creuse-citron n°05

7/31/2019 Creuse-Citron N05

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Creuse-CitronJournal de la Creuse libertaire N5 t 2005 , prix libre...

Attention ! DangereuxAttention ! DangereuxAttention ! DangereuxAttention ! Dangereux

Prdateur en libertPrdateur en libertPrdateur en libertPrdateur en libert

Il y a plus dun

m o i s , u n

rfrendum foireux

baignant dans une

atmosphre pleine de

haine, de btise et de

mpris a, semble-t-il,

entrouvert la porte

une bte sauvage qui,

lafft, attendait

tranquillement sonheure. Les incidents

de Perpignan, ceux

des 4000 et surtout les

derniers attentats de

Londres vont srement alimenter un peu plus la bte et lui permettre

de distiller avec une certaine efficacit un dangereux discours

populiste qui a dj fait ses preuves dans un pass pas si lointain !

Malgr des erreurs et un peu trop de prcipitation, la bte a continu

ces derniers mois sa lente ( ?) ascension vers la conscration tant

attendue. De vulgaire nain de jardin quil tait voil quelques annes,

il est pass, talonnettes et casquette de funeste augure en plus, austade de petit dictateur en puissance.

Tout doit tre fait au plus vite pour que cette ascension soit stoppe

et que sa chute soit irrmdiable. Il y a urgence car, aprs, tout peut

arriver mme les plus terribles drapages. Sommes-nous assez

conscients du danger et assez dcids pour nous lancer dans ce

combat difficile mais indispensable pour viter une tragdie

annonce ? Il est vident quune fois de plus il ne faudra compter

que sur nous-mmes et non sur dventuels reprsentants toujours

prompts ngocier ce qui est en aucun cas ngociable !

En 2007, il sera trop tard. Ne perdons pas de temps !

Tous en colre

Lavant-Scne, la chmeuse : p 2

Capitalisme

la poubelleLe cauchemar de Darwin : p 3

Killerkapitalismus : p 4

Dossier Feursmtal, suite : p 5

La gueule toute verteHistoire de fuste : p 6

Histoire de trasports : p 7

Bouffe-curSabrons le goupillon : p 8

Vive les infidles : p 9

Rvolte culturelleTel pre, tel fils :

Les Watkins : p 10, 11

Mauvaises lecturesPresse panoranar : p 12, 13

Rendez-vous de ltP 14, 15

Potes, vos papiers p 16

La France est

comme soncamenbert : quand

on louvre, a pue .

(graffiti Mai 68)

Le catholicisme est le tombeau, de la pense, du cerveau ;le protestantisme, le tombeau de la conscience, du sentiment, du cur.

Auguste Blanqui


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2 Tous en colreLAVANT-SCENE la

trappe !

Dbut mai, le conseil gnral de laCreuse adopta lavant-projetdfinitif (APD) dextension du MuseDpartemental de la Tapisserie dAubusson

qui devrait permettre de crer un vritable

ple multiculturel (muse, thtre,

mdiathque, caf-musique). Le montage

financier de ce petit projet laisse la

charge du dpartement 6 millions deuros.

En ces temps difficiles, la culture reste

chre !

Mais l nest pas le problme pour

linstant, il y a autre chose de proccupant.

Entre le dbut et la fin du mois de mai, le

caf-musique de LAVANT-SCENE

disparat du projet pour faire place un

restaurant. Cest sr, il ny en a pas assez

Aubusson ! Que sest-il pass ? Tout est loindtre clair dans cette affaire : que

dinterrogations !

Des ractions apparurent assez vite: un

mouvement de citoyens sans appartenance

politique distribua un LETTRE

OUVERTE dans laquelle il alertait la

population dAubusson des consquences de

cette restructuration du muse dpartemental

de la tapisserie (dmolition de la piscine et

du caf-musique de LAVANT-SCENE) et

lappelait refuser celle-ci (par quels

moyens ? Une ptition signer, cest tout !)

tant que les lus nauraient pas prsent des

rponses acceptables aux problmes

suscits par cette nouvelle situation.

Etonnament, un autre comit de dfense

des services culturels et sportifs du bassindAubusson a vu le jour (lui mme

appelant signer une autre ptition !) mais

l, il nest question que du problme de la

piscine, plus trace de culture. Et on nhsite

pas employer les grands mots (service

publique indispensable). LAVANT-

SCENE disparat des revendications, On

peut supposer que pour ce comit, le caf-

musique nest ni un service, ni public, ni

indispensable. Le ton est donn, dailleurs la

ptition est adresse au conseil de la

communaut de communes et non au

conseil gnral !

Il ne manquait plus que cela : des luttes

intestines, politiciennes au possible qui nerelvent mme pas forcment dun

affrontement droite-gauche. Il faut esprer

que LAVANT-SCENE ne fasse pas les

frais de ces ridicules mais habituelles

querelles dune vie politique bouffe tant

par des ambitions personnelles que par la

folie dvastatrice du pouvoir.

Sil y a lutte pour sauvegarder le lieu

culturel indispensable et de service

public quest LAVANT-SCENE, il

faudra sen donner vraiment les moyens et

ne pas compter sur quelque chimre

politicienne.

Tous les libertaires, par tradition et par

idologie, sont trs attachs la culture ;

aussi devraient-ils tre prsents dans cette

lutte, condition quelle ait vraiment lieu et

quelle ne soit pas entache darrires

penss douteuses.

Dernire nouvelle : lors dune runion

trs rcente, un accord aurait t trouv

pour installer le caf-musique qui resterait

vacant. Affaire suivre la rentre...

Je fais partie de ceux qui ont vot Non.Pour se compter je crois, en regrettant qu'on ne nous

ait pas pos oui ou merde, plutt.En n'en faisant pas toute une histoire, non plus : j'ai mis un

bout de papier dans une urne, pour la premire fois depuisbien longtemps, comme beaucoup d'autres.

Cette petite minute : je la ramne ce qu'elle est : un toutpetit acte compar aux occupations d'Assedic, aux actions desolidarit et d'entraide qui font mon quotidien politique.

Il y avait crit non, et simplement non sur ce petit bout depapier : il n'y avait pas crit non de gauche, non LCR, nonCopernic. Il n'y avait pas crit "j'ai envie de voir ungouvernement de gauche ou d'extrme gauche en 2007.

Il n'y avait pas crit non plus : " j'excuse les adjoints Vertsde Paris qui votent non de laisser les mal-logs crever , ouj'autorise Claire Villiers parler la place des chmeurs.

Il n' y avait pas crit j'oublie la loi Chevnement et lessans-papiers expulss, j'oublie le PARE,, j'oublie lescommunistes de la Courneuve qui expulsent les mal-logsdes 4000.

Ma foi, il aurait falliu tre naif pour croire que de Buffet Mlenchon en passant par Besancenot, un seul ne tenterait

pas de s'approprier des millions de petiits bouts de papiers.Gardez les camarades, vous n'aviez pas Bastille les

gens qui les ont mis dans les urnes. Pauvre Marie Georgesqui n'a mme pas compris que tutoyer Jack Lang sur france 2la rapprochait nos yeux encore un peu plus de cette tristeclique qui nous opprime tour de rle.

Pauvre petit facteur qui rpte mot pour mot la mmedclaration et la mme blague sur deux chanes un quartd'heure d'intervalle, qui n'a mme encore compris que nouszappons sans cesse , aucune envie d'couter la logorheejusqu'au bout, juste le plaisir de se payer les visagesdvasts d'un Hollande ou d'un PPDA.

Etiez vous vraiment heureux ce soir l, ou vous doutiez-vous dj, que non on ne repart pas encore comme en 40,

vous avez dj tout essay, la gauche plurielle, la gauchedurable, la gauche 100 pour cent gauche, la gauchecitoyenne, la populaire, l'anti-librale, l'cologiste , la raliste.

Alors allez y pour une nouvelle pantomime devant unpublic restreint, mais enfin, et pour les fatigus tournez la tteet regardez les lycens lutter : rafraichit.

UNE CHOMEUSE QUI A VOTE NON


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Capitalisme la poubelle 3

Du rve cynique dun capitalisme triomphant au Cauchemar de Darwin

Nous avons eu loccasion de pouvoirvoir dernirement Aubusson Le

cauchemar de Darwin , un documentairequi est entrain de faire un tabac bien au del

dun public altermondialiste dj acquis ce

genre de dnonciations. Pourquoi un tel

impact pour ce documentaire (Prix du

meilleur film documentaire europen 2004,

trs largement mrit) somme toute

ordinaire dans ce monde de capitalisme

triomphant au cynisme tout preuve ? La

puissance ingale de lhorreur montre y

est sans doute pour beaucoup mais aussi ce

sentiment de senfoncer dans un abme

mondialiste sans aucune limite (le contexte

du rfrendum a d aussi avoir un poids non

ngligeable compte tenu des discussions

idologiques quil a suscites). On peut yrajouter des sentiments dimpuissance, de

frustration qui ne sont, en ralit, que la face

visible dune mauvaise conscience se faisant

de plus en plus prgnante chez nombre de

militants et non-militants.

Mais que nous montre ce documentaire

ralis par le franco-autrichien Hubert

Sauper ? Dans les annes 60 , on introduisit

un prdateur trs efficace, la Perche du Nil,

dans limmense lac Victoria (en Afrique aux

confins de la Tanzanie), ceci titre

dexprience scientifique ! Le dsastre

cologique annonc mit une quarantaine

dannes se raliser : toutes les espcesautochtones furent dcimes, exceptes les

crocodiles. Il ne fallut pas longtemps pour

que simplantent des usines de

transformation et de conditionnement de

filets de poisson, tout cela avec laide et la

conscience de bien faire (crer de la

croissance conomique) de quelques

technocrates europens chargs de vendre

du mirage conomique tout va. Au

dsastre cologique, quelques annes

peine ont suffi pour que sajoute un dsastre

humain lallure de cauchemar

incommensurable. Le nouvel ordre

conomique voulu au nom dune

mondialisation aveugle et cupide na pas

fait de quartiers pour les habitants

malchanceux de cette cte tanzanienne :

pauvret exacerbe, sida, drogue, faim,

prostitution, assassinat, la mort rde

partout, des crocodiles dune drle despce

prolifrent !

Loin dtre un documentaire scientifique

(mme si les problmes de lquilibre des

chanes alimentaires et de la biodiversit

peuvent tre poss), ce film est un vritable

rquisitoire contre les ravages de lamondialisation librale (capitaliste, si on

prfre employer un vocabulaire plus

archaque mais srement moins faux-cul).

Comme on peut sen douter, le tournage ne

fut pas de tout repos : travail avec de fausses

identits, graissage de pattes en tout

genre, petit sjour tout frais pays dans les

accueillantes prisons tanzaniennes, Aprs

tout cela, on a un documentaire en forme de

coup de poing qui laisse groggy mme le

spectateur le plus endurci.

Trs vite une question se pose : mais que

peut-on faire ? La premire raction est sou-

vent larme du boycott : des habitants se

sont mobiliss pour essayer dobtenir le

retrait de la perche du Nil des supermarchs

locaux ( signaler que lon trouve

couramment des filets de ce cher poisson

dans la plupart des grandes surfaces

creusoises), des ptitions commencent

fleurir, Autre raction qui peut prter

sourire, celle dune lue Verte (pas moins

que vice-prsidente du Conseil rgional de

Bretagne !) qui envisage de demander

louverture dune mission denqute sur

limplication de lUnion europenne dans

cette affaire (se rappelle-t-elle ce qua

donn la mission denqute sur limplication

de la France dans le gnocide rwandais ? A

par une belle unanimit politique --

chiraquiens, socialistes, verts et autres -pour sindigner dune telle accusation, pas

grand chose !).

Face toutes ces ractions, Hubert Sauper

reste plutt circonspect comme on peut le

constater dans Tlrama (mai 2005) qui le

cite : Je suis heureux que mon film fasse

travailler les cerveaux, mais le boycott est

une lecture vraiment trop simpliste. Il est

mme contre-productif puisquil aurait pour

effet, entre autres, de mettre au chmage les

milliers de Tanzaniens dont lemploi dpend

de la perche. Jaurais pu raliser

exactement le mme documentaire dans

nimporte quel pays pauvre, avec nimporte

quelle ressource naturelle : en Angola avecle ptrole, en Sierra Leone avec les

diamants, ou au Honduras avec les

bananes. Si je faisais ces films, est-ce que

les gens boycotteraient le ptrole, les

diamants ou les bananes ? .

Loin dtre daccord avec cette rflexion,

les libertaires le comprennent mieux

lorsquil pense que langoisse collective

est la longue bien plus efficace que lacte

qui la soulage. Car elle finit, un jour ou

lautre, par se transformer en une rflexion

politique et encore plus lorsquil espre

que son film puisse tablir un pont entre

le savoir et la conscience, linformation etla rflexion . Nest-ce pas ce que

schinent faire nombre de libertaires

depuis des dcennies ?

Ce documentaire tant trs riche, il

resterait beaucoup aborder : ces avions

cargos qui loin darriver vide en Afrique

sont le plus souvent bourrs darmes mme

sil est bien difficile davoir des

informations prcises, tous ces mercenaires

civils la plupart originaires de pays de

lex-URSS la drive, les relations peu

regardantes entre experts/diplomates

europens et hauts responsables politiques

tanzaniens,

De se dire quen fin de compte, les

Africains nourrissent des Europens qui leur

fourniront des armes en contrepartie pour

quils puissent sentretuer tranquillement , il

ny a de quoi tre dprim ! Et que certains

fassent lloge de leur sacro-sainte

mondialisation librale, alors l, il y a de

quoi tre enrags !

Tu viens de voir pour la premire fois Le Cauchemarde Darwin : quen penses-tu ?Cest un film trs instructif et trs poignant. Tout ce quenous voyions dans ce film, cest la ralit et mme, je diraisque cest peut-tre la partie visible de liceberg. Nous navonspas ici un cas exceptionnel, cest un exemple parmi dautres.

Pour nous, il y a un moment frappant dans le film, cestquand on voit ces reprsentants de la communaut euro-penne venir plus ou moins constater ce qui a t fait avecles fonds distribus : ce nest quloge de lextraordinaire es-prit dentreprise, de la modernit des structures de niveauinternational, des infrastructures performantes,rien sur les

Rencontre avec le biologiste Michel MVoula Stieri


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La plupart des livres qui abordent ceconcept (cette thorie ?) sont en allemand

mais on peut sen faire une petite ide avec

le bouquin de Jean Ziegler : Lesnouveaux matres du monde .On peut enfaire un rsum (!) en 4 points :

1.Les Etats pauvres entrent en comptition

froce pour attirer les investissements

productifs contrls par des entreprises

trangres de services. Ils le font en

diminuant des normes sociales dj

squelettiques.

2.Les dlocalisation, SOUVENT

EUROPEENNE (je souligne parce que y'en

a marre de reprsenter toujours les US

comme l'affreux ogre. Depuis 1995, c'est bel

et bien l'UE qui joue le rle le plus agressif

dans l'acclration mondiale de lalibralisation tous azimuts au sein de

l'OMC). Ces dlocalisations se font au profit

de Zones Spciales de Production, zoneso les normes sociales et environnementales

des pays htes sont peu ou pas appliques.

Par commodits appelons-les Zones

Franches. Par effet retour, l'Etat d'origine

(en Europe le plus souvent) cde sur les

normes sociales pour limiter la casse.

3. Les travailleurs de tous les pays entrent

en comptition. Ceci est frappant dans la

faon dont les maquiladoras mexicaines

(parmi les plus anciennes zones franches,

puisque les premires datent de 65), ontperdu 200 000 emplois entre 2000 et 2002

au profit des Zones Franches Chinoises plus

rcentes. La concurrence effrne entre les

diverses catgories de travailleurs entrane

une dmobilisation, une dsyndicalisation

massive.

4.Se dveloppent alors fracture sociale

ouverte, solidarits rompues, guerre public-

p r i v a u t o c h t o n e - t r a n g e r .

On voit que le dispositif central de ce

nouveau capitalisme "tueur"est constitu par

les Zones Franches, qu'on peut traduire par

"Zones de non droit investissant dans les

productions d'exportation les plus juteuses,

au dtriment des peuples concerns".

L'exemple des Maquiladoras est difiant :

elles reprsentent aujourd'hui la moiti des

entreprises mexicaines, et 45% des

exportations vers les US. Les ouvriers

(principalement des ouvrires) y ont vu leur

salaire divis par 2 en 10 ans.

Les Zones Franches taient au nombre de 79

en 75. En 2004, on en compte 3000,reprsentant 42 millions d'ouvriers dont

peu prs 70% sont des femmes, et un

nombre non valu des enfants. Les deux

tiers se trouvent aujourd'hui en Chine, o la

syndicalisation est criminalise. Elles sont

en croissance exponentielle. Avec les Zones

de libre-change et les paradis fiscaux, elles

constituent l'outil de base de la

Mondialisation ultralibrale. Il estimportant de rappeler que l'Union

Europenne est devenue un acteur plus

offensif que les USA depuis une dizaine

d'annes dans la mise en place de cette

dictature mondiale du pze et que dans cetteguerre fanatique trs punk dans ses objectifs

(no future, kill the poors), les soc'dem' et

nos chers socialistes Europens et surtout

Franais sont la pointe. Pascal Lamy,

socialiste Franais et ex-commissaire charg

du commerce et des relations avec l'OMC,

va bientt nicher son cul dans le sige

directorial de l'OMC, ce qui n'est que justice

aprs tout le mal qu'il s'est donn pour faire

passer l'AGCS en force sur l'intgralit de la

plante. Le cauchemar de Darwin illustre

pa r fa i t ement le mcanisme du

dveloppement dfendu par l'OMC, le FMI,

la BM, les US et l'UE. La libralisation

outrance a commenc en Tanzanie en 85,

peu aprs le dclenchement de la crise de la

dette, au dbut des annes 80. 20 ans aprs

le bilan est l : l'esprance de vie la

naissance y a dgringol 43 ans,

l'conomie du pays est dtruite. La Tanzanie

exporte vers les pays riches ses ressources

(caf, coton, perche du Nil) et le pognon qui

manque cruellement ses services sociaux(remboursement de la Dette : 4,3 milliards

de dollars entre 80 et 2002). Ce que la

constitution Europenne essayait aussi de

nous fourguer, soit dit en passant, c'est

l'institutionnalisation du cauchemar deDarwin. Ne jamais oublier le rle del'Europe au niveau mondial, comme parrain

important jouant de la sulfateuse pour se

partager avec les autres parrains un monde

mis en coupe rgle, dbit la

trononneuse librale.

Nest pas abord ici le rle des industries

de guerre et de la guerre en gnral comme

moyen stratgique pour rcuprer lesmorceaux les plus apptissants du gteau, et

faire fructueusement marcher le commerce.

Ce nest pas une raison pour loublier!Laurence Biberfeld

KILLERKAPITALISMUS

4 - Capitalisme la poubellegens et leur terrible situation. Et je neparle mme pas de la manire condes-cendante et mprisante avec laquellecela est fait. Comment ressens-tu celaen tant quAfricain ?De quelle communaut internationale

parlons-nous ? Ne font-ils pas exprsde dire que tout va bien alors quils sa-vent pertinemment que cela ne va pasdu tout ? Seraient-ils corrompus ? Aaucun moment, ils ne soulvent les pro-blmes de fond. Je ne peux pas avoirconfiance dans cette communaut inter-nationale. Il ny a qu voir, par exemple,ce qui vient de se passer au Togo avecles dernires lections. Tout cela estbien triste. Les Africains doivent se bat-tre et ne pas compter sur la communau-t internationale.

Le film soulve le problme des trafics

darmes mme si ce nest pas trs clair.LAfrique envoie paradoxalement de lanourriture en France et, nous, on leurenvoie des armes. Que tinspire cettrange change commercial ?

Ca me fait sourire mais en mmetemps a me fait pleurer ! Mais ce nest

pas que la France, il y a lEurope. Doviennent les marchands darmes ? Doviennent les armes ? Do viennent lespilotes des avions cargos ? En fait, lecommerce de la perche du Nil nest,peut-tre, quun trompe lil ? Le vrita-

ble problme, ne serait-il pas le com-merce des armes ? On se moque de lapopulation africaine : les gens peuventmourir, limportant cest le profit. Ce sontles mmes marchands qui vendent desarmes aux opposants ou rebelles etaux armes gouvernementales. Qui faitles enfants-soldats ? Nous navons pasbesoin darmes pour nourrir les enfantsafricains.Il y a une quarantaine dannes, Ren

Dumont a crit un livre : LAfriquenoire est mal partie . Quarante ansplus tard, o en est-on daprs toi ?

Personnellement jai connu R.Dumont.

La question, ne serait-elle pas plutt :lAfrique est-elle vraiment partie ?Quon fait les gnrations qui ont pris lepouvoir il y a quarante ans ? On ne pou-vait pas penser que ces dirigeants puis-sent rester plusieurs dcennies. Cest

un peu comme si lAfrique tait toujours son point de dpart aprs la dcoloni-sation. Mme plutt en pire ! Tant queles dirigeants africains resteront compli-ces des responsables de la communau-t internationale, on ne pourra rien.

Nous devons continuer nous battre,ce sera pour les gnrations futures.

Michel MVoula Stieri est un biolo-giste congolais qui enseignait la bio-chimie lUniversit de Brazzaville.En 1999, en pleine guerre civile, il adu quitter le Congo laissant, l-bas,sa femme et des enfants. Arriv enFrance, il a travaill lInstitut de bio-technologie avec A.Trmolires. Au-jourdhui, il vit dans la rgion pari-sienne o il na toujours pas pu obte-nir la venue de sa femme et de sesenfants compte tenu de la politiquegouvernementale franaise et euro-penne trs svre vis--vis detout tranger. Nous sommes bien loindu temps o la France se prsentaitcomme terre daccueil, terre de re-fuge !


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Capitalisme la poubelle 5

Tant quil y aura de largent, il ny en aura pas assez pour tout le mondeTant quil y aura de largent, il ny en aura pas assez pour tout le mondeTant quil y aura de largent, il ny en aura pas assez pour tout le mondeTant quil y aura de largent, il ny en aura pas assez pour tout le monde

Cest une le de larchipel des Comores,situe dans le canal du Mozambique 300

km de Madagascar et 400 km de la cteafricaine. Elle est lgrement plus peuple

que la Creuse (environ 140 000 habitants)

et compose de populations assez varies,

sans oublier les Mtropolitains civils ou

militaires.

Son histoire rcente a t directement

labore par quelques officines plus ou

moins secrtes des divers gouvernements

franais de droite comme de gauche ! En

1974, la diffrence du reste des Comores,

Mayotte se pronona lors dun rf-

rendum (60 % de oui ) pour son main-

tien au sein de la France. En 1976, un autre

rfrendum organis uniquement

Mayotte donna plus de 99 % ( !! ) de

oui et lle devint rapidement une Col-

lectivit Dpartementale franaise. Bien

sr, tout cela le plus lgalement du

monde, sans aucune pression, pour le bien

des populations nen pas douter ! Et ce

nest pas une vulgaire rsolution vote par

lONU en 1982 pour son attachement la

rpublique des Comores (demeure sans

effet bien sr) qui changera quelque chose.

On sait ce que pense la France de ce type

de rsolution : lONU peut se les mettre...Depuis les liens troits entre la France et

sa base en ocan indien ne se sont ja-

mais relchs, bien au contraire : ce nest

qu changes . De jeunes mahorais vien-

nent se frotter sur place (en Creuse et dans

dautres dpartements) lducation fran-

aise mais cest aussi, tout dernirement,

lentranement de lgionnaires passs par

Mayotte dans le camp de La Courtine. En-

tranement aux combats de rue, au maintien

de lordre,Il faut bien sadapter, nest ce

pas ? Sans oublier, lenvoi discret de bar-

bouzes, de mercenaires, de trafiquants en

tout genre dans ce charmant archipel, tous

bien intentionns !

Aprs les runionnais de Debr dans les

annes 60 (cela a t voqu dans un prc-

dent CREUSE-CITRON), ce sont les ma-

horais , toujours de locan indien, qui ont

la chance de goter la civilisation

francafricaine par lintermdiaire de la

Creuse.

Mayotte, petit joyau de la Francafrique

Dossier FEURSMETAL Commune de FEURS, Loire.Victoire complte des associations, des syndicats et de la CRIIRAD.

Les dirigeants de la fonderie Feursmtalabandonnent leur projet dutilisation des

ferrailles contamines en provenance de

lindustrie nuclaire pour la fabrication de

pices en acier moul.

La SOCATRI (Areva) ne pourra pas se

dbarrasser de ses stocks radioactifs en les

bradant la fonderie Feursmtal.

La CRIIRAD qui se bat depuis plusieurs

annes sur ce dossier se flicite de ce rsul-

tat.

Le projet tait en effet illgal. La CRII-

RAD avait interpell ce sujet les autorits

et obtenu des audiences aux deux ministresconcerns : celui de la Sant (fin octobre

2004) et celui de lEcologie (fin novembre

2004). Au cours du second entretien, le di-recteur-adjoint de la DGSNR (M. Bourgui-

gnon) avait fini par admettre que le projet

ntait effectivement pas conforme la r-

glementation. Il avait toutefois ajout que ce

ntait pas vraiment grave puisque la fonde-

rie nobtiendrait pas lautorisation de fonc-

tionner sur un plan industriel. Nous avions

object que les promoteurs du projet ne sou-

haitaient pas conduire des recherches ni des

exprimentations mais bel et bien une acti-

vit industrielle. Nous avions donc insist

pour que la DGSNR en avise au plus vite la

DRIRE Rhne-Alpes et les dirigeants de

Feursmtal.

De toute vidence, la DGSNR na rien

clarifi. De son ct, la CRIIRAD a large-

ment diffus les informations obtenues aux

ministres mais les dirigeants de Feursmtal

ny ont pas cru. Nos dclarations ont cepen-

dant fini par les inquiter puisquils ont fi-

nalement pris contact avec la DGSNR.

Leur communiqu de presse de ce jour

indique en effet " Des information obtenues

ces derniers jours auprs des Autorits na-

tionales de sret nuclaire nous laissent

penser quil ny a pas de perspective din-

dustrialisation du procd court terme ".

Ces incertitudes, ajoutes lopposition

massive de la population et des syndicats,

ont provoqu la suspension sine die du pro-

jet.

Le projet tait illgal et le choix du site ne

pouvait tre pire : on ne peut accepter que le

recyclage de matires contamines (mme

faiblement) soit confi une entreprise nonnuclaire, dpourvue de toute comptence

en radioprotection, confronte des diffi-

cults conomiques, situe de plus lint-

rieur de lagglomration et marque par la

vtust et un climat social dltre.

Informations complmentaires

www.criirad.org : communiqus de presse

de AFE (Feursmtal), du syndicat CGT,

articles rglementaires de rfrence, ex-

traits du plan national de gestion des d-

chets radioactifs et lettre adress le 12 octo-

bre 2004 aux ministres de la Sant et de

lEcologie.Communiqu par Amy

Au programme

cet t

Au cinma lElyse


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6 - La gueule toute verte

Une fuste est une maison raliseavec des troncs d'arbres simplement

corcs, qui sont ensuite tracs, travaills,

ajusts pour s'emboter les uns sur les

autres. Les murs ainsi obtenus sont jointifs

et tanches aux intempries. Les rondins

restent tels quels, ils ne reoivent ni lasure

ni vernis. Pour raliser une fuste, on utilise

des rsineux, sapins, mlzes, pins

sylvestre, picas. Le mlze est en tteavec une longvit allant jusqu' 600 ans.

La fabrication de ces maisons

demandent des outils particuliers dont unegrue(1) pour manipuler les troncs.

Jusqu' ce que le ft choisi ait trouv sa

place, il y a plusieurs tapes. Pour choisir le

tronc en fonction de son diamtre,on

emploie le pied coulisse. (2)

Aprs la premire prsentation du ft

et le traage de la prentaille, il faut la

dcouper et faonner les facettes. On utilise

la trononneuse. Il y a ainsi quatre facettes

chaque entaille d'angle. Ces entailles sont

dites galement "autobloquantes."

Le tronc ainsi prpar est nouveau

prsent sa futur place. C'est ce moment

l qu'intervient le traage final. Pour obtenir

une bonne prcision et afin de bien

reproduire la forme du rondin du dessous

sur celui du dessus, il faut un outilparticulier : le "compas-traceur double

niveaux."(3) Il est quip d'une pointe sche

en bas et d'un feutre en haut et de deux

bulles niveaux. Aprs avoir donn

l'cartement et rgl les bulles niveaux, on

le plaque contre les rondins et on file le long

du tronc. Chaque petite bosse que rencontre

la pointe sche est alors trace sur le rondin

du dessus. A l'entaille d'angle, il faut

inciser le traage la gouge et au maillet.

Puis il s'agit de dcouper tout ce qui a t

trac. Cela se fait la trononneuse.

Le bois, de par sa composition, offre

une excellente isolation thermique sans

avoir doubler l'intrieur. Dans les paysnordiques, 70 % des maisons sont

construites en bois. Le bois seul peut offrir

cette excellente masse thermique qui agit

comme un frein et stoppe les dperditions

de chaleur lors des variations de

tempratures extrieures. Tous les

matriaux ont subi un classement en

fonction de leur raction au feu. Le bois

d'une section suprieure 18 millimtres,

est class en M3 Moyennementinflammable . On peut dire que la

progression est de l'ordre de 1 cm tous les

quarts d'heure. Quand on sait que les

rondins, qui entrent dans la construction

d'une fuste, ont un diamtre suprieur 30

cm, le calcul de rsistance est simple.

Les rondins tant traits avec un

produit insecticide et fongicide, prventif et

curatif, la maison ne demande aucun

entretien. De plus, comme les troncs n'ont

pas t rabots ou quarris, ceux-ci ont

gard leur protection naturelle appele

cambium qui agit comme la peau face aux

intempries. Ces maisons ont galement des

dbords de toits trs larges, de faon bien

protger les murs.

Alain P.

CONSTRUIRE ET HABITER AUTREMENT

(3) Le compas-traceur double niveaux

(2)Le pied coulisse

(1)Positionnement des troncs la grue

Le prix des matriaux :

Le bois brut rsineux : son prix rendu-

chantier varie de 60 80 euros /M3 pour

du bois rsineux de diamtre moyen 30

cm, selon l'essence et la qualit, et il faut

60 100 M3 pour construire une maison

de 100M2, suivant sa complexit et le dia-

mtre moyen des bois. Le budget bois brut

est donc relativement faible. La TVA sur le

bois brut est de 5.5%.

Les autres matriaux : fondations en

bton ... ou en bois, toiture, menuiseries,

cloisons lgres, sols, lectricit; sanitaire,

chauffage : Leur estimation est beaucoup

plus difficile, car elle dpend avant tout de

la qualit des matriaux disponibles. Un

buget de 300 euros par M2 semble un mi-

nimum.

Pour en savoir plus :

Il existe une association d'artisans

fustiers qui suivent les Rgles de l'Art de

la fuste :Association des Compagons de

la Fuste. "ACF"

Contact : Marie Hnaux ACF lesFarges 63880 le Brugeron

L'Association Bois Sacr T.C.B.Techniques et Civilisations du BoisLa Combe Noire19160 - Lamazire-Basse


7/16

TRANSPORTS : TRAFICS EN TOUS GENRES

La gueule toute verte 7

Il y a peu, la ferme de Jeanne et P'titLouis survivait avec une dizaine de vaches.

Aprs approvisionnement en lait, beurre,

fromage - dont la qalit me rappelait ceux

de ma grand-mre - rituellement nous pri-

mes place autour de l'antique table et de

quelques verres pour changer propos et

amitis. P'tit Louis nous confia alors une

anecdote montrant comment les chos de la

mondialisation arrivent jusqu'aux tables

Creusoises.

Du ptrole dans le yaourt ?A l'poque o ils vendaient encore leur

lait la cooprative, le jeune chauffeur du

camion de ramassage tait arriv un jour

dans un tel tat de fatigue que P'tit Louis

l'avait fermement convi un sommeil r-

parateur dans la paille accueillante de sa

grange. Il s'avra qu'il conduisait sans dor-mir depuis plusieurs dizaines d'heures ! A

l'occasion, P'tit Louis apprit que son lait, si

riche et crmeux qu'il effraierait maints cita-

dins "nourris" l'U.H.T., tait mlang en

Aquitaine avec d'autres laits issus d'levages

intensifs, puis achemin en Hollande pour

terminer sa vie dans quelque "fromages"

insipides... Cette petite histoire, rvlatrice

de la faon dont les capitalistes manipulent

individus (paysans, salaris) et marchandi-

ses m'en voque bien d'autres : visite

(clandestine) avec des copains dockers dans

un gigantesque entrept frigorifique occup

par une multitude de quartiers de bovinsdbarqus d'un bateau Russe couvert de

rouille et attendant tranquillement un autre

navire avant de poursuivre leur tour du

monde; crevettes danoises achemines jus-

qu'au Maroc pour tre dcortiques avant de

retourner au pays ; pommes de terre alle-

mandes envoyes en Italie se faire laver et

dcouper avant de retrouver la terre natale...

Cet irrsistible mouvement perptuel,

source de fabuleux profits, est bien illustr

par un simple pot de yaourt aux fraises, dont

les divers ingrdients ont joyeusement par-

couru 3500 km avant de se trouver enfin

runis !

Forats de la route - Galriens desmers

Le secteur des transports est un des roua-

ges de base facilitant l'acclration de la "

mondialisation nolibrale". Grce un

dumping social transformant marins et

chauffeurs en esclaves modernes le(s) trafic

(s) par terre, mer, air a considrablement

augment. Cela permet d'acheminer les pro-

duits dans les pays et rgions pratiquant les

rgles les plus attrayantes (pour les capita-

listes) dans le domaine social mais aussi

fiscal et environnemental.

La route a t privilgie par rapport au

rail. En France par exemple elle supporte79% du trafic marchandises (85% du trafic

voyageurs). Il est vrai qu'il valait mieux

minimiser un secteur o les cheminots

taient traditionnellement organiss et com-

batifs. Les risques sont faibles de voir se

construire une conscience collective dans

une profession o le routier "vit" plus dans

son camion qu'avec ses collgues. Le taux

actuel de syndicalisation (1%) le montre

bien. Cela n'empche pas d'engager une

privatisation progressive du ferroviaire :

foin d'un service public "archaque", en

route pour privilgier des voyageurs

"rentables" vers des destinations

"rentables"; la folle herbe sauvage qui court

le long de rails rouills de la Creuse n' vo-

que-t-elle pas la fibre "cologique" de nos

dcideurs ? L'avenir est bien illustr aprs

les trains privatiss anglais o se succdent

retards et accidents (voir le film de Ken

Loach "The navigators").

Sur les mers les bas prix ont t facilits

par de "pavillons de complaisance" permet-

tant d'utiliser des marins sous-pays et sous-qualifis. Quant aux navires, souvent la

limite d'paves, combien de mares noires

nous prparent-ils? Actuellement les marins

mnent des actions contre un projet de loi

permettant d'employer encore plus de per-

sonnel statut dgrad...

Dans les airs, la multiplication de compa-

gnies "low-coast" ( bas cot) se fait sur le

dos des salaris et au dtriment de la qualit

de la maintenance et des contrles des appa-

reils.

La dmocrature tatiqueLes pouvoirs conomico-politiques ont

utilis la sous-tarification des transportspour favoriser une division en zones spcia-

lises - agricole, industrielle, commerciale,

touristique - rejetant ainsi toute possibilit

de cohsion territoriale adapte aux ralits

locales et aux choix des habitants, abandon-

nant au passage des rgions dites

"dshrites" (Italie du Sud, Limousin...).

Dans notre Socit de "gagnants" on n'a que

faire des "pauvres" ! L'Etat et ses serviteurs

imposent leur dmocrature contre toute vel-

lit de dmocratie directe la base.

De mme dans les grandes villes est pla-

nifie la rpartition entre logements la

priphrie et emplois au centre (tertiaire) ou

en banlieue loigne (industrie). Les rsul-

tats sont connus : augmentation considra-

ble des trajets urbains, sgrgation entre

centre-ville pour mnages "aiss" et ban-

lieue pour "pauvres" et "problmes". Cela

permet aux camras de fouiner ces zones o

les "classes dangereuses" font peur, champ

de manoeuvre pour les forces du dsordre

policires qui peuvent ainsi apporter la

"scurit", dans les rassurantes images du

JT, aux tlspectateurs effrays.

Les consquences cologiques de ces

choix sont lies au fait que 32% de l'nergie

produite va aux transports, participant forte-

ment l'mission de produits nocifs, sourcede pollution et de dsquilibres climatiques.

Ainsi la quasi-gratuit pour les industriels

des impacts des transports sur l'environne-

ment et la vie des populations revient

transfrer des cots privs vers l'ensemble

de la collectivit.

S'organiser pour ne plus subirLes transports bas prix ont aussi permis

aux patrons de scinder la production en au-

tant de maillons (filiales, sous-traitants...)

dissmins en des lieux choisis pour mini-

miser les charges sociales, fiscales et envi-

ronnementales. Les concentrations ouvrires

dans de grandes units, foyers de luttes et de

prise de conscience de la force collective,

sont en voie de disparition. Comment peser

sur de petites entits conomiques? Les

contacts avec les travailleurs des autres enti-

ts, habitant d'autres rgions et pays, ayant

des statuts diffrents, sont faibles, voire

inexistants.

Comment imaginer pouvoir lutter contre

la machine de guerre capitaliste, broyeuse

de vies et d'espoirs, sans s'employer quoti-diennement (re)dvelopper l'organisation

la base des travailleurs des transports, et

au-del dans tous les domaines (paysans y

compris) ? Contre la mondialisation, la soli-

darit concrte et l'internationalisme sont

redcouvrir. Nous ne comptons pas pour

cela sur les appareils des centrales syndica-

les dites reprsentatives qui prfrent assu-

rer leur survie en tant que "partenaires so-

ciaux".

Si aujourd'hui les mouvements sociaux

semblent isols et souvent vaincus, certains

salaris (et lycens) y redcouvrent parfois

les prmisses de la dmocratie directe, as-sembles gnrales, dlgus mandats,

coordinations...Loin de nous, mais prs du

coeur, les Indiens s'opposent efficacement

la privatisation du gaz bolivien; en Argen-

tine les mouvements de chmeurs et les

salaris se mobilisent depuis de nombreux

mois contre le pillage de leur(s) conomie

(s) et de leurs vies. Ils dnoncent l'ensemble

du monde politique aux cris de "Que se

vayan todos!" (Qu'ils s'en aillent tous!). Ils

pratiquent l'action directe, reprennent leur

compte de plus en plus d'usines abandon-

nes par leurs dirigeants (actuellement plu-

sieurs dizaines de milliers de salaris pour

200 usines environ); des chmeurs crent de

petites entreprises collectives dans les quar-

tiers pauvres (boulangeries...).N'attendez

pas que les "grands mdia" vous en parlent;

allez plutt voir "The take", film-document

actuellement programm dans les salles

obscures.

Mme si les perspectives peuvent sem-

bler lointaines, il faut ds maintenant nous

poser des questions essentielles (que pro-

duire et comment, quelle coordination entre

production et consommation..) car il ne

s'agira pas d'autogrer la machine conomi-

que telle qu'hrite du capitalisme actuel.

En tout cas il n'est pas question de dlguerles rponses l'Etat et ses sbires.

ELAN NOIR

Lconomie est blesse, quelle crve !


8/16

8 Sabrons le goupillonDans la srie des reality shows de la Creuse libertaire, aprs l'pisode "Alain et les R-G"

voici l'pisode "Patrick et les curs".

Ayant dcid de renier son baptme, acte qui porte le doux nom d'apostasie, pour neplus tre compt parmi les chrtiens, Patrick a crit l'vque de son lieu de baptme.Le chancelier de l'vch en plus de lui fournir la photocopie de son acte de baptme

avec la mention de son apostasie, s'est fendu d'une lettre des plus torrides. Cette provo-cation ne pouvant rester sans rponse, il a jou son jeu et post sa rponse A suivre...

Monsieur l'vque

Je soussign ****, N le *** **Baptis en **** ****

Vous serais reconnaissant de bien

vouloir porter sur les registresde baptmes en regard de monnom, la mention "a reni sonbaptme par lettre du 6 fvrier2005 " et de me dlivrer un"decicit" a fine" revtu de votresceau.Ainsi sera rtablie la vrit quevous et moi respectons, et l'onvitera qu'au vu de mon nom surce registre je sois considrcomme appartenant lacommunaut catholique.De cette faon vos scrupules etles miens seront apaiss, et vosregistres purs de touteambigut.Notez que lgalement, l'Eglise nepeut refuser une requte dedbaptisation, car elle seraitpassible de poursuites judiciaires

au mme titre que n'importequelle secte.Je vous remercie par avance devotre rponse et vous adresse,Monsieur l'vque, toutes mescivilits.

Fait ****, le ****

PS. Je vous rappelle que la loi"Informatique et Libert" du06/11/1978 vous fait obligation

d'adresser copie de toutdocument comportant desdonnes personnelles qui enferait la demande.

Modle de lettre pour se faire rayerdes comptes de la secte dominante

Le chantage au salut ternel du ratichon


9/16

Vive les infidles 9

Objet : votre courrier du 15 courant concernant mon

apostasie.

Cher monsieur,N'coutant que mon anticlricalisme primaire j'auraispu tre tent de ne pas vous remercier d'avoir prisen compte ma demande car ce geste ne traduit riend'autre que votre devoir et votre professionnalisme,mais, bien qu'duqu en dehors de l'glise, je n'en aipas moins intgr quelques rudiments de politesse.Je vous remercie donc d'avoir si promptement raymon nom sur vos listes de baptme.

Tout serait parfait dans le plus chaotique des mondesimprobables si vous n'aviez assorti cet acte deconsidrations pistolaires et moralisantes qui ontbien failli troubler ma joie d'chapper enfin la triste

statistique de la superstition.

Certes vous me flattez en me supposant desmotivations lies au rationalisme franc-maonnique ou l'humanisme athe , et vousme voyez attrist que ma dcision entraine un prlatdans la voie du pch. Hlas vous oubliez unathisme plus radical, un athisme libertaire, qui deDiogne nos jours claire la pense des hommeslibres (par libertaire vous pouvez entendre anarchiste si cela peut vous aider dans votretaxinomie inquisitrice).

Contrairement ce que vous pouvez penser, le faitque vous priiez pour moi ne me fait pas ni chaud,ni froid , cela me glace plutt les sangs. Alors que

j'tais benoitement consign sur vos listes d'ayantdroit l'opium du peuple et que comme quatre vingtdix pour cent de mes frres baptiss je menais unevie insouciante du "salut", vous et votre quiped'intervention morale m'ignoriez superbement.Maintenant que je vous tire officiellement marvrence vous prtendez vous occuper de moi. Jedois vous dire que je supporte mal cette ingrencedans ma vie prive et que je ressens cela comme unepression sectaire du plus mauvais aloi. Vous avezl'impudence de supposer que ma dcision d'apostasieait pu tre prise la lgre ou sous l'influence depressions extrieures, mais que faites-vous donc de

diffrent en tentant de me soustraire ce que vousnommez faux obstacles, prjugs et caricatures ?

Pourriez-vous garder le peu d'nergie qu'il vous restepour abreuver de vos fadaises votre troupeau demoujeons promis l'abattoir de l'histoire, et lesprotger du contact des loups noirs et rouges qui lesguettent l'heure du gouter.

Tenez pour acquis que ce contact avec vous est ledernier que je puisse souffrir sous peine de subir unecrise d'hypertension dialectique.

Ni dieu ni maitre

La rponse de l'apostasi de frais mais bouffe cur de longue date

En ces temps o les communesrurales doivent restaurer leurs frais des

glises inutiles, o les grandes villes

financent sur les deniers publics la

construction de mosques, o dieu faitun come back poustouflant comme une

vielle star du rock, o on ne peut pas

couter une heure de radio sans

entendre au moins une fois quelques

insanits religieuses, voil un livretonique et tonitruant qui regonfle

d'espoir tous les bouffeurs de curs.

Osons avec Onfray faire tat de notrecritique dfinitive de toutes les religions

sans exclusive. Combattons le

politiquement correct qui fait un

amalgame dfinitif entre culture etreligion, comme si critiquer les trois

monothismes c'tait s'interdire de

manger du couscous, de la carpe farcie

ou de la dinde au marron.Ecoutez le parler : "Les trois

monothismes, anims par une mmepulsion de mort gnalogique, partagent

une srie de mpris identiques: haine de

la raison et de l'intelligence; haine de lalibert; haine de tous les livres au nom

d'un seul; haine de la vie; haine de la

sexualit, des femmes et du plaisir;

haine du fminin; haine du corps, desdsirs, des pulsions. En lieu et place de

tout cela, judasme, christianisme et

islam dfendent: la foi et la croyance,

l'obissance et la soumission, le got dela mort et la passion pour l'au-del,

l'ange asexu et la chastet, la virginit

et la fidlit monogamique, l'pouse et

la mre, l'me et l'esprit. Autant dire la

vie crucifie et le nant clbr"Mais l'intrt de ce livre c'est de poser

que pardel la critique des religions c'est

nous, les humains rien qu'humains, deconstruire une morale qui rconcilie les

hommes et les femmes, qui revalorise

tous les plaisirs mais galement la

pense libre et l'intelligence curieusepour assurer les rgles d'une socit

libre, c'est dire libertaire et hdoniste.

Dconstruire les monothismes,dmystifier le judo-christianisme -

mais aussi l'islam, bien sr -,puis dmonter la thocratie voil trois chantiers

inauguraux pour l'athologie. De quoi

travailler ensuite une nouvelle donnethique et produire en Occident les

conditions d'une vritable morale post-

chrtienne o le corps cesse d'tre une

punition, la terre une valle de larmes,la vie une catastrophe, le plaisir un

pch, les femmes une maldiction,

l'intelligence une prsomption, la

volupt une damnation.

Michel Onfray, Trait d'Athologie,Grasset 2005, 18,50

"Avoir mourir ne concerne que les mortels : le croyant, lui, naf et niais, saitqu'il est immortel, qu'il survivra l'hcatombe plantaire..."

Trait dAthologie


10/16

10 Rvolte culturelle

Peter WATKINS, ralisateur hors norme.

Peter Watkins est un ralisateur courageux qui na jamais hsit

dfendre, nimporte quel prix, ses ides politico-cinmatographiques ou ses analyses sur les mdias dominants et

leurs consquences idologiques des plus nfastes. Trs rapidement,

aprs avoir travaill pour la BBC au dbut des annes 60 ( La ba-

taille de Culloden, la bombe), il fut pousser dehors et mis lindex

de la profession. Ce rejet total perdure encore : sa critique des m-

dias, sans aucune concession, est trop violente et pertinente pour

tre coute (je ne parle mme pas dtre accepte !) par l esta-

blishment . Il ne peut tre plus clair quand il nous dit qu au-

jourdhui, un ralisateur qui refuse de se soumettre lidologie de

la culture de masse fonde sur le mpris du public, et ne veut pas

adopter un montage frntique fait de structures narratives simplis-

tes de violence, dactions incessantes, bref qui refuse la forme uni-

que ou ce que jappelle la monoforme, ce ralisateur ne peut tour-

ner dans des conditions dcentes. Cest impossible . On comprendalors facilement pourquoi son uvre cinmatographique a tant int-

ress les libertaires ; elle est tellement imprgne de ce refus de

soumission une quelconque autorit, intellectuelle, technique ou

autres quelle ne pouvait que les sduire.

Quittant lAngleterre et parcourant le monde, Peter Watkins nayant

de cesse de mettre en accord sa vie avec ses ides, a pu construire

une uvre cinmatographique des plus originales mais surtout ex-

ceptionnelle par sa comprhension et son approche ingale du pou-

voir immense que le cinma peut avoir pour faonner et annihiler

lesprit critique ( ?) des spectateurs.

Aujourdhui encore, Peter Watkins na pas abandonn le combat

quil mne depuis plusieurs dcennies (il vient dcrire un livre

ce propos :Media crisis), celui dinitier une nouvelle manire alter-

native et anti-autoritaire dutiliser certains mdias audiovisuels, ceci

sans oublier de continuer de dnoncer les mdias dominants qui

anesthsient tout sens critique ( les coles de cinma, la profes-

sion, une immense majorit des cinastes, sont devenus complices

de ce systme de manipulation gnralise. Il faut regagner lhumi

lit, cesser de se jouer la comdie, et filmer autrement autre

chose).

Nous avons eu loccasion en Creuse, en particulier Aubusson, de

pouvoir voir 2 de ses films. Il y a environ 4 ans, son fils Patrick

tait venu prsenter son dernier film La Commune (Paris,1871).Celui-ci tait le rsultat dun projet fou, dune ambition extraordi-

naire, hors norme de nombreux points de vue (dune dure de 5

heures 45 !). Film fascinant qui nous raconte cette rvolution la

fin tragique comme une histoire dersistance, dengagement, de

foi en une utopie associ une critique acerbe des mass mdias.

Du paradoxe superficiel entre ralisme et anachronisme qui impr-

gne tout le film coule une magistrale leon politique pour tous

les idologues en mal dides !

Il y a peu de temps (avril), Patrick est revenu Aubusson pour nous

prsenter un autre film de son pre, Edvard Munch, la danse de la

vie . Bien que ralis en 1973, il navait fait quune apparition-

clair, en 1976, sur les crans franais ! Surprenante dcouverte

dune biographie non conventionnelle du peintre norvgien mondia-

lement connu pour son fameux cri . On pourra y trouver beau-coup de similitudes entre ce peintre et le cinaste.

Cest loccasion de cette dernire venue que nous avons pu ren-

contrer Patrick et nous entretenir sur luvre de son pre mais aus-

si de ses propres projets et de sa dernire ralisation en Creuse.

F.L

Il y a 4 ans, tu es venu nous prsenter La

Commune de Paris et aujourdhui tu re-

viens avec un autre film de ton pre, Ed-

vard Munch qui nest pas du tout son der-

nier film puisquil a une trentaine dannes

mais qui est presque indit en France.Comment cela se fait-il ?

Effectivement, il ntait sorti, en France,

que dans une seule salle Paris ! On a eu la

chance davoir un ami canadien qui avait

lambition de sortir un certain nombre de

films oublis de mon pre, notamment

Edvard Munch . Il a fait des recherches au

niveau de la tlvision norvgienne et il

sest aperu que le ngatif et tout le matriel

son avaient t perdus ! Il a alors cherch

dans les diffrentes cinmathques et il a

trouv du matriel (un alterngatif ?) qui a

pu tre restaur en collaboration avec mon

pre. Une copie neuve qui correspond peu

prs loriginal, alors, a pu tre tire. Par

contre, le son original a t compltement

perdu. A partir de l, nous avons ngoci

les droits pour pouvoir faire une sortie avec

la cooprative de diffusion/distribution Co-

errances ( Celle-ci a un statut particulier qui

relve de lconomie sociale et solidaire :

cela permet dassocier le plus grand nombre

de personnes et de partager ainsi la prise de

dcision).

Ce film peut paratre comme tant un des

moins politiques de ton pre par rap-

port dautres comme La Bombe, Punish-

ment park, une sorte de parenthse dans

son uvre !

Je crois que mon pre serait super nerv

par cette approche. Pour lui, cest un film

minemment politique plusieurs niveaux.

Dabord, parce que cest un film qui traite

du contexte culturel et social de lpoque,

de la mainmise dun certain pouvoir bour-

geois et de ses codes dominants. On le voit

trs bien dans le premier tiers du film o les

rapports de classe y sont montrs dune

manire trs claire : les enfants travaillent lusine et les bourgeois profitent le la prosti-

tution contrle par lEtat. Et puis par ail-

leurs, pour mon pre, lacte de cration, le

fait dtre artiste, de dire des pomes, de

dessiner un tableau est un acte politique en

lui-mme. Il le dit dautant plus facilement

quil a lui-mme la prtention davoir quel-

que chose dire par le biais de la pellicule.

Des choses parfois politiques au sens ty-

mologique du terme mais aussi parfoisavoir simplement lenvie de sexprimer, or

partir du moment o on ne sexprime pas

dans les codes dominants, on sexpose

lopprobe et la critique. Il y a un parallle

avec Munch dans la manire notamment

dont les journalistes se sont dchans

contre la fois ses films et contre les u-

vres de Munch. Cest vraiment rvlateur

dun parcours et dun positionnement politi-

ques. Certes, il na jamais t encart, il na

jamais fait partie daucune organisation

politique. Plus gnralement il pense que

cest rducteur de mettre sur le mme plan,

les ides, lengagement ainsi que la partici-

pation des mouvements politiques et que

souvent ce fut la cause du dclin dun cer-

tain nombre dides. Dailleurs, ds sa sor-

tie, ce film a t critiqu notamment par les

courants marxistes qui lui reprochaient da-

INTERVIEW de Patrick WATKINS, ralise Eymoutiers par Francis laveix


11/16

Rvolte culturelle 11voir dmarr une analyse socio-politique

sur les conditions de vie puis de lavoir

abandonne pour se concentrer sur une ana-

lyse plus subjective et personnelle des rela-

tions humaines. Chose que les mouvements

politiques dtestent : parler des relations

sexuelles, cest vraiment pas leur tasse deth ! A ce niveau l, mon pre est inclassa-

ble aussi pour les journalistes, il est trs

facile de dire que ce nest pas un film politi-

que. En fait, le film est trs politique. Il

mle la fois politique en tant que culture

dun pays, culture dominante mais aussi en

mme temps politique dans le sens, com-

ment lindividu lui-mme peut se frotter

ces milieux, rsoudre les angoisses et les

problmatiques que soulvent le fait dtre

diffrent dans une socit qui ne laisse pas

place lexpression ?

Peter Watkins a du sentir quil avait eu un

peu le mme parcours que Munch, quils seressemblaient pas mal par certains cts,

en particulier par laccueil particulire-

ment violent tant de ses films que des ta-

bleaux de Munch.Oui, dailleurs, nous avons fait un premier

petit dossier pour la sortie d Edvard

Munch dans lequel nous avions mis en

parallle des extraits de la presse par rap-

port aux tableaux de Munch et les extraits

de presse, notamment lorsque Punishment

park est sorti aux Etats-Unis. On se rend

compte que la terminologie employe est la

mme. On traite les gens qui sont un peu

dviants de fous, dinstables et quand ces

gens se plaignent du traitement quon leur a

rserv, on les traite alors de paranoaques :

cest trs classique ! Cest le premier aspect

de convergence entre Munch et Peter.

Puis il y a le fait que comme Munch, mon

pre a choisi lexil. Et cest dans dautres

pays que le sien que Munch a connu sa pre-

mire reconnaissance en tant quartiste ;

ctait en Allemagne, pourtant, dans un

contexte loin dtre favorable. Pour Peter,

cest un peu pareil, ses premiers accueils

critiques importants favorables furent en

France ! Il na pas de maison, il a beaucoup

voyag, un peu comme on voit Munch se

balader dun endroit lautre avec ses toi-les. Il y a srement encore dautres aspects,

sans doute plus personnels comme la ma-

nire dont mon pre a travaill son cadre,

les visages, les regards, Je crois que cest

a qui la interpell et amen faire un film

sur Munch.

Pour revenir sur un plan plus politique ,

tu disais que les marxistes avaient assez

mal accueilli le film ; peut-tre que ton pre

se rapprocherait plus dune philosophie

anarchiste, un peu comme on le voit, pour

Munch, dans le film ?

Effectivement, si on devait le cataloguer,

ce serait plus facile de le mettre dans le cou-

rant libertaire. Ceci dit, ce nest pas quel-

quun qui a tudi les thoriciens de lanar-

chie. Ce qui la toujours intress, ce sont

plutt les expriences libertaires : les mou-

vements de rvolte pendant la premire

guerre mondiale, pendant la Commune de

Paris, pendant la guerre dEspagne, Tous

ces mouvements qui remettent fondamenta-

lement en cause lestablishment dans toutesses dclinaisons et qui mettent, aussi , au

centre des gens qui ne sont pas des chefs ou

des leaders, des gens dont on ne va pas tirer

des noms de rue ou en faire des statues !

Cest ce niveau-l que cest un libertaire.

Laissons un peu ton pre et passons ton

travail personnel. Tu es ralisateur et tu

viens rgulirement en Creuse parce que tu

es sur un projet en cours de ralisation.

Peux-tu nous en parler ?

Dabord, quand on dit que je suis ralisa-

teur, cest vrai dans la mesure o je suis

entrain de faire un film , sinon ce nest pas

mon mtier ! Je viens de finir le tournage

dun film sur les maors de la Creuse et jen

suis au montage. Lide mest venue lors-

que jtais Aubusson pour prsenter La

Commune. Le soir, on tait accueilli chez

un enseignant qui ma parl de mahoraisquil avait dans sa classe (lyce profession-

nel Jean Jaurs). Je confondais avec les

maoris et il ma expliqu que ctait des

personnes qui venaient de Mayotte. Quel-

ques temps plus tard, Paris, lisant un livre

de Verschave sur la Francafrique, je suis

tomb sur un chapitre consacr Mayotte et

l, jai appris la particularit de cette le et ,

entre autres, larnaque coloniale franaise.

Ce ntait pas la premire, loin de l ! Mais

ce cas tait un peu particulier : ctait une

partie dun pays qui avait t dcoup pour

en faire une base dans locan indien ! Et

puis, troisime concidence qui a fait que jeme suis engag dans ce projet : jai appris

par un ami qui faisait partie du mouvement

anti-apartheid que Lucy September

(reprsentante de lANC en France lpo-

que) avait t assassine par des gardes co-

moriens qui faisaient partie de la garde pr-

sidentielle entrane par le mercenaire fran-

ais, Bob De nard. A ce moment-l, comme

ctait mon premier engagement dans la

lutte anti-apartheid, tout cela a fait boule deneige dans ma tte et je me suis dit que c-

tait un endroit o il se passait pas mal de

choses ; cela li une rgion (la Creuse)

qui, elle-mme, est par certains cts assez

exotique . Cela ma dcid faire quel-

que chose sur ce sujet.

Je suis alors descendu en Creuse avec ma

compagne et jai commenc leur

(mahorais) parler, les interviewer, Jai

crit un petit projet et finalement, jai pu

avoir un peu dargent du conseil rgional.

Jai suivi les mahorais sur un an mais jai

utilis aussi des images que javais tournes

lanne prcdente. Jespre que tout sera

termin avant la fin de lanne.

Ctait ta premire ralisation ou bien

avais-tu dj fait dautres documentaires ?

Javais fait des petits films mais ce ntait

pas vraiment professionnel. Entre autres,

jtais parti en Palestine avec des missions

civiles de protection du peuple palestinien

et javais tourn un documentaire qui sap-

pelle Night shot sur les combats de nuit

lors de la premire intervention de larme

isralienne Bethlem. Mais ctait vrai-

ment sans prtention. Javais une camra et

javais des images sous les yeux : cest

tout !

Le projet sur les mahorais tant presque

fini, as-tu autre chose en vue dans la rgion

ou ailleurs ?

Non, pas vraiment. Pendant la ralisation

du projet sur les mahorais de Creuse, je suis

parti au Brsil avec lide de faire un film

sur les communauts desclaves qui existent

encore en Amazonie. Jai fait pas mal de

recherches l-bas. Ces descendants de com-

munauts desclaves ( qui taient partis

dans la fort pour fuir les portugais) vivent

dans des coins trs reculs de la fort ama-

zonienne. Maintenant ils sont dans une si-

tuation de reconnaissance en tant que com-munaut part entire qui revendique sa

ngritude et qui a tout un discours sur lafri-

canit. Cela dautant plus que le gouverne-

ment brsilien, depuis Lula, a lui-mme un

discours l-dessus et a mme commenc

leur offrir des rserves sur le modle in-

dien ! Cest une problmatique qui mint-

resse.

Merci bien Patrick et bonne chance.

En matire de rvolte, aucun de nous ne doit avoir besoin danctres.Andr Breton

Quand je vois

un Stalinienje change

Stalingrad


12/16

12 Mauvaises lectures

Presse panoranar

I l existe un grand nombre de pu-blications en France qui, sans trespcifiquement anarchistes, peuvent

sen rapprocher ou prsentent un intrt

certain pour les libertaires. En voiciquelques exemples.

Dabord une petite publication rgio-

nale, la lettre du cercle AntonioGramsci qui nest en fait que laccom-pagnement et le prolongement de lacti-

vit de lassociation du mme nom.

Celle-ci fut cr voil une vingtaine

dannes Limoges par des membresoppositionnels du Parti Communiste

qui le quittaient mais voulaient resterensemble pour essayer de continuer

avoir une certaine rflexion intellec-tuelle sur lvolution de cette socit

capitaliste quils avaient tant combat-

tue. Le Cercle a alors organis desconfrences politiques, sociales sur des

thmes assez nouveaux pour lpoque

comme la flexibilit, toujours dans

loptique dessayer de comprendrecette socit en mutation. Assez vite

des personnes dhorizons politiques

diffrents ( anciens maostes, troskys-

tes,) ont rejoint lassociation maistout ceux qui avaient des vises politi-

ques (au sens lectoral du terme) ny

sont pas rests longtemps car ce

ntait pas rentable . Alors des person-nes nayant pas de vises politiciennes

sont arrives comme les libertaires.

Il a t mis en place une sorte d

Auto Universit Solidaire et Popu-laire (ou Auto-cole ) qui est, en

quelque sorte, toute proportion garde

une continuit de ces structures duca-

tives imagines par Fernand Pelloutier

dans le cadre des Bourses du travail dela fin du XIX sicle. Cette

cole permet de prolonger et dap-

profondir certains des thmes abordslors des soires-dbats.

Voici quelques exemples des thmes

ayant fait lobjet de soires : Les

contre-pouvoirs, de la rsistance

loffensive avec M.Benasayag et F.

Aubenas. Le virage scuritaire, versde nouvelles formes dencadrement

social avec S.Tissot. La prison, ses

alternatives avec J.Lesage de la

Haye. Et le dernier en date (mai 2005) : La sorcellerie capitaliste avec P.

Pignarre.

La lettre du cercle prsente le dbat

venir avec quelques textes dintro-duction du confrencier et de membres

de lassociation. On y retrouve aussi le

compte-rendu de la soire prcdenteavec le dbat qui a suivi. Tout cela est

complt par dautres rubriques : tri-

bune, courriers des lecteurs, revue de

presse,Le cercle Antonio Gramsci permet

donc de perptuer une certaine duca-

tion populaire et culture politique

chres tous les libertaires. Nous au-rions tort de nous en priver !

Contact : F. JUCHEREAU 31, rue duClos Sainte-Marie 87 000 LIMOGES

Notre ami Maurice Rajsfus anime

depuis prs de dix ans le bulletin Quefait la police ? (Observatoire des Li-berts Publiques). Cette petite publica-

tion recense les divers drapages et

bavures policiers il y en a, et cela

touche un public de plus en pluslarge. Les dernires dnonciations

dAmnesty international ou de la com-

mission nationale de dontologie de la

scurit ce propos nont gure eu

deffet sur nos gardiens de la paix

et ce nest srement pas la rcente

nomination de Sarkosy qui nous encou-ragera loptimisme ! Ces actes inad-

missibles sont de plus en plus cibls sur

des personnes parmi les plus actives

dans les mouvements sociaux (lycensde la coordination, militants syndicaux,

) ou bien plus fragilises de par leurstatut ou origine (sans-papiers, tran-

gers).

A la lecture de ces hauts faits

policiers, une colre mle dune cer-

taine impuissance nous envahit et nefait que renforcer notre sentiment dan-

ti-autoritarisme congnital. Lecture

salutaire mais enrageante !Contact : QUE FAIT LA POLICE ?

7/9 Passage Dagorno 75 020 PARIS

En ces temps de drglementation du

travail, des prcaires ont dcid desorganiser et de rsister un patronat

triomphant : ils ont cre lassociation Rseau Stop Prcarit qui sest

donn pour objet de combattre partous les moyens et sous toutes ses for-

mes, le dveloppement de la prcaritdans le champ social, et plus particu-

lirement dans le monde du travail .Lassociation sest dote dun journal

No Prkr dont le numro du mois demai tait consacr lEurope

(Rfrendum oblige). Le ton tait don-n dentre par une citation de Pierre

Bourdieu, en exergue, La construc-tion europenne est pour linstant une

destruction sociale . En choisissant ce

sociologue, vraiment peu suspect din-comptence ou dindigence intellec-

tuelle, les prcaires de lassociation se

sont clairement positionns. La couver-

ture est, en fait, une affiche dont leverso nous prsente Lunion euro-

penne de la prcarit , tableaux et

statistiques lappui. Cest difiant ! A

lintrieur, cest un pot pourri darticlestant sur la CES (Confdration Euro-

penne des Syndicats), la directive

Bolkestein, le Royaume-Uni (UK) et sa

prcarit florissante que sur lEuro-

MayDay (le 1er

mai des prcaires).Lanne dernire, les intermittents du

spectacle nous ont montr que la

prcarit gagnait du terrain tous lesniveaux. La prcarit gnralise ne se

prpare-t-elle pas devenir la nouvelle

norme conomique et sociale ? Il ny a

gure de temps perdre. La lutte acommenc, elle sera certainement

longue et difficile mais indispensable

pour qui espre encore un monde plus

juste, plus solidaire et plus libre : enquelque sorte, plus libertaire !

Contact : RESEAU STOP PRECARITE73, Avenue de la Rpublique 92 120

MONTROUGE

La police ressemble au sable o lon senlise : plus on se dbat et plus on senfonce .(Victor Hugo)


13/16

Mauvaises lectures 13Les derniers chiens fous

de lAnarchie

Plus de 10 ans dj que Florence Reyet Audry Maupin entrrent avec fracas dans

une actualit politique en grande partie neu-tralise, musele, contrle. En effet, cest

le 4 octobre 1994 que Florence et Audry

attaqurent la prfourrire de Pantin pour

voler des armes : trs vite cela drapa et

tourna au drame. Un otage pris de pani-

que, une fusillade, une course poursuite

avec la cl 5 morts (dont Audry) et 5

blesss. Les nouveaux Bonnie and

Clyde , les successeurs dAction Directe

taient de retour, la presse et de nombreux

politiques navaient plus qu se dchaner :

ce quelles firent allgrement ! Et on en

arriva aux lois scurit et libert de Pas-

qua. De l penser quil y a eu manipula-tion et provocation policires, le chemin

semble bien court certains. Cest vrai que

tout nest pas clair, beaucoup de zones

dombre persistent mais est-ce une raison

pour ne pas croire que Florence et Audry (et

peut-tre dautres ?) avaient choisi libre-

ment de lutter leur manire contre cette

socit autoritaire et moralisatrice ? Diderot

est sollicit pour essayer de nous faire com-

prendre ce sentiment diffus que peu de gens

peroivent : avoir des esclaves nest rien,

ce qui est intolrable, cest davoir des es-

claves en les appelant citoyens .

Chantal Montellier dans son album essaie

de comprendre litinraire de ces deux

chiens fous , enfants des squats, orphelins

dune extrme gauche annihile, qui, passs

la moulinette mdiatique vont devenir des

tueurs-ns vritables tueurs de flics !

Son graphisme si particulier, glacial par

certains cts, tranchant, rehauss par un

noir (me) et un rouge (mains) omniprsents

amne une sensation de malaise. Et ce nest

pas le texte qui dissipera celui-ci, loin de l.Les rfrences la psychanalyse, au mental

en dsordre de son pre, aux mauvaises in-

fluences (mouvement autonome mais aussi

anars faisant figure daccuss moraux. Jus-

qu citer intgralement le texte-manifeste

Peaux de lapins ! mais de manire bien

ambigu), la provocation policire sans

oublier le couplet habituel sur la rage et le

dsespoir de ces deux rvolts a bien servi

la police finalement ! vont irriter nombre

de compagnons anars et avec raison. Les

discours moralisateurs de cette gauche bien

pensante et bien propre sur elle sont insup-

portables, alors ne les supportons pas !!

Lalbum reste lire mme si, pour cer-

tains, ce ne sera que loccasion de mieux

connatre la psycho-

logie de ces gens

quil nous arrive de

ctoyer dans les mani-

festations.

Les damns de

Nanterre de ChantalMontellier (Editions

Denol Graphic. 2005)

MUZNOUCH - MANOUCH !

5 mecs nous dboulent de Caen fond les

gamelles et a dmnage ! Oui, le groupe

Muznouch est bien l et de plus avec unCD qui vaut son pesant de bl noir : Mon

ptit tapin . Une avalanche de guitare, dac-

cordon, de contrebasse,pour nous faire

vibrer au son de la musique manouche, sans

oublier des paroles faire dfriser le (a) plus

dlur(e) des bourgeois(es) creusois(es) etcest rien de le dire !

Pour vous mettre leau la bouche (paroles

sans musique), un extrait choisi.

Rimbaud na plus qu bien se tenir avec

son Merde Dieu crit la sauvette sur

le mur des glises. Cela ne fait plus vraiment

le poids avec ce LBon Dieu sans quivo-

que :

Parce que combien de crimes, de tortures,

dinfamies/ DHrode en passant par la saint

Barthlemy/Brave Dieu de Bosnie ou dAlger

de Paris/Que de souffrance en ton nom jus-

quau cur de nos vies/Tout a pour un bon

Dieu un type que jamais/Personne l mon

Dieu na vu ni rencontr/Un pauvre type quinpartage mme pas le th/Lapro des co-

pains et quon attend en vain

En attendantMuznouch en Creuse, il nousreste leur indispensable CD.

www.boz-art.com/amavada/muznouch/

Ce polar commence fort avec unecitation de Saint-Just (1767 1794)en exergue : Un peuple na quunennemi dangereux, ces t songouvernement. . Jean-Huges Oppel, enentomologiste social de ces quelques mois

qui ont prcd le fameux dimanche

lectoral du 21 avril 2002, va nous

proposer une explication (tout faitplausible. Ne sait-on pas depuis longtemps

que la ralit dpasse presque toujours et

de trs loin la fiction ?) du rsultat qui

bouscula une France et des politiques pour

le moins surpris. Au deuxime tour, pas de

candidat de gauche mais, par contre, un

candidat dextrme droit rayonnant. Que

stait-il pass pour en arriver l ? Et

pourquoi pas une manuvre tout en

finesse de la part dun candidat prt

tout pour viter de finir btement en

prison ?

Alors, il fallut se mettre au travail :

trouver un barge pour jouer avec la vie du

plus haut personnage de lEtat,

travailler au corps une opinion publique

jusqu la rendre malade dun excs de

scuritite aigu et bien dautres coups

tordus encore.

Jean-Huges Oppel avec ce French

tablods nhsite pas marcher dans lespas dun Ellroy pour lui emprunter sa

mthode mais aussi pour lui rendre un

hommage bien mrit. Polar cynique,

passionnant, car au plus prt dune

vrit tellement banale.

Avril 2007 nest pas si loin que . Il faut

nous prparer un remake foireux ! Tout

est bon pour anticiper, mme un polar et

celui-ci sera sans doute plus utile que les

analyses dun de nos habituels politologues

aux ordres.

F-X Verschave est le prsident de lasso-

ciation Survie qui milite, entre autres, pour ramener laraison la politique africaine

de la France . Celle-ci est clairement

exprime dans ces quelques lignes de pr-

sentation : La politique franco-africaine,

autrement appeleFrancafrique, est extr-mement nocive. Aprs la proclamation de

lindpendance des anciennes colonies

franaises dAfrique, des rseaux politi-

ciens ont assur la continuit du pillage du

continent noir au profit notamment des

hommes de pouvoir en France en plaant

des dictateurs corrompus la tte des Etatsnouvellement indpendants .

Ce petit opuscule, qui est la retranscrip-

tion dune confrence, nous permet de sur-

voler les rouages de la Francafrique avec

toutes ses drives mafieuses et criminelles.

Comme le Cauchemar de Darwin, sa lec-ture laisse un dgot amer ainsi quune

rage refoule. On ne peut que conseiller les

autres livres de Verschave (La Francafri-que, Noir silence, Noir Chirac, LaFrance et le gnocide au Rwanda,).Personne ne pourra dire quil ne savait pas .

De la Francafrique la Mafiafri-

que de Franois-Xavier Verschave(Editions Tribord)

De la Francafrique la Mafiafrique

Franois-Xavier Verschave nous a quitt le 1er Juillet. Verschave fait partie des rares courageux quise sont attaqus une Rpublique qui na cess de soutenir des dictatures sanguinaires en Afrique.

French Tablods de Jean-Huges OPPEL (Editions Rivages thriller 2005)


14/16

14 Les programmes de lt

Rencontres littraires et musicales encompagnie auteurs, acteurs et musi-ciens. Entre libreDans l'atelier du peintre Gavarni LaSpouze 23230 La Celle sous Gouzon tl.05 55 62 20 61

6me Jardins - Jeudis de laSpouze

26 juin

17h00 - inauguration exposition Rmi Pe-nard

18h00 - pomes et chansons autour de la

nature, l'arbre et la haie

14 juillet16h00 - prsentation de l'exposition Grard

Philipe

18h00 - Le Thtre et ses ouvriers: Antonin

Artaud, Bertolt Brecht, Louis Jouvet, Jean-

Paul Sartre... accompagnement musical,

Pauline Cazier, flte bec

21h00 -La Scieriede Jean-Claude Bray

21 juillet18h00 - Enfants en libert (contes et chan-

sons)

21h00 ~ Complaintes fidle, infidles

chansons avec Isabelle Tourbier et Ren

Bourdet

28 juillet18h00 - Balade conte avec Jean Claude

Bray Le conte de la princesse donne au

loup

21h00 - Jan Do Melhau et Bernard Combi

Le diable sous la porte chansons occita-

nes

4 aot10h00 - 20h00 - march

du livre d'occasion

16h00 - Tous les potes

sont morts sauf les vi-vants lectures improvi-

ses

21h00 - Concert musique

actuelle: Christian Pac-

coud

11 aot18h00 - Posie en libert pour les enfants

21h00 - Est-ce ainsi que les hommes vi-

vent Louis Aragon avec Isabelle Tourbier

et Ren Bourdet

18 aot18h00 - Il faut une fleur de Gianni Roda-

ri avec Michel Parot

21h00 - Chansons du Qubec avec HlneMaurice

25 aot18h00 - Cabaret littraire pour les enfants

avec Michel Parot

21h00 - Correspondances amoureuses et

littraires de Tristan L'Hermite Simone de

Beauvoir

30 aot21h00 Georges Sand : la correspondance

Les 1er Lundis littraires de laSpouze

Complment naturel des Jardins jeudis crs

en l'an 2000. En cette anne 2005 nous rece-

vrons entre autres : Jean-Claude Bray, Ana-

Maria Deveselu, Jan Do Melhau, Hlne

Maurice, Isabelle Tourbier et biend'autres

artistes, historiens, musieciens, potes et

auteurs.

Lundi 11 juillet 21h00Les histoires de Jarnages avec Daniel

Dayen accompagnes des Histoires d'Alfred

Lundi 18 juillet 21h00Histoire des prisonniers de guerre 39/45

tmoignages et rcits de prisonniers avec

Yves Durand, historien accompagnement

musical Flte bec, Pauline Cazier

Lundi 25 juillet 21h00Jardins secrets trois comdiens se dcou-

vrent avec les textes qu'ils aiment Jean-

Claude Bray, Michel Parot et Ren Bourdet.

Intervention musicale Georges Prudent,

vielle roue.

Lundi 1er aot 21h00Mahmoud Darwich, pote palestinien Igna-

zio Buttita, pote sicilien le pote sur la

place Accompagnement musical Emma-

nuel Monnet, vielle roue

Lundi 8 aot 21h00Rcital Jacques Prvert Isabelle Tourbier

et Ren Bourdet

Lundi 15 aot 21h00la chanson foraine pomes et chansons

autour de l'orgue de barbarie Guillaume

Apollinaire, Verlaine, Mallarm, Mouloudji,

Mac Orlan, Piaf. . .

Mardi 23 aot 21h00Les Chimres et Aurlia de Grard de

Nerval avec Ana Maria Deveselu, violoniste

et Ren Bourdet

Mardi 30 aot 21h00La corres-

pondance de George Sand avec Ana MariaDeveselu, violoniste et Ren Bourdet

Les jardins jeudis hors lesmurs avec: Complaintes fid-les, infidles

Vendredi 29 juillet 21h00 AubussonAu fabuleux destin... caf (6, rue Roger

Cerclier)

Mardi 9 aot 21h00 Btte l'Abbayede Prbenoit

March du livre d'occasion le jeudi 4 aotde 9h 20h, toute la journe, lecture depomes et autres textes d'auteurs prsents.

Deux expositions:26 juin 12 juilletRmi Penard : "dcrirel'arbre".

14 juillet 30 aot"Grard Philippe, un

Christian Pacoud

linsoumis

Association NAUT'ACTIVEPlan d'eau de la Naute 23190

Champagnat / St Domet05.55.67.12.54 / 06.22.80.46.56

Les concerts dans l't

Jeudi 7 Juillet :LE CHAUFFEUR EST DANS LE PRE

(chansons musette/jazz)

Jeudi 14 Juillet :LATCHO VIBRES (jazz manouche)

Vendredi 22 Juillet :LE FACTEUR (chansons latino/musette)

Jeudi 28 Juillet :FOND DE POCHE ( chansons swing/

manouche) .

Jeudi 04 aot:Folklore du monde: L. Martinique

(partenariat avec le festivalLes Fortes du

Monde (Felletin)

Jeudi 11 aot :LES CHEVALS (fanfare et plus si

affinits)

Mercredi 17 aot :LA GUINGUETTE A ROULETTES

( chansons de roulotte)

Jeudi 25 aot :LA MUSE A ZEZETTE ( chansons

amusettes)

+ des apros concerts surprises tout au long

de l't

+ 2 grandes aprs midi musette au bord de

l'eau:

Dimanche 24 Juillet

avec Jeannot JagailleDimanche 21 Aot

avec Jean Marie Couegnas (sous rserve)

Et aussi : Stages de cirque, Animations

enfants, Animations nautiques et de plein

air.

ASSOCIATION "ENFERMESDEHORS"

Plan d'eau de la Naute 23190Champagnat / St Domet

05.55.67.12.54 / 06.22.80.46.56

Vendredi 26 et samedi 27 AotFESTIVAL ENFERMES DEHORS

Avec le vendredi : l'apro Jeff Zima

(trash blues), en soire : Debout sur le

Zinc, Fils de Teuhpu, Vlad (fanfare du

Belgistan),

et le samedi l'apro Moi et son orchestre,

en soire : Martine City Queen, Graud,

Tambours du Bronx.

Ren Bourdet


15/16

Jean EstaqueDu 24 Juin au 28 Aot

Chapelle de la Snatorerie Guret

Estaque ne plaisante pas avec laforme mais samuse avec lide.

Rien ne larrte, pas mme labsencede dieux, de saints ou de hros.Il cre les siens : des tout noirs , des

tout bleus,aux cheveux de balais brosse,

des un peu gauches, comme les prcur-

seurs parce quils trouvent ainsi uneforce primitive, des tutlaires brutaux

quun trait noir souligne. Jean-Marie Che-vrier in la plaquette de lexposition

Les programmes de lt -15

LA GRANGE A FOIN(spectacles prix libre)

Association Contrechamps, Trasrieux, 87460

St Julien le Petit 05 55 69 13 18

Vendredi 1 JuilletConcert EP "chansons lectro pyjama"

Samedi 16 JuilletThatre "L'homme qui plantait des arbres"

d'aprs Jean Gionopar la la compagnie

franco-chilienne de Bordeaux "Pat'Ct"

Samedi 30 juillet3me Main, collectif de curieus installe son

campement et vous invite "prendre le

temps"

Samedi 20 aotConcert MAM, musique contemporaine et

jazz trad.

Samedi 17 septembre"Soires d'histoires" avec l'association "Les

Passeurs d'histoires".

Du 25 juin au 3 juilletExpositions Elisabeth Rogers, peintre et

Claude Pouget, plasticien sculpteur.

14 et 18 juilletStages de thatre avec la compagnie

Pat'Ct.

L'ATELIER, Bar boutiqueRoyre de Vassivire. 05 55 64 52 22

www.latelier23.com

JuilletSamedi 2 Juillet

Concert PONEY CLUB, Post - RockJeudi 7 Juillet- 22h

Concert SHEF SHA WAN, Ethno - Fusion

Samedi 9 Juillet- 22hConcert, LE CHAUFFEUR EST DANS LE

PRE, Chanson

Jeudi 14 Juillet- 22hConcert le QUINTET de BUFS, Jazz -

Groove

Samedi 16 Juillet- 21hSoire Electro, Dj SOUTECK, CANDY +

Guest Drum'n'Bass Breakbeat...en collabo-

ration avec Girafe Production

Mardi 19 Juillet- 21hProjection Tl Millevaches, Magazine du

mois de Juin, Dure 52 minutes

Jeudi 21 Juillet - 22hConcert OUICHE LORENE, Fanfare Funk -

Ska - Punk...

Samedi 23 Juillet- 22h

Projection Plein Air, Organise par le Comi-

t d'Animation de Royre de Vassivire et

l'association Emile une Vache, place

Pierre Ferrand. Le choix du film reste d-

terminer.

Samedi 30 Juillet- 22h

Concert ORCHESTRE INTERNATIONALDU VETEX (le Vetex est une ancienne

usine textile Courtrai en Belgique) Fanfare

Funky - Jazz - Latino... compose de 14

musiciens transfrontalirs. 1 soussaphone, 2

trompettes, 2 trombones, 1 buggle, 1 grosse

caisse, 1 caisse claire, 1 percu lgre, 1 sax

alto, 1 clarinette, 2 fltes traversires, 1 ac-

cordon.

AotJeudi 4 Aot

Concert Avec Deux FormationsF A N T A Z I O , J a z z - B l u e s

Contrebarrissement, LES PAPAFARD

Fanfare Afro - JazzSamedi 6 Aot

Concert LAVACH' (nom du paintraditionnel en Armnie)

Mercredi 10 Aot

Concert LES CHEVALS, FanfarePotique - "Brass Band la Conque"

Jeudi 18 AotConcert MAM, On vient couter une

accordoniste et un altiste

Samedi 20 Aot

Pas De Concert Ouverture du Festival"Paroles des les..." avec Mimi Bathlmy(Hati) : "Iles Animales" Salle polyvalente

de Royre de Vassivire

Mardi 23 AotProjectionTl Millevaches, Le Meilleur de

l'anne de Tl Millevaches Dure 60

minutes

Jeudi 25 AotConcert JEFF ZIMA BAND, TraditionalTrash-Blues, Speed Boogie, Stomps, Jump,

Old-time New Orleans Jazz & Ragtime,

Yazoo Mambo et Delta Mud sont les

standards du rpertoire de Jeff ZIMA.

Samedi 27 Aot

Concert la MUSE ZEZETTE, Fanfare -Musette

SeptembreCHARLOTTE ETC...Chanson

Soire autour des Mathmatiquesle vendredi 5 aot 2005 19h 30

"...l'infini..."par Martin Weiman

la librairie "Passe-Temps", 8, avenue

de la Paix 87 120 Eymoutiers( 05 55 69 44 30)

Comment pouvez-vous vivre, gens dargent et de caviar avec ces poux que vous ne grattez pas ?Ismal AT DJAFER

Mosaic Cit concert[23 Juillet]

Des stands tenus par des reprsentants des

communauts de quartiers, des animations,

boire, manger .... et pourt erminer cette

journe, un concert ra-rock avec le groupe

montpellierain les Boukakes partir de 21 h

Lieu: Parking Brzard GuretHoraires: Toute la journe

Tarifs: Gratuit

Contact: [Oasis]

SUN and SOUNDSReggae Festival Non vrifi!

Concert 29/30/31 juillet 2005]3 jours de son reggae au bord dulac...

Bleck Uhuru, Sister Carol, Horace

Andy, Positive Roots Band, Aba

Shanti I, Natural Black....

Lieu: Masgrangeas Royre de Vas-sivireHoraires: 17h00 03h00

Tarifs: 23/soire - 55 pass3JContact: [stephane]

Tlphone: 0632608914

URL: [http://www.sunandsounds.

com]

La barricade

ferme la rue mais

ouvre la voie


16/16

16 Potes, vos papiers !

Nous vous proposons Creuse-Citron prix libre. Cest, pour notre collectif, une dmarche politique, non marchande, alors que par ailleurs,

lhabitude est de payer le mme prix, que lon soit fortun ou pauvre. Le prix libre nest pas pour autant la gratuit : cest donner la possibilit

dacqurir un mme produit selon ses moyens et ses motivations. Sachant que tout a un cot, sachez que celui de fabrication de Creuse-Citron

est de 50cts.

La copie et la diffusion des textes publis dans ce journal est libre et fortement encourage.

Creuse-Citron s'adresse tous ceux et celles qui luttent contre lafalsification de l'information et la diffusiongnralise de l'idologie librale. C'estun journal indpendant et libertaire quis'interdit toute exclusive et tout prosl

creuse-citron n°05

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