laboratoire national de mÉtrologie et d´essais · Éditorial 4 la mesure au service de...

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LABORATOIRE NATIONAL

DE MÉTROLOGIE ET D́ ESSAIS

RAPPORT D́ ACTIVITÉ 2016

2SOMMAIRE

3LNE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2016

SOMMAIRE

Editorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Le LNE en 2016 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6I Le LNE en chiffresI L'essentiel de l'annéeI Une empreinte médiatique marquée par les questions sociétales

On en parle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12I Nanomatériaux : pour une innovation responsableI Numérique : développer un climat de confianceI Accompagner la 4ème révolution industrielle

La mesure, levier de compétitivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19I Compétitivité : relever les défis de l'innovationI Médecine : les enjeux sont aussi industrielsI Énergie-Environnement : promouvoir un monde économe et durable

La mesure, soutien des politiques publiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29I Garantir la sécurité des citoyensI Santé publique : la mesure au coeur de la préventionI Environnement : conjuguer sobriété et surveillanceI Énergie : plus intelligente, mieux maîtriséeI Métrologie, la science de la mesure

2016, un redressement spectaculaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43I Résultats financiers : le retour à l'équilibreI Ressources humaines : donner un nouvel élan au LNE

Conseil d'administration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

Comité exécutif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

Adresses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

ÉDITORIAL4

LA MESURE AU SERVICE DE L’ÉCONOMIE ET DE LA SOCIÉTÉ

Position GPS, consommation d’énergie, évaluation de la qualité de l’air, surveillance des nanoparticules… la mesure fait partie de notre quotidien.

Depuis sa création en 1901, le LNE développe des moyens de mesure toujours plus précis. Fondés sur son excellence scientifique et technique, ses travaux constituent le socle de multiples applications : étalonnages, essais, certification... Ils permettent d’accompagner les entreprises dans leurs stratégies de compétitivité et d’innovation et la société dans un développement durable et sûr.

Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), le LNE est placé sous la tutelle du ministère de l'Economie et des finances en charge de l’Industrie.

Thomas GRENON, Directeur général


"Nos équipes se sont mobilisées sur des sujets d’avenir. Notre ambition est d’accompagner l’essor des technologies de rupture afin de hisser la France aux meilleurs rangs mondiaux."

UNE ANNÉE EMBLÉMATIQUEExpert reconnu de la mesure, des essais et de la certification, le LNE oeuvre pour une société sûre au développement durable et soutient les entreprises dans leurs stratégies de compétitivité et d'innovation.

L’année 2016 le prouve particulièrement. Nos équipes se sont mobilisées sur de grands sujets d’avenir, comme les smartgrids, les nanomatériaux, la robotique, le numérique ou encore la e-santé. Dans ces domaines, notre souhait est d’accompagner l’essor des technologies de rupture afin de hisser la France aux meilleurs rangs mondiaux. Nous veillons également à leur bon développement, en toute sécurité pour les citoyens.

Notre ambition pour ces sujets nouveaux se conjugue avec nos savoir-faire déployés sur les sujets historiques soumis eux aussi à de forts enjeux. Le LNE a par exemple franchi des étapes décisives pour fiabiliser les analyses biomédicales et la surveillance de la qualité de l’air. Il a réalisé un étalon quantique de l’ampère avec la meilleure précision au niveau mondial.

Ce nouvel élan, et la mobilisation des collaborateurs, ont permis au LNE de mettre fin à trois années de déficit. Je veux ici remercier l'ensemble du personnel pour la confiance qu'il m'a accordée, pour son implication et les efforts qu'il a réalisés. Il a montré son attachement au Laboratoire et sa capacité à se projeter dans l’avenir. C'est un motif de fierté collective. D’autant que les résultats sont là : le LNE connaît aujourd’hui un redressement spectaculaire, avec une croissance de 6 M€ de son résultat d'exploitation !

Une nouvelle page est en train de s’écrire pour notre établissement qui, après cette année de redressement, retrouve des marges de manoeuvre pour son développement et aborde l'avenir avec confiance.

LE LNE EN 2016

780collaborateurs

dont 80 % d’ingénieurs,chercheurs et techniciens

de haut niveau.

55 000 m2

de laboratoires.

8 implantations dont 2 filiales

à l’étranger.

8 000 clients

dont 66 % de PMEet 25 % à l'étranger.

Accréditation Cofrac* :

150 familles de compétences détaillées

dans 618 lignes.

* Liste des sites et portées disponibles sur www.cofrac.fr.

9 DOMAINES D’INTERVENTION

6

Industrie

Défense

Énergie

Transport

Instrumentation

Institutionnels et collectivités

Médical et santé

Bâtiment et produits de construction

Biens de consommation


TOUJOURS PLUS JUSTERecherche et transfert25 % du budget consacré à la recherche.90 publications dans des revues à comité de lecture.115 projets suivis par le Réseau National de la Métrologie Française (RNMF), parmi lesquels le programme européen EMPIR (2014-2020).

Mission : être à l'écoute des derniers progrès scientifiques, technologiques et réglementaires, pour anticiper les besoins émergents en matière de mesure et d'essais.

PARTAGÉEAssistance techniqueMission : aider les industriels à intégrer les atouts d'une mesure juste dans le développement de leurs produits, avec un ratio coût/qualité optimal.

Formation et information2 440 personnes formées en 2016, toutes activités confondues (inter, intra, journées techniques) contre 2 376 en 2015.

Mission : permettre aux entreprises d'accéder à l'état de l'art en métrologie, et d'appliquer les normes et réglementations.

UTILE AU QUOTIDIENEssais et étalonnages11 900 rapports et procès-verbaux d'essais et 26 000 certificats d'étalonnage (dont plus de 90 % sous accréditation Cofrac) délivrés en 2016.

Mission : évaluer la performance, la qualité et la sécurité des produits, services et systèmes, accompagner les entreprises et les laboratoires de biologies médicale pour l'étalonnage de leurs équipements.

CertificationPlus de 10 000 jours d'audits et d'évaluation sur les 5 continents.

Mission : soutenir les entreprises dans leur démarche de certification, afin de garantir leurs produits, systèmes et services.

5 MÉTIERS COMPLÉMENTAIRES, AU SERVICE D'UNE MESURE...

LE LNE EN 20168

L'ESSENTIEL DE L'ANNÉE

L’année 2016 a une nouvelle fois démontré la capacité du LNE à relever les défis scientifiques de la métrologie tout en organisant avec efficacité le transfert à l’industrie. Une aptitude qui renforce la confiance de ses partenaires institutionnels, académiques et industriels. Ainsi que celle de ses collaborateurs.

FÉVRIER> Le COFRAC accrédite le LNE pour la certification des emballages selon la version 5 du référentiel BRC/IoP. Cette norme encadre les systèmes de management de l’hygiène dans la fabrication des emballages alimentaires.

MARS> Le LNE dédie un laboratoire aux compteurs Linky, au bénéfice d’ENEDIS. Il est destiné à la vérification du bon fonctionnement (VBF) après essais de vieillissement et en environnement.

AVRIL> Thomas Grenon est nommé Directeur général du LNE. Polytechnicien, ingénieur des Mines, il a auparavant dirigé divers établissements publics, comme le Muséum national d’histoire naturelle.

> Le LNE dépose un brevet sur un générateur de particules qui permettra d’étalonner – et fiabiliser - les analyseurs des stations de surveillance de la qualité de l’air.

JUIN> Un accord d’entreprise est signé afin de déployer des mesures propices au retour à l’équilibre du LNE. Il a été approuvé par référendum à 72 % du personnel.

> General Electric Healthcare désigne le LNE pour

l’accompagner dans sa démarche de certification MDSAP (Medical Device Single Audit Program). De quoi répondre aux exigences réglementaires de l’Australie, du Brésil, du Canada, des Etats-Unis et du Japon.

JUILLET

> Le LNE et le pôle de compétitivité Optitec inaugurent la plateforme Olise® Lab. Cet équipement technologique de pointe servira à caractériser les systèmes d’imagerie visible et infrarouge.


SEPTEMBRE

> Le LNE et l’INRiM (Istituto nazionale di ricerca metrologica) signent un Memorandum of Understanding. Ils mèneront des recherches communes sur la débitmétrie et les températures.

> Le LNE collabore avec le ministère de l’Intérieur pour développer de nouvelles références en cinémométrie, contribuant ainsi à la modernisation de son parc de radars.

OCTOBRE

> La notification du LNE est renouvelée pour le marquage CE des dispositifs médicaux, en application du règlement d’exécution 2013/473/UE.

NOVEMBRE> Le LNE et l’ANDRA renouvellent leur accord de partenariat en R&D. L’objectif est de développer des instruments de mesure permettant de surveiller le stockage des déchets radioactifs.

> Le premier étalon de haute pureté pour le dosage de l’hepcidine est mis au point par le LNE. Ce biomarqueur est déterminant dans le diagnostic de la maladie d’Alzheimer.

DÉCEMBRE

> Philippe Cassette, docteur en physicochimie et collaborateur du LNE-LNHB, reçoit le Prix LNE de la Recherche. Un coup de projecteur sur ses travaux en métrologie des rayonnements ionisants.

> Un étalon quantique de l’ampère est réalisé par les chercheurs du LNE. Une avancée de portée mondiale, à la veille d’une nouvelle révision du Système international d’unités.

> Le LNE est accrédité pour la qualification des prestataires d’audits énergétiques, suivant le référentiel NF X 50 091.

> Les 6èmes rencontres annuelles du Club nanoMétrologie explorent les besoins industriels dans le domaine des nanomatériaux, en présence du ministre en charge de l’Industrie.

> La CTBTO (Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty Organization) sélectionne le LNE pour l’accompagner dans le domaine acoustique ultra-basse fréquence. L’enjeu est de fiabiliser son réseau de stations surveillant l’application du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.

LE LNE EN 201610


UNE EMPREINTE MÉDIATIQUE MARQUÉE PAR LES QUESTIONS SOCIÉTALES

Chiffres clés

590 articles de presse nationale et régionale.

1 reportage TV/Radio

tous les 2 mois.

En 2016, afin d’informer l’opinion sur les questions de société, les médias se sont appuyés sur l’expertise du LNE, interviewant ses spécialistes et visitant ses laboratoires. Les lampes LED et les nanomatériaux étaient les principaux sujets concernés.

Et aussi...> Les sites et sols pollués (Environnement Magazine,

janvier-février),> la métrologie pour la fabrication additive (Device Med, avril),> les contrefaçons de poussettes (Usine Nouvelle,

France Bleu, Neuf Mois, octobre),> la qualité de l'air (La Gazette des Laboratoires, novembre),> la thermographie infrarouge (Le Dauphiné, novembre ;

Le Parisien, décembre).

L'EXPERTISE ÉCLAIRAGE SOUS LES... PROJECTEURSConstituant un enjeu à la fois pour les consommateurs et pour l’environnement, les lampes font souvent leur apparition dans les médias - les LED notamment qui promettent des durées de vie supérieures aux lampes halogènes et fluocompactes, mais qui menaceraient notre vision. Au dernier trimestre 2016, plusieurs chaînes de télévision se sont intéressées aux questions de longévité et d’étiquetage et ont sollicité les experts éclairage du LNE. Du reportage court au documentaire de 52’, leurs sujets ont permis aux téléspectateurs de visiter le banc de vieillissement du Laboratoire, ainsi que la salle de mesure de flux lumineux.> France 5, La Chaîne Parlementaire, Campagnes TV (octobre),> France 2 (décembre).

LA NANOMÉTROLOGIE INTERROGÉELes nanomatériaux défraient souvent la chronique, tant ils inquiètent l’opinion. En 2016, une étude du LNE, indiquant la présence de nanoparticules de dioxyde de titane et de silicium dans certains produits alimentaires, a notamment été reprise et commentée dans les médias. Quelques-uns ont également tenu à souligner le potentiel des nanomatériaux, en particulier dans le domaine médical (radiothérapie ciblée, etc.). Pour expliquer ces sujets, articles de presse et reportages télévisés ont sollicité les spécialistes du LNE et valorisé la plateforme CARMEN (CARactérisation MEtrologique des Nanomatériaux) :> Le Monde, L’Obs, Le Figaro (juin)> France 5 (octobre),> France 3 (novembre),> Ça m’intéresse (décembre).

ON EN PARLE12

Si elle ouvre la voie au monde de demain, l’utilisation croissante des nanomatériaux soulève aussi des questions de santé publique. Afin de concilier ces deux aspects, les industriels doivent pouvoir maîtriser leurs matières premières,ainsi que les risques liés à l’intégration de ces substances dans leurs produits.Le LNE soutient cette démarche sur toute la chaîne de valeur.

NANOMATÉRIAUX : POUR UNE INNOVATION RESPONSABLE

50 000 fois plus fines qu’un cheveu… telle est la taille des nanoparticules. Elles n’en offrent pas moins un immense potentiel de rupture technologique. Pourtant, leur essor est freiné par l’absence d’une métrologie adaptée qui permettrait aux industriels de mieux contrôler leurs produits. Il est nécessaire d'appréhender les r isques associés à ce développement.

CARACTÉRISATION ET MESUREDE L'INFINIMENT PETITLe LNE cherche depuis longtemps des solutions à ces enjeux. Il a développé une instrumentation capable d’identifier et de caractériser les nanomatériaux. C’est chose faite depuis 2014, lorsque le LNE a

complété ses plateformes CARMEN (CARactérisation MEtrologique des Nanomatériaux ) et MONA (Métrologie On-line et off-line des Nano-Aérosols). Désormais, l’industrie doit pouvoir se doter de ses propres outils. Voilà pourquoi le LNE est actif dans le projet SAXSize, qui vise à développer un équipement à bas coût et performant. Le LNE apporte un support métrologique aux autres acteurs du projet dont les PME Xenocs, Cordouan, Pyxalis et Nanomakers. Parallèlement, dans le cadre du projet NANOMET qui s’achèvera en 2017, le LNE a développé des protocoles de référence pour garantir la justesse et la comparabilité des caractérisations de nanomatériaux effectuées par les industriels. Chaque étape du processus de mesurage a été optimisée : préparation des échantillons, étalonnage des instruments, acquisition et traitement des données et évaluation

des incertitudes. Pour eux, c’est le gage d’une plus grande compétitivité, en maîtrisant notamment le passage de la R&D à l’échelle industrielle. Enfin, la mise en service de l’AFM métrologique du LNE, instrument de référence français pour les mesures dimensionnelles à l’échelle du nanomètre, offre la possibilité aux acteurs français de disposer d’étalons certifiés.

PRÉSERVER L'HOMME ET L'ENVIRONNEMENTLa mise au point de méthodes de référence permet aussi de fiabiliser l’évaluation des risques associés aux nanomatériaux, que cela soit au niveau de mesures d’exposition ou par une caractérisation exhaustive de leurs propriétés en amont d’études de toxicité. Une activité importante du LNE en 2016 a été de soutenir ce type de démarches à différentes étapes clés de la vie des produits. A travers les projets Release_NanoTox et EMANE, le LNE contribue ainsi à fiabiliser les données d’exposition et de toxicité des nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) relarguées lors de l’abrasion de peintures. Il participe aussi au projet NanoTox’In, qui évalue la toxicité des différentes nanoparticules de dioxyde de silicium (SiO2), d'alumine (Al2O3) et de boehmite (AlO(OH)) contenues dans des matériaux plastiques et pouvant être relarguées lors de l’incinération de déchets. Enfin, le LNE poursuit le développement avec Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP) d’une méthode de référence qui permettra de quantifier les nanoparticules dans les eaux naturelles. Deux campagnes ont été réalisées sur la Loire et la Seine pour mesurer les concentrations de nanoparticules de CeO2 et de TiO2 et en déterminer leurs origines.

VERS UNE INNOVATION RESPONSABLEPour profiter durablement des atouts des nanomatériaux, les industriels souhaitent s’engager dans une démarche responsable et certains sollicitent le LNE dans leurs projets de développement. Ainsi le projet INNOVIP, porté par un consortium européen qui vise à développer une nouvelle génération de matériaux isolants multifonctionnels incluant des revêtements à base de nanomatériaux. Le Laboratoire apporte son expertise pour sélectionner les formulations et méthodes de dépôt permettant de maîtriser, dès la phase de conception, les risques d’émission de particules en cas d’incendie. Le projet Nanocoat, de son côté, cherche à exploiter les qualités des nanomatériaux pour améliorer les propriétés

barrières aux gaz des emballages.Enfin, en 2016, le LNE a également accompagné en certification la société Nanobiotix, pionnière en nanomédecine, qui recourt aux nanoparticules d’oxyde d’hafnium à des fins de radiothérapie ciblée. La nanométrologie se positionne ainsi comme un prérequis indispensable à la généralisation de la démarche Safer by design.

6èmes Rencontres annuelles du Club nanoMétrologie«En matière de nanomatériaux, la rupture technologique se situe davantage au niveau des outils d’analyse et de visualisation, qu’à celui de la fabrication.» C’est par ces mots de Christophe SIRUGUE, Secrétaire d’État à l’Industrie, qu’ont été ouvertes les 6èmes Rencontres annuelles en nanométrologie. De quoi

exposer rapidement les défis des métrologues. De fait, la journée a permis de dresser un panorama des besoins en termes de caractérisation à l’échelle nanométrique. Cet événement a réuni plus de 100 participants, acteurs de l'industrie.www.club-nanometrologie.fr


Quelles sont les contraintes des industriels pour améliorer la performance de leurs produits nanochargés ?La performance d’un produit dans lequel des nanomatériaux ont été incorporés (nanocharges) est reliée aux propriétés fonctionnelles de ces derniers. Or, ces propriétés dépendent fortement des principaux paramètres physico-chimiques qui caractérisent un nano-objet : taille, forme, charge... La mesure de ces différents paramètres reste aujourd’hui un véritable défi métrologique et il est souvent difficile, pour un industriel, de mettre en place un système de contrôle qualité fiable.

Cela ne doit pas faciliter l’étude de leur toxicité ?Non, effectivement. Car là aussi, évaluer la toxicité des nanoparticules suppose qu’elles aient été parfaitement caractérisées au préalable. C’est en ce sens que travaille le LNE, selon les préconisations de l’ISO/TR 13014, en amont de toute étude de toxicité.

Y a-t-il d’autres aspects à prendre en compte ?Oui, l’exposition. Un produit peut contenir des nanoparticules présentant une certaine toxicité, mais auxquelles nous ne serons jamais exposés. En ce cas, le risque est nul. Sur divers projets, comme EMANE ou INNOVIP, le LNE contribue à évaluer ce point. Cela permet ensuite de chercher des leviers pour limiter l’exposition aux nanoparticules, à chaque étape du cycle de vie d’un produit.

3 QUESTIONS À...Nicolas FELTIN, Coordinateur de recherche en nanométrologie

Métrologie des nano-objets : utilisation du microscope électronique à balayage de la plateforme CARMEN.

ON EN PARLE14

Le numérique se développe au fur et à mesure que l’industrie répond aux enjeux de la mobilité, du Big Data, de l'Internet des objets… Cette propagation rapide soulève toutefois des questions concernant la sécurité et la fiabilité des technologies. Y répondre fait partie des missions du LNE.

NUMÉRIQUE : DÉVELOPPER UN CLIMAT DE CONFIANCE

En l’espace de dix ans, le numérique a changé notre vie quotidienne et, avec elle, des pans de notre économie. Un mouvement qui n’en est qu’à ses débuts et qui constitue une belle opportunité de développement pour notre pays. A condition qu’il se place sous le signe de la sécurité et de la performance.

CYBERATTAQUES : UNE SÉCURITÉ AGILEEn France, même si les entreprises ont enregistré en 2016 une baisse de 47 % des cyberattaques, ces dernières ont causé en moyenne 11 incidents par jour*. D’où l’intérêt de développer la sécurisation des systèmes d’information - une préoccupation partagée par les industriels et les administrations françaises.

Pour les aider à lutter contre une cybercriminalité de plus en plus sophistiquée, le LNE soutient leurs démarches de certification ISO 27001. Gage de protection des données, cette norme décrit les exigences requises pour la mise en place d’un Système de Management de la Sécurité de l’Information (SMSI). Elle permet de mieux appréhender les risques afin d’évaluer les besoins de sécurité d’un point de vue technique, organisationnel ou même réglementaire et ensuite de déployer des outils et bonnes pratiques à tous les niveaux de l’entreprise. Installant un processus « Plan, Do, Check, Act », c’est un levier essentiel d’amélioration continue.

UN TRAITEMENT DE DONNÉES FIABLEA horizon 2018, le marché français du Big Data devrait s'élever à plus de 650 millions d’euros, soit une progression de 129 % par rapport à 2014 ! Les opportunités sont donc importantes, comme les défis. Au-delà de la qualité des données, leur traitement est essentiel pour les entreprises qui se lancent dans le Big Data. Elles s’appuient ainsi sur des solutions de gestion et de traitement automatisé, et d’analyse en temps réel.Le LNE cherche à développer des référentiels communs qui permettent d'évaluer la fiabilité de systèmes de traitement automatique de l’information. Il a mis au point en 2016 un premier prototype de logiciel d’évaluation. Celui-ci a notamment été présenté à la conférence JEP-TALN-RECITAL 2016 qui réunit les chercheurs francophones en traitement automatique de la langue écrite et parlée. Sur la base de ces travaux, deux outils complémentaires ont été développés pour évaluer les logiciels spécialisés dans la fusion de données ou le traitement de données hétérogènes : DATOMATIC et EVALOMATIC. Le premier permet d’organiser les données ; il gère les fichiers, présente les statistiques descriptives pertinentes et permet de constituer une base de références. Le second, quant à lui, teste la pertinence des logiciels en comparant leurs résultats aux références contenues dans DATOMATIC. Complexes à utiliser, ces outils seront dotés d’une interface graphique adaptée. Dès 2017, le Laboratoire pourra ainsi proposer aux industriels et aux scientifiques une interface logicielle permettant d’évaluer les systèmes de transcription de la parole. Celle-ci intégrera des fonctionnalités innovantes en matière de représentations de données et de tests statistiques pour estimer la significativité des différences de résultats. Cette solution est née d’une étroite collaboration entre les équipes Mathématiques- Statistiques et Evaluation des systèmes de traitement de l’information du LNE.Parallèlement, les recherches menées depuis 2008 ont commencé à essaimer dans le monde de la robotique. Celui-ci s’est en effet réapproprié les méthodologies du LNE, qu’il s’agisse de traiter du texte, de la parole, de la vidéo ou encore les mesures effectuées par des capteurs. Ainsi, le LNE intègre le consortium du projet européen Robocom++ qui regroupe 27 organismes de robotique pour améliorer les méthodologies d’évaluation des robots compagnons.

* «The Global State of Information Security® Survey 2017», PwC.

LNE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2016 15

TROIS QUESTIONS À...Juliette KAHN,Expert Traitement de l'information

Sécuriser la e-santéTensiomètres, thermomètres… les dispositifs médicaux connectés sont eux aussi concernés par la confiance numérique. Pour accompagner les fabricants sur ce volet, le LNE certifie la qualité de leur Système de Management de la Sécurité de l’Information (voir p. 22-23).

Pour mettre au point leurs systèmes de traitement de l’information, les développeurs et chercheurs les comparent à d’autres. Comment procèdent-ils ?Tout dépend de la maturité de la technologie, que l’on mesure selon l’échelle TRL (Technology Readiness Level) : si la TRL est basse, donc la technologie peu mature, le mieux est de procéder par un challenge ouvert à tous, pour mettre en « compétition » les prototypes ; si elle est haute, il vaut mieux envisager une évaluation fermée.

Qu’entendez-vous par coopétition ?La coopétition, c’est le fait d’organiser des rencontres régulières entre différentes équipes de recherche : toutes sont mobilisées sur le même sujet mais proposent divers prototypes que l’on compare afin de faire progresser tout le monde ensemble. Tandis que pour une évaluation fermée, le sponsor choisit les solutions qu’il souhaite confronter.

Quels sont le rôle et la valeur ajoutée du LNE ?Durant les challenges, le LNE est le garant de l’équité entre les participants. Il définit les règles de participation en garantissant des méthodes d’évaluation reproductibles qui permettent d’estimer la répétabilité de la mesure. En évaluation fermée, le LNE procède à une évaluation en boîte noire des solutions et livre ses conclusions. Son apport essentiel repose sur la mise en œuvre des méthodes de comparaison et l’analyse des erreurs faites par les systèmes. Il identifie les facteurs de variation de la performance.

3 référentiels pour choisir des prestataires en toute confianceL’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a désigné le LNE en tant qu’organisme d’évaluation pour les référentiels PDIS, PRIS et SecNumCloud en procédure expérimentale. Ceux-ci démontrent la confiance que les

commanditaires peuvent accorder à leurs prestataires, en matière de détection des incidents de sécurité, de réponse à ces incidents, et de cloud computing. En 2016, le LNE a réalisé plusieurs prestations dans ce cadre, consolidant ainsi sa relation avec l’Agence.

Le LNE est tiers de confiance pour l'évaluation des systèmes de traitement de reconnaissance de personnes, de documents et de systèmes de traduction.

ON EN PARLE16

L’usine du futur se dessine peu à peu. Robotique, fabrication additive, solutions d’efficacité énergétique… émergent aujourd’hui dans l’industrie française, sous l’impulsion de la Nouvelle France Industrielle. Des innovations de rupture que le LNE entend bien soutenir.

ACCOMPAGNER LA 4ÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

Les technologies de rupture associées à l’Industrie du futur doivent permettre à la France de combler son retard d’investissement productif et de se mettre au meilleur niveau mondial. Elles méritent un développement rigoureux. Un processus que le LNE a choisi d’accompagner.

ROBOTIQUE ET PRÉCISIONLa robotique figure au premier rang des priorités du Laboratoire. Car, si sa place est encore faible aujourd’hui dans nos usines, son essor mondial actuel laisse augurer de l’avenir. Pour accompagner le développement et la mise en production des robots, le LNE met au point des moyens

de mesure et de caractérisation adaptés. Sur le volet mécanique et matériaux, il qualifie les machines selon les cahiers des charges des industriels : réalisation et répétabilité des tâches, caractérisation de la chaîne cinématique, vieillissement de l’ensemble du robot ou des points critiques, analyse de défaillance. Un webinar, en novembre 2016, a permis de présenter l’ensemble de ces solutions.Le LNE intervient aussi sur le volet informatique : l’objectif est d’évaluer la capacité des systèmes à prendre des décisions à partir de différentes sources d’information (capteurs, image, parole…), de s’assurer de leur justesse dans n’importe quelles conditions, ou de vérifier que les algorithmes apprentistes implantés dans les robots sont efficaces. Dans ce contexte, le LNE va s’associer dès 2017 au projet de recherche RoboCom++, qui réunit 27 laboratoires


européens autour des problématiques liées aux cobots industriels et robots compagnons (voir encadré). Il a également décidé de créer des challenges, afin de contribuer aux progrès de la communauté robotique via des référentiels communs. Les équipes de développement participantes auront l’occasion d’y comparer leurs solutions matérielles et logicielles à l’aide de mesures objectives, reproductibles et répétables. Deux sessions devraient avoir lieu d’ici la fin 2017.

RATIONALISER LES PROGRÈSDE L'IMPRESSION 3DLa fabrication additive enregistre, elle aussi, des taux de croissance significatifs. De nombreux secteurs s’y intéressent, comme l’aérospatial, l’aéronautique, le médical, pour sa capacité à réaliser des pièces personnalisées et complexes. Maîtriser cette technique s’avère néanmoins délicat, alors même qu’il n’existe pas de norme. Pour soutenir le contrôle qualité des industriels, le LNE développe des étalons, des méthodes de mesure et des bancs de tests qu’il applique sur quatre champs : la matière première, le matériau, la machine et la pièce finie. En 2016, il a ainsi poursuivi le projet MetAMMI, afin de valider métrologiquement des méthodes de contrôle, de développer des moyens traçables et de quantifier les erreurs de mesure sur toute la chaîne de fabrication d’implants et de guides personnalisés. Il a également collaboré au projet I AM SURE. Coordonné par BeAM, un constructeur d’imprimantes 3D, celui-ci vise à développer un procédé de contrôle qualité des pièces métalliques en sortie de machine. Le Laboratoire étudie dans ce cadre une méthode de contrôle sans contact basée sur l’émission de signaux ultrasoniques pour le contrôle in situ et en ligne. Il effectue aussi la qualification métrologique des tomographes à rayons X pour le contrôle en fin de procédé.

CONTRÔLER L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUEEnfin, l’usine du futur sera sobre. D’ici à 2030, selon l’Ademe, l’industrie française pourrait réduire sa consommation d’énergie de 9 % par rapport à 2010, grâce au recyclage et à l’efficacité énergétique. Ce rendement passera par des technologies éprouvées, mais aussi par des innovations de rupture, automatisant l’outil de production et le rendant intelligent. Afin de mettre au point ces technologies et de vérifier leur performance au quotidien, le LNE va

développer des protocoles de mesure, notamment pour l’étalonnage des capteurs, l’analyse des big data, indicateurs et incertitudes, etc. A noter qu’il qualifie déjà les prestataires d’audits énergétiques selon le référentiel NF EN 16247 et certifie les systèmes de management de l’énergie (SMé) selon la norme ISO 50001, deux éléments clés d’amélioration de la performance énergétique des entreprises.

Des cobots et des hommesEn 2020, il devrait se vendre 150 000 cobots dans le monde, contre 4 300 en 2015* : en pleine expansion, ces robots collaboratifs feront partie intégrante de l’usine 4.0. Ils ouvrent la voie à un nouveau mode de collaboration avec l’homme où chacun apporte son

propre savoir-faire, la répétabilité et l’intelligence. Homme et robot travaillant côte à côte, la cobotique soulève des problématiques de sécurité que le LNE contribue à résoudre en développant des références dans le domaine des algorithmes.*Source : Barclay Equity Research.

A quels défis sont confrontés les industriels qui se lancent dans la fabrication additive ?Il s’agit pour eux de mettre en place des processus de fabrication reproductibles et de mieux appréhender la qualité des pièces fabriquées. Cela implique une mesure et une caractérisation précises à tous les stades de la fabrication.

C’est-à-dire ?La matière première, des poudres, a un impact direct sur les propriétés de la future pièce. Il faut donc en connaître les caractéristiques via l’analyse de la composition chimique et de la forme, la taille et la distribution des grains. Quant au matériau, on connaît mal son vieillissement et ses propriétés mécaniques peuvent être influencées par le traitement thermique que subit souvent une pièce imprimée en 3D. Il faut donc faire des contrôles sur des éprouvettes. Enfin, la pièce finie doit être qualifiée en fonction de normes spécifiques. Si sa forme est complexe, cela nécessite des méthodes de contrôle de surface et en volume, garantissant l’absence de défaut interne et la conformité au modèle numérique.

Et la machine ?A terme, elle devra être équipée d’un système de contrôle, in situ et en ligne, capable de vérifier chaque couche fabriquée. Ses propres paramètres devront aussi être surveillés pour évaluer ses performances. Cela passe par son instrumentation.

3 QUESTIONS À...Anne-Françoise OBATON, Ingénieur de recherche en métrologie pour la fabrication additive

Machine de mesure de cylindricité développée par le LNE en collaboration avec les sociétés GEOMNIA, AXYUM et MESULOG. Incertitudes de mesure visées : cylindricité : 20 nm - circularité : 10 nm - rectitude : 20 nm.

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LA MESURE, LEVIER DE

COMPÉTITIVITÉ

Dans un environnement économique et concurrentiel toujours plus contraignant,

le LNE conçoit des solutions métrologiques adaptées pour

accompagner les entreprises dans leurs stratégies d’innovation et de croissance.

Son expertise permet d’accroître la performance et la fiabilité de leurs

produits, systèmes et services.

LNE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2016

LA MESURE, LEVIER DE COMPÉTITIVITÉ20

Les entreprises ont besoin d’innover au moindre coût et le plus vite possible. Pour les accompagner, le LNE évalue leurs méthodes et incertitudes de mesure, du stade de la R&D jusqu'à la chaîne de production.

COMPÉTITIVITÉ : RELEVER LES DÉFIS DE L'INNOVATION

Dans la course à l’innovation, les entreprises ont besoin des méthodes de mesure les plus fiables qui soient afin de garantir la viabilité et la rentabilité de leurs projets.

SOUTENIR LES ÉNERGIESDans le cadre du projet de centrale thermique Nemo, il s’agissait d’évaluer pour DCNS l’incertitude de mesure des températures de l’eau de mer à des profondeurs de 10 et 1 110 mètres au large de la Martinique. Après avoir effectué une étude bibliographique, le LNE a analysé les processus de mesure utilisés, ainsi que les facteurs d’influence, afin de déterminer les erreurs. L’étude apporte des éléments à ce projet qui vise à étudier le potentiel d’énergie thermique de l’eau de mer afin d’en

quantifier la capacité de production. Les conclusions de cet accompagnement constituent une véritable aide à la décision.Sonatrach a retenu le LNE dans le cadre d’un marché sur 3 ans : fourniture de prestations de contrôle et étalonnage des appareils de mesure. Le laboratoire est garant des prestations réalisées localement, ce qui implique la sélection des prestataires, le transfert de compétences, l’accompagnement du sous-traitant dans ses premières campagnes de mesure. Cet accompagnement favorise la montée en compétence d’un réseau métrologique sur le territoire algérien.

ANTICIPER LES RISQUES ÉLECTROMAGNÉTIQUESDans le domaine des champs électromagnétiques, le LNE a poursuivi en 2016 sa collaboration avec la Direction générale de l’armée (DGA) avec la livraison du mannequin instrumenté permettant de mesurer et d’évaluer, pour chaque partie du corps, les doses reçues par le personnel exposé en environnement militaire (brouilleurs, communications…). C’est encore sur cette thématique de la maîtrise du risque lié aux expositions aux ondes électro-magnétiques que le LNE a démarré un nouveau projet de recherche européen (JRP*) : VECTOR SAR. Il s’agit d’élaborer et de valider des méthodes d‘étalonnage applicables aux mesures ultra-rapides de DAS (débit d’absorption spécifique) et de faire bénéficier des retombées techniques les comités techniques normatifs en charge du sujet. Le travail de recherche sera mené avec la PME Art-Fi qui développe des instruments et matériaux de mesure innovants. Les autres partenaires de ce projet sont Telecom ParisTech, le National Physical Laboratory (NPL), le laboratoire national turc UME-Tubitak et la PME Kapteos qui a fourni les sondes de mesure pour le système mannequin instrumenté.* Participants au JRP VECTOR SAR : LNE (France), NPL (Royaume-Uni), TUBITAK (Turquie), ART-FI, IMTelecom et KAPTEOS (France).

CO-CRÉER LE VÉHICULE DU FUTURLe LNE est l’un des partenaires du projet SVA de l'IRT System"x, promu dès 2015 par la Nouvelle France Industrielle. L’enjeu est de promouvoir une solution innovante et compétitive pour vérifier la sécurité du véhicule autonome : la simulation numérique (développement d’une méthodologie, d’une plateforme et d’outils de simulation pour les constructeurs et équipementiers ; modélisation des éléments du véhicule et de son environnement).En 2016, le LNE a défini une méthode de caractérisation des capteurs radars embarqués et d'évaluation des performances des algorithmes, afin de tester leur fiabilité sous divers facteurs d’influence. Il a étroitement collaboré sur ce volet avec Continental et Oktal. Les autres industriels impliqués dans le projet sont : ALL4tech, Apsys, Assystem, les groupes PSA et Renault, Sector, Valeo. Sans oublier le CEA et l’INRIA.

UNE EXPERTISE TRANSVERSALE POUR LA COSMÉTIQUEEn 2016, le LNE a rassemblé dans une offre globale les prestations pluridisciplinaires qu’elle proposait déjà dans la cosmétique. Pour les industriels, c’est un gage de simplicité et d’efficacité : une seule entrée leur permet d’être accompagnés à tous les stades de la réalisation d’un produit, et de concilier l’intégration de nouvelles technologies avec le respect des exigences réglementaires. De la R&D au contrôle qualité, le LNE les aide à identifier et analyser leurs matières premières (dont les nanomatériaux, voir p. 12), à améliorer l’apparence de leurs produits (couleur, translucidité, brillance), à évaluer la sécurité sanitaire des emballages (risque de migration). Il appuie également les industriels à travers des actions d’information et de formation : 4 webinars ont notamment été organisés durant l’année.

Depuis 2015, notre start-up Pollen Metrology s’appuie sur un partenariat avec le LNE pour développer des logiciels d’analyse adaptés à la maîtrise des nanomatériaux. Au-delà de la crédibilité que nous

en tirons pour trouver des soutiens et financements, nous bénéficions des nombreuses années d’expérience du Laboratoire dans la métrologie des nanoparticules. A partir de nos expertises respectives, nous sommes engagés sur un programme d’innovation de trois ans qui permet à nos clients de réduire considérablement le temps de mise sur le marché de leurs produits grâce à la métrologie hybride et l’intelligence artificielle.”Johann Foucher, président-CEO de Pollen Metrology.


Olise® Lab, un outil de pointe en optiqueEn juillet 2016, le pôle de compétitivité Optitec et le LNE ont inauguré Olise® Lab, en partenariat avec Exavision, Bertin Technologies et Nîmes Métropole. Installée sur le site nîmois du Laboratoire, cette plateforme technologique sert à caractériser les systèmes d’imagerie visible et infrarouge. Booster de performance, cet équipement innovant appuie les industriels dans la mise au point et le contrôle qualité de caméras haute précision pour les secteurs de la défense, de la surveillance ou de la mesure (systèmes opto-électroniques de petite taille, comme les binoculaires de vision nocturne, les imageurs thermiques, les télémètres laser…).

Avec un marché français qui connaît une croissance annuelle de 5 %, le secteur des dispositifs médicaux (DM) est dynamique. Recouvrant un champ très large, allant des pansements aux dispositifs implantables, il prend une nouvelle ampleur avec l’explosion des objets connectés et le développement de la robotique médicale. Il évolue dans un cadre réglementaire toujours plus strict.

LES VASTES CHANTIERSDE LA CERTIFICATIONAprès un audit conjoint de l’ANSM et d’autres autorités de santé européennes en 2015, l’habilitation du LNE/G-MED en tant qu’organisme notifié a été renouvelée en 2016. Il accompagne les industriels

dans leurs démarches de marquage CE. Il se prépare à la réforme de la réglementation européenne dont les projets de nouveaux règlements, présentés en juin 2016, seront publiés au printemps 2017 (voir encadré). Parallèlement, la dernière révision de la norme ISO 13485 a été publiée en mars 2016. Relative aux systèmes de management de la qualité (SMQ), elle remplace la version de 2003. Parmi les évolutions importantes : la prise en compte renforcée, au sein du SMQ, des exigences réglementaires liées aux DM ; et le déploiement d’une approche par la gestion des risques. La norme à peine publiée, le LNE/G-MED a commencé à informer les industriels à travers des sessions de formation et un webinar, afin de les accompagner dans la période de transition se terminant en 2019.

Très diverse, la filière des dispositifs médicaux entame une révolution, où innovation technologique et concurrence internationale seront déterminantes. Elle doit aussi tenir compte d’un environnement réglementaire de plus en plus exigeant. Un terrain complexe, sur lequel le LNE/G-MED l’accompagne.

MÉDECINE : LES ENJEUX SONT AUSSI INDUSTRIELS


Evolution de la réglementation européenne : se préparer au plus tôtL’évolution de la réglementation européenne, qui va se matérialiser par la publication de deux règlements pour les DM d’une part et les DM-DIV d’autre part, comporte plusieurs enjeux : au-delà de la clarification des règles au sein de l’UE, il s’agit de renforcer la sécurité et la traçabilité des dispositifs médicaux notamment au regard des derniers progrès scientifiques et techniques. Par exemple, leur évaluation clinique sera approfondie, et tout DM intégrant des nanomatériaux passera en classe III. Le LNE/G-MED aidera les industriels DM et DM-DIV à identifier les impacts de la réforme, afin qu’ils puissent mettre en conformité leurs systèmes de management de la qualité et leurs dossiers techniques pour une certification selon les nouveaux règlements.

Essais de compatibilité électromagnétique d'un dispositif de monitoring.

Cette problématique concerne de près tous les fabricants également intéressés par la certification MDSAP (Medical Device Single Audit Program). En effet, ce programme d’évaluation des SMQ se base sur la certification ISO 13485. Permettant de répondre en un seul audit à une partie des exigences des marchés de 5 pays (Australie, Brésil, Canada, Etats-Unis et Japon), ce programme MDSAP, déjà applicable, remplacera définitivement la certification CMD-CAS pour le Canada en janvier 2019.Le LNE/G-MED a démarré en 2016 les démarches nécessaires pour être reconnu en tant qu’ « auditing organisation » dans ce cadre. Il est ainsi à même d’accompagner les entreprises sur les deux volets dès 2017.

DES ESSAIS EN EXPANSIONEn matière d’essais, les dispositifs médicaux ont occupé de nombreux laboratoires du LNE/G-MED pour des tests de vieillissement accéléré, de transport, de sécurité électrique ou de compatibilité électromagnétique. Des essais ont ainsi été effectués en 2016 sur des dispositifs tels que des équipements électro-médicaux, stylos injecteurs, des dispositifs implantables. A noter que pour les fabricants de DM électro-médicaux, l’appartenance du LNE au programme CB-Scheme est un véritable atout, leur ouvrant les portes de plus de 50 pays membres grâce à des rapports d’essais reconnus internationalement.Côté métrologie, les fabricants de DM montrent un intérêt croissant pour l’étalonnage de leur instrumentation et pour le renforcement de la fonction de responsable métrologue au sein de leur entreprise. L’ANSM a fait confiance au LNE pour la fourniture d’étalons de référence en biologie médicale en vue de conduire ses campagnes de contrôle qualité des laboratoires d’analyse médicale en France.

DM CONNECTÉS, UN ESSOR ENCADRÉEn 2016, le LNE a continué d’investir le champ des DM connectés, que l'on confond souvent avec les objets connectés à vocation de bien-être. Pourtant ils répondent à des critères précis : leur finalité est le diagnostic ou le traitement de pathologie.Au-delà du respect de la réglementation liée aux DM, l’une des condit ions essentiel les de leur développement est le respect de la sécurité et de l’intégrité des données médicales traitées. Dès lors, de plus en plus de fabricants de DM exposés aux

enjeux de la cyber-sécurité sollicitent le LNE dans ce domaine, à travers la certification ISO 27001. Qualifiant les Systèmes de gestion de la Sécurité des Systèmes d’Information (SGSSI), celle-ci confirme aussi la compétence des personnels et leur expertise dans la protection des informations critiques. En outre, la certification ISO 27001 sera bientôt indispensable pour les hébergeurs de données de santé (HDS). A travers la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016, il a en effet été décidé de remplacer, à horizon 2018-2019, leur procédure d’agrément par une évaluation de conformité technique. Ce processus reposera sur un référentiel de certification, qui s’appuie sur l’ISO 27001, l’ISO 20000 ou l’ISO 27018, plus quelques exigences spécifiques (voir p. 14-15).L’essor des DM connectés a par ailleurs accru la demande en essais radio auprès du LNE. De nombreux tests ont été effectués pour répondre aux exigences de la directive R&TTE (Radio Transmission & Télécommunication des équipements) et de la directive RED (Radio Equipment Directive), qui s’est substituée à la première en juin 2016. En complément, les demandes en essais de batterie, élément indispensable aux objets connectés se sont développés en vue de vérifier la future autonomie et sécurité des DM. L’ensemble de ces prestations a été réalisé en partenariat avec CTC advanced GmbH (précédemment CETECOM ICT Services GmbH).



Afin de relever les défis liés au dérèglement climatique et à la raréfaction des ressources, les entreprises et les collectivités engagent des plans d'action volontaristes et innovants. Avec ses compétences en mesures, audits et certifications, le LNE leur offre un soutien efficace.

ENERGIE-ENVIRONNEMENT : PROMOUVOIR UN MONDE ÉCONOME ET DURABLE

Marquant une nouvelle étape dans la lutte contre le réchauffement climatique, la loi de transition énergétique pour une croissance verte porte des objectifs ambitieux. L’un d’eux est de réduire de 50 % notre consommation énergétique finale d’ici à 2050, en la ramenant à 110 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole) annuels. La France semble sur la bonne voie puisque, selon l’Ademe, elle affichait déjà une consommation de 150 Mtep en 2014. Mais les efforts restent à poursuivre, et tous les secteurs sont concernés : résidentiel tertiaire, transport, industrie, agriculture...

CARTOGRAPHIER LES PERTES ET GISEMENTS ÉNERGÉTIQUESAfin de contribuer à l’amélioration thermique des bâtiments, le LNE met en œuvre des opérations de thermographie infrarouge aérienne et terrestre. Celles-ci permettent de détecter et de mesurer les déperditions énergétiques en toiture et en façade. En 2016, le LNE a conduit quatre nouveaux projets de thermographie aérienne au bénéfice des agglomérations de Poitiers, Saint-Etienne, Maremne Adour (Landes) et de la Picardie Verte (Oise), soit près de 2 200 km² survolés, analysés et restitués aux


Plateforme MONA pour la métrologie des aérosols : caractérisation des nanopoudres en continu en taille et en nombre.

acteurs des territoires (habitants, élus, chefs d’entreprises…). Afin de répondre aux enjeux des politiques publiques nationales déclinées dans les collectivités, le LNE a également développé quatre nouvelles applications dans le domaine de la télédétection. Ainsi, la thermographie infrarouge permet de cartographier les réseaux de chaleur urbains, afin d’organiser leur maintenance. Elle permet de repérer les îlots de chaleur ou de fraîcheur urbains, en vue de prévenir et de protéger les populations à risque (enfants, séniors…). Cette mission a été réalisée en 2016 pour deux grandes métropoles : Paris et Lille. Enfin, des technologies plus spécifiques permettent également de repérer les gisements solaires, pour implanter les panneaux photovoltaïques et thermiques et de cartographier les éclairages extérieurs existants, afin d'optimiser le rendement et l’emplacement de nouvelles sources d’éclairage.En 2017, une nouvelle application devrait être disponible afin d’assurer la viabilité hivernale des réseaux routiers. Il s’agit de déterminer les zones à saler et sabler en priorité, pour économiser les ressources, moins polluer et optimiser la sécurité sur les routes.

GARANTIR L'EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE DES BÂTIMENTSToutes les données ainsi recueillies constituent un outil d’aide à la décision particulièrement précieux : pour les collectivités, dans le déploiement des plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET) et pour les acteurs privés, dans leurs démarches d’efficacité énergétique. Les grandes entreprises sont par ailleurs soumises

à des dispositions réglementaires renforcées depuis 2016 : en application de la Directive 2012/27/EU, elles ont l’obligation de réaliser un audit énergétique ou bien de mettre en place un système de management de l’énergie (SMé) certifié ISO 50001. Le LNE accompagne le processus. En 2016, il a été accrédité par le Cofrac pour qualifier les auditeurs énergétiques selon le référentiel NF EN 16247. De grands noms du domaine de l'efficacité énergétique ont sollicité le LNE, parmi lesquels Bureau Veritas, Apave, Socotec et Dekra. Le LNE a également étoffé son offre de certification avec la norme ISO 50001.Cette obligation, le Laboratoire l’a appliquée à ses propres sites, à Paris et à Trappes. Réalisé par une équipe interne et basé sur l’analyse détaillée des consommations des bâtiments, l’audit a permis d’identifier des leviers pour réduire durablement la facture énergétique et les émissions de GES : mise en place de plans de comptage, amélioration de la fiabilité des relevés manuels et automatiques, optimisation de l’isolation, des ouvrants et des éclairages…

DES ÉCLAIRAGES PERFORMANTS ET ÉCONOMESParmi les dépenses énergétiques, l’éclairage est un poste important, que ce soit dans les entreprises, les espaces extérieurs, les logements… En France, il consommerait 49 TWh par an, soit plus de 10 % de la consommation nationale totale d’électricité. C’est pour améliorer ce point que sont favorisées des sources lumineuses moins énergivores et plus durables, comme les LED. L’industrie française a néanmoins besoin de soutien pour mettre au point

Le LNE, signataire de la charte RGE

En mai 2016, le LNE a signé le volet « Étude » de la charte RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Mis en place par l’Ademe, ce label valorise le savoir-faire des bureaux d’études et économistes de la construction dans les domaines de la performance énergétique des bâtiments et de l’installation d’énergies renouvelables. Il permet à leurs clients de bénéficier d’aides publiques pour la rénovation de bâtiments tertiaires ou de logements collectifs ou encore pour des projets d’ampleur utilisant les énergies renouvelables. Avec la signature de cette charte, le LNE peut qualifier les entreprises proposant ce type de prestations.


des produits performants et conformes à la réglementation d’écoconception (efficacité énergétique et durée de vie minimales, nombre d’allumages et d’extinctions, éclairage constant sur la durée…). Le LNE aide les industriels à caractériser leurs éclairages : essais sur les prototypes R&D, mesure des flux lumineux, appréciation du rendu des couleurs, sécurité photo-biologique, essais de conformité, de durabilité, de performance… En 2016, 100 modèles ont ainsi été passés en revue. Il propose également diverses expertises pour accompagner leur démarche d’écoconception et optimiser la durée de vie de leurs produits (analyse fonctionnelle, étude de vieillissement, reverse engineering). En 2017, une offre globale devrait couvrir leurs besoins dans ce domaine.

UNE GESTION RATIONNELLE DE L'EMPREINTE ENVIRONNEMENTALEAu-delà des problématiques énergétiques, le LNE accompagne les entreprises dans la certification de leurs systèmes de management environnemental selon la norme ISO 14001. Près de 320 000 certificats de ce type auraient été délivrés dans le monde en 2015, en hausse de 8 % par rapport à 2014. Outre leur effet positif sur les résultats environnementaux, les entreprises plébiscitent leur capacité à réduire la consommation des ressources, à accroître la compétitivité et à ouvrir des marchés.De fait, ces prestations ont enregistré une hausse de 10 % au LNE en 2016, principalement dans le domaine médical. Ce secteur connaît en effet de nombreuses contraintes réglementaires, face auxquelles l’ISO 14001 est une clé. Après l’évolution de cette norme en 2015, les entreprises ont jusqu’à septembre 2018 pour faire la transition vers la nouvelle version. Le LNE a dispensé des formations et organisé un webinar pour les y préparer. Il a aussi débuté les premiers audits dans cette configuration.

MESURER LE TAUX DE PARTICULES DANS L'AIRLes méthodes développées au sein de la plateforme MONA du LNE pour caractériser les particules sous forme d’aérosols ont été mises en œuvre, en grandeur réelle, sur deux sites de production d’emballages en carton, afin de mesurer les concentrations massiques particulaires, les distributions granulométriques et la morphologie des particules émises. Ces trois mesures combinées ont permis de caractériser le degré de contamination particulaire des deux sites de production. Ces mesures ont conduit à émettre des hypothèses concernant les sources des particules mesurées.

ACCÉLÉRER LA DÉPOLLUTION DES SOLSLa démultiplication des projets d’aménagement urbain, pour répondre aux besoins de logements et bureaux, accroît la demande de dépollution des sites et sols pollués. Sur ce marché croissant, les donneurs d’ordres - industriels (40 %) et acteurs de l’aménagement (60 %) – doivent être en mesure d’identifier avec certitude des prestataires compétents. C’est en réponse à cette attente que le LNE a créé en 2011 la certification Sites et Sols Pollués (SSP), une démarche volontaire attestant notamment de la conformité des services aux normes NF X 31-620.En 2016, 10 nouveaux prestataires ont reçu ce certificat, rejoignant les 40 entreprises déjà certifiées. La remise officielle a eu lieu le 30 novembre au LNE, en présence d’un représentant du ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer et du président de l’Union des professionnels de la dépollution des sites (UPDS). Les certificats sont délivrés sur la base d’un audit des établissements, au cours duquel le LNE examine la qualité des dossiers de dépollution déjà réalisés. Cette évaluation est complétée par l’audit d’un chantier, où sont appréciées les compétences, le savoir-faire et le respect des règles d’environnement, de santé et de sécurité au travail.


Cartographie des éclairages par thermographie infrarouge.

Diagnostic éclairage : des mesures au bénéfice de la biodiversitéGrâce aux mesures de luminance par prises de vues aériennes, le LNE peut établir la cartographie des éclairages extérieurs sur l’ensemble d’un territoire. Cela permet d’évaluer la répartition spatiale des sources lumineuses et leur impact sur la biodiversité nocturne (trames bleue, verte, noire). L’année 2016 a permis de préparer cette nouvelle offre, disponible courant 2017. Divers parcs naturels régionaux sont déjà intéressés, au regard de la loi sur la biodiversité.En complément, une analyse au sol de la performance des éclairages peut donner lieu à des recommandations pour réduire les consommations électriques et les nuisances lumineuses.

Microscope thermique à sonde locale (SThM). Préparation du banc (alignement du microscope) pour la mesure des propriétés thermophysiques de matériaux à nano-échelle.

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LA MESURE, SOUTIEN DES POLITIQUES PUBLIQUES

Le LNE est depuis toujours étroitement associé aux politiques publiques visant

à protéger les citoyens. Et il accompagne les industriels en ce sens. Parallèlement à des sujets historiques, comme la sécurité

routière et la qualité de l’air, son savoir-faire couvre des thèmes nouveaux, comme les

smart grids et les nanomatériaux.


Des encaissements transparentsAu 1er janvier 2018, les assujettis à la TVA (dont les petits commerçants, les grandes surfaces…) devront utiliser des systèmes de caisse répondant à des conditions d’inaltérabilité, de sécurisation, de conservation et d’archivage des données. Celles-ci peuvent être démontrées soit par une attestation de l’éditeur de logiciel, soit par la certification par un organisme accrédité. L’objectif est de lutter contre la fraude fiscale, qui ferait perdre chaque année plusieurs milliards d’euros à l’Etat.

Le LNE a élargi son offre de certification pour répondre à la demande des professionnels du secteur (éditeurs de logiciels, fabricants…). Il a ainsi mis au point un référentiel qui s’appuie sur des évaluations documentaires, fonctionnelles et de robustesse, réalisées annuellement. Cela permettra de certifier des caisses, des logiciels d’encaissement, des imprimantes fiscales et des instruments de mesure intégrant un dispositif d’encaissement.

LA MESURE, SOUTIEN DES POLITIQUES PUBLIQUES30

Protéger les consommateurs face à des produits potentiellement dangereux, veiller à la précision des instruments de mesure auxquels ils sont confrontés chaque jour, font partie des missions du LNE. Celles-ci recouvrent un large champ d’intervention et d’expertise.

GARANTIR LA SÉCURITÉDES CITOYENS

Même si les Français sont toujours plus informés des risques liés à leur quotidien, les pouvoirs publics s’attachent à poursuivre leurs politiques en faveur de leur sécurité. Une action qui porte sur des thèmes récurrents ou émergents tels la loyauté des échanges.

FREINER VITESSE ET ALCOOL AU VOLANTAinsi en est-il de la sécurité routière. Globalement stable, avec une évolution de 0,2 % entre 2015 et 2016, la mortalité routière requiert néanmoins une vigilance permanente. D’autant que le nombre d’accidents corporels et de blessés, lui, est en légère hausse. C’est en ce sens que le ministère de l’Intérieur étoffe et modernise régulièrement son parc de radars : fixes, embarqués, automatiques, autonomes, discriminants, à double-sens... Des équipements supervisés par le LNE afin qu’ils répondent bien aux exigences de la réglementation et ne sanctionnent pas les automobilistes à tort. En 2016, le Laboratoire a notamment approuvé des cinémomètres dotés de fonctionnalités additionnelles.Par ailleurs, en juillet, la Direction générale des entreprises (DGE) a de nouveau agréé le LNE pour la vérification primitive et périodique des éthylomètres. Près de 6 000 instruments sont utilisés chaque année par la Gendarmerie et la Police nationale. Le Laboratoire étudie aussi la possibilité d’approuver des modèles adaptés à l’environnement marin – à la suite de l’ordonnance du 8 décembre 2016, visant à lutter contre l’alcoolisme en mer. Les premiers appareils devraient être approuvés fin 2017.

CONSOMMATION ET MONDIALISATIONProtéger les citoyens, cela passe également par la surveillance des biens de consommation et par la lutte contre la contrefaçon. Selon l’OCDE, celle-ci représenterait 2,5 % des importations dans le monde, soit près de 500 milliards de dollars. Un chiffre en croissance constante, qui lèse autant les entreprises que leurs salariés et sous-traitants. Mais au-delà du préjudice économique et social, il existe un vrai risque pour les consommateurs. Les Douanes françaises, dans le cadre de leurs saisies, sollicitent souvent le LNE pour vérifier la qualité des marchandises.En 2016, il s’agissait notamment de tester des contrefaçons de poussettes Yoyo (Babyzen), en provenance de Chine. Le résultat a été sans appel. Non conformes, les poussettes étaient dangereuses pour trois raisons : absence de la mention interdisant leur usage avant l’âge de 6 mois, longueur du cordon de réglage du siège présentant un risque d’étranglement et rupture de rivets d’assemblage pendant les essais de roulage.

Des normes au service des consommateurs et de la mobilité propreEn 2016, le LNE a participé à divers comités de normalisation en métrologie légale. Il a par exemple contribué à la révision de la norme NF R 10-025, servant à approuver les opacimètres. Ces équipements utilisés lors du contrôle technique des véhicules Diesel mesurent les particules émises à l'échappement. Le Laboratoire a également débuté des travaux sur les ensembles de mesurage de l’hydrogène. Ceux-ci vont permettre à l’Organisation internationale de métrologie légale (OIML) d’anticiper le déploiement conjoint de véhicules et de stations hydrogène.


200 produits (puériculture, jouets, loisirs, bricolage) ont été testés en 2016 par le LNE, dans le cadre de la surveillancedes marchés. Parmi eux, 31 % seulement étaient conformes à la réglementation.


Parce que 60 à 70 % des décisions médicales s’appuient sur le résultat d’un test de diagnostic in vitro, la fiabilité des analyses médicales constitue un enjeu majeur de santé publique. Une erreur de 3 % engendrerait une hausse de 10 % du taux de diagnostics erronés. Devant cette réalité, une directive européenne a rendu obligatoires le raccordement des résultats à une référence ainsi que la mise sous assurance qual i té des laboratoires.

DES RÉSULTATS D'ANALYSES TRAÇABLES AU SYSTÈME INTERNATIONAL D'UNITÉSMobilisé sur cette problématique depuis une dizaine d’années, le LNE a déjà validé des méthodes de référence internationales pour le dosage des principaux biomarqueurs (glucose, créatinine, cholestérol, triglycérides…). Cela a permis de produire des matériaux de référence certifiés permettant d’assurer la traçabilité métrologique des résultats mais aussi d’assigner des valeurs cibles aux échantillons utilisés pour le contrôle qualité. En 2016, le Laboratoire a poursuivi ses travaux. Notifié par l’ANSM pour produire certains de ces échantillons,

Que ce soit pour juguler l’essor des maladies chroniques ou pour éviter les crises sanitaires, les pouvoirs publics sont en quête de moyens de prévention efficaces. Les analyses et autres outils de diagnostic jouent un rôle essentiel et le LNE veille à leur fiabilité.

SANTÉ PUBLIQUE : LA MESURE AU CŒUR DE LA PRÉVENTION

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Détecter les résidus médicamenteux dans les eaux embouteilléesSollicité par l’ANSES dans le cadre d’une campagne d’analyse des eaux embouteillées, le LNE a développé une méthode de mesure permettant d’identifier et de quantifier la présence de résidus médicamenteux à l’état de traces dans près de 167 références d’eaux commercialement disponibles. Cette méthode a été validée selon les référentiels NF T90-210 et NF EN ISO 11352. Complexe à développer, elle devait prendre en compte la diversité des faciès d’eaux analysées (minéralisation, présence de gaz carbonique…), la diversité des familles chimiques analysées, ainsi que le caractère ubiquiste de certaines molécules. Elle devait également répondre au besoin de disposer de données de qualité : fiables et opposables.

il a développé des matériaux de référence certifiés commutables, c’est-à-dire mimant le comportement d’échantillons réels. Les traitements auxquels sont soumis les échantillons de contrôle (lyophilisation, ajout de conservateurs…) risquent en effet de fausser les dosages et l’interprétation des résultats. Le contrôle national de qualité de 2016 a ainsi reposé sur des matériaux congelés et non lyophilisés. Combinée à la détermination des valeurs cibles par des méthodes de référence, cette opération permettra d’évaluer la fiabilité des analyses les plus prescrites en France. Les résultats seront disponibles courant 2017.

VERS UNE DÉTECTION PRÉCOCE DE LA MALADIE D'ALZHEIMERLe LNE a par ailleurs mené des recherches autour de la maladie d’Alzheimer. L’enjeu est de taille, avec 35 millions de personnes touchées dans le monde, dont 800 000 en France. Différents biomarqueurs permettent d’effectuer un diagnostic précoce et de déterminer le profil évolutif de la maladie : les peptides β Amyloïdes, la protéine Tau et l’Hepcidine. C’est dans ce contexte que le LNE développe des méthodes de dosage capables de quantifier des concentrations très basses, de l’ordre du ng/mL voire du pg/mL. En 2016, les travaux menés autour de la protéine Tau ont été poursuivis dans le cadre du projet européen NeuroMet. Ils permettront à terme de certifier des matériaux de référence commutables. Quant aux recherches sur l’Hepcidine, elles ont donné naissance au premier étalon international. Les travaux du LNE sur la protéine Tau et l’Hepcidine permettront de standardiser les résultats à l’échelle internationale et donc d’améliorer leur comparabilité et leur fiabilité.

VERS UN MEILLEUR DIAGNOSTIC DES MALADIES CARDIOVASCULAIRESPour améliorer le diagnostic et le suivi des maladies cardiovasculaires, le LNE se concentre également sur l’analyse des lipoprotéines, ces bio-nanoparticules responsables du transport du cholestérol et des lipides dans le sang. Dans le cadre du projet de recherche européen BioSITrace, il a mis au point et validé en 2016 une méthode d’énumération absolue des lipoprotéines à l’origine de l’athérosclérose, principal cause des maladiescardiovasculaires. L’intérêt de cette méthode pour personnaliser le traitement des patients atteints d’hypertriglycéridémie selon leur profil lipoprotéique est en cours d’évaluation.

Sida : marquage CE du premier autotest destiné au grand publicSelon l’OMS, si chaque personne infectée par le Sida était immédiatement placée sous antirétroviraux, 21 millions de décès pourraient être évités d’ici à 2030 ainsi que 28 millions de nouvelles infections. D’où l’importance du diagnostic. C’est dans ce contexte que le LNE/G-MED a évalué la sécurité et les performances du premier autotest de dépistage du VIH destiné au grand public et commercialisé par le Français AAZ.Ce dispositif de diagnostic in vitro permet de détecter, à partir d’une goutte de sang prélevée par piqûre au bout du doigt, les anticorps produits en présence du VIH. Le LNE/G-MED lui a attribué le marquage CE après l’évaluation de la sécurité d’utilisation et des performances en sensibilité (probabilité que le test soit positif en cas d'infection) et en spécificité (probabilité que le test soit négatif en cas de non-infection). Disponible en pharmacie et sans ordonnance, ce dispositif permet d’atteindre des populations à risques qui ne se rendent pas dans les structures classiques de dépistage. Il a reçu le prix Galien 2016 dans la catégorie Dispositifs médicaux à vocation thérapeutique.

Le LNE a développé un matériau de référence certifié de 6 biomarqueurs que les laboratoires de biologie pourront utiliser pour évaluer la justesse de leurs méthodes de routine.



La protection de l’environnement est un enjeu de société majeur. Le LNE s’investit sur des leviers nouveaux, telle l’économie circulaire, tout en poursuivant ses missions historiques notamment la surveillance de la qualité de l’air et de l’eau.

ENVIRONNEMENT : CONJUGUER SOBRIÉTÉ ET SURVEILLANCE

Depuis 2010, l’économie circulaire apparaît comme un levier de premier plan face aux enjeux environnementaux, en favorisant les économies de matières premières, l’allongement de la durée d’usage des produits, ou encore le recyclage.

VERS DES PRODUITS PLUS DURABLESL’affichage de la durée de vie des produits influence le comportement des consommateurs : les biens annonçant une durée supérieure à celle de la concurrence voient leur vente augmenter de 56 %*.Mais quelle information est la plus pertinente ? Et comment la vérifier ? Face à ces questions, le ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer a sollicité le LNE pour expérimenter ce type

d’affichage, en s’appuyant notamment sur son expertise dans les études de vieillissement. Il s’agit de définir d’abord un référentiel-chapeau établissant les règles applicables à tout produit, puis un premier référentiel sectoriel portant sur la durée de vie des valises. Cette expérimentation a été menée durant toute l’année 2016 avec des industriels volontaires. Conformément à la loi de transition énergétique, un rapport sera transmis au Parlement en janvier 2018.

* « Les effets potentiellement induits chez le consommateur par l’affichage de la durée d’utilisation des produits » - Sircome, Université de Bretagne Sud, Université de Bohème du Sud (République Tchèque).

LA CHASSE AUX PARTICULES FINESL’économie circulaire permettra de réduire nos émissions polluantes. Mais en attendant, la situation est préoccupante. Selon l’OMS, la pollution atmosphérique serait responsable d’un décès sur dix, à l’échelle mondiale mais aussi en France. Alertées, les collectivités renforcent leurs plans Qualité de l’air.C’est dans ce contexte que les chercheurs du LNE travaillent au sein du Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air (LCSQA), aux côtés de l’INERIS et de l’Ecole des Mines de Douai. Objectif : garantir la fiabilité des mesures effectuées sur tout le territoire par les Associations Agréées de Surveillance de la qualité de l’air (AASQA). En 2016, ils ont déposé un brevet sur un générateur de particules qui permettra d’étalonner les analyseurs automatiques des AASQA. Le prototype a été optimisé et miniaturisé pour être facilement mis en œuvre dans les stations de mesure. Cette innovation est une première : jusqu’à récemment, les équipements étaient étalonnés à l’aide de masses étalons raccordées au Système international (SI). Toutefois, les références du SI ne sont pas représentatives des masses particulaires prélevées. Le prototype du LNE permet de contrer ce biais ; il génère un aérosol, avec une masse de particules connue et stable dans le temps, que l’on compare avec le résultat obtenu par l’équipement.Parallèlement, le LNE a développé un autre outil : Gestion’air. Ce système informatique permet au LCSQA de coordonner les 27 AASQA. Il est constitué de trois modules, pour gérer les données administratives, les demandes d’investissement et le budget de fonctionnement des associations.

DES COURS D'EAU SURVEILLÉS EN CONTINULa surveillance des milieux aquatiques fait également partie des missions du LNE. Il a conclu en 2016 une vaste étude menée avec l’INERIS, dans le cadre des travaux d’Aquaref. Celle-ci consistait à évaluer les performances métrologiques de capteurs dédiés à la surveillance en continu de paramètres tels que le carbone organique total, les nitrates, les phosphates et l’ammonium. Cela en conditions maîtrisées, en laboratoire, puis en conditions réelles, sur l’Oise. Ce type d’essai sur cours d’eau est une première en France. Le LNE et l’INERIS ont conçu et construit une station de mesure éphémère, géré l’approvisionnement en capteurs (une trentaine provenant d’industriels français et étrangers) et réalisé les essais. Les résultats vont permettre de caractériser de façon harmonisée ces dispositifs de mesure afin d’aider les parties prenantes (collectivités, bureaux d’études …) à choisir leurs équipements. Ils seront utiles également à des fins de normalisation.

Générateur de particules pour l'étalonnage des analyseurs automatiques des AASQA.


La qualité de l'air, au coeur de l'actualité

Dans le cadre de la Journée nationale de la qualité de l’air, le 21 septembre 2016, le LNE a organisé une conférence de presse pour mettre en lumière les travaux du LCSQA. Trois experts y sont intervenus sur les thématiques de la mesure de la qualité de l’air, des nouveaux moyens de l’évaluer

et de l’identification des polluants émergents. Ces prises de parole ont été suivies par une visite des laboratoires du LNE, spécialisés en métrologie des gaz et en caractérisation des particules atmosphériques nano- et microniques. Plus de 20 journalistes étaient présents.

Au LNE, la surveillance de la qualité de l’air est une préoccupation forte. Le nouveau générateur de particules que nos

équipes ont développé, répond parfaitement au besoin d’extrême précision des mesures. Je suis honoré de présider le LCSQA. C’est un acteur incontournable dans son domaine qui s’appuie sur une réunion d’expertises unanimement reconnues au LNE, à l’INERIS et aux Mines de Douai.”Thomas Grenon, Directeur général du LNE et Président du LCSQA.


On assiste aujourd’hui à une effervescence technologique sans précédent pour maîtriser notre production et notre consommation énergétiques. Cet élan mérite néanmoins un soutien métrologique renforcé pour garantir qualité et sécurité. C’est l’une des missions du LNE.

ÉNERGIE : PLUS INTELLIGENTE, MIEUX MAÎTRISÉE

Parmi les 10 grands thèmes portés par la Nouvelle France Industrielle, la transition énergétique occupe une place centrale. L’un des objectifs est de favoriser l’émergence des villes durables, en partie grâce aux réseaux électriques intelligents (REI) ou smart grids. Engagé sur ce sujet depuis ses prémices, le LNE développe une expertise allant de la recherche à la certification et du producteur au consommateur final qui se veut acteur dans la maîtrise de sa propre consommation.

UNE R&D TRÈS… SMART S’appuyant sur sa forte expertise en mesure dans le domaine des hautes tensions et forts courants, le LNE mène notamment des recherches dans le domaine du transport de l’énergie afin de mettre en place une

infrastructure métrologique adaptée. Après avoir développé un synchro-phaseur étalon (PMU), il s’est attaché en 2016 à en évaluer les performances en régime dynamique, dans le cadre du projet Euramet ENG52. Ce type d’équipements mesure en temps réel la qualité du réseau (tension, fréquence, courant, phase…) et donne de l’information sur sa stabilité, afin de prévenir d’éventuels black-out. L’étalon a ainsi été caractérisé en conditions réelles d’exploitation, sur des lignes haute tension en Suède. Parallèlement, le LNE participe au projet Euramet ENG61, afin de caractériser des capteurs électro-optiques mesurant les forts courants. Cette nouvelle génération de capteurs offre de nombreux avantages : large bande de fréquence, faible encombrement, non-intrusivité… Ces initiatives permettent au LNE de développer à la fois ses compétences et son réseau. Il collabore en

effet étroitement avec des instituts tels que le METAS (Suisse), SP (Suède), MIKES (Finlande) et LCOE (Espagne). Enfin, favoriser l’émergence de chercheurs dans ce secteur innovant est une de nos préoccupations. C’est la raison pour laquelle, le LNE est partenaire du projet européen MEAN4SG. Dans le cadre du programme H2020, celui-ci vise à former 11 jeunes doctorants sur des sujets liés à l’analyse de la qualité de l’énergie, à la modélisation et gestion des réseaux intelligents, à la surveillance avancée des réseaux au moyen des PMU... Chaque étudiant sera confronté à trois environnements de recherche différents, universitaires et industriels. Le doctorant parrainé par le LNE collaborera ainsi avec EDF, le METAS et l'Université de Technologie Belfort-Montbéliard.

ENCADRER LES TECHNOLOGIES INNOVANTESL’essor des smart grids induit une évolution technologique pour tous les acteurs de la chaîne, à commencer par les industriels. Au-delà des questions de compétitivité et d’efficacité énergétique (voir p. 20-21 et 24-27), le LNE accompagne ce bouleversement sur le volet normatif. Fort de son expertise sur le PMU étalon, il a fourni des éléments d’entrée dans l’élaboration de la norme conjointe CEI/IEEE (n° 61850-9-3:2016). L’objectif est de disposer d’un référentiel commun à celui des Etats-Unis et ainsi éviter une scission entre le marché américain et le reste du monde.Les compétences du LNE lui permettent par ailleurs de participer au déploiement des nouveaux compteurs Linky. A l’horizon 2021, 35 millions de logements français devraient en être équipés. Alors que l’année 2015 était consacrée à la qualification des prototypes et préséries de compteurs et concentrateurs*, 2016 a marqué le début d’un contrat de trois ans portant sur le contrôle de fabrication des compteurs déjà certifiés. Pour ce faire, le LNE a ouvert un laboratoire dédié à Enedis pour réaliser des tests de conformité avant et après les essais climatiques, vibratoires, IP (indice de protection) et de simulation de transport.Le stockage de l’énergie, des énergies nouvelles (photovoltaïques, solaires...) et leur transport sur les réseaux intelligents impliquent des travaux de développement.Dans ce domaine, le LNE réalise depuis plusieurs années des prestations d’étalonnage, sur son site de Sarreguemines, pour l’un des leaders sur le marché des batteries pour véhicule électrique : Johnson Controls (leader mondial pour les batteries au plomb-acide et les batteries évoluées pour les véhicules

hybrides, Start-Stop et électriques). Il qualifie des modules de charge des batteries afin de permettre au fabricant de fournir des produits de qualité.

POUR DES LED SÛRS ET EFFICACESDans un autre registre, on ne compte plus les projets du LNE liés à l’éclairage. Indépendamment de ses essais, il s’implique dans diverses recherches pour garantir les performances et la sécurité des LED. Dans le cadre du projet ENG 62 MESaIL, dont l’objectif est de développer un cadre métrologique avancé pour accompagner l’essor des LED et proposer de premières réponses pour les dispositifs nano-structurés et flexibles, le LNE élabore des méthodes de mesure et de caractérisation pour divers paramètres : rendu de couleur, flicker (effet de papillotement), sécurité photobiologique… Le Laboratoire a également poursuivi ses travaux dans le cadre du projet Surface (EMPIR), qui consiste à caractériser les revêtements routiers pour qualifier ces nouveaux éclairages.

*Equipement recueillant les données prélevées et les transférant vers le système central d’Enedis.

Réglage du PMU (Phaser Measurement Unit) de référence - Projet européen Euramet Smartgrids.


Le LNE est membre de l’association Think Smartgrids, créée en 2015 afin de positionner la filière française des réseaux électriques

intelligents sur le marché mondial.

Photovoltaïque : des tests de performance plus précisLe projet de recherche ENG 55 PhotoClass arrive à son terme, son objectif était de définir une nouvelle métrique adaptée, pour évaluer les performances des modules photovoltaïques. Il ne s’agira plus de les caractériser sur la base d’une mesure de puissance de crête, mais plutôt à partir de la production annuelle, en fonction donc, de l’ensoleillement. Ce projet donnera lieu à un nouveau système de classification des appareils photovoltaïques basé sur leur production d'énergie dans différentes conditions.


La mesure est indissociable de l’activité humaine. Pour être la plus utile possible, elle doit se fonder sur les étalons les plus précis, qui sont ensuite dérivés en étalons secondaires et transférés vers les entreprises et laboratoires via des chaînes d’étalonnage. C’est en ce sens que travaillent les chercheurs du LNE.

SYSTÈME D’UNITÉS : DERNIÈRE LIGNE DROITE AVANT LA RÉFORME DE 2018Au sein du Réseau national de la métrologie française (RNMF), les chercheurs participent aux travaux d’amélioration du Système International d’unités (SI).

Il est proposé que quatre des sept unités de base puissent être en effet redéfinies dans le cadre de la prochaine Conférence générale des poids et mesures (CGPM) en 2018 : le kilogramme (unité de masse), l’ampère (unité d’intensité de courant électrique), le kelvin (unité de température) et la mole (unité de quantité de matière). Pour une plus grande universalité des mesures et afin de garantir leur stabilité à long terme, toutes les unités de base seront alors définies à partir de constantes de la physique. Ainsi le kilogramme ne sera plus relié à un artefact matériel ! Ces nouvelles définitions ne privilégient pas une méthode particulière de mise en pratique mais sont adaptées aux étalons modernes.Concernant l’ampère, le LNE est parvenu en 2016 à réaliser un étalon quantique, universel et pratique,

La recherche permet au LNE de définir des étalons de mesure toujours plus précis et plus sûrs. Pour le monde académique et les industriels, c’est le gage de la précision d’instruments et de méthodes à la hauteur des besoins contemporains.Panorama des principales avancées de 2016.

MÉTROLOGIE, LA SCIENCE DE LA MESURE

Système de mesure à très basse température (1.3 K) utilisé pour réaliser le générateur quantique de courant.


relié à la charge élémentaire e avec une incertitude relative de 1.10-8, soit deux ordres de grandeur de mieux que les résultats des autres instituts nationaux de métrologie. Une première mondiale, née des travaux de Jérémy Brun-Picard, Sophie Djordjevic, Dominique Leprat, Félicien Schopfer et Wilfrid Poirier. Pour mémoire, l’ampère est relié depuis 1948 à une force électromécanique exprimée en newtons ; alors que le courant électrique se décrit à l’échelle microscopique par un flux de charges élémentaires e par seconde. Cette avancée majeure complète les progrès déjà enregistrés en métrologie électrique pour réaliser un étalon quantique de l’ohm : le LNE, aux côtés du CNRS, avait démontré en 2015 que les propriétés électroniques du graphène (cristal 2D d’atomes de carbone) permettaient de réaliser un étalon de résistance très précis (1.10-9) et plus pratique, pour mettre en œuvre l’effet Hall quantique, que les dispositifs semi-conducteurs en arséniure de gallium utilisés actuellement. Une découverte qui va non seulement faciliter le transfert de cet étalon primaire vers l’industrie, mais également contribuer à la redéfinition du kilogramme, l’effet Hall quantique étant utilisé dans l’expérience de la balance du watt. Le LCM (Laboratoire Commun de Métrologie LNE-Cnam) et le LNE-SYRTE sont parties prenantes de cette expérience qui vise à relier l’unité de masse à la constante de Planck h. Les recherches ont permis d’atteindre à ce jour une incertitude de 1,4.10-7 sur cette constante.Du côté du kelvin, le LCM a développé une expérience permettant de relier l’unité de température à la constante de Boltzmann, avec la meilleure exactitude possible : 1.10-6. Les travaux du RNMF dans ce domaine ont été présentés, en juillet 2016, au 13ème Symposium TEMPMEKO, l’un des plus prestigieux en métrologie. Laurent Pitre, Prix LNE de la recherche 2015, y a notamment tenu une conférence sur la détermination de la constante de Boltzmann à partir d’une quasi-sphère de cuivre de 3 litres (thermomètre acoustique).

Enfin, concernant la seconde, le LNE-SYRTE a obtenu une exactitude de 1.10-16, grâce à ses horloges micro-ondes (fontaines atomiques) à atomes de césium et de rubidium. La France conforte ainsi son rang de leader mondial puisqu’elle participe à l’étalonnage du Temps Atomique International (TAI) à hauteur de 40 % des contributions internationales. Le laboratoire travaille actuellement sur de nouvelles horloges basées sur des transitions dans le domaine optique, étalons à atomes de strontium et de mercure : objectif, une exactitude de quelques 10-18.

SI : pourquoi abandonner les artefacts matériels ?

Pour définir les unités de mesure, les artefacts matériels ont montré leurs limites. Non seulement, ils soulèvent la question de leur reproductibilité, parfois de leur fragilité, de leur utilisation dans des conditions particulières et de leur conformité d’un pays à l’autre, mais en plus leurs copies ne sont pas stables dans le temps. Ainsi en est-il du cylindre en platine iridié, le prototype international, qui est l’étalon du kilogramme ; 106 copies en ont été diffusées, dans 42 pays… et ont grossi de 50 microgrammes en moyenne sur cent ans. Ou est-ce le prototype qui a maigri ?

AVANT-APRÈS : LA REDÉFINITION DES 7 UNITÉS DE BASE (SI)

Unité Avant Après

kilogramme 1889 : prototype international en platine iridié.

2018 : constante de Planck h

mètre1889 : mètre étalon (barre de platine et iridium).1983 : célérité de la lumière c.

ampère1948 : force mécanique entre 2 fils dans lesquels on fait circuler un courant.

2018 : charge élémentaire e

kelvin Cellule point triple de l'eau. 2018 : constante de Boltzmann kB

seconde

1960 : fraction de la révolution de la Terre autour du Soleil (éphéméride).1967 : radiation de l'atome de césium 133.

mole 1971 : nombre d'atomes dans 0,012 kilogramme de carbone 12.

2018 : constante d'Avogadro NA

candela

1948 : intensité lumineuse d'une source qui émet un rayonnement de fréquence540 x 1012 Hz et dont l'intensité énergétique dans cette direction est (1/683) W/sr.


UNE OUVERTURE PERMANENTE SUR L’EUROPE ET L’INDUSTRIE

A travers le RNMF, le LNE s’implique par ailleurs dans le programme de recherche européen EMPIR (European Metrology Programme for Innovation and Research). Couvrant la période 2014-2023, celui-ci a pour objectif de rassembler les métrologues, industriels et universitaires européens autour du Système International d’unités et de la recherche prénormative, mais aussi autour des prochains défis industriels (transfert, innovation) et sociétaux (énergie, santé, environnement). L’enjeu est à la fois de répondre aux besoins scientifiques et de favoriser les ruptures technologiques. En 2016, la Métrologie française s’est ainsi investie dans une vingtaine de projets, notamment en lien avec les unités relatives aux domaines de l’électricité et de la température (redéfinition et traçabilité des unités de mesure).C’est dans le domaine du temps-fréquence, que le LNE-SYRTE a réalisé le premier lien optique fibré entre la France et le Royaume-Uni, en collaboration avec le LPL (Laboratoire de Physique des Lasers, CNRS Université Paris 13), et le NPL (National Physical Laboratory au Royaume-Uni). Ce raccordement permet de comparer les horloges optiques à atomes de strontium des deux côtés de la Manche, à des niveaux d’exactitude de 10-17. Alors qu’un premier lien avait été effectué en 2015, entre la France et l’Allemagne (la PTB - Physikalisch Technische Budesansatlt), cette initiative ouvre la voie à une triple comparaison, la première du genre. A terme, un lien supplémentaire avec l’Italie

devrait faire de la France le pivot des comparaisons européennes dans ce domaine. Ces progrès sont essentiels pour diffuser un temps «fiable» dans le monde entier.Le projet de R&D SCP Time rejoint cette préoccupation,Il vise à développer un système capable de produire et de diffuser partout dans le monde un temps universel précis, certifié, traçable et hautement sécurisé. Ceci alors que la réglementation européenne (MIF II) impose aux opérateurs financiers une plus grande maîtrise de leurs transactions, à travers notamment une heure synchronisée avec UTC. Le LNE, associé à la société Gorgy Timing à l’origine de ce projet, él abore un référentiel de certification pour ce type de solutions. Avec l’Association française des marchés financiers (AMAFI), il a également organisé une conférence, en juin 2016, auprès de 60 professionnels du secteur afin qu’ils décryptent la directive européenne et se familiarisent avec la notion de temps.Parallèlement, le LNE participe à la création et au développement de MATHMET, un centre européen de mathématiques et statistiques pour la métrologie, dont la première assemblée générale s’est tenue le 12 juillet 2016. Constitué des instituts nationaux de métrologie allemand, britannique, français, suédois et de Bosnie-Herzégovine, il a pour mission de valoriser ces deux disciplines dans le domaine de la métrologie. Devrait en naître une plus grande mutualisation des ressources et compétences, afin de créer de nouveaux outils mathématiques et informatiques utiles à la métrologie et de proposer des sujets innovants dans le cadre du programme européen.

CPEM 2018 : le LNE dans les starting-blocks

En 2016, le LNE a participé à la Conference on Precision Electromagnetic Measurements (CPEM) à Ottawa, un événement majeur dans le domaine des mesures électromagnétiques de très haute précision. Les travaux présentés par le LNE concernent ses avancées sur des sujets tels que le graphène, la balance du watt, les capteurs de courant à

base de fibre optique, les mesures d’impédance à haute fréquence, la métrologie associée aux analyseurs de réseau vectoriel …. Mais le LNE s’est également lancé dans la préparation de CPEM 2018, qu’il organisera à Paris avec l’Observatoire de Paris et le CNRS. La conférence permettra à 500 experts internationaux d’échanger sur les derniers progrès effectués

pour relever les défis liés à l’énergie, aux TIC, à l’ingénierie quantique, à l’industrie 4.0… En écho à l’actualité de la CGPM sur la révision du SI en 2018, elle mettra aussi à l’honneur les dispositifs quantiques qui relient les étalons de mesure électriques aux constantes fondamentales.


En chiffres

20 % des programmes R&D du LNE contribuent aux travaux de normalisation.

80 projets de recherche sont menés avec des partenaires européens.

15 doctorants et près de 180 docteurs et ingénieurs mènent des recherches en métrologie au sein du LNE.

Montage d’un couplemètre dans le nouveau banc de référence de couple de 5 kN.m du LNE.

Etude de la stabilité pondérale des étalons de masse sous atmosphère contrôlée.

Microscope thermique à sonde locale (SThM). Pointe nanométrique à dépôt de Palladium au-dessus d'un échantillon massif de PolyMéthacrylate de Méthyle (PMMA).

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2016, UN REDRESSEMENT SPECTACULAIRE

Après trois années de pertes importantes, le LNE a renoué avec les bénéfices. Ce résultat est celui d'une

stratégie rigoureuse, recentrant l’activité sur les sujets les plus porteurs d’un point de vue sociétal et économique. Mais c’est

avant tout le résultat de l'effort de l'ensemble des collaborateurs.


2016, UN REDRESSEMENT SPECTACULAIRE44

RÉSULTATS FINANCIERS : LE RETOUR À L’ÉQUILIBRE

UN REDRESSEMENT SPECTACULAIREEn 2016, le résultat du Laboratoire atteint + 342 k€, après trois exercices qui s’étaient soldés par de lourdes pertes. Les causes de ce redressement spectaculaire sont nombreuses mais plusieurs éléments sont à souligner :> Les efforts du personnel, qui a su se mobiliser pour contribuer au redressement des comptes, notamment à travers l’accord de retour à l’équilibre et de préservation de l'emploi. Cet accord, signé au printemps 2016 avec les délégués syndicaux, a fait l'objet d'une large approbation du personnel par référendum (voir p. 46-47).> La mise en place d'un pilotage par la marge et le développement d'un chiffre d'affaires rentable.> Une politique volontariste d'économie, qui a conduit à une réduction des charges de fonctionnement de 14 %, soit une baisse de 3,3 M€ par rapport à 2015.> Des réformes structurelles visant à développer la responsabilité et la mobilité interne.> Le recentrage des activités sur les points forts, en privilégiant les activités ayant une taille critique et une forte utilité sociale.

UN RÉSULTAT D'EXPLOITATION EN HAUSSE DE 6 M€Les produits d’exploitation sont stables, à 76,4 M€. Cela est principalement dû à :> la croissance du chiffre d’affaires marchand, de 1,3 %. Les prestations ont augmenté de 3,7 %, en particulier la certification des dispositifs médicaux ainsi que les essais et l’assistance technique. Parallèlement, le LNE a volontairement réduit les ventes de bancs, dont la rentabilité était trop souvent médiocre.> la contraction des ressources du domaine public, modeste au niveau de la subvention de fonctionnement (- 1 %), mais plus sensible au niveau des contrats de recherche (- 4 %). C’est la conséquence du mouvement amorcé depuis deux ans par le programme européen EMPIR, qui diminue le financement de la métrologie.

Face à cette stabilité des produits, les charges ont considérablement diminué, générant un effet de ciseau positif. Les charges totales du LNE ont baissé de 5 M€ et ont été ramenées à 82,4 M€, soit le niveau de 2013. On observe en particulier une diminution de la masse salariale de 2,3 M€ (- 5 %) et des frais de fonctionnement de 3,3 M€ (- 14 %).L’Excédent Brut d’Exploitation, après avoir connu une érosion en 2013 et 2014, puis un effondrement l’an dernier, enregistre un rebond remarquable de plus de 10 points de chiffre d’affaires et atteint 4,5 M€, soit un niveau jamais atteint.

Après trois années de perte, le LNE renoue en 2016 avec les bénéfices, grâce à une stratégie visant à piloter les activités concurrentielles par la marge, à exploiter tout gisement de productivité et d'économies, à restaurer durablement sa profitabilité. Les résultats sont au rendez-vous.


Le LNE à l'international

25 % DE CROISSANCE OUTRE-ATLANTIQUE

En Amérique du Nord, l’activité du LNE se concentre sur le secteur médical, à travers le LNE/G-MED. Elle a enregistré une croissance de 25 % en 2016, avec une profitabilité multipliée par trois. Ces résultats ont permis à la filiale de solder sa dette en compte courant auprès du LNE et d’envisager son développement de manière plus autonome. Elle a ainsi continué de renforcer ses équipes, avec le recrutement de 3 collaborateurs à plein temps, atteignant ainsi l’effectif de 23. Ces nouveaux profils seniors, spécialisés dans la certification des dispositifs médicaux et les services support, permettront d’asseoir une offre de qualité, adaptée aux besoins des clients et aux exigences réglementaires. La filiale a par ailleurs commencé à déployer son ERP (Enterprise Resource Planning), afin d’améliorer encore son organisation et sa productivité.

ASIE : DES RÉSULTATS BÉNÉFICIAIRES

En Asie, le champ d’intervention du LNE recouvre essentiellement le domaine de la consommation : jouets, contact alimentaire, outillage, jardinage, petit électroménager, luminaires, arts de la table… Il intéresse les industriels produisant leurs biens localement et souhaitant établir leur conformité aux référentiels internationaux. Reconnue par les autorités locales, européennes et américaines, la filiale a retrouvé un résultat bénéficiaire. A terme, elle devrait pouvoir bénéficier d’un transfert d’activité depuis la France afin d’augmenter ses revenus propres.

En M€ 2013 2014 2015 2016

Chiffre d'affaires marchand 51,4 53,4 54,0 54,7

Excédent brut d'exploitation 2,2 2,0 -1,3 4,5

Résultat d'exploitation -0,3 -0,9 - 3,9 2,1

Résultat net - 0,8 - 0,8 - 3,3 0,3

Résultat d'exploitation/CA - 0,6 % - 1,7 % -7,2 % 3,8 %

La politique de retour à l’équilibre et de réduction des charges décidée début 2016 a donné lieu à des choix forts en matière de gestion des ressources humaines : préserver l’emploi d’une part, s’appuyer sur les compétences internes d’autre part.

PRIORITÉ AU DÉVELOPPEMENT DES RESSOURCES INTERNES

Le gel des embauches et le non-remplacement des départs ont mené à une réduction globale des effectifs de 30 ETP par rapport à 2015 (717, contre 747). En contrepartie de cette baisse des effectifs, le LNE a redéployé ses moyens vers les entités en forte croissance. Ainsi 32 collaborateurs ont été réorientés vers d’autres postes et ont pu acquérir ou développer de nouvelles compétences, en phase avec les besoins de l’entreprise. Cette stratégie de mobilité interne a permis de gérer l’évolution de certaines activités du LNE, restructurées ou arrêtées et de préserver l’emploi de l’ensemble des salariés concernés. Le Laboratoire a parallèlement poursuivi sa politique d’évolution des métiers et des emplois afin de répondre aux enjeux technologiques de ses clients : nouvelles prestations, nouveaux produits, nouveaux conseils leur sont ainsi régulièrement proposés. Au sein des effectifs, la part des ingénieurs et des cadres représente désormais 52 %, en progression de 4,6 % depuis 2 ans, avec une grande proportion de métiers d’expertise à forte valeur ajoutée. En matière de gestion des carrières et de GPEC, le LNE a privilégié

le maintien des expertises métiers, l’anticipation de certains départs et le transfert des compétences clés. Cette démarche a été favorisée par la mise en place d’entretiens professionnels ou de plans de développement professionnel, par le lancement d’une réflexion autour des "talents clés", et par des plans de formation accompagnant les mobilités internes. Enfin, impactés par le besoin de maîtriser les charges, les dépenses de formation se sont concentrées sur l’essentiel. Des sessions collectives intra-entreprise ont permis de développer les connaissances techniques et scientifiques des salariés, de les former à la sécurité et de leur faire acquérir de nouvelles compétences notamment dans le management.

UNE CULTURE D'ENTREPRISERENFORCÉEDans un environnement financier difficile, les collaborateurs du LNE ont démontré en 2016 leur attachement à l’entreprise, ainsi que leur capacité à se mobiliser pour sa pérennité. Ils se sont prononcés en faveur de deux accords d’entreprise importants, négociés avec les instances représentatives du personnel.Le premier, unique dans un établissement public, portait sur des mesures d’accompagnement au redressement financier et à la préservation de l'emploi : gel des embauches, réduction d’un tiers de l’enveloppe de prime, report des avancements/promotions à 2017, permettant d'éviter tout licenciement collectif et la dénonciation de l'accord collectif. 80 % des salariés se sont exprimés par référendum : 72 % ont approuvé l'accord sur les mesures de retour à l'équilibre et de préservation de l'emploi. Le second consistait à faire évoluer l’indemnisation des temps de déplacement professionnel.Au-delà de leurs effets concrets, ces accords ont montré l’attachement du personnel à l’établissement, son fort niveau d’implication et sa capacité à faire des efforts pour préserver l’institution et la faire évoluer par la négociation. Ils ont été un formidable levier pour entamer les changements structurels indispensables au redressement durable du LNE.

2016, UN REDRESSEMENT SPECTACULAIRE46

En 2016, dans un contexte de redressement des comptes, le LNE a réorienté sa stratégie de ressources humaines afin d’optimiser la gestion des effectifs et des ressources internes, tout en poursuivant une politique d’évolution des métiers et de renforcement des compétences.

RESSOURCES HUMAINES : DONNER UN NOUVEL ÉLAN AU LNE


LNE, meilleur employeur 2016

En mars 2016, le magazine Capital a classé le LNE au 6e rang, sur 62, des "Meilleurs employeurs" dans le secteur de la Recherche. Ce résultat est le fruit d’une enquête réalisée auprès d’un panel d’internautes, appelés à donner leur opinion sur leur entreprise et sur celles de leur secteur d’activité (qualité de la politique RH, image employeur…). Il reflète la stratégie du Laboratoire dans le domaine de la recherche : chaque année, il reçoit une vingtaine de doctorants et post-doctorants travaillant auprès de 150 chercheurs.

Dates clés19 février : signature d'un accord favorisant le télétravail sur la base du volontariat.

30 juin : signature d'un accord d'entreprise portant sur des mesures destinées à accompagner le retour à l'équilibre du LNE et la préservation de l'emploi.

30 juin : renouvellement de l'accord d'intéressement 2016/2018.

21 octobre : signature d'un accord d'entreprise portant sur les nouvelles dispositions d'indemnisation des temps de déplacement.

En qualité de personnalités qualifiées dans les domaines d'activité du LNE

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CONSEIL D’ADMINISTRATION

Agnès MIGNOTDirecteur Qualité/Affaires réglementairesGroupe VYGON

Pierre SELVADirecteur de la Certification ProduitsSCHNEIDER Electric

Terry QUINNDirecteur émérite du Bureau international des poids et mesuresMembre du comité de la métrologie

Au titre des représentants des consommateursBahie MESROUAReprésentant Consommateurs

Au titre de représentante de l’Association française de normalisationIsabelle RIMBERTDirectrice Adjointe AFNOR Normalisation

PrésidentJean-Philippe OLIERDirecteur du développementSAFRAN

Vice-PrésidenteAnne-Marie LE NIGERReprésentante Consommateurs

Représentant le ministre chargé de l’IndustrieCorinne LAGAUTERIESQUALPI (DGE)Ministère de l’Économie et des Finances

Représentant le ministre chargé du BudgetRémi TOUSSAINInspecteur Général des Finances

Représentant le ministre chargé de la ConsommationGérard PERUILHEChef du service commun des laboratoiresMinistère de l’Économie et des Finances

Représentant le ministre chargé du TravailMarie-Laurence GUILLAUMEChef du bureau des équipements et des lieux de travail

Représentant le ministre chargé de la SantéCéline PERRUCHONAdjointe Sous-direction en charge de la politique des produits de santé et de la qualité des pratiques et des soinsDirection Générale de la Santé

Représentant le ministre chargé de l’EnvironnementN.

Représentant le ministre chargé de la RecherchePhilippe GAUCHERChargé de mission dans le département sectoriel mathématiques, physiques, nano-sciencesSTIC-DGRI

En qualité de représentants de l'État

COMPOSITION AU 1ER MARS 2017


Maguelonne CHAMBONDirectrice de la recherche scientifique et technologique

Laurent DAHMANIDirecteur de la certification et des référentiels

Lionel DREUXDirecteur de la métrologie scientifique et industrielle

Thomas GRENONDirecteur général

Patrick JANVIERDirecteur Financier

Thomas JEANNERETDirecteur général adjointDirecteur infrastructure et informatique

Erick JOURDAINDirecteur commercial, marketing et communication

Ronan LE BIHANDirecteur des essais

Gabriel de MENTHONDirecteur des ressources humaines

Stéphane ROCHARDAgent comptable

COMITÉ EXÉCUTIF

En qualité de représentants du personnel

Thierry CERNICTechnicien mécanicien, bureau d’études

Michèle DÉSENFANTConsultant Expert Statistiques et Métrologie, service conseil et assistance

Evelyne DOMINIChargée de mission Normalisation

Muriel FERNANDESResponsable du département biomédical et environnement

Emmanuelle FONTCoordinateur R&D, pôle chimie et physico-chimie des matériaux

Stéphane LEFRANÇOISResponsable du laboratoire "Éprouvettes de résilience Charpy"

Sylvain PIERRARDIngénieur, département télédétection

Assistent également :

Le Commissaire du GouvernementLydie EVRARDDéléguée interministérielle aux NormesSous-directrice du SQUALPIMINEFI/DGE

Le Contrôleur d’ÉtatOlivier MORELMinistère de l’Économie et des Finances

Le Secrétaire du Conseil d’AdministrationPatrick JANVIERDirecteur Financier

Le représentant du comité d’entrepriseIsabelle LENOIRSecrétaire du comité d’entreprise

La Direction du LNEThomas GRENONDirecteur général

Thomas JEANNERETDirecteur général adjoint

Stéphane ROCHARDAgent comptable

ADRESSES

LABORATOIRE NATIONAL DE MÉTROLOGIE ET D’ESSAISSiège social1, rue Gaston Boissier75724 Paris Cedex 15Tél. : +33 (0)1 40 43 37 00Fax : +33 (0)1 40 43 37 37Sites Internet : www.lne.frwww.metrologie-francaise.frE-mail : [email protected]

LABORATOIRE NATIONALDE MÉTROLOGIE ET D’ESSAISZA de Trappes-Élancourt29, avenue Roger Hennequin78197 Trappes CedexTél. : +33 (0)1 30 69 10 00Fax : +33 (0)1 30 69 12 34

LABORATOIRE COMMUNDE MÉTROLOGIE LNE-Cnam(Pôle métrologie thermique)61, rue du Landy93210 La Plaine Saint-Denis

IMPLANTATIONS EN FRANCE

LNE NîmesParc Georges Besse190, rue Georges Besse30035 Nîmes Cedex 1Tél. : +33 (0)4 66 38 14 66

LNE PoitiersPôle des Eco-Industries3, rue Raoul Follereau86000 PoitiersTél. : +33 (0)5 49 44 76 42

LNE/G-MED Saint-Étienne19 D, rue de la Télématique42000 Saint-ÉtienneTél. : +33 (0)1 40 43 38 50

FILIALES LNE à 100 %

G-MED NA3930 Knowles Avenue, Suite 306Kensington, MD 20895Tél. : +1-301-495-04-77E-mail : [email protected]

LNE ASIAUnit E&F, 11F, Block BUniversal Industrial Center19-21 Shan Mei RoadFo Tan, Shatin, NTHong KongChinaTél. : +852 2600 5988E-mail : [email protected]

LNE DÉVELOPPEMENT1, rue Gaston Boissier75724 Paris Cedex 15Tél. : +33 (0)1 40 43 38 44

FILIALES EN PARTENARIAT

ECC (Eurovent Certita Certification)(certification du génie climatique)39-41, rue Louis Blanc92400 CourbevoieTél. : +33 (0)1 47 17 60 41

CERTISOLIS TC(laboratoire d’essais et de certificationdes performances énergétiquesdes modules solaires photovoltaïques)Savoie TechnolacBP 36439, allée du Lac de Côme73372 Le Bourget-du-Lac CedexTél. : +33 (0)4 79 68 56 00

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Rédaction : OLO / LNE - Réalisation : LNECrédits photos : Philippe Stroppa : p. 1, 5, 12, 13, 14, 15, 17, 22, 24, 32, 35, 36, 47 - LNE : 8, 9, 27, 34 - Guillaume Grandin : p. 9,10, 18, 28, 38, 41, 42, 47 -ThinckstockPhotos : p. 16 - IstockPhotos : p. 9, 30 - Fotolia : p. 20 - DR

Imprimé par Handiprint, entreprise adaptée, sur du papier issu de forêts gérées durablement

LNELaboratoire national de métrologie et d'essais

1, Rue Gaston Boissier75724 Paris Cedex 15

[email protected]

www.lne.fr

laboratoire national de mÉtrologie et d´essais · Éditorial 4 la mesure au service de...

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