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Dermo-hypodermites bactériennes nécrosantes
Leïla POTTONDESC réanimation médicale 2è année
Rappel anatomique et terminologie
Fasciite nécrosante = nécrose de l’aponévrose
Classification
Caractère nécrosant ou pas ++ FN = implication de l’aponévrose, non du fascia. Indication
chirurgicale Selon la topographie: membre, cervico-faciale, périnée… Selon la profondeur: DHBN, Fasciite, myonécrose Selon le germe, type 1 / 2 / 3 Combinaison des précédents
Tiu , ANZ J Surg 2005
Epidémiologie
• Mal connue en France
• Environ 1000 cas / an aux USA (E. Simonsen Epidemiol Infect 2006)
• Durée moyenne de séjour de 21 j en SI , 32 j à l’hôpital (Endorf, J Burn Care Res 2008)
• Mortalité élevée de 20 à 40 % selon les séries
Ho H. Phan, Crit Care Med 2010; 38
Le diagnostic est clinique
Ho H. Phan, Crit Care Med 2010; 38;9;460-469
Hasham, BMJ 2005;330;830-833
Ho H. Phan, Crit Care Med 2010; 38
AINS
Effraction cutanée
Sujet sain
The LRINEC score, Wong CH, Crit Care Med 2004
La biologie n’est pas discriminante
Radiographie
Gaz + Clinique = DHBNMais faible sensibilitéWall DB, Am J Surg 2000
TDMTrès sensible mais peu spécifique. Diagnostic des abcès profonds
EchographieDiagnostic différentiel
Place de l’imagerie
IRM
Brothers, J Am Coll Surg 1998
Microbiologie
• Inoculum élevé: 1010 à 1012 bactéries/mg de tissu
• Hémocultures positives dans 10-35 % des cas
• Aspiration de sérosités
• Ponction sous cutanée après injection de 10 ml de sérum phy
• Pas d’écouvillonage
• Prélèvements per opératoires ++
« Aucun site ni aucun signe clinique ne laisse présager d’un germe en particulier » Bédos, AFAR 2006
3 types microbiologiques
Type 1: Polymicrobien aéro-anaérobie
55 à 75 % des DHBN
→ Streptocoque A, staphylocoques, entérocoques, entérobactéries
→ Bacteroides, clostridium, champignons
Site: Périnée, tronc chez l’immunodéprimé, ORL
Terrain: Diabète, AOMI, obésité, I rénale, VIH, Chirurgie, piqure d’insecte, perforation intestinale, OH
Facteur déclenchant: aucun identifié dans 20 – 50 % des cas
DC Elliott, An Surgery 1996
Type 2: Streptocoque A
+/- Staphylocoque doré
Syndrome de choc toxique dans 50 % des cas
Terrain: aucun en particulier
Facteur déclenchant: traumatisme, drogues IV, postpartum, brûlures étendues, contact avec un cas, AINS
Type 3: Clostridum
Perfringens dans 70 – 80 % des cas
Facteur déclenchant: traumatisme ou chirurgie
Traitement
• Antibiothérapie large spectre adjuvante à la chirurgie
• Chirurgie urgente d’excision large
• Traitement du choc
• Support nutritionnel
± Immunoglobulines polyvalentes
± Oxygène hyperbare
Antibiothérapie Conditions locales défavorables
➝ Inoculum important
➝ Microthromboses
➝ Œdème compressif, acidose, anaérobiose
➝ Réaction inflammatoire majeure, zones purulentes
Conditions générales défavorables
➝ Hypoprotéinémie
➝ Défaillances rénale et hépatique
Le choix de l’antibiothérapieConsensus SPILF 2000
DHBN des membres et cervico-faciales Cible: Strepto A et anaérobies
Pénicilline G + Clindamycine ou rifampicine
DHBN de l’abdomen et du périnéeCible: Streptocoques, anaérobies et entérobactériesPéni large spectre (uréido) + Imidazolé + aminoside
Toxicomane: + antistaphylocoque
Immunodéprimé: anti pyocyanique
Le choix de l’antibiothérapiePractice guidelines IDSA 2005
Le choix de l’antibiothérapieBédos, AFAR 2006
DHBN des membres et cervico-faciales Péni G ou amox + Clindamycine ou rifampicine
Amox / ac clavulanique + gentamycine
DHBN de l’abdomen et du périnéeCefotaxime OU Pipéracilline + Metronidazole + gentamycine
Amox ou Ticar/ ac clavulanique OU Ticar / Tazobactam + gentamycine
Les nouveaux antibiotiques
Nathwani, Int J Antimicrobial Agents 2009
Le traitement chirurgical
• Facteur indépendant de mortalité si retardé
➚ de 4,2 à 38 % de mortalité si retardée de quelques heures ou imparfaite ( Bilton BD, Am surg 1998)
• Reprises chirurgicales fréquentes, « second look »
• Excision large de tous les tissus nécrosés jusqu’aux tissus sains bien vascularisés
• Difficulté +++, chirurgien entrainé
Boyer A Int Care Med 2009
Traitements adjuvants
• Support nutritionnel– Hospitalisations longues, terrain, hypercatabolisme
• Immunothérapie– Immunoglobulines si Strepto A, neutralisation des exotoxines
• Oxygène hyperbare– résultats divergents
Conclusion
• Pathologie grave et trompeuse
• Survient sur tout terrain
• Souvent polymicrobienne
• Chirurgie en extrême urgence et répétée
• Morbidité et mortalité élevées
Pronostic
Giuly AFAR 2006
Facteurs de virulence
• Streptocoque A:– Capsule, protéine M impliquées dans la phagocytose et
l’adhérence bactérienne aux cellules– Streptodornases, streptokinases, hyaluronidase facilitent
la progression dans les tissus– Streptolysines participent à la nécrose tissulaire– Exotoxine pyrogène A
• Clostridium– Toxines alpha et theta responsables d’hémolyse,
thromboses microvasculaires, myonécrose– Toxine alpha inhibe contractilité myocardique
Rappel anatomique et terminologie
Dermohypodermite bactérienne non nécrosante = érysipèle
DHBN = nécrose du tissu conjonctif et adipeux sans atteinte de l’aponévrose
Fasciite nécrosante = nécrose de l’aponévrose
Méd Mal Infect 2000, conférence de consensus SPILF