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KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012

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Massachusetts Institute of Technology

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Meilleure Universite au monde (2012)

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4 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012

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KWENI INTERNATIONAL

Afrique

Boue Dominique

01 BP 1437 San Pedro 01

Email: [email protected]

Tel: (225) 07674125

Amerique

Kweni Inc.

3423 Orange Grove Ct.

Ellicott City, MD, USA

Email: [email protected]

Tel: +1-443-2531995

Europe

Martin Tra Bi (Suede)

Email: [email protected]

Tel: +00 46 736910894

Asie

Tra Bi Zehe Gyslain,

Mabalacat, Panpaga, Philipine

Email: [email protected]

Tel: +63 9474890962

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Le Developpement est une course de relais

T out progrès ne s’acquiert pas de façon spontané, il nait de la somme des actions

présentes. Pendant que toute l’Afrique essaie de renaitre comme le sphinx sous

les cendres de son triste passé, il est nécessaire que chaque Africain comprenne

son rôle unique dans cette renaissance. Les kweni ont comme tous les autres peuples afri-

cains le devoir de contribuer au développement du continent. Cela impose à chaque kweni

la responsabilité de se former pour devenir utile et à son groupe, à son pays et par exten-

sion à toute l’Afrique. Car jusqu'à preuve du contraire l’éducation est la voie unique qui

permet à tous les pays, partout dans le monde, de poser les bases de son développement.

L’éducation ce n’est pas avoir un diplôme, l’éducation c’est comprendre comment ce mon-

de fonctionne, c’est connaitre les lois de la nature, de la science, de la médecine, de l’histoi-

re, de l’économie et du commerce. On n’a pas forcement besoin d’aller à l’école pour

comprendre ces choses, mais quelque soit les moyens que chacun choisit, il faut que cela

aboutisse à la compréhension claire des facteurs qui influence son existence afin de ne pas

demeurer la victime perpétuelle, mais contribuer a faire avancer son groupe

Il y a bien de tragédies que nous éviterions si nous comprenions les bases de cer-

taines choses. L’éducation nous éviterait de nous confier aux marabout, aux prophètes,

aux vendeurs d’illusions et aux charlatans. Comprendre la cause des maladies éviteraient de

les contracter ou de gaspiller le peu de ressource qu’on a auprès des marabouts encore

plus ignorants sur ces maladies. Que dire de ceux qui utilisent les versets de la Bible com-

me des mots magiques? Connaitre la science nous permettra de développer des solutions

adaptées a nos problèmes, plutôt que de demeurer des consommateurs invétérés de tout

ce qui est importe de l’extérieur. La connaissance de l’histoire nous évite de répéter les

erreurs du passé. Et lorsqu’on a acquit l’éducation, il faut la conserver dans les livres et

l’enseigner à la génération suivante. C’est pourquoi le peuple kweni doit s’intéresser à la

protection de sa culture et de son histoire. La construction d’écoles qui encouragent l’ins-

truction serait le moteur de la connaissance et du progrès. Le développement n’est pas

magique, et ne s’obtient pas par charité. D’autres ne le feront pas à notre place. Tout déve-

loppement durable se fait lorsque les premiers bénéficiaires sont impliqués. Alors enga-

geons nous tous.

Dr John Tra

EDITORIAL

KWENI INTERNATIONAL

Le but de l’organisation KWENI est la promotion de l’unité et du développement socioculturelle et économique du peuple

Kweni/Gouro de la Cote D’Ivoire et de sa diaspora.

L’organisation maintient son siège à Bouaflé, en Cote D’Ivoire.

Pour toute information concernant l’organisation et les conditions d’adhésion, veuillez envoyer un email au secrétariat général,

à l’adresse de Mr Brede Grohe ([email protected])

Editorial 5

Education comme voie

de sortie du peuple

11

Education Sexuelle 15

Le quotidien des agri-

culteurs de Zraluo

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Style et mode 24

Langue Kweni 28

L’éducation, un défi au

développement

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Dans ce numero

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Johns Hopkins Hospital, Meilleur Hopital aux Etats Unis

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Johns Hopkins Hospital, Meilleur Hopital aux Etats Unis

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Pourquoi se soigner aujourd'hui par les plantes?

La synthèse des molécules actives, la maîtrise de la chirurgie constituent pour la science un progrès en

matière de santé. Cependant, en dépit de ces immenses progrès, la santé est en crise. La pharmacologie mod-

erne ne peut nier les propriétés thérapeutiques des plantes alors que 50% de nos médicaments actuels sont

fabriqués à partir d'un modèle végétal. Cependant la reconstitution en laboratoire d'une molécule n'a jamais

les mêmes effets que la plante-modèle. Complexe vivant, la plante est inimitable car le traitement par les plan-

tes est définitif avec des effets indésirables négligeables.

Plantes ou mystère des merveilles!

De grands spécialistes en la matière mènent des études prouvant que certaines plantes, bien dosées et faciles

d'emploi, se montrent étonnamment efficaces dans la plupart des maux qui nous tracassent au quotidien :

stress, douleurs, fatigue, troubles respiratoires et digestifs....Les plantes nous débarrasse non seulement des

agents pathogènes mais également des complications secondaires qu’ils ont crée dans notre organisme parce

qu’une plante peut avoir une diversité d’activités thérapeutiques.

PHYTOPLURIEL: Centre de traitement des maladies

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L' éducation dont la signification et la portée

se sont profusement élargies,est plus que ja-

mais essentielle pour un développement au-

thentique des hommes et des peuples. En ce

qui conserne le peuple KWENI qu'en -est -il

véritablement de l'instruction dans sa quête

d'émergence? En quoi elle peut se constituer

comme étant un gage de salut pour le peuple

Gouro?

L 'éducation est par excellence un moyen de

transmission des valeurs culturelles nationa-

les et universelles et doit permettre d'assimi-

ler les compétences scientifiques et techniques sans

porter atteinte aux capacités et aux valeurs des peu-

ples. Mais elle se revèle aussi comme l'action d'élé-

ver,d'inculquer,de former et de développer les fa-

cultés intellectuelles et morales d'un individu.

Les différents systèmes de pédagogie et de for-

mation mis en place en COTE D'IVOIRE afin qu'ils

deviennent des puissants léviers pour la production

du capital humain dont le pays a besoin depuis l'in-

troduction de l'école dans le pays, n'ont guère exclu

le peuple KWENI et ses enfants. A l'instar de tous

les ivoiriens ,ils ont bénéficié de la politique d'éduca-

tion et de formation mise en place par l'Etat. Nom-

breux sont donc les cadres KWENI qui ont occupé

des postes de responsabilités stratégiques à même

de susciter l'essor de notre région.

Mais hélàs, force est de constater qu'aujourd'hui la

léthargie dans laquelle est plongée tout le "monde

kweni" partant de SINFRA à VAVOUA en passant

par OUME,BOUAFLE,GONATE,BEDIALA pour

L'éducation comme voie de

sortie du peuple Kweni

Nene Fils

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arriver à ZUENOULA est sans précédent . Est-ce un

aveu d'incapacité ou d'impuissance ? Nul ne saurait le

dire avec exactitude. Cependant,les perspectives et

les ressources humaines de ce vaste ensemble sont

réelles.

L'éducation comme voie de sortie du peuple

Kweni

L'éducation apparait comme le motif fondamental

pour le salut du peuple Kweni. Autant faire se peut,

il faut une nouvelle mentalité en notre sein,hommes

femmes enfants, tous doivent avoir à l'idée la recher-

che du bien-être et du développement de toutes les

régions kweni. Et pour réussir ce pari, ce brave peu-

ple Kweni doit dans un premier temps, tuer en lui

l'avarisme,l'individualisme et se mettre en adéquation

avec une nouvelle vision cohérente de développe-

ment. Ensuite, prôner l'union entre tous ses fils et

toutes ses filles et "dé-paralyser" les nombreuses mu-

tuelles de développement qui très souvent n'ont de

champs d'actions que les maquis de yopougon et les

veillées funèbres de la place ficgayo. Enfin, sensibili-

ser les populations en milieu rural sur le bien fondé

de l'éducation scolaire des enfants tout en in-

culquant à chacun et à son niveau, la nécessité de

se sentir fier d'être KWENI et à comprendre que le

développement de la terre natale doit être un idéal

commun à tous.

Il est aussi impérieux pour les cadres, de taire

leurs orgueils et leurs querelles politiques pour en-

semble investir dans l'éducation dans cette grande

région de la Marahoué par la création des écoles et

collèges,des centres de formations pratiques dans

les différentes villes qui la composent. L'octroi des

bourses d'études aux étudiants ainsi des kits scolai-

res aux enfants démunis de ces contrées ,serait évi-

demment un investissement capital dans cette quête

de mieux être de nos régions.

L'éducation comme voie de salut pour le peuple

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KWENI peut se réaliser et devenir possible si de

façon concertée et intelligente toutes les actions sus

citées trouvaient des possibilités de réalisa-

tion.L'éducation peut être le socle qui permettra la

réalisation de la vision du peuple KWENI. Elle per-

mettra l'éclosion des citoyens capables d'impulser

les changements sociaux,culturels et politiques né-

cessaires au développement durable de la mara-

houé,des hommes et femmes hautement qualifiés

qui contribueront à cet élan de modernité tant at-

tendu.

De nos jours bien que des potentialités de déve-

loppement existent,le peuple KWENI fait face à de

sérieuses difficultés qui tendent à le maintenir dans

un état de déliquescence.Aussi est-il urgent que ja-

mais de resserrer l'union entre les filles et les fils

KWENI, de garantir et d'assurer une éducation adé-

quate et efficiente,source d'impulsion véritable de

progrès de la région. Plus que jamais il est temps

d'élever dans l'esprit de chaque KWENI le droit à

l'éducation et à la formation de la génération actuelle

et de des enfants ,qui somme toute , apparait comme

l'unique alternative d'un réel essor de tout le peuple

KWENI.

Batissons des Ecoles

"Au bord des mers, le long du fleuve,

dans la vallée et sur les monts,

bâtissons des écoles neuves

pour les petits que nous aimons."

Et pour bâtir maisons nouvelles

jamais les maçons plus gaiement,

ne sont montés sur leurs échelles

et n’ont pétri plus dur ciment.

Les anciens, se sentant revivre,

s’écriait- car beaucoup d’entre eux

n’avaient jamais lu dans un livre

"Nos enfants seront plus heureux !"

JEAN ARCARD, LE LIVRE DES PETITS

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L'éducation Sexuelle

L'éducation d'un enfant ne se limite pas à sa scolarisation ni à lui inculquer

les valeurs morales et civiques, mais cela implique son éducations sexuelle. Un volet de l'éducation que

peu de parents s'évertuent à donner à leur progéniture parce que ne voyant pas l'importance de cela.

Alors chers parents Kweni, quand, comment et pourquoi anticiper à ce niveau de l'éducation?

D e nos jours, les enfants ont accès à des informations qui ne sont pas ni bénéfiques ni instructives pour leur âge. Mais très souvent

au nom du droit de procurer à leur progéniture, la joie et le bonheur , certains parent les laissent en contact avec des sources

d'informations comme internet et des émissions de télévision.

Evelyne Holga TRA-LOU

des Enfants,

Parents, Brisez le Tabou

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Mais il est demontré que ces sources ''d'infos'' ne sont

pas sans effets dommageables sur ces enfants. Pour les

mettre ainsi à l’abri de ces choses indésrables telles que

grossesses précoces , le VIH, les IST (infections sexuel-

lement transmissibles),les avortements, etc. Il apparait

impérieux d'engager le dialogue avec eux. En commen-

cant par leur parler de sexualité surtout quand on

constate que ces 'bébés" d'hier ne le sont plus malgré

leurs jeunes âges et qu'ils ressemblent à des adultes.

Et le constat est qu'en plus d'être précoce très tôt (le

pléonasme marque ici la gravité du problème), les en-

fants de nos jours paraissent plus âgés; et cet état de fait

les pousse à faire ce que font les adultes.

Le dialogue qui doit s'egager entre les enfants et leurs

parents, n'est pas uniquement de leur montrer le côté

néfaste de la chose mais des deux faces de la médaille,

c'est-à -dire leur parler aussi du plaisir que l'on peut en

tirer . Sans toutefois oublier de leur indiquer le sexe se

pratique à un certain âge et qu'il est important pour eux

de savoir attendre au moment qu'il faut pour le pratquer.

Tout en leur signifiant que la transformation qu'ils consta-

tent où constateront au niveau de leur corps est naturelle,

nécessaire et obligatoire, et que cela leur procurera beau-

coup bonheur où son contraire s'ils savent se servir au

temps convenable cette transformation de leur corps.

Oui c'est important que les parents fassent le premier pas.

Tout en leur montrant qu'avant d'être leurs parents ils

sont avant tout leurs amis. Et Pour mieux les protéger , les

parents nous doivent le faire, sinon ils iront chercher les

réponses aileurs et cela n'est pas fait pour les mettre à

l'abri de tous dangers qui pullulent sous toutes les formes

même es plus anodines.

N'ayons pas de honte et ne les parents ne devraient pas

être gêné dans ce domaine aussi, car les enfants ont vrai-

ment besoin de cette éducation sexuele

pour s'épanouir.

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Tra et ses cinq enfants vivent dans le vil-

lage de Zraluo, à 9 kilomètres de la ville de

Gohitafla, dans le centre-ouest de la Côte

d’Ivoire. Il est veuf depuis peu et vient de

s’installer dans son village natal sur la

terre de ses ancêtres. Après avoir décidé

d’abandonner l’activité de la pêche qu’il

pratiquait dans la localité de Kossou,

E n cette matinée du mois de février, où

le soleil se lève plus tôt que d’habi-

tude, Tra saute de son lit pour pré-

parer le petit déjeuner familial. Le menu est

composé de bouillie d’igname. C’est que sa

famille apprécie bien le porridge au petit

déjeuner, car il remplit l’estomac et permet

ainsi de tenir toute la journée. Il arrive sou-

vent qu’ils accompagnent ce menu de mets

tels que le riz cuit à la vapeur « Saaha man »,

le Placaly tchein

(semoule de manioc de la veille) ou du man-

ioc. Le pain étant devenu très couteux, Tra

avec ses maigres moyens ne peut pas se per-

mettre de l’acheter pour le petit déjeuner. C’est

même un luxe pour la plupart des villageois.

Tra fait principalement pousser de l’anacarde

sur sa grande parcelle, qui est appelée par les

populations de la région le « cacao » de la sa-

vane. Il a souvenance que lorsqu’il était encore

jeune, les populations cultivaient davantage le

café et le coton.

Mais aujourd’hui ces cultures sont abandon-

nées par les planteurs, car n’étant plus rentable

et demandent des efforts supplémentaires. La

nature ayant horreur du vide, un autre produit

a pris la place : l’anacarde. Principale source

de revenus des populations vivant dans ces

zones, la traite de noix de cajou met tout le

monde en effervescence. Les cultivateurs de

Le quotidien

des Agriculteurs

De Zraluo

S/P Gohitafla Marcel Tra

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Zraluo intègrent alors un circuit économique

du type occidental. Ils vendent leurs pro-

duits, et en tirent des bénéfices qu’ils utilis-

ent à l’achat de produits manufacturés im-

portés des pays occidentaux

Cultures Traditionnelles en déclin Les travaux des champs représentaient une

grande part de l'activité des paysans de

Zraluo. Seuls les trois mois de la saison

sèche apportent un peu de repos. La durée du

temps de travail est comprise entre le lever

du soleil et son coucher. Les femmes ne sont

pas en marge de toutes ces activités qui ryth-

ment la vie au village. La recherche de l’eau

est leur principale activité. La plupart d’en-

tre elles descendent tous les matins et soirs

dans les quelques rares points d’eau du vil-

lage, qui sont aujourd’hui dans la limite de

leur exploitation. Les 3000 âmes qui peu-

plent ce village, sont donc obligées de par-

courir des dizaines de kilomètres pour avoir

un point d’eau et lequel. Ces points d’eau

tarissement au jour le jour au grand dam des

villageois. Et c’est la croix et la bannière

pour eux de se procurer le précieux liquide

vital. D’autres préfèrent s’orienter vers des

marigots où l’eau est abordable. Mais là en-

core il ya des risques de contamination car

les animaux y viennent régulièrement se

désaltérer.

La culture vivrière dominante est l’ig-

name

La culture de l’igname s’effectue en fonction

de l’arrivée des saisons. L’igname est semée

dans des buttes rondes de terre en ligne effec-

tuées avec la daba.

Les premières pluies interviennent générale-

ment aux environs du 15 mars. Le travail de

terre commence début fin décembre pour les

parcelles qui n’ont pas été cultivées les années

précédentes. Il s’effectue à la main avec la ma-

chette.

Ce travail est effectué par les hommes. Vient

ensuite le semis qui a lieu entre avril et juillet.

L’organisation du semis est ainsi, l’homme fait

les buttes, la femme met le morceau de tuber-

cules sur les buttes et ce sont les enfants qui

les mettent dans le trou et les rebouchent. Le

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semis s’effectue le plus rapidement possible

afin de profiter au maximum des pluies.

Le premier binage des parcelles se passe 10-

12 jours après le semis, effectué par les

hommes avec la daba. Lors de ce binage, les

agriculteurs sèment des haricots, piments,

aubergine, gombo, tomates entre les rangs

des buttes d’ignames. Un deuxième binage se

fait un mois après le premier.

La récolte de l’igname arrive au mois de dé-

cembre. Les agriculteurs déterrent les ig-

names qui seront transportés à pied ou vélo.

Si le transport est effectué à pied, toute la

famille y contribuera, s'il est effectué à vélo,

les hommes seuls le font. Il faut savoir qu'un

quart des familles n’a pas de vélo, selon les

i n f o r m a t e u r s

La récolte sera stockée dans des greniers

pour protéger la récolte de l’humidité et des

rongeurs. L’igname pourra alors se garder

plusieurs mois. Durant les récoltes, les agri-

culteurs sélectionnent les plus petits tubercu-

les pour constituer les semences de la saison

prochaine.

Le Klala ou l’entraide mutuelle des culti-

vateurs

Lorsque « Tra plonin », comme l’appellent les

siens, est revenu à Zraluo, il a découvert l’ex-

istence d’un groupe d’entraide dans les

travaux champêtres au sein du village appelé

« klala ». Le «klala » est une sorte de petite

coopérative qui consiste pour des paysans de

s’entraider dans les travaux champêtres.

«Aujourd’hui nous irons nettoyer dans le reste

de la parcelle de plantation d’anacarde sis à

‘’Bloletchai’’, localité située à 6km d’ici. Le

feu de brousse est venu de manière ininter-

rompue pendant 8 jours le mois dernier tout

est balayé. » Confie Tah, petit paysan du vil-

lage de Duisseifla, l’un des trois villages de la

localité de Zraluo.

« Auparavant, je cultivais deux hectares d’ig-

name, mais depuis 5 ans nous avons de très

faibles précipitations » - affirme un autre pay-

san du village.

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Quant à Zamblé, un planteur de Zraluo il dé-

clare « J’ai perdu ma récolte de noix de cajou

cette année en raison des funérailles de mon

père» -.

Au prix de leur sang et de moult sacrifices, ils

affrontent les difficultés des travaux cham-

pêtres : pluie, soleil, poussière, morsures de

serpents, piqûres d'insectes, La daba et la ma-

chette sont leurs instruments principaux de

Travail à Zraluo.

La terre est difficile à manier. Elle demande à

celui qui le travaille énormément d’efforts et

de courage.

La chanson permet aux Travailleurs de con-

centrer leurs corps, leurs membres et de de-

meurer vigilants du matin au soir. Elle est sup-

posée augmenter la force et le courage des

Travailleurs.

Par son travail, un kweni de Zraluo crée une

valeur sociale reconnue par les membres de

son groupe. Il y gagne un prestige du fait que

son activité s’inscrit dans l’ordre établi.

En principe à Zraluo, on partage la récolte en

trois, une part pour les semences, une part

pour la consommation familiale et la dernière

pour la vente. Trois parts sont entreposées

dans les greniers pour être protégés contre

des rongeurs.

Cette année, la traite était mauvaise, étant

donné la chute de la demande et la dégringo-

lade des prix d’anacarde, il est apparu que les

paysans vivaient au jour le jour, sans prévoir

leurs besoins, cherchant avant tout à vendre

en liquidité pour se procurer des revenus

monétaires quitte à s’endetter.

On emprunt en argent remboursable en noix

de cajou à la récolte suivante avec un très

fort taux d’intérêt.

Il existe un marché hebdomadaire le « Gohi-

mlè » où les paysans peuvent regrouper leur

production pour la vendre. Ce type de

marché permet aux producteurs de vendre,

mais aussi de trouver sur place des biens de

consommation sans faire de long déplace-

ment à Gohitafla.

Les Kweni de Zraluo cultivent différentes

plantes en plein champ. On trouve des par-

celles d’igname, de manioc, ainsi que des par-

celles d’arachide et les pistaches. L’arachide

et les pistaches permettront d’obtenir

des pates par écrasement pour la cui-

sine.

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EXPRESSIONSEXPRESSIONSEXPRESSIONS

KWENIKWENIKWENI

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STYLE ET MODE

Sonia Tra, top model

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Sonia Tra, top model

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Sonia Tra, top model

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Sonia Tra, top model

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LA LANGUE KWENI

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L’Afrique traditionnelle ne perd dans le modernisme,

et les jeunes deviennent par conséquence la source de

connaissance pour les vieux. Tchekroba découvre cet-

te Afrique qu’il ne reconnait plus.

T chekroba marchait lentement vers Sekougare. Il était

pris dans ses questions, aussi ne vit il pas venir derrière

lui celui qui allait changer sa vie. Le jeune Didikan lui

aussi avait emprunté le chemin des prostituées. Le vieil hom-

me sursauta lorsque Didikan le passa. Le jeune homme le

salua avec un petit sourire.

- Bonjour vieux!.

- Eh Didikan, comment ca va? D’ou on vient comme ça, mon

petit?

- Je suis allé voir un ami qui habite à Dioulabougou

- Vous les enfants de maintenant, vous aimez beaucoup vous

promener!

- Vieux, y’a la lune, comment on va faire? Il faut en profiter.

Mais dis vieux, es tu au courant de ce qui s’est passé à la mai-

rie ce matin?

- Non, mon fils, qu’est ce qui s’est passé?

- Vieux, c’est le maire qui a giflé le chef du quartier Bromaco-

té”

- Eh mon Dieu! Pourquoi gifler un vieux papa comme celui ci?

Comment peut il gifler quelqu’un qui peut être même son grand

papa?

- Vieux, je te dis que ces gens là lorsqu’ils savent lire et écrire, ils

croient qu’ils sont sortis des cuisses de Jupiter. Pourtant la poli-

tesse est la vertu des grands. C’est ce que vous nous avez tou-

jours appris, non? Il faut quand même respecter l’âge non? Etre

maire ne lui donne pas l’autorité de gifler à sa guise qui il

veut. Didikan s’enflammait.

- Didikan, tu as raison, ces messieurs là vont nous tuer dans ce

pays. Le pays leur appartient, tu sais, mon petit.

- Non vieux, ce pays là appartient à tout le monde. Il n’appar-

tient pas à une seule personne, quelque soit sa richesse. Il faut

que vous commenciez à l’accepter.

- Comment pourrons nous lutter contre ces gens? C’est un fils

de la région, On connait sa famille. Depuis que les blancs sont

partis, c’est cette famille qui commande ici. On ne peut rien

contre elle.

- Vieux, êtes vous vraiment convaincu qu’on ne peut rien faire

contre ce maire? C’est vous qui avez pourtant voté pour lui,

c’est donc grâce à vous qu’il est maire, si vous ne votez plus

pour lui, il ne sera plus maire. Moi je pense que c’est assez sim-

ple.

L’education, Un Defi au

Developpement de L’Afrique

Recit tiré des “aventures de Tchekroba” de John Tra

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Les Leaders de ce monde se forment a

L’universite de Harvard

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Parlant de mentalité d’assujettis, cette partie de Kotadala

en produisait en quantité industrielle. Tout déséquilibré qui se

voyait offert un poste de responsabilité arrivait à se convain-

cre qu’il était devenu un envoyé de Dieu sur terre, aussi

il prenait un malin plaisir à assujettir ses parents et son pro-

pre peuple. Comme si le succès des uns devait se faire sur la

misère des autres. C’étaient les mêmes qui faisaient de grands

discours sur l’égalité des hommes, mais qui étaient les pre-

miers à en piétiner les principes élémentaires lorsqu’ils rece-

vaient une quelconque autorité. La servitude a ceci de perni-

cieux, c’est que lorsque l’assujetti devient maitre, il oublie ses

cris, ses supplications et ses désirs, et commence à répéter les

mêmes modicités qu’il a subit. C’est ce syndrome de l’assujet-

ti qui hantait les élus de Betadougou. Ils semblaient être d’une

insensibilité flagrante face à la misère du peuple qu’ils étaient

appelés à servir, ce qui faisait dire aux habitants qu’ils devaient

être des agents travaillant aux comptes des colons. En réalité,

le problème était bien plus profond que cela. Il existait plutôt

une crise d’identité chez ces élus qui, ne s’aimant pas eux mê-

mes, méprisaient tous ceux qui leur ressemblaient.

La lutte pour le respect des droit des hommes avait ses belles

heures devant elle à Betadougou.

- Mon fils c’est pas si facile que ça de remplacer ces gens là. Ils

ont beaucoup d’argent.

- Vieux, il faut savoir ce qu’on veut. Si vous acceptez l’argent

de ces messieurs, alors vous avez vendu votre liberté. Si vous

acceptez d’être achetés pourquoi vous plaindre après? Si ces

messieurs se comportent comme ils le font, c’est parce que

vous êtes complices avec eux. Si vous dites non à l’argent

qu’ils vous proposent, ils n’auront pas cette autorité sur vous.

Ils font de vous leurs esclaves à partir du moment où vous

acceptez de vendre vos âmes.

Didikan était entrain de s’exciter. Il était très passionné

des débats intellectuels, aussi il ne ratait aucune occasion d’of-

frir gratuitement ses conseils à qui voulait l’écouter. Le vieux

Tchekroba écoutait intéressé. Il se souvenait du maire et du

secrétaire général à qui il avait coupé l’oreille pour avoir cou-

ché avec sa femme Mariama. Cette fois-ci il ne voulait plus

être la victime de quelques élus que ce fut. Mais il se sentait

impuissant dans ce nouveau contexte établi sous le soleil des

indépendances.

Les deux hommes marchaient silencieux vers leur desti-

nation quand ils furent attirés par un attroupement d’hommes

en face du café de monsieur Sékou. On entendait de vives

discussions s’élever au centre du groupe. Didikan se fraya un

chemin pour voir de quoi il s’agissait. Il reconnu son ami An-

drégamuth qui engageait un débat sur la situation de l’Afrique

dans le monde, les responsabilités des uns et des au-

tres. Tout comme Didikan, Andrégamuth était lui aussi très

passionné des débats d’idées. Aussi lorsqu’il vit son ami, il

s’écria “Voila Didikan lui-même, il pourra vous confirmer tout

ce que j’ai dit. N’est pas Didikan?”

“N’est ce pas quoi? De quoi est ce que vous parlez?” Répliqua

Didikan.

- J’essaie de faire comprendre à ces gens là que l’Afrique n’est

pas maudite, qu’elle a connu un passé dont nous devons être

fiers. Je leur ai parlé des richesses du Royaume du Mali, des

connaissances astrologiques des Dogons du Mali, De la gloire

de Tombouctou et de l’Université de Sankoré établie par Askia

Mohamed depuis le quinzième siècle. Je leur ai aussi parlé des

amazones, ces braves guerrières du Dahomey. J’étais entrain de

parler de l’Egypte des pharaons lorsque tu es arrivé,

- S’ils savent toutes ces choses, pourquoi continuent ils de parler

de malédiction du peuple Africain? demanda Didikan.

Didikan ne se fit pas prier pour se jeter dans le débat.

- Parlez vous de malédiction à cause de l’histoire du fils de Noé

qui a vu la nudité de son père? Si c’est cela qui vous fait dire que

la race noire a été maudite, sachez que tel ne doit pas être l’in-

terprétation de ce passage biblique. La science de par les études

anthropologiques et génétiques a établi que le premier homme

était Africain de race noire, alors être noir ne doit pas être l’ex-

pression d’une malédiction. Il faut arrêter ce petit com-

plexe du persécuté. Sur la base de quoi donc parlez vous de

malédiction? Il n’y pas de malédiction, il y a plutôt un groupe

d’individu qui refuse de prendre sa destinée en main.

Lorsque Didikan commençait ses arguments sur cette envo-

lée, c’est qu’il devait être très inspiré cette nuit là. Andréga-

muth s’écarta pour laisser la place à son ami au centre de la

foule. Le vieux Tchekroba avait lui aussi décidé de suivre le

débat.

Andrégamuth lança quelques mots à son ami qui en dit long

sur la suite de la discussion.

Didikan poursuivit son discours.

- Chers amis, il est nécessaire que nous sachions d’où nous ve-

nons, où nous sommes arrivés, et où nous allons. Il est absolu-

ment essentiel avant toute orientation vers le future de savoir

notre passé. Je vais me faire le plaisir de vous faire une brève

histoire de ce passé. Ensuite j’essaierai de résumer les enjeux

politiques du moment, notre place dans ce monde, et vers quel

future nous devons nous orienter. Un peu de notion de Biologie

permet de dire avec certitude que notre race a donné naissance

à toutes les autres races, que ce soit la race blanche, jaune, ou

rouge, nous les avons tous engendrés, ainsi, je conclue que que

nous sommes tous connectés. Et puis, d’ailleurs sous la peau, il

n’y a pas de différence entre les races. La question de race est

donc nulle et non-avenue. Si nous trouvons nos origines, nous

trouvons aussi celles des autres peuples. Depuis les rives du

Nile, nos ancêtres ont élevé les pyramides. Ils ont crée des

royaumes, il ont inventé la science et bien d’autres choses dont

vous aurez connaissances si vous prenez le temps de lire. Et

comme Andrégamuth vous l’a si bien rappelé, notre passé doit

nous pousser à atteindre les sommets. Où sommes nous dans le

présent? Des centaines d’années d’esclavages et de colonisation

nous ont retardés un petit peu plus. Je suis...”

- Comment peux tu dire que la colonisation nous a retardé un

peu seulement? Sais tu que nos richesses ont aidé à construire

l’Europe? Lança Tango dans la foule. Tango s’irritait toutes les

fois qu’il lui semblait que quelqu’un cherchait à absoudre l’Euro-

pe de ses responsabilités dans le retard de l’Afrique.

Didikan rectifia.

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- Excusez moi s’il vous semble que j’ai minimisé les impactes

de la colonisation sur notre retard. J’essaies ici de vous rappe-

ler que dans l’échelle du temps, quatre cents ans ne sont pas

si déterminants que ça pour prédire le future d’un peuple. Il

faudra que nous acceptions notre passé, que nous en tirions

des leçons pour pouvoir avancer. Certes, l’Europe a profité et

continue de profiter des ressources du continent mais ici l’im-

portant est de chercher les voies et moyens pour arrêter l’ex-

ploitation. Cela m’emmène donc à notre situation dans le

siècle présent. Quelle image véhiculons nous? Pour les autres

nous sommes de ceux qui entretiennent les coups d’états, les

crises, et les calamités. La question que nous devons nous

poser devra être, pourquoi cela? Pour pouvoir en trouver la

réponse, il faut être assez francs pour reconnaitre que nous

sommes les premiers responsables de notre condition? Nous

préférons nous entretuer plutôt que de lutter ensembles pour

construire nos villes et villages. Regardez derrière vous là-

bas, Voyez vous l’école primaire? Regardez la case qui est

annexe au bâtiment de droite.

Les yeux se tournèrent vers l’école primaire publique Ci-

néma-cado. C’était une école qui avait été construite avant

l’indépendance de Kotadala, et depuis aucun bâtiment n’avait

été ajouté comme si le projet d’éducation s’était arrêté avec

les indépendances.

- Cette case là sert de classe aux gamins des cours élémentai-

res. Ces enfants s’asseyent sur des briques pour apprendre à

lire et à écrire. Comment espérer vous que ces gamins qui

sont assis sur des briques, qui ne possèdent ni ardoises ni

craies, mais à qui on exige des uniformes, puissent compétir

avec les autres enfants du monde? Vous me direz qu’il n’y a

pas d’argent pour construire les classes. On n’a pas besoin

d’argent pour tout accomplir dans la vie. La bonne volonté est

ce dont on a besoin ici dans notre quartier. Si chaque parent

mettait à la disposition de l’école ne serait ce que deux bri-

ques, on aurait construit une salle de classe pour ces ga-

mins. Qu’avons nous besoin pour faire des briques? Du sa-

ble. Et Dieu merci, ce sable n’est pas encore à vendre. Ceci

n’est qu’un exemple pour vous présenter la raison de notre

retard sur les autres. Au village lorsqu’il y a un travail à faire,

tous les villageois se réunissent pour le faire, pourquoi est ce

que cela semble si difficile en ville ?

Didikan regardait la foule comme s’il voulait une réponse. Nul

ne répondit à sa question. Tous l’écoutaient.

- Tout ce que nous voulons, il nous faut le faire nous mêmes. Ici

à Betadougou, nous avons besoin d’entretenir nos routes. La

mairie ne le fait pas, alors si nous ne voulons pas entretenir les

moustiques et les serpents, il nous faudra chercher nos machet-

tes pour couper les herbes. Voilà comment nous pourrons par-

ticiper à notre propre développement. Une ville propre atti-

re les touristes, et les touristes apportent de l’argent, et avec

l’argent nous pourrons construire des bibliothèques et même

créer des entreprises. Comme vous le voyez, si nous faisons des

efforts pour prendre soins de nos petits problèmes, nous trou-

verons les moyens pour résoudre les plus grands. Chaque jour

qui passe hypothèque notre avenir si nous restons les mains

croisées à accuser les autres de nos malheurs. Où voulons nous

être dans le future? Pourquoi ne chercherons nous pas à faire

de Betadougou la plus belle ville de Kotadala par exemple? N’est

ce pas là un pari qui vaut la peine d’être gagné? Vous savez qu’u-

ne belle ville attire le monde, et le monde attirent les entrepri-

ses. Les entreprises créent les emplois, et les emplois dimi-

nuent le chômage; Le chômage est la mère de tous les crimes. Si

nous voulons des emplois, ils nous faut commencer à faire notre

part en prenant soin de Betadougou.

Didikan aimait parler, et lorsqu’il commençait il devenait

presqu’impossible de lui retirer la parole. Andrégamuth l’avait

surnommé “res cogitans”.

Andrégamuth enchaina :

- Vous parliez de complots des autres pour nous maintenir dans

la dépendance. Mais dites nous, sont ce ces pays qui excluent

chaque année des milliers de nos frères et sœurs des écoles et

universités? Au nom d’une certaine excellence dont nous n’a-

vons pas encore vu les résultats, on invente des épreuves qui

recalent nos enfants alors que l’éducation sous d’autres cieux est

encouragée et entretenue. L’éducation doit être aussi importan-

te que l’air et l’alimentation dans la vie d’un homme. Ailleurs on

exige à chaque enfant d’aller à l’école et d’y rester le temps d’a-

voir appris les notions de bases pour pouvoir s’intégrer dans le

tissus social. Ici les parents luttent pour inscrire leurs en-

fants dans les établissements scolaires, et ils en sont exclus le

plus tôt possible. A qui est ce la faute? Lire et écrire doi-

vent être le droit de chaque habitant de Kotadala. Ici à Betadou-

gou, nous devons exiger une meilleure éducation à nos frères

et sœurs. S’il faut organiser des cours du soir, nous devons le

faire. Il nous faut lutter contre l’analphabétisme avec autant d’é-

nergies que nous luttons contre les maladies. Nous ne devons

pas laisser aux autres le loisir de nous éliminer de

la course pour notre rédemption. Nous avons une

mission, celle de prendre en mains notre forma-

tion intellectuelle. Nous devons le faire et exiger

qu’on nous garantisse ces droits fondamentaux.

Andrégamuth Avait développé son éloquence

lors des campagnes d’évangélisation. A chaque fois

qu’il parlait il donnait l’impression de prêcher. Di-

dikan aimait beaucoup écouter son ami par-

ler. Andrégamuth était très opposé au système

éducatif hyper sélectif de Kotadala . Un système

institué avant la colonisation, et qui avait toujours

gardé son esprit ségrégationniste. Andrégamuth

Georges, un Kweni à Bouaflé

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avait été exclu de l’école au niveau du cycle secondaire pour

arrogance et mauvaise conduite envers ses professeurs. Il

s’était instruit lui-même grâce à une lecture assidue de tous

les livres qui passaient sous sa main. A force d’étudier les œu-

vres de Descartes, Molière et Jean -Jacques Rousseau, il s’était

établi une culture qui imposait le respect à tous ceux qui l’é-

coutaient.

Lorsque les deux amis finirent d’exposer à la foule leurs

théories sur le développement, ils rejoignirent le vieux Tche-

kroba. Tchekroba était resté pendant toute la durée de la dis-

cussion. Il avait une question qu’il voulait poser à Didikan.

Lorsque le jeune homme vint le rejoindre, il lui demanda :

- Mon petit, est ce que tu crois que je peux apprendre à lire et

à écrire

- Bien sûr que oui, Vieux. Si tu veux vraiment apprendre à lire,

Andrégamuth et moi pourrons t’apprendre à lire et même à

écrire aussi.

Tchekroba voulait lire. Il voulait connaitre tout ce que ces

jeunes gens savaient. Il avait compris que sans éducation, cette

vie à Betadougou lui échapperait. Il se savait vieux, mais pas

encore vaincu. Si lire et écrire pouvait lui permettre de vain-

cre “cetran”, il s’engageait à le faire. Le regard du vieil hom-

me s’éclaira. Il commençait déjà à faire de grands projets.

Tchekroba s’était trouvé un but dans la vie. Lorsqu’il aurait

appris à lire, il pourrait ainsi lire lui-même ses lettres. Il vou-

lait pouvoir ainsi jouer sa partition dans ce monde qui deve-

nait de plus en plus complexe. Tchekroba était décidé à tenir

son pari. A Betadougou lorsqu’un vieil homme était décidé,

c’étaient les roues du changement qui se mettaient en mar-

che.

Tchekroba, Andrégamuth et Didikan continuèrent leur

chemin vers Bekounbedjait

- Les jours qui suivront nous diront si nous sommes vraiment

prêts pour la competition mondiale, conclut Didikan .

Le centre des grandes endémies de Bouaflé

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