laicisation école morlaix-feuillet

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  • Du mme auteur : LE FANTME DU SACRE-CUR les deux vies et les deux morts du chevalier de La Barre lelivrelibre 1994 SAINT-AUGUSTIN ET LA THEOCRATIE LEglise citoyenne et lEtat religieux lelivrelibre 2002 LA SEPARATION DE LGLISE ET DE LTAT DANS LE FINISTRE lelivrelibre 2005 -=-=-=-=- Deuxime dition (courte) : 2014 -=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-= Srie : Les origines du christianisme 1) HISTOIRE DE LA RECHERCHE (de la Renaissance aujourd'hui) 2) CES LOIS QUI INSTAURERENT LE CHRISTIANISME ( Le code thodosien) 3) QUEL ENSEIGNEMENT A L'ECOLE , ( entre croire et savoir) 4) LE PARADIGME HISTORICO-THEOLOGIQUE (Les textes fondateurs) En prparation : ( pour octobre 2015 ) : 5) LE PARADIGME HYPOTHETICO-ATIONNEL (Les circonstances de la fondation) -=-=-=-=-=-=- LES FONDEMENTS HISTORIQUES DE LA THEOLOGIE CHRETIENNE (thse de doctorat - Universit de Bretagne Occidentale, 8 septembre 2014) Deux volumes. Disponible en trois versions : 1) Version abrge (gratuite) ; 2) Version complte numrique - 15 ; 3) version complte papier : 60 -=-=-=-=- Commande : [email protected]

  • Jean-Paul Yves Le Goff

    La lacisation de lcole

    Morlaix (1870-1892)

    ( Deuxime dition : 2015)

    http://www.lelivrelibre.net

  • INTRODUCTION p 9 1. Lenseignement Morlaix avant JulesFerry p 21 1.1.LAncien Rgime. p 21 1.2. La Rvolution p 31 1.3. Le Second Empire. p 35 2. Rouverture du Collge de Morlaix p 53 3. Dispositif scolaire avant la lacisation p 71 4. Dbat sur lcole avant la lacisation p 89 5. Rome, lvque et les prtres p 101 6. Les enjeux de la lacisation p 125 7. Instruction religieuse et instruction civique p 171 7.1. La querelle des manuels p 171 7.2. La morale des manuels p 180 7.3 Enseignement et morale sexuelle p 189 8. Lexpulsion des surs du Poan-Ben p 195 9. Le droit linstruction des jeunes filles p 209 10. Deux coles pour deux France p 217 11. Le ralliement de 1892, vers la sparation p 229 CONCLUSION p 267 ANNEXES p 275 1. La "foi laque" de Fernand Buisson p 275 2. Lvque de Quimper et la franc-maonnerie p 279 3 Laffaire Dreyfus Morlaix. p 284 SOURCES p 291

  • Introduction

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    Introduction Catholiques d'hier et catholiques d'aujourd'hui. - Des lois Ferry la loi Debr. - Convictions et tolrance.- Une cole depuis toujours sous le contrle de l'glise.- L'instruction pour l'vanglisation. - D'un nouveau systme de valeurs une nouvelle religion.-

    il ne stait jamais agi que dapprendre aux petits Franais lire, crire et compter (et aux petits Bretons, que leur

    vraie langue tait le franais) le passage dun appareil scolaire - sommaire mais existant ! - du contrle par lglise au contrle par ltat se serait probablement fait dans des conditions raisonnables. Quelques tensions, peut-tre... Mais pour le dferlement de passions auquel il va tre donn lieu, il fallait des causes plus profondes. Cest que linstruction est la partie merge de liceberg, la partie immerge, cest lducation. Instruire, cest apporter des connaissances et, certes, cet enjeu est dimportance; mais duquer, cest inculquer des valeurs et cet enjeu-l, quant lui, est capital.

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  • Introduction 10

    L cole nest que le prtexte ou le rvlateur ; ce qui constitue lenjeu vritable, cest la confrontation de deux systmes de valeurs qui apparaissent, en cette fin de XIXme sicle, incompatibles lun avec lautre, cest--dire tels que la victoire de lun entrane ncessairement llimination de lautre. Les modernes historiens de la lacit considrent, gnralement, que laffrontement sest, finalement, sold par un pacte 1 puisque, effectivement, la France laque (qui nest pas la France athe) et la France religieuse (qui nest pas la France catholique) maintenant coexistent, ce qui parat aujourdhui bien naturel tout le monde ; cependant, y rflchir, on pourrait se demander si les catholiques franais des dbuts de la IIIme Rpublique reconnatraient vraiment leur religion dans celle des catholiques franais daujourdhui, de mme que les catholiques franais daujourdhui ont les plus grandes peines du monde assumer les prises de position sociales, politiques, idologiques de leurs prdcesseurs. Mais ont-ils vraiment tant de peine les assumer ? Encore faudrait-il quils les connaissent. Elles sont, pour une grande part, couvertes du linceul de loubli, oubli qui ne doit rien au hasard, oubli qui rend de si grands et indispensables services. Mais si, daventure, on veut en faire ltude, il faut bien regarder en face tout ce pan de lhistoire politique et religieuse de la communaut franaise, bretonne, morlaisienne, que lon a pass, pour convenance, par pertes et profits. Et lon ne fera pas lconomie de questions aussi embarrassantes que, par 1 Jean Baubrot, Histoire de la lacit, Que Sais-Je? , PUF,

  • Introduction

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    Lenseignement Morlaix

    avant Jules Ferry,

    1.1. LAncien Rgime

    Caradeuc de La Chalotais dnonce en 1765 l'emprise de l'Eglise sur l'cole.- Cambry juge durement Morlaix.- Morlaix avait pourtant son collge.- La Rvolution.- Un dispositifscolaire disparate.- Faut-il payer pour Pontivy ?

    our voquer la rflexion des rvolutionnaires de 1789 en matire dinstruction, on fait rgulirement

    rfrence au philosophe et mathmaticien Condorcet, auteur en 1792 dun Projet de rforme de linstruction publique. Mais il nest ni le premier ni le seul thoricien se pencher sur le problme et, entre autres, une date aussi prcoce que 1765, le breton Caradeuc de La Chalotais se plaint de la main-mise du clerg sur lenseignement et souhaite le voir passer sous lautorit de ltat, dans son Essai dducation nationale :

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  • Introduction 22

    Le bien de la socit exige manifestement une ducation civile, et si on ne scularise pas la ntre, nous vivrons ternellement sous lesclavage du pdantisme. Pourquoi faut-il, en effet, que les collges soient administrs par des moines ou par des prtres ? Sous quel prtexte, linstruction dans les lettres et dans les sciences leur serait-elle indment dvolue ? Je prtends revendiquer pour la nation une ducation qui ne dpende que de ltat, parce quelle lui appartient essentiellement() Le droit exclusif quon voudrait accorder aux prtres sculiers et rguliers dinstituer la jeunesse nest pas le seul inconvnient qui rsulte des notions monastiques ; on peut en remarquer dautres, jusque dans les dtails de lducation des collges. () Ils (les enfants) ne savent admirer ni les merveilles de la nature, ni les prodiges des arts. Ainsi, ce quon leur enseigne, ce quon ne leur enseigne pas, la manire de leur donner des instructions et de les en priver, tout est marqu du sceau de lesprit monastique. Cet esprit qui na pour but que dasservir toutes les facults de lme lobservance dune rgle religieuse, ne pouvait que donner des bornes aux sciences et mettre pour ainsi dire un mur de sparation () Jai parl de la morale qui prcde toutes les lois positives divines et humaines ; lenseignement des lois divines regarde lglise; mais lenseignement de cette morale appartient ltat et lui a toujours appartenu ; elle existait avant quelle ft rvle et, par consquent, elle nest pas dpendante de la

  • 1.1. L'Ancien Rgime 30

    des filles, les Ursulines notamment, vont tre disperses lors de la Rvolution et rintgreront progressivement la ville, partir du Concordat. Aprs Dreppe, et sous linfluence du mdecin-philosophe Bouestard de La Touche , faisant fonction de magistrat municipal, un certain Trobert prend la direction dune cole secondaire quil installe dans lancienne cole des surs dominicaines expulses en 1792. Il faut, en conclusion de ce survol, retenir que le collge financ par la municipalit ferme partir de 1761 et quil faudra attendre un sicle pour le voir rouvrir ses portes, au Poan Ben qui abritera aussi lcole primaire des filles, en vertu dune convention passe entre la congrgation des Dames du Saint Esprit et la municipalit. Pourtant, ds 1805-1806, les diles morlaisiens se soucient de labsence de cette institution indispensable, dautant plus quun dcret imprial oblige les villes nayant pas de collge contribuer au financement du lyce dtat, ventuellement prsent dans le dpartement ou dans un dpartement voisin. Tant qu payer, la municipalit morlaisienne prfrerait que ce soit pour son propre bnfice plutt que pour celui du lyce dtat de Napolonville (Pontivy). Ds lors, le projet de rouvrir le collge prend corps, mais connatra dimmenses difficults avant de se concrtiser, comme nous allons le voir, en 1862.

  • 1.2. L'Empire et la Restauration

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    I.2. LEmpire et la Restauration Le 1er Empire ne s'occupe pas de l'enseignement primaire.- La Loi Guizot (1833) et les coles primaires de garons.- La Loi Falloux de 1850 et la libert d'enseignement.- Le droit de surveillance reconnu l'glise.- Les coles prives Morlaix. Premires revendications d'un enseignement laque (E. Quinet).

    ous verrons plus loin que la rivalit entre un enseignement contrl par le clerg et un enseignement contrl par lautorit municipale se posait

    Morlaix, comme partout en France, longtemps avant la IIIme Rpublique. Lutilit pour ltat dtre matre duvre de lducation est un souci majeur de Napolon non pour linstruction populaire, mais pour la formation de ses fonctionnaires. Cependant, cest le 1er empire qui, achve le 1er seuil de lacisation 25, en crant, paralllement ltablissement du Concordat, une institution scolaire autonome, par la loi du 10 mai 1806. Cette interaction entre le contrle de lcole et les relations tat-glise sera la grande affaire des quatre premires dcennies de la IIIme Rpublique et cest sous 25 Jean Baubrot, Histoire de la lacit en France, op.cit., pages 21/30

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  • 1.2. L'Empire et la Restauration 34

    que les lois de Jules Ferry instaureront. Dans le mme temps, lenseignement suprieur est le lieu, par excellence o lmancipation de ltat, vis--vis du pouvoir de lglise se thorise et sorganise. Jules Michelet, Edgar Quinet, entre autres, se livrent des critiques sans concession de la religion ou de linstitution clricale. Dans Lenseignement du peuple (1849), Edgar Quinet prconise linstitution dune cole laque , lieu o doivent senseigner lunion, la paix, la concorde civile au milieu des dissentiments inexorables des croyances et des glises .27

    27 Cit par Jean Baubrot, Histoire de la lacit en France, op.cit. page 42

  • 1.3. Le Second Empire

    35

    I.3. le Second Empire

    Le ministre de l'Instruction publique Victor Duruy et l'vque de Quimper, Mgr Sergent.- Les Frres de l'Instruction Chrtienne. Les Dames du Saint-Esprit (dites surs blanches).- L'idal de l'enseignement selon le chanoine Keramanac'h.- Imbrication de l'autorit civile et de l'autorit religieuse.

    endant le Second Empire, le ministre de linstruction publique, Victor Duruy, poursuit lentreprise dmanciper lcole de la tutelle de lglise. Au dogmatisme religieux, il voudrait

    substituer une philosophie spiritualiste lusage de tous. Donc, en mme temps que le catholicisme se rigidifie dans un systme qui culminera avec linfaillibilit pontificale 28 et qui verra les vques franais, autrefois enclins au gallicanisme revenir au centralisme et 28 Vote le 13 juillet 1870 et publie dans le dcret De ecclesia christi Pastor Aeternus, le 18 juillet 1870

    P

  • 1.3. Le Second Empire

    51

    des plus jeunes enfants et qui sera, bien entendu, sous la direction de linstituteur en chef. 2 une somme de six cents francs pour lacquisition du matriel ncessaire.52

    Quant au collge, sous le Second Empire, le souci de la municipalit est de solliciter constamment l'aide de l'tat : les lyces sont la charge de l'tat et les collges la charge des municipalits, mais des aides gouvernementales ponctuelles sont frquemment accordes:

    M. le Prsident communique au Conseil une dlibration par laquelle le Conseil dAdministration du collge sollicite de son excellence le Ministre de lInstruction publique, la cration au compte de ltat dune chaire dhistoire dans cet tablissement(...) M. le Prsident croit devoir rappeler que la Commune a pourvoir dautres dpenses trs urgentes, que ses ressources ne lui permettront pas de faire avant un temps loign et que dans cette situation elle ne peut ajouter aux sacrifices quelle a dj faits et quelle fait encore en faveur de linstruction primaire, sacrifices qui sont considrables. En effet, les constructions et achats de terrain pour le collge et les coles primaires ont cot une somme de 296.245 F laquelle viennent sajouter chaque anne les rparations dentretien des difices ()53(

    En principe, lenseignement secondaire, aussi bien quelenseignement primaire, est payant. En pratique, la municipalit de Morlaix accorde assez largement des bourses aux familles ncessiteuses. 52 RDCM,sance du 16 novembre 1869

    53 id.

  • 1.3. Le Second Empire 52

    Du ct de la municipalit, entirement gouvernementale, rappelons-le, ne militant pas pour une volution politique, mme si quelques conseillers, plus ou moins discrtement, la souhaitent, lenseignement apparat comme un souci technico-pratique, avec un arrire-fond social. Il faut dabord instruire les enfants de la bourgeoisie et comme la justice nest pas absente de lesprit de nos aeux, lenseignement des enfants pauvres apparait, par suite, comme une ncessit. Cest du ct de lglise que larrire-fond idologique est prgnant et que, il faut bien le dire, des positions offensives apparaissent. Comment en serait-il autrement puisque, depuis toujours, lenseignement appartient lglise ? La succession des sicles apparat aux catholiques comme la source la plus indiscutable de toute lgitimit.

  • 2.La rouverture du collge

    53

    2. La rouverture du collge de Morlaix

    Rivalit entre les deux autorits.- 1862: inauguration du nouveau collge.- Les origines premires de l'anticlricalisme.- L'vque, jaloux, ne fournira pas d'aumnier.- Gurir la socit par l'instruction chrtienne.- Un avant-got d'enseignement laque.- Ptition des collgiens pour le pouvoir temporel du pape.- L'avenir du collge.-

    ien avant les lois de lacisation, louverture du nouveau collge va mettre en lumire lexistence de la rivalit entre

    lautorit civile et lautorit ecclsiastique en matire dducation. Elle a lieu en 1862, cest--dire 19 ans avant la premire loi Ferry. En 1896, cest louverture du collge de jeunes filles. On sapercevra plus loin quen 34 ans, si les conditions taient dsormais totalement nouvelles, les mentalits navaient pas beaucoup volu. Le collge communal est donc ferm depuis 1791, quoiquil en soit des divers palliatifs et des tentatives sans lendemain de rouverture. H. Schlemmer nous apprend que cest ds 1843 que le Conseil municipal prend la dcision de construire une cole secondaire

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  • 2.La rouverture du collge

    69

    A cette poque, nous sommes aux prmices de la guerre scolaire dont M. Rigolage sera lun des premires victimes. Arriv sous ladministration conservatrice (finissante) dEdouard Puyo (1871-1878), il se maintient sous celle du rpublicain (modr) Victor Braouzec (1878-1881), mais les orientations plus agressives de la premire municipalit dArmand Cloarec (1881-1883) lui sont fatales. Ce maire crit en effet au recteur dacadmie:

    Nous avons Morlaix une cole importante tenue par les Frres de lInstruction Chrtienne et, pour combattre leur influence, nous avons besoin davoir une administration srieuse et vigilante la tte de notre collge. Or, le maintien de M. Rigolage quivaudrait la ruine du collge .68

    A cette poque, le processus de lacisation, qui commence, dailleurs, plusieurs annes avant la premire loi Ferry, est dj engag et les lections du 14 octobre 1877 ont eu pour rsultat second de voir arriver une administration prfectorale rpublicaine. Le 27 septembre 1871, le sous-prfet de Morlaix crit au prfet de Quimper :

    Le maire et ses adjoints dmissionnent si M. Rigolage reste ; or, le succs du parti rpublicain Morlaix et dans larrondissement est li cette dmission : il faut donc faire partir M. Rigolage. 69

    68 H. Schlemmer, op. cit. page 222 69 id.

  • 2.La rouverture du collge 70

    Exit M. Rigolage. Il est remplac le 29 septembre 1881 par M. Gourhael de Penanprat, mais pour une courte dure puisque celui-ci meurt le 5 fvrier 1882. Le 22 fvrier suivant, arrive M. Legras, directement import de Rodez o il tait censeur du lyce, mais il gagnera ses titres de citoyen dhonneur morlaisien puisquil restera principal du collge pendant 29 ans. Cest sous son autorit que, les locaux du Poan Ben devenant trop petits, la proprit de Kerngus ayant t achete en 1883 dans cette perspective, le collge de Kerngus ouvrira ses portes le 22 mai 1893. Il deviendra le lyce Tristan Corbire le 20 janvier 1950.

  • 3. A la veille de la lacisation

    71

    3. Dispositif scolaire la veille de la lacisation

    Le dbut d'une priode faste.- La Rpublique provisoire devient prenne.- Morlaix est rpublicain.- Tension entre la municipalit et la direction du collge.- Une aide de l'Etat pisodique et faible.- Les coles annexes.-

    n 1881, le dispositif scolaire morlaisien, qui va tre profondment boulevers par les lois de lacisation, est peu prs celui quil tait vingt

    ans plus tt, au beau milieu du Second Empire, tel que nous venons de lvoquer. La diffrence notable, cest que les institutions proprement parler prives, cest--dire indpendantes des congrgations et qui taient florissantes, vont pricliter ; les coles congrganistes existantes vont tre pourchasses, et mme, diront-elles, perscutes ; elles vont toutefois, dans la pratique se dvelopper encore davantage et les coles publiques qui fonctionnaient souvent dans la dpendance de lautorit clricale vont passer sous celle de ltat et galement se multiplier.Il sagit donc, pour linstruction dune priode extrmement faste, ntaient les passions et les dchirements.

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  • 3. A la veille de la lacisation 72

    Est-il besoin de rappeler le contexte politique ? La Rpublique, ne du dsastre de Sedan et qui affronte dans les neuf premiers mois de son existence la double preuve de linvasion du territoire par les Prussiens et de la guerre civile appele la Commune de Paris est, pour une grande partie de lopinion et, de plus, tout--fait formellement, un rgime provisoire. Elle acquiert un dbut de lgitimit juridique par lamendement Wallon du 30 janvier 1875, mais politiquement, les Franais vivent sous le rgime de lOrdre moral , cest--dire un rgime qui aspire la restauration de la monarchie. La coexistence dune tendance monarchiste forte et dune tendance rpublicaine en progrs constant, aboutit la crise du 16 mai 1877, suivi des lections lgislatives des 14 et 28 octobre 1877 qui voient la victoire dfinitive des rpublicains. Le gouvernement Jules Dufaure qui en dcoule marque lavnement de la Rpublique des rpublicains . Mais cette victoire rpublicaine dfinitive napparat comme telle que pour les gnrations qui suivent ; les gnrations contemporaines, bien sr, nen savent rien, quelque rgulire que fut la progression des idaux rpublicains. Cela veut dire que les nouveaux opposants, cest--dire les monarchistes, ne dsarment pas et le dbut de la querelle scolaire sinscrit dans ce contexte o, pour les opposants, la lgitimit du gouvernement, et donc ses dcisions, sont contestes et o, de plus, les mesures quil prend sont lourdes de consquences pour lvolution venir. Quant Morlaix, lvolution politique est assez reprsentative de lensemble du pays. Depuis juillet 1871, la premire circonscription (Morlaix et un certain nombre de communes rurales) envoie rgulirement un dput rpublicain la Chambre, tandis que la deuxime circonscription (Saint-Pol-de- Lon et la campagne lonarde) est reprsente par un dput royaliste, le

  • Annexes

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  • Annexes

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    La suite : (1892-1906)

    Jean-Paul Yves Le Goff : [email protected]

  • Achev dimprimer Ouestlio505, rue Jurien de la Gravire - 29200 Brest

    Tl. : 02 98 44 32 36 E-mail : [email protected]

    Juin 2015