giap - dien bien phu

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Vive le marxisme-léninisme-maoïsme! Vive la guerre populaire ! Vo Nguyen Giap Dien Bien Phu Dien Bien Phu est la plus grande victoire de l'Armée populaire vietnamienne dans notre longue guerre de libération nationale contre les impérialistes agresseurs français et américains. Par son immense répercussion, elle a marqué un grand changement dans la situation militaire et politique de l'Indochine; elle a apporté une contribution décisive au succès

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Vive le marxisme-lninisme-maosme!Vive la guerre populaire !Vo Nguyen GiapDien Bien PhuDien Bien Phu est la plus grande victoire de l'Arme populairevietnamienne dans notre longue guerre de libration nationalecontre les imprialistes agresseurs franais et amricains. Par son immense rpercussion, elle a marqu un grandchangement dans la situation militaire et politique del'Indochine; elle a apport une contribution dcisive au succsde laConfrencede Genvequi devait rtablir la paixenIndochine sur la base du respect de la souverainet, del'indpendance, del'unitet del'intgritterritorialeduVietNam et des deux pays amis voisins, le Cambodge et le Laos. A l'occasion de l'anniversaire de la victoire de Dien Bien Phu,je voudrais dgager ici certaines expriences que notre Parti aacquises dans la conduite de la guerre. Je voudrais rappeler l'inbranlable volont de vaincre de notrearme et de notre peuple. La solidaritde l'arme et du peuple dans lecombat, sous ladirection du Parti, a t le facteur dcisif de la victoire.Et c'est l pour nous la plus grande leon.DienBienPhunous aappris qu'unenationfaible, qu'unearme populaire qui se dressent unies et rsolues dans la luttepour l'indpendance et la paix sont capables de vaincre toutesles forces d'agression quelles qu'elles soient, mme celles d'unepuissance imprialiste telle que la France paule par les Etats-Unis.IBref aperudelasituationmilitaireaucoursdel'hiver1953 et du printemps 1954 Au dbut de l'hiver 1953, la guerre patriotique de notre peupleentrait dans sa huitime anne. Depuislalibrationdelazonefrontire(1950),nostroupesn'avaient cess d'aller de victoire en victoire au cours deplusieurs campagnes successives et avaient constamment gardl'initiative des oprations sur tous les fronts dans le Nord VietNam. Aprs la libration de Hoa Binh, les bases de gurilla du deltadu Fleuve Rouge s'taient largies; puis, nous avions rcuprl'une aprs l'autre, de vastes rgions du Nord-Ouest. Rduit la dfensive, l'ennemise trouvait dans une situationqui ne cessait d'empirer.Les imprialistes franais et amricains se rendaient compte deplus en plus que, pour sauver la situation, il leur fallait amenerdes renforts, changerdecommandement, rviser leplandeguerre.La fin rcente de la guerre de Core avait pouss lesimprialistes amricains s'engager encore davantage dans leurtentative de prolonger et d'tendre la guerre d'Indochine. C'est danscescirconstancesqueleplanNavarreplandeprolongation et d'extension de la guerre fut labor etsoigneusement mis au point Paris et Washington. Enbref, leplanNavarretait unplanstratgiquedegrandeenvergure visant anantir en dix-huit mois la majeure partiedenosforcesrgulires, occupertout notreterritoireet transformer dfinitivement le Viet Nam en colonie et en basemilitaire des imprialistes franais et amricains. Il prvoyait dans un premier stade un important regroupementd'units mobiles pour attaquer et puiser nos forces rguliresdans le delta et l'occupation de Dien Bien Phu pour transformerla zone occupe du Nord-Ouest en une solide baseoprationnelle. Dans uneseconde phase,l'ennemi comptait mettre profit lasaison despluieset lafatiguequi interdiraient nos troupestoute action de quelque importance pour concentrer ses forcesdans le Sud et y occuper toutes nos zones libres et toutes nosbases de gurilla de l'Interzone V (la partie du Centre Viet Namau Sud de Tourane) jusqu'au Nam Bo l (Sud du Viet Nam). Enfin au cours de l'automne et de l'hiver 1954-1955, la pacification du Sud ralise, avec un regroupement massifde forces mobiles sur le front du Nord, il aurait dclench unegrande offensive contre nos arrires. Partant simultanment dudeltaduFleuveRougeet deDienBien Phu, la puissante masse de manuvre du Corpsexpditionnaireaurait attaqunos forces rgulirespour lesanantir et occuper notre zone libre, mettant ainsivictorieusement fin la guerre. La ralisation de ce plan aurait fait de notre pays une coloniedes imprialistes franais et amricains, une base militaire leurpermettant d'entreprendre de nouveaux projets d'agression. En automne 1953,legnralNavarre commence mettre enuvre cet ambitieux plan stratgique. Enexcutiondesmotsd'ordrelancspour lacirconstance: Garder toujours l'initiative et Attaquer sans relche , leHaut commandement du corps expditionnaire franais, aprsavoir concentr 44bataillons mobiles,dclenche de violentesoprationsderatissagedanslazoneoccupedudelta, lanceunesried'attaques dans les rgions deNinhBinhet NhoQuan, menace Thanh Hoa et Phu Tho, parachute des troupes Lang Son. Dans le mme temps, il fait troubler le Nord-Ouestpar des pirates. Enfin le 20 novembre, il envoie des troupes aroportes DienBien Phu, avec l'intention de roccuper Na San, de consoliderses positions Lai Chau et d'largir sa zone d'occupation dansle Nord-Ouest. Ennovembregalement, aprs avoir ananti unepartiedesforces ennemies sur le front Ninh Binh, nos troupescommencent la campagne d'hiver-printemps pour briser le planNavarre. En dcembre, elles marchent vers le Nord-Ouest, anantissantune partie importante des forces vives de l'ennemi, librent LaChau et encerclent Dien Bien Phu. Au cours du mme mois, l'Arme de libration du Pathet Lao etles units de volontaires vietnamiens dclenchent une offensivesur le front du Moyen Laos, annihilant des forces importantesde l'ennemi. Librant Thakhet, les troupes Lao-Viet atteignentla rive gauche du Mkong. Enjanvier1954,dansl'InterzoneV,nos troupes lancent unepuissante offensive surles HautsPlateaux de l'Ouest o ellesinfligent de lourdes pertes au corps expditionnaire. Elles librent la ville de Kontum et tablissent le contact avecle Bas-Laos o le plateau des Bolovens vient d'tre libr. Toujours en janvier, l'Arme de libration du Pa-thet-Lao et lesunitsdevolontairesvietnamiensprennent l'offensivesur lefront du Haut-Laos o elles font subir aux forces franaises desrieuses pertes.Elleslibrent lebassindelarivireNamHouet menacentLouang Prabang. Sur les arrires de l'ennemi, tant dans le delta du Fleuve Rougeet dans le Binh Tri Thien(les trois provinces de la rgion deHu : Quang Binh, Quang Tri et Thua Thien) que dansl'extrme Sud du Trung Bo (Centre Viet Nam) et dans le NamBo, la gurilla a pris une trs grande extension. Dans la deuxime dcade de mars, estimant termine la priodedes activits offensives de nos troupes, le Haut commandementfranais regroupe une partie de ses forces pour lancerl'oprationAtlantedanslapartiemridionaleduCentreVietNam ; il s'empare de Qui Nhon le 12 mars. Le lendemain, 13 mars, nos troupes ouvrent la grande offensivecontre le camp retranch de Dien Bien Phu. Elles vont se battre sur ce front pendant 55jours et 55 nuits,jusqu' l'anantissement total du camp retranch, le 7 mai 1954,couronnant leur campagned'hiver et de printemps par unevictoire historique. Telle tait, dans ses grandes lignes, la situationdes diversfronts au cours de l'automne et de l'hiver 1953 et au dbut duprintemps 1954.IILa direction stratgique La direction stratgique de la campagne de Dien Bien Phu et,d'une faon plus gnrale, de la campagne de l'hiver 1953 et duprintemps 1954,at unsuccs typique de la lignemilitairervolutionnaire marxiste-lniniste applique la ralitconcrte de la guerre rvolutionnaire au Viet Nam. Par le Plan Navarre, la stratgie de l'ennemi cherchait rsoudre les grandes difficults poses par la guerred'agression, dans l'espoir de sauver la situation et de remporterune victoire dcisive. Notre stratgie, au cours de cette campagne d'hiver et deprintemps atcelled'unearmervolutionnairedans uneguerre populaire. Partant d'une analyse approfondie des contradictions del'ennemi et poussant au maximum l'esprit offensif d'une armeencorematriellement faiblemais particulirement hroque,elle visait en concentrant nos troupes dans les secteurs les plusvulnrables del'ennemi, lafois ladestruction de ses forcesvives et la libration d'une partie du territoire, l'obligeant sedisperser et. crant ainsi pour nous les conditions d'une victoiredcisive. Laguerremeneparlesimprialistesfranaiset amricainstait une guerre d'agression, une guerre injuste. De par son caractre de guerre coloniale, elle ne pouvait avoird'autres fins que l'occupation et l'asservissement de notre pays.Lecaractreet lesbutsmmesducombat qu'il poursuivaitobligeaient l'ennemi disperser ses forces pour pouvoiroccuper les rgions envahies. Lapoursuite dela guerreat pourle corpsexpditionnairefranais un processus continu de dispersion de forces.Articul en divisions au dbut, il s'est fractionn en rgiments,puis enbataillons, puis encompagnieset enfinensectionscantonnesdansdesmilliers depointsd'appui et depostesdisperss aux quatre coins du thtre d'oprations indochinois. Il se trouvait ainsi en face d'une contradiction : sans disperserses troupes, il lui tait impossible d'occuper les territoiresenvahis; en les dispersant, il se mettait lui-mme en difficult.Sesunitsainsimorcelesdevenaientdesproiesfaciles pournostroupes, sesforces mobiles setrouvaient de plus en plusrduites et la pnurie des effectifs ne faisait que s'accentuer. S'il concentrait des troupes pour pouvoir fairefacenotreaction et reprendre l'initiative, ses forces d'occupationdiminuaientd'autantet illui devenait difficile, impossible degarder le terrain acquis; or s'il abandonnait ainsi les territoires,le but mme de la guerre de reconqute ne pourrait tre atteint. Tout le long de la rsistance, alors que les troupes de l'ennemine faisaient que se disperser davantage, notre stratgie futdedclencher partout la gurilla et de choisir, sur chaque thtred'oprations, lespoints ol'ennemi tait relativement faiblepour l'anantir par une puissante concentration de forces, ce quipermettraitnostroupesdeserenforcerencombattant et notre arme de grandir dans les batailles. Tandis que les forces franaises allaient en se dispersanttoujours davantage, les forces armes rvolutionnaires de notrepeuple ne cessaient d'intensifier et d'tendre la gurilla, tout enpoursuivant sans arrt le travail de concentration et deformation des units rgulires. Dans le combat, au cours de l'dification de nos forces,progressivement nous sommes alls des compagniesautonomes aux bataillons mobiles, puis des bataillons auxrgiments, aux divisions. La premire apparition de nos brigades lors des combats de lazone frontire marqua notre premire grande victoire qui ne fitqu'accrotre le dsarroi de l'ennemi. C'est aprs cette campagne que le gnral De Lattre deTassignyfut envoyenIndochinepour tenter desauver lasituation.De Lattre avait vu le problme, il avait constat la trop grandedispersion des troupes franaises et mesur le danger que leurfaisait courir la gurilla. Aussi rsolut-il de les concentrer et d'ouvrir des oprations denettoyage d'une extrme violence afin de pacifier sesarrires dans le delta du Fleuve Rouge. Mais il se trouvabientt en face de la mme contradiction insoluble. En concentrant ses troupes, il tait dans l'impossibilitd'tendre la zone d'occupation. Il dut finalement se rsigner disperserseseffectifs:il organisalafameuseattaquecontreHoa Binh. Pour tout rsultat, il essuya de lourdes pertes en forces vives HoaBinh, cependant quenosbasesdegurilladudeltaduFleuve Rouge se rtablissaient et s'largissaientconsidrablement. Quand ils laborrent le plan Navarre en 1953, les imprialistesfranais se trouvaient devant le mme dilemme. Manquant d'effectifs pour reprendre l'initiative, attaquer etanantir nos units rgulires, ils se fixrent comme objectif dereconstituer tout prixleur corpsdebatailleet enfait, ilsrussirent concentrerdesunitsmobilesassezimportantesdans le delta du Fleuve Rouge. Avec cette concentration, ils entendaient saigner peu peu nosunits rgulires, les obliger se disperser entre le delta et lahaute rgion, ce qui leur permettrait de raliserprogressivement leur plan oprationnel, de prparer une grandeoffensive dcisive. Cette situation n'chappa pas au Comit Central de notre Partiqui fitune analyse approfondieetclairvoyante des intentionsde l'ennemi et de la situation des thtres d'oprations. Laparfaiteconnaissancedescontradictionset desloisdelaguerred'agression nouspermitde dceler lesnormes pointsfaibles que l'ennemi avait crs dans son dispositif enconcentrant ses troupes. Toujoursconvaincuquel'essentiel tait l'anantissement desforces vives de l'ennemi, le Comit Central s'appuya sur cetteanalyse scientifique pour tablir son plan d'action : concentrernos forces pour passer l'offensive sur des secteursstratgiques importants o l'ennemise trouvait relativement dcouvert, anantir ainsi une partie de ses forces vives tout enl'obligeant disperser ses effectifs pour parer nos coups endes points nvralgiques qu'il devait conserver tout prix. Nos directives stratgiques taient : dynamisme, initiative,mobilit, rapidit de dcision devant les situations nouvelles. La direction stratgique du Comit Central s'est avre juste etclairvoyante : pendant que l'ennemi oprait de fortesconcentrationsdetroupes dans ledeltapour menacernotrezonelibre, nousn'avonspaslaissdegroseffectifsdansledelta ni dispers nos forces dans la zone libre pour la protgerpar une action dfensive. Par contrenous avons rassemblnos troupes pour prendrehardiment l'offensive en direction du Nord-Ouest. En effet, nos divisions se portrent au Nord-Ouest avec un lanirrsistible, elles nettoyrent les rgions de Son La et de ThuanChau des milliersde pirates qui les infestaient, librrent LaChau et taillrent en pices la majeure partie de la garnison decette ville au cours de sa retraite. Simultanment nous encerclions Dien Bien Phu etcontraignions l'ennemi y envoyer des renforts pour viter ledanger d'un anantissement. En plus du delta, Dien Bien Phudevint un deuxime point de concentration des forces del'ennemi. Au moment o nous poursuivions notre offensive dans leNord-Ouest, les forces allies Pathet Lao-Viet Namdclenchaient une deuxime offensive contre un secteurimportant, le front du Moyen-Laos, o l'ennemi taitrelativement dcouvert. Avance foudroyante : plusieurs units mobiles ennemiesananties, la ville de Thakhet libre. Les forces Lao-Viet poussrent endirectionde Sno, basearienne importante dans la province de Savannakhet.L'ennemi dut retirer prcipitamment des troupes du delta et desautres fronts pour les envoyer en renfort Sno. La base de Sno devint ainsi un troisime point deconcentration des forces du Corps expditionnaire. Ni laprparationspectaculaire, ni ledclenchement au dbutde 1954 de l'opration Atlante contre la rgion libre de la VeInterzonenemodifianotreplan: neconsacrerqu'unefaiblepartie de nos effectifs la protection de nos arrires dans cettergion et concentrernosforcespourune offensivecontre lesHauts Plateaux, secteur stratgique important o l'ennemi taitrelativement dcouvert. Cette offensive victorieuse conduisit la destructiond'importants lments ennemis et la libration de la ville et dela prinvince de Kontum.Nos troupes firent un raid sur Pleiku, dont la garnison dut trerenforce. La ville de Pleiku et divers points d'appui des Hauts Plateauxse transformrent ainsi en un quatrime point de concentrationdes forces franaises. Vers la mme poque, les forces allies Pathet Lao-Viet Namouvraient partir de Dien Bien Phu une offensive sur le Haut-Laos pour faire diversion et crer des conditions favorables auxprparatifs de l'attaque du camp retranch. Plusieurs units ennemies furent ananties, et le vaste bassin dela Nam Hou libr. L'ennemi dut renforcer la garnison de Louang Prabang. Et Louang Prabang devint ainsi un cinquime point deconcentration des forces franaises.Dans la premire phase de la campagne d'hiver et de printemps,aprs trois mois d'activit, nos troupes avaient inflig l'ennemi de lourdes pertes sur tous les fronts, de vastes rgionsd'importance stratgique avaient t libres, le plan deregroupement des forcesdugnral Navarre, bouleversdefond en comble. D'une assez forte concentration d'units mobiles sur un front,celui du delta du FleuveRouge,ralise d'ailleurs au prix detrs grands renforts, l'ennemi tait amen modifier son planinitial en effectuant des concentrations de troupes de moindreimportance en plusieurs points diffrents. Autrement dit, en un court laps de temps, le gnral Navarre setrouvait rduit disperser les forces mobiles dont il avaitprconis dans son plan le regroupement pour reprendrel'initiative.Leseffectifsdufameuxcorpsdebataillerassembldansledelta du Fleuve Rouge taient tombs de 44 20 bataillons. Ce fut le commencement de la faillite du plan Navarre. Pour nous, la premire phase de la campagne d'hiver-printempsfut une srie d'offensives lances dans divers secteursimportants mais relativement dgarnis de l'ennemi. Nous anantissons plusieurs units d'lite et librons de vasteterritoires tout en contraignant l'ennemi disperser seseffectifs; nous gardons continuellement l'initiative desoprations et rduisons l'adversaire la dfensive. C'est aussi pendant cette priode que sur le thtre d'oprationsprincipal, nosforcesrguliresimmobilisentl'ennemi DienBien Phu, crant ainsi des conditions favorables pour nostroupes sur les autres fronts. Dans l'ensemble du pays, la coordination entre les fronts d'enface et les fronts de l'arrire ennemi tait ralise sur une vastechelle. [La dernire guerre d'Indochine tait caractrise parl'absenced'unelignedodmarcationnetteentreles forcesbelligrantestoujoursfortement imbriques, sauf surcequenous appelions les fronts d'en face, thtresd'oprations quenous avions choisis et prpars et o nous avions effectu uneforte concenlration de troupes.]Sur chaque thtre d'oprations, il en tait de mme. Dien BienPhutait devenula plus forte concentrationdetroupes ennemies sur tout le champ de bataille indochinois et,de ce fait, le front d'en face le plus important. L'encerclement prolong du camp retranch favorisait unpuissant dveloppement de la gurilla qui remportaitd'importants succs, dansl'extrme Sud du Trung Bo commeau NamBool'ennemi, faute d'effectifs, ne pouvait plusdclencher d'oprations de nettoyage de quelque importance.Du mme coup tait carte la menace qui pesait sur nos zoneslibres. Lapopulationpouvait vaquerlibrementsestravauxmmedurant le jour, sans tre inquite par l'aviation. C'est galement au cours de la premire phase de la campagned'hiver-printemps que nous avons poursuivi les prparatifspour l'attaque de Dien Bien Phu. Pendant cette priode, la physionomie du camp retranch s'taitprofondment modifie. D'une part, les effectifs de lagarnisons'taient accrus, lesouvragesdedfenserenforcs; del'autre, aprslalibrationsuccessivedeLai Chau, dePhongSaLyet dubassindelaNam Hou, Dien Bien Phu se trouvait compltement isol, descentainesdekilomtresdeHano et delaPlainedesJarres(plateauduHaut-LaosdanslaprovincedeXiengKhouang),ses plus proches bases de ravitaillement.Le 13 mars 1954 marqua le dbut de la deuxime phase de lacampagne d'hiver-printemps. Nous dclenchmes la grande offensive contre le campretranch de Dien Bien Phu. Ce fut du nouveau dans la physionomie de la guerre.Fermement attachs aumot d'ordre: dynamisme, initiative,mobilit,rapiditde dcisiondevantlessituationsnouvelles,exploitantaumieuxnosavantagessurle front deDien BienPhu, nous avons modifi notre tactique et dirig notre attaqueprincipale contre le camp retranch leplus puissant du Corpsexpditionnaire. Sur le front principal, nos units rgulires n'avaient plus pourmission d'encercler et d'immobiliser la garnison, mais de passer l'attaque et de rassembler les forces pour anantir l'ennemi.Les divers autres fronts du Centre, du Sud et du Nord devaientmaintenir uneactivitconstante, encoordinationavecDienBien Phu, pour infliger de nouvelles pertes l'adversaire,l'obliger disperser et immobiliser ses forces et entraver sesenvois de renforts au camp retranch. Sur le front de Dien Bien Phu, nos troupes se battirent avec unacharnement et un hrosme remarquables. Partout sur lesautresfronts, auprixd'effortsconsidrables,elles surmontrent des difficults trs grandes pour poursuivrel'action militaire tout en se rorganisant et excutrentmagnifiquement l'ordre de coordination. Tel tait, pour l'essentiel, notre direction stratgique pendant lacampagnedeDienBienPhu, et, d'unefaonplus gnrale,pendant la campagne d'hiver-printemps. Dans sa stratgie, le Comit Central s'est toujours attach sansdfaillance au principe : dynamisme, initiative, mobilit,rapiditdedcisiondevant les situations nouvelles, gardanttoujours comme ide matresse la destruction des forces vivesadverses, il a exploit fond les contradictions de l'ennemi etdvelopp au maximum l'esprit offensif d'une armervolutionnaire.C'est la justesse, la clairvoyance et la fermet de cette directionqui nous permirent de faire perdre l'ennemi toute possibilitdereprendrel'initiativeetdecrerainsilesconditions d'unebatailledcisivesurunthtred'oprationsquenousavionschoisi et prpar. C'est cettedirectionstratgiquequi dcidadelavictoiredel'ensembledela campagned'hiver-printemps dontDienBienPhu fut le couronnement.IIILa direction des oprations Bien Bien Phu Nous avons expos le contenu essentiel de la directionstratgique pendant la campagne d'hiver-printemps 1953-1954.Eu gard l'esprit et la ligne de cette direction stratgique, laconduitedes oprations surle frontdeDienBien Phuposaitdeux problmes rsoudre : 1. Attaquer ou ne pas attaquer Dien Bien Phu ? 2. Dans l'affirmative, comment s'y prendre?Ce n'tait pas parce que l'ennemi avait occup Dien Bien Phupar parachutage que nous devions ncessairement l'attaquer surce point.DienBienPhutait uncampretranchtrs puissant contrelequel on ne pouvait dcider le dclenchement d'une offensivesans avoir soigneusement pes le pour et le contre. Les camps retranchs taient un nouveau dispositif de dfenseappliqupar l'ennemi devant laforcegrandissantedenotrearme. Il l'avait dj adopt Hoa Binh et Na San. Au cours de la campagne d'hiver-printemps, de nouveauxcamps fortifis firent leur apparitionnonseulement DienBien Phu, mais encore Sno, Muong Sai et Louang Prabangsur le front du Laos, Pleiku sur celui des Hauts Plateaux.Face cette nouvelle tactique dfensive de l'ennemi, devions-nous attaquer ou ne pas attaquer les camps retranchs ?Lorsque notre potentiel tait encore nettement infrieur au sien,nous en tenant au principe de la destruction de ses forces vivespar uneconcentrationdes ntresloil tait relativementfaible, djnousavionsprconisdefixersesunitsd'litedans les camps retranchs et de choisir d'autres directions plusfavorables pour nos offensives. Au printemps 1952, quand Tennemi se retrancha Hoa Binh,nous l'avions attaqu avec succs le long de la Rivire Noire etsur ses arrires dans le delta. Au printemps 1953, quand il se retrancha Na San, notre planne fut pas d'attaquer cette position, mais de renforcer nosactivits dans le delta et d'ouvrir une offensive vers l'Ouest.Dans les der-niers mois de 1953 et au dbut de 1954, quand ilinstalladescampsretranchsendiversendroits, nostroupeslancrent plusieurs offensives victorieuses sur des secteursrelativement dcouverts de son dispositif, tandis que nosgurilleros redoublaient d'activit sur ses arrires. Cetteligne qui consistait nepas attaquer directement lescamps retranchs nous avait mens de multiples succs.Maiscen'tait paslnotreuniquefaondeprocder.Nouspouvions attaquer directement ces camps pour anantirl'ennemi l'intrieur mme de son nouveau dispositif dedfense. Et seule la destruction des camps retranchs pouvait modifierlaphysionomiedelaguerre, ouvrir lavoiedenouvellesvictoires pour notre arme et pour notre peuple. C'est pourquoi se posait sur le front deDienBienPhulaquestion de savoir si on allait passer l'attaque ou non. Nous avions affaire au camp retranch le plus puissant de toutle thtre d'oprations indochinois, alors que jusque-l nostroupes n'avaient enlev que des postes d'une ou deuxcompagnies, au maximum d'un bataillon. D'aprs notre apprciation, Dien Bien Phu tait la clef de votedu plan Navarre. C'tait seulementparl'anantissementdeDienBienPhu quenous pourrions briser le plan franco-amricain de prolongationet d'extension de la guerre. Toutefois, l'importance de cette position ne pouvait treconsidrecommefacteurdterminant dans ladcisionquenous avions prendre. Dans le rapport des forces ce moment, avions-nous lapossibilitdedtruirelecampretranchdeDienBienPhu,avions-nous la certitude de remporter la victoire en l'attaquant ?Notre dcision devait tre en fonction de cette seuleconsidration.Dien Bien Phu tait un camp retranch particulirementpuissant. Mais, sous un autre angle, c'tait une position installe au fondd'une rgion montagneuseetboise, dans un terrain qui noustait favorable et nettement dfavorable l'ennemi. Parsuitedesonisolement et desonloignement desbasesarrires, tout son ravitaillement dpendait de l'aviation. Ces circonstances pourraient priver l'ennemi de toute initiativeet l'acculer la dfensive au cas o il serait attaqu. Denotrect, nousdisposionsd'unitsrguliresd'litequenous pouvions concentrer pour acqurir la suprmatie. Nous avionslapossibilitdesurmonter les difficults pourrsoudre lesproblmestactiquesncessaires, nous disposionsen outre d'un vaste arrire, et les problmes de ravitaillement,pour difficiles qu'ils fussent, n'taient cependant pas insolubles;nous avions donc les conditions pour garder l'initiative au coursdes oprations. C'est sur cette analyse des points forts et des points faibles desdeux parties que nous nous sommes bass pour rpondre laquestion : attaquer Dien Bien Phu ou ne pas attaquer ? Nous avons dcid l'anantissement tout prix de la totalit deseffectifs de la garnisonaprs enavoir cr les conditions parune srie d'offensives sur diffrents fronts menes de pair avecd'intenses prparatifs Dien Bien Phu mme. Par cetteinbranlabledtermination, unefoisdeplus notreComit Central fit preuve de dynamisme, d'initiative, demobilit et de rapidit de dcision devant les situationsnouvelles dans la direction de la guerre. Notre plan prvoyait des offensives sur des secteurs assezdgarnis pour anantir l'ennemi au cours de ses dplacements.Mais si les conditions le permettaient et si nous tions certainsdelavictoire, noustionsrsolusnepaslaisserchapperl'occasion de livrer une bataille de position pour craserl'ennemi dans une place o il avait opr une assez forteconcentration de troupes. La ferme dcision d'attaquer Dien Bien Phu marqua unnouveaupasdansledveloppement delacampagned'hiver-printemps tout comme dansl'histoirede notre arme et de larsistance de notre peuple. Unefoiscette dcision prise,il restaitencoreune question trancher : comment anantir l'ennemi ? Par une attaque et un enlvement rapides ou par une attaque etune avance plus lentes mais plus sres ? C'tait l le problme de la direction oprationnelle de lacampagne. Dans les premiers temps, quandnos troupes venaient justed'encercler Dien Bien Phu, et que l'ennemi frachementparachut n'avait pas encore achev ses retranchements etrenforc ses effectifs, la question d'une attaque rapide se posa.Raliser la suprmatie par une concentration de forces, foncerdeplusieurs directions dans ledispositif ennemi, couper lecamp retranchende multiples portions, puis les anantirrapidement l'une aprs l'autre. Unetellesolutionrapideprsentaitdenombreuxavantages :nous lancions notre grande offensive avec des troupes fraches,nous n'avions craindre ni la fatigue, ni les pertes d'unecampagne de longue haleine, et tions srs en ce cas d'assurersans difficult le ravitaillement du front. Toutefois, y regarder de plus prs, une attaque rapideprsentait un dsavantage trs grand, un dsavantagefondamental: si nous voulionsunedcision rapide alors quenos troupes manquaient d'exprience dans l'attaque des campsretranchs, le succs ne pouvait tre garanti de faon certaine.C'est prcisment pourquoi, tout en poursuivant nosprparatifs, nous avons continu observer la situationdel'ennemi et rvaluer nos possibilits. Nous avons estim qu'en dclenchant une attaque rapide, nousne pouvions tre certains de la victoire. En consquence,nousavonschoisileprincipe tactiqued'uneattaque et d'une avance plus lentes mais plus sres. Ce choix judicieux s'inspirait de ce principe fondamental de ladirection d'une guerre rvolutionnaire :attaquer pour vaincre,n'attaquer que lorsqu'on a la certitude de la victoire, sinon s'enabstenir. Dans la campagne de Bien Bien Phu, adopter le principe d'uneattaque et d'une avanceplus lentes mais plus sres exigeabeaucoup de fermet et d'esprit de rsolution. La dure des prparatifs allait se prolonger tout comme celle dela campagne. Or pluscetteprolongations'accentuerait plusil surgirait denouvelles et srieuses difficults. Lesproblmesderavitaillement prendraient des proportionsnormes. Nos troupes risqueraient de se lasser et de s'user un peu pluschaque jour, cependant que le dispositif de l'ennemi seconsoliderait et que ses effectifs pourraient s'accrotre denouveaux renforts. Mais surtout, plus la campagne se prolongerait, plus nousapprocherions de la saison des pluies, avec toutes lesconsquencesdsastreusesqu'ellepourraitentranerpourdesoprations menes dans la montagne et la fort. Aussi tout le monde ne fut-il pas pleinement convaincu de lajustesse de cette tactique ds les premiers jours. Il nousfallut menerunpatient travail d'explication, montrerque s'il se prsentait d'indniables difficults, notre devoir taitde les surmonter pour crer les conditions de la grande victoireque nous voulions arracher. Deceprincipeoprationnel dcoulanotreplandesattaquesprogressives. Nous ne concevions pas la campagne de Dien Bien Phu commeune attaque d'envergure contre une place fortifie, excute enpeu de temps mais comme une campagne d'envergures'tendantsurune priodeassezlongue, et comprenanttouteune srie d'attaques contre des points fortifis, qui sesuccderaient jusqu' l'anantissement de l'ennemi. Dans l'ensemble, nous lui tions suprieurs quant aux effectifs,mais danschaque engagement et chaque phase de la bataille,nousavionslapossibilitderaliserunesuprmatieabsoluepour assurerlesuccsdechaqueoprationet finalement lavictoire totale de la campagne. Untel plancorrespondait parfaitement auniveautactiqueettechnique de nos troupes. Il leur permettait de s'instruire tout en combattant et de raliser coup sr leur rsolution d'anantir la garnison de Dien BienPhu. Nous nous ensommes fermement tenus au principe d'uneattaqueetd'uneavancepluslentesmaissresduranttout ledroulement de la campagne. Nous avons encercl l'ennemi et poursuivi nos prparatifsdurant troismoissansdsemparer, puisaprsl'ouverturedel'offensive, nos troupes ont combattu sans arrt durant 55 jourset 55 nuits. Ces prparatifsminutieuxet cescombats ininterrompus ontmen la campagne Dien Bien Phu une clatante victoire.IVDe quelques problmes de tactique Le camp retranch de Dien Bien Phu disposait de forces assezpuissantes : 17bataillons d'infanterie, 3groupesd'artillerie,sans compter les units du gnie, les tanks, l'aviation, le train,etc..., pourlaplupartdesunitsdesplus aguerriesduCorpsexpditionnaire franais en Indochine. Le camp comprenait 49 points d'appui, organiss en centres dersistance solides, groups en trois secteurs qui se soutenaientmutuellement. Au milieu du secteur central, efficacement protg par lescentres dersistanceamnags sur les collines del'Est, setrouvaient les groupements mobiles, les batteries de l'artillerieet les units de tanks ainsi que le poste de commandement. Le principal terrain d'aviation de Dien Bien Phu tait proximit.Tout ce vaste systme dfensif tait install dans des ouvrageset des tranches souterrains. Les autorits militaires franaises et amricaines considraientle camp retranch de Dien Bien Phu comme une forteresse depremierordrecapabledersister victorieusement touslesassauts: ellesestimaient qu'uneattaqueserait pournousunsuicide, une dfaite certaine, invitable. Aussi dans lespremiressemaines, leHaut commandementfranais l'envisageait-il comme peu probable. Il s'en tint ce point de vue jusqu' la dernire minute. Notreoffensive fut pour lui une surprise. Legnral Navarreavait surestimledispositif dfensif deDien Bien Phu. A son avis chacun des centres de rsistance tait djimprenable.Ce n'taientpasl de simplespoints d'appui comme ceuxdeNa San ou de Hoa Binh, mais des centres de rsistance dont ledispositif tait beaucoupplus complexe et beaucoupmieuxretranch. A plus forteraisonconsidrait-illecamp dans sonensemblecomme au-dessus de nos moyens. Il estimait quela puissance de feu de son artillerie et de sonaviation suffirait anantirtouteslesforces offensives avantmme qu'elles aient pu se dployer dans la valle et avant touteapproche. Il nesesouciait nullement denotreartillerie,nonseulementparce qu'il l'estimait encore trop faible, mais encore parce qu'ilpensait que nous ne pourrions pas l'amener jusqu'aux abords deDien Bien Phu. Il ne s'inquitait pas davantage pour son propre ravitaillement,car les deux terrains d'aviation situs au cur mme dusystme dfensif lui semblaient hors de tout danger. Jamais il ne lui vint l'esprit que nous puissions anantir toutle camp retranch. Cette apprciation de l'ennemi tait indniablement subjective,mais non sans fondement. Les nombreux points forts de Dien Bien Phu posrent en effet notre arme de multiples problmes tactiques qu'il fallaitrsoudre tout prix pour arriver craser l'ennemi. Le camp retranch formait un systme de dfense desservi pardefortseffectifs, lescentresdersistancetroitement relisentre eux taient efficacement protgs par l'artillerie, les tanks,l'aviation et facilement renforcs par les groupements mobiles.C'tait l un avantage pour l'ennemi, une difficult pour nous.Nous l'avons rsolueenappliquant latactiquedes attaquesprogressives, concentrant chaquefoisnosforcesdefaonobtenir la suprmatieenunpoint, touten neutralisantautantque possible l'action de l'artillerie et des groupements mobilesennemis. Nous crions ainsi les conditions pour enlever ununlescentres de rsistance ou pour annihiler dans une seule attaqueuneportion du systme dfensifcomprenant plusieurs de cescentres la fois. En obtenant la suprmatie absolue en un point par desconcentrations de troupes, nous tions certains de pouvoircraser l'ennemi, surtout au dbut de la campagne, quand nousavions affaire aux positions avances. Le camp retranch disposait d'une artillerie, de tanks et d'uneaviation assez puissants. C'tait l un autre avantage pour l'ennemi, une difficultsrieusepournous, d'autant plusquelapuissancedefeudenotre artillerie tait trs limite et que nous n'avions ni tanks, niavions. Nous avons surmontcettedifficultentablissant tout unrseau de tranches, un systme d'ouvrages d'attaque etd'encerclement qui permit nos troupes de se dplacer sous lefeu mme de l'ennemi. Nos combattants ont creusdes centainesdekilomtres detranchesdont lemagnifiquerseauarsoluleproblmedudploiement denosforcesdanslavallemmeet deleursmouvements sous le pilonnage de l'artillerie et lesbombardements au napalm. Mais il ne suffisait pas d'attnuer les effets de l'artillerieadverse, il nous fallait encore augmenter notre proprepuissance de feu. Nos combattants ont ouvert de nouvelles routes aux flancs desmontagnes pour amener notre artillerie jusqu'aux abordsimmdiats de Dien Bien Phu. L o il fut impossible d'amnager des routes, ils ont haie lescanons la seule force des bras. Notre artillerie installe dans d'excellents abris fut une surprisecomplte pour l'adversaire. Malgr sa faiblesse numrique, elle a jou un grand rle dans labataille. Tout enneutralisantlesavantagesdel'ennemi, nousdevionsexploiter ses cts vulnrables. Sa plus grandefaiblessetait le ravitaillement qui reposaitexclusivement sur l'aviation. Ds le dbut de la campagne, notre tactique fut de paralyser lespistes d'atterrissage par notre artillerie et d'enrayer les activitsariennes avec notre D.C.A. Par la suite, au fur et mesure du droulement des oprations,nous avons tout misen uvrepour entraver le ravitaillementde la garnison et arriver peu peu le couper totalement. Tels sont les problmes tactiques que nous avons rsolus dansla campagne de Dien Bien Phu.Nous y sommes arrivs partir d'une analyse des points forts etdes points faibles de l'ennemi, en faisant appel aussi bien auxmoyenstechniquesqu'l'hrosme, l'ardeurautravail et l'esprit combatif propres une arme populaire. Dans l'ensemble, notre plan oprationnel s'inspirait de cesconsidrations tactiques.Il consista difier tout unsystmedelignes d'attaqueetd'encerclement permettantnostroupes de lancer sanscessedes assauts par vagues successives. Ce systme, avec ses innombrables tranches, ses fortifications,ses bases d'artillerie, ses P.C., se dveloppa au fur et mesurede nos victoires. Des forts et des montagnes environnantes, il gagnait la plaineet chaque point d'appui enlev se transformait aussitt en unenouvelle position de nos troupes. Parsuitedenotresige, lecampretranchennemi tait enquelquesorteencerclparunautrecampretranch, lecampretranchde nos propres forces, undispositif extrmementmobile qui resserrait chaque jour davantage son treinte,rduisant et rtrcissant d'autant les positions ennemies. Dans la premire phase de la campagne, partant du rseau detranches d'attaque et d'encerclement nouvellement tabli, nousnous emparons des centres de rsistance de Him Lam et DocLap, puis de tout le secteur Nord. L'ennemi cherche dsesprment dtruire nos batteries. Sonaviationdverseundlugedenapalmsur leshauteursentourant Dien Bien Phu, son artillerie concentre son tir pouressayer de dtruire nos bases de feu. Mais nos lignes tiennent. Dans la deuxime phase, la tranche axe et sesinnombrablesramificationsprogressentjusquedanslavallecoupant le secteur central du secteur Sud. Les combats acharns mais victorieux pour la prise des collinesdel'Est permettent notresystmedefeuderesserrersonencerclement.L'ennemi se trouve alors sous la menace de nos pices de toutcalibre installes sur les positions nouvellement conquises. Le terrain d'aviation est entirement pris sous notre feu.Ace moment, l'ennemi redouble d'activit; il amne desrenforts, lance des contre-attaques, bombarde furieusement noslignes dans l'espoir de sauver la situation. Des combats de position acharns se droulent. Certaines collines sont prises et reprises plusieurs fois, certainspoints d'appui occups moiti par nous, moiti par l'ennemi. Notretactiqueest d'empiter, deharceler, delutter pour lemoindre pouce de terrain, de couper l'arodrome et de rduirel'espace arien de l'ennemi. La troisime phase est celle de l'attaque gnrale. L'ennemi accul dans une bande d'un kilomtre et demi deuxkilomtres de ct a dj subi de trs lourdes pertes. QuandlacollineA-I tombeentirement entrenosmains, ilperd tout espoir de poursuivre la rsistance, son morals'effondre. Le7mai, nos troupes attaquent simultanment detous lescts, s'emparent duP.C. et font prisonnier toutl'tat-major.Dans la nuit qui suit nous enlevons le secteur Sud. LabatailledeDienBienPhuseterminepar notrevictoirecomplte.VLe moral de l'arme Le Comit Central du Parti et le gouvernement avaient confi toute l'arme et toute la population une mission importante :concentrer les forces, rassembler les nergies, pousser l'extrme l'hrosme au combat, l'esprit d'endurance et desacrifice devantlesprivationspour assurer lesuccs completde la campagne . CarlacampagnedeDienBienPhu, commelesoulignaientjustement le Prsident Ho Chi Minh et le Bureau Politique duComit Central du Parti des Travailleurs vietnamiens, tait unecampagne historique, d'une importance exceptionnelle pour lasituation militaire et politique de notre pays, pour ledveloppement de notre arme, tout comme pour la sauvegardede la paix dans le Sud-Est asiatique. Toute notre arme a rempli cette haute mission avec unedtermination inbranlable. Sa volontde vaincreatl'undesfacteurs dcisifsqui ontconduit la campagne de Dien Bien Phu et, d'une manire plusgnrale, la campagne d'hiver-printemps une victoireclatante sur tous les fronts. Dans toute l'histoire de la lutte arme de notre peuple, jamaisnos combattants ne s'taient vu confier une mission aussiimportante et aussi lourde. L'ennemi abattre tait puissant; les forces que nous luiopposions, importantes. Les thtres d'oprationss'tendaientsur de vastes territoires,les combats devaient durer prs de six mois. A Dien Bien Phu comme sur les fronts de coordination, notrearmeaconstamment fait preuved'hrosmeet d'endurance,elle estvenue boutd'normes difficults et asurmontdesobstaclessans nombreafind'anantirl'ennemi etde mener bien sa mission. Cet hrosmeet cetteendurances'taient forgsaucoursdelongues annes de rsistance. Pendant l'automne et l'hiver 1953-1954 en particulier, les courspolitiques sur la mobilisation des masses pour la rformeagraire avaient dcupl l'ardeur rvolutionnaire de notre arme.Onnesaurait assezsouligner lerleconsidrabledecettepolitique agraire dans les victoires del'hiver et du printemps,notamment Dien Bien Phu. Sur le front de Dien Bien Phu, durant la priode de prparation,notre arme, par la puissance de son travail crateur, a ouvertelle-mme la route de ravitaillement de Tuan Giao Dien BienPhu, elleenaouvert d'autrespour amenerl'artilleriesurlechamp de bataille, travers les montagnes et les forts, elle aamnag des abris pour nos batteries, creus des tranches quipartaient deshauteurspourdescendrejusquedanslavalle,elle abouleverslaconfigurationnaturelleduterrain, rasd'normes obstacles etcrtoutes les conditions favorables l'anantissement de l'ennemi.Les difficults, la fatigue, les bombardements ont tincapables d'branler sa volont. Ds le dclenchement de l'offensive et pendant toute la durede la bataille, notre arme a combattu avec un hrosmeextraordinaire. Sous le dluge de feu dvers par l'aviation, sous le pilonnagedel'artillerie, elleaprisd'assaut lespositionsennemies, elles'est empare des collines de Him Lam et de Doc Lap dans unlan irrsistible, elle a submerg les points d'appui des collinesde l'Est, tendu ses lignes, coup le terrain d'aviation, repousstoutes les contre-attaques, et resserr sans cesse sonencerclement. Durant cette priode, l'ennemi a brl au napalmtoute lavgtation des collines et son artillerie a profondment labourles rizires dans nos lignes. Mais notre arme, malgr les pertes subies, avanait toujours,tel un flot d'hrosme imptueux que rien ne saurait arrter. On tait en prsence d'un phnomne d'hrosme collectif dontTa VinhDienqui se jeta sous les roues d'un canonpourl'empcher de glisser, Phan Dinh Giot qui boucha de son corpsune meurtrire, le groupe d'assaut qui planta le drapeau de lavictoiresurlacollinedeHimLam, etcelaiqui s'emparaduP.C. ennemi furent les symboles les plus clatants et les plusadmirables. Sur les autres fronts qui agissaient en coordination, notre armea galement fait preuve d'un hrosme et d'une enduranceremarquables. Elle a remport de grandes victoires sur les Hauts Plateaux del'Ouest, Kontum, An Kh. Dans le delta du Fleuve Rouge, elle a lanc des raids contre lesarodromes de GiaLametdeCatBi, enlevdenombreusespositions retranches, coup la route N 5. Sur le front du Nam Bo, elle a pris ou forc se replier plusd'un millier de postes, dtruit des dpts de bombes, et attaqudes convois fluviaux... Sur les fronts du Laos et du Cambodge, les units devolontaires vietnamiens ont combattu aux ct de l'arme et dupeuple de ces pays amis, dcimant l'envahisseur etaccomplissant de brillants faits d'armes. Jamais nos troupes n'ont combattu avec une telle endurance etpendant une priode aussi longue que dans cette campagne del'hiver 1953 et du printemps 1954. Certaines units, dans leur marche et dans la poursuite del'ennemi, ont couvert pied plus de trois mille kilomtres.D'autres se sont dplaces en secret sur plus de millekilomtres traverslajungledelaGrandeCordillrepourcoordonner les oprations sur des fronts lointains. Pour monter Dien Bien Phu, nos units, venues du delta, onttravers montagnes et forts, sitt arrives, elles se sont mises construire leurs ouvrages de dfense, tout en combattant pourprotger les prparatifs de l'offensive; quand elles eurent ouvertles oprations, elles vcurent et combattirent pendant deuxmoisdanslestranchesaprsavoirpasstroismoisdanslabrousse ; au cours de la bataille, certaines d'entre elles furentenvoyes deux, trois centskilomtres de l pour lancer desattaques-surprises et revinrent ensuite participer l'crasementdu camps retranch de Dien Bien Phu. Danslecombat, s'est forget fortifl'esprit decooprationentre les diffrentes units et les diffrentes armes, tout commeentre les divers fronts. Cette volont de vaincre, inhrente une armervolutionnaire, forge par le Parti, a t trempe par lescombats et par un patient travail d'ducation politique.Toutefoisdanslesmomentscritiques, cen'est pasquedessignes derelchement oumme de lassitude ne se soient pasmanifests. Maintenir et dvelopper la volont de vaincre tout prix par untravail d'ducation persvrant et une lutte ininterrompue, fut lagrande mission des organisations du Parti, de la cellule et descadres. Aprsunesriedemagnifiquesvictoires, unecertainesous-estimation de l'ennemi apparut dans nos rangs. Il fallut analyser, critiquer et redresser cet tat d'esprit. La prolongation des prparatifs, notamment aprs la deuximephase de la campagne, quand se poursuivaient les combats deposition les plus acharns, provoqua un moment deshsitationsdecaractredroitistedont seressentit l'excutiondes tches. Conformment aux directives du Bureau politique, nous avonsouvert sur le front mme un vaste mouvement de lutte contretout relchement et toute tergiversation pour renforcer l'ardeurrvolutionnaire etle sensdeladisciplineen vued'assurer lesuccs total de la campagne.Avec ses clatants rsultats, cette lutte idologique fut une desplusbrillantesrussitesdutravailpolitiquedansl'histoire denotre arme. C'est elle qui dcida de la victoire de Dien Bien Phu. A Dien Bien Phu comme sur les divers fronts de coordination,la volont de vaincre tout prix fut une manifestationfortement caractrisede la fidlit sans borne del'Armepopulaire vietnamienne la cause rvolutionnaire de la nationet du Parti. Une manifestation caractrise d'idologie proltarienne et deposition de classe. Cette volont, c'est la tradition mme de notre arme, traditiond'hrosme, d'endurance et de tnacit. C'est elle qui a fait du soldat vietnamien un combattant d'acier. Dien Bien Phu en demeurera jamais le vivant symbole. Ledrapeaudenotre armeest ledrapeaude la volont devaincre tout prix .VILe peuple au service du front Le Comit Central du Parti et le gouvernement avaient dcidque tout le peuple, tout le Parti concentreraient leurs forces auservicedufront, afind'assurerlesuccsdelacampagnedebien Bien Phu. Au cours de cette campagne et d'une manire plus gnrale, aucours de toute la campagne d'hiver-printemps, ouvriers,paysans, jeunes intellectuels, le peuple tout entier a rpondu l'appel lancpour lalibrationnationaleet pris cur deraliser lemot d'ordre: Tout pour lefront, tout pour lavictoire avec une ardeur et un enthousiasme inous, au prixd'efforts surhumains. Jamais durant notre longue guerre de libration, la contributiondenotre peupleauservicedu frontn'at aussigigantesqueque durant l'hiver 1953 et le printemps 1954. Sur le front principal, Dien Bien Phu, il fallait fournir vivreset munitions d'importants effectifsoprant 500ou700kilomtres de nos arrires, et dans des conditions trs difficiles.Les routes taient mauvaises, les moyens de transportsinsuffisants, les lignes de ravitaillement constamment dtruitespar l'ennemi. Acelas'ajoutait lamenacedesgrandespluiesquipouvaientcrer plus d'obstacles qu'un bombardement arien.Sur le front de Dien Bien Phu, le ravitaillement en vivres et enmunitions tait un facteur aussi important que la solution desquestions tactiques. La logistique posait chaque instant des problmes aussi ardusque ceux du combat. Ce sont prcisment ces difficults que l'ennemi estimaitinsurmontables pour nous. Les imprialistes, lesractionnairesnesont jamaismmed'estimer sa juste valeur la force d'une nation, la force d'unpeuple. Cette force est sans limites. Elle peut venir bout de n'importe quelle difficult, triompherde n'importe quel ennemi. Le peuple vietnamien, sous la direction des comits deravitaillement pour le front, s'est montr aussi hroquequ'endurant. Des convois decamions ont vaillamment franchi les coursd'eau, travers les montagnesetles forts, des chauffeurs ontpassdesdizainesdenuitsblanchesconscutives, aumprisdesdifficultset desdangers, pour monter lesvivreset lesmunitions au front, afin de permettre l'arme d'anantirl'ennemi. Des convois de milliers de bicyclettes se sont dirigs descentresurbains verslefront, emportant euxaussi vivresetmunitions. Des convois decentaines desampans detout tonnage, desconvois de dizaines de milliers de radeaux ont franchi rapideset chutes. Des convois de chevaux bts, descendus des plateaux Mo ouvenus de toutes les provinces, ont pris le chemin du front. Des dizaines de milliers de porteurs populaires, de jeunesvolontaires, le flau sur l'paule, ont franchi les cols et pass gu les rivires, marchant jour et nuit malgr les mitraillagesariens et les bombes retardement. Prs delalignedefeu, les oprations d'approvisionnementdevaienttrepoursuiviessansinterruptionetdansdesdlaisencore beaucoup plus brefs. La cuisine, le ravitaillement, les soins mdicaux, les transports,etc...toutse faisaitdans lesboyaux etles tranches souslesbombes de l'ennemi et dansle grondement des canons. Tout cela, c'tait Dien Bien Phu. Mais, sur les divers fronts decoordination, d'importantesforcesarmess'taient galementmises en mouvement, enparticuliersur les Hauts Plateaux etsur certains thtres d'oprations encore plus loigns. Sur cesfronts, comme Dien Bien Phu, notre peuple a fait son devoir ;il a rsolu admirablement le problmedu ravitaillement pourpermettre l'arme de vaincre l'ennemi, de remporter toujoursde nouvelles victoires. Jamais les citoyens vietnamiens n'avaient march vers le fronten aussi grand nombre. Jamais nos jeunes n'avaient parcouru tant de lieux, connu tantde rgions lointaines de leur pays. De la plaine la montagne, sur les grandes routes et les petitespistes,lelongdesriviresetdesruisseaux, partoutlammeanimation : l'arrire dversait ses hommes et ses biens vers lefront pour participer aux cts de l'arme l'anantissement del'ennemi et la libration du territoire. L'arrireapportait jusqu'aucombattant depremirelignesavolont de vaincre l'ennemi, son sublime esprit d'union dans larsistance et l'enthousiasme rvolutionnaire soulev par larforme agraire. Desmilliersdelettreset detlgrammesvenusdetouslescoins du pays parvenaient chaque jour au front de Dien BienPhu. Jamais notre peuple ne s'tait autant proccup de ses enfantscombattants, jamais les relations entre l'arrire et le frontn'avaient taussi troites et fraternelles quependant cettecampagne d'hiver-printemps. Vraiment, un arrire solide est an facteur permanent qui dcidede la victoire dans une guerre rvolutionnaire. DanslacampagnedeDienBienPhuet, d'unemanireplusgnrale, dans toute la campagne d'hiver-printemps, notrepeuple a apport une digne contribution la victoire communede la nation. Nous ne saurions passer sous silence la sympathie et le soutienchaleureuxdes peuples frres, des peuples progressistes dumonde entier, dont le peuple franais. Chaque jour, parvenaient jusqu'au front des nouvelles de tousles coins du monde, l'Union Sovitique, la Chine, la Core duNord, l'Allemagne Orientale, l'Algrie, l'Inde, la Birmanie,l'Indonsie et denombreuxautrespays, exprimantlesoutiensans rservede l'humanitprogressiste aujuste combat dupeuple et de l'arme du Viet Nam. C'tait l un merveilleux encouragement pour les combattantsdel'ArmepopulairevietnamienneDienBienPhucommesur les autres fronts.VIILa guerre de libration de notre peuple a t une longue etprodigieuse bataille de Dien Bien Phu La victoire de Dien Bien Phu et, d'une manire plus gnrale,les victoires de l'hiver 1953 et du printemps 1954 sont les plusgrandesvictoiresremportespar notrearmeet notrepeupledans leur longue rsistance l'agression imprialiste. A Dien Bien Phu, notre arme a ananti le camp retranch leplus puissant de l'ennemi en Indochine et mis hors de combat16.000 hommes, parmi ses troupes les plus aguerries. Aucoursdecettecampagnede l'hiver1953et du printemps1954, pour l'ensemble des fronts qui agissaient en coordinationavec Dien Bien Phu, les pertes de l'ennemi se sont leves autotal 110.000 hommes. Le plan Navarre se soldait par un fiasco. Lesimprialistesfranaiset amricainsavaient choudansleur tentative de prolonger et d'tendre la guerre en Indochine,Dien Bien Phu eut une immense porte. Cette victoire jointe nos succs sur les autres fronts amena lalibration de Hano, la capitale, et de tout le Nord du Pays. La paix a t rtablie. Avec le plan Navarre, les imprialistes franais et amricainsentendaient livrer une bataille dcisive. Et effectivement Dien Bien Phu fut dcisif. Cette grande victoire de notre peuple et de notre arme marquala dfaite cuisante des imprialistes agresseurs. DienBienPhufut une preuvede forcequi opposa notrepeuple et son arme au Corps expditionnaire des imprialistesagresseurs franais aids par les Etats-Unis. Nous en sommes sortis vainqueurs. DienBienPhuperptuerajamais l'esprit indomptabledenotre peuple qui a oppos la puissante armed'unpaysimprialiste la force de son union dans la lutte, l'hrosme d'unpetit peuple encore jeune. Cet hrosme a anim notre peuple et notre arme tout au coursde la Rsistance. Aussi pouvons-nous affirmer que chacun de nos combats,quellequesoit sonimportance,tait pntrdel'esprit deDien Bien Phu , que la guerre de libration de notre peuple at elle-mme une longue et prodigieuse bataille de Dien BienPhu. ADien Bien Phu, notre guerre nationale a remport uneclatante victoire. Ce succs, qui tmoigne de la clairvoyance et de la fermet denotre Parti dans son rle dirigeant, fut un prestigieux succs dumarxisme-lninismedanslaguerredelibration d'unenationfaible et hroque. Notre nation peut en tre fire. Sous la direction de notre Parti, avec le Prsident Ho Chi Minh sa tte, nous avons cr cette grande vrit de l'histoire : unpeuplecolonis, faible, maisuni danslalutte, qui sedressepour dfendre avec rsolution son indpendance et la paix, estparfaitement capablede vaincreles forces agressives d'unepuissance imprialiste. Ainsi Dien Bien Phu est non seulement une victoire pour notrepeuple, elle est encore une victoire pour tous les peuples faiblesenluttepour sedbarrasserdujougdesimprialistesetdescolonialistes.C'est l sa profonde signification. Et cejour qui estdevenu un jour de fte pour tout le peuplevietnamien est galement un grand jour de joie pour les peuplesdes pays frres, pourles peuplesqui viennent dereconqurirleur indpendance ou combattent encore pour leur libration.Dien BienPhu est entr jamais dans les annales de la luttepour lalibrationnationaledenotrepeupleet des peuplesfaibles du monde.L'historie l'inscriracomme undes vnements cruciauxduprofond mouvement despeuplesdel'Asie, de l'Afrique etdel'AmriqueduSudquisedressent pourselibrer, serendrematres de leur pays et de leur destine.L'union dans la lutte sous la direction de notre Parti, a tlavoie qui a conduit notre peuple la victoire de Dien Bien Phu.Ellenousconduirasrement denouvellesvictoiresencoreplus grandes dans l'dification du socialisme au Nord Viet Namet dans la lutte pour la runification du pays par des moyenspacifiques.