gÉnÉralitÉs sur - cerimes

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GÉNÉRALITÉS SUR LES LANCERS ATHLETIQUES PAR M. AUZEIL Les quatre disciplines des lancers (mar- teau, disque, poids, javelot), tout en étant différentes des courses et des sauts, répondent à des principes généraux communs à l'ensemble des spécialités athlétiques : - les lois générales sur le mouvement exposées par A. Piron (cf. article p.p. 36-37) se retrouvent en lancer comme en saut et en course ; - les lancers s'incluent dans les jeux et parcours présentés par G. Guézille (cf. article p.p. 34-35). Nous nous proposons donc d'illustrer ces deux principes par un rappel des lois générales sur le mouvement, puis par une séance pratique de lancers athléti- ques. LOIS GENERALES DU MOUVEMENT Celles-ci font apparaître que la meilleure « rentabilité » d'une action motrice, de course, de saut ou de lancer, passe par une « mise sous tension » des muscles qui provoque un renvoi. La « mise sous tension » est l'organisa- tion d'une déformation de notre corps afin d'utiliser les propriétés élastiques du muscle. Elles s'organisent non pas par une action en puissance des groupes musculaires (le lancer sans élan du débu- tant) mais au moyen de l'action dynami- que d'une prise d'élan. Ceci nous enga- gera à présenter dans la séance toutes les formes de lancers précédées par un élan. Ces « mises sous tension » n'admettent aucune rupture de la chaîne musculaire concernée prioritairement. Cela néces- site un alignement cuisse, bassin, tronc traduit par le placement du bassin qui doit être en rétro-version et la solidité d'une ligne passant par le pied, le genou, la hanche gauche et l'épaule droite. L'ensemble de la séance présentée ici sera donc entrecoupée de séquences où l'on insistera sur le travail des groupes musculaires qui permettent le placement de la ceinture pelvienne. Ceci s'obtien- dra en exécutant des exercices, sur place ou en déplacement, qui sont basés sur la transmission de la réaction de la plante du pied gauche jusqu'au bras lanceur (droit). Dans toutes les situations il fau- dra insister sur le « gainage » du corps. UNE SEANCE DE LANCERS Organisation matérielle L'espace de travail est délimité par l'aire d'élan du saut en hauteur. Nous utili- sons, pour deux athlètes, selon l'exercice à exécuter, un médecine-bail de trois à quatre kilos. Organisation générale de la séance La séance est organisée autour de trois phases : - dynamique, des lancers divers en trotti- nant dans l'espace de travail ; - statique, des lancers sur place ; - relais, sous forme d'un concours final inter-équipes faisant appel au lancer. Ici, la vitesse d'exécution permet de contrô- ler ce qui est plus ou moins maîtrisé. PHASE DYNAMIQUE Cette phase doit mettre en évidence la nécessité d'utiliser toutes les parties du corps de façon coordonnée afin d'obte- nir, en fonction de ses propres possibili- tés, la meilleure réponse à une situation de lancer donnée. Objectifs - Se déplacer et lancer. - Mettre en place une trajectoire haute de l'engin. - Limiter l'action des bras. - Aligner les poussées, coordonner les actions des jambes, du tronc et des bras. Exercice Par équipe de deux, se faire des passes à deux mains, en trottinant. PHOTO : PRESSE-SPORTS 38 Revue EP.S n°204 Mars-Avril 1987 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

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Page 1: GÉNÉRALITÉS SUR - CERIMES

GÉNÉRALITÉS SUR LES LANCERS ATHLETIQUES PAR M. AUZEIL

Les quat re discipl ines des lancers (mar­teau , d i sque , poids , javelot ) , tout en étant différentes des courses et des sauts , r éponden t à des pr incipes généraux c o m m u n s à l ' ensemble des spéciali tés a thlé t iques : - les lois générales sur le mouvemen t exposées par A. Piron (cf. art icle p .p . 36-37) se re t rouvent en lancer c o m m e en saut et en course ; - les lancers s ' incluent dans les j eux et pa rcours présentés par G. Guézi l le (cf. article p .p . 34-35). N o u s nous p roposons d o n c d ' i l lustrer ces deux pr incipes par un rappe l des lois générales sur le mouvemen t , puis par une séance pra t ique de lancers athléti­ques .

LOIS GENERALES D U M O U V E M E N T

Celles-ci font appara î t re q u e la meil leure « rentabi l i té » d ' une act ion motr ice , de course , de saut ou de lancer , passe par une « mise sous tension » des muscles qui p rovoque un renvoi. La « mise sous tension » est l 'organisa­t ion d 'une déformat ion de notre corps afin d 'ut i l iser les propr ié tés é las t iques du muscle. Elles s 'organisent non p a s par une act ion en puissance des g roupes

muscula i res (le lancer sans élan du débu­tant) mais au moyen de l 'act ion dynami­q u e d ' u n e prise d 'é lan . Ceci n o u s enga­gera à présenter dans la séance toutes les formes de lancers précédées par un élan. Ces « mises sous tension » n ' admet t en t aucune rup tu re de la cha îne muscula i re concernée pr ior i ta i rement . Ce la néces­site un a l ignement cuisse, bassin, t ronc t radui t par le p lacement du bassin qui doit être en rétro-version et la solidité d ' une ligne passant par le pied, le genou, la hanche gauche et l ' épaule droi te . L 'ensemble de la séance présentée ici sera donc en t recoupée de séquences où l 'on insistera sur le travail des g roupes muscula i res qui permet ten t le p lacement de la ceinture pelvienne. Ceci s 'obt ien­dra en exécutant des exercices, sur place ou en dép lacement , qui sont basés sur la t ransmiss ion de la réact ion de la p lante d u pied g a u c h e j u s q u ' a u bras lanceur (droit) . Dans toutes les s i tuat ions il fau­dra insister sur le « ga inage » du corps .

U N E S E A N C E DE LANCERS

Organisation matérielle

L'espace de travail est dél imité par l 'aire d 'é lan du saut en hau teur . N o u s utili­sons, pour deux athlètes , selon l 'exercice à exécuter, un médecine-bai l de trois à qua t re kilos.

Organisation générale de la séance

La séance est organisée au tour de trois phases : - dynamique, des lancers divers en trotti­nant dans l 'espace de travail ; - statique, des lancers sur place ; - relais, sous forme d 'un concours final inter-équipes faisant appe l au lancer. Ici, la vitesse d 'exécut ion permet de contrô­ler ce qui est p lus ou moins maîtrisé.

P H A S E D Y N A M I Q U E

Cette phase doit mettre en évidence la nécessité d 'uti l iser toutes les part ies du corps de façon coo rdonnée afin d 'obte­nir, en fonction de ses propres possibili­tés, la meil leure réponse à une si tuat ion d e lancer donnée .

Objectifs

- Se déplacer et lancer. - Mettre en place une trajectoire haute de l 'engin. - Limiter l 'action des bras. - Aligner les poussées , coo rdonne r les act ions des j ambes , du t ronc et des bras.

Exercice

Par équ ipe de deux , se faire des passes à deux mains , en t rot t inant .

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38 Revue EP.S n°204 Mars-Avril 1987 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

Page 2: GÉNÉRALITÉS SUR - CERIMES

Variables

- Lancer vers le haut . - Partir avec le médecine-bai l sous le men ton pour lancer à deux mains . - Partir avec le médecine-bai l au-dessus de la tête. Après avoir fait découvr i r c o m m e n t uti­liser toutes les part ies du corps p o u r lancer , nous p r o p o s o n s un travail de différentes formes de dép lacement de ­vant permet t re une mei l leure maîtr ise des appu is lors des phases d 'é lan et de lancer.

Objectif

S'équil ibrer dans des dép lacemen t s va­riés.

Exercice

Trot t iner en se faisant des passes vers le haut en lançant à deux mains .

Variables

Exécuter la tâche : - en pas chassés ; - en course arr ière ; - en faisant un tour sur so i -même ; - en faisant deux tours sur soi -même.

P H A S E S T A T I Q U E

Cet te phase permet au lanceur de réviser les p lacements « efficaces », d e renfor­cer c o n s t a m m e n t les part ies du corps les plus concernées par le lancer.

Objectifs

- Renforcer la ceinture pelvienne. - Aider au p lacement du bassin. - Associer les cont rac t ions des différents g roupes muscula i res p o u r permet t re leur « mise sous tens ion » à par t i r d u sol j u s q u ' à l 'engin du lancer.

Exercices

Exécuter des séries de 10 à 20 répét i t ions p o u r déve loppe r : - les a b d o m i n a u x (ne pas creuser le dos) ; -les dorsaux- lomba i res ; - les ro ta teurs du t ronc ; - le p lacement d u bassin (faire basculer le bassin en rétroversion) .

R E L A I S

Cet te phase j ouée et compét i t ive met l 'athlète en s i tuat ion de réaliser des lan­cers, très r ap idement . Ceci sanc t ionne les coord ina t ions motr ices défectueuses , met en év idence les apprent i ssages non effectués et, pa r là, sert d ' éva lua t ion .

Objectif

« Animer » en lancer (mettre l 'engin en mouvement ) . N o u s e n t e n d o n s par- là faire d ispara î t re l 'aspect s ta t ique de l ' approche t radi t ionnel le et ana ly t ique des lancers .

Exercice

Donne r un médecine-bai l pa r équipe de deux (A et B). A t ranspor te le méde­cine-bail dans une zone et revient passer le relais à B qui court le rechercher . A part i r d 'un relais s imple c o m m e ce­lui-ci. il sera poss ible de complexif ier la tâche .

T E S T D E M E D E C I N E - B A L L

Ce test r épond aux condi t ions générales énoncées plus hau t : pas de lancer stati­que et en pu i ssance de type flexion-ex­tension, mais en liant un élan et u n lancer créant une « mise en t e n s i o n / r e n ­voi ».

Objectifs

- Tester les possibil i tés de coo rd ina t ion élan-lancer . - Tester l ' amél iora t ion des capac i tés phys iques .

Test

Effectuer deux b o n d s à p ieds jo in ts puis lancer à deux mains . Faire par t i r le médecine-bai l à h a u t e u r de la poi t r ine , lancer et mesure r la dis­tance à laquel le le bal lon chute .

Les séances de « lancers variés » peu­vent p rendre p lace à tous les n iveaux de pra t ique . At t rayantes , elles peuvent entrer d a n s un parcours p o u r les j eunes . Elles const i­tueront une b o n n e séance de Prépara­t ion Physique Généra le (PPG) p o u r la t ranche d 'âge supér ieure et serviront d 'échauffement p o u r des séances d e P P G , de muscu la t ion ou de t echn ique chez les lanceurs confi rmés.

Martial Auzeil Conse i l le r Techn ique Régional

Fédéra t ion França ise d 'Ath lé t i sme

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E P S N° 204 M A R S AVRIL 1987 39 Revue EP.S n°204 Mars-Avril 1987 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé