creuse-citron n°04

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  • 7/31/2019 Creuse-Citron N04

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    Creuse-CitronJournal de la Creuse libertaire N4 avril - juin 2005 , prix libre...

    C entenaire de 1905, 1er Mai, de commmoration encommmoration, il est assez confortable de participer auspectacle qui met en scne les luttes sociales passes. aoccupe, a donne bonne conscience et surtout a vite deregarder le prsent en face.

    Pourtant le prsent frtille, les lycens qui viennent de sefaire matraquer ne jouent pas un remake symbolique de mai68, ils expriment leur ras le bol d'un systme ducatif ol'hypocrisie est rige en valeur suprme.

    Pourtant le 5 mars,nous tions prsde 10 000 dans lesrues de Guret

    pour dfendre uneautre conceptiond e s s e r v i c e sp u b l i c s e taccesso i rementpour virer ducortge quelquesr o s e s

    reprsentants d'un libralisme visage humain.Pourtant nous venons de boire un coup pour honorer la

    mise en bote du Pape, ne pouvant que regretter qu'il n'ait past traduit devant le tribunal international pour crime contrel'humanit en tant qu'un des principaux vecteurs idologiquesdu dveloppement du SIDA. Mais nous ne sommes pasalternafs et savons qu'il n'tait rien d'autre que le PDG de laplus grosse multinationale de la superstition, et ce titre aussifacilement interchangeable qu'un J-M Messier.

    Alors en attendant de commmorer le non la constitutionet bientt le 11 novembre, il est peut-tre temps de montrerque, si des millions de crdules sont capables de descendredans la rue pour suivre des icnes en dcomposition, nous

    sommes beaucoup plus nombreux vouloir un changementsocial qui fasse table rase du profit et de son spectaclemdiatis.

    Plus un personnage a du pouvoir, plus il devient caricature

    A force d'avaler

    des couleuvreson finit par chier

    des vipres

    Tous en colreDouste, au boulot ! p 2

    Non, Non, et NonConstitution, pige pigeons p 3

    La Gueule toute verteQuand la bio se fait label p 4

    OGM, Nuclaire p 5

    Mauvaises lecturesPresse panoranar p 6

    Mirage citoyenLe ramnagement de Vassivire p 11

    Spcial paranoaSouriez vous tes fichs p 12

    Le Psilote et la pizza p 13

    EntraidePartageons, Echangeons p 14

    Mauvaises

    frquentationsLe libraire d'Eymoutiers p 15

    Le Forum Social Limousin p 15

    Rendez-vousVous tes cerns p 16

    1905, 2005 et aprs?

    Limoges 1905Spcial 4 pages p 7 - 10

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    2 Tous en colre

    Sans doute avez-vous dj reu,comme beaucoup, un formulairevous imposant de choisir un"mdecintraitant" afin de vous conformer lanouvelle loi sur la Scurit Sociale,dite "loi Douste-Blazy".

    Lassociation, Le Citoyen , situe Grigny dans le Rhne, a russi

    trouver LE mdecin le mieux mmede remplir cette dlicate missiondintrt national.

    Il sagit du docteur PhilippeDouste-Blazy, accessoirement Ministrede la sant. Vous trouverez, ci-dessous, un modle de lettre luienvoyer, afin de contractualiser votreengagement auprs de lui.

    Monsieur Douste-BlazyDocteur en mdecine

    Ministre de la sant et de la protection

    sociale

    8, av Sgur 75007 PARIS

    Monsieur le Ministre,

    Jai bien lhonneur de vous choisir

    comme mon mdecin traitant compter

    de ce jour et vous demande de

    mindiquer de quelle manire vous

    envisagez notre collaboration future.

    En ce dbut danne 2005, vous avez

    impos aux bnficiaires de lassurance

    maladie, le choix dun mdecin traitant.Je pense que cette solution naura pas

    les effets escompts de rduction des

    dpenses de lassurance maladie. De

    plus vous allez sanctionner ceux qui

    refusent cette pratique, en limitant les

    remboursements, au lieu de vous en

    remettre lesprit civique des citoyens.

    Vous risquez, de ce fait, de mettre en

    grande difficult toute une frange de la

    population qui, pourtant, aspire une

    meilleure qualit des soins et au libre

    choix de son mdecin traitant.

    Lensemble des textes que vous avez fait

    approuver par le parlement est uneatteinte notre libert individuelle et

    collective en mme temps quelle est

    contraire au serment quavec

    lensemble de vos collgues mdecins

    vous avez fait.

    Je me permets de vous rappeler les

    termes de celui que vous avez d prter

    en 1982 :

    Au moment dtre admis exercer la

    mdecine, je promets et je jure dtre

    fidle aux lois de lhonneur et de la

    probit.

    Mon premier souci sera de rtablir, deprserver ou de promouvoir la sant

    dans tous ses lments, physiques et

    mentaux, individuels et sociaux.

    Je respecterai toutes les personnes, leur

    autonomie et leur volont, sans aucune

    discrimination selon leur tat ou leurs

    convictions. Jinterviendrai pour les

    pro tger si elles sont affaiblies,

    vulnrables ou menaces dans leur

    intgrit ou leur dignit. Mme sous la

    contrainte, je ne ferai pas usage de mes

    connaissances contre les lois de

    lhumanit.

    [... ] Je ne tromperai jamais leur

    confiance [des patients] et nexploiterai

    pas le pouvoir hrit des circonstances

    pour forcer les consciences. Je donnerai

    mes soins lindigent et quiconque

    me le demandera. Je ne me laisserai

    pas influencer par la soif du gain ou la

    recherche de la gloire.

    [... ] Je prserverai lindpendance

    ncessaire laccomplissement de ma

    mission. Je nentreprendrai rien qui

    dpasse mes comptences. Je les

    entretiendrai et les perfectionnerai pourassurer au mieux les services qui me

    seront demands.

    Japporterai mon aide mes confrres

    ainsi qu leurs familles dans

    ladversit. Que les hommes et mes

    confrres maccordent leur estime si je

    suis fidle mes promesses ; que je sois

    dshonor et mpris si jy manque.

    Considrant que, lorsque la loi trahit les

    hommes, quelle ne reprsente plus

    lintrt gnral mais les intrts dune

    minor it contre li nt rt gnral,

    chaque citoyen a le devoir civique de lacombattre dans un premier temps, puis,

    faute dtre entendu, de lui dsobir, je

    vous prie dagrer, Monsieur le

    Mi n i s t re , l ex pres s i o n de ma

    citoyennet la plus affirme.

    Signature

    Vous pouvez copier cette lettre oula tlcharger en vous connectant surle siteLe CITOYEN.org.Lassociation LE CITOYEN, se proposede regrouper tous les courriers pourune remise en dlgation auprs duMinistre.Envoyez donc votre courrier complt : LE CITOYEN BP 40027 Grigny 69520ou par mail : [email protected] : http://www.le-citoyen.org

    Allez, ouste, Blazy, au turbin

    Abus de faiblesse

    On veut nous vendre une constitutionillisible et incomprhensible pour

    la plupart des gens.Est-ce vraiment lgal?

    "Quiconque aura abus del'ignorance d'une personne pour luif a i r e s o u s c r i r e ( ) d e sengagements () sous quelqueforme que ce soit, () sera punid'un emprisonnement de cinq ans() lorsque les circonstancesmontrent que cette personne n'taitpas en mesure d'apprcier la porte

    des engagements qu'elle prenait"

    Article L.122.8 du Code de la

    consommation.

    Encore un mfait de la

    dmocratie reprsentative

    Dans son prambule, le projet deConstitution Europenne cite avec le culotdes dominants, un auteur grec oubli,

    Thucydide : " notre constitution est appeledmocratie parce que le pouvoir est entre lesmains, non d'une minorit, mais du plusgrand nombre."

    a commence bien ! Nos compatriotesespagnols se sont rcemment exprims surle projet de constitution europenne, et le"oui" l'a emport... avec seulement 42% devotants.

    Nos frangins d'au-del des Alpes, plusmalins, n'ont pas fait jou la clause "du plusgrand nombre". Ils ont simplement "mandat" leur chef pour voter positif, ce quileur a vit un long dplacement jusqu'auxurnes, se souvenant qu'autrefois des rebellesdanois ayant refus d'adhrer l'EmpireEuropen, ont t pris de retourner voterdans le bon sens.

    D'aprs des sondages personnels(autrement plus fiables que ceux des lche-culs de l'INSEE et apparents) un peu moinsde la moiti des Franais iront voter mais lersultat sera avalis avec empressement parla bureaucratie impriale, toujours soucieusede conserver dmocratiquement ses postes.

    Les citoyens ressentent pluttconsciemment que cette structure politiqueenglobante se fera de toute faon contre eux,et loin d'eux. Les politiciens se passent dj

    de bulletins de vote dans le cadre d'lectionslocales (les prsidents de communauts decommunes, alors qu'ils ont des pouvoirsfinanciers tendus, ne sont toujours pas lusdirectement par les citoyens) alors l'Europene peut tre que pire...

    Soyons enfin des citoyens responsables,refusons de voter le 29 mai, prenons lesarmes contre le mandat reprsentatif et sesembrouilles...

    Yves

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    Frankenstein ne passera pas ! 3

    Vote Non le 29 mai, Grve Gnrale le 30

    Avec la complicit involontaire de Willem, dessin paru dans Charlie Hebdo en 1979

    Les mots ont-ils un sens ?

    Ce qui est soumis notre approbation estun texte et on peut admettre qu'un textejuridique ne soit pas trs facile lire.

    Mais comment comprendre un texte enlapon car il y a mme dans cette constitutionun paragraphe qui ratifie un trait pass entrela Norvge et la Laponie sans qu'aucunetraduction ne soit propose.

    Plus srieusement des polmiques sedveloppent sur les di f frencesd'interprtation lors de la traduction danstelle ou telle langue.

    Plus grave encore, "l'avis au lecteur"suivant qui accompagne le texte du Traitpubli dans l'Hmicycle et disponiblegratuitement dans tous les lieux publics :

    Comment valider un texte dont la seuleversion mise disposition de tous n'est pasgarantie?

    Une tincelle, un grain de sable, c'estavec ces qualificatifs que certainsmouvements ou revues, comme "A contre

    courant " ou "Alternative Libertaire",dfinissent la signification de leur Nonaffirm la Constitution Europenne. Enrfrence Emile Pouget, l'anarcho-syndicaliste fondateur de la CGT en 1895, ils'agit d'appeler au sabotage. Au sabotage dela Constitution Europenne, de labureaucratie bruxelloise, de l'Unioncapitaliste des bourgeoisies europennes, ausabotage de cette Europe imprialiste etguerrire.

    Tous les argumentaires dvelopps pourle Oui sont uniquement dfensifs etrpondent aux objections des partisans du

    Non, y compris sur le trs officiel etgouvernemental site www.constitution-europenne.fr. Les dbats radio outlvisuels tournent la dbcle despartisans du oui qui sont souvent amens reconnatre que ce texte est flou etdemanderait tre amend. Toute lastratgie des pro-Oui est fonde sur lechantage la catastrophe, on nous refait lecoup des prsidentielles : voter non c'estvoter contre l'Europe et laisser triompher lesforces du mal que sont le U.S.A., la Chine etl'Inde.

    C'est vraiment nous prendre pour desbilles : si cette constitution n'est pas bonne,

    il est bien possible d'en mettre en chantierune autre (avec accessoirement uneassemble constituante rellement mandate

    par les europens). Comment penser quel'Europe capitaliste puisse avoir des intrtsdivergents des U.S.A. Alors que lesactionnaires tasuniens dictent leurexigences de profits une grande partie desentreprises europennes ? Si nous votonsnon, nous allons affaiblir la France enEurope et l'Europe dans le Monde, il n'estquestion que de guerre conomique, decourse la croissance et au profit : toutl'argumentaire des partisans du oui est unargumentaire guerrier. Il faut reconstruiredes frontires XXL puisque nos vieillespetites frontires ne nous permettent plus de

    jouer la guguerre conomique dans lacour des grands.En votant non, nous votons

    effectivement contre l'Europe dans le senso nous votons contre toutes les frontires.Quand les dlocalisations auront fait le tourdu monde la recherche du profit maximunet que l'Europe aura fini d'enterrer ses loissociales, elle deviendra la terre d'lection dela dlocalisation des entreprises chinoises.Les frontires auront jou leur jeu. Un grandnombre de personnes se sont fait piger dansle duel Le Pen Chirac, elles ne se laisserontpas piger cette fois-ci par le cynisme quiveut galiser les conditions sociales par le

    bas en nous faisant croire que la loi demarch est dure mais que c'est la loi.

    Voter non ce torchon ultracapitaliste

    c'est commencer dire que cette loi dumarch ce n'est pas notre loi et que nous nela validerons pas. Mais la loi que nousvoulons, ce n'est pas une assembleconstituante qui nous la donnera, ce ne sontpas quelques politiciens professionnels ettechniciens du bien-tre des autres qui lardigeront. C'est dans la rue que nous ladessinerons.

    Voter non le 29 mai c'est tre prt lagrve gnrale le 30. C'est tre prts bousculer les bureaucraties syndicales etpolitiques qui, bien que de "gche" vonttenter de "capitaliser" ce Non s'il l'emporte.

    Quant on sabote un train postal, c'est pour ledvaliser, pas pour le contempler l'arrt.Dire non l'Europe du capital c'est d'abordvouloir se raproprier les moyens deproductions.

    Patrick Faure

    Parmi les argumentaires dvelopps pour le

    Non, voir en particulier les sites

    d ' A l t e r n a t i v e L i b e r t a i r e ( w w w .

    alternativelibertaire.org) avec une vision

    plus politique et d'ATTAC (www.france.

    attac.org) avec une vision plus technique

    mais srement la plus dtaille sur le

    contenu article par article.

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    Tortueux le chemin reliant les affichesen srigraphie gayant les murs, lesusines, les facs en mai 68, aux mmes

    utilises sans vergogne par la pub Leclerc ;caillouteux le sentier rejoignant lesassociations cologiques de lpoque auxpetits hommes VERTS daujourdhui,sinsrant confortablement dans les diversrouages de lEtat ; dangereuse la pisteconduisant les quelques deux milleagriculteurs biologiques dorigine dans lesserres des industriels de lagrobizness quimonopolisent le label AB !

    AUTO-BIO-GRAPHIEAprs cinq semaines doccupation dusineset de rues, retour au chagrin , pas larsignation! Sorganiser contre les patrons,

    combattre le capitalisme qui pollue lesindividus et leur environnement. Rflchir,agir dans le mouvement anarcho-syndicaliste dans et hors de lentreprise.Participer aux combats cologiques,notamment antinuclaires, dautant pluspuissants que les partis sen dsintressaient,avec comme soutien national Charliehebdo et la Gueule Ouverte . Rejoindrelassociation Survivre et Vivre , ditantune revue cologique de mme nom, crantune cooprative biologique. Repeindre unancien corbillard, partant chaque semaine enBretagne et en Normandie chez desagriculteurs bios, ravis dchapper aux

    griffes de La Vie Claire . Passerjoyeusement le lundi devant li lsouponneux des gardiens riv sur de grandssacs ports par ce dangereux anarchiste do dpassent des fanes de radis noirs,pas des mches explosives! Discuter dansles ateliers, autour dun magnifique bouquetde poireaux, sur les magouilles delagriculture industrielle et des circuits dedistribution capitalistes. Partir camper avecsa compagne chez plusieurs petits paysansbretons. Comprendre la radicalit de leuroption bio, choix de production, choix devie, lcart dun systme qui ne profite

    qu une minorit. Constater que ces fous du village sorganisent, mettent en place desventes directes, des stages de formation

    QUAND LHIVER GAGNEAu dbut des annes quatre vingt lintrtpour la bio slargit, la consommationaugmente. Les producteurs ne peuventfournir et on a recours limportation. Cemarch suscite de nouveaux apptits etlEtat sintresse un secteur jusque lcontrl par des associations autonomesdtentrices de diffrents labels ( Nature etprogrs , Demeter ). Il leur propose, travers des chambres dagriculture, de

    participer la rdaction dune normenationale, AB, en change de lareconnaissance officielle de lagriculturebiologique. De fait, pour les agriculteurs, cesera un contrle supplmentaire payer, la

    bio se voyant rduite un cahier descharges, passant ainsi la trappe, lthique,le social et lcologie, fondements de sesracines. La consommation bio va saccrotre

    fortement du fait de la mise jour denombreuses atteintes la sant et lenvironnement : veau aux hormones,poulet la dioxine, nitrates, pesticides,OGM Les grandes marques ont leurgamme bio , les grandes surfaces leurrayon spcialis et parfois leurs domaines(dans la rgion de Toulouse par exemple).Aujourdhui, 80 % du secteur est produit,transform et distribu par 20 %dindustriels. Les 80 % de petits producteursse contentent du reste : ventes directes,distribution cooprative. Dautre part, sousla pression des industriels, les cahiers descharges sont revus la baisse : autorisationdintrants (produits par ces mmesindustriels), drogations sur les modes detransformation, ressources gntiques auxmains de quelques semenciers au dtrimentdes paysans eux-mmes

    L E T A T N E S T P A SBIODEGRADABLEDe plus en plus de petits producteurssaperoivent de larnaque et sortent dulabel AB, accapar par lEtat et lesindustriels. Cependant, peu remettent encause le systme qui a permis cettevolution. Souvent proches de laConfdration Paysanne, ils ne voient danslEtat quun organisme neutre qui onpourrait arracher de meilleures lois, demeilleures subventions Seule uneminorit prend conscience que lEtat estTOUJOURS au service de la classe

    dominante. Dans le domaine agricole, lEtat,avec lappui de ses allis (FNSEA, JAC,MRJC,) a entran la disparition de 80 %de la paysannerie, tout en dtruisant

    lconomie paysanne et les ressourcesvivrires des pays en voie dedveloppement. Le combat pour uneagriculture bio, paysanne, sociale quiinstalle des agriculteurs au lieu de les fairedisparatre, rmunre correctement leurtravail, rend accessible aux consommateursdes produits de qualit par la vente etlchange directs, ne peut se mener quenrupture avec lEtat et le Capitalisme.

    Elan noir

    Lessentiel des informations est extrait du Vent se lve , priodique de la Fdrationde la Terre et de lEnvironnement de la

    CNT ; les donnes biographiquesconcernent l'auteur.

    4 La Gueule toute verte

    AB : QUAND LA BIO SE FAIT LABEL

    La chvre capitaliste

    broute le chou des

    salaris, cestimmoral mais on ny

    peut rien ; il fautdonc convertir la

    chvre au broutagethique et citoyen

    (PLPL)

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    La Gueule toute verte 5

    Prparons-nous une

    nouvelle menace

    d'enfouissement des

    dchets nuclaires en

    Limousin

    Dans la mouvance de lutte contrel ' enfou i s sement des dche t snuclaires Bure (Meuse), l'associationBure Zone Libre (BZL) vient d'acqurir unemaison proche du site d'enfouissementprojet pour en faire un lieu de rsistancepermanente. Ses objectifs : devenir un outild'information et de communication afin decontrer la propagande de l'ANDRA sasource ; renforcer la mobilisation ;internationaliser la lutte ; ouvrir un espacedmocratique.

    La charte de BZL se conclut ainsi : "Dans ce contexte d'urgence o lespolitiques avalisent le renouvellement duparc nuclaire franais et menacent devoter dans la prcipitation l'autorisationd'enfouir les poisons radioactifs Bure,nous, citoyens issus de plusieurs

    nationalits, regroups au sein del'association Bure Zone Libre, demandons :l'arrt des projets d'enfouissement ici etailleurs, le non renouvellement duprogramme nuclaire franais et europen,la fermeture et le dmantlement de tousles racteurs en fonctionnement sur leterritoire, la mise en place d'un plan desortie immdiate du nuclaire par lesconomies d'nergie et le dveloppementdes nergies renouvelables.Cette menace d'enfouissement continue peser sur Crocq et Fernol, l'exemple deBure n'est-il pas reprendre notre compte

    pour fdrer toutes les forces refusant cettepoubellisation de l'espace rural.Patrick Faure

    Bure Zone Libre, rue de la Gare, 54230

    Maron.

    "Pas d'O.G.M dans ma commune"(1)

    C onstitu en 2003, ce collectif national s'est fix deux buts :- inciter le maximum de communes prendre des initiativespour empcher la culture d'Organismes Gntiquement Modifis surleur territoire (simples voeux, dlibrations de conseils municipauxet arrts).- aider juridiquement les communes ayant pris un arrt car celles-cisont menaces d'aller au tribunal administratif. En effet, les arrts,valables un an, font systmatiquement l'objet d'un recours enannulation par la Prfecture.La Creuse compte treize communes ayant pris un arrt:Bourganeuf, Chavanat, La Chapelle Taillefert, Le Donzeil, Masme,Montboucher, Savennes, Sous Parsat, St Eloi, Ste Feyre, St Hilairele Chateau, St Laurent, St Martin Chteau et St Pierre Chrignat.

    Alain Petit(1) Dans notre dpartement le collectif s'est constitu l'initiative de

    communes hostiles aux cultures d'OGM et du GAB 23 (Groupement des

    Agro-Biologistes de la Creuse). Contacts : Jacques Velghe, maire de St

    Cristophe,05.55.52.74 / Tom Viehout, prsident du GAB 23, 05.55.65.01.40 /

    Denis Fric, conseiller municipal au Donzeil, 05.55.66.67.26

    O peut-on trouver la plus belle faonde voir et d'entendre les revendicationsdu capitalisme ? ... Rponse : dans lesconflits et changes nergtiquesd'aujourdh'ui, ce qui reprsente un grospaquet de pognon, en l'occurence, lenuclaire !

    Feurs, dans le secteur Rhne-Alpes, aune usine de fonderie, Feurmtal, jusque ltout va bien. Mais, engage dans unedlocalisation la mode (du profit), la

    Direction a eu une superbe proposition par laSOCATRI -filire d'AREVA- de retravaillerdes ferrailles "lgrement" radioactives ...provenant de containers ayant stock duminerai d'uranium - ce qui permettrait detemporiser la dlocalisation et surtout detoucher la "ferraille" un prix fortintressant quand le cours de l'acier monte.

    En fait, il s'agirait plutt d'avoir desmorceaux d'installations nuclairesdmanteles et des cibles d'acier utilisescomme cibles d' obus chargs d' uranium.Toutefois, le prfet de la Loire, pensant autravail de ses administrs (peut importe quece soit radioactif s'il ont du boulot, ils ne seplaindront pas !) a sign le 22 septembre2004un arrt permettant les essais, sanslimitation de dlai .

    Le plus beau, c'est que cette usinecompte dix-huit dcs de salaris en vingta n s , c i n q u a n t e - s e p t m a l a d i e sprofessionnelles reconnues depuis l'an 2000et pas moins de quatre-vingt six accidents dutravail en 2003 !

    Cette usine s'occupe, la base, defabrication de pices en acier moul pour lamarine, l'aronautique, l'automobile, leferroviaire et les travaux publics.

    Les documents donns au personnel

    contiennent des mensonges colosseaux : "laradioactivit contenue dans l'eau desbiberons serait bien suprieure celle quel'on allait trouver dans ces ferrailles" ! et cen'est qu'un exemple.

    Il est savoir que la SOCATRI a lesmoyens financiers et techniques pour selancer dans des oprations de recyclage ;nanmoins, elle recherche d'autres fonderies(avis aux amateurs). Pourquoi ? La questionest pose : mme la CRIIRAD leur ademand !

    Pendant qu' EDF et AREVA sont enplein renouvellement du parc nuclaire, trsjuteux comme domaine, les sous-fifres sontchargs de vendre leur poison. Pourquoi

    exactement ? peut-tre est-ce l leur manirede faire du "commerce quitable" ?Ce qui est certain, c'est que cela

    reprsente un superbe exemple d'une logiquecapitaliste cherchant gnrer un maximumde profits sur le dos des ouvriers et desconsommateurs. "Hey ! On vous file duboulot, a va pas ? Et en plus on vous file del'nergie avec des centrales toutes neuves quiproduisent plus ; alors, o est le problme ?"

    Grce la pression des ouvriers qui sesont mis en grve - et que l'on n'a pas paypendant ce temps - les essais sur le recyclageont t suspendus dans l'usine franaise !...

    Mais pour combien de temps ?Ly

    EAU DE BIBERONS ET FERRAILLES RADIOACTIVES

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    6 Mauvaises lectures

    Bref panorama de la presse anarchiste (suite)

    Presse panoranar

    Le Libertaire (revue de synthse anarchistepublie par le groupe libertaire Jules-Durand[Le Havre] et des individuels anarchistes).Il se prsente sous la forme dun quatre pagesde grand format dans lequel (n253-fvrier2005) se ctoient de petits articles voquantdes luttes locales (CAT Sandouville, laTransat et le bateau France,) avec desarticles plus gnraux (intermittence duspectacle, le voile islamique).

    Dautres revues ne sont pas spcifiquementanarchistes, mais on peut y trouver nombre

    dinformations sur le mouvement libertaire,ses luttes, ses analyses, ses publications,

    Tout dabord, un petit bulletin qui nous vientde lest de la France, A Contre-courantsyndical et politique.Par certaines de ses rflexions et de sespropositions, il se rapproche assez de lamouvance libertaire. Chaque numrocommence par un ditorial souvent percutantet offensif. Dans le dernier, bien sr, le thmeretenu est celui de la monte de la colresociale actuelle et de la constitutioneuropenne prsente au vote ! Le ton est vifet polmique : Pour linstant,, ni le

    gouvernement, ni lopposition officielle, niles bureaucraties syndicales ne parviennent

    freiner la colre sociale qui monte. De plus,

    dans lurgence, la classe politique doit

    engager une bataille lectorale o lenjeu est

    considrable. Avec des caciques de droite

    pour la plupart HS, il va revenir quelques

    bouffons roses et verts de la gauche durablede dfendre ouvertement les intrts de la

    grande bourgeoisie internationale ;

    videmment sans argument srieux, rduits

    nuser que de quelques mimiques

    mdiatiques . Cela continue, entre autres,

    par un long article (La Constitution europenne illgitime et antidmocratique)qui justifie en dtails les qualificatifs du titre.En guise de conclusion, sont proposs deuxtracts qui appellent sans ambigut voternon au prochain rfrendum. Dautresarticles (sur la dette publique, laffaireKamel Belkadi et Daewoo,) et rubriquessont proposs dans ce numro de fvrier-mars 2005 (n162).

    Une autre revue assez imposante (plus de 150pages) prsente un intrt certain pour lesmilitants libertaires : Dissidences (bulletinde liaison des tudes sur les mouvementsrvolutionnaires) anime par une quipeduniversitaires et chercheurs de diffrentesdisciplines en sciences humaines. Ceux-cinous expliquent que Dissidences sinscritdans un courant visant mieux connatre et

    analyser une ralit sociale et historique trop

    souvent ignore. Il sagit en quelque sorte

    dune revue engage mais non partisane

    qui souhaite rassembler le plus largement les

    a n a l y s e s s u r l e s m o u v e m e n t s

    rvolutionnaires . Chaque numro estarticul autour dun dossier. Le dernier (Larvolution no la para nadie) est construit

    autour du mouvement rvolutionnairechilien . A ct du dossier, on trouvediffrentes rubriques : un tat de la rechercheavec des crits comme, par exemple, laCNT, une conception anarchiste du

    syndicalisme , rgnration humaine etducation libertaire , mais aussi de trsabondantes notes de lecture (Au temps delAnarchie, un thtre de combat 1880-1914,

    Bakounine, la vie dun rvolutionnaire deKaminski, lanarchie, une histoire de rvoltede Faber,). Pour finir, on peut lire unerevue des revues assez fournie !

    LeSpigle, une nouvelle revue qui veuttre un peu un journal ouvert sur la

    cration artistique et littraire enLimousin . Dans la prsentation qui en estfait leurs lecteurs et futurs abonns, lesrdacteurs expliquent que la revue est lefruit dun mlange la fois dunemmoire collective subtile et de ce queles plasticiens, les photographes, les

    potes, les auteurs proposent au vaste

    monde ! Chaque numro correspondra une slection (textes, pomes, photos,reproductions de peintures,) sur unthme choisi. Ce premier numro estconsacr : La peau. Le deuxime seraconu partir du thme : Vos dsirs fontdsordre .La revue est dite par lassociationculturelle : Matteo Rezco dont le butest de promouvoir lart et la littratureavec tous ceux pour qui les valeurs

    culturelles ont un sens . Notre camaradeLaurence Biberfeld (crivaine invite ladernire Journe du polar en Limousin)fait partie du comit de rdaction. Nous nepouvons que souhaiter bonne chance cette heureuse initiative.Contact : Matteo Rezco, 1 rue de la croixMoude 19170 BugeatTl : 05 55 95 67 53 ou e-mail :

    IOSK EDITIONS Grenoble vient d'diterune brochure particulirement intressantepour tous les libertaires "La pense politiquede Cornelius Castoriadis : le projet

    dautonomie" qui tente lexploit (et le russitdans lensemble) de prsenter uneintroduction limposante pense politiquede Cornelius Castoriadis.

    Fondateur, dans les annes 50, de lafameuse revue Socialisme ou barbarie,

    Cornlius Castoriadis (1922-1997) fut lafois, conomiste, philosophe, psychanalysteet possda une culture approfondie enhistoire, musique, pistmologie,mathmatiques, Il mena une profonde

    critique, sans concession, du capitalisme etdu marxisme puis proposa une"radicalisation du projet dmocratique : leprojet dautonomie" avec cette questioncruciale : "comment les hommes pourront-ilsdevenir capables de rsoudre leursproblmes eux-mmes ?"

    Voici un extrait de ses crits :"Si [les citoyens] ne sont pas capables degouverner ce qui reste prouver-, cestque toute la vie politique vise prcisment

    le leur dsapprendre, les convaincre quily a des experts qui il faut confier les

    affaires. Il y a donc une contre-ducation

    politique.Alors que les gens devraient shabituer

    exercer toutes sortes de responsabilits et

    prendre des initiatives, ils shabituent

    suivre ou voter pour des options que

    dautres leur prsentent. Et comme les gens

    sont loin dtre idiots, le rsultat, cest quils

    y croient de moins en moins et quils

    deviennent cyniques (). Les institutions

    actuelles repoussent, loignent, dissuadent

    les gens de participer aux affaires. ()

    Les humain-e-s doivent cesser de

    considrer la politique comme un domaine

    spar et spcialis, et doivent apprendre la voir comme un travail concernant tous les

    membres de la collectivit concerne,

    prsupposant lgalit de tous et visant la

    rendre effective" .

    CASTORIADIS : un penseur proche des libertaires

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    "D s le commencement delanne une certaine agitationse manifestait parmi les ouvriers dediverses industries du chef-lieu. Desgrves nombreuses se succdaient(...) et, presque toutes avaient ceci departiculier quelles avaient pour butdimposer aux patrons en mme tempsquune augmentation de salaire,lobligation de choisir pour les

    r e p r s e n t e r l a t e l i e r d e scontrematres agrs par les ouvriers(...) . Dans les derniers jours de mars,les peintres de la manufacture deporcelaine Th. Haviland avaient quitteux aussi latelier exigeant le renvoiimmdiat de leur contrematre quilsaccusaient dactes immoraux.(ndlr :femmes harceles)

    Quelques jours plus tard ilsessayent dempcher de sortir delusine des camions chargs demarchandises. De nombreusesm a n i f e s t a t i o n s a u x a l l u r e s

    rvolutionnaires (...) parcoururent lesrues de Limoges(1). Le plus grandnombre de fabricants redoutant lese x i g e n c e s d e s o u v r i e r s s esolidarisrent avec Th. Haviland. Uneentrevue eut lieu le 6 avril entre leursdlgus et ceux des ouvriers. Ceux-ci exigrent le renvoi du contrematrePenaud ou sa rintgration commesimple ouvrier. Lentente ne put sefaire et les industriels annoncrentleur intention de fermer toutes lesusines. Le 8, les ouvriers mcaniciensde la manufacture Ch. Haviland

    d e m a n d r e n t e u x a u s s i l eremplacement du contrematreSautour , en mme temps que lestypographes qui les patrons avaientrefus une augmentation de salaire(...).

    A Limoges lagi tat ion devintextrme. Les fauteurs de dsordrefurent matres de la rue, o fut arborle drapeau noir et o retentirentjournel lement l Internat ional e etlHymne lanarchie. La vieconomique de la cit tait presqueentirement suspendue et les plus

    graves ventualits taient craindresi le lock-out venait contraindre auchmage presque tous les ouvriersdes manufactures de porcelaine.

    A la demande du prsident du

    Conseil, du prfet, du maire et duprsident de la Chambre deCommerce, les patrons consentirent proroger de 48 heures le lock-out quidevait tre dclar le 11 avril. Le 12,une commission mixte nomme par lespatrons et les ouvriers se runit laprfecture. (...)

    Le lendemain les pourparlersreprirent et les dlgus ouvriers

    jugrent acceptables les propositionsdes dlgus patronaux ; mais avantde les signer ils demandrent enrfrer leurs camarades. Lesouvriers runis le soir mme laBourse du Travail refusrentdaccepter le compromis ; lespourparlers furent rompus. Lelendemain, 19 usines fermaient leursportes(2).

    Le 15, une bande de grvistes, fitirruption dans les manufacturesGurin, Bernardeau (sic), Boudet,Lanternier, Ch. Haviland et Th.Haviland, enfonant les portes,escaladant les murs, et obligeaquelques ouvriers qui sy trouvaientencore quitter le travail. (...) Pourcalmer leffervescence le maire fitinterrompre lenvoi des renforts depolice qui, sur lordre du ministre,commenaient arriver.

    Mais lmeute (...) ne tarda pas tre matresse de la ville. Les usines

    furent nouveau envahies et la fouleincendia lautomobile du directeur dela manufacture Ch. Haviland. Desarmureries furent pilles et bienttslevrent des barricades que les

    troupes durent prendre dassaut.Le 17 avril, bien que le prfet qui

    avait pris la direction de la police, eutinterdit les attroupements, unnombreux cortge se porta sur laprfecture pour demander la mise enlibert immdiate des individusarrts pour pillage ; puis, afin de lesdlivrer donna lassaut la prison dontles portes furent enfonces. Les

    troupes qui arrivaient pour rtablirlordre furent reues coups depierres et de projectiles de toutessortes par la foule ameute quioccupait le jardin dOrsay. Quelquessoldats surexcits tirrent. Il y eut unmort(3) et plusieurs blesss. Lesfunrailles de la victime furent nouveau loccasion de discoursviolents ; mais lordre tait rtabli. Un

    accord fut sign le 21 avril entre lesdlgus du capital et ceux du travail.Le 25, le travail reprenait dans toutesles usines."

    Ndlr(1) En 1905, Limoges compte 32000ouvriers salaris pour moins de100.000 habitants. La porcelaineemploie 13000 ouvriers, la chaussure4000.(2) Le lock out concernera 13068ouvriers dont 10000 grvistes(3) Camille Vardelle, 20 ans, peintre

    sur porcelaine la fabrique Pouyat.30000 personnes suivirent le cortgefunbre. Une plaque commmorativese trouve au jardin d'Orsay.

    Mmoire aux poings 7

    Avril 1905, Limoges la rougeAvril 1905 est une date phare dans l'histoire ouvrire du Limousin. Par son aspect rvolutionnaire elle met en scne la prise

    de conscience de classe et d'organisation de type anarcho syndicaliste, peu aprs la naissance de la CGT Limoges en 1895.

    Dj, en 1904, des grves, inities par un trs fort courant anarchiste avaient secou les mgisseries de St Junien. Les

    "vnements" de 1905 eurent un norme retentissement national et international. Jaurs intervint la Chambre des dputs.Pour relater ces vnements qui ont contribu largement faire de Limoges la ville rouge (1) dans tout l'hexagone,

    nous avons choisi de laisser la plume un tmoin, Camille Grellier (Lindustrie de la porcelaine en Limousin, Paris, 1909).

    Limoge

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    8 - Mmoire vif

    Mmoire vif (dont la devise est"Sauver le pass pour que lavenirsoit possible") a son sige sur le plateau des

    Millevaches, en Creuse, La Villedieu. Ellea t cre en octobre 2001 dans le butpremier dobtenir la rhabilitation politiquede Romanet, Fanton et Meunier.

    Il faut revenir un peu en arrire pour encomprendre lorigine exacte. Le 7 mai1956, des rappels en partance pourlAlgrie sarrtent La Villedieu en Creuseo ils manifestent leur opposition la guerrecoloniale. La population du village lessoutient. A la suite de ces incidents, troishommes rendus responsables, sont jugs etcondamns par le Tribunal militaire deBordeaux :

    Ren Romanet, maire de La Villedieu, troisans de prison avec sursis, cinq ans deprivation de ses droits civiques, rvoqu deson mandat par le Prfet en 1958.Gaston Fanton, instituteur Faux-la-Montagne, emprisonn huit mois au fort duH, condamn la mme peine et priv dudroit dexercer sa profession pendant cinqans.Antoine Meunier, mutil de guerre rsidant Tarnac, un an de prison avec sursis, un ande privation de ses droits civiques.

    Quarante cinq ans plus tard, des lvesdu lyce professionnel Marcel Pagnol de

    Limoges se penchent sur lhistoire de cesvnements longtemps occults et ralisentun documentaire vido "Guerre et billon"qui suscite de nombreuses ractions sur le

    plan local avec le dsir de continuer cetravail de mmoire retrouve. En avril 2001,Daniel Mermet, venu La Villedieu,

    consacre trois missions de L-bas si jysuis cette affaire, do un retentissementnational.

    Cest alors que fut dcide la cration deMmoire Vif. Au-del de son premier but(la rhabilitation), lassociation sengage dfendre tous ceux qui ont t victimes desguerres coloniales et sefforce desensibiliser le plus grand nombre ce travailde mmoire en organisant diffrentesactivits culturelles qui permettentdenrichir la rflexion de tous, et plusparticulirement des jeunes gnrations.

    Tout au long de lanne, sont doncproposes de nombreuses activits

    (projection de films ou documentaires,soire de soutien,) en plus dune fteannuelle (en juin) La Villedieu, consacre un thme particulier. Lanne dernire, cefut "La journe du refus" en hommage tous ceux qui ont su dire non, desrfractaires franais pendant la guerredAlgrie aux refuzniks et objecteursantimilitaristes israliens. Cette anne, lafte annuelle aura lieu le 11 juin sur lethme de "Exils-Asiles".

    Aujourdhui, le champ de ses actions demmoire saggrandit avec la mise enlumire des colres dune classe ouvrire

    encore vivante malgr lannonce rgulirede sa disparition. Le prtexte est lecentenaire des grves tragiques davril 1905 Limoges, voques dans ce n de Creuse

    Citron. Mmoire Vif sest donc lance

    dans lorganisation de 2 journes, en avril, Limoges sur le thme : 1905-Des luttesdhier celles daujourdhui-2005. Celaaura t loccasion de raconter lhistoire deluttes en se rappelant comme il est dit dansla prsentation de cette manifestation que"lHistoire est si souvent dtourne,manipule, voire falsifie quil vaut mieux

    parfois raconter des histoires. Des histoires

    contre lhistoire. Contre la mmoireofficielle".

    En collaboration avec Danile RESTOIN,active prsidente deMmoire VifContact : D.Restoin (05 55 30 85 25) ou T.

    Letellier (05 55 67 93 32)A lire les mmoires mouvantes de Ren

    Ro ma n e t : " L e c h e mi n d un

    proltaire" (autodit).

    Une association creusoise qui cultive la mmoire des rsistancesUne association creusoise qui cultive la mmoire des rsistancesUne association creusoise qui cultive la mmoire des rsistancesUne association creusoise qui cultive la mmoire des rsistances

    D ans le cadre du centenaire desvnements de 1905 Limoges,lassociation Mmoire ouvrire enLimousin a souhait offrir un nouveauregard sur ces vnements quelle considrevritablement comme ayant "jou un rlemajeur dans la construction des identitspolitiques, sociales et territoriales en

    Limousin." Aussi nous propose-telle enmme temps quune exposition (avril juindans le Hall des Archives dpartementalesde la Haute-Vienne puis en juillet et aot auPavillon du Verdurier Limoges), ce trsintressant ouvrage de poche agrmentdune importante iconographie (photos,peintures, dessins de presse, cartes postales)dexcellente qualit et en grande partieindite.

    Nicolas Bouchard*, rappelle dans leprologue le "fond" de ce moment important

    du mouvement ouvrier en insistant sur "cesgens qui se sont battus pour leur dignit ()pour leur reconnaissance en tant qu'tres

    humains. Les femmes d'abord, victimes d'un

    chantage sexuel (), osent sans doute pour

    la premire fois de l'histoire du monde

    ouvrier, protester ouvertement".

    Il donne aussi une magistrale leon de"point sur les i" en ces temps dinquitanteamnsie politique. En effet, il nhsite pas fustiger "un discours officiel aujourdhui quitente de nous faire croire que la lutte sociale

    et la protection des acquis sociaux sont

    passistes, contre-productives et sommetoute "ringardes" et terminer sacontribution par une question que devrait seposer tout salari ou travailleurindpendant : "comment vivrions-nous en2005 si nos grands parents ntaient pas

    monts sur les barricades ?".Je pense quil est de notre devoir den

    rajouter une : que penseront les gnrationsfutures des attitudes soumises et serviles denombre de leurs ains en ce dbut de XXIsicle ?

    Louvrage en lui-mme est organis entrois parties, une premire partie "Limoges

    la belle poque" pour replacer cesvnements de 1905 dans leur contexte tantlocal que national afin de pouvoir mieuxcomprendre lenchanement inluctable quidevait y conduire. Limoges tait alors en

    1905,1905,1905,1905, le printemps rouge de Limogesle printemps rouge de Limogesle printemps rouge de Limogesle printemps rouge de Limoges

    Limoges1905

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    Mmoire ouvrire -9pleine expansion tous les points de

    vue : dmographique, industriel, tout enbaignant dans une atmosphre explosiveentretenue par une conscience de classe deplus en plus affirme, des projets politiqueset syndicaux socialistes voire anarcho-syndicalistes.

    La deuxime partie "1905 : lesvnements" aprs avoir prsent un patronatinflexible et mprisant est consacre auxoccupations, manifestations et meutesdavril 1905.

    La troisime partie "1905 : les rpliques"nous prsente quelques aspects desconsquences et des suites de cesvnements jusqu'au milieu des annes 1930.

    La conclusion de Vincent Brousse, "entrente ans, Limoges la rebelle rouge est

    devenue la sentinelle avance des valeurs

    dmocratiques", avec si peu de nuance, nefera peut-tre pas lunanimit.

    Par-del les analyses dveloppes qui neseront pas forcment du got de tout lemonde, cet ouvrage reste trs intressant etdevrait revivifier la mmoire du plusmodeste militant ouvrier et/ou syndicalsincre. Pour celui-ci, culture et mmoireouvrire ne sont pas de vains mots, elles sontdes armes importantes que certains mettent sa disposition afin quil puisse sopposer lanantissement programm dont il estlobjet incessant !

    1905, le printemps rouge de Limoges,ouvrage collectif sous la direction des

    historiens Vincent Brousse, DominiqueDanthieux et Philippe Grandcoing. Editions

    Culture et Patrimoine en Limousin

    (collection Patrimoine en poche) 2005.

    * Ecrivain connu pour ses romans policiersqui se passent Limoges au dbut du XXsicle, entre autres "Mon ombre stend survous" qui a pour trame de fond les luttesouvrires de 1905.

    L'association "Mmoire ouvrire enLimousin", cre en 1998, se veut "unpoint de rencontre entre chercheurs-

    historiens et acteurs du mouvement ouvrier

    et syndical". Elle rassemble des documents,recueille des tmoignages propos de la

    mmoire ouvrire limousine du XIXme et

    XXme sicles. Toutes ces informations

    runies sont alors diffuses travers des

    expositions et des publications.

    "LIMOGES, AVRIL 1905"

    J ol Nivard, fils dun ouvrier typographelimougeaud, crit cette pice quinous permet d' effleurer l "me" myst-rieuse de tous ces gens qui constituaient laClasse Ouvrire en ce dbut de XX sicle Limoges.

    Dans une petite introduction, il nousfait part de ses intentions mais aussi de sesinterrogations quant la transmission defragments de cette lutte davril 1905. D-

    couvrant une intimit sans fausse pudeur, ildclare "jeter une passerelle militante entreles deux rives essentielles de (sa) vie : la

    fidlit la classe do (il) vient et le res-

    pect pour ce que les anonymes combattants

    des causes perdues nous ont lgu".80 ans plus tard, travers les tmoi-

    gnages fictifs des diffrents protagonistesdu peuple (excepts deux bourgeoises quene renierait pas le baron Seillire !), ilnous restitue ces journes, jusqu' la fusil-lade au Champ de Foire.

    Le Villaud nous fait partager le travailau four, un travail inhumain ne pouvant

    conduire qu une mort prmature quand dans les alvoles (des) poumons la pous-sire sest durcie et quelle empche (le)

    cur de battre". Les jeunes ouvrires Blan-che et Jeanne, dans un atelier en grve, necachent plus leur colre pour "le contre-matre (qui) est de la graine de misre pour

    louvrier(et qui) croque la pomme de

    louvrire". Le Ponticaud, sur les bordsde la Vienne, philosophe pour qui "y a pasdge pour lanarchie, ya que dans la tte

    que a se passe" pendant que ses camara-des de misre brlent lautomobile du pa-tron Haviland !

    Et les tmoignages continuent, le pil-lage de larmurerie, lattentat contre la rsi-dence du directeur de lusine Haviland, lesdsillusions de la vieille institutrice, an-cienne communarde, jusqu la journe du17 avril pleine de fureur, despoir,de tris-tesse. La mort de Camille Vardelle nemp-chera pas Jeanne de se rappeler ce quavaitdit le vieux professeur ce matin l :"Faudra toujours se battre pour le socia-lisme et les ides neuves".

    On ne peut que remercier Jol Nivard,de nous avoir crit cette belle pice etd'avoir su ractiver la mmoire de cettepage sociale pleine d'motions et d'humani-t, tout en nous rappelant que la mmoirecollective n'appartient de toutes faons personne.

    Limoges, avril 1905 de Jol Nivard(Editions Le bruit des autres 2005).Ecrite et joue il y a une vingtaine dan-nes, cette pice de thtre vient dtrereprise par la compagnie Asphodle dansle cadre du centenaire des vnements de1905.

    LE FILTRE THEATRAL DE LA MEMOIRE OUVRIERELE FILTRE THEATRAL DE LA MEMOIRE OUVRIERELE FILTRE THEATRAL DE LA MEMOIRE OUVRIERELE FILTRE THEATRAL DE LA MEMOIRE OUVRIERE

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    L'association Mmoire ouvrire en Limousin prsente

    1905, le printemps rouge de Limoges

    Analyse historique et sociologique des vnements. Denombreux documents indits apportent un nouveau regard surune page essentielle de l'histoire de Limoge et sa rgion.18 avril30 juin : Archives dpartementales de HteVienne7 juillet-15 aot : Pavillon du Verdurier

    L'Institut CGT d'histoire sociale du Limousin prsente

    1905, la ville rouge : la grve insurrectionnelle

    des porcelainiersExposition d'une cinquantaine de photos et reproductions surles vnements de 1905 Limoges. Ralise en 1995 encollaboration avec le Syndicat du Livre.

    Avril-juin : Hall de la Maison du peuple

    Limoges 1905-2005 : Expositions

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    Quel dferlement dattentions plusbienveillantes les unes que les autresen ces temps de centenaire ! Qui aurait pu

    penser quen 2005, les vnements davril1905 de Limoges fussent commmors avecautant denthousiasme, de ferveur mais aussi de cynisme et dhypocrisie ?

    La classe politique, de droite comme degauche, apprend vite ce qui peut treprofitable pour elle : une bonne conscience peu de frais ne se refuse pas. Sil est vraiquil est indispensable de se forger, au fildes commmorations, une mmoire socialesolide et toffe pour pouvoir alimenter etrenforcer nos combats daujourdhui, il nenest pas moins vrai que celles-ci ne doiventpas tre prtexte masquer labandon ou latrahison des luttes sociales actuelles par

    nombre de politiques "engags". Il nen estque de voir comment peuvent se comporterces lites quand elles se trouvent face desmouvements sociaux qui peuvent tre sourcede lgers dsagrments dans leur programmede festivits.

    Au moment o la ville de Limogessapprtait "fter" le centenaire desvnements de 1905, le prsent rattrapa trsmodestement le pass par lintermdiairedune manifestation (1) qui eut le mauvaisgot de troubler la trs officielle etconventionnelle Foire du livre. Laffolementdu staff municipal socialiste, matre duvre

    de celle-ci, face lentre de ces "invits"imprvus nous ferait bien rire sil nillustraitpas la triste attitude quont certainspolitiques de gauche de prfrer, et de loin,lvnement historique laction socialedaujourdhui, bien vivante sur le terrain. Lepolitiquement correct le dispute prement une mauvaise foi bien cache : ldito de lafeuille municipale publie pour loccasion,Lire Limoges, nen est quun ple reflet,notamment quand on peut y lire que"(lambition de cette) fte populaire (est)dtre ouverte tous les publics" et de finirsans ambages par "Que cette fte soit lavtre" (2). Lironie de ces derniers motsde Monique Boulestin, adjointe au mairecharge de la lecture publique, auront pulaisser un got amer aux manifestants enchair et en os, bien plus drangeants queceux de 1905 encenss par la "branchitude"politiquement correcte !

    Bien dautres exemples, en Limousin,pourraient tre donns : la lutte"incontrle" des chmeurs, des sans-logis, qui, souvent, ne prennent pas la peinedapprendre les codes politiques municipauxde bonne conduite.

    Ce nest srement pas en respectant lesrgles dusage de cette classe dite

    "politique" que lon conservera lme desluttes sociales et ouvrires dantan, bien aucontraire cette soumission ne ferait que salirun peu plus la mmoire de nos anctresrvolts en lui faisant perdre lessence mme

    de ce qui la constitue !Il n'y eut qu' voir l'attitude des plus

    soumises de ces vedettes littraires"engages" : pas une n'eut l'initiative ou lecourage de rpondre l'invitation faite parles manifestants de leur apporter un soutientmme modeste ! Sans doute est-ce la peur de

    dplaire leurs diteurs ou aux autoritsorganisatrices. Quelle duplicit !

    Des luttes passes aux luttes prsentes, il

    ny a quun pas que certains ont dj franchiet que bien dautres franchiront encore. Leprsent nous montre que lactualit des luttessociales est loin dtre finie commevoudraient bien nous le faire croire toute unelite politique et intellectuelle coupe depuisdj bien longtemps de leurs racines plus oumoins ancres dans le terreau de larsistance sociale.Ne nous laissons pas dpossder de notremmoire !

    Francis LAVEIX(1)Des manifestants (lycens, parents,enseignants, sans papiers,) envahirent laFoire du livre Limoges le samedi 2 avril

    2005 et loccuprent pendant un peu plusdune heure.

    (2)En parlant au deuxime degr,effectivement, cela faillit tre la "ntre".Lambiance resta tendue mais les autoritseurent le "bon sens" de ne pas demanderlvacuation. Lattitude longtempsintransigeante des responsables est laulnede leur considration relle des luttessociales actuelles. Les luttes, cest bienmais autrefois ou alors, pas chez moi : "il ya des endroits pour a !"

    10 Mmoire en miettesQuand les luttes prsentes troublent l'exploitation des luttes passes

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    Ce livre est un recueil de septconfrences donnes dans leprolongement de l'exposition "Un siclemilitant. Les lieux de la mmoire militanteen Limousin au 20me sicle", organise parl'association "Mmoire Ouvrire enLimousin".

    Ces textes explorent l'engagementmilitant travers deux priodes historiques :affirmation de l'identit ouvrire travers lesocialisme, l'anarchisme et le communisme la fin du 19me dbut 20me sicle et

    rsistance et rpression pendant la SecondeGuerre mondiale. Ils rappellent galementl'importance de l'immigration (italienne,polonaise, algrienne et turque).

    Enracinement gauche, propension lacontestation et la rvolte sont mises enrelief mais galement l'ambiguit du"socialisme municipal" la fois facteurd'mancipation et force d'ordre socialcomme le montrent les luttes actuelles deschmeurs, des sans logis et des sans papiers.Avec un parallle entre Limoges o dominele socialisme municipal rformiste et StJunien o le mouvement libertaire est

    prpondrant.On y apprend galement que dans lesannes 1900 les ouvriers mutualisaient leursconomies pour crer des coopratives deconsommation et vendre les denresalimentaires prix cotant. La cooprative

    l'Union de Limoges comptait 10 000membres en 1914. Pourquoi ne pas ractivercette pratique pour lutter aujourd'hui contrele monopole de la grande distribution?

    Un des intrts majeurs de ce livre est demler le travail de l'historien et lestmoignages vcus des acteurs dumouvement social.

    De l'histoire vivante en quelque sorte.P.F.

    Un Sicle militant. Engagements(s),

    rsistance(s) et mmoire(s) au XX en

    Limousin. Pulim, 2005, 18.

    Un sicle militant

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    Le mougeon (suite) 11

    Qui ne connat, en Creuse, le lac deVassivire ? Depuis sa cration audbut des annes 50, il devait tre un desphares du tourisme de la rgion du plateau

    des Millevaches : en quelque sorte uneprolifique poule aux ufs dor ! Ors, au fildes annes, ce fut plutt la dsillusion qui setrouva au rendez-vous. On chercha alors desresponsables : un climat un peu trop humideau got de nombre de touristes, uneorganisation administrative montrant parfoisdes signes de dfaillance, des municipalitspoussireuses tranant les pieds, descommerants pas toujours au sommet deleurs comptences, Naurait-on pas lescoupables que lon mrite ? De solutionsbancales en solutions trompe lil, leshabitants de la rgion virent passer les

    annes, indiffrents, au mieux affligs par cegchis annonc.

    Alors se prpara alors un nime"ramnagement touristique de Vassivire"par le SYMIVA(Syndicat MixteInterdpartemental et Rgional deVassivire). Un certain espoir semblaitrenatre parmi les habitants et lesassociations qui sintressaient auproblme : Vassivire allait-il tre le premierexemple dune "dmocratie participative" siattendue et si courtise (du moins enapparence) par les politiques-citoyens ? Auvu des lments actuels que lon peut avoir,cest loin dtre gagn. Cest le moins quelon puisse dire !Beaucoup avaient cru dceler les premiers

    signes, les premiers frmissements dunretour aux sources dune certainedmocratie "directe". Il ny avait qu lirelarticle d'IPNS n9 "Vassivireparticipatif ?" suintant la navet par toutesses lignes pour sen convaincre. LquipedIPNS avait dans son n8 consacr undossier cet pineux problme quest letourisme Vassivire. Avait t alorsvoqu linquitant projet damnagementtouristique par le "fameux" cabinet Dtente,plus connu pour ses honoraires que pour,semble-t-il, daprs certains, sa comptenceen matire de rflexions et de propositions

    sur le dveloppement touristique ! Les vivesractions quengendrrent la publication dece dossier, incitrent les organisateurs duForum Social Limousin ( le 9 octobre 2004au Villard prs de Royre de Vassivire)

    consacrer un atelier lavenir touristique deVassivire en prsence de la nouvelleprsidente du Symiva, Rene Nicoux,frachement lue au conseil rgional.

    Certains crurent y dceler quelques vellitsde "participatisme" de la part des lus duSymiva. Ces quelques extraits tirs delarticle cit ci-dessus : "les lus du Symivaprsents ce jour l ont eu une oreille (plus)

    attentive. Ils ont indiqu que le projetDtente ntait quune proposition, que

    dores et dj certaines de ses

    prconisations taient cartes () et que

    rien ntait encore dfinitif. Rene Nicoux a

    galement annonc que cet automne des

    runions auraient lieu () pour prsenter le

    dbat et lenrichir des propositions de tous"nous en donnent une assez bonne

    illustration ! Face de telles informations,lenthousiasme ne pouvait plus avoirquelques limites que ce soit : des promessesau rve citoyen, il ny avait plus quun pasqui fut allgrement franchi : "Rvons unpeu : et si le Symiva dcidait de reprendre le

    dossier touristique de Vassivire zro pour

    dfinir, avec tous les acteurs locaux, un vrai

    projet touristique port par les habitants du

    territoire ?" !Le rveil dut tre assez douloureux pour

    nombre de ces rveurs et aussi pour lesquelques habitants encore ptris dillusions.Larrive dans les foyers de "La lettre deVassivire" n5 dite par le Symiva eut vitefait de remettre les pendules lheure !"L'ditorial de la prsidente" est difiant. Onpeut lire : "Six mois ont pass, six mois aucours desquels je me suis efforce dtre sur

    le terrain, daller la rencontre des acteurs

    locaux, dtre lcoute des habitants" etencore, plus loin "nous devons prendre letemps de la rflexion, daller la rencontre

    des habitants du territoire". Est-ce enrfrence au dbat au FSL ? Quant auxrunions promises pour lautomne dernier oulenrichissement (du projet) par despropositions de tous, il est bien difficile denvoir la couleur ! Aprs ces affirmations

    gratuites, il est plus facile de pointer laphilosophie "politique" qui ressort de cetditorial. Le cabinet Dtente, tant dcri (ilest indiqu dans un doux euphmisme queltude Dtente "na pas fait lunanimitdans lopinion"), est mis lhonneur.

    Contredisant en partie ce qui avait putre annonc lors du FSL, il est clair queltude de ce cabinet reste "essentielle" etdevrait fournir (a dj fourni ! Voir un peuplus loin) des pistes quant lamnagementtouristique de Vassivire et mme sinscriredans une "logique de dveloppementdurable". Il ne manquait plus que cette tarte

    la crme du dernier chic citoyen, dont nosvaleureux dcideursde droite comme degauche, en ont plein la bouche.

    Il est mme dj projet de construire lefameux centre aqua-rcratif dAuphelle,

    une de ces "pistes" qui avait germ dans labouillonnante imagination du cabinetDtente. Plus que contest, ce projet apparatcomme une vritable aberration de

    nombreuses personnes tant sur le planconomique que sur le plan touristique.Cest l que lon voit que diffrentesconceptions du tourisme saffrontent souvententre les habitants, certains acteursconomiques et quelques politiques outechnocrates litistes. En ralit, ce nestmme plus un projet, car on apprend dansles "dernires nouvelles" que la cration ducentre aqua-rcratif propos est dj retenudans le plan de dveloppement du tourisme Vassivire. Ce nest pas tout. Nos douxrveurs vont avoir des cauchemars citoyens :on apprend, de plus, que cela a t entrin

    "conformment aux dcisions prises par leprcdent comit syndical". Et oui, ctaitdj dcid.

    Que les illusions sont agrables dansnotre consensuelle dmocratie ! Llevagede "dindons de la farce" a de beaux joursdevant lui comme alternative certainslevages que lagriculture creusoise a du mal maintenir. Malgr ce bel exemple dedmarche "participative", rien narrte notreentreprenante prsidente qui continuedaffirmer quil faut "aller la rencontredes habitants du territoire, de rcolter leur

    avis,". Un peu plus de modestie oudhonntet intellectuelle voire politiquedans les objectifs dmocratiques envisagsneut pas t de trop. Mais, bon ! Rien denouveau sous le "soleil" de notre doucedmocratie. On peut, tout de mme, esprerque certains nauront plus leur cerveauembrum par ces mirages "citoyens" lancscomme des leurres dans la vie politiquergionale. Nous aussi, on a le droit rver!

    Comme nous le disions en dautrestemps : ce nest quun dbut, continuonslecombat !

    F. LAVEIX

    IPNS, journal dinformation et de dbat duplateau de Millevaches, 23 340 Faux-la-

    Montagne

    Vassivire, mirage citoyen

  • 7/31/2019 Creuse-Citron N04

    12/16

    12 Souriez, vous tes fichs

    L es ministres franais de l'Intrieur(police, avec le STIC) et de la Dfense(gendarmerie, via JUDEX) ont fich desmillions de "suspects", pendant des annes,

    en violation de la loi "informatique et liber-ts". Si le STIC a depuis t -partiellement,et discrtement- lgalis, JUDEX n'a pour sapart toujours pas t officiellement lgalis.

    Signe des temps, et de "la mesure de lasoumission de l'Etat au droit commun", larefonte de la loi informatique et liberts,adopte le 15 juillet 2004, prcise que lesfichiers policiers disposent "d'un dlai allantjusqu'au 24 octobre 2010" pour se mettre enconformit avec la loi...

    Qui est concern ? Toute personneayant fait l'objet d'un "signalement" auprsdes forces de l'ordre (police, gendarmerie,

    RG, DST, etc.), qu'elle en ait t inform ounon, entre dans ces fichiers, y compris lessimples "suspects", mais aussi les victimes.Prs de 10% de la population franaise seraitainsi fiche. Sont galement concerns, pource qui est du fichier SIS, les personnes re-cherches, les demandeurs d'asile et de pa-piers, mais aussi certains militants politiques(de sorte qu'ils puissent tre refouls au seinmme de l'espace Schengen).

    A quoi a sert ? Ces fichiers servent apriori aux douaniers, policiers, gendarmes,

    services de renseignements et magistrats, etpeuvent au besoin tre transmis des forcesde l'ordre d'autres pays. La Loi ScuritQuotidienne -LSQ, vote par le gouverne-ment socialiste- et la Loi Scurit Int-rieure -LSI, de Nicolas Sarkozy- ont depuisconditionn les emplois dans les secteurs"sensibles" (aroports, scurit, certainesadministrations, etc.) la consultation de cesfichiers dans le cadre d'enqutes dites"administratives".

    Les Renseignements Gnraux n'ontplus, officiellement depuis l'arrive du PS aupouvoir, ficher les militants politiques "de

    gauche", mais seulement les "extrmistes".Sauf que la criminalisation du mouvementsocial et la qualification de "terroristes" ap-plique de plus en plus souvent aux"dsobissants", montrent que ce genre de

    fichage est loin d'tre du pass.La DCRG (direction centrale des rensei-

    gnements gnraux, ministre de l'Intrieur)emploie 3 850 fonctionnaires de tous grades,

    actifs et administratifs, dont 700 la prfec-ture de police de Paris. La sous-direction dela recherche centralise les renseignements enmatire de prvention et de lutte contre leterrorisme et surveille les groupes risquesagissant sur le territoire national. La sous-direction de l'analyse, de la prospective etdes faits de socit opre la synthse desinformations recueillies dans le domainesocial, financier ou des faits de socit. Elleconsacre galement une grande part de sonactivit la vie de la cit et ses dviances.Rcemment reconvertis la surveillance des villes et banlieues , les renseignements

    gnraux y ont amen leurs reprsentationsschmatiques et leur vision manichiste de lasocit. De l voir dans les jeunes et lesacteurs des mouvements sociaux une me-nace pour la collectivit, il n'y a qu'un pas.

    Les quelques 2700 agents "actifs" rpar-tis sur tout le territoire, avec un minimum desept ou huit hommes dans les plus petitsdpartements, effectuent pour 80% d'entreeux un travail "en milieu ouvert" au profit duMinistre de l'Intrieur. Pour ce faire, ils secrent un rseau personnel d' informateursplus ou moins bnvoles, assistent aux r-unions syndicales, politiques, religieuses,collectionnent les tracts et les publications,analysent la presse.

    Dans le travail "en milieu ferm", lesactifs des R.G. sont pris de se "dbrouiller",si possible en vitant de fournir aux Autori-ts une information prcise sur leurs mtho-des de pntration et les noms de leurs indi-cateurs pour n'impliquer personne de la hi-rarchie suprieure.

    La section "Traitement du Renseigne-ment" s'occupe uniquement de la gestionadministrative des informateurs, c'est--direde leurs dossier ouverts aprs "mise l'es-sai" pour une priode de trois mois. S'il adonn satisfaction, l'informateur sera imma-

    tricul. La note d'immatriculation mention-nera, entre autre, le pseudonyme qui lui a tdonn .

    La demande d'accs aux fichiers poli-ciers se fait en crivant la CommissionNationale de l'Informatique et des Liberts(CNIL). Vous pouvez utiliser le modle decourrier en annexe, adresser sous pli re-command avec accus de rception laCNIL.

    A.P. l'a test pour vous avec succs au-prs des services des Renseignements Gn-raux. Il s'est arm de patience, car une anne

    entire s'coule pour obtenir un rendez-vous la Prfecture.Le rendez-vous tant fix, A.P., ponctuel, attend au 3me tage de la Pr-fecture. Le chef de bureau du cabinet duprfet et le directeur des R.G le prient aussi-

    tt d'entrer dans un bureau, sans doute leplus exigu et le moins clair de la Prfec-ture, style placard balais, ou gele grecque.Sans s'tendre sur la biensance, mais nan-moins polis, ils lui prsentent un paquet dechemises dont l'paisseur le surprend, au

    regard de ce qu'il n'est pas : intime de JolleAubron, conseiller en anarchie auprs deBesancenot, voire chmeur fainant dans lepays du dput Auclair.

    Le dossier se prsente sous la forme defeuillets numrots, une trentaine de pagescouvrant une priode de six ans. Comme iln'est pas question de faire des photocopies,A.P. choisit la prise de notes dtailles. Il est noter que l'ensemble du dossier, truff d'er-reurs et de contrevrits est rdig dans unstyle littraire compltement subjectif, bienloin de l'objectivit glaciale des rapportsbureaucratiques.

    La sance se termine par la signature detous les feuillets, afin que les RG venirsachent qu'il en a pris connaissance. Ce quisera ajout au dossier...

    A. P.

    EXEMPLE DE DEMANDE A LA CNIL

    Nom, prnom(s): Nom de JF :Adresse:

    N(e) le: / / AMonsieur le PrsidentC o m m i s s i o n N a t i o n a l e d e

    l'Informatique et des Liberts21, rue Saint Guillaume75340 Paris cedex 07Date

    Objet : Demande de droits d'accs auxinformations contenues dans le fichierRenseignements Gnraux.

    Monsieur le Prsident,

    Conformment aux dispositions des

    articles 39 et 41 de la loi du 6 janvier 1978,je vous prie de bien vouloir m'indiquer sides informations me concernant figurentdans le(s) traitement(s) d'informationsuivants :.Systme de Traitement des InfractionsConstates (STIC), RenseignementsGnraux du Systme d'InformationSchengen (SIS) Systme d'informationd'Europol (TECS) et dans l'affirmative, debien vouloir vrifier la conformit desinformations s'y trouvant et, dans lamesure du possible, de me lescommuniquer.

    Je vous prie d'agrer, monsieur,l'expression de mes salutations distingues.

    P.J.: photocopie d'une pice d'identit

    Source : Fdration Informatique et

    libert, CNIL, Service-public.fr

    La cuisine des fichiers du Ministre de l'Intrieur

  • 7/31/2019 Creuse-Citron N04

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    Vivez libres, on s'occupe de vous 13

    Le Psilote

    Interdiction de pense !La tl nourrit nos neurones au Bledinatous les matins (tl-matin?). Dans la scuritde ton terrier nuclaire, tu vas bientt finirpar trouver cela trop vulgaire c'est tout lemal que je te souhaite, lecteur averti. Car ensurface, il n'y a plus que des trous d'homme

    et des champs de mines.Mme la disparition ventuelle moyenterme (trente ? Cinquante ans?) des espcesvivantes ne nous empchera pas de survivredans une co-dictature car il restera toujoursdes bactries pour faire tourner les bio-racteurs . Rappelons que le vivant n'a besoinque de six atomes pour se constituer(carbone, hydrogne, oxygne, azote, soufre,phosphore : CHONSP). Drle de plante.

    Des alternatives ?Simplifier nos vies. Le grand Jean-

    Jacques ne prdisait-il pas que les Mongolsnous soumettront ? Gandhiji disait que les riches doivent vivre plus simplement siles pauvres doivent simplement vivre , maisc'tait au millnaire dernier. Au troisimemillnaire de l're Celtique (car qu'est lareligion chrtienne sinon une tentativepartiellement russie de soumettre les

    peuples celtes par l'acculturation romaine),nous survivrons tous ensemble (ce quiimplique la ncessaire disparition de la classecapitaliste) ou nous mourrons tous ensemble.Mais si nous survivons en tant qu'espce,cela ne peut tre dans le cadre de l'conomiecapitaliste.

    Il est urgent d'inventer autre chose ;commenons par la grve gnraleautogestionnaire et expropriatrice, ce sera unbon dbut !

    Simplifier nos vies : thme I labagnole

    Laissons d'autres sur .com le soin dedvelopper le thme du co-voiturage. Dans laperspective du Psilote : la bagnole , cetuterus roulettes qui assure au travailleur sare-naissance quotidienne pour huit heuresd'esclavage chez Babylone-la-Grande.

    Or, que peut-on en dire ?Dj ceci : de savants calculs (crire

    Charlie-Hebdo pour les dtails), prenantnotamment en compte les deux trois heuresde travail quotidien ncessaires sapossession (d'une voiture ) ramnent lavitesse relle de dplacement au sol de sondtenteur (d'une voiture ) ...7 km/h, la

    vitesse d'un marcheur pied!D'une manire gnrale, le seul moyen

    de dplacement trouv par l'homme pouraugmenter sa vitesse relle de dplacementau sol reste ... la plus noble conqute del'Homme, Frre Cheval.

    Concrtement, nous doter d'un rseau de

    pistes cyclables (voir plus bas) de ville ville, de hameau hameau, ce quibnficierait galement au marcheur et aucycliste, la Petite Reine qu'on voit sur laGrande Boucle permettant d'conomiser lamoiti de son nergie vitesse donne parrapport un dplacement pied (7 km/h).

    Des modles de bicyclette thermodynamiquement bien plus performantsrestent hlas dans les cartons ou au stadeartisanal pour cause de lobbying del'industrie du cycle.

    J'en profite, et pour conclure, lancer unappel tout-e individu-e sensibilis-e ceproblme pour constitution d'association (cequi suppose d'tre au moins deux) pourl'abolition du Tour de France cycliste.

    Milo

    contact : [email protected]

    Standardiste : " Pizza Prout, bonjour. "Client : " Bonjour, je souhaite passer unecommande. "Standardiste : " Puis-je avoir votre NIDN,

    monsieur ? "Client : " Mon numro d'identificationnationale, oui, un instant, voil, c'est le6102049998-45-54610. "Standardiste: " Merci Mr. Martin. Donc,votre adresse est bien le 1742 Impasse dulibralisme, et votre numro de tlphonele 05555555. Votre numro de tlphoneprofessionnel chez Sarko Armurerie est le745-2302 et votre numro de tlphonemobile le 266-2566. De quel numroappelez-vous?"Client : "Euh ? Je suis la maison. D'osortez-vous toutes ces informations ?"Standardiste: " Nous sommes branchs sur lesystme monsieur. "Client: (Soupir) " Ah bon ! Je voudrais deuxde vos pizzas spciales la viande... "Standardiste: " Je ne pense pas que ce soitune bonne ide monsieur."Client: " Comment a ? "Standardiste : " Selon votre dossier mdical,vous souffrez d'hypertension et d'un niveaude cholestrol trs lev. Votre assurancemaladie vous interdit un choix aussidangereux pour votre sant. "Client : " Ae ! Qu'est-ce que vous meproposez alors ? "Standardiste : " Vous pouvez essayer notre

    Pizza allge au yaourt de soja.Je suis sre que vous l'adorerez. "Client: " Qu'est-ce qui vous fait croire que je

    vais aimer cette pizza ? "Standardiste : " Vous avez consult les'Recettes gourmandes au soja' votrebibliothque locale la semaine dernire

    monsieur. D'o ma suggestion."Client : " Bon d'accord. Donnez m'en deux,format familial. Je vous dois?"Standardiste : " Ca devrait faire l'affaire pourvous, votre pouse et vos quatre enfantsmonsieur. Vous nous devez 49,99 . "Client: " Je vous donne mon numro de cartede crdit. "Standardiste : " Je suis dsole monsieur,mais je crains que vous ne soyez oblig depayer en liquide. Votre solde de carte decrdit dpasse la limite".Client : " J'irai chercher du liquide audistributeur avant que le livreur n'arrive. "Standardiste : " Ca ne marchera pas non plusmonsieur. Votre compte en banque est dcouvert. "Client : " Ce n'est pas vos oignons.Contentez-vous de m'envoyer les pizzas.J'aurai le liquide. Combien de temps a vaprendre ? "Standardiste : " Nous avons un peu de retardmonsieur. Elles seront chez vous dansenviron 45 minutes. Si vous tes press, vouspouvez venir les chercher aprs tre avoirretir du liquide, mais transporter des pizzasen moto est pour le moins acrobatique. "Client : " Comment diable pouvez-voussavoir que j'ai une moto ?"

    Standardiste : " Je vois ici que vous n'avezpas honor les chances de votre voiture etqu'elle a t saisie. Mais votre Harley est

    paye, donc j'ai simplement prsum quevous l'utiliseriez."Client: ""Standardiste : " Je vous conseille de rester

    poli monsieur. Vous avez dj t condamnen juillet 2006 pour outrage agent. "Client: (Sans voix)Standardiste : " Autre chose monsieur ? "Client : " Non, rien. Ah si, n'oubliez pas lesdeux litres de Coca gratuit avec les pizzas,conformment votre pub. "Standardiste : " Je suis dsole monsieur,mais une clause d'exclusion de notrepublicit nous interdit de proposer des sodasgratuits des diabtiques. "

    Moralit : Pour vivre libres, vivez cachs etaccessoirement dchirez votre carte Vitale

    Commander une Pizza en 2015 ou la fin de l'anonymat et de la libert de s'empoisonner son gr

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    14/16

    14 Partageons, changeons

    LES OBJECTIFS- Dvelopper un rseau d'entraide, de coupsde main, d'change de connaissances,d'expriences, d'informations et de savoirs-faire.- Constituer un annuaire de contacts, decoordonnes et d'adresses, de lieux etd'organisations, ressources , comptences,mises en pratique, exprimentations, vcus,ainsi quune liste de matriaux disponibles -produits non-manufacturs, non industrielsfaits par soi-mme -Pour faire avancer concrtement l'cologie etla dmocratie directe, en Limousin et partoutailleurs, la dcroissance et l'autogestion, iciet maintenant pendant qu'on en a encore ledroit et le temps.C'est dire , de manire trs large,promouvoir et dvelopper :- les conomies d'nergie, les nergiesrenouvelables ;- la production alimentaire autonome,individuelle et collective-conviviale, locale,les rseaux d'AMAP en dfendant lesdiffrentes "coles" et techniques agricolesrespectueuses de l'environnement, bio ounon, paysannes, traditionnelles ou rcentes ;- l'co-construction avec l'utilisation dematriaux sains et naturels ;- les bio-carburants, le co-voiturage et larduction des transports individuels par

    voiture ;- le recyclage et le ralentissement de nosconsommations non-vi tales , non-indispensables voire futiles ;- les alternatives aux modes de travail salariet d'exploitation des tres humains, en sefocalisant sur des objectifs de salaires gaux,d'autogestion, de travail et de productionssocialement utiles, de libration du temps devie - donc en privilgiant les changesproductifs non-montariss -- les alternatives aux mdias et la presseachete et contrle par le commerce, lesintrts financiers et la publicit - donc enprivilgiant les changes d'infos faits par

    nous-mmes -- l'ducation populaire et la formation auxmthodes non-violentes d'organisationshorizontales de groupes en dmocratiedirecte, par consensus, sans laisser lepouvoir aux exper ts et autresincontournables individus charismatiques, endonnant le mieux possible la parole tous :femmes, hommes, jeunes, vieux, inclus,exclus ... et en limitant au maximum ladlgation de pouvoir et la reprsentation, endonnant des mandats contrlables et enorganisant la rotation systmatique destches.

    LES PRINCIPES1 Nous ne sommes pas ns pour enrichirfinancirement qui que ce soit sur notre dos,sur celui des autres ici ou ailleurs . De ce faitles changes de toute nature et de tous ordres

    seront essentiellement, le maximumpossible, bass sur le troc et les changesnon-montariss fonctionnant selon desrgles librement consenties et variessuivant le contexte, les conditions et lesindividus concerns,2 - Nous ne sommes pas ns pour obir,abdiquer notre force et notre responsabilitglobale et tre manipuls par qui que cesoit : ni parti, ni syndicat, ni association, nimouvement philosophique ou religieux nepourront s'appuyer sur ce rseauPARTAGEONS CHANGEONS, qui nedoit appartenir personne : aucun individune pourra dposer de statuts ou autres textesessayant d'institutionnaliser-formater-normaliser le rseau, qui doit rester ouvert,

    et divers, quitte sembler flou.En parallle, est laiss l'entire libert etl'entire responsabilit chaque situation et chaque groupe, l' interne, de choisir sesp r o p r e s m o d e s d ' o r g a n i s a t i o n sinstitutionnelles, officielles dclares ounon, de dcisions, de partages, distributionsetc... pourvu que cela soit transparent et"dmocratique".3 - Les adresses et les noms ne seront jamaisrpertoris dans un seul registre, fichier ouautre document pour ne pas faciliter la tchede toute tentative de contrle, fichage ou dercupration commerciale.

    4 - Il s'agit bien d'agir et non de crer un

    nime rseau de runioneux adorant larunionite, il ne s'agit pas d'un nime appel l'action tout azimut opposer la rflexionet la thorie. Il est simplement questiond'agir en tenant compte de tous lesparamtres rcents de dpolitisation,repolitisation, d'analyse des mythes,spectacles, pseudo-luttes et autres crans defume servant surtout ne rien faire deconcret et se donner bonne conscience touten continuant polluer, dtruire, gaspiller etexploiter soi-mme et les autres.5 - Il s'agit bien d'une panoplie-maillage-arc-en-ciel se voulant extrmement large de

    liens, contacts, groupes, assos' de fait oudclares, petits ou grands "sous-rseaux",plus ou moins dynamiques, plus ou moins"productifs" selon l'actualit, l'poque, lesbesoins etc ... quelque fois sans liens

    apparents entre eux.6 - Il ne s'agit pas de juger et de contrler larapidit, la justesse ou l'efficacit de tellepersonne, groupe, action ... on laissera aaux petits chefs et autres militariss del'esprit spcialiste de la gestion, de lapersuasion et de la coercicion, del'tiquetage et des mdailles.7- Il ne s'agit pas d'entrer dans les dbats"rvolution ou rformisme ?" ou "dsertionou lutte?" par la petite porte, mais bien denous politiser, repolitiser de faon digne etclaire en donnant de la force nosrelations, nos changes et nos organisationscollectives. Il s'agit de partir rellementd'une rappropriation individuelle et lucidede notre rapport notre environnement

    gnral et nos rapports aux autres. Nousvoulons aller au-del d'une adhsion aveugle des idaux, des objectifs d'avenir radieuxet futurs, qu'ils soient colos, cocos ou anars,altermondialistes ou rvolutionnaires,humanitaires ou spirituo-religieux... il n'y ani carte, ni adhsion financire passive,d'appropration ou de droit de service, nitiquette, ni badge, ni mdiatisation prvus.

    Nous PARTAGEONS ECHANGEONSparce que nous partageons des valeursvritablement communes, nous sommeshumbles et respectueux de nous-mmes etdonc en voie d'tre attentifs aux autres parce

    que nous nous dfinissons d'abord commetres humains vraiment libres etresponsables. Nous ne nous donnons pas ledroit de juger et de trier parce que laslection, la comptition, l'intransigeance etla condamnation ternelle sont des anneslumire de nos principes-moteurs de vie.

    Nous PARTAGEONS ECHANGEONSet, de fait, nous redonnons du sens et de laforce notre connaissance mutuelle et auxliens de solidarit, base de toute luttecollective; contrario des luttes, sur desbases pourries, insondables, factices auxcts de gens avec qui nous ne partageons

    rien, ne sont que des boites vides et desfacilits de l'esprit vite consommes, dudchet de commerce bas de gamme, descaricatures de chants nostalgiques, du petitjus de spectacle amer, des sortiesdominicales russies dans le jeu desrencontres entre "partenaires sociaux".

    Nous PARTAGEONS ECHANGEONSparce que nous sommes riches, pas enmonnaie, mais en dsir d'offrir, de partageret de construire de manire galitaire. Richesd'une histoire encore vivante, transmise etconquise, riches, car porteurs de dfaites etde russites, de cultures diverses etbouillonnantes. Nous sommes, de fait, djen lutte et en rsistance, sans mise en scne.Nous voulons vivre rellement et imposernotre ralit. Nous avons la patate, et elleest bleue.

    Voici un "appel" envoy par un lecteur de Creuse-Citron qui tient rester anonyme en prcisant " Je ne suis pas propritairede ce texte, il peut tre amend, pill, toff ...Ce rseau existe dj, de fait et cette "espce de charte" est crite dans l'objectifmme de ne pas crer de propritaires , de profiteurs dans le sens financier , d exploiteurs ... A complter, aiguiser donc "

    Calligraphie du mot "Libert"

  • 7/31/2019 Creuse-Citron N04

    15/16

    Mauvaises frquentations 15

    I nitiative conue par des collectifs dechmeurs et prcaires, elle vise serapproprier le sens du 1er Mai pour enfaire une journe d'action, de parade festiveet de dbat autour d'une question centrale :la gnralisation de la prcarit commemode d'exploitation des travailleurs par lecapitalisme mondialis.(...). En mme tempsqu'il s'affranchit de toute attache locale, lecapital commande et organise la flexibilit etla mobilit d'une main d'oeuvre elle mme

    de plus en plus atomise : l'intrim, le travailclandestin, l'intermittence, deviennent largle.

    La condition de vie et de travail la plusrpandue en Europe est la prcarit. (...) Les

    prcaires sont actuellement au coeur duprocessus de production de richesses. Or,malgr cette centralit, nous restonsinvisibles et ne comptons pour rien dans lesformes traditionnelles de reprsentationsociale ou politique et dans le calendriereuropen.

    Prcaires d'Europe, travailleurEsflexibles et temporaires, migrantEs,tudiantEs ou chercheurEs, serfEsdmotivEs du salariat, licenciEs ou

    employEs rompuEs au temps partiel,salariEs l'emploi discontinu, chmeurEsvolontaires ou non, nous nous emparons duprsent et nous battons pour de nouveauxdroits collectifs et gagner ainsi en liberts.

    Afin de rendre visibles les nouvellesformes de coopration sociale, les capacits partager des comptences, expriences etressources appropries la construction d'unimaginaire d'affirmation, nous proposons deconstituer un espace public europen etappelons chacun participer l'Euromayday(...)

    Ce Premier mai 2005, investissons lesrues d'Europe, participons aux actions etParades de l'Euro May day.

    Prcaires d'Europe, soyons matres denos vies. Conspirer c'est respirer ensemble !Mettons nous en mouvement, par l'agitation,la grve, l'action collective, pour imposerune Europe ouverte et libre.

    Pourrais-tu nous expliquer le parcours

    qui ta amen atterrir en Creuse unjour, il y a, maintenant, plus de 30 ans?

    La premire fois que je suis venu enCreuse, ctait en 1972. Pourquoi jy suisvenu ? Comme une grosse partie des gens,cest un peu le hasard. On avait marre deParis. Dans les annes 70, ctait encorelpoque de Marcellin (ministre delintrieur qui stait illustr par unerpression assez dure contre lesmouvements dextrme gauche), des cars deCRS partout, On a eu alors envie dequitter Paris et daller la campagne et a at la Creuse, a aurait pu tre la Bretagneou dautres rgions.

    Quel tait le rapport entre ce dpart et ton

    activit politique dalors ? Ctait une

    coupure, tu arrtais tout ou bien imaginais-

    tu de prolonger cette activit en milieu

    rural ?

    Dans ma dernire priode parisienne,jtais en usine. Mais javais, au niveaupolitique, des contacts avec des paysans enBretagne. Cest ce qui mavait donn ledclic de partir la campagne. Il y avaitdonc lenvie de quitter Paris cause de cettetrop forte pression policire. Il faut dire cequi est : on sest retrouv un soir, les mains

    en lair, braqus avec un pistolet sous le nez.

    Tout cela devenait, on ne peut plus banal !Et puis quitter la ville, c'tait aller lacampagne.

    Quand tu es arriv en Creuse, comment celasest pass, tant sur le plan du boulot que

    sur le plan politique ou syndical?Pendant quelques annes, jai travaill

    comme ouvrier agricole dans des fermes.Quant la transition sur le plan politique, cefut une vraie coupure car tout ce que jefaisais Paris, je jai quitt ! En fait, jairencontr des gens ici et lactivit politiqueque jai pu avoir, elle tait surtout lie mavie en Creuse. Il y a eu une priode o onessayait de se bagarrer contre les sapins,contre lenrsinement puis a a t lacration dune CUMA, dessayer detravailler ensemble !

    Quest-ce qui ta amen alors, 30 ans plus

    tard, quitter ton mtier dagriculteur et

    avoir ce projet douverture dune librairie ?Cest assez antagoniste par rapport

    lagriculture : il y a bien le mot culture,

    mais quand mme!Dune part, jai fait suffisamment

    longtemps ce mtier dagriculteur qui ma,par ailleurs, beaucoup plu et je pensais quea allait ! Dautre part, il y avait une doubleopportunit, mon gendre avait envie dereprendre lexploitation et il y avait unepetite boutique libre dont personne nevoulait et qui me permettait de dmarrersans trop de frais une activit dans le livre.Et par-dessus tout, il y avait ce vieux rve definir ma vie active dans les livres.

    Est-ce que cela ne relverait pas non plus de

    lautodidactisme que lon retrouve souvent

    dans le milieu ouvrier, cet amour des livres

    et de la culture de gens qui, au dpart, nont

    pas eu la chance de faire des tudes et qui,

    par la suite, se cultivent eux-mmes?Oui, srement ! En fait, je pense que

    cest, la fois, une chance et un handicap.Jai fait trs peu dtudes. Javais des amisouvriers qui ont fait des tudes mais, pourmoi, cel na pas t possible. Ma culture est

    donc autodidacte, cest certain. Je nai pasde complexes par rapport cela, ni pourouvrir une librairie ! Cest une librairie, maisdans mon esprit, cest surtout un lieu que jai

    ouvert. Il y a la librairie et la galerie enmme temps mais aussi la possibilit decrer des manifestations, des vnements, derecevoir des gens,

    Pour en revenir un ct plus politique, tu

    es conseiller municipal depuis quelques

    annes Royre de Vassivire. Quest-ce

    qui ta amen, toi, lancien militant radical

    te retrouver dans cette histoire ?Je navais jamais eu lide dtre un jour

    dans un conseil municipal. Dailleurs avantde venir en Creuse, je navais jamais vot.Mais il y a deux choses. Pour moi, lamunicipalit, cest quelque chose qui,normalement, est assez prs des gens voirele plus prs. Puis, on est venu me cherchertrois fois et la troisime fois, je navais plustellement de raisons de ne pas y aller, sinonune espce de paresse ; alors jy suis all !

    Est-ce que tu y seras encore dans le

    prochain conseil municipal ?

    Non, je ny serai pas. Cest clair et net !Je ny retournerai pas parce que ce nest pasdu tout ce que jattendais. Dans cetteexprience, jai senti ce que cela pourraittre mais on en est loin.

    Merci bien Guy.

    Interview ralis en mars 2005La Librairie-galerie Le Passe-Temps est

    situe 8, avenue de la Paix 87120

    Eymoutiers.

    La petite galerie a permis un certain

    nombre dexpositions. Pendant lt dernier,

    celle de Golo, dessinateur de bandes

    dessines qui vit au Caire puis des uvres

    dIsabelle Rousseau, artiste aux multiples

    facettes, Des confrences sur Ren Char,

    sur le roman policier avec la prsence de

    Laurence Biberfeld dans le cadre de la

    journe polar en Limousin (voir numro

    spcial de CREUSE-CITRON de dcembre).

    Interview de Guy Valente, libraire Eymoutiers

    EuroMayDay 2005. Communiqu d'AC! Limoges

  • 7/31/2019 Creuse-Citron N04

    16/16

    16 Vous tes cerns !

    Nous vous proposons Creuse-Citron prix libre. Cest, pour notre collectif, une dmarche politique, non marchande, alors que par

    ailleurs, lhabitude est de payer le mme prix, que lon soit fortun ou pauvre. Le prix libre nest pas pour autant la gratuit : cest

    donner la possibilit dacqurir un mme produit selon ses moyens et ses motivations. Sachant que tout a un cot, sachez que celui de

    fabrication de Creuse-Citron est de 50cts.

    Dimanche 29 mai 2005

    FTE des MERDESQue tu chies dur ou

    Que tu chies mou

    Vise bien le trou !

    Mmoire VifFte annuelle de "Mmoire Vif" lesamedi 11 juin 2005 La Villedieu(23) sur le thme "Exils-asiles"

    A partir de l'aprs-midi jusqu' tard lanuit.

    Chorale des rsistances sociales deLimoges (la CRS) dans leur spectacle"La lutte enchante" . Mise en scne deleurs chants rvolutionnaires par DenisLepage (compagnie Paroles).

    Pice de thtre "La naissance dujongleur" de Dario Fo (connu pour sapice "Mort accidentelle d'unanarchiste"), joue par Grard Pailler encollaboration avec la compagnieExpression 7.

    Film documentaire sur l 'migrationsuivi d'un dbat (prsence de l'avocatdes rfugis italiens).Il y a un repas le soir mais il fautrserver.

    Contact :D.Restoin (05 55 30 85 25)

    La posie ne se vend pas : volez la !Volez la sur les lvres des potes

    Sous les doigts magiciens du musicienDans les regards changs sur la toile

    Volez dans le rduit le plus cachOu elle est planque la posie bue

    Volez Louis, Paul, Guillaume, EugneEt Tristan s'il pleut verse, aversesDbottez Queneau dbottez moi Ah !La gadoue, la gadoue est dans vos

    bottesCrottes vite planquez Prvert et Moulou

    Et le Jean Roger du CaussimonAvec du Totor plein les poches

    Du Vian dans le crne du RimbaudSous les semelles un peu de VerlaineUne care