société dugroupe Unilever, a engagé un programme d'actiondans son hôpital pour prévenir la transmission de lamaladie entre la mère et l'enfant. Plus de200 femmes enceintes suivies à l'hôpital del'entreprise pendant leur grossesse ont étésélectionnées pour participer au programme. Enavril 2002, 97 % avaient accepté de participer(c'est-à-dire de se soumettre à un test de dépistagedu VIH et de recevoir un traitement de névirapineen cas de séropositivité). Le protocole comprendune dose pour la mère et l'enfant et coûte un dollar.Jusqu'ici, BBT a payé les médicaments mais legouvernement tanzanien s'est engagé à couvrir lescoûts de la névirapine dans le cadre deprogrammes de prévention verticale (Unilever).

Beaucoup d'enfants

contractent le VIH

par leur mère avant,

pendant ou après la

naissance.

Page 15

Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2

La tuberculose est

alimentée par

l'infection à VIH et

est la cause de décès

la plus fréquente

parmi les personnes

vivant avec le VIH.

Page 16

Programmes de prise encharge et de traitement

21

Dans certains cas, une entreprise peut avoirfinancièrement intérêt à mettre en place unprogramme de traitement et de prévention de latuberculose.

Lorsque le traitement a été commencé et que lespatients ne posent plus de risque decontamination, les employés recevant untraitement antituberculeux peuvent êtreencouragés à continuer à travailler sous réservequ'ils ne soient pas trop malades ou affaiblis afinque la stratégie DOTS (traitement de brève duréesous surveillance directe) puisse être appliquée etque les patients puissent être suivis de près audispensaire (c'est-à-dire pesés régulièrement etexaminés pour détecter tout effet secondaire). Pources employés, il peut être souhaitable de revoir lesconditions de travail et décider par exempled’éviter le travail de nuit pendant trois mois afin delimiter la fatigue et de garantir que le régime dutraitement antituberculeux est correctement suivi.

Les traitements dits « antirétroviraux » et HAART( ighly Active Anti-Retroviral Treatment ) ontconsidérablement allongé l'espérance de vie desmalades du sida et fait du sida une maladie gérabledans les pays riches. En ce qui concerne les payspauvres, le mieux que ces derniers pouvaientespérer jusqu'à il y a quelques années était deprévenir les nouveaux cas de VIH/SIDA par desactions d'éducation et de prévention et par letraitement des maladies opportunistes.

« H »

Prise en charge antirétrovirale

Aujourd'hui toutefois, les médicaments contre leVIH/SIDA sont devenus plus largement disponiblesdans certains de ces pays. Les sociétéspharmaceutiques ont reconnu la nécessité defacturer leurs produits moins cher dans les pays endéveloppement, tandis qu'un assouplissement de laréglementation sur les échanges a permis deproduire des médicaments antirétrovirauxgénériques. Enfin, des groupes nongouvernementaux tels que Médecins sansFrontières et PharmAccess International se sontefforcés de promouvoir l'accès aux traitements

Au-delà des actions de sensibilisation et deprévention, certaines entreprises peuvent choisird'offrir des programmes plus complets de prise encharge médicale, de traitement et de soutien auxemployés atteints du VIH/SIDA ou d'autresmaladies opportunistes chez les malades du sida dufait de l'affaiblissement de leur système immunitaire(ces maladies peuvent comprendre la tuberculose,certaines formes de pneumonie, la septicémie, desmycoses, des maladies virales et certains cancers).En dispensant aux patients atteints du VIH/SIDAdes traitements médicamenteux et un suivimédical, on leur permet de travailler et demaintenir leur qualité de vie le plus longtempspossible. Les programmes de prise en charge et desoutien peuvent aussi inclure des services desupport psychologique et conseil sur ledéveloppement des capacités d'adaptation, lesdifficultés professionnelles et la dépression, etpeuvent mettre les patients en relation avec desréseaux de soutien.

La tuberculose est l'une des principales infectionsopportunistes. Alimentée par l'infection à VIH, elleest la cause de décès la plus fréquente parmi lespersonnes vivant avec le VIH. Le VIH contribue eneffet à réactiver une tuberculose latente et rend lesindividus récemment atteints de tuberculose plussusceptibles de voir la maladie progresserrapidement.

La tuberculose active est aussi un problèmepréoccupant sur le lieu de travail car elle peut êtrecontagieuse si elle n'est pas traitée. Il est toutefoispossible d'y remédier par un traitementantituberculeux validé. En outre, il est démontréqu'un traitement préventif de la tuberculoseaugmente la survie des personnes séropositivesexposées au risque de tuberculose (par exemplecelles dont le test cutané est positif ou qui viventdans des régions où la tuberculose est endémique).

Traitement de la tuberculose

VIH/SIDAVIH/SIDA

Le suivi et le soutien

moral sont

extrêmement

importants pour les

personnes vivant

avec le VIH/SIDA.

Page 17

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pour les patients vivant dans des environnementspauvres en moyens, en améliorant lesinfrastructures médicales existantes et en aidant à lafourniture de traitements médicamenteux à uncoût abordable.

Le Brésil a mis les thérapies HAART à la dispositionde tous les Brésiliens séropositifs, gratuitement.Cette décision a divisé par deux le nombre dedécès du sida depuis 1996 et s'est avérée rentable,le coût des traitements évités dépassant celui de lafourniture de HAART (

Depuis peu, un certain nombre de sociétésmultinationales ont aussi commencé à inclureHAART dans la couverture médicale assurée à leursemployés, et beaucoup travaillent en partenariatavec des organismes spécialisés pour mettre enplace ces politiques de traitement.

www.economist.com, Article,

Hope for the Best , 11 juillet 2002).« »

HeinekenHeineken a d'importantes activités en Afrique et,comme d'autres sociétés opérant sur le continent,elle est aujourd'hui affectée par le fait que leVIH/SIDA soit devenu la première cause demortalité chez les jeunes adultes. En juillet 2001, leconseil d'administration d'Heineken, membre duGroupe PIA (voir page 19), a décidé d'inclure letraitement des personnes séropositives par desantirétroviraux spécifiques dans les programmesmédicaux existant pour les employés.

Cela fait maintenant plus de dix ans que Heinekenmène des actions contre le VIH dans ses opérationsen , en mettant l'accent sur la prévention. Ladécision prise en 2001 marque une évolution avecl'incursion de la société dans la sphère dutraitement et de la prise en charge. Le programmede traitement est déployé progressivement etplusieurs sessions de formation ont été organiséespour garantir une démarche de haute qualité. Surcette action, Heineken collabore avec PharmAccessInternational, une fondation chargée de laformation, du suivi de l'approvisionnement enmédicaments et du contrôle de qualité pour les

Afrique

3

thérapies antirétrovirales. En ce qui concerne lesprogrammes de prévention et l'assistance sur site,Heineken reçoit un soutien de GTZ, l’agenceallemande de coopération technique (

).Heineken

International

Systèmes de soutien

Le suivi et le soutien moral sont extrêmementimportants pour les personnes vivant avec leVIH/SIDA. Dans cette optique, certaines sociétésont pris l'initiative de créer des groupes ou desréseaux de soutien afin d'aider les employés et lesmembres de leur famille séropositifs. Le programmesud-africain (les mèresparlent aux futures mères) est un exemple degroupe de soutien donnant des résultats. Dans lecadre de ce programme, des femmes séropositivesayant participé à un programme de prévention dela transmission mère-enfant conseillent d'autresfemmes séropositives qui attendent un enfant(

Une autre solution employée par certaines sociétésest la prise en charge à domicile des malades dusida en phase terminale. Les entreprises quisouhaitent proposer ce type de services peuventpour cela utiliser leur propre personnel médical quipeut se rendre régulièrement dans la communautéou former des prestataires de soins à domicile.

« Mother to Mother-to-be »

Communication orale « Mothers to Mothers-to-be :

Peer Counseling, Education and Support for Women

in Pregnancy in Cape Town, South Africa »,

14 Conférence internationale sur le sida, Barcelone,

8 juillet 2002).

e

Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2

Le sida et le secteur privé en Thaïlande

Depuis 1993, la Thailand Business Coalition on AIDS (TBCA) travaille avec lesentreprises pour « créer des environnements de travail intégrant la dimension sidapar l'organisation de séminaires d'éducation et de prévention du VIH/SIDA et parla promotion de politiques appropriées de lutte contre le VIH/SIDA sur le lieu detravail » (TBCA, 2000). En plus de fournir des services à plus de 80 sociétésmembres, la TBCA a aidé la création d'organisations affiliées pour le secteur privéen Malaisie, en Afrique du Sud, au Botswana et en Zambie.

Les sociétés internationales ayant des succursales en Thaïlande ont souvent ouvertla voie. Shell Thailand a ainsi lancé avec l'UNICEF un programme intitulé

, qui instaure un dispositif d'éducation par les pairs sur lesida au profit de plus de 800 jeunes pompistes de stations-service. American

International Assurance, la plus grande société d'assurance vie en Thaïlande, offre une réduction de 10 % sur les primesd'assurance vie aux entreprises ayant mis en place des programmes d'éducation au VIH/SIDA sur le lieu de travail.

Les petites et moyennes entreprises (PME) ont également contribué à la sensibilisation et à la mise en place de services.Dans la province de Phayao, le Business AIDS Network for Development (BAND) un groupement de petitesentreprises, d'organismes publics, d'ONG et d'agences de santé publique aide les jeunes séropositifs ou dont les parentsont le sida par un réseau d'orientation comprenant de la formation technique, des bourses d’étude, un soutien social etdes projets générateurs de revenus.

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« »

PeerEducation at the Pump

Source : « Thailand's Response to AIDS: Building on Success, Confronting the Future », Thailand Social Monitor, Banque mondiale, page 37.

La nature du

VIH/SIDA fait que,

dans une région à

forte prévalence,

aucune entreprise ne

sera épargnée.

Dans tout programme de lutte contre le VIH/SIDAsur le lieu de travail, il est important d'instaurer unsuivi des performances qui va permettre àl'entreprise de mesurer le chemin parcouru parrapport aux objectifs annoncés et de pouvoirensuite choisir entre différentes interventions selonleur efficacité par rapport à leurs coûts. Pourobtenir un meilleur suivi, tous les niveaux de lachaîne de commande doivent rendre compte deleur action et être responsables devant la direction.

L'efficacité des actions peut être mesurée par desindicateurs tant quantitatifs que qualitatifs à partirdu moment où des données de référence correctesexistent ou ont été recueillies au début duprogramme pour permettre des comparaisons. Il estaussi possible de suivre l'évolution des statistiquesdu service des ressources humaines et de laclinique, ce qui constitue une solution peucoûteuse, mais certaines sociétés jugent utiled'élaborer des indicateurs spécifiquement adaptés àleurs actions contre le VIH/SIDA.

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rldVis

ionLes indicateurs quantitatifs peuvent inclure desmesures de productivité (taux d'absentéisme,semaines ou mois supplémentaires gagnés autravail pour les employés recevant des soins) ou desindicateurs de changement de comportement telsque l'utilisation des préservatifs, le nombre dedemandes de services de conseil et de dépistagevolontaire, le nombre d'éducateurs bénévolesrecrutés dans la communauté, les taux d'incidencedes MST signalées au dispensaire de l'entreprise,etc. Les indicateurs qualitatifs, par exemple lemoral du personnel, la sensibilisation générale etles attitudes à l'égard du VIH/SIDA, et la satisfactionprocurée par les programmes et les servicesproposés par l'entreprise, peuvent être évalués parle biais de questionnaires, de groupes de discussionet d'entretiens individuels.

Ces résultats peuvent ensuite être analysés parrapport aux dépenses pour déterminer le rapportcoût-efficacité global des actions menées par uneentreprise. À cette fin, beaucoup de sociétéstrouvent commode de suivre leurs dépensesannuelles en créant un centre de coûts réservé à

Suivi des performances

VIH/SIDAVIH/SIDA

toutes les activités VIH/SIDA et dans lequel sontinscrites les affectations budgétaires, les heures detravail du personnel et les contributions en natureou les subventions en fournitures et infrastructures.

La nature du VIH/SIDA fait que, dans une région àforte prévalence, aucune entreprise ne seraépargnée. Lorsqu'une société s'efforce de réduire letaux de contamination parmi ses employés, elle aintérêt à ce que ses voisins, même ses concurrents,fassent de même. Reconnaissant les avantagespotentiels de la coopération, des associationspatronales ont commencé partout dans le monde àse préoccuper de lutter contre la propagation duVIH/SIDA. En regroupant leurs moyens et enanalysant en commun leurs succès et leurs échecs,les entreprises peuvent élargir énormément leursphère d'influence tout en améliorant l'efficacité deleurs actions, ce qui est particulièrement importantpour les petites entreprises qui, sinon, pourraientne pas être en mesure de participer, pour desraisons financières ou par manque de ressourceshumaines.

La coopération avec le secteur privé peut aussiouvrir la porte à des alliances constructives avec lesecteur public et la société civile. Le secteur privépeut élargir son champ d'action par d'autres voiesen étendant les programmes d'entreprise en créantdes partenariats avec des associations patronales etindustrielles, en contribuant à enrichir la sommed'informations existante sur les méthodes d’actionou en investissant dans des assurances de santéprivées. Dans les pays en développement, lesecteur privé peut ainsi devenir un partenaireimportant et légitime de la lutte contre leVIH/SIDA.

Le groupe de travail sur le VIH/SIDA du PrivateInvestors for Africa (PIA)Le Private Investors for Africa (PIA) est un« »

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groupe informel réunissant des sociétésinternationales (Barclays, CFAO, Diageo, Heineken,Lafarge, MTN, Unilever et Standard Bank) ayant desintérêts en Afrique. Le groupe a été formé dans lebut d'améliorer l'environnement des affaires enAfrique par une coopération et un dialogueconstructifs avec les principaux organismes dedéveloppement internationaux. Ensemble, cessociétés emploient plus de 100 000 personnes etsont susceptibles de toucher une populationbeaucoup plus nombreuse à travers les personnes àcharge, les communautés où elles ont desopérations et les opérateurs agissant en amont etaval de leurs activités.

Face à l'impact potentiel du VIH/SIDA sur leursactivités en Afrique, le PIA a constitué un groupe detravail pour identifier les domaines dans lesquelsl'expérience partagée et l'action conjointe, à la foisau sein du secteur privé et dans l'ensemble de lacommunauté, pouvaient améliorer l'efficacité desactions individuelles menées par les entreprisescontre le sida. Bien que les politiques suivies par lesentreprises diffèrent, l'expérience conjuguée desmembres du groupe de travail du PIA en matièrede prévention, d'assistance sanitaire et detraitement pour les personnes atteintes duVIH/SIDA a débouché sur l'élaboration d'undocument de référence commun permettant à ladirection de suivre la mise en place d'unprogramme complet dans l'entreprise. Cette liste decontrôle sert de schéma directeur pour la conduitedu programme (voir pages 22 and 23). Le PIAtravaille aussi activement avec le Groupe de laBanque mondiale et la Commission européennepour faire valoir l'importance d'une action desentreprises face à la menace du VIH/SIDA, auxniveaux international et local (

.Secrétariat du PIA,

c/o CS, Bruxelles)

Dans les pays en

développement, le

secteur privé peut

devenir un partenaire

important et légitime

de la lutte contre le

VIH/SIDA.

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Élargir le champ d'actiondu secteur privé

Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2

Huit leçons tirées de l'expérience des entreprises en matière de lutte contre le VIH/SIDA

En 2000, l'ONUSIDA, en association avec le Prince of Wales International Business Leaders Forum et la GlobalBusiness Coalition on HIV/AIDS, a rassemblé une série de leçons tirées de diverses actions menées par les entreprisespour lutter contre l'épidémie. À partir de là, quelques grands principes ont été établis pour guider les entreprises dansleur façon d'aborder la problématique du VIH/SIDA :

1. S'assurer de la mobilisation de la direction (directeur général, conseil d'administration et directeurs) et de lacompréhension du problème à tous les niveaux du personnel, en particulier en justifiant la lutte contre le VIH/SIDApar des arguments économiques.

2. Dépasser le cadre du lieu de travail et traiter les problèmes au sein de la communauté locale pour garantir uneréelle efficacité (par exemple en commémorant la Journée mondiale du sida le 1 décembre avec l'ensemble de lacommunauté).

3. Démontrer les coûts et les bénéfices pour l'entreprise et les implications en termes de ressources humaines desinitiatives menées contre le VIH/SIDA.

4. Adopter une approche consultative avec toutes les parties intéressées afin que les actions soient correctementorientées.

5. Mettre en place des partenariats avec d'autres entreprises, ONG, organisations gouvernementales etintergouvernementales afin d'apporter les compétences et les connaissances nécessaires sur les problèmes liés auVIH/SIDA et de permettre l'élargissement des actions.

6. Faire appel à des éducateurs/leaders recrutés dans les groupes ciblés pour diffuser les informations d'éducation etde prévention.

7. Utiliser des outils novateurs bon marché pour garantir la durabilité et la reproductibilité des actions.8. Assurer un suivi permanent et analyser l'efficacité des initiatives prises en matière de VIH/SIDA dans l'optique

d'adapter les programmes en conséquence.

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Source : « The Business Response to HIV/AIDS: Impact and Lessons learned », page 30 ; ONUSIDA, Prince of Wales International BusinessLeaders Forum et Global Business Coalition on HIV/AIDS. Genève et Londres, 2000.

Sources de financement : le Programme plurinational de lutte

Le Programme plurinational de lutte contre le VIH/SIDA de la Banque mondiale (MAP) appuie la mise en œuvre destratégies nationales plurisectorielles en matière de VIH/SIDA. Son objectif général est d'étendre rapidement lesprojets VIH/SIDA existants et d'engager de nouveaux partenaires dans le combat contre l'épidémie. À ce jour, le MAPa affecté un milliard de dollars d'aide aux pays africains. Environ la moitié de cette somme devrait aller auxcommunautés, aux organisations non gouvernementales et au secteur privé pour leur permettre de mener à bien lesactions qu'ils ont choisies.

Le MAP est fondé sur des partenariats et comprend un appui au secteur privé. L'utilisation de cet appui doit toutefoisêtre accélérée si l'on veut exploiter tout le potentiel des programmes contre le sida. Dans le secteur privé, les sociétéssont encouragées à concevoir et proposer des actions alignées sur la stratégie nationale et à demander des aidesMAP auprès des agences nationales de lutte contre le sida. La Banque mondiale travaille avec le secteur privé danscertains pays pour stimuler la participation des entreprises. Les premières expériences montrent l'importance d'avoir uncentre de coordination désigné au sein de la communauté des entreprises, des informations propres au pays poursusciter des actions et un commandement fort pour vaincre les résistances et les préjugés.

En octobre 2002, le MAP avait attribué 550 millions de dollars à 16 pays : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun,Cap-Vert, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Ghana, Kenya, Madagascar, Nigéria, Ouganda, République centrafricaine,Sénégal et Sierra Leone. Pour savoir comment soumettre un projet de financement ou suggérer des actions prioritairesqui pourraient étendre les actions menées par votre société, contactez l'office national de lutte contre le sida de votrepays ou consultez le site www.worldbank.org/aids.

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Le Programme

plurinational de lutte

contre le VIH/SIDA

de la Banque

mondiale est fondé

sur des partenariats

et comprend un

appui au secteur

privé.

contre le VIH/SIDA de la Banque mondiale (Le programme MAP)

VIH/SIDAVIH/SIDA

Le sida sur le lieu de travail : exemple de déclaration de politique

NOM DE VOTRE SOCIÉTÉNOM DE

VOTRE SOCIÉTÉ

NOM DE VOTRE SOCIÉTÉNOM DE

VOTRE SOCIÉTÉ

NOMDE VOTRE SOCIÉTÉ

NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ

s'engage à traiter le VIH/SIDA comme les autres maladies et handicaps potentiellementmortels dans le cadre de nos politiques et de nos régimes d'assurance sociale là où ils s'appliquent.

ne pratique aucune discrimination à l'encontre d'une personne qualifiée, en termes de candidatureà un emploi, de recrutement, d'avancement, de renvoi, de rémunération, de formation ou d'autres conditions ouprivilèges d'emploi.

reconnaît qu'un employé atteint du VIH/SIDA ou d'une autre maladie potentiellementmortelle peut souhaiter poursuivre toutes les activités compatibles avec sa maladie, y compris son travail.

apportera un soutien aux employés médicalement aptes à occuper leur emploi et adaptera defaçon raisonnable leurs conditions de travail. Le dossier médical des employés est personnel et sera maintenuconfidentiel.

Tout en étant disposée à accueillir des employés atteints de maladies ou de handicaps potentiellement mortels,reconnaît son obligation de fournir un environnement de travail sans danger à tous ses

employés. est soucieuse de répondre aux préoccupations des collègues de travail etaccordera une place importante à l'éducation des employés. Nous continuerons à nous tenir informés le mieuxpossible sur le VIH/SIDA et communiquerons régulièrement ces informations à notre personnel.

Les personnes atteintes du VIH/SIDA ont accès auxmêmes droits, prestations et opportunités que lespersonnes atteintes d'une autre maladie grave oupotentiellement mortelle.Les pratiques en matière d'emploi sont conformes auxlégislations et réglementations locales et/ou auxpratiques de la société mère si elles sont plusfavorables, le cas échéant.Les pratiques en matière d'emploi sont basées sur lapreuve scientifique et épidémiologique que lespersonnes atteintes du VIH/SIDA ne posent pas derisque de transmission du virus à leurs collègues parde simples contacts sur le lieu de travail.La direction soutient sans équivoque les pratiques nondiscriminatoires en matière d'emploi et lesprogrammes d'éducation ou l'information sur le sida.

Si vous avez des questions ou des interrogations concernant cette politique, veuillez contacter le directeur desressources humaines et de l'administration.

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NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ

NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ

NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ

NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ

NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ

informera ses employésde ses politiques et pratiques dans des termes simples,clairs et dénués d'ambiguïté.

fournira à ses employésdes informations confidentielles, exactes et à jour surla réduction du risque dans leurs vies personnelles.

préservera laconfidentialité des dossiers d'assurance maladie desemployés.Pour éviter des perturbations dans le travail et le rejetd'un employé atteint du VIH/SIDA par ses collègues,

mènera des actionsd'éducation à l'intention de tous ses employés avantque ce type d'incident ne se produise.

n'exige pas de test dedépistage du VIH dans le cadre des examensmédicaux préalables à l'embauche ou pratiqués sur lelieu de travail.

La discrimination sur

le lieu de travail

renforce le rejet dont

sont victimes les

personnes vivant

avec le sida.

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en matière de ressources humaines

Cette politique est adaptée depuis les exemples élaborés par la Fondation Allan Vincent Smith basée à Hamilton (Bermudes). Il conviendrad'adapter votre politique en fonction des besoins de l'environnement de votre société, mais le sens de chaque point ne devra pas être modifié.

Source : « The HIV/AIDS crisis: How are Businesses Responding? » Document de travail préparé pour l'assemblée plénière sur le VIH/SIDA,Forum AGOA, Washington, 30 octobre 2001 (USAID).

Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2

Schéma directeur pour une action VIH/SIDA dans l'entreprise

Sensibilisation, éducation et prévention

Composante duprogramme

Politique en matièrede VIH/SIDA

Outils desensibilisation

Modules deformation

Ciblage et prise encharge des groupesvulnérables et à hautrisque

Groupes dediscussion sur le lieude travail

Éducation par lespairs

Implication despersonnes vivantavec le VIH/SIDA

Distribution depréservatifs

ConseillersVIH/SIDA formés

Services de conseilet dépistagevolontaire du VIH

Prévention de latransmissionverticale (mère-enfant)

Description

Déclaration « publique » dans laquelle la société affirme son engagement vis-à-vis du VIH/SIDA, communiquée en interne et aux tiers.

Affiches, panonceaux, insignes, communiqués sur les panneaux d'affichage,discussions, cassettes vidéo, théâtre, radio, télévision, concours (d'affiches parexemple), manifestations parrainées, messages avec les fiches de paye, articlesdans le journal de l'entreprise, « boîte à questions sur la santé ».

L'éducation au VIH/SIDA est intégrée à la formation de l'entreprise (parexemple : recrutement, accueil des nouveaux employés, éducation sanitaire,réunions sur la sécurité, module pour le personnel d'encadrement).

Les groupes vulnérables (femmes et jeunes) et à haut risque (conducteursroutiers, travailleurs migrants) doivent faire l'objet de programmes d'éducationet de prévention spécifiques.

L'engagement d'un dialogue est une étape importante dans le processuséducatif et des occasions doivent être créées (avec la participation dessyndicats) sur le lieu de travail.

Un dialogue avec des personnes informées est essentiel pour faire comprendrecomment le VIH se propage et l'impact qu'il peut avoir sur les individus. Leratio devrait être de 1 éducateur pour 50 employés.

Impliquer les personnes vivant avec le VIH/SIDA est un moyen efficace derenforcer le processus éducatif, en particulier si elles représentent lacommunauté environnante.

La distribution de préservatifs (masculins et féminins) joue un rôle essentieldans l'éducation et la prévention. Ils doivent être gratuits (ou vendus à prixréduit) et accessibles facilement.

La présence de conseillers formés est une condition préalable pour assurer unappui approprié aux personnes affectées par le VIH/SIDA et pour mettre surpied des services de conseil et de dépistage volontaire du VIH. Les conseillersdoivent être accessibles dans l'entreprise mais des conseillers extérieurspeuvent aussi être invités pour compléter le personnel de la société.

L’accès facile à des services confidentiels et sûrs de conseil et de dépistage duVIH, intégrés aux actions menées par l'entreprise (par exemple : actions decommunication, examens médicaux, prévention). Le test est effectué dans ledispensaire de l'entreprise ou à l'extérieur.

Beaucoup d'enfants contractent le VIH par leur mère avant, pendant ou aprèsla naissance. La société peut mettre en place ou appuyer un programme deprévention utilisant des services de dépistage volontaire et des médicamentsantirétroviraux pour la mère et l'enfant afin d'investir dans la nouvellegénération.

Situation

Projet de politique rédigéOfficiellement adoptéeDiffusée activement et réexaminée si besoin

1 à 5 de ces outils en place6 à 8 de ces outils en placeEntretenus et mis à jour

Module pour les employésPlus un module pour le personneld’encadrementFormations en place

Identification des groupesProgrammes en place pour ces groupesPlus de 50 % formés ou absence avérée de groupesvulnérables/à haut risque

Meneurs de discussion identifiésDiscussion clairement programméeSéances de discussion une fois par mois

Constitution d'un groupeFormation des éducateursÉducation par les pairs en place

Personnes séropositives invitées à des actionsd'éducation

dans les séances de discussionrecrutées comme éducateurs

Distribués dans les dispensairesAccès par distributeurs automatiques payantsAccès gratuit

Au moins un conseiller formé disponibleTout le personnel soignant est forméUne formation continue des conseillers existe

Services disponiblesServices disponibles et activement encouragésServices utilisés par plus de 50 % des employés etétendus à la communauté

Proposé aux employéesProposé aussi aux conjointes des employés80 % des grossesses couvertes

Personnes séropositivesPersonnes séropositives

Progression

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VIH/SIDAVIH/SIDA

Traitement et prise en charge

Progression

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Composante duprogramme

Description

Adoption par l'entreprise et mise en pratique d'une procédure à suivre en casd'exposition au sang ou à d'autres fluides corporels sur le lieu de travail afind'éviter la transmission accidentelle du VIH à l'intérieur de l'entreprise.

Une formation permanente sur le VIH/SIDA et les maladies infectieuses estassurée au personnel soignant et de laboratoire de l'entreprise.

L'apparition du sida peut être sensiblement retardée par la prise desuppléments nutritionnels appropriés favorisant une bonne santé générale et larésistance de l'organisme aux maladies opportunistes.

Les effets d'un affaiblissement du système immunitaire avec l'apparition dusida peuvent être prévenus ou atténués par la prophylaxie et/ou le traitementmédicamenteux d'autres maladies et par une réaction rapide lorsqu'ellessurviennent.

La société envisage et met en place un traitement avec le personnel médicalou en s'associant à d'autres organismes ayant l'expérience de ce type detraitement, afin que la thérapie antirétrovirale (HAART) soit intégrée à lacouverture médicale du VIH pour les employés et éventuellement lespersonnes à leur charge.

Les malades du sida en phase terminale requièrent une prise en chargeparticulière, en centre de soins palliatifs ou à domicile, afin d'aider lespersonnes qui s'en occupent.

Des indicateurs sont utilisés pour suivre les résultats, motiver le personnel, fixerdes objectifs et évaluer les performances. Les informations qualitativescomprennent le niveau général de sensibilisation au VIH/SIDA, mesuré par desquestionnaires ou des études des connaissances, attitudes, pratiques etcomportements (KAPB). Les informations quantitatives comprennent desmesures de productivité, l'absentéisme évité, l'emploi des préservatifs, lesrequêtes de dépistage volontaire...

Les partenaires commerciaux peuvent être encouragés à évaluer leurs risqueset avoir leurs propres programmes. Il est possible, par exemple, d’adopter unsystème d’accréditation des fournisseurs qui appliquent les principes établis.

La Journée mondiale du sida est une occasion unique, chaque année, dedépasser le cadre du lieu de travail et de mettre en avant le programme del'entreprise.

Situation

Projet de procédure rédigéOfficiellement adoptéeAppliquée

Quelques personnes forméesTout le personnel soignant a suivi une formationFormation continue

Conseils en nutrition disponiblesProgramme ciblé sur les employés affectésDistribution de suppléments gratuits

Projet de protocole de traitement rédigéTraitement disponible pour certaines maladiesTraitement et prophylaxie disponibles

Étude de faisabilitéProposé à certains employés à titre d'essaiProposé à tous les employés

Soins à domicile en préparationProposés à plus de 20 % des malades en phase terminaleProposés à plus de 50 % des malades en phase terminale

Méthode d'évaluation identifiéeDonnées qualitatives utilisées pour mesurer l'efficacitédu programmeDonnées qualitatives et quantitatives utilisées pourmesurer l'efficacité et ajustements

Diffusion d'informations sur le programmeRéunions de sensibilisation/éducation communesSystème d'agrément pour les principaux fournisseurs

CommémorationActivités ouvertes aux familles des employés et à lacommunautéActivités aussi ouvertes aux fournisseurs/prestataires deservices

Suivi et valorisation du programme

Ce schéma directeur contient une liste d'actions pouvant être mises en place dans le secteur privé. Les colonnes « Situation » et « Progression » permettent aux entreprises de sefixer des objectifs et d'évaluer leurs progrès.

Source : Unilever, Groupe de travail du PIA sur le VIH/SIDA et « La SFI contre le sida ».

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VIH, hygiène etsécurité du travail

Formation dupersonnel soignant

Programmenutritionnel

Maladiesopportunistes,tuberculose, MST

Traitementantirétroviral

Soins à domicile

Suivi desperformances

Promotion auprès desclients, fournisseurs etautres partenairescommerciaux

Commémoration de laJournée mondiale dusida le 1 décembreer

Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2

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Le but de cette série de est de partager des informations sur la manière dont les entreprises du secteur privé abordent un certain nombre de questions environnementales et sociales.Le présent donne des indications et des exemples de méthodes employées avec succès par les entreprises pour s'attaquer aux problèmes du VIH/SIDA sur le lieu de travail. La SFI n'apas financé les projets des sociétés mentionnés dans le présent . Certaines des informations qui y figurent proviennent de sources accessibles au public, par exemple de sites web desociétés. La SFI n'a pas contrôlé la véracité de ces informations, ni les pratiques des entreprises.

La publication de ce ne signifie pas que la SFI exigera des projets qu'elle finance et qu'ils comportent un volet de lutte contre le VIH/SIDA ou qu'ils intègrent une partie ou la totalité desactions décrites dans ce Au contraire, toute question relative à un projet financé par la SFI sera étudiée et traitée en fonction des circonstances propres au projet.

Cahiers pratiquesCahier pratique

Cahier pratique

Cahier pratiqueCahier pratique.

Avertissement

Ces recueils de bonnes pratiques sont disponibles à l'adressehttp://publications.worldbank.org/ecommerce

DOING BETTER BUSINESS THROUGHEFFECTIVE PUBLIC CONSULTATION:A GOOD PRACTICE MANUAL

Un ouvrage qui fournit une aide pratique auxclients de la SFI et au secteur privé pourplanifier et mettre en œuvre des consultationspubliques. Le manuel propose des conseils

sur la façon de gérer les attentesdes communautés locales,d'adapter la consultation à un

contexte de secteur privé etd'encourager la consultation entre les

sociétés et les acteurs locaux pendanttoute la durée d'un projet.

(existe en français sous le titre : AMÉLIORERLES PROJETS ET LEURS RÉSULTATS PAR LA

CONSULTATION ET L'INFORMATION DUPUBLIC : GUIDE OPÉRATIONNEL)

Un ouvrage destiné aux clients de la SFI et au secteur privé, qui fait office de guide deréférence pour mettre en place des programmes efficaces de développementcommunautaire. Il présente également trois études de cas approfondies montrantdifférentes manières de développer des communautés de façon innovante et performanteet pas seulement à titre accessoire.

Un recueil de bonnes pratiques destiné aux clients de la SFI et aux sociétés du secteurprivé afin de les aider à élaborer et mettre en œuvre des plans de . Ce guidese fonde sur l'expérience de réinstallation collective acquise par le personnel de la SFI àl'occasion d'investissements de la SFI ayant donné lieu à l'application de la politique duGroupe de la Banque mondiale en matière de réinstallation involontaire. Il conduit lelecteur pas à pas tout au long de la procédure de planification de la réinstallation etcomprend des outils pratiques tels que listes de contrôle, modèles de questionnaires etschémas de suivi.

Premier d'une nouvelle série de publications du CES, ce Cahier pratique offre un point devue unique du secteur privé sur les formes nocives du travail des enfants. Il vise à partagerles apprentissages et les expériences des entreprises en donnant aux sociétés un ensemblede bonnes pratiques élémentaires que d'autres entreprises ont appliquées avec succèspour gérer les risques associés au travail des enfants sur leurs propres sites et sur ceux deleurs distributeurs et fournisseurs.

74 pages | © 1999 SFI |ISBN 0-8213-4312-4 | USD 25,00

INVESTING IN PEOPLE: SUSTAININGCOMMUNITIES THROUGH IMPROVED

BUSINESS PRACTICE

90 pages | © 2000 SFI | ISBN 0-8213-4891-4 | USD 25,00

HANDBOOK FOR PREPARING A RESETTLEMENT ACTION PLAN

100 pages | © 2002 SFI | ISBN 0-8213-5153-2 | USD 25,00

GOOD PRACTICE NOTE: Addressing Child Labor in the Workplace andSupply Chain (juin 2002)

réinstallation

Pour plus d'informations ou pour obtenir l'une de ces publications, appelez le202-458-5000, envoyez une télécopie au 202-522-1500 ou un courrierélectronique à [email protected].

Références utiles

Workplace HIV/AIDS Programs: An ActionGuide for Managers, publié par

. FHI travailleavec des entreprises sur la prévention et lagestion du VIH/SIDA dans plus de 60 pays.

est leProgramme commun des Nations Unies sur leVIH/SIDA auquel participent plusieursagences des Nations Unies, le BIT, l'OMS et laBanque mondiale. Le site web propose despublications et des liens, notamment un guiderécent à l'intention des employeurs, rédigé encoopération avec par l'Organisationinternationale des employeurs.

maintient à jour une base dedonnées des politiques en matière deVIH/SIDA incluant la plupart des politiquesnationales connues en matière de VIH/SIDA.Pour avoir des informations sur la politiquemenée par les pouvoirs publics contre leVIH/SIDA dans la zone de présence de votreentreprise, consultez le site web suivant :

a une page web« Business Tools » qui présente des études decas et des exemples des bonnes pratiquesdans les entreprises, ainsi qu'un répertoire decontacts.

a compilé une page web de liensvers des ressources externes ayant rapportavec le lieu de travail.

, unconsortium de sociétés basées aux États-Uniset opérant en Afrique, a publié un rapport deson groupe de travail sur le VIH/SIDA quiprésente des études de cas et des bonnespratiques en matière d'élaboration et de miseen œuvre de programmes d'action.

propose des pratiques, des études de cas etdes contacts utiles avec des ONG et lesecteur privé dans un grand nombre de paysd'Asie.

FamilyHealth International (FHI)

ONUSIDA (www.unaids.org)

Le projet POLICY de Futures GroupInternational

La du Foruméconomique mondial

La Global Business Coalition onHIV/AIDS

Le Corporate Council on Africa

L'Asia Business Coalition on AIDS

Global Health Initiative

http://www.fhi.org

http://www.ioe-emp.org

http://209.27.118.7

Http://www.weforum.org

http://www.businessfightsaids.org

http://www.africacncl.org

http://www.abconaids.org

Remerciements

« Le VIH/SIDA sur le lieu de travail » est ledeuxième d'une série de Cahiers pratiquesrédigés par le Département dudéveloppement environnemental et social(CES) de la Société financièreinternationale afin de favoriserl'apprentissage et le partage de bonnespratiques parmi les clients de la SFI et dansl'ensemble du secteur privé. Il a été réaliséen partenariat avec le programme « La SFIcontre le sida » qui apporte une assistanceaux clients de la SFI par des actions desensibilisation sur les risques quereprésente l’épidémie pour le secteur privéet par la fourniture d’outils, de conseils etde contacts pour établir des programmesd’action. Sabine Durier est laCoordinatrice de ce programme.

Ce Cahier pratique a été rédigé sous lesauspices du Groupe de développement deCES par une équipe dirigée par DebraSequeira et comprenant Sabine Durier,Harry Pastuszek et Diana Baird. Lamaquette et la mise en page sont deVanessa Manuel assistée de MariaGallegos. La présente version française aété éditée par Sabine Durier et VlasiosTigkarakis.

Remerciements à Imoni Akpofure, WilliamBulmer, Merunisha Ahmid, Desmond Doddet Claire Medina, de la SFI, pour leurscontributions pendant les différentesphases de la rédaction. Ce Cahier pratiquea également bénéficié d'une période deconsultation publique durant laquelle desobservations utiles ont été formulées pardes personnes extérieures, à savoir : StevenPhillips (ExxonMobil), Gina Dallabetta, BillRau et Steve Taravella (Family HealthInternational), Keith Hansen, Kate Kuper,Elizabeth Ashbourne et Waafas Ofosu-Amaah (Banque mondiale), Barbara Addy(Deloitte), Tim Meinke et Mary Jordan(USAID), Julian Stanning (Unilever),Stefaan van der Borght (Heineken), AbigailJones et Alisdair Gray (Secrétariat du PIAc/o CS), Stephen Davis (ConGo Group) etSydney Rosen (Université de Boston).

Les photographies des pages 8, 15 et 18sont reproduites avec l'aimable autorisationde World Vision. Copyright 2001 WorldVision, Inc. Tous droits réservés.1-888-5116598.

Imprimé sur papier recyclé