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IUFM DE BOURGOGNE CONCOURS DE RECRUTEMENT : professeur des écoles Développer des acquis éducatifs et didactiques par les albums TRIBOLET Jocelyne Directeur de mémoire : Mme JACQUES Martine Année 2003/2004 N° de dossier du stagiaire : 03STA00091

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IUFM DE BOURGOGNE

CONCOURS DE RECRUTEMENT : professeur des écoles

Développer des acquis éducatifs

et didactiques par les albums

TRIBOLET Jocelyne

Directeur de mémoire : Mme JACQUES Martine

Année 2003/2004 N° de dossier du stagiaire : 03STA00091

Sommaire

Introduction.................................................................. p.1

I – DES OUTILS POUR ENGAGER UNE EDUCATION A LACITOYENNETE

1.1. Les albums....................................................................................................... p. 31.2. Etre citoyen .................................................................................................... p. 41.3. La notion d’éducation à la citoyenneté confrontée à la classecoopérative de Célestin Freinet ....................................................................... P. 51.4. L’altérité et son respect .............................................................................. p. 6

II – FORMER A LA CITOYENNETE AU CYCLE 12.1. Instructions officielles ............................................................................... p. 72.2. Opération BRIKADO.................................................................................... p. 82.3. La brouille de Claude Boujon....................................................................... p. 102.4. Mise en réseau : l’altérité ........................................................................... p. 132.5. Petit zèbre : arts visuels............................................................................. p. 142.6. Blanc comme la lune, noir comme le café ................................................. p. 152.7. Petit oursin ..................................................................................................... p. 162.8. Nuage bleu ...................................................................................................... p. 162.9. Vivre ensemble............................................................................................... p. 172.10. Bilan de stage............................................................................................... p. 19

III - MAITRISE DE LA LANGUE ECRITE AU CYCLE 2 ETTRAVAILLER EN COOPERATION

3.1. Comment éduquer à la citoyenneté ? ....................................................... p. 213.2. AMI AMI de Rascal...................................................................................... p. 223.3. Maîtrise de la langue .................................................................................... p. 243.4. Arts visuels : illustration de l’album......................................................... p. 293.5. Biologie : monographies du loup et du lapin............................................. p. 313.6. Vivre ensemble............................................................................................... p. 31

CONCLUSION ..................................................... p. 35

Bibliographie

Annexes ............................................................ p. A

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INTRODUCTION

Notre société vit dans un contexte social de crise des valeurs , de repli sur despriorités individuelles, du déclin des réseaux de solidarité, de persistance desentiments racistes, de la poussée des intégrismes, du développement de ladélinquance et de la violence. Devant les nouveaux problèmes éthiques posés parla science et les menaces écologiques, un large public en appelle à la citoyenneté,à un souci de développer la conscience civique des jeunes et leur capacité àconstruire le monde de demain sur des valeurs humanistes.

L’éducation à la citoyenneté fait partie des missions de l’école définies dans la loid’orientation n° 89-486 du 10 juillet 1989.« Le droit à l’éducation est garanti à chacun afin de lui permettre de développersa personnalité, d’élever son niveau de formation initiale et continue, de s’insérerdans la vie sociale et professionnelle, d’exercer sa citoyenneté. … L’école a pourbut de former, grâce à une réflexion sur ses objectifs pédagogiques et à leurrenouvellement, les femmes et les hommes de demain, des femmes et deshommes en mesure de conduire leur vie personnelle, civique et professionnelle enpleine responsabilité et capables d’adaptation, de créativité et de solidarité….Les élèves, en tant que bénéficiaires du service public de l’enseignement scolaireont des droits et des devoirs. L’exercice de ces droits et de ces devoirsconstitue un apprentissage de la citoyenneté…. »

En ce sens, l’éducation civique, les pratiques de citoyenneté n’ont pas à êtreréservées aux publics jugés difficiles ; c’est une obligation pour tous lesenseignants et pour tous les élèves. Vivre ensemble la citoyenneté, c’est donnerde la cohérence aux savoirs, aux pratiques et aux valeurs présentées aux élèves.Toutefois, l’apprentissage civique doit être le souci de toute la communautééducative . Concernant l’éducation à la citoyenneté, l’école doit jouer son rôled’apprentissage et donner son rôle à chacune des parties : élèves, parents etenseignants. Ainsi, outre l’acquisition de savoirs, le développement decomportements et de pratiques de citoyenneté doit être une préoccupationconstante. Tous les acteurs doivent avoir conscience de l’importance des valeurssur lesquelles repose le pacte républicain. C’est en proposant régulièrement auxélèves des activités organisées autour de quatre objectifs principaux décrits parles instructions officielles 2002, que chaque élève pourra devenir un citoyen àpart entière :

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1 – Participer pleinement à la vie de son école.2 – Etre citoyen dans sa commune.3 – Etre citoyen en France.4 – S’intégrer à l’Europe, découvrir la francophonie, s’ouvrir au monde.

Lors de mon stage en pratique accompagnée, j’ai pu assister aux entretiens deplusieurs élèves suite à une altercation pendant le temps du déjeuner. Ces troisélèves interrogés tour à tour par l’enseignant ont relaté la même scène en sedéchargeant chacun leur tour de toute responsabilité. Chacun était prêt à êtrepuni pour ses actes mais aucun n’était prêt à s’engager dans un contrat deconfiance. Le non respect de la différence les avait séparés et l’enseignantreprésentant de l’institution oeuvrait à une analyse de la réalité, des sentimentsde chacun et de ses réactions. En les amenant à une réflexion éloignée de touteviolence, les élèves ont relativisé, compris et accepté que leur comportementn’était pas acceptable et que son fondement ne pouvait entraîner que la violence.Consciente de cet enjeu et de ma responsabilité, j’ai engagé mon mémoireprofessionnel sur cette problématique et j’ai particulièrement souhaité l’étudieren l’abordant par les albums afin de développer parallèlement des compétencesdiverses.

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I – DES OUTILS POUR ENGAGERUNE EDUCATION A LA

CITOYENNETE1.1.Les albums

Les albums constituent la seule forme spécifique de la littérature de jeunesse.Ce sont des objets singuliers qui se prêtent à une lecture plurielle parce qu’ilssont conçus ainsi à travers l’articulation texte/image. D’une façon générale, lanarration est faite par deux instances, le narrateur texte et le narrateur image,que ce soit la même personne ou non. A l’intérieur de l’album, les deux narrateursdialoguent. C’est dans la complémentarité et dans le va et vient entre texte etimage ou dans l’acuité du regard porté, que se construit le sens . L’utilisationd’albums est riche d’exploitations originales et variées et de nature à susciterl’enthousiasme pour des activités d’apprentissage.

Les illustrationsL’image a du mal à prendre en charge l’illustration du temps, par contre elleexcelle dans la description. L’implicite apparaît souvent par l’image qui permetd’accéder à une signification plus lointaine. Les images sont utiliséesdifféremment d’un texte à l’autre ou d’une page à l’autre. Leurs fonctionspeuvent être les suivantes :

• redondantes au texte ou ajoutant seulement quelques informations,conflictuelles, complémentaires, ou gros plan focalisé sur un fragmentlimité du texte qu’elle dramatise et met particulièrement en valeur.

La diversité et l’alternance des ces procédés lorsqu’ils coexistent au sein d’unmême album, évitent la monotonie et stimule l’intérêt d’une lecture active.

Une lecture plurielleCertaines œuvres permettent d’avoir des lectures historiques, sociologiques,psychologiques, … éducatives à la citoyenneté et permettent de construireune culture littéraire et artistique.La structure de surface est fondée sur l’histoire dont le lecteur veut connaîtrela fin et sous cette structure, on peut souvent trouver une structure plusprofonde ouvrant au symbolique.En conclusion, les illustrations très riches de ce type d’écrit et les personnagesimagés permettent d’aborder des sujets importants et d’engager une réflexionavec les enfants sans les brusquer personnellement dans la première phase, puisde les impliquer directement dans un second temps. Les personnages fictifs de

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l’album permettent aux enfants de s’identifier à des personnages qui vivent dessituations difficiles ou héroïques et de se projeter dans des mondes trèsdifférents. L’imaginaire des enfants étant sollicité, ils hésitent moins às’engager, à réagir, à proposer des solutions. L’enseignant, par la suite peutétablir un parallèle entre l’histoire des personnages d’album et la vie des enfants,les conduisant ainsi à des réflexions citoyennes.Dans les programmes 2002, une large place est faite à la langue française, à samaîtrise, à son apprentissage et il me semble donc important de travailler cettecompétence à travers celles que je tenterai de développer par la lecture d’album.

1.2. Etre citoyen

A l’Antiquité, celui qui jouissait du droit de cité, droit d’être admis au nombredes citoyens avec l’ensemble de leurs prérogatives, participation active à la viepolitique. La démocratie est née à Athènes au 5ème siècle avant Jésus Christ.

‘Pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple’La révolution de 1789 a fait des français, des citoyens et non plus des sujets.Pour la première fois, ils participaient à la vie politique du pays. Aujourd’hui lecitoyen est membre d’un Etat et considéré du point de vue de ses devoirs et deses droits civils et politiques.Dans l’Antiquité, seuls quelques hommes étaient des citoyens et participaient àla vie de la cité. Aujourd’hui, chacun est citoyen et ce statut juridique etpolitique est défini par :

• un ensemble de droits civiques, distincts des droits de l’homme et quicomporte essentiellement les droits à la participation active aux affairespubliques, aux décisions communes, à l’accès égal à des emplois publicsrémunérés ou honorifiques ;

• des obligations (de vote, de contribution financière, de solidarité, dejournée d’appel de préparation à la défense, de responsabilité collective,etc.…) attachées à l’appartenance à une nation ou Etat.

La notion de citoyenneté se vit chaque jour. A travers les différentsenseignements dispensés à l’école primaire les enfants s’enrichissent chaque jourun peu plus de leurs responsabilités citoyennes et découvrent leurs droits etleurs devoirs d’écoliers : citoyen de l’école pour devenir plus tard des citoyens ausens général.

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1.3. La notion d’éducation à la citoyenneté confrontée àla classe coopérative de Célestin Freinet

Cette notion n’appartient pas au vocabulaire ni au registre de pensée de CélestinFreinet. L’usage de cette notion est relativement récent dans la languepédagogique et scolaire : il s’est répandu avec l’accroissement des difficultés queconnaît la forme scolaire de l’enseignement secondaire dans les milieux difficileset avec la montée des faits d’incivilités et de violence. Le concept animé parFreinet relevait plus de l’émancipation des enfants du peuple par un mouvementcoopératif. Toutefois, l’idée actuelle d’éducation à la citoyenneté n’est pas sansrapport avec ces ambitions plus anciennes ; c’est pourquoi, malgré l’anachronismelinguistique et idéologique, il ne me paraît pas déplacé de comparer la pédagogiede Freinet et l’éducation à la citoyenneté. Jean Le Gal travaille sur ce sujetdepuis plusieurs années et a écrit un ouvrage en 1999 – Coopérer pour développerla citoyenneté.L’imprimerie à l’école, le journal, la correspondance scolaire collective etindividuelle, le travail par équipe : les élèves s’impliquent dans un travail qui a dusens pour eux et ce travail constitue une forme d’émancipation. L’ensemble deces techniques nourrit le développement d’une sociabilité raisonnée ou d’uneformation participative à des formes de citoyenneté. Le conseil de coopérative ades fonctions à-peu-près constantes : l’organisation du travail, le suivi de cetravail et la vérification de son achèvement, la régulation de la vie du groupedans la classe et dans l’école. « Nous considérons le conseil de coopérativecomme la clé de voûte du système, puisque cette réunion a pouvoir de créer denouvelles institutions, d’institutionnaliser le milieu de vie commun. »1

La pédagogie Freinet est une référence en matière d’éducation participative à lacitoyenneté parce qu’elle est porteuse d’une double volonté :

• volonté d’une vie scolaire qui, ici et maintenant, fait vivre des dispositifsde gestion coopérative de l’institution, garant d’une formation à la viecitoyenne par une sorte d’homologie ;

• volonté d’instituer des dispositifs de vie scolaire, qui ont l’ambition d’unesocialisation émancipatrice des jeunes, incluant – à terme – la capacité decontester certaines dimensions de l’ordre social et nourrissant le désird’agir pour des rapports sociaux porteurs d’une vraie citoyenneté.

1.4.L’altérité et son respect

Le multiculturalisme valorise l’appartenance à une culture transmise degénération en génération, sur le mode d’un héritage et le symbole de 1 Fernand Oury

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l’attachement aux racines. La démocratie moderne commence et s’accomplit avecla reconnaissance des droits des individus et non des groupes, avec laproclamation de l’individu indifférencié comme étant au même titre et au mêmedegré sujet de droit.« La « cité » des écoliers excelle à produire et à légitimer des différencesacceptables dans un univers qui demeure profondément homogène, elle peinecependant à intégrer des singularités qui proposent des voies concurrentesd’élaboration des rapports humains. Elle semble avoir du mal à admettre unedialectique qui veut que l’universel soit plus un processus qu’un état et doivedonc admettre, dans son infinie construction, des éléments qui lecontextualisent. Pour les écoliers, être soi, s’affirmer comme tel, c’est, bienentendu, se distinguer, mais dans l’affirmation d’une ressemblance fondamentale,que l’on prenne place, comme les garçons dans des hiérarchies, ou que l’onrivalise, comme les filles, dans les preuves de sa loyauté. » 2

Les enfants éprouvent des difficultés à entrer dans le point de vue de l’autre etacceptent difficilement qu’autrui sorte de la « normalité », la première solutionqu’ils adoptent d’ailleurs à ce problème est l’apartheid. Mais d’autres avaientutilisé ce stratège et de nombreuses civilisations souffrent encore de leurdifférence et de leur non-acceptation. Nous pouvons donc retenir toutel’importance d’éduquer à la différence.

2 Constantin Xypas, Les citoyennetés scolaires, Education et formation, 2003

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II – FORMER A LA CITOYENNETEAU CYCLE 1

Eduquer à la citoyenneté dès l’école maternelle, c’est préparer un monde dedemain fait de sujets respectables et respectés, réunis au-delà de différencesvécues comme mutuellement enrichissantes, conscients que la liberté de chacuns’arrête là où commence celle d’autrui. Les enfants doivent pouvoir prendreconscience que le respect de la loi ne contient pas seulement de la frustrationmais aussi une source d’harmonie.Lors de mon premier stage en responsabilité, j’ai eu la conduite d’une classe àdouble niveau de cycle 1 : cinq tout-petits et dix-sept moyens. Cette classe d’unmilieu rural sans gros problèmes apparents m’a permis d’aborder sereinement unenotion primaire de l’éducation à la citoyenneté : l’altérité et le respect.Je me fixais plusieurs pistes de travail après observation de la classe,questionnement à l’enseignant en poste et étude précise des programmes de cecycle des apprentissages premiers.

2.1. Instructions officielles‘Vivre ensemble’ est un des principaux objectifs de l’école maternelle.Répartis en trois grandes parties, les objectifs de ce domaine d’activité sont lessuivants :

• Etre accueilli• Construire sa personnalité au sein de la communauté scolaire

o Trouver ses repères et sa placeo Apprendre à coopérero Comprendre et s’approprier les règles du groupe

• Echanger et communiquer dans des situations diversifiéeso Dialoguer avec des camarades, des adulteso Découvrir les usages de la communication régléeo Prendre sa place dans les discussions

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Vivre ensembleCompétences devant être acquises en fin d’école maternelleEtre capable de :* jouer son rôle dans une activité en adoptant un comportement individuel quitient compte des apports et des contraintes de la vie collective,* identifier et connaître les fonctions et le rôle des différents adultes del’école,* respecter les règles de la vie commune (respect de l’autre, du matériel, desrègles de la politesse …) et appliquer dans son comportement vis-à-vis de sescamarades quelques principes de vie collective (l’écoute, l’entraide, l’initiative …).

J’ai favorisé l’apprentissage et le développement de certaines compétences ausein d’activités particulières.

2.2. Opération BRIKADO

Cette action vise à récupérer les briques carton de consommation courante, lesacheminer vers un lieu de récupération (activité de respect de l’environnement).Annexe A -L’UNICEF fabrique du papier cadeau recyclé et le met en vente dans les écoleset magasins. L’argent ainsi récolté permet la vaccination d’enfants défavorisésmédicalement. Cette opération avait été mise en place avant mon arrivée, je l’aipoursuivie avec les élèves. Nous avons éclairci une notion qui posait un problèmede compréhension :-« Les enfants noirs sont malheureux, malades, ils n’ont pas de parents poureux… »La pauvreté médicale n’est pas synonyme de malheur, on peut aimer ses enfantsmais ne pas avoir assez d’argent pour les faire soigner et ces enfants vivantdans des situations sanitaires difficiles ne sont pas tous noirs.Les enfants ont emporté des dizaines de sachets de briques au container derécupération, certaines familles ont acheté des rouleaux de papiers cadeau :chacun a participé à cette opération. Lors de notre dernière activité, une séancede langage a été consacrée à ce sujet et les enfants se sont librement exprimés.Je peux affirmer que tous les enfants de moyenne section avaient compris ladémarche et la différence entre pauvreté et malheur. Dans le cadre de lamaîtrise du temps, j’ai proposé aux élèves un calendrier des mois : lorsqu’un mois

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est fini, les élèves choisissent un dessin qui représente le souvenir précis qu’ilsgardent de ce mois. Le mois de septembre est symbolisé par un cartable, le moisd’octobre l’est par une citrouille et novembre par une brique de lait. Ce choix aété fait collectivement lors d’un regroupement, le papier cadeau avait étéproposé mais les élèves ont préféré dans la majorité le réserver à décembre.Lors de cette discussion que j’avais organisée, les élèves devaient respecter laparole des autres en ne la coupant pas, attendre son tour pour parler etaccepter que ses propositions ne retiennent pas la majorité des avis. Débat depremier cycle, cette discussion fut riche et les élèves rappelaient à d’autres,quand cela arrivait, qu’ils ne respectaient pas les règles. Un élève fut désignépour apporter un magasine contenant la photographie d’une brique de lait, l’ayantoublié plusieurs fois, les élèves lui rappelèrent sa responsabilité et il finit parl’apporter.

2.3. La brouille de Claude BOUJON

J’ai proposé cet album lors de la première semaine. C’est l’histoire de deux lapinsqui se disputent et se battent car ils vivent différemment et ne se respectentpas. L’histoire se termine par une réconciliation pour échapper au renard.Cet album est traité en quatre séances de 30 minutes : maîtrise de la langue etvivre ensemble sont travaillés simultanément (Annexe 1). Lors de la premièreséance, les élèves sont invités à émettre des hypothèses de titre, la couverturede l’album est trompeuse et les élèves proposent « Les deux lapins – Les lapins –Deux lapins ». Malgré des questions inductrices, les élèves ne voient pas que lesdeux lapins se font la tête et sont fâchés l’un contre l’autre.A la fin de la lecture, à la question « Les deux lapins sont-ils amis ? », les élèvesne trancheront pas mais seront capables d’argumenter leurs réponses. Je retienstrois affirmations qui me permettront d’aller plus loin dans l’analyse descomportements.

• Ils sont amis , ils courent ensemble.• Ils se battent …• Des fois, on se bat avec ses copains …

Lors de la deuxième séance, les élèves rappellent l’histoire à l’aide desillustrations puis je la lis pour pallier au manque de détails. Je commence parquestionner les élèves sur le comportement des lapins, les origines des brouilles,l’explication du mot brouille. L’histoire est bien comprise et les élèves détaillentles mauvais comportements des lapins :

• Jeter des détritus• Ecouter la musique trop fort et déranger ses voisins• Ne pas accepter que le voisin fasse sécher son linge dehors

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Je demande aux élèves comment les lapins auraient pu faire pour ne pas sebattre ?Nous reprenons l’album et grâce aux illustrations, les élèves théâtralisent à l’aidede deux peluches, monsieur Brun et monsieur Grisou une situation de l’album deleur choix. Les élèves ont eu quelques difficultés au début à affronter le regardde leurs pairs mais l’audace d’un des leaders de la classe et ma participation,l’enthousiasme des spectateurs encourageront les plus timides à participer etjouer un rôle. Certains élèves arriveront même à jouer de leur voix et animerontfort à propos leur personnage. Dans un deuxième temps les élèves sont incités çàrejouer la scène avec un comportement plus citoyen. J’utilise le terme même s’ilparaît un peu difficile en leur expliquant qu’une personne responsable de sesactes est déjà un citoyen.La classe arrive par une dictée à l’adulte aux solutions proposées pour uncomportement respectueux de son voisin.

• Ne pas embêter son voisin avec de la musique forte• Jeter ses ordures dans des poubelles• Discuter quand on n’est pas d’accord

« Eduquer ce n’est pas imposer la loi mais la faire advenir »

Lors de la troisième séance, je rappelle aux élèves leurs propos de la premièreséance et leur demande comment et pourquoi on peut se battre avec descopains ? Quelles idées ont les enfants pour ne pas se brouiller avec leurscopains ?Certaines règles furent donc déterminées en invitant les enfants à exprimer lepourquoi de ces règles. La manière d’énoncer ces règles est capitale afin d’éviterune liste d’interdits dont les effets seraient inverses. De plus, la mémorisationest optimale à la forme positive. Quand on veut le même jeu, on dit –s’il te plait-et –merci-.

• Il faut parler doucement quand les grands travaillent• On chuchote quand les enfants dorment• On ne se moque pas de ceux qui n’arrivent pas bien à faire quelque chose.• On peut aider un plus petit que soi, à s’habiller ou dans la cour ou en Gym.• On respecte la parole : on ne la coupe pas.

Cette dernière proposition faite par un enfant pratiquant le judo était à l’origine « On ne coupe pas la parole aux grands. »

Volontairement, je lui coupai la parole et il réagit vivement en me disant qu’iln’avait pas terminé de parler. Je m’excusai et lui fit comprendre que toute paroledevait être respectée : celle des grands et celles des petits. Ce respect de laparole est un droit pour celui qui s’exprime et il sera rappelé fréquemment parles élèves et rarement par moi-même. Toutefois, certains élèves oublient

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facilement cette règle lorsqu’ils interviennent même si ce sont eux qui lesoulignaient quelques minutes plus tôt. Ce climat de respect dans la classepermettra à des élèves plus timides de prendre la parole lors de séances delangage. De plus, les moqueries étant proscrites, les élèves plus maladroits enE.P.S. oseront tenter et pourront même réussir. Cette troisième séance se clorapar la réalisation d’une affiche sur laquelle j’écris les règles de vie en sociétécitées par les enfants. Je les informe de cet affichage dans la classe et leur ditqu’on pourra ajouter des choses qu’on aurait oubliées et que je le rappellerai encas de besoin. Durant mon stage, j’y ferai appel quelques rares fois et plussouvent par rapport au bruit empêchant de travailler ou de dormir. A ma grandesurprise, les élèves avaient rapidement mémorisé ces règles et les appréciaient.Nous n’avons rien ajouter. (Annexe B)Dans ce sens, les règles, la loi augmente la liberté de l’individu. Une éducation àla citoyenneté doit donc conjuguer à la fois le respect de soi-même et le respectd’autrui.J’aurai peut-être du associer des pictogrammes à cet écrit qui avec du recul meparaît bien difficile pour des élèves de 2 et 4 ans. Ils auraient pu proposer cesdessins pour faciliter la compréhension de cet affichage aux autres classes parexemple, les réaliser et ainsi cet écrit aurait pu être exploité en salle demotricité par tous.Lorsque je devais intervenir et imposer une nouvelle règle, j’invitais égalementles élèves à en justifier la mise en place. Joindre le vécu à l’explication devraitpermettre aux enfants de mieux respecter les règles et de se les appropriermais il est illusoire de penser que l’application sera définitive.En quatrième séance, je propose aux élèves d’envisager la fin de l’histoire si leslapins ne s’étaient pas réconciliés. Cette abstraction d’un fait connu est difficilepour les enfants et malgré des nombreuses questions, les élèves restent fidèlesà la fin de l’histoire. Mon objectif était de mettre en valeur la solidarité deslapins devant le danger mais cette notion d’aide n’est pas ressortie. Le lendemainet malgré la présence de quelques grandes sections, cette notion ne ressortirapas plus lors de la lecture de l’album ‘A trois, on a moins froid’ de Elsa Devernois.Cette notion d’aide et de solidarité est plus ressentie par les enfants par desactions concrètes et quantifiables comme l’opération BRIKADO qu’ilsprésenteront ce jour à Justin que dans des comportements. Malgré l’échec decette notion, cet album (la brouille) m’aura permis dès la première semaine demettre en place un règlement pour la classe basé sur le respect de chacun.Cette première étape vers une formation à la citoyenneté a été appréciée parchacun et le climat de la classe s’en est ressenti pendant tout mon stage. Cetteinitiation au respect sous divers aspects introduit le travail de ma deuxièmesemaine de stage : l’altérité et son respect.

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2.4. Mise en réseau : l’altérité

Petit zèbre de Anne Fronsacq – Père Castor - FlammarionBlanc comme la lune, noir comme le café de Pili Mandelbaum -PastelPetit oursin de Martine Lagardette et Sophie Mondésir – Père Castor -FlammarionNuage bleu de Ungherer – L’école des loisirsFiche de séquences (annexes C et D)Tous ces albums m’ont permis d’aborder l’altérité, ses richesses, ses difficultésdevant la peur et l’incompréhension. Le premier album présente un personnageanimal différent de ses pairs pour aborder le sujet avec plus de recul, puis lespersonnages suivants sont des enfants.

2.5. PETIT ZEBRE

J’ai présenté le pays où vit Petit zèbre avant de raconter l’histoire. La proximitéde Touroparc (zoo) laissait penser à certains élèves que les zèbres vivent enFrance. Les notions de captivité et liberté sont abordées rapidement. Malgré ungraphisme peu évident de différence physique du petit zèbre, les élèves leremarquent facilement et comprennent qu’il puisse être malheureux parce queles autres se moquent de lui. Un élève rappellera à ce sujet l’interdiction de semoquer (règlement élaboré ensemble la semaine précédente). Les élèvesremarqueront également la similitude entre les deux dernières illustrations desdeux albums étudiés : « Ils sont amis » (annexe F).Cet album est dès la première séance bien saisi par l’ensemble des élèves etl’effectif réduit me fera modifier le nombre de séances prévues sur le mêmealbum. De plus, je ressentirai le besoin d’exploiter des albums contenant despersonnages fictifs mais humains. J’avais prévu la lecture de tous ces albums enlecture offerte mais je décide d’aller plus loin et de les exploiter tous pour leurthème principal : personnages différents.L’exploitation de Petit Zèbre m’amène rapidement à faire observer aux élèvesleurs différences physiques, vestimentaires. L’altérité des élèves dans une classecomme dans une société en fait sa richesse et je souhaite en faire prendreconscience aux élèves. J’œuvre également pour qu ‘ils prennent conscience que ladifférence ne sépare pas des êtres lorsqu’ils le souhaitent. Chacun estresponsable de la façon dont il reçoit l’autre, celui que l’on pense ou voitdifférent. Lors de la première lecture de Petit zèbre, j’ai demandé aux enfantss’ils connaissaient et étaient amis avec des enfants qui se déplaçaient enfauteuil roulant ou vivaient dans des caravanes toute l’année ou n’avaient pas lamême couleur de peau et les réponses avaient été unanimes « Oh non ! On ne

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peut pas ! ». Et à mon pourquoi, ils n’avaient pu répondre que parce que … ou ilssont pas beaux…ou pas pareils.Lors de la deuxième séance d’exploitation de l’album, les élèves en fin de séancedevaient par paires et devant leurs camarades se décrire. Le groupe pouvaitintervenir pour des précisions ou en cas de désaccord. Le travail sur le portraitmené en première semaine aide les enfants dans ce travail où le lexique permetplus de précision. Je me permettais de faire remarquer aux élèves leursnombreuses différences et leur amitié ou leurs ressemblances et le fait qu’ellesne leur permettent pas de toujours être ensemble. Tous les enfants aux yeuxbleus ne jouent pas ensemble pendant la récréation. Des frères et sœurs trèsdifférents s’aiment beaucoup et ne parviennent à se séparer malgré leursdifférences. Progressivement, les élèves comprennent ce cheminement etl’intervention et les remarques de plusieurs élèves en des circonstancesdifférentes me montreront à quel point leur regard a changé sur la différence.

• Ce jour-là, Mélina - 2 ans – porte un tee-shirt imprimé sur lequel on peutvoir des portraits d’enfants du monde entier les uns à côté des autres.Margot :

« Oh ! Regarde le pull à Mélina ! Il a tous les enfants différents, ils sont toutbeaux et ils sourient, ils sont contents, ils sont copains ! »Les autres observeront avec attention le tee-shirt et essaieront de reconnaîtrela nationalité de plusieurs enfants qu’on a rencontrés dans des lectures (Lesenfants du monde – Petit oursin – Peppino).

• A l’occasion de la fête de Noël, les enfants ont fabriqué et vendu despetits gâteaux de Noël. Lors de la mise en sachet par les enfants, nousavions décidé d’une quantité mais la nature du contenu n’avait pas étéabordée. Je leur demande comment peut-on faire.

- « On peut mettre que des noisettes ou que des chocolats… »- «On peut les mélanger … »- « Oh, ben non si on n’aime pas tout … »- « Les sacs seront plus beaux et plus bons si on met tout dedans … »- « Oh ! oui ! Comme les enfants tous différents sur le pull de Mélina, c’était

joli … »Pour la deuxième fois avec cette classe, nous avons procédé à un vote et lamajorité des élèves s’est exprimée en faveur de sacs aux gâteaux mélangés.Le jour de la vente, j’ai entendu plusieurs enfants dire à leurs parents : « Onles a mélangé, c’est plus joli et tous différents c’est meilleur ! …»Cet événement est une conséquence au fait que ces élèves ont été sensibilisésà l’altérité, son respect et sa richesse. C’est par des actions répétées etconcrètes que les enfants auront une chance de devenir des citoyensrespectueux et respectés.

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Voici quelques extraits de déclaration de l’UNESCO et de la Conventionrelative aux droits de l’enfant que nul n’est censé ignorer et que tous lesenfant à partir du cycle 2 (C.P./CE1) devraient découvrir afin de prendreconscience des notions d’identité, d’appartenance et de droit à la différence.Ces connaissances permettent d’avoir un comportement respectueux desdifférences et de l’identité de chacun.

Déclaration de l’UNESCO sur la race et les préjugés raciaux –27/11/1978« Tous les êtres humains appartiennent à la même espèce et proviennent de lamême souche. Ils naissent égaux en dignité et en droits et font tous partieintégrante de l’humanité. »« Tous les individus et les groupes ont le droit d’être différents, de seconcevoir et d’être perçus comme tels. Toutefois, la diversité des formes devie et le droit à la différence ne peuvent en aucun cas servir de prétexte auxpréjugés raciaux ; ils ne peuvent légitimer ni en droit ni en fait quelquepratique discriminatoire que ce soit, ni fonder la politique de l’apartheid quiconstitue la forme extrême du racisme. »Convention relative aux droits de l’enfant, 1989D’après l’article 14 : « L’enfant a droit à la liberté de pensée, de conscienceet de religion […]. »D’après l’article 16 : « L’enfant doit être protégé contre l’atteinte à sa vieprivée, à sa famille, à son honneur et à sa réputation. »D’après l’article 18 : « L’enfant doit être protégé contre toute forme deviolence, de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, demauvais traitements ou d’exploitation. »

En parallèle avec le travail de langage et vivre ensemble , un atelier d’artsvisuels sera mené tout au long de la semaine « Afficher les différences et enapprécier la diversité » ainsi que des séances d’expression corporelle dont jeparlerai plus loin.

2.5. Arts visuels

Au cours de trois séances, les élèves ont réalisé une fresque par laquelle ilsprésentaient aux autres classes l’album ‘Petit zèbre’. Après étude et observationdes illustrations, de la végétation et des couleurs, je leur ai présenté un certainnombre d’outils, de matières et les élèves ont débattu de leur utilisation . Celle-ci se justifiait par des similitudes avec l’album ou des réflexions sur ladifférence et sa richesse. Par exemple, en ce qui concerne les zèbres, j’aiécarté la difficulté de représentation de la silhouette en découpant ces

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dernières dans du tissu noir ou blanc à l’aide d’un gabarit. Le fond a été réalisé àl’aide d’éponges, de bâtons. Les arbres dont les troncs avaient été découpés dansdu tissu ont été peints au rouleau et les feuillages à l’éponge. Le travail surl’altérité a été principalement réalisé pour les zèbres. Les élèves ont observé etdécrit précisément les animaux de l’album : tâches, rayures horizontales, rayuresverticales, et les couleurs répertoriées : noir, blanc, marron. Chaque élève avaitpour mission de peindre un zèbre à l’aide d’un pinceau et d’une couleur au choix, ladiversité des pelages était une contrainte. La consigne a été transmise aprèsavoir à nouveau consulté l’album et celui ci restait en libre consultation. « Pourque petit zèbre ne soit plus malheureux, tous ses amis doivent être différents,pas un ne ressemble à un autre… ». (annexe G)La classe fonctionnait en 3 ateliers : arbres, fond et zèbres. Les premiers élèvesont peint des zèbres blancs de préférence (comme petit zèbre : le héros) avecdes rayures noires et verticales. Avant de continuer avec un nouveau groupe, j’aiaffiché les zèbres réalisé et demandé aux élèves ce qu’ils en pensaient :

- « Ils sont tous pareils … »- « Il y a que des petits zèbres … »

Les enfants étaient satisfaits car Petit Zèbre n’était plus seul. Je décidai doncde provoquer une réflexion qui nous mènerait vers une diversité.

- « Si un petit zèbre noir avec des tâches marron apparaît, ici (un point dutableau), que va-t-il se passer ? Que diront vos petits zèbres ? »

- « Ils diront qu’il est pas pareil ! même qu’il est pas beau ! »- « Oui, mais la girafe, elle dit qu’il est beau … »Cette conversation ramènera les élèves vers un souci de diversité. Le premierélève qui tentera une différence sera admiré par certains et fera l’objet deremarque par deux autres élèves :- « Un zèbre comme ça, ça n’existe pas ! »- « Il est pas beau … »Les autres réagiront sans que j’intervienne et rappelleront à ces deux élèvesla consigne et la beauté de la différence sur notre fresque et le sentiment dene plus être exclu pour le petit zèbre. Le résultat est affiché dans le hall del’école, il fait l’admiration de tous ceux qui passent devant. Les élèves, s’ilssont présents rappellent l’histoire du petit zèbre, la diversité des zèbres,leur bonne entente et surtout que c’est eux qui l’ont fait !

2.6. BLANC COMME LA LUNE, NOIR COMME LECAFE

Cet album présente la difficulté de s’accepter pour une petite métisse dont lepapa est blanc et la maman noire. Il est superbement illustré et trèspoétique et permet donc aux enfants de prendre conscience du mal être deNana. Les réactions des enfants ont été les suivantes :

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- « Elle est malheureuse, elle est pas comme son papa. »- « Elle veut pas être différente. »- « Comment la trouvez-vous ? Pourquoi ne veut elle pas être différente ?- « Elle est jolie … (à l’unanimité), elle a des cheveux comme toi tout roulés

et noirs … »- « Les autres se moquent d’elle, la regardent … »- « Est-ce que l’histoire de cette petit fille vous rappelle quelqu’un , un

personnage d’une histoire ? »- « Petit zèbre, aussi, il est malheureux, il est pas pareil … »- « Son papa dit qu’elle est belle comme ça … »- « Oui, c’est comme Petit zèbre, la girafe dit -tu dois être fier, tu es beau

-… » Les élèves sont parvenus à établir un lien entre les personnages des deux albumset à en tirer le thème principal : la difficulté de vivre l’altérité physique. Leurregard a changé et ce qui ne leur paraissait pas beau en début de semaine (peaunoire, cheveux frisés), leur paraît beau à présent.

2.7. PETIT OURSIN

Cet album relate l’histoire d’une petite fille d’origine africaine qui n’accepte passes cheveux crépus et de son amie européenne qui voudrait friser … Il présentela multiculturalité sous un angle de richesse et d’entente.Dès la fin de la lecture, les élèves réagissent en parlant de la différence, desdifférences de tous les enfants du livre et de la belle fête qu’ils font tousensemble. Cette notion est bien acquise, et les élèves trouvent la coiffure deJustine trop belle …Je leur propose donc de réaliser un dessin pour illustrer deux de leursréactions :

- « Elle est heureuse parce qu’elle est belle. Elle partage ses cheveux aveceux… »

La richesse des dessins ( annexe H) fait apparaître l’admiration qu’ont lesenfants pour Justine.

2.8. NUAGE BLEU

Cet album a été abordé un samedi matin en présence des élèves de grandesection qui l’avait déjà entendu l’année précédente. Je remarque d’ailleurs que denombreux élèves se souviennent fort bien de l’histoire et la résument sans que jele demande.

Les grands :

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- « Les gens l’aiment bien et lui il pleut pour sauver les gens de la guerre. »Devant l’enthousiasme et la fierté des grands à faire part de leurs connaissancesaux moyens et tout-petits et leur réussite, j’ai adapté ma séance de maîtrise dela langue et n’ai pas sollicité les élèves dans des hypothèses de lecture.Après une lecture imagée de l’album qui développait l’histoire mais n’apportaitaucune surprise, je proposai aux élèves (sauf les grands repartis dans leurclasse) d’illustrer ce qu’ils venaient d’entendre à l’aide d’une feuille ½ raisin et degouaches de différentes couleurs.Les élèves réaliseront tous un nuage bleu seul sauf un élève qui représenteraplusieurs nuages bleu (« Il est triste tout seul., et comme ça , ils pourrontéteindre tous les feux de la terre. ») Les autres dessins dans leur ensemblereprésente le nuage bleu dans des situations quotidiennes de la vie des enfants :danser avec des amis (activité nouvelle pour les enfants et pratiquée chaquejour), se promener dans le ciel, … Les enfants ne souhaitaient pas que Nuagebleu soit trop différent des autres même si ce qu’il a fait est bien.Je pense que j’essaierai d’exploiter cet album avec des élèves de cycle 2 car ilme paraît difficile pour des élèves plus jeunes. Cet album propose une lecture àplusieurs niveaux un peu complexe. De plus, les notions de guerre, sacrifice n’ontpas interpellé ces élèves à ce moment de l’année. Je pense qu’elles pourraientêtre présentées lors d’une mise en réseau littéraire dont le thème pourrait êtrela solidarité. (La guerre de Anaïs VAUDLADE, Otto et Nuage bleu deUNGHERER)

2.9. Vivre ensemble

Lors du premier jour de ce stage, je me suis rendue compte que les élèves nesortaient ni ne rangeaient le matériel de la classe et je décidais donc de lesrendre responsables et autonomes.Ces deux compétences me paraissent indispensables pour le développement d’uncomportement de citoyen. En effet, être citoyen en période Antique, c’estparticiper à la vie de la cité et aujourd’hui encore, le citoyen doit participer à lavie sociale et politique.Dès le deuxième jour, j’ai expliqué aux élèves les fonctions que je souhaitaisqu’ils occupent au sein de la classe et les responsabilités que chacun devraitassumer :• Préparation des outils dans les ateliers ( crayons, ciseaux, colle)• Rangement de ce petit matériel avant de quitter l’atelier• Rangement des coins-jeux après utilisation par les usagers• Dater son travail, utiliser son étiquette prénom-modèle librement et laranger à chaque utilisation• Transport du matériel d’EPS lors des déplacements au gymnase• Rangement des ateliers d’EPS en salle de motricité

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Voter

Ces responsabilités n’étaient pas que d’ordre matériel puisque je leur proposai àplusieurs reprises de voter à main levée pour s’exprimer et prendre des décisionscollectives.« Le citoyen qui vote n’est que partiellement responsable de la décision finalepartagée avec l’ensemble des électeurs, d’une part et le pouvoir politique qui lapose et assure son exécution de l’autre. Le jugement du citoyen se doit alorsd’être éclairé sur le enjeux à moyen et à long termes et sur l’équilibre à trouverentre les intérêts généraux et les intérêts particuliers. Il s’ensuit que laRépublique moderne, basée sur la démocratie représentative, nécessite uneéducation qui doit se faire à l’école. » 3

Législativement, la société ne reconnaît ses citoyens qu’ à partir de leur majoritéet des élèves de cycle 1 ne peuvent donc être considérés en tant que tels. Enproposant aux élèves une plage horaire pendant laquelle ils décideraient de leuractivité, j’introduisais à l’école, cité des élèves le droit à être acteur. En prenantdavantage de pouvoir sur leurs vies, les enfants grandissent en autonomie etdeviennent co-créateurs de leur environnement. Les élèves ont du pours’exprimer choisir parmi les propositions qui leur étaient faites et le faire ensuivant un protocole et pour finir d’accepter la volonté de la majorité etl’application de la décision par le pouvoir exécutif, l’enseignant.Voici deux situations dans lesquelles, les élèves ont du se prononcer. Ces votesn’ont pas été compris par tous immédiatement mais le dernier fut unanime !

1ère situation : Danse ou chantLes élèves ne pratiquaient pas la danse avant ma venue et cette activité leur aparticulièrement plu . Le plus souvent possible, je l’ai mise en relation avec lesalbums lus en classe. Ce vote a eu lieu la 2ème semaine de stage, nous étudions ladifférence physique à travers Petit zèbre (musique africaine) et venionsd’aborder Petit oursin et la musique antillaise. Ne disposant que de 15 minutes, jeleur en fis part et leur demandais s’ils préféraient chanter ou danser sur cegenre de musique. J’expliquai aux élèves qu’ils s’exprimeraient en levant la mainquand l’activité annoncée était celle de leur choix, qu’il devait absolument choisiret se prononcer et accepter le choix du nombre le plus important d’élèves.J’avais 12 élèves cet après-midi là et choisissais afin qu’ils puissent eux-mêmeconstater le résultat de matérialiser chaque voix par une perle : rouge pour ladanse et jaune pour le chant. Ce jour-là, c’est la danse qui a remporté à 9 contre3. Un des 3 élèves qui avait encore à ce moment là des difficultés à évoluer sousle regard des autres n’était pas d’accord et refusait le choix de ces camarades.(Quelques jours plus tard, il aura vaincu cette appréhension. Grâce au

3 Constantin Xypas, Les citoyennetés scolaires, Education t formation, 2003

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règlement ? ). Malgré tout, je lui expliquai que cette décision même si elle n’étaitpas la sienne était celle de la majorité des élèves et devait être appliquée. Ilnous rejoignit et resta à mes côtés mais participa !Ce vote n’était pas très important dans l’emploi du temps mais montra aux élèvesque leur choix raisonné pouvait être appliqué, que leur voix comptait et qu’elleétait respectée lorsqu’elle avait été sollicitée. Il est certain que ces situationsde vote ne peuvent être généralisées dans la construction de l’emploi du temps etque celui ci répond à des instructions officielles. Remarquons tout de même quec’est ainsi que fonctionnent certaines classes inspirées de la pédagogie Freinetet que la plage horaire prévue au débat hebdomadaire dans les programmes peutdonner lieu à des décisions prises par vote. Tous les choix ne peuvent être sujetsà un vote dans les classes et c’est à l’enseignant que reviennent grand nombre dedécisions mais il me semble que le fait d’associer les élèves à certains choix lesengagerait à un meilleur investissement dans les apprentissages et la vie de laclasse. Par la suite, certains élèves conscients de l’importance de leur voix etrestant indécis souhaiteront voter positivement pour les 2 possibilités. Je leurexpliquerai alors que leur choix n’en est pas vraiment un et que par conséquent, ilne s’exprime pas vraiment. Leur vote est nul (j’ai insisté sur le sens du mot nul quine veut pas dire mauvais, mais qu’il n’est pas responsable d’une décision).

2ème situationLa dernière semaine, alors que nous préparions les sachets des petits gâteaux deNoël destinés à être vendus à la fête du lendemain, je demandais aux enfants sinous devions mélanger les différents gâteaux ou les présenter séparément.Posée à l’ensemble de la classe, ma question était maladroite et entraîna uneprofusion de réponses différentes. Je leur proposai donc un vote à main levée.Conscient de la responsabilité de leur choix ou souhaitant vraiment porter sonchoix vainqueur, chacun s’est déterminé sans équivoque. Les sachets furentconstitués de gâteaux différents. Ce choix a déjà été analysé page 14.

2.10 Bilan de stage

Lors de ce premier stage et dans le cadre du thème de mon mémoire, j’aiprincipalement développé des compétences dans les domaines :

• Vivre Ensemble : gestion des conflits et décisions en coopérative et/oupar vote, co-construction de règles de vie, débats autour de l’altérité (sesfaces, les réactions des enfants et l’apprentissage de son respect et deses richesses)

• Agir et s’exprimer avec son corps : exprimer la diversité

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• Littérature : participation à la construction d’un patrimoine culturel, miseen réseau autour de l’altérité au cours de laquelle les enfants ont acquisdes références et un lexique approprié.

• Arts visuels : exprimer la différence par la mise en valeur• Education musicale : découvrir d’autres rythmes et le associer à des

cultures différentes

A l’occasion de ce bilan, on peut remarquer que c’est surtout la langue orale qui aété développée. Compte tenu de la période de l’année et du niveau descompétences des élèves, je n’ai pas abordé la langue écrite. Cette compétencesera au centre de tous les apprentissages lors de mon second stage.

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III – MAITRISE DE LA LANGUEECRITE AU CYCLE 2 ET TRAVAILLER

EN COOPERATION3.1 Comment éduquer à la citoyenneté ?

Avant d’aborder ce second stage, j’ai souhaité répertorié les principes qui mesemblaient favoriser des comportements citoyens.Des pratiques coopératives rendent l’élève autonome, solidaire et responsable.Elles me paraissent essentielles à la formation de la personne et du citoyenconsignée dans la loi d’orientation de 1989 et semblent faciliter lesapprentissages.

Eduquer à la citoyenneté, c’est faire acquérir des aptitudes et descomportements de citoyen :

• affirmation de soi et de son sens critique• sens des responsabilités personnelles et de l’engagement• respect des règles de vie en classe, en société et des contrats de travail

établis ensemble• envie d’agir pour le bien commun : développer la solidarité

Le citoyen est celui qui participe à la vie de la cité. Les élèves citoyensparticipent à la vie de leur classe, de l’école. Ils s’investissent :

• dans l’organisation et la régulation de la vie scolaire• dans la participation à des actions culturelles, des rencontres sportives• grâce à une démarche de projet, essentielle pour apprendre le respect• dans le travail à deux ou en mini-groupes : « c’est à plusieurs qu’on apprend

seul »

« Avant tout, l’attention portée à la maîtrise de la langue française. Je lerépéterai toujours : la langue nationale nous construit et nous réunit. Chaqueenfant doit pouvoir entrer dans cette maison commune, s’y sentir à l’aise, chezlui. Un enfant qui ne peut y accéder ou qui y accède imparfaitement, est unenfant évincé, blessé, humilié, et par conséquent exclu. Ce sentiment d’exclusionporte en germe les réactions agressives ou violentes de certains jeunes. …L’inégalité sociale, nous le savons, est d’abord une inégalité culturelle : c’est àl’école qu’il appartient de réduire cette distance par rapport au savoir et à laculture. »4

4 Ministère de l’Education Nationale, Qu’apprend-on à l’école élémentaire ?, CNDP / XO Editions, 2002

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J’ai effectué mon second stage dans une classe de grande section ainsi ai-jeparticulièrement abordé un des points essentiels : Maîtrise de la langue écrite.

3.2. AMI AMI de Rascal

Mon projet était de permettre aux enfants d’écrire la suite d’un album connu partous. Mon choix s’est porté sur AMI AMI de Rascal aux Editions PASTEL. Rascalest un auteur de référence particulièrement recommandé pour travailler sur ladifférence en littérature de jeunesse par de nombreux ouvrages pédagogiques.Cet album a tout particulièrement retenu mon attention compte-tenu deplusieurs critères.

Les personnages :Le lapin est synonyme de douceur pour les enfants. On découvre dans cettehistoire un petit lapin blanc qui est très exigeant dans ses souhaits d’amitié :trop ? Il ne supporte pas la différence et n’envisage pas de s’entendre avec unêtre qui ne lui serait pas semblable.Jusqu’aux années soixante/soixante-dix, le loup était toujours le méchant dans lalittérature de jeunesse. Actuellement les lecteurs rencontrent des loupsdifférents (Loulou de Solotareff, Le loup est revenu et Je suis revenu dePennart … L’un des premiers loups à paraître plus gentil est le loup deMarlaguette (Père Castor) qui est prêt à mourir pour être aimé par une fillette.Dans AMI AMI , le loup tient un langage d’amour pour un ami inconnu …Toutefois, l’œil avisé du lecteur saura remarquer des détails qui laissent planerdes doutes sur l’honnêteté des propos du loup, fourchette, couverts, serviettede table, tablier de cuisine… les subtilités de la langue française ne permettentpas de préciser l’amour du loup : aimer est un verbe qui se conjugue sous toutesles formes d’appréciation : culinaires, sentiment, goûts …

L’intrigue :Un loup et un lapin, chacun de leur côté rêvent d’un ami … Un jour, ils serencontrent … Le loup emmène le lapin chez lui et l’aime comme il est …La fin laisse un suspense total sur l’issue de l’amitié des deux personnages et lelecteur grâce aux différents indices des textes et illustrations peut conclure àune issue fatale pour le lapin ou heureuse pour les deux personnages quideviennent amis. (Annexe I) - Les thèmes abordés par ce livre sont : ladifférence, son respect et ses richesses ; le défaut de l’amour exclusif quiétouffe et empêche l’autre d’être lui-même.

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Les illustrations :Sauf présentation des personnages et leur rencontre, l’album est construit surun système de doubles pages opposées par la dominante des couleurs choisies parl’illustrateur : sombres pour le loup et lumineuses pour le lapin. Chaque fois quel’auteur décrit le lapin ou le loup, une page est réservée au texte et la seconde àl’illustration. Celles-ci ne sont pas redondantes au texte mais complémentaires etapportent au lexique du texte un nouveau sens. Les couleurs utilisées procurentune ambiance de lecture, de douceur pour le lapin et d’angoisse pour le loup. Lescouleurs utilisées par les publicitaires ne sont pas neutres et les enfants doiventcommencer à découvrir que le choix et l’utilisation de certaines couleursretiennent l’attention et communique des impressions au consommateur. Leregard de l’élève porté sur ce sujet permet de former le regard du citoyen et dele rendre plus avisé dans sa lecture d’images. Quand le texte réunit les deuxpersonnages, les illustrations occupent les deux pages et le texte leur estsuperposé.

Le lexique :Le lexique utilisé est fondé sur la différence fondamentale des deuxpersonnages et on peut observer dès la première double page l’utilisation descontraires ou de superlatifs. Certains mots peuvent paraître difficiles maisaprès explication, les élèves les utilisaient lors de leur « lecture » en pouvant lesexpliquer.

La construction de l’album :De la page 4 à la page 22, le texte utilise de nombreuses tournures répétitivesqui favorisent le mémorisation du texte pour les enfants.

Cet album m’a permis de contribuer au développement de certainescompétences en privilégiant le travail en transversalité. La maîtrise de la langueest présente dans toutes les disciplines mais aussi travaillée pour elle-même.Ainsi les différentes pistes de travail furent les suivantes.

• Maîtrise de la langue è comprendre une histoire, écrire sa suite, d’unehistoire, interpréter le texte d’un personnage, proposer une écriture pourdes mots réguliers, associer phonème et graphème [u]

• Illustrer un album è Utiliser le dessin et fabriquer, choisir des couleursen fonction de leur utilisation

• Biologie è Réaliser une monographie sur le loup et le lapin• Vivre ensemble è respecter les différences et reconnaître leurs

richesses, respecter ses camarades, les adultes, se sentir responsable deses actes à l’école et comprendre que les règles acceptées permettent laliberté de chacun

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3.3. Maîtrise du langage et de la langue française

Objectif fondamental des instructions officielles : « Le maître invite chaqueélève à participer aux débats qui rythment la vie de la classe, ainsi qu’auxéchanges qui construisent les apprentissages. L’enfant acquiert ainsi unvocabulaire plus riche et plus précis, gage d’une meilleure compréhension de cequ’il entend ou lit. … Lire et écrire sont indissociables et se renforcentmutuellement. Traiter pas à pas les problèmes que pose l’écriture des lettres,des mots, des phrases et des textes permet de construire des compétencesefficaces et durables…. La production d’un texte, encore difficile à cet âge,s ‘appuie sur les activités orales ou sur les lectures…. »5

Les compétences travaillées lors de cette séquence sont issues des programmesdu cycle 2 et sont en cours de construction à cette époque de l’année en grandesection de maternelle.

• Reconnaissance des mots : système alphabétique de codage de l’écriture,correspondances régulières entre phonème et graphème, identificationinstantanée de quelques mots courts et réguliers.

• Production de texte : sous dictée à l’adulte, écrire la fin d’un texte engérant les problèmes de syntaxe et lexique. « L’utilisation de la dictée àl’adulte offre à l’enfant la possibilité d’écrire, de construire des messages,des textes. C’est l’occasion pour l’élève de « parler » les textes écrits etde mesurer la différence entre langage de l’oral et langage de l’écrit. »

• Ecriture : Copier sans erreur un texte de 1 à 2 lignes en copiant mot parmot et en utilisant une écriture cursive et lisible. « La graphie s’estrelâchée avec les stylos à bille des années soixante, puis avec lesmarqueurs des années quatre-vingt, enfin avec l’usage des sans douteexcessif d la photocopie, qui dispensait les élèves d’écrire. Il fautréhabiliter pleinement l’écriture cursive et faire de la belle écriture uneréelle obligation. »

• Comprendre les informations explicites d’un texte littéraire approprié àl’âge et à la culture des élèves.

• Dégager le thème d’un texte littéraire.• Communiquer : Etre capable d’écouter autrui, de demander des

explications et accepter les orientations de la discussion induites parl’enseignant.

• Rapporter un récit en se faisant clairement comprendre, en situation dedictée à l’adulte d’un texte narratif, proposer des corrections pertinentesportant sur la cohérence du texte ou sur sa mise en mots (lexique etsyntaxe), dégager la signification d’une illustration rencontrée dans unalbum en justifiant son interprétation à l’aide des éléments présents dansl’image ou des situations qu’elle suggère.

5 Ministère de l’Education Nationale, Qu’apprend-on à l’école élémentaire ?, CNDP / XO Editions, 2002

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Ecrire une suite à l’oral implique pour l’élève de maîtriser parfaitement lacompréhension du texte. Toutefois, lorsque l’élève manque de précision dans sespropositions, l’enseignant peut le faire préciser. Une interaction entre l’auteur etle destinataire est une des particularités de l’oral . Le passage de l’écrit à l’oraldans ce travail d’écriture impose la rédaction d’un texte qui ne sera pas lu enprésence de son auteur et devra pouvoir être compris par son destinataire. Letexte écrit et orienté vers une intelligibilité maximale pour autrui. Plus d’ellipses,de non-dits, le registre est différent.La fiche de séquence de cette discipline se trouve en annexe J et j’analyseraiparticulièrement les étapes 5, 6, 7, 9 et 10.

Etape 5 : Comprendre les informations explicites d’un texte littéraire et enimaginer une suite probable.

La compréhension du texte original et intégral fut vérifiée par un résumé oral del’histoire. Premièrement sans l’aide de l’album et étayé par des questionsamenant des précisions de la part des élèves les plus vifs, où, quand, comment,pourquoi, qui ? Dans un second temps, je privilégiai l’intervention des élèves pluslents en leur demandant de raconter l’histoire à l’aide des images que je faisaisdéfiler et de ce qui avait été dit dans le premier temps. Dans un troisièmetemps, les élèves furent invités à imaginer la suite en la dessinant sur une bandede papier séparées en trois parties (15X42) et en dictant à l’adulte le texte dechaque illustration. En faisant dessiner et en dictant individuellement, je voulaissupprimer la possibilité d’une idée émise par un leader du groupe qui auraitinfluencé l’ensemble de la classe et ainsi supprimé la richesse des idées dechaque enfant. Le choix de trois parties devait permettre aux élèves deconstituer une suite en deux étapes et une conclusion ou en trois étapes et unephrase conclusion. Seuls quelques élèves n’ont exploité que deux parties parmanque d’idées ou de temps. Les productions des élèves laissent apparaître unoptimisme certain (les contes finissent toujours bien) et une influence de laculture littéraire en cours sur le loup (loups différents qui ne sont plusméchants). Dix sept élèves sur vingt optent pour une fin positive. Lors de cettepremière phase d’écriture, certains élèves ont déjà le souci d’écrire une suite etde respecter le graphisme de l’auteur pour les personnages. Quelques élèves netiennent pas compte de la dernière image du livre (la scène suivante se déroule àl’extérieur alors que le loup ferme sa porte à double tour ) ou la répètent afind’en donner la signification. Leur analyse des illustrations a omis les détailsculinaires de l’attente du loup (il met la table, tient une fourchette, tient saserviette, prend une commande…), ils ont privilégié l’analyse auditive du texte etje décide à ce moment de ne pas influencer leur choix afin de leur permettred’argumenter véritablement.

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Etape 6 : Développer un lexique

Le texte de l’album devant être interprété en fin de séquence et le vocabulaireutilisé étant quelquefois inconnu des élèves je décidai de consacrer une séanceau vocabulaire. En effet, la compréhension du texte et de chaque mot lecomposant permettra aux élèves de mieux en comprendre les subtilités, de leretenir et de l’interpréter avec justesse. Nous avons travaillé par double page oupar pages se répondant (loup et lapin sur le même sujet). Au fur et à mesure, jecomplétai sur une affiche, un tableau (voir ci-dessous) nous permettant decomparer les mots utilisés par l’auteur et de les expliquer si besoin. Après l’avoircomplété, nous avons repris l’album et le tableau simultanément pour en vérifierla compréhension par chacun. A ce stade, j’observe une difficulté des élèves àopposer petit et immensément : la nature grammaticale différente de ces deuxmots rend difficile la comparaison. Pour les élèves, les antonymes de petit sontgrand ou immense et leur raisonnement est correct. La deuxième difficulté sesitue avec rareté et pas banale mais c’est avec plaisir que lors de lareprésentation finale, les élèves expliqueront à leur enseignante que le lapinramasse des cailloux pas comme les autres et que leur amitié non plus n’est pascomme les autres.

Lapin LoupGentil méchantPetit grandBlanche noiretout en bas tout en hautPetit immensémentMatin soirbien dessiner dessiner avec talentsavoir jouer être mauvais perdantcollectionner la rareté amitié pas banale

Etape 7 : Exposer son point de vue en restant dans les propos de l’échangeet faire des propositions d’interprétation d’une illustration en particulier

Lors de ces séances, les élèves présentaient à tour de rôle leur suite de l’albumet je lisais le texte dicté à l’adulte. Les élèves spectateurs pouvaient intervenir àla fin de la présentation pour souligner les idées originales, nouvelles,extravagantes et justifier leur point de vue. L’élève auteur pouvait défendre saproduction ou admettre qu’il s’était trompé. Les élèves n’ont jamais été d’accordavec leurs opposants et ont toujours trouvé des arguments pour la défense deleur texte. Ce comportement m’a satisfaite car je constatai que chacun avait à

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cœur que ses propositions soient retenues dans l’écriture finale et leursarguments étaient intéressants et de natures différentes : littéraire, dans leshistoires tout est possible, les animaux parlent … biologique, dans la nature, lesloups mangent toujours les lapins, affectueux, moi quand j’ai des amis, on boit ducoca et on mange… A l’occasion de ces séances, je rappelai la nécessité d’écouterles autres, de respecter leur parole et leurs idées sans que cela empêchel’échange d’avis différents en ne parlant qu’en levant la main et en attendant quela parole soit donnée par l’élève auteur. Lors de ces débats, les élèves ontquelquefois oublié les règles de vie, je demandais alors le silence puis uneexplication à ma demande et le rappel des conditions de ces échanges. Laseconde séance permit à chacun de s’exprimer dans un respect plus sensible.La dernière illustration du livre représente certainement le loup qui se délectedu lapin et ce fut l’interprétation de trois élèves . Toutefois, ils sont dix sept àpenser que le loup lèche le lapin et que comme pour ses amis canidés c’est unemarque d’affection, il lui fait un câlin …

Etape 9 : Proposer des corrections pertinentes portant sur la cohérence dutexte et sa mise en mots

Les propositions retenues, les élèves devaient les rassembler et constituer unesuite de l’histoire. Pour la première page, nous reprendrons la dernière image del’album afin de préciser les conditions nécessaires à une suite logique. Ainsi enposant régulièrement les questions où, quand, quoi, pourquoi, les élèves dictentdes phrases constituant chacune des trois phases. Certains éléments du texte(tulipes dans les bois, neige et fraises des bois dans la même journée) amènerontcertains élèves à réagir, se moquer. D’autres rappelleront une des règles quej’avais données dès le premier jour afin que les élèves sachent ce que j’attendaisd’eux (voir dans la partie ‘Vivre ensemble’ : on vient à l’école pour apprendre, ilest normal de se tromper et personne ne doit se moquer.Pour continuer, je leur lus le texte qu’ils venaient d’écrire et leur fis remarquerla fréquence des mots lapin et loup (2 à 3 fois sur chaque page), ils cherchèrentdonc des solutions mais je les aidai largement car le problème des substituts estdifficile pour des enfants de cinq ans. Je les ai tout de même sensibilisés à ceproblème. Deux détails sont particulièrement intéressants sur la dernière pagecar ils ont été prélevés dans le texte original et raccrochent ainsi leur texte àcelui de l’auteur : le jeu d’échecs et la conclusion « Ils sont AMI AMI .» Cespoints ont été donnés par deux élèves qui avaient choisi une issue fatale au lapin,ils ont ainsi montré qu’ils avaient accepté la solution commune à la classe, cellequi avait été représentée majoritairement. Je les félicitai de leur attitudepositive et concluais que chacun d’entre eux était auteur de cette suite et qu’ellene serait pas aussi complète s’il avait manqué un seul des élèves. Chacun avec sesidées différentes, ses connaissances, ses sentiments avait participé à l’aventured’écriture.

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Etape 10 : Proposer une écriture phonétiquement possible pour des motsréguliers et copier mot à mot sans erreur un texte d’une ligne en utilisantune écriture cursive et lisibleLes mots proposés aux élèves furent les suivants : loup, lapin, ami, bonjour, fleur,câlin, repas, vont, route, dans, coca, carotte, pour, joue, forêt. Je débutai laséance avec des mots que l’on voyait tous les jours et qui étaient connusglobalement des enfants afin de mettre les élèves en confiance et les engagerdans une activité qui leur était inconnue.

Points d’appui des enfantsMots àécrire

Lettrecommeprénom de laclasse

Mot connuGraphèmede motsconnus

Lettresmusiciennes

Aide desétiquettesde laclasse

Phonèmeconnu

Loup L comme dansLéa [u]

Ami AlbumAMI AMI

Lapin In commeAntonin

L commeloup

Coca Oralisationet écrituresimultanés

Dans Avec aide dupictogrammeutilisé sur lacarte et del’écriture quilui estassociée

Pour P et r [u]Bonjour B, j et r [u] et [on]Route R et t [u]Vont On de

bonjourv

Carotte t Ca de cocaro

Joue Jou dejouer

Forêt F, o et rFleur F, l, e et rCâlin Référence

à lapinrepas Pa de papa r

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Les lettres en vert sont des lettres que j’ai ajoutées en expliquant aux enfantsque certaines lettres ne s’entendent pas dans les mots mais qu’elles sontnécessaires à leur lecture pour des lecteurs.Lettres musiciennes : Voici l’explication que j’ai présentée aux enfants lors de cetravail. « Toutes les lettres ont un nom et c’est celui que vous dîtes quand vouschantez l’alphabet avec votre maîtresse. Je vous propose aujourd’hui d’écouter lamusique que font les lettres dans les mots (phonologie) : ou chante [u].Cartes et pictogrammes : Les élèves disposent dans un coin de la classe dequatre fichiers leur permettant d’écrire des phrases (je n’ai utilisé ce dispositifque dans ce cadre) : mots d’action (les verbes), mots acteurs (les personnages),mots lieux, mots indiquant une situation (espace). Pour chaque mot, unpictogramme lui est associé. Les élèves connaissant l’existence des ces mots eten ayant repéré certains, je les encourageais à y avoir recours pour écrire desmots.

Les élèves venaient écrire le mot dicté au tableau, pouvaient demander de l’aideà l’élève de leur choix et oralisaient leur démarche d’écriture afin qu’ils prennentconscience de leurs réussites et de leurs échecs. La participation et l’oralisationde chacun permet aussi de donner des pistes de recherche à chaque élève etd’essayer de les exploiter à leur tour. Ces séances ont beaucoup plu aux élèvesqui ont découvert le pouvoir d’écrire et d’être lu. L’entraide et la coopérationdurant ces séances ont été soulignées en fin de séance afin que chacun prenneconscience de l’efficacité d’un travail auquel tous participent et que la diversitédes démarches permet d’écrire encore plus de mots et même les inconnus...

Ce travail d’écriture collective a permis à chaque élève de mettre à la dispositionde tous ses compétences et d’en développer d’autres en écoutant ses pairs. Lacoopération a valorisé les élèves et leurs différences ont enrichi la qualité del’écrit. Les élèves ont été très fiers de présenter leur album à leur enseignanteet surtout de lui préciser qu ‘ils en étaient tous les auteurs. La suite du texte setrouve en annexe K.

3.4. ARTS VISUELS - Illustrations de l’album

Les arts visuels offrent aux élèves en difficulté une possibilité de s’exprimer,les autres élèves y trouvent une piste supplémentaire. De plus, l’observationd’illustrations engage le lecteur à une analyse plus fine et amène à se poser desquestions sur la méthode de travail du professionnel, le résultat et lessentiments provoqués. En sachant regarder autour de lui, le futur citoyen est unhomme qui pense et ne se laisse pas influencer par le paraître. Il analyse,réfléchit et décide. Créer à son tour des illustrations entraîne à donner aux

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enfants le sens de la curiosité, développe le goût de l’expérimentation, demandede s’interroger sur le rôle et l’impact du dessin. Ces ouvertures culturellesfavorisent le développement de la pensée, la connaissance d’un patrimoinelittéraire et artistique et développent une autonomie et une éducation du regardpour mieux comprendre et mieux se repérer dans un monde abreuvé d’images.

Dessin :Après avoir travaillé l’écrit, nous avons étudié le dessin des personnages del’album, d’abord par une description précise de chacun de leurs attributs, leurtaille, leur particularité, les différences avec les animaux que nous avionsobservés en sciences puis chacun a pu s’entraîner à les reproduire au tableauavant de dessiner sa page de l’album. Chaque élève, dans la mesure du possible achoisi son personnage. Les illustrations ont été réalisées au crayon de papierd’après des photocopies des illustrations qui ne mettaient en valeur que lestraits.Afin d’être validés, les dessins furent présentés lors d’un atelier en autonomie.Les enfants tiraient au hasard un dessin puis recherchaient la photocopie del’illustration dessinée. Je vérifiai par la suite les dessins appairés à leurillustration et confirmai ou non les choix des élèves lors d’un regroupement. Lecas des paires invalides fut débattu par l’ensemble de la classe.

Mise en couleur :Nous avons travaillé les couleurs primaires et secondaires dès mon arrivée danscette classe et les élèves avaient créé le triangle des couleurs afin de ranger lescouleurs secondaires entre les trois couleurs primaires. Après un travailindividuel de recherche sur les mélanges de couleurs par deux, une affichecollective avait été constituée par les élèves grâce à des carrés de couleurs,cette dernière affichée vers le coin peinture a permis d’aider les élèves àcomposer leurs couleurs. L’affichage de papiers translucides à la fenêtrepermettait également de rappeler les mélanges des couleurs et leur résultat.Toutefois, je permis aux élèves d’utiliser en plus du noir et du blanc afin de serapprocher des couleurs utilisées dans l’album.Lors de ce travail, j’invitai les élèves à travailler ensemble à la préparation descouleurs : un mélange achevé était présenté aux élèves présents dans l’atelier etsoumis à l’avis de tous. La couleur est-elle celle qui convient ? Pourquoi ? Quemanque-t-il ? Les séances se déroulaient dans une ambiance de classe convivialeoù chacun expérimentait et pouvait trouver conseil auprès d’un pair sans craindremoqueries ou désintérêt puisque tous oeuvraient pour le même travail final :notre album. (Annexe L : illustration de la suite de l’album)

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3.5. BIOLOGIE : monographies sur le loup et le lapin

Les élèves de la classe partagés en deux groupes travaillaient à l’une desmonographies. Les recherches étaient exposées à l’ensemble de la classe à l’issuede chaque séance et pour clore cette séquence, les élèves présentaientl’ensemble de leurs recherches sous forme d’une affiche à leur enseignante.L’ensemble de la classe a été évalué sur les deux monographies : oralement dansun premier temps lors des mises en commun puis par écrit. Les connaissances desuns étaient présentées aux autres et les évaluations ont montré des résultatscorrects. Huit élèves sur vingt ont répondu correctement à l’ensemble desquestions. Toutefois, les élèves les plus en difficulté l’étaient sur les deuxmonographies. Leurs difficultés ne paraissaient pas accentuées par ce moded’apprentissage mais il ne me paraît pas favoriser les apprentissages. Je n’ai paseu la possibilité d’élever un lapin dans la classe, peut-être cette responsabilité etces gestes sensibiliseraient mieux certains élèves, une visite dans un élevagepermettant un contact direct avec ces animaux et leurs éleveurs pourraitégalement être envisagée. Je remarque également que les erreurs des élèvessont souvent le reflet de ce qu’ils pensaient avant étude de l’animal, leursrecherches n’ont donc pas suffi à les effacer et à construire d’autresreprésentations. Monographies en annexe M .

3.6. VIVRE ENSEMBLE : respecter les différences etreconnaître leurs richesses, respecter ses camarades, lesadultes, se sentir responsable de ses actes à l’école etcomprendre que les règles acceptées permettent laliberté de chacun

Lors des rituels du premier jour, les élèves me firent remarquer le changementdans la disposition de la classe et le contenu des rituels, j’en profitai donc pourleur expliquer que j’étais différente de leur enseignante et avais d’autresexigences, qu’ils devraient le respecter pour une ambiance agréable de travail.Certaines d’entre elles étaient déjà en vigueur dans la classe et cela les rassura.Je demandais aux élèves d’écouter les autres, de ne pas se couper la parole, dene pas se moquer, de s’aider.AMI AMI fut le premier écrit qui nous permit d’aborder les différences dechacun, physiques, culturelles, gastronomiques, … Pourquoi même si on estdifférent on ne pourrait être ami ? A cette question, les élèves ne répondirentpas immédiatement mais leurs propositions de suite de l’histoire révèlent leur

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avis et lors de la conclusion de l’histoire, certains précisèrent « AMI AMI mêmesi pas petits tous les deux, même s'ils ne mangent pas pareil, même si … ».

Débats« En fin de compte, éduquer à la citoyenneté, c’est réfléchir en termes deparcours civique de la maternelle à l’université. Cela signifie qu’à toutes lesétapes de ce parcours, on ait réfléchi au débat. Le débat, ce n’est passimplement causer, échanger des opinions ou des idées. Dans le débat, la parole aun poids, un statut. On libère certes la parole, mais on apprend à exposer, àformuler, à argumenter. On passe de la pluralité des opinions au pluralismedémocratique, qui sait ordonner, hiérarchiser, choisir. Débattre, ce n’est passeulement dire son opinion, mais c’est aussi changer d’opinion. Or il y a beaucoupd’élèves qui pensent qu’il suffit de parler, de ire chacun e qu’on pense et de s’entenir là. On sort toujours d’un débat différent de ce qu’on était avant. Eduquer àla citoyenneté, c’est apprendre à reconnaître cette différence, cette expositionde chacun au changement par les autres. C’est aussi apprendre à douter, à dire« je ne sais pas » dans certains cas. »6

Je proposais également un débat hebdomadaire basé sur un petit texte quilançait la réflexion.

Un petit frère pas comme les autres de Marie-Hélène DELVAL – Bayardpoche

Cet album traite de la différence et du handicap, du respect et de la difficultéd’intégration. Extrait du débat :Enseignante – «Que pourrait-on faire à l’école de Prissé pour accueillir un enfantcomme ce petit frère ? »Élèves – «on pourrait lui faire des cadeaux ».Enseignante – «faîtes vous des cadeaux à tous les nouveaux enfants ? »Elèves – «non. »Enseignante – «si vous offrez des cadeaux à cet enfant, ne se sentira t-il pasdifférent des autres ? Et puis, vous ne pourrez pas apporter des cadeaux tousles jours. »Elève – «S'il ne marche pas bien ou dans un fauteuil, on pourrait pousser lestable pour qu’il y ait plus de place, mettre une planche sur les escaliers pourrouler le fauteuil, pour jouer dans la cour on pourrait faire des devinettes,chanter ou jouer à 1,2,3, soleil … »Tous les élèves ne sont pas d’accord car il faut se déplacer rapidement maisparviennent à un accord : avec un fauteuil roulant mais pas dans le sable pour luifaciliter les déplacements ou bien dans le sable mais il compterait car il nepourrait pas avancer.

6 Catherine Trautman, Ecole d’été de Strasbourg, IUFM Alsace, 2000

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Les enfants parleront ensuite de leurs grands-parents dont certains ont desproblèmes moteurs et des gestes qu’ils ont pour leur rendre la vie plus agréable :rendre service, jeux calmes, faire plaisir…Une élève nous racontera que dans son école précédente, elle avait été victimed’enfants très forts qui lui disaient des choses très méchantes qui lui fontencore mal au cœur et qui la frappaient …Les enfants réagissent en disant qu’ilssont gentils avec elle, qu’ils essaient … Je conclus donc en disant aux enfantsqu’ils doivent essayer de ne pas faire souffrir les autres et qu’ils doiventrespecter tout le monde même les plus faibles.Nous concluons cette séance en faisant le tour des élèves pour répertorier lespréférences de chacun et concluons en disant que notre classe a beaucoup dechance d’avoir tant de visages différents.Ce droit à la différence sera rappelé par les élèves en cas de différent entreeux.L’ambiance de cette classe était assez agréable et les élèves se respectaientassez bien. Toutefois, un élève de la classe suivi par un psychologue, unpsychomotricien et un orthophoniste faisait quelquefois l’objet de moqueries dela part d’un élève en disant qu’il avait des problèmes … Oui, X est différent maisnous le sommes tous et nous ne soulignons pas chaque jour les différences dechacun et nous devons agir de même avec X.

Lors d’une seconde séance et grâce à ‘Vive le civisme’ chez Hatier, nous avonsabordé le fonctionnement d’un état, défini la notion de citoyen et décrit soncomportement. Situé à mi-chemin entre l’album et le documentaire, cet ouvrageest composé de cinq parties distinctes traitant de cinq aspects de lacitoyenneté : Petits poussins d’ici et d’ailleurs (le multiculturalisme), La petitesouris et l’éléphant costaud (la tolérance et la solidarité), Les Abo Minables et lemarabout (protection de la planète), Au pays de singes farceurs ( démocratie,république , lois), droits de l’homme et droits de l’enfant (Déclaration des droitsde l’homme et des droits de l’enfant). Chaque thème débute par une fable quiengage au débat puis viennent quelques rappels de connaissances. Ce débat sesituait entre les deux tours des élections régionales et intéressa les élèves quien profitèrent pour libérer des inquiétudes familiales dont ils ne maîtrisaient pasl’origine.Voici les définitions des enfants :« Un citoyen c’est quelqu’un qui fait des choses pour être responsable de lui etdes autres et qui respecte les règles. »Progressivement, nous avons abordé la notion de règles.« A la maison, ce sont les parents qui fixent les règles. A l’école, c’est lamaîtresse avec les élèves mais c’est la maîtresse qui décide en dernier. EnFrance, des hommes et des femmes politiques que l’on choisit en votant font deslois. Le citoyen doit respecter les lois même s’il n’est pas d’accord sinon lesgendarmes les font respecter et arrêtent les méchants qui ne respectent rien. »

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Les lois citées par les élèves sont principalement issues du code de la route : leslimitations de vitesse, le permis de conduire (enlevé à un parent), le port de laceinture de sécurité, les panneaux, la limitation de bruit (problème de voisinageévoqué par un enfant). Je leur signale l’obligation d’éduquer les enfants et leurfait remarquer que toutes les lois ne sont pas restrictives mais qu’ellespermettent à chacun de vivre mieux quand elles sont respectées par tous.Le problème de la droite et la gauche me sera posé par plusieurs élèves : jechoisis de répondre à cette question en expliquant que tous différents, commetous les êtres humains, les hommes et les femmes politiques ne font pas lesmêmes choix pour diriger le pays et que leur politique est appelée de droite oude gauche. J’aurais pu ajouter la position physique des partis politiques dansl’hémicycle de l’Assemblée nationale mais dans ce cas, j’aurai du accompagnermon explication d’un schéma afin que les enfants le visualisent.

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CONCLUSION

Ce mémoire m’a permis d’engager une réflexion pédagogique sur le développement de lacitoyenneté dans les cycles 1 et 2. Je pense que le fait d’être particulièrement attentiveà ce problème m’a permis de mettre en place des dispositifs d’apprentissage favorisantun climat de confiance et de respect dans les classes. Cette ambiance de classe donne àtous les élèves le droit de s’exprimer en sachant qu’ils seront écouter, que leur paroleest importante et sera prise en compte et qu’elle peut être source de propositions. Osers’exprimer lors d’apprentissages divers permet de mieux se les approprier et favorisel’attention et la participation. Je souhaite continuer dans cette voie car j’ai beaucoupapprécié de voir évoluer les élèves vers un comportement de ‘citoyen scolaire’ prenantdes responsabilités dans la classe, participant à des décisions soumises à vote,respectant un règlement permettant à chacun d’évoluer en sécurité et dans le respect.J’ai vu des élèves s’engager dans un apprentissage qui semblait les désintéresser,d’autres prendre une parole qu’ils avaient refusée auparavant, s’améliorer descomportements d’élèves agressifs ou peu respectueux. Cette orientation n’est pas unegarantie de réussite pour tous mais elle favorise le statut d’élève et donne uneresponsabilité aux élèves. Les élèves doivent comprendre qu’ils n’ont pas toute liberté etque l’enseignant reste l’expert garant des instructions officielles, des règles defonctionnement de l’école et de la sécurité des élèves. Peut-être qu’un tel comportementpeut se perpétuer, devenir naturel et contribuer à la formation de citoyens hommes etfemmes de demain responsables et acteurs de leur vie. L’ouverture aux différences,l’analyse de leurs richesses peuvent permettre d’empêcher le rejet et la violence face àl’étranger, le handicapé, celui qui est différent. Le choix du support album m’aréellement permis de travailler avec les enfants : leur choix est réfléchi en fonction descompétences qui sont développer. L’objet principal de mes choix fut la citoyenneté, ladifférence mais les œuvres exploitées m’ont permis d’étendre les compétenceslinguistiques, métalinguistiques, biologiques, artistiques … des élèves. L’album offre auxenfants un espace de parole et de pensée qui est libre et où ils échappent au regardévaluatif et au couperet du vrai et du faux traditionnellement détenu par le maître.Dans cet espace, les élèves peuvent réinvestir leur culture personnelle quel que soit sondegré de légitimité institutionnelle. De part leur lecture plurielle, la lecture d’albumplace les élèves en position d’enfants chercheurs et leur confie des responsabilitésintellectuelles. La richesse des différences de chacun permet les lectures différentesd’un album de qualité. En effet, je pense qu’il ne faut pas se contenter de raconter desalbums dont l’histoire serait littérale et sans intérêt au développement de compétenceset, ou, de connaissances. Le choix des textes doit permettre d’accéder à un niveau delecture et compréhension intéressants. L’autonomie, la réflexion, l’ouverture auxdifférences, le respect des règles sont des conditions à la construction du monde dedemain.

BIBLIOGRAPHIE

C. Xypas (dir.), Les citoyennetés scolaires , Education et formation, Paris, PUF, 2003

JDI, octobre 2003Education enfantine, janvier 2001Education enfantine, mars 1996

J.P. Obin (dir.), Questions pour l’éducation civique, Hachette Education, 2000

Ecole d’été Stasbourg, Citoyenneté et école, I.U.F.M. Alsace, 2000

Lecomte J.M, Sylvestre J.P., Culture républicaine, citoyenneté et lien social ,CRDP Bourgogne, 1997

Colloque en Seine-Saint-Denis, Education à la citoyenneté, Magnard, 1996

Monique Flonneau, L’éducation à la citoyenneté aux cycles 2 et 3, Nathan pédagogie,1998

Jean Luc Moreau, La liberté racontée aux enfants,

Sylvie Girardet, Le civisme à petits pas, Actes Sud Junior,

Dominique Shnapper, Qu’est-ce que la citoyenneté ?, Folio actuel, 2000

A. Touraine, Pourrons-nous vivre ensemble ? Egaux et différents , Paris Fayard,1997

AlbumsClaude Boujon, La brouille, L’école des loisirs, 1989Pili Mandelbaum , Blanc comme la lune, noire comme le café , Pastel, 1989Tomi Ungerer, Le nuage bleu, L’école des loisirs, 2000Anne Fronsacq, Petit zèbre, Père Castor, Flammarion, 1974Martine Lagardette, Petit oursin, Père Castor, Flammarion, 2000Elsa Devernois, A trois on a moins froid, L’école des loisirs, 1993Rascal , AMI AMI , Pastel, 2002Marie-Hélène Delval, Un petit frère pas comme les autres , Bayard poche, 1993Sylvie Girardet, Vive le civisme ! , Citoyens en herbe, Hatier, 2004

A

ANNEXES

Opération BRIKADO ..................................................................................p ARègles de vie ..................................................................................................p. BFiche de séquence littérature : la différence.......................................p. CFiche de séquence littérature : la différence bis ................................p. DIllustration : La Brouille..............................................................................p. EIllustrations : Petit Zèbre .........................................................................p. EArts visuels : Petit Zèbre...........................................................................p. GPetit Oursin : dessins d’enfants................................................................p. HDernière illustration AMI AMI originale ...............................................p. ISéquence AMI AMI Maîtrise de la langue .............................................p. JProduction écrite des enfants : suite AMI AMI..................................p. KIllustration de la suite : Léo ......................................................................p. LMonographies.................................................................................................p. M

A

Opération BRIKADO

B

C

Domaine disciplinaire : Maîtrise de la langue, vivre ensemble Niveau :T.P.S./M.S.Titre de la séquence : Petit zèbre : la différencePériode : 1er au 6 décembre Durée de la séquence : 1 semaine (5 séances)Objectifs généraux de la séquence :

• Comprendre une histoire et décrire les personnages• Intégrer la trame narrative et être capable de jouer un personnage• Reconnaître et apprendre à accepter le droit à la différence

Programmation des activités de la séquenceL’enfant apprend à :(progression par objectifs spécifiques)

Conditionsmatérielles

Etape 1

24/11

Découverte du monde : un pays lointain (l’Afrique)Comprendre une histoire et le manifester en reformulant latrame narrativeDécouvrir un texte littéraire

Groupe classeM.S.

T.P.S.

Etape 2

25/11

Raconter un conte déjà connu à l’aide des illustrationsIdentifier un personnage, le décrire physiquement et décrireses sentiments ainsi que ceux des autres personnages.

Groupe classe

Etape 3

27/11

Rappeler une histoire déjà connueDébattre des règles de vie en collectivité , identifier etrespecter les différences.Participer à un échange collectif en acceptant d’écouterautrui et d’attendre son tour de parole et de rester dans lepropos de l’échange.

Groupe classe

M.S.

Etape 4

28/11

Reconnaître les erreurs volontaires dans la trame narratived’un texte connu.Rappeler le « débat » de la veille en se faisant comprendre.Reconnaître les richesses des différences et établir unparallèle avec la vie de la classe.

Groupe classe

M.S.

Etape 5

29/11

Mise en réseau d’un nouvel album sur le thème de ladifférence (Le nuage bleu, Ungherer).Comprendre une histoire et le manifester en reformulant latrame narrative.

Groupe classe

Evaluation Langage écrit : dictée collective à l’adulte (écrire unelégende d’une composition collective en liaison avecl’album de la semaine)

M.S.

Réinvestissement : Ecrire la lettre au Père Noël en respectant tous les avis de laclasse

D

Fiche de séquence – La différence – bis –Domaine disciplinaire : Maîtrise de la langue / Vivre ensemble

Niveau : T.P.S./M.S.Titre de la séquence : Tous différents et tous ensemble 3 albums en réseauPériode : du 4/12 au 6/12 Durée de la séquence : 3 séancesObjectifs généraux de la séquence :• Comprendre un texte et s’en souvenir pour le rappeler lors d’une lecture au thème

identique• Prendre conscience de toutes les différences et savoir les accepter

Programmation des activités de la séquenceL’enfant apprend à :(progression par objectifs spécifiques)

Conditionsmatérielles

Etape 1

4/12

Album « Blanc comme la lune, noir comme le café »Hypothèses de lecture des élèves en fonction de la couverture.Lecture de l’album. Les élèves reformulent l’histoire.Pourquoi la petite fille est malheureuse ?Que fait son papa ? Comment est son papa ?Comment est sa maman ?Qui connaissez vous qui était malheureux comme la petite fille ?Pourquoi ? (référence à Petit Zèbre)Etablir un parallèle entre la réaction de la maman et celle de lagirafe qui dit qu’il faut être fier de ses différences.

AlbumBlanc comme lalune, noir commele café

Etape 2

5/12

Album « Petit oursin »Hypothèses de lecture des élèves avec la couverture.Lecture de l’album.Les élèves disent s’ils ont aimé l’histoire et pourquoi(vérification de compréhension).Justine est elle heureuse ? Pourquoi ?Comment sont ses cheveux ? Comment les trouvez-vous ?Où habite la mamy de Justine ? Est-ce loin ?Comment sont tes cheveux ? Comme Kim, comme Justine,comme Grégoire, comme Mélodie , Victor ou Félix ?Cette diversité emplit la page de couleurs …Représenter par un dessin cette ambiance.

Album « Petitoursin »

Etape 3

6/12

Album « Nuage bleu »Hypothèses de lecture des élèves avec la couvertureLecture de l’album. Justin s’était endormi, pouvez vous raconterl’histoire à Justin : je n’interviens pas pendant la ‘lecture’ etdéroule les illustrations au fur et à mesure.Le nuage bleu est très heureux même si il est différent car il rendtout le monde heureux.Illustration par les enfants de cette histoire et légende par dictée àl’adulte de la différence.

Album « Nuagebleu »Feuilles A4Pastels

Evaluation Dictée à l’adulte : quelle compréhension de la différence ?Réinvestissement : En cas de problème dans la classe sur la non acceptation de ladifférence ou moqueries pour différence …

E

La brouille

F

Petit zèbre

G

Fresque Petit zèbre

Travail sur la différence en Arts Visuels

Moyenne section

H

Petit zèbre

Travail sur la différence

Réalisation collective – Petite section

Représenter Justine d’après deux constats des élèvesaprès la lecture de Petit oursin

I

J

Dernière illustration de l’album AMI AMI

K

Fiche de séquence - LITTERATURE

Domaine disciplinaire : Maîtrise du langage et de la langue française Niveau : Grandesection

Titre de la séquence : Découvrir un album et écrire la suite : AMI - AMI de Rascal

Période : Mars/Avril Durée de la séquence : 3 semaines

Compétences devant être acquises dans la discipline :Avoir compris et retenu : (en construction …)

Reconnaissance des mots• système alphabétique de codage de l’écriture• correspondances régulières entre phonème et graphème• identifier instantanément quelques mots courts ou fréquents

Production de texte• sous dictée à l’adulte écrire la fin d’un texte en gérant les problèmes de syntaxe et

lexique

Etre capable de :Ecriture

• Copier sans erreur un texte de 1 ligne en copiant mot par mot et en utilisant uneécriture cursive et lisible

Compréhension• Comprendre les informations explicites d’un texte littéraire approprié à l’âge et à la

culture des élèves• Dégager le thème d’un texte littéraire (de qui ou de quoi parle-t-il ?)

Compétences du langage oral :Communiquer

• Etre capable d’écouter autrui, de demander des explications et accepter les orientationsde la discussion induites par l’enseignant

Maîtrise du langage de l’évocation• Rapporter un récit en se faisant clairement comprendre• En situation de dictée à l’adulte d’un texte narratif, proposer des corrections

pertinentes portant sur la cohérence du texte ou sur sa mise en mots (lexique, syntaxe)• Dégager la signification d’une illustration rencontrée dans un album en justifiant son

interprétation à l’aide des éléments présents dans l’image ou des situations qu’ellesuggère

L

Liste des mots à acquérir au cours de la séquence :Loup, ami, lapin, petit, grandPhonèmes [ u ], [ y ], la place du son dans le mot

Programmation des activités de la séquence

Etapes L’enfant apprend à : Maîtrise de la langue

Prérequis Les enfants ont déjà abordé les phonèmes [u] et[y], il s’agit maintenant de les différenciercorrectement à l’écrit et à l’oral. Les enfants ontl’habitude de raconter leur livre de bibliothèqueà la classe.

1Découverte de l’album, des personnages, deslieux, de l’ambiance. Hypothèses des élèves surle titre, l’histoire, les relations des personnages,l’intrigue, le début, la fin.

Dégager le thème d’un textelittéraire

2

L’enseignant raconte l’histoire en 4 parties.Entre chaque partie, les élèves sont invités àémettre des hypothèses sur la suite de l’histoire.Pas d’hypothèse sur la fin.

Dégage la significationd’illustrations et comprendreles informations d’un textelittéraire

3 Discrimination visuelle : lapin, loup.Comprendre et retenir lescorrespondances entregraphèmes et phonèmes

4

Construction d’un patrimoine culturel littéraireMise en réseau d’un personnage : le loup

• Loulou• Pierre et le loup• Jean-Loup• Le loup sentimental• Le loup est revenu• Je suis revenu• Marlaguette

Comprendre les informationsexplicites d’un texte littéraireapproprié à l’âge et la culturedes élèves,

5AMI – AMI : lecture ininterrompueArrêt sur la dernière illustration : Que va-t-il sepasser ?

Comprendre les informationsexplicites d’un texte littéraireapproprié à l’âge et la culturedes élèves

6Travail de recherche des mots antonymes etsuperlatifs contenus dans le texte. Aide à lacompréhension et à la mémorisation du texte.

Développer et acquérir unvocabulaire

7Débat sur la diversité des hypothèses et leurprobabilité : argumenter et utiliser desconnaissances transversales (biologie)

Exposer son point de vue enrestant dans les propos del’échange, faire despropositions d’interprétationde la dernière illustration del’album

M

8Choix d’une suite de l’histoire : 1ère dictée àl’adulte.

En situation de dictée àl’adulte, adapter son débit deparole et s’en tenir au choixde la séance précédente

9Mise en forme du texte (syntaxe et lexique)

Proposer des correctionspertinentes portant sur lacohérence du texte et sa miseen mots (syntaxe et lexique)

10 Ecriture de phrases du texte originalProposer des écritures pour des mots réguliersdu texte écrit par les enfants

Proposer une écriturephonétiquement possible etcopier sans erreur un texte encopiant mot à mot et enutilisant une écriture cursiveet lisible

11 Edition de la suite de l’album en référence àl’original (présentation, illustration, mise enpage, couverture)

Observer, faire-part etréaliser

12 Présentation de l’album édité à l’enseignante enposte et mise en voix de la partie originale etmarionnettes

Raconter seul un albumillustré en classe, dire untexte court en l’interprétant

Evaluationdes

compétencesde la

discipline

Prévoir grille d’évaluation des compétences etévaluer progressivement les élèves au fil desséances

Evaluationde la

maîtrise dela langue

Prévoir grille d’évaluation des compétences etévaluer progressivement les élèves au fil desséances

N

Suite écrite par les élèves de Grande sectionSur le modèle : une double page, un texte, une

illustration

Le grand méchant loup fait un câlinau gentil petit lapin blanc, il le lèche.Le loup invite le lapin à déjeuner : dela viande pour lui et des carottes pourle lapin. Ils mangent ensemble et boiventdu coca.

Le grand méchant loup et le gentilpetit lapin blanc vont se promenerdans la forêt. Le lapin fait des photographiesdes arbres et des animaux. Ils mangentdes fraises des bois et cueillent des fleurs.

Le gentil petit lapin blanc invite le grandméchant loup chez lui. Il lui apprend à joueraux échecs. Ensuite, ils jouent au footballdehors.

O

Illustration d’un élève pour la suite de l’album AMI AMI

P

Monographies

Q

DEVELOPPER DES ACQUIS EDUCATIFSET DIDACTIQUES PAR LES ALBUMS

RESUME : S’appuyer sur des albums pour développer des compétences entransversalité, des comportements, des pratiques de citoyenneté. Vivre lacitoyenneté dans la classe et donner de la cohérence aux savoirs, aux pratiqueset aux valeurs présentées aux élèves.

MOTS CLES : Littérature de jeunesse, albums, compétences, comportementsocial, citoyenneté