le journal de l’amicale des anciens de la légion etrangère

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4 juillet 1916 : inauguration de la stèle à la mémoire du R.M.L.E. à Belloy-en-Santerre Le Journal de l’Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Paris Le Journal de l’Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Paris

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Page 1: Le Journal de l’Amicale des Anciens de la Légion Etrangère

4 juillet 1916 : inauguration de la stèle

à la mémoire du R.M.L.E. à Belloy-en-Santerre

Le Journal de l’Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de ParisLe Journal de l’Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Paris

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Le Trait d’Union 75 - Numéro 96 - Décembre 2016

SOMMAIRENuméro 96 - Décembre 2016

3 Editorial

4 Informations pratiques

5 Activités à venir

6 Activités passées

7 Carnet familial

8 Nouvelles diverses

10 Communiqué important

11 Une histoire de l’amicale

14 Historique du Trait d’Union

4 JUILLET 1916 - 4 JUILLET 2016 : BELLOY

Une cérémonie émouvante qui s’est déroulée sous une pluie battante, en présence de la musique principale

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Page 3Le Trait d’Union 75 - Numéro 96 - Décembre 2016

Souvenirs de Noel de Légionnaire,

Dans un monde qui a érigé la transparence en vertu, la Légion Étrangère est trop souvent présentée comme uneinstitution repliée sur elle-même au sein de laquelle on cultiverait le mystère, le mythe, la légende, le secret... Il n’enn'est rien et la pratique est tout autre. La Légion, beaucoup en parlent mais peu la connaissent. Alors que les moyensd'information se sont considérablement développés, ces propos restent toujours d'actualité.

Nous avons tous fait Noel à la Légion mais qu’en avons-nous retiré ? Je me permets humblement de vous livrer uneversion possible de l’interprétation d’un Noel légionnaire. Bien ancrées dans la tradition populaire, les fêtes de fin

d’année ne sont pas une spécificité légionnaire mais revêtent un éclat particulier compte tenu desconditions de vie des Légionnaires. Notre Institution possède à la base de son fondement, la plusredoutable des armes, "l'Homme". Il faut l'accepter, le comprendre, l'éduquer, l'intégrer, et surtoutl'aimer, et alors il deviendra "Légionnaire". Il devra en être de même pour tous ceux qui pousseront

la porte de notre amicale. Il faudra savoir, les accueillir et les intégrer comme nous avons sule faire autrefois avec les jeunes légionnaires qui nous ont été confiés.

Noël est donc la fête de la famille Légionnaire par excellence faite de moments précieux decamaraderie dont nos anciens ont très tôt identifié le besoin. L’instant de l’année où ceshommes déracinés, expatriés, ressentent avec le plus d’acuité et de nostalgie l’extrêmeexigence de leur état de Légionnaire : ils pensent à leur passé, à leur enfance, à leursproches, à cette vie qu’ils ont laissée derrière eux...

La tradition a compris qu’il fallait canaliser cette émotion, l’accompagner, la fairevivre. Elle a su imaginer les manifestations cultuelles et culturelles à mettre en place

pour laisser s’exprimer le trop-plein de sentiments que les Légionnaires saventd’ordinaire si bien contenir. C’est une occasion unique pour resserrer les liensde la communauté Légionnaire. On cesse l’espace de quelques jours de parlerd’institution ou de force combattante pour se concentrer sur la notion de famille,pour privilégier la solidarité, la fraternité, l’accueil, l’intégration...Ce sont lesmoments où les différences de grades s’estompent, où l’on établit des contactsmoins formels. On recueille quelques confidences, on évoque ses joies et ses

peines, ses aspirations et ses regrets. Chacun comprend mieux la richesse de notrefamille, sa capacité à créer de la cohésion et de l’harmonie.

Le soir de Noël, les mots cohésion et solidarité retentissent de leur pleine signification.Jeunes et anciens dans un même élan, repoussent l’individualisme forcené qui règnedans notre société. C’est un moment particulier, où il nous est possible, de nous réjouird’être ensemble et de former une communauté humaine forte, accueillante, chaleureuse

dépassant les races, les ethnies, les nations, les communautés et les religions, soudée par ceciment indéfectible, la fraternité d’armes, force de notre identité. Et il y a un miracle. Le

miracle, c’est que dans cette unité incomparable, toutes les différences d’éducation, de nature, de caractère, persistent.Le miracle, c’est tout simplement qu’elles se rejoignent vers un même objectif, le service des Armes de la France.

Personne ne peut dire ce que Monsieur Légionnaire est venu chercher à la Légion étrangère, et au fond, personne n’ena le droit. C’est l’une de nos traditions les mieux établies. L’engagement à la Légion Étrangère reste un acte individuel,une démarche personnelle. Pour certains, par désir d’aventure, pour d’autres, la détermination à refaire sa vie, pourd’autres encore, la volonté de quitter un pays, un milieu où la vie était simplement devenue impossible. Il y autant deraisons qu’il y a de Légionnaires. La Légion ne les transforme pas. Elle les révèle à eux-mêmes. Il n’y a pas deuxLégionnaires pareils et, pourtant, tous ces hommes rassemblés, qui vivent ensemble, endurent ensemble, combattentensemble et souffrent ensemble, chacun à sa façon, cette étrange réunion d’êtres dissemblables, forme une choseunique, cohérente, homogène qui a pour nom la Légion. C’est parfois à Noël, lors d’un moment d’intimité, lorsque lecafard gagne Monsieur Légionnaire qu’il peut se confier pour raconter sa vie ou ses vies.

Pour conclure, je souhaite vous citer une phrase du Prince Aage de Danemark, chef de bataillon au 3ème étranger, quiécrivait en 1936 dans ses souvenirs de la Légion Étrangère : «Quand j’évoquais la Légion, c’est de moi que je parlais.Et quand je parlais de moi, c’est de la Légion qu’il s’agissait». Nous, membres de la plus vieille amicale d’anciens dela Légion, ne sommes-nous pas encore attachés à ces valeurs fortes ? Certainement, sinon nous ne serions pasmembres ! Et pourquoi ? Simplement parce nous aimons notre Légion et que nous voulons continuer à la servir d’uneautre façon...Vive la Légion !

Je vous souhaite à toutes et à tous un très joyeux Noel et une excellente année 2017Fidèlement

Le Président Thierry Morvan

ÉDITO

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VIE DE L’AMICALE

COMPOSITION DU CONSEIL D’ADMINISTRATION

Colonel Pierre JALUZOT ( ) Président d’honneurSauveur AGOSTA Vice-président honoraire

Thierry Morvan PrésidentBenoît Guiffray 1er Vice-résidentAlain Moinard 2ème Vice-Président, Trésorier généralMartial Musy Secrétaire généralAndré Matzneff Rédacteur en chef du Trait d’UnionJacques Iriarte Porte drapeauXavier Goffart Porte drapeau suppléantPetrut Mocanu Cérémonies et activités d’accueilFalihéry Rajoanarison Trésorier-adjoint (en formation)Eric Agullo MembreSylvain Bourgeois MembrePatrick David MembrePascal Georges-Picot MembrePhilippe Taylor MembreJacques Tucek Membre

RÉUNIONS :

Les réunions de l’Amicale sont mensuelles sauf en juillet et en août.Elles ont lieu en principe tous les 3ème samedi du mois, mais le Secrétaire Général vous fera savoir par courrier àchaque fois, la date et l’horaire de la réunion.A l’issue, un repas non obligatoire, est pris par les participants qui veulent ainsi prolonger le contact amical.

Le Siège Social de l’Amicale est fixé au Siège de la Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion dela Légion Étrangère : 15, avenue de la Motte Picquet - 75007 PARIS.

Permanence : tous les vendredi après-midi de 14 à 17h, sauf en août et les jours fériés, au siège de l'Amicale, 15avenue de La Motte-Picquet 75007 Paris (dans la cour, au fond du couloir d'entrée) ; entre les stations de métroEcole Militaire et La Tour-Maubourg.

Pour une inscription nouvelle :Votre chèque de cotisation ou de don est à libeller à l’ordre de “La Légion” A.A.L.E.P. et à adresser au Secrétaire Généralde l’A.A.L.E.P. - 15 avenue de La Motte Picquet - 75007 PARIS qui vous enverra ou vous remettra à la prochaîneréunion, votre carte d’adhérent.

Cotisation de base : 30€; de soutien : 40€; membre bienfaiteur : 50€ et plus, gratuite la première année pour ceuxvenant de quitter le service

- Lettre de “la Légion” Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Paris15, avenue de la Motte-Picquet 75007 Paris- Publication paraissant plusieurs fois par an, qui ne peut être vendue- Directeur de la publication : Thierry Morvan, Président de la Légion A.A.L.E.P.- Rédacteur en chef : André Matzneff- Directeur artistique : Jean-Michel Lasaygues- Crédit photos : Marc Merrheim, Joël Ralicki, G.R.L.E. et collection personnelle.- Fabrication : "APOSIT" 79 rue de la Cerisaie, 92700 Colombes- Date du dépôt légal : à la parution- Numéro I.S.S.N. : 1635-3250

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ACTIVITÉS À VENIRSont indiquées les activités programmées pour les prochains mois ; prenez en note et retenez bien les dates !Les détails vous seront communiqués ultérieurement :

2017

Samedi 14 janvier, au fort de Nogent :- 10h00 conseil d’administration pour les administrateurs afin de préparer l’assemblée générale 2017 ;début de la visite de la crèche du GRLE pour tous les membres de l’Amicale, par petits groupes ;- à 11h30, pot de l’amitié pour tous les membres au cercle mess ; - 12h00 repas des Rois suivi de la galette et poursuite de la visite de la crèche ;- 15h00 fin du repas.

Samedi 4 mars : fort de Nogent assemblée générale ordinaire 2017

154ème anniversaire du combat de Cameron (attention changement du programme habituel)- Samedi 29 avril après midi, aux Invalides, devant la plaque du souvenir, dans la galerie du 1er étage dela cour d’Honneur, dépôt de gerbe et lecture du récit du combat puis, à 18h30 dépôt de gerbe sur latombe du Soldat Inconnu et ravivage de la Flamme de la Nation, à l’Arc de Triomphe

- Dimanche 30 avril matin, prise d’armes du G.R.L.E. au fort de Nogent puis kermesse

Centenaire de la Grande Guerre 1914-1918L’Amicale ne sait si une ou plusieurs « cérémonies du souvenir » sont prévues en 2017. Le Colonel JacquesBrissard ancien officier de la Légion Etrangère, organisateur de la cérémonie de Navarin en 2015, vient d’at-tirer notre attention sur le Régiment de Marche de la Légion Etrangère qui en 1917, a fait l’objet de deuxcitations à l’ordre de l’Armée après les combats de Aubérive (Monts de Champagne entre Reims et Suippe)en avril et de Cumières à Verdun en août mais qu’aucune stèle ou monument ne fait mention du R.M.L.E.à Aubérive, ni dans la nécropole militaire du Bois du Puit qui jouxte le champ de bataille, ni sur les monu-ments édifiés dans le secteur.

A Aubérive, pour remplir sa mission durant cinq jours et cinq nuits, du 17 au 22 avril, le R.M.L.E., combatau corps à corps, sans relâche, un ennemi retranché dans des positions très fortement défendues, malgré laneige tombée le 18, de très fortes pertes, des difficultés de ravitaillement et la mort de son chef de corps. Ils’empare de 7 kilomètres de tranchées, de plus de deux kilomètres carrés de terrain et force l’ennemi à éva-cuer le village après avoir perdu plus de 40% de ses effectifs, le chef de corps, 16 officiers et 777 sous offi-ciers et légionnaires.

Après ce fait d’armes, le R.M.L.E. est cité pour la cinquième fois à l’ordre de l’Armée et, la fourragère auxcouleurs de la Médaille Militaire est remise à son drapeau sur lequel est alors inscrit « Les Monts ». Le 14juillet suivant, un bataillon du R.M.L.E. défile pour la première fois sur les Champs-Elysées avec à sa tête,le Lieutenant-colonel Rollet, nouveau chef de corps.

L’Amicale et le colonel Brissard suggèrent de faire élever dans cette nécropole ou à son entrée côté village,une stèle ou l’apposition d’une plaque en Granit portant l’inscription suivante :

AUBERIVE 17- 21 avril 1917REGIMENT DE MARCHE DE LA LÉGION ÉTRANGERE

Son chef de corps, le lt. colonel DURIEZ, 16 officiers, 777 sous officiers et Légionnaires« Etrangers devenus fils de France, non par le sang reçu, mais par le sang versé.

Sont morts ici pour la France.

Qui serait inaugurer à l’occasion d’une cérémonie du souvenir en avril 2017 (cérémonie organisée tradi-tionnellement par la population locale le 17).

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ACTIVITÉS PASSÉES

Les drapeaux et une délégation de l’Amicale ont participé aux principales cérémonies suivantes :

4 juillet 2016 :Journée d’Hommage à la Légion Etrangère organisée par la communauté descommunes du Santerre à l’occasion de la célébration des combats de laSomme et de la bataille de Belloy en Santerre pour libérer ce village (160habitants enfants compris), haut lieu des cérémonies dont l’inauguration d’unmonument à la gloire de la Légion, à côté du monument aux morts de la com-mune sur la place centrale (voir le reportage photo en 2ème de couverture).

Tout a été fait pour que ce soit une réussite complète : La population des com-munes environnantes est entièrement mobilisé pour assure la sécurité, le bonfonctionnement, contrôler les accès et assurer le stationnement des véhiculesen zone protégée. Les drapeaux sont aux fenêtres, flottant au vent, les enfantsdans les rues. La Légion est là, le Général Jean Morin commandant la LégionEtrangère qui préside, le général Rémy Gausserès, président de la F.S.A.L.E.ainsi que les autorités locales, M. Philippe Cheval président de la commu-nauté des communes et M. Bernard Lictevout , maire de Belloy maîtresd’œuvres des cérémonies.

Décorations pendantes, en tenue d’anciens de la Légion Etrangère, les ami-cales venues de Paris, de la région Nord, et d’Ile de France sont présentes,avec leur drapeau de même que les délégations étrangères, les amicales d’an-ciens combattants accourues d’un peu partout et la population civile quiapplaudit à tout rompre. Les 70 musiciens de la Musique de la Légion Etrangère font une magnifiqueentrée dans Belloy, sur ce sol qui était au cœur des combats et pour un temps,un lieu de sépulture pour nos grands anciens ; les cœurs se serrent. Tandis qu’un crachin pénétrant envahitparfois les lieux, comme il y a 100 ans.

- 09h30 Dépôt de gerbes et hommages aux Morts devant le monument de la commune ; inaugurationdu monument « à la Légion Etrangère » suivies d’allocutions des principales autorités.

- 10h00 plantation d’un pommier à la mémoire d’Allan Seeger, « poète de la Légion » tué le 4 juillet1916 à Belloy, jour de la Fête de l’Indépendance américaine, par l’association des étudiants de l’uni-versité d’Harvard présents actuellement en France. Lui fait suite, la lecture de son poème « J’ai unrendez-vous avec la Mort » en américain et en français, La délégation espagnole inaugure ensuite une stèle à la mémoire du légionnaire Camil Campana ori-ginaire de Barcelone, tué lui aussi le 4 juillet et lit plusieurs de ses poèmes.

- 11h30 Cérémonie œcuménique en l’église de Belloy, détruite au moins deux fois et reconstruite aucours du 20ème siècle.

- 11h50 Départ d’une délégation d’environ 40 participants, du piquet d’honneurs et de la Musique pourla nécropole nationale de Lihons où sont regroupés et inhumés les restes de nombreux légionnairesdont ceux de Alan Seeger, tués à Belloy; courte cérémonie du souvenir puis retour à Belloy

- 13h00 verre de l’Amitié, puis distribution de repas froids pour les participants, sous un grande tente ;occasion de chants légion entonnés par les anciens puis repris en chœur par nos musiciens, clôturantainsi une très belle et poignante journée du souvenir.

La nécropole est actuellement en cours de restauration complète. Elle compte un grand nombre de corpsidentifiés dont des officiers, sous officiers et légionnaires du RMLE identifiés ainsi que trois ossuairesde soldats français contenant, pour l’ossuaire numéro un, « 1.420 corps de soldats français inconnus » pourle numéro deux, 58 soldats connus, identifiés et inscrits et le numéro trois « 1.432 soldats françaisinconnus ».Elle inclut aussi un cimetière allemand et un cimetière polonais.

Un figurant en costume d’époque

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CARNET FAMILIALNAISSANCES

Joël Ralicki, fils de légionnaire au 12ème REI (1939-1940), lui-même ancien du 2ème R.E.P. (1966-1971),membre de l’Amicale, vient de nous faire part de la naissance de Raphaële, au foyer de sa fille ; de la partde toute l’Amicale, meilleurs vœux de bonheur et de longue vie à Raphaël et sincères félicitations auxheureux parents.

CHRONIQUE NECROLOGIQUE

Inhumation des cendres de André BélavalLe 22 octobre 2016 les membres de l’Amicale des Légionnaires d’Origine Coréenne (A.L.O.C.), les amis etl’Attaché militaire auprès l’Ambassade de Corée en France se réunissent au fort de Nogent pour un repasd’adieux à notre camarade et ami, André Belaval, Libération de Paris à 16 ans, 1er Commando de France,ancien légionnaire en Indochine au 1er R.E.C., ancien du Bataillon français de l’O.N.U. en Corée. L’ensemblemusical des tambours de Corée aussi présents, accompagnent magistralement le défilé des plats, faisantvibrer les coeurs et les vitres.

8 juillet 2016 :Passation de commandement du G.R.L.E. entre le Lieutenant-colonel François Xavier Petiteau, quittant et leLieutenant-colonel Yann Doutey nouveau chef de corps. Notre Grand ancien, le légionnaire RheinoldKonrad, porte drapeau des Invalides, reçoit la Médaille Militaire du général d’Armée Bernard Ract-Madou,Gouverneur Militaire de l’Hôtel National des Invalides qui préside la Cérémonie.

13 juillet 2016 :Traditionnelle cérémonie anniversaire de la loi « Par le sang versé »dans le jardin du Palais du Luxembourg,présidée par M. Larcher, Président du Sénat ; sont sur les rangs, la Musique de la Légion Etrangère, deuxcompagnies de la 13ème D.B.L.E. et le nouveau chef de corps, de retour sur le Sol français (voir le reportagephoto en 3ème de couverture).

25 août 2016 :Prise d’armes pour le soixante douzième anniversaire de la Libération de Paris au monument du maréchalLeclerc porte d’Orléans puis cérémonie du souvenir place de l’Hôtel de Ville en début de soirée.

14 septembre 2016 :Pour commémorer le 98ème anniversaire de la percée de la ligne de défense allemande Hildenbourg par leR.M.L.E. ; le Lieutenant-colonel Thierry Morvan président de l’Amicale dépose une gerbe sur la tombe duSoldat Inconnu. Puis, ce dernier, accompagné de l’ancien légionnaire du R.M.L.E. en 1944/1945, AndréHugh Démogé et du chef de corps du G.R.L.E., ravivent la Flamme de la Nation, en présence notammentd’un piquet d’Honneur et d’une délégation du G.R.L.E. venus de Nogent.

Samedi 26 novembre :Avec la participation de l’Amicale et celle de l’Essonne,avait lieu la cérémonie du souvenir, le dépôt de gerbes aucimetière russe de Sainte Geneviève des Bois au mausoléedu souvenir de la comtesse de Luart et au carré de la LégionEtrangère, où repose le général Zinovi Pechkoff. Un repasde cohésion à l’issue.

Lundi 5 décembre :Avait lieu la journée nationale d’hommage aux morts pour laFrance au cours de la guerre d’Algérie et des combats duMaroc et de Tunisie. La cérémonie se déroulait au monu-ment du quai Branly puis à l’Arc de Triomphe pour le ravi-vage de la Flamme. Le dépôt de gerbe au mausolée de la comtesse du Luart

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Le lendemain, le président de l’A.L.O.C., AN Sik Song, aussi membre de l’A.A.L.E.P., le fils d’André etson épouse quittent la France pour la Corée, acheminant les cendres d’André, notre ancien, exécutant ainsiles dernières volontés du défunt avant son décès le 2 juillet 2015.

L’inhumation a lieu les jours suivants, dans le seul cimetière militaire français en Corée avec les honneursmilitaires de l’Armée de Corée du Sud et en présence d’une dizaine d’anciens légionnaires. Ce carré oùreposent 44 soldats français sur 363 morts du Bataillon Français de l’ONU (1950-1953) est inclus dans lecimetière des Nations Unies à Pusan, (Voir aussi le Trait d’Union n° 92 de juillet 2015).Ces légionnaires ! Toujours fidèles à leurs morts, avec Honneur et Fidélité

Gérard Toussaint, 1ère classe d’honneur de la Légion Etrangère, membre de l’Amicale depuis 1980, officieren retraite, est décédé chez lui, à Verdun le 2 juillet 2016. La nouvelle nous est parvenue après son inhumation.Très peinés, les membres de l’Amicale présentent leurs très sincères condoléances à tous ses proches.

Dernier faire-part qui nous rend très triste, le Capitaine(er) Maurice d’ Arbaumont est décédé le 12décembre 2016 à l’hôpital parisien Georges Pompidou. Son inhumation est prévue à Dijon, le 19 décembreprochain. Une messe des morts est prévue ultérieurement à Paris, dans sa paroisse. Une délégation de l’a-micale y participera avec le drapeau. Il était membre de l’amicale depuis 1987. Il avait servi aux 2ème, 3ème et4ème R.E.I. en Indochine et en Algérie.

DISTINCTION

Michel Carbonnier a été fait chevalier de la Légion d’Honneur le 22 octobre 2016. L’Amicale lui a adresséde très vives félicitations en particulier samedi 26 novembre au cours d’un repas à Saint-Geneviève des-Bois.

N’OUBLIEZ PAS VOTRE

COTISATION 2016

NOUVELLES DIVERSES

A propos de la carte du combattant : notez bien pour ceux que cela concerneDepuis le 1er octobre2015 de nouveaux critères d’attribution pour la carte du combattant s’ajoutent auxconditions historiques. Ils permettent aux militaires justifiant d’une durée des services d’au moins quatremois effectués en opérations extérieures d’obtenir :1) La croix du combattant qui désormais sera remise à l’occasion des cérémonies militaires, même rétroac-tivement. La prochaine remise de croix du combattant pourrait avoir lieu le 30 avril au fort de Nogent ; sivous avez la carte et souhaitez recevoir la croix lors d’une cérémonie, inscrivez-vous auprès du secrétairegénéral de l’Amicale qui vous donnera les informations souhaitées :2) la retraite du combattant de l’Etat français qu’il faut demander ;3) la retraite complémentaire du combattant, en souscrivant le plus tôt possible une retraite mutualiste ducombattant auprès d’un organisme agrée tel que la mutuelle « La France Mutualiste » par exemple.

Un don qui fait chaud au cœur : le général Delhumeau vient de nous envoyer un don de 200 euros pour cou-vrir les envois du Trait d’Union de l’AALEP que nous lui adressons à chaque parution depuis qu’il a quittéParis bien qu’il ne soit pas membre de l’AALEP.« Mon général nous vous exprimons toute notre reconnaissance pour ce bel apport qui contribue généreu-sement à son financement et prouve l’intérêt que vous lui portez. » Ce journal n’existe que grâce aux donsdes uns et des autres ».

C’est l’occasion de parler finance : je viens de regarder le relevé du compte courant : il est presque à zéro,reste à peine de quoi régler ce numéro Aussi, je ne viens pas pleurer comme d’habitude, car c’est la fin del’année… Allez un petit effort c’est aussi le moment d’envoyer le montant de votre cotisation pour l’année

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Page 9Le Trait d’Union 75 - Numéro 96 - Décembre 2016

2017, par chèque, dès maintenant, adressé au secrétaire général de l’AALEP, eet libellé à LaLégion AALEP et envoyé au secrétaire général de« AALE de Paris, 15 avenue de la Motte-Picquet 75 007Paris » Montant prévu : cotisation simple 30 €, cotisation de soutien 40 euros, cotisation de membre bien-faiteur 50 € et plus. Cela nous aideras à terminer l’année.

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Page 10 Le Trait d’Union 75 - Numéro 96 - Décembre 2016

Don de « la Légion » AALEP à l’Institution des Invalides de la Légion Etrangère de Puyloubier. L’un desnôtres y est pensionnaire et porte drapeau de l’Amicale de Puyloubier. C’est l’occasion de lui souhaiterbeaucoup de satisfactions et lui exprimer combien nous sommes tous très fiers de lui.

L’Amicale est toujours à la recherche secrétaire général adjoint ; si cela vous tente, ne manquez pas d’enparler à Benoît Guiffray, 1er vice-président ou à Martial Musy, secrétaire général. Un poste de responsabi-lité au sein de l’Amicale est toujours très valorisant

QUELQUES NOUVELLES DE NOS ANCIENS

Le professeur Paul Hugh Démogé, grand ancien du R.M.L.E., après une importante et délicate opérationdu cœur se rétablit lentement. Il regrette beaucoup de ne pouvoir se joindre à nous pour le moment. Malgrétout, le 14 septembre dernier, venu en taxi, il était présent à l’Arc de triomphe pour raviver la Flamme à l’oc-casion du 93ème anniversaire de la percée de la Ligne allemande Hindenburg par le R.M.L.E. Il rayonnait dejoie malgré de grandes difficultés pour se déplacer.

Monsieur Jean Claude Pupin, domicilié dans la région d’Orléans, est actuellement hospitalisé, atteint d’uncancer à la gorge. Son état inquiète son entourage. Aux dernières nouvelles de son entourage, son état s’estamélioré suite au traitement par rayons qui lui est administré. Son langage est plus compréhensible. Il a reçula visite de sa famille ce qui lui a fait plaisir et il apprécie les appels téléphoniques de ses amis. Mais, lacommunication n’est pas facile à établir avec les portables. Nous gardons le contact avec lui et ses proches.

Fin octobre Giacomo Signoroni est brutalement atteint d’un malaise grave qui lui a paralysé une grandepartie du côté gauche. Depuis il suit une longue rééducation en milieu hospitalier. Grâce aux GueulesCassées dont il est membre et à l’ Institution des Invalides il va trouver le lieu qui conviendra le mieux pos-sible à son état. Il est bien entouré par sa famille mais l’âge de son épouse nécessite aussi un grand ména-gement. Tout le monde fait face à la situation. Dernière nouvelle, notre grand ancien est pensionnaire del’Hôtel National des Invalides depuis le vendredi 9 décembre 2016.

Le Colonel Robert Taurand est toujours vaillant toutefois ses jambes ont du mal à suivre la cadence. Lacanne suffit à peine mais il n’accepte aucune autre aide ou sinon la rampe des escaliers pour monter et des-cendre la tête haute, Il apprécie les visites qui lui sont faites, nous ne l’oublions pas.

Le Capitaine André Matzneff, ex Vice-président de l’amicale et rédacteur en chef de votre journal, a subi,il y a quelques mois une très lourde opération du dos. Quelques complications le bloquent encore chez luiet l’empêchent de revenir parmi nous. Il se remet lentement mais sûrement, entouré de sa famille. Nous pen-sons beaucoup à lui et nous lui souhaitons un prompt rétablissement, espérant de tout cœur le retrouver enpleine forme en 2017.

POUR LE 24 DÉCEMBRE 2016 AU SOIR

Un mois avant déjà, les familles s’agitent pour préparer une nuit de fête qui restera dans les mémoires. Leslégionnaires aussi, ce sera bien leur fête, comme le veut la tradition. Maintenant célibataire Alain Moinardvient de se rendre compte que cette année ses enfants ne seront pas là ; moi aussi, c’est le même cas. Mais, depuis quelque temps, pour lutter contre la solitude, Alain faisait des projets pour y remédier, persua-dé que le père Noël viendrait lui apporter le nécessaire pour réaliser les projets, comme les années passées,mieux même et pour un plus grand nombreEt c’est fait voila, la décision est prise le père Noël est généreux : Nous lui en avons une grande reconnais-sance.

« Alain Moinard demande à ceux qui comme lui ancien de la Légion et seul, de venir le 24 décembre au soirse joindre à lui pour un réveillon de Noël, dans le quartier des Champs Elysées ; pour plus de détails et pours’inscrire, lui téléphoner au :06 26 48 09 15. dès maintenant. Le père Noël est passé avec ce qu’il faut pour

COMMUNIQUÉ IMPORTANT

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un bon réveillon, sans avoir à se soucier d’autre chose. » Personne ne doit rester seul ce soir de Noël !

Je peux vous préciser que le lieu de rendez-vous est prévu à l‘Arc de Triomphe où nous participerons à18h30 au ravivage de la Flamme autour de la sépulture de l’inconnu qui dort sous l’arche immense et lesaluerons par une minute de silence en essayant d’imaginer ce que fut son dernier 24 décembre. Tenue bour-geoise de préférence.

Ensuite, nous quitterons notre lieu de rendez-vous à 19h30 pour nous rendre sur les lieux du réveillon.

C’est décidé, je viens et n’oublie pasBenoît Guiffray

UNE HISTOIRE DE L’AMICALE

HISTORIQUE DE « LA LEGION » AMICALE DES ANCIENSDE LA LEGION ETRANGERE DE PARIS

1ère partie

JACQUES EMILE MAURER FONDATEUR DE « LA EGION »Première société d’anciens de la Légion Etrangère

Créée en 1898

Emile Maurer est né le 24 mars 1869 à Colmar en Alsace qui est occupée un an après par l’empire allemandà la suite de la Guerre de 1870. Orphelin à l’âge de dix huit mois, sa marraine, madame Kehrlé, le recueilleet l’élève ; son père est tué dans les Ardennes durant le conflit, sa mère décède peu après.Il va à l’école jusqu’à l’âge de quatorze ans puis entre en apprentissage dans une maison de commerce deColmar. Trois ans après, il est employé dans une petite entreprise métallurgique (fer et fonte).

Le 10 mai 1888, en compagnie de plusieurs camarades, il manifestepubliquement contre l’Allemagne et en faveur de la France ; le lende-main, ses camarades sont arrêtés. Recherché, il fait ses adieux à sa mèreadoptive passe la frontière à pied et de nuit, parvenant à Belfort dans lamatinée suivante. Il s’engage le jour même à la Légion Etrangère car iln’est pas reconnu comme étant de nationalité française et part faire sesclasses à Sidi-Bel-Abbès en Algérie via Marseille et Oran.

Grâce à sa force physique et à ses connaissances, il est retenu pour lepeloton d’élèves caporaux d’où il sort en tête après avoir été nommépremière classe. Caporal, Emile Maurer participe à plusieurs colonnesaux confins algéro-marocains et à la construction de routes dans le Sud-oranais. En 1890, il rejoint le Tonkin où il est nommé sergent en 1891.A l’issue de son contrat de cinq ans, il décide de ne pas rengager. Il quit-te Sidi-Bel-Abbès le 16 mai 1893 pour rentrer en France, avec 345francs d’économies.

Ne pouvant rejoindre l’Alsace toujours annexée par l’Empire allemand,Emile Maurer s’installe à Paris où il trouve un premier emploi, rémunéré cent cinquante francs par mois. Sixmois plus tard, il entre à la société « Taylor-Vaugeois » qui fabrique des moteurs à gaz. Simultanément, ilsuit les cours du soir en mécanique au Conservatoire des Arts et Métiers de Paris. Non reconnu d’originefrançaise, Emile Maurer est naturalisé le 23 novembre 1891 par application du Sénatus Consulte du 14 juillet1865. Il se marie en 1895, à Paris avec une jeune fille originaire du Pas-de-Calais. Il aura deux filles néesen 1897 et 1899, année où il est agrée ingénieur civil et admis à la Société des Ingénieurs Civils, le 25 mai.Intelligent et très travailleur, Emile Maurer dépose plusieurs brevets dont l’un concernant une bougie d’al-lumage électrique pour moteurs. Les parents d’un officier sous les ordres duquel il a servi à la LégionEtrangère lui ont fait, vers 1896, un prêt d’honneur pour lui permettre de couvrir les frais pour le dépôt de

Jacques Emile Maurer, légionnaire

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ces brevets. Lors de l’Exposition universelle de 1900, il présente un modèle amélioré de moteur à gaz etréalise l’installation électrique d’un certain nombre de lieux publics de Paris et de plusieurs cafés.Toujours membre de la Compagnie des moteurs Taylor dont le siège est 16 rue Grange Batelière à Paris, il endevient actionnaire associé, administrateur délégué, fondé de pouvoir et directeur général après la PremièreGuerre mondiale. Il a publié plusieurs rapports et mémoires sur l’industrie du gaz pauvre en France.

Durant toutes ces années, malgré ses nombreuses activités civiles, Emile Maurer n’en a pas pour autantrompu avec la Légion Etrangère. Se souvenant de ses débuts difficiles dans la capitale, et connaissant ladétresse de certains anciens légionnaires, il crée le 10 mai 1898 « La Légion », société de secours mutueldes anciens officiers, sous-officiers et soldats des régiments étrangers qu’il défend en toutes circonstancesce qui lui vaut de nombreux témoignages de reconnaissance. Il crée aussi « les Pavillons Militaires », socié-té philanthropique pour la construction d’habitations à bon marché, réservées aux sous-officiers mariés etrengagés et devient président de la Fédération Française des Unions et Sociétés d’Anciens Militaires etAnciens Combattants. Durant la Grande Guerre (1914-1918), ne pouvant être mobilisé en raison de son âge,il participe au recrutement de volontaires étrangers puis dirige un centre de préparation militaire rue SaintFerdinand à Paris où il forme plus de mille cinq cent jeunes. A la demande du général Lyautey, il recruted’anciens légionnaires qui vont remplacer au Maroc les unités françaises envoyées en métropole ; par lasuite ces anciens légionnaires recevront des terres, sur place. Il accomplit aussi plusieurs missions à lademande du général Mordacq, chef du cabinet militaire de Clémenceau ; celui-ci lui remettra l’insigne d’of-ficier de la Légion d’Honneur et le général Lyautey celui de grand officier de l’Ordre Chérifien.

Emile Maurer prend, en 1920, la présidence de la « Fédération des Amicales Régimentaires d’AnciensCombattants » (F.A.R.A.C.) qui regroupe 124 sociétés. Onze ans après, il est président de l’ « Union desSociétés d’Anciens Légionnaires de France, des Colonies et de l’Etranger ». Lors de fêtes du centenaire dela Légion Etrangère à Sidi-Bel-Abbès, en 1931, il a l’honneur éminent de prononcer le panégyrique deslégionnaires tombés au service de la France, au pied du célèbre monument au mort inauguré ce jour là.Lors de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), bien connu de l’envahisseur allemand, il quitte Paris audébut de l’année 1940 pour s’installer à Monte-Carlo où il est accueilli par le Prince régnant, Louis II, ancienofficier de la Légion Etrangère avec lequel il a des relations suivies. Il y demeure après la mort de son épou-se, en octobre 1942 et y décède le 13 décembre 1957. Sur propositions du Ministre de la Guerre, Jacques Emile Maurer a été nommé successivement chevalier de laLégion d’Honneur en 1911, officier en 1920 puis commandeur en 1925. Il était aussi, grand officier du OuissamAlaouite, grand croix du « Nicham Iftikar », chevalier du « Dragon d’Annam », officier de l’InstructionPublique, médaillé du Tonkin et de la Mutualité.

Suzanne, sa fille aînée, a fondé une famille avec M. Dutfoy, ingénieur domi-cilié à Paris ; la seconde, Marcelle a épousé en 1928 le chef de bataillonHenri Burthey. Ce dernier est né en 1888 ; il a fréquenté l’école jusqu’àl’âge de douze ans. En 1806, âgé de dix huit ans, Paul Burthey s’engagedans l’armée où il s’est rapidement distingué pour ses qualités d’entraîneurd’hommes. Il entre à l’école des officiers de Saint Maixent cinq ans après,en 1911 ; sorti avec un bon rang, il est lieutenant en 1913, capitaine en 1915puis chef de bataillon en 1917 à l’âge de vingt neuf ans. Lorsque laPremière Guerre Mondiale se termine, il est titulaire de sept citations donttrois à l’ordre de l’armée. Son fils, le général Henri Burthey a été membrede « la Légion » Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Paris, jus-qu’à son décès.

Le Général Burthey, descendant

de Jacques Emile Maurer

INTERVIEW DE JACQUES EMILE MAURER FONDATEUR DE « LA LÉGION »

EN 1898 ET PRESIDENT DURANT 50 ANS

Dimanche 15 mai 1938, la Société « La Légion », aujourd’hui A.A.L.E.P. fête dans les locaux de son siègesocial, au n° 44 de la rue de Rennes (maintenant 2 place Saint Germain des Prés, en face de l’église), le 40ème

anniversaire de sa création et les 40 années de présidence effective de son fondateur, Jacques Emile Maurer. Ancien légionnaire et ancien sergent de la Légion Etrangère, il est interviewé par A.J. Nadaud qui lui deman-de de narrer quelques anecdotes spécifiquement légionnaires.

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HISTORIQUE DU TRAIT D’UNION DE « LA LÉGION » A.A.L.E.P.

A l’occasion de son 38ème anniversaire

En 1978, venant de prendre la présidence de La Légion aussi appelée « la Mutuelle », le Colonel (er) PierreJaluzot a pour première préoccupation de créer une lettre de liaison entre tous les membres assez éloignésles uns des autres en Ile de France, afin que l’information circule rapidement, pour lutter contre l’isolementde certains jeunes et plus anciens, veiller à n’oublier personne, aider ceux en difficultés et sortir de l’oublila mémoire de grands anciens disparus.Le choix du titre : Le titre de « Trait d’Union » reprend celui du journal de l’Union des Sociétés d’Anciensde la Légion Etrangère (U.S.A.L.E.), ancêtre de la F.S.A.L.E., journal crée par le Général Azan en 1945 etqui disparaît lorsque le Colonel Gaultier sort le premier « Képi Blanc » à Sidi-Bel-Abbès, le 30 avril 1947car il y réserve une rubrique pour les sociétés d’anciens de la Légion Etrangère.

Le premier numéro du « Trait d’Union 75 » est daté de novembre 1987 ; sa couverture est verte et rouge,pour un tirage d’une trentaine d’exemplaires. A l’époque, le siège social de l’Amicale est situé au « Cafétabac du Renard », 6 rue du Renard à Paris 4ème après l’avoir été, durant de longues années, au 44 rue deRennes (de nos jours, 4 place Saint Germain des Prés,) en face de l’église Saint Germain des Prés, dans l’im-meuble de la Société d’Encouragement de l’Industrie Nationale. En 1989, l’Amicale installera son siège au15 avenue de la Motte-Picquet, siège social de la F.S.A.L.E. Les réunions mensuelles sont organisées dansla brasserie Paris-Midi au 1 place de l’Hôtel de Ville ; la dernière dans cette brasserie a lieu le 10 juin 1989.La cotisation annuelle est de 70 francs.

RéalisationComme de nos jours, chaque fascicule est conçu jusqu’à sa distribution par des bénévoles de l’amicale.Prévu pour paraître trimestriellement, les circonstances ou l’état des fonds ne permettent pas de respecter

« Je vais vous citer quelques faits inoubliables pour moi, abstraction faite de mon séjour dans le Sud-Oranais, de mes campagnes au Tonkin et de missions spéciales plus récentes menées à bonne fin.

En premier lieu, c’est à l’occasion de la prise d’armes du 14 juillet 1888, lorsque dans la cour de la caser-

ne de Bel-Abbès, je présentais pour la première fois les armes au drapeau du Régiment ; mon émotion fut

telle que je tremblais de tous mes membres ; cette heure que je désirais depuis toujours était enfin arrivée

et me troublait jusqu’au plus profond de mon être. Mais çà, vous ne pouvez pas le comprendre puisque vous

n’avez jamais été séparé de la mère patrie ; c’était la France que je saluais, c’était tout pour moi !

Ensuite, ce fut en 1910 où, dans une maison amie, j’eus le très grand honneur de déjeuner en compagnie de

Sa Majesté l’Impératrice Eugénie. Au moment de la présentation, l’hôtesse, femme de la haute société pari-

sienne, cependant réputée pour son esprit étincelant, crut devoir faire suivre mon nom du qualificatif d’an-

cien légionnaire ce à quoi Sa Majesté s’étonna et me demanda les raisons qui m’avaient poussé à servir

dans ce corps, certes valeureux, mais combien discuté du point de vue moral. Rectifiant la position avec tout

le respect que je devais à Sa Majesté, je répondis : « Madame, je suis né en Alsace avant 1870 ». La conver-

sation qui, jusque là était empreinte de la plus grande cordialité, s’arrêta et une certaine gêne envahit l’as-

sistance ; malheureusement, il ne me fut pas donné de pouvoir scruter le regard de mon illustre interlocu-

trice dissimulé sous d’épaisses lunettes noires, quant à notre brillante hôtesse, elle avait compris, mais un

peu tard, son excès de langage.

Et enfin, le 14 juillet 1919, lorsque pour le défilé de la Victoire, j’eus l’insigne honneur de passer sous l’Arc

de Triomphe à la tête du détachement des anciens légionnaires dont les poitrines constellées de décorations

provoquèrent sur tout le parcours, des explosions d’enthousiasme. »

Le président Maurer termina par ces mots : « Bien que toutes ces manifestations aient été fort émouvantes,elles sont peu de choses au regard de la satisfaction que j’éprouve par la gratitude et l’affection que me

témoignent en toutes circonstances mes anciens frères d’armes, membres de la grande famille légionnaire ».

Ce jour-là, les membres de « la Légion » ont offert au président Maurer un briquet gravé en souvenir de cedouble anniversaire, portant au verso l’écusson de la Société

Extrait de la revue « La Légion Etrangère », N° 10 de juin 1938

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cette régularité. Par ailleurs, la première numéro-tation n’apparaît qu’avec le numéro 33, dix ansplus tard, en 1997. Le choix de cette numérotationsemble un peu arbitraire car elle oublie quelquesfascicules ainsi que les numéros spéciaux.A l’issue d’une recherche qui s’avère exhaustive,un total de 63 fascicules sont parus entre novemb-re 1987 et décembre 2003, avec le numéro 50 cequi nous amène malgré tout à une moyenne de 4,2fascicules par an en 15 ans, en dépit des difficul-tés de toutes sortes. Le contrat est largement rem-pli. En nombre 2016, sort le numéro 96.

Les réalisateurs De 1987 à 2016, l’équipe derédaction, de réalisation et d’expédition n’a pasdépassé trois bénévoles auxquels nous pouvonsajouter ceux chargés de l’illustration photogra-

phique dont le nombre varie régulièrement : - le directeur étant le président de l’Amicale : Pierre Jaluzot (1987-1995) ; Alain Guyot (1986–août2002), Benoît Guiffray (2002 à mars2006 ) ; André Matzneff (2006 à mars 2012) Benoît Guiffray(2012 à mars 2016) et enfin Thierry Morvan (depuis mars 2016)

- Rédacteurs en chef : Marc Defrise, vice-président de l’Amicale (1987-1990) ; Guiseppe Toso, 2ème

vice-président (1991-1995) et André Matzneff (depuis 1995 ) ; - Directeur artistique, chargé de la mise en page : depuis 1990, Jean-Michel Lasaygues sympathisantbénévole, informaticien mais aussi webmaster du site de l’Amicale, excellent photographe, connais-seur de l’histoire et de la géographie de l’Indochine, (voir l’article intitulé « Ethnies de la région »paru dans le n° 648 de Képi Blanc) et auteur de nombreux articles signés « JML ». En outre, il a entre-pris des recherches exhaustives sur les légionnaires morts au combat et les lieux de souvenirs légion-naires.

- Collaborateurs chargés du tirage et des expéditions : Sauveur Agosta, secrétaire général puis trésorieret enfin 2ème vice-président (1987-juin 2002) ; Alain Moinard, trésorier (depuis juillet 2002).L’impression et l’expédition sont maintenant parfaitement assurées par « Aposit » à Colombes quiemploie du personnel handicapé.

Fait et distribué sans abonnement, le Trait d’Union ne peut vivre que grâce aux cotisations, aux dons, ousubventions accordées à l’Amicale et surtout au dévouement des trois ou quatre membres qui mettent enœuvre tout leur savoir faire, sans ménagement, pour constamment améliorer la présentation et le rendre aussiattrayant que possible tout en respectant au mieux les délais ; grâce aussi au traditionnel et miraculeux« débrouille toi ! » du légionnaire.

Dépôt en Archives. En 2001, du fait d’une nouvelle loi, l’Amicale a dû changer de statuts et de nom : LaLégion, Mutuelle des Anciens de la Légion Etrangère (La Légion A.M.A.L.E.P.) est devenue « La Légion »Amicale des Anciens de la Légion Etrangère ». Cela a nécessité de modifier le titre du Trait d’Union. Ce futl’occasion de reconstituer au moins une collection pour respecter la Loi du Dépôt légal en envoyant plu-sieurs numéros dont deux à la Bibliothèque Nationale, les autres à diverses administrations ; maintenant unseul est demadé pour la seule Bibliothèque Nationale. Un travail long et assez fastidieux en a suivi mais ila permis de reconstituer quatre collections complète ainsi réparties : une à la Bibliothèque nationale, la secon-de au service Historique de la Défense (ce qui est un don puisque non requis par la loi), la troisième pour lesarchives du COM.L.E. à Aubagne. (don) et la quatrième pour l’Amicale chez Benoît Guiffray qui en prend soinet l’approvisionne à la sortie de chaque numéro. Ces quatre collections doivent pouvoir être consultées surplace par tous chercheurs et autres lecteurs.

Enfin, le 7 novembre 2016, à l’occasion de la deuxième soirée des donateurs du Service Historique de laDéfense, Benoît Guiffray a reçu des main du chef de ce service une lettre de remerciements pour la contri-bution de l’Amicale à l’enrichissement des collections.

BG

André Matzneff et Sauveur Agosta au cours d’un méchoui...

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13 JUILLET, JARDIN DU LUXEMBOURG

14 SEPTEMBRE, SOUS L’ARC DE TRIOMPHE

En 4ème de couverture, stèle du 12ème R.E.I. à Aizy-Jouy net-

toyée, les peintures restaurées ; il reste à aménager les

abords. Travail effectué bénévolement par une équipe de jeu-

nes. Cette restauration est initiée par Joël Ralicki, ancien du

2ème R.E.P., membre de l'Amicale, fils de feu Antoine Ralicki,

légionnaire du 12ème R.E.I. qui a été engagé dans cette bataille.

(voir le Trait d'Union n°91 de février 2015)

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Monument situé à l’orée du bois, juste en face de la ferme de la Malmaison, sur le chemin des DamesMonument situé à l’orée du bois, juste en face de la ferme de la Malmaison, sur le chemin des Dames