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Gustav18Welcome to

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To celebrate the 20th anniversary of the NESCAFÉ Champs snowboard competition in Leysin, a design contest was launched to create the official NESCAFÉ Champs 2011 board. After 5 weeks almost 100 creative designs have been submitted and NESCAFÉ Design it! is proud to present the ultimate winner

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EDITO

Text: Anne-Laure M.Layout: daïanRISTOFREE FOR EVER

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NICOLAS CONSTANTIN

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To celebrate the 20th anniversary of the NESCAFÉ Champs snowboard competition in Leysin, a design contest was launched to create the official NESCAFÉ Champs 2011 board. After 5 weeks almost 100 creative designs have been submitted and NESCAFÉ Design it! is proud to present the ultimate winner

Témoignage de dernière minute avant impression à Marc Ristori, MX rider connu et reconnu qui a perdu l’usage de ses jambes il y a 3 ans, et qui a mis une claque, non un coup de pelle au confort de la complaisance dans lequel nous nous vautrons tous avec une mauvaise fois à peine dissimulée.

J’aurais pu vous en parler, mettre des tournures et des moulures pour agrémenter d’une pointe d’héroïsme la soupe au dramaturge, mais ça aurait sonné faux. Et, surtout, ce n’est pas le but. J’ai donc demandé à deux garçons qui le connaissent tellement bien qu’ils ne pourront que trou-ver les mots justes pour en parler et, qui plus est, tiennent à lui faire cet hommage: Arnaud Tonus (qui vient de remporter la 3ème place de la finale du Supercross de Genève à la face de tout le gratin de la discipline, à tout juste 19 ans et pour sa deuxième participation à un supercross interna-tional) et Math Rebeaud (champion du monde 2008 FMX), qui fait un peut partie du mobilier gustavien. L’un comme l’autre sont soutenus et coatchés par Marc, et tous les trois ont tourné un petit film qui nous a provoqué l’érection du poil pour les 25 ans du Supercross Internationale de Genève, mais surtout pour leur public auquel ils doivent tant.

Math _Je connais Marc depuis que j’ai commencé le cross. J’avais 8 ans. On a grandi et progressé ensemble. Quand j’ai pris la tangente FMX, pas du tout reconnue par le milieu du cross à ses débuts, il a continué à me soutenir. Aujourd’hui qu’il ne roule plus, il nous soutient et conseille encore d’avantage, Arnaud et moi. Mais pas que: il nous donne aussi et surtout de la force et de la conviction dans ce qu’on fait. Marc, c’est notre source d’énergie, de motivation, de courage. C’est lui qui nous aide à surmonter les mauvais côtés du sport juste par sa façon de gérer sa nouvelle vie. Ce petit film qu’il a tenu à faire, c’est un peu comme une apologie de notre sport. On me demande souvent pourquoi je fais ce sport à risques et j’ai toujours du mal à répondre à cette question. C’est en nous. Mais comment l’expliquer? Marc, au travers de ce petit film, le fait magnifiquement bien. On y découvre que cette passion qui est la nôtre fait tellement partie de notre vie que même un handicap comme celui de Marc ne peut l’altérer. Au contraire, ça la renforce. Les activités qui font partie de notre quotidien

et qui peuvent sembler banales comme travailler sur sa moto pour régler des détails mécaniques, préparer le bus, le matos, enfiler ses fringues de cross, l’odeur du cambouis, les potes, l’entraînement, l’adrénaline, les sensations… Ces activités deviennent un tel manque quand tout s’arrête que tu vas tout faire pour les revivre. Marc a travaillé sur sa moto avec son père pour la rendre compatible à son handicap, il a préparé son matos, pris son bus et est venu se tirer la bourre sur le terrain avec Arnaud et moi. Au travers de ce petit film, il a aussi tenu à montrer ce que lui a apporté ce sport. La gnac, la gagne, la force et la volonté de se relever. Sa passion est toujours là. Intacte. Plus forte même. C’est un champion. Arnaud quelque chose à rajouter? _Je veux souligner l’exploit qu’a fait Marc en remontant sur une moto. Il faut savoir que comme il est paralysé jusqu’à hauteur des poumons, il n’a aucune sensation ni de la moto ni du sol. Il roule à l’instinct. Le genre de truc impensable. Il nous a expliqué que c’est comme quand, tout gosse, il a enlevé les petites roues de sou-tien de sa bicyclette pour la première fois. Au-delà de la performance de remonter sur une moto, il a voulu montrer que la force mentale est au dessus de tout. Des défis, il en a tous les jours et des bien plus consé-quents que les nôtres, mais jamais je ne l’ai entendu se plaindre. Il est d’un positivisme à toute épreuve et il a toujours les mots justes. Je ne sais pas comment il fait, mais comme le dit Mat, il nous donne une force de malade, un truc qui nous pousse à nous surpasser. Dans notre sport comme dans la vie.

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ABOOui, je m’abonne avec un plaisir non dissimulé à ce sympathique magazine pour 1 an (4 parutions / CHF. 30.-/ Euros 25.-)

Oui, je m’abonne avec un plaisir non dissimulé à ce sympathique magazine pour 2 ans (8 parutions / CHF. 55.-/ Euros 48.-)

J’adore vous lire, mais je participe uniquement au concours parce que la veste elle est trop belle!

Pourquoi est-ce toi qui doit gagner cette magnifique doudoune POWDERHORN?

Vas-y, explique:

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Envoie cette page à: GUSTAVmag abonnementAncienne épicerie - 1149 Berolle / CH

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Rauchen fügt Ihnen und den Menschen in Ihrer Umgebung erheblichen Schaden zu.Fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage. Il fumo danneggia gravemente te e chi ti sta intorno.

Quelque chose comme ca mais en mieux:Nos nouveaux

paquets pour l'hiver! Edition limitée sur la soft jusqu'à la fin

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Text: CrewDesign: Livia van Haren

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lIPHONE 4 GREEN UNPOWERED AMPLIFIERC’est parce que 1, c’est vert. 2, ça amplifie les bons sons et 3, parce que son design s’inspire des gramophones vintage qu’on a en toute simplicité craqué sur cet accessoire musical qui semble tout droit sorti de Shrek. Conçu en silicone et utilisable à l’horizontale comme à la verticale, il est en outre proposé dans trois coloris différents. ICLOOLY PHONESTANDLa société d’accessoires BrainWizz sort l’iClooly Pho-neStand, un support pour les téléphones dotés d’une prise casque au format 3.5 mm comme l’iPhone (tous types), le Samsung Galaxy S i9000 et le Nokia N8. Certes, l’iClooly PhoneStand apporte un accent rétro à votre mobile mais il est surtout pratique : pratique pour les appels vocaux ou VOIP, réduction des exposi-tions aux radiations émises par le portable, recharge de la batterie du téléphone quand le câble dock est branché à une prise USB. Conçu avec un revêtement en aluminium et en plastique blanc brillant, sans oublier à l’anti-dérapant sous le téléphone, l’iClooly PhoneStand a aussi un emplacement réservé pour un stylo.

BANG & OLUFSEN BEOSOUND 8Bang & Olufsen dévoile la station d’accueil BeoSound 8, solution « tout en un » la plus élégante pour profiter de son iPod, iPhone et iPad. Avec ses enceintes au design conique et le minimalisme de l’ensemble, le constructeur danois propose un produit qui ne laisse pas indifférent, mais sait également se fondre dans n’importe quel intérieur digne de ce nom. Pratique, un interrupteur vous permet de choisir la diffusion du son, selon l’emplacement de la station. La station BeoSound 8 est également compatible Airport Express, le format d’Apple vous permettant d’écouter ainsi la

musique stockée sur votre ordinateur Mac, sans fil. Son connecteur reconnaît toutes les générations d’iPod et d’iPhone et accueille également l’iPad (chose assez rare), mais également tous les lecteurs mp3 grâce à son entrée USB.

GHETTO BLASTER VERSION MP3Lasonic fait revivre son ghetto blaster avec les fonc-tions techniques d’aujourd’hui. Le Lasonic TRC-931 fut l’un des postes les plus por-tées à l’épaule par les Djs et ambianceurs de rues. La marque a mis à jour son lecteur de cassette et l’a remplacé par un lecteur iPod et iPhone. L’I-931X lit également les fichiers venant de clés USB, cartes mémoire ou sources auxiliaires. Il est doté de deux enceintes 15W, d’une prise jack 6.4mm, d’une entrée micro 6.4mm, une sortie vidéo externe, s’alimente sur secteur ou piles et est livré avec une télécommande. Il peut également lire la radio et mémoriser 20 stations. Le Lasonic pèse 7kg et est disponible aussi en noir et en blanc vinyl.www.veentage.com.

JAWBOX DE JAMBONE:LE HAUT PARLEUR POUR SMARTPHONEJawbox est un haut parleur ultra design mais aussi très performant! Ses 85 decibels pourront diffuser la mu-sique de votre smartphone via Bluetooth ou mini-jack! Jambox est disponible en noir, gris, bleu, rouge.

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Adidas Originals Decade HiPour le 60ème anniversaire de ce modèle, ADIDAS sort un co-lorway Inspiré par les vieilles couleurs des Graisseurs Edmonton et également par les NY KNICKS.

Nike Sportswear Dunk Low Vintage PackNike a déjà ressorti pas mal de modèles avec son traitement vintage notamment des running et des basketball (terminator, dunk hi, blazer). Cette fois-ci ce sont des modèles Nike dunk moins vieux qui font leur réapparition puisque ces coloris CO.JP (exclusivité pour le Japon) sont sortis au début des années 2000. Nike Dunk Curry, Nike Dunk Ultraman, Nike Dunk Michigan… sont prévues pour le début d’année 2011.

DC for Hotel on Rivington Holiday 2010Voici le résultat de la nouvelle collaboration entre la marque DC et Hotel On Rivington!

DC Shoes et Hotel On Rivington ont collaboré à de nombreuses reprises sur des éditions spéciales au cours des deux dernières années. Pour les vacances de la saison 2010, les deux marques ont joint leurs efforts sur une édition limitée DC LIFE Cadet Chukka.

SUPRA “SLIME” QUICK-STRIKEDernière création de chez Supra, on ne pouvait que craquer sur l’excellente «Slime» Quick-Strike, une très pétillante édition limi-tée de sa high-top noire sublimée par des lacets et une semelle vulcanisée low-profile vert fluorescent.

Undefeated x Converse Poorman Weapon Capsule LineCONVERSE et UNDEFEATED sont de retour cet automne avec leur édition Poorman Weapon aux coloris gris incluant le fameux «All Star Weapon Hi» et le blouson

MA-1. Toujours attentifs aux détails, utilisant les codes et maté-riaux de l’armée, quelques menus détails ont été ajoutés pour le renouveau de la All Star Hi.

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1. THE CHEWING MACHINE Avis à toutes les tuneuses de baskets, The Chewing Machine vous offre un nouveau jouet pour personnaliser vos chaussures. Outre les lacets colorés, stickers et autres ornements au marqueur, voici venues d’étincelantes languettes en vinyl bling bling, flashy ou façon moumoutes en fausse fourrure. 2. SWANK | BIJOUX POUR GEEKETTES Avec ses Aaaargh, ses Bling et ses Rave, la créatrice anglaise Becky Wignell nous fait sourire en bijoux. Riches d’onomatopées de comics, d’insectes mignons, d’armes même pas méchantes, de mini fusées ou de lé-gos retravaillés en pendentifs de geekettes, sa marque de colliers rigolos Swank nous a fortement plu. 7. DUNNY SERIES | ART TOYS HEINZ BY KIDROBOT Avec la nouvelle collection Dunny series si-gnée Kidrobot, c’est la fête à la cuisine. Si vous aimez assaisonner votre plat avec du ketchup, de la moutarde, de la mayonnaise ou encore du sweet relish, vous allez pouvoir stocker vos épices dans l’un de ces superbes art toys inspirés par Heinz. Grâce au toy designer Sket one, la célèbre marque de sauces américaine (ketchup- moutarde- mayo et sweet relish version) fait une entrée remar-quée dans l’univers des arts de la table. 10. LIVING PROOF X CURTIS KULIG | LOVE ME DECK La série limitée Love Me signée Curtis Kulig où l’on peut voir entre autres les portraits de Harry Jumonji, Chad Muska, Craig Wetherby, Pat Conlon, Alex Corporan, Mike D, et Ricky Powell. 11. AMY WINEHOUSE X FRED PERRY Enfin dévoilée le mois dernier, la tant attendue collection capsule de la chanteuse soul britannique Amy Winehouse pour Fred Perry, livre une touche de fé-minité rétro à l’esprit sport-chic traditionnel de la marque anglaise. Inspirée de son propre look fifties pour créer jupes crayons, ceintures XL, robes dos-nu en vichy et polos ajustés, cette ligne inédite comprend 17 modèles à dominante rose, gris et noir.

13. DR. ROMANELLI “DETROIT” COLLECTION FOR REVIVE Dr. Romanelli a travaillé en col-laboration avec Revie pour cette collection nommée Detroit. Inspiration directe de l’industrie automobile et des teams de sport de la ville. 18. BILLABONG X ARVA L’expertise technique et la sécurité Arva combinée à l’authenticité et à l’originalité artistique de Billabong. Le sac à dos Freeride Billabong x Arva est équipé d’une pelle et d’une sonde assorties fabriquées à partir des matériaux les plus légers et les plus résistants du marché. Ce sac à dos nouvelle génération intè-gre une protection dorsale (norme CE-1621-2) et une ceinture XXL pour un confort maximum et une tenue parfaite. Dessiné par ARVA, le Protector 20 tient parfaitement en place et assure une protection du dos incomparable. Conçu spécialement pour le Freeride il est équipé de nombreux compartiments pour ranger pelle et sonde et de straps pourfixer snowboard ou skis. En édition limitée. 21. TOUFFE DESIGN Exprime ta créativité et montre ton savoir faire en matière d’art. Si, si, c’est de l’art ! Déjà vu L’origine du monde de Gustave Courbet ? C’est poignant de réalisme. Plutôt touffu, mais très réaliste. Tu seras l’artiste. A toi de représenter ta vision de l’origine du monde, dite foufoune: touffu comme un buisson, long ruisselant, grosse boucle ou léger ondule-ment, frisottant style afro, bio fouilli ou coupe chimio. Inspiré d’un jeu américain des années 50 pour enfant, cette tablette utilise un stylo magnétique pour déplacer et positionner les petites billes de métal. 23. LA LANGUE DES ROLLING STONES ll y a ceux qui ont un téléphone fixe, simple, au design décevant, la plupart du temps noir, discret, tout juste fonctionnel. En bref, banal ! Et il y a nous. 26. SWATCH BIJOUX Nos préférences de cette collection hiver 2010.

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5. NIXON | THE CHRONICLE STAINLESS STEEL MATTE BLACK Acier et noir mat pour la the chronicle de Nixon. Ma-gni-fique. Le design épuré et le mouvement suisse en sont les plus fort arguments. 6. ALEXANDER MCQUEEN SKULL CUFFLINKS Si si, Alexandre McQuenn faisait aussi de l’accessoire, dont ces boutons de manchettes tête de mort noirs, or ou argent. Ils font partie de la collection hiver 2010. 9. BIJOUX CANDY CHEZ ROMEING PANDA Comme Katy Perry, on peut se la jouer tendance Candy avec les bagues à trois doigts et colliers « Yummy Gummy ». Les oursons en gélatine d’Haribo ont trouvé chez cette petite marque amé-ricaine Romeing Panda une nouvelle raison de vivre, sans doute plus pérenne qu’en sachets. 13. DR. ROMANELLI “DETROIT” COLLECTION FOR REVIVE Dr. Romanelli a travaillé en col-laboration avec Revie pour cette collection nommée Detroit. Inspiration directe de l’industrie automobile et des teams de sport de la ville. 14. FEAL MOR BEANIES La marque n’est pas encore des plus connue mais mérite, quand on voit le genre de modèle qu’elle crée. Cette es-pèce de casquette classique incluant une visière et un tricot pour protéger les oreilles et tout simplement belle. 17. SAC BILLABONG X FRANCK TIONI Après une collaboration en 2009 avec le célèbre Chapelier Français DBM pour une ligne de chapeaux et casquette, Billabong présente

une nouvelle collaboration tout aussi prestigieuse. Unicité et rareté sont les caractéristi-ques clés de son travail. Franck Tioni ne produit jamais plus de quelques pièces par modèle. Billabong a travaillé étroitement avec Franck Tioni afin de développer un sac Week End en Cuir entièrement réalisé à la main. 20. LECTEUR MP3 ANNéES 80 Ce lecteur offre du 2 en 1, un design rétro et une performance de ce siècle. On connecte ce Mp3 à son ordi-nateur grâce au câble USB contenu dans le paquet. Le walkman et mort, vive le walkman ! 25. QUIKSILVER NEON ADIKT DOWN Tout droit venue de la collection Quiksilver Japon, ce gilet à capuche, qui existe aussi en veste, est en polyester technique ultra-léger rempli d’un duvet de qualité supérieure. Cette texture et simplement géniale au touché, très fine et pourtant très chaude de par le duvet. Tu touches, t’achète. Obligé. 26. SWATCH BIJOUX Nos préférences de cette collection hiver 2010. 27. RIP CURL CHEMISE TECHNIQUE Elle n’en a pas l’air mais elle est super technique, cette chemisounette de chez Rip Curl. La neige ne fait pas de boulette sur le tissu, elle est waterproof, windstopper, et très chaude. Se met comme une veste pour rider. On la trouve dans tous les Rip Curl Store et bien entendu dans celui qui vient d’ouvrir à Zermatt.

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3. NEW ERA | QUAND LES CASQUETTES SE FONT CANVAS 90 ans ça se fête: New Era a demandé pour l’occasion à 90 étudiants en design de s’exprimer sur la 59FIFTY fitted cap. 4. CHAUSSURES KOBI LEVI Le designer Kobi Levi se spécialise dans la conception de chaus-sures inhabituelles naviguant entre la mode et l’art. Levi a obtenu un diplôme de l’aca-démie bezalel d’art et de design à Jérusalem et a travaillé comme designer indépendant depuis. Il crée ses chaussures à la main et les appelle « chaussures artistiques ». 8. SAVONS NATURALYNN SOAPS Aux gourmands parfums de cupcakes, oreo et mini donuts, on a cra-qué sur les savons improbables de la petite boutique de Porto Rico Naturalynn sur Etsy. 12. PRADA PRE FALL 2010 PINK JUMPER Qui n’a pas rêvé de ce Prada Chunky wool jumper d’un vibrant pink ? 15. SOREL C’est urbain, fonctionnel et efficace dans la grosse neige. 16. MOON BOOT VINYL C’est toujours là, toujours juste confortable et bô. Son argument de incontournable: tu ne dois plus te dire «je ne bois pas je dois remettre mes chaussures à l’en-

droit pour rentrer». Même ivre cuit tu épargnes ta dignité. Si ce n’est pas de l’argument ça. 19. DC SHOES CHALET DC fait aussi de la belle botte pour dame. Celle-ci et haute, résistante, étanche et super confortable. DC a muni la Chalet SE d’une semelle antidérapante spéciale-ment conçue pour marcher sur la glace sans devoir s’affubler d’une démarche peu séduisante. Un atout majeur par rapport aux copines qui geignent, incapables de chalouper de la hanche. 22. DISTRIBUTEUR DE GEL DOUCHE Je tâtes, tu tâtes, nous tâtons du téton tous les matins sous la douche. Ce distributeur de gel douche propose deux réservoirs, un dans chaque sein. Un pour le gel douche, un pour le shampoing. 24. PERRUQUE à ZIZI Une taille unique pour tous les styles de zizi. Ce point mis à part, on fait un peu dans la toutouffe dans ce caddie, mais c’est Noël. Pour les fêtes, pourquoi votre pénis n’aurait-il pas un traitement de faveur ? Un habit de lumière à porter pour de telles grandes occasions.

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LETTO ZIPL’argument de vente: plus de corvée du lit au carré du matin. Merci le zip. Il y en a d’autres et non moins convaincants: c’est sacrément beau et on peut y plan-quer tous les jouets.www.florida.it

CHAISE DE BUREAU N@tLa chaise de bureau N@t avec son design enveloppant dont l’assise se prolonge pour former une tablette permet d’y poser son netbook, mais il est aussi per-mit de l’utiliser à d’autres fins.www.rossin.it

LAMPE DE COMPAGNIEAvec la lampe MiCha, Kuntzel+Deygas éditent et com-mercialisent pour la première fois par eux-mêmes l’une de leurs créations et débutent une histoire qui prolonge leur démarche de création narrative. S’éloi-gnant du graphisme pur, ils abordent le domaine du design à travers cet objet-créature, mi lampe, mi chat qui peut être vue comme une lampe de compa-gnie et renouvelle le luminaire en créant un person-nage à la présence familière et insolite. www.houseofmicha.com

CICLOTTELe vélo d’appartement Ciclotte est tout simplement magnifique. Sa forme de cercle, symbole d’équilibre et d’harmonie, révolutionne ce matériel de sport. Hommage au monocycle du 19ème siècle, ce vélo d’appartement tout en carbone, acier et fibre de ver-re n’est pas qu’un bel objet design, il est également technologiquement innovant. La transmission du Ci-clotte s’appuie sur un système épicycloide sans chaîne totalement innovant dans le domaine du fitness. Plus qu’un vélo d’appartement, une oeuvre d’art.www.ciclotte.com

JEAN MICHEL FRANK _ LA BASEQue connaît-on de Jean-Michel Frank ? Redécouvert dans les années soixante-dix, très coté depuis une quinzaine d’années, le travail de ce décorateur avant-gardiste des années trente ne court cependant pas les rues. Mieux, l’exposition que lui consacre la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent est la première jamais organisée en France. Elle rend parfaitement compte du style et de l’esprit de ce personnage ro-manesque à la destinée tragique – cousin de l’Anne Frank du célèbre journal, il se suicida (après son père) en 1941. Avant la crise de 1929, Jean-Michel Frank inventa le « luxe pauvre »: des meubles aux formes élémentaires – fauteuils cubes, bureaux rectangulaires – mais tendus de galuchat, plaqués en ivoire ou gainés de cuir Hermès. On y verra aussi les collaborations de Frank avec les artistes : Salvador Dali – le fameux ca-napé « Lèvres », icône du design –, Christian Bérard, Alberto Giacometti, mais aussi sa période plus com-merciale, quand il réinterprète le mobilier classique en le dépouillant de toutes fioritures. «Jean-Michel Frank un décorateur dans le Paris des années trente». Jusqu’au 3 janvier 2010, tous les jours sauf le lundi. Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent 5, Avenue Marceau, 75116, Pariswww.fondation-pb-ysl.net

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Text: CrewDesign: Livia van Haren

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«Qui décide des messages et images qui peuvent être affichés dans en public? Quand il s’agit de publicité, les visuels sont supposés être régis par des «normes communautaires», ce qui signifie que quelqu’un ou quelqu’uns se prononcent sur la solvabilité d’une image ou un message basé sur une compréhension commune de l’opinion collective.» constate Ludo, artiste de rue francais. Rien-com-pris.C’est plus facile de le comprendre en image, ce garçon, qui veut faire passer le message, ou plus justement dénoncer au peuple que n’importe quoi peut etre vendu à n’importe quelle fin, tant qu’il joui d’un logo le vali-dant. Il le fait joliment et efficacement, en placardant sa cause sur les arrêts de bus parisiens.

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Text : Anne_Laure M.Layout : daïan

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SUE WEBSTER & TIM NOBLE SONT DEUX ARTISTES ANGLAIS QUI ONT TROUVé LE MEILLEUR MOYEN DE RECYCLER NOS DéCHETS: EN FAIRE DES OEUVRES D’ART SANS QUE PERSONNE NE S’APERÇOIVE DE QUOI QUE CE SOIT. L’ART, C’EST DU COCHON.

Sue Webster & Tim Noble sont partis d’une idée toute simple: utiliser des déchets produits par l’homme pour bâtir des sculptures à messages. Mais, comme pour les images au fond des verres à Saké japonais qui n’apparais-sent que lorsque l’on verse l’alcool dedans, les oeuvres des deux artistes ne se dévoilent pas au premier coup d’oeil. Ce n’est que leur ombre, projetée sur un mur blanc et selon un certain angle, qui révèle tout.

Dès lors apparaissent des scènes de la vie quotidienne, des hommes et des femmes, des tableaux drôles ou cinglants. Les merveilles des travaux de Sue Webster & Tim Noble se révèlent des choses dégoutantes qui les com-posent. L’ensemble nous fait alors comprendre que la vie est un long fleuve d’ordures.

Le beau naît du laid, ou le contraire. Tout est dans tout, comme dirait Godard, et l’Un est dans l’Autre.

La vie est un long fleuve d’ordures

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EUROPE’S LONGEST RUNNINGSNOWBOARD COMPETITION

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Text: CrewDesign: Livia van Haren

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VOICI LA RUBRIQUE DéMANGEUSE DE LA FIBRE GENTLEMEN-ARTISTE-BAROUDEUR QUI EST EN VOUS. AUX QUATRE COINS DU GLOBE, DES ARCHITECTES ET DESIGNERS DU BON GOÛT (QUOIQUE…) REDOUBLENT D’INSPIRATION ET DE CRéATIVITé POUR DONNER UNE NOUVELLE DIMENSION AU CONCEPT D’HéBER-GEMENT HÔTELIER ORDINAIRE. OU QUAND L’ART RIME AVEC PLUMARD… INTRUSION DANS LES ENTRAILLES D’UNE CONCEPTION ARTISTIQUE BIEN ATYPIQUE QUE NOUS PRéSENTE LE PROPELLER ISLAND CITY LODGE.

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Ils nous blufferont toujours ces Allemands. On les imagines décorant leur jardinet tout carrés au gazon parfaitement tondu à coup de nains de jardin et autres kitcheries typiquement germaniques et ils nous sortent un hôtel tellement fou que tous nos stéréotypes se cassent la gueule vite fait.

Le Propeller Island City Lodge: jamais vu autant de bargerie au mètre carré. Tout a été imaginé et conçu par l’artiste allemand Lars Stoschen qui n’a pas dû être engraissé qu’aux Kelox. Tout est sur mesure, tout est exclusivissime, tout est méchamment barré. A tel point qu’avant de récupérer les clefs d’une des trente chambres que compte cet hôtel, des instruction quand à l’accès et l’utilisation du lit et autres artifices déco-rant ces suites est obligatoire. Le peuple et sa vision de la réalité ne sortent pas toujours indemnes de cette expérience.

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Concept & pics: daïan

éPATER SES AMIS AVEC TROIS FRANCS SIX SOUS DE BUDGET, C’EST TRÈS FAISABLE. IL FAUT ÊTRE UN TANT SOIT PEU «MANOUEL», NOUS LE SOMMES… DOTéS DE DéMERDISE, NOUS LE SOMMES ENCORE… AVOIR UN SENS DE LA CRéATIVITé QUI NE SOIT PAS DONNé à TOUT LE MONDE, NOUS L’AVONS TOUJOURS. PARTAGER SES SAVOIRS, MÊME LES SECRETS, FAISANT PARTIE DES NOBLES CAUSES… SOYONS NOBLES!

Ça n’a jamais eu bonne façon de se retrouver les quatre fers en l’air à cause du verglas. La mini-raquette de ville discrète et pratique vous l’évitera.Un petit style high-tec avec son aspect métal, ajustable pour la montée ou la descente, elle sera l’alliée incontournable de vos petits pas in the city.

Tu auras besoin: Coût de l’opération:- 2 râpes à fromage. Pointure 39-45 env. CHF. 15.- env.- 4 colliers colson, couleur assortie aux chaussures

Marche à suivre (et c’est le cas de le dire):Fixez les colson sur chaque râpe, de manière à pouvoir retenir l’avant et l’arrière du pied fermement.Entraînez-vous loin des regards jusqu’à avoir une certaine aisance dans la démarche. L’urban-raquette se porte sans faux-pas!

URBAN RAQUETTEPetite fiche «je bricole et je vous emmerde» no 18

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Jean Yves LemoigneText: Crew

Design: Livia van Haren

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L’ART DE LA DÉRISION À DES FINS PUBLICITAIRES A UNE FORCE DE FRAPPE QUI MÉRITE D’ETRE …

La rubrique ARTvertising de cette édition, on a voulu la dédier à Jean Yves Lemoigne, photographe francais qui maitrise dans la mise en image de scènes décalées, voir complètement absurdes. Il a à son actif de nom-breuses campagnes de photo pour des grands noms de l’industrie Audi, EDF, BNP…

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Text : Anne_Laure M.Layout : daïan

Non, on va en faire un vrai parcours de survie ludique. Avec les stratégies, l’adrénaline et tout et tout.

ON COMMENCE PAR QUOI… Les biscuits de Noël: on a tous une connaissance qui organise «l’après-midi biscuits de Noël.» Son pro-fil: super organisée, vivant dans une maison super proprette et qui a des copines super proprettes assorties à sa maison super proprette. Toi t’es la tache. Celle qui sert à donner bonne conscience parce qu’«au moins, on aura tout essayé pour en faire un semblant de ménagère.» Trouver des ex-cuses plausibles pour ne pas y aller, ça fatigue les neurones, et il faut recommencer chaque année. En général, cette race de proprettes au taquet des biscuits de Noël est entourée de sa progéniture bruyante et… bruyante. On rajoute le fait que ça sent la neige, que c’est bientôt Noël et qu’elle (la progéniture oh! on suit) se sent le devoir de brailler sa chansonnette de Papa Noël en boucle.

Calvaire? Non, aubaine: tu te roules par terre et tu hurles. Ça marche à tous les coups. Ça ne faire rire que toi mais qu’est ce que ça fait du bien.

Les cadeaux: bein ça fait déjà la proprette au taquet des biscuits de Noël à tracer de la liste.

Les achats de Noël, c’est pire que la course aux produits à 50% le samedi fin d’après-midi à la coopet. Tous les coups sont permis. Et y en a tou-jours un ou une sentant du dessous-de-bras qui te suit dans tous les rayons. S’en suit la rude épreuve de la queue. Tout le monde se guette: le premier qui double a perdu. Derrière toi, le pue du dessous de bras te met des coups de caddie insistants dans les mollets… Pffffffff… La solution? Offrir des beaux dessins fait maison. Ou alors des petites cards à trois francs six sous sur lesquels tu colles des cornettes. Magnifique. On ne peut décemment mal réagir face à un cadeau qu’on s’est donné la peine de faire soi-même.

Ouééééééé c’est NoëlLES FÊTES APPROCHENT à GRANDS PAS… LES DéCOS DE NOëL… LES VACANCES DE NOëL… LES CADEAUX DE NOëL… LES GOSSES SONT RAVIS, LES MOINS GOSSES PAS DU TOUT. LA FAUTE à LA MéCHANTE CASTRATION DE NOS BOURSES. ET LE RESTE. CONSéQUENT, LE RESTE. OUI MAIS NON. CONSéQUENT, ON L’ACCORDE, MAIS NON, ON NE VA PAS GEINDRE. D’UNE PART ÇA PROVOQUE DES RIDES DISGRACIEUSES, ET D’AUTRE PART ON NE VA PAS SE LA JOUER ALTER-NOELISTE: TROP CASSE COUILLE ET SURTOUT, SURTOUT, PAS ASSEZ éPICURIEN.

L’Armée du Salut et sa tirelire: t’as l’impression qu’ils sont partout. Et chaque fois que tu passes devant, ils secouent leur boîte de conserve jamais assez pleine de petits sous, au cas où d’une part tu ne les aurais pas remarqués, ce qui est difficile vu qu’ils prennent tout le trottoir, et qu’en plus tu ne les aurais pas entendus, alors qu’ils ne chantent pas bien mieux Petit Papa Noël que la «progéni-ture». Ça aussi c’est une aubaine: tu te mets dans le groupe et tu chantes très fort et très faut la version paillarde de Papa Noël:

Petite pipe au mielQuand tu montes au septième cielAvec tes joujoux mal léchésN’oublie pas mon petit brasier...

Ils se cassent? Tu les suis et beugles de plus belle. C’est politiquement incorrect mais efficace. Et ça détend les maxillaires!

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Quoi encore… Ah, le pire: la joute du bec, sport de prédilection des fêtes de Noël. «Adieuuuuuuuu smack comment smack ça vaaaaaaa smack-beuuuuurk?» Terrible. Entre celui qui fouette, le mou-baveux, le faux cul, l’insistant et celui qui pique, c’est insupportable. Et plus tu la joues stratégique pour passer entre les becs, plus ça foire. Pire, on rempile six jours plus tard: 10 – 9 - 8 – 7 -… crotte tous les WC sont occupés… 6 – 5 -… qu’est ce qu’elle a la belle doche à se planter devant moi comme ça avec ses vilains poils tout drus au menton qui me font de l’oeil… 4 – 3 -… pffff me sens pas bien là… 2 – 1… L’année dernière, dans notre incontournable ru-brique «bricolage», on avait résolu le problème de manière drastique: un très vilain herpès qui repousse le plus tenace des donneurs de becs. Un peu de ketchup sur le coin de la bouche ré-haussé d’un soupçon de dentifrice pour un effet purulent et voilàààà.

Alors oui, malgré des corvées qui, bien réfléchi, n’en sont pas… Rien que pour ce moment où tout va bien et où tout le monde est heureux, bein

nous, chez Gustav, on aime Noël. On a tous de très bons souvenirs de l’époque où l’on croyait encore au Père Noël et même d’après. Et ce n’est pas ces casse couilles d’alter-noelistes qui trou-vent à redire à tout, parce que le Père Noël est rouge à cause de Coca, parce que ci, parce que ça, qui vont nous saboter le plaisir. On aime les fêtes de famille ou personne en particulier n’est à l’honneur, faire des concours de déco de sapin, écouter les rituels récitages de poésie, manger les classiques menus bien lourds et bien gras sans sortir de table pendant trois jours, en innondant le tout de bon rouge qui tache, de pousses-cafés et autres breuvages qui font rigoler en écoutant l’oncle Marcel raconter la même histoire pour la vingtième fois… de cuver notre cuite «aille ça pique» et notre foie devant, à choix, Sissi Im-pératrice d’Autriche, Alain Moriso spécial Noel ou le bêtisier de l’année. En épicuriens que nous sommes, on ne peut que profiter de ces moments bonnards, parce que oui, Noël en est un.

On vous souhaite le tout même.

Ouééééééé c’est Noël (suite)

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Athlete: Boldizs UjvariPhotocredit: (c) Daniel Kralik/Red Bull Photofiles

Location: Budapest, Hungary

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Athlete: Heath FrisbyPhotocredit: (c) Nick Lavecchia/Red Bull PhotofilesLocation: City Hall Plaza, Boston, MA, USA

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Photocredit: (c) Rami Lappalainen/Red Bull PhotofilesLocation: Helsinki, Finland

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Interview : Anouk SchumacherPics : Alain DelormeLayout : Raphaël F.

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LE REGARD D’UN PHOTOGRAPHE PARISIEN GLOBE-TROTTER SUR LA NEW YORK ASIATIQUE.

Avec plus de 18 millions d’habitants, Shanghai est la ville la plus peuplée de Chine. On se fraye tant bien que mal un chemin dans la foule d’un marché aux produits les plus improbables les uns que les autres, essayant vainement de de-viner ce qu’on vient de commander à manger. Beaucoup de bruit, de couleurs et une valse de vélos… mais aussi des hommes d’affaire en costard cravate. Depuis quelques années Shan-ghai est le cœur économique de la Chine. Lors d’une résidence dans la ville, Alain De-lorme, dont la série « Little Dolls » a beau-coup fait parler d’elle, s’est penché sur le phénomène d’une ville à deux vitesses faite de contradictions. Oui forcément, brasser des millions pour le système capitaliste alors que le gouvernement se proclame communiste, ça laisse songeur… Sur le fond d’une architecture qui donne le tournis, témoin de la course à la modernité de la ville, la série «Totems» s’attache à faire le portrait de marchands de rue, des migrants. Transportant d’imposants chargements de marchandises loufoques, ils ressemblent à des fourmis s’affairant dans la ville. Les couleurs acidulées et les compositions rigoureuses d’une précision presque clinique nous plongent dans une Shanghai entre fiction et reportage, en nous appelant à réfléchir à la consommation effrénée de notre société.

Shanghai vue par… Alain Delorme

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QUELQUES EXPLICATIONS ET IMPRESSIONS DE L’ARTISTE.

Tu as fait deux résidences à Shanghai, comment as-tu atterri là-bas ? Simple hasard, il se trouve que ma galeriste parisienne Magda Danysz, possède aussi une galerie à Shanghai. Elle m’a proposé d’aller faire une résidence là-bas. Je suis parti en octobre 2009 et suis revenu en avril 2010 pour compléter ma série.

Comment s’intègre un artiste européen dans un monde avec une culture aussi dif-férente ? Je me suis intégré sans m’intégrer. J’ai acheté un vélo le premier jour pour sillonner la ville à raison de 6 heures par jour. C’était un bon moyen de respirer la ville et de me fondre parmi ses habitants. Comme je voyage beau-coup, Shanghai ne m’a pas surpris outre me-sure. On dit souvent que c’est la New York chinoise, et c’est vrai qu’on y retrouve très vite ses repères.

Ton travail porte sur la consommation. Es-tu parti avec cette idée ou a-t-elle sur-git sur place ?J’ai eu cette idée lors de ma résidence. Quelques jours après mon arrivée, j’ai ressenti comme un vertige, une nausée face à l’effervescence de la ville et sa stimulation permanente de tous les sens. Cela m’a donné l’idée de réaliser une série sur l’accumulation. J’ai été également frappé par la sensation d’une Chine à 2 vitesses, oscillant entre l’éclatante modernité de ses tours et la simplicité – voire le dénuement – d’une partie de sa population dans les rues. Les chargements impressionnants des migrants me sont alors apparus comme une parfaite illustration de ces deux phénomènes et un bon angle pour aborder la question de l’accumulation/consommation.

Peux-tu nous en dire plus sur le titre de la série, « Totems » ?Le terme « totems » est d’abord à prendre

au sens littéral de verticalité, la hauteur des chargements faisant ainsi écho à la taille des gratte-ciels. Les totems ont aussi vocation de symbole et sont vénérés : ces photos il-lustrent ainsi le culte de l’objet par notre société de consommation et bien évidemment le phénomène de « made in China », l’accumu-lation d’objets identiques ou du moins inter-changeables.Il n’est pas anodin non plus que l’homme bien souvent croule sous le poids de tels chargements, envahi et bien souvent sou-

mis à cette course effrénée au matérialisme. Cela m’a d’ailleurs amusé de montrer des cochons dans une de mes photos (qui symbolise en Chine la prospérité) et

de leur donner une forme de fer à che-val, conjuguant ainsi nos deux cultures. On vénère dans cette photo la prospérité et par extension, on voue un culte à l’argent, alors que cette photo semble si aérienne et poétique au premier abord!

UNE VILLE à DEUX VITESSES FAITE DE CONTRADICTIONS

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La série oscille entre documentaire et fic-tion. Comment as-tu réalisés les images ? Toutes les images sont entièrement recréées, sur une base de 6000 photos intégralement réalisées à Shanghai an cours de 44 jours de prises de vue. Ceci représente un énorme tra-vail technique d’harmonisation, car toutes les photos sont prises sous des angles différents, avec des lumières différentes et des saisons différentes. Surtout, j’étais moi-même sur un vélo pour photographier et les migrants étaient également bien souvent en mouvement… Tout a été spontané, il m’est arrivé de pourchasser un chargement intéressant pour l’avoir sous plusieurs angles.J’ai augmenté la taille des chargements, mais il n’est pas rare de croiser de temps à autre des vrais chargements aussi improbables au premier abord. Beaucoup de gens qui sont allés en Asie pensent que mes images sont vraies. Je suis bien content car je voulais semer le doute.J’ai aussi retravaillé certaines couleurs et lissé l’ensemble pour lui donner ma patte, un côté à la fois acidulé et clinique, dégageant un troublant sentiment d’étrangeté.

Pourquoi avoir fait des migrants le sujet principal alors que beaucoup sont avant tout frappés par le gigantisme de la ville ?J’avais envie d’apporter une vision différente de la Chine. En France, on se la représente bien souvent par ses usines immenses, ses photos de masse ou par son incroyable crois-sance économique, illustrée par ses tours à l’architecture ultramoderne. Ici j’avais envie de mettre en avant l’individu, et pas n’importe lequel : le migrant, qui ac-complit chaque jour un travail titanesque dans des conditions misérables. Il fait penser à une fourmi travaillant sans cesse mais s’apparente aussi à un super-héros, sentiment renforcé par l’exagération de mes chargements.

Une chose à éviter à tout prix et une autre au contraire à ne surtout pas manquer à Shangai ?A éviter : cracher dans la rue comme 80% de la population… Et une chose à faire : visitez la 18Gal-lery, la galerie de Magda Danysz au Bund18 et en profiter pour flâner le long du Bund !

www.alaindelorme.com

Checkez aussi les bonnes adresses du photo-graphe si vous avez prévu d’éviter les fêtes de famille barbantes et la dépression hivernale en vous envolant pour le pays du soleil levant

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à VOIR

La skyline évidemment et les nombreux marchés (fleurs, tissus, antiquités, etc.).

Le BundSighseeing Tunnel, passage psychédélique qui permet de passer du quartier de Puxi à Pudong.

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La 18Gallery, celle de ma galeriste Magda Danysz dans la quartier du Bund et ouverte jusqu’à minuit !

Bund 18, 18 Zhongshan East Road (E1),4Fwww.magda-gallery.com

Dans le même quartier d’autres galeries d’art contemporain valent le détour, comme la Shahghai Gallery of Art (3rd Floor, No.3, the Bund, www.shanghaigalleryofart.com) et la Contrasts

Gallery (181 Middle Jiangxi Road, G/F, www.contrastsgallery.com).

Shanghai Art Museum325 Nanjing Xilu, www.sh-artmuseum.org.cn

Jettez aussi un coup d’œil à l’ancienne opiumerie au 696 Weihai Lu qui a été reconvertie en atelier d’artistes.

Pour les amateurs de streetart, le Moganshan Lu (Bldg 4, 2F, 50 Moganshan Lu), complexe d’art contemporain dont les alentours sont envahis de graff.

MANGER, BOIRE ET SORTIR

Le Mr & Mrs Bund6/F Bund 18, 18 Zhongshan Dong Yi Luwww.mmbund.com

Le Shintori pour une ambiance à la Kill Bill803 Julu Luwww.shintori.com.tw

Le Bar Rouge pour une vue imprenable sur la skyline 7F, Bund 18, 1 Zhongshan Dong Yi Rd.www.bar-rouge-shanghai.com

Club Mao46 Yueyang Lu

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Text : Tatiana TissotPhotos : Niall O’BrienLayout : Raphaël F.

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NIALL O’BRIEN N’EST PAS UN PUNK, MAIS IL CONNAîT UN GROUPE DE KIDS, à LONDRES, DES CRÊTUS QUI PASSENT LEURS JOURNéES à S’ENNUYER SUR DES TERRAINS VAGUES, QUI PéNÈTRENT DANS DES BUILDINGS ABANDONNéS ET FRACASSENT DES TRUCS POUR PASSER LE TEMPS. ET LUI, IL LES PHOTOGRAPHIE.

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DANS LE QUOTIDIEN DE KIDS PUNKS

« Je suis tombé amoureux de leurs looks incroya-bles et de leurs personnalités. » Niall O’Brien suit les Good Rats, comme il les nomme, depuis quatre ans. Il les a rencontrés à Camden Town (évidemment) à Londres, alors qu’il shootait une vidéo à visée so-ciologique sur les jeunes. Il croise dans la rue un mec de 16 ans avec un magnifique mohawk sur le crâne. Le garçon lui tape dans l’œil et c’est le début du projet.

« Je voulais suivre un groupe d’ados – c’est le sujet qui m’intéresse » explique O’Brien, « il se trouve que ce sont des punks. Ce ne sont ni des idiots, ni des stéréotypes. Ils sont juste habillés différemment, c’est tout. Leur extravagance sert l’image. C’est difficile de rater une photo d’eux. » L’accoutrement des Good Rats s’apparente à un uniforme. « Ils sont vraiment anti-mode. » Ils portent la même veste, le même pantalon et la même coiffure chaque jour. « Je trouvais ça fascinant. Je pouvais les reconnaître à des kilomètres dans un groupe, rien qu’à la couleur de leurs vêtements. »

Le photographe irlandais a dix ans de plus que les ados, mais il travaille fort pour s’immiscer dans leur quotidien, traîner avec eux. Good Rats se quan-tifie à trois membres principaux. Les autres vont et viennent. Au début, la situation est périlleuse. Étrange. Ils le trouvent zarb, ce type qui insiste pour passer ses journées avec eux. Il ne les inté-resse pas. Ils n’ont absolument rien en commun. Il faut deux ans à O’Brien pour gagner leur confiance. « Au début, ils me considéraient comme un “adul-te” avec tout ce que cela comporte, maintenant

je suis leur ami. » Tout change le jour où il se fait arrêter pour eux : O’Brien se dénonce à la police pour un délit que les teenagers ont commis et se fait em-barquer au commissariat, sous leur regard un rien interpellé.

Ce n’est de loin pas la seule fois que les flics in-terviennent. Excès – vandalisme, drogue, alcool - obligent. O’Brien mitraille les arrestations mais n’intervient pas. Ça fait partie de ce qu’il veut montrer. « J’ai pris une photo magnifique d’un punk emmené par la police dans la nuit, comme le Christ… » Un des ados arbore depuis un tatoo, ACAB, qui signifie All Cops Are Bad.

Ce qui marque le photographe, c’est combien les kids sont blasés. Ils ont 16 ans et viennent de terminer l’école. Ils arrêtent toute formation, passent leur temps à ne rien faire. Pour s’amuser, ils s’intro-duisent dans des bâtiments abandonnés. O’Brien as-siste ainsi à des ébauches de fracasseries, comme dans cet asile fantôme, où tout le matériel resté sur place est transformé en confettis. C’est leur façon de passer le temps. Un jour, ils décident de partir en virée à Berlin et dorment sous les ponts deux semaines durant. O’Brien suit.

Bien. Mais à quelles fins que cela ? O’Brien explique que c’est avant tout un sujet sociologique, il veut montrer de l’intérieur ce qui se passe dans un crew d’ados, documenter ce qu’il voit. Il ne fait jamais de mises en scène et tâche de ne pas influencer le com-portement du groupuscule. Il ne juge pas non plus. « Quand ils prennent des drogues ou boivent de l’al-cool, je garde une attitude neutre, je vais pas dire que c’est bien, ni que c’est pas bien. Quoiqu’il arrive, cela doit rester objectif. Et je crois que ça se sent sur les images. » O’Brien insiste, il ne veut pas im-pressionner les gens avec ses photos. Il n’a reçu que deux commentaires négatifs lors de l’expo réunissant des clichés des Good Rats en début d’année dans une galerie londonienne. Des visiteurs se plaignant qu’il se moque des jeunes de la classe moyenne. « Ils n’ont rien compris ».

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Il y a quatre ans, à l’époque où il a rencontré les Good Rats, ceux-ci vivaient chez leurs parents. Aujourd’hui, il continue de les suivre, mais avec moins d’assiduité. Ils ont la vingtaine et crèchent dans des squats. Ils ne font rien, sauf l’un d’entre eux qui a commencé une école de photographie. O’Brien espère modestement, que, peut-être, sa présence a inspiré le jeune homme. Il dit aussi ne pas s’inquiéter pour les autres, que ce sont des bons gars qui trouve-ront leur voie. Comme Turkish, le premier contact d’O’Brien avec le groupe. Il l’a dailleurs eu il y peu au téléphone : « À propos, je ne suis plus punk, qu’il m’a dit. Ça semble absurde sur le moment, mais quand je l’ai revu, j’ai compris qu’une page s’est tournée. »

Mais lui, O’Brien, qui évoluait dans la mouvance ska-te et hip hop, qu’est qu’il en retire de cette péré-grination ? « Je suis devenu un gros fan ! Je me suis retrouvé complètement et étrangement influencé par ce mouvement. » Il se souvient avoir accompagné les Good Rats à des concerts hardcore où le chanteur hurlait et s’auto-flagellait. « Derrière ça, il y a une vraie philosophie, une attitude dans cette musique. Ça relâche la pression. » A force de traîner avec des jeunes punks qui se foutent de tout, O’Brien a appris à lâcher du lest. Il travaille beaucoup, mais garde cette phrase dans un petit coin de sa tête : « I don’t care so much ».

Et pourquoi Good Rats ? « Si j’ai appelé cette série de photos ainsi, c’est à cause des réactions du peu-ple à la vue du groupe. C’est hallucinant. Les gens tournent la tête, dégoûtés. Ils considèrent ces kids comme nuisibles, comme des rats. Mais moi, je sais que ce sont des bons gars. »

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Text : Tatiana TissotPictures : Robert Huber & Stefan VanfleterenLayout : Raphaël F.

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ELVIS FAIT ENCORE VIBRER L’AMéRIQUE. SUR SON PASSAGE, LES GENS CRIENT « I LOVE YOU ! ». INCARNANT L’ICÔNE DU ROCK’N’ROLL, LES PHOTOGRAPHES HUBER ET VANFLETEREN ONT PARCOURU LE PAYS DE NEW-YORK à LAS VEGAS. VOICI L’INCROYABLE éPOPéE D’ELVIS & PRESLEY.

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Tout le monde a rêvé d’un road trip dans la pous-sière des grands espaces américains. Mais qui a osé le faire coiffé d’une banane avec sur le dos le cos-tume du King ? Avec un coffre de guitare pour tout bagage, deux photographes ont tenté l’expérience.

C’est dans un hôtel new-yorkais en mai 1999 que la transformation a eu lieu : l’Helvète Robert Huber et le Belge Stefan Vanfleteren sont devenus Elvis & Presley. Ils se sont rasés la tête pour s’y coller une perruque de King. Ils ont enfilé leurs costumes blancs à paillettes et casé leur matériel photo dans deux fourres de guitares. Pas la place de prendre plus. Ils ont eu ensuite quelque appréhension à sortir ainsi dans les rues de NYC, dans la peau d’un sym-bole américain, mais ça faisait partie du challenge : ne plus se changer avant la fin du voyage, trois se-maines pour rejoindre Las Vegas. Ils dorment avec leurs bananes synthétiques collées sur le crâne et ignorent les machines à laver.Faute de trouver de voiture - personne n’a voulu en louer à deux sosies d’Elvis - ils embarquent dans un Greyhound, les légendaires autocars américains, et sont au centre de l’attention partout où ils vont. Ils avaient pourtant suscité peu de réactions dans la ville de New-York. À part celle d’un prêcheur des rues qui criait dans son mégaphone : « Vous ne de-vez pas imiter une mauvaise personne : Elvis prenait des drogues ! Vous devriez imitez Jésus Christ. » Partout ailleurs, les gens se retournent pour hur-ler « I love you ! » aux Kings. Ils s’approchent pour leur raconter ce que le rocker représente pour eux. On ne peut plus arrêter l’Amérique qui parle de sa passion pour Elvis.

ET LEURS BANANES RETROUVÈRENT LEUR PANA-CHE ORIGINEL« Nous avons même croisé une octogénaire dans un laundromat qui connaissait le véritable Elvis, » raconte Robert Huber, touché par certaines ren-contres. « Au Nouveau-Mexique, alors que nos per-ruques ne ressemblaient plus à rien, nous sommes entrés dans un petit salon de coiffure. Il y avait beaucoup de monde. Le coiffeur nous a regardé, et a viré tous ses clients de la matinée. Il était flatté de pouvoir servir le King ! » Et après une heure et demi de labeur, à grand renfort de spray, Pedro réussit miraculeusement à redonner du panache à leurs bananes. Il refuse catégoriquement d’être rémunéré pour ses services, car c’est un honneur d’avoir reçu le King dans son humble affaire. Huber parle du côté libérateur de se glisser dans la peau d’une icône. « Je suis devenu invisible. Les gens ne me voyaient pas, ils voyaient Elvis. »Le projet des deux hommes est une série de photos complémentaires. Robert Huber travaille en couleur, Stefan Vanfleteren en noir et blanc. L’un est Elvis, l’autre Presley. « C’était une expérience très inté-ressante d’apparaître sur les images, de provoquer des situations pour des photojournalistes comme nous, qui tentent de rester en dehors des scènes en temps normal », dit Huber, alias Elvis sur les photos en noir et blanc. Chaque jour, l’un prend le rôle de photographe tandis que l’autre joue son modèle. « Tout faire en même temps, ce n’était pas possible. »Perdus dans le Kentucky, ils tentent de faire du stop. Avec un panneau qui dit « Memphis », les ju-meaux Presley attendent au bord de la route. Per-sonne ne veut ramener Elvis chez lui. Les gens les dévisagent. Repassent plusieurs fois pour mieux les voir. Un marrant fait même mine de les écraser. Trois heures plus tard, ils sont dégoulinants de sueur. Un assureur dans une Cadillac blanche les embarque enfin, Elvis & Presley posent leur cul sur les sièges en cuir blanc qui les mènera à Nashville, dernière étape avant Memphis. Le mec leur fait écouter sa collec’ de disques country et les em-mène dîner.

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« Le personnage d’Elvis aux US, c’est vraiment quelque chose de particulier – c’est une figure reli-gieuse qui suscite de fortes émotions dans la popu-lation, tout comme Jésus.» Elvis ne laisse personne indifférent.

LE KING ET LES TACHES DE KETCHUPCertains se permettent néanmoins des moqueries envers le symbole mythique du rock’n’roll. Coiffu-res plus ou moins déglinguées, diverses taches de sauce qui parsèment la blancheur perdue de leurs costumes, après trois semaines dans les mêmes fringues Elvis & Presley ont perdu de leur superbe. « Elvis needs a dry cleaner » leur lance-t-on dans les rues de Las Vegas, le King aurait bien besoin d’un pressing ! Dans la mégapole du jeu, nos compères se rendent au spectacle d’un autre Elvis. Cela ne plaît pas. « Nous étions dans nos costumes un peu larges – ça a été une des rares mauvaises réactions. » Dans une autre salle, au Tenessee, à peine entrés ils se font interpeller par le mec sur scène qui leur pro-pose de monter. « Nous avons fuit ! Ni l’un ni l’autre ne savions danser ou chanter, » raconte Robert Hu-ber. Ils ne s’étaient même pas entraînés à remuer leurs hanches avant le départ.L’idée du trip leur est simplement venue lorsqu’ils se sont rencontrés, quelques mois avant l’aventure, lors d’un masterclass de photo. « Je n’avais jamais vu Stefan avant et le connaissait à peine lorsque nous avons lancé le projet, » raconte Huber. À noter que Vanfleteren est un vrai fan du King.Le Suisse considère Vanfleteren comme un de ses plus proches amis depuis le road trip de leurs tren-te ans. Les images tournent encore dans des expos dix ans après l’aventure d’Elvis&Presley. Un livre a été édité en 2001, contenant récit et photos. La maison d’édition ayant fait faillite depuis, il peut être commandé en ligne sur www.elvisandpresley.com. Huber n’a pas lancé d’autres projets aussi déjantés depuis. « C’est quelque chose d’unique, à faire une fois », explique celui qui a vécu plusieurs années aux States avant de les arpenter sous les traits d’un symbole de l’Amérique. Il travaille à présent sur un autre symbole national, un livre sur la lutte à la culotte.

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GALL

ERY

Text : Anne-Laure M.Layout : YNicolas Constantin -youngandfresh.ch

NESCAFE DESIGN IT GALLERYLA COLLAB EST TRÈS EN VERVE EN CE MOMENT. A L’IMAGE DE L’éTIQUETTE éCO-COMMERCE-éQUITABLE, LA SUBTILITé QUANT à L’IMPLICATION DES MARQUES EST SOUVENT CONFUSE. PRéTEXTE MARKETING? CERTES. DéPLORABLE MAIS ÇA FAIT PARTIE. ET C’EST LA RAISON D’ÊTRE DE CETTE RUBRIQUE: PRéSENTER DES MARQUES OU LABELS DONT LA COLLAB A TOUJOURS FAIT PARTIE INTéGRANTE DE LEUR STRATéGIE MARKETING… CE QUI N’EST PAS LE CAS DE NESCAFé, MAIS LA DéMARCHE éTANT VRAIMENT BONNE, ELLE MéRITE QUE L’ON S’Y ATTARDE.

La démarche? Pour fêter les 20 ans de ce snowboard contest culte qu’est le Champs de Leysin, snowboard contest que la marque soutenait déjà à ses début, Nescafé a décidé de rendre un maximum de personnes concernées par son initiative : mettre en concours le design de la board qui en sera l’égérie. Donner la possibilité à qui que ce soit ayant des ambitions ar-tistiques de participer à ce concours. Une centaine de motivés ont envoyé leur pas toujours chef d’œuvre, mais avec une telle détermination dans la recherche profonde du terme art que ça a donné un ensemble explosif de couleurs, d’énergie, d’humour aussi… Ce que l’on a tout spécialement apprécié? Que le concours soit ouvert à tout le monde, artiste ou pas, et que toutes les decks présentées sur le site du concours se côtoient sous forme d’un patchwork ar-tistique aussi gai qu’atypique. L’art dans toute son accessibilité.

On va se concentrer sur le vainqueur, Nicolas Constantin. Natif du Valais il a, depuis tout minot, affûté ses mollets sur les pistes et plus particulière-ment sur le fameux snowpark de Thyon les Collons, sous la férule du non moins fameux Zillio. Ce gosse a hérité des gênes valaisannes, à savoir le pied monta-gnard. Il évolue dans une mouvance tournant autour de 4 pôles d’intérêts : le snowboard, le skate, le rap et le dessin. Plus de place pour les maths. Son rêve? Devenir pro snowboarder. Son rêve ultime? Avoir un jour son pro modèle. Il se rend vite conte qu’il n’est pas assez doué, un gros chouillat moins bon que ses camarades de jeux de la Lokal Prod (les Evéquoz, Jo Luisier, Fongi..).

Un soir, alors qu’il passe ses vacance en Espagne, il tombe sur des graffeurs qui l’embarquent pour une virée artistico-anarchique nocturne. Il a seize ans. Il n’en sortira plus. S’en suivent des années de soucis avec le voisinage valaisan, insensible à son art. 80 plaintes et des milliers de francs d’amendes payées en heures de jardinage et autres tâches domestique pour les particuliers, ou comme homme à tout faire dans une usine d’incinération pour avoir tagué leurs poubelles.

Aujourd’hui graphiste, il garde cette touche que lui a apporté le graf et qui en fait un artiste intéres-sant: son interprétation du graphisme est inconven-tionnelle, évolutive, pêchue, colorée, spontanée voire instinctive. Sa deck en est la définition même.

La belle histoire, c’est que comme il le dit si bien, «J’ai ma board. Je ne suis pas pro rider mais j’ai ma board. Ça me fait délirer parce que gosse, c’était mon rêve ultime, et que je n’y suis pas arrivé par le ride mais par le graphisme.»

Et ça nous donne une raison supplémentaire de saluer cette belle initiative de Nescafé.

Tous les visuels et les résultats sont disponibles sur www.nescafe-designit.ch A noter que le snowboard signé Nicolas Constantin sera produit en série limitée par Nidecker et est à gagner dès maintenant sur le site.

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CÉDRIC TACÉDRIC TANGUYMOINE DE L’ART

Text: Tatiana TissotLayout: Matthias Stadler

DE JEUNES éPHÈBES DéNUDéS AUX MUSCLES KITSCH ET LUISANTS TENTENT DE RENVERSER CéDRIC TANGUY DE SON PIéDESTAL. SUBLIMé PAR SA TRAîNE D’HERMINE, L’ARTISTE QUI SE TRANSPOSE EN PRINCE DES NEIGES CHEVAUCHE UN INQUIéTANT MORSE à TÊTE D’éLéPHANT. PLONGEONS DANS LE

ROYAUME SOMBRE ET DéJANTé BOUSCULé D’ANACHRONISMES DE CéDRIC TANGUY.

VIRTUOSE DU PIXEL FANTASQUE ET ROMANTIQUE

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Flashback. Les Seventies. «Quand je serai grand, je serai Serge Lama, » déclare le petit Cédric devant le poste noir blanc où se trémoussent une nuée de femmes avec des plumes d’autruche dans le cul. Cédric Tanguy rêve de gloire –pas de chanson. Il se promet de se venger des horreurs de la cour de récré en devenant un artiste reconnu. Il se prend pour Louis XIV et se comporte en tyran. Repoussé par les camarades de rédré, il se rapproche des filles et se déguise en Sissi l’impératrice. Il bâtit des Versailles en sable ou des villes à coups de crayon, délires architecturaux baptisés Tanguyville ou Tanguyland.

Pendu en Marie-AntoinetteL’univers baroque de cet as du montage n’a d’égal mégalo que son ego. Il se transpose en empereur de son univers, que ce soit en monarque, en prince des glaces ou autres figures despotiques. Cédric Tanguy n’est pas dépourvu d’autodérision et se punit pour son narcissisme : empereur triomphant sur son char, il se ramasse une tarte à la crème en plaine face. Dans son exposition au Lieu Unique qui a eu lieu à Nantes cette année, le visiteur lève les yeux sur la robe de Cédric Tanguy, pendu haut et court au plafond en Marie-Antoinette, une œuvre qui sert de lampe. L’artiste fait d’ailleurs pleuvoir des big-macs en réponse à la phrase histori-que de la reine. Le peuple a faim et n’a plus de pain ? « Qu’il mange des hamburgers! ». «C’est la brioche contemporaine», explique l’artiste qui adore jouer avec les anachronismes. Pour preuve les voitures des cités qui flambent derrière le portrait d’un Tanguy souverain à froufrous, ou lui encore en moine médiéval gay qui mate des minets sur son ordi portable.

Passionné par l’esthétique du 19e, le génial plasticien se déguise à outrance, il a d’ailleurs « sa » propre costumière. Il apparaît superbe, en costume style Renaissance trash et chapeau assorti, les lèvres rouges, sur un plateau télé, ou à son vernissage. Personnage baroque, Cédric Tanguy est sans arrêt en représentation.

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Les mauvais garçons plutôt que l’élite prout-proutLe Breton, qui se dit romantique esseulé, a suivi une formation en art en France, mais se détourne peu à peu du milieu. « J’aimais jouer un personnage extravagant lors des vernissages, mais cela agaçait beaucoup d’étudiants. Non, un artiste devrait être glauque, critique et contre tout. » Raz-le-bol de « l’élite prout-prout de vernissage ».» Il assume et revendique un art populaire et espère délivrer des messages compréhensibles par tout un chacun. « Je ne traîne plus avec des artistes,» dit-il. Ses modèles - atypiques - deviennent ses amis, ce sont « des mauvais garçons de banlieue, pas très fréquen-tables ni très catholiques… dans tous les sens ! » Ces petits beurs lui servent d’inspiration pour son expo dans l’ancienne usine des biscuits LU. «Ils me mettent sur un piédestal », raconte Tanguy aux anges d’être reconnu par ces jeunes avec qui il n’a pas grand-chose en commun – et que l’idée de faire poser des « mannequins professionnels qui se la pètent » emmerde. Dans un élan romantique, il se plaît à se comparer à Caravage, entouré d’une bande de durs, « je leur dis qu’un jour il me tueront sur un terrain vague. » En attendant il a trouvé sa muse dans la cité, Mehdi. Ému par la beauté du jeune homme, il en vient à délaisser un peu sa propre image, et déclare être moins tenté par l’autoportrait.

Raz-la-chatte des pixelsTanguy fabrique son univers étrange en y insérant des détails photographiés dans la nature ou sur des élé-ments d’architecture, des morceaux de tableaux pris dans des musées. Chaque œuvre exige une virtuosité certaine, mais il dit lui-même qu’il en a raz-la-chatte d’avoir le cul vissé devant son écran, à manipuler des pixels, en solitaire. Ce magicien de l’image fixe et animée – car il est aussi vidéaste - a comme gros projet de faire un film fidèle à son univers. Il bûchera bientôt dessus, promis.

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Text : Anouk SchumacherLayout : daïan

THEUNDERBELLY PROJECT

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Une vieille station de métro désaffectée, plongée dans le noir le plus total. Un silence de mort, entrecoupé de temps à autre par le bruit des ra-mes qui passent au loin. Pour finir de brosser le tableau, une forte odeur d’humidité et une épaisse couche de crasse… Sous ses airs glauques, il ne s’agit pourtant ni du décor du dernier film fan-tastique underground-trashos à la mode, ni du lieu de réunion du fan club Twilight. Exit les suceurs de sangs, cette vielle station de métro laissée à l’abandon est une galerie!

Début 2009, les deux artistes new-yorkais PAC et Workhorse ont décidé d’investir à coup de bombes aérosol une station jamais terminée et laissée à l’abandon depuis près de 100 ans. Pour ce projet un peu fou, ils ont réuni 103 artistes du monde entier. Grosses pointures du street art comme ar-tistes émergeants ont contribué à cette aventure qui s’est prolongée sur plus de 18 mois.

Une grosse exposition de street art, ça fait plai-sir, mais rien de nouveau a priori me direz-vous. Sauf que The Underbelly Project a été monté dans des conditions bien particulières. Primo on note le caractère totalement illégal de la chose. D’autant plus que depuis le 11 septembre, nos amis les ricains ont la paranoïte aigue et que s’infiltrer de

nuit dans une stations de métro condamnée risque de grosses sanctions pénales. Ca n’a pas arrêté Jeff Soto, Fails, She Kills He, Swoon et ses ca-marades de jeux. Ils se sont rendus dans ce lieu à l’insu de tous pendant plus d’une année pour poser leur marque, histoire de renouer avec les sources de l’art urbain, lorsque les montées d’adrénaline et l’aventure faisaient vibrer les cœurs des graf-feurs. C’est justement pour retrouver cette es-sence et libérer les artistes invités des contraintes du marché et de la vie de tous les jours que PAC et Wokhorse ont créé The Underbelly Project.

Les participants ont été recrutés parmi leurs amis et les amis d’amis pour garder le plus grand se-cret autour du projet. L’utilisation d’un dispositif élaboré pour accéder au tréfonds new-yorkais ainsi que les conditions de travail ajoutent au challenge. Chaque participant n’a eu droit qu’à une seule nuit pour réaliser sa création, éclairé uniquement par des lampes de camping. La lumière faible, l’humi-dité qui a compliqué les aspects techniques, no-tamment dans le cas de la pose de stencils, et le cadre impressionnant de poutrelles de la station ont créé une atmosphère inimitable. Au final, les graffs côtoient les stencils et même une installa-tion, réconciliant pour l’occasion la cutlure graff avec le street art.

Les résultats ne sont pourtant pas accessibles au public. Soucieux de soustraire la démarche au marché, PAC et Workhorse ont détruit leur système d’accès à la station une fois le projet fini, laissant derrière eux une galerie interdite aux collectionneurs mais aussi au public. Ce projet avait été en fin de compte pensé uniquement pour les artistes, qui l’espace d’une nuit, ont revécu le grand frisson de risquer de se faire découvrir, de travailler avec certain sentiment d’urgence, de liberté et de danger. Les œuvres sont néanmoins visibles grâce aux photographies de Luna Park qui a été invitée pour une nuit à photographier la ga-lerie. Vous pensez bien qu’il y a aussi certains curieux qui ont vite découvert l’emplacement du Underbelly Project. Histoire de ne pas gâcher le plaisir, on ne vous révèle pas l’endroit mais les geeks maniaques d’Internet n’auront pas de mal à trouver l’info. Les secrets sont rarement bien gardés… reste à esquiver la flicaille qui surveille la vieille station délabrée pour empêcher l’urban explorer d’aller casser sa pipe (ou sa jambe) pour l’amour de l’art.

UN CREW D’ARTISTES SéVIT DANS LES TRéFONDS NEW-YORKAIS

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www.theunderbellyproject.comwww.nytimes.com/slideshow/2010/10/29/arts/design/20101101-underbelly-ss.html

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SachaText: Anouk SchumacherDesign: Livia van Haren

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GoldbergerLA PREUVE QU’ON A TROP SOUVENT TENDANCE à OUBLIER QUE NOS PETITS VIEUX SONT CHOUETTES ET QU’ILS ONT FAIT LES 400 COUPS BIEN AVANT NOUS.

par «Après avoir raté une carrière de super héros, Sacha Goldberger devient successivement rock star, Bob l’éponge, président de la république, pour finir com-me créatif en agence de pub. En 2002, pour récupérer la 24582ème femme de sa vie, il lui fait un livre à base de photos et de textes qu’il a découpés et collés dans un cahier de brouillon tout rouge. Livre publié au Seuil en 2003. En 2004, il fait «Bye bye mon amour» avec Guillaume Gamain aux éditions du Seuil. En 2006, pour donner envie à sa petite amie d’avoir un enfant, il fait «Made in Love» qui est sorti il y a peu aux éditions Hoëbeke. En ce moment, il travaille sur une série de photos avec Mamika, sur leur site, et en même temps il s’entraîne aussi à écrire sur lui-même à la troisième personne, comme ça il imagine qu’il est important.»

Voilà, vous savez tout sur Sacha Golberger grâce à sa présentation Myspace qu’on adore. Heureusement pour moi, il laisse quand même un peu de boulot aux journalistes: Mamika, c’est qui, c’est quoi?!

Certainement la mamie la plus funky du globe! Juive d’Europe centrale née à Budapest, baronne à ses heu-res perdues et immigrée en France pour fuir le régime communiste, après avoir sauvé au passage quelques juifs pendant la guerre, Mamika travaille jusqu’à ses 80 ans. Après une vie aussi mouvementée, elle se retrouve complètement démunie une fois à la retraite. La glande, faut croire que ça ne convient pas à tout le monde. Peu enchantée à l’idée de se faire l’intégrale de Der-rick ou de se descendre des litres de thé en regardant voler les mouches, Mamika devient dépressive… Avant de se fabriquer une nouvelle vie avec la complicité de son petit-fils Sacha, qui heureusement pour elle est meilleur photographe que super héros. Depuis, preuve en images à l’appui, à 91 ans Mamika fume des bananes, fait de la moto et surtout sauve le monde dans son costume de Super Mamika bleu et rouge. Enfin, dans la vraie vie, elle reste une petite grand-maman toute mimi mais avec un sacré sens de l’humour. N’empêche que les photos mises en scène par Sacha ont changé sa vie. La série, commencée en décembre 2006 comme un petit projet personnel et intime, a créé le buzz: télévision, Facebook, Myspace, Mamika est partout et plus dépri-mée du tout! Il faut dire que les deux complices ont de quoi se réjouir avec une exposition à la galerie Wanted Paris et la publication du livre “Mamika, grande petite grand-mère” aux éditions Balland. A défaut de comman-der un tirage pour votre salon, achetez-le. Les photos sont accompagnées des petites anecdotes croustillantes de Mamika, et c’est encore plus drôle.

www.sachabada.com

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Text : Anouk SchumacherLayout : daïan

MUSIQUE, PINCEAUX ET TABLETTE GRAPHIQUE

Les plus grandes marques se l’arrachent depuis quelques années: Jimmy Turrell est un artiste illustrateur basé à Londres. Son travail mélange le vectoriel aux techniques classiques du collage, du dessin, de la peinture et de la sérigraphie. Son univers alliant des photographies ou de vieilles images sorties tout droit des 60’s à des plages de couleurs presque abstraites ont séduit Nike, Lewis, Universal Music, Adidas, MTV ou encore le très chic et branché concept store Colette à Paris. Et nous aussi d’ailleurs.

L‘inspiration, Jimmy la trouve dans de vieux bouquins ou magazines. De cette pêche miraculeuse naît un bon vieux carnet de brouillon sur lequel il travaille jusqu’à ce qu’une idée se dégage. Là c’est parti, crayons, pinceaux, ciseaux, scanner, souris s’activent pour donner naissance à des créations alliant des dessins rappelant la bande dessinée à des lignes qui jaillissent et vous ex-plosent à la figure en couleurs vives. Le dessin vectoriel vient à la rescousse de la photographie et de la peinture pour compléter ou changer le sens des images de base. Ce mix très pop appelle à des combinaisons inédites d’idées et crée un décalage qui intrigue, fait peur, fait rire ou fait réfléchir mais fait en tout cas plaisir aux yeux.

Souvent inspiré par une imagerie rétro qui lui fait dire que son travail est souvent un peu nostal-gique, Jimmy Turrell est aussi musicovore. La première fois qu’il expose son travail à un large public, c’est d’ailleurs au National Center for Popular Music à Sheffield. On ne s’étonne pas qu’il ait été commissionné en 2009 par The Guardian pour créer tous les supports de communication du Glastonbury, le plus grand festival open space de musique et de performance du monde. Son poste de directeur artistique l’a ainsi amené à créer le design intérieur et extérieur du The Guardian Lounge pour l’event.

Résolument trendy, ses muses du moment sont encore à chercher du côté de la musique. Ses travaux actuels s’inspirent des sons électro-rock de Gang Gang Dance (NYC) et de l’énorme label berlinois – électro évidemment - Get Physical Music, fondé notamment par M.A.N.D.Y et Booka Shade qu’on ne présente plus. Des visuels à checker avec du bon son dans les oreilles.

www.jimmyturrell.com

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HOT GIRLS BY ROCKIN’ JELLY BEAN

Text: Tatiana TissotLayout: daïan

TOUJOURS MASQUé TEL UN LUCHADOR MEXICAIN, LE JAPONAIS ROCKIN’ JELLY BEAN DONNE VIE à SES FANTASMES SUR PAPIER. IL AGRéMENTE LES FILLES SUPERSEXY DE SES DESSINS DE MENSURATIONS SCANDALEUSES, DANS UN SYMPATHIQUE STYLE CARTOON.

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Son premier dessin, c’était une affiche pour son groupe de surf. C’est ainsi qu’a commencé la carrière de Rockin’Jelly Bean. Le Japonais gratte sa quatre cordes au sein du trio Jackie and the Cedrics, revêtu d’un costume digne de Buddy Holly. Il jumpe sur toute la scène (et dans le public) tandis qu’une nuée de filles en folie se déhanchent avec le groupe de « garage pure-surf 60s.»

Aux cordes ou aux crayons, même nom d’ar-tiste, Rockin’ Jelly Bean, le bonbon rockeur. Ses pin-ups, il les crée influencé par les magazi-nes Playboy des 60s et 70s. Blondes, brunes, asiatiques ou occidentales, elles ont toutes des mensurations qui frisent l’indécence. «J’aime les filles qui ont des caractéristiques décalées – par exemple une qui semble être une vraie bad girl, mais qui est très maternelle. Ou qui a une baby face, mais avec un corps adulte », explique le rocker. À propos de filles de rêve, la sienne est l’actrice américaine Phoebe Cates.

UN PLAYBOY MOI?Quand on lui demande s’il est un playboy, il demande si quelqu’un l’a appelé ainsi et, aux anges, affirme que c’est un grand honneur. Puis il avoue être en fait un «homme extrêmement commun.» «Bien sûr, j’aime et je respecte beaucoup la force et la beauté des femmes – en d’autres termes: ‘I love women‘.» Sacré Jelly Bean! Les idées de filles lui viennent dans son sommeil – c’est lui qui le dit, le coquin - mais il a recours à des modèles pour dessiner, il veut rendre de manière réaliste la douce texture de la peau féminine… Les contours de ses illustra-tions sont tracés à la main et les couleurs ajou-tées numériquement. Comme références, il cite les cartoonists Dan De Darlo (Archie Comics) et le classique Bill Wenzel.

Le haricot en gelée sucrée dit que la musique et l’art sont liés: il apprécie l’art qui respire la musique, «quand tu sens de la musique en re-gardant une image» – mais l’inverse aussi, «ça m’ennuie, si dans une musique je ne trouve pas quelque chose de visuel…» Lui ne branche pas systématiquement son mp3 en dessinant, mais sa playlist est variée. «Je suis omnivore main-tenant. Avant, je n’écoutais que de la musique des 60s et des 70s. Maintenant j’écoute toute la journée de la Japanese Euro music, mélodi-que et à grande vitesse.» Et il ne crache pas

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sur la new-wave des 80s, son groupe préféré est Bow Wow Wow. I want candy…

Tiens, tiens. Pourquoi Rockin’Jelly Bean? Roc-kin’, c’est pour la scène, et « Jelly Bean est un surnom que ma grand-mère me donnait quand j’étais enfant, à cause d’une tâche de naissance sur l’épaule. » C ‘est meugnon, nan? Et puis le masque de catcheur mexicain a une utilité, cacher la blessure que lui a causé un accident de moto survenu à ses 24 ans.

L’artiste vit à présent à Osaka et ne regrette pas ses 7 années à L.A. car la culture underground du Japon actuel lui correspond. « C’est facile pour moi de créer dans une ville qui m’inspire. » Mais le natif de Kyoto voyage beaucoup d’une expo à l’autre, des States à Tokyo…

SES DESSINS? PLUTÔT LES SAVOIR SUR LES FESSES DES FILLES QUE SUR UN MUR!Ses filles ont su séduire Marvel Comics, qui lui ont commandé pas une, mais deux figurines de ‘Invisible Woman’, et je vous promets que la superhéroïne, en petite tenue bleue, a des cour-bes bien visibles qui challengent les lois de la gravité. Parce que RJB n’est pas uniquement un illustrateur. Il possède un shop à Tokyo, dans le quartier de Harajuku : Erostika. Il s’y vend une panoplie d’objets tamponnés RJB, en plus des posters de ses visuels, des T-shirts, caleçons, slips à l’effigie de ses super-bien-gaulées-wo-men. Avis aux technocinglés, une fourre pour la dernière génération d’Iphone est aussi disponi-ble. Déjà petit, RJB avait un grand intérêt pour le food packaging. C’est son truc, il n’a pas peur du côté commercial. C’est aussi important pour la survie de son staff, justifie-t-il. Le mec est pour la démocratisation de l’art: il préfère savoir ses dessins imprimés sur les slips de pleins de filles qu’accrochés sur le mur d’une seule personne.

Un livre devrait réunir les dessins de Roc-kin’Jelly Bean – «les maisons d’édition me le réclament depuis 6 ans, mais j’ai de la peine à me remettre à mes anciens dessins… » Il dit qu’il sera publié l’année prochaine mais ajoute: «Enfin je crois.»

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BLAU(c)Tim McKenna/Red Bull Illume

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BLAUBruno Hoffmann (c)rutgerpauw.com/Red Bull Photofiles

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Text: Anne-Laure M.Layout & illustration: OneKon7

NESCAFE CHAMPS LEYSIN _ 08-13.02.2011

F

FREE

RIDE

ATTI

TUDE

Bertrand Denervaud

DES CONTESTS DE SNOWBOARD, IL Y EN A PLUS QUE FAIM, ET SATURATION IL Y A DU CÔTé DE LA MOTIVATION DES SPECTATEURS. CET HIVER, NOUS AVONS CHOISI DE SOUTENIR ET PROMOUVOIR DEUX EVENTS QUI, POUR NOUS, FONT DU SENS: LE CHAMPS DE LEYSIN ET LE AIR AND STYLE DE INNSBRUCK. POURQUOI ? MAIS PARCE QUE C’EST LA BASE. CES DEUX CONTESTS ONT MARQUé L’HISTOIRE DU SNOWBOARD EUROPéEN DE PAR LE FAIT QUE C’éTAIT LES PREMIERS, LES PROPULSANT SUR LE PIéDESTAL DE MYTHES, ET PARCE LEUR FORMULE DE DéPART (L’UN EN MONTAGNE ET L’AUTRE EN VILLE), EN ON FAIT DES RéFéRENCES EN TERME D’éVOLUTION DE LA DISCIPLINE DANS DEUX DIRECTIONS DIFFéRENTES. DéBRIEFING SUR CES 20 DERNIÈRES ANNéES.

FREE DU STYLE _ LE RETOUR

Si l’on se projette en 1990, on se rappelle non sans délectation la difficile intégration de la planche à neige dans nos contrées. On a tous vécu le rejet catégorique du pépé ou de la bourgeoise avec qui l’on voulait partager l’ar-balète. Ces jeunes sur ces planches… tous des voyous. C’est en cette période que Renaud de Watteville, fondateur du Champs, part en quê-te d’une station pour accueillir le championnat d’Europe ISF de snowboard. Autant dire que la tâche n’est pas facile. «Comment voulez-vous que l’on vous accorde une telle demande alors que nous n’en voulons pas sur nos domaines skiables», s’entend-il dire partout.

Rentrant du Valais, un rien dépité, il voit sur l’autoroute la sortie Leysin. Leysin… s’il sont assez fous pour accueillir un festival de mu-sique - le très regretté Leysin Rock Festival -, peut être y a t’il une chance. Il escalade la colline, s’en va voir les responsables de la sta-tion, et c’est ainsi que naît le mite de Leysin, la Mecque du snowboard européen, avec une première compétition de championnat d’Europe ISF by Swatch en 1992. La construction du tout premier halfpipe à Leysin reste dans les mémoires: 80m de long et des murs de 2m50 de haut fait à la force de la pelle, murs qui sont ré-haussés avec des blocs de neige taillés à la tronçonneuse, comme pour la construction des igloos. Les riders de l’époque s’en rappelle encore aujourd’hui….

Cette année-là, le snowboard en est encore à ses balbutiements, et la façon de le pratiquer très différente d’un continent à l’autre. Les Etats-Unis sont en softboots, alors que l’Eu-rope est connue pour ses riders en hardboots ‘à la Regis Rolland’. On voit donc évoluer quelques riders en hardboots dans ce pipe de champion-nat d’Europe, dans un style que l’on pourrait aujourd’hui qualifier d’improbable…

Ensuite? De 1997 à 2000, Leysin détient la palme du plus gros halfpipe du tour ISF avec des murs à 4m80 . En 2003, l’ISF est mort, vive le TTR*, le CHAMPS soutient l’initiative

et rejoint ce nouveau tour. En 2003 toujours, nouvel inground (la base du pipe est creusée dans le sol en été) pour se mettre au quota. En 2004 Leysin marque un virage intéressant dans l’évolution du snowboard en créant un tracé unique avec un slope style intégrant un super-pipe, histoire de mettre en avant la polyvalence des riders. Comme l’explique si bien le rider ricain Andy Finch à la fin de son run quelques années plus tard, « le sport évolue grâce à ce type de structure, ça met en valeur la créa-tivité des riders. Ce n’est pas à qui ferait le plus de rotation, mais à qui est le plus stylé, technique, fluide et créatif. »

L’avenir ? Pour Douglas Atkinson, directeur de compétition, l’avenir verra une évolution avec un meilleur mix de technique et de style. Les compétitions devront mettre ces deux éléments à importance égale. Avec des compétitions comme ici à Leysin, le snowboard pourra en-core évoluer car la montagne offre un terrain de jeu sans limite qui permettra à la discipline de toujours progresser.

Les noms qui ont marqué le snowboard depuis 20 ans : Terje - Craig Kelly – Banllantines – Bertrand Denervaud - Swatch – Ingemar Backman - Nes-café – Reto Lamm - Burton – Fruitastic – Ja-mie Lynn – Drew – Sims – Gian Simmen (qui n’a jamais gagné à Leysin) - Santa Cruz – Shaun Pal-mer – David Vincent – Basbs Charlet – Daniel Frank – Jeff Brushy - Tina Basich - Nicole Angelrath… Et bien entendu le fameusissime Jean Francois Cattaneo…. On a failli oublier le encore plus fameusissime Eric Ebeeeeeeerli, rider-spea-ker-team manager de la belle époque, toujours content, ja-mais stressé et diseur de bonne paroles.

Les riders qui se sont révélés à Leysin :La formule intéressante à Leysin est qu’il y a un open tour pour permettre aux jeunes riders pas encore connus de pouvoir se frotter aux grosses légumes de la planche à neige, formule qui a permis de se révéler à…- Risto Mattila : « j’étais un rooky quand j’ai participé à mon premier Champs en 2004. J’ai gagné et quand j’ai vu mon nom ajouté à ce Leysin Trophy à côté de grands noms comme Terje Haakonsen, c’étais juste irréel pour moi .»- Markus Keller, qui a gagné 2005 son billet pour l’Arctic Challenge, et a mis tout le monde d’accord sur le monstrueux quarter pipe nor-végien. - Iouri Podlatchnikof, qui a emporté le Dani Lötscher Award en 2002- Jane Korpi // Marius Otterstad // Jako Ruha , tous les 3 en open et qui ont gagné le Champs

*Le TTR (Ticket To Ride) réuni les riders, l’industrie et les events. Ce tour a été imaginé par le mythi-que Drew Stevenson et Terje Haakonsen pour faire évoluer le snowboard dans la bonne direction, la FIS considérant le snowboard comme un dérivé du ski. La formule permet aussi à chaque vainqueur du TTR de faire partie du crew de décision du TTR.

2011: POURQUOI IL FAUT BOUGER SES FESSES JUSQU’à LEYSIN?

Parce que tous riders

qui ont marqué l’histoire du sno

wboard y

seront et que l’on se r

éjoui de faire le publi

c en feu lors de la

master category pour le

s anciens et du banked

slalom.

Parce que c’est l’occas

ion de suivre un gros n

iveau de snowbaord

dans un tracé de slope

style avec un superpipe

, témoin de l’évo-

lution et la maturité qu’à

pris le snowboard en 20

ans.

Parce que l’ambiance ne p

ourra qu’être festive

Parce que le fameusissime Eric Eber

li sera de retour avec

son

micro pour remettre la pa

tate comme à l’époque.

PARCE QU’IL Y AURA 5

0 ABONNEMENTS à GAG

NER par GUSTAV-

mag (il va falloir être q

uick de la souris en ja

nvier)

Et surtout parce que l

e FREE du STYLE _ LE

RETOUR

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Camille Brichet

Frederick Austbö

Terje Haankonson

Markus Keller

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AIR & STYLE INNSBRUCK _ 05.02.2011

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© Miguel Lopez Virgen

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On change de colline. Et de pays. On est à Inns-bruck, en Autriche. La ville de Hansel et Gret-tel. La ville où toutes les maisons ressemblent à celles en biscôme qu’on décorait quand on était gosse. On y trouve également un tremplin de ski, le Bergisel Stadium. C’est ce qui donne l’idée à Charly Weger et son pote photographe de snowboard Andrew Hourmont, d’y organiser un contest de snowboard, version Big Air. On est en 1994. La rampe de lancement étant déjà existante, il ne reste qu’à construire le kick et la réception… Ils espèrent attirer quelques centaines de spectateurs, mais ils seront plu-sieurs milliers à se déplacer pour voir ce show. Le premier contest de snowboard européen en ville est né. Cette édition, comme les suivantes, n’accueille que les meilleurs riders au monde, les seuls capables d’évoluer sur un si gros kick. C’est Reto Lamm qui gagne cette toute pre-mière édition du Air & Style.

Avec le temps, le set up évolue pour un snow-board plus fluide, plus technique et créatif. Le shape, la configuration se peaufinent et font évoluer les figures. La table n’est pas plus petite mais permet aux riders de passer des figures plus variées.

En 2000, le Air and Style déménage à Seefeld, un accident ayant coûté la vie à 6 spectateurs im-pose des transformations au Bergisel Stadium. La magie tombe. Le grandiose de cette place qu’est Innsbruck nous manque. Ce n’est qu’en 2008 que le Air and Style revient au Bergisel Stadium. La mode est au Quarter Pipe, sensé amener de l’innovation et pousser plus loin les

limites snowboardistiques. Terje, indétrônable, en détient le record du monde de hauteur, 9.8 mètres. C’est l’hécatombe. Les blessures se font de plus en plus nombreuses, de plus en plus méchantes. La vert est tellement haute et tellement technique que si tu touches le coping ou si tu atterris en bas dans le flat t’as les deux rotules qui giclent. Les riders sont de plus en plus nombreux à refuser de concourir dans un Quarter Pipe. L’année dernière, c’est Marko Grilc qui gagne le contest avec un switch back 1000 propre et massif. Une belle performance plutôt inattendue, Marko étant sur une liste de réserve et ne peux participer au contest qu’à la suite de la blessure au pied de Seb Toutant un peu plutôt dans la soirée.

Cette saison, c’est retour au Big Air. Avec du bon vieux Pennywise en live comme petite mu-sique de fond. On a hâte. Parce que le Free du Style – le retour.

LES BONNES RAISONS D’ALLER AU BILLABONG AIR AND STYLE

D’INNSBRUCK

le niveau. Le contest é

tant classé 6 étoiles a

u TTR, on est sûr

d’y voir évoluer ce qui

se fait de mieux en sno

wboard.

l’infrastructure qui re

ste unique au monde, avec

cette arène qui

donne une vue assez im

pressionnante sur le B

ig Air.

l’atmosphère: il y a toujour

s eu une nom de Dieu d’a

mbiance sur

cette place.

les boys band autrichi

ens en culottes de cui

r, bretelles et tous

les accessoires qui von

t avec, version bûchero

n, qui chantent sur

scène et qui scient un

gros tronc.

les clubs pour adultes

qui ressemblent à des

salons de thé. Avec

les napperons en dente

lle sur les tables. Eno

rme.

LES DEUX BILLETS A G

AGNER PAR GUSTAVmag. Il va fa

lloir être

quick de la souris en j

anvier.

www.air-style.com

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Text: JMZ

2 KG DE NOIR, 20 KG DE BLANC 400 KG DE BOIS ET UNE TONNE DE RESPECTL’ART S’INSPIRE DE PLUS EN PLUS DU MONDE DU SKATE, POUR UNE FOIS, INVERSONS LA TENDANCE EN RENDANT HOMMAGE à UN PERSONNAGE MAJEUR QUI AIMAIT LE SKATE, OU DU MOINS SON IMAGE.

J’ai toujours adoré l’univers de Keith Haring et bien au delà de son trait, j’ai aimé sa vision novatrice de l’art, du business et des liens qui pouvaient se créer à travers l’art et le mer-chandising. J’ai aimé sa façon de s’approprier les espaces urbains, afin de faire profiter tous les gens de l’art gratuit et non pas exclusive-ment les galeries ( ni les musées car à l’époque pratiquement personne ne voyait le graffiti et ses dérivés comme un art majeur ).

Cette mini rampe nous à été proposée par Cle-ment Treboux, cameramen pour RedLine skate. Il l’avait dans son jardin et voulait s’en séparer. Elle a voyagé à divers endroits pour finir der-

rière une porte secrète au 115route de Vernier, à Genève, qui à été ouverte pour l’occasion afin d’avoir une mini-rampe indoor.

Pas mal de gens se sont proposés pour «dé-corer» cette pièce mais la suggestion de Vin-çent Thomas fit mouche au premier coup. Rendre hommage à Keith Haring! J’avais déjà travaillé sur une perfo pour les 20 ans de sa mort en 2010 (http://www.youtube.com/watch?v=CIZkTiRatpY ). L’aboutissement de cet ‘hommage’ d’une manière différente mais com-plémentaire m’a semblé cohérent.

L’idée à été de refaire vire à notre manière le mythique «Pop-Shop», le magasin qu’il avait ouvert à New-York en 1986 et qui n’a malheu-reusement pas résisté à la pression immobilière (1986-2005). J’ai eu la chance de le découvrir et de me rendre compte de la magie du lieu, mais lorsque je suis revenu quelques années plus tard, NY n’était plus pareille. De nombreux

lieux cultes avaient disparu. Des établissement comme le CBGB’s et le Pop-Shop n’avaient pu survivre à l’inflation immobilière. Cela peut pa-raître étrange, mais oui, aucun de ces lieux n’ont été classés au patrimoine.

Il aura fallu 20 kilos de blanc, 2 kilos de noir et trois jours de travail pour créer cette mini rampe et lui donner un véritable sens artistique. Aujourd’hui les photos de cette rampe voyagent sur le net et sont même parvenues à la Fonda-tion Keith Haring, qui m’a adressé un mail de remerciement pour l’hommage et le coeur qui avait été mis dans ce projet... Au-delà de tous ceux qui m’ont largement aidé, de ceux qui ont été impressionné par le travail et des commentaires positifs sur cette réalisation, je dois bien avouer que cet e-mail m’a particuliè-rement touché.

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IN SEARCH OF THEMIRACULOUS

Text : Anne Laure M. / ITW CarharttLayout : Raphaël F.Drawings : Pontus Alv

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IN SEARCH OF THE MIRACULOUS EST LE NOM DU DERNIER FILM DU SKATER DE CHEZ CARHARTT, PONTUS ALV. CE GARÇON, NATIF DE MALMö EN SUÈDE, NE POUVAIT QUE JOUIR DU PATRIMOINE GéNéTIQUE QUE GéNÈRE CET ENDROIT : LE SKATE.

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SA VISION DE LA PLANCHE à ROULETTE ET SA FAÇON DE L’EXPRIMER SONT POUR LE MOINS ATYPIQUES, MAIS TELLEMENT JUSTES. CETTE RéALISATION SENSIBLE, PROFONDéMENT POéTIQUE, C’EST L’HISTOIRE DE SA VIE, TOUT COMME CELLE DE L’ART URBAIN ET DU STREET SKATE : C’EST LE CONSTANT CYCLE DE CONSTRUCTION ET DESTRUCTION, LE SORT RéSERVé à TOUT CE QUI EST ‘ILLéGAL’, L’éPHéMÈRE DU BEAU. C’EST UNE MAGNIFIQUE MéTAPHORE DE LA VIE, VIBRANTE D’éNERGIE ET DE POSI-TIVISME.

D’Où TE VIENS L’INSPIRATION POUR DE TELS FILMS ?Comme la majeure partie des subcultures, le skate change. Il l’a fait par rapport aux années 70, 80 et même 90. Il y a 20 ans, je pensais que le skate était définitivement mort. Aujourd’hui, c’est à nouveau là, mais sous un aspect super commercial. C’est un marché qui pèse des millions de dollars. La plupart des films de skate ne sont que des objets marketing et communiquent ce sport comme une performance réservée à l’élite. Toujours plus de technique, tou-jours moins de spirit. Au travers de ce film, je me bats contre la production de masse qui n’a rien à voir avec ce sport.

ET TES SPONSORS TE SUIVENT ? Carhartt ne m’a jamais imposé quoi que ce soit. La marque m’a toujours sou-tenu et a confiance en moi. C’est une chance. Mettre un gros budget pour un film et y regrouper ce qui se fait de meilleur dans la discipline n’est pas leur manière de travailler. Mes films je les prépare et réalise comme je veux, avec qui je veux. Je n’ai jamais pris quelqu’un dans mon crew sous prétexte qu’il est fort et connu. Ce n’est pas le but.

POURQUOI AVOIR MIS TANT DE CHOSES PERSONNELLES DANS CE DER-NIER FILM ?La scène du skate ne veut voir que des tricks. Dans mon film, il faut passer au travers de tout un univers pour arriver au skate. J’aime ça et c’est la raison pour laquelle j’ai amené tant d’autres choses dans cette réalisation. Le skate fait partie de nos vies et c’est comme ça que je le retranscris dans In Search of the Miraculous, parce que nos vies en font partie, sont en adéquation di-recte avec ce sport, et vice et versa.

POUR QUI FAIS-TU TES FILMS ?Plus particulièrement pour les skaters de petites bourgades comme la mienne. Je sais ce que c’est de ne pas avoir de spot à disposition. Mon souhait est d’inspirer ceux qui n’ont pas tout à disposition, pas de scène existante, et pourraient se mettre à penser que dans de telles circonstances ils vont se mettre au foot. J’aimerais leur donner l’envie de voir les squares et autres quartiers sous un autre angle. Du potentiel il y en a partout. Encore faut-il le voir. Le skate n’est pas fait pour être enfermé dans des contextes prévus à cet effet. Si je peux avoir ne serait-ce qu’un infime part de cause à ce que des skaters se mette à investir des lieux abandonnés pour y construire des modules, ça serait la meilleure de mes récompenses.

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QU’EST CE QUE «THE MIRACULOUS» (MIRACULEUX) POUR TOI ?Si tu suis l’histoire l’histoire de Malmö (qui nourrit en son sein aujourd’hui une des scènes skate les plus connue au monde) depuis mon premier film jusqu’à celui-ci, tu qu’au début la scène skate y était inexistante. On construisait quelque chose, c’était détruit. Toujours. Je ne sais pas combien de module et autres rampes et bowls on a construit. Mon interprétation de ‘miraculeux’ est que tout le monde peut faire des miracles. La quête du miraculeux, c’est comme sortir de chez soit et chercher un bon spot. Et tant que tu le fais, tu vis nom de d…. Et pas seul. Ce genre de mission se fait avec les amis. Tu construits quelques chose, tu galères (pour ne pas dire tu en ch….), ça prend forme et parfois ça disparaît. Mais qu’est ce que tu apprends de ça? Que c’est du gâchis parce que tout a été démoli? C’est la vie. Qu’est ce que tu veux faire ? arrêter de vivre ? Non, tu pars en quête d’un nouveau spot, et tu vas y remettre toutes tes tripes pour en faire quelque chose d’encore mieux. Et ce n’est pas uniquement valable pour le skate, c’est l’histoire de la vie. Tu prends ce que tu as et tu en tires le meilleur que tu peux. Pour le plaisir. Le skate n’est pas fait pour être enfermé dans des contextes, nos vies non plus.

IN SEARCH OF THE MIRACULOUSA film composed by Pontus Alv

Sponsored by Carhartt and EmericaWith Pontus Alv, Johan Lino-Waad, Michal Juras, Eniz Fazilov, Günes Ozdogan, Mr. Stankovic and a

few others

www.insearchofthemiraculous.se

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OY, L’ENFANCE DE L’ARTDes galeries d’art contemporain new-yorkaises aux clubs et festivals euro-péens, Oy séduit grâce à des pièces sonores où se croisent autant l’expéri-mental que l’electro, le hip-hop que le jazz, la soul que l’art acousmatique. Après avoir séduit les Eurockéennes et le Montreux Jazz Festival cet été, elle s’attaque aux Transmusicales de Rennes et à Gröningen. Entretien avec LA révélation helvétique de 2010.

Des pirouettes vocales et des variations de registres déconcertants. Pour son premier album, First Box Then Walk, Oy stupéfie littéralement. Suissesse d’adoption native du Ghana, la chanteuse impressionnait déjà sur les déliran-tes hybridations electro-jazz-hip-hop d’Infinite Livez vs Stade -Live At La Guinguette (2009), Morgan Freeman’s Psychedelic Semen (2008) et Art Brut Fe De Yoot (2007)- ou chez Filewile. En vingt-six morceaux truffés d’interlu-des, Joy Frempong de son état civil épanche en solo sa soif d’esthétiques.

Habituée de la scène des musiques improvisées, elle repousse ses limites vocales au fil de pièces où se croisent autant l’expérimental que l’electro, le hip-hop que le jazz, la soul que l’art acousmatique. Des aires de jeux ludiques au piano dans l’esprit de Satie se mêlent aussi à des chants plus rageurs ou profonds à la manière de son héroïne Nina Simone. Samples et machines, scat et scansion, saturation et fluidité, instruments-jouets et boucles electro dessinent une mosaïque des plus colorées. Jeux de pistes mémoriels où l’en-fance est omniprésente et humour frappadingue complètent ce tableau tour à tour impressionniste et expressionniste au sein duquel apparaît entre autres une sorcière planquée dans la cuvette des WC. Dada préférerait Oy. Bluffant de maestria en tous les cas.

Text : Olivier HornerLayout : daïan

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OYFIRST BOX THEN WALK éVOQUE BEAUCOUP L’ENFANCE. EST-CE DES SOUVENIRS DE LA VÔTRE OU EST-ELLE FANTASMéE?Les mots sont inspirés par mes souvenirs ainsi que des souvenirs d’amis à qui j’avais demandé de m’envoyer des histoires. J’ai coloré et développé ces textes pour mes chansons.

VOUS SOUVENEZ-VOUS DE VOTRE ENFANCE AU GHANA?Oui, j’avais 7 ans quand on a déménagé en Suisse et suis retournée quel-ques semaines au Ghana tous les trois ou quatre ans. Les souvenirs les plus importants de cette époque ne sont pas des histoires concrètes, mais je garde en mémoire cette liberté de pouvoir sortir tous le temps - j’étais toujours dehors, j’ai même dormi à la belle étoile sur le toit de notre voiture quand j’avais trop chaud. Il y avait toujours du monde autour de nous, des visiteurs, beaucoup d’odeurs: animaux, épices, etc. Quand je vais au Ghana maintenant, je suis à moitié touriste tout en me sentant à la maison.

FIRST BOX THEN WALK EMBRASSE TOUTES LES ESTHéTIQUES MUSICALES. EST-CE LE REFLET DE VOTRE OUVERTURE D’ESPRIT OU DE LA DIFFICULTé DE CHOISIR UNE ESTHéTIQUE?Pour moi, les deux sont vrais. Et c’est peut-être pour ça que j’aime bien travailler avec des thèmes, des concepts. Le lien entre les chansons dans cet album a trait aux histoires d’enfance et à une approche ludique. Mais j’aime la diversité stylistique, et suis contente de réunir tout les aspects que j’aime dans ma musique. Par contre, il est bien possible qu’un jour le concept sera de rester dans un seul style.

VOUS ÊTES FASCINéE PAR NINA SIMONE? PLUS SéDUITE PAR LA VOIX, LA MUSIQUE OU LA PERSONNALITé?C’est la musique et la voix. J’aime la profondeur et force de sa voix qui en même temps est pleine de fragilité. Sa voix est tellement expressive et émo-tionnelle qu’on y trouve toujours un côté tragique, même dans les morceaux allègres. On croit chacun de ses mots. Et j’aime bien aussi le mélange qu’elle a produit entre jazz, blues et folk avec une touche classique.

QU’APPORTENT VOS COLLABORATIONS à STADE ET FILEWILE à VOTRE PROPRE TRAVAIL?Stade m’a beaucoup influencée - j’avais acheté un sampler quand j’avais 17 ans et jouer avec Stade, grand maestro des samples, m’a donné envie de me replonger dans cet univers. Presque tous les sons sur mon disque sont des samples que j’ai enregistré et joué, sous l’influence d’Audétat et de Calpini mais quand même dans une autre langue et surtout pas aussi puissamment. Enfin, Christophe Calpini a ajouté des beats forts à la fin qui ont faire grandir les morceaux. Quant à Filewile, ils font une musique très ludique et positive qui m’aide à oublier parfois mes éternelles introspections. J’ai adopté d’une certaine manière leur légèreté musicale.

QUELLES DIFFICULTéS AVEZ-VOUS RENCONTREZ POUR TRANSPOSER L’UNIVERS éCLATé DU DISQUE SUR SCÈNE?Comme j’avais décidé de jouer toute seule, je devais trouver une solution pour lancer toutes les pistes musicales différentes. L’une des solutions a été d’adopter des poupées, pour ne pas lancer des pistes simplement d’un ordinateur, qui seraient de petits amis sur lesquels je pourrais taper à ma guise! Plusieurs morceaux ont aussi donné d’autres versions sur scène, en utilisant le loopeur et parfois des sons qui ne figuraient pas sur le disque. J’ai donc expérimenté énormément, jammé, trouvé de nouvelles possibilités. Mais il y a quelques morceaux que j’arrive toujours pas à transposer en live. Mais ce n’est pas grave.

First Box Then Walk (Creaked Records). Infos: www.myspace.com/oyrempong

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SXSWAUSTIN/TEXAS

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LE TEXAS EST AUX YEUX DU MONDE CE QUE LA BLONDE EST AUX BLAGUES DE POTACHES: UNE ALIGNéE DE CLICHéS PLUS OU MOINS RéALISTES. PRONONCER LE MOT TEXAS, C’EST RéANIMER à COUP SÛR LE DéSAGRéABLE SOUVENIR D’UN PRéSIDENT AU REGARD IRRéMéDIABLEMENT ABSENT…

SAUVAGE EXPERIENCE

Mais SXSW, c’est aussi le festival de l’improbable où l’on peut voir les Arctic Monkeys se produire dans un club de 300 personnes alors qu’ils font les stades en Europe, Metallica annoncé sous un pseudo - un obscur combo norvégien de black dark death metal - pour ne pas rendre trop sauvage la garden party ou encore les Beastie Boys en invités surprise à l’heure de l’apéro dans l’espoir que la picole répandue dans le milieu des professionnels de la profession musicale (vous n’étiez pas au courant ?) les détourne de la surprise. Comme me le faisait remarquer un très bon ami, essayer de sélectionner les groupes incon-tournables à SXSW, c’est comme tenter d’attraper votre flocon de neige préféré au cœur du blizzard alaskien.

Enfin, comme vous l’avez sans doute deviné si vous êtes arrivés jusque là, au pays de la multitude des sectes, je suis un adepte inconditionnel et dogmatique du SXSW. Et comme le disait un autre de mes grands amis connu sous le blaze de Davy Crockett «You may all go to Hell and I will go to Texas».

Et pour le programme pléthorique, vous utilisez vos petits doigts et vous tapez HYPERLINK «http://www.sxsw.com» www.sxsw.com. On ne va quand même pas vous border!

SXSW Music: du 16 au 20 mars 2011

… C’est exciter, au moyen d’un drapeau rouge, les Longhorns que l’on retrouve tant sur les capots de Chevrolet Impala ou de Ford Gran Torino que sur les maillots des équipes de basket du coin, c’est voir défiler en rêve des redneks mal dégrossis aux cous de taureaux avec boots et chapeaux de cow-boys, ou des ranchs – présidentiels ou non – remplis de carnes à barbecue tendres à damner le plus extrêmiste des végétariens endurcis.

Tout cela, c’était avant de fréquenter assidûment la capitale de l’Etat, l’exception qui fait tout sauf confirmer la règle: Austin, ville universitaire, démocrate au milieu d’un flux forcément sanguin de Républicains qui caractérise l’un des plus grands Etats américains. Mais surtout, Austin, ville façonnée par la musique, les looks improbables et les légendes tragiques. Et de convoquer à la noce les figures tutélaires que sont Stevie Ray Vaughan (accident d’hélicoptère), Janis Joplin (overdose), Townes Van Zandt (alcool) ou Roy Orbison (mort naturelle?!?). Ajoutez-y Roky Erickson sans son mythique 13th Floor Elevator, mais toujours à quatre pattes dans l’ascenseur en train de chercher quelques neurones sous le tapis ou Daniel Johnston seyant comme jamais dans sa camisole de force et vous obtenez ce qui s’est fait de plus flamboyant dans ce Hall of Fame typiquement austinien.austinien. Mais Austin, c’est aussi une kyrielle de clubs et de bars – la ville accueille en permanence une centaine de concerts hebdomadaires -, et depuis le milieu des années 80, son nom est aussi étroitement lié à l’aventure pittoresque de la plus excitante convention musicale du monde: South By South West (SXSW). En 25 ans, ce qui a débuté comme un joyeux raout exotique loin des grands cen-tres urbains a gentiment pris goût au succès et à la popularité. Avec pour base la musique, SXSW est aussi devenu un rendez-vous incontournable pour le cinéma et le multimédia. Bon an mal an, cette convention internationale accueille quelque 1800 groupes du monde entier dans 80 salles, bars mal famés et arrière-cours aménagées pour l’occasion espaces de célébration, des barbecue parties à répéti-tion et, last but not least, le gratin de l’intelligentsia mondiale des organisateurs de concerts et de la presse musicale (ouais, je sais on s’en fout un peu de ceux-là, surtout qu’ils ne sont que rarement drôles ou affables).

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THE EUROPEAN MUSIC CONFERENCE AND SHOWCASE FESTIVAL

With more than 260 European acts performing in more than 40 venues and over 2800 music professionals at-tending, Eurosonic Noorderslag is the ultimate place to be for music lovers.

FOCUS COUNTRY: The Netherlands

FIRST CONFIRMED ACTSAides (EE), Akaga (BG), Anni B Sweet (ES), Balthazar (BE), Ben L’Oncle Soul (FR), Britta Persson (SE), Cuibul (MD), Dazzled Kid (NL), Destine (NL), DeWolff (NL), Dikta (IS), Diversidad (EU), E.Z.

Basic (HU), Filewile (CH), Ginga (AT), Go Back To The Zoo (NL), Goslink (NL), Heathers (IE), Houses (NL), Hundreds (DE), I Am Oak (NL), Islet (UK), Jungle By Night (NL), Junip (SE), Kellermen-sch (DK), Kvelertak (NO), Květy (CZ), LaBrassBanda (DE), Laura Jansen (NL), Lola Kite (NL), Lucky Fonz & De Felle Kleuren (NL), Malika Ayane (IT), Mesta (RS), Moss (NL), My Bubba & Mi (DK), My Little Cheap Dictaphone (BE), Only Seven Left (NL), Oy (CH), Perquisite (NL), Schradinova (NL), Sean Riley & The Slowriders (PT), Selah Sue (BE), The Bear That Wasn’t (BE), The Black Atlan-tic (NL), Tim Knol (NL), Traumkapitän (LU), Turbostaat (DE), Villa Nah (FI) and Vinnie Who (DK).

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Malgré que 10 ans soient passés depuis que le Dubstep ait pointé le bout de son sub, c’est très récemment que le mouvement connaît un gain d’intérêt parmi les masses occidentales. Et en-core, niveau gain d’intérêt, on est loin de l’ex-plosion intergalactique de la House ou autre Tech Minimale. Fidèle à ses influences, le mouvement Dubstep, quoi que désormais bien ancré dans les milieux électros, respecte effectivement une dis-crétion toute underground. Mais au fait, Dubstep, quèsaco ? Difficile à dé-crire. Tributaire de mille influences, du Reggae à la Drum’n’Bass en passant par le Hip-Hop et le Big Beat, on est à la fois dans l’hybridation et l’origi-nalité totale. Originalité surtout – et là sans doute réside le bonheur mirifique que procure ce genre mutant – dans l’atmosphère bien particulière qu’il développe. Reverbs, Delay, mélodies mystérieuses sur énormes basses ronflantes et rythmiques cha-loupées, tout raisonne, se répercute, se perd dans l’abyme de nos esprits introspectants. Témoin de ce conditionnement à la médiation ce lanci-nant hochement du ciboulot que décrit l’auditeur, transit (et un peu tétrahydrocannabinolé parfois, influence reggae oblige). Bref, musique à usage

des pires défoncés pour certains, véritables cultes mystiques pour d’autres, le Dubstep marque à l’évidence pour son opacité et pour inviter au voyage interne lorsque d’autres mouvements élec-troniques tendent plutôt à transformer l’homme en masse purement instinctive. Originaire des quartiers sud de Londres, le Dubs-tep reste pendant les premières années de sa vie un genre réservé à une poignée de producteurs passant, comme d’hab, pour farfelus, voir quasi réactionnaires aux yeux des inconditionnels de la Drum’n’Bass, de la Dub ou du Hip-hop. Parmi ces marginaux, on peut citer Loefah, Skream, Benga, qui restent, dix ans après, d’incontestables pontes du genre. Le Dubstep se forme également autour d’Ammunition Records, boîte de prod qui créera Tempa et Big Apple, premiers labels spécifique-ment Dubstep, ainsi qu’aux soirées hebdomadaires FWD>> (forward), tournant d’un club londonien à l’autre et dévouées à ce style au stade encore embryonnaire. C’est en 2002 que tout s’accélère avec la sortie de la première compilation – et désormais mythique – Dubstep Allstar, mixée par Dj Hatcha. C’est également à cette période que le collectif DMZ, formé de quelques djs, producteurs et investisseurs, voit le jour. Les fondations sont alors coulées et le Dubstep devient non plus un dérivé mais un genre électro à part entière, pos-sesseur d’une identité, d’un circuit et d’un public qui lui est propre. 2006 marque la véritable ex-plosion du Dubstep en dehors de l’Angleterre, no-tamment grâce à l’émission Dubstep Warriorz sur BBC Radio 1 présentée par Mary Ann Hobbes et à Midnight Request Line, plaque sortie des machines de Skream et véritable hymne ambassadrice du mouvement vers un public large.Depuis, les producteurs foisonnent, le style trouve ses propres évolutions et ses propres médias. Les soirées Dubstep, très inspirées des Sound Sys-tem Dub et Jungle pour leur surenchère de basses

Text: Brad PuttCredits: Robert Tilli, Alan McGowanDesign: Livia van Haren

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25 AN

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Qui n’est jamais allé à Gröningen ne peut s’imagi-ner l’ambiance de fête qui règne dans cette petite bourgade frisquette aux canaux gelés. En plein mois de janvier, la tentation du grog après un excellent joint semble de mise. Pourtant chaque année ce sont des milliers d’artistes de responsables et de pas-sionnés de musique qui migrent vers Gröningen pour une petite semaine de course folle contre la mon-tre au jeu de «à qui aura vu le meilleur concert de groupes émergents». Pendant 4 jours ce sont donc des festivaliers sur-motivés qui courent de salles de concerts en théâtres aménagés ou en bars sonorisés pour écouter - et voir -les talents les plus promet-teurs de la scène pop européenne. Car la ville est littéralement réquisitionnées pour l’occasion. Ce n’est pas le couvre-feu mais l’ouvre-fête! (seul un bar de la ville ne programme pas de groupes et accueille les boat people de la nouvelle musique en leur distillant une bonne soupe mainstream et dance.)

Mais hormis l’ambiance incroyable créée par des Hol-landais qui semblent avoir réussi l’impossible: chauf-fer au rouge une ville du froid, Gröningen reste un festival où l’on vous deale de la pure et excellente musique.Cette année pour ses 25 ans, le festival mets les bouchées doubles sur la production musicale des Pays-Bas. Au programme: Destine, DeWolff, Laura Jansen, Moss, The Black Atlantic, Tim Knol et bien d’autres! La délégation britannique cette année encore sera,

VOILà UN QUART DE SIÈCLE QU’IL EST TOUJOURS PLUS FACILE POUR NOUS AUTRES éTRANGERS DE PRONONCER EUROSONIC QUE NOORDERSLAG. HEUREUSEMENT L’UN EST L’AUTRE SONT MARIéS DEPUIS 25 ANS DéJà ALORS ON NE VEXE PERSONNE EN PRONONÇANT MAL LEUR NOM, MÊME PAS CETTE BONNE VIEILLE MADAME GRöNINGEN QUI LOUE SA CHARMANTE DEMEURE AU COUPLE DEPUIS LEUR BELLE UNION.

c’est sûr, impressionnante. Mais justement Eurosonic Noorderslag a aussi été créé pour perturber cette hé-gémonie. Et du côté des suisses il n’y a pas à rougir: Filewile et OY. Doublé pour la chanteuse JOY que de nombreux festivals présents à Gröningen attendent au tournant après un été foisonnant en concerts pour la jeune artiste Ghanéo-helvète.

Peter Smidt - le créateur - interrogé sur le succès de son festival rappelle les premières heures du squatt au Grand Hotel lieu désormais incontournable du festival sur la place de la ville estudiantine et le début de la crédibilité de la «niche» musicale hollandaise avec l’émergence en particulier de groupe devenus mythi-ques comme Urban Dance Squad ou encore The Nits. L’intérêt pour la scène locale touche alors d’autres pays comme la Suisse la Finlande ou la France puis les Maisons de disques et les radios de la nationale 3FM à l’incroyable BBC de John Peel qui se joignent au festival pour lui donner sa place incontesté de premier festival pour les artistes émergents en Europe.

Belle épopée pour ce petit festival passé du nom de Noorderslag à Euroslag et enfin Eurosonic. Ne pas y être allé une fois dans sa vie c’est comme n’avoir jamais vu les Baleines (sans les Nits) les pyramides d’Egypte ou les îles Galapagos.Alors il est encore temps et ce n’est pas si cher. Attention tout de même de réserver assez tôt, tous les hôtels de la ville sont rapidement pris d’assaut et la campagne environnante et ses auberges c’est un brin moins Rock’n Roll...

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THE EUROPEAN MUSIC CONFERENCE AND SHOWCASE FESTIVAL

With more than 260 European acts performing in more than 40 venues and over 2800 music professionals at-tending, Eurosonic Noorderslag is the ultimate place to be for music lovers.

FOCUS COUNTRY: The Netherlands

FIRST CONFIRMED ACTSAides (EE), Akaga (BG), Anni B Sweet (ES), Balthazar (BE), Ben L’Oncle Soul (FR), Britta Persson (SE), Cuibul (MD), Dazzled Kid (NL), Destine (NL), DeWolff (NL), Dikta (IS), Diversidad (EU), E.Z.

Basic (HU), Filewile (CH), Ginga (AT), Go Back To The Zoo (NL), Goslink (NL), Heathers (IE), Houses (NL), Hundreds (DE), I Am Oak (NL), Islet (UK), Jungle By Night (NL), Junip (SE), Kellermen-sch (DK), Kvelertak (NO), Květy (CZ), LaBrassBanda (DE), Laura Jansen (NL), Lola Kite (NL), Lucky Fonz & De Felle Kleuren (NL), Malika Ayane (IT), Mesta (RS), Moss (NL), My Bubba & Mi (DK), My Little Cheap Dictaphone (BE), Only Seven Left (NL), Oy (CH), Perquisite (NL), Schradinova (NL), Sean Riley & The Slowriders (PT), Selah Sue (BE), The Bear That Wasn’t (BE), The Black Atlan-tic (NL), Tim Knol (NL), Traumkapitän (LU), Turbostaat (DE), Villa Nah (FI) and Vinnie Who (DK).

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Un mEnage A trois micros, du lundi au vendrEdi A 16h,

sur Couleur 3.

www.couleur3.ch

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Un mEnage A trois micros, du lundi au vendrEdi A 16h,

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SCORPIONS ZAZ

PAUL KALKBRENNER DUBFIRE dOPSTROMAE KING CHARLES

AaRONBEN L’ONCLE SOUL

CARL CRAIG DAVID RODIGANJULIAN PERETTA ARNO ALOANWILLIAM WHITE MARTINA TOPLEY-BIRD

KATERINEAYO CALI NAS & DAMIAN MARLEYJRGONG

presents

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WANT TO CREATE FOR US?SEND YOUR ARTWORK TO [email protected]

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IMPRE

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