du plomb dans les canalisations

2
171 Devenir de la surveillance des risques chimiques dans le contexte de la mobilité professionnelle Arch Mal Prof Env 2006 MERCREDI 31 MAI Silice cristalline et émaillage de pièces, démarche pluridisciplinaire d’évaluation du risque en entreprise L. MERCATORIS 1 , M. GONZALEZ 1 , M. DRUI 2 , K. FONMARTIN 1 , N. BROESSEL 1 , H. HAMZAOUI 1 , S. KLEINLOGEL 1 , A. CANTINEAU 1 1. IUSTE 2. AST 67. Objectif Nous rapportons le cas de la découverte d’une silicose chez un ancien émailleur au pistolet âgé de 39 ans. Cette découverte a permis de mettre en place une démarche pluridisciplinaire d’évaluation du risque « silice cristalline ». Méthode Recherches sur les différents types d’émail utilisés, composition, modes de préparation, identification des produits et des postes de travail à risque dans l’entre- prise, analyse des différents modes opératoires et de l’efficacité des protections collectives et individuelles utilisées. Métrologie atmosphérique avec prélèvements de poussières individuels et en postes fixes. Stratégie de mesurage intégrant 24 prélèvements par pompes CIP 10. Évaluation médicale avec bilan pulmonaire et radiologique de l’ensemble des salariés ayant été exposés réalisée par le médecin du travail de l’entre- prise. Résultats Un seul cas de silicose confirmé histologiquement chez un salarié ayant travaillé sur ce poste avant les impor- tantes améliorations techniques faites sur les installa- tions ces dernières années. Les risques les plus importants sont retrouvés dans les opérations de net- toyage manuel par brossage : concentrations en silice égales à 2,1 fois la Valeur Moyenne d’Exposition. 2 postes de pistolage manuel dépassent la valeur limite (1,3 fois la VME). L’essuyage des pièces est également à améliorer, les concentrations en silice montrant des valeurs comprises entre 0,85 et 1,45 fois la VME. Les autres postes de travail sont tous en dessous du tiers de la valeur limite réglementaire, notamment la prépara- tion de l’émail et les postes d’émaillage automatisé, qui ont bénéficié de récentes améliorations techniques. Conclusion L’évaluation a mis en évidence la persistance d’un ris- que lors des opérations de nettoyage et sur quelques postes d’émaillage manuel. Des mesures d’amélioration technique, de formation des opérateurs et de suivi médical ont été proposées. Du plomb dans les canalisations D. LEUXE 1 , M. LOIZEAU 2 1. APST BTP RP 2. APST. Objectif La nouvelle réglementation (décret du 20 décembre 2001) prescrivant une teneur maximale de 25 micro- grammes par litre de plomb dans l’eau de boisson a suscité l’émergence d’une nouvelle activité : le retrait des canalisations en plomb, activité qui concerne par- ticulièrement les entreprises du Bâtiment et des Tra- vaux Publics. L’enjeu est considérable à plus d’un titre : économique car toutes les canalisations en plomb des réseaux publics et privés doivent être chan- gées mais également un enjeu de santé du fait de la toxicité connue du plomb. L’objectif de l’étude est l’évaluation du risque plomb pour les opérateurs dans ce type d’activité afin de préconiser la surveillance et la prévention adaptées. Nous sommes intervenues à la demande de deux entreprises : La première étude a été suscitée suite à l’augmentation anormale des plombé- mies chez les salariés, l’autre a été demandée par l’entreprise lors de l’acceptation d’un nouveau marché avec un risque d’exposition au plomb pour les salariés. Méthode Notre étude de terrain a été réalisée en 2005 avec la collaboration du service de métrologie et des toxicolo- gues du service. Pour chaque entreprise, plusieurs chantiers ont fait l’objet d’études de postes analysant les différentes phases de l’activité avec pour chacune d’elles des prélèvements surfaciques. Cette analyse des méthodes de retrait des canalisations en plomb et les résultats de métrologies ont été mis en parallèle avec les plombémies. Résultats La réalité du risque plomb a été confirmée de même que le rôle prépondérant du mode opératoire sur le niveau d’exposition des salariés. A l’issue de l’étude, différentes mesures d’hygiène, de prévention et des modifications des comportements ont été proposées. Une formation de l’ensemble du personnel ainsi qu’une information individuelle des salariés ont été réalisées

Upload: m

Post on 30-Dec-2016

215 views

Category:

Documents


1 download

TRANSCRIPT

Page 1: Du plomb dans les canalisations

171

Devenir de la surveillance des risques chimiques dans le contexte de la mobilité professionnelle

Arch Mal Prof Env 2006

ME

RC

RE

DI

3

1

MA

I

Silice cristalline et émaillage de pièces, démarche pluridisciplinaire d’évaluation du risque en entreprise

L. MERCATORIS1, M. GONZALEZ1, M. DRUI2, K. FONMARTIN1, N. BROESSEL1, H. HAMZAOUI1, S. KLEINLOGEL1, A. CANTINEAU1

1. IUSTE2. AST 67.

ObjectifNous rapportons le cas de la découverte d’une silicosechez un ancien émailleur au pistolet âgé de 39 ans.Cette découverte a permis de mettre en place unedémarche pluridisciplinaire d’évaluation du risque« silice cristalline ».

MéthodeRecherches sur les différents types d’émail utilisés,composition, modes de préparation, identification desproduits et des postes de travail à risque dans l’entre-prise, analyse des différents modes opératoires et del’efficacité des protections collectives et individuellesutilisées. Métrologie atmosphérique avec prélèvementsde poussières individuels et en postes fixes. Stratégiede mesurage intégrant 24 prélèvements par pompesCIP 10. Évaluation médicale avec bilan pulmonaire etradiologique de l’ensemble des salariés ayant étéexposés réalisée par le médecin du travail de l’entre-prise.

RésultatsUn seul cas de silicose confirmé histologiquement chezun salarié ayant travaillé sur ce poste avant les impor-tantes améliorations techniques faites sur les installa-tions ces dernières années. Les risques les plusimportants sont retrouvés dans les opérations de net-toyage manuel par brossage : concentrations en siliceégales à 2,1 fois la Valeur Moyenne d’Exposition.2 postes de pistolage manuel dépassent la valeur limite(1,3 fois la VME). L’essuyage des pièces est également àaméliorer, les concentrations en silice montrant desvaleurs comprises entre 0,85 et 1,45 fois la VME. Lesautres postes de travail sont tous en dessous du tiers dela valeur limite réglementaire, notamment la prépara-tion de l’émail et les postes d’émaillage automatisé, quiont bénéficié de récentes améliorations techniques.

ConclusionL’évaluation a mis en évidence la persistance d’un ris-que lors des opérations de nettoyage et sur quelques

postes d’émaillage manuel. Des mesures d’améliorationtechnique, de formation des opérateurs et de suivimédical ont été proposées.

Du plomb dans les canalisations

D. LEUXE1, M. LOIZEAU2

1. APST BTP RP2. APST.

ObjectifLa nouvelle réglementation (décret du 20 décembre2001) prescrivant une teneur maximale de 25 micro-grammes par litre de plomb dans l’eau de boisson asuscité l’émergence d’une nouvelle activité : le retraitdes canalisations en plomb, activité qui concerne par-ticulièrement les entreprises du Bâtiment et des Tra-vaux Publics. L’enjeu est considérable à plus d’untitre : économique car toutes les canalisations enplomb des réseaux publics et privés doivent être chan-gées mais également un enjeu de santé du fait de latoxicité connue du plomb. L’objectif de l’étude estl’évaluation du risque plomb pour les opérateurs dansce type d’activité afin de préconiser la surveillance etla prévention adaptées. Nous sommes intervenues à lademande de deux entreprises : La première étude a étésuscitée suite à l’augmentation anormale des plombé-mies chez les salariés, l’autre a été demandée parl’entreprise lors de l’acceptation d’un nouveau marchéavec un risque d’exposition au plomb pour les salariés.

MéthodeNotre étude de terrain a été réalisée en 2005 avec lacollaboration du service de métrologie et des toxicolo-gues du service. Pour chaque entreprise, plusieurschantiers ont fait l’objet d’études de postes analysantles différentes phases de l’activité avec pour chacuned’elles des prélèvements surfaciques. Cette analyse desméthodes de retrait des canalisations en plomb et lesrésultats de métrologies ont été mis en parallèle avecles plombémies.

RésultatsLa réalité du risque plomb a été confirmée de mêmeque le rôle prépondérant du mode opératoire sur leniveau d’exposition des salariés. A l’issue de l’étude,différentes mesures d’hygiène, de prévention et desmodifications des comportements ont été proposées.Une formation de l’ensemble du personnel ainsi qu’uneinformation individuelle des salariés ont été réalisées

Page 2: Du plomb dans les canalisations

29e Congrès national de médecine et santé au travail

172 Arch Mal Prof Env 2006

sur le terrain par le médecin du travail. Des mesuressimples ont permis une amélioration des pratiquesobjectivée par la baisse des plombémies.

ConclusionL’apparition en 2005 d’un nouveau marché « le retraitdes canalisations en plomb » associé à un risque chimi-que, a nécessité des études de terrain en associationavec les ingénieurs sécurité des entreprises et les méde-cins du travail de ces mêmes entreprises. La confronta-tion des différents résultats – études de postes,métrologies, indices biologiques d’exposition -, a con-firmé l’existence du risque plomb et a permis la mise enplace de procédures de travail et de mesures d’hygièneet de protection adaptées dont l’efficacité a été validéepar la baisse des plombémies. Des modules de forma-tion ont été élaborés et seront utilisés pour des entre-prises du BTP de même activité.

Introduction d’un programme de formation aux risques assisté par ordinateur dans le parcours sécurité des opérateurs d’un site chimique

A. BURGMEIERService de Santé au Travail du site de Lauterbourg, ROHM and HAAS France.

ObjectifLe bilan de la stratégie de formation santé-sécurité ausein d’un site chimique Seveso 2 seuil haut a montré lanécessité de 12 000 heures théoriques vu les risques etexigences, avec en fin de compte seulement 5 000 h.réellement effectuées. La difficulté d’organiser ces for-mations (travail posté, flexibilité, nécessité de suivi ettraçage des formations, des recyclages, contrôle desconnaissances) ont amené à envisager la refonte com-plète du système. Le challenge était de proposer desformations de qualité équivalente mais effectives carsur un temps inférieur, avec une possibilité de suivi etun contrôle de leur efficacité.

MéthodeLe choix s’est orienté vers une journée sécuritéannuelle, généralisée à tous les salariés, quel que soit leposte, intégrant tous les éléments d’information obli-gatoires (standards du site, EPI, bruit, CMR) mais aussicertains modules de formation (extincteurs, port demasque, évacuation) et des thèmes ponctuels définis enfonction du moment, complétée par des formationsspécifiques, pratiques, fournies au plus près du terrain

par les coordinateurs sécurité du secteur. Parallèlementont été déployées des formations santé-sécurité et desrecyclages au travers de questionnaires à choix multi-ple, assistés par ordinateur, plus spécifiques, ciblés surchaque population concernée (risques chimiques spéci-fiques au poste, appareils respiratoires isolants, péné-tration en espace confiné…), pouvant aussi servir depréalable aux formations pratiques nécessitant desbases théoriques (pénétration).

RésultatsQuinze modules ont été développés auxquels le salariéaccède avec un mot de passe personnel (traçage) sur sonPC ou n’importe quel PC du site. Il choisit son secteur,sa fonction, les pré-requis de son poste (à chacun sonquota de QCM spécifiques). Un module réussi avec100 % de réponses justes passe au vert, un question-naire non-validé après 2 essais au rouge. A ce stade estfait appel à son coordinateur sécurité pour débloquer lemodule : c’est l’occasion de reprendre les questions nonassimilées en formation personnalisée. Avant de refaireun questionnaire, il est conseillé de revoir les supportsmis à disposition sur intranet. Les modules sont à faireune fois par an et la formation complète est redonnéetous les 3 à 5 ans selon les items. L’accès individuel, entemps choisi a permis un meilleur taux de couverture,mieux documenté, et un meilleur suivi des besoins. Letemps théorique a passé à 9000 h avec 8000 h de forma-tion effective.

ConclusionCet apport technologique complémentaire aux forma-tions standard a permis d’offrir plus de souplesse, avecun niveau équivalent de formations, plus pratiques,personnalisées, intégrant suivi, recyclages et valida-tion.

Concept de formation des opérateurs à la prévention des risques phytosanitaires : Phyto Théâtre Interactif

G. BERNADACMSA.

Formation Phyto Théâtre Interactif. La prévention desrisques phytosanitaires en agriculture repose avant toutsur la réduction du danger des pesticides (toxicité, for-mulation) et l’augmentation de la fiabilité des techni-ques d’application. Cela dit la formation des opérateursreste toujours essentielle compte tenu des conditions