Transcript
  • Le drame dOradour-sur-GlaneRsum de la thse rvisionniste

    Table des matires

    Un questionnement naturel et conforme lide de Justice

    Pour un retour des mthodes denqute traditionnelles

    Des travaux tendancieux

    Ma mthode dtude ; vrifier la matrialit des faits

    tude matrielle du massacre dOradour

    Ltat des cadavres

    Les ruines de lglise

    Premires hypothses

    Confirmation par les tmoignages

    L unique rescape de lglise est un faux tmoin vident

    Des tmoignages qui confirment mes premires hypothses

    Les Waffen SS ont-il fait exploser lglise ?

    La thse officielle

    Une thse absurde et contredite

    Oradour : base arrire du maquis

    La thse officielle

    Mes dcouvertes contredisent la thse officielle

    La thse officielle seffondre

    La vrit sur les vnements du 10 juin Oradour

    La version allemande

    La version franaise se heurte de multiples contradictions

    Ce que lon sait

    Ce qui reste dcouvrir

    Lunique rponse des tenants de la thse officielle : la censure brutale

    Jacceptais davance le dbat

    Les tenants de la thse officielle refusent et minjurient

    et se rfugient dans les jupes des autorits

    Conclusion

  • Un questionnement naturel et conforme lide de Justice

    Avant de commencer, je demande au lecteur de rflchir : quelle serait sa raction si on laccusait faussement davoir vol ne serait-ce quun pain dans une boulangerie ? Subirait-il passivement cette calomnie ? Non, il crierait au mensonge et trouverait tout naturel que des gens enqutent pour vrifier la pertinence de laccusation.

    A Oradour-sur-Glane, on naccuse pas des gens davoir vol un, dix ou mme cent pains. On les accuse davoir froidement perptr 642 abominables crimes, dont 500 environ contre des femmes, des enfants et des nourrissons sans dfense. Cest extrmement grave. Ds lors, il est tout naturel, si un doute slve, daller enquter sur place afin de vrifier ce que lon croyait acquis.

    Pour un retour des mthodes denqute traditionnellesDes travaux tendancieux

    Je ne suis pas historien. Jai une formation dingnieur chimiste et de professeur de sciences. Voil pourquoi je nai pas pris le problme dOradour comme on le fait habituellement. Trs souvent, en effet, les auteurs commencent par nous parler de la Waffen SS, des thories allemandes de la guerre totale, des crimes des SS en URSS, en Tchcoslovaquie et ailleurs, de loccupation allemande en France et de lactivit gnrale des Waffen SS dans la lutte contre la Rsistance. Le massacre en lui-mme ne vient quaprs (voir document).

    Cette prsentation est tendancieuse, car elle consiste prsenter demble le drame du 10 juin comme la suite logique dune politique meurtrire mise en place lEst. Le message implicite est le suivant : Voyez les exactions que les Waffen SS perptraient depuis trois ans lEst ; Oradour sinscrit dans le cadre de cette politique, mme si en France elle a t moins fortement applique . Ds lors, lauteur ne se proccupe pas vraiment de revrifier le massacre dOradour ; pour lui, il est vident que les Waffen SS sont coupables. Par consquent, il ne fait que rpter la thse officielle vhicule depuis 1945.

    Ma mthode dtude ; vrifier la matrialit des faits

    De mon ct, jai adopt une mthode denqute traditionnelle ; celle que les inspecteurs utilisent dans des affaires criminelles. Jai commenc par tudier la matrialit des faits, sans me soucier ni du contexte, ni des assassins prsums. Oubliant tout ce que javais appris sur le drame, je me suis rendu lendroit de la tragdie (dans les ruines conserves) et jai tudi toutes les photographies dpoque que jai pu dcouvrir. Mon objectif tait :

    1) de dresser un tat des lieux aprs le drame ;

    2) dtudier ltat des cadavres retrouvs.

  • Ces lments devaient me permettre de formuler des premires hypothses concernant les faits qui taient survenus ce 10 juin tragique. Ensuite, et seulement ensuite, je mintresserais aux tmoignages.

    tude matrielle du massacre dOradour

    Ltat des cadavres

    Lexamen des cadavres me permit de constater des diffrences substantielles entre ceux des hommes et ceux des femmes et des enfants.

    Cadavre des hommes

    Les premiers taient entiers ( lexception parfois des extrmits comme les mains) mais compltement carboniss. En particulier :

    a) ils ntaient plus identifiables : les traits du visage et leurs cheveux avaient compltement disparus) et

    b) leurs vtements staient totalement consums.

    Ils ressemblaient des statues de bronze, ce qui est typique des victimes dincendies prolongs (voir photos).

    Cadavres des femmes et des enfants

    Les deuximes offraient un aspect trs diffrent : ils taient dchiquets mais beaucoup conservaient et leurs vtements, et les traits de leur visage (quand la tte tait encore l), mme sils taient parfois brls en surface (voir photos : photo 1 , photo 2 , photo 3 , photo 4 ). Dans leur cas, il fallait plutt parler de dbris humains : un torse, un bassin et deux jambes, un bras, une main, une tte

    Pour les femmes et les enfants, les clichs voquaient de faon frappante des victimes dexplosions (attentat, bombardement ou accident).

    Les ruines de lglise

    Lexamen des ruines de lglise confirma ces premires conclusions.

    Laspect extrieur

    Laspect extrieur du btiment rappelait ces glises ou ces cathdrales victimes de bombardements : les toitures avaient compltement disparu, souffles par les explosions (voir photos : photos 1 , photos 2 ), et de nombreuses ouvertures (notamment celles du clocher) ne prsentaient aucune trace

  • de suie. Un incendie, quant lui, laisse subsister une partie des grosses poutres, et sil est assez puissant pour toutes les consumer, on doit alors retrouver de trs nombreuses traces de suies au niveau des ouvertures (voir photos).

    Laspect intrieur

    A lintrieur, quatre lments contredisaient la thse du violent incendie :

    1) la fine sphre en laiton qui se trouvait sous la croix fatire (la croix installe au haut du clocher) navait pas fondue. Or, si, comme laffirme la thse officielle, le clocher avait brl provoquant leffondrement de la toiture, cette sphre prise dans les flammes aurait d fondre. Sachant quelle tait intacte mais cabosse, on en dduisait quelle avait d tre jecte au loin (voir photo de la fine sphre ; voir croquis montrant ljection de la croix fatire lors dune explosion) ;

    2) les deux cloches navaient que partiellement fondu. Des parties de leur base taient intactes au point quon pouvait encore lire les inscriptions et voir les dcorations graves dessus (voir photo). Or, en cas dincendie violent et prolong du clocher, elles auraient d tre rduites ltat de masse informe de bronze. Cette fusion partielle dmontrait que le phnomne destructeur avait t trs violent et trs bref, ce qui avait empch la chaleur de diffuser lintrieur du mtal ;

    3) au sol, dans les chapelles latrales, des objets en bois avaient t prservs. Notamment :

    a) droite en entrant, dans la chapelle St-Joseph, un autel en bois ;

    b) gauche, dans la chapelle de la Vierge, le confessionnal en bois lger (quelque millimtres dpaisseur, voir photo).

    A supposer quun incendie violent et prolong se soit dvelopp dans lglise, brlant plus de 500 femmes et enfants, le rayonnement thermique aurait suffi consumer ces deux objets ;

    4) Sur lautel de la Vierge, des fleurs en tissus avaient t dcouvertes peu aprs la tragdie, que lon pouvait encore voir dans la crypte du souvenir. Daprs le tmoignage de Pierre Poitevin, qui avait pntr dans lglise quelques heures aprs le drame, des draperies taient encore visibles sur cet autel (voir document). Comment croire que ces objets aient pu rsister un incendie violent, prolong et gnralis ?

    Premires hypothses

    Toutes ces constatations permirent de conclure que le phnomne destructeur avait t trs violent (toitures souffles, croix fatire jecte, difice branl) mais bref (fusion partielle des cloches, prservation dobjets en bois et un tissu).

    Do la thse dune ou plusieurs explosions qui se confirmait.

  • Confirmation par les tmoignages

    L unique rescape de lglise est un faux tmoin vident

    Une fois ce travail effectu, je commenai ltude des tmoignages. Le premier sur lequel je portai mon attention fut celui de Marguerite Rouffanche, prsente comme lunique rescape du drame de lglise. Trs vite, je maperus quelle avait fourni non pas un mais plusieurs rcits, entre 1944 et 1947, auxquels il fallait ajouter sa dposition devant le Tribunal militaire permanent de Bordeaux en 1953. Ltude et la comparaison de ces tmoignages me convainquit rapidement que Mme Rouffanche tait un tmoin suborn qui racontait nimporte quoi. En particulier :

    Une caisse qui senflamme sans flamme et qui explose sans exploser

    - Interroge une premire fois en juin 1944 par le Rsistant Pierre Poitevin, elle prtendit que les Waffen SS avaient emmen dans lglise une caisse fumigne, prcisant : personne nosa sen approcher, mais elle nexplosa pas [1]. - Or, le 30 novembre 1944, dans une autre dposition, elle affirma : le feu fut communiqu lengin dans lequel une forte explosion se produisit [2] (voir documents). - En 1947, enfin, devant la Commission dinstruction du Tribunal militaire de Bordeaux, elle dit : La caisse qui a t emporte dans lglise a dgag une fume paisse et asphyxiante, sans dgager aucune flamme [3].

    Il fallait donc croire que cette mystrieuse caisse avait t enflamme sans dgager aucune flamme, et quelle avait tait le sige dune forte explosion sans avoir explos.

    Un saut impossible

    Mme Rouffanche prtendait en outre avoir chapp aux flammes au passant travers un vitrail. Elle aurait effectu un saut de prs de 4 mtres, avant de rouler le long dune pente de 4,5 m et de sarrter miraculeusement sur une corniche sans parapet dun peu plus dun mtre de large ; ce qui lui aurait vit de tomber 2,5 m plus bas, sur la route o un Waffen SS tait post. Le tout sans se blesser, alors quelle tait ge de 47 ans au moment des faits (voir photo). Stant releve, elle aurait t mitraille par le Waffen SS post plus bas, mais elle serait tout de mme parvenue lui chapper en courant avec 5 balles dans la jambe.

    Ces rcits non seulement contradictoires mais aussi dlirants suffirent me convaincre que Mme Rouffanche mentait.

    Des tmoignages qui confirment mes premires hypothses

    Le rcit de Mme Lang et le compte rendu de M. Pallier

  • Ce fait acquis, je mintressai aux autres tmoignages. Dans la littrature officielle, qui vhiculait la thse de lincendie mis par les Waffen SS, on retrouvait toujours les mmes, manant des principaux rescaps (notamment les six hommes qui chapprent la fusillade dans la grange Laudy). Un retint plus particulirement mon attention. Il manait dune femme, Mme Lang, qui, le 10 juin tragique, stait cache dans sa maison. Interroge, elle avait dclar : Un bruit pouvantable clate dans la direction de lglise qui tait quelques dizaines de mtres de nous. Dtonations sur dtonations se succdent, suivies dune immense clameur et de cris effrayants. Les mitrailleuses crpitent (voir document). De son ct, un ingnieur de la SNCF, M. Pallier, qui pntra dans lglise le 11 juin, crivit : Il ne semble pas que les femmes et les enfants aient subi le mme sort [que les hommes] puisque lon a retrouv dans lglise des corps que la mort a surpris dans une attitude normale (voir document)[4].

    Ce rcit et ce compte rendu venaient confirmer mes premires conclusions issues de mon tude matrielle : lglise avait t branle par des explosions soudaines qui avaient probablement tu les femmes et les enfants (do les cris effrayants entendus par Mme Lang et les morts surpris dans une attitude normale vus par M. Pallier).

    Les prcisions capitales de MM. Renaud et Beaubreuil

    Par la suite, des rescaps rencontrs et des documents non publis consults dans des archives vinrent conforter cette analyse.

    - M. Aim Renaud que je rencontrai en aot 1990 me raconta que, cach dans son jardin le 10 juin tragique, il avait vu le clocher branl par une explosion si forte que le toit avait t emport et que londe de choc lavait frapp.

    - De son ct, M. Beaubreuil me confirma que toutes les mitraillades dans le bourg avaient commenc aprs quil eut entendu une norme explosion sur la place de lglise ; son tmoignage tait dautant plus important que le jour de drame, il stait cach chez sa tante qui habitait sur la place de lglise.

    En 2001, ces deux personnes ont ni mavoir rencontr. Elles mentaient. Je les ai rencontres et jai not le rsum de nos entretiens dans un petit cahier rouge, avec la date et dautres dtails que je nai pas pu inventer. Celui-ci a t confisqu par la justice ; quelle le rende public, on verra bien qui ment.

    Les tmoignages entendus au procs de Bordeaux

    Mais quimporte. Grce un avocat au procs de Bordeaux, jai pu consulter les stnotypies prises lors des audiences. A ma grande surprise, jai constat que non seulement les accuss (Fernand Giedinger, Henri Weber), mais aussi des tmoins charge (cest--dire des rescaps) ont confirm que lglise avait explos.

    Mme Renaud, par exemple, a dclar : Il y a eu une grande dtonation lglise et son mari (Aim, que jai rencontr en 1990) a clairement dit : La seule plainte que jai entendue cest

  • quand lglise a saut [5].

    Ajoutons cela les dpositions de personnes qui ont pntr dans lglise peu aprs la tragdie. Parmi elles figure M. Petit. A Bordeaux, il lana : Ctait une horreur gigantesque. Il ny avait pas un corps intact. Certains taient coups en deux (Ibid., p. 80).

    Une confirmation des mes hypothses

    Tous ces tmoignages venaient confirmer que lglise avait t secoue par plusieurs grosses dtonations, dont une, au moins, avait eu pour picentre le clocher. Outre les destructions matrielles visibles dans ldifice, ces dtonations avaient provoqu :

    a) la mort de nombreuses femmes et enfants (do les cadavres dchiquets) ;

    b) les fusillades des hommes dans le bourg.

    Les Waffen SS ont-ils fait exploser lglise ?

    La thse officielle

    Les Waffen SS pouvaient-ils tre rendus responsables de ces explosions ? Cest ce quaffirme la thse officielle. Mais ses tenants savent que la mystrieuse caisse de Mme Rouffanche ne saurait expliquer ni lexplosion dans le clocher (puisque lengin aurait t mis loin, dans le chur), ni les dgts constats dans le sanctuaire. Voil pourquoi ils ont bti une histoire selon laquelle les Waffen SS auraient tout dabord voulu faire sauter lglise pour tuer dun seul coup toutes les femmes et les enfants qui sy trouvaient. Mais la tentative aurait chou (elle aurait fait plus de bruit que de dgts et seul un Waffen SS, Gnug, aurait t bless par une pierre tombe du clocher), si bien que les bourreaux auraient d improviser : ils auraient alors fabriqu une caisse asphyxiante quils auraient mise feu dans le chur de lglise. Mais l encore, la tentative aurait chou parce que lexplosion aurait souffl les vitraux, permettant la fume de schapper. En dsespoir de cause, ils auraient donc pntr dans le sanctuaire pour mitrailler tout le monde[6].

    Une thse absurde et contredite

    Cette thse est dj absurde en elle-mme. Car quand on veut tuer des femmes et des enfants, on ne cherche pas les ensevelir sous une glise fortifie. On les mitraille, par petits groupes.

    Mais il y a plus : si la thse officielle est vraie, les femmes et les enfants parqus dans lglise auraient d entendre une explosion avant larrive de la caisse , explosion correspondant la tentative de faire sauter ldifice. Or, dans aucun de ses tmoignages de 1944, Mme Rouffanche na parl dune dtonation qui aurait retenti pendant lattente. Bien plus, interroge en 1947, elle dclara : Pendant le temps que je suis reste dans lglise, je nai vu ni entendu aucune explosion. [7]. Ctait la preuve que cette histoire rocambolesque de tentative de destruction de ldifice navait pas un commencement de ralit.

  • Ds lors, la conclusion simposait, nette : ces mystrieuses explosions, dont lune stait produite dans le clocher, navaient pas t dues aux Waffen SS. Elles avaient une autre origine. Une origine que, manifestement, les tenants de la thse officielle voulaient cacher au public, puisque ds 1944, ils avaient chafaud une version mensongre des faits.

    Oradour : base arrire du maquis

    La thse officielle

    Lhypothse la plus vraisemblable tait celle dun dpt clandestin de minutions qui aurait t amnag sous les combles de lglise et qui aurait explos ce 10 juin tragique pour des raisons dterminer. Sans surprise, elle sopposait la thse officielle selon laquelle Oradour tait un village parfaitement tranquille, situ dans une rgion exempte de toute activit maquisarde. Mais navait-on pas prcisment chafaud une thse mensongre pour que personne nait lide de sinterroger sur les causes relles de la destruction de lglise ? Car comment croire quen plein Limousin infest par les maquis communistes (voir document), une grosse bourgade situe loin des axes routiers nait pas servi de base arrire la Rsistance ? Enfin, signalons que de nombreux cas connus en France et en Belgique confirment lutilisation par la Rsistance des combles des glises pour cacher de gros dpts de munitions.

    Mes dcouvertes contredisent la thse officielle

    Des autochtones dans la Rsistance

    Les recherches que jentrepris dans les annes 90 pour claircir ce point donnrent rapidement des rsultats. Les rvlations de certains rescaps tablirent lexistence de liens entre certains habitants du village et la Rsistance. Voici quelques exemples :

    - Maurice Beaubreuil tait membre dun maquis ;

    - son ami Mathieu Borie appartenait aux FTPF (Rsistance communiste) ;

    - Paul Doutre tait un membre suppltif du maquis ; - M. Dupic appartenait lArme secrte (Rsistance de droite) ;

    - Paul Doire, il ravitaillait les maquis des environs en pain[8].

    Des rfugis antifascistes Oradour

    Bien plus : le dpouillement darchives de la Haute-Vienne me permit de dcouvrir non seulement que des maquisards agissaient rgulirement Oradour (volant des cigarettes, de lessence etc.[9]) mais aussi que le bourg abritait un Groupement de Travailleurs trangers (le 643me GTE). Celui-ci tait compos en majorit dEspagnols anti-franquistes rfugis en France depuis 1936. Or, comme par hasard, beaucoup de ces travailleurs avaient dsert partir de 1943, cest--dire au moment o les rangs des maquis grossissaient, alors que leur famille restait Oradour[10]. De faon vidente,

  • ces GTE composs dantifascistes notoires avaient constitu des rservoirs humains pour les maquis. Cest probablement pour cette raison que la prsence dun dentre eux Oradour avait t soigneusement cache.

    Un tmoin capital : Len Cotton

    En 1996, enfin, je dcouvris lexistence dun ancien aviateur de la RAF, Len Cotton, dont lavion avait t descendu fin 1942 et stait cras dans la rgion de Confolens. Dans un tmoignage crit, il me rvla que lui et ses coquipiers avaient t pris en charge par la Rsistance pour quils chappent aux Allemands. Ils avaient cachs trois jours Oradour-sur-Glane, dans la sacristie de lglise (car le prtre tait de la partie) et nourris par la fille de Mme Rouffanche qui appartenait la Rsistance sous le pseudonyme de Danielle [11]. Joint par tlphone, il me dclara quOradour tait un grand centre de la rsistance . Ce tmoignage, je lai publi il y a sept ans et jamais les tenants de la thse officielle ne mont rpondu, parce quils nont rien rpondre.

    Cette dernire dcouverte, notons-le en passant, expliquait pourquoi Pierre Poitevin stait adress Mme Rouffanche pour quelle devienne le tmoin manipul par la Rsistance et pourquoi celle-ci avait tout de suite accept. En racontant son histoire rocambolesque de caisse et de saut prilleux pour accuser les Waffen SS et, ainsi, dgager la responsabilit du maquis dans la tragdie, Mme Rouffanche ne faisait que continuer le combat de sa fille.

    La thse officielle seffondre

    Quoi quil en soit, la thse du village parfaitement tranquille seffondrait. A ce moment, il ne restait rien, ou presque, de lhistoire officielle selon laquelle :

    a) Oradour tait une paisible bourgade sans maquis ;

    b) lglise avait t incendie par les Waffen SS.

    Au contraire, on pouvait affirmer quOradour tait un foyer de Rsistance (ce quont toujours dit les Allemands ; voir document) et que lglise avait le sige de plusieurs explosions causes par lclatement dun dpt clandestin de munitions.

    La vrit sur les vnements du 10 juin OradourLa version allemande

    Ces conclusions taient dautant plus importantes que ds 1944, les Allemands (et plus particulirement les Waffen SS) avaient toujours ni tre alls Oradour pour exterminer un village afin de terroriser les populations franaises. Leur version tait la suivante : le 10 juin 1944, 120 150 Waffen SS de la division Das Reich avaient investi le bourg d'Oradour-sur-Glane afin de

  • rechercher un grad allemand, H. Kmpfe, enlev la veille dans la rgion par des maquisards de Jean Canou. Une rapide enqute leur avait permis de conclure que selon toute vraisemblance, le disparu tait retenu Oradour, alors haut lieu de la Rsistance dans le Limousin.

    Agissant selon une procdure habituelle, les soldats avaient spar les hommes des femmes et des enfants. Ce dernier groupe avait t parqu dans l'glise afin dy tre mis en scurit. Puis les hommes avaient t emmens, par groupes, dans des granges afin d'y tre plus facilement gards par quelques sentinelles pendant que les Waffen SS procdaient des perquisitions dans les habitations. Alors que les recherches se droulaient permettant la saisie de nombreuses armes et munitions une norme explosion avait secou l'glise, dchiquetant les femmes et les enfants qui se trouvaient dans la nef. Pris dans cet engrenage infernal, les Waffen SS avaient mitraill les hommes avant de se ruer lglise[12].

    La version franaise se heurte de multiples contradictions

    Les Franais ayant russi imposer leur thse du village tranquille, la version allemande avait toujours t repousse dun revers de la manche. On y voyait une pitoyable tentative de sinnocenter ou, au moins, de se justifier.

    Les SS nauraient jamais d chercher se justifier

    Toutefois, personne ne semblait sapercevoir que si, vraiment, les Waffen SS criminels avaient agi selon ce qui tait devenu pour eux une habitude, avec la ferme intention dpouvanter les populations, ils nauraient pas cherch des excuses aprs le drame. Bien au contraire, ils auraient revendiqu bien haut leur geste et ils auraient mme recommenc pour dmontrer quils ne plaisantaient pas. La France aurait alors connu non pas un Oradour, ni deux ou trois, mais dix, vingt voire cinquante.

    Les Waffen SS nauraient pas perdu leur temps

    De plus, personne ne conteste qu Oradour, les Waffen SS ont spar les hommes des femmes et des enfants, quils ont ensuite demand des otages au maire (car ils voulaient tenter de ngocier un change avec la Rsistance) et quils ont finalement procd des perquisitions dans toutes les maisons. Pourquoi auraient-ils perdu tout ce temps alors quils remontaient au plus vite vers la Normandie sils taient venus exprs pour massacrer la population ? On nous rpond parfois que cela faisait partie de la mise en scne . Mais pourquoi cette mise en scne, puisque les gens taient en leur pouvoir et quil ne devait rester aucun tmoin ? Cest se moquer du monde !

    Les Waffen SS aurait agi la veille Tulle

    Enfin, si les Waffen SS avaient vraiment voulu exercer des reprsailles sanglantes et semer la terreur suite des actions de la Rsistance, ils auraient massacr des femmes et des enfants la veille, Tulle, o une quarantaine de soldats allemands avaient t retrouvs tus et atrocement mutils par des maquisards. Ctait pour eux loccasion rve, car l, ils avaient des cadavres de camarades exhiber pour justifier leur geste. Or, dans cette ville, et conformment leur habitude, ils ne sen sont pris quaux hommes, pendant 99 dentre eux (sur les 1 200 quils avaient dabord arrts ; Ibid., pp. 429-430).

  • Le fait qu Oradour, les Waffen SS aient commenc par sparer les hommes des femmes et des enfants confirme la thse selon laquelle ils ne voulaient pas massacrer la population du bourg.

    Ce que lon sait, ce qui reste dcouvrir

    Ce que lon sait

    Voil pourquoi aujourdhui, je maintiens quOradour est une action policire qui a mal tourn. Lorsque les Waffen SS investirent le village, leur mission tait de retrouver H. Kmpfe, de prendre des otages parmi les maquisards (pour ngocier un change en cas en cas dchec) et de dtruire le PC du maquis. Les femmes et les enfants ont t spars des hommes et enferms dans lglise pour le temps de lopration. Lerreur du commandement allemand fut de ne pas avoir fouill pralablement le lieu saint.

    Ce qui reste dcouvrir

    Pourquoi le dpt de munitions a-t-il saut, provoquant un drame sans nom ? Tant que les bouches seront fermes et que les archives seront inaccessibles (elles le seront jusquen 2053), nous en serons rduits aux hypothses. Celle qui mapparat la plus plausible est la suivante : lorsque les Waffen SS investirent le bourg, des maquisards se rfugirent dans lglise, sous les combles, l o il y avait des armes et des munitions. Aprs que les femmes et les enfants aient t parqus dans le lieu saint, ils ont t dcouverts (tentative de fuite rate ? manque de discrtion ? dnonciation ?). Les Waffen SS tentrent de les dloger, et cest au cours de la bagarre que le dpt sauta (balle perdue ou erreur de manipulation dun maquisard).

    Toutes les femmes et les enfants prirent-ils dans la catastrophe ? Cest difficile croire, car les explosions, nous lavons vu, prservrent les chapelles latrales o lon a retrouv des objets en bois et des draperies. Les personnes qui sy trouvaient ont donc du survivre. En 1963, un militaire allemand, Eberhard Matthes, visita Oradour en uniforme. Dans une dclaration sous serment faite par la suite, il dit avoir rencontr deux femmes qui se prsentrent comme des rescapes de lglise. Elles lui racontrent que des Waffen SS avaient effectivement extrait plusieurs femmes et enfants de la fournaise [13].

    Lunique rponse des tenants de la thse officielle : la censure brutale Jacceptais davance le dbat

    Telle est ma thse sur le drame dOradour. Cette une thse, je lai expose dans un livre de prs de 450 pages publi en Belgique en 1997 et intitul : Le massacre dOradour : un demi-sicle de mise en scne. Dans lavertissement, jcrivais : Si, demain, certains dtracteurs nous convient un dbat honnte, nous nous empresserons de rpondre favorablement (p. 20). Davance, donc, jacceptais le dbat.

  • Les tenants de la thse officielle refusent et minjurient

    Si les tenants de la thse officielle avaient t surs deux, ils auraient d sempresser dorganiser une confrontation publique pour me ridiculiser. Ceut t, pour eux, le meilleur moyen de contrer mon livre.

    Or, de faon extrmement rvlatrice, ils nont pas agi ainsi. A la discussion loyale, ils ont prfr linjure et la censure brutale. Mon livre parut en juin 1997, alors que je venais dtre rvoqu de lducation nationale (pour rvisionnisme). Immdiatement, une intense campagne de presse commena dans le Limousin durant laquelle je fus copieusement insult, tran dans la boue, trait de menteur, de falsificateur etc. Naturellement, jamais je ne fus interrog par un quelconque journaliste et jamais mes droits de rponse ne furent publis. Seuls mes adversaires pouvaient parler.

    et se rfugient dans les jupes des autorits

    Septembre 1997 : mon livre est interdit en France

    Paralllement, les autorits du Limousin agirent pour que mon livre soit interdit au plus vite. Sans surprise, elles obtinrent gain de cause : ds septembre 1997, un arrt ministriel (sign par le ministre de lIntrieur de lpoque, Jean-Pierre Chevnement), interdit la diffusion et la circulation de mon livre sur tout le territoire national.

    Fvrier 2001 : ma cassette est interdite en Haute-Vienne

    En 1998-1999, une quipe travailla llaboration dune cassette vido qui voulait rsumer mon livre et encourager les gens lacheter. Ce film parut fin 2000 et la diffusion relle commena en janvier 2001. L encore, la raction des autorits ne se fit point attendre. Ds le 8 fvrier 2001, le prfet de la Haute-Vienne publia un arrt qui interdisait ma cassette vido dans tout le dpartement.

    La Justice emploie les grands moyens

    Dans la foule, les tenants de la thse officielle se dmenrent pour que des poursuites soient engages contre moi pour ngation de crime de guerre . Mais aucune loi ne rprimant, en France, une telle ngation, les autorits oprrent un virage 180 degrs et dposrent plainte pour apologie de crime de guerre . Comme si lon pouvait faire lapologie de ce que lon nie !

    Comme on pouvait sy attendre, une instruction fut ouverte. Les autorits employrent les grands moyens : le 16 mai 2001, alors que jtais absent de mon domicile bruxellois, des policiers belges, agissant sur commission rogatoire franaise, perquisitionnrent mon bureau et saisirent une soixantaine de cartons de livres, papiers et archives diverses. Dans le mme temps, des perquisitions taient organises Anvers, aux ateliers et au domicile de mon diteur.

    Des bons de commande pour la cassette vido ayant t envoys anonymement des personnalits du Limousin, la justice qui na rien dautre faire fit procder des analyses dcriture (les

  • adresses crites sur les enveloppes) et des analyses ADN (les timbres ayant t lchs) afin de retrouver le ou les auteurs. Lauteur fut effectivement retrouv ; il sagissait dun de mes amis, un limougeaud septuagnaire qui avait cru bien faire.

    En juin 2001, le juge dinstruction qui soccupait de laffaire, Christine Forel, me plaa sous contrle judiciaire. Elle saisit mon passeport, minterdit de sjour en Haute-Vienne et mobligea prvenir la Justice si je partais plus de trois jours de chez moi.

    Septembre 2001 : ma cassette est interdite en France

    Le 27 septembre 2001, soit quatre ans aprs linterdiction de mon livre, le ministre de lIntrieur signa un arrt qui interdisait ma cassette sur tout le territoire national. Pour ce faire, il sappuya sur une loi du 17 juin 1998 relative la prvention et la rpression des infractions sexuelles ainsi qu la protection des mineurs [14] !

    Procs et condamnations

    Pendant ce temps, linstruction continuait. Elle dura deux ans et sacheva par mon renvoi devant le tribunal correctionnel de Limoges pour apologie de crime de guerre . Le procs en premire instance eut lieu le 18 novembre 2003. Son droulement fut scandaleux : le Prsident du tribunal refusa de visionner la cassette vido et mempcha de dvelopper ma dfense, minterrompant sans cesse[15]. Le 12 dcembre 2003, je fus reconnu coupable dapologie et condamn un an de prison dont trois mois fermes, 10 000 damande, avec en outre confiscation de mes archives qui avaient t saisies lors de linstruction.

    Un procs en appel eut lieu le 14 avril 2004. Cette fois, le Tribunal se comporta plus correctement (lire le compte rendu de laudience). Mais sil me permit de dvelopper ma dfense, il ne mcouta pas davantage. Larrt rendu le 9 juin 2004 (la veille du soixantime anniversaire de la tragdie !) reprit mot pour mot des parties entires du jugement de premire instance (lire larrt avec nos commentaires). Quant la peine prononce, elle fut globalement plus svre. Allant au-del des rquisitions du procureur, les magistrats me condamnrent deux ans de prison dont six mois fermes. Lamende de 10 000 fut toutefois remplace par 3 000 de dommages et intrts verser aux trois parties civiles (Marcel Darthout, un rescap du drame ; la Ligue internationale contre le racisme et lantismitisme [LICRA] et les Amis de la Fondation pour la mmoire de la dportation [AFMD]). Quant la confiscation de mes archives, elle fut confirme.

    Je me suis naturellement pourvu en cassation, mais sans trop despoir. Mais, surprise, larrt dappel fut finalement cass au motif (vident) que je ne mtais rendu coupable daucune apologie

    Conclusion

    A lheure o jcris ces lignes, je peux tre satisfait : mes adversaires ont perdu sur toute la ligne. Judiciairement et, surtout, intellectuellement. Car en sept ans, ils ne mont jamais rpondu. Ils nont jamais os maffronter de face. Ils ont prfr se rfugier dans les jupes des autorits. Ils nont cess de demander linterdiction brutale de mes travaux et la condamnation de leur auteur. Le 12 dcembre 2003, aprs que ma condamnation et t prononce, une certaine Camille Senon, interroge par la tlvision locale, se lamenta que je naie pas t immdiatement jet en prison.

  • Ces ractions ne sont pas celles de gens qui disent la vrit, mais celles de menteurs inquiets. Tout ce quils veulent, cest me faire taire, et nimporte quel prix. Cest la meilleure preuve que mes arguments inattaquables. Bien involontairement, ils ont donc assur la promotion de mes travaux. Ce net pas tonnant, mme le Diable porte pierre

    [1] Voy. P. Poutevin, Dans lEnfer dOradour (Limoges, 1944), p. 92.[2] Voy. Oradour-sur-Glane (collection : Archives du Service de Recherche des Crimes ennemis en France , 1947).

    [3] Interrogatoire du 7 juillet 1947, Liasse VI, cote C. 95.

    [4] Voy. le Compte rendu des vnements qui se sont drouls le samedi 10 juin 1944 Oradour-sur-Glane , p. IV (consultable la BDIC, sous la cote F pice 3 543 Res).

    [5] Voy. V. Reynouard, Le Massacre dOradour : un demi-sicle de mise en scne (d. VHO, 1997), p. 76.

    [6] Voy. notamment Albert Hyvernaud, Petite histoire dOradour-sur-Glane de la prhistoire nos jours (1989), pp. 46-47. Voy. galement V. Reynouard, op. cit., pp. 77-79.[7] Interrogatoire du 7 juillet 1947, Liasse VI, cote C. 95.

    [8] Voy. V. Reynouard, op. cit., pp. 178-180.[9] Voy. les rapports du sous-prfet Guy Pauchou que je cite dans mon livre la page 181. En 1945, dans son ouvrage rdig avec P. Masfrand, ce mme G. Pauchou aura laudace de prtendre quOradour tait un village parfaitement tranquille.

    [10] Voy. V. Reynouard, op. cit., pp. 175-178.[11] Ibid., pp. 182-184.[12] Ibid., pp. 115-132, 149-152, 163-168, 187-197. [13] Voy. V. Reynouard, op. cit., p. 212.[14] Voy. larrt INTD0100584A publi au Journal officiel le 10 octobre 2001, p. 15923.[15] Voy. Sans Concession n 1, janvier 2004.

  • Un questionnement naturel et conforme lide de JusticePour un retour des mthodes denqute traditionnellesDes travaux tendancieuxMa mthode dtude; vrifier la matrialit des faits

    tude matrielle du massacre dOradourLtat des cadavresCadavre des hommesCadavres des femmes et des enfants

    Les ruines de lgliseLaspect extrieurLaspect intrieur

    Premires hypothses

    Confirmation par les tmoignagesLunique rescape de lglise est un faux tmoin videntUne caisse qui senflamme sans flamme et qui explose sans exploserUn saut impossible

    Des tmoignages qui confirment mes premires hypothsesLe rcit de MmeLang et le compte rendu de M.PallierLes prcisions capitales de MM.Renaud et BeaubreuilLes tmoignages entendus au procs de BordeauxUne confirmation des mes hypothses

    Les WaffenSS ont-ils fait exploser lglise?La thse officielleUne thse absurde et contredite

    Oradour: base arrire du maquisLa thse officielleMes dcouvertes contredisent la thse officielleDes autochtones dans la RsistanceDes rfugis antifascistes OradourUn tmoin capital: Len Cotton

    La thse officielle seffondre

    La vrit sur les vnements du 10juin OradourLa version allemandeLa version franaise se heurte de multiples contradictionsLes SS nauraient jamais d chercher se justifierLes WaffenSS nauraient pas perdu leur tempsLes WaffenSS aurait agi la veille Tulle

    Ce que lon saitCe qui reste dcouvrir

    Lunique rponse des tenants de la thse officielle: la censure brutaleJacceptais davance le dbatLes tenants de la thse officielle refusent et minjurient et se rfugient dans les jupes des autoritsSeptembre 1997: mon livre est interdit en FranceFvrier 2001: ma cassette est interdite en Haute-VienneLa Justice emploie les grands moyensSeptembre 2001: ma cassette est interdite en FranceProcs et condamnations

    Conclusion


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