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Etudier à l'étranger après le master en droit Quelques réflexions et conseils pratiques Patrick Wautelet - Faculté de droit - ULg En guise d'introduction Etudier à l'étranger, pourquoi pas... oui mais pourquoi faire? Pourquoi retarder d'un an l'entrée sur le marché du travail, alors que le diplôme de master en droit de l'ULg constitue déjà un atout formidable pour acquérir une première expérience professionnelle? La réponse à cette question est éminement personnelle. La motivation pour effectuer un séjour à l'étranger dépendra du parcours de chacun. Certains éléments doivent cependant être pris en considération avant de s'engager dans ce choix exigeant. Le premier tient au souhait de perfectionner la maîtrise d'une langue étrangère. Nul besoin de souligner que beaucoup de carrières professionnelles – et pas seulement celles qui se déroulent à l'étranger - exigent aujourd'hui une excellente maîtrise (tant passive qu'active) de plusieurs langues. Certes, le parcours de l'étudiant(e) en droit lui permet aujourd'hui déjà d'améliorer sensiblement ses connaissances linguistiques – les cours de langue et en langues étrangère sont devenus la norme. Certes encore, la possibilité de séjourner à l'étranger pendant les études menant au master en droit (séjour Erasmus ou assimilé) constitue déjà une bonne occasion de progresser dans ce registre. Une maîtrise professionnelle d'une langue étrangère – même réputée 'facile', comme l'anglais – exige cependant du temps et une exposition prolongée à un environnement où cette langue prédomine. Ceci se vérifie en particulier pour la maîtrise de la communication écrite. L'on n'oubliera par ailleurs pas que la maîtrise du néerlandais constitue une exigence incontournable pour toute carrière d'envergure en Belgique. Ceci vaut aussi pour les carrières internationales qui bien souvent se construisent à partir de la Belgique. ETUDES À L'ÉTRANGER APRÈS LE MASTER – 2010 1/21

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Etudier à l'étranger après le master en droitQuelques réflexions et conseils pratiquesPatrick Wautelet - Faculté de droit - ULg

En guise d'introduction

Etudier à l'étranger, pourquoi pas... oui mais pourquoi faire? Pourquoi retarder d'un an l'entrée sur le marché du travail, alors que le diplôme de master en droit de l'ULg constitue déjà un atout formidable pour acquérir une première expérience professionnelle?

La réponse à cette question est éminement personnelle. La motivation pour effectuer un séjour à l'étranger dépendra du parcours de chacun. Certains éléments doivent cependant être pris en considération avant de s'engager dans ce choix exigeant.

Le premier tient au souhait de perfectionner la maîtrise d'une langue étrangère. Nul besoin de souligner que beaucoup de carrières professionnelles – et pas seulement celles qui se déroulent à l'étranger - exigent aujourd'hui une excellente maîtrise (tant passive qu'active) de plusieurs langues. Certes, le parcours de l'étudiant(e) en droit lui permet aujourd'hui déjà d'améliorer sensiblement ses connaissances linguistiques – les cours de langue et en langues étrangère sont devenus la norme. Certes encore, la possibilité de séjourner à l'étranger pendant les études menant au master en droit (séjour Erasmus ou assimilé) constitue déjà une bonne occasion de progresser dans ce registre. Une maîtrise professionnelle d'une langue étrangère – même réputée 'facile', comme l'anglais – exige cependant du temps et une exposition prolongée à un environnement où cette langue prédomine. Ceci se vérifie en particulier pour la maîtrise de la communication écrite. L'on n'oubliera par ailleurs pas que la maîtrise du néerlandais constitue une exigence incontournable pour toute carrière d'envergure en Belgique. Ceci vaut aussi pour les carrières internationales qui bien souvent se construisent à partir de la Belgique.

A côté du souhait de perfectionner les connaissances linguistiques, le séjour dans une université étrangère permet aussi de développer l'indépendance et la maturité individuelle. La capacité d'adaptation est essentielle dans l'environnement professionnel actuel. Elle ne peut que bénéficier d'un séjour dans une université étrangère, qui permettra de se confronter à une autre culture universitaire, à une autre culture juridique ainsi qu'à des traditions sociales différentes. Encore une fois, l'expérience d'un séjour Erasmus ou assimilé effectué pendant les études de droit constitue déjà un excellent atout. Ce qui distingue ce séjour d'un projet de master effectué à l'étranger, c'est non seulement la durée du séjour, mais aussi et surtout le degré d'initiative qu'il présuppose. Alors qu'un(e) étudiant(e) qui séjourne quelques mois dans une université européenne au bénéfice du programme Erasmus, le fait dans un cadre bien précis et organisé, un séjour à l'étranger nécessite un effort de réflexion et de préparation bien plus grand de la part de l'étudiant(e). Ce même effort personnel devra se poursuivre tout au long du séjour.

On peut encore signaler que pour certains, ces atouts d'un séjour prolongé dans une université étrangère se doubleront d'une spécialisation dans un domaine pointu. Le droit est une discipline encore fort marquée par les spécificités nationales, au contraire de beaucoup de sciences exactes. Il n'en reste pas moins qu'une année d'étude dans une université étrangère

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offre la possibilité d'aller plus loin dans un domaine précis où l'international l'emporte souvent sur la dimension nationale. Il ne s'agit pas de se lier de façon définitive à l'une ou l'autre spécialisation – la carrière professionnelle n'est plus aujourd'hui que rarement un long fleuve tranquille fait d'une seule pièce. L'acquisition d'une spécialisation permet de faciliter l'accès à certains secteurs d'activité, sans pour autant engager l'étudiant(e) dans une voie à sens unique.

Enfin, une expérience réussie d'étude à l'étranger pourra faciliter l'accès à certains secteurs d'activité. Le monde du barreau est particulièrement attentif aux diplômes obtenus à l'étranger. Seuls certains cabinets en font une condition sine qua non pour le recrutement. Dans la plupart des cas, il s'agit d'un 'nice to have' et non d'un 'must have'. S'il ne s'agit pas d'une condition incontournable pour un premier recrutement, un diplôme étranger constitue un atout considérable pour une carrière d'envergure. Certains grands cabinets d'avocat mais aussi des entreprises valorisent d'ailleurs le séjour à l'étranger comme une année d'expérience professionnelle à part entière.

A chacun de faire son choix, pourvu qu'il soit pleinement informé!

I. Le facteur temps

Etudier à l'étranger après le master nécessite une préparation longue. Dans la plupart des cas, il est nécessaire de s'y prendre bien à l'avance pour être admis dans un programme. L'obtention d'une bourse ou d'une aide au financement ne peut également se faire qu'au prix du dépôt d'un dossier longtemps avant le début du séjour. Certains documents et attestations nécessaires à la constitution d'un dossier ne peuvent être obtenus qu'après un certain délai. Enfin, il faudra s'y prendre à temps pour présenter l'examen ou le test de langue dont le résultat conditionne l'acceptation d'un dossier de candidature. Pour ne prendre qu'un exemple, le test TOEFL exigé par un grand nombre d'universités (infra), ne peut se présenter qu'à certains moments précis.

La ligne du temps qui suit donne une idée du recul qu'il faut prendre pour s'assurer que l'on disposera du temps nécessaire pour constituer un dossier de candidature. Pour s'assurer de pouvoir constituer un tel dossier dans les conditions les meilleures, on commencera à réfléchir au projet (Où aller? Pourquoi faire? Avec quel budget?) dans le courant du 2ème quadrimestre du 1er master (X-2). Ceci permettra d'établir un projet avec des échéances claires et d'entamer les premières démarches – p. ex. inscription préliminaire auprès de certains organismes qui octroient des bourses. Les premiers mois de l'année académique qui suit (X-1) permettront de constituer les dossiers de candidature (tant pour l'admission à un programme que pour l'obtention d'un financement). Enfin, l'on pourra participer aux éventuels entretiens de sélection dans les premiers mois de l'année civile du départ.

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Une question est souvent posée à propos du facteur temps : est-il préférable de partir à l'étranger directement après avoir obtenu le diplôme de master en droit, ou vaut-il mieux acquérir une première expérience professionnelle (par ex. par le biais du stage de 3 ans au barreau) avant de se lancer dans cette aventure? Il n'y a pas de bonne réponse à cette question. Tout au plus peut-on attirer l'attention sur les points suivants :

l'acquisition d'une première expérience professionnelle après le master en droit permettra sans doute de mûrir plus longuement un projet d'étude à l'étranger. Le choix du master pourra s'appuyer sur l'expérience acquise. De même, l'étudiant(e) profitera différement des enseignements qu'il/elle suit à l'étranger. Enfin, l'étudiant(e) pourra peut être faire appel à l'épargne constituée pendant ces premières années pour contribuer au financement du séjour.

Il ne faut pas oublier cependant que si l'on a déjà travaillé quelques années, un certain effort d'adaptation sera nécessaire pour se refaire à la vie d'étudiant(e). En outre, il peut être plus difficile de partir à l'étranger lorsque l'on a développé une vie familiale et des attaches. Enfin, certains organismes qui financent les études à l'étranger, posent des limites d'âge à l'octroi de bourses et de subsides.

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II. Le financement : parlons d'argent...

Etudier à l'étranger coûte cher. Si les frais de scolarité sont d'ampleur variables – de 1.500 EUR à 40.000 USD selon les destinations et les programmes - , il faut en tout cas tenir compte des dépenses nécessaires – logement, nourriture, transport, etc. - qui peuvent elles aussi varier sensiblement selon les destinations. Une année à l'étranger se révélera nécessairement plus chère qu'une année d'étude en Belgique. Un séjour d'un an dans une université américaine nécessitera généralement un budget avoisinant les 50.000 EUR.

Les possibilités de financement existent, elles sont cependant fort réduites. Elles sont en général attribuées non pas en tenant compte des besoins (need based scholarship) mais en tenant compte du profil et essentiellement du profil académique des candidats (merit based scholarship). En d'autres termes, la plupart des bourses seront attribuées aux étudiants avec un profil académique excellent.

Quelle que soit la source de financement, il faut être attentif au fait que les procédures sont longues. Il faut s’y prendre 1 an à 1 an et demi avant le départ. Ceci vaut d'ailleurs aussi pour les dossiers de candidature, comme déjà indiqué.

L’Administration de la Recherche et du Développement de l’ULg (A.R.D.) met à votre disposi-tion sur MyULg la base de donnée SI4PP (Système d'Information pour financer mon Projet Personnel), élaborée afin de relayer en permanence les possibilités de support financier à des projets de mobilité, d'accueil, de séjour de recherche ou d'études, de stage, etc. offertes par l'ULg et par des organismes extérieurs (wallons, belges, internationaux).

Elle a été conçue de manière à permettre de repérer rapidement les sources de financement pouvant correspondre à un projet précis. Après sélection de l'information intéressante, des fiches détaillées avec renvoi au site web des offres peuvent être consultées. L'ARD se tient alors à votre disposition pour un rendez-vous si cela est nécessaire.

La base de données est accessible en intranet à la page suivante : www.ulg.ac.be/cms/c_433341/si4pp-accueil

Vous trouverez ci-après quelques pistes (non exhaustives) destinées à financer un séjour à l'étranger.

A. Un séjour aux Etats-Unis

Les Etats-Unis demeurent privilégiés au regard d'autres destinations en raison de l'existence de deux institutions spécifiques qui aident au financement des séjours d'étude et de recherche auprès des universités américaines.

(i) Belgian American Educational Foundation (www.baef.be) – cette institution décerne des bourses généreuses, qui sont sans conteste les plus prisées pour financer un

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séjour d'étude ou de recherche aux Etats-Unis. En principe, les bourses de la BAEF sont destinées à couvrir l'intégralité des frais d'inscription dans un programme d'une université américaine. En 2010, les montants annoncés par la BAEF sont les suivants : la bourse ne pourra excéder un montant total de 45.000 USD, dont 30.000 USD sont destinés à couvrir les frais d'inscription et 15.000 USD les dépenses courantes.

La date limite pour l'introduction d'une demande est le 31 octobre de l'année académique précédant le séjour à l'étranger. La sélection s'opère en deux temps : dans un premier temps, l'étudiant(e) est invité(e) à remplir un formulaire en ligne (eligibility form), destiné à permettre d'évaluer si il/elle remplit les conditions minimales de recevabilité. S'il s'avère que l'étudiant(e) est en mesure de postuler, il/elle devra remplir un formulaire conséquent.

L'administration 'Recherche et développement' de l'ULg organise chaque année une séance de coaching pour les étudiants de l'ULg sélectionnés pour un entretien avec la BAEF.

(ii) Fulbright : Commission for Educational Exchange between the United States, Belgium and Luxemburg : (www.fulbright.be) – le programme Fulbright a été créé après la seconde guerre mondiale pour 'promote mutual understanding between the people of the United States and those of other countries'. Le programme Fulbright bénéficie aujourd'hui à près de 140 pays, dont la Belgique. Les récipiendaires d'une assistance financière doivent se montrer les ambassadeurs de la Belgique aux USA.

La commission Fulbright Belgique/Luxembourg décerne chaque année un nombre substantiel de bourses destinées à financer un séjour dans une université américaine. Ces bourses ne couvrent pas l'ensemble des frais de scolarité, mais permettent déjà de financer une partie importante des frais liés au séjour aux Etats-Unis. Certaines bourses sont réservées aux étudiants en droit :

Allen & Overy Award Baker & McKenzie Scholarship Freshfields Bruckhaus Deringer Liedekerke, Wolters, Waelbroeck Kirkpatrick Award Linklaters de Bandt Award Loyens & Loeff Luxembourg Award Stibbe scholarship

Les bourses ne peuvent être décernées qu'aux candidats qui ne possèdent pas de doctorat. Les candidats sont invités à remplir une 'preliminary application' destinée à évaluer s'ils satisfont aux conditions de recevabilité. Si c'est le cas, ils pourront introduire un dossier. La commission Fullbright se réunit périodiquement. Les dossiers pour un 'Fulbright Award for Graduate Study' doivent être introduits au plus tard le 30 avril. Si un(e) étudiant(e) obtient une bourse, il/elle devra encore fournir à la Commission une preuve d'admission auprès d'une université américaine (la fameuse 'letter of acceptance') pour finaliser l'octroi de la bourse.

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La Commission est également chargée de l'octroi d'une bourse spéciale de financement destinée aux étudiants admis à l'Université de Harvard – il s'agit du Frank Boas Scholarship, nommé après un avocat américain qui a longtemps travaillé à Bruxelles. Cette bourse est ouverte à toutes les disciples, sauf la gestion. Les étudiants en droit ont Plus de détails à l'adresse www.harvardboasscholars.org.

L'on trouve par ailleurs d'intéressants renseignements sur les études aux Etats-Unis sur le site de la Commission Fulbright.

Il ne faut pas se cacher que compte tenu de l'intense concurrence, les bourses tant de la BAEF que de la Commission Fulbright sont accordées en pratique aux seuls étudiants qui ont fait preuve d'excellence académique.

L'on sera attentif au fait que tant pour la BAEF que pour la Commission Fulbright, la sélection se fait sur base d'un dossier et d'un entretien (en anglais) avec une commission de sélection, composée de représentants de l'ensemble des universités du pays. En outre, les bourses de la BAEF et de la Commission Fulbright sont réservées aux citoyens belges. Il n'est pas possible de postuler à l'une de ces bourses si l'on a séjourné pendant une longue période aux Etats-Unis avant le départ. Enfin, les personnes qui bénéficient d'une bourse de la BAEF ou de la Commission Fulbright doivent revenir en Belgique après leur master. Ces deux institutions n'ont en effet pas vocation à encourager le 'brain drain'.

D'autres organisations accordent également des bourses destinées à financer un séjour d'étude aux Etats-Unis. Elles ne visent pas exclusivement la Belgique comme le fait la BAEF ou le programme Fulbright Belgique. On pourra utilement consulter leurs sites web:

National Science Foundation (www.nsf.org) (réservé prioritairement aux sciences exactes);

Open Society Institute (www.soros.org)

L'on trouvera aussi des renseignements sur les bourses et possibilités de financement aux adresses suivantes :

- Education USA (newsletter de la fondation Fulbright : www.fulbright.be/Newsletter)- Institute of International Education (www.fundingusstudy.org)- Edupass (www.edupass.org/finaid)- International Education Financial Aid (www.iefa.org)

B. Autres pays

La plupart des institutions qui aident au financement des séjours d'étude et de recherche à l'étranger se veulent générales et ne visent pas des pays ou des programmes spécifiques.

1°) Rotary : www.rotary.belux.org/fr/public/participer/bourses.shtml

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Les Rotary de Belgique et de Luxembourg octroient chaque année une bourse d'un montant maximum de 25.000 US dollars. Les districts du Rotary octroient des bourses d'un montant moins élevé (500 à 15.000 EUR) ou des prêts d'étude sans intérêt.

Parmi les conditions posées pour poser sa candidature à ces bourses, l'on notera qu'il faut habiter ou avoir étudié dans le district du Rotary qui accorde la bourse. En outre, pour la bourse de la Fondation, l'on ne peut être membre du Rotary ou être apparenté à un membre du Rotary.

2°) Prêt sans intérêt de la Fondation Fernand Lazard : www.redweb.be/lazard/fr.htm

La Fondation Lazard octroie des prêts sans intérêts, d'un montant maximum de 25.000 €. S'il n'est pas dans la tradition belge d'emprunter pour financer ses études, cette pratique est fort répandue aux Etats-Unis et dans d'autres pays. Selon les statistiques de la Fondation, 19 juristes de l'ULg ont déjà bénéficié de la générosité de la Fondation Lazard.

L'on sera attentif au fait que la plupart des établissements bancaires offrent la possibilité d'emprunter pour financer un séjour à l'étranger, mais à des conditions plus onéreuses que celle de la Fondation Lazard (TAEG élevé, généralement celui du prêt de consommation courante et nécessité d'obtenir la caution des parents).

3°) Autorités publiques belges

La Communauté française Wallonie Bruxelles (via le Commissariat Général aux Relations International) octroie des bourses 'WBI bilatérales' de spécialisation. Ces bourses sont généralement liées à des programmes particuliers. L'on trouvera plus de renseignements à l'adresse www/wbi.be/etudierouenseigner.

Une liste complète des financements est disponible à l'adresse www.wbi.be/cgi/bin3/render.cgi?id=0130376_article&ln=ln1&userid=&rubr=bourse

Le Bureau international jeunesse offre également des possibilités de financement, mais la plupart sont liées à des programmes spécifiques de stage ou d'expérience professionnelle (www.lebij.be).

4°) Fondation Duesberg-Baily

La Fondation Duesberg-Baily offre une bourse (approx. 6.000 €) chaque année pour un(e) étudiant(e) diplômé(e) de l'Université de Liège et de l'Athéné Thil Lorrain de Verviers, qui souhaite poursuivre ses études aux Etats-Unis. Plus de renseignements : www.ulg.ac.be/cms/c_271231/bourses-de-la-fondation-duesberg-baily-thil-lorrain-2009

5°) Allemagne : le programme DAAD

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Le DAAD (Deutscher Akademischer Austausch Dienst ou service allemand de coopération académique) a mis au point une base de données (disponible en anglais) qui recense toutes les bourses et possibilités de financement pour les études en Allemagne. La base de données peut être accédée à l'adresse www.daad.de/deutschland/foerderung/stipendiendatenbank/00462.en.html.

Le DAAD offre aussi des bourses. Il existe un programme bien connu d'initiation au droit allemand qui permet aux étudiants âgés de moins de 30 ans de bénéficier d'une aide financière pendant un séjour en Allemagne destiné d'une part à améliorer sa connaissance de l'allemand et d'autre part à s'initier au droit allemand. Plus de renseignements : ambassade d'Allemagne, rue J. de Lalaing 8-4, 1040 Bruxelles, www.bruessel.diplo.de

6°) Les Pays-Bas

On trouvera sur le site www.grantfinder.nl une liste complète des bourses et possibilités de financement offertes pour les Pays-Bas.

7°) Financement par l'université d'accueil

La plupart des universités étrangères offrent la possibilité d'obtenir un financement, généralement sous la forme d'une réduction des frais de scolarité ('tuition waiver'). Ces financements sont subordonnés à la démonstration que l'étudiant(e) a fait appel en vain à l'ensemble des sources de financement disponibles.

Il ne faut pas se faire d'illusion : les étudiants originaires de Belgique n'ont souvent que peu de chance de pouvoir prétendre à ce type de financement. Il faut bien avouer que la situation générale en Belgique est bien plus favorable que celle qui prévaut dans de nombreux pays du globe...

8°) Travailler pour financer son séjour

Peut-on financer un séjour dans une université étrangère en travaillant sur place pendant le séjour? Ceci n'est pas exclu, mais les revenus tirés d'une activité professionnelle constitueront au mieux un revenu d'appoint et non une source principale de financement. Il faut en effet tenir compte du fait que l'université d'accueil exigera avant d'accepter le dossier d'inscription, la preuve que l'étudiant(e) est capable de faire face aux frais de scolarité. Les universités américaines sont à cet égard particulièrement exigeantes. En outre, les possibilités de travailler sur place peuvent être limitées par des obstacles légaux – un étudiant belge qui séjourne aux Etats-Unis, le fera souvent sur base d'un visa 'étudiant', qui ne lui permet de travailler que dans certaines limites (un étudiant qui bénéficie d'un visa F1 peut travailler max. 20 h /sem. et ce uniquement sur la campus de l'université; les étudiants qui voyagent sous le couvert d'un visa J-1 peuvent travailler dès la première année même en dehors du campus).

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Enfin, il faut tenir compte du fait qu'étudier dans une université étrangère est une expérience exigeante, notamment en raison de la nouveauté du système d'enseignement et des différences linguistiques. Compte tenu de l'importance des moyens généralement engagés pour financer un tel séjour, il est conseillé de ne pas consacrer trop de temps à d'autres activités que l'étude.

Au mieux, une occupation professionnelle sur place (par exemple un job d'étudiant dans la bibliothèque de la faculté de droit) permettra-t-elle dès lors de couvrir des dépenses courantes et non les frais d'inscription ou d'autres postes importants du budget.

* * *

Ne vous découragez pas si vous n'obtenez pas de financement ou de financement complet. Rien n'interdit de commencer à travailler, et de partir deux à trois ans après l'obtention du diplôme de master en droit. Cette option présente certains avantages : votre expérience professionnelle pourra être validée et vous permettra sans doute d'accéder plus facilement à certains programmes. Vous pourrez aussi utiliser vos économies pour financer une partie des frais ou emprunter plus facilement. Vous pourriez même réussir à convaincre votre employeur de vous aider à financer les études. En tout état de cause, les frais occasionnés par les études sont des frais professionnels, qui peuvent être déduits de vos revenus futurs.

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III. Les dossiers de candidature – quelques repères

Toutes les institutions d'enseignement étrangères et les institutions qui décernent des bourses ou des facilités de financement, exigent du ou de la candidate qu'il/elle remplisse un ou plusieurs formulaires – qui peuvent la plupart du temps être téléchargé en ligne. Ces formulaires comprendront des renseignements d'ordre personnel (état civil, adresse, etc.), des renseignements sur le parcours académique (université, diplôme, grades obtenus, etc.) ainsi qu'une description du projet d'étude.

Outre ce formulaire, plusieurs documents ou éléments sont nécessaires pour constituer un dossier en bonne et due forme. Il faut prendre le plus grand soin de préparer ces dossiers qui constitueront la première base de sélection. Un dossier envoyé en retard ou incomplet ne sera pas pris en considération.

A. Connaissances linguistiques

La possibilité d'améliorer sa maîtrise d'une langue étrangère constitue l'une des motivations les plus souvent citées pour justifier un séjour d'étude à l'étranger. Il ne faut cependant pas se faire d'illusion et espérer que l'on apprendra l'anglais (ou toute autre langue d'enseignement) 'en cours de route'. Une bonne préparation est essentielle. Sans une connaissance raisonnable de la langue d'enseignement, le séjour dans une université étrangère ne sera pas pleinement profitable – l'étudiant(e) ne retira pas tous les fruit de l'enseignement suivi et ne pourra pleinement participer à la vie académique et étudiante, du moins dans les premiers mois du séjour. C'est donc dès avant le séjour à l'étranger qu'il faut mettre tous les atouts de son côté.

La plupart des programmes d'enseignement exigent d'ailleurs une bonne connaissance de la langue d'enseignement. La connaissance et la maîtrise de l'anglais (ou de la langue d'enseignement) constituent des exigences essentielles pour l'admission. Les universités vérifient la bonne maîtrise par l'étudiant de cette langue en exigeant la réussite de tests linguistiques.

Pour l'anglais les tests les plus connus sont les suivants :

I) TOEFL (Test of English as a Foreign Language) :

Le TOEFL comporte 4 épreuves (compréhension à la lecture et à l'audition, et production écrite et orale) et dure environ quatre heures. Il s'agit d'un test payant (+/- 150 EUR).

Le score minimum exigé tourne autour de 600 (ou 250 pour la version par ordinateur, 100 pour la version internet, dite 'TOEFL-IBT'). Certaines universités acceptent des étudiants avec des scores moins élevés (575 pour l'examen papier, 233 pour l'examen par ordinateur et 90 pour la version internet).

L'Université de Liège est un centre de passation accrédité du TOEFL® iBT (Test of English as a Foreign Language - Internet-based Test). Il est donc possible de présenter le TOEFL à Liège.

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Il est important de bien se renseigner sur les dates auxquelles l'examen peut être présenté. Pour s'assurer qu'un dossier est complet, il est en effet nécessaire d'y adjoindre les résultats du TOEFL. Or le test ne peut être présenté à tout moment. Il faut donc s'assurer qu'on pourra le présenter à un moment utile, bien avant la date ultime pour le dépôt des dossiers (d'admission ou de bourse). En outre, le nombre de places peut être limité pour chaque session.

Pour tout renseignement : www.ets.org/toefl/. Vous trouverez aussi des renseignements sur le TOEFL sur le site de l'ISLV (www.islv.ulg.ac.be/uk_toeflins.html).

Le score obtenu lors du test TOEFL n'est valable que pendant deux ans.

II) Test 'Cambridge' : Certificate of Proficiency in English – généralement le niveau exigé est le niveau C, parfois le niveau B est requis. Plus de renseignements à l'adresse www.cambridgeesol.org

III) Le test IELTS – un score de 6.5 est exigé en moyenne. Plus de renseignements à l'adresse www.ielts.org

IV)L'examen ILEC : il s'agit d'un nouvel examen qui est spécifique à la discipline juridique, au contraire des autres tests classiques. L'ILEC permet de tester la maîtrise de la langue technique. A l'heure actuelle, peu d'universités étrangères exigent que le candidat présente l'ILEC. Avoir réussi l'ILEC constitue néanmoins un atout indéniable dans un dossier de candidature.

Quel que soit le test choisi, il est indispensable de se préparer avec soin. La maîtrise d'une langue étrangère ne s'acquiert pas en quelques jours. Une bonne préparation avant le test peut cependant améliorer significativement les résultats parce qu'elle permet de familiariser l'étudiant(e) avec le format du test, le type de question posée, etc. Pour le TOEFL par exemple, vous pouvez télécharger sur le site de l'organisation qui supervise ce test, des documents qui décrivent le test (p. ex. TOEFL at a Glance : www.ets.org/Media/Tests/TOEFL/pdf/TOEFL_at_a_Glance.pdf) ou encore des documents destinés à aider à la préparation au test (p. ex. www.ets.org/Media/Tests/TOEFL/pdf/ibt_writing_sample_responses.pdf). La Commission Fulbright à Bruxelles (www.fulbright.be) permet d'emprunter (pendant 2 semaines) des manuels de préparation au test TOEFL. On trouve des simulations et des astuces sur divers sites (www.kaptest.com; www.free-english.com ou encore www.toeflpractice.ets.org (pour certains de ces sites, il est nécessaire de s'enregistrer).

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B. Lettres de recommandation

La plupart des universités étrangères exigent que les candidats joignent à leurs dossiers une ou plusieurs lettres de recommandation. Ces lettres doivent permettre au comité d'admission de compléter leur information sur le candidat, son profil, ses expériences. Il ne faut pas oublier que dans la très grande majorité de cas, la sélection se fait uniquement sur base d'un dossier papier. Il est donc essentiel pour le comité de sélection de disposer d'informations qui lui permettent de dépasser le simple cv.

Une recommandation circonstanciée est plus importante que des recommandations générales. Il est donc important de s'adresser à des professeurs ou maître de stage qui connaissent l'étudiant(e) – notamment pour avoir accompagné ses travaux écrits. A défaut, l'on peut suggérer un entretien avec le professeur pour lui expliquer le projet d'étude et la motivation.

Lorsque vous sollicitez l'un de vos professeurs pour appuyer votre candidature, pensez à lui fournir un cv le plus complet possible (avec indication des grades obtenus chaque année), un bref aperçu de votre projet (en 10 lignes) ainsi que tous les renseignements nécessaires pour la rédaction éventuelle de la lettre de recommendation (l'université exige-t-elle qu'un support particulier soit utilisé – papier à en tête de l'Université de Liège ou rédaction de la lettre au moyen d'un formulaire disponible en ligne; quelle est la date limite pour vous communiquer la lettre de recommandation?).

C. Diplômes et attestations de réussite ('Transcripts')

Il est généralement nécessaire de joindre au dossier une copie du diplôme. Les universités américaines exigent généralement des 'transcripts', c-à-d un document indiquant pour chaque année les cours suivis et les résultats obtenus (résultat gobal et résultat par cours). Ces attestations permettent une analyse plus fine du dossier que le seul diplôme. Le secrétariat de la faculté peut délivrer ces certificats en anglais.

Il est essentiel de demander au secrétariat de préciser sur le certificat non seulement le grade obtenu, mais aussi le pourcentage et le 'ranking' de l'étudiant(e) dans son année. Pour une université américaine ou anglaise, une distinction ou une grande distinction ne constitue en effet qu'une première indication sur les mérites de l'étudiant(e). Il est bien plus intéressant de savoir comment l'étudiant(e) se situe dans sa promotion (par ex. : 'top 2%', 'top 10%' ou 'top 30 %').

Certaines universités exigent en outre une copie certifiée conforme du diplôme.

Le service des affaires académiques de l'Administration de l'Enseignement et des Etudiants de l'ULg effectue gratuitement les copies certifiées conformes des diplômes de l'ULg.

D. Lettre de motivation et projets

ETUDES À L'ÉTRANGER APRÈS LE MASTER – 2010 12/13

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Enfin, dans la plupart des cas, le(a) candidat(e) devra exposer brièvement par écrit sa motivation. Cette exigence n'est pas simplement formelle. Puisqu'il n'y a généralement pas d'entretien de sélection, les commissions de sélection s'appuyeront sur les lettres de motivation pour apprécier les qualités qu'un cv ne permet pas de déceler aisément – maturité, cohérence du projet, etc.

La rédaction de ce type de document est un exercice difficile puisqu'il impose de se projeter dans l'avenir. Il n'existe pas de formule 'miracle' pour ces lettres de motivation. Chacun devra trouver son style. Il est essentiel de réserver suffisamment de temps pour cet exercice difficile. Une bonne lettre de motivation, s'écrit, se réécrit et s'écrit à nouveau... Elle peut s'articuler autour du passé du candidat (choix des études, de l'université, de la filière, activités extra-universitaires), de son projet d'étude (pourquoi un master complémentaire, pourquoi telle université et pas une autre, quels renseignements ont été pris sur le programme, etc.) et du futur professionnel (en lien avec le programme suivi). Il ne faut pas hésiter à soumettre un projet de texte à un professeur ou au moins à un 'native speaker' pour relecture.

Certaines universités exigent également un « writing sample », c’est-à-dire un travail rédigé sur un sujet juridique en anglais. Il peut s'agir d'un travail réalisé pendant les études ou dans le cadre d’un stage.

On trouvera en ligne de nombreux exemples de 'essays' écrits pour l'admission dans un faculté de droit américaine (p. ex. www.erraticimpact.com/html/sample_essay_law.htm). L'on sera attentif au fait que ces exemples concernent pour la plupart l'admission d'étudiants au diplôme de base en droit (J.D.). L'admission à un LL.M. nécessite la mise en valeur de qualités différentes. L'on peut cependant utilement s'inspirer de ces exemples ne fut-ce que pour apprécier le ton dans lequel ils sont rédigés.

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Arrivé au bout de cette note d'information, il reste encore un conseil à donner : n'hésitez pas à contacter bien à temps l'un ou l'autre de vos professeurs si vous avez besoin d'une information ou d'un conseil précis. De nombreux professeurs de la Faculté de droit de l'ULg ont effectué des séjours d'étude et de recherche à l'étranger. Ils seront ravis de partager leur expérience avec vous.

ETUDES À L'ÉTRANGER APRÈS LE MASTER – 2010 13/13