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Iulian Boldea, Dumitru-Mircea Buda (Editors) CONVERGENT DISCOURSES. Exploring the Contexts of Communication Arhipelag XXI Press, Tîrgu Mureș, 2016 ISBN: 978-606-8624-17-4 Section: Literature
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Le rôle de l’adjectif-épithète dans l’art des descriptions de Balzac dans le roman Eugénie Grandet
Mihaela-Claudia Racu
PhD, University of Craiova
Résumé: L'adjectif épithète prouve l'originalité des éléments décrits par Balzac dans le roman
Eugénie Grandet (par exemple, la rue-obscure, étroite, tortueuse, sonore et paisible; les
habitations- trois fois séculaires, durables, originales; les poutres sont énormes; les murs-
fragiles). L'adjectif-épithète est sobre, descriptif, n'essaye pas imposer un sentiment de
l'auteur, ce qui prouve l'intention de Balzac de n'ajouter rien au realisme de l'image. Comme
Philippe Hamon notait lui même la description réalisée avec de tels adjectif -éphitètes -
lesquels il les dénomme vaste stock lexical spécialisé - a comme but produire contre le lecteur
l'effet de réel.
Mots clé: adjectif-épithète, description, réalisme objectif.
Le principal but de Balzac a été celui de se rapporter à la réalité, ainsi que l’écrivain
mentionne dans ses pages de sa vocation d’obsever, d’enregistrer et de reproduire la réalité,
aussi que de ce qu’il nommait “le deuxième vu”, le don de voir ce qui reste invisible pour la
plupart des hommes. Les personnages qu’il crée, les intrigues qu’il construit, les lieux qu’il
décrit, tout cela, s’ils ne sont pas vrais, ils auraient pu être. C’est lui qui voit tout, qui sait tout,
qui raconte tout, parce que son objectif de construire “le roman absolu” ne peut être réalisé que
dans une seule manière: la pénétration jusqu’au noyau, le déchiffrage de la nature des choses
en tenant compte de tout ce qui peut concourir à ce but.
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La première description du roman Eugénie Grandet est celle qui désigne le cadre de
l’action. Le narrateur esquisse la biographie de Grandet, avec toutes les bonnes pates de celui,
et on peut observer que toute l’existence du vielle homme s’est passé à Saumur. C’est aussi la
situation de sa femme et de sa fille. S’ils doivent résoudre n’importe quel problème en autre
part, par exemple à Paris, ils le font par les intermédiaires. Les événements qui se passent au
dehors de la ville sont assez rares: les aventures exotiques de Charles, les transactions de Des
Grassins à Paris etc. Les moyens utilisés pour la réalisation de cette description sont ceux
traditionnels: l’énumération des éléments du décor et la présence des éphitètes.
On doit observer le grand numero de détails, des éléments appartenants spécialement
aux domaines de l’architecture et du commerce, et la longueur de cette liste est la preuve des
connaissances de spécialité de l’écrivain. Les termes techniques de la sphère de l’architecture
et des constructions sont: chateau, maison, palais, hotel, creneaux, faisceau, poutre, mur, toit
(en charpente), chevron, fenêtre, encadrement, porte, gros clou, rez-de-chaussé, pour les
habitations; échoppes, boutiques, magasins, atéliers, salles, façades, vitrines, vitrage, volets,
coupoles, plancher, petit mur, barreau en fer vissé, tout cela en liaison avec les espaces
commerciaux.
Les bâtiments sont parés par les décorations, que le romancier nous présente en détails:
bas-reliefs, sculpture, des raies bleues (d’ardoise), des hiéroglyphes de famille, les insignes de
la noblesse (pour les habitations), des ornements zero (sans ornements) en ce qui concerne les
constructions fonctionnelles (les boutiques, les magasins). La liste de mots qui paraissent
extraits d’un dictionnaire technique pour les constructeurs est longue, mais seuls deux mots
paraissent isolés dans le contexte: des roses et des oeillets. Ces deux mots représentent le
symbole de la sensibilité feminine dans ce tableau bourgeois. Pour prouver l’originalité qui
recommande ce quartier de Saumur il est nécessaire d’énumérer les adjectifs-épithètes attachés
à chacun des détails mentionnés. La rue est: obscure, étroite, tortueuse, sonore et paisible, par
le calme de ses maisons. Les logements – trois fois séculaires, durables, originaux, des maisons
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peu solides à coté des hotels. Les poutres sont énormes, pour assurer la durabilité des maisons,
malgré le fait que les murs sont fragils. Les basoréliefs sont noirs, les extremités des poutres
ont des figures bizarres, les sculptures qui ornent les encadrements des fenêtres sont fragiles et
à peine se distinguent-elles. Les boutiques sont d’une naive simplité, leur salles sont sont basses,
profondes et obscures, les portes sont vérouillées rudimentairement, elles ont des volets solides
et des éparts en fer vissés.
On doit remarquer la sobrité des adjectifs-épithètes, purement et simplement
descriptives, elles n’essaient imposer dans aucune manière un sentiment de l’auteur, ce qui
prouve l’intention de Balzac de rien ajouter au réalisme de l’image. Philippe Hamon dans son
travail “Introduction dans l’analyse de la description” souligne le fait que la description fondée
sur cette forme de liste, réalisée à l’aide d’un vaste stock lexical spécialisé, a comme but de
produire au lecteur “l’effet de réel”.
Le tableau vif du quartier est formé des hommes comme: vignerons, propriétaires,
commerçants de bois scié, tonneliers, aubergistes, marins, commerçants, des maîtresses de
maison. L’adjectif-épithète unique qui les caractérise est indiscret, qui n’appartient au
romancier, mais qui est une sorte de surnom pour les habitant de la ville Saumur, surnome
donné par les hommes d’autres régions. C’est une caractérisation qui prouve l’appartenence de
toutes les espèces sociales au même regne.
Les objectis de cette première description sont nombreux: Balzac prouve sa compétence
dans le domaine de l’architecture et des constructions, il gagne la confiance du lecteur, qui croit
dans la vérosimilité de l’espace décrit, par la richesse de la terminologie. Du point de vue
narratif, Balzac a esquissé le cadre social où l’action se déroule, en présentant en même temps
l’âme de la ville et aussi l’âme des habitants de la ville, ceux deux en se trouvant en étroite
liaison.
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Balzac reste toujours fidèle à son principe de tracer le cadre exacte dans lequel l’action
de son roman se déroule. Apres avoir peintu l’image de la ville Saumur, Balzac continue en
faisant la description de la ville du vieux Grandet. La présentation de cet habit est réalisée en
différents moments, à fur et à mesure que les details descriptifs deviennent nécessaires dans
l’économie du texte. Le premier moment est celui de la description de la Grande Rue de la ville.
On se rappelle de trois modèles de constructions, parmi lesquels les “hotels” en pierre et en
même temps nous avons cette sensation de mélancolie provoquée par l’air de désert des ruines
de la vieille forteresse. La porte de la maison est cachée au milieu d’un creux ténébreux. Cette
porte, en chêne massive, est surmontée par un voûte et encadrée par deux piliers. Au dessus de
la voûte on peut voir un basorélief, ornement commun à toutes les maisons de Saumur, aux
figures usées et noircies par les années, la végétation sur la bande. Malgré sa massiveté, la porte
est elle aussi une victime de la passée des années. Voilée, fumée, sillonnée de fissures, la porte
est fortement taraudée en gros clous. Au fond d’un couloir voûté, ténébreux et verdâtre, on peut
voir quelques marches effritées qui montent vers un jardin. Celui est clôturé par des murs gros
et mouillés surlequels des groups d’arbres touffus viennent bien. Ces murs ont appartenu aux
vieux remparts de la ville Saumur et ils soutiennent aussi les jardins des autres villes de la même
rue.
La maison de Grandet, comme la majorité des villes de ce quartier, a un rez-de-chaussé
et deux étages qui ont chacun son importance dans le déroulement de l’action. Les anniversaires
de la famille aussi que les affaires faites par Grandet ont lieu au rez-de-chaussée, dans la salle.
Le mot salle est souligné dans le texte original, en parlant d’un régionalisme mais aussi pour sa
grande importance dans le roman. C’est pourquoi on lira une description détaillée de la salle,
dont les fenêtres (deux) donnent vers la rue. La chambre est parquetée avec de plancher,
enveloppée avec des panneaux gris aux moulures archi-vieux, et le plafond, construit des
poutres apparents, est peintu en la même couleur grise. Le mobilier n’est pas riche: quelques
chaises, de forme très vieille, tapissées avec des épisodes de La Fontaine, très usées, ainsi que
les dessins étaient diificillement à reconnaitre, une vieille table de jeu, un fauteuil de pailles, un
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petit fauteuil, de la jeune Eugénie, et une table à travail. Deux tableaux suspendus sur les murs
semblent représenter les aïeux de Grandet.
Le seul détail qui est en désaccord avec l’austérité de la chambre est représenté par le
somptueux décor des rideaux qui garnissaient les fenêtres, mais ceux-ci avaient été achetés en
même temps avec la maison et ils avaient été inclus dans le prix. La première description de la
maison de Grandet s’arrête à la salle de rez-du-chaussée. En fait, c’est suffisant, parce que cette
chambre abritera les premières scènes du roman: le jeu de cartes avec les familles Des Crochot
et Des Grassin aussi que la rentrée du Charle, le cousin de Paris. Le lecteur connaîtra les autres
détails architectoniques exactement dans le moment où ils deviendront nécessaires. Ça passera
quand les personnages montront à dormir- l’auteur les précédera pour peintre les nouveaux
décors.
Premièrement c’est un couloir qui porte de la salle vers la cuisine. Une porte double
donne vers l’escalier, qui est très dégradé et il a besoin de réparations. Au premier étage il y a
trois portes sans encadrements, rouges, décorées avec des rails en fer fixés en vis. Une des
portes, celle du bureau de Grandet, est murée, la pièce n’étant accessible que par la chambre du
Grandet. La fenetre du bureau, orientée vers la cour, est défendue du déhors par des immenses
bareaux de fer. Ici on trouve les actes de Grandet et aussi l’or, qu’il tient pour son plaisir de le
carésser, de le couver, de le gâter. La clé de la cassette respective se trouve toujours au maitre
de la maison.
Le deuxième et aussi le dernier étage de la maison, en fait une mansarde, sera décrit à
la fin de ce tableau. A ce niveau on ne trouve qu’une seule chambre assise au-dessus de celle
occupée par Grandet. Tapissée avec une sorte de papier qui irait plus dans une taverne, ce
chambre apparaît dans le roman en même temps avec Charles et pour Charles et son aspect a le
don de surprendre le jeune dandy venu à Paris, en étant complèment différent de ce qu’il était
habitué à voir.
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Il est nécessaire à souligner l’originalité de la description. Balzac dit lui même que le
but de ses descriptions est celui de tracer avec exactitude le cadre de ses romans, pour
convaincre le lecteur du caractère réaliste de son oeuvre, mais, en même temps, le moyen dans
lequel un personnage vit parle de la personnalité du personnage respectif. “Heureux ou
malheureux, l’homme prête quelque chose de sa physionomie même au moindre des objets avec
lesquels il vit” dit Balzac quelque part. C’est pourquoi chaque pièce, chaque meuble, chaque
objet utilisé par un personnage balzacien est décrit à l’aide d’un épithète, au moins, qui
l’individualise.
Pour analiser ce qui Philippe Hamon nomme “texte descriptif”, on doit commencer avec
ce contexte où il se trouve. Premièrement, on trouve le tableau de la ville Saumur, avec de
nombreux détails appartenants au style architectonique des maisons et avec un message qui
dévoile le caractère des habitants. À l’aide d’une flèche, le lecteur est ramené devant la maison
qui sera la principale scène de l’action du roman. Puis, par une biographie et un portrait du
vieux tonnelier, le lecteur est préparé pour regarder en se redréssant le rideau de devant l’image
du habit.
La curiosité du lecteur est successivement piquée. Le portrait du personnage, la liste de
ses habitudes et même cette syntagme mystérieuse – seulement six habitants avaient la
permission d’entrer dans sa ville – inspire au lecteur le désir de connaître tout ce qui est interdit
aux mortels de la ville. Mais pour celui qui ne comprend pas la vraie valeur de cet élément dans
l’économie du roman, l’auteur souligne, avant de tirer la clé: ”Maintenant il est facile à
comprendre le sens de ces mots: la maison du monsieur Grandet” donc, comme dansLa
Surprise de Haydn, si tu, le lecteur, n’as pas compris, réveille-toi et reprends le texte dès
commencement, et dans ce moment là tu comprendras l’importance de cette construction.
L’aspect exterieur est négligé parce que cette maison s’inscrit à coté des autres dans le style
architectonique de la ville.
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On doit préciser deux détails qui donnent à cet habit une note propre, parcequ’il est situé
au haut de la ville et il est abrité par les ruines des remparts. D’ici se détache une conotation
souhaitée par le romancier: au début on apprend que la ville est dominé par le château du haut
de la ville. Si la maison est elle aussi située dans ce haut quartier, ça signifie qu’elle aussi
domine la ville, ce qui nous fait penser à la position importante du propriétaire dans la société
locale. Puis, le mot maison est accompagné d’éphitètes qui dénottent la sobriété, même
l’austerité: décolorée, froide, muette.
En conclusion, il est nécessaire de faire un inventaire des termes linguistiques
spécialisés et des figures de langue. Premièrement, des éléments des constructions: maison,
murs, piliers, voûte, arc, maçonnerie, portail, bande, porte (double), (système de) gros clous,
bareaux, barres, marteau, Jacquemart, bague. Les termes sont, généralement, neutres; à noter
l’apparition de quelques synonimes, procédé stylistiques qui aide l’écrivain éviter une répétition
monotone et offrir une autre variante, explicative, pour un mot plus rare ou trop spécialisé. Pour
n’oublier l’archaisme Jacquemart, mot aussi vieux que l’objet qu’il désigne. Cette succession
de termes techniques a vers le lecteur l’effet de réel suivi par l’écrivain et, en même temps,
l’apparition de la syntagme “architecture française” dans ce contexte double la conviction que
le habit, malgré le fait qu’il est très vieille, est le résultat du travail des quelques spécialistes, ce
qui représente une garantie pour la qualité de la construction.
Les figures de style sont ici les éphitètes-adjectifs et les comparaison (les seules figures
de style présentes dans la description de la ville Saumur étaient les éphitètes, généralement
sobres et avec une conotation neutre) par lesquelles l’écrivain exprime son propre point de vue.
La ville est froide, décolorée, muette, integrée dans l’impression générale de mélancolie que la
ville dégage, au silence et à son caractère de désert. Les adjectifs froide et décolorée provoque
un récul du lecteur, plus qu’il trouve puis le mot ruines.
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En lisant le roman entièrement, le lecteur apprendra que les personnages ne quiterront
cette ville qu’après la mort, ni Eugénie ne peut rompre ces chaînes. En même temps, la prison
suppose l’austerité de ceux d’intérieur, détail explicité aussi dans le texte.
BIBLIOGRAPHIE
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I. Negoiţescu, Editura Polirom, 2000
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Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, Moş Goriot, traducere de Cezar Petrescu, studiu
introductiv si note finale de Micaela Slăvescu, Colecţia Lyceum, Editura Tineretului, Bucuresti,
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Philippe Hamon, Un discours contraint, apud Littérature et réalité, volum coordonat de
Roland Barthes, Point (Seuil), 1982.
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George Lukacs, Balzac et le réalisme français, traduit de l’allemand par Paul Laveau,
Petite collection F.Maspero, Paris, 1967.