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Le mouvement légionnaire - histoire et historiographie Gheorghe Buzatu La naissance et l'évolution du mouvement d'extrême-droite, connu sous le nom de légionnaire, jusqu'à la veille de la deuxième guerre mondiale ont fait l'objet d'une riche littérature à l'époque même de ces événements. La presse légionnaire et celle qui s'inscrivait dans le sillage de l'idéologie promue par l'un des chefs du mouvement, Corneliu Zelea Codreanu (“Pământ strămoşesc”, “Axa”, “Cuvântul”, “Buna Vestire”, “Sfarmă-Piatră”, “Porunca Vremii”, “Vremea” etc.) a surpris les événements au jour le jour, alors que les ouvrages monographiques, les mémoires, les écrits idéologiques et autres recueils de documents, publiés notamment pendant la seconde partie des années '30 1 , ont représenté, malgré le caractère hagiographique et différencié de bien d'entre eux, les premières contributions concrètes au domaine qui nous intéresse. Il faut citer tout d'abord les 41

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Le mouvement légionnaire - histoire et historiographie

Gheorghe Buzatu

La naissance et l'évolution du mouvement d'extrême-droite, connu sous le nom de légionnaire, jusqu'à la veille de la deuxième guerre mondiale ont fait l'objet d'une riche littérature à l'époque même de ces événements. La presse légionnaire et celle qui s'inscrivait dans le sillage de l'idéologie promue par l'un des chefs du mouvement, Corneliu Zelea Codreanu (“Pământ strămoşesc”, “Axa”, “Cuvântul”, “Buna Vestire”, “Sfarmă-Piatră”, “Porunca Vremii”, “Vremea” etc.) a surpris les événements au jour le jour, alors que les ouvrages monographiques, les mémoires, les écrits idéologiques et autres recueils de documents, publiés notamment pendant la seconde partie des années '301, ont représenté, malgré le caractère hagiographique et différencié de bien d'entre eux, les premières contributions concrètes au domaine qui nous intéresse. Il faut citer tout d'abord les ouvrages qui étaient à la fois des mémoires et des écrits idéologiques, dus aux leaders incontestés du mouvement légionnaire, Corneliu Zelea Codreanu (1899-1938) et Ion Mota (1902-1937): Pentru Legionari (Aux légionnaires), tome Ier2 et Cranii de lemn (Les Crânes de bois)3. Ainsi qu'il a été remarqué à l'époque4, les deux ouvrages, qui relataient des événements confirmés par la suite dans Cronologia legionară (Chronologie du mouvement légionnaire) rédigée en 1940, eurent un impact important sur le Mouvement Légionnaire. Ce n'est pas par hasard qu'elles étaient considérés comme le catéchisme des jeunesses légionnaires5. Le nom de Corneliu Zelea Codreanu parut sur plusieurs éditiones de Circulările Căpitanului, 1934-1937 (Les Circulaires du Capitaine)6 et de Cărticica şefului de cuib (Le petit livre du chef de nid)7, alors que celui de Ion Moţa figurait sur la couverture du Testament, qui connut lui aussi plusieurs éditiones. En règle générale, les ouvrages considérés comme doctrinaires étaient prépondérants: Ce este şi ce vrea Mişcarea Legionară (Le Mouvement Légionnaire: ce qu'il est, ce qu'il veut; Ion Banea, plusieurs

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éditiones); Rânduri către generaţia noastră (À notre génération; Ion Banea, 1940); Stil legionar (Le Style légionnaire; Ernest Bernea, plusieurs éditiones, 1937-1940); Românul de mâine şi cum suntem (Le Roumain de demain et ce que nous sommes; Alexandru Cantacuzino, plusieurs éditiones, 1935-1940); Crez de generaţie (Le credo d'une génération; Vasile Marin8, plusieurs éditiones); Revoluţia fascistă (La Révolution fasciste; Doru Belimace, plusieurs éditiones)9. Plusieurs ouvrages abordaient des aspects concrets des activités du mouvement légionnaire : România legionară şi Axa (La Roumanie légionnaire et l'Axe; Horia M. Cosmovici, 1940); Mişcarea Legionară şi muncitorimea (Le Mouvement Légionnaire et les ouvriers; Traian Herseni, 1940); Biserica şi Mişcarea Legionară (L'Église et le Mouvement Légionnaire; Pr Ilie I. Imbrescu, 1940) ou bien Între lumea legionară şi lumea comunistă (Entre le monde légionnaire et le monde communiste; Alexandru Cantacuzino, plusieurs éditiones). À notre avis, le modèle parfait de la littérature hagiographique est dû à Ion Banea et à son livre Căpitanul (Le Capitaine)10, dont nous citons: “... Le Capitaine! C'est une borne; une frontière. Une épée séparant deux mondes. Un monde ancien, qu'il affronte vaillamment, pour le détruire; et un autre nouveau, qu'il crée, à qui il donne vie et qu'il appelle à la lumière. Sa figure sur la toile de fond du mouvement national, depuis la guerre, semble une ligne de feu, qui se place au centre de tous les grandes événements. Il fut le chef et l'animateur...”11.

Aux confins des années '30 et '40, l'évolution générale de la situation en Europe, sous la coupe des succès de l'Allemagne et de l'Italie, la destinée de Corneliu Zelea Codreanu, l'évolution du Mouvement Légionnaire entre 1938 et 1940-1941, lorsqu'il fut au pouvoir, ont intéressé de larges milieux à l'étranger, ce qui explique bien la parution de toute une suite d'ouvrages consacrés notamment à Corneliu Zelea Codreanu ou à l'histoire du mouvement légionnaire12. Quelques-uns des ouvrages cités, tel celui de l'Italien Lorenzo Baracchi Tua, ont été traduits en roumain13.

Ces ouvrages, figurant sur une liste qui est loin d'être close, font connaître au lecteur les grands moments qui peuvent éclaircir les prémisses, les origines et l'histoire du Mouvement Légionnaire dans un premier temps (1927-1938/39). Il faut signaler là l'absence des recherches dans les archives (publiques ou privées) chez les auteurs cités, naturelle, à notre sens, à l'époque en question. Néanmoins, la valeur ou la priorité de certaines informations ne saurait être mise en cause pour ce qui concerne, par exemple, la situation à Jassy en 1919-1920 et l'engagement de Corneliu Zelea Codreanu dans le mouvement nationaliste, anticommuniste et anti-sémite14, la naissance de la “Ligue de la Défense nationale-chrétienne” 15, le

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départ de Corneliu Zelea Codreanu et de ses adeptes de cette ligue et leur séparation de A.C. Cuza, les “parents dénaturés” des jeunes légionnaires16, la naissance et l'affirmation de la “génération de 1922”17, l'assassinat du préfet de police Manciu18, la création de la Légion de l'Archange Michel,19

le développement des activités de la Légion pendant la crise économique de 1929-193320, la création, en 1930, de la structure politique de la Légion - la Garde de Fer21, puis du Sénat légionnaire22, le but déclaré par la Garde dans un premier temps-organiser la lutte contre “le bolchevisme en Roumanie”23; la première interdiction de la Garde, en janvier 1931, sur un ordre du ministre de l'Intérieur Ion Mihalache, la création du “Groupe Corneliu Zelea Codreanu”, la première participation aux élections parlementaires, en juin 1931, l'échec, suivi des succès, en août 1931, dans le département de Neamtz (Corneliu Zelea Codreanu) et, en avril 1932, dans le département de Tutova (Ion Zelea Codreanu)24; la deuxième interdiction de la Garde de Fer, en avril 1932, imposée par le gouvernement Iorga-Argetoianu, la participation aux législatives en juillet 1932, couronnée de succès (plus de 73 000 voix et cinq mandats à la Chambre basse)25, la nouvelle montée de la Garde en 1932-1933 et sa troisième et dernière interdiction, en décembre 1933, aux termes d'un Journal du Conseil des Ministres que présidait I.G. Duca26, l'assassinat de I.G. Duca, le procès des assassins (1934) et la recréation de la structure politique du Mouvement Légionnaire, le Parti Totul pentru Ţară (Tout pour le Pays, 1934-1935), sous la conduite du général Cantacuzino, surnommé “le Garde-frontière.”27

Les événements marquant la fin de la première phase de l'histoire du Mouvement Légionnaire (la grande prise aux masses en 1934-1937, le pacte avec les partis national-paysan, national-libéral de Gheorghe Brătianu, juif et avec le groupe de C. Argetoianu, à partir de novembre 1937, le succès aux élections du 20 décembre 1937, l'instauration de la dictature du roi Carol II, l'autodissolution du Parti Tout pour le Pays, l'arrestation de Corneliu Zelea Codreanu, le premier procès intenté au Capitaine, pour avoir diffamé Nicolae Iorga, le deuxième procès en mai 1938, la condamnation et la réclusion aux prisons de Jilava, puis de Râmnicu-Sărat, l'assassinat du Capitaine et de ses camarades dans la nuit du 29 au 30 novembre 1938, les tourmentes au sein du Mouvement Légionnaire et la lutte pour le pouvoir en 1938-1939, l'installation de Horia Sima à la tête du Mouvement Légionnaire), puis, en succession directe, les événements spécifiques à la deuxième phase, couvrant la période de la conflagration, de 1939 à 1945 (la première vague de l'exil légionnaire en Allemagne, en 1939-1940, l'assassinat du Premier ministre Armand Călinescu et les répressions déclenchées par le gouvernement du général Gheorghe Argeşanu, pendant la

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dictature royale, les bases de la réconciliation entre Horia Sima et le roi Carol II, la présence des légionnaires dans le gouvernement Gigurtu en juillet 1940, la proclamation de l'État national-légionnaire le 14 septembre 1940, le gouvernement Ion Antonescu-Horia Sima, constamment sapé par les conflits entre les deux hommes, la rébellion légionnaire en janvier 1941, la répression déclenchée par Ion Antonescu, la deuxième vague de l'émigration légionnaire en Allemagne, de 1941 à 1945, le gouvernement de Horia Sima à Vienne, en 1944-1945), tout ceci a été raconté en détail après la fin de la guerre mondiale par les légionnaires qui avaient choisi de s'exiler en Occident. La littérature légionnaire de l'exil des années 1945 à 1989, reposant cette fois sur des sources inédites, que rehaussaient des impressions vécues ou recueillies, demeure inégale, mais l'important, c'est l'approche de la problématique, selon que les auteurs (mémorialistes, exégètes, idéologues ou éditeurs) se soient situés du côté de Horia Sima ou bien dans le camp adverse. Les premiers avaient embrassé l'idée que Horia Sima avait continué et développé les activités du Capitaine, alors que les autres voyaient en la personne de Horia Sima quelqu'un qui avait manqué aux commandements établis par Corneliu Zelea Codreanu et plus encore, l'assassin moral de ce dernier et le premier responsable de tous les maux qui s'étaient abattus sur le long exil légionnaire de l'après-guerre. Nous allons évoquer certains livres dont l'analyse critique corroborée à d'autres sources, à la recherche dans les archives et aux études spécialisées couvrant l'époque contemporaine de la Roumanie, permet d'élaborer la première histoire fiable du Mouvement Légionnaire. Autant que nous sachions, le premier à s'être penché, en 1950-1951,28 sur le passé légionnaire, c'est le Père Ştefan Palaghiţă, avec sa Garda de Fier spre reînvierea României (La Garde de Fer et la résurrection de la Roumanie), qui vient d'être rééditée à Bucarest, par les soins de Al.V. Diţă et Dan Zamfirescu.29 L'auteur, qui trouva sa fin dans des conditions douteuses, a bien le mérite de nous avoir offert un texte foisonnant de détails inédits et d'informations précises, depuis la biographie de Corneliu Zelea Codreanu et l'explication de la doctrine légionnaire,30

passant par les moments 1920, 1923, 1924, 1930, 1932, 1933 et après 1934, considérés, selon les préceptes du Livre du chef de nid, comme relevant de l'époque où les légionnaires avaient franchi “la Montagne de la tourmente”,31 pour entrer ensuite dans la “forêt aux fauves”, en l'occurence les années 1938 à 1941, dominées par les trois personnages néfastes qui, selon l'auteur, avaient mis à l'épreuve le Mouvement Légionnaire:32 Carol II, Horia Sima et le général Ion Antonescu.33 Ştefan Palaghiţă est le premier historiographe légionnaire à avoir fait état des conflits nés au début de la deuxième guerre mondiale et aggravés pendant l'exil en Allemagne (1941-

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1945) entre Horia Sima et ses adeptes, d'une part, et, d'autre part, plusieurs chefs légionnaires (Ilie Gârneaţă, Constantin Papanace, Mile Lefter etc.). Pour Ştefan Palaghiţă, les années 1942 à 1945, correspondant à l'exil en Allemagne et au gouvernement de Horia Sima à Vienne34 ont coïncidé avec l'aggravation de la crise du Mouvement Légionnaire. Horia Sima et ses adeptes sont constamment traités de “brigadiers”. Selon Palaghiţă, qui en appelait une nouvelle fois au texte du Capitaine, l'an 1945 avait été pour Horia Sima et les “brigadiers” “le marasme du désespoir”.35 L'Histoire de Ştefan Palaghiţă, témoigne, dans ses grandes lignes, d'une attitude hostile à Horia Sima. Sima avait été considéré, vu les actions terroristes qu'il avait fait ordonner en 1938, comme le responsable direct de l'assassinat de Corneliu Zelea Codreanu, des Nicadori* et des Decemviri.**36 L'auteur s'explique: “... Devant les persécutions de Carol (en 1938), le Capitaine avait choisi de suivre la ligne spirituelle du Mouvement (...) Horia Sima n'avait pas compris ou n'avait pas voulu comprendre le plan tactique et stratégique du Capitaine (...) Il avait travaillé contre les dispositions du Capitaine, contre la ligne adoptée par le Commandant, menant une action personnelle en total désaccord avec les dispositions reçues, avec les réalités et ignorant la notion la plus élémentaire de discipline légionnaire”.37

Le livre de de Ştefan Palaghiţă a eu son mérite, pour avoir lancé les débats sur l'histoire et la doctrine légionnaires. Ce ne serait pas par hasard que l'an 1951 ait marqué le début de la publication de périodiques et de livres importants (chronologies, bibliographies, mémoires, littérature de fiction et rééditiones) par l'exil légionnaire d'Allemagne et d'Espagne, d'Italie, des États-Unis et du Canada, du Mexique et d'Amérique du Sud. Les disputes surgies au sein du Mouvement Légionnaire dès l'époque de l'“exil allemand” de 1941-194538 et le “défi”39 du Père Palaghiţă, qui publiait son livre Garda de Fier spre reînvierea României ont aussitôt éveillé un ample débat qui s'est prolongé jusqu'à nos jours et qui est gouvernée par les mêmes attitudes - celle des admirateurs de Horia Sima et celle de ses adversaires - et fournissant autant d'occasions de fouiller dans le passé du Mouvement Légionnaire, ce qui, malgré le parti-pris, a donné des résultats incontestables, aidant à reconstituer les faits et à en déchiffrer la signification, à analyser l'idéologie légionnaire ou à définir les étapes essentielles du Mouvement, à savoir:

*Nicadori - d'après les noms des trois légionnaires qui avaient assassiné en 1933, sur le quai de la gare de Sinaia, le Premier ministre roumain I.G. Duca: Nicolae Constantinescu, Ion Caranica, Doru Belimace (N.T.)

**Decemviri - les dix légionnaires qui ont assassiné en 1939 le Premier ministre roumain Armand Călinescu.

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I - 1919-1927 (les antécédents);II - 1927-1938 (la naissance et l'ascension);III - 1939-1945 (le premier exil en Allemagne, en 1939-1940),

l'avènement au pouvoir, le gouvernement de 1940-1941, la rébellion de 1941 et son échec, le deuxième exil en Allemagne en 1941-1944 et le cabinet Horia Sima, 1944-1945;

IV - après 1945 - l'exil légionnaire dans le “monde libre” et, dans le pays, l'affrontement de l'occupation soviétique et de la terreur communiste par les éléments légionnaires de toutes catégories, qui l'ont fait, dans la plupart des cas, avec courage et dignité, prêts à consentir au sacrifice suprême.

Il importe de préciser qu'une analyse pertinente de l'histoire et de la doctrine du Mouvement Légionnaire est inconcevable en dehors de la consultation de la littérature légionnaire, remarquablement riche40; il faut le faire du moins par prudence, afin de prévenir toute accusation possible de propagande légionnaire, incitation au nationalisme ou à l'antisémitismeetc. Le non-fondé de tels “arguments” est plus qu'évident, surtout que nous sommes loin de compter parmi ceux qui estiment possible de tout combattre, même ce qu'ils ignorent41. Bien au contraire, car nous insisterons, dans la partie finale de ce chapitre, sur les contributions les plus précieuses de l'historiographie contemporaine mondiale à l'étude du Mouvement Légionnaire; le lecteur remarquera sans doute que la valeur des ouvrages en question dépend de la capacité de leurs auteurs d'examiner le phénomène légionnaire depuis l'intérieur et non pas en se servant de références indirectes ou bien en le rejetant d'emblée.

Le chercheur de l'histoire du Mouvement Légionnaire dispose à présent d'une littérature spécifique fort vaste et diverse, bien qu'inégale sous le rapport de la valeur de l'intérêt. Les évolutions historiques en Europe Centrale et Orientale en général et en Roumanie en particulier ont été décisives, amenant l'exil légionnaire en Occident à assumer la promotion de cette littérature. Il nous faut signaler que, grâce à Ioan Boacă, nous disposons, depuis 1993, d'une bonne bibliographie42 et d'une chronologie extrêmement utile pour les années 1899-194043.

Après 1945, l'exil légionnaire a édité, dans un premier temps, des périodiques ronéotypés: “Roşu, Galben şi Albastru” (Salzbourg, 1948, quatre numéros, éditeurs Traian Borobaru et Mircea Dimitriu), suivi de “Vestitorul”, d'abord à Paris, puis à Rio de Janeiro, de “Dacia” (éditeur Faust Brădescu)44. Plusieurs autres publications s'ensuivirent, dont certaines parues en d'excellentes conditions graphiques et comportant des documents sur le passé de la Légion: “Carpaţii” (Madrid, à partir de 1958, éditeur

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Traian Popescu), “Drum” (Pittsburgh, à partir de 1964, éditeur Ion Halmaghi), “Ţara şi Exilul” (Madrid, à partir de 1964, éditeur Gheorghe Costea), “Curierul” (Santa Clara, Californie, à partir de 1980, éditeur Gabriel Bălănescu) ou “Ethos” (Paris, à partir de 1980, éditeurs Ioan Cuşa et autres) etc. Il faut citer là les publications “Ethos”45 et “Carpaţii”46. Plusieurs maisons d'édition eurent également une activité remarquable: “Omul Nou” (Salzbourg, à partir de 1951, puis à Munich, maintenant à Miami Beach, sous le nom d'Éditions Traian Golea)47; “Carpaţii” (Madrid, directeur Traian Popescu)48; “Dacia” (Madrid-Rio de Janeiro-Paris, directeur Faust Brădescu)49; “Libertatea” (Madrid-Barcelone) : Ion Marii (Munich)50; “Dacoromânia” (Madrid); “Libertatea” (New York) et, enfin, les Éditions du Mouvement Légionnaire (Madrid, directeur Nicolae Roşca)51. Parmi les auteurs édités ou réédités figurent à une place de choix les anciens chefs du Mouvement Légionnaire52, dont notamment53 Corneliu Zelea Codreanu54, suivi de Ion I. Moţa55, Vasile Marin56, Mihail Polihroniade57, Alexandru Cantacuzino58, Ion Banea59, Ernest Bernea60, N.S. Govora et ses collaborateurs61, Toader Ioras62, Mihail Tase63, Nicolae Teban64, Ion Veverca65, Constantin Papanace66, Nicolae Pătraşcu67, Marin Bărbulescu68, Ion Fleşeriu69, Nicu Cracea70, Gheorghe Costea71, Gabriel Bălănescu72, Virgil Ionescu73, Vasile Iaşinschi74, Mihail Sturdza75, Alexander E. Ronnett76, Faust Brădescu77 et Traian Golea78.

Une importance à part fut attachée à la mise en valeur de recueils de textes et documents portant sur l'évolution et la doctrine79 du Mouvement Légionnaire. Il convient de citer là l'ouvrage de Duiliu Sfinţescu (coordinateur) et collaborateurs, Corneliu Zelea Codreanu. 1899-193880, qui réunit les écrits les plus connus de C.Z. Codreanu, des propos sur le Mouvement Légionnaire dus à des historiens, des politiciens et des diplomates illustres81 et surtout les documents du “procès” intenté au Capitaine en mai 193882. Il est intéressant de remarquer que les documents du “procès” de 1938 ont été plusieurs fois réédités83, entre 1980 et 1992, sous le titre Adevărul în procesul Căpitanului (La vérité dans le procès du Capitaine).84 C'est nous-même, en collaboration avec l'historien américain Kurt Treptow,85 qui avons fait paraître la dernière en date des éditiones du “procès”, et l'ouvrage a été soit salué comme un événement scientifique,86

soit flétri par “Revista mea” en Israël (?!). Une attention similaire fut prêtée par le “procès” qu'intentèrent en octobre 1953 les autorités communistes de Bucarest à un groupe de légionnaires parachutés par les Américains en Roumanie pour continuer la lutte anticommuniste et antisoviétique.87 Inutile d'ajouter que la plupart d'entre eux furent accusés de crime de “trahison à la patrie”, condamnés à mort et exécutés (Alexandru Tănase, Mircea Popovici,

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Ion Golea, Ion Samoilă, Gavrilă Pop, Ion Tolan et sept autres “complices”).88

Nous avons fait exprès de laisser à la fin les écrits de Horia Sima, Commandant du Mouvement Légionnaire de 1938/1939 et jusqu'à sa mort, en 1993. Nous n'avons point l'intention de nous pencher sur la valeur de ses interventions; il s'agit de centaines et de milliers d'articles dans des journaux et des périodiques89, interviews90, essais doctrinaires91, études de cas92 et mémoires93, ces dernières tenant une place à part.

On aurait du mal à imaginer une étude de l'histoire du Mouvement Légionnaire et de l'époque de la conflagration mondiale de 1939-1945 sans avoir consulté les écrits de Horia Sima. Le feu chef légionnaire a sans doute fait connaître des points de vue qu'il voulait imposer, défendu son attitude et justifié ses décisions, admissibles ou réprobables, mais ce qui importe, pour l'historien, maintenant que l'époque et la scène où Horia Sima avait évolué relèvent du passé, ce sont les informations que renferme une oeuvre qui est, avant tout, vaste et unitaire. Il faut savoir que Horia Sima se disculpait en attaquant, qu'il reconnaissait ou niait son implication à tel ou tel événement pour justifier une attitude, une réaction un document. Par exemple, l'avant-propos de Istoria Mişcării Legionare (Histoire du Mouvement Légionnaire) se penche, tout en les rejetant, sur les accusations de violence et de terreur venant de tous côtés. “Rien de plus absurde et de plus faux! Quiconque lira ce livre verra que la vérité se retrouve à l'autre pôle: les violences ont représenté une constante dans l'action de tous (?!) les partis et les régimes au pouvoir en Roumanie; alors que les légionnaires en ont été les victimes permanentes, payant un terrible tribut de vies humaines parmi les éléments les plus exquis de la nation. Nos rares actes de violence - concède l'auteur - ne furent que des réactions légitimes des hommes que la terreur exercée par les gouvernements vraiment terroristes avait poussés au désespoir”.94 En conséquence, Horia Sima refait l'histoire “pure” du Mouvement Légionnaire, racontée par la “voix” de l'intérieur du mouvement la plus autorisée à faire connaître la doctrine, le programme et l'organisation95, les origines96 et la naissance du Mouvement, ses premiers succès (1927-1933)97. Une place de choix est réservée aux actes politiques des légionnaires, à savoir la création des partis baptisés “La Garde de Fer” (1930-1933)98 et “Tout pour le Pays” (1935-1938),99 les deux ayant ce même but fondamental qu'était la lutte contre le communisme.100 Ce n'est pas sans raison que l'auteur estime la période 1935-1937 comme une d'“expansion” du Mouvement et l'an 1937, couronné par le triomphe aux élections du 20 décembre, comme celui de la “conquête du Pays”.101

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LE MOUVEMENT LÉGIONNAIRE - HISTOIRE ET HISTORIOGRAPHIE

Le mémorialiste Horia Sima est très bien informé, et le lecteur en est le premier à gagner. Sima n'a pas besoin d'autres arguments ni d'autres sources, puisqu'il est un témoin direct qui raconte, dans les moindres détails, ses négociations avec les Services Roumains Secrets de Mihail Moruzov,102

puis sa “collaboration” avec les gouvernements du roi Carol à l'été de 1940, évoquant l'attitude nettement hostile des légionnaires vis-à-vis de la cession de la Bessarabie et du nord de la Bucovine103 et du rapt du nord de la Transylvanie.104 C'est alors que le régime de Carol II s'effondra (3-6 septembre 1940), bien que son sort eût été scellé plus tôt, car il y eut “une suite d'antécédents”105, selon le mémorialiste. Soucieux d'éviter les contre-attaques, Sima offre des explications fermes et il n'entend partager avec personne le succès du 6 septembre 1940: “... La victoire légionnaire (...), nous ne la devons à personne, à aucune puissance étrangère. Elle est à nous et rien qu'à nous, elle est au peuple roumain qui nous a suivis, avec sa détermination et son élan. Ceux qui nous accusent de nous être installés au pouvoir avec l'aide des “nazis” pourront voir, dans cet ouvrages, quelle avait été cette “aide”. Ce fut une aide hypothétique et jamais réelle”, conclut l'auteur, sur ce ton polémique qu'il se plaisait si souvent à employer.106

Le gouvernement légionnaire-antonescien a tout naturellement intéressé le mémorialiste. Le titre des deux volumes consacrés à l'intervalle compris entre septembre 1940 et janvier 194, Era Libertăţii (L'Ère de la Liberté) est loin de sembler bizarre au chef légionnaire, dont le livre offre une radiographie sui generis de la situation en Roumanie à l'époque, avec la création de l'État national-légionnaire, les premiers pas dans la vie d'État, les crimes du régime carliste et le problème des sanctions, la bataille économique, la politique extérieure, placée au centre du gouvernement, des considérations sur le régime et ses difficultés, sur des incidents et des troubles,107 la déshumation du Capitaine, le procès de Corneliu Zelea Codreanu (ou plutôt son annulation), la punition de ses assassins, la restauration de l'équilibre et, à la fin, l'étape des provocations et le coup d'État du général Ion Antonescu contre la Légion.108 Horia Sima demeure redevable au lecteur au chapitre tellement discuté des crimes de novembre 1940, puisqu'il essaie d'en trouver des raisons et des justifications, parfois hilaires, comme pour l'assassinat de Nicolae Iorga et de Virgil Madgearu. “Quiconque connaît toute la chaîne des événements peut conclure que l'assassinat de Iorga et de Madgearu est dû à l'effondrement de barrières, à l'explosion des gisements de peine et de révolte dans les âmes de ces hommes” (les assassins - ndla).109 Sima offre des événements de janvier 1941 des explications qui ne tiennent pas debout.110 En parfait accord avec

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les arguments fournis par les autres écrits légionnaires, le mémorialistes, qui tint un rôle décisif dans les événements, au même titre que Ion Antonescu dans l'autre camps, affirme - falsifiant sans broncher la réalité historique - que le Mouvement Légionnaire n'avait pas été à l'origine de la rébellion et que, au contraire, c'est le gouvernement Antonescu qui aurait mijoté un coup d'État contre le régime légionnaire.111 En introduction à cette partie de son livre, Horia Sima s'était déjà montré tranchant et passionné: “Il n'y a pas eu de rébellion légionnaire, ainsi que l'ont affirmé urbi et orbi les sources proches d'Antonescu. Ce fut un coup d'État du général Antonescu contre l'Acte constitutionnel du 14 septembre 1940. Ce qui s'ensuivit, à savoir la résistance des masses populaires (sic!) ne fut que la réaction de la nation au coup d'État du général Antonescu. Le peuple, qui n'avait plus personne à le conduire, vint au secours de la Légion, pour défendre l'entité de l'État National-Légionnaire”.112

Les deux derniers volumes de la série de mémoires de Sima concernent les années de l'émigration légionnaire, au cours de la deuxième guerre mondiale,113 achevée, estime-t-il, dans une apothéose, malgré la défaite: “Le gouvernement de Vienne - bien que ceux qui veulent l'ignorer ou le ranger parmi les éphémérides de l'histoire ne soient pas rares - a tenu un rôle décisif dans la vie de notre nation jusqu'à la Grande Révolution de décembre 1989. Ce gouvernement assura le lien et la continuité entre l'ancienne Roumanie, telle qu'elle était issue de la Première Guerre mondiale, et la Roumanie assujettie et tombée dans l'esclavage communiste. C'est grâce à ce gouvernement que naquit le mouvement national de résistance et que furent créées les prémisses de la résurrection de décembre 1989”.114

Les considérations exposées aux pages précédentes montrent combien une analyse minutieuse et critique de l'historiographie légionnaire de l'exil est nécessaire.115

Pendant des décennies d'affilée, le phénomène du fascisme européen a été abordé et expliqué d'après les canons du Komintern. Pendant des décennies d'affilée, on s'est soigneusement gardé d'établir un lien direct entre le fascisme et le communisme, en ce sens que le premier était né, généralement parlant, comme une réplique au second. Les États fascistes vaincus dans la deuxième guerre mondiale, en 1943-1945 et le système communiste introduit, dans plusieurs pays d'Europe Centrale et Orientale, avec l'aide des chars soviétiques et la complicité des éléments communistes “locaux”, la victoire et la supériorité du communisme sur le fascisme ont été vus comme “logiques” et, dans ce contexte, le sens même du mot fut complètement dénaturé. La situation ne pouvait être autre en Roumanie, où

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les légionnaires et les membres de la Garde de Fer furent automatiquement assimilés aux fascistes. Rendus responsables de tous les maux qui s'étaient abattus sur l'humanité pendant la deuxième guerre mondiale, bien que le grand massacre eût été, de toute évidence, un effet du complot nazi-communiste du 23 août 1944, les fascistes, c'est-à-dire les légionnaires et les membres de la Garde de Fer devinrent les victimes sûres d'une politique officielle d'annihilation systématique, sous prétexte de redresser le pays, de le sauver de toutes les conséquences néfastes, criminelles (et la liste des adjectifs n'avait pas de fin) de la politique de l'“ancien régime” etc. La Garde de Fer fut proclamée une simple officine de Berlin; quant aux politiciens et aux historiens (Mihail Roller et ses successeurs), ils s'empressèrent de démontrer cette liaison. Les crimes de guerre et l'antisémitisme se muèrent en leitmotiv d'une propagande éhontée, encore qu'à l'époque de la guerre à l'Est, les légionnaires ne fussent plus les alliés au pouvoir de Ion Antonescu et que, d'autre part, les juifs fussent dominants parmi les idéologues à Moscou ou à Bucarest, découvrant dans l'antisémitisme un moyen sûr d'excuser leurs promotions spectaculaires, de nouveaux crimes contre l'humanité, la soif de pouvoir et les faiblesses humaines dont personne n'était épargné. L'histoire du Mouvement Légionnaire en Roumanie fut donc dénaturée d'emblée, compromise et, que nous acceptions ou non cette idée, elle eut sa chance à l'étranger, car l'exil avait continué d'étudier la problématique, même s'il l'avait fait avec de grands torts dans l'interprétation, avec une dose sérieuse de subjectivité; ce qui reste, ce sont les faits, les données mis à jour. Dans le Monde Libre, le phénomène du fascisme en général, les aspects multiples et controversés du mouvement légionnaire en Roumanie ont fait l'objet d'une préoccupation systématique, d'une haute tenue scientifique et morale. Cette chance put être mise en valeur à la suite de la chute du système communiste en 1989: depuis, l'histoire du Mouvement Légionnaire n'est plus jugée en Roumanie selon la grille de l'idéologie marxiste-léniniste. Nous allons y insister dans les pages qui suivent.

Partout, sur le Vieux Continent, la naissance du fascisme est imputable au communisme, ce qui est d'autant plus valable en Allemagne, où Staline contribua, au même titre que certains milieux économiques, financiers et politiques locaux, à l'installation de Hitler à la fonction de chancelier.116 Si les grands conflits au sein du système capitaliste avaient eu, avant 1933, des raisons et des solutions économiques avant tout, on voit naître le conflit idéologique entre fascisme et communisme, entre Berlin et Moscou. Les deux puissances avaient leur mot à dire pour déterminer l'évolution de l'Europe et du monde et, puisque l'Allemagne était un pays

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capitaliste, le système capitaliste fut aussitôt embrasé, au milieu des années '30, par cette dispute entre fascisme et communisme. Les conflits entre le capitalisme, le fascisme et le communisme poussèrent l'humanité à la conflagration de 1939-1945, dont l'U.R.S.S. ne sortit victorieuse que grâce à son alliance avec les puissances anglo-saxonnes. Les leaders de Kremlin eurent profondément tort d'avoir imité Hitler en tout, avant et surtout après sa disparition: ils l'avaient affronté tout en concoctant l'oraison funèbre de l'Occident. Le résultat ne pouvait en être qu'un, à savoir l'effondrement de la Russie communiste. Quelles que soient nos méthodes d'étudier ces développements, nous nous devons de reconnaître que la dispute entre fascisme et communisme avait longtemps tenu l'affiche. Pour s'adjuger la victoire, Moscou ne lésina pas sur ses moyens: les crimes, l'espionnage, la guerre et, pourquoi pas, l'idéologie. L'effet en fut non seulement la modification du cours de l'histoire (déjà détournée de sa voie normale, après 1944-1945, dans plusieurs pays en Europe Centrale et Orientale), mais pire encore, la falsification de l'histoire!

Qu'est-ce que le fascisme était aux yeux des idéologues communistes? On a longtemps pensé que la définition classique du fascisme (et, par conséquent, la seule réelle!) était due à Guéorgui Dimitrov, dans son rapport devant le VIIe Congrès de la IIIe Internationale, en 1935. Le leader communiste bulgare, qui était à l'époque le numéro deux du Komintern, derrière Joseph Staline, avait abouti à une formule générale qui ne devait pas donner du fil à retordre à ses successeurs. Dans l'idée que les dilemmes des apparatchiks du Kremlin, qui avaient admis après 1945 que le fascisme guettait à tous les coins de rue et pouvait contaminer tout le monde, exception faite des communistes et de leurs proches, Dimitrov commença par constater que “par son cynisme et ses méthodes, le fascisme surpasse toutes les autres formes de la réaction bourgeoise. Il adapte sa démagogie aux particularités nationales des divers pays et mieux encore, il l'adapte aux particularités des différentes couches sociales à l'intérieur d'un seul et même pays”.117 Dans son essence, le fascisme, disait Dimitrov, était synonyme de “l'exploitation la plus terrible des masses, à qui il offre cependant une démagogie anticapitaliste habile, se servant de la haine profonde des masses ouvrières envers la bourgeoisie avide, les banques, les trusts et les magnats de la finance”.118 Pour sa part, Walter Ulbricht, leader des communistes d'Allemagne de l'Est, dénonçait le fascisme comme “la domination terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins et les plus impérialistes du capital financier allemand” ou bien “la forme de domination du capitalisme monopoleur allemand à l'époque de sa décadence”.119 Nous ne savons pas combien nous pourrions déceler de traits

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“classiques” dans les activités du Mouvement Légionnaire, mais la ressemblance entre ces expressions et les “démonstrations” que Roller faisait dans son manuel vraiment unique est sans doute frappante. Pour revenir à Dimitrov et à Ulbricht, il faut ajouter qu'à l'opposé de leurs définitions dogmatiques, le grand historien français de la seconde guerre mondiale Henri Michel, qui a étudié de prèes le fascisme, s'est opposé à toute formule généralisatrice à l'excès, traitant le phénomène en relation directe avec les réalités des sociétés européennes (et non seulement) et les effets des nombreuses crises (économiques, sociales, politiques, philosophiques etc.) que ces sociétés avaient traversées dans l'entre-deux-guerres120.

Le fascisme est étudié, dans l'historiographie internationale qui lui est consacrée, sous tous les angles (général, européen, sud-est européen) et le plus souvent en relation avec l'évolution du Mouvement Légionnaire. Une autre catégorie de synthèses, monographies et études incluent celles qui portent notamment sur la situation en Roumanie.

On peut estimer que la parution simultanée, vers 1965, en Allemagne, aux États-Unis, en Angleterre, en France et en Italie, de plusieurs ouvrages dus à des historiens de renom ou qui devaient devenir par la suite des autorités en la matière marque un moment de référence dans l'investigation scientifique du fascisme. Concrètement, l'étude du fascisme dans l'historiographie contemporaine universelle121 a été engagée par les ouvrages dus à Ernst Nolte, Der Faschismus in seiner Epoche122 et à Eugen Weber, Varieties of Fascism. Doctrines of Revolution in the Twentieth Century.123

Les deux livres, devenus classiques et faisant de nombreuses références au Mouvement Légionnaire124, s'ils ne lui consacraient pas des chapitres entiers,125 furent aussitôt suivis d'une véritable vague d'ouvrages qui traitaient à fond les problèmes fondamentaux du fascisme, depuis ses origines, ses développements généraux et locaux, ses doctrines, ses triomphes et ses échecs jusqu'à la situation après la deuxième guerre mondiale et à l'historiographie : The European Right. A Historical Profile (Hans Rogger et Eugen Weber, éditeurs, Berkeley et Los Angeles, 1965):126

International Fascism. 1920-1945 (Walter Laqueur et George L. Mosse, éditeurs, New York, 1966);127 Die Faschistischen Bewengungen (Ernst Nolte, Berlin, 1966);128 European Fascism (S.J. Woolf, Londres, 1968);129

The Rise of Fascism (F.L. Carsten, Berkeley, Los Angeles, 1969);130 Native Fascism in the Successor States. 1918-1945 (Peter F. Sugar, éditeur, Santa Barbara, 1971);131 Fascismes et idéologies réactionnaires en Europe, 1919-1945 (Pierre Milza, Paris, 1971); The Place of Fascism in European History (Gilbert Allardyce, éditeur, Englewood Cliffs, 1971); Universal Fascism.

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The Theory and Practice of the Fascist International. 1928-1936 (M. A. Leden, New York, 1972), suivies, entre autres, de : Les fascismes (Henri Michel, 1977):132 Fascism. A Reader's Guide... (Walter Laqueur, éditeur, 1979) (133); Fascism. Comparison and Definition (Stanley G. Payne);134

Fascism and Prefascism in Europe. 1890-1945. A Bibliography of the Extreme Right (Philip Rees, Sussex et New Jersey, 1984);135 Les Fascismes (Pierre Milza, Paris, 19851;136 Inside the League. The Shocking Exposé of how Terrorists, Nazis, and Latin American Death Squads have Infiltrated the World Anti-Communist League (Scott Anderson et John Lee Anderson, New YOrk, 1986)137 et, enfin, The European Dictatorship, 1918-1945 (Stephen J. Lee, Londres et New York, 1987).138 Il ne faut pas omettre non plus Jelio Jelev,139 à qui nous empruntons quelques définitions du fascisme, mémorables par leur originalité et leur sagacité: “une violence de la classe capitaliste impunie par la loi” (A. Gramsci); “l'une des formes de la contre-révolution préventive”(Luigi Longo); “la contre-révolution la plus réactionnaire de l'histoire” (C. Poltzer); “la révolution du nihilisme” (H. Rauschning); “l'ombre ou plutôt l'enfant monstrueux du communisme” (W. Churchill); “un évanouissement épileptique du peuple allemand”, “une schizophrénie générale de la nation” (R. Binyon); “une affirmation de la structure irrationnelle de l'homme modelé par la foule” (Wilhelm Reich) et, sans doute la plus pertinente, que nous devons au philosophe et sociologie italien Luigi Sturzo: “En réalité, il n'y a entre la Russie et l'Italie qu'une seule différence authentique - le fait que le bolchevisme, ou la dictature communiste, représente un fascisme de gauche, alors que le fascisme, ou la dictature conservatrice, représente un bolchevisme de droite”.140

Comme on a pu aisément le remarquer, l'histoire du Mouvement Légionnaire et le phénomène légionnaire continuent d'intéresser les spécialistes du fascisme international ou européen, ce qui est d'autant plus valable pour les chercheurs d'une aire plus restreinte, à savoir l'Europe Centrale et Orientale. Nous pensons aux ouvrages d'histoire générale de cette aire,141 mais surtout à ceux qui portent sur les mouvements fascistes dans la région, dont certains sont vraiment exceptionnels: The Shadow of the Swastika: The Rise of Fascism and Anti-Semitism in the Danube Bassin. 1936-1939 (Bela Vago, Londres, 1979); The Green Shirts and the Others. A History of Fascism in Hungary and Romania (Nicholas M. Nagy-Talavera, Stanford, Hoover Institution Press, 1970) ou I falsi fascismi. Ungheria, Jugoslavia, Romania. 1919-1945 (Mariano Ambri, Roma, 1980). L'Américain Joseph Rotschild surprend l'extension de l'influence du Mouvement Légionnaire, les raisons du succès électoral en décembre 1937 et les coups que le mouvement reçut en 1938; il est à remarquer que le

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mouvement ne s'est pas aussitôt placé dans l'offensive, mais qu'il a été victime des violences de la gendarmerie et de la police.142 Nicholas M. Nagy-Talavera et Mariano Ambri sont d'accord tout au moins sur un point, à savoir que, dans l'entre-deux-guerres, Iuliu Maniu, Corneliu Zelea Codreanu et le général Ion Antonescu ont été les seuls politiciens incorruptibles en Roumanie.143

De tous les auteurs qui se sont penchés sur le fascisme en général et qui ont essayé de placer le Mouvement Légionnaire dans le contexte universel ou européen, que nous venons de mentionner, quelques-uns ont fait oeuvre de pionnier, vu l'étendue et la profondeur de leurs recherches, qui les ont conduits à des conclusions originales et précieuses, le courage de s'attaquer à ce sujet et d'avoir fait connaître leurs conclusions. Nous pensons notamment à Ernst Nolte, Eugen Weber, Zevedei Barbu et Nicholas M. Nagy-Talavera. C'est grâce à eux que l'histoire du Mouvement Légionnaire a pu quitter la zone d'ombre des recherches régionales, pour intégrer la recherche du fascisme européen ou mondial, elle a pu révéler des traits distinctifs et des points communs de ce phénomène à travers le monde, mais surtout elle a permis de s'écarter des domaines de l'hagiographie d'une part, de la propagande communiste de l'autre et de montrer combien importante est l'investigation scientifique. C'est le philosophe et sociologue allemand Ernst Nolte qui donne le coup d'envoi à la discussion, en 1963, lorsqu'il situe les activités de Corneliu Zelea Codreanu et le rôle du Mouvement Légionnaire dans un contexte européen.144 En 1966, Nolte revient et réserve au fascisme roumain tout un chapitre de l'une de ses synthèses les plus connues concernant le fascisme européen.145 Il y fait une présentation correcte de l'ascension du Mouvement Légionnaire, dans le contexte politique de Roumanie dans l'entre-deux-guerres, le rangeant à la place qui lui est due parmi les groupements fascistes aussi bien du pays146 que de l'étranger et signalant qu'il s'agissait bien d'une place “singulière” en Europe.147 La Ligue de l'Archange Michel, créée le 24 juin 1927 sous la conduite de Corneliu Zelea Codreanu,148 n'aurait pas eu de programme, dans le vrai sens du terme, estime Nolte, citant les quatre grands “sillons” : la foi en Dieu, la foi en sa mission, la confiance mutuelle et le chant.149 La naissance de la Garde de Fer, en tant que groupement politique, marqua le début du développement du Mouvement Légionnaire au niveau national,150

qui allait remporter des succès immédiats aux élections parlementaires de 1931-1932 et voir s'imposer devant le Parlement Mihail Stelescu et Ion Moţa, alors que Corneliu Zelea Codreanu était plutôt “effacé”.151 Bien que la Garde de Fer soit officiellement interdite en 1933, le Mouvement Légionnaire s'impose, paradoxalement, l'année même, au moyen de ses

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propres efforts et pas du tout à quelque aide de Hitler.152 Un parti légionnaire - “Tout pour le Pays” - refait surface en 1934-1935, et Nae Ionescu devient le théoricien incontesté du Mouvement Légionnaire. 1936 et 1937 sont des années de succès, vite suivis d'un recul car, après l'instauration de la dictature royale en 1938, le roi Carol II et le Premier ministre Armand Călinescu font suivre de près le mouvement. Corneliu Zelea Codreanu est arrêté, jugé et condamné pour “désordre social”, accusé d'avoir procuré et livré des documents secrets de l'État roumain, de porter une arme et d'avoir reçu des subsides de l'étranger.153 Quelque rôle néfaste de Hitler pour l'assassinat de Codreanu n'est pas exclu, puisque le Führer aurait très bien suggérer au roi Carol II, en novembre 1938, de faire passer les pouvoirs au Capitaine.154 Le Mouvement Légionnaire demeure “une force” même après la mort de Codreanu, et le roi Carol II cherche même la réconciliation, en 1940. Arrivé au pouvoir en 1940-1941, le Mouvement Légionnaire se rend responsable de plusieurs actes de terrorisme (perpétrés contre ses adversaires politiques et contre les juifs), ce qui amène Nolte à affirmer que le mouvement était moins fasciste qu'anarchiste.155 Plusieurs éléments le rapprochent pourtant du fascisme européen, dont notamment une attitude extrêmement sévère vis-à-vis de la corruption, des structures économiques et du parlementarisme bourgeois, le renouveau moral de la société figurant à une place de choix parmi les commandements du programme, le principe du rôle du chef et de son exemple de vie (exagéré dans le cas du Capitaine), la détermination d'anéantir les adversaires, l'antisémitisme, l'affirmation d'une amitié inconditionnelle avec Hitler ou Mussolini.156 Les conclusions de Nolte ne sont pas moins pertinentes que le corps de la recherche. À son avis, le Mouvement Légionnaire comporte plus de ressemblances que de différences par rapport aux autres mouvements fascistes européens, les différences pouvant s'expliquer par la situation sociale et nationale propre à la Roumanie dans l'entre-deux-guerres. Bref, le Mouvement Légionnaire revêtirait “des traits aussi bien profascistes que fascistes radicaux”, qui en font “le mouvement fasciste le plus complexe et le plus intéressant”.157

Se penchant sur les multiples facettes du fascisme européen, Eugen Weber (né en 1925 à Bucarest) s'est attardé sur le Mouvement Légionnaire et son chef Corneliu Zelea Codreanu, dans l'idée d'arriver aux essences de la doctrine légionnaire. Weber étudie la biographie du Capitaine, la situation en Roumanie après la première guerre mondiale, la montée des courants nationaliste et antisémite à Jassy158, l'assassinat de Manciu et la naissance de la Ligue de l'Archange Michel (dans le sous-chapitre intitulé Murder as Method).159 L'auteur signale, tout en les réprouvant, les violences perpétrées

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par le préfet de police Manciu à Jassy contre les étudiants ayant à leur tête Corneliu Zelea Codreanu, qui avait décidé de “se faire justice, la loi à la main”.160 L'essor du Mouvement Légionnaire au milieu des années '30 et les succès du Parti “Tout pour le Pays” retiennent l'attention de l'auteur. Les élections de 1937 - dit-il - ont placé ce parti troisième en Roumanie; quant au mouvement, il était “de loin le plus populaire et le plus dynamique”.161

Weber réprouve aussi bien les attentats commis par les légionnaires (l'assassinat de I.G. Duca, Armand Călinescu etc.) que la vague de violences déclenchées par le pouvoir, car “le sang appelle le sang, la mort se nourrit de mort”. “Il est vrai que la violence a marqué dès le début les activités de la Légion, mais la violence dans un pays où la loi s'applique dans l'intérêt du parti au pouvoir et où le banditisme politique est historiquement lié à la mémoire des haïdouks patriotes qui tenaient en otage les occupants étrangers pour toucher la récompense. Les assassinats légionnaires venaient en réponse à ceux dont les crimes ne seraient jamais passés devant un tribunal...”.162 L'assassinat de Codreanu et de ses camarades est, aux yeux de Weber, une sorte de martyre, qui marque pourtant la fin du Mouvement Légionnaire, un Götterdammerung; “de nobles idéaux s'étaient mus en châtiment sordide”.163 Sous le rapport de la doctrine, les idées de Corneliu Zelea Codreanu seraient, selon Weber, “complètement différentes, dans leur essence, de celles d'autres mouvements sociaux européens, car elles sont d'inspiration chrétienne, plus simples que les idéologies de l'Ouest et cependant plus subtiles, par la considération des problèmes moraux, ignorées ailleurs”.164

Une année plus tard, Eugen Weber revient, dans un volume collectif dont il compte parmi les éditeurs,165 sur l'histoire du Mouvement Légionnaire, lui consacrant cette fois toute une étude, accompagnée d'une bibliographie fondamentale.166 Weber y insiste sur les conditions de la manifestation du nationalisme et de l'antisémitisme en Roumanie, aux confins des XIXe-XXe siècles, sur l'évolution de ces courants après la première guerre mondiale,167 avec l'apparition de la menace communiste.168

L'activité de Corneliu Zelea Codreanu169 à Jassy, aussitôt après la guerre, au sein de la Ligue de la Défense nationale-chrétienne (LANC), jusqu'à la création de la Légion de l'Archange Michel,170 les crimes et les attentats légionnaires d'une part, les représailles des autorités de l'autre, entre 1924 et 1941,171 l'ascension de la Légion, surtout entre 1934 et 1937,172 les événements de 1938 qui devaient aboutir à l'assassinat de Corneliu Zelea Codreanu,173 puis ceux de 1939 et de 1941,174 le tout est passé au peigne fin par Eugen Weber, qui connaît à fond l'époque et qui s'avère être un excellent analyste, doublé d'un juge objectif d'événements sur lesquels

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l'histoire ne donnera plus jamais droit d'appel. Ses propres investigations conduisent Eugen Weber aux conclusions de l'Allemand Harald Laeuen,175

en ce sens que “la Légion de Sima n'était plus la Légion de Codreanu. Ce dernier avait trouvé sa mort dans les persécutions de 1938-1939 et le bain de sang qui les avaient suivies. La nouvelle direction légionnaire, fait remarquer Weber, était recrutée parmi des personnes de deuxième rang. Le pire, c'est que la nouvelle direction était plus libre, plus hétérogène, moins dévouée, moins disciplinée, moins éduquée”.176 Pour ce qui concerne le conflit Antonescu-Sima, Weber estime que le général incarnait le vieux monde, alors que Sima, lui, était “tout à fait différent”.177 Antonescu remporta la victoire, non sans une aide importante de Berlin, qui se souciait “moins de son allié idéologique que d'un régime ancien qui assurait la paix interne, qui s'avérait être un satellite de confiance et qui livrait le pétrole, les céréales et la main d'oeuvre dont il avait besoin”.178 Et l'historien britannique de conclure: “La Légion au pouvoir fut beaucoup plus qu'une désillusion: elle fut une chute misérable et sanglante”.179 Selon les données officielles que cite l'auteur, la rébellion légionnaire avait fait 370 morts et 44 blessés à Bucarest, 46 morts et 78 blessés en province; les chefs légionnaires se réfugièrent en Allemagne, et pendant les mois qui suivirent, quelque 8000 personnes furent jetées en prison”.180 “La rébellion de la Légion était devenue sa résistance à un coup que lui avait assené son partenaire gouvernemental pour l'écarter du pouvoir”.181

Ernst Nolte et Eugen Weber182 sont rejoints par Zevedei Barbu (né en Roumanie), qui se place, par ordre strictement chronologique, troisième parmi les chercheurs de taille mondiale du phénomène légionnaire. Son étude de référence, que nous avons déjà évoquée, est moins une tentative de discerner les grandes étapes du Mouvement Légionnaire qu'un effort d'expliquer ses succès et les ressorts du “culte de la violence”. Zevedei Barbu fait part de sa certitude que les caractéristiques essentielles du Mouvement Légionnaires n'ont que partiellement leurs origines dans l'appartenance à une classe ou la situation économique de ses membres, étant issus plutôt de toute une suite de facteurs psychologiques, d'un état d'esprit propres aux individus et aux groupes affectés à différents degrés et sous diverses formes par l'absence d'insertion sociale et de résultats”, aspects que l'auteur devait par la suite approfondir, dans d'autres ouvrages.183

À la fin des années '60 et au début des années '70, les ouvrages consacrées au Mouvement Légionnaire ne sont plus une rareté. Dominées par le livre de Nicholas M. Nagy-Talavera,184 les études des spécialistes étrangers (dont beaucoup nés en Roumanie) se sont efforcées de tirer au

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clair des aspects de première importance du Mouvement Légionnaire. Il faut citer là Stephen Fischer-Galati,185 Emanuel Turczynsky,186 N.I. Lebedev,187

Teodor I. Armon188 et F.L. Carsten;189 et la liste continue. Si nous recommandons au lecteur plusieurs ouvrages d'histoire générale de la Roumanie, vu la compétence remarquable de leurs auteurs et la valeur intrinsèque de leurs contributions,190 nous ne pouvons omettre non plus des études moins vastes et même occasionnelles.191

Les efforts des spécialistes étrangers pour étudier l'histoire du Mouvement Légionnaire se sont matérialisés dans trois monographies solides, qui sont en ce moment des ouvrages de référence incontournables pour tous ceux qu'intéresse ce sujet. Les auteurs en sont l'Américain Nicholas M. Nagy-Talavera192 (originaire de Roumanie), l'Allemand Arnim Heinen193 et l'Espagnol Francisco Veiga.194 Ces ouvrages, qui illustrent l'aboutissement de longues années de travail et de réflexion et, pour les deux derniers, de fouilles systématiques dans les archives allemandes, espagnoles, italiennes et françaises, sont non seulement un modèle, mais aussi une bonne base de départ pour ceux qui souhaiteraient poursuivre et approfondir les recherches en la matière.

The Green Shirts and the Others de Nagy-Talavera offre, dans la partie portant sur la situation en Roumanie, comparée à la situation en Hongrie, un discours de qualité. À la différence de Francisco Veiga, Nagy-Talavera préfère l'histoire du Mouvement Légionnaire à l'analyse de son idéologie. L'historien américain décèle des éléments essentiels dans l'évolution du mouvement: la Légion n'avait pas agi en parti politique,195

comme l'avaient fait toutes les formations fascistes similaires en Europe de l'entre-deux-guerres, car elle avait voulu être un mouvement - et elle l'a toujours été; ensuite, la Légion fut le seul mouvement fasciste profondément religieux, ayant pour symbole protecteur une icône (St. Michel),196 et les légionnaires ont toujours brandi leur foi à la place d'un programme, alors qu'ils étaient dans l'opposition.197 Selon Nagy-Talavera, Corneliu Zelea Codreanu aurait rejeté l'idée d'une dictature, tout en étant l'adepte de l'autoritarisme198 et le nationalisme était plutôt de nature mystique.199 L'auteur évoque les actions politiques des légionnaires, par le biais de la Garde de Fer et du Parti “Tout pour le Pays”, puis les trois interdictions du mouvement (ordonnées par Ion Mihalache, le gouvernement Iorga-Argetoianu et I.G. Duca), la participation aux élections de 1931-1932, l'assassinat de I.G. Duca etc. Les relations du roi Carol II et du Premier ministre Gheorghe Tătărescu avec le Mouvement Légionnaire, en 1934-1935, lui semblent plutôt “douteuses”.200 À l'instar d'autres auteurs, il estime les années 1936 et 1937 comme celles d'une ascension rapide du

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Mouvement Légionnaire,201 couronnée du triomphe, le 20 décembre 1937, aux élections parlementaires (en troisième position, derrière le Parti national-libéral et ses alliés et le Parti national-paysan).202 Tout comme Andreas Hillgruber plus tôt203 et Armin Heinen plus tard,204 il ne trouve aucune preuve du financement, par Hitler, du Mouvement Légionnaire. À la question de savoir qui aurait pu le faire, l'auteur fait glisser son regard vers des industriels tels Malaxa, Auschnitt et autres.205 Pour ce qui concerne la situation du Mouvement Légionnaire en cette année fatidique que fut 1938, l'auteur devine bien les tentatives du roi Carol II de faire assassiner Corneliu Zelea Codreanu, en février.206 L'arrestation du capitaine et de quelques milliers de légionnaires en 1938,207 dont “l'élite” du mouvement208 était le coup d'envoi pour une “violente persécution” qui devait aboutir aux crimes de novembre 1938.209 Horia Sima aurait eu son rôle à jouer dans ce dénouement, soupçonne Nagy-Talavera, puisqu'il avait ignoré les recommandations que le Capitaine lui avait faites dans la prison, à savoir de ne pas provoquer le Pouvoir.210 Les événements de 1938 à 1940 intéressent aussi le chercheur américain: l'assassinat du Premier ministre Armand Călinescu et les mesures de rétorsion de Carol II - le “bain de sang”, le “massacre” de quelque 250 légionnaires, dont l'ingénieur Gheorghe Clime, leader du parti “Tout pour le Pays” après la mort, en 1937, du général Zizi Cantacuzino, dit “le Garde-frontière”), Mihail Polihroniade, expert du Mouvement Légionnaire pour la politique extérieure, le prince Alexandru Cantacuzino, le brillant avocat Alexandru Tell, les camarades d'armes de Moţa et Marin en Espagne, Nicolae Totu et Bănică Dobre, l'avocat et médecin Ion Banea, “qui était probablement l'homme le plus admirable de la Légion, après Codreanu”,211 les leaders des étudiants ou des jeunesses Gheorghe Furdui, Gheorghe Istrati et bien d'autres encore. Et Nagy-Talavera de conclure: “Après ce massacre, la Légion était telle une pomme de terre ... le meilleur en était enterré”. La Garde de Fer était elle-même décapitée, toujours sans leaders, une année après le massacre, lorsqu'elle devait assumer les responsabilités du pouvoir...”212 Un chapitre est consacré presqu'en entier au gouvernement légionnaire-antonescien,213 qui devait prendre fin à la suite de la rébellion, en janvier 1941. C'est ainsi que “le Mouvement Légionnaire disparut presque d'un coup de la scène politique roumaine”, constate Nagy-Talavera. “Grozea et 16 de ses camarades furent jugés et exécutés pour avoir pris part aux crimes de Jilava. En mai (1941), le tribunal militaire de Bucarest condamna 225 légionnaires: 30, dont un lieutenant et 15 policiers, furent condamnés à perpétuité; 23 devaient purger entre 5 et 20 années de prison, 138 s'étaient vu infliger des peines moins lourdes et 33 furent acquittés”.214

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La monographie de l'historien allemand Arnim Heinen215 dépasse toutes les recherches à ce sujet non seulement par ses dimensions, mais aussi par la rigueur, assurée par une documentation quasi-exhaustive, une mise en ordre de la matière, une analyse objective irréprochable des faits et des idées, la capacité de saisir l'essentiel et d'offrir des jugements soigneusement jaugés. L'ouvrage est très bien structuré, favorisant une visibilité globale du Mouvement Légionnaire, avec l'historiographie,216 la Roumanie au XIXe siècle, pendant la première guerre mondiale et l'entre-deux-guerres, les mouvements et les conflits sociaux et politiques, les doctrines propres aux diverses étapes,217 l'antisémitisme dans les universités, la Ligue de la Défense nationale-chrétienne et la naissance de la Légion (1919-1927),218 l'accès de la Légion aux masses (1928-1930-1933),219 la conquête des masses (1934-1937),220 Carol II et la Légion (1938),221 la structure sociale de la Légion,222 l'Allemagne et les légionnaires223 et, enfin, des conclusions, des débats historiographiques et des tableaux, des annexes suivis d'une bibliographie complète.224 Arnim Heinen parvient à nous donner une excellente analyse de la doctrine légionnaire par rapport aux tendances de l'époque (libéralisme, communisme, antisémitisme etc.) et il saisit parfaitement les degrés ou étapes de l'évolution et de l'involution du Mouvement Légionnaire entre 1920 et 1945. L'auteur a aussi le grand mérite d'avoir toujours fait la différence entre le Mouvement Légionnaire et les actions de ses groupements politiques et entre ces derniers et le reste des partis de nuance fasciste ou de droite de Roumanie. Heinen a su trouver la place exacte du Mouvement Légionnaire parmi les mouvements fascistes de l'époque. Sa conclusion maîtresse est catégorique: “Dans l'entre-deux-guerres, de tous les mouvements (partis), seule la Légion peut être considérée comme fasciste. C'est bien la seule à s'être toujours placée en une opposition fondamentale avec le socialisme et, dans la même mesure, avec l'ordre bourgeois-capitaliste. La Garde de Fer est la seule à avoir eu de l'homme nouveau une conception comparable à celle du fascisme, la seule à avoir cherché à mobiliser les masses et à se faire connaître, par ses paroles et ses actes, par l'usage de la force en tant qu'instrument politique”.225

Confirmé par Francisco Veiga, en ce sens que le légionnarisme était parvenu à représenter “un mouvement des masses”,226 Arnim Heinen confronte patiemment les sources dignes de foi et parvient à établir l'évolution numérique des “militants” de Corneliu Zelea Codreanu: 1000 en 1929, 6000 à la fin de 1930, 28 000 en décembre 1933, 34 000 en mai 1935, 96 000 en janvier 1937 et 227 000 en décembre 1937.227 Nous n'en avons fait mention que pour mieux faire valoir les propos de notre confrère

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l'historien Florin Constantiniu sur le livre d'Arnim Heinen: “la recherche étrangère la plus solide du Mouvement Légionnaire”.228

Le livre de Francisco Veiga a déjà été traduit en roumain, bien qu'il s'agisse de la dernière en date des contributions à l'histoire du Mouvement Légionnaire. Côté événements, l'auteur est fidèle à des approches antérieures de l'histoire du Mouvement: la Grande Roumanie après la première guerre mondiale, en 1918-1919, le danger communiste et les mouvements antisémites en 1920-1922, la naissance de la “nouvelle droite” en Roumanie, de 1923 à 1927, la Légion et la Garde de Fer (1928-1930), les “années héroïques” 1931 et 1932, les intellectuels roumains et la doctrine légionnaire (1932-1933), l'implication dans la politique d'État (1933) et la “résurrection traumatique” de la Légion, en 1940-1941.

Veiga affirme, entre autres, que “le Mouvement Légionnaire n'a jamais été une transposition exacte des modèles fascistes étrangers”229 et il n'a d'autant moins rempli le rôle de “5e colonne” de Berlin à Bucarest;230

dès le tout début, avant même de rejoindre la Légion, Corneliu Zelea Codreanu et ses camarades avaient eu droit à des traitements durs de la police, ce qui était une pratique à Bucarest;231 Codreanu y avait rétorqué d'une manière surprenante, en assassinant Manciu, ce dont il ne devait plus parler à ses partisans, mais “sans jamais le regretter”;232 la décision de Carol II de faire éliminer Corneliu Zelea Codreanu fut prise aussitôt après l'entrevue du roi avec Hitler, et une “lutte sourde” pour le contrôle du Mouvement Légionnaire, qui devait aboutir au “désastre final”,233

commença aussitôt après le 30 novembre 1938. L'idée de venger la mort du Capitaine se mua en obsession chez les légionnaires, qui concoctèrent plusieurs projets pour assassiner le roi et le Premier ministre Armand Călinescu. Ce dernier finit par être tué, le 21 septembre 1939, par un groupe de légionnaires, et Carol II ne tarda pas à donner une réplique “excessive, même pour les normes des Balkans au XXe siècle: au bout de quelques heures, les gendarmes avaient fusillé 252 légionnaires, notamment tous les cadres du commandement”.234 Aux yeux de Veiga, la Légion serait, depuis la perspective historique, “le plus représentatif et le plus populaire” des mouvements d'extrême-droite en Europe Centrale et Orientale, qui avait suivi une voie “parsemée de contradictions et d'inconsistances, mais qui formait cependant un tout cohérent, un mouvement politique spécifique”.235

Le portrait de Corneliu Zelea Codreanu que nous propose l'historien espagnol est sans doute à retenir.236

Le dernier en date des ouvrages que les historiens étrangers ont consacrés au phénomène légionnaire est celui de l'Italien Michelle Rallo. Malgré sa concision, l'étude de Rallo repose sur la consultation d'une riche

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bibliographie internationale et place la naissance de la Légion de l'Archange Michel dans le contexte des événements succédant à la première guerre mondiale, à côté d'autres “ligues” et “mouvements”, pour suivre ensuite l'évolution des organisations politiques légionnaires, dont notamment la Garde de Fer (27 juin 1930-10 décembre 1933), le Groupe Corneliu Zelea Codreanu et le Parti “Tout pour le Pays” (20 mars 1935-21 février 1938).237

L'auteur se penche sur le gouvernement légionnaire-antonescien et le cabinet de Horia Sima en exil (Vienne, 26 août 1944-8 mai 1945).238 Quant aux événements de janvier 1941, Michelle Rallo en fait des propos très nuancés, très proches de la vérité; il qualifie le geste du général Ion Antonescu de “contre-révolution étrange” par rappor à la “révolution légionnaire” à laquelle il avait coopéré au cours des mois précédents et il fait valoir la fermeté dont le général avait fait preuve en procédant à l'élimination de ses anciens alliés politiques.239

Le phénomène légionnaire dans le contexte général-européen a été traité ces derniers temps dans plusieurs excellentes études dues à des historiens américains ou britanniques.240

Nous sommes certains que nos investigations, qui se proposent de tirer au clair les faits, les processus et l'idéologie du Mouvement Légionnaire, tels qu'ils se reflètent dans l'historiographie roumaine et étrangère et tels que nous les voyons, peuvent être intéressantes, ne fût-ce que pour notre intention de faire un inventaire bibliographique. Nous nous devons de faire le point des résultats les plus importants obtenus à ce chapitre après la chute du régime communiste en 1989. Pour ce qui est de la publication des documents, on n'en est qu'au début et la sélection est sensiblement ralentie par la timidité et la prudence;241 pour les mémoires, la situation est nettement meilleure, bien qu'il y ait encore des réserves vis-à-vis d'anciennes personnalités du Mouvement Légionnaires242 et moins pour les politiciens, les diplomates, les militaires et les journalistes qui évoquent la période de l'entre-deux-guerres ou celle de la conflagration de 1939-1945, ces derniers étant beaucoup plus “présents” dans les librairies: Iuliu Maniu, Nicolae Iorga, Constantin Argetoianu, Ion Mihalache, Armand Călinescu, Grigore Gafencu, Nicolae Titulescu, I.G. Duca, Raoul Bossy, Constantin C. Giurescu, Nichifor Crainic, Mihail Manoilescu, Valer Pop, Pamfil Şeicaru, Stelian Popescu, Radu Lecca, le maréchal Ion Antonescu, le général Constantin Sănătescu.243 Le Journal (1937-1951) du roi Carol II, dont l'un de ses descendants s'était déjà servi pour écrire une biographie, a été édité.244 Au chapitre des rééditiones, il faut rappeler Ştefan Palaghiţă,245

Horia Sima,246 plusieurs pages des admirables almanachs de Gazeta de Vest (1994 et 1995): La Légion de l'Archange Michel entre le passé et le

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présent.247 Pour ce qui concerne les ouvrages d'analyse et de synthèse, nous devons en citer les plus représentatifs,248 édités avant 1989 et signés par Florea Nedelcu,249 les regrettés Mircea Muşat et Ion Ardeleanu,250 Al. Gh. Savu,251 Aurică Simion252 et Vlad Georgescu.253 D'autres références sont à retrouver dans les manuels et les cours universitaires254 et dans des résumés de thèses de doctorat.255

Le lecteur pourrait trouver des informations et des documents nouveaux (dont beaucoup essentiels) concernant le passé et la doctrine du Mouvement Légionnaire, des études et des articles, des mémoires et des portraits, des notes bibliographiques, des discussions et des considérations de toute sorte dans des magazines et des périodiques256 dont notamment “Memoria”,257 “Formula As”,258 “Noua Dreaptă”, “Dilema”, “Cuvântul”, “Nu”, “Zig-Zag”, “Totuşi, iubirea” et tout particulièrement dans “Magazin istoric” et “Gazeta de Vest”, dans “Mişcarea”259 et “Învierea”261 et dans l'éphémère “Garda de Fier”.261

Notes

1. Cf. Momente din istoria presei legionare, dans “Cuvântul” (Bucarest), 9 novembre 1940.

2. Édition originale: Sibiu, Éditions “Totul pentru Ţară”, 1936 (Imprimerie Vestemean).

3. Ibidem4. Voir “Cuvântul studenţesc” (Bucarest), nos 1-4/1937, p.18.5. Apud Al.V. Diţă, Dan Zamfirescu, éditeurs, Istoria Mişcării Legionare scrisă de

un legionar, Bucarest, Éditions “Roza Vânturilor”, 1993, p.15-38.6. Bucarest, 1937 (première édition, 1933). 7. Bucarest, 1933 (deuxième édition, 1935; troisième édition, 1940).8. Il faut noter que l’ouvrage Fascismul (1932) avait valu à son auteur Vasile

Marin (1904-1937) le titre de docteur en droit.9. Après la deuxième guerre mondiale, Horia Sima, qui vivait en exil, avait fait

publier un livre qui peut être considéré comme le summum en la matière: Doctrina legionară (Madrid, Éditions du Mouvement Légionnaire, 1980, 225 p.).

10. Sibiu, Éditions “Totul pentru Ţară”, 1937 (deuxième édition, censurée).11. Ibidem, p.3 (Avant-propos).12. Voir, notamment, L.B. Tua, La Guardia di Ferro, Firenze, 1938; Klaus Charlé,

Die Eiserne Garde, Berlin-Wien, 1939; A. Panini-Finotti, La Guardia di Ferro, Firenze, 1938; E. Saleo, Mussolini e Codreanu, Palermo, 1942; Jérôme et Jean Tharaud, L’envoyé de l’Archange, Paris, 1939; A. Panini-Finotti, Da Codreanu a Antonescu. Romania di ieri e di oggi, Verona,1941; E.Escolar, J.Nieto, Vida e doctrina de C.Z. Codreanu, Madrid, 1941.

13. Voir L.B. Tua, Garda de Fier, Bucarest, Impr. “Bucovina”, 1940. Les deux éditions (italienne et roumaine) ont bénéficié d’un avant-propos de M. Manoilescu.

14. Ion Banea, Căpitanul, p.11-26.

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15. L.B. Tua, op.cit., p.24-29.16. I.I. Moţa, Cranii de lemn, p.121-128.17. Ibidem, p.213-217; C.Z. Codreanu, Pentru Legionari, I, p.76-77.18. Ibidem, p.211-212.19. L.B. Tua, op.cit., p.55-5620. C.Z. Codreanu, Pentru Legionari, I, p.340 et suivantes.21. Ion Banea, op.cit., p.62-63.22. Cărticica şefului de cuib, IIe éd., Bucarest, 1935, p.76-77.23. Ion Banea, op.cit., p.63. 24. Cărticica şefului de cuib, p.77.25. Ibidem; Ion Banea, op.cit., p.75.26. Voir Cronologie legionară, p.21-22 (d’après “Almanahul 1941” du journal

“Cuvântul”).27. Ibidem, p.22-23. Virgil Mihăilescu, fondateur et ancien directeur de la

Bibliothèque Roumaine de Freibourg im Bresgau, a rédigé, en exil, uneChronologie Légionnaire plus ample (Salzbourg, 1953).

28. Le livre de Ştefan Palaghiţă, édité à Buenos Aires, aux Éditions de l’auteur, fut imprimé le 30 décembre 1950, bien que l’année figurant sur la page de titre soit 1951. Ştefan Palaghiţă avait commencé à écrire son livre en 1945, lorsque Horia Sima l’avait chargé de rassembler et d’organiser, avec deux autres légionnaires vivant en exil, “tout le matériel documentaire intéressant l’histoire du Mouvement Légionnaire” (éd. originale, p.15).

29. Voir Istoria Mişcării Legionare scrisă de un legionar, Bucarest, 1993 (éd. citée, note 5), 366 p.Le livre comporte, à part l’ouvrage de Ştefan Palaghiţă (p.39-338), Cronologia Legionară. 1919-1940 (reprise dans Almanahul “Cuvântul”, 1941) (p.15-38) et la série des quatre conférences données en 1938 par le redoutable Nae Ionescu, sous le titre Fenomenul legionar (p.350-361), éditées en première à Rome par C. Papanace, dans la collection “Biblioteca Verde” no 17, Éditions “Armatolii”.

30. Ştefan Palaghiţă, Garda de Fier spre reînvierea României, Buenos Aires, 1951 (éd. originale susmentionnée), p.17-70 et 349-370.

31. Ibidem, p.71-82. 32. Ibidem, p.83.33. Ibidem, p.83-175.34. Ibidem, p.175-308 (ch. V-VII).35. Ibidem, p.309-347.36. Ibidem, p.95.37. Ibidem, p.96-98. Même si l’admiration de Ştefan Palaghiţă envers C.Z.

Codreanu peut être comprise, les superlatifs sont hors série. En parlant de Codreanu, l’auteur utilise des termes tels “Moďse”, “basileus”, “étoile du matin”, “génie suprême”, “le fils le plus illustre que la nation ait jamais vu naître”, “un grand prophète”, descendant direct des braves voďvodes Étienne, Mircea, Michel et Constantin Brancovan. Le livre de Palaghiţă provoqua un véritable choc au sein de l’émigration légionnaire. On estima aussitôt que l’auteur avait été manipulé, soit par les leaders du groupe hostile à Horia Sima (Ilie Gârneaţă, C. Papanace, Mile Lefter etc.), soit par les juifs, soit par la Securitate de Bucarest, soit par le groupe d’Ana Pauker, qui aurait financé l’impression et la distribution du livre (cf. Gheorghe Costea, Cartea preotului Palaghiţă. O analiză şI un răspuns, IIe éd., Miami Beach, 1994, passim). Ştefan Palaghiţă fut même contesté dans sa posture d’auteur unique (ibidem, p.74) et Horia Sima intervint lui-même dans la

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discussion, aussi bien après la parution du livre (ibidem, p.37-44) que peu avant sa mort, rejetant les accusations qui lui étaient portées, en ce sens qu’il aurait “trahi” la ligne du Capitaine (cf. Pour la connaissance de la verité. Déclaration du Mouvement Légionnaire 1990, Paris, Éditions Dacia, 1992, 37 p.).

38. Voir Ion Fleşeriu, Amintiri, Madrid, collection “Generaţia 1922”, 1977, p.131 et suivantes; Horia Sima, Prizonieri ai Puterilor Axei, Madrid, Éditions du Mouvement Légionnaire, 1990, p.193 et suivantes.

39. Idem, Guvernul Naţional Român de la Viena, Madrid, Éditions du Mouvement Légionnaire, 1993, p.230-231. Selon la plupart des sources, la rupture définitive au sein de l’exil légionnaire se produisit pendant et après l’entrevue de 1954 à Erding (Allemagne), où le groupement de Ilie Gârneaţă, C. Papanace et V. Iasinschi (minoritaire) se démarqua nettement du groupement majoritaire de Horia Sima (cf. Ion Fleşeriu, op.cit., p.168-170; Horia Sima şi raporturile lui cu Mişcarea Legionară. Documente, Bucarest, 1993, p.19-20.

40. Il y a vingt-cinq ans déjà, Horia Sima estimait que les ouvrages de cette série (comptant aussi bien des contributions importantes que des écrits hagiographiques) pourraient former une “bibliothèque impressionnante” (Horia Sima, Histoire du Mouvement Légionnaire, Rio de Janeiro, Éditions Dacia, 1972, p.11). (Voir aussi l’édition roumaine: Istoria Mişcării Legionare, Timişoara, Éditions Gordian, 1994, p.5).

41. C’est le cas classique de ceux qui combattent Adolf Hitler sans avoir étudié Mein Kampf.

42. Voir Bibliografie legionară, Miami Beach, Éditions Traian Golea, 1993, 101 p.(collection “Omul nou”, no 56). L’ouvrage comporte 323 positions, les listes des publications et des maisons d’éditions de l’exil, un indice des auteurs et un indice alphabétique des titres.

43. Voir Cronologie legionară, Miami Beach, Éditions Traian Golea, 1992, 208 p.(collection “Omul nou”, no 53; Ire éd. – Salzbourg, 1953, collection “Omul nou”, no 26). L’ouvrage a été rédigé, avec l’aide des données fournies par les légionnaires qui se trouvaient, pendant la deuxième guerre mondiale, dans le camp de Berkenbruck, par un “passionné”, très probablement le professeur Virgil Mihăilescu, ancien directeur de la Bibliothèque Roumaine de Freibourg im Bresgau (voir note 27).

44. Voir Gheorghe Costea, op.cit., p.1. De fait, le début avait été fait en 1940, par la publication des conférences de Nae Ionescu sur le phénomène légionnaire, dans “Buletinul informativ”, août-septembre (cf. Nae Ionescu, Fenomenul legionar, éd. citée, avec une introduction de C. Papanace, p.1), suivie de Însemnările de la Jilava de C. Z. Codreanu (19 avril-19 juin 1938), éditées en 1942 à Rostock.

45. Voir, par exemple, “Ethos”, Paris, no 4/1983, comprenant Ultimul cuvânt (Le dernier mot) de Mircea Vulcănescu au procès qui lui avait été intenté par les communistes - Bucarest, 15 janvier 1948 (p.11-104) ou bien Mircea Eliade, Trei trepte pentru Mircea Vulcănescu, dans idem, p.105-109.

46. Voir nos 5-6/1977 consacrés au cinquantenaire du Mouvement Légionnaire et à la personnalité de C.Z. Codreanu (p.1, 3-8), no 3/1977 (N.S. Govora, Transilvania românească – Ungaria barbară, p.6, 17-20 ou Ion Tolescu, Basarabia şi Bucovina, tierra rumana, p.13-15).

47. Collections “Omul nou” et “Romanian Studies”.48. La collection “Carpaţii” et le périodique au même nom, ainsi que

“Documente”.49. Collections: “Dacia”, “Biblioteca de documente”, “Opinii”.

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LE MOUVEMENT LÉGIONNAIRE - HISTOIRE ET HISTORIOGRAPHIE

50. Collection “Europa”.51. Il édite aussi le périodique “Ţara şi Exilul” (fondé en 1964).52. Des données essentielles et une analyse pertinente du phénomène légionnaire

dans Valeriu Neştian, Perspective legionare asupra timpurilor prezente şI viitoare, Recurs la istorie, Timişoara, Éditions Gordian, 1995. L’auteur avance finalement une hypothése optimiste, ainsi que lui-même l’avoue: “ ... À la question naturelle, opportune et de bon sens roumain Quo vadis, Legio?”, c’est au temps de donner le verdict souverain. Car l’histoire de la Légion continue” (ibidem, p.152).

53. Cf. aussi Ioan Boacă, op.cit., passim.54. Tous ses livres ont connu plusieurs éditions: Însemnări de la Jilava (1942,

1951, 1968, 1994, édition française - 1986, édition italienne - 1970, 1982, édition espagnole - 1952); Cărticica şefului de cuib (1952, 1971); Circulări şi manifeste (1951, 1981) et sans doute Pentru Legionari, tome Ier, qui a connu huit éditions en roumain ( Ire, Sibiu, 1936; IIe, Bucarest, 1937; IIIe, Bucarest, 1940; IVe, Salzbourg, 1951; Ve, Munich, 1968; VIe, Miami Beach, 1983; VIIe, V 1990; VIIIe, Timişoara, 1993; éditions allemandes - 1939, 1970, 1972; éditions françaises - 1938, 1971; édition espagnole - 1972; édition italienne - 1972 etc.). Sur C.Z. Codreanu: Gerdi Zikeli, Corneliu Z. Codreanu. Rumänien 1938 und 1988, Munich, Éditions Ion Mării, 1989 (collection “Europa”); Semicentenarul Mişcării Legionare. Mărturii despre Căpitan. Patruzeci de ani de la moarte (1938-1978), Madrid, Éditions Dacia, 1978, 181 p.; Centrul de Studii Documentare al Mişcării Legionare, Semicentenarul Mişcării Legionare. Legiunea în imagini. Albumele Traian Borobaru, Madrid, Éditions du Mouvement Légionnaire, 1977, 351 p.(rédacteur technique: N. Roşca).

55. Voir Cranii de lemn. Articole. 1922-1936, Sibiu, Imprimerie Vestemean, 1936 (rééditions: 1940, 1970); Prezent, Munich, Éditions Ion Mării, 1977; Testament (1937, 1951, 1962, 1982, Timişoara, 1993 et des éditions en espagnol et en italien). Le texte publié en 1932 et traduit du français par Ion I. Moţa, Protocoalele înţelepţilor Sionului (Miami Beach, Éditions Traian Golea s.a.).

56. Voir Crez de generaţie, Bucarest, 1937; Salzbourg, 1952; Munich, 1977.57. Voir Tineretul şi politica externă, Salzbourg, 1952. 58. Voir Opere complete, Munich, 1969 (réédition – 1990; Pentru Cristos,

Salzbourg, 1952. 59. Voir Căpitanul, Salzbourg, 1951 (éd. Italienne – 1983); Opere complete,

Munich, 1970.60. Voir Cartea Căpitanului, Salzbourg, 1952; Stil legionar, Salzbourg, 1953;

Mărturii pentru un om nou, Salzbourg, 1953. Voir aussi Ctitorii. Pagini de luptă politică şi spirituală, Bucarest, Imprimeria Naţională, 1940.

61. Cf. Corneliu Zelea Codreanu. 20 de ani de la moarte, Madrid, 1958.62. Cf. Nicadorii, Salzbourg, 1952.63. Cf. Miti Dumitrescu, Ploieşti, 1940, Salzbourg, 1952.64. Cf. Prigoana cea mare, Salzbourg, 1952.65. Cf. Suflet şi gând legionar, Salzbourg, 1952.66. Voir Evocări, Madrid, 1965; Fără Căpitan. Conducerea în a doua prigoană,

Rome, 1984; Despre Căpitan, Nicadori şi Decemviri (Crâmpei de amintiri), Rome, 1963; Destinul unei generaţii (Geneza şi urmările lui 10 Decembrie 1922), IIe édition, Rome, 1977; Mihai Eminescu – Un mare precursor al legionarismului românesc, IIe édition, Rome, 1951.

67. Cf. Din viaţa legionară, Salzbourg, 1952.

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Gheorghe Buzatu

68. Cf. Centrul studenţesc legionar din Timişoara. Mărturii pentru istorie , Madrid, 1988.

69. Cf. Amintiri, éd. citée.70. Cf. Dezvăluiri legionare, vol. 1, Madrid, 1994. 71. Voir Cartea preotului Palaghiţă...., éd. citée; Răspunderile lui Traian Boeru în

cazul Iorga-Madgearu. O punere la punct, Miami Beach, 1992 (Ire édition – Madrid, 1963).

72. Cf. Din împărăţia morţii. Cronică rezumată din închisori, Madrid, 1981.73. Cf. Memorii, dans “Pământul strămoşesc”, Buenos Aires, no 7/1979, p.5-194.74. Cf. Facing the Truth/Face à la verité, Madrid, 1966. Voir: La moartea lui

Vasile Iasinschi, Comandant Legionar, Preşedintele Consiliului Legiunii, Madrid, 1979.75. Voir România şi sfârşitul Europei. Amintiri din ţara pierdută, Madrid-Rio de

Janeiro, Éditions Dacia, 1966, récemment réédité: Alba Iulia-Paris, Éditions Fronde, 1994. Les éditions dans des langues de circulation internationale sont mieux connues, dont notamment: The Suicide of Europe. Memoirs of Prince Mihail Sturdza, Former Foreign Minister of Romania, Boston, Western Island, 1968; La finne dell’Europa, Napoli, P.Armando, 1970.

76. Cf. Romanian Nationalism. The Legionary Movement, Chicago, 1974; Neam fără noroc sau blestemul lui Zamolxe, Chicago, 1994.

77. Voir surtout: Victorii legionare, New York, Éditions Libertatea, 1988; Antimachiavelism legionar, Madrid, 1962; La Garde de fer et le terrorisme, Madrid, 1979; Studii legionare postbelice, Timişoara, 1994; Guvernul de la Viena. Continuitatea statului român naţional-legionar, Madrid, 1989; Horia Sima. Un destin...O misiune, Paris, Éditions Petroşneană, 1991 (avec une chronologie des activités de Horia Sima, p.17-40).

78. Voir Cine atacă Mişcarea Legionară, Miami Beach, Éditions Traian Golea, 1992, II – 258 p.(Collection “Romanian Historical Studies”); S.O.S. Transilvania. împotriva revizionismului unguresc cuibărit în Congresul American , Miami Beach, Éditions Studii Istorice Româneşti/Traian Golea, 1993, IV – 496 p.; C.W . Forester, Fenomenul legionar de-a lungul veacurilor, de la Horia, Cloşca şi Crişan la Horia Sima sau Mişcarea Legionară în istoria poporului român, Miami Beach, Éditions Studii Istorice Româneşti, 1993, 157 p.

79. Voir Texte alese. Extrase de doctrină legionară, Salzbourg, 1952 (Collection “Omul nou”, no 18); IIe éd. – Miami Beach, 1990.

80. IIIe éd., Bucarest, Éditions Fundaţia Buna Vestire, 1993, 413 p.Le titre figurant sur la couverture du livre est autre: Din luptele tineretului român. 1919-1939 (Culegere de texte).

81. Ibidem, p.223-268.82. Ibidem, p.279-407.83. D’après l’original de l’ouvrage: Adevărul în procesul lui Corneliu Zelea

Codreanu, paru le 1er août 1938, sous l’égide du Mouvement Légionnaire. La presse a en même temps publié des informations incomplètes et pas toujours exactes, ainsi que des documents dont la sélection était tendancieuse. Les autorités firent publier à Paris une brochure tendancieuse, en français, qui foisonnait de mensonges: Le Procès de Cornelius Zelinski Codreano, condamné pour trahison, rébellion et instigation à 10 ans de travaux forcés (Mai 1938), Paris, Éditions SAPRI, 1938, 74 p. + annexes.

84. Miami Beach, Éditions Traian Golea, 1981, 280 p. (Collection “Omul Nou”, nos 43 et 52).

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85. Voir “Procesul” lui Corneliu Zelea Codreanu (Mai, 1938), Iassy, Centrul de Istorie şi Civilizaţie Europeană, 1994, LXII – 253 p. Les considérations faites au chapitre précédent servaient, sous une forme comprimée, de préface au volume en question. En 1940, après la proclamation de l’État national-légionnaire, le “procès” de mai 1938 fut réexaminé (au même titre que le procès d’outrage d’avril la même année); le 30 novembre 1940, la Haute Cour de Cassation annula la sentence du Tribunal Militaire de Carol II (voir des détails dans Horia Sima, Era Libertăţii. Statul Naţional-Legionar, II, Madrid, Éditions du Mouvement Légionnaire, 1986, p.49-138; C.W. Forester, Fenomenul legionar..., p.23).

86. Cf. “Mişcarea”, Bucarest, no 16/1er-15 noiembrie 1994.87. Voir Procesul legionarilor paraşutaţi. 1953, IVe éd., La a 40-a aniversare.

Întregită cu biografii şi mărturii, Miami Beach, Éditions Traian Golea, 1993, 352 p. (éditions précédentes: 1953, 1973, 1983).

88. Ibidem, p.287.89. Voir Articole politice, 1950-1963, Munich, Éditions “Omul Nou”, 1967, 138 p.

(Collection “Omul Nou”, no 34); Antologie legionară. Opera publicistică în şapte volume. 1950-1992. I, 1950-1966, textes choisis et soignés par Victor Corbuţ, révisée et imprimée par Traian Golea, Miami Beach, Coll. “Omul Nou”, 1994, 467 p.;Antologie legionară..., II, 1967-1978, Miami Beach, 1994, 471 p.; Antologie legionară..., III, 1978-1993, Miami Beach, 1994, 533 p.; Antologie legionară..., IV, 1964-1993, Miami Beach, 1994, 555 p.

90. Voir An Interwiew with Horia Sima, Commander-in-Chief, Legion of the Archangel Michael, 1977, 26 p.; La fin de la Garde de Fer, dans “Défense de l’Occident”, Paris, no 146/1977, p.13-31.

91. Cf. notamment Doctrina legionară, Madrid, Éditions du Mouvement Légionnaire, 1980, 222 p.; Omul Nou, Éditions de l’auteur,1949, 35 p.; Menirea naţionalismului, Salamanque, Asociacion Cultural Hispano-Rumana, 1951, 1951, 156 p. (dernière édition – Bucarest, 1993); Mişcarea Legionară şi Democraţia, Salzbourg, Éditions “Omul Nou”, 1955, 42 p. (Collection “Omul Nou”, nos 30); Ce este comunismul, Madrid, Editura Dacia, 1972, 152 p. (réédité: Timişoara, Éditions Gordian, 1994).

92. Voir Cazul Iorga-Madgearu, declaraţii făcute de D-l Horia Sima revistei “Carpaţii”, Madrid, Éditions Carpaţii, 1961, 83 p. (Collection “Carpaţii”, no 14); IIe éd. – Miami Beach, Éditions Traian Golea, 1992 (Collection “Omul Nou”, no 54); 23 august 1944. Desfiinţarea istorică a Naţiunii Române. Replica Mişcării Legionare , Madrid, Biblioteca documentară “Generaţia Nouă”, 1974, 110 p. (L’ouvrage n’est pas signé par Horia Sima, mais il lui est attribué, cf. Ioan Boacă, Bibliografie legionară, éd. citée, p.55, no 243).

93. Horia Sima fit publier en 1972 le premier volume de son Histoire du Mouvement Légionnaire. 1919-1937 (Rio de Janeiro, éd. citée), récemment traduite en roumain par Valeriu C. Neştian: Istoria Mişcării Legionare, Timişoara, Éditions Gordian, 1994, 230 p. (voir note 40). Bien que l’auteur ait projeté un ouvrage en plusieurs volumes (Istoria Mişcării Legionare, p.5), le deuxième ne devait plus jamais paraître. Horia Sima renonça sans doute à son projet de synthèse, préférant, surtout qu’il suivait les événements qu’il avait vécus, la formule des mémoires; il écrivit ainsi non moins de cinq volumes (plus de deux mille pages imprimées!), absolument indispensables au spécialiste de la problématique de la deuxième guerre mondiale: Sfârşitul unei domnii sângeroase (10 decembrie 1939 – 6 septembrie 1940), Madrid, Éditions du Mouvement Légionnaire, 1977, 499 p. (IIe éd. – Miami Beach, Éditions Traian Golea, 1990, 499 p., Collection

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Gheorghe Buzatu

“Omul Nou”, no 48); Era Libertăţii. Statul Naţional-Legionar, tome Ier, Madrid, Éditions du Mouvement Légionnaire, 1982, 626 p. (voir aussi éd. Gordian, Timişoara, Collection “Pagini din istoria Gărzii de Fier”, 1995); Era Libertăţii. Statul Naţional-Legionar, vol. II, Madrid, Éditions du Mouvement Légionnaire, 1986, 380 p. (voir aussi éd. Gordian, Timişoara, Collection “Pagini din istoria Gărzii de Fier”, 1995); Prizonieri ai Puterilor Axei, Madrid, Éditions du Mouvement Légionnaire, 1990, 484 p.; Guvernul Naţional Român de la Viena, Madrid, Éditions du Mouvement Légionnaire, 1993, 261 p.

94. Horia Sima, Istoria Mişcării Legionare, p.5.95. Ibidem, p.27-40.96. Ibidem, p.27-40.97. Ibidem, p.27-40.98. Ibidem, p.27-40.99. Ibidem, p.27-40.100. Ibidem, p.27-40.101. Ibidem, p.168-228.102. Idem, Sfârşitul unei domnii sângeroase, IIe éd., p.155-229.103. Ibidem, p.267-301. Il faut rappeler les commentaires sur l’évacuation du

territoire compris entre le Prout et le Dniestr par les armées et les autorités roumaines: “... Aux moments difficiles de la retraite de l’armée roumaine des deux provinces roumaines, notre peuple dut subir les offenses et les humiliations les plus blessantes, sans pouvoir réagir. Le temps de l’évacuation, dans l’ultimatum russe, était tellement court qu’il était impossible d’exécuter une retraite ordonnée de l’armée et des autorités. Cet intervalle de quatre jours ne fut pas respecté non plus, car dès le premier jour, des troupes motorisées soviétiques franchirent le Dniestr et coupèrent la voie à de nombreuses unités roumaines. L’armée roumaine de Bessarabie était dans une situation extrêmement difficile, car elle avait d’une part été surprise par l’ennemi, alors que rien ne semblait troubler la paix sur le Dniestr, et de l’autre, elle avait reçu de Bucarest l’ordre de ne pas répliquer aux attaques. Il y eut ensuite une retraite désordonnée, réalisée sans aucun plan, comme si c’était une armée vaincue. Bien des unités roumaines furent rattrappées par les chars soviétiques et désarmées. De grandes quantités d’armes et de matériel de guerre tombèrent entre les mains des bolcheviks. La population juive manifesta alors en toute cruauté ses vrais sentiments envers les Roumains. Ils sortirent leurs armes des cachettes et se mirent à tirer sur les soldats, coupèrent les lignes de communication et, s’ils pouvaient capturer un officier, ils le tuaient et profanaient ensuite son cadavre” (ibidem, p.275-276).

104. Ibidem, p.415 et suivantes.105. Ibidem, p.492.106. Ibidem, p.493.107. Idem, Era Libertăţii..., I, p.7, 87, 151, 307, 421, puis 529 et suivantes,

respectivement. (Les références sont faites à l’édition Madrid).108. Idem, Era Libertăţii..., II, p.7, 45, 147, 231, puis 301-374, respectivement. 109. Ibidem, p.225.110. Ibidem, p.305-375.111. Ibidem, p.329.112. Ibidem, p.303.113. Les deux sont du plus grand intérêt documentaire; les informations de l’auteur

doivent être corroborées avec celles contenues dans d’autres ouvrages et surtout des documents. Le lecteur apprend des détails sur la fuite de Horia Sima en Allemagne, après la défaite de la rébellion (cf. Prizonieri ai puterilor Axei, p.31-45), les années 1941 et

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1942 en exil, la fuite de Sima en Italie, où il fut capturé en décembre 1942 (p.277 et suivantes), les années 1943 et 1944, la vie dans le camp de Büchenwald et de Dachau (p.351 et suivantes), les prémisses de la formation du gouvernement de Vienne (p.435 et suivantes), puis les disputes entre légionnaires au sein du Gouvernement national roumain de Vienne (p.45 et suivantes), la formation du gouvernement de Vienne (p.67 et suivantes), la création de l’armée légionnaire (p.105 et suivantes), le plan Stoicănescu et le cas du général Gheorghe Avramescu (p.145 et suivantes), l’effondrement en 1945 et l’occupation par les Alliés, le sort du gouvernement de Sima (p.189 et suivantes).

114. Idem, Guvernul Naţional Român de la Viena, p.252.115. Pour des appréciations critiques à ce propos, voir Walther Laqueur, Rumanian

Fascist Emigrés. A Survey of Their Literature, dans “The Wiener Library Bulletin”, July/1964; idem, Rumania during the War. A Survey of Literature, dans idem, April/1963; idem, éditeur, Fascism. A Reader’s Guide, Analyses, Interpretations, Bibliography, éd. citée, p.215-247, 325-408; Arnim Heinen, Die Legion “Erzengel Michael” in Rumänien..., éd. citée, p.19-32, 464-490 et 528-551 (Bibliographie). Pour les répliques aux points de vue critiques formulés, cf. C. W. Forester, Fenomenul legionar..., éd. citée, passim.

116. Voir, notamment, I.L. Diakov, T.S. Bouchoueva, éditeurs., Fachistskij metch kovalsija v SSSR. Krasnaja Armija i Reichswehr tajnoe sotroudnitchestvo 1922-1933. Neizvestnyje dokumenty, Moskva: Sovetskaja Rossija, 1992, passim.

117. Guéorgui Dimitrov, Opere alese, Bucarest, 1959, p.229.118. Ibidem, p.231-232. J. Jelev juge toujours valable la formule de Dimitrov, qui

surprend l’essence sociale et de classe du fascisme, mais il ajoute: “ On aurait tort ... d’estimer que la définition kominterniste couvre et concerne tous les traits essentiels du fascisme” (cf. dr Jelio Jelev, Fascismul, Bucarest, 1992, p.42). Plusieurs éléments manquent de la définition kominterniste: le système politique propre à un État fasciste, l’évaluation réelle de la dictature du capitalisme financier, le totalitarisme comme une caractéristique obligatoire etc. (ibidem, p.42-44). Pour les caractéristiques de l’État totalitaire fasciste selon Jelev, cf. ibidem, p.282-310.

119. Walter Ulbricht, Sur la nature du fascisme hitlérien, dans “Recherches internationales à la lumière du marxisme” (Paris), no 1/1958, p.93. D’autres points de vue marxistes ont été présentés dans le même numéro du périodique cité (numéro spécial - Les origines du fascisme, 192 p.) par Dolores Ibarruri, Paolo Alatri, Fritz Klein, S. M. Slobodskoď, Paulette Charbonnel et Jean Gacon. Pour les points de vue marxistes “cla-ssiques” exprimés par Antonio Gramsci, Palmiro Togliatti, Luigi Longo, Ernst Thälmann, Wilhelm Pieck et (ajoutons-nous) Lucreţiu Pătrăşcanu, cf. J. Jelev. op.cit., passim. Pour la Roumanie, voir les considérations “théoriques” de Lucreţiu Pătrăşcanu, Sub trei dictaturi, Bucarest, 1945; idem, Probleme de bază ale României, IIIe édition, Bucarest, 1946.

120. Voir Henri Michel, Introduction – Sur le “fascisme”, dans “Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale” (Paris), no 66/1967, p.1-3; idem, Les fascismes, Paris, 1977, passim. L’historien français identifiait des fascismes nationaux d’une part, un fascisme international de l’autre (ibidem, p.22). Historiquement parlant, le fascisme avait embrassé “une vingtaine d’années de l’histoire d’Europe. C’est le troisième événement majeur de l’entre-deux-guerres, à côté du déclin de la démocratie libérale et de la révolution bolchevique” (ibidem, p.3). Pour les caractéristiques du phénomène, voir le chapitre Ier de l’ouvrage (ibidem, p.5-22).

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Gheorghe Buzatu

121. Cf. Stanley G. Payne, Fascism. Comparison and Definition, Madison, University of Wisconsin Press, 1983, p 215. Ne pas oublier le livre fondamental de Hannah Arendt, The Origins of Totalitarianism, New York, 1958.

122. Munich, R. Riper und Co. Verlag, 1963. Le livre, traduit en 1965 en anglais, est devenu plus accessible, grâce aussi à plusieurs éditions. Nous faisons référence à l’édition d’Ernst Nolte, Three Faces of Fascism. Action Française. Italian Fascism. National Socialism, New York, New American Library, 1979, XIII + 699 p.

123. Princeton, Toronto, New York, London, D. Van Nostrand Co. Inc., 1964, 194p.

124. Voir Ernst Nolte, op.cit., p.569-577 (les deux annexes).125. Voir Eugen Weber, op.cit., p.96-105 ( ch. 9 - Romania) et, dans l’annexe

documentaire, plusieurs textes choisis de C. Z. Codreanu (p.165-169).126. Avec un chapitre sur la Roumanie dû à Eugen Weber (p.501-574).127. Publié aussi en tant que numéro spécial du “Journal of Contemporary

History” (New York-Londres), I, no 1/1966. Le volume comporte une étude à part portant sur C.Z. Codreanu et le Mouvement Légionnaire - Eugen Weber, The Men of the Archangel, p.101-126.

128. Édité aussi en version française, plus connue: Les mouvements fascistes. L’Europe de 1919 à 1945, Paris, Calmann-Lévy, 1969, 363 p.(avec un chapitre substantiel et solide sur le fascisme roumain, p.235-251).

129. Là aussi, un chapitre pertinent consacré à la Roumanie (p.146-166), dû à Zevedei Barbu.

130. Ce volume contient lui aussi tout un chapitre consacré à ce sujet:Anti-Semitism and Anti-Comunism: The Iron Guard (p.181-193).

131. Avec un chapitre à part (VI) sur la Roumanie: a) The Background of Romanian Fascism, par Emanuel Turczynski; b) Fascism in Romania, par Stephen Fischer-Galaţi (p.99-102)

132. Éd. citée (voir note 49).133. Éd. citée (voir note 44).134. Éd. citée (voir note 50).135. Des ouvrages qui font référence au Mouvement Légionnaire (p.146-153).136. Avec des références expresses à l’évolution du Mouvement Légionnaire

(p.321-326): “Cependant, la société dont rêve Codreanu diffère essentiellement de celle que Mussolini et Hitler avaient commencé à modeler par l’image de l’homme nouveau. Son idéal (de Codreanu - ndla) demeure celui d’un christianisme social basé sur une paysannerie respectueuse des valeurs traditionnelles et capable de débarrasser le pays de ses éléments allogènes et corrompus - le communisme, la démcoratie, les juifs etc.” (p.322).

137. Des références à l’activité des légionnaires pendant l’exil de 1941-1945 (p.14-20 et 30-33).

138. Sur la Roumanie, p.284-287.139. Voir Fascismul, éd. citée (traduction du bulgare), (note 79).140. Apud dr Jelio Jelev, op.cit., p.37-39.141. Cf. C.A. Macartney, A.W. Palmer, Independent Eastern Europe. A History,

London-New York, 1962; Joseph Rothschild, East Central Europe between the Two World War, Seatle-London, 1974 et 1977; Ezra Mendelsohn, The Jews of East Central Europe between the World War, Bloomington, 1983; Klaus P.Beer, Zur Entwicklung des Parteien und Parlamentssystems in Romania 1928-1933, I-II, Francfort-sur-le-Main,

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LE MOUVEMENT LÉGIONNAIRE - HISTOIRE ET HISTORIOGRAPHIE

Bonn, 1983; Vincent E. McHale, Sharon Skowronski, éditeurs, Political Parties of Europe, II, Westport-Londres, 1983, p.801-802 (sur la Garde de Fer et le Parti “Tout pour le Pays”).

142. Joseph Rothschild, op.cit., p.309.143. Nicholas M. Nagy-Talavera, The Green Shirts and the Others. A History of

Fascism in Hungary and Rumania, Stanford, Hoover Institution Press, 1970, p.294; Mariano Ambri, I falsi fascismi, p.268.

144. Ernst Nolte, Three Faces of Fasism..., p.27-40 (ch. II – Fascism in Europe, 1919-1945). En réalité, Ernst Nolte avait été précédé par deux de ses compatriotes, Andreas Hillgruber et Martin Broszat, qui n’ont cependant pas abordé le légionnarisme dans le cadre strict du phénomène fasciste européen, mais se sont penchés sur le rôle et la place de la Garde de Fer dans l’évolution des relations roumano-allemandes: Andreas Hillgruber, Hitler, König Carol und Marschall Antonescu. Die deutsch-rumänischen Beziehungen 1938-1944, Wiesbaden, éd. 1854 et 1965; Martin Broszat, Die Eiserne Garde und das Dritte Reich, dans “Politische Studien” (Munich), no 9/1958, p.628 et suivantes.

145. Idem, Les mouvements fascistes..., p.235-251. 146. Ibidem, p.240.147. Ibidem, p.243.148. Ibidem, p.240-242 (une courte biographie de C.Z. Codreanu).149. Ibidem, p.243.150. Ibidem, p.244.151. Ibidem, p.244-245.152. Ibidem, p.245.153. Ibidem, p.246.154. Ibidem.155. Ibidem, p.246-247.156. Ibidem, p.249-250.157. Ibidem, p.250-251.158. Voir Eugen Weber, Varieties of Fascism..., p.97-98.159. Ibidem, p.98-100.160. Ibidem, p.99.161. Ibidem, p.102.162. Ibidem, p.103.163. Ibidem, p.105.164. Ibidem, p.96.165. Voir Hans Rogger, Eugen Weber, éditeurs, The European Right. A Historical

profile, éd. citée (165).166. Ibidem, p.501-574.167. Ibidem, p.501-517.168. Ibidem, p.518.169. Ibidem, p.518-527.170. Ibidem, p.527-532.171. Selon l’auteur, des calculs incomplets donneraient le rapport suivant, pour la

période allant de 1924 à 1939: 11 crimes ou attentats commis par les légionnaires, contre 501 légionnaires tués sur l’ordre des autorités ( ibidem, p.537). L’enquête d’une commission nommée par le général Ion Antonescu, après la rébellion de janvier 1941, fait état de 292 légionnaires tués sans aucun jugement entre novembre 1938 et octobre 1939.

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Gheorghe Buzatu

Plusieurs centaines de légionnaires ont été tués entre septembre 1940 et janvier 1941. “Le crime et le contre-crime semblent avoir connu une forte escalade, avant d’exploser en une sorte de Götterdämmerung dans ce Bucarest glaciaire de la rébellion de janvier (1941)” (ibidem, p.539-538).

172. Ibidem, p.547-553.173. Ibidem, p.555-556.174. Ibidem, p.557-566.175. Voir Marschall Antonescu, Essen, 1943.176. Eugen Weber, op.cit., p.560-561.177. Ibidem, p.560.178. Ibidem, p.563.179. Ibidem, p.572.180. Nicholas M. Nagy-Talavera parle de 3 999 personnes arrêtées, dont 1 333

furent libérées au bout de deux semaines tout au plus (cf. The Green Shirts..., p.327).181. Eugen Weber, op.cit., p.566.182. En 1966, Eugen Weber apportait une nouvelle contribution à l’étude du sujet

(voir Walter Laqueur, George L. Mosse, éditeurs, International Fascism. 1920-1945, éd. citée, p.101-126 – The Men of the Archangel).

183. Voir Z. Barbu, Rumania, dans S.J. Woolf, éd., European Fascism, Londres, 1968, p.146-166; idem, Psycho-Historical and Sociological Perspectives on the Iron Guard, dans S.U. Larsen et autres, éditeurs, Who were the Fascist? Social Roots of European Fascism, Bergen, 1980, p.379-394.

184. Déjà mentionné (voir note 104). 185. Voir Romanian Nationalism, dans Peter F. Sugar, Ivo J. Lederer, éditeurs,

Nationalism in Eastern Europe, Seattle-London, 1969, p.373-395; Fascism in Rumania, dans Peter F. Sugar, éd., Native fascism in the Succsessor States, 1918-1945, édition citée (1971), p.112-122. Quelques remarques de cette dernière étude seraient à retenir: “... Les survivants des purges (l’assassinat de C.Z. Codreanu et de ses camarades - ndla) assumèrent le rôle de martyrs et devengeurs des crimes. Entre 1938 et 1940, ils devinrent les exécuteurs des “complices” de Carol II, des hooligans et des assassins voués à l’annihilation physique des ennemis mortels - les juifs, les communistes et les royalistes. Ils abandonnèrent, dans ce contexte, leur idéalisme et leurs plans en faveur d’une réforme nationaliste des campagnes, des fabriques et de la bureaucratie. Les fascistes roumains perdirent leur identité politique originale et, par conséquent, leur raison politique d’être entre la fin de 1938 et l’automne de 1940, lorsque la Garde en vint à vaincre son principal ennemi, Carol II, et arriva enfin au pouvoir” (ibidem, p,. 118). Voir, du même auteur, Fascism, Communism and the Jewish Question in Romania, dans Bela Vago, George L. Mosse, éditeurs, Jews and Non-Jews in Eastern Europe, 1918-1945, New York-Jérusalem, 1974.

186. Cf. The Background of Romanian Fascism, dans Peter F. Sugar, éd., Native fascism..., p.101-111.

187. Voir Garda de Fier, Carol al II-lea şi Hitler. Din istoria fascismului, a monarhiei române şI a politicii externe, Chişinău, 1970, 344 p.(éd. originale en russe, Moscou, IMO, 1968, 328 p.).

188. Voir Fascismo Italiano e Guardia di Ferro, dans “Storia contemporanea” (Bologne), no 3/1972, p.505-548 et notamment La Guardia di Ferro, dans idem, no 3/1976, p.507-544, une étude critique intéressante sur la littérature historique roumaine et étrangère consacrée au Mouvement Légionnaire.

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LE MOUVEMENT LÉGIONNAIRE - HISTOIRE ET HISTORIOGRAPHIE

189. Voir The Rise of Fascism, Berkeley-Los Angeles, 1969, p.181-193 (ch. Anti-Comunism: The Iron Guard).

190. Voir Hugh Seton-Watson, Eastern Europe between the Wars, 1918-1941, IIe éd., Cambridge, 1946; Henry L. Roberts, Rumania. Political Problems of an Agrarian State, Yale, 1951; Henri Prost, Destin de la Roumanie (1918-1945), Paris, 1954; René Ristelhueber, S.D. Spector, A History of the Balkan Peoples, New York, 1971; P.Shapiro, Prelude to Dictatorship in Romania: The National Christian Party in Power. December, 1937 - February, 1938, dans “Canadian-American Slavic Review”, no 1/1974, p.45-88; Michelle Rallo, România în perioada revoluţiilor naţionale din Europa (1919-1945), Bucarest, 1993 (éd. originale – Rome, 1990, avec des préoccupations spéciales pour l’histoire du Mouvement Légionnaire).

191. Voir S.M. Carrington, Recuerdos de la Guardia de Hierro, Madrid, 1969; Carlo Sburlati, Codreanu il Capitano, Rome, 1970; idem, Codreanu el Capitano, Barcelone, 1970; Paul Guiraud, Codreanu et la Garde de Fer, Rio de Janeiro, 1966 (éd. originale – Paris, 1940); Ewald Hibbeln, Codreanu und die Eiserne Garde, Siegen, 1984; Jean-Paul de Longchamp, La Garde de Fer ou l’histoire d’une bande d’assassins, Paris, 1975; Gerald F. Bobango, Religion and Politics: Bishop Valerian Trifa and His Time , Boulder, 1981.

192. Voir The Green Shirts and the Others. A History of Fascism in Hungary and Rumania, notamment p.246-344.

193. Voir Die Legion “Erzengel Michael” in Rumänien..., éd. citée, 588 p.(représentant le volume 83 de la série Südosteurpaďsche Arbeiten, éditée par le célèbre Südost-Institut de Munich).

194. Voir Francisco Veiga, Istoria Gărzii de Fier. 1919-1941. Mistica ultranaţio-nalismului, Bucarest, Éditions Humanitas, 1993, 383 p.(éd. originale La mistica del ultra-nacionalismo. Historia de la Guardia de Hierro. Rumania. 1919-1941, Barcelona, 1989).

195. Nicholas M. Nagy-Talavera, op.cit., p.266.196. Ibidem, p.265.197. Ibidem, p.267 et suivantes.198. Ibidem, p.270.199. Ibidem, p.271.200. Ibidem, p.288.201. Ibidem, p.290.202. Ibidem, p.293-294.203. Cf. Andreas Hillgruber, op.cit., p.13.204. Cf. Arnim Heinen, op.cit., p.322 et suivantes.205. Nicholas M. Nagy-Talavera, op.cit., p.291. 206. Ibidem, p.298.207. Ibidem, p.299.208. Ibidem.209. Ibidem, p.301.210. Ibidem, p.299-301.211. Ibidem, p.304.212. Ibidem.213. Ibidem, p.309-330.214. Ibidem, p.329-330. Pour ce qui concerne les assassinats de novembre 1940 et

la rébellion de janvier 1941, le cabinet Antonescu fit faire une enquête, qui devait conduire au jugement et à la punition des responsables, le tout étant publié dans plusieurs

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“livres blancs” (voir Présidence du Conseil des Ministres, Pe marginea prăpastiei, I-II, Bucarest, 1942, IIe édition, 2 volumes, Bucarest, Éditions Scripta, 1992). Le lecteur pourra confronter les chiffres dont font état Eugen Weber, Nagy-Talavera et autres à ceux figurant dans le quotidien bucarestois “Universul” du 25 février 1941 (plus exactement 4638 légionnaires arrêtés à Bucarest et 4714 en province) et dans les volumes en question (surtout Asasinatele...). Par exemple, Dimitrie Groza (n. 1913), commandant du Corps Ouvrier Légionnaire en 1940-1941, participant à la rébellion, disparu aussitôt après le 24 janvier 1941, choisissant le chemin de l’exil en Allemagne, mais Bucarest se renseigna et apprit que Groza se serait réfugié ... à Moscou (ibidem, pp.11-12). D. Groza fut par conséquent jugé et condamné par contumace et non pas exécuté, ainsi que le prétend Nagy-Talavera. Les documents recueillis après la rébellion par Eugen Cristescu, le chef du célèbre Service Secret de Renseignements, révélaient le rôle de D. Groza dans les événements; une autre source laissait entendre que le chef légionnaire s’était “distingué” pendant les grèves des cheminots, en février 1933, car il aurait été un communiste notoire, et qu’il aurait ensuite fait venir ses hommes du Corps Ouvrier Légionnaire (voir Ossoby Arkhiv, Moscou, fonds 492, sommaire 1, dossier 26/I, f.9 - d’après la note de la Sûreté datée 1er février 1941). Une toute récente interview accordée par Dumitru Groza en personne à Mircea Tarcea, président de l’Association des anciens détenus politiques du département de Hunedoara, montre que M. Groza n’a jamais été communiste, qu’il était rentré en Roumanie après la guerre et qu’il y avait purgé 14 années de prison, jusqu’en 1964. Nous-mêmes avons utilisé ces fausses informations (cf. Kurt Treptow, Gh. Buzatu, éditeurs, “Procesul” lui Corneliu Zelea Codreanu (mai 1938), Jassy, 1994, p.XLIV), que nous avons corrigées par la suite (cf. Gh. Buzatu, Din istoria secretă a celui de-al doilea război mondial, II, Bucarest, 1995, pp.469-470, dont nous avons repris ce chapitre, à quelques modifications près).

215. Cf. Die Legion..., passim.216. Ibidem, p.17-39.217. Ibidem, p.40-113.218. Ibidem, p.114-150.219. Ibidem, p.151-256.220. Ibidem, p.257-356.221. Ibidem, p.357-379.222. Ibidem, p.380-414.223. Ibidem, p.415-463.224. Ibidem, p.464-552.225. Ibidem, p.461.226. Francisco Veiga, op.cit., p.10. 227. Arnim Heinen, op.cit., p.382. Cf. Francisco Veiga, op.cit., p.346 (la copie du

tableau de Heinen). Heinen indique aussi le nombre des “nids” légionnaires: 3 495 en décembre 1933, 4 200 en mai 1935, 12 000 en janvier 1937 et 34 000 en décembre 1937 (Arnim Heinen, op.cit., p.382).

228. Cf. Florin Constantiniu, Garda de Fier – ieri şi astăzi, dans “Timpul” (Bucarest), no 29/1993, p.8.

229. Voir Francisco Veiga, op.cit., p.163.230. Ibidem, p.10.231. Ibidem, p.78.232. Ibidem, p.79.233. Ibidem, p.257.

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234. Ibidem, p.261.235. Ibidem, p.327-328.236. Ibidem, p.51.237. Voir România în perioada revoluţiilor naţionale din Europa (1919-1945),

Bucarest, Éditions Sempre, 1993 (éd. originale Rome, 1990).238. Ibidem, p.83-99,111-115.239. Ibidem, p.97-98.240. Voir, notamment, Keith Hitchins, Rumania, 1866-1947, Oxford, 1994, p.416-

425, 451-471; R.J. Crampton, Eastern Europa in the Twentieth Century, Londres-New York, Routledge, 1994, p.107-118; Larry L. Watts, Romanian Cassandra: Ion Antonescu and the Struggle for Reform, 1916-1941, Boulder-New York, Columbia University Press, 1993 (voir aussi l’édition roumaine–Bucarest, 1994); Kurt Treptow, Corneliu Zelea Co-dreanu and Carol II, dans “Europa XXI”, Iassy, I-II/1992-1993, p.61-64; Misha Glenn, The Reibirth of History. Eastern Europe in the Age of Democracy, Harmondsworth, Penguin Books, 1993, p.96-117; Eric Hobsbawm, Age of Extremes. The Short Twentieth Century. 1914-1991, Londres, Michael Joseph, 1994, passim. Lors du IIe Congrès interna-tional d’études roumaines, organisé à Iassy en juillet 1993 par la Société des Études rou -maines des États-Unis d’Amérique, les questions de la violence et de la non-violence dans la vie politique de Roumanie de 1937 à 1941 ont été discutées dans une section spéciale (communications présentées par Larry Watts, Kurt Treptow, Ioan Scurtu et Gheorghe Buzatu).

241. Voir Iuliu Maniu, Testament moral politic, éd. Victor Isac, Bucarest, Éditions Gândirea Românească, 1991; Iuliu Maniu în faţa Istoriei, éd. Gabriel Ţepelea, Bucarest, Éditions Gândirea Românească, 1993; Ion Mihalache în faţa Istoriei, éd. Ion Diaconescu et Gabriel Ţepelea, Bucarest, Éditions Gândirea Românească, 1994; Duiliu Sfinţescu et collab., éditeurs, Corneliu Zelea Codreanu. 1899-1938, éd. citée; Horia Sima şi raporturile lui cu Mişcarea Legionară. Documente. éd. citée; Testamentul lui Moţa, éd. citée (Timişoara, Éditions Gordian, 1993, collection “Documente istorice sechestrate”); V. Arimia et collab., éditeurs, Istoria P.N.Ţ. Documente, 1926-1947, Bucarest, Éditions ARC 2000, 1994; Marin Radu Mocanu, éd., România – marele sacrificat al celui de-al doilea război mondial, I, Bucarest, 1994; Ioan Scurtu, éd., România. Viaţa politică în documente. 1945, Bucarest, 1945.

242. Voir Corneliu Zelea Codreanu, Pentru Legionari, tome Ier, Timişoara, Éditions Gordian, 1993 (copie xerox de l’édition originale – Sibiu, 1936, dans la collection “Documente istorice sechestrate”); Nistor Chioreanu, Morminte vii, Iassy, Institutul European, 1992; Nae Tudorică, În duhul adevărului. Mişcarea Legionară şi Căpitanul aşa cum au fost, I-III, Bacău, Éditions Plumb, 1993-1996; Petre Ţuţea, Între Dumnezeu şi Neamul Meu, Bucarest, 1992; Mircea Eliade, Memorii, I-II, Bucarest, Éditions Humanitas, 1993; Mircea Vulcănescu, Nae Ionescu. Aşa cum l-am cunoscut, Bucarest, Éditions Humanitas, 1992. Après l’occupation de la Roumanie par les armées soviétiques et l’instauration du régime communiste, les légionnaires usèrent de tous les moyens, y compris la lutte armée, pour s’opposer à la soviétisation et aux autorités; dans les prisons communistes - où ils étaient de loin “préférés” à tous les autres détenus -, ils se firent remarquer par une endurance et une solidarité humaine hors commune mesure (voir, à ce propos, Cicerone Ioniţoiu, Morminte fără cruci, I-III, Munich-Freibourg, 1981-1985; Marcel Petrişor, Memorii, I, Fortul 13. Convorbiri din detenţie, Bucarest, Éditions Meridiane, 1991; Filon Verca, Paraşutat în România vândută. Mişcarea de rezistenţă, 1944-1948, Timişoara, Éditions Gordian, 1993; Ion Gavrilă-Ogoranu, Brazii se frâng, dar

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Gheorghe Buzatu

nu se îndoiesc. Din rezistenţa anticomunistă în Munţii Făgăraş, I, Timişoara, Éditions Marineasa, 1994; Ana Maria Marin, Prin poarta cea strâmtă, Timişoara, Éditions Gordian, 1993; Viorel Gheorghiţă, Et ego. Sărata – Piteşti – Gherla – Aiud. Scurtă istorie a devenirii mele, Timişoara, Éditions Marineasa, 1994; Petru Gheorgheoni, Năzuinţi şI deznădejdi. Tragedia tineretului în epopeea neamului, Bucarest, Éditions Gândirea Românească, s.a.; D. Bacu, Piteşti – centru de reeducare studenţească, Bucarest, Éditions Atlantida, 1991; Vladimir Dumitrescu, Închisorile mele (Memorii), Bucarest, Éditions Albatros, 1994; Dumitru Gh. Bordeianu, Gherla. Din mlaştina disperării, I-II, Paris, Éditions du Mouvement Légionnaire, 1992-1993; V. Blănaru-Flamură, “Blăstămele” lui Iorga... Adevărul în moartea savantului, Bucarest, SEPCO, SRL/Fundaţia Culturală Buna Vestire, 1995; idem, Generalul Antonescu în cămaşa verde legionară, Bucarest, SEPCO, SRL/Fundaţia Culturală Buna Vestire, 1995; Şerban Milcoveanu, Invitaţie la gândire, I-II, Bucarest, collection Învierea, 1994; idem, Ce e nou în femei?, Bucarest, 1995; idem, Mişcarea Legionară, I-III, dans “Lumea”, nos 6, 7 et 8/1995(interview). Des références à la résistance des légionnaires dans les camps et les prisons, des souvenirs sur les collègues de cellule, dans N. Steinhardt, Jurnalul fericirii, Cluj-Napoca, Éditions Dacia, 1991; Nicolae Mărgineanu, Amfiteatre şi închisori (Mărturii asupra unui veac zbuciumat), Cluj-Napoca, Éditions Dacia, 1991; Radu Ciuceanu, Memorii, I, Intrarea în tunel, Bucarest, Éditions Meridiane, 1991; Ion Ioanid, Închisoarea noastră cea de toate zilele, I-IV), Bucarest, Éditions Albatros, 1991-1994. (Le Iie volume contient une liste des noms des détenus rencontrés à Piteşti entre 1954 et 1960, p.259 et suivantes). Voir aussi les ouvrages sur l’holocauste communiste édités à l’étranger: Dumitru Gh. Bordeianu, Mărturisiri. Din mlaştina disperării (Cele văzute, trăite şi suferite, la Piteşti şi Gherla), Paris, Éditions du Mouvement Légionnaire, 1992; idem, Gherla. Din mlaştina disperării, Paris, Éditions du Mouvement Légionnaire, 1993; Virgil Mateiaş, Anii de groază din România comunistă, Madrid, 1991; Dr Teofil Mija, Am fost coleg şi prieten cu Ionel Golea. Pentru memoria lui şi a luptei comune, Miami Beach, Éditions Traian Golea, 1993 (collection “Omul Nou”, no 57). Comme la plupart des mémorialistes, D. Bacu parle des mythes de Iuliu Maniu et C. Z. Codreanu, nés dans les années des persécutions communistes et entretenus par les prisonniers des goulags roumains. L’auteur dit, par exemple, que C. Z. Codreanu “était devenu, dans les années de persécutions, un symbole difficile à ébranler dans l’âme des étudiants qui avaient été jetés en prison justement pour avoir accepté de servir à son idée d’assainissement moral de la nation roumaine. Ces deux personnalités (Iuliu Maniu et C. Z. Codreanu) incarnaient donc, aux yeux de la jeunesse, tout ce que la nation avait de plus précieux” (Piteşti..., p.107). Des tentatives sans éclat, dont il faut souligner le langage et l’esprit kominternistes, ont été faites pour falsifier ces réalités historiques et les noircir, dans l’idée de fournir une sorte de contrepoids: Radu Ioanid (Sabia Arhanghelului Mihail. Ideologia fascistă în România, Bucarest, Éditions Diogene, 1994); Zigu Ornea (Anii treizeci. Extrema dreaptă românească, Bucarest, Éditions Fundaţia Culturală Română, 1995); Leon Volovici (l’ouvrage en question est paru, entre temps, en traduction roumaine, Ideologia naţionalistă şi “problema evreiască”. Eseu despre antisemitismul intelectual în România anilor ‘30 , Bucarest, Éditions Humanitas, 1995), ainsi que toutes les études et tous les ouvrages pseudo-scientifiques édités par l’ancien idéologue stalinien Radu Florian (cf. Ideea care ucide, Bucarest, Éditions Noua Alternativă, 1994 etc.).

243. Pour une bibliographie sommaire sur ce sujet, voir Gh. Buzatu, România şI războiul mondial din 1939-1945, Iassy, Centrul de Istorie şi Civilizaţie Europeană, 1994, p.69 et suivantes.

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LE MOUVEMENT LÉGIONNAIRE - HISTOIRE ET HISTORIOGRAPHIE

244. Cf. Paul de Roumanie, Carol al II-lea, Rege al României, Bucarest, Éditions Holding Reporter, 1991 (éd. originale – Londres, Methuen, 1988. Le même auteur a fait éditer un écrit inédit de Carol II, mis en forme en 1945 (cf. În zodia Satanei. Reflexiuni asupra politicii internaţionale, Bucarest, Éditions Universitaria, 1994. L’ancien roi avait raconté - dans sa variante - les activités de la Garde de Fer “naziphile” et justifié les mesures qu’il avait fait prendre à son encontre (ibidem, p.90-96, 131-133). Puisque nous avons étudié le Journal de l’ancien souverain portant sur les années 1937 à 1943 et édité des fragments de ce document (cf. Gh. Buzatu, România cu şI fără Antonescu, Iassy, Éditions Moldova, 1991, p.36-47), nous remarquons, non sans surprise, que les légataires ont soustrait à l’original plusieurs chapitres, dont ceux notamment qui portent sur l’exécution de C.Z. Codreanu!!! Nous avons en revanche les témoignages du roi pendant le “procès” de mai 1938 (cf. Kurt Treptow, Gh. Buzatu, “Procesul” lui Corneliu Zelea Codreanu..., p.244-245).

245. Cf. Istoria Mişcării Legionare scrisă de un legionar, éd. citée (Bucarest, 1993).

246. Cf. Menirea naţionalismului, Bucarest, Éditions Vremea Inex., 1993 (éd. originale – Salamanque, 1951); idem, Ce este comunismul?, Timişoara, Éditions Gordian, 1994 (éd. originale – Madrid, 1972); idem, Doctrina legionară, avec une étude introductive de Mircea Nicolau, Bucarest, Éditions Majadahonda, 1995 (éd. originale – Madrid, 1980).

247. Timişoara, Éditions Gordian, 1993-1994.248. Pour une bilan historiographique, voir Walter Laqueuer, Fascism. A Reader’s

Guide, éd. susmentionnée, p.217 et suivantes; Teodor I. Amon, Guardia di Ferro, éd. susmentionnée; I. Agrigoroaiei, Noi rezultate în analiza critică a fascimului în România , dans “Anuarul Institutului de Istorie şi Arheologie «A.D. Xenopol»”, Iassy, t. IX, 1972, p.511-522.

249. Cf. De la Restauraţie la dictatura regală. Din viaţa politică a României. 1930-1938, Cluj-Napoca, Éditions Dacia, 1976.

250. Cf. România după Marea Unire, I, 1918-1933; II, 1933-1940, Bucarest, Éditions Scientifiques et Encyclopédiques, 1986-1988.

251. Cf. Dictatura regală (1938-1940), Bucarest, Éditions Politiques, 1970; idem, Sistemul partidelor politice din România. 1919-1940, Bucarest, Éditions Scientifiques et Encyclopédiques, 1976.

252. Cf. Regimul politic în România în perioada septembrie 1940-ianuarie 1941, Cluj-Napoca, Éditions Dacia, 1976.

253. Cf. Istoria Românilor – de la origini până în zilele noastre, IIIe éd., Bucarest, Éditions Humanitas, 1992 (éd. originale – Munich, 1984). Nous pouvons retenir quelques propos de ce grand historien, malheureusement périmés: “Bien que les commencements du Mouvement Légionnaire remontent à 1922-1923, lorsque C.Z. Codreanu fonda, dans un premier temps, l’Association des Étudiants Chrétiens, puis, avec le professeur A.C. Cuza de l’Université locale, la Ligue de Défense nationale-chrétienne (LANC), le mouvement tel quel ne naquit qu’en 1927, avec la Légion de l’Archange Michel, connue aussi, à partir de 1930, sous le nom de “la Garde de Fer”: une organisation natioanliste, antisémite, anti-occidentale, prêchant un esprit messianique, un élitisme et un culte du chef comme il n’en avait jamais existé dans la pensée et la vie politique roumaine. La Garde revêtait toutes les caractéristiques des mouvements d’extrême-droite de son époque. Bien que les origines et l’ascension du légionnarisme aient avant tout des causes internes, qui n’avaient rien à voir avec le nazisme ou le fascisme ni n’en avaient subi

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Gheorghe Buzatu

l’influence, il est on ne peut plu clair que son ascension fut favorisée par le glissement vers la droite de la vie politique en Europe et par le soutien, direct ou indirect, qu’il reçut de l’étranger”(p.209).

254. Voir, par exemple, Emilian Bold, Ion Agrigoroaiei, Partidele politice burgheze din România (1918-1940), Iassy, Université “Al.I. Cuza”, 1977, p.170-180.

255. Cf. Dragoş Niţipir-Zamfirescu, Legionarismul românesc – fenomen de extrema dreaptă. Sincronism european şi aspecte specifice, Bucarest, Université de Bucarest, 1994, 30 p.dactylographiées.

256. Quelques-unes de ces publications ont cessé de paraître.257. Volumes 1er à 3, 5 à 15, Bucarest, 1990-1995.258 Édité à Timişoara, Éditions Gordian, 120 numéros entre 1990 et avril 1996.

Directeur: Ovidiu Guleş; rédacteurs: Mihaela Marin, Emil Lungu, Adrian Onea, Valeriu Neştian et Radu Dan Vlad.

259. Éditée à partir de mars 1992 à Bucarest, sous la mention “publication de la nouvelle génération”; éditeur: le Mouvement pour la Roumanie; rédacteur en chef: Dan Dungaciu. 45 numéros parus entre mars 1992 et mars 1995.

260. Quatre numéros en sont parus: 1/janvier-mars 1992; 2/avril-juin 1993; 3/juillet-septembre 1993; 4/1994 (directeur: dr Şerban Milcoveanu).

261. Un seul numéro en est paru, portant la mention “Journal du Mouvement Légionnaire - Légion de l’Archange Michel - Garde de Fer” (1991). À notre sens, il s’agit très probablement d’un numéro piraté, utilisé pour éclabousser certains groupements politiques en Roumanie.

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