emploi secteur tertiaire au maroc

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Royaume du Maroc

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le livre blanc

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  • Royaume du Maroc

    d d dM. Youssef Zarouali Derkaoui

    d d d Direction de la Politique Economique Gnrale

    d d dDocument de travail n 96

    d d dJanvier 2004

  • Constituant une slection mensuelle des travaux mens par les cadres de la Direction de la Politique Economique Gnrale, les documents de

    travail engagent cependant la responsabilit des auteurs les ayant initis. Ils sont diffuss par la Direction pour approfondir le dbat sur les

    sujets en question et susciter des observations.

  • 1

    Table des matires

    Rsum___________________________________________________________________2

    Introduction_______________________________________________________________4

    1. Croissance de lemploi et mutation qualitative dans les services _________________5

    1.1. Une tertiarisation lente si lon juge par la croissance de la valeur ajoute relle ____________ 5 1.2. Nanmoins, les effectifs du tertiaire progressent rapidement ___________________________ 5 1.3. Les mutations qualitatives de lemploi dans le tertiaire _______________________________ 8

    2. Quel jugement peut-on porter sur les performances du secteur du tertiaire marocain_9

    2.1. Une forte croissance de lemploi s'accompagnant d'un recul de la productivit ____________ 9 2.2. Le retard demploi au Maroc___________________________________________________ 12 2.3. Les services ne semblent pas souffrir dun dficit dans la rmunration de ses effectifs qui expliquerait son retard demploi ___________________________________________________ 14 2.4. Impact des Nouvelles technologies de lInformation et de la Communication (NTIC) sur lemploi et la productivit dans les services___________________________________________ 15

    3. Les politiques demploi au Maroc ________________________________________17

    3.1. Les politiques macroconomiques pour la promotion de lemploi au Maroc______________ 18 3.2. Les politiques microconomiques de lemploi au Maroc _____________________________ 18

    Conclusion _______________________________________________________________19

  • 2

    Rsum A linstar des autres pays en dveloppement, le Maroc connat une mutation

    structurelle qui aboutira terme une tertiarisation de lconomie, au double niveau de la valeur ajoute et de lemploi.

    Nanmoins, la tertiairisation du Maroc est trs lente si lon en juge par la valeur ajoute relle. En effet, le rythme de progression de la valeur ajoute du tertiaire de 1982 2002, a t le mme que celui de lconomie dans son ensemble, ce qui sest traduit par la stagnation de la part des services dans le PIB.

    Cependant, lvolution de lemploi a t trois fois plus rapide que celle du secteur

    secondaire, et plus dune fois et demi celle de lagriculture, ce qui illustre le potentiel de ce secteur dans le domaine de lemploi. Le secteur des services a ainsi vu sa population active occupe augmenter de 5,1% en moyenne annuelle sur la priode 1983-2002, alors que cette croissance na t que de 3,2% pour lagriculture et de 1,8% pour le secteur secondaire. La croissance globale de lemploi sur la priode est tire par le tertiaire qui regroupe les activits les plus dynamiques et dont les contributions la croissance de lemploi total sont les plus fortes.

    Le tertiaire ne semble pas subir de mutations qualitatives majeures sur la priode, la

    fminisation de ses effectifs recule lgrement et son taux de salarisation stagne. Les rsultats obtenus par le Maroc en terme de croissance de lemploi dans le secteur

    tertiaire au cours des vingt dernires annes peuvent apparatre, a priori, relativement satisfaisants. Les comparaisons internationales conduisent cependant nuancer ce constat.

    La comparaison des performances du secteur tertiaire marocain celles dun groupe

    de pays composs du Portugal, de la Grce, de la Turquie et de lEgypte, sur la priode 1983 1994, fait ressortir de faibles gains de productivit et une forte progression de lemploi au Maroc. Pour une progression de la valeur ajoute comparable celle ralise par ces pays, le secteur tertiaire marocain enregistre le plus bas taux de progression de la productivit apparente relle du travail (-3,7%) et le taux de croissance de lemploi le plus lev (7,7 %).

    La comparaison des structures demploi des pays de lchantillon indique que le

    Maroc accuse un retard demploi dans les services qui dpasse les trois millions par rapport un pays comme le Portugal.

    Sur la priode 1994-2000, le secteur tertiaire marocain renoue avec des gains de

    productivit positifs et des rythmes de croissance de lemploi modrs. Cependant, ces gains de productivit demeurent les moins levs du groupe.

    Les faibles gains de productivit du secteur tertiaire marocain peuvent provenir dune

    faible ouverture du secteur la concurrence internationale, dune utilisation limite des NTIC ou encore du manque de qualification de la main-duvre.

  • 3

    Les politiques demploi au Maroc sur les vingt dernires annes ont vis amliorer lenvironnement des affaires et crer une dynamique dinvestissement cratrice demplois devant terme endiguer le chmage de masse. Nanmoins, depuis le milieu de la dcennie 90, les pouvoirs publics, en qute dun rglage microconomique de la problmatique de lemploi, ont adopt une politique spcifique en direction des populations en difficult. Enseignements pour le Maroc

    Ltude a permis de relever que le secteur tertiaire enregistre de faibles gains de productivit du travail, ce qui peut entraner, long terme, une baisse de lemploi et une rosion de la comptitivit. La mise niveau de ce secteur est donc urgente et ncessaire. Outre lassouplissement de la rglementation du march du travail, il faudrait dvelopper lutilisation des NTIC en vue daccrotre la productivit et lemploi dans le secteur tertiaire.

    Pour dvelopper le rseau des PME-PMI innovantes oprant dans le secteur des services, il faudrait dvelopper et amliorer les moyens de financement mis leur disposition en facilitant laccs aux marchs des capitaux et en crant une structure performante de capital-risque. En outre, la recherche et dveloppement dans le domaine des NTIC mrite dtre encourage en vue de permettre aux entreprises du secteur tertiaire damliorer leur productivit.

  • 4

    Introduction

    A linstar des autres pays en dveloppement, le Maroc connat une mutation structurelle suivant un schma de dveloppement qui aboutira terme une tertiarisation de lconomie, au double niveau de la valeur ajoute et de lemploi.

    Cette mutation ne pourra qutre acclre, pousse par le progrs de productivit li aux changements technologiques dans lagriculture et le secondaire et qui se traduira par une conomie de main duvre, et par une volution de la structure de la consommation qui deviendra plus axe sur des prestations de services, rsultat de llvation du niveau de vie de la population.

    Toutefois, le processus de transformation structurelle de lconomie ne sera que plus

    difficile si le secteur des services ne fonctionne pas efficacement comme source de cration de richesses et demplois.

    En dpit de cette croissance apparemment inluctable du secteur tertiaire1, il nen

    demeure pas moins quil reste un secteur marqu par une grande diversit et une forte htrognit.

    Le secteur des services a reprsent au Maroc 31,2 % de la valeur ajoute et 30,2 % de

    la population active occupe en 2002. Si le rythme de progression de sa valeur ajoute de 1982 2002, a t le mme que celui de lconomie dans son ensemble, lvolution de lemploi a t par contre trois fois plus rapide que celle du secteur secondaire, et plus dune fois et demi celui de lagriculture, ce qui illustre le potentiel de ce secteur dans le domaine de lemploi.

    Une comparaison au niveau international de la structure demploi du Maroc et de

    certains pays, confirme ce constat de gisement de lemploi inexploit au niveau des autres pays. Ainsi, il en ressort que le Maroc prsente un retard de plus de 3 millions demplois dans le secteur tertiaire par rapport un pays comme le Portugal.

    Lobjet de cette note est damliorer notre comprhension des volutions qualitatives

    et quantitatives qui ont touch le secteur tertiaire au cours des vingt dernires annes. Celles-ci permettent dapprcier la performance du secteur tertiaire au Maroc, dvaluer les entraves gnant la cration demploi dans ce secteur et dvaluer limpact des nouvelles technologies de linformation et de la communication et des politiques conomiques menes dans le domaine de lemploi.

    1 La direction de la statistique distingue les services au sens strict du terme (rparation, restauration et htellerie, services fournis aux entreprises, services personnels et domestiques et services sociaux fournis la collectivit) des autres activits tertiaires (commerce de gros et de dtail, transport, entrept et communications, administration gnrale). Pour faciliter la lecture de ce document, on a adopt lapproche anglo-saxonne regroupant dans le champ de services lensemble ses secteurs correspondant la notion activits tertiaires .

  • 5

    1. Croissance de lemploi et mutation qualitative dans les services Linterprtation de lvolution de la production et de lemploi dans le secteur tertiaire

    est rendue mal aise par lexternalisation croissante des services entrant dans le processus de production et par lassociation troite des services et des biens. Lexternalisation explique pour une partie laugmentation de lemploi dans les services. Quant lassociation de plus en plus forte des biens et des services chez les fabricants, il rend plus difficile la distinction entre les activits des services et les activits de fabrication. Il convient de garder lesprit ces volutions lors de lapprciation de lvolution du secteur des services.

    1.1. Une tertiarisation lente si lon juge par la croissance de la valeur ajoute relle

    Sur la priode 1983-2002, le secteur des services a enregistr une croissance annuelle

    moyenne de sa valeur ajoute relle, de 3,5%, soit le mme taux que celui de lconomie dans son ensemble.

    Ce sont les services de transport, entrept et communications qui ont enregistr la croissance la plus rapide avec un taux de croissance annuel moyen de 5,2%.

    Le secteur tertiaire a connu par la suite, un essoufflement sur la priode 1995-2002,

    puisque son taux de croissance annuel moyen est descendu 2,8%, aprs avoir atteint 4 % sur la priode 1983-1994. Cette baisse de rgime sexplique par la frquence des scheresses, qui sest traduite par un lger repli du secteur agricole sur la priode 1995-2002 et un essoufflement de toute lconomie. (cf. tableau 1).

    Tableau 1 : Croissance de la valeur ajoute dans le secteur tertiaire 1983-2002

    Branche Part du

    PIB (2000)Croissance annuelle moyenne 1983-2002

    1983-1994

    1995-2002

    Agriculture, fort et pche 11,4 2,1 4,6 -1,5 Secteur secondaire 30,8 3,4 3,2 3,8 Secteur tertiaire 31,8 3,5 4.0 2,8 Commerce de gros et de dtail 13,0 3,7 4,0 3,2 Transports, entrepts et communications 7,6 5,2 5,6 4,6 Autres Services 11,2 2,5 3,3 1,2 Total2 100,0 3,5 4,2 2,5 Sources : Donnes de la Direction de la Statistique, calcul DPEG.

    Cette croissance du secteur tertiaire au mme rythme que lensemble de lconomie,

    explique la stagnation de la part des services dans le PIB. De 31% du PIB en 1982, le secteur tertiaire a peine gagn 0,8 point pour se situer 31,8% en 2000.

    1.2. Nanmoins, les effectifs du tertiaire progressent rapidement

    Le rle prpondrant des services dans la cration demploi

    Sur la priode 1982-2002, le secteur des services a cr plus de 1,813 millions

    demplois. Ce sont les secteurs du commerce de gros et de dtail, et les autres services qui ont t les plus crateurs nets demplois, respectivement de 709 772 et 899 899 postes demplois. 2 y compris Administration gnrale et DTI.

  • 6

    Le secteur des services a ainsi, vu sa population active occupe augmenter de 5,1% en

    moyenne annuelle sur la priode 1983-2002, alors que cette croissance na t que de 3,2% pour lagriculture et 1,8% pour le secteur secondaire (cf. tableau 2).

    Ces volutions se sont traduites par un gain de 10,5 points de la part de la population

    active occupe dans les services, qui a progress de 19,6% en 1982 30,2% en 2002, alors que le secondaire a vu sa part reculer de 4,6 points pour se situer 20% en 2002.

    Graphique 1 : Cration nette demplois par secteur.

    -500000

    0

    500000

    1000000

    1500000

    2000000

    Agric

    ultu

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    19942002

    Au sein des services, cest la rubrique autres services3 qui a progress le plus

    rapidement, enregistrant une croissance de ses effectifs de 5,7% sur la priode 1983-2002, suivie par les transports, entrepts et communications avec une croissance de 4,8% et par le commerce de gros et de dtail avec une progression de 4,7% sur la mme priode.

    Tableau 2 : croissance de lemploi dans le secteur tertiaire, 1983-2002.

    Branche Croissance annuelle moyenne

    1983-2002 1983-1994

    1995-2002

    Agriculture, fort et pche 3,2 1,9 5,2 Secteur secondaire 1,8 1,7 2 Secteur tertiaire 5,1 7,7 1,4 Commerce de gros et de dtail 4,7 6,2 2,3 Transports, entrepts et communications 4,8 4,0 6 Autres Services 5,7 9,8 -0,1 Administration gnrale -0,1 4,4 -6,9 Total 2,9 2,3 3,9 Sources : Donnes de la Direction de la Statistique, calcul DPEG

    3 Les autres services regroupent la Restauration et htellerie, la Rparation, Services fournis aux entreprises et les Services

    personnels et domestiques

  • 7

    Les services contribuent fortement la cration demploi

    Entre 1982 et 2002, la croissance de lemploi total (+172 %) est tire par les services et par lagriculture avec une contribution cumule la croissance de lemploi de 36,6 points et de 33,8 points. La contribution de lagriculture est explique par sa forte part dans la population active occupe, plus que par un dynamisme de ce secteur. Le secteur secondaire, quant lui, na contribu qu hauteur de 10,8 points dans la croissance totale de lemploi.

    Les services regroupent les secteurs les plus dynamiques en termes de progression de lemploi

    Sur les priodes 1982-1994 et 1994-2002, les volutions sectorielles de lemploi les

    plus rapides concernent les services (respectivement 142,8 % et 12,1 %), mme si un essoufflement de ce secteur a t enregistr sur la deuxime priode.

    Lagriculture et le secteur secondaire enregistrent quant eux des progression rapides

    ( 24,8 % et 50,1 % pour lagriculture et 23 % et 16,9 % pour le secondaire), mme si elles restent bien en de des performances enregistres par les services.

    Au niveau le plus dtaill, les activits tertiaires les plus dynamiques sur la priode

    1982-1994 sont les autres services ( 205,7 %), le commerce de gros et de dtail (106,9 %) et les transports et communications (60,9%).

    Entre 1994 et 2002, ce sont les transports et communications qui ont enregistr la plus

    forte croissance (59,2 %), suivis par le commerce de gros et de dtail (20 %). Les autres services ont ralis une contre performance avec un recul de 0,9 %.

    Il est noter que ces volutions refltent, en partie, lintgration partir de 1994, des

    services sociaux fournis la collectivit , qui faisaient partie de la rubrique autres services , dans la rubrique administration gnrale.

    Globalement, la majorit des activits contribuant fortement la croissance de lemploi sont celles enregistrant les taux de croissance de leurs effectifs les plus levs

    Le tableau 3 ci aprs, prsente une comparaison dtaille, pour les priodes 1982-

    1994 et 1994-2002, des activits tertiaires les plus dynamiques en termes de progression de lemploi, dune part et celles qui ont le plus contribu la croissance de lemploi, dautre part.

    Tableau 3 : Contributions4 des services la cration de lemploi

    Secteurs fortes contributions en nombre de points

    Croissance sur la priode

    Autres Services 17 p Autres Services 205,7%Commerce de gros et de dtail 9,5 p Commerce de gros et de dtail 106,9%

    1982-1994

    Transports, entrepts et communications 1,5 p Transports, entrepts et communications 60,9%Commerce de gros et de dtail 2,8 p Transports, entrepts et communications 59,2%Transports, entrepts et communications 1,8 p Commerce de gros et de dtail 20 %

    1994-2002

    Autres Services -0,2 p Autres Services -0,9 %Sources : Donnes de la Direction de la Statistique, calcul DPEG

    4 La contribution est la produit du taux de croissance par la part reprsente par le secteur considr dans lemploi total.

  • 8

    La majorit des activits contribuant fortement la croissance de lemploi sont gnralement celles enregistrant les taux de croissance de leurs effectifs les plus levs. Toutefois, une telle corrlation ne va pas de soi, un niveau lev de contribution la croissance de lemploi ne sexplique pas ncessairement par un fort dynamisme de lvolution de lemploi, mais aussi par la part importante de lemploi total que le secteur peut reprsenter.

    1.3. Les mutations qualitatives de lemploi dans le tertiaire

    Si lanalyse rtrospective permet de mettre en exergue le rle dterminant du secteur des services dans la croissance de lemploi au Maroc, elle permet dobserver par ailleurs les mutations qualitatives (fminisation, salarisation) qui ont affectes ce secteur.

    Une fminisation des effectifs des services qui recule lgrement

    Le taux de progression de lemploi fminin dans le tertiaire entre 1983 et 2000, est de

    4,7 %, restant en de de la progression de lemploi dans ce secteur, ce qui explique un recul global du taux de fminit de ce secteur de 18,9 % en 1982 17,1 % en 2000.

    Cependant, ce constat doit tre nuanc. Le secteur du commerce de gros et de dtail a

    vu son taux de fminit progresser de 4,6 % en 1982 7,6 % en 2000, celui des transports et communication est pass de 3 % en 1982 4,4 % en 2000. Le recul du taux de fminit des services est attribuer aux autres services qui ont vu leur taux de fminit reculer de 39 % en 1982 28,7 % en 2000.

    La fminisation de la population active occupe au Maroc semble tre tire

    principalement par lagriculture dont le taux de fminit a plus que doubl sur la priode.

    Graphique 2 : Effectifs de la population active occupe fminine,1982-2000

    La salarisation de lemploi dans le tertiaire reste stable

    Suivant les chiffres de la population salarie dclare la CNSS, lemploi salari dans

    le tertiaire na gure progress sur la priode 1982 2000. La part de lemploi salari dans les services est pass de 15,5 % en 1982, 15,7 % en 2000, alors que celle du secteur secondaire a gagn plus de 10 points et se situe 37 % en 2000. Lagriculture, quant elle a enregistr une quasi stabilit de la part de lemploi salari dans lemploi total.

    0

    2 0 0 0 0 0

    4 0 0 0 0 0

    6 0 0 0 0 0

    8 0 0 0 0 0

    1 0 0 0 0 0 0

    1 2 0 0 0 0 0

    1 4 0 0 0 0 0

    1 6 0 0 0 0 0

    1 8 0 0 0 0 0

    A g r ic u ltu re , fo r t e tp c h e

    In d u s tr ie +c o n s tru c tio n

    C o m m e rc e d e g ro se t d e d ta i l

    T ra n s p o r ts ,e n tre p ts e t

    c o m m u n ic a tio n s

    A u tre s S e rv ic e s A d m in is tr a t io ng n ra le

    S e c te u r te r t ia ir e

    1 9 8 22 0 0 0

  • 9

    Cette stabilit du taux de salarisation dans les services trouve son explication dans le fait que de nombreuses activits tertiaires sont exerces par des non salaris.

    Dune manire plus dtaille, cest le secteur du commerce de gros et de dtail qui

    enregistre la progression la plus notable de la part de lemploi salari dans lemploi total (+3 points). Le secteur du transport, entrept et communication, na pas progress en termes de salarisation de lemploi, sa part est reste stable aux alentours de 18,5%. Les autres services ont mme vu la part de leur emploi salari reculer de 2 points pour se stabiliser 12%. 2. Quel jugement peut-on porter sur les performances du secteur du tertiaire marocain ?

    Les rsultats obtenus par le Maroc en terme de croissance de lemploi dans le secteur des services au cours des vingt dernires annes peuvent apparatre priori comme relativement satisfaisants. Les comparaisons internationales des structures demploi montrent cependant que le Maroc accuse un retard qui dpasse les 3 millions demplois par rapport un pays comme le Portugal. 2.1. Une forte croissance de lemploi saccompagnant dun recul de la productivit5

    Si lemploi dans les services a progress fortement au cours des annes 80, par rapport ceux obtenus par le groupe de pays compos de lEgypte, la Turquie, la Grce et le Portugal, les rsultats ont t linverse en termes de gains de productivit dans ce secteur. Le constat sinverse dans les annes 90 o le rythme de croissance des gains de productivit a t le mme que celui de la progression de lemploi, mme sil reste bien en de de la croissance de productivit enregistre dans ce groupe de pays.

    Sur la priode 1982-1994, la croissance de la valeur ajoute relle saccompagne dune forte progression de lemploi et dun recul de la productivit

    Entre 1983 et 1994, la croissance de lactivit dans les services tait soutenue,

    enregistrant un taux de croissance annuel moyen en prix constant de 4 %, mme si cette performance est relativiser, tant donn quelle reste en de de celle ralise par lagriculture ou par lensemble de lconomie.

    Tableau 4 : Taux de croissance de la valeur ajoute relle

    Taux de croissance annuel moyen entre 1983 et 1994

    Agriculture 4,6 secondaire 3,2

    tertiaire 4,0 Ensemble 4,2

    Sources : Donnes de la Direction de la Statistique, calcul DPEG Cette croissance sest accompagne dune forte progression de lemploi (+7,7 %) et

    dun fort recul de la productivit par tte (-3,7 %).

    5 Il sagit de la productivit apparente du travail. Normalement lemploi utilis dans son calcul devrait tre considr en quivalent temps plein, et non dune manire brute comme ici. Cependant, faute de donnes concernant le temps partiel et la dure de travail effective des travailleurs se trouvant dans cette catgorie, le calcul effectu est brut.

  • 10

    Bien que les taux de croissance de la valeur ajoute soient comparables, lagriculture

    et le secteur secondaire enregistrent des volutions opposes celle des services. Contrairement au secteur tertiaire, ces secteurs ralisent de faible taux de croissance de lemploi (en moyenne annuelle, respectivement de 1,9 % et de 1,7 %) et de forts gains de productivit (respectivement de 2,7 % et de 1,4 %). La croissance de la valeur ajoute dans ces deux secteurs ne sest donc pas accompagne de croissance notable de lemploi (tableau 5).

    Tableau 5 : Taux de croissance de lemploi et de la productivit par tte entre 1983 et 1994

    emploi productivit par tte

    Agriculture, fort et pche 1,9 2,7 Secondaire 1,7 1,4 Secteur tertiaire 7,7 -3,7 Commerce de gros et de dtail 6,2 -2,3 Transports, entrepts et communications 4,0 1,5 Autres Services 9,8 -6,4

    Sources : Donnes de la Direction de la Statistique, calcul DPEG Seul le secteur du transport, entrept et communication enregistre des gains de

    productivit positifs, le commerce de gros et de dtail et les autres services ralisent un net recul de leur productivit par tte.

    La comparaison des performances du secteur des services avec le groupe de pays

    conomiquement comparables au Maroc sur la priode 1983 1994, fait ressortir le niveau bas des gains de productivit et la forte progression de lemploi au Maroc. Pour un niveau dactivit comparable celui ralis par ces pays, le Maroc enregistre le plus bas taux de progression de la productivit apparente de travail (-3,7 %) et le taux de croissance de lemploi le plus lev (7,7 %) (tableau 6).

    Tableau 6 : Comparaison de lvolution de lemploi et de la productivit par rapport un

    chantillon de pays mergents.

    Taux de croissance annuels moyens entre 1983 - 1994, en % De la valeur ajoute

    dans les services De la pop active occupe

    dans les services De la valeur ajoute dans les

    services par personne occupe Turquie 3,8 0,4 3,4 Egypte 4,5 3,8 0,6 Portugal6 4,6 2,5 2,0 Grce 2,4 2,9 -0,5 Maroc 4,0 7,7 -3,7 Source : World development indicators et Direction de la statistique pour les donnes sur le Maroc.

    6 Pour le Portugal, la priode considre est 1986 1994.

  • 11

    La priode 1995-2002 a t marque par un fort ralentissement de la croissance de lemploi et par une augmentation sensible de la productivit.

    Par rapport la priode prcdente, la croissance de la valeur ajoute a sensiblement

    diminu sur la priode 1995-2002. La baisse la plus forte reste celle de lagriculture, qui est pass dune croissance forte une phase de dclin. Contrairement la priode prcdente, ladministration enregistre un rythme de croissance annuel moyen (+3,3 %) suprieur celui des services principalement marchands (+2,8 %).

    Tableau 7 : Taux de croissance de la valeur ajoute relle

    Taux de croissance annuel moyen entre 1995 et 2002

    Agriculture -1,5 Secondaire 3,8

    Services 2,8 Ensemble 2,5

    Le ralentissement de lactivit dans les services au cours de la priode 19952002

    saccompagne dune diminution forte de la croissance de lemploi et dune hausse sensible des gains de productivit. Il convient cependant de souligner que lvolution de lemploi au sein des services (+1,4 %) est devenue plus faible que dans lagriculture (5,2 %) ou dans le secteur secondaire (2,0%).

    En dtail, si au sein du secteur du transport, entrept et communication, la croissance

    de lemploi a t forte, dans les autres secteurs et en particulier les autres services , elle a t faible ou mme ngative.

    Tableau 8 : Taux de croissance annuel moyen de lemploi

    et de la productivit par tte entre 1994 et 2000

    Emploi Productivit par tte Agriculture, fort et pche 5,2 -6,7 Secondaire 2,0 1,8 Tertiaire 1,4 1,3 Commerce de gros et de dtail -2,3 0,9 Transports, entrepts et communications 6,0 -1,4 Autres Services -0,1 1,3

    Sources : Donnes de la Direction de la Statistique, calcul DPEG Pour le groupe de pays considr7, la Turquie a russi stabiliser ses taux de

    croissance de lemploi et de la productivit au niveau de la priode prcdente, le Portugal enregistre une acclration de son taux de croissance de lemploi et des gains de productivit nuls. La Grce et le Maroc renouent avec des gains de productivit positifs et des rythmes de croissance de lemploi modrs et infrieurs ceux de la progression de la productivit.

    Mme si le tertiaire au Maroc ralise un alignement de son schma dvolution sur

    celui de ces pays, ses gains de productivit demeurent parmi les moins levs du groupe.

    7 Lgypte a t exclue faute de donnes.

  • 12

    Contrairement lvolution de la productivit dans ces pays, le Maroc enregistre sur la priode 1983-2002, un recul de la productivit de 1,6%.

    Tableau 9 : Taux de croissance de la productivit apparente du travail

    Taux de croissance annuel moyen entre 1994 et 1998 (%) De la valeur ajoute relle dans les services

    De la pop active occupe dans les services

    De la valeur ajoute dans les services par personne occupe

    Turquie 3,8 0,3 3,5 Portugal 2,8 2,8 0,0 Grce 3,3 1,9 1,4 Maroc8 2,8 1,4 1,4 Source : World development indicators et Direction de la statistique pour les donnes sur le Maroc.

    Ce constat peut avoir comme explication le fait que la concurrence dans le secteur des

    services marocains est moins importante que dans les secteurs des services des autres pays. En effet, des pays comme le Portugal et la Grce ont entam, mme avant leur adhsion lUnion Europenne, des rformes visant lamlioration du jeu de la concurrence et avec leur adhsion effective, leurs secteurs des services ont t exposs une pre concurrence, ce qui les a obligs chercher constamment les moyens susceptibles damliorer la productivit du travail. La Turquie, qui cherche adhrer lUnion Europenne, a, elle aussi, adopt des rformes structurelles dans tous les secteurs et en particulier les services pour faire jouer le jeu de la concurrence et accrotre les chances de survie de ses entreprises, une fois quelle seront exposes la concurrence des autres pays de lU.E. Un pays, comme lEgypte, en retard sur ce mouvement, enregistre une hausse de sa productivit sur la priode, voisine de celle du Maroc, ce qui tend crdibiliser cette hypothse de manque de concurrence trangre dans le secteur des services marocains.

    Une autre hypothse peut tre avance pour expliquer ce retard en termes de gains de

    productivit : le secteur des services, regroupe des activits, comme par exemple lhtellerie restauration, o le taux de travail temps partiel est trs lev. Il se peut que la faible productivit par tte du Maroc soit due limportance du temps partiel dans ce pays par rapport aux autres. Faute de donnes, permettant de procder des comparaisons de la productivit horaire, cette hypothse reste confirmer.

    Ce manque de gain de productivit du secteur tertiaire marocain peut aussi avoir

    comme cause la faible pntration des nouvelles technologies dinformation et de communication au Maroc (cf.2.4), qui non seulement constituent une nouvelle branche dactivit tertiaire, mais exercent par leur diffusion un moyen important daugmenter la productivit et lemploi. 2.2. Le retard demploi au Maroc

    La mthode employe pour valuer lcart demploi entre le Maroc et ce groupe de

    pays consiste mesurer la diffrence entre le nombre demploi observ au Maroc et un nombre demplois simul (thorique) partir du taux demploi du pays considr. Ce nombre demplois simul est dtermin en appliquant la population marocaine ge de 15 64 ans le taux demploi observ dans le pays considr.

    8 Pour le Maroc, la priode considre reste 1994-2002.

  • 13

    Bien videmment, disposer du taux demploi le plus lev possible ne saurait constituer un objectif en soi, nanmoins, ce taux est un indicateur des difficults rencontrs sur le march de travail des diffrents pays.

    Lemploi apparat moins dvelopp au Maroc par rapport ce groupe de pays

    En 1998, lcart demploi entre le Maroc et le Portugal atteignait 3,1 millions, soit 33% du volume demploi observ au Maroc.

    La comparaison avec les autres pays confirme ce premier constat, lcart demploi

    entre le Maroc et la Turquie atteignait en 1998, 2,3 millions, soit 25 % du volume demploi observ au Maroc.

    Il est vident que la prise en compte des diffrences de temps partiel ou dactivit non exerce temps plein expliquerait une partie de ce dficit demploi.

    Tableau 10 : Taux demploi et cart demplois du Maroc (en milliers et en %)

    Taux d'emploi Ecart d'emploi

    en milliers en % de l'emploi thorique Turquie 67,9 % -2365 20,2 Egypte 55,7 % -266 2,8 Portugal 72,2 % -3107 24,9 Grce 57,0 % -483 4,9

    Lecture : Par rapport la Turquie, par exemple, lcart demploi au Maroc est de 2,3 millions, soit 20% du nombre demploi thorique quaurait le Maroc, sil bnficiait du taux demploi turque. Cet cart demploi provient pour une grande partie du secteur tertiaire

    Plus que le niveau de retard demploi thorique au Maroc par rapport au Portugal ou

    la Turquie, lenseignement principal dune analyse comparative des taux et structure demploi entre les pays est de dsigner les secteurs o le retard marocain se concentre.

    Ainsi, ces comparaisons permettent de rvler que le retard au Maroc se concentre

    dans les services et dans une moindre mesure dans le secteur secondaire. Le Maroc accuse un retard dans les services par rapport tous les pays du groupe. Le

    retard par rapport la Turquie atteint 21% de lemploi thorique quaurait eu le Maroc sil bnficiait du taux demploi turque dans les services et 33% de lcart demploi total.

    Par rapport au Portugal, le retard demploi marocain dans les services dpasse mme

    lcart demploi thorique total et atteint 52 % de lemploi thorique dans les services. Mme par rapport lEgypte ou la Grce o le retard demploi total du Maroc ne

    semble pas tre important, le Maroc prsente un retard demploi dans les services qui atteint respectivement 28% et 47% de lemploi simul dans les services.

  • 14

    Seul le secteur de lagriculture marocain prsente un emploi rel suprieur lemploi thorique dans lagriculture par rapport lEgypte, le Portugal et la Grce.

    Tableau 11 : Ecart par secteur dactivit du Maroc

    Agriculture secondaire Services

    Turquie -18 % -25 % -21 % Egypte 36 % -7 % -28 % Portugal 167 % -59 % -52 % Grce 130 % -17 % -47 %

    Cette comparaison internationale de la structure demploi montre que malgr la hausse

    soutenue de lemploi dans le secteur tertiaire sur les vingt dernires annes, le Maroc accuse toujours un retard demploi important dans ce secteur.

    La porte des comparaisons internationales demploi doit tre relativise

    La comparaison des taux demploi des diffrents pays peut sembler relativement abrupte. Les carts demploi constats renvoient un ensemble de facteurs explicatifs, la fois du ct de loffre (diffrences de productivit ou de cot de travail) et du ct de la demande (diffrences des gots ou des revenus des consommateurs).

    De mme, les comparaisons internationales doivent tenir compte de la notion de

    qualit du service dlivr et des diffrences de niveau de vie des mnages des pays compars, tant donn quau fur et mesure que le niveau de vie slve, la demande crot pour les services existants ou de nouveaux services (loisirs, services lis la connaissance).

    Nanmoins, le fait que le Maroc accuse un retard important sur les quatre pays au sein

    du secteur tertiaire constitue un indicateur refltant les difficults rencontres au sein de ce secteur. 2.3. Le secteur des services ne semble pas souffrir dun dficit dans la rmunration de

    ses effectifs qui expliquerait son retard demploi Le retard demploi du Maroc par rapport au groupe de pays peut provenir d une

    qualit demploi dficiente. Souvent dans les dbats sur lemploi dans les services, on entend parfois opposer bons et mauvais emplois. Mais comment mesurer la qualit de lemploi dans un secteur ? Toute analyse qui tenterait dapporter une rponse cette question en utilisant un indicateur unique serait rductrice, car lvaluation de la qualit de lemploi dans un secteur est par nature multidimensionnelle et doit reposer sur une batterie dindicateurs lis la rmunration et la condition de travail et sa pnibilit.

    Seules les donnes concernant la rmunration dune journe dclare la CNSS par

    les diffrents secteurs sont disponibles. Mme si elles ne concernent quune partie des effectifs employs, elles permettent, nanmoins, dapprcier lvolution de la rmunration du tertiaire et de la mettre en relief en la comparant aux autres secteurs de lconomie.

    Il ressort de ces donnes que dans le secteur tertiaire, la rmunration dune journe

    dclare est suprieure de 67 % celle dans lagriculture et de 35 % la rmunration dans le secteur secondaire.

  • 15

    Tableau 12 : Rmunration dune journe dclare9 la CNSS en DH.

    1982 1994 2000 Agriculture, fort et pche 42 85 100 secondaire 54 105 124 Commerce de gros et de dtail 74 126 151 Transports, entrepts et communications 69 121 158 Autres Services 81 157 194 Secteur tertiaire 76 137 167

    Sources : Donnes de la CNSS, calcul DPEG

    Au sein du secteur du tertiaire, cest les autres services qui enregistrent la rmunration la plus leve et qui tirent celle du secteur dans son ensemble. Les secteurs du Transport, entrepts et communication et le commerce de gros et de dtail rmunrent moins que la moyenne du secteur.

    Cependant, sur la priode 1982-1994, la rmunration dans les services (5,1 %) a

    volu moins rapidement que dans lagriculture (6,1 %) ou dans lindustrie construction (5,7 %). Entre 1994 et 2000, les services ont enregistr un ralentissement dans lvolution de leur rmunration (+3,4 %), mme si elle est devenue plus rapide que dans les autres secteurs.

    Il apparat, si on en juge par la rmunration dune journe dclare la CNSS, que le

    secteur des services concentre les secteurs hauts revenus, ce qui tend monter quil nexiste pas dans ce secteur de difficults particulires de lemploi dues une faible rmunration qui attirerait les travailleurs vers les autres secteurs.

    Nanmoins, ces volutions de la rmunration ne concernent quune partie des

    effectifs, ce qui ne prsage en rien des disparits de rmunration ventuelles au sein du secteur, qui peuvent se traduire par lexistence dune large part des effectifs sous rmunre et dune minorit hautement rmunre.

    De plus, et comme dcrit plus haut, dautres critres comme la pnibilit du travail ou

    la prcarit de lemploi peuvent tre lorigine des difficults de lemploi que rencontre le tertiaire et qui se traduisent par ce retard demploi.

    2.4. Impact des Nouvelles technologies de lInformation et de la Communication

    (NTIC) sur lemploi et la productivit dans les services Les NTIC reprsentent une chance pour le secteur tertiaire marocain

    Limpact des Nouvelles Technologies de lInformation et de la Communication

    (NTIC) sur le dveloppement de lemploi dans les services mrite dtre analys. En effet, la diffusion de ces technologies au sein de lconomie marocaine, ltat embryonnaire aujourdhui, tendra sacclrer pendant la prochaine dcennie. On peut assimiler ces technologies une large part des services bass sur la connaissance (knowledge-based services), qui englobent les tlcommunications et les services informatiques et de communication.

    9 Egale la masse salariale annuelle rapporte au nombre de jours dclares annuellement.

  • 16

    Trois types deffets des NTIC sur lconomie peuvent tre identifies :

    Elles permettent tout dabord damliorer la productivit de certains facteurs de production, ce qui induit une nouvelle demande de services et de biens manant des entreprises adresse au secteur des NTIC, ainsi quun accroissement de la demande dont bnficient les secteurs voisins, qui se trouvent lorigine de demande de travail supplmentaire.

    Ensuite, certaines activits peuvent utiliser ces nouvelles technologies afin damliorer leur productivit. Dans ces conditions, la diffusion des NTIC pourrait contribuer la croissance de la production.

    Enfin, les NTIC ont un dernier effet secondaire important, li aux innovations quelles induisent. En termes de services, ces technologies sont de ce point de vue cratrices demploi, dans la mesure ou ces nouvelles activits ne remplacent pas danciennes mais sont cres en vue damliorer les composantes des prestations et doffrir des services jusqu'alors indisponibles.

    Cependant le secteur des NTIC reste ltat embryonnaire, malgr les efforts consentis10

    Malgr les efforts considrables consentis par le Maroc pour promouvoir les NTIC

    travers une stratgie e-Maroc, dans les domaines de lducation et de la formation professionnelle, de la cration et de lincubation des entreprises innovantes, de la promotion de la recherche dans ce domaine et du dveloppement de lAdministration lectronique, lutilisation des NTIC demeure en de des potentialits relles.

    Dans le domaine de linformatique, plusieurs chiffres tendent confirmer ce constat.

    A fin 2002, seulement 25 % des entreprises dclares la CNSS taient informatiss. Le nombre dentreprises quipes en matriel informatique ne dpasse pas 25 000. Le taux dquipement des mnages ne dpasse pas 0,5% ( contre 23% en France).

    Mme au sein de ladministration, ce retard est flagrant, seulement 2,7% des

    fonctionnaires sont informatiss. Le chiffre daffaires global du secteur informatique a t de 5159 millions de DH,

    dont 9% lexport. Les ventes de logiciels ne dpassant pas 8,5 % de ce chiffre daffaires (soit 441 millions de DH).

    Sagissant de lutilisation Internet, le Maroc ne compte pas plus de 50 000 abonns,

    entreprises et mnages confondus. Au niveau des entreprises, 10 15 % seulement ont accs Internet en 2003 et 5 % seulement disposent dun site internet. Le taux de pntration de lInternet marocain tait en 2000 de 6 pour 1000 habitants, alors quil atteignait 30 pour 1000 habitants en Turquie et 70 pour 1000 habitants en Grce.

    Le commerce en ligne reste, lui aussi, dans un tat embryonnaire, du fait dune faible

    bancarisation de la population (1 million de carte bancaire en circulation en 2002) et du faible nombre de sites transactionnels.

    10 Les donnes proviennent de la synthse des travaux de la confrence organise le 24 Avril 2001 par le secrtariat dEtat charge de la Poste et des technologies des tlcommunications et de linformation.

  • 17

    Pour ce qui est des tlcommunications, le Maroc enregistre une densit de tlphonie

    fixe pour lanne 1999 de 5,2, alors que cette densit tait de 6,02 pour lEgypte et de 25,41 pour la Turquie.

    Nanmoins, ces chiffres sont contrebalancs par la russite du tlphone mobile et la

    forte frquentation des cybercafs. Au total, on peut compter 800 000 internautes au Maroc en 2003, soit 2,5% de la population.

    Laction des pouvoirs publics en faveur du dveloppement des NTIC

    LEtat a entrepris au Maroc dimportantes rformes et une stratgie nationale baptise e-Maroc visant la promotion des NTIC et leur diffusion au sein des entreprises.

    Ces rformes se sont traduites par la libration du secteur des tlcommunications et

    par le lancement du projet de lancement dune deuxime licence du fixe. Dans le domaine de la communication audiovisuelle, une instance suprieure de la

    communication audiovisuelle a t institue rcemment, mettant fin au monopole de lEtat dans ce domaine.

    Sur le plan de lducation et du perfectionnement des ressources humaines, un fonds

    de recherche et de formation en tlcommunications a t cr. Une universit virtuelle ouverte tous les tablissements denseignement suprieur, ainsi que des centres multimdia, ont t mis en service.

    Pour ce qui concerne le volet de la sensibilisation des entreprises existantes et la

    cration de nouvelles entreprises oprant dans ce secteur, deux fonds capital risque ont t institus et une action de sensibilisation a t mene par la cration dun centre pour les technologies dinformation.

    Au niveau de ladministration, en plus des plans dinformatisation spcifiques

    chaque ministre, un programme dadministration en ligne visant la mise en ligne des informations institutionnelles, linterconnexion des organismes publics ainsi que la numrisation des supports de communication et des procdures de linformation, a t mis en uvre.

    3. Les politiques demploi au Maroc

    Les politiques demploi au Maroc sur les vingt dernires annes ont vis amliorer lenvironnement des affaires et crer une dynamique dinvestissement cratrice demplois devant terme endiguer le chmage de masse. Nanmoins, depuis le milieu de la dcennie 90, les pouvoirs publics, en qute dun rglage microconomique de la problmatique de lemploi, ont adopt une politique spcifique en direction des populations en difficult.

  • 18

    3.1. Les politiques macroconomiques pour la promotion de lemploi au Maroc Les pouvoirs publics ont cherch par linvestissement public crer un levier sur linvestissement priv pour atteindre un taux dinvestissement capable de gnrer une croissance forte et riche en emplois. Ces investissements se concentraient sur les infrastructures, tant donn que ce type dinvestissement lve la rentabilit des facteurs des investissements existants, ce qui attirera de nouveaux investissements attir par cet accroissement de rentabilit. LEtat a aussi men, par sa dpense, une politique destine augmenter les dpenses des secteurs les plus crateurs demplois.

    LEtat a entrepris dautres mesures institutionnelles visant amliorer

    lenvironnement dans lequel seffectue linvestissement par la cration des centres rgionaux dinvestissement et de guichets daide aux investisseurs et par ladoption dune charte nationale dinvestissement.

    Il a men galement une politique fiscale incitative et une mise niveau des

    entreprises par la cration dun ministre ddi cette tche. Sur le plan social, ladoption rcente du code de travail ne manquera pas dapaiser le

    climat social et de fixer un cadre propice au dveloppement de lemploi. 3.2. Les politiques microconomiques de lemploi au Maroc

    Les pouvoirs publics ont adopt au cours de la dcennie 90 plusieurs programmes

    ciblant les populations en difficults et cherchant faciliter leur insertion dans le march de travail.

    En 1993, lEtat a mis en place le Programme formation insertion. LEtat prenait en

    charge la formation de 18 mois dont bnficiait le stagiaire et la moiti de son indemnit mensuelle pendant son stage. Lobjectif tait ladaptation des demandeurs demplois aux besoins des entreprises. Jusqu la fin 2000, ce programme a permis le recrutement de 12 600 demandeurs demplois.

    Un autre programme relatif la formation alterne, gr par lO.F.P.P.T, a t adopt

    et a concern plus de 13 000 demandeurs demploi pour le titre de lanne 2001. Dans le domaine de lartisanat, un programme de formation par apprentissage, visant

    lintgration de 40 000 jeunes lhorizon 2010, a t mis en uvre par lEtat. LEtat a mis en place un programme de prts, financ conjointement par lEtat et un

    organisme bancaire, destin faciliter lauto emploi des jeunes diplms. Ce systme se dcline, suivant le niveau de formation de lintress, en plusieurs catgories : Crdits jeunes promoteurs, Crdits jeunes entrepreneurs et programme dauto emploi.

    Une loi a t promulgue en 1999 par lEtat, dans le but de crer un cadre propice au

    dveloppement du micro-crdit et de faciliter linsertion de personnes pauvres et spcialement les femmes. Ce systme a connu un grand essor, puisquil a financ un encours total de crdit de 200 millions de DH en 2001 dont ont bnfici plus de 150 000 personnes.

  • 19

    Enfin, et dans le but daffiner le rglage du march du travail et de faciliter le rapprochement entre demandeurs demploi et entreprises, une agence nationale de promotion de lemploi et des comptences a t cre, afin de coordonner, au niveau, tant national que local, lensemble des actions de promotion de lemploi. Conclusion

    Le secteur tertiaire au Maroc, est un secteur crateur demplois. Le retard quil a sur les secteurs tertiaires des pays comme la Turquie ou lEgypte, montre le formidable gisement demplois que ce secteur peut constituer.

    Ltude a permis de montrer un srieux handicap en termes de gains de productivit de

    ce secteur. Ce constat est alarmant pour deux raisons. Dabord et long terme, des faibles gains de productivit du travail, peuvent causer un dclin de lemploi, dans la mesure o ils handicapent la comptitivit du secteur. Ensuite, parce que le Maroc est de plus en plus ouvert, ce secteur risque dtre la trane dans la perspective dune ouverture sur lextrieur et dune libralisation des services. Cest dans cette perspective qune mise niveau de ce secteur est urgente et ncessaire.

    Comme dcrit plus haut, ce secteur souffre dun manque de concurrence qui

    lhandicape. Une simplification de la rglementation nationale semble ncessaire pour limiter les barrires rglementaires entravant son dveloppement et la cration demplois en son sein, puisque ces dernires reprsentent lun des principaux facteurs de limitation de la concurrence.

    La rglementation du march du travail devrait favoriser lincitation pour attirer les

    candidats vers ce secteur, en ne faisant pas peser sur les petites entreprises des services des charges trop lourdes en matire de charges sociales.

    Ltude a mis en exergue, la faible pntration des NTIC au Maroc, dont le

    dveloppement constitue une condition ncessaire pour accrotre la productivit et lemploi au niveau de lconomie toute entire et particulirement au sein des services.

    Pour tirer le meilleur profit de la rvolution technologiques que constitue les NTIC, un

    cadre juridique efficace et efficient doit tre cr pour promouvoir ces technologies et dvelopper le commerce lectronique et assurer leur diffusion au sein du secteur productif national, condition ncessaire pour gagner en productivit et crer des emplois.

    Pour dvelopper le rseau des PME-PMI innovantes oprant dans le secteur des

    services, il faut dvelopper et amliorer les moyens de financement leur disposition, en facilitant leur accs aux marchs des capitaux et en crant une structure de capital risque solide. Ces entreprises reste souvent tributaires de crdits bancaires exigeant des solides garanties.

    La recherche dans ce domaine a des effets permettant une diffusion de ces techniques

    et se trouve lorigine dentreprises innovantes dans ce domaine, elle mrite dtre encourage par un effort public dans ce domaine qui permettrait aux entreprises de bnficier de synergie en investissant davantage dans les NTIC

    PG DT 96.pdfSans titre

    fgfgf: L'analyse de l'emploi654684: 25874: dans le secteur tertiaire au Marocvcxx: Adresse : 137, Avenue Allal ben Abdallah, Rabat. Site Internet : http://www.finances.gov.ma/dpeg/dpeg.htm