LES ALBUMS EN

MATERNELLE

Animation pédagogiqueStage

Laurence Tonelli – CPC Montauban2 ASH

Les albums…

� Qu’est-ce qu’un album?

� Comment choisir un album?

� Comment exploiter un album?

1. Historique de l’album

� Définition du Littré :- Cahier que les étrangers portent en voyage sur lequel ils engagent les personnes illustres à écrire leur nom, et ordinairement avec une sentence (1762).- Cahier sur lequel on prie d'écrire quelques lignes de prose, quelques vers, quelques dessins.- Terme d'antiquité romaine. Tablettes recouvertes d'un enduit de plâtre sur lesquelles étaient inscrits les actes du prêteur. Remarque : "album" se trouve dès le XII siècle.

� Définition du petit Robert : - Cahier ou classeur personnel destiné à recevoir des dessins, des photos, des autographes, des collections diverses (ex : album de timbres).- Recueil imprimé d'illustrations, de documents iconographiques. Des albums de bandes dessinées.- Enregistrement phonographique constitué d'un ou deux disques réunis sous la même jaquette.

Les premiers albums

� Quand les premiers albums apparaissent en France, ils sont perçus comme des collections d’images. La première collection de ce type, les « albums Trim », naît en 1860 (Hachette). C’est un échec commercial.

� Hetzel reprend le flambeau en 1862 et publie « Albums de Mademoiselle Lili », recueil d’images, inspiré de sa propre famille avec ajout de textes brefs. Succès

� En suisse, Töpffer avait déjà inventé les premiers albums, texte et images, destinés aux enfants « Le docteur Faustus », « Les aventures de Monsieur Vieux Bois »…

Première moitié du XXe siècle

� Ce qui commence à changer aux alentours de 1920, c’est le rôle des images : d’illustratives, elles deviennent peu à peu narratives.

� Au début des années 1930, Paul Faucher crée les éditions du Père Castor. Initialement, le projet de Paul Faucher était pédagogique : il avait choisi de publier des albums parce que selon lui, l’image est indispensable aux enfants, pour mieux comprendre le monde. L’album n’était pas conçu comme une forme littéraire particulière: les premiers étaient des livres d’activités ou des documentaires.

� Dans les années 1940, la narrativité l’emporta sur le désir d’informer. Ce mot album a évolué et a fini par désigner des livres ayant précisément un début et une fin.

� Parurent alors de nombreux albums, au sens moderne du terme.« Les albums du père Castor ».

� Il perdure dans quelques expressions : album de photos

Seconde moitié du XXe siècle

� La décennie 1965-1975: Tournant important en littérature de jeunesse. De nombreuses maisons d’édition pour la jeunesse se créent.

� En ce qui concerne l’album, dont l’appellation est désormais établie, les principaux changements portent sur le statut de l’image et sur la nature des histoires proposées aux enfants.

� L’album de jeunesse accède au statut d’œuvre à part entière, statut entériné par les Instructions officielles de 2002, pour l’école élémentaire.

� L’album est aujourd’hui considéré comme une forme littéraire, au même titre que le roman, la poésie ou le théâtre.

2. Définition de l’album

Cache-cache pétoche – France Sengel

� Pourquoi s’agit-il bien d’un album?

� La particularité essentielle de l’album est la gestion partagée du même récit entre le texte et l’image.

� L’image raconte , elle aussi, une histoire.

double narration

� Il y a deux narrateurs:

Un narrateur textuel et un narrateur imagier

a. Le narrateur

� Le géant de Zéralda – Tomi Ungerer� La vérité sur l’affaire des trois petits cochons – Jo n Scieszka / Lane

Smith

� le narrateur interne à l’histoireIl fait partie de l’histoire en temps que personnage, il s’adresse fréquemment au lecteur.

le narrateur extérieur à l’histoireIl raconte à la troisième personne, il est omniscient : il sait ce que pensent tous les personnages

b. Les articulations texte / images

Le petit chaperon rouge – Charles PerraultCrapaud – Ruth BrownMon chat est le plus bête du monde – Gilles Bachelet

Il existe trois types d’articulations différents. Il arrive parfois que les 3 alternent dans l’album.

� RedondanceLes images illustrent les péripéties. En choisissant d’illustrer tel ou tel épisode, le narrateur imagier interprète l’histoire.

� Alternance narratrice du texte et des images (dialo gue entre les deux)Images et texte prennent alternativement en charge l’histoire narrée

� Décalage narratif entre le texte et les images (dés accord, contradiction)

Certaines parties sont plus facilement prises en charge par l’image : personnage, espace…par le texte : mer infinie…

c. La focalisation - le non ditMême si le texte et l’image racontent la même histoire, on parfois l’impression qu’ils ne

parlent pas la même langue.

L’œil de la nuit – Gérard Moncomble / François Crozat

Cette baby-sitter, j’en veux pas! – Madeleine Brunelet

� Focalisation du texte, focalisation des images

Parfois le narrateur textuel choisit de se focaliser sur un personnage. Il informe le lecteur de ce qu’il perçoit et ressent. On parle de focalisation interne.Le narrateur imagier peut également adopter un certain type de focalisation

� Le non dit : « blancs » du texte et hors champ des imag es

Les blancs du texte sont des informations que le narrateur omet de fournir au lecteur

d. L’intertextualité du texte L’inter iconicité des images

L’intertextualité est une façon de se référer, dans un texte, à une œuvre antérieure, généralement connue.

Les idées bleues de Jojo – Bruno HeitzLe diable des rochers – Grégoire Solotareff

� On parlera de citation si les mots sont repris� On parlera d’allusion si l’œuvre est suggérée.

L’inter-iconocité fonctionne également comme des clins d’œil au lecteur.

Mon chat est le plus bête du monde – Gilles BacheletUne histoire à 4 voix – Anthony Brown

f. Des types d’albums particuliers

� Les albums sans textePfff – Yann Fastier

� Les albums qui privilégient l’esthétiqueLes images invitent à connoter. Leur prise en charge de l’histoire nécessite une interprétation complète de la part du lecteur

� Les albums animésLes albums animés racontant une histoire sont rares : la plupart des livres didactiques invitent le lecteur à participer

4. ACTIVITES AUTOUR LE L’ALBUM� L’adulte doit d’abord lire l’album comme s’il lui était destiné,

avant de le lire en temps que pédagogue : en lisant il ne songe pas aux activités qu’il pourra réaliser. Ainsi, il pourra éprouver une émotion esthétique, symbolique…

� Dans un second temps, il imaginera des activités.

� Il faut utiliser ce processus, en deux temps, pour tous les albums.

ALBUM: Toi grand et moi petitToi grand et moi petitToi grand et moi petitToi grand et moi petit

Auteur: Grégoire Solotareff

Editions: L’école des loisirs

Lecture de l’album…

Diversifier les entrées

� Chaque entrée (à travers les activités) doit aider doit aider àà la la comprcomprééhension du texte et des imageshension du texte et des images et notamment permettre aux élèves qui n’ont pas encore acquis la culture nécessaire, de se familiariser avec les multiples entrées d’une lecture experte.

� Plus on varie les entrées, et plus on a de chance qu’un maximum d’élèves parvienne aux compétences nécessaires à la lecture en autonomie

� Au cycle 1, bon nombre de jeunes élèves ne comprend pas le récit car il n’a pas perçu l’organisation du temps et de l’espace.

� Le nombre d’activités est proportionnel aux nombres de lectures possibles selon l’âge, la maturité du lecteur, ses propres questionnements…

� Comment exploiter cet album avec une classe de maternelle?

� Quelles entrées possibles?

Exemple: Toi grand et moi petit

Quelles entrées possibles? Que peut-on travailler?

� Thèmes d’activités et pistes d’exploitationLe genre du récitLe style des images Les narrateursLe tempsLes personnages

La thématiqueLa phrase leitmotivL’anthropomorphismeL’articulation entre l’image et le texteLa structure de l’albumLes référencesL’intertextualitéL’auteur illustrateur

Donc…� 13 entrées possibles

Hors de question de faire pratiquer aux élèves toutes les activités. Le pari est de proposer des d’entrées, adaptées au niveau des élèves.

� Objectifs :- montrer que lorsqu’on analyse un album pendant longtemps en restant attentif au dialogue, aux émotions, à la curiosité, on trouve nécessairement des fils à tirer qui créeront un tissu culturel partagé par tous les élèves d’une classe.

- mettre à jour une méthodologie d’analyse d’un album.

L’ album comme support

� L’acquisition du vocabulaire fait l’objet de séquences spécifiques prenant en compte les classes de mots (articles, noms, verbes, adjectifs, adverbes et prépositions). Les élèves sont ainsi conduits à classer, à mémoriser, àréinvestir, à interpréter des termes inconnus

� Les élèves apprennent à distinguer les sonorités de la langue (repérer les syllabes et discriminer des sons).

� Ils se familiarisent aux correspondances oral/écrit : chaque mot écrit correspond à un mot à l’oral, chaque mot est composé de syllabes, les lettres et les sons sont liés.

� Les élèves apprennent à identifier la plupart des lettres de l’alphabet dans leurs différentes écritures en les différenciant du son qu’elles codent, pour une partie d’entre elles. Les élèves apprennent à écrire en écriture cursive.

5. La mise en réseau

Il faut faire la différence entre :

� La création d’un réseau : Créer un réseau c’est regrouper des ouvrages en fonction d’une particularité que l’on aura définie.

� la lecture en réseauLire des ouvrages qui ont une même particularité

� la mise en réseau pour l’élèveLa mise en réseau est une opération mentale. Elle procède par repérage des analogies et des différences et ne peu t être que le fait de l’enfant. Elle a besoin de temps : cette mise en réseau se construit tout au long de sa scolarité, le temps de lire un maximum d’ouvrages.

Dès la maternelle, il s'agit de :

� Construire une première culture littéraire

� Organiser des parcours de lecture qui vont permettre aux enfants de se construire cette culture littéraire, en fonction de la compétence que l’on veut travailler. Mettre au point des parcours de lecture suppose une lecture analytique et critique de la part des enseignants. On ne peut pas faire l'économie de cette réflexion, car c'est après avoir dégagé l'intérêt ou les intérêts de tel album qu'on pourra le proposer en classe, en fonction d'un objectif bien précis et à un moment choisi et inscrit dans une programmation.A partir des ouvrages de ce réseau, il sélectionne les livres qui l’intéressent en prenant soin de choisir des ouvrages permettant des mises en relation entre les d’ouvrages , des comparaisonsCes rencontres avec les textes ne doivent pas être aléatoires, mais régulières et organisées.

Les enfants seront amenés au cours de ces rencontres avec les livres à rapprocher des types de personnages, des procédés d'illustration, des procédés littéraires, àexplorer des thèmes, à découvrir des univers d'auteurs…

� Se constituer un capital étendu de textes variés

La programmation des parcours de lecture peuvent s’établir en conseil de cycles, du cycle 1 au cycle 3

� Grille d’analyse d’un album

� Les deux objectifs de cette grille