deuxieme partie sociologie generale et sociologie politique chapitre 10 groupes et reseaux sociaux
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DEUXIEME PARTIE
SOCIOLOGIE GENERALE ET SOCIOLOGIE POLITIQUE
CHAPITRE 10
GROUPES ET RESEAUX SOCIAUX
Section 1
Comment les individus s’associent-ils pour constituer un groupe social ?
Section 1
Comment les individus s’associent-ils pour constituer un groupe social ?
INTRODUCTION : QU’EST-CE QU’UN GROUPE SOCIAL
1) Définition d’un groupe social
Pour qu’un ensemble d’individus forment un groupe social selon R. MERTON
il faut que :
-Les individus soient en interaction ou avoir des rapports sociaux qui obéissent à des
règles préétablies (critère objectif)
-Les individus doivent se définir eux-mêmes comme membres du groupe et être définis
par les autres comme étant membres du groupe (critères subjectifs)
2) Un groupe social n’est pas un simple agrégat physique
On observe ici un groupe de personnes qui
font la queue pour accéder au cirque Pinder.
Ces personnes ne forment pas entre elles
un groupe social car :
- Elles n’entretiennent pas entre elles de
relations.
- Elles ne se définissent pas elles-mêmes
comme membres du groupe.
- Si un individu double toute la file, il se peut alors que l’agrégat physique que
constitue la queue devienne un groupe social. En effet, les personnes mécontentes de
se faire doubler vont commencer à discuter entre elles, protester contre la personne.
Elles font former un groupe social identifiable.
- Il en sera de même si à l’issue de la représentation, les personnes sont
mécontentes car le programme annoncé n’a pas été tenue et qu’elles décident par
exemple de se réunir pour protester auprès de la direction
Toutefois :
2) Un groupe social n’est pas un simple outil statistique
Afin d’étudier la population française l’INSEE a élaboré un outil statistique
appelé les Professions et Catégories Socioprofessionnelles.
Pour se faire il a retenu un certain nombre de critères tels que :
De manière à ce qu’une PCS puisse représenter une certaine
homogénéité sociale.
a) L’exemple des PCS
- …………………………………………………… qui distingue les indépendants des salariés ;
-…………………………………………………. qui sépare les activités agricoles (liées à la terre), les activités industrielles (production de biens non agricoles) et les activités de services.
- ………………………………………………………. , en partie donné par le niveau de diplôme requis pour obtenir une place dans la hiérarchie de l’entreprise ou de l’administration.
- ……………………………………………………. , celle-ci est donnée par la taille de l’entreprise pour les indépendants, tandis que pour les salariés l’INSEE distingue les postes d’encadrement et les postes d’exécution
- ………………………………………………………… manuel ou non manuel.-
Le statut professionnel
Le type d’activité
Le niveau de qualification
La place hiérarchique
Le type de travail
1. Agriculteurs exploitants11.Agriculteurs exploitants sur petite exploitation12.Agriculteurs exploitants sur moyenne exploitation13.Agriculteurs exploitants sur grande exploitation
2. Artisans, commerçants et chefs d’entreprise21. Artisans22. Commerçants23. Chefs d’entreprise de 10 salariés et plus
3. Cadres et professions intellectuelles supérieures31. Professions libérales33. Cadres de la fonction publique34. Professeurs, professions scientifiques35. Profession de l’information, des arts et des spectacles37. Cadres administratifs et commerciaux d’entreprises38. Ingénieurs et cadres techniques d’entrepriseChômeurs
4. Professions intermédiaires42. Instituteurs et assimilés43. Professions intermédiaires de la santé et du travail social44. Clergé, religieux45. Professions intermédiaires administratives de la fonction publique46. Professions intermédiaires administratives et commerciales d’entreprise47. Techniciens48. Contremaîtres, agents de maîtriseChômeurs
5. Employés52. Employés civils et agents de service de la fonction publique53. Policiers et militaires54. Employés administratifs d’entreprise55. Employés de commerce56. Personnels des services directs aux particuliersChômeurs
6. Ouvriers62. Ouvriers qualifiés de type industriel63. Ouvriers qualifiés de type artisanal64. Chauffeurs65. Ouvriers qualifiés de la manutention, du magasinage et du transport67. Ouvriers non qualifiés de type industriel68. Ouvriers non qualifiés de type artisanal69. Ouvriers agricolesChômeurs
81. Chômeurs n’ayant jamais travaillé83. Militaires du contingent
Population active totale
Toutefois, de leurs caractéristiques communes il peut résulter des
intérêts communs –non nécessairement conscients – qui feront de ces individus
un groupe social latent, appelé encore quasi-groupe, par le sociologue R.
Dahrendorf.
Enfin, la prise de conscience de ses intérêts communs et la mise en
place d’une organisation du groupe pour les défendre transformera alors le
groupe latent en un groupe social d’intérêt manifeste (parti, syndicat, …)
Là encore, les PCS ne peuvent pas être apparentées à un groupe social
dans la mesure où en dépit de leurs caractéristiques communes les individus ne
forment pas un groupe réel en interaction et ne se sentent pas appartenir à ce
groupe.
b) L’exemple des jeunes
Tout comme les PCS, les jeunes peuvent s’appréhender comme une
catégorie statistique. Il est d’ailleurs nécessaire de définir certains critères pour la
constituer et notamment un critère lié à l’âge.
Mais là encore les jeunes peuvent constituer un groupe social latent, dans la
mesure où compte tenu de leur statut commun et des rôles qui leurs sont attachés ils
peuvent devenir un groupe social manifeste.
c) L’exemple des femmes
On peut dire que les femmes forment dans nos sociétés contemporaines un
groupe social.
En effet, c’est parce que les femmes sont reconnues comme un groupe
différent des hommes que l’on adopte à leur égard des comportements particuliers
(qui vont de la galanterie à la discrimination), et c’est parce qu’elles se reconnaissent
cette spécificité qu’elles adaptent leur comportement à cette appartenance.
L’existence du groupe de femme dans nos sociétés est attestée par
l’existence d’un rôle de femme.
I. GROUPE SOCIAL PRIMAIRE ET GROUPE SOCIAL SECONDAIRE
1) Les caractéristiques des groupes sociaux primaires
A. Le groupe social primaire
- de petite taille (on parle aussi de groupe restreint)
Les groupes sociaux primaires sont généralement :
- les relations y sont interpersonnelles voire intimes (groupe de face à face)
- l’identification de l’individu au collectif y est forte et les rapports de sympathie,
de coopération et d’entraide mutuelle dominent au sein du groupe
- Enfin, si l’existence de rapports de compétition au sein du groupe ne peut pas
être exclue, ces derniers restent toujours emprunts de loyauté, et la satisfaction de
l’intérêt personnel reste toujours subordonné à l’intérêt collectif.
- le contrôle social y est informel et spontané
Ces groupes sont qualifiés de primaires car :
C’est en leur sein que les individus font leur première expérience de vie sociale et
selon Cooley ils servent à former les idéaux moraux de l’individu et, ultérieurement,
à les renforcer dans la conduite de la vie. SOCIALISATION PRIMAIRE. C’est dans ces
groupes que se construisent les identités personnelles.
Ils ne se modifient pas comme les autres groupes (durabilité des rapports)
Ils ont un caractère universels on les rencontre dans tous les types de société
Les principales caractéristiques des groupes sociaux secondaires :
- Taille généralement plus grande que les groupes primaires
- Relations plus superficielles reposant sur des bases utilitaires
1) Les caractéristiques des groupes sociaux secondaires
- Ce sont des groupes formels c’est-à-dire des groupes où on a défini par écrit des
règles de fonctionnement et d’organisation.
- Le contrôle social des membres y est formel c’est-à-dire codifiées par des règles
écrites et l’existence d’organismes spécialisés visant à les faire respecter
B. Le groupe social secondaire
- Les partis politiques
2) Des groupes sociaux secondaires multiples
a) Des groupes de taille intermédiaire à ….
b) Des groupes de grande taille
- Les syndicats
- Les associations telles que les associations de consommateurs, etc
- Quartiers urbains
- Collectivité de travail
- Ecole, Collège, Lycée, Université
- Les classes sociales (prolétaires / bourgeois)
- Les castes
- Les élites
- Groupe ethnique
- Groupe religieux
Groupes sociaux de
défense d’intérêts
Groupes sociaux issus de la stratification sociale
Groupes sociaux issus des différences socioculturelles
Le concept de classe sociale
dans l’analyse de Karl MARX
(Approfondissement du coursAccompagnement
Personnalisé)
Le concept de classe sociale
dans l’analyse de Karl MARX
(Approfondissement du coursAccompagnement
Personnalisé)
La société industrielle est scindée en deux classes …
Même s'il reconnaît l'existence de plusieurs classes, lorsqu’il s’agit d’expliquer
le fonctionnement du Mode de Production Capitaliste Marx ne distingue finalement que
deux classes sociales : ………………………………………………………………………………………………..……
……………………………………………………………………………..……………………………………..……………………
……………………………………………………………………………..…………………………………………………………
……………………………………………………………………………..…………………………………………………………
Les capitalistes ou encore les bourgeois, les hommes aux écus
Les prolétaires
… et ce en fonction d’un critère de démarcation objectif
Dans la société industrielle la bourgeoisie possède
tandis que les prolétaires possèdent uniquement
Les écus, le capital monétaire transformé en moyens physiques de production
autrement dit les machines, les terrains, les bâtiments, etc …)
leur force de travail
Néanmoins, ce n'est pas la propriété privée des moyens de production qui
caractérise par rapport aux autres modes de production le Mode de Production
Capitaliste mais le fait qu’il existe un marché du travail sur lequel le travail est
considéré comme une marchandise quelconque rétribuée sous forme d’un prix (mise
en place du salariat
Salariat : situation dans laquelle un individu offre sa force de travail à un employeur
qui en dispose librement en échange d’une rémunération.
En fait, ce que dénonce Marx, c'est moins le fait que la force de travail de l'ouvrier
soit achetée par le capitaliste mais la manière dont celle-ci l’est. Ainsi, alors que les
apparences semblent montrer une égalité de droits et de devoirs pour les deux
classes : les ouvriers travaillent et en contrepartie perçoivent un salaire, en
contrepartie duquel le capitaliste est propriétaire de la production ; il se trouve que
le travail a la propriété de créer plus de valeur que n’en nécessite sa reproduction. C’est la Plus-value.
Autrement dit la valeur d’usage de la force de travail est supérieure à sa valeur d’échange.
Et donc Plus-value = valeur d’usage – valeur d’échange
Par exemple,
Valeur d’usage du salarié =
Valeur d’échange du salarié =
Productivité marginale = 10 sous
3 sous
Plus –value = 7 sous
Salaire (minimum de subsistance) =
Plus précisément, pour Marx, la valeur d’une marchandise est égale au temps
de travail que nécessite sa production. Ainsi, on peut mesurer la valeur d’un bien par la
quantité de travail direct ou vivant que celui-ci incorpore auquel il faut ajouter la quantité
de travail indirect ou mort.
Le temps de travail direct ou vivant peut se mesurer par le temps de travail
passé par un individu pour produire le bien.
Le temps de travail indirect ou mort peut se mesurer par correspond à la
dépréciation de la machine utilisée pour produire le bien. Plus précisément, un équipement,
que Marx appelle le capital, transmet indirectement de la valeur aux marchandises. Quand une
machine est utilisée pour fabriquer un objet, la valeur transmise doit prendre en considération le temps
de travail humain qui fut nécessaire pour fabriquer la machine, qu'on répartira ensuite sur le nombre
total d'objets qu'est capable de fabriquer la machine avant d'être détruite.
Si une machine nécessite 500 heures de travail pour être produite et si elle peut
produire 1000 objets alors chaque objet va coûter :
0,5 heure de travail (mort ou indirect). C’est la valeur de l’amortissement.
Supposons un bien A qui nécessite 1 heure de travail direct. Celui-ci est
fabriqué par un artisan sans recours à une machine. Si une heure de travail vaut 1
sous, le bien A pourra être vendu 1 sous.
Supposons désormais une fabrique dans lequel l’individu qui fabrique un
bien A’ met une heure de travail (1 heure de travail direct) mais utilise également une
machine pendant 1 heure. (La machine ayant coûté 500 heures de travail et pouvant
fabriquer 1000 biens) ; la valeur de A’ = 1,5 heures de travail ou 1,5 sous
A la fin d’une journée de travail de 10 heures ; 10 objets A ont été produits.
Le capitaliste peut donc vendre les 10 biens et son chiffre d’affaires est égal à 15 sous.
Si chaque facteur de production est rémunéré à sa productivité, le salarié
reçoit 10 sous et le capitaliste conserve un profit de 5 sous.
On observe que l’utilisation d’une machine apporte 0,5 sous de valeur au
bien A’ ; la force de travail en apporte 1 sous.
Par ailleurs on observe qu’au bout de 100 jours le profit du capitaliste sera
égal à 500 sous , ce qui lui permettra de racheter la machine utilisée pour la production
du bien A’. L’accumulation du capital est donc impossible. Dans la mesure où le capital
ne peut pas produire une valeur supérieure à sa valeur d’usage.
En effet, la force de travail du travailleur lui permet dans la journée de produire
une valeur de 10 sous alors que le panier de subsistance peut être égal à 3 sous.
Dès lors, selon Marx afin de pouvoir accumuler du capital, le capitaliste va-t-il
payer le salarié non pas à sa valeur d’usage (sa productivité marginale) mais à sa valeur
d’échange (valeur du panier de subsistance).
Dans l’exemple sur chaque journée de travail et pour chaque travailleur le
capitaliste accapare une plus value de 7 sous.
Seul le travail a la propriété de produire une valeur supérieure à ce que
nécessite sa reproduction.
Ainsi, et plus précisément le propre du MPC est d’aliéner le détenteur de la force de travail
de 3 manières :
1)Le salarié est dépossédé du fruit de son travail qui revient à l’employeur . Plus
précisément Marx parle d’une double dépossession :
a)la propriété du travail lui est retirée ;
b) la finalité du travail, par le biais de la décomposition des tâches lui est retirée. De plus
selon Marx, le capitaliste va pouvoir transformer en capital la plus-value issue de
l’exploitation des ouvriers. Ainsi, le produit du travail devient lui-même l’instrument
d’exploitation de la force de travail.
2) Le salarié est forcé de travailler pour subsister (puisqu’il est payé au ………………………..
………………………………………..………………………………………………..………………… )
minimum de subsistance
3) La concurrence qu’organise le capitaliste sur le marché du travail émiette les ouvriers et
empêche toute révolte.
L'emploi de la force de travail donne aux capitalistes la possibilité de
s'approprier une plus-value. Les salariés, eux, sont privés d'une partie des richesses qu'ils
ont créées, ils sont spoliés, exploités et dominés. C'est pourquoi les intérêts de la
bourgeoisie et du prolétariat sont antagonistes. Les profits des uns s'obtenant par
l'exploitation des autres.
Au début du XIXe siècle, les relations entre les salariés et le patronat sont asymétriques puisque les patrons ont un pouvoir absolu dans l’entreprise et que les salariés ne sont pas protégés et n’ont pas le droit de se défendre (en France, la loi Chapelier de 1791 interdit les syndicats et le droit de grève). La condition ouvrière est marquée par la précarité du travail et l’insécurité sociale :
- L’entrée au travail se fait de façon précoce, généralement dès 7 ou 8 ans
- La durée du travail est très longue (12 à 16 heures par jour) et flexible.
- Les conditions de travail sont déplorables : le bruit, la chaleur, la poussière…les accidents du travail sont nombreux et pas indemnisés.
- Le contrat, qui lie le salarié à son employeur, est un contrat précaire : on parle le contrat « de louage » qui est bien souvent journalier
- Le salaire est journalier et assure le minimum vital physiologique : il dépend du prix du blé, du sexe et de l’âge
- La protection sociale est réservée à une toute petite minorité de salariés (les fonctionnaires, les salariés des grandes entreprises…) et ne couvre qu’une maigre retraite
La précarité du salariat au XIX ème siècle
…. toutefois, il ne saurait exister de classe sociale sans conscience de classe
Néanmoins, au-delà des rapports de production que nous venons de décrire,
pour Marx il ne saurait véritablement y avoir de classes sociales sans "conscience de
classe". En effet, il ne suffit pas, pour constituer une classe, qu'un groupe d'individus
occupent la même position objective dans la structure de la société (classe en soi) mais, encore faut-il que
ces individus aient conscience de partager des intérêts communs et s’organisent
pour les défendre. Les bourgeois s’organisent pour maintenir le système capitaliste
en l’état ; les prolétaires s’organisent pour le renverser. (Classe pour soi)
L’exemple que MARX prend lorsqu’il évoque la situation des paysans du 19ème siècle est à ce propos significative.En effet, si certains éléments pourraient permettre de parler de classe sociale :
……………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………….…………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………
…d’autres éléments en revanche conduisent à rejeter l’idée selon laquelle au 19ème
siècle les paysans constituaient une classe sociale : …………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………….……
……………………………………………………………………………………………………..
………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………
…
Ils partagent des conditions de vie similaires (même conditions de travail, mêmes
niveaux de vie, mêmes modes de vie etc …)
Ils n’ont pas conscience de partager des intérêts communs du fait notamment de
leur dispersion géographique.
En fait, pour K. Marx une classe se définit par la présence même d'une conscience de classe : l'on passe alors de la classe sociale en soi à la classe sociale pour soi.
Ainsi, pour que les ouvriers constituent une classe sociale il faut que
occupent la même place dans le rapport de production et qui au final connaissent les
mêmes conditions matérielles d’existence (niveau de vie) et les mêmes modes de vie.
et qui ont conscience de partager des intérêts communs et s’organisent pour les
défendre.
C’est la classe en soi
C’est la classe pour soi
Une classe sociale revêt selon Marx deux dimensions. D’une part elle regroupe l’ensemble des individus qui
occupent la même place dans le rapport de production et qui au final connaissent les mêmes conditions matérielles d’existence (niveau de vie) et les mêmes modes de vie
Toutefois, il ne suffit pas que des individus partagent ensemble
pour constituer une classe sociale, mais il faut d’autre part que ces individus
Ainsi, une classe sociale regroupe l’ensemble des individus qui
les mêmes conditions matérielles d’existence (niveau de vie) et les mêmes modes de vie
aient conscience de partager des intérêts communs et s’organisent pour les défendre.
occupent la même place dans le rapport de production et qui au final connaissent les mêmes conditions matérielles d’existence (niveau de vie) et les mêmes modes de vie.
et qui ont conscience de partager des intérêts communs et s’organisent pour les défendre.
C’est la classe en soi
C’est la classe pour soi
Pour Karl Marx à terme il est nécessaire que les prolétaires prennent conscience de leur exploitation et de leurs intérêts communs. C’est le passage de la classe sociale en soi à la classe sociale pour soi. Pour Marx il n’y a pas de classe sociale sans conscience de classe. La vision de Marx des classes sociales est une vision réaliste puisqu’à terme les individus ont conscience de faire partie d’une même classe.
Pas le biais des syndicats notamment les prolétaires doivent se révolter et renverser le système capitaliste.Pas le biais des syndicats notamment les prolétaires doivent se révolter et renverser le système capitaliste.
II. GROUPE SOCIAL D’APPARTENANCE ET GROUPE SOCIAL DE REFERENCE
1) Le groupe social d’appartenance
A. Groupe social d’appartenance et Groupe social de référence
Le groupe social d’appartenance désigne tout groupe social auquel un
individu appartient. Le groupe d’appartenance est finalement celui qui inspire le rôle
que les autres peuvent attendre d’un individu. Le groupe d’appartenance peut avoir
une dimension objective et être potentiellement imposé.
Chaque individu appartient de fait à une multitude de groupes sociaux à la
fois primaires et secondaires.
Le groupe de référence a d’abord une fonction comparative. Il sert de base
de comparaison aux individus pour s’évaluer et évaluer les autres
Par exemple, un groupe social évaluera sa situation par rapport au groupe placé immédiatement au
dessus de lui : s’il voit la situation de ce groupe s’améliorer alors que la sienne ne bouge pas, il en conclura une
détérioration relative de sa propre situation (frustration relative)
2) Le groupe social de référence
Le groupe social de référence peut se définir comme un groupe social auquel
l’individu n’appartient pas mais auquel il se réfère.
Le groupe social de référence peut également celui qui sert de modèle
normatif
Dans la vie sociale, il arrive assez souvent que des salariés appartenant à la PCS des employés
prennent comme groupe de référence des salariés appartenant à la PCS des cadres.
Le groupe social de référence peut également être négatif et servir de
repoussoir : on s’oppose à tout ce qui vient de lui en principe, et on adoptera un
attitude inversée par rapport à la sienne.
L’adolescence !
1) Qu’est-ce qui détermine un individu à vouloir intégrer un autre
groupe que celui auquel il appartient ?
B. Pourquoi intégrer un autre groupe social et lequel ?
En fait on peut considérer deux cas de figure :
Le premier correspond à une situation où l’individu se sent rejeté par les
autres membres du groupe : il est donc conduit à chercher une reconnaissance
sociale auprès d’un autre groupe.
Le second correspond à une situation où l’individu se sent attiré par un
autre groupe au sein duquel il espère être prochainement promu : l’adhésion aux
normes du groupe a donc une fonction de socialisation anticipatrice.
Les raisons qui peuvent pousser un ouvrier à devenir cadre sont multiples :
Vouloir accroître son niveau de vie
Etudes (cours du soir) / Promotions internes
Mais pour que l’ouvrier devienne cadre, il n’est pas suffisant que seule la
condition matérielle soit suffisante.
Il convient que l’ouvrier intériorise la culture « bourgeoise » à laquelle il
n’appartient pas. Pour cela :
Il doit rompre avec la sous-culture ouvrière
Il doit adopter les traits caractéristiques de la sous-culture bourgeoise.
Connaître de meilleures conditions de travail
Bénéficier d’un statut social plus élevé
Les conditions qui vont permettre à un ouvrier de devenir cadre :
2) Quel groupe de référence choisir d’intégrer ?
L’individu prendra généralement comme référence un groupe qui bénéfice
d’un prestige plus grand que celui de son groupe d’appartenance mais qui
généralement reste suffisamment proche pour que le fossé entre les deux ne soit pas
infranchissable.
Enfin, un individu peut s’identifier à un groupe de référence de condition
sociale inférieure à la sienne.
Mais un individu peut s’identifier à
un groupe de référence de manière à rompre
avec les rôles qui lui sont assignés dans son
groupe d’appartenance.
Dans certains cas, nous venons de le voir, un individu peut se sentir attiré
par un autre groupe au sein duquel il espère être prochainement intégré. Dans ce
cas, et généralement on peut distinguer deux raisons principales :
Section 2
Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils ?
Section 2
Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils ?
INTRODUCTION : QU’EST-CE QU’UN RESEAU AU SENS SOCIOLOGIQUE ?
Le terme de réseaux sociaux est devenu extrêmement banal depuis
quelques années : il en est venu à désigner un type particulier de sites internet
Mais pour le sociologue, un réseau social désigne les différentes relations
que les individus entretiennent entre eux et la façon dont elles se structurent. Ces
différentes relations peuvent permettre de comprendre les comportements des
individus.
qui permettent
aux individus de se
constituer un réseau de
connaissances, d’amis
I. LES RESEAUX SOCIAUX RENFORCENT LA SOCIABILITE DES INDIVIDUS ET LA COORDINATION ENTRE LES ACTEURS ECONOMIQUES
A. A la découverte de la sociabilité …
1) Qu’est-ce que la sociabilité ?
Pour le sociologue, la sociabilité ne doit pas s’entendre comme une qualité
intrinsèque d’un individu qui permettrait de distinguer ceux qui sont sociables de ceux
qui le sont moins, mais comme l’ensemble des relations qu’un individu (ou un
groupe) entretient avec d’autres»
Plusieurs typologies de la sociabilité coexistent, comme celle qui distingue la
sociabilité formelle de la sociabilité informelle.
La sociabilité formelle est le résultat d’une organisation constituée :
l’entreprise, par exemple, est une organisation à l’intérieur de laquelle se construisent
des relations de hiérarchie, de coopération, etc. ; il en est de même avec les
associations.
La sociabilité informelle, à l’inverse, ne découle pas d’une intention
programmée, elle émerge plus ou moins spontanément : comme c’est le cas lorsque se
forme un groupe d’amis.
2) Sociabilité formelle et sociabilité informelle
3) La sociabilité des français en 2000
Dans l’enquête « Conditions de vie et aspirations des Français », les pratiques associatives relèvent plutôt de la sociabilité formelle, tandis que le fait de recevoir des amis ou des relations correspond davantage à la sociabilité informelle.
4) Comment schématiser la sociabilité d’un individu ?
Ego Foyer Famille Amis Collègues, associations
Ego Foyer Famille Amis Collègues, associations
Aujourd’hui comme tenu de la montée de l’individualisme et de l’autonomie de
l’individu il ne convient plus de schématiser la sociabilité de façon concentrique dans lequel
il n’aurait qu’une autonomie restreinte mais plutôt comme une juxtaposition de différents
« mondes » (groupes sociaux) qui symboliserait une autonomie plus importante .
1) Les individus entretiennent entre eux des relations sociales
B. Les réseaux sociaux contribuent à favoriser la sociabilité des individus
De manière générale il s’agit de considérer que les individus sont
« encastrés » dans des réseaux relationnels, c’est-à-dire que leurs actions doivent se
comprendre à partir des relations qu’ils entretiennent avec les autres.
Mais, il convient de considérer et de comprendre que ces relations
s’organisent en réseaux de telle sorte qu’il ne suffit pas de prendre en compte les
contacts directs (c’est-à-dire les relations de face à face) ou l’appartenance de
l’individu à différents groupes sociaux, mais aussi les contacts de ces contacts, ainsi
que les contacts de ces contacts de ces contacts et la façon dont l’ensemble se
dessine.
2) Lesquelles relations s’organisent en réseaux
A 1 B
C D
A 2
B C
D
F
E
H
G
Réseau 1 Réseau 2
Les réseaux ne déterminent pas les actions des individus mais par leurs formes
elles les rendent plus ou moins simples à réaliser et donc plus ou moins probables. En
effet, pour agir les individus vont chercher à mobiliser un réseau. Lesquels peuvent être à
l’origine d’inégalités entre les individus.
Via le Réseau n°1, l’individu est en relation directe avec 3 personnes B, C et D.
Via le Réseau n°2, l’individu est en relation directe avec 3 personnes B, C et D mais par le
biais de C, il est en relation indirecte avec F, et à nouveau grâce à F en relation avec E, G et H.
3) Les Nouvelles Technologies de la Communication et de l’Information ont renforcé le rôle des réseaux aujourd’hui
C. Les réseaux sociaux renforcent la coordination des acteurs économiques
1) L’exemple des sociétés du CAC 40Lorsque vous êtes en mode
diaporama vous pouvez cliquer sur l’image pour accéder à l’animation
2) Le rôle des réseaux dans l’économie
Problèmes Effets bénéfiques Effets négatifs ou ambivalents
Performances économique
Répartition des ressources
Diffusion des idées
Les individus utilisent leurs réseaux pour obtenir des emplois, des promotions, lancer des entreprises
Les organisations engagent des travailleurs avec moins de coûts, trouvent plus facilement des financements
Les réseaux sont une ressource pour les minorité : par exemple, les immigrés peuvent développer des activités commerciales avec leur pays d’origine
L’information et les innovations se diffusent suivant les réseaux
Les connaissance tacites se transmettent par la sociabilité informelle.
Les réseaux limitent la recherche des candidats aux proches : ils gênent la découverte de nouvelles compétences (reproduction sociale )
Les réseaux entre entreprises peuvent réduire la concurrence et donc l’innovation.
La fermeture des réseaux produit des discriminations et encourage les inégalités.
Les réseaux favorisent l’établissement et le renforcement d’oligarchies (petits groupes qui concentrent le pouvoir)
Source : D’après L. SMITH-DOERR, W. W. POWELL, « Networks and Economic Life » in N. S. SMELSER et R. SWEDBERG, The Handbook of Economic Sociology, Princeton University Press 2005
1) L’approche fondatrice de Pierre Bourdieu
A. La notion de capital social
II. LES RÉSEAUX SOCIAUX PERMETTENT A LEURS MEMBRES DE MOBILISER UN CAPITAL SOCIAL
« Le capital social est l’ensemble des ressources actuelles ou potentielles qui
sont liées à la possession d’un réseau durable de relations plus ou moins
institutionnalisées d’interconnaissance et d’inter-reconnaissance (…) »
« Le volume du capital social que possède un agent particulier dépend donc
de l’étendue du réseau des liaisons qu’il peut effectivement mobiliser et du volume du
capital (économique, culturel ou symbolique) possédé en propre par chacun de ceux
auxquels il est lié. »
« Chaque membre du groupe se trouve ainsi institué en gardien des limites du groupe : du fait que
la définition des critères d’entrée dans le groupe est en jeu dans toute nouvelle entrée, il peut
modifier le groupe en modifiant les limites de l’échange légitime par une forme quelconque de
mésalliance. C’est pourquoi la reproduction du capital social est tributaire d’une part de
toutes les institutions visant à favoriser les échanges légitimes et à exclure les échanges illégitimes en
produisant des occasions (rallyes, croisières, chasses, soirées, réceptions, etc.), des lieux (quartiers
chics, écoles sélects, clubs, etc.) ou des pratiques (sports chics, jeux de société, cérémonies
culturelles, etc.) rassemblant de manière apparemment fortuite des individus aussi homogènes que
possible »
« L’existence d’un réseau de liaisons n’est pas un donné naturel, ni même un «donné social»,
constitué une fois pour toutes et pour toujours par un acte social d’institution (représenté, dans le
cas du groupe familial, par la définition généalogique des relations de parenté qui est caractéristique
d’une formation sociale), mais le produit du travail d’instauration et d’entretien qui est nécessaire
pour produire et reproduire des liaisons durables et utiles, propres à procurer des profits matériels
ou symboliques. Autrement dit, le réseau de liaisons est le produit de stratégies d’investissement
social consciemment ou inconsciemment orientées vers l’institution ou la reproduction de relations
sociales directement utilisables, à court ou à long terme »
2) complétée par l’approche de James COLEMAN
Selon J. COLEMAN (1990) , le capital social d’un individu correspond
à son réseau personnel et aux chances d’accès à ce que véhicule ce réseau.
Il emploie le terme de capital car celui-ci peut s’accroître par des
investissements nouveaux (établir de nouvelles relations). Autrement dit chaque acteur
est censé procéder à des investissements relationnels selon une stratégie fondée sur
l’anticipation rationnelle. Par exemple si A fait quelque chose pour B, il attend en retour
que B lui rende ce qu’il juge être la pareille le moment venu. A est en attente et B a une
obligation. Cette obligation constitue une créance détenue sur A.
Plus un individu détient de créances de cette sorte, plus il détient de capital
social qu’il pourra utiliser pour améliorer son bien être.
Enfin, cet auteur reprend l’analyse de GRANOVETTER (1973), en effet, selon lui l’analyse du capital social ne se réduit pas à compter le nombre de liens qu’un individu entretient, il faut aussi analyser le pouvoir, c’est-à-dire le capital social des membres de son réseau qui lui assurent des relais dans d’autres réseaux. C’est l’étendue des réseaux connectés entre eux qui multiplient ces liens faibles qui peuvent être plus utiles que les liens forts. En revanche, l’enchevêtrement du réseau n’est pas une source d’accroissement du capital social, parce que les liens redondants y sont nombreux, font double emploi et n’augmentent pas les flux d’information.
1) L’approche fondatrice de Mark Granovetter
B. La force des liens faibles
Celle-ci peut se résumer facilement : dans la recherche d'emploi, non seulement le passage par le réseau est la plus efficace des méthodes, mais ce sont les liens faibles, c'est-à-dire les connaissances éloignées, qui sont les plus efficaces (l'efficacité est généralement mesurée par la rapidité avec laquelle on trouve un emploi et le degré de satisfaction que celui-ci donne, par exemple au travers de son adéquation avec la formation de la personne). C'est ce que le sociologue découvre lors d'une enquête sur les cadres de Boston. Comment l'expliquer ?
12
3
B AC
D
A B
C« La force du lien est une combinaison (probablement linéaire) de la quantité de temps, de l’intensité émotionnelle, de l’intimité (confiance mutuelle) et des services réciproques qui caractérisent un lien »
Lien faible
Lien fort
ou
Il part du principe que les liens forts sont « redondants » : si A connait B et C, il est probable que B et C se connaissent également (soit par un lien fort, soit au moins par un lien faible). Par conséquent, les individus entre lesquels s'établissent des liens forts sont plus souvent semblables et partagent la même information.
Au contraire, les liens faibles permettent à l'individu d'avoir accès à d'autres sous-réseaux (des « cliques » ou « quasi-cliques » dans le jargon des réseaux) et lui apportent donc une information différente et nouvelle, plus intéressante.
Entre A et B il s’agit forcément d’un lien faible, car :
C
Si c’était un lien fort, alors il y aurait au moins un lien faible entre A et C ce qui n’est pas le cas !On parle aussi de trou structural entre A et B. De ce trou naît un pouvoir à leur profit et accroît leur capital social.
Données INSEEGraphiques du Manuel de 1ère ES, Belin
2) Les liens faibles dépendent de la structure du réseau : la théorie des trous structuraux (autre forme de capital social) de Ronald BURT
Les théories du capital social et humain expliquent pourquoi certains directeurs
ont plus de valeur que d'autres pour leur organisation. Les deux théories partent de
l'existence d'inégalités : certains directeurs bénéficient de revenus plus élevés, sont
promus plus rapidement et dirigent des projets plus importants.
Pour la théorie du capital humain, ces inégalités résultent de différences de
capacités individuelles. (l'argument avancé étant que les directeurs les mieux rétribués
sont les plus intelligents, ou les mieux diplômés, ou les plus expérimentés)
En revanche, pour la théorie du capital social les inégalités résultent de
différences contextuelles entre acteurs (Une partie de la valeur qu'un directeur ajoute à
son entreprise tient à sa capacité à savoir qui, quand et comment coordonner). Le capital
social concerne donc la valeur ajoutée que les directeurs tirent de leurs relations avec
d'autres acteurs. En résumé, le capital social diffère du capital humain. Le premier est une qualité
créée entre acteurs, alors que le second est une qualité propre aux individus.
La théorie des trous structuraux donne un sens concret à la
métaphore du capital social. Elle décrit la manière dont la structure d'un
réseau offre des avantages compétitifs.
Les trous structuraux sont les vides entre contacts non redondants.
Deux contacts sont redondants lorsqu'ils procurent les mêmes bénéfices en
information. La cohésion est un indicateur de redondance : des contacts fortement
connectés les uns aux autres apportent vraisemblablement les mêmes informations,
procurant ainsi les mêmes bénéfices.
Ainsi , si A est en contact avec B et C, A bénéficie d’un trou structural si B et C
ne sont pas en contact entre eux. En effet, dans ce cas là, pour aller de B à C, toute
information devra passer par A.
Le trou est un tampon, tel un isolant dans un circuit électrique. Deux contacts
séparés par un trou procurent des bénéfices de réseau qui se cumulent plus qu'ils ne se
répètent.
La Figure 1 illustre le rôle des trous structuraux. Jules et Jim sont deux directeurs exerçant le même emploi. Jules a été promu à ce poste après le départ de Jim. Jim accomplissait son travail avec un réseau de cinq contacts directs, eux-mêmes reliés à dix contacts supplémentaires. Cependant, ces quinze contacts constituent seulement deux sous-ensembles de contacts non redondants. Les contacts 2 et 3 sont redondants dans la mesure où ils sont reliés l'un à l'autre et rejoignent les mêmes personnes (critères de cohésion et d'équivalence structurale). Les contacts 4 et 5 sont tout aussi redondants. Le contact 1 n'est pas connecté directement avec 2, mais il est lié aux mêmes contacts secondaires; 1 et 2 procurent donc des bénéfices de réseau redondants suivant le critère de l'équivalence structurale. Les contacts 3 et 5 sont connectés mais non redondants parce que chacun rejoint des sous-ensembles différents de contacts secondaires, toujours suivant le critère de l'équivalence structurale.
Lorsque Jules succède à Jim, il redéfinit son travail. Il utilise moins de contacts pour accéder à ceux de Jim : le contact 2 permet de rejoindre le premier sous-ensemble du réseau de Jim, le contact 4 le second sous-ensemble. Le temps et l'énergie économisés grâce au fait d'utiliser moins de liens peuvent être mis à profit pour développer de nouveaux contacts. Jules et Jim ont donc le même nombre de contacts, mais le réseau de Jules est plus riche en trous structuraux. Les gains en information sont renforcés de plusieurs manières. Leur volume est plus élevé simplement parce que Jules a plus de contacts. La diversité de ses contacts signifie que la qualité de ses gains est aussi plus grande. Chaque sous-ensemble de contacts est une source indépendante d'information. Un sous-ensemble, quel que soit le nombre de ses membres, est une source unique d'information parce que des acteurs liés les uns aux autres ont tendance à savoir les mêmes choses aux mêmes moments. Les sous-ensembles non redondants procurent davantage d'information et donc une meilleure assurance d'être informé d'opportunités ou de désastres imminents (bénéfices d'accès). De plus, dans la mesure où les contacts non redondants dans la Figure 1 sont seulement reliés par l'intermédiaire de Jules au centre du réseau, celui-ci est assuré d'être le premier à repérer les nouvelles opportunités créées par les besoins de l'un des groupes qui pourraient être satisfaits par les compétences de l'autre groupe (bénéfices de la synchronisation). En d'autres termes, Jules se trouve au coeur de l'organisation sociale. Il a la possibilité de réunir des acteurs par ailleurs déconnectés lorsque cela est gratifiant pour lui. Mieux, les contacts plus divers de Jules signifient qu'il a plus de chances d'être pris en considération dans la distribution de nouvelles opportunités (bénéfices du renvoi d'opportunité). Ces bénéfices s'accumulent grâce au fait qu'un réseau aussi productif rend l'individu, aux yeux des autres, encore plus attractif en tant que contact.
3) Des liens faibles qui peuvent s’avérer insuffisants dans certains milieux sociaux
Les liens faibles s’acquièrent en changeant de travail, d’activité, d’entreprise. La mobilité professionnelle permet de développer son réseau de connaissances et de multiplier les occasions de montrer ses compétences et sa personnalité. Ceci exclu donc les individus sans expérience professionnellement, ou les personnes durablement éloignées de l’emploi.
De même, un individu difficilement intégré dans l’emploi peut également se retrouver en marge de la société (faible participation aux associations par exemple ; repli sur la sphère privée) ce qui l’empêche de développer des liens faibles.
Moyens utilisés pour trouver l’emploi actuel selon l’origine sociale
Source M. FORSE, Rôle spécifique et croissance du capital social Revue de l’OFCE, n°76, janvier 2001 D’après Alain DEGENNE et M. FORSE, Les réseaux
sociaux, Armand Collin, coll. U, 2004
Comme le reconnaît d’ailleurs Granovetter les liens faibles sont plus efficaces lorsque les statuts sociaux des individus sont élevés.