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Oeuvres de maistreFrançois Villon / corr. etaugm. d'après plusieursmanuscrits qui n'étaientpas connus, précédées

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Villon, François (1431?-1463?). Oeuvres de maistre François Villon / corr. et augm. d'après plusieurs manuscrits qui n'étaient pas connus, précédées d'un mémoire,

accompagnées de variantes par J.-H.-R. Prompsault. 1835.

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Page 3: Francois Villon

MAISTRE FRANÇOISVILLON.

OEUVRES

Page 4: Francois Villon

Chaque exemplaire porte la signature de

l'Editeur.

Page 5: Francois Villon

MAISTRE FRANÇOISVILLONCORRIGÉES ET AUGMENTÉES

D'APRÈS PLUSIEURS MAXUSCRtTS QUI K'ÉTOtENT PAS CONNUS,

PRÉCÉDÉESD'CX MEMOIRE,

ACnOMrAOXtF.S DE VARIANTES,P,l1\3, prcmp$(tutt.

Cette édition, ta 15e dès œuvresdeVitton.esttaseutequi ait été faite surles manuscrits originaux, la seule par conséquent ou le texte soit pur etles productions du poète sans lacunes.Le nombre des versomis dansles éditions précédentes,et nécessaires à la suite et à l'intelligence

du texte, était de plus de 300, indépendamn'entd'un poëme toutentier sur ta naissance de Marie de Bourgogne.

Les variantes dont elle est enrichie, font en quelque sorte,de cette édition, une bibliothèque complète des manus-

crits et des vieiHes éditions des œuvres de ce poète.

ÉBRARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR.RUE DES MATHtmiNS-SAtNT-JACQUM,2~.

ET DELAtJNAV.PALAÎS-HOYAL, 182.

<835.

OEUVRESDE

Pende ViHQn~en bonTropde Villons pour d/ccn,trr

MtMr.r.\Iion sut Ie llrel1li~r!da rIS ces 5if.c/cs ¡'iJ:i>ien,DébrotfiIJer l'art t()nfu~ de nos vieu: rou:ancieu.

<H~. Tf~, '!B~ OQt.Mt~~JtÊj'N~î~

Page 6: Francois Villon

EXPLICATION

DES PRINCIPALES ABRÉVIATIONS DONT NOUS AVONS.

FAIT USAGE.

An. L'édition gothique anonyme.(Voy. mém., 3 p., § t, n' t.)~ttf. e; Anciennes éditions.Bo. L'édition de Bonnemère. ( Mém., 3 p.~ § a, n" 6.)

Ed.mod.Editionsmodernes.Gd. L'édition de Galiod-du-Pré, non corrigée. (JtM.,n° S.)

G. T. Le Grand Testament.7/. Huitain.J.p. Le Jardin de plaisance. (Mém., p.,§i,n°6.)Lef.dtu.Leçonsdiverses.~/ar. L'édition donnée par Marot. (Mém., S p., § a, n<"4 et 7.

blém. Notre Mémoire sur la Vie et sur les OEuvres de l'Auteur.Mss. A. Le ntanuscrit de la Bibliothèque de l'Arsenal. (Mem.,

5p., § i,n°5.)AfM.C.Le manuscrit provenant de la Bibliothèque CoisUu.

(~M.,n°4.)Mss. L. Le manuscrit donné à la Bibliothèque royale, par M.

Lengict. ( Ib., n" 5.)Mss. D. Le manuscrit des Poésies du prince Charles d'Orléans.

(M.,n<'i.)j)~. T. Le Recueil manuscrit où nous avons trouvé le petit Tes-

tament de Villon. (7t., n° t.)An). L'édition de Nivcrd. (Mém., X p., § t, n° 2.) 1

~'of. et corn. Notes et commentaires.QE. Les Œuvres diverses de Villon.P. T. Le Petit Testament.Ver. L'édition de Véiatd.

Voyez.

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CLÉMENT MAROT DE CAHORS,

VARLET M CHAMBRE DU ROY,

AUX LECTEURS.

ENTRE tous les bons livres imprimez de la languefrançoise ne s'en veoit ung si incorrect (r) ne si lour-dement corrompu que celluy de Villon et m'esbahy(veu que c'est le meilleur Poëte parisien qui se trouve)'comment les imprimeurs de Paris, et les enfans de la

viile, n'en ont eu plus grand soJng. Je ne suys (certes)

en rien son voysin mais pour l'amour de son gentilentendement,et en recompense de ce que je puys avoiraprins de luy en lisant ses Oeuvres, j'ay faict à icelles

ce que je vouldroys estre faict aux myennes si ellesestoient tombées en semblable inconvénient. Tantyaytrouvé de broillerie en l'ordre des coupletz et des vers,en mesure, en langaige, en la ryme, et en la raison.

que je ne sçay duquel je doy plus avoir pitié, oude l'œuvre ainsi oultrement gastée ou de l'ignorancede ceulxqui l'imprimerent.Etpourvous en faireprcuve,

(t) <~tt't:eor)'ce! Ce reproche ne peut s'appliquer qu'aux édi.tioni de Niv., Gd. et Bo., qui sont, à h) écrite, très-incorrectes.

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me suys advisé (Lecteurs ) de vous mettre !cy ung descoupletz incorrectz du mal imprimé Villon, qui vousfera exemple et tesmo!ng d'un grand nombre d'autresautant broillez et gastez que luy, lequei est tel.

Or est vray qu'apres plainctz et pleursEt angoisseux gemissemens,Apres tristesses et douleursLabeurs et griefz cheminemensTravaii]e mes tubres sentemensA'guysez ronds, comme une peloteMonstrent plus que les commentsEn sens moral de Aristote.

Qui est celluy qui vouldroit nyer le sens n'en estrograndement corrompu ? Ainsi pour vray l'ay-je trouvéaux vieilles impressions, et encores pis aux nouvelles.,Or voyez maintenant comment. il a esté r'abiHé, et enjugez gratieusement.

H.

Or est vray qu'apres p!ainc)z et pleurs (~Et angoisseux gemissemensApres tristesses et douleursLabeurs et griefz cheminemensTravail'mes lubres sentemèns

Agnysa ( ronds comme pelote )Me monstrant plus que les commentsSur le sens moral d'Aristote.

Voyla comment il me se'nbte que l'autheur l'enten-doit, et vous suffise ce petit amendement, pour vous

(~<

Orest froy, etc. D Ce huitain est le douzième du Grand Tes-tament. Marot l'aïuit compris, mais il l'avoit mal corrigé. (~.< 7' la.)

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rendre advertiz de ce que puys avoir amendé en miuC

autres passades, dont tes aucuns me ont esté aysez,et lesautres tres difficilles toutesfoys, partie avecques lesvieulx imprunez (i), partie 'avecques l'ayde des bonsvieillards qui en sçavent p~r cueur, et partie par de-viner avecques jugement naturel, a esté reduict nostreVillon en meilleure et plus entiere forme qu'on ne la

veu de noz aages, et ce sans avoir toucha à l'antiquitédo son parier à sa façon de rimer, à ses meslées (2)et longues parentheses à la quantité de ses sillabes

ne 11 ses couppes, tant féminines que masculines es-quelles choses il n'a suffisamment observé les vravesreigles de françoise poësie, et ne suys d'admis queen cela les jetmes Poëles t'ensuyvcnt, mais bien qu'ilzcueillent ses sentences comme belles fleurs, qu'ilzcontemp!ent l'esprit qu'il avoit, que de luy apreignentà proprement d7escrire et qu'tlz coatrefacent sa veine,tnesmement celle dont il use en ses Ballades, qui estvray ment belle et heroique, et ne fay doubte qu'iln'eust emporté le chapeau de laurier devant tous les

(1) ~farftc a~ee. 'Marot n'a connu nil'edit. ~n. ni ies~/M. quenous avons consultes. En voyant, dans nos lec. t/tc., fa dIH'f renée

qu'ou*:e son texte comparé à celui des Mss. et des anc.éd.. on pen-sera, comme nous qu'il n'a pas eu besoin de deviner souvent etqu'il a rarement bien deviné.

(2) ~cs meslées. Il appelle parenthèses les phrases incidentesdont YiUon a surcharge ses périodes. Quant à ce qui est des paren-thèses considérées comme signes orthographiques nous les avonsconservées dans cette Préface, parce que telle étoit la manièred'ortographicr, en usage du temps do Marot mais nous les avonsl'aitdisparoître desOEuvres de Villon, parce f[ne Yi[!on n'avoit cn)-p!pve ni points, ni virgutcs, ni narcnthÈs(;s.

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Poëles de son temps, s'il eust esté nourry en la Courtdes Roys, et des Princes, là ou les jugemens seamendent, et les langaiges se potiissent. Quant al'industrie des lays (t) qu'il feit en ses testamens poursumsamment la conguoistre et entendre, il fautdroitavoir esté de son temps à Paris, et avoir congneu leslieux les choses et Jes hommes dont il parle lamemoire dcsquclz tant plus se passera tant moins secongnoistra icelle industrie de sez lays dietz. Pour cestucause qui vouldra faire une oeuvre de longue durée,ne preigne son soubject, sur telles choses Lasses etparticulières. Le reste des OEuvres de nostre Villon( hors cela ) est de tel artifice, tant plain de bonnedoctrine, et tellement painct de mille belles couleurs,

que le temps, qui tout efface jusques icy ne l'a sçeueffacer.Et moins encor l'eiacera ores et d'icy en avant,que les bonnes escriptures françoyses sont et serontmyeufx congneues et recueillies que jamais.

Et pour ce (comme j'ay dit) que je u'ay touché

son antique façon de parler, je vous ay exposé sur la

marge avecques les annotations, ce qui m'a semblé leplus dur à entendre, laissant le reste à voz promptesintelligences, comme ly Roys, pour le Roy homs

pour homme compaing pour compaignon aussi forcepluriers pour singuliers, et plusieurs autres incongrui-

tez, dont estoit plain le iangaige mal !ymé d'iccHuytemps.

(t)' ÇtiaHta /'fn</M<f<c.»

On doit regretter que Marot ne se soitpas donné la peine d'accompagner de notes explicatives, ceux de.tegsdont il avoit l'intelligence.

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Après quand il (i) s'est trouvé faulte de vers entiers,j'ay prins peine de les refaire au plus près ( selon monpossible ) de l'intention de l'autheur et les trouverezexpressement marquez de cette marque, affin queceulx qui les sçauront en la sorte que Villon les fist,effacent les nouveaulx pour faire) place aux v!eulx.

Outtre p!us (2), les termes et les vers qui estoientinterposez, trouverez reduictz en leurs places, les lignes

trop courtes, atongées:tes trop longues, acoursies:les motz obmys, remys les adjoustez, ostez et lestiltres myeutx attiltrez.

Finablement, j'ay changé l'ordre du livre et m'asemblé plus raisonnable de le faire commencer par lepetit 1-estament, d'autant qu'il fut faict cinq ans avantl'autre.

Touchant le jargon (5), je le laisse à corriger etexposer aux successeurs de Villon en l'art de la pinse

et du croq.Et H quelqu'un d'aventure veult dire que tout ne

soit racoustré ainsi qu'il appartient je luy respon,sdesmaintenant, que s'il estoit autant navré en sa per-

(t)*)re.t</«anf'7. Les vers que Marot dit avoir refait sont aunombre de m ou n ils font partie du G. T. Et, chose singuiicre

on verra, par nos leçons diverses, qu'on les trouve dans iesj)~.et dans les anc. <if/.

~)cOM/<f6p/M! etc. J'ai déjà dit que le travail de Marot, surles vers de Villon, se réduit à fort peu de chose. Il a refait les titres,et en a mis en plusieurs endroits, où les éditions ~oi/t.eties~H.n'cn portent point.t.

(3~ ToMc/Mht/e./ar~on.. Le jargon fait partie des Œuvres duPoète et méritoit, à ce titre seul, de nous être conservé.

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sonne, comme j'ay trouvé Villon blessé en ses OEu-

vres, il n'y a si expert chirurgien qui le sceust pensersans apparence de cicatrice et me suffira que le la-beur qu'en ce j'ayempioyc, soit agreable au Roy monsouverain, qui est cause et motif de ceste emprise, etde l'execution d'icelle pour l'avoir veu voulentiers es-couter, et par très bon jugement estimer plusieurs pas-sages des OEuvres qui s'ensuyvent.

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MAROT

AU ROI FRANÇOIS F\

Si à Villon on treuve encor a dire;S'i[ n'est reduict ainsi qu'ay prétendu.;A moy tout seul, en soit le b)asnie (Sire)Qui plus y ay travaillé qu'entenduEt s'il est mieux en son ordre estenduQue paravant, de sorte qu'on l'en prise,Le gré à vous en doyt estre renduQui fustes seul cause de t'entreprise.

NOT. ET COM.

i.«~t/()'e.'Areprendre.2.. c~'f't Si je ne l'ai purgé de toutes les fautes qu'il renfer-

moit, ainsi que je m'étois proposé de le faire.~.t(?H<,etc.D Marot avoue ici ne pas avoir toujours compris ce

qu'il corrigeoit et cela est vrai.5.'JEti'f<,etc.'S'itest mieux distribué.6. <ÇH6/)arafanr.'Qu'auparavant, de sorte qu'on l'en estime

davantage.Le gré.. C'est vous qu'il faut en remercier.Cm. Qui seul m'avez porté à entreprendre ce travail

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v,·HVV\V\I'V\l1IV'.1lMÉMOIRE

SURR

LA VIE ET SUR LES OEUVRES DU POETE

FRANÇOIS VILLON.<

PARMI les écrivdins qui ont parlé de François Vil-lon ()), il n'en est, peut-être, aucun qui se soit donnéla peine de lire attentivement ses poésies au moinsest-il permis de le croire, quand on voit les inexacti-tudes nombreuses dont ils se sont rendus coupables.Notre devoir étoit de signaler celles que nous avons

pu découvrir et de les rectifier. C'est à quoi nous noussommes plus particulièrement attachés dans ce mé-moire que l'on peut considérer comme une histoire

critique du poëte et de ses oeuvres. A défaut de mo-

(t)Nous ferons connoitre ces écrivains à mesure que nous releve-

rons leurs erreurs.

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numenis plus sûrs et ~us authentiques (t), nous avonssuivi pas à pas le poète tui-même, qui, s'étant mis enscène dans presque toutes ses productions, a eu la fa-

cHité de donner ptusieurs particularités de sa vie, sansqu'on pût le trouver mauvais.

Nous avons pensé que le lecteur seroit bien aise de

connoître les manuscrits et les éditions que nous avonsconsultés. H trouvera cette espèce de notice à la fin de

notre mémoire, qui, de cette manière, sera naturelle-ment divisé en trois parties.

(~)Hest parlé de Villon dans la De~&rte d'Eloy Damerval; mais.c'est pour nous dire que

A farcer ae délrctoit.~·

L'auteur d'un Lai d'amour qu'on trouve dans le Jardin de plai-sance, fo). 82 fait dire à un amant

Aussi demeureporre comme Villon.

Dans les Hepenes franches il est dit que

f.estoit la mère nourixirreDe ceux qui n'avoient pas d'argent,A tromper decnnt et derriereEstoiu un: Lonttue diligent. ·

Nous n'avons pas trouvé autre chose dans les productions contem-poraines au poële.

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PREMIÈRE PARTIE.

DE LA VIE DU POÈTE VILLON.

I. Villon (i) composa son grand testament durantl'automne de l'année 1461,

Que le bon roy (le) dëHvra

De la dure prisoh de MehuA (~), `

où H avoit passée tou<u~ges(e, dans ung bas lieu, peû,c'est-à-dire, nourri d'une petite mtcAe et abreuvé d'e<tH

froide (5). f

I! étoit alors dans la < trentiesme année de soneage (4), jou, comme it !e dit positivement ailleurs,it avoit trente ans (5). D'où il résulte, qu'it étoit né

en 1451, et non en t ~5 2, comme Fa cru l'auteur d'unmanuscrit qu'on trouve la Bibliothèque de l'Arse-nal (6).

(i; Nous conservons au poëte le nom de Villon, parce que c'estcelui sous tequetUestptuspartIcutierementconnu.

(!!)Cr.?'Mf«m.,ttut<.u.(5)7&t<M<.M.(4)K;d'ftuf(.i.(5) Ballade du débat du corps et du cueur de Villon.(6) Je parle de ce ~M.M;m. i p.,n'' !.{; z p.n° 5; et 5 p., § t,n°;

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II. C'est donc par erreur que Louis Guyon, sur la

foi de je ne sais quels « historiens /~<!Mco« 0, le fait

vivre et fleurir en i5~o (t), et que le président Hé-nault le place sous le règne de Chartes V (2), obser-vant, pour rendre sa méprise plus inconcevable, qu'ilavoit trente-trois ans à la mort de ce prince, arrivéeen !58o, et que Jean Marot, père de Clément, étoitné (5). Il ne nous a pas été possible de découvrir le

mémoire de l'Académiedes inscriptions et bettes lettres,ou M. Hénautt dit avoir puisé ces assertions menson-gères (4). Nous ferons remarquer que, dans la suitede son histoire, Villon reparoit sous l'année i46o, aunombre des littérateurs qui ont illustré le règne deLouis XI; ce qui est encore inexact car, en 1~60,Chartes VII u'étoit pas mort. On sera surpris de trou-ver tant d'erreurs réunies, au sujet d'un seul homme,dans un ouvrage fort estimé et qui mérite de t'être (5).

111. Nous pensons que Villon étoit né à Paris. Clé-

ment Marot, qui vi voit peu de temps après lui, et dontle père Jean Marot, poëte aussi, avoit j)u te connoîtrepersonnellement, ~'M&a/< oontHMKt les tmprtmcMM» de Paris et les en fans de ~t Ut~C n'ont eu plus grand

(t) J~efon~ diverses, t. 3, p. ~g2.(t) ~tre~e e/'rono/. de l'Histoire de France.(3) Jean Marot naquit en t~63.(4)H cite sans en désigner aucun les Mém. de << ~Mt'n~<:r</)f.

et &6/ lctt.(5)J7or6n,DK:t.hist., art.Corbueil, et la CrOt.r</MM!tn<,B'&<raKf.,

disent que Villon vivait en 1~56. Un biographe ne doit pas assigneraussi vaguement l'existence d'un homme de lettres, lorsqu'il <uB!t

d'ouïrir ses oeuvres, pour avoir des dates précises.

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t~M, du meilleur poëte parisien qui M <oMve(!).C'est pour réparer leur tort que lui quoique n'étant

« en rien son ~o~M c'est-à-dire, son compatriote,donna une édition plus correcte de ses poésies avec cetitre Les OEuvres de maistre François ~t~om de»Paris (a). H ne restera aucune espèce de doute à

cet égard, torsqu'on aura lu le huitain g5 du grand tes-tament où Villon s'exprime ainsi

Item vienne Robert TurgisA moy je,luy payerai son ~In.

Le droit luy donne d'eschevinQue j'ay, comme enfant de Paris (5).

Les anciennes éditions portent

Le droit lui donne d'eschevin;Mais quuy ? Comme enfant né de Paris (4).

Et de fait, l'expression,< en fant de Paris » est

synonyme de cette< né de Paris que l'on retrouvt)

dans son épitaphe en quatre vers.

Je suis francois, dont cemepoise,Né de Paris, emprès Ponthoise,1Qui, d'une corde d'une toise

Scaura mon col, que mon cul poise (5).

(t) Préface de Marot, elle est en tête de notre édition.(2)Yoy.S*parHe.(3) Grand Tettam., huit. g3.(~)Gff.~tf.Bo.))tr.~n.(5) On trouvera en leur lieu les explications littérales dont ces

vers et les autres qui sont dans ce Mémoire peuvent avo:r besoin.

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Personne ne peut contester l'authenticité de cettepièce. Elle est dans un des manuscrits que nous avons

consultés (t), aussi bien que dans toutesleséditions des

OEuvres de Villon, et on la rencontre parodiée dans}e Pantagruel de Rabelais (2).

IV. A ces autorités qui nous paroissent décisives, on

a opposé une autre épitaphe en huit vers, extraite parle président Fauchet d'un manuscrit de sa bibliothè-

que, que nous avons cherché Inutilement, et puMIéa

par lui, dans le traité « de <'Ort~tM6 des C/t~tt/<e/~ »

dont la première édition parut en 1.599. La voici telle

que nous l'avons lue dans la seconde édition de cetouvrage

Je suis franço!s dont ce mepoise

Nommé Corbucil en mon surnom;Natifd'Anvers, emprès PontbniseEt du commun nommé WtHon.

Or, d'une corde d~une toise,Scauroit mon col, que mon eut poise,Se ne fut un joly apel

Le jeu ne me, sembloit point bel (5).

D'après cette épitaphe qui pourroit bien n'êtrequ'une nouvelle édition de cette en quatre vers, revue,corrigée et augmentée par l'éditeur, M. de la Monnoye

(t)C'cstIemanuscntdontItestpar~3*part.,§i,n''5.(a) Liv. 4 chap. dernier, ~by. OEMu. div. L'on tropvera, dans nos

notes,la parodiedeRabelais, etc.1

(5) Cette épitaphe est autrement citée dans les édittOnsCoustet-lier et Moetjens. Nous n'avons pas pu nous rendre raison de ces in-Sde)it«.

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pense que Villon, conçu par sa mère à Paris, aura vule jour à Au vers < etKpf~ Ponthoise (i). D La Croix duMaine, sans doute, par inadvertance, le fait naître aPonthoise (2). Prosper Marchant adopte ces deux opi-nions comme probables, en même temps que sur unautre article, il rejette le témoignage de l'épitapheFauchet qui leur sert de fondement.

«~<~oM fran-

x~M, dit-il avec humeur, et M<?~ pas Corbueil,1

))C<MtMK6 l'a mal à propos (t~aMCt! ~'ettte/tct ét l'ont))<!p~ lui soutenu vingt autres. ~Vc ~M~CM, ou àt P~MtOtSC CM à Paris, mais ~<HN pt'o6<f&fcMCK< A

~PartN (5). t Ou! plus probablement et même trèscertainement à Paris. La Monnoye, le seul à qui noussoyons obligé de répondre, n'auroit pas eu d'autre opi-nion s'U avoit compris.qu'il y a dans ce vers,

Né a Paris empr~s Ponthotse,

quelque chose de burlesque- et de satirique qui est,tout-a-fait dans le caractère de Villon. Rabelais ne s'yest pas mépris. On dirait même qu'il a voulu rendrel'expression plus saillante en la parodiant.

Ne suis-je badault de ParisDe, Pans, dis-je, emprèsPonthoiso (4)

J.*

Persuadé, au contraire, qu'il étoit absurde de mettreParis auprès de Pontoise, il crut que Ce vers renfer-

(<) Notes <ur la Cr~tfB du Maine, B<& franc.M B: /'Mnr., *rt.Yi)!on. CEHt). E/)<<. Fauch. not. 5.et tec.(3) Supplément au Ctcf. de Bny~c par Prosp. M~rchaùt.(4) Pa)tf<!grue/) L ch. dernier. Pari~. fM /~onfo'

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moit une fauté de copiste, et il lui substitua celui del'épitaphe Fauchet

Natif d'Auvers emprès Ponthoise.

sans soupçonner qu'il se mettoit en opposition avec les.

manuscrits et toutes les éditions connues. Pour conci-lier cette nouvelle version avec le huitain du grandtestament que nous avons déjà cité, il supposa que,conçu a Paris, le poëte avoit reçu le jour à Auvers:supposition dans laquelle je trouve un double contre-sens car M~t/'étoit alors synonyme d'originaire, etenfant de Paris signifioit, ainsi que nous l'avons dit

>

né à Paris., et non pas originaire de Paris.Rétablissant donc le texte de l'épitaphe en quatre

vers, corrigé par La Monnoye, et donnant au motnatif, qu'on trouve dans l'épitaphe Fauchet, sa véri-table signification. on pourroit dire, pour conciHer

ces deux pièces, qu'originaire d'Auvers, ou habitait safamille, 'Villon reçut le jour à Paris, où il fut élevé.Cette opinion seroit l'inverse de celle que vouloit éta-Mir M. La Monnoye.

V. L'épitaphe Fauchet dit en outre que le nom dupoële étoit François; ce qui me paroît conforme auxmœurs du siëcle (i), à l'épitaphe en quatre vers (2),et à Fendroit du grand testament où Villon parle de

son aïeul (3). EUe ajoute qu'il avoit reçu du peuple le

(t)Danscestiectesre[ig!eux,teshommes ne portoient souvent d'au*

tre nom, que celui qu'ils avoient reçu au baptême. On les distinguoitentre eux, ou par leur profession ou par des sobriquets.

(a) Je suis ~ranpoM etc., V. OEuv. dit.(5) Ni mon aïeul nomme Erace. Gr. Test. huit. 35.

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surnom de Willon (t) qni signifié frippon et qu'iltenoit de sa famille celui de Corbueil (a). Ainsi, i! fau-drait l'appeler: François dit Corbueil, ou François ditWillon.

VI. Plusieurs écrivains, du nombre desquels est Fau-chet lui-même, l'ont appelé Corbueil (5); d'autres, ancontraire, rejetant l'épitaphe Fauchet, qu'ils regar-dent comme une pièce apocriphe et pleine de fausse-tés, soutiennent qu'il n'avoit et ne devoit avoir d'autre

nom que celui de Villon,-qui, disent-ils, étoit son nomde famille, ainsi qu'il est prouvé par.le huitain du G.yMt.ou il fait des. legs à un des siens nommé ,Guitlaume de~itton(~). Notre dessein n'est pas do prendreparti dans cette discussion, qui, comme on voit, setrouve placée en dehors de l'épttaphe qui l'a occasion-

née. Je dirai seulement que les fins. de non.recevoiralléguées par le père du Cerceau ne sont. point reco-vaHes (5) car, si, l'épitaphe Fauchet dit des choses

(t) WHhn et non pas Villon, ainsi que l'écrivent le père du Cer-

ceau, Marchant, Ménage, etc. Ou verra son surnom ainsi ortho-graphie dans la ballade intitulée Epistre.

(~) Feller. Dtct. /tt:t., écrit Corb eueil, ainsi que Desessart, ~f'ec/c!

<f<t6ratr6t. Bernier, Péritable Rabelais, écrit Corbeille. Ce sont desfautes à corriger. `

(3) Fauchet. Or~tne des C7f6M&;r~, IIv. t. Masi.ieu,NMf. /)0<r:,

Mervesin, Hist. de la poésie, etc. Le plus curieux c'est Moreri ) dontl'article peuts'analiserde cette manière Co&Het~d'i~'Mon, senom-moit Willon.

(4) Du Cerceau et tous ceux qui sont venus après lui.(5) DuCerceau rejette cette épitaphc, f parce qu'elle ne se trouve

dans aucune édition et qu'un imprimé-, selon lui, mérite plus de

confiance qu'un manmcrit a' parce que cette epitaphe n'c't pat dx

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qui ne sont pas dans les œuvres du poëtc, elle ne ditcependant rien qui ne soit possibie et raisonnable.D'un autre côté, s'il est douteux qu'elle soit l'ouvragede Villon, il est certain qu'elle ne peut lui être posté-rieure que de fort peu de temps; ce qui ne permet pasde rejeter entièrement son témoignage (t).

VI!. Quanta ce Guillaume de Villon auquel le poëte,dans son grand testament )ëgue sa librairie (2),c'est-à-dire, sn bibfiothëque, avec le J?<WM[M t<M Pe<-

<!M-Z)<6, et à qui il avoit déjà laissé son bruit, sestenies et son pavillon, c'est à-dire, son avoir et saréputation (5), la nature même des legs qui lui sontfaits, auroit dû prévenir les méprises dans lesquelles

sont tombes tous les auteurs qui ont parlé de lui.'Cen'étoit ni un riche protecteur comme le pensoit LâMonnoye (4), qui a perdu son temps à établir unedifférence entre ~t~~ et dc~t«<Mt(5) .Rien n'annoncequ'il fût le parent du poëte, comme le disent le père

1

VittoB) qui en ayant déjà fait trois, n'en auroit pas fait une quatrième;S* parce qu'on le fait naître à Anvers, tandis qu'il étoit né à Paris

~° parce qu'il est possible que ce huitain ait été fait pour un fripponnommé Corbueil, surnommé Villon, né à Auvers, condamné à

Pontoise, et devant son salut a un appel,(t) Fauchet la découvrit avant tSoo. On a cessé de transcrire les

ouvrages de littérature lorsqu'on a commencé à les imprimer. Lapremièreédition de Villon est de t~93.

(t) Voye~ ci- après.(3) Dans la partie du. Petit Testamentque nous avonsdéoouverte

1

huit. g.(4.) Notes sur !a J?tt<t'ttttp., de la CroM: </M ~at'nc.(5)P<:t.rct<hu!t,().CeGuiHaumedeVmon y est appelé Guil-

laume Villon.

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du Cerceau, Prosper Marchant, et plusieurs autres ( ) );

ni son oncle, comme t'a écrit l'auteur de l'article Vil-

Ion, dans la Biographie HMt~~McMe, et comme l'avoitdit avant lui M. Formey; ni son père, comme l'ont cruMoréri, Le Duchat, l'auteur du ZfMett~MO;, et celui dela table des familles de Paris, insérée dans l'éditionCoustellier', et reproduite dans celle de Formey (2);encore moins son père et son oncte, comme le sup-posent absurdement le pereNiceron (5) et l'éditeurdes Annales poétiques. Selon toutes les apparences, celégataire là n'étoit qu'un maître frippon l'ami parti-culier du poëte dont il avoit fait l'éducation, et qu'ilavoit quelquefois retiré, par son adresse, des mains dela justice. Le peuple l'avoit surnommé WHIon, à causede son savoir faire, et notre poëte l'a sans doute, ap-pelé de Villon, pour montrer qu'il passoit en méritetous ceux de la confrérie (4).

VIIL Au sujet du nom de Villon il s'est élevé unediscussion grammaticale, dont nous ne pouvons nousdispenser de dire un mot. La célébrité qu'il s'étoit juste-

ment acquise dans l'art de la pweeet du croc (5),donna lieu au peuple d'appeler tours villonniques, oudignes de Villon, les escroqueries faites avec beaucoup

(t) DuGerceau,Mem. en forme de Lett. A~arcA., DtetfCtt.,art.ViÙon.

(2) L'édition donnée par M. Formey Été imprimée La Haye

chez Moetjens.V. 5' part.(3) Mémoires pour servir à l'Histoire des hommes de tettres.(~NoHsInTitonsteIecLeuraUreiehult.od'iPet. Test. et les

hu it. et ~8 du Grand, où il est parlé de Guillaume Villon.(5) Expression deMarot. Préface.

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d'adresse. C'est en ce sens que Nicolas Dénisot a dit,de Pierre Faifeu, qu'il M~<?!< de tours ~tMoKMt~Hcspouravoir le bien d'autrui avec le sien, et vous ~<!tMCf sanscroix ne pille. Je présume que de là est venue i'erreurde quelques écrivains, qui ont voulu lui faire honneurdu verbe willonner et de ses dérivés (i). Ménage ob-

serve, avec raison, que le mot wille, d'où l'on a forméwt~oM, M~<MMM6 et willonner, étoit originairementle même que gM(«c. Or, ce dernier est aussi an-cien que notre langue et le premier est antérieur àVillon (2).

IX. Nous savons que Villon était d'unefarniHe pauvreet obscure.

Pauvre je su)s de ma jeunesseDe pauvre et de petite extrace (3),

On a dit, et je ne sais pourquoi, q.ue ses parens firentdes oCbrts (~), des sacrifices (5) pour le pousser auxétudes. D'autres racontent, avec confiance, qu'ayant

eu ie maiheur de perdre son père, tandis qu'il étoit

encore fort jeune, il fut é!evé par Guillaume de Villon

son parent (6). Tout est gratuit dans ces assertions.

(t)Pasqt]ier./{ec/)CM/)e,J.8, ch.6o. Bellingen: Efymol. ~~rof.Le Motteux, Not. sur Rabelais, t. ch. i3 etc.

(a) Voyez dans les Etymol. de Ménage, les articles Guille etVillon.

(5) Gr. Test. huit. 5S.(4) Du Cerceau Mém.(5) Père Niceron jMem.

(6J Prosp. Marchant.

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Villon avoit perdu son père lorsqu'il composa songrand testament, voilà qui est positif.

Mon père est mort, Dieu en ayt !ame(t).

Mais il ne resuite certainement pas delà, qu'il l'eûtperdu dès son enfance. Le lecteur sait ce qu'il faut

penser de sa parenté avec Guillaume de Villon. Quant

aux sacrifices de sa famille, il y a lieu de croire qu'ils

se borneront à lui donner la facilité de suivre les leçonsgratuites de l'Université. Liberté dont il usa fort mal

car, au lieu d'étudier, il faisoit comme ~e mauvaisC7!~tn<, il ~Myott i'escole pour se livrer au libertinage:

se ménageant ainsi des inquiétudes et des regrets (a).

X. Avec une conduite pareille, il est permis decroire que ses progrès dans les sciences théotogiques

ne répondirent point aux dispositions heureuses qu'ilmanifestoit. Dans ce fait, qui du reste est conforme à

ce qu'il dit tul-même (5), se trouve l'explication d'unecirconstance de sa vie qui n'a pas été remarquée.

En i~SS, les Pères du concile. de Basic (4) ordon-nèrent, qu'à l'avenir un certain nombre de béné6ccsseroient exclusivement accordés à des clercs gradués,suivant les cours des universités les plus célèbres

mesure sage, qui oG't'oit aux jeunes étudians sans for-

(t) Gr. Test, huit. S8.(:) Gr. 3~t. huit. 26. H faisoit partie d'uoe bande joyeuse

dont il déoit le sort, Gr. Test., huit. xg 3o,3i et 3x, et à laquelleil donne des conseils,huit. i~5, et ballade suiv.

(5) Gr. 'nt!f., huit.io et 26. Pet. Test., huit.(~) Sestion5i.CoHect.roy. des Conciles, t.5o.

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tune, un moyen honnête de perfectionner leur éduca-tion et promettoit à l'ËgHse des ministres éclairés. Envertu de cette décision, les universités présentaient

aux collateurs des bénéfices qui leur étoient réserves,

ceux de leurs écoliers qui méritoient une pareille fa-

veur et qui en avoient besoin. Villon fut présenté parcelle de Paris; mais il n'obtint rien (i). C'est pourquoivoulant procurer une existence honnête à

Deux pauvres clerqs parlant I~tm,Paisibles enfants., sans escry,Humbles, bien chantant au Jectry~3).

Il leur laisse<t sans recevoir » vraisemblablement

afin de ne pas être accusé de simonte,. la nominationqu'il tenoit de J'université, en attendant quelque chosede mieux. Le portrait qu'il trace de ces deux pauvresclercs fait présumer, qu'outre son ignorance en fait dethéoiogie, on lui reprochoit encore sa vie dissipée etson éloignement pour le service divjn; reproches quipou volent être fondés.

Xf. Condamné à vivre pauvre, puisqu'il n'avoit au-cun moyen d'existence et que les efforts de l'universitéavoient é~é pour lui sans résultat, il manqua souventdu nécessaire, ainsi qu'il nous l'apprend en parlant de

son corps:

Les vers n'y trouveront grant grosse,Trop lui fist la fain rude guerre (3).

(;) L'anteor du manuscrit de FArsetiat pense qoeia depraMtioa dé

ses mœurs l'empêcha d'être nomme.(2) ~<. Test., huit.ay, et Gr. T~L, bmt. m.(S)Gr. 7'M<ht!it.y6.

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Joignez à cela qu'il se sentoit un penchant violentpour le libertinage. La licence qui règne dans ses poë-sies et la nature de ses amours (') ne permettent pasde donner un autre sens à ces deux vers

Bien est vray qu'aymay autresfoisEt que aimeroye voulentiers (a).

Loin de chercher à le modérer il s'y livra tout en-tier. La ballade de Margot, dont le refrain est

En ce bourdel, ou tenons nostre estate

nous donne une idée de l'avilissement dans lequel ilétoit tombé, et nous 'découvre la véritable -source de

ses fripponneries, qu'il voudroitpouvoir excuser en lesrejetant sur ses besoins.

Nécessité fait gens mesprendre,Et fain saillir le loup du bois (5).

H étoit dans la nécessité, c'est-à-diredans la détresse,lorsqu'ilusoit d'industrie; mais cette nécessité il n'avoit

tenu qu'à lui de la prévenir:

Hé Dieu! se j'eusse estudié

Au temps de ma jeunesse folle,Et à bonne meurs dédié;J'eusse maison et couche molle.

(t) Voyez Gr. ?'<:<(., huit. 80 et suiv.(?) Gr. Test. huit. ~5. Il ne fut pas toujours heureux dans ses

amours. V. double ballade, à la suite du huit. 54, G. T.(3) Gr. Test. huit. ai.

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Mai s quoy ? Je fuyoye l'<*scot!e,

Comme faict le mauvais enfant.En escrivant ceste parolle,Apeu,quelecueurneme.fend(i).

Je pense que c'est encore à sa démoralisation plu-tôt qu'à sa misère, qu'il faut attribuer la conduite de

sa famille, dont lise plaint dans les vers suivants

Je n'ay ne cens, rente, ne avoir.Des miens le moindre, je dis voir,De me désadvouers'avance.

Oubliant naturel devoir,Par faute d'un peu de chevance (a).

XII. Elle fut bientôt telle,«qu'une Mm<eKcc du C'/KKe-

let le condamna à être pendu. (5) lui et cin q de ses com-pagnons. Il composa, dans cette occasion, uneépita-phe (4) .ou il conjureles passants de ne pasleurrefuserdes prières. Elle est sérieuse autant que le requéroit unpareil sujet. Elle pouvoit l'être trop à ses yeux ce quile détermina vraisemblablement à composer la sienne

en style libre et gaillard telle que nous l'avons rap-portée plus haut (5). II forma en même temps son ap-

(t) Gr. Test.,huit. a6.(2) Ibid., huit. 23.(3) Brossette sur Boileau, ~f. ~oe!;?. V. BaU. de son appel,

OEuv. div.(4) OEuvres diverses.(5) Voici sans commentaire ce qu'en dit Prosper Marchant Ce

fut probablement lorsqu'il s'attendoit encore à pas<ier le pas, et nonpoint en t46o, comme l'a cru M. te Duchat, qu'il se fit cette épi-taphe si connue si poliss onnc et si digne d'un garnement tel que

Dt'c<or<. ~7.

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pel au parlement. S'il faut en croire la J?tOgr<ïpAt6M/:t-'

verselle, c'étoit une innovationdont il n'eut pas lieu de

se repentir car la Cour, plus indulgente que le Châ-tellet, se contenta, en faveur de son génie heureuxpourles vers, d'~ commuer la- peine de mort en bannisse-ment. Nous ne savons pas qu'eHe devoit'en être la du-rée. Brossette a écrit qu'il fut perpétuel (i). La preuvedu contraire est dans le Petit Test., huit. 8e.

Pénétré de reconnoissance, le poëte déposa ses sen-timents dans une ballade, où il invite ses cinq sens et

tous ses membres où il y a reprouche,à. cé!ébrer!a clé-

mence de la Cour

L'heur des'Ffançots, le confort des estranges,Mère des bons et seur des benoistz anges.

Elle est terminéepar la demande d'un sursis de trois

jours qui dût lui être accordé.Nous ne connoissons ni la nature du crime qui l'a-

voit fait condamner, ni le lieu où il avoit été commis.

Une ballade du jargon, où il est parlé de cinq a six pen-dus et de Ruel, donné lieu de penserqu'Hs'étoitrenducoupable de quelque vol commis en ce lieu (2).

XIII. Le poëte séparé de ses amours dMrcn~K~(5),

c'est-à-dire de sa patrie, de ses parents et de ses amis,

étoit en quelque sorte mort pour eux. C'est d'après

cette idée qu'il composa son Petit Testament. Il dit l'a-

voir fait la veille de son départ et l'avoir terminé au

(i) Notes snr l'Art Poétique de Boileau.(a)Jargon.baUade2.(3) Ballade qui termine-le Gr. Test.

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son de la cloche de Sorbonne. Ce qu'il confirme dans

son Grand Testament (i)~ Je suis étonné que PresserMarchant, l'abbé Goujet et d'autres, aient écrit le

contraire.Xiy. Sorti de Paris, chargé de regrets et non d'ar-

gent (a) quelques-uns Je font passer en Angleterre.L'auteur d'un manuscrit (5) l'envoie à Rome chercherles pardons dont H léguaplus tard une portion aux reli-gieuses de Montmartre (~). Le bon homme a été ici,de même qu'en plusieurs autres endroits, la dupe do

sa simpticité. Le legs de Villo.n est une épigramme.Quant au liéu de sa retraite, il est indiqué dans la partiedu petit testament que nous avons découverte.

Ad!eu je m'envois à Angiers (5).

11 avoit donc le projet de se retirer à Angers, et c'estprobablement dans ces contrées qu'il rencontra la

bonne ville dont il parle ailleurs (6), puisque c'est là

qu'il subit sa deuxième condamnation. Car, incorrigi-bte comme UTavoit prévu

Je ne suis homtpe sans defîautNe qu'autre, d'Assier,,né d'Estaing (y).

de nouveaux délits le mirent pour la seconde Jfois entre

(i) Grand Test., httit. 65.(-x)7tM.,huit.)5.(3) A& de l'Arsenal. V.MÈm. 3~ partie, n" 5.(~) Grand Test., huit. i56, huit. tiré du Msi Coislin.(5) Petit Test., huit. 6.(G)Gm)tdTMt.,huit.i3.(7) Petit TM; huit. 6.

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les mains de la justice. Il fut emprisonné a Afc/n<M~.

c'est à dire, à Meun sur Loire et non pas a Melun surSeine,ainsique l'a cru le père du Cerceau (i). CetteYlUe étoitsous la juridiction de l'évêque d'Orléansqui,

pour lors, se nommoit Jacques Thibault d'Aussigny.La justice devoit s'y rendre en son nom, car c'est àtui que Villon demande compte des mauvais traite-ments qu'il a reçus dans la prison:

Dieu mercy et Jaques Thibault.Qui tant d'eau froide m'a fait boire,En ung bas lieu non pas en hanlt

Manger d'angoisse mainte poire,Enferré quant j'en ay mémoire,Je pry pour luy et reliquaQue Dieu lui doint, et voire, voire,Ce que je pense; et cetera (2).

Il déclare plus bas qu'il l'aime lui et ses officiers,

Ainsi que faict Dieu le Lombart.

Ailleurs il prie pour lui, et choisit pour son verset leseptièmedu psau me Deus lattdemmeamne <o!cueft~ (5),auquel on peut donner l'interprétation suivante Que

sa vie soit courte et que son évêché passe entre lesmains d'un autre. Avant de clore son Grand Testa-ment,

H crye à tontes gens mercy,Sinon aux trahistres chiens mastins,

(1) Du Cerceau. Mem. en forme de Lettres.(2) Grand ?<< huit. 63.(7.)~;<huit.6.

5

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Qui (lui) ont faict manger dures crostesEt boire eau, maintz soirs et matins (t).

FaudroIt~iLcroire, après cela, qu'il avoit étéjngé sévère-ment? Ilparott cependant que le crime dont il s'étoit

rendu coupable n'éLoit pas de nature à être avoué. Il

use même à cet égard d'une réserve qui doit paro!tre

extraordinaire. On a pensé qu'il avoit fabriqué de la

fausse monnoie, parce qu'on a mal compris les conseils

qu'il donneà ses amis, parmi lesquels il pouvoit fortbien

y avoir de faux monnoyeurs.

Tailleur de faux coings tu te brûles,

Comme ceux qui son.t esehaudez (t).

Le manuscrit de t'Arsenat dit qu'il s'étoit fait le

chefd'unebande de brigands quiexploltoient les forêts

d'Ortéans chose peu vraisemblable (3).XV. Quoi qu'il en soit de son second crime, à peine

fut it condamné à mort qu'il écrivit à ses amis la bat-

lade

Av~z pitié, ayez pitié de moy

A tout le moins, si vous plaist, mes amis (4).

où il demande, de la manière la plus originale, qu'on

(t) Grand Test., avant-dernière ballade.

(2) Ballade de bonne doctrine à ceux de mauyatfe vie. Le l'ère duCerceaua judicieusement remarqué que,l'eau bouillanteétant le sup-plice des faux monnoyeurs, Villon n'aurbitpas été condamné à êtrependu s'il eût été coup..bie de ce crime.

(3) Ce Mss., dont nous. avons déjà parlé mérite peu de con-&anee.

(f}) CEuvres diverses.

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lui obtienne des lettres de grâce. On lui en obtint.J'invite ceux qui voudront savoir de quelle manière le

poète en témoigna sa reconnoissance au roi Louis XI,a lire les huitaines y, 8 et <)

du Grand Testament. Là

encore, l'autorité épiscopate est qualifiée de vile puis-sance. Ne seroit-ce pas à la rancune qu'il conservoitcontre cet évêque, ou au rôle qu'auroient joué les moi-nes dans .sa condamnation qu'il faudroit attribuer lessorties qu'il fait contre eux en plusieurs endroits de

son Grand Testament (t).XVI. M. Le Nlotteux (2) a cru que Villon avoit été

pendu, et cela sur la foi de Pasquier, qui cependant

ne l'affirme point. La Croix du Maine (5) dit Aucunsassurent qu'il ~t<! pendu pour ses malversations.Dans une note,.on dit que probablement il ne le fut

pas. Fauchet déclare aussi qu'il ne fut pas peKC<M

comme beaucoup de gens ont pensé (4). Ces incertitu-des, sur un fait constant et si facile à vérifier, paroî-tront plus surprenantes que l'erreur dans laquelle sonttombés ceux qui ne lui ont fait subir qu'un seul juge-

ment et qu'une seule condamnation erreur qui adonné lieu de dire les choses les plus étranges. Le pèredu Cerceau, par exemple, attribue le Petit Testamentà une brouillerie, d'amour. L'auteur du manuscrit lel'Arsenal veut que Villon ait été obligé de quitterParis

pour cause d'insultes faites à une fille publique. L'cm-

(t) Voyez surtout huit. 106 et suiv.; voyez aussi l'Histoire du sa-cristain des Cordeliers rapporté plue bas.

(j)Notessur Rabelais.(5) ~tt<t'o<. française.(4)On')e</<'fC'Aef«/'<'r~,).).

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barras étoit de concilier la grâce accordée par Louis Xt

avec la commutation de peine faite par arrêt du Parle-méat. Huet.quil'a senti ()), pense que Louis XI ne fitqu'interposer son autorité royale auprès du parlement

pour obtenir que la peine de mort fût commuée encelle de bannissement. Nous ne nous arrêterons pas adiscuter ces opinions diverses, parce qu'il suffit de lireattentivement les œuvres du poëte (2) pour s'aperce-voir qu'elles ne reposent que sur des méprises plus oumoins excusables de la part de ceux qui les ont faites.

XVII. La grâce que le poëte venoit d'obtenir échauC'ade nouveau sa verve. Il composa le poëme satyriquequ'un éditeur anonyme appelle son Codicille et GrandTestament, et que les autres ont appelé ~e Grand Tes-tament. Je pense que la ballade intitulée ,Le débat du

coeH.f et du corps de ~t//OK, où il dit qu'il a trente anset que,si on le condamne à mort, il y mettra résistance,est sortie de la prison de Meun. Ce fut durant son exil,

et après cette seconde condamnation, qu'il composa laballade,

Tant gratte chèvre que mal gt&t.

celle

Je connois bien mouches en lait.

La jolie requête au duc de Bourbon, que Marot s'est

(t) J?M(«!K<(~ Que Villon ait été ptusienrs fo!s aux prises avec la justice la

chosejm'a paru évidemment résulter des huit. et y7 du Grand Tes-tament. Dans le premier il remercie Dieu de l'avoir tiré de mainst/a~m~ et dans l'autre il reconnaît que Guillaume Villon l'a tiré demains ~Of~Ot~.

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en quelque sorte appropriée (i); la ballade que nousavons trouvée parmi les œuvres du prince Charlesd'Orléans et qui vraisemblablement lui fut adressée, etle Problème, ballade où la Fortune le console en luirappelant la manière dontettea traitéplusieurs person-nes qui valoient mieux que lui.

XVIU. CependantVillon continuoit à vivre dans l'in-digence et en terre ~otKgttttKe~ quoiqu'il fût dans sonpays (K). U étoit malheureux et devoit l'être jusqu'à la

fin de ses jours. Cette idée désolante, quoique repous-sée par sa philosophie,t'obsédoitet ne taissolt pas que del'accabler quelquefuis. Alors il désiroit la mort; peut-être même se la seroit-il procurée, si la religion ne l'eûtempêché de se livrer à cet acte d& désespoir. (5).

On doit encore attribuer a la crainte de Dieu, aussibien qu'à celle de la justice, les soins qu'il se donna

pour devenir meilleur. II n'est pas à présumer qu'il sesoit jamais corrigé entièrement mais il paro!t que !eseSbrts qu'il fit lui enlevèrent une partie de sa gaîté etlui attirèrent des ridicules (4).

XIX. Rabelais, qui ne mérite ni d'être scrupuleuse-ment copié lorsqu'il raconte des anecdotes, ni d'êtreentièrement mis à l'écart, nous a conservé quelquesparticularités de l'exil de Villon que nous nous faisons

un devoir de consigner dans notre Mémoire. Suivant

1 (1) L'Epître d Marot à François I" est calquée sur la requête de

Villon au duc de Bourbon.(~ Ballade au duc d'Ortéans OEf~ c.(:) Gr. T~t. huit. 4~.ft) ?;< huit. ~X.

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cet auteur, Villon passa-en Angteterrc, oùson humeurjoviale lui acquit les bonnes grâces du roi, qui devoit

être Edouard IV(t). Orun jour qu'il accompagnoit SaMajesté dans un lieu où les souverains de la terre sontobligés d'aller, comme le reste des hommes, payer leurtribut à la nature, le prince lui montra les armes deFrance et lui dit, avec un air de mépris Qu'il ne les

~Mtt~Mat~cuM. Sans doute, continua tepoëtb, d'àprès l'avis de votre médecin, qui vous aura assuré queleur présence en ce lieu sufliroit pour guérir votre con-stipation (a). Cette réponse hardie nous a été conservéenon-seulementpar Rabelais,maisencore par Brantôme.On a prétendu, ce qui paroît assez vraisemblable,qu'elle lui avoit attiré le courroux du roi, et que pouren prétenir les suites, il jugea prudent de revenir enFrance. Je présume qu'il composa dans cette circon-

stance, et tandis qu'il étoit encore ptein de la juste in-

dignation qu'avoif soulevée dans son ame l'insultofaitea sa noble patrie, la ballade qui est un recueil de ma-lédictions contrecelul,

Qui mal voudroit au royaume de France.

XX.Après avoirerré dans le midi de la France,etavoirlaissé à toutes les brosses et brossillons de cescontrées,

Ung lambeau de son cotillan.

il vint, dit Rabelais, passer le reste de ses jours à

(t) Rabelais dit que c'estle roi Edouard-Ie-Quint, et que le mé-decin se nommoit Linnacër. Sa mémoire l'avott mal servi.

(a) La peur donne la diarrhée.– Nous n'avons pas cru devoircitertextuellement Hauetai~

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St-Maixent, en Poitou, auprès d'H~g homnie de bien,abbé dudit lieu. On le nommoit Jean Rousseau (i).Sous la protection de ce bon religieux, notre poëte vécutpaisihlement. Son humeur bouffonne prit une nouveHedirection il composa des mora/tt~, qu'il faisoit repré-senter par les paysans du village. On raconte, à ce su-jet, et c'est encore Rabelais, que les ayant exercés àjouer le mystère de la Passion, il s'aperçut qu'il man-quoit une chappe pour habiller décemment celui d'en-tre eux qui devoit jouer le rôle de Dieu le père. Il en ûtdemander une au sacristain des cordeliers. Le frère nevoulut pas la prêter, et mat lui en pcit car, un jourqu'il revenoit de la quête sur la poM~e de son couvent,Villon, qui lui avoitconservé pancuneetquituipréparoitune vengeance digne de lui, sort d'une embuscade avec

ses amis,déguisésen diables. La troupe infernale,arméede torches, poussant des hurlements affreux et grima-çant d'une manière effroyable, se met en devoir d'ar-rêter le frère quêteur. La jument épouvantée se cabre;le religieux désarçonné tombe,le pied embarrassé danst'étrier. It n'arriva au couvent qu'une partie de soncorps: le reste demeura par les chemins. Cette un mal-heureuse est probablement de l'invention de Rabelais,mais l'aventure est tout-a-fait dans le caractère deVillon (2).

XXLAinsi vécut ce bon ~<M<re. S'il fattoit en croireM. de la Monnoye, il seroit mort avant la fin du règnede Louis XI, et, selon M. Marchant, il seroit mort

(t) Suivant le Mst. A., il avoit été é!u abbé en l~8&.

(t) Si la chose-est ainsi arrivée les oulcier: de t'evëque d'OrJMa!.

auront pu le condamner a moit pour ce cjnme.

Page 40: Francois Villon

!) Paris, vu f/n'<o?tKc M~c~u~ttfc tt ~a~H~o~<'<M. Marchant n'a pas compris que, dans cet endroit duGr. Test., le poëte badine sur l'importance que cer-taines personnes attachoient alors au choix de leur sé-pulture. Sainte-Avoye étoit la seule église de Parisoù il fut impossible d'ensevelir un mort (i).

XXII. Ce que nous venons de dire suffit pour faireconnoîtrelepoëte Villon.Ceuxqui voudroientétudier sesmoeurs d'une manière plus particulière liront ses poé-sies il s'y est peint au naturel. On trouvera dans lehuitain to5 du Grand Testament un tour de sa façon,joué au barbier de Bourg-la-Reine. On nous a conservél'histoire d'un dîner qu'il donna à ses compagnons, etpour lequel il dépensa fort peu d'argent. Il commencele Recueil des hystoires des /'<'aMeAM re~cMe~; petit

poème ou l'on dit de lui

C'estoit la mère nourrissière,De ceulx qui n'avoient pas d'argent.A tromper, devant et derrière,Estoit un homme diligent.

Après avoir mis sous les yeux du lecteur tout ce quenous avons pu découvrir d'intéressant sur la personnede Villon nous allons nous occuper de ses œuvresdans la seconde partie de notre Mémoire.

(t) La chapelle des religieuses de Sainte-Avoye etoit au prcmietetage.V.Cr.yM<hmt.t63.

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DEUXIÈME PARTIE.

DES ŒUVRES DE FRANÇOIS VILLON.

I. Les découvertes que nous avons eu le bonhéurdé faire nous ont permis d'augmenter et de compléter!es œuvres de Villon. Ainsi, dans notre édition, le PetitTestament se composera de quarante huitains au lieude vingt-neuf. Parmi les onze que nous avons ajoutés,il en est un qui étoit mentionué dans le G. T., c'est le

vingt-quatrième

Item je lesse à Perrenet.

Sur les dix autres, six remplissent une lacune quiexistoit et dont personne n'avoit pu se rendre compte.Les quatre derniers ne renferment qu'une divagationscolastique qui a dû être aussi difficile à comprendredu temps de Villon qu'elle l'est aujourd'hui, ce qui aurapu les faire oublier.

Nous avons ajouté au G. T. un rondeau dont l'exis-tenco étoit supposée par le huitain qui le précède, etquatre huitains, dont deux forment, avec celui qui ter-minoit cette pièce, unenouvelle ballade. Indépendam-

ment de la confiance que méritent les manuscrits où

Page 42: Francois Villon

nous avons pris tous ces vers, on's'apercevra à la lec-

ture qu'ils sont véritablement de Villon (i).Nous avons donné dix vers à la ballade du débat du

corps et du cœur de ~t~OM (2), et cinq uouvelles bal-lades aux oeuvres diverses. Ces diuerentes augmenta-tions forment un ensemble de trois cent dix-sept vers,qui n'ont été connus ni de Clément Marot, ni des autreséditeurs qui nous ont précédés (5).

IL Plusieurs personnes ont attribué à Villon (4)

t° 7~6 Recueil des /t~otfM des repeues ~'aMoA~;recueil de fripponneries dont le titre indique la nature.H commence par le récit d'un dîner que Villon,maîtreptssé dans l'art de vivre aux dépens d'autrui, donna à

ses compagnons. Le reste du poëme se compose de dif-férentstours appartenant à d'autres aventuriers.Ce quejetais observer avec dessein; parce que sur la foi del'abbé Massieu, plusieurs écrivains ont cru, et quelques

savants croient encore, que Villon est le seul et uniquehéros des repeues franches,

20 Le monologue du franè <trc/ner et le cttafogtte de

(t) Les additions faites au Petit et au Grand Testament sont tiréesdes Nlss. R. et~M. C. dont il est parlé 3' part., § t", n°* 2 e<4.

(2) On la trouve avec cette augmentation dans le Jardin do Plai-MKM.

(3) Les baUade~ que nous faisons imprimer pour la première fois,et qui sont réellement de Villon, ont été prises dans les A! C.,A~. L., ~MM. D. et J. </c pl., dont il est parlé 5' partie, § t", n<"

4 3 t et 6.

(4) Ces personnes sont l'abbé Massieu qui ne tesavoitpas lues,

comme il est facile de s'en apereeTour, quelques auteurs qci l'ont co-pié, et les Biographes qui s'accordent à dire qu'on lui attribue cesproductions, lorsqu'il est de fait qu'elles n'ont jamais été Imprimées~ous son nom ni même commepouvant Ctre de lui.

Page 43: Francois Villon

MMMtCH~ de ~tt/d-p~ec~ de~at~c-t)c?K, deux soties,c'est-à-dire deux scènes comiques ingénieuses et fortgaies. Dans!a première, un archer fanfaron est mis auxprises avec un épouvantait de jardin; dans la seconde,

deux mauvais payeurs se communiquent réciproque-ment leurs regrets, leurs désirs, leurs craintes et leurs

espérances.3. Le fragment d'une ballade contre les taverniers,

qui a été imprimé pour la première fois dans l'éditionde La Haye '742.

III. D'après M. Formey, on auroit encore attribuéàVmon(t):

l" Un codicille dont il n'est parlé que dans le <f~~c troisième édition de ~M<BM'ufe~

2° Des comédies sur les principaux événements de

lavie de Mo<feSeigneur. Celan'estapparemment fondé

que sur la prétendue Passion CM langage ~Of~tM~MC

Rabelais lui a prêtée;5° Le Rommant de Pe<-<!H-Dta6<6, dont ~t/~M

parle ~Mt-m~Me. Quoiqu'en dise M. le Duchat ceRonimant, aussi bien que la librairie ~gH~Cpttr~t~OM

à son oncle, ne sont apparemment que de simples

plaisanteries.Sur quoi nous ferons observer

Qu'il est fait mention du Codicille dans un ma-nuscrit et dans deux éditions gothiques (2). L'une do

(t) M. Forney qui a donné t'éditien de t~4ï. La Haye, Moetjcns.

Nous citons textuellement.(?) Le Mss. L., les Edit. An. et Niv., voy. 3' partie. Je dois au

sujet du Codicille, relevet une erreur que le lecteur qualifiera. On

iit dans la Biogr. unh' art. Vit. :<. Treize ballades, deux rondeaux

Page 44: Francois Villon

ces éditions porte en tête du G. T. <7~ commence legrand Codicille, et Testament de maistre FrançoisVillon, Par où l'on voit que le Codicille n'est que leG. T., auquel l'éditeur a donné ce nom, parce qu'ilpeut, en effet, être considéré comme le complémentde la pièce, nommée d'abord le Testament de ~t/~M,et connue aujourd'hui sous te nom do PefttT'e~nte~.L'autre édition annonce ainsi les œuvres de VUlon:LeGrant Testament de François ~t~NM, Petit Testa-ment, son Codicille,MH~<n*gOH et ses ballades. On croi-roit que le Codicille est une pièce part, mais il n'en estrien. Il y a doncconfusiondans l'ordre de ce frontispice,qui doit se construirede la manière suivante: Le PetitTestamentde François ~t~oM, ~OM Codicille et f.'TaK.t

Testament, ses /'<ï~<!</M et son jargon. Il y a égale-ment confusion dans le titre du manuscrit Z~Mextraites du Testament et Codicille de MKttstfc Fran-CC!~ Yillon, lisez du Codicille et Te&tŒnteMt.

Pour ce qui est des comédies, nous ne connoissonsqu'un seul écrivain qui ait positivement cité, commeétant t'œuvrede VIUon,dcHa!scènes comiques jR?<'f coMf-

tes (t). Ce sont le monologue du franc archier et ledialogue de messieurs de Mattepaye et de Baillevent.Cetécrivain, je crois, vit encore, et.loin d'avoir égaréM. Formey~ il. est à présumer, au contraire, ~u'it a

'et quatre autres pièces suivent le Grand Testament, -et en sont la'seconde partie ou le codicille.. Si l'auteur de cet article avoit ou-vertle Grand Testament, il auroit vu que les pièces dont it parleen sont les épisodes, entrent essentiellement dans sa compositionetnetetuinntpas.

(<) /'or7f.! /~Kcnt'.t, ~Kt' le tx' ~«'/cj''u.~t'« M<)<)'~M (.'mon.)

Page 45: Francois Villon

été lui-même induit en erreur par l'assertion gratuitede ce savant éditeur.

Reste le Rommant dn Pet au Diable qui

comme le présume M. Formey, n'a peut-être jamaisexisté (t). En supposant qu'il y ait eu une productionportant ce titre, il ne seroit permis à personne de l'at-tribuer à Villon, puisqu'il dit lui-même qu'il a étégrossoyé par maistre Guy 7'<tMcrt6,~M'M(Aom vérita-ble. Grossoyer signICe ici composer. Le sens en estclairement déterminé par les mots hom véritable,c'est-à-dire, auteur véridique.

IV. Allant au-delà de tout ce qu'on avoit supposé avantlui et faisant ce qu'aucun éditeur n'auroit eu la har-diesse de faire, l'auteur du manuscritA(a), hommepeuérudit et manquant absolument de critique, vouloitaugmenter son édition de quarante-cinq ballades ourondeaux,presquetous extraits du Jardin de plaisance,et cela parce ~;u'H pensoit que ces productions, dontquelques-unes sont ingénieuses, no pouvoient avoird'autre auteur que le poëte Villon.

V. Tout étant donc réduit à sa juste valeur, il de-meure constant que les œuvres 'du poëte Villon com-prennent et ne doivent comprendre que ses deux Tes-

taments, trois épitaphes, onze ballades et le jargon.Elles furent un des premiers ouvrages littéraires que)a presse mit au grand jour. Le texte de cette première

(i)Je crois avoir lu, ou entendu raconter, une espèce de conte, où

un mauvais garnement, après avoir promis au diable, dont il recta-moit l'assistance une portion de sa personne, lui donna nn grandpet, quand sa besognefutfaite. (V.C)'. 7~<b.-8.)

(~Voy. S' part., S n'' 6.

Page 46: Francois Villon

édition est assez pur, mais il fut considérablement nt-

téré dans celles qui la suivirent; ce qui porta le père deslettres, François I", a en demander une nouvelle à Clé-

ment Marot, son varlet-de-cha mbre (').

VI. Dans une préface, que nous avons cru devoir con-.server, le poète éditeur nous apprendque,pour~'awoMf

de son gentil entendementet en ~compCKM de ce ~M't~

peut avoir apprins de luy en lisant ses <~M~feS, il afait disparoîire les fautes deeopt~e MtM.tOMcAer o!l'antiquité de son parler,' à sa façon de ftmcr, à ses~M~eeN et <OMgHesp<trem<A~M,<]!la ,quantité de ses syl-labes, ne à ses eOUpp6!!t<tM<MaSCM~tMCN que féminines,ès quelles choses, ~t~ott M'a &M~!Mmm.eHt o6s6~c les

vrayes règles de la /~<ïKpoMc poésie. Ces derniers motsdisent en d'autres termes que l'homme qm a rendu àla poésie de son si~cte le même service que rendit plus

tart à notre prose !e célèbre et trop peu estimé Balzac,

ne s'est point assujétl à quelques-unes des règtes que

ses vers ont, sans doute, donné Heu de créer..Du reste Marot désire que les jeunes poètes de luy

<!oo~tgMeM<, Proprement de~ertre, et qu'ils eoM~e-

facent sa ~etKe/ MtM/ncmcMt celle dont il use en sesballade,ç,qui est vrayment belle et héroique; c~ ne faitdoubte qu'il n'eust einporté ~c cAapcaM de laurier de-

vant tous les poëtes de son temps, s'il eust été KOMrtyen la court des ro~ et des princes, ? ou ~esjMjemeK~

(t) D'après Feller, Dict. hist., et je ne sais qui enco[e,Franço!sJ"s'est donné le tort de faire réimprimerTiUon. Je pense au con-

traire, que sa conduite, dans cette circonstance, fait autant d'hon-

neur a son goût que le Marne de Feller en fait peu 4 sa cri t!qne.

Page 47: Francois Villon

se amendent et les langaiges se polissent. Plus bas il

ajoute Le reste ~e$ ~M~f~ de ?to~!rc ~t~oM~ hors cela,c'est-à dire à l'exception des legs qui, selon lui, devien-dront de jour en jour moins intelligibles, est de teltifice, tant plain de 6oKM6 doctrine,et te~emeM< oa!Mctde mille belles couleurs, que le temps, qui tout ei~ace,jusques icy Ne l'a sceu effacer, et moins encore <'e)~(-

cera ores, et d'icy MKïf<ïMt, que les bonnes e~crtctHrMfrançoyses sont et seront mieux eongneMs.! et recueilliesque jamais.

VU. L'auteur de l'article Villon, dans la Biographieuniverselle, prétend néanmoins que le temps a beau-coup effacé dans la gloire de notre poète. Ce démentidonné aux prédictions de Marot, mérite d'être comparéà ce qu'a rêvé Pasquier dans ses recherches sur laFrance, où il dit que le savoir de rillon ne gisoitqu'en apparence, ou bien au jugement plus curieux

encore d'Antoine du Verdier, dont nous citons les pro-pres paroles Il a fait, dt~-t<, quelques rimes remises

en leur entier par Clément. Marot, et M'e~mer~ct~e

comment il ose louer un si go ffe ouvrier et ouvrage,et /!Mre cas de ce qui ne ~ont/t~eM~- quant à moi, jeM'y trouve chose qui vaille (t). Quand on a le goûtainsi fait, on devroitprudemmentnepas le laisser con-uoitrc. Qu'on rapproche Villon de ses. contemporains,et l'on verra s'il étoit go~e ouvrier. Son gûMt, ainsique le d[t\Pttt/'M (2), était aussi /~?t ~M'OM POMt'Ott l'a-.voir en son siècle. Fauchet l'appelle un JMp~Mo6~

(t) ~t&/t0</f. /T<!))faMC.

(a) Remarque sur ~<tH~</a!.

( 47 )

Page 48: Francois Villon

esprits dont Paris, dont la Fya?tccjOMM.!6 te o<tn<er ( t ).Henry Ëtienue, et d'autres écrivains judicieux, pen-soient avoir complété l'éloge d'un littérateur, lors-qu'ils avoient pu dire de lui C'est ainsi ~tt'~ef~ott~t~M (2).

VIII. Au XV~siëcteit suffisoit, pour être poète, defaire des rimes, bonnes ou mauvaises. Villon fit des

vers, et des vers pleins de sel et d'agréments. La languepoétique étoit hérissée de mots barbares, de construc-tions vicieuses, de rimes moins que suffisantes. Villon

sut entrer dans son génie (5); il l'écrivit avec autantde pureté que d'élégance. Ses rimes, toujours d'accord

avec le bon sens, ont encore le mérite d'être riches.

Voiià, sans doute, ce qui a fait dire Bni!eau

Villon sut le premier, dans ces siècles grossiers,Débrouiller l'art confus de nos vieux romanciers (4).

Marot avoit dit avant lui

Peu de Villon en bon scavoirTrop de Villon pour decevoir.

Jouant sur le mot villon qui signi&e filou frippon. Si

on se rappelle que, dans sa préface, il se gtorifie de l'a-voir étudié, et MM~eme~ d'avoir pro~~ beaucoupai:cc<Mt, on ne balancera pas à reconnoître Villon pour

le père du style que nous appelons marotique, qui, aufond n'est autre choseque la naïveté, la grâce et l'es-prit, qui,prêtentdes charmes toujours nouveauxà notrevieille littérature.

(t)Or<n6<~CA<t)a/)it'. i".(a~ Prépar. <t/o~. pour Hérodote, et Bcrnier, Fer'tat/e Rabelais.(5) Abbé Mastteu .Ht't<. poét.(~) ~)-f. ~<. ch. l".

Page 49: Francois Villon

IX.Les deux Testaments de Villon sont deux satiresdes mœursdtï temps, et surtout de celles des personnes

avec lesquelles il étoit en rapport; personnes peu ho-norables, j'en conviens, ce qui excuse un peu !a li-cence, il faut dire le mot, l'obscénité de quelques-unsde ses vers (i). Comme l'a très-judicieusementobservéMarot, il faudroit connoitre ces hommes là pour sentirtout ce qu'il y a de finesse dans les legs qui leur sontfaits. La chose lui paroissoit impossible de son temps,je ne pense pas qu'elle soit plus facile aujourd'hui.

X. Quant aux ballades et rondeaux qui servent d'é-pisode au Grand Testament ou qui composent les œu-vres diverses, nous n'ajouterons rien à l'éloge qu'enfait Marot; nous dirons seulement que Mervesin (2) etceux qui l'ont copié ont eu tort de croire qu'il avoitressuscité ce petit poëme. Villon :le trouva en honneur;il le. rendit plus régulier, plus gracieux, plus piquant,et le porta à un degré de perfection où Marot lui-mêmen'est pas parvenu, quoique Boileau, dans son Art ~o~-tique, mette au nombre de ses titre: littéraires celuid'avoir fait fleurir les ballades.

Ona vu, dans la première partiede notre Mémoire,

à quelleoccasion chacune des pièces qui forment les

œuvres de Villon a été composée~; nous croyons donc

(1) Une chose qui surprendra les personnes qui ne connoissent pasla littérature du moyen-âge, c'est la licence des expressions, dans lapoésie surtout. Villon qui,peut, à bon droit, effaroucher de temps entemps les oreilles pudiques, n'est cependant pas celui des écrivains

ou l'on trouve le plus de dévergondage.(~) .Hc<. de la /'oM.

Page 50: Francois Villon

pouvoir, sansentrer dans de plus amples détails, passerà la notice que nous avons promise sur les diitérenteséditions qui en ont été faites et les manuscrits que nousavons consultés.

1TROISIÈME PARTIE.

DES MAWUSCHITS ET DES DIFFERENTES EDITIONS

DES CEPVRES DE VIM.PN.

§1"

J. Le premier manuscrit que nous avons consuttecontient les poésies de Charles d'Orléans, père deLouis XII, parmi lesquelles sont intercalées ptusieurs

-ballades, rondeaux et complaintes dont lui avoient faithommage, sans doute, les poëtes du temps lesplus dis-tingués (1).

Ce manuscrit est d'une beauté remarquable. H pro-vient, selon t'abbéSaUier (2), du comte de Seignelay,petit-nisde Colbert, qui i'avoit acquis de~M. Balles-deux. Les monogrammes de Catherine de Médicis,

dont !a couverture est toute semée, ne permettent

(t) Il seroit possibte aussi que le prince Charles eût recueilli cefpièces en amateur, et les eût fait insérer dans le recueil de ses poe.sies pour les conserver.

(:)~em. ~<eaf/MjB~Ct~;<rM t. !S,p. 58o.

Page 51: Francois Villon

Bpas de douter, ajoute M. Sallier, qu'il n'ait appar

x tenu a cette reine, elles armes de Charles, duc d'Or-

xléans, qui sont empreintes sur la première feuiiïe

B avec celles de Valentine de Milan sa mère, insinuent

B assez qu'il est sorti de !a bibliothèque d'Henri IL tNous avons tiré de ce manuscrit la balladet

Je meurs de soif auprès de Ja fontaine.

Elle porte le titre de Ballade ~t~M; ce qui, enstyle du temps, veut dire ballade faite par Villon (t).

II. Dans un manuscrit formant' un recueil de vingtpièces, dont l'avant dernière est l'Iïôpitat d'amour, etla dernière le Petit Testament de Villon nous avonspris les dix huitains, dont six forment le commence-ment de ce petit poëme et quatre la fin.

Ce manuscrit remonte jusqu'au temps de Villon ets'it ne renferme pas !e reste de ses oeuvres c'est proba-blementparçe qu'elles n'étoient pas encore connues. Ilest bien écrit et bien conservé. Le texte en est pur et

meilleur que celui des éditions gothiques quoiqu'il nesoit cependant pas exempt de fautes (2).

III. Un manuscrit donné à la Bibliothèque du Roi

par M. Langlet, le 25 avril 1744. contient un choixde lettres en prose, épîtres en vers, ballades et autrespièces. Les ballades de Villon y sont ainsi annoncéesBallades extraites du Testament et Codicillede mais-

(i)Voy. OEuvres diverses.(~) Voy. <' part. n* 2 et Petit Testament, la dernière Note.

Page 52: Francois Villon

tre François ~tMo~(t). Suivent toutes les ballades duGrand Testament, celles qui forment les œuvres di-

verses du poète, son épitaphe et une ballade contreles ennemis de la France (2) qu'on ne trouve pasailleurs.

Ce manuscrit, que je crois avoir été fait vers la findu XVe siècle, est terminé par un rondeau et une bal-lade de Jehan Marot. Ces deux dernières pièces m'ont

paru écrites d'une autre main, quoique ce soit toujoursle même genre d'écriture d'ou je conclus que le restedu manuscrit leur est antérieur.

IV. Un quatrième manuscrit, provenant de la biblio-thèque de M. Cqis!in, renferme 1° L'histoire'de Mé-

lusine, rimée par un sire de Parthenay; 2° L'épitaphede Villon en ballade, le Petit et le Grand Testament.

Dans le Petit Testament nous ayons trouvé te hui-tain où est renfermé le legs de trois gluyons de Feurre,mentionné dans le Grand Testament, /tUtt. 67.

Dans le Grand Testament, outre deux huitains et unrondeau, nous avons trouvé trois ballades, dont deuxparoissent avoir été faites par Villon; l'une tandis qu'ilétoit en prison à Meun, et l'autre durant son exil. Latroisième termine le G. T. (3).

(i) Yoy. pour ce titre Mém., a' part., n* 4.(2)Voy.i'*part.,n''tQ.~g.

(3) Ces deux ballades commencent, la première par ce versAyeï pitié,ayet:pitieden)oi.

La seconde par cetai-ci

FnrtD:)< fus, par Clercs, jadis nommée.(i~.OEt<f.</t'MM.)

Page 53: Francois Villon

L'écriture de ce manuscritn'est ni bonne ni correcte.Le Petit Testament en entier et quatrepages du Grand

sont de la même main qui a copié le Rommant de Par-thenay et de Lusignen.

V. La bibliothèque de l'Arsenal possède un manu-scrit signé J. B. C'est le travail d'un littérateur qui seproposoit de donner une nouvelle édition des œuvresde Villon conforme au manuscrit de la bibliothèqueCoislin. Les notes de ce commentateur sont en petitnombre [et assez mal rédigées. La notice sur Villon

manque de critique, ainsi quête reste de son travail.

V!. Je dois dire ici que j'ai pris dans une espèce depoétique, composée du temps de Villon et imprimée

sous le titre de Jardin de plaisance, un dixain qui estle troisième de la ballade du débat du corps et du

casttf dé ~t~OM, plus une ballade sUr les povres hous-

seurs. L'auteur de ce recueil ne cite personne; maisil paroit avoir pour principe de mettre à la suite lès

unes des autres toutes les pièces qui appartiennent aumême poëte. Or cette ballade, qui d'ailleurs à un airde famille, se trouvant intercalée parmi celles que noussavons être de Villon j'ai dû la prendre et en enrichir

mon édition.

Comme on le voit, aucun manuscrit ne renfermedans leur entier les oeuvres de Villon. J'ajouterai qu'iln'en est aucun qui puisse servir de guide, a cause desfautes évidentes dont ils sont tous plus ou moins char.gés comme on pourra s'en convaincre en consumant

nos variantes et en les rapprochant du texte tel que

Page 54: Francois Villon

nous l'avons rétabli. Je passe aux différentes étitions

connues.~11.

La première et la plus ancienne ne porte ni dateni nom d'impriméur. Je l'ai trouvée dans un volume

ayant ta forme d'un In-8°, avec !e recueil des hystoiresdes MOEMM franches, la farce de Pathelin et les poé-sies d'Alexis de Lyre. Les MpcuM franches ont étéimprimées par Jean Trepperët, sans date; la farce dePathelin a' été imprimée par la veuve de Jean Trëppe-ret(i);etles~o~tMd'~<ca:MdcL/~c,parP.!éCaron.Cetteédition de Villon est, sans contredit, la plus belle et la

plus correcte des éditions gothiques. Le Grand Testa-

ment y est précédé de ce titre: 6y Mm?KCMce le Grant

Codicille et rM<ameKt tK«t~<rc .F~MpOM ~t~OM.

11. La seconde gothique est celle de Nivers; Paris,

sans date, avec des vignettes grossières ayant pourtitre: Le Grand Testament maistre jp'raKcoM Fil-loTI., et le Petit, MM Codicille avec le jargon et sesballades. Le tout est suivi de la Quenoillespirituelle,et d'une épître du poëte tauréat, Fauste Audrelin deFor!y, à Louis XII, après la défaite des Vénitiens

translatée par Guillaume Cretin (2).Dans cette édition te style de la.balladeEt fussent ly

(t)Une note manuscrite donne pour date d'impression,àCoquU-lart,l'année i49~'

(:) H est parlé quelque part d'une édition gothique faite par JeanNiverd. Je n'aipaspuvéfiEerM elle étoit différente de celle dontimns parlons ici, qui est de Guillaume Niverd.

Page 55: Francois Villon

Mt?M apostoles a été modernisé je veux dire qu'on enaa fait disparoitre tous les mots qui avoient dès-lors cesséd'être en usage. A l'exception de quelques vers quimanquent, elle est fidèle et même correcte; car lesfautes qu'on y rencontre doivent être attribuées aumauvais goût de l'éditeur plutôt qu'à la négligence del'imprimeur.

III. La troisième, que nous n'avons trouvée nuHepart, et que nous citons dans nos leçons diverses surla foi de l'édition Coustellier, est celle de Vérard, sansdate, gothique.

ÏV. La quatrième fait suite aux œuvres de Marot~.Imprimées à Paris par Jean Bignon en t55o; M~dtteen la boutiquede Jc/KtM Longis ce qui me donne lieude croire que M. Formey s'est mépris lorsqu'il a Insérédans son catalogue une édition de J. Longis et une deJ. Bignon.

Cette édition esi. la première de celles de Marot (t);c'est aussi la moins correcte, ou, pour parler plus exac-tement, la seule qui soit incorrecte; car tesautresontété faites avec beaucoup de soin. Elle porte en titre

Les œM~fM de François ~t~OM, de Paris, reveues etremises en leur entier par C~meKtAfarof, varlet-de-chambre du roy. Elle ne renferme pas le jargon.

Les corrections de Marot se réduisent fort peu dechose. Il a rétabli le texte, qu'une main maladroiteavoit altéré en voûtant !e corriger. Quant aux vers qu'il

(i) Du moins la première de celles que nous eotinousoM.

Page 56: Francois Villon

dit avoir refaits, on tes trouve dans l'édition n° i°'~tdànstésmanuscrits.

La cinquième a été faiteen t55zpour Galiod du Pré,avec ce titre ZjM a~rM de !n<!Mtre~Ff<ïKpoM~<MoK,

le monologue, dufranc ŒfcAtCf t<6 B<ïtg'MO/e<, /6 ~M~M6

des seigneurs de MaMe-~<t/c de Bat~e-~cM<. Lé texteest horriblement déCgurédans cette édition, qui a étéévidemment faite sur celle de NIverd, mais qui vaut `

beaucoup moins. Les fautes dont éUe fourmi[!e, sesvers allongés ou raccourcis, nous donnent une Idée des

ravagesque doit avoir exercéssur la littérature dumoyenâge, la manie de corriger ie style des écrivains a mesure

qu'il vieilUssoit.

VL La sixième est. de t552; Paris, Anthoiaè Bonne-mère. E!le ne diSère de la précédente que par quelquesfautes d'Impression.

VU. La septième, quise vendoit chez GaliodDupré

en i55S, est la seconde donnée par Marot, et peut-êtrela plus Délie et la plus correcte. C'est d'après celle-làqu'ont été faites les éditions Coustellier etFormey,dontnousparleronsbientôt.

VIIt La buitièmë,sansdate,chezles frères Angeliers,

est la troisième de Marot cequ'ignoroitM. leDuchat,puisqu'il la met au nombre des vieilles éditions.

IX. La neuvième chez Ambroise Gyrault.Paris,i5~2,est la quatrième de Marot. Je soupçonne que cette édi-tion est la même que celle qu'on dit avoir été faite parAlain Lotrian et qui porte la même date.

Page 57: Francois Villon

X. Nous n'avons pu découvrir l'édition sans date,

avec ngures et lettres rondes, faite à Paris par ou pourDenys Janot.

XI. Urbain Coustellier donna à Paris, en 1725, uneédition des ûSM~rcs de ~t~OM, corrigéespar ~arot, àlaquelle il joignit des leçons diverses très-imparfaites

et remplies d'erreurs; plus, quelques notes de M. Lau-rière, et un Mémoire en forme de lettre, composé parle père du Cerceau. Cette édition, de même que lasuivante, qui lui est incontestablement préférable sousd'autres rapports, est d'une correction qui ne laisse rienà désirer.

X!I. En 17~2 M. Formey fit réimprimer,à La Haye,

par Adrien Mœtjens, les œuvres de Villon, conformé-mentencoreà l'éditiondeMarot. Il joignitauxremarquesde Laurière ceUes de M. le Duchat et les siennes. Outrela dissertation du père du Cerceau, il fit imprimer unMémoire qui ne diffère en rien de l'article biographi-

que qu'on tit dans le dictionnaire de Prosper Marchand,

et une lettre critique fort peu Intéressante qu'il auroit

pu laisser dans le Mercure de France, ou elle dormoit

en paix.Cette édition et la précédente sont suivies 1° des

repeues franches; 2° du franc archier de 7?~tgK~e<

5°du dialogue de M~f. de Malle-paye et de Baille-vent;

4° de trois ballades fort jolies que Coustellier dit avoirmises, dans son édition pour tes conserver (t).

(t) M. Coustellierappréhendait tellement que cestrois ballades

ne s'égarassent, qu'il les fit mettre à la suite d'un' autre ouvrage dumoyen-âge, oit je me rappelle de les avoir Ipes.

Page 58: Francois Villon

Elle est la seule où l'on trouve le fragment de ta battade contre les Tavërhters, que M. Batuze doiina àM. de la Monnoye pour être de Villon (t).

j11

§ ML

DE CETTE NOUVELLE EDITION.

L'édition que nous offrons au publicn'a rien de com-mua avec celles dont nous venons de parler c'est untravail absolument neuf~ Indépendamment des décou-vertes que nous avons faites, il nous a été possible, enrapprochant de l'édition donnée par Marot celles quil'a voient précédée et les manuscrits que nous avons eus.entre les mains, de rétablir en plusieurs endroits Je vé-

ritable texte de Villon (2). Nous avons aussi rétatll laquantité de plusieurs vers défectueux qui avoient passéInaperçus sous les yeux de Marot (5). La pooctuation~suivie par Coustellier et Moetjens ou Formey étoit tel-lement vicieuse qu'en certains endroits elle rendolt lapensée du poëte inintelligible, et qu'en plusieursautres.

(t) Voyez la note dont ce fragment est accompagné.

(a) VbyeicP~t.~f., huit. t"0, tit, i5, to, ag et;55; et Cf..TMt., huit. €, Ii ..ta, t4, t5, 37, :8,35, 58, etc., etc., etc. Laversion de Marot dans tous ces endroits p'avoltpas,et ne pqnvnit pasavoir de sens. Il est probabte que ces huttains sont du nombre dé

ceux où avoi~phsMtT~eq~'MttaA', 'comme il lé 'dit à Fran-çois I" dans f.a Dédicace.

(B)VoyezhBtt. €5~ v. 3; huit. tt6,v. y huit. tS~ v. 5; etc., etc.H ~eroit trop long deles citer tous, ctj'aurois de )a peine à en raire~t-lerete~é..

Page 59: Francois Villon

elle la dénguroit sensiblement (i); nous l'avons entiè-

rement refaite, et nous l'avons débarrassée en même

temps de cette quantité prodigieuse de parenthèses,dans lesquelles Marot, selon l'usage de son temps,avoit enfermé toutes les phrases incidentes de Viiibn.

Les notes et les commentaires dont nous avons ac-compagné le texte eh faciliteront l'intelligence a ceuxqui n'ont pas l'habitude de notre vieille langue. Nous

avons cru qu'il étoit plus utile d'expliquer les penséesdu poëte que de donner !'étymo!ogië ou l'historiquedes mots qu'il a employés. Ainsi nous né nous sommeslivré à aucune discussion gramniaticàle (a) ëltes trou-veront naturellement leur place dans le C~Matre .~j!y-mo~gt~MC, /n~tort<]fMe et c?*t<tçMe d~ ~Mguë~'raTtpdMc

au moyen âge, ouvrage que nous préparons avec beau-

coup de soin.

Les leçons diverses que nous avons recueillies avecune exactitude scrupuleuse, surtout lorsqu'elles of-froient des variations bien marquées, dispenseront lelecteur de recourir aux éditions et aux manuscrits quenous avons consultés (5).

(t) D'abord cela a lieu dans tous tes endroits ou nous avons eu be-soin de corriger le texte de Marot, et ailleurs si fréquemment, qu'ilnous paroit inutile d'en citer des exemples. Voyez cependant ledébat du corpset du cœur de Villon ( ÛEuM. div.)

(2) Nous dérogeons à l'usage pratiqué jusqu'à ce jour. Peut-êtrenous en saura-t-on gré.On ne lit point un poète ponr apprendre l'éty-mologie des mots dont il s'est servi pour rendre ses pensées.

(3)Cousteltier avoit senti l'utilité de ce travail mais il le conCaaàune main inhabile ox paresseuse. On ne peut rien voir de plus in.con)piet,deptusin:.igniuant, etmctne de plus infidèle, que les

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Il nous a,paru inutile de motiver la préférence quenous avons souvent donnée à une version sur l'autre.Nous avons eu soin de choisir la plus correcte et celle.

qui nous paroissoit la plus raisonnable. Le lecteur

pourra jeter un coup d'œil sur les variantes et nousjuger.

II y a tant de fautes dans les anciennes éditions etmême dans les manuscrits, que nous avons été quelque-

fois dans la nécessitéd'abandonnerto.utes ces versionsincorrectes pouren former une qu! nous' a paru devoirêtre celle de Villon. Nous t'avons fait rarement, etchaque fois que nous avons été forcé de le faire nousen avons prévenu le lecteur~ ano qu'il put comparernotre version avec les variantes et apprécier les motifsqui nous avoient déterminé à prendre cette liberté.

On 'trouvera à la suite des œuvres de Villon les re-~CMM /f<ïMeAe$, le monologue du ~Mc ~fe/ncr, le dia-~ogMe e!cn~cMt6MM de Afa~e-~a~c et de J~at~e-~eKt,atm~t ~Me/M trois ~a~a~M~Me~OM~~tef~M~CŒ&pro-

~<M de recueillir. Ce sera peut-être sauver de l'oubUquelques productions ingénieuses qui, même aujour-d'hui, peuvent être lues avec intérêt (i).

Coustellier avoit inséré dans son édition une tabledes familles de Paris, mentionnées dans les œuvres

tecont diverses qui remplissent les marges de son édition. Formeylésa Mttératement reproduites. –On trouvera les nôtres à lasnittde chaque partie desj~avres de YiUon.

(t) Nous avons revu-et corrigé le texte de ces différentes pièces.Nous avons refait la ponctuation et accompagnede notes les vertqui nous ont parti en avoir besoin.

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de Villon. L'éditeur de La Haye la reproduisitavec descorrections et des augmentations; nous avons jugé à

propos de l'abandonner 1° parce qu'it n'est par cer-tain que les personnes dont il est parlé dans les oeuvresdu poëte parisien fussent de Paris; 2° parce que leurs

noms étant diversement ortographiés dans les manu-scrits et dans les anciennes éditions, il n'est pas possi-ble de connoître quelle est la véritable manière de lesécrire; 5° parce que parmi ces légataires il en est un bonnombre qui ne sont désignés que par des sobriquets

que leurs enfants ne furent peut-être pas très-empres-sés d'adopter (t).

Paris,décembre t85t.

J. H. R. PROMPSAULT.

(1) Ce Mémoire a été lu par M. Quatremère, t'Acadëmie det ins-

criptions et beUes'IettreS) Iet5 décembre i85<.1.

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LE

PETIT TESTAMENT

DE MA!STM

FRANÇOIS VILLON.

A ce titre Marot ajoute, par forme de complément, 'Ainsi inti-

'tnte sans le consentement de l'auteur, comme il le dit an second

'livre. C'est dans le huit. 69 du Gr. Test. que Villon parle decelui-ci. ( Voy. en outre huit. 8, ei-apret. )

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PETITLE

TESTAMENT.

i Mil quatre cens cinquante et-six.Je, François YIHon escoller,Considérant de sang rassis,Le frain aux dents franc au collier;

5 Qu'on doit ses œuvres conseiller,Comme Vegèce le racompte

(i)M. Le Duchat reproche à Marot de ne pas avoir corrigé ce vers,detamaniere suivante:

~an~tta<r6Mn~e<n~f«!n<e<t'z!.

L'usage a été d'éaoneer l'année par la fraction du centième cou-rant, on en trouve fréquemment des exemples dans tes écrivains du

moyen-âge mais je n'ai rien vu encore qui justICat ta version de

M. Le Duchat.

Mil quatrecens cinquante «~

n'est point, comme il le pense une faute de copiste. Ce. vers qu'iln'a pas compris, est une date mise en tête du Testament. 11 offre à

lui seul un sens complet.

JMt/ quatre cens cinquanteneuf.En avril ~uc f'on fOtt la fleurPar les bois, plus t/anchc~H'«n<BM/,eie.

Ainsi commence un petit poëme intituté 1,fmanf entrant en la

forest de tristesse, lequel fait partie du Jardin ~/)/a<mnc<.

(2) Es'collier.Hommede lettres; attaché à t'Université.

(4)Le/Ta'n. Prêt à travailler, et disposé à le faire de bonne volonté.(5) Conseiller. Faire avec prudence.

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Saige Romain grand Conseiller,Ou autrement, on se mescompte.

qUIT.U.En ce temps que j'ay dit devant,

io Sur le Noël, morte saison,Lors que les loups vivent de vent,Et qu'on se tient en sa maison,Pour le frimas, prés dm tison,Me vint ung vouloir de briser

t5 La tMa amoureuse ppison~Qui ~ou~Nt mon cueoy desbriser.

BOIT. m.Je le feis en telle façon,

Voyant cène devant <nes ye~x,Consentant à ma deffaçon,

20 Sans ce que )ahiy<'a fut mieulx,

(y)Cratt<eo)Me<7/e)'.Eerivaindont tes conseifssont pleinsde sagesse.(6) Ou etc. On bien on se trompe dans le jugement qu'on porte

de lui.(10) Sur le -Noël. Auxenviron! de la fête de NoBL

(tt)H)Xn< ~e f~nt. N&tMtutemt plus de quoi manger.(t5)~M'b~t)tM~. AcaMedehtneige;dufroi<:t.–JP!tMOt.

Près du feu.(t5)~moHreM6~r<!on.Le~)ji<.n<etnour~m.(16) Qui MMM, etc. Qui pefpiti h%t)ijt~en~ent~n<; n)on coeur.–

Desbriser. Tombefen~t~cq~(t/) Je /6 etc. Je brisai mea liens de cette manière.(t8) Voyant, etc. f'atois devant moi celle qui eonsentoit, etc.(tg) Df/~afOt. Dépassement.La note de Mar~t porte D~'cte;

~prt. Le premier ne me paroitpas convenable, le second dit trop.(2o)~<tfM <!<?<«, etc. Sans qn'i!tuiën revint ançnn avantage.

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DQnt j'ay deuil et me plaings aux cieulx,En requérant d'elle vengenceA tous les dieux victorieuxEt du dieu d'amours altégenee.

HUIT. ÏV.

25 Et se je prens à ma faveur,Ces doulx regrets et beaulx semblansDe très decepvante saveurMe trespcrcent jusques aux Hancs..

(~t) Z)f)n<ay <<6M~; Ooptje suis antige.. Le sens de ce vers se lie

non au précédent, mais au troisièm'(aa) Pengenceou vengance. C'est l'orthographe du temps deVUton,

et non pas vengeance comme porte l'édition de Marot.

(s3) Dieux victorieux, Dieux bienheureux, jOtCMœ f~tiertCKX. Ces ex-pressions sont synonymes la première signifie les Saints qui onttvaincu sur la terre la seconde, les Saints qui sont heureux dans leciel la troisième, les Saints qui sont honorés ou dignes des res-pects des mortels. (Y. Gr. Test., huit. ~o, et &c. div.)

(~) Et du Dieu, etc. Et je demande au Dieu d'amours, le soula-gement de mes maux.

Ce huitain et les cinq qui suivent sont tirés du Mss. T. Toutesles éditions anciennes de même que le M~. C., font suivre le troi-sième huitain de celui

y<em dee//6~u6~'<!ydit. (Huit 10*.)

LalacnoeestÉTidente.Jtem, annonce un premier legs ~Me~'oy

dit, fait assez comprendre que le premier legs doit êtreptaoe entreles huitains où il parle de samaîtresse et celui-ci. ~V,Men< 5' part.)

(a5) E<!cj'6 etc. Et si je pense que j'occasionne.(26) CM ~OM/«: regret!. Les regrets de mon ~mi.e.–r~f ~e<tHtp Mm-

blans. Et ces belles apparences de douleur.(ty) De trc~etp. Dont ta eaveuf est si trompeuse.(28) Me trespercent. Alors ils me percent j'en suis pénétré.

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Bien ilz ont vers moy les piez Manc~

3o Et me faillent au grant besoing.Planter me fault autre comptant;Et frapper en un autre coing.

HUIT. V.

Le regard de celle ma prins,Quijm'a este félonne ettiure.

35 Sans ce qu'en riens aye mesprinsVeult et ordonne que ) 'endure

La mort, et que plus je ne dure.Si n'y voy secours, que fouir.Rompre veult la dure souldure,

4o Sans mes piteux regrets ouir.

muT. vi.

y Pour obvier à ses dangiers,Mon mieulx est, ce croy, de partir;

(:g) Bien ils, etc. Itt sont toujours bienj~çus chez jnol.(3o) & me etc.Ce quin'cmpêchepasqu'Hsne memanquent tors-

qu'UsmeseroientieptusnécëMatres..(5t) P&Hter.H fan~ que je plante d'un autre bois.(5t) Et frapper. Et qae je frappemonnoieà un autre cem.(33) Le re~ar< J'ai Été eeduit par les yeux d'une femme.(34) Çat'm'a.Qut n'a en pour mqi ni tendreste, n! Sdétité.(35) ~ant.Quoique je Dé me'6o!s jamaMrendu cûnpabte enveMelle.(S6)~M/t. EUe veut.(Syj~t~ae.Et~tte je cesse~de vivre..(38) ~t n'y. A cela je~no'TOlsd'a'ntreremède quede fuir.(5o)Bom/)Mw«. Ettë veut rompre t'uhiôn étroite et s!ncère qui

attachoit mon cœnr au s!ën.(4t) Pour. Pour me soustraire au pouvoir tnenrtr!er qu'euea sur

moi. :ft

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Adieu.. Je,m'envois à Angiers.Puisqu'el' ne me veult impartir

~5 Sa grace -ne me départir.Par elle meurs les membres sains

Au fort, je meurs amant martir,Du nombre des amoureux sains.

HUIT. VU.

Combien que iè départ soit dur,5o Si fault il que je me esloingne.

Comme mon paouvre sens est dur!IAutre que moy est en quétoingne,Dont, onc en foret de Bouloingne,Ne fut plus altéré dumeur.

(44) Impartir. Accorder.(45) Sa grace. Ses faveurs, ses bonnesgrâces.Ve me départir.Ni se

séparer de moi.(46) Par elle. A cause d'elle je meurs, quoique en pleine santé.(47)~u~(.Aprestout,jemeuj'smartyrdet'amour.(48) Du nombre. Je serai ptacé parmi ceux qui se sont sanctiSés au.

service de ce dieu.(4g) Combien que. Quoiquela séparation me, etc.(5o)Si fault il. Il faut cependant, etc.(5 1) Comme. Que mon esprit est peu intelligent. Dans le Mss. il y a

sens tant dur. Tant, m'a paru une faute de copiste. Je lui ai substi-tué est.

(5:) ~M<rc. Un autre que moi est en quenouille.: les faveurs de ma

beHesontaunau~re.(53) Dont, onc..Moi auprès de qui ne fut jamais de plus altéré ehas-

senr daas la foret de, etc., c'tst-à dire plus dévoré par l'amour queje lui porte, que ne l'est par la soif/etc. Dans le Mss. en manque,en sorte que le vers.est imparfait et le sens an es i. C'est une faute ducopiste.

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55 C'est pour moy piteuse besoingncDieu en vuciUe oair ma clameut\

HUÏ~.VitÏ.a;

Et puisque, départir me fàult~

Et du retour ne suis certainJe ne suis nommesans deBau~t

60 Ne qu'autre d'assier ne d'estaingVivre aux humains est incertain,Et après mort n'y a relaiz

Je m'envoys en pay~ l~ingtaingSi establi~ ce présent laiz.;

J,U.tT.tX.65 Premièrem~, &u nom du Pè)*c

Bu E~ ~t du .Saint-Espcrit;EtdeIagtoneuseMèrePair <}aî, grâce riens né pent

(55) C'~h <MMt!geaMpôutmo:de pEhBërq'a'<i& autre ~est'S)]l)St:tU6i

(56) Dieu. Que Dieu reçoive favorablement tes-pMnt6't tjùé~ëlo!1edresse à ce sujet. r:

(57) Et puisque. Puisqu'il &ht~ae~6 a~sé{)&(-e'd'ë)tB;(60) ? ?tt'a«0~. ? p!âs~<ttt t~t~. Il ~rët~nto~ <? M Nr-

r:ta qnetquasahMettptte. (V. 6r. ~tt~)(62) N'y a relaiz. Il n'y a plued'espoir il ne reste ptusrien*(6t)~t.&< Jetait )e'h*tatBeBt,hit.Gtttepieëed~roit

être appetée le laiz maistre Françoys Villon. Le p<6ept.t!ùtaithi~tq~~i'eHnMbtOëë Tt~m~ht. (V. Cft ~h;b)At.-6S.) ri',

M comtMBacc~ P~tttTetMmetttdaBtëeqbi~!e~e~'Mt<~)<pre!H~ttiet-hnit.4,-et-M~))t'S"paM..)

t(69)~f ~Mt~iM 06 ~etMetpat, ~ë d~M ?<)<? det0e< ttït'M:que le pécheur périsse. ( Y. G< T6.,t., baHadeasamere.)

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Je laisse de par Dieu mon bruit,7o A maistre Guillaume Villon

Qui en l'cnneur de son nom bruitMes tentes et mon pavillon.

Hun\ X.

Item à celle que j'ay dict,Qui si durement m'a chassé

y 5 Que j'en suys de joye interdictEt de tout plaisir déchassé,Je laisse mon cœur enchasséPalle piteux, mort et transyElle m'a ce mal pourchassé,

80 Mais Dieu luy en face mercy.

(69) Mon bruit. Ma réputation.Sur Guillaume Villon. (Voy. ~m.,~'part.,n"8.)

(y!) Qui. Qui honore son nom par t'éclat de ses CEuvres.

(ya) Mes. Plus tes tentes et le pavillon que j'habite. On sait quele poëte n'atoit d'autres tentes et pavillon que le ciel. Ce vers selie par )e sens avec Je cinquième.

(y3) Item. C'est la version des Mss. et des 6~t<. anc., Gd. Bo. etYer. Marot qui ne soupconnoit pas l'existence dés six huit. que nousavons découverts, l'avoit corrigé de cette manière.

celle doncques que j'ay dit.Il auroit faUo que je dy.

(y4) Chassé, prononcez Cassé. Qui m'a traité si darement(75) Interdict. Privé. (y6) Dechasse. Eloigné.(yy)EactoM6. Encassé brisé.(yg) Elle; C'est hUe qui m'a mis en ce triste état.(80) Dieu. Que Dieu le lui pardonne.

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HUIT. XI.

Item, à maistreYthier marchant,Auquel je me sens très-tenu,Laisse mon branc d'acier tranchant.Et à maistre Jehan le Cornu,

85 Qui est en gaige détenu,Pour ung escot six spt~.montant.Je vueil, selon le contenu,Qu'on luy livre, en le racheptant,

.BPIT.XïI.Item je laisse a~Sainct Amant,

go Le cheval Mane avec ja ,muHe;

(8)) Item. Je donne en outre, etc (V.<?. T., h; 8~ un nouveaulegs et celui-ci mentionner) « Ytbier Marchant Hcencié, Escumanslatin x Cgure dans la chronique scandaleuse sous le mois de sep-tembre t4~4 au nombre des députés des seigneurs de la tigue dubien public,-à une conférence o<t l'an déçoit traiter déjà paix avecle roi. Il fut tnattré dè la chambre aux dëniers~e Charles de France,doc de Normandie. ( Hist. de Bret. par Lobineaù, t. 2, p. t3y4-)Après la mort de son maître, il se donna au duc de Bourgogneavecun nommé, Jean Hardi, son valet, qui fut écartelé lé 5o mars ~t~yS,

pour avoir vontu empoisonner le roi. ( Chron. scandateuse. ) Ytbierétait son nom. Il étoit marchand de profession. (Voy.~Hist. deParis, t. a, p. 86~.)

(82)T')-M<6nt.TrèsredevabIe.

(85) Branc. Epée ancienne espèce de bractmemart.(8~ Et a. Et je laisse a.–En i~Sg un nomme ~Aan-/<Con!Métoit

clerc de taprevostÉdeParis.(Chron.seand.)(85) ~«t. Ce qui. (86) 66/ott. Conformément à ce que j'ai réglé.(88) ÇM'ctt. Qu'on le lui délivre quandi! t'aura dégagée affranchi.Ce huit. dans le Mss. se trouve placé entre te ~6 et te iy.(8Q)7tem. Le tegsest mentioppéet reformé dans te C.T., h 87.(go) ~ee/teM/.Vraisembtabie.mect te <'teM/t/anca()<c/<! m~/e étoit

nRe enseigne da -cabaret.

Page 73: Francois Villon

Et à Blaru mon dyamantEt l'asne rayé qui reculle.Et, le decret qui articulle

I Omnis utriusqucsexus,g5 Contre la Carmeliste Bulle

Laisse aux Curez pour mettre sus.HUIT.XHI.'

Item, à Jehan Tronne bouchier,Laisse le monton franc et tendreEt ung tachon pour esmoucher

!0o Le beuf couronne qu'il veult vendre,

(gl) El à. Quant à Blaru je lui laisse mon dyamant,etc. Ce legspourroit annoncer que-Blaru étoit na libertin usé.

(o5) Et le. Le décret Omn~ utriusqueMieut a été porté par le qua-trième Concile de Latran tenu en i2i5. II ordonne à tous leschrétiens de l'un et de l'autre sexe de confesser' leurs péchés àleur propre pasteur, au moins une fois l'an. En t~og) les religieuxmendians obtinrent de Nicolas V une bulle datée de Pisé, cet.,qui leur donnoit le pouvoir de confesser au préjudice des droits descures établis par le canon que nout venons de citer. L'universitése leva contre tint plusieurs assemblées dans l'une desquelles lesmendians furent exclus de son sein. Les évêques de France se joi-~

gnirent à elle. Des députés furent en'oyés à Rome et en rappor-tèrent une bulle de Calixte III, qui révoquoit celle de Nicolas Y.Cette affaire étoit a peineterminée, ou même ne l'étoit pas encore,quand Villon composoit son Petit Testament. Témoin du zèle cha-leureux des curés de Paris, il leur lègue le canon Omnis etc., pourle remettre en vigueur. C'est une malice de sa part.

Ce huitain dans le Mss.T. est placé entre Je 2: et le 23'.(g~Je~an.Ce mot est constamment employé comme monosyllabe.(()8) Mon<on. Mouton sans vice, de bonne qualité, et dont la chair

soit tendre.(gg) Et ung: Je pense que toc~on, tacon ou talion, est le nom d'un

instruniènt propre à chasser lesmouches.–Voici la note de M. For-'Tt</ton, une grosse motiche, pour chasser les petites. Legs

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Ou la vache qu'on ne peult prendre.Le vilain qui la trousse au cot,S'il ne la rend, qu'on le puist pendreEt estrangler d'un bon lico!.

HUIT. XIV.

10~ Et à maistre Robert ~aUee,Paouvre Ctergeon au Parlement,Qui ne tient h6 ïnont, ne tàHée3'ordonnepfintipauemeht,Qu'on !uybaiH€ légèrement,

Mo MësbtayeS, estans au~Tfameltièfes,Pour coef,ferplus honestementS'amye, ~ëhanneton de MHHÈres.

ridicule Ironique e! satirique comme le sont presque tons ceux'de ces deux prétendus Testamens. Monsieur Formey a cruque tàhon étôit le même mot que taon. Il n'auroit pas commis cetteerreur s'il àvoit consulté les AfM. et e<&t. âne. Quant au legs, il esten eBet satirique, mais voici dans quel sens tronne ou Trouveétait un marchandde mauvaise viande, dont l'étal étoit sale et cou-vert de mouches. Vûlon lui lègue un mouton de bonne qualité et

nn tachon pour esmoucher c'est-à;dire, défendre des moucheslé bceuf de mardi-gras qu'il lui suppose le dessein de vouloirvendre, ainsi que la vache jeune et fringante qu'il promet de tuer.

(!0:) Le vilain. Si celui qui passera la corde au cou de cette vachene la tu! ramène qu'il soit pendu et étranglé.

(loy)~V6'<t6n(.Ne possède, (tog) Légèrement. Sans dimculté.(110) Brayes èst un monosyllabe.-Estans <t«fc y~«nteK<erct. Dsées

de manière à ne pouvoircouvrir que les cuisses.(m) Pour. Pour faire sa cour. ~Voy. Let:: <~tN.)

Au sujet de ~«ee dont il est question dans ce huitain et dansles deux suivants je dirai que je crois avoir vu son nom avec celuide quelquesautres des légataires de Villon, dans le Recueil deslettres de grâce accordées par Loun XI. (Arch. du Roy.)

Page 75: Francois Villon

HUIT. XV.

Pour ce qu'il est de lieu honcstc,Fault qu'il soit myeulx rccOmpcnsCt

115 Car le Saint Esprit l'admoneste,Obstant que il est insenséPour ce je me suis p'ourpenséPuys qu'il n'a s~tts ne qu'une âùlmoyreQu'on luy bàltl~ Fart de n~cmoire,

120 A recouvrersur Mâl-pensé.

HUIT. XYI.

Item p~us, je assigne là vieDu. dessus dittmaistrc Rdbert.Poùt- Die~ ït'y~yez point d'envie

Mes parens rendez Mon Mâubert,

(ttj)PoH)'. Comme il est de bonne maison, i) doit être mieuxtraitéquetesautrestegataires.

() t5)Cffr.Le,Saint-Espri),c'est-a-dirë t'Ëcnture sainte l'enseigne.(n6) O~Mftf. Sautant plus qu'il est insensé. (V.C. T.,huit. 6.)(tt~)PûM)'t< J'ai donc, à éause de cela, pensé qu'on lui donue-

roit, pùisqu'it n'y a pas plus de bon sens dans sa tête que dans uncoûte l'art de mémo!t-e lequel on iroit prendre de ma ,part, surou chez Maupëhsé.–Ce Maupensè étoit vtaisemblablement cétëbreepar son manque de mémoire. Son'nom annohceroit qu'il pensoitdetraters(V.j'tt!.)

C<2t)~e'n. En outre. Je fais une existence au, etc.(i25) 'PofffJ~~CH.A.unom de Dieu.]!i!ef)parens n'en soye?. pas jaloux.(12~)~6 /Muterfétoit une chemisefaite atee des anneauxen fer,que

portoiëntles chevaliers pour leur défense. Le poctë plaisante lors-qu'il ordonne de vendre son hautert. itaubert rimé contre part'monstre, que Villon estoit de Paris, et qu'il prononçoit haubart et'part. Cettére!hart[ue deMarot, qu~on retrouve en plusieurs au-tres endroits, est ici mal place. Haubert rime avec Robert et part

avec pinspart.

Page 76: Francois Villon

i25 Et que l'argent, ou la pluspart,Soit employé, dedans ces Pasques~Pourachepteràcepoupart,Une fenestre auprès saint Jaques.

HUIT. XVII.

Item je laisse, en beau pur donr

t3o Mes gands et ma hucque de soye,A mon amy Jacques CardqnLe gland aussi d'une saulsoyeEt tous les jours unegrosse oyeOu ung ehapppn de haulte grosse

i35 Dix muys de yin b!anc commecroye

Et deux procès que trop n'engresse.

(ia6) Def&Mt. Durant tes pasqnes prochaines,(i~)PpM/!ar(.Enfaptg4té.('28) Fenestre. Boutique d'écnvain,j)rés Saint-Jacqnesde là Bou-

cherie. (Marot, ~Votet.) Les boutiquee étoteet alors, comme il s'enrencontreencore quetquea-unetdajts tesruet de Paris, oit tesmai~

sons n'ont pas été renouvelées. A cûté de la porte d'entrée <e trou-.voit une grande fenêtre qui tiervoit à étaler les marchandises.

(iao) ~n. En don pur et simpte, sans charge aocnne.(i38~ Hucque. Habit de luxe-ainsi que les gands.(i5i) Jacqua. Il est parié encore de ce Cardon qui atoitrhumenr

galante, étoit avare, et vouloit, sans donte, faire l'élégant. ( Gr.

TM<huit.t54.) r'(i3a)' Le ~/an~. Raiïtene les Sanles ne portent point de gland.(?:. ~.) Je pense que la MK~oye étoit comme la AHe~ue un habitouuneétoBedeluM.

(i53)jBt<oKt. Je lui laisse en outre pour chaque jour.(i55) Comme. Tel qu'il vient de ià vigne, non frétâtes~t36J Que trop. Ce qui n'enrichit pas.

Page 77: Francois Villon

HUIT. XVIII.

Item je laisse à ce noble hommef

René de Montigny, troys chiensEt à Jehan Raguyer la somme

1~0 De cent frans, prins sur tous mes biens.Mais quoy ? Je n'y comprens en riens,Ce que je pourray acquérirOn ne doit trop prendre des siens,Ne ses amis trop surquérir.

HUIT. XIX.i~55 Item au seigneur de Grigny,

Laisse la garde de Nygon,

(t3y)~ ce. J'ai substitué le mot not/e,qu'on trouve dans le Mss.R.,

au mot jeune, qni~ne dit rien. Villon plaisante sur la noblesse deRégnier de Montigny. Il prétend qu'il ne lui manque que d'avoir deschiens pour être un grand seigneur, et c'est pour cette raison qu'itlui en donne. Il est parlé d'un Moutigni dans le jargon ballade 2'.

(i3g) Jehan 7!<t~Mycr. Ces deux mots ne forment que trois syllabes.Dans le tournoi qui fut donné devant l'hôtel des Tournelles en i~SS,Jean Raguier, trésorier des guerres à Rouen rompit cinq tancescontre un des gentilhommesqui tenoient les lices. ( But. de fart!,Lobineau, vo)., p. 85g.)

(t~o) Prins. Levés.(t~i)~ Expliquons-nous.C'est sur mes biens présens et non sur

ceux que je pourrai. acquérir. On sait que Villon ne possédoit rien.(t~jOtt ne. Quand on fait des IIbératités il ne faut ni trop grever

la succession qu'on laisse ,ni trop enrichir ses amis.(t~) Surquérir, de Mccurrere. M. Formey, qui ne l'a pas compris,

l'accompagne de cette note Nieod explique ce mot par inter-'roger Borel n'en parle point.

D

(i46) Nigon. Nigeon, maison royale que Anne de Bretagne, épousede Louis XII, donna aux retigienx minimes, autrement dits Bons-Hommes. Ette étoit près de la barrière de ce nom. Il est vraisem-blable qu'elle étoit abandonnée du temps de Villon, ou bien qu'ellen'étoit gardée que par un suisse.

Page 78: Francois Villon

Et six chiens plus qu'à Montigny

Vicestre, chaste! et dongon.Et à ce malo&fru Changon,

i5o Montonnier qui tient en procès,Laisse troys coups d'ung escourgon;Et coucher, paix et aise, en ceps.

murr. xx.Item à Jacques R~tguyer,

Je laisse rabreuvoyr Popini55 Por ses paouvres seurs gradgnier.

Tousj ours le choys 4'Wg ~W ~pin

(t~8) ~tce~fe. C'est le château de BicËtre, a~nsi app~lé.paree qu'ilavoit appartenu au commencementdu 13. siècle 4 Jean,é,Yêquede Wincester. Démolipat le p.eupl(: de Par~ durant les guerres ci-ïites U étoit en mauvais état et abandonné dp temp~ de VHton-Lesvagebonds en faisoient leur repaire.

(i49)~/otf)'M. Mal appris, mal élevé.(t5o)Mon(onn!er,Qui plaide,contre Montonmer.(i5i)&cour~on. Fouet. (Marot.)(t5t)~[<("'cAer.EtjeIui!aisse, en outre ~taprifio~poury~ormir

tranquille et a son aise. En ceps. Dans tes fers.Dans ce huitain j'ai rétabfi l'orthographe deViUon~ que Marot au-

roit du respecter. ~Vf~on, dongon,e/tan~oM,MCOfO'~oK.Ç'estaios! qu'onécrivoit avant François I". C'est, au reste, l'orthographe des ~etdes âne. éd. NônsnoasTeronsundeTQirdetàsuivtetonjour~.

(t53)7<<:m.etc. J'ai suivi te jM~ C,JeanKagnyeraÉt6 nontméhuit. t8°.(~$)~'a&re«t)où-. [.'abreuvoir Popinétoit au~qnt du~Po.~t-Pfeu~

v!s a-visa rue Thibautaùdez.(i5&) jPor M!. ACn que, !orsqu'it aura bu, il po'sse ma),tftitet ~es

panvreseoeuM. GM~gner.DecËtrer avec tes ongles.(t56) T~K.p<fr~.te!u!)ais!e.e.noutre,tatibertéd<; to~urs phaio}r

~emeiUeur morceau.

Page 79: Francois Villon

Le trou de la pomme de pin

Le doz aux rains au feu la plante

Emmailloté en Jacopin160 Et qui pourra planter, se plante.

HUIT. XX):

Item à maistre Jehan Mautainct,Et à Pierre le basannier,Le gré du seigneur qui attainctTroubles forfaictz sans espargner.

ï65 Et a mun procureurFournier,Bonnetz courtz chausses semeliées,Taillées chés mon cordouennîer,Pour porter durant ces geUées.

(t5~)J~ <n)<t.nfaudrolt peut-être CM, ta p)açede/e. Pomme depin, meilleur cabaret du temps. Il étoit situé vis-vis t'<;gH<e de laMade)ainc,dans!ac!té.

(i58) Le doz. Je lui laisse la liberté de se tei)ir accroupi au opin dufeu les pieds dans le foyer.

()5g) Emmailloté, en etc. Habillé efn'.tfe un Jacobin, et non pas.empesché d'ung flegme comme dit Marot, donnant ~u motJ'aco~tKt<6igniEcatIonde<'raet<t<.

(160) Et ~m. Et viendra prendre place à côté de lui, celui qui entrouvera.(VoyezLeçonsdiverses.)

C'est après ce huitain. qu'est placé dans le J~f. T., le ~eg~ faità Jean Tronne, huit., <5.

()63) ~c~fe. Les faveursde l'officier du Roi, qui punit, avec sévé-rité, les délits et les crimes.

(t 66) .Bonnet. JelmtaiMe mes bonnets,–CAau~M setH6/ Bro-dequins selon Marot.

(i6y) ra<7<6M. Coupés, et non encore. faits.Expressiongoguenarde,qui revient à celle-ci Je lui laisse les brodequinsqu'il commanderache!. mon cordonnier. (i6S) Ce~McM. Cet hiver.

Page 80: Francois Villon

HUIT. XXU,'

Item au chevalier du guet;1~0 Leheaulmeluyestablys.

Et auxpiétons, qui vont daguetTastounant par cez establis,Je leur laisse deux beaulx rubis

La lenterne à la pierre au laict.iy5 Voire mes j'auray les troys Uct,

S'ilz me meinent en chastellet.SUIT. XXIII."

Item à Perrenet marchant,Qu'on dit le bastard de la barre

Ce,huit., dans le JMM. ?* vient immédiatement après le io*.(169) Chevalier. Au capitaine du guet. On t'appeloit~IeChevalier,

parce qu'il étoit, peut-être, resté seul en possession de l'ordre det'Etoite~ créé par le roiJean.

(t/o~eAeaK/nt~etc. Le haulnie'sur t'éeusson étoitUne marquede noblesse.

(t~i) EtcMCC.Eta~ ses soldats qui cherchentsurprendre tes mal-faiteurs. r

(i~~) 7!H<oMK<tnf. Marchantà taton, ies rues n'etoientpaséctoiréeSt–PareMMMt/M.Letongdesétau~

(iy3)De«.E.<'Rubis de Taverne qu'il avoit au visage, selon mon'jugement.. ~T\M.f/6~&)'o<Jeteuria!sse,ann qu'ils puissent yvoir clair durant leur ronde, deux rubis.

(i~)f.a /ant6nt6.A.vec la tanterne de ta pla<:e,ou du carrefçur de laPierre au Let. pierre au Let est, Vtaisembtabtement, le même que'Pierre au'Lard, petite ptacë près ~iaInt-Jaeques de la Boucherie..(Formey.)

(i~)'M <rBy~: Chambre du Chatettet un peu pms commode queles autres peut-être.

"Ne~etrouve que dans!e .MM.C. Il en est fait mention. Gr.<~ T~b'uit."67.

(177) Item a. LeMss. porte Item je <eM6 d, etc.J'ai supprimé laisse,qui étoit de trop. ( V. Gr. 'n~ huit. 67 et 98.)

Page 81: Francois Villon

Pour ce qu'il est ung bon marchanti

180 Luy laisse trois gluyons de feurrèPour estendre dessus la terre,A faire l'amoureux mestier,Où il luy fauldra sa vie querreCar il ne scet autre mestier.

HUIT. XXIV.

t85 Item au Loup et à Chollet,Pour une foys laisse ung canartPrins sous les murs, comme on souloit,Envers les fossez sur le tard

('79) f<mree, etc. Parla raison qu'il sait bien tirer parti de sa mar-chandise.

('80) Troys.Trois faisseanx de paille, de chaume.(181) Ces deux vers font allusion à quelque aventure galante.

(i85) Sa vie. Sa vie gagner c'est-à-dire, état dont il sera obligéde vivre-; car il n'en sait pas d'autre.

(i85)~H.H est parlé encore de Jehan le Loup, G. T., h. 100 etdeChottet h. 99 et 100. Le portrait que fait Villon de ce dernier,

me porteroit à croire que c'est ce Casin Chollet qui fut, selon la chro-nique scandaleuse, publiquement fustigé le iij. août 1~65 pour avoirjeté l'épouvante 'dans Paris et au sujet duquel, le roi crioit aubourreau Battez fort, et n'espargnez pas ce paillart; car il a bienapis desservi,' c'est-à-dire mérité. (Chr. M.J

(186) Pour. Je leur laisse uh canard, une ibis donné, c'est-à-dire.

sans plus.

(t8y)Prtn!.Le:Mss.et toutes les éd. mettent ~tfr.J'ai cru qu'il falloit:Sous les murs. H donne à ces deux bandits un canard, pris là où

ils avoient l'habituded'en prendre sous les remparts, auprès desfossés.

6

Page 82: Francois Villon

Et a chascun ung grand, tabart

too De cordelier, casques aux pieds;Busche charbon et pays au lart,Et mes housaulx sans avantpicdz;

HUIT.' xxv.Item je laisse par pitié

A troys petitz cnfans tous nudz

ig5 Nommez en ce présent traictiéPaouvres orpheoias imporycu!:Tous deschaussez et dëvëstmEt desnuez comme le verJ'ordonne qu'il seront paurvcuz

200 Au moins pour passer cest y ver.

HUIT. XXVI.

PremièrementColin Laurens,GirardGôssoyn, et Jeban Marceau,

(t8o) Et d. Je laisse de plus & chacun d'eux, un manteau longcomme eetoi descordetiers, ppar cacher teurcanard.

(19 <) ~M*eA<. Ou boK qt du charbon poujr !e cu~e des p~ tar<tpour co~Np~éte~ le tep~s.(tg)~ Et en Mt);eme<houseMX(espace de dMt'MtHMMm-bfabie à des bqtte~pQU)' aHer les prendre sane se ~ou!Uer. Tontcela se rapporte à des aventures qui étoient ept~ues au t~Q:n)j deces bandits.

(tQ5)Tr<!tctt6. Contrat, disposition testamentaire.(i()6/ftn/)ort)ttM. Qui n'ont hérite de personnet(tg~) ?'eMt, etc. Sans souliers et sans vêtemente.(~98)Bt<AMKeM'.Btnudaeomn)ëtëterdeterre.('99) ~'ortAmae. 3ordonnequ'on tes habiUe. (V. jEef. <Kt).)~o!)f''6m'~rBtnt!tt. Le premier esthète.:ao<) J'ai conservé le vers de Marot à cause de la rime, en y ajou-

tant leBt qu'on trouve dansceluidulliss., pourcompteter la mesure.

Page 83: Francois Villon

Despnns de biens et de parens,Qui n'ont vaillapt l'anse d'ungccau,

2o5 Chascun de mes Mens ungfaisseauOu quatre blancs, s'ilz raymeat myeulx.

Ilz mangeront maint bon morceauLcsenfans, quand ~eserayviculx.

IIUIT. XXVII.

Item ma Nomination,3ioQuej'ayderUQiversIte.,

Laisse par résignation.Pour forclorre d adversitéPaouvre clercs de ceste cite,Soubzcest~ï~~<contenuz;

215 Charité m'y a incitéEt nature les voyant nudz.

HUIT. XXVIII.

C'est maistrc Guillaume Cotin,Et maistre Thibault de VItry,

fto5)f)M/)rtnt.DMnnezdeb!eMetpnMz,etc.(~o4)~a<</att.Enva)euf.–Ceau, pourceau.(~o5) Chascun. Je donne, & chacund'eux,uneportiondemesbien:.f~o6) Ou ~(«'~e. Ou bien un sou, si cela leur convient mieux.(t07) ftz. Quand je serai vieux, ils tron~eront dei*argent pourfaire

bonne chÈre, eneqgag~antlaportion d'héritage que je leur tai~e.(M9)Voye:aasujetdecehuitain.ifem.~p.i",n<'tf.(2tt)J?o«'Fonrdonner une existence honnête.(:i~) tSoM~. Désignez, nommez dans ce Testament.

Page 84: Francois Villon

Deux paouvres clercs parlans latin,

220 Paisibles enfans sans estry,Humbles, bien chantans au lectry.Je leur laisse, sans recevoir,Sur la maison Guillot'GneuIdry,En attendant de mieulx avoir.

HUIT. XXfX.

az5 Item et j['ordonne la crosse,Celle de la rue Sainct Anthoine,Et ung billart dequoy on crosseEt tous les jours plain pot de seine,Aux pigons qui sont ~n l'essoine

R3o Enserrez soubz trappe volliere

(:to) Parlans. Qui savent parler latin. (V. Mém. t" part.n* n.)(22o) Paisibles. N'aimant ni le bruit, ni le désordre. Tout ceci est

ironiquement dit.(:at) Numt/M. Modestes. Z.«:<ry. Lutrin.(at2)</6. JelenrtaMseterevena demoabénéËce, Bans rien exi-

gerd'eux. J(~a5) Sur. En rentes, sur la maison.(~a4) En. Pour en juuir en attendant mieux.(a:5) Item <<y'or<&nne. De plus je donne la croise.(226) Celle. J'entends cdie de, etc. C'était vraisemblablementune

potence servant d'enseigne, avec cette inscription A la crosse detarueSaint-Antoine. w 1

(aty) E<. Et nn bâton dont on se sert pour croMer~pour corriger.On dit encore parmi te peuple M!Mr.

(aa8) ~<, Et chaque jpnr,nne cruche pleine d'ean de Seine.(2:9) ~«.c. Autprisonniers qui sont en <'M<Otne, en arrêt.(t3o)JS'M6TM. Enfermez. ~o«~ trappe oo~tefe. Dans uhca-

chot dont la fenêtre eet grillée.

Page 85: Francois Villon

Et mon mirouer bel et ydoyne

Et la grace de la Geolliere.

HUIT. XXX.

Item je laisse aux hospitauxMes chassis tissus d'araignée

235 Et aux gisans sur les estauxChascun sur i'œil une grongneeTrembler à chiere renffrongnéeMaigres, velluz, et morfonduzChausses courtes, robbe rongnée

3~0 GeJez~, meurdriz et enfonduz.

HUIT. XXXI.

Item je laisse à mon barbier,La rongneure de mes cheveulx

(23t)B<. Plus ma conduite pour modèle.(~32) Et. Avec les bonnes grâces de la géctiere. Ironie.(a55)Et aux. M. le Duchat pense qu'il s'agit du guet, grand

'ennemi de Villon, qui, las de roder se reposait sur tes étaux

des boutiques,et de là, venoit fondre inopinément sur les voleurs..En ce cas, il faudroit adopter la version du AfM. C., qui me parot-troit plus conveaabte. Je ne partage point ce sentiment. Villon

veut.parler,et le reste du huitain l'annonce assez, clairement, de cesvagabonds qui, n'ayant ni feu, ni lieu passoient la nuit sous ou

sur les étant. It leur donne ce qu'Us ont droit d'attendre ou ce qu'ils

ont déjà.(a36) Gron~Ttee. Marot s'est servi du mot gTo~nee, sur lequel M.

Formey fait cette remarque Mot inconnu a tous nos Bictionnaires

D d'anciens termes. Une grongnée. Un emplâtre ou une cica-

tfiee sur l'œit.(aSy) 'n-em&~6r. Grelotter en faisant vilaine grimace.(24o)Enfonduz. Creux et descharnez. (Note de Marot. )–~n/on</ut

signifie plutôt, ne pouvantse soutenir.(~a) La. Les cheveux qu'il m'a coupés.

Page 86: Francois Villon

Piaincnicht, et sans de~tOurbier

Au savetier mcis souliers vi6ulx

245 Et au freppier, mes hàMtz tieulzQue quant du tout je les délaisse,Pour moins qu'ilz ne cou&ter&nt neûfz,Charitablementje leur laisse.

HUIT. XXXU.

ïtem aux quatre Mënd!ans~25o Aux Filles Dieu, €t au& Beguyncs )

Savoureu~ morcèaulx et &'i&ns

Chappons pigbh~, grasses gelinesEtabatrepainàdeuxmaï~S;Et puis prescher les quinze signes.

(~5) ~MMtheKt. SaM rien en t~teatr et <*aM qn~jh pt)!sM lui encontts.terla)uui;ssaaee.

(~5)T'teMh.Tehqn'UsMht.(~S~ÇMe.Qaandjeteaabthdehnepaartodjottre.(~9) ~<<a). Atx quatre ordres menSiants Citfthei)) f<ëobM,

CordeUer!ftAngn!)t!ns.(t3o) ~tM! F<M. Rengteoses fort CôhnttÈs &ù temps cié V:tiûh.

t.eu!rcouvetltétoitpr~tapO'-teSaint-DéNi~ Bc~yhet. ftttë<vi-tan~ eh communanté. CetÙ~dre 'aMit pi'ôabr!g!ne en Sandres,où il existe encore beaucoup de Béguinages. (V. G.T" h. toë.)

(a5S)JE< a~a~re. Je leur taisseJe s&uci de couperde fortes tranchesde pa!n,c*est-i)-d!rede manger beaucoup.

(~54) Et puis. Et d'aller ensuite prêcher les terreaM~du jugementdernier.' t Les religieux mendiante dit Mt Le Duchat,~nt tn~enté

quinte signes, ou prodige:, qni, setoa!eu<,4oiTtnt de~aucet' ttoo-<noncer)ejMgetnentdcrDier.tr

Page 87: Francois Villon

255 Carmes chevaulchent nos Yovsmest <Mais cela ne m'est que du meins

HUIT. XXXtU.

Item laisse le mortier d'orA Jehan l'Epicier, de la Garde,Et une potence sainct Moi',Pour faire ung broyer à moustarde.Et celluy qui ieit l'avant-gardePour faire sur moy griefz exploitzDe par moy, sainct Anthoine l'ardeJe ne luy lairray autre laiz.

(~55) CAcMtu/chent.Enattendant,lescarmesfont l'amour avec,etc.(~56) Mais. Mais cela m'inquiète fort peu.(z5y)jE.6. C'étoit probablement une enseigne.(a58) AJehan. A Jean, surnommé l'Epicier, natif de ta Garde.

Villon dans ce legs, joue sur [e mot épicier. Quelqu'un a cru quede la Garde. signiBoit qui appartient au guet, 'à la garde de

sûreté.(xSg) Et une potence. Une des potences qui sont à Saint-Maur.Soit

que l'on donne à potence le sens de gibet; soit qu'on lui donnecelui de béquille. Ea ce dernier cas, le legs consisteroit en un desem t)o<o laissé par les malades dans l'église de Saint-Maur. M. leDuchat fait surce mot laremarque suivante Pot à anse, à sonner-le tocsin, comme avec un mortier..

(261) Et celluy. Quant à celu! qui, etc.(26~) Pour. Pour s'emparer de ma perfonne.(~63) De part. Je désire qu'il soit atteint de la maladie nommée

Feu Saint-Antoine. (V. G. T., h. 5~, notes. )(t64) Lairray. Laisserai.

Page 88: Francois Villon

HUIT. XXXIV,

a65 Item je laisse à ]~airebeufEt à Nicolas de LouvieulxA chascun l'escaille d'un œufPlaine de frans et d'es~us vieulx,Quant au concierge de Gouvieulx

ayo Pierre Ronsevillc je ordonne,Pour leur donner entremy eulx,Escus telz que Prince les donne.

HUIT. XXXV..

Finalement en escrivantCe soirseut!et, estant en bonne

~y5 Dictant ces laitz et descripvant,Je ouyz la cloche Qe Sbrbonne,

(:65) U est encore parlé de Mairebeufet de Nicolas de Louviers..(V.Gr.heit.9~.)

(~66) !V«'o/M.L'édition de Gafiod-du-Pré porte :~t<'o&tt~e/.OM~7-t.

Sous Charles VU, on trouve parmi les bourgeois de Paris qui tra-vaiUèrent, au péril de leur vie, àremettre la ville entre tes mains deleur Souverain un Nicotas de Lnuviers qui pourroit fort bien êtrecelui dont Villon veut récompenser le dévouement. -Ce Nicolas deLouviers fut fait conseiller a la Cour des comptes, par Lou~~XI, tqM

de son avënement au trône. (

(270) Pterre. Je délègue Pierre de RonseviUe.(~t)PeMf.Pourteurdistribuer.(a~2) Les. Les'donne aux prisonniers.(9y4)~<'nn6. De bonne humeur gai.(3yS)~fc(<f.Oictautces legs à mesure <};'cje !escompo:ois,

Page 89: Francois Villon

Qui tousjours à neuf heures sonne,Le salut que l'Ange préditSy suspendy et mis en bonne

a8o Pour pryer que le curé dit.

HUIT.X.XX~I.'

Cela fait je me entr e-oubliéNon pas par force de vin boireMon esperit comme lié

Lors je senty dame Mémoirea85 Rescondre et mectre en son aulmoire

Ses espèces coltatéralles

(2~8) Le salut. La salutation angélique, composée des paroles quel'Ange dit le premierà Marie.

(zyg) Sy. Alors je suspendis mon travail. Et mis en bonne. Et lemis en arrêt. Bonne. Pour borne.

(a8u) Pour. Pour prier, comme le curé nous le recommande,noust'enseigne.

Ce huitain, et les trois qui suivent immédiatement, de même

que les six qu'on a vus au commencement de cette pièce, paroisseut

au jour pour la première fois. Nous les avons tirés du ~t. T.

(281) Cela. Cette prière étant faite, je m'oubliai.

(282) Non pas. Quoique je ne me fusse pas mis à boire du vin entrop grande quantité.

(a85)Mon esperit.Mon esprit se trouvantcomme enctiamé, je m'as-soupis. Le ~M. porte Mon esprit. Le vers n'y étoit pas.

(285) Rescondre. Renfermer, cacher.

(286) Ses. Termes d'école. Les facultés dépendantes d'elle, telles

que, etc.

Page 90: Francois Villon

Faulce oppmadvc, et boisMë,Et autres interlectuaUes.

HUIT. XXXVU.

Et mesmement l'extim.ative

290 Par coy prospérité nous vient:Similatlve,fornïative,Desquëlz souvent il advientQue par l'art trouvé hom devientFol et lunaticqùe parmoys.

2~5 Je Fay veu et bien m'en souvient,En Aristote aueunesfois.

(a8/)~M.O/)/'tna<tt)6, /au<ee et an boisvie. J'ai été obligé de refaire

ce vers qui étoit évidemment déEguré. ~M/ee oppinative. Lafaculté qui produit les opinions fausses.–2?<boisvie. Ce mot n'est pascelui, qu'il faudroit; qn s'en aperçoit & ia rime. Du reste c'est le

même que boisdie et &0t'6. Tromperie on brootHene..(~88)B<. Et tes autres facultés intellectuelles.

(a8o) Et mesmement.Et entre autres facultés, l'art de connoitre etde juger.

~90) Par. Par qui nous, écrivains, sommes mis en honneur.

(:<)t) ~<ni<&!<~6.L'art d'imiter.– forme~ue. L'art d'inventer.

(29~)DM~n6<z, etc. Le~qneHesfacnttésnous rendent parfois ra-doteurs, en agrandissantde cercle de nosconnoissances.

(zg5) Af~. Bomme. Le vers étoit trop long.

(agS) 76~'cy. J'en ai va la preuve.

(a96)Ett. Dans Aristote assez souvent.– Critique aussi senséed'Aristote que l'est ceUe d'Homère <?. y~.nnit. tao; ce qui prouveque Vitton étoit un homme plus jndictcnï que son Mèete~e le com-portoit.

Page 91: Francois Villon

HU!T.XXXVHï.

Doncques le sensif s'esveilla,Et esvertua fantasieQui tous argeutis resveiïïa,,1

3oo Et tint souveraine partieEn souppirant, comme amortiePar oppression d'oublianceQui en moy s'estoit espartiePour montrer des sens l'avance.

HUIT. XXXIX.

3o5 Puis mon sens qui fut a reposEt l'entendement desveillé,Je cuide finer mon proposMais mon encre estoit gelé

(~o~) Ce jargon scholastiqne est, je crois, une satire du langage

barbare dont on se tervoit dans les cours philosophiquesde [a Sor-bonue. Mss: Donc le. Le sens n'y étoit pas. Le M)M(/ La partiesensible.

(298) Et MfertMa. Et mitl'imagination en mouvement.(2gg)~Mt. Laquelle cvema&mntour tous les g&nres d'argumen-

tation.(?'oo)Bttf)t<.Ettintt'eatenden'6nt.(Soi) En. qui soupiroit.(3o~) Par. L'opprimant à t'aide de L'oubti.(303) Qui en. Qui s'etoit introduit chez moi.(3o~) Pour. Pour me prouver que mon âme etoLt unie B un corps,

ou bien pour montrer que toutes les ixcuites de t'âme tont tmics

entre elles,(3o5)P<«s. Lorsque mes sens furent revenus de cet assou,pissement.(3n6) Et l'entendement. Et lorsque mon entendement fut, etc.~o~) ~ccKtf/c. Je crois pouvoir terminer ce queravois commence.

Page 92: Francois Villon

Et mon cierge estoit souflé.3ïo De feu je neusse peu finer.

Si m'endormytout-en moune

Et ne peuz autrement finer.

HUIT. XL. `

Faict au temps de la dicte date,Par le bien renommé Villon,

13i5 Qui ne mange figue ne dateSec et noir comme escouvillon;Il n'a tente, ne paviUon,Qu'il n'ayt laissé ses amys;Et n'a plus qu'ung peu de biUon

320 Qui seratantost a fin mys.

CÏ FtNE LE TESTAMENT VILLON.

(510) Ct/z". H m'eût été impossible de me procurer du feu.(3u) Si. Je m'endormisdonc sans ôter mes monBës.(5 o) Et. Sans qu'il me f&t poMiMe de terminer autrement; d'al-

ler pins loin.(3t5) Qui. Qui ne vit pas délicatement.(3i6) ~«:o«ttt//ott. BaiaisMrventauxbootangers,pour nettoyer leurr

four. Ce mot peut bien avoir la même origine que cétuiMeoMto,de l'idiome provençal mais M. Formey est dans l'erreur quand ilditqn'itenaétéfbrmé.

(5i~) K tt'a. Il ne possèderien.(5*<)) Et n'a. Il ne lai reste qu'un peu de grosse monnoie.(32o) Qui. Qu'il aura bientôt dépensé.

C'est ainsi que le A&t. T. termine cette pièce.

Page 93: Francois Villon

LE

PETIT TESTAMENT.

LEÇONS DIVERSES

HUIT. 1".

i. Fer. Gd. et Bo. L'an mil, etc. Mss. C. En l'anmil, etc. 5. ~Vtf. De sang rassis. Mss. T., Mar.,et anc. éd. Sens rassis. 5. Mss.T. et Mss. C. Ses

œuvres conseiller. M< et aMc. éd. Ses œuvres em-ployer. 6. MM. T. Végesse. Gd. Va!ère. Niv. Ve-

gtëce.8. MM. T. et Mss. C. On semesconte. M<tr.

et anc. éd. Il se mescompte.

HUIT. II.

2. Mss.C.Vivent du vent. Mss. T.Quelesloups,etc.6. MM. T. Me. vint ung vouloir. Mar. et aKc. ~d.

Me vint voulenté. y. Gd. Niv. et Bo. T'rës-dou!ou-

reuse. MM.Mar.etoKe.éd. Trës-amoureuse.–8~ MM.

T. Qui souloit. Maf. et anc. éd. Qui faisoit.

HUIT. III.

i. Gd. et Bo. Je me veis en, etc. Niv. Je le veis.

Mss. T. Je le 6z.–4. MM. T. Sans ce qu'il y en eust

Page 94: Francois Villon

mieulx.- 5. Cd. et jBo. Dont me dueil etptaintz, e~c.MM. C.-Dont je me dueil et plaings. 6 et 8. Mar.Vengeance (et)<gMMec. Mss. y. Vecgence aUe-

gence.–y. Mss. T. A tous tes dieux bienheureux.~fM. C. Dieux victorieux. Mar. et aut. Dieux vénërieux. 8. MsSt y. Et du dieu d'amour~ ~tegence.~farIetaM~. Et du gnëfd'amours.

HUIT.X.

i. ~ar. A celle doncques que, etc. 5. MM. T.Que je soye de joy~ d~chasse. M~. T. De toutplaisir ioterdict.–Cd. et J?o. Et à ce m'a pourchassé.Niv. Et à ce mal pourchassa.

HUIT. XI.

i. ~M. C. Et maistre Ytfer. –4. Et à maistre, etc.C~jcst %)n's~ '<u;'on t~uvet ce vers dans te C~.Co. A~tf. et <tM. Mqrot a change c~.en OM, OM & m<tM<rc, etc.,DansJe.8° tërs, il a suhsnt~/eM~ à <Mt,(t'où~T résulte un sens tout d~fent..Car (~'apres cetteversion Marchant etCornu sont tous les deux dési-gnés pour recevoir, à défaut Fun de t'autre, !e~MMcd'aMter. (V. C. ?' h. 84.) –6. AfM.7'. a Cinqsotz. ~af.d'aecqpd avec lesJ~)C. et <es <tMC. e~.S!x ~ob. 8. M~ T. et jM~.C. Qà'oa tuy Jivre.jM<n'.ot~M< jQa'onteut tiM'e.4,cy-<IeMus.)

HUïT'. Xtï

a. MM. y< Le ctevsft Manc ou ta muté. ~af. Et !amuUe. Cd. ~w. et Bo. Lé chevàHer, etc.–4. T.Qt) ~s~e, etp, ~r<t~ ]Et l'aatte, Cft. et F?. B.t àt'a~oequtreq~te.

'J;

Page 95: Francois Villon

H~IT.XHt.

i. Gd. Niv. An. et Bo. Jehan trouve.– 2. MM. T.Mouton qui est tendre. -–5. <4M. etAf~. C. Et un ta-con. Mss. T. Et un tachon. Mar. et aut. Et un tahon.–4. ~/M. et Af~. r. Qu'on veult vendre. 5.~M. C. Et la vache qu'on ne peult prendre. ~r. Gd.et Bo. Et la vache qu'on pourra prendre. ~far. Qui

pourra prendre.

HUIT. XIV.

i. ~M. T. Gd. et Bo. Item H maistre.etc. 2.Mss. 7'. Paouvre c!erpeau!t. ~r. éd. de !55o. Pourclergeon. 5. C~. et ~'f. Qui ne tient. Niv. et An.Ne tend. ~M. 7'.etJtfar. N'entend. ~f~.C. Qui n'en-tend mont ne vallée. 6. ~M. T. Mes hrais estans

aux trami)iières ou cramaillières. Gd. Niv. etEstant en tumenères. Ct<. ~Vtu. ~o. et AfM. C.Pour coiffèr. Mss. T. Coeirer. Mar. e~. i55o. Coyiïer,etnonpnsCoisser, comme l'a cru M. Formey. Les

<tM~. éd. de Mar. Coister. ~M. Greffer. (Tous ces verbesmeparoissent employés dans le même sens.)–8. Gd.Niv. etjSc. Jehanne de MeHieree. M~. T'. Jehanne-ton de Mitnëres.

HUIT. XV.

t. Gd. Niv. et Bo. De luy honneste. Gd. Bo.~Vn;.e).<t~c. j~M. C. Obstant qu'il est. Mar. Nonobs-

tant. –6, y et8 j'ai suivi le M~. T.

MfJ. C. P)iisqa'U n'a sens nez qu'une aulmou e,De recouvrer sur MaupensëQu'on luy baille l'art de mémoire.

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tjne' main étrangère a,mis grammoire au lieu dèM~ntOtfe.CeHe correcdon remonte presque au tempsdu Mss., à en juger par l'ëcritare. L'auteur du Mss. At

a lu dans le premier de ces vers mais,' pour nez. Depareilles mépnses se trouvent fréquemment chez lui.Niv. Gld. ëtJ?Ot PHMçM't~M'a 'riens n'est qu'une au-moyre,DefeccM~fCfSMfMaM-/)CK~,etc.

Mar.

Puisqu'il n'a riens ne qu'une aumoyre~De recouvrer ceutx etc.

Puisqu'il n'a riens qu'en une aumoyre,Onrecouvre.chës Maupensé,Qu'on, etc.

Toutes ces versions, sans excepter celle de Marot,sqntiainteUIgibtes,ou du moins m'ontparu t'être. J'airétabucohuttain.

t HUlT.XVï.

7'. Item pour recouvrer sa vie. C~. ~t~. etJ?c. Item je asstgae la v!ë. 2. Niv. A'u dessusdit.

5 et 4- Gd. ~Vto. et ~o. Mes parens n'y ayez envie.Pour D!eu qu'on vende mon haulbert. ~M. 7*. PourDieu n'y ayez envie, –Mes, etc. ~<ïf..et aut. PourDieu n'y ayez point d'envie, etc. 8. ~Mt y. Em-près Saint-Jacques. An. Après Saint-Jaques.

HUIT, XVII.

t. ~M. C. Derechtefje laisse, etc. Cd. ~tf. etAn. Item je laisse au pardon. s. Gd. et Bo. Mal-hucque do soye. 5. Cd. et J?o. Grosse oye ~f<:r. etaut. Grasse oye. –6. Af~. 0u' d'ung' chappon que

Page 97: Francois Villon

trop négresse. 8. Cd. Niv. et Bo. Et deux pour-ceaulx.

HUIT.XVttI.

]. M~. T. Item je laisse à noble homme. Gd. Niv.Bo. et Mar. A ce jeune homme. a. M<!f. René deMontigny troys chiens. Mss. T. Deuxchiens. Gd.Niv.et Bo. Raguier de Moctigny. (Le vers finit là il n'y estpas question de chiens.) –5. Gd. et Bo. Et à Jehan

etc. Mar. t55o porte Ragnier, pour'~agMte?'. (C'est

une faute d'impression.)–5. Gd. Niv. et Bo. Mais

moy je etc. 7. M.M. T. On ne doit fors prendredes siens. 8. MM. 7* Ne son amy trop surquérir.Gd. Niv. et Bo. Trop -requerir.

HUIT. XIX.

i. Gd. Niv. et Bo. De Rigny.-5. Mar. i 53o. Qu'àNontigny. /(. M~. T. Vixestrechastel etdangon.-6. MM. T. Mautonnier qui le tient.en procès. Gd.et Bo. Moutonnier qui le tient en propos. Niv.Moutonnier qui se tient en procès. Afa<t55o.Montonnier qu'il tient en procès. Mar., éd. post. Mon-

tonnier qui tient en procès. 8. Mss. T. Et coucherpaix et aise enbeautxscz.c~.etBc.Etcoucher en paix

et à son aise en repos. Niv. Et coucher paix et à sonaise en repos. An. Et crucher paix et aise ceps.

HCrf.XX.

i. AfM. T. Niv. ~er. Gd. et Bo. Item à maistreJacques Raguyer. M<tf. et An. Item maistre JeanRaguyer. MM. C. Et à maistre Jacques~Raguyer. 2.

Page 98: Francois Villon

Gd. et Bo. Paupin. Nt~~ Poupin. ~M. T. Poupin.5 et suiv.-C'est la version du ~M. T., où je n'ai fait

que mettre por au Heu de par, qui est évidemment

une faute de copiste. Je n'ai rien compris à ta versionde Marot, qui est cette des édit. anciennes

Perches poussins au blanc manger,Tousjourslecho!xd'unbo!t!opin,Le trou de la pomme de pinClos et couvert, au fea la planteËmmatUoté d'ucgjacopin,Et qm~ou~dra planter si plante.

HUIT. XX!.

Cd. Niv. et Bo. Jehan Mautant. –2. Gd. eL'Bo.Et à Pierre le Balancier. M~. T. Et à maistre Pierre leBasannier. Niv. Pierre Basanc!er. M!~ C. Et à maistreP!erreBàsanoter. –5. Cd. ~Vtu. et Fo. De celui, <tu!

attent.–S.~Vt~. Gd. et .Bo. Eta à mon procureurJehan Fourmër. 6. M~. ?*. Chausses sommetées.–7.Cd.etjBû.Ta!ueessur.

HUIT.XXH.

t. Gd. Item du, etc. 5. Gd. et jBo. Je taissedeux etc.–6. Mss. T. La lanterne de la pierre aulet,~ar. et J~M. C. La lanterne à ta Pierre au têt.~d. Formey. La lanterne et la etc. y. ~M. T.Voire mes je aure trois lis. A~s. C. Voire mes jàrai lestrois lictz. Niv.Pourveu que tanray les trois iictz.Afar.otcMt. Pourveu que j'auraytes troys lietz.

HUÏT.XXtV.

a. MM. T. Laisse à la fois un canart. Niv. Pour !a

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fois laisse ung canart. Mss. C. A la fois laisse un ca-nart. Mar. Pour à la fois, etc. Cf~. et Bo. Pour unefois, etc. -Mss. T. Ou vers les fossez etc.–7. Mss.

T. Poix au lart.

HUIT. XXV.

). Mss. C. Derechief je laisse en pitié. Niv. Itemje laisse à pttié. Mss. T. Gd. et ~f. En p!t!é.– 4' Gd.Niv. et jBo. Orphelins impourveus. Mss. et Mer. Or-phenins. 5. Mss. T. et Mss. C. Tous deschaussez,

tous despourveus. (Ce vers ne se trouve dans aucunedes éditions anc., où le huitain n'a que vers.)

Marot, pour le régutanser, avoit mis après le troi-sième vers, ce!u!-c!

Affin qu'ilz en soient mieulx cogneuz.

Nous avons cru devoir le supprimer et suivre les Mss.

HUIT. XXVI.

2. Mar. Girard, Gossoyn, Jehan Marceau. MM. T.Girard~Gossa!n et'Jehan Moreau. –5. M<!r.t55o.Dëptins. En notèlisez: Desprins.-5. ~M. T. A cha-

cun, etc. 6. ~far. t55o. Ou quarre. y. Mss. T.Les bons morceaux. 8. Niv. Mes enfans.

HUIT. XXTII.

4. Mu. T. Pour esclandre d'adversité. 6. M<!f.

i55o.C'estinterdit.

HUIT. XXVHL

i. Cd. et ~o. Colin. 4- Mss. T. Et bien servans

sans estry. Mar. Paisibtescnfanssanscscry.~cf. /VM\

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6~. et F~. Paisibles en6)ns sans cstry. 5. Jtf~. C.Chantans au tetnn. y. Mty. C. Gu!ttot Gneutry.M.etFo.Gn:!totGu:Hory.

aUM.XXUL

i. ~M. C. Item et je adjoint à la crosse. A~ T.Item et j'ordonne la crosse. A~tf. Item ptus j'adjo~nctzà la crosse. Cd et Fo. Item je adjoint. ~'t~. Item jeadjoint à la grosse.–S.AfM.C. Ou un billart. AfM. y.Et ung billart. ~r. et otMt. En uns billart. 5.M~. C. et M~. T. En l'essoine. Mar, et aut. Paressoine. 7. ~M. 7'. Et mon m!rouer. Maf. et ~Mt.Mon mirouer. –C'd. et Bo. Detagéoterie.

HUIT. XXX.

2. ~Vt~. D'irannëe.Afs~. y. Darignie.~m. D!raagn!e.~ay. D!ratgaëe. Cof. et Bo. Dara!gnée. 5. AfM. C.Souhz les estaulz. ~M. 7\ Sur tes estaux. Mar. et~ttt. Sur ces estaux. 4. ~M- T. Grongnée. Mar.Groigoee.–S. Mss. T. R~a'rongoée.JMaf. ReHregaëc.

-7' 8, C~. Fa. et ~M. T. Morfonduz. ~<tr. Eoiboduz.

HUÏT.XXXH.

1. Mss. F. Mendiens. Cd. Niv. et Bo. Item auxquatre mendians. ~af.et<Me. ~d. ttem je laisse auxmeaduns. s. ~M. T. ~eguignes. 4. j~~ C;Chappons,f!aoos, etc. J~M. T. F!ac«ns,chappons,etc.5 et 6. Dans Marot, levers, Et puis prescher, précèdecelui, Et abatre. –8..JjfM. T. Mais cela ne mest, etc.Ma! et am. Mais cela ce n'est, etc.

Page 101: Francois Villon

HUIT. XXXIII.

t. Item laisse etc. Mar. éd. t55o. Les autres ed~.

portcH~ Item je laisse etc. 5. ~M. T. Et une po-tence de Saint-Mor.–5. ~Vt~. Et à cetuy qui fut, etc.~<tr. Et à celluy qui <e!t, etc. ~M. T. Et celluy qui

ûst etc. 8. Mss. T. Je ne luy feray autre laiz.

HUIT. XXXIV

i. AfM. T. et ~er. Matebœuf. Niv. CJ.et~o. Marbeuf, AfM. C. Mirebeuf. Afaf. Mairebeuf. –a. Gd. Bo.Nicolasde Louviers. 5. Mss. T. Lescale d'un œuf.–4. M~. T. Escus v!eiz.–5. ~M. T. Tant au conciergede goigneux. 6. AfM. T. Pierre de Rotisseville or-donne. –y. Mss. T. Pour le donner entendre mieulx.C~. et Bo. Pour leur donner ung don entre eulx.Mss. C. Pour luy donner encores mieulx. 8. Mss. T.Escus tieulx que le prince donne.

HUIT. XXXV.

i. Mss. T. Gd. Niv. et:Bo. Finablement. Mar. Fi-nalement. 2. Gd. Niv. et Bo. Ce soir seulement.Mss. T. Soulet. 5. ~M. T. Dictant ses laiz.Mss. T. De Serbonne. ~Vt~.Cerbonne.–6. Gd. etBo.Ce salut,etc. –7. Mss. C. Et mis en bourne. Mss. T.Et mis en bonne. Cd. et Bo. Et mis sur borne. ~e~.Et mis en somme. M<M*. Et mis cy bourne. -8. Mss. T.Pour prier que le curé dit. Gd. et Bc. Pour prière

comme le cueur dit. Mar. Pour prier comme !c cueurdit.

HUIT. XL.

a. ~M. ?'. Bien renommé. ~a~. Bon renommé.

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4. Mss. T. Escovillon. 'Gd. Niv. efBo.EscouHon.C. Comme ung escouv![!on.~f<ï?'. EscouviHoQ.7.Mss. T. Et n'a plus. Mar. etat<<Eta'amis.–8.~M.C. Tantost en la fin mis.

Il

Page 103: Francois Villon

CY COMMENCE

LE

GRANT TESTAMENT

DE

FRANÇOIS VILLON.

HUIT. l".

ï En l'an de mon trentiesme eage~Que toutes mes hontes ) eu beues

Ne du tout fol, encor né sage,Nonobstant maintes peines eues

5 Lesquelles j'ay toutes receues,Soubz la main Thibault d'Aussigny,S'evesque il est seignant les rues,Qu'il soit le mien je le regny.

Cy commence le Grant Codicille et Testamentmaistre FrançoisVillon.(2) Que, etc. Après avoir subi tontes les condamnations qui dc-

MtentpesersurmoI,dnranHecoarsdemavie.(3) Ne, etc. N'étant ni entièrement fou ni sage encore.(4) Maintes peines. P!as!enre souSrances endurées.(6)~oub.Sousl'autorité Ja juridictioa.Thibauttd'Aussigny,évêque

d'Orléans, siégea de 1~52 ai~~S.~V. Gat.chfist., et Hist. d'Or).)C'est le même qui, huit. 62, est nommé Jaques Thibault.

(~) N'6fM~M6. S'il est évêque, faisant des signes de croix dans tc~

[ues,c'eat à-dire donnant sa benedictian aupeupte.(8)(7u*<<.Jedec)arequ'itn'estpastcn)icn.

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HMT.H.Mon seigneur n'est, ne mon Evesque;

10 Soubz luy ne tiens, s'il n'est en triche.Foy ne luy doy, ne hommage avecqupJe ne suis son serf, ne sa biche.Peu m'a, d'une petite micheEt de froide eau tout ung esté.

t5 Large ou estroit, moult ïne fut chiche~Tel luy soit dieu qu'il m'a esté.

HUIT. III.

Et s'aucun me vouloit reprendreEt dire que je le mauldys,Non fais, si bien le scet entendre,

20 Etriendeluyjenemesdys:Voycy tout lé mal que j'en dys

S'il m'a este miseriçors,JESUS, le Roi de Paradis',Tel lùy soit à Famé et au corps.

(g) Mon. Jene relève de lui m pour !e spirituel, ni pour le temporel.(to)~otftz. Je ne poMède rien de.productifsoa~ sa jttrt~tption

parconséqnentje,etc.(ia),Son ter/ Jeu de mot. Je oc ~uis mMn homme (son vassal),' ni

son ouaille chérie s~ bonne amie, pcnt-6tre<(t3) Peu, etc. EepeDdatt tt m'a conn't, etc. !~énage a cité ce vers

d'après TV'f. M. Formey, qui neconnoisspttpascette édition, accpseMénage d'avoir corrigé maladroitement le texte deYU}on.(V.L.</u).)

(i5)~)-~6.QBede 'ionaatHreU)aoItgépéreMoaava)-e,jet'ignMemais je sais qu'il a été chiche po~r moi.

(17) Et. Et si quelqu'un etc.(9:)~'t<t!t'a.S'ttaased'ia.d.u~enceettversmo!.(~3) Je sus. Manière de parler qui s'est conservée parmi le peuple.

Page 105: Francois Villon

HUIT. IV.

25 S'H m'a esté dur et crue!,Trop plus que cy ne le racompte,Je vueil que le Dieu éternel,Luy soit doncq* semblable à ce compteMais l'Eglise nous dit et compte

3o Que prions pour noz ennemysJe vous diray, j'ay tort et honte<Tous ses faictz soient à Dieu remis.

HUIT. V.

Si prieray pour luy de bon cueur,Par l'âme du bon feu Cotard.

35 Mais quoy? ce sera doncq' par cueur,Car de lire je suys faitard.Priere en feray de PicardS'il ne le sçaity voise 1 apprandrc,

(a6) Trop. Bien au-delà de ce que je puis en dire ici.(au) Mais. Cependant l'Eglise nous dit et enseigne.(3ajTbHt.'Quetoutee qu'il a fait contre mui, soit remis au juge-

ment de Dieu.(34) Par. Je le jure par l'ame. Cotard. (V. huit. n5 et Ball. suiv.)(35) MaM ~Moy ? Mais comment le ferai je P

(36) Car. Je n'aime pas à lire. Ainsi je ne pourrai faire ma prièresur un livre.

(3y) Prière, etc. Mon parti est pris je ferai pour lui une prièrede picard. Des lèvres et sans Intentbn, dit M. le Duchat. 'Dans lepays Walon on appeloit picards les hérétiques c nnus ailleurs sousle nom de Vaudois.

(38) S'il ne.-S'il ne sait ce que c'est qu'il aille l'apprendre.

Page 106: Francois Villon

S'il m'en croyt, ains qu'il soit plus tard ?

40 A Douay, ou à Lysle en Flandre.

HUIT. VI.

Combien que s'il veut que e priePour luy, foy que doy mon bapiesme,Obstant qu'à chascun ne le crye,Hnefauldrapasàsonesme.

~5 Au psaultier prens; quand suys à mesme,Quin'estdebeuf,necordoen,Le verset escript le septiesmeDu psàulme de Deus /oM<~m.

HUIT:. VII.

Sy pry'au benoist filz de Dieu,5o Qu'à tous mes besoings je reclame,

(39) Ains. Avant.(4') Combienque. Ce (combien que) tombe sur le 4* vers.(4*) Foi. J'en jure par la foi que j'ai reçue à mon baptême.(~3) Optant. Quoique je ne dise pas ces choses-làtout le monde.(44) Il. Il sera satisfait.(45) ~M etc. Je prends dans le Psautier lorsque j'en ai la facililé.(46) Qui n'Mf, etc. Psautier qui n'est pas de bœuf etqui ne vient

pas de Cordoue. C'est it Cordoue que se fesoient alors tes meiUeurs

appretsde~eau..(48) Df. C'est le psaume to8 D6Mf <<tM</em meam etc. Le ver-

set septième, qui servoit de prière à Villon, quand il faisoit des voeux

pour l'évêque d'Orléans, est ainsi conçu Fiant </tM ~/ts pauci et

6p'MO/)atunt ejus gocipiat aller. Que les jours de sa vie soient réduits

au plus petit nombre et que son cveché passer nn autre. C'est le

sens que le poëte donne au mote/)Mco/)a<M)f.

(49) ~y. Je prie donc le fils bénit, glorieux.

(5o) QM'd, etc. Que j'invoque dans tous mes besoins.

Page 107: Francois Villon

Que ma pauvre prière ayt HeuVers luy, de qui tiens corps et âmeQui m'a préservé de maint blasmeEt franchy de vi!e puissance

55 Loué soit-il, et nostre Dame,Et Loys, le bon roy de France.

mjiT. vm.Au quel doint Dieu l'heur de Jacob

De Salomon l'honneur et gloire,Quand de prouesse il. eh a trop

60 De force aussi par m'àme voire.En ce monde cy transitoireTant qu'il a de long et de léASn que de luy soyt mémoire,Vive autant que Mathusalé.

HUIT. IX.

65 Et douze beaulx enfans, tous masies,

(5:) Que. Que mes vœux soient favorablement reçus.(5z)~er!.Auprèsdeiui.(53) Qui m'a. Qui m'a préservé de plusieurs condamnations judi-

ciaires ignominieuses..(54) Et /rane/<y. Et délivré.(55) Et Nostre Dame. Et la Vierge Marie.(56) Et Loys. C'est Louis XI, par qui il venoit d'être gracie. (V.

Jfem., l" partie.)(5y) Dqint fA<M)'. Accorde la prospérité.(5g) Il en atf0/). I[ en a de reste.(6<) En ce. Que dans ce monde où tout passe.(6t) Tant. Danstoutesonétendue, Long <tM. Longueur etiargettr,(64) Mathusala ou Mathusalem l'un des hommes antidilnviens,

descendant d'Adam par Scth, vécut 369 ans. (Gen. ch.25, v. ~y.)

Page 108: Francois Villon

Yeoir de son très cher sang RoyalAussi preuy que fut ïc grand ChapesConceuz ~n Tcntpe ouptia! t

Bons, comme fut sainct Martial

70 Ainsi en preigne act bon DantphinJe ne luy souhaite autre maLEt puys Paradis à la fin.

JHUIT.X.

Pource qu~e MMe je me sens,iTrop plus de biens que de santé;

y5 Tant que je suis en mon plain sens,Si peu que Dieu m'en a presteCar d'autre ne Fay emprunte,J'ay ce testament, très estabie,Faict de dernière voutente,

9

8o Seul pour tout, et irrévocable.HUIT Xi.

Escrïpt lay, l'an soyxante et ung.Que!ebonRoymedeHyra

(S~.Ce~Tan~CAar/M.CharIemagne.(68) Conceuz,etc. Puisse son épouse lui donner doute garçons.(6g) Bons. Tous aussi bons guerriers que !e fat Sain t-Martiat.Saint

Martial, a cause desonnon),paseoitanxyenx du peuplé pour leDieu des combats.

(yo~tn'H, etc. Que pareille chose arrive an bon Dauphin.

(y3) Pour. Par la raison qne je me sens plus dénué d'argent quede santé.

(75) Tant. Taudis que.(76) Si peu. Du peu que Dieu m'en a accorde.(78~ 7'ay. Ces derniers vers sont en style de pratique.

Page 109: Francois Villon

De la dore prison de Mchan

Et que vie me recouvra85 Dont suys, tant que mon cueur vivra,

Tenu vers tuy me humilier,Ce que feray jusqu'il mourraBien faict ne se doibt oublier.

/cy coMttMCMce ~t~OM à entrer en matière. pleined'érudition et de bon ~p<ï~0tr.

HUIT. XII.Or est vray qu'après plaingu et pleurs,

go Et angoisseux gémissemens;Après tristesses et douleurs,Labeurs et griefz cheminemensTravail, mes lubres sentemensAguisez rondz comme pelote,

(83) Prison de AfeAttn. C'est Mehung sur Loire, et non pas Mehm,

comme l'a cru le P. du Cerceau. (V. not. ~em., i" part. ) MsAan.

Monosyitabe.(S4) Pie. Me rendit la vie que j'avois ét6 condamné à perdre.(85)Dont. A cause de quoi. ~eAtttM~'er. Etre reconnoissant et

dévoué.(8y) ~«~u'< Jasqn't ce qu'il.(89) Ce vers, que Marot dit avoir refait, se trouve dansJe~M. C.

et dans les anc. éd.(92) Labeurs. Souffrances et courses qui m'ont été dure*(95) Travait, etc. L'adversité par laquelle j'étois travaiHé. ~OK-

vrist. Ouvrit, éclaira. Mes /«&)'« tenjfttnent. Mes pensées sombres et<ristes.~gMuez,etc. Qui auparavant n'étoientpa~ptns amtées qu'unepelotte. Plus etc. Elle les ouvrit mieux que n'auroient fait les com-mentaires. Et Avcrroys,etc. Et Avcrroez sur Aristote. Averroez

médecin arabe, mort en iao6, est le premierqui ait traduit et com-menté Aristote. Ce travail lui valut le surnom de Commentateur.

Page 110: Francois Villon

95 M'ouvrist plus que tous tps commens,Et Averroys sur Aristote.

1

HUtT.XiH.

Combien, au plus fort de mes maulx,En chevauchantsans croix ne pil!e,Dieu, qui les Pellerins d'Esmaux

100 Conforta, ce dit l'Evangile,Me monstra une bonne viHe

Et pourveut du don d'espérance.Combien que le pécheur soit vile, `

Riens ne chet que persévérance.

HUIT.XJV.

io5 Je suys pécheur, je le sçay bienPourtant ne veult pas Dieu ma mortMais convertisse, et vive en bienEt tout autre que pèchemord.

(97) Comtten; Marot explique combien par toutesfois.En etc.

Et tandis que j'errois, sans argent.(99) Dieu. Dieu qui consola les disciples d'Emmaus.(V.Evang.

Saint'Luc chap. :)(i0t) ~e, etc. Me fit rencontrer une ville, dont les habitans furent

sens!b!esames maux.(ip?)jE<)OMrMM<.Et.me permit d'espérer quelque soulagement.(to3) Combien. Quetqce méprisabte que soitie pécheur.

(ip~) ~en:, etc. H n'y a que celui qui pertétrère, qui périsse.(~07) Mais convertisse. 11 veutque je me convertisse et que je vivedans te bien.(to8) JEt tout a<t<r~. Tout différent de celui qui est tourmenté par

les remords du péché.

Page 111: Francois Villon

Soyc vraye vouicnté, ou ennort

i r Dieu voit, et sa miséricorde,Se conscience me remord,Par sa grâce pardon m'accorde.

HUIT. XV.

Et comme le noble RomantDe la Rose dit et confesse

] 15 En son premier commencement,Qu'on doit jeune cueur, en jeunesse,

7

Quant on le voit vieil en vieillesseExcuser hélas il dit veoir.Ceulx donc qui me font telle oppresse

1

120 En meurté ne me vouldroient veoir.

(iog) Soye. Que j'aie sentement une bonne volonté, on ~n bon

mouvement.(no)D<cufOt<.Dien)evoit.(ni) Se. Si le remord est dans mon âme.(ft3) On lit au commencement du Codicillede Jehan de Meheung,

cesdenxvers:

e Bien doit estre excuse jeune cncur en {ennesse'Quant Dieu luy dointgrace, d'estre meur envieillesse.n

Qui sont bien certainement cenx qu'a voulu citer le poëte. Marot,dans sa version, fait un contre-sens car, ainsi qu'on le voit par lacitation de Jean de Meun, et comme le portent les anc, e< et le

Mss. C. Villon a voulu dire, non pas qu'il faUnit tout passer à la jeu-

nesse, mais qu'il faUoit pardonner à un homme les égaremens de

son jeune âge, quand il se conduisoit bien durant sa ,vieillesse.

(tiS)7/</t<t)<:o'<HdItvrai.(ttt)) Cculx.donc,etc. Ceux donc qui me traitent~! durement.(iao) BnnteMt'M. Dans )'ag<! mur.

Page 112: Francois Villon

HUIT. XVI.

Se pour ma mort, le bien publiqueD'aucune chose vaulsistmyeulx,A mourir, comme ung homme inique,Je me jugasse, ainsi m'aid'Dieux.

i s5 Grief ne faiz à jeune, ne vieulxSoye sur pied, ou soye en biere.Les montz ne bougent de leurs lieuxPour ung paouvre, n'avant, n'arriere.

HUIT. XYÏÏ.

Au temps que Alexandre régna,ï3o Unghom, nommé Dtomèdes

Devant luy on luy amenaEngriHonné pouiccs et detz

Comme ung larron car il fut desEscumeurs, que voyons courir.

i35 ~tmysdevantcecades,Pour estre jugé à mourir.

(m).Sc. Si la société devoit gagner quelque chose à ma mort.(!2~)~tt!H m'attfD/M.Aussi vrai, comme je desirè que Dieu me

soit en aide.(n5) Grief, etc. Je ne faiz du mal à personne: Mit jeune, soit

vieux Mit vivant, soit mort.(Hy)~M montz, etc. Pour un malheureuxcomme moi, rién né se

dérange dans la nature.(1~9) Ce fait est rapporté par Cicëron dans an fragment De ~u-

blica, Kv. 5', que nous a conservé Nonius Marce!!us. Le nom du pi-rate n'y est pas ( Not. Formey.)

(i3t) ~EngTt</onne.Ayant les doigts et.les pouces liés.(i55)D<Mtt<c<ca</<:t. Devant ce juge. C'est Alexandre.

Page 113: Francois Villon

HUIT. XVIII.

L'empereur si l'arraisonna:Pourquoy es tu larron de mer?L'autre responce luy donna

140 Pourquoy larron me faiz nommer?Pour ce qu'on me voit, escumerEn une petiote fuste ?

Se comme toy me peusse armer,Comme toy Empereur je fusse.

HUIT. XIX.

i~5 Mais que veux tu? de ma fortune,Contre qui ne puis bonnement,Qui si durement m'infortune,Me vient tout ce gouvernement.Excuse moy aucunement

i5o Etsçaches qu'en grand' pauvreté,Ce mot dit on communement,Ne gist pas trop grand' loyaulté.

(t3y) L'empereur. L'empereurlui parla donc ainsi.

(<4') Pour ce, etc. Par la raison, sans doute, qu'on me voit exer-cer la piraterie avec un petit vaisseau.

(t~5) Je pense qn'Hfaudroitiire Je fuste. La rime le demande

et l'orthographe du temps l'autorise au moins comme licence poé-tique.

(t4S) Mais. Mais que veux-tu que j'y fasse ? Je dois à la fortune

que je ne puis empêcher de me traiter avec autant de dureté, t'im-possibilitéoù je suis de déployer plus de force.

(<~9) Excuse. Excuse-moi cependant.8

Page 114: Francois Villon

~mr.x~.~uand Fempereur eut remire,

De DiomëdeSjtoutIedict, ~`

55 Ta fortune je te .mueray,Mauvaise en bonne, ce luy dit,Si fist it qne puis ne mespritVers personne, mais fut vray homme;Valere, pour vray nous l'escript,

160 Qui fui nomme le grand à Romme.

JHUIT. XXJ.

Se Dieu m'eust donné rencontrerTUng autre piteuxAlexandreQui m'eust faict en bon cueur entrer:Et lors, qui m'eust veu condescendre

~€5 A mal, estré ards et mys en cendreJuge me fusse de ma voix.

t53).r!6m<r6,etc. Adnnre la réponse de, etc.t55) ~6 te mtt~y. Je changerai.t5~) <?nc~, etc. Depuis loje, il ne Et tort à personne il futjion.

nête homme.(tSg) VatÈre.M*'M'Be n'en parte pas. L'anecdote e~t, comme nous

façons dtt, dans Jfonlus Marcettus. ( Voy. plus haut voy. aossi St.Augustin. Cit. de Dieu, ch. Quint-Curce, )iv. y, eh. 8.)

(tët)~ Dt6u,etc. Si Dieu e&t permis que je rencontrasse.(t6~) !7n~. Une personne quIeùHenu à mon égard, Ja conduited'Alexandre VM-a-vIs du corsaire. PtfeM~. Sensible.

(t63)JEnAonctfeMr entrer. Fourni le moyen de v!vre enhonnCtehomme.

()6~)B<7oM.A)ors si quelqu'un m'eût vu faire une bassesse.(i65) &fM.Jeme fusse moi-même condamne à être brû)& etmis

en cendres.

Page 115: Francois Villon

Nécessité faict gens mesprcndrcEt fain saillir le loup des boys.

HUIT. XXII.

Je plaings le temps de ma jeunesse

t~o Au quel j'ay, plus qu'autre, gaUé,Jusque à l'entrée de vieillesse;Car son parlement m'a celé.Il ne s'en est à pied allé,N'a cheval, las et comment don ?

t~5 Soudainement s'en estvoUé,Et ne m'a laissé quelque don.

HUIT. XXI :I.Allé s'en est, et je demeure

Pauvre de sens et de sçavoir,Triste, failly, plus noir que Meure

t8o Je n'ay ne cens ren.te, navoir;

(t6/)~VecMs'M. La nécessité porte les hommes à faire le mal.(168) Saillir. Sortir.('69)~0~. Je regrette.(t~c) Gallé. Fait te libertin, le débauché.(17~) Car, etc. Car ce temps m'a quitté, sans que je m'en aper-

çusse.(t~3) Il ne. Ce temps ne s'est en a)ié ni à pied ni, etc.(174) ~<MC<, etc. Hélas et comment donc s'en est-il alle?(ty6) jEt ne. Et il ne m'a rien laissé dont je pnise profiter.(~78) Pauvre. Ayant peu d'expérience et peu de savoir.(i~9)7r<!<e, etc. accabté de chagrin décourage et plus noir

qu'un Maure.(t8o) Je n'of. Je ne possède ni redevances, ni rentes, ni bien&.

fonds.

Page 116: Francois Villon

Des mie~s le moindre, je dy voir,De me desadvouer s'avance,Oublyans naturel devoir,

¡.Par faulte d'ung peu de chevance.

HUIT. XXIV.

i85 Si ne crains je avoir despenduParfrianderetparleschler;Par trop aimer n'ay riens vendu,Que nuls me puissent reprouchier,Au moins leur a esté moult chier

igo Je le dys, etne croys mesdire.De ce ne me puis revencherQui n'a meffait ne le doit dire.

HUIT. XXV.

Bien est il vray que )'ay aymé

Et que aymeroye voulentiers

(i8i) Des etc. Le dernier de ma famille, ne craint pas de medésavouer.–Jedy voir. Je dis en cela la vérité.

(i83) Oublians etc. Ils oublient envers moi ce que la nature pres-crit, parce qu'il me manque un peu de fortune.

fi86) Par friander. En recherchant les morceaux friands etdélicats.

(i8g) Au moins. Du moins comme lui ayant coûté beaucoup.

Mesdire. Mal dire.(191) De ce. M. Formeyvent qu'on lise De ce me puisje revencher.

C'est un contre sens.Villon, après avoir dit que ses déhanches n'ontfait tort à personne et qu'elles ne lui ont rien coûté, ajoute que cela

ne peut les excuser, et que personne n'eat obligé de parler. dumalqu'il n'a pas fait. (V. J~ef. div.)

(19~) ~f</<n<teM. Par inclination.

Page 117: Francois Villon

Qui n'est rassasié au tiers,Me oste des amoureux sentiers,Au fort quelqu'un s'en récompense,Qui est remply sur les chantiers

i,'

200 Car de la panse vient la danse.

HUIT. XXVI.

He Dieu se j'eusse estudie~Au temps de ma jeunesse folle,Et à bonnes meurs dediéJ'eusse maison, et couche molle

ao5 Mais quoy? je fuyoye l'escoletComme faict le mauvays enfantEn escrivant ceste parolleA peu que le cueur ne me fend.

HUIT. XXVII.

Le dict du saige trop le feiz

210 Favorable, et bien en puys maisy

(198) Au fort. Au reste quelqu'un s'en dédommage.(199) Qui est, etc. C'est celui qui prend au magasin, qui n'est pas

'obligé de chercher sa vie.(200) Car de la. Car c'est lorsque la panse est pleine qu'il tient

fantaisie de danser.(2o3).Et d tonne~etc.Et si je m'ëtois occupé & régter ma conduite.(xoy) Ceste parolle. Ces mots.(208) peu. Peu s'en faut que mon coeur ne se fende.(209) Dans ce huitain Villon paraphrase les 9. et 10' vers. du ch.

ji, de l'Ecclésiaste: ~~areer~~Moen~, in o~o/Mcentfa <M<i. ~A-/6:c6n<«!cntn)6tM<M/)<Ot pana sunf. En voici le sens: J'ai donnétrop d'extension et c'est ma faute, aux paroles du Sage, qui dit

Page 118: Francois Villon

Qui dit; esjouys toy, mon filz,

A ton adolescence mesAilleurs, sers bien d'une autre mectzCar jeunesse et adolescence,

215 C'est son parler, ne moins ne mais,Ne sont qu'abbus et ignorance.

HUIT. XXVUL

Mes jours s'en sont allez errantComme, dit Job, d'une touailleSont les Metz quanttisserant

220 Tient eh son poing ardente pailleCar s'il y a un bout qai sai!!eSoudainement il est ravis,Si ne crains plus que rien m'assailleCar à la mort toutassou~ys.

HUIT. XXtX:

2~5 Où sont les gràtieux gallans

:Eejou!s-tol durant !e temps de ta jeunesse mais plus tard change~e conduite car jeunesse et adolescence. (Ce sont ses parotes sansptMetsans~oins),ne,etc.(~ej!)

(ai~ Lci Villon paraphrase leverset 6 du eh. de .)ob.<D<M mei-t)6/o<'t&t<Mn!<et'«n<~M<tma<6.en~<e/asucciditur et contamptt Mnt«//<! </)<

Jten a été de mes jours selon l'expression de Job comme des'~Us d'une toile, lorsque te tisserandpasse de la paille enjttammeepar-dessous.Ators ~'i[ setrouve quelque bout quisorte, il est sur le champconsume. H n'y a aucunecalamitédont j'appréhende le retour carau montent de la mort toutes les misères sont épuisées. (V.~ef.cf.)

(~5) OXsoHf. Que sont devenus les joyeux libertins.

Page 119: Francois Villon

vue je suyvoyc au temps jadisSi bien chantans, si bien parlansSi plaisans en faictz et en dictz a

Les aucuns sont mortz et roydiz,23o D'eu!x n'est-il plus rien maintenant?

Respit-ils ayent en paradis,Et Dieu saulve le remenant.

HUIT. XXX.

Et les aucuns sont devenuz

Dieu mcrcy~ grans seigneurs et maistres235 Les autres mendient tous nudz

Et pain ne voyent qu'aux fenestresLes autres sont entrez en cloistresDe Célestins, et de Chartreux,Bottez bouses, com pescheurs d'oystres

2~0 Voyia l'estat divers d'entre eulx.

(a;<6) Que, etc. Du nombre desque)s j'étois.(2:8) Si plaisans. Qui fesoient et disoient des choses si agréabtes.(239) Les aKeun.<. Plusieurs, etc.(~Si) Respit, etc. Puissent-ils avoir beau jeu en paradis. –~<c!)<.

monotyUabe.(~Sx) Et, etc. Et que Dieu sauve ceux de leurs amis qui vivent

t'ncure. (~33) Et les aucuns. Plusieurs.s.(25~) Dieu, etc. Grâce à Dieu, hommes à fiefs et à vassaux.

(M6)JEt/)am. Et ne voyent d'autre pain que ce(ui quiest ctate:ichez les boulangers.-Aux fenestres. Aux boutiques.

(a5~) Et suiv. Les autres etc. Les autres, au contraire,sont entréschez les Chartreux et tesCétestins, où ils sont, bien chausseset bien.

vët~s. Voilà ce qu'ils sont devenus.(239) Les pêcheurs d'huîtres ne portoient que des houseanx en

hon état.

Page 120: Francois Villon

HUIT. XXXI.

Aux grans maistres Dieu dointbien faire,Yivans en paix et en recoy.En eulx il n'y a que refaire;Si s'en fait bon taire tout coy

2~5 Mais aux pauvres qui n'ont dëquoy

Comme moy, Dieu doint patienceAux autres ne fault qui, ne quoyCar assez ont pain et pitance.

HUIT. XXXII.

Bon vins ont souvent embrochez

s5o Saulces, brouetz, et gros poissons;Tartres, flans, œufz fntz et pochez,Perduz, et en toutes laçons.Pas ne ressemblent les maçonsQue servir fault à si grand' peine

(a~t) ~«a: ~rant, etc. A ceux qui sont seigneurs et maîtres, queDieu leur accorde la grâce de, etc.

(s4~) ~'fant, etc. Ils vivent en paix et loin du tracas.(a~5) En eM/a!, etc., Je n'ai rien à leur souhaiter.(~44) Si s'en. 11 faut donc ne plus en parler.(:5)jM!M, etc. Quant aux malhenreux qui, comme moi, n'ont

rien à leur service,que Dieu leur accorde la patience.

(2~) lux autres, etc. A ceux qui sont entrés en religion, il neleur faut souhaiter ni une chose ni uneautre car Ils ont assez large-ment du pain et de quoi le manger.

(a49)Bm6ro<:Aei,etc. En perce.(a5o) Saulces, etc. Ils ont des sauces, des ragoûts, etc.(a5~) ~t si grandpeine. Avec tant de fatigue.

Page 121: Francois Villon

~55 Hz ne veulent nulz eschançons,Car de verser chascun se peine

HUIT. XXXIII.

En cest incident me suys mys,Qui de rien ne sert à mon faict.Je ne suys juge ne commis

260 Pour punyr n'absouldre meffaict.De tous suys le plus imparfaict.Loué soit le doulx JESUS-CHRiST,

Que par moy leur soit satisfaict,Ce que j'ay escript en escript.

HUIT. XXXIV.

265 Laissons le rnonstier ou il estParlons de chose plus plaisante.Ceste matiere à tous ne plaistEnnuyeuse est, et desplaisante.Pauvreté chagrine et dolente

(255) Ilz, etc. Ils ne veulent pas que personne les serve.(266) Car, etc. Chacun d'eux se réserve lesoin de se verser il boire.

De cette manière, personne ne régtaut leur nourriture ils ont toutà souhait.

(!!57)B"<'Mt incident. J'ai fait cette digression. Cest pour cet.

(t58) Qui, etc. Qui est absolument étrangère au sujet que je traite.(269) Ne commis. Ni lieutenant du juge détégué pour rendre des

arrêts.(261) De tous. De tous les hommes je, etc.(z63) Que par moy.Je veux leur faire des excuses.(264~ Ce que. Au sujet de ce que je viens de mettre dans cet écrit.(a66) Plus plaisante. Qui soit plus agréable au teeteur.~69) Dolente. Faisant des plaintes.

Page 122: Francois Villon

27o Tousjours Jcspitcu~e et l'cbeHc,Dit quelque parollé' cuysante,S'elle n'ose,sijepenseelle.

HUIT. XXXV.

Pauvre je suys, de ma jeunesseDe pauvre et de petite extrace.

2y5 Mon pere n'eut onq' grand' richesseNe son ayeul nomme Erace.Pauvreté tous nous suyt et trace.Sur les tumbeaulx de mes ancestres,Les ames desquctz Dieu embrasse,

280 On n'y voyt couronnes ne sceptres.

HUIT. XXX VJ.

De ponvretë me guermentant,Souventesfoysme dit le cueur,

(~o) Batteuse et rebelle. De mauvaise humeur et disposée à que-reller tout le monde.

(2~))Dtt. Dit toujours quelques mots piquant.(~a) <S'6//e, etc. Si elle n~ose pas les dire,eUe n'en. pense pas

moins.(a~S) Pauvre,etc. MapanTretëdate de mon enfance.(ay~) De pauvre. Etant né de parens pauvres et obscurs.(a75)~'eM(on< N'eut jamais.(a~6)&ac6. Sans doute ponrHierax. Ce saint fut martyrise avec

St. Justin. (V. dom Ruinart. Ach M.)(277) Pauvreté. La misère suit pas a pas mes ancêtres et moi; elfe.

ne nous a pas encore quitté.(a~g~D'eu embrasse. Dieu reçoive et traite favorablement.(280~ Ott, etc. On ne voit aucune espèce d'armoiries.(281) De pouvreté, etc. Souvent lorsque je me plains de ma pau-

vreté, une voiï intérieure me dit.

Page 123: Francois Villon

Homme, ne te doulousc tantEt ne domaine tel douleur,

a85 Se tu n'as tant que JacquesCueur:Myeux vault vivre soubz gros bureaux',Pauvre, qu'avoir esté Seigneur,Et pourrir soubz riches tumbeaux.

HUIT. XXXVU.

Qu'avoir esté Seigneur Que dys ?

2go Seigneur hélas! ne l'est il mais.Selon les auctentiques dictz

Son lieu ne congnoistra jamais.Quant du surplus je m'en desmcctz

(a85)~Ve<6t/OH/oM6. Ne t'afllige pas autant.(~84) ~E< ne etc. Et ne manifeste pas une douleur et profonde.(x85) Se i«, e~c. Parce que tu n'es pas aussi riche que le fut

Jacques Cœur. –Jacqnes Cœur étoit argentier du roi Chartes VII,comme ondisoit alors. Sa fortune lui fit des em'ieux accusé d'avoirmal administré les finances du roi son maître, il fut condamné faireamende honorable et à payer 3oo liv. On ne sait rien de positif surle reste de sa vie.

(286) Sonb:: gros bureau. Revêtu d'étoffe grossière, comme !espauvres.

(289) (7u6f/y!? Que dis-je.(29o) Lasse etc. Hélas il ne l'est plus.(~gi) Selon, etc. ConformÉment à ce que disent les Livres Saints.

H fait à Jaques Coeur l'application du verset ft'~ tm/)t';)n, etc.ÇM(Mtft 6"'n et non 6![tnHen<M locus ejus. (Ps. 36.) C'est le verset queRacine a paraphrasédans ces vers si connus

« J'ai vu l'Impie élevé sur la terre,Sembtabte au cèdre etc.

(2;)~) ~on lieu. Tu ne sautas jamais oùsont ses dépouilles mortelles.(29!) Quant du, etc. Quant au reste, savoir si son âme est dans le

cietou dans l'enfer, je m'abstiens d'en parler.

Page 124: Francois Villon

Il n'appartient à moy pécheur2()5 Aux Theologiens le remectz

Car c'est office de prcscheur.

HUIT. XXXVIII.Si ne suys bien le considere,

Filz d'ange, portant dyademeDe telle ne d'autre sydèrc.

3oo Mon pçre est mort, Dieu en ayt l'ame,Quant est du corps, il gyst soubz lame.J'entends que ma mère mourraEt le sçait bien la pauvre femmeEt lefilz pas ne demourra.

HUIT. XXXIX.*

3o5 Je congnoys que pauvres et riches,Sages et foiz prebstres et laiz,Noble et vilain, larges et chiches,

(~9~.) JH,etc. Cela ne me regarde pas.(~96) Car, etc. Car cette question est du ressort de ceux qui prë-~

client la foi.(29y)Bt'e)t/6<'OMt</e)'<.Je ne l'ignore pas.(~98)~ etc. Fils de prince couronné. Les rois sont les anges

de Dieu sur la terre.(2Q()) De telle. Ni fils d'un astre pareil ou de tout autre.'Marot ne

comprenant pas le sens de ce. vers avoit mis dans sa version. De «-toille, etc. Telle tyf/ere se rapporte à ange.

(3oo) Ame rime avec dyadème,qu'il faut, dit Marot, prononcera'l'antique ou à la parisienne, c'est-à-dire, dyadame.

s

(5oi) Gyst soubz lame. Il est dans la tombe, sous la lame de cuivre.(5oa)J'eK<en<etc. Je comprends que, etc.

Ce huitain n'est pas dans le Manuscrit.(5o~) Larges et chtc/tM. Prodigueset avares.

Page 125: Francois Villon

Petiz et grans, et beaulx et laidz

Dames à rebrassez colletz,310 De quelconque condicion,

Portant attours et bourreletz,Mort saisit sans exception.

HUIT. XL.

Et meure Paris ou Hélène,Quiconques meurt, meurt à douleur.

3i5 Celluyqui perd vent, et alaine,Son fiel se crève sur son cueurPuys sent, dieu sçait quel sueur,Et n'est qui de ses maulx l'allège

Car enfans n'a, frère, ne sœur320 Qui lors voulsist estre son pleige.

HUIT. XLI.

La mort le faict frémir, pallir,Le nez courber, les veines tendre,Le col enfler, la chair mollir,Joinctes et nerfz croistre et estendrè.

(3og) Dames à r~ratMZ. Les dames de la cour portoient alors descollets fort hauts et bien plissés.

(3) i) Bourreletz. Coiffure fort élegante en ce temps là.(5i~) A douleur. Avec douleur.(3i5) C'uy.Ce)ui qui perd sa respiration.(5i6) Son fiel. L'amertume se répand sur toutes ses affections.(3ty)PM(SMn<.U éprouve ensuite.(3~o)ÇKt lors. Qui en ce moment voulut répondre pour lui.(Sa t)7'r6nt'f. Frissonner.(5;t4) Joinctes. Elle fait enfler et allonger les jointureset les nerfs.

Page 126: Francois Villon

325 Corps fenu~m ~qui tîntes teodre~Polly, soucf sipre<:iBti!x.

Te fauldra i! ~cs mâjU~actendpe~Ouy ou tOtit~faUe~pscieu~.

BALLADE ï.

DES DAMES DU TEAtPS JADIS

Dictes rnoy, ou, n'en quel pays,33o Est Flora la belle Romaine?

Archipiadà, ne ThaïsQui fut sa Cousine germaine ?Echo parlant quând bruyt on maineDessus rivière, oususéstan;

335 Qui beati!t~ eut trop pt~ qu'humaine?.Maiso~ sont les nelgepd'antan?

(3~5) Cor/)$ ~nt<))m. Le corps de h femme qniest si dt){eat, ai joli,si agréable,M bien soigné.

-(Se~) T~/aM/t/ra< etc. FaudM-t-i! que tu paMea par ce~ épreuves.(Mo) /'7oca. Cpurtisaoe célèbre qu~fut aimée de. Pompée.

(33t)~frchtpmda et ~a~. Deux courtisanes également eétebres.Thaïs vint à Athènes, vers le miUeu d~ quatrième siècle.r<tf/)ta~<testvraisenibtabtcmcntArchippa, t'amant~ de Sophocle.

(35:) ~Kt, etc. Qui fut sa parente en beauté.(335) ~c/)0, La nymphe Echo qui continue a parler quand on fa!t

du bruit sur, etc.(355) '~rop /'<) etc. Bien au-dessus de ce qu'une créature peut en

afoir.(3M) Les ne<~M, etc. Les neiges de t'année qui a précédé eeUc-ci.

Page 127: Francois Villon

II.Ou est la très-sage He!o'i~ ?

Pour qui fut chastré, et puys Moynç,Pierre Esbaulart, à sain et Denys.

3~o Pour son amour eut cest essoyne.Semblablëmentoù est la Royne,Qui commanda que BuridanFut jette, en ungsac, en Seine ?Mais où sont les neiges d'antanP

111.

345 La Royne blanche comme ung lys,Qui chantoit à voix de Sereine

(5j~) Héloise, nièce du chanoine Fulbert, i'amante d'Abailar.d.Tressagc. TrÈS-Sage.

(3jo) &t<!t7/ar< Abailard fameux docteur du douzième sieeteiuorti'an ti4~, ~ge de 63 ans. Ses ayeftares et celles d'Hé}oïse sontconnues.

(5~o~ Po' etc. Il fut ainsi mntilé et maltraité à cause de son~mour.

(3~t) La Royne. On croit que c'est Marguerite de Bourgogne

t" femme de Louis Hutin. Elle débauchait les écoliers et les faisaitjeter dans la Seine, lorsqu'ils étaient épuisps. Bufidan, l'un d'eux,fut assez heureux pour échappfr à la mort. Il se retira à Vienne; enAutriche, où fonda une université. La reine, convaincue d'adul-tère, malgré ses horriblesprécautions, fut étranglée, en t3t~, parûrdredesonépoux.(Not.extr.du~)

(3~5)B)anchc de Bourbon, mariéePierre te-Cruel, en )352,princesse aussi belle que fpiritueHe. Blanche comme ung lys. La

reine Blanche, quiétoit blanche couime, etc. Le mot blanche adeux applications.

(S~S) voix, etc. Avec une voix aussi mélodieuse qu'une syrcne.

Page 128: Francois Villon

Berthe au grand pied,Biétris, Allys

Harembouges qui tint le Mayne

Et Jehanne la bonne Lorraine,35o Qu'Angloys bruslerent à Rouen

Où sont.ilz, vierge souveraine?Mais où sont les neiges d'antan ?

ENVOI.

Prince n'enquerez de sepmaine,Où elles sont, ne de cest an,

355 Que ce refrain ne vous remaineMais où sont les neiges d'antan ?a

(3~7) Berthe on Bertrade, fille de Caribert, comtede Laon, épousedePepin-le-Bref, et mère de Chartemagne, remarquable parsataille elle avoit 6 pieds.

BtefnfC. Béatrix de Provence, mariée en n~5, à Charles de-France,StsdeLouisYlII.

*yt. Afu: de Champagne, mariée l'an n6o, à Louis-le-Jeune,roi de France, et morte en t:o6.

(3~8) Harembouges. Erembnrges, fille et unique héritièrede Eliede La Flèche, comte du Maine, mort en UTO.

(3~Q) La Pucelle d'Orléans, née à Dam-Remi, dnehé de Bar, quel'on a toujoursconsidéré comme faisant partie de la Lorraine.

(35 v) ~er~e MMMMtne. Vierge notre souveraine Marie, mèrede Dieu.

(353) ~eM~erez de sepmaine. Quel que soit le jour de la semaine,ou de cette année, que vous me demandiez où elles sont, je vous ré-pondrai en répétant mon rëhMn/mais où sont,etc.

Page 129: Francois Villon

BALLADE II.

DES SEIGNEURS DU TEMPS JADIS, SUYVANT LEPROPOS PRÉCÉDENT.

Qui plus ou est le tiers CalixteDernier décédé de ce nom,Qui quatre ans tint le Papaliste ?Alphonse le Roy (TÀrragôn ?Le gratieux Duc de BourbonEt Artus le Duc de Bretaigne ?Et Charles septiesmc le bon ?Mais où est le preux Charlemaigne ?

II.

365 Semblablement le Roi Scotiste

(557) Ca)iMe III homme d'un grand mérite, et prince guerrier,ht élu pape te 8 avril )~55, et siégea 3 ans, 4 mois.

(55<))JE.6pa/)a/t~f(!. La papauté.(36o) Alphonse V, dit le Sage, prince guerrier, monta sur le trûne

eni4'6. `

(56t)Jean I", duc de Bourbon, fait prisonnier à la bataille d'Azin.

court en t~iX.(562) Artns IH duc de Bretagne surnommé le Justicier, prince

valeureux.(363) Chartes VII roi de France, dit le Victorieux. Le bon

signifie'guerrier plein de mérite et de bravoure.(365) Jacques II, roi d'Ecosse, prince guerrier, mourut en t46n.

Le Mss. de l'Ars. a cru que Villon parloit ici de Jaques 111 c'estune erreur, Jacques IH ne mourut qu'en t488.

Page 130: Francois Villon

Qui demy face eut, ce dit-onVermeille comme une Amathiste,Depuys le front jusqu'au menton ?Le Roi de Chipre de renom

3~o Hélas et le bon Roy d'Espaigne,Du quel je ne sçay pas le nom ?aMais ou est le preux Charlemaigne

m.D'en plus parler je me desiste,

Ce n'es tque toute abusion3~5 Il n'est, qui Contre mort résiste

Ne qui treuve provisionEncor fais une questionLancelot le Roi de Behaigne,Ou est il, ou est son Tayon ?P

3 8 o Mais où est le preux Charlemaigne

(366) Qui etc. Qui eut la moitié de la figure.(36y);Ema</)Mf6. Amatbiftte, ou mieux Améthiste, pierre précieuse.(369)M. teDuchatpense que le roi de Chypre est Pierre de Lu-

signan, qui vivoit dans le t~* siècle. Il est possible aussi et j'aimemieux le croire, que Villon eut en vue Guy de Lusignan, princeguerrier, comme tous ceux dont il est parlé danscette Ballade, morten ng4.

(3~o) H serait difficile de dire quel est ce valeureux roi d'Es-pagne, dont le poëte ne savoit pas le nom.

(3y3)D*6nplus,etc.Je veux cesser de m'entretenirde ceschoses là.(5~)Cett'Mt,eto.C*estperdreson temps que d'en parler davantage.(3y6) ~6 ~m, ,(:[o. Ni qui puisse appeler de ses arrêts.(3y8) ~.anet/o<. Ladislas, prince d'une rare bravoure, tué à la ba-

taille de Varnes; le tt~nov. 1444, à la neur de son âge. II régnoitsurla Pologne, la Bohême et la Hohgrie.En Hongrie il est le quatrièmedu nom, en Bohême le cinquième, et en Pologne le septième.

(3~o) Son ~ayon. Son père grand, son aïeul.

Page 131: Francois Villon

ENVOI.

Ou est Guesclin le bon Breton?Ou le Comte Daulphin d'Auvergne?Et le bon feu Duc d'Alençon ?Mais ou est le preux Charlemaigne?.

BALLADE III.

MESME PROPOS, EN VIEIL LANGAGE FRANÇOIS.

385 Car ou soit Ly Sainctz Apostoles,D'aulbes vestuz, d'amys coeffez

Qui ne ceinct fors sainctes EstollesDont par le col prent ly mauffez

1t

(58i)Du Guesclin connétable de France, sous les rois Jean etCharles V, chevalier d'une rare vaillance. Le bon breton. Le vaillantbreton.

(58a)Cecomte, dauphin d'Auvergne, est, probablement, un de

ceux qui ont porté le nom de Béraud, et qui ont joui de ce comtédepuis 1551 jusqu'en t~oo environ.

(385) Jean I" du nom, duc d'Alençon tué à la bataille d'Azin-

court en i~i5.

(585) Car ou, etc. Que ce soit, si l'on veut, )~ Saint-Père; le pape.(386) D'aulbes. Le corps vêtu d'une aube, et la tête couverte d'un

amict.(58~) ÇKf, etc. Qui n'est jamais ceint que de saintes étoUes.

(588) Dont par, etc. Dont il se sert pour conjurer le démon. Les

auteurs du Diction. de Trévoux, art. Amict, attribuent à Ciopinc)

quatre vers qui me paroissent être une corruption de ceux-ci.

Page 132: Francois Villon

De mal talent tout esthauffez3go Aussi bien meurt filz, ~ue servans.

De ceste vie ey brassez,Autant'en emporter veas.

IL

Voire ou soit de ConstantmoblesL'emperier, aux poings dorez

3g5 Ou de France~yRoytresMoMes,Sur tous autres Roys décorez,Qui pour ly grand Dieux adorezBastist Eglises et Couvens

S'en son temps il fut honnorez

~oo Autant <;n~mport€~yY€ns.

.1 ?.Ou sont de 'Vienne et dè Grenobles,

(389)D<M<)<.To))tbrMantdetn!tltttre.(3§<!)~M«< Mex~~t.B.'La mortfrappe ~ommbHbrecomme t'es-

clave, le maître comme le valet.(5;)t)De<<6. Et uttefoioeoteré démette T!e.j(595)~<"Mi!ete.Oubieaqdece''bi'L,etc.(5g~)Z.'em/)<rMr.L'empereur qu!Tëptndt'erA<ptatne~ tMias.

Voy. ce que tèmdinb<Haber'Kmonte de~mperenr Sasite.'(A.[t ib:~liv. 4, ch.i.)

(395)~yroy.Leroi.(Sgë) Sur tous, etc. Le plus hon~ré~des souveraMS. Il parte, )e

crois, de Saint.Louis.P9?) Qui, etc. Qui Ct bâtir des égilsee et dea couTeate'poM'hono-

rer son Dieu.

(4oi) Lt dauphin du YiennoK të~dott a 'GrenoMe.

Page 133: Francois Villon

Ly Daulphin, ly preux ly Sene!< ?

Ou de, D~u, ~aUms, et t!oH~sLy Sires, et !y 61z aisnez?

4o5 Ou autant de Ieu~& ~ens Driver

Hérault Tronipettes, pomsuy~a,Ont ilz bien bouté soubz le nez ?

Autant en emporte ly vcns.

ENVOI.

Princes mort sopt destinez,~10 Comme les plus. pauvres vivras.

S'il en sont course! outenpez,Autant en emporte ly yens,

am~. xui.

(4o2)~y/;n!M!. Les cheYaii~rs, les vaiU.a,ni capitaines, que cc~te

contrée a fournis. ~y ~nM.. Les TieiHards les qopsellt~.(/;o3)<?M,etc.OusontIesBire.s,etc.

(4o5)OuaKt<tK.<-QU(est cette, qu~~ da.p~%o'tte~ a~açMe' à

leurserTice; comme, etc.(4o~)0nffb etc. Oa.t-Us fa~t bpnae cbiëre, misLeencoup decjh.uses

dans leur bouche qui est SQU~ te cet.(4 i ) Coursez ou <en"M. &i. ce)% tes afflige, ou: !es tra.ça;is,e, o,u. leur

cause des ennuis.(4t5) Ce veM, un de ceux que Marot diti a,voit. refait, Mit dans le

Mss.C.etdaastoutesteaedttipos,(4i~ E< eontcut, etc. Et 16gttimeatietiiitM:deb eGMOMt~

Page 134: Francois Villon

En aultruy mains passent les Règnes

Moy~ pauvre mercerot de Renés,Mourray je pas ? Oùy se Dieu plaistMais que j'aye faict mes estrënes,

~20 Honneste mort ne me desplaist.

HUIT. XLIII.

Ce monde n'est perpétue!,Quoy que pense riche plltartTous sommes soubz coùtel mortel.Ce confort prens pauvre'vieillart;

~a5 Lequel d'estre plaisant raillartEut le bruyt, lorsque jeune estoit

(4*6) En aultruy. Et que ~'autorité passe en d'autres mains.(4'?) ~oy, etc. Aussi pauvre et misérable qu'un de ces petits mar-

chands venus d~la vIHe de, Rennes.C'étoient des colporteurs. M. leDuchat met dans une note <r I) était de, ces petits mercerots dont la*viUe de Rennes abonde. Conçoit-on une erreur pareille

(4'S) Ofy se, etc. Onija mourrai, s'il plattà Dieu.(~<g)~atf~u6. Au reste, p«urvuque je jouisse encore quelques

momens de la vie, qu'on vient de me sauver.-M. Formey explique/<c< tne< MfMHKMpar fais mes legs. C'est un contre-sens. Un mar_chanddit'qu'H afaitses Étrenhës, quand il a vendu la premièrepièce de ses marchandises.

'(~M)NoKM<<mo)'f.,Jene me Mfosepas'à mourir de mort na-turelle.

(~t)Ce,mon<&Ce monde ne durera pastoujours.(4:3)Cou<6<mot't6<.La!auxdeIamort.~'(~:t) Ce cott/ort. Prends cette consotatioa, pauvre viellard. I[ s'a-

dresse à lui-mêmece que n'a pas compris Marot, dont voici la noteïcy, dit'ViHon que4'hommevieil:et .pauvre secontofteen fia&n.*

(425) Plaisant raillart. Ricaneur, agréable.(4a6)Btt</etrHyt.!Eat.iareputatiôn~

Page 135: Francois Villon

Con tiendroit à fol et paillartVieil, se à railler se mettoit.

HUIT. XLIV.

Or luy convient il mendier43o Car à ce, force le contrainct;

Requiert huy sa mort, et hyer

Tristesse son cueur si estrainct,Souvent, si n'estoit Dieu qu'il crainct,Il feroit ung horrible faict.

435 Si advient qu'en ce Dieu enfrainctEt que luy mesmes se deffaict.

HUIT. XL V.

Car s'en jeunesse il fut plaisant,Orez plus rien ne dit qui plaise.Tousjoursvieil Synge est dcsplaisant.

(4~7) Con tiendroit. Et que l'on prendroit, à présent, pour un fuuet un libertin.

(4~8) ~fe'< «, etc. Si dans sa vieillesse prématurée, il continuoittàfotatjLer.

(4~9) Or, etc. U est forcé de mendier, Villon, ce pauvre viellard.(430) Car à ce etc. CM- le besoin le contraint à cela.~3i)7{<'çut6r<. Il demande journellement à mourir, aujourd'hui

comme hier.(~Sx) TrMtMsc. La tristesse oppresse tellement son cœur.(433) Souvent. Que souvent si la crainte de Dieu ne le retenoit.(4~4) feroit. Il feroit un acte de désespoir.(435) Or, etc. Il mepriseroit les ordres de Dieu et se donneroit la

mort à lui-même.(43y)P/«'Mn<. Joviat, aimabte dans ses discours.(438) Orez etc. A présent.

Page 136: Francois Villon

44o Moue ne faict qui ne desp~aise.S'il se taist, affin qu'U comptaise,11 est tenu pour foi recreu,S'il parle, on luy dit qu.'il se taiseEt qu'en son prunier n.'a pas, d'eu.

HUIT. XLVÏ.

~5 Aussi ces pauvres femmelettesQui vieilles sont et n'ont de quoy,Quand ils voyent ces.puc,ei!etesEn admenez et en, rëquoy,Ils demandent à Dieu pour quoy

45o Si tost nasquirent, n'a quel droit.Nostre Seigneur s~en taist tout coyCar au tanser, il le perdroj,t..

(440) ~tf6!)6,etc. Il ne fait aucune gj-iciacc qui ne. dépite.Bernier avoit tu ce vers' tel que nous l'avonsprisd'ans te ?:. C.; caril prétend que ces parotesd.e Habe~is: (Paat. Jiv. 3'' prof.)* Oncquej

vieil singe ne fist belle moue*, sont empruntées à Villon.(44') sc, etc. Si pour plaire il garde te sitencc.(44~) Il est. Il passe pour un fou refusé, c'est-a-diré fou sans es-

prit. Il falloit être heureux d'esprit pour amaser les grands à titrede fou.

(445) ~MMt. Iten est de même de, etc. Elles subissent le même

sort que moi;(44S)Bi tt*<"t< quoy. Et n'ont plus de quoi plaire.

(447) Quant ils. Lorsqu'elles voient.(448) En a~menM, etc. Prenant leur ptalsir à l'écart avec des

jeunes garçon!(44n) Ilz. EUcs.(45o) Né ~Me/, etc. Pour quelle raison et à quel titre ettes sont

venues an monde plutôt que ces jeunes filles.

(45t) Nostre, etc. Dieu garde un silence absolu, et il fait bien.(452) Car au, etc. Car,s'il vouloit entrer en discussion avec elles,

Page 137: Francois Villon

LES REGRETS.

DE LA BELLE HEAMUMYERE, JA PARVENUE A

VIEILLESSE.

I".Advis m'est que, j'oy regretter

La belle qui fut Heaulmyère455 Soy jeune fille, souhaitter,

Et parler en ceste manière

Ha! vieillesse félonne et Rère,Pour quoy m'as si tost abatueQui me tient? qu iFque ne me nère

~60 Et qu'à ce coup, je ne me tue ?

II.Tolhun'as la haulte franchise

Que beaulté m'avait ordonné,

il lui seroit impossible d'avoir raison.–~u <at!M' Dans la discussion

mêlée d'altercations et non En la censure ou repreb.enooa,

comme l'expliquent MM. Le Duehat et Forrney.

(453) On trouve despI.'intessembiablesaceUes-eidtus le Romande la Rose, vers i3,5a6 et suiv.<<Mttm'e~~ etc. Je crois entendre.

(45~.) Ilcaulmiéro. Ou faiseuses de heaumes, armure de t&te dont se

~ervoient les chevaliers. Sous ce nom., Villon paite. d'une prostituée,devenue vieille.

(~5~) Fc<on't<! et fière. Traitreuse et cruelle.(~58)PcMr~Koy.Pourquoi as-tu détruit si promptemcnt ma beauté.

(4~9) Qui, etc. A quoi tieiit-il ? à quoi! Que je ne me &appe,, qa?je ne me blesse.

(460) Et ?"'a, etc. Et q~'it l'instant, etc.(~6t) ToMH. Tu m'as enlevé les droits et prirUege&. M. Fo~mey

dit 'Lebaut pouvoir, la haute domination..

Page 138: Francois Villon

Sur clercz, marchans, et gens d'Eg liseCar alors n'estoit homme né

465 Qui tout le sien ne m'eust donné,Quoy qu'il en fust des repentaillesMais que luy eusse abandonné,Ceque reffusent truandailles.

in.A maint homme l'ay reffusé,

.~70 Qui n'estoit a moy grand' saigesse,Pour l'amourd'ung garson ruséAu quel j'en fejz grande largesseA qui que je feisse finesse

Par m'amejel' amoye bien.~y5 Or ne me faisoit que rudesse

Et ne m'amoitquepour le myen.

(46~) M'avoit ordonné. Avoit étabti à mon avantage.(463) Clercz.Etudians, suivant les cours ae l'Université.(466) Quoy qu'il, etc. Quel que dut être son repentir.(468) Truandailler. M. Le Duchat: o Filles et femmes qui ne font

plaisir a personne.* Truand signifie hommesans aveu, vagabond,homme de rien. La belle beau)mièredit qu'il n'y a que les filles et lesfemmes de cette qualité qui refusent aux hommes leurs faveurs, cen-surant ainsi les mœurs de la bourgeoisie et de la noblesse.

(46o) Ce huitain et le suivant ne font que reproduire avec plus deconcision, les Idées qu'on trouve répandues dans 30 ou 55 vers duRoman de la Rose. (Y.~ers i5,x58 et suiv.)

L'ay refusé. J'ai refuse mes faveurs.(4~5) qui, etc. Le sens de ce vers dépend du précèdent. Je

lui prodiguais mes faveurs, queues que fussent les personnes à quiil falloitpour cela faire finesse, c'est-à-dire qu'il falloit tromper.(474)~ J'en jure sur mon âme.

(4~6)jE<em'a)t)0(t.H ne m'aimoitini, que pour avoir mes faveurs.( Voy. Leç. div.)

Page 139: Francois Villon

IV.Ja ne me sceuttant detrayner

Fouller aulx piedz, que ne l'aymasse,Et m'eust il faictles rains trayner,

~80 Si me disoit que le baisasseEt que tous mes maulx oubliasse.Le glouton de mal entaché-M'embrassoit, j'en suys bien plus grasse,Que m'en reste il? honte et péché.

v.485 Or il est mort, passé trente ans

Et )e remains vieille et chenue.

Quand je pense las!.au bon temps!Quelle ius, quelle devenue!Quand me regarde toute nue,

49o Et je me voy si trës-changéePauvre, seiche, maigre, menue,Je suys presque toute enragée.

(477) ne me~ceKt. Il ne me maltraita, il ne me méprisa jamaisassez pour m'empêcher de l'aimer.

(479) Et nt'eMt. M'avoit-ilmaltraité jasqu'a me traîner par terre.(480) Si me, etc. Or, après cela il me disoit de le baiser et d'ou-

blier tous ses manvah traitements.(482)'Le glouton. Cevoluptenï ce IIbertmqui ne savoit que faire

lemal..(~83) J'en suysetc. Ceta m'abeaucoup proEté.(48S)F«Me<ren<6anf.Jlyaphisdetrenteaus.(486)~<jeMmatnt.Etjedemeure. L(487)~0)tfem/)~.Au temps de ma jeunesse.(4go)~t<)'6!-ct<tn~6e.TeUementd6Eguree.(49') Pauvre. Ayant peu d'apparence, dépourvued'agrément!

JMsane. Mince, défaite

Page 140: Francois Villon

VI.

Qu'est devenu e& front poly,Ces cheveulx blonds, sourcitz voultyz,

4g5 Grand entr'œH, le regard joly-Dont prenoye les plus subnizCe beau nez droit, grand ne pedzCes petites joinctes oreillesMenton fourchu, cler vis traictisEt ces belles levres YermeîMes.

TH.

Ces gentes~ espaules. menues,Ces bras longs, etce~ mains tra~cdses

Petiz' tëtins, hanches charnuesEslevées propres faictisses

5o~ A tenir amoureuse lysses;Ces larges reins, ce sadin,et

~95)-Po~.Joit.(~)4) So«rc!fz voultiz. Sourcil agréablementarcqués.(~g5) 6KMtetf)'*<B<7; Les. yeux grands, bien/ouverts,et le regard

séduisant.(4g6).&«ttttM/&Jife*p~<n6n~,Ie~pl)iM!asés.(~g~)Ce6MM.Géne~bean,M<:nMtn;,eto.(4g8) Joinctesoreilles. Oreilles bien te).evées bien djMtes.(499) C/en eM, <f«M:(t~ Ce ~sage dont le teint étoit etair et les

traitsbiem'égoiiers.(toi) Ces g'en<e:. Ces épauJe~petItesBtbien. tournées.(5o!<) Ma<M<m<c<t:M~.Mains bien dessitiÉes, bien-tegntiÈres.(5o~ Les mots de ce vers trouvent leur explication dan~i&suiyt~t.(5oB)Ce sadinet. Littéralement,ce petit plaisir. Nom honnête pbur

désigner une chose que la padetH*défend d~appeter paraoa nom.Le poète a misées detatket tes suivants, dans tabouche d'une pros-tituée. Il auroit mieux fait, sans doute, de nous te< épargner mais

Page 141: Francois Villon

Assis sur grosses fermes cuyssesDedans son joly jardinet.

VIII.

Le front ride, les cheveulx gris

510 Les sourcilz cheuz, ~ës yeulx estainctzQui faisoient regars et ris,Dont maintz marchans furent attainctsNez courbé, de beaulté loingtainsOreilles pendenset moussues;

5 ï5 Le vis pally, mort et destainctsMenton foncé, lèvres peaussues.

IX.C'est d'humaine beâultë Tyssues.

Les bras courts, et les mains contraictesLes espaulles toutes bossues;

52o Mammelles quoy? toutes retraictes

puisqu'il a payé son tribut à la licence du moyen-âge oh doit luisavoir gré de l'avoir fait avec plus d'adresse, et même avec plus dedélicatesse que ses devanciers et que ses contemporains.

(5og) Le front. Avoir le front, etc.(Su) Qui. Ces yeux qui.(5i3)D6tMM<<e. Bien loin d'être beau, difforme.(5i4)Orst//M. Les oreilles abattues et couvertes d'un davet,ou

bien couvertes de taches qui ressemblent a la mousse.(5t5)f.6~'s. Le visage pâle, mort et décolore.(5)6) Menton, etc. Le menton enfoncé, retiré, et les lèvres Qui

ne sont plus que peautx.'(?)<. de Marot.)CSi~) C'est d'/tMmatne.Lorsqu'on est dans cet état, il n'y a plus de

beauté.(5t8) Mains contraictes. Ridées, déformées.(5~o) T'OM<« )'<<ra<etef. Entièrement disparues.

Page 142: Francois Villon

Telles les hanches que les tettes.Du sadinet, fy quand des cuyssesCuisses nesont plus, mais c uissettesGnvelées comme saulcisses.

X.

525 Ainsi le bon temps regretonsEntre nous, pauvres vieiUes sottes,Assises bas, à croppetons,Tout en ung tas comme pelottes;A petit feu de chenevottes

53o Tost allumées, tost estainctesEt jadis fusmes si mignottesAinsi en prend à maintz et maintes.

(5tt) Telles, etc. Il en est des hanches comme des mameUes.(52s) Du mf/tnet. Pour ce qui est du petit plaisir; hà! fi donc!(5z~) Grivelées. Ridées marquées d'inégalités produites par l'a-

maigrissement.(525) Le,bon temps. Le temps de notre jeunesse.(5~)~:UM,etc.Accrouptes.(SxS) 7'OMt, etc. Toutes ramassées comme des petottes.(5z9)~/)e<<t. A c&te d'un petit feu de, etc. –Ge vers et les su:-

vans ont un sens allégorique.(53o) Tost. Qui soit aussitôt éteintes qu'allumées, en sorte qu'elles

ne chauffent pas beaucoup.(53i) ~<~<t~tt. Noas qui étions autrefois si délicates.(55a) ~m~ en. Ainsi en arrive-t-il à plusieurs, tant hommesque

femmes.

Page 143: Francois Villon

BALLADE IV.

DOCTRINE DE LA BELLE HEAULMIÈRE AUX FILLES

DE JOIE.

Or y pensez belle Gantière,'1Qui m'escolière souliez estre

535 Et vous blanche la SavatièreOr est-il temps de vous congnoistrePrenez à dextre et à senestre;N'espargnez homme, je vous prie';Car vieilles n'ont ne cours, n'y estre,

54o Ne que monnoye qu'on descrieIL

Et vous la gente saulcissièreQui de danccr estes a dextreGuillemette la Tapissière,

(5H) Gantfcre. Faiseuse ou marchande de gants.(53~)~f'6!eo/tEr6.Monécotiëre.(535) ~aoattere. Marchande de souliers ou ouvrière dans cette

partie.(536) Or est-il. Il est temps que vous fassiez usage de vos charmes.(55~) Dextre et senestre. A droite et à gauche.(558) N'espargnez, etc. Ne refusez auéun homme.(53g) Car. Car les vieilles femmes n'ont plus de valeuret on ne les

recherche plus.(5~o) Ne que. C'est une monnoye dont on ne fait plus aucun cas.(54i)'yatt<e<M<cr6.Faiseuse ou marchande de saucisses.(5~) Qui de. Qui dansez avec beaucoup de grâce.(54~) T~p'Mte)' Faiseuse ou marchande de tapis.

Page 144: Francois Villon

Ne mesprenez vers vostre maistre545 To usvous fauldra clorre fenestre,

Quand deviendrez vieille, flestriePlusse servirez qu'ung tiel prebstreNe que monnoye qu'on descrie.

HÏ.

JehannetOn la chapëronmère,55o Gardez qu'amy ne vous e!'np&stre

Katherine d'Esperonnierë,N'envoyez plus les hommes paiistreCar qui belle n'est, ne perpètreLeur bonne grâce, mais leùt 'rie.

555 Laidde vieillesse amourh~mpetre,Ne quemornioye qu'où deseMe.

(5~) Ne m'ésprenez. Ne vous rendez pas coupables envers l'amour,qui est votre maître~roËtez de votre jeunesse.

(545) Tous vous etc. Vous serez ~Mijgées toatea de fermer votremagasin.

(548) Ne que. Et vous n'aurez à votre service qu'une monnoie derebut.

(5~g) Chapperonniére. Marchande ou faiseuse de chaperons.(SSo) Gar~6z, etc. Ne vous laissez pas captiver par un amant.(55i) L'esperonnière. Marchande d'éperons.(5Sa)~VenMyM/)/M,ttc.Ne continuer pas à refuser les hom-

mages des hommes.(553) perpch-e. N'obtient.(554) Leur bonne ~r<!e<. J'ai trouvé male graM dans le Mit* dans

Marot et aill. J'ai cru que e'étoit une faute de copiste. Voici le sensleur bonne grâce maisteur mépris, leur moquerie.

(555) ~fntOMrn''mp6<fe. Ne se fait pas aimer.(556) Ne que.,Elle n'obtient plus qu'une monnoie de rebut.

Page 145: Francois Villon

ENVOI.

Filles, veuilles vous entremettreD'escouter pour quoy pleure et crie,Pour ce que je ne me puys mettre

56o Ne que monnoye qu'on descrie.

HUIT. XLVII.

Ceste leçon icy leur baille,La belle et bonne de jadis,Bien dit, ou mal, vaille que vailleEnregistrer j'ay faict ces dictz,

565 Par mon cler Fremin l'estourdys;Aussi rassis comme puys estreS'il me desment, je le mauldysSelon le clerc est deu le maistre.

HUIT. XLVIII.

Si aperçoy le grand danger,5~o Là ou 1 homme amoureux se boute;

Et qui me vouldroit lédanger

(55y) Entremettre. Vous occuper, savoir.(56o) Ne que. Et que je n'ai plus qu'une monade décriée.(56i) Ceste, etc. Telle est la leçon que donne aux jeunes filles.(56~) La belle etc. Celle qui fut belle et sut profiter de sab eauté.(563) Bien, etc. Sans examiner si elle dit bien ou mal, etc.(564) Ces dictz. Ses paroles.(566) Aussi rassis. Aussi sensé comme je puis l'être moi-même.(56y) S'il n)< ~«ment. S'il cesse de me ressembler je n'en veux

plus.(56~) Si appercoy. Je reconnois bien le grand embarras.(Syl~~n~er.*Blâmer ou injurier. "(Formey.) Molester.

Page 146: Francois Villon

'De ce mot, en disant, escoute~Se d'aymer t'estrange et rebouteLe barat de celles nommées

5y5 Tu fais une bien folle double,Car se sont femmes diffamées.

HUIT. XLIX.

S'elles n'ayment que pour argent,On ne les ayme que pour l'heure.Rondement ayment toutegent,

58o Et rient lorsque bourse pleure.De celles-cy on en recœuvre,Mais en femmes d'honneur et nonFranc homme, se Dieu me sequeureSe doit employer, ailleurs non.

HUIT. L.

585 Je prens qu'aucun dye cecy",

(5~) Deee mot. En me tenant lé discours suivant.(5~5) fc<<rany6et re~oftfe. T'é)oigne et te dégoûte.~5y4)~ barat, etc. L'histoire scandaleuse, la vie libertine.(575) rM/aM, etc. Tu montres ht)e délicatesse bien peu sensée.(5y6)C<!<'c6ton<. 'Carrées femmes ta sont sans honneur et oh les

traite comme teHës.-(~y)jS'6//M,etc. Si ces'filles là n'aiment, etc.

(Syg) Rondement etc. 'Pourargent la mounole est ronde.' (M.te

Duchat. ) Elles aiment sans dinicntté tout ho~me qui les approche.(581) De ce/cy. Be ces femmes ta on en trouve facHement.(58:) Mais, etc. Mais un honnête homme j ce que je dis est frai,

comme je veux que Dieu me soit en aide, doit s'attacher à des

femmes honorables et bien nées.(585) 7< prcM)Ctc. Je suppose que quelqu'un me dise.

Page 147: Francois Villon

Si ne me contente il en rien

En effect je concludz ainsi,Et sy le cuyde entendre bien,Qu'on doit aymer en lieu de bien,

59o Assavoir mon, se ces fillettes

Qu'en parollcs toute jour tienNe furent pas femmes honnestes,

HUIT. LI.

Honnestes? si furent vrayement,Sans avoir reproches, ne blasmes.

5()5 Si est vray que, au commencementUne chascune de ces femmesLors prindrent, ains qu'eussent diffames,L'une ungcterc,unglay, l'autre ungmoine,Pour estaindre d'amours les flammes

600 Plus chauldes que feu sainct Antoine.

(586) Si ne me. Ce langage ne me satisfait aucunement.(588) Bi si le, etc. Et je pense avoir raison, lorsque je dis qu'il faut

aimer.'(59o) ~MNfOtr. On me répondrasans doute reste à savoir positive-

ment si ces jeunes filles.(691) Que en. Dont tu ne cesses de parler.(5g3) Honnestes! Femmes honnêtes! mais je pense qu'elles le

furent réellement.(5g4) Sans avoir. Et que leur conduite étoit exempte de blâme.

(5~) Si est vray. 11 est vrai que dans le principe.(Sgy) Ains. S'attacha avant d'être déshonorée.(5q8)~nne. L'une un clerc, l'autre un laïque, etc.(Sgo) Pour 6:<«"'</r6. Four éteindre le feu de l'amour qui les dé-

voroit.(Gob) RM; Mtact ~n</)f'<n6. Maladie crysipéleuse qui devint épidé.

mique dans le t5' siècle, et fit beaucoup de ravage. La partie du

Page 148: Francois Villon

HUIT. LII.

Or firent selon le décretLeurs amys, et bien y appert,Elles aymoient en lieu secretCar autre qu'eux n'y avoit part.

6o5 Toutesfoys ceste amour se part;Car celle qui n'en avoit q'un,D'icelluy s'eslongne jet despart,Etâyme myeulx aymer chascun

HUIT. LIHQui les meut à ce? j'imagine,

6t0 Sans l'honneur dés dames blasmer,Que c'est nature féminine,Qui tout vivement veu!t amer.

corps qui en étoit atteinte devenoit noire et sèche comme si ont'avoitbrotée. L'Ordre de saint Antoine, en DaupMné, ayant étéinstitué pour donner des soins à ces sortes de malades, ce matprit, dés-)oM, te .nom de feu saint Antoine. Il est aussi connu sousle nom de feu sacré, feu d'enfer, mal des ardens, etc.

(6nt) Or firant. EUes se donnèrent donc des anMtM, ainsi quel'amour l'exige.

(602) Bien a/)/)6r<. "Ffononcez Eppart à la parIstenne.*(Not.deMarot.) Leur conduite le prouve sufE'iammeot.

(6o4) Car, etc. Personne autre que leur amant nerecevoittenrtfaveurs.

(605) ?~u~/bM. Cependant cette tiaison amoureuse fat rompue.(606) Car, celle. Parce que celle qui n'avoit qu'un amant.(607) Et <<<s/)ar<. Et se sépare.(6oS)B<ayme. Mt aime mieux se donner à tous les hommes.

(609) Qui les etc. Qui les porte à tenir une conduitepareiUe.(6tu) Sans l'honneur. Sans vouloir manquer au respect qui estdtt

ttn dames je pense que c'est.

Page 149: Francois Villon

Autre chose n'y fault rymerFors qu'on dit à Reins, et à Troys,

1

615 Voire à lIsle et sainct Orner,Que six ouvriers font plus que trôys.

HUIT. LIV.

Or ont les fb!z amans le bond,Et les dames prins la voUée,C'est le droit loyer qu'amours ont;

620 Toute foy y est violée

Que!qu'€6t doulx baiser, n'acollée.Dechieos, d'oyseaulx, d'armes,d'amours,Chascun le dit à la voilée,Pour ung plaisir mille doulours.

(6t3) Autre chose. H ne faut pas en chercher d'autre motif.(614) Fors. Si ce n'est cependant qu'on dit à Reims et à Troye.(6j5) roire. Même de même.(617) Or ont, etc. Il arrive de là que les amans trop credutet

ont lebond de la hâle, c'est-à-dire, le pire de l'amour. Tandis queles dames ont la votée c'est-à-dire le plus agréable.

(6ig) C'est. C'est ta ce qu'il faut attendre au service de l'amour.

(620) ToM<e/by, etc. Quelque doux que soient les baisera et les

embrassemens ,0'est-a-dire, quelque tendres qu'en soient les tiens,

ce!a n'empêche pas que la fidélité soit peu durable. Au lieu de

quelque doux qu'on trouve danstes~M. etlesanc. e< j'ai mis. quel-

qu'est doulx a, quelque est évidemment une faute de copiste.

(6M) De chiens, etc. Chacun le dit'assez légèrement en fait de

chiens, d'armes et d'amours pour un plaisir qu'on goûte il faut s'at-

tendre à mille douleurs.

Page 150: Francois Villon

DOUBLE BALLADE* V

CONTINUANT LE PREMIER PROPOS.

62 5 Pour ce aymez tant que vous vouidrez,Suyvez assemblée et festes,En la fin jà mieulx n'en vauldrez,Et si n'y romprez que vos testes

FoHes amours font les gens bestes:63o Salmon, en Idolatrya

Samson en perdit ses lunettes;Bien heureux est qui rien n'y a.

ILOrpheus, Je douxmenestrier,

Jouant de flustes et musettes,63~ En fut en dangier du meurtrier,

Le cnîën€erberus à troys testes–i-~Triple ballade.~Vm.~jCt~. et ~r.

(6s5)Pon)'ee,etc. Aimez donc tant, etc.(627) En la fin. Et après cela vous n'en voudrez pas davantage.

-(6x8)Et sy. Et vous n'y perdrez que la raison.(65i)~et/unc<tM.Sesyeux-.(63t) Qui rien n'y a. Celui qui est entièrement libre d'amour.(635) ~e <<OM/cc menestrier etc. Musicienbabile.C'est la première,

fois que j'entends parlér de ta u&te et de la musette d'Orphée. Lamythologiecomme l'histoire sont assez maltraitées dans les poésie sde Villon.

(635) En danger. Signifie au powoir,ata disposition.

Page 151: Francois Villon

Et Narcissus le bel honnestes~En ung profond puys se noyaPour l'amour de ses amourettes

6~0 Bien heureux est qui rien n'y a.ni.

Sardana le preux Chevalier,Qui conquist le regne de Crêtes,En voult devenir moulierEt filer entre puceUetes

645 David ly Roy, saige Prophètes,Craincte de Dieu en oublya,Voyantlaver cuisses bien faictesBien heureux est qui rien n'y a..

IV.

Ammon en vouJst deshonnorer,

(65y) Bel honnestes. Beau de Bgure et de bonne naissance. L'his-toire de Narcisse est connue.

(63g) Pour l'amour, etc. Etant amoureux de sa propre personne.(6~i)&!r</ana. M. le Duchat pense que c'est. Sardanapale, à qui

Villon attribue faussement la conquête du royaume de Crète. C'estaussi l'avis de Ménage (Not. Mss. sur une éd. de GaIiot-Dupré.).)'ai-merois autant croire qu'il a voulu parler du fameux 'Saladin dont ildéftgurelenom, et à qui il attribue la conquête de Crête et la' mol-

lesse efféminée de Sardanapale.(6~2) Le re~ne. Le royaume.(643) En voult. Epris d'amonr pour tes femmes, il voulut s'aMi-

miler à elles. J'ai mis en au lien de et, qui est une faute:(6~5) David devint amoureux de la femme d'Urie en la voyant

prendre un bain.(6~9) Amnon, fils de David, épris d'amour pour sa eœur Thamar,

feignit d'être malade, et demanda à son père que sa soeur vint luipréparer elle-même de petites pâtisseries ce qui lui fut accorde.Lorsqu'il se trouva seutavec elle, IUa déshonora.

Page 152: Francois Villon

65o Feignant de manger tartelettes,Sa sœur Thamar, et déflorerQui fut incestes deshonnestesHerodes, pas ne sont sornett es,Sainct Jehan Baptiste en decolla

655 Pour dances saultz et chansonnettes;Bien heureux est qui rien n'y a.

vDe moy pauvre je veuil parler,

J'en fuz batu comme à ru tclles

Tout nud, j~ ne le quiers celer.660 Qui me feit mascher ces groiseUes,

Fors Katherine de Vauselles?Noë le tiers est qui fut là.Mitaines à ces nopces tellesBien heureux est qui rien n'y a.

VI.

665 Mais que ce jeune Bachelier

(653) Hérodea fit décoUet saint Jean-Baptiste sur la demanded'HÉrodiade, dont tfbdanse lui avoit plu.

(658) J'en/M, etc. A cause de mesamours je fm battu comme'latoile au ruisseau.

(65g)7dne. Je ne cherche plus à le cacher.(660) Qui, etc. A qui ai-je d& ce mauvais traitement.(66t)~M. Si ce n'est à.(66a) A'oe le tiers est. Noë, qui étoit H troisième, en fut témoin.(663) Mitaines, etc. Retirons-nousde ces noces-la. Quand une noce

bourgeoise se separoit, les conviés mettoienttenrs mitaines et sefrappoient en disant des noces voussonnengne. (Le Duchat,

x

pote prise de Rabelais.)(665) Ce jeune bachelier. Ce jeune homme.

Page 153: Francois Villon

Laissast ces jeunes BachelettesNon et le deust on vifbrusierComme ung chevaucheur déscovettes.Plus doulces luy sont que civettes;Mais toutesfoys.fols'y fia

Soient blanches soient brunettes,Bien heureux est qui rien n'y a.

HUIT. LV.

Si celle que jadis servoyeDe si bon cueur et loyaument,

6~5 Dont tant de maulx et griefz j'avoye

Et souffroye tant de tormentSe dit m'eust au commencementSa voulenté mais nenny las 1

J'eusse mys peine, seurement,680 De moy retraire de ses las.

(666) Laissast. Cessa de fréquenter ces jeunes filles.(667) Non. H n'en fera rien; dût-on etc.(668) Comme. Le peuple croyoit que les sorciers se rendoient au

sabbat sur un manche à balai.

(669) Plus doulces, etc. Elles sont pour lui plus agréable) que les

parfums les plus délicats.(6~0) Mais, etc. Cependant bien fou est celui qui, etc.(6y5) Vers que Marot dit avoir refait, et qu'on trouve dans le .M~.

C. et les anc. édit.(675) Dont tant, etc. Et qui me faisoit endurer.(678) A/af< m'cnny /a~ Mais elle ne me le disoit pas.(6y9)J'e<MM,etc. Je me serois occupé certainement à me tirer

de ses filets.

Page 154: Francois Villon

HUIT.LVL

Quoy que je luy voulsisse direElle estoit preste d'escouter,Sans m'accorder ne contredire.Qui plus est, souffroit m'acouter

685 Joignant elle, près s'accouterEt ainsi m'alloit amusant,Et me souffroit tout racpmpter,Mais ce n'estoit qu'en m'abusant.

HUIT. LVH.

Abusé m'a et faict entendre,6go Tousjours d'ung que ce fust ung auttre `

De farine, que ce fust cendre;D'ung mortier, ung chapeau de feautreDe viel mâchefer, que fust peaultreD'ambesas, que ce fussent ternes.

695 Tousjours trompeur aultruy engeaultre,Et rend vessies pour lanternes.

(68~) Qui plus, etc. Bien plus elle me permettoit de m'asseoir àcôté d'elle, disposée de son c&tè à s'asseoir auprès de moi.

(68/) Et tn< souffroit. Elle me permettoit de tout dire.(688) Mais, etc. Mais ce n'étoit que pour mieux me tromper >

(689) ~Ame m'a. Elle m'a trompé.(69:) Mortier.,Bonnet, chapeau en drap.(SgS) FeaM/tre. Etain fin. C'étoit auM: une espèce de fard (Le Du-

'ehat, Note). M. Lorrière avoit cru que peaultre étoit lé pour poultreon poutre, jeune jument. Ce qui, avec MacAe/t)', ne présente au-cun sens.

(69S)~K~MH<<re.Trompe,sedoitpar ses discours.(696) Et rend. Et fait passer des vessies pour des lanternes.

Page 155: Francois Villon

HUIT.U'IU.Du ciel, une poille d'arain;

Des nues, une peau de veau

Du matin qu'estoit le serain

yoo D'un trôngnon de chou, ung naveauD'orbe cerv oise vin nouveauD'une tour, ung moiin à ventEt d'une hart, ung escheveau

D'un gras Abbé, ung poursuyvant.HUIT. LIX.

~o5 Ainsi m'ont amours abusé,Et pourmené de Puys au pesle.Je croy qu'homme n'est si rusé

Fustfm comme argent de crepelle,Qui n'y laissast linge et drapelle;

yio Mais qu'il fust ainsi manyé

(6gy) t/n6/)0'6. Une tenture, un poële.(698) Des nues. Que les nuages étoient des outres pleines d'eau.(699) Du matin. Que le matin étoit le soir.

(701) Ordeceroot~e. Mauvaise, dégoûtante cervoise.(~o3) Et dune hart. Qu'une corde étoit un écheveau de fil.(70~) Poursuivantest ici un coureur de bénéfices, métier qui

n'engraisse pas. (Not. de Formey.) -M. Formey est dans l'erreur,!t poursuivant étoit un homme d'armes, un aspirant'à )a chevalerie.C'est en quoi consiste l'oppositiou dans ce vers.

(706) De /'My! au pes/e. <' De la porte au poile, et du poile à la porte,'sans souffrir que je me gêle ni que je me réchauffe.

(~Vot. de Le Duchat.)(7o8) Fust fin. Fut-il aussi fin qu'argent de coupelle, argent épuré.(709) Qui n'y. Qu'il ne laissât dans ses amours son linge et le der-

nier de ses habits.(710) Mais ~K't' Pourvu qu'il fut tt'ataillo comme, etc.

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Comme moy, qui par tout m'appelleL'amant remys et renyé.

HUIT.LX.

Je renye Amours et despite,Je de~Re à feu et à sang.

y t5 Mort par elles me précipiteEt ne leur en chault pas d'ung blancMa vielle ay mys soubz le banc

Amans je,ne suyvray jamajs

Se jadis je fuz de leur ranc,,1

'720 Je déclaire que n'en suys mais.

HUIT. LXI.

Car j'ay mys le plumai! au vent,Or le suyve qui a attendeDe ce me tays dorénavant

(7'a) J!enty~6< renyé. Congédiéet délaissé.(yt3) Je renye, etc. Je renonce à t'amour, je le provoque et je

veux le combattre A outrance.(7i5)JtA)r<ar. H est causeque la mort abf&ge mes jours.(yt6)EfKe leur, etc. Et il ne s'en inquiète pas. Le blanc étoit

une monnoie de peu de valeur.

(7~) Ma tMe. J'ai déposéma vielle M)U< le banc perce que je ueveux plus en jouer.

(ytS)~Ve <eywy. Je ne vens plus être de la confrérie des amans.,(yao) N'en tt<y< mais. Je n'en suis plas.

(~:t)CarJ*o~ J'ai dépouillé l'uniforme, jeté le panache amou-,reuï.

(~t) Qui a attente. Qui en attend quelque satisfaction.(7~5) De M. Désormais je ne parlerai plus de ces choses la.

Page 157: Francois Villon

Car poursuyvrc Tucit mon entente.';z5 Et s'aucun m'interrogue ou tente

Comment d'amours j'ose mesdire,Ceste parolle les contente,Qui meurt, à ses loix de tout dire.

HUIT. LXII.

Je cognoys approcher ma soef,~3o Je crache, blanc comme cotton,

Jacobins aussi gros qu'ung œf.

Qu'est ce à dire ? quoy ? JehannetonPlus ne me tiens pour valeton

Mais pour ung vieil use roquart.~35 De vieil, porte voix et ~e ton

Et ne suys q'ung jeune coquart.

HUIT.LXHI.

Dieu mercy et Jaques Thibault,

(7*4) Car, etc. Car je veux poursuivre mon dessein. J'ai corrigé

attente, qui est évidemmentune faute du copiste.(~5) Et s'aucun, etc. Et si quelqu'un désire savoir.(7~8)~"t?ttMr(.Cetui qui va mourir a le droit de tout dire.(~20) Je <*cg'ney<. Je sens qne le moment où j'aurai besoin de boire

arrive.(~3i) Jacobins. Flocons de glaire.(~33) P/M<ne, etc. Ne me considère pluscomme un jeune homme

vigoureut.(~3~) Mais, etc. Mais comme un vieillard me.

(735) De viel. Et de fait j'ai la voix et le ton faible d'un vieillard.

(~6) JB< ne suys. Et cependant je ne suis qu'un jeune galant.

(y3y). Jacques Thibault.. (V.Afem., t" part.,n''t4.)

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Qui tant d'eau froide m'a faict boyreEn ung bas lieu, non pas en hault

~o Manger d'angoisse mainte poire,Enferré: qu'en j'en ay memoire,Je pry pour luy. et reliquaQue Dieu luy doint.. et voire, voire,Ce que je pense. et cetera.

HUIT. LXIV.

~5 Toutesfoys je n'y pense mal,Pour luy et pour son lieutenantAussi pour son ofucial,Qui est plaisant et advenant,Que faire n~ay du remenant

~5o Mais du petit maistre Robert?Je les ayme tout d'ung tenantAinsi que ~aict Dieu le Lombart.

(ySo) En MK~ bas lieu. Dans une basse fosse. Les cachots où l'onmettoit tes grands criminels étoient creusés en terre comme tescaves.

(y4')Bt/en-6.Hh~rge<iefers.(~5) Voire,voire. Oui, oui; c'est le VfBa de mon coeur.(~8)(7Mfestp~atmnf.Q[nestMatmabieetsigracieux.(7~9) Que faire, etc. Qu'il est inutile de dire ses autres qualités.:

Ironie.(y5o) JMaM,6tc. Mais du petit maître Robert, qu'en pensez-vous ?(~5t)'!o<f<<<'ung<6)tant. Je les aime tous, sans exception, aussi

tendrement queDIeu aime tes usuriers. Plusieurs banquiers juifsd'origine, lombards de nation, vinrent s'établir à Paris,dans la

rue qui porte leur nom. Comme ils prétoient à gros intérêts, lepeuplé donna te nom de lombards aux usurierset prêteurs sur gages.(V.Brice,Descr.deParis,t.L,p.Si3.)

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HUIT.LXV.

Si me souvient bién, Dieu mercys,Que je feis, à mon partement,

~55 Certains lays, l'an cinquante six,Qu'aucuns, sans mon consentement,Voulurent nommer testamentLeur plaisir fut, et non le myenMais quoy? on dit communément,

~60 Qu'un chascun n'est maistre du sien.

HUIT. LXVI.

Et s'ainsi estoit, qu'on n'eust pasReceu les lays que je commande,J'ordonne que, après mon trespas,A mes hoirs on face demande.

~65 Et qui sontilz ? si le demandeMoreau, Provins, Robin, Turgis

(yS~monpartemcnf. A mon départ de Paris.(;55; Certains lays. Quelques legs. ( V. P. T. h. i tt 8.)(~So) Mais ~ucy ? Mais qu'y a-t-il de surprenant.(y62)7.es lays, etc. Les legs que je fais.(76~.) A mes hoirs. Qu'on les réclame de mes héritiers.(y65) Si le demande. Puisque vous désirez les connoître. J'ai

ajouté et à ce vers tiré du Mss. C.( Y. Leç. div.)

(766) ~orM«, Pro~tns, etc. Je vous dirai que Moreau, etc., pardisposition testamentaire que je leur communique, onteu jusqu'auiit où je couche. Il couchoit par terre.

MM. Le Duchat et Formey ont pris ces quatre légataires pour des

cabaretiers. C'est inadvertance ~e leur part. (V. h: 88 et 93.)

Page 160: Francois Villon

De moy, dictez que je leur mande,Ont eu jusqu'au lict ou je gys.

HUIT. LXVII.

Pour le révoquer ne le dy,

~70 Et y courust toute ma terre,De pitié ne suys refroidy,

Envers le bastard de la BarreParmy ses troys gluyons de farre,'Je luy donne mes vieilles nattes,

y 7 5 Bonnes seront pour tenirserre,Et soy soustenir sur ses pattes.

HUIT.LXYIII.

Somme, plus ne diray q'ung motCar commencer vueil à tester.Devant mon clercFremin, qui m'ot,

y8o S'il ne dort, je vueil protester,Que n'entends homme détester~En ceste presente ordonnance;

(~6~) Pour, etc. Ce, n'est pas pour révoquer les legs que je lui aidéjà faits que je nomme ici le bastard de la Barre.

(y~S) Parmy. Avec les trois poignées de paille qu'il a déjà reçues,je lui donne, etc. Autrefois on fesoit des pantoufles en paille tres-tée on les appeloit nattes.

(~5) Tenir serre. A couvrir ses onglet, ses pieds.(776) Et soy. Et l'aider à se tenir debout.(777) Somme- Bref je ne dirai plus.(779) Qui 'c<. Quim'entend.(y8o) Je vueil protester. Je veux déclarer.(781) Quen'entends. Que mon dessein est de ne, etc(78~) En. Dans !e présent testament.

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Et ne la vueil manifester,Si non au Royaulme de France.

HUIT. LXIX.

~85 Je sens mon cueur qui s'affoiblistEt plus je ne puys papier:Fremin, siez toy près de mon lict;Que l'on ne me viegne espier.Prens tost encre, plume et papier

ygo Ce que nomme, escryz vistement,Puys fais le par tout copier,Et vecy le commancement.

ICY COMMANCE

VILLON A TESTER.

HUIT. LXX.

Au nom de Dieu père éternel,Et du filz que vierge parit,

(~83) Et ne. Et je veux qu'U ce soit coamu que, etc.(y86)~<ParJer.(y 88) Quefan.Empêche qu'on ne Tifnneeconter.(789) Prens <ef<. Hâte-toi de prendre.(~90) Ce ~M6.

Ecris promptement ce que je dicte.(7S4) Q~ ~terye ~a)-t<. Que la Vierge Marie enfanta.

Il

Page 162: Francois Villon

~q5 Dieu au père coéternel,Ensemble et du sainct Espént,Quisaulva ce qu'Adam périt;Et du péry pare les Cieulx.Qui bien ce croyt!, peu ne ment

800 Gens mortz furent faictz petiz Dieux.

HUIT. LXXJ.

Morts estoient, et corps et amesEn damnée perditionCorps pourriz, et ames en flammesDe quelconque condition

8o5 Toutesfoys fais exceptionDes patriarches et prophètes

Car, selon ma conception,Oncques n'eurent grand chault aux fesses.

(797) Perit. Perdit.(yg8) Et du péry. Et des hommes damnés par le péché d'Adam

orne, décore les cieux.(799) Qui Celui qui croit fermement ces choses, mérite beau-

coup.(800) Gens n)<M'<<. Oui, des hommes qui étoient morts, furent,

par Jésus-Christ, placés au nombre des saints.(8oi) Estoient. De trois syllabes.(Sot) En damnée. Et ils étoiônt damnés.(804) De quelconque. Que! que fût leur rang.(805) Toutes fois. Je dois cependant faire une exception en faveur

des, etc.(8oy) Car, selon, etc. Car, selon ma manière de voir, ils ne furentamais brutes par le feu de l'enfer.DaM cet vers et dans les suivant, Villon te moque de ces théolo-

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HUIT. LXXi!.

Qui me diroit, qui te faict mech'e81o Si très-avant ceste parolle,

Qui n'es en Théologie maistre;A toy est présumption folle

C'est de JÉsus la paraboUe,Touchan tdu riche ensevely

8t5 En feu, non pas en couche molle,Et du Ladre de dessus !y.

HUIT.LXXIII.Si du Ladre eust veu le doy ardre

Jà n'en eust requis réfrigère,~'aubout d'icelluy doiz aherdre

820 Pour refreschir sa maschouër e.

giens ignorans, qui eroyoient, qu'avant la mort de Jésus-Christ, tousles hommes, sans exception, étoient condamnés au feu de t'enfer; etque c'est de là qu'il détivra les âm'is des justes avant sa résurrection.

(8ug) Qui. Si quelqu'une ;ne disoit quel est le motif qui te porte à

tvaneer cette opinion toi qui n'est pas docteur en théologie.(8 t) A toy. De ta part, c'est fot)e présomption.(Si 3) C'est, etc. Je répondrois c'est la parabole du riche et du

Lazare, racontée par Jésus-Christ lui-même.(Si6)De </Mi!M<A'. Quiétoit au-dessuset non pas au-dessous,comme

portent t'édition Marot et les autres. Le ciel est toujours figuré enhaut dans l'écriture, et l'enfer en bas.

(8t7)~c~u. Si le mauvais riche avoit vu brùler le doigt du La-tare.–Ce que dit ici Villon est très-sensé.

(818) .Mn'en. Il ne se seroit pas adressé à lui pour être soulagé.

(819) ~V'af;toM<. f) n'anroit pas demandé qu'il apportât au bout de

son doigt une goutte d'eau.(8~0) Pour. Pour lui rafraîchir )a bouche.

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Pions y feront mate chèreQui boyvent pourpoinct et chemise,Puys que boyture y est si chère.Dieu nous garde de la main mise.

HUIT.LXXIV.'`

8a5 Ou nom de Dieu, comme j'ay dit,Et de sa glorieuse mère,Sans peché soit parfaict ce dictPar moy, plus maigre que chimère,Si je n'ay eu fièvre efnmère

83o Ce m'a faict divine clémence;Mais d'autre dueil, et perte amère,Je m'en tays et ainsi commence

HUIT. LXXV.

Premier donne de ma pauvre ameLa glorieuse Trinité

(8z t) Pyons. Buveurs feront là bien pauvre mine.(822) Qui. Eux qui vendent pour boire.(S23) ftfy~Kc. Puisque la boisson y est si chert.(8x4) Dieu. Dieu nous garde d'y être pris.

Cy commence le testament. (Gd. niv. et &).)

(8ty) Soit parfaict. Soit commencé et tefmine ce testament.(823) Se jen'ay eu, etc. Si je n'ai jamau été malade, je dois cela à

la bonté de Dieu.(83i) Mais, etc. Pour ce qui est des antres misères.(83a) Je. Je n'en dis mot. J'ai eu ma bonne part.(833) Premier. Premièrement je gratifie de mon âme.

Page 165: Francois Villon

835 Et la commande à Nostre Dâme,Chambre de la divinité

Priant toute la charité,Des dignes neuf ordres des cieulx,Que par culx soit ce don porté,

8~0 Devant le trosne précieux.

HUIT. LXXVI.

Item mon corps j'ordonne et laisseA notre grand' mère la terre,Les vers n'y trouveront grand' grosse,Trop luy a faictfain dure guerre,

845 Or luy soit délivré grand erreDe terre vint, en terre tourne.Toute chose, se par trop n'erre,Voulontiers en son lieu retourne.

HUIT. LXXVJI.

Item et à mon plusque pèree85o Maistre Guillaume de Villon,

(835) Et la. Et je la recommande à Marie.(836) C/!<unArc. Qui a porté dans son sein la Divinité.(83~) Priant. Priant toute la hiérarchie angetiqùe.(S5g) Que par. Que mo't âme soit présentée par eux.(8~5) Or luy, etc. Qu'on lui laisse Ie*chemin libre.(8~) Toute. Chaque chose, si je ne me trompe.(8~g) J/ent. Itetn et à celui qui a plus fait pour moi que mon propre

père. M. le Duchat a eu tort de penser qu'il s'agi.ssoit ici du père de

Page 166: Francois Villon

Qui m'a esté plus doutx que mère=

D'enfant eslevé de maillon.Qui m'a mys hors de maint boillon,Et de cestuy pas ne sésjoye

Si luy requiers à genoillonQu'il m'en laisse toute la joye.

HUIT. LXXVIII.

Je luy donne ma librairie,Et le Rommant du Pet au Diable

Le quel maistrc Guy TablerieGrossoya, qu'estbomventaMe,Par cayers est soubz une table.

(85i) Qui. Qui a été pour moi plus soigneux que ne l'est pour sonenfant la mère qui le nourrit.

(853) Qui m'a. Qui m'a tiré de plusieurs affaires dangereuses.Z.<

toH<&?! ou bouillon est l'endroit de la rivière où l'eau forme un tour-nanl.

(854) Et de. Et qui est afnigè de mon exil.(855) Si luy. Je le prie à deux genoux.(85y).Ma librairie. Ma bibliothèque.

(858) Je n'ai pu savoir ce que c'étoit que ce roman. (V. Mm.,f p.) Mais il est certain qu'il n'a pas été composé par Villon,

comme l'ont cru M. le Duchat et autres.II existoit sur les remparts de Paris faits sous Philippe-Auguste,

une tour qui étoit appelée la tour du Pet-an-DIabte. Elle étoitprès du cloître Saint-Jean. Le romau du Pet-au-Diable pourroitfort bien n'être autre chose que l'histoire de cette tour à laquellele peuple assignoit, sans doute, une origine qui avoit quelques,rap-ports avec son nom.

(860) Grossoya. Composa.-Hom t'6n<a&/<. Ecrivain véridique.

Page 167: Francois Villon

Combien qu'il soit rudement faict,La matière est si très notableQu'elle amende tout le meffaict.

HUIT. LXXIX.

865 Item, donne à ma bonne mèrePour saluer nostre maistresse,Qui pour moy eut douleur amère,Dieu le sçait et mainte tristesseAutre chastel, ou forteresse

870' N'ay ou retraire corps et ameQuand sur moy court male destresseNe ma mère la poure femme.

(86~) Rudement /a'c<. Pesamment écrit.(865) La matiére. Le sujet est si intéressant qu'on passe sur se)

vicesdeforme.(865) Item donne. Je donne la ballade suivante à etc.(866) Pour saluer. Pour honorer Marie, notre souveraine que j'ai

souvent attristée.(869) ~Mtfe c/tatte/. Je n'ai pas d'antre refuge que Marie, dans te*

dangers les plus pressans.

Page 168: Francois Villon

BALLAM Vî.

QUE VILLON FEIT A LA REQUESTE DE SA MERE

POUR PRIER NOSTRE-DA~E.

Dame desCieuîx, régente te~en&e,Empërièt~ des in&rnaùlx pâlax,Recevez Mioy, vostï'c humble Chï-eâtïënne,

Que compnnse soye eatfe Yôz Esleuz,Ce non obstànt qu'onques rien ne valuz.Les biens de vous,madameet mamaistresse,Sont trop plus. grans que nesuis pécheresse

&8o Sans tes<(pie!z biens âme ce pcuit Ki~nr~

N entrer es cieulx~ je n'en sms m@ntcrresse~EoMstefoy je vueil vivre et mourir.

(8y5) 29ftmc, etc. Reine des creux, Tons qui gouvernez sur la terre,et donnez des ordres aux enfers.

(8~6) Que comprinse. Mettez-moi au nombre de ceux dont vousassurez le salut.

(8~8) Les biens, etc. Les faveurs que vous pouvez accorder sont M-fininient au-dessus de mes iniquités.

(880) Sans /&~M~. Faveurs sans lesquelles personne ne peut mé-riter les grâces de Jésu~-Christ votre fils, ni entrer, etc.

(88<) ~e n'en suis. Je ne mens pas.

Page 169: Francois Villon

II.A vostre filz dictes que je suis sienne,

De luy soient mes péchez abolnz885 Qu'il me pardonne comme à l'Egyptienne,

Ou comme il feit au clerc Théophilus,Lequel par vous fut quitte et absoluzCombien qu'il eust au diable faict promessePréservez moy, que point j< ne face ce

8go Vierge portant, sans rompure encoufir,Le sacrement qu'on célèbre à la mcfsseEn cest<* foy je vueil vivre et mourir.

111.

Femme je suis povrette et ancienne,Ne riens ne sçay oncques lettre ne leuz

8g5 Au monstier voy, dont suis parroissienne,Paradis painct, ou sont harpes et luz~<

(884) De /"y. Qu'il m'accorde, fa rémission de mes péches.(88.) Égyptienne. Quadrissyllabe.Sainte Marie l'Égyptienne. (V.

des PP. ~cr<.)(886) 77)eo~At/u!.Voyez le Miracle ?7)co~7u< dans G. de Cuinsi.-

'Rutebcuf eu a fait «K6 moralité.(890) 7îofn/jfHre. Sans perdre votre virginité.(Soi) Le Sacrement. Jésus-Christ, qui se rend présent dans ['hostie

durant la messe. Expression singulière, dit M..Formey, selon la-quelle la Vierge n'auroit mis au monde ouc les apparenccf d'une

'oublie. b Cette réflexion me paraît plus singulière que Bc l'est J'ex-

pression du poëte.(8f)5) ~M monstier voy. Je vois danf l'égtise de ma paroisse.

Page 170: Francois Villon

Et ung enfer, ou damnez sont boulluz.L'ung me faict paour, l'autre joye et Hesse.La joye avoir faictz moy, haulte déesse,

goo A qui pécheurs doivent tous recourir'Comblez de foy sans faincte ne paresse,En ceste foy je vueil vivre et mourir.

ENVOI.

Vous portastes; vierge digne princesse,JESUS régnant, qui n'a ne fin, ne cesse.

go5 Le tout puissant, prenant nostre foiblesseLaissa les cieulx, et nous vint secourirOffrist à mort sa très chère jeunesseNostre Seigneur tel est, tel Je confesse

En ceste foy je vueil vivre et mourir.

HUIT.LXXX.

gio Item m'amour, ma chère Rose,Ne luy laisse ne cueur, ne foye,

(8g~) 7?oH//t< Bouillis pour brûlez.(890) La ~oye. Fait que j'obtienne celui qui fait ma joie. &«/<<

déesse. Reine puissante.(900) il 'qui. Que tous tes pécheurs doivent se hâter d'invoquer

avec une foi vive et sincère.(90~) Qui n'a, etc. Dont le règnecomprend tout et durera toujours.(9:0) Ce vers, conforme au Mss. et à Niv.,est un de ceux que Marot

dit avoir refait. ~'amoMr. Mon amie.(9tt)~Ve luy. Ni mes affections, ni mon aversion.

Page 171: Francois Villon

Elle aymeroit mieulx autre chose,Combien qu'elle ait assez monnoye,Quoy ? une grande bourse de soye,

gi5 Pleine d'escuz, profonde et large:Mais pendu soit il, que je soyeQui luy lairra escu, ne targe.

HUIT.LXXXI.Car elle en a sans moy, assez

Mais de cela il ne m'en chault;

g2o Mes grans déduictz en sont passezPlus n'en ay le cropion chault.Je m'en desmetz aux hoirs Michaul,Qui fut nommé le bon fouterre.Priez pour luy, faictes ung sault,

g25 A sainct Satur gist soubzSancerre.

HUIT. LXXXJL

Ce non obstant pour m'acquitterEnvers amours, plus qu'envers elle;

(g16) ?)<! /)<:n</u, etc. Mais que celui-là soit pendu qui lui laissera

un écu ou un targe que je le sois moi-même si je fais cette folie.-Tar~e. Laurière rend ce mot par boucher quarre. L'interprétationest vicieuse. La targe étoit aussi une monnoië de peu de valeur.

(gto) Il n<! m'en chault. Peu m'importe.(gao) Mes grans, etc. Mes grands plaisirs avec elle sont passés.

(()M) Je m'en, etc. Je laisse le soin de la cultiver aux héritiers de

Michault qu'on surnomma à cause de son amour pour le.femmes, etc. (V. h. n5.)

(g~5) Saint-Satur est un gros village sous Santerre.(c~6) Ce non obstant. Cependant voulant m'acquitter.

Page 172: Francois Villon

CaroncquesaypeuacquesterD'espoir une seule estincelle

o3o Ne sçay s'a tous est si rebelleQu'à moy, ce ne m'est grand esmoy,.Mais par sain etc Marie la belle

Je -n'y voy que rire pour moy.NUIT. LXXXJn.

CesteBaHadehïyenvoyeg35 Qui se 6nist toute par re

Qui la portera que j'y voyeCe sera Penaet de la BarrePourveu, s'il rencontre en son erreMa damoyseHe au nez tortu,

94o Illuydira, sans plus enquerreOrdepatUarde d'ou viens tu?

(928) Ici commence une phrase incidente qui dure jusqu'au pre-mier vers du hnitain'suçant. 6f<r otK~MCt. Car jatnais je ne pus ob-tenir d'elle.

(g5t) Ce Mnt'~f. etc. Cela m'inquiète fort peu.(gXS) Je n'y. Dans la conduite qu'efieUent~afenjno' je ne fOM

rien qui puisse me fa!re~ounre.(g55) Qui se, etc. Dont chaque vers est terminé par la lettre B,(()56) Que je yvois. Désignons celui qui la lui portera.(957) Pernet. Perrinet. (V. les h. 67 et 98 .et P. ?~ jt). ~5~

(q58) Bn son erre. En son chemin.(9~0) .SaM /)/M~. Sans lui demander d'où elle sort, i) .pcurrt hajdt-

ment lui dire Sale, etc.

Page 173: Francois Villon

BALLADE VII.

DE VILLON A S'AMYE.

I. VILLON.»

Faulse beaulté qui tant me coustc cher

Rude en effect, hypocrite doulceur;Amour dure plus que fer à mascher;

q~5 Nommer que puis de ma deffaçon seur;Cherme félon, la mort d'ung povre cueur,Orgueil mussé qui gens met au mourir

Yeulx sans pitié neveult droict de ngueur,Sans empirer, ungpovre secounr?

II. BEAULTÉ D'AMOUHS.'

95o Mieulx m'eust valu avoiresté chercher

Dans les an. ed. Ce huit. est~précédé du titre, ~f'Mon; commele second l'est du titre BeaM/<6 d'amours.

(s45) Rude en, etc. Sévère dans ta conduite envers moi.

(§44) Amour dure. Phu dure dans les amours que le fer ne l'est à

mâcher.(Q45)7Votnmer. Toi que je puis désigner comme l'auteur certain

de ma mort.(3~6) Cherme. Charmes trompeurs.(9~7) Orgueil mussé. Toi, qui par une vanité dissimulée, etc.(948) Ne oM« etc. La loi qui te permet d'être rigoureuse, ne

t'ordonne-t-elle pas de soulager un malheureux amant, avant que

son état soit désespéré.Ce titre annonce que c'est la bonne amie de ViUon qui parle.

Page 174: Francois Villon

Ailleurs secours, c'eust esté mon honneur,Rien ne m'eust sceu de ce lors harierCertes n'en fusse fuyte à deshonneur.Haro haro, le grand, et le mineur,

g55 Et qu'est cecy ? mourray sans coup ferir?Ou pitié veult, selon ceste teneur,Sans empirer, ung povre secourir ?

III.'·Ung temps viendra qui fera dess eicher,

Jaulnir, ftestnr, vostre espanie fleur,96o Je m'en risse se tant peusse mâcher,

Mais nenny lors ce seroit donc foleur

(gSt) C'e<M< esté. C'eût été plus honorable pour moi de chercherailleurs quelqu'un qui répondit à mes feux.

(9~2) Rien ne nt'6M:t. Personne alors n'auroit blâmé mes amours.(o53) Certes. Je n'aurois pas été forcée de quitter mon amant avec

deshonneur.(9~) Haro. A mon secours, grands et petits. M. le Duchat explique

ainsi ce vers Aux armes, aux armes le ban et l'arrière-ban, det)'ahemand/<eer, ost, armée; haro le grand,l'ost du prince; haro le'mtn<«)', la harelle ou le peuple en armes. 'Cette interprétationmeparoît trop savante.

(§55) Et ~M'6!t. Hé quoi donc! faadra-t-H mourir sans lutter amon-reusementfP

(gX6YOM pitié, etc. Ou la pitié me commanderoit-eHe, ainsi quetut'asdit,desou)agcrunmameureuïamant,etc.

La parole revient à Villon.(959) &ant6 fleur. Votre beauté aujourd'huidans tout son éclat.(gGo) Je m'en, etc. Je m'en réjouirois si en ce temps ta j'avois ie

même goût pour les plaisirs de l'amour et la même vigueur.(66t) Mais nenny. Maia il n'en sera pas ainsi. Il y auroit donc de

la folie à désirer ce temps.

Page 175: Francois Villon

Vieil je seray, vous laide, et sans couleur,Or beuvez fort, tant que ru peult courir,Ne reffusez, chassant cette douleur,

o65 Sans empirer ung povre secourir.

ENVOI.

Prince amoureux, des amans legreigneur,Vostre malgré ne vouldroye encourir,Mais tout franc cueur doit, par nostre

Seigneur,Sans empirer, ung povre secourir.

HUIT. LXXXIV.

g~o Item à maistre Ythier marchant,Auquel, mon branc laissay jadisDonne, mais qu'il le mette en chant,Ce lay contenant des vers dix;Avecques ung Deprofundis

<)~5 Pour ses anciennes amours

(g6:) rieil je seray. Car je serai vieux lorsque vous serez laide.

(g63) Or beuvez,etc. Buvez donc largement tandis que le ruisseaucoule encore.

(96~) Ne re~Me~. Ne refusez pas en attisant mes feux de, etc.(966) 7.6'~r<~)!6'Jje plus parfait, c'est~a bonne amie qui parle.(970) Ythier. (V. Pet. T. h. i i.)(97 a) Mais ~u't/. A condition qu'elle, etc.(<~3) Ce lay. On donnoit le nom de lay aux poésies de sentiment.

Page 176: Francois Villon

Desquelles le nom je ne dis

Car il me herroit à tousjours.

LAY OU PLUSTOST RONDEAU.

I.

MORT, )'appeUc de ta rigueur,Qui m'as ma maistresse ravie,

080 Et n'es pas encore assouvie,Se tu ne me tiens en langueur.Depuis n'eu force, ne vigueur;Mais que tenuysoit elle en vie?

Mort

Deux estions, et n'avions q'ung cueur,<)85 S'il est mort, force est que devie;

Voire, ou que je vive sans vue

Comme les images par cueur.MorL

(97~) D~M</6!. Lesquelles amours je ne fais pas coo.oot.tre.(977) ~errotf. Il nie détesterait pour toujours.(98~)D</)KM. Depuis qu'ette est morte.~<)S5) Force est. H faut que je cesse de vivre.

(987) Par cueur. Vivre par cceuf, c'est vivre <tn8 p.renjdtedeneur-

Page 177: Francois Villon

HUIT. LXXXV.

990

995

Item à maistre Jehan Cornu,Autres nouveaux lays je veulx faire

Car il m'a tousjours subvenu,A mon grand besoing et affairePource, ]e jardin luy transfèreQue maistre Pierre BourguignonMe renta en faisant refaireL huys et redrecier le pignon.

HUIT. LXXXVI.

Par faulte d'ung huys j'y perdisUng grez et ung manche de houe.Alors huyt faulcons, non pas dix,N'y eussent pas prins une aUcue.

ooo L'hostelest seur, mais qu'on le cloue.Pour enseigne y mis ung havet;

(988) Corna. (V. P. T. h. n.)–Ven! que Marot dit avoir refait. IlestdansleJMMe.etIesanc.ed'ff.

(ggo) ~M&MnH. Tenu à mon aidé, à mon secours.(99~ renta. Me céda moyennant' une iente.-En faisant. Je le

lui transfère à condition qu'il fera, etc.(gg6) Par faulle. A défaut de porte.(997) grez. Une pierre à aiguiser.~g8) Alors, etc. Alors je ne 'dis' pas dix faucons; mais huit n'y

eussent pas pris une alouette.(1000) L'hostel. Le bâtiment qui fait partie de ce jardin est un

lieu sûr, pourvu toutefois qu'on en cloue les portes.(tOO))C''t~A<tMt.Uncroc.

Page 178: Francois Villon

Qui que 1 ait prins, point ne l'en loueSanglante nuict, et bas chevet.

HUIT. LXXXVII.̀Item et pource que la femme

t0o5 De maistre Pierre Sainct Amant,Combien si coulpe y a, ou blasmeDieu luy pardonne doulcement,Me meist enreng de caymant t,

Pour le cheval blanc qui ne bouge,ïoïo Je luy delaisse une jument,

Et pour la mulle, ung asne rouge.HUIT. LXXXVIII.

Item donne à Sire DjnysHesselin,; Esleu de ParisQuatorze muys de vin J Aulnis

(tooa) Qui que. Qui que ce soit qui l'ait pris ) je lui déclare que jenel'enfé)icitepas.

(tpo3) Sanglante. A celuiH je souhaite d'être rompu et couchésurlarene.

Ce huitain manque dans gd. niv. ver. 60. et an.(too5) ~am<n)<!n<. (V. P. T. h. n.)(toc6) Combien, etc. Quoique je désite que Dieu lui pardonne, si

en cela l'a oCensé.(1008) ~6 meist. Me traita comme un mendiant, un vagabond.(tOog)PoMr. Au lieu du, etc. (V. P. T. h. n.)(ioi3) &<6«. Elu sur le fait des aides a Paris~, pannetier du roi

(V. Ctr. ~cand.) qui lui donne encore le titre de. conseiller,maistred'ostel du roy.Le roi fut parrain d'une fille qu'il eut en t~6&. (?.)(i0t4) D'<<M<KM. De t'Aunit, qui étoit âne partie de la Saintonge.

Page 179: Francois Villon

t0i5 Prins chez Turgis, à mes périlz.S'il en beuvoit, tant que périzEn fust son sens, et sa raison,Qu'on mette de 1 eau es barrilz;Vin perd mainte bonne maison

HUIT. LXXXIX.

1020 Item donne à mon advocat,Maistre Guillaume CharruauQuoy qu'il marchande, ou ait estat,Mon branc; je me tays du fourreau.Il aura avec ce ung Réau

io25 En change affin que sa bourse enfle,Prins sur la chaussée et carreauDe la grand closture du Temple.

(t0)5) Turgis. (V. h. 66 et 93.) A mes per«s Sur mon compte.(1016) S'il en ~Mt'Ot't, etc. S'il en buvoit jusqu'à perdre la raison.(1018) Qu'on mette, etc. J'ordonne en ce cas que l'on mette de

l'eau dans les tonneaux, afin qu'il ne le boive pas pur.(102~) Quoique. Quoiqu'il soit marchand de profession.(tox5) Je me tays. Je ne lui donne pas le fourreau.(<o')7/<!U)'ft, etc. S'il veut l'échanger pour de l'argent, les chan-

geurs lui donneront un réau. Le réau ou royal étoit une monnoie du

temps.(1026) Prins, etc. A prendre; à lever sur, etc.Les rois de France, depuis Pbitippe-te-Bef. donnoient des pen-

sions sur les produits de la clôture du Temple. Villon dit qu'enéchange de son bran on donnera un réau à prendre sur le produitdu chemin qui conduit à la clôture du Temple. M. le Duchat n'arien compris à ces deux vers; voici sa note Le point étoit que,'supposÉ que quelqu'un y eût laissé tomber un réau d'or, un autre

ne l'eût pas déjà amassé. ·

Page 180: Francois Villon

HUtT. XC.

Item mon Procureur Fournier,Aura pourj-outesses corvées,

1

io3o 8~mp~ese~oitde~espargner,En ma bourse quatre havées,Car maintes causes m'a saulvées,Justes 'ainsi, JESUs-CHMSTm'ayde,Comme elles ont été trouvées

!o35 Mais bon droit à boa mestier d'ayde

HUIT.XCLItem je donne à maistre Jaques

Raguier, le grant godet de grève,tPourveu qu'il payra quatre plaquesDeust il vendre, quoy qu'illuy griefve

to~o Ce dont on ceuvre mol et grève

(Lo3o)tS[m~/e. Il y auroit de la simpticité à économiser mesfonds.RéOexiondnpoëte.

(to5t) Quatre ~aMM. Quatre poignées.MM. Launèreet le Ducbatdisent que la havée étoit un droit sur let blés et les fcnits. Leur noten'explique rien. Havée ic! signine quantité renfermée dans la main

en termes communs poignée.(io55)S(Mtm)e!t<er.Bonteso!t).(to3~) Godet. Vase à mesurer le vin. De greve. En grez.(to38) Plaque. Monnoie fabriquée sons Charles Vtî, l'imitation

des Pays-Bas. Elle étoit communément d'argent fin. Mais M. leBlanc (Tr. des montt.) dit en avoir trouvé quelques-unes en biUon,qui ppavoient valoir au-dessousde 5 dentersde loi; celles de Flandresavoient courspourt5 deniers.

(10X9) Çfoy~M'tJ. Quoiqu'il puisse en tonSrir ensuite.(!o4o)C<on<. L'habit qui couvre <no< te moUet,etj~eMet le

deïantdeta jambe.

Page 181: Francois Villon

Aller nues jambes, en chappin

Tous les matins quant il seliève,Au trou de la pomme de pin.

HUIT. XCII.

Item quant est de Mairebeuf,io~5 Et de Nicolas de Louviers

Vache ne leur donne ne beuf,Car vachers ne sont, ne bouviersMais gens à porter espreviersNe cuîdez pas que je vous joue

io5o Et pour prendre perdriz, pluviersSans faillir chés la Maschecroue.

HUIT. XCIII.Item vienne Robert Turgis

A moy, je luy payray son vin.Mais quoy? s'il trouve mon logis

(io4i) ~6f. Et aller ainsi, jambes nues et les pieds chaussés demauvaissouliers.

(io43) ~M trou. Au cabaret qui a pour enseigne la pomme du pin.(io44)(Y.P.etTest./t.54.)~o4S) A/aM gens. Une des prérogativesde la noblesse,etoit le droit

d'aller chasser avec l'épervier sur le point.(to4g) Ne cuidez. N'allez pas croire que je plaisante.(io5o) Et pour. Ils sont bons pour prendre.(io5i) Sans. Sansman~quec.leurcoup.ac/tecmMou mâche-crue,

étoit vraisemblablement le nom d'une rôtisseuse peut-être d'unefemme qui donnoit à manger.

(io5x) Turgis. Il est appeté Robin Turgis (h. 66.)(io53;Jc luy. Je lui paierai le vin que j'ai fait prendre chez lui.

(V.A.88.)

Page 182: Francois Villon

io55 Plus fort sera que le devin.Le droit luy donne d'eschevinQue j'ay comme enfant de Paris;Se je parle ung peu poictevinIce deux dames m'ont appris.

HUIT. XC1V.'

1060 Filles sont très belles et gentesDemourantes à sainct GenouPres sainct Julian des voventes,Marches de Bretaigne ou PoictouMais je ne dy proprement où

io65 Or y pensez trestous les jours;Car je ne suis mie si fou,Je pense celer mes amours.

HUIT. XCV.

Item à Jehan Raguier je donneQui est sergent, voire des douze,

10~0 Tant qu'il vivra, ainsi l'ordonne,

(io55) Plus fort, Il sera plus habile que !e devin.(to5g)/M. Deux dames me l'ont appris.

Ce huitain se lie par le sens avec les deux derniers vers du pré-cédent.

(to63) Marches. Limites, confins de, etc.(106~) Ma«~e. Je ne dirai pas positivement oit elles sont.(to65~ Or. Si vous voulez le deviner pensez-y tous les jours.(1060) ~etrc des douze. Même des douze. Douze sergens étoient

particulièrementattachés au prévôt de Paris, et lui tenoient lieu degarde. Lebinean. (Tïut. de P., t. I, p. 4~7.) Je n'ai rien compris àla note de Laurière.

('070) Tant qu'il. On lui donnera aussi long-temp!qu'il.

Page 183: Francois Villon

Tous les jours une talemouze.Pour bouter et fourrer sa mouse

1 Prinse à la table de Bailly,A MaubTiay sa gorge arrouse,

0~5 Car à manger n'a pas failly.

HUIT. XCVI.

Item donne au prince des sotz,Pour ung bon sot, Michault du FourQui à la fois dit de bons motzEt chante bien, ma douice amour

1080 Avec ce, il aura le bon jour.Brief, mais qu'il fust ung peu en poinctIl est ung droit sot de séjour,Et est plaisant, ou ne l'est point.

(loyt) Talemouse. Pour talmouse. C'étoit une pâtisserie faite avecdes œufs, du beurre et du fromage.

~10~2) Pour.Pour passer la bonne mine qu'il a prise à la table, etc.(to~)~ ~au&fMy. Qui) aille boire à la fontaine de Maubay. Cette

fontaine étoit rue Saint-Denis.(ioy5) Car. Car il a su manger copieusement.,(<o~6) Prince des sotz. Au chef de la bande des comédiens.(to~y) Pour. Pour un bon bouffon.Qui /a fois. Qui a le double mérite de dire de bons mots et de

bien chanter ma douce amour.(1080) Avec ce. En outre de ce il aura un bonjour de ma part.(io8t) Brief mais, etc. En un mot si Michault du four étoit nn peu

exercé.(1082) Il est. Il seroit bon à remplir auprès de quelqu'un la place

de fou. M. le Duchat :< Bouffon à charge à lui-même et aux autres.'(io83) Et est. Et il seroit amutantou ne le seroit point, c'est-à-dire,

on bien il seroit insupportable.

Page 184: Francois Villon

HUIT. XCVII.

Item aux unze vingtz Sersensio85 Donne, car leur faict est honneste,

Et sont bonnes et doulces gens,Denis Richier ,'etJehan ValtetteA çhascun une grand cornettePourpendrcaleurschappeaulxdefeautres;

1030 J'entendz à ceulx de pied hohecteCar je n~ay que faire des autres.

HUIT. XCIII.

De rechef, donne à Perinet,J'entendz le bastard de la Barre,Pour ce qu'il est beau fils et net,

io()5 En son escu, en lieu de barre,Trois detz plombez de bonne carre,Ou ung beau joly jeu de cartes.

(to88)~ chascun. Je leur donne encore une cornette à chacun pourattacher, etc.

(rogo) J'entends. C'est aux sergens à pieds, entendez-vous?que jefais ce dernier legs.

(1091) Cat-yc n'ay. Car je m'intéresse fort peu aux autres.(1094) Beau /:b et net. Honnête garçon tt sans reproche. (V. &.

83 et 67 et P. T. h. 23.)(iog5) En son escu. Sur son écusson, au lieu d'une barre, comme

portentles bâtards.(1096) Trois. Trois dez pipés de beUf: grandeur.

Page 185: Francois Villon

Mais quoy? s'on Foyt vessir ne poirre,En oultre aura les fièvres quartes.

HUIT. XCIX.

} i oo Item ne vueil plus que CholletDolle, trenche, douve, ne boyse,Relye brocq, ne tonnelletMais tous ses outilz changer voyseA une espée lyonnoise,

o5 Et retienne le hutinetCombien qu'il n'ayme bruyt, ne noyse,Si luy plaist il ung tantinet.

HUIT. C.

Item je donne à Jehan le Lou,Homme de bien et bon marchaut,

11 o Pour ce qu'il est linget et flou4

(i098)~'on/'oy<. Si'onTentend, comme à son ordinaire, vesser oupéter, je veux qu'on lui donne en outre les fièvres quartes.-Poirre,prononcez poare. Marot.

(tt0i)7)o//6. S'occupe à aplanir le bois, à )ecoaper)àfalredesdouves des boisseaux, etc.

(no3) Changer voyse. Aille échanger.(uo4) ~.Contre; pour.(no5) ~ftnef. Vieux mot que n'expliquent ni Nicot, ni Ménage.

Borel le note bien, mais se contente de renvoyer à tantinet (Note deM. Formey). C'est la troisième ou la quatrième fois que je rencontredes notes ainsi conçues:–Bftttnet. Brouillerie, désordre.

(t 106) Combien que. Quoiqu'il n'aime ni le bruit, ni les querelles,Une laisse pas cependantque d'êtreun peu brouillon.(V.P. T.h.a~')

(i too) Bon marchant. Honnête marchand. (V. P. T. h. ~5.)(ino) Linget et flou. Mince et fluet.

Page 186: Francois Villon

!ll5

Et que ChoUet est mal cherchant,.Par les rues plustost qu'au champt,.Qumelalrrapoulall!e en voye,Le long tabart, et bien cachantPour les musser~ qu'on ne les voye.

HUIT. CI.

Item à l'orfèvre du Boys

Donne cent clouz queues et testesDe gingembresarazinoys,Non pas pour acouppler ses boytes

i 20 Mais pour conjoindre culz, en coettesEt couldre jambons et andoillesTant que le lai et en monte aux tettesEt le sang en devalle aux coilles.

HUIT. Cil

1125Au câppitaine Jehan RIou,

Tant pour luy que pour ses Archiers,Je donne six hures de lou,Qui n'est pas viande à porchiers,

(i n3) Qui. Lequel Chollet fera main-basse sur toute la volaille.(in4) Le long. Je donne audit !e Lou une robe traînante qui lui

servira à cacher sa volaille.(t 119) Non pas. Non pour servir à clouer ses boites.(nsn)Bn<'œ«M. Sur les couchettes.(11:7) ~t<M~ à /)oreht6rt. Viande bonne seutement pour, etc.(ti 28) Pr'M à, etc. Pris avec des chiens de bouchers.(tng) TItKMM. Assaisonnées avec du vin fin, tel que les bour-

geois en ont dans leur buffet. M. le Duchat dit en cet endroit Vin

buBeté mêlé d'eau. Ce huitain est allégorique.

Page 187: Francois Villon

Prins à gros,mastins de bouchiers,Tinettez en vin de buffet.

i3o Pour manger de ces morceaulx chiersOn feroit bien ung mauvais faict:

HUIT. CIII.C'est viande ung peu plus pesante

Que n'est duvet, plume, ne liège.Elle est bonne à porter entente,

1135 Ou pour user en quelque siège.Mais s'ilz estoient prins à un piègeLes mastins, qu'ils ne sceussent courre,J'ordonne moy qui suis bon miège

Que des peaulx sur l'hyver s'en fourre.

~HUIT. CI V.

ï ~o Item à Robin Troussecaille,Qui s'est en service bien faict;A pied ne va comme une caille,Mais sur roën gros et reffaict;

(n5a) C'est viande. La viande que je lui donne.(n3~)/M/6M< bonne. Elle peut suivre l'armée et servir dans un siège.(n56)~NM t't~.Maiij si les chiens étaient tellement empêchés

qu'ils ne pussent pas courir sur ces loups.(tt38) Bon miège. Boa médecin.(i i3g) Que. Que pour conserversa santé, il s'habille durant l'hiver

de ces peaux de loup. Les loups dont parle Villon ne sont autres queles bandits ses confrères.

(ti45)'S'roctt.Suroncheval de Rouen.- Mot inconnu à nosdic-tions de vieux termes. '(Not. deM.Formey.)

Page 188: Francois Villon

Je luy donne, de mon buffet1n~5 Une jatte qu'emprunter n'ose;

Si aura mesnage parlaitPlus ne luy failloit autie chose.

HUIT. CV.

Item, et à Perrot Girard,Barbier juré du Bourg-Ia-Royne,

i i5o Deux bassins, et ung coquemard,Puis qu'a gaigner mect telle peine.Des ans y a demy douzaine,Qu'en sonhostel, de cochons grasM'apastela une sepmaine

1155 Tesmoing l'abesse dé Pourras.HUIT. CVI.

Item aux Frères mendians,Aux dévotes, et aux Béguines,

(n45) Pne~aMc. Une écueUe de bois.(ti47)~/MM.Hne lui manque pas autre chosepour avoir un mé-

nage assorti.(tt5~)~'<)M<e~.Menourrit.(n55) Tesmoing. Cette abbesse de Pourras étoit, je pense, une

coquine, qui, sous ce titre, vint avec Viilon duper le pauvre barbierde Bourg-la-Reine, qni y tenoit aussi une hôtellerie.

H y.a, dans la farce de PatheHn, une sortie contre les religieuxqui a beaucoup de rapport avec celle-ci.

(t i5y) Les dévotes sont, je crois, ce qu'on appeloit aussi les Filles-

Dieu, communauté qu'établit, dans le commencement du ïni*siècle,Guillaume de Seignelay, éveque de Paris, pour y retirer plusieursfilles de mauvaite vie que setprédicatiom avoientconvertie*. (V. P.T. h. 32.)

Page 189: Francois Villon

Tant de Paris, que d'OrléansTant Turpelins que Turpelines

i [ 60 De grasses souppes jacobinesEt flans, leurs fais oMation

Et puis après, soubz les courtines,Parler de contemplation.

HUIT. CV1I.

Si ne suis je pas qui leur donne

1165 Mais du tout en font ce, les mères.-Et puis Dieu ainsi les guerdonne,Pour qui souffrent peines amères.Il fault qu'ilz vivent les beaulx pères.Et mesmement ceulx de Paris.

n~o S'ilz font plaisir a noz commères,Ilz ayment ainsi les maris.

(tt59) TKr/M/f'tM, etc. M. le Duchat pense, et je suis de son avis,qu'il faudrolt lire Trupelin et Trupelines, ce qui signifieroit les frères

et soeurs du tiers-ordrede saint François, appelés Trupelins, comme

on diroit Tiercelin.(n6o).D< grasses. Je leur donne des soupes faites avec du bon

bouillon ainsi qu'on les fait aux Jacobins avec des œuis au lait etau sucre.

(ti63) Et puis. Je les autorise ensuite a, etc.(n6~).Sf ne suis. Ce n'est certainement pas moi qui leur donne.(tt65) ~OM du tout. Ce sont les mères les femmes qui fournissent

si bien leur couvent.J'ai mis le vers du JMM c. en mettant font à la place de son qui est

u ne faute de copiste.(i 166) Les gaerdonne. Les récompense.( i i) & ayment ainsi. C'est par attachement pour les maris.

Page 190: Francois Villon

HUIt.CVIU.Quoy que maistre Jehan de Pontlieu

En Toulsist dire et rc/~Mû!

Contrainct et, en publique Heu

ny5 Honteusement s'en revocqua.Maistre Jehan de Mehun se moqua

De leur façon si feit Mathieu.Mais on doit honorer ce qu'aHonhore l'église de Dieu.

RUIT.CIX.

i i8o Si me submëctz leur serviteur,En tout ce que puis faire et dir e,A les honorer de bon cueurEt servir, sans y contredire.L'homme bien fol est d~en mësdire,

tï85 Car soit à part ou en pres cher,

(iiy~) Jehan de PpntUeu,écrivain du moyen-âge, dont les produc-tions né nous sont pas connues.

(11~6) Jean de Mehun,continuateurdu roman de la Rosé, et au-teur d'un testament qui peut-être a donné a Vitton l'idée du sien.

(ny~ De /6«r /acoA. De leurs moeurs; de leur vie, etc.JtfatAteH. Matheolus, un des poëtes du moyen-âge qui ont chanté

les perfidies de l'amour. Il'est parte de lui. J. pt. f. ia6. M. le Duchat

a cru que YiUon voutott parler de Màthieu, bénédictin anglais, his-torien du xm' siècle. Ce qui n'est pas vraisemblable.

(n8o) tït mesMtnt6<e.Je veux, moi, qui suis leur serviteur, les ho-

norer dans mes discours et dans toutes mes actions.(n84) L'homme. Celui qui dit du mal de ces bons pères est bien

fou.(n85) Soit à part. Soit dans les conversations particulières, soit

dans leurs sermons, soit ailleurs. Ils savent user de représailles.

Page 191: Francois Villon

Ou ailleurs, il ne fault par direSi gens sont pour eux revencher.

HUIT. CX.

tigo

Item je donne à frère BauldeDemourant à 1 hostel des Carmes,Portant chère hardie et baulde,Une sallade et deux guysarmesQue Decosta et ses gens d'armesNe luy riblent sa Caige vert',Vieil est s'il ne quitte les armes,C'est bien le diable de Yauvcrt.

HUIT.CXI.

Item pour ce que le Seelleur,Maint estront de mousche a masché,Donne car homme est de valleur,

(uQo)Fcr<«;tf. Ayant l'air d'un iibertineBronté.

(1131) La salade était une espèce de casque; et la guisarme, unepique à double armure.

(1193) Que de costa. Pour empêcher que, etc.(ti<)5) Ne luy. Ne lui enlèvent sa jeune amie.–Peut-être caige vert

étoit-il un nom donné aux filles publiques.(tig5) L'opinion commune étoit que les diables habitoientYan-

vert. C'est pour cette raison que l'on appelait rue d'Enfer celle quiconduisoit en ce lieu.

(tjg~)jE<<fOM<<&n)OMA~. C'est le nom que le poëte donne à la cire

sur laquelle le sceau étoit Imprimé.(ngS~omme~Mt/~Mr.Homme de mérite.

Page 192: Francois Villon

1200

Son seau davantage crachéEt qu'il ait le pouce escaché,Pour tout comprendre a une voyeJ'entendz celluy del'évesche,Car des autre?, Dieu les pourvoye.

HUIT. CXH.

Quant de messieurs les Auditeux,i2o5 Leur chambre auront lembroysée

»

Et ceulx qui ont les culz rongneux,Chascun une chaise persée;Mais qu'a la petite Ma.cée

D'Orléans, qui eut ma ceincture,i2to L'amende soit bien hault taxée,

Car elle est très mauvaise ordure.

HUIT. CXÏIÏ.

Item donne à maistre T~ançoysPromoteur de la vacquerie

([igQ)Da))«nta~6t)*aeM.Broyé de nouveau dans la bouche, c'est-à-dire,br!s6,détruit.

(noo)jEtea<:he.Foa!é,défait.(<tot)Poù''Mat. Pour comprendretous mes<ouhai)s dansan seul.(iM:)De/'e~cM. De FéYecne d'Orléans,dont tëjhget'àvmt con-

damné'ambrt.- .L~(i;to4)Ç''att<ource<)Ut;Mtde. ::H;(no5) Leur. Leur salle d'audience sera tatnbnssëettaes dépens.(tao6)~t ee«/.c.Et ceux d'entj'e.ax qui sont, galeux auront, etc.(tao8)MaM?Me.Acondtttonque.:(nn)MauM<!<orcf<'t'~MautaMgMnement.

Page 193: Francois Villon

Ung hault gorgery d'escossoysï 215 Toutesfois sans orfaYerie

Car quant receut chevalerie,II maugréa Dieu et saint George.Parler n'en oyt, qu'il ne s'en rie,Comme enragé à pleine gorge.

HUIT. CXtV.

t220 Item à maistrc Jehan Laurens,Qui a !cs povres yeulx si rougesPar le péché de ses parens,Qui beurent en barilz et courgesJe donne l'envers de mes bouges

1225 Pour chascun matin les torcher;S'il fust Archevesque de BourgesDu cendal eust, mais il est cher.

HUIT.CXV.

Item à maistre Jehan Cotard,

(n'4) Gor~ry. Gorgerin armure destinée à défendre la gorge duchevalier.

(i2t5)?'au<6)./oy!. Cependant sans embellissemensd'or et d'argent.(m~)/aMyrM.Hbiasphëma.(m8)Par/ern'en oyt. On ne lui en parte jamais.(1222) Par le pee/)C. A cause, sans doute, des excès.(i22J)Ç«t. Qui burent au barillet et aux gourdes, c'est-à-direde

toutes les manières.(i 224)~"MM. Le revers de mes cutottes, ou ptutût de mes poches.

(t22y) Ce?!f/a/. Étoffe de soie dont on se servoit pour faire des ban-rnières; ce qui annonce que ce n'étoit ni du velours, commel'a penteLatiriére, ni un taffetas fort mince, comme le dit M. ie Duchat.

15

Page 194: Francois Villon

Mon procureur en court d'église,ia3o Auquel doy encore ung patard

A ccste heure je m'en advise

Quant chicanner me feit DeniseDisant, que l'avoyemauldite;Pour son ame qu'es cieulx soit mise,

ia35 Geste oraison cy j'ay escripte.

BALLADE VIII.

ET ORAISON.

J.

Père Noé qui plantastes la vigne

Vous aussi Loth, qui bustes au rocher,Par tel party, qu'amourqui gens engingnc.

(t:3o)Pafar~.Dans !e midi cette monnoie,appelée patac ou patas,avoit, je crois, la valeur d'un denier. M. Formey a cru que Villonparloit ici d'une monnoie allemande.

(n3t) tMte. A présent il m'en souvient.(i;:3a) Quant. Pour avoir travaillé à ma défense, lorsqueDénué

m'appela devant les tribunaux.( t a3~) Pour ton. Ann de m'acquitter envers lui, j'ai composé cette

prière, où je demandeà Dieu qu'il mette son âme en paradis,Oraison en forme de ballade gd. et Bo.

(t:3y) Loth, après la destruction de ~ôdome, se retira dans unecaverne, où ses deux filles l'enivrèrent et conçurent de lui durant

Ion ivresse.(iz38) JEn~tngM. ( Marot~ déçoit ). Trouble le sens et la raison. Ce.

erbe elt ici synonyme d'ensorceler.

Page 195: Francois Villon

De vos filles si vous feit approcher

12~0 Pas ne le dy pour le vous reprocher;Architriclin qui bien sccustes cest artTous trois vous pris, qu'o vous veuillez

percherL'ame du bon, feu maistre Jehan Cotard.

II.

Jadis extraict il fut de vostre ligneJ

1245 Luy qui beuvoit du meilleur et plus cher;Et ne deust-il avoir vaillant qu'ung pigne.Certes sur tous c'estoit ung bon archerOn ne luy sceut pot des mains arracher.De bien boire ne fut oncques faitard,

(la~i) ~rchttffc/fn. Maître buveur, dit une note des Annaies poéti-ques. C'est une erreur. Villon parle de ce maître d'hûtet qui, auxnoces de Cana,fit observer qu'il convenoit de servir le bon vin le pre-mier, etc.-Il est désigne dans t'Ëvangite par le nom de sa charge:Architriclinus.

(1242) 0 vous. Auprès de vous veuillez placer.

(t245) Du bon. Du célèbre.

(i244) Jadis. S'il eût vécu de votre temps, on t'eût pris pour votreenfant.

(1246) Et ne. Et cela quand même il auroit dû se réduire a n'avoir,

pour toute fortune, qu'un peigne de bois.

(t;i~)2?0)t «reA~r." Aon.poetiq.etM. le Duchat bon biberon.' C'est

encore une erreur, bon archer signifie, qu'il ne iaissoit pas facilementéchapper sa prise.

(1249) Faitard. Négligent, paresseux.

Page 196: Francois Villon

ï25o Nobles seigneurs, ne souffrez ernpescherL'ame du bon feu maistrc Jehaa Cotard.

ni.Comme homme embeu, qui chancelle et

trépigne,L ay veu souvent, quand il s'alloit coucherEt une foys il se feit une bigne,

1255 Bien m'en souvient, à l'estal d'ung bou-cher.

Brief on n'eust sçeu en ce monde cercherMeilleur pion, pour boire tost et tard;Faictes l'entrer, se vous l'oyez hucher,L'ame du bon, feu maistre Jehan Cotard.

EN~OI.

1260 Prince, il n'eust sçeu jusqu'à terre cra-cher

Toujours crioyt, hàro la gorge m'ardy

(n5o) Ne sou ffrez empescher. Ne permettez pas que l'âme du bonCotard soit retenue hors du paradis.

(tzSa) Comme. Semblable à un homme plein de vin, qui chancelleet marche en trépignant.

(ixS~) Bt~ne. Tumeur au front provenantd'un coup.(n56) fton.< Laurière. Potatur, buveur.(n58) L'oyez hucher. Si voûs l'entendez frapper à la porte.(i 260) J< K'6ft <c6M. Il ne lui étoit pas possible de, etc.

(n6i) Toujours. Ce vers a été mis par La Fontaine dans la fabledu Paysan et du Seigneur. Ce qui peut avoir donné lieu de dire qu'ilavoit mis souvent notre poëte & contributiun.

Page 197: Francois Villon

Et si ne sccut oncq' sa soif estancher

L'âme du bon, feu maistre Jehan Cotard.

HUI~. CXYI.

ïtëïn vueil que le jeune Merle,1265 Désormais gouverne mon change;

Car de changer envys me mesle

Pourveu que tousjours baille. en change,Soit à privé, soit à estrange,Pour trois escus, six Brettes targes

i2yo Pour.deux Angelotz, ung grand ange:Amoureux doivent, çstre larges

HUIT. CXVII.

Item j'ay sceu, à ce voyage,Que mes trois povres orphelins,Sont creux et deviennent en aage,.

t~5 Et n'ont pas testes de bellins

(i3G5)~ncAan~e, Ma banque.(n66) Car. Car je m'en occupe malgré moi.(i26S)~e'< à privé, etc. Soit mes amis, soit aux étrangers.('a6t)) M. Laurière a cru qu'il s'agissoit ici d'armures, et il a tra-

duit brettes larges par boucliers bretons.-La targe etoit unemonnoied'argent,valantun demi-Écu. L'ange/oiet l'ange étoicutdes monnoiesd'or. Deux angelots valaient un grand ange.

Villon veut que le jeune Merle agisse consciencieusement,ce quin'étoit, sans doute, pas dans ses habitudes.

(n~t) ~moMreu.E. Les amoureux doivent Ctre désintéressé!. Cetteréflexion tombe sur Villon.

()2~2) ce. Durant ce ''ayage. (V. P. 7'. h. a5 et ~R.)

(0~5) Tes!cs de J7(:~<n~. Têtes de tnoutna.

Page 198: Francois Villon

Et qu'encans d'icy à SalinsN'a, mieulx jouansleur tour d'escolle:Or, par l'ordre des Mathelins,Telle jeunesse n'est pas folle.

HUIT.CXVHI.

1280 Si vueil qu'ilz voysent à l'estudeOu? chez maistre Pierre Richer.Le Donnait est pour eulx trop rude,Jà ne les y vueil empescher.Ilz sçauront je l'ayme plus cher,

Ï285 ~4c~~<2/M~, ~6t~CM~, `Sans plus grandes lettres chercherTousjours n'ont pas clercs le dessus,

HUIT. CXIX.

Cecy estudient, etpuis ho!Plus procéder je leur deffens.

(i:)~) A~a mieulx. Ne fait mieux son tour d'écotier,ses fredaines.(!~S) Or. J'en jure par la confrérie de Saint-Mathurin. Les sot, ou

comédiensétoient appelés confrères de Saint-Mathurin.(1280) Si vueil. Je veux qu'ils aHtent a t'écote.(n8a) Le donnait. Le donnat, ou le donnet étoit une espèce de ru-

diment. Le donnetde noblesse n'est point comme le dit M. te Du-chat un traité de grammaire (V. J. pi.)

(!a85) Ja ne les. Je ne veux pas qu'ils s'en occupent.(ta8~) Je l'aime plus efxr. J le préfère.(t!85) ~M salus. Prière du temps.(n86) Sans. Sans ambitionner de plus hautes eonnoifsances.(t~8~) Tousjours. Les étudians ne se distinguent pas toujours,(t28S) Cecy. Ils étudieront donc ceci et puis hittte.it.

Page 199: Francois Villon

i2QO Quant d'entendre le grand Credo:,Trop fort il est pour telz enfans.Mon long tabard en deuxje fendz,Si vueil que la moictié s'en vendePour leur en achepter des flans

1295 Car jeunesse est ung peu friande.

HUIT. CXX.

Et veuil qu'ilz soyent enformez

En meurs, quoy que couste bature,Chapperons auront enfoncez,Et les poulces soubz la ceincture

i3oo Humbles à toute créatureDisans Z~/ï? quoy? il n'en est y~Si diront gens par adventure,Yoycy enfans de lieu de bien.

HUIT. CXXI.

Item à mes pouvres clergeonsi3o5 Auxquelz mes titres resignay,

(ia<)~) Flans. Œufs au lait et au sucre.(t!<)6) Bt/brtncz~n meurs. Qu'ils reçoivent une bonne éducatton

quoiqu'il en coûte.(1298) Chapperons. Les hommes étoient alors coiffés d'un cha-

peron.(i3oo) j&um& Ils seront respectueux envers tout le monde.(t5ot).DtMJM. Repondant quand on leur parlera.(t5o:)~t~'ronf.Ceuxqut auront occasion de les entendrediront,etc.

(Ce huit., de même que les deux qui le précédent,sont ironiques.)

Page 200: Francois Villon

Bcaulxenfans et droictz comme jonéz,Les voyansm'cndessa!sïnay,Et sans recevoir àssignayScur comme qui Fauroll en paulme,

T3io A ung certain jour consigué,Sur l.'hostel de GuesdryGuillaume

HUIT, CXXH.

Quoy que jeunes et esbatansSoyent, en rien ne ,me desplaistDedans vingt, trente, ou quarante ans,

ï315 Bien autres seront, se Dieu plaist.,

Il faict mal qui ne leur comptais!

Car ce sont beaux cnfans et gentsEt qui les bat, ne nert, fol est;Car enfans si deviennent gens.

HUIT. GXXIII.

i320 Les bourses des dix-et-huict clercsAuront, je m'y vuéil employer.

(t5og) Seur. Aussi assuré pour eux, comme s'ils l'avoient dans les.

mains.(t3io) ung. Pour prendre à terme nxe. (V. P. T. h. et 28.)~t3n)~tatan.5.Étourdis.(t5f6) 11 faict. Celui qui les contrarie fait mal.

(i5t8)A'c/!erf, ou les frappe.(i5 < g) Car.Car les enfans deviennent hommes à leur tour et peuvent

prendre leur revanche.(t5:o) Le coHége des t8, où l'on recevoit des étudians trop

pauvres pour pourvoir à leurs 'besoins, éto!t proche du parvis deffatre-Dame, devant la porte de L'Hôtet-DIen de Paris.

Page 201: Francois Villon

Pas ilz ne dorment comme loirs,Qui trois mois sont sans rcsveiller.Au fort, triste est le sommeiller,

i325 Qui faict aiscr jeune en jeunesse,Tant qu'en fin luy faille veillerQuant reposer dcust en vieillesse

HUIT. CXXIV.

Si en escript au collateur,Lettres semblables et pareilles;

i33o Or prient pour leur bienfaicteur,Ou qu'on leur tire les oreilles.Aucunes gens ont grand' merveilles,Que tant suis enclin à ces deux

Mais, foy que doy, festes et veillesi335 Oncques ne vey les mères d'eulx.

HUIT. CXXV.

Item et à MichauJt Culdoue,Et à sire Charlot Taranne,Cent solz, s'il demandent prins oue,

(t3a4) fort. Au fait.(t325) Qui faict. Qui fait les délices du jeune homme.(iS~S) Tant. Jusque ce qu'enfin il est obligé de veiller durant sa

vieillesse, âge où il devroit naturellement se reposer.(tS~S) ~u co/~<CM! A celui qui donne ces bourses.

(t53~) .fby que doy. Sur ma foi, je, etc.-Les anciennes lois disci-plinaires de i'Église défendoient l'usage du mariage, les veilles ouvigiles et les jours solennels.

(t338)Pr'n~ CMC.Pris ou(tacommunede Paris ne f!itnicM,ni~M<;mais CMC ft quie. Net. de Marot.)

Page 202: Francois Villon

Ne leur chaille il viendront de mannei3~o Et unes bottes de basanne

Autant empeigne, que semelle

Pourveu qu'ils ne salueront Jehanne-Et autant ung autre comme elle.

HUIT. CXXVt.

Item au seigneur de Grigny,i3~5 Auquel jadis laissay Yicestre,

Je donne la tour de Billy

Pourveu s'huys y a, ne fcnestreQui ne soit debout, ne en estre,Qu'il mette trèsbien tout appoinct i

t35o Face argent à dextre, à senestre,Il m'en fault, et II n'en a point.

1 HUIT. CXXVII.

Item à Thibault de la GardeThibault? je mentz, il a nom Jehan

Que luy donray-je, que ne perde?Assez ay perdu tout cest an.

(i33g) Ne leur, etc. Qu'ils ne s'en inquiètent pas, ils viendront duciel comme la manne.

(tS~o) Et unes. Et une paife de bottes de etc.(1343) Et autant. Ni les autres ËItes.(V.h.8t.)(t3~B) Ç«t!M, etc. Qui soit renversée, en mauvais état, ou qui ait

~essed'exister.(t5~9) ~Ottu-t. En point; en état.-(V. P. 3'. b. tg.)(iM~) Marot le Parisien dit parde et non ~erf~.

Page 203: Francois Villon

Dieu le vueille pouvoir, arnen.Le barillet? parm'ame, voyre

Genevoys est plus ancien,Et a plus grant nez pour y boyrc.

HUIT. CXXVIII.

136o Item je donne à BasanyerNotaire et greffier criminel,De giroffle plain ung panyerPrins chez maistreJehan de Rue!.Tant à Mautainct tant à Rosnel

i365 Et avec ce don de giroffleServir, de cueur gent et ysnel,Le seigneur qui sert sainct Cristofle

HUIT. CXXIX.

Auquel ceste ballade donnePour sa dame qui tous biens a.

i3yo S'amour ainsi ne nous guerdonne,Je ne m'esbahys de cela

Car au pas, conquesté celle a(j55y) Le tart//ef. Vous pourriez lui donner votre barillet? par mon

iime(jurement),vraiment!(i35g) Grant nez. Estici par antiphrase. Ce sont les nez écrasés qui

boivent plus commodément au barillet. (V. h. lëy.)(i565) Tant d. J'en donne autant à, etc.(t566) ~er~fr. Le soin de servir avec plaisir et dévonement.(t56~)~e<6<yn6Mr.M.Ie Formeyprend ce seigneur pour une dame.(!J~o)~e amour. Si t'amour ne nons traite pas aussi favorablement.~iSy!)C<!r.Car elle a conqMsce)te-)Aau pas d'arm es que tint, etc.

Page 204: Francois Villon

Que tint Régnier roy de Cedttc)Ou si bien fist et peu parla

ï3y5 Qu'oncques Hector feit, ne Troile.

BALLADE!~

QUE VILLON DONNA A UNG GENTILHOMME NOU-VELLEMENT MARIE, POUR L'ENVOYER A SONESPOUSE PAR LUY CONQUISE AL'ESPEj!.

I.

Au poinctdu jour, que l'cspreviër se bat,Non pas de deuil mais par noble cous-

tumeBruytil demaine, et de joyes'esbat,Reçoit son pât et se pointla plume

i38o Ainsi vous tuell, ace, désir m'alumeJoyeusement, ce qu'auxamansbonsemble;

(i3~3) René, duc d'Anjou, roi de Sicile, mort en t~8o.(t3~)pK. Où il se.conduisitaussi bien et parla moins etc.

CtitIquespirItueUeetsenséedeI'HIade.(i3j6)~Aaf.S'agite.(t3~~)A''on/)a!~</K<t/,Nonpattristesse.(<3~8) Bruyt. H fait du bruit et se.réjouit.(t3~f))~{ep0t<. Reçoit sa nourriture.et prend au leurre.J'ai corrigé par et -per, qui m'ont paru être des fautes de copiste.

(V. Lec. div.)()Mp) ~'n<t. C'est avec la même ardeur que, etc.

Page 205: Francois Villon

Sachez qu'amour l'escript en son volume;Et c'est la fin pourquoy sommesensemble.

11.

Dame serez de mon cueur, sans débat,i385 Entièrement, jusqucsmortmc consume.

Laurier souef, pour mon droit se combat,0 rosier franc, contre toute amertume.Raison ne veult que je désacoustume,Et en ce vueil, avec elle m'assemble

i3go De vous servir, mais que m'y accoustume;Et c'est la fin pourquoy sommes ensemble.

ni.Et qui plus est, quand dueil sur moy

s'embatPar fortune qni souvent si se fume,Yostre doulx œil sa malice rabat

i3o5 Ne plus, ne moins, que le vent faict lafume.

Si ne perds pas la graine que je sume

(i386) Laurier, etc. Vous êtes le prix d'une victoire; comme vousêtes belle et chaste, sous ce double rapport, je ne puis goûter avec

vous que des douceurs.Je vous servirai fidèlement. La raison le veut

et mon cœur y consent.-Mais que. Pourvu que, etc.(i3c)2) Dueil Mr, etc. Lorsque la tristesse m'accable.(tSgS~/ume. Se gâte.(1394) Vostre, etc. Votre dout regardabaisse. Adoucit son aigreur,

comme le vent abaisse la fumée.(t5()6)Çt~<:um6. Que je sème.

Page 206: Francois Villon

En vostre champ, car le fruict me res-semble.

Dieu m'ordonne que le fouysse et fume;Et c'est la fin pourquoy sommes ensemble.

ENVOI.

1~00 Princesse oyez ce que cyvous résume,Que le mien cueur du rostre desassemble ?aJà ne sera, tant de vous en présumeEt c'est ta fin pourquoy sommes ensemble.

HUIT. CXXX.

ItemàsireJehanPerdryer;ï~o5 Riens, n'a Françoys son second frère.

Si m'ont ilz voulu aydier,Et de leurs biens faire confrère,Combien que Françoys mon compère

Langues cuysans, flambans et rouges,i~to Sans commandement, sans prière

Me recommanda fort àBourges.

(t5o8) Que /e. Qne je le cultive et que je lui donne des engrais.(t~oi) Que, etc.'Il n'arrivera jamais que mon Ctenr se sépare du

v6tre;jeprÉtumeqaeteTÔtre,etc.(i~o5) Riens. Je ne Ini donne rien, ni 4, etc.(1406) Si, etc. Ils ont voulu tne faire partagerleur bonne fortune.(t~o8) Combien. Quoique François soit.(t~og) ZeM~Mt. Cette langue.(t~n) On comprend de quelle espèce de recommandation parle

le potte.

Page 207: Francois Villon

HUIT. CXXXI.

Si aille veoir en Tailleverit,Ou chapitre de fricassure,Tout au long derrière et devant.,

i~i5 Lequel n'en parle jus ne sure.MaisMacquaire,je vous asseure,A tout le poil cuysant ung dyable,Affin que sentist bon l'arsure,Ce recipe m'escript, sans fable.

BALLADE X.

J.

1~20 En réagal, en arcenic rocher;En orpigment, cnsatpestre; et chaulx vive;

(i4'~) M.le Duchat pense que IcT~entétoitla cuisinièrebour-geoise de ce temps-là.Pour moi,j'avoue que c'est Je huitain où j'ai lemoins compris.

Qu'il aillechercherle sens que je lui donne dansTaillevent, au cha-pitre de fricassure, qu'il lira tout au long, la page de devantcomme cette de derrière.

(t~.i5) Jus nc~Mre. (Soubz, ne sus) Marot.(i~.t6) Mais. Mais je vous assure que Macaire faisant rôtir le diable

sans l'écorcher, afin que l'odeur en soit meilleure m'a adressé les verssuivans.

(1420) Il faut prendre le dernier vers du dizain et lire comme s'il

y atoit que les langues venimeuses soient frites en réagal, etc. -Leréagal, l'arsenic et l'orpimentsont des poisons.

Page 208: Francois Villon

En plomb boillant, pour mieulx les cs-morchcr

Eu suif, et poix destrampez de lessiveFaicte d'estroncts, et de pissat'de Julfve

ï~.a5 En lavaille de jambes à Mcseaulx;En raclure de piedz et vieulx houseaulxEn sang d'aspic, tels drogues périlleuses;En fiel de loups, de regnards, et blércauxSoient frittes ces langues venimeuses.

il.ï~3o En cervelle de chat qui hayt pescher

Noir, et si vieil, qu'il n'ait dent en gencive

D'ung vieil mastin, qui vault bien aussicher,

Tout enrage en sa bave et saliveEn l'escume d'une mulle poussive,

i~.35 Détrenchée menu à bons ciseaulx

(t~.M)E<n)t)rdter;(M. Formey.Tourmenter,maltraiter) c'est: pu-rifier, nettoyer.

(i4~4)Estronct.Excrement. Les Juives en ce temps-là étoientd'unemalpropreté dégoùtante.

(t4~S) En lavaille. Dans t'eau qui a servi à laver les jambes d'unlépreux.

(t~)?~/z~ro~M6t.Et autres droguesveneneusesde même nature.(t~K)) Soient. Mot de deux syllabes.(i~So) Qui hayt. Qui n'aime plus à prendre te poisson dans l'eau.(i~Sa) D'ung. D'uu chien vieux; ce qui vaut bien autant.(i455)DM<retteAce. Si épaisse qu'il faille de bons ciseaux pour la

couper.

Page 209: Francois Villon

En eau ou ratz plongent groings et mu-seaulx

Raines/crapauds, telz bestes'dangereuses,Serpens, lesards, et telz nobles oyseaulx

Soient frittes ces langues vénimeuses.

ni.t~o En sublimé dangereux à toucher;

Et au notnbril d'une couleuvre vive

En sang qu'on mect en poylettes sécher,Chez ces barbiers, quantplaine lune arrive,Dont l'ung est noir, l'autre plus vert que

civei~5 En chancre et fix, et en ces ords cuveaulx,

Ou nourrices éssangent leurs drappeaulxEn petits baings de filles amoureuses,Qui ne m'entend, n'a suivy les bordeaulx;Soient frittes ces langues venimeuses.

ENVOI.

i/i5o Prince passez tous ces frians morceaulx,S'estamine n'avez sacs ou blùteaux,

(t438) Et tels. Et autres oiseaux de même nature.(t~2)Poy/e«M.Palettes.((~4) Que cive. Que la cive. Plante potagère.(t~5) ~'n e/tane~. Dans un chancre et dans un fondement ulcéré,

et dans ces cuviers sales et dégoûtans.(i446) JE'Mn~Hf. Lavent les drapeaux de leurs nourrissons.

(t~).FH/M<'moMMHM:.Filles publiques.

'4

Page 210: Francois Villon

Parmy le fons d'unes brayes breneusesMais paravant, en estronts de pourceaulx,Soient frittes ces languesvenimeuses.

HUIT. CXXXH.'

i~55 ItemàmaistreAndryCourault,Les contredictz Franc Gontier mande,Quand du Tyrant, seant en hault,A cestuy-là rien ne demandeLe saige ne veult que contende

t~6o Contre puissant, pouvre homme las;Affin que ses filez ne tende,Et que ne tresbuche en'ses las.

(<4~) Parmi. A travers le fond d'une culotte salie.

Du temps de Villon, (lecteurs) fut faicte une petite ceuvre inti-tulée /« ~<~ <& Franc Gontier, tA ou la vie pastouralle est estimée:et pour y contredire fut faicte une autre œuvre intttutée ~M Centre-<<(t~ Franc Gentter, dont le subgect est prins sur ungTyrant,et au-quel œuvre la vie de quelque grant seigneur d'icelluy temps esttaxée mais Villon pins saigement, et sans parler des grans sei-gneursfeitd'autrescontrodictzde Franc GoB<'er, parlant seutementd'un Chanoyne, comme verrez cy après. (JMorot.)

M.Lauriëre fait obterver que lu dicts Francs Gcnt«r sont de Phi-lippe de Vitré, mort éveque de Meaux en t35t. Ainsi Marot a eu tortde le faire contemporain de Villon.

(t~5~) Quant. Pour ce qui est du prince 'dont il est parlé dans lamême pièce.

(t~5o) Mt'ye, etc. Le sage défend de lutter contre un hommepuissant.

Page 211: Francois Villon

HUIT. cxxxm.

-~65

Gontier ne crains, qui n'a nulz hommesEt mieulx que moy n'est hérité;Mais en ce débat cy nous sommesCar il loue sa pouvreteEstre pouvre yver et estéA bonheur cela il reputeJe le tiens à malheurete,

1,ï~o Lequel à ort? or en discute.

BALLADE XI.

INTITULÉE LES CONTREDICTZ DE FRANC GONTIER.

Sur mol duvet assis ung gras Chanoine,Lez ung brasier, en chambre bien nattéeA son costé gisant dame Sydoine

(~61) .<t. Crainte qu'il ne jette ses Etets sur moi, et que je nesois pris.

(t~63) Gontier. Je n'ai rien à craindre de Gontier. Il n'a pas deshommes à son service, comme le prince.

(t47o)~6?«< Qui de nous dem a tort? c'est de quoi nous allonsdiscuter.

(i~) Vers que Marot dit avoir refait. Il est partout de même. Lez

ung. Auprès d'un brasier dans une chambre couverte de nattes pourqu'elle soit plus chaude.

(~y3) son costé. A côté de lui est couchée.

Page 212: Francois Villon

Blanche, tendre, pollie et attaintéc.i~5 Boire yppcras, à jour et a nuyçtee

Rire, jouer, mignonn~r, et baisert

Et nuda nud, pour miculx des cqrpss'ayser,Les vy tous deux par ung trou de mor taiseLors je congneu~qne po.ur dueil appaiser

i/)8o H n'est trésor, que de vivre à sou aise.

n.

Se Franc Gontier et sa compaigneHeleme,

Eussentceste doulce. vie hantée,D'aulx et civotz qui causent forte alaineN'en mcngeassentMse croustre frottep.

i~85 Tout leur mathon, ne toute leur potéeNe prise ung ail, je le dy sans noysier.S'ilz se vantent coucher soubz le rosier,Ne va u!t pas mieu!x Jtct costoye de chaise ?

(t<J74) 7!hn<fe. Blanche, délicate, jolie et bien parée.()47S)~y'OK)'. Durant le jour et durant la nM<'<.

(i476)~'F"f'K)tet'.Setratteramou[ensemeBt.(t4~9)OKCt<a/atM)'.Pour adoucir les chagrins de la vie.(t48a)7/<'<<.Hn'yariendetetqae,etc.(t482)~an~'6.Go&té, essayé cette ~ie.()484) N'en n)6!e<!Men<.Ib aaroient renoncé à manger, une croûte

sèche frottée, etc.(t485~~<!fAon.Lait caitté et aigri.PoMe~ boisson.(t4W)~jn<r)'ffcr.Sans chicanner; sincèrement.()48~) S'ilz se. S'ils vantent le plaisir de coucher, etc.

Page 213: Francois Villon

Qu'en dictes vous? fautil a ce muser?t~go Il n'est trésor que de vivre à son aisé.

ÏIL

De gros pain bis vivent d'prgc, d'avoyne;Et boivent eau tout au long de l'année.Tous les oyseaulx. d'icy en Babyloine,Atelescot, uneseulejon~ncC)

i~g5 Ne me tiendroient, non une matince.Or s'esbate, de par Dieu, Franc Gontier,Hélène o luy, soubz le belEsglantier;Si bien leur est, h'ay cause qu'il me poiseMais quoy qu'il soit du labourcux mesticr,

i5oo Il n'est trésor que de vivre à son aise.

ENVOI.

Prince )ugez, pourtous nous accorder,Quant est a moy, mais qu'à-cul n'en des-

piaisc,Petit enfant j'ay ouyrecorder;Qu'il n'est trésor que de 'vivre à son aise.

(t48g)/~H<-t'<ce thKMf.Est-it besoin d'insister?(i49~) Tous les oyseau/.r. Le ehaot de tous les oiseauix qu! sont d'icji

A Baby)one,avec une pareille nourriture, ne me retiendjroientpas un

seul jour, dans teNbois, pas même une matinée.(t~oë) <?r s'~afc, etc. Que Franc Gontlerprenne don6 ses ébats

avec sonHélène..(t~gS) Se bien, etc. Si cela leur fait plaisir, il n'ya pas .de Mison

pour que j'en sois fâche.() ~g)JY'!M~MO)'j etc. Mais quoi qu'i! eu soit de)'homh]e de: champs.

Page 214: Francois Villon

HUIT. CXXXIYï5o5 Item, pour ce que sçais la Bible,.

i5to

Mademoyselle de Bruyères,Donne prescher, hors l'EvangUe~A elle et à ses bachelières,Pour retraire ces vionetièrcsQui ont le bec si affilé;Mais que ce soit hors CymetiëresTrop bien au marché au filé.

BALLADE XII.*DES FEMMES DE PANS.

,Quoy qu'on tient belles, langagièresGenevoises, Yenîciennes,

(t5o5) Vers que Marot dit avoir refait. J'ai cru devoir mettre <fa«.au lieu de ffa!(.–Ce qui Stgnine Farce que )? eonnois l'Ecrituresainte, qui défendaux femmes d'annoncer ta parole de Dieu.

(ti5o~) Donne. J'autoriseà prêcherautre chose qae l'Évangile.(i 5og) Pour. Pour convertir ces marchandes de fleurs.(i5ti) JKaM. Ponrvu qa'eUe fasse ses sermons hors du cimetière.(t5ta) TT-0/). Le march.é auï filles est le lieu qu'i} lui conviendroit

te mieux de choisir.BaUade de sa rescription des femmes de Paris. An. g< n'f.et ~o~

~5)5) ÇMOy.Qnoique les femmes génoises, vénitiennes et surtoutles plus vieilles d'entr'elles passent pour bonnes parleuses asse~bonnes pour être ambassadrices.

(tStS)M.te Ducbatn'a pas compris ce vers, torsqu'itacruque mes-~rMgere étoit t'équivalent de messagère d'amours~

Page 215: Francois Villon

1515 Assez pour estre messalgères,Et mesmement les anciennesMais soient Lombardes, Rommaines,Florentines, à mes périlz,PymontoIses,Savoyslennes,

iSso Il n'est bon bec que de Paris.

!LI.

De beau parler tiennent chayères,Ce dit-on, Jes appoHtaines.Et que bonnes sont câcquetoeresAlmanses, et Bruciennes;

iSaS Soient Grecques, Egyptiennes,De Hongrie, ou d'autre pays,Espaignolles, ou Castellannes,,Il n'est bon bec que de Paris;

m.Brettes, Suysses n'ysçavcnt gucrcs

t53o Ne Gasconnes, et TholouzanncsDe Petit-pont deux harangèrcs,Les concluront; et les Lorraines,

(tSi8).~n'M/)ert/Jem*enfaMgarant.(t5M) //n'M<. Il n'y a de bonne langue qu'a Pari<.(<Stt) Tiennent c&ay~rM.Donnenfdesieçons.(t5M) Appolitaines. Napolitaines.()5~3) C«c~Me<aerM. Parleuses, jaseuses.

~5~) ~/tnan<6<.Les Allemandes et les Prussiennes.(t5tg) Brettes. Les Bretonneset les femmes suiMee ne lavent rien.(tMt)D6p<<<<.Denxharangere!)duPettt-Font~~tSS:) Les concluront.Les mettront à bout.

Page 216: Francois Villon

Angtcschçs, ou CaHaisiennesAje beaucoupde Ueux comprise

1535Ptcarde~, de Vaknciennes

1540

H n'est bonbec que de Pans.

ENVOI.

Prince aux dames ParisiennesDe bten parler donnez Je pris;Quoy qu'on die:d'i.taliennes,II n'estbog bec que de Paris.

mjlT.CXXXV.

Regarde m'en deu~, troïs, assisesSur le b~s du pj~y de leurs ;robes,En ces monstiers, en ces églises

Tire t~ca pre&, et. ne t'cnhqbes;_i5~.5 Tu trouveras ~'oncquesMaGro~es~

Ne fei).,d'au5sibeaulx;)ugetncas~;En teus,; quelque jChose eo, desrpbes,

Ce sont. tous bons enseignèrnens.

~y(<5~)VersqueMarotditavoirrefait.(i5~3)~fMtS<'cr~,ère.ËgUsesde couvent.(i5~4) Tt're t'en /')'Approcheet demeure que)ques !nstans auprèsd'ettes. .J..J.(i~47)Bn<6f!Ëcoute-tëset rettcnsque!qùechbsede leurs discours.

Page 217: Francois Villon

HUIT.CXX~Vt.'

Item et au mont de~Iontmarrc,i55o Qui est ung lieu moult ancien

i555

Je lui donne et adjoincts le tertreQu'onde de mont Valerien;

1Et oultre plus d'ung quartier d'anDu pardon qu'appûrtay de R.omme

S'y yra maint bon paroissienEn l'abbaye où il n'entre homme.

HUIT. CXXX.VU.

ItemvaletzctchamberieresDe bons hostelz, rien.ne me nuyst,Faisans tartres, flans, et.goyeres,.

i56oEtgrant!'aniasamin')ict;Riens n'y font~eptpintes, ne huictTandis que dormentniaistrec~ dame;

Puis après, sans mener grant~ruyt,Jeleurramentoyiejcu d'asne.

Ce huit., tiré du MM. < manque dans toutes tes éd~ons.

(t549) Il yavoit à Montmartre une abbaye de filles, fondée parLouis VI en ti34, qui du temps de YiUon.etoit obérée de dettes

et pouvoit bien aussi être un peu retâchee.(t552)H y avoit des religieux au mont Valérien.(t553) Et OH/<t-e/)/M.Enoutre je leur donne trois mois des indul-

gences, etc.(t557) Item valets, ctc.A valets et à servantes de bonne maison

qui font (ce qui me chagrine fort peu) des tartes, des flacs, des

goyères, et de bons repas à minuit. Je puis leur donner, tandis quetesmaitrcsdormont,sept pintes de vin ou huit.

Page 218: Francois Villon

HUIT. CXXXVMf. g365 Item et à filles,de bien,)"

Qui ont pères, mères, et antes,Par m'ame, je ne donne nen,Car j'ay tout donné aux servantes;Se fussent-ilz de pou contentes;

ï 5~o Grant bien leur feissentmaintz lopinsAuxpovresnHesadvpaantes,Qui se perdent aux Jacopins.

H~tT. CXXXIX.

Aux Céiestins et aux Chartreux,Quoy que VM meinent estroicte,

t575 Si ont Hz largement entre eu!x,Dont povres filles ont disetteTesmoing Jaqueline, et PerretteEtïsabeaùquiditj~Puis qu'ilz en ont telle soufïrete,

ï58o A peine en serbit on damné.HUIT. CXL.

Item à la grosse Margot,

(t566)~n<M.Tantes.(t56g)jDe/)o«.Depeu.(t,!yo)Cra)tt.Elles seroient bien soulagées, si eites avoient ce qui se

perd aux Jacobins.(!S7t) Aduenantes. En ~ge d'être mariées; bien disposées.(t~8)Bt)!t6.(Eonë est un juron de filles. Marot.)(t~g) Ptt't~u't/.c. Puisqu'elles sont forcées d'endurer ces privas

tions. I) est difficile qu!elles se damnent. (LcsJ!He< advenanh's.Y

Page 219: Francois Villon

Très doulce face et pourtraicture.Foy que doy,Brelare \B~o~Assez devote créature.

ï585 Je l'ayme de propre nature,Et elle moy, la doulce sade.Qui la trouvera d'adventurc,Qu'on luy lise ceste ballade..

BALLADE XIII.

Se j'ayme et sers la belle de bon haict,i5~o M'en devez vous tenir à vil ne sot?

Elle a en soy des biens à fin souhaict.Pour son amourceings, bouclier et passot.Quant viennent gens, je vous happe le pot,.

(iSSa) Très. Je lui donne.(t583) ~ré/are bigod. (En ang'oys, Dieu et Nostre-Datne.Marbh)M. le Duchat voudroit lire /)-e/are, K~, mots qu'il dit être alle

manda. Je pense que bigodvient de l'anglois tyet ~oo'.

(i584) ~MM~Mfe.Ette est assez bonne, assez aimante créature(i585) De propre nature. Far inotination.()586) La doulce m</e. La charmante beauté.(tSSg) De bon haict. De bon cœur,avec plaisir.(!5gt) A fin souhaict. Qui peuvent satisfaire tous les désirs.(t59:) Pour. Puur eUe je prends mon bouclier et ma lance..

Page 220: Francois Villon

Au ~ih m'enyôys; sans démener grandbr~yt.

i5a5 Je leur tendz eau, û'omimagë, pain, et-frulct,S'il payent bien, je teur dy que bien stat,Retournez cy, quant Tous serez en ruyt,En ce boûrdel~, où tenons nbsh'e estât.

ILMais tost après il y a grant desbalt,

1600 Quantsansargcnts'envIentcoucherMargot;Vcoir ne Ja puis~ mon cueur à mort la

hait.Sarobeprens, demyceinct, etsurcot,Siluy prometqu'HztIendrpntpourl'escot.Par Içs,co~tc~~s!~ se prpnd~.r~a.technst,

6o5 Crte, et ~ure parIamort.Jesu~~stQue non ~era. Lors j'enppng~ç;ungesclat,

(l~g4) Demener. Faire.(T5g5) Je /eH)' fBncb. Je leur sers, etc.(1596) Que A~/t~af.Cciava bien; s'est bien pasife.(~97)/:«yt.Bu.t.<~599)Grattt<MMt(..ILya.grand,deptàisir~!(160~) Sa roAp. Je m'empare de sa robe, de son coKOt et de son

maotean. –);(160~) Par/c~<'ott6.EUe met ses,mains stjr~escôt~s.(1606) Que non sera. Que cela n'anra 'pas !iea. J'aimis fera an lien

de fera qn'on trouve partout.<n'/)Og'M<ëtc~Ïe'Ht'empared'unebûche.

(i6o~)0<:M'«, etc. Je lui en donne sur le nez.

Page 221: Francois Villon

Dessus le nez luy en fais ung escript,En ce hourdel où tenons nostre estat.

III.Puis paix se faict, et me lasche ung

gros pet,]6io Plus enflée qu'ung vénimeux scarbot.

Riant m'assietle poing sur le sommet,Gogo me dit, et me fiert le jambot.Tous deux yvres, dormons comme ung

sabot;Et au resveil quand le ventre luy bruyt,

t6i5 Monte sur moy, quel' ne gaste son fruyt.Soubz elle geins, plus qu'ung aiz me faict

plat,De paillarder tout elle me destruictEn ce bourdel où tenons nostre estat.

ENVOI.

Vente, gresle, gelle~j'ay mon pain cuict.tSao Je suis paillard, la paillarde me duit.

(i6< 1) Riant. Elle me met en riant le poing sur la tête, comme pourme menacer.

(t6t2) Godo. Elle me plaisanteet me frappe sur le jambot. M. For-

mcy veut qu'on mette gogo au lieu de godo, et fait au lieu de /?er<. Jl

ne paroit pas avoir compris le sens de ce vera.(i6i4)~uyr6.Brûier.(i6i5) ÇKe/Ke~~<6. Crainte de blesser l'enfant qu'elle porte.(t6i6) Geins. Suis gisant. ~M. Ptanche.( 1~20) ~~f'<. Me plait.

Page 222: Francois Villon

L'ung vault l'autre, c'est a mau-chatmau-rat:

Ordure amons, ordure nous affuyt.Nous deffuyons honneur, il nous deffuytEn cebourdel où tenons nostre estat.

HUIT. CXLI.

ï6a5 ItemaMarionl'YdoIle,Et la grand Jehanne de Bretaigne;Donne tenir publique escplle,Où l'escolier le maistre enseigne.Lieu n'est où ce marché ne'tienne

i63o Si non en la grille de Mehun;De quoy je dy, ~y de l'ensaigne~Puis que l'ouvrage est si commun.

HUIT. CXLII.

Item à Noë le Jolys,Autre chose je ne luy donne

i635 Fors plein poing d'osiers frez cueiHIz.

(t6!n)~matt<:hcf.A;ehàtrusÈ,Mt~rMé;(t6:t:t)~Mt<t~Myf.Yient,accourtcheznou<.

(i623)Ao«~ ~e~MyOttf.JfoNB fuyons l'honneur et il nous fuit.(~6ay)Pu&/<yu6MM~. Maison publique.(1629) Lieu n'est. Il n'y a pas de,lieu où elle ne fasse son com-

merce.(t65o) Sinon. Excepté dans ta prison de Meuu.(t655)/'b)-<. Excepté une poignée d'osiers, fra!chement cneiUM,

pour le corriger.

Page 223: Francois Villon

En mon jardin je l'abandonne.Chastoy est une belle aulmosneAme n'en doit estre marry.Unze vingtz coups Juy en ordonne,

ï6~o Par les mains de maistre Henry.

HUIT. CXLIII.

Item ne sçay qu'à l'Hostel DieuDonner, n'aux povres hospitaulxBourdes n'ont icy temps, ne lieu,Car povres gens ont assez maulx.

ï6~5 Chascun leur envoye leurs osLes mandians ont eu mon oye,Au fort ilz en auront les osA povres gens menue monnoye,

HUIT. CXLIV.

Item je donne à mon barbier,!~5o Qui se nomme Colin Galerne,

(t636) En mon jardin. Je le laisse dans mon jardin, c'est-à-dire en prison.

(t62~) CA<u<oy. La correction est une;bonne œuvre.(i638) dme. Personnene doit être fâché de la recevoir.(1639) CnM. Je veux qu'il lui soit distribué aao coups de verges.(i64o) Par. Par Henri Cousin, bourreau de Paris.(t64!) Bourdes. Ce n'estnilemoment, ni le lieu sur teqnet il con-

fient de plaisanter.(t644) Ont assez maM/.c. Sont assez malheureux.(t647)~M /!n'<. Hé bien! ils sont assurés d'en avoir, etc.~6~8) /'ot;rM. Après tout il n'est pas nécessaire de donner beau-

-coup aux pauvres gens.

Page 224: Francois Villon

Prés YQysia d'Angelot l'herbierUng gros glasson, prins où ? en MarneAffin qu'a son ayse, s'yvernë,De r~stomach le tienne près.

t655 Ser~ep~insi se gouverhe,Trop n'aura chault l'esté d'après.

HUIT. CXLY.

Item rien aux en&ns trouvezMais les perduz fau!t que console

Qui doivent estre retrouvez,1660 Pardroict, chez Marionl'Idolle.

Une leçon de mon escoleLeur IIray, qui ne dure gulère.Teste n* aycnt dure, ne folle,Mais escoutent, c'est la dernière.

(r653) Se yverne. S'il fait froid.(1655)~6 ~OMMrne. S'il se traite ainsi durant l'hiver.(i65y) Item. Je ne donne rien à ceux de mes amis que la justiceè

tient entre ses mains.(t658) Ma!f <6!. Mais il convient que je donne aux autres quel-

ques conseils. 1.(i65g) Qui. Ils doivent être revenus naturellement,etc.(t66t)!7M/efon. Un chapitre fort court dénia morale.

Page 225: Francois Villon

BELLE LEÇON.

DE VILLON AUX ENFANS PERDUZ.

i665

ï6~o

Beaux enfans vous perdez la plusBelle rose de vo chappeau.Mes clercs apprenans comme glu

Se vous allez à Montpippeau,Ou à Rueil; gardez la peauCar pour s'esbatre en ces deux lieux,Cuidant que vaulsist le rappeauLa perdit Colin de Cayeulx.

II.Ce n'est point ung jeu de trois mailles,

Où va corps, et peut estre l'ame

(i666) ~e//e roM, etc. Vous perdez les plus beaux jours de votrevie.- ro chapeau. Votre couronne.

(t66y)~6<e&rM. Vous, mes ëcotieM, élevés à prendre et à ne paslâcher prise.

(t6~o) Car. Car pour avoir voulu exercer son industrie.(i6~t)CMtt/attf. Pensant que s'il tomboit entre les mains de la

justice, il en sortiroit par un appel.(i6~t) La perdit. Colin de Cayeu perdit la peau. ( Voy. a* Ballade

du Jargon.)(t6~5) Ce K'Mt. Ce n'est pas un -petit jeu que celui.

Page 226: Francois Villon

1675 S'on perd, rien n'y sont repentailles,Qu'on ne meure à honte et diffame;Et qui gaigne n'a pas à femmeDido la-royne de Cartage.L'homme est donc bien fol et infame,

1680 Qui, pour si pou, couche tel gage

m:Qu'ungchascun encore m'escoute,

On dit, et il est vérité,Que cbarrèteïie se boyt touteAu feu l'yver, au bois l'esté.

i685 S'argent avez, il n'est ente;Mais le despendez tost et visteQui envoyez vous hérité?Jamais mal acqucst ne proffite.

(t6~)~!t6n n'y sont. Le repentir n'empêche p as qu'onne meureignominieusement.

(1677) A*a/)<M d~emmc. N'est pas très-fortuné pour cela.(1673) ~/iomm6.p'hommeqnlmetnnen}en pareil pourretirer Ii

peu, est donc bien fou.

(t683) Charrèterie. Charge d'une voiture. On dit que, soit au coindu feu en hiver, solt au bois en été la provision de vin Snit tou-jours par être épuisée.

(1686) .M n'Mt ente. H n'est attaché nulle part.(168~) Qui en. Quel est celui que vous voyez s'enrichir par cet

argent?

Page 227: Francois Villon

BALLADE XIV.

DE BONNE DOCTRINE A CEULX DE MAUVAISEVIE.

î.

Car or soyes porteur de Bulles;ï6go Pipeur, ou hézardeur de dez;

ï6g5

Tailleur de faulx coings, tu te bruslesComme ceulx qui sont eschaudezTrahistres pervers, de foy vuydez

Soyes larron, ravis, ou pilles

Où en va l'acquest, que çuydez?Tout aux tavernes et aux filles.

II.Ryme, raille, cymballe, luttes,

(i68g) Porteur <& bulles. Les bulles de Romen'ëtoieat alors intro-<!mtM que frauduleusement.

(t6go) ~eMft&Mr </edez. Joueur frippon.(1691) Tailleur. Soyez fabricantde faux coins, vous exposant ainsi

à être suppliciés par l'eau bouillante.

(1693) Trahistres. Soyez traîtres, sane foi, etc.(1694) Soyes. Soyez voleur ravissant ou pillant.~695) Où en. Où pensez-vous que passera le produit de votre

industrie f

(1697) Ryme. Fais des vers, sois bouB'on, joueur d'instrument* oubaladin.

Page 228: Francois Villon

Hante tous autres eshontez

Farce, broille, joue des flustes,

1700 Faictz ès villes et ès cités,Fainctes, jeux et moralitez;Gaigne au berlan, au glic, aux quilles

Ou s'en va tout ? Or escoutezTout aux tavernes et aux filles.

Ill.no5 De telz ordures te reculles,

Laboure, fauche champs et prez;Serz, et panse chevaulx, et mulles,S'aucunement tu n'es lettrezAssez auras, se prens en grez.

1~10 Mais se chanvre broyés, ou tilles,Ne tens ton labour qu'as ouvrez,Tout aux'tàverneset aux filles.

ENVOL

Chausses, pourpoinctz, et bourreletz,Robes, et toutes vos drapilles;

(1698) Hante. Fréquenté tout ce qu'U peut y avoir encore de genssans pudeur.

(t6g~) Farce. Sois farceur, comédien ou joueurde ûûtet.(tyoo) Faictz. Va représenterpar les villes, etc.(tyos) Bcr/an. Brelan.(1707) Serz. Prends du service.(t ~09) Assez. Tu seras'assez riche si tu fais ces travaux avec goM.pyn) .~tettt.Jt'aiHe pas donner leproduit de~ton travail.(ty~)M.Formey dit n'avoir trouvé nulle parttemotdfapiUee,et

il ne l'explique pas. Il rend am~par a moins, Ce qui n'est pasexact.- Bourrelets coiffure. Drapt//M hardes, menu linge. ~(M

avant.

Page 229: Francois Villon

Tout aux tavernes et aux filles

HUIT. CXLVI.

t~20

A vous parle compaings de gallesMal des ames, et biens des corpsGardez-vous bien de ce mau hasics,Qui noircist gens quant ils sont mortzEschevez le, c'est mauvais mord;Passez vous en m!eu!x que pourrezEt, pour Dieu, soyez tous recorsQu'une fois viendra que mourrez.

HUIT. CXLVII.

t~25 Item je donne aux Quinze-vingtz,Qu'autant vauldroit nommer trois cens,De Paris, non pas de Provins

(iyiy)Com/)a'n~~6~a</M. Compagnons de libertinage.

('ytg) A/NM has/es. Mauvais haie. Feu de t'enfer.

(l~) &c/)6~x- Evitez-le c'est un vilain morceau.(ty~S) Soyez tous recors. N'oubliez jamais.

(ty;t5) Çt«'ne~-t<fn~(z. Hospice des ,pauvres aveugles à Paris. Lenombre des membres internes a Été fixé à 30o par saint Louis, d'enest venu le nom de Quinze-Vingts.

(1737) ~Von/)<<& Provins. Les Quinze-tins de Provins étoient pro-bablement un cabaret dont l'enseigne renfermoit un mauvais ca-lembourg.

Page 230: Francois Villon

Car à eulx tenu je me sens.Hz auront, et je m'y consens,

iy3o Sansi'estuy, mes grandes lunettesPour mettre à part, aux Innoccns,Les gens de bien, des deshonnestes.

HUIT. CXLVIII.

Icy n'y a ne rys, ne jeu

Que leur vault avoir eu chevances;i';35 N'en grans lictz de paremens geu

N'engloutir vin en grasses pansesMener joye, festes, et danses

Et de ce prest estrc à toute heure?Tantost faillent telles plaisances,

ty~o Et la coulpe si en demeure.

(t~8) Car <! 6M/a:. Car je leur dois quelque chose.

Et de son bon gré ordonna (ViUon),o Pour mieulx bailler de ses sornettes,.Qu'on donna toutes ses lunettes,-Après sa mort aux t5-ao.'Pour tant qu'ils furent ses voisins.»

(EtoyDÀMEavtL,DeaKer<6,eh.68.)

(t~3t) Auxlnnocens. An cimetière des Innocens.(iy5~) Que; Que leur sert d'avoir été riche.(iy5S) ~V'en. Et d'avoir couché sur des lits somptueux.(iy58) Et ~e ce. Et de ne jamais avoir eu d'autres occupations.(iy5g)Ti!n<M[. Ces plaisirs passent vite.(t~o) Et la coulpe. Il ne reste que le criminel attachement qu'on

a eu pour eux.

Page 231: Francois Villon

HUIT. CXLIX.

Quant je considère ces testes,Entassées en ces charniersTous furent maistres des requestesOu tous de la chambre aux deniers

y~5 Ou tous furent porte paniers;Autant puis l'ung que l'autre direCar d'evesques, ou lanterniers,Je n'y congnols rien à redire.

HUIT. CL.

Et icelles qui s'enclinoient,t~o Unes contre autres en leur vies,

Des quelles les unes regnoientDes autres craintes et servies

La, les voy, toutes assouvies,

(i~) Charniers. Le'Charnier étoit un lieu destiné à recevoir les

ossemens exhumés. M. Laurière, et d'autres avec lui, ont confondule charnier avec le cimetière dont il faisait partie.

(i~44) Chambre aux deniers. Dans la maison du roi c'étoit un con-seil chargé de l'administrationdes finances.

(t~S) Porte paniers. Porte hôte, portefaix.(1746) Autant. Je puis à chacune de ces têtes appliquer l'un

comme l'autre titre.(t~y) Car. Car soit évêques ou lanterniers, tous sont là égale-

meut honorables.(1749)Et icelles. Et celles qui se fesoient des politesses.(i~S3) ~MHftM. N'ayant rien à se demander ni à se rendre, c'est

le sens d'~MOMfie, mot qni n'a pas été compris par M. Formey.

Page 232: Francois Villon

Ensemble en ung tas pesle mesle.iy55 Seigneuries leur sont ravies,

Clerc ne maistre ne s'y appelle.

HUIT. CLI.

Or sont ilz mortz, Dieu ayt leurs ames,Quant est des corps, ilz sont pourriz.Ayent esté seigneurs, ou dames,

1760 Souef et tendrementnourriz,De cresme, fromentée, ou riz

Leurs os sont déclinez en pouldreAusquelzne chault d'esbat, ne riz;Plaise au doulx JESUS les absouidrc.

gnuiT. CLn.

ty65 Aux trespassez je fais ce lays,Et icelluy je communiqueA régentz, courtz,, sièges, et plaids,

Hayneurs d'avarice l'inique;

(t~S4) Ensemble.Ce mot doit se lier avec le verbe voir.(t~55) ~«'g?t6«rm.Elles n'ont plu~ autorité les unes sur les autres.(1~60) &M~ Délicatement et tendrement nourris de, etc.(t~6a) Leurs. Leurs os sont tombés en~poussiére.(i~65) ~M~ue/t. Lesquels s'intéressent peu aux plaisirs, etc.

Ce huitain manque dans le Gd. Niv. Bo.(ty65)<7e lays. Le lay qui suit.(ty6y) ~He~eKf~AuïgouverneurSj, aux cours souveraines aux

cours subalternes et aux coura pour le contentieuXt(ty68) Ba~HeKr!. Gens qui abhorrent l'avarice.

Page 233: Francois Villon

Lesquelz pour la chose publique

i yo Se seichent les os et les corpsDe Dieu et de sainct DominiqueSoient absolz, quant ilz seront mort.

LAYS*

i.Au retour de dure prison

Ou j'ay laissé presque la vie

y y5 Se fortune à sur moy envieJugiez s'elle fait mesprisonIl me semble que, par raison,Elle deust bien estre assouvie.

Au retour.

Ji.

1~80 Cecy plain est de desraison,Qui vueille que de tout uesvie,

(ty6()) Lesquelz. Et qui dans l'intérêt de l'état.(t~t) Les Frères Prêcheurs ordre institué par S. Dominique,

étoient chargés de l'inquisition en France.*Cc rondeau est imprimé pour la première fois de même que le

huitain suivant. Nous l'avons pris dans le Ahs. C.

(i~y5) Se for/une. Si la fortune est jalouse de mon bonheur.(iyy6) Jugiez. Jugez si ce n'est pas par erreur.('777) Par raison. Raisonnablement elle devroit être eatisfaite.(i;8o) CMy. Vouloir que je meurs à tout, c'est déraisonnable.

Page 234: Francois Villon

Plaise à Dieu que l'âme ravyeEn soit, Lassus en sa maison~

Auretour.

HUIT. CLIII.

ïy85 Item, donne à maistre Lomer~Comme extraict que je suis de fée,Qu'il soit bien amé, mais d'amerFille en chief, ou femme coëfféeJà n'en 'ayt la teste eschaufïëe.

i ~o Ce, qui ne ly couste une noix,faire ung soir peut, sorz la fàffée,En despit d'Augcr le Danois.

HUIT. GMV.

Item rien à Jaques Cardon,Car je n'ay rien pour luy honneste.

tyQ5 Non pas qu'il gette à l'abandon

(t~8i<) Plaise. Plaise à Dieu, qu'en retour de mes souNrances.mon~Ametoitptacèet&hantdansleciet.

(ty86) Comme. Comme fils de fée en ma qnaUté de magicien.(t?88) Fille on ch«/~ Fille coëB'ee en cheveuï, ou femme portant

bonnets.(~89) J<i. Qu'il n'ait jamais.(t~go) Ce ?Mt. Ce qui ne lui coûtera rien.(t70~jE;t) etc. Ogier ou Augnier-le-Danois.,chevalier d'une bra-

Toure Mnségate, qui repoussa les Sarrasins, vengea l'honneur des

dames, fit un voyage en paradis,où il trouva la fontaine de Jou-

venee, et vint mourir à St-Faron de Meaux, ditla chronique.

(1 795)Gettoà l'abandon. Dépense follement. (V.f.h.)

Page 235: Francois Villon

Pour la belle bergeronnetteS'elle eust le chant marionetteFaict por Marion la Peau-tardeOu, donnez PO~~ ÂM~ GM!7/MC~,

i8oo Elle allast bien à la moustarde.

HUIT. CLV.

Item donne aux amans enfermes,Sans le lay maistre Alain Chartier,A leurs chevetz de pleurs et lermesTrestout fin plain une benoistier,

i8o5 Et ung petit brin d'esglantierEn tout temps verd, pour gouppillonPourveu qu'ilz diront ung Psaultier,Pour l'âme du pouvre Villon.

HUIT. CLVI.

Item à maistre Jaques James,18 to Qui se tue d'amasser biens

(tyg7) S'elle e«~t. Si elle savoit la chanson ~art'oncffe qui a étécomposée pour la vieille Marion, ou bien celle, Donnez votre Axy~

Guillemette, elle feroit une bonne fille publique.

(t8ot).En/em!M. Malade<!anguissansd'amour.

(i8o2) Sans. Outre. Alain Chartier a composé plusieurs pièces ga-lantes, et' une pièce entre autres intitulée t'Hospita! d'amours. Jepense que c'est de ceUe fa et non du lay de Plaisance comme i<

dit M. Le Duchat, que Villon veut parier.(t8o~) 7rM<OM<. Un bénitier entièrement plein.(tSo~Pmft/Her.OfEcecanonia).

Page 236: Francois Villon

Donne fiancer tant de femmesQu'il vouldra, mais d'espouser, riens.Pour qui amasse-il ? pour les siens.Il ne plainct fors que ses morceaulx

t8i5 Ce qui fut aux truyes, je tiensQu'il doit de droit estrc aux pourceaulx.

HUIT. CLVII.

Item sera le Seneschal,Qui une fois paya mes debtes,En recompense, mareschal;

1820 Pour ferrer oës et canettes.Je luy envoye ces sornettes,Pour soy desennuyer; combien~SI veuït, face en des alumettes:De bien chanter s'ennuye on Lien.

HUIT. CLVIII.

1825 Item au Chevalier du GuetJe donne deux beaulx petuz pagesPhilippot, et le gros Marquet;Qui ont servy, dont sont plus sages,

(*8tt) Donne fiancer. Je l'autorise à fiancer, et non à ëpouser,etc.(t8i4) Il ne plainctfors. Il ne regrette que ce qu'il mange.(t8i5) Ce. Ce qu'on a gagné dans la déhanche doit être dépense

dans la débauche.(1820) 0~. Les oies et les canards.(t822) Combien. Qu'il en fasse s'il vent.(tSx4) De. Tout ennuie, même le chant te plus beau.(tS~5) Chevalier. Capitaine du guet, (V. P. y. h; M.)

Page 237: Francois Villon

La plus partie de leurs aages,i85o Tristan Prévost des Mareschaulx.

Hélas, s'ilz sont cassez de gaige~,Aller leur fauldra tous deschaulx.

HUIT. CLIX.

Item au Chappelam je laisseMa chappelle à simple tonsure,

i855 Chargée d'une seiche messe;Ou il ne fault pas grand' lecture.Résigné luy eusse ma cure.Mais point ne veult de charge d'âmesDe confesser, ce dit, n'a cure;

18~0 Sinon chambrières et dames.

HUIT. CLX.

Pour ce que sçait bien mon entente,Jehan de Calays honnorable homme,

(iS~g) La plus partie. La plus grande partie de leur vie, ce qui les

a rendus plus habiles.(t835) C/ta~e/ain. Nom d'un des amis de Villon.(i8S4) Le bénÈËce à simple tonsure étoit destiné à des clercs étu-

dians, et n'exigeoit pas grande /ec<M!'c, c'est-à-dire pas beaucoupd'instruction.

(t835) La messe sèche que M. Laurière a pris pour une messe sansrétribution,éto!t une messe sans consécration. (V. C. Bona de ~!e&<f<

/<<Mr~(Ct<,IiT. i, ch. t5.)–Villon vent dire que son bénénce n'im-

pose pas d'autres obligations que celle de boire et de manger.(i85o) Decon/iiMEr. H nese soucie pas, dit-il, de confesser d'autre.

personnesque, etc.(i8~t) Mon entente. Mes intentions.

Page 238: Francois Villon

Qui ne me veit des ans a trente~ »

Et ne sçait comment je me nomme,.ï8~5 De tout ce testament en somme,

S'aucuneyadinlculté/Oster jusqu'au rez d'une pomme,Je luy en donne faculté.

HUIT. CLXÏ.

i85o

i855

De le gloser et commenter;t85o Deledimnir, ou prescripre

y

Diminuer, ou augmenter

De.le canceller, ou transcnpre,De sa main, ne sceust il escripreInterpréter, et donner cens,

i855 A son plaisir, meilleur, ou pireDe poinct en poinct je m'y consens.

HUIT.CLXn.

Et s'aucun, dont n'ay congnoissanceEstoit allé de mort à vie

9

(i8~5)Ç«f.Qninem'a{amaIsvn.(1847) Oster. D'applanir toutes les difficultés en sorte qn'it n'y

ait pas plus & chicaner dans mon Testament, qu'il n'y a & tondre

snrnnepomme.(t84p) De /o. Je l'autorise à l'expliquer et a le commenter.(t85o)~D<t(r.EïpMqner.P)'M<'r</)re. Déterminer.(t85:)ûttxe//6)-.Lebarrer,yen'aeer..(i856)D</)o<ne<.Jecon<ensartIcIepararttete&tontce!a.(i85y)~< s'aucun. Et si quelqu'un de mes légataire!, ce que

j'ignore, étoit, etc.(t858) &<<[. Ce vers renferme nn gros calembourg.,

Page 239: Francois Villon

Au dict Calais donne puissance,t86o Affin qne l'ordre soit suyvie,

s

Et mon ordonnance assouvie,Queccste aulmosne ailleurs transporte,Sans se l'appliquer par envie;A son âme je m'en rapporte.,

HUIT. CLXm.

i865 Item j'ordonne à samcteAvoye,Et non ailleurs, ma sépultureEt affin que chascun me voye,Non pas en chair, mais en painctureQue l'on tire ma pourtraicture

1870 D'ancre, s'il ne coustoit trop cher.De tumbel? rien. Je n~en ay cureCar il gréveroit le plancher.

HUIT. CLXtV.

Itemvueil qu'autour de ma fosse

(i86t) Assouvie.Exactementaccomplie.(1863) Par envie. Par cupidité.(t86~)~ Ion. Je m'en rapporte à sa conscience.(!86~)ty<nn<:t6.M'y6. Communauté religieuse dont la chapelle

étoit au premier.(18~0) D'ancre. Avec de l'encre, etc.(i8yt)De<«mt6/. Quel monument funèbre t Aucun. Je m'en pas-

serai car il chargeroit trop le plancher.Tumbel est encore un de ces mots dont M. Formey n'a donné

l'explication qu'en hésitant, parce qu'il ne l'avoit pas trouvé dansles glossaires. (V. ?)!). S., p. t,n.)t.)

Page 240: Francois Villon

Ce que s'ensuyt, sans autre histoire,] 87 5 Soit escript, en lettre assez grosse

Et, qui n'auroit point d'escriptoire,De charbon soit, ou pierre noireSans en rien entamer le piastreAu moins sera de moy mémoire,

1880 Telle qu'il est d'ung bon follastrc.

HUIT. CLXV.

Cy gist et dort en ce sollier,tQu'amour occist de son raillon,

Ung pouvre petit escollier,Jadis nommé François ViDon

j885 Oncques de terre n'eut sillon.Il donna to~it, chascun le sçet,Table, tretteaulx, pain, corblllon.Gallans., dictes en ce verset.

(i8y~) Sans autrehistoire. Et rien de plus.(t8~6) Bt qui. Et si l'un n'a pas d'écritoire, qu'on le trace au char-

bon,etc.(1881) .SeMer. C'étoit la partie supétteure de la maison.(1883) De son r<!t</o)t. De se~ dards.(t888) Ga~fttM. Bons viv<m<) dites pout lui la pr!ere Baivante.

Page 241: Francois Villon

RONDEAU.

I.

Repos éternel donne à cil,i8go Sire, clarté perpétuelle,

Qui vaillant, plat n'y escuelleN'eut oncques, n'ung brin de percil.Il fut rez, chef, barbe, sourcilComme ung navet qu'on racle et pelle.

t8g5 Repos, etc.

u.

Rigueur le transmist en exil

Etiuy frappa au cul la pelle,Non obstant qu'il dist j'en appelle

Qui n'est pas terme trop subtil.

igoo Repos, etc.

(1889) Repos. Seigneur, donne le repos et la jouissance de la lu-

mière céleste à celui qui ne possède ni, etc. Les deux premiers

vers sont une imitation du verset usité dans les offices des morts

Requiem œfemam, etc.

(1893)Il fut. Il fut rasé, tête barbe et sourcils, comme un navet

qu'on ratisse, etc., c'est-à-dire son dénùment fut complet.

~897) Et luy. Et le chassa honteusement.l6

Page 242: Francois Villon

HUIT. CLXVI.

Item je vueil qu'on sonne à branle,Le gros Beffray qui n'est de verreCombien que cueur n'est, qui ne trembleQuant de sonner est en son erre.

igo5 Saulvé à mainte bonne terre,Le temps passé, chascun le sçait:Fussent gens darmes, ou tonnerre,Au son de Iny, tout mal cessoit.

HUIT. CLXVII.

Les sonneurs auront quatre miches,iQio Si c'est trop peu, demy douzaine,

Autant qu'en donnent les plus richesMais ilz seront de sainct Estienne.VoIlant est homme de grant peine,L'ung en sera. Quant j'y regarde,

(tgo~)~egT<MA<ay. La grosse cloche quijt'est pas de verre.–Cette cloche, qutétolt dans l'une des tours de Notre-Dame,n'étnittonnée que dans les grandes solennités. Nous avons corrigé est~< verre.

(190~) Quant. Lorsqu'elle est en train de sonner.(tgo5) Saulvé. Ellea, comme chacun sait, etc.(1908)~uMtt. Tout mat cessoit dès l'instant où on la sonnoit.–

M. Le Duchat sur.ce vers dit Le son dn verre calme les buveurs,ni plus ni moins que le bruit des cloches détourne l'orage.(1909) Mtd)6<. Pain. ~te/tM de S. Etienne. Pierres. S. Etienne

fut lapidé.(igi3) ~ot/anf. Voltant, bon ouvrier, sera l'un des souneurs.(191~) Ç«an< Jo. Quand j'y réfléchis mais il aura de quoi vi-

vre etc.

Page 243: Francois Villon

!~t5 H en vivra une sepmaine.Et l'autre? Au fort, Jehan de la garde.

HUIT. CLXVIII.

Pour tout ce fournir et parfaireJ'ordonne mes exécuteurs,Ausquelz faict bon avoir affaire,

igso Et contentent bien leurs debteurs

1925

ïgSo

Hz ne sont pas trop grans venteurs,Et ont bien de quoy, dieu mercys.De ce faict seront directeurs,Escry je t'en nommeray six.

HUIT. CLXIX.Cest maistreMartin Bellefaye,

Lieutenant du cas criminel.Qui sera l'autre ?–J'y pensoye,Ce sera sire Colombel,S'il luy plaist, et il luy est bel,Il entreprendra ceste charge.-Et l'autre? Michel Jouvenel,Ces trois seulz, et pour tous, j'en charge

(t<)i6) ~f/'aMfre. Qui sera l'autre sonneur ?.he bien! ce seraJeandela Garde. (V.h.t2~.)

(igtS) J'ordonne. Je nomme des exécuteurs testamentaires, aveclesquels on ne sera pas fâché de traiter, et dont mes légataires se-ront contens.

(igaS) De ce faict. De mon testamentseront donc exécuteurs.(132~) &cry.Ecri<, Firmin, j'en nommerai.six pour un.(igzS) Sire Guillaume Coulombel, puissant et riche homme.·

( ÇA. ~c.)(K)~) Et l'autre. Et le troisième Michel Jouvenel des Ursins, l'un

des~ptus riches et plus puissans seigneurs du temps.

Page 244: Francois Villon

HUIT. CLXX.

Mais au cas qu'amoy s'excusassent,En redoubtant les premiers frais,

!o35 Ou totalement recusassent,Ceulx qui s'ensuivent cy après,J'institue, gens de bien très,Philip Bruneau noble escuyerLe second son voysin d'emprès,

ït)~o Nommé maistre Jacques Raguyer

HUIT. CLXXI.

Et le tiers, maistre Jaques James;Trois hommes de bien et d'honneur,Desirans de saulver leurs amesEt doubtans Dieu nostre Seigneur

ig~5 Car plustost itz méttroient du leur,Qu'a ceste ordonnance ne faillent.Point n'auront de coritreroolleur;A leur bon seul plaisir en taillent.

HUIT. CLXXII.

Destestamens qu'on dit le maistre,ïg5o Dé mon faict n~aura quid ne ~MoJ;

(tt)3g) ~o<sttt d'emprès. Son voisin qui est près, Le plus proche.(t~) Et </o«<i<on:DteM.Et cràignant Dieu.(ig~6) Qu'à. Plutôt que de ne pas accomplir mes volontés.(Jg48) leur. Qu'ils fasMnt selon leur bon plaisir.

Page 245: Francois Villon

i~55

Mais ce sera ung jeune prebstre,Qui se nomme Thomas Tricot.Voulentiers beusse à son escotEt qu'il me coustast ma cornetteS'il sçeut jouer en ung trippot.,Il eust du mien, le trou perrette.

HUIT. CLXXIII.

Quant au regard du luminaire,Guillaume du Ru j'y commectz.Pour porter les coings du suaire,

1960 Aux exécuteurs le remectz.Trop plus mal me font qu'oncques mais,Panil, cheveulx, barbe, sourcilz.Mal me va, temps est désormais,Que crie à toutes gens merciz.

(i<)5/t)E<?" Dût-il m'en coftter, etc.(i956).r/eM<.JetuitégueroisIetrouperrette.Marotditque

H'étoit un jeu de paume.(i958)7ey<'ommec<z. J'en charge.(io6t) Trop. Je ressens des douleurs plus vives que etc.(1062) Panil. C'est le poil qui vient dans un lieu que la pudeur

défend dénommer.(tg63) Mal me va. Je suis bien malade.(ta64) Que. Que je demande pardon t tout le monde.

Page 246: Francois Villon

BALLADE XV.

PAR LAQUELLE VILLON CRYE MERCY A CHASCUN-

ia65 A Chartreux, et à CélestinsA mendians, et à dévotes

A musars, et cliquepatinsA servans, et filles mignottes,Portant surcotz et justes cottes

loyo A cuideraulx d'amours transis,Chaussans, sans meshaing, fauves bottesrJe crye à toutes gens merciz.

II.

A fillettes monstrans tetins,Pour avoir plus largementhostes

(*o6y) Musars. (M. le Duchat: fainéant; M. Formey: paresseux.)Ce n'est proprement ni l'un ni l'autre. Musart veut dire qui s'arrêtepour regarder, pour causer au lieu de faire son chemin; de mêmeque c/t~Mt, /;a<<M, est synonime de galopin, qui court les rues, etnon de traîne savatte, comme le dit M. le Duchat.

(1968) Filles mignottes. Filles élégantes.(1~0)~ cuideraulx. A ces jeunes vaniteux, qui chaussent élé-

gamment, etc.(tg~S) ~<6«M. Aux EUes publiques qui, etc-

Page 247: Francois Villon

igy5 A ribteuM meneurs de hutinsA basteleurs traynansmarmottesA folz et folles, sotz et sottes,Qui s'en vont sifflant cinq et sixA marmousetz et manettes

t()8o Je crye à toutes gens merclz.

ni.Sinon aux trahistres chiens mastins~

Qui m'ont faict mangerdures crostesEt boire eau maintz soirs et matins,Qu'ores je ne crains pas trois crottes~

tg85 Pour eulx je feisse petz étroitesVoulentiérs, si ne fusse assis;Au fort, pour eviterriottes~Je crye à toutes gens merciz.

(1975) ~frt~urt. Aux coureurs de nuit qui se plaisent i< faire ddésordre.

('977) A folz. Aux étourdie, Satz. Farceurs, plaisans.(1978) Qui. Qui vont dans les rues par bandes de cinq ou six en

sifflant.('979) marmousetz. Probablement petits garçons et petites CUes

( Not. de M. Formey.)(ia8i) Sinon. Il parie de t'év6que d'Orléans et de ses ouitier*

(V. h. i et 6ai~63 et 64.)(ig8t)DMr6!crct<M. Dures croûtes; dupain <ec.(igS~) Que ores.Tellement que s ce moment je ne saurois faire

trois, etc.(19~7) Au fort. Au reste, pour éviter toute espèce de discussion.

Page 248: Francois Villon

ENVOI.

S'on leur froissoit les quinze costesiggo De bons mailletz, fortz et massis

De plombée, et de telz pelottes

Je crye à toutes gens merciz.

BALLADE XVI.

I.

Icy~ se clostle testament,Et finist du pouvre Villon.

igg5 Yenez à son enterrements,Quant vous orrez le canHonYestuz, rouges com vermillon,Car en amours mourut martirCe jura il, sur son chatgnqn

aooo Quant de ce monde voult partir

(tg8g)~'cn. L'opinion du peuple étoit alors -qu'il manquait a

l'homme la côte dont Dieu avoit formé la premièrefemme.(iggi) De plombée. Avec des massues garnies de plomb et autres

iMtrutnens de même nature.(tgg~) La couleur rouge dans l'Eglise est plus particulièrement

affectée aux fêtes des martyrs..(t999)~M)'M)t e/xt'~Mn. Sur sa tête, par sa tête.(2ooo) Dans toutes les édittons le Testament finit avec' ce vert~

Nous avons tiré le reste de iaBattàde du ~H.C.

Page 249: Francois Villon

Et je croy bien que pas n'en ment,Car chassie fut comme un soullon,De ses amours hayneusementTant que dicy à Roussillon,

2oo5 Brosses n'y a/ne brossillonQui n'eust, ce dit il sans mentir,Ung lambeau de son cotillon,Quant de ce monde voult partir.

in.Il est ainsi, et tellement,

2010 Quant mourut n'avoit q'un haillon.Qui plus, en mourant, mallementL'espoignoit, d'amours l'esguillonPlus agu que le ranguillonD'un baudrier lui faisoit sentir

2015 C'est de quoy nous esmerveillon,Quant de ce monde voult partir.

(2002)Soullon. Linge de peu de valeur dont on se sert pour oe-toyer les meubles, les ustensilesde cuisine, etc.

(2006) Qui. Le Mss. purte qu'il. J'ai corrigé.(2007) De son cotillon. De sa robe, de ses vêtemens.(aoof)) Et tellement. Et au point que lorsqu'il mourut, il ne pMsé.

doit qu'un bien méchant habit.(aou) Qui plus. En outre, au moment de sa mort. H étoit cruel-

lem ent tourmentépar l'amour.(2oi3) Ranguillon. Je crois que c'est le crochet, la boucle du bau-

dtier formée par une espèce de dard.

Page 250: Francois Villon

Ung traict but de vin morillon,

2020 Quant de ce monde voult partir.

(aoiy) Emef~/M.L'émerlUonestte plus petit et le plus joli des

oiseaux de proie qu'on dressoit & la chasse.(~ot8) Qu'il /Kt. Ce qu'il fit.au moment de quitter ses amis..(tOtg) Ung. 11 but un verre de vin rouge.

Prince gent comme esmërillon,Saichiez qu'il fist au départir

FIN DU GRAND TESTAMENT..

ENVOI.

Page 251: Francois Villon

NYV W WV W NMNV\WNV WWM~ WVNYWYNANWWV1W WV NY\11·W W1N1~VWNNVWwY~\YY

LE

GRANT TESTAMENT.

LEÇONS DIVERSES

HUIT. I".

i. Cd. et Bo. Aage. -2. Gd. et Bo. Je beues.5. Gd. et Bo. Ne du tout encorcs io! ne sage. ~fM. C.Ne du tout fol ne du tout saige. -6. Gd. etJ?o.d'Ausigny. ~M. Dansigny.

HUIT. Il.5. ~er. Niv. Peu m'a donné petite miche. Gd. Peu

m'a d'une donné miche. Mar. i53o. Large ouestoit.

HUIT.IV.

i. Mss. C. Et s'esté. m'a dur, ne cruel. –2. A!M.

C. Que cy je ne raconte. Bo. Que je ne le racompte,Cd, Que cy je ne le. A~t~. Que s'il ne le racompte.Mar. et ~m~. Que cy ne le. -5. Mss. C. Et l'Eglise.Bo. Carl'Eglise. Niv. En l'Eglise nous dit et, etc. Mar.Mais i'Egtise. ~ar. et Aut. Mais l'Eglise, etc.–7-

Page 252: Francois Villon

M~. C. Je vous dis que, etc. 8. Mss. C. Quoyqu'Hm'aist fait à Dieu remys. Niv. Tous les faits, etc.

HUIT. V.

i. Niv. ~e~et An. Si prieray Dieu de bon cueur..Gd. Bo. Si prieraypour, etc.–a. Gd. Niv.Bo.et ~M.Pour t'ame du bon, etc. -6. Gd. Voise la prandre.

8. Gd. A Donay. Niv. A Doué.

HUIT. VI.

i. Mss. C. Combien souvent je vueil qu'on prie.Gd. et Bo. Combien s'il veut qu'on prie. Niv. Combiens'il veut qu'on le prie. 2. Gd. et Niv. Obstant

que chascun, etc.–5. Gd. Amaisme.–8. AfM.

C. Du pseaulme Deus ~Mdem. Cd. ~o. et Niv. Lepseaulme Te Deus, etc. ~a! Du pseaulme Te Deus..

HUIT. VII.

i. Afar. Sy pry. –5. Gd. et ~o. Qui me préserve, etc.

HUIT~vm.

2. Mss. C. Et de Salmon. jBo. Et de Salomon.8.Cd. et Niv. Mathieu Salé. Fo. V!v~-autantqaeMathieuSalé. Mar. et aut. Vivre autant, etc.

HUIT. tX.

i. Cd. ~Vt~. et Bo. Tous malles. Mss. C. Et douzebeaulx enfans masles. 2. Gd. et Bo. Vo!re de son.

4. Gd. et jBo. Conceuzau ventre virginal.-6. ~M..C. Au feu daulphin.

Page 253: Francois Villon

HUIT. X.

5. Mar. i55o. Tant que je suis a mon etc. -6. Bo.

Testament resestable.

HUIT XI.

]. Mss. C. Et escript l'an. Ma~. et a'ut. Escript lay.

-2. Mss. C. Lorsque le roy. Mar. et aut. Que lebon roy me, etc. 5. Bo. et Gd. De la dure prisonMehum. Niv. Prison Methun. Ver. Prison Meuu. Mar.Prison de Mehun.–6. Niv. Venu vers luy humilier.

y. MM. C. Jusques il mourra. Niv. Ce que fera tantqu'il mourra.

HUIT. XH.

!<!f. t55o.Plaingtzetp!eurs. Les autr. Plaitz

et pleurs. ~M. Plains et pleurs. 5. Mss. C. Travailmais, etc. Gd. et jSo. Travailles me lubres. Niv. Tra-vailler mes lubres. Mar. Travail mes, etc. 6 Mar.Aguisa rondz comme, etc. An. Mss. C. Bo. et Gd.Aguisez rondz. Niv. Aguise rondz. y. Mar. Me

monstrant plus que les commens. Gd. et Bo. Mons-

trent plus que les communs. An. et Niv. Monstrentplus que les commens. Mss. C. M'ouvrist plus quetous, etc. 8. Mar. Sur le sens moral d'Aristote,Niv. Gd. et Ce. En sens moral ,de Aristote. An. En

sens moral que Aristote. Mss. C. Et averroys surAristote.

HUIT. Xill.

5. An. Pelerins de maulx. Gd. Conforta se dit,etc.-6. An. Et pourtant du don, etc. –8. An. Rien ne

Page 254: Francois Villon

hait que, etc. Mar. Dieu ne hayt que, etc. MM. C.

Riens ne chet que, etc.

HUIT. XIV.

5. Cd. et Bo. Mais que me convertisse, etc. 5, 6

et y. Mar. et aut. éd.

Combien qu'en péché soye mortDieu vit et sa miséricorde

» Se conscience me remord, etc. o

J'ai suivi le Mss. C. dont la version est plus naturelle.

HUIT. XV.

5. Mar. Tant qu'il soit meuryparvieinesse.~cr.Niv. C~. Bo. e), Mss. C. Quant on le voit vieil envieiHesse.–y. MM. C. Me font telle presse.–8. Gd.

et Bo. En meureté me vouldroient veoir. Niv. Etmenreté me.etc. Mss. C. et~m. En meureté ne me,etc. Mar. En meureté né, etc.

HUIT. XVI.

5. Gd. et .Bo. Bien ne fais a jeunes ne vieutx.–6. Cd!. Niv, et Bo. Soyent périlz où soyent en bière.~er. Soyent sur pied ou soient.

HUIT. XYIÏ.

4. ~Vt~.Esqu!Honné. ~er. EnguiUonhé. et ~o.EsguiUonné. Mss. C. Esgrillonné. Mar. EngrUtonné.–6. Niv. Escameurs. y. MM. C. Devant ce cades.M<ïf. et aut. Devant les cadetz.

HUIT. XVIII.

2. MM. C. Larron en mer. 5. An.et Bo. Pour

Page 255: Francois Villon

ce qu'on me voit, etc. MM. C. M< et aut. Pour cequ'on te voit. 6. Gd. Bo. et att<. Petite fuste.

HUIT. XIX.

5. Mss. C. Qui si faulcement. Mar. et aut. Qui si

durement– Niv. Me vient à tout'si rudement. Gd.et Bo. Et me vient saisir si rudement. Gd. etBo. Ce mot dit communément. Niv. et ~ef. Ce mot

ce dit, etc. 8. Mss. C. Ne gistpas trop grande loyauté.Mar. et aut. Ne gist pas trop grant' loyauté.

HUIT. XX.

i. Niv. Eut remisé.–5. ~Vt~. Je le meurise.jBo. Mauvaise et bonne se 1 uy dit. 5. Mss. C. Gd.Niv. et Bo. Onc puis ne mesdit.–6. ~M. C. G<<.

A~r. et Bo. A personne. 8. Per. et An. Le rescript.Bo. Valère pour vray fait récit. AfM. C. Valère pourvray le vous dit.

HUIT. XXI.

5. Afttr. Quim'eust fait en bon heur entrer. MM. C.Niv. Bo. An. et Cd. En bon cueur entrer.-4. Mar.Et puys qu'il etc. ~M. Gd. Bo. et An. Et tors quim'eust, etc. Niv. Et lors qui n'eust, etc.–8. Gd.Le loup du boys.

HUIT. XXII.

2. Gd. Niv. et.Bo. Au quel j'ay plus qu'autre tempsgaué.–5. J?d. CoM!<c~tef. Jusque & t'entrée de vieil-lesse. Mor. Jusques à rentrée, etc. Bo. Jusques àrentreedemaviemesse.Cd.Quionspartement,etc.

Page 256: Francois Villon

i. Cd. ~Vtu. et Bo.. Elle s'en va et tu demeure.5.?MM<Mpo6<t~.Triste, failly, d6coura~é.–4. Gd.

et Niv.. Je n'ay sens rente ne avoir. –6. Cd. et Niv.De me savourer s'avance. –7. C~. et Niv. Oub!yans

sens et naturel debvoir.

J'ai suivi pour ce huitain ;la version du Ms. plusconforme aux anciennes' éditions que la version deMarot. t! y avait dans le deuxième vers, ~ra~aef, pourfriander; dans le quatrième, puisse, pourpMtMemtjdans le huitième, qui Mt'<ï, pour qui n'a. C'étoient desfautes de copiste: je les ai fait disparoître. i. Gd.Niv. et Bo. Si ne sens avoir despendu. 2. Mar. Parfriander nepar,etc. 5. Mar. Ne par trop aymer riensvendu. Mar. Qu'amys me sçeussent reprocher.

5. Mar. Au moins qui leur conste trop cher. 6.Mar. Je le dyet ne crains, etc. –Mar. De ce ne mepuis-je revencher.M.. De ce je me puis revencher8. C'a.iVt~. etBo..Quin'amatfaict,etc.

i. ~s. C.(Bien est venté quejeaymé), et non pas(en vérité que j'ay aime), comme a lu l'auteur duMss. A. J'ai remarqué plusieurs iaSdéiités de ce genre,dans le petitnombre de citationsqu'il a faites. Gd. et An.Bien et veoir que, etc. –S.~Vw. Des Amours sentiers.

t. ~M. C. Bien scay se j'eusse estudié. 2. ~fM.

HUIT.XXUI.

HUIT. XXIV.

HUIT. XXV.

HUIT. XXVI.

Page 257: Francois Villon

C. Ou temps, etc.-4. Gd. Niv. et Bd. J'en eussemaison, couche <Moi!e.

HUIT. XXVU.

J'ai suivi te M~. 6'. Marot est inintelligible. i. ~far.Le dict du saige très beaulx d!t.ctz. Bo. et Gd. Ledict da saigo est beau dictz. Niv. Saige très beaulxéditz.–2. Gd. et Bo. Etfavorabteetc,–4-Gd.Niv. et An. Et ton adolescence mectz. 5. J/af. et attt.Ailleurs sens bien, etc.-6. 'Gd. Car jeunesse ado-lescence.–y. Gd. Nemoinsnemetz.

HUIT. XXVIII.J'ai encore suivi la version du M~.C.–2. Niv.

Cd. ~M. et Bo. Comme le bon Job, d'une touaille. 5.Mar. Dont les filetz, etc. Cc<. Niv. An. Bo. Sontles fillétz,etc.–7<x/ Tient en son poing, etc. C<Niv. Bo et An. Et en son poing ardente paille. 5.Cd. et Bo. Lors s'H n'y a.bout qu'il saille. Niv. Lorss'il n'y a nul bout qu'il saille. M~?'. Car s'il y a nulbout qui saiHe.–6.K~ Soubdainement il le ravist.

~<tf. Si ne crains pijs que riens, etc.-8. ~7a?*.

Tout s'assouvist. C~. Niv. et Bo. Tout assouvist.

HUIT. XXIX.

3. Ct/.Que smvoye au, etc.–6. Cd. D'eutx n'estplus rien. y.MM. C. Respit i!z aient. ~ay. et o'tt<.

Repos ayeut, etc.–8.Cc<. Le demeurant. ~H. Le de-

mourant.HUIT. XXX.

5. C<f. ~Vtf. et ~o. Entres aux doistres.–6. C~.~t~. et J~. Des C6test:ns et des, etc. –8. Cd. ~Vt~. et

17

Page 258: Francois Villon

jBo. Toyez t'estat divers entre eulx. An. Voies Testai

HUIT. XXXI.

2. ~r. En paix et à recoy. ~M. C. C~. Niv. etBo. En paix et en recoy. 5. Gd. et ~Vtf< Tairepourquoy.–5. ~f~.C. Aux pauvres. ~far.otaM~. Aux

autres.HUIT. XXXII.

t. Gd. et Niv. Bons vins souvent ont, etc.–a.Mss. Gros poissons. ~:)'. et <!U<. Gras poissons- 3.Gd. Niv. et .Ce. Tartes, flans œufs pochez. -4. Gd.Niv. /~c< et Bo. Et perdrix en toutes saisons. 6.Gd. et 2?o. Que servir fautt si grand service.–y.Gd. Niv. et .Bo. Hz n'en veu!tcnt, etc.8. Gd. et 2?o.

De soy vexer chascun se immisce. Niv. De soy vexerchascun se peine.

HUIT. XXXIII.

4. C~. et ~t~. Pour pugmr. –8. Cd. Niv. et ~?o.Ce qui est icy escript. ~/M. C. Ce que j'ayescripten escript. Mar. Ce que j'ay escript est escript.

mjtT. XXXIV.

i. Gd. Niv. et Bo. Laissons le monstier là ou il est.-4. Gd. et~Vt~. Ennuyeuse et desplaisante. –6.Cd.Niv. et Bo. Tousjours dèspite et rebellle.

HUIT. XXXV.

i. ~f~. C. Pour ce que suis de ma jeunesse. 2.Cd. Niv. et Bo. De povreté et de petite extrace.–4-AfM. C. Nommé Orrace. Cet. Niv. etj?o. Nommé race.

Page 259: Francois Villon

HUIT. XXXVI.

~ar. Me guementant. ~M<. éd. Me guermentant.5. ~f~. C. Homme ne te doujeures tant. -5. Niv.

Se tu n'as tant qu'est.–6. TVtf. ct/~er. Soubz grosbarreaux. Niv. Pour ce qu'avoit esté seigneurBo. et Gd. Qucd'avoircsté seigneur (pauvre manque).-8. Gd. Et Bo. et pourry.

HUIT. XXXVII.Gd. Qued!tz.–a.< Sogneur hetas. J7M.C<

Niv. et An. Seigneur lasse. 5. ~M. C. Scton ceque d'autres en dist.–4- Gd. Niv. et-Bo. Son lieu necongnoist jamais.-5. A/M. C. Et du seurplus je medesmes. 8..Afar. i55o. Office de pécheur.

HUIT. XXXVIII.

Gd. Niv. Fer. Bo. et An. Si me suis bien con-sidère. 2. Niv. De telle ne d'autre cidcre. Gd.2?o. et ~M. C. De telle, etc. Mar. De estoiHe.Gd. Dieu ait t'ame. 7. Gd. Elle le sçait bien.

HUIT. XXXIX.

5. Gd. et Niv. Nobles vaillans. ~f. Nobles

vilains.

HUIT. XL.

i. ~M. C. Et meurt ou Paris ou, etc. Fer. Gd.

Niv. et Bo. Et mourut Paris et Heiaine. 2. G~. ?Vt~.

Bo. et~ef. Quiconque meurt c'est à douleur.G~. et Niv. Puis sue Dieu qu'elle sueur. ~o. Puissuis, etc. MM. <7. Puis sent Dieu scet qu'elle sueur.~ar. Puis sue Dieu sçait qu'elle sueur.-5. C.

Et qui de ses maulx si l'alège. Gd. la lage. Bo. La leige.

Page 260: Francois Villon

BCIT.XH.

a. C< et Bo. Le nez corbe. 5. Gd. Niv. etBo. Le corps enfle. –5. Mss. C. Tantes tendre. Mar.et aut.Tant est tendre.–6.MM. C. Siprécieutx.Mar.et aut. Si gracieulx. –y. Mss. C. Te faudra-il à cesmaulx actendre? .Mar. et aut. Faudra il a ces maulxentendre?.

BALLADE I.

I.

i. Gd. et Niv. Dictes moy ne en quel païs. -4.Gd. Cousine germine. jSo. La cousine. 5. Mss. C.

Etha paftant, etc. 7. Gd. Qui beaulté est plus quehumaine.

n.

2. Mss. C. Pour qui chartres et puys moyne. 5.

~M. C. Pières en bailla à sainct Denys. Gd. Pierre esbaillat. Niv. Pierre esbaillayt. ~o. Pierre est Baillart.

Gd. et ~o. Eut tel essoine.-6. Gd. et Bo. Bu-ridam.

ni.

a. Mar. M<. i55o. Qui chantoit à voixeereine.5. Mss. C. Berthe au plat pie.– 4- Mar. 1550. Ha-rembour~es.

JV.

9. Gd. Où elles sont de c'est an.

Page 261: Francois Villon

BALLADE II.

I".

i. Gd. Niv. et Bo. Qui plus est le tiers, etc. 5.

Gd. Niv. et Bo. La papaliste. –y. Gd. Niv. ~o. et le

A/M. C. Et Artus le duc. Mar. Et Artus le roy, etc.

II.

i. Gd. Niv. Fer. et Bo. Le roi Scotice. 2. jBc.

Demi face avoit, etc.-5. ~MM. C. Emathiste. Gd. Niv.et Esmatice. Mar. Amathiste.-4. Gd. Niv.et Bo.Jusques au menton.

1:1.

t. Gd. Fo. et Niv. Je m'en désiste.–2. Gd. et Niv.Le monde, etc. ~f~. C. Ce n'est que toute abusion.Mar. Ce monden'est qu'abusion.–5. Gd. Niv.etBo.Encore fais, etc. 6. Gd. et Bo. Lancelot le bon royde Behaime. Niv. Roy de Bohaime.

IV.

t. M~. An., Per. et Niv. Claquin.(On trouve ail-leurs) Guesseiin.–2. Mss. C. Ou le compte, etc. Gd.

Niv. et Bo. Ou est le conte, etc. /M~. Et le comte,etc.5. Gd. et Bo. Et le bon duc d'Alençon.

AUTRE BALLADE.

I.

i. Mss. T., Mss. C. et An. Car ou soit !y, etc-~fa~Et fusse ly. Gd. Niv. et Bo. Mais où sont les bons.

a. An. A/M. T., Mss. C. D'amys coëffez. Mar. An. et

Page 262: Francois Villon

<tu<. Demy tressez. 5. Gd. Niv. et Bo. Qui sontléintz do sainctes estolles. Afar. i55o. Ceinctes es-to!!es. Cd. et Bo. Dont'par le col sont émauGez.Niv. Sont le maulTez. 5. ~Vt'f. Du mal talent, etc.6. C~. et 2?o. Aussi Lk'n meurt fils que marchans.~M. C'. An., et ~M. 7'. Et que filz servans. ~f.Fil quêter vans. ~K. ~M. 7~. et ~7~. C. De

cestc vie cy brassez. Maf. et Niv. De ce~te vie suisbouScs. Gd. et Bo. De cette vie sont bouffez. -8. Gd.Bo. et Niv. Autant en emporte les vens. ( Ce vers estainsi répété dans la battade.)

n.

2.. C~. Niv. et ~Bo. L'emp6r:ëre. 5. Gd. Niv. et~o. Le roy. 5. ~M. C. Qui pour luy grant, etc.C~Vt! j&c.QmpourIe.–6.Ct<.7V~.etBo. Vestistes-g)!, etc.–y.Cd. et Bo. S'en son temps fut à honnurer.

ni.

i. Niv. Cr sont de Viene ou de Grenoble. C~. etBo. Ou sont de Viene, ou de, etc. 2. Gd. Niv. etBo. Ces trois éditons portent partout le, au lieu de~5. C~. Niv. et ~o. Ou de Dyon etc. 4. Gd.

et Bo. Le père et le filz aisnez. Niv. Le aère et le filz

aisnez. ~fM. C. Ly sires filz le plus esnez.

IV.

Cd. et Bo. Princes sont à mort destinez. 2.Gd. et Bo. Et nous aultresqui sommes vivans. Niv. Et

nous aultres qui sont ~iYEns. 5. Cc<. et Bo. Si sont

courroucez ou atenez. ~M. Coùrsez, n'atinez.

Page 263: Francois Villon

HUIT. XLII.

Gd. ~Vm. et Bo. En ventres de mères. C~.et ~.Passent les resnes.–S.~M.Mercierderenés.–6.Gd. Niv. et Bo. Mourray-je point.

HUIT. XLIII.

Niv. et Gd. Le monde n'est, etc. 2. Gd. Niv.et JBo. Quoy que pense riche paiHartcouste).Bo.Coustc..–5. C~. Niv. et Bo. Tous sommes nez soubz mortel.~i55o. Tous sommes soubz mortel coute.-4. Gd.Niv. et ~ef. Etcon<ort,etc.–y. MM. C. Con tendroitM<:< et aut. On tiendroit. 8. Cd. Niv. et Bo. Seveillart railler se m'étoit. Niv. A railler.

HUIT. XLIY.

s. MM. C'C~.et~a: Car à ce faire le contraint.~o'. et Niv. Car à ce force le contraint. 5. A~M.

C. Regrecte huy sa mort, etc.- 4. lllss. C. et Niv.Soncueur siestaint.– 5. ~M. C. Et souvent n'estoit, etc.(Quelqu'un a mis) e Et si souvent n'estoit.Gd. et Bo.Sesouvectn'estolt.–y. Bo.etCd.Ii advientqu'en ce, etc.

HUIT. XLV.

AfM. C. Moue ne fait qu'il ne desptaise. Mar. etaut. Chose ne faict qui, etc.- G. Mss. C. et Niv. Fol

recreu. M<tf. et aut. Fol receu.

HUIT. XLVI.

t. Bo. TVt~.et Gd. Et ces povres famelettes. –5.Gd. et Bo. Quant voient ces jeunes pucelettes. 4.Mar. Endemenées et Requoy. Mss. C. Emprunc ter

Page 264: Francois Villon

e)!ot requoy. Gd. et jSo. Estre en aise et en requoy.Niv. En admenez et en arquoy. Ycr. En admencz età rcquoy.– 5. C~.et ~c. Elles demandent a etc.< Niv. Si tost n'enquièrent, etc. 7. Gd. ~af. Bo.Niv. et An. Tout le monde s'en taist tout quoy.~M.~NostreSci~neurs'entaisttoutquoy.–S.AfM. C. Ille pet:droit. ~a?'. et/zn~. Ontaperdroit.

LES REGRETS.

Cf~. Comment ViHon voit h son advista beUehéau!-~n!ëre en soy icompta!gnant. ~efKtcr. V. ~&. ]La betteJ,n~au)mtÈrc.

I.

i. Bern. Ja vis m'est, etc. 2. Id. Huaumière.

–5. DansJes<!t/. C~. Niv. et jBo. Ce vers manque.

7. j9cr~t6f. Que mènent, que je ne oje.~èr.e.–8.et 2?<?. Et que ce ~oup ce pie tue.

H.

Pcr. La vieille regrettant le temps de sa jeunesse.

t. Gd. Niv. et Bo. Tollu m'as ma, etc. 5. Gd.

Niv. et Fc. Marchans ou gens d'égtise. 6. MM. C.

Quoiqu'il en fist des; etc. Gd. Niv. et Bo. Quoy il ensoit. etc. Bernier. Des représaiifes.

III.6~. et~o. A maint homme luy reS'usé.– 5. Pour

ce vers et les trois ~uivans nous avons suivi l'ordre et)a version du ~M. C.Vpic! comme ~o~Vn~J~c.et ~Bf.!e$ aypientdonnés

<Or np me fa'soit ~ue rudes;e,

Page 265: Francois Villon

< jEt par majme je l'amoys bien.» Etàqui quefetsseCBOssç.CtAetBo. Caressa.'

IInem'aymott.etc.

IY.

j. Mss. C. Si ne me sceust. ~er.On ne me sceut.-4. C~. Niv. et jSo.S'i) m'eust dit que je le baisasse.–5. Cd. Niv. et Bo. Que tous mes maulx je n'oubliasse.Mss. C. J'en oubliasse.

T.

Mss. C. Vieille et chenue. ~ar. Vieille, chenue.3 et suiv. Gd. Niv.et Bo.

DLa au bon temps

tEt que me regarde toute nue;'Nulle ne suis-je devenue,t Et je me vois si très changée.

4.~M'C. Quelle suis quelle devenue.6'OM~<e~te~. Qu'elle fus, suis devenue. Les at«. éd. ~e

Mar. Quelle fus et suis devenue. 6. ~t~. C'.et ~cr.Et je me voy si très changée. M<!r. Ainsi changée.

YL2.~M.C'.Sourc!!zvoliz. Gd. Niv. An. et Bo. Lcsche-

veulx b!ondz, ces cheveulx voultifz. 5. Gd. Niv. etBo. Le corps et le regard joly.- 5. Mar. Le beau nezne grand ne petiz. Mss. C. Ce beau nez droit, grand

ne petiz. ~ar. Le beau nez ne grant ne pet!z. Gd. /Vt~.

et Bo. Le beau nez grand ne petlz~– 6. Gd. ~Vtp. etjSo. Les petites gentes oreilles.

vn.3. Gd. et Bo. Tctint et blanches charnues. ~Vt~.Te-

Page 266: Francois Villon

dn: et branches charnues. 4. Gd. et .No. E~ëvo*

propres, etc. 6. Gd. et jBo. Ses larges rains etc.Mar. Le sadinet. ~fM.'C. Ce sadinet.

vin.a. Gd. Niv. et Bo. Les sourcitz chevetez.etc.–4~

~Vtt.et~cr.Dont maiutz meschans etc.–5. Gd. Niv.et ~o. Nez courbez de beautte b!entoh)gz. –6. CJ. Niv.et Bo. Oreilles pendantes moussues. -8. Gd. Niv. etBo. Menton fourcheu, lùvres fendues.

JX.

a.Vt~. Gd. et /?o. Mains contraintes.–4- C~-Niv. et J9o. Mamelles quoy ? toutes restraintes.5. Gd. Niv. et .Bo. Telles hanches que les tettes.

X.

5. Niv et~c~. A croupetons. 4. C~. et Bo.Comme une pelotte. Niv. Tout en ung temps commeunepc)otte.5. ~M. Niv. et/~ef. Chanovottes. -6.C< Tost a!)umées et tost, etc.–y. Ce vers manqnedans Gd. et dans ~?c.

BALLADE.

i. AfM. C. Be!!egauttiëre.An. Gautière. ~a~. t55b.Gentiére. Gd. et Co. Or n'y pense plus belle gantière.

2. Gd. Qui m'escolier. Bc. Mon escoHer.~an'. t55o.Qui me scolière. ~n. Soulois estre.

II.I,a. Mar. i53o. Estes dextre.–S.Cd.~o.et~Vt~.Tou~

Tous fauldra clorre vostre aistre. An. Cton'e frenestre.

Page 267: Francois Villon

III.

2. ~er. Gardez qu'anuy ne vous empestre. 5.~~s. C. Katherine la bourcière. /~er. La bouchiërc.Gd. Niv. ft~?c. Katherine la bct)cbouc))ere. An.Les hommes pf'stre.–5. Gd. A~f~. et 2?o. Car quibelle n'est ne peult estre.-6. ~(tf. et <!{<<. Leur male

grâce. Gd. Niv. et Bo. Amour n'empestrc.'

IV.

5. C~. et .Bo. Pour ce que ne puis remède y mettre.N t~.Pourceque je ne le puys y mettre.

HUIT. XLVII.

5. Mss. C. Bien dit en mal etc. -4. Gd. Niv. Bo.

et ~cr. En grans regretz j'ay faict ces dictz. –6. Gd.Niv. Fer. et jSo. Aussi rassis comme je pense estre.

–y. Af~. C. H me desment.

HUIT. XLVIII.

i. Gd. Niv et Bo. Si apparçoy, etc.–5. ~r.i53o. Vouidroit te danger. --5. Gd. Niv. et Bo. Sid'amer d'eslrange et reboute. An. T'estrages et re-boute. ~cr. Ce d'amer estrango et reboute. M<L'estrange et reboute. –y. Gd. Niv. et Bo. Tu sçaisbien qu'une ibUe doubte.

HUIT. XLIX.

i. Gd. Niv. et Bo. S'ilz n'ayment fors que pourargent. Gd. Niv. et Bo. Et tient quant lors bourcepleure. –5. Gd. Niv. et Bo. Et celles cy on en, etc.

Page 268: Francois Villon

HUIT.L.

t. C~. Niv. Bo. et Per. Qu'aucuns dient cecy.9. Gd. et Bo. S'il ne m'en compete il en rien. Niv.m'en contentent il en rien. -4. Gd. E~ se le, etc. Bo.

Et je le, etc.-6. Gd. Sy ces fillettes. An. Assavoirmoult se ses CHettes,–S.~m. Gd. /Vtt'. et Bo. Ne fu-

rent ilz femmes, etc.

HUIT. H.1.

5. Mar. Prindrent avant qu'eussent. Mss. C. Lors,prindrent ains qu'eussent. Gd. Niv. et Bo. Lors prins.

sent ainsi qu'eussent fermes. 6. Gd. Niv. L'autre

ung moyne. Bo. Ung moye.HÙtT. LII.

). Mar, Ce décret. AfM. et aut. éd. Le décret.< Niv. et Bo. Et bien appert. 5. Gd. TVtt).

et Bo. I!zaymoyent.–5. Gd. Niv. et Bo. Ceste amour

se depart.-6. Gd.Niv. et Bo.'Qu! n'en a qun.HUIT. LUI.

t. Cc<. et Bo. Qu! s'esment à ce ymaginer. 2.AfM. C. Sanst'amonrdes dames. C. Qui toutvivement veult amer. ~ar. et <!tt<. Que tous vivans

veulent aymer. 5. Gd. Bo. et Niv. Aultre chose nefault aymer. 7. Gd. Bo. et Niv. Vo!r i'is!e, h

Saint-Omer.HU1T.MV.

i. Niv. Les fotz acoans te b<)nt.5. ~a~ Quelquedoulx baiser acollée. Gd. Niv. et Quelque doutx

baiser n'acc&tée.

Page 269: Francois Villon

DOUBLE BALLA.DE.

I.

5 et 4 Gd. Niv. et Bo. Et si ja mieulx n'envauldrez,Et n'y rompez que, etc.

6. Mss. T. Gd. 7!o. et Niv. Salomon en ydolatra.

II.I.

5. jMsr. Et fut en dangier du, etc. Gd. Niv. Bo. etVer. En fut en dangier de. Mss. C. En fut en dangerdu etc. –~f~. C. Chien Cerberus a quatre testes.Gd. Niv. et Bo. Bon chien Cerberusà troystestes.~M.Le chien Cerberus à quatre testes. 5. Mss. C. Lybeaulx honnestea.

ni.

i. Mss. C. Gd. Niv. et Bo. Sardana le, etc. Mar.Sardina. 5. Gd. Niv. et~o. En.Ia fin luy convintfiller. 4. Gd. Niv. et Bo. Et la firent les pucelettes.–5. ~~r. i85o. Molier. Mar. et ottt. éd. Et voult.

IV.

!.C~. Aomonvou!t,etc. Niv. Aymon en voult.

a. Gd. ~Vtv. et Bf. Faignant manger des, etc.–4-~M-C. Qui fut. Fer. /Vw. Qui fist. Mar. et aut. Qui fait.

v.

2. Gd. Niv. et Bo. Jeïushatu com a rontoilles.5. Gd. ~Vt~. et Bo. Tout nud je ne le puis celer. 4.4. Gd. Niv. et Bo. Les groyselles. 6. ~faf. Et Noë

le tiers qui fat ià.~M.T.Noë!e tiers est qui fut !a.~M.C. Noë le tiers ot qui etc. 7. Gd. Niv. et Bo.Maintes à ces, etc.

Page 270: Francois Villon

YL

5. Gd. et Bo. Non sera et le deust-on tout vif brut~

1er. Niv. Non est le deust-on, etc. ~ar. Non et le

deust-on vif. AfM. C. Non deustontoutvifie brusler.-4. Gd. Niv. et Bo. EscouvcUcs. -5. An. SIneHes.Gd. et Niv. Sivettes. ~er. Finettes.

HUIT. LV.

t. ~M. C. J'eusse mis peine aucunement. Gd. Niv.et J?o. CerLainement. 8. C~. Niv. et Bo. De ce las.

HUIT. LVI.

t. Niv. Quoy que luy voulsisse etc.- 4. Cd. Bo.Niv. et~ef. Joignant d'eHe. –6. jBo. M'aiioltobmu-sant.

HUIT. LVII.

s. Jjfar. Que c'est ung aultre. Fer. Que ce fust ungaultre. Cd. Niv. etBo. Que c'estoit ungauttre. 2.C~. Niv. et Bo. Que c'estoit cendre. 4. Niv. Cha-

peau de feaulte. -5. C~. TVt~.etFc. De viel mâcheferquepeaultre.6. ~Vt~. De Busars que ce fussent ternes.Ct<.et.Bo. D'embesars.- Mss. C. Tousjours trompoit

ou moy ou autre. C~Vt~. et Bo.. Tousjours trompeurà aultruy en gaultre.

~HUIT. LVIII.

t. A?M. C. Du ciel une paille d'àrrain..Gd. et Bo.Une pois!o d'arin. Niv. Paele d'arin. A~r. Paested'arain. (J'ai corrige toutes ces versions.)–5. M~. C.Du matin que ce soit le seraiu. –6. Gc<. TVtu. et Do.D'une truye ung moullin à vant.-6. AfM. C. D'une

Page 271: Francois Villon

truye un- 0 molin à vent–7. Mes. C. Et d'une hartungescheveau.–8. C. D'unggras abbé, etc.–y. Mar. et aut. Et d'une baye ung eschcveau.

HUIT. LIX.

2. Cd. ~Vt~. et Bo. Et pourmené d'huys en pesle.-4. ~/<!f. Comme argent do crepcite. Mss. C. fustfin argent de crepelle. et 5. Cd. Niv. jSo. et ~cr.De cocpette.

a Qui ne laissast linge, drapelle.

6. Ed. corr. par ~6M<!ge. Fut ainsi marié.

HUIT. LX.

5. ft/ar. Ma vieiïe ay mys soubz le blanc. Gd. ~Vut.

et Bt). et une éd. de Metf. Soubz le banc.–6..M~. C.Gd. Niv. et Bc. Amans ne suivray.–y C~. Niv. etBo. Se jadis je fuz sur leur ranc.

< Je déclare que n'en puis mais.

HUIT.LXI.

2. Ct/. ~Vt't). et Bo. Or le suyve qui attente. –5. Cd.De ce me fuiz. Niv. De ce me fais. -4- Niv. et.Bo.]\'ontpascevers.)~<t?'.Attente. -6. C~. Commed'amour en se mesdire. Niv. Comme d'amours ousemcsdire.–8. J!/M. C. A ses loix de tout dire. ~/ar.et aut. A ses hoirs doibt tout dire.

HUIT. LXII.

i. ~~r. i85o Je congnois approche. M.M. C. Ma

seuf. ~ar. et aut. Ma soif.–5. C< et ~Bo. Jacopins groscomme ung ceuf. AfM. C. Jacoppins gros comme ung

Page 272: Francois Villon

estuôf. Niv. Gras comme ung œf. -4. Cet. Quesse àdire. ~M. C. Quest-ce à dire que Jehanneto&.–5 et6. ~cf. C~. Nlv. et Bo. Pour ung valeton.

t Mais pour ung vieil rusé regnart.

HUIT.LXHI.

&. Gd. Niv. et Bo. Qui tant déaue m'a faict boyré.–5. M~. C. et Niv. En ung bas lieu non pas en unghault lieu. Mar. et aut. En ung bas lieu non pas enunghau!t.– 5. ~M. i55o. Enferré quant je n'ay, etc.

HUIT. LXtV.

6. Gd. Niv. et Bc. Mais du petit, etc. A la suite de

ce vers on trouve celui qui manque dans le huit. 61.

7. Gd. Niv. et Bo. Je l'ay aymé.

HUIT. LXV.

8. Gd. Que chascun.HUIT. LXYï.

t. Gd. Et se ainsi n'estoitque aucun n'eust pas. Niv.Et se ainsi estoit que aucun n'eust pas –5. Gd. Niv.etB~. Je veulx que après, etc. Fer. Je vueU.–5.Mor. et aut. éd. De nies biens une plaine mande. ~s.C. Qui sont i!z~ si te demande. -6. 6M. Niv. et Bo.Moreau, provis. Mar. t53p. Morceau prov!ns.8.Per. Gd. ~Vtt~. etJ!o. Qu'ilz ont eu jusques au lict.

LXVII.

i. Mar. Pour le révoquer. ~M. et <tMc. éd. Pour lesrévoquer.–5. ~f~. C. &e pitié ne sufS, etc. ~far. ett«ut. Me ëuis.–5. j~y. C. GtuyoUs de feurre.–8.Bc. A goysoustenir'; Af<M\ et<!ut. ËtscysousteaTr.

Page 273: Francois Villon

HUIT. LXVIII.

Ct<- Niv. et Bo. Commencervueil. 5. Af<M'. De-

vant mon cher. Mar. Gd. Niv. et Bo. Devantmon cler.

–6. Gd. Niv. et Bo. Etde maint homme détester.

HUIT. LX!X.

4 et 5. ~er. C~. Niv. et Bo.

aQue l'on ne me vueille espier

<Prens encre pleume et papier.

1

HUIT. LXX.

s. M<!f. i55o. VIrgé parit. Gd. Niv. et Bo. Et dufils que la Vierge produit. -4. ~M. C. Ensemble etle sainct. Gd. Niv. Bf. et M~?*. Ensemble du. 5.An. Qui suma ce que Adam périt. –6. id. Et du père,

etc. –y. id. Qui bien ce croit pas ne se périt. -8. id.De gensmors ce sont petis jeuz. -5.Gd. Niv. et Bo.Quisema.-6. Gd. Niv.et Bo. Pare cescieux.–y. Gd.Niv. Bo. et Fer. Qui bien lecroitpas ne périt.-8. id. Des

gens mors ce sont petis jeux. –y. Mss. C. Qui biens'arroit peu ne mérit.–8. id. Gens mors estre faiz

petiz dieux. (L'auteur du Mss.A. avoit lu De gensmors se font etc. Il lui est arrivé fréquemment de voirdans le ~f~. C. ce qui n'y était pas.)-7. Afar. Quibien le croit, etc. 8. id. Gens mors furent faictzpetiz dieux.

HUIT. LXXI.

5. Mar. et aut. Et ames en flammes. 4- Gd. Niv.et Bo. De quelque condition.

18

Page 274: Francois Villon

HUIT. LXXII.

Gd. Niv. et Bo. Qui vous diroit qui vous faict

mettre.–2. id. Si très avant en cesteparotte.–5.t~. Qui n'estes en, etc. -4. id. A vous est, etc. 8.

Mss. C. Et du ladre de dessus ly. Mar. Au dessoubzde ly. Gd. Niv. et Bo. Et du ladre dessoubz luy.

HUIT. LXXIII.

2. Mss. C. H n'en'eust rëquts. Mar. et <ïMc. éd. Iln'eust ja requis. C. Naubout dicelluy doizaerdre. Maf. Ne eau au bout de ses doiz haerdre. Gd.~Vtt). et Bc. Ne aultre au bout de ses doiz a haerdre.

8. AfM. C. Dieu nous garde de la main mise. M<M'.

et <i;Mt. Dieu nous en ~;ardbourde jus mise.

HUIT. LXXIV.

5.M. Se je n'ay eu feu ne lumière ~~r. Si je n'ayeu Ë&vreefumerè. Afss. C. Fièvre enfumière. Cd. ~Vtt'.

et Bo. Se je n'ay eu ne feu ne tunuëre.y. Gd. ~t~.et~f.it!a!s d'auitredueU à part amère.

HUIT. LXXV.

r. Mss. C. Premier donne de, etc. ~far. et aut. Pre-mier j'ordonne, etc. –2. Mss. C. La glorieuse. Mar.et aut. A la Benoiste. 3. Niv. A nostre ame.-5.Niv. Pren~ toute. 6. Mss. C. Les dignes neufordres. ~a~. et aut. Et les. dignes anges.

Page 275: Francois Villon

4. Mss. C. Gd. Niv. Bo. et Fer. Enfant eslevé, etc.–5. /< Dejecté ma de maint boullon. –6. Mss. C.Pas ne m'esyjoye.–8. Niv. et Bo. Qu'il me laisse.

2. ~fM. C. Le Rommant du. ~ar. et aut. Le Rom-mant de.–5. Mss. C. Guy tabarye.4' C'Grossa qu'est.–5. AfM. C. Par cayeulx est. Gd. ~V~. etBo. Les cayers dessoubz une table. 7. Gd. TVw. etBo. La manière est si, etc. Mss. C. La matière esttrès notable. ~far. i55o. Est si très noble. 8. Gd.Niv. et Bo. Tout le forfait.

i. Mar. Ma povre mère. Gd. Niv. et Bo. Ma bonnemère. -5. Mar. Autre chastel n'ay ne forteresse.5. id. Oume retraye corpset ame. (J'ai suivi M. Niv.et jBo. Le Mss. C. est conforme à Marot avec cettediuerence, qu'au lieu de corps c~ ame, il met corps

ne âme. )

Gd. Autre ballade pour la mère. ]. ~M. C. Damedu cie!8. 6~. et Bo. Sbubz lesquelz biens âme n'ypeult querir. An. Soubz lesquels biens ame ne peultmérir. Niv. Soubz, etc. Ame ne peult quérir.–g.

HUIT. JLXXVII.

NUIT. LXXVIII.

HUIT. LXXIX.

BALLADE VI.

I".

Page 276: Francois Villon

Mss. C. N avortes cieulx je n'en suis jengleresse.Gd. Niv. et Bo. Point ne suis menteresse.

II.

5. Mar., Qu'il me pardonne. Gd. Niv. Fo. et M~.C. Pardonnez moy. -4. ~M*. Ou comme il feit auclerc Théophttus. Gd. et Bo. Ainsi que delivrastesThéophilus. Niv. Duquel eustes Othéofillus. An. Ou

que eustes au cler Théophilus. 6. An. Combienqu'il eust faict au diable, etc.–7. ~M. C. Que neface jamais cesse. 8. Niv. Vierge portant sansrompture. (encourir) manque. ~f. Vierge me vouil-liez impartir.

III.

t. Bc. Niv. Gd. et Per. Vieille et ancienne.– 2.~af. Qui rien. Édit <Mtc. Ne rien.–5. Niv. et Ver.Dont suis prochienne.–4- C. Paradis voy ousont; etc. Gd. Niv. et .Bo. Paraiz voy ou, etc.–5.Cd. etBo. Enfer mefist ou sont dampnez boutuz.–6.Gd. et Bo. L'ung me fist pour l'autre. etc. Niv. Mefiest pour, etc. –7. ~f~. C. La joye me faict avoirhaulte, etc. ~sf. 6'a!. ~Vt~. et Bo. La joye avoir nescay aultre liesse.-8. Gd. et Niv. Doivent tousrequérir.–g. Gd. et Niv. Combien de foy sans fainc-tiseproesse. ~o. Combien do soy sans fainctise proesse.

.IV.t. Gd. Niv. et Bo. Doutce vierge, princesse. 6.

~tv. Tel est, tel je le confesse.

Page 277: Francois Villon

i. 6'd. et Bo. Item a m'amour. –5. Gd. Niv. etBo. Elle aymeroit aultre chose. id. CombienquoHe a, etc. 5. Af<M*. etanc. éd. Grande bourse.–6. ~6f. Parfonde et targe.MM. C. Qui je

soye. 8. C~. et Bo. Qui lui laissera. Niv. Qui leurlaissera.

6. Gd. Niv. et Bo. Le bon sur terre.

5. Mss. Gd. Niv. et Bo. je ne eçays'a tous si rebelle.-5. id.A esté, ce m'estgrandesmoy.-8. Gd. Je nevoy que, etc.

a. Afar. Toute par R. Gd. Niv. Bo. et An. Par re.Mss. C. Par erre. 5. Niv. Que gy voye. 4. Gd.Niv. et ~o. Ce sera pernnet de la barre.–7. Niv.Je luy diray sans plus enquerre.-8. Niv. Dont viens-

tu. ~M. C. Triste paillarde.

a. Gd. Niv. et Bo. Ypocrite douleur. /}. Mss. C.Nommer que puis. Mar. et aut. Nommer te puis. ~f(M'.

t55o. Dame deQaçon seur. Gd. Niv. et Bo. De mafaçon seur. 5. MM. C. Cherme felon. Mar. et aut.Cherchant sinon la mort, etc. Gd. et Bo. Cherchersinon. y. Gd. Niv. et Bo. Yeux sans pitié ne ven!~

HUIT. LXXX.

HUIT. LXXXI.

HUIT. LXXXII.

HUIT. LXXXIU

BALLADE VU.

I.

Page 278: Francois Villon

droicte rigueur. Mar. Ne vouldroient et rigueur. Ver.Ne veult droict rigueur. AfM. C. Ne veult droict derigueur.

IL

i. Gd. Niv. et Bo. Mieulx eust valu etc.–a. Mar.Rien ne m'eust sceu lors de ce faire fascher Per. De

ce (aire hassier. Niv. Gd. et Bo. De ce lors harier.Mss. C. Hors de ce faithacher. (Et non chasser commea lu l'auteur du Mss. ~.)– ~~f. Ores j'en suis enfuyte et deshonneur. ~6f. Certes m'en suis fuy à des-honneur. Gd. et Bo. Certes n'en fusse fuyà deshonneur.Niv. Certes, n'en fusse fuyte a deshonneur. ~fM. C.Trocter m'en fault en fuyte et deshonneur.–6. C<Niv. et ,So. Et quessè cy? mourraige sans etc. Mss.C. Et quesse cy? etc. y. Mar. Ou pitié peult, etc.Gd. Niv. Bo. ~e?'. et Mss. Ou pitié veult.

III.

j. Mss. C. Dessech!er. 2. An. Espaignie fleur.5. Mar. et ~?'. J'en risse lors s'enfant sceusse

marcher. Cc(. et Bo. Mourrai-je sans qu'en sceussemascher. ~M. C. Je m'en reisse se tant peusse mâcher.

~f~f. Mais nenni las, etc. 5. Gd. Niv. et Bo.Vous laide à douleur. -6. Gd. et Bo. Or boy fort tant.que tu peux courir. –7. Gd. Niv. Bo. ~'cf. Ne donne

pas à tous ceste douleur. MM. C. Ne donnez pas à

tous, etc.!V.

i. Gd. Niv. et Bo. Des amans le meilleur, etc. 5.Gd. et Bo. Mais franc cuour doit, etc.

Page 279: Francois Villon

HUIT. LXXXIV.

a. Gd. Niv. et Bo. Mon blanc laisse jadis, etc.–5.Cd. et Bo. Mais qu'il mette. Niv. Mais qu'il mette enhault.-4. Gd. etBo.Cetuy contenant es vers ditz.-5. Mss. C. Et au luz ung de profundis. Gd. et Bc.Avec ce ung etc. –7. Gd. et Bo. Desquelles non je

ne mesditz. ~Vtt~. Desquelles non je ne dis.

LAY OU PLUSTOT RONDEAU.

I.

4. Niv. Cy tu, etc. Bo. et Gd. Si tu ne me tiens enta langueur. -Gd. Niv. et Bo. Depens n'eoz ne force,

etc. AfM. C. Oncques puis n'eust force v!gueur.–6.Gd. Niv. et Bo. Mais que nuysoit-elle, etc.

II.

i. Gd. et Bo. Deux estoint et n'avoyet qu'ung

cueur. Niv. Deux estoyent et n'avoyent. –5. Cd. ~Vt~.

et Bo. Yoire ou que vive sanst vie. 5. Mss. C. Mort,

etc. Mar. et aut. Mort.

HUIT. LXXXV.

5. Mss. C. Gd. Niv. ~cr. et Bo. Tousjours secourru.–6. Mss. C. Pierre Bobi~non. –8. Mss. C. Luis etredrecier le pignon. Maf. et attt. L'huys de derrière

et le ptgnon.

HUIT. LXXXVI.

5. D. T?'e'u<?ttcc. L'hostel est sur; mais on le cloue.–7. Af~. C. Et qui l'ait prins, etc. Niv. Qui que,

Page 280: Francois Villon

etc. 8. Gd. et -Bc. Sanglante nuyt luy donne etbas chevet.

HUIT. LXXXVII.

5. Mss. C. Combien se cou!pë y a !ame. 7. Mss.C. Luycbangay à une jument-8. id. Et la mu!ie à

ung asne rouge.HUIT. LXXXVIII.

t. An. A Sainct Denys. Gd. etBo. Item donne sireDenys. Cet. Niv. et Bo. Hinselin l'escu de Paris.~er. Hesselin. Mss. C. Hyncelin. An. Hesselin eslieude Pans.–3. Gd. Quatorze muys. 4. Mss. Prins

sur Turgis. An. Prins cheulz Turgis. –y. Mar. etAn. De l'eau aux barrilz. JtfM.~C'. Es banz. Cc~. Niv.et Bc. En baritz.

HUIT. LXXX!X.

5. Gd. et Bo. Quoiqu'on marchande ou ait estat.Mar. Quoique marchande on ait estat. Mss. Quoiquemarchant ot pour.estat.

HUIT. XC.

i. Gd. et Bo. Item à mon procureur fourrier. 5.~fM. Simple sera, etc. -6. ~M. C. Justes ainsi, J. C.,etc.~fa~. et aut. Justes ainsi que J.-C. etc.–y.Nt~.Comment telles se sont trouvées. Mss.Comme elles sesont, etc. 8.~ef. Car bon droit s'y a mestier d'ayde.

HUIT. XCI.

2. Niv. Godoit dégrève.–5. Gd. et Bo. Pourveuqu'il poyse. 4. Cd. Niv. et Bo. Et deust il vendre

quoy qu'il griefve.-5. Mss. C. S'on dont on coeuvre.

Page 281: Francois Villon

~f. Ce dont on œuvre. Gd. Niv. et Bo. Et dont onœuvre. -6. Gd. Niv. Bo. ét An. Aller sans chausses

et chappin. Mar. Aller sans chausses en eschapp!n.Mss. C. Aller nues jambes en chappin. –'y. J~M. C.Se sans moy boy, assiet ne liève.

xcn.

i. Gd. Niv. et Bo. De mere de beuf. ~M. Maire.beuf. Mss. C. Merebuef. 2. Gd. Niv. et Bo. EtNicolasde, etc.-5. ~M. C. Mes chiens à porter esperviers.–6. Gd. Niv. et Bo. Ne cuidez pas que je me joue.

–y. ~M.'Perdnx plouviers.-8. MM. C. Sur la ma-checoue. An. Sans la masche crue. Gd. Niv. et Bo.Sur la masche houe.

HUIT. XCIII.

s. Gd. etBo. Amoypour!uypayer.–6. An. Niv.

et ~cf. Quoy com enfant né de Paris. Gd. et Bo.Que j'ay comme enfant né de Paris. 8. Mar. Cardeux dames le m'ont apris. An. Certes deux, etc. ~cr.et Gd. Certes deux, etc. Mss. Ice deux, etc., et non,il ce, comme a lu l'auteurdu Mss. A.

HUIT. XCIV.

i. AfM. C. Filles sont belles et gentes. 2. id. De-

mourant a St. Generou. 5. Mar. St. Julian de

vouentes. 4. Gd. Niv. et Bo. Bretaigne en Poictou.

HUIT. XCV.

4. Gd. Niv. et Bo. Vue talmouze.-5. M~. C. Ca

mouse.–y. An. Gd. Niv. et Bo. A mal boire sa gorge

arouse.

Page 282: Francois Villon

HUIT. XCVI.

i. C~. et Bo. Item au prince, etc Mss. C. Item et

au. 5. Gd. Niv. et Bo. Qui a la fin, etc. 5.'Mss.C. Je lui donne avec le bon jour. Gd Niv. et Bo. Il

aura avec ce le bon jour. Gd. et ~c. Ung peu àpoint.–y. ~er. De ce jour. 8. C<<. et Bo. Ou il

ne l'est point.

HUIT. XCVII

y. Ct~. Niv. et Bo. J'entendz à ceulx de pied hollete./~c~. et An. J'entendz à ceulx à pied holete. JjfM. C.

A ceulx de pied hohecte. ~af. J'entendz ceulx a piedde la guecte.

HCtT.XCVUl.

i. M~. C. Perrenet.-5. Cd. JVt! et Bo. DeboDae

terre. -6. Niv. Ou ung beau joly, etc.

HUIT.XCIX.

Ccf. Ses hostilz. Niv. Oustilz changer ne voise.

6. Gd. Niv. et Bo. Combien que n'ayme bruyt nenoyse. 7. id. S'il luy piaist il ung tantinet 8. id.Qui luy retienne le hut!net.

HUIT. C.

i. Niv. Le loup.–S.JVt~. L!nget et ûoup.–4-Yer. Est mal saichant. Mss. C. Serchant. M~f. Cher-chant.–5. Mar. Ung beau petit chiennet couchant.~s. C. Par les rues plustostqu'au champt. y. AfM.

C. Le toag. Mar.' et ~H~. Ung long.

Page 283: Francois Villon

HUIT. CLl.

i. M.M. C. De boys. -Niv. Donne cent loux cueurs

et testes.–4- C. Non pour accoupler. ~~?'. etaut. Pour emplir. 5. Gd. Niv. et JBo. Culz etcoettes. Mss. C. Cuz et coicectes. An. Culz en coetes.Yer. t~. ~t Gd. Niv. et Bc. Monte es tettes. -8.id. Et!esaugdevaUe, etc.

HUIT. Cil.

5. Mss. C. Lyvres de lou. –5. Mar. Ce n'est pas.MM. et aMe. éd. Qui n'est pas. (Pour l'ordre des versnous avons suivi le Mss. C. Qui est d'accord avec Ct~.

Niv. et Bo.) 6. Gd. Niv. et Bo. Et tinettez en vinde buffet. ~er. et An. Et tinettes en vin, etc. Mar.et M~. C. Qui les cuit en. –y. Gd. Niv. Bo et~ef. De ces bons morceaulx chiers. 8. id. On enferoit, etc.

HUIT. CIU.

2. Gd. Niv. et Que duvet plume etc. 5.Bo. Gd.Niv. et Bo. A porter tante.-5. Ma~. Mais s'il prenoit lesloups au piège. 6. id. Et ses mastins ne sceussent

courre. ( Nous avons suivi la version du MM. C. quiest.ceite de Cd. Niv. Bo. et ~er.)– MM. C. Sonmiège. Mar. Bon miège. Gd. Niv. Bo. et ~cr. Quisuis son juge. 8. Mss. C. Se fourre. Mar. S'enfourre. Gd. Niv. et Bo. Que des poulx sur l'hyvers'en etc.

HUIT. CIV.

i. ~.M. C. Robinet Trouscaille. Gd. Niv. et Bo.

Page 284: Francois Villon

Robinet Troussecaillc. 2. Gd. Niv. et Bo. Qui est

en service de bien faict. -4, Gd. et Bo. SurRossin.Niv. Sur Poussin,~cf. Rossin.-6.Gd.Niv. etBo. Une

jacquette qu'emprunter, etc.

HUIT. CV.

MM. Item donne M<M*. etaut. Item et à.

–7. Niv. Ma patella.

HUIT.CVII.

9. Cd. Niv. et Bo. Mais de tout en sont les marys.–5. id. Et Dieu ainsi les guerdonne. –4' id. Pourqu'Hz souffrent peines amères. An. Mais de tous

en sont tes maires.–5. id. Et Dieu qui ainsi, etc.C. Mais du tout en sont ce les mères. Afar. Mais

de tous enfans sont les mères. 7. Gd. Niv. et Bo. A

leurs commères. 8. ~M. C. Les marys. Mar. et<tH<. Leurs maris.

Hm'ï'.cvni.

i. ~M. <7. Jehan de PoutHeu. 6' Niv. et Bo. DePaiUeu.–5. Cd. et Bo. Dire le reliqua. –5. Mss. C.

Constant et en.–4. Gd. et Bo. Serevocqua. Niv. Etrevocqua.-5. 6'd.et~. JehandeMeun. Ma~.etttMf.S'enmocqua.y. ~/M. C. honorer ce cas. 6d. Niv.

et Bo. Mais on doit ignorer ce qu'a. -8. Gd et B~.

Et honorer l'égtise de Dieu.

HUIT. CIX.

t. Cd. Niv. et Bo. Et si me, etc. 2. C<<. et Bo. A

tout ce que, etc. AfM. C. Et tout ce que. C~.Nm. et ~o. Sans contredire. –8. Mss. Ses gans.

Page 285: Francois Villon

HUIT. CX.

t. Cd. Niv. et Bo. A frëre Claude.-5. Niv. Quede coust a deux guisarmes. Mss. C. Quc de Tusca. Cd.etjSo. Que les ribleurs gens d'armes. ~cr. Decousta.-7. Gd..Niv. et Bo. Vieil est si ne se rend aux armes.

HUIT. CXI.

i. Mss. C. Le poulce estachié. Per. Estaché. 6.Mss. C. Pour tout en prendre a une voye. Gd. Niv. etBo. Pour tout comprendre a une voye. Mar. Pour toutempraindre, etc. 8. Mss. C. Car tes autres.

HUIT. CX!I.

t. Mas. C. Quant des auditeurs messeigneurs. -2.Gd. Niv. et B~. Leur chambre auront lembroysée.5. id. Et ceulx qui auront les culz rongneux. An. Leurchambre auront lembrochée. 5. id. Et que ceulx

qui etc. ~faf. Leur chambre Hz auront lambrissée.

8. Niv. Car elle est si maulvaise ordure.

HUIT. CXIII.

]. Gd. Niv. et Bo. A maistre Jehan Françoys.–a.Ver. Promecteur de. Niv. Prometeur–5. An. Gor-dcrin d'escossoys. Bo. Gorgerin. 7. Gd. Niv. et Bo.

Parler n'en oyt qui ne rie.

HUIT. CXIV.

Mss. C. et Fer. Qui boivent.

HUIT. CXV.

t. Niv. Co!ard.–5. MM. C. Auquel dévoyé en-

Page 286: Francois Villon

viron ung patard. Mss. C. C~. et ~cr.' Car a pré-sent bien m'en advise.– 5. Gd. Quant chicannes me.(Correction de Ménage.) 8. ~f. Ceste oraison cyj'en ay escnpte. Niv. Ceste oraison j'en ay escripte

BALLADE ET ORAISON.

ï.

j. ~M. C. Père Noëiqu!a. C'd.7Vto. et Bo.Vous aussi Job qu!5.-6'd. Niv. et jBc, Engine.–y. ~M. C. Tous troys vous pry que vous vueillez pres-cher. Cd. /Vt~. et jBc. 0 vous vueHezprescher. et8. ~M. po~.

Je vous en pr!e, ha laissez approcherL'âme dubon feu maistre Jehan Cotard.

»

Il.

5. Per. Gd. Niv. et Bo. Vaillant ung pigne.–5.Gd. Niv. et Bo. On ne lui sceut le pot des etc. y.Gd. ~Vtt~. et Bo. Ne voulez empescher.

ni.t. /~er. Cd. Niv. et Comme hopome vieil qui

chancelle et Mprime.r–2. jFef. Quant il (ailoit cou-cher. ~M. C. Bien m'en souvient pour !a piejuchier. 5. 6* ~t~. et ~c. Brief son eust sceu ence monde sercher. y. ~M.. L'oyez haucher. C~.Niv. et Bo. Faict enterrer quant vous orrez bucher.

5. AfM. C. Saseuf:JV.

Page 287: Francois Villon

i. A~. C. Le jeune marle. <M. Niv. et Bo. Le contemerle. (2 Vers que Marot dit avoir refait et qui setrouve néanmoins dans )e~M. C. et dans les ~Kc. ~.)–5. ~ar. et aut. Enuys me mesle. y. Cf<. Niv. etj8o. Pour deulx Angloys.–8. Gd. Niv. et Bo. Amans

si doivent estre etc. Mss. G. Car amans, etc.

Gd.'Niv. et Bo. Item reçeu ce voyage. ~t/M. C.

Item et j'ai sçeu ce voyaige. –6. Cd. A~t~. ctjBo. N'amieulx jouans d'ung tour d'escolle y. Id. Ou parL'ordre, etc.

a. C'd. Niv. et Bo. Ou sur. 5. Gd. Niv. et Bo.Le donnest est pourmoy trop rude.-6. Gd. Niv. et:Bo.

Ave salus tibi mecus. y. Id. Sans plus grans lettres

en cercher.

i. Mss. 6*. Gecyestudientetho.–a.C~tu. et~o.Plus procéder ne leur deGens. 5. Mss. C. En longje fens. ~cr. En deux sens. 6. MM. C. Cy vueil.

y. Mss. C. Pour eulx en achepter.

i. MM. Cy vueil. Mar. Informez.–5. Mss. C.

Auront enfermez. 4. An. Et les pouvres soubz, etc.-6. Cd. Niv. et Bo. DIsaashau? quoy, etc.Mss.C. Haa.

HUIT. CX.VI.

HUIT.CXVH.

HUIT. CXVIU,

HUIT. CXIX.

HUIT. CXX.

Page 288: Francois Villon

HUIT. CXXI.

a. Gd. Niv. et Bo. Mes lettres jeresine. AfM. C. Re-signé.–Dessa!sm6.–Assigné.–6. Gd. Niv. et Bo.

L'aurolten paulme. MM. C. Que otfs!gne. Gd.Niv. etjBo. A ung certain jour de sepmaine.–8. ~t.C. Gneuldry Guillaume. Gd. Niv, et JBo. GaultierGuillaume.

HUIT. CXXtI.

i M~s. C. Jeunesou esbatans.–s.~M. C. Soyent

en rien il ne m'en plaist. 5. Mss. C. Dedens trenteans ou, etc. 6. Gd. Niv. et Bo. ttz sont très beaulxenfans et grans. y. ~ar. Bat ou fiert. Gd. Niv. Bo.et~M. C. Bat ne Ëert.–8. Gd. Niv. et Bo. Carenfant deviennent.

{HUIT. CXXJII.

i. Cd. Niv. et Bo. Les bourgeois des dix huictclercs. 2. ~fM. C. Vueil traveillier. –5. Gd. et Bo.Comme!erz.6. Niv. Qui fàire jeune en jeunesse.

–7. Id. Tant que enfin ne faille veiller. Gd. et Bo.Que faict jeune en jeunesse.. jM. Tant que enfin le,etc. -6. Mss. C. Qui faict aise. 8. Gd. Niv., et Bo.Quant reposer veult.

HUIT. CXXIV.

i. Cet. Niv. et Bo. Cy en escript aux collateurs.,Mss. C. Cy, etc. 6. Gd. Niv. et Bo. Que tantm'encline envers ces deux.

Page 289: Francois Villon

HUIT.CXXV.

i. An. Cudoe. Mss. C. Cu!-dou.–2. An. Chertot.Mss. C. Tarrenne. 5. An. Prins oe. Mss. C. Prins ou.-4. C. Il viendront de mesme. 5. ~/M. C.

Basenne. Gd. Niv. et Bo. En une chausse de bazanne.

y. M~. C. Pourveu qu'i!z me. 6'd'. et Bo. Pourveuqu'ilz saulueront. Niv. Pourveu qu'ilz me.–8. Niv.Autant une, etc.

HUIT. CXXVI.

i. Niv. De griny. 4. Mss. C. et ~c~. Pourveu sehuys y a. M~f. n'y a. 5. Gd. Niv. et Bo. En tourcest estre. ~M. C. Qui soit ne debout, ne en estre.Mar. Qui soit debout en tout c'est estre. 6. ~M.C. Qui, etc. G~. Niv. Bo. et /~c?'. Qu'il remette très-tout bien joinct. –y. Mar. A dextre et il senestre.8. Gd. Niv. Bo. et ~cr. Il luy viendra tousjours apoint.

«

HUIT. CXXVtI.

i. Cd. Niv. et Bo. Item à sire Jehan de 1 aGardc

2. id. Qu'aura de moy à la Sainct Jehau. y. An.Angenoulx. C~. Niv. et Bo. Aux genoulx est le plusancien. 8. ~f~. C. Et plus beau nez a pour, etc.

HUIT. CXXVIII.

i. Ver. C'6<. Niv. Bo. et An. Bafumier. Mss. C.

Basennier. –5. Cd. Niv. et .Bo. Ung plain panyer.5. Cc<. Niv. et Bo. Tant motin que à motuel.

~cr. Rosvel.

'9

Page 290: Francois Villon

HUIT.CXXIX.

5. C<jL et Bo. Se amour ainsi tous les nous guerdon.Niv. et ~cr. Samour ainsi tous nous guerdonne.–4-Gd. Niv. et Bo. Je m'esbahis. 5. Cd. Niv. et .Bo.

Conqueste cela. 6. Gd. Nit,. Bo. et ~cr. Que tantregna roy de CeciHe. Mss. C. Que tint regnier. Mar.Présentrené, etc. Gd. Niv. et Bo. Ou te bien fist.AfM. C. Ou si bien fist. Mar. Ou autant feit.

BALLADE IX.

î".~M. C. L'esprevier s'esbat. a. Mss. C. Meu de

plaisir et par, etc. 5. Cd. Niv. et jBo. Bruit demauvais qui de joye s'esbat. ~er. Bruit de maulvis.~M. C. Bruyt la mauvis. -4. Mss. C. Reçoit sunper et se jomct à sa plume. Mar. et eut. Recoit sonpar et se jonct à la plume. 5. Gd. Niv. et Bo.Amours l'escrivent en leur livre.. ~cr. Amours fes-crivent en leur volume.

Il.

5. Gd. Niv. et ~o. L'orier soif. Cd. Niv. et Bo.Olivier franc contre toute ame résume. –5. Mss. C.Pour mon droit combat. id. Olivier franc m'otanttoute amertume. -5. An. Que je descoustume.

III.t. ~Vn). Quant dueil sur'moy semb!at.–a. Cet.

~Vtf.et Bo. Par fortune qui sur moy si se fume. –5.Gd. et Bo. Vostre faulx œit, etc. ~Vt! Vostre faulx

Page 291: Francois Villon

<Bu son malice rabat. /HM. 6. Que le vent faietla fume. ~f<ïf. et aut. Faict la plume. 5. Cd. Niv. etBo. Si je ne perds pas la plume que je sume.-6. id. En

vostre faict car chascun me ressemble. -6. An. Carie faict me ressemble. ~M. C. Quant le fruyt me res-semble. Af~. C. Dieu m'ordonne que le fouysse

et fume. Mar. et aut. Que je le face et sume.

IV.

5. C< et Bo. Tant de voye présume.

HUIT.CXXX.

i. Mss. 6. Perdryel. 5. Mss. C. Sy mont voulutousjours aidier. 7. MM. C. My commandement,my prière. C~. ~Vtf. et .Bc. Son commandement, saprière. Ma?*. Sans commandement, sans prière.

HUIT. CXXXI.

i. ~/M. C. S'y a!ez, etc. Gd. Niv. et Bo. S'ailleveoir en. Cd. Niv. et j6c. Lequel n'en parle nesus, ne sure. 5. Niv. Ma!s marquerre. Gd. et Bo.Macquere. 6. Gd. Niv. et ~o. Cuysant le diable.

7. Niv. L'arseire. 8. ~c~. Sans faille. Niv. Lerecipe mescript par fable.

BALLADE X.

}.

i. A~. C. Alcenic rocher.–a. Niv. En oppri-ment. 5. Gd. et Bo. Pour mieulx les esmouldre.Niv.Esmoldre.-6. C~. Niv. et ~o. En laveurede jambes

Page 292: Francois Villon

de meseaulx. ~er. L'aveure. 6'd. et Niv.De piedz de vieulx. 8. Mss. C. D'aspic et drocquesvenimeuses. to. Gd. Niv. et Bo. Soyent friquassées~M. C. Soyent frittes ces tangues ennuyeuses.

III.

a. Gd. Niv. et -Se. Et en nombril d'une, etc. –5.~e< En palectes sécher, etc. 6. Cd. Niv. et Bo.En chancre etilefzetences cuveaulx. Mss. C. Et en sesèleres eaues.–g. Gd. et'Bo. Qui ne demandentqu'àsuyvre les bordeaulx.

IV.

Gd. et Bo. Ou beluteaulx. Niv. S'estaminen'avez ou belùteaux. Mss. C. En estamine sac n'avez

ne bluteaulx.

HUIT. CXXXM.

i. A?M. C. ItemhmaIstreJehanCourault. Niv. Andryde Courault.-5. Gd. Niv. et Bo. Quant du tresséanLenhault.-5. Gd: Niv. et Bo. Le sa!geveuttque,etc.–6.Gd. Niv. et Bo. Contre puissant, contre homme las.

y. Gd. ~Vt~. et ~o. Affin que ses filles ne tende.8. Mar. et aut. Et qu'il ne etc.

HUIT. CXXXIII.

t. M~. C. H n'a nulz hommes. Gd. Niv. et Bo. Iln'y a nulz hommes. –5. ~ef. Mais en ce dangier cy,etc.-6. Gd. Niv. et Bo. Et à la félicité le repute.

y. et 8. Gd. Niv. et Bo.

« Le quel a tort ou en discute

BLe quel tient à matheuretë.

»

Page 293: Francois Villon

BALLADE XI

INTITULÉE LES CONTREDICTZ DE FRANC' GOXTIER.

4. Gd. Niv. et jBc. Blanche, tendre polye, doulcealaine. Mar. i 55o. Attintée.–6.~M.p06<. Boire

jouer, m!gnonner et baiser. –y. ~M. C. Pour mieulxdes corps s'aisier. Ma~. €t<!M<. Pour mieulx tours corpsaiser.

JI.

2. Mss. C. Celle doulce vie amée. Gd. Niv. et Bo.Ceste doulce viande hantée. 5. Per. Dongnonzcivoz. ~M. C. En racontassent une bise tostée.Gd. Niv. et Bo. N'en compassent unebise tastée. Niv.Taustée. ~cr. Toustée. 5. Gd. N iv. Bo. et ~r.Tout leur mathon ne toute leur mathée.–6. id. Ne

ung ail je le dis sans noyser. Niv. Ung a il. y. Gd.Niv. ~er. et Bo. S'ilz s'en vont ilz coucher soubz le

rester–8. id. Lequel vault mieulx, etc. Mss. C. Le-quel vault mieulx coctoyé de chez<\

III.

4. Mss. C. A telle escolle. C(/. Niv. et Bo. A tel

escot vivent celle journée.-5. Gd. Niv. et 7?o. Ne metendroient. –6. C~. et Bo. Le Franc Gontier y.C~. Niv et Bo. Hélaine ou luy soubz le bel glanlier.

HUIT. CXXXIV.

2. Gd. Niv. Bo. An. et Fer. De Brevières.Gd. ~Vt~. Bo. An. et hcr. A elle et à ses chambrières~

Page 294: Francois Villon

5. An. Pour retraire ses violletières. M<M*. Ces-

villotières. Gd. et Bo. Ses fillettes. Niv. Ces violettes-6. An. Que ont te bec afStë.–7. Niv. Hors cimi-tière. 8. Gd. Niv. Bo. et An. Trop au marché et aufille. A~M. C. Au marché au SHe.

BALLADE XII DES FEMMES DE PARIS.

II.J'ai suivi la version du ~M. C. en mettant cac-

~Me<oefes, à la place de cacçtMtotfM, qui est une fautede copiste.

MAROT.

c De très beau parler tient l'on chères

xCe dit-on, Neapolitaines.

»Aussi sont bonnes caquetièresAllemandes et Pruciennes

»Mais soient, etc.

i. C< /Vtt\ et ~r. Tiennent chères. –5. 6'd.Quaquatti&res.–4- C~. Niv. et\B<?. Allemandesprovinciennes.–5. id. Soient Normandes Egyptien-

nes. 7. Gd. ~Vtt). et jBo. Espaignolles ou Chaste-laines.

lu.

a. Gd. Niv. et Bo. Gascongnes, Toulousaines, Mar.Ne Gasconnes et Tholozannes. Mss. C. Les con-cluront. Maf. et <tu<. Les conchiroient.–5. Cd. Niv.~cr. et Bo. Angloises et Valenciennes. y. Gd. Bo.

et ~er. Picardes et Beauvoisiennes.

HUIT. CXXXV.

i. Cd. Niv. et Bo. Regarde n'en, etc.-6. Gd.

Page 295: Francois Villon

Niv. et Bo. Oncques ne fist tels jugemens. y. C~.et Bo. Entens quelque chose en tes ro)tcs. Niv. Entensquelque chose en tes robbes.-8. Niv. Ce sont tousenseignemens.

HUIT. CXXXTH.

5. An. Gouyères. -4. Niv. En grant allias.-5.M<ïf. Riens n'y feront. MM. C. Riens n'y font. y.Gd. ~Vtt). et Bo. Puis après sans contredit.

HUIT. CXXXVIII.

4. M~. C. Car tous ont RU servantos.–G.~Vtu.(Manque lopins.) Mss C. Filles entementcs.

HUIT. CXXXtX.

5. Gd. Niv. et Bo. Si ont ilz l'argent entre eulx.4. ~7M. C. Ont' souffrecte. /UM. C. Puisqu'ilz en

ont telle disecte. 8. id. A peine seroit on dainpné.

HUIT. CXL.

5. An. Bourlare bigot. Mss. C.Bru!arcb!got.–88Gd. Niv. et ~o Qui lui laisse ceste ballade

BALLADE XIII.

i. Cd. et Bo. Se j'ayme et sers la. belle de

son bon hait. 5. Gd. Niv. ~er. et Bo. Des biens h

son souhait. 4. Gd. et Niv. Pour elle jointz le

bourcier a passot. 8. Gd. Niv. et jBo.. S'ilz jouentje leur dis que, etc. An. S'ilz jouent bien je, etc.i o. C(<. et~p. En ce bourdeau.

Page 296: Francois Villon

II.

i. <7d. Niv. Bo. et Jlss. C. Mais a donc y a grantdehait. Mss. C. heshet.–5. Cd. Niv. et jPo. Moncueur

ne la hait. ~cf. Sa robe prens, chapperou etsurcot. 8. Mar. et aut. Que non fera.

III,

i. C< Niv. et ~c. Et me lascbo ung pet. 5. Niv.Riens m'assiet le pied sur le sommet. Gd. et Bo. Puism'assiet le pied, etc. ~M. C. Son poing sur monsommet. 4. Cd. \/Vt~. et J~o. Godo me dit et méfaittejatnbot.–5. Gd. Niv. et Bc. Tous deux ensembledormant. Niv. Dormons. –'8. ~fcr. i55o. Plusqu'ungalz ne fait. ~M. Soubz elle gémis.

IV.

t.~Vt~. Vente, grisle.-2. etc. Mss. C. Lapa!larde me suyt. –5. t~. Lequel vault mieulx chacunbien s'entressuyt. id. Nous defF~yons honneur il

nous deffuyt. 6'a!V< et .Bo. Pai!!ardtse me suyt.~cr. La paillarde me suit. 4. ~ef. Cd. \Bo. et ~Vn.Ordure nous arruit. 5. C< et Bo. Nous defayonshonneur et il nous deffayt. 6. id. En ce bourdeau,etc. Mar. Ordure avons et ordure nous suyt.5. id. Nous deubyohs honneur et il nous fuyt.

HUIT.'CXLI.

6. An. Grisse de Mehun.

HUIT. CXLH.

t< ~f<M'. Item à Noë!ejb!ys. ~f~.C. A Noe!jo!ys,

Page 297: Francois Villon

Gd. et Bo. Item aussi à Noellè jotys.–5.~K. Chairité

est une bette, etc. Cff.~Vtf.et~. Chanté est belle, etc.

HUIT. CXLIII.

5. C~. Niv. et Bo. Leurs os. Maf. Leurs autx.

HUIT. CXLV.

2. Mss. C. Mais'aux perdus. –5. Gd. Niv. et Bo.Si doivent estre retournés. id. Par droit che-min Marion l'ydojle.–5. M~. C. Sy doivent estreretrouvés. id. Par droict sur, etc. –8. Mss. C.Escoute et vecy la dernière.

BELLE LEÇON.

I.

]. M.M. C. Beau frère, etc. 5. M~. C. Mes clercs

apprenans comme glu. M(tf. Mes clercs pres prenanscomme glu. -4. Niv. Gd. Bo. et Per. Se vous allez

en mon pipeau.–5. id. Ou à Ruel, etc. –6. Gd. etCar ses batre en, etc. 8. Mss. C. Colin le Cayeux.Gd. Niv. et Bo. Se pendit Colin à Cayeulx.

II.5. Cd. Niv. et Bo. Qu'on pert rien, etc. –6. 6~.

et Bo. Dido ja royne. –8. G'c~. Niv. e), Bo. Qui poursi peu cache son gaige.

III.5. ~r. i55o. Charreterie, ~u<. Charretière.

-5. ~M. C. Se argent avez il n'est quicte. -6. id.Mais les despcns et tost et vist.

Page 298: Francois Villon

BALLADE XIV.

a. Gd. et Niv. Hasardeur de dez. 5. C.

Coings et le brusles-6. Gd. Niv. et Bo. Soient larronsde croix ou pilles.

n.

a. Gd. Niv. Bo. et ~c! Dont sont tous aultres, etc.Mss. C. Comme fols, fa!nt!s esbontez. 4. Mar.Fainctes yeux et moralitez. 5. id. Faictz en villes

et en citez. (J'ai suivi le Mss. C. mettant /ï!tKc<M. aulieu de /<trces.)–y. M~. C. Aussi bien vaorescoutez.Gd. Niv. et ~0. Ou tout'va or escoutez.

lit.a. Niv. Laboure souche champs, etc. 7. MM. C.

Ne tens ton!abour. ~fsf. Nemectz ton. 6' Niv. ~ef.et Bo. Ne tendz aux labours que.as ouvrez.

IV.

t. C~t Fo. Pourpoinctz esgui~etës. Af~. C.Eguil-letez. 3. M~. Ains que vous fassiez pr!s portez.

HUIT. CXLYI.

t. Cd. ~w. et ~o. Compaignons.a. ~M. C.Quiestes de tous bous accors.–4. MM. C.Qu! nolrc!st

les gens quant sont mors. 5. M~. C. C'est ung matmors~–6. M~. C. Passez-vous au mieutx, etc.–8.MM. C. Une &is viendra, etc.

;HUtT.CXLVH.

iMM. C. Car a ceu!x tenu je me sens. Mar. et aut.

Page 299: Francois Villon

Car a eulx tenu ne me sens. -6. Fer. Sans les cstu~

mes grand lunettes. 8. Niv. Les gens de bien pes~deshonnestes.

HUIT. CXLVIII.

a. C. Que leur vatut autre chevances. Gd.Niv. et jBo. Que leur vault avoir chevance. 5. id.N'en plusgrans Hsdoparementiieu. td. Engloutirvin en grosses pances. 6 et 7. M~. C.

«De ee faire prest à toute heure

f Toutes sa!Heut telles plaisances.

HUIT.CXHX.

5. Gd. Niv. et Bo. Tant furent. Af~r. Au

moins de la. Mss. C. ~M. Gd. Niv. et ~ef. Ou tousde, etc.–5. An. Furent pannicrs. Gd. Niv. Bo. etFer. Furent panetiers.

HUIT. CL.

4. Gd. Niv. et Bo. Des aultres estoyent serviécs.5. id. La les vis toutes etc. y. ~Vt~. Seigneursleur etc.

HUIT. CH.

i Gd. et Bo. Ayt les âmes. –2. Gd. Niv. et ~c.Autant de nous ilz sont bien fournis. ~cf. Quant estdes corps ilz sont bien fournis. 5. Gd. Niv. et Bo.Dorée cresme, fromentée ris. -6. id. Et les osdéclinent en pouldre.

HUtT.CLU.

2. Mss. C. Le communique.- 3. ~M. C. Sièges et

Page 300: Francois Villon

palaiz. 6. ~M. C. Se seichent les oz et les corps~af. Cerchent bien les os et les corps -8. ~M. CQuant seront mortz.

HUIT. CLIV.

5. Mss. C. Non pas qu'il le gecte habandon. Mar.et aut. Qu'il gecte à l'abandon.–6. M~. C. ParManon la peau tarde. J~!?'. et aut. Par Marion peau-tarde.–7. ~M. C. Ou donnez vostre, etc. Mar. et~Mt.Ou de ouvrez, etc.

HUIT. CLV.

2. Gd. Niv. JBo. et ~cr. Outre maistre Alain Char-retier. –6. ~Vt~. et ~M. Gu!plt!on. ~y~, C. Guep!i!on.–7. ~M. C. Le psautier.

HUIT. CLVI.

i. Cc<. Niv. et~o. Pierre Tamès.

HUIT. CLVII.

i. Gd. Niv. et Bo. Item que aura le, etc. C.Item le Camus Seneschal. 2. C~. et J9c. Payamesdebtes. Niv. Payates debtes. An. Pour farrer.~/M. C. Sera. pour ferrer oyes canettes. 5. << EnIny envoyant ses sornettes. –6. id. Pour ce dissimulercombien. 7. id. S'il veut, etc. 8. id. De beau-chanter sennuye on Lien.

HUIT. CLVIII.

5. Gd. Niv. et Do. Et!egrosMarguet.–4- id. Les-queiz servy ont des plus saiges. JtfM. C. Lesquetz

servy dont, etc. 6. ~M. C. Ont !e prevost des ma-reschaulx.

Page 301: Francois Villon

HUIT. CLIX.

i. ~fM. C. Item à Chappelain. 2. Gd. Niv. etBo. Ma chapelle en simpte, etc.–5.G~.7Vt~. et/?o.D'une simp)e messe.–4- ~cf.Cd. Niv. et Bo.De con&sser certes n'a cure.

HUIT. CLX.

2. An. Jehan de Caillais. –5. Gd. Niv. et Bo. Detout c'est testament, etc.

HUIT. CLXI.

2. ~cr. Et rescripre. ~M. C. Et descripre. -4.Mss. C. Ou parcripre. -8. Mss. Gd. et Bo. A toutcecy je m'y consens.

HUIT. CLXII.

5. Gd. Niv. Bo. et Per. Je vueil et luy donne puis-

sance. 4- Gd. Niv. Bo. et Per. L'ordre soit finie.

y. Gd. Niv. et Bo. Sans si appliquer par envie.Mss. C. Car envie.

HUIT. CLXIII.

5. Gd. Niv. et Bo. Mon estature.–7. Gd. et Bo.De tombe? rien.

HUIT. CLXIY.

5. ~ef. Gd. ~Vtu. et Bo. De charbon soit ou de,etc. 8. Gd. Niv. ~'cf. et Bo. Telle quelle estd'ung, etc.

HUIT. CLXV.

6. Gd. Niv. et Bo. Je donne tout. 8. Gd. Niv.~e)'. et ~o. Au moins dictes en, etc.

Page 302: Francois Villon

RONDEAU.

Mss. C. Verset. 2. Gd. Niv. Bo. et Bernier.Lumière clarté perpétuetie. 6. Bernier. Rie oupeUe Gd. Niv. et ~Br. Rée et pelle.

II.

t. Bernier. Rigueur le trainit en exil.

HUIT. CLXVI.

&. Gd, Niv. ~e?*. et Bo. Qui est de voirre. ~a?'. etA~ti'. Qui est de verre. –5. Niv.. Sanlva et mainte,etc.–7. ~cr. Tonnoire.

HUJT. CLXVH.

2. ~er, Et ce c'est pou, etc. Niv. Gd. et Bo. Etce c'est peu. 3. Gd. Niv. et Bo. Autant m'en don-nent, etc.

HUIT.OLXVIU.

i. Niv. Gd. et Bo. Pour tout fournir et etc.

HUIT.CLX1X.

7. C~' ~w. et J?<?. Miche) Journe!. –8.Cd. Niv.Fcf. e! Co. Et pour tons en charge.

HtîïT. CLXX.

t. ~Vt~. Mâts au cas que me excusassent. Cd. etJSo.Que se excusassent.–6. C6<. Niv. et Bo. Philippe

Page 303: Francois Villon

Brune. ~M. C. Et l'autre son voysin.-8. ;~MC. Sy est maistre.

HUIT. CLXXI.

]. An. Jaques Jaynes. Mss. C. Gd. Niv. et ~o. Etl'autre maistre Jacques James. Niv. Jamais.-6. Yer.Qu'a ceste ordonnance ne baillent. Niv. et Gd. Hz

faillent. ~<ïf. Que ceste ordonnance ne baillent.

HUIT. CLXXII.

5. Gd. Ung juste prebstre.–4- Gd. et Bo. ColasTacot. ~er. et Niv. Tacot.

HUIT. CLXXMI.

5. Niv. Qu'oncques ont mais. Niv. Cd. et Bo.Mat me presse.

BALLADE.

I.Gd. Niv. et Bo. A chartreux aussi cé!estins.–

7. Cd. Niv. et Bo. Chansons sans mesdaing fauvesbottes.

U.

5. Niv. A bibleurs, etc. 6. ~M. C. Six à six.Per. Niv. Gd. et ~o. A vefves et à mariottes. Mss.

C. A vecyes et à mariottes.

III.

t. Cd. ~Vt~. et Bo. Sinon anx tristes chiens mastinf.

2. id. Qfti m'ont faict chier dures crottes.–5. id.

Page 304: Francois Villon

Menger mains soirs et mains matins. 6. ~cr. Cd.Niv. et Bo. Je ne puis car je suis assis.–y. id. Combien

pour éviter, etc.

IV.

i. Gd. Niv. et Bo. S'ou Ieurfaiso!t.

1.

5. MM.C.Commontton. ~Vt~.Sursoncaignon.

Page 305: Francois Villon

~t~M~AUTRES ŒUVRES

DE MAISTRE

FRANÇOIS VILLON.ta

Le quatrain que féit ~!7/0/ï quant il fut jugéà mourir.

Je suis François, dont ce me poise,Né de Paris, emprès Ponthoise

Qui d'une corde d'une toise,Sçaura mon col, que mon cul poise.

(i)J<;tuM.C'estmoiqui6uisFrançoIsVi))on, ce qui me désole,

car il vandrait mieux que je fusse un autre.(a) Empret. Auprès de etc.; il se moque ici de Pans et de Pon-

toise de Pontoise, qu'il suppose une villè connue, et de Paris, qu'il

suppose un lieu ignoré.(5) Qui. Qui se rapporte à François. C'est le style du temps.

M. Formey a supposé sans raison que Ménage avoit mis ou à la

place de qui. Ménage a mis or comme Marot.

(4) Que mon. Ce que mon etc. Dans le Fabtian du Renart et de

M)

Page 306: Francois Villon

Fauchet découvrit dans un manuscrit de sabibliotèque l'épitaphe suivante.

Je suis` François, dont ce me poise,Nommé Corbueil en mon surnomNadfd'Auvers empres Ponthoise,Et du commun nommé V~illon.Or d'une corde d'une toise,Sçauroit mon <;o!, que mon cul poise,Se ne fut un joly apelLe jeu ne me sëmbloit point bel.

L'épitaphe, en forme de &a~~ ~Mg~/g~ ~7/O/ïMOM/?Mye//?OMr.~ compaignons, s'attendantestre pendu avec eux.

Frères humains, 'qui après nous vivez,N'ayez les cueurs contre nous endurciz

Piaudoue, M.~ (Mss. de la Bibl. du Roi, n° y~tS), on trouve.Sa~outcsotCombien son cul pesent li fu.

Cett&epitaphea été parodiéepar Rabelais. Pantag., 1.4 ch. 6/.Garasse, RecAcre/tC~recyterf/t~i!~ Pot~Mt'er,p. ~60, t'attribue à Clo-pinel. C'est une erreur de sa part.

(2) Nommé, etc. Surnommé Corbueil.(~) Et du comntMn. Et nommeVillon par le peuple.Comme on le voit par nos t'eç. div. personne n'a cité Fauchet fi-

dctement.On diroit que personne ne l'aveu )u ce qu'on n'osecroiretant la chose paroit singulière.

Page 307: Francois Villon

Car si pitié de nous pouvres avez,Dieu en aura plustost de vous merciz.

5 Vous nous voyez cy attachez cinq, six

Quant de la chair, que trop avons nourrie,Elle est pieça dévorée et pourrieEtnouslesos, devenons cendreetpouldreDe nostre mal personne ne s'en rie,

10 Mais priez Dieu, que tous nous vueilleabsouldre.

ÏL

Se vous clamons frères, pas n'en devez

Avoir desdaing, quoyque fusmes occisPar justice; toutesfois vous sçavez,Que tous hommesn'ont pas bon sens rassis

t5 Intercédez doncques de cueur rassis

Envers le Filz de la Vierge Marie

Que sa grace ne soit pour nous tarie

Nous préservant de l'infernalle fouldre.

(4) Dieu etc. Dieu vous fera plus facilement miséricorde.(7) Elle est pieça. Elle est depuis quelque temps.(q) De nostre, etc. Que personne n'insulte à notre malheur.(n).~e. Si nous vous appelions frères, votre délicatesse ne doit

pas en être blessée.(t5) Le sens de ce vers est le même que celui de Marot nous

l'avons préféré à cause de la rime. De eMor raMt's, sans amertume

sans mauvaise humeur contre nous.

Page 308: Francois Villon

Nous sommes mors, âme ne nous harie,20 Mais. priez Dieu, que tous nous xueHIe

absoudre.

Ili.La pluye nous a débuez et lavez;

Et le soleil desséchez et ndirçiz

Pies, corbeaulx, nous ont les yeux cavezEt arrache la barbe et les soucci!z

z5 Jamais nul temps nous ne sommes rassis;Puis ça~ puis la, comme le vent varie,A son plaisir, sans cesser nous charie;Plus becquetez, d'oyseaulx, que dez à

couldreHommes icy n'usez de mocquerie;

3ô Mais priez Dieu que tous nous vueilleai)souldrc.

(19) Ame oc nous, etc. U faut lire Ne vons harie, c'est-à-dire

« ne vous Importune pas. Bacange au GbMMfe sur Villehar.douin ( loriere). Ame ne vous harie signifieroit que les âmes des

morts ne troublent pomtyotte sommeil. Ce qui ne peut pas être lapensée de Villon. Car, outre que la version ne Tous harie ne setrouve nu~c part. Le veM sun~aire des deux autres dixains annonceque le sens de celui-ci est Que personne ne nous tourmente, n'in-sulte a notre mémoire maintenantque nous sommes morts.

(2)) .Dc4«M e< ~Mz. Lessivés et tavés, et non pas ~aconnM et /afM,

comme te dit Lorière.(~5) RaM(<. ~n repos.(28) Plus becquetez. Nous sommes 'plus couverts de ptaies faites

par les oiseaux, qu'un dé a coudre ne l'est de trous.(tg) N'usez de mocquerie. Ne plaisantez pas) à notre sujet.

Page 309: Francois Villon

ENVOI.

Prince JËsus, qui sur tous seigneurie<

Garde qu'Enfer n'ayt de nous la maistrie,A l~y n'ayo~que faire; ne que souidreNe soye~ donc ~e' sotre coT~n'ainG

55 Mais priez Dieu,- que tous nous vueiHcabsoaidre.

BALLADE

DE L'APPEL DE VILLON.

I.

Que vous semble de mon appel,Garnier, fcis-je sens, ou follie?Toute beste garde sa pcl,Qui la contrainct, efforce ou iye,

5 S'elle pcult, elle se deslie.Quant; donc, par plaisir voluntalrc,

(3<) Sur toits. Souverainde touteschoses.(52)/-an)a'!trte.Lapuissance.(33) /t'y, etc. Que nou< n'ayons rien à démêler avec lui ni

rien à lui payer.(3~~VcMycs,etc.?tRvousfaitespaspendrecommenous.(2) Sons ou f'ollie. Fia'je une démarche sensée oufoUe, torsque j'en

appelai.(~) Qui /a, etc. S'il est quelqu'un qui lui fasse vio!encc ou la lie.(6) ~<;<:tr voluntaire. Par caprice.

Page 310: Francois Villon

Chanté me fut ceste homélie

Estoit il lors temps de me taire ?

li.Se fusse des hoirs Hue Capel,

ïû Qui fut extraict de boucherie,On ne m'eust, parmy ce drapel,Faict boyre à celle escorcherieVous entendez bien joncherie ?a

Mais quant ceste peine arbitraire,ï 5 On m'adjugea par tricherie

Estoit il lors temps de me taire?

ni.Cuidez vous que soubz mon cappcl,

Ny eust tant de-philosophieComme de dire, j'en appel?

(7) Chanté etc. Me fut lue cette sentence de mort. A. Mâtine:,dans les ofEce~de neuf leçons. Les trois dernières sont une homélie

uu discours sur t'EvangUe dn jour.(9) Se fusse, etc. Si j'appartenois à la famille des Capett. Le

Dante (PMr~. th. ~o.), dit que Hugues Capet fut fils d'un boucherde Paris.

(n)'La question se donnoit à Paris avec t'eau qui s'entonnoit &

'travers nn linge dans lestomaeh du patient. (Formey.)(!t)B!eorcA6rt6.C'est le nom qu'il donne au lieu où il reçut Fa

question.(i3) Joncherie. Vous comprenez le mot plaisant dont je me sers.(t5) Par tricherie. Contre droit et justice.(t~) Cuidez-vous. Pensez-vous que sous mon bonnet.(i8) ~V'y6K!<, etc. U n'y avoit pas assez de bon sens pour.

Page 311: Francois Villon

20 Si avoit, je YouscertiHcCombien que point trop ne m'y ne.Quant on me dit présent notaire,Pendu serez je vous aine,Estoit il lors temps de me taire ?

ENVOI.

25 Prince, si j'eusse eu la pepiePieça )e fusse ou est ClotaireAux champs debout, comme ung espicEstoit il lors temps de me taire?

(ai) Combien que, etc. Quoique je ne comptasse- pas trop ou cet-appel.

(xx) Présent notat'rc. Les notaires du Chatelet remplissaient alorsks fonctions d'e greffiers.

(:!S)J6 f0f<< a~!e. Je vous l'assure.

(:t5) Prince. Bernier a cru que Villon s'adressoit au due de Bour-bon.C'est une erreur. U s'adresseGarnier; s'il le qualifie de prince,c'<t parce que l'usage étoit de quaHuer ainsi dans l'énvoi de laballade celui à qui elle étoit adressée.

(26) Pt'eea. Depuis quelque temps. Montfaucno,où se faisoient*4 les exécutions, est sur le chemin de l'abbaye Saint-Denis où est?» inhumé Clotaire JH. (Not. de MM. Formey et Le Duehat.)

(a~) ~Ma) c/)ant~. Pendu comme un espion.(Le Duehatet i'édit.des ~nn.poet.) Comme un voleur de grand chemin. On nommoitfes voleurs là e/x'euM ou 6!/)fe<, parce qu'ils se mettoient en embus-cade dans les bois pour surprendre les passants.

Page 312: Francois Villon

LÀ REQUESTË

De ~7~/OM présentée a: 7o C*OMr< de Parlement

e~yb/T~~&o~s~

Tous mes cinq sens~ yeuli, oreilles, etbouche,

Le nez, et vous, le sensitifaussi

Tous mes membres, où il y a reprouche,Eïison endroit, ungchascuu die ainsi:

5 Court souverain, par qui sommes icy,Vous nous avez gardé de descendreOr la langue seule ne peut suffire

A vous remdre suHisaKtes louenges.Si parlons tous, iillc au souverain Sire

10 Mère des bons; et seur des benoistz anges.

( a) /<6 <cttH<<~ Le tact, le toucher.(3) Of; il a reproHC/te. A qui l'on peut reprocher quelque chose.

(4.) En ton Ba~fott. Que chacun de son e6té dite.(6) ~OK< etc. Vous nous 'avez prêservé de destruction.(<))~< parlons. C'est parce que la langue ne peut sutEre, que nous

nous joignons à ellepour vous remercier, vous qui êtes la fille de notreroi la mère des bons et la tceur des Saints Anges.

Page 313: Francois Villon

n.Cueur, fendez vous, ou percez d'une

broche,Et ne soyez, au moins, plus cndurcy,Qu'au désert fut la forte bise roche,Dont le peuple des Juifs fut adoulcy

i55 Fondez larmes, et venez à mèrcy,Comme humble cueur qui tendrement

souspire,Louez !a Court, cônjoincte au sainct Em-

pire,L'heur des Françoys, le confort des es-

tranges,Procréée la sus, au ciel empire

20 Mère des bons, et seur des benoistzanges.

in.Et vous mes dents:, chascune si s'es-

!oche;

(t t) <?M perces d'une broche. Ou soyez affecté comme si vous étieztranspercé d'outre en outre.

(i ~) Et ne. Ne vous montrez pas plus dur que le fut la roche dureet aride. C'est le sens de forte et bise.

(i4) Dont, etc. Par l'eau de laquelle le peuple juif fut désaltéré.(17) ~o«6s,etc. Louez la cour qui nous gouverne deconcertavec

le roi.(18) L'heur. Le bonheur des Français, l'appui des étrangers.()<)) Procréée. Il a très bien fait procréée, quadti~yttabc. (?)<.

de Marot.) Qui a été créée pour nous dans Ic ciel des cieux.(2<)iS''M/oc/fC. Scdép)ace.

Page 314: Francois Villon

Saillez avant, rendez toutes mcrcy,iPlus haultemcnt, qu'orgue, trompe, ne

cloche,Et de mascher n~ayez orez soulcy

25 Considerez que je lusse transiFoye, pommon et rate qui respireEt vous mon corps, ou vil estes et pireQu'ours, ne pourceau, qui faict son nid

es fanges

Louez la court, avant qu'il vous empire,5o Mère des bons, et seur des benoistz anges.-

ENVOI.

Prince trois jours ne vueillez m'cscon-dire.

Pour moy pourvoir et aux miens à Diettdire

Sans eulxargent je n'ay, icy, n aux chan ges

Court triumphant, fiat, sans me desdire;55 Mère des bons, et seur des benoistz anges.

(aa) Saillez avant. Avancez-voud pour témoigner votre recon-noissance.

(~4) Et de mascher, etc. Ne vou: occupez pas à mâcher dans cemoment.

(26) Foye etc. Vous foie, vous poumon, etc.jGonstdérexque, etc.(ag) .~Mmf qu'il vous empire. Avant qu'il vous arrive quelque ac-

cident.

Page 315: Francois Villon

LE DÉBAT

Du cueur et du corps de ~7/OM en forme deBallade.

I.

Qu'est ce que j'oy? Ce suis je.Qui ? Ton cueur, el

Qui ne tient mais qu'a ung petit filet

Force n'ay plus, substance, ne liqueur;Quant je te voy retraict ainsi seulet

5 Com pouvre chien tappy en recullet.-Pourquoy est ce? Pour ta folle plaisance.–Que t'en chault il? –J'en ay !a désplai-

sance.-Laisse m'en paix. -Pourquoy? J'y

penseray.

()) Qu'est-ce que. Qui est-ce qtie j'entends ? C'est moi.

(~) Ne tient mais. Ne tient plus.(5) Force, etc. Il ne me reste ni force, ni vie, ni sang.(4) Retraict. Retiré seul, abandonné de tous.(5) Tappyen recullet. Bloti dans un coin.(6) PaMr?«oy. Pourquoi est tu dans l'inquiétude, dit Villon, le

cœur répond, à cause des extravagances que tu as faites.(7) Que t'en, etc. Pourquoi te mêles-tu de ma conduite ? J'en

éprouve du déplaisir.

Page 316: Francois Villon

-Quant sera ce?–Quant serayhorsd'enfance.10–Plus ne t'en dy, et je m'en passeray.

M.

Qdë pehses tu?–Esirè ~ôHnSîe de valeur.-Tu as trente ans. -C'est l'aage d'ung mullet.--Estce enfance?–Ncnny.C'est donc chaUeur

Qui te saisist?–Par où?–Par le coUet.

ï 'y–Rienne côogndis?--Sïfais; mttuchesenlaict:L'ung est Manc l'autre est cfoir.–C'est la

distance.Est ce donc'q* tont?–Qû<~ vculx tu que je

tance?Si n~est assez, ;6 reCotmnehceray.

(tt) J&tMAommc. Je pense être homme, et avoir assez de bonse~s.(R.<ïeVttHm.)

(ta) Tu a~Aufait tu as trente ans. –M te Bah; c'est t'âge où Fon

peut faire les choses, ainsi qu'on l'entend et qu'on le vent, commele mulet.

(13) B~t ce, etc. Temberois-tu dans L'enfance Non, c'est doncla fniie qui te prend.

(i5) Rt6K, etc. Je ne distingue rien. Tu dtittttiga~ bien cépen-dant les mouettes dant le tttt.

(16) C'est là, etc. C'est t'etbigcemetit que prodnh cette dme-fencedecotltenr.(R.dëViUon.)

(t~) &<-cc. N'as-tu pas autre chose à me répondre.- Que veux-tu.que je te dise pour prolonger cette discussion.

Page 317: Francois Villon

-Tu es perdu. J'y mettrai résistance.

20 –Plus ne t'en dy et je m'en passcray.

111.·

J'en ay le dueil toy le mal et douleur.Se fusse ung povre ydiot et folet,Au cueur eusses de t'excuser couleur,Se n'as tu seing, tout ung,. tel bel ou lait.

2 5 Ou la teste as plus dure q'ung jaictOu mieulx te plaist qu'onneur ceste mes-

chance.Que respondras à ceste conséquence?-J'en seray hors, quant je trespasseray.-Dieu, quel confort! quelle salgc élo-

quence

3o Plus ne t'en dis et je m'en passeray.

()<)) Tu es etc. Mais ta vie est en danger.

Ce dixain ne se trouve que dans le Jardin de Plaisance d'où

nous l'avons extrait tel que nous le rapportons en mettant se aulieu de si dans le second et quatrième vers. Du temps de Villon il

y avoit une diNerenee de signification bien marquée entre si et <e

le premier étoit à peu près synonyme de cr; le second étoit la par-ticule conditionnelle que nous écrivons si.

(21) ~cn ay. C'est moi qui suis aOEgé de ta conduite c'est toi qui

en souCres.

(23) Au cueur. Je me sentirois disposé à excuser ton indiltérence..

(25~ Jalct. C'étoit un vase à mesurer le grain.

(26) Ou mieulx. Ou bien il faut dire que tu' préfères l'accusatiott.

qui pèse sur toi à l'honneur.

Page 318: Francois Villon

IV.

Dont vient ce mal?–Il vient de monmalheur

Quant Saturne me feit mon fardelet,C'est maulx y mist, je le croy. -C'est

foleur. 1Son seigneures, et te tiens son valet.

55 Yoy que Salmon escript en son roulet,Homme sage, ce dit il, a puissanceSur les planete, etsur leur influence.-Je n'en croy rien, telz qu'ilz m'ont faict,

seray.-Que dis tudea?-Certec'est ma créance.

40 -Plus ne t'en dy, et je m'en paseray.

ENVOI.

Veux tu vivre ?-Dieu m'en doint lapuissance.

Il te fault. Quoy ?–Remors de cons-cience,

Lire sans fin.-Et en. quoy?–En science.

(Si) Dont. D'où vient que tu es en prison?–Ceta tient & ma mau-vaise destinée.

(3~) Quant. Lorsque Saturne fit mon lut.(33) C'est /u/Mr. C'est folie de ta part de croire à la fatalité.(35) Yoy que. Rappelle-toi cejqueSa!omona écrit daus son petit

livre.(4') M'on doint. M'en accorde.

Page 319: Francois Villon

Laisse les fo!z.–Bien, j'y adviseray.~5 -Or le retiens. –J'en ay bien souvenance.

-N'attends pars tant, que tourne à des-plaisance.

Plus ne t'en dy, et je m'en passeray.

LA REQUESTE

QUE VILLON BAILLA A MONSEIGNEURDE BOURBON.

Le mien seigneur, et prince redoubté,Fleuron de lys, royalle geniture,Françoys Villon, que travail a domptéA coups orbes, par force de batture

(46)~V*a~Ma~. N'attends pas pour mettre mes avis à profit, jus-qu'à ce qu'it t'en soit mésarrivé.

Cette ballade et la suivante ne sont point dans te Jardin de Plai-

sance, où est celle de son appel, ainsi que cette qui contient ses re-merc!ments à la cour, ce qui me donne lieu de penser qu'elles sontpostérieures à sa première condamnation et peut-être à toutes les

deux. Charles I", duc de Bourbon, mourut le 4 décembre t/t~G.

Jean Il, qui lui succéda, ne mourut que l'an l~8/. –Marot a imitécette ballade dans son Epître à François I". C'est lui qui a fait letitre. Je voudrois bien savoir quel est le motif qui l'a porté à direqu'etteavoitét6t«(/~auducde Bourbon,plutôt qu'au duo d'Orléans.

(3)~6<)'<!t)a</a~0)n/)<6.Qui a été corrigé par les maux qu'il aenduré.

(4) coups orbes. Se rapporte au verbe dompté. Villon dit qne sonnaturel a été dompté par la souffrance, qui lui a porté de rudes

coups, et l'a soumis a force de tebathe.

Page 320: Francois Villon

5 Vous supplie, par ceste humble escripture,Que luy faciez quelque gracieux prest.De s'obliger en toutes cours est prestSi ne doubtez que bien ne vous contente,Sans y avoir dommage, n'interest,

to Vous n'y perdrez seulement que l'attente.

Il.

A prince n'a ung denier emprunté,Fors à vous seul, vostre humble créature.Des six escuz, que luy avez presté,Cela pieça i! mist ep nourriture.

5 Tout se payeraensemble, c'est droictureMais ce sera légèrement et prest.Car se du gland renconstre en la forestD'entour Patay, et chastaignes ont vente

(5)~B«m&/e Mcrt~MM. Humble requête.(~Pet'oM'eto. Il est disposé à vons en passer reconnois-

sance devant la cour que vous désignerez.(8) ~( ne, etc. Ainsi n~aye~ aucune crainte sur la disposition où il

est de vous rembourser.(g) ~eMy, etc. Sans éprouveravec lui aucune perte sur le capital,

et sans qu'il vous en revienne tes intérêts.(t:t)~M<M~M&& créature..Dont il est le serviteur et l'humble

protégé.(i~)C<!<apt6Ca. Cela il y a quelque temps.(15) C'MtdrotCfure.C'est juste.(t6) Le~remeKt, etc. Sans contrainteet promptement.(ty) Car se, etc. S'il rencontre du gland dans la forêt de Patay. Il

n'y avoit point de forêt a Patay; et l'on n'y cueilloit pas de cha-taignes.

Page 321: Francois Villon

Payé vous Liens, sans delay, n'y arrest

~o Vous n'y perdrez seulement que l'attente.

i".Si je peussc vendre de ma santé

A ung Lombard, usurier par nature,Faulte d'argent m'a si fort enchanté,Que j'en prendrois, ce croy je, l'adventure.

25 Argent ne peud à gippon, ne ccincture;Beau sire Dieux, je m'esbahyz que c'est

Car devant moy croix ne se comparoistSinon de boys, ou pierre, que ne mente;Mais s'une fois la vrayc m'apparoist

3o Vous n'y perdrez seulement que l'attente.

ENVOI.

Prince du lys, qui a tout bien complaist,Que cuydez vous, comment il me desplaist,

(ig~ Paye, etc. Alors vous serez payé sans retard, et il ne sera pasnécessaire qu'un arrêt m'y contraigne.

(22) Lombard. (V. G. T., h. 64.)(:3) 7''<:««c. Le besoin.d'argent m'a si bien persuadé.(24) Que j'en etc. Que j'en tenterois, je crois.(a5) Argent. Je n'ai de l'argent ni dans mon habit, ni dans ma

ceinture.(a6) Je m'~ta~ys etc. Je ne le connois plus.(2~) Croix.Est ici pour monnoye. Je ne vois aucune;pièce d'argent.(28)'St non de bois. Il dit qu'en fait de croix, il ne voit quc cclles

qui sont dans tes carrefours et sur les chemins qu'il ne voit pluscelles qui sont frappées sur les monnoies.

(2o)~at)ray6. Jeu de mot.(5t) Qui tout, etc. Qui te plais a faire toute espèce de bien.(5t) ÇM<'«t~M,etc. Sivoussavie?. combien i) m'est pén!b)c.

8!

Page 322: Francois Villon

Quant je ne puis v.emrà mon entente?'?Bien entendez; aydez moy, s'il vous plaist;

55 Vous n'y perdrez seulement que l'attente.

SUBSCRIPTION DE LADICTE REQUESTE.

Allez lettres, faictes ung sault,Combien que n'ayez pied ne langueRemonstrez, en vostre harengueQue faulte d'argent si m'âssault

BALLADE.

i.

Tant grate chèvre que mal gist

Tant va le pot à l'eau qu'il brise;Tant chauffe-on le fer qu'il rougistTant le maille-on, qu'il se debrise

5 Tant vault l'homme comme on, le prise

Tant s'eslongue-il, qu'il n'en souvient;

(33) Yenir d;,etc. Faire ce queje désire.,

(34) Bien <!n<en~c:. Vous me comprenez.(3g) ÇM6/NM//6. Dites que )e besoin d'argent me presse.(<) ~Ma<~M<. Se fait .mauvaise couche.(4) Tant. On le bat tant qu'il casse.

Page 323: Francois Villon

Tant mauvais est, qu'on le desprise

Tant crie l'on Noël, qu'il vient.

II.

Tant raille-on, que plus on ne rit

ïo Tant despend-on, qu'on n'a chemise

Tant est-on franc que tout se fritTant vault tien que chose promise

Tant ayme-on Dieu qu'on suyt l'Eglise

Tant donne-on, qu'emprunter convient;< 5 Tant tourne vent, qu'il chet en bise

Tant crie l'on Noël, qu'il vient.

111.

Tant ayme-on chien, qu'on le nourrist;Tant court chanson, qu'elle est appriseTant garde-on fruict, qu'il se pourrist;

20 Tant bat-on place, qu'elle est prise

(8) Le peuple crioitNoët à l'arrivée des princes, à leur naissance,et dans quelques autres solennités publiques.

Le verbecrtera deux sens il signifie-crier et appeler. Le proverbejoue sur cette double signification. Le peuple, dans ses cris de joie,appelle si souvent Noël qu'à.la fin il arrive.

(3) Tant raille. A force de railler on ennuie.(10) Despend-on. Dépense-t-on.(t i) Tant est-on franc. Bon toyat dans sesprocédés.(i3) Tan<ayme. A force d'aimer Dieu on fréquente~etc(t5) Tant tourne. A force de varier, le vent se trouve la bise.(<8) Tant court. La chanson est chantée si souvent, etc.

Page 324: Francois Villon

Tant tarde-on, qu'on fault a l'empriseTant sehaste pn~ que mal advient;Tant embrasse-on, que chet la prise

Tant crie l'on Noel, qu'il vient.

tENVOI.

25 Prince tant vj~t fol qu'il s'adv~se;T q~pxés i~ rev~tTant va-il qu'âpre~ H revintTant le matte-on ~q~'il ~e radvisc

Tant crie l'on Noël, qu'ent,

AUTRE BALLADE.ï.Je congncns bien mpuches! en laictJe consnpis à la rot)c l'homme;Je congnois te beau temps, du laidJe congnois au pommier, la pomme

5 Je congnois l'arbre, à veoir la gomme;Je congnois, quant tout est de mesmesois

h~a~(at)R)«/<<t~HtjM~ Qu'on perdte momentfavorable. `

(a:)ÇM6ma/<Mfot6tt<.Qu'oogAtetout.(a3) Tant em~rajfe. Qo xect enfermer tantde choses dane MMbras,

que ce qu'on tenoit déjà tombe.(~5) Qu'il jQt~tdeTtëntaage.(!)6)'ntn<ca-t<.H~iitant-deMiè6.(a~)7~t)</e. A ~Moed'&tfepHn:,t['ttrefrappe.(6)~MaH~<eft<e<<t&)MMB!6t.Lor!qn'HyauMformtté.

Page 325: Francois Villon

Je congnois qui besongne, ou chomme;Je congnois tout, fors que moy-mcsmc.

Il.Je congnois pourpoinct, au collet

10 Je congnois le moyne, à la gonneJe congnois le maistre, au valet

Je congnois au voyle, la nonneJe congnois quant pipeur jargonneJe congnois folz, nourriz de cresmes;

ï5 Je congnois le vin, à la tonne;Je congnois tout, fors que moy-mesme

III.Je congnois cheval et mullet

Je congnois leur charge et leur sommeJe congnois Bietrix et Bellet

20 Je congnois gect, qui nombre et somme;

(y) Qui besongne, etc. Qui travaille ou ne fait rien.(8) foM~uB. Excepté.(g) PoHrpofnct.Vêtementqui couvroit la partie supérieuredu corps

de l'homme. Nous en avons à peu près la forme dans l'ancien ha-bit de cour.

(to)Gonnc. Habit.(13) Quant pipeur. Lorsqu'un cbariatan bavarde.(t~) 7'b~. Ceux qui font le métier de fou auprès des grands, et qu'

sontdéUeatcmcntnourris.(i8)~ommc. La quantité de marchandise qu'ils peuvent porter.(19) B«ft'MC6t.Bo</e<. Sans doute, filles publiques.(20) Qui nctntrc, etc. Qui compte et augmente les points du

joueur.

Page 326: Francois Villon

Je congnois vision, en somrneJe congnois la faulte des Boesmes;Je congnois le povpir de KommeJe congnois tout, fors que moy-mesme.

BNVOt.

a5 Prince, je congnois tout en somme';Je congnois coulorez et blesmesJe congnois mort qui nous consomme;Je congnois tout, fors que moy-mesme.

ESPITRE.

i.'Aiez pitié, aiez pitié de moy,

A tout le moins, si vous plaist, mes amis.En fosse giz, non pas soubz houz ne may,En ceste exil, ou quel je suis transmis.

(ai) Vision en somme. Rêve qui vient durant le sommeil.(i)~)JBoMmet. Je connois le tort, des bohémiens sectateurs de Jean

Hui et de Jérome de Prague.Cette ballade est tirée du Mss. C. (V.'Mëm., t" pag., n" i5.)

(i) Imitation du verset que l'on chante quelquefois aux messesdesmorts MtMrcmftt~ etc.

(5) En fosse. Je suis couché dans un cachot, ce qui n'est pas aussi

agréable que d'être, avec son amie, couché sous un houx ou sous

unmay.(4) En cM<e. Ceste pour cet. 2'ranfmtt. Condamné.

Page 327: Francois Villon

Filles, amans, jeunes gens et nouveaulxDanceurs, saulteurs, faisans les piez de veaux,Vifs comme dars, aguz comme aguillon;Gousiers tintans clercs comme gastaveaux

!o Le iesserexià, le povre Willon ?

Chartres, chantans à plaisances, sans loy

Galans rians, plaisans en faiz et dix

Coureux, alans francs de faulx or, d'aloy

Gens d'esperit, ung petit estourdiz,i5 Trop demourez; car il meurt entandiz.

Faiseurs de laiz, de motes et rondeaux;Quant mort sera vous lui ferez chandeaux.

(6) Nouveaulx. Nouveaux mariés.(y) Faisans, etc. Faisans des sa!amalceks des gambades.(3) Gousiers, etc. Gosiers qui rendez un son rauque un son aussi

clair que celui du grelot.(n) C/ifOttr~, etc. Qui chanter par plaisir, sans obligation.(n) Galans, etc. Bon vivans toujours rians on disant ou faisant

quelque chose pour rire.(i3) Coureux. Vagabond vous qui courez le monde, n'ayant ni or

vrai, ni or faux à votre service.(t4) ung petit, etc. Qui êtes un peu, etc.(t5) Il meurt entandiz. Il meurt, tandis que vous différez de venir

le secourir.(16) Laiz etc. Le lais étoit un petit poëme le motes une pièce

fugitive comme madrigal, triolet, etc.(17) Quant mort, etc. Lorsqu'il ~era mort, vous ferez des vers à sa

louange.

Page 328: Francois Villon

Il n'entre, oùgist, n'escler, ne tourbillon,De rnurs espoix, on luy a fait bandeaux:

20 Le'léssèrez là le povre Willon ?

ni.

Venez le veoir en ce piteux arroy,Nobles hommes, francs de quars et de dix,Qui ne tenez d'empereur, ne de roy;Mais seulement, de Dieu tte Paradiz.

25 Jeurier lui fault dimenches et mardiz:Dont les dëns a, plus longues que ratteauxAprès pain sec non pas après gastcaux.En ses boyaulx, verse eaue à gros boullon.Bas en terre, tablén'a, ne tresteaulx.

3o Le lessërez la, le povre WiMon?

(tS) Il n'entre. Il est renfermé dans un lieu où ne peut pénétrer a!vent, ni éclair, faute d'ouverture.

(19) De murs, etc. On t'a enfermé sous des murs épais.{i!i)f<!6M.Earroy. Triste état.(2:) J\M<e:, etc. Nobles, qui n'avez a payer ni la dîme, ni la taxe.(*5) Qui ne tenez. Qui ne relevez ni de roi ni d'empereur; mais

qui possédez vos seigneuries et vos titres par la grâce de Dieu.(a5) Jeuner, etc. Il est contraintde jeûner tous tes jours de la se-

maine. Le mercredi, le vendredi et le samedi étoient des joursd'abstinence et même déjeune pour certaines personnespieuses.

(:~) Après, etc. H meurt de faim faute d'avoir non des gâteauxmais du pain sec,

(~8) En ses, etc. H ne boit que de l'eaa(29) Bas en, etc. Il n'ani table pour manger, ni siége pour s'as-

seoir dans le cachot souterrain où il est renfermé.

Page 329: Francois Villon

ENVO!.

Princes nommez, anciens, jouvenciaulxImpétrez moy, grâces et royaulx seaulx

Et me montez en quelque corbillon,Ainsi le font l'un à l'autre pourceaux

35 Car où l'un brait, Hz fuyent à monceaux.Le lesserez là, le povre Willon

BALLADE VILLON

I.

Je meurs de soif, auprès de la fontaine

Chault comme feu, et tremble dent à dent

En mon païs, suis en terre loingtaineLez un brasier, friçonne tout ardent

5 Nu comme un ver, vestu en président

Je riz en pleurs et attens sans espoir

(5i) Princes, etc. Princes que j'ai nommés, vieillards, jeunes gensqui me portez quelque intérêt.

(52) Impétrez, etc. Obtenez-moi des lettres de grâce.(33) B<mc, etc. Et trouvez moyen de me sortir d'ici.

Ballade tirée du Mss.- des poésies de Charles d'Orteans.ViHon yraconte les angoisses de son exil. (V. Mm.. t" p., n" ty, et 3e p.,i" n" i.)(2) Dont à dent. Dent contre dent.(3) VHfon avoit été banni de Paris. Dans ce vers se trouve t'ex-

plication de toute la ballade.(4) Tout ardent. Tout brûlant.(6) En pleurs. L'âme accablée de tristesse.

Page 330: Francois Villon

Confort rcprens, en triste désespoir;Je m'esjouys, et n'ay plaisir aucunPuissant je suis~sans force et sans povoir

io Bien recueilly, débouté de chascun.

II.

Rien né m'est seur que la chose IncertaineObscur, fors ce qui est tout évidentDoubte ne fais, fors en chose certaineScience tiens, à soudain accident

] Je gaigne tout et demeure perdentAu point du jour diz, Dieuvous dointbonsoir;Gisans envers, j'ay grant paour de cheoirJ'ay bien de quoy et si n'en ay pas unEschoite attens, et d'omme nesuis hoir

20 Bien recueilly, débouté de chascun

(7) Con/ort, etc. J'espère là où il n'y a point d'espoir.(8) Je mesjouis. Je me réjouis.(toj Bien, etc. Bien accueilli et méprisé d'un chacun.(n) Rien, etc. Mon esprit est tellement troublé que je ne regarde

comme certain que les choses qui sont le phu incertaines.(t~)~ct6n<:6,etc. Ce qui est le produit du génie je le regarde

comme le produit du hasard.(t~) Je ya<g'ne,etc. L'arrêt qui m'a condamné à l'exil est pour moi

un bénéEce et avec cela je suis en perte.(17) Gisàns, etc. Etant couché sur le dos, je crains vivement de

tomber, me figurant que te ciel est au-dessous de moi.(18) .a(&feH, etc. J'ai bon nombre de choses à ma disposition,et

je n'en ai pas une qui attache mon coeur.(ig)Eschoite, etc. Je m'attends à recueillir une succession, et je ne

suis cependant l'héritier d'aucun homme.

Page 331: Francois Villon

III.De riens n'ay soing, si metz toute ma paine

D'acquérir.biens et n'y suis prétendent.Qui mieulx me dit, c'est cil quiplusm'attaine.Et qui plus vray, lors plus me va bourdent

25 Mon ami est, qui me fait entendent,D'ung c gne blanc, que c'estun corbeaunoir;Et qui me nuyst, croy qui m'aide à povoir.Vorite bourde; aujourduy m'est tout un.Je retiens tout; riens ne scay concepvoir.

5o Bien recueilly, déboute de chascun

1Y.

Prince clément, or vous plaise.savoirQue j'entens moult, et n'ay sens ne savoir

(2i)Der<em. Je ne prends intérêt à rien, cependant je m'ef-force etc.

(a3) Qui mfCK/!E. Celui qui me dit les choses les plus désobli-

geantes, c'est, à mon avis, celui qui me dit les choses les plusagrcabtes.

(2~) Bf qui, etc. Je tiens pour plus Yeridiqne celui qui se joue le

plus grossièrement de moi.(25) Qui me /~tt< entendent. Qui me fait accroire.(27) Et qui. Je crois que celui qui me nuit, me seconde de tout son

pouvoir.(28) Vérité bourde. Vérité ou mensonge.(ag) Je retiens, etc. Je retiens tout; mais je ne comprends rien.(3x) Que j'entens, etc. Que j'ai connaissancede plusieurschoses

et que je suis néanmoins comme un homme qui n'auroit ni bon sens,ni savoir.

Page 332: Francois Villon

Pardal suis, à toutes lois communQue sais-je plus?–QuoyF–Les gaiges ravoirBien recuellly, déboute de chascun.

LES POVRES ROUSSEURS, BALLADE

On parle des champs labourer;De porter chaulmc contre ventEt aussi de ce marier,A femme qui tance souvent

5 De moyne de povre couvent;De gens qui vont souvent sur mer

(X3) Parcial, etc. Je suis un être à part, et cependant je suis con-traint d'obéir a toutes les lois.

(~4.) U est possible qu'il y ait une faute de copiste dans ce vers,qui, tel qu'il est, nous parait inintelligible, à moins qu'on ne l'ex-plique de cette manière Que dirai-je de plus Que je désireroisrecevoir encore les gages, que vous me donniez ( si gage peut êtrepris dans te sens de pension ou .de bienfaits pécuniaires).

Voyez pour cette ballade, que nous avons cru pouvoir, intituler/M Povres /ti)HMMM, notre Mém. (3* part. § i, n" 6) elle est extraitedu Jardin de Plaisance.

(t) On parle. On parle comme d'une chose bien pénible.(~) De porter, etc. D'aller contre vent, tes épaules ou tatete char-

gée de chaume.(3) De ce. Dc se.(4) Qui tance. Qui gronde.(5) De moyne. On parle comme ayant beaucoup à souufir,etc.

Page 333: Francois Villon

De ceulx qui vont les bledz semerEt de ceHuy qui l'âne maine

Mais, à trestout considérer,

i o Povres housseurs ont assez peine.

II.

A petits enfants gouvernerDieu scait, ce c'est esbateraent:

De gens d'armes doit-on parler?De faire leur commandement?

ï5 De servir Malchus chauldement ?De servir dames et aymer?De guerrier et bouhourder ?Et de jonster à la quintaine ?

(r)) Mais (i, etc. Mais, tout bien considéré, je pense que les povreshousseurs ont encore beaucoup a soajffrir. HoMMeuM. Porteurs dehousscaux ou de ho.u~eaux. Viûoa .aUoi.t ordinairementpieds et jam-bes nus, faute de pouvoir se fournir de houseaux, chaussure alorsen us.9~e e.t qui ressernhLottuo peu aux -bottetd'4 présent.

(11) pe< etc. D'eu sai~ M C'est une chose agréable que d'avoirde petits enfans conduire, & sucveiUer.

(t~) ~6/atM,Depe qu'ils so~i&entpoarfaireleur service.(t5~ De servir. Faut-il dire combien il en coûte pour serfir chau-

dement Matchus,Je<)rp~s .queMatchtM est ici pourMomus, c'est-A-dire pour faire le rôle de sot. Autrement Malchus étant le nom decelui à qui S. Pierre coupa l'oreille, il faudroit donner à ce versun sens nul.

()y)Deg'M6f)'<6r,etc. Pour faire la guerre et suivre les exerciceschevaleresquesnommés toMhf)Mr<.

(18) La quintaine étoit un simntacre de chevalier contre lequelon s'exerçoita manier la lance. 7om;6)'<i/a~Kf'n<<!tn6.Jouter, com-battre contre la quintaine. i

Page 334: Francois Villon

Mais à trestout considérer,

20 Povres housseurs ont assez peine

III.

Ce n'est que jeu de bled soyer;Et de prez faulcher vrayementNe d'orge batre, ne vanner;Ne de plaider en Parlement

25 A danger emprunter argent;A maignans leurs poisles menerEt à charretiers desjeuner;Et de jeusner la quarantaine':Mais, à trestout considérerPovres housseurs ont assez peine.

(~)C6n'M<. C'est un badinage de moissonner.(z5) j4 da~er. D'emprunter de l'argent en engageant ses biens et

sa.personne.(~6) ~mat~ttans. Déporter les chandrons, poêle,.etc., que IM

chaudronniers vont Tendre.s!gntËe<tf6e, en compagniedu.(a~)B<<! d charretiers. Etde'déje&ner aveçdescharrétiërs.–J'a!

corrigé.ce vers <jmett ainsi dans te Jardin de PMsance:JEfttettar-<t6r~ti<&eMn<)'..(t8)~a~M<!rantam6.Les quarante jouM de carême.'

:>

Page 335: Francois Villon

BALLADE

i.

Rencontré soit de beste feu gectantQue Jason vit, quérant la toison d'orOutransmué d'homme en beste, sept ans,Ainsi que fut Nabugodonosor

5 Ou bien ait perte, aussi griefve et villaine,Que les Troyens pour la prinse d'HeIeine

Ou avallé soit avec PenthalusOu plus que Job, soit en gricfve souffrance;Tenant prison avecque Dédalus

io Qui mal vouldroit au royaume de France

Cette ballade se trouve dans un Mss. de la Bibliothèque royale.

(V.Mém.,3*p.,§i,n<'3,ett"p.,n''tQ.)(i) TÏMeon~re,etc. La Toison-d'Or étoit gardée par des taureaux

qui jetoient du feu par tes narines.(5) Nabuchodonosor se crut changé en bête et demeura sept ans

dans cette folie. Voy. les prophéties de Daniel (ch.4 Y. 3o), et sur-tout le 33', où, pour annoncer la fin de sa maladie, il est dit que sonbon sens lui revint. Des commentateurs ont eu la bonhomie decroire qu'il avoit été réellement changé en bête.

(5) Griesfveet M'a<ne. Désastreuse et honteuse.(7) Je ne sais ce que c'est que ce Penthalus dont la fin a dû être

misérable.(8) Job, connu par ses malheurs,et sa résignation.(9) Dédate fut enfermé dans le labyrinthe qu'il avoit construit.Il manque un vers à cette stance, qui devroit en avoir onte comme

lesdeuxsuivantes.

Page 336: Francois Villon

Quatre mois soit en un vivier chantant,La teste au fons ainsi que le butorOu au grant Turc, vendu argent contant,Pour éstre mis au harnôis com' bug for;

15 Ou trente ans soit, comme la Magdeleine,Sans vestit' drap de linge, ne de leine

Ou noyé soit, comme fut NarcisusOu aux cheveux, comme Absa~on pendus

Ou comme fut Judas par desperance;

20 Ou puist mourir, comme Simon Magus

Qui mal vonidjoii au royaume de France.

(t:) Butor. Oiseau aquatique qu'on nomme aussi le héron parcs-

seux.(!~)~ng/cr.'Buue;dans l'Orient on les fait servir au labourage.

Dans le Mss. il y a comme bug for, c'est un e faute de copiste.

(t5)Certaines~ehroniqnesd!sent qneMàr!e-Madete!ne pleura tcs~

péchés pendant trente ans dans le désert, n'ayant que la terre pourlit, ses chéfeni pour Tetemens, et ses larmes pour breuvage.

~)i~<:ttu~. Narcisse: ses aventures sont connues.(18) Absalon, Cts de David,fut, dans sa fuite, susoendnun arhre

parsachete!ure,ettneparJMb.(19) Par~<Mp6ra~. Ju.daS), FaD~tr,e,qni aKM~,)iv;é Jésus-Christ:.W~BF~PP'~(ao) Symon JHtg'M. On raconte que Simon le Mag!c!ea, s'étant

fait élever de terre par lies. démons paùr proufeE au~ Romains qu'iletoit.T~ritablement.lavertu de Dieu, tomba et setompit tes jambes,lorsque S. Pierre se fntmisen prière pour demander a Bien quecet hérésiarque fût confondu.

Page 337: Francois Villon

III.D'Octovien puisse venir le temps;

C'est qu'on luy coule au ventre son trésorOu qu'il soit mis, entre meules flotans

25 En ung moulin, comme fut saint Victor

Ou transgloutis en la mer sans aleine,Pis que Jonas ou corps de là BaleineOu soit banny, de la clarté Phébus

Des biens Juno, et du soûlas Vénus,3o Et du grant Dieu, soit mauldit à oultrance,

Ainsi que fut roy SardanapalusQui mal vouldroit au royaume de France.

BNVOt.

Prince, porte soit ès désers Eolus,En la forest où domine Glocus

(22)D*0<:<oft6n. Cams-Jutius-César Octaviànus, empereur deRome, plus connu sous le nom d'Auguste. Le temps dont Villonsouhaite le retour pour les ennemis de la France, est celui dutriumvirat.

(2~) ~Msn/M flotans. Meules tournans.(:5) Saint Victor fut mis sous une meule pour y être écrasé.(ay) Junas le prophète fut avalé par un poisson.(t8) Clarté Phébus. La lumière, la clarté du soleil.(sg) BiensJuno. Junon étoit la déeMe des honneurset des richesses.

~ou/<M Yenus. Douceursde l'amour.(5o) oaf<Mnc6. Sans qu'il puisse espérer de pardon. ~af~ttaca-

lus est un quiproquo. C'est Aotiocbus le Furieux, roi de Syrie quipéritmisérablement sous l'anathème du Dieu d'israe).

(53) DMer< Eolus. Lieux où règne Eole, Dieu des vents.(34) Bn la forest. Dans la forêt où règne Glaucus; c'est la mer.

Page 338: Francois Villon

35 Ou privé soit de paix et d'espéranceCar digne n'estdepossesser vertus~Qui mal vouldroit au royaume de France.

PROBLÈMES

1.

Fortune fuz par clercs jadis nommée,Que toy françoys crie et nomme meurtrièreQu'il n'y a hom' d'aucune renommee.Meilleur que toy faiz user en plastrière

5 Parpovreté,etibuyrencarnére.S'a honte viz, te dois tu doncques plaindre.Tu n'es pas seul si ne te dois complaindre.Regarde et voy, de mes faiz de jadiz,

(56)PeMCMer. Posséder.Cette ballade est tirée du J~M. C. (V. Mém., S' part. § t" n° 4,

)"p.,n"t7.)(i)F'0)-<K)t6., etc. Je fus nommée par tes savans favorabte, heu-

reuse, comme l'exprime mon nom.(a) Ç"e toy, etc. Moi, la même que tu accuses et que tu appelles

meurtrière.(3) ~«'f'<, avec. Plus d'humeur que n'a jamais fait l'homme le ptns

cétÈbre.(4) Meilleur, etc.Hy y en a qui valent mieux que toi, et que j'ai

rendus si misérables qu'ils ont été 'forces d'aller cacher leur pau-vreté dans tes carrières, où ils travaillent à gagner leur vie.

(5) S'a honte, etc. Si tu es dans un dénùment honteux, faut-il pourcela m'adresser des plaintes.

(8) De mes /<!<: ,.etc. Ce que j'ai fais autrefois.

Page 339: Francois Villon

Mains vainans homs, par moy mors et rotcuz!0 Et n'cusse-tu envers eulx ung soullon,

Appaise toy, et mcct fin en tes diz

Par mon conseil, prens tout en gré Villon.

u.Contre grans roys me suis bien arrinée

Le temps qui est passé car en arrière,t5 Priame occis, et toute son armée.

Ne lui valut tour, donjon, ne barrière.Et Hannibal tiemoura-il derrière ?

En Cartaige par moy le ieiz actaindre

Et Scypion l'afMcquain feiz estaindre

20 Julius César au sénat je vendizEn Egipte Pompée je perdizEn mer noyay Jazon, en ung boullon;Et une fois Romme et Rommains ardiz

Par mon conseil, prens tout en gré Villon.

(9) Mains vaillans, etc. Vois grand nombre d'hommes valeureux

que j'ai fait périr misérabLement.(t6) Et n'6MMB-fu etc. Et comparé à eux u te resteroit-il un oé-

chant chiffon.(i5) Contre, etc. Je me suis bien courroucée contre) etc.(t~) Car en arrière: Car jadis, autrefois.(i5) jPrfame occis. Je donnai la mort à Priam.(16) Ne etc. Il ne lui servit de rien d'avoir pour sa défense.'

t(t~).E< Hannibal. Et Annibal fut-il uub)ié.(tg)~'e(s6t'<afn~re.Mourir.(so)7e vendiz. Je livrai.(22) En ung boullon. Dans les flots, en un tournant d'eau.(a3) ~f~(?. Je consumai par le feu.

Page 340: Francois Villon

jn.

25 Alexandre, qu} ia~t <<st de hétnee,Qui voulut vqir l'estpille poucyniereSa personne par moy fut enlimee.Alphasar roy, en champ, sur la bannière,Ruay jus mort cela est ma manière

3o Ainsi l'ay fait, ainsi le maintendrayAutre cause, ne raison, n'en rendray.Holofernes l'ydolastre, mautdiz

Qu'occist Judic, et dormoit entandiz,De son poisnart, dedens so~ pavjHon

ENVOI.

fqvre Fra~çoys, esçpnte que tu diz

"')'(25) De tentée. Qui livra tant de batailles.

(26) ~'et<o'~6 ~OMcynt~M. Les pléiades. Le sens de ce ve~ est qnlivoulut s'élever aussi haut que les astres.

(;)?) Fut en/'mee. H y a dans le Mss. fut enne/nnee. La n~esare du

vers et te sensm'ont paru demander enlimée, abaissée, enlevée..

(28) .41phasar. C'est Arpliazad roi des Mèdes, défait et tué dans

une bataille par tMophernes.(V. Rist. Judith., ch. i".)(:Q) Cela est, etc. C'est ainsi que j'en agis.(30) Ainsi <e maintcndray. Je continuerai à agir ainsi.(35) Et </ormo~ entaitdiz.' Et il dormoit durant ce temps-ta.

(35) Absalon dans sa fuite demeura suspeqda à un arbre par Jescheveux.(57) jB<eoM<e que tu dis. Fais bien attentionà ce que tu dis tortque

tu te plains.'

Page 341: Francois Villon

Se tiens peusse, sans Dieu de Paradiz

A toy n'aultre, ne demourolt haillon

~o Car pour ung mal, lors j'en feï'oye dix

Par mon conseil, prens tout en grc YiUon.

jFr~vM~ d'M~c ~a~e~ eo~~ Taverniers*.

D'un jet de dart, d'une lance acérée,D'un grand faussant, d'une grosse massue,D'une guiserme et d'une vieille espée,

(58) Se, etc. S'il étoit en mon pouvoir d'agit sans me conformerà la volonté de Dieu.

(3g) toy. Je dépouillerois tout le monde, toi comme les autres.~4o) Car pour, etc. Car je serois alors dix fois plus mauvaise que

je ne le suis.Feu M. Ba)u!:ecommnniqua&M.de La Monnoye un fragment

d'une ballade de Villon, de laquelle les vers n'ont jamais été impri-més. On ne sera pas fâché de trouver ici ce fragment, tel que jel'ai reçu copié de la propre main de cet illnstre académicien. Le pa-pier sur lequel cette ballade étoit écrite étoit demi rongé et necontenoit que le morceau qui suit c'est le premier couplet de laballade. D (M. Le Duchat.)

(t) D'un jet,etc. D'un coup, c'est-à-dire qu'il soit frappé d'undard.

(a)~!MMan<. Peut-être faut-il lire /:«ftMrt, sorte de grand javelotainsi appelé, parce qu'il faussoit tes meilleurs hauberts. (Hist. Bert.Du Guesclin.)

~3) C~fjcrme. GMisarme.

Page 342: Francois Villon

D'un braquemart, d'une hache émolue,5 D'un grant penard, et d'une besaiguë,

D'uufortespleuetd'unesaqueboute,De mau-brigans puissent trouver tel route,Que tout leut corps leur soit mis par mor-

ceauxLe cœur fendu, déchirez les boyaux,

10 Le col coupé d'un branc achierinEt voisent drus, aux Stygiens caveauxLes Taverniers qui brouillent nostre vin.

(4) .Natte 6nM)<H6. Bien tranchante, fraichement passée snr tameule.

(5)PeKa!'<<.Pennard,ftëehegarnièdeplumes. –~eMt~M~.Epéeà double'tranchant.

(6) -S'a~Me~OMte. Lance armée d'un fer crochu dont on se servoitpour désarçonner un cavalier.Le Duchat.)

(y) De mau brigans, etc. Puissent-ils rencontrer une bande de bri-gands qui leur fendent le cœur, etc.

(io)2!nmc. Grande et targée épée qui ne manchoit que d'un coté.(Le Duchat.) Ha a voulu dire sans doute qui ne tranchoit que d'uncoté. ~c&'ertK. D'acier, j'ai corrige ~c/tcrfn.

(ti) bottent drus. Aillent en foule.aux cavernes du Styi.(n) ÇMttrottt'/<6!)t.FEe!a[ent~

Page 343: Francois Villon

AUTRES OEUVRES

DE NA~STM

FRANCOIS VILLON

LEÇOKS DIVERSES

EPITAPHE I.

i. C(<. ~<t). et Bo. Dont me poyse.–a. Gd. Niv.Bo. ~66~M~MtCM et Garasse. Près dePontoisc.–5.Gd. J~t~. Bo. An. et Mss. B. Qui d'une corde. Mar.et~Mt. Or d'une, etc.-4. ~~MaMtCH. Scauramon cou que mon cu poise. Garasse. Scaura mon colcombien je poise.

EPITAPHE II.

t. Bernier. Dont me poise. z. id. NomméCorbeiHe–5. Bernier. Mervesin. Né de Paris prèsde Pontoise. (Bernier ajoute

«J'ai vu une note ma-

nnuscrite dans la croix du Maine, d'un des plus sa-'

)- vants hommes de notre siècle, qui dit ~mpr~ Paris,

»néde Pontoise. n Cesavant avoit probablementvoulu

corriger l'épitaphe pour la mettre en harmonie avecl'article biographique de la croix du Maine. (V. Mém.

ire p. N°/i.) CoM~te~tcr et Formey. Né de Paris emprès

Page 344: Francois Villon

Pontoise.-4. Tous les éditeurs mettent ~t~OK, aulieu de Willon, qu'on trouve dans Fauchet.-5. DansFauchet il y a or une corde; faute d'impression. Ménage.Ou d'une corde, etc.6. ?OM$ <~K<. Scaura. ~&&.

Massieu. Scaura mon cou que moneu poise. y. Tous/M~t<.S!'nefutunjo!yappe!. (Ce verset !e suivant man-quent dans Merves!n.)–8. Tous /M~.Cejeu ne, etc.

BALLADE.n.i. Niv. Ses frères vous, etc. Mss.' C. Se vous cla-

mons frères, etc. ~<tr< et aut. Si frères vous c!amons

pas ne deve~5. ~.M. C*. Toutesfois vous scavez.~ar. et aut. Car vous mesmes scavez.-5. MM. C.Intercédez doncques de sens rassis. Mar. et ~ut. Ex-

cusez-nous puisque sommes transis.

III.i. ~M. C.Debuez.et lavez. Mar. et aut. Buez et

lavez.-5. J. P. Puis tes corbeaulx.-5.J. P. Nous nesommes assis.-6. Bo. Comme le vent varie.–y.J. P.Nous chérie.–g. Bo. Hommes icy n'a point de moc-querie. ~aMteM. Partant n'usez icy de mocquerie. J. P.Ne soyez donc de nostre confrairie. Mss. C. Ne serezdonc de nostre confraine. Ma! Hommes icy n'usez de

mocqueris.tV.

i.<?.«Prince Jésus qui sur tous as maistrie

»Garde qu'enfer n'ayt de nous seigneurie

»De luy n'ayons que faire ne quesouldre

De nostre mal personne ne se rieMais, etc.

Page 345: Francois Villon

2. Mss. C. De nous n'ait seigneurie. –5. De luyn'ayons, etc.-4. Hommes icy n'a point de mocquerie.

BALLADE.

i. J. P. Qve dictes vous dé mon appe!a.J. P.Garnir. Bernier. Qui la contrainct, ou force, ou

tye.–6. J. P. Quant dont par plaisir voulantaire.Yer. etA~t~. Quant en ceste peine arbitraire.-7. ~cf.et Niv. On me jugea par tricherie.

il.

t. Pasquier. (Rech., liv. 6., chap. t.) Des hoirs doCapet. 5 et 4. Bo.

«On m'eut parmy ce drape!

DFait boire de Fescorcherie.

–5. Gd. Nt~. et Bo. On meust, etc.–4' Gd. Niv. etBo. Faict boire de celle etc. J. P. Faict boire enceste escorcherie.-6et 7. Gd. Niv. et Bo.

aCe fut son plaisir voluntaire

»De moy juger par tricherie.

–?. J. P. On me jugea etc.

III.a. J. P. N'eust autant de, etc.

tV.2.P.P!ecafBusseou,etc.

LE DÉBAT.

I.5. J. P. Force n'ay plus licence, ni tiqueur.–66

J. P. Par ta folle plaisance.-8. J. P. Gi penserayy

Page 346: Francois Villon

5. An. Nennil. J. P. Nenny!5. J. P. Riens n'ycongnois ?–SI fais.–Quoy?–Mouchesen lait. Niv.Mouches à laict.-6. J. P. L'ungbtanc t'autre noirc'est en peu distance.

iv.IV.

i. J. P. Il yient de mon malheur. ~ftïf. et aut. Rvient de matheur.–5. J. P. Ces mots mist. 5. J. P.Salomon. roolet.-6. J. P. Se d!t-i<7. P. Surles estoilles et sur leur enfluence. Mar. et aut. Sur lesplanètes.-g. J. P. Que dis-tu ?–Riens. Certes etc.

Etîvoi.

5. P. Lire sans nn.–Et quoy?–Lire en science.P. Laisser les Mz.–5.7. P. Or tes tiens

dont-6. J. P. N'attends pas trop qu'il ne tiengneà toy.

LA REQUÊTE.

2. Bo. Le Lentif aussi.–5. J. P. Ou il n'y a re-proche. J. P. Et son endroit.-5. J. P. Souve-raine court.–g. J. P. Fille du souverain sire. ~cf. Si

prie pour vous fille du souverain sire.

u.

5. J. P. Fondez en larmes, etc.-6 et 7. J. P.Tendrementsoupir rime avec sainct cmptf.–g. J. P.Procréée lassus, etc. ~fM. Preciée lassus., au ciet-em-pire. /Vt~. et Gd. Priez ta sus, etc.

Page 347: Francois Villon

111.

J. P. Siestoche.–4- J. P. N'ayez ores soussy.-6. J. P. Rate que respire.-8. J. P. Qu'ours nepourcel qui faict son n!c, etc. 9. J. P. Devant qu'il

vous empire.s

ENVOI.

4. J. P. Cy fait sans me desdire. ~ef. et Niv. Courttriumphant, bienfaisant, sans mesdire.

LA REQUÊTE.

I.Cd. Niv. et Bo. A coustz orbs. An. Corps obes.

-8. Gd. Niv. et Bo. Si vous doubtez.-g. 6~. Niv.et Bo. Sans avoir dommage etc.

II.

i. Cd. Bo. et Niv. A prince n'ay.–s. Gd. et Niv.Fors à ung seut. Gd. et ~Vtf. Rencontre en la

forest. Mar. et aut. Renconstre la forest.

III.

i. Gd. et Niv. Se je pensoye vendre, etc.-5. Gd.

et Niv. Argent ne peult n'a gipon, etc.–7. An. Car

devant moy croist,etc.–9. Gd. Niv. et ~M. Mais se

une fois la voye me apparoist.

ENVOI.

Gd. Niv. et ~M'. Bien m'entendez aidez m'en

s'il vous plaist.

Page 348: Francois Villon

BALLADE.

I.4. C~. Tant te maitte on qu'ii bfiM.–6. Cd. et

~Vtv. Tant ëslonghe qu'ii, 6tc.8. ~M. Tant crie onle Noetqu'it vient.

h.Maf. et <!u<. Tant raiHe t'en. (J'ai fait dispa-

raître qui allongeait inutilement le vers.)–5. Cc~

et ~Vt~. Qu'on faict t'Eguse.

III.

y. Ctt. C'est la prise.ENVOI.

3. Gct. et ~Vt~. Tant le crist on qu'il se avise.

An. Au voyle la grome.–5. V. P. Je congnoyst'oyseau qui gergonne. C'a!. ~Vtu. et Mss. Cot~ Jecongnois pipeur qui jargonne. jtfafot. Je congnois

quant pipeur jargonne. 6. J. P. Je congnois sotznourris, etc.

Jf.

i. ~c. Cheval du muitet.–4- J. P. Gect quinombre assomme.–5. J. P. Vision en somme. Af(!f.

et aut. De somme.–6. J. P. La fautte des Boesmes.

Af<!r. et aut. Des Bresmes.

Page 349: Francois Villon

~~M\ W~WW~\ W~VM tW~~ W\f\~WM~ Wt~V~JARGON

ET JOBELIN DE VÏLLON/

BALLADE I.

A Parouart, mathe gaudie,Où accolez, dupez, noircisPar angels, suivant paillardieSont greffis et prins, cinq ou six

Il Le Jargon de Villon avoit été plus maltraité encore que le restede ses OEuvres. Nous l'avons en quelque sorte refait; prenant danschacune des trois versions que nous avons eues sous les yeux, lesexpressions qui nous ont,paru convenir le mieux avec la mesure, la

rime et le bon sens. Nous avons raccourci les vers qui étoient troplongs et allongé ceux qui étoient trop courts.

Nous avons accompagné de quelques notes la premièreballade.Elles ce reposent que sur des conjectures c'est pour cette raisonet parce qu~it auroit fallu se livrer à des recherches pénibtes et fort

peu utiles, que nous avons renoncé à l'idée de faire pour le Jargonce que nous avons fait pour les autres poésies de Villon.

Le Jargon ne se trouve dans aucun des Mss. que nous avons lns.La version la moins défectueuse étoit celle de l'édit. ~n.

(i)Parouart. Nom de Heu.MatAe-GaMi/tC. Rabat-joie. ~n~c~.Exécuteur! des hautes-oeuvres.–Ct'e/~EtprM:. Pendus et attachés,

Page 350: Francois Villon

5 Là sont bleffeurs plus haut assisPour louagie et mis au vent.Vendengeurs, d'ances circoncis,S'en brouent du tout à néant.Eschecquezces coffres massifz

10 Eschec, esjchec pour le fardis.

Il.Brouez môy sur ces gours passans;

Advisez moy bientost le blanc,Et pietonnez sur les tirans,Qu'au mariàige sur le banc

i5 Soies com' sac de plastre blanc.Si gruppez estes des carieux,Rebignez-moycesentreyeuxEt leur.monsirez,le trois, le bis

Qu'enclaves ne soies des deux.

20 Eschec, eschecppurlefardis..m/t..

Plantezauxhurmesvozpicons

B/e~euM, chefs de bandits.–Pour/OM<6. Par honneur pendusplushaut. ~en~en~M~, etc.~Hs sont mangés des oiseaux qui vendan-gent là sans paniérs. Co/yi'M massifs. Les cachots. J'OMr /&~tr-<~n. Pour votre personne.

(n) BroMM. Tombez, exercez-vons.blanc. L'argent.–Tirent.Agens de la justice. P/efonnez. Prenez le'large. ~Mnt<n'<a~e.Devant le juge. Gruppez. Pris, CartCteE. Amis ironie..Régnez,TravaU)ez, corrigez. ~n<reu6«.E. Curieux. ÇK'ene/afM. Ne vouslaissez pas lier les deux mains.

(at)P/an<6.ete.TravaiUcria nait. Bisans. Vents.–Z.Mj<'n<'z.

Page 351: Francois Villon

De paour des bisans si très dursEt aussi d'cstre sur les joncz,Emmanchezen coffre et gros murs,

25 Escharricez, ne soyez dursQue l'en ne vous face essorer.Songears ne soies pour dorer,Et rebignez tousjours aux ysDes sires pour les desbourer.Eschec, eschec pour le fardis.

ENVOI.

Prince jRoor~ dis~y~Sire, ne soies endormisLevez, que ne soies greffisEt que voz emps n'en ayent du pis.

35 Eschec, eschec pour le fardis

BALLADE II.

i.

Coquillars narvans à Ruel,Meny, vous chante que gardesQui n'y laissez ne corps~ ne pel,Comme fist Colin l'Escailles.

La paille. –Bmmanchcz. Enfermés dans le cachot. Escharricez.Filez doux. jEMorer. Prendre l'air, pendre. Songears, Paresseux.–7!e&<~7'cs 0;~ ys. Travaillez aux portes.

(3~.) ~Mem/M. Vos ans', votre vie.

Page 352: Francois Villon

5 Devant la rpe de babiller.Il babigna pour son salut.Pas ne scavoitongnon$ palier,Dont Lemboureux luy rompt le suc.

11.

Changés et andossës (Souvent

) o Et tirez toujours droit ~u templeEt eschequez tost en brouantQu'en la jarte ne soies emple.Montigny y fut, par exempleBien attache au halle-grup.

5 Et y jargônnast-il le temple,Dont Lemboureux luy rompt le suc.m.

Gaillieurs faitzenpiperiePour ruer les ninars au loingA l'assault tost, sans sùerie

20 Que les mignons nesoient au gaing.Tous farcis d'ung plombis à coingQui griefve et gardé le duc.Et de la dure si très loingDont Lemboureux luy rompt le suc.

ENVOI.25 Prince arrière de Ruel,

Et n'eussiez vous denier ne plue;Qu'augifnenelaissiëslapelPour Lemboureux qui rompt le suc.

Page 353: Francois Villon

BALLADE III.

I.A

SpélicansQu'en tous temps

Avancez dedans les pougoisGourde piarde,

5 Sur la tardeDébousez les povres niais.Et pour soustenir vostre poisLes dupes sont privez de caire,

Sans faire haire,ïo Ne hault braire,

Mais plantez y sont comme joncz,Par les sires qui sont si longs.

II.

Souvent aux arquesA leurs marques,

i5 Se laissent tousjours desbouserPour ruer,Enterver

Pour leur contre que lors faisons.La faée aux arques vous respond

20 Que ruez deux coups ou troysAux gallois.Deux, ou troys

a5

Page 354: Francois Villon

Mineront trestout aux frontzPour les sires qui sont si longs.

in.

25 Et BéroarsCoquillars

Rebequez vous de la mont joye,Qui desvoyeVostre proye.

3o Et vous fera du tout brouerPour joncher et enterver

Ce qui est aux pigons bien cher.Pour riflerEt placquer

35 Les angels de mal tous rondzPour les sires qui sont si longs.

ENVOI.

Peur des hurmesEt des grumes,

Rasurez-vous en droguerie40 Et faerie

Et ne soyez plus sur les ~onczPour les sires qui sont si longs.

Page 355: Francois Villon

BALLALE IV.

j.

Saupicquetz brouans aux arquesPour debouser beau sire dieux,Allez ailleurs planter vos marquesBéroars vous estes rouges gueux.

5 Ménard s'en va sur les joncheursEt babine qu'il a plongis.Mes frères soies embrayeursEt gardez des coffres massis.

11.

Se gruppez estes desgruppez

to De ces angels graveliffezIncontinant, manteaulx et cappes.Pour Lemboureux ferez éclipses

De voz farges serez besifles,Tout debout et non pas assis.

ï5 Pour ce gardez d'estre greffis

Dedens ces gros coffres massis.

111.

Nyais qui seront attrapezBientost seront brouez au halles.Plus n'y vault que tost ne happez.

20 La baudrose de quatre tàlles

Page 356: Francois Villon

Des tiers faire la hirenailleQuant le geolier est assegis,Et si hurcque la pirenailleAu saillir des coffres massis

ENVOI.

25 Prince des gayeux à leurs marquesQue voz contre ne soient greffis.Pour doubles de frouer aux arques-Y

Gardez-vous des coffres massis.

BALLADE V.

Joncheurs jonchans eh jonchene

Rebinez bien ou joncherezQu'Ostàc n'ëmbroue vostre arerieOu acollez sontvoz aisnez.

5 Poussez de la quille et brouezCar tost vous seriez roupieux,Eschec, qu'acollez ne soyezPar la poue du marieux.

H.

Bandez-vous contre la faerie,

ic Quanques vous aurez desbousés

Page 357: Francois Villon

M'estant a juc la riflerieDes anges et leurs assosez.

)Beroards se povez renverses.Se greffir laissez vos carrieux,

j5 La dure bientost n'en verresPar la poue du marieux.

ni.

Entervez à la flaterie,Chantez leurs troys sans point songer.Qu'en esté ne soyez en suerie

20 Blanchir vos cuirs et essurger.Bignes la mathe sans targerQue vos ans ne soyent rubieux.Plantez ailleurs contre assiéger,Par la poue du Marieux.

ENVOI.

25 Prince, Bërbard en Esterie,Quérez coupeaulx pour Lemboureux,Et au tour de vos ys tueriePour la poue du marieux.

Page 358: Francois Villon

BALLADE VI.

i,

Contres de la gaudisserie

Entervez tousjours blanc pour bis

Et frappez, en la hurterieSur les beaulx sires bas assis.

5 Ruez de feuilles cinq ou sixEt vous gardez bien de laroue,Qui aux sires plante du grisEn leur faisant faire la moue.

n.La giffle gardez de rurie

10 Que vos corps n'en ayent du pis,Et que point à la turterieEnlahurmesoyesassis,Prenez du bl~nc, laissez du bisRuez par les fondes la poue

15 Car le bizart a mon advis

Faict aux Béroars iaire la moue.

ni.Que plantes de la mouargie

Puis ça, puis là pour l'artisEt n'espargnez point la fogie

20 Des doulx dieux sur les patis.

Page 359: Francois Villon

Que vos ens soyent assez hardisPour leur avancer la droue;Mais soyez mémoradisQu'on ne face faire la moue.

ENVOI.

25 Prince cil qui na bauderiePour se eschever de la soueDangier du grup en ardericFaict aux sires faire la moue.

FIN

DES OETJVBES DE MAISTRE FRANÇOIS VILLON.

Au moment où cette feuille va être livrée & impression, je dé-couvre un petit poëme de Villon, fort interetsant. On le trouvera àla fin de ce Recueil.

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OEUVRES

QUI ONT ~TÉ ATTRIBUÉES A

FRANCOIS VILLON.6

LES REPEUES FRANCHES

PRÉAMBULE.

Vous qui cerchez les repeues franches,Tant jours ouvriers que dimenchesN'avez pas plante de monnoyc,Afnn que chascun de vous oye,

5 Comment on les peut recouvrer,Vueillez vous au sermon trouver,Qui est escript dedans ce livre.Et mettez tous, peine délivreEntre vous jeunes perrucatz,

Nos corrections sont faites d'après les anc. e<< et surtout d'aprèst'ed.~n.(Y.M5m.,3p.,§2et§3.)

(5) ~'afB~~<an<e. N'avez pas beaucoup.(5) Les peut recouvrer. Comment' on peut se procurer les repues

franches.(8) Peine de/ivre. Occupation de côte. Les éd. mod. portent Peines

de lire, ce qui est un contre sens.

Page 362: Francois Villon

10 Procureurs, nouveaulx advocatzAprenans aux des pens d'aultruy.Venez-y tost sans nul estrifClercz de praticque diligensQui congnoissez si bien voz gens;

i5 Sergensàpiedetàchcvat~tVenezyd'antontetd'avat.

Les hoirs du deffunct PathelinQui sçavez jargon jobelinCapitatn'dupont-à-BiHon;

20 Tous les subjetz Françoys VillonSoyez à ce coup- réveillez.Pas ne debvés estre oubliez,Tous gallans à pourpoint sans manches

tQui ont besoing de repeues franches;

25 Et tous ceulx, tant yver qu'estet

Qui en ont grant nesces'siiéx

Venez, vous apprendrez commentLes maistres anciennementSçavoyent bien de ce tous les tours.

3o Messire cnascun poicdenare,

(g) Perrucatz. Jeunes èlégans. La mode étoit de porter perruque(t2),.f<!tM!t«<M/N/~ Sans vous faice. priër~sans reguaber~

(16) D'amont et d'aval. De'là hautet d~ H bas de tous oôtéN..

(18) Jargon, jobelin. Le, jargon,.Fat~otdesehaHatans.)(tg) C~t~ttM, etc. Les ctoehBteurs,.gieuï.e~e'~dtam'se met-

toient sur le pont au Change, nommé alors Pont à Billon.

(25) B< tous, etc. Ce vers et le suivant ont été pris dani'~ed.

(af)) Les éd. mod..yca~oycnt&'CK. tous ~<oMM. Le ve~s n'y est pas.

Page 363: Francois Villon

Qui de livres sçait les usaiges,Et veult lire tous les passaigesDe ce luy est prins appetisVenez y donc grans et petis,

55 Car, de la science sçavoir,Vous ne porrez que mieulx valoir.Venez chevaucheurs d'escuyrieServiteurs de gran seigneurie.Venez y sans dilation,

4o Tous gens sotz et toutes gens sottesVenez y bigotz et bigottesVenez y toutes TruppelinesEt Cordeliers et JacoppinesVenez aussi toutes prestresses,

/j5 Qui sçavezpieca les adressesDes prébitaires hault et bas

Gardez que vous n'y faiHez pas.Venez gorriers et gorrieresQui faictes si bien les manières

5o Que c'est une chose terrible,

(30) Messire. Messieurs les tégers-d'argent.(3g)~an<</[<atton.Sansretard.(40) Sotz et sottes., Baladins et baladines, comédiene.(42) Trappolines- '{'ierceUpes Sœurs du tiers ordre de Saint-

François.(44) Prestresses. Femmes qui courez après les prêtres.(46) Les ëd. )~od. 0<;< pr~rM, etc.(4?) Gart/ec. Ayçz ~oip. de M pas y manquer.(48) 6arff!r<. Elégans et etcgantes.

Page 364: Francois Villon

-Pour bien faire tout le possible

Toutes manières de farseursAnciens et jeunes mocqueurs.Venez tous vrays macquereaulx

55 De tous estatz vieulx et nouveaulxVenez y toutes macquerelles,Qui, par voz subtilles querelles,Avez tousjours en voz maisonsPour avoir en toutes saisons,

60 Tant jours ouvriers que dimenchesSouvent les bonnes repeues franches.

Venez y tous bons pardonneursQui sçavez faire les honneursAux villages de bons pastez

65 Avecques ces gras curatez,Qui ayment bien vostre veneue,Pour avoir la franche repeue

Affin que chascun d'ëulx enhortcLes parroissiens qu~on apporte

yo Des biens aux pardons de ce lieu,Et qu'on f~ce du bien pour Dieu.Tant que le pardonneur s'en aille,Le Curé ne despendra maille,EtauramaistreJehanLaurens,

(6~)Par</onaeKM. Prêcheurs de pardons, d'indulgences.(65)~CK)'a<ex. BenéSeierscurés. Ed. mod. Gens eM)'a<M.(yo) Aux pardons. Aux indulgences qui peuventêtre gagnées.

Page 365: Francois Villon

y 5 Fermement payé les despensEt quarte de vin simplementAu Cure à son département.

De tout estat soit bas ou hault,Venez-y qu'il n'y ait deffault.

80 Venez-y varletz, chamberières,Qui sçavés si bien les manièresEn disant mainte bonne bave

D'avoir du meilleur de la cave,fEt puis joyeusement preschez

85 Après que voz gens sont couchez

Ceulx qui cerchent banquetz ou festesPour dire quelque chansonnette,Affin d'atrapper la repeueQue chascun de vous se remue,

go D'y venir bien legièrementEt vous pourrez ouyr commentUng grant tas de bonnes commères,Sçavent bien trouver les manièresDe faire leurs marys coqus.

95 Venez y, et n'attendez plus,Entre vous prebstres sans séjour,Qui dictes deux messes pour jour

(y5) Fermement payé. Ce sera maître Laurent, le fermier, qui

aura bonnement payé, etc. Ed. mod. Fermement /J~6K~.

(Sa) &tfe. Mensonge tromperie.

(9~) Ed. mod. ~«t7/M commères.

Page 366: Francois Villon

A sainct Innocent, ou ailleurs;Venez-y pour sçavoir plusieurs

100 Des passaiges et des adresses,De maintes petites finesses,Que l'en faict bien faciMemcntQu'advient par faulte d'argent,En maint lieu la franche repeue,

io5 Qui ne doit à nul estre teuePar tel, cil qui vcue ne l'aura,Paiera et celuy qui feraDe ceste repeue le présent,De l'escot s'en yra exent,

i io Moyennant qu'il monstre ce livre,Par ce moyen sera délivre

En lieu ou n'aura esté veu,.Il sera franchement repeuAinsi qu'on orra plus à plain;

115 Qui de l'entendre prendra soing.

(io5) Ed. mod. Estre tetaue.(to6) Ed. !nud.P<H'tt/<y?t~t'<Mn'yauM.7t't.Ge!u:qoi,ctc.

Par tel. Par tant, ~& consé~aenee~(tO~).Ed.mod. Payera d, etc.(<n)~tra~er<.6!spensédtfpayer*.A. la suite de ce vers it y avoit pour titre: f.eiM)', et à la suite dn

du vers t5~ Ballade des Mtou<a)M. C'Atoitna&ttantposition.

Page 367: Francois Villon

LA BALLADE DES ESCOUTAXS.

Quant j'euz ouy faire ce mandementQu'on semonnoit venir de par l'acteurLe dessusdict, j'ay pensé fermementDe moy trouver, et en prins l'adventure,

120 Comme celuy qui de droicte natureYouloit de ce, faire narrationA celle fin qu'il en fust mentionA ung chascun, pour le temps advenir,Qui s'attendent' et ont intention

125 Que les repeues les viendront secourir.

II.Mais ce secours est d'anciennement

De tous repas le chieft, et par droictureParquoy aulcuns, qui on entendement,En treuvent bien aultres s'il en ont cure,

î3o Et ne cerchent tant que l'argent leur dure;Mais font du leur si grant destructionQu'ilz en entrent en la subjectionDe faire aux dens l'arquemie sans laillir.

(n6) Nous avons refait les vers n6 et t1?. Le premier n'avoit queet le second que 7 pieds.(tac) De droicte nature. Qui se sentoit naturellement disposé.(ta4) Ed. mod. Qui !'<tt~e!n(.(t25) Ed. mod. viendroyent.

Page 368: Francois Villon

Attendant, pour toute production,i35 Que les repeues les viendrontsecourir.

IU.J'en ay congneu que souvent largement

Donnoyent à tousrepeues outre mesure,Que despuis ont continuellementServy le pont-à-Billon, par droicturc,

1~0 Dont !a façon a esté à maint dureEn leur grant dueil et tribulationMais lors n'avoyent nulle rémissionCombien que ce leur fist le cueur frémir,Ilz n'attendoyentaultre succession,

1/~5 Que les repeues les viendront secourir.ENVOI.

Prince, pour ce que ne me puis tenirQue de telz faitz ne face mentionPuisque à mon temps les ay veu avenirJ'en vueil faire quelque narration,

i5o Et escriprc soubz la correctionDes escoutans affin d'en souvenir,La présente nouvelle invention;Que les repeues les viendrontsecourir

(iM) De faire, etc. De n'avoir infailliblement rien à manger. Lit-teratement, faire de l'atchunle avec les dents.

(i36) Ed. mod. Largement souvent.( i3g) Servy. Ils ont été réduiti ensuite et cela pour bonne cause,

à faire le métier de gueux, de mendians.(1~6) Ed. tnod. Prince, puisque ne me puis MMurtr,

Que de telz faitz ne face mention,De ce qu'en mon (em~t ay veà advenir.

(i5:)~buf6//6 invention. Nouveau poëme où je montre que, etc.

Page 369: Francois Villon

L'ACTEUR.

Qui en a, il est bien venu,155 Qui n'en a point, l'en n'en tient compte

Cil qui en a, est bien congneu,Et cil qui n'a rien vit à honte.Qui paye l'en l'exauce et monteJusque au tiers ciel pour impëtrer,

160 Son honneur tout aultre surmonte,Par force de bien caquester.

Quant entendismes les estatz,De telz dissimulations,Congnoissant les haulx et les bas

i65 Par toutes abréviations,Nous mismes sans sommations,Aux champs par bois et par taillis,Pour congnoistre les fictions

Qui se font souvent à Paris.

(t56) Ed. mod. Ce~y çMt en a il est, etc.(t5y) Ed. mod. Et cil gui n'en a point vit à grant Aon<e. ~ff a

honte. Vit dans le mépris, dans l'opprobre.(t6t) Ed. mod. ~tenac~Mesier. Par force, etc.; à force de le vanter.(16:) Les estatz. Lorsque nons eûmes entendu le détail.(i65) ~f&rM«tftOM. Chemins tes plu: courts.(t66) Ed. mod. Nous vismes.

Page 370: Francois Villon

t~o Pource que chascun maintenoitQue c'estoitla ville du mondeQui plus de peuple soustenoit,Et ou maintz estranges abonde,Pour la grant science parfonde

n 5 Renommée eh ice!!evii!e.Je partis et veulx qu'on me tonde,S'a l'entrée avois croix ne-pille.Il estoit temps de se coucher,Et ne sçavoye ou héberger

180 D'ungÏogis me vins approcher,Sçavoir s'on m'y vouidroit loger, `

En disant avez a~ menger ?L'hoste me respondit si ay.Lors luy priay, pour abréger,

i85 Apportez le donc devant moy?

Je fus servy passablement,Selon mon estat et ma sorte,Et pensant à par moy commentJe cheviroyeavecl'hoste,

ïgo Je m'avise que, soabz ma cfosteAvoit une espée qui bien trencheJe la lairray qu'on ne me l'esté

¡-

(t~o)JMaint<tOtt. Ass))roit.(177) ~*<t. Si {'ayoM un sou toMquc j'entrai dans Paris.(t8())76<~)6Mroye.Jetraitero!5, jem'arrangerois.(tgo) ~OM~ ma «Mte. Sous mon habit.

Page 371: Francois Villon

En gaige de la repeue Branche.L'espée estoit toute d'acier,

i q5 Il ne s'en failloit que le fer

Mais l'hoste la me fist machierFourreauet tout sans friscasser

Puis après me convint penser,De repaistre se fain avoye

200 Rien n'y eust valu le tencer,De léans partis sans monnoye.

Lendemain m'aloye enquérant,Pour encontrer Martin Gallant,Droit en la salle du palays.

2o5 Rencontra~ pour mon premier mesTout droit soubz la première porte,Plusieurs mignons d'estrange sorteQui sembloit bien à leur habit,Qu'ilz fussent gens de grant acquit.

210 Lors vins pour entrer en la salle,L'ung y monte l'aultre devalle

La me pourmenoye, de par dieu,Regardant l'estat de ce lieuEt quant je l'euz bien regardée

215 Tant plus la veoye et plus m'agrée

(ig6) Ed. mod. Fist,machier.(200) Le tencer. Il n'eut servi de rien de murmurer.(201) De léans. De là dedans, de cet hôtel je sortis sans argent.(aoS) Rencontray. Je trouvai, j'eus pour mon premier p)at.

(216) M'r<?c?K< Nouveautés objets de mode.

Page 372: Francois Villon

Je vis là tant de. mirli~cques,

Tant d'ameçons et tant d'afficques

Pour attraper les plus huppez,Les plus rouges y sont gruppez

220 A l'ung convient vendre sa terre,Maint sans sainctir, là se detterre

Partie ou peu en demourra.Et tout ce que vaillant auraCuydantdestruyresonvoysin,

225 De Poytou, ou de Lymousin,Ou de quelquë aùltre nationMaint en est en destructionEtfault, ains partir de léans,Qu'ilz facent~arquemye aux dens

23o Ou emprunte qui a credit,Tout ainsi que devant est dict. ·

Quant leur argent fort s'appetisse,$

Lors leur est la repeue propice,

(2!y) .~K~Mt.CUnquans, petits objets forts joHs.

(atg)G)'«/)/)6z.Pris.(Mi) Maint. Plusieurs sont là déterrés c'est-&-dt!e, dé~oaUtés de

leur terre, sans que pour cela ils soient Saints. Ed. mod. Mais sanssentir la, s'en </MMn'c. Jeu de mots. Les Saints sont tirés de terreepour être exposés à la vénération des fidèles.

(Mï)Paf<t6. Il ne leur en restera que fort peu de chose, ou mêmerien.

(~5) ~a</&tnt aura. Aura en valeur.(22S)~tn:pa)'t(r.Avantde~etc.(t!3) fa~Hentyeau~t&n~. (Voy. not., vers t5&.)

Page 373: Francois Villon

Et lors cerchent, plus'n'en doubtez,235 Hault et bas de tous costez,

Com' l'on verra par démonstranceEn ce traicté, des repeues franches.Et quant au regard de plusieursAultres repeues aussi escriptes,

240 Affin qu'on preigne les meilleurs,En lisant grandes ou petites,Vous orrez maintz moyens licitesComme ilz ont esté happezHault et bas, par bonne conduicte

245 De ceulx qui les ont attrappez.

PREMIÈRE PARTIE.

LA REPEUE DE VILLON ET DE SES COMPAINGNONS.

Qui n'a or, ne argent, ne gaige,Comment peult-il iaire grant chère ?Il fault qu'il vive davantaige

1,Laiaçonenestcoustumière.'

(aM)Ed. mod. Comme l'on, etc.(~9) Ed. mod. ~MM eseriptes.(2~.2)Ed.inod.i~'OMaMrE:.(a46)A6 gaige. Ni chose qu'il puMse'engager.(248) Il /a«/f. H faut qu'il mange plus que te~ autres. C'est l'or-

dinaire.

Page 374: Francois Villon

25o Sçaurions nous trouver là manièreDe tromper quelq'ung pour repaistre?Qui le&ra sera bon maistreAinsi parloyen~escompaigQohsDu bon rMaistre Françoys Villon

255 Qui n'avoient vaillant deux ongnons,Tentes, tapis, ne paviHohs.Il leur dist ne nous soucions;Car aujourd'huy, sans nul def&ult,Pain, vin, et viande à grant foison

260 Aurez, avëcquë du rost tout chault.

s-1-

La Ma~M/'g CO/M/M~M~ ilz ëM~Mi! du ~O~~OM

ÂdoncquesiHeur demandaQuelës viandes vouloyent mâcher.L'ung debon poysson Souhaita,L'autre demanda de la chër~

2.65 MaistreFranigoys ce tuonarcher)Leurdist:aevousensou}clez,

(aS~Ed.mod.DenMMtre.(255)Ed.mod.~«tt*a,etc.

(:5g) Ed. mod. PaiA etomnae ii ~K< /Ny~on. y

(x6!) Ed. mod. ~oM/oycnt maM~e)'. La rime n'y est pa~.

(:6~) Lors partit. Alors il se sépara d'eux.

Page 375: Francois Villon

Seulicment voz pourpointz laschezCar nous aurons viandes assez.

Lors partit de ces compaignons

2~0 Etvintàlapoyssonnene~

2y5

280

285

Et les laissa deia les poutzQuasy plains de mélencolie.Il marchanda à chère lye

Ungpanniertout plain de poysson,Et sembloit je vous certinieQu'il fust homme de grant façoa.Maisire Françoys fut diligentD'achapter, non pas de payer,Et dist qu'il baideroit FargentTout comptant, au porte pannier.Ils partent, sans plus plaidoyer,Et passèrent par Nôstre Pâme,LàouilvitlePenancier,Qui confessoit homme, où femme.Quant il le vit, à peu de plaitIl luy dist, Monsieur, je vous prieQue vous despechez, s'il vous plaist,Mon nepveu car je vous affie,

(~6) De grant/afO):. De qualité.(a~) Ed. mod. Dist qu'il &af//6r0f< <<6 <'a)'~6)ti.(283)/.e/')6naM<6' Le grand pénitencier.(285) peu </c ~a((. Sans hésiter, sans diCerer.(2S6)Ed.mod.yc/<;y~f.(28~) Ed. mod. DM/xc/ter. Expédier, confesser promptement.

Page 376: Francois Villon

Qu'il est en telle Msvene

2f~o Vers Dieu il est fort négligentllestentelmërencolie.Qu'il ne parle rien que d'argent.

Vrayement, ce ditIePenancicr,1,

Très voulentiers on le fera.ao5 MaistreFrançoys printlepannier~ `

Et dit, mon amy, venez ça,Vela qui vous dépeschera.,

.Incontinent qu'il;aura faict.Adonc maistre Françoys s'en va,

3oo À tout le pannier en elïëct,Quant !e Penancier eût pa~aietDe confesser la créature,Gaignesdenier, par dit ~ar&ict,Acourut vers luy, bonne alleure,

3o5 Disant, monsieur je vous asseure,S'il vous ptaisoit prendre loysirDe me despécher à ceste heureVous me feriez ung grant plaisir.

Je le vueil bien en vérité,3 lo DistlePenaneier.pàrmafby;

Or dictes BenediciteEt puis je vous confesseray,

(agt)EJ.mod.jnM<6)t<eM6tn6/6)teo/&.Hyaunpteddetrop. Jt

est un peu matade,!t ne pMie gué d'argent.(2~7) De~Mc~cra. Expédiera.(3o5) Ed. mod. MMMM~t)6Kr.

Page 377: Francois Villon

Et en après vous absouidray,.Ainsi comme je doy le faire,

3i5 Puis pénitence vous bauldray,Qui vous sera bien nécessaire.

Quel confesser, dist le povre homme,Fus-je pas à Pasques absoulz ?Que bon gré sainct Pierre de Romme

320 Je demande cinquante soulz.Qu'esse cy ? à qui sommes nous ?Ma maistraisse est bien arrinée

A coup, à coup, despéchez vous ?Payez mon panier de marée.

325 Hat mon amy, ce n'est pas jeu,Dist Je Penancier, seurement,Il vous fault bien penser à Dieu

Et le supplier humblement.Que bon gréen ayt mon serment,

33o Dist cest homme sans contre dit,Despéchez moy lésiëremcnt,Ainsi que le Seigneur a dit.

Adonc le Penancier vit bien

(3i3) Ed. mod. En aprèsje vous, etc. Et ensuite je vous, etc.(3i~) Ed. mod. Ainsi ~K6~6<<oy/a(re.

(3i5)jBf«tMr<ty.Bat[[eraI, imposerai.(Sig) Que ton gré. Que Saint Pierre de Rome n'en soit pas fâche.(3M) ~rrtttBe. Courroucée.(3:3) coup. Attons ) allons. A cette heure.(3~4) Ed. mod. Payez-moy.(351) ~e~'<6r6n«n<. Sans faire de ditHeuttes.

Page 378: Francois Villon

Qu'il y eut qu~uc tromperie.335 Quant il entendit le moyen,

JIlcongneutbiënlajoncherie.Lepovre hômmëje vousafneNepr~apasbienl~EEtçon,JCar il n~ut, je vous certifié,

3~o Or, ne argent de son poysson.Maistre François pardon blason, .~I

Trouva ja façon et manière,D'avoir marée à grant i~yson,Pour gaudir et faire grant chère.

345 C'estoitla.merenoufficièrcDe ceulx qui n'avoycnt point d'argent,A trompOL'devant et derrière,Estoitung homme diligent.

§nLa manière cûmi~~ SM/'C~ t?S~ trippes,

Que Iistii? loM à peu de ptet,35o S'advisa degMntjonchene

(5M)(?M<Mt, etc. Lorsqu'on lui eut dpnne.des explications.~(556) .~Mt~erte. La tromperie, la ruse.(338) ~c~ft'M.Ne fat pas content du tour qu'on tuijouoit.(544) GaMt~'r. 'Se divett't.'(349) Ed. mod. Que /f< a peu de plet. peu. Sans attendre

beaucoup.

Page 379: Francois Villon

Il fist laver le cul bien netA ung gallant, je vous affie,Disant, qu'il convient qu'on espicQuant sera devant la trippiere.

355 Monstre ton cul par raillerie,Puis après nous ferons grant chière.Le compaignôn n~ faillit pasFoy que doy sain et Remy de Rains

A Petit-Pont viùt par compas36o Son cul descouvrit jusque aux rains.

Quant maistre Françoys vit ce trainDieu sçet s'il fit piteuses lippes,Car il tenoit entre ses mainsDu foye, du polmon et des trippes.

365 Comme s'il fust plain de despit,Et courroucé amèrement,Il haulsa la main ung petit,Et le frappa bien rudementDes trippes, par le fondement,

3~o Puis sans faire plus long quaquet,

(55x) Je fOM< Jetons le èertiâe.(!53) Qu'on espie. Qu'on guette.(355) Par raillerie. Pour insulter.(55~) Ne faillit pas. Ne manqua pas de faire ce qu'on lui aVMt rc-

commandé.(558) Foy. Je vous le jure par le respect que jedëts a.(55g) Par compas. Comme on en étoit convenu.(36~ Piteuses ~~Ef. S'il ne fut pas content.(5~o) Puis, sans, etc. Pnis, pour abréger.

Page 380: Francois Villon

Les voulut, tout incontinent,Remettre dedans le baquet;La irippière fut courroucéeEt ne les voulut pasreprendre,

3~5 Maistre Erançoys< sans demeurée,

S'en alla sans compte tuy rendre.Par ainsi vous. povez entendre,Qu'ilz eurent trippes et marée,Mais après, il fault du pain tendre,

38o Pour ce. disneràgrantrisée.

SIH

La manière comment & eurent- du pain

Il s'en vint-chez-ung boulanger,Affin de mieulx fornir son trainContrefaisantde l'escùyer,Ou maistre d'hostel pour certain,

385 Et commanda que, tout souldainCy pris cy mis, on chappellast

(3~3) Ce'MB manque dans les éd. mod.(S~Ed.mod.Zatrt~t~ne/MMf/Mt~MH~t'e.(3~5) ~<M!t<cmo«re6. Sans retard.

<

(3yg) Ed. mod. JMa(ta/'res/!tK/t<~M,~tc. Pain frais.(Mo) grant risée. Si dr&tement compose.(386) Chappelast. Entassa compta en les entassant.

Page 381: Francois Villon

Cinq bu six douzaines de pain

Et que bien tost on se hastast.Quant la moytié fut chappellé,

3go En une hotte le fist mettre,Comme s'il fust de près haste,Il pria et requist au maistreQu'aucun se voulsist entremettreD'apporter, après luy courant,

3g5 Le pain chappelé en son estreTandis qu'on fist le demourant.Le varlet le mist sur son col,Après maistre François le porteEt arriva soit dur ou mol,

~oo Emprès une grant vielle porte,Le varlet descharga sa hotte,Et fut renvoyé, tout courant,Hastivement traynant sa hotte,Pour requerir le demourant.

405 Maistre Françoys, sans contredit,N'attendit pas la revenue.Il eut du pain par son édit,

(39t) De près hasté. Vivement pressé.(SgS) Entremettre. Charger.(395) ~n son estre. Dans sa boutique, sur son établi.(396) Qu'on fist. Qu'on compteroit le reste.(399) Soit dur. Que le fardean fût lourd ou léger, il arriva.(~o:) Ed. mod. Et /M< 6)tfoy~.

(~o5) Ed. mod. Tenant sa hotte.(4 07) Par son ~'t. Par son invention son adresse.

Page 382: Francois Villon

Pour fornir sa franche repeuc.Le boulengier, sans attendue

t o Revint, mais ne le trouva point.Son maistre de dueil en tressueOu'on l'avoit troinDe en ce ooint.

r§.rv.

La yMû/ï~g CO/7~~ïC7t< ï/% ~MrC/Z< du MM.

Après qu'il fut fouroy de vivres,H fault bien avoir la mémoire,

~i5 Que s'i!z vouloyent ce jour estre yvres,II failloltqu~ilz eussent à boire.MaistreFrau~oys,debvez!ecroire,Emprunta deux grans brotz de boys,Disant qu'il estoit nécessaire

~20 D'avoir du vin par ambagoys.L'nng fiat emplir de belle eaue* cl~re

Et vint à Ja pomme de 'pin

(4og) Sans attendue. Sans se faire attendre.(~tt) Ed. mod. De dueil <t-6MH6. Est~dan~Mee tristesse qu~ le fait

suer7, etc.(~.l~) Ed. mod. /<!<< af~'r/a tnemotre. 11 ~at ~e rapp'e!er.(4'6)J//&?<){<. Il ~tMt,n~essaire;.(~i~) Ed. mod. Debvez croire. Youspouve! letCro!re.(~20) Parambagoys. En faisant.q'~ej~e.mjic n~acauqmt Q~ ae

comprenne rien.

Page 383: Francois Villon

Portant ses deux'brocs sans ren chère

Demandant s'ilz avoient bon vin

~25 Et qu'on luy emplist du plus fin,Mais qu'il fost blanc et amoureux.On luy emplist, pour faire fin,D'ung très bon vin blanc de Baigneux.Maistre Françoys print les deux brocs,

43o Ij'ung emprès l'autre les boutaIncontinent par bon proposSans se hastcr, il demandaAu varlet quel vin est cela,Illuy dist vin blanc de baigneux,

~35 Ostez, ostez ostez cela.,Car par ma foy point je n'en veulx.

Qu'esse cy estes vous bejaulne ?Vuidez moy mon broc vistement,Je demande du vin de Beaulne,

~o Qui soit bon et non aultrement.Et en parlant subtillementLe broc qui estoit d'eaue plain,Luy changea, à pur et à plain.

(4:3) Sans renchère. Sans bâton, les portant à la main comme s'ils

eussent été tous les deux vuides.(4~6) Ed. mod. Bon et amoureux. Btacic et doucereux.(~27) Pour /atre fin. Pour abréger.(43o) Ed. mod. Z«n~a/)fM. L'un prèsde l'antre.(45<) Par bon propos. En causant de choses indifferentE!.(43y) Bejaulno. Niais, imbécuc.

Page 384: Francois Villon

Parce point ilz eurent du vinf45 Par fine force, de tromper,

Sans aller parler au devin

Ilz repurent per ou non per.wr.m :L'IIo.fnf.

~5o Leur dist je~me vueil occuper,Que mangerons cnnuyt du rost.

s~-

La TKS~e comment ilz eurent du rost.

Il fut appointé qu'il yroitDevant l'estal d'ung rôtisseur,Et de la chair marchanderoit,

,t~55 Contrefaisan dugaudisseur,Et pour trouver moyen meiueur,Faignant que point on ne se joueIl vi endroit uns entrepreneur,

(4~5) Par /!neforce. Par la sabtiHté de leur tromperie.(447)~r<~Mren<.Hi ïnangerent sans examiner s'ils étoient à table

douze on treize.(~5t) Ed. mod. ~ae MM< man~roM ~K rMt. JEnnf<y<. Aujour-

d'hui,en cejour.(45:) Appointé. Convenu.(45S) Contre/aMant. Faisant te plaisant.

w

(458) Ung m<repren6M)'. Surviendroit quelqu'un qui se meteroit àleur conversation.

Page 385: Francois Villon

Qui luy bailleroit sur la joue.~60 Il vint à la rostisserie

En marchandant de la viande,L'autre vint de chère marrie,Qu'est-ce que ce paillart demande?Luy baillant une buffc grande,

465 En luy disant mainte reproche.Quant il vit qu'il eut ceste offrandeEmpoigna du rost plaine broche.

Celuy qui bailla le souffletFuist bien tost et à motz exprès.

~70 Maistre Françoys sans plus de plet,A tout son rost courut après.Ainsi, sans faire long procès,Ilz repurent de cueur dévot,Et eurent, par leur grant excès,

~y5 Pain vin, chair et poisson et rost.Et pour la première repeue

Dont après sera mention,Bien digne d'estre ramenteue,

(46x) De c~cremarte. De mauvaise humeur.(464) <7ne Af<~e. Un soaBIet, une tape.(~6g) Ed. mod. ~'t<M< bien tost d motz c.E/)r6!. Et a mo~ e.K/))'e~

Et comme ils t'avoient régte d'avance.

(47?) DecHeK)- </e)'of. Avec un {oyeux appÉttt.(4y4) Gmn< 6a:CB<. Par tenr subtile adres~.(4y5) Ed. mod. Piut, ~ta cAatr poMMK c< r~<.(4~8) jRamenteM. Racontée, rappelëe.

25

Page 386: Francois Villon

Et mise en révélation.~80 Et pourtant sans correction,

y

Affin que t'en en parle encoreComme nouvelle invention,Redigé sera par mémoire.

DEUXIÈME PARTIE.

§1.

Or advint, de'coup d'aventure~85 Que les suppostz devant nommez

Ne cherchoyentrien que, par droictuie,En richesses gens renommez.Ung jour qu'i!z estoyent affamezEn la porte d'ung bon logis

~go Virent entrer, sans estre armez,Embassadeùrs 8e loing pays.

Si pensèrent à eulx, commentIlz pourroyent pour l'heure repaistre,Et selon leur entendement

495 L'ung d'iceulx s'aprocha du maistre

(~86) Ne. Ne cherchoientnaturellementautre chose.(494) Selon. Comme Us en étoientconvenue.(495)Ed.moif«n~M/!c.

Page 387: Francois Villon

D'hostel et se fist acongnoistrc,Disant qu'il luy enseigneroitLe hault, le bas marché, pour estrePar luy conduyt, s'il luy plaisoit.

5oo Je croy bien que monsieur le maistreQui du bas mestier estoit tendre,Fist ce gallant très bien repaistre,Et luy cominenda charge prendreDe la cuysine, d'y entendre

5o5 Tant que leur train départira,Et bien payera, sans attendre,A son gré, quant il s'en yra.

Lors s'en vint à ses compaignons,Dire nostre escot est payé

510 Je suis jà l'ung des grans mignonsDe léans et mieulx avoyé,Car le maistre m'a envoyéPar la ville pour so y sortirMais se mon sensn'est desvoyé

5i5 Bien briefl'en feray repentir.

(498) Le haut marché,.c'est le marche aux provisio.na et le bas,c'est celui aux filles publiques.

(5oo) Ed. mod. Monseigneur le.(5ot) Bas mestier. Qui aimoit les filles publiques.(504) D'y entendre. D'en prendre soin.(5o5) Tant. Jusqu'àce que.(5o6)~an«!«6n</r6.SaosIefaireattendre.(5~i) Et mieulx afoye. Et le plus accrédité, le mieux venu.(513) Pour soy sortir. Pour lui faire ses fournitures.

Page 388: Francois Villon

Va, Juy dirent ses compaignonsEt esguise tout ton enginA nous réchauffer les rongnonsEt nous fais boire de bon vin.

520 Passe tous les sens PaiheUn,t

De Villon et pauque denaireCar se venir peulx en la fin,Passé seras maistre ordinaire.

Ce gallant vint ~n la maison,525 Où estoyt logé l'embassade,

Où les seigneurs par beau blason,Devisoyent rondeau ou ballade.Il estoit miste gent et sadeBien abi tue, bien empoint,

53o Robbe fourrée, pourpointd'ostade;Il entendoit son contrepoint.

Le principal ambassadeurAymoit ung peu le bas mestier,Dont le gallant fut à honneur

535 C'estoyt quasi tout son mesticr.Et luy comptaque, à son jquartîer,

tAvoit de femme largement

(5x6) Beau t/Mon. B~Ue cottVtMat;on.(Sa~DefMoyent.PartolMt'(5a8) n Mfotf, etc. H étoit jotl de Sgure, agréthie dans ses ma.

ciÈresetdanssesdiscoam.(Sxg) B«H. It 6te!t b!en.<teT.É, honn6te et bien dMM~.(53o) Ro&~e. U ~toit bien et 6tégamment ~&tn.

Page 389: Francois Villon

Qui estoyent, s il estoit mestierA son joly commendement.

54o Le gallant fut entretenuPar ce seigneur venu nouveauEt léans il fut retenu,Pour estre fin franc macquereau.Le jeu leur sembla si très beau

545 Aussi il fist si bonne mine,Qu'il fut esleu, sans nul appeau,Pour estre varlet de cuysine.

Les embassadeurs convoyèrentSeigneurs et bourgeois à disner,

55o Lesquelz voulentiers y allèrentPasser temps point n'en fault doubler.Toutesfoys vous debvez sçavoir,Quelque chose que je vous dye

Que l'ambassadeur pour tout veoir555 Craignoit moult fort l'Epidimic.

Ce gallant en fut adverty,Qui non obstant fist bonne mine,Et quant il fut près de midi,A l'heure qu'il est temps qu'on disne

56o Il entra dedans la cuysine,Manyant toute la viandeComme docteur-en médecine

(546) Sans Kn< appeau. Sans contredit.(5~8) <X'n))Oy6ren(. InvitÈrent.

Page 390: Francois Villon

Qui tient malades en commande.Tous les seigneurs le regardèrent

565 Son train, ses façons et manièresMais après luy pas netastèrentAussi ne luy challoit-il guères.Après il print les esguières,'Le vin le claire, Fypocras,

5yo Darioles, tartes entières,Il tasta de tout par compas.Et pour bien entendre son cas,Quant il vit qu'il estoit saisonA bien jouer ne fallut pas,

5~5 Pour faire aux seigneursla raisonSi bien, que dedans la maisonDemeura tout seul pour repaistreSoustenant par fine achoisonQu'ilsedouloitducoustedestre.

58o Lors y avoit une couchetteOù il failloit faire la teste

(563) Qui. Qui a des malades sur lesquels il peat largementopérer.(566) Pas ne fastèrent. Ils ne mangèrent aucune des choses qu'il

avoittouchees.(56~) Aussi. Mais cela rinqu!etolt fort peu.(5yo)Dar<o/M. Espèce de pâtisserie.(5yi) Il tasta. H goûta de tout à dessein.(573) ~M't~esfotf saison. Qu'il en étoit temps.(5~4) bien. Il ne manqua pas de bien jouer son rôle.(5~g)~M'<< se. Qu'il souB'roit du côte droit. Ed. mod~. Çt« M

douloit.

Page 391: Francois Villon

Et n'a dent qui ne luy cliquette.Là ce mist, commençant à braireQue l'en fuist au presbytairè

585 Pour faire le prebstre acourir~A tout dieu, et l'autre ordinaireQui fault pour ung qui veult mourir.

Quant les seigneurs virent le prebstreAvec ses sacremens venir,

5oo Chascun d'eulx cust bien voulu estreDehors, je n'en veulx point mentir,Si grant haste eurent d'en sortir,Que là demourèrent les vivres,Dont les compaignons du martir

600 Furent troys jours et troys nuytz yvres.Par ce point eurent la repeue

Franche, chascun des compaignons*La finesse le prebstre a teueAffin de complaire aux mignons;

6o5 Mais les seigneurs dont nous parlons,Eurent tous pour ce coup l'aubade,Chascun d'eulx fut, nous ne faillons,De la grant peur, troys jours malade.

(586) tout Dieu. Avec le viatique et tout ce qu'il faut pour ad-ministrerunmourant.

(6o3) Ed. mod. Le prebstre la (6M6.

(60~) Ed. mod. Que nous ne /«t</ons.

Page 392: Francois Villon

§H.

La r<acMefranche du Lymousin.

Ung lymousin vint à Pans,6t0 Pour aulcun procès qu'il avoit.

Quant il partit de son paysPas grammant d'argent il n'avoit,Et toutesfoys il entendoitSon faict, et avoit souvenance,

615 Que son cas mal se porteroitSi! n'avoit une repeue franche.

Ce lymousin, c'est chose vraye,Qui n'avoit vaillant ung patac,Se nommoit seigneur de Combraye,.

620' Sans qu'on le suyvist à son trac.Plus rusé estoit q'ung vieil ratEt affamé comme ung vieil lou

Avec monsieur de Penessac

Et le seigneur de Lamesou625 Les troys seigneurs s'entretrouvèrent

Car ilz cstoyent tous d'ung quartier,Et Dieu sçait s'ilz se saluèrent,

(618) Patac. Monnoie de la plus petite valeur.(620) Sans. Sans que pour cela il eut des serviteurs à sa suite.(S~S) Ed. mod. ~"en retournèrent.

Page 393: Francois Villon

Ainsi qu'il en estoit mestier,Toutesfoys ce bon espuyer

63o De Combraye, propos final

Fut csleu leur grant conseillier,Et le gouverneur principal.

Ilz conclurent pour le meilleur,Que ce bon notable seigneur

635 Yroit veoir s'il pourroit trouver,Quelque bon lieu pour soy loger,Et selon qu'il le trouvéroitAux aultres le racompteroit.

Or advint environ midy6~0 Qu'ilz estoyent de fain estourdis,

S'en vint à une hostellerieRue de la Mortellerie,Où pend l'enseigne du Pestel,A bon logis et bon hostel

645 Demandant s'en a que repaistre.Ouy vrayment, ce distic maistreNe soyez de rien en soucyCar vous serez très bien scrvyDe pain, dé vin et de viande.

65o Pas grant chose je ne demande,

(630) Propos fmal. Pour abréger.(63y)iLd.mod.<~K'tVt)-ou;)erot<.(6~2) Ed. mod. Bn /a rue de ~a, etc.(6~) bon logis. Avec bon logement et bonne table. C'étoit la

partie obligée de toutes les enseignes.

Page 394: Francois Villon

Dist le bon seigneur de CombrafeIl n'y a guère que j'avoyeBien desjuné mais toustesfoysSiay-jedisnémamtcsfoys,

655Quen'avoyepasteIappedt.Ce seigneurmenga ung petit,Car il n'avoit guère d'argent,Commendant -qu'on. fust diligent,D'avoir quelque chose de bon,

660 Pour son soupper ung gras chaponCar il pensoit bien que le soir,H devoit avec luy soupperDes gentUz hommes de la court.L'hostesse fut bien à son gourt,

665 Car quant vint àcompterl'escot,Le seigneur ne dist oncques mot,

Mais tout ce qu'e!!e demandaCe gentil homme luy bailla,Disant vous comptez par raison.

670 Bouta son sac soubz son esseUe

Et vint racompter la nouvelleA ces compaignons, et commentII faiiloit faire saigement.

Il fut dit a peu de parolles,

(655) Ed. mod. Desjuné mais toutes ~)yf.(664) L'hostosse. L'hôteMe fut bien 4 son aise, fut sans doute Mee

contente. Ed. mod.~fon court.(669) Ed. mod. Ko<M compterez..

Page 395: Francois Villon

6~5 Pour éviter grans monopoUes,Que le seigneur de PenessacYroit devant louer l'estât,Et blasonner la suffisanceDe ce seigneur, car sans doubtance

680 La chose le valoittrës bien.Et pour trouver meilleurmoyenIl menroit en sa compaignieLamesou il ne faillit mye.Si vint demander à l'hostesse,

685 S'ung seigneur remply de noblesse;Estoit logé en la maison.

L'hostesse respondit que non,Et que vrayement il n'y avoitQ'ung iymousin lequel debvoit

6go Venir au soir souper léans.. 11

Ha! dist-il, dame de céans,C'est celuy que nous demandonsPar ma foy c'est le grant baronQui est arrivé au matin.

6~5 Je n'entens point vostre latinDist l'hostesse, vous parlez mal,

(6~7) Louer l'estat. La condition et parler de la fortune de,(683) ne. Il n'y manqua pas. Ed. mod. En la maison la sei-

gneurie.(6S5)Ed.mod.~6t~Mu)')/t!t)t.(6go) Souper léans. Chez elle.(69<)Dccean!.Det'hôteI.

Page 396: Francois Villon

II n'a ne jument, ne cheval,II va pied par faulte d'asne.

Lors Penessac dit à la dame,Il vient icy pour ung procès,Il est appeUant des excèsQu'on.luy a faMtz en Lymousin,Et va ainsi de pied aiïmQue son procès soit plustost faict.L'hostesse le creut en effaict.

Alors le seigneur de CombrayeArrive et Dieu sçait quelle )oye,Ces deux seigneurs icy luy firentEt le gencil embas tendirent

to Aussi tost comme il fut venu,Et par ce point il fut coogneuQu'il estoit seigneurhonnorabïe.

Le bon~seigaeurse sist à table,En tenant bone gravité,

y 15 Vis-à-vis de l'autre costéS'assist le seigneur de rbostel,Et eurent du vin Dieu sçait quelII ne faiMoit point demander.

Quant ce vint à l'escot compter,720 L'hostesse assez haultcomptoit,

(69~) Ed. mod. Il n'a jument nee&<M/.

(69())Ed.mod.~f</<t</ame.(~01) Des Mc~. Des injustices, passe-droits.

Page 397: Francois Villon

Mais au seigneur il n'en challoit,Faignant qu'il fust tout plain d'argent.

Lors il dist qu'on fust diligentDe penser à faire les litz,

725 Car il vouloit en ce logisCoucher puis après, par exprès,Il print son sac à ses procès,Et le bailla léans en garde,Disant; qu'on le me contregarde,

73o Si de l'argent voulez avoirIl ne faultque le demander,L'hostesse ne fut pas ingrateEn disant, je n'en ay pas hasteN'espargnez rien qui soit céans.

y35 Ces seigneurs couchèrent léans,L'espace de cinq ou six moysSans payer argent toutesfoysNon obstant ce qu'il demandôitAl'hostesses'eUe'vouloit

y~o Avoir de l'argent, bien souvent ç

Mais il n~estoit point bien contentDe mettre souvant main en bource.L'hostesse n'estoit point rëboùrcc,

(yat) Ed. mod. Mais a« seigneur n'en.(ya4) Ed. mod. De penser faire.(y:<)) Ed~mod. ~<~on/e<ontfeg<tr<<e.(739) Ed. mod. «Ht ~M<M«.(~45) Rebource, Sévère, exigeante.

Page 398: Francois Villon

Et dist ne vous en soùcyez,y ~5 Dieu merci, j'ay argent assez

A vostre bon commandement. ·Ces mignons pensèrent comment

Ilz pourroyent retirer leur sac",Et lors monsieur de Penessac

~5o Dist à ce baron de Combrayev

Qu'il se boutast bien tost en voye,Faignant qu'il est embesongne.Ce seigneur vint tout refrongne

Vers l'hostësse, par bon moyen

~55 Et luy dit: mon cas va très-bien,Mon procès est ennuyt~ugé.A coup qu'il n'y ait plus songeBaillez-moi mon sac somme touteCar j'ay peur, et si fays grant doubte,

60 Que les seigneurs spyent départis.Ilpnnt~s.Qnsac:ràdieu:vpusdis,

Je reviendraytQutmaintenant; Ï

Il s'en a!ta;diligemment, iAtputcesprocès~etjsqnsac;

y 65 Et le seigneur; de Penessac,

(y46) Ed. mod. vostre tontmatM~menf.

(y~9) Ed. mod. M)M6tgn6Mf de.

(yS3) Refrangne. Tont aH'airé., c,,(755)7:e/)-o)t~t6.Tontaa'a:r6..(756)Ed.mod.C~OH)'d'AMyju~<i..r(~Sy) ~cof/). Pour qn'enËnUn'en soit, plus question.L(7~0) Çne. Que l'audiencene soit finie lorsque j'arriverai ) que les

juges ne soient séparés.

Page 399: Francois Villon

Et de Lamesou l'attenddyentLesquelz seigneurs si s'esbatoyent,A recueillir les torches culzDes seigneurs qui estoyent venus

yyo Aux chambres, et bien se pensoyentQu'à quelque chose serviroyent.

Ilz ostèrent tous ces procès,De ce sac et, par motz exprès,L'emplirent de ces torche-culz

~5 Puis au soir quant furent \enuzA leur logis, fut mis en garde,Et pour mieulx mettre en sauvegardeIl fut bouté par grant humblesseAvec les robbes de l'hostesse,

y8o Qui sentoyent le muguelias.Au soir, ~rent grant ralias,Le Iandemam,iLiutraisonDé départir/et fut saison,Pour s'en aller sans revenir.

y85 On cuydoltqu'iizdeussent venirLendemain, soupper et disner,Pour leurs offices resiner,

(~t)Ed.mod..S'erfoy<)t<.(~3) Par mo<zea'/)r~. Avec dessein.(y8o)~6mMg«e/<ftt.LeBaagaet.'(y8i)Cran<)'a<<at. Un bon repas, régal.(782) Il fut raison. Il fut question de s'en aller.(y85) Ed. mod. De/)ar<trt/ fut saison.(~8~) Pour leurs offices ruiner. Pour payer leurs dépensés

Page 400: Francois Villon

Mais ilz ne v}ndrent onque puisIls iaillirent cmq ou si~ nuitz

yao Dont l'hoste~se fut egchet mac.Elle n'osoitouvrif le sac,Saps avo~F le congé du juge,Auquel avo~t piteux déluge

Telment qu'~I estottnécessaiï'e,yg5 Qu'on envoyait uag commissaire

Pour ouvrir ce sac, somme toute.Quand il fust venu, sans nul double,

II lava ses matns a bonne heure,DepeurdËgasteî'ï'escriptm'e,

800 Car à celaestoit expert,Toutesfoys le sac fut ouvert;Mais quant jtUe vit a; bï-ensu~,Il s'en alla tout r(Mpieu~,Cuydantquecè~tmocqMCtie,

805 5 Cariln'entendoitxaiHeM,Ainsi pardrentces seigneursDe Paris, joyeulxen côuBaige. jDe trontper furent inventeurs,

(~t)Ed.m<)d.CarcM6.(793) ~u quel. Chez lequel il y av<)i,t jt~e~~encee~tMMdiMife.(~96)t!fomm6<M(e.EnËn.(~9y)Ed.mod.Ç<;an<t/<.(8o:)iSttr<tte</tE.S!f)!)~de.etc.(803) Tout roM/xMfc. En grondait, tout !~MvaMehafaew.(8o5)Ed.tnod.Cart<M<<Mf.

Page 401: Francois Villon

Cinq moys vesquirent d'aventaigc8 to De blasonner ilz firent raige

Leur hoste fut par eulx vaincu.]!z ne laissèrent pour tout gaigeQu'un sac tout plain de torchecu.

§ niLe r~CMej~-OnC~ du ~Ot~'ë/CM~.

Ou prend argent qui n'en a point ?8î5 Remède vivre daventaige.

Qui n'a ne robbe ne pourpoint,Que pourroit il laisser pour gaige ?Toutesfoys qui auroit l'usaigeDe dire quelque chansonnette,

820 Qui peust'deffrayer le passaige,Le payement ne scroit qu'honneste

Ainsi parloit !e souffreteuxQui estoit fin de sa nature,Moytié triste, moytié joyeulx.

825 Du palays partit, bonne alleureEn disant qui ne s'adventure,Il ne fera jamais beau fait,Pour pourchasser sa nourriture

(8io)Z)~/a«)ttn6r. De broder, de tenir dcs discours trompeurs.(8t5) ~me~c. Le moyen faire meiHeure chère.~~5) Du palays. Il partit du palais de:justice avec un air décidé.

26

Page 402: Francois Villon

Car il estoit de fain deffaict.83o Pour trouver quelque tromperie,

Le gallant se voulust haster

En la meilleure hostellerie,Ou taverne, s'alla bouter,Et commença à demander,

835 S'on avoit rien pour luy de bon

Car il vouloit léans disner,Et faire chère de façon.

Lors on demanda quelle viande,Il failloit à ce pèlerin.

840 Il respondit, je ne demandeQ'une perdrix ou un poussin

Avec une pinte de vin°

De Beaulne, qui soit frais tirée.Et puis après pour faire un

845 Le cotteret et la bourrée..Tout ce qui luy fut nécessaire

Le varlet luy alla quérir,Le gallant s'en va mettre à table,Affin de mieulx se rcsjouyr,

85o Et disna la, tout à loisir,Maschant le sens, trenchant du saige

(85~)CMre~e/aj'0!t.Bonnecbëre.

(S~t)Ed.mod.OM~oMMtK.(845) Lecotteret. Je pense que cotteret est le nom d'un vin de des-

fert.ettoMrreecetaid'une pâtisserie.(!i5i)M<!Mhan(~MM.Serieuï.

Page 403: Francois Villon

(4o5)Mais il falut ains que partir,Avoir ung morceau de fromageAdonc, dist le clerc, mon amy,

855 II fault compter, car vous devez,Tout par tout, sept solz et demy,Et convient que les me payez.

Je ne sçay, comment les aurez,Dist le gallant car par sain et Gille,

860 Je veulx bien que vous le saichez,Je ne soustiens ne croix, ne pille.-Qui n'a argent, si laisse gaige

N'est-ce pas le faict droicturier?PYou!ez-.vous vivre davantaige?

865 Et n'avez maille ne denier?Estes-vous larron, ne meurtrier ?r*Par Dieu, ains que d'icy je hobe

Vous me payrés, pour abréger,Ou vous y laisserez la robbe.

g~o -Quant est d'argent je n'en ay point,Affin de le dire tout hault,Comment m'en iray-j'en pourpoint,Et desnué comme ung marault?Dieu mercy, je n'ay pas trop chault

~i –] K~(855) Ed. mod. ~OMOM:.

(SSg) Ed. mod. Dist le gallant par Gilles.

(861) Je ne soustiens. Je ne porte, je n'ai pas un sou.(865) La maiHe et le denier étoient deux espèces de monnoie.

(86?) ~t! <?"6. Avant que je me retire d'ici.

Page 404: Francois Villon

8y5 Mais s'il vous plaisoit m'employer,Je vous serviray sans deffault

Jusques à mon escot payer.-Et comment que sçavez vous faire ?

Dictes le moy tout plainement.880 –Quoy! toute chose nécessaire,

Point ne fault demander commentJe gaige que tout maintenant

sJe vous chanteray ung couplet,Si hault et si cler, je me vant,

885 Que vous direz cela me plaist.-Lors le varlet voyant cecy,Fut content de ceste gaigeure,Et pensa à luy mesmes ainsi,Qu'il attendroit ceste adventure;

890 Et s'il chantoit bien d'adventureIl luy diroit, pour tous débatsQu'il payast l'escot, bon allcureCar son chant ne luy plaisoit pas.L'accord fut dit l'accord fut faict,

8Q5 Devant tous, non pa~ en arrièreLors le gallant tire de faict,De dedens sa gibecière,

(883) Ed. mod. Que je chanteray.(884) me vant. Je me flatte de cela.(830) Ce vers manque dans !cs éditions mod.(8f)i) Pour <oK!</e&aft. Pour toute discussion.(892.) /?on alleure. Gaillardement.

Page 405: Francois Villon

Une bource, d'argent legière,Qui estoit pleine de Mereaulx. w

goo Et chanta par bonne manièreHaultement ces mots tous nouveaulx

De sa bourse dessus la tableFrappa, affin que je le notte,Et comme chose convenable

()o5 Chanta ainsi à haulte notte.«Fault payer ton hoste, ton hostc.Tout au long chanta ce couplet,Le varlet estant coste à coste.Respondit cela bien me plaist

gio Toutesfoysiln'cntendoitpasQu'il en fust de l'escot payé

Parquoy il failloit sur ce pas,De son sens fut moult desvoyé.Devant tous fut notiffié

gi5 Qu'il estoit gentil compaignon,Et qu'il avoit par son traictéBien disné pour une chanson.

(899) De mereaMh;. De jetons.(goo) Par bonne manière..Gracieusement.(go6)Ed.n)od./</aH<pa)'e<'<o)tAos<B.(gn) Ed. mod. Qu'il n'en ~<.(912) 7</<!t«M'<. H se trompoit sur cet article.(9i5)DcMK<M!. JI arriva bien autre chose que ce qu'i! avoit

pensé.(9<5)QM't/.Lechantenr;(9)6) Par son traicté. En vertu dé la gageure..

Page 406: Francois Villon

Cest bien disné quant on eschappe

Sans desbourcer pas ung denier,020 Et dire à~Dieu au~tavernier,

En torchantson nez à la nappe.

§1~

La repeue <~M\Pc/y'.

Ung jour advint q'ung Pelletier,Espousa une belle femme

Qui appetoli: le bas mestier,025 En faisant recordersa game.

Le Pelletier sans penser blasme,Ne s'en sonssiolt q'ung petit,MIeutx aymolt du vin une dragme-Que coucher dedans ung beau lict.

g3o Ung cure voyant cest'affaireDe la femme mt amoureulx,Et pensa qu'a son presbytaireIl maineroit ce maistre gueulx.Il s'en vint à luy tout joyeulx,

q35 A celle fin de le tromper,En disant mon voysin, je veulxVous donner annuyt 9 soupper.

(t);~) Qui a/)/)6<o'f. Qui aimoit à se prostituer.(928) Je pense que la dragme était une mesure.(93~)~nnMyt. Aujourd'hui.

Page 407: Francois Villon

Le Pelletier en fut contant,Car il ne vouloyt que repaistre,

g~o Et alla tout incontinentFaire erant chère avec le prestre,Qui luy joua d'ung tour de maistre,Disant ma robbe est deffourrëe,Il vous y convient la main mettre

945 Affin qu'elle soit reffourrée.

Et bien ce dist le Pelletier,Monseigneur j'en seray content,Mais que vous m'en vueillez payer;Je suis tout vostre seurement.

g5o Il firent leur aplioinctement,Qu'il auroit pour tout inventoircDix solz tournois entièrement,Et du vin largement pour boire.

Par ainsi la despecheroit()55 Car el luy estoit nécessaire,

Et que toute nuyt veilleroytAvec son clerc au presbitaire.Il fut content de cest' affaire.Mais le Curé les enferma,

(~3) Dc/~OMrree. Dégarnie de fourrurés.

(<)5o)~/)/)0fnc<cm6n[.Accord.

(954) Ed. mod. Par ainsi qu'il la.(9.~5) Ed. tuod. Car il estoit MecctM<f6.

Page 408: Francois Villon

g6o Soubz la clef, sans grant noyse fairePuis hors de la maison alla.

Le Curé vint en la maisonDu.Pelletier;.par ses sornettes,Et trouva si bonne achoyson,J'

g65 Qu'il nst très bien ses besongnettes.Ilz nrent cent milite chosettes

Car ainsi comme il le mésemble,Ce fourreur pour la repeue francheFut faictcoqu bienfermement;

gyo Et luy chargea la dame blancheQu'il y retournas! hardiment,Et que par son sainct sacrement,Jamais nul jour ne l'oubliraMais luy fera hébergement,

()y5 Toutes les foys qu'il lu! plaira.

Et pourtant se donne soy gardeChascun qui aura belle, femme

Qu'on ne luy joue telle aubade

Pour la repeue, c'est grant diffameg8o Quant il est sçeùce n'est que Masme,

Et reproche au temps advenir.Vela de la repeue grant gaignePourtant ayez en souvenir:

(960) )~tM granf noyM. Sans faire grant bru't.(982) Crant~~ne. Grand profit.

Page 409: Francois Villon

§ Y.

La repeue franche des gallans sans soulcy.

Une assemblée de compaignonsg 85 Nommez les gallans sans soucy,

Se trouvèrent entre deux pontz,Près le palays, il est ainsiD'aultres y en ayoit aussiQui aymoyent bien besoigne faicte,

990 Et estoient de franc cucur transi,A l'abbé de saincte souffrette.

Ces mignons ainsi assemblezNe demandèrent que repas;D'argent ilz n'estoyent pas comblez

g()5 Non pourtant ne faillirent pas

tooo

[Iz se boutèrent tous à tas,A l'enseigne du plat d'estaing,Où ilz repurent par compas,Car ilz en avoyent grant besoing.Quant ce vint à l'escot compter,

(991) l'abbé. Avec l'abbé de SalnLc-Soaf!fete. Le roi des gueux.(99~) ÏM.tnod. Ces compaignons.(996) Non. Et cependant ils ne mauquèrent patdediner. Ed.

mud. ~'bn /)Oftr(aB< '& ne dormoyent pas.(998) Par compas. Comme ils en étoient convenus.

Page 410: Francois Villon

Je crois que nully ne ce cource;Mais le beau jeu est au pa'ierQuant il n'y a denier en bource.Nul d'eulx n'avoit chère rebourse,

ioo5 Pour de l'escot venir au bout.Dist ung gallant de plaine source,Il n'en ~aultq'ung pour payer tout.

Hz appointèrent tous ensemble,Que l'ung d'Iceulx on banderoit,

)0t0 Par ainsi, selon qui me sembleLe premier qu'il empoignéroit,Estoit dit que l'escot'payroit.Mais en iceulx eut grand discord,Chascun bandé estre vouloit,

toi5 Dont ne peurent estré d'acord.Le varlet voyant ces debatz

Leur dit, nul de vous ne s'esmoye,Je suis content que par compasTout maintenant bandé je soye.

1020 Les gallans en eurent grantjoye,Et le bandèrent en ce lieu

1

Puis chascun d'eux si print la voye,Pour s'en aller sans dire à dieu.

(too/i.) ~M/f/'eu/a:. Aucun d'eux ne se refusoit à payer.(!0o6) Dist. Alors un de ces messieurs dit tout naturellement.(tOoS)V/za/)/)Otn<eMnf.Hsconvinrent.t.(io<8)~'<!7'<'om/'at. Que par accord, c'est-à-dire qu'il vous cou-

vienne que etc.

Page 411: Francois Villon

Le varlet qui estoit bandéio25 Tournoyoit parmy la maison

to3o

Il fut de l'escot prcbendéPar ceste subtile achoison.Affin d'avoir provisionDe l'escot, l'hoste monte en hault,Quant il vit ceste invention,

io35

ÏO~O

A peu que le cueur ne luy fault.En montant l'hoste fut happé

Par son varlet sans dire mot,Disant je vous ay attrapéIl faut que vous payez l'escot,Ou vous laisserez le surcot.Dequoyil ne fut pas joyeulxCuydant qu'il fust mathelineux.

Quant le varlet se desbenda

La tromperie peult bien congnoistreFut estonné quant regarda,Et vit bien que c'estoit son maistre.Penses qu'il en eut belle lettre,Car il parla lors à baston

io~5 Et pour sa peine sans rien mettreIl eut quatre coups de baston.

(io25)Ed.mod. Tournoit parmy.

(10~6) Prebendé. Gratifié, chargé.(ioa7)~cAouon.]nYention.(i028(~n.AEn de retirer l'écot.('0~8) M<<Ae/<MMa*. Soupçonnant qu'il étoit trompé, dupé.(t0~~ Car. Car le maitre parla alors avec le bâton.

Page 412: Francois Villon

Ainsi furent, sans rien payer,Les povres gallans, oeuvrezDe la maison du tavernier,

io5o Où ilz s'estoyent presque enyvrezDe vin qu'on leur avoit livrez,Pour boire à plain gobelet,Que paya le povre varlet.

Et que ce soit vray ou certain,ï o55 Ainsi que m'ont dit cinq ou six

Le cas advint au Plat d'estainEmprès sainct Pierre de Arsis.Bien escheoit ung grant mercisA tout le moins pour ce repas,

1060 Et si ne le payèrent pas.Aussi fut si bien aveuglé

Le povre varlet malheureulx,Qui fut de tout cela sanglé,Et faillust qu'il payast pour eulx

io65 Et s'en allèrent tous joyeulxLes mignons torchant leur visaigeQui avoyent disné daventaigc.

(to6o) Ed. mod. B< ne payèrent pas.

Page 413: Francois Villon

§ ~1La /Mgya!'e/e auprès de Montfaulcon

Pour passer temps joyeusement,Racompter vueil une repeue,

10~0 Quifutfaict~subtillement

)o~5

ro8o

io85

Près Montfaulcon, c'est chose sçeue1

Et diray la desconvenueQu'il advint de fins ouvriersAussi y sera ramènteueLa finesse des escolliers.

Quant compaignons-sont desbauchezIlz ne cerchent que compaignie,Plusieurs ont leurs vins vendangezEt beu quasy jusqu'à la lye.

Or advint que grant mesgnieDe compaignons se rencontrèpent,Et sans trouver la saison chère,Chascun d'eulx se resjouyssoitDisant bons motz, faisant grant chère,Par ce point le temps se passoit.

Mais l'ung d'iceulx promis avoit

(to~4) Ramentue. RacontÉe.(ioy5) Ed. mod. DecM Mee~rt.(to8o) Grant me~tw. GfMde rëottion.(to8~) ~t Mt!)))teAA'<. Le temps NMuta!s.(tû85) Par ce point. De cette tntmiÈte<.

Page 414: Francois Villon

De coucher avec une garce,Et aux aultres le racomptoitPar jeu, en manière de farce.

iogo Tant parlèrent du bas mesticrQui fut conclud par leur façonQu'ilz yroyent ce soir:la coucherPrès le gibet de Montfaulcon,Et auroyent pour provision

icg5 Un g pasté de façon substillc,Et menroyent en conclusionAvec eulx chasc'un une fille.

Ce pasté, je vous en respons,Fut faict sans demander qu'il couste,

1100 Car il y avoit six chaponsSans la chair que point je ne boute.On y eust bien tourne le coûte,Tant estoit grant point n'en doubtezLe prince des.sotz-et sa roùtte,

no5 En eussent esté bien'souppez.Deux escolliers voyant le cas

Qui ne sçavoyent rien de tromper

(i098)Ed.mod.~6fOMr<!tpon:.(iogg) Sans demander, etc. Sans regarder au prix.(tifu)Çmp<Mnt.Dontjenepartepas.(tioa) On emt. Le coude y seroit tourné dedans.(tto5)Ed.mod.'ntn<M<o<<~ran<n'e!t<~)M~6z.(i 10~) Le prince. Le chef des comédiens et la bande toute entière.

t (tioy)ÇMt.Qatn'étoientque peu ruses. Antiphrase.

Page 415: Francois Villon

fHO

tu5

H20

1125

Sans prendre conseil d'advocatx,Hz se voullurent occuper,Pensant à eulx comme atrapperLes pourroyent d'estoc ou de trenche

Car ilz voulloyent ce soir soupperEt avoir une repeue franche.

Sans aller parler au devin

L'ung prist ce pasté de façon,L'autre emporta un broc de vin,Du pain assez selon raisonEt allèrent vers MontfaulconOu estoit toute l'assemblée.Filles y avoit à foyson

Faisant chère desmesuree.Aussi juste comme l'orloge

Par devis par bonne manièreIlz entrèrent dedans leur logeEspérant de faire grant chièreEt tastèrent devant, derrière,Les povres filles hault et bas.Les escolliers', *sans nulle fable,Voyant ceste desconvenue,

(t t !o) D'estoc ou de trenche. C'est ainsi que j'ai corrigé il y avoitd'estoc ou de hence. De trenche. De taille.

(im)~M.!t.AI'heareprécise.(n23)~ar</<!M~.Encausantetbad!nant.(n2~)~,M)* loge. Leur chambre, lellr cabinet.(in8).yatn nulle fable. Sans mentir je le dis.(1129) Desconvenue. Incongruité, scandale.

Page 416: Francois Villon

n3o

n35

ÏÏ~O

Vestirent habitz de diableEt vindrent là sans attendueL'ung ung croc, l'aultre une massue,Pour avoir la franche repue,Vindrent assaillir les gallans,Disant à.mort, à mort, à mort,Prenez à ces c~esnes de ferRibaulx, putains par desconfort,Et les amenez en enferIlz seront, avec Lucifer,Au plusparfond de la chauldière;Et puis pour mieulx les eschaufferGettez seront en la rivière.

L'ung des gallans, pour abbreger,Respondit, Hta vie ~st finée

n~5 En enferme fault héberger,Vecy ma dernière tournée,Or suis )ebien âme d&mpnée,Nostre pèche nous a attaias,Car nous yroos, sans demouree,

n5o En enfer avec ces putains.Se vous les eussiez TMu :Couyf

Jamais ne cistes si beau jeu,

(i i3i) Sans <!«6n~tfe. Sans être atteadut.(tt56)~f6!.Aveccescba!aes.(i i3y) Pat' d6Mon/~<. j~o.amb<ttrenn peu teur )o!e.(n~5)B~&e)'~<!)'. Loger.(t 1~9) ~aM ~emo~r~. (Sans tarder.

Page 417: Francois Villon

n55

1160

ïi65

Luns à mont, l'autre à val courir,Chasc'un d'eulx ne,pensoit qu'à DieuIlz s'en fouyrent de ce Heu

Et laissèrent pain vin et viande,Criant sainct Jehan et sainct MathieuA qui ilz feroyent leur offrande.

Noz escolliers voyant cecy,Non obstant leur habit de diable,Furent alors hors de soulcy,Et s'assirent trestous à tableEt Dieu sçait si firent la galleEntour le vin et le pastéEt repeurent pour fin finalle,De ce qui estoit appresté.C'est bien trompé qui rien ne payeEt qui peut vivre d'adventaige.,Sans desbourcer or, ne monnoye,

ti~o En usant de joyeulx langaige.Les escolliers de bon couralge

Passèrent temps joyeusement,Sans payer ne argent, ne gaige,Et si repeurent franchement.

n~5 Se vous vouliez suyvre l'escolle

(n62)TnMtOM.ToUS(tt63)/.a~e.S'iIsSrentfete.(n65) Pour fin /!na</e. Pour tout dire en un mot.(n6y)Ed.mod.C'M< bien trop.(t)68)D'm'<'n<<t'yc. Mieux.

27

Page 418: Francois Villon

u8ût

De ceulx qui vivent franchement,Lisez en cestuy prothecolleEt voyez la iaçon commentMettez y vostre entendementA faire comme ilz faisoyent,Et s'il n'y a empeschement,Vous vivrez comme ilz vivoyent.

(n~6) Franchement. Sans rien dépenser.(n~)Pro</)6co//6, Protocole.(ny8)/.a/a('ett.Lf)manière.

FIN DES REFEUES FRANCHES.

Page 419: Francois Villon

S'ENSUIT

LE MON0LOGUE

DU FRANC ABCHIER DE BÂtGNOLLET,

AVEC SON &P1TAPHE.

§1-

i C'est à meshuy, j'ay beau cornerOr ça, il s'en fault retourner,Maulgré ses dentz en sa maison.Si ne vis-je pieça saison

5 Ou j'eusse si hardy couraigeQue j'ay. Par la mor bieu, j'enraigeQue je n'ay à qui me combattre.Y-a-il homme ? Qui à quatre,Dy-je ? y-a-il quatre qui veullent

t o Combatre à moy ? se tost recueillentMon gantelet vela pour gaige.Par le sang bieu, je ne crains paigeS il n'a point plus de quatorze ans.

(t) C'est à me~uy. C'est inutilement que j'appelle des combattans.(8) Qui a quatre d'y;je? Que dis-je veut-on venir avec quatre.

Page 420: Francois Villon

J'ay autresfoys tenu les rencxt5 Dieu mcrcy, et gaignéïe pris

Contre cinq Angloys que je pris

Povres prisonniers desnuez,Si tost que je les eu ruez.Ce fut au siège d'Alençon.

20 Les troys se misrent à rançon,Et le quatriesmc s'enfuit.Incontinent que l'autre ouytCe bruit, il me print à la gorgeSe je n'eusse crié sainct George,

25 Combien que je suys bon Françoys,Sang bieu il m'eust tué, ançoysQue personne m'eust secouru.Et quant je me senty feru,D'une bouteille qu'il casM

3o Sur ma teste, venez va ça,Dis je lors que chascun s'appaise,Je ne quiers point &Ire de noise

Ventre bieu, et beuvons ensemble.Posé soit ores que je iremb!e,

35 Sang bieu je ne vous crains pas maille.

(<t6)~nccy!.ATantque,etc.(34) foM soit. Quoique en ce moment je tremble de peur.(35) Pas !naf//6. Pas le moins du monde.

Page 421: Francois Villon

§11

Cy'dit M/MM~/M /?a!r ~6 les gens.Co~M~r/co~.

Q'uesse cy ? j'ay buy poullaHie .1

40

45

50

Chanter chez quelque bonne vielleIl convient que je la resveille.Poullaille font icy leurs nidz

C'est du demourant d'Anccnys,Par ma foy, ou de Champ-tourse.Hélas que je me vis courséDe la mort d'ung de mes nepveux

J'euz d'ung canon par les cheveux,Qui me vint cheoir tout droit en barbeMais je m'escriay saincte BarbeVueille moy ayder, à ce coup,Et je t'ayderay l'autre coup.Adonc le canon m'esbranslaEt vint cestc fortune làQuant nous cusmes le fort conquis.Le Baronnet et le Marquis

(4o) C'est. C'est quelqu'un qui a survécu à la bataille d'Ancenis,

ou etc.(4~) Hc!as. Héias 1 que je fus ce jour-là atuigé.(44) ~eM. Je reçus dans tes .cheveux une balle.(45) Qui. Laquelle vint tomber devant moi.

Page 422: Francois Villon

Cran, Curso, l'Aigle et Brcssoyere,Acoururcnt pour veoir l'histoire

55 LiRochcfouqua~t, l'Amiral,Aussi Benil son atirailPontievre, tous les capitainesY descbausserent leurs mitainesDe fer,,de peur de mi'aNbter;

60 Et si me vindrent acoierA'terre, ouj'estôyemeshaigné.De peur de dire il n'a daigné,Combien que je fusse maladeJe mis la main à la salade,

65 Car el' m'estouffoit le visaigeHa dist ]e Marquis, ton outraigeTe fera une foys mourir;Car il m'avoit bien veu courirOulfre l'ost, devant le chastcau.

70 Hélas! g'ypGrdy mon manteau;Car' je cuidoye d'une poteraeQue ce: fust l'huys d'une taverne.Etmoytantostdepietonner,

(56) Aussi, etc. Bénit tint aussi avec sa suite.(58) Y, etc. Quittèrent leurs gantelets de fer lorsqu'ils Tinrent me

relever.(5g) De peur. Crainte de me btcsser.(66) Ton OKtm~e. Ton courage téméraire.(69)OH~M<'o.!<.Horsducamp.(7!')~M6M~A~.Quecefut)a porte.

Page 423: Francois Villon

Car quant on oyt clarons sonner,~5 Il n'est couraige qui ne croisse.

Tout aussi tost; ou esse? ou esse?Et à brief parler, je m'y fourreNe plus, ne moins qu'en une bourre.Si ce n'eust esté la brairie,

~8 Du costé devers la prairie,Qui disoit, Pier'que faictes vous?De nos gens qui crioient trestousN'assaillez pas la basse courtTout seul, je l'eusse prins tout court

85 Certes; mais s'eust esté outraige.Et se ce n'eust esté ung paige,Qui nous vint trencher le cheminMon frère d'armes, GuilleminEt moy, Dieu luy pardoint pourtant

go Car quoy il nous en pend autantA l'œil, eussions sans nulle failleFrappé au travers la batailleDes Bretons, mais nous apaisamesNoz couraiges et recullames

g5 Que dy-je? non pas reculer:Chose dont on ne doybt parler.Ung rien jusque au lyon d'Angiers

(78)iVe/)<M,etc. Avec la même ardeurque si c'eût été la boutiqued'un pâtissier. Je ne suis pas assuré que telle est la signification de6oMrrc.

Page 424: Francois Villon

Je ne craignoye que les dangiersMoy, je n'avoye peur d'aultrc chose

] oo Et quant la bataille fut closeD'artillerie grosse et gresle

Vous eussez ouy pesie, mesle,Tip, tap sip sap a la barrièreAux esles devant et derrière.

io5 J'en eu d'ung parmy là cuirace.Les dames qu' estoyent en la place,Si ne craignoyent, que le coullart.Certes.j'estoye ung bon paillartJ'en ayoyc ung si portatif,

no Se je n'eusse esté si hastifDe mettre le feu en la pouldre,J'eusse dcstruit et mis en fouldreTout quanque avoit de damoiselles.Il porte deux pierres jumelles

115 Mon coullart, jamais n'en à meins.Et dames de joindre les mains,Quant ilz virent donner l'assault.Les ungs si servoyent du courtault~Si dru si net, si sec que terre.

i2o Et puis quoy ? parmy ce tonnerre,

(107) Si ne, etc. E~M ne craignoient qce d'être violées.(us) Je me crois dispenséd'expliquerce vers et quelques-uns de

cenïquisuivent.(<t5) ToHt~MaM~M. Tout ce qu'il y avoit.

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Eussez ouy sonner trompillesPour faire dancer jeunes filles,Au son du courtault haulteinent.Quant g'y pense, par mon serment,

i~5 C'est vaine guerre qu'avec femmesJ'avoye tousjours pitié des dames.Veu q'ung courtault tresperce ung mur,Ilz auroyent le ventre bien durS'il ne passoit oultre. Pensez

i3o Qu'on leur eust faict du mal assez,Se l'en n'eust eu noble couraige.Mesmes ces pehons de villaigeJ'entens pehons de plat paysNe se fussent point csbahis

i35 De leur mal faire; mais nous sommesTousjours entre nous gentilz hommes,Au guet dessus la villenaille.J'etoye pardeça la batailleTousjours la lance ou boutaille

1~0 Sur la'cuisse c'étoit merveilleMerveille. de me regarder.

(ni) Trompillcs.-Instrumensde musique bourgeoise.(ia3j An son du courtault. Le courtaud étoit un instrument de

musique qui servoit, dit-on, de basse aux musettes. C'étoit aussi le

nom d'un instrument de guerre. Le poëte jouantsur ce mot lui donne

encore une nouvelle signification.(iSz) Ces.pehons. Ces vilains, cesmanans.('5~) ~K guet. Surveillant cette canaille de paysans.('59)B<mfat//6. Espèce d'arme offensive.

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Il vint ung Breton estraderQui faisoit rage d'une lance

Mais il avoit de jeune enfancei~5 Les rains rompus, c'estoit dommaige

Il vint tout seul, par son oultrage,Estrader par mont et par val,

1,

Pour bien pourbondirung chevalIl faisoit feu, et voire ûam&e.

i5o Mais je luy tranchy une jambeD'ung revers, jusques à !a hanche.Et fis ce coup là au Dimenche.Que dy-je? ung lundy matin.Il ne servoit que "e satin,

i55 Tant craignoit à grever ses reyns.Voulentiers frappoit aux chamfrainsD'ung cheval, quant veneit en jousteOu droit à la queue, sans doubte.Point il ne frappoit son roussin

'60 Pource qu'il avoit le jfarcin,Que d'ung baston court et noailleux;Dessus sa teste et cheveuix,

(~2) Estrader. Courir; gatopper devant oons.(t~6)OM~M~6.Couragetéméraire.(i~S) ~OMr~onf/o'. Faire caracoller.(t~g~ Ed. mod. ~<f6 6<<tn)~e.(t54) ne ~erMtf. Il ne s'ar.HOit~ ne se vêtoit que de satin.(t55) greMr. De fatiguer ses reins qui.étoient.rOHfpMs.(t56) Voulentiers. Lorsqu'il joutoitUportoit SM coops de lance

assez ordinairement de travers

Page 427: Francois Villon

De peur de le faire clocher.Aussi de peur de tresbucher,

165 Il alloit son beau pas trie, trac,Et ung grant panon de bissacVoulentiers portoit sur sa teste.D'ung tel homme fault faire festc

Autant que d'ung million d'or.

170 Gens darme, c'est ung grant trésorS'il vault riens il ne fault pas dire.J'ay fait raige avec la Hire.Je l'ay ser\'y, trestout mon aage.Je fus gros vallet, et puis page,

i~5 Archier, et puis je pris la lance

Et la vous portoye sur la penseTousjpurs trousse comme une coche.Et puis monseigneur de la RocheQui Dieu pardoint, me print pour paigc

180 J'estoye gent et beau de visaige

Je chantoye et br ouilloye des ftustcs

(t66) faxon de bissac. Sa tête étoit couvcrte d'un quartier de

toile.(168) O'Mn~ tel. Quand on rencontre un chevalier Li fort et si bien

armé il faut se réjouir.(172) Ed. mod. J'ay fait raige.-La Hire, vaillant capitaine, sous

Charles VII.(t~ToHt/OHt~tfOMMe. Toujours appliquée, disposée comme si

c'eut été une coche. La coebe étoit une baguette de bois appîatic

dont les femmes se servoient alors en guise de buse et de corset pourfaire leur taille.

Page 428: Francois Villon

Et si tiroye entre deux butes

A brief parler, j'estoye ainsiMignon comme cest enfant s'y

i85 Je n'avoys pas gramment plus d'aagcOr ça, ça, par ou assauldray-je

Ce coc que j'ay: ouy chanter ?PA petit parler, bien vanterIl fault assaillir cest hostel.

§ ni.~C~OMC O~Mr~Ot< &ya'MC~C~7'M/0~<H'/

de c~/ïg~M~ya~~M/apo~ d~'M/ï~ar~t~,croix ~/c/ïc~~ ~~a~, c/ croix noire <~y?'en sa TM~H'/ï ~na/ï~ une cr~a/g~.

(A part.)

t()o Ha le sacrement de Faute!<

Je suis affoibli, qu'esse c'y 1

(At'épouvcntai!.)Haï monseigneur, pour Dieu, mercy!

Hault le trait qu'aye la vie franche

Je voy bien à vostre croix blanche,

(t8~) Et si. Et je savois tirer aux butes sans les atteindre.(i85) Ed. mod. Je n'a vois gramment, etc.(t88~ petit /)~r/<f. Parlonapen et vantons etc.(igo) Le M<:rem6tt< '/6 /'aKte/. Serment. Jësue-Chrut dans l'hostie.([<)t)~eM<ï. Mes forces m'abandonoent.(193) ~f<t«« /e trait. Cesser de viser sur moi.

Page 429: Francois Villon

!<)5 Que nous sommes tout d'ung party.(Ap~t.)

-Dont tous lez diables est il sortyTout seulet, ainsi effroyé.

(A l'époaventait.)-Comment estes vous desvoyé:*Mettez jus je gage l'amende.

200 Et pour Dieu, mon amy, desbendeAu hault ou au loing ton baston.

§IV.Adonc il adoise sa croix noire.

Par le sang bieu c'est ung BretonEt je dy que je suis FrançoysIl est fait de toy ceste foys.

(A l'épouventail.)2o5 -C'est Pemet, du party contraire.

Hcn Dieu, et ou voulez vous traire ?

Vous ne sçavez pas que vous faictes

(<g5) Que nous. Nous sommet l'an et l'autre soldats du mêmeprince.

('97) Ainsi e/~rcye. ENarouché avec cet air menaçant.(198) Desvoyé. Comment se fait -il que vous ayez quitté votre

bannière.(ig8) Mettez. Déposez vos armes c'est moi qui payerai l'amende.(2oi) Ton bas ton. Ton arme.(2o3) Et js dy. Et moi je suis français.(ao5) C'est Pernet. Je suis Pernet comme vous du parti ennemi.(ao6) &n Hota Et sur qui voûtez-vous tirer.

Page 430: Francois Villon

Dca je 5uis Breton, si vous F estes,Vive sainct Denis, ou sainct Yvc,

2to Ne m'en chault qui, mais que je vivePar ma foy monseigneur, mon maistre,Se vous voulez sçavoir mon estrcMa mère fut née d'Anjou,Et mon père je ne sçay d'où ·

215 Sinon que j'ouy reveller,Qu'il fut natif de Montpelier.Comment sçauray-ge vostre nom ?Monseigneur Reliant, ou YvonMort.seray duant il vous pJ~ra.

(A part.)

220 –Et co!mmcnt1 il ne cesseraMeshuydemepeFseëuteF,

tEt si ne me veul escouter.

(A t'époaventaU.)-En Ihonneur de la passi~ïiDe Dreu, que j'aye confession

225 Car je: me sens~j a fort maladeOr t€n€z ,-vela ma salade,Qui~estiroisseenecouppeë,Je la vous rens et mon espec,Et faictcs prier Dïeu pour moy.

a3o Je vous laisse sur vostre foy,

(tia) Mon estre. Qui je suis, ce que je suis.(tt6) Ma salade. Mon casque.(~So) Je vous. Si vousme tuez je laisse sur votre cpnsctence t'ac-

quit d'un voeu que etc.

Page 431: Francois Villon

Ung vcu que je doibs à sainct Jacques.Pour le faire prendrez mon jacquesMa ceinture et mon cornet.

'(A part.)-Tu meurs bien maulgré toy Pernet

235 Yoire maulgré toy et à force,Puis qu'endurer fault ceste force.

(Au publie.)-Priez pour l'ame s'il vous plaistDu franc archier de Baignolet,Et m'escripvez, à ung paraphe,

2~0 Sur moy ce petit épitaphe.

Cygist Pernet ~~yanc archer,Qui c' y mourut sans ~e[rc~e/Car de faire n'eut o~c espace.Lequel Dieu par sa saincte grace

2~5 Mette ès cieulx CtpeCQMC~ les amesDes francs ~t~cÂ~r~t et des gens d'armesArrière des arbalestriers.

Jie les haytous, ce sont ~~Mrc&-Mr~,Je les CO/~MOM bien de pieça,

25o Et mourut l'an quiltrespassa.

(:35) ~tre mou/gr~toy. Oui vraiment ma!p6 toi.(~36) C«(e /orM. Cette violence.(t39)~Mtty/)<!M/)&e.AT<euoepartphe.(~4i)Ed.mo<h Cy;~tF«')t6<, /e/}'<tnc arcAf'er.

(~~z) Sans ~(Mmart~er. Sans teeuier.

Page 432: Francois Villon

Vêla tout, les motz sont très beaux.Or vous me lairrez mes.hoseaulxCar se j'alloye en paradisA cheval, comme fist jadis

255 Sainct Martin et aussi sainct George,J'en seroye bien plus prest. Or jeVous laisse gantelet et dague

Car au surplus je n'ay plus bagueDe quoy je me puisse deffendre.

(A l'épôuventai).)260 -Attendez, me voulez vous prendre

En desaroy, je me confesseA Dieu, tandis qu'il n'y a presseA la vierge et à tous sainctz.

(A part.)-Or meurs-je les membres tous sains,

265 Et tout en bon point, ce me semble.Je n'ay mal, sinon que je trambleDe peur, et de malle froidure,Et de mes cinq cens de nature.Cinq cens, ou prins qui ne les emble

syo Je n'en'veiz onques cinq cens ensemble

(t55)J'MtMroy6. Si je devais aller en pàradischeval, je serois

mieux équipe pour te voyage ayant mes bottes.(~6t) En dMoroy. Avant que j'aie mis ordre à mes affaires(a6~)~a~/)'oM«re.GtacéparIapenr.(260) Cinq cens. Il joue sur le mot de cent, qui dans le vers pré.

cèdent signifie sens et dans celni-ci signifie cinq fois cent.–<?"ortn*. Où les prend-on quand on ne les vole pas.

Page 433: Francois Villon

Par ma foy n'en or n'en monuoyePour néant m'en confessëroye

Oncqües ensemble n'en veiz deux.Et de mes sept péchez m~rteux

~~5 Il fault bien que m'en supportez,Sur moy je les ay trop portezJe les metz jus, avec mon Jacques.J'eusse attendu jusques à pasques,Mais vecy ung avancement.

280 Et du premier, commendementDe la iby, qui dit qu'on doibt croireNon pas l'estoc quant on va boire,Cela s'entend,en ung seul Dieu.Jamais ne me trouvay en lieu,

s85 Ou g'y creusse mieulx qu'a ceste heure;Mais qu'a ce besoing me secueure.

(A l'épouventail.)Ncdesbendezjenemefuys.

(A part.)Hélas je suis mort où je suis.Je suis aussi simple, aussi coy

29o Comme une pucelle car quoyDit le second commendementQu'on ne jure Dieu vainement.

(~5) ~au«. Il faut bien que vous me donniez tetemps de m'enconfesser.

(282) ~Vot) pas~'Mfoc. Non 4 fa t!gne qnand on va boire du vin

mais en Dieu cela s'entend.(28g).~<.«<t. Je~uisaHMiinnocent, au~i tranquiite.

28

Page 434: Francois Villon

Non ay-je en vain, mais très fermeAinsi que fait ung bon genderme

2q5 Car il n'est rien craints'il ne jure.Le tiers nous enjoingt et procure tEt advertist et admonneste,Que on doit bien garder la festeTant en hyvcr que en esté

3oo J'ay tousjours faictvoulentiers teste,De ce ne mentiray-je point.Etiequattiesmenous enjoingt!Qu'on doit honnorer père et mère

J~ytousjours honnore mon père,3o5 En mpy congnoissantgentithomme'

De son costé, combien qu'en sommeSois~iUain, etde yménaiile.

(Al'epouYentai}.)-Et pour Dieu, mon amy, que j'ailleJusquesamen; miséricorde!

310 Relevez ung peu vostre corde,Ferez que Je traict ne me blesse.

(A. part.) r

–Item morbieu, je me confesseDu cinquiesme, sequentementDeffend-il pas expressément

315 Que nul si ne soit point meurtrierYA~p°")

–Las mon seigneur l'arbalestrter,

(Su) ~srM. TIrM demani~K~ce que la Nèche ne b}esMpaa.

Page 435: Francois Villon

Gardez bien ce commendement;Quant à moy par mon sacrement,Meurdre ne fis onc qu'en poulaille.

(A part.)320 -L'aultre commendement nous baille

Qu'on n'emble rien': ce ne fis oncqueCar en lieu n'en place quelquoncquesJe n'euz loysir de rien embler.J'ay assez à qui resembter:

3a5 En ce point je n'ay point meffah;Car se l'en m'eust pris sur le fait,Dieu sçet comme il, me fust mescheu.

§Y.Cy /a!~ ~o/M~ ~rrg F'g~o~e~<aj;7 c<My

<~Mt/6'Z~.

(Ai'epoafentajf.)Las monseigneur vous estes cheu

Jésus et qui vous a bouté?33o Dictes, se n'ay-je pas esté

Vrayement, ou diable ne m'emporteAu cas dictes je m'en raporte,A tous ceulz qui sont c'y, beau sireAffin que ne vueillez pas dire,

pat) Qu'on n'em~/e rien. Qu'on ne- vole rien.(5:g) Et qui. Et qui est-ce qui vous a poussé.(330) Dictes. Dites ce n'est pas moi, je vous l'assure.(53a) ~K cas. Au reste si vous en'doutez parlez.

Page 436: Francois Villon

335 Que c'est demainou pûur dcn~ainAu fbft baiUëz moy vostre main,Je vous àydppày à lever.Mais ne me vueillez pas grever,J'ây pHie dé vôstré fortuné

§ VI.

C~a~~rco~ le franc orc~t~, de f~o~c~a~<yM6 c n'M~J9<'ï~ M/~ Ao/M~MC

34o Par lé eOr~s M~i ~'éh ay p&af tfneIl n'a pie ne main il ne hobe,Par le corps bleu c'est une robePlaine, de quQyPcharbieu! de pailte.Qu esse c'y morbleu on se raille,

3~5 Se cuiday-je des gens de guerreQue la Sevré quartaine serreCelluy qui vous a mis ~cy.

Je le ieray le plus marryPar la vertu bieuqu'il fut oncques.

35o Se mocque-on de moy quelconques.

(535) J'a~ th~ t'tSnf aa lien d~e ~'ue~t. Q~uef~ ~StStancede ma part, ou que ;)ethetche&tôt: résister!r

~36)~M/b)'<. Au reste, donnez-moi.(3~i)7/ne/fo&6. Une bouge.(3~3) CAer&feM. Chair de Dieu. Jurement.(348) Le plus marry. Le plus triste.(35o) ÇMe/conyMM.Est-it quetqu'ua qui,<te.

Page 437: Francois Villon

Et ce n'est, j'advoue sainct PierreQu'espoventail de. cheneviereQue le vent a c'y abatu.La mort bieu vous serez batu

355 Tout au travers de ceste espée.Quant la robbe serait couppcc,Ce seroit ung très grant dommaige.Je' vous eraporteray pour gaige,Toutesfoys après tout hultin.

36o Au fort ce sera mon butin

Que je rapporte de la guerre.On s'est bien raillé de toy, PierreLa charbieu saincte et béniste

Vous eussiez eu l'assaultbien viste365 Se j'eusse sceuvostre prouesse:

Vous eussiez tost eu la renverseVoire quelque paour que j'en eusse.Or pleust à Jésus que je fusseA tout cecy en ma maison.

3yo Qu'il poise! mehgiéà à foisonDe paille, elles chiet par derrière.C'est paine pour la chamberièreDe la porter hors de ce lieu.

,1 "IJ

(Mi) J'a</MMeMt'n< Pierre. Comme il est vrai que je reconnois la

primauté de saint Pierre.(35g) Toustesfoys. Pourvu cependant qu'on ne vienne pas vous

retirer.(36p) fOMf. Avec tout ceci.

Page 438: Francois Villon

(Au publie.)–Seigneurs, je vous comment Dieu,

3~5 Et se l'on vous vient demander,Qu'est devenu Je &anc archier;Dictes qu'il n'est pas mort encor,Et qu'il emporte dague et corEt reviendra par c'y de brief.

38o A dieu ;e m'en vois au relief.

FIN DU MONOLOCUM DU FNAKC <BCH)EB DS BA'CKOt.KT.

(38o) Je m'en vois. Je vais au.

Page 439: Francois Villon

NnN·1\WVWNN~WYWVWW\VW\hV\VV·11·\iVNlN·WW\1\NU~1W1M1MVNN\INNNyW\yy

DIALOGUE

DEMESSMCBS

DE MALLEPAYE ET DE BAILLEVANT.

M. Hée monsieur de Baillevant:* B. Quoy

De neuf? M. On nous tient en aboy

Comme despourveux, malureux.

B. Si j'avoye autant que je doy

5 Sang bieu je seroye chez le Roy,Un page après moy M. Voire deux.

B. Nous sommes francs; M. Adventureux.

B. Riches M. Bien aisés. B. Plantureux;

M. Voire, de souhais B. Cest assez.10 M. Gentilz hommes. B. Hardis; M. Et preux

B. Par l'huys. M. Du joly souffreteuxHétitiers. B. De gaiges cassez.

jCat//6MM<. Qui donne du vent, des paroles au lieu d'argent à sescréanciers. AMe/xtye. Qui paye mal.

(2) On nous tient. On pense que nous sommes dans le besoin.(S et 9) Plantureux. Bien fournis. Oui, de souhaits.(tit Par/fKy~. Quand nous sommes derrière la porte. Du joly.

Héritiers du gentilhomme gueux.

Page 440: Francois Villon

M. Nous sommes puis troys ans passez,Si mainces; B. Si mal compassez;

j5 M. Si simples; B. JLigiers comme vent.M. Si esbaudiz. B. Si mal tapiz.

M. De donner pour Dieu, dispensez,Car nous jeusnons assez souvent.

20 B. Hée monsieur d6 MaDepayeQui pcult trouver, soubz quelque amant,Deux ou troys mille escus quel proye

M. Nous ferions bruyt. B. Toutalesment.M. Le quartier en vault l'arpent,

25 B. Pardieù! monsieur de Mallepaye.M. J'escriptz contre ces murs. B. Je raye,Puis ie charbon et puis de croye.M. Je raille. B. Je fays chère à tous.

M. Nous avons beau coucher en raye3o L'oreille au vent ~a guèlle baye, ,y

On ne faict point porchatx de nous.B. Hdàs, seront nous jamais soulx.M. Il ne fault que deux ou troys coups

(t~~tma/eom/M~M. Si m al habiles.([6) Esbaudiz. Si gais. Si mal logez. Il manque un vers.(:n) Soubz ~Ke/~Me amant. Sous quelque tas de pierres.(~6) Je raye. Je raie tantôt avec etc.(28) Je raille. Je plaisante.6/ay~cf)6f6. J~ fais la mine à tout le

monde, c'e~t-a-dire je suis triste avec tous.(2())<OKC/)6r en raye. Aux rayons du soleil.(5o) Z-a ~uc//c taye. Bouche béante, ouverte.(51) Pore/ta~. Estime, cas.

Page 441: Francois Villon

Pour nous remonter. B. DroictzM.Drutz~B.Doux

35 M. Pourfringuer. B. Pour porter le houx.

M. Gens B. A dire dont venez vous ?

M. Francs. B. Fins. M. Froictz. B. Fors. m.Grrans. B. Gros. M. Escreux.

B. Et si n'avons nulz biens acreux.

M. Nous debvons. B. On nous doibt M.Fourraige.

~o B. Entretenus M. Comme pour creux.B. Jurons sang bieu, nous ocrons creux.Arrière piettons de village.

M. Ne suis-je'pas beau personnaige ?

B. J'ay train de seigneur M. Pas de saigc.45 B..Ressourdant, comme bel alain.

M. Pathelin en main, dire raige.J<. Et par la mort bieu, c'est dommaigeQue ne mettons villains en run.M. Hée cinq cens escus! B. C'est egrun.

(55) Pour fringuer. Pour nous rendre fringant et nous faire.(36) Gens. Pour faire de nous des hommes.(~)jEtcr6«a'. Biendeve)oppés, bien faits,(38) Et. Et cependant nous n'avions rien acquis, gagné.(4o et ~i) Le premier creux est pour ~'Wc ) le second pour cru.(44) Pas. Démttrche.(45) Ressourdant. Revenant.(48) Que. C'est désagréable qu'on ne tienne pas compte de nous.

(~9)Hee. Hé srnous avions 5oo écus. C'est fgT);n. C'est penib)c.

Ces mots font suite aux deun vers q~i précèdent.

Page 442: Francois Villon

5o M. Quant j'en ay ~en offre à chascun,,Et suis bien aise quant j'en preste.

B. Mes rentes sont sur le commun,Mais povres gens n'en ont pas ung,J'y rompFÔye pour.néant la teste.

55 M. S'il povoyt venir quelque enqueste,Quelque mandementou requeste,Ou quelque bonne commission.

B. Mais en quelque banquet honnesteFaireacroireacestouàcestè,

60 La pramatique sanction.M. Et si eUe y croit?B. Promision.

M. Si e!Je promect !*B. Monicion.M. 'Si on l'admoneste B. Qu'on marchande.M. Si on iaict~marché ? B~Fruietion.

65 M.Seonn'uictt'B.Lapetition,En forme de belle demande

<

D'ung, beau cent escus. M. Quelle viande!

B. Qui l'auroit quant on la demande

On feroit. m. Quoy?B. Feu:M. S. Jehan voire.

70 B. On tauxeroit bien grosse admendeSur le faict de ceste demande,Se'j'en quictoye le pétitoire.

(5s) Sur le commun. Sur le peuple, ce qui est cause que je suis mal

payé.

(5g) A cest. Si je pouvais faire croire & cetui-cicu à celle-là qu'en

vertu de la pragmatique-sanction je puis donner des bénéfices.

Page 443: Francois Villon

M. Quel bien B. Quel heur M. Quel acces-soire

B. Je me raffroichiz la mémoire755 Quantil m'en souvient. M. Quel plaisir!

B. S'en nous bailloit, par inventoire,Deux mil escuz en une armoire,Ilz n'auroient garde d'y moysir.

M. Qui peult prendre! B. Qui peult choisir!80 M. Gaigner! B. Espargner! M. Se saisir!

Nous serions par tout bien venu.B. Ung songe. M. Mais quel? B. De plaisir.

M. Nous prendrons si bien le loisirDe compter ne sçay quantz escuz.

85 B. Nous sommes bien entretenuzM. Aymez B Portez M. Et soustenuz.B. De noz parens M. De bonne race

B. Rentes assez et revenuzEt s'aprésent n'en avons nulz,

(~o Ce n'est que malheur qui nous chasse.

M. Je n'en faix compte. B. Se reimasse.M. Je voile par coups. B. Je tracassePuis au poil, et puis à la plume.

M. Je gaudis, et si je rimasse ?()5 Que voulez vous, il ne tient qu'ad ce

Que je ne l'ay pas de coustume.

(y4)~tne. Mon esprit est soulagé, je jouis lorsque, etc.(79) Qui. Heureux celui qui, etc.(92) Je frocoMe. Je vais chasser tantôt, etc.

Page 444: Francois Villon

B. D'honneur as&ez~ Chascun en hume,

B. Je destains le feu. M. Je l'allume.

B. Je mesbas. M Je passe mcn duëi!.

ïoo B. Le plus souvent quant je mcïmne,Je~ batteroye comme fert d'~nctume,Si je n~ me trouy~yetout seut.

M. Je ris. B. Je bave sur p~n .seuil.Je donne quelqu'un angguin dosil.loSB.Jent'esbasàjeae&çayquoy.

m. J'entretiens. B. Je faiz bel acuci!.

M. On me fait tout ce .que veu~},

Quant nous sommes mon paige et moy.B. Je ne demande qu'avoir. M Quoy:'

no B. Be!te amye, et !vivpe à requoy,FairetousjouEsbDnnc entreprise,

1Belles armes, loyaLati Roy.

M. Mais, trois poulx rempaas en à boy,Pour le gibier de la ichsmi&e.

n5 n. Je partefoye pour ma deyiseLa t~afguerile eB or assise,

(gS).~t<M{a<!M..t'cte)n<Ie&!a.

(gg) Je m'esbas. Je tpe ~tvert~ )7e p~~ m<m ~cft/, Et mot je dis-

sipeme<ennetDii!,(tOo)7.6p/M MMfe~t. La plupart du temps quand je sutscootrané.()o5)~eut/.Se<n)~etnaRort~.(io4) Ung ~u;n~'œ<7.Une[m,un couj)-d'œU.jDMt/etQit une faute

du copiste je l'ai corrigée.{(ito)~(fr<:a r~My. Dans ta retraite~en paix.(n3)~a<t.Pius,etc.

Page 445: Francois Villon

Et le houlx par tout estandu.

M. Vostre cry, quel ? B Nouvelle guise.

M. Rienfs en rcceptc, tout en mise,120 Et toute son'tme. item perdu.

B. Je vous feroye, au résidu,Un g gorgias sur le hault verd,Le bel estomac d'alouette,M. Robbe? B. De grM Matic, gris perdu

1 a5 M. Bien emprunté et mSl rendu

B. Payé d'une belle estiquette.

M. Puis la chaîne d'of, la bagttettc,Le latzdèsoyc, là t omette?

B. De velours. M. C'est bêt acquêt.i3o B. ~uMït nous aud'ô~s Sait nostre empiète

La porte SCfôit bien estroicteSe ne passions )usqû''a~ acquêt.

M. Necteîei; B Gôï-gias M. F~iquët:

B. De veit M. Tou~ôm-s quelque bosquet.13 5 B. Selon la sà~o~ de 1' aadée.

M. Et de paige ? B. Quelque naquet.M. S'il vient hasart en ùng banquet..<nn't~

(f:t)y6!)OM!/6roy.Jevo~s'&:rohavee<emtc.():x)Gor~'<UngorgeretdapInsMauveft.(n3)~cte/.Jmitaotl<!Ccttde~etc.(i5i) La porte. Nous ne serions refusés dans a)Mt!n6 M&iton'.

(tSS) A~<B<c<, gOr~Mi!, ~r~ffc<.Etant mttsptc~rem~attticHemënt,étÉgamment.

(t36)~Va~u6<. Jeune et joii~gttrçon.(t3y) Hasard. Une bonne forttfne..

Page 446: Francois Villon

B. Le prendre entre bont et volée.

M. Aux survenans? B. Chère meslée.1~0 M. Aux povres duppes ? B. La havée.

M.Etauxrustcs?B.LejobeHn.M. Aux mignons de court ? B. L'accolléeM. Aux gens de mesmes ? M. La risée.B. Et aux ouvriers? B Le pathelin.

i~5 M.L'entretenir?B.Damoiselin.

M. Et saluer ?B. Bas comme luy..M. Et diviser? B. -Motz tous nouveaulz.Pour contenter le femynin,Nous ferionsplus d'ung esclin,

i5o Qu'ungàultre de quinzeRoyaulx.M,]EIéecueurs)Oyculx!B.Heecueursloyaulx!M. Prest! B Prins! M. Promps'B. Preux!E ~IM, Espéciaulx!

B. Aymez! M, S.upportez! B. jBien reçeuz?. Nous .devrions passeraux sçeauix r

i55 Envers les ôfUciërsroy aulx,

(iSo) Aux survenans. Que feriotis-nous aux arrivans; B. Accueilindifférent. Y

(t~o) La Havée.,La poignée de main.(<4') Le jobelin. Nous parlerions leur langage.(i~aeco~.L'accotade.(i43) Aux gens de metmM. A~eaxqut seMientde notre condition.

LeBonrire.gtacIeM.).:t'(<45) ~'e)ttre<6)w.:Nos~ntretien~surquel ton ? D'entfetMfr étoit

unefaute.(i5t)&/)MMM/.B. D'un mérite tpat.particulier.[t5~) Etre emptoyés de préférence.

Page 447: Francois Villon

Comme messieurs les despourveux.

B. De congnoissance avons assez.M. On nous a veu si francs B Si doulx.M. Hélas cent escuz nous sont deubz.

160 a. Au fort si nous les eussions euz,On ne tint plus compte de nous.M. Nous avons faict plaisir à tous.B. Chère adiré dont venez vous.M\Emérillonez;B.Advenans.

i65 M. Cent escuz et juger des coupsOn auroit beau mettre aux deux bouzSe ne nous tenions des gaignans.

B. Nous sommes deux si beaulx gallans.M.~Fringacs;B.Bruyans;M.AIIans;B.Parlans:

170 M. Esmeux dé franche volunté.

B. Aagez de sens. M. Et jeunes d'tns.B. Bien gays: M. Assez recréans 1:"

B. Povres d'argent. M. Prou de santé.

B. Chascun de, nous est habitéiy5 M. Maison à Paris B. Bien monté

-Aussi bien aux champs qu'en la ville.

M. Il y a ceste malheurtéQue de l'argent qu'avons preste,

(t58)<?)tnoM!a t)6K.IIyavoitf6tK!j'aicorngé.(161) On. On auroit cessé de nous estimer si nous les avions exigés.(i~o)E~mcK.K.Porté, rempUde bonne volonté.(1~2) .Bf'~tgayt. Estant d'humeur assez gaie.(t~S) Prou. Riche de santé.

Page 448: Francois Villon

1 #Nous n'en arrons ne croix, ne piHe.j8o B. Ou sont tes cens et deMx~cens mille

Escus qu~ nous a\ôn~ 6n pHIe,Qua~ntchascunavoîtbietidustenM. Atï fort Ce nous n'en avons mme,Nous sommes seton r~angite,

ï85 Des bTet]heureu!xdutcm'psAn€Ï<'n.

B. J'aytaasscmieutx qu'il a'enfdst rien

M. Trouvons'-enparquelque moyen.'B. Qu'en à apresent? Je ne sçay.~

B.Hé u'mg aBginparizien' `igo M. Art Lombarh <é. Franc pmticien

Pour faire a présent ungessay. >M. Je vis le temps que ~avanss~yL'argent de chose,et adressayTd:Bttetet~el!t)éneiïce.

tg5 B. Et mai~ponr moy quant j~ commenceMônse~eurië~si hF~podpchasseMoymesmes,'tcmtseai,~on!)of&ûe.

M. J'ébois toujours à ibu'spBOpuce. `

Mais ye icraias~ Si:Et!quoy?M'. Qu'avarice

200 Nous surprint~ si-diévenyôns nEches.

B. Riches 'quoyi? cestç &mtce Usse

-Bou~ncet&~iou&~ieat~a~a Hsse.

M. C'est ce <qiai .nous faiet<es<recbiches:–j–(tgo)~r< /otnta)'<.RuBedeJondtajrd., de'}uif,<l'a6arier.(2oi) Cette faulce. Cette chienne de ptavre~é. i'; -v

Page 449: Francois Villon

a. Npus sommes legicrs M. Comme biches

2o5 B. Rebondis M. Comme belles miches.

hr. Et frayzez M. Comme beaulx ongnonsB. Aussi couteUcz; M Comme chiches

B. Adventurcux m. Comme SuysscsA Nancy, sur les Bourguygnons.

2ï0 B. Entre les gallans M. Compaignons

B. Entre les gorgias M. Mignons.

B. Entre gens d'armes M. Courageux

B. S'on barguigne M. Nous barguignons.

B. Heureulx; M. Comme beaulx cham-pignons,

2:5 Mis jus en ungjour ou en deux.

B. Nous sommes les adventurcux,Despourveuz M. D'argent. B. Planteureuy

M. De nouvelles plaisantes. B. Tant.

M. Pour servir princes B. Curieux.

220 M. Et pour les mignons B.Gracieulx.

M. Et pour le commun; B. Tant à tant.

(ao6) Et frayzès. Nos fraises sont tournées.(~07) Aussi <'cut<6z. Aussi bien tournes que des pois chiches.(:o8)EMt)-o. Parmi.(tiS) ~'ontar~H<~)6. Si on marchande, si on hésite.(~t5) Mis jus. Coupés, cueillis. 11 y avoit mis tut ,e qui n'ofRoit

aucun sens j'ai corrigé.(:~) Planteureux. Bien fournis.(:t8) Tant. C'est cela.(2ig) Curieux. Empressés.(:tt)Bt pour. Et pour'le peuple. B. Lai rendant ce qu'il nom

prête et rien de plus.

''9

Page 450: Francois Villon

· Mt~Hee monsieur de BaiUevantQuant reviendra-tHe bon tempsfB.Quaptc~aseun aura ses souhais?.?

225 M. Cent mUle e$cus argent contentSur ma~fpy, je serqye content'1..Qu'on ne Darlastplus que de paix.B. Nous spmmLes i Irancs M. SI pa~rla!z

B. Si sçavans M. Si cauz ~en nos faiz

23o B. Si bten nez M. Si preux B. Si hardis

M. Sauges B. Subtitz M. Advisez-.B. Mais

'Fau)te d'argent et,les ~rans prestz

M. Nous ont ung peuappaillardis.

B. Habandpnnez M. Comme hardie.a35 B. Requis; M. Çomipe les gras mardis

B. Et ~ers; M.Comjrne uns beau peten baing.

B J'ay~dueil que yieulx ~illains tamys,Soient'.d~çj' et d'argent s~ garnisEtTnignçpsënonttantb~soiQg. v

2~0 M. T~ous~vons froit B. C~hautt ,M. TFann;

B. Soif; M. Seing. r

B. Nous' C a;;B. TI,~?~es;B. Nous traccaaspns ~t~Gà ~B. ;~es;N. Uoin.g;

~3)Ed.,mod,an~~r'tc..(39~) ~tcaM~. Si prudens dans notre coadjute..(~33)~pat</a)-<<t~.Rend<i9gueux.(:X4) Fatan~onnM. Nou5 sommes abandonné:M. Cmome ner-

eoancs a craindre...(?~°y.M'6e~.edet,vieut/~aaan5< ~?P.r~eurMtentstbtenfourulstorsque,etc;

Page 451: Francois Villon

.(~)M. Sans prpuftt~B.Sans gue!que advçntaigeM. Mais s'on pjO~s fpns~ii o~ au poingNous serions pour .Faire, a uog jCO!ng,

~5 NostreprpuSi.t,au~truydomnia)ge.Avez-vous tpusjours l'eritaigeDe BaiIIeY.cn ? B. Ouy. M. J'enrajge,Qu'en ]\~aUepaye n'a vms, Mez grains.

B. Cent iranc de rente et ung frpmaige,:5p Vous oriez jdire de couraige,

Vive le Roy ~onfflez villains

B. Qm a le vent? M. Joyeulx mondains.B. Gré,dc dames ? M. Amoureux crains.B. Et ]'argent,qui ? M. Qui plus embource.

255 B. Ou'esse d'entre nous courtissains ?<*

t

j~r. Nous preaojn.s escus pour douzainsFranchement, et bource pour bource.B. 'Ha inqnseigneur!M. Sangbieu! la mouste

M'a trop costé. B. Et Dourquoy? M. Pour ce.26o B. l~ay'hay Tout est mal compassé.

M. JÇomment ? B. Qn ne joue plus du pousse.M. Qui np tire? B. Qui? et la trousse

(~5o) ~'OM onex. Vous ~'entendriezdire de bon cœur. Vive le Roi!Dormez,canàitte! "('

(a5a) Cm d. Qui sont çeujt gui sont ~yprisésde la fortune.(a56) Nous. Nons prenons bonnementles écus pour des tous, et la

boursepoarl'étnH'e.(9~8) ~<t tnau! I~e vin,(t6p) ?{/ f0tn/)a~e. ~t!)t arrange dan< ce tnpndc.(~6t)D«/)OMM.Dupouce.

Page 452: Francois Villon

Autant vadt ung arcque cassé.M. Monsieur mon pèreeust amassé

265 Plus d'escu qu'on n'eust entassé,En ung hospital, de vermine.B. Mais nous avons si bien sasséLe sang bieu, que tout est passé,Gros et menu, par l'estamync.

3~0 M. Si vient guerre, mort ou famineDontDieu nous gard', quel train, quel'myneFerons-nous pour gaigncr le broust ?

B. Quant à moy, je me détermineD'entrer chez voisin et voisine,

2~5 Et d'aller vcoir se le pot bout.M. Mais regardons, à peu de coustzQuel train nous viendroit mieulx à goust,Pour amasser biens et honneurs.B. Le meilleur est prendre par tout.

~80 M. De rendre quoy ? B. On s'en absoult,Pour cinq solz, à ces pardonncurs.M. Allons servir quelques seigneurs.

B. Aucuns sont si petitz d'honneurs,Qu'on n'y a que peine et meschance.

2~5 M. Et prouffit quel? B. Selon les eurs.Mais entre nous fins estradeurs,r

(a6~) Qmi ne tire. Pourquoi ne tiret-Tous pas. M. Pourquoi t(~~t) Cafter <e broust. Pour avoir de quoi bronter, manger.(~6) ~( peu de tCMtt. A. peu de frau.

Page 453: Francois Villon

II nous fault esplucher la chance.

M. Servons marchans pour la pitance,Pour ~THc/M~ ~rt. pour la pence.

sgo B. On y gaigneroit ses despens.

M. Et de fonsser ? B. Bonne asseurancePetite foy, large conscience.Tu n'y sçcz riens et y aprens.M. De procès quoy ?

B.Si je m'y rens,

2g5 Je veulx estre mis sur les rencsS'ilz ont argent, si je n'en crocque.M. Quelz gens sont-ce? B. Gros marchesens,Qui se font bien servir des gens,Mais de payer quercz qui bloque.

3oo M. Officiers quoy ? c'est toute mocque,L'ung pourchasse, l'autre desroqueEt semble que tout soit pour eulx.

B. Laissons-leslà. M. Ho je n'y tocque,Il n'est point de pire défroqué,

305 Que de malheur à malheureux.

B. Pour despourvcuz adventureux

(:9') Et do fonsser. Et qui est-ce qui naus fournira de t'argcnt!

(:t(p) Tu n'y. Tu ne connois pas encore l'art du marchand, tu ap-prendrasàteconnoitre.

(234) Do procès. Si on nous fait des procès, comment vous en lire-rez-vuns!

(ag6) S'ilz. Ceux qui voudront plaider contre nous.(~99) Querez. Oierchez-en d'autres pour cela.'3n))JL'Mng'. L'un poursuit une place, t'antrc perd tasienne~

Page 454: Francois Villon

Comme nous, encôr c'est le miëuls

De faire l'est ét les gens d'armes.M.Ehfutte,jesuiscôùrà!geùx.

310 B. Et à frapper? M. J sûis~ piteux.Je crains trop les coups, pour les armes.

B. Servons dont Cordeuers ou Carmes

Et prenons leurs bissât~ à fermes,Car il n'y a pas grant débit.

3t5 M. H nous prescheroierit eh beaulx termes,Et pleurcroyeht maintes lermësDevant qué nous prinssiohsïàbit.

B. Se en c'est malheure e~ labitNous mourions, par quelque acabit,

3~0 A'me n'y à qui bien ho~s face.

M. J'ay ung vieil harnôys qu~onforbit,Sur lequel )ef onde ung aubit,Etdusufpî~sDIeuiëpar~acë.B. Hée fault il que fortune efface,

325 Nostre bon bruyt ?M. Malheur nô~$ chasse

Mais il n'a nu bien qui n'endure.

B. Prenons quelque train. M.Suyvonstrasse.

B. Nous trassons et quelq'ung nous trasse,A loups ravis grosse pasturc.

33o M. Allons. B. Mais ou? M. Aràdventùrë.

(3o8) De faire. De suivre tes camps et les armes.(5i8)~6et:c'6~. Si nous venions & moùnr tiédis que abus som-

mes si ma!heurcux.(S~t) PnyaM&ft. Un obit, service hthebre.(5s6) (),Mf n'endure. Qui n'empire.

Page 455: Francois Villon

B. Qui nous admoneste ? M. Nature.

B. Pour aller? M. Ou on nous attend.B. Par quel chemin? M. Par seing ou cure.B.Logezoù?M.Presdelàclousturc

335 De monseigneur d'Angoulevent~B. Commeyrbns nous? m. Jusqu'à C!aqdent~Et passerons par MaUëpàye

B. Brief c'est le plus expédientQue nous gcttons la plume au vent,

34o Qui ne peult mordre si abaye.

M. Ou ung franc couraige s'employé,Il treuve à gaigner. B. Quéronsproye.M. Desquelz serons-nousB. Des plus fors.

M. Il ne m'en chault mais que j'en ayc345 Que la plume au vent on envoyé.

B. Puis après? M. Alors comme alors.B. La plume au vent! M.Sus! B.La.M.Dehors.B. Au haut et au loing. M. Corps pour corps.Je me tiendray des mieulx venuz.

35o B. Oh n'yra point, quant serons moi'st

Demander au Roy les trésorsDe mcsseigncurs les despourveuz.La plume au vent M. Je le concluzPour les povres de ceste année.

355 B. Ne demeurons plus si confuz.Au grat! la terre est dégelée.

(556)~ugra<.Aro~-tag<

Page 456: Francois Villon

N. Allons, suyvons quelque traioee.Oufaysonsicydemouree.M. Devant, vostre fiè~Te est tremMce

36o Car nous sommes tous étourdiz,

B. Dieu doint aux riches bonneannéeM. Aux despourveuE grasse journée.

D. Et. aux femmes, pesants maritz.Prenez en gré grans et petttz.

(35y) Devant. Avant de partir, dttes-mo! votre Mvro, etc.(363) Prenez, etc. App)audissez.

MN.

AVIS.

Les pièces suivantes sont tirées d'un ~M. du commencement dutcitteme siecte, qui est dans une des plns magnt(lqucsBib)io-thcqnes de Paris. Plusieurspersonnes distinguéespar leur truditionet par leur bon goût les ont trouvées si ingénieuses, que nousavont cru devoir tes donner au pubiic. CC'6M<<t'6rJ

BALLADEj.

i J'ay ung arbre de la plante d'amours,Enraciné en mon cueur proprement~Qui ne porte fruits, sinon de dolours,Feiiles d'ennuy et fleurs d'encombrement

Page 457: Francois Villon

5 Mais puis qu'il fut planté premièrement,II est tant crcû, de racine et de branche,Que son umbre, qui me porte nuysance 1

Fait au dessoubs toute joye scchierEt si ne puis, pour toute ma puissance,

10 Autre planter, ne cciuy arrachier.

il.De si long-temps est arrosé de pleurs,

Et de lermes tant douloureusement,'Et si n'en sont les fruits de rien meilleursNe je n'y truys guaires d'amendement;

i5 Je les recueil pourtant soigneusement,C'cst de mon cueur l'amère soustenance,Qui trop mieux fût, en û'Iche, ou en souf-

france,Que porter fruits qui le deussentbiçcierMais pas ne veuit l'amoureuse ordonnance

20 Autre planter, ne celui arrachier.

lit.S'en ce printemps, que les feiKcs etûours

Et abrynceaux percent nouvellement,Amours vouloit moy fcre ce secours,Que les branches, qui font empechement

25 II retranchast du tout entièrement,1

Pour y hanter ung Rynseau de plaisanceJI gecteroit bourgeons de souffisanceJoyc en istroit, dont il n'est rien plus chiet:

Page 458: Francois Villon

Ëf ne faùUr~t' ja p~~ ~espera~c'3o ~ùfi'ë planter; h~e cei~y'aiTracnIer:

.ENVOI.Ma pnnce6se,,ma premipFc espéra~ce~

Mon cuëur vous sert en dure pénitenceFaictes le mal, qui l'acqueult, retranchier,.Et ne souffrés, en vosire souvenance,

55 Autre planter, ne ceïuyariracnler.

AtJTRE BALLADE.'«.<

i.'

Plaisant assez et des biens de fortune~hgpeugâMy, nAët~ëuvayàmouMÈU~,~bn'é' si ë~ën', que tahtayntay &)i't une

Que nuitëP jour ~ënestolslàn~ôut'è~x5 Mais tant y a que je fus si heureux,

QuemoyenantYlntecusàlarosc~.Je ns cela que chacunbien supposeAlors je dis, connoissantce passage,Au fait d'amours babil est peu de chose

to Riche amoureux a toujours l'avantage.

11.

Or e~t aihsy que durait ïtja pëSuhe

JcfustKUtccôn~mcathypréci~ux';

Page 459: Francois Villon

Mais tost après sans dire chose aucune,Cette vilaine alla jetter les yeux

i5 Sur un vieillard riche, mais chassieuxLaid et hideux, trop plus qu'on ne propose;Ce néantmoins il en jouit sa poseDont moy confus voyant un tel ouvrage,Dessus ce tex~e allay bouter en glose,

20 Riche amoureux a toujours l'avantage.

m.Or elle a tort, car noyse, ny rancune

N'eut onc de moy. Tant luy fus gracieux,Que s'elle ëust dit Donne-moy de la kme,J'eusse entreprisde monter jusqu'aux deux;

25 Et non obstant, son corps tant vicieux,Au service de ce vieillart expose'Dont ce voyant un Rondeau je composeQue luy transmets mais en pou de langageMe respond franc povretë te dépose,

3o Riche amoureux a toujours l'avantage.

ENVOI.

Prince tout bel, trop mieux parlantqu'Orose,

1

Si vous n'avez toujours bourse declosc

Vous abusez car Meung, docteur très sage,Nous a décrit, que poùr cueillir la rose

35 Riche amoureux a toujours l'a:vamagG.

Page 460: Francois Villon

NOUVELLE BALLADE.

Qui en amours veut estre heureux,Faut tenir train de SeigneurieEstre prompt et avantureuxQuand vient à montrer l'armari e;

5 Porter drap d'or, orfaverle;Car cela les Dames émeutTout sert mais par saincte Marie

Il ne fait pas ce tour qui vcult.

n.

Je fus naguères amoureuxto D'une Dame cointe et jolie,

Qui me dit en mots gracieux,Mon amour est en vous ravieMais il fault qu'el'soit desserviePar cinquante écus d'or, s'on peut.

i5 Cinquante écus! Bon gré ma vie

Il ne fait pas ce tour qui veult.

ni.Alors luy donnay sur les lieux

Où elle feisoit l'endormie

Page 461: Francois Villon

Quatre venues de cœur joyeux

20 Luy fis, en moins d'heure et demieLors me dit à voix espasmie

Encore un coup le cœur me deult.Encore un coup hélas m'amieIl ne fait pas ce tour qui veult.

ENVOI.

25 Prince d'amours, je te supplieSi plus ainsi elte m'accuelt,Que ma lance jamais ne plie;Il ne fait pas ce tour qui veult.

FÏN DU RECUEÏL.

Page 462: Francois Villon
Page 463: Francois Villon

ERRAT~

tPage 4o, ligne. ).5" /MMAM .re~Mnet lisez :j~H!)c~.M~~e~.

.Page4a, n" .1 )AtM..R.H4ez:M. ~Ëme~otMctianA-~iEeP-77~.

Page 53 ligne 4*. e< de 7.fM~en,~e~ ~e ~M~t~net.

Page 56, le premier alinéa doit 9tre précédé d'anPage 78, vers t53, oot. H~Myer, lisez Raguyer.

Page p2, ligne 3', tout en mM/M, mettez le trait entre en etmou//e.

Page ro3, rers 6° et not. jo~ lisez soubz.

Page ti5 vers t8o navoir, lisez n'avoir.

Page !!6, vers !go, revencher, liseï revenchier.

Page tiy, vers igg, not. prend au magasin, lisez se r<tMM«

d table.

Page ia(). vers 3~6, Remplacez le point par une virgule.

Page 46, vers 5ya, remplacez la note par celle-ci ~M sujet <~

ce ~Me~ viens de dire.

Page t~i, vers gaa, Michaul, lisez: Af«:~at~<.

Page 178, vers io8, enreng, lisez en reng.Page t86, vers m3, ~um e, U<ez qui ne.Page tu vers 1~70', lequel a ort lisez lequel a tort.Page a~Oj vera 1606 que non fera lisez quo nox sera.Page a55, vers t~So, not., ~Me~ meurs, lisez, ~feye meure.

Page 464: Francois Villon

Page vers tSgt, n'y lisez ny.

Page *~3, vers 1932, pour tous, lisez pour <o«/.

Page a5t, Marot t53o,Usez: Marot t53o.

Page 3<9, vers 46; fr!, Usez pas.

Page 33t, vers a6, lisez: et~ne.

Page 33n ,& la note 3~, ajoutez Aftt. ~Me /aM-/e plus.

N. B. Le tecteur ne sera pas étonne de rencontrer quelquefois,

dans la même pièce de vers~ un mot écrit de deux manières ditTÉ-

rentes. Ces vicesd'orthographesbnties habitsdu tempsen dépoaiUer

un écrivain seroit, à mon avis, un acte do vandalisme. Je n'ai pasTMita m'en rendre conpabte.

Page 465: Francois Villon

TABLE.

)

MOZ.ExpttcationdMabrëylattOns. 6CtémentMarotauxtectenrs. 8MarotauRolFrançoisI" t5Mémoire sur la Vie et sur les Œuvres du poëte F. Yitton.. 15IjtiPtTtT TESTAMENT. 65Leçonsdiverses. g5La GRAND TESTAMENT.to5BaUadedesDamesdutempsjadis.126BaUadedesSeigneursdntempsjadIs.)sgBallade même propos en vieil langage francois i5iJje< Regrets de!abeUeHéau)miëre.1~Ballade de ta belle Héautmiere aux filles de joie. i~5Double Ballade continuant le premierpropos. 15oIcycommenceYiffonàtester.i6tBallade que Villon feit à la requestc de sa mère, pour prier

Nostre-Dame. iG3BaUadedeYiHonà6*amye.iy3Lay, ouptMtost Rondeau 1~6Ba]jadect0raison.tg~Ballade que Villon donna à ut)ggentU-hommenouvellementmarié.ao~.BaHadeX.aoyBallade intitulée les Contreditz de Franc-Gontier. :t tBaUadedesFemmesdeParisBaUadeXUl.219Bette leçon de Villon aux enfans perdus. 2~5Ballade de bonne doctrine 4 ceu!x de mauvaise vie M?Ley.i55

Page 466: Francois Villon

PACK.Rondeau .2~1Ballade par laquelle VUjoneryemercyachascun. t~SBaUadeXVI.Leçons diverses. .5tAciMsOEcVBESDBM.F.TfLMN.3o5Le Quatrain que feit Villon quant il fut jugé & mourir. ib.Epitaphe .3o6EpitapheenformedeBaUade .7A.BaUadedet'appetdeVIUon.3ogLa Requeste de Villon au Parlement. 3t9LeDebatducueuretducorpsdeTmon.3i5La Requeste que V illon bailla à Mgr. de Bourbon StgBa))adetantgratecheTre,etc.3:2Ballade je congnois bien,etc. 3~4.Espitre.3a6Bat)adeVi[)on.3~LespovresHousseur!MaBaUade.335Problème.338Fragment d'une BaUadecontretesTavernier~3/~tLeçons diverses.3~3Jargon et Jubelin de Villon 3~9

OEUVRES QBiONTÉTÉATTMBDÉESAVtHON.360LesRepeuesfranches.–Préambule. ib.BaHadedesEscontans.36yL'Acteur.SSoLa Repeue de Villon et de ses compaingnons 3y3La manière comment ils eurent du poisson. 5?~La manière comment Us eurent des trippes.5?SLa manière comment ils eurent dupain. 58oLa manière comment ils eurent du vin 382La manière comment its eurent durost. 38~Deuxième. partie 386La Repeue franchedu Lymousin 3g:La Repeue franche de SonBreteux. ~otLa Repeue du Pelletier.06

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La Repeue franche des GaUans sanssoulcy. ~09

La Repeue falote auprès de Montfauicon.4'5Le Monologue du franc archier de Baignolet ~19

Dialogue de MM. de Mallepaye et ~deBaHIevant.. .4~9

Ballade première 456Ballade deuxième 458

Ballade troisième 46oErrata 463

FfNDBLATARLE.

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AU LECTEUR.

ts~BELLB, fille de CHARLES I", duc de Bourbon, l'undes protecteurs du poëte François Villon, comme onle voltpar une requête Ingénieuse qui lui est adressée ('),avoit été mariée, en i454,~ Charles-Ie-TéméraIre, ducde Bourgogne. De cette union naquit, le t5 février i~5~,la princesse MARIE, qui, depuis, épousa Maximilien,archiduc d'Autriche.

La grossesse d'Isabelledut être d'autant, plus agréable

au duc, son époux, que, n'ayant pas eu d'enfans de

son premiermariage, ilpouvoit, après deux ans de stéri-lité, craindre avec raison de ne pas en avoir de celui-ci.

François Villon sut mettre à profit une circonstancequi pouvoit lui être favorable. Condamné à être pendu

par sentence du Châtelet (''), il demanda, au nom del'enfant, et sans doute par l'Intermédiaire de la mère,que le duc employât son crédit auprès du parlementchargé de vider un appel dont le succès lui paroissoitfort douteux (").

Il est à présumer que la haute protection dn princedétermina le parlement à user d'indulgence. La peinede mort fut commuée en celle de bannissement.

(a) QEuv. div., pag. 3 tg.('')Mem.i"part.,n'2.(')~. Ballade, pag. Sog.

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Le poète reconnoissant, après avoir remercié la

cour ("), et vraisemblablement le duc et'la duchessede Bourgogne crut devoir chanter la naissance d'uneprincesse de qui il tenoit en quelque sorte la vie.

Ce petit poëmeest dans le M.M. des poésies de Charlesd'Orléans dont nous avonsextrait la~e~t~om ('').

Le dernier vers porte le nom de l'auteur ("), précédéd'une qualification qu'il affectionnoit (d). La con-fiance que nous avions cru pouvoir donner à une tablefaite, en apparence, avec beaucoup de soin, nous au-roit empêché de le découvrir, si M. Aug. Soulié, con-servateur a la Bibliothèque de l'Arsenal, n'avoit eu labonté de nous l'indiquer.

Nous avons! eu deux Mss. sous les yeux. On s'aper-

cevra par nos notes que nous les avons corrigés l'unpar l'autre, lorsqu'ils s'écartoient du sens naturel.

Dans l'un des ~M. cette pièce n'a pas de titre etdans l'autre elle est, on ne sait pourquoi, précédée dumot Balade. Nous avons cru pouvoir j'intituler: Le Ditde la Naissance Marie de Bourgogne.

('')BaUade,pag.'5it.(h)OEnv. div., pag. 3xg.(")~.M6m.,t"pag.,n<'5.

(~ P. T., pag. 65 et G. T., pag. ~o.

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SUPPLÉMENT AUX OEUVRES

DE MAISTRE

FRANCOIS VILLON.

LE DIT

DE LA NAISSANCE MARIE DE BOURGOGNE.

~dmn<wapro~en'e!M/o~mt«'<Mra~o.[Vjr~eet.tT,T.7.J

0 louée concepcion,Envolée sa jus des cieulx

Du noble lis digne Syon

Don de Jhésus très-précieulx5 MAJME, nom irès-graciculx

Fons de pitié source de graceLa joye confort de mes yeulxQui nostre paix batist et brasse.

'Vam, etc. Cet enfant nouveau-né nous est envoyé des cieux.(~)~d~'M. Ici bas; sur terre. (3) Syon. Rejeton.(5) Marie. Marie de Bourgogne naquitle ]3 février i~Sy.(y) La joye confort. La joie consolante.(8) B<:<H< et brasse. Littéralementconstruit et produit.

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La paix, c'est assavoir, des riches

i o Des povres le substantement;Le rebours des felons et chiches.Très-nécessaire enfantement:Conceu, porte honnestement~Hors le péchié originel

i5 Que dire je puis sainctement,Souvrain bien de Dieu éternel,

.M~~sy<Nom rccouvré, joye de peuple

Confort des bons de maulx retraicteDu doulx Seigneur, première et seule

20 Fille de son cler sang extraicte,Du dextre costé C!o\'is traicte

((;) La paix. Qui donnera la paix aux princes,

(to) Des povres. Aux sujets la vie et le repos.(i i) Le rebours. L'effroi des traîtres ~t des usurière tel est, je

crois, le sens du mot chiche.

(i3) Les deux Mss. Portée. Erreur pro~epant de ce que les copis-

tes auront pris pour un e, un t qui vraisentbjaMement se lioit

avec le mot Aonne~emenf. Enfantement si pur dans sa concep-tion, et jusqu'à la naissance de l'enfant le pèche originel excepté

que etc.(16) Les deux Mss. Souverain. Il pourroitse faire aussi que la sup-

pression dût tomber sur Je de.(ty) Nom recouvré. H&ritiëre d'un nom quiaHo!t;9e perdre.(18) De maulx retrat'cte. Séparée des inéchans.(19) Premiére et seule. Le duc de Bourgogne n'ayo~t atprs et n'eut

dans la suite que cette (Hte.

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Glorieuse ymage en tous faisDu hault ciel créée et pourtraictéPour esjouyr et donner paix.

~~4es5 En l'amour et crainte de Dieu

Es nobles flans César conceueDes petis et grans en tout lieuA très-grande joye receue.De l'amour Dieu'traicte, tissue,

3o Pour les discordez ralierEt aux enclos donner yssueLeurs lians et fers deslier.

~s&~së-'y~ ~2~

Aucunes gens qui bien peu sentent,Nourriz en simplesse ec onfiz

fza) Cloriea. e. Créature parfaite en tous points forméedans leciel pour, etc.

(x5) En l'amour, etc. Le poëte revient sur l'Idée déjà exprimée,huit d'une union légitime.

(29) T)'a;e{6. Sortie. Tissue. Produite 'par l'amour que Dieu nousporte.

(Xo) Pour, etc. Pour unir tes princes qui sont, etc.(5i) Et. Et délivrer les prisonniers. YiUon étoit en prison, chargé

de fers et condamné à mort, lors de la grossesse de la duchesse deBourgogne.

(55) ~«CKnM~'e'x. Des personnes peu léftéchics, d'ailleurs d'unesimplicité extrême, muremurent contre la volonté de Dieu qui atrompé leurs désirs.

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35 Contre le vouloir Dieu attentent,.rPar ignorance desconfiz

Désirans que feussiez ung filz

Mais qu'ainsi soit, ainsi m'aist Dieux,Je croy que ce soit grans proufiz:

~o Raison Dieu fait tout pour le mieulx.

~>Du psalmiste je prens les dictz,

Delectasti me Dominef/z~cA/ra <MO, si diz.Noble enfant de bonne-heure né

45 A toute doulceur destinéManne du Ciel, céleste don,De tout bienfait le guerdonnéEt de noz maulx le,vray pardon.

(58) M<M. Pour moi, je pense qu'il est très-utile que les chosessoient ainsi la raison que j'en donne c'est que etc.

(4i) Je prens. J'emprunte les paroles du Psalmiste (~P~.O!~ f. 5~:Seigneur, vous m'avez comblé de joie en me montrant l'oeuvre devos mains.(45) Si </(s. Or il dit. Un~es .MM. porte Je ditz.(~7)~6 guerdonné. Enrichie de tous les dons parfaite.-Lesdeux

Mss. Le gueredonné.

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DOUBLE BALLADE.

i.

Combien que j'ay leu en ung dit,5o TyH'/TM'CM~ putes, y a,

Qui te presentem laudabit,Toutesfois, non obstant cela

Oncqucs vray homme ne célaEn son courage aucun grant bien

55 Qui ne le monstra ç~ et là

On doit dire du bien, le bien.

II.

Saint Jehan-Baptiste ainsi le fist

Quant l'aignel de Dieu descela.En ce faisant pas ne meffist

60 Dont sa voix ès tourbes vola,De quoy saint André Dieu loua,

(4g) Combien. Quoique j'aie lu dans un écrit, où il est dit, voustiendrez pour ennemi celui qui fera votre éloge en votre présence.

(53) <?ne~HM. Jamais homme véridique ne s'abstint de rendrejustice au mérite dont il avoit connoissaoce. –Co«ra~e.Cœur.

(5~) Saint. Telle fut la conduite de saint Jean-Baptiste.(58) D~cc/a. Fit connoitre le Fils de Dieu.(60) Es tourbes. Parmi le peuple.(6<) De yuoy. Ce qui convertit et attacha au service de Dieu saint

André qui ne le connoissoit pas.

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Qui de lui cy ne scavoit rien,Et au Fils de Dieu s'alouaOn doit dire du bien, le bien.

ni.65 Envoyée de Jhésucrist,

Rappelles, sa jus, par deçàLes povres que rigueur proscriptEt que fortune betourna.Cy sçay bien comment y m'en va.

7o De Dieu, de vous vie je tien.Benoist celle qui vous portaOn doit dire du bien, le bien.

IV.

Cy devant Dieu &is congnoissanceQue créature feusse morte

y 5 Ne feust vostre douice naissanceEn charité puissant et forte,Qui ressuscite et réconforteCe que mort avoit prinspour sMn~

Vostre présence me conforte80~ On doit dire du bien, le bien.

(66) Rappelles etc. Sur la terre où tn parois, ramène de son exitcelui qu'une sentence trop rigoureuse proscrit, et dont la fortunearenversét'existence.

(69) Cy. Je sais fort bien comment je suis dans mon exil.(73)Cy. Je reconnois ici, en présence de Dieu, que moi, créature.(79) Afe con/orie. Me console et rend à la vie.

Page 477: Francois Villon

V.

Cy vous rens toute obéissance,Ad ce faire raison me porte,De toute ma povre puissancePlus n'est deul qui me desconforte,

85 N'autre ennuy de quelconquesorte.Vostre je suis et non plus mien

A ce, droit et devoir m'enhorte:On doit dire du bien le bien.

VI.

0 grace et pitié tr~-im me nse

do L'entrée de paix et la porte1

Some et bénigne clémence1

Qui noz faultes toust et supporte,Cy de vous louer me déporteIngrat suis, et je le maintien

g5 Dont en ce refrain me transporteOn doit dire du bien, le bien.

ENVOI.

Princesse, ce loz je vous porteQue sans vous je ne feusse rien.

(8a) ~e/torte. Un Ms:. N'f.t;0)'<e.

(&t) D<«<. Il n'y a plua de chagrin qui abatte mon âme.(<)t) ~ome et. Il ne faut pas étider l'e Ëaat de aome. CUmeaec

auguste et bénigne qui te cbafge, et porte etc. Dans t'un de~

Mfa. i[ y a .MKrce et MK<~ne.

(gS) Cy Si je cesse de vous tooer, {e scr*t un ingrat. Un M~Z.OMCX.

Page 478: Francois Villon

A vous, et à vous m'en raportetoo On doit dire du bien, le bien.

§~"@~

Euvre de Dieu digne, louée,Autant que nulle créature,De tous biens et vertuz douéeTant d'esperit que de nature,

io5 Que de ceulx qu'on dit d'aventurePlus que rubis noble, ou balais;Selon de Caton l'escripture,Patrem insequitur proles.

Port assuré, maintien rassiz

i fo Plus que ne peut nature humaineEt eussiez des ans trente siz.Enfance en rien ne vous demaineQue jour ne le die et sepmaineJe ne sçay qui le me deffant.

ï i5 Ad ce propos ung dit ramaineDe saige mère, saige enfant.

(lot) Digne. Aussi parfait et digne d'éloges.(io5) B<ett< d'aventure. Qualités accidentelles.(to6) P/Mf. Plus noble, plus distinguée que le rubis et le balais.(tuS) Pafrem etc. L'enfant doit ressembler au père.(too) Port M~eurc. Vouaavezleetc., autant que si vous aMez 36 ans.(ti~) ~n/anee. U n'y en a vous rien de l'enfant. Je~ne sais ce qa!

m'empêche de le répéter continùeUement. Un Mss. Je n'estay.(n5)t7t!~<<'(. Un proverbe

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Dont résume ce que j'ay dit,Nova progenies celo,Car c'est du poëte le dit,

J 20 Ja/M/M ~/M!Mr alto.Saige Cassandre, bel Echo,Digne Judith, caste LucresseJe vous congnois, noble DIdo,A ma seule dame et malstresse.

ia5 En priant Dieu, digne pucelle,Qui vous doint longue et bonne vie

Qui vous ayme MADEMOISELLE,Jà ne coure sur luy envie.Entière dame et assouvie,

i 3o J'cspoir de vous servir ainçoys,Certes se Dieu plaist, que devie.Vostre povre escolier FnANçOYS.

(m) Saige Cassandre. Enfant qui avez la sagesse de Castandre, labeauté de la uympbe Echo, le courage héroïque de Judith, la chas-

teté de Lucrèce et la noblesse de Didon~ je vous prends, dès cejour, pour ma seule etc.

(1:8) Va ne coure. Mais qu'il n'ait jamais le desaein de vous rap-peler à lui.

(129) Entière. Dame parfaite et accomplie. J'espère, s'il plait àDieu de vivre assez pour vous servir.

(t5o) jF'ofr6 6sco/ier françoys. ( V.Mém., f* part., n° 5 et Œuv.,p. 65~0, 3o5,5o6.)

FIN.


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