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Le cri , Edvard Munch, 1893 91 x 73cm, gallerie nationale, Oslo. A propos de son œuvre, Edvard Munch écrit : « Je me promenais sur un sentier avec deux amis — le soleil se couchait. Tout d'un coup le ciel devint rouge sang. Je m'arrêtais, fatigué, et m'appuyais sur une clôture. Il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et de la ville. Mes amis continuèrent, et j'y restais, tremblant d'anxiété. Je sentais un cri infini qui se passait à travers l'univers et déchirait la Nature. »

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Page 1: Le cri, Edvard Munch, 1893 91 x 73cm, gallerie nationale, Oslo. A propos de son œuvre, Edvard Munch écrit : « Je me promenais sur un sentier avec deux

Le cri, Edvard Munch, 1893

91 x 73cm, gallerie nationale, Oslo.

A propos de son œuvre, Edvard Munch écrit :« Je me promenais sur un sentier avec deux amis — le soleil se couchait. Tout d'un coup le ciel devint rouge sang. Je m'arrêtais, fatigué, et m'appuyais sur une clôture. Il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et de la ville. Mes amis continuèrent, et j'y restais, tremblant d'anxiété. Je sentais un cri infini qui se passait à travers l'univers et déchirait la Nature. »

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1) Parmi les mots suivants, choisissez-en deux qui vous semblent résumer cette œuvre de Munch :

apaisant, dément, angoissant, inquiétant, effrayant, mélancolique,

fascinant, triste, Cette œuvre est à l’origine du mouvement expressionniste, qui apparaît en Allemagne vers 1905. Ce mouvement a pour objectif d’explorer les méandres de l’âme humaine et la fascination de la mort, visible dans la représentation des corps et des visages torturés, ou encore de paysages angoissants. Cette école picturale reste très proche du fauvisme, né au même moment en France, et qui porte à l’extrême le principe de liberté de perception issu de l’impressionnisme. Le fauvisme est, selon Derain, « l’épreuve du feu » de la peinture.

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Au premier plan, l'homme, réduit à quelques traits qui symbolisent son émotion. Les couleurs utilisées le réduisent à une ombre, voire à un fantôme.

Au second plan, le ponton et deux individus de dos, sombres eux aussi et qui ont l’air de s’éloigner…

Au troisième plan, le paysage du fjord d’Oslo vu depuis la colline d'Ekerberg sous un ciel de feu, qui paraît très chaotique.

Une description de l’œuvre de Munch

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Une analyse de l’œuvre de Munch Les couleurs sont très contrastées, chaudes pour le ciel et froides pour le fjord, pour renforcer la tension….

Le ponton par ses lignes droites donne un effet de perspective, mais il enferme aussi le personnage énigmatique…

Le décor est composé de lignes courbes, comme le personnage principal, ce qui donne du mouvement, une échappée vers le haut, et peut symboliser les ondes du cri, qui « déchire la nature » selon Munch.

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Biographie d’Edvard MunchFils d’un médecin militaire profondément religieux, Edvard Munch est marqué par la maladie et la mort : il est âgé de cinq ans lorsque sa mère et sa sœur décèdent des suites de la tuberculose. Ces décès lui donneront le goût des représentations morbides qui traitent la psychologie humaine la plus noire et la solitude des êtres.

En 1885, Munch se rend à Paris et est influencé par l’impressionnisme. Il fait connaissance avec Gauguin, dont il reçoit la plus forte impulsion. Munch expose à la galerie Art Nouveau - si réputée qu'elle donne son nom à un style - et aux Indépendants. Il s’installe ensuite à Berlin et fréquente les cercles intellectuels dominés par l'ombre de Nietzsche, un philosophe pessimiste. En décembre 1893, au cours d’une exposition au Unter den Linden, il montre six peintures appelées « la Frise de la Vie », dont fait partie Le Cri, qui le rendra célèbre.

Sa vision artistique fut souvent mal comprise, car comme Van Gogh, Munch est très tourmenté, et son inspiration est indissociable d’une vie marquée par des évènements dramatiques. L’abus d’alcool aggrave son déséquilibre psychique, si bien qu’en 1908 il fait une grave dépression du fait d'une déception amoureuse. Son art est qualifié dégénéré par les nazis. Il meurt en 1944.2) Quels éléments de sa vie permettent de mieux comprendre l’œuvre étudiée ?

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Munch et l’expression

des sentiments

Vampire, 1895.

Mais aussi

Le baiser, 1897.

3) Quelles pourraient

être les points

communs entre ces

différentes œuvres de Munch ?

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Le Cri fait partie d’une série d’une vingtaine de toiles intitulée

« la frise de la vie », construite un peu comme une composition musicale, l’artiste y exprime la mélancolie, l’angoisse, la jalousie, la peur, l’amour et bien d’autres émotions. Il cherche à fixer des « instants d’émotion »,

sur sa toile.

« Nuit étoilée », 1922-1924

« Clair de Lune », 18954) Recherchez dans le tableau de gauche l’autoportrait que Munch a peint.