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Programme des subventions ROCARE pour la recherche en éducation

Edition 2009

Formation professionnelle et contribution de l’entrepreneuriat féminin à l’économie de la RCA :

cas de la ville de Bangui.

Chercheurs

Présenté par les chercheurs de l’édition 2009 :

• Samuel BISSAFI, Chercheur Principal

• Serge OUEFIO

• Barthélémy LAMBA

Parrain Scientifique : Frédéric NGUILE

Pays : CENTRAFRIQUE

Recherche financée par le Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education (ROCARE)

avec le soutien du projet Centre d’Excellence Régio nale UEMOA

et du Ministère des Affaires Etrangères des Pays Ba s

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Rapport d’étude

Formation professionnelle et contribution de l’entr epreneuriat féminin à l’économie de la

RCA : cas de la ville de Bangui .

Introduction Le génie féminin est nécessaire dans toutes les manifestations de la vie humaine. La présence des femmes dans le secteur du travail doit être garantie. En RCA, les femmes représentent 51% de la population et 43% de la population active. La reconnaissance et la tutelle des droits de cette frange de population, dans le contexte du travail, dépend en général de leur accès à l’éducation à la formation professionnelle et à l’organisation du travail, qui doivent tenir compte des besoins de la femme. Ceci étant, la vraie promotion de la femme et à fortiori de la culture du genre exigent que le contexte lié à sa formation et au travail soit structuré comme l’affirme Jean Paul II (encyclopédie, Laborem exercens, 19 (1981) 628), de manière qu’elle ne soit pas obligée de payer sa promotion par l’abandon de sa propre spécificité et au détriment de sa famille dans laquelle elle a, en tant que mère, un rôle irremplaçable. Faisant écho à ces préoccupations précédentes, le présent rapport rend compte des travaux de recherche portant sur les aspects innovants de l’entrepreneuriat féminin à Bangui en République Centrafricaine (RCA). Il traite du contexte de la formation liée à l’exercice des activités d’entreprise. Bien des femmes centrafricaines ont tendance, de nos jours à prendre personnellement des initiatives, elles parviennent difficilement mais de manière efficace, à créer des entreprises avec l’ambition de disposer des compétences nécessaires pour assurer la direction de leurs activités. Se référant aux enjeux de la formation conduisant à la création d’entreprise tels que analysés par Christophe ESTAY et Jean Paul TCHAKAM en 2001, il apparaît que les écoles, les instituts et les universités,… ont contribué par les formations permanentes à relever le niveau des compétences des cadres pour les besoins des entreprises. Dès lors, dans le cadre de la prise en considération de la question de femme, des efforts restent à fournir lorsqu’il s’agit de la formation à la création et aux initiatives entrepreneuriales. Ce constat est d’autant vrai qu’il permet de décrire, dans le cas de la République Centrafricaine, les lacunes des programmes actuels de formation professionnelle dans le domaine de la création d’emploi. Ceci nous amène à nous interroger pour comprendre comment a-t-il été possible à des femmes de concevoir, monter, gérer et développer une entreprise dans un contexte où celles-ci sont moins représentées dans le monde de travail, ont peu d’autonomie dans une société dite patriarcale et surtout lorsque l’instruction et la formation de cette catégorie sociale se posent toujours en terme d’inéquité entre filles et garçons ? Telle est la problématique qui oriente notre réflexion dans ce travail de recherche. Étant donné que le rôle de la formation et de l’éducation des filles convergent à maximiser positivement leur impact économique et social au bénéfice de la société entière, la professionnalisation de la femme s’avère une stratégie centrale des programmes à mettre en oeuvre par le gouvernement.

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Dans cette perspective nos travaux ont porté essentiellement sur les potentialités et les contraintes du contexte actuel de la formation professionnelle de la Femme à Bangui. Une évaluation de l’état des programmes de formation professionnelle mise en œuvre par certains établissements de Bangui a été réalisée durant la période qui s’étend du 15 Août au 25 Septembre 2009. Ainsi, deux établissements identifiés ont servi de référence. Il s’agit du lycée professionnel féminin (LPF) et l’institut universitaire de gestion des entreprises (IUGE). Pour cela, une analyse des contenus des programmes et des objectifs, a été effectuée pour pouvoir apprécier sur le terrain la réalité de l’entrepreneuriat féminin au regard du nombre d’entreprise crée par les femmes, de la qualité de leur gestion et des prestations de service pouvant se prêter ici a l’observation véritablement rigoureuse. Les objectifs poursuivis à travers la présente étude visent à cerner surtout les facteurs propices et/ou inhibitifs chez les femmes banguissoises dans la création et la gestion des entreprises viables.

1. Objectifs généraux : � Analyser le contexte de formation professionnelle des femmes; � Evaluer les compétences des femmes nécessaires à l’exercice d’entreprise; � Identifier les besoins en formation des femmes entrepreneures.

2. Objectifs spécifiques : � Proposer des éléments d’analyse nécessaires à la formulation des projets de

formation professionnelle en création d’entreprise notamment chez les femmes � Formuler des recommandations et des plaidoyers visant à la promotion de la femme

entrepreneur en tant que capital humain ; � Définir les compétences à développer permettant la mise en place des programmes

de formation axés sur l'acquisition ; � Disséminer les résultats techniques auprès d'un large public.

Ce rapport est agencé en trois chapitres : � Le chapitre premier décrit le contexte de l’étude ; � Le second traite de la méthodologie du travail ; � Le troisième chapitre présente les résultats, l’analyse et l’interprétation des données.

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CHAPITRE PREMIER : MÉTHODOLOGIE DU TRAVAIL 1.1.1. Orientation technique

Pour permettre d'analyser les logiques d'organisation des femmes entrepreneurs en RCA, le contexte d'exercice de l'entreprenariat mérite d'être considéré dans toutes ses dimensions. L'objectif vise à étudier l'entreprenariat féminin en le plaçant dans le cadre de la transformation des rapports de genre dans ce domaine particulier de l'économie nationale. Pour cela, il circonscrit les contextes traditionnels et modernes, socioculturels de la transformation et l'émergence de l'esprit d’initiative et de création d'entreprises par des femmes. Il convient de noter que l’analyse sera conduite selon une perspective permettant de rendre compte des motivations et/ou spécificités de la Femme engagée, de sa position traditionnelle de ménagère, à se faire valoir sur le marché de travail.

Nous ne voulons ici faire le point et analyser ce qui existe. Cependant, il importe de

mentionner un certain nombre de techniques et de démarches préalables, ayant permis de disposer des résultats, avant d'enter dans le corps du sujet.

1.1.2. A quels types de contraintes spécifiques et/ou cara ctéristiques pouvons nous penser ?

Les questions d’entreprenariat féminin sont abordées en terme d’écarts de situations et de

considérations spécifiques liées aux femmes, les discriminations qui ont trait à des comportements, options, pratiques et attitudes de nature à affecter cette catégorie sociale au détriment de l’autre. Les formes d’inégalité qui renvoie aux questions de la promotion des féminine sont traitées. Enfin, pour réunir les conditions d’une analyse complète, l’étude permet de décrypter les conditions de formation à l’entreprenariat, les programmes de formation, la contribution institutionnelle et communautaire susceptible de renforcer le contexte des petites et moyennes entreprises gérées par les femmes en République Centrafricaine.

Les éléments de notre analyse proviennent des disciplines diverses, dispersés entre les

statistiques, et l'anthropologie. L’exhibition des méthodes propres à l’enquête de terrain de type socioanthropologique permettra de mettre en évidence les contraintes spécifiques liées aux caractéristiques du champ d’étude, notamment représenté par les femmes entrepreneures.

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Une étude pluridisciplinaire, portant sur l’entreprenariat féminin, se définit comme un

ensemble de données à recueillir et qui portent sur les dimensions économique, sociale, culturelle, et même institutionnelle. Pour rendre compte de toutes ces facettes, nous avons défini et délimité un échantillon d’actrices, opérant dans ce secteur d’activité: entrepreneures unipersonnelles, sociétaires, groupements d’intérêt économique (GIE), etc. Avant cela, nous avons convenu de mesurer l’importance de l’offre de formation notamment en ce qui concerne la formation professionnelle à l’entreprenariat.

1.1 .3. Limite de l’étude Les déterminants susceptibles d’être identifiés ou d’influencer les conditions traditionnelles de la Femme, l’ayant conduit à entreprendre des initiatives privées, à forcer le destin pour intégrer le marché de travail, constituent le champ de l’étude. Nous aurions fourni les éléments nécessaires pour les besoins d’analyse du système de formation professionnelle si les ressources consacrées permettaient d’allonger le temps des opérations. L’observation du milieu et des situations de formation professionnelle d’une part et les interviews accordées aux femmes, chefs d’entreprises et aux professionnels de l’éducation, du commerce, des affaires sociales auraient permis d’apprécier convenablement les facteurs de déséquilibre entre la formation et l’emploi et les discriminations diverses qui constituent les deux composantes clés de l’analyse du contexte d’exercice de l’entreprenariat fémini en République Centrafricaine. Pour compléter l’analyse du contexte de la formation professionnelle et de l’entreprenariat féminin, Deux articles complémentaires devraient être réalisés en cours des mois qui suivent la publication de ce rapport de préférence après l’accord du comité scientifique régional du réseau basé à Bamako. L’exploitation et l’analyse de données quantitatives et qualitatives recueillies après la collecte de terrain pourraient être affectées par les erreurs induites, dues aux données traitées ailleurs. Autant que possible, l’équipe s’est efforcée de réduire substantiellement les biais pouvant être liés à l’établissement de nouveaux tableaux et graphiques tirés des données statistiques publiés. En ce qui concerne les données qualitatives recueillies aux moyens des outils des méthodes et techniques participatives, le contrôle de qualité décrit dans les paragraphes qui suivent a permis d’assurer une bonne fiabilité des réponses obtenues et conclusions tirées.

1.1.4. Contrôle de qualité des données collectées

Deux sources de données ont été mises à contribution: • les sources documentaires constituées principalement des textes officiels qui organisent

la formation professionnelle, les rapports d’études publiées, traitant du domaine de la formation et des petites et moyennes entreprises, les annuaires disponibles au niveau des services techniques ;

• les données primaires obtenues directement à partir de l’administration et l’exploitation

du questionnaire et du guide d’entretien par Focus Group.

L’équipe s’est efforcée de s’approprier les données publiées en l’état chaque fois que c’est nécessaire, ceci pour assurer la fiabilité des données produites, en utilisant toutefois des modalités fiables de vérification. A tous les niveaux d’exploitation des données, le contrôle de

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qualité des données et des informations recueillies et traitées a été assuré. Pour l’enquête qualitative pour laquelle quelques techniques (dyades, triades) ont été utilisées, le contrôle de qualité a été fait au moyen des unités d’observation représentées par l’entreprise.

Le contrôle de qualité des données étant assurée tout au long des travaux, l’existence de biais voire d’erreurs dans le corps du rapport n’affecte pas les conclusions et recommandations.

1.1.5. L’entreprenariat féminin à Bangui : de quoi s’agit-il?

Cette composante d’opératrices économiques a été retenue comme une référence. A partir des résultats de recherche, nous serons en mesure de présenter les caractéristiques spécifiques susceptibles d’expliquer les problèmes liés à la formation à l’entreprenariat féminin en particulier.

Le choix de Bangui1 est fondé sur un double intérêt se rapportant à une concentration

des activités économiques de type urbain et rural. Cette double dimension identitaire traduit la situation que Bangui, Chef lieu des institutions. Bangui représente un espace ou s’élaborent des normes pratiques, des codes implicites et légaux en ce qui concerne la création des entreprises par des femmes dans le pays.

Tous les travaux de précision, agencés aux exigences particulières de notre étude nous

conduisent à déterminer un dispositif méthodologique aussi particulier.

2. L’enquête quantitative et qualitative La méthodologie utilisée a été essentiellement fondée sur une utilisation et combinaison

des techniques et outils d’analyse comparative adaptés aux préoccupations soulevées par les termes de référence.

2.1. Le questionnaire

La mise en place de ce document technique a permis de collecter certaines informations

organisées sous forme de questions ouvertes. Il complète et oriente les techniques d’entretien et d’observation beaucoup plus utilisées pendant l’enquête de terrain. L’administration du questionnaire et la collecte des informations ont été réalisées par une équipe de cinq enquêteurs. Les travaux de collecte ont été supervisés par deux statisticiens désignés comme contrôleurs.

Ce recueil de données au moyen des supports d’analyse comparative a été élaboré et testé sur une approche d’analyse centrée pour l’essentiel sur des grilles variées:

a) La Grille d’appréciation des caractéristiques socioprofessionnelles de l’entreprise,

permettant de disposer des informations sur le personnel dirigeant, le capital social, le 1

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secteur d’activité où se positionne l’entreprise. Cette grille, multicritères, a été conçue de manière que l’agencement du questionnaire s’articule aux sous thèmes tels que les facteurs sociodémographiques, économiques, juridiques (législatifs), institutionnels, situation éducative et la localisation ;

b) La Grille d’analyse des programmes de formation avec comme catégories considérées: la parcourt scolaire du chef d’entreprise; la formation professionnelle ; L’objet de l’utilisation de cette grille était l’identification et l’analyse des questions d’adéquation formation-emploi, permettant de mesurer l’écart entre les programmes de formation et les besoins de l’économie nationale.

2.2 : L’échantillonnage Nous avons à ce sujet, consulté le répertoire des entreprises du service de la coordination

du guichet unique pour relever les informations relatives aux entreprises créées par les Femmes. Ce travail nous a permis de dépouiller les informations nécessaires, ayant permis la mise en place de la population de notre enquête. Parmi les 1125 entreprises créées par les Femmes puis enregistrées et immatriculées au numéro d’identification fiscale, 70 ont fait l’objet de tirage selon des critères liés au statut social et juridique de l’entreprise, l’adresse, la localisation et les caractéristiques socioprofessionnelles du chef d’entreprise.

2.3. Les entretiens Un guide d’entretien a été mis en place. Il a permis de mener des échanges plus détaillés

sur l’exercice de l’entreprenariat féminin avec les personnes enquêtées. Sources indiquées de l’enquête de terrain, les entretiens nous ont permis de mesurer les représentations des enquêtées en interaction continue au sein de leur groupe professionnel et avec d’autres personnes avec qui les unes et les autres sont en relation. Le Focus Group a été choisi comme mode technique pour recueillir les propos de différents groupes de femmes et des professionnels sectoriels de l’éducation, du commerce et du ministère des affaires sociales et de la promotion féminine. Cette technique a conduit à de disposer d’un ensemble d’informations nécessaire à la compréhension des motivations des femmes d’entreprise sur le métier et la formation professionnelle dans le domaine. Avec les spécialistes des institutions techniques, l’orientation des entretiens s’est déroulée autour des politiques et des programmes pédagogiques et de renforcement des capacités dans le domaine de l’entrepreneuriat féminin en République Centrafricaine.

Le Focus Group a permis de comprendre la mise en acte des normes légales et pratiques à

travers les récits de vie personnelle et l’exploitation documentaire mis à notre protée. 4.4 : L’observation

Cette phase iconographique de la collecte a été animée à l’aide d’un caméscope disposé pour la cause. Nous avons pu recueillir des images et des enregistrements sonores. Ainsi, les entreprises ont été visitées directement et les dispositions au travail ont été filmées, décrivant les réalités de terrain en ce qui concerne la situation entrepreneuriale des femmes d’affaires à Bangui.

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Cette phase iconographique de la collecte a nécessité l’emploi d’outils de méthodes

accélérées de recherche animée à l’aide d’un caméscope disposé pour la cause. Nous avons pu recueillir des images et des enregistrements sonores. Ainsi, les entreprises ont été visitées directement et les dispositions au travail ont été filmées. Elles permettent de décrire les réalités de terrain en ce qui concerne la situation entreprenariale des femmes d’affaires à Bangui. Ce mode de production des données en anthropologie consiste à mesurer les normes contextualisées notamment dans toutes les pluralités dimensionnelles, tant culturels que stratégiques. Il a l'avantage de fournir les informations complètes permettant de comprendre les logiques des normes pratiques.

3. Un état des lieux

3.1. Situation du problème: Sans vouloir entrer dans les détails des débats théoriques qui opposent aujourd’hui des

auteurs sur le concept d’entrepreneur, il nous paraît néanmoins important de reprendre ici quelques idées pour rassembler et analyser différentes informations nécessaires à la compréhension globale et systématique de la dynamique entrepreneuriales, les conditions de changement que cela doit entraîner dans la situation des femmes.

L'entreprenariat tel qu'il est conçu et défini, combine une origine française et anglaise.

L’histoire du mot entrepreneur dans la langue française est bien plus ancienne et entretient un rapport étroit avec l’anglais. C’est l’histoire d’une construction entre l’anglais et le français (Richard Cantillon). Le mot avait été employé dans un sens sensiblement différent pour désigner un collecteur de taxes. Le mot signifie l’action de s’engager dans un projet qui implique le risque. Dès le XVIIème siècle il s’applique à plusieurs domaines (Boisguibert): militaire, politique, juridique et économique. Dans le domaine économique il s’agit de celui qui s’engage sur la base d’un contrat préalable à réaliser un projet (par exemple la collecte des impôts, la production d’armes, une construction, une production, une transaction, un transport…) en assumant les aléas liés à l’échange e tau temps. Ensuite le concept a fait du chemin en économie : Jean Baptiste Say, Stuart Mill, Charles Gides, Karbur, Keynes, Shake… Pour ces économistes, l'entrepreneur est celui qui combine des ressources, de la main d'œuvre, de la matière première et d'autres actifs afin d'accroître la valeur. De ce fait, Karl Vesper cité par Kouessi (1995) précise que l'entrepreneuriat est « le processus dynamique qui consiste à créer de la richesse supplémentaire. La richesse est créée par des individus qui assument les risques en terme de capitaux, de temps et/ou d'implication professionnelle afin de donner de la valeur à un bien ou à un service. L'acte productif peut être nouveau ou exclusif, mais la valeur doit être instillée par l'entrepreneur dans la mesure où il rassemble et alloue les compétences et ressources nécessaires ».

On s’accorde à reconnaître trois niveaux du phénomène entrepreneurial : l’entrepreneur, ses actions et le contexte au sein duquel il entreprend, et pour comprendre ce phénomène, il est possible de considérer, relativement à ces niveaux, trois dimensions: cognitive, c’est à dire les connaissances de l’entrepreneur et tout ce qui a contribué à lui apporter ces connaissances, y compris son parcours professionnel; les actions fondamentales entreprises, spécifiant le phénomène; structurale, qui correspond au contexte environnant de l’entrepreneur. Ces dimensions et leurs interactions s’expriment d’une façon particulière dans le cadre de la relation

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liant l’entrepreneur et l’organisation qu’il crée. Ces niveaux étant indissociables, leurs interactions constituent également des niveaux d’analyse de la recherche en entrepreneuriat féminin.

Ainsi, l’apport des recherches sur le phénomène s’appuie: sur la compréhension des connaissances de femmes entrepreneurs, afférentes à leurs capacités d’entreprendre; la singularités des actions appelées par l’acte; la structure des contextes au sein duquel le phénomène émerge; l’entrepreneur en tant qu’individu, notamment son récit de vie et autres aspects généraux (dispositions, intentions, affectivité, émotions…) permettant de mieux connaître son organisation ou le système de valeurs qui dicte son comportement de Femmes entrepreneurs. Si la question est poussée autour des trois aspects, ces définitions recouvrent un champ d'actions et ne permettent pas de distinguer les entreprises selon la forme et la situation dans le temps. Elles constituent seulement les conditions nécessaires d'existence d'une entreprise.

A noter que l’entrepreneuriat ne se réduit pas à la création d’entreprise. Elle démarre avec l’organisation qu'elle impulse pour revêtir des formes diverses plus tard. De plus, une firme2 peut n’être qu’un jalon dans l’organisation impulsée. Une entité naissant du phénomène ne prend pas forcément la forme d’une firme. Pour chacune des dimensions avancées, l'accent sera mis sur l'aspect cognitif qui se distingue par la capacité de l’individu d’interpréter l’action dans son cours, sa capacité de comprendre ce qu’il fait pendant qu’il le fait, à apprendre dans l’action. Khandwalla repère justement à ce propos quelques éléments constitutifs de l'organisation entrepreneurial: une hiérarchie; des règles, des procédures contrôlées, des techniques, des communications formalisées; une spécialisation des rôles; l'emploi de personnel qualifié; des objectifs spécifiques. Cette approche ne permet pas de rester dans un cadre assez large car elle décrit la situation évolutive qu »une entreprise est en mesure d'atteindre.

Pour E. Chadeau, le concept d’entrepreneur est une énigme historique car nulle métaphore, nulle ethnographie, nul portrait fait d’un bloc ne parvient à le définir. D’autres auteurs, en particulier P. Muller, A. Faure, F. Gerbaux, confirment cette proposition en ce sens que, pour eux, la notion d’esprit d’entreprise est difficile à cerner de manière rigoureuse. Ils montrent à cet effet que l’esprit d’entreprise, le goût du risque, tel qu’il a été décrit par M. Weber par exemple, n’est pas nécessairement un attribut des sociétés modernes. On a de nombreux exemples de véritables stratégies entrepreneuriales conduites depuis longtemps par les habitants de villages fort peu touchés par la modernité.

Dans une revue de littérature sur les concepts d’entrepreneurs, 0. Figueiredo, dans ses

critiques, était arrivé à la conclusion qu’à l’instar des concepts de fonction entrepreneuriale de type individuel, existe une autre forme d’interprétation : l’entrepreneur serait le produit de son environnement. En accord avec F. Perroux, qui considère qu’un processus de production est un processus social, il affirme que les actions individuelles se produisent dans un contexte social et économique et que ce contexte est, lui-même, un élément essentiel pour comprendre les rôles joués par les individus. 2

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Ces définitions, proposées par les spécialistes, apportent de l'aide à la conception courante du sens commun de l'entreprenariat. Mais, elles ne prennent pas en compte certaines spécificités de l'entrepreneuriat féminin.

Fatou Sarr en posant la problématique « femmes et développement » (Sénégal, 1998) se réfère à la démarche des entrepreneurs au Sénégal où « les femmes organisent leurs propres accumulation du capital. Leurs pratiques économiques constituent une articulation entre une logique individuelle et une logique collective acceptable par la communauté... ». Elle expose comment les femmes de son étude sont passées en une vingtaine d'années de leur activités domestiques aux affaires florissantes, car disposant d'un niveau de revenu suffisant, sur la base du critère financier. Elles ont prétendu par la suite au statut de petite et moyenne entreprise.

Ce rapide survol des différents concepts de l’entrepreneur permet de retenir que l’entrepreneur est un facteur agissant mais qu’il peut aussi être l’objet de pressions extérieures. En tout état de cause, l’entrepreneur ne peut être un agent subissant. En revanche, il peut être un produit historique et social. Dans le même ordre d’idée, l’entreprenariat est un acte propre à l’entrepreneur et la dynamique entrepreneuriale peut être définie comme l’ensemble du processus qui tend à favoriser la création et le développement des entreprises.

Ceci est d'autant vrai pour témoigner les changements qui s'opèrent au sein du monde féminin, observé particulièrement en milieu urbain à Bangui. Ce comportement jugé nouveau, se manifeste par la décision des femmes de sortir de leur situation traditionnelle de Femmes au foyer et d'intégrer le monde de travail. Voilà une question intéressante sur laquelle la recherche doit se pencher. Elle doit permettre à réfléchir à ces décisions, de les synthétiser et d'apporter des réponses, de façon à accroître le nombre des Femmes entrepreneures dans notre société.

Après avoir passé en revue les définitions sur les différents aspects de l'entreprenariat féminin en particulier, l'on aboutit à ce que McClelland (1961) y avait beaucoup pensé, et pour lequel il a effectué de nombreux travaux de recherche, pour d’identifier les motivations critiques chez l'entrepreneur. Avec ses associés, il a développé une approche de formation à la motivation qui essayait de mettre en valeur et d'améliorer cette caractéristique.

Plusieurs autres chercheurs dont Kurb, Prokopenko (1989) et Bourdon (1995) pensent que l'entreprenariat peut être enseigné et que cette filière a besoin d’être développé à travers un programme adéquat de formation.

5.2. Un état des lieux de la formation à l'entrepre nariat.

Des universités, des écoles de commerce et les écoles d'ingénieurs ont développé des formations à l'entreprenariat pour des raisons variées, ayant conduit à des approches pédagogiques très diverses d'un établissement à un autre. Certains ont mis en place des programmes spécifiques suivant les profils des apprenants. L'intérêt pour la création d'entreprise est indissociable du cadre de partenariat que ces écoles et/ou établissements universitaires entretiennent dans leurs programmes de formation liés aux besoins du marché de travail. La présence des professeurs fortement impliqués dans le développement d'un tel programme permet d'attirer l'attention des responsables de ces établissements de formation sur l'importance d'un développement pédagogique centré sur l'entreprenariat.

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Dans certaines universités par exemple à TROIS-RIVIERES au Québec, l'enseignement de l'entreprenariat fait parité d'un cycle de formation beaucoup plus large. Un effort sur l'approche pédagogique et son contenu a été réalisé afin de développer un apprentissage en meilleure adéquation avec les problèmes réels des petites et moyennes entreprises. La sensibilisation des étudiants à la problématique entreprenariale se fait sur le terrain. Ils sont conduits à intervenir auprès des entreprises de tailles et d'ancienneté diverses. Les élèves dans leur parcourt scolaire sont appelés à agir comme consultants avec les entreprises partenaires. Parallèlement à l'enseignement à la création d'entreprise, les institutions de formation sont intéressées à la reprise d'entreprise.

Ces cas de figure illustrent non seulement les rapprochements des établissements de formation professionnelle avec les entreprises. Ils permettent de faire émerger des désirs de création chez les apprenants.

A l'université de Paris Dauphine, l'enseignement de l'entreprenariat en maîtrise de gestion concerne un nombre restreint d'étudiants motivés (20 à 30). Le choix de travailler avec un petit groupe est dicté par la seule volonté de mettre en place un suivi personnalisé. L'objectif de la filière est de susciter et de développer l'esprit d'entreprendre. Les méthodes pédagogiques s'articulent autour des enquêtes, de travaux collectifs et de simulations, de recherche d'informations, de jeux de rôle, d'études de cas et d'ateliers d'audit. Le programme est décliné en unité de valeur conduisant l'étudiant à découvrir les grandes dimensions d'un projet de création: aspects commerciaux, validation de l'idée de projet, etc.

Il semble dans le cas de la République Centrafricaine que le moment semble venu pour que la formation à la création soit lancée définitivement et qu'elle ne soit mise en cause.

Le développement des petites et moyennes entreprises sera donc d’abord l’affaire des entreprises elles-mêmes et celle des institutions de formation professionnelle. Celles-ci devront faire preuve d’initiative, de dynamisme et de l’esprit de créativité. L’Etat s’efforce quant à lui, de lever les obstacles qui pourraient empêcher ces initiatives de se manifester; il apportera aux entreprises et aux institutions de formation le sérieux et le soutien dont elles pourront avoir besoin.

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I. CHAPITRE I : Contexte de l’étude

1. Choix de la zone d’étude.

A la proclamation de la République Centrafricaine en 1958, la commune de Bangui est devenue la Capitale de la RCA. Elle constitue depuis la promulgation de la loi 96.013 du 13 janvier 1996, la région numéro sept (n°7). La ville de Bangui est organisée en arrondissements, groupements et quartiers. Ainsi, elle compte huit (8) arrondissements, seize groupements (16) et deux cent cinq (205) quartiers.

Bangui représente le lieu où sont regroupés les sièges des institutions : administrations,

ambassades, agences du système des Nations-Unies, des organisations non gouvernementales internationales. Ces institutions sont considérées comme des partenaires au développement de la RCA.

Les principales activités économiques sont concentrées à Bangui qui renferme un grand

nombre d’entreprises commerciales, relevant du secteur formel et informel. Ce dernier secteur occupe, selon les données de l’annuaire statistiques 2007-2008 de la région de Bangui (p.11), une place importante dans les activités économiques. 2. Caractéristiques démographiques

Selon les données du troisième recensement général de la population de 2003, la ville de

Bangui comptait 622711 habitants, soit 16% de la population centrafricaine. Elle représente 42.2% de l’ensemble des populations urbaines. Avec un taux de progression de 2,5, la population de Bangui est estimée en 2009 à 722.768 habitants avec une densité de 10522 habitants au kilomètre carré (km²).

La répartition de la population de Bangui par sexe et selon le groupe d’âge, la tranche 15-49 correspond à 54,42% en 2008 (projection RGPH-2003). La répartition par arrondissement, 22% de la population résident dans le cinquième arrondissement. Les autres arrondissements qui suivent sont le quatrième (16%), le troisième (15,8%) et le sixième (13,7%). Le septième (7,5%) et le premier (1,9%) arrondissement sont les moins peuplés. La projection de la population de Bangui en 2008 est répartie de manière équitable selon le sexe. Il y a sensiblement autant d’hommes (49,95%) que de femmes (50,05%)

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La proportion des jeunes dans la population est à la fois source d’opportunités et de risques. Elle pourrait permettre d’avoir les capacités nécessaires à la croissance et à la réduction de la pauvreté, si les jeunes sont en bonne santé, bien formés et accèdent à la vie active par l’emploi et le développement d’activité productive. Au défi de l’emploi des jeunes, il faut ajouter celui du combat du VIH/SIDA dont l’impact démographique serait très visible dans les tranches d’âge les plus jeunes (RESEN 2006).

La migration, saisonnière ou définitive, est une caractéristique démographique majeure de la population. Une proportion importante de la population, homme et femme, quittent la campagne en raison des contre performances agricoles, de l’absence d’activités productives non agricoles, de la pénurie d'emplois et de l'insuffisance d'accès aux infrastructures physiques et sociales de base (routes, éclairage urbain, distribution d'eau, assainissement et évacuation des ordures). Il en est résulté, une très forte concentration à Bangui et Bimbo son environnement immédiat où 622 771 habitants soit 16% de la population y vit. L’expansion de la capitale s’est accompagnée d’une urbanisation croissante et anarchique, avec de graves difficultés en matière de gestion urbaine (logement, assainissement, pression sur les services sociaux de base, difficultés d’accueil des certains enfants appelés à poursuivre leurs études au niveau universitaire et sur l’écosystème environnant.

Le pays est aussi caractérisé par une forte fécondité marquée par la précocité et la tardiveté. Une femme centrafricaine met au monde en moyenne 5,1 enfants avant la fin de sa vie procréatrice. Ce niveau est plus élevé en milieu rural: 5,4 enfants par femme contre 4,7 enfants en milieu urbain. Les filles âgées de 12-19 ans donnent en moyenne naissance à environ un enfant vivant à la fin de leur adolescence. Ce qui les expose à des grossesses précoces parfois non désirées, à des risques de mortalité et morbidité maternelles (fistule par exemple). Par ailleurs, 10,1% des femmes âgées de 35-49 ans ont donné naissance dans l’année précédant le recensement, constituant ainsi une maternité à risque. En outre, la stérilité demeure encore une préoccupation surtout pour les populations de l’Est du pays, malgré la baisse considérable enregistrée entre 1988 et 2003 (26% en 1988 contre 10,2% en 2003). 3. Profil de l’équité et l’égalité de genre en RCA

La République Centrafricaine qui a ratifié de nombreux traités internationaux et

Programmes d’Action relatifs aux droits humains consacre, à travers sa Constitution du 27 décembre 2004, l’égalité des citoyens dans tous les domaines de la vie économique, politique et sociale. En 2005, des politiques nationales de Population et de promotion de l’Egalité et de l’Equité de genre ont été adoptées. Malgré ces avancées, de multiples inégalités sont relevées entre les femmes et les hommes à plusieurs niveaux.

Au niveau éducatif, par l’existence de disparités constantes entre les filles et les garçons au niveau des différents ordres d’enseignement, l’analphabétisme est plus connues par les femmes que les hommes avec respectivement des taux de 68% et 46,2%/. Les femmes sont moins impliquées dans la gestion et le contrôle des ressources du fait du poids des pesanteurs sociales qui attribuent un pouvoir réel aux hommes. Accédant et valorisant les facteurs de production existants, en particulier en milieu rural, selon les modalités organisées par la structure sociale des rôles et du pouvoir, les femmes, parfois marginalisées et vulnérables à plusieurs arrivent très rarement à disposer de moyens financiers pour le développement d’activités génératrices de revenus.

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Principales victimes des multiples conflits politico-militaires, les femmes continuent de subir des violences variées difficilement supportables. Selon l’Enquête à Indicateurs Multiples (MICS2006), le taux de violences sexuelles relevées ces dernières années a été de 14,2% en milieu urbain et 9,5% en milieu rural. Ces pourcentages seraient nettement plus élevés dans la réalité si on tenait compte des cas non déclarés du fait des arrangements à l’amiable et du silence de certaines femmes victimes qui préfèrent garder l’anonymat sous le poids des menaces des auteurs et autres.

Au niveau des sphères de décision et de certains corps professionnels, les femmes sont moins représentées que les hommes. Dans les institutions de l’Etat, elles ne représentent que 11 députés sur 105 à l’Assemblée nationale, 4 au gouvernement sur un effectif de 26 ministres. Au niveau des différents corps de la justice on relève 5 femmes magistrats contre 43 hommes ; 6 femmes greffiers contre 83 hommes ; 3 femmes notaires contre 5 hommes ; 7 femmes avocates contre 50 hommes, 1 femme régisseur de prison contre 15 hommes. Au niveau de la gouvernance locale, on ne compte que 6 maires femmes contre 66 de sexe masculin. La faiblesse de la représentation des femmes à ces différents corps, relevables dans plusieurs sphères professionnelles comme le corps des professeurs, médecins et enseignants et services de sécurité est en lien avec le taux de réussite de cette catégorie au niveau des études et leur capacité à réussir aux examens qui conduisent à ces statuts.

Au plan juridique, de multiples discriminations en défaveur des femmes sont notées malgré la signature de la Convention pour l’Elimination de toutes les Formes de Discrimination à Egard des Femmes (CEDEF) qui a été signée depuis quelques années. Les femmes méconnaissent encore leurs droits et très peu d’entre elles ont accès au contenu des textes juridiques uniquement présentés en français. Ce qui limite leur potentiel de jouissance de leur droit. Leur implication dans la résolution des conflits et des actions de reconstruction post conflit, recommandés par la Résolution 1325 des Nations Unies, est encore faible.

La visibilité des femmes dans les statistiques nationales plus perceptibles au niveau des données disponibles au niveau de l’éducation et certaines études portant sur la santé est encore faible au niveau des agrégats économiques.

Pour faire face aux situations d’inégalité entre les femmes et les hommes, le Gouvernement qui ambitionne de créer un cadre macro-économique, juridique, culturel et politique favorable à l’instauration d’une société égalitaire comme le dicte la Constitution. A cette fin et pour la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes, il est envisagé : i) d’accroître la participation des femmes aux prises de décision ; ii) de favoriser un environnement favorable au changement de mentalités ; d’impliquer davantage les femmes leaders dans la formulation des politiques, programmes et projets de développement ; iii) d’améliorer le cadre juridique, légal et institutionnel pour l’égalité et l’équité de genre ; iv) d’impliquer davantage les femmes dans le processus de paix et de résolution des conflits ; v) de promouvoir la collecte et l’analyse des données dans tous les secteurs pour une meilleure connaissance de la situation des hommes et des femmes en Centrafrique. 4. Contexte économique et politique

4.1. Le secteur de l’entrepreneuriat des petites e t moyennes entreprises

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La République Centrafricaine compte environ deux cent cinquante entreprises qui peuvent être classées dans le secteur moderne. Parmi celles-ci, une dizaine seulement avec quatre à cinq cent salariés chacune accèdent au rang des grandes entreprises. Toutes les autres font partie de ce qu’il est convenu d’appeler les petites et moyennes entreprise.

La politique du gouvernement centrafricain en matière de promotion d’industries, des petites et moyennes entreprises et de l’artisanat s’adresse en particulier aux plus petites d’entre elles , et notamment à celles qui sont gérées par des nationaux .

Il existe en effet, à côté des PME du secteur moderne dont la grande majorité est entre les mains d’Immigrants, toute une masse d’entreprises qui ne font pas partie du recensement des entreprises fait dans le cadre de l’Enquête Industrielle Annuelle menée par le service de la statistique. Cette masse d’unités économiques ne relèvent pas, à proprement parler, du « Secteur Moderne » parce qu’elles ne répondent pas au critère « tenir une comptabilité à peu près complète et à jour » et qui ne font pas non plus partie du Secteur Artisanal tel qu’on le définit habituellement. C’est vers ces entreprises que le Gouvernement veut tourner l’essentiel de l’effort de promotion et de développement sans pour autant se limiter à elles. Ces entreprises, selon le rapport établi par les Micro finances, sont pour la plupart tenues par des femmes et des jeunes.

La volonté du Gouvernement de promouvoir les PME s’inscrit dans le cadre général de sa politique de développement. Elle propose sur la conviction qu’étant donné l’étroitesse du marché centrafricain et les difficultés actuelles d’approvisionnement, il existe un créneau important d’activité qui peut être exploité par les petites entreprises gérées par les nationaux.

Les programmes de promotion n’excluront pas les entreprises qui se trouvent être entre les mains d’expatriés , africain ou autres, pourvu qu’elles répondent à certains critères de priorité clairement définis.

2.2. Les contraintes liées aux petites et moyennes entreprises,

Ce travail de rédaction a été l’occasion de faire le point des problèmes auxquels sont confrontées ces entreprises.

Les difficultés des PME doivent être intégrées dans une problématique globale qui concerne le développement des formations sociales et professionnelles. Ce n’est qu’ainsi qu’on peut mieux expliquer les faiblesses actuelles des petites entreprises gérées par les nationaux. Ce constat permet de mieux définir la cible et par conséquent de mieux comprendre la nécessité d’un programme de formation appropriée au besoin de l’économie nationale.

Au moment de l’indépendance, la structure sociale du pays était caractérisée par une grande absente d’une bourgeoisie nationale. Pour pallier à cela, les dispositions du code des investissements mis en place pour attirer les capitaux étrangers, ont accordé et accordent encore, aux entrepreneurs privés étrangers d’énormes avantages qui, sur le plan économique

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et des effets sur la croissance le développement, ne sont pas toujours justifiés. Mais pouvait-il en être autrement quand, jusqu’à une époque très récente, ceux des nationaux qui tentaient leur chance dans le monde des affaires et y faire carrière étaient surtout ceux qui n’avait pas réussis dans des études.

Aujourd’hui, la saturation du secteur public et le chômage des cadres qui en découlent donnent une autre dimension à la question des entreprises gérées par les nationaux. La politique de développement des entreprises doit, non seulement permettre l’émergence d’une nouvelle classe d’Hommes et de Femmes d’affaires, mais elle doit aussi être le moyen de générer des revenus et stimuler la création d’un grand nombre d’emplois.

Mais avant d’espérer la multiplication des petites entreprises, le Gouvernement Centrafricain doit s’assurer qu’un climat propice à un tel développement existe.

Or, il est apparait à l’évidence que les petites et moyennes entreprises ont été les grandes victime de l’histoire récente de la RCA : exactions de l’administration, désorganisation de l’appareil de production et de commercialisation, chute de productions et des nivaux de vie, problème du système bancaire, etc. Les entreprises centrafricaines ont subi de plein fouet les effets de la crise au plan national et mondiale (renchérissement des prix des produits pétroliers, des pièces de rechange, de l’électricité, des matières importées etc. . .).

Dans bien de cas, l’on invoque aussi l’enclavement du pays, l’insuffisance des circuits,financiers, la lourdeur des charges sociales , les poids des contrôles administratifs et du contrôle des prix, l’excès des charges fiscales et des taxes et droits de douane.

Ces récriminations ne sont pas sans fondement et il y aura lieu d’en faire un examen attentif afin d’éliminer ce qui pourrait constituer réellement un obstacle à l’émergence d’entreprises nationales,mais il ne faut pas oublier qu’au regard de ces problèmes, toutes les entreprises ne se trouvent pas dans la même situation : alors que certaines, parce qu’elles ont « pignon sur rue », qu’elles tiennent une comptabilité et se soumettent aux règlementations, subissent l’ensemble de ces « contraintes », d’autres , y échappent presque totalement tout en aspirant à obtenir des crédits et des avantages particuliers de la part de l’Etat.

L’aide aux PME ne pourra donc pas se faire sans le rétablissement d’un certain ordre du secteur et sans que les entrepreneurs ou les candidats entrepreneurs aient la volonté de remédier à leurs propres défaillances : manque de rigueur dans la gestion et confusion entre budget de l’entreprise et budget familial, attitude peu favorable à l’action constructive qui exige sérieux et persévérance etc.

1. La formation à la gestion des PME

Les difficultés actuelles de gestion des entreprises nationales sont liées aux conditions historiques. Ces difficultés ne devront plus être perçues comme un obstacle insurmontable. La plupart d’entre elles peuvent trouver leur solution dans un programme d’assistance mais surtout de formation et d’information.

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Le programme d’information et de formation aura pour but de donner aux entrepreneurs les connaissances nécessaires aussi bien sur le plan technique qu’en matière de gestion.

Il sera fait recours aux écoles et autres institutions de formation locales et aux divers

cadres de transmission des connaissances : cours, séminaire, atelier en entreprises etc...

.

Chapitre III: Présentation des résultats et analyse des données

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Au moment de son accession à l’indépendance, la république centrafricaine (RCA) disposait d’un seul appareil de formation technique et professionnelle, le lycée technique de Bangui qui comprenait des structures relativement importantes, mieux, les plus importantes de la sous région d’Afrique centrale. Peu d’années plus tard, l’enseignement technique va être dispensé dans les collèges techniques à travers une formation de 3 ans, sanctionnée par le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP). Outre le lycée technique, les établissements privés d’enseignement technique dispensent une formation, également de 3 années, sanctionnée par le bac technique. Le privé représente moins de 10% des effectifs3 jusqu’en 2001/2002. La part du privé s’est cependant accrue ces dernières années puisqu’en 2004/05, elle représente 16% des effectifs des collèges techniques.

3.1. Les actes pertinents du secteur de la formatio n professionnelle?

3.1.1. Des initiatives et un environnement institut ionnel peu renforcé

Dès les années 1960, des centres d’apprentissage ruraux ont été ouverts dans les villes de province et à Bangui. Ces centres bénéficiaient à l’époque des financements notamment centrafricano-israëlien. Ils accueillaient des jeunes déscolarisés qui, après trois années de formation en agriculture, élevage, menuiserie, bâtiment, etc., sanctionnée par un certificat d’aptitude professionnel (CAP), pouvaient s’installer pour leur propre compte.

La crise économique des années 1980 a particulièrement exacerbé le chômage, surtout des jeunes, filles et garçons, mettant ainsi en exergue, le profond déséquilibre qui existe entre le discours de la société, qui prône une large insertion des jeunes dans le marché du travail et celui de l’école dont le système de formation est fondamentalement remis en cause, parce que jugé trop scolaire et très théorique par rapport aux réalités socio-économiques du pays.

Devant cette inadéquation du système éducatif, des dispositions administratives et réglementaires ont été élaborées pour redresser la situation.

3.1.2. La création du collège d’enseignement techni que féminin (CETF)

L’exploitation et l’analyse documentaire relatifs au lycée professionnel féminin permettent de restituer les éléments retraçant l’historique et les objectifs de l’établissement. Le collège d’enseignement technique féminin provient de la fusion deux sections ménagères entre 1959 et 1967 : celle de la mission catholique (Ecole professionnelle ménagère qui 3 Le Résultat d’Etat du Système Educatif National (RESEN) met en valeur les différentes évolutions des effectifs du technique :

- une faible croissance dans les années 1970 et 1980 (avec même une décroissance dans les années 1980),

- une croissance très rapide dans les années 1990 avec un taux de croissance annuel moyen de 9% entre 1990 et 2000

et des effectifs qui ont plus que doublé, aussi bien au collège qu’au lycée

- une décroissance sur la période la plus récente : le taux de croissance annuel moyen est de -2% sur la période 1998-

2004 et de -3% pour la période la plus récente 2002-2004. Cette décroissance s’explique principalement par la chute

des effectifs du lycée technique (en moyenne -8% par an depuis 2002).

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formait des maîtresses en couture et d’enseignement ménager pour les centres ruraux et l’école artisanale du lycée Marie Jeanne Caron. Le CETF a ouvert ses portes en octobre 1973 puis érigé en lycée professionnel féminin en 2007.

L’établissement s’est assigné comme objectifs la formation des filles en vue de leur insertion dans la sphère socioprofessionnelle, l’apprentissage des techniques dans les différents domaines d’activités économiques puis assurer la promotion de la femme centrafricaine à pouvoir respecter la valeur familiale.

Outre les programme composés de matières générales (français, anglais, mathématiques, physique chimie, biologie, histoire et géographie, sociologie, législation, etc. qui sont des disciplines, permettant à l’apprenant d’acquérir des connaissances adéquates afin de se présenter aux examens, l’enseignement technique est basé sur la couture, l’alimentation, la cuisine, la puériculture, l’économie domestique et l’entretien. L’enseignement de ces disciplines permet aux filles d’acquérir, au moyen d’études relatives aux problèmes et activités de la vie quotidienne, des capacités, des connaissances et savoir-faire, pouvant induire le comportement individuel ou de groupe à une insertion sociale ainsi qu’à l’accès à l’autonomie. D’autres modules de formation, en projet, sont initiés et concernent la haute couture, l’hôtellerie restauration, la coiffure, l’informatique et les techniques de surface.

Cette innovation majeure relative à l’orientation de l’établissement permet d’accueillir 300 élèves filles de niveau secondaire. Leur admission au sein de l’établissement permet de prédéterminer leur intégration dans les circuits de production.

En fait, au cours de cette dernière décennie, on a enregistré la création de nombreuses institutions de formations professionnelles privées qui accueillent des garçons et filles : new-tech institue, Haute école de gestion, Collège préparatoire international, etc. Toutes ces institutions de formation ont un coût d’accès relativement élevé.

Les activités de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (ETFP) s'insèrent dans le cadre du système éducatif centrafricain, particulièrement de la filière de formation professionnelle. Les établissements d’enseignement professionnel relevant du supérieur sont rattachés à l’université de Bangui. Pour l’ensemble, les objectifs se différent et visent à :

• répondre à une volonté basée sur la recherche d’une meilleure liaison entre la formation et l’Emploi.

• former des techniciens pour les entreprises privées et publiques, ainsi que le perfectionnement, la spécialisation et la reconversion des personnes en activité.

Ces différents centres de Formation Professionnelle (CFP) bénéficient directement

à travers les ministères de tutelle, des appuis multiformes provenant de la Communauté Européenne et/ou des Fonds d’aide et de coopération : France, Allemagne, etc.

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3.1.3. L’ouverture de l’institut universitaire de gestion d es entreprises (IUGE)

L’IUGE créé le 22 novembre 1977 est un établissement de formation professionnelle. Il s’est assigné comme objectif principal la formation des cadres moyens et supérieurs, capables de gérer toute organisation privée ou publique. L’IUGE forme des entrepreneurs pouvant s’installer pour leur propre compte. Le premier cycle qui prépare au DUT en sciences de gestion, conduit à un recrutement par les entreprises des ressortissants comme cadres moyens. Le second cycle conduit à la licence professionnelle puis à l’obtention d’une maîtrise en sciences de gestion. Cette situation offre l’opportunité aux ressortissants de poursuivre le troisième cycle en master à l’étranger.

L’IUGE a ouvert un centre de promotion de l’entrepreneuriat dont la mission essentielle consiste à former une pépinière d’entrepreneurs nationaux. Elle a comme vocation de s’étendre à d’autres catégories sociales.

3.1.4. La Loi d’orientation du système éducatif cen trafricain

Elle régit actuellement l’éducation et la formation en RCA. Les nombreux réajustements internes techniques intervenus, sont également l’une des pièces maîtresses du cadre institutionnel. Aucune disposition de cette loi ne fait mention à la formation professionnelle, encore moins à l’esprit de création et d’initiative privée.

Aussi, l’absence d’un ministère plein de l’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle (ETFP) représente une des carences qui s’inscrit aujourd’hui, dans une démarche de rupture qualitative, pouvant accorder la prépondérance aux ressources humaines, pour accroître les chances de développement, dans le contexte de la mondialisation.

3.1.5. Orientations et prise en compte de la format ion à l’entrepreneuriat féminin.

Depuis que le taux de qualification au sein des populations scolarisées croît chaque année, le ministère de l’éducation nationale a considéré que ce volet représente un enjeu stratégique. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il a été organisé, avec le concours de la

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banque mondiale en 2006 le diagnostic du système éducatif centrafricain4, cadre sectoriel de référence de la politique en matière d’éducation et de formation professionnelle dont les conclusions ont été présentées et soutenues par le gouvernement à la table ronde des bailleurs de fonds à Bruxelles.

Ce rapport a été produit de façon conjointe par une équipe nationale, comprenant des cadres de plusieurs ministères et des membres de la société civile et une équipe internationale composée de membres de la Banque mondiale et du Pôle d’Analyse Sectorielle en Education de Dakar (UNESCO-BREDA).et a permis, en ce qui concerne l’éducation, de rechercher les consensus nécessaires à la définition de nouvelles orientations, sur la base une vision partagée. Les enseignements tirés de ce travail en ce qui concerne le volet formation professionnelle se rapportent à la mise en oeuvre d’une politique de formation professionnelle au niveau de différents ordres d’enseignement, primaire, secondaire et supérieur par:

• Une formation initiale, dans les filières porteuses de l’économie, correspondant au standard international;

• Une formation continue des agents par le biais du perfectionnement et une formation pré-insertion pour les demandeurs d’emploi;

• Mettre en oeuvre un dispositif d’accompagnement et d’insertion des formés;

• Mettre en oeuvre un enseignement technique débouchant sur des compétences et des capacités opérationnelles relatives au secteur de production et de service;

• Organiser et valoriser l’apprentissage traditionnel, en utilisant l’alphabétisation fonctionnelle en langues nationales et dans la langue du travail.

Ainsi, l’Etat s’engage à faire de la formation technique et professionnelle, un instrument essentiel pour la compétitivité et la performance de l’économie en orientant les formations vers les besoins du marché du travail et de l’économie.

La réforme envisagée s’appuie sur les axes stratégiques suivants: • Rationalisation et optimisation des structures; • Dynamisation de la formation des formateurs; • Valorisation et diversification de l’offre de formation; • Organisation de l’apprentissage et de l’insertion des jeunes; • Restructuration du cadre de gestion et de financement; • Amélioration de l’accès et du maintien des filles; • Développement de la coopération et de l’intégration régionale.

4 Matrice des politiques éducatives aux différents niveaux d’enseignement 2020 :

1. Supérieur : Environ 20 500 étudiants au total (contre 9 000 en 2005) � Rationaliser les filières par une expansion forte des filières scientifiques, techniques, de santé et de gestion et diminution des filières moins porteuses ; � Former les élèves professeurs nécessaires pour le F2, SG et le secondaire technique ; � Diversifier les modes de formation (essai de formation à distance et privé) � Augmenter fortement les crédits pour la recherche, et pour la formation des enseignants du supérieur

2. Enseignement technique et professionnel : Technique classique (environ 7000 (contre 4000 en 2005).

� Formation courte d’insertion professionnelle/apprentissage 50% des sortants du système d’enseignement général en CM2 (32 500 apprentis) et 20% des sortants en 3ème (6500 apprentis).

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Afin de partir d’une compréhension commune, il était utile de reposer la problématique de la formation à l’entrepreneuriat. A l’issue d’un exercice de brainstorming, mené auprès des spécialistes de différentes institutions sectoriels: éducation, commerce, arts et tourisme, promotion féminine, etc. les participants ont formulé les idées forces suivantes :

� Pour caractériser la formation professionnelle en République Centrafricaine, on peut dire qu’il s’agit des programmes définis dont la finalité est beaucoup plus d’avoir des qualifications conduisant à l’emploi salarié dans les entreprises que de s’installer pour son propre compte.

� La formation se fait en général en fonction des besoins de production des entreprises existantes dans le pays.

� Les ressortissants de l’institut de gestion des entreprises tout comme les jeunes filles ressortissantes du lycée professionnel féminin, à l’obtention de leurs diplômes, prétendent tous à des emplois dans la fonction publique ou auprès des entreprises locales.

� L’étroitesse de l’environnement en ce concerne les entreprises existantes n’offre pas les possibilités d’emplois massifs.

� L’exercice de l’entreprenariat

L’évaluation des objectifs de formation a permis de s’apercevoir des carences dans les modules de formations inscrits au programme. L’enseignement de l’entrepreneuriat n’a jamais été pris en compte depuis que les collèges, lycées et autres établissements de formation professionnelle sont autorisés à ouvrir leurs portes. Si une méthodologie

L’apprentissage traditionnel a quand même quelques points forts : il constitue une voie de formation massive et est facile d’accès. La formation y est plus pratique que théorique. Elle concilie transfert de connaissances pratiques et initiation à des valeurs traditionnelles. Partant, elle prépare à l’auto emploi.

Parmi les points faibles, on peut citer le manque de qualification professionnelle des maîtres artisans, le défaut de supports pédagogiques, une formation peu ou pas du tout organisée et structurée, l’absence de notions de sécurité sur le lieu de travail. En général, on n’y entre pas à partir d’une motivation, mais par nécessité, à partir d’une situation d’échec et de précarité sociale. Les espaces où se déroulent les apprentissages sont en général réduits et manquent d’équipements adéquats; en plus, ils ne sont pas sécurisés au plan foncier (risques d’être déguerpis).

Recommandations

Cette analyse, bien que très succincte, montre qu’il y a un grand besoin de restructurer l’apprentissage traditionnel, d’informer davantage les acteurs à différents niveaux, d’améliorer le mode de transmission des savoirs et savoir-faire et de renforcer les capacités technique et pédagogique des maîtres artisans.

Concernant la formation professionnelle, devant le manque d’un plan de formation

professionnelle axée sur l’entreprenariat et le développement de l’esprit d’initiative, la

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création d'une structure de concertation sectorielle, la multiplicité et la diversité des acteurs/partenaires engagés dans le processus de mise en oeuvre du programme d’enseignement technique et de la formation professionnelle. La création d’un espace virtuel de dialogue, d’échange, de concertation est d’une importance capitale. Des Directions et services nationaux, ainsi qu’un cadre national de concertation sont indiqués pour être inscrits dans le cadre du développement de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.

3.2. Approche quantitative de l’exercice d’entrepri se par les femmes centrafricaines

3.2.1. Les femmes et la création d’entreprise : pro fil et tendances

Les femmes moins libérées des contraintes familiales, moins préparées, moins

expérimentées pour la plupart d’entre elles, les femmes, à bien des égards, se lancent dans la pratique des affaires en créant leurs propres entreprises. Diplômées pour quelques unes et peu qualifiées, elles démarrent leurs projets de création d’entreprise souvent, dans une activité tertiaire, de commerce, de coiffure ou de service… Les graphiques ci-après illustrent la situation des entreprises dirigées par les femmes à Bangui en République Centrafricaine.

Part des femmes entrepreneurs par corps de formatio n etdomaine d’activité.

Domaine d’activité

Cadres

supérieurs

Cadres

Professionnelles Pratiques en amateur

Commerce 4 3 21 28

Coiffure 0 4 12 16

Couture 0 0 2 2

Restauration 0 0 5 5

Service 1 1 11 13

Assurance/Communication 0 1 1 2

Transport/Tourisme 1 1 0 2

Enseignement/Profession

libérale 1 1 0 2

Total 7 11 52 70

% 10% 16% 74% 100%

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Le paysage des pratiques d’entreprises par les femmes concerne principalement huit domaines

d’activités : commerce (40%), coiffure (23%), service (19%), restauration (7%), couture,

assurance/communication, transport/tourisme et enseignement,… ne représentent que 3% par

domaine. Les domaines de commerce, de la coiffure et du service attirent les femmes et font

progresser les initiatives plus vers la création d’entreprises. Elles manifestent peu

d’engouement pour la couture, l’assurance/communication, le tourisme/transport et

l’enseignement/fonction libérale. Ce peu d’intérêt pour les autres secteurs seraient lié aux

spécificités techniques du domaine qui nécessite des connaissances aussi particulières. Le

tableau de la répartition des femmes entrepreneurs par corps de formation ci-après édifie bien

le contexte.

La répartition des de l’ensemble des enquêtées par corps de formation permet de

distinguer les femmes entrepreneurs selon le cursus professionnel. Le tableau ci-dessus montre

que l’ensemble des femmes chefs d’entreprises représentant les ¾ des enquêtées pratiquent en

amateur leurs activités. Cependant ¼ des femmes entrepreneurs sont celles ayant réalisé un

parcourt scolaire et universitaire avancé. 10% des femmes déclarent avoir atteint le niveau de

premier cycle universitaire avant de se lancer dans les affaires. Cependant, 16% ayant subi la

formation professionnelle affirment obtenir soit un baccalauréat, soit un BTS ou un CAP

technique5. La part des femmes chefs d’entreprises non diplômées diffère selon le niveau

5 D’après un rapport sur les résultats d’Etat du système éducatif national (RESEN) produit en 2006 avec la participation conjointe d’une équipe nationale et une équipe internationale composée des membres de la Banque Mondiale et du Pôle d’Analyse Sectorielle en Education de Dakar (UNESCO-BREDA), page 52, le sous secteur de la formation professionnelle et technique est dispensée dans les lycées techniques après un cycle de trois ans., sanctionnée par le Certificat d‘Aptitude Professionnelle (CAP) et le Bac Professionnel. La mesure du nombre des apprenants ressortissants de ces centres de formation technique privé et public met en valeur l’évolution des effectifs entre 1970 et 2002 :

� Une faible croissance des effectifs dans les années 1970 et 1980, avec même une décroissance dans les années 1980.

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d’instruction (sans niveau, primaire et secondaire). Le tableau suivant illustre leur situation. 60%

des 74 qui représentent cette frange des femmes entrepreneurs non diplômées sont celles qui

parviennent à achever complètement leur cycle primaire.

Au regard de leur situation dans le domaine où se positionne l’entreprise, elles sont

davantage attirées par le commerce de détail, notamment l’habillement, les fournitures de

bureau, les matériaux de construction, …

� Une croissance très rapide dans les 1990, avec un taux de croissance annuel moyen de 9% en 2000. Les

effectifs ont plus que doublés aussi bien au collège qu’au lycée. � Une décroissance sur la période la plus récente où le taux de croissance annuel moyen est passé à –2%.

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Répartition des femmes entrepreneurs selon le groupe d’âge

Source : Enquête équipe nationale de recherche RORCARE-RCA

Groupe d'âge Effectif Pourcentage

moins de 25 ans 4 6%

25 - 30 ans 15 21%

31 - 40 ans 32 46%

41 - 50 ans 13 19%

51 ans et plus 6 9%

Total 70 100%

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La part des jeunes femmes entrepreneurs de moins de 25 ans représente un taux de 6% des

effectifs. Elles sont assez moins représentatives dans la pratique des affaires. Elles démarrent

les activités de création bien avant qu’elles atteignent 25 ans. La proportion des femmes

d’affaires augmentent au fur à mesure que l’âge croît après 25 ans pour atteindre un pic entre

31 et 40 ans (46%). A l’inverse, l’exercice entrepreneurial décline après 40 ans, passant de 19%

entre 41 et 50 ans à 9% seulement après 50 ans. Ce déclin révèle une baisse de l’activité

d’entreprise chef les femmes plus âgées.

Pratiques en amateur selon le niveau de formation

Niveau de formation Effectif Pourcentage

Sans formation 1 1,00%

Primaire 9 13,00%

Secondaire 1er cycle 25 36,00%

Secondaire 2ème cycle 17 24,00% Total 52 74,00% Ensemble 70 100,00%

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Nombre d'enfants Effectif Pourcentage

1 8 11% 2 11 16% 4 8 11% 5 33 47%

6 et plus 10 14% Total 70 100%

Le passage des femmes chefs d’entreprise dans l’inactivité, avec l’âge s’expliquerait par les naissances et l’éducation des enfants. Ceci contribue à ralentir leur accès à l’échelle des qualifications professionnelles, notamment en ce qui concerne les femmes pratiquant en amateur.

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Pour

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Pour les autres

domaines d’activités,

l’évolution paraît, en première analyse, moins attrayantes. Dans tous les cas, une fois intégrées les

spécificités de chaque domaine et

les paramètres liés à la formation des dirigeantes, la pratique en amateur apparaît bel et bien orientée dans la tendance à la création dans les trois premiers domaines d’activités comme le montre la figure ci-après.

1.2. Peu de femmes diplômées et des profils profess ionnels moins qualifiées

Répartition des femmes entrepreneurs selon le groupe d'âge Groupe d'âge Effectif Pourcentage moins de 25 ans 4 6% 25 - 30 ans 15 21% 31 - 40 ans 32 46% 41 - 50 ans 13 19% 51 ans et plus 6 9% Total 70 100%

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Domaine d’activité Cadres supérieurs Cadres Professionnelles

Pratiques en amateur

Commerce 4 3 21

Coiffure 0 4 12 Couture 0 0 2 Restauration 0 0 5 Service 1 1 11 Assurance/Communication 0 1 1 Transport/Tourisme 1 1 0 Enseignement/Profession libérale 1 1 0

Répartition des femmes entrepreneurs selon le statut de l'entreprise Statut juridique Effectif Pourcentage

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SARL 1 1% SA 2 3% EI 55 79% GEI 12 17% Total 70 100%

II. Troisième partie : Présentation des résultats e t analyse des données Approche quantitative des pratiques entrepreneuria les des femmes centrafricaines 3.1. Les femmes et la création d’entreprise : profi l et tendances

Moins préparées, moins expérimentées pour la plupart d’entre elles, et moins libérées des contraintes familiales, les femmes, à bien des égards, se lancent dans la pratique des affaires en créant leurs propres entreprises. Moins diplômées et Moins qualifiées, elles démarrent leurs projets de création d’entreprise souvent, dans une activité tertiaire, de commerce, de coiffure ou de service. Les graphiques ci-après illustrent la situation des entreprises dirigées par les femmes à Bangui en République Centrafricaine.

Le paysage des pratiques d’entreprises par les femmes concerne principalement huit domaines d’activités : commerce (40%), coiffure (23%), service (19%), restauration (7%), couture, assurance/communication, transport/tourisme et enseignement,… ne représentent que 3% par domaine. Les domaines de commerce, de la coiffure et du service attirent les femmes et font progresser les initiaves plus vers la création d’entreprises. Pour les autres domaines d’activités, l’évolution paraît, en première analyse, moins attrayantes.

Dans tous les cas, une fois intégrées les spécificités de chaque domaine et les paramètres liés à la formation des dirigeantes, la pratique en amateur apparaît bel et bien orientée dans la forte tendance à la création dans les trois premiers domaines d’activités.

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2. Approche qualitative des modes de fonctionnemen t au sein de l’entreprise

3. Difficultés 4. Recommandations Conclusion Références bibliographiques Annexes

Approche quantitative des pratiques d’entreprises d es femmes centrafricaines

1.1. Les femmes et la création d’entreprise : profi l et tendances Moins préparées, moins expérimentées pour la plupart d’entre elles, et moins libérées des contraintes familiales, les femmes, à bien des égards, se lancent dans la pratique des affaires en créant leurs propres entreprises. Moins diplômées et Moins qualifiées, elles démarrent leurs projets de création d’entreprise souvent, dans une activité tertiaire, de commerce, de coiffure ou de service. Les graphiques ci-après illustrent la situation des entreprises dirigées par les femmes à Bangui en République Centrafricaine.

Part des femmes entrepreneurs par corps de formatio n et par domaine d’activité.

Le paysage des pratiques d’entreprises par les femmes concerne principalement huit domaines d’activités : commerce (40%), coiffure (23%), service (19%),

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restauration (7%), couture, assurance/communication, transport/tourisme et enseignement,… ne représentent que 3% par domaine. Les domaines de commerce, de la coiffure et du service attirent les femmes et font progresser les initiaves plus vers la création d’entreprises. Pour les autres domaines d’activités, l’évolution paraît, en première analyse, moins attrayantes. Dans tous les cas, une fois intégrées les spécificités de chaque domaine et les paramètres liés à la formation des dirigeantes, la pratique en amateur apparaît bel et bien orientée dans la forte tendance à la création dans les trois premiers domaines d’activités.