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1 MARIETTE Cyvard sur une idée de Roland Bermann FRANC-MAÇONNERIE accès aux hauts-Grades R. E. R. & R. F. CRP Noeux-les-mines 2010

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MARIETTE Cyvardsur une idée de Roland Bermann

FRANC-MAÇONNERIE

accès aux hauts-Grades

R. E. R. & R. F.

CRP Noeux-les-mines 2010

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Un pas de côté, je pose les outils

S'il est un problème de fond pour celui qui entre dans une formationinitiatique, si honorable soit-elle, c'est bien celui de la cohérence duparcours proposé. Ce n'est certes pas en Franc-Maçonneries le sujetprincipal de la réflexion de l'apprenti, lequel découvre la « dame », en est,souvent, ébloui, et se contente de ce qui lui est mis sous les yeux, quitte àse perdre dans les prétentions des maîtres de sa loge.

C'est pourtant de la réflexion du maître qui attend d'accéder à ce quenous avons convenu d'appeler les hauts grades, les degrés. Lesquelspourraient recevoir une meilleure appellation : degrésd'approfondissement, grades de vérification, degrés d'accomplissement,grades d'achèvement. Les hommes préfèrent être chevaliers plutôt quebalayeurs du temple. Quand les vitraux ne laissent plus passer la lumièrenos « chevaliers » peuvent-ils encore les admirer ?

À quoi sert de traîner des années sur les fauteuils d'une loge, laripaille entre copains vaut bien les agapes, le travail de réflexion encertains cercles équivaut à bien des planches et autres balustres de maçonsmaçonnant. Pour ce qui est de la « fraternité », il apparaît vite que lesrelations « fraternelles » doivent être cadrées par une règle, un règlementqui permet, comme toute loi, le vivre en société quelle que soit larespectabilité à laquelle prétend le système, donc connaît les problèmes detoute association humaine.

Il est tout aussi utile au compagnon d'étudier la valeur de « sonétablissement » par rapport à d'autres, de visiter d'autres usagesmaçonniques, de comparer ce qu'il a reçu avec ce que d'autres peuventoffrir et de tenter d'en aborder le questionnement : comment telle chose enplus ou en moins peut-elle favoriser ma marche initiatique ?

Il est d'évidence que ceux, qui se préoccupent de nouer des liens del'ordre des affaires, n'ont pas à s'offrir un tel parcours. Pour eux,l'importance vient avec les liens qu'ils peuvent nouer avec tel ou tel, ilscomprennent vite qu'un nœud se construit sur une équivalence entre deux

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liens. Le « do ut des », je donne pour recevoir, la loi de réciprocitéconstitue leur univers. La rencontre qu'ils peuvent faire avec le cœurs'arrête au portefeuille et passe par l'aumône ostentatoire. Qu'il soit deMaçonnerie ou autre, leur parcours est constitué de services échangés.

Ce que je vous propose est relatif à l'initiation, à une voie d'initiationeffective, de construction de soi, de construction en groupe, deconstruction d'autrui avec d'autres constructeurs respectueux d'unedémarche individuelle et qui préparent à une démarche collective.

Les données offertes sont relatives à une formation, le Rite écossaisrectifié qu'il est possible de voir apparaître dans le temps, de situer leparcours proposé, puisque les données ont été publiées, traînent sur latoile, ce qui donne aussi la mesure précise de la valeur des engagementspris. Le R E R donne une « sécurité » face à ses serments, engagements...« que Dieu me soit en aide » ou « que Dieu lui soit en aide. » La formuleest incontournable en initiation, certes le très illustre frère Athéiste &Laïcard ne la comprendra pas, pourtant elle change une folie d'homme quiprétend s'engager pour une durée « longue », en une parole d'homme quiconnaît la valeur de sa parole et qui sait que pour tenir son engagement ilaura besoin, non seulement de l'aide de Dieu, mais encore et pas moins, del'aide des Humains ses frères.

Comment ai-je pu choisir le R E R et pas le R E AA ou d'autres ? Envertu de rencontres humaines, de rencontres avec des textes quiinterpellent à la réflexion, qui contraignent mon exigence de liberté dupenser à les recadrer. Je vous propose les textes qui ont permis de vérifierla marche effectuée.

En premier, le discours à l'apprenti et le discours au Profès du R E R,autrement dit le discours proposé en début et en fin de parcours. Sont-ilsen cohérence ? Sont-ils en ordre pour une marche tranquille vers moi, avecmes Frères, mes Adelphes ?

En deuxième ligne, les données qui préparent un règlement, danslesquelles il est possible de percevoir les humaines faiblesses, les failles detoute association humaine, ce qui peut donner un sens fort à une exigenceinitiatique tranquille et sereine dans son humanité.

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En troisième ligne, je vous propose deux « catéchismes » d'apprenti.Celui du rite français, une version, celui du R E R, Roland Bermannproposait dans une de ses conférences de noter les points de concordance,de pointer les différences, dans une optique précise qui permet decomprendre l'apport du R E R à l'apprenti. La démarche de comparaisonest importante pour les autres voies, et peut se faire avec différentscatéchismes d'apprenti. L'objectif serait alors de répondre à la question :qu'est-ce qui nous unit ? Ou encore Peut-on considérer qu'à travers sesmultiples expressions la Franc-Maçonnerie est universelle ?

En quatrième point, je vous offre un historique, de celui qui n'est enrien un historien, fait par Robert Ambelain, et je vous laisserai à descomparaisons avec des auteurs considérés comme travaillant les faits d'unehistoire celle d'un rite, le R E R. Là encore par facilité, c'est plus visible etmoins complexe en pointant Ambelain qu'avec d'autres auteurs.

Les voies initiatiques vous apprennent à vous rencontrer, à croiserdes hommes, à vous frotter à eux, à vous user à quelques-uns. « Que Dieume soit en aide », j'y ai regretté une chose : l'encombrement de cédillesabandonnées par ceux qui s'affirment maçon puisqu'un jour un tablier etdes gants blancs leur furent offerts.

Le travail vous appartient, à vous de mettre en œuvre ce que je vouspropose.

Cyvard MARIETTE-LENGAGNE

Mise en orthographe du XXIe siècle pour les textes du XVIIIeCyvard MARIETTE

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réception d’un apprenti franc-maçon

Discours savant et très lumineux pour la réception d’un apprentifranc-maçon, originaire d’Allemagne, 1780.

La Maçonnerie est un secret qui subsiste depuis que le monde estcréé. Ce secret a été remis de génération en génération jusqu’à nous, et lesera de même jusqu’à la fin des siècles. Ce secret est non seulementimpénétrable aux profanes, il le sera même aux maçons tièdes, paresseuxet légers ; être maçon, c’est donc chercher sincèrement à mériter d’êtreinitié dans nos mystères.

Pour avoir l’idée de cette recherche, il faut être guidé ; la nature secharge de nous inspirer ce sentiment. Tout homme naît avec le désir d’êtreheureux, tout homme naît avec le désir de la vertu. Mais la nature seule nesuffit pas pour perfectionner l’homme, elle le sent bien, et l’excite elle-même à consulter la raison. Celle-ci le reçoit et lui donne tous ses soins ;elle ne les refuse jamais à ceux qui s’abandonnent à elle.

Du concours des soins ou des impressions de la nature et de la raisonse forme l’éducation. L’éducation de deux si excellents guides ne peut rienproduire que de parfait. La perfection dans l’homme, c’est l’amour de lajustice ; notre troisième guide sera donc la sagesse.

La nature, la raison et la justice veulent le bonheur de l’homme, nonseulement dans l’autre vie, mais même dans celle-ci. Tout ce qui existe aété créé pour l’homme, il faut donc qu’il en jouisse, Mais il ne le peut qu’àtitre de grâce : Sa puissance n’est qu’un dépôt, il a l’usufruit, il ne peut secroire le propriétaire. Il doit donc faire valoir ce départ il doit jouir de sesavantages, mais il ne peut se l’approprier, il doit toujours être prêt à yrenoncer et ne point le regarder comme son seul bien.

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Avec la vie, l’homme a reçu un libre arbitre, c’est à dire que, placéentre le bien et le mal il lui est libre de choisir. On lui fait voir tout lebonheur qu’il doit retirer en suivant le bien qu’il connaît déjà et on lemenace des plus cruels tourments, s’il se livre à un ennemi dangereuxqu’on lui montre aussi. Ici, l’impie crie à l’injustice, parce qu’il veut suivrece dernier parti ; le juste, au contraire, bénit son Créateur qui, par-là, donneà l’homme le rang au-dessus des anges. Le juste et l’impie ont leur librearbitre, pourquoi donc ce contraste ?

C’est que la présomption se glisse dans l’homme à l’aide desconnaissances qu’il acquière, s’il n’a pas soin de tout rapporter au seul butpour lequel elles lui sont données. Il prend une fausse route ; il y marcheavec sécurité. Séduit par l’apparence, il s’abandonne entièrement aulangage flatteur de son ennemi qui ne cherche que la ruine, jaloux de lasupériorité et d’en être supplanté.

Une fois que l’homme a perdu de vue la vraie lumière, ou que,poussé par une criminelle curiosité, il veut se servir de celle qui lui estdonnée, pour passer les bornes qui lui sont prescrites, il ne fait plus quetomber d’erreurs en erreurs, il parcourt des espaces immenses, saprésomption lui fait tout envisager comme des moyens de parvenir auterme qu’il se propose. Ce terme est bien la vérité ou le bonheur, maisprivé par sa faute du flambeau qu’il a laissé en arrière, il murmure, parceque les ténèbres l’empêchent de voir qu’il n’est pas dans bonne voie : aulieu donc de la paix et de la vérité qu’il cherche, il ne rencontre rien desemblable, au contraire toutes sortes de peines, et, il en est trois pourl’homme. Le remords et la confusion s’emparent de lui, il a bien voyagé, ila bien travaillé, mais tant qu’il sera dans cette route, il ne trouvera rien.

Ce n’est qu’après être rebuté et fatigué de tant de recherches inutiles,qu’après un temps infini si mal employé, qu’après avoir essuyé toutes lesfatigues du corps, de l’âme et de l’esprit, qu’enfin, revenant à ce premierpenchant pour le vrai, le bon et le beau, nous abjurons nos erreurs, noussecouons nos préjugés et nous revenons sur nos pas à l’aide du trouble denotre conscience. Ce sont les cris de nos guides bienfaisants qui se fontentendre impérieusement ; ce sont elles qui ne cherchent sans cesse qu’àreprendre leurs droits sur l’homme.

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Mais, pour retrouver le vrai bonheur, il faut qu’il se soumette, qu’ilse résigne, qu’il fasse le sacrifice de ce qu’il a de plus cher, qu’il renonce àses droits, qu’il subisse la mort et la privation de tout ce qu’il avaitpossédé, et s’il se soumet à ce châtiment trop mérité par sa révolte,l’homme ingrat et pervers obtient sa grâce, lorsqu’il n’attendait que sonanéantissement. Quel est cet ami généreux qui intercède pour lui ? C’estson Créateur, c’est la sagesse même.

Qu’exige-t-on encore de l’homme ? Rien que les suites nécessairesde son péché : la honte, le remord, le travail, la peine et les Maux. Dés quel’homme rentre sérieusement en lui-même, il trouve ce rayon de lumièreque tous ont reçu, s’il fait cet examen avec le désir sincère de se connaître,de connaître son auteur et la perpendiculaire qui les unit, si le désir leconduit à une pratique plus régulière de ce qu’il connaît déjà de sesdevoirs. Si au contraire le découragement et l’étonnement stérile n’en estpas la suite, il est constant qu’avec de la sincérité, de la constance et de laferveur, l’homme se servira utilement de cette lueur pour parvenir à lagrande lumière. Mais n’oublions pas que cette récompense doit être le fruitd’un long et pénible voyage, que nous en étant déjà une fois renduindignes, elle ne peut nous être donnée que sous les assurances et lesépreuves les plus authentiques de notre fidélité, de notre prudence et denotre soumission.

Jusques ici l’homme que nous considérons n’est ni nu ni vêtu, il nesait pas encore précisément se démêler lui-même, il ne peut concilier sespenchants et ses facultés, il s’étonne de sa liberté, il se compare ; lafidélité, l’amour et la confiance lui sont ordonnées, il s’y soumet, et sonrepentir, sa pénitence et son aveu lui méritent sa grâce. Il est porté d’autantplus que le souvenir des circonstances de sa création lui fait concevoirtoute la noblesse de son origine.

Mais l’homme n’acquiert ce qu’il désire qu’en consultant la nature,la raison et la justice ; la première est la porte où il doit frapper, la secondeest la route qu’il doit suivre et la troisième est le but où il doit aspirer.Rentrez donc en vous-mêmes, étudiez vous et frappez pour être entendus ;cherchez dans la sagesse et hors du matériel ce qu’elle seule peut vousfaire trouver, et demandez à l’auteur de toute justice l’intelligence de ceque vous aurez cherché et trouvé.

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L’homme livré à ses passions est dans les ténèbres, il en estoffusqué : son origine et sa fin ne lui sont plus présents. Il oublie la partiespirituelle qui entre dans son existence, pour ne se livrer qu’à la partieanimale et matérielle. Il se dégrade en ne s’occupant que du temporel, ettant qu’il est dans cet état d’engourdissement, il ne peut s’élever au-delà, iln’y aperçoit même rien, parce qu’il met lui-même un voile épais entre lalumière et lui.

Mais lorsque le voile est tombé, il aperçoit, avec les yeux du désir etde la confiance, ce que son esprit offusqué par les passions ne pouvait luilaisser voir. Trois grandes étoiles se présentent à lui, ce sont les troiscommandements qu’il trouve gravés dans son cœur. L’homme avait reçul’usage des métaux, comme un dépôt et non comme une propriété, maistrompé par la concupiscence, il en abuse par l’usage trop immodéré qu’ilen, fait. Il fallut l’en dépouiller. Toutes les passions peuvent êtreinnocentes, elles ne deviennent criminelles que par l’abus que l’homme enfait. En nous rendant ces dons, dont nous avions mérité d’être dépouillés,c’est nous rendre la grâce de bien user des bienfaits de la nature ; maisnous ne pouvons rentrer dans nos droits qu’avec un cœur pur, fruit durepentir et d’une bonne résolution. L’excellence de l’homme esteffectivement appuyée sur trois colonnes ou trois impressions qu’il trouvegravées dans son coeur, s’il veut l’examiner ; ce sont les trois vertusthéologales. Sans leur pratique, tout l’édifice moral s’écroule, l’homme estaussi appuyé sur la force, la sagesse et la beauté qui nous représentent ladivinité ; l’homme même et les éléments ; la nature, la raison et la justice ;le spirituel, l’animal et le matériel ; l’intelligence, la conception et lavolonté, etc.

Les apprentis au septentrion dans le Temple pour se faire à l’ouvrage,en attendant qu’ils aient acquis la force et les connaissances des travauxmaçonniques, c’est à dire, que l’homme auquel on fait entrevoir desconnaissances qu’il croit au-delà de la portée de son esprit, a besoin d’unpeu de temps et de réflexion pour s’accoutumer aux idées que lui faitnaître ces nouvelles notions, auxquelles il croit que la raison répugne ; etsouvent il prend pour sa raison le corps de conséquences que ses préjugéslui font tirer de certaines fausses notions qu’il a reçu ou qu’il s’est donné.Ce n’est pas un petit ouvrage de vaincre ses préjugés et de vaincre sa

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volonté, mais ce n’en est pas moins un sacrifice nécessaire et préalablepour acquérir de nouvelles connaissances.

Mais ces nouvelles connaissances ne paraîtront au candidat quecomme une pierre brute entre les mains d’un maçon de pratique. Cettepierre est informe, ses connaissances le sont aussi. Les premiers coups deciseaux donnés sur cette pierre, quoiqu’en l’entamant, ne paraissent pas luidonner encore aucune forme ; de même nos premières recherches sur unevérité enveloppée ne nous donnent encore rien de positif. Maisinfailliblement, avec du désir, de l’amour, et de la confiance, le véritablemaçon se frayera un chemin à la perfection comme celui de pratiquepourra parvenir à équarrir sa pierre dans de justes et requises proportions.L’ignorance ou l’erreur lui feront voir ce qu’il cherche comme un chaosqu’il ne peut encore décomposer, comme une lumière encore enveloppéedes plus épaisses ténèbres qu’il faut dissiper. Il faut du temps et de laréflexion pour débrouiller de nouvelles idées, vaincre les préjugés etadopter de nouvelles notions sur des objets que l’esprit ennemi de lamatière n’a pu laisser soupçonner à ceux qui l’ont négligé.

La récompense étant proportionnée au mérite d’un chacun, l’hommequi n’est encore que dans le cas dont nous parlons, ne peut prétendreraisonnablement à une satisfaction au-delà de son mérite actuel. Il y aplusieurs places dans le temple ; la colonne J. est destinée à la paye desvrais apprentis elle veut dire confiance en Dieu.

Ah ! N’est-ce pas là, en effet, déjà une grande récompense que celled’avoir obtenue de mettre toute notre confiance en celui dont nous avonstout reçu ! Quel autre que lui peut nous donner notre récompense ? Noussavons déjà qu’un autre que lui nous a trompé, et que vainement nousavons cherché hors de lui, ce qui n’est qu’en lui seul. C’est donc dans cetétat d’un sincère retour sur lui-même que l’homme reçoit sa paye, car,lorsque ce retour est réellement sincère, est infailliblement suivi d’unedouce émotion qu’il est plus aisé de sentir que d’exprimer. L’on sait bienque l’on n’est pas au bout de la carrière, mais du moins, qu’ellesatisfaction n’a-t-on pas de se voir dans la seule route qui y conduise etquelque éloignée que soit la lumière. Elle est si grande qu’elle éclairequiconque la cherche sincèrement.

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Relégués à la partie septentrionale du porche du temple, c’est-à-direencore absorbés par le souvenir de nos erreurs et de nos fautes, encoreenvironnés des suites de notre prévarication, nous ne pouvons recevoirnotre paye que sous trois conditions qui sont : le repentir, la pénitence etl’aveu de notre faute, que par le signe de la quadruple équerre qu’il nenous faut représenter que par un sincère exercice du culte qui nous estprescrit, et un saint usage de la prière qui nous est enseignée.

Pour terminer ce discours, convenons, mes frères que l’homme nepeut recevoir cette grâce cette faveur insigne désirée de tous, quoique peuconnue, que lorsque, voulant absolument sortir des ténèbres et de l’erreur,il cherche de bonne foi la solide lumière ; que lorsque, indigné contre lui-même de sa présomption, il veut ne suivre que la vertu et que, persuadé del’existence d’un être parfait, il ne met sa confiance qu’en lui seul, en quiréside la vraie loge, juste et parfaite, la force, la sagesse et la beauté.

L’apprenti qui ne sait qu’à peine épeler et qui ne sait nullementécrire, nous représente bien l’homme timide observateur de la loi qu’ilveut suivre ; il ne peut se faire un plan fixe de ses devoirs, ni uneapplication juste de ses connaissances. Sortant des ténèbres de l’ignoranceet de l’erreur, il ne peut s’accoutumer que petit à petit aux nouvellesnotions qu’il ne fait qu’entrevoir, et dont il ne peut, que par degrés, se faireune idée juste et suivie.

Ce nombre trois n’aurait-il pas rapport aux trois commandements,aux trois vertus théologales, aux trois personnes de la trinité, à quelqueépoque et à quelque alliance ?

La lumière préside au travail, les ténèbres au repos. Tout ce quel’homme fait doit être digne de la lumière, et dès qu’il cherche lesténèbres, semblable au premier homme, il montre le trouble de saconscience. Il est d’ailleurs toujours temps de bien faire, puisqu’il esttoujours au-dessus de midi pour se mettre au travail. Dès que nouscherchons la lumière nous la trouvons ; le découragement est un vrairenoncement à la lumière.

Bibliothèque municipale de Lyon - Ms 5921-10 (fonds Willermoz)

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Instruction secrète des grands profès1

Mon Très Rble et cher frère !Si l’homme s’était conservé dans la pureté de sa première origine,

l’Initiation n’aurait jamais eu lieu pour lui, et la vérité s’offrirait encoresans voile à ses regards, puisqu’il était né pour la contempler, et pour luirendre un continuel hommage. Mais depuis qu’il est malheureusementdescendu dans une région opposée à la lumière, c’est la vérité elle-même,qui l’a assujetti au travail de l’Initiation, en se refusant à ses recherches.

Il suffit pour s’en convaincre de jeter les yeux sur l’homme, d’abordaprès sa naissance lorsqu’il commence à jouir de la lumière sensible ; àcette époque ses progrès sont lents et douloureux ; les années s’écoulent, età peine a t il une idée superficielle des objets, qui frappent ses sens ; c’estpar une étude pénible et assidue, qu’il apprend à les connaître. Arrivé àl’age où il doit écarter lui-même les ténèbres, qui arrêtent ses pas, samarche est incertaine ; les illusions des sens et de l’habitude le séduisentau point qu’il ne peut plus démêler la vérité d’avec l’erreur, et s’il parvientà découvrir quelques traits de lumière, ce n’est qu’en dégageant avec effort

1 Fonds BT (Bernard Frédéric de Turckheim). La présente « Instruction » est donnée en appendice à l’ouvrage deRené Le Forestier, La Franc-Maçonnerie Templière, op. cit. (cf. Tome 2, p. 1021-1049). Nous conservons la graphieoriginale.

Ci-après, la note de présentation d’Antoine Faivre (deuxième édition, 1987) :« Voici un document étonnant, et d’un immense intérêt pour compléter le sujet traité par René Le Forestier. De

ce texte, inédit jusqu’à ce jour, il n’existe que quelques exemplaires dans des fonds maçonniques ou privés (j’en connaistrois copies ; cf. R[evue de l’] H[istoire des]R[eligions] I [janvier 1969], p. 55). Le Forestier ignorait ce texte, puisqu’iln’a commenté que l’Instruction des Simples Profès publiée par Paul Vulliaud dans Joseph de Maistre Franc-Maçon, op.cit., p. 231 ss., d’après le MS de Lyon. « Rappelons que la classe des Grands Profès n’était guère connue que desGrands Profès eux-mêmes ! CF. à ce sujet W[illermoz] à « Charles de Hesse, 10 septembre 1810 : “C’est à cette classequi est le dernier grade en France du Régime Rectifié, qui était répandue partout en petit nombre, partout inconnue etdont l’existence même est soigneusement cachée depuis son origine à tous les chevaliers qui n’ont pas été reconnusdignes et capables d’y être admis avec fruit qu’était due la prospérité du Régime dont j’ai parlé plus haut” (cité parSteel-Maret, op. cit., p. 10).

« C’est cette Instruction secrète que reçut Joseph de Maistre ; à ce titre Maistre “fait partie d’un groupe trèssecret d’initiés supérieurs qui semblent avoir eu des connaissances plus profondes et un rôle plus important que lesMaçons ordinaires manœuvrés par eux plus ou moins mystérieusement” (E. Dermenghem, Joseph de Maistre mystique,op. cit., p. 51 s.). Cet enseignement, réservé par Willermoz à ceux qu’il considère comme les élites de sa Maçonnerie,complète les instructions prodiguées lors de l’admission au précédent grade, celui de Profès ; il met davantage encorel’accent sur la théosophie martinésiste et en fait il prépare l’adepte à recevoir les rituels théurgiques élaborés parMartinès de Pasqually.

« La copie présentée ci-après est celle qui se trouve dans le fonds BT. Plusieurs passages sont de la main même deW[illermoz] (Op. cit., p. 1021) »

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son intelligence de tout ce qui lui est étranger.

Cette première initiation, fondée sur la dégradation de l’homme, etexigée par la nature même, fut le modèle et la règle de celle qu’établirentles anciens Sages. La Science dont ils étaient dépositaires étant d’un ordrebien supérieur aux connaissances naturelles, ils ne purent la dévoiler àl’homme profane, qu’après l’avoir affermi dans la voie de l’Intelligence etde la vertu. C’est dans ce dessein, qu’ils assujettirent leurs disciples à desépreuves rigoureuses, et qu’ils s’assurèrent de leur Constance et de leuramour pour la vérité en n’offrant à leur intelligence, que des hiéroglyphesou des emblèmes, difficiles à pénétrer. Voilà ce qu’on voulut vous figurer,mon cher f. dans les grades de la maçonnerie par les travaux allégoriques,qu’on exigea de vous. Si vous doutiez de la haute destinée de l’homme etde sa dégradation, qui est l’unique fondement de toute initiation naturelle,humaine ou religieuse, il vous serait difficile d’entrer dans la carrière, quevous vous proposez de parcourir, puisque vous admettriez alors, quel’homme sensible et animal, est ce qu’il doit être ; et dans cettesupposition, quel rapport pourrait-il y avoir entre lui et la vérité ? Il estvrai, que parmi les Philosophes il s’en trouve un grand nombre, qui ontadopté cette erreur pernicieuse, n’ayant considéré dans l’homme que sanature matérielle. En effet si l’on ne voit en lui, que des facultés sensibles,il faut bien convenir, que sa véritable place est parmi les Êtres sensibles, etqu’il doit être abandonné, comme les autres animaux aux ténèbres des senset de la matière.

2Mais quoique les Philosophes ne connussent point les Droits del’homme originel, ils auraient sans doute avoué l’excellence de sa Nature,si après avoir aperçu les bornes de ses facultés sensibles, ils eussentobservé de même l’Étendue de ses facultés intellectuelles. Ce Contrasteétonnant leur aurait prouvé la Grandeur de son origine et sa Dégradation.Car l’homme est essentiellement doué d’une action spirituelle qui par sa

2 2 Dans le manuscrit, tout ce passage remplace un précédent qui a été barré :« Mais quoique ces Philosophes aient ignoré nos prérogatives naturelles, ils auraient pu s’épargner aisément

cette méprise, car toutes les facultés de l’homme spirituel sont des preuves évidentes de sa grandeur primitive commeson ignorance et sa faiblesse démontrent sa dégradation. Actif par Essence, l’homme est impuissant et enchaîné ; avecune intelligence sans bornes, qui peut connaître le moindre des Êtres de l’Univers est un mystère impénétrable pour lui.Son oeil pénétrant est toujours ouvert, mais environné d’épaisses ténèbres il ne peut rien apercevoir ; avec un désirirrésistible du bonheur et de la jouissance, aucun des objets qui l’entourent ne peut le contenter. Doué enfin de facultésinfinies, il est privé des moyens d’en faire usage. Avouons le, cet homme avait une autre destinée, ou il serait le plusinconcevable des Êtres.

« Les Sages parfaitement instruits de la vraie nature de l’homme et de sa dégradation, qui le rend indigned’approcher du sanctuaire de la vérité, eurent grand soin d’enseigner cette doctrine à leurs disciples. »

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Nature n’a point de bornes, mais cette activité puissante, est tellementresserrée et contenue, qu’elle est presque toujours sans effet. L’insuffisancedes organes par lesquels il doit nécessairement la manifester ne lui permetjamais de l’exercer dans toute l’étendue de sa volonté, ni d’atteindre le butqu’il se propose. Cependant malgré les obstacles qui arrêtent à tout instantses Efforts il est si intimement convaincu de sa Supériorité naturelle qu’iltend sans cesse à soumettre à son action, tous les Êtres qui l’environnent.

Il est aussi doué d’une Intelligence sans borne, aucune connaissancene surpasse sa pénétration et jamais on n’a fixé de terme à la Science dontil est susceptible, cependant malgré l’étendue de ses facultésintellectuelles, les moindres Individus de l’univers sont des Mystèresimpénétrables pour lui. Condamné à ne rien connaître que par l’entremisedes sens, ces organes matériels et composés peuvent bien lui procurer laperception des Individus corporels parce que ces corps ne sont eux-mêmesque des assemblages élémentaires, mais des sens organisés sont incapablespar eux-mêmes de transmettre les Vérités de la Nature qui résidentessentiellement dans l’unité et la réalité des Êtres Spirituels. Ainsil’homme qui pourrait encore tout connaître, si rien ne le séparait de laVérité, se trouve assujetti par son corps à n’apercevoir que des apparencessensibles et illusoires ; Il a des facultés infinies, mais il se voit privé desmoyens d’en faire usage, étant éloigné de tous les Êtres vrais de l’Universsur lesquels il devait les manifester, En sorte qu’avec un désir irrésistiblede l’empire et de la jouissance, il ne voit autour de lui que résistances etlimites, et que dans cet état tous les objets qu’il aperçoit étant finis etbornés, il ne s’en trouve aucun qui convienne à un Être que l’Infini seulpeut contenter. Or si aucun des Individus de la Nature n’a reçu du Créateurque des facultés relatives et proportionnées à son rang dans l’Univers, ilest difficile à ceux qui observent l’homme sans préjugé de ne pasreconnaître, conformément aux traditions Religieuses qu’il n’est point àprésent dans sa place naturelle et que les facultés spirituelles divines qui semanifestent en lui, dévoient s’exercer sur des Êtres supérieurs aux objetsmatériels et sensibles ; sans quoi il serait le plus inconcevable des Êtres3.

3 3 Suit un passage barré dans le manuscrit :« Voila M. C. F. ce que nous devions vous dire sur les Droits primitifs de l’homme et sur sa dégradation qui le

rend indigne aujourd’hui d’approcher du Sanctuaire de la Vérité. Ces choses ayant toujours été la base des Initiations…»

Il est remplacé par ce qui suit dans le cours même du texte.

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Voilà M. C. F. ce que nous devions vous dire sur les Droits primitifsde l’homme et sur sa Dégradation qui le rend indigne aujourd’huid’approcher du Sanctuaire de la Vérité, cette Doctrine ayant toujours été labase des Initiations les Sages qui en étaient parfaitement instruits eurentgrand soin de l’enseigner à leurs Disciples [fin du texte rajouté], commeon peut s’en convaincre par la multitude de lustrations et de purificationsde tous genres, qu’ils exigeaient des Initiés, et ce ne fut qu’après les avoirainsi préparés qu’ils leur découvraient la seule route, qui peut conduirel’homme à Son État primitif, et le rétablir dans les droits qu’il a perdus.Voilà, mon cher frère, le vrai, le Seul but des Initiations. Telle est cettescience mystérieuse et Sacrée, dont la connaissance est un crime pourceux, qui négligent d’en faire usage, et qui égare ceux, qui ne seront pasélevés au-dessus des choses sensibles.

C’est d’après ces Principes que les Initiations furent mystérieuses etsévères. La vérité l’exigeait elle-même, puisqu’elle se cachait aux hommescorrompus. Les emblèmes et les allégories, que les Sages y employèrentfiguraient aux apparences sensibles et matérielles de la Nature, qui rendentimpénétrables à nos regards, les agents moteurs de l’univers, et des Êtresindividuels qu’il renferme.

Dans l’État actuel de l’homme, privé de la lumière ce qui peut luiarriver de plus funeste, c’est d’oublier ou de nier cette lumière. Aussil’objet principal des Sages Instituteurs de l’Initiation ne fut pasprécisément de faire connaître la vérité aux Peuples, mais de les porter parleur exemple et par leur doctrine, à croire, en Elle avec confiance, et à luirendre un sincère hommage, quoiqu’elle fut cachée à leurs yeux. Danscette vue ils élevèrent chez les Athéniens un Temple au Dieu inconnu, afind’éloigner les Peuples de la doctrine impie des Philosophes, qui osaientnier hautement l’existence de tout agent créateur ou moteur de la Naturegénérale et particulière. Cependant ces hommes vains de leurs Systèmesavaient dans leur propre puissance d’action intérieure, un témoignageinvincible de la possibilité ou pour mieux dire de l’existence effective desagents individuels. Mais ils résistaient à ce sentiment intime et ilsattribuent toutes les forces et puissances de la Nature, à une certaineorganisation fortuite, qu’ils croyaient suffisante pour ordonner l’Univers etproduire tous les individus actifs ou organisés : Ainsi ces Philosophesn’admettaient rien au-delà de ce qu’ils pouvaient connaître par leurs

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sensations superficielles, quoiqu’ils ne pussent douter que les sens sontincapables de donner le moindre indice, non seulement de la Nature, maismême de la vraie forme d’aucun individu matériel.

Quelque invraisemblable que fut leur doctrine, elle avait fait desprogrès d’autant plus rapides parmi les Nations, qu’elle n’exigeait aucuneffort de ses sectateurs. En réduisant toute existence possible, aux seulsÊtres matériels, plus ou moins organisés, elle livrait absolument l’homme àses jouissances et à ses perceptions sensibles. Le Principe universel agentcréateur de tout ce qui existe dans l’univers et hors de l’univers, étaitgénéralement regardé comme un Être chimérique, et l’on ne croyait plusaux agents puissants et actifs, qu’il a placé dans la Nature pour veiller surtout Être en Privation divine, ainsi que pour gouverner ou produire lesformes générales et particulières des Individus matériels. C’est par cettevoie ténébreuse des sens, que les hommes abjurant les moyens de serétablir dans leurs premiers droits, auraient insensiblement perdu tous leursrapports religieux et naturels, si les Sages fidèles à la doctrine des premierstemps, ne l’eussent préservée d’un oubli général en la conservant par lesInitiations. Mais respectant le voile, dont la Vérité même s’enveloppe, ilsne la présentèrent que sous des Emblèmes, et des hiéroglyphes, pour nepas l’exposer au dédain ou à la profanation des hommes ignorants etpervers. C’est ainsi que dans un temple célèbre, dont toutes les partiesdepuis le porche jusqu’au Sanctuaire étaient remplies d’initiés de diversrangs et fonctions, on présentait à l’homme de désir, un Tableau parfait del’Univers et des agents préposés à le diriger.

La franc-maçonnerie provenue de cette Initiation du Temple futdivisée en deux Classes ; l’une préparatoire figurait par les allégories destrois premiers grades, aux apparences sensibles, qui voilent toute véritéaux yeux de l’homme actuel ; elle consistait dans l’étude réfléchie desSymboles ; on y éprouvait la discrétion et la fermeté du maçon, sapénétration et sa constance dans les travaux. On soutenait sa Confiance etson amour pour la Vérité, mais sans satisfaire le désir, qu’il avait de laconnaître Ce prix ne pouvait être accordé, qu’en suivant des gradationsproportionnées aux efforts de l’aspirant. Aussi chaque grade avait desSymboles et des Épreuves particulières. La Seconde Classe plus Secrèteétait absolument ignorée, même des Initiés aux trois premiers grades. Elledéveloppait le véritable sens des allégories, et ouvrait une vaste carrière

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aux travaux de ceux, qui y étaient admis. Son objet n’était pas commequelques-uns uns l’ont pensé sans fondement, de convaincre les Initiés surl’existence d’un Être souverainement actif et intelligent, Principe unique etuniversel de tout ce qui existe, et sur l’immortalité de l’âme spirituelle.Cette base fondamentale de toutes connaissances vraies avait étérigoureusement éprouvée et exigée dans les premiers grades, et celui quiconservait le plus léger doute était entièrement abandonné par ses frères,dans la classe des Symboles. Ainsi cette Initiation ultérieure n’admettaitque ceux, qui se montraient intimement convaincus de l’existence d’unPrincipe Créateur universel, et de l’éternité future de l’Esprit de l’homme.Cela ne pouvait être autrement, puisque le principal but de la Science estde mettre tout individu spirituel à portée de rendre à ce Souverain Être unhommage digne de lui, hommage qu’il ne pourrait recevoir des Êtrespurement passifs et momentanés. Les Instructions destinées aux Initiés decette seconde Classe, étaient uniquement fondées sur cette base, qui estd’autant plus essentielle, qu’encore à présent ceux, qui osent la rejeter, nepeuvent être admis parmi les maçons, ni en prendre le titre sans usurpation.Ainsi les Initiés étant parfaitement convaincus de ces Principesfondamentaux, on les instruisait sur la vérité des moyens physiques que leCréateur a employés pour la formation, l’entretien et la fin de touteschoses temporelles ; sur la Nature physique et élémentaire de l’univers ;sur l’origine, la nature et la destination de l’homme ; toutes choses dont ila voulu, que la connaissance fut toujours conservée sur la terre, afin quel’homme de désir pût connaître la loi et la marche des puissances, quiactionnent dans cet univers, et qu’il pût concevoir la possibilité des faits,opérés en sa faveur. En un mot, afin qu’il pût percer les voiles dont lareligion et la Nature couvrent les plus grandes vérités. Ces choses étaientsurtout absolument essentielles aux Chefs des Peuples et aux ministres dela religion, mais elles ne pouvaient être dévoilées sans crime aux hommesfrivoles et corrompus. C’est pour cela que les Maîtres prirent tant deprécautions, avant de les communiquer même aux frères les plus éprouvés,et qu’ils firent ensuite des changements essentiels dans la forme desInitiations. Car lorsque le grand nombre de ceux qui s’étaient introduitsdans les grades symboliques leur fit craindre les indiscrétions oul’importunité des aspirants, ils prirent le parti d’établir une classe moyenneet indéfinie entre l’Initiation symbolique et l’Initiation ultérieure, classequ’ils formèrent de différents grades successifs, également propres àéclairer par leurs symboles les frères zélés, et à retenir les maçons

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indiscrets. Mais ne confondez par ces grades instructifs avec de prétendusgrades illusoires, qui n’ont aucun rapport aux mystères de l’Initiation,ayant été inventés dans ces derniers temps par des hommes ignorants et demauvaise foi.

Vous avez vu, Mon Cher f. par cet exposé sur les Initiations, qu’ellesemployèrent toutes des Emblèmes et des allégories pour exercerl’Intelligence des Aspirants, et les préparer au développement desmystères, qui en étaient l’objet. Ainsi la forme Triangulaire des Pyramides,qui couvraient en Égypte les souterrains destinés aux Initiations, lesproportions et les Décorations de ces souterrains, la forme et le nombre desChemins, qui y conduisaient, toutes les Cérémonies qui y étaientobservées, offraient à l’aspirant un sens mystérieux, relatif à l’objetprincipal de l’Initiation. Sa pénétration, sa constance et sa fermeté dans lesépreuves, l’avançaient plus ou moins vers le dernier terme ou le faisaitreconnaître incapable d’y parvenir.

L’initiation du Temple de Jérusalem, d’où est venue l’Initiationmaçonnique, suivit la même marche ; mais elle eut une grande Supériorité.Cet édifice offrait un type réel, que les Signes propres aux Initiationsprécédentes avaient seulement indiqué. Et véritablement ces premierssignes n’étaient provenus, que d’un choix arbitraire et de pure conventionhumaine, au lieu que le Temple de Jérusalem, destiné à former unEmblème universel fut élevé sur des plans tracés par une main supérieure,et ils ne furent de l’Invention d’aucun homme.

Cet édifice si célèbre surtout parmi les maçons, ne fut construit quepour l’homme afin de lui rappeler d’une manière sensible, son origine, sadestination et tous les faits importants qu’il avait eû le malheur d’oublier.Indépendamment de la valeur réelle, des signes et des ornementsemblématiques, qui étaient placés dans sa partie intérieure, où les Prêtresremplissaient leurs fonctions secrètes, il avait encore une forme, dessignes, et des ornements emblématiques extérieurs, qui étaient exposés àl’examen de la multitude. C’est pourquoi il est tant recommandé auxmaçons, d’étudier avec constance et sans se décourager, tout ce quiconcerne le Temple de Salomon, ses proportions et divisions, les nombres,qui les expriment ; l’époque et la durée de sa construction ; le sol surlequel il fut bâti, le nombre et le genre de matériaux et d’ouvriers, qu’on y

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employa ; enfin les diverses révolutions, qu’il a éprouvées : aucun de cesobjets ne fut déterminé en vain ; tous tendent essentiellement à retracerl’histoire de l’homme général, et démontrent des rapports avec le Templeet avec l’Univers. Il est donc aussi important aux maçons d’étudier cesemblèmes, qu’il l’était autrefois aux aspirants à l’Initiation primitive dedécouvrir ce qu’exprimaient les symboles préparatoires, qui leur étaientofferts ; car la vérité à toujours le même but, quelques symboles qu’elleemprunte : C’est de se faire enfin connaître à ceux, qui s’en rendent dignespar leurs efforts, et par l’amour qu’ils ont pour elle, puisqu’elle ne se cacheaux hommes, que pour leur épargner des abus ou le crime dont ils serendraient coupables s’ils la dédaignaient, l’ayant devant leurs yeux.

Le véritable sens des emblèmes fondamentaux de la maçonnerie,s’étant pour ainsi dire perdu dans la multitude des fausses applications, quien ont été faites, on n’oserait espérer que vous parvinssiez à le découvrirmalgré l’étendue de vos désirs. C’est ce qui a déterminé l’Ordre à vousremettre sur la voie, en vous développant des objets, dont la découverteaurait dû être le fruit de votre propre travail.

Mais avant de vous montrer l’histoire de l’univers écrite dans lesemblèmes de ce Temple mémorable, et afin que vous puissiez entrevoirplus facilement la véritable application de toutes les allégories, il faut,Mon Cher F. que vous preniez des idées justes sur cet univers mêmes, surla cause occasionnelle de sa production, sur la loi originelle de l’homme, etsur ce qui le distingue de tous les autres animaux, parmi lesquels il est sisouvent confondu.

L’univers crée, qui est appelé philosophiquement le grand TempleUniversel, dont celui de Salomon fut la figure, a commencé avec le tempspour subsister pendant toute son éternité individuelle. C’est là que les Êtresspirituels, principes d’actions secondaires opèrent avec précision, et dansun ordre invariable, la loi, qu’ils ont reçue dès l’origine des chosestemporelles, et que tous les êtres corporels, qui y sont contenus, semanifestent suivant leur nature, pendant toute la durée qui leur estprescrite.

Le Temple étant d’une nature absolument étrangère à toute opérationinfinie divine, le grand architecte de l’univers ne pût le concevoir dans sa

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pensée, et en ordonner la facture à ses agents, sans y être déterminé parune cause opposée à son unité éternelle ; et cette cause occasionnelle del’univers il est certain que l’homme l’a connue, qu’il a dû connaître, et quetoute obscure qu’elle parait, il peut la connaître encore.

Ainsi ce Temple et toutes ses parties ont été exécutés et sontconservés par des agents ou causes secondaires chargées de manifester laGloire, la justice et les décrets du Créateur sur tous les êtres contraires àson unité. Ces agents divins, qui par leur nature ne devaient jamais exercerleur action que dans le centre même de la Perfection et de l’Éternité, furentdès lors assujettis à une action temporelle par la révolution que les diversesÉpoques de Prévarications produisirent dans la Nature spirituelle, et ilsperdirent pour un temps la possession parfaite de l’Unité, qui était leurapanage, sans cesser cependant d’en jouir, par leur amour et par leurvolonté. Cet état doit durer pour eux, jusqu’à ce que les temps de la Justicedivine étant accomplis, ceux des êtres coupables, qui auront voulu profiterde l’action même de ces agents, et des moyens de réconciliation qui leuront été accordés, soient réunis à la loi de l’unité Éternelle.

Ce qui vous prouve la violence, qui a occasionné la production del’univers, et qui en maintient l’existence, c’est la contraction perpétuellequ’on y remarque entre le bien et le mal moral et physique ; contractionqui annonce l’existence de deux causes sans cesse opposées ; ainsi il nepeut être le séjour de l’unité éternelle, qui lui a donné l’être, qui le domine,le vivifie et l’entretient, pour l’accomplissement de ses décrets ; ainsi il estétranger à son immensité, qui n’a point de bornes et qu’aucun espace nepeut contenir ; à son éternité qui n’a ni commencement, ni fin ; à sa pureté,qui ne permet à rien d’impur de l’approcher ; à sa toute puissance qui neconnaît ni rivalité ni concurrence, lorsqu’elle veut se déployer ; enfin à sanature propre, qui étant le bien par excellence ne peut habiter avec le mal.

Les deux causes opposées qui agissent dans cet univers ne sont pointégales, quoique par leur essence elles aient l’une et l’autre une actioninfinie et qu’elles paraissent manifester leur puissance avec une sorted’égalité. On appelle action infinie celle qui appartient pour l’Éternité àchaque créature spirituelle suivant sa classe. Cette action inséparable deleur existence, ne pourrait leur être enlevée, sans que l’ouvrage de laDivinité même fut anéanti ; mais le Créateur peut par la contraction

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invincible de ses agents, en empêcher les effets, et les renfermer dans lesbornes infiniment étroites ; comme il est arrivé à tout Être spirituel,comme il est arrivé à tout Être spirituel, qui a voulu employer ses facultéscontre la loi divine, et à l’homme en particulier lors de sa prévarication.Ainsi pour vous faire sentir la différence qui est entre ces deux causes, ilsuffit de vous dire, que la première qui puise son action dans le sein mêmedu Créateur, déploie l’infinité de sa puissance sur tout ce qui existe ; aucunêtre ne peut échapper à son action universelle et sans bornes. Car d’un côtéelle opère en unité, et de concert avec tous les agents et puissances ducréateur ; de l’autre elle exerce son pouvoir sans obstacles sur tous lesÊtres tombés en privation divine, ne cessant de contenir et de molester leurimpie volonté par sa force invincible. La seconde depuis sa dégradationporte, il est vrai, en elle et hors d’elle toutes les horreurs du désordre, de laconfusion et de la mort ; mais elle ne peut pénétrer jusqu’à l’essence puredes Êtres spirituels, et malgré ses efforts, son action impure ne s’étend quesur des Êtres susceptibles d’en recevoir les atteintes, ainsi dès que lalumière se montre, elle dissipe les ténèbres, mais jamais celles ci n’ont puparvenir à altérer son éclat. L’Être malheureux dont nous parlons étantprivé de toute action efficace contre les Êtres purs spirituels, sa puissanceest toujours sans effet lorsqu’il veut l’opposer à la loi même, qui l’aconstitué, c’est à dire à sa propre nature de Puissance Spirituelle divine.Alors son action perverse est contenue et il ne l’emploie jamais sanséprouver le tourment des obstacles joints à une volonté effrénée. Ainsi saforce ne peut s’étendre au-delà des bornes étroites, que lui sont prescrites.Car tant que cet Être pervers et ses agents refuseront d’avouer leur crime,et leur infériorité, leur puissance ne peut servir, qu’à leur propre supplice,ses effets étant toujours prévenus ou détruits par ceux, qui sont préposésdans cet univers pour la contenir et la molester. Cependant la durée de cecombat est fixée par décret de l’Éternel, ainsi que celle du lieu où ils’opère ; lorsque les temps de miséricorde seront accomplis, la causesupérieure prouvera irrésistiblement sa Puissance, en enchaînant à jamaisla cause originelle du désordre et de la confusion. Car l’action des ÊtresSpirituels étant infinie, elle ne peut être anéantie, quoique leur volontépuisse être changée. Voilà, Mon Cher f. la différence qui se trouve entre lesdeux Causes universelles temporelles. Vous devez donc regarder l’Universcomme un lieu absolument étranger à l’Unité éternelle, mais sanctifié parles agents chargés d’y manifester la bonté et la justice du Créateur, puisqueceux qui y sont retenus en privation divine pour avoir adhéré à la cause du

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mal et du désordre, y trouvent également et la peine de leur crime et desmoyens assurés de réconciliation qui doit suffire, Mon frère, pour vousfaire entrevoir les Causes du mal moral et physique, qui agit sur l’hommedès l’instant de sa naissance, ainsi que sur tous les Êtres de cet universcréé.

Nous entendons par univers créé, généralement tous les corps,formes et Principes corporels, qui sont contenus dans l’espace universel, ettoutes les actions temporelles qui y sont manifestées sensiblement, et quidoivent rester avec lui, Par où nous le distinguons des Êtres spirituelsindestructibles, opérant dans l’univers, et hors de l’univers.

Les Traditions religieuses annoncent que le Créateur ne fitqu’ordonner les oeuvres temporelles des six jours ; mais rien n’indique,qu’il les ait opérées lui-même. Il dit : que cette chose se fasse, et aussitôtelle fut faite ; et ces productions matérielles lui ayant été présentéesconformes à l’idée qu’il avait conçue et à son décret, il les trouva bonnes.Mais lorsqu’il s’agit de l’homme, l’action immédiate de l’Éternel estclairement exprimée, puisque pour cet acte de production divine, ilinvoque pour ainsi dire son conseil, et toutes ses puissances, en disant,faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance.

Si l’Être par excellence, principe unique de la vie et qui la donneessentiellement à toutes ses productions avait opéré lui-mêmeimmédiatement la facture de l’univers, il en résulterait que cet universserait à jamais éternel comme le Créateur, parce que celui qui est la viemême, ne peut engendrer la mort ; parce que rien de ce qui provientimmédiatement de Lui, ne peut cesser d’être.

Il n’y a donc aucune comparaison entre la nature des Productions ouémanations immédiates de la Divinité, et celle des productions ouémanations temporelles des agents secondaires, puisque les unes dèsl’instant de leur existence individuelle sont à jamais indestructibles commeDieu même, et entrent dans la classe des Êtres Éternels ; au lieu que lesautres n’ont qu’une existence temporelle passagère ; sans cela il n’y auraitpoint d’unité divine, et les agents secondaires, seraient aussi puissants quele Créateur.

Voilà, mon Cher frère, pourquoi l’Être intelligent qui constitue l’homme

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est spirituel et immortel, et pourquoi les corps, la matière, les animaux,l’homme même, comme animal, et tout l’univers créé ne peuvent avoirqu’une durée temporelle momentanée. Ainsi donc tous ces Êtres matérielsou doués d’une âme passive, périront et s’effaceront totalement, n’étantque des produits d’actions secondaires, auquel le Principe unique de touteaction vivante n’a coopéré, que par sa volonté, qui en a ordonnée les actes.

4Cependant M. C. f. gardés vous de confondre l’Éternité et l’infinitéde Dieu avec l’Éternité et l’infinité des Êtres spirituels émanés de lui Carl’Éternité et l’infinité Divines existent elles-mêmes, elles n’ont ni bornes,ni commencement ni fin au lieu que les Êtres spirituels tiennent duCréateur l’éternité et l’infinité dont ils jouissent et elles ont commencéavec leur existence individuelle.

Le Créateur Principe unique et Éternel de tous les Êtres est la sourcede la Vie, il est la Vie même, et nul être ne Vit que par lui. Il a toujoursPensé, Voulu et Opéré, et en lui ces trois facultés indivisibles forment uneparfaite unité ; ses facultés ternaires infinies et sans Bornes ayant toujoursopérés pour se manifester hors de lui, ont toujours eu nécessairement desrésultats de Vie, car la Vie Divine ne peut Être un instant sans agir et sansProduire.

Ainsi Donc Dieu comme Principe absolu de tous les Êtres est un paressence ; comme manifestant hors de lui ses Puissances par ses propresfacultés et est trois et par la Puissance qui est en lui de Production ouÉmanation Divine il manifeste le nombre quaternaire de Perfection Divinedont il multiplie à son gré les images autour de lui. Ce qui pourra vous leprouver c’est qu’en additionnant philosophiquement ce nombre Divinquatre vous obtiendrez le nombre Dix, qui contient en lui le signe etl’expression de toute existence Divine et Spirituelle, Corporelle etmatérielle temporelle ; et en réduisant ce même nombre à sa Racine vousreconnaîtrez que tous les Êtres Proviennent Directement ou indirectementde l’unité.

C’est donc par leur émanation Divine immédiate que l’homme ettous les Êtres spirituels acquièrent l’Éternité et l’infinité future de leuraction, quoique cependant elle puisse Être bornée dans ses effets lorsque

4 Le passage qui suit, jusqu’à « Ressemblance du Créateur » (cf. * page suivante), est de la main de Willermoz.

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ces Êtres cessent de rester attachés à l’unité de l’action Divine ainsi quenous l’avons déjà remarqué.

D’après ces instructions sur la différence de l’infinité divine etÉternelle d’avec l’infinité créée vous verrez que l’homme est une unitéparticulière en similitude de l’unité Divine ; comme elle, il manifeste sesPuissances par les trois facultés qui sont innées en lui, ce qui le constituevraie image Divine ; nous aurons occasion de dire ailleurs ce qui laconstitue aussi Ressemblance du Créateur.*

Les maçons ne peuvent nier cette vérité, puisqu’elle leur a étésensiblement retracée par la construction du Temple de Jérusalem, dont lesplans furent donnés à David par une main supérieure. Ce Roi ne les créapoint, mais seulement il en prépara l’exécution, en assemblant lesmatériaux nécessaires. La construction ordonnée ensuite par Salomon etprésidée par son grand Architecte fut opérée par le travail des ouvriers,qu’ils avaient choisis, en sorte que ces derniers en furent les vraisConstructeurs, d’après les plans qu’ils avaient reçus. Il en a été de mêmedu grand Temple universel, que du Temple de Jérusalem, qui en était lafigure. Les plans de l’un et l’autre furent également formés dans la penséeéternelle du Créateur ; mais ils furent opérés par des agents secondaires. Etcomme ce Temple matériel élevé par les Ordres de Salomon fut détruit dèsque la gloire du Seigneur, et les vertus qu’il y avait attachées s’en furentretirées ; de même aussi le temple universel cessera, lorsque l’action divineen aura retire ses Puissances, et que le terme prescrit pour sa durée seraaccompli.

Nous venons de vous faire reconnaître la différence infinie qui setrouve entre les Êtres spirituels, ouvrages du Créateur même, et le grandTemple Universel, qui ne fut produit, que par ses agents. Cependantl’homme en qualité d’Être spirituel corporel a des rapports frappants avecle grand Temple de l’univers, et avec le Temple de Jérusalem. Mais pourvous mettre à portée de les saisir, il est nécessaire d’étudier l’homme,d’abord comme Être intelligent, image et ressemblance divine, ensuitecomme Être animal corporel, réunissant en lui deux natures apposées. Sousce dernier point de vue il faut examiner la forme, les divisions etdimensions de son corps matériel. Cet examen vous conduira à reconnaîtrequ’il est vraiment l’image et la répétition du Temple général et du Grand

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Temple universel.

L’homme Être intellectuel spirituel, est une émanation directe etimmédiate de la Divinité, dont il est l’image et la ressemblance. Commeelle il pense, il veut, il agit, et son action produit des résultats. Provenu del’Essence divine même, il participe par sa nature à toutes les vertus etpuissances qui sont en elle. Nous disons seulement qu’il y participe, parcequ’il ne peut les posséder que dans un degré très inférieur à son origine, etcomme de simples émanations de l’infinité même de ces puissances. Del’Être qui est, qui a été et qui sera, de qui est venu toute existence,l’homme tient une vie à jamais indestructible. Dans le sein de la Toutepuissance, de la Perfection et de l’Intelligence infinie, il est né puissantIntelligent et parfait. Nous appelons Être parfait puissant et intelligent,celui qui par sa propre action d’Être spirituel opère et agit volontairementet en unité avec le Créateur, suivant toute l’étendue des facultés, qu’il en areçues. Ainsi il ne peut y avoir aucune imperfection dans l’Être spirituel,qu’au moment où il cesse en unité avec le Créateur et conformément à seslois. Dès lors il cesse d’être parfait, sa volonté se trouvant opposée à la loiimmuable qui le constitue. Il cesse aussi d’être puissant, puisque desbornes impénétrables le séparent des Êtres sur lesquels il pouvait exercersa puissance ; enfin il n’est plus intelligent, restant privé de touteconnaissance spirituelle divine ; c’est là ce que nous appelons un êtreimparfait.

Ceci, Mon Cher frère doit vous donner une juste idée de l’hommedans son origine et vous faire entrevoir la cause de l’État de privationtemporelle, qui l’afflige aujourd’hui, Cependant quelque imparfait qu’ildoive paraître à vos yeux, il n’a pas perdu tous les Droits de sa nature, niles privilèges immenses qui y sont attachés. Il a pu les affaiblir et lesméconnaître, mais non pas les détruire, parce qu’ils appartiennent à sonexistence même. Par ces explications vous pourrez mieux juger de certainsfaits, attribués à quelques hommes qui s’unissant fermement et avecconfiance à la volonté supérieure ont mérité de voir vivifier les actes deleur propre volonté, et ont éprouvé l’étendue de leurs droits originels. Siles effets en ont paru incroyables à la multitude, c’est qu’elle ignoraitabsolument sur quels titres ils étaient fondés, et malheureusement pourelle, une aveugle prévention vient augmenter tous les jours cettefuneste ignorance.

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Nous avons dit que tous les êtres spirituels étant provenus de lamême source divine, participent plus ou moins suivant leur classe auxvertus et puissances du Créateur, et que ces Droits sont égalementindestructibles en eux, comme constituant leur propre essence. Ainsi toussont doués de vertus et de facultés distinctes, relatives à la supériorité ou àl’infériorité d’action, qui leur est confiée pour l’accomplissement desDécrets immuables de l’Éternel. Ainsi pour connaître la mesure des vertuset facultés dont l’homme fut doué dans son origine, il faudrait connaîtrequelle action il fut chargé d’opérer dans cet univers, quelle mission il dût yremplir, quelles étaient enfin ses rapports de supériorité ou d’inférioritéavec les différents agents qui y furent placés avec lui. Car malgré sadégradation actuelle, cette destination fondée sur les Décrets même duCréateur, n’a pu être changée ; et dans doute il reste à l’homme desmoyens pour l’accomplir.

L’homme fut le dernier acte et le plus parfait de la créationtemporelle ; il y fut placé pour en diriger les agents au nom de celui quileur avait donné l’être ; et ce fut dans le septième jour, qui a été appelé jourde repos qu’il reçut la preuve de sa mission, et de l’étendue de sadomination. Tous les agents, qui devaient opérer avec lui dans l’espaceuniversel, reçurent aussi un degré de Puissance relatif à leur missionparticulière ; mais l’homme en reçut la plénitude ayant été établi supérieursur toute la Nature spirituelle, et il fut revêtu d’une forme incorruptible,afin de pouvoir manifester son action sur tous les Êtres en privation, quis’y trouvaient assujettis à des enveloppes corporelles, et sur tous les agentsde l’univers, chargés de concourir sous ses ordres à l’œuvre qui lui étaitconfiée. Car il était venu dans l’univers pour être l’instrument spécial de lajustice irritée contre les coupables, et de la Clémence, qui voulait lesramener. La puissance de l’homme sur tous ces Êtres était si grande et siefficace, qu’il en fut ébloui au point de vouloir en user, comme s’il eut étélui-même le créateur de sa propre action. Il était grand, fort et puissant ; ilse crut plus grand, plus fort et plus puissant encore ; enfin il abusa d’unemanière impie des dons, qu’il avait reçus, et il en perdit l’usage. Sa formeimpassive, par laquelle il devait manifester son action temporelle, futchangée en un Corps matériel corruptible, avec lequel il vint ramper sur lasurface terrestre. Ce corps fut une barrière impénétrable, qui le sépara detous les Êtres spirituels sur qui son action pouvait s’étendre, ainsi il mourut

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intellectuellement, étant privé de ses droits originels, et suspendu del’emploi de ses puissances.

5Nous Devons M. C. f. Vous expliquer ici en quoi consistait cettemort intellectuelle. L’homme avait été destiné par le Créateur à manifestertoutes les Puissances Divines dans cet univers, afin de Glorifier l’Éternelen présence de tous les agents spirituels Divins, et pour molester lePrincipe du mal et tous ses adhérents par-là il devait être aussi pour cesDerniers un moyen efficace de Réconciliation de Retour à l’unitéÉternelle.

Dans cet état Glorieux l’homme avait communication immédiateavec le Créateur, sa Pensée était toujours en unité avec la Pensée Divinedans laquelle il puisait continuellement la sienne ainsi tous les actes qui enrésultaient étaient Bons et Parfaits. Sa Vie spirituelle consistait donc dansl’action et la Réaction Virtuelle qui se faisait immédiatement entre lui et laDivinité. C’est pour cela qu’il mourut intellectuellement lorsqu’une formematérielle eut mis après son Crime des Bornes impénétrables entre lui ettous les Êtres spirituels, car cette mort intellectuelle consistait dans laprivation de toute Réaction spirituelle Divine immédiate ; ne pouvant pluslire dans la pensée du Créateur ni dans celle d’aucun agent spirituel ; ainsid’actif et Pensant qu’il était par nature il devint Passif, et l’emploi de sesfacultés intellectuelles fut mis dans la dépendance des mêmes Êtres qu’ildominait auparavant. Vous ne devez point M. C. f. chercher la preuve deces tristes Vérités ailleurs que dans vous-même, à tous les instants de VotreVie Corporelle Vous approuvez que Vos Pensées Bonnes ou mauvaisesvous viennent par des Voies Étrangères.

Il est Constant que l’homme actuel ne crée point sa Pensée, il ne peutni se procurer à volonté celles qu’il cherche, ni conserver celles qu’il a, niprévoir celles qu’il aura, ni se débarrasser de celles qui l’importunent quelest celui qui peut se rendre maître de la série et de la suite de ses pensées?Qui peut dire pourquoi il n’a point les unes, et pourquoi il est obsédé ettourmenté par les autres6 ? Quel est celui enfin qui peut connaître lamarche de ses discours et de son intelligence ? L’homme est donc à cet

5 Le passage qui suit, jusqu’à « Être Pensant et intelligent » (cf. *), est de la main de Willermoz.6 Ce point est important pour poser philosophiquement la notion de responsabilité et donc fonder la

« morale ».(Cyvard)

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égard dans une Dépendance absolue et, tout lui prouve que ses Penséesproviennent d’une action étrangère à la sienne.

Cela ne pourrait Être autrement puisque l’homme corporel necommunique plus avec le centre de la pensée et de l’intelligence. Aussi ilne peut Être susceptible que de Deux sortes d’idées ; les unes purementsensibles sont excitées en lui par la perception des objets matériels soumisà ses sens ; les autres intellectuelles lui viennent aussi par les sensquoiqu’elles n’aient de rapport qu’avec son intelligence, qui les juge lesadopte ou les rejette. C’est aussi par cette Voie des sens qu’il éprouvel’action des deux causes opposées dont nous avons parlé. ainsi toutes lespensées de l’homme actuel sont produites en lui par les Êtres quil’environnent. C’est pourquoi toutes les Lois Religieuses et humainess’accordent à ne placer le Crime que dans le Consentement de sa Volontéqui est aujourd’hui le seul principe d’action qui lui reste.

Voilà quel fut en effet la mort intellectuelle de l’homme après sonCrime étant devenu purement Passif dans son Être Pensant et intelligent*,il Devint encore sujet à la mort corporelle car toute forme de matière doitinfailliblement se détruire et se décomposer.

Cette transmutation de la première forme de l’homme vous a étédémontrée par le divin réparateur universel, lorsque à sa résurrection,ayant dépouillé dans le tombeau tout ce qui appartient corporellement auvieil homme, il se manifesta aux yeux de ses disciples sous sa formeglorieuse individuelle, se donnant pour modèle à tous ceux, qui aspirent àrentrer dans leurs droits primitifs. Car avant de consommer son sacrificeexpiatoire, en faveur de l’homme coupable et dégradé, et pour lamolestation de ceux, qui avaient opéré sa ruine, il avait enseignépubliquement aux hommes les moyens de réédifier leur temple particulier,comme il devait lui-même réédifier le temple universel. Mais sur cesgrands objets il instruisait la multitude par des Paraboles et il n’endéveloppait le sens mystérieux, qu’à ceux qu’il avait préposés au-dessusdes autres hommes, pour les diriger après lui. Souvent même il reprochaità ces Élus leur peu d’intelligence, qui l’obligeait à leur dévoiler ce qu’ilsauraient dû découvrir eux-mêmes dans les instructions figurées qu’il leurprésentait. Ainsi il donna lui-même l’exemple du respect dû à la Vérité quine doit jamais être exposée aux regards de l’homme corrompu ou esclave

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de la vie animale.

Il y a des commentateurs qui s’arrêtant à la lettre des écriturestraditionnelles, se sont mis fort en peine d’expliquer, comment l’hommeprimitif pouvait être à l’abri de la mort, étant comme ils le supposaient,revêtu d’un corps de matière. Car ils étaient obligés d’avouer, que touteforme matérielle est par sa propre nature sujette à la corruption. Quelques-uns ne pouvant résoudre cette difficulté, ont prétendu l’opposer à la véritédes Traditions, qui nous apprennent que l’homme fut créé immortel. Maissi ces derniers eussent mieux connu l’homme et les traditions, qu’ilsosaient combattre, ils n’auraient pas ignoré, que sa forme originelle étaitd’une nature bien supérieure à l’enveloppe grossière, qui le retientaujourd’hui en privation, puisqu’elle devait elle-même dominer lacorruption et la mort.

L’homme, Mon Cher f. ne fut revêtu d’une forme que pourmanifester et réaliser sur les Êtres corporels les actes de son intelligence etde sa volonté, elle n’est que l’organe de ses facultés intellectuelles soitpour réagir sur les Êtres qui l’environnent, soit pour recevoir leur réaction.Si d’après cela vous venez à considérer d’un côté l’activité et l’étendue deson intelligence, et de l’autre l’insuffisance et les bornes de son corpsmatériel, vous vous étonnerez sans doute, qu’il ait pu recevoir du créateurde si grandes facultés et si peu moyens, et vous conviendrez, que dans sonorigine il devait être revêtu d’une forme propre à manifester toute l’activitéde sa puissance spirituelle. En effet, pendant que ce corps de l’hommelivré aux infirmités et à la destruction, se traîne pesamment sur la surfacede la Terre, son Intelligence embrasse l’univers d’un coup d’œil ; elleparcourt à la fois toutes les extrémités du monde, et s’irrite de ne pouvoiren sonder les abîmes. L’homme veut tout connaître, tout soumettre à sonempire ; l’immensité des cieux, les gouffres de la mer, les profondeurs dela terre, rien n’arrête son ardeur ; il analyse, il décompose les individus,pour pénétrer jusqu’au principe qui les anime ; comme s’il voulait réunir àsa puissance l’action même des agents de la nature. Mais les efforts de cemalheureux homme sont téméraires et sans succès. Pour manifester desfacultés si vastes et si actives, qui par leur nature s’étendent sur tous lesÊtres, il n’a que des organes fragiles et matériels, avec lesquels il ne peutpénétrer au-delà des formes apparentes. Réduit à ne rien connaître que parla voie des sens, il n’aperçoit que la superficie des Êtres corporels, et

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quelques résultats de l’action des agents secondaires. Ainsi le corpsgrossier de l’homme ne peut être le véritable organe d’une si grandepuissance, et il a dû avoir une forme propre à la réaliser sur tous les Êtres...

Le Roi de l’univers est enchaîné dans un séjour ténébreux. Mais il yconserve une image frappante de sa première grandeur. Car il est encorepar son intelligence et sa pensée, le premier et le plus puissant des Êtressoumis à ses regards, Il élève pour ainsi dire ses organes, malgré leurfaiblesse et leur fragilité au niveau de ses facultés intellectuelles, pourdominer autant qu’il est en lui, les éléments et la nature, et pour manifesterencore d’une manière imposante sa prééminence sur tous les individusterrestres ; et s’il ne peut aujourd’hui connaître ni l’Essence des Êtres niles moteurs de l’univers, ni sa nature même, il prouve au moins ses droits,en créant des systèmes qu’il substitue à la réalité.

Voilà ce que nous avions à vous dire sur la forme primitive del’homme. Elle changea de nature après son crime, mais la figure apparentede cette forme ne changea point, puisqu’elle avait été originairementdéterminée dans les desseins du Créateur, pour être une image vivante duTemple universel. C’est par cette raison qu’elle fut et sera toujoursexclusivement distincte de toute autre forme, étant le Temple personnel del’homme, appelé Loge par les maçons, dans lequel, et par lequel il doitopérer selon sa destination.

Vous demanderez peut-être, comment l’acte désordonné de l’hommeprimitif a pu influer sur sa postérité, et pourquoi par son crime tous leshommes ont été liés à des Corps de matière et assujettis aux suitesaffreuses d’une pareille union. Si vous faisiez cette demande par quelquedéfiance de la justice divine, vous ne sauriez abjurer trop tôt ce douteimpie, et professer, que le Créateur est la source ineffable de Tout Bien, detoute paix, et de toute félicité. Car c’est en lui seul en effet, que se trouvel’unité, l’harmonie, et l’accord parfait de tous les Êtres. S’il en est demalheureux, c’est qu’ils sont éloignés de lui, et qu’ils habitent le séjour dumal et de la mort ; c’est qu’étant corrompus et dégradés de leur puretéoriginelle, ils sont nécessairement dans la privation de cet Êtresouverainement pur et parfait, qu’ils ne sauraient approcher dans cet état,et loin duquel il ne peut y avoir que douleur et confusion. Vous devez doncavouer, mon frère, que Dieu n’est point la cause de nos souffrances. Car il

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avait créé l’homme pur, parfait et heureux, pour être suivant son décretdivin, Chef d’une postérité d’Êtres spirituels.

C’est de cette prérogative de l’homme originel, et par le Crime dontil se rendit coupable, que sont venus tous les maux qui nous affligent,comme nous tâcherons de vous le faire comprendre. Vous avez appris parles traditions, que l’homme originel s’était écarté lui-même de la loi et dela convention divine en attaquant le règne heureux et paisible de l’Unitééternelle par des actes de volonté contraires à cette unité. Ce fut de cettecontradiction sacrilège, que naquirent tous ses malheurs. Ces dès lors ilsentit le tourment de l’opposition violente, qui se manifesta dans lui-même, entre la puissance de sa volonté, et la puissance de la loi divine, loi,dont le sceau était à jamais ineffaçable sur son Être spirituel. Livré àl’horrible confusion de ce combat intérieur, il perdit la paix et le calme del’unité, qui constituait son essence, comme Être pur spirituel. Ce fut doncl’homme lui-même qui s’exila du centre de la Pureté et du bonheur.Indigne d’habiter ce Sanctuaire il en fut absolument séparé par la formematérielle, qu’il a transmise depuis à sa postérité. Ce fut alors que cethomme malheureux sentit toute l’horreur, et tout le poids de son crime, netrouvant en lui et autour de lui, que combats, violence et déchirement. Ilétait bien juste, qu’ayant abjuré toute règle et toute loi, il éprouva ladouleur de n’avoir pour guide que sa volonté ténébreuse et désordonnée.Pour juger de l’état affreux, où il fut réduit, il vous suffira de considérer,que celui, dont la Puissance s’étendait sans obstacle sur toute la naturetemporelle, se vit tout à la fois livré à l’action des Êtres les plus opposés.Comme être spirituel il trouva dans son Essence même le combat violentde sa volonté et de la loi divine. Comme être spirituel animal matériel, ilressentit l’opposition des deux natures. Ce tourment consistait en ce queson Être simple et indivisible par lui-même, était devenu par son unionavec le corps susceptible de ressentir tous les déchirements et les douleurs,qui résultent, soit de la division et de la destruction des parties matériellessoit des besoins opposés de l’une et de l’autre nature. Enfin commeindividu passif temporel, il fut exposé au choc des éléments, et à lacontraction universelle et particulière, des deux causes, qui agissent danscet univers créé. Voilà les maux terribles dont l’homme fut la proie.

Vous n’ignorez pas, que dans l’excès de son infortune il reconnut etconfessa son crime, et que par ce prompt aveu il mérita des consolations et

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des secours puissants, qu’il a également transmis à sa postérité. C’estpourquoi aucun des enfants de l’homme n’a éprouvé sur cette terre lesaffreux tourments dans lesquels il gémissait avant son repentir. Il seraitdifficile, Mon Cher f. de vous en dire davantage sur le crime de l’homme,tous les sages qui en ont parlé ont jeté des Voiles épais sur le genre de saprévarication ; Cependant le Tableau doit suffire pour vous faire entrevoir,pourquoi sa postérité, née dans les douleurs de sa nature corrompueparticipa à sa dégradation. Car rien de ce qui résulte des actes d’un Êtreimpur et dégradé, ne peut jouir des droits de la pureté et de la perfection.

La jonction d’un être intelligent avec un corps matériel, qui suivit laprévarication de l’homme fut un phénomène monstrueux pour tous lesêtres spirituels. Il leur manifesta l’opposition extrême qui était entre lavolonté de l’homme et la loi divine. En effet, l’intelligence conçoit sanspeine l’union d’un Être spirituel et pensant avec une forme glorieuseimpassive, telle qu’était celle de l’homme avant sa chute ; mais elle nepeut concevoir la jonction d’un Être intellectuel et immortel avec un corpsde matière sujet à la corruption et à la mort. Cet assemblage inconcevablede deux natures si opposées, est cependant aujourd'hui le triste apanage del’homme. Par l’une il fait éclater la grandeur et la noblesse de son origine ;par l’autre réduit à la condition des plus vils animaux il est esclave dessensations et des besoins physiques. Pour vous former une idée d’unejonction si honteuse pour lui, il est nécessaire de distinguer l’hommeintelligent, image et ressemblance du Créateur, de l’homme animalcorporel en similitude des animaux terrestres ; et de vous faire connaîtrecombien la Nature des assemblages de matière est opposée à l’unité de laNature spirituelle.

7A la Vue des maux dont la famille humaine est sans cesse affligée,Vous Pourries peut ÊtreDouter que l’homme originel eut transmis aucun secours à sa postérité.mais ces secours puissants sont trop sensibles a ceux qui connaissent la Viede l’intelligence pour qu’un pareil doute ne fut pas la preuve d’uneinadvertance coupable ou d’une impie ingratitude. Votre plus grand DevoirM. C. f. le premier pas qui puisse vous conduire à la jouissance duBonheur qui appartient à l’Être spirituel c’est de reconnaître la Grandeur etl’efficacité des moyens que Dieu a employés en faveur de l’homme.

7 Le passage qui suit, jusqu’à « sa Corruption même » (cf. *), est de la main de Willermoz. Il devait se trouver avantle paragraphe précédent.

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Vous avez du voir dans ce que nous avons dit sur les Prévaricationsdes Êtres intelligents que dès lors ils devenaient nécessairement bannis del’unité Divine par leur Volonté contradictoire à sa foi immuable etÉternelle ; qu’Étrangers par leur Crime à cette unité ils ne pouvaientsubsister un instant en Communication spirituelle avec le Créateur. Danscette privation absolue comment pourraient-ils jamais voir opérer leurRéconciliation et Être rétablis dans le sein de la perfection ou ils ont puiséla vie si la miséricorde infinie n’employait des agents forts et puissantspour faire enfin sentir à ces Êtres malheureux toute l’horreur de leursituation et les porter à se réclamer de la bonté du Créateur.

Nous n’avons pas craint de vous faire entrevoir que l’homme futchargé de cette mission importante en faveur des premiers coupables, car ilétait le plus grand et le plus puissant des Êtres émanés de l’Éternel. Vousavez appris par les traditions religieuses que Celui qui devait être leRéconciliateur des pervers cela aux insinuations de ces Êtres de ténèbres,et qu’il s’écarta lui-même de la loi et de la Convention Divine par cetteseconde époque de Prévarication dans la nature spirituelle tous lesRapports entre la miséricorde divine et les coupables avaient été anéantis,et le malheur actuel de l’homme serait inexprimable si cette miséricorden’eut employé alors un Réparateur infiniment puissant pour releverl’homme de sa funeste chute et le rétablir dans sa première destination.Vous n’ignorez point quel a été le Réparateur. Et quel autre en effet qu’unÊtre Dieu et Divin pouvait enchaîner la Puissance de celui qui avaitsubjugué l’homme. Aussitôt après le Crime de l’homme cet agent puissantvint manifester son action victorieuse sur les coupables dans le templeuniversel ; il la manifesta spécialement dans le temps en faveur de lapostérité de l’homme et à la honte de son ennemi en unissant sa Divinité àl’humanité ; enfin il ne cesse de la manifester sur toutes les Régions del’univers.

Voila M. C. f les secours Divins et efficaces que l’homme par sonrepentir transmit à sa postérité, et auxquels nul ne peut participer s’il n’agitau nom et en unité avec cet agent Réconciliateur universel. Mais commentl’homme pourrait-il s’en rapprocher par lui-même dans l’état de corruptionou il se trouve s’il ne se fortifie par l’action des agents particuliers que leDivin médiateur employé pour vivifier sa Corruption même.*

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La nature des corps de matière apparente a été déterminée par une loisupérieure. Ils sont formés et rendus sensibles à nos yeux, parl’assemblage de trois principes corporels, provenus du concours de troiséléments, constitutifs invisibles et impalpables. Chacun de ces élémentsconstitutifs est lui-même un mixte ternaire, dans une proportionrespectivement inégale en nombres, poids et mesures des trois principesfondamentaux de toute corporisation temporelle matérielle ; ce quiexplique les nombres mystérieux et fondamentaux de la franc-maçonnerieprimitive de 3, 6 et 9, qui sont pour l’Initié le signe représentatif ducommencement, de la durée, et de la fin de toutes choses temporelles,comme vous le verrez en son lieu. En effet le nombre 3 du premier grade,désigne les trois principes fondamentaux de toute corporisation, dans leurétat de simplicité et d’inaction primitive. Le nombre 6 du second désignele Principe de vie passagère, qui y a été joint par une puissance secondaire,pour rendre ces trois principes susceptibles de s’amalgamer et de se réunirafin de produire ensemble une action temporelle. Le nombre 9 dutroisième grade désigne l’assemblage de trois mixtes ternaires ou Élémentsimpalpables, dont la réunion opérée par un nouveau travail du principevital, qui est en eux, constitue la matière et les corps matériels dans laforme assignée à chacun par la loi originelle, qui préside à leur formation.Ce nombre neuf désigne la fin des choses temporelles, parce que la formedes Corps matériels, n’est conservée que par la Présence de cette vieparticulière et momentanée, qui en soutient l’existence pendant la duréeprescrite pour chaque espèce. Car dans l’univers tout est vie ; le plus petitgrain de sable a son principe vital, sans lequel il cesserait bientôt d’être, etrejoindrait la magie invisible des Éléments d’où il est provenu. Ce principevital, comme existant séparément du Corps, auquel il est uni, joint sonnombre particulier au nombre 9 du corps matériel, et c’est par cettejonction seulement, que l’individu existe sous sa forme individuelle ; maisaussitôt que le Principe de vie passive et passagère, qui tenait ces partiesen union, est retiré, ce corps reste livré à son nombre, neuvaire, qui àdéfaut de lien, tend rapidement à sa décomposition, et à sa dissolutionfinale. Alors les Éléments, les principes et les mixtes, dont il était formé,retournent successivement à leur source.

Ce qui est dit des corps particuliers doit s’appliquer de même àl’univers créé ; lorsque le temps prescrit pour sa durée apparente sera

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accompli, tous les principes de vie, tant générale que particulières enseront retirés pour se réintégrer dans leur source d’émanation. Les corps etla matière totale éprouveront une décomposition subite et absolue, pour seréintégrer aussi dans la masse totale des Éléments, qui se réintégreront àleur tour dans les principes simples et fondamentaux, comme ceux-ci seréintégreront dans la source primitive secondaire qui avait reçu puissancede les produire hors d’elle-même. Cette réintégration absolue finale de lamatière et des principes de vie qui soutiennent et entretiennent sonapparence, sera aussi prompte, que l’a été sa production ; et l’universentier s’effacera aussi subitement, que la volonté du Créateur se feraentendre ; de manière qu’il n’en restera pas plus de vestige, que s’il n’eutjamais existé.

C’est cette dissolution des corps et de la matière en général qui estdésignée dans le troisième grade, par le cadavre d’Hiram, dont la Chairquitte les os8.

Vous avez, peut-être été étonné de n’entendre parler que de troisÉléments, au lieu de quatre que l’on admet vulgairement pour la formationet la Composition des corps. Il n’y en a effectivement que trois ; comme iln’y a que trois principes fondamentaux, que l’on dénommephilosophiquement souffre, sel, et Mercure, ou feu, eau et terre. Il ne peuty en avoir davantage, parce que la loi ternaire et sacrée, qui présida à leurcréation y imprima son propre nombre, pour être le sceau indélébile de sapuissance et de sa volonté. L’air que quelques-uns uns ont placé parmi leséléments, n’en est point un. Il leur est infiniment supérieur par sa nature.C’est lui, qui par une salutaire réaction conserve la vie à tout Être vivant,végétal ou animal, comme il accélère la dissolution de ceux, qui sont unefois privé de leur principe vital. Enfin, quoiqu’il pénètre dans tous lescorps, il ne s’amalgame point avec les Éléments, dont ils sont composés, etne constitue point la forme de ces Corps.

D’après ces notions vraies sur la composition des formes matérielles,dont l’existence apparente porte sur une base si fragile, vous devez encoremieux sentir, l’opposition, qui se trouve entre les deux natures del’homme. Car son Être spirituel ayant par Essence une action infinie, qui

8 Allusion au « mot de maître », dans la Franc-Maçonnerie bleue.

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ne connaît ni espace ni limites, quels liens peuvent l’enchaîner dans uneenveloppe aussi méprisable, sans qu’elle soit dissoute et pénétrée parl’Esprit. Nous trouvons Mon Cher frère, dans la matière même une imagede cette jonction inconcevable, par l’union, qui se fait en elle des deuxprincipes opposés, qu’on appelle eau et feu ; un médiateur ou troisièmeprincipe nommé terre opère cette jonction ; il les unit et les amalgame enun seul individu. Il en est de même de la jonction des deux natures del’homme, elle n’a pu se faire, que par une puissance moyenne, quiinférieure à l’esprit et supérieure à la matière les unit sans leur êtrecontraire, et entretient par sa présence cette union contre nature, jusqu’à ceque son action cesse, et qu’elle rompe par sa retraite ces liens momentanés.La puissance moyenne dont nous parlons, n’est autre chose que l’âmepassive sensible, dite animale, qui existe dans l’homme comme dans lesanimaux terrestres, et l’assimile avec eux. Dans tout animal le siège del’âme est dans le sang, ou dans le fluide qui en tient lieu, dont le foyer estdans le coeur. Elle a été donnée à l’homme comme un moyen d’expiation ;son essence n’est ni corporelle. ni spirituelle ; elle est supérieure au corpsqu’elle anime, et inférieure à l’esprit, qui doit régler et diriger l’action del’âme. C’est une émanation des Êtres secondaires ordonnée pour la vie etl’entretien du corps. Elle est par conséquent sans intelligence, et ne peutavoir qu’une existence passagère, plus ou moins durable. C’est par elle quel’homme assujetti à la matière est animal. Elle est le principe de toutes sessensations, et de toutes ses affections animales sensibles. C’est par elle,qu’il souffre, et se passionne, qu’il craint et désire ; qu’il cherche lesjouissances et ressent le plaisir. C’est par elle, qu’il évite la douleur et fuitla destruction ; qu’il conserve le souvenir de ce qui lui a été avantageux oucontraire ; qu’il sent, connaît, et recherche tout ce qui est nécessaire à saconservation et à sa reproduction. Telles sont les fonctions de l’âme ;jamais elle ne peut s’élever aux droits de l’Intelligence ; et c’est par là quetout animal est si inférieur à l’homme.

Il est vrai, que dans quelques animaux l’instinct est à certains égardsplus expérimenté, plus prompt, plus parfait, qu’il ne l’est dans l’homme.Mais il y a plusieurs causes de cette supériorité. L’homme distrait par sesfacultés intellectuelles, ou écarté de la route de la Nature par l’éducation,par les institutions sociales, ou par ses passions vicieuses, affaiblit ounéglige le sentiment de l’Instinct. Souvent aussi l’animal a un instinct trèsdélié, mais seulement sur des objets relatifs à la plus ou moins grande

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activité d’un ou de plusieurs de ses Sens, Voilà la véritable cause de laSupériorité d’instinct, qu’on a remarqué dans quelques animaux. L’Unionde l’Être spirituel et de l’âme animale est si intime dans l’homme, qu’il esttrès rare, que son intelligence et son instinct agissent séparément ; en sortequ’on ne peut pas toujours distinguer exactement dans les actes qu’ilproduit, ce qui provient de l’un ou de l’autre ; et comme il arriveordinairement que l’homme dominé par l’instinct, laisse son intelligencedans l’inaction, quelques Philosophes ont méconnu dans lui, l’action del’Être spirituel, et ont enseigné qu’il ne vivait et n’était mu que par uneâme passive comme les autres animaux. Ainsi ils ont nié le Principesupérieur, ou l’Être spirituel et intelligent qui distingue l’homme, et onttout attribué à une organisation purement matérielle. D’autres confondantaussi les actes de l’Intelligence et ceux de l’Instinct, se sont laissé éblouirpar la marche industrieuse et prévoyante de quelques animaux jusqu’àélever l’âme animale au rang de l’Être spirituel et sont tombés dansl’erreur opposée à celle dont nous venons de parler. Car ils ont cru quel’âme passive soit celle de l’homme, soit celle des animaux étaient desproductions immédiates du Créateur, plus ou moins parfaites, mais quidevaient avoir le même sort, ayant la même origine. Ces Philosophess’étant accordés à ne reconnaître dans l’homme qu’un seul principe vivant,et ne voulant faire aucune différence de la Nature de ce principe, et decelle du principe de vie des animaux, ont été partagés sur l’état futur de cesprincipes ; les uns leur attribuant également l’immortalité ; les autresenseignant, que leur existence finit au moment de la mort corporelle dechaque individu. Et en effet, s’ils sont de même nature, et que l’âme de labrute doive périr et s’anéantir, il faut bien convenir, que l’être spirituel del’homme doit avoir la même fin. Par la même raison ceux de cesphilosophes, qui après avoir attribué à Partie passive de l’homme toutes lesfacultés de son Intelligence, n’ont pu se persuader, qu’elle pût jamaiscesser d’être, ont bien été obligés d’accorder la prérogative del’immortalité à l’âme des animaux, qu’ils croyaient être de même nature,et provenue de la même source divine ; car il est certain que la vie ne peutengendrer la mort. C’est pourquoi nous ne nous arrêterons pas à l’idée peuapprofondie de ceux, qui supposant la même origine divine à l’âme desanimaux qu’à celle de l’homme, et ne reconnaissant aucune différencedans leur nature, mais seulement dans une certaine faculté de raison etd’Intelligence plus étendue, qu’ils ont reconnue dans l’homme, ontcependant attribué exclusivement l’immortalité à ce dernier ; comme si la

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moindre étendue des facultés d’un Être, pouvait le priver de l’immortalitéqui appartiendrait à sa nature.

Voilà, mon cher Frère, les erreurs, qui ont été occasionnées par ladifficulté de distinguer les deux natures dans l’homme, et de concevoir lesliens qui peuvent les unir.

Cependant si ces Philosophes eussent porté sur eux-mêmes un oeilattentif, ils auraient facilement distingué leur âme sensible d’avec leurintelligence. Les uns auraient reconnu que les actes de l’Être spiritueln’ayant par leur Nature aucun rapport avec les fonctions corporellesanimales, c’était sans fondement, qu’ils faisaient dépendre son existencede la vie du corps. Les autres se seraient de même convaincus, que lesfacultés de l’âme passive étant purement sensibles et corporelles, elle nepeut avoir aucun droit à l’immortalité, puisque leur action est nulle, quandle Corps cesse d’exister. Lorsque les liens, qui unissent l’âme passive avecle corps, et l’être spirituel avec l’âme passive, viennent enfin à se détruire,l’âme se réintègre dans sa source particulière ; comme elle a été sansintelligence, elle n’est susceptible ni du bonheur, ni des pâtiments, et rienn’arrête sa réintégration Le corps ou le cadavre à qui la vie étaitabsolument étrangère reste abandonné à la corruption ; il se dissout, etl’homme a rendu à la terre tout ce qu’il en avait reçu Dès lors l’espritdégagé des entraves de la matière, avec laquelle il ne fut jamaisimmédiatement uni, se rapproche plus ou moins de l’une ou de l’autre desdeux causes opposées, qui se manifestent dans l’univers temporel, selonque s’étant plus ou moins purifié ou corrompu, il a contracté plus d’affinitéavec elles.

C’est ainsi que finit l’homme terrestre, et vous en voyezfréquemment le type parmi les objets sensibles ; car lorsqu’un corps sedissout, son feu, qui figure à l’esprit s’élève rapidement dans la région laplus élevée ; l’Eau, image de l’âme passive, s’évapore plus lentement, etne s’élève pas au-dessus de la région moyenne Les Principes matériels etgrossiers, semblables au cadavre de l’homme, restent sur la terre, réduitsen cendres inanimées, qui n’ont ni action, ni vertus.

L’homme actuel est donc un assemblage ternaire, composé del’Esprit émané du Sein de la Divinité, dont il est l’image, et indestructible

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comme elle ; de l’âme ou vie animale passive et périssable, émanéed’agents secondaires ; d’un corps matériel formé des trois principesCorporels ou élémentaires. L’animal ou la brute n’est qu’un assemblagebinaire, formé de l’âme passive, et d’un corps matériel, qui ne portent nil’un ni l’autre le caractère indélébile de la Vie et de l’indestructibilité, etn’ont qu’une action momentanée.

La différence qui est entre l’homme et les animaux, entrel’Intelligence et l’âme sensible, se manifeste encore d’une manièrefrappante dans la parole et la voix de l’homme. La Parole est en lui lelangage de l’Intelligence et des facultés spirituelles, le moyen par lequel ilcommunique avec tous les Êtres de la Nature, et jusqu’à la Divinité mêmepar sa prière ; le moyen enfin par lequel il dut être roi de l’Univers. Cetteparole conserve en lui toute sa force et son énergie, même lorsqu’il ne peutl’exprimer extérieurement. Il est le seul parmi les Êtres habitants de laterre, qui puisse en être doué. Les Soupirs, les cris inarticulés, signes ouexpression de la jouissance ou des besoins, de la douleur ou du plaisir, sontchez lui, comme chez tous les animaux, le langage propre à son instinct età son âme passive. Jetez les yeux sur l’homme dans ces moments, où lespassions extrêmes s’emparent de lui, livré à son instinct la parole luidevient inutile ; elle expire sur ses lèvres, parce qu’aucune pensée ne lavient soutenir. Le langage de l’instinct est alors le seul, qu’il puisse faireentendre, et vous l’apercevez qui ne pousse que des cris, ou des sonsinarticulés. Ce qui doit vous convaincre que la Parole est étrangère à l’âmepassive de l’homme ; c’est qu’elle est insuffisante pour exprimer le genreet le degré des sensations, qu’il éprouve. Ce sont les gémissements de latristesse, les cris et les hurlements de la douleur, les transports de la joie etde la volupté, qui peuvent seuls rendre avec énergie et vérité les passionsde l’âme sensible, et faire connaître l’intensité des sensations. Ainsi laParole est l’apanage de l’Être spirituel ; c’est par elle, qu’il exprime sonVerbe intérieur et tous les actes de son Intelligence, qu’il manifeste savolonté, qu’il commande et se fait obéir. Comment se peut-il donc, qu’onait tenté de confondre cette Parole active et puissante, avec les sonspassifs, qu’il a plu à quelques-uns d’appeler le langage des bêtes. N’est-ilpas évident, qu’il ne peut y avoir de langage ni de parole9 pour des Êtrespurement sensibles et sans intelligence. Ainsi gardons-nous d’attribuer

9 Autre problème de la détermination de ce qu'est un langage ou une parole !

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aucun équivalent de la parole à des Individus matériels, et de refuser, àl’homme, image de Dieu, une prérogative, qui le rend sa plus parfaiteressemblance, par laquelle il a droit de se faire entendre de la Natureentière et de s’élever jusqu’au trône de l’Éternel.

Pour vous conduire, Mon Cher Frère, à l’Intelligence des emblèmesdu Temple de Jérusalem, qui sont la base de la maçonnerie, il a éténécessaire de vous faire entrevoir les mystères de l’homme et de l’univers,qui ont été cachés aux regards des Profanes sous le voile de ces allégories.Nous devons à présent vous montrer les rapports de ce Temple avec lesVérités, que nous venons de Vous exposer, et Vous démontrer par là, queSalomon et les Instituteurs de la maçonnerie primitive, n’ont eu d’autrebut, que de conduire les Initiés à la connaissance de l’homme, de l’universtemporel, et des agents spirituels, qui doivent y exercer leur action, parDécret du Créateur, jusqu’à la fin des temps.

Les instituteurs de la maçonnerie primitive ont présenté aux Initiésdans leurs emblèmes, les différentes natures qui composent l’hommeterrestre, les divisions de sa forme, et celles de l’univers temporel.

Selon les Sages du Temple, le corps de l’homme, Corps incorruptibledans son premier état, maintenant matériel et corruptible, est la vraie logedu maçon, ou son Temple particulier, comme le Sanctuaire du Temple deSalomon fut la loge visible de l’Esprit divin, qui vint l’habiter. Ilsappelèrent encore mystérieusement loge le lieu où s’assemblaient tous lesfrères, comme figurant au temple universel, ou à l’univers créé. Chaquefrère y remplissait les fonctions particulières, qui lui étaient confiées parles Chefs. Au centre de ce lieu était placé, comme un point dans cetteimmensité, le Temple de Salomon, Temple unique et général autour duquella nation élue venait participer aux effets salutaires des sacrificesexpiatoires. Dans la primitive maçonnerie la figure de ce Temple n’étaittracée qu’avec de la craie blanche, pour signe, qu’il ne devait subsister,que jusqu’au Temps ou le réparateur universel viendrait faire de la terreentière un Temple au Seigneur. Car ne perdez pas de vue, que si le templede Salomon est encore figuré dans nos loges, c’est que la maçonnerie n’estprovenue que de l’Initiation du Temple, et qu’il en est le type général.

Les maçons modernes, perdant tout à fait de vue l’objet primitif des

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emblèmes qu’il leur était ordonné de tracer, se sont avisés de les dénaturer,en étendant figurativement l’enceinte du Temple de Salomon jusqu’auxextrémités même qui fixaient l’enceinte universelle laquelle ils ont ensuitecouverte de leurs décorations factices ; tandis que l’on ne devait y voir, quela force, la sagesse et la Beauté, qui sont les seules Colonnes de l’univers.

Les frères entouraient le Temple général ; chacun dans le poste quilui était assigné par son grade, venait y apprendre à soigner, à purifier sonTemple, ou sa loge particulière. Les apprentis étaient au nord dansl’enceinte extérieure pour examiner et apprendre le travail. Ils s’exerçaientà dégrossir la pierre brute. Les compagnons se tenaient partoutindifféremment dans l’enceinte intérieure, où le travail les appelait pourassister les maîtres, et ils préparaient leurs outils sur la pierre cubique. Lesmaîtres seuls entraient dans la chambre du milieu, pour s’exercer sur laplanche à tracer, qui leur était confiée, comme les Prêtres dans la partieintérieure du Temple de Jérusalem. Ils y travaillaient avec la craie, labrique et la terrine10. Le chef conducteur du Temple seul à l’orient yprésidait, comme le grand prêtre dans le Sanctuaire. Tous ces usages vousprésentent une multitude d’emblèmes importants. Vous en savez assezpour les étudier avec fruit. Lorsqu’on demande au maçon où il a été reçu?Il répond : Dans une loge juste et parfaite ; 3 la forment, 5 la composent ; 7la rendent juste et parfaite. Cette réponse tient à la science fondamentale.Mais les maçons modernes, qui ont tenté de l’expliquer par des définitionsconventionnelles, n’ont pu en donner une solution satisfaisante et jamaison ne pourra la trouver, qu’en remontant à l’Initiation même de la franc-maçonnerie. Elle enseignait, que là où l’homme a été reçu est sa formecorporelle même, qui est le Temple de son intelligence. Cette formeportant dans son origine le nombre 3, porte aujourd’hui par sa funestetransmutation, le nombre 5, abstraction faite de toutes les puissancesvivantes, qui y sont unies. mais ce nombre ne s’y trouve que par lajonction de 2 à 3. Le nombre 3 exprime spécialement les 3 Principessimples fondamentaux, de toute corporisation, appelés souffre, sel etmercure, et dont le corps de l’homme tire son origine, comme tous lesautres Corps de la nature élémentaire. Ces trois Principes se manifestentdans les différentes substances, qui le composent, et c’est avec raison

10 Variantes maçonniques : chaux, charbon de bois, pelle de terre (liberté, sérieux, zèle) craie, charbon de bois, auge(liberté, ferveur et zèle) Chaux bêche et brique (liberté, confiance, zèle) ; la loge était éclairée par une flammesortant d'une terrine « triangulaire » dans la maçonnerie des acceptés, c'est une innovation

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qu’on reconnaît la présence du souffre ou du feu dans le fluide appelé sang; celle du Principe sel ou eau, dans les parties molles et insensibles ; etcelle du mercure ou terre dans les parties solides ou obscures. Dans ce sensstrictement vrai 3 forment la loge de l’homme, c’est à dire son enveloppematérielle. mais elle serait encore incapable de vie sans les nerfs et lesmuscles, qui doivent être en elle l’organe de la sensibilité et dumouvement, lorsqu’elle recevra un principe capable de lui en donnerl’impulsion, et sans les cartilages qui la complètent. C’est alors qu’il estvrai de dire que cinq composent la loge de l’homme. Cependant elle n’estencore qu’un cadavre, sans vie et sans mouvement et il n’y a que lenombre 7 qui puisse la rendre juste et parfaite ; l’âme passive si connue parle nombre sénaire qu’on lui a attribué, vient lui donner la vie passive ;c’est pourquoi la création universelle fut opérée en six jours ; car ce futdans le sixième jour, que la vie animale fut donnée aux animaux de laterre. C’est aussi pourquoi le nombre sénaire, a été donné au second gradede la maçonnerie, comme représentant le second degré de la marchetemporelle de l’homme, c’est à dire l’époque du développement de la vieanimale dans l’enfance. Enfin, le nombre septénaire de l’Esprit ou del’Intelligence vient rendre la loge parfaite. C’est le nombre du maître ;c’est l’acte sabbatique ou septénaire de la formation particulière del’homme. Car une loge ou Temple suppose nécessairement un êtresupérieur pour l’habiter, c’est pourquoi l’action divine se reposa leseptième jour dans l’univers créé, qui devait être le Temple où sa puissancese manifesterait sur tous les Êtres temporels. Ainsi les emblèmes duTemple, et les nombres que la franc-maçonnerie emploie, vous ont figurédans les premiers grades, toutes les vérités, que nous vous avons faitentrevoir aujourd’hui. Ils ont enseigné aux maçons, que l’homme a en luideux Êtres vivants distincts, savoir la vie animale passive et la vieintelligente active. Enfin que par le nombre 6 de sa forme juste animée, ilest constitué animal, comme la brute, et que par le nombre 7 quiperfectionne sa loge, et qui le distingue exclusivement de la classe desanimaux, il est réellement image et ressemblance Divine.

Les mêmes emblèmes vous ont aussi figuré l’origine et la forme decet univers créé, ou Temple universel. Vous n’ignorez pas, Mon Cher frère,puisque les traditions ont eu soin de l’apprendre à la postérité de l’homme,que ce Temple fut créé en Six jours, c’est à dire par six actes, ou effetsdistincts de la Pensée et de la volonté divine, car il ne peut y avoir en Dieu

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ni jours, ni succession de temps. En effet l’univers dut être formé par cenombre, puisque c’est celui de la vie passagère de toute forme corporelle,Au septième jour, qui fut appelé Sabbat ou repos, le Créateur ayantreconnu que le résultat de Ses décrets était conforme à Sa Pensée, il sedédia lui-même ce Temple, et ce septième acte fut le plus important ayantseul déterminé et mis en mouvement toute action temporelle tant généraleque particulière.

Le Temple de Salomon fut de même construit en Six temps ouannées, et la Septième il fut dédié solennellement au Seigneur.

La forme primitive et incorruptible de l’homme fut aussi le produitd’une action Sénaire, indiquée par le sixième jour de la création dont il futle complément ; et le jour du Sabbat universel fut aussi l’acte sabbatiquede sa création particulière, car il y reçut la Plénitude de Puissance qu’ilvenait manifester dans l’univers, comme les traditions nous l’ont enseigné.

Il a été dit que le chaos, qui fut la première époque de la matière et detoute existence corporelle, avait été tiré du néant, et produit par un acte dela volonté du créateur ; ce qui nous enseigne que ni l’univers ; ni même lamatière chaotique, n’ont existé antérieurement, comme quelques-uns l’ontprétendu, et que l’un et l’autre n’étaient qu’en Puissance dans la penséedivine. Cependant le grand architecte n’édifie point lui-même le Templeuniversel ; mais par Sa Parole il en manifesta les plans à ses agents, et parSa présence toute puissante il imprima à leur ouvrage la régularité, la vie etle mouvement.

De même Salomon n’édifia point lui-même le Temple de Jérusalem ;mais par ses ordres, les ouvriers en formèrent et figurèrent les matériauxdans les Carrières et les forêts avec tant de précision qu’on n’entendit lebruit d’aucun outil dans ce lieu où ils furent employés. Enfin cet édificecélèbre ne parvint à sa perfection, que par les ordres et la présence del’Architecte roi, à qui cette opération était confiée par l’Éternel.

La forme incorruptible de l’homme primitif fut aussi créée par lavolonté de l’Éternel sans aucune opération physique de la matière, commeil a été nécessaire pour les formes corporelles matérielles auxquelles lesenfants de l’homme sont assujettis depuis sa chute. Or il faut distinguer

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dans la création de cette forme glorieuse, l’action sénaire par laquelle ellefut créée, et le septième temps, ou la descente qui se fit en elle d’uneémanation divine ; émanation que les traditions nous ont désignée par lesouffle de vie dont l’homme fut doué par le Créateur.

La réunion de ces rapports vous démontre que tout ce qui existetemporellement, a été formé par 6 et 1, mais ce nombre Septénaire ainsicomposé, est très différent du nombre Septénaire simple ; car il n’est quetemporel, étant le nombre des agents qui ont opéré pour la formation del’univers, et qui opèrent et opéreront pour l’entretien et pour la fin detoutes les choses temporelles créées, lesquelles doivent finirinfailliblement par la même loi, qui les a produites.

C’est ici le lieu de vous prémunir contre l’erreur de ceux, qui,n’ayant jamais pu approfondir ces objets, ont cru et insinué, que lesnombres renferment en eux des vertus occultes propres à produire certainseffets. Les nombres Mon Cher F. ne sont que l’expression ou le Signereprésentatif de la nature, et de l’action des êtres spirituels ou temporels.

Mais revenons aux rapports qui ont été figurés par le temple deSalomon. Il eut la forme d’un quarré long pour figurer aux quatre régionsde l’univers. Les proportions du corps de l’homme présentent la mêmefigure.

Le Temple eut quatre parties latérales, lesquelles quoique séparées,en formèrent l’enceinte ou le parvis intérieur, et furent nécessaires pourque le grand Prêtre pût rendre son Sacerdoce réversible sur toute la Nationélue. De même le corps de l’homme a quatre membres ou adhérences, quisont réunis au tronc et servent à manifester son action sur les Êtres quil’environnent. Cependant ils peuvent les uns et les autres être séparés sansque l’homme animal périsse. Car le foyer de la vie sensible résideessentiellement dans le tronc, comme les fonctions des Lévites et desSacrificateurs s’opéraient dans l’Intérieur du Temple.

Le Temple universel est divisé en trois parties, qui furent toujoursdistinguées par les Sages sous les noms de terrestre, céleste et Surcéleste.De même celui de Salomon était divisé en trois parties distinctes par leurposition et leur forme et par leur destination particulière, savoir le Porche,

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le Temple intérieur et le Sanctuaire. De même aussi le corps de l’hommeest divisé en trois parties bien distinctes, qui sont le ventre, la poitrine et latête. Les trois parties du Temple étaient attenantes et ne formaient qu’unseul tout indivisible. De même les trois parties que nous reconnaissonsdans le Corps de l’homme, sont tellement liées, qu’elles ne peuvent êtreséparées sans opérer la mort corporelle, ou la destruction de son Templeparticulier.

Les limites de l’univers créé le séparent à jamais d’une immensitéincréée et sans bornes, que les Sages ont appelé immensité divine. Elle estvoilée aux yeux de la nature sensible et ne peut être conçue que parl’intelligence. De même au centre du Sanctuaire était le Saint des Saints oul’Oracle, qui était voilé aux yeux du Peuple et des Prêtres eux-mêmes. Legrand Prêtre seul y pouvait entrer une fois l’an, pour adorer la majestésuprême au nom de la nation entière ; et s’il était assez imprudent pour s’yprésenter sans être préparé par toutes les purifications légales spirituelles etcorporelles, il y courait risque de la mort. Le bruit des Sonnettes, quiétaient au bas de ses vêtements venant à cesser, annonçait aux Prêtres ledanger où il se trouvait. Les Longs Cordons, dont il était ceint, conservésencore aujourd’hui dans quelques ornements sacerdotaux, et dont lesextrémités restaient hors du sanctuaire, à la disposition des Prêtres, leurservaient pour l’en retirer, dans quelque état qu’il fut ; car en aucun cas ilne leur était permis d’y entrer.

De même aussi l’Intelligence de l’homme, image et émanationdivine, réside dans la tête comme dans le sanctuaire de son Templeparticulier, où est l’oracle qui doit diriger son action. Mais les opérationsde cette Intelligence sont si voilées à l’homme matériel et animal, qu’iln’en a, et ne peut en avoir connaissance, que par ses effets. C’est ce voilefuneste de la matière, qui nous jette dans l’oubli de nos facultésspirituelles, au point de regarder leur puissance et leur existence mêmecomme chimériques, ainsi qu’il est arrivé à ceux, qui n’ont exercé leuractivité, que sur les facultés sensibles. L’homme bien purifié est le seulgrand prêtre qui puisse entrer dans le Sanctuaire de l’Intelligence,comprendre sa nature, se fortifier par elle, et rendre dans son propreTemple un hommage pur à celui dont elle est l’image. Mais s’il néglige dese purifier avant de se placer devant cet autel, les ténèbres épaisses de lamatière viennent l’aveugler, et il trouve la mort, où il devait puiser la vie.

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Nous passerions les bornes de cette instruction, si nous entreprenionsde vous parler des agents qui opèrent dans les trois parties de l’universcréé, et des fonctions qu’ils sont chargés d’y remplir. Mais pour peu qu’onveuille réfléchir sur les fonctions des diverses classes de personnes,auxquelles les trois parties du Temple de Jérusalem étaient attribuées, etsur les actes particuliers, qui s’opèrent dans les trois divisions de la formecorporelle de l’homme, on pourra concevoir des rapports très intéressants,entre le corps humain, le Temple de Salomon, et le temple universel.

Dans le Porche du Temple de Jérusalem, qui figure à la partieterrestre, comme le parvis intérieur figurait à la terre elle-même, étaitplacée la mer d’airain pour les préparations corporelles matérielles. Demême c’est dans le Ventre, partie inférieure du corps de l’homme, que sefont les fonctions matérielles de végétation et de reproduction, et laséparation des parties les plus impures.

La partie intérieure du Temple répond à la division de l’Universappelée céleste. C’est là qu’étaient l’autel des parfums, les douze pains deproposition, qui étaient tous les jours renouvelés en offrande à l’Éternel, etle Chandelier Circulaire à 7 branches, dont le feu sacré était sans cesseentretenu par les Lévites, et servait à allumer le feu destiné à consumer lesholocaustes. De même aussi dans la poitrine, qui est la partie moyenne ducorps de l’homme est placé son coeur, qui est tout à la fois le centre de saforme corporelle, et le foyer de sa vie animale. Le coeur, siège de toutesses affections, est l’autel sur lequel il doit offrir des parfums journaliers àla Divinité, et entretenir avec soin, le feu sacré destiné à consumer lesholocaustes, à peine d’être livré à tous les maux, dont était menacé lepeuple hébreu, dans le cas où les Lévites laisseraient éteindre le feu,commis à leur garde. Ces maux étaient grands, Mon Cher frère, mais ilsétaient bien inférieurs à ceux dont furent frappés les impies, qui osèrentoffrir dans le Temple, ou devant l’Arche, ou feu étranger.

L’autel des holocaustes offerts pour la nation entière, était placé dansle Parvis intérieur. Ce parvis figure à la terre, qui est à la fois le réceptaclede toutes les actions temporelles, et l’autel spécial sur lequel l’hommevictime passagère, doit s’immoler volontairement, à l’imitation de lavictime éternelle universelle.

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Le Sanctuaire du Temple de Jérusalem figure à la division del’univers, que les Sages ont nommé Surcéleste. C’est dans ce lieu sacréqu’était l’Oracle, dont les Jugements dirigeaient les Prêtres et la Nation.C’est ainsi que dans la tête de l’homme réside son intelligence commedans son Sanctuaire, pour dominer et diriger suivant sa loi particulièretoutes les facultés inférieures.

C’est ici le moment, Mon Cher frère, de vous rappeler ce qui vous aété dit sur les diverses natures, qui composent l’homme actuel. Vous enreconnaîtrez encore une démonstration sensible dans la Division ternaire,qui vient de vous être présentée. Vous reconnaîtrez que la tête figure à laNature intelligente, que le ventre figure à la nature Corporelle matérielle,et que ces deux parties sont unies et liées par la Poitrine, qui figure à laPuissance animale, et qui en est le foyer. Car c’est dans la tête qu’il sents’opérer les actes de son intelligence, tandis que la partie inférieure de soncorps, n’a pour objets que des actes purement matériels.

Cette division ternaire universelle, générale et particulière a étémystérieusement figurée avant la construction du Temple de Jérusalem parMoïse sur le Sinaï ; montagne mystérieuse, qui forme aussi un type dignede la plus grande attention. Lorsque Moïse se rendit sur le mont Sinaï,pour y adorer le Seigneur, et y recevoir la loi destinée à la nation élue, illaissa le peuple dans le Camp au bas de la montagne, et lui traça deslimites, qu’il ne devait point passer sous peine de mort. Ce camp dans ledésert figure au triste séjour de l’homme sur cette terre, et lui indique qu’ilne peut sans crime accélérer volontairement le cours de sa vie temporelle.

Les limites étant posées, le conducteur des hébreux monta sur lamontagne avec Aaron et les 70 Chefs des Tribus, qu’il laissa à une certainehauteur au-dessus du camp pour marquer la première division universelle.Il monta ensuite plus haut, avec Josué, qu’il laissa sur cette partie de lamontagne, pour désigner la seconde division de l’univers. Enfin il montaseul dans un lieu plus élevé, comme le grand prêtre dans le Sanctuaire, etce lieu figura à la partie appelée Surcéleste. Après y avoir adoré l’Éternel,il fut par une faveur spéciale et sans exemple appelé sur le sommet, c’est àdire dans le Saint des Saints même, où il reçut la loi pour le peuple, et laconfirmation de sa mission par un Député divin, d’un Ordre supérieur. Si

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les écritures traditionnelles paraissent faire entendre, que Moïse y ait vuDieu face à face, elles ont en même temps limité le sens de ces paroles, enajoutant, qu’il ne le vit que par derrière. En effet, quel lieu sur la terreserait assez pur, pour recevoir l’action immédiate du Créateur ; quel être dematière, général ou particulier pourrait subsister en sa présence ? Sa puretééternelle et ineffable n’habite point cet univers ; Son centre est dansl’immensité incréée, où tous les agents spirituels ont reçu la vie et lapuissance qui les constitue. C’est par eux qu’il a vivifié l’univers et qu’illui conserve l’existence. C’est par eux qu’il répand sur l’homme les effetsde sa grandeur et de sa clémence et qu’il lui envoie manifester son actionet ses volontés sous les formes de gloire dont ils sont revêtus ; ainsi qu’ilnous a été spécialement enseigné par la vision de Jacob, lorsqu’il aperçutdes Puissances célestes, qui parcouraient l’intervalle qui sépare le cield’avec la terre.

Si la montagne de Sinaï est devenue si mémorable par les faitsmerveilleux, qui s’y opérèrent en faveur d’un homme, en présence dupeuple entier qui en était l’objet, celle sur laquelle fut bâti le Temple deJérusalem ne mérite pas moins Votre attention. Car si ce temple fut unefigure de l’univers, la base sur laquelle il fut élevé ne dut point être choisieindifféremment. Ce fut en effet sur cette montagne qu’Abraham et Isaacopérèrent ensemble un sacrifice de volonté, qui leur fut imputé commeacte parfait. Ce fut dans ce même lieu que Jacob fut témoin de cetteétonnante manifestation qui lui fit connaître ses erreurs dans la voie de lascience, et renoncer à des égarements sur lesquels les Traditions ont évitéde s’expliquer. Ce fut là que la cité Sainte, la ville du Seigneur fut bâtiecette Jérusalem image sensible du centre céleste autour duquel doiventhabiter les Êtres purs spirituels. Ce fut là, que David vit l’angeexterminateur remettre le glaive dans le fourreau, et lui assurer le pardonde son crime. Ce fut là que Salomon éleva son Temple à l’Éternel aucommencement du quatrième millénaire de l’Ere maçonnique ; ce fut surcette montagne enfin qu’environ mille ans après la fondation du Temple,les Sacrifices sanglants des animaux furent remplacés par le Sacrificevolontaire du Réparateur universel, médiateur entre Dieu et l’homme.Voilà M.C.F. Les opérations sublimes et universelles qui furentmanifestées dans le lieu où a été le temple de Salomon.

Le Temple de Salomon faisait la gloire de la nation élue. Mais les

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prévarications de ce peuple l’ayant rendu indigne de la présence del’Arche, la Puissance qui habitait le Saint des Saints s’en retira ; le Templefut détruit par les Assyriens, et la nation coupable fut enchaînée par sesennemis et conduite à Babylone, type du séjour du mal et du désordre, oùelle gémit longtemps dans l’esclavage et les larmes.

Ces événements figurent à l’histoire de l’homme même lorsqu’il sefut écarté de sa loi, et qu’il eut volontairement consommé son crime,puisque alors son corps incorruptible ce Sanctuaire de l’esprit divin, quiétait la vraie arche d’alliance, fut détruit, et l’homme revêtu des chaînes dela mort, devint l’esclave de l’ennemi qu’il était venu combattre et punir.C’est ainsi que privé de tous ses droits et sentant toute l’horreur de laprivation, il n’osa plus se montrer devant celui, qui l’avait justementdépouillé de ses pouvoirs originels. Pendant que les Assyriens détruisaientle Temple de Salomon Jérémie enleva le feu Sacré et l’ayant caché au fondd’un Puits, il en confia le secret aux prêtres. Après le retour de la captivitéleurs enfants vinrent pour l’en retirer, mais il avait perdu tout son éclat, etson activité était enveloppée et contenue dans les eaux de la corruption. Demême lorsque l’homme coupable fut privé de ses droits originels ilchangea d’action, et non pas de nature ; le feu Sacré qui l’animait futobscurci mais non pas éteint, parce qu’il était inextinguible par sa nature.

Après 70 ans de captivité le peuple ayant gémi sur ses égarementsobtint de Cyrus la liberté de revenir à Jérusalem sous la conduite deZorobabel, et d’y rebâtir le saint Temple sur les mêmes plans, et sur sesanciens fondements. Mais ce n’est plus ce peuple puissant et respecté. Denombreux ennemis le harcèlent dans sa marche et lui disputent tous lespassages, malgré la protection du souverain. Il a cependant le bonheur deles vaincre par sa fermeté intrépide, et arrive enfin à Jérusalem. Imagefrappante de l’homme qui étant déchu de sa gloire fut forcé de gémir sousla tyrannie de son vainqueur, jusqu’à ce que pénétré de la plus vive douleurde son crime, et excité au repentir par un conseil salutaire, il vint àréclamer la Clémence divine ; car ayant été volontairement coupable, ilfallait aussi qu’il satisfit volontairement à la justice. Faible et impuissantpar lui-même, un conducteur lui fut alors donné pour le diriger dans lanouvelle route, qui lui était tracée. Mais quoique soutenu et fortifié, il nepeut parvenir à son terme que par des combats continuels, dans lesquels ilfaut tous les efforts de sa volonté pour triompher.

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Zorobabel et ensuite Néhémie à la tête du Peuple se hâtèrent detravailler à la réédification du Temple. Mais combien les choses étaientchangées. Celui de Salomon, fut construit à l’Époque de sa gloire et de sapuissance ; la paix et l’allégresse régnaient dans Jérusalem. Celui deZorobabel au contraire le fut dans les agitations et les alarmes. Lesouvriers entourés de dangers, exposés aux attaques de leurs ennemis,tenaient d’une main la truelle pour construire, et de l’autre l’Epée pour sedéfendre. Les matériaux du premier avaient été tirés des contrées les plusriches ; aucun outil bruyant ne fut employé dans le temple pour les mettreen oeuvre. Les diverses pièces trouvaient leur place avec une justesseparfaite, et formèrent par leur assemblage un édifice accompli. Il n’en futpas de même pour le second temple. Obligés de fouiller dans le sein de laterre pour en tirer les débris de l’ancien édifice ; ce ne fut que par despeines et des travaux inouïs que les ouvriers parvinrent à les réparer, pouren faire un nouvel assemblage qui fut très imparfait, comparé à la beautédu premier temple ; type bien frappant de la différence extrême entre laforme incorruptible dont l’homme fut doué dans son état de gloire, et lecorps matériel et corruptible dont il fut revêtu après son Crime.

Le Temple de Zorobabel étant achevé, le grand Prêtre en fitsolennellement la dédicace. Mais le feu du ciel ne descendit point, pourembraser l’holocauste, ainsi qu’il était arrivé à la dédicace du premier. Ilfallut une Puissance intermédiaire. Néhémie instruit, que pendant ladestruction du Temple de Salomon, le feu Sacré avait été caché dans unpuits, l’envoya chercher par les Prêtres, mais on n’y trouva qu’une eaubourbeuse, et corrompue11, laquelle il est vrai conservait et voilait en ellela vertu du feu Sacré. Cette eau répandue sur l’autel embrase et consumel’holocauste. Ce feu M. C. f. est le type des vertus innées dans l’homme,dont il perdit par son crime l’usage et même le souvenir. Cachées dans lesténèbres de sa forme matérielle, il ne peut les découvrir, et en manifesterles effets que par une volonté ferme et pure, comme celle de Néhémie etdu peuple, qui s’était mis sous sa conduite.

Le jour de cette dédicace du second Temple, ceux qui n’avaient pasvu le premier, se livraient à des transports de joie, et en admiraient la

11 La description me fait penser à un équivalent « pétrole » ! (Cyvard)

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beauté. Mais les vieillards, qui avaient vu la Gloire du Temple de Salomon,versaient des larmes amères, en voyant la différence immense, qui étaitentre l’un et l’autre.

C’est ainsi, Mon Cher frère, que les Sages vraiment instruits sur laDignité de la nature humaine, émanation pure et parfaite du sein del’Éternel, sont plongés dans l’amertume et la douleur, en voyant l’hommehumilié et revêtu d’un corps matériel et corruptible ; ils ne peuvent sansverser des larmes se représenter le Temple glorieux de sa première forme,lorsque toutes les nations de l’univers venaient en admirer la beauté, et seprosterner devant ce Roi d’Israël. Les hommes du temps, qui ont perdutoutes les notions de ce qui les a précédés, sont bien éloignés d’apercevoircette dégradation de notre Nature ; ils trouvent que l’homme est bien, etque tout est bien autour de lui. Livrés aux plaisirs sensibles ils font leurIdole de ce corps, qui leur en procure les jouissances, et n’ont d’autreregret que celui, de prévoir l’instant ou leur prétendu bonheur doit finir.

Depuis la construction du second Temple jusqu’à sa destructionfinale, le peuple juif eut à soutenir des guerres presque continuelles ; tantôtvainqueur, mais souvent vaincu, il se livra à tous les crimes des Nationsperverses, dont il était environné, et forma ainsi le type des égarementsauxquels se livrèrent les enfants de l’homme.

Enfin cette nation sacrilège combla la mesure de ses iniquités enabjurant le réparateur universel, médiateur entre Dieu et l’homme, et agentspécial de la clémence et de la miséricorde. Par là elle fut le type, non plusde l’homme coupable subissant la peine de ses erreurs, mais de l’ancienennemi de l’Unité et de la Perfection divine, Principe originel du mal et dudésordre, Cause première de nos souffrances, et qui dans sa fureur impies’efforce de résister à l’action victorieuse et puissante de celui qui est venul’enchaîner, et délivrer les enfants de l’homme.

Par le plus grand des crimes, la Nation élue perdit alors la Parolesacrée dont elle était dépositaire, et qui faisait toute sa force ; parole quin’était parfaitement connue que du Grand Prêtre, et que les maçonscherchent depuis avec tant de soins. Ce fut à cette époque, que le secondtemple fut détruit jusque dans ses fondements, par la fureur des soldats,ministres aveugles des vengeances divines, et que le peuple Juif fut

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dispersé parmi les nations et livré pour des siècles à l’opprobre et àl’ignominie.

De même lorsque le temple matériel de l’homme sera détruit, ceuxqui y auront élevé des autels à Baal, et qui en auront ainsi profané le signecaractéristique, seront dispersés et abandonnés pendant la durée des sièclesà tous les douleurs du plus affreux esclavage. Il en sera de même duTemple universel, lorsque l’abomination règnera sur la terre, les colonnesdu Temple seront ébranlées par la retraite du Principe de force, qui enfaisait le soutien, et ce temple sera détruit et effacé sans qu’il en resteaucuns vestiges ; c’est alors que toutes les nations coupables resterontlivrées sans défense à leurs plus cruels ennemis.

Toutes ces choses nous ont été figurées par l’histoire du Temple etpar celle du Peuple Élu, mais ce dernier doit encore fournir le type le plusconsolant pour l’homme. Car les traditions nous annoncent, que lorsque laNation Juive aura reconnu et réparé ses crimes par une longue et sévèreexpiation, elle doit rentrer dans ses premiers droits, et être de nouveaurassemblée dans Jérusalem. L’Arche Sainte cachée par Jérémie dans unecaverne, dont il scella l’entrée, reparaîtra dans tout son éclat, et les tribusfidèles reverront les murs de la cité sainte ; figure parfaite de larésurrection de l’homme dans sa première forme incorruptible, en faveurde tous ceux qui auront déposé la chair et le sang dans le tombeau, àl’imitation et par les secours de l’homme Dieu et divin.

Les Vérités que l’Initiation du Temple de Jérusalem nous a figuréeset que nous n’avons pas craint de vous présenter, ont été rappelées. Dansles trois grades fondamentaux de la franc-maçonnerie. Ils sont tout à la foisun tableau raccourci du passé, du présent et de l’avenir, et des divers étatsde l’homme.

L’aspirant placé dans un lieu obscur et solitaire, n’y trouve qu’une faiblelueur, mais suffisante pour lui faire apercevoir les emblèmes de la mortdont il est environné. Livré à ses réflexions, c’est à lui à décider par savolonté propre, s’il sera rejeté, ou s’il sera avancé dans la carrière qui seprésente devant lui. Lorsque ses dispositions sont satisfaisantes un frèrevient le préparer à sa réception ; image sensible de l’état de l’hommeoriginel, après son crime, lorsque se réclamant de la miséricorde divine, il

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obtint un conducteur puissant pour l’arracher à ce séjour de ténèbres.L’aspirant y apprend encore que la lumière faible qu’il entrevoit dans cetunivers n’est souvent qu’une apparence trompeuse, et qu’il doit pourparvenir à la connaissance de la vérité, renoncer par un généreux effort àses préjugés et à ses passions aveugles, se remettre dans l’état de l’Enfantqui vient de naître, et ne se guider, que par les rayons de la lumièreintérieure, que la bonté du créateur a ménagé pendant leur coursetemporelle à ceux qui ont un véritable amour pour la vérité. C’est pour celaque l’aspirant dans ses premiers pas, est privé de la lumière extérieure etélémentaire afin qu’il apprenne à ne mettre aucune confiance dans leschoses matérielles et sensibles, qui ne sont en effet pour lui qu’un épaisbandeau.

L’aspirant dépouillé de tous métaux n’est ni nu ni vêtu, lorsqu’il faitsa première entrée dans la loge : afin de lui apprendre que privé de sesdroits originels, et de la Puissance qu’il avait de manifester ses vertus, ilest à cet égard dans la nudité ; mais ces facultés lui étant acquises parnature ne sont en lui que suspendues et non pas détruites ; c’est pourquoi,Mon frère, il n’est ni nu ni vêtu.

On l’a dépouillé de tous ses métaux, qui sont le type des chosesmatérielles, pour lui prouver, qu’il ne peut faire un pas vers la vérité sansavoir renoncé volontairement à tous les liens séducteurs des Êtressensibles.

Dans cet état il est amené dans l’assemblée des frères où il est denouveau examiné et éprouvé. Jusque là il n’avait subi que des épreuvessécrétées et relatives à sa propre volonté, ainsi qu’il est figuré par lesdiverses interpellations qui lui sont faites de se retirer ; car nul homme nepeut faire des progrès dans la Science, s’il ne s’y porte librement. C’estdonc ici le moment où l’on éprouve devant tous les frères, son esprit, soncoeur et ses forces corporelles.

Il est condamné à des voyages pénibles, pour lui apprendre, qu’iln’obtiendra rien sans travail, sans efforts et sans sacrifices. Il avait consentilibrement à l’état d’obscurité ou son Préparateur l’avait réduit ; mais saconfiance lui a procuré un conducteur fidèle, qui est tout à la fois leministre des volontés du Maître et un guide sûr pour éloigner de lui des

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dangers auxquels il est exposé.

Introduit dans la loge son guide l’annonce au Maître afin deconnaître quelle est sa volonté. Il le remet par ses ordres au secondSurveillant, qui le confie ensuite au premier, et celui-ci est chargé par leMaître de guider cet homme dans les chemins qu’il doit parcourir, et s’il selaisse conduire avec confiance, de le garantir des périls d’une route sidifficile. Que doit craindre en effet l’aspirant étant sous la protection desdeux grands Officiers de la lesquels sont guidés par la lumière même duMaître qui siège seul à l’Orient hors de l’enceinte du Temple universel. Ilest de plus entouré de frères et d’amis fidèles armés pour sa défense. Vousfaites sans doute dans ce moment l’application de ces sublimes emblèmes,et il serait superflu de vous la présenter.

Il fait trois voyages ou trois fois le tour du Temple général qui esttracé au milieu de la pour lui indiquer les trois divisions universellesfigurées par la triple enceinte, et par la division ternaire de ce Temple. Achaque tour il fait un repos pour marquer la distinction essentielle desactions qui s’opèrent dans chaque division du Temple universel. Le bruitqui se fait à chacun des repos lui retrace l’époque à laquelle chaque actiona commencé.

Ses voyages étant finis, il est conduit vers l’orient pour y prononcerson engagement. Il promet librement devant Dieu d’être fidèle à sa religionà son Prince à ses frères, et de les secourir, après quoi il est marqué desceau maçonnique par trois coups sur le coeur, pour lui rappeler lapromesse que l’homme fit à son Créateur d’être fidèle à sa loi, à sespréceptes et à ses commandements. L’effet de cette promesse fut derecevoir une Puissance universelle mystérieusement désignée par lecommandement qu’il reçut sur tous les animaux habitants de l’air, de laterre et de l’eau, sur la terre même et sur toutes ses productions. Alorsl’aspirant est encore privé de la lumière afin de lui prouver l’impuissanceactuelle de l’homme pour toute réparation universelle, particulière etpersonnelle.

Après son engagement il est conduit à l’Occident, et c’est là qu’on lui rendla lumière, pour indiquer, que l’homme ministre spécial et envoyé de laDivinité, ne devait pas exercer ses pouvoirs à l’Orient même, et que c’était

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à l’Occident qu’il était chargé principalement de les manifester, y étanttoujours éclairé par la lumière, qui se répandrait sans cesse sur lui de laRégion orientale.

Il est alors reconduit à l’Orient par trois pas d’équerre pour y êtrerevêtu de l’habit symbolique des maçons dont la blancheur est un emblèmeparfait. Il y reçoit essentiellement les mots, signes et attouchements, qui lecaractérisent maçon, et avec lesquels il est reconnu de ses frères de tousgrades.

Son retour à l’Orient annonce la communication immédiate, quel’homme dans sa pureté originelle conservait avec la Divinité. Les trois pasd’équerre désignent, que comme être libre, intelligent et image divine ilcommuniquait avec elle par les trois facultés distinctes de Pensée deVolonté et d’action particulière, Les signes caractéristiques qu’il y reçoit,désignent les moyens particuliers dont il fut doué pour opérer sa mission,pour connaître ceux sur qui elle s’étendait, et de faire connaître à son tour.Le signe qu’il reçoit séparant la tête d’avec le buste, annonce qu’il agissaitalors que comme être intelligent, non soumis à la matière, et l’Equerrequ’il trace sur lui-même, en désignant la latitude et la longitude indiqueaussi l’étendue de sa domination.

Les trois pas par lesquels le nouvel apprenti entre dans la premièreenceinte extérieure du Temple, les 5 qui le conduisent à celle descompagnons, et les 7 qui conduisent les maîtres dans l’intérieur, ainsi queles différents âges, et batteries assignées à chaque grade, vous serontexpliqués en même temps ci-après.

Les explications étendues que vous venez de recevoir sur lescérémonies de la réception d’apprentif, doivent vous suffire pour vousdonner l’intelligence de celles du second et du troisième grade. Ainsi on nevous en parlera que sommairement et dans ce qu’elles auront de plusessentiel, Mais, Mon cher f. vous ne devez pas perdre de vue, que lesCérémonies qui vous retracent ces faits étant des actes assujettis à uneprogression conventionnelle, et à une succession de temps, ne peuventvous faire connaître qu’imparfaitement des actes pour lesquels tousensemble il a fallu moins d’un instant. Ne confondez donc point l’Ordreobservé pour la représentation des choses avec les choses mêmes. Un

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rapport est une similitude qui rapproche de l’objet ; mais cette similitudetant exacte qu’elle puisse être différera toujours essentiellement dumodèle.

Chacun des trois grades rappelle une époque ou action particulière,savoir pour l’universel ils présentent le commencement, la durée, et la findes choses temporelles ; et pour le particulier l’état primitif de l’hommefiguré par le premier grade, son état actuel figuré par le second, et son étatfutur figuré par le troisième. C’est sous ce point de vue, que l’on va suivreVotre instruction pour les deux derniers grades.

Le grade d’apprentif où tout s’opère par le nombre trois, instruitl’aspirant que toutes les choses temporelles, sont le résultat du nombreternaire des trois principes simples et fondamentaux de toute corporisation; il lui retrace en même temps par les cérémonies dont il est l’objet, lanature et l’excellence de l’homme dans son état d’innocence.

Le second grade où tout se fait par six en ce qui concerne la loge oul’universel, et par cinq en ce qui concerne en particulier l’aspirant, luireprésente la durée et l’entretien des choses temporelles exprimés par lenombre six de la batterie de ce grade, qui est comme on l’a dit, le nombrede la vie animale passive de toute forme de matière tant généralequ’individuelle. Ce nombre six se rapporte aussi à l’aspirant qui représentealors l’homme déchu de ses puissances et animé corporellement dans lamatière, pour y faire son expiation. Sous ce rapport le nombre six luiconvient ; mais celui qui lui est assigné spécialement, est le nombre cinqexprimé par l’age qu’il acquiert dans ce grade, par les 5 voyages qu’il yfait, et par les cinq degrés qu’on lui fait monter pour parvenir à la secondeenceinte du Temple, et si vous vous rappelez les explications qui vous ontété données précédemment sur ces mots trois la forment, cinq lacomposent, vous concevrez pourquoi le nombre cinq lui est spécialementappliqué dans ce grade.

L’Aspirant y subit de nouvelles épreuves pour exercer son courage ;il y reçoit de nouveaux signes caractéristiques pour le soutenir. Maiscomme sa grandeur primitive est éclipsée, ce n’est plus un signe qui ladémontre, comme celui du premier grade. C’est un signe sur la partiesensible de sa nouvelle existence, qui lui apprend, qu’il est assimilé par

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elle aux animaux avec lesquels il est pour ainsi dire confondu, mais qui luiindique en même temps, que par des désirs fervents et purs il peut mériterd’en sortir glorieusement. Ce grade est donc destiné à faire sentir àl’homme la privation et l’obscurité à laquelle il est condamné, et à luiprésenter les ressources qui lui restent dans un état si triste. En effet on luimontre alors l’Étoile flamboyante comme une nouvelle lumière pour leguider. Mais elle ne lui est offerte que sous un voile emblématique, qu’onne lui développe point, et par lequel on veut encore éprouver sapersévérance. Le troisième grade, où tout s’opère pour la loge par lenombre 9 et pour l’Initié par le nombre 7, lui représente deux choses, quiquoique liées ont pour lui une valeur bien différente. Par le nombre 9 desbatteries, des lumières, et des neuf maîtres qui entourent le tombeau, on luiapprend que la matière universelle est inerte, sans action, et qu’elle ne peutrien produire, quelque en soient les divers assemblages, s’ils n’ont en euxun Principe de vie supérieure et indépendante, et qu’aussitôt que l’actionde ce Principe est retirée les parties de l’assemblage matériel sedésunissent se décomposent et rejoignent successivement la massegénérale dont elles proviennent. Cette masse devant aussi à son tour seréintégrer dans la Source primitive, qui a eu ordre et puissance de laproduire, lorsque cet agent secondaire recevra l’ordre de l’anéantir. Cettedécomposition et dissolution absolue des corps et de la matière universelleest figurée au compagnon par le cadavre d’Hiram, dont la chair quitte lesos, et qui dans ce grade est l’emblème de la matière universelle. Lenombre neuf est l’emblème de cette matière, n’ayant comme elle qu’uneapparence morte et passagère ; c’est pour cela qu’on le multiplie devant lecandidat, par les batteries de trois fois neuf, qui lui donnent toujours cemême produit de 9 ; parce que ce nombre étant multiplié à l’infini par lui-même, ou par tout autre nombre, ne peut jamais produire que le nombre 9.Mais ce qui prouvera aussi invinciblement que la matière n’est qu’uneapparence, c’est que l’on voit son nombre disparaître entièrement, dèsqu’il est uni à un autre nombre. S’il vous restait encore quelque doute quele nombre neuf appartint à la matière, portez votre attention sur la batteriedu premier et du troisième grade, et voyez si comme maçon vous pouveztrouver dans la nature entière une explication plus vraie, plus sensible etplus palpable. En effet si dans le premier grade le maître frappe un seulcoup, il démontre la simplicité de chaque principe fondamental ; maisl’avertissement n’est point maçonnique si ce coup n’est répété par les deuxSurveillants ; alors il indique le nombre des Principes simples, image

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sublime qui démontre l’unité d’action ternaire et de son produit ; car unordre maçonnique ne doit jamais être sans effet. Si au contraire pour quel’avertissement soit régulier, le Maître frappe à lui seul trois coups, ilannonce lui-même l’union des trois Principes fondamentaux de touteexistence corporelle ; et le même nombre répété par les deux Surveillantsannonce d’avance le produit qui en doit résulter. Ce nombre ternaire estfondamental dans la nature entière, et il se manifeste dans la natureélémentaire et dans toutes les productions corporelles, comme dansl’Intelligence de l’homme, parce qu’il est fondé sur une base fixe etinvariable. Car deux lignes ne peuvent former aucune figure complète, sielles ne sont liées par une troisième. L’assemblage régulier le plus simpleest un Triangle, dont l’agent central est invisible ; et la toute puissance duCréateur ne pouvait mieux se manifester, qu’en employant pour lesproductions qu’il a ordonnées, les moyens les plus simples, et en lesmarquant du sceau sacré de ses Puissances réunies. Voilà pourquoi il n’y aet ne peut y avoir dans la Nature créée, que trois Principes simplesfondamentaux, et trois mixtes élémentaires ternaire dont la réunion produitle nombre 9 de la matière apparente.

On vous a annoncé, Mon Cher frère, que le troisième grade figuraitaussi au troisième état de l’homme, c’est à dire à celui auquel il doitaspirer lorsqu’il aura fini l’expiation indiquée par le second grade.L’Aspirant est annoncé à la comme un compagnon coupable. Le secondgrade Vous a appris que tout compagnon est censé l’être. Il est accuséd’avoir assassiné Hiram, voulant lui arracher le mot de Maître pour enobtenir la paye. Cette accusation paraît répandre de grandes lumières surl’espèce de pomme que l’homme originel peut avoir mangée.

Ce compagnon avait deux complices ; ils étaient trois ensemble pourcommettre le crime. Les trois facultés intellectuelles de l’homme, qui lerendent image et ressemblance divine, sont en lui si indivisibles parNature, qu’il n’a pas pu devenir coupable par l’une, sans l’être à la fois partoutes trois. Ils ont poursuivi Hiram pour lui arracher le motcaractéristique, qui aurait augmenté leur paie. Mais ils n’avaient pasintention de le tuer. Ce n’était pas le moyen d’obtenir de lui ce qu’ilsdésiraient. Cependant ils le tuèrent en effet, et son cadavre fait le sujetprincipal du troisième grade de l’Initiation maçonnique. L’homme, abusantde ses facultés et de ses Puissances, voulut sans doute en usurper une plus

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grande, lorsqu’il attaqua le Maître même pour augmenter sa paye. Par cetteinjuste attaque il se donna lui-même la mort. Car bien loin d’obtenir le motet la paye de Maître il perdit même celui de compagnon, type de son actionet de la puissance qui lui était effectivement attribuée par le Créateur.

Par les trois coups qu’il porta contre son Être intelligent il détruisit saforme incorruptible, qui en était le Temple ; il obscurcit ses trois facultésintellectuelles, il reçut le premier coup au midi, le second au nord, mais ilfut terrassé à l’Orient, séjour de la Pensée éternelle, où il perdit tous sesdroits. Alors il fut condamné à venir à l’Occident habiter un Corps dematière ; mais dans cet état il excita la pitié du Maître, qui lui promit de luipardonner, s’il usait bien du moyen qui faisait tout à la fois sa peine etpréparait son expiation. Il lui promit de le délivrer de sa prison lorsque sajustice l’aurait suffisamment éprouvé, et de le revêtir encore del’incorruptibilité ; et pour lui aider à remplir sa tache, il lui donna denouveaux signes par lesquels il put se faire reconnaître et communiqueravec ceux, qui malgré ses malheurs restent encore ses frères, ayant tousavec lui le même Père.

Voilà Mon Cher frère, le vrai Tableau de ce qui vous fut représentépar le troisième grade. Renversé dans le tombeau par trois Coups mortels,la tète à l’Occident, vous ne présentâtes à vos frères qu’un cadavre ; maisil fut ranimé par la Parole perdue, qu’ils retrouvèrent autour de vous. Lemaître vous releva de cet état de mort avec ses deux surveillants et vousreçûtes une nouvelle existence ; il vous traça de nouveaux devoirs, vousdonna de nouveaux signes, et vous fit jurer de les conserver fidèlement etsans indiscrétion ; dès lors vous acquîtes l’âge de sept ans, qui rendaitvotre loge juste et parfaite. Le maître vous rendit son amitié ; votre épée,ce Signe Puissant de la ressemblance de l’homme avec son Créateur, vousfut aussi rendue, pour votre défense et pour celle de vos frères. Le lieulugubre ou vous étiez devint un séjour de lumière, et une joie pure succédadans toute la loge à la plus profonde tristesse.

Le quatrième grade, quoique plus moderne, est un Tableau raccourcides mêmes événements survenus au temple de Jérusalem, et des mêmesrapports avec l’homme. Mais il en présente aussi de nouveaux, qu’il estimportant de connaître Hiram ressuscité et sortant glorieusement de sontombeau, entouré des mêmes vertus, qu’il avait reçues du Créateur, et qui

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devaient le conduire à l’Immortalité, Vous rappelle l’Homme-Dieu etdivin, dont le Maître Hiram est l’emblème, qui par sa résurrectionglorieuse dans un corps incorruptible, qu’il manifestait à son gré, fitconnaître à ses vrais disciples l’état auquel ils devaient aspirer. Comparezl’histoire du maître Hiram conducteur et chef de tous les ouvriers dutemple, assassiné par des compagnons, avec tout ce qui vous a été enseignésur cet agent universel divin, et vous y trouverez des rapports dignes detoute votre attention.

Le Bijou de ce grade, que le Maître Écossais porte suspendu sur laPoitrine renferme, dans un double Triangle, formant une étoileflamboyante à six pointes, la première lettre d’un nom révéré. Cette lettreinitiale qui fait le centre des deux Triangles, désigne la jonction faite àl’homme d’un conducteur éclairé pour le guider et le diriger dans toutesses actions, pendant qu’il est dans son double Triangle, c’est-à-dire,pendant qu’il est assujetti à l’union des deux natures. La couleur rouge surla quelle réside au centre cette lettre mystérieuse, désigne la vie animale,qui les unit pour un temps. Ce conducteur de l’homme est encore désignépar les 16 lumières qui entourent l’appartement, et qui ne manifestent leurclarté, qu’après que le récipiendaire ayant déposé sur les ruines de l’ancienTemple tous les signes de la Servitude, est parvenu armé de la truelle et del’épée à réédifier son Sanctuaire.

La batterie du grade par quatre coups et les quatre lumières quiéclairent le Tableau, désignent le nombre primitif de l’homme originel, quetous les hommes peuvent recouvrer s’ils se sont mis en état pendant ladurée de leur vie temporelle de déposer dans le tombeau tous leurs liens,avec les choses matérielles sensibles ou contraires à l’unité de leur naturespirituelle. Les quatre pas que forme le candidat pour arriver à l’Orientannoncent la Supériorité qui peut lui être rendue même ici bas sur lesquatre parties universelles, figurées dans la loge par les quatre portes duTemple, Supériorité qu’il ne peut recouvrer sans se dégager par les effortsde sa volonté des chaînes de la Nature sensible afin de s’unir parl’intelligence à sa source primitive.

Nous ne nous étendrons pas davantage sur ce grade, comme on y ajoint, ainsi qu’à celui de maître, qui le précède, des emblèmes et desapplications, qui n’avaient rapport qu’à un but étranger à l’Initiation

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maçonnique nous nous abstiendrons de vous en parler. Vous avez désirélongtemps, Mon Cher frère, de dévoiler le vrai sens des emblèmes et desallégories maçonniques ; mais jamais vous n’auriez pu les pénétrer, avantde connaître l’histoire de l’homme même, de l’univers et des Êtres qui ysont renfermés. Nous avons pris sur nous de vous développer ces Véritésprimitives ; alors par un simple examen du Temple de Salomon et desgrades maçonniques, vous avez aperçu sans effort, qu’ils n’avaient pointd’autre but que cette science sublime. Cependant vous seriez bien peuavancé si ces instructions étaient stériles pour vous, et si elles n’ouvraientune carrière immense à vos recherches ; mais surtout nous ne pourrionsretenir nos regrets, Si nous nous apercevions, qu’ayant attaché un plusgrand prix aux idées chimériques, que vous aviez pu vous former par lascience, vous vinssiez à regarder votre attente comme trompée, par leschoses que nous venons de vous confier. Ce serait pour nous une preuvetrop évidente des ténèbres de votre âme ou du peu de soin que vous auriezpris pour pénétrer ces mystères.

Vous pourriez être tenté, Mon Cher frère, de demander quels sont nostitres pour exiger votre confiance sur l’instruction que vous venez derecevoir ; par quels actes et sur quels témoignages nous pourrions vous enprouver l’authenticité, Nos titres, Mon Cher frère, sont dans Votre Esprit,dans Votre coeur, et dans votre zèle pour ces recherches ; si ceux-là nevous suffisaient pas, de plus authentiques vous seraient inutiles, La véritén’a qu’à se montrer pour fixer la confiance de ceux qui l’aiment. C’estdans le silence des préjugés et des passions, qu’il faut la chercher. Elleprévient celui, qui la désire dans la simplicité du coeur ; elle fuit le fauxsavant, qui la méprise, et qui dans son ignorance a encore l’orgueil deplaindre ceux qui ne voient pas comme lui. C’est la justesse des rapports,qui vous ont été présentés, qui doit être le Principe de votre conviction. LaVérité invite mais elle ne commande pas, Il y a un temps il est vrai, où ellevenge le mépris que l’homme a eu pour elle, et où ses désirs sont inutiles.Tachez de prévenir ces instants funestes ; c’est le conseil de l’amitié et dela fraternité.

La maçonnerie fondamentale comme vous venez de la voir à un butuniversel, que la morale seule ne pourrait remplir. La pratique de la sainemorale et des devoirs de société sont à la vérité le but apparent des grades,mais ces vertus ne peuvent en être le but réel, Qu’aurait-elle alors besoin

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d’emblèmes, de mystères et d’Initiation ? Son but est d’éclairer l’hommesur sa nature, sur son origine et sur sa destination. C’est pour cela que lesecret le plus inviolable fut la première loi de toutes les initiations ; que lesprosélytes étaient sévèrement éprouvés sur leur discrétion ; que sur lamoindre faute en ce genre ils étaient irrémissiblement abandonnés, si vousobservés encore, qu’au premier pas que le maçon fait dans l’ordremaçonnique, on exige de lui un serment irrévocable devant Dieu, enprésence de ses frères, de garder le Secret sur les mystères de la franc-maçonnerie, de ne rien dire, ni écrire, ni tracer qui puisse les dévoiler, vousen conclurez, que si le secret est un devoir sacré pour le maçon il doit êtrerempli bien plus rigoureusement encore, par ceux, qui ont été initiés à desconnaissances plus sublimes. Ainsi vous ne devez pas demander des titresde la science que nous professons, puisqu’il nous est impossible de vousen fournir d’autres que ceux d’une tradition orale, qui a existé dans tous lestemps, et qui doit exister toujours. Celui qui demande les preuves de cesgrandes vérités, après en avoir reçu la communication, ne les a pointsenties, et il ignore encore ce que c’est que la vérité. Si vous aviez cemalheur, Mon Cher frère, gardez-vous de renoncer à l’Espérance d’yparvenir par vos efforts. Concourez avec nous par vos recherches àaccroître le dépôt qui nous a été confié ; n’oubliez pas, comme Chevalierque vous êtes voué irrévocablement au service de l’humanité, et ne perdezpas de vue comme Profès et comme maçon, que l’Erreur de l’hommeprimitif le précipita du Sanctuaire au Porche, et que le seul but del’Initiation est de le faire remonter du Porche au Sanctuaire.

Une version fut donnée par Antoine FaivreNombreuses versions sur l’Internet se recopillant

Celle-ci nous vient de l’ami amateur de la Bibliothèque Nationale de France

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Les nécessités d'une règle ou d'un règlement !

RECÈS DU CONVENT GÉNÉRAL TENU A WILHELMSBADen juillet et août 1782.

Nous, Grand-Maître général, Maîtres Provinciaux, grands Officiers,Préfets et Députés des Chapitres du St O des Chevaliers bienfaisants etdes Francs-maçons réunis sous le régime rectifié, légitimement assemblésen Convent général à Wilhelmsbad près de Hanau, pour affermir l'édificemaçonnique confié à nos soins, rectifier les principes et le but de cet Ordreancien, et réunir ses différentes parties par des liens communs et durables;avons arrêté et statué ainsi qu'il suit.

I

CONVAINCUS dès les premiers pas de nos travaux, que pourentretenir l'activité entre les diverses parties de l'Ordre, et établir peu à peuune uniformité de principes, rits, et obligations, il était nécessaire, de créerun centre respectable, où elles viendraient toutes aboutir ; et considérantque notre régime doit sa conservation aux soins infatigables duSérénissime Frère FERDINANDUS a Victoria (in seculo Duc de Brunsvicet Lunebourg) nous n'avons cru pouvoir mieux solenniser notrereconnaissance qu'en Le confirmant dans la dignité de Chef suprême detoutes les loges rectifiées, qui Lui a déjà été conférée au convent de Kohloen 1772. et y ajoutant celle de grand-Maître général de toutes les provincesde l'Ordre des Chevaliers bienfaisants et des Maçons rectifiés, que le vœuunanime de toutes les nations s'est empressé de lui offrir: Enjoignons enconséquence à tous les Chapitres, loges et frères qui suivent notre régime,de Lui rendre en cette qualité l'hommage dû aux vertus éminentes dont Ilprésente sans cesse le modèle ; Lui avons transmis par un acte solennel, etexprimant notre confiance entière, le droit de convoquer et présider lesConvents généraux et de diriger par le secours des Maîtres Provinciaux etautres chefs les divers établissements de l'Ordre : et avons reçu en échangede Lui une capitulation, gage des principes sages, qui le dirigeront dansl'administration de l'Ordre, et de la liberté qui doit en animer les travaux.Enjoignons pareillement à tous les établissements tant maçonniques que del'Ordre intérieur de reconnaître peur secrétaire, général de l'Ordre entier le

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R F ab Urna (Schwar) et d'ajouter foi à tout ce qui sera expédié de sapart, comme chargé de la confiance particulière de l’Éminentissime Grand-Maître. Pour faire passer enfin à la postérité un monument de notreheureuse réunion sous un Chef commun et respectable par tant de vertus,nous avons arrêté, qu'il serait frappé une médaille avec son huile et unedevise relative à l'époque fortunée de notre convent.

II

UN de nos premiers soins s'est tourné vers l'authenticité du systèmeque nous avons suivi jusqu'aujourd'hui et le but final, où il doit conduirenos frères.

APRÈS plusieurs recherches curieuses sur l'histoire de l'Ordre desTempliers, dont on dérive celui des Maçons, qui ont été produites,examinées et comparées dans nos conférences, nous nous sommesconvaincus, qu'elles ne présentaient que des traditions et des probabilitéssans titres authentiques, qui puissent mériter toute notre confiance, et quenous n'étions pas autorisés suffisamment à nous dire les vrais et légitimessuccesseurs des Templiers, que d'ailleurs la prudence voulait que nousquittions un nom qui ferait soupçonner le projet de vouloir restaurer unOrdre proscrit par le concours des deux puissances, et que nousabandonnions une forme qui ne cadrerait plus aux mœurs et aux besoins dusiècle.

En conséquence nous déclarons, que nous renonçons à un systèmedangereux dans ses conséquences, et propre à donner de l'inquiétude auxGouvernements : et que si jamais quelque Chapitre ou quelque frèreformait le projet de restaurer cet Ordre, nous le désavouerions commecontraire à la première loi du Maçon, qui lui ordonne de respecter l'autoritésouveraine. A cet effet et pour décliner à jamais toute imputation sinistre etdémentir les bruits semés indiscrètement dans le public: nous avons dresséun acte souscrit par nous tous et au nom de nos commettants, par lequelnous consacrons cette détermination sage et protestons au nom de tourl'Ordre des Francs-maçons réunis et rectifiés devant Dieu et nos frères, quel'unique but de notre association est de rendre chacun de ses membresmeilleurs et plus utiles à l'humanité par l'amour et l'étude de la vérité,l'attachement le plus sincère aux dogmes, devoirs et pratiques de notre

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sainte religion chrétienne, par une bienfaisance active, éclairée etuniverselle dans le sens le plus étendu et par notre soumission aux lois denos patries respectives.

III

Nous ne pouvons cependant nous dissimuler, que notre Ordre a desrapports réels et incontestables avec celui des Templiers prouvés par latradition la plus constante, des monuments authentiques et les hiéroglyphesmêmes de notre tapis ; qu'il parait plus que vraisemblable que l'initiationmaçonnique plus ancienne que cet Ordre, a été connue à plusieurs de cesChevaliers et a servi de voile à quelques autres au moment de leurcatastrophe pour en perpétuer le souvenir. En conséquence, et pour suivretous les vestiges d'un Ordre, qui paraît à un grand nombre de frères avoirpossédé des connaissances précieuses, et auquel nous devons lapropagation de la Science maçonnique ; nous nous sommes crus obligés deconserver quelques rapports avec lui et de consigner ces rapports dans uneinstruction historique. Et comme nous devons à l'ancien système un plande coordination utile et des divisions avantageuses pour maintenir le bonordre, et qu'en renversant la forme extérieure de notre gouvernement nousromprions sans motif les liens, qui unissent les différentes parties ; nousavons arrêté, que ces rapports seraient conservés dans un Ordre équestre,connu sous le nom de Chevaliers bienfaisant et chargé du régime et del'administration des classes symboliques. Nous avons divisé la réceptiondans cet Ordre intérieur en deux époques : avons arrêté le rituel pour laréception des novices, qui doivent être instruit des devoirs, dont ilscontractent l'engagement, et avons approuvé l'esquisse du Cérémonial del'armement même des chevaliers, qui reçoivent cette dignité commerécompense de leurs efforts dans la carrière de la bienfaisance, qui nous aété présentée, et dont la rédaction a été confiée au Frère a flumine (deTurckheim). Mais comme quelques Provinces ou Préfectures pourraientavoir quelque raison particulière, pour ne pas se servir de cettedénomination de Chevaliers bienfaisants et de la formule de leur réceptionou être gênés par des circonstances locales, dont nous remettons lejugement à la prudence de notre Éminentissime Grand Maître Général,nous voulons et entendons lent laisser la liberté d'y ajouter lesmodifications jugées convenables, sans rompre ou altérer pour cela leurunion avec r l'ensemble de l'Ordre, dont la connexion plus étroite a été undes principaux mobiles de nos travaux.

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AVONS accordé pareillement aux trois Provinces françaises, quidepuis leur réforme nationale avaient adopté le titre de ChevaliersBienfaisants de la Cité Sainte, auquel elles attachaient un prix particulier,la liberté de continuer de s'en servir.

EN conservant enfin à cette Chevalerie chrétienne une croix, unhabillement uniforme, les noms d'Ordre et la bague pour se reconnaître,nous prescrivons pour les dates l'usage de l’ère du salut et du calendrierréformé, en abolissant dans les actes celui de l’Ère de l'Ordre établieauparavant.

IV

NOTRE attention principale s'est portée sur les rituels des troispremiers grades, base commune de tous ceux, qui s'appellent Maçons.Occupés à réunir sous une seule bannière les autres régimes, nous sentions,qu'il était impossible de l'effectuer, sans conserver tous les emblèmesessentiels, et en séparer ceux que l'esprit de système y avait ajoutés.

PÉNÉTRÉS intimement, que les hiéroglyphes de ce tableau antiqueet instructif tendaient à rendre l'homme meilleur, et plus propre à saisir lavérité, nous avons établi un comité, pour rechercher avec le plus grandsoin, quels pouvaient être les rituels les plus anciens, et les moins altérés ;nous les avons comparés avec ceux arrêtés au Convent des Gaules, quicontiennent des moralités sublimes, et en avons déterminé un pour lesgrades d'Apprentis, Compagnon et Maître, capable de réunir les logesdivisées jusqu'ici, et qui se rapprochât le plus de la pureté primitive. Nouspublions ce travail, et invitons nos loges à le méditer et à le suivre ;permettant aux Provinces, qui auraient des observations à y faire, de lescommuniquer à notre Éminentissime Grand Maître général d'ici à un an.

ET comme dans presque tous les régimes, il se trouve une classeÉcossaise, dont les rituels contiennent le complément des symbolesMaçonniques, nous avons jugé utile, d'en conserver une dans le nôtre,intermédiaire entre l'Ordre symbolique et intérieur ; avons approuvé lesmatériaux fournis par le comité des rituels, et chargé le R F ab Eremo(Willermoz) d'en faire la rédaction.

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Nous avons lieu d'espérer qu'établissant pour première loi desprincipes de tolérance pour les autres régimes, et ceux d'une bienfaisanceactive, éclairée et universelle pour caractéristiques du nôtre ; nousobtiendrons la réunion désirée avec tous les bons Maçons: but que nousnous proposons principalement, et déclarons que nous ne reconnaîtronspour fausses et contraires à la vraie Maçonnerie, que ces loges et cesgrades dont les principes seraient opposés à la religion, aux bonnes mœurset aux vertus sociales.

V.

MALGRÉ que nos loges se soient toujours empressées d'enseigner àleurs membres les préceptes de la morale la plus pure et de graver surtoutdans le coeur des nouveaux reçus les leçons de la sagesse et de la vertu :Nous avons cru devoir faire composer une règle générale pour tous lesMaçons, qui leur traçât avec énergie ce qu'ils doivent à Dieu, à leurprochain, à eux-mêmes, à leurs frères et à l'Ordre en général ; nous avonspar conséquent adopté une règle écrite dans les deux langues, pour être lueau Candidat lors de son initiation, et avons donné pareillement notresanction à un paragraphe de cette même règle contenue en neuf articles,soumis à sa méditation ultérieure et être lue quelquefois l'année dans nosloges.

ET comme les Chevaliers bienfaisants se dévouent plusparticulièrement à la défense de la sainte religion chrétienne, del'innocence opprimée et de l'humanité souffrante, et que nos fonds sontconsacrés à des établissements de bienfaisance, nous avons fait rédiger unerègle, qui leur expliquât d'une manière plus positive leurs engagements etles principes, qui doivent diriger l'Ordre Équestre ; voulons et entendons,que cette règle soit adoptée par tout Chevalier, comme norme de saconduite dans l'Ordre, et lui soit lue alors de sa réception soit dansl'original latin, soit dans une des traductions.

VI.

LE défaut d'un bon code de lois, qui établisse d'un côté autantd'uniformité qu'il est possible entre les différents établissements, sans trop

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gêner d'un autre côté les convenances locales, et cause des variations et desschismes que l'Ordre des Maçons a éprouvé jusqu'ici. Nos Conventsantérieurs ont déjà senti la nécessité d'y porter remède, et celui desprovinces françaises a fourni des esquisses précieuses : nos vues ont dûs'arrêter sur le même objet et nous avons vu avec plaisir un plan pourclasser les différentes parties de cette législation, par le F a fonte irriguo(de Kortum). Nous en avons discuté plusieurs principes, et nous lescommuniquerons à toutes les Préfectures pour faire leurs observations surce travail. Mais nous aurions prolongé nos séances au-delà du temps limitépar les occupations civiles de nos députés, si nous avions voulu enentreprendre la rédaction.

Nous nous sommes donc bornés, à approuver l'introduction à cecode, dans laquelle on fait sentir la nécessité des lois positives, les abus etles erreurs, qui jusqu'ici ont infesté l'Ordre ; les moyens de lui rendre sapureté, et le précis des vues générales de l'Ordre, et des principes, quidoivent diriger la conduite de ses établissements et de ses membres. Nousenjoignons aux loges de méditer souvent cette introduction et estimonsqu'on s'en servira avec succès pour donner aux loges d'un régime étrangerune idée favorable du nôtre et les amener à la réunion que nous désirons.

Nous avons enfin chargé les FF a fonte irriguo, a circulis (Comtede Virieu) a Lillo convallium (Bode), a flumine (de Turkheim ) de larédaction de ce code ; les priant chacun d'en faire deux : dont l'un trace desprincipes simples et fondamentaux, qui puissent convenir à toutes lesProvinces ; et l'autre soit détaillé et motive les différentes lois générales etlocales même, qu'ils croiront les meilleures pour que chaque Provincepuisse y puiser à son choix ce qui lui sera le plus convenable.

Nous comptons envoyer le travail de ces quatre frères aux Provinces,et lorsque celles-ci auront communiqué leurs observations sur cesouvrages, nous remettrons tous ces matériaux au F ab Equo bellicoso (deRofskampff) que nous avons désigné comme une personne agréable à tous,pour rédiger un seul code général.

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VII.

APRÈS avoir fixé un centre commun, nous devions nous occuper desparties constituantes et supérieures dans l'Ordre et revoir la matriculegénérale des Provinces qui relèvent immédiatement du grand-Maîtregénéral.

FAISANT donc droit sur les demandes du grand Prieuré d'Italie, ci-devant un des deux grands Prieurés de la VIIIe accordées depuis plusieursannées par le voeu unanime des Provinces, exprimées vis-à-vis duSérénissime F a Victoria, nous le séparons du grand Prieuré d'Allemagneet y joignant l'Archipel et la Grèce, le proclamons Province du S Oconsidérant en outre, qu'ayant renoncé au système de restauration del'Ordre des Templiers, il serait peu conséquent et peu analogue à cettedétermination de conserver l'ancien Ordre de la matricule: nous recevonsentre nos mains toutes les grandes charges de l'Ordre annexées jadis auxmaîtrises provinciales, sans qu'aucun membre individuel de l'Ordre puisseen être revêtu dorénavant. Abrogeons les anciennes dénominations desPréfectures et Commanderies comme relatives entièrement à l'Ordre desTempliers ; déclarons que le nombre des Provinces ne devra pas être bornénécessairement à celui de IX. mais qu'il dépendra des circonstances et desbesoins de l'Ordre ; que cependant pour le moment nous ne voyons pas denécessité de l'augmenter, puisque les deux Provinces qui portaient le nomd'Aragon et de Léon dans l'Ordre, ne sont pas en activité, qu'il nous restepeu d'espoir de porter les établissements Maçonniques de la Grande-Bretagne à une réunion solide et convenable, et que nous croyons devoirdéclarer ces trois places vacantes. Partant de ce principe nous assignons lepremier rang à celle de la Basse-Allemagne, qui portait jusqu'ici dansl'Ordre le nom de VIIe comme à la plus ancienne des restaurées ;conservons à l'Auvergne, l'Occitanie et la Bourgogne leur rang de II. III. etV. que cette dernière a déclaré expressément vouloir conserver ; accordonsle titre de IV. à l'Italie ; celui de VI. à la haute Allemagne et vu la requêtedes établissements du S O dans les états Autrichiens, tendants à êtreréunis conformément aux vœux de leur Auguste Souverain en uneProvince ou corps national, et le contentement des autres Provinces,surtout de celles spécialement intéressées, proclamons la Province

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d'Autriche VIIe dans l'Ordre ; la composant des chapitres de Vienne,Hongrie et Transylvanie, et y ajoutant la Préfecture de Prague, et lesétablissements en Galicie et Lodomérie12, appartenant jusqu'aujourd'hui àla I.e Démembrons en outre la Lombardie Autrichienne du ressort de la IV.et la Flandre Autrichienne de celui de la V. pour les réunir à cette nouvelleProvince. Et désirant enfin ménager toutes les voies de conciliation auChapitre national de la Sarde, dont nous ne pouvions reconnaître l'érectionen IX.e Province, comme faite sans le concours des autres Provinces ; maisconsidérant en même temps que la Russie, qui devait faire partie du ressortde la Suède d'après d'anciennes conventions, était un pays vaste, réuni sousune souveraine puissante, qui verrait avec peine une dépendance étrangère,et contenant déjà beaucoup d'établissements d'ordre prêts à embrassernotre régime, et qui avaient demandé expressément d'être réunis enProvince séparée ; nous proclamons la Russie VIII. Province du S etlaissons ouvert le rang de IX.e pour le Chapitre de la Suède, qui paraîtattacher quelque prix à ce titre et à cette dénomination et avec lequel nousnous empresserons de renouer les liens de la fraternité dès que descirconstances heureuses nous en présenteront les moyens.

ET comme nous avons adopté le principe, de réunir dans un ressortles établissements, qui sont sous une même domination du moment quel'autorité souveraine paraît le désirer ; nous faisons droit sur la demandefaite au nom du Révérendissime Maître Provincial et de la IV.e Provincedite Italie ; pour réclamer la Préfecture de Chambéry, qui avait jusqu'à cejour fait partie de la II.e Province.

LES limites entre les trois Provinces françaises enfin ayant étéchangées par le Convent national des Gaules, nous les rétablissons dansl'état où elles étaient avant cette époque, surtout entre la II.e et III.e ;invitons la II.e et V.e à définir les leurs à l'amiable, à recourir, en cas dedifférent, à l'arbitrage de S Ele GMG et surtout la II.e àdédommager la V.e par une répartition plus égale de leur ressort; de lapartie considérable qui vient d'être retranchée à la dernière par les cessionsfaites à la Province d'Autriche.

12 Königreich Galizien et Lodomerien mit dem Großherzogtum Krakau und den Herzogtümern Auschwitz et Zator :de nos jours, territoires en Pologne - Ukraine

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VIII.

LES Préfectures relèveront immédiatement des Provinces sansinstances intermédiaires des Prieurés; si nous désirons d'un côté, que cetteforme soit observée dans les Provinces nouvellement établies, nousn'entendons pas d'un autre gêner la volonté et les vues locales de celles,qui existent déjà sous une autre forme, et accordons nommément à la II.eet IV.e Province la liberté nécessaire de conserver les divisions de leursProvinces en Prieurés, et de subordonner leurs Préfectures à ceux-ci.

AYANT déjà conclu avec la loge nationale de Hollande il y a troisans un traité d'union et de fraternité, qui a été suivi peu après del'établissement d'un Chapitre à la Haye, nous avons admis le Député de ceCorps national à nos conférences, et celui- ci nous ayant exposé le voeu duChap des Bataves, de devenir grand Prieuré de la VI.e ayant sonDirectoire et son Chapitre séparé de celui de la haute Allemagne, etimmédiatement soumis au Ser M Provincial, sans l'intervention d'unChap Provincial: nous élevons ledit Chapitre des Bataves de l'avis et deconsentement du Ser F a Leone resurgente, Maître Provincial de laVI.e (Prince Charles de Hesse-Cassel) et de son conclave Provincial, engrand Prieuré exempt; et reconnaissons pour grand Prieur le Ser FFridericus a septem sagittis (Prince Frédéric de Hesse- Cassel.)

Les FF de la Pologne nous ayant fait une demande pareille par leF. a fonte irriguo leur Député ; nous n'avons pas encore cru leursétablissements consolidés suffisamment pour pouvoir y déférer, et lesretenons encore quant à présent sous le Chap Provincial de la I. mais enmême temps nous avons statué, qu'en cas que plusieurs établissementsréunis sous une seule domination, jalouse de leur indépendance, nousdemandassent une existence Séparée, et n'y eut pas encore un nombre deChapitres convenable, pour être érigés en Province ou que d'autres motifss'y opposassent ; on pourra leur accorder le rang et titre de grand Prieuréexempt, immédiatement soumis à notre G M Général.

QUANT au G. Prieuré d'Helvétie, nous entendons que le concordat,qui a été fait entre lui et notre Chap provincial de la V.e soit exécuté et

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maintenu, et que les établissements Maçonniques de la Suisse jouissent desexemptions, qui leur y sont assurées, en continuant de reconnaître leMaître et Chap Provincial de la V. pour leurs supérieurs.

IX.

RIEN ne nous tenant à coeur autant que de faire régner la concorde etla bonne harmonie entre les différents établissements d'une mêmeProvince, nous voyons avec peine la mésintelligence, qui divise depuisplusieurs années les deux Prieurés de Bordeaux et de Montpellier dans laIII.e Prov La médiation de notre Em GM Général et des II. et V.eProvinces ayant été infructueuses jusqu'ici, nous espérions les terminer ence Convent à la satisfaction commune ; mais le Chap de Bordeauxn'ayant pas répondu à l'invitation de comparaître en Convent, celui deMontpellier a réclamé nos conseils fraternels et un arrêt conciliatoire,quoique définitif sur les limites, privilèges et rapports de ces deux logesnous les invitons donc à se rapprocher et oublier le passé : chargeons lesFF a circulis et a Capite Galeato ( Marquis de Chefdebien) d'interpoler àcet effet leurs bons offices : autorisons le Chap de Montpellier à exercerd'ici à la fin de 1783. dans tout le ressort de son Prieuré, et passé cetteépoque, dans tout celui de la III.e Province tous les droits des supérieurs,jusqu'à ce que le Chap de Bordeaux accède aux arrêtés de ce Convent, etapprouve ce que Montpellier aura fait dans l'intervalle: avertissons leChap de Bordeaux de ne pas procéder à une élection d'un MaîtreProvincial sans le concours de celui de Montpellier, et autorisons cedernier passé le 1er janvier 1784 d'y procéder seul en cas que Bordeaux nese soit pas mis en règle d'ici à ce terme : entendons enfin qu'en cas deformation du nouveau Chap Provincial on partage les charges entre lesdeux Prieurés et qu'un commissaire de S. E. le GM G y assiste lapremière fois, pour y remplir les fonctions de médiateur.

X.

S E le G MG ayant trouvé convenable pour le bien de laProvince, que son Directoire soit transféré de Brunsvic ; nous proposonsaux grands Officiers et Préfectures du ressort de l'établir à Weimar, vu lasûreté, dont on y jouirait pour les archives. Transférons pareillement de

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l'avis et voeu du Maître Provincial et du Chap de la VI.e le Directoire dela haute Allemagne de Meinungen à Heidelberg, et en proclamonsPrésident le R a Tumba Sacra (Baron de Dahlberg). Sur la demande faiteau nom des FF et loges du Palatinat et accueillie favorablement par laVI.e Province nous proclamons en son nom la Préfecture du Palatinat :reconnaissons pareillement sur le consentement de la I.e Province leChapitre Prépositural de Bremen comme Préfecture exempte : et érigeonsenfin de l'exprès consentement du Révérendissime M Provincial duChap Provincial et Visiteur général de la V.e, la Commanderie duSO à Metz en Préfecture régulière, sauf à la faire installer légalementpar un Commissaire de la Province.

XI.

POUR assurer le bon ordre dans nos loges et en voir épurer de plusen plus la composition, nous avons dès actuellement fixé quelquesprincipes, qui doivent entrer dans le nouveau code. Nous établissons doncles loges Écossaises composées des Écossais de l'arrondissement etprésidées par le Commandeur de maison Député-Maître, commeInspectrice et première instance des loges bleues ou symboliques ;n'accordant aux Écossais d'autre prérogative en loge bleue que celle desMaîtres, à moins qu'ils soient officiers de la loge lesquels formeront unComité à la demande des Vénérables pour préparer les affaires à délibérerpar devant les loges.

FIXONS dorénavant le nombre essentiel de ceux-ci à Sept, savoir leVénérable, les deux Surveillants, l'Orateur, le Secrétaire, le Trésorier etEléemosynaire, auxquels chaque loge pourra adjoindre un Maître desCérémonies et un Économe ; enjoignons aux loges de ne recevoir aucunCandidat au-dessous de 21 ans accomplis, et prouvé par extrait baptistaire,en faisant remise d'un an à ceux qui seront présentés par leurs pères,membres de la loge mais en n'accordant aucune dispense et exigeant quejusqu'à l'âge de 25 ans, on rapporte le consentement du père, à moins quele fils ne soit émancipé, et pour ne pas multiplier à volonté les réceptionset borner le nombre des membres par loges, nous faisons la loi expresse,que jamais aucune loge ne pourra être composée de plus de 54 frères etque du moment que ce nombre sera rempli, on ne puisse recevoir qu'en cas

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de vacance.Nous avons enfin arrêté, qu'au défaut du Vénérable Maître, la 1oge

ne soit pas présidée par l'Ex-maître, mais que le droit de Présidence soitalors dévolu au 1er Surveillant et que celui-là rentre du moment de lacessation de ses fondions dans la classe des Écossais et ne conserve d'autreprérogative que celle de porter à la boutonnière une petite marque de sonancienne dignité.

XII.

ET comme enfin nous sommes plus jaloux de persuader que decontraindre, et que nous reposant tranquillement sur la bonté de nosintentions, nous n'avons eu d'autre but que celui d'épurer notre régime etd'y réunir tous les frères, qui sont animés de l'amour du bien ; nous n'avonspas jugé convenable d'exiger une acceptation pure et simple de nosChapitres ; mais nous leur laissons la liberté d'examiner d'ici à la fin de1783. nos opérations et de déclarer au bout de ce terme, s'ils veulent enacceptant le travail du Convent continuer d'adhérer à notre régime ou s'ilspréfèrent de s'associer à tel autre. Nous ne craignons pas d'avancer, quecelui qui sera fondé sur les bases les plus solides, et qui enseignera avec leplus de succès les vérités religieuses et morales, et les vertus sociales etpatriotiques ; et présentera les moyens les plus efficaces pour exercer labienfaisance dans toute son étendue, devra nécessairement entraîner laconfiance de tous ceux, qui savent apprécier ces avantages.

Nous Grand-Maître général et membres Capitulaires du Conventréitérons et déclarons, que ces arrêtés sont conformes aux délibérationsgénérales, et doivent guider les Chapitres et les loges, auxquelles ils serontdûment insinués par les Directoires Provinciaux.

EN foi de quoi nous les avons tous signés de notre nom.FAIT à Wilhelmsbad le 1.er septembre 1782.

Signé par le Président et tous les Députés présents au Convent.

Concordat cum Originaliin Archivo Magister Generalis deposito.

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Comparer des catéchismes(ou des initiations)

INSTRUCTION au GRADE d’APPRENTI

Rite Français

01 - TVM : Frère 1er Surveillant, d’où venez-vous ?

02 – 1er Sur : Très Vénérable, de la Loge de St Jean

03 - TVM : Frère 2ème Surveillant, qu’apportez-vous ?

04 – 2ème Sur : Joie, prospérité et bon accueil à tous les Frères

05 - TVM : Frère 1er Surveillant, n’apportez-vous rien de plus ?

06 – 1er Sur : Le Maître de la Loge de St Jean vous salue par trois fois

07 - TVM : Frère 2ème Surveillant, quel est le premier Devoir d’un Surveillant

en Loge ?

08 – 2ème Sur : Très Vénérable, c’est de voir si la Loge est bien couverte

09 - TVM : Frère 1er Surveillant, quel est le second Devoir d’un Surveillant en

Loge ?

10 – 1er Sur : C’est de voir si tous les Frères sont à l’Ordre

11 - TVM : Frère 2ème Surveillant, qu’est ce qu’un Maçon ?

12 – 2ème Sur : C’est un homme libre, également ami du pauvre et du riche, pourvu

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qu’ils soient vertueux

13 - TVM : Frère 1er Surveillant, êtes vous Maçon ?

14 – 1er Sur : Mes Frères me reconnaissent pour tel

15 - TVM : Frère 2ème Surveillant, que venez vous faire ici ?

16 – 2ème Sur : Vaincre mes passions, soumettre ma volonté et faire de nouveaux

progrès en Maçonnerie

17 - TVM : Frère 1er Surveillant, pourquoi vous êtes vous fait reconnaître

Franc-Maçon ?

18– 1er Sur : Parce que j’étais dans les ténèbres et que j’ai voulu voir la Lumière

19 - TVM : Frère Second Surveillant, où avez vous été reçu Franc-Maçon ?

20 – 2ème Sur : Dans une Loge juste et parfaite.

21 - TVM : Frère 1er Surveillant, combine y a t’il de sortes de Loges ?

22 – 1er Sur : Il y en a trois : la simple, la juste et la parfaite.

23 - TVM :Frère 2ème Surveillant, qui compose la simple ?

24 – 2ème Sur : Un Vénérable Maître, deux Surveillants.

25 - TVM : Frère 1er Surveillant, qui compose la juste ?

26 – 1er Sur : Un Vénérable Maître, deux Surveillants, un Compagnon et un

Apprenti

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27 - TVM : Frère 2ème Surveillant, qui compose la parfaite ?

28 – 2ème Sur : Un Vénérable Maître, deux Surveillants, deux Compagnons et deux

Apprentis.

29 - TVM : Frère 1er Surveillant, que faut-il donc pour qu’une Loge soit juste

et parfaite ?

30 – 1er Sur : Trois la gouvernent, cinq la composent et sept la rendent juste et

parfaite.

31 - TVM : Frère 2ème Surveillant, depuis quand êtes vous Maçon ?

32 – 2ème Sur : Depuis que j’ai reçu la Lumière.

33 - TVM : Frère 1er Surveillant, à quoi reconnaîtrai-je que vous êtes Maçon ?

34 – 1er Sur : A mes Signes, Paroles et Attouchements.

35 - TVM : Frère 2ème Surveillant, comment se font les Signes des Maçons ?

36 – 2ème Sur : Par Equerre, Niveau et Perpendiculaire.

37 - TVM : Frère 1er Surveillant, donnez-moi le Signe d’Apprenti.

38 – 1er Sur : Le 1er Surveillant le donne.

39 - TVM : Frère 2ème Surveillant, comment nommez vous ce Signe ?

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40– 2ème Sur : Guttural

41 - TVM : Frère 1er surveillant, que signifie t’il ?

42 – 1er Sur : Une partie de mon Obligation : « que je préfèrerais avoir la gorge

tranchée plutôt que de révéler les Secrets des Maçons ».

43 - TVM : Frère 2ème Surveillant, donnez l’Attouchement au Frère 1er

Surveillant.

44 – 2ème Sur : Le F 2ème Surveillant donne l’Attouchement au F 1er Surveillant.

45 - TVM : Frère 1er Surveillant, dites-moi le Mot sacré des Apprentis.

46 – 1er Sur : Très Vénérable, je ne sais lire ni écrire, je ne puis qu’épeler.

47 - TVM : J

48 – 1er Sur : A

49 - TVM : K

50 – 1er Sur : I

51 - TVM : N - JA

52 – 1er Sur : KN

53 - TVM : JAKIN

54 – 1er Sur : JAKIN

55 - TVM : Frère 2ème Surveillant, que signifie ce mot ?

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56 – 2ème Sur : Qu’il affermisse. C’est le nom de la Colonne d’airain qui était

placée au Nord du Temple de Salomon et auprès de laquelle les Apprentis recevaient

leur salaire.

57 - TVM : Frère 1er Surveillant, donnez-moi le Mot d’Apprenti.

58 – 1er Sur : Il le donne : TUBALKAIN

59 - TVM : Frère 2ème Surveillant, que signifie t’il ?

60 – 2ème Sur : C’est le nom de celui des fils de Lamech qui inventa l’art de

travailler les métaux.

61 - TVM : Frère 1er Surveillant, donnez-moi les Points parfaits de votre

entrée.

62 – 1er Sur : Donnez moi le premier, je vous donnerai le second.

63 - TVM : Je garde.

64 – 1er Sur : Je cache.

65 - TVM : Frère 1er Surveillant, que cachez-vous ?

66 – 1er Sur : Tous les Secrets des Maçons et de la Maçonnerie, sauf à un vrai frère

Maçon, reconnu comme tel, ou à couvert d’une Respectable Loge régulièrement

assemblée.

67 - TVM : Frère 2ème Surveillant, qui vous a présenté en Loge ?

68 – 2ème Sur : Un ami vertueux que j’ai ensuite reconnu comme Frère.

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69 - TVM : Frère 1er Surveillant, dans quel état étiez vous quand on vous a

présenté en Loge ?

70 – 1er Sur : Ni nu, ni vêtu, mais dans un état décent, et dépourvu de tous mes

métaux.

71 - TVM : Frère 2ème Surveillant, pourquoi ni nu, ni vêtu ?

72 – 2ème Sur : Pour nous représenter l’état d’innocence, et pour nous rappeler que

la vertu n’a pas besoin d’ornements.

73 - TVM : Frère 1er Surveillant, pourquoi dépourvu de tous métaux ?

74 – 1er Sur : Parce qu’ils sont l’emblème de nombreux vices que le Maçon doit

éviter.

75 - TVM : Frère 2ème Surveillant, comment avez-vous été introduit en Loge ?

76 – 2ème Sur : Par trois grands coups.

77 - TVM : Frère 1er Surveillant, que signifient ces trois grands coups ?

78 – 1er Sur : Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez on

vous ouvrira.

79 - TVM : Frère 2ème Surveillant, que vous ont produit ces trois grands

coups ?

80 – 2ème Sur : Un Frère Expert m’a demandé mon nom, mon surnom, mon âge,

mon pays, mon état, et si c’était bien ma Volonté d’être reçu Maçon.

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81 - TVM : Frère 1er Surveillant, qu’a fait de vous le Frère Expert ?

82 – 1er Sur : Il m’a introduit en Loge entre les deux Surveillants et m’a fait

voyager comme un Apprenti Maçon doit le faire, afin de me faire connaître les

difficultés qu’on rencontre pour devenir Maçon.

83 - TVM : Frère 2ème Surveillant, que vous est-il arrivé ensuite ?

84 – 2ème Sur : Le Maître de la Loge m’a, du consentement unanime de tous les

Frères, reçu Maçon.

85 - TVM : Frère 1er Surveillant, comment vous a-t-il reçu Maçon ?

86 – 1er Sur : Avec toutes les formalités requises.

87 - TVM : Frère 2ème Surveillant, quelles sont ces formalités ?

88 – 2ème Sur : J’avais le soulier gauche en pantoufle, le genou droit nu sur

l’Equerre, la main droite sur le Glaive, de la main gauche je tenais un Compas ouvert

en Equerre, la pointe appuyée sur la mamelle gauche qui était nue.

89 - TVM : Frère 1er Surveillant, qu’avez vous fait en cette posture ?

90 – 1er Sur : J’ai prêté Obligation de garder les Secrets de l’Ordre.

91 - TVM : Frère 2ème Surveillant, vous souvenez-vous des paroles de cette

Obligation ?

92 -2ème Sur : Oui, Très Vénérable Maître, les voici :

« Je jure et je promets, sur ce Livre initiatique et sur ce Glaive,

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Symbole de l’Honneur, devant le Grand Architecte de l’Univers,

de garder inviolablement tous les Secrets qui me seront confiés

par cette Respectable Loge, ainsi que ce que j’y aurai vu faire ou

entendu dire, de ne jamais les écrire, tracer, graver ou buriner que

j’en aie reçu la permission expresse, et de la manière qui pourra

m’être indiquée.

Que le Grand Architecte de l’Univers me soit en aide « !

93 - TVM :Frère 1er Surveillant, qu’avez vous vu lorsque vous êtes entré en

Loge ?

94 – 1er Sur : Rien que l’esprit humain puisse comprendre, un voile épais me

couvrait les yeux.

95 - TVM : Frère 2ème Surveillant, qu’avez vous vu lorsqu’on vous a découvert

les yeux ?

96 – 2ème Sur : Tous les Frères armés d’un glaive dont ils me présentaient la pointe.

97 - TVM : Frère 1er Surveillant, pourquoi cela ?

98 – 1er Sur : Pour me montrer qu’ils seraient toujours prêts à verser leur sang pour

moi si je demeurais fidèle à l’Obligation que j’allais contracter, ainsi qu’à me punir si

j’étais assez misérable pour y manquer.

99 - TVM : Frère 2ème Surveillant, qu’avez vous vu lorsque vous avez été

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reçu ?

100 – 2ème Sur : Trois grandes Lumières.

101 - TVM : Frère 1er Surveillant, que signifient ces 3 grandes Lumières ?

102 – 1er Sur : Le Soleil, la Lune et le Maître de la Loge.

103 - TVM : Frère 2ème Surveillant, pourquoi cela ?

104 – 2ème Sur : Parce que le Soleil éclaire les ouvriers le jour, la Lune pendant la

nuit, et le Très Vénérable Maître en tous temps dans sa Loge.

105 - TVM : Frère 1er Surveillant, où se tient le Maître de la Loge ?

106 – 1er Sur : A l’Orient.

107 - TVM : Frère 2ème Surveillant, pourquoi ?

108 – 2ème Sur : De même que le Soleil se lève à l’Orient pour ouvrir la carrière du

jour, ainsi le Maître de la Loge se tient à l’Orient pour ouvrir la Loge, éclairer les

Travaux et mettre les ouvriers en œuvre.

109 - TVM : Frère 1er Surveillant, où se tiennent les Surveillants ?

110 – 1er Sur : A l’Occident.

111 - TVM : Frère 2ème Surveillant, pourquoi ?

112 – 2ème Sur : Pour aider le Très Vénérable dans ses Travaux, payer les ouvriers et

les renvoyer contents.

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113 - TVM : Frère 1er Surveillant, où se tiennent les Apprentis ?

114 – 1er Sur : Au Nord.

115 - TVM : Frère 2ème Surveillant, pourquoi ?

116 – 2ème Sur : Parce que c’est la partie la moins éclairée et qu’un Apprenti, qui

n’a reçu qu’une faible Lumière, n’est pas en état de supporter un plus grand jour.

117 - TVM : Frère 1er Surveillant, quelle forme a la Loge ?

118 – 1er Sur : Un carré long.

119 - TVM : Frère 2ème Surveillant, de quelle longueur ?

120 – 2ème Sur : De l’Orient à l’Occident.

121 - TVM : Frère 1er Surveillant, de quelle largeur ?

122 – 1er Sur : Du Midi au Septentrion.

123 - TVM : Frère 2ème Surveillant, de quelle hauteur ?

124 – 2ème Sur : Des pieds, des toises et des coudées sans nombre.

125 - TVM : Frère 1er Surveillant, de quelle profondeur ?

126 – 1er Sur : De la surface de la Terre au centre.

127 - TVM : Frère 2ème Surveillant, pourquoi répondez-vous ainsi ?

128 – 2ème Sur : C’est pour faire entendre que tous les Maçons répandus sur la

surface du Globe doivent former ensemble qu’une seule Loge régie par les mêmes

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lois et les mêmes usages.

129 - TVM : Frère 1er Surveillant, comment s’appelle cette Loge ?

130 – 1er Sur : Loge de St Jean.

131 - TVM : Frère 2ème Surveillant, de quoi votre Loge est-elle couverte ?

132 – 2ème Sur : D’un dais d’azur parsemé d’étoiles.

133 - TVM :Frère 1er Surveillant, qui le soutient ?

134 – 1er Sur : Trois grandes Colonnes.

135 - TVM : Frère 2ème Surveillant, comment les nommez-vous ?

136 – 2ème Sur : Sagesse pour inventer, Force pour soutenir et Beauté pour orner.

137 - TVM : Frère 1er Surveillant, avez vous des fenêtres à votre Loge ?

138 – 1er Sur : Oui, Très Vénérable, trois.

139 - TVM : Frère 2ème Surveillant, comment sont-elles situées ?

140 – 2ème Sur : La première à l’Orient, la seconde au Midi et la troisième à

l’Occident.

141 - TVM : Frère 1er Surveillant, pourquoi n’y en a t’il pas au Nord ?

142 – 1er Sur : C’est que le Soleil éclaire faiblement cette partie du Globe.

143 - TVM : Frère 2ème Surveillant, avez vous des Bijoux dans votre Loge ?

144 – 2ème Sur : Oui, Très Vénérable.

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145 - TVM : Frère 1er Surveillant, en quel nombre ?

146 – 1er Sur : Au nombre de six, à savoir trois mobiles et trois immobiles.

147 - TVM : Quels sont les bijoux mobiles ?

148 – 2ème Sur : L’Equerre que porte le Très Vénérable, le Niveau que porte le 1er

Surveillant et la Perpendiculaire que porte le 2ème Surveillant.

149 - TVM : Frère 1er Surveillant, quels sont les Bijoux immobiles ?

150 – 1er Sur : La Planche à tracer, la Pierre cubique et la Pierre brute.

151 - TVM : Frère 2ème Surveillant, comment marchent les Apprentis ?

152 – 2ème Sur : De l’Occident à l’Orient, par trois grands pas.

153 - TVM : Frère 1er Surveillant, pourquoi ?

154 – 1er Sur : Pour aller chercher la Lumière.

155 - TVM : Frère 2ème Surveillant, à quoi travaillent les Apprentis ?

156 – 2ème Sur : A dégrossir la Pierre brute.

157 - TVM : Frère 1er Surveillant, quel âge avez vous ?

158 – 1er Sur : Trois ans.

159 - TVM : Frère 2ème Surveillent, quelle heure est-il ?

160 – 2ème Sur : Midi pour ouvrir la Loge et Minuit pour la fermer.

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R E RInstruction historique par demandes et réponses

pour le grade d’apprenti.

Première section

D...........Êtes-vous Franc-Maçon Apprenti ?

R...........Mes Frères et Compagnons me reconnaissent pour tel.

D...........A quoi connaîtrai-je que vous l’êtes ?

R...........Par les signe, attouchement, mot et parole de mon grade et par les circonstancesparticulières de ma réception.

D...........Quel est le signe des Apprentis ?

R...........[On donne le signe d’Équerre guttural en entier.]

D...........Quel est le signe d’Ordre en Loge ?

R...........[On porte la main droite en équerre au col.]

D...........Quel est l’attouchement ?

R...........[On le donne.]

D...........Quel est le mot d’Apprenti ?

R...........Je vous le donnerai comme je l’ai reçu.

D...........donnez-m’en la première lettre, je vous donnerai la seconde.

R...........[On épèle le mot Jakin]

D...........Que signifie ce mot ?

R...........Dieu m’a créé.

D...........Quel est le mot des Apprentis qui leur sert de mot de reconnaissance ?

R...........Phaleg.

D...........Que signifie ce mot ?

R...........C’est le nom du fondateur des bonnes et véritables Loges.

D...........A quoi sert ce mot aux Apprentis ?

R...........A leur faire obtenir l’entrée de la Loge.

D...........Où avez-vous été reçu ?

R...........Dans une Loge juste et parfaite où règnent l’union, la paix et le silence.

D...........Qu’entendez-vous par une Loge juste et parfaite ?

R...........Trois la forment, cinq la composent, sept la rendent juste et parfaite.

D...........Comment s’appelle la Loge ?

R...........La Loge de saint Jean et toutes les Loges portent le même nom.

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D...........Pourquoi ?

R...........Pour rappeler à notre mémoire celui qui a été élu par le Grand Architecte de l’Universpour venir annoncer la Grande Lumière et que les Francs-Maçons ont choisi pour patron.

D...........Pourquoi les Maçons célèbrent-ils aussi la Fête de saint Jean l’Évangéliste ?

R...........Parce qu’il a réuni les ouvriers qui étaient dispersés.

D...........Que représente la Loge ?

R...........Le temple de Salomon réédifié mystiquement par les Francs-Maçons.

D...........Quelle est la figure de la Loge ?

R...........Un carré long.

D...........Quelle est sa longueur ?

R...........De l’orient à l’occident

D...........Quelle est sa largeur ? r

R...........Du nord au midi.

D...........Quelle est sa profondeur ?

R...........De la surface de la terre jusqu’au centre.

D...........Quelle est sa hauteur ?

R...........Des coudées sans nombre.

D...........Qu’entendez-vous par là ?

R Que la Franc-Maçonnerie embrasse toute la nature et que tous les Maçons répandus surla surface de la terre ne forment tous ensemble qu’une seule et même Loge.

D...........Quels sont ses fondements ?

R...........Trois grandes colonnes qui sont la Sagesse pour inventer, la Beauté pour orner, et la Forcepour exécuter.

D...........Quelle est la manière de frapper des Francs-Maçons ?

R...........Par trois coups, dont deux précipités, et le dernier plus fort et détaché.

D...........Que signifient-ils ?

R...........Les deux premiers signifient l’activité du Franc-Maçon pour se mettre au travail, et letroisième désigne l’attention qui lui est nécessaire pour le bien conduire.

D...........Quel est le travail des Apprentis ?

R...........De continuer celui qui leur est confié, mais non de le finir.

D...........Quand le finiront-ils ?

R...........Quand il plaira au Vble Maître de l’accomplir.

D...........Qu’est-ce que la Franc-Maçonnerie ?

R...........C’est une école de vertu et de sagesse, qui conduit au temple de la vérité, sous le voile dessymboles, ceux qui l’aiment et qui la désirent.

D...........Quels sont ses mystères ?

R...........L’origine, la fondation et le but de l’Ordre.

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D...........Que venez vous faire en Loge comme Apprenti ?

R...........Je viens apprendre à vaincre mes passions, à surmonter mes préjugés et à soumettre mavolonté pour faire de nouveaux progrès dans la Franc-Maçonnerie.

D...........Sur quoi travaillent les Apprentis ?

R...........Sur la pierre brute pour la dégrossir.

D...........Comment voyagent les Apprentis ?

R...........De l’occident à l’orient

D...........Pourquoi ?

R...........Pour chercher la lumière.

D...........Combien y a-t-il de parties dans le temple ?

R...........Trois, savoir : le porche, le temple et le sanctuaire.

D...........Dans quelle partie avez-vous travaillé comme Apprenti ?

R...........Dans le porche.

D...........Qu’avez-vous trouvé dans le porche ?

R...........Un escalier de sept marches qui se monte par trois, cinq et sept, pour arriver à la porte duTemple.

D...........Avez-vous monté cet escalier ?

R...........J’en ai monté les trois premières marches, mais mon temps n’étant pas venu, on m’a faitredescendre.

D...........Qu’y avez-vous trouvé de plus ?

R...........Deux grandes Colonnes à l’entrée du Temple, sur l’une desquelles était la lettre J.

D...........Que signifie cette lettre ?

R...........C’est la lettre initiale du mot de mon grade.

D...........A quoi servait cette colonne ?

R...........Les Apprentis s’y assemblaient pour recevoir leur salaire.

D...........Avez-vous reçu le vôtre ?

R...........Je connais la signification de la lettre J et je suis content.

Seconde section

D...........En quelle qualité avez-vous été introduit en Loge et reçu Franc-Maçon ?

R...........J’y ai été introduit d’abord comme cherchant, après avoir confirmé mes bons désirs et maferme résolution, j’ai été reçu persévérant, et lorsque je me suis livré aux épreuves, j’ai étédéclaré souffrant.

D...........Pourquoi cela ?

R...........Pour m’apprendre qu’il ne suffit pas au vrai Maçon de chercher et de persévérer, mais

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qu’il faut aussi qu’il sache souffrir pour parvenir au terme heureux de ses recherches.

D...........Comment avez-vous obtenu l’entrée de la Loge ?

R...........Par trois grands coups.

D...........Que signifient ces trois coups ?

R...........Trois passages de l’Évangile qui sont : demandez, on vous donnera ; cherchez, voustrouverez ; frappez, on vous ouvrira.

D...........Comment étiez-vous habillé en entrant en Loge ?

R...........Je n’étais ni nu, ni vêtu, et j’étais dépouillé de tous métaux.

D...........Pourquoi avez-vous été déshabillé ?

R...........Pour m’apprendre à ne mettre aucune confiance dans les choses illusoires et à ne pas melaisser tromper par les apparences.

D...........Pourquoi avez-vous été privé de vos métaux ?

R...........Parce que le temple de Salomon fut construit avec des matériaux si bien préparés, que l’onn’entendit le bruit d’aucun outil pour le mettre en œuvre.

D...........Qu’avez-vous aperçu en entrant en Loge ?

R...........Rien que l’esprit humain puisse comprendre étant privé de la lumière.

D...........Pourquoi avez-vous été privé de la lumière ?

R...........Pour me préserver de toute distraction et m’apprendre à me défendre de toute vainecuriosité

D...........Qui est-ce qui vous a reçu à l’entrée de la Loge ?

R...........Le Frère Second Surveillant qui m’a ensuite été donné pour guide.

D...........Qu’à-t-il fait de vous ?

R...........Il m’a fait faire trois voyages passant par différentes routes pendant lesquels j’ai reçu du

Vble Maître des maximes salutaires.

D...........Qu’a-t-il fait ensuite ?

R...........Il m’a fait monter et redescendre les trois premières marches de l’escalier du Temple, etpar trois pas, il m’a conduit à l’autel de l’orient.

D...........Que vous est-il arrivé à l’orient ?

R...........Le Vble Maître m’a fait mettre le genou droit sur l’équerre, la main droite sur l’évangile desaint Jean, tenant de la gauche la pointe d’un compas sur le cœur, et, dans cette attitude,j’ai prononcé mon engagement à la manière des Maçons.

D...........Que vous est-il arrivé ensuite ?

R...........Le Vble Maître a exigé mon consentement pour subir l’épreuve du sang.

D...........Pourquoi a-t-il exigé de vous ce consentement ?

R...........Pour s’assurer de ma fermeté en toute occasion et me confirmer par mon aveu dans l’étatde soufrant.

D...........Avez-vous effectivement signé votre engagement de votre sang ?

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R...........Non. Le Vble Maître s’est contenté de ma bonne volonté, et a seulement figuré le sacrificeauquel j’avais consenti moi-même.

D...........Comment avez-vous été reçu Maçon Apprenti ?

R...........Par trois coups que le Vble Maître a frappé sur la tête du compas dont la pointe appuyaitsur mon cœur.

D...........Qu’a-t-on fait de vous après cela ?

R...........J’ai été renvoyé à l’occident. J’y ai d’abord reçu un faible rayon de lumière, et ensuite jel’ai vue dans son éclat.

Q...........Qu’avez-vous aperçu lorsqu’on vous a donné la lumière ?

R...........Trois grandes lumières.

Q...........Que signifient ces trois lumières ?

R...........Le Soleil, la Lune et le Vble Mtre .

D...........Quel rapport y a-t-il du Soleil et de la Lune avec le Vble Mtre.

R...........Comme le Soleil éclaire le monde pendant le jour et la Lune pendant la nuit, de même

aussi le Vble Maître éclaire sans cesse la Loge de ses lumières.

D...........Qu’avez-vous aperçu encore ?

R...........Un chandelier à trois branches sur l’autel d’orient.

D...........A quoi fait-il allusion ?

R...........A la triple puissance qui ordonne et gouverne le monde et qui est exprimée dans la Loge

par le Vble Maître et les deux Surveillants.

D...........N’avez-vous rien aperçu de plus ?

R...........Le tapis de la Loge formant un carré long à l’imitation du temple de Salomon et réunissanttous les emblèmes mystérieux de la Maçonnerie.

Troisième section

D...........Pouvez-vous me donner l’explication des emblèmes mystérieux, meubles, bijoux etornements dont se servent les Francs-Maçons ?

R...........Je l’espère, mais je n’en suis pas sûr.

D...........Pourquoi répondez-vous ainsi ?

R...........Parce que l’Apprenti, ne pouvant rien juger par lui-même reste dans le doute etl’incertitude de toute chose.

D...........Combien y a-t-il de meubles emblématiques ?

R...........Six, dont trois sont mobiles et trois immobiles

D...........Nommez-moi les trois premiers.

R...........Le Compas, la Truelle et le Maillet.

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D...........A quoi sert le Compas ?

R...........Il sert à tracer des plans avec de justes proportions.

D...........A quoi sert la Truelle ?

R...........Elle sert aux Francs-Maçons pour construire des Temples à la vertu.

D...........A quoi sert le Maillet ?

R...........Il sert aux Apprentis pour travailler sur la pierre brute et pour la dégrossir, auxCompagnons pour mettre en œuvre les matériaux déjà préparés, et il est entre les mains du

Vble Maître l’emblème de la force pour diriger et conduire les ouvriers.

D...........Quels sont les meubles immobiles ?

R...........La Pierre brute, la Pierre cubique et la Planche à tracer.

D...........A qui sont-ils attribués ?

R...........La Pierre brute est attribuée aux Apprentis, pour la dégrossir ; la Pierre cubique auxCompagnons, pour aiguiser leurs outils, et la Planche à tracer aux Maîtres, pour tracerleurs dessins.

D...........Que signifie la Pierre brute ?

R...........Elle est le symbole vrai d’un Apprenti et du travail qu’il doit faire sur lui-même pourparvenir à la vraie Lumière.

D...........Pourquoi n’y comprenez-vous pas la Bible ?

R...........Parce qu’elle n’est pas un emblème, et qu’elle nous enseigne la loi qui était conservéedans le sanctuaire du Temple, et que tout Franc-Maçon doit méditer.

D...........Que signifie l’épée du Vénérable Maître qui était posée sur la Bible ?

R...........Elle est le signifie le pouvoir qui est confié au Vble Maître, lequel, est fondé sur la loimême qui constitue la Loge.

D...........Y a-t-il des bijoux dans la Loge ?

R...........Il y en a trois.

D...........Quels sont-ils ?

R...........L’équerre, le niveau et le perpendiculaire.

D...........A qui sont attribués ces trois bijoux ?

R...........L’équerre au Vénérable Maître, le niveau au premier Surveillant, et le perpendiculaire auSecond Surveillant.

D...........Que signifie l’équerre ?

R...........Elle est l’emblème de la perfection des travaux d’une Loge, dont le Vble Maître doitdiriger tous les plans.

D...........Que signifie le niveau ?

R...........Il est l’emblème de la régularité ; le Frère Premier Surveillant en est décoré commeInspecteur des travaux que font les Frères dans le Temple qu’ils élèvent à la vertu

D...........Que signifie le perpendiculaire ?

R...........Il est l’emblème de la solidité des ouvrages Maçonniques ; il est donné au Frère Second

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Surveillant qui doit veiller à ce que tous les Frères observent fidèlement les lois et lespréceptes de l’Ordre.

D...........Combien y a-t-il d’ornements en Loge ?

R...........Il y en a trois, savoir : le pavé mosaïque qui orne le seuil de la porte du Temple, le cordonà houppes dentelées qui en orne l’intérieur, et l’étoile flamboyante qui en éclaire le centre,d’où elle répand sa lumière dans toutes les parties.

D...........A quoi sert le pavé mosaïque ?

R...........Il couvre l’entrée du souterrain du Temple entre les deux colonnes.

D...........A quoi sert le cordon à houppes dentelées ?

R...........Il sert à décorer la partie supérieure du voile qui sépare le Temple d’avec le sanctuaire.

D...........Que représente l’Étoile Flamboyante ?

R...........Je l’ignore encore n’ayant pu la contempler.

D...........Pourquoi le Soleil et la Lune sont-ils représentés sur le tapis de la Loge ?

R...........Pour rappeler aux Francs-Maçons qu’ils doivent travailler nuit et jour à perfectionnerleurs travaux.

D...........Expliquez-moi l’emblème du Soleil.

R...........Il représente le Vble Maître qui éclaire tous les Frères de la Loge de ses lumières, commele Soleil éclaire le monde.

D...........Expliquez-moi l’emblème de la Lune ?

R...........Elle représente les Frères Surveillants qui, ainsi que la Lune, reçoit et réfléchit la lumière

du Soleil pour nous éclairer pendant la nuit, reçoivent et réfléchissent celle du Vble Maîtresur les Frères de la Loge.

D...........Que signifie la bordure du tapis ?

R...........Elle sert à renfermer les emblèmes mystérieux de la Franc-Maçonnerie et désigne ladifférence extrême qui est entre les choses sacrées et les choses profanes.

D...........Que signifient les quatre points cardinaux tracés sur le bord du tapis ?

R...........Ils désignent l’universalité de l’ordre répandu dans les quatre parties du monde, et l’unionde toutes les parties.

D...........Pourquoi le Temple de Salomon sert-il d’emblème aux Francs-Maçons ?

R...........Pour leur rappeler qu’ils doivent bâtir dans leur cœur un temple à la vertu dans le mêmedegré de perfection qu’avait celui de Salomon.

D...........Quel âge avez-vous comme Apprenti ?

R...........Trois ans passés.

D...........Qu’entendez-vous par là ?

R...........Les trois voyages mystérieux que j’ai faits autour du Temple et les trois marches que j’aimontées pour tâcher d’y parvenir.

D...........Comment un Franc-Maçon doit-il se distinguer des autres hommes ?

R...........Par une bienfaisance active et éclairée, par une façon de penser noble et élevée, par desmœurs douces et par une conduite irréprochable.

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D...........Quel est le symbole du grade d’Apprenti ?

R...........Une colonne brisée et tronquée par le haut, mais ferme sur sa base, avec cette deviseAdhuc stat.

D...........Que signifie cet emblème avec sa devise ?

R...........Que l’homme est dégradé, mais qu’il lui reste des moyens suffisants pour obtenir d’êtrerétabli dans son état originel, et que le maçon doit apprendre à les employer.

D...........Combien y a-t-il de temps ou intervalles dans les jours maçonniques ?

R...........Il y en a quatre qui sont : depuis six heures du matin où commence la journée jusqu’àmidi ; depuis midi jusqu’à six heures du soir ; depuis six heures du soir jusqu’à minuit etdepuis minuit jusqu’à six heures du matin.

D...........Comment désigne-t-on les quatre intervalles dans la Loge ?

R...........Par midi et midi plein en commençant le travail, par minuit et minuit plein en le finissant.

D...........Combien comprenez-vous d’heures dans chaque intervalle ?

R...........Il y a six heures et un temps, en similitude des six années qui furent employées pour laconstruction du Temple, et du septième temps ou année qui fut employé par Salomon pouren faire la dédicace, et aussi des sept jours de la semaine dont le septième est consacré auSeigneur.

D...........Pourquoi répondez-vous que c’est la douzième heure lorsqu’on se rassemble dans la Loge,et pourquoi donnez-vous l’heure de convention humaine, lorsqu’on en sort ?

R...........Parce que l’intervalle de la clôture à l’ouverture désigne le temps qui est employé auxoccupations profanes, et pendant lequel tout travail maçonnique est suspendu.

D...........Qu’entendez-vous par là ?

R...........Que le Maçon doit désirer le temps où il pourra sans relâche et sans intervalle employerles heures, les jours, les mois et les années à perfectionner ses travaux.

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L'histoire d'un ritevue par Robert Ambelain

Abrégé Historique13 du RITE ÉCOSSAIS RECTIFIÉ et de sa Classe Secrète des “Grands-Profès”Document établi par Robert AMBELAIN d’après des lettres et des notices émanant du Dr Édouardde Ribeaucourt, Grand-Prieur de l’Ordre (1911)

1118 - Création de l’Ordre du Temple, à Jérusalem, par Hugues de Payenet six Chevaliers ordinaires. Rituel établi par saint-Bernard. Filiation issuede la Chevalerie Militaire de l’époque.1314 - Le 24 juin de cette année, en la fête de la Saint-Jean, Robert Brucecrée l’Ordre de Saint-André du Chardon. Les premiers affiliés seraient,selon la tradition, des Chevaliers du Temple échappés aux poursuites etaux massacres sur le Continent. Selon une hypothèse plus plausible, ceseraient simplement les Templiers du Royaume d’Écosse, qui, noninquiétés par le Pouvoir temporel de cet État, se dissimulent, sur l’ordre dusouverain, sous un nouveau vocable. Le choix de l’emblématique chardontendrait à le confirmer...1640 - L’Ordre des Maîtres Écossais, issu du Compagnonnage opératifésotérique, se greffe sur l’Ordre du Chardon.1644 - Dans l’entourage de Jacques II, des gentilshommes affiliés àl’Ordre des Maîtres Écossais, constituent l’Ordre des Maîtres Écossais deSaint-André.1648 - H. G. Marschall, maréchal héréditaire de Thuringe, fonde leRégime Écossais Rectifié, issu de l’Ordre des Maîtres Écossais de Saint-André.1743 - Fondation de la “Stricte Observance de l’Ordre Royal d’Écosse”.1750 - Installation des premiers Directoires Écossais en France. Ils sontissus de la Stricte Observance de l’Ordre Royal d’Écosse, et groupent desMaçons de grade supérieur à celui de Maître.1758 - Arguant une Patente de Maître Écossais de Saint-André, délivrée àLondres à son père, Martinès de Pasqually fonde le Rite des Chevaliers-Maçons Élus-Cohen de l’Univers. Le dit Rite n’aura son caractère officiel,accordé par la Grande-Loge de France, qu’en 1768.1774 - Carl-Gotthelf, Freiherr (Baron) von Hund und Alten-Grothenfonde, en Allemagne, la “Stricte Observance Templière”, issue de la Stricte

13 La critique sera admise après comparaisons avec d'autres sources !

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Observance de l’Ordre Royal d’Écosse.1778 - Au grand Convent des Gaules, tenu à Lyon, J. B. Willermoz,disciple de Martinez de Pasqually, fonde l’Ordre des ChevaliersBienfaisants de la Cité Sainte, et le Grand-Prieuré des Gaules, issus de laStricte Observance Templière.1781 - Au grand Convent de Wilhelmsbad, J. B. Willermoz obtient quesoit modifiée la Constitution de l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de laCité Sainte, et y adjoint une Classe secrète et supérieure, celle des Grands-Profès. Par la suite, il expliquera dans une lettre qui a été publiée pardivers auteurs, comment il a réussi à en faire la succession secrète maisincontestable des Réaux-Croix et des Élus Cohen.1793 - Le Chapitre Provincial de la Province de Bourgogne, dirigé par J.B. Willermoz et groupant les Chevaliers-Bienfaisants et Grands-Profès deFrance, est mis en sommeil.1808 - En sommeil pendant la Révolution, le Chapitre Provincial de laProvince de Bourgogne est remis en activité. Il tient sa Charte de réveil duGrand-Prieuré d’Helvétie, lequel n’avait jamais interrompu ses travaux.1878 - Le Chapitre Provincial de la Province de Bourgogne est mis ensommeil. Il dépose ses archives entre les mains du Grand-Prieuréd’Helvétie, en vue d’un réveil possible par la suite.1911 - Le Grand-Prieuré d’Helvétie réveille en France le Rite ÉcossaisRectifié. En avril de cette même année, ouverture de la loge Le Centre desAmis, ancienne loge jadis présidée par J. B. Willermoz. En septembre,ouverture d’une “Loge de Saint-André. Constitution du Docteur Édouardde Ribeaucourt (33ème) en tant que Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainteet Grand-Prieur de l’Ordre.1930 - Ouverture à Bordeaux d’une Loge de Saint-André.1933 - Ouverture au Touquet d’une Loge de Saint-André.1938 - Ouverture à Besançon, Toulouse, Nice, de Loges de Saint-André.1938 - Le Frère Bogé de Lagrèze est reçu par le Dr Savoire lui-mêmecomme Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte et Grand-Profès. Ancienmembre du Suprême Conseil de l’Ordre Martiniste, Supérieur Inconnu, ilposséda ainsi les deux filiations: celle de Saint-Martin et celle deWillermoz.1943 - Le 3 Septembre, à midi, la Lunaison équinoxiale étant en coursselon la règle, le Frère Lagrèze transmet au Frère Robert Ambelain(“Aurifer”), Supérieur Inconnu selon Saint-Martin, par communicationles grades Cohen de Grand-Architecte (ou Grand-Maître Cohen), de

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Grand-Élu de Zorobabel, et selon le cérémonial reconstitué le grade ultimede la Classe secrète: celui de Réau-Croix.

oOo

Depuis la mort du Dr de Ribeaucourt, c’est le Dr Camille Savoire quia assuré la succession de la Grande-Maîtrise du “Rite Écossais Rectifié” etles fonctions de “Grand-Prieur” des Gaules. Pour cela, il s’est rendu en1936 en Suisse, avec seize autres “33èmes”, pour recevoir l’investiture desChevaliers Bienfaisants de la Cité-Sainte et des Grands-Profès.

Fondé primitivement dans le sein du Grand-Orient de France, en tantqu’obédience initiale, le “Grand-Prieuré des Gaules” s’en est séparé en1935 avec la démission du Dr Savoire et des autres dignitaires, il estdevenu indépendant. Le motif en fut le maintien de l’Invocation au Grand-Architecte de l’Univers.

Menacés par le Grand-Orient de cassation et de dissolution du RiteRectifié, le Dr Savoire, et ses collaborateurs, a été confirmé et maintenu enses droits, fonctions et pouvoirs par le Grand-Prieuré d’Helvétie, de qui iltenait sa Charte de réveil.

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Suspension

Apprendre à penser, acquérir une liberté de penser, penser en hommelibre constituent trois temps sur l'oeuvre de la construction de soi.

Apprendre à respecter une pensée, acquérir la capacité nécessairepour aider une pensée à s'exprimer, former à une pensée qui exprime laliberté humaine, comme à acquérir la responsabilité offrent les quatretemps de la loge qui entraînent à vivre ensemble la construction de lasociété des Hommes.

Le parcours proposé repose sur des incitations à vivre unemaçonnerie initiatique. Celle qui m'intéresse, même s'il y en a d'autres.Quand je suis dans une loge, je suis « chez moi » et en invité. Chez moi, sij'ai à dire, je dis; si j'ai à taire, je tais. En invité, je respecte les sensibilitésde chacun ; agressif contre ceux qui savent, tout et même plus, calmepourtant, et ils ne seront agressés que lorsque leurs dogmes voudrontimposer le silence aux plus faibles, voudront semer la terreur de ce qu'ilfaut être et ne pas être en maçonnerie ; agressif donc contre les porteurs detabliers qui forcent les hommes qui s'essaient maçons à rester des profanes; contre les cordonites qui contraignent les hommes à moins de savoirqu'ils n'en détiennent ; contre des geôliers qui emprisonnent la liberté derecherche.

La maçonnerie gît par l'indifférence au « frère » absent.Cyvard MARIETTE-LENGAGNE