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Keo DES IDÉES NEUVES SUR LA MOBILITÉ OCTOBRE 2015 TRANSITION ENERGETIQUE : LE TRANSPORT PUBLIC EN PLEINE MUTATION À BLOIS, LA REFONTE PORTE SES FRUITS Entièrement repensé en 2013, le nouveau réseau Azalys continue de séduire ses utilisateurs À l’heure de la mobilité durable

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Page 1: Keo (octobre 2015)

KeoDES IDÉES NEUVES SUR LA MOBILITÉOCTOBRE 2015

TRANSITION ENERGETIQUE : LE TRANSPORT PUBLIC EN PLEINE MUTATIONÀ BLOIS, LA REFONTE PORTE SES FRUITS Entièrement repensé en 2013, le nouveau réseau Azalys continue de séduire ses utilisateurs

À l’heure de la mobilité durable

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Keo’, le magazine corporate du Groupe Keolis, se propose d’explorer le thème de la mobilité durable. Actualité, succès, métiers, innovations, débats, opinions… Keo’ fait circuler des idées neuves sur la mobilité ! rédaction : Catherine Miret. Gwen Keraval.

Iconographie : Getty, Fotolia, Lhoté et David Darrault/Andia, AFP. Conception et rédaction : (réf. : KEOL028)

Entre la loi pour la croissance verte votée en mai 2015 et la COP�21, conférence climatique internationale qui se tiendra à Paris dans quelques semaines, les transports publics ont plus que jamais un rôle à jouer pour réduire l’impact environnemental de l’activité humaine. Et Keolis, acteur majeur de son secteur, développe des initiatives toujours plus « vertes » et innovantes. Autant de solutions – modes de transport alternatifs ou à la demande – en réponse aux évolutions sociétales, telles que la fin des rythmes pendulaires, sujet du Keo’LAB de cette édition. Retrouvez également dans ce numéro la dernière génération de station de vélos en libre-service dite sans contact, présentée au salon international Velo-City de Nantes, ou la 10e ligne Filéo de transport à la demande inaugurée en Seine-et-Marne. Et avec PAM75, c’est un véhicule innovant 100 % électrique et accessible aux personnes à mobilité réduite qui a été testé à Paris. Découvrez enfin les exemples de Dijon avec son tram et ses bus hybrides 100 % « eco-friendly » et Blois avec son réseau repensé en fonction des besoins des voyageurs et des impératifs environnementaux.

Bonne lecture à tous !

LES TRANSPORTS PASSENT AU VERT !

KeolisPrésent dans 15 pays à travers le monde, Keolis est un opérateur majeur du transport de voyageurs. Le Groupe propose une palette de solutions de transport adaptées aux besoins des territoires et des clients voyageurs.

Keolis – 20 rue Le Peletier 75320 Paris Cedex 9Tél. : 01 71 32 90 00

18Keo’VISAChez Keolis, le courant passe

20Keo’LABHoraires : vers la fin du règne de l’heure de pointe ?

23Keo’KIOSQUE

3Keo’LIENFrédéric Baverez : l’union fait la force

4Keo’ACTUContrats renouvelés, innovation, nouvelles règles pour les cyclistes : toute l’actu de la mobilité

8Keo’PRATIKOn vous dit tout sur… la réforme territoriale côté transports

10Keo’TEAM Keolis Amey Docklands : intégration réussie du réseau DLR

12Keo’POLISÀ Blois, la refonte du réseau porte ses fruits

14Keo’FOCUSLE TRANSPORT PUBLIC EN PLEINE TRANSITION… ENERGETIQUE

SOMMAIRE ÉDITO

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Keolis Octobre 2015 3Keo’LIEN

L’unionfait la forceEn France, 95 % du chiffre d’affaires de Keolis résulte de contrats passés avec les Autorités Organisatrices de Transport. Frédéric Baverez, directeur exécutif France, nous en dit plus sur les relations nouées avec ces partenaires essentiels.

Quelles sont ces pistes d’action ? Il y a en quatre à examiner conjointement : hausse des recettes, optimisation de l’offre, gains de productivité et optimisation du coût des investissements. S’agissant des recettes, revoir à la hausse les grilles tarifaires est souvent incontournable, mais acceptable si cela s’accompagne de la mise en place d’une tarification solidaire ; les Autorités Organisatrices peuvent aussi nous aider à lutter contre la fraude. Nous pouvons parallèlement travailler ensemble à optimiser l’offre : avant tout, nous les sensibilisons à l’importance de ne pas faire de coupes « à l’aveugle », mais de réfléchir à des solutions permettant de produire moins cher. Rennes Métropole a par exemple réussi à décaler les horaires de début de cours des étudiants afin de décongestionner le métro plutôt que d’investir dans des rames supplémentaires. D’autres leviers peuvent être utilisés, comme le transport à la demande ou l’exploration des synergies potentielles entre des lignes relevant de collectivités différentes. Pour ce qui est des gains de productivité, deux leviers nous semblent intéressants. Le premier est d’augmenter la vitesse commerciale avec un effet direct sur les coûts de conduite. Le deuxième, de s’appuyer sur la flexibilité permise par la sous-traitance, en veillant bien sûr à la qualité du service. Ainsi, à Quimper, des taxis ont remplacé les bus sur les lignes régulières aux heures de faible fréquentation. Enfin, plusieurs solutions sont envisageables pour optimiser le coût des investissements. Les Autorités Organisatrices peuvent par exemple se regrouper pour acheter du matériel roulant, comme l’ont fait Brest et Dijon pour leurs tramways, ou avoir recours à notre gamme de solutions mutualisées développées dans les domaines billettique et numérique. Dans tous les cas, nous sommes à leurs côtés pour en discuter et les aider à faire les bons choix.

 Quelles relations le Groupe Keolis développe- t-il avec les

Autorités Organisatrices de Transport ?Ces Autorités sont nos clients et nous faisons en sorte de nouer avec elles des relations de confiance autour de trois fondamentaux : l’écoute, indispensable à une connaissance fine de leurs attentes et de leurs territoires ; la transparence, pas seulement au niveau financier ; et une capacité à être force de propositions. Nous considérons que nous ne devons pas seulement exécuter un contrat, mais être capables de « sortir du cadre », d’élargir notre intervention pour aider les Autorités Organisatrices à valoriser et développer leurs territoires. Bien entendu, nous avons conscience qu’une telle relation de confiance passe par les personnes, qu’elle doit être aussi directe que possible et s’inscrire dans la durée. Et j’aime à dire que chez Keolis, il n’y a pas de « petit » et de « grand » client : notre proximité doit être la même avec chacun !

Dans quel contexte s’inscrivent actuellement ces relations ? Depuis quelques années, avec une accentuation en 2015, nos relations sont marquées par la pression sans précédent sur les finances des collectivités. La TVA a augmenté, le Versement Transport stagne, les dotations de l’État ont baissé, la fiscalité sur le gazole s’est accrue… Dans ce contexte, l’enjeu pour Keolis est d’aider les Autorités Organisatrices à réduire la tension budgétaire à laquelle elles sont soumises sans que l’attractivité des transports publics ne s’en trouve dégradée. Nous avons des pistes d’action pour le faire ; nous devons les examiner ensemble et y travailler conjointement, de manière interactive.

BON À SAVOIR

Keolis s’engage sur le bon fonctionnement de ses offres mutualisées dans le domaine du transport intelligent (qu’il s’agisse de systèmes de billettique ou de solutions d’information et d’accompagnement des voyageurs). Et ce, y compris si le contrat signé avec l’Autorité Organisatrice équipée n’est pas renouvelé.

6 millions de Français voyagent chaque jour dans les réseaux Keolis en France.

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BIENTÔT LE PLUS GRAND PARKING À VÉLOS DU MONDE

PAYS-BAS

Le téléphérique tient la cordePour sortir certains quartiers de leur enclavement et rendre les infrastructures plus accessibles, les maires de Noisy-le-Sec, Bobigny, Romainville et Les Lilas (93) étudient l’installation d’un téléphérique qui relierait ces quatre villes de la communauté d’agglomération Est Ensemble. Ce système pourrait permettre de transporter 10 000 voyageurs par jour. Le coût des travaux est estimé à 40 millions d’euros. Une solution attractive quand on sait qu’un tramway nécessiterait un investissement de 200 millions d’euros ; et un métro, un milliard d’euros.

La coopération SNCF-DB prolongée

GRANDE VITESSE

a SNCF et la Deutsche Bahn (DB) ont prolongé jusqu’à 2020 leur

coopération dans le transport à grande vitesse entre la France et l’Allemagne. L’offre proposée par Alleo, leur filiale commune, totalise déjà près de 12 millions de voyageurs depuis le démarrage de l’exploitation en 2007. Au premier semestre 2015, 900 000 voyageurs ont ainsi emprunté l’une des trois lignes opérées par Alleo : Paris-Francfort, Paris-Stuttgart-Munich et Marseille-Francfort. Dans le cadre

de leur nouvel accord, les deux groupes se sont engagés à mettre en service un matériel grande vitesse plus récent et, en 2016, le second tronçon de la LGV Est européenne. À la clé : des temps de parcours réduits, comme la liaison Paris-Francfort via Strasbourg qui s’effectuera en 3�h�35, soit un gain de 15 minutes ; et l’augmentation de la fréquence des ICE* et des TGV qui circuleront quotidiennement.*ICE : Intercity-Express, équivalent du TGV en Allemagne.

L

La ville universitaire d’Utrecht, aux Pays-Bas, prévoit la construction d’ici à 2018 du plus grand parking à vélos au monde : jusqu’à 12 500 pourront y être stationnés ! Objectif : mettre un frein au stationnement sauvage autour de la gare centrale tout en continuant à favoriser l’usage du vélo et des transports en commun. 100 000 Utrechtois, soit un tiers de la population de la ville, utilisent chaque jour leur vélo. S’élevant sur plusieurs niveaux,

le nouveau parking devrait porter à 33 000 le nombre de places mises à disposition des cyclistes. Entièrement

informatisé, il sera doté d’une boutique d’équipements spécialisés, ainsi que d’un atelier de réparation.

SEINE-SAINT-DENIS

4Keo’ACTU

CÔTÉ MObilite

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Autorisation de « griller les feux »

VERS LA FIN DES ACCIDENTS ÉTHYLIQUES AU JAPON ?Afin de réduire les incidents dus à l’ébriété des passagers, la compagnie ferroviaire japonaise JR-West a développé un système de caméras de sur-veillance intelligentes, capables de détecter les comportements signalant l’ivresse d’un usager : marche désordonnée, problème d’équilibre, position

statique prolongée… Lorsqu’une personne est considérée « à risque », un signal est envoyé au personnel de la station pour qu’il puisse intervenir. Au Japon, les transports publics ont recensé 221 accidents mortels sur les voies en 2013, dont 60 % liés à un état d’ébriété avancé.

SÉCURITÉ

La route en plastique, c’est fantastique !Une entreprise néerlandaise propose de construire des routes en plastique recyclé. En théorie, cette alternative à l’asphalte présente de nombreux atouts : moins d’entretien, une meilleure résistance aux températures extrêmes, des délais de construction réduits et des avantages en termes de charge au sol. Parce qu’elles sont creuses, l’installation des câbles et autres pipelines serait facilitée. Actuellement au stade de la conception, la première route en plastique recyclé pourrait voir le jour d’ici trois ans.

En Chine, un bus électrique à chargement ultra-rapideLa Chine vient de mettre en service un bus électrique dont le chargement complet de la batterie ne nécessite que 10 secondes, soit le temps de recharge le plus rapide du monde. Certes, l’autonomie du véhicule reste faible : environ 4,8 kilomètres. Mais le bus dispose d’autres atouts, comme un astu cieux dispositif placé sur le toit qui lui permet de se connecter très simplement à l’installation électrique aux arrêts de bus et de procéder à une recharge complète pendant que les utilisateurs montent à bord. Équipé de supercondensateurs capables de fonctionner douze ans et de supporter plus d’un million de recharges, ce bus électrique est un moyen fiable et économique de faire fonctionner à l’avenir des flottes de bus électriques dans les villes.

INNOVATION

TECHNOLOGIE

VÉLO - PARIS

EN CHIFFRES

1 sur 3C’est la proportion de véhicules électriques ou hybrides en Norvège (1er rang mondial). Source : étude IHS

1 000 €Coût annuel d’un déplacement quotidien de 10 km en voiture, contre 100 euros à vélo. Source : GART 2015

Depuis cet été, des panneaux autorisent, sous certaines conditions, les cyclistes parisiens à franchir certains feux rouges. Déployés dans 1 805 carrefours de la capitale, ils permettent aux cyclistes de tourner à droite ou d’aller tout droit, selon la configuration du carrefour. Cet aménage-ment du Code de la route pour les cyclistes fait suite à une expéri mentation qui a démontré que le passage aux feux rouges n’était pas accidentogène et permettait d’éviter que les cyclistes soient dans l’angle mort de certains véhicules. Pour autant, même s’ils peuvent s’affranchir du feu rouge, les cyclistes n’en deviennent pas prioritaires. Le feu rouge équivaut alors à un « cédez le passage ».

10 drones surveillent le réseau SNCF depuis deux ans pour prévenir les pannes et améliorer la maintenance. Source : Les Échos

Keolis Octobre 2015 5

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Nouveau succès pour Keolis aux États-Unis : Virginia Railway Express (VRE) vient de renouveler le contrat de Keolis Rail Services Virginia pour une durée de cinq ans. Cette filiale de Keolis exploite depuis 2010 les trains de banlieue au nord de la Virginie, près de

Washington DC, et assure la maintenance du matériel roulant. Lorsque Keolis a pris en charge l’exploitation de VRE, l’entreprise s’est particulièrement concentrée sur la sécurité, l’excellence opérationnelle et la qualité de service. La performance

opérationnelle et l’augmentation de la satisfaction clients, qui atteint 92 %, ont été déterminantes pour le renouvelle-ment de ce contrat, dont le chiffre d’affaires s’élève à près de 92 millions d’euros sur cinq ans.

Contrat renouvelé !KEOLIS RAIL SERVICES VIRGINIA

KEOLIFE WEEK

Une semaine exceptionnelle

Satisfaction clients, excellence opérationnelle, responsabilité sociétale, relation partenariale avec les collectivités, performance économique, engagement des salariés : ce sont les six axes de progrès autour desquels toutes les filiales françaises et internationales de Keolis se sont mobilisées, du 15 au 19 juin dernier, lors de la première édition de la « KeoLife Week ». Cet événement s’inscrivait dans

le cadre du projet d’entreprise KeoLife, une démarche d’amélioration continue lancée en 2013 par Keolis, et visait notamment à renforcer le sentiment d’appartenance à un Groupe qui s’internationalise (présent dans 15 pays à travers le monde). 140 événements ont ainsi été organisés dans plus de 230 villes en France et à l’international, et relayés en temps réel sur un site Internet dédié à l’opération. Sur les 900 photos postées par les participants, on peut voir des conducteurs offrant du café à leurs passagers à Lille, une chaîne humaine illustrant l’importance de la sécurité à Hyderabad en Inde, ou encore un exercice d’évacuation incendie aux Pays-Bas.

PARTENAIRE STRATÉGIQUE DE VELO-CITY

Fervent promoteur de l’éco-mobilité et de l’intégration efficace du vélo dans les réseaux de transport en commun, EFFIA Transport, filiale de Keolis, a participé en juin au salon international Velo-City, qui se tenait à Nantes. Les visiteurs ont notamment pu assister, sur le stand EFFIA Transport, à la démonstration de la dernière génération de station vélo libre-service NFC, dite sans contact. Deux interventions ont été l’occasion de revenir sur le rôle conjoint d’EFFIA Transport et de Keolis sur la place du vélo dans les politiques environne-mentales ainsi que sur les facteurs clés de succès de l’intégration du vélo en milieu urbain.

EFFIA TRANSPORT

6Keo’ACTU

CÔTÉ eO

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CHÂTEAUROUX ET ALÈSConfiance renouvelée à KeolisChâteauroux Métropole et le Syndicat mixte des transports du bassin d’Alès ont renouvelé les contrats confiant la gestion de leurs réseaux à Keolis. À Châteauroux, le nouveau contrat, d’une durée de six ans, prévoit une augmentation de trafic de 15 % afin d’atteindre 4,8 millions de voyageurs en 2016. En prime, de nouveaux services seront déployés sur les 15 lignes du réseau Horizon tels que l’appli « assistant de mobilité » et un nouveau site Internet entièrement relooké. À Alès, c’est une extension du périmètre du réseau NTecC qui est prévue. Celui-ci desservira 70 communes contre 21 actuellement, soit un total de 139 000 habitants. Ce contrat de quatre ans sera marqué notamment par le renouvellement du matériel roulant et un engagement côté Keolis d’augmenter la fréquentation de 8 %.

UN VÉHICULE ÉLECTRIQUE EN TEST À PARIS

Dans le cadre du plan anti-pollution de la Ville de Paris, PAM75, le service de transport de personnes à mobilité réduite exploité par Keolis, vient de tester

un véhicule 100 % électrique et 100 % accessible. Le véhicule, prêté par le constructeur Nissan et transformé par le carrossier Dijeau, permet d’accueillir un voyageur en fauteuil roulant et son accompagnateur, ainsi que quatre passagers. Cet essai est intervenu après dix-huit mois de recherche avec la direction des achats de Keolis. Jusqu’à ce jour, aucun modèle n’existait sur le marché, la compatibilité entre la palette d’accès aux

personnes à mobilité réduite et la place nécessaire aux batteries étant difficile. À l’issue de l’expérimentation, une partie des clients a été invitée à évaluer le confort physique et auditif du voyage, ainsi que l’accessibilité et l’esthétique du véhicule. L’essai permettra à PAM75 d’appréhender les conditions d’exploitation du véhicule, l’autonomie et l’usage des stations de recharge des batteries sur le périmètre parisien.

PMR

En finale pour remporter London OvergroundLoKeGo Limited, la joint-venture formée par Keolis (51 %) et Go-Ahead (49 %), est en finale pour exploiter la franchise London Overground, un réseau de trains de banlieue qui dessert le Grand Londres et une partie du comté d’Hertfordshire, et transporte 176 millions de passagers par an, soit 585 000 par jour. La joint-venture est en compétition avec Arriva Rail London Ltd, Metroline Rail Ltd et MTR Corporation, actuel opérateur en partenariat avec la DB. Le nouveau contrat débutera en novembre 2016 pour une durée de sept ans et demi avec une possibilité d’extension de deux ans.

KEOLIS/GO-AHEAD

’est le 13 juillet dernier qu’a été mise en service la dixième ligne Filéo, un service de transport

à la demande créé par le STIF en 1999 et exploité par Keolis. Son objectif : permettre aux personnes travaillant aux abords de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle de se déplacer facilement. Alors que la plateforme aéroportuaire emploie 88 000 personnes dont plus de 70 % en horaires décalés, Filéo prend le relais de certaines lignes régulières du secteur quand celles-ci s’arrêtent de fonctionner.

Avec plus de 400 000 réservations par an, le service connaît un fort succès. Après les communes du Val-d’Oise et de Seine-Saint-Denis, la nouvelle ligne permet désormais de desservir les communes du nord de la Seine-et-Marne. Trois minibus de neuf places sont ainsi mis à disposition des Seine-et-Marnais, toutes les heures, le soir et la nuit entre 17�h�45 et 8�h�45 et de 11�h�30 à 12�h�30, 7 jours sur 7. Pour bénéficier du service Filéo, il suffit de réserver de cinq semaines à l’avance jusqu’à une heure trente avant le départ, au prix d’un ticket T, soit 1,80 euro.

Une nouvelle ligne Filéo en Île-de-France

TRANSPORT À LA DEMANDE

C

Keolis Octobre 2015 7

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ON VOUS DIT TOUT SUR…

LA LOI UNE NOUVELLE RÉPARTITION DES RÔLESAvec la loi NOTRe, qui a été promulguée le 7 août dernier, la distribution des rôles dans les territoires va changer. Le texte supprime en effet la clause de compétence générale des régions et des départements. Conséquence : chacune de ces collectivités territoriales ne pourra intervenir que dans les domaines de compétence que la loi lui attribue. Les régions héritent de la quasi-intégralité des transports non urbains, y compris des transports à la demande et des transports maritimes réguliers desservant les îles françaises. Seuls les transports scolaires de personnes en situation de handicap restent gérés exclusivement par les départements, car ils sont étroitement liés à l’action des maisons départementales des

personnes handicapées. La loi NOTRe prévoit également qu’à partir du 1er janvier 2017, toutes les régions sauf l’Île-de-France deviendront compétentes en matière de construction, d’aménagement et d’exploitation des gares routières.

LA RÉGION PRINCIPALE ORGANISATRICE DE LA MOBILITÉ L’ensemble de la responsabilité des transports routiers non urbains est confié à la région, y compris les transports à la demande (à compter du 1er janvier 2017) et les transports scolaires non urbains (à compter du 1er septembre 2017). La nouvelle loi stipule néanmoins que la compétence transport pourra être déléguée : si elles le souhaitent, les régions pourront ainsi confier aux départements les transports scolaires, qui nécessitent une gestion de proximité. La loi étend par ailleurs la possibilité déjà accordée aux régions par la réforme ferroviaire de 2014 de se voir transférer à leur demande par l’État les lignes ferroviaires qu’elles utilisent pour organiser le transport de personnes et qui sont séparées physiquement du reste du réseau ferré national. Autre transfert aux régions prévu par la loi NOTRe : celui des lignes ferroviaires d’intérêt local (souvent des lignes secondaires à vocation touristique) aujourd’hui exploitées par les départements. Il s’agit d’un transfert automatique, à titre gratuit, des infrastructures ferroviaires et autres biens afférents.À noter : le texte maintient la compétence des syndicats mixtes de transport déjà existants en charge des transports urbains et non urbains, comme le Sytral par exemple à Lyon.

LES TRANSPORTS UNE NOUVELLE DÉFINITION POUR LES TRANSPORTS URBAINS Afin de distinguer plus clairement les activités urbaines et interurbaines qui dépendent de l’Autorité Organisatrice de la Mobilité (AOM), la loi NOTRe donne une nouvelle définition du périmètre des transports urbains. Une définition non plus fondée sur le PTU* mais sur le ressort territorial de l’AOM. On entend donc désormais par transports urbains les services de transport de personnes exécutés de manière non saisonnière dans le ressort territorial d’une AOM, au moyen de véhicules de transport guidé (métros ou tramways) ou de tout véhicule terrestre à moteur autre qu’un autocar, dont l’espacement moyen des arrêts et la variation de la fréquence de passage satisfont certains critères, qui seront définis par décret. Les AOM pourront dans certains cas devenir compétentes sur les transports interurbains exploités dans leurs limites territoriales.

*Périmètre des transports urbains.

1er janvier 2017 Les transports routiers non urbains sont confiés à la région, dont les transports à la demande.

1er septembre 2017 Les transports scolaires non urbains sont confiés à la région.

8Keo’PRATIK

LA RÉFORME TERRITORIALE, CÔTÉ TRANSPORTSLe projet de loi portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) a été adopté le 16 juillet. Dans un souci de clarté et d’efficacité, le texte précise les compétences des régions et des départements. Avec, notamment, des conséquences sur l’organisation des transports. Explications.

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9Keolis Octobre 2015

AuvergneRhône-Alpes

Lyon

Rouen

Lille

Bordeaux

Toulouse

Dijon

Marseille

Paris

Nantes Orléans

Ajaccio

Strasbourg

BourgogneFranche-Comté

Normandie

Nord-Pas-de-CalaisPicardie

AquitaineLimousin

Poitou-Charentes

Languedoc-RoussillonMidi-Pyrénées Provence-Alpes

Côte-d'Azur

Ile-de-France

Bretagne Pays de laLoire

CentreVal de Loire

Corse

AlsaceChampagne-Ardenne

LorraineRennes

Assemblée nationale a adopté le 25 novembre 2014 une nouvelle carte de France qui fait passer le nombre de régions métropolitaines de 22 à 13 à l’horizon 2016. Si six régions restent inchangées, la carte prévoit la fusion des régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes, Auvergne et Rhône-Alpes, Bourgogne et

Franche-Comté, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais et Picardie, Basse et Haute-Normandie ainsi que la création de la collectivité unique de Corse. La liste provisoire des futurs chefs-lieux a été présentée fin juillet 2015. Les choix faits devront être validés par les prochains Conseils régionaux avant octobre 2016.

UNE FRANCE BIENTÔT DÉCOUPÉE EN 13 RÉGIONS

L’

La région sera compétente en matière de mobilité, mais aussi de développement économique, d’aménagement du territoire, de formation professionnelle, de coordination en matière d’emploi et de gestion des lycées. Elle aura également un rôle moteur en ce qui concerne l’environnement et partagera certaines compétences avec le département : culture, sport, tourisme, éducation populaire et promotion des langues régionales.

Le département conserve la gestion des collèges et de la voirie et prendra en charge l’intégralité de l’action sociale. Promu « échelon de la solidarité », il voit confirmer son rôle dans le domaine des solidarités territoriales. Avec l’aide des communes, il apportera dans ce domaine un soutien à l’investissement ainsi qu’un soutien technique et d’ingénierie. Il sera aussi directement associé aux choix d’implantation des services publics.

Les intercommunalités sont renforcées. Les communautés de communes, les communautés d’agglomération et les syndicats intercommunaux seront compétents pour la promotion du tourisme, la collecte et le traitement des déchets ménagers, l’accueil des gens du voyage et pourront également gérer les maisons de services au public. Par ailleurs, à partir de 2020, la gestion de l’eau deviendra une compétence intercommunale obligatoire.

Page 10: Keo (octobre 2015)

10Keo’TEAM

Neuf mois seulement après sa reprise par Keolis, le métro automatique des Docks de l’est londonien affiche de belles performances.

1 Long de 38 km, le réseau DLR dessert l’est et le sud-est de Londres et transporte chaque jour 380 000 voyageurs.

3   Iain Kernaghan et Nicolas échangent sur l’outil Thales utilisé pour réaliser la table horaire.

4 Nicolas échange avec un agent lors de sa prise de service.

5 Dans le cadre de la mise en place de l’outil de planning, Niall O’Donovan explique comment il construit les habillages et les roulements.

6 Recueil des besoins auprès des régulateurs dans la salle de prise de service.

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6

KEOLIS AMEY DOCKLANDS INTEGRATION REUSSIE DU RESEAU DLR

2 Menée par Nicolas, la cartographie des différents processus existants a permis d’identifier des leviers d’optimisation.

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11Keolis Octobre 2015

n 2014, Keolis remportait l’exploitation du Docklands Light Railway (DLR) en partenariat avec le groupe

britannique Amey. Ce réseau de métro automatique londonien s’étend sur 40 kilomètres, dessert 45 stations et compte 750 salariés. Parmi les équipes aux commandes, deux détachés français en provenance de Keolis ont parfaitement réussi leur intégration.

Culture « made in Keolis »Abdellah Chajai a déjà connu plusieurs missions d’expatriation dans sa carrière professionnelle avant Keolis. Depuis son arrivée dans le Groupe, il est passé par différents réseaux avec pour dernière fonction celle de directeur opérationnel. Il a été envoyé à Londres en tant que directeur des opérations dans le cadre de la nouvelle franchise, afin de mettre en place l’ensemble des exigences contractuelles et de déployer dans la filiale les savoir-faire du Groupe Keolis. Dans ce cadre, de nombreux projets ont été lancés et Nicolas Renoir, formé à l’Institut Keolis durant son année de pépinière, a pris en charge l’un d’entre eux. « C’est une réelle opportunité pour lui, explique Abdellah Chajai. Il a déjà une première expérience des outils Keolis et cette nouvelle étape lui permet de se professionnaliser un peu plus et d’acquérir une vision plus globale du Groupe. Sur le réseau DLR,

les enjeux majeurs sont l’industrialisation des méthodes et des processus ainsi que l’amélioration de la robustesse de l’exploitation. »

Une performance au rendez-vousLes six premiers mois de la nouvelle franchise ont vu une augmentation de trafic de 5,6 %, et le réseau DLR devrait transporter cette année pas moins de 110 millions de voyageurs. Les résultats de performance sont au rendez-vous, tout comme la satisfaction clients (qui tourne autour de 90 %). Le contrat d’exploitation courant jusqu’à 2021, Abdellah Chajai vise l’excellence opérationnelle ainsi que la satisfaction clients maximale tout en garantissant la sécurité de tous. « Chez Keolis, l’homme est au cœur de nos actions : nous nous sommes appuyés sur l’engagement des personnels déjà présents en leur apportant une vision stratégique, des méthodes et un appui sur le terrain. »

NICOLAS

E

Une étape essentielle dans la construction de ma carrière�”Nicolas Renoir, chargé d’exploitation sur le réseau DLR

ACCOMPAGNER LES MOBILITÉS INTERNATIONALESOlga Damiron, directrice des ressources humaines du Groupe Keolis Keolis s’est fixé comme ambition de développer la dimension internationale des parcours de ses collaborateurs pour enrichir leur expérience et en faire bénéficier l’ensemble du Groupe. C’est pourquoi la DRH s’applique à accompagner toutes les mobilités internationales, qu’elles soient à l’initiative du collaborateur ou du Groupe, de courte durée (comme pour un déploiement d’outil Groupe ou la réponse à un appel d’offres), ou encore de longue durée (expatriation).C’est ainsi que des managers opérationnels, comme Abdellah, des experts ou des financiers sont envoyés comme ambassadeurs de l’ADN Keolis dans le cadre de reprises d’exploitation, d’acquisitions ou de joint-ventures. Cela sans oublier nos jeunes issus de la pépinière Keolis qui, comme Nicolas, ont l’opportunité de passer leur deuxième année de cursus à l’étranger. C’est un véritable accélérateur de formation pour eux et c’est pour Keolis un formidable vecteur de création d’intelligence collective et de partage de bonnes pratiques.

ABDELLAH

DIRECTEUR DES OPÉRATIONS

AU SIÈGE DE KEOLIS

OLGA

Ma principale mission est la mise en place d’un outil de management des ressources (planning). Cela passe par la carto-graphie des processus existants, depuis la table

horaire fournie par l’Autorité Organisatrice jusqu’à la prépaie. Il s’agit ensuite d’optimiser ces processus et de construire les spécifi-cations du nouvel outil avant de lancer l’appel d’offres. Une de mes autres missions consiste à mettre en place le tableau emploi- ressources, afin de mieux

piloter l’exploitation. Il s’agit là d’une « mini-révolution » qui aura un fort impact sur le management du quoti-dien. Enfin, tous ces projets sont en parfaite adéquation avec la stratégie du Groupe. Entre une approche terrain et une vision Groupe, c’est une expérience très formatrice pour moi !

SUR LE TERRAIN

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12Keo’POLIS

Depuis 1979, la communauté d’agglomération de Blois et Keolis collaborent avec rigueur et transparence pour offrir aux habitants un réseau de transport performant. Entièrement repensé en 2013, le nouvel Azalys continue de séduire ses utilisateurs.

Agglopolys est un territoire de 732 km2 avec une très faible densité de population – 137 habitants au km2 contre 493 en moyenne dans les villes de taille similaire –, qui concentre de nombreux sites touristiques. Nous avons donc conçu avec Keolis une offre efficiente financièrement et techniquement, basée sur deux logiques complémentaires : des lignes régulières et cadencées qui desservent le centre et des services de TAD pour s’adapter aux besoins des différents voyageurs. Nos priorités pour l’avenir ? Le post-paiement, la révision de la priorité aux feux, le renforcement de l’accessibilité de nos installations et l’achat de 120 vélos à assistance électrique supplémentaires, voire d’une navette de centre-ville électrique, dans le cadre du projet « Territoires à énergie

lient historique de Keolis, Agglopolys, la commu-nauté d’agglomération de Blois, a de nouveau fait

confiance au Groupe en 2013, lors du renouvellement de sa DSP�1. Extension du PTU�2 de 26 à 48 communes, réseau vieillissant… autant de bonnes raisons de se lancer dans une restructuration profonde. Le nouveau réseau Azalys, très hiérarchisé, s’articule autour de sept lignes structurantes, d’une navette gratuite en hyper-centre, de 35 lignes secondaires et de trois offres de trans-port à la demande (TAD). Des vélos électriques, classiques et pliants, ainsi que de nouvelles solutions d’information voyageurs (site mobile, information en temps réel par SMS ou téléphone, nouvelle agence commerciale) ont vu le jour. Une tarification repensée vient également compléter cette offre ainsi qu’une solution de billettique sans contact, Keobill, déployée par le Groupe Keolis et pour laquelle Azalys a été pilote. Résultat ? Un bond de la fréquentation de 21 % entre 2012 et 2014 !

1. Délégation de service public.2. Périmètre de transport urbain.3. Projet lancé par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.

C Une offre hiérarchisée et innovante

positive pour la croissance verte »3. Et sur tous ces sujets, comme ce fut le cas pour Keobill, nous allons continuer à bénéficier de l’expérience nationale et internationale de Keolis !

Jean Gasiglia, conseiller délégué en charge des transports d’Agglopolys

1

À BLOIS, LA REFONTE DU RÉSEAU PORTE SES FRUITS

Page 13: Keo (octobre 2015)

13Keolis Octobre 2015

Grâce à une offre adaptée, la fréquentation du réseau a bondi de 21 % entre 2012 et 2014.

Pierre-Marie Ditte, directeur opérationnel de Keolis Blois

côté

Lorsque le nouveau réseau Azalys a été déployé, en 2013, il a tout de suite bénéficié d’une forte notoriété car les habitants ont été associés au choix de la livrée. Il a été rapidement très fréquenté car il facilite les déplacements de tous les habitants, quelle que soit leur situation. Un exemple de ce succès ? 110 personnes sont sur liste d’attente pour obtenir un vélo à assistance électrique, alors même que le parc a été augmenté en mai 2014.

Par ailleurs, 15 % des voyages sont effectués en TAD, que ce soit via Resago (service proposé en soirée, accessible à tous), ou Handigo, qui propose des trajets porte à porte aux personnes à mobilité

réduite. Ces solutions, couplées à une tarification solidaire fine constituée de trois niveaux de réduction pouvant aller jusqu’à 90 %, ont fortement dynamisé le réseau, qui a comptabilisé 6 429 000 voyages en 2014.

Un réseau dynamique et fréquenté

2. Sept lignes principales de bus et une navette de centre-ville gratuite desservent toute l’année Blois et les communes limitrophes.

3. La communauté d’agglomération Agglopolys regroupe 48 communes. Ce territoire est centré autour de Blois, qui compte 46 000 habitants.

1. Keolis exploite le réseau Azalys depuis 2013, pour huit ans. En pleine modernisation, le réseau a pris début 2015 le virage de la billettique sans contact.

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En France comme à l’international, la lutte contre le dérèglement climatique est particulière-ment d’actualité en 2015. C’est l’occasion d’en savoir plus sur le rôle joué par le transport public dans la transition énergétique.

LE TRANSPORT PUBLIC EN PLEINE TRANSITION… ENERGETIQUE

’énergie et le climat auront occupé une place médiatique importante en 2015. Après l’adoption cet été en France de la loi « transition énergétique pour la croissance verte », qui

fixe les grands objectifs du modèle énergé-tique français, Paris va accueillir fin novembre la 21e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques. L’enjeu de cette conférence internationale – l’une des plus impor-tantes jamais organisées par la France – est majeur : parvenir à un accord universel pour maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2 °C. Comment ? En diminuant les émissions de gaz à effet de serre. La marche vers une société décarbonée devrait donc s’accélérer dans les prochaines décennies. Avec, pour le transport public, un rôle de premier plan à jouer.

Privilégier une démarche globale« Ce rôle est double, souligne Jean Thévenon, responsable transports et mobilité durables à la fédération d’associations France Nature Environnement. En soi, le développement des réseaux de transport collectif est bon pour la qualité de l’air. La massification diminue en effet la part de la voiture individuelle, responsable de la

L

14Keo’FOCUS

Page 15: Keo (octobre 2015)

La voiture individuelle représente

50 %de l’énergie consommée en France, contre

2 %pour les transports publics. (Source : Ademe)

moitié des émissions polluantes liées au transport. Si, par ailleurs, le transport public devient de plus en plus “durable”, via par exemple le dévelop-pement de l’électromobilité, c’est encore mieux. D’autant qu’il peut avoir valeur d’exemple, ouvrant la voie et créant un effet d’entraînement grâce à l’argent public investi. » Sur quels leviers s’appuyer pour permettre au transport public de jouer pleine ment ce double rôle dans la transition éner-gétique ? « Sur tous ceux dont nous disposons, répond Jean Thévenon. Nous ne savons pas de quoi l’avenir sera fait, c’est pourquoi il est important de privilégier une approche globale et de ne négliger aucune piste. »

Transformer la ville Le premier levier d’action consiste à réduire l’utili-sation de la voiture individuelle. Les urbanistes ont déjà esquissé les plans de la ville durable de demain. Compacte, mêlant logements, espaces de travail et commerces, elle est conçue pour minimaliser les temps de déplacement, encourager la marche et l’usage du vélo et favoriser le recours aux modes de transport collectifs et partagés. « On observe partout en France des exemples d’aménagements urbains réalisés dans cet esprit, mais ces initia-tives restent marginales, regrette Jean Thévenon. Actuellement, quand on construit 100 logements

dans un écoquartier, on en construit en même temps plusieurs milliers en zones péri urbaines, alors que ces zones restent très difficiles à relier par des réseaux de transport collectif. »

Changer les comportementsÀ défaut de changer la ville, on peut faire en sorte de changer les comportements et les modes de vie en usant de moyens incitatifs… ou dissuasifs. En 2013, l’université de Rennes a décalé d’un quart d’heure le début de certains cours le matin pour désengorger le métro aux heures de pointe et améliorer le confort des voyageurs. Début 2015, le Conseil de Paris a quant à lui adopté un plan de lutte contre la pollution qui comprend des restrictions à la circulation pour les véhicules les plus polluants, assorties de mesures favorisant l’utilisation des transports en commun et des services Autolib’ et Vélib’. Convaincre les voyageurs de délaisser leur voiture au profit du transport public est aussi l’affaire des opérateurs. En liaison étroite avec leurs Autorités Organisatrices, ceux-ci s’attachent à optimiser l’exploitation pour offrir aux voyageurs la meilleure offre possible. En s’appuyant sur tous les modes à leur disposition (y compris le transport à la demande ou le covoiturage), en travaillant sur leur complémentarité, en adaptant les horaires

côté

Entre 2012 et 2013, sous l’impulsion de la communauté urbaine, le réseau de transport public de Dijon s’est métamorphosé. Deux lignes de tramway ont été ouvertes. La moitié du parc de bus est devenue hybride grâce à l’achat de 102 véhicules neufs, et les 550 conducteurs ont tous été formés à l’éco-conduite. Enfin, un nouveau centre d’exploitation a été construit, avec deux priorités : la maîtrise de l’eau et celle de l’énergie. « Nous utilisons de l’eau recyclée pour laver les véhicules et arroser le gazon du tramway, explique Pierre Audouin, directeur technique de Keolis Dijon. Notre bâtiment administratif, fruit d’un projet expérimental

mené avec le soutien de l’Ademe, est soumis à des normes de haute qualité environnementale. L’atelier et le dépôt sont chauffés via un collecteur d’eaux usées couplé à un échangeur thermique. Enfin, l’énergie produite sur le site grâce à la présence de panneaux photovoltaïques est en partie revendue à EDF. » Pour tirer le meilleur parti des outils mis à sa disposition, Keolis a développé une vraie démarche interne, sensibilisant ses équipes, installant des compteurs pour mieux suivre ses consommations… L’entreprise a également fait le choix de renouveler une partie de sa flotte de véhicules de service en berlines et utilitaires « tout électrique ».

À DIJON, UN RÉSEAU « ECO-FRIENDLY »

Pierre Audouin, directeur technique de Keolis Dijon

Keolis Octobre 2015 15

Page 16: Keo (octobre 2015)

côté

EN SUÈDE, PRIORITÉ AUX CARBURANTS ALTERNATIFS

Depuis le début des années 1990, la Suède se mobilise pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Comme le souligne Karl Orton, directeur du business support chez Keolis Suède : « Les transports en commun sont un terrain d’action idéal, d’autant plus que les deux plus grands fabricants mondiaux de bus – Scania et Volvo – sont implantés ici. » Aujourd’hui, près de 80 % des transports publics suédois fonctionnent avec des carburants renouvelables. « Chacun a ses avantages et ses inconvénients, c’est pourquoi, chez Keolis, nous avons développé non pas une, mais plusieurs solutions à base d’éthanol, de biogaz, d’huile de colza et d’huile végétale hydrotraitée. À cela s’ajoute l’électrification des véhicules, de plus en plus au point sur le plan technologique. » Aujourd’hui, aucun des 1 600 bus de la flotte suédoise de Keolis ne fonctionne à l’énergie fossile. « Mais le prix des carburants alternatifs dépend beaucoup des taxes, d’où l’importance pour les opérateurs de transport, les fabricants de bus et les entreprises pétrolières de bénéficier du soutien de l’État », conclut Karl Orton.

Le transport public en pleine transition… énergétiqueKeo’FOCUS

aux besoins, mais aussi en veillant à la robustesse et à la fiabilité des réseaux. En formant leurs per-sonnels, en optimisant les taux de remplissage des véhicules ou en développant des solutions digitales d’aide à la mobilité, ils favorisent le report modal. L’augmentation des trafics en témoigne.

Faire évoluer le « mix énergétique »Même si les normes européennes imposent aux moteurs diesel des plafonds d’émissions de polluants de plus en plus bas, le deuxième levier d’action consiste à faire évoluer le « mix éner-gétique » du transport public en développant le recours à des énergies plus respectueuses de l’environnement. Cela suppose de déployer les véhicules à la technologie électrique éprouvée (métro, tramway, trolleybus) partout où ils peuvent être pertinents. Grâce à cette politique, près des trois quarts des déplacements en transport public à Lyon sont désormais réalisés en mode électrique. À Lille, ce sont les deux tiers, et à Bordeaux plus de la moitié. « En parallèle, il faut poursuivre la mise au point des motorisations alternatives au moteur diesel, qui équipe encore la très grande majorité des bus », indique Jean Thévenon.

« Verdir » les parcs de busLa démarche apparaît d’autant plus urgente que la loi « transition énergétique pour la croissance verte » prévoit un « verdissement » des bus : dès 2020, lors des renouvellements de parcs, les Autorités Organisatrices des transports urbains devront faire l’acquisition de 50 % de véhicules à faibles ou très faibles émissions de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques. En 2025, ce taux sera porté à 100 %. Un décret doit entre-temps préciser ce qu’entend le législateur par « de faibles et très faibles émissions ». D’ores et déjà, la palette de solutions envisageables est large, allant des bus 100 % électriques à ceux roulant au biogaz en passant par les bus hybrides associant moteurs diesel et électrique. « Le défi pour les acteurs éco-nomiques est de passer sans encombre du stade

Réussir la transition énergétique, c’est agir et réagir en pensant système et durée.Système, pour aligner tous les maillons de la chaîne industrielle : les véhicules, bien sûr, mais aussi les stations et les équipements de recharge électrique, de distribution

de gaz, et leur approvisionnement. Durée, pour faire des choix responsables : expérimenter avant de déployer, avoir prévu les coûts de maintenance à dix ans, recycler massivement les

batteries en fin de vie… L’argent public est rare, à nous d’en faire le meilleur usage durable.”

Jacques Damas, directeur exécutif groupe-ferroviaire et industriel, Keolis

44 %des émissions de particules fines à Paris sont imputables aux véhicules particuliers, contre 2 % aux bus.(Source : Mairie de Paris)

32 % c’est la part du transport dans la consommation énergétique totale française. (Source : Ademe)

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de l’expérimentation au stade industriel, remarque Jean Thévenon. C’est un pari qui comporte toujours une part de risque. »

Agir ensembleSelon Jean Thévenon, pour utiliser au mieux ces différents leviers d’action, il est essentiel de mettre autour de la table tous les acteurs concernés : État, collectivités, opérateurs de transport, construc-teurs de véhicules, start-up, ONG, associations… « Chacun joue un rôle essentiel, explique-t-il. Les acteurs associatifs sont dans le plaidoyer et la pédagogie. Les acteurs publics donnent l’impul-sion et les moyens. Les acteurs privés innovent. Mais que ce soit pour fixer des objectifs, élaborer une stratégie ou agir sur le terrain, nous sommes plus forts et allons plus loin quand nous sommes réunis. »

Trouver des solutions de financementLes leviers d’action sont identifiés, les acteurs sont mobilisés et déjà engagés dans une dynamique col-lective. Reste à savoir comment financer la marche

vers la transition énergétique, dans un contexte budgétaire particulièrement contraint. Tous les observateurs font le même constat : cette transition engendre des surcoûts et nécessite des investis-sements lourds. Toutefois, les avis sont partagés sur les solutions de financement à mettre en œuvre. « Chez France Nature Environnement, nous plaidons pour que le transport de passagers ait le même niveau de taxe diesel que le transport routier de marchandises, mais cette mesure est loin de faire l’unanimité, reconnaît Jean Thévenon. Il faut continuer à travailler sur le sujet et rester attentifs : financer la transition énergétique est indispensable, mais pas n’importe comment ni à n’importe quel prix. »  

�MOTS CROISÉS

TOUS UN RÔLE À JOUER !

CLAUDE FAUCHERdélégué général de l’UTP

« Réussir la transition énergétique dans les transports suppose de faire dialoguer et travailler ensemble tous les acteurs concernés. Dans ce cadre, l’UTP joue un rôle d’animation globale. Nous participons à des projets de recherche européens, partageons et diffusons l’information, suscitons les échanges sur le sujet et prenons position auprès des pouvoirs publics pour défendre notre vision. Nous prônons une démarche résolue mais pragmatique, prenant en compte les aspects à la fois technologiques, sociétaux mais aussi économiques. Il est clair, par exemple, que les motorisations électriques engendrent un surcoût que l’économie du secteur peut difficilement supporter seule aujourd’hui. »

PHILIPPE GRAND,directeur des affaires institutionnelles d’Iveco Bus

« Iveco Bus est impliqué à 100 % dans la transition énergétique. Nos moteurs diesel respectent les normes européennes antipollution Euro, de plus en plus exigeantes, qui ont permis de diminuer les émissions de 98 % en vingt ans. Par ailleurs, nous élargissons progressivement la gamme des solutions alternatives au diesel proposées à nos clients. En 2015, la moitié de notre production d’autobus sera ainsi constituée de bus roulant au gaz naturel ou hybrides. D’après nos calculs, l’exploitation de tous ces véhicules pendant un an permettrait d’éviter le rejet dans l’atmosphère de 10 tonnes de particules fines, 100 tonnes d’oxydes d’azote et 10 000 tonnes de CO2. »

Keolis Octobre 2015 17

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18Keo’VISA

Pour diminuer les impacts de son activité sur l’environnement, Keolis développe l’usage de véhicules électriques dans ses réseaux. Bateau, tramway, bus ou vélo, partout le Groupe capte le courant de l’électromobilité.

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1

CHEZ KEOLIS, LE COURANT PASSE

1. Lorient Le catamaran Ar Vag Tredan (bateau électrique en breton) du réseau de Keolis Lorient assure 28 allers-retours quotidiens de sept minutes entre Lorient et Locmiquélic

(contre 30 minutes par la route), sans émettre ni CO2, ni bruit, ni vibration.

2. Bordeaux Cinq navettes électriques circulent désormais dans le centre-ville. D’une capacité de 22 places et

pouvant atteindre 40 km/h, elles suivent un itinéraire identifié par une ligne bleue continue au sol. Montées et descentes s’effectuent à la demande des voyageurs.

Page 19: Keo (octobre 2015)

19Keolis Octobre 2015

3. Rennes. Le métro automatique est équipé d’un dispositif permettant de récupérer l’énergie lors du freinage. Cette technologie génère une économie de 300 000 kWh par an, soit environ 30 000 euros.

6

7

6. Stockholm Keolis gère plus de 400 bus fonctionnant aux énergies alternatives – biogaz, éthanol, biodiesel – à Stockholm. D’ici à 2017, 100 % des bus seront concernés.

7. Nottingham Sur le réseau de tramway britannique, des travaux d’extension viennent d’être achevés : doublement de l’offre existante, avec 17,5 km de voies supplémentaires et 28 nouveaux arrêts.

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4. Lille Un service de location de vélos à assistance électrique est disponible dans l’agglomération. Depuis le lancement, de l’offre, son succès ne se dément pas.

5. Lyon Les trolleybus ne circulent aujourd’hui que dans trois villes de France. À Lyon, il existe huit lignes, ce qui en fait le réseau de trolleybus le plus important du pays.

4

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Rythmes de travail et de vie décalés, vieillissement de la population, crise de l’emploi… Vit-on la fin du traditionnel « métro-boulot-dodo » et des fameux flux pendulaires de « commuters » qui utilisent régulièrement les transports publics aux heures de pointe ? Comment satisfaire les besoins de mobilité de tous sans dépenser plus ? Réponses d’experts.

HORAIRES : VERS LA FIN DU RÈGNE DE L’HEURE DE POINTE ?

2020Keo’LABHoraires : vers la fin du règne de l’heure de pointe ?

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21Keolis Octobre 2015

CÔTÉ KEO

MARTIN ROMAN, directeur offre marketing, branche Territoires de Keolis

« Notre enjeu : adapter l’offre à la demande réelle »L’étude des déplacements sur des réseaux urbains de moins de 120 000 habitants et sur les réseaux interurbains est aussi riche d’ensei-gnements que celle des réseaux des grandes métropoles. D’abord, comme dans ces dernières, on constate tout au long de la semaine des flux constants en volume sur les heures de pointe. Mais derrière cette constance, ce ne sont jamais les mêmes personnes d’un jour à l’autre. Les clients dits « d’heures de pointe » sont aussi des clients le reste du temps. Si nous concentrons l’offre uniquement aux heures de pointe, nous pénalisons de potentiels passagers, car à un moment ou à un autre, tous se déplaceront en dehors de ces périodes. Et si l’offre n’est pas au rendez-vous, nous perdrons ces clients également aux heures de pointe. C’est grâce à la billettique que nous pouvons mieux comprendre le comportement de nos voyageurs. Les scolaires, par exemple, qui sont de grands utilisateurs des réseaux en heures de pointe, ont aussi des horaires décalés, et quand l’offre existe, on constate qu’ils se déplacent aussi aux heures creuses. D’ailleurs, leur première attente est de se voir proposer des horaires plus étalés les jours où ils sont en cours. Lorsque leurs cours finissent à 15 heures, ils veulent pouvoir rentrer chez eux et ne pas attendre l’unique bus de 17 heures. C’est pourquoi, dans certains cas, plutôt que de renforcer la desserte en heure de pointe, il suffit d’étaler la plage horaire pour diluer le trafic. Cela permet de réaliser des économies en ressources, car un même véhicule et un même conducteur peuvent refaire le trajet une heure après. Au final, nous améliorons le confort et l’attractivité du service, tout en faisant des économies !

LAURENT BULTÉ, responsable commercial et marketing, Keolis Quimper

« À Quimper, nous avons remis l’offre à plat »Suite au renouvellement de l’équipe municipale et au vu de la baisse progressive des dotations de l’État aux collectivités, le développement du réseau, souhaité par la communauté d’agglomération, a été réfléchi à partir d’une démarche pragmatique liée à l’usage.Ainsi, nous avons constaté que certaines lignes connaissaient une fréquentation à la fois soutenue et continue dans la journée, et quel que soit le jour. D’autres lignes affichaient une fréquentation modérée en semaine scolaire, plus ciblée en heures de pointe, et perdaient la moitié de leurs voyages en période de vacances. Nous avons donc nuancé et adapté la permanence globale de l’offre en l’appliquant uniquement aux deux lignes structurantes du réseau. Dès la fin de l’été, nous avons lancé une nouvelle offre, plus hiérarchisée, mettant en avant les deux axes majeurs grâce à une fréquence constante de 12 minutes, complétée par une extension d’amplitude jusqu’à 21�h�30. Cette nouvelle construction a été réalisée à périmètre constant.

L’arrivée de la billettique a boule-versé la façon d’appréhender les déplacements. En effet, l’analyse des validations des titres de trans port par les abonnés a per-

mis de constater la complexité des déplacements individuels sur une journée, une semaine, une quinzaine ou un mois. Si la fréquentation reste stable d’un jour sur l’autre en volume en heures de pointe, ce ne sont pas forcément les mêmes voyageurs que l’on retrouve matin et soir ou d’un jour à l’autre ! Sur une journée, seuls 40 % des abonnés circulent aux heures de pointe uniquement, le même pourcentage mixe heures de pointe et autres moments de la journée, et 20 % ne se déplacent qu’en dehors de la pointe. Le lendemain, seuls 60 % de ceux qui ne voyageaient qu’en heures de pointe la veille réitèrent ce comportement. Ce qui signifie qu’en seulement deux jours, seul un quart des abonnés a un comportement pendulaire. Il n’existe donc pas d’un côté les utilisateurs de pointe et de l’autre côté les autres ; la grande majorité des clients utilisent les solutions de mobilité tout au long de la journée, selon les jours.À l’origine de ces nouveaux rythmes de déplace-ment : le passage d’une économie industrielle à une société de services, fonctionnant désormais en flux tendu, avec des horaires « à la carte ». Mais aussi l’explosion d’Internet, qui facilite le télétravail et la mobilité des cadres, et le secteur des services à la personne, en plein boom. Soit autant de manières de travailler qui ne relèvent plus de rythmes réguliers, tant géographiques que temporels. Est aussi à prendre en compte le fait que seul un adulte français sur deux de plus de 25 ans travaille. Les retraités, les chômeurs et les étudiants n’ont pas à suivre des horaires de bureau ; mais pour autant, ils se déplacent aussi ! Un changement de paradigme s’impose, car l’heure de pointe a un coût. Et à l’heure des arbitrages économiques, la tendance consistant à sanctuariser l’heure de pointe au détriment des heures « creuses », des week-ends et des vacances scolaires est à reconsidérer. Car, loin de fidéliser un usager pendulaire finalement fantasmé, on pénalise l’ensemble des voyageurs. Il faut affiner l’observation des déplacements, et considérer l’individu plutôt que le flux, pour adapter l’offre de manière adéquate et renforcer l’attractivité des réseaux.

Page 22: Keo (octobre 2015)

L’EXPERT

LA MOBILITÉ : UN ENJEU CHARNIÈRE POUR UN DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DURABLE

Pourquoi les collectivités s’intéressent-elles à l’étude des temps ?Depuis le début des années 2000, à Lyon comme dans d’autres collectivités, ont été créés des « bureaux des temps ». Leur objectif : mieux articuler les rythmes de vie des individus – entre temps familial, vie sociale, professionnelle, engagement citoyen – avec ceux des territoires. Quand nous avons interrogé les élus des 55 communes constituant la métropole, la question de la mobilité s’est révélée primordiale. Au croisement des enjeux de développement durable, de la compréhension des nouveaux comportements et des attentes des citoyens, mais aussi des bassins d’activités. Les acteurs économiques nous ont interpellés sur la nécessité de revoir les rythmes pendulaires de manière à encourager l’emploi, certaines dessertes mal synchronisées pénalisant le recrutement.

Que révèlent ces analyses ?Dans le cadre de « diagnostics mobilité » par territoire économique, nous avons cartographié précisément les déplacements sur chaque zone d’emploi impliquée, pour mieux connaître les déplacements domicile-travail et professionnels des salariés. Et pour cela, les enquêtes sur la mobilité Keoscopie, réalisées par Keolis, sont d’une aide précieuse. Le constat est net : les temporalités se sont complexifiées et le rythme pendulaire « métro-boulot-dodo » n’a plus lieu d’être. Les 35 heures, les changements

de rythme scolaire, l’ouverture des magasins le dimanche, entre autres grandes évolutions, ont contribué à modifier les comportements. Par exemple : les congés annuels ne se concentrent désormais plus sur le seul mois d’août mais se ressentent, en termes de trafic, de manière plus diffuse et étalée de juin à septembre. On sait par ailleurs que 60 % des salariés n’ont pas les mêmes horaires selon les jours de la semaine, et que 37 % débutent ou terminent leur journée en dehors des heures de pointe…

Quelles sont les solutions proposées par le Grand Lyon ?Nous avons mis en place des plans de déplacements interentreprises (PDIE) sur 14 bassins d’emploi de la métropole. Ce sont des préconisations d’améliorations – meilleure information des passagers sur les modes de transport alternatifs, concertation accrue entre Autorité Organisatrice et exploitant… – mises en œuvre par des animateurs mobilité. À la clé, de belles réalisations : en 2011, Keolis et le Sytral ont adapté l’intégralité des horaires des lignes de bus aux besoins des voyageurs, et pour y parvenir les diagnostics PDIE ont été exploités. Mais nous testons aussi de nouveaux services comme le covoiturage, l’autopartage ou la location de vélos… Notre ambition est d’offrir le bouquet de services de mobilité le plus large pour couvrir les besoins des citoyens et des territoires.

Lucie Verchère, chargée de mission Temps et services innovants, Grand Lyon Métropole

INTERVIEW

22

La mobilité, un enjeu charnière pour un développement économique durableKeo’LAB

Page 23: Keo (octobre 2015)

Keolis Octobre 2015

« COMMENT INTÉGRER

LE VÉLO DANS LA VILLE ? »

www.futuremag.fr/nouveaux-objets/

integrer-le-velo-dans-la-ville

Une émission signée Arte consacrée

à l’influence du vélo sur la ville. Lorsqu’il pédale,

le citadin ne pollue pas et ne fait aucun bruit.

Les villes de Strasbourg, Copenhague et

Tokyo se sont métamorphosées pour accueillir

les voyageurs écolos. Partez à la découverte

de ces innovations…

INSOLITE « LE VÉLO EN 10 ŒUVRES D’ART »

Le vélo sous toutes les coutures,

au service de l’art. De la simple

peinture de Francis Bacon à l’installation géante de Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen en passant par l’assemblage de Pablo Picasso,

le résultat est impressionnant.

Citycle vous propose ainsi de redécouvrir une sélection des dix plus belles œuvres d’art

réalisées à partir de cycles.

www.citycle.com/20945-

le-velo-en-10-oeuvres-d-art

LIVRE. Voyage dans les villes

intelligentes : entre datapolis

et participolis.Francis Pisani nous livre une véritable

enquête et un témoignage passionnant

des premières villes intelligentes à travers

le monde, des territoires émergents

aux grandes métropoles européennes.

Comprendre les enjeux sociétaux et la

transformation digitale des grandes villes

mondiales est un préalable pour mieux

se projeter dans la vie urbaine de demain.

Un livre publié par Keolis et l’Observatoire

Netexplo. Date de sortie : 6 octobre.

SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX. Suivez l’actualité de la COP�21

Twitter : @cop21

Facebook : COP21fr

Instagram : cop21fr

Cité du train : « Histoire des wagons »

du 1er avril au 30 octobre

Présentée en extérieur, dans l’espace « Panorama

ferroviaire », l’exposition retrace l’histoire et l’évolution

du transport ferroviaire de marchandises. De 1827

à nos jours, le chemin de fer a permis l’acheminement

de tous types de marchandises, des plus classiques

aux plus insolites, à bord de ces wagons.

Cité du train, Mulhouse

AGENDA

TRANSPORT PUBLIC

25es Rencontres nationales du

transport public : le rendez-vous

professionnel stratégique de la

mobilité se déroulera à Lyon du

30 septembre au 2 octobre 2015.

L’enjeu de ce congrès : optimiser les

ressources du transport public pour

améliorer l’équilibre économique et

maintenir la qualité du service public.

Retrouvez Keolis au stand 53 du hall 3.

www.rencontres-transport-public.fr/

ITS WORLD CONGRESS

Pour cette 22e édition, le salon

compte 300 exposants et attend

8 000 visiteurs en provenance

de plus de 60 pays. Il se déroulera

à Bordeaux du 5 au 9 octobre.

Le thème : plus d’espace pour une

mobilité plus durable. Le congrès

mondial ITS de Bordeaux 2015 se

consacrera plus spécifiquement

aux innovations permettant

d’améliorer la mobilité durable.

Retrouvez Keolis au stand E96 de la

zone C-D-E. itsworldcongress.com/

COP�21 La 21e Conférence des Nations unies

sur les changements climatiques,

ou COP�21, se tiendra du 30 novembre

au 11 décembre 2015 à Paris.

L’enjeu est crucial : aboutir à un

nouvel accord international sur

le climat applicable à tous les pays,

dans l’objectif de maintenir le

réchauffement mondial en deçà

de 2 °C. www.cop21.gouv.fr/fr/

VU, LU & ENTENDU

SUR LE WEB

23 Keo’KIOSQUE

EXPOSITION V

oyag

ed

ans

les

ville

sin

tellig

et

Voyage dans les villes intelligentes :

entre datapolis et participolis

FRANCIS PISANI

A journey through Smart Cities:

Between Datapolis and Participolis

Page 24: Keo (octobre 2015)

24Keo’CLAPLA FILLE DU TRAIN, DE PAULA HAWKINS, ÉDITIONS SONATINE

UN THRILLER HALETANT

Rachel prend le train, chaque jour, pour se rendre à Londres. Sur le trajet, elle observe une jolie maison et finit par donner des noms à ses occupants : Jason et Jess. À travers la vitre, elle imagine un couple heureux, parfait… Mais un jour, elle découvre avec stupeur la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu… Paru en janvier 2015, ce thriller britannique publié dans plus de 47 pays est en tête des meilleures ventes. Les droits d’adaptation cinématographique ont été achetés par Steven Spielberg.