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Les nouveaux explorateurs de la santé Mardi 19 novembre à 19h30 A la Gaité Lyrique 3 bis Rue Papin 75003 Paris Défricher le champ des nanotechnologies pour vaincre le cancer, utiliser le formidable « couteau suisse » qu’est le système immunitaire pour fabriquer un vaccin contre le Sida, ouvrir la voie à la régénération des os, des muscles… Huit explorateurs de la santé feront partager au public leurs parcours d’exception le mardi 19 novembre 2013 à 19h30 à la Gaité Lyrique ou online sur www leem.org/biotech. A la manière du fameux key-note de Steve Jobs, ces pionniers français de la médecine de demain réunis par les Entreprises du médicament, se succèderont sur scène. En 10 / 12 minutes selon la technique de story-telling, debout dans un décor sobre, éclairés par un spot de lumière avec en appui des slides illustrées de schémas ou graphiques animés, ils raconteront l’histoire de leurs innovations médicales. Loin du cours magistral pour initiés ou spécialistes, cette soirée est dédiée au partage de la connaissance. Celle-ci devrait permette au grand-public invité, d’apprécier l’originalité, la créativité et la passion de ces nouveaux explorateurs de la santé, et de mesurer les espoirs, les interrogations et les inquiétudes que suscitent toutes ces innovations. o Comment la défiance envers le progrès scientifique envahit-elle l’esprit de nos contemporains ? o Comment les nanoparticules permettent de s’attaquer directement aux cellules cancéreuses ? o Comment reconstruire l’homme ? o comment permettre de recouvrer la vue ? o Comment trouver un vaccin contre le sida ? 1

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Les nouveaux explorateurs de la santé

Mardi 19 novembre à 19h30

A la Gaité Lyrique

3 bis Rue Papin 75003 Paris

Défricher le champ des nanotechnologies pour vaincre le cancer, utiliser le formidable « couteau suisse » qu’est le système immunitaire pour fabriquer un vaccin contre le Sida, ouvrir la voie à la régénération des os, des muscles… Huit explorateurs de la santé feront partager au public leurs parcours d’exception le mardi 19 novembre 2013 à 19h30 à la Gaité Lyrique ou online sur www leem.org/biotech.

A la manière du fameux key-note de Steve Jobs, ces pionniers français de la médecine de demain réunis par les Entreprises du médicament, se succèderont sur scène. En 10 / 12 minutes selon la technique de story-telling, debout dans un décor sobre, éclairés par un spot de lumière avec en appui des slides illustrées de schémas ou graphiques animés, ils raconteront l’histoire de leurs innovations médicales.

Loin du cours magistral pour initiés ou spécialistes, cette soirée est dédiée au partage de la connaissance. Celle-ci devrait permette au grand-public invité, d’apprécier l’originalité, la créativité et la passion de ces nouveaux explorateurs de la santé, et de mesurer les espoirs, les interrogations et les inquiétudes que suscitent toutes ces innovations.

o Comment la défiance envers le progrès scientifique envahit-elle l’esprit de nos contemporains ?

o Comment les nanoparticules permettent de s’attaquer directement aux cellules cancéreuses ?

o Comment reconstruire l’homme ?o comment permettre de recouvrer la vue ? o Comment trouver un vaccin contre le sida ?

… autant de questions auxquelles répondent ces 8 explorateurs de la santé :

Laurent Levy : explorateur de nanotechnologies, Martine Clozel : exploratrice de molécules, Marc Peschanski : explorateur de médecine régénératrice, Renaud Vaillant : explorateur de vaccins, Serge Picaud: explorateur de la vision, Patrick Errard : explorateur de médicaments, Gérald Bronner : explorateur de croyances collectives, Florence Loubeyre : exploratrice d’identités.

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Qui sont-ils ?

Il y a eu la génération des Pasteur, Charcot, Claude Bernard..., qui a jeté les fondements de la médecine. Lui a succédé la génération des bâtisseurs de la santé, les Jacob, Monod, Lwoff, Barré-Sinoussi, …, qui a traqué et fait reculer de nombreuses maladies.

Aujourd’hui, c’est un nouveau profil d’individus, à la fois chercheurs et entrepreneurs, qui explore le vivant, les technologies, les champs d’autres disciplines pour assurer la santé de tous.

En véritables pionniers de la recherche en santé, ils ont compris les infinies possibilités qu’offrent les biotechnologies et se sont lancés dans l’aventure de l’innovation scientifique, numérique… mais aussi entrepreneuriale, et ce n’est pas la moindre de leur originalité.

Ce sont souvent des médecins reconnus, quelquefois des ingénieurs, des physiciens ou des chimistes, mais toujours des entrepreneurs, qui tentent de pousser toujours plus loin l’exploration du vivant.

Ces nouveaux explorateurs partagent le même goût du risque et de l’aventure : ils croient à l’esprit d’entreprise, aux « biotechs » innovantes, pour vaincre les cancers, la maladie d’Alzheimer, le Sida, le diabète…

Laurent Levy : explorateur de nanotechnologies

Ce qu’il est : Dès son doctorat, Laurent Levy se passionne pour les nanomatériaux (ces objets 70 fois plus petits qu'un globule rouge) dont il pressant le rôle innovant dans la médecine du XXIe siècle. Son idée est de les utiliser comme des sortes de missiles de reconnaissance permettant aux nanomédicaments de reconnaître leur cible biologique. Dans le cadre de Nanobiotix, il développe un traitement capable

d’acheminer des nanoparticules au cœur des cellules cancéreuses afin de démultiplier l’efficacité de la radiothérapie. Une aventure qui pourrait permettre de guérir différents types de cancers.

Ce qu’il va « raconter » : Ce qu’est un nanomédicament, ce qui le différencie d’un médicament « classique ». A l’aide d’exemples très concrets, dans le champ du cancer en particulier, Laurent Levy va expliquer l’intérêt des vecteurs issus des nanotechnologies ou de l’encapsulage des molécules pour traiter différemment le cancer.

Ce qu’il a fait : Laurent Levy, cofondateur et président du directoire de Nanobiotix, s'est vu décerner, le 25 mars 2013, le Prix de l'entrepreneur de l'université de Buffalo (dans l'Etat de New York, aux Etats-Unis) pour sa société créée en 2003, en France. Son principal produit, le NBTXR3, vise à détruire des cellules cancéreuses en décuplant localement, au sein de la tumeur, la dose de rayons émise par un appareil de radiothérapie classique. Pour y parvenir, des nanoparticules d'oxyde d'hafnium sont injectées dans la tumeur. Cette molécule a pour particularité d'émettre des quantités très importantes d'électrons quand elle est exposée à des radiations ionisantes. Il serait impossible d'administrer une radiothérapie classique d'une telle intensité, car elle provoquerait trop de dégâts sur les tissus sains environnants. Le NBTXR3 concentre cette irradiation démultipliée au sein de la tumeur uniquement. Des essais cliniques de phase 1 chez des patients atteints d'un certain type de cancer (sarcome des tissus mous) sont en cours. Des résultats préliminaires positifs ont été annoncés fin 2012.

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Martine Clozel : exploratrice de molécules

Ce qu’elle est : Pédiatre de formation, Martine Clozel découvre la recherche lors d’un stage en néonatalogie et se passionne pour la création de médicaments. Elle se spécialise dans les maladies liées au mauvais fonctionnement de l’endothélium. En 1997, avec trois autres chercheurs téméraires, elle saute le pas : ils créent Actelion, leur propre société biopharmaceutique

qui compte aujourd’hui 2500 salariés. Une véritable success-story qui démontre la force de ce modèle pour l’innovation dans les médicaments.

Ce qu’elle va « raconter » : L’utilisation des biotechnologies (nanotechnologies, pharmacogénétique, tests génétiques, tests diagnostiques…) qui devrait permettre d’ici 2030 la production de 80 % des solutions de santé proposées aux patients. « J’ai été littéralement fascinée et happée par la recherche : je pouvais emprunter des chemins que personne n’avait pris avant moi et améliorer la santé de milliers de patients. C’est la recherche sur l’endothélium qui a scellé mon destin : c’est la paroi qui tapisse les vaisseaux sanguins, elle représente l'équivalent de la surface de 4 courts de tennis. J’ai travaillé pendant plus de 10 ans à découvrir un médicament capable de bloquer certains récepteurs à la surface de cette paroi et dont le mauvais fonctionnement provoquait une grave insuffisance respiratoire... ».

Ce médicament orphelin destiné à 150 000 patients de par le monde a été développé et produit par Actelion, la société de biotech qu’elle a fondée en 1997 avec ses trois autres associés. « Actelion est la preuve que l’on peut construire une société sur des champs de recherche négligés et qui répondent à des besoins criants. Il ne faut jamais tomber dans la routine, il faut se réinventer en permanence, réinstaurer une curiosité vers le médicament, casser les cloisonnements recherche / industrie… ».

Ce qu’elle a fait : Martine Clozel est pédiatre, spécialisée dans les soins intensifs en néonatalogie. Elle est médecin diplômée de l’Université de Nancy. Elle a poursuivi son cursus universitaire en physiologie et en pharmacologie à l’Université Mc Gill (Montréal. Canada) et à l’Université de Californie (San Francisco). Elle a passé 11 ans chez Hoffmann- La Roche où elle a initié le projet de recherche sur l’endothéline et sur les récepteurs à l’endothéline. Son équipe a publié plus de 130 articles dans les domaines de la fonction endothéliale, de l’endothéline et des inhibiteurs des récepteurs à l’endothéline. Martine Clozel, qui est à l’origine de la découverte du Bosentan (Tracleer), a fondé Actelion en 1997 avec Jean-Paul Clozel, Walter Fischli et Thomas Widemann.

Marc Peschanski : explorateur de médecine régénératrice

Ce qu’il est : Spécialiste du cerveau et des maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson et la maladie de Huntington, Marc Peschanski a été un précurseur des greffes neuronales. Impliqué dans la recherche sur les cellules souches. Il crée sur le Génopole d'Évry, un Institut des cellules souches en partenariat avec l'Association française contre les

myopathies. La « médecine régénératrice », dont la caractéristique est l’utilisation des produits biologiques à des fins de reconstruction de tissus et d’organes, est au cœur de sa démarche, notamment par le biais de la thérapie cellulaire.

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Ce qu’il va « raconter » : « Les découvertes sur les cellules souches sont sans aucun doute parmi les plus prometteuses de cette dernière décennie. Encore une dizaine d’années, et l’on pourra confirmer – ou pas – la réalité d’une médecine régénératrice capable de créer, à partir de ces cellules des tissus de remplacement vivants et fonctionnels. On pourra même créer des organes quasiment sur mesure. L’homme reconstruit pourrait voir le jour à l’horizon 2100. Nous allons pouvoir recréer des organes en laboratoire : pour y parvenir, il faudra cumuler les acquis de la biologie, la biochimie, la biophysique, la science des polymères, l’informatique et toutes les technologies de la communication. Il faudra travailler sur des populations composites de cellules qui acceptent de prendre certaines formes, de s’intégrer, de se contrôler les unes les autres ; pour prendre une analogie, il sera possible de fabriquer un foie comme on fabrique un gâteau : dans un moule de foie fait à partir de biomatériaux où l’on mélangera divers types de cellules et où on gérera leurs interactions pour un foie réussi ! »

Ce qu’il a fait : Le laboratoire I-Stem est une structure dédiée à l’exploration des potentiels d’application thérapeutique des cellules souches pluripotentes. Il se présente donc d’entrée de jeu comme un centre de « recherche et développement », pas comme un laboratoire de recherche fondamentale. Les équipes de recherche ont orienté leurs travaux vers des cibles pathologiques comme les pathologies monogéniques mettant en cause des populations cellulaires spécifiques de divers organes, le muscle squelettique, le système nerveux central, la rétine et l’épiderme ou des phénomènes généraux comme un vieillissement prématuré. Ce choix, guidé essentiellement par l’opportunité scientifique, a été élargi au fur et à mesure de l’accroissement de l’Institut.

Renaud Vaillant : explorateur de vaccins.

Ce qu’il est : Créateur d’entreprises en technologies et biotechnologies imaginatives. En pleine crise alimentaire avec la maladie de la vache folle, Renaud Vaillant crée sa première entreprise en développant un outil afin d’améliorer la sécurité des aliments. Depuis, il s’investit dans une société innovante dans le domaine des vaccins : « Theravectys ».

Ce qu’il va « raconter » : Le développement d’une nouvelle génération de vaccins basés sur la technologie des vecteurs lentiviraux. Les vecteurs lentiviraux sont les virus du Sida. L’idée de Renaud Vaillant est de fabriquer un vaccin contre le Sida en

utilisant le virus du Sida lui-même. Issue de travaux de recherche fondamentale menée à l'Institut Pasteur, cette technologie de rupture devrait permettre de prévenir ou de traiter efficacement de nombreuses pathologies contre lesquelles l'induction d'une réponse immunitaire cellulaire efficace est nécessaire : maladies virales (VIH), bactériennes ou parasitaires, cancers...

Ce qu’il a fait : Diplômé en 2001 de l’Ecole Centrale de Lyon, Renaud Vaillant crée pendant sa dernière année, Cryolog, une société spécialisée dans le développement de solutions de traçabilité de la chaîne du froid. Sept ans plus tard, il rejoint Theravectys, société de biotechnologies créée en 2005, spin-off de l’Institut Pasteur, à laquelle il apporte son expérience de dirigeant d’entreprises innovantes. Depuis sa création, Theravectys travaille à la mise au point d’un vaccin thérapeutique anti-VIH. Ce vaccin, dont l’essai clinique de phase I/II doit démarrer début 2012, devrait permettre aux patients séropositifs sous polythérapie, une fois vaccinés, d’arrêter durablement et peut-être même définitivement tout traitement.

Serge Picaud : explorateur de la vision

Ce qu’il est : Serge Picaud est le co-fondateur avec José-Alain Sahel de l’Institut de la Vision à Paris, un centre de recherche associé à l'Hôpital des Quinze - Vingt, à l'INSERM et à l'Université Pierre-et-Marie-Curie. Ce vaisseau de verre qui regroupe 240 chercheurs, 20 cliniciens et 15 entreprises,

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multiplie les aventures scientifiques au potentiel thérapeutique prometteur comme l’essai clinique d’une nouvelle rétine artificielle et suit plus de 5 000 patients.

Ce qu’il va raconter : Deux ou trois aventures scientifiques au potentiel thérapeutique prometteur comme la lutte contre les processus de dégénérescence des photorécepteurs rétiniens nommés "cônes", des stratégies d'optogénétique pour la mise au point d'une rétine artificielle biologique… il parlera surtout de ses recherches actuelles qui au-delà de la mise au point d’« outils » associant plusieurs technologies pour restaurer la vision visent à comprendre la vie et le vieillissement des cellules de la rétine.

Patrick Errard : explorateur de médicaments

Ce qu’il est : Un médecin, entrepreneur qui vient de prendre ses fonctions de Président du Leem, mais aussi un homme, qui sait prendre le temps de la réflexion et de l’écriture. Formé à l’école Nipponne, par son expérience de direction d’une société japonaise, il revendique une approche différente des situations privilégiant observation et mise en perspective. Une quasi discipline de vie, inspirée du « zen » qui lui permet de

laisser une large place à l’imaginaire et d’inventer l’avenir.

Ce qu’il va « raconter » : La médecine se métamorphose : on passe du tout-pharmacologique produits par la chimie au tout-protéique produits par la biologie. Nous vivons aujourd’hui dans une période de transition marquée par la fin du cycle chimique et l’essor du cycle biologique. Cette période d’interface peut donner le sentiment que l’innovation s’essouffle. Au contraire, nous allons disposer d’encore plus de médicaments, à côté des médicaments dits chimiques, pour débusquer les origines génétiques des maladies ; mieux les comprendre, mieux les cibler. Nous devons accompagner ce mouvement, aider à la création d’entreprises, favoriser l’écosystème des biotechnologies : « L’échelle et la complexité des problèmes exigent des scientifiques d’aller au-delà de leur discipline. Il faut constituer des équipes non-traditionnelles, réunissant biologistes, ingénieurs, mathématiciens, physiciens, informaticiens. Associer petites biotechs et entreprises multi nationales pour résoudre l’énigme des pathologies toujours plus complexes. Maladies chroniques, obésité, cancer, exigent une compréhension globale, de l’interaction entre des facteurs comme la génétique, la nutrition, les agents infectieux, l’environnement, le comportement et le structures sociales ».

Ce qu’il a fait : Patrick Errard, gastroentérologue, ancien Praticien Hospitalier et lauréat de la Faculté de Médecine de Paris, a débuté sa carrière dans l’industrie du médicament en 1989 chez Marion Merrell Dow, puis chez Parke Davis après avoir exercé la médecine pendant 4 ans en tant que Praticien Hospitalier. En 1995, Patrick Errard a rejoint Fujisawa pour créer et diriger l’entreprise en France. Nommé également Directeur Général de Yamanouchi en 2004, il a travaillé à la fusion des deux entités, donnant naissance à Astellas Pharma dont il est aujourd’hui Directeur Général France. Patrick Errard assure par intérim la présidence du Leem, l’organisation professionnelle représentative des entreprises du médicament présentes en France, depuis le 1er septembre 2013.

Gérald Bronner : explorateur de croyances collectives

Ce qu’il est : Un pourfendeur de la crédulité publique. Selon Gérald Bronner, les automatismes de notre cerveau alimentent notre crédulité dont profitent populistes et démagogues. Les théories fumeuses menacent notre avenir. Les experts, les hommes de sciences n’échappent pas à une remise en cause de leur savoir. Comment, dans une société où la « bonne »

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information est à portée de clic, des faits imaginaires ou inventés, arrivent-ils à se diffuser, à emporter l’adhésion des publics, à infléchir les décisions des politiques et donc, à façonner une partie du monde dans lequel nous vivons ? Voici le genre de questions que se pose ce sociologue « iconoclaste ».

Ce qu’il va « raconter » : Nous sommes noyés sous un déluge d’informations ou plutôt de croyances : elles circulent sur Internet librement sous l’effet de la montée de radicalités nationalistes, religieuses, obscurantistes. Face à ce marché dérégulé, les internautes indécis ont du mal à se forger une opinion, et ont tendance à accepter le vraisemblable plutôt que le vrai. La conséquence : un frein réel à l’innovation.

Ce qu’il a fait : Gérald Bronner est sociologue et écrivain de science-fiction. Ses enquêtes ont porté sur des sujets aussi divers que les mécanismes d’entrée dans une secte, la disparition de la croyance au Père Noël chez les plus jeunes, la perception du risque, la pensée extrême et la radicalisation dans le domaine religieux ou politique… Il cherche à identifier les processus qui conduisent des individus à endosser des croyances spectaculaires ou non, ou ceux qui conduisent à les abandonner.

Bibliographie sélective : L’empire des croyances, Paris, PUF (« Sociologies »), 2003 (Prix Adrien Duvand, Académie des sciences morales et politiques, 2004). / Vie et mort des croyances collectives, Paris, éditions Hermann, 2006. / Comment je suis devenu super héros, Les contrebandiers éditeurs, 2007 (roman) / La Pensée extrême, Paris, Denoël, 2009 (European Amalfi Prize for Sociology and Social Sciences). / L’Inquiétant principe de précaution (avec Etienne Géhin), Paris, PUF (« Quadrige »), 2010 / La Démocratie des crédules, Paris, PUF, 2013.

Florence Loubeyre : exploratrice d’identités

Ce qu’elle est : Après dix-sept ans chez Carré Noir, Florence Loubeyre crée en 2006 sa propre agence de communication spécialisée dans la stratégie de marques, Anges et Design. En 2008, elle est diagnostiquée d’un cancer du pancréas. Comment conserver la continuité dans la rupture ? C’est la question que se pose cette battante qui n’a pas l’intention de ralentir son rythme pour devenir malade à plein temps. Inventer sa propre façon de gérer sa maladie, son entourage et sa relation avec les médecins est un point crucial pour celle qui réfléchit chaque jour à l’identité des marques qu’elle accompagne. Elle nous propose de réfléchir aux innovations nécessaires à mettre en place dans la relation entre patients et médecins.

Ce qu’elle va « raconter » : Son parcours depuis 5 ans et sa manière d’organiser sa vie pour ne pas se laisser envahir par la maladie. Florence Loubeyre ne veut pas être une malade à plein temps. Elle cherche à préserver son identité en innovant dans sa manière de gérer sa vie rythmée par les chimio et les examens.

Ce qu’elle a fait : Florence Loubeyre a créé en 2006, Anges & Design, après 17 ans consacrés au management de marques nationales et internationales en tant que directeur du pôle Branding & Corporate de Carré Noir, l’agence de design stratégique de Groupe Publicis.

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